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> Chapitre V : Sous la Lune veillent les géants
  écrit le : Dimanche 21 Juillet 2019 à 21h09 par Phineas
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Les Marches d'Argent, Monts du Nether et alentours
Dix-huitième jour de la Marée Estivale, année 1372
Matin
Temps humide


Dans la lueur matinale, et malgré l'habitude des réveils aux aurores, le petit groupe resta longuement silencieux. Les paroles d'Ashura furent adoubées par les deux éclaireurs qui, eux se séparèrent l'un restant à une centaine de mètres derrière eux, l'autre, devant eux. Avant que ceux-ci ne disparaissent derrière l'horizon, ils eurent le temps de constater que les autres groupes adoptaient la même formation.

Le voyage commença, long, certes, mais dépaysant. Paisible également, là où les deux derniers jours avaient apportés leurs lot de péripéties, de peur, de désillusions et de fardeau, les Marches leur apportaient maintenant le réconfort d'Eldath. Les longues lignes de blé dorés, les bosquets, les ruisselets qui découlaient de la Rauvin et brillaient comme autant de fils d'argent dans le soleil levant avaient quelque chose de puissamment reposant pour l'esprit. Malgré tout les doutes qui les percluaient, il découvrait cette face de Luruar, que tous avaient espérés mais n'avaient pas encore vus. Un paradis pacifique de magie, d'esprit et de concorde. Un tableau majestueux où toutes les forces semblaient jouer de corps pour faire de la vie une route tranquille. Au loin, les ombrageux sommets du Nether leur rappelait le marasme dans lequel on les avaient poussés, pourtant, dans ce long instant, la musique du monde semblaient s'accorder sur leurs pas.

Bientôt, en ligne suffisamment serrés pour que tous se fassent entendre, ils purent discuter, quoique prudents, ils gardèrent tous leurs informations trop précises ou capitales pour le moment où ils seraient hors de la zone d'influence des sentinelles. En attendant, leurs discussions restèrent aussi informelles que possible, et leur expérience du voyage fut, somme toutes, assez différente les unes des autres.



Khelrod & Sirine

Le nain dû faire face à l'étonnement des éclaireurs. Ils ne voyaient pas de quoi il parlait, et il resta sur sa faim d'information.

Le reste du trajet passa en partie en méditation. Quelque part, le nain était toujours repentant de ses erreurs passés, alors qu'il était encore le compagnon d'arme de son maître. Tout ces moments où il avait enchaîné erreur sur erreur... mais il était un nouveau nain ! Et jusqu'à présent dans cette courte aventure il avait fait preuve de sagesse, de tolérance, de discipline et de résilience. Tout ce que, finalement, on pouvait attendre d'un paladin. Qui aurait put croire, quelque mois plutôt, qu'il ferait compagnie avec un elfe noir ? Certainement pas le Khelrod Martelroc d'alors.

La Goualeuse quant a elle se demandait si cette vie serait vraiment pour elle. Où allait elle, elle qui n'avait pas de talents particulier la lame ou l'arc a la main ? Elle dont le seul don était croyait elle de s'attirer la protection des hommes ? A moins que... a moins qu'elle se trompa. Elle avait eut peur durant la bataille certes, mais c'était bien elle qui avait guidée la cavalerie. Elle aussi qui seule avait cherché ces informations qui peut être les sauverait. Elle encore qui, comme ses alliés, avait sauvée la danseuse du trépas.

Placé en arrière garde, là où il serait le plus utile puisque Ashura avait pris la tête, c'est la discussion de la magicienne et de Sirine, placé au centre, qui occupa le plus clair de son temps, puisqu'elles avaient décidées de trotter juste à côté de son poney. Il remarqua d'ailleurs que, si elle était une cavalière autrement moins doué que la bretteuse, la magicienne n'était pas tout à fait novice, malgré ses dires, et elle adoptait cette posture élégante et détachée qu'il n'avait vu que chez ceux qui avait été éduqués à la monte d'apparat. Sirine quant à elle, avait cette élégance simple qu'elle avait toujours. Et celle ci de remarquer encore une fois que les nains et les équidés n'était probablement les espèces bénéficiant des meilleurs alignements cosmiques.

Khelrod avait été éduqué par des nains, et quoique que son maître ait été un humain, il n'oubliait pas qu'elle était l'avis de la majorité de ses pairs concernant les humains. Ce n'était pas tant qu'il était absolument fourbe, ou particulièrement honorable. C'était qu'il n'était jamais l'un ou l'autre. Les nains étaient divers certes, mais ils partageaient tous une loyauté au clan et au Père. Les humains, c'était autre chose. Et c'était sans parler du fait que le côté éphémère de leur espèce, comparé aux fils de la pierre, rendait parfois difficilement compréhensible leurs actes. Pourtant, il avait autour de lui trois humaines : l'une qu'il avait promis de protéger, une autre à laquelle il savait pouvoir faire confiance sur le champ de bataille et la troisième qui avait prouvé autant son érudition que sa bienveillance. L'idée que les nains puissent gagner à être un peu plus nomade lui traversa l'esprit.

Si déconnectée, par prudence, de leurs affaires courantes, la discussion de Sabetha n'en était pas moins intéressante. Ils échangèrent des anecdotes sur leurs vies et paladin comme courtisanes découvrirent que, bien que n'ayant pas encore atteint son trentième été, la native du Cormyr avait peut-être plus vécu que le nain. Des aventures dans plusieurs royaumes, la pauvreté comme la richesse, la proximité de la mort, la fatigue, la faim, de ce qu'il en entendit elle aurait put dire que déjà, elle avait mérité la vie paisible qu'elle avait désormais. Si il décelait un incommensurable amour pour son épouse et ses enfants, il était évident au nain et plus encore a la courtisane, qu'elle taisait de nombreux détails, et les histoires qu'elle raconta étaient particulièrement incomplètes. Et même, si elle ne mentait pas sciemment sur certaines choses pour induire en erreur d'éventuels observateurs. Ceci pour protéger sa famille comprirent t'ils vite. Au détour de la conversation, ils apprirent cependant son nom complet, dont la longueur semblait autant l'amuser que lui donner une sorte de mélancolie :


- Sabetha Isabelle Ilyne Aëlycia de Sarrière, héritière déchue de Castel-Chêne. Comme quoi, les titres, ça va ça vient. Seule la noblesse reste, n'est ce pas ?dit elle en leur souriant.



Xarss

Xarss se trouvait entre Ashura - en tête - et Sirine, derrière lui. Bientôt, la jeune femme se décala quelque peu pour discuter avec le nain et l'humaine. Mais, de toute façon, le drow n'allait pas vraiment être d'humeur à la discussion. Le soleil se levait et, comme le jour précédent, il sentait son héritage heurté par la lumière. Il y avait toujours cette idée que Lathandre - ou Corellon - cherchait chaque jour à punir les descendants des Ilythiiri.

Le trajet lui laissait en tout cas le temps pour une chose : contempler ce que ceux du dessous perdaient à ne jamais mettre le pied à la surface. L'Outreterre était immense oui. Mais cette immensité n'était rien par rapport à l’infinité du ciel. L'Outreterre pouvait être belle, certes. Mais on oubliait vite les sombres rouges et les ternes gris des cités des Matriarches en contemplant les ors, ocres et azurs que les paysans humains façonnaient chaque jour. Les Elfes Noirs avaient beau être puissants, en effet. Mais, était il réellement de taille face à l'union tranquille des savants mages du Collège, des puissants ensorceleurs de l'Invocatorium, des indéfectibles légions naines du roi Bruenor, des discrets rôdeurs elfes du Bois de Lune ? Il y avait ce doute : les drows apprenaient qu'ils étaient supérieurs en tout, mais la vérité ici semblait être autre. Les siens ne se cachaient t'il pas de l'anéantissement ? Si les Matriarches n'avaient pas l'avantage d'un terrain connu, combien de temps tiendraient t'elle ? Si tout les nains étaient aussi solides que Khelrod combien de temps pourrait tenir Menzoberranzan face à un siège en règle ? Si comme il l'avait compris, Lunargent formait des mages exceptionnels, combien de temps pourrait tenir les commandos de son ancien peuple ? Qu'est ce que disait le fait que les elfes des tréfonds soient obligés de corrompre les armes de leurs adversaires pour tenter de vaincre ? Et si, et si les enfants des Elfes des Ténèbres n'étaient rien d'autres que des bambins apeurés, coincés entre les terreurs que leur infligeait Lolth, l'assurance inexistante de rejoindre leurs ancêtres après leur trépas et l'inconscience de la puissance de leur adversaires ?...


