Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> La Confluence des Chants, Vëla & Aël’Telàwërith
  écrit le : Dimanche 02 Novembre 2025 à 19h52 par Azur'ael
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Le vent se tut. Un frisson parcourut la voûte des arbres géants, et la forêt sembla basculer dans un état d’écoute. Le fleuve ralentit sa course, comme retenu par une main invisible.

Là où le Thimaeron s’était immobilisé, un halo se forma sur les eaux, pâle et mouvant, semblable à la surface d’un miroir troublé par une onde venue d’ailleurs. Aël’Telàwërith sentit la vibration du Chant s’intensifier, puis se scinder — deux harmoniques distinctes, deux voix qui se cherchaient à travers la trame du monde.

La première était ancienne, elfique, tissée de lumière et de mémoire. L’autre… plus jeune, plus ardente, forgée dans le feu d’une foi indomptable. Et soudain, ces deux voix s’accordèrent, ne formant plus qu’une seule mélodie.

Les marins elfiques levèrent les yeux, frappés d’un respect instinctif. Seledra elle-même recula d’un pas, la main posée sur son cœur. Le prêtre-mage, lui, ferma les paupières : il savait. Quelqu’un, quelque part en amont du fleuve, venait d’ouvrir une voie.

Sous la surface, Ry émit un grondement sourd. Le familier avait perçu une brisure dans le flot magique — une faille d’où s’échappait la lumière.
Puis, lentement, un cercle apparut au centre du courant, formé de reflets entrelacés. Les symboles d’une rose et d’un croissant d’argent y scintillaient brièvement avant de se dissoudre dans les remous.

Le cristal du prêtre-mage vibra à nouveau. Cette fois, l’écho n’était plus lointain. Une silhouette avançait sur la rive — blanche, auréolée d’une clarté mouvante. Ses pas semblaient suivre le Chant lui-même.

À quelques portées d’arc plus haut, Vëla de Torm marchait sur la berge de la rivière sacrée. La lumière filtrant entre les branches dessinait sur son armure des éclats d’or et de cuivre. Chaque pas l’amenait plus près du murmure qu’elle avait entendu depuis Daranthil : un appel qui n’était ni prière ni oracle, mais résonance.

Elle le sentit avant de le voir : une présence, semblable à une étoile vivante, tissée d’anciens serments. Le même Chant qu’elle, mais chanté dans une autre langue.Et lorsqu’elle leva les yeux, le Thimaeron se dessina enfin entre les troncs, un grand navire elfique aux voiles abaissées, immobile dans le silence du fleuve.

Les regards se croisèrent. Entre eux, les flots se mirent à luire, comme si la rivière elle-même reconnaissait ses enfants. Deux âmes portaient désormais la même vibration, celle du Souffle du Monde et d'une Rose qui veille.

Une dernière onde parcourut le Cormanthor, s’éteignant en une pulsation unique : le Chant venait de trouver ses deux voix.



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Mes PJs : Azur'ael, la gardienne des mystères ; Shalan le chevalier de la Seldarine ; Kuan Shen-li, l'archer spirituel
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écrit le : Dimanche 02 Novembre 2025 à 23h11 par Vëla
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Sa marche des ondes lui faisait découvrir un autre pan de son être, une face encore jamais égalée dans ses espoirs multiples qui au long de son avancé vers le centre de son cœur, ne lui permettait pas d’échouer. Il n’y avait pas de poids sur ses épaules ni dans son esprit, juste une danse mélodieuse qui l’entrainait là où elle devait être; le plus beau sentier qu’elle n’avait jamais encore foulé resplendissait d’inconnu fort en symbole et lourd de responsabilités, elle était exactement au bon endroit, au bon moment. Vëla sentait en elle qu’un cycle puissant était en œuvre et ce n’était pas celui du crépuscule. Sa propre lumière aussi puissante le croyait-elle, n’était qu’une étincelle et l’ex-folle de Torm en était persuadé, un rien l’éteindrait, il suffisait d’une ombre et elle ne deviendrait qu’un souvenir parmi les oubliettes, cependant, la fille de Valor avait une piété inégalable, forgée dans l’essence pure d’une conviction à toute épreuve, car la jeune femme de la Rashéménie ne connaissait que trop bien ses faiblesses et celles-ci était sa plus grande force.

