Prologue (?) : Inquiétant courrier

Ankem Nhriil (c'est ainsi qu'il s'était présenté) et son assistant, Mervin Mor, regardèrent le dessin avec intérêt. Metzli était certes douée, mais elle avait peiné à représenter le sceau. Non pas parce qu'il était difficile à décrire, mais parce qu'elle n'avait pas vraiment su quel détail était important. Pendant que le Hérault sortait un grimoire d'un volume si conséquent que malgré sa délicatesse, le pupitre chancela lorsqu'il le posa, Mervin - après avoir apportée une tasse de thé à la jeune femme, vert et particulièrement odorant avec des notes d'iode et de jasmin - demanda les couleurs qu'elle pouvait lui donner sur l'emblème. Metzli annonça le rouge, sans aucun doute, mais ne savait pas plus.
Heureusement, elle se souvint que la magicienne lui avait dit qu'elle était cormyrienne, même si elle vivait à Lunargent.

Nhriil passa plusieurs minutes à tourner les pages du grimoire, même si l'information du Cormyr lui en fit passer plusieurs centaines d'un coup. Il huhumait une mélodie dans sa bouge pendant qu'il cherchait.

- Les chênes sont sont un symboles relativement courant, il y a beaucoup de possibilités.

- En effet, Mervin, répondit le Hérault, mais une fille de la noblesse cormyrienne qui ne met pas ses talents pour la magie au service du royaume, voilà qui est plus rare. Ah.

Il tourna le pupitre pour présenter le grimoire à Metzli. Là, sur la page se trouvait bien le blason de la bague, la lune équatoriale en moins. Une longue liste se trouvait en dessous, et en haut, le nom de la famille.

- De Sarrière, de Sarrière... hum..., il suivait la généalogie du doigt,noblesse d'épée, une petite famille du nord, vassale des Rowanmantel depuis... six générations maintenant ? La fondatrice était capitaine des Pourpres de son suzerain. Et c'est visiblement ce qui lui a valu titre et terre.

Il lisait tranquillement et donnait quelques détails qui devaient être caché dans des symboles, impossible à décrypter pour un non-initié.

- Tiens, ils ont du sang elfique... la deuxième génération n'a pas eu de chance... des cousins aquafondiens ? Ah, oui... Et... le comte actuel est connétable ? Et bien, ils ont gravi les échelons. Ah ! Sabetha...

Un mélange d'intérêt, puis de surprise, de doute, et puis un sourire se lit sur son visage.

- Et bien, je ne suis pas étonné que votre amie ne s'étende pas outre mesure sur sa vie. Bien !, il se tourna vers Metzli, Dame Arnesen, quoique les échos de votre vie vous rende plus que sympathique, je ne peux pas donner toute mes informations gratuitement. Si vous voulez que je vous donne des détails supplémentaire... qu'avez vous à me proposer en échange ? Ne vous inquiétez pas, je n'attends pas d'argent. Mais peut-être une information ? Une rumeur intéressante ?

Lancers...

Metzli Arnesen - Jet d'intelligence : 4(d20) +4(Int) +2(Dex) = 10 ~ Réussite

Metzli avait été rassurée de constater que les Hérauts disposaient bien d'informations au sujet de la famille de Sabetha... Celles-ci pouvaient constituer autant de pistes de recherche potentielles. Mas la jeune femme fut brusquement ramenée à la réalité : ses interlocuteurs exigeaient une contrepartie. Elle savait bien que les Hérauts n'offraient que rarement leurs services, mais elle avait espéré jusqu'au bout pouvoir contourner cet éceuil.

- Eh bien, il est difficile de savoir ce qui pourrait vous intéresser et ce dont vous êtes déjà informés...

L'ensorceleuse réfléchit avant de poursuivre :

- Je pourrais peut-être vous parler de Masulk, ce grand vizir dont j'ai redécouvert le tombeau au coeur de l'Anauroch, justement en compagnie de Sabetha. Ou du "Rocher", cette étrange localité située au-délà des cieux ?

Elle marqua une nouvelle pause avant d'ajouter :

- A moins bien entendu que vous ne préfériez apporter quelques compléments d'informations à mon dossier personnel ?

- Masulk, le vizir des Shoon ? Celui qui avait disparu ?

Metzli sut immédiatement qu'elle avait attiré une irrésistible attention de la part du Héraut et de son assistant. Rien d'étonnant après tout, avoir des informations sur les shoon était peut-être l'un des levier de manipulation les plus important qui soit dans sa ville. Il resta un instant circonspect, mutique, mais Ankhem fini, sembla t'il, par considérer que l'ensorceleuse était digne de confiance.

