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Prologue (Kuan Shen-Li) : Etrange alliance
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L'Aède
Chambre 6
3 gemmes
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L'homme observa Kuan encore quelques instants puis fit un signe à Odour.
Un soupir. C'était, respiration mise à part, le premier son qu'il entendait de celui-ci. Le guerrier se déplaça et, une fois arrivé à côté du bureau détacha la sangle de son heaume et le posa sur la table. En dessous, un homme qui n'avait rien d'oriental. Les traits étaient semblables à ceux qu'il avait vu chez les humains dans les pays alentours. De court cheveux roux, probablement coupé de frais, ornait sa tête et une barbe de quelques jours s'étalait sur ses joues. Derrière ses yeux verts, le blanc était strié de rouge. Son cou était large, témoignant de muscles conséquents et des traces cicatriciels s'étendaient sous son oreille droite, même si la blessure avait été suffisamment bien traité pour que ce soit discret.
- Kernia ne m'avait pas menti quant à votre économie de mots, Kuan. Mais je suis heureux que vous ayez cru que j'étais shou. Visiblement une arme un peu exotique suffit à berner le plus observateur.
Il saisi une chaise et s'assis avec un soupir. Odour devait avoir dix ans, peut-être, de moins que l'autre homme, mais une vie de guerre avait fatiguée son corps.
- Prenez place si vous le souhaitez. Je n'étais pas certain que le Monastère ne puisse m'envoyer quelqu'un. Après tout, cette dette était vieille et n'était pas conséquente.
- Les moines ne sont pas connus pour leur déshonneur, nota l'autre homme.
- Certes. Bien. Passons aux choses sérieuses. J'ai besoin de vous. Et d'autres peut-être. Parce que cette ville est un ramassis de déchets humains, et que je suis trop voyant et que je prends trop de risque pour m'y mêler directement. Quoique si cela ne tenait qu'à moi, je demanderais à la flotte de bombarder ce port...
Une froide mais gigantesque colère ne pouvait passer inaperçue dans ses paroles.
- L'officier que je connais n'aurais jamais proposé une telle chose il y a six mois..., glissa l'autre, qui allumait sa pipe.
« Odour » eut un court silence.
- Peut-être. Je ne suis pas un espion, Kuan, et j'ai toujours estimé que la transparence était la meilleure manière d'agir et de commander. Je ne compte pas changer malgré le risque, il lui tendit une main encore gantée, je suis Thoral de Sarrière, comte de Castel-Chêne et connétable des Dragons Pourpres. Et voici Shoman Velnyr, Mage de Guerre du Royaume.
- A la retraite, ajouta le dit Shoman.
Il serra la main de Kuan avec une poigne habituée à manier les armes.
- Mais je met en risque tout mes titres, et plus probablement ma tête en étant ici. J'ai néanmoins la meilleure des raison.
Un instant de silence, son poing se serra.
- Ma fille est ici, prisonnière de quelque chose ou quelqu'un, et je suis prêt à brûler cette ville pour la libérer.
- Mais nous aimerions éviter, ajouta Shoman.

Vole Oeil-des-Vents, vole Corbeau Blanc, collecte le savoir qui ravira l'histoire !
PJ : Shamar, Serana
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Habitant des Royaumes
Chambre 3
Aucune gemme
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Kuan s’inclina très légèrement, d’un geste mesuré, devant les deux hommes. Il ne s’assit pas tout de suite. Il écouta. Tout. Il observa le heaume posé, les traits tirés de celui qui se faisait appeler Odour. Les traces de guerre. Les silences. La colère. Et, derrière cette tempête contenue, l’essentiel : une fille, prisonnière. Il ne cilla pas.
- Le monastère n’envoie pas ses enfants au hasard.
Sa voix était calme, posée, sans détour.
- Et un père ne devrait pas avoir à supplier pour ce qui est un devoir.
Il marqua une brève pause, puis ajouta, sans détourner le regard :
- Parler vrai, agir droit, et risquer soi-même plutôt que d’ordonner de loin. Ce sont là des principes que j’estime.
Un souffle. Pas un compliment. Un fait, constaté, pesé.
- Vous m’avez dit l’essentiel. Ce que je dois savoir maintenant, c’est : où poser mes pas. Qui la tenait, quand vous l’avez vue pour la dernière fois ? Qui gagne aujourd’hui à ce qu’elle reste invisible ?
Il fit un pas en avant, son regard glissant brièvement vers Shoman, puis revenant sur Thoral.
- Je ne suis ni espion, ni soldat. Mais j’ai appris à observer, à écouter, à frapper sans détour. Si vous avez des noms, je peux les approcher. Si vous avez des lieux, je peux les explorer. Si vous avez des silences… je saurai où les briser.
Une brève pause. Il ajouta, plus bas :
- L’archer qui tire droit ne s’interroge pas longtemps sur sa cible. Dites-moi ce que vous savez déjà. Les alliés, les ennemis. Les pistes froides, les rumeurs persistantes. Et ce que vous n’osez pas croire.

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