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Prologue (Daren Bleth) : La Dame de la Tour
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L'Aède
Chambre 6
3 gemmes
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Port-Ponant Temps frais Matin
Enfin ! Enfin on reconnaissait sa vraie valeur ! Enfin il n'était plus que le modeste messager, l'insignifiant porteur dont on se servait pour brouiller les pistes ! On lui avait confié le rôle d'être un agent de liaison.
Le jour précédent, il avait été convoqué au manoir des Bleth, à l'extérieur de la ville, au sud. Malgré son appartenance à la famille, il en était tenu relativement loin. Loin d'être suffisamment important pour que la famille ait réellement un intérêt pour lui. Son nom lui avait de temps à autre apporté quelques avantages mais la plupart du temps, plus d'ennuis qu'autre chose.
Ce n'est pas Antemnar Bleth, l'Irascible Crapaud comme certains l'appelaient, qui l'avait convoqué. Et il en avait été soulagé en vérité. Le Patriarche était, du peu qu'il en savait, un individu aussi dangereux qu'insupportable. Mais, en vérité, le nom rédigé sur la missive l'avait tout aussi effrayé : Haraklaera, tante du premier, et matriarche de la famille. D'aucuns disaient qu'elle était le vrai cerveau, et le vrai danger des Bleth.
La famille allait relativement bien. D'autant plus si l'on le compare au quotidien du commun de la ville (duquel Daren n'était pas, bien entendu). Elle était très loin néanmoins de s'être reconstruit comme avaient réussi à le faire les Cormaeril. Daren n'avait jamais eu de contact direct avec eux mais il savait que l'autre ancienne famille cormyrienne était parvenue à être immensément plus riche que les Bleth.
Son entretien avec Haraklaera avait été assez rapide. Elle l'avait accueilli avec une étrange chaleur, lui proposant liqueur fine et madeleines. Elle s'était intéressée à lui et lui avait révélé que les Bleth cherchaient à réintégrer certains des membres lointains de la famille qui s'étaient révélés prometteurs. Âgée et malade du même mal qui avait récemment emporté son frère et sa belle-sœur, Haraklaera ressemblait à un cadavre ambulant. Pour autant, son esprit semblait excessivement affûté. Pour prouver sa valeur, elle lui avait confié une mission. Il devait aller rencontrer Ivandra Vilneth. Il n'avait jamais entendu parler d'Ivandra, pourtant, elle semblait avoir une certaine importance. De ce qu'il en avait compris, elle était à la fois la gérante d'une revue sur le port et une courtière de talent. Fait important, jusqu'ici, elle ne recevait jamais personne, donc son visage et ses liens étaient inconnus. Pour la première fois, elle allait recevoir quelqu'un des Bleth mais elle avait insisté pour que la personne envoyée ne soit pas du cercle rapproché de la famille. La doyenne fut très claire avec Daren : il s'agissait là d'une tactique à peine dissimulée pour voir à quel point la famille avait confiance dans ses membres. Elle essaierait certainement de le manipuler en sa faveur et Haraklaera espérait que Daren en conclurait ce qu'il fallait en conclure.
Il était ressorti des appartements de la matriarche avec une mission et une note à l'attention du propriétaire du Corbeau Magnifique, un tailleur de la ville, pour que Daren puisse s'habiller correctement. En allant vers la sortie, le jeune aristocrate avait croisé Crolundar, l'héritier de la famille. Le jeune homme blond et musclé qui, il le savait, était aussi bon bretteur que séducteur l'avait salué comme un cousin retrouvé. Visiblement, il savait où il allait et lui avait dit que la légende disait qu'Ivandra était une femme particulièrement séduisante. Il serait des plus intéressés de savoir si la légende était vraie.
La nuit avait passé, peut-être avec des célébrations, et puis, le matin était venu. Le rendez-vous était fixé en fin de journée, à la Lune Courtoise, la revue d'Ivandra. Daren avait quelques heures pour se remettre si c'était nécessaire et… peut-être également pour se trouver une nouvelle tenue.

