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Chapitre 1 : Le Dorthkhel Svirrik
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Vieille Bique
Chambre 9
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Kythorn V, première décade, 1373 Forêt d'Arn - Hameau de BoisgrévierEn cette fraîche matinée du mois des fleurs, tout bruissait d’une fébrilité joyeuse dans la grande caverne de Boisgrévier. Les gnomes allaient et venaient dans une agitation organisée, chacun portant sa part aux derniers préparatifs : les bancs lustrés glissés contre les longues tables, les guirlandes de fleurs sylvestres fixées aux bannières bariolées, les jarres de bière mousseuse disposées en cercle comme un rempart contre la soif. L’air était saturé d’odeurs alléchantes — tourtes aux champignons, pâtés fumants de gibier, racines caramélisées, et même un ragoût rare dont Euphémie Roulebaril avait le secret et qu'elle ne servait qu’aux grandes fêtes.
Les enfants, eux, couraient autour des adultes, faisant claquer des pétards à farine ou préparant des farces innocentes, trop excités pour attendre la cérémonie. Leurs rires s’envolaient jusque dans les hauteurs, se perdant dans la voûte immense. À travers l’un des conduits d'aération plus large que les autres, un rayon de soleil glissait en oblique, comme une flèche d’or jetée sur la dalle de granite au centre de la salle — ce cercle poli qui servait tantôt de tribune, tantôt de scène, tantôt d’autel discret aux mystères du clan.
Et pourtant, sous cette effervescence, planait une gravité palpable. Car chacun savait que le Dorthkhel Svirrik n’était pas qu’un divertissement. Cette cérémonie, plus ancienne que les tunnels mêmes de Boisgrévier, liait chaque génération à celles qui l’avaient précédée. On y riait, oui, mais un rire qui avait valeur de serment, un rire qui traversait les âges.
Une fois toute la communauté réunie, Mavheran Haerlskeel, monta sur la dalle, son manteau chamarré bruissant comme un feuillage d’automne. Derrière elle s'empressèrent de la rejoindre le grand prêtre Olbern Bannobrand, aussi jovial qu'il était rondouillet, et la vénérable Halvena Chanjachère. La cheffe du clan leva ses bras courts mais puissants, et les bavardages se turent aussitôt. Son regard vif balaya l’assemblée, s’attardant chacun des jeunes gnomes qui s’apprêtaient à franchir le seuil de l’âge adulte : Glimble, Myree, Lilci et Wrenn. Il était rare que les naissances soient si rapprochées : la fête promettait d'être grandiose.Mavheran Haerlskeel |  | - Enfants de BoisGrévier ! clama-t-elle d'une voix claire et rieuse. Regardez-vous ! Plus de quarante ans déjà, et toujours le nez dans vos chansons, vos outils, vos rêves… mais ce jour passé, vous ne serez plus de simples enfants.
Un brouhaha approbateur secoua les bancs, ponctué de rires et d’applaudissements. Mavheran, malicieuse, leva un doigt pour poursuivre :
- Comme vos parents, comme vos grands-parents avant vous, vous allez accomplir le Dorthkhel Svirrik. Le saut de l’esprit, le bond vers le rire vrai ! Vous traverserez les épreuves comme on traverse les âges, et comme c'est le rituel, vous devrez “porter le masque à la lumière”.
Son sourire se fit plus mystérieux, presque énigmatique, alors qu'on chuchotait de-ci de-là "c'est le rituel", avec une solennité toute cérémonielle :
- Car là où résonne le rire sans voix, le clan vous reconnaîtra.
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Mavheran Haerlskeel a l’autorité tranquille de ceux que l’on écoute sans discuter : son regard ferme et sa voix claire portent à la fois la sagesse du clan et l’étincelle joyeuse des gnomes. |
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Un silence bref suivit ces mots, comme si la caverne elle-même en avait retenu l’écho. Puis, d’un coup, l’explosion de la fête reprit : chopes frappées contre les tables, tambours battus par les mains impatientes de Perrim Folmelodie, danses improvisées par les plus jeunes. Dans cette joyeuse cacophonie, on percevait pourtant un frisson de gravité, comme si les pierres elles-mêmes, sous les rires et la musique, gardaient mémoire de rites plus anciens et plus graves.