¤ Vous n'avez pas tort, Kryssyor, résonna la voix de l'archisorcier dans sa tête, mais croyez bien que l'union des surfaciens est aussi précaire que la supériorité idéelle des vôtres, il marqua une pause Je viens vous répondre. Les Veilleurs n'ont pas vraiment de lieu où se retrouver. Ils se glissent parmi toutes les couches de la population. Ce que je peut vous dire, c'est qu'ils vous trouveront, à vous de rester aux aguets. Je vais récupérer le bracelet, avez vous une dernière question ou requête ?¤

Qu'il pose ou non une question, le drow allait voir le bracelet disparaître dans un vide ondulé après la réponse (ou non).



Ashura

Un certain bonheur, une certaine excitation à repartir sur les routes. Comme pour tous les nomades, l'appel des sentiers se faisait vite pressant. Elle avait immédiatement compris que les deux éclaireurs et elle étaient sur la même longueur d'onde. Son expérience lui disait que leurs compétences étaient autrement plus effilées que les siennes à ce sujet, et heureusement, mais il partageaient la même vision des choses faite de prudence et d'avancée rapide. Tirion cavalait une centaine de mètres devant. Il était rapide, et loin d'aller en ligne droite, allait d'un côté puis de l'autre, observer des coins qu'Ashura n'aurait sans doute sût déceler. C'était là tout l'avantage de ces servants liés à une région, le moindre détail, la moindre différence dans le paysage pouvait éveiller leurs soupçons.

La bretteuse était loin d'être une novice, pourtant elle redécouvrait le voyage. Là, c'était elle qui était protégée. Et loin d'accompagner une lourde et lente caravane, ils allaient devoir être aussi prestes que prudents. Alors pour un temps, elle profita du paysage.

Ce qui la ramena à la réalité fût autre que ce à quoi elle aurait put s'attendre.

Alors que, pensive, elle fixait le fond de l'horizon, les pics noirs des monts du Nether, elle crût voir un oiseau. Un oiseau au plumage opalescent à l'envergure extraordinaire. Bientôt rejoint par deux autres. Elle mit un moment à se rendre compte que ce n'était pas possible. D'aussi loin, il était impossible que ce qu'elle voyait fût un oiseau. A moins que celui ci ne fasse la taille de deux chevaux. Un temps, elle s'apeura, craignant de, déjà, voir les menaçant dragons fondre sur leur proie, mais là non plus l'échelle ne correspondait pas. Alors elle fit une résolution logique. Elle ne connaissait que deux créatures qui correspondaient à cette taille dans les Marches : les aigles géants ou les griffons. Du peu qu'elle en savait, les aigles ne brillaient pas comme du métal à la lumière du soleil. Quelque peu rassurée, et se disant que, finalement, leurs alliés n'était pas moindre, ni n'importe qui, elle conclut que loin au dessus d'eux, les griffons bardés des armures d'argents les attendaient à l'entrée du passage. D'ailleurs, Tirion pointa les trois silhouettes volantes qui repartaient s'enfoncer dans les montagnes et dit :


- Les griffoniers. On sera tranquilles pour la journée, normalement.

Il hocha la tête et sourit en constatant qu'Ashura elle aussi les avaient remarqués.



Tous

La matinée passa. Longue, mais reposante. Certes, la cavalerie faisait à la longue mal au postérieur, mais lorsque la sellerie était fournie par la Légion, c'était acceptable.

Ils approchaient réellement des montagnes quand Tirion, en tête, fit signe de ralentir, puis de s'arrêter, tous se réunir. Le zénith n'était pas si loin.

Il pointa une bute qui n'avait quelque chose de spécial que pour lui, et probablement sa collègue, puis repris, plus lentement. Alors qu'ils approchaient de la bute, ceux qui maniaient une forme de magie sentir une sensation étrange, indéfinissable dans l'air. Sensation que Xarss avait lui senti deux nuit plus tôt. Sabetha leva la main et commença à agiter les doigts alors qu'ils avançaient. Soudain une étincelle jaillit de sa paume avant que, un instant plus tard, des flammes ne commencent à nimber la totalité de sa main et jusqu'à son poignet. Au même moment, elle et les deux éclaireurs perdirent les illusions qui les recouvraient.


- Et bien, dit Ena, en observant la magicienne qui faisait disparaître les flammes, nous sommes de toutes évidences hors de portée des Sentinelles. Tirion ?

- On va aller jusqu'à la Tête d'Ours, et on fera une pause là bas.

Ils cavalèrent encore prêt d'une heure le temps d'échanger, enfin, librement leurs informations. Lorsque tout les quatre eurent dit tout ce qu'ils avaient à dire, Sabetha finit par dire :

- J'ai été attaqué cette nuit, elle coupa immédiatement court à toutes réactions excessives, ne vous inquiétez pas, ma maison est habitée par des individus particulièrement compétents, pour une fois, elle ne souriait pas. C'était de toute évidence une tentative d'assassinat à mon encontre. C'est la raison pour laquelle je vous accompagne, plutôt que Kaitlyn, pendant que Silys et mes enfants sont partis quelques temps après nous pour les Halls de Mithril. Malheureusement mon épouse est quelque peu... expéditive, quand il s'agit de ma sécurité, et l'assassin est mort avant que l'on ne puisse l'interroger. Cela étant, je mettrais ma main à couper que l'ordre vient du même groupe ou de la même personne que celui qui visait à tuer Asclepius.

Visiblement attristé par le décès de son confrère, malgré ce qu'elle avait put en dire, elle ne montrait pas de peur excessive concernant sa propre agression. Elle rajouta :

- Je vous rassure, ça ne me fera pas vaciller. Ce n'est pas la première fois qu'on tente de me tuer.

C'est sur ces malheureux entre-faits qu'ils arrivèrent à la Tête d'Ours. A l'ombre des montagnes, désormais à moins d'un quart d'heure de route, se trouvait une petite colline, ridicule en comparaison. L'un des arbres qui poussaient à son pied, si vieux que, désormais mort, un autre arbre avait poussé à l'intérieur de son tronc avait été gravé, il y a fort longtemps, d'une tête d'ours (aujourd'hui, il fallait le savoir pour voir l'ours). D'où le nom du lieu dit. Un tout petit ruisseau passait non loin. Ceci et l’herbe grasse permettrait aux chevaux de se préparer pour la suite pendant qu'eux même faisaient les dernier ajustements.

- On va prendre le sentier principal. On ne doit pas quitter la route sauf si nous y sommes absolument obligés. Le sentier est suffisamment emprunté pour ne poser aucun problèmes aux chevaux, ce qui n'est pas le cas du reste de la Passe.

- Ouaip, dit Tirion, ne criez pas, ne galopez pas. Si jamais vous sentez ou voyez venir un danger, dites le clairement, mais calmement. Si tout ce passe bien, on passera la nuit à la Halte Claire. Mais il faudra avancer vite et bien.

- Ah, et Khelrod, rajouta Ena, on pense savoir de quoi vous vouliez parler concernant les Esturgeons, mais on avait reçu comme ordre de rester le plus silencieux possible tant qu'on était dans le secteur des Sentinelles. On devrait pouvoir y aller dans la journée, mais ça va nous retarder. A vous de voir, on trouvera toujours un refuge si on arrive pas à atteindre la Halte. D'ailleurs, ne vous attendez pas à une auberge, ce n'est guère plus qu'une caverne abrité de la pluie.

