Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> Chapitre III : Aube nocturne, [Ashura, La Goualeuse, Xarss et Khelrod]
écrit le : Jeudi 29 Novembre 2018 à 15h11 par Yvhann
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“Celui qui assiste en spectateur voit clair, celui qui prend parti se laisse égarer.” Phrase qu’il avait retenue de l’un de ses passages auprès de son oncle Pharum et qui lui avait été répété par son paternel lors d’une sortie entre mâle. La leçon qu’il avait retenue des deux avait été simple : Tu as deux yeux, deux oreilles et une bouche, alors regarde, écoute et ferme ton clapet. Ce qu’il avait écouté avait été la druidesse qui les avait invités à la suivre, ce qu’il avait vu avait été la druidesse qui les avait apportés sur un lieu propice à ces forces de la nature, ce qu’il pensait au lieu de parler fut qu’ils c’étaient fait avoir comme des verts en suivant l’envouté.

*Alors je m’égare de nouveau en cherchant là où l’on a voulu me faire chercher.* Ce dit-il maugréant le fait. Pourtant seul sur la monture aux milieux de cette plaine il ce senti, soudain, observé. Au lieu de rognonner encore plus il décidait de rejoindre la ville. S’il y avait un mage ou une qui avait le pouvoir de ce qu’il entrevoyait depuis peu, il ou elle devait sans doute se trouver dans l’enceinte de Lunargent. * En voyant un œuf on ne peut savoir si il a été fécond ou pas si oui le poussin s’y trouve et il reste toujours invisible jusqu’à sa sortie.* Cette pensée le fit rire, ainsi que Vorn qui trouvait que son esclave commençait à avoir des troubles mentaux. Dans son rire, Xarss évaluait les chances qu’ils avaient de faire sortir le poussin de son œuf. Scrutant dans ses souvenirs, parmi toute les machinations qu’il avait vécus lors de ses petit 101 ans à Menzo, il percevait toujours cet œuf qui à un moment ou un autre éclot. Il cherchait et cherchait un moyen de parvenir à faire sortir le poussin avant que lui-même le décide et de toute ses pensées, il en revenait toujours au même constat : Ils n’avaient surement pas l’intelligence du tireur de ficelle, ni son pouvoir, encore moins son stratège et il était assuré qu’on tentait de les ralentir par des personnes envoutés, mais pourquoi ne pas s’en prendre à eux même alors?

Pourquoi diantre, ne pas tout simplement éliminer le problème à la source? Il vit de suite sa détestable génitrice et pire encore, ses sœurs des plus exécrables; elles jouaient, tel un félidé, avec la souris avant de la manger. Une seul solution lui venait en tête, semer le chaos, mélanger le jeux, faire apparaitre un autre chat, frapper à plusieurs, tel l’essaims qui terrasse l’ours mais il n’était pas à Menzo, ni même encore avec la Bregan Arthe, au contraire il était en fuite, le plus discret possible, avec un autre nom, une autre identité qui ne lui servait à rien en surface car il resterait toujours un draerow à leurs yeux.

Tellement absorbé dans ses pensée qu’il avait pratiquement laissé la monture retrouver son chemin, la ville approchait, les portes étaient visible, il devait se préparer. Lorsqu’il crut que le danger de ne plus se faire prendre par la légion fut passé il enlevait son déguisement pour passer les murs de Lunargent, les sentinelles le connaissait, le mot avait été passé et il avait le passe-droit qui ne voulait pas se servir pour autant. Il irait où maintenant, toutes les pistes le menait dans les haute sphères de Lunargent, lieux qu’il n’avait pas accès ou très peu, sa seul chance d’avoir encore du terrain était à cette école de la veille. Pire encore, seul, il était une proie facile, il devait impérativement rejoindre le groupe pour améliorer leurs chances.

Khelrod lui avait bien spécifié qu’ils se rejoindraient à la tour mais le pourraient-ils? Si oui ils passeraient sans nul doute par la même porte de sortie. Sa décision était prise, il irait porter la monture et ensuite s’installerait dans l’un de ces troue à boire près de l’entrée et il attendrait leurs arrivé. Qui sait les informations qu’il pourrait récolter dans l’attente de leurs venues. D’ici là, il bâtissait un tableau de l’ensemble de ce qu’il c’était produit depuis son arrivée à Lunargent en mettant simplement les faits en arrière-plan en tissant une toile entre eux tentant de trouver où se trouvait l’araignée.


Prise d'information si il réussi à se rendre dans la ville.



L'Art en tant que science est la connaissance universelle des forces de l'univers; en tant que magie, elle est l'application pratique et physique de ces mêmes connaissances.

Lil waela lueth waela ragar brorna lueth wund nind kyorlin elghinn.

(L'idiot et l’imprudent trouvent des surprises et parmi elles, attend la mort.)




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fiche Xarss
 
 
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écrit le : Samedi 01 Décembre 2018 à 13h34 par Ashura
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La bretteuse des Marches d’argent dut se faire violence pour retenir toutes ses pensées mais avec le plus de sagesse disponible, elle s’accorda sur le fait que les forces maléfiques mises en œuvre poussaient à présent à la plus extrême des prudences. Les explications et les théories devraient attendre que le groupe parvienne à atteindre une zone plus sûre.