Il était temps pour les jeunes gens de s'avancer vers l'estrade et d'adresser, chacun leur tour, quelques mots à leurs aînés.

Trêve de jacasseries !
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L'appréhension n'avait pas lâché Glimble depuis le début de la journée, comme elle ne l'avait pas lâché les jours d'avant. Si il savait apprécier les fêtes, les farces et passer du bon temps, il avait horreur d'être le centre de l'attention. En ce jour de Dorthkhel Svirrik, ce décalage qu'il ressentait d'avec les siens lui paraissait des plus criants et évidents pour tout le monde, au point qu'il eût voulu disparaître sous terre.
¤ Disparaître sous terre... mais nous y sommes déjà ! ¤ Il ne pût réfréner un petit rire suite à cette pensée. Ce rire n'échappa pas à ses parents, qui se saisirent de l'occasion pour le pousser sur l'estrade.
Un frêle gnome trébucha à moitié pour se retrouver ainsi au pied de l'estrade, sous le regard appuyé de la communauté. Son regard -du moins de l’œil gauche, le droit étant à l'ombre d'un cache-œil de cuir- d'un bleu profond, d'habitude si pétillant, a semblé le temps d'un instant un peu perdu. Ses cheveux de jais, parsemé de quelques cheveux blancs, étaient relativement en bataille et répondaient à sa fine moustache et son bouc bien taillé, encadrant un visage blême. Il arborait une tunique sobre mais élégante pour l'occasion, dans les tons noirs et pourpres, additionnée de la cape-manteau de cuir sombre, héritée de son père et qu'il ne quittait jamais.
Glimble se retrouva ainsi devant tout le monde, s'empourprant, mi-perdu, mi-en colère contre ses parents riants de l'avoir poussé. Dans le même temps, il dû se rendre à l'évidence que s'il ne l'avaient pas fait, il n'y serait jamais allé de lui-même, et que passer en dernier sous les attentes et les encouragements de la foule l'auraient autrement plus gêné.
Il se racla la gorge, et tenta de donner un air le plus naturel possible au texte qu'il avait répété tant de fois devant son miroir.
- Chères aînées et chers aînés. Hum. C'est un grand honneur de vous voir -au moins à moitié- ici réunis pour fêter avec nous le droit de terminer nos livres sans être importunés. Je dois également vous remercier de m'avoir laissé fouiller vos vieilles bibliothèques, râteliers et étagères, pour lire tout ce qu'il était possible de lire, même -et surtout !- les livres que vous n'aviez en fait pas lu (même si vous ne l'assumez pas). Hum. Je remercie et salue bien sûr maîtresse Halvena Chanjachère, probablement la seule d'entre vous dont je n'ai pas réussi à lire tous les ouvrages. Et... euh... Merci à tous. Et bonne fête !
A peine eut-il terminé ses quelques mots qu'il se précipita à une table, bien en retrait, si ce n'est dans l'ombre en tout cas dans le coin le plus discret de la grande caverne, sans repasser par la table de ses parents.

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 ihi ! Hihi ! Les yeux encore clos la gnome se tortillait de petit soubresaut dans son lit, accompagné de petit rire qu’on lui extirpée à son insu. Encore à moitié rêveuse, à moitié réveillée, Lilci mit quelques secondes encore avant de comprendre qu’il ne s’agissait pas de petits poissons aux écailles couleur bleu et framboise qui lui caressaient délicatement les pieds plongeaient dans une eaux fraîche et cristalline, mais bien une langue râpeuse, humide et gourmande qui lui léchait les orteils.
