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Les petits rats sous le Coutelas , Vogue vers l'île-aux-rubis
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Le Cuivre-et-Feuille s’approcha comme une flèche tirée sur l’épave, le second au gouvernail, les autres sur le pont, prêts à passer à l’abordage. Le Nain psalmodiait quelques prières aux Morndinsamman en manipulant une pièce d’or, probablement pour répondre au risque que le navire brisé fut hanté. Connaissances (Religion) Fairïe Connaissances (Religion) SphinxFaisant disparaitre la pièce, il s’approcha des aventuriers peu au fait des habitudes de l’équipage et leur dit en chuchotant juste assez fort que pour être entendus d’eux : - « L’honneur revient au Capitaine, dès qu’il aura mis un pied sur le navire, nous pourrons le suivre. Tout ce qui est pris sur un navire abordé doit être présenté pour être partagé équitablement par fonction. Vous aurez votre part si vous suivez ces règles et participez aux combats si combats il y a. » Au fur et à mesure de l’approche, ils purent se rendre compte que l’autre avait dû être balloté comme une coquille de noix en pleine tempête. Les rares fragments de voiles encore accrochés étaient en lambeaux, le grand mat brisé, le bastingage arraché par endroit, des caisses et des tonneaux éventrés jonchant le sol de débris…
Et pourtant, tous en étaient sur : quelque chose ou quelqu’un avait reflété la lumière d’un timide rayon de soleil selon un rythme différent que la danse des vagues.
Longue-Vue, du nid-de-pie, cria pour couvrir le chahut de l’eau et du vent : - « Un corps sur le pont ! » L’excitation était à son comble, l’adrénaline chargeait les corps des marins qui rencontreraient bientôt fortune ou infortune, trésor ou morts !
Ils n’étaient plus qu’à une cinquantaine de mètres, la mer était chargée de déchets de bois flottant, une vingtaine de mètres, le Cuivre-et-Feuille avait pivoté du seul effort d’Okalistiak, puis soudain, alors qu’ils étaient encore bien trop loin que pour prendre le pont adverse, Bansh s’était-il élancé, se balançant au bout d’un filin comme il l’eut fait d’une liane puis planant comme il l’avait fait pour descendre de son perchoir.
Barvar lançait des grappins, agrippant ce qui pouvait encore l’être avant d’en nouer les cordes à leur propre bastingage. Il s’était saisi d’une planche de dix pieds de long pour un de large, prêt à suivre son capitaine dès que la distance lui permettrait de ne pas avoir à risquer tomber à l’eau en se balançant à sa suite. - Pas folle la guêpe … pas envie d’être écrasé entre les deux coques …

" Par delà les brumes "
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t c’est avec son large sourire habituel que Fairië se jeta sur le bateau fantôme. Respectant la règle dût au rang de Capitaine, il attendit que Bansh posa les pieds sur le bateau fantôme pour à son tour le fouler. Riant au éclat, semblait-il seulement se rende compte de la situation ? foulant la planche en bois à son tour, il continua de trainer sa lourde lame derrière lui. Tournant la tête pour voir chaque recoin du bateau, il sautillait sur place d’excitation. -(commun) Bateau fantôme, bateau fantôme … Les secondes passèrent et le rire de Fairië disparut à la vue d’aucun fantôme et seulement d’un … petit homme allongé sur le dos. Son visage expressif fit une moue réprobateur. -(commun) Le petit homme aurait mit a mal nos fantômes … Continuant de trainer sa lame, il l’a planta arrivé à quelques pas du petit homme. Accroupit au côté de celui-ci, il ne put s’empêcher de le titiller du bout de l’index. Elevant sa voix en direction de Bansh :-(commun) Capitaine !! je crois avoir trouvé … Accroupit ses deux mains soutenant sa tête, il était en proie à d’intense réflexion. Soit à un tueur de fantôme avec une poêle ensorcelée … soit à un Hin allongé … avec une poêle. Le problème semblait davantage pour Fairie de venir de la poêle plus qu’autre chose. Levant sa main vers la bouche et le nez, le psion semblait vouloir savoir si le petit bonhomme respirait toujours.-(commun) Capitaine ! il est toujours vivant.