Tous pouvaient par ailleurs voir les nuages menaçants au loin.

- Ah, et ouais, j'espère que vous avez pas peur de la pluie, je crois qu'on va prendre la drache en plein dans la cagne.



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Mardi 23 Juillet 2019 à 12h48 par Yvhann
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Depuis leur départ de Lunargent, Xarss était en pleines pensées, les premières étaient sur l’assassinat de l’alchimiste ventripotent. Furax du fait qu’il n’ait pu le faire lui-même en premier lieu, il se ravisait rapidement par la suite, sentant en lui un sentiment encore jamais connu, il tentait de mettre le doigt sur ce dernier, mais ne pouvait y arriver sur l’instant. Le jeune drow continuait de se poser des questions existentielles tout en contemplant la beauté des lieux même s’il sentait sur lui l’opprobre de certains dieux de la surface. Machinalement il ajustait ses lunettes son piwafwi et couvrit les surfaces de peaux qui étaient au clair puis continuait d’établir la véritable place des anciens siens par rapport au reste du monde, du moins de celui qu’il connaissait. Il réalisait bien rapidement qu’il n’avait que de l’aversion pour ses maudits drows et qu’au fait des troubles qui commençaient en Outreterre avant son départ, il souhaitait silencieusement que toute sa famille disparaisse ainsi que la plupart des hautes familles. Son soupir de soulagement en réalisant qu’il avait fait le bon choix pour lui le réconfortait au plus haut point et réalisait que s’il n’avait pas pu tuer l’alchimiste, c’était peut-être un signe que Lathandre ou Corellon ou autres dieux de la surface l’interdisait d’assouvir ses élans d’outre temps. Son sourire l’apaisait et le réconfortait puis vint cette voix dans sa tête. Il comprit de suite que son doute au départ sur le fait de recevoir ce bracelet n’y était pas pour rien.
Il écoutait les dires de l’archisorcier puis à sa question il répondit amusé…
*Oui j’en ai une, puis-je garder le bracelet?*son rire accompagné de la disparition du dit bracelet, fut bien certainement caché des autres. * Au moins il a connu mes véritables intentions.*

Lorsque Sabetta avouait la tentative d’assassinat sur sa personne, il ne fut pas surpris, au contraire, ceci le rassurait et encore une fois un sourire apparut lorsqu’elle signalait que sa maison était habitée par des individus particulièrement compétents. Pour avoir connu les deux facettes de Silys, il ne doutait pas de l’expéditive mise à mort de feu assassin. Là où le restant de l’Ilythiiri ne s’y attendait le moins, vint lui poser un malaise ou plutôt une prise de conscience qui lui révélait qu’il avait du ressentiment. Était là depuis son début de voyage le sentiment qu’il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Perplexe il cherchait, toujours égoïstement, à comprendre cette machination de sa part. Il finit par comprendre qu’il avait possiblement réalisé un grand pas sur son sentier en ne tuant pas l’alchimiste puis se demandait ce qu’il aurait fait si ce dernier n’avait pas été tué avant son arrivée. Cette question lui tournerait encore bien longuement en tête.

Le faussement appeler Kryssyyor écoutait avec attention les missives de Tirion puis l’explication d’Ena sur le lieu des Esturgeons et la suite le ravit, la pluie arrivait. Pour l’ex-Outreterrien la pluie avait toujours été pour lui salvateur en surface, elle était toujours accompagnée d’ombre.



L'Art en tant que science est la connaissance universelle des forces de l'univers; en tant que magie, elle est l'application pratique et physique de ces mêmes connaissances.

Lil waela lueth waela ragar brorna lueth wund nind kyorlin elghinn.

(L'idiot et l’imprudent trouvent des surprises et parmi elles, attend la mort.)




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fiche Xarss
 
 
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écrit le : Mercredi 07 Août 2019 à 20h06 par La Goualeuse
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Le vague à l'âme qui s'était emparé de la jeune femme au moment du départ se dissipait peu à peu, à mesure que ses yeux avides dévoraient le paysage. L'enfant des docks n'avait jamais vu du pays : son seul voyage en dehors de la Cité des Splendeurs s'était partagé entre deux cellules, la cabine d'un bateau et le fond d'une roulotte. Aussi se montrait-elle particulièrement enjouée à la vue des étendues de blés dorés, des corps de fermes au charme rustique, des ruisseaux cristallins qui lézardaient de verts pâturages, ainsi que des montagnes qui découpaient majestueusement l'horizon...

Elle se prêta de bon gré à la conversation avec ses compagnons, sans toutefois être aussi volubile et franche que le preux Khelrod. Ces derniers purent ainsi apprendre que la belle avait grandi à Eauprofonde, du côté des quais. A en juger par les anecdotes qu'elle contait, elle semblait avoir joui d'une grande liberté durant sa jeunesse, entourée de nombreuses femmes et d'une sorte de père de substitution, Breslin. Une affligeante banalité paraissait caractériser la vie de la chanteuse, surtout au regard de l'histoire rocambolesque de Sabetha. Cependant, un observateur attentif aura remarqué que la belle ne se livrait jamais spontanément, mais rebondissait le plus souvent sur les récits des autres : aussi bien menées que fussent ces historiettes, aussi précis que fussent ses souvenirs, aussi authentiques que fussent les tranches de vie qu'elle leur servait, ils ne révélaient rien d'essentiel... Et peut-être n'y avait-il rien de plus à découvrir ! Le mystère demeurait entier. Elle avait éludé les questions indiscrètes avec l'habileté et la grâce des diplomates les plus roués, régalé les curieux de quelques ancestrales romances ou douces ritournelles. Il fallait reconnaître qu'elle avait un beau grain de voix : elle n'avait pas été prénommée La Goualeuse par ses soeurs d'infortune pour rien ! Mais cela, tous devaient encore l'ignorer.

L'ancienne courtisane n'avait pas témoigné une grande curiosité sur les raisons qui avaient conduit Dame de Sarrière à perdre son titre, mais s'était montrée bien plus diserte au sujet de l'atypique famille de la noble, en particulier de ses enfants.
L'attaque dont leur plus proche alliée avait été victime la veille n'avait rien d'étonnant, et La Goualeuse se surprit de ne nullement s'émouvoir de la nouvelle. Le métier commençait-il à rentrer ?

Arrivée à la Tête d'ours, elle mit pied à terre et profita de cette brève halte pour se délasser. Ses cuisses et ses fesses devenaient douloureuses, le bas de son dos commençait à la lancer ; elle s'étira de toute sa hauteur, tourna autour des chevaux, observant du coin de l'oeil les alentours.


*Khelrod le droit va-t-il s'écarter du chemin ?* plaisanta-t-elle muettement en interrogeant le paladin d'un regard éloquent.




Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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PM
écrit le : Jeudi 08 Août 2019 à 15h01 par Ashura
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Alors que le jour poursuivait sa course, l’équipée se retrouva en pleine campagne, sous la houppe de la Tête d’Ours où circulait un ruisseau et ils décidèrent de faire halte pour reposer les chevaux. Certains commençaient à se sentir ankylosés, le dos parfois douloureux car ils n’étaient pas descendus une seule fois de cheval depuis le matin. Le voyage est pourtant loin d’être fini, songea l’épéiste.

Naturellement, tandis que l’expédition s’installait sur un coin d’herbe, Ashura participa à l’effort collectif en prenant soin des montures, soucieuse de profiter de chaque temps de repos pour préserver leur vigueur. Elle s’assura que chacune d’elle aille s’abreuver au ruisseau, bouchonna et essuya vigoureusement avec une serviette les flancs couverts de sueur des chevaux.

Quelques instants passèrent, en conclusion desquelles les membres de l’expédition se livrèrent à échanger sur la suite du périple. Silencieuse comme depuis le début de journée, Ashura écoutait passivement les conversations à distance.

