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Les Noces Calishites, Klael et Kalyope - Les Délices du Palais
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Cliquez ici pour dérouler le parchemin... Kalyope, test de Premiers secours pour aider Klael, 14+2 = 16 >< DD 10 : Réussite Klael, test de Premiers secours sur le gnome, 20+1+2(aide) = 23 >< DD 13 : Réussite Kalyope lance Boule de neige de Snilloc Kalyope, test d'Art de la magie pour adapter le sort : 8+8 = 16 >< DD 14 : Réussite n peu de sang froid ne fait jamais de mal. Klael et Kalyope parvinrent à reprendre la situation en main par quelques gestes posés et réfléchis.
Remettre la jambe du gnome ne fut pas très compliqué pour Klael, car heureusement, la fracture n'était pas ouverte. Le tibia et le péroné étaient tout deux cassés, ce qui n'empêcha pas Klael de faire ce qu'il y avait à faire : prendre le morceau qui partait en angle droit pour le redresser et former une jambe aussi droite que possible. En fait, l'épreuve semblait bien plus difficile pour le patient, dont les yeux écarquillés exprimaient toute la douleur.
Lorsque cette première étape fut passée, elle et Kalyope mirent en place une attelle simple et efficace, qui maintenait bien la jambe sans trop la serrer. Le gnome, rendu groggy par ses souffrances, s'était à nouveau calmé, mais Kalyope tenait à le soulager encore un peu.
Dénichant dans sa sacoche un petit fragment d'ivoire, elle se mit à incanter et dans la main qui tenait le fragment, une sphère glaciale apparut, qui produisait des litres de vapeur. Elle passa délicatement la sphère au-dessus de la fracture, adaptant la puissance de sa magie pour ne pas congeler le pauvre gnome.
Elles remontèrent en selle avec le blessé, et chevauchèrent dans la nuit tombante. Lorsqu'il fit complètement noir, elles s'arrêtèrent pour se désaltérer et réfléchir à la suite. En effet, le ciel était couvert et on n'y voyait absolument rien, et Klael avait utilisé ses deux uniques torches pour la jambe du gnome.
C'est alors qu'elles entendirent des appels dans la nuit, qui ressemblaient à « Hé ho, hé ho ! » et se précisèrent bientôt en « Si beau, siiiii beauuuu ! » Quelqu'un arrivait de la direction opposée en tenant une torche, et ne tarda pas à les rejoindre. C'était un homme grand et élancé, qui portait de simples habits de voyage et un élégant manteau à capuche. Châtain, aux yeux verts, il marchait avec grâce et son visage était très agréable.- Ah, Sibbo ! s'exclama t-il d'un air soulagé. « Je savais qu'il ne pouvait qu'être derrière ! Merci de l'avoir retrouvé. Mais, il est blessé ! Que s'est-il passé ? « Mais pardonnez mes mauvaises manières, je ne me suis même pas présenté. Evendur de Crimmor, moi et Sibbo faisons partie d'une petite troupe d'artistes, mais nous l'avions perdu dans l'après-midi... »
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C'est la rapière en main que Klael accueillit l'étranger. Sans même un regard pour le reste du groupe, elle se posta face au musicien.
¤Découverte pour découverte...¤
- Quel genre de bande laisse un compagnon derrière...? annonça-t-elle froidement, le regard plus noir que la nuit qui les entourait. Dans sa main, la poignée de son arme se tenait docilement, prête à obéir au moindre mouvement de bras, de poignet.
- Votre "ami" s'est brisé une jambe en chutant. On n'a rien pour améliorer tout ça, mais au moins il crève pas de douleur. Où êtes vous campés?
L'halfeline s'autorisa un bref regard à sa compère. Elle ne savait pas vraiment que penser de la situation, comme en témoignèrent ses yeux l'instant d'avant.
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En dépit de l'épuisement qui guettait, Kalyope avait recouvré sa bonne humeur. Klael et elle formaient un fameux duo, assurément. De meilleur augure pour la suite de leur mission, à n'en pas douter ; pourvu qu'elle cessât de faire preuve d'insouciance, et que Klael se montrât un peu moins agressive...
