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> Chapitre IV : Conseil au crépuscule
  écrit le : Jeudi 07 Février 2019 à 15h37 par Phineas
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Façonneur de Montagnes
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Les Marches d'Argent, Lunargent
Dix-septième jour de la Marée Estival, année 1372
Peu après le Crépuscule
Temps doux, lune gibbeuse décroissante


Seygwine était sauve. A moins d'être l'être le moins sensible de Toril, on ne pouvait que se réjouir de cet état de fait. Avec plus ou moins d'émotions évidentes, les quatre compagnons s'étaient éclipsés l'un après l'autre. Pour respecter la décence, mais aussi pour préparer la suite.

Ashura se raccrochait à son honneur, Xarss tenait au courant son puissant allié qui ne fit pas mine de lui répondre. Khelrod enfonçait les portes de son paladinat en prenant la continuité de leur quête comme un fait évident. Et la Goualeuse, se remettait de ses émotions qui étaient allées d'une apogée à l'autre.

Il profitèrent d'un silence satisfait pendant de longues minutes, certains les yeux dans le vide, les autres en observant le minuscule croissant de Séluné. Les quelques silvaeren encore en ville étaient tranquilles. Après la fête du soir précédent, les oiseaux de nuits chantaient dans les arbres, ici et là renards et autres animaux nocturnes commençaient à sortir de leur sommeille. Lunargent était paisible.

Et puis, Lorik, les sourcils froncés de déterminations sortis de la caserne. Il les regarda. De toute évidence, et malgré le fait qu'ils puissent sentir leur implication comme moindre dans le rétablissement de l'enfant, le capitaine nain était grandement reconnaissant.


- J'ai une dette envers vous. Probablement insolvable. Je ne sais pas, et ne veut pas savoir d'où vous avez tiré l'information sur le poison, mais sans vous, Seygwine ne s'en serait probablement pas sortie.

L'honneur nain était ce qu'il était. Si dur que c'en était proverbial. Mais Lorik continua.

- Khelrod, je sais que vous voudriez interroger Seygwine, mais il faut d'abord qu'elle se remette. Nos savants m'ont informés que, quoiqu'elle soit sortie d'affaire, son corps doit se remettre de l'épreuve. En attendant, je vais vous mener à notre rendez-vous.

Et Lorik les pria de le suivre. Pour la énième fois en deux jours, ils redescendirent la grande rue, et longèrent la Rauvin. Ils se dirigèrent vers le petit embarcadère qui permettait d'accéder à l'ile sur laquelle siégeait la tour de la Garde d'Argent. Une chaloupe simple, une lanterne suspendue à l'avant attendait sur l'eau paisible. Lorik échangea quelques mot avec le garde sur le quai, avant d'y entrer et d'y inviter les autres. Une fois installés, la chaloupe se mit à avancer toute seule tranquillement, vers l'île. Pendant le voyage, Lorik repris la parole.

- Je doute que le Grand Commandeur soit seul. La menace est trop grave. Il y a de forte chances qu'il ait demandé la présence d'autres dignitaires de la ville afin de pouvoir prendre une décision rapide en l'absence de Dame Alustriel. Le Seigneur Gardien Mantelazur, très probablement, le commandant des Gardesorts, un représentant du Haut-Maréchal Aerasumé aussi. Peut-être d'autres. Ils ne s'attendront pas à un respect démesuré, la correction et la politesse sera de mise, mais ce sera tout. Et il y a de fortes chances qu'il vous demandent de participer, ne vous contenter pas d'écouter. De ce que j'en ai compris, l'état major vous considère pour le moment comme les plus informés sur l'affaire pour le moment.

Il se tut à nouveau. La simple correction qu'il leur avait demandé n'était de toute évidente pas suffisante pour un membre de l'armée, et malgré son expérience, on le sentait tendu.

Ils approchaient. Le bastion était relativement petit. Ils avaient finalement vu peu de soldats en ville, et pas de bâtiment militaire suffisamment vaste pour accueillir des forces conséquentes. Pour des raisons aussi politiques que géographiques, la Légion était évidemment stationnée ailleurs. La Garde était répartie un peu partout dans la ville. Cette tour était probablement un centre de commandement, en plus du Palais. C'était un bâtiment de pierre blanche sur deux, peut être trois étages, à toit plat. Le tout siégeant sur une petite île boisée. Un unique ponton permettait d'y accéder et un court chemin serpentait à travers les arbres jusqu'à l'entrée du bâtiment.

Une fois de l'autre côté, ils furent poliment accueilli par deux soldats en armures, se chargeant de garder le ponton, et qui les enjoignirent à suivre le chemin. Le chemin parcouru, ils arrivèrent devant les portes, closes, gardées par deux autres soldats en armures lourdes, stoïques, qui leurs ouvrirent la porte après que Lorik se fut présenté. Les lourds vantaux s'ouvrirent silencieusement et ils purent entrer. L'intérieur profitait du temps doux de l'extérieur. Les murs épais gardaient le froid dehors, et la chaleur à l'intérieur. Des globes de lumières éclairaient les lieux, flottant sous les plafonds. C'était une place militaire, des armes de toutes sortes s'alignaient dans des réserves sur les côtés, et une vingtaines d'officiers allaient et venaient dans les bureaux réduits tout autour de la pièce principale dans laquelle ils arrivèrent, circulaire, au milieu de laquelle étaient alignées des tables et des bancs. Ils prirent immédiatement l'escalier qui entourait la pièce pour gravir les étage. Le premier était similaire au rez de chaussé, quoique des lignes d'étagères avaient remplacées certaines tables. Le deuxième était clairement une salle de réunion stratégique : une grande carte des marches, et une de la région autour de la ville était étalé sur une table en son centre.

Enfin, les derniers degrés franchis, ils arrivèrent sur le toit. C'était un balcon circulaire éclairé de torche en son centre qui permettait de voir loin dans la ville comme dans la campagne. Mais le plus impressionnant était sans conteste l'immense arbre impossible, dont les racines montaient le long de la tour et qui s'élevait ici, au centre, au dessus d'eux.

Proche de la balustrade était réuni cinq individus. Ils s'approchèrent, et des gardes vérifièrent qui ils étaient avant de les laisser passer. Il y avait là un grand homme aux cheveux et la barbe grisonnante en armure de maille, l'officier qui les avaient tirés d'affaire contre la druidesse. Un nain à la mise simple mais élégante, ainsi qu'un demi-elfe en robe de mage aux couleurs des Gardesorts. Et, enfin, un homme aux cheveux et à la barbe noir, dans une armure légère noir que Xarss reconnu, Arkhen. L'homme en maille interrompit leur discussion d'un geste et ils se retournèrent vers eux. Une aura d'autorité et de puissance émanait de ce quintet. Khelrod se permit de commencer.


- Chevalier Grand Commandeur, dit il en plaquant son poing sur son torse. Je vous ait amené nos francs-tireurs, comme vous le désiriez. Avec votre autorisation, je vais me retirer.

