La cartographie d'Inaë’wel.

eur groupe avait soudainement acquis un grand nombre de nouveaux membres, ce qui n'était pas optimal pour sortir de ces tunnels discrètement ou rapidement. Cela ne semblait plus, ou en tout cas pas, être la priorité de Sylvanôr. Dans le même temps, il avait déclaré que leur mission était "de sécuriser et nettoyer" ces souterrains donc soit il avait décidé de mentir aux nouveaux venus, soit il avait oublié que leur tâche était simplement d'identifier les risques.

D'un autre côté, il semblait avoir décidé que Dame Euskara et Gunlann étaient de piètres combattants simplement parce qu'elles ne partageaient pas sa propension à tuer tout ce qui bougeait et lui apparaissait trop différent. L'Inugaakalikurite n'était pas sûre qu'il avait les qualités nécessaires pour un Gardien Sylvestre mais il était peut-être juste trop jeune et inexpérimenté, la prêtresse du Père des Géants avait encore beaucoup de mal à estimer l'âge d'un elfe ou d'un demi-elfe.

L'Inugaakalikurite se tourna vers Dame Euskara et lui sourit. Au demeurant, s'il y avait un membre de l'expédition avec qui elle n'était pas mécontente de faire équipe, ce devait être l'humaine. Elle avait probablement besoin de prendre plus confiance en elle mais Gunlann pensait que cela valait beaucoup mieux que l'arrogance de Sylvanôr. Leur mission ne semblait pas trop difficile et ce n'était pas une mauvaise nouvelle non plus.

-Excellent plan, je vous suis.

Elle s'addressa ensuite au reste de leur groupe en essayant de les rassurer en leur montrant qu'elle conservait son calme et qu'il n'y avait aucune raison de s'inquiéter. Elle choisit aussi d'essayer de s'intéresser aux esclaves, ce que leur guide avait apparemment arrêté de faire une fois que le risque d'un combat s'était estompé.

-J'ai un peu de nourriture et de quoi soulager des blessures si elles sont trop douloureuses. Si vous avez besoin de faire une pause, n'hésitez pas à demander. Au pire, Sylvanôr fera demi-tour quand il réalisera que nous sommes à la traine. Je serai intéressée d'en savoir un peu plus sur comment vous vous êtes retrouvés ici, ou nous pouvons trouver une autre sujet plus agréable, si vous voulez discuter.

La Nordique n’avait guère anticipé la décision prise avec autorité par le chef de groupe. Ce Sylvanôr en imposait, nul doute là-dessus, mais Hrilna n’était pas du genre à se plier à une autre volonté que la sienne. Elle aurait pu refuser et s’en aller dans l’autre sens, s’éclipser et se contenter de transmettre les informations pour lesquelles elle avait été expédiée dans cette contrée, mais il était fort à parier que ce traitre de gnome s’était déjà attribué ce mérite. Hrilna fulmina donc et se résigna à prendre la place qu’on lui avait assignée. Celle-ci n’était pas mauvaise du reste : une position centrale, suffisamment proche de l’avant-garde comme de l’arrière pour intervenir en cas de besoin.

Sa lance sur l’épaule, elle commença à suivre le rythme malgré elle et pour tromper l'ennui que lui imposait la situation, elle s’intéressa à son voisin : un certain Ollayee. Ce barde savait se faire entendre, Hrilna en avait pu en attester, et cela sans grand effort. Il y avait chez cet homme quelque chose de plaisant, une forme d’ouverture instinctive et joviale. Un caractère auquel Hrilna était sensible. Bien loin de celui que lui avait inspiré cette Jacinthe. Bien que respectant beaucoup l’apparente efficacité de cette femme, sa proposition de se lier à son esprit l'avait interrogé et depuis la Nordique nourrissait une certaine méfiance à son égard.

Cherchant à en savoir plus ses nouveaux compagnons, Hrilna hocha le chef vers son voisin d’un air de ceux qui souhaitent parler :

— Maître Ollayee, n’est-ce pas ? Nous voilà en compagnie et bien escortés.

À ces mots, elle lança son menton vers l’avant-garde, avant de l’envoyer vers l’arrière.

— Je présume qu’un groupe aussi grand a bien vécu et que vous ne manquez pas d’histoire à raconter à ceux qui les aiment entendre.

Elle le fixa tout en faisant attention aux possibles obstacles sur la piste, se passant de temps à autre la main sur sa nuque, comme pour y soulager un mal.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Circonstance%
Dés de %= 01% rencontre d'une entité mauvaise, 2-10%= très très mauvais, 11-25%=mauvais, 26-50%= pas bien, 51-75%=bien, 76-90%=très bien, 91-99%=divin, 100% rencontre avec un dieu de votre groupe.