Du haut de sa monture, brides en mains, l’expression d’Ashura se figea en un masque de réserve, silencieuse et fallacieusement sereine tout en contemplant les patrouilleurs qui manœuvraient autour des francs-tireurs. Ces légionnaires étaient réputés incorruptibles, implacables et doués d’un profond sens de l’honneur, car les fondements même de l’ordre des chevaliers d’argent de la rose argentée reposait entièrement sur des codes stricts et inflexibles. Sur les routes des contrées sauvages, ces cavaliers garantissaient la sécurité des caravanes marchandes, mais ici, la situation avait des chances de se confondre en malentendus. Les enquêteurs devraient aussi manœuvrer, avec au moins autant de prudence.

La bretteuse n’avait rien à contester à l’ascendance arbitraire de l’officier, il n’y avait rien à redire à l’autorité légitime, celle qui émanait de celui qui avait le pouvoir de la donner et elle pensait que le cumul des justifications ne ferait que desservir l’intérêt de l’équipe.

Ainsi, par instinct, elle jeta un regard abrupt et tranchant vers le paladin nain. Ashura commençait à connaitre la nature du fils de la terre, et son penchant insensé pour la vérité, parfois au détriment du bon sens. Avec une pointe de jugement évident, par des signes abstraits et non-verbaux, elle l’invita à se tenir à l’écart. A contenir son inconvenant sens du devoir, au moins pour les secondes à venir.

Les yeux de la guerrière poursuivirent pour s’échouer sur la cantatrice. Elle espérait que celle-ci ait pu dissiper la peur et les craintes, et d’un geste anodin de la main, elle l’invita à se présenter au responsable des patrouilleurs, passe-droit à l’appui, afin de justifier la situation. Ashura espérait que la condition de la jeune femme, ses talents d’oratrice et son emprise sur la gente masculine parviendraient à venir à bout des plus tenaces suspicions qui menaçaient actuellement le bon déroulement des opérations.

Il restait à espérer que Sirine choisisse les bons mots, qu’elle révèle le moins possible de l’obscur complot qui planait sur la cité joyau, car le vent lui-même semblait désormais avoir des oreilles. L’avenir était entre ses fins doigts pâles et agiles.


 
 
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PM
écrit le : Dimanche 02 Décembre 2018 à 17h50 par La Goualeuse
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Une bataille en suivait une autre, mais cette fois La Goualeuse était sur son terrain et disposait d'un puissant arsenal. D'un geste sûrement inconscient, dont on n'aurait su dire s'il relevait de la coquetterie ou de la nervosité, elle avait remis un peu d'ordre dans ses cheveux. Le calme profond qui régnait désormais dans ses grands yeux bleus et la fermeté de son regard, alors qu'elle avisait le chef des légionnaires, firent comprendre à Ashura que la jeune fille avait compris la mission qu'elle lui avait tacitement confiée.

Elle partageait l'avis de Sabetha : dire la vérité, en la maquillant quelque peu, était sans doute la stratégie la moins risquée. Devançant Khelrod, dont elle redoutait le manque de souplesse, elle prit la parole la première.


- La halfelin se nomme Linaë, druidesse du cercle de Lunargent, expliqua-t-elle très spontanément avant d'ajouter à l'adresse des archers, en haussant la voix : La panthère est son compagnon, Korlan.

Ces informations révélaient une certaine intimité entre les aventuriers et celle qui, à en juger par de trop simples apparences, était leur victime. Révéler le nom du fauve était un signe évident de coopération.

- Nous étions en route pour rejoindre son compagnon, Kel, parti à la recherche de Myal'sa Landruel avec un groupe d'éclaireurs du cercle quand Linaë s'est tout à coup effondrée puis... La belle s'interrompit un instant, à la recherche du terme le plus adéquat. Puis retournée contre nous, faisant se dresser les racines et pleuvoir la foudre. Aucune parole ne pouvait lui faire retrouver la raison, elle était comme envoûtée. C'est à ce moment que Khelrod, dévoué serviteur de Clangeddin, a donné l'alarme en soufflant dans son cor. Elle désigna le fier paladin d'un geste sans doute superflu. J'ai quant à moi fui la clairière, après votre signal de réponse, pour vous indiquer notre position.

Elle retira de sa besace le châle dont elle s'était servi comme d'un drapeau, pour attester de ses paroles. Elle parlait d'une voix assurée, peut-être un peu froide, sans aucune minauderie. L'enjeu était trop grand pour jouer de ses charmes. Encore une fois, elle brillait par sa maîtrise des mots et l'aisance de son discours.

- Nous ne devons la vie qu'à l'intervention miraculeuse de Dame Sabetha de Sarrière, elle tourna la tête vers la magicienne, un sourire empli de reconnaissance illuminant son pâle visage alors que l'émotion réchauffait sa voix. C'est elle qui a neutralisé Linaë, dont la puissance surpassait celle de mes trois compagnons !

Elle conclut sur cette habile transition, laissant à leur sauveuse le soin d'appuyer sa version des faits, et, espérait-elle, d'apporter un éclairage plus scientifique sur le cas de possession magique. De manière surprenante, elle ne s'était pas présentée, ni n'avait décliné l'identité de la bretteuse et du mage nain.

HRP : si un jet de "tromperie" est possible, je préfère privilégier cette compétence à celle "social", dans la mesure où le bonus est plus important.



Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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PM
écrit le : Jeudi 06 Décembre 2018 à 01h00 par Khelrod
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Le paladin avait simplement acquiescé aux propos de Sabetha lorsque celle-ci avait évoqué le fait de dire la vérité aux soldats, estimant que c'était effectivement la meilleure solution et plutôt ravi de constater qu'elle penchait, à priori, du même côté de la balance que lui, même si elle parlait d’une légère omission... Il était également enchanté de l'entendre parler d'un endroit où ils pourraient parler en toute sécurité. Il devint par conséquent impatient d'en finir avec les membres de la légion qui arrivaient bientôt à leur contact. Il répondit rapidement à l’alchimiste qui venait de leur sauver la mise.

- Bien. Nous vous suivrons là où il faudra.

Dans un premier temps, il ne comprit pas le regard d'Ashura, puis lorsqu'il comprit enfin, il fronça les sourcils, n'ayant pas le temps de faire autre chose avant l'arrivée des cavaliers. Et alors que le commandant de la petite troupe s'adressait à eux et que le nain s'apprêtait à le saluer en retour afin d’engager la conversation, Sirine prit les devants avec un certain brio et une certaine aisance, montrant à tous qu'elle était à présent bien plus à l'aise que pendant le combat… Ne souhaitant pas interférer, Khelrod mit à profit le temps de parole de la belle humaine pour aller récupérer ses marteaux et les ranger, si on le laissait faire, bien entendu, profitant de l’expertise des soldats qui tentaient de calmer la panthère pour s’approcher. Il jeta au passage un œil désolé à la druidesse.

¤ Pardonnez-nous Linaë, de vous avoir entrainée là-dedans. ¤

Lorsque l'humaine le présenta, il salua de façon militaire leur interlocuteur, faisant preuve du respect qu’il avait pour ces soldats qui assuraient la sécurité des environs. Et après avoir récupéré ses armes il restait auprès d’elle, sans mot dire. Après tout, il était le seul du groupe dont le nom et la croyance avaient été révélés à tous, certainement en tant que gage de la part de l’humaine que leur groupe était bien intentionné. Il attendit alors, aux côtés de Sirine la suite des évènements, tentant de lui apporter réconfort et soutien par sa présence, si elle en avait besoin.



Khelrod Martelroc, petit fils de Thomrod, de l'Epine Dorsale du Monde.

Pour l'être dont le cœur est bon, le combat contre le mal est une lutte de chaque instant, mais c'est dans le combat qu'il livre quotidiennement contre ses propres préjugés que réside son plus grand défi.


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PM
écrit le : Jeudi 06 Décembre 2018 à 11h38 par Phineas
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Façonneur de Montagnes
Chambre 6
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 Il n'y a pas d'objets
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Xarss

Étonnement, le drow n'eut pas le moindre mal à entrer dans la ville. Est ce qu'il commençait à devenir une tête connue de la garde ? Probablement.

Derrière la Porte de Sundabar, il traversa la place entourer de trois hauts bâtiments qui servaient de douane comme de comptoir. Puis retrouva la Lunargent sylvestre et lumineuse qu'il connaissait depuis qu'il était arrivé. Et il se rendit compte d'où il était. Au nord, juste à droite d'un bosquet entouré d'habitations se trouvait un puissant bâtiment de pierres noirs. Il n'eut pas besoin de tendre beaucoup l'oreille pour comprendre ce que c'était. L'Invocatorium d'Arkhen, l'un des lieux importants du Conclave qu'avait cité Maître Fares était devant lui.

Juste au dessus, entouré de remparts fins et élégants scintillants de magie dans l'esprit de l'arcaniste, se trouvait le Haut-Palais. Le voir, de loin, la nuit, était une chose. Observer les magnifique flèche de la demeure d'Alustriel au soleil c'était une toute autre chose. Le château était entouré de demeures plus élégantes que dans le reste de la ville et fourmillait de vie. La tour centrale, probablement celle de la grande magicienne, était un savant mélange d'architecture humaine et elfique, solide, mais semblant néanmoins aussi légère qu'une plume.

Et puis, non loin, se trouvait une grande taverne d'où s'échappait moult rires et cris : la Coupe de la Dame (sous-titré, sur une peinture au mur "Le Rade du bon Arkhen"). L'intérieur sentait bon l'antique. Il avait sans doute s'agit d'une salle commune, ou d'un repère de rôdeurs des dizaines, voir des centaines d'années plus tôt. Les énormes madriers de chênes soutenaient le plancher de l'étage pendant que de puissants renforts de pierre ceignaient le bas des piliers de soutien. Et c'était sans compter l'orme qui poussait au centre de la salle, passant à travers un trou circulaire du plancher supérieur pour rejoindre le toit où devait se trouver de quoi produire un puits de lumière. Et tout autour s'étalaient des tables, des bancs et des fauteuils, dans un chaos maîtrisé, entre lesquels dansaient serveurs et serveuses.

L'entrée du drow fut presque fracassante. Autour de lui, d'un coup, le silence se fut... avant que les conversations ne reprennent. Ce n'était pas discret, mais il ne cherchait pas à être discret. Et si leurs compagnons devaient le chercher quelque part, ils commenceraient certainement par le plus visible.

Il y resterait longtemps, et pendant tout ce temps, il ne put faire qu'une constatation. Il n'entendit rien de plus que les rumeurs de ceux qui croyaient avoir vu quelque chose attaquer la danseuse pendant le festival, et celle, qui gonflait peu à peu, d'une jeune fille attaquée le matin précèdent.

Au bout d'un moment, une constatation s'imposa à lui : si ici, dans une grande taverne, qui avait pignon sur rue, et réunissait toutes les classes sociales. Et avec les trésors de renseignements qu'il avait utilisé. Si ainsi, il n'entendait rien de probant, c'était probablement que personne ne savait rien. Soit que ceux qui agissait dans la ville était trop haut placés, ou trop bas pour être trouvables. Soit que ceux ci n'agissaient pas volontairement, et que tout cet assaut été fomenté de bien plus loin.