Etre sur la défensive dans un pareil moment était sans doute une question de survie, mais il ne lui semblait pas opportun de se montrer trop hostile face au compagnon du dénommé Sibbo ; d'autant que l'état de santé du gnome était de son fait... En outre, l'homme qui se présentait à elles avait des manières parfaites, et il lui fallait au moins rattraper la rudesse de sa partenaire. Quitte à déguiser certains aspects de la vérité...
- Bonsoir à vous. Pardonnez la méfiance de mon amie, mais il se fait bien tard et les rencontres nocturnes ne sont pas toujours les bienvenues, dit-elle en posant sa main sur l'épaule de Klael. Resserrant imperceptiblement sa prise pour lui faire comprendre qu'elle ne devait pas réagir, elle ajouta : je me prénomme Sibylle, et voici Elia.
« Votre ami a fait une chute impressionnante, mais en vérité, c'est à cause de moi. J'ai cru bon de l'effrayer un peu pour le faire descendre de son arbre, car il n'avait pas l'air - pardonnez moi – très dégourdi... Nous l'avons soigné du mieux que nous avons pu, mais il mériterait d'être examiné par un prêtre. Oh et tenez, voici sa mandoline. »
« Nous allons à présent prendre congé. A moins que... resterait-il de place pour deux jeunes femmes sur votre campement ? La journée a été bien longue, et si notre présence vous agrée, je dois vous avouer que je ne détesterais pas prendre un peu de repos. »
Kalyope ponctua cette dernière phrase d'un œillade de biche et d'un sourire discret mais enjôleur, espérant que le jeune homme les invite à se joindre à eux sans plus tarder.
L'ensorceleuse avait bien conscience qu'elle jouait gros. Le groupe pouvait tout aussi bien être une association de voleurs, mettant en scène l'infortune de l'un de leurs compagnons et détroussant alors les voyageurs assez bêtes pour l'aider. Mais le gnome n'avait pas fait semblant de se briser la jambe, et peut-être aurait il eu le pied plus sûr si tout ceci n'avait été que mascarade. Et d'un autre côté, s'il s'agissait bel et bien d'artistes se rendant à la noce, elles pouvaient au minimum espérer profiter de leur protection pour le reste du chemin à parcourir, et au mieux, obtenir quelques informations sur la famille Iptissen.
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vendur fronça les sourcils face aux accusations de Klael, mais l'intervention de Kalyope interrompit ce début d'altercation. L'homme reprit son sourire aimable, et répondit à la jeune femme avec un entrain peut-être un peu forcé.- Mais avec grande joie ! Joignez-vous à nous, ce sera bien plus prudent que de dormir seules dans la forêt... Je vous remercie infiniment de nous avoir ramené Sibbo. Et comment pourrais-je vous tenir rigueur de ce petit incident... Sibbo est si maladroit, et si vous ne l'aviez pas retrouvé, il aurait pu se faire dévorer, ou que sais-je encore ? Il s'approcha d'elles, et prit délicatement le gnome dans ses bras. Sibbo gémit un peu, mais ne se réveilla pas.- Je vais le porter jusqu'au campement, qui par bonheur n'est pas très loin. Nous n'avions pas prévu de dormir dans la forêt, mais nous avons dû nous arrêter lorsque nous avons perdu Sibbo. Ils marchèrent ainsi un certain temps sur le chemin, jusqu'à ce qu'un grand feu apparaisse entre les arbres. Il y avait là une grosse roulotte, deux chevaux de trait, et deux femmes qui se tenaient auprès de la marmite qui émettait des senteurs agréablement épicées.
