
Dans la grange
Les lampes vacillent, projetant des ombres immenses sur les murs décrépits. L’odeur de poussière, de bois humide et de sang séché rend l’air pesant. Taric reste assis sur son banc, le médaillon serré dans sa main tremblante, perdu entre douleur et révélations.
Rhaugilath, les nerfs tendus, croise les bras pour s’empêcher de secouer l’orphelin. La tension dans son corps ne demande qu’à éclater, mais elle se retient — pour une fois. Chaque craquement du plancher, chaque rafale contre les volets branlants la fait sursauter. Elle n’ose pas encore se précipiter, préférant garder sa tête froide. Un piège est toujours possible.
Taric lève les yeux vers elle, encore hébété, puis hoche lentement la tête et se redresse.
Randal, lui, ne reste pas inactif. Sa main se serre sur son symbole sacré et, dans un souffle, il implore la lumière du Dieu Brisé. Une lueur vive jaillit soudain de l’objet qu’il tient, éclairant la grange d’un halo tremblant. Les ombres reculent et la nuit semble moins étouffante. Mais cette clarté révèle aussi l’état nerveux de tous : aucun ne cache vraiment sa crainte.
Dehors
Le cri de guerre d’Ioueseni fend l’air, suivi d’un bruit de lutte. Dans la clarté nouvelle projetée par Randal, on distingue la scène : la mulane a jailli de l’ombre comme un serpent, crochetant les jambes de la créature qui s’effondre lourdement au sol. Le choc est brutal, un souffle guttural s’échappe de sa gorge.
Déjà, Tamasin surgit, la lance d’Orwen en main. D’un geste ferme, elle bloque le bras de l’intrus avant qu’il ne puisse tirer sa dague. La créature se débat, ses yeux jaunes brillants de rage et d’instinct, mais le bois du manche la cloue contre la terre battue.
Sous la lumière de l’Ilmate, sa silhouette devient claire : un corps nerveux, taillé pour la traque, la peau marquée de cicatrices, et à sa ceinture une sacoche gonflée dont dépasse le coin d’un carnet noirci.
Ioueseni, déjà au-dessus d’elle, garde l’avantage, son poids prêt à briser toute tentative de fuite. Tamasin maintient la pression, la lance menaçante. La créature gronde, incapable de parler leur langue, mais son regard fauve fixe ses assaillants avec une intelligence farouche.
Le silence n’est brisé que par le souffle rauque de l’intrus et la tension des aventuriers. La proie est piégée, mais reste dangereuse.

Mes PJs : Azur'ael, la gardienne des mystères ; Shalan le chevalier de la Seldarine ; Kuan Shen-li, l'archer spirituel MG : Tenavril, Haut Dracosire de l'Œil du Dragon
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