Nuiteuse 1349 CV : « (…) Je me souviens très bien. Atala n’aurait pas voulu que je la suive dans la mort. Elle aurait voulu que je vive ma liberté pleinement. Je ne suis pas encore prêt, mais ce jour viendra ou je parcourrai de nouveau la terre et l’océan, te portant toi et notre enfant dans mon cœur. La liberté nait de la souffrance. Ces mots sont désormais à jamais gravés dans ma chair … » Extrait du journal d'Halrim CaecPour trois sœurs trois vives épées; La première sera d'ivoire; La deuxième forgée de l'or le plus rare; La troisième dans un pli de granit sera taillée; la première "Juste Vieillard" est nommée; A "Pressant Dard" répond la deuxième arme; Alors que la troisième, assoiffée, dans ce trio de charme Est une lame affamée s'appelant "Liberté". WHELDRAKE - Ballades de la FrontièreFairië Atala
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Bansh fut à côté de Fairïe en une fraction de seconde, se penchant sur le petit corps et lui enlevant promptement la poêle qui le camouflait pour moitié : - « Sa vie ne tient qu’à un fil … regarde donc, Esprit Glissant, par quelles terribles privations son corps est passé … Les Hins me surprendront toujours pour leur volonté de vivre, même plongés au plein cœur des Abysses ! Il s’en est fallu de peu pour qu’il soit passé de vie à trépas, nous aurions eu là un premier squelette … bien qu’il n’en soit pas loin … Barvar ! Des soins pour cet improbable survivant ! »
La planche avait été déposée entre les deux ponts et, presque en courant, le Nain avait rejoint l’épave pour se placer au-dessus de Favouinn.
- Grmmbl … j’en connais plus d’un qui aurait appelé la mort depuis longtemps, il n’en reste rien !
Lui plaçant une pièce d’or sur le front, il ferma les yeux et dans la langue des Fils de la Pierre, démontra une part de son talent de guérisseur.
- Vergadain, Père Court, la Chance l’a placé sur notre route, donne-lui d’en prendre conscience.
La pièce s’illumina, auréolant totalement le petit corps d’une chaude lumière dorée. Favouinn aurait voulu hurler, tout son corps était soudain parcouru par une énergie qui le brulait comme un bain trop chaud. Il fut pris de spasmes incontrôlables, la salive lui monta à la bouche dans une mousse inquiétante. Le Vigoureux assura sa prise en le plaquant de ses deux larges mains pour éviter qu’il ne se blesse lui-même.
Puis la lumière disparut et le corps arrêta de trembler. Après un long soupir, il ouvrit les yeux, ébloui par la lumière du jour comme s’il avait vécu dans l’obscurité la plus totale pendant des jours.

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Le Hin était troublé, ne sachant, où, et ce qu'il faisait ici; il entendait des voix, sentait des mains le toucher, il aperçevait des formes indistinctes derrière ce voile brumeux qui lui obscurcissait la vue. Un objet froid qui semblait circulaire fût déposé au milieu de son front...
Soudain, une vague d'intense chaleur parcourut tout son corps le brulant de l'intérieur, le consumant... Il convulsa... Un liquide chaud et mousseux sortit de sa bouche... Et ses bras étaient cloués au sol par il ne savait quelle force...
Cela lui sembla durer une éternité... Le Hin gisait, inerte... Seul son coeur battait encore... Quelques tremblements secouaient son corps prouvant la violence du choc que venait de subir le petit être...
Les yeux clos, il pouvait voir que la déflagration de lumière qui avait baigné l'endroit avait faiblit jusqu'à disparaitre complètement...
Tout semblait fini... était il mort ?!? Il ne le savait... Pouvait il ouvrir les yeux ?!? Essayons pensa t il...
Une autre lumière, naturelle celle là, l'aveugla et son bras vint, instinctivement, protéger ses yeux de cette nouvelle agression...
Des formes bougeaient et conversaient autour de lui...
Il eu du mal à s'habituer à la luminosité et il ne savait que faire ou quoi dire... Après tout, peut être que Brandobaris avait entendu son appel et qu'il venait de l'accueillir en sa demeure...
Peut être aurait il droit à un banquet ?!? Ne serait ce pas le moins après toutes les péripéties qu'il venait d'affronter ?!?
En tout cas, il méritait bien cinq petites minutes de détente...