Khelrod, Ashura et La Goualeuse

A la fin de son discours, l'ancienne courtisane sut immédiatement qu'elle avait visé juste. Les traits de son interlocuteur se détendirent, et c'était encore avant que Sabetha ne prenne la parole.

- Je ne doute pas que la Légion ait été prévenue par la Garde de ce qu'il se passe en ville, commandant. Cette affaire y est liée, dit elle avec un certain flegme.

Le bretteur hocha la tête. Il était de toute évidence convaincu. Comment la Goualeuse avait elle réussi un pareil coup de maître, la plupart d'entre eux ne le comprendrait peut-être pas : le parfum, les inclinations de la voix ou la candeur de ses yeux. Tout cela avait joué, c'était certain. Si elle n'avait guère était utile au combat, là, c'était une autre histoire.

L'officier répondit :


- Soit, nous allons voir la suite avec la Garde. Restez dans la ville aujourd'hui, que nous puissions vous contacter si nécessaire. En attendant, nous allons nous occuper du reste.

Et les compagnons purent partir. Ils sortirent du bosquet et se rendirent compte au bout d'un moment que quelqu'un les suivaient. Avec un mélange d'anxiété et de soulagement, ils se rendirent compte que le massif tigre rouge cheminait derrière eux. Quand ils se furent retournés, il s'assit sur son arrière train et les regarda pendant quelques secondes. Il rugit, secoua la tête puis se leva et disparu au loin vers les montagnes.

Sabetha avait rejoint le sol et marchait maintenant à côté des chevaux, elle resta relativement silencieuse pendant tout le trajet vers la ville, puis vers le Collège. A l'approche de l'académie, elle sortit un petit peigne de son sac, se recoiffa avant de tresser à nouveau ses cheveux, puis secoua ses vêtements pour les faire paraître plus frais.

Enfin, comme le matin pour Ashura, et comme jamais pour les autres, ils s'arrêtèrent devant la grande porte. Et soudain, la voix de la concierge naine retentit sous l'arche :


- La petite Sabetha ! Ca faisait bien longtemps !, dit la stricte mais néanmoins attachante fille de la pierre en approchant.

- Bonjour Maîtresse Tarmet, répondit l'alchimiste avec un doux sourire, il y a encore quelques uns des mages qui ne supporte que mal ma présence dans l’enceinte du collège, hélas. Mais ma porte vous est toujours ouverte.

- Ah... Oui, bien sûr.dit la concierge avec sérieux avant de poser les yeux sur Ashura. Je vois que tu accompagnes un groupe bien étrange... vous n'êtes pas venu avec votre ami drow, cette fois, je le constate, dit elle en s'adressant à la bretteuse, c'est bien.

Elle revint vers l'alchimiste.

- Je suppose que tu veux voir Maître Fares ?

Sabetha acquiesça et après leur avoir indiqué de l'attendre ici, elle disparut sous l'arche et dans les arcanes du Collège. Pendant ce temps, la concierge les regardait avec méfiance, mais politesse. Bien accompagnés ou non, elle ne se rappelait que trop du passage de deux des leurs le matin précèdent. Elle fit même une remarque à Khelrod.

- Je m'étonne qu'un serviteur de Clangeddin s'allie avec un noir du dessous.

Quelques minutes plus tard, l'alchimiste revient et après avoir remercié la naine, les fit passer dans le collège. Ils traversèrent la cours et entrèrent par une autre porte que la dernière fois pour Ashura. Cette fois, pas d'escalier, mais un long couloir bardé de portes solides derrière lesquelles on entendait des bruits étranges. Ils finirent par passer une porte derrière laquelle s'étendait un grand laboratoire d'expérimentation remplie de mannequins, et d'objets étranges et dans lequel ne se trouvait qu'un mage, devant une armure fumante. Mage dont l'un des sourcils avait dû être dévoré par le feu des années plus tôt.

- Ah. L'alchimiste, dit le mage avec dédain, Soran m'a demandé de vous laisser la chambre anascrute pour quelques minutes. Vous en avez deux, dépêchez vous.

- Merci Maître Alondar, répondit Sabetha avec un sourire, malgré la morgue et l'évidente contrariété qu'éveillait la présence de la jeune femme chez le magicien.

Ils passèrent une petite porte au fond de la pièce, et se retrouvèrent dans une étrange hémisphère, aux parois semi-réfléchissantes et dans laquelle, sur des piédestaux, se trouvaient une dizaine d'objets inconnus des compagnons, sauf peut-être de l'alchimiste. Elle ferma la porte derrière eux et soudain, ils se sentirent complètement coupés du monde. Ni odeur, ni bruit, ni lumière extérieur ne le parvenait (celle ci était diffusée par une toute petite orbe semblable à celle utilisées pendant le festival, fichée au sommet du dôme). Plus troublant, une partie de la magie, pour ceux qui y était sensible, semblait aussi moins prégnante ici.


- Vous avez entendu Alondar, et il ne se gênera pour ouvrir la porte les deux minutes passés. Allez y Khelrod.


Cliquez ici pour dérouler le parchemin...


Lancers...



