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> L'ombre du Corbeau, Vela
  écrit le : Dimanche 15 Juin 2025 à 23h16 par Azur'ael
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La traversée avait été longue, secouée par les vents du large et la rumeur des tempêtes.Mais elle l’avait traversée. Comme tout ce qui l’avait précédée.

Dans la cale, entre les ballots de grain et les caisses de ferraille, reposait un petit coffret noir. Fermé, sans serrure apparente. À l’intérieur, une seule chose : une broche en argent terni, en forme de corbeau les ailes repliées. Le symbole ancien d’un ordre oublié… ou d’un homme disparu.

C’était tout ce qu’elle avait retrouvé de lui.

Pas un mot. Pas un corps. Pas une trace dans les registres du clergé.

Seulement un objet, venu de nulle part, confié à un messager qui avait fui dans les terres avant d’être tué près d’Elturel. Avant la Chute. Avant la fin de tout.

Elle s’était jurée de retrouver la source. Le corbeau n’était pas seulement un ornement. Il était un lien.

Et il battait désormais dans son dos, invisible, comme une aile noire repliée contre sa foi.

Le navire atteignit la côte à l’aube, dans un craquement de bois mouillé et l’odeur des algues pourrissantes. Elle ne remercia personne. Aucun mot. Seulement ce regard droit, que le capitaine n’oublia jamais.

Une silhouette de fer et de silence, qui s’éloignait vers la lisière du continent.

Vers l’intérieur.
Vers la terre.
Vers les ombres.



Le Cormanthor


Les premières semaines furent dures.

La piste n’était faite que de silences, d’impressions, de lieux abandonnés trop récemment.
Une silhouette vue, furtivement, près d’un cercle de pierres. Un nom chuchoté par un ermite presque fou, dans un sanctuaire en ruine. Et cette certitude : il était passé par là.

Puis le Cormanthor.

Forêt ancienne. Forêt fière. Forêt qui juge les pas de ceux qui l’arpentent.

Elle avait pénétré ses franges sans cérémonie. Le ciel s’était refermé derrière les ramures. Le monde était devenu vert, noir, gris, et plein de regards cachés.

Chaque soir, elle dressait un camp rudimentaire, et chaque nuit les bruits semblaient se rapprocher. On l’observait. On l’évaluait. Pas un cri, pas une attaque. Mais ce silence pesant, entre deux bruissements de feuilles, entre deux battements d’ailes.

Les arbres étaient trop anciens pour oublier.

Puis, sans même qu’elle sache comment, les repères s’étaient effacés. Les mousses ne disaient plus le nord, les chemins de chasse semblaient tourner en boucle. Le silence lui-même paraissait plus lourd.

Elle n’était plus sur une piste.
Elle était ailleurs.

Au matin, une brume pâle s'était glissée entre les troncs. L’air était devenu humide, presque salin.
Un souffle. Un courant plus frais. Différent.

Quelque chose, dans la texture même du monde, changeait.

Les oiseaux s’étaient tus. Les racines semblaient s’écarter sous ses pas. Un étang peut-être… ou un bras d’eau invisible. Elle ne voyait rien encore, mais l’odeur avait changé.

Pas un signe.
Mais l’instinct, peut-être.
Ou autre chose.

Ses pas l’entraînèrent plus loin.
Et le corbeau sur sa broche sembla peser un peu plus lourd.



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Mes PJs : Azur'ael, la gardienne des mystères ; Shalan le chevalier de la Seldarine ; Kuan Shen-li, l'archer spirituel
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écrit le : Lundi 16 Juin 2025 à 13h38 par Vëla
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Le silence porte en lui un poids sacré et une richesse oubliée. Dans un monde saturé de bruit, de parole, de distraction, il devient rare, parfois même effrayant. Pourtant, c’est dans le silence que l’esprit s’ouvre, que le cœur entend, que l’être se rassemble.

Vëla de Torm avait beaucoup voyagé en solitaire. Rarement elle avait trouvé refuge auprès d’un groupe ou d’une autre personne, néanmoins lorsque cela s’était produit, elle en avait découvert des forces et des faiblesses. La mélancolie était son lot, elle aimait se remémorer ses aventures sur la voie de son paternel, Valor.

