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Prologue (Kuan Shen-Li) : Etrange alliance
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L'Aède
Chambre 6
3 gemmes
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Le vieux maître du thé avait souri avec amusement en observant Kuan partir. Le moine n'avait pas oublié les façons du pays des Dragons-Fleuves.Port-Ponant Non loin du canal de la Thunn Quelques heures plus tardKuan avait du faire œuvre de patience. Il avait cherché ci et là d'autres informations mais malgré tout, pour le moment, tout semblait indiquer que la voie la plus évidente était ce duel. Au cours de la journée, il entendit ci et là, et senti le quartier trépigner. Il compris que le duel allait se dérouler sur l'un des ponts de la Thunn, et malgré le fait que la choix semblait être relativement peu légal, les gardes n'avaient clairement pas l'air de se préparer à l'interrompre.
En vérité, ces mêmes gardes participaient même aux paris.
Le shou eut l'occasion de prendre le pouls de la ville et malgré une apparent ordre, il fut très vite certain que les rumeurs sur Port-Ponant avaient une part significative de vérité : la ville était corrompu jusqu'à la moelle, et le règne actuelle du croamarkh (le nom vernaculaire des maires), Victor Dhostar, ne semblait clairement pas là pour améliorer les choses. Il remarqua cependant que comme dans n'importe quelle ville, une ville marchande criminelle n'en avait pas moins sa hiérarchie, qu'il peinait néanmoins à comprendre correctement jusqu'ici.
Il compris vite que, comme l'avait sous-entendu Iro, le combat allait attirer les foules, peu à peu, on se réunissait autour du pont, sur les rives du fleuve. Certains grimpaient sur les toits des bâtiments au alentours. La ville voulait visiblement du sang.
Pour le moment, aucun signe du tenancier du Lotus, mais Kuan allait devoir choisir comment il allait jouer la suite : attendre le combat, le regarder, ou chercher Odour avant même qu'il n'arrive ?

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PJ : Shamar, Serana
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Habitant des Royaumes
Chambre 3
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Kuan Shen-li avait quitté le Lotus Lointain en silence, saluant d’un sobre hochement de tête Iro Huan, sans mot de plus. Il avait pris soin d’écouter, de circuler, de lire les signes dans les angles des rues, les regards échappés, les phrases murmurées.
Ce quartier shou, havre d’ordre et d’équilibre dans le chaos commercial de Port-Ponant, lui avait offert un répit aussi inattendu que fugace. Et une mémoire.
Le nom de son père, prononcé par un étranger, avait ravivé les cendres d’un feu ancien. Shiu Shen-li… Maître Sohei au regard d’acier, mais dont les silences avaient toujours été emplis d’amour. Kuan se revoyait, adolescent, s’inclinant sous la pluie battante après l’entraînement, son père lui tendant une tasse de thé chaud, l’œil sévère mais fier. Si sa mère avait été encore là… Peut-être aurait-elle su deviner plus tôt cette force intérieure qu’il apprenait aujourd’hui à canaliser seul. Peut-être aurait-elle lu dans ses rêves d’exil le chemin de son destin.
Mais il était trop tard pour ces regrets. Son père lui avait légué des racines, il lui revenait maintenant de faire croître ses propres branches.
La journée s’était écoulée, emportée dans un flux de visages, d’observations, d’indices glanés entre les mots. Et au fil des heures, une certitude s’était imposée : le pont. Le duel. Odour.
La ville tout entière semblait suspendue à cet événement. La foule s’accumulait comme la vase d’un fleuve avant la crue. Les gardes, d’ordinaire figés dans une autorité de façade, riaient et pariaient à voix haute. Même ceux d’ordinaire discrets se rapprochaient, intrigués.
Kuan, lui, se tenait à distance. Adossé à un mur chaud, non loin du canal, il lisait les signes. Il ne participerait pas. Pas encore. L’attaque précède la compréhension, et il n’était ni stupide ni impulsif.
Odour n’était pas un simple colosse. S’il était ce que disait Iro, alors l’observer valait plus que mille questions. Un duel révélait bien des choses : posture, éthique, improvisation, retenue ou brutalité. Savoir, c'était déjà avancer.