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Jeudi 06 Décembre 2018 à 17h29 par Yvhann
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Ses pensées l’avaient dévié de sa trajectoire première mais il n’avait rien pour rien. Au lieu de se retrouvé par la porte qu’il avait emprunté pour sortir il c’était retrouvé à la porte nord. La beauté de ce qu’il voyait n’avait d’égal, un monument splendide, l’invocatorium d’Arkhen, se rappelait-il du maistre Fares, un lieu important du Conclave, lieu même ou ses soupçons étaient menés. Investiguer n’était pas suspecter, c’était amasser de l’information et fouiller continuellement sans relâche et surtout envers soi-même.

Le faussement appelé Kryssyyor restait longuement devant l’invocatorium à scruter la bâtisse étudiant ce quelle dégageait et laissant sa nature faire son office puis vient le temps où il fallait prendre le pouls de la populace local. Il trouvait part égarement le lieu propice oubliant qu’il n’était pas au bon endroit; la contemplation de l’invocatorium l’avait sans doute dévié de la suite.

L’hydromel était de bonne qualité et les infos moins, par-contre sa constatation le portait encore une fois à ses suspections, soit la menace venait des hauts placés ou soit, comme lui avait laisser croire la nuit précédente, venait de bien plus loin, dans la passe de la Pierre-Tournante où il y aurait un vieux poste de garde des Dlardrageth, directement dans les dangerosités des montagnes du Nether. Son affabulation ne cessait de le faire douter, surement dû à sa dernière détection de la magie qui lui avait montré la noirceur qui venait du mythal ou du moins passait par le mythal mais Lunargent était tellement investie de magie de protection qu’il devenait pratiquement impossible que cela vienne de l’intérieur des murs.

Vorn soupirait au même moment que sa réflexion s’éternisait puis soudain il réalisait qu’il devait impérativement bouger, * ne jamais rester sur place* se souvint-il d’un conseil savamment inculqué par le thieffelin de l’ordre du corbeau qui l’avait légèrement entrainé. En pensant à lui, de suite Sabetta lui vint en pensée puis il eut un frisson. * Il est certain qu’ils n’entreront pas par ici et elle seule à part moi, connait le résultat de ma détection… Et s’ils n’entraient pas? À qui pourrais-je donner l’information pour en savoir plus?* Se questionnait-il en se traitant de niais de ne pas y avoir pensée avant. * Bien sûr, maistre Fares!* S’exclamait-il en sortant prestement prendre le cheval pour se rendre et tenter de voir le maistre en question.

Il maudissait ses égarements de pensées qui lui avaient fait perdre un temps précieux qu’ils n’avaient pas les moyens de se permettre. Il avait encore agis de façon égocentrique, ne pensant qu’a lui et cette tare il devrait s’en débarrasser au plus tôt. Il réalisait par le fait même que c’était cet égarement de pensées qui l’avait conduit à cette porte du nord et qui lui avait fait rappeler le maistre Fares. * Rien n’y est pour rien.*

Chemin faisant vers l’académie, il cherchait de par le malstrom magique la possibilité d’utiliser le mythal à des fin néfaste. La puissance que cela devait demander le dépassait, lui encore si néophyte sur le sujet puis il espérait que le groupe s’en soit sorti indemne, la légion avait-elle été clémente avec eux, seraient-ils envouté eux aussi, serviraient-ils de pions comme les autres? Tant de questions fusaient continuellement en lui ne trouvant toujours pas comment tisser toutes ces informations; l’investigation était un art, un art qu’il ne contrôlait pas encore assez bien mais qu’il devait impérativement continuer.




L'Art en tant que science est la connaissance universelle des forces de l'univers; en tant que magie, elle est l'application pratique et physique de ces mêmes connaissances.

Lil waela lueth waela ragar brorna lueth wund nind kyorlin elghinn.

(L'idiot et l’imprudent trouvent des surprises et parmi elles, attend la mort.)




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écrit le : Samedi 08 Décembre 2018 à 21h50 par Khelrod
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Le nain fut impressionné par la maîtrise dont avait fait preuve l’ancienne courtisane. Plus encore que les propos en eux-mêmes ou la méthode employée, tant dans le ton que dans les gestes, ce fut le résultat obtenu qui impressionna le paladin. De par sa fonction il avait été amené à développer des compétences sociales solides, une faculté certaine à inspirer la confiance, mais Sirine avait fait montre de ces facultés à un niveau bien supérieur, transformant la suspicion du commandant de la Légion en une simple formalité dictée par une conscience poussée de son devoir. Peut-être l’appui de Sabetha avait-il été également décisif, mais le fils de la roche était persuadé que c’était bien La Goualeuse qui avait fait tout le travail. Après qu’ils furent autorisés à quitter les lieux, le serviteur de Clangeddin salua le soldat qui s’était adressé à eux, réutilisant le grade que l’alchimiste avait utilisé quelques secondes plus tôt.

- Merci commandant. Nous nous tiendrons bien entendu à votre disposition.

Ils se mirent alors en route et quelques temps plus tard la désagréable impression d’être suivi fut tellement forte que Khelrod, certainement comme ses compagnons, se retourna. Il constata, soulagé, qu’il ne s’agissait de nul autre que le tigre dont la sagesse et la loyauté envers Linaë et son compagnon animal, bien qu’elles n’étaient pas directement liées à lui, avait surpris le paladin, étonné de voir cette capacité à agir d’une façon si juste et bonne chez une créature qu’il aurait auparavant volontiers qualifiée de sauvage, mais qu’il qualifierait à présent de noble.

