Conteur des étoiles
Chambre 3
Aucune gemme
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Un silence lourd retomba dans la grange, troué seulement par les grognements saccadés de la créature. Le halo de lumière vacillait, peinant à contenir l’obscurité que la tempête ne cessait d’épaissir autour d’eux.
Rhaugilath, toujours à distance prudente, plissa les yeux. Quelque chose, dans la régularité des cicatrices, l’intriguait. Ce n’étaient pas des marques infligées au hasard, ni même de simples scarifications rituelles. Elle s’approcha d’un pas, laissant son regard suivre le réseau de spirales et de lignes, comme si elles formaient un texte invisible. Puis la vérité se dévoila à elle, d’abord comme une intuition, puis comme une certitude glaciale : ces motifs étaient vivants. Pas une marque, mais un sceau – une matrice magique gravée dans la chair. Un lien.
Un flux ténu de magie — une résonance familière et pourtant profondément malsaine — vibrait dans l’air. Rhaugilath ferma les yeux, laissant son esprit effleurer la surface de ce réseau… et perçut, au-delà du corps meurtri, une présence, loin vers le nord-est. Une pensée étrangère, muette, mais insistante :
« Reviens. » Un murmure mental, lointain mais vibrant d’autorité.
Au même instant, Ioueseni, restée près de l’ouverture de la grange, tressaillit. Son œil aguerri avait capté un mouvement. Puis un autre. Dans le rideau de pluie, à la lisière des bois, une masse s’avançait lentement — immense, courbée, animée d’un balancement presque animal.Deux excroissances osseuses luisaient d’un reflet blafard sur ce qui semblait être un crâne ou un heaume. Autour d’elle, trottant ou rampant, se dessinaient plusieurs silhouettes plus petites, disloquées : des gnolls mutilés, à moitié décharnés, certains titubant comme des pantins dont on tire trop fort les ficelles.
L’air vibrait d’un grondement profond, régulier, presque rythmique. Ioueseni comprit soudain que ce n’était pas un seul cri, mais une succession d’appels. Une invocation. Et la créature plaquée au sol, à ses pieds, y réagissait : son corps tendu comme un arc, les muscles tremblant sous la poigne de Tamasin. Elle ne cherchait plus à fuir. Elle attendait.
Derrière elles, Taric s’était figé. Il tenait entre ses doigts la capsule d’os, la scrutant avec un mélange de fascination et d’effroi.— Neh’kura... murmura-t-il.
Le mot franchit ses lèvres sans qu’il s’en rende compte, arraché à une réminiscence. La créature écarquilla les yeux, soudain consciente. Elle se figea, puis se mit à trembler, de tout son être, des sons étranglés lui échappant comme des prières noyées. Taric se redressa, livide.— Ce nom… . Je l’ai déjà lu. Pas dans un conte ou une légende, non… dans un manuscrit scellé, à la bibliothèque d’Hautelune. Les “Servants du Croc Pourpre”. Il leva les yeux vers Rhaugilath, puis vers Randal.— Ces marques… ce ne sont pas des blessures. Ce sont des canaux. Et ce qui approche dehors… c’est celui qui les alimente. Une rafale fit claquer la porte de la grange contre le mur. Dehors, les ombres se rapprochaient. La pluie battait plus fort, mais on distinguait désormais des formes plus nettes entre les arbres. L’air semblait vibrer, lourd d’un pouvoir ancien.
La créature tourna brusquement la tête vers la porte ouverte, les yeux fendus brillant d’une lueur écarlate. Son souffle s’accéléra, haletant. Elle tenta de prononcer quelque chose, dans sa langue sifflante — une suite de sons brefs, frénétiques. Puis, d’une voix déformée, presque humaine, un seul mot jaillit, reconnaissable :— Fuir. Lancers... Randal - Jet de compétence : Connaissance (religion) : 5(d20) +4(deg) +1(Int) = 10 Rhaugilath CLXXIV - Jet de compétence : Connaissance (mystères) : 15(d20) +4(deg) +3(Int) = 22 Ioueseni - Jet de compétence : Perception : 11(d20) +5(deg) +0(Sag) 5 = 21

Mes PJs : Azur'ael, la gardienne des mystères ; Shalan le chevalier de la Seldarine ; Kuan Shen-li, l'archer spirituel MG : Tenavril, Haut Dracosire de l'Œil du Dragon
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