Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> Chap. 2 - La Quête de l’Asphodèle Pourpre
écrit le : Jeudi 01 Mai 2025 à 08h41 par Azur'ael
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Conteur des étoiles
Chambre 3
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Le groupe quitte la clairière, le pas plus vif, les sens en alerte. La lumière décroît lentement sous la canopée, et même si le soleil est encore haut, la forêt semble plus sombre qu’elle ne devrait l’être. Le silence est devenu compagnon. Pesant. Chaque craquement de branche ou frôlement de feuille prend une ampleur inhabituelle.

Taric marche toujours en tête, mais ses yeux quittent de plus en plus souvent les sous-bois pour scruter derrière lui. Il ne dit rien, mais son bâton ne quitte plus sa main. À plusieurs reprises, des traces apparaissent : branches cassées récemment, une touffe de poils noirs accrochée à une écorce, et une odeur âcre de charogne qui flotte brièvement avant de disparaître avec le vent.

À une bifurcation, Randal remarque une empreinte étrange dans la terre battue, différente de celles croisées plus tôt : celle-ci est clairement une patte griffue, mais avec une disposition plus "canine". Trois autres suivront sur le chemin, trop espacées pour appartenir à un animal de petite taille. Une patrouille. Plusieurs individus. Organisés.

Alors que le jour décline, la brume monte légèrement entre les troncs, renforçant l’impression que quelque chose les suit — ou les précède. Une fois, alors qu’ils traversent une ancienne sente de chasse, Ioueseni croit entendre un léger rire rauque, bref et étouffé, venant du couvert à une dizaine de mètres. Quand elle se retourne, il n’y a rien. Juste des buissons immobiles.

Lorsque la silhouette de la grange en bois apparaît enfin à travers les arbres, le soulagement du groupe est immédiat. L’endroit est à l’abri d’un petit replat, entouré de rochers moussus et de souches anciennes. Une barrière effondrée et quelques outils rouillés signalent qu’Orwen n’y est pas revenu depuis un moment.

Mais quelque chose cloche.

Le loquet de la porte pend, brisé. Une des lucarnes est entrouverte. Et une fumée ténue, presque invisible, s’élève depuis l’arrière du bâtiment. Pas de feu ouvert… mais peut-être une cendre mal éteinte.

En s’approchant discrètement, Rhaugilath perçoit des voix, gutturales, râpeuses, accompagnées de reniflements et de claquements de mâchoires.

Des gnolls.

Quatre, visibles à travers les interstices des planches : Un grand, au pelage sombre, semble donner des ordres en grognant ; Deux fouillent l’intérieur, jetant dehors des sacs éventrés, des fourrures, une vieille marmite ; Le dernier semble blessé à la cuisse, assis contre un pilier, léchant une plaie.

Ils ne semblent pas attendre un combat — ils pillent, s’installent. Mais ils sont alertes. Ils se sont retranchés là pour passer la nuit à l’abri, comme le groupe comptait le faire.

Alors que les aventuriers observent encore depuis la lisière boisée, tapis dans l’ombre des arbres, un hurlement bref, étranglé, fend l’air — suivi immédiatement du bruit strident d’une corne de guerre.

Une note longue, oscillante, désespérément puissante.

Le son vient du flanc gauche de la grange. Un cinquième gnoll — plus trapu que les autres, le pelage gris strié de cicatrices, une hache lourde à lame ébréchée à la main et un bouclier grossier clouté de fer sur le bras — est juché sur une souche surélevée. Ses yeux injectés de sang balayent les bois avec rage.

Il a vu un éclat d’armure, un mouvement trop brusque.

Sa gueule se tord dans un rictus de haine.


— GRRRAAAAAH! HALAAAACH! hurle-t-il, en retentant un second appel dans sa corne.

À l’intérieur, tout change en une fraction de seconde.

Le gnoll blessé bondit malgré sa jambe, l’écume aux babines.
Le chef, plus massif, saisit un épieu noueux aux pointes d’os et pousse un hurlement qui galvanise les siens.
Les deux fouilleurs laissent tomber les vivres pillés et chargent vers la sortie, renversant un banc en bois pour s’élancer.

La porte de la grange claque en s’ouvrant à la volée, et les quatre gnolls surgissent dans la lumière rasante du crépuscule. Leur souffle est lourd, leurs griffes martèlent le sol comme celui d’une meute affamée. Ils sentent le combat. Et la chair.

Le silence pesant de la forêt est rompu dans un éclat de brutalité.



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Mes PJs : Azur'ael, la gardienne des mystères ; Shalan le chevalier de la Seldarine ; Kuan Shen-li, l'archer spirituel
MG : Tenavril, Haut Dracosire de l'Œil du Dragon
 
 
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