Deux femmes..? Difficile à dire. Klael et Kalyope mirent un certain temps avant de se rendre compte de la bizarrerie. Elles avaient d'abord pensé que ces deux femmes se tenaient l'une derrière l'autre, et la pénombre expliquait cette confusion, mais les deux femmes étaient en fait collées l'une à l'autre par les hanches et l'abdomen : elles étaient deux sœurs siamoises.- Thalie, Eulalie, je vous présente Sybille et Elia, deux jeunes femmes qui ont retrouvé notre cher Sibbo perché dans un arbre. Il est tombé, le pauvre... Servez-leur à manger pendant que je l'allonge dans la roulotte ! - Tiens, tu nous prends pour ta bonne, à présent ? répondirent-elles de concert, espiègles.
Leur difformité mise à part, les deux femmes avaient un charme certain. Le teint mat, elles avaient de longs cheveux noirs et lisses et des yeux bleus qui ajoutaient à leur beauté fragile.« Bienvenues parmi nous, dirent-elles aux deux aventurières sur un ton léger. « Mille fois merci d'avoir retrouvé Sibbo ! Les autres sont aussi partis le chercher, ils ne devraient pas tarder à revenir. En attendant, servez-vous, il y en a bien assez pour nous tous. Vous pouvez dormir ici, mais si vous préférez, on devrait pouvoir vous trouver un peu de place dans la roulotte, » ajouta Thalie, et les deux leur adressèrent un clin d’œil. En effet, bientôt, les autres membres de la troupe arrivèrent. Le premier était Bjärk, un colosse demi-orc doté d’un bras difforme qui se terminait en pince, et qui se spécialisait dans les tours de force. Bien que très laid, il se montra fort aimable avec les deux aventurières, lançant même quelques blagues sur Sibbo et ses mésaventures. Enfin, arriva une femme entre deux âges nommée Saïba, plutôt farouche, qui elle jouait des instruments à percussion. Quant aux sœurs siamoises, elles chantaient et jouaient de divers instruments, comme la flûte ou la viole.
Dans tous les cas, cette troupe n’avait absolument pas l’air d’une bande de scélérats, et ils se montraient simplement curieux envers les nouveaux arrivants. Lorsqu’Evendur revint de la roulotte, il s’assit aux côtés de Saïba et les deux s’embrassèrent tendrement.- Alors, Sybille et Elia, où allez-vous comme ça ? demanda Eulalie. « On dirait que nous allions dans la même direction ! »
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La fatigue de la journée, additionnée au soulagement que lui avait procuré la vue du campement accueillant et convivial des artistes, avait achevé de plonger Kalyope dans une sorte d'état de veille dont il devenait difficile de s'extraire. Elle se devait néanmoins de faire un effort, par respect pour leurs hôtes et son interlocutrice. L'ensorceleuse bailla à s'en décrocher la mâchoire, et bien qu'elle recouvrît sa bouche de sa main, elle se sentit obligée de se justifier.
- Je vous prie de bien vouloir m'excuser, mais la journée fut longue et mouvementée...
« En effet, il semblerait que nous cheminerons de concert ; car Sibbo, avant de chuter de son arbre, nous a expliqué que vous vous rendez à Sabrà pour les noces, ce qui est également notre cas. »
« Mon amie Elia est aussi ma garde du corps. Ne vous fiez pas à son apparence fragile, elle est d'une redoutable efficacité ! »
Kalyope ponctua sa phrase d'un petit rire gai, qu'elle n'eut même pas besoin de contrefaire, ses divagations l'amusant suffisamment pour cela.
« Quant à moi, je viens de quitter mon Halruaa natale pour parcourir le monde, acquérir de nouvelles connaissances, et voir le plus de choses extraordinaires possibles. Bon, je conviens qu'un mariage n'est sans doute pas ce qu'on peut voir de plus insolite, mais je n'ai encore jamais assisté à un événement de cette ampleur chez moi, et je suis très curieuse de voir les belles toilettes, les mets et les divertissements proposés. D'ailleurs, j'ai moi-même fait l'acquisition d'une nouvelle parure, à la mode calishite, pour rester dans le ton. Pourrai-je vous la montrer demain pour avoir votre avis ? »
La jeune femme marqua un temps de pause, afin de poursuivre son diner, qui lui paraissait aussi goûtu que le plus fin des mets. Absorbées par leur chevauchée et leurs discussions, Klael et elle n'avaient même pas pris la peine de faire une pause pour déjeuner, et elle se rendait à présent compte qu'elle mourait de faim. Elle en profita pour repasser rapidement en revue les événements les plus récents, et il lui vint alors à l'esprit que les faux noms qu'elle venait de donner aux saltimbanques pourraient aussi bien leur servir jusqu'à la fin de leur mission. Mais qu'il serait peut-être bon d'en instruire Listraë. Quelques lignes pour expliciter son choix suffiraient, si on voulait bien lui laisser un peu d'intimité...