Alors il restait là. Une silhouette discrète, drapée de patience et de silence, les sens à l’affût. Non pour le frisson du combat, mais pour la vérité qui, peut-être, apparaîtrait entre deux souffles et trois coups bien placés.
Et dans un coin de son esprit, comme une prière muette, résonnaient encore les mots de son père : ¤ Savoir attendre, c’est souvent savoir vaincre ¤

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L'Aède
Chambre 6
3 gemmes
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Kuan patienta. Il n'était pas aux premières loges, mais suffisamment proche néanmoins pour avoir une vision claire. La foule s'amassa, certains même avait emmené des encas. Il était très étrange de voir un duel se transformer presque en un… évènement familial ?
Presque une heure passa, puis, enfin, de l'autre côté du fleuve, une forme d'excitation empli l'atmosphère. Un homme - il pouvait honnêtement le supposer - entra sur le pont. Il compris aux rumeurs autour de lui qu'il s'agissait bien d'Odour.
Il fut un peu surpris, sans doute ne s'attendait il pas réellement à un géant - quoique ? - mais c'était un peu… décevant ? Certes l'homme était grand, il ne lui manquait probablement pas grand chose pour atteindre les deux mètres, mais de là à parler de géant. Probablement y avait il autre chose pour qu'il mérite un tel qualificatif.
Kuan commença à l'observer de loin. Son attirail était étrange. Il portait une armure de maille qu'il supposait pouvoir venir de l'ouest, un casque qui semblait plutôt calishite. Le grand écu qu'il avait posé contre sa jambe était de style turmien et la lance qu'il tenait dans son gantelet ressemblait fort à à une naginata shou. A bien y regarder, il s'agissait très exactement d'une naginata kozakurienne. Ce qui rendait Kuan perplexe concernant la présence d'un grand bouclier, et d'une arme à deux mains.
Mais passons.
L'homme avait bloqué l'arme le long de son bras, sous son aisselle et restait debout, stoïque. Etonnamment calme, parfaitement immobile, alors que la rumeur montait autour de lui. Il fallait admettre qu'il avait quelque chose d'impressionnant, une grande masse de muscle inamovible et silencieuse.
En contraste, le public commençait à être de plus en plus bruyant. Après tout, on ne semblait pas vraiment savoir qui était son adversaire. De chaque côté du pont, des gardes semblait il, empêchaient le public de s'approcher. Enfin, son adversaire s'approcha. Il était le contraire de Odour. Dans un ensemble de cuir pourpre, l'homme avait des traits fins, presque elfiques. Une peau très pâle. Il avançait avec un pas dextre, presque dansant. Les gardes l'avait laissé passé, preuve que son arrivée était prévu.- Ah ! Odour ! Mon ami ! , s'exclama le nouveau venu en s'approchant du colosse. Sa voix se répercutait sur le fleuve si bien qu'on l'entendait assez bien même à distance, et bientôt le brouhaha cessa.
Il tendit sa main pour saluer son adversaire. Mais Odour ne bougea pas d'un pouce. La tension monta immédiatement.- Taciturne comme le dit ta légende... ta courte, légende , le ton changea l'homme se tourna vers son public, mes amis, mes chers amis, enfin nous allons découvrir la fraude de cet homme. Il garde la porte de son patron, Prevan Parathus, depuis quelque mois. Un parvenu ! , Kuan se rendit vite compte qu'une parti du public ne soutenait pas Odour, et qu'une autre, uniquement la pour le sang, écoutait les invectives de son adversaire avec une forme de délectation. Un étranger d'on ne sait où bien décidé à gagner du pouvoir trop vite, sans nous avoir prouvé son intérêt ! Voilà qui ne me semble pas très bon pour notre belle démocratie ! Kuan fut noyé sous les rires de l'assistance. Cependant, il entendit quelques murmures. Une parti des habitants, une majorité peut-être, étaient bien persuadé d'être en démocratie. Il ne savait pas, en vérité, ce qu'il en était. Après tout, les navire pirate étaient rarement des autocraties...