Les gens alentour pouvaient remarquer le petit sourire ravi qui venait d'éclairer son visage...
Favouinn se rallongea convenablement à l'endroit où il était, les mains sur le ventre, le regard perdu dans on ne sait quel endroit... Mais il semblait content et... Bizarrement... Revigoré...

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Alors que Bansh se félicitait d’avoir trouvé ce survivant comme s’il avait mis la main sur un fabuleux trésor, sautillant presque en respectant la distance nécessaire à ce qu’il puisse reprendre conscience sans se sentir oppresser, Barvar avait déjà quitté le corps supplicié par la privation pour en chercher un autre, sonnant et trébuchant si possible. Le Vigoureux faisait honneur à la soif de richesses de ceux de sa race d’une part, et s’assurait d’une autre qu’il ne restait aucune menace sur l’embarcation. Très vite, il revint avec le sabre d’abordage qui avait été laissé négligemment par les pirates et dans une série de gestes incompréhensibles, sembla converser avec le grand Singe qui se raidit soudain comme si sa joie de vivre de l’instant d’avant lui avait été ôtée par le froid baiser d’une liche et lui répondit de même. Dressé de la sorte, il avait pris une tête de hauteur. Sphinx comprit très vite que quelque chose se passait. Dans un mouvement large, elle se saisit de son arme, assurant d’emblée une position défensive à côté du corps du Hin qui reprenait conscience comme l’aurait fait une mère animale pour ses petits en danger. - Relève-toi si tu ne veux pas mourir une seconde fois –lui lança-t-elle à voix basse Le Hin avait entendu la voix de deux créatures au moins avant qu’il ne soit secouru, créatures qui étaient parvenu à se cacher en voyant s’approcher le navire d’apparence elfique, mais rien de plus. Il n’en avait pas compris le langage, pas plus qu’il n’avait pu voir leur apparence dans son état de faiblesse absolue, mais par la grâce du sort de Barvar ses forces lui étaient revenues, il pourrait même se relever s’il en trouvait le courage. Sur le Cuivre-et-Feuille, Longue-Vue n’avait rien perdu de la scène. Se tenant d’un bras au bastingage, il pointait de l’autre une arbalète chargée. Le second, quant à lui, continuait de manœuvrer le navire pour éviter que les deux navires ne dérivent, ne s’écartent ou au contraire ne s’entrechoquent trop violemment. Cliquez ici pour dérouler le parchemin... Perception auditive de Sphinx Perception auditive de Phairïe Perception auditive de Favouinn Un bruit sourd en dessous d’eux attira l’attention de tous ceux qui avaient mis pied sur le navire abordé …

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Favouinn entendait converser autour de lui, mais son esprit était tant absorbé par ses doux rêves qu'il ne tentait même pas de comprendre le sens des mots prononçés... A ce moment précis, peu lui importait; il était sauf, des gens s'occupaient de lui et à n'en rien douter, ces mêmes gens lui proposeraient bientôt de quoi se restaurer sinon il aurait déjà été jeté sans ménagement dans une sordide pièce humide et nauséabonde en compagnie d'il ne savait quelles petites bebetes...
Mais, soudain, il lui sembla qu'on s'adressait directement à lui, on lui chuchotait, comme pour le prévenir d'un quelconque danger...
- Hmmm ?!?
Ouvrant un oeil, le Hin fixa la personne qui l'avait sorti de ses songes; sa bouche s'ouvrit grande, son deuxième oeil s'ouvrit lui aussi; les yeux écarquillés, Favouinn se redressa précipitamment afin de reprendre une apparence plus convenable et porta la main à sa bouche pour s'éclaircir la voix......
- Hrblmm, bonne rencontre, madame, vous semblez inquiète, puis je en quelque façon que ce soit vous porter assistance ?!?
Redressant la mèche qui lui couvrait le visage, Favouinn se fendit de son plus joli sourire, emerveillé par la créature qui se présentait à lui de si naturelle façon... Le Hin était subjugué par cet être, il n'en avait encore que trop peu rencontré; et encore jamais de la gente féminine... Tout ce qui se passait autour lui était devenu, soudainement, obsolète...

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La scène en était presque comique.