Sunniva - Jet de circonstance. : 46(d100) = 46= Pas bien.
Sunniva - Jet de compétence : Furtivité(Jac) : 16(d20) +15 = 31 réussite
Sunniva - Jet de compétence : Furtivité(Syl) : 20(d20) +11 = 31 réussite
Sunniva - Jet de compétence : Furtivité(Fra) : 9(d20) +2 = 11 Échec
Sunniva - Jet de compétence : Perception(D1-2-3-4) : 20(d20) +7 = 27 vs DD11 ~ Réussite
Sunniva - Jet de circonstance (Gr1) : 49(d100) = 49 = Pas bien.
Hrilna - Jet de compétence : Perception : 11(d20) +0(deg) +1(Sag) +1(SAG) = 13 vs DD15 ~ Echec
Sunniva - Jet de compétence : Perception(Oll) : 9(d20) +10 = 19 vs DD15 ~ Réussite

L’avancé allait bien, le groupe d’anciens esclaves faisait son possible pour faire le moins de bruit possible, cependant une douzaine d’humains affaiblis par l’emprisonnement laissait quelques gémissements de douleur, d’impatience, de peur et aussi d’encouragements parcourir les oreilles des Dames de la nature et des deux frères Kobold. Pour Dame Euskara elle sentait sur elle des regards soutenus des autres femmes du groupe qui, pour elles, était une bouée, un phare qui veillerait sur eux. Même si Dame Euskara se sentait relayé à l’arrière à une tâche ingrate, il n’en était rien, au contraire, le choix de Sylvanôr avait été fait sur les constats qu’il avait étudiés depuis leur entrée dans ce temple oublié. Euskara était la toute première humaine que le rôdeur-roublard acceptait auprès de lui. Le rôle qu’il avait accepté du seigneur de Mythdaë, était clair et précis, mettre sa répugnance des humains de côté, sinon il perdrait toute confiance auprès des hautes instances. Le bâtard y travaillait solidement et Dame Euskara était celle qui le maintenait droit dans son choix. Il avait appris que cette race était un fléau, mais que parmi elles, il y avait des exceptions, et dame Euskara en faisait partie, elle était donc celle sur qui il comptait pour ce groupe d’humains. Pour le guide, sauver le groupe d’humains serait sa mission la plus difficile qu’il n’avait jamais fait, cependant, le fait qu’ils aient été aussi des esclaves, apportait une certaine empathie à Sylvanôr et celle-ci devenait son remède du moment.

Gunlann savait très bien qu’ils descendaient encore dans le ventre de la terre. La descente était de plus en plus sévère et la température montait légèrement. Si la druidesse nordique avait une mesure des profondeurs, elle était certaine qu’ils étaient à 20 mesures sous la terre. Ses soins furent acceptés auprès d’un jeune homme qui avait reçu de sévères blessures lors d’un affrontement dans l’arène et pour la plupart ils souffraient de malnutrition ainsi que de fatigue, mais le moral était remonté et continuait de s’améliorer.

Hrilna se sentait presque seul, ce qui lui plaisait passablement. Sa position était celle de soutien en cas de combat, soit pour le groupe d’éclaireur en avant, soit pour le groupe arrière. Ollayee à ses côtés se faisait très discret et silencieux, cependant il y avait encore cet hymne qu’elle entendait en sourdine; était-ce lui ou le groupe d’humains à l’arrière? L’elfe aquatique écoutait les dires de la guerrière nordique puis il sourit impeccablement de toutes ses dents blanches puis ajoutait en sourdine… -Maestro serait plus adéquat. -Un clin d’œil plus tard, il ajoutait… - Ha, les histoires, elles peuvent être longue, elles peuvent être courte, elles peuvent être créés, mais presque jamais achetés, cependant pour vous ce sera en toute gratuité que…-
Il terminait prestement à l’apparition soudaine d’une entrée sculptée dans la paroi rocheuse que les champignons fluoresçant laissaient percevoir. Tout le corps de l’Alu'Tel'Quessir se mit en garde et ses mains se préparaient à tisser dans la toile et levaient sa main gauche pour avertir la troupe arrière de ralentir.

Une fois l’ouverture passé et qui donnait sur un long couloir naturel qui descendait de façon très abrupte, quatre corps de derro étaient au sol, proprement assassiné, laissant quatre épées courtes au sol couvert de sang, ce qui prouvait que le combat n’avait pas été si aisé, ainsi que quatre arbalètes de poings, quatre carquois d’une douzaine de carreaux chacun puis quatre dagues au sol. Question de pouvoir armer les humains qui le désiraient. Quatre carreaux au sol avaient du sang sur eux. Il y avait donc des blessés dans le groupe 1.

Beaucoup plus bas et à peine perceptible, une faible lueur verdâtre luisait donnant un aperçu de la longueur du tunnel et de la distance les séparant du groupe de tête et c’est à ce moment qu’Ollayee susurrait à l’oreille d’Hrilna…
- Le groupe de tête est complètement en bas sur la gauche et Jacinthe la kobold vient de m’envoyer un message me disant qu’il y a un village de derro dans une large caverne sur deux niveaux. Elle compte une quinzaine d’engeances visible, dont seulement quatre font le guet, les autres dorment. Ils vont avoir besoin de tous les combattants possibles. Si vous pouviez avertir le groupe d’arrières et revenir avec tous les possibles combattants, animaux de compagnies aussi, ce serait judicieux. Je reste à les surveiller et j’interviens en protection si les choses tournent mal. –

En bas, près de l’entrée de la grotte, le bruit d’une chute d’eau faisait office de bruit de fond, ce qui semblait parfait pour traverser sans se faire entendre, cependant le faire sans se faire voir serait impossible avec le groupe d’humains. Sylvanôr étudiait la situation et dans un presque silence, convenait avec Jacinthe de s’occuper des quatre gardes en premier, et ce, le plus discrètement possible. Le petit François resterait sur place pour expliquer la situation au groupe de soutien combattant qui viendrait. Après les quatre gardes, il en aurait possiblement quatre autres à la sortie de cette grotte de village et eux aussi devraient être éliminés avant que la purge commence.

Le petit François semblait comprendre et affirmait qu’il tiendrait au courant la suite de leur tentative discrète.