- Non, Capitaine. Restez. Ne nous voilons pas la face, nous sommes tout les deux des officiers aguerris. Mais je pourrais faire tout les efforts possibles, de nous tous, vous êtes probablement celui qui a le plus d'expérience de la vie militaire. Votre avis ne peut être que crucial, répondit l'humain en maille, Alathar donc, ce qui parut plaire infiniment au vieux nain, Maîtresses Ashura et Sirine, Maître Khelrod, Tel'quessir Kryssyor, continua l'officier avec neutralité, permettez moi de nous présenter afin d'équilibrer la balance. Je suis le Chevalier Grand Commandeur Sernius Alathar, commandant des Chevalier d'Argent. Pour m'entretenir avec vous, j'ai demandé la présence du Sage Fredegar, conseiller de Dame Alustriel, du Seigneur Gardien Mantelazur, commandant des Gardesorts et du Maître Sorcier Arkhen, directeur de l'Invocatorium et pour la présente, représentant du Conclave. Le capitaine Reman, que vous avez déjà rencontré, est là en temps que représentant du Haut-Maréchal Aerasumé pour la Légion.

Il s'interrompit un instant afin de laisser à tous le temps d'intégrer les personnages, puis repris. Ashura au passage rencontrait une quasi-légende, Fredegar, surnommé Fret, était connu pour être le puit sans fond de sagesse qui conseillait Alustriel, et indirectement, le Conseil des Marches dans son ensemble.

- Sachez d'abord que nous réjouissons tous de la guérison de la jeune Landruel. Quelques soient les erreurs de son aïeul, elle ne mérite aucunement d'en souffrir, il hocha la tête et Fret sourit chaleureusement. Le capitaine Fortepaume nous à raconté vos péripéties jusqu'ici, et le capitaine Reman à conclu sur la façon dont vous aviez, le plus pacifiquement que vous l'avez put, résolu le problème de cette druidesse envoûtée. La prêtresse Tatshandra nous a par ailleurs fait parvenir un message indiquant que, comme les autres, elle s'était réveillée sans aucun souvenirs des dernières heures.

Il marqua à nouveau une pause.

- Pour tout ce que vous avez accompli ici, nous vous remercions. Sans être membre de notre communauté, vous avez pourtant dévoiler une affaire gravissime qui avait échappée à notre vigilance. Nous pouvons maintenant prendre le relais...

Il fut interrompit par Fret.

- Si tu le permet, Sernius, dit le nain, et l'officier hocha la tête. Eut égard à votre efficacité et à votre connaissance presque intime de l'affaire, nous ne pouvons que vous proposer de continuer à travailler de pair avec nous. La suite risque d'être plus compliquée, et aucune main compétentes ne saurait être perdue. Bien entendu, vous avez déjà fait plus que votre part, mais si vous décidiez de continuer, Luruar vous en serait grandement reconnaissant.

Tous hochèrent la tête et Alathar repris.

- Nos forces seront bientôt prêtes, mais de nombreuses énigmes restent, et certains de nos hommes manquent encore à l'appel un peu partout. Nous avons des stratégies, mais aimerions en premier entendre vos conclusions avant de nous avancer plus loin.

Il se tut, et avant de les laisser parler, Arkhen intervint.

- Kryssyor m'a confié votre peur de l'observation magique. J'ai fait dressé un champ d'anti-scrutation autour de la tour. Il faut bien que mes élèves fassent des travaux pratiques, dit l'homme avec un sourire sardonique.



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Dimanche 10 Février 2019 à 16h37 par Ashura
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Bien que dénué d’intentions carriéristes et pécuniaires, elle voyait cet entretien comme un privilège et une opportunité extraordinaire. La situation l’emmenait à rencontrer des individus plus prestigieux que les membres de la guilde des marches d’argent qu’elle songeait à rejoindre il y a encore peu de temps. Malgré les craintes et les épais nuages d’incertitude, la bretteuse des marches d’argent se concentrait sur l’enthousiasme que lui procurait la visite du bastion de la Garde d’argent. Mais le prestige amenait d’autres éléments et c’est en constatant la présence de hauts citoyens de Lunargent qu’Ashura prit pleinement conscience des périls qui menaçaient la quiétude de la capitale. Une faille ternissait bel et bien l’éclat des défenses de la cité joyau.

Elle gardait une distance respectueuse mais vigilante avec les autorités. Contrairement à ses habitudes, elle se garda de briser le silence et hocha la tête vers Khelrod pour le pousser à l’initiative. Ce dernier venait tout juste de sonder du regard ses compagnons avant de s’avancer. Le paladin nain possédait une certaine fougue et des qualités d’orateur qui en faisait certainement le parfait candidat pour exprimer la vision du petit groupe d’enquêteurs.

Le buste caché par sa cape, silencieuse, une cascade de cheveux blonds couvraient ses oreilles et cascadaient jusqu’aux épaules, elle se contenta de tendre l’oreille en dévisageant les intervenants, plongée dans une intense réflexion. Ashura considéra longuement le nain à la barbe neigeuse, avec curiosité : Fredegar Briserock d’Adbar, réputé être le Sage le plus respecté parmi l’entourage proche la Haute Dame de Lunargent, Alustriel. La jeune bretteuse avait fréquenté des nains une grande partie de sa vie mais n’en avait jamais rencontré de ce genre. Sa barbe était soigneusement taillée, ses vêtements parfaitement propres et sa peau n’était pas marqué par la dureté ou le caractère rocailleux typique de sa race. Elle estima qu’il s’agissait d’un abus de bains et d’huiles parfumées, des signes de coquetteries assez rares pour marquer n’importe quel esprit.


 
 
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PM
écrit le : Lundi 11 Février 2019 à 22h59 par Yvhann
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Xarss était en plein changement, il le sentait en lui et la vue de Séluné lui confirmait que le sentier qu’il avait osé emprunter était le véritable. Les sentiments qui le chamboulaient présentement en étaient la preuve et l’inconfort de Vorn aussi. Dans cet état, le jeune drow ne put manquer les troubles que laissait voir la frêle et blême Sirine, ceci ne le laissait pas indifférent puis outre le comportement de la jeune fille envers lui, la tentation de la rejoindre lui vint, mais son corps restait sur place laissant seul, ses yeux observer le malaise. Depuis le début, Sirine l’intriguait, il lui semblait la connaitre, ou plutôt ses agissements, mouvements, déplacements, l’incitait à voir en elle un côté de sa Félicia : Celle qu’il avait enlevée dans une auberge de passe d’un bourg anodin. Félicia était une de ses filles aux mœurs légères qui excellait dans le maintien de leur personne et de leurs adresses à plaire; Félicia avait toujours eu le talent nécessaire pour le convaincre, lui plaire et surtout, elle lui avait donné la connaissance de l’amour, ce sentiment noble qui avait été le début de son changement. Le ténébreux lui déplaisait, ceci était un fait indéniable, mais elle avait réussi à le cacher pendant un certain temps puis était venu le moment le plus sublime, celui de l’acceptation de sa condition pour enfin voir en lui la faille qui faisait de lui un traitre pour ses semblables. À ce moment elle s’était livrée à lui et leurs courtes histoires avaient commencé jusqu’au jour où sa détestable cadette l’avait assassiné après de longues souffrances. L’autre larme qui tentait de s’extraire de son œil gauche n’était pas pour Seygwine, c’était sa rage qu’il refoulait, sa soif de vengeance envers les drows qui le tiraillait de plus en plus. Il inspirait profondément en détournant le regard de celle qui lui faisait que trop penser à Félicia.

