Prologue (Falrin) : Un service

Falrin était resté quelques jours un peu indécis, ne sachant trop que faire. Et puis, son clergé lui avait proposé une nouvel mission. Il allait falloir monter vers le Cormyr, et rejoindre les Pics du Tonnerre. Là, il s'agissait d'explorer Havre-Tonnerre.

Le nain savait peu de choses sur l'endroit en quittant le Téthyr, mais plus en arrivant. Sur le chemin il avait pu s'arrêter à Suzail. La capitale humaine n'avait pas à rougir de ses murailles et les Pourpres qui gardait la cité semblait presque aussi solide que des phalanges naines. Il remarqua d'ailleurs que les nains n'étaient pas si rare en Cormyr. Cela ne l'étonnait guère, les humains et les nains s'entendaient souvent bien… du moins, les nains devenaient il souvent amis avec les petits enfants de leurs connaissances.

Là il devait rejoindre non seulement d'autres prêtres de Haela, mais aussi une prêtresse de Dugmaren et son novice, un vieux prêtre de Dumathoin et plus étonnant, deux Dragons Pourpres.

Arrivé un jour plus tôt cependant, il en avait profité pour chercher quelques détails sur sa destination dans la bibliothèque du temple de Dugmaren. Havre-Tonnerre était apparemment le cœur d'un ancien empire nain. Les meilleurs forgerons et orfèvres de l'époque, l'un des peuples adoré par Dumathoin lui-même. Mais, quelques trois siècles plus tôt, un prêtre avait trahi son peuple, s'était mis à vénérer Null - un obscur dieu draconique lui semblait il - et après avoir dépenser l'argent du royaume pour construire un temple décadent, prétendument à Dumathoin, en avait faire un temple de Null et y avait invoqué une dracoliche, Aurgloroasa. Malgré son cœur vaillant, à ce moment exact, il avait eu peur.

Le surlendemain, ils étaient repartis, en groupe cette fois, vers le nord. Orlam, le prêtre de Dumathoin, avait participé à l'organisation de cette mission. Il lui avait expliqué qu'en vérité, il y avait plusieurs années qu'il demandait de l'aide au Royaume Forestier, et plus exactement à ses Pourpres et Mages de Guerre, pour monter une expédition et libérer Havre-Tonnerre. Mais le Cormyr avait eu de nombreux problèmes ces dernières années, et quoique l'ancien roi, Azoun IV, avait donné son accord, la guerre contre les Tuigans avait largement retardée l'opération. La Régente néanmoins, l'avait relancée, estimant que les Pics du Tonnerre étaient un endroit stratégique et par ailleurs, que l'indéfectible loyauté des nains méritait toujours d'être recherchée.

Les serviteurs de Dugmaren étaient là pour la connaissance, évidement, et ses camarades servants Haela étaient ici pour assurer la sécurité. Une partie, du moins, son Altesse avait accordé à l'opération une lourde escorte de Pourpres et d'Eclaireurs Royaux. Mael Cheval, le chevalier éclaireur qui les accompagnait. C'était un homme d'une quarantaine d'année qui, à en juger par son oreille tronquée et le tannage de nombreuses cicatrices sur son visage, avait du en voir. Falrin compris très vite qu'il n'était pas d'extraction noble. Son écuyère, Alyne, plus jeune, avait elle le port altier de l'aristocratie. Tout les deux était très sympathique à Falrin cependant. Mael lui expliqua que le vieux Orlam était depuis plus d'une centaine d'année dans le Cormyr, et qu'en plus de ses contacts à la cours, il avait aussi des contacts dans la noblesse du nord du Royaume. La famille Rowanmantel - qui dirigeait les marches du nord - et plus encore, les maîtres de Castel-Chêne, vassaux des premiers, mais dont il s'était fait une amie, dans sa jeunesse de la comtesse du château… la grand-mère du Comte actuel. Et le père d'Alyne. Sous ses airs de grand-père bourru, Orlam était visiblement un nain des plus déterminé.

Il fallut quelques jours encore pour atteindre Castel-Chêne, d'où s'organiserait le reste de l'opération. Les Pourpres n'étaient pas des têtes brûlées imbéciles, on allait pas affronter une dracoliche sans être particulièrement bien préparé. Ils attendaient des mages de guerre et des prêtres de Tempus ainsi que des rôdeurs de Shaundakul et des spécialistes des dragons. Il compris très vite que, quoique l'année sembla des plus étonnante, il avait été spécifiquement choisi de mettre l'opération à ce moment depuis qu'on avait transmis à l'Académie des Mages le sortilège permettant de sortir un dragon de son état enragé. Parmi la complexe stratégie se trouvait cette tactique : selon les premiers rapports des éclaireurs, Aurgloroasa s'était attiré un vol en profitant de la Dracorage. Les mages, grâce au sortilège, espérait détruire la rage dans ce vol, et retourner au moins tous les dragons métalliques et ferreux contre la Dracoliche. La tactique était dangereuse, certes, mais l'occasion ne se représenterait pas.