Alors que Bansh, Barvar, Sphinx et Fairïe se préparaient à affronter un mystérieux ennemi tapi dans la cale de l'épave, couverts par longue-vue, Favouinn, revenu in extremis du sentier de la mort, restait coi, devant la guerrière Elfe, à sourire devant la grâce naturelle de ceux de sa race sans même apercevoir l'énorme lame qu'elle tenait d'une poigne de fer malgré la finesse de ses bras.
Sur un signe de tête de l'Hadozee, le Vigoureux lui lança le sabre d'abordage qu'il rattrapa d'une main tandis qu'il se déplaçait, aussi silencieux qu'une ombre, sur le pont. Son cuistot avait fait de même de l'autre côté et avait fait apparaitre comme par magie deux longues dagues noires dans ses mains gantées.
Et ce fut l'attaque.
Deux créatures reptiliennes bondirent de l'escalier menant à la calle comme deux diables de leur boite, des tridents en mains et la bave aux lèvres de leurs mâchoires immondes, emmenant avec eux des effluves d'algues moisies et de poissons avariés. C'est à peine si les nouvelles recrues eurent le temps de se rendre compte de ce qu'il se passait. Couverts d'écailles, d'un vert profond tigré de noir sur le dos et plus clair sur le ventre, les mains et les pieds palmés sur lesquels on ne pouvait s'attarder tant leur gueule garnie de dents à rendre un requin envieux était impressionnante et captivait totalement celui qui le découvrait et résistait à l'envie de s'enfuir.
Fort heureusement, l'équipage du Feuille-et-Cuivre n'en était pas à sa première rencontre et les deux hommes-poissons perdirent l'effet de surprise.
Un carreau avait jaillit, glissant avec une précision inconcevable si près de Favouinn et de Sphinx qu'ils sentirent la turbulence de l'air autour de lui avant qu'il ne s'enfonce dans la gorge du premier monstre. Il ne s'était pas encore rendu compte qu'il était mort que de ses deux dagues, Barvar lui avait ouvert le ventre laissant les tripes se répandre et accentuer l'odeur.
Le second avait plus de chance -ou pas, question de point de vue : il s'en sortait avec une large estafilade courant de l'épaule à la taille, faisant face à l'Hadozee qui évita sans peine un coup qui aurait pu transpercer n'importe qui de moins agile.
Les yeux noirs, immenses et globuleux de la créature devinrent vitreux, il poussa un hurlement terrible et, lâchant son trident, comme s'il s'agissait d'une brindille, il se jeta sur le Capitaine tous crocs et griffes dehors éraflant sa joue avant que Fairïe, une curieuse lueur dans le regard, ne le prenne à revers d'un magistral tranchant de son épée lui brisant la colonne d'un coup.
D'un geste dédaigneux, crachant sur le corps brisé, Bansh le repoussa, hurlant à la manière d'un gorille de Chult.
Les monstres que Favouinn avait entendu arriver sur le bateau et qu'il semblait avoir totalement oublié était défaits en une poignée de secondes.

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Quelque chose ne tournait pas rond ici... L'air s'était soudainement chargé d'électricité... L'Elfe proche de lui semblait ne même plus s'interesser à sa présence... Ses " sauveteurs " avaient dégainé leurs armes; certaines faites de fer et de bois mais également certaines d'essence magique...
Favouinn aperçut les deux créatures reptiliennes qui se jetèrent sur les marins; elles semblaient féroces et il remercia Brandobaris que ce ne fussent elles qui le découvrent en premier...
Le Hin chercha sa petite épée à son côté; malheureusement, elle trainait sur le pont près de son équipement...
Un carreau d'arbalète lui frôla la joue, lui faisant perdre ses couleurs si récemment réapparues...
Favouinn se hâta de récupérer ses affaires et de s'en équiper mais malgré tous ses efforts d'empressement pour aider, le Hin ne pût que constater la fin de la bataille...
Les deux créatures gisaient, ouvertes de part et d'autre, sur le sol du navire; un liquide noirâtre s'en échappait souillant le pont...
Favouinn rengaina, épousseta toutes ses affaires afin de se rendre plus présentable et se dirigea vers un... Singe... Un énorme singe, un gorille semblait même plus approprié comme qualificatif... Il semblait leur chef...
D'un pas hésitant, l'air un peu peunaud et... Troublé... Favouinn s'inclina face à cet " animal " munit d'un imposant sabre...