L’arrivée de Lorik fut salvatrice, le remettant rapidement à l’instant présent et des premiers dires du nain, le danseur le trouvait juste et confiant envers eux, ce qui lui plut sans en faire démonstration. L’information que le faussement appelé Kryssyyor voulait transmettre au franc-tireur devrait attendre, car ils durent suivre Lorik au rendez-vous organisé. Tout au long du trajet, le jeune adulte des profondeurs était pensif et sentimental. Lorsqu’ils arrivèrent pour embarquer dans le petit esquif, Xarss prit l’emplacement le plus éloigné de la blême, respectant ainsi le malaise de la jeune fille. Il réalisait une fois de plus qu’il n’avait encore jamais fait une telle attention pour quelqu’un d’autre, le plus surprenant était qu’il n’avait pas cherché à le faire, cela était venu tout seul.

La petite traversé lui plus, allant même jusqu’à toucher l’eau de sa main droite pour y détecter la température de l’élément tout en regardant, un peu rêveur, la splendide île qui se dessinait devant eux. Depuis sa sortie de l’Outreterre, il était devenu contemplateur, appréciant de plus en plus l’architecture des surfacins. Il ne manquait rien des détails de l’île et de la bâtisse en prenant bien soin de laisser passer l’ensemble des présents devant lui pour apprécier davantage le décor et le moment.

Sa surprise passée d’y voir Arkhen, il prit un soin particulier pour lire les visages des nouveaux présents qui venaient d’être présenté, le langage des signes drow lui servait en quelque occasion, restait à voir ici, s’il percevait un signe quelconque. Lorsque le dénommé Althar fit leurs présentations un détail faillit renverser l’esprit de l’ensorceleur bagarreur, il y avait eu dans la présentation une adresse accompagnée d’une politesse qui lui fit grand bien : Il avait été nommé Tel’quessir. Xarss aurait eu un souhait à passer qu’il aurait demandé d’être reconnu comme Tel’quessir au lieu de drow. Visiblement il ne cachait pas son plaisir et laissait un léger sourire apparaitre sur ses lèvres minces en se signant d’un abaissement de la tête pour ensuite écouter avec attention les autres dires.

Le fils mal aimé de la matrone Merenwen Symryvvin avait pratiquement tout dit à Arkhen et pour le reste il soupçonnait que l’amant de l’art le savait et restait discret pour le bien du drow, ce que le ténébreux avait fort apprécié. Arkhen, jusqu’à preuve du contraire, aurait le respect et mériterait toute la confiance du néophyte de l’art. Il gardait toujours en tête que depuis le début, il croyait que la menace venait des hautes instances et se gardait bien de ne pas se garder des soupçons. Xarss qui c’était fait presque invisible durant la rencontre restait de même et lorsque vint le moment de parler il voulut ajouter qu’une possibilité que dans la passe de la Pierre-Tournante... Il y aurait un vieux poste de garde des Dlardrageth et que ceux-ci étaient une ancienne maison d'elfe, qui avait choisi le pouvoir plutôt que le consensus et qu’ils avaient détruit leur maison de l'intérieur en pactisant avec des démons et des fey'ris. Un fait notable, mais voyant la tournure et les regards sur Kehlrod, le jeune adulte se rappelait d’en avoir fait mention lors de leur conseil et que si cela ne venait pas sur le sujet il pourrait le faire après les explications du paladin.

Xarss se tenait dans une posture militaire, les deux mains sous son piwafwi, l’une toujours prêt à danser de ses doigts et l’autre tenant le pommeau de l’une des dagues de maître. Vorn prit l’initiative de se dégourdir les pattes en gardant un œil sur son esclave qui lui, semblait changer depuis peu, il jouait entre les jambes de son porteur ronronnant soit d’affection soit d’impatience.




L'Art en tant que science est la connaissance universelle des forces de l'univers; en tant que magie, elle est l'application pratique et physique de ces mêmes connaissances.

Lil waela lueth waela ragar brorna lueth wund nind kyorlin elghinn.

(L'idiot et l’imprudent trouvent des surprises et parmi elles, attend la mort.)




6 Sorts niv.0:
4 Sorts niv.1:
2 sorts niv.2:-1=1



fiche Xarss
 
 
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écrit le : Mardi 19 Février 2019 à 00h10 par Khelrod
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Après être sorti de la caserne et avoir exposé son point de vue à ses compagnons, le nain n’avait pas semblé s’offusquer de l’entrain de La Goualeuse qui avait failli le prendre dans ses bras tellement elle était heureuse du dénouement concernant la petite Seygwine. Il avait souri, tout simplement. Ils n’avaient pas eu l’impression de remporter de nombreuses victoires depuis deux jours, mais celle-ci était clairement de celles que l’on pouvait savourer. Sauver une vie était toujours très gratifiant, et même s’il n’était pas celui qui avait permis à la jeune elfe de survivre, il était tout de même très satisfait de la savoir hors de cause.

Comme à son habitude, il avait continué en expliquant à ses camarades la nécessité selon lui de poursuivre leur quête et les raisons qui rendaient cette poursuite nécessaire. Il semblait ne jamais vouloir se départir de son sérieux, même dans un moment aussi joyeux. Et alors qu’il avait déjà l’esprit à la suite, Lorik les rejoignit, leur faisant part de toute la reconnaissance dont il était capable. Le paladin fut touché par les mots de son aîné et ne put s’empêcher de lui répondre.


- Capitaine, il n’est nulle dette contractée envers ceux qui agissent pour le bien des autres. Le dénouement heureux pour cette jeune elfe est une des plus grandes joies qu’il m’ait été donnée de vivre.

Des paroles positives et pleines de compassion, comme si Khelrod souhaitait faire comprendre au vieux nain qu’il s’associait à sa joie, mais sans se permettre d’être familier au point de l’exprimer en ces termes. Il se contenta par la suite de hocher la tête en ajoutant quelques mots lorsque Lorik lui indiqua qu’ils ne pourraient pas interroger Seygwine dans l’immédiat.

- Bien Capitaine. Nous la laisserons récupérer autant qu’elle aura besoin.

Ils se mirent alors en route et pendant leur « voyage », le suivant de Clangeddin tout concentré qu’il était sur la suite, ne perdit pas un des mots prononcés par le Capitaine. Depuis le début il avait été de bon conseil, et il n’y avait aucune raison pour qu’il ne le soit pas de nouveau… Khelrod écouta Lorik, presque religieusement, n’ajoutant aucun mot à ceux prononcés par le Lunargentais. Il observa d’un œil distrait le décor qui se déroulait devant leurs yeux, trop absorbé par ce qui allait se passer pour profiter de la beauté des paysages ou du bâtiment dans lequel le groupe pénétrait.