C’est alors que bien réveillé, elle fit déguerpir l’animal farceur d’un coup sec de la jambe. - Miélo, se plaint-elle, laisse moi tranquille, c’est mon jour de Dorthkh… Oh ! Par les casseroles de Roulebaril. La gnome se redressa d’un bon, c’est grands yeux bleu bien ouvert. Elle venait de réaliser que c’était aujourd’hui, c’était le jour de son Dorthkhel Svirrik. Elle qui se tortillait dans tous les sens la veille au soir, ne trouvant pas le sommeil, voilà qu’elle s’était permise une grasse matinée.
Elle se leva en trombe. S’étira de tout son long, faisant craquer d’un bruit osseux ses doigts entremêlés. Ordonnée, elle avait tout bien préparé la veille déjà. Elle eu un sourire de satisfaction personnel en regardant son paquetage bien en place, son nécessaire de cuisine propre et rangé et ses vêtements choisis et préparés pour l’occasion : Une robe blanche qu’elle porterait sous son imposante armure au reflet doré. Il s’agissait là de son accoutrement de prêtresse, portant plus fièrement qu’elle oserait ne l’avouer, les couleurs du dieux Gnome, Garl Brilledor. Mais, elle avait un tablier de cuisine, propre et soigneusement rangé dans son sac. Elle ne savait pas vraiment à quoi s’attendre, alors elle avait voulu parer à toutes éventualités. Son père, si craintif, était resté flou sur ce qui l’attendait durant ce rite de passage. Il espérait surement secrètement qu’elle ni participe pas. Depuis la disparition de sa mère, depuis maintenant quelques années, il la surprotégé de tout. Mais d’ailleurs…
Lilci, habillé, se précipita dans la pièce de vie, ou elle trouva son père flanqué devant la porte. - J’en était sûr ! L’incrimina t’elle. - Ma Lilci, je… - Pourquoi ne m’as-tu pas réveillée ? Hein ! Le coupa t’elle d’un ton sec, changeant son regard pétillant en un regard presque menaçant. - Oh ! Oui, mince, c’est aujourd’hui, feinta t-il de ce souvenir tout ignorant et désolé. - Oh ! Oh ! Oui. Elle était énervée. Pas de ça avec moi papa, je sais très bien que tu sais que je sais que tu sais. ET… Son père, ne la laissa pas finir sa phrase, qu’il l’enlaça, la faisant taire devant cet acte d’amour parentale. Lilci se radoucit aussitôt et se laissa câliner, ressentant les bras protecteur de son père, qui avait tant souffert et tant fait pour elle toutes ses années. Finalement cette journée était aussi une épreuve pour lui. J’ai tellement appréhendé ce jour, lui révéla t’il. Soit bien prudente ma pâte à chou. Ahhh ! Qu’elle n’aimait pas qu’il l’appel ainsi, mais elle ne dit rien. Reste attentive et profite, c’est un grand évènement. Il finit par un : « Ta mère serait si fière de toi ». Qui décrocha une larme sur les joues de la belle prêtresse. Elle lui rendit son câlin dans un silence apaisant. Puis elle le gratifia d’un remerciement silencieux : le regard aimante d’une fille vers son père, accompagné d’un sourire chaleureux qui valait lui tous les mots du monde. Elle savait qu’il ne l’accompagnerait pas. Gamgli, son père, était un gnome anxieux, et l’épreuve lui paraissait plus facile a surmonter en restant ici. Elle ne lui en tenait pas rigueur, elle le connaissait et elle avait pris l’habitude de vivre avec.
Après ce moment d’émotion intense, Lilci avait retrouvé sa pêche et son entrain. Elle avait équipé Miélo, le gros blaireau qui ne la quittait plus, d’une sacoche qui contenait son nécessaire de cuisine, de tel sorte qu’il ne lui entrave pas ses mouvements et eux deux étaient parties pour rejoindre le centre du hameau.