Son silence depuis le départ des îles était dû à ce qu’elle avait trouvé, une broche en argent terni, en forme de corbeau, les ailes repliées. Elle qui appartenait tout comme son père à l’Ordre du Corbeau. Elle n’avait jamais vu ni entendu dire que l’Ordre avait une broche. Une idée lui vint à la porter quand elle mit le pied sur la terre ferme. Elle cherchait et quand elle cherchait, elle était silencieuse.

Pour l’ex-folle de Torm le silence n’est pas vide : il est plein de tout ce que nous fuyons. Il porte le poids des choses non dites, des vérités enfouies, des regrets, des peurs, des beautés trop fragiles pour être criées.
Dans le silence, le passé murmure, le futur inquiète, et le présent se dévoile sans masque.

Il confronte. Il oblige à écouter ce qui ne fait pas de bruit : une pensée honteuse, un désir ignoré, une douleur non guérie.

C’est un miroir. Et regarder ce miroir sans détour, demande du courage. Le silence est donc lourd pour qui ne s’est jamais arrêté. Mais il est nécessaire, comme l’obscurité l’est à la germination. Quand les mots se taisent, les choses parlent. Le vent, le feu, le souffle d’un enfant endormi. Le silence nous réapprend à entendre l’invisible. Dans le tumulte, nos pensées sont comme de l’eau boueuse. Le silence les décante. Il rend les décisions plus justes, les intentions plus nettes. La parole peut panser les plaies intérieures, mais le silence apaise. Il laisse l’âme respirer. Il offre un espace sans jugement, où les blessures peuvent se reposer. Le mot juste n’apparaît qu’après le silence du doute. Le silence est l’espace entre deux battements. C’est là que l’âme parle. Ceux qui apprennent à s’y tenir découvrent une force tranquille, une lumière qui ne fait pas de bruit, mais éclaire tout ce qu’elle touche.

Avançant, sans connaitre, elle savait que Torm guidait ses pas. Pour se le confirmer, de temps à autre elle faisait venir Abby de son royaume céleste, foulant ainsi avec son destrier le sentier qui se dessinait devant eux, jusqu’au jour ou la forêt ancienne l’enveloppait lourdement. Et là, elle comprit, c’était la fin. La fin qui naissait. Une autre naissance dans ce silence qui est en réalité une parole très ancienne.




Je suis la chevalière Solitaire, non pas par peur des humains mais par respect des humains, par respect du silence des humains, par respect de l'intégrité des humains. Je m'achemine jour après jour vers le temple de mon coeur et le soleil s'y trouve, s'y féconde la Rose qui se déploie Chevalier d'O. Je regarde la Source, je devient Source, je coule Source... Telle est ta répétition mantrique, chevalière Solitaire.
Faire quelque chose à contre-coeur c'est faire quelque chose à contre courant; alors que être au coeur des Choses, c'est toujours être au courant.

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Fiche Vëla


1-Bénédiction*, Sacrifice divin, protection contre le mal*.
2-Éveil du péché*, Précision bénie*, Force du taureau*.
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écrit le : Jeudi 26 Juin 2025 à 22h49 par Azur'ael
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Il y eut un moment, entre deux pas d’Abby sur la terre assourdie, où même le vent sembla hésiter.
Un souffle, retenu.
Une attente, presque respectueuse.

Le sentier ne menait nulle part – ou plutôt, partout. Il n’avait ni direction, ni dessein apparent. C’était un vieux chemin, rongé par les racines et les siècles, oublié des cartes, mais pas de la mémoire. Il avait été tracé jadis par des pas tout aussi solitaires que ceux de Vëla.

La forêt ancienne se refermait autour d’elle, non comme un piège, mais comme une étreinte. Une main de mousse sur son épaule. Une présence sans nom.

Et dans ce silence, justement, quelque chose se mit à parler.
Pas avec des mots.
Pas avec des signes.
Avec… un changement d’intensité, comme une note qui vibre un peu plus fort dans une symphonie invisible.

La broche.