Entendant Ena et Tirion suggérer de faire un détour, elle les considéra un moment, pensive, puis se permit enfin d’intervenir avant que le paladin ne puisse offrir une réponse :


- Je suggère plutôt de ne pas dériver de notre trajectoire, intervint-elle avec une courtoisie pleine de solennité. Songez comme cette initiative pourrait mettre en péril toute l’organisation mise en place. En cas d’attaque, les renforts mettront plus de temps à intervenir. Notre rôle est de rester sain et sauf jusqu’à la cité de Sundabar. Après tout, nous n’avons pas encore la mesure exacte de la menace qui nous guette, je trouve cela inconsidéré. Si cela se trouve, l’homme que nous espérons retrouver est plus en sécurité seul qu’il ne le sera en notre compagnie.

Tout en discourant, elle fit quelques pas pour se rapprocher du groupe. Sachant qu’elle n’avait aucune légitimité à se tenir comme figure d’autorité, elle tâchait de se montrer diplomate, de conseiller les choses plutôt que d’ordonner des consignes.

- L’essentiel est que nous ne nous risquions pas à faire halte n’importe où en fin de journée. Nous devons nous assurer de trouver un lieu de quiétude avant le crépuscule. Son regard dériva des deux guides vers Khelrod et Sabetha. Pourrions-nous envoyer un message à l’arrière garde pour les inviter à y jeter un œil ?


 
 
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PM
écrit le : Vendredi 09 Août 2019 à 00h25 par Yvhann
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La halte ne se fit pas prier, le danseur était fort heureux de prendre un cour temps pour dégourdirent ses membres inférieurs et étirer tout son corps lorsqu’il mit pied au sol. Lorsqu’il vit Ashura aller porter les chevaux au ruisseau, il fit de même puis l’imitait tout en apprenant les gestes posés sur les montures. Le faussement appelé Kryssyyor ne faisait pas semblant, il était vraiment heureux d’apprendre comment entretenir les chevaux, ils étaient ceux qui devait les porter avec leurs bagages et le lien nouveau pour l’ex-Outreterrien était pour lui une raison de plus d’apprécier plus largement la surface. Ne disant mot, il allait lui-même se désaltérer et se rafraichir le corps. Il se rappelait les disettes de tout un chacun sur le parcours et voyait maintenant, quelque peu différemment, la frêle blême. Elle restait quand même pour lui une énigme sur plusieurs points et son timbre de voix lui rappelait légèrement celle de Félicia. À quelques occasions lorsqu’elle parlait, il s’était autorisé à fermer les yeux et entrevoir sa feu belle.

Au retour du ruisseau, le sombre éclairé écoutait les dires et recommandation de la belle guerrière, même s’il était en accord avec l’ensemble de ceux-ci il trouvait qu’ils devraient faire le détour, car ce lieu et ce message avait pour une raison encore inconnue mis en place pour prévenir soit sa femme soit sa fille, mais à la façon que la fillette avait répondue à l’interrogatoire, le message devait être pour sa belle. Cette dernière ayant disparu, il ne restait qu’eux au courant de ce message. Était là pour lui, qui avait tout son temps, la raison de faire ce détour. À la dernière question d’Ashura il se permit quelques paroles, il dû naturellement s’éclaircir la gorge n’ayant pas parlé de la veille puis sur une tinte posé…



-Au vu de notre enquête, nous savons que ce message a été laissé de façon délibérée pour renseigner soit la petite soit la belle de celui qui a gravé esturgeon, il serait pour les inviter à y aller pour plus de sécurité, pour leur mentionner où il se trouve ou peut-être pourrait-il y avoir un autre message qui éclairerait notre enquête. Pour la première, nous serions donc nous aussi en sécurité, pour la seconde l’avertir que sa belle est disparu et que sa fille est maintenant hors de danger d’un empoisonnement et pour la troisième ce serait une opportunité de découvrir une autre piste qui pourrait nous éclairer sur cette sombre histoire de vengeance.-



Il ne s’attendait pas que l’on porte attention à lui comme à l’accoutumée et se retirait légèrement en faisant ronronner Vorn de sa caresse à la nuque de par son pied gauche. Peu importait la décision que le groupe prendrait, l’amant de l’Art suivrait, toujours en apprenant plus sur les us et coutumes des surfacins. Depuis qu’il avait quitté Lunargent, il se sentait moins impliqué professionnellement, car la raison pour laquelle la Main l’avait envoyé était en sorte terminée, maintenant, il était resté beaucoup plus par raison personnelle et désintéressée, simplement pour se peaufiner dans les rapports interraciaux. À la main on lui avait demandé cette mission à Lunargent pour se parfaire à choisir une voie en particulier pour ensuite revenir avec un choix qui ferait de lui un membre à part entière à la Main des mystères. Le néophyte de la surface avait maintenant une grande idée de son choix, restait maintenant à découvrir s’il avait fait le bon, pour être une sentinelle, il se devait de réussir à se mettre totalement de côté pour vouer toute son existence à la protection des autres. À la Main on lui demanderait de protéger une seule personne, ici il avait choisi de protéger l’ensemble des présents. S’il réussissait ici, il pourrait ensuite entrer pour commencer sa nouvelle carrière qui l’attendait. L’ancien prince de la matrone Merenwen Symryvvin avait un travail de taille, jamais auparavant il n’avait eu à faire autant d’effort pour ne pas être le centre de la création. Depuis sa sortie des tréfonds d’Outreterre il savait vers où il se dirigeait, d’ailleurs c’était au moment où il avait gardé la chaine brisée de l’un de ses esclaves pour en faire une chaine cloutée qu’il avait vraiment compris sa véritable place dans ce monde. Si le jeune drow avait mis bien du temps à tenter de comprendre le pourquoi, il en avait mis moins pour débuter à marcher sur son nouveau sentier qui ferait de lui une sentinelle de la Main des mystères. Le plus hilarant pour lui fut le timbre de voix de la frêle blême qui eut fini de le convaincre de continuer dans la voie qu’il s’était autorisé. Il était certain que Félicia l’observait et était maintenant fière de lui, et c’était le pourquoi qu’il ne manquerait jamais de regarder Séluné à chaque fois qu’il le pourrait, cette déité était celle de sa bien-aimée et était maintenant, la sienne.



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écrit le : Mardi 20 Août 2019 à 14h52 par Phineas
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Tirion et Ena échangèrent quelques mots entre eux avant de sortir une carte gravé sur du cuir. Étrange, tous surent pourtant de quoi il s'agissait. Les grands voyageurs, comme les éclaireurs, finissaient par créer leur propre carte. Il ne s'agissait pas de documents aussi clairs et généralistes que ceux que l'on pouvait trouver chez un cartographe, non c'était le travail acharné de quelqu'un qui connaissait la région sur le bout des doigts. Ils se rendirent alors compte qu'on ne les avaient pas laissés avec les derniers des idiots, ces deux là devaient parcourir les monts depuis leur plus tendre enfance, et ils avaient été expressément choisis pour les accompagner. Jamais sans doute Ashura n'avait elle vue de carte aussi précise, quoique cryptique, des Monts.

Les grands ensembles comme les noms des sommets ou des rivières étaient désignés en Chondathan. Mais dès que l'on cherchait plus précisément, les minuscules points d'intérêts étaient souvent titrés en nain, en elfe, et plus souvent encore, en illuskien. A côté de certains sommets on pouvait voir quelques inscriptions en draconique. Ceux qui comprenaient ces idiomes voyait là les logique, le nanique désignait souvent des souterrains (la plupart notifiés comme effondrés) ou d'antique forteresse datant de Delzoun, l'elfique parlait souvent d'autel ou de bois sacrés. L'illuskien précisait la présence de ruine dû à l'ancien peuple des Ruathym. Et, c'était quelque part inquiétant, le draconique désignait le plus souvent le nom, la couleur et le danger que représentait un vol ayant nidifié un sommet. Ensemble ils pourraient sans doute comprendre le tout. Mais seuls, et c'était là tout l'intérêt, la carte leur serait grandement partielle.

Ils pointèrent un lieu, dans le contrefort sud, à environ un quart de la route.