¤ Merci à toi noble créature. Ton compagnon sera fier de savoir que ton action a été sage et juste dans des conditions qui ne s’y prêtaient pas. ¤

Sur le chemin du retour, alors qu’il avançait à dos de poney, ses courtes jambes n’étant pas le moyen optimal pour un retour rapide, il prit quelques instants pour féliciter et remercier chaleureusement l’humaine qui les avait tiré d’un possible mauvais pas. Il en profita pour lui faire part de son admiration.

- Toutes mes félicitations Sirine. Vous avez montré une grande maîtrise de l’art oratoire. Vous n’avez rien à envier à feu Godefroy, mon mentor.

La dernière phrase montrait clairement à quel point il était impressionné par la jeune femme à laquelle il souriait franchement, bien qu’elle n’ait elle-même aucun moyen de le savoir, le nain ne s’étant livré à aucun de ses compagnons sur le sujet. Il ne put s’empêcher tout de même d’avoir une pensée pour ce qui s’était passé au cours du combat et dont il parlerait avec elle, plus tard, lorsqu’ils seraient réunis à la tour.

Ils continuèrent en direction de la cité puis en direction du Collège, dans lequel le nain n’avait pas encore posé les pieds. Alors qu’ils s’approchaient, il prit le temps de mémoriser ce lieu et le moyen d’y accéder. Kaitlin lui ayant indiqué précédemment que la magie serait certainement une part importante de ce qui les attendait, il estima que ce lieu devait être parmi ceux qui leur seraient les plus utiles. Sabetha avait d’ailleurs déjà un peu confirmé cette hypothèse en leur proposant de se rendre dans la chambre anascrute. Arrivé devant la grande porte, il constata avec plaisir la présence de la concierge naine. Celle-ci semblait avoir de l’estime pour l’alchimiste et il comprit qu’elle faisait certainement partie des personnes qu’évoquait Sabetha lorsqu’elle indiquait qu’elle avait encore ses entrées dans le Collège. Il ne fut qu’à moitié surpris lorsque Maîtresse Tarmet, comme l’avait appelée l’humaine, lui parla de Xarss. Avec un sourire franc, il lui répondit.


- Je dois bien avouer que j’ai été le premier étonné. Mais il faut parfois savoir passer au-delà des apparences…

Il n’en dit pas plus et la salua d’un signe de tête, attendant le retour de leur sauveuse. Il suivit alors Sabetha à travers l’académie, manifestement pas très à l’aise avec les bruits étranges qu’il percevait de ci de là. Pire encore, il fut extrêmement surpris de la froideur de l’accueil que leur avait réservé Alondar. Il avait toujours imaginé que les utilisateurs de la magie profane formaient une sorte de communauté solide, dès lors qu’ils partageaient l’enseignement d’un même Maître ou d’une même école. Manifestement ce n’était pas le cas. Il n’eut toutefois pas le temps de s’attarder sur cette pensée, puisqu’il put rapidement entrer dans la chambre anascrute en compagnie des membres du groupe qui avaient fait le chemin du retour avec lui.

Il fut clairement troublé par ce qu’il ressentait, ou ne ressentait pas. Il n’arrivait pas franchement à déterminer de quoi il s’agissait, mais quelque chose lui semblait très étrange dans cette pièce, outre les objets inconnus et la lueur magique qui serait à priori leur seule source d’éclairage. Là encore, il n’eut pas le temps de se poser plus de questions, les propos de l’alchimiste étant assez clairs. Il prit alors la parole sans détour et renseigna ses compagnons sur les éléments importants qu’il avait évoqués un peu plus tôt.


- Seygwine est en danger. La Capitaine Ellana est envoutée. Elle et Linaë sont atteintes des mêmes symptômes : fatigue excessive eu égard à leur habitude des journées difficiles et migraine importante. Linaë nous a attaqués peu après avoir montré ces symptômes. J’ai vu la Capitaine présenter les mêmes hier. Il faut isoler Ellana d’une manière ou d’une autre avant qu’elle ne tente quelque chose, si ce n’est déjà fait.

Ne laissant pas le temps à quiconque de réagir à ses propos, il continua sur le second sujet.

- Qui plus est, les Sentinelles semblent impliquées d’une manière ou d’une autre. Pendant notre combat Linaë est parvenue à se soustraire momentanément au contrôle de ses assaillants. Elle a alors prononcé les mots suivants : « Fuyez… Les sent… » et n’a pas eu le temps de terminer sa phrase…

Il posa alors un regard interrogateur à la limite de la supplique sur celle qui était dans l’immédiat la seule à pouvoir les aider et leur apporter des réponses, s’agissant dans les deux cas de formes de magie à priori puissantes et totalement inconnues du Paladin.




Khelrod Martelroc, petit fils de Thomrod, de l'Epine Dorsale du Monde.

Pour l'être dont le cœur est bon, le combat contre le mal est une lutte de chaque instant, mais c'est dans le combat qu'il livre quotidiennement contre ses propres préjugés que réside son plus grand défi.


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PM
écrit le : Dimanche 09 Décembre 2018 à 18h23 par La Goualeuse
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Aucune marque de satisfaction ne s'était peinte sur le pâle visage de l'oratrice une fois sa réussite devenue certaine. Elle se contenta d'incliner respectueusement la tête lorsque le commandant prit congés, puis se dirigea comme les autres vers sa monture.