- Mervin passera chez vous dans quelques jours pour que vous nous racontiez tout cela alors. Je ne doute pas que nous puissions vous faire confiance.

Il chercha ensuite dans les bibliothèque. Metzli remarqua une chose : l'organisation semblait des plus chaotique. Les séries et les thématiques ne semblaient pas s'enchaîner correctement. Elle se demanda comment il était possible de s'y retrouver, mais le héraut y parvint. Il sorti un petit livre rouge. Sur la couverture, rien, si ce n'était en bas de la tranche, un petit emblème qu'elle n'arriva pas a décrire. Il s'assit de l'autre côté du bureau et commença à feuilleter.

- Je vous passe l'histoire de votre amie en elle-même, sans doute vous l'a t'elle déjà racontée. Je peux cependant vous dire, il feuilleta quelques pages, qu'elle même son… épouse ? Intéressant., il eut un sourire amusé, Silys Veranthi... hum, ça ne me dit rien. Elle même donc, son épouse et ses trois enfants, se trouvent bien consignée dans la généalogie des De Sarrière, malgré le fait que Dame Sabetha ait été déchue de son titre d'héritage au profit de sa sœur, Alyne.

Il regarda Metzli et précisa.

- Le Cormyr est une monarchie absolue, le Seigneur Thoral pouvait déshériter sa fille, mais il aurait fallu l'aval du roi, ou plus probablement de la Régente en ce moment, pour déchoir Dame Sabetha de son statut. Ce qui veut surtout dire en vérité, que sa famille n'a pas cherchée à faire ce procès en déchéance, qu'ils auraient gagné de facto, vu la situation.

Il marqua une pause.

- Ce qui veut dire que Dame Sabetha est toujours noble cormyrienne, son épouse également par alliance. Et ses trois enfants, y compris sa fille ainée. Il faut admettre que les De Sarrière on un certain sens de l'humour.

Lui et son assistant eurent un rire rapide.

- Bien, comme je le disais, il s'agit d'une famille relativement récente, mais les exploits du Comte Thoral pendant la guerre contre les Thuigan lui ont fait gagner une notoriété plus que conséquente. D'autant que la famille semble être appréciée par leurs sujets. Il a été récompensé par le rang de connétable. Il s'agit du dernier rang des hauts officier avant celui de général - qu'il obtiendra probablement dans quelques années. En vérité, c'est un poste assez important que l'on donne à des officiers de confiance, notamment dans la gestion des affaires internes des Dragons. La très grande majorité des soldats de l'armée du Cormyr devrait lui obéir si il donnait un ordre, il n'y a pas plus d'une trentaine de personne au dessus de lui dans la hiérarchie, et la plupart sont des nobles de haut rangs, résidant dans les grandes villes.

Il suivait les pages, en sautait quelques unes parfois.

- Sa sœur et son frère sont dans les Dragons également. Sa mère, Jemma est issue des Fortcastel, une famille du Sud. Je doute de me tromper en disant qu'elle est la pierre angulaire de l'augmentation progressive de l'influence de sa famille à la Cour. Et le premier fils de la comtesse, issu d'un premier mariage, est officier des Dragons Bleus... et bien, ils sont doués. Surtout pour une famille qui a vu bien des malheurs dans son histoire. Sans parler de Dame Sabetha, ses aïeuls au quatrième et cinquième degré ont épousé des roturiers - une habitude donc - mais Morgral, l'héritier de la seconde génération - des demi-elfes, donc - est mort dans une embuscade, c'est sa sœur Léa qui a hérité et Morgral, le fils de Léa qui portait le nom de son oncle, est également mort, dans la même embuscade que son oncle, quelques temps seulement après la naissance de sa fille. Je sais, c'est compliqué. En tous cas, toute la famille a failli disparaître à la troisième génération en vérité. Ce n'est pas si rare, mais tout de même.

Il s'arrêta.

- Voilà pour le résumé, que souhaiteriez vous savoir en détail ?

Lancers...

Metzli Arnesen - Jet de compétence : Perception : 8(d20) +0(deg) +0(Sag) / +2(familier) = 8
Héraut - Jet de compétence : Connaissance (folklore local) : 7(d20)+12 = 19 ~ Echec

Metzli avait constaté avec satisfaction que le nom de Masulk avait eu l'effet escompté. Elle ne doutait pas qu'il puisse intéresser les Hérauts, mais elle ne savait pas s'ils avaient eu vent d'informations par l'intermédiaire de certains de ses compagnons d'aventures. Il semblait que non et c'était une bonne chose. Elle tiendrait parole et renseignerait ses interlocuteurs au sujet de l'intrigant vizir.