- Là, c'est la Halte Claire. Qu'on se comprenne bien, on est là pour vous escorter, mais on nous a bien fait comprendre que si jamais vous aviez un indice à suivre, on devait en évaluer le danger et l'intérêt, et éventuellement vous y conduire, commença Ena.

- Ouais, on à l'habitude de faire des sorties de route. Mais il faut qu'il y ait une bonne raison. Si vous êtes sûrs que l'intérêt est plus grand que d'atteindre Sundabar au plus vite, alors on peut dévier, sinon on vous conseille de continuer vers l'objectif le plus sûr.

Alors que tous se penchaient sur la carte, elle pointa, cette fois au nord de la route, le lieu approximatif du coin à esturgeons. Elle expliqua qu'il s'agissait d'un lieu assez particulier, où des arbres millénaires avaient empêché l'avancée de la montagne, et où un affluent de la Rauvin apportait, en effet, des poissons dans le lac.

La magicienne, regardant, tendit un doigt et souligna un texte en elfique, non loin du lieu supposé des esturgeons.


- La chute de Damauthor ?

- Oui, c'est une vieille légende des elfes des bois. Un voyageur serait tombé d'une falaise ici.

- Les elfes ont tendance à la poésie, mais ce genre de titre est rarement autre chose qu'un avertissement, Ena, continua la magicienne, il me semblerait plus sûr de continua dans la Passe. Si jamais les griffoniers descendent jusqu'à nous, nous pourrons toujours leur demander d'aller faire un tour là bas.

- C'est pas faux, conclut Tirion. Et bien, disons que nous continuons sur la Passe. Si jamais pour une raison ou une autre vous changez d'avis, on pourra toujours dévier en cours de route.

Les conversation allèrent encore quelques dizaines de minutes, le temps que les chevaux se rassasie et qu'eux mêmes prennent quelques forces. Les éclaireurs les prévinrent, la Passe avait beau être désormais globalement sécurisée, il ne s'agissait pas d'une route pavée, et le voyage pouvait être inconfortable pour les chevaux comme pour eux.

Ceci fait, ils se remirent en route...


● ● ●


Les heures étaient passées rapidement. Aux premiers abords, le ciel sembla faire mentir les éclaireurs. D'un bleu vif à peine parcouru de filets nébuleux, il n'augurait que du bon. C'est sous un soleil radieux qu'enfin, ils arrivèrent dans les montagnes. Pour Khelrod ou Ashura, sans être banal, ce n'était pas la première fois. Pour Xarss, c'était comme un monde à l'envers, ces hauteurs inimaginables qui s’élevaient étaient comme un négatif des fosses abyssales que l'on trouvait parfois en outreterre. Mais pour l'aquafondienne, habituée aux immensités plates de la mer, c'était un véritable émerveillement. Là haut, sur des cimes à peine discernables maintenant qu'ils se trouvaient aux pieds des géants, les couronnes blanches luisaient au soleil. Une partie des contreforts était couverte d'arbre quand d'autres étaient nues, révélant de gigantesques pans de pierre abrupt sur lesquelles même les meilleurs alpinistes se seraient cassé le nez.

La Passe était calme, et il y était pour le moment seuls. On entendait les cris des rapaces, le vents dans les rochers et au loin, peut-être le fracas d'une chute d'eau. Mais hormis cela, il y régnait un calme presque irréel. Peut-être pour combler ce vide, peut-être simplement par habitude, ils se remirent à discuter pendant quelque temps.

La vie de la magicienne avait en effet été, rocambolesque, au moins. Ils apprirent que celle qui partageait désormais sa vie avait longtemps été sa némesis, l'objet d'une chasse à travers la quasi totalité des royaumes occidentaux. Elle ne développa pas les tenants et les aboutissants qui les conduisirent à se marier quelques années plus tard, mystérieusement sous l'égide d'Illmater plutôt que de Sunie, et se contenta avec un air volontairement ingénue de dire que l'amour trouvait toujours son chemin. Concernant ses enfants, ils apprirent qu'elle était la mère biologique de son ainée, qu'elle avait trouvé son fils perdu et brûlé en Anauroch, et que sa dernière fille était arrivée dans leur vie plus tard, alors que Silys revenait d'un voyage. L'appétit curieux de certains, et surtout de la Goualeuse, un peu rassasié, ils passèrent à d'autres sujets. Certains plus pragmatiques, d'autres plus légers.

Mais ça, c'était le début du voyage.

Désormais, ils s'étaient resserrés en un groupe compact. La prophétie de Tirion s'était désormais révélée vraie, un orage titanesque avait explosé quelques deux heures plus tard et cela faisait désormais des heures et des heures qu'ils avançaient sous la pluie, s'abritant sous les arbres dès qu'ils le pouvaient. Ils subissaient ce qu'ils avaient vu quelques jours plus tôt au loin. Les Sentinelles qui empêchaient les évènements climatiques violents de s'abattre sur Lunargent modifiait aussi son climat proche. Les orages déjà destructeur dans les montagnes étaient transformés en déluge lorsque les nuages percutait la barrière magique et s'agglomérait en masse gigantesques. Alors que la fin de l'après-midi avançait Tirion, toujours devant, leur cria.


- On y est presque ! Gardez bien votre carne au pas, le passage est pas sûr !

Et en effet, ce ne fut pas une partie de plaisir. Le passage qui grimpait à la Halte Claire avait tout du pierrier. Et si les chevaux semblaient avoir l'habitude de l'endroit, c'était là plutôt le territoire des bouquetins. Au début, suivant Tirion, ils réussirent tant bien que mal à avancer. Mais bientôt, Sabetha, Ashura, Xarss et la Goualeuse, mal assurés, perdirent le contrôle de leur monture. Probablement le poney de Khelrod était t'il plus adapté au terrain, ou peut-être avait il fait preuve d'un grand élan de talent, mais il réussit à garder le contrôle. Voyant cela, Ena cria :

- Arrêtez, descendez et prenez la bride !

Comprenant vite que c'était ça ou laisser les chevaux se casser une patte, il s'éxècutèrent, accompagnés en cela par leurs guides et Khelrod, qui tous refusaient de rompre la formation.

La fin de ce premier jour déjà harassant le fût encore plus, alors qu'ils devaient pousser les chevaux désormais apeurés à avancer. Par temps calme, le terrain ne devait pas être si difficile mais là...

Mais, enfin, trempés jusqu'au os, exténués, ils finirent par arriver à la Halte Claire. Et ce que Tirion avait décrit rapidement leur semblait maintenant être un havre de paix. Choisi pour affronter les orages, la halte était probablement l'entrée d'une ancienne forteresse naine à en juger par les runes partiellement effacée qui parsemaient les murs extérieurs. L'entrée, taillée à même la roche, était droite, au cordeau, comme seuls savent le faire les maçons nains, et une colonne à la courbe parfaite soutenait le préau (l'autre avait dû être abattu des siècles plus tôt par une créature dotée d'une force prodigieuse). Ils passèrent les restent de la porte, deux énormes battant de métal qui ne semblaient plus pouvoir bouger et enfin, arrivèrent dans le hall. Il était bien assez grand pour permettre au chevaux de se reposer au sec, et une seconde salle, plus petit, avait été creusée à côté. Celle ci était plus récente et avait probablement été ouverte par les éclaireurs et les rôdeurs au cours des ans. Les murs n'étaient pas lisses mais encore fait de pierre brute, et un mobilier rustique de bois massif, essentiellement une table et des tabourets, étaient le seul réel signe de civilisation. Les éclaireurs leurs dirent de se mettre à l'aise comme il le pouvait, partir et revinrent quelques minutes plus tard avec une grosse bar de fer. L'utilisant comme levier, ils ouvrirent une trappe au sol de laquelle ils tirèrent du pain de voyage encore mangeable, de la viande séchée et une grande carafe d'eau.


- Bon par contre le bois est trempée, on va avoir dû mal à faire un feu.

- Je m'en occupe, annonça la magicienne.