Elle n’était pas magique.
Mais elle réagissait.

D’abord, un simple frisson au contact du cuir de son vêtement. Puis un poids nouveau — non physique, mais symbolique. Comme si, à l’instant même où elle avait pénétré cette portion oubliée du monde, elle avait franchi un seuil.

Abby hennit doucement, l’œil tourné vers un point fixe, à quelques pas à peine : là, un vieux tronc mort, éventré, renfermait entre ses flancs pourrissants une pierre taillée, couverte de mousse et de runes anciennes à demi effacées.

Et à mesure que le silence redevenait présence, Vëla perçut quelque chose.

Non, quelqu’un.

Un regard sans yeux, posé sur elle. Loin d’être hostile. Mais attentif.
Une trace d’observateur, comme si l’un des anciens de l’Ordre – ou ce qu’il en restait – attendait de voir ce qu’elle ferait maintenant.

L’endroit n’avait rien d’un sanctuaire. Rien d’un temple. Mais il respirait. Il écoutait.

Et dans l'air flottait cette idée, comme une question oubliée :

« Pourquoi maintenant ? Pourquoi elle ? »

Peut-être parce qu’elle avait porté la broche.
Peut-être parce qu’elle avait su se taire.

Et parce qu’en ce lieu ancien, le silence était la seule clef.

Le regard invisible persistait. Ni chaud, ni froid. Simplement… présent. Comme si la forêt elle-même retenait son souffle.

Et puis, à l’instant précis où Vëla effleura la pierre marquée – peut-être du bout des doigts, peut-être de l’ombre de sa pensée – un souffle de vent se leva. Un seul.
Assez pour emporter un peu de mousse.Assez pour dévoiler une rune entière, gravée à la verticale du bloc.

Une rune oubliée. Non elfique, ni naine, ni humaine.
Une symbole de seuil : Tarthël, dans la langue morte des Veilleurs Nocturnes.
Un mot qui signifie autant “passage” que “témoignage”.

La broche vibra à nouveau.

Et dans un craquement feutré, quelque chose se produisit à l’intérieur du tronc.
Pas un piège.
Pas une lumière.
Mais un simple cliquetis de métal, comme si une mécanique ancienne avait reconnu sa présence — et accepté son droit d’entrée.

La base de la pierre sembla s’ouvrir très légèrement, à peine l’épaisseur d’un souffle. Il n’y avait ni serrure, ni mécanisme apparent, mais une fente noire y apparaissait désormais : étroite, verticale, assez large pour une main… ou pour y glisser la broche.

C’était un choix.
Ce n’était pas une contrainte.

Rien n’obligeait Vëla à poursuivre.
Mais ici, quelque chose… l’attendait.

Une trace de mémoire, cachée dans les racines du monde.
Un secret, peut-être.
Ou une réponse que seul le silence pouvait mériter.

Au loin, entre les branches, un corbeau invisible émit un unique cri rauque.

Et le monde redevint immobile.



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écrit le : Samedi 05 Juillet 2025 à 18h48 par Vëla
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« Une trace de mémoire, cachée dans les racines du monde. Un secret, peut-être. Ou une réponse que seul le silence pouvait mériter. »

Un sentiment pur qui n’était pas une connaissance, mais un savoir-mémoire.
Ce savoir-mémoire, il ne s’écrit pas. Il ne se dit pas. Il attend. Comme l’eau sous la glace. Comme la lumière derrière les paupières fermées.

Ce n’est pas une mémoire que l’on possède. C’est une mémoire qui vous possède,
quand le cœur se tait assez longtemps pour que la terre se mette à parler.

Elle ne murmure qu’à ceux qui s’agenouillent. À ceux qui acceptent de ne pas comprendre. À ceux qui, en silence, écoutent pousser l’obscur. Car là, dans le noir chaud des racines, vivent les souvenirs que les feuilles ont oubliés.

On y trouve la forme d’un nom ancien, le premier geste d’amour entre ciel et pierre, la douleur d’une promesse tenue par le vent. Et parfois; un fragment de soi, non pas perdu, mais jamais encore entendu.