Mais, pour l'heure, ils lui avaient fourni quantité d'informations sur la famille de Sabetha.

¤ Waw ! Je savais qu'elle avait reçu une bonne éducation et était issue de la noblesse, mais pas qu'il s'agissait d'une telle famille ! Et son père, un héros du Cormyr... Impressionnant ! ¤

L'ensorceleuse se remémora l'une de ses premières aventures, en Cormyr justement, lorsque la caravane dont elle faisait partie avait été attaquée non loin de Tilverton. Si elle avait su à l'époque qu'elle sympathiserait avec une enfant de la fine fleur de la noblesse cormyrienne, elle ne l'aurait sans doute pas cru...

Caressant machinalement Tzotzil, elle demanda :

- J'aimerais savoir où la famille réside habituellement, où donc mon amie a-t-elle exactement grandi...

La jeune femme hésita, puis ajouta :

- Je sais qu'elle réside aujourd'hui à Lunargent, mais elle m'a parlé plus d'une fois de Port-Ponant. Aurait-elle aussi des attaches dans cette ville ?

Le héraut haussa un sourcil, dubitatif pour la première fois. Mais d'une façon ou d'une autre, Metzli semblait exsuder d'une étrange confiance naïve, et ce moment de doute passa aussi vite qu'une mouche devant une vitre.

Un coup sourd se fit entendre :

- Foutu insecte.

Dit Mervin après avoir tenté d'abattre un diptère qui venait de se poser sur l'une des fenêtre avec une gazette.

Le Héraut se leva et attrapa une carte qu'il déroula sur la table. Cette carte du Cormyr était de qualité mais relativement classique, les grandes villes et les routes y apparaissaient, tout comme les terres de la rive sud de la Mer des Dragons. Metzli ne put s'empêcher de remarquer également des dizaines de petites inscriptions notés dans un très étrange alphabet auquel elle ne compris rien. Elle put jeter un œil sur la page du carnet auquel se référait Ankem jusqu'ici et découvrit qu'il était intégralement écrit dans la même langue.

Après avoir cherché quelques instants, il posa un doigt sur la carte. Au nord-est du royaume, au dessus de la Forêt de Hullack et de l'Immer, assez loin des grandes route et même, de l'autre côté des hautes collines qui encadraient la Voie de l'Est, l'une des grandes routes qui traversaient le pays.

- Voilà Castel-Chêne. Assez isolé, il faut l'admettre. Officieusement, la forteresse fait parti des quelques unes qui surveillent la forêt. La forêt est l'un des bastions de l'Eldreth Veluuthra. Amusant d'ailleurs que la famille responsable de la surveillance ait une ascendance elfique. A moins que ce ne soit pas tout à fait un hasard... Enfin, voilà la demeure des De Sarrière.

Il descendit son doigt, traversant le royaume, et l'arrêta sur Port-Ponant.

- Voilà Port-Ponant. Maintenant, je n'ai aucune informations concernant une éventuelle présence de la famille dans cette ville. En fait, j'en serais même très étonné, et si ça se confirme, ce serait une informations... plus qu'intéressante. Port-Ponant est ennemie du Cormyr, même si il ne s'agit pas d'un affrontement ouvert. Ils ont fondé Teziir, il décala son doigt vers l'ouest, littérallement dans une tentative de nullifier l'influence des Croamarkhs et des autres mafias locales sur la région. Autant vous dire que c'est un échec. Et par ailleurs depuis l'affaire Abraxus, le décès de la princesse Talanasta et l'exil des Bleth et des Cormaeril, la situation est plus tendue encore. Aucune famille n'y a des terres, et à moins d'une mission particulière, la noblesse ne s'y rend pas. Un cormyrien à Port-Ponant à de fortes chances de mal finir.

Lancers...

Metzli Arnesen - Jet de compétence : Tromperie : 9(d20) +9(deg) +5(Cha) +2 (trait) = 25
Ankem Nhriil - Jet de compétence : Psychologie : 9(d20) + 14 = 23 vs DD25 ~ Echec

Metzli avait obtenu toutes les informations qu'elle désirait détenir à ce stade et elle sentait bien que ses questions commençaient à intriguer ses interlocuteurs. Elle jugea bon d'en rester là :

- Etonnant, en effet... Sans doute ai-je mal compris ses propos concernant Port-Ponant... Je lui demanderai peut-être des éclaircissements à l'occasion, bien que ce point soit tout à fait marginal dans le cadre de mon projet. Simple question de curiosité...

L'ensorceleuse sourit et se leva après que Tzotzil ait sauté par terre :

- Il ne me reste plus qu'à vous remercier de votre temps et de votre aide. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions concernant le vizir Masulk lorsque vous aurez l'occasion de me rendre visite. Je pense que vous savez où me trouver... J'en profiterai pour rassembler mes notes et mes souvenirs au sujet de cette mémorable expédition...

Elle salua poliment les deux hérauts, avant de prendre le chemin du retour. La jolie amnienne était bien décidée à rapporter tout ce qu'elle avait découvert à Eliza : la jeune tieffeline était la mieux placée pour l'aider à comprendre ce qui avait pu se passer et pour décider de la marche à suivre. Deux destinations semblaient possibles à ce stade : Castel-Chêne ou la dangereuse Port-Ponant...

Metzli était a peu prêt certaine d'avoir réussi a faire disparaître les doutes chez le Héraut et son assistant. Rendez-vous fut pris quelques jours plus tard à la demeure Arnesen pour parler de Masulk. Le jeune femme retourna vers la maison, l'esprit empli de questionnement.

Mais, alors qu'elle arrivait aux abords de la demeure, elle remarqua les deux chevaux accroché devant la maison.

Mais son père recevait régulièrement des invités.

En entrant cependant, elle compris que quelque chose était différent, en s'approchant du salon elle entendit une discussion trop calme pour être sereine. Elle remarqua également qu'il n'y avait pas de traces des enfants. Devant l'entrée du salon se trouvait un grand homme, au teint foncé du Calimshan, portant une livré propre et colorée. Il se tenait comme un majordome. Alors que Metzli s'approchait, il la salua de la tête, et dans un souffle, un murmure, imperceptible à quiconque d'autre qu'à elle, lui glissa :

- Les Ombres Lointaines surveillent les Ombres d'ici, Dame Arnesen. Ne vous inquiétez pas.

Une femme d'un certain âge était assise dans le fauteuil le plus confortable du salon. Elle était appuyée sur une canne. Cosmétique et - peut-être - un peu de magie la faisait paraître plus jeune qu'elle ne l'était, mais la réalité pointait tout de même au jour. Ses cheveux blonds striés de blanc étaient tiré en un chignon strict qui contrastait avec ses vêtements, un ensemble marchand bleu réhaussé d'or. Elle affichait un sourire agréable, mais Metzli compris immédiatement en remarquant la posture de son père que l'heure n'était pas au bavardage, même si la suite semblait bien en être. Daphnis ne semblait pas être dans les parages.

- Voyons Thédor, vous savez aussi bien que moi que tout cela ne sont que des rumeurs. Les Mages se sont chargés de ces petits problèmes sur le port, et tout est revenu à la normal, rien de bien inquiétant.

- Et bien Allegra, si vous ne venez pas me parler de ces problèmes de douanes, qu'en est t'il. Je suis heureux de vous offrir le café, mais je doute que vous vous déplaciez sans raison, répondit le père de Metzli.

- En vérité, mon cher, j'aurais voulu m'entretenir quelques instants avec votre fille.

Le regard de la femme se tourna lentement vers Metzli. L'ensorceleuse n'était pas dupe, une forme de malveillance se cachait sous les atours grâcieux d'Allegra, même si elle ne l'aurait jamais entrevu si elle n'avait pas derrière elle des années d'aventures à croiser ce qui pouvait se faire de pire dans l'existence.

- Ma chère Metzli. Je me tardais de vous rencontrer, les échos de vos aventures sont arrivés jusqu'à Eshpurta savez vous ? J'aimerais m'entretenir avec vous à ce sujet. Je suis certaine que vous pourriez être utile à l'Amn, nous ne disons jamais non à de nouvelles têtes bien remplies et à des bras courageux.

Metzli allait devoir bien choisir ses mots.

Lancers...

Metzli Arnesen - Jet de compétence : Perception : 18(d20) +0(deg) +0(Sag) / +2(familier) = 18
Metzli Arnesen - Jet de compétence : Perception : 8(d20) +0(deg) +0(Sag) +2(familier) = 10
Metzli Arnesen - Jet de compétence : Psychologie : 13(d20) +0(deg) +0(Sag) +2 (trait) = 15

Metzli ne s'attendait pas à trouver une telle assemblée à son retour. Bien que son père reçoive souvent des invités, il l'aurait probablement mise au courant s'il avait eu un rendez-vous ce jour-là, d'autant plus avec la présence d'hôtes dans leur maisonnée. La venue de cette "Allegra" devait donc être impromptue.

¤ Ce nom ne me rappelle rien... Une membre du gouvernement local ? Non, le Conseil ne comporte que peu de femmes, et je me rappellerais de son nom. Voleuse de l'Ombre, commerçante ou aventurière ? ¤

Perplexe, l'ensorceleuse fit bonne figure et sourit à son interlocutrice :

- La bonne rencontre, Dame Allegra. Je serais heureuse de discuter avec vous... Voilà bien longtemps que je ne suis plus allée à Eshpurta, dix ans peut-être... J'étais encore une enfant...

Elle sourit à son père en se rémémorant leurs nombreux voyages. Puis, elle s'assit et ajouta :

- Je vous en prie, dites m'en plus sur le sujet dont vous voulez m'entretenir...

L'air potentiellement malveillant de son interlocutrice l'avait mise mal à l'aise, de même que la référence aux Ombres que son acolyte s'était permise. Tout en attendant d'en savoir plus, elle fouilla dans sa mémoire pour essayer de retrouver des informations utiles qui pourraient lui permettre de mieux cerner l'identité de cette femme bien mystérieuse.

Rien ne lui revenait, mais il n'était pas impossible que la dame soit liée d'une manière ou d'une autre au Conseil des Six, Rhinnom Dannihyr, l'actuel Meisarch, étant originaire d'Eshpurta... Si telle était le cas, elle avait en face d'elle une envoyée de l'une des personnalités les plus puissantes d'Amn.

Elle s'en tint à sa réponse et attendit que son interlocutrice en vienne aux faits.

Jet de connaissance pour savoir si Metzli sait ou devine quelque chose à propos d'Allegra

Lorsqu'elle avait échangé un regard avec son père, celui-ci lui avait fait comprendre qu'elle devait faire attention à ce qu'elle disait en un clignement d'œil. Alors qu'elle attendait la réponse, Metzli ne put également que constater l'absence de Daphnis.

Allegra pris son temps pour siroter son café en observant Metzli.

- Et bien, voyez vous ma chère enfant, dit elle enfin, j'ai ouïe dire qu'une vieille amie avait été conviée chez vous dans les jours à venir, avec sa compagne, je crois.

Elle regarda Metzli dans les yeux.

- Silys Veranthi. Il y a bien des années que je n'ai pas eu le plaisir de la croiser, mais des amis m'ont dit qu'ils l'avaient croisé à Eauprofonde et qu'elle disait venir ici.

Elle but un peu de café à nouveau.

Comment pouvait elle savoir une chose pareil ? Non seulement elle n'avait pas particulièrement parlé de la visite de Sabetha, mais elle et sa famille, si ils étaient venu par des chemins conventionnels, n'auraient pas été à Eauprofonde au moment ou Silys et les enfants s'y étaient téléportés.

- Mais je ne crois pas l'avoir croisée, peut-être sont elles en retard ? En sauriez vous plus, il me tarde de la revoir ?

L'attitude d'Allegra n'inspirait que méfiance, malgré le ton cordial de la conversation. La dame était très bien informée et Metzli se demandait bien ce qu'elle pouvait vouloir à Silys et Sabetha. Pas forcément du bien... Pour avoir grandi en Amn, elle ne savait que trop que les Mages Encapuchonnés surveillaient étroitement l'usage de magie qui était loin d'être toujours bien vu... Sans parler des implications politiques potentielles des activités de Sabetha et de son épouse.

Metzli caressa Tzotzil et répondit :

- Vous êtes bien informée, dame Allegra : Silys et Sabetha étaient bien attendues chez nous, mais elles m'ont récemment indiqué qu'elles devaient postposer leur venue. Sine die. Un impératif absolu, mais je n'en sais pas plus...

Elle ajouta :

- Je suis désolé de vous apprendre ces mauvaises nouvelles. Bien évidemment, nous ne manquerions pas de vous informer si elles étaient en mesure de reprendre leur voyage. Mon père semble bien vous connaître, j'imagine que vous envoyer un message ne sera pas chose compliquée...

La jeune femme passa à son tour aux questions :

- Si ce n'est pas indiscret, comment avez-vous connu Silys et que pensez-vous d'elle ? A vrai dire, je connais surtout son épouse...

Elle avait fait son possible pour ne pas mentir tout en révélant le moins possible d'éléments... Cela lui semblait constituer la meilleure stratégie, en ne sachant ni qui était son interlocutrice, ni quelles étaient les informations à sa disposition.