Vole Oeil-des-Vents, vole Corbeau Blanc, collecte le savoir qui ravira l'histoire !
PJ : Shamar, Serana
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Habitant des Royaumes
Chambre 9
Aucune gemme
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Affalé dans un fauteuil élimé, Daren contemplait les reflets ambrés du vin qu’il faisait danser dans son verre. L’heure était grave, bien trop grave pour lésiner : il s’était servi le meilleur cru de sa modeste cave. On ne l’y reprendrait plus, s’était-il juré, plus jamais... Pourtant, la simple vue du pli qu’on lui adressait l’avait grisé, et l’examen du sceau avait fait frémir d’orgueil son cœur depuis longtemps tiédi par l’ennui. - Haraklaera, tout de même... murmura-t-il, mi-incrédule, mi-vaniteux, comme si faire résonner ses doutes suffisait à les trancher. Il porta lentement le verre à ses lèvres, d’un geste théâtral, presque tragique, puis savoura une gorgée. Le Crapaud, c’était tout vu. Mais cette viei... vénérable Chouette, c’est du haut vol.
Un sourire étira ses lèvres - applaudissement muet. Même s’il avait quitté depuis longtemps les salons mondains, son esprit n’avait rien perdu de son brio. La matriarche l’avait-elle deviné ? La rumeur voulait que rien ne lui échappe, ou plutôt que rien ne lui échappe vivant. Il déglutit, comprenant qu’il n’avait pas le choix : une offre se déclinait, pas une convocation...  Le fils Bleth avait quitté Port-Ponant le cœur gonflé de craintes, échafaudant en esprit des drames toujours plus sombres à mesure qu’il traversait les faubourgs. Il n'avait pas eu le courage de fuir, seulement celui qu’inspire les ordres déguisés en honneur. Le lustre de sa tenue d’apparat, exhumée de ses coffres pour l’occasion, offrait contre de telles ruminations une armure tout à fait dérisoire. Elles furent vite oubliées ! Le ton délicieusement obséquieux des domestiques, le moelleux des riches tapis et le goût fondant des madeleines agirent comme un véritable baume. Assis face à son aïeule, dans un tête-à-tête qui l’honorait tout autant que ses affables confidences, il caressait tendrement sa chevalière, acquiesçant avec déférence, affectant une intense concentration. A l’intérieur, il n’était que béatitude.
Elle reconnaissait sa valeur ! Elle lui accordait sa confiance ! Hors du cercle rapproché de la famille, c’était à lui que leur doyenne avait pensé. Et à la réflexion, pouvait-on mieux choisir ? Son entregent, d’une extrémité à l’autre de la Mare aux Dragons, avait toujours marqué les esprits. Quant à son succès auprès de la gent féminine... il serait bien bourgeois d’en faire étalage ici ; mais cela était entré en compte, à l’évidence.
Ivandra Vilneth, des consonnances obscurément exotiques, qui lui rappelaient les rares noms drows qu’il avait entendus... La douceur sucrée qu’il mâchait, l'espace d’un instant, se fit amère ; il n’en laissa rien paraître. Que l’on n'ait jamais vu le visage de la mystérieuse courtière ne faisait que confirmer ses soupçons. Il accusa le coup avec une gorgée de liqueur, avalée dans un sourire. Peu importait, se convainquit-il aussitôt, que le marchepied vers la gloire fût glissant : homme avisé, il maniait mieux les mots que la lame, et savait pouvoir compter sur sa chance. On lui donna congé, il assura sa bienfaitrice de son succès prochain ; l’affaire était entendue.