Reposant sa cuillère, elle releva la tête vers Eulalie, la gratifiant d'un large sourire pour lui signifier que son plat était grandement apprécié.
- Et qu'en est-il de votre troupe ? J'imagine que vous n'en êtes pas à votre premier mariage ? Avez vous été invités personnellement ? Ou est-ce que plusieurs troupes se présentent au mariage espérant être choisis pour animer les festivités ?
« D'ailleurs, si vous le voulez bien, j'aimerais également beaucoup entendre l'histoire de votre groupe de troubadours, mais avant cela... elle baissa la voix, et se pencha vers Eulalie. Pourriez vous m'indiquer où se trouvent les lieux d'aisance ? Enfin, où allez vous pour... vous voyez ? »
Ce message a été modifié par Kalyope le Mercredi 16 Janvier 2013 à 20h40
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eules Eulalie et Thalie prêtaient véritablement attention aux deux voyageuses, les autres vaquant à leurs occupations. Eulalie, la plus bavarde des deux siamoises, semblait captivée par les paroles de l'ensorceleuse, tandis que sa sœur mangeait en écoutant la conservation d'un air distrait.- C'est déjà un long voyage que vous avez fait ! s'étonna Eulalie. « Nous sommes d'assez grands voyageurs aussi. Nous venons tous de régions différentes, et nous nous sommes rencontrés il y a de cela un an, environ. Nous jouons partout où nos pas nous emmènent. Le Calimshan est une très belle région, et nous avons beaucoup de demandes et d'opportunités pour nos spectacles. En revanche, ici il faut faire attention à ce que l'on dit ou fait, pour ne pas risquer de choquer... » « Les lieux d'aisance ? » dit Thalie en cachant à grand peine son amusement. « Malheureusement, chère Sibylle, notre modeste roulotte n'est pas assez luxueuse pour accueillir un tel équipement, vous devrez donc vous contenter des sous-bois ! L'expérience n'est pas si désagréable, je vous assure. » Kalyope eut donc toute la tranquillité nécessaire pour écrire son message. Lorsqu'elle revint, le groupe avait fini de manger et jouait de la musique dans une ambiance joyeuse. Eulalie posa sa flûte pour reprendre la conversation.« Alors, vous voyez, un peu d'air frais ne fait pas de mal ! Au fait, si vous ou Elia avez besoin d'un brun de toilette, nous avons tout ce qu'il faut dans la roulotte. « Concernant le mariage à Sàbra... nous ne savons pas s'ils sont au courant de notre venue, mais on nous a assuré qu'il y aurait du travail pour nous là-bas. Vu l'ampleur des festivités à chaque nouvelle union dans ce pays, ça ne m'étonne pas... On dirait que toutes les familles y mettent une fortune, même celles qui n'ont presque rien ! Alors vu la richesse de celle-ci, il y aura de la place pour tous les artistes du continent. « Nous sommes impatientes de voir votre belle tenue ! Et avez-vous pensé à quelque chose pour Elia ? Nous sommes de très bonnes couturières et nous avons accumulé une montagne de tissu ici au Calimshan, les coffres de la roulotte en sont pleins. »
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A l'évocation d'une tenue pour Klael, Kalyope ne put s'empêcher de lui jeter un regard de biais, en se pinçant les lèvres pour freiner l'apparition d'un sourire malicieux.