Les boisseaux humides ramenés dans le foyer lui aussi creusé dans la roche, elle se tint devant. Là où d'autres grognait, l'inconfort l'avait transformée en une incarnation de la placidité. Comme lorsqu'ils étaient sorti des Sentinelles elle fit apparaître des flammes de ses doigts et déversa un flot continu de feu sur le bois pendant plusieurs minutes jusqu'à ce que, enfin, après avoir dégagé moult fumée heureusement aspirée par la cheminée correctement construite, la chaleur et la lumière se répande dans la pièce. Rouge de chaleur elle se leva et pris son sac avant de revenir, changée, une tunique et des braies courtes sur elle, mettant sa robe de voyage à sécher.


- Peut-être serait il bon d'essayer de faire quelque chose pour cette porte...

- Elle n'a pas bougée depuis des années m'dame.

Lancers...



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Mercredi 21 Août 2019 à 20h49 par Yvhann
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Aux explications des guides, Xarss fut fortement intéressé. La carte qu’il entrevoyait et qu’il put sommairement lire de façon éparse lui ravivait l’esprit; il avait toujours aimé la cartographie, certes son ancienne vie ne lui permettait que celle de l’Outreterre. Pour lui il était vraiment important de faire le détour, surtout après qu’il ait entendu que la Rauvin apportait son lot d’Esturgeons ou autre poisson dans le lac, alors pour lui il y avait des souterrains qui permettaient à la faune sous-marine de voyager il y avait donc, forcément un chemin qui permettait de voyager sous les montagnes. Ce qui lui rappelait malheureusement sa proximité avec Menzoberanzan et présentement ils devaient se situer au dessus du Fardrimm en direction de la Chaulssin. Tout ceci l’émerveillait, mais lui rappelait le danger sous la surface. En s’imaginant la Rauvin qui alimentait le lac, il se mit à vaguer à s’imaginer que la rivière pourrait être la source du Sombrelac. Fut là, une réserve qui le laissait pensif tout au long du reste du voyage suite à l’ensemble, mis à part lui, qui avaient pris la décision de ne pas faire le détour. Reviendrait-il suite à leurs missions, possiblement, il verrait la possibilité s’il survivait à la suite.

La pluie fut salvatrice et apportait un réconfort au fugitif, en plus d’être l’occasion d’enlever la sueur qui le faisait collant depuis leur départ elle apportait le développement de ses sens pour une meilleure écoute des environs. Lorsque les chevaux se mirent en tête de faire membres à part, la première réaction du sombre fait de retenir sa monture, mais aussi celle de la frêle blême. Instinctivement, et ce, grâce à ses dernières décisions, il le fit sans même y pensé ou vouloir bien faire; le naturel avait pris place. Ce n’était qu’un début et c’est seulement après l’avoir fait qu’il réalisait son acte désintéressé. Le faussement appelé Kryssyyor ne c’était pas éternisé non plus se remettant dans l’ordre de marche jusqu’au repère qui les attendait tous.

La beauté de l’endroit ne le laissait pas dans l’indifférence, au contraire il y trouvait un certain réconfort et une joie qui ne laissait pas paraitre l’envahit sur le moment ou la pluie continuait de tomber, mais qu’ils se retrouvassent tous à l’abri, cela avait un quelque chose qu’il avait rarement vécu. Sa nature l’appelait à découvrir l’endroit où ils étaient, cela le démangeait énormément de rester auprès des autres dans une telle situation, tout cet habitat qui avait vécu des millénaires était à découvrir pour lui et il lui fallut beaucoup d’effort pour ne pas se soustraire du groupuscule. Le jeune néophyte de la surface observait ses compagnons pour voir un certain intérêt qui viendrait le rejoindre et aller explorer, mais n’en fit pas la demande.

Lorsque le feu se mit à pétiller, le danseur se dévêtit de son piwafwi, ce qu’il n’avait jamais fait auparavant avec eux, laissant ainsi voir son torse entrainé à l’étirement, mais aussi les multitudes de balafres qui laissaient savoir que son corps avait été la cible de sa cadette de sœur qui c’était fortement amuser à le torturer et à sa taille, sa ceinture à munitions ou y arborait deux dagues de maitre de chaque côté, six dards à l’arrière et à l’avant de chaque côté de la boucle en forme de tête de bouc, deux baguettes. Se retrouvant avec seulement le bas de son Jenbei de soie fin qui lui aussi se fit mettre à sécher se retrouvant alors seulement en sous-vêtement et il se déchaussait de ses Waraji. En d’autres occasions, il aurait tout enlevé, car pour lui la pudeur avait une tout autre définition, mais il respectait les autres sans savoir encore leurs libertés d’esprit. L’ensemble de son corps laissait voir les nombreuses cicatrices de toute forme qui laissait librement imaginer qu’il devait avoir passé des années à recevoir régulièrement des tortures tout aussi tordues que lubriques. En déposant son havresac près de la cheminée, Vorn ne prit pas de temps à en sortir bien sec et bien reposé. Ce dernier vint passer entre les chevilles de son esclave se laissant volontiers caresser par la même occasion. Profitant du moment Xarss sortie le restant de l’hydromel qui lui restait pour le siroté agréablement, profitant des effluves splendides et de son goût jusqu’à lors unique.

Le moment était merveilleux, même s’il ressentait les heurts du voyage à dos de cheval qu’il s’empressait d’aller brosser pour les remercier de leurs efforts. Tout ce qui manquait était de la musique, il y avait bien certainement celle de la pluie à l’extérieur qui s’ajustait à point avec les crépitements du feu dans la cheminée, mais une touche mélodique aurait affiné ses sens en un moment qu’il qualifiait d’uniques jusqu’à ce jour.

Une proposition de s’occuper des portes vint sur le sujet et l’amant de l’art se demandait bien pourquoi. Pour s’exclure d’une possible menace de l’extérieur? Ils seraient alors pris au piège dans cet endroit, pour lui il ne voyait pas encore la nécessité d’un tel travail, alors il ne dit mot continuant de brosser les chevaux et écoutant ce qu’avait à dire les autres.


Tente de reconnaitre dans sa mémoire '' La chute de Damauthor''. Perception.



L'Art en tant que science est la connaissance universelle des forces de l'univers; en tant que magie, elle est l'application pratique et physique de ces mêmes connaissances.

Lil waela lueth waela ragar brorna lueth wund nind kyorlin elghinn.

(L'idiot et l’imprudent trouvent des surprises et parmi elles, attend la mort.)




6 Sorts niv.0:
4 Sorts niv.1:
2 sorts niv.2:-1=1



fiche Xarss
 
 
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écrit le : Mardi 27 Août 2019 à 00h46 par Ashura
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L’apprentie bretteuse des Marches d’Argent n’était pas mécontente d’avoir atteint l’abri indiqué par leurs guides. Ashura semblait toujours légèrement placide, ne délivrant ses pensées qu’à travers des expressions marquées d’un certain détachement. Elle se secoua pour chasser les gouttes de pluie de ses vêtements puis lâcha son sac en cuir se le sol puis détacha ses cheveux qui cascadèrent sur ses épaules, ondulés par l’humidité. Tandis qu’elle franchissait le seuil pour entrer dans la salle principale, elle ouvrit le fermoir de sa cape pour la faire glisser de ses épaules. En dessous, le cuir de son armure était éclairci par le temps et les intempéries, quelques estafilades couturées prouvaient la nécessité d’un tel vêtement.

- Cet endroit fera amplement l’affaire, déclara-t-elle d’une voix posée et rassurée. Je vous laisse vous installer. Pendant ce temps, j’irais m’occuper des montures.

La bretteuse hocha la tête puis se retira, sans un mot supplémentaire, vers la première salle. Pourtant d’une constitution frêle, Ashura était pourtant endurcie à la fatigue des voyages et n’étant pas de nature à se plaindre, elle savait que le repos n’en serait que meilleur une fois cette tâche accomplie.