Malheureusement, alors que l'opération se profilait de plus en plus, un problème majeur se posa : Thoral de Sarrière, le comte de Castel-Chêne, qui devait diriger l'opération, fut appelé ailleurs, et au bout de plusieurs semaines, il n'était toujours pas revenu. Certain arguèrent qu'un autre officier pourrait prendre sa place, mais très vite il parait évident que c'était sur lui que reposait l'alliance avec quelques clans nains des montagnes, que les Pourpres qu'il dirigeait ici en particulier, troupes d'élite, seraient moins efficaces sans lui, et que les Mages ne pouvaient pas prendre leurs ordres d'un officier de rang inférieur.

On compris finalement que l'opération devrait être reporté et au bout de quelques semaines, les premières troupes commencèrent à battre le rappel, assurant qu'ils seraient prêts quand il le faudrait. Falrin resta avec ses camarades, mais il s'était aussi fait un ami du maître d'arme nain du château, Torik. Celui-ci, ami de longue date du Comte commença peu à peu à s'inquiéter. Il estimait que l'absence de nouvelle était étrange, cela ne ressemblait pas à son vieil ami. Et puis, un soir, un peu éméché, il révéla à Falrin que Thoral était parti très précipitamment, et que le matin de son départ, il l'avait croisé et n'avait jamais vu autant de colère dans ses yeux. Pas néanmoins, depuis que des assassins avait tenté de s'en prendre à sa fille. Les indices convergeant indiquait que le comte était parti pour Port-Ponant. Torik ne voulait pas inquiéter la famille et il demanda cette requête à son ami :

- Je ne peux pas partir d'ici mais, est ce que tu pourrais me rendre un service camarade... tu pourrais aller à Port-Ponant voir si tu trouves quelque chose ? Je te prêterais mon poney.

Lancers...

Falrin Grandtranchant - Jet de compétence : Connaissance (religion) : 2(d20) +6(deg) +1(Int) = 9 ~ Echec

Le Nain d’un âge mûr vivait une seconde vie. Alors qu’il avait paisiblement cultivé sa terre en Turmish, il parcourait désormais les terres des Royaumes au service de sa bien aimée Haela Brillehache. Là où la guerre et la protection des combattants l’appelait, il irait pour défendre ses couleurs. Là où la baston l’appelait Falrin accourait et il espérait pouvoir en découdre rapidement.

Le nain apprécia le voyage, sa divinité protectrice lui apporta la chance d’arriver sain et sauf, tout en lui offrant la chance de se dégourdir un peu les membres en cassant deux trois brigands sur le chemin. La découverte du Cormyr fut des plus intéressantes, une belle ville, des humains avec des nains parmi eux et surtout sa rencontre prochaine avec des membres du clergé de Morndinsamman.

Ses découvertes à la bibliothèque du temple de Dumgaren l’avaient émerveillé et surtout avaient éveillé en lui un profond respect pour l’ancien royaume nain et ses spectaculaires prouesses. D’abord très en colère à la lecture de la trahison, il avait fulminé sur sa table de lecture, serrant la mâchoire, tapant du poing et jouant nerveusement avec les tresses de sa barbe. À la mention du dracoliche, son corps fut traversé par un frison qu’il eut dû mal puis conserva une impression de froid intérieur pour un moment. Seule une bonne chope lui permettrait de se réchauffer et d’oublier cette mauvaise sensation.

Marcher en compagnie d’autres nains plus expérimentés que lui et pour une quête si noble donnait la patate à Falrin. Haela n’aurait pu le mettre en de meilleures dispositions. Voir les dragons pourpres mis à disposition par le Royaume du Cormyr gonflait la fierté du nain qui voyait là l’importance de son peuple pour les hommes. Devant un tel engagement, il n’y avait de pas doute que leur expédition serait à la fois féroce et fructueuse. Le Turmien avec sa facilité de parole se fit rapidement ami avec Mael et son écuyère Alyne.

A y bien penser, le tout jeune prêtre compris rapidement pourquoi il avait été extirpé de sa quête au Téthyr, l’enjeu était plus fort ici comme le démontrait la riche expérience de l’ensemble des participants à la mission. Orlam imposait en effet le respect et savait trouver sa place dans ce convoi constitué principalement de militaires du Cormyr.