Ils montèrent et montèrent encore jusqu’à arriver sur le toit. Ce n’était pas tout à fait le lieu qu’il avait imaginé comme étant le plus propice pour ce genre de rendez-vous, mais il se gardait bien d’en faire la remarque, les enjeux étant bien supérieurs à la simple forme que pouvait prendre une réunion « au sommet », aussi importante fut-elle. Arrivé sur le toit, ne sachant pas à qui il avait à faire, il s’était contenté des usages basiques, adressant un signe de tête poli et courtois aux cinq personnes qu’il rencontrait. L’aura de puissance et d’autorité qui entourait le quintet ne l’inquiéta pas, bien au contraire, il fut fasciné. Il comprit rapidement pourquoi il ressentait cela à leur contact, dès les premiers échanges entre Lorik et Alathar. Et alors que l’humain en maille s’adressa à eux, il inclina la tête avec un sourire franc lorsque son nom fut prononcé. Il agit ensuite de la même manière au fur et à mesure que le Chevalier Grand Commandeur leur présentait les membres de son entourage, leur expliquant brièvement les fonctions de chacun d’entre eux et leur révélant leurs titres. Il écouta alors attentivement ce qu’Alathar, Fret puis Arkhen avaient à leur dire. Dès lors que ces dignitaires Lunargentais leur permirent de s’exprimer à leur tour, Khelrod interrogea ses compagnons du regard qui lui confirmèrent leur accord pour parler au nom du groupe. Dès cet instant, il s’avança d’un pas, regardant d’abord Lorik, puis chacun des cinq, gratifiant Fret et Arkhen d’un signe de tête appuyé, comme pour les remercier, en terminant par l’humain en maille, qui était leur interlocuteur principal selon la compréhension qu’en avait le paladin. Alors qu’il prenait la parole, il imita le geste de Lorik, plaquant son poing sur son torse. Sa voix était claire et assurée et le ton empreint de respect.


- Chevalier Grand Commandeur, c’est un honneur de vous rencontrer. Et c’est un honneur de servir ce bastion du bien qu’est la cité de Lunargent, se dressant face au chaos et au mal des terres avoisinantes. Nous nous réjouissons également de la guérison de Seygwine qui a été notre souci principal dès les premières heures.

Il retira alors son poing de son torse, poursuivant avec la même voix et le même ton, mais dans une position, qui bien que toujours très militaire, lui permettrait d’être un peu plus à l’aise.

- Nous avons toutefois élargi notre champ d’action et notre enquête dès lors que nous avons perçu qu’une menace plus grande se révélait peu à peu. Malheureusement nous n’avons que peu de certitudes à ce stade. Nous savons que plusieurs citoyens lunargentais manquent à l’appel : le commandant Beiran Landruel, son fils Laelor, l’épouse de celui-ci, Myal’sa, une rôdeuse du cercle de Lunargent, ainsi que Kel, l’un des membres du même cercle et enfin la Capitaine de la garde Ellana, placée sous l’autorité du commandant Beiran Landruel. Nous savons que certains citoyens ont été victimes d'un sort contrôlant leur esprit : ceux qui ont commis l'attaque pendant le spectacle et à l'infirmerie, Leor le guérisseur et Linaë la druidesse du cercle. Nous savons que depuis plusieurs semaines les incursions et attaques de drows ont augmenté, de façon suffisamment importante pour permettre à certaines choses de passer sous la surveillance des sentinelles. Nous avons appris que certains drows participent à ces attaques sans que les maisons drows soient vraiment dans la confidence, ce qui en fait des attaques menées en secret par une force drow « indépendante » et inconnue de ceux qui travaillent pour elle. Enfin, nous avons appris que certains de ces drows ont un avant-poste dans la Passe de la Pierre Tournante, dans un vieux poste de garde des Dlardrageth.

Le paladin marqua une courte pause, comme pour laisser le temps à chacun des membres du quintet d’intégrer ces éléments. Après quoi il reprit.

- Ces faits ainsi que les différentes informations que nous avons récoltées nous ont permis d’émettre plusieurs hypothèses pour orienter la suite des recherches. Nous pensons que l’attaque de Seygwine ainsi que les évènements de ces dernières semaines et de ces derniers jours sont liés au passé du Commandant Beiran Landruel. La responsable de tout cela serait la matriarche de la maison drow Oussmtor, nommée Shrivill, qui serait la seule rescapée de la purge menée par le Commandant voilà bien des années et qui a résulté en l’éradication de la maison Oussmtor. Nous pensons qu’elle agit par vengeance, ce qui expliquerait la disparation de Laelor, le fils du commandant et la succession d’évènements ayant conduit jusqu’à l’agression de Seygwine. En effet, il semblerait qu’après la disparation de Laelor, Myal’sa ait décidé de partir à sa recherche et aurait été capturée. Seygwine aurait secrètement suivit sa mère et se serait faite repérée, devenant ainsi un témoin gênant qu’il fallait éliminer. Le poison utilisé étant peut-être un message adressé au Commandant Beiran. Nous pensons que Shrivill est l’entité drow indépendante qui a organisé la recrudescence des actions drows à l’extérieur de la ville afin de faire baisser la vigilance des sentinelles à l’intérieur pour pouvoir y mener ses actions, comme la capture de Laelor ou de Myal’sa ainsi que les disparations de la Capitaine Ellana et du rôdeur Kel, ou comme l’attaque pendant le spectacle qui semble n’avoir été qu’une tentative de diversion supplémentaire pour cacher l’attaque qui a eu lieu dans l’infirmerie presque en même temps. Cette baisse de vigilance expliquerait par ailleurs comment un assassin a pu entrer et agresser Seygwine. Nous pensons que le commandant Beiran est arrivé aux mêmes conclusions que nous en ce qui concerne l’implication de Shrivill et qu’il est parti seul à sa recherche. Il s’est peut-être rendu dans la Passe de la Pierre Tournante pour en finir avec la matriarche Oussmtor. Nous pensons que les disparitions de la Capitaine Ellana et de Kel ne sont pas anecdotiques. Elles seraient liées, pour la Capitaine, à ses liens avec le Commandant, l’ayant peut-être conduite à une piste que l’ennemi ne souhaitait pas voir divulguée, et pour Kel, au fait qu’il avait repéré la présence de drows près de Quaervar, ce qui signifie peut-être qu’il avait également une piste. Etant donné qu’il s’agirait d’une histoire de vengeance, il est fort probable que Taelyne Landruel, la fille du Commandant, et la petite Seygwine soient en grand danger.

A l’entendre parler comme il le faisait, il était évident qu’il était bien loin du stéréotype du nain bourru et taciturne qui ne parlait jamais. Même s’il avait gardé au fond de lui un peu de ces traits de caractère, lorsque la situation l’exigeait il prenait sur lui d’être aussi prolixe que nécessaire afin d’être certain de donner tous les éléments. A nouveau il marqua une pause pour que chacun intègre tous ces éléments. Pause qui ne fut pas assez longue pour permettre à qui que ce soir d’intervenir, étant donné qu’il n’avait pas encore terminé. Il reprit donc, toujours avec la même voix et le même ton.