Au cours de sa jeune vie, elle avait appris à ne jamais se remettre en route sans s’être assuré que les chevaux étaient pansés à fond, qu’ils aient mangés l’avoine et ne manquaient pas rien de leur ferrure ni à leurs harnais, tout en évitant naturellement de les laisser exposés aux intempéries de l’air quand ils ne marchaient pas. Cette recommandation prévalait d’autant que le voyage n’en était encore qu’à ses débuts. Ainsi, la guerrière se dévoua à débrider les chevaux et à leur préparer une litière convenable. Après avoir éprouvé les montures par une course forcée, afin d’éviter qu’ils ne deviennent fourbus, il fallait leur abattre aussitôt la sueur, leur laver les jambes et les promener pour les laisser prendre doucement haleine.

Elle prit soin d’examiner les porte-mors, s’assura qu’aucune des parties du harnais ne blessait les chevaux, que la gourmette ou la selle ne causaient aucune écorchure, à défaut de quoi il faudrait les doubler d’un morceau de cuir (ou idéalement du feutre). Jeune, elle avait appris à frotter les jambes matin et soir avec de vie camphrée, une lessive de cendres chaudes, du vinaigre et du sel, ou tout autre onguent de pied. Certains affirmaient que le meilleur remède était de donner durant une huitaine de jours de voyage, quand ils étaient fatigués ou échauffés, du son mouillé avec deux onces de foie d’antimoine. Bien que la boue s’attachant aux jambes des chevaux soit le plus ordinaire des maux, ces soins ne servaient pas seulement à entretenir les jambes propres, mais encore à les raffermir, leur donner du ton, favorisant la libre circulation afin de prévenir les engorgements auxquels ces parties étaient si disposées.

Effectivement, il existait une infinité de précautions à observer durant les voyages en dehors des écuries, que les circonstances seules ou l’habitude de soigner les chevaux suffisaient pour indiquer.

L’opération dura un certain temps pour s’occuper des six montures. L’effort ne fit qu’accentuer le désir de sommeil de la jeune femme. Demain, il faudrait se lever tôt pour préparer convenablement l’expédition.


***

En remarquant le drow s’intéresser à la tâche, elle apprécia l’aide et tenta de se montrer cordiale, commentant ses gestes pour se montrer le plus ludique possible. Elle tenta vaguement de s’imaginer ce que devait être la vie sous terre, toute une vie sans voir le soleil, loin des plaines et des chevaux. Depuis l’enfance, cette vision lui paraissait toujours aussi irréelle. Elle agrémenta ses explications de conseils pour faciliter la course à cheval : qu’il fallait disposer de bottes fortes pour préserver ses jambes, porter une ceinture pour soutenir ses reins et relever sa chemise pour éviter les contusions. Tenir les étriers un peu plus courts qu’à l’ordinaire, la bride serrée en suivant les mouvements du cheval pour ne pas être roué.

- Et surtout, reprit elle en esquissant un sourire. éviter de se charger l’estomac avant le départ, à causes des secousses provoquées par le trot du cheval.

Tout en ôtant la selle de l’une des montures, elle jeta un regard bienveillant vers l’elfe noir autant pour s’assurer de son attention que pour vérifier ses gestes.

- Les personnes qui forcent leur cheval dès le commencement de la course, ou qui ne cessent de le battre, arrivent souvent plus tard que celles qui y mettent plus de ménagement.


hrp.gif Connaissance (folklore local) (Marches d'argent) : +7


 
 
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PM
écrit le : Mercredi 28 Août 2019 à 20h17 par La Goualeuse
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A la gaieté presque enfantine de la jeune fille s'émerveillant devant le tableau grandiose qu'offraient les montagnes avait succédé un silence morose. En quelques minutes à peine, la pluie avait rincé la belle de tout enthousiasme. La tête enfouie sous une ample capuche, son corps frêle dissimulé sous une large cape, elle luttait contre le vent pour garder ce mince rempart hermétique aux gouttes voraces qui l'assaillaient. Entre ses cuisses, aussi à l'abri que le permettait l'orage, était placée sa besace qu'elle semblait couver comme un trésor. Le maître artisan avait lourdement insisté sur la grande fragilité du bijou mécanique qu'elle avait acheté la veille de leur départ. Quant à sa deuxième acquisition, il ne fallait pas être bien savant pour savoir que le papier et l'eau ne faisaient pas bon ménage...

Aussi, à peine arrivée à la Halte Claire, la belle s'était-elle assurée que ses précieux effets n'avaient pas subi les dommages des intempéries. Le cuir de son sac, sans être de première qualité, en avait préservé le contenu, au soulagement manifeste de La Goualeuse. Qui aurait prêté attention aux gestes empressés de cette dernière, à leur arrivée, avait pu la voir manipuler un mince grimoire et un petit coffret de bois peint et verni, finement ouvragé. Ces trésors avaient rapidement regagné leur abri.

L'aquafondienne avait imité la magicienne et n'avait pas tardé à revêtir des vêtements secs. Se réchauffant les os auprès du feu, elle n'avait pas même songé à aller s'occuper de sa monture. L'absence de Kryssior des environs immédiats ne pouvait de toute façon que l'encourager à rester au chaud, près du foyer : elle mangea de bon appétit le repas frugal que leur avaient servi leurs guides. Pâle et frêle, elle n'avait pas émis la moindre plainte depuis le début de leur périple, ce qui pouvait rappeler à chacun qu'il ne fallait pas se fier à son apparente délicatesse.


- Les chevaux seraient peut-être assez forts pour tirer les portes ? risqua-t-elle, ayant écouté ses compagnons d'une oreille inquiète, et conclu de la question de Sabetha qu'aucun de ses sortilèges ne leur porterait secours en la circonstance.




Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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PM
écrit le : Mercredi 04 Septembre 2019 à 21h35 par Phineas
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Façonneur de Montagnes
Chambre 6
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Le feu craquait dans la petite cantine alors que Xarss, Ashura, la Goualeuse et l'éclaireuse Ena étaient réunis autour des chevaux. Adoubant la décision de la caravanière, cette dernière tentait de trouver un peu de fourrage sec, travail difficile, mais elle réussi toutefois à sortir quelques boisseaux secs d'une autre trappe. Une partie de la soirée passerais donc à s'occuper des chevaux.

La remarque de la magicienne, cependant, n'était pas sans fondement. Outre la barrière conséquente que constituerait les deux blocs d'acier nain contre d'éventuels envahisseurs, le trou béants que formait les vantaux tant qu'ils seraient ouvert laissait passer le froid. Alors même que la présence des sept chevaux et du feu désormais crépitant tentaient de réchauffer l'atmosphère. L'idée de l'ancienne courtisane n'était pas idiote, mais Ena répondit immédiatement :


- Chaque porte doit faire plus de trente quintaux, il faudrait au moins des chevaux de traits pour les tirer, ceux là ne sont franchement pas fait pour ça. Et monter des chevaux de traits jusqu'ici, ce n'est pas vraiment une mince affaire. Croyez bien qu'on a déjà essayé.

Khelrod, qui jusqu'ici discutait avec Tirion, proposa de mettre à profit ses quelques connaissances concernant la maçonnerie et la ferronnerie naine. Il examina la porte, puis les murs.

- C'est de l'excellent travail. Les vantaux eux mêmes ne sont pas abimés, les gonds ne sont pas tordus. En temps normal, il suffirait d'une simple poussée pour les ouvrir, comme dans les forteresses d'antan.

Il appuya sur l'un des pans de la porte qui ne bougea pas d'un poil.

- Le problème c'est les pierres. Elles étaient parfaitement ajustées, et le temps n'aurait pas changé grand chose à l'ouvrage. Ce qui a pulvérisé la colonne dehors à du faire bouger les pierres, c'est ça qui coince. Nous aurions plus vite fait de construire un mur et de le détruire demain matin que de tenter de faire bouger la porte. La nuit sera froide ici, je le crains.

- On ne sait pas exactement ce qui a produit le tout, compléta Ena en pointant le fond de la grande pièce, un chercheur nain est venu ici une fois, il est certain que de grandes galeries s'étendent derrière et en dessous. Une forteresse ou un palais, mais une catastrophe à tout fait s'effondrer, à tel point qu'on a toujours pas retrouvé l'entrée. Elle est peut-être sous nos pieds, le sol en effet, était recouvert d'une épaisse couche de terre et de graviers là où on se serait attendu à trouver des pavés. Mais on a quand même un minimum.