Alors qu'ils chevauchaient en direction de Lunargent, la frêle jeune fille arborait cette expression rêveuse et inquiète que la plupart des figures prennent au repos. Un œil attentif aurait remarqué, à la pose légèrement affaissée de la cavalière et à la manière distraite dont elle tenait ses rênes, des signes évidents de fatigue. La belle profitait de la course pour se reposer. Les cavaliers ralentirent à l'approche de la cité, et Khelrod en profita pour faire un brin de conversation.


- Et votre résistance n'a rien à envier à celle de la pierre, Khelrod, répondit-elle dans un sourire affable, détournant aussitôt le compliment par un autre.

Elle n'osa pas reprocher au nain l'excès de sa bravoure, qui confinait à ses yeux à l'imprudence. Son entêtement avait bien failli lui coûter la vie, et elle ne s'expliquait d'ailleurs pas comment il avait pu survivre aux morsures répétées de la foudre. Ses pensées restèrent cependant habilement voilées derrière son habituel masque de candeur.

La Goualeuse avait salué la concierge de l'Académie avec déférence, davantage mue par sa crainte superstitieuse de la magie que par respect pour la petite femme à la langue bien pendue. Sans en laisser rien paraître, elle donna raison à maîtresse Tarmet lorsqu'elle reprocha au paladin de s'acoquiner avec la détestable engeance drow. Le tour que prenait l'enquête ne pouvait que les inciter à redoubler de méfiance, et elle s'étonnait encore de la facilité avec laquelle ce serpent de Kryssior avait gagné les uns et les autres.


*Passer au-delà des apparences* se répéta-t-elle ironiquement, les paroles du fils de la pierre pouvant aisément être comprises en un sens contraire.

La gamine du port aquafondien dissimula son émerveillement alors qu'elle traversait le Collège, bâtiment majestueux dont le peu qu'elle entrevoyait livrait de nombreux trésors à sa curiosité. La magie l'avait toujours fascinée, impressionnée et effrayée ; exactement comme l'antipathique maître Alondar ! Sans attarder son regard sur le visage courroucé du mage, elle s'empressa d'entrer dans la chambre anascrute. Son attention fut immédiatement subjuguée par la ribambelle de reliques perchées sur des piédestaux. Elle les considérait encore avec des yeux gourmand quand Khelrod prit la parole...


- Comment... Ellana ? demanda-t-elle en s'arrachant à sa contemplation. Mais alors, qu'indiquent les signes que vous avez remarqués ? Que la victime a déjà été manipulée ? Qu'elle est prête à l'être ?

La belle porta une main à sa tête, soudain frappée par l'idée qu'elle-même pourrait être envoûtée. Ne se sentait-elle pas épuisée, depuis le début de l'enquête ? Elle n'avait pas même trouvé l'énergie de danser pour la Déesse la veille...

- Et nous ? ajouta-t-elle en interrogeant Sabetha, une vague panique s'emparant de celle qui ordinairement savait si bien maîtriser ses émotions.





Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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PM
écrit le : Lundi 10 Décembre 2018 à 18h01 par Ashura
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Les trois derniers jours avaient soumis son anxiété en des pics encore jamais explorés. Elle broyait du noir et activait sa matière grise. - N’étaient-ils que les dommages collatéraux d’une horrible machination ? Avaient-ils réellement impliqués Sabetha et sa famille (ainsi qu’un grand nombre de personnes) ? Avaient-ils poussés le commandant Beiran à suivre les contours d’une vengeance chimérique ? Jusqu’à quel point leurs indiscrétions avaient elles révélées leurs activités ? Pourraient-ils de nouveau prendre le risque d’échanger librement afin de faire avancer l’enquête ? - Beaucoup de questions se bousculaient dans sa tête, et la magicienne en présence, recueillait naturellement de nombreux espoirs de réponses.

Malheureusement, elle savait que le temps étant compté, plus qu’à l’accoutumé, alors la bretteuse se mua dans le silence. Si elle avait des velléités protestataires, elle les étouffa soigneusement et se contenta d’être patiente. Les bras croisés et le regard froid, elle accorda toute son attention à Sabetha.


¤ Suis l’Aigle et non la Tour... ¤


 
 
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écrit le : Mercredi 12 Décembre 2018 à 17h11 par Phineas
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Ashura, Khelrod et la Goualeuse

Dans la chambre chromée, la magicienne avait écouté les dires de Khelrod et de Sirine, et constaté l'étonnant silence de la bretteuse. Elle fixa un piédestal sur lequel s'étalait une série d'anneaux de cuivre qui semblaient à la fois liés, et pourtant éparpillés.

Elle croisa les bras et ferma les yeux. Ses lèvres s'agitaient silencieusement et elle hochait de temps à autre la tête de gauche à droite. Au bout d'une quarantaine de secondes elle ouvrit les yeux et acquiesça pour elle même.


- Écoutez, ce n'est peut-être pas évident pour des profanes, mais plus une magie est puissante, plus les règles qui l'encadre sont importantes. Et si vous dites vrai et que le mythal sert de catalyseur, ou de focaliseur, les contraintes sont d'autant plus fortes. On ne joue pas avec la haute-magie elfe comme ça.

Elle s'arrêta un instant pour hausser un sourcil, et toucha l'assemblage d'anneau. Celui ci eu un soubresaut avant de s'éparpiller à nouveau.