- Nous avons également recueilli certaines informations sur la magie utilisée par l’ennemi qui nous ont conduites à certaines hypothèses. Dame Sabetha nous a grandement aidés à ce sujet, nos connaissances et compétences en la matière n’étant pas des plus utiles. Les pouvoirs utilisés par l’ennemi sont d’une grande puissance, ne serait-ce que par le contrôle exercé sur les esprits et le fait que le sort utilisé pour les contrôler serait du huitième ou neuvième cercle. Egalement le fait qu'elle soit capable de contrôler des citoyens lambda comme des personnes plus aguerries, telles le guérisseur Leor ou la druidesse Linaë, et même la Capitaine Ellana qui a présenté les mêmes symptômes que Linaë : mots de tête et fatigue excessive. Il semblerait que les Sentinelles jouent également un rôle dans la puissance de ces sorts, tout comme le mythal qui pourrait être utilisé de façon détournée pour augmenter la puissance des sorts utilisés. Ceci dit, d’après Dame Sabetha, une telle manipulation devrait laisser des marques qui pourraient être identifiées, si elles étaient recherchées. Serait-il possible que l’assaillant bénéficie d’une aide de l’intérieur de la cité, que cette aide soit consciente ou non ? Enfin, quelle que soit la puissance des sorts utilisés, il semble possible de s’y soustraire, ne serait-ce que pour un temps, comme l’a fait la druidesse Linaë. C’est d’ailleurs à cette occasion qu’elle nous a adressé une mise en garde contre les Sentinelles, ses propos exacts ayant été « Fuyez… Les sent… » sans qu’elle n’ait pu terminer sa phrase.

Il hocha alors la tête, comme pour signifier qu’il en avait terminé avec les hypothèses, mais encore une fois, il ne laissa à personne le temps de parler et reprit, décidé à achever son monologue.

- Vous nous avez demandé de vous faire part de nos conclusions, et c’est donc par celles-ci que j’achèverai ce rapport. Il nous semble indispensable de pouvoir interroger Seygwine dès lors qu’elle y sera disposée, afin qu’elle puisse nous apporter le plus d’éléments possibles sur son agresseur et le lieu dans lequel sa mère a été capturée. Bien qu’elle ait vécu une épreuve extrêmement difficile pour une enfant, son témoignage pourrait être crucial. Il nous semble tout aussi indispensable de voir Linaë qui est à priori la seule à être parvenue à se soustraire, même temporairement, au sort de son assaillant. Elle pourrait peut-être d’une manière ou d’une autre, préciser ses propos sur les Sentinelles et nous aider à mieux comprendre cette magie. Il faudrait également placer Taelyne et Seygwine sous haute protection, étant donné qu’elles courent le danger d’être les cibles de la vengeance à l’encontre du Commandant. Il conviendra, bien entendu, de se méfier des disparus si par hasard ils devaient être de retour, étant donné qu'ils pourraient être sous le contrôle de l'ennemi, notamment la Capitaine Ellana. Il nous semble également important de faire procéder aux vérifications nécessaires pour s’assurer de l’intégrité de vos dispositifs de défense magique, qu’il s’agisse des Sentinelles ou du mythal. Enfin, nous pensons qu’il faut absolument se rendre à la Passe de la Pierre-Tournante, mais également à Quaervar puisque ces lieux semblent tout indiqués pour obtenir des informations sur les disparus et sur l’ennemi, voire même le débusquer pour qu’enfin il réponde de ses crimes.

Il inclina alors la tête et se tut, laissant cette fois-ci un blanc qui ne laissait aucun doute quant au fait qu’il avait terminé. Pour autant, il ne recula pas et resta planté sur place, dans une position militaire qui ferait certainement sourire Sirine, mais qui démontrait le respect qu’il avait pour son interlocuteur et les compagnons de celui-ci.



Khelrod Martelroc, petit fils de Thomrod, de l'Epine Dorsale du Monde.

Pour l'être dont le cœur est bon, le combat contre le mal est une lutte de chaque instant, mais c'est dans le combat qu'il livre quotidiennement contre ses propres préjugés que réside son plus grand défi.


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PM
écrit le : Mardi 19 Février 2019 à 16h39 par La Goualeuse
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A l'appel de Lorik, la frêle jeune femme s'était glissée à contre-coeur dans son armure de cuir, dont elle avait nouée les attaches à la hâte afin de ne pas se faire trop attendre. Une mise plus martiale, aussi inconfortable et peu seyante fût-elle, lui semblait plus appropriée pour la rencontre qui les attendait.

L'angoisse, ou peut-être la fatigue, lui donnaient un air étrangement mélancolique. Alors que la chaloupe glissait sur les eaux, La Goualeuse sondait d'un oeil impénétrable la surface de l'onde. Était-ce dans son propre reflet que son regard s'était perdu ? Ou dans les épaisses ténèbres de ses souvenirs ? La lune caressait de ses pâles rayons le visage de la belle, auquel rien, pas même l'invisible voile de la Déesse, n'aurait su rendre de l'éclat. Elle n'avait pas pris la peine de souligner une nouvelle fois ses yeux de khôl, ni de rehausser son teint d'une touche de carmin. La joie de l'heure passée était éteinte.

Elle se dérida progressivement après avoir mis pied à terre, et suivit silencieusement leur guide au sein de l'imposant bastion de la Garde d'argent. Une profonde concentration se lisait désormais sur son visage, que la tristesse avait abandonné sans laisser d'autres traces que l'éloquente beauté de celles qui ont longtemps souffert. Combien de fois avait-elle ainsi fait le vide en elle pour accueillir, en actrice experte, le nouveau personnage qu'il lui fallait jouer ? Enseveli de noires pensées sous un masque riant ? Elle marchait vers les dignitaires de Lunargent comme Breslin l'avait tant de fois conduite jusqu'à l'une de ses cibles, et le sourire qui se dessinait sur ses lèvres était aussi faux que les sentiments qu'elle vendait alors.

La courtisane avait salué l'assemblée d'une révérence fort simple, mais d'une grâce exquise. Si elle était profondément intimidée, elle n'en demeurait pas moins parfaitement accorte et, en apparence du moins, à l'aise. Le rapport de Khelrod était d'une éblouissante clarté ; elle ne put qu'admirer l'esprit de synthèse et la rigueur martiale du paladin, auquel on ne pouvait reprocher qu'un zèle excessif... et une tendance entêtée à minorer le danger.




Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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PM
écrit le : Mercredi 20 Février 2019 à 12h14 par Phineas
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Façonneur de Montagnes
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Les dignitaires avaient écouté Khelrod avec attention, chacun dans une posture particulier. Alathar était resté droit, quoique détendu, à l'inverse de l'envoyé de la Légion qui, conscient de son statut moindre par rapport à ceux qui l'entourait semblait raide, tendu comme une corde. Mantelazur, sous sa capuche, observait tour à tour Khelrod et les autres membres de leur petite compagnie, les mains derrière le dos. Arkhen lui, fixait le paladin comme si il cherchait à transpercer tout mensonge éventuel. Plus que les autres il était celui qui semblait ne faire aucune sorte de confiance à personne, y compris les autres représentants du pouvoir. Fret enfin, était le plus aimable. Derrière sa barbe s'étalait un léger sourire, pas trop intense, eut égard à la gravité de l'instant, mais suffisant pour mettre à l'aise ses interlocuteurs.

Le plus impressionnant restait le calme des officiers. Malgré la situation, ils attendaient la fin du rapport sans interrompre Khelrod, gardant leurs questions et leurs ordres.

Cependant, chacun put remarquer une réaction étrange, et simultanée, du Gardesort et de l'Archisorcier pendant le rapport. A l'intérieur de leur sérénité, ils eurent chacun un tic de surprise qui ne pouvait pas avoir le moindre lien avec l'histoire narré par le nain. Ils reprirent cependant immédiatement leur calme.

Enfin, un silence régna alors qu'une concertation silencieuse se faisait par œillades et geste de la main. Le Seigneur des Gardesorts commença.


- Vous êtes en effet surveillés, dit posément le demi-elfe. Le bouclier d'Arkhen vient de subir un assaut assez brutal, et heureusement simpliste, pendant que vous nous confiiez vos découvertes. Il me faudrait le temps de faire quelques recherches, mais la signature de cet assaut semblait effectivement mêlée de celle des Sentinelles. Malheureusement, Dame Alustriel et le Seigneur Lamecorne sont pour le moment introuvable, à dessein. Nous allons faire ce que nous pouvons, mais le mythal est extrêmement sensible, interagir avec lui est aussi difficile que dangereux sans ceux qui ont la prééminence sur sa puissance.

- La haute-magie elfe n'est pas celle que vous pouvez observer habituellement, repris Arkhen, Jorus parle de prééminence, elle l'est dans une discussion. Un rapport précis de domination entre une construction magique trop complexe pour être considérée comme un outil et un être conscient. Un mythal est presque impossible à corrompre, ne serait qu'à cause de l'absence de savoir. Mais sa complexité rend tout aussi difficile son analyse et sa guérison si jamais le cas survient.

Si les soldats semblaient comprendre l'incidence de ce fait, dire qu'ils comprenaient de quoi parlaient les deux savants aurait été s'avancer bien loin. Alathar repris cependant.

- Ce fait nouveau, en plus de votre rapport, met à mal les stratégies habituelles. Si nous ne pouvons pas compter sur les Sentinelles, les mages qui en ont la charge doivent donc rester en ville afin de travailler sur le problème. Et si nous sommes observer, nous devons nous aussi mettre en place des stratégies de diversion. J'imagine qu'il est impossible d'imaginer une protection telle que nous en profitons actuellement pour chaque régiment, Seigneur Gardien ?

- En effet, répondit le mage.

- A quoi leur servirait exactement les Sentinelles ?, questionna Fret.

- Je pense qu'il agit comme un bassin. Un sortilège puissant mais de portée relativement réduite doit être émis quelque part à la frontière du mythal, comme une maladie. Un mal qui se rependrait par l'eau, dans le bassin, et qui pourrait alors toucher n'importe qui à l'intérieur de celui-ci, dit Arkhen qui faisait preuve d'une troublante pédagogie.

- D'une façon ou d'une autre, le problème est donc hors des Sentinelles, et le danger immédiat à l'intérieur.

C'était le moins gradé qui venait de parler, et il afficha une fierté évidente lorsque l’assentiment de ses supérieurs se fit sentir. Le Grand Commandeur repris.

- Vous avez un rapport particulier avec notre adversaire, qui qu'il soit, quoique nous inclinerons tous à penser qu'une matriarche drow paraisse un ennemi de choix. Sans vouloir vous offenser, vos défenses mentales sont probablement moins grandes que les nôtres, et la raison qui empêche un assaut direct contre vous risque de se dissiper. Il me semble donc important que vous sortiez de l'influence des Sentinelles.

Vous êtes aussi, par conséquent, notre meilleure diversion. Si la scrutation s'arrête hors du champ d'action de nos défenses, vous serez traquez une fois que vous en sortirez. Et nous pouvons tabler que la plupart des forces physique de notre adversaire n'ont pas la puissance de celui qui dirige ce sortilège. Hum...

- De l'illusion, les mots avaient été prononcés par Jorus et Arkhen ensemble, mais ce fut le premier qui continua. si nous pouvons transformer l'apparence de quelques cohortes afin qu'ils vous ressemble, nous pourrons flouer l'ennemi. Dans les Sentinelles, je doute qu'il soit dupe. Mais à l'extérieur, ce sera un avantage, au moins temporaire.

- En effet. Je peux former quelques groupes de soldats d'élites. Et vous, vous pourriez être accompagnés à distance par des forces, afin de ne pas briser la diversion.

La stratégie sembla convenir aux cinq dignitaires.

- Reste à savoir où vous désirez aller. Encore une fois, nous ne pouvons vous forcer à rien, et il est toujours temps d'abandonner. Quoique je crains que partir seul ne soit désormais un plus grand péril que d'aller jusqu'au bout.

- Quaervarr pourrait être une bonne piste, mais la puissance des Dlardrageth est un indice non négligeable. Le savoir d'une maison elfe serait d'une aide inestimable à la corruption d'un mythal, souligna Fret. Quaervarr est peut-être plus facile à défendre, mais il est plus facile d'y dissimuler une embuscade mortelle. Alors que les griffoniers et d'autres alliés pourraient vous protéger dans le chemin des montagnes, et vous pourriez trouver des alliés, voir des réponses à Sundabar.

Hochant la tête, Alathar repris.

- Si vous décidez de nous aider, ces deux destinations me semblent les plus utiles. En attendant, nous appliquerons vos recommandations. Et vous pourrez interroger qui vous le souhaitez avant de partir. Ce soir, sans doute.



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Vendredi 22 Février 2019 à 21h00 par Yvhann
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Le conseil lui apportait beaucoup d’information de la surface, lui encore si néophyte du libre espace. Khelrod avait la fibre tactique et son rapport valait au mieux ceux qu’il recevait de certains éclaireurs de sa génitrice. Le nain avait été exemplaire et sa rigueur sans faille. Xarss avait trouvé qu’il avait mis un peu trop de poids et d’importance au propos des drows, mais il en avait grandement raison, ce qui ne laissait pas son rapport sans lui faire serrer le pommeau de sa dague de maitre, lui aussi détestait surement et même plus, ceux de sa race maudite.