L'homme, se retourna et regarda Odour, retrouvant le silence un instant. Le colosse quant à lui, n'avait toujours pas bougé. Pendant ce temps, Kuan appris que l'adversaire s'appelait Garvel Nial, et qu'il était une sorte de figure local de ce côté du pont.- Toujours silencieux, n'est ce pas. A se demander si tu as une langue… J'imagine qu'un muet n'est pas inutile pour garder ses secrets. Il resta quelques instant silencieux encore.
Et puis soudain, l'assaut. Garvel sorti une épée courte et personne ne pu manquer la vapeur glaciale qu'elle laissait en fendant l'air.
L'homme se rua avec une vitesse étonnante sur Odour.
Il approcha, approcha. Odour ne bougeait pas.
Et puis, alors qu'il se trouvait à deux mètres environ du colosse, ce dernier bougea enfin.
En vérité, il avait déjà légèrement bougé, en avançant sa jambe gauche, celle où ne ne reposait pas le bouclier. Kuan observa les muscles de cette jambe d'appui se raffermir, et soudain, avec une force incroyable pour un être qui devait combattre son inertie, il projeta le bouclier vers son adversaire de sa jambe droite. Le mortel hexagone de métal tourbillonna vers Garvel. L'impact serait probablement si violent qu'il en terminerait le combat.
Mais ce dernier évita. Pour la plupart des gens du public, l'esquive fut aussi impressionnante que la manœuvre du bouclier était surprenante. Mais Kuan, formé aux mouvements subtils et à leur analyse, ne put le manquer : Garvel avait agi légèrement trop tard, et la chose l'avait déstabilisé.
Alors que tous le monde était concentré sur l'épéiste - et sur le bouclier qu'il alla percuté avec fracas la rambarde du pont, faisant éclater la pierre - Odour avait continué son mouvement. Plaquant avec force son pied droit qui redescendait sur le sol, il pris appui dessus pour se jeter en avant avec force. La naginata fit un arc de cercle mortel.
Cette fois, Garvel fût incapable d'esquiver toute l'attaque. La bout de la lame frôla son armure et y laissa une fente béante.
Il se rétablit avec une roulade arrière, mais ne s'attendait visiblement pas à prendre le premier coup. En fait, il ne s'attendait probablement pas à prendre un coup.
Un groupe non loin de Kuan, qui s'attendait visiblement à ce que Odour se fasse punir, était stupéfait. Visiblement Garvel ne prenait pas souvent de touche.
Quant à Odour, bouclier mis à part, il avait repris sa position initiale.
Garvel ne parlait plus. Mais on le sentait exposé, insulté. Le shou en était certain, il ne s'agissait pas là d'un duelliste novice, sa manœuvre l'avait prouvé. Quoiqu'il ne soit pas non plus extraordinaire. Et il venait de se prendre une punition devant toute la ville.
Il repartit à l'assaut. Pendant quelques minutes, le combat sembla s'équilibrer. Garvel ne réussissait pas à dépasser l'allonge de la naginata, mais Odour ne parvenait pas à infliger un coup fatal. En fait, Garvel semblait presque prendre un léger avantage.
Et puis, les années de combat, et de pratique de Kuan, une forme d'instinct de la lutte lui firent voir la vérité. Odour le faisait sciemment. Peu à peu, il laissait Garvel avancer dans la zone létale de son arme, lui laissant croire qu'il avait une chance et...
Le silence se fit.
Un instant, le soleil rouge s'était reflété sur la lame miroitante de la naginata.
Dans l'affrontement, Odour avait fait un pas latéral, passé inaperçu de son adversaire, mais lui permettant de se positionner dans un angle choisi. A cet endroit, il avait levé son arme entre deux feintes, laissant, un instant infime, un espoir à son adversaire de triompher. Et la lame, du rouge solaire, s'était teinté de sang.
La main et l'épée de Garvel tombèrent au sol alors qu'un cri terrifiant s'échappait de la bouche du désormais amputé.
Dans le silence, le colosse saisi l'épée, et la plaçant sous son pied, la tordit dans un angle tel qu'elle était désormais plus utile pour prendre l'angle d'une étagère que pour ferrailler. Les supporters de Garvel, non loin de Kuan, étaient mutique, comme en vérité tous le public.
Ce n'est que quand Odour alla récupérer son bouclier que la rumeur commença à revenir. Des cris, impressionnés, de joie ou de colère, le peuple avait eu son sang. Mais peu sans doute se rendait compte de ce qui venait de se passer.