- Hum... Salutations Seigneur, Favouinn de Onglewind pour vous servir ! Tout d'abord merci de m'avoir sauvé d'une mort certaine sur cette frêle embarcation, je n'aurais point survécu sans votre assistance... Merci aussi pour avoir défait ces créatures monstrueuses et répugnantes...
- Une malencontreuse mésaventure m'a transporté loin des Royaumes terrestres de ce monde et je ne saurais dans quel coin perdu je me trouve actuellement... Je ne suis point à mon aise sur ce genre de... Transport... Et re-goûter au plaisir de fouler à nouveau une terre ferme et verdoyante me sierait au plus haut point...
- Mais... Le Hin hésita, visiblement contrarié par une pensée nouvelle... Peut-être... Hum... Avez vous de sombres idées concernant ma petite personne ?!?
Favouinn baissa la tête vers ses pieds dans l'attente d'un verdict qu'il espérait moins horrible que ce qui lui traversait l'esprit à l'instant présent...

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L’Hadozee avait repris contenance, épousseté son habit et vérifié, du bout des doigts, que la blessure sur son visage n’était qu’une estafilade sans importance.
Dans un salut aussi théâtral que le Psion en était capable, il le salua, conscient que la précision de son geste lui avait probablement évité un coup autrement plus douloureux, propre à assombrir plus que sa joue d’un sang déjà poisseux. Il en était à apprécier le tranchant du sabre d’abordage quand il fut hélé par le Hin qui venait de survivre à deux morts certaines sur trop peu de temps pour que le commun des mortels.
|  | A son tour, il le salua d’une courbette et d’une voix qui sembla incroyablement chantante à Favouinn pour venir d’un tel personnage simiesque, lui rendit la politesse
- Seigneur ! Voilà un titre bien pompeux pour l’humble Capitaine que je suis Favouinn de Onglewind ! Je suis Bansh Cuivrefeuille, et tu vois là une partie de mon équipage. Barvar est celui à qui tu dois le plus, tu étais bien avancé vers le domaine de Kelemvor – même si lui seul sait à qui il a bien demandé assistance pour te ramener à nous – il suivra ta convalescence tant que tu seras des nôtres. Tu ne sais pas naviguer n’est-ce pas ? Sans attendre de réponse, il poursuivit le tour de présentation
- A la barre du Feuille-et-Cuivre se tient Okalistiak, mon second, Longue-Vue est encore sur le pont, son carreau a bien faillit t’embrocher mais passe-toi de lui en faire la remarque, il n’entend jamais raison à ce niveau-là et je dois avouer … qu’il y est meilleur que moi. Les deux suivants sont Sphinx qui t’a protégé de son corps et de sa lame, et Fairië Atala qui en a fait de même avec moi. Le dernier est … Elarig ? Tout va bien l’ami ?
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Quel est donc ce curieux personnage, au visage simiesque surplombant une improbable tenue de cordes comme s'il avait été saucissoné dans un filin de chanvre? Sans l'avoir vu tenir la barre du fabuleux Feuille-et-Cuivre ou entendu tenir un discours sophistiqué en elfique, on le prendrait sans peine pour un gorille de Chuult déguisé en marin ... mais si vous tendez l'oreille, il vous sera difficile de ne pas succomber à la tentation de le suivre dans une de ses fabuleuses chasses aux trésors et découverte de terres inconnues.
C'est un Frère de la Côte, et il ne s'en cache pas une seconde! |
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Ce dernier était resté sur le pont du Cuivre-et-Feuille, prostré, la bouche entre-ouverte dans un cri muet, les yeux mi-clos remplis de larmes. Il semblait changer en une sorte de statue de sel tant il était pâle devant le spectacle qui s’offrait à lui. Il murmura, en réponse, des mots que seul Longue-Vue entendit et qui l’invitèrent à rappeler l’équipage : - « Capitaine, nous pouvons laisser l’épave, il ne reste rien qui vaille la peine de s’attarder et aurons toutes les réponses dont nous pourrions rêver. »
D’un signe du menton il désigna Elarig qui ferma la bouche, déglutit et se tordit les mains comme s’il voulait en extraire le sang. Après avoir hoché la tête, d’un air grave, Bansh s’accrocha à un filin et, dans un saut improbable, bondit sur son fier navire. - Je te déconseille de l’imiter, tiens-toi bien et suis-moi, lui lança Barvar en lui proposant son dos pour qu’il l’aide à traverser.