Alors, celui qui descend assez profondément, celui qui s’assied dans la patience, celui-là peut entendre : non une voix, mais une présence.
Et cela suffit. Pour continuer. Pour marcher avec moins de peur. Pour porter la lumière sans vouloir la posséder.

Un croassement se fit entendre, le signal final. Comme si ce cri avait tranché quelque chose d’ancien. Un fil. Une pensée. Un battement trop fort dans le cœur de Vëla.
Le vent se tut d’un coup. Les feuilles, surprises, oublièrent de frissonner. Même le ruisseau sembla hésiter, comme si le temps lui-même avait retenu son souffle.

Tout était là, mais rien ne bougeait. Un instant suspendu entre deux mondes;
l’avant, et l’après.

Le cri du corbeau n’était pas une menace. Ni une promesse. C’était un seuil.
Un appel à entendre ce qui vient quand plus rien ne parle. Un rappel que parfois, le silence ne suit pas le cri, il le précède.

Et que l'immobilité n’est pas absence, mais attention pure.

Quelque chose allait se révéler. Ou partir pour toujours.

Mais encore fallait-il oser rester là, à l’endroit même où le monde s’était tu,
et attendre que l’invisible prenne forme dans le battement d’ailes à venir que seul l’ex-folle de Torm savait écouter.

La fille de Valor osa. Ce monde qu’elle avait connu, semblait lointain, trop lointain pour qu’elle retienne le temps d’avancer. Cette broche l’avait conduite ici, dans ce non-lieu et non temps. Rien ne lui appartenait. Broche en main, elle l’y déposait doucement, sans attente, ni lendemain.




Je suis la chevalière Solitaire, non pas par peur des humains mais par respect des humains, par respect du silence des humains, par respect de l'intégrité des humains. Je m'achemine jour après jour vers le temple de mon coeur et le soleil s'y trouve, s'y féconde la Rose qui se déploie Chevalier d'O. Je regarde la Source, je devient Source, je coule Source... Telle est ta répétition mantrique, chevalière Solitaire.
Faire quelque chose à contre-coeur c'est faire quelque chose à contre courant; alors que être au coeur des Choses, c'est toujours être au courant.

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écrit le : Dimanche 06 Juillet 2025 à 20h08 par Azur'ael
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La broche toucha la pierre.

Pas un cliquetis. Pas un grincement de mécanisme. Juste une brise chaude, une expiration ancienne, douce comme un souvenir oublié qui s’échappa du tronc.

Et alors…

Le silence changea de nature. Il ne fut plus absence de son. Il devint présence.
Une lumière basse, presque indistincte, s’infiltra entre les fibres du bois. Ni or, ni argent : une lueur d’ambre pâle, comme celle d’une bougie sous un linceul. Elle ne venait pas de l’extérieur. Elle venait de la pierre elle-même.
Et elle s’enfonçait vers le sol, dessinant sur la mousse un sentier lumineux, invisible jusqu’ici.

Un seul pas suffirait à le suivre. Mais ce n’était pas une route. C’était un rite.

Car au moment où Vëla se releva, un changement imperceptible avait eu lieu en elle. Quelque chose s’était levé, ou dissipé, ou retrouvé. Un fragment de mémoire, non pas d’un homme mais ... d’un ordre. D’un appel lancé avant sa naissance, et qui l’attendait depuis plus longtemps qu’elle ne vivait.

Dans la poche invisible entre les racines, elle découvrit alors un second objet, que la broche avait réveillé : un cercle de fer noir, fin et usé, frappé d’une griffure unique en forme de V inversé. Pas d’instruction. Pas de voix. Mais une intuition claire : le sentier lumineux, fugace, disparaîtrait au lever du soleil.

Et au bout de ce sentier ? Un fragment du serment originel. De l’Ordre. Peut-être même… de Valor.


Le sentier s’enfonçait dans les bois. Mais ces bois n’étaient plus tout à fait les mêmes. Les arbres se resserraient lentement, sans hostilité — comme pour former un couloir d’écorce et d’ombre, tissé de mousse et d’oubli. Le monde, autour, devenait plus ancien. Non pas plus vieux… mais plus profond. Comme si chaque pas de Vëla descendait dans la mémoire du monde.