Odour ne s'était déplacé que d'un mètre pendant toute la durée de l'affrontement.
Une fois son bouclier récupéré, il se retourna et parti par où il était arrivé. La foule semblait pour le moment éviter de l'approcher.
Quant à Garvel, deux hommes étaient arrivés et s'activaient pour contenir l'hémorragie. Lancers... Kuan Shen-li - Jet de compétence : Perception : 13(d20) +9(deg) +4(Sag) = 26 Kuan Shen-li - Dé de vie montée de niveau : 19(d20) +2(Int) +6(Experience du combat) = 27

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Habitant des Royaumes
Chambre 3
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a foule exultait.
Un fleuve de voix, de cris, de réactions viscérales, porté par le vent qui remontait la Thunn. Le sang avait coulé. Le pont avait été marqué. Le duel avait tenu ses promesses. Mais Kuan Shen-li, immobile à l’ombre d’une arche, ne réagissait pas.
Il ne voyait pas un duel. Il n’entendait pas les commentaires. Il contemplait une démonstration.
Les souffles s’étaient tus lorsque le bras de Garvel Nial avait été tranché net, emportant avec lui l’arrogance, le panache, la prétention. Un instant figé, gravé dans la lumière rougeoyante de la fin du jour. Et le silence… ce silence, si dense, qu’il lui avait rappelé le temple, juste avant l’ouragan d’une méditation profonde.
Mais ce n’était pas cela qui le troublait.
Odour. Il n’avait presque pas bougé. Un mètre. Un seul pas. Et pourtant… une victoire incontestable. Propre. Chirurgicale. Maîtrisée. Kuan avait suivi chaque micro-ajustement, chaque tension musculaire imperceptible, chaque feinte contenue. L’homme, s’il en était un, avait fait preuve d’une rigueur martiale quasi monastique.¤ Ce n’est pas un gladiateur. Ni un mercenaire. C’est… un mur. ¤ Tout dans sa manière de combattre transpirait la discipline, le calcul, et l’économie du geste. Kuan aurait pu croire à une formation militaire, mais il y avait autre chose. Une froideur, une absence de passion dans l’exécution. Il ne cherchait ni la gloire, ni la vengeance. Ce n’était pas une bête, ce n’était pas un héros. C’était un outil. Une arme qui avait appris à attendre l’instant exact.¤ Ou quelqu’un qui a appris à ne jamais frapper sans nécessité. ¤ Le Shou abaissa légèrement le menton, regard posé sur l’endroit où la lame avait frappé. L’odeur du sang était encore fraîche, mais les murmures de la foule reprenaient, doucement, comme si rien ne s’était passé. La ville se refermait sur elle-même, déjà pressée d’oublier ce qu’elle n’avait pas compris.
Kuan, lui, n’oubliait pas. Il venait peut-être de trouver la clé de l’énigme confiée par Iro Huan.
Un homme qui n’est pas d’ici. Trop calme pour un fauteur de trouble. Trop doué pour être un simple garde du corps. Trop discret pour vouloir dominer. Et pourtant ici. À Port-Ponant. L’endroit où rien n’est laissé au hasard.
L’heure n’était plus à l’observation. Il fallait maintenant approcher.
Non pas frontalement. Mais dans l’ombre du respect. Comme on salue un maître d’armes ou un ancien rival. Avec prudence, avec préparation. Car si Odour était une termite, comme le disait Iro… il venait sans doute de prouver qu’il savait ronger le cœur d’un arbre sans faire tomber une feuille.
Kuan se redressa. Le public se dispersait lentement. Déjà, les rumeurs mutaient. Il y aurait bientôt une autre version des faits. Mais lui avait vu. Et il savait.
Il fallait le suivre. Ou trouver une façon d’engager le dialogue.
Mais surtout, comprendre pourquoi une arme comme celle-là avait été amenée ici.
Et par qui.
Sans se presser, le shou se mit en mouvement. Tandis que la foule commençait à se disperser dans une effervescence presque festive, il glissa entre les groupes, s’efforçant de garder le colosse en ligne de mire. Pas pour le confronter — pas encore — mais pour lire ses pas, sa trajectoire, peut-être ses intentions.
