A l'aube d'un jour nouveau [Thüldae], Kerlomar - Ademara

Le dizième jour de la griffe du couchant – année des dragons renégats
10 Chess 1373 CV


Lieux : Haute-Forêt - Thüldae
Horaire : Fin de matinée


Température la plus basse : -12 °C
Température la plus haute : -7 °C
Température effective : -16 °C
Précipitation : Aucune
Vent : secteur Ouest 64 Km/h entraînant un refroidissement ressenti de - 4°c.
Humidité relative : Matin - basse ; Soir - modérée
Phase de Séluné : 4ème quartier
Nombre de d'heure de Jour : 12 heures 00.
Nouvelle aube : 05 h 50.

MJ
Narration : Kerlomar, Ademara, Gunlann

Cela faisait maintenant près de trois jours que les Gardiens Sylvestres arpentaient le sol gelé de la Haute-Forêt. La halte qu’ils avaient fait à Fort-Noanar leur semblait vraiment très loin depuis qu’ils avaient quitté ce havre de chaleur. Un repas vraiment chaud et la douceur de l’âtre d’une cheminée où brûlaient sans discontinuer de bonnes grosses bûches réchauffant les corps, les cœurs et les âmes. Mais il fallait bien repartir pour retrouver Thüldae.

Le froid piquant en cette matinée ensoleillé les avait pris au saut de leur couchage. Gunlann s’était occupée du petit déjeuner et de raviver quelque peu le petit feu qui avait évité à ses compagnons de périr de froid. Et cela n’avait pas été une mince affaire, même pour la druidesse qui dû composer avec ce fort vent soufflant en rafale faisant voler les cristaux de neige gelés qui venait fouetter la moindre partie de peau dévoilée. Même pour Ademara, dont la nature elfique pouvait la protéger contre certain écart de température souffrait du froid glacial. Kerlomar tenait sa compagne dans son manteau, il la protégeait tout autant qu’elle ne lui apportait sa chaleur corporelle. Seule Gunlann semblait être dans son élément, née dans la région polaire du Grand Glacier la naine polaire était immunisée contre la froid. Il fallait bien avouer qu’avec une température avoisinant les moins vingt degré, tout gelait presque instantanément. Cette traversée de la Haute-Forêt dans ces conditions n’avait rien d’une promenade de santé. Et avec un vent pareil, il était inutile de compter sur l’arrivée salutaire des Gardiens des Vents. Mais grâce aux talents de Gunlann et de sa loutre qui semblait s’amuser comme une petite folle à la moindre petite pente promettant une belle glissade, ils tenait le cap vers la Cité Sylvestre.

Il y avait cependant un avantage à ce climat hostile, la nature semblait elle aussi s’être pétrifiée de froid. Tant et si bien qu’il n’y avait que bien peu de prédateurs potentiel qui irait braver ce temps… tant que la faim ne les pousserait à sortir de leur tanière. Mis à part, les conditions difficiles, le voyage s’était passé sans accroc. Pour autant, il y avait encore des questions qui restaient en suspend. Et la principale d’entre-elle était pourquoi avait-on tenté de kidnapper Gunlann ? Encore que cette question en amenait d’autres, du genre qui ? Etait-ce lié à la Confrérie, au voyage qu’ils s’apprêtaient à faire ou était-ce le pur fruit du hasard que cela soit tombé sur la naine polaire ?

La matinée s’était passée en silence et peu de parole avait été prononcée. Il fallait bien avouer que le vent avait une fâcheuse tendance à emporter les mots bien loin des oreilles à qui ils étaient destinés. Le druide marchait en tête, il restait le plus apte à pour ce qui était de se repérer au fond de cette dense forêt aux arbres dépourvu de feuille. Perçant le blizzard, le comité d’accueil tant attendu se dévoilait enfin. Les sentinelles de la Garde Sylvestre se tenaient devant le petit groupe. Ils avaient laissé tomber leur traditionnelle menace archère pour quelque chose de plus classique. Les armes de point étaient de sorties. Il fallait bien avouer que toucher une cible éloignée de plus de quelques mètres avec ce vent et ce blizzard aurait été une gageure. Ce qui ne manqua pas d’amener une petite pensée ironique pour ceux qui avait déjà croisé la garde et eu affaire à leur achers.

Un cri perça le tumulte tempétueux silence.

- Alae voyageur ! Annoncez-vous et approcher un peu. Gardez vos armes là où elles sont, et vos mains en évidence. Pas de sort et pas de geste brusque. Approchez sans crainte, si vous êtes en paix nous pouvons vous offrir l’hospitalité pour échapper à cette tempête.

Cela faisait quelques jours maintenant que Kerlomar se trouvait en Haute-Forêt en compagnie de la prêtresse elfe et de de la prêtresse druide naine et cela commençait à faire long pour le druide. Loin de lui l'idée de trouver la compagnie des deux femmes désagréable, cependant l'actuel climat ne l'aidait pas à profiter de la promenade. Surtout qu'il avait le goût amer dans la bouche d'avoir abandonné une mission alors qu'elle n'avait pas encore commencé. De plus, le fait d'ignorer les raisons de ce rappel ne faisait qu'ajouter une certaine gêne au druide qui commençait à remettre beaucoup de choses en questions et qui commençait sérieusement à réfléchir à l'avenir. Tout lui semblait différent, mais pourquoi ? Etait ce la raison de ce rappel ? Etait ce plus ancien ? L'humain ne pouvait le dire mais ce retour à la maison ne se déroulait de ce fait pas dans la plus grande joie. Etait ce d'ailleurs sa maison ? Est ce que Thuldhae avait été sa maison un jour ? Il pensait que oui, mais beaucoup de questions tournaient et retournaient dans sa caboche sans qu'il ne puisse en trouver l'origine ni les réponses. De ce fait, le druide ne se sentait pas très bien et cela pouvait se ressentir dans son comportement, plus solitaire qu'à l'accoutumée.

Evidemment, il ne parlait pas de tout ceci à ses deux compagnes de route. Pour de nombreuses raisons il ne voulait pas leur ouvrir son coeur alors même qu'ils avaient été réuni pour une même mission. Kerlomar regrettait d'ailleurs la présence de son ami nain. Il savait qu'il aurait pu parler à Horïn, lui ouvrir son coeur. Sans aucun doute, Kerlomar se savait lié au nain par une amitié qui s'était forgée dans le feu de l'action, dans le combat, lorsque deux inconnus avaient compris qu'il fallait unir leurs forces afin de survivre à une situation mortelle. Horïn était il son seul vrai ami ? C'était bien possible. Encore une question qui apparaissait en lui, une de plus.

Il ne fut tiré de ses pensées que par les membres de la garde sylvestre de la cité qui comme à leur habitude faisaient montre d'une prudence et d'une efficacité à toute épreuve. Seule constatation, ils ne brandissaient cette fois ci aucun arc. Kerlomar sourit à cette pensée, surtout avec le vent qui soufflait suffisamment fort pour décorner un boeuf.

- Alae. Nous sommes tous des gardiens de la Confrérie. Voici Dames Ademara et Gunlann. Pour ma part je suis Kerlomar Ribens, gardien des feuilles. Je vous souhaite également le bonjour de la part de ma compagne à plumes mais au vu du climat, elle préfère rester bien au chaud dans mon manteau.

Le dizième jour de la griffe du couchant – année des dragons renégats
10 Chess 1373 CV


Lieux : Haute-Forêt - Thüldae
Horaire : Fin de matinée


Température la plus basse : -12 °C
Température la plus haute : -7 °C
Température effective : -16 °C
Précipitation : Aucune
Vent : secteur Ouest 64 Km/h entraînant un refroidissement ressenti de - 4°c.
Humidité relative : Matin - basse ; Soir - modérée
Phase de Séluné : 4ème quartier
Nombre de d'heure de Jour : 12 heures 00.
Nouvelle aube : 05 h 50.

MJ
Narration : Kerlomar, Ademara, Gunlann

Maël n’était pas dans la meilleure des positions, et cela avait légère tendance à rendre paranoïaque. Et ce n’était pas l’atmosphère qui régnait à Thüldae ces dernières lunes qui améliorait cet état d’esprit. La tempête qui soufflait sans discontinuée la privait de la couverture des archers. Certes, il en était de même pour ce petit groupe qui avançait sans coup férir vers la Cité Sylvestre. C’est ce qui avait motivé cette intervention, la rôdeuse humaine avait espéré pendant un moment se satisfaire d’une observation lointaine, mais le petit allait droit vers Thüldae.

Il lui fallu tendre l’oreille pour capter les paroles de Kerlomar qui s’envolaient avec les bourrasques de vent en même temps que la neige qui recouvrait le sol. Ainsi donc, il s’agissait du retour de Gardien Sylvestre. Le cœur de la forestière fit un bond dans sa poitrine. Depuis qu’elle était entrée dans la Garde Sylvestre, elle avait un profond respect pour ces êtres d’exception qui s’étaient engagés dans la voie périlleuse des défenseurs de la nature. Souvent elle rêvait à ce qu’ils pouvaient découvrir comme horizon lointain. Il n’y avait pas si longtemps l’un d’eux était revenu d’Aglarond en compagnie de Lómion Nerdanel. Qu’avaient-ils bien pu admirer aussi loin ? Quels dangers avaient-ils affronté pour le bien de la nature et de la Confrérie ? Tout cela la laissait songeuse et rêveuse. Mais sa vie était ici à protéger les siens et les intégrités de la Confrérie. Son rôle était important, et si elle faisait correctement son travail, les Gardiens Sylvestres retrouveraient toujours un foyer doux à leur retour de mission.

- Alae Gardiens Sylvestres. Qu’une étoile brille sur l’heure de cette rencontre. Vous pouvez avancer Kerlomar, mais permettez moi de gardez vos mains en vue.

La joie et l’honneur de pouvoir côtoyer les Gardiens Sylvestres de retour de mission restait partagé avec le devoir de s’assurer que chacun d’entre eux étaient bien celui ou celle qu’il prétendait être. Shevae’Lyr avait été avare en explication, mais elle avait été claire. Il y avait une menace non identifiée qui pouvait prendre l’apparence de n’importe qui. C’était bien la raison qui avait poussé le groupe de Maël de mettre au point des mots de passe qui leur permettait de s’identifier à coup sûr. Il n’y avait rien de la sorte pour les Gardiens Sylvestres en mission depuis un certain temps. Il fallait donc s’assurer qu’ils connaissaient des choses qui ne pouvaient être connues par des étrangers.

- Un a un, venez à moi ! Montrez-moi votre broche et répondez à mes questions.

Maël fit avancer Gunlann, puis Ademara, la sous-officier de la Garde Sylvestre jeta visiblement un œil sur la broche et s’entretint avec chacun d’eux. Pour la prêtresse les questions concernaient un lieu qui servait à commémoration du souvenir de ceux qui étaient tombés leur de l’attaque de Korn, puis on lui demanda qui veillait sur les airs ?

Enfin ce fut le tour de Kerlomar. Le druide s’approcha de Maël et il put se rendre que la jeune femme avait un visage des plus agréables, de grands yeux bleu qui restaient plissés à cause du vent et des cristaux de neige qui venait s’écraser contre son visage.

- C’est un honneur de vous revoir Gardien. Je ne peux pas vous expliquer pourquoi, mais je me dois de vous poser quelques questions avant de pouvoir vous laisser passer. J’étais là lors de la cérémonie qui a fait de vous un véritable Gardien Sylvestre de la branche des Gardiens des feuilles. C’était une très belle cérémonie, où se rassemble les Thüldanians pour fêter les baptêmes, les mariages et tous les bonheurs de la Cité ? La seconde question devrait être toute aussi facile pour vous. Qui se charge d’entraîner nos amis à plumes dans les Yeux des traqueurs ?

Si les Gardiens Sylvestres étaient capables de répondre à ses questions, alors il y avait de grandes chances qu’ils soient bien qui il semblait être. C’était un crève cœur pour Maël, mais c’était nécessaire.

Regardant ces deux compagnes passer chacune leur tour l'interrogatoire de la part de la commandante de la patrouille, Kerlomar se faisait encore plus interrogateur, surpris d'un tel accueil alors qu'habituellement, le retour d'un membre de la Confrérie était plutôt un moment de joie et de retrouvailles chaleureuses. Encore une chose qui le surprenait. Le druide regardait les trois femmes tour à tour et serrait davantage son manteau contre lui, sentant davantage par là-même le corps de la chouette contre lui.

- Il semblerait ma chère Haridian que quelque chose de terrible est en train de se produire. Nous voilà interrogés comme de vulgaires mendiants. J'ai hâte de savoir ce qu'il se trame. Dis moi mon amie, que penserais tu d'un retour au Cormanthor ? Cette forêt me manque, certaines personnes me manquent et j'y suis chez moi. Qu'en penses tu ? Sommes nous vraiment chez nous ici ?

Voyant que les deux autres avaient fini, Kerlomar s'avança et fut à son tour la cible de questions qui visaient très exactement à l'interroger sur des endroits bien particuliers de la cité. Très surpris, Kerlomar commença également à avoir très peur pour la suite car ce genre de précaution était exceptionnelle, tout comme devait l'être la situation actuelle.

- Ce fut d'ailleurs une belle cérémonie dont je garde un souvenir très présent. C'est la très belle et douce Moenna Tinyldor qui s'occupe d'entrainer les faucons de la Cité dans ce qu'on appelle désormais les Yeux des Traqueurs. Il faudrait d'ailleurs que j'aille la voir à propos d'Haridian. Quant au lieu où se rassemblent les Thuldanians pour les cérémonies, il s'agit de la Place de la Mémoire, où l'on peut admirer une magnifique statue de guerrière elfe en train de pleurer.