La note à l’attention du tailleur, qu’il tenait comme un trophée, lui brûlait pourtant le bout des doigts. Il s’était d’abord réjoui, bien sûr ; les vêtements étaient pour ainsi dire un point faible pour cet homme au goût exquis... Cependant, un doute l’avait vite assailli, comme une tâche vient gâter la soie : sa mise n’était-elle pas appropriée ? Certes, ses habits n'étaient pas de la dernière mode, mais Port-Ponant n'avait jamais brillé par son goût. Entre gens de bonne famille, il ne pouvait être question de salaire. Ce présent se voulait donc un dédommagement pour son temps, l’expression d’une forme de gratitude, ou même mieux, un gage de confiance. En joie, il rendit un sourire connivent à Crolundar bien qu’il le connût à peine : - Je ne vous ferai aucun secret, cher cousin. Daren avait le cœur plus léger sur le chemin du retour. Dame Fortune lui souriait : sa cible était une beauté. Il aurait le plaisir de joindre l’utile à l’agréable, mais n’en demeurerait pas moins méfiant. Il était bien placé pour savoir que la lune, aussi courtoise qu’elle pouvait paraître, avait deux faces. La soirée s’était écoulée comme les autres : un peu de vin, beaucoup de vantardises et une solitude débordante de pensées. Des rêves de grandeur avaient bercé son sommeil, agité, anxieux. Il avait placé sa dague à son chevet, on n’était jamais trop prudent...
Le lendemain, sa barbe fraîchement taillée et ses bottes lustrées, il affrontait la fraîcheur matinale des rues marchandes. Pour ne pas paraître chiche au tailleur, il avait préféré son pourpoint brodé à ses chainses, mis ses gants et sa cape de soie. Aucun bijou ne signalait son appartenance à la famille Bleth, il y avait pris garde.

Entre deux complots, je choisis la sortie.
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L'Aède
Chambre 6
3 gemmes
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Le tailleur l'avait accueilli de manière affable. Et ce d'autant plus lorsqu'il lui avait présenté la note de la Matriarche. Il lui proposa un ensemble des plus élégants, à la mode. La note, apparemment, donnait l'objet de la mission de Daren puisqu'il l'informa qu'en effet, lui non plus n'avait jamais posé les yeux sur Ivandra, alors même qu'il avait parfois habillé ses danseuses.
Finoan – le tailleur, donc – était un sambien visiblement habitué à travailler avec la noblesse ou la grande bourgeoisie marchande de Port-Ponant. Il babillait pendant qu'il ajustait la tunique de laine bleue qui venait sous le gilet. Entre les quelques bavardages, il avait appris que la Lune Courtoise était une revue connue et élégante, qui sans écarter l'érotisme était autrement moins évidente que nombre d'autres cabarets de la ville où l'exposition brute de la chair était la norme. Mais ce qui faisait sa particularité, c'était notamment l'hygiène des locaux et les consignes des videurs. Là où bien des tavernes préféraient une politique attentiste puisque les bagarres rapportaient souvent de l'argent, le calme et la civilité régnaient à la Lune.
Le tailleur avait été étonnamment efficace, et Daren avait pu repartir avec une tenue ajustée, neuve et propre. Peut-être avait-t-il décidé de ne pas la porter d'ailleurs, puisqu'elle attirerait sans doute l'attention, mais, néanmoins, le tailleur n'était pas très loin du quartier portuaire. Les embruns de la mer arrivèrent à ses narines alors qu'il entendait les cris des marins et dockers. Le port ne s'arrêtait jamais. Au loin, les quelques navires qui, parfois, tenaient tête à ceux qui voulaient s'en prendre à la ville – des navires qui n'étaient pas grand-chose d'autre que des pirates sous contrat – pendant que les premières gabarres partaient à l'assaut de la mer.
Il trouva rapidement la revue. Elle était dans ce qui semblait être un ancien commissariat du port. Il y avait effectivement une tour au-dessus du bâtiment principal et de grandes fenêtres ornées, sans doute ajoutées après le changement de fonction de l'endroit, y faisaient entrer la lumière. Il distinguait une silhouette derrière le verre. Mais surtout, il ne put ignorer une telle quantité de verre dans cette ville en particulier où l'élégance n'était que rarement au rendez-vous.
Lorsqu'il toqua une première fois, on lui indiqua d'attendre que le cadran de la clepsydre situé au-dessus de la porte soit bien sur midi. Il s'exécuta, quoique sans doute agacé de devoir attendre ces quelques minutes, mais on lui ouvrit bien à l'heure dite. C'est un demi-orque en armure de mailles recouvert d'une livrée blanche et verte qui lui ouvrit. On le guida à travers la revue et il put observer que le tailleur avait dit juste. La grande salle de cabaret était propre, les bois brillaient et les verres étaient à des lieues des timbales d'acier que l'on pouvait trouver ailleurs. Un instant il se demanda comment il avait pu passer outre cet endroit, et puis, il compris : son statut n'était pas assez élevé pour y être invité. On l'avait guidé jusqu'à l'entrée d'un escalier où se trouvait le nain le plus taciturne qui lui ait été donné de croiser. Il l'observa quelques temps.- Daren Bleth, c'est ça ? Madame Vilneth vous attends. Elle n'apprécie pas que l'on hausse le ton, et ne vous accorderas que quelques minutes. Madame cherche, éventuellement, à établir des relations avec la Maison Bleth. Vous êtes là pour établir une première relation et, éventuellement, à présenter les intérêts de cette possible collaboration. Il tourna une clef dans la serrure de la grille de l'escalier et le laissa passer. Daren du monter un colimaçon dont la seule décoration était une longue feuille de bronze déposée sur le mur.
L'escalier débouchait devant une élégante arche de bois, qui semblait ne pas tenir de porte, si l'on ne se rendait pas compte que celle-ci était dissimulé dans le mur grâce à un rail de galandage. Le soleil passait, cru dans les grandes fenêtres ornées de bronze du bureau dans lequel il entra. Le sol de bois était vieux et doux, on pouvait vite se rendre compte que le plancher était fait d'ancien morceau de navires, de la coque ou des morceaux de ponts. Un grand bureau de bois brillant chargé de registres se tenait au milieu du bureau, et un fauteuil orné de capitonnage de velours émeraude se tenait en face de deux plus petits sièges à l'esthétique accordée. Une clepsydre se tenait fièrement à droite de l'entrée en deux séries de fenêtres. Les cliquetis des engrenages tournaient à mesure que l'eau circulait dans ses circuits de cuivre. C'est probablement cette machine hydraulique qui donnait l'heure du cadran extérieur. Suspendues au plafond, des étagères d'acier plaqué de cuivre supportaient des registres qui chacun portait une date tissée dans sa tranche. Des étagères entre les fenêtres contenaient ci des liqueurs, l'autre des livres. Le tout brillait d'une atmosphère d'ordre finement décorée d'une pointe de chaos.
Mais la pièce ne serait rien sans son occupante. Pas très grande, sans être petite, sa robe la grandissait par sa coupe. Elle avait la peau légèrement ambrée, de grands yeux bleus et un maquillage sophistiqué. Un tatouage spiralait s'enroulait autour des son cou et de ses épaules. Ses cheveux châtains, coupés aux épaules, étaient propre et brillant, Daren pouvait presque sentir le parfum du savon qui y avait été appliqué. Elle n'avait pas de bijou autre que l'émeraude taillée enchâssée dans le tour de cou de sa robe. Elle se retourna, la triplette de fenêtres ornées derrière elle et le regarda. Daren ne pouvait ignorer la valeur de la mise en scène, mais la pièce elle même était propice à la dite mise en scène. Pas plus qu'il ne put ignorée la beauté de la dame.Ivandra Vilneth |  | Daren Bleth, dit elle avec une voix qui contenait autant de menace que de chaleur, vous me voyez heureuse de cette rencontre. Je ne crois pas me souvenir vous avoir jamais vu chez moi ?
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PJ : Shamar, Serana
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Habitant des Royaumes
Chambre 9
Aucune gemme
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Que le luxe apportait de satisfaction à l'orgueil ! Trois ans d'exil avaient suffi à le lui faire oublier. Le noble Bleth s'était délecté de l'amabilité servile déployée par Finoan, sans être dupe pour autant. Le ton doucereux, les paroles flatteuses et les manières délicates étaient pour ainsi dire une seconde nature chez les Sembiens qui, comme chacun savait, avaient le sens des affaires chevillé à l'âme. Leur respect allait moins à la noblesse qu'à l'argent, et à l'évidence, la Matriarche n'avait pas compté. Aurait-il dû prendre connaissance de la note ? Tout à son triomphe, il n'y avait pas songé... Il importait peu : après tout, que pouvait-on dire à un tailleur ?
Celui-ci avait les mains aussi industrieuses que la langue facile. Tout en posant devant les miroirs, fort content de son reflet, Daren avait soutiré de précieux renseignements à l'artisan. La Lune Courtoise était un établissement raffiné, dont l'entrée était réservée à des gens de qualité. La description évocatrice des danseuses lui remit en mémoire les souvenirs de quelques nuits d'extase à Suzail, du temps où il était jeune homme. Son œil brillait, grivois ; il ne se laissa cependant aller à aucune confidence.
Sa cape de soie rabattue sur sa tenue flambant neuve, il prit la direction du port, d'un pas conquérant. Le menton haut, il dissimulait sous une morgue toute aristocratique sa crainte d'être agressé par quelques voyous. La richesse, las, attirait bien souvent des ennuis... Par la grâce de Tymora, il parvint sans encombre à la revue, dont la tour étincelante dominait le front de mer tel un phare. Les nombreuses verrières, signe ostentatoire mais néanmoins élégant de richesse, lui firent forte impression - il prit note pour l'avenir. Depuis quelques heures, il rêvait d'un manoir en campagne. *Par les dieux, que les demi-orcs sont laids ! Un coup de peigne et une livrée propre n'y peuvent vraiment rien faire...* Ce constat ne devait rien à la mauvaise humeur causée par la rudesse avec laquelle il venait d'être éconduit de la porte, coupable seulement d'arriver légèrement en avance. Le petit être velu et taciturne qui le guida aux pieds des escaliers était tout aussi méprisable. Pourtant, Daren les avait traités tous deux avec la tiédeur hypocrite qu'exigeaient les circonstances.
Ayant abandonné sa cape et ses gants à un employé, il prit soin de lisser ses manches et de rajuster son gilet, puis gravit le colimaçon, laissant distraitement courir ses doigts sur le bronze.*Hausser le ton ? Quelle idée stupide...* Arrivé dans un bureau baigné d'une chaude lumière, l'aristocrate n'eut guère le loisir de contempler les boiseries, la clepsydre ou la vue sur le port. Ses yeux avaient comme été happés par la maîtresse des lieux, dont les courbes parfaites se découpaient dans l'éclat vespéral. Si la beauté offrait des titres de noblesse, alors Ivandra Vilneth serait née reine - du moins la traiterait-il avec autant d'égard. Elle n'avait rien d'une drow, comme il se l'était sottement imaginé ; sa voix, pourtant, caressait comme un fouet. Avec subtilité, elle lui rappela que tout Bleth qu'il pouvait être, il demeurait trop peu pour son établissement. Roué aux pièges et faux-semblants de la conversation mondaine, il comprit parfaitement que sa présence était autant une effraction qu'un privilège.
Un instant, il crut sentir sur sa nuque le souffle des désastres passés. La laine de sa tunique semblait tout à coup trop chaude pour la saison. Il sourit, ce fut d'abord la meilleure parade qu'il put trouver - fort heureusement, il avait les dents belles.- Cette rencontre m'honore, Dame Vilneth, répondit-il avant que la gêne ne s'installe. En effet, je n'avais pas encore eu le bonheur de me rendre chez vous : les sept soleils, vous le savez, ne sont guère destinés à croiser la lune. Ses yeux pétillèrent de malice ; son esprit mondain ne s'était pas tout à fait engourdi. Du moins pas en des circonstances ordinaires. Comment la Maison Bleth peut-elle se montrer courtoise ?

Entre deux complots, je choisis la sortie.
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