- C'est fort aimable à vous de le proposer. J'avais dans l'idée que ma compagne serait ravissante dans une jolie robe, mais elle affectionne davantage ses cuirs... Cela étant, ce que vous m'avez dit tout à l'heure, à propos du Calimshan, me conforte dans la volonté de vous montrer la mienne. Je voudrais être bien certaine qu'elle conviendra pour un mariage princier.
« Nous profiterons avec grand plaisir de vos équipements, pour la toilette. Mais je crois que ça attendra demain, si cela ne vous dérange pas. Je commence à tomber de fatigue.. A ce propos, pensez-vous qu'il sera possible que nous fassions le reste du chemin ensemble ? Voyager seule présente un charme certain, mais faire la route en bonne compagnie est tout aussi agréable. Et nous aurions le plaisir de bavarder un peu plus longuement. »
« Dans tous les cas, je tiens à vous remercier pour votre hospitalité, et pour ce repas qui nous a fait le plus grand bien ! »
N'ayant pas la possibilité de consulter Klael sur la façon de poursuivre leur route, l'ensorceleuse ne put qu'espérer que celle-ci partageait son avis. Jusqu'à présent, l'halfeline s'était montrée plus méfiante qu'elle. Mais la proximité des saltimbanques commençait à lui plaire, et il lui semblait délicat de leur fausser compagnie après l'accueil chaleureux qu'ils leur avaient réservé. En attendant la réponse d'Eulalie, Kalyope tourna la tête vers sa partenaire, cherchant l'approbation – ou la désapprobation – dans son regard, et l'encourageant au besoin à donner plus de précisions aux siamoises.
Bien que ce moment au coin du feu fut fort agréable, la jeune femme avait vivement hâte d'installer sa couche, et de prendre un repos amplement mérité. En prévision de cela, elle rappela mentalement Ilasseera qu'elle avait discrètement laissée dans les hautes herbes quelques instants plus tôt, pour qu'elle puisse elle aussi se délasser.
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Rien, c'était à peu près le mot pour décrire les paroles de Klael. La jeune hin avait laissé sa compère converser, préférant laisser traîner ses yeux et ses oreilles sur le camp de troubadours, à la recherche de quelque chose d'intéressant; ou de suspect. Mais rien ici n'annonçait quoi que ce soit de notable.
¤Des saltimbanques, voilà tout... S'ils font bien leur travail, plus les autres attractions du jour, ça sera sans doute plus simple que prévu de traîner à gauche à droite.¤
Une information attira l'oreille de la voleuse qui tourna la tête vers les siamoises. Feignant son peu d'intérêt pour tout ce qui touchait au mariage, elle haussa les épaules.
«C'est le côté "m'as-tu vu?" du Calimshan. Elle marqua un petit temps. Il n'y aura donc que des personnes qui n'étaient pas forcément invitées au mariage?» À dire vrai, elle connaissait déjà bien cette façon d'être: montrer à tous qu'il y a de l'argent chez soi, que l'on ne manque de rien quite à vivre au dessus de ses moyens. D'Amn ou du Calimshan, les mœurs se recoupaient parfois d'une région à l'autre.
La voleuse perçut l'expression quelque peu malicieuse de sa compagne. Elle conserva néanmoins son attention sur leurs hôtes alors qu'un sourire timide se dessinait sur son visage. Tout en enfonçant son cou dans ses épaules, elle glissa aux deux soeurs: «oh.. Ne vous attendez pas à grand chose. Je n'ai que les vêtements que je porte actuellement. La faute à "pas de chance" dirons-nous.» Sur ces mots, les coins de ses lèvres s'étirèrent légèrement dans une expression affable. «Mais merci de la proposition, cependant je n'ai pas de quoi vous acheter de vêtements. Néanmoins, je suis sûre que vous serez éblouie par les atours de Sybille.»
«Et pour ma part, poursuivit-elle, je me garderai de vous déranger dans le confort de votre roulotte, vous avez déjà beaucoup fait avec ce repas.Et puis j'ai, là, une couverture qui protège un humain du froid de la nuit; alors pour une petite personne comme moi, ce devrait être suffisant.» Elle ponctua sa phrase d'un nouveau sourire empli de sympathie.