Le vent laissait le silence devenir l’honneur du moment. Jamais de son existence, la nature ne lui était apparue aussi grandiose et souveraine. Elle respirait par les pores de sa peau tellement la symbiose qui s’opérait en elle et a l’ensemble des lieux était un émerveillement. La berge splendide devenait l’instrument dans lequel elle faisait partie intégrante. Murmurant doucement entre les intonations limpides, Vëla envoyait à Élion d’Alusaire une caresse fantomatique, elle y déposait un baisé pieu dans ses murmures et propulsait son bien-être à celui qui lui avait donné force, courage et raison. Ayant toujours été présent dans son absence, l’aasimar, chevalier de Heaum, était une part de sa sapience et tant que ses pensées le côtoyaient, elle vaincrait. *Houra.* Entendit-elle au même moment, lui faisant monter les commissures.

Soudain, ce qui se répercutait dans son esprit, dans son cœur et dans son âme devint une réverbération, sentant en elle une vibration identique à la sienne, néanmoins d’une résonance plus ancienne, plus ajusté digne d’une antique féauté. Quand la jeune femme de l’Ordre du Corbeau leva les yeux, ce fut comme une épiphanie, une réunification d’un monde fracturé. Un véritable vaisseau elfique, là, dans cette dense et luxuriante forêt du Cormanthor. Ne voulant pas transgresser les lois immémoriales, ses yeux se fermèrent et sa tête s’abaissait légèrement. Au travers de ses paupières fermées, l’éclat des flots flamboyant lui prouvait qu’elle avait atteint l’autre voix.

Une larme sans eau, d’un sel purificateur scintillant des couleurs multiples de l’opale, coulait sur sa joue droite. Une brise parsemait alors ses spores salines de vérité qui chantait maintenant à l’unisson dans cette lumière nouvelle et céleste. Une union naquit de ce tissage sonore.

Vëla de Torm pliait alors un genou, sa main droite sur le cœur et l’autre levé vers le navire, puis toujours les yeux fermés, n’osant corrompre l’instant de son regard impur, modeste, elle psalmodiait ses salutations…


- Que la lumière sans fin, née du premier matin, trouve en vous son éclat, et que mes pas soient jugés dignes de s’approcher. -

À ces mots, elle attendit non pas une réponse, car c’était un moment de mémoire et foi, de lumière et de souffle, elle respirait simplement le moment de grâce qui lui était offert.



Je suis la chevalière Solitaire, non pas par peur des humains mais par respect des humains, par respect du silence des humains, par respect de l'intégrité des humains. Je m'achemine jour après jour vers le temple de mon coeur et le soleil s'y trouve, s'y féconde la Rose qui se déploie Chevalier d'O. Je regarde la Source, je devient Source, je coule Source... Telle est ta répétition mantrique, chevalière Solitaire.
Faire quelque chose à contre-coeur c'est faire quelque chose à contre courant; alors que être au coeur des Choses, c'est toujours être au courant.

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Fiche Vëla


1-Bénédiction*, Sacrifice divin, protection contre le mal*.
2-Éveil du péché*, Précision bénie*, Force du taureau*.
3-Soins modéré.
 
 
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écrit le : Lundi 10 Novembre 2025 à 10h40 par Adlareth
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La tâche se révéla plus ardue qu’on aurait pu l’imaginer de prime abord. Assis en tailleur à la proue, les yeux clos, Aël’Telàwërith se contraignait à un effort d’une nature si subtile qu’il lui coûtait davantage que les plus redoutables des incantations. Depuis leur entrée dans cette portion de rivière noyée sous la voûte végétale, il n’avait cessé de chercher à comprendre, interpréter, déchiffrer. Il avait interrogé le Chant : sa source, son intention, son rythme, ses dissonances.