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Plus rien ne vient déranger les voyageurs sur l’immensité de la Mer des Epées. Au loin, ils purent apercevoir un nuage comme posé sur les flots. Rien de plus qu’un nuage. Un observateur curieux aurait pu se rendre compte en regardant la position du Soleil haut dans le ciel que le cap se modifiait de lui-même pour éviter l’obstacle presque invisible, obligeant le capitaine à le rectifier sans cesse. Ne tenant plus compte de son sextant mais seulement d’un talent exceptionnel, Bansh, à la barre, lançait des ordres, invitant à tendre les voiles ou à se préparer à virer de bord sans raison apparente, forçant Fairïe à lutter contre son instinct et son habitude de la navigation.
S’en approchant encore, ils finirent par en sentir l’odeur chargée de souffre et à deviner les contours rocheux de l’île, de plus en plus proche. Le nuage prenait de la substance, du volume, des éclairs pourpres s’y développaient la boussole s’affolait. Le Feuille-et-Cuivre s’apprêtait à entrer de face dans un orage vivant, accroché à la mer.
Par endroit, se penchant sur le bastingage, ils pouvaient voir des éclats rocheux effleurer et ils ne purent que se féliciter du merveilleux équipage qui était le leur de réussir ainsi, presque à l’aveugle, a approché de tels récifs sans s’y briser la coque. Quand ils commencèrent à tousser, que l’odeur se fit dérangeante et qu’ils sentirent les premières cendres irriter leurs yeux, Barvar revint de la cale avec un coffre de bois noir et appela les aventuriers autour de lui. - Voilà de quoi survivre là-dedans. Ne pensez même pas à vous en séparer, vous étoufferiez en moins d’une heure. Ces masques sont habituellement utilisés habituellement dans le désert et permettent de passer au travers d’une tempête de sable sans … mourir. Ce qui nous attend est pire, la cendre est plus fine que le sable, vous devrez être prudents. Ça ne facilite pas la communication, vous devrez preuve d’imagination pour vous comprendre. Okalistiak seul n’en prit pas, comme s’il pouvait se passer de respirer ce qui était finalement peut-être le cas. Après s’être assuré que chacun avait son masque correctement appliqué sur le visage, il expliqua à Fairïe, Sphinx et Favouin de se tenir prêts et de ne plus essayer de parler pendant les minutes qui suivraient.
Un mur mouvant, anthracite, menaçant, se développait devant eux. Le Nain les conduisit dans les cales, en silence, pour qu’ils ne subissent pas de plein fouet la traversée. Mètre après mètre, le nuage les avala entièrement. Des monceaux de cendres entraient par le moindre interstice, les parois vomissaient la fine poudre toxique. Ils étaient dans une véritable tempête de cendres … le vacarme était assourdissant de vent, de craquements du navire, de crépitements. Ils étaient ballotés en tous sens et n’imaginaient que trop bien les membres d’équipage restés sur le pont, aveugles, frappés par des rafales douloureuses…
Puis l’enfer se calma, le nuage s’ouvrit, le vent se fit moins violent. Ceux qui osèrent remonter à la surface pouvaient se croire plongés en plein cœur des abysses, à peine rassurés par le Darfellan qui avait repris son trident et les saluait en hochant gravement la tête. Il faisait sombre, le soleil caché derrière une épaissecouche de nuage de cendres.
Face à eux se développait l’Île-aux-Rubis. Roche noire, déchirée. Trois épaves totalement brisées étaient échouées à quelques mètres de l’île. De curieux oiseaux planaient au-dessus de la source d’une lueur rougeâtre de ce qui devait être le centre de l’île pour peu qu’elle fut plus ou moins circulaire. Par geste, Bansh leur montra un canot de sauvetage, recouvert d’une toile que Barvar enlevait déjà et qui fut rapidement mise à la mer. Il les salua comme pour leur souhaiter bonne chance et assura son attention sur la conduite de son navire.
Longue-Vue s’était saisi d’une fine planchette sur laquelle il avait tendu un parchemin vierge, bientôt parcouru des premiers traits de ce qui constituerait une carte.

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