uan soutint le regard du jeune chevalier sans la moindre animosité. Il nota la main posée sur l’épée, l’attention vive dans les yeux, et chez le nain la prudence compacte de ceux qui ont souvent survécu dans les mauvais endroits. D’un geste mesuré, il tira légèrement en arrière le capuchon de sa cape, révélant son visage trempé mais serein.— Je me nomme Kuan Shen-li, du monastère de la Racine du Chêne.
Il ne fit aucun geste agressif ; sa main se contenta de retenir un pan de sa cape pour garder son arc et ses flèches à l’abri de la pluie.— Brion… m’a été indiqué par un homme qui ne parle pas beaucoup, mais qui ne ment jamais.
Ses yeux se posèrent sur Alkor.— Il m’a dit que vous arriviez de Damarie, et que des bandits vous ont dépouillé sur la route.
Juste ce qu’il fallait pour dissiper tout soupçon. Puis il inclina légèrement la tête, comme on ouvre une porte.— Si vous cherchez Brion, alors nos chemins se rejoignent. Je suis ici pour aider.
Il jeta ensuite un regard au ciel, puis aux alentours : les passants, la boue, les éclats de voix d’une rue trop curieuse.— Mais…Cet endroit écoute trop.
Il désigna du menton une petite ruelle latérale, étroite, coincée entre deux entrepôts de bois, où la pluie avait déjà étouffé les bruits.— Là-bas. Ce sera mieux pour parler.
Il n’ajouta rien de plus, certain que les deux hommes comprendraient.