Tirion sortait de la petite pièce un lourd rouleau de tissu noir, en vérité un rideau épais, qu'ils s’affairèrent à tendre devant l'entrée pendant que les autres pensaient les bêtes. Une demi-heure plus tard, après s'être battu contre le vent et le poids de la tenture, elle était enfin en place. La température, peu à peu, s'éleva.

Un peu plus tard encore, ils purent se réunir autour de la table, une fois les chevaux préparés pour le lendemain. Ceux ci semblaient être heureux de leur sort, et pour sûr la suite du voyage se passerait elle mieux que si ils ne s'en étaient pas occupés. Tous étaient fatigués de cette première journée, et c'est dans un silence relatif qu'ils se restaurèrent comme ils le pouvaient. Ensuite, les éclaireurs expliquèrent la journée du lendemain, qui normalement, ne devrait pas être plus dangereuse. Ils auraient encore le temps de faire un détour, si ils le pensaient nécessaire, quoiqu'ils y perdraient au moins une demie journée.

Suivi l'organisation des tours de ronde. Xarss ayant besoin de moins de sommeil, il pourrait être alerte à partir du second. Le premier tour serait pris par Ena et la Goualeuse, le second par Tirion et Xarss. Viendrait ensuite Ashura et Khelrod accompagné de l'elfe noir si il le souhaitait, l'aube approcherait et le nain pourrait prier correctement. Sabetha accompagnerait l'elfe noir dans le dernier quart ce qui lui permettrait de préparer ses sorts avant que les autres ne se réveillent.

Et la nuit commença.



La Goualeuse, début de la nuit.

La Goualeuse était harassée, certes, mais elle était rassurée d'être accompagnée de l'éclaireuse. Mieux, l'elfe noir allait être endormi pendant le temps de son quart, elle serait donc sûre de ne pas affronter sa fourberie. Ena s'assit dans l'encadrure de la porte entre la pièce ou dormaient les chevaux, et la petite salle. Lui disant de rester alerte, mais de se reposer, elle prit une tasse de thé qui chauffait sur le feu, et pris sa garde.

Ainsi, la jeune femme put prendre ce temps pour découvrir au moins le début de sa nouvelle acquisition littéraire. L'ouvrage n'était pas très long. Peu poétique, elle avait appris du vendeur qu'il s'agissait essentiellement d'un recueil d'observations de deux explorateurs, annoté à posteriori par un savant qui avait laissé ses notes manuscrites ci et là dans le livre. C'était plus ça qu'autre chose qui donnait de la valeur à ce livre en particulier.


Cliquez ici pour dérouler le parchemin...


Perdue entre ses lectures et ses réflexions personnelles, son quart fini par se terminer. Sur les conseils de l'éclaireuse, la Goualeuse rangea l'ouvrage et alla se coucher, la suite attendrait le lendemain.


Xarss, second quart avec Tirion.

Sa méditation terminée, Xarss put commencer sa nuit. Dès le début, il senti la tension de Tirion. L'humain, d'une trentaine bien plus marquée que celle de Sabetha (l'alchimie aidant, probablement), affichait depuis le début - comme sa collègue - une grande méfiance vis à vis de l'elfe noir. Comme tout le monde à la surface ou a peu prêt de toute façon. Pendant la première demi heure, il s'occupa des chevaux silencieusement, très probablement comprit Kryssyor, pour ne pas avoir à lui parler. Mais la suite allait les rapprocher quelque peu.

Une heure environ après le début du quart, Xarss redressa la tête. Il pensait avoir entendu quelque chose, sans pour autant en être sûr. Il remarqua par contre que Tirion lui aussi avait tendu l'oreille. D'un regard, il indiqua la tenture qui barrait la porte. L'éclaireur dégaina son épée courte et se mit à gauche du tissu, pendant que de la même manière, l'elfe prenait le côté opposé. Dans un geste évident, Tirion décompta trois et au même moment, ils écartèrent la tenture, et passèrent discrètement la tête dehors, avant de sortir.

L'orage était passé, ils l'avaient compris depuis un moment. Et le spectacle était désormais saisissant.


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L'orage avait nettoyé le ciel, ne laissant que de haut et fin nuages qui ne cachaient en rien l'éclat de lune. Cette dernière leur paraissait énorme, et l'elfe pourrait y voir un signe. Il se rendit compte également qu'ils étaient à mis hauteur, et que la Rauvin passait en bas, pendant qu'un plateau rocheux se trouvait à quelques secondes à vol d'oiseau, peut-être quelques centaines de mètres. Tout cela, ils n'avaient put le voir sous la pluie. Si la brume qui s'élevait désormais du sol rendait le bas de la vallée, là où ils crapahutaient la journée, au dessus, tout était plus clair. L'étrange son qu'ils avaient entendus étaient en vérité le brame d'un cerf qui, avec majesté, observait la lune sur le plateau devant eux.

- Vot' oreille n'est pas si mauvaise, noiraud.

Dans son langage peu élevé, et malgré son manque de compréhension, Xarss compris pourtant qu'il s'agissait d'une main tendu. L'éclaireur constatait chez lui une certaine compétence, et cela lui bénéficiait. La tension tomba. Il partageait le quart d'un homme rompu aux actes, moins au mot. Ses gestes et ses capacités parlaient autrement plus pour lui que ses propres à priori. Cet humain était en cela assez proche des autres animaux qu'il devait côtoyer quotidiennement.

La suite fut autrement plus sympathique. Sortant deux tabourets, le quart continua devant l'entrée de la forteresse. Il faisait frais, mais Tirion semblait bien préférer la vue des grands espaces que d'être enfermé. Et chacun pouvait garder une cape. L'éclaireur avait sorti sa pipe, content de pouvoir tirer dessus maintenant qu'il ne risquait pas d'enfumer l'intérieur, et on put constater qu'il appréciait les herbes puissants : la fumée portait une odeur de tourbe qui serait difficilement soutenable si le vent ne la portait pas au loin. Tirion n'était pas homme de nombre mot, mais il échangea quelques anecdotes. L'elfe compris qu'il avait - ou faisait ? - partie de la Légion, et qu'il avait toujours vécu dans les Marches. Il portait de toute évidence une grande affection aux monts du Néther, au point qu'il semblait ne pas être très enclin à accepter le nombre de visiteurs qui croissait d'année en année (quoique celui ci resta abyssalement bas). Mais il était aussi un soldat au sens le plus strict : discipliné, sérieux, expérimenté. Les éclaireurs semblaient avoir une hiérarchie très particulière (Ena était de fait sa supérieure hiérarchique, quoique ça ne se voyait guère), mais selon Tirion, la partie la plus importante de l'armée... Peut-être avait il raison.

Le quart passa...



Ashura et Khelrod au troisième quart (et Xarss quelque part)

Tirion partant prendre du repos, Ashura et Khelrod prirent la suite. Avec un certain contentement, ils purent constater la fin de l'orage, et profiter du spectacle de la montagne.

Se connaissant déjà, le début du quart se passa dans un silence relativement confortable. Puis, tous eurent soudain l’œil attiré par une lumière au loin. Dans la montagne, de l'autre coté de la vallée de la Rauvin, dans les bois, une puissante et subite lumière bleue venait d'apparaître et de disparaître brutalement ! L’œil bien plus aiguisé du drow, qui peut-être commençait à s'habituer à l'environnement, put mieux déterminer l'emplacement de l'évènement, néanmoins à cette distance immense - peut-être la moitié de ce qu'ils avaient parcouru jusqu'ici ! - difficile d'en savoir plus. En tout cas, il était certain que cette lumière était inhabituelle, et tout le menait à croire qu'elle aurait put être magique. Bientôt une nuée d'oiseau s'éleva de l'endroit, comme autant de minuscule points sombres s'élevant à l'horizon....


Lancers...



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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