Le cercle de fer, léger comme une plume, pulsait doucement entre ses doigts.
Un battement. Comme un cœur. Ou comme un appel.

Le sentier la mena vers une clairière creuse, en forme de demi-lune inversée. Au centre, un arbre mort, immense, noir comme le fer. Ses racines étaient nues, ouvertes comme une plaie ancienne. Et dans cette ouverture béante, une descente en spirale, pierre contre pierre, s’enfonçait dans la terre — comme une tour inversée.

Les murs, couverts de symboles effacés par le temps, résonnaient doucement sous les pas. Il n’y avait pas de lumière, mais l’obscurité n’était pas totale.
Elle vibrait. Comme si elle attendait quelqu’un.

Au creux du silence, un chœur oublié semblait murmurer, sans mot, sans voix…
Et dans cette vibration, le nom de Valor flottait. Pas un message. Pas une vision. Juste… une présence. La sienne ? Ou celle de ceux qu’il avait laissés derrière ?

Plus bas, la spirale s’ouvrait sur une chambre ronde, marquée par sept alcôves de pierre. Dans chacune, un siège vide. Au centre, une dalle d’obsidienne. Et sur la dalle, un autre cercle noir, plus grand, gravé du même V inversé que celui que portait Vëla.

Un lieu d’assemblée. Un sanctuaire oublié. Un refuge des corbeaux. Mais pourquoi désert ?

Peut-être que sa venue… n’était pas un retour. Mais un commencement.



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écrit le : Lundi 07 Juillet 2025 à 16h32 par Vëla
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Les sièges vides des sept alcôves de pierre laissaient présager un oracle ou une autre cabale inconnue, mais intérieurement elle savait, sans croire. Aucun doute, l’Ordre était encore viable et l’ex-folle de Torm était pour elle, encore en service.

L’assemblé fantôme et les membres invisibles l’attendaient comme on attend un écho, comme on attend la réapparition d’une ombre familière, un visage perdu dans les souvenirs qui ne vieillissent pas.

L’absence ne portait pas les habits du passé. Elle ne sentait ni la cendre, ni la nostalgie. Elle était fait d’autre chose : de cette lumière douce que l’on ne reconnaît pas encore et de cette inquiétude calme qui précède les grandes marées.

Elle n’était pas celle qu’on pleurait. Elle n’était pas celle qu’on espérait. Elle était celle qui vient quand le sol est prêt à se fendre, quand les noms anciens deviennent trop petits pour contenir ce qui cherche à naître.

On lui avait dit que l’Ordre disparaitrait et reviendrait dans le coeur de chacun de ses membre, mais on avait oublié que certains retours n’en sont pas. Ce sont des naissances déguisées, des premières fois qui empruntent les visages d’autrefois, des pas neufs dans la poussière d’anciennes routes.

Alors, peut-être… peut-être que sa venue n’était pas un retour, mais un commencement.

Et que ceux qui la regardent devraient fermer les yeux, et écouter, non pas ce qu’ils reconnaissent, mais ce qui n’a encore jamais été dit. Voir avec les yeux et rester sourd. Ou entendre avec le cœur et perdre ses repères. Car ce commencement portera la forme d’une fin. Et nul ne saura, avant l’ultime instant, si sa venue fut salut, ou dissolution.

La rose qui se trouvait en son cœur lâchait un cri unique qui fendit l’air sans nom, le silence du non-lieu devient témoin. Un souvenir de Valor lui revint, « Celui qui marche hors du temps ne revient pas, il s’ouvre. »






Je suis la chevalière Solitaire, non pas par peur des humains mais par respect des humains, par respect du silence des humains, par respect de l'intégrité des humains. Je m'achemine jour après jour vers le temple de mon coeur et le soleil s'y trouve, s'y féconde la Rose qui se déploie Chevalier d'O. Je regarde la Source, je devient Source, je coule Source... Telle est ta répétition mantrique, chevalière Solitaire.
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PM
écrit le : Vendredi 25 Juillet 2025 à 20h02 par Azur'ael
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Le silence ne céda pas. Il s’approfondit.