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l faisait nuit noire, et des signes de fatigue commençaient à apparaître chez tout le monde. De petits insectes venaient tournoyer autour de leurs têtes et se prenaient dans leurs cheveux. Eulalie semblait moins fatiguée que les autres et continuait à palabrer.- Mais ce serait un plaisir de faire le trajet en votre compagnie ! Ainsi, nous auront tout le loisir de parler de vos aventures, puisque vous venez de si loin... Ce fut Evendur qui répondit à l'halfeline.- Toutes sortes de gens fréquentent ces mariages d'aristocrates... Des membres des deux familles bien sûr, mais aussi des marchands, des diplomates, des messagers et des artistes... des gens du village aussi, du moins, ceux qui sont suffisamment riches pour être acceptés. - Ah, ces sales bestioles, elles m'énervent ! geignit Thalie, qui tentait de les chasser de la main. " Nous, on va se coucher " lança t-elle, et les jumelles se levèrent, firent un geste de la main et grimpèrent dans la roulotte.- Oui, moi aussi ajouta Bjärk le demi-orc, et Evendur et sa compagne Saïba suivirent le mouvement.Klael et Kalyope s'emmitouflèrent sous leurs couvertures, sur le sol rocailleux de la forêt, se protégeant tant bien que mal des ennuyeux insectes. La nuit était froide, et les couches de fortune peu confortables ; elles mirent un certain temps avant de fermer l’œil. Mais lorsqu'elles s'endormirent enfin, elles ne se réveillèrent pas jusqu'au lever du jour.
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C'est dans la bonne humeur générale que les deux aventurières et la troupe se levèrent. L'air était frais, les rayons du soleil illuminaient délicatement les branches des cèdres encore humides de rosée. En un heure, chacun eut le temps de faire sa toilette, de se remplir le ventre - Klael et Kalyope purent à nouveau se restaurer sur vivres de la troupe - et de plier ses affaires pour reprendre la route.
Le chemin caillouteux cahotait la grosse roulotte, produisant un petit vacarme qui s'avérait un peu désagréable, les heures passant. Assis sur le siège du cocher, Bjärk dirigeait d'une main de maître l'imposant véhicule tiré par les deux gros chevaux bais. Jasmal, le noir étalon, s'ennuyait un peu et mourrait d'envie de se dégourdir les pattes.
Le convoi étant très lent, la troupe ne fit qu'une pause aux alentours de midi. « Sibylle » en profita pour montrer sa robe, qui provoqua des exclamations de ravissement parmi les artistes. Thalie et Eulalie l'assurèrent qu'elle avait tous les atouts pour se faire remarquer lors des festivités.
Dans l'après-midi, ils furent doublés par deux cavaliers galopant à vive allure, et qui leur firent seulement un geste de la main avant de disparaître derrière un sommet de côte. Ce furent les seuls hommes qu'ils rencontrèrent dans ces contrées boisées ; en revanche, les animaux ne manquaient pas. Des singes se balançaient dans les arbres, des espèces de gazelles fuyaient devant eux, et toutes sortes d'oiseaux voltigeaient entre les arbres ou haut dans le ciel.
Le soir arriva et ils n'avaient toujours pas atteint le bout de la forêt. Ils montèrent le camp, et dormirent, Klael et Kalyope rêvant des grandioses célébrations à venir, et des périls qui accompagneraient leur mission.
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Le lendemain matin, ils passèrent un col qui annonçait la fin de ces montagnes boisées. La vue se dégagea tandis que le chemin descendait en pente raide vers une vallée luxuriante qui s'étendait à perte de vue. Au nord, dominant l'horizon, se trouvait une puissante chaîne de montagnes aux sommets acérés. De ses pics enneigés serpentait un cours d'eau qui allait en s'élargissant vers le sud, vers la mer Étincelante que l'on devinait au loin. Cernant le fleuve de part et d'autres, sur une largeur incroyable, deux larges bandes semblaient faites uniquement de champs et de vergers, qui dégageaient des teintes chaudes et variées.