Il savait qu’un tel homme ne resterait pas dans la mêlée bien longtemps. Peut-être quitterait-il les lieux rapidement. Peut-être disparaîtrait-il derrière une porte verrouillée ou dans l’ombre d’une autre autorité. Il n’était même pas certain de pouvoir l’approcher.
Mais il devait essayer.
Sans chercher à masquer sa présence, Kuan suivit le mouvement, attentif au moindre signe. Il n’appela pas, n’interpella pas — pas ici, pas maintenant. Il observait, patient, tel un chasseur dans l’attente que le vent tourne.
Et si l’occasion se présentait, il saurait quoi dire.

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L'Aède
Chambre 6
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Sans se cacher ? Kuan ne sut pas immédiatement si cela avait suffit. Après tout, il avait déjà rencontré des guerriers exceptionnels qui, pour autant, avaient la capacité de perception d'une pierre une fois le champ de bataille quitté.
Alors qu'il suivait à distance, Kuan reçu une première goutte. Puis une seconde. En quelques instants, le ciel si clair s'était rempli de nuages et une pluie diluvienne tombait désormais sur Port-Ponant. Les aléas du climat portuaire.
Tout en essayant de suivre Odour, il tenta d'aller de porche en porche pour trouver abri. Celui qu'il suivait néanmoins, ne s'arrêta pas. Visiblement, le fait que les rues se vidaient d'éventuels curieux avaient un intérêt non négligeable pour lui. Malgré ses précautions, Kuan fut vite trempé, et les trombes d'eau qui tombaient sur la ville rendait la poursuite difficile. A un moment, pour éviter un chariot, il n'eut d'autre choix que d'entrer dans une ruelle.
La pluie l'empêchait de comprendre ce qui se passait au alentour et il pensait avoir perdu sa cible. Quand soudain il sentit deux mains lui saisir brutalement le bras. Il tenta de s'échapper de la poigne de son adversaire pour l'instant invisible mais sans succès. Il fut ramené sous l'encadrure d'une petite porte, d'un bâtiment visiblement abandonné et plaqué contre la dite encadrure. Le bras était celui de sa cible, au moins l'avait il retrouvé.
Derrière le casque complètement fermé, dans la minuscule fente de la visière, Kuan distinguait deux yeux verts, définitivement humains de ce qu'il pouvait en juger, qui le regardait. Lancers... Odour - Jet d'attaque au CaC : 6(d20)+16 = 22 Kuan Shen-li - Jet de lutte : 18(d20) +5 (BBA) +1(FOR) +0(taille) = 24 Odour - Jet de lutte : 18(d20) + 16 = 34 vs DD24 ~ Réussite

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Habitant des Royaumes
Chambre 3
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Kuan ne résista pas. La poigne était ferme, assurée, mais pas brutale. Et l’instant où il croisa ce regard vert derrière la visière, il sut qu’il n’était ni agressé, ni sauvé — simplement évalué.
Un maître. Un vrai. Et il venait de se faire happer comme un novice distrait dans une rue détrempée. Son orgueil tira brièvement, comme un tendon sous tension. Mais il l’écarta d’un souffle, calmement.
Il soutint le regard de l’homme, sans défi mais sans soumission non plus. Il hocha légèrement la tête, une reconnaissance silencieuse — non pas pour le geste, mais pour la précision.
Puis, d’un ton bas, presque couvert par la pluie :
- Si vous voulez me tuer, vous l’auriez déjà fait. Si vous vouliez m’éviter… vous auriez réussi.
Il marqua une pause, posant doucement ses mains bien en vue, paumes vers l’avant.
- J’ai des questions, pas des chaînes. Et si vous préfèrez le silence, je peux parler seul. Les maîtres savent écouter.
Il laissa la pluie marteler les pavés derrière eux. Il était prêt à être jeté dehors, à être ignoré, ou à ce que quelque chose — un mot, un geste — lui permette de creuser un chemin vers ce qu’il cherchait. Mais dans ce silence, Kuan risqua autre chose. Un pari. Une intuition. Il inclina à peine la tête, et en shou, avec la retenue d’un homme qui sait que ses mots pourraient ne tomber que sur la pluie :
Jos eos sius pës tae oseeosou.