Alors qu’il voulait en découdre *les préparatifs c’est bien pour les autres*, Falrin s’impatienta du long moment d’attente. Il ne comprenait déjà pas pourquoi autant de préparatifs avaient eu lieu, même s’il voyait bien que ça devait être utile à certains. Mais il rageait de tourner en rond, sans pouvoir en découdre et sans vraiment capter le pourquoi du comment. C’est Torik qui lui expliqua la situation et alors que les troupes commençaient à se disperser, le jeune kaxanar ne put s’empêcher d’accepter avant même d’avoir réfléchi. Il voulait de l’action et la perspective de se remettre en route était trop savoureuse à ses yeux. Du voyage, des rencontres, de la bière et peut-être un peu de baston ! Sans compter que cela permettrait peut-être de relancer l’ost, même s’il n’était pas dans les petits papier pour le savoir réellement :

- Bien sûr cher ami, j’m’ennui d’puis qu’on poireaute ici, répondit-il avec son fort accent qui roulait les R comme la bière coulait dans les bars. J’prends ton poney sans hésiter, y’a b’soin d’mettre du rythme ! Par contre tu m’diras où qu’c’est qu’j’peux l’trouver ton Patron et si t’sais m’indiquer comment j’r’joindre Port-Ponan ça m’facili’ra la tâche.

Les gros sabots de Grognon - qui ne portait pas très bien son nom - claquaient sur les pavés de la grande route. Rien de dangereux jusqu'ici. Il était redescendu vers Arabel, puis Suzail. Là, après une soirée de repos, il était reparti pour Marsembre. Laissant Grognon à un cousin de Torik, il avait embarqué sur une barge pour traverser la Mare des Dragons, et au petit matin, était rendu à Teziir.

L'aventure avait déjà quelque chose de revigorant. Il avait vu le paysage, et quoique jusqu'ici, les choses étaient relativement sereines, il était certain que la bagarre allait vitre poindre son nez.

Quittant la sécurité de Teziir, un protectorat du Cormyr dont la raison de la fondation n'était autre que l'affaiblissement de Port-Ponant, Falrin se dirigea, à pied désormais, vers l'Est. Au printemps, l'air marin avait quelque chose de dynamisant, même si il ne s'agissait pas là des embruns océaniques. Le paysage était agréable et la marche facile. Parti tôt le matin, il était arrivé le lendemain en fin de matinée en vue du port de l'est.

Si la ville contenait dans ses murailles ce qu'il y avait de plus important, bien entendu, elle était aussi entouré de quelques fermes, auberges et quelques commerces. Falrin ne savait pas par où commencer, après tout, Torik ne savait rien de la destination de son seigneur, et tout cela n'était que suspicion. Mais si il était vraiment là, en tous les cas, demander directement son nom semblait une mauvaise idée : de tous ce qu'il avait entendu de la ville pendant de voyage, un officier du Cormyr n'y était certainement pas le bienvenue.

Il avait l'embarras du choix puisqu'il manquait d'indice. Mais, alors qu'il reprenait la route, il ne pu s'empêcher de remarquer quelque chose. Devant lui, à quelques dizaines de mètres, se trouvait un homme sur un cheval. Un homme qu'il était presque certain d'avoir vu avec Alyne, la fille de Thoral, à Castel-Chêne.

Lancers...

Falrin Grandtranchant - Jet de compétence : Perception : 20(d20) +0(deg) +3(Sag) = 23

Le Prêtre Nain était heureux d’être à nouveau sur la route, et surtout de pouvoir contribuer à débloquer la situation concernant Havre-Tonnerre. Il profita du voyage pour découvrir un peu mieux cette terre du Cormyr, cherchant la compagnie de soldat, aventurier ou hommes d’armes dans les tavernes et auberges qu’il pu fréquenter.

Falrin n’était pas un fin enquêteur, mais un bon vivant, il avait prévu de faire son trou à Port-Ponant dans les tavernes et d’aller voir ses confrères prêtres. Quelques lectures en bibliothèque, quelques piécettes d’offrandes pour l’accueil, lui permettraient de démarrer ses investigations. Il n’était pas rompu à ce genre d’exercice, même un peu mal à l’aise lui qui avait surtout labouré des terres durant sa vie. Le temps du trajet ne l’avait mené que sur cette piste, faire ce qu’il savait faire, discuter, rencontrer des confrères, être lui-même.

Bien que le voyage avait amené moultes rencontres, la solitude commençait à le travailler. La compagnie était une bonne chose et la baston était toujours plus sympa à plusieurs. Alors qu’il s’approchait du but, Port-Ponant en vu, il cru reconnaître un homme qu’il avait vu auparavant avec son amie Alyne, la jeune et belle écuyère. Ni une, ni deux, le prêtre d’Haela sauta sur l’occasion :
- En v’la un beau ch’val ! Permets moi une p’tite curiosité, tu s’rais pas un ami d’l’Alyne et du Mael Cheval ? Tu t’diriges toi aussi à Port-Ponan ?

Il avait décidé de ne pas y aller par 4 chemins, puis bon cela ferait la conversation de départ, même s’il ne le connaissait pas.