Au cours de la descente, l'atmosphère fraîche de la forêt se transforma très vite en une douce chaleur qui les fit frissonner. Le parfum des arbres fruitier parvenait déjà à leurs narines. Ils apercevaient des petits hameaux parsemant çà et là les cultures, abritant les paysans qui tous les jours travaillaient la terre du garde-manger du Calimshan.
Autant dire que la fin du voyage se déroula dans une ambiance à la fois joyeuse et excitée. Dans l'après-midi, la troupe et les deux aventurières arrivèrent enfin à Sàbra, une simple et paisible bourgade aux pieds des Montagnes Mouvantes. De fait, les rues étaient quasiment désertes. Interrogeant un vieil homme assis sous le porche de sa maison de briques, celui-ci leur apprit que la plupart des habitants étaient allés assister à la cérémonie publique au palais.
Ils traversèrent le village, et entamèrent l'ascension d'un chemin en pente douce qui menait droit au palais ; d'ici, on ne voyait que d'immenses murs blancs, d'une hauteur impressionnante. Il y avait une grosse tour carrée à l'extrémité gauche de la muraille, et un bâtiment au milieu, là où devait se trouver l'entrée. Des clameurs et de la musique provenant de l'autre côté de la muraille se faisait entendre. Des hauts palmiers et des parterres de fleurs bordant le chemin accentuaient l'impression de richesse et de beauté que dégageait l'ensemble.
Un somptueux escalier de marbre menait à la porte d'entrée en fer forgé. Deux gardes se trouvaient au pied des escaliers, et deux autres en haut ; leurs armures étaient rutilantes et leurs hallebardes décorées de plumes rouges. Ils restaient droits et immobiles et semblaient attendre que les visiteurs engageassent le dialogue.
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L'arrivée à Sàbra surprit Kalyope. Bien qu'elle n'eut pas vraiment essayé de se représenter sa destination, elle s'attendait à une ville de plus belle envergure. Peut-être pas aussi animée qu'Almraiven, mais pas non plus si petite et si tranquille. L'ensorceleuse profita au maximum du calme et du charme de ce paisible bourg, tout en se préparant à affronter la masse de gens présents et l'ivresse des festivités.
Elle ne put s'empêcher d'écarquiller les yeux, entre-ouvrant légèrement la bouche, lorsqu'ils arrivèrent en vue du palais. Contrairement à la ville, l'édifice était bien plus grand et somptueux qu'elle n'avait pu l'imaginer. Une sorte de vertige s'empara d'elle. La jeune femme attendait ces noces avec une appréhension et une excitation égales. La crainte de la foule trop nombreuse et oppressante, ainsi que celle d'échouer dans sa mission la taraudaient. Mais paradoxalement, c'était aussi tout ce qui faisait le charme de l'aventure. Les innombrables invités, la démesure des richesses, des mets, des parures ; la délicatesse de leur mission, les intrigues, les lourds secrets peut-être... Pour le bien de l'Assemblée, Kalyope préférait ne rien découvrir de tel, mais dans le fond, elle espérait ardemment le contraire. Etre plongée au cœur d'une enquête pleine de rebondissements lui paraissait bien désirable pour une première mission.
L'heure n'était cependant pas à la rêverie. Il fallait manifestement se présenter aux gardes et montrer patte blanche pour pouvoir pénétrer dans le fief des Iptissen ; entreprise qui angoissait l'ensorceleuse dans une certaine mesure, depuis son expérience malheureuse avec les serviteurs de Tyr. Mais aucun des saltimbanques qui voyageaient avec elles ne semblait décidé à faire le premier pas, aussi Kalyope prit-elle l'initiative. Elle se pencha tout d'abord vers Klael pour lui parler à l'oreille : La jeune femme mena ensuite Jasmal au côté des jumelles.- Pouvons nous stopper le convoi ? Si vous le voulez bien, je vais aller me présenter aux gardes pour qu'ils nous laissent entrer, mais pas dans cette tenue de voyage poussiéreuse. Puis-je aller me changer et me rafraîchir rapidement dans votre roulotte ?
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