Puis, plus simplement :
- Je vous cherchais.
Il marqua un temps. Sa voix, toujours basse, se fit cette fois plus nette, plus directe :
- Trois jours plus tôt, j’ai reçu une missive de mon monastère. Un vieil allié leur avait écrit depuis Port-Ponant. Ils m’ont envoyé, moi. On m’a dit que vous étiez l’homme à trouver. Odour… le Géant.
Il n’avait ni supplié, ni revendiqué. Il constatait. Offrait. Et dans son silence revenu, seul le tambour de l’eau sur les toits ponctuait sa patience. Et dans ce qu’il avait dit comme dans ce qu’il n’avait pas dit, il n’y avait ni détour, ni masque — seulement la trajectoire droite de celui qui parle comme on décoche une flèche.

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L'Aède
Chambre 6
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Odour desserra rapidement sa prise, constatant que l'homme ne souhaitait pas le tuer. Puis il écouta en silence, ses yeux toujours fixés sur le visage de Kuan. Un silence trop long pour être agréable dans cette situation passa sur eux une fois que Kuan eut fini. Il avait peut-être aperçu un léger tressautement dans le regard de son interlocuteur.
Et puis Odour fit un signe de tête, l'incitant à le suivre.
Kuan du supporter la pluie. Ils traversèrent plusieurs rues et ruelles, mais put observer des choses. Ceux qui avaient la mine la plus patibulaire, auxquels le guerrier à la naginata avait pu avoir affaire, ne bougeait pas, ou faisaient un pas en arrière lorsqu'il passait devant eux. Mais les mendiants, eux, lui adressaient souvent un signe de tête. Des passants qui bravaient la pluie pour des raisons diverses murmuraient, visiblement la nouvelle de son duel expéditif avaient déjà atteint les quartier de l'ouest où ils se dirigeaient.
Au bout de plus d'une dizaine de minutes, plus rapidement en vérité que Kuan ne l'aurait cru, mais c'était logique puisque lui ne connaissait pas la ville, ils arrivèrent quelques part. Son seul point de repère était qu'il voyait le haut des remparts et qu'à en juger par la position du soleil, il était plutôt dans la partie occidentale de la ville.
Ils s'étaient arrêté devant la porte d'une arrière-cour, et Odour était entrain de tourner une clef dans la serrure. Il poussa la porte et le laissa entré. Là, une cour pavée. Le long du mur qui faisait face à la grande maison à laquelle il appartenait se trouvait un jardinet couvert de massifs de fleurs parfaitement entretenus. Une grande verrière était accolée à la maison. Le tout, à nouveau, était également parfaitement entretenu. Une fois la porte verrouillée derrière eux, ils avancèrent vers la verrière. A nouveau, une clef fût nécessaire pour l'ouvrir et ils entrèrent. La grande maison, presque un manoir, sentait l'ordre et le propre. Avec étonnement peut-être, Kuan ne vit pas de mobilier ou de décor de style shou. Le style était local et, croyait il, Damarien ou Theskan. Enfin, ils entrèrent dans la maison. La porte en arche - qui avait elle aussi nécessité une clef - ouvrait sur un salon. Le mobilier y était chargé mais élégant. Et Kuan vit de nouvelles personnes pour la première fois. Un demi-elfe à l'allure concentrée semblait patrouiller dans la maison. Il salua Odour d'un signe de tête respectueux avant de continuer.
Ils montèrent à l'étage après que le colosse ait posé son arme et son bouclier sur un râtelier dans l'entrée. A l'étage, un autre garde, un humain, patrouillait également.
- Chef.
Odour salua d'un signe de tête avant de continuer. Enfin, ils entrèrent dans une pièce tout au bout du couloir. C'était un grand bureau. La fenêtre au fond, dotée de vitres il faillait le noter (comme toute a maison en vérité). Un homme était installé au bureau, lisant une liasse de papier.
- Ah ! Odour, et vous êtes ?

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Habitant des Royaumes
Chambre 3
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Kuan resta silencieux durant le trajet, grelottant sans mot dire sous la pluie battante. Il observait, notait, engrangeait — les réactions des passants, les regards, les silences, les marques de respect ou d’appréhension. Une première cartographie vivante de Port-Ponant se traçait dans son esprit. Il comprenait pourquoi cet homme-là, ce géant, suscitait davantage la retenue que la confrontation.