- Il y a peu de chance que le lanceur de sort se trouve à l'intérieur des Sentinelles. Les Gardesorts auraient remarqué quelque chose. Mais si quelqu'un, ou quelque chose, réussi à modifier légèrement les routines... Il doit être possible de se servir du mythal sans laisser de traces évidentes. Et d'utiliser sa puissance pour d'autres sorts. Cela étant, il semble franchement improbable que ce soit si simple. Il y a de fortes chances que l'appropriation prenne du temps, et que le nombre soit assez limité. Et comme d'habitude, un sort d'envoûtement fonctionne mieux sur des cibles connues du lanceur de sort que sur des inconnus. Ce qui explique pourquoi vous n'êtes pas déjà tombés sous le sort : vous êtes sous les Sentinelles depuis peu, et aucun des adversaires que vous avez rencontrés n'a eu l'occasion de faire un quelconque rapport. Même si l'envoûtement était allié d'une scrutation, ce dont je doute, les informations recueillies seraient insuffisantes. Ellana au contraire, reste presque tout le temps ici. La druidesse aussi, sans aucun doute, et il est plus simple de récupérer des informations sur elle. Le commandant et le capitaine Lorik n'ont pas été ciblés parce que, vu leur passif leur esprit doit être entrainé à résister à des assauts. La raison est probablement la même pour les mages influents, ou moi même, nous aurions puent tomber sous l'enchantement, mais peut-être voir venir la chose à temps.

Ce ne sont que des suppositions. Et faut il encore que la druidesse parla bien des Sentinelles, et pas, d'un sentier, par exemple.

Elle s'arrêta à nouveau et sembla brasser ce qu'elle venait de dire une dernière fois dans son esprit. La magicienne était doué d'un intellect bien supérieur au commun des mortels (comme la plupart de ses pairs) mais le réel fonctionnement des Sentinelles, et les implications liés à une telle corruption, semblait pousser ses capacités à un niveau qu'elle atteignait rarement.

- Il faut demander les rapports d'enquête sur les assaillants. Mais je serais très encline à penser que ceux là n'ont pas eux les symptômes que vous évoquez, Khelrod. Le plus logique me paraitrait de croire que ces fatigues et migraines sont liés à la bataille de l'esprit contre l'enchantement. Ceux qui ont attaqué Silys, une colère contenu se lut un instant dans son regard, et les deux de l'infirmerie n'étaient pas de grosses menaces, et j'aurais tendance à penser que leur esprit n'est en rien entrainé. Ce qui n'est ni le cas d'une druidesse, ni celui d'une officière entrainée par deux supérieurs du calibre de ceux de la capitaine Ellana. Taëlyne m'a un peu raconté l'histoire de son père : on ne survit pas en Outreterre sans un esprit particulièrement entrainé. Les elfes noirs sont des experts de la magie d'envoûtement. J'imagine sans mal que le capitaine Lorik est du même calibre.

Hélas, je dois vous le dire, je crains qu'on ait déjà perdu Ellana. Elle n'était pas à la caserne ce matin, ni quand j'en suis parti après avoir reçu votre message, Khelrod. Mais ne nous en soucions pas immédiatement. Il nous reste une bonne minute avant que Maître Alondar n'ouvre la porte, si vous avez encore des secrets à discuter, c'est le moment.


Xarss

Le schisme entre les elfes obscures et le reste des Tel-Quessir était ancien, immémorial. Que l'on suive l'histoire des elfes, ou la version de Mordenkainen, le mythe remontait aux premières blessures de Corellon, physique ou psychique. Ceci étant, et si l'histoire était loin d'être un historien émerite, Xarss avait entendu dire que la vraie séparation avait eu lieue après l'arrivée des eladrin sur Abeir-Toril, et que les elfes obscurs étaient considérés comme faisant partie des haut-elfe. Quelque part, ses anciens pairs avaient un jour dû être en mesure de l'utiliser. Mais comme pour les elfes de la surface, l'art des mythal s'était perdu depuis longtemps.

Ceci étant, les effets des Sentinelles rappelait quelque chose de flou à l'ensorceleur. Il en savait peu, mais se rappelait d'un terme,
faerzress, les mystérieuses radiations qui émanait de l'Outreterre, et, notamment, perturbait la magie autour des cités drows. Ce n'était pas la même chose, bien sûr, mais malgré le mystère de cette énergie, les matriarches parvenait à la dominer, et à l'utiliser à leur escient.

De même, utiliser la puissance du
mythal restait, pour le drow, possible. Mais difficile, et dangereux. Les ensorceleurs savaient de façon innée la dangerosité de la Toile, mais utiliser une magie d'un telle calibre était encore autre chose. C'était hors du commun, hors de la portée de la très grande majorité des arcanistes de Toril et même d'ailleurs. Combien d'histoire existaient dans les livres au sujet d'expériences de ce type ayant mal tourné ? Des constructions magiques qui explosaient, brisaient la trame de la réalité et faisait littéralement disparaître des portions de l'espace ou du temps. Rares étaient les maîtres, quand ils en avaient, qui apprenaient l'histoire de la magie à leur disciple. C'était ce qui rendait les ensorceleurs et les bardes si peu méfiants de leurs pouvoirs. Mais même les plus inconscients des ensorceleurs connaissaient l'hérésie de Karsus, qui avait conduit à l'effondrement temporaire de la Toile, et la chute des cités volantes nétherisses. Un cataclysme magique, une erreur de dix secondes, la disparition du plus grand empire magique de tout les temps.

Mais prendre des risques pareil pour la vengeance, ou l'accomplissement de la seconde résolution était bien le propre des drows et des autres engeances malignes.

La Première et la Seconde partie de la Destinée du Peuple.
Asservir l'Outreterre, et anéantir les elfes.


Lancers...



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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