Il ne manquait pas le tic de surprise du Gardesort et de l'Archisorcier, qui sur le coup, le rendit plus alerte au moindre mouvement. La suite fut intéressante, mais apportait un autre lot de questionnements et aussi un certain trouble chez l’ancien être des profondeurs. Il semblerait que le groupuscule servirait de diversion et même, peut-être d’appas. Si toute son ancienne vie était vouée à se servir d’appas pour arriver à ses fins, le fait d’en devenir un ne lui plaisait pas. Il eut un rire intérieur et se dit pour lui-même que la situation tournait de bord. Servir est se donner, se dit-il mentalement, ce qui ne plaisait pas à Vorn visiblement.

Ils avaient donc tous un choix à faire et trois possibilités; soit ils quittaient la région, soit qu’ils allaient à Sundabar avant d’aller à la passe ou à la passe de la pierre tournante directement. Les mots posés de Lor’Kar lui revenaient en tête au même moment. Il était clair que cette aventure n’était pas impossible, moins certaine qu’elle soit sans danger. Pour l’être qu’il était le danger ne l’avait jamais ralenti ni même refroidit, mais il n’était pas seul et à part Khelrod qui semblait avoir plus d’expérience puis surtout plus de volonté, Ashura assurerait sans problème, mais quand serait-il de Sirine. Son regard se portait sur la frêle jeune fille et il était évident qu’une telle quête viendrait l’ébranler. Ses pensées se ruèrent l’une sur l’autre puis machinalement il secouait la tête avant de prendre parole.



-Après avoir parlé avec Lor’Kar de ma découverte sur la possibilité de trouver la passe de la pierre tournante, il m’a bien précisé de nous prévoir des sauf-conduits avant de nous y aventurer, d’être guidé, d’être alerte surtout. Il m’a bien précisé que ni la Légion, ni la Garde ne s'aventure là-dedans sans une excellente raison, pour cela nous en avons une de poids. Il y aurait d’après lui une espèce de statu quo, et que les Monts et leurs habitants vivent, et laissent en paix Lunargent, tant que Lunargent ne vient pas les chercher.-


Xarss prit une pause et choisi bien la suite pour une raison bien à lui et qui pourrait faire pencher la balance de platines, de leurs côté.


-Lor’Kar a été très pointu sur les risques de croiser des vendeurs d’informations pour les pires bandits, des vents troublants de l’Anauroch, des orages terribles qui pourraient nous tomber dessus n’importe quand, des fauves affamés qui rôdent sournoisement, des orques belliqueux, des dragons avares, des kobolds charognards et même des végétaux, et ce, mit à part des éboulements potentiels, des gouffres sans fin et des avalanches coutumières. Cette passe sombre hantée par les regrets et la haine d’une civilisation déchue pourrait facilement être notre fin, nous qui de toute évidence, sommes que trop peu expérimentés pour une telle aventure. Par contre dans son récit particulier, il a fait mention que si nous savions où poser les yeux que nous pourrions y trouver des alliés. Il m’a fait ressentir un infime sentiment de partage et les esprits de la nature semblaient nous regarder… À qui écoutait les murmures du vent et les rires de la terre, une aide est toujours apportée, qu'il a dit.-

Il levait ses yeux qui semblaient partis dans un autre monde puis ajoutait interrogativement.




-Vous n’auriez pas de précision sur ce? Car en acceptant cette mission j’en accepte les dangers, mais faut-il savoir être préparé avec tous les atouts et aides possible.-
[I]

Le faussement appeler Kryssyyor venait de confirmer qu’il était partant pour appuyer la cause. Pour lui l’essentiel était fait, la vie de la petite était sauvée, restait maintenant à prouver à cette ville sa valeur et surtout prouver à la main des mystères qu’il était à la hauteur de ce qu’ils attendaient de lui. Xarss se confirmerait par la même occasion s’il était apte à devenir un garde du corps pour la main. À ce moment Vorn vint se frôler entre ses chevilles pour confirmer son accord, le félin trouvait son esclave encourageant. Les yeux du sombre se posèrent sur le chat et comme lui, le fils mal aimé de la matrone Merenwen Symryvvin s’offrirait l’opportunité d’avoir les portes de Lunargent ouverte pour son avenir, car la ville lui plaisait de plus en plus. Il rit intérieurement de son élan ladre qui ne le réjouit pas sur le coup, se trouvant sordide d’encore penser à lui avant tout. * Un pas devant l’autre Xarss, il te faut marcher sans courir, tu y parviendras et un jour tes bassesses seront histoire du passé.* se dit-il expulsant ses viles manies de sa pensée. Il devait rester fort et intègre à son nouveau sentier, il le devait à Félicia, il le devait de par sa phrase poétique qu’elle lui murmurait à chaque fois qu’il ouvrait les yeux après leurs longues nuits d’ébats amoureux… L’Amour est au cœur du mal.





L'Art en tant que science est la connaissance universelle des forces de l'univers; en tant que magie, elle est l'application pratique et physique de ces mêmes connaissances.

Lil waela lueth waela ragar brorna lueth wund nind kyorlin elghinn.

(L'idiot et l’imprudent trouvent des surprises et parmi elles, attend la mort.)




6 Sorts niv.0:
4 Sorts niv.1:
2 sorts niv.2:-1=1



fiche Xarss
 
 
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écrit le : Mardi 26 Février 2019 à 11h12 par Ashura
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Elle ne parvenait pas à saisir comment la situation pouvait dégénérer au point d’envoyer de tels novices en expédition aux confins des Marches d’Argent. Elle réfléchissait à toutes les conséquences qu’impliquait une organisation criminelle, recrutant les insatisfaits de la formation de Lunargent et forgeant des alliances avec ses ennemis. Capable d’utiliser des moyens non conventionnels comme la manipulation mentale. En dehors des activités terroristes, ils devaient forcément développer le vol, le recel ou le braconnage pour se financer. Des membres que l’on n’hésite pas à sacrifier et à dissoudre. De tels agissements ne devaient pas rester sans conséquences sur le moral, la conscience des recrues devait forcément en amener à se rebeller contre leurs ordres.

Certaines notions glissaient entre les mailles de son intelligence mais les facilités de comparaison offertes permettaient d’appréhender le sujet plus sereinement, notamment dans le domaine de la magie. Ashura frissonna en se remémorant les périls et les péripéties qui avaient ternis ces quelques jours, comme cela lui paraissait loin à ce moment. Pourtant, toute cette aventure être peu conséquent en comparaison de ce qui s’annonçait. La guerrière à la rapière écoutait attentivement les échanges, elle aurait presque applaudi le discours du paladin qui devait à présent avoir la langue ampoulée, puis pris note des descriptions peu engageantes de l’elfe noir et tenta d’égaler le stoïcisme général des officiers. La ligne de son dos toujours tendue comme la corde d’un arc.


- Honorables représentants de la cité joyau, déclara-t-elle tout en s’avançant d’un pas, sachez tout d’abord, que malgré le contexte, c’est un honneur de m’entretenir avec vous.

Une main légère sur la poignée de son arme, l’autre en poing sur la poitrine à la manière des guerriers nains, la bretteuse des Marches d’Argent décrivit une courte révérence en s’adressant aux éminences.