MéliMielo, compagnon animal blaireau
~Sorts divin~ Niv. 0 : Assistance divine •| Création d'eau •| Détection de la magie • Niv. 1 : Bouclier entropique •| Brume de dissimulation •| Sanctuaire •
Pouvoir surnaturel 1/j : Protection divine •
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Bing, pshttt, vlam, pong, clank !
Quiconque passant à côté du petit terrier de Myree Dinglestone ce matin-là aurait eu de grandes peines à comprendre ce qui pouvait être à l'origine d'une telle cohue.
Et en réalité, la réponse à cette question était aussi simple qu'imcompréhensible : absolument tout. Car à l'intérieur, la Gnome encore en sous-vêtements ne cessait de courir partout, au sein de cette pièce réaménagée pour servir d'espace de vie.
Face à sa cuisinière, la Gnome déposait sa théière au-dessus du foyer en train de crépiter. Ceci étant fait, trois pas sur le côté la menèrent vers son lit, où l'attendaient ses bas et sa paire de bottes, qu'elle enfila à la vitesse de l'éclair. Sautillant sur quelques mètres pour enfiler sa dernière chausse, la Gnome gagna sa coiffeuse. Sa main saisit au passage un biscuit au fond d'un pot, dernier survivant d'une légion de douceurs au beurre concoctées par Euphémie. Prenant à peine le temps de mâcher, la Gnome engloutit ce semblant de petit-déjeuner, avant d'entrouvrir la bouche, et laisser sa voix faire entendre une vocalise : la note qui en sortait semblait mélodieuse. Parfait.
Tandis qu'elle brossait son épaisse chevelure en bagaille, le sifflement de la théière l'avertit que sa boisson était prête. Tout en continuant à manier la brosse d'une main, son autre main décrocha le récipiant, avant d'en déverser le contenu dans une tasse, déjà prévue à cet effet sur une petite table basse. Sitôt la dernière goutte versée, Myree s'empara à la volée de trois vêtements pendus à un porte-manteau : un simple haut en coton, sa chemise en maille, ainsi que son surcot fétiche tissé d'éclatantes teintes pourpres et écarlates. La précipitation avec laquelle la gnome se vêtit de ces couches de vêtements manquèrent presque de la faire chuter. Mais un pouf réceptionna sa retombée. Dès lors que sa tête passa le trou de sa chemise, son regard se posa sur sa ceinture sertie d'un saphir, laissée en pagaille sur le sol. Sans réfléchir, Myree saisit la sangle, qu'elle arnacha autour de sa taille en se dirigeant vers sa théière. Nouveau test : elle pianota sur la surface de l'instrument, qui résonna d'une vibration chantante à ses oreilles. Parfait.
Sans réfléchir, la Gnome saisit sa tasse encore fumante, pour la porter à ses lèvres, et laissa échapper un cri mêlant surprise et douleur en constatant que la boisson était encore trop chaude ! Sapristi. Quelle bêtat ! Soudain, ses oreilles se dressèrent : les voix des habitants de BoisGrévier commençaient à s'élever dans le couloir avoisinnant sa demeure. L'heure était proche. Accélérant encore plus la cadence, Myree fila aux quatre coins de la pièce, mettant sous le coude tous les objets lui paraissant utiles : corde, grappin, outils en tous genres, torche, couverture, et quantité d'autres matériels s'inscrivant dans son quotidien de mineuse et de barde. Essoufflée, les bras chargés jusqu'au menton, la Gnome déversa le tout à l'intérieur de son sac, dans une cocophonie métallique. Son regard analysa ensuite le contenu du bagage, s'assurant de n'avoir rien oublié. Et effectivement, il semblait que quelque chose manquait à l'appel : où était le bâton de Grand-Père Tête de pioche ? Aussitôt, Myree se redressa, scrutant la pièce dans ses moindres recoins, jusqu'à apercevoir le solide bâton de bois incrusté de métal, reposant en équilibre contre la porte d'entrée.
Lorsqu'elle s'approcha et se baissa pour ramasser le bâton, une voix de passage, résonnant derrière sa porte d'entrée, attira son attention :
- Je suis tellement heureuse que ce soit enfin ton tour ! Nous sommes si fiers de toi !
Myree avait reconnu la voix de l'intéressée, dont l'écho s'éloignait déjà le long du couloir : il s'agissait de la mère de Glimble Nopelstallen. Cette simple phrase suscita une étrange sensation chez Myree. Ses mouvements frénétiques et le boucan qu'ils occasionnaient avaient aussitôt cessé, pour faire place à un silence et un immobilisme au contraste frappant. Cueillant doucement le bâton de Grand-Père Tête de Pioche, Myree passa doucement sa main le long de son bois vernis, avant de se retourner, et observer l'intérieur de sa chambre, constatant le vide qui l'habitait.
Sans comprendre son origine, un poids alourdissait la poitrine de la Gnome. La phrase de la mère de Glimble résonnait au creux de sa tête, suscitant un étrange sentiment d'amertume et d'aigreur. Désireuse de ne pas laisser cette impression désagréable l'envahir, Myree s'avança vers une bassine d'eau claire, pour s'en asperger le visage. Après un long soupir, elle discerner le reflet de son expression, révélée à travers les ondes aqueuses miroitant au fond de la bassine. Des sourcils froncés, une moue serrée, un regard vibrant.
¤ Tu es la meilleure, Myree. Il n'y a aucun doute là-dessus. ¤ A cette occasion, elle commença à songer aux autres participants du Dorthkhel Svirrik.
Glimble "La Taupe". Le magicien en herbe avait peut-être un entourage présent pour l'encourager. Mais ce rat de bibliothèque n'avait pas plus de sociabilité qu'une marmotte en train d'hiberner. Il était aussi difficile de le croiser qu'il était facile de cerner sa personnalité. Myree parvenait à lire en lui comme dans un livre ouvert : livre qui était, par ailleurs, très fréquemment ouvert entre ses mains lorsqu'on avait la chance de croiser sa compagnie. Il n'était clairement pas une menace, et sa simple présence au rite serait déjà un exploit notable.
Wrenn "Perce-Feuille". Un Gnome plutôt mignon, et doué pour l'arc. Il faisait partie des rares Gnomes de sa génération pour qui elle ressentait une véritable affection. Elle aimait partager avec lui le plaisir de la scène, lui qui était un très bon danseur. Hélas, il semblait surtout absorbé par la présence de Meena, qui avait toujours le don de l'eclipser. Dans tous les cas, il ne représentait pas un véritable rival non plus : il était parfois du genre anxieux dans un contexte social, et sa seule obsession résidait dans sa perspective de devenir trappeur. Elle l'avait bien compris, lorsqu'elle avait saisie l'occasion, une ou deux fois, de sortir en douce en sa compagnie, pour explorer les environs de BoisGrévier. Si l'aventure et l'exploration figuraient parmi les passions communes que tous deux entretenaient, l'art de l'humour n'en faisait pas partie.
Lilci Poêledacier. Un sentiment acerbe commença aussitôt à rougir la pointe des oreilles de Myree, en songeant à la parfaite petite disciple du Temple de Garl Brilledor, la chouchou du prêtre Olbern Bannobrand, la tant appréciée cuisinière de la Lanterne Verdie. Là où Myree se prenait des reproches et des réprimandes, Madame n'avait droit qu'à des compliments et des congratulations. Elle était clairement sa plus grande rivale dans cette compétition. Et si Myree voulait enfin gagner le plein respect de cette communauté, elle allait devoir prouver en quoi elle était meilleure que la prêtresse parfaite. Mais comme disait Grand-père Tête de Pioche, "Ceux qui se croient parfaits sont généralement ceux qui sont le plus bourrés de défauts". Alors elle devrait avoir l'embarras du choix, dès lors qu'elle serait parvenue à en apprendre un minimum sur elle, à l'occasion de ce rite.
Ces pensées tourbillonnaient encore dans sa tête au sein de la Grande Caverne de BoisGrévier, alors même que le premier participant, Glimble, énonçait devant la foule un discours aussi rasoir que prévisible. Myree leva les yeux au ciel : des livres, des livres et encore des livres. A peine eut-il fini de déclamer son texte que la jeune barde se tenait déjà prête au devant de l'estrade, trépignant autant d'impatience à l'idée d'y grimper que Glimble à l'idée d'y descendre. Un sourire malingre étendit les traits de la Gnome, en constatant le teint empourpré de l'apprenti mage, et une idée lui vint aussitôt en tête.
Au moment où Glimble quitta l'estrade avec empressement, Myree se décala dans l'angle mort de son semblable borgne, et leva la pointe de sa botte, provoquant la cascade de l'intéressé. Peinant à camouffler l'amusement suscité par cette chute, la jeune farceuse lança à son camarade d'une voix railleuse :
- La prochaine fois, garde les yeux rivés devant toi, plutôt que sur tes bouquins ! Enfin.. l'Œil, te concernant !
Et sans perdre une seconde de plus, la Gnome gagna le sommet de l'estrade dans un bond énergique, avant de saluer la foule avec joie et entrain. Profitant de cette ferveur le temps d'une dizaine de secondes avant que le calme ne s'impose à nouveau dans la Grande Caverne, la jeune Myree pivota en direction des aînées, et les toisa d'un regard gonflé d'audace et de fierté.
- Je n'ai nul autre aîné à remercier que celui qui n'a malheureusement pas eu la chance d'assister à ces célébrations. Alrik Carlio Glindle Folibule Dinglestone, que le monde a très souvent connu sous le nom du "Prince Railleur". Un gnome d'exception, qui n'a pas seulement marqué de sa légende les lointaines contrées au-delà de ce terrier. Car il était originaire de BoisGrévier. Son nom a peut-être perdu quelque peu de sa familiarité, avec le temps. Rares ici sont les personnes à l'avoir connu de son vivant. Ou alors étiez-vous de jeunes Gnomes, à cette époque. Pour la majorité d'entre vous, peut-être n'est-il aujourd'hui qu'un nom vaguement reconnu parmi des générations qui vous ont précédé. Mais pour moi, c'était mon Grand-père Tête de pioche. Je n'ai aucun doute sur le fait qu'il aurait été extrêmement fier de me voir sur cette estrade, à l'occasion de ce rite. Encore aujourd'hui, sa fierté m'accompagne chaque jour. Son rire me porte à chaque heure, et me portera jusqu'aux confins du Dorthkhel Svirrik !
Marquant une pause, Myree prit le temps d'une inspiration pour calmer son souffle. Son cœur battait à tout rompre, non pas par stress, mais par exaltation. Car chacun de ses mots étaient pensés et vécus. L'image d'Alrik Dinglestone sembla passer, de façon fugace, devant ses yeux, avant que la jeune barde ne brandisse son poing en l'air, s'adressant cette fois-ci à la foule :
- Moi, Myree Dinglestone, je franchirai chaque étape de cette cérémonie, jusqu'à devenir aux yeux de BoisGrévier un membre d'éclat de sa communauté !
Et sur ces derniers mots, Myree, armée d'un sourire étendue, quitta l'estrade d'un bond aussi vivace que celui l'ayant porté sur cette scène, le cœur gonflé d'assurance, et d'une certitude : en ce jour, rien ni personne ne saura l'arrêter.

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Habitant des Royaumes
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Wrenn rattrapa de justesse Glimble par le bras, lui évitant de s'étaler de tout son long en bas de l'estrade. Plus le Dorthkhel Svirrik approchait, plus Myree devenait pénible. Il espérait que c'était sa manière de gérer le stress et que les choses iraient mieux pendant, et surtout après les épreuves. Wrenn n'avait aucune idée de la tournure que les évènements allaient prendre, mais une chose était sûre pour lui : il faudrait franchir ces épreuves ensemble, ou ne pas les franchir du tout. Il ne s’attarda pas trop sur le Glimble (qui fila prestement), fasciné par la présence de Myree sur la scène. Elle était vraiment très (trop ?) à l’aise… Quand elle eu finit sa prestation, elle passa en trombe devant lui, et fois le courant d’air passé …
¤ Cette fois mon vieux … faut y aller ! ¤
Le plus étonnant en cet instant, c’est que ce n’était plus la peine de chercher à savoir qui, de l’excitation ou de l’angoisse, avait gagné la course dans sa tête, puisque présentement, les deux semblaient avoir déclaré forfait. Un vide et une sérénité non feinte l’emplissait alors qu’il gravissait les marches vers l’estrade. Il connaissait cette sensation, elle précédait l’instant où il décochait une flèche.
¤ Tout va bien se passer… ¤
Il balaya du regard l’assemblé, cherchant des yeux sa mère dans la foule. Il sourit intérieurement : elle avait sûrement raté la date, elle sera sûrement là demain. Tous les gens de Boisgrévrier qu’il connaissait étaient là. Il croisa le regard de Meena, qui lui renvoya un clin d’œil encourageant. A côté d’elle, Hogarth Hersemain, les bras croisés sur sa solide poitrine, le regardait d’un œil mi-amusé, mi-grave. Hogarth était probablement ce qui se rapprochait le plus d’un père pour lui : une figure d’autorité, un modèle, un mentor… Il ne devait pas le décevoir. Autour, des amis, des connaissances, autant de visages et de regards fixés sur lui.
- Maîtresse Haerlskeel, grand prêtre Bannobrand, chers aînés, chers amis. Cela fait 40 ans que j’arpente ces tunnels, et pourtant aujourd’hui j’ai l’impression de les voir pour la première fois. Je mesure à quel point nous sommes une communauté merveilleuse, et de la chance que nous avons de nous avoir, les uns pour les autres. J’espère être la hauteur du Dorthkhel Svirrik, pour faire pleinement partie de cette grande famille qu’est la nôtre ! Merci à toutes et à tous d’être là !
Il redescendit de l’estrade, le cœur battant la chamade. Alors qu’il regagnait l’assemblée des spectateurs, il fronça les sourcils, réalisant qu’il manquait quelqu’un …
¤ Mais au fait … où est Lilci ? ¤

Wrenn "Perce-Feuille" "Pieds-Légers" Sagredash
- Pas d'inquiétude, tout va bien se passer ...
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Le joyeux brouahah qui s’élevait de la place du hameau, la foule réunie autour de l’estrade de la place et les décorations qu’arborait Boisgrévier en ce jour, étaient autant d’indice qui indiquaient que Lilci était bien en retard. Elle grimaçait sous son sourire d’apparat, pressant le pas pour rejoindre tout le monde. Le regard fixé sur la tête dont elle ne voyait que les petites mèches en batailles, malgré le fait qu’il se tienne plus haut sur l’estrade. Elle devina qu’il devait s’agir de Wrenn. Ah, zut ! Il quittait la scène. Elle avait loupée son discourt. Elle se demanda quelles autres informations et présentations, elle avait bien pu manquer.
Alors que sa marche rapide l'emmenait tout droit sur la foule, suivit de Miélo le blaireau qui semblait lui vouloir suivre son propre chemin, zigzaguant ici là, deux mains fermes portées a ses épaules la stoppa net, pourtant si prête du but. Dans sa frénésie, elle n’avait même pas vu son mentor, qui s’était placé sur son chemin. Hébété par l’urgence, elle leva de grands yeux vers son obsatcle.
- Prêtre Olbern Bannobrand ?! S’exclama t’elle. - Du calme mon enfant. Regard toi Lilci, tu es presque en âge. N’oublie pas que ‘Le protecteur vigilant’ veille sur le peuple gnome dont tu fais partie. Essaya t’il de la calmer. - En faite, c’est mon père qui … - Peu importe, le coupa t’elle , tu es là et tu es entourée de tes ainés. Les ruses de Garl Brilledor son multiple et pas toujours comprise, sa bouffonnerie n’a d’égale que son amour pour son peuple.
¤ Une ruse ? ¤ Le prêtre Olbern Bannobrand dans toute sa sagesse, essayait de faire comprendre à Lilci, sa jeune disciple, que tout cela était surement une blague de leur dieu protecteur, le père de tous les gnomes. Et que sous sa tutelle, il n’y avait pas de crainte à avoir.
- Maintenant respire profondément et va, ils t’attendent.
Ces mots du prêtre sonnèrent comme une bénédiction aux oreilles de la jeune prêtresse et la calma. Elle ferma les yeux, prit une grande respiration, calma les battements frénétiques de son coeur et ressentit la chaleur divine de l’amour de son dieu à travers les mains protectrice du prêtre Bannobrand sur ses épaules. Ce dernier finit par la lâcher pour la laisser poursuivre son chemin dans un calme serein retrouvé.
Elle le gratifia d’un remerciement et monta a son tour sur l’estrade.
Devant elle, la foule du hameau était réunie et elle semblait partagé entre l’attente de son discourt et l’impatiente de pouvoir poursuivre les festivités. Alors, elle décida de ne pas trop les faire languir. Elle trouva le regard d’Euphémie. La Halfeline qui avait préparée tout ce festin, leva un pouce en l’air. Un signe pour lui signifier que tout était ok. Elle savait a quel point Lilci aimait que tout soit en ordre. C’était d’ailleurs une de ses forces lorsqu’elle œuvrait à l’aider dans les cuisines de la Taverne Verdi. Ce geste rassura encore plus la jeune gnome, qui prit enfin la parole.
- Gnome de Boisgrévier, chers aînées, dame Haerlskeel, je vous remercie de toute votre bienveillance en ce jour si important pour nous quatre. Vous avez tous contribué à nous faire grandir. Elle ne parlait pas que pour elle-même, mais aussi en l’honneur de ses camarades, qu’elle savait, vivraient cette étape importante avec elle. Le ton était peut être un peu trop solennel, ce qui trahissait son stresse, mais le message était s’incère, elle continua.Vous avez toujours été à nos coté dans les plus dur moment, comme dans nos innombrables jour de joie et de gaité. C’est là la force de notre hameau et du peuple gnome sous le regard protecteur de Garl Brilledor. Nous allons tout faire pour que vous soyez fière de nous. Elle sourie enfin à toute l’assemblée avant de conclure : « Que cette journée soit riche en harmonie et en farce. »
Alors qu’elle allait rejoindre les autres, elle se ravisa.
- Oh ! J’allais oublier, j’ai préparée une petite attention pour mes camarades du jour. Miélo, viens par ici tu veux.
Elle dut se répéter à deux reprises avant que le blaireau daigne la rejoindre sur l’estrade. Des sacoches sur l’animal, elle en tira un petit baluchon en tissu duquel, elle sortie des petits gâteaux secs fourrés aux baies des bois, qu’elle avait préparé la veille spécialement pour eux. Tour à tour, elle alla en distribuer à Wrenn, Glimble et Myree. En ayant pour chacun un mot d’encouragement. Elle laissa le reste de sa fournées sur une table en libre service pour les plus gourmand du hameau.
Fiou ! Lâcha t’elle enfin, soulagée. Voilà qui était fait, son Dorthkhel Svirrik venait de débuter et il était déjà pour elle inoubliable. Elle n’en mourait pas moins de trouille au fond d’elle et faisait ce qu’il fallait pour essayer que ça ne paraisse pas aux yeux des autres.

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