Mais maintenant il le savait : il était allé dans le mauvais sens.
Il lui fallait non pas raisonner… mais cesser de raisonner. Il fallait au contraire lâcher prise.



Il inspira lentement, profondément, et laissa le souffle s’écouler hors de lui comme on laisse s’écouler un souvenir ancien. À chaque expiration, son esprit se délestait, s’assouplissait. Les couleurs mentales s’estompaient, les pensées se déliaient. Il ne cherchait plus à saisir le Chant. Il se laissait atteindre par lui.

Le Chant, alors, cessa d’être une énigme.
Il devint présence.

Une présence teintée d’une dualité irréductible : une harmonie qui ne demandait qu’à se reformer, mais dont les deux voix demeuraient encore en tension. Elles se cherchaient. Elles se reconnaissaient. Elles se frôlaient — comme deux sphères de lumière tournoyant dans la nuit de l’esprit, s’approchant jusqu’à effleurer leur aura avant de dériver à nouveau — seulement pour mieux revenir l’une vers l’autre.

Puis une ombre mouvementée vint briser cet état suspendu : le léger clapotis de l’eau où dansaient maintenant des éclats irisés et les murmures de l’équipage face à cet étrange phénomène. L’appel télépathique de Ry, sous la forme d’une loutre plongée dans les flots, acheva de le ramener au monde des sens.

Aël’Telàwërith ouvrit les yeux découvrant le spectacle féérique qui entourait le navire.

La rivière semblait maintenant porter une lueur intérieure, une clarté douce, filtrée par les eaux calmes. Une fracture magique, dit Ry. Une faille dans l’épaisseur même du monde, d’où se déversait cette lumière fluide — pareille à un souvenir d’aurore oublié par le temps. Peut-être un passage. Peut-être un seuil.

Une Rose et un Croissant d’Argent, indiqua la voix mentale du familier.

Alors tout prit forme.
Les deux voix du Chant.
La Rose Noire.
Et lui-même, le Porteur du Croissant de Lune.

Comme sa main glissait instinctivement vers la marque sacrée qu’il portait à la nuque, le cristal du Maître des Livres Oubliés vibra. Cette fois, la vibration n’était plus discordante : elle se mêla à la mélodie. Une troisième pulsation — un pas de danse, un pont entre deux souffles. Elle ajoutait encore du chaos dans un chant déjà bancale.

Alors les lueurs de la faille s’étirèrent, formant sur les eaux un chemin scintillant, une voie d’argent les guidant vers la berge. Instinctivement le regard lavande du Seigneur de la Cité Blanche suivit le chemin lumineux qui se traçait à la surface des eaux. Au fur et à mesure que ses yeux progressaient vers la berge, les pulsations anarchiques du Chant se synchronisèrent.

Lorsqu’il posa son regard sur cette silhouette en armure étincelante, le Chant se modula finalement en une seule et même mélodie. Les deux composantes s’unissant sur la pulsation métronomique du cristal. Les Voix s’étaient enfin retrouvées et leur mélopée emplissait l’atmosphère. Imposant sa douce force, elle semblait sortir des âges et forçait le respect. Le Chant était juste et il était magnifiquement beau.

Là, dans un éclat d’armure, se tenait la seconde voix.

Une silhouette droite, entourée d’une aura de fer et de lumière. Sa présence était à la fois humble et souveraine, comme si le destin lui-même l’avait placée en ce lieu.

La Rose Noire.
Elle était là.

Mentalement, le théurge mystique demanda à son familier de s'assurer des intentions de ce chevalier. Le zoomorphe sentait les gens et il ne se trompait jamais. La loutre émergea sa petite tête de l’eau et nagea vers la “Rose”.

Ry adorait être au centre des attentions, alors là... il était ravi de s’offrir en spectacle à l’étranger. La “loutre” commença par observer à partir de la rivière. Nageant sur le ventre, disparaissant pour réapparaitre un peu plus proche, basculant sur son dos. Elle s’amusait beaucoup des possibilités aquatiques de cette forme de vie.

L’individu était clairement une humaine. Elle portait le symbole de Torm. Les cheveux d’un noir profond faisaient ressortir des yeux perçants très clair. Une armure de métal et des armes de belles factures.

Ry se montra plus audacieux, et tenta une sortie de l’eau. Humant l’air en direction de la guerrière divine, elle la regardait de sa petite tête aux gros yeux attendrissants. Aucun geste agressif et aucune mauvaise intention. Le zoomorphe se rapprocha en jouant la timidité. Il était maintenant assez proche.

Ce que la loutre pouvait ressentir sur les émotions de la Chevalier ? Il y avait de l’émerveillement, un respect profond, une certaine dose de curiosité, mais ce qui transparaissait le plus c’était une aura de bonté. Il n’y avait en tout cas, rien de belliqueux chez cette personne.


Fort de ces renseignements, Aël’Telàwerith n’attendit pas plus longtemps. Le compte rendu de Ry ne faisait que conforter ce qu’il savait déjà. C’était comme si une force antique l’attirait vers cette seconde Voix.

Le message tracer par la lumière dans les eaux était suffisamment clair. Qui qu’elle fusse, Aël’Telàwërith savait que leur destinée et la suite de leur quête passait par l’ ”Ouvreuse de la voie”. La Rose.


L’elfe du Soleil avait revêtu sa tenue de voyage. Il portait sa traditionnelle chemise de maille, recouverte d’une tunique aux propriétés spéciales. A ses pieds, les fameuses Cath’Ali des Gardiens Sylvestres. Son pantalon de cuir brun et sa cape brodée du symbole de Corellon Larethian, sa arkerym battait son flanc. Affublé de la sorte, Il n’était plus réellement un souverain. Pour autant, il y avait toujours quelque chose de la noblesse elfique qui transpirait chez lui.


Aël’Telàwërith se retourna vers la Capitaine et donna ces ordres. Sa voix restait calme et posée, mais lui était agité intérieurement.


- Faite mettre les coracles de combat à l’eau. Vous ferez conduire Dame Shaelara et Nuala sur la berge !

- Le Bout, prévoyez en un pour moi et notre “invité”.

Puis, il pivota vers Seledra. La mine souriante et détendue, le prêtre-mage respirait la confiance. Tout allait bien, ça pouvait même en devenir suspect.

C’est alors que la chevalier de la Furie Loyale ploya le genou et adressa un signe en direction de Thimaeron. Le moment était juste. Tout était à sa place.


- J’y vais ! On se retrouve sur la berge. Cette N’Tel’Quess est une combattante de Torm. Elle a déjà franchi un seuil. En revanche, une humaine en plein territoire de Semberloge... je ne sais pas si elle est inconsciente ou suicidaire. Je crois fermement que c’est la Rose. La seconde voix du Chant. Que Corellon vous garde.

N’attendant guère de réponse,

Il prononça les mots. La trame du monde s’ouvrit.
Une porte de lumière s’étira un bref instant.
Il la franchit.

Et réapparut sur la berge, à un pied de dragon derrière la chevalier.

Il ne fit aucun geste brusque.
Il ouvrit simplement ses mains, paumes visibles, offertes. Un signe universel de paix.

Sa voix fut douce, claire, presque liturgique :




Il sourit, léger, apaisé. Droit et fier, le port de tête haut, l’elfe du soleil avait toute sa superbe. Sa longue chevelure blonde encadrait le visage fin d’un elfe. Des lèvres fines, un petit né en pointe, des yeux en amande, il était le digne représentant de son peuple.

— Je suis Aël’Telàwërith Eowëlathaèldir, du clan Aëryndra de Cormanthyr.
À qui ai-je l’honneur, chevalier de Torm le Juste ?

Son regard lavande accrocha celui, étrange et superbe, de la guerrière : un regard d’âme marquée, d’âme lucide, d’âme éprouvée. Un regard étrange car asymétrique... Ou plutôt non ! C’étaient la couleur de ses yeux qui étaient différentes. Il en avait déjà entendu parler, mais il n’avait encore jamais croisé le regard de quelqu’un frappé de cette... anomalie.

L’armure était tout à fait fonctionnelle et parfaitement entretenu, comme l’arsenal qu’elle portait. Une chose était certaine, qui qu’elle fusse. La guerrière divin n’était clairement pas une novice. Son allure, sa prestance, Ça se voyait au premier regard, ça se sentait à sa présence et on pouvait le lire dans ses yeux une certaine forme mélancolie de celle qui en ont trop vu.

Son regard lavande accrocha celui, étrange et superbe, de la guerrière : un regard d’âme marquée, d’âme lucide, d’âme éprouvée.

Elle était forte.
Elle était vraie.
Elle était attendue.



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écrit le : Dimanche 16 Novembre 2025 à 16h03 par Vëla
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Le moment était souverain. Vëla sentit une chaleur profonde lui traverser la poitrine, comme si Torm lui-même approuvait la rencontre. Ce qu’elle entendait derrière était la voix d’un membre du beau peuple. Ses paroles étaient empreintes de sagesse et d’une noblesse divine. Sans se poser de question et sans remettre sa statue en cause, elle, vulgaire Rashéménienne rustre, laissait son cœur parler. En se relevant doucement pour que l’on ne prenne pas cette action comme un défi, sa cape noire aux reflets opale reprit place, seule la poigne d’Ô Sainte qui sortait par le col arrière restait bien visible, ainsi que sa targe de dos aussi noir que le jais. La paladin se retournait pour faire face à son interlocuteur et l’ouverture de sa cape laissait entrevoir le bas d’une fine robe de soie noire allant jusqu’au pied recouverte d’une chemise de mailles en mythral noire et superbement entretenue. Ses mains étaient recouvertes de gants d’un cuir fin noir tout comme ses bottes de confection elfique. Une magnifique broche retenait sa cape. Cette porteuse de lumière était étrangement tout habillée de noir, le tout superbement bien entretenu.

Son regard se fixait sur le front de son interlocuteur puis Vëla inclina la tête, cherchant ses mots, conscients que toute phrase mal dite résonnerait dans la trame invisible qui les entourait et d’une voix vibrante et tremblante …




Puis elle baissait les yeux pour que les deux regards se croise, avançait d’un pas, presque militaire et en commun se présentait…

-Vëla de Torm, Sœur paladin solitaire de l’Ordre du Corbeau et Sœur Ours des Marches d’Argent en sabbatique. Je parcours le chant de l’éveil qui me fait penser au frôlement d’une corde ancienne, comme si un instrument cosmique venait d’être effleuré. Ce fil ténu m’a guidé jusqu’ici, à toi, Aël’Telàwërith Eowëlathaèldir, du clan Aëryndra de Cormanthyr. Nos deux chemins, disciplines et serments, sont maintenant superposés dans le tissu du destin. Accepte mon service. –

Elle restait là, immuable, attendant l’acceptation ou le refus. Avaient-ils le choix, oui, cependant pour elle ce n’était pas un choix, mais La voix.



Je suis la chevalière Solitaire, non pas par peur des humains mais par respect des humains, par respect du silence des humains, par respect de l'intégrité des humains. Je m'achemine jour après jour vers le temple de mon coeur et le soleil s'y trouve, s'y féconde la Rose qui se déploie Chevalier d'O. Je regarde la Source, je devient Source, je coule Source... Telle est ta répétition mantrique, chevalière Solitaire.
Faire quelque chose à contre-coeur c'est faire quelque chose à contre courant; alors que être au coeur des Choses, c'est toujours être au courant.

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écrit le : Dimanche 23 Novembre 2025 à 10h59 par Adlareth
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La N’Tel’Quess s’exprimait dans la langue elfique avec une aisance qui forçait le respect. Ses mots glissaient avec la musicalité juste, la syntaxe impeccable… mais il manquait cette étincelle impalpable, ce souffle ancestral que seuls les enfants véritables d’Arvandor insufflaient à leurs paroles. Pourtant, la paladin de Torm parlait d’une voix emplie de sérénité, de sagesse — presque d’une délicatesse inattendue chez une guerrière bardée de fer.

Et, de fait, elle n’avait pas tort.
Il y avait quelque chose.

Une poussée invisible, une volonté plus vaste que leurs petites destinées. Une force cosmique, peut-être divine, ou peut-être autre chose encore… mais indéniablement ancienne. Trop d’énergie, trop de signes, trop de convergences avaient été mobilisés pour que leurs pas se croisent ici, au milieu de cette gorge verdoyante perdue dans la forêt millénaire. Rien n’était fortuit. Certainement pas cela.

La Sœur Ours appartenait à la Compagnie des Marches — la guilde de Sundabar, jadis réputée, aujourd’hui repliée sur elle-même comme une forteresse blessée. Aël’Telàwërith connaissait bien leur histoire : la Confrérie et les Marches avaient œuvré main dans la main autrefois, avant que le temps et l’érosion des alliances n’en grignotent les fondations.
Mais au-delà des banalités diplomatiques, l’elfe gardait pour certains membres de cette guilde une dette sincère, profonde. Leur devenir n’était pas une simple curiosité… c’était une préoccupation réelle.

Avec lenteur, il écarta le revers de sa tunique.
Le métal magique de sa broche scintilla sous les lueurs argentées filtrant à travers la canopée. La tête de loup hurlant à la lune — symbole immuable des Gardiens Sylvestres — semblait presque vivante dans cette lumière mouvante. Aucune contrefaçon ne pouvait imiter ce métal, ni la vibration subtile qu’il émettait lorsqu’il était porté par le Gardien Sylvestre qui en était propriétaire.


— Alaë Vëla de Torm. Je suis un Gardien Sylvestre. Thüldae a longtemps entretenu d’excellentes relations avec la Compagnie des Marches. Peut-être avez-vous déjà aperçu cette broche sur l’un de mes Frères ou de mes Sœurs ?
Puis-je me permettre de vous demander comment se porte votre guilde ? Isorion m’a confié qu’il ne recevait plus beaucoup de nouvelles de Sundabar…

Un silence respectueux suivit, empli uniquement du bruissement lointain des feuilles. Ce sujet l’appelait à un autre, plus intime — un souvenir marqué au fer dans son cœur d’elfe.

— J’ai moi-même œuvré avec deux de vos Compagnons. Peut-être les connaissez-vous : un sagespectre nommé Narvarth Languelion, et un nain, Mirtzar Boucledacier. Je nourris l’espoir qu’ils se portent bien. Leur courage fut exemplaire ; leur dévouement, sans faille. Ce sont eux, les libérateurs des enfants de l’Île aux Gémissements. La pierre garde leur nom… mais elle ne raconte pas la moitié de leur bravoure.

Ses pensées dérivèrent, un instant, vers cette idée qu’il caressait depuis longtemps : ériger une stèle, un monument, quelque chose de tangible qui rappellerait aux générations futures ce que les Libérateurs avaient accompli. L’image seule donnait déjà à la scène une profondeur solennelle.

Au même moment, les coracles de guerre glissaient sur les eaux calmes de la rivière. Leur approche silencieuse ajoutait à la féérie du décor.
Depuis la berge, la vue du Tymaeron flottant sur ces flots miroitants, tissés de rayons d’argent filtrés par la canopée antique, relevait presque du mirage.
Le navire elfique semblait une apparition : une vision de légende échouée dans une clairière oubliée du monde.


— N’ayez aucune crainte, murmura-t-il sans quitter des yeux la scène des petites embarcations cheminant vers eux. Vous êtes parmi des amis. Ceux qui viennent ne vous veulent aucun mal. Ce sont des membres d’équipage… et deux de mes camarades. Quant à ce qui m’a mené jusqu’à vous… ce serait une très longue histoire. Nous l’aborderons en détail quand le moment s’y prêtera.

Il s’interrompit, laissant à la paladin de l’Ordre du Corbeau la place et le temps pour lui répondre.



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Le bruissement léger qui courait jusqu’ici sous la voûte millénaire changea d’inflexion, comme si la forêt reprenait souffle. Le Tymaeron, immobile sur les flots argentés, projeta un reflet pâle sur la berge où se tenaient les deux Voix nouvellement unies. Les herbes se couchèrent légèrement lorsque les coracles accostèrent.

La première silhouette à en descendre fut Seledra Shaelara, drapée dans une tunique d’un blanc irisé, brodée de feuilles d’argent. La prêtresse marchait avec cette fluidité propre aux héritiers de Semberholme : chaque pas semblait suspendre brièvement le temps.

Siliriel Naïlo la suivait, en décalage d’un pas, arc en main, posture basse, chaque muscle tendu vers les deux silhouettes qui l’attendaient. Ses yeux d’ambre et de mousse évaluèrent la paladine d’un seul mouvement, un examen primal, presque animal. Rien d’agressif mais une vigilance absolue.

Lorsque la prêtresse arriva à distance de voix, elle s’inclina très légèrement, pas un geste de soumission, mais celui d’une elfe qui reconnaît un événement dont elle n’est que témoin.

Sa voix, lorsqu’elle s’éleva, n’était pas celle d’une diplomate :
c’était celle d’une femme qui sent la Trame vibrer comme un instrument cosmique.


— Le Chant a changé…

Ses yeux glissèrent de l’elfe du Soleil à la paladin.

— Deux voix… et pourtant une seule résonance. Ce phénomène n’a pas été entendu depuis des cycles entiers. Les eaux elles-mêmes l’ont murmuré en nous menant jusqu’à vous.

Elle posa brièvement sa main sur sa poitrine, à hauteur du cœur.

— Je suis Seledra Shaelara, prêtresse de Corellon Larethian, envoyée par le Maître des Livres Oubliés pour guider le Seigneur de la Cité Blanche dans sa quête. Et je vous salue, Vëla de Torm, porteuse de lumière et de vérité.

Un silence, lourd, solennel.

Elle observa le symbole de Torm, puis les yeux asymétriques de la guerrière — et une infime étincelle de reconnaissance passa dans son regard : pas celle d’une connaissance personnelle… mais celle d’une intuition ancienne, de celles que les prêtresses de Semberloge portent avec elles comme des stigmates.


— La dernière fois que deux Voix se sont reconnues, un royaume est tombé… un autre s’est élevé. Les ramifications de ce que vous venez d’accomplir dépassent la simple rencontre.


Quant à la chasseuse elfe, elle fit un pas en avant. Pas un mot. Mais son regard, lui, dit tout : Cette humaine n’est pas une intruse ; Elle est une clef ; Et quelque chose approche.

Elle leva légèrement deux doigts en direction de la forêt, un signe bref, codifié. Seledra comprit immédiatement.


— Les échos persistent… et la forêt n’est pas complètement tranquille. Nous devrions rejoindre le Tymaeron ou au moins nous éloigner de la rive. Quelque chose continue d’observer. Seigneur Eowëlathaèldir… le Maître des Livres Oubliés a répondu à vos requêtes. Les archives ont parlé. Le Chant que vous poursuivez n’est pas une métaphore. Il a une origine. Une localisation. Et… une clef.

Son regard se tourna vers Vëla.

— La clef vient d’arriver. Si vous l’acceptez, Dame Vëla… nous avons des réponses pour vous. Et peut-être, un chemin à ouvrir ensemble.

Le silence retomba sur la berge, mais un silence vibrant — celui d’un monde en train de changer imperceptiblement autour d’eux. Les eaux miroitaient encore du reflet de la faille, mais déjà l’onde se dispersait, comme si le passage se refermait derrière eux.

Le Chant, lui… persistait.

Deux voix.
Un même souffle.
Un même destin… encore à écrire.



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écrit le : Hier à 01h58 par Vëla
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Vëla revint tranquillement à elle, sa pauvre personne, à ce corps imparfait sur ce monde dense qui ne l’était plus vraiment, depuis peu. La question posée lui fit prendre conscience qu’elle était bel et bien présente, encore, dans ce monde. Elle levait les yeux puis répondit un peu maladroite…

- Oui, je me souviens, avoir déjà croisé pareille broche, au bastion… Cela fait déjà treize Sélunés que je suis parti en sabbatique des marches, depuis je n’ai eu aucune nouvelle. –

Son regard devint lointain, trop lointain, puis elle revint la voix légèrement empreinte d’une nostalgie…-Comme nous tous, trop peu nombreux à défendre réellement contre la menace, sommes courageux, la vaillance à son lot de glorieux et de martyrs… je les ai croisés que trop peu de temps, il y a tellement à faire. -

Elle regardait la forêt puis le bruissement des embarcations sur l’eau la fit se retourner, non pas nerveusement, mais curieuse et émerveillé par tant de beauté au même endroit. Machinalement la paladin confirmait les derniers dires d'Aël’Telàwërith Eowëlathaèldir…- Oui, le moment opportun viendra. –

Lorsque les embarcations touchèrent la berge et que la délégation mit pied au sol, la guerrière divine pliait le genou, baissait la tête et posait ses deux mains sur son cœur. Jamais de son existence elle n’avait été en présence d’autant de grâce, de beautés et de félicités. La voix de la prêtresse était un hymne en lui-même.

C’est seulement lorsqu’elle eut terminé de se présenter que Vëla se relevait, gardant ses mains sur son torse, impossible de parler, tellement le moment lui était sublime. La paladin écoutait avec attention, dignement, et solennelle. Lorsque Seledra la conviait à les suivre, la jeune femme qui avait l’air tellement rustre au côté d’eux, osait répondre…


-Elenion, gardien de la passe de Daranthil m’a dit que j’avais touché le Suaire du Chant lorsque j’ai délivré un veilleur qui avait sombré du fait de la corruption qui a voulu sceller la voie. Mon chant a brisé le sceau. Il m’a parlé des Marcheurs de la Lumière Silencieuse. Qu’ils étaient les gardiens du lien entre les royaumes du jour et de la nuit. Trois ordres, trois flammes : les Veilleurs du Pont, les Gardiens du Savoir et les Porteurs du Feu. Et quand la Rose brûla, que les flammes seraient dispersées. Mais aussi que ce qui dort plus loin dans la forêt venait de s’éveiller et que les ténèbres anciennes écouteraient désormais ma voix. Je crains avoir réveillé plus puissant que mon esprit peut contenir. – Son corps semblait aller puiser dans un puits sans fond les forces intérieures de toute une nation puis elle ajoutait avec un signe d’affirmation…- Qu’il en soit ainsi, ensemble, ouvrons le chemin. Hourra!-


Dit- elle en se frappant la poitrine de sa main droite.
Elle sentit sur elle le regard d’Elion, celui du vigilant et sur son épaule, la chaleur de la main de Torm puis dans son cœur la Rose se déployait toujours plus grandement.



Je suis la chevalière Solitaire, non pas par peur des humains mais par respect des humains, par respect du silence des humains, par respect de l'intégrité des humains. Je m'achemine jour après jour vers le temple de mon coeur et le soleil s'y trouve, s'y féconde la Rose qui se déploie Chevalier d'O. Je regarde la Source, je devient Source, je coule Source... Telle est ta répétition mantrique, chevalière Solitaire.
Faire quelque chose à contre-coeur c'est faire quelque chose à contre courant; alors que être au coeur des Choses, c'est toujours être au courant.

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Fiche Vëla


1-Bénédiction*, Sacrifice divin, protection contre le mal*.
2-Éveil du péché*, Précision bénie*, Force du taureau*.
3-Soins modéré.
 
 
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PM

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