Le jardin, l’ordre méthodique, le silence des lieux et le bois bien ciré lui évoquèrent aussitôt une autre forme de discipline — pas monastique, mais tout aussi rigoureuse. Il n’était pas ici dans un repaire de brutes, mais dans une demeure tenue par des hommes qui savaient peser leurs gestes.
Lorsque l’on monta à l’étage, il sentit l’attention qu’on portait aux déplacements, à l’équipement, aux passages des autres hommes. Chaque clef, chaque verrou, chaque regard en disait plus que mille mots. Odour était un homme suivi, obéi… mais aussi entouré, protégé. Un centre de gravité.
Arrivé dans le bureau, il ne fit pas de geste inutile. L’homme au bureau leva les yeux de ses papiers. Sa voix était posée, mais directe.
Kuan s’inclina sobrement, paumes jointes devant lui, le geste traditionnel shou réduit à son plus simple appareil.
- Kuan Shen-li.
Il laissa un bref silence.
- On m’a envoyé depuis la frontière du Cormyr. Une dette ancienne. Une demande d’aide.
Il ne détailla pas davantage. Il avait appris, dans les hautes salles comme dans les ruelles, que l’on écoutait mieux ce qui n’était pas dit à voix haute.

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L'Aède
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Alors que Odour verouillait la porte et se placait devant, l'homme derriere le bureau regarda Kuan avec un sourire. Il feuilleta rapidement quelques documents avant d'en sortir une page. Il la parcouru rapidement.
- Oui, oui, oui... hum... de la frontière du Cormyr dites vous ? Cela tombait étonnamment bien. Mais, pardonnez moi, je manque à mes obligations. Il se leva et saisi un grand longe propre posé sur le fauteuil non loin de la et lui tendit . Je crois qu'il ne vous fera pas de mal de vous éponger un peu.
Kuan eut le temps de l'observer lorsqu'il se fut lever. Il n'avait pas une démarche de guerrier, quoiqu'il soit plutôt dynamique. Il devait avoir cinquante, peut-être soixante ans et on distinguait un léger accent derrière son commun. Peut être d'au delà de la mer, cela coïnciderait avec le mobilier vu plus bas. Il portait des vêtements simples, d'un vert sombre. Lavés de frais et méticuleusement enfilés, témoignant d'une discipline. Il se rassit à son bureau et reposa les yeux sur le parchemin, enfilant des lunettes.
- Voyons voyons... ah. Dites moi, Kuan, combien de racines portent les Neuf Portes ?
Il releva les yeux. Son regard était devenu terriblement inquisiteur.
Cet homme avait chassé les mensonges. Toute son existence peut-être.

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Habitant des Royaumes
Chambre 3
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Kuan accepta le linge avec un hochement de tête mesuré, l’utilisant brièvement pour essuyer les gouttes qui perlaient de ses cheveux et de son visage. Il replia ensuite le tissu, presque avec une forme de respect, avant de le déposer soigneusement à côté de lui.
À la question, il répondit simplement, d’une voix calme :
- Neuf portes, huit racines.
Puis il releva lentement la manche droite de sa tunique, dévoilant un tatouage gravé à l’encre noire et sobre : un sycomore stylisé, au tronc droit, aux branches ordonnées. Il n’ajouta rien. Ce qui devait être vu l’était. Le reste appartenait au silence.
Il abaissa sa manche avec le même soin.
- Trois jours plus tôt, j’étais à la frontière du Cormyr. Une missive m’a trouvé au soir. Mon monastère avait reçu un appel d’un vieil allié. On m’a demandé de trouver un homme. Odour, le Géant. »
Il marqua une pause. Non pas pour créer un effet, mais pour respecter ce qui se jouait.
- Je ne connais pas les détails. Ni l’objet exact de l’aide à apporter. Mais je suis venu pour servir.
Kuan se tût. Il aurait pu se lancer dans une série de questions mais cela est réservé aux impatients. Ce qu'il devait savoir, il le saurait tôt ou tard quand son interlocuteur le jugera nécessaire.

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