¤ Quand on se croit détenteur de sagesse, c’est certainement que l’on en manque ¤

- Vous êtes de loin l’assemblée la plus éclairée que j’ai eu l’occasion de rencontrer et à ce titre, je confie mon jugement à vos sages conseils. Je vous laisse établir les modalités de la riposte car poursuivre les misérables qui ont commis ces actes est désormais le centre de mes préoccupations. Vous pouvez estimer que mon épée est toute acquise à la cause de Lunargent.

» «

Elle opina de nouveau du chef et afficha un regard vindicatif. La bretteuse fit un pas en arrière pour laisser intervenir le prochain franc-tireur et glissa un rictus aimable au paladin roux.


 
 
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PM
écrit le : Jeudi 28 Février 2019 à 00h07 par Khelrod
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A son tour, le paladin avait observé et écouté sans mot dire. Il avait remarqué le trouble des deux savants profanes mais avait estimé qu’ils leur feraient part de ce dont il s’agissait si cela devait s’avérer nécessaire. Ce qu’ils firent bien entendu. Au travers des propos des uns et des autres, Khelrod fut grandement soulagé de constater que le groupe auquel il appartenait et les autorités de Lunargent semblaient partager une vision des choses similaire. Il écouta chacun des membres du quintet patiemment et poliment remerciant mentalement Arkhen de leur avoir expliqué le problème avec autant de clarté. Si comme tous les « soldats » de l’assemblée, il ne comprenait pas tout, il avait au moins compris ce qui était induit par les explications des érudits. Alors qu’Alathar terminait, le nain s’effaça un instant pour laisser ses compagnons prendre la parole. Après quoi il se permit à son tour de s’adresser de nouveau à leurs prestigieux interlocuteurs. Il commença par répondre aux derniers propos d’Ashura prononcés en commun et en nain, souriant à la bretteuse, mais s'adressant aux dignitaires Lunargentais.

- Et ma hache et ma volonté sont vôtres.

Il avait prononcé ces mots sur un ton résolu qui ne lassait planer aucun doute quant à sa détermination. Il poursuivit.

- Le plan que vous proposez me convient. Aussi je serais enclin à le mettre en application pour nous rendre à la Passe de la Pierre Tournante. Je vous demanderai toutefois, de bien vouloir nous accorder un peu de temps pour que notre groupe puisse se concerter sur le sujet.

Il inclina légèrement la tête, pour appuyer sa demande puis reprit.

- En ce qui concerne les questionnements à Linaë et Seygwine, pourrions-nous bénéficier encore quelques temps de votre hospitalité en ce lieu afin d’être protégés contre la scrutation, au cas où elles auraient des choses intéressantes à nous révéler.

Il se tourna alors très rapidement vers ses compagnons.

- Sirine, je pense que vous serez la mieux placée pour interroger Seygwine. Votre apparence et votre douceur la réconforterons bien plus que je ne saurais le faire. Et vous Ashura, il me semble que vous vous entendrez mieux avec Linaë que qui que ce soit d’autre au sein du groupe, vous seriez donc toute désignée pour aller lui poser quelques questions…

Il en revint alors aux dignitaires Lunargentais, se fendant d’un sourire d’excuse, comme pour leur demander pardon de leur avoir « tourné le dos » pendant quelques secondes.

- Si vous le permettez, j’aurais quelques requêtes afin d’améliorer nos chances de réussite. En suivant votre plan, je suggère que chacun des groupes de soldats d’élite déguisés pour nous ressembler soit suivi des mêmes forces que notre groupe, si vos ressources le permettent. Ceci afin que l’ennemi ne puisse voir aucune différence entre les groupes. Ensuite, nous n’avons pas, à ma connaissance, de contacts à Sundabar. Peut-être pourriez-vous nous indiquer quelques personnes là-bas qui pourraient nous fournir conseils ou assistance.

Et à son tour il se tut, pour laisser Sirine s'exprimer Il aurait certainement d'autres choses à dire, mais il y reviendrait un peu plus tard.



Khelrod Martelroc, petit fils de Thomrod, de l'Epine Dorsale du Monde.

Pour l'être dont le cœur est bon, le combat contre le mal est une lutte de chaque instant, mais c'est dans le combat qu'il livre quotidiennement contre ses propres préjugés que réside son plus grand défi.


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PM
écrit le : Vendredi 01 Mars 2019 à 16h03 par La Goualeuse
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Le visage de la belle, en dépit du tour sinistre que n’avait pas tardé à prendre la conversation, n’avait rien perdu de sa grâce, ni de sa sérénité. Était-ce de la candeur ? Peu devait le soupçonner, mais l’intelligence vive de La Goualeuse, habituée à peser et à mémoriser les paroles afin de restituer les plus précieuses à qui payait pour les entendre, avait parfaitement saisi la situation. Ce qu’aucun membre du puissant conseil n’osait leur dire franchement, c’était qu’ils étaient pris au piège : en mettant un coup de pied dans la fourmilière, ils avaient fait de l’ennemi de Lunargent leur propre ennemi. Ce « rapport particulier avec l’adversaire », comme le désignait si délicatement le Grand Commandeur, signifiait ni plus ni moins que le groupe d’imprudents enquêteurs qu’ils formaient était devenu une cible prioritaire. La jeune fille avait compris cela depuis longtemps, aussi avait-elle bien accusé le coup.

La toile que tissaient les Sentinelles étant contaminée par le venin de l’ennemi, il leur fallait quitter la cité, dont l’ombre des remparts offrait désormais plus de danger que de protection. Pour autant, l’exil demeurait extrêmement périlleux et les destinations évoquées ressemblaient moins à des refuges qu’à une fuite en avant. Était-ce pour avoir bonne conscience qu’on offrait de l’aide à ces victimes collatérales, ou par intérêt ? Les deux sans doute... Peu importait, ce maigre secours était bien la moindre des choses. Ses compagnons s’étaient empressés de se mettre au service de leurs puissants interlocuteurs, mais ils n’avaient à vrai dire pas le choix... et elle, frêle et innocente créature, encore moins !

La pâle figure de la courtisane se fendit d’un énigmatique sourire. Il était dans la destinée d’un fétu de paille d’être balloté par les vents...

Elle avait écouté les uns et les autres en silence, puis acquiescé d’un geste de la tête à la suggestion du preux Khelrod. Le nain, sa dévotion fanatique en particulier, représentait à cette heure ses meilleures chances de survie.

Quelques secondes de silence suivirent l’intervention du paladin, à la fin de laquelle les regards s’étaient portés vers celle qui était restée jusqu’alors muette. Elle n’était pas inconsciente au point de risquer un avis sur la stratégie à adopter, ni suffisamment vénale pour être impolie.


- Messieurs, commença-t-elle d’une voix timide, en balayant le mâle quintet d’un regard pourtant éloquent... Le sort a voulu que je contracte une dette envers Lunargent, je ne soupçonnais pas qu’un remboursement serait si vite exigé. J’irai m’acquitter là où on l’exige.

Ses collègues ignoraient la cause de ses mystérieuses paroles, et peut-être qu’il en allait de même des puissants personnages auxquels elