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Chapitre 1 : Le Dorthkhel Svirrik
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Vieille Bique
Chambre 9
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L'oreille plaquée contre la paroi rocheuse, Glimble écouta longuement: sa patience n'arracha aucun murmure à la pierre. Pourtant, le son creux que lui renvoya la paroi lorsqu'il la frappa du bout de son bâton lui donna la certitude qu'un vaste espace vide se cachait derrière. L'agitation de Sérotine, dont la langue claquait nerveusement tandis qu'elle virevoltait au-dessus de son maître, ne fit que conforter cette intuition.
Myree, dont l’œil d'orfèvre avait aussitôt été attiré par la roche luminescente, s'approcha pour mieux l'étudier. Il ne s'agissait pas d'un minerai inconnu, hélas... Mais sa déception ne dura guère longtemps : les courbes sinueuses d'une gravure lui rappelèrent un signe familier, ou plutôt une lettre – qui luisait d'un éclat magique, pâle et persistant. Qu'est-ce qui avait bien pu réveiller cette magie ancienne ? La barde connaissait tant de langues qu'il lui fallut torturer sa mémoire avant de reconnaître un caractère vaguement inspiré de l'Espruar, l'écriture antique des elfes. Avec une minutie mêlée d'empressement, elle gratta le lichen, ôta les concrétions, souffla la poussière. Peu à peu se révéla un tracé plus vaste, mais indéchiffrable.
- Du sylvestre ! s'exclama Glimble, incrédule. La langue des fées...
Conjuguant leurs efforts, les gnomes révélèrent bientôt toute une constellation de symboles iridescents. Parfois érodés, parfois brisés, ils formaient un arc de cercle parfait, dessinant les contours d'une arche large et basse.
- On dirait une porte, s'émerveilla Lilci, la main crispée sur le manche de sa fidèle poêle.
Sous leurs yeux, les gravures lumineuses - torsadée comme un fil de rire - semblaient se moquer d'eux. L'apprenti magicien, seul à pouvoir déchiffrer les caractères ciselés dans la pierre, devait être secrètement ravi de briller encore par son érudition. Combler les lacunes de la pierre n'était guère difficile pour un esprit aussi affûté que le sien, même s'il se gardait bien d'oublier que la féerie cachait souvent quelque malice... Après avoir ruminé quelques temps à voix basse, il finit par déclamer :
- Nul ne passe par la pierre close, Sinon celui dont le cœur éclate en joie. Que le rire soit clé, et l’écho passage.
À mesure qu’il prononçait ces mots, un frisson parcourut la roche. Les symboles s’illuminèrent d’une lumière vive, avant de s'éteindre d'un coup, comme une bougie soufflée. Dans un grondement paresseux, la paroi se fissura verticalement, puis s'écarta lentement en deux battants invisibles. Un souffle glacé, chargé de poussière humide et de relents de champignons âcres, s'échappa de la béance obscure qui leur faisait face. Le rôdeur eut le réflexe de poser la main sur sa lame, un pas en avant pour protéger les siens : réflexe d’instinct plus que de bravoure.
- Garl Brilledor m'a fait don de sa lumière, dit la jeune prêtresse, soudain animée d'un courage inhabituel. Je peux nous éclairer. J'ai... comme un bon pressentiment, ajouta-t-elle devant les visages circonspects de ses compagnons.

Trêve de jacasseries !
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Glimble Nopelstallen n'avait aucun doute. Il y avait une cavité derrière la paroi, et ces écritures qu'il ne déchiffrait pas encore devaient forcément cacher un secret -il aimait les secrets- et probablement celui de l'accès à cette caverne.
L' "Aveugle" n'avait pas immédiatement perçu l'ensemble des inscriptions. Il lui avait fallu l'aide de Myree, qui avait su où dépoussiérer et ou gratter la pierre pour faire ressortir les gravures. Il se fit la réflexion que mine de rien, malgré le ton suffisant tout simplement insupportable de sa comparse, il avait une certaine chance à progresser ainsi en équipe.
Quel secret se cachait donc derrière le lichen ? Il regarda attentivement les inscriptions, semblant luire faiblement, comme si une magie antique... Ou pas ? Il songea à sa vieille maîtresse et son dont pour faire des vieilleries toutes neuves. Quoi qu'il en soit, une inscription à moitié effacée, inscrite dans une forme ancienne d'alphabet elfique. Une forme plus ancienne que les elfes eux-mêmes, antérieure à leur venue sur le plan matériel. Du sylvestre.- Du sylvestre ! s'exclama-t-il alors, incrédule. La langue des fées... C'est alors qu'un débat intérieur éclata en son esprit. Sa joie de découvrir un secret, connu alors de lui-seul (et de la rédactrice de ces runes), se mua en une peur féroce de le révéler, de se le faire voler. D'un autre côté, la bonhommie de son caractère gnome exultait et cherchait à annoncer à qui pouvait l'entendre qu'il avait une clef pour permettre au groupe d'avancer. Ses comparses virent son visage préoccupé comme inaccessible à leurs sollicitations durant de longues minutes. La seule chose qu'il effectua pendant ce temps fut, à nouveau, de prendre des notes, dans un dialecte incompréhensible à ses camarades. Sur la page opposée, il dessina la paroi, les inscriptions, le petit tas de poussières et d'éclats de roche au sol.
Finalement, "la Taupe" bonhomme l'ayant remporté sur "l'Aveugle" taciturne, si ce n'est secret, il finit par annoncer, d'une voix monocorde :- Nul ne passe par la pierre close, Sinon celui dont le cœur éclate en joie. Que le rire soit clé, et l’écho passage. Il reprit des notes alors que la paroi s'ouvrait telle des portes de pierre, décrivant comment la pierre s'était fendue puis avait pivoté, le grondement sourd qui avait retenti, mais aussi l'atmosphère acre qui s'échappa de la caverne humide. Il ne bougea pas lorsque, Wrenn d'abord, puis Lilci, le précédèrent dans la pièce suivante.- Sans nul doute, le rire et les blagues de bas étage seront la clef de cette énigme. Je vous laisse la main, de mon côté je vais essayer de déceler la prochaine entourloupe de Baervan... Il s'attela alors à étudier la pièce, tentant de déceler un piège ou mécanisme physique ou magique. Il était échaudé par le glyphe graisseux de la pièce précédente, et était résolu à ne pas se faire avoir deux fois... Lancers... Glimble Nopelstallen - Jet de compétence : Perception : 1(d20) +0(deg) +2(Sag) +2 (racial) +3 (familier) = 8

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Fidèle à lui-même, Wrenn masqua rapidement la fierté d’avoir si adroitement attrapé la clé – après tout, il savait bien au fond de lui qu’il avait eu une bonne part de chance. La remarque de Lilci, mêlée à la froideur du tunnel se découvrant devant eux, le laissant songeur…
- Allons, pas d’inquiétude, tout va bien se passer… On n’a jamais entendu parler de gens qui ne seraient pas revenu vivant du Dorthkhel Svirrik, pas vrai ?
Mais même lui ne semblait pas complètement convaincu de ses propres paroles. Se battre ? A part pour chasser, là, dehors, Wrenn ne s’était jamais battu pour survivre. Il y a une différence entre chasser du gibier pour se nourrir, et utiliser ses armes pour défendre sa vie. Bien sûr, dans les deux cas, il s’agit de survie, mais l’adrénaline n’a probablement rien à voir, et le temps de préparation non plus. Serait-il capable de défendre ses amis ? Serait-il assez rapide pour décocher une flèche précise et fatale ? Avec un arc il était assez serein, mais quid de sa rapière ? Il est finalement assez rare de croiser le fer avec un lièvre ou un renard, ses seules compétences à la lame venant des quelques entrainements à l’escrime, prodigué par Hogarth Hersemain. A cette idée, le visage souriant de Meena se rappela à son souvenir, et puis, comme si ses pensées voulaient, elles aussi, lui jouer des tours, l’image de Myree un peu plus tôt, presque gênée et les joues roses, vint la remplacer. Mais à quoi pensait-il ?
Les exclamations de Glimble l’arrachèrent à ses pensées vagabondes. Perdu dans celles-ci, le regard rivé sur le sol irrégulier pour ne pas trébucher, Wrenn n’avait pas vu les fissures peu naturelles dans la paroi de la galerie. Se reprenant, il réalisa que Myree et Glimble s’affairaient à nettoyer la roche du lichen qui la recouvrait. Se hâtant de les aider, une série de symboles apparut alors…
- Glimble, tu sais déchiffrer ça ?
Pas de réponse ...
- Glimble ?
Son ami semblait en proie à une profonde réflexion, puis, lentement, d’une diction presque mécanique et qui lui ressemblait peu, la Taupe traduisit le message. Le silence qui retomba dans le tunnel fut de courte durée, alors que la roche elle-même semblait s’ouvrir, révélant un passage entre les glyphes luminescents. L’air glacé et nauséabond, mêlé au bruit sourd la pierre qui s’entrouvre, provoqua chez Wrenn une réaction instinctive, visant à se placer devant ses compagnons, la main sur la poignée de sa rapière. Devant la confiance affichée de Lilci, il se détendit un peu, mais quelque chose clochait …
- C’est étrange, le tunnel ne s’arrête pas, et nous aurions pu passer devant ses glyphes sans les voir. Vous êtes certains que cela fait partie de l’épreuve ? Attend Lilci, je peux passer devant, et discrètement, si tu veux …

Wrenn "Perce-Feuille" "Pieds-Légers" Sagredash
- Pas d'inquiétude, tout va bien se passer ...
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Les différentes révélations, suivant les paroles en sylvestre traduites par Glimble, avaient laissé la jeune Myree pantoise. Si bien qu'il lui fallut un instant pour assimiler toutes ces informations. Lorsque qu'elle revint à la réalité, la Taupe était déjà affairée à étudier ce nouveau passage sous la lumière de Lilci, tandis que Wrenn, de son côté, s'apprêtait à partir en éclaireur. Sans doute l'imminence de ce départ imprévu eut pour effet de réveiller la Gnome plongée dans ses songes, car celle-ci s'écria aussitôt à l'attention de l'éclaireur :
- Attends !
Cette interjection avait de quoi interloquer. Chaque personne autour de Myree avait pu sans mal y déceler une inquiétude nouvelle. Peut-être que les craintes soulevées par Lilci sur la probabilité d'un combat, mêlée à cette prudence instinctive dont venait de faire preuve Wrenn, avait attisé, l'espace d'une seconde, une peur spontanée chez la Barde, se traduisant par ce cri impulsif à l'attention du jeune trappeur s'avançant au devant du danger. Dans tous les cas, lorsque l'intéressée sentit les regards braqués dans sa direction, celle-ci ne tarda pas à se racler la gorge, l'air de rien, avant d'ajouter, d'un ton beaucoup plus relâché :
- Pourquoi tant de stress ? Faut desserrer les fesses.
Tiquant sur cette rime involontaire, Myree esquissa un rictus amusé, avant d'ajouter :
- Regardez Lilci. Elle a tout compris ! Si l'énigme veut qu'on rit, c'est que c'est notre défi !
Se grattant à nouveau la gorge, Myree reprit quelque peu son sérieux, avant d'ajouter, d'une élocution beaucoup moins pompeuse.
- M'enfin, c'est vrai que dit que comme, ça ne nous avance pas plus. Laisse moi au moins t'accompagner, Wrenn. Ça me donnera l'occasion de réfléchir à une plaisanterie suffisamment fine pour satisfaire nos amies les fées.
La Barde sentit un début de perplexité scintiller dans le regard du Trappeur. Après tout, même si cela ne faisait pas longtemps que le groupe avait exploré ces souterrains ensemble, il était très vite devenu évident que la furtivité et la Barde ne semblaient pas faire bon ménage, à entendre le remue ménage produit par l'imposant sac s'élevant derrière son dos, à l'intérieur duquel clinquait tout un ensemble d'ustensiles, d'outils et autres objets métalliques. Devinant aussitôt les pensées portées à son attention, elle s'en défendit sans même lui laisser le temps de la remarque :
- Je sais me montrer discrète au besoin !
Sur ces mots, la Gnome se soulagea du poids de son sac, qu'elle laissa retomber à ses pieds dans un lourd claquement. À cela s'ajouta le retrait de sa cotte de maille, qu'elle retira de sous sa veste colorée.
- Je te laisse garder un œil là-dessus, glissa-t-elle à l'attention de Lilci dans un clin d'œil, avant de se tourner vers Wrenn.
Soulagée de tout ce poids, la Barde semblait effectivement arborer un pas beaucoup plus léger, lorsqu'elle s'avança vers le trappeur. Un rapide coup de coude à l'attention de Wrenn, puis l'intéressée désigna le reste du couloir à explorer du bout du menton.
- En route ?

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Lilci pouffa à la rime fessue de Myree, pour aussitôt reprendre contenance, un peu honteuse de rire à une blague aussi potache. Une fois ses compagnons prêts pour l'exploration, la prêtresse invoqua la grâce du Grand Farceur, d'un hymne aux accents rieurs. La pique à saucisse qu'elle brandissait, dont le fer brûlait sans chaleur d'une lumière blanche, leur servirait de torche de fortune.
Le couloir s'étranglait rapidement en un boyau aussi sombre qu'étroit, où la pierre suintait d'une humidité froide. Au bout d'une dizaine de pas, la paroi s’écartait brusquement, comme si le tunnel débouchait dans une poche naturelle oubliée depuis des siècles.
La salle que Wrenn et Myree découvrirent était assez basse de plafond, au point que même les gnomes devaient parfois baisser la tête pour éviter une stalactite isolée. L'air y était plus épais, charriant une odeur lourde de terre mouillée, de poussière ancienne et d’un soupçon d'humus tourné. La lumière divine dévoila les contours d'une pièce ovale d’une quinzaine de mètres, aux parois couvertes de veines calcifiées et d'anciens filaments de mycélium asséchés, figés dans la roche comme des nerfs fossilisés. Le sol était inégal, par endroits poli par les gouttes ayant jadis ruisselé du plafond, par endroits dur comme de la céramique craquelée. On y distinguait des traces d'effritement récentes, comme si quelque chose, réveillé par l'ouverture de l'arche, avait changé l’équilibre de la pièce.
Au centre, occupant presque tout l'espace, s'étendait le vestige d'un vaste cercle de champignons. Autrefois, il devait être splendide. Mais ce qu'il en restait était plutôt lugubre : un anneau imparfait de chapelets grisâtres, de chapeaux brun-noir desséchés, de tiges pétrifiées en demi-cendres. Certains champignons étaient réduits à de simples silhouettes blanchâtres incrustées au sol, donnant l'impression que la pierre les avait absorbés peu à peu au fil des ans.
Pourtant, ici ou là, les intrus avaient l'impression qu'une lueur pâle circulait furtivement entre les restes. Quelques filaments de mycélium réapparaissaient, frémissant au ras du sol, avant de s’éteindre aussitôt. La sensation était subtile, presque subliminale : quelque chose sous la survivait-il encore ?
Au-delà, l'autre extrémité de la pièce demeurait encore invisible. On devinait à peine, derrière les ombres projetées, une paroi de roche sombre. Un silence pesant régnait dans la caverne. Pas un bruit ne s'élevait, sinon l’écho de plus en plus proche des petits pas prudents de Glimble et de Lilci cheminant pour les rejoindre. Lancers... Glimble Nopelstallen - Jet de compétence : Connaissance (mystères) : 15(d20) +4(deg) +4(Int) = 23 Myree Dinglestone - Jet de compétence : Connaissance (plans) : 8(d20) +0(deg) +4(Int) = 12 Wrenn Sagredash - Jet de compétence : Perception : 7(d20) +4(deg) +2(Sag) +2 (race) +1(forestier) = 16 Myree Dinglestone - Jet de compétence : Perception : 1(d20) +0(deg) -1(Sag) +2 (race Gnome) = 2

Trêve de jacasseries !
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Alors que Wrenn se préparait à explorer le tunnel du même pas feutré que celui qui convenait à la traque de quelque gibier particulièrement craintif, le cri de Myree le stoppa net. Il la regarda d'un air étonné, ce n'était pas vraiment dans ses habitudes que de perdre sa contenance de la sorte. Décidemment, ces tunnels avaient un bien étrange effet sur eux... Est-ce que c'était ça aussi, devenir "adulte" ?
Il rigola franchement à sa blague potache, à laquelle il répondit joyeusement que ses fesses allaient très bien. Il regarda d'un air amusé la barde se défaire de tout son bazar, dans une cacophonie de bruissement, de cliquetis et de tintements en tout genre. Pour la discrétion, là tout de suite, c'était raté.
Il n'allait pas se mentir, une part de lui était soulagé de ne pas devoir partir tout seul dans ce boyau sordide. Tout les sens en éveil, il s'engagea dans le tunnel, Myree sur ses talons, s'aidant de la lueur diffuse invoquée par Lilcy, restée en arrière.
A bien observer les parois, il en était certain, cette partie là de l'épreuve était beaucoup, beaucoup plus ancienne que tout ce qu'ils avaient traversé jusqu'à présent. Il en aurai presque mis sa main à couper : cette salle ne faisait pas partie de ce que Mavheran et les doyens avaient imaginé pour eux. Mais tant pis, maintenant qu'ils étaient là ...
Son regard se porta sur le cercle de champignons décrépits qui ornait le centre de la pièce. Un curieux mélange de sensation l'envahit alors. Tous ses sens en éveils lui indiquait qu'il y avait quelque chose au milieu du cercle. En même temps, rien ne permettait de l'affirmer, rien de concret sur lequel accrocher son regard, ou de bruit à identifier.
Faisant cependant confiance à son instinct, Wrenn s'immobilisa, faisant signe à Myree de faire de même. Il prit prudemment son arc dans son dos, et y encocha silencieusement une flèche, sans quitter du regard les ombres dansantes qui donnaient vie à l'étrangeté de cette pièce.
De la voix la plus basse dont il était capable, il murmura à son amie :
- Attends. Il y a quelque chose d'anormal ici...

Wrenn "Perce-Feuille" "Pieds-Légers" Sagredash
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Glimble continuait de prendre des notes en progressant dans le boyau. Sérotine, quant à elle, virevoltait entre les stalactites, très à l'aise dans cet environnement.
Le visage de la Taupe s'illumina lorsqu'il découvrit le cercle de champignons flétris. Il en fît le tour plusieurs fois, allant et venant, croquant l'ensemble sous plusieurs angles, et y ajoutant des notes et remarques dans un idiome toujours aussi incompréhensible. L’enthousiasme laissa place à une mine renfrognée, alors qu'il semblait toucher terre et champignons pour les humer. - Par les rouflaquettes de Baervan, ce n'est pas joli ! Quelle horreur a bien pu faire cela ?
Lorsque ses compagnons lui demandèrent de préciser sa pensée, il répondit comme une évidence : - Mais enfin vous voyez bien que tout est saccagé, non ?
Il fallu probablement un certain nombre de tentatives et d'insistances pour qu'il lâche enfin : - C'est un Croisement Féérique. Une sorte de... portail vers un autre monde, celui des Fées. C'est rarissime, il n'y en a pas beaucoup dans le Monde. Celui-ci il a été violé, saccagé. Sa magie a disparu, et pas de manière naturelle. Et ça, cela ne me donne absolument pas envie de rire. Une chose est sûre, nous sommes sortis du chemin tracé par les Anciens. Ou en tout cas, par ceux que nous connaissons et qui nous ont vu grandir...
Il marqua une pause. - Il faut que je l'étudie. Il faut que nous trouvions ce qui a fait cela. Quoi que cela soit, cela doit avoir une grande puissance. Il faut le trouver et l'étudier. Aidez-moi !

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A mesure que Myree s'enfonçait aux côtés de Wrenn parmi ces profonds corridors, l'intéressée semblait peu à peu interloquée par tous ces détails s'offrant à la portée de ses sens. En entamant leur exploration, la Barde avait déjà révélée une concentration plus affirmée qu'en temps normal. Mais l'humidité se faisant sentir au détour du couloir, suivi par la découverte du cercle fongique au bout du tunnel, ne tardèrent pas à aiguiser d'autant plus son attention. En observant ces lueurs, scintillant faiblement d'une pousse de champignon à une autre, ses lèvres s'entrouvrirent dans une expression de stupeur.
Aux côtés du trappeur prudent, presque tendu, Myree arborait un tableau drastiquement différent : la jeune Gnome donnait l'impression de se heurter à une sensation de déjà-vu, oscillant entre la familiarité et la réminiscence. Ses yeux plissés détaillaient les chapeaux constituant cet ancien cercle d'un air intriguée. Son petit nez rougi par le froid humait l'odeur d'humidité dans une inspiration curieuse. Ces observations ne tardèrent pas à rappeler à Myree un souvenir remontant à quelques jours à peine, lorsque la Barde avait eut la surprise de partager une scène avec un être venu de la Féérie, au sein d'un lieu insufflé par la magie du monde naturel : non pas un cercle de champignons, mais le Cercle Druidique de BoisGrévier.
C'est lorsque l'éclaireur l'alerta, de ce chuchotement teinté d'inquiétude, que Myree fut tirée de sa rêverie :
- Attends. Il y a quelque chose d'anormal ici...
Battant des cils, la Barde remarqua les épaules voûtés du trappeur armant son arc, ainsi que ses yeux écarquillés affairés à scruter chaque ombre dansant sur les parois de cette caverne muette. Sans réfléchir davantage, Myree lui répondit, d'une voix aussi basse que la sienne, mais d'un timbre se voulant beaucoup plus conciliant.
- Je ne suis pas sûre, Wrenn... Je...
Les paroles hésitantes de la Gnome furent brusquement interrompues par l'irruption de Glimble au sein de cet espace exigü. Sans un mot, la Barde l'observa gratter la surface de son carnet tout en tournant autour du cercle, dans cette frénésie de curiosité qui l'habitant si fréquemment.
Si Myree n'avait pas été la meilleure des auditrices face aux récits de Glimble un instant auparavant, il en était tout autre en cet instant, lorsque vinrent les explications de l'érudit face aux phénomènes dont le groupe était témoin. Au fur et à mesure que fusaient ces informations à propos du Portail vers le monde des Féées, et sa magie évanouie sous l'impulsion d'une grande puissance, les yeux grenat de Myree s'affaissèrent pour scruter à leur tour la nature de ce portail déchu.
Une voix intérieur commença à suppléer celle de la Taupe. Une voix du passé, mais non dépourvue de sagesse : celle de son grand-père. D'anciens récits de Tête-de-Pioche filèrent au travers de sa mémoire, évoquant ces croisements féériques :
"Ces endroits sacrés sont rares, mon petit Myree ! Mais comme ils sont rares, tu te doutes bien que les Fées, malignes comme elles sont, ne les ont pas laissé sans surveillance. De puissants gardiens se trouvent toujours en présence de ces cercles à têtes de champignons ! Si par chance, un jour dans ta vie, tu venais à en croiser, mieux vaut faire des amis que des ennemis, crois-moi !"
Mais que croire, qui croire ? En cet instant où, malgré ce silence de plomb, régnait dans cette pièce la cacophonie d'un million d'émotions confuses et contraires, au coeur de chacun des aspirants du Dorthkhel Svirrik. La Barde pesa le pour et le contre, assimilant chacune des interventions les ayant menés jusqu'à cette pièce aux nombreux mystères :
Le bon pressentiment, porté par la lumière de Garl Brilledor, de cette fayotte de Lilci lorsqu'elle avait pénétré ce passage oublié.
L'inquiétude sans cesse croissante de Wrenn, dont le bras tendu par la corde de son arc insufflait en ces lieux une sensation de danger encore plus vive qu'elle ne l'était déjà.
Les mots de l'énigme traduits par Glimble sur la paroi en sylvestre : "Le cœur éclate en joie. Que le rire soit clé, et l’écho passage."
L'aspect décomposé, mourant, de ce cercle de champignons, que Glimble était convaincu d'avoir été saccagé par une entité malfaisante.
Les récits enjoués d'Alrik Dinglestone détaillant cette aventure dans laquelle elle se trouvait elle-même plongée.
Tant d'impressions contraires et paradoxales. Quel sens y donner ? Et surtout... quel sens allait-elle y donner ?
Face à cette question, une seule réponse trouva son écho dans l'esprit de Myree, prenant la forme de sons et d'images : la musique entonnée au cœur du Cercle moussu et herbeux du village de BoisGrévier. Ce souvenir pas si lointain, mais surtout si évocateur, d'une rencontre, teintée de notes, de joie et de rires.
C'est alors que la réponse à cette énigme parut à Myree aussi limpide que l'eau claire coulant de la source de BoisGrévier. Et si nul n'avait tort ? A l'image de sa musique renvoyée en écho mélodieux par cette petite fée rencontrée au Cercle Druidique, se pourrait-il que chacune de ces sensations contraires, insufflant ces lieux, trouvent leur écho entre les parois de cette grotte mystérieuse ?
S'il existait véritablement un gardien invisible de ce portail, se pourrait-il que l'intéressé capte comme elle la tension de Wrenn ? La frustration de Glimble ? Sa propre confusion ? Peut-être même que ce gardien, insufflé de cette puissance que lui prêtent les récits de son grand-père, ne serait pas en mesure d'intérioriser tous ces ressentis ? Se pourrait-il que cette puissance, inhérente aux émotions captées dans cet environnement, déborde sur la vicacité de ce cercle ? Que se passerait-il si, à la place de l'appréhension et la crainte, régnait dans cette pièce la même allégresse qui l'avait amenée à rencontrer cette Fée quelques jours auparavant ?
Face à toutes ces interrogations, les mots de l'énigme lui revinrent en mémoire : "Nul ne passe par la pierre close, Sinon celui dont le cœur éclate en joie. Que le rire soit clé, et l’écho passage."
L'énigme était on ne peut plus claire. Comment pouvait-il en être autrement ?
Avec une assurance nouvelle, Myree posa lentement une main sur l'épaule armée de Wrenn, enjoignant doucement le concerné à abaisser son arme.
- Je crois que le seul danger ici figure au bout de ta flèche. Wrenn... Baisse ton arme. S'il te plaît. Et... fais moi confiance.
Sur ces mots, Myree détacha sa main de l'épaule de son ami, qui vint alors saisir la poignée de sa théière pendant de sa ceinture. Et soudain, sans concertation aucune et avec toute l'assurance du monde, la Barde commença à entonner des notes vibrant sur la surface de instrument. A l'inverse des prémisses du Dorthkhel Svirrik, où sa musique portait la fanfare de la foule avec rythme et gaieté, les notes se voulaient ici longues et harmonieuses, répondait lentement aux échos des parois humides de la pièce. Un appel au passé. Une reminiscence de cet instant perdu où elle s'était laissé portée, au milieu du Cercle Druidique de Boisgrévier, jusqu'à croiser le regard de cette Fée cachée dans les ombres.
D'un pas lent mais décidé, sans cesser de faire tinter ses percussions, la Barde passa devant Glimble, et s'avança jusqu'à se tenir au centre du cercle de champignons, dans un tintement de sons clairs qu'elle accompagna progressivement de fredonnements. La musique semblait improvisée, en témoignait les notes, d'abord hasardeuses, qui semblaient se fixer progressivement sur une mélodie spécifique. Et enfin, ses paroles s'élevèrent, en canon aux vibrations entonnées par l'instrument :
- Sois sans crainte, noble Fée Camouflée dans ta nymphée, Nulle flèche en ce jour, Ne menace ton humour.
Chante, chante, à mes côtés. Révèle au monde ton rire, ta gaieté. Eclaire ces brutes aux instincts de sauvage, Qu'un rire enfin égaie leur visage.

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Vieille Bique
Chambre 9
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Une flèche encochée à son arc, Wrenn restait à l'affût, l'oeil rivé sur les volutes d'ombre qui serpentaient entre les restes fongiques. Une menace, indistincte mais tenace, se tapissait là-dedans : il en était certain. L'insouciance de Glimble, qui furetait autour du cercle de champignons morts sans la moindre précaution - nez dans ses notes, vue courte et curiosité savante débridée - dut une fois de plus mettre les nerfs du chasseur à rude épreuve. Son instinct, qui le trompait rarement, lui soufflait de se tenir prêt... pourtant les vestiges féériques demeuraient placides et silencieux, presque trop silencieux.
Lilci, qui avait repris leur torche de fortune en main, observait ce décor décharné d'un regard médusé où se mêlaient l'effroi et la révérence. En inclinant l'extrémité enchantée pour varier les ombres, elle révélait tantôt un relief sinistre, tantôt une beauté fragile. - Cette puissance n'appartient pas seulement aux fées, répondit-elle à l'érudit, plissant les yeux comme pour sonder un invisible mystère. Je ressens la chaleur de l'Etincelle Rusée, lointaine, c'est étrange... comme une braise qui aurait longtemps couvé sous la cendre... Ces paroles achevèrent de convaincre Myree. Ses doigts trouvèrent les premières notes sur la théière, et la caverne se gonfla aussitôt d'un formidable écho : l'une après l'autre, elles s'étiraient avec langueur, berçant les lieux d'une douce nostalgie. La grande improvisatrice, au mépris de toute prudence, se fraya un chemin à travers les pieds maigres et les chapeaux desséchés. Le sol crissait sous ses pas : à chaque empreinte, un nuage de spores et de poussière s'élevait lentement. La mélodie s'accéléra, plus vive, plus syncopée. Elle couvrait désormais le grattement de la plume de Glimble, absorbé par ses relevés, comme la prière murmurée de la prêtresse qui, dressée sur la pointe des pieds, brandissait sa torche pour prévenir le danger. Wrenn suivait Myree du regard, arc bandé ; il n'attendait plus que l'inévitable catastrophe.
Lorsqu'elle atteignit le centre du cercle, la barde déploya pleinement sa voix. Sous l'effet du premier couplet, l'éclat qui serpentait çà et là dans les filaments souterrains gagna en intensité, comme si le mycélium répondait à l'appel. Une pulsation, faible mais régulière, semblait courir sous leurs pieds - mais peut-être n'était-ce que l'écho des percussions.
Puis, quelque chose se détacha lentement de l'un des enchevêtrements les plus denses, juste derrière Myree. Dans la pénombre, la silhouette n'était qu'un amas de fibres desséchées, un fagot de tiges noircies vaguement humanoïde. Mais à mesure que la chanson montait, l'amas se délesta de ses gangues calcinées et prit forme.
Devant les yeux horrifiés des gnomes - alors que résonnait ironiquement le dernier vers - Qu'un rire enfin égaie leur visage - la créature se libéra tout à fait. A peine de la taille d'un enfant gnome, elle présentait un corps gracile composé de fibres fines et de lamelles calcifiées, comme si les fragments de champignons fossiles avaient façonné un squelette délicat. Son torse et ses membres étaient tissés de filaments pâles, presque transparents, qui pulsaient d'une phosphorescence laiteuse à chacun de ses mouvements. Ses ailes - si l'on pouvait appeler ainsi les excroissances de son dos - ressemblaient à deux éventails de spores cristallisées. Elles produisirent un bruissement granuleux lorsque la créature s'ébroua, faisant retomber une pluie fine de poussière, lente comme de la cendre. Pas de plumes ni de membrane : seulement un réseau de nervures blanchies, rappelant des veines de quartz ou des feuilles mortes pétrifiées. Quant à son visage, ce n'était désormais qu'une suggestion : deux orbites de lumière, aussi pâles que la lune, et une fente sombre, immobile. Myree - et elle seule - entendit percer un souffle.
Elle s'en était souvenu - les croisements féériques étaient défendus par des gardiens - et pourtant... Glimble et Wrenn, vous pouvez poster avant moi. Précisez en hrp quelle action précise votre personnage veut effectuer. La créature est à un bon mètre de Myree, à sept mètres de vous. Lancers... Myree Dinglestone - Jet d'initiative : 4(d20) +1(DEX) -4 (circonstanciel) = 1 Wrenn Sagredash - Jet d'initiative : 10(d20) +3(DEX) = 13 Glimble Nopelstallen - Jet d'initiative : 13(d20) +2 (DEX) = 15 Lilci Poêledacier - Jet d'initiative : 16(d20) +2 (DEX) = 18 Garde-Chant - Jet d'initiative : 8(d20)+1 = 9

Trêve de jacasseries !
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Habitant des Royaumes
Aucune chambre
Aucune gemme
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"G.O.N.J." continuait de fureter et de prendre des notes sur le Croisement Féérique. Il n'écoutait pas, sinon d'une oreille distraite, la chanson de sa camarade. C'était la première fois qu'il voyait un vrai Croisement, fut-il inactif. Il allait et venait, analysait la position de chaque champignon les uns par rapport aux autres, retraçant dans son carnet d'obscurs schémas et soulignant ses hypothèses de théorie magique pour en comprendre le fonctionnement. A la réflexion, le Croisement était plus moribond qu'inactif. Il se doutait que le Gardien, évoqué par Myree, avait un rôle important. Mais lequel ? Ces sortes de Portail sont en dehors du temps. Il seraient toujours accompagnés d'un Gardien. Quel est son rôle : en autoriser l'accès ? Probablement. L'entretenir ? Moins probable, la magie des fées ne lui semblait pas justifier d'investissement régulier. Mais dans ce cas, où est ce fameux Gardien ? Il n'y en a aucune trace. Et... mais si son absence n'était pas liée, d'une manière ou d'une autre, à la décrépitude du Croisem...? Un mouvement de ce mycélium l'interrompit. Alors qu'il réfléchissait à tout cela, son regard venait d'accrocher un mouvement dans un enchevêtrement de mycélium, à quelques pieds à l'arrière de Myree. Il n'avait aucun doute, le mycélium avait bougé. Il... grandissait ? - Par les binocles de Baervan ! Qu'est-ce que c'est cela ?Alors qu'il s'exclamait, le mycélium avait fini de prendre une forme vaguement humanoïde, de quelques coudées de haut. D'une rapidité qui l'étonna lui-même, il empoigna son arbalète et aligna la créature. Il hésita, son doigt tremblant sur le mécanisme. Finalement la vue de sa comparse menacée acheva de lui faire presser la gâchette. Le carreau fusa. Lancers... Glimble Nopelstallen - Jet d'attaque à distance : 13(d20) +1(bba) +2(Dex) +1(taille) = 17

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