Non comme une absence, mais comme une main qui se tend. Quelque chose dans l’air s’épaissit. Un souffle ancien, lourd d’une mémoire qui ne cherchait pas à être comprise, seulement à être portée.

Les sept sièges de pierre demeuraient vides — ou du moins, visibles comme tels. Mais dans l’ombre au-delà de la forme, quelque chose changea. Une lueur sourde, presque imperceptible, pulsa brièvement dans l’alcôve la plus haute. Pas une lumière. Pas une magie. Mais un accord.

Un battement.

La réponse à la rose.

Puis… un murmure. Non par les oreilles, mais dans la chair du silence.


- Celle qui fut brisée, marche à nouveau.

La voix n’était pas une voix. Elle n’avait ni timbre, ni écho. Mais elle résonnait dans l’ossature du lieu, comme si les pierres elles-mêmes la reconnaissaient.

- Tu n’es pas revenue. Tu as glissé. Entre deux âges. Entre deux noms.

Puis une pause. Une attente. Comme si le silence testait le seuil de sa foi. Et, comme pour le récompenser, un autre murmure s’éleva :

- Valor est mémoire. Mais toi, Vëla, tu es passage.

Un frisson souleva la poussière invisible sous ses pieds.

- Les fondations de l’ancien Ordre ne tiendront pas. Car ce qui fut érigé pour porter la lumière ne saurait contenir l’obscur qui revient. Les anciens sentiers sont devenus des ronces. Et pourtant… les graines ne dorment jamais vraiment.

Un faible courant d’air passa entre les sièges vides. Un vertige. Comme si l’air avait brièvement changé d’axe, comme si le lieu s’était tourné vers elle.
Et alors, au centre des sept, une chose se produisit. Une silhouette d’ombre claire, tissée de brume et de souvenir, apparut. Haute. Élancée. Les traits flous, mais le port noble, ancien. Pas un être. Un écho. Elle ne dit pas son nom. Elle l’offrit.

Thalan Erymë. Le dernier Vigile de l’Ordre. Le porteur de la dernière Veille.


- L’Ordre ne reviendra pas, Vëla. Mais il renaîtra. Sous une forme que tu ne reconnaîtras pas, et que tu ne pourras contrôler. Ce n’est pas à toi de restaurer. C’est à toi d’ouvrir. »

La silhouette leva une main brumeuse, paume vers elle.

- Un autre marche. Il cherche sans savoir. Il détient l’éclat d’un savoir que seul ton chant pourra réveiller. Vous vous trouverez. Pas ici. Pas encore. Mais le Chant veille. Et lorsqu’il s’élèvera à deux voix, la rose brûlera. Et vous saurez.

Puis l’écho se dissipa. Les alcôves se vidèrent à nouveau. Mais une graine avait été semée.

Et dans sa paume, là où la rose s’était blottie contre son cœur, une trace rouge en un cercle parfait luisait faiblement. Elle ne brûlait pas. Elle attendait.

Le silence ne s’était pas refermé. Il s’était simplement redressé autour d’elle, comme un manteau que l’on remet après une prière. Les sièges étaient à nouveau vides. Mais plus tout à fait. Une présence en creux persistait, comme un regard posé dans son dos, ou le souvenir d’un parfum dans une pièce pourtant close.

Dans sa paume, le cercle rouge brillait toujours faiblement. Ni chaud ni froid, mais chargé d’un pouvoir en attente. Une clef, peut-être. Ou un sceau. Elle ne le savait pas encore, mais elle sentait en son for intérieur qu’il s’éveillerait au moment juste, en réponse à un autre éclat, un autre appel.

Elle pouvait tenter de méditer plus longuement, s’immerger encore dans ce lieu immobile, interroger les vestiges d’un ordre ancien, ou tenter de suivre cette sensation ténue — un fil invisible tendu vers quelque chose… ou quelqu’un. Un autre cœur battant en marge du temps. Un autre porteur d’éclat.

Peut-être ce "marcheur" évoqué par l’ombre.
Peut-être était-il déjà en route.
Peut-être l’attendait-il.




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