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Chap. 2 - La Quête de l’Asphodèle Pourpre
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Conteur des étoiles
Chambre 3
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Un silence lourd retomba dans la grange, troué seulement par les grognements saccadés de la créature. Le halo de lumière vacillait, peinant à contenir l’obscurité que la tempête ne cessait d’épaissir autour d’eux.
Rhaugilath, toujours à distance prudente, plissa les yeux. Quelque chose, dans la régularité des cicatrices, l’intriguait. Ce n’étaient pas des marques infligées au hasard, ni même de simples scarifications rituelles. Elle s’approcha d’un pas, laissant son regard suivre le réseau de spirales et de lignes, comme si elles formaient un texte invisible. Puis la vérité se dévoila à elle, d’abord comme une intuition, puis comme une certitude glaciale : ces motifs étaient vivants. Pas une marque, mais un sceau – une matrice magique gravée dans la chair. Un lien.
Un flux ténu de magie — une résonance familière et pourtant profondément malsaine — vibrait dans l’air. Rhaugilath ferma les yeux, laissant son esprit effleurer la surface de ce réseau… et perçut, au-delà du corps meurtri, une présence, loin vers le nord-est. Une pensée étrangère, muette, mais insistante :
« Reviens. » Un murmure mental, lointain mais vibrant d’autorité.
Au même instant, Ioueseni, restée près de l’ouverture de la grange, tressaillit. Son œil aguerri avait capté un mouvement. Puis un autre. Dans le rideau de pluie, à la lisière des bois, une masse s’avançait lentement — immense, courbée, animée d’un balancement presque animal.Deux excroissances osseuses luisaient d’un reflet blafard sur ce qui semblait être un crâne ou un heaume. Autour d’elle, trottant ou rampant, se dessinaient plusieurs silhouettes plus petites, disloquées : des gnolls mutilés, à moitié décharnés, certains titubant comme des pantins dont on tire trop fort les ficelles.
L’air vibrait d’un grondement profond, régulier, presque rythmique. Ioueseni comprit soudain que ce n’était pas un seul cri, mais une succession d’appels. Une invocation. Et la créature plaquée au sol, à ses pieds, y réagissait : son corps tendu comme un arc, les muscles tremblant sous la poigne de Tamasin. Elle ne cherchait plus à fuir. Elle attendait.
Derrière elles, Taric s’était figé. Il tenait entre ses doigts la capsule d’os, la scrutant avec un mélange de fascination et d’effroi.— Neh’kura... murmura-t-il.
Le mot franchit ses lèvres sans qu’il s’en rende compte, arraché à une réminiscence. La créature écarquilla les yeux, soudain consciente. Elle se figea, puis se mit à trembler, de tout son être, des sons étranglés lui échappant comme des prières noyées. Taric se redressa, livide.— Ce nom… . Je l’ai déjà lu. Pas dans un conte ou une légende, non… dans un manuscrit scellé, à la bibliothèque d’Hautelune. Les “Servants du Croc Pourpre”. Il leva les yeux vers Rhaugilath, puis vers Randal.— Ces marques… ce ne sont pas des blessures. Ce sont des canaux. Et ce qui approche dehors… c’est celui qui les alimente. Une rafale fit claquer la porte de la grange contre le mur. Dehors, les ombres se rapprochaient. La pluie battait plus fort, mais on distinguait désormais des formes plus nettes entre les arbres. L’air semblait vibrer, lourd d’un pouvoir ancien.
La créature tourna brusquement la tête vers la porte ouverte, les yeux fendus brillant d’une lueur écarlate. Son souffle s’accéléra, haletant. Elle tenta de prononcer quelque chose, dans sa langue sifflante — une suite de sons brefs, frénétiques. Puis, d’une voix déformée, presque humaine, un seul mot jaillit, reconnaissable :— Fuir. Lancers... Randal - Jet de compétence : Connaissance (religion) : 5(d20) +4(deg) +1(Int) = 10 Rhaugilath CLXXIV - Jet de compétence : Connaissance (mystères) : 15(d20) +4(deg) +3(Int) = 22 Ioueseni - Jet de compétence : Perception : 11(d20) +5(deg) +0(Sag) 5 = 21

Mes PJs : Azur'ael, la gardienne des mystères ; Shalan le chevalier de la Seldarine ; Kuan Shen-li, l'archer spirituel MG : Tenavril, Haut Dracosire de l'Œil du Dragon
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Habitant des Royaumes
Chambre 9
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*Fuir... mais où ?*
Sous la pluie battante, Randal plissait les yeux pour tenter de distinguer les silhouettes qui s'agglutinaient à la lisière des bois. Elles se faisaient plus nombreuses à chaque grondement. Son esprit, balloté par une tempête de sentiments contraires, était bien trop agité pour méditer les révélations de Taric. La litanie gutturale qui montait de la plus imposante des ombres - Neh’kura - vibrait jusque dans sa poitrine, le glaçant jusqu'aux os.
L'Ilmate avait hanté trop de champs de bataille pour ne pas reconnaître une bataille déjà perdue.
- La lumière du Dieu Brisé ne nous protégera plus longtemps, lâcha-t-il d'une voix blanche. Prenons nos affaires et partons, tant qu'il est encore temps.
Sans attendre la réponse de ses compagnons, il tourna les talons et s'engouffra dans la grange. Ses bottes s’enfonçaient dans la boue, sa cape collait à son dos. Il attrapa son barda d’une main tremblante, essuyant à peine la pluie qui ruisselait sur son visage. Puis, le cœur serré, il ressortit et s'élança à l'opposé des ombres, priant le Miséricordieux pour que la voie soit libre.

Détection du poison (0) ; Détection de la magie (0) ; Lumière (0) ; Bénédiction (1) ; Perception de la mort (1) ; Soins légers (1)
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Habitant des Royaumes
Chambre 2
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Les faits devenaient franchement inquiétants et il était désormais évident que la grange d'Orwen ne leur offrirait pas un abri suffisant pour se défendre contre ce qui allait arriver.
¤ C'est... horrible... ¤
La lancière jeta un dernier regard à la créature et ressentit une peur profonde, presque primaire : la crainte de devenir comme elle. Tamasin ne manquait ni de courage, ni de détermination, mais leur captif était véritablement pitoyable. Elle frissonna longuement, puis finit par relâcher son emprise, tout en s'adressant à la créature :
- Fuis, toi aussi... Et que les dieux te viennent en aide !
Elle suivit ensuite Randal et alla prestement récupérer son sac et les affaires qu'elle avait déposées dans la grange. La guerrière était d'accord avec lui et estimait que rester sur place était trop dangereux.
D'un ton impératif, elle interpella Taric :
- Tu nous raconteras plus tard tout ce qu'il y a savoir sur ce ou cette Neh’kura. Pour l'instant, il faut partir et le plus vite possible. Une idée d'un endroit où on pourrait se réfugier pour lui échapper ?
Ses mots étaient plus secs qu'elle ne l'aurait voulu, mais elle souhaitait que l'herboriste, visiblement perturbé par leurs découvertes, retrouve pleinement ses moyens : lui seul pouvait les guider dans cette bien sombre forêt...

Rapide comme le vent, majestueuse comme la forêt, dévorante comme la flamme, inébranlable comme la montagne...
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Habitant des Royaumes
Chambre 31
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algré ses tentatives de se montrer optimiste, Rhaugilath ne pouvait s'empêcher de penser que leur situation, et celle de l'étrange créature/humanoïde qui gisait sur le sol à ses pieds en particulier, n'allait pas en s'améliorant. Son observations des étranges marques qui marbraient le corps de leur compagnon d'infortune ne faisaient que rendre cette impression plus certaine, même si elle ne pouvait pas dire qu'elle comprenait complètement ce qu'elle voyait. Elle devait, malgré tout, partager ses conclusions avec ses petits camarades si elle voulait qu'ils survivent. Et cela lui semblait être un objectif louable.-Ces scarifications ne sont pas vraiment des blessures, ou pas seulement, tout du moins. Je pense qu'il s'agit d'une sorte de sceau utilisé pour canaliser une effet magique ou quelque chose du genre. Ce n'est pas vraiment mon domaine d'expertise et je n'ai jamais entendu parler de quelque chose de similaire infligé à un être vivant mais je pense que l'effet sert de connection entre la créature et celui qui a créé ce réseau de runes. Plus que cela, je pense qu'il essaye de forcer ce pauvre infortuné à revenir vers le créateur. La magicienne reprit son souffle rapidement mais ne laissa pas vraiment à ses compagnons le temps de lui poser des questions auxquelles elle ne pourrait pas répondre. Pendant qu'elle parlait, elle avait prit une décision et elle était loin de penser qu'il s'agissait d'une bonne idée. Mais, parfois, pour ne pas dire souvent, la seule solution était absolument catastrophique.-Ce que je veux dire est qu'il y a peu de chance que la poursuite ne soit pas couronnée de succès si un moyen n'est pas trouvé de désactiver la magie qui anime ces cicatrices. Il y a plusieurs sorts profanes qui pourraient avoir cet effet, si leur créateur n'est pas incroyablement puissant, mais aucun que je sois capable de lancer maintenant. A moins que quelqu'un ait une meilleure idée, et en supposant que nous ne souhaitions pas abandonner cette créature, qui est probablement innocente, je pense que la solution la plus logique est que l'un d'entre nous essaye de fuir avec elle vers la ville pour que les autres ne soient pas en danger. Ces derniers continueront d'essayer de trouver l'asphodèle pourpre. Au cas où cela ne serait pas évident, je me porte volontaire. Je ne suis pas la plus utile pour trouver les fleurs et j'ai quelques tours dans ma besace qui pourraient me permettre de prolonger notre fuite. Rhaugilath n'avait pas autant confiance en sa capacité d'utiliser ses parchemins à bon escient en cas de rencontre avec le créateur des runes mais les autres n'avaient pas besoin de le savoir. Elle espérait juste que la poursuite cesse avec l'aube, même si elle n'avait que peu d'idée de quand l'aube viendrait, afin d'avoir à un peu de répit et de repos mais elle ne pensait pas avoir suffisamment de chance pour cela. Elle espérait aussi parvenir à aider la créature à se déplacer relativement rapidement, ce qui n'était pas vraiment sa spécialité.¤Bigre, l'Université commence à me manquer!¤

Sorts préparés: - Fatigue - Hébétement - Toux d'Horizikaul
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Conteur des étoiles
Chambre 3
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Un instant suspendu suivit le mot étranglé de la créature. La tension dans son corps — la crispation, la peur, l’effort de résister — se défaisait déjà. Les spirales cicatricielles le long de sa poitrine se mirent à pulser plus vite, comme un cœur qui synchronise soudain son battement avec un autre, lointain.
Lorsque Tamasin desserra sa prise, la créature ne tenta pas de mordre ni d’attaquer. Elle roula sur le flanc, se redressa sur ses mains et ses genoux avec la maladresse d’un animal brisé… puis, dans un soubresaut, se projeta vers l’extérieur. Elle ne jeta pas un seul regard en arrière.
Sous la lumière pâle invoquée par Randal, ils virent sa silhouette s’arracher au sol boueux, chanceler… puis s’élancer à travers la pluie, droit vers la masse colossale qui l’attendait entre les arbres. À peine avait-elle franchi les premières racines que quelque chose changea.
Neh’kura, car il ne faisait plus de doute que c’était lui, cessa son grondement. Les gnolls disloqués autour de lui inclinèrent la tête comme un seul être. La grande silhouette s’avança d’un pas, tendit une main disproportionnée, aux doigts déformés par des excroissances osseuses, et la créature relâchée s’y jeta presque, comme un enfant retrouvant son parent.
Le contact fut bref mais brutal : les runes sur sa peau s’illuminèrent d’un rouge profond, puis se stabilisèrent. Un flux invisible sembla circuler entre les deux formes, comme si le monde retenait son souffle.
Et puis silence.
Un silence immense. Vibrant. Anormal.
Le géant recula d’un pas, pivotant vers la forêt. Les autres silhouettes l’imitèrent. Sans un cri, sans une menace, sans même une hésitation… elles disparurent entre les troncs, avalées par la nuit. La meute n’avait jamais été là pour vous.
Leur mission était accomplie.
Quelques secondes plus tard, la pluie reprit sa tyrannie, martelant la terre et le toit de la grange avec une violence presque rassurante, tant elle rappelait enfin quelque chose de normal.
Le calme revint. Pas le calme réconfortant. Le calme inquiet, celui qui suit une tempête trop intelligente. Taric demeurait figé à l’ouverture de la grange, la capsule d’os toujours serrée dans sa main. Son visage était pâle, ses lèvres tremblaient mais aucune autre ombre ne se tenait plus entre les arbres. Rien ne venait. Rien ne bougeait. De la créature qu’ils avaient retenue, il ne restait plus que les empreintes lourdes de ses mains dans la boue.
La forêt entière semblait avoir repris son souffle…

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Habitant des Royaumes
Chambre 9
Aucune gemme
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A peine sorti de la grange, talonné par Tamasin dans leur retraite désespérée, Randal aperçut les ombres décharnées des gnolls s'évanouir entre les arbres. Il s'immobilisa, transi de froid autant que d'effroi : la gigantesque silhouette venait de renouer la laisse au cou de son esclave. Les stigmates rougeoyants - brûlant dans la nuit comme un cri de douleur muette - évoquèrent sinistrement au prêtre les souffrances infinies du Dieu Martyr.
- Puisse Ilmater te conduire sur un chemin moins rugueux... qui que tu sois, murmura-t-il d'une voix brisée.
La pluie redoubla, martelante, comme si le ciel lui-même voulait effacer l'horrible scène sous son tumulte. Randal, encore hagard, parvint péniblement à ordonner ses pensées. Ils avaient eu de la chance... une chance insolente. L'armée de Neh'kura les aurait balayés comme des poupées de chiffon si la lancière n'avait pas relâché leur prisonnier.
Il passa un bras autour des épaules de Taric - pâle comme un linceul, figé par l'horreur encore proche - et le guida à l'intérieur de la grange.
- Viens près du feu, dit-il avec douceur. La lumière et la chaleur sont les remèdes de presque tous les maux.
Il jeta un regard grave à ses compagnes, une prière muette pour qu'elles épargnent au jeune homme des questions trop promptes, puis s'éloigna à la recherche de débris de bois à offrir aux flammes. Les gnolls avaient saccagé de nombreux meubles, il n'eut pas à chercher bien longtemps.
Une fois le feu ravivé, Randal resta un moment agenouillé devant l'âtre, paumes tendues vers les flammes. La chaleur grandissante lui picotait les doigts, rappelant peu à peu son corps transi à la vie. Il tourna légèrement la tête vers Taric, qui gardait toujours le poing serré. La capsule d'os, qu'il avait vue pourtant lors de sa découverte, avait échappé à sa mémoire dans la confusion.
- Ilmater enseigne que certaines douleurs doivent d’abord être tenues entre nos mains, en silence, avant de pouvoir être confiées à autrui, dit-il d'une voix un peu trop forte pour d'aussi pieuses paroles, mais il fallait couvrir le vacarme de la pluie sur le toit. Je serai là lorsque tu seras prêt, Taric.
Ses yeux verts, las, se reportèrent vers l'âtre : attentifs, ils suivaient la danse des flammes, comme s'ils y lisaient d'invisibles signes.

Détection du poison (0) ; Détection de la magie (0) ; Lumière (0) ; Bénédiction (1) ; Perception de la mort (1) ; Soins légers (1)
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Habitant des Royaumes
Chambre 6
3 gemmes
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La mulane était restée accroupie lorsque Tamasin avait relâché leur prisonnier. Elle avait observé la créature géante, mutique… pendant de longs instants encore, alors que les autres reprenaient leurs mouvement, elle était resté immobile. Puis, lentement, elle avait rejoint Randal et Taric, silencieuse et puis...-                               Sans aucun doute, le chantant langage n'était pas utilisé de la façon la plus calme. Et sans aucun doute, le moment était étonnant venant d'une femme dont la relative sérénité avait jusqu'ici été constante, même lorsqu'il avait fallu affronter les gnolls.- Je croyais que ces terres avaient de grands guerriers et de grands chasseurs ? Comment un truc pareil peut rôder à moins de trois lieues d'une ville ! L'exotisme de Ioueseni se révélait soudainement dans une situation imprévue. Il lui semblait complètement improbable qu'une telle créature n'ait pas été pris en charge par les gardes de la ville plus bas, et qu'on envoie juste quelques aventuriers pour chercher une herbe sur son territoire.- Combien de gamins se sont fait bouffer par ce truc ?

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Habitant des Royaumes
Chambre 2
2 gemmes
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C'était le coeur lourd que Tamasin avait observé la suite des événements. Elle avait pris le parti de relâcher la pitoyable créature mais, loin de parvenir à s'enfuir, celle-ci avait été rattrapée par Neh'kura et avait disparu. Le calme régnait à nouveau... Un calme presque inquiétant aux yeux de la lancière, qui était particulièrement confuse. Les pensées se bousculaient dans sa tête, mêlées à un sentiment diffus de culpabilité.
¤ Etait-ce le bon choix ? Rhaugilath avait-elle une chance de fuir avec la créature, comme elle l'avait suggéré juste avant que je la relâche ? Probablement pas... Comment échapper à cette horde, dans le noir et sans même connaître la forêt ? Mais n'ai-je pas lâchement abandonné ce pauvre être à son triste sort ? Aurait-il été possible de retarder ses poursuivants, de lutter contre un être tel que Neh'kura ? Ou bien aurait-il été plus charitable... d'achever sa malheureuse proie ? ¤
La guerrière frissonna. Elle n'aimait pas donner la mort inutilement : c'était contraire à ses convictions et à sa vision de l'art du combat. Mais elle avait grandi dans une ferme où l'on abattait bien les animaux trop malades ou trop faibles pour abréger leurs souffrances. Tamasin ne savait pas si elle avait agi de manière juste.
C'était donc silencieuse qu'elle avait regagné la grange avec ses compagnons. Toujours aussi silencieuse, elle avait laissé Randal tenter d'apaiser les émotions de leur guide. Elle avait déposé ses affaires et s'était assise, soudain épuisée.
Les exclamations de Ioueseni avaient finalement sorti la lancière de ses sombres pensées. Tentant de garder son calme, Tamasin finit par lui répondre :
- Aucune idée de ce que c'était ni de ce que ça cherche à faire... J'imagine que Taric nous expliquera ce qu'il sait de Neh'kura, quand il se sentira prêt...
Elle marqua une pause avant d'ajouter :
- ... et qu'il faudra bien essayer de nous reposer ensuite...

Rapide comme le vent, majestueuse comme la forêt, dévorante comme la flamme, inébranlable comme la montagne...
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Conteur des étoiles
Chambre 3
Aucune gemme
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Méroflède BoisdhiverLa pluie semblait vouloir dissoudre le monde. Sous un ciel noir, Méroflède Boisdhiver avançait depuis l’aube, serrant les rênes de Topinambour tandis que les rafales lui fouettaient le visage. Trois jours plus tôt, elle escortait encore Caldrim Vaelor, petit érudit nerveux de Berdusk au sac trop lourd et aux silences trop longs. Un homme qui jetait sans cesse des coups d’œil par-dessus son épaule, comme si les ombres elles-mêmes avaient un souffle.
La veille de son enlèvement, Caldrim lui avait parlé à mi-voix d’un chant grave, inaudible pour la plupart, mais “qui résonnait dans la terre”. Il semblait craindre un groupe qu’il appelait les Dépouillés, auxquels il refusait d’associer le mot « humains ». Méroflède n’avait pas insisté : l’homme savait à peine tenir une dague, mais son regard transpirait une inquiétude sincère.
Puis était venue l’attaque.
Des silhouettes distordues, montant de la nuit comme des bêtes fondues dans la pluie. Une créature gigantesque chantant au loin, un son si profond qu’il faisait vibrer les entrailles. Caldrim avait été arraché du sol comme un paquet de linge. Méroflède n’avait eu que le temps de décrocher un étui de parchemin en bois noirci, gravé de symboles partiellement effacés.
Depuis, elle suivait la piste.
Des traces de pas à moitié humanoïdes, des sillons dans la boue, et même—plus troublant—les empreintes d’une autre créature fuyant dans la direction opposée, comme si quelque chose l’avait chassée. Tout menait à une grange isolée, dont la porte battait encore sous le vent. Une lutte y avait clairement eu lieu récemment ; des silhouettes semblaient encore s’y trouver.
Méroflède resserra le manteau sur ses épaules, inspira profondément, et poussa la porte. Ton personnage escortait un érudit nommé Caldrim Vaelor, très préoccupé par ce qu’il transportait : un ensemble de parchemins anciens traitant de créatures d’Au-delà du Voile. Il craignait un groupe mystérieux qu’il appelait « les Dépouillés ». Il a été capturé par des êtres monstrueux au milieu d’une tempête, et Méroflède a suivi sa piste jusqu’à cette grange, espérant trouver des survivants ou des informations pour continuer la traque. Elle possède encore l’étui de parchemin en bois noirci qu’elle lui a arraché pendant l’attaque. Son arrivée ici correspond exactement au moment où elle ouvre la porte de la grange. ************************************************* TousLa pluie, d’abord lointaine, devint un grondement continu. Une bourrasque secoua les murs de la grange, faisant vibrer les planches disjointes. Le feu que Randal venait de raviver projetait une chaleur timide, comme un mince rempart contre l’eau glacée qui martelait le toit.
À l’intérieur, les voix s’étaient mêlées : la colère soudaine d’Ioueseni, l’inquiétude contenue de Tamasin, le souffle court de Taric, et les murmures apaisants du prêtre d’Ilmater. Chacun était encore marqué par l’ombre de Neh’kura et les cicatrices sur la créature relâchée.
Taric, assis près de l’âtre, tenait la capsule d’os dans ses mains tremblantes. Il fixait la lueur des flammes, comme s’il y lisait des indices que nul autre ne pouvait percevoir. Sa voix, hésitante mais grave, rompit le silence :— Je… je n’avais jamais imaginé que cela pourrait être aussi sérieux. Les Dépouillés… leur méthode n’est pas seulement cruelle, elle est systématique. Ils choisissent des érudits, des herboristes, des scribes… ceux qui touchent à certains savoirs. Caldrim Vaelor… je crois qu’il est exactement ce genre de cible. Et si nous ne savons pas exactement ce qu’ils cherchent, il est probable qu’ils aient déjà prévu d’utiliser son savoir. Il marqua un silence grave.— Les Dépouillés… ce qu’ils veulent, ce n’est pas seulement la créature. Ils cherchent quelque chose. Quelque chose que Caldrim avait commencé à comprendre. Ses notes… ses théories… Je ne sais pas ce qu’ils comptent en faire, mais ils ne se donnent pas tant de peine sans une raison. Je me demande quel est le lien avec le grimoire vo... Il s’interrompit. Un bruit nouveau déchira le crépitement de la pluie. Des sabots, rapides, dans la boue. Un souffle d’animal. Puis la porte de la grange s’ouvrit brutalement.
Une silhouette ruisselante se tenait sur le seuil, haletante. Un poney trapu, trempé jusqu’à l’os, s’immobilisa derrière elle..

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Habitant des Royaumes
Aucune chambre
Aucune gemme
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e Caldrim Vaelor était étrange, mais après tout : quels grands ne l’étaient pas ? Et puis ça permettait de gagner sa vie et de voir du pays. Méroflède avait donc pris le parti de ne pas déranger l’érudit pendant le voyage. En revanche, lorsqu’il commença à faire preuve d’inquiétude et parler de voix venues de terre, elle commença à se tenir sur ses gardes : voyager avec un fou n’était pas une chose à prendre à la légère, et s’il avait raison de se sentir menacé, elle se sentirait responsable de ce qui lui arriverait. Et le fait est qu’elle s’en sentit responsable… L’attaque lui rappela celle des nécromanciens sur son village : des créatures rappelant des morts-vivants, attaquant de nuit… Mais cette fois-ci, elle était seule et ne parvint pas à faire fuir les assaillants. En quelques secondes, elle était passée du statut de garde du corps à celui d’obligée. L’étui à parchemin de Vaelor entre les mains, elle promit à son propriétaire de faire ce qu’elle pourrait pour le retrouver et l’amener à sa destination. ¤ Mais dans l’immédiat, ma cocotte, il faut suivre la piste. ¤ Heureusement, les ravisseurs de l’érudit n’étaient pas très discrets et laissaient des traces bien repérables. ¤ C’est comme la chasse, sauf que tu ne sais pas trop qui est le gibier… ¤ Au bout de deux jours de traque, elle finit par se dire qu’elle n’était probablement pas un gibier de choix pour ces… comment les avait-il appelés ? Ces dépouillés, quoi qu’ils pussent être. Mais s’arrêter n’était pas envisageable. Le troisième jour, c’est sous une pluie diluvienne qu’elle arriva à une grange située au milieu de nulle part. Les traces allaient peut-être plus loin (encore fallait-il les trouver), mais entre la nuit, la pluie et la fatigue, il était hors de question de poursuivre sans s’être reposée. — Mon petit Topinambour : avec un peu de chance, tu auras du foin sec. Et surtout, je pourrai t’étriller correctement. Flattant l’encolure de son poney, elle en descendit d’un saut en faisant la maligne, même sans observateur, puis se dirigea vers la porte, qu’elle ouvrit en grand. Essorant ensuite son chapeau de feutre, elle s’avisa de la présence de monde dans le bâtiment. — La bonne rencontre, messieurs-dames ! Désolée de l’intrusion : voyant les traces de lutte dehors et l’état du bâtiment, j’ai cru qu’il était abandonné. Accorderiez-vous l’hospitalité pour la nuit à une voyageuse détrempée et son poney au bord de la pneumonie ?

Frondeuse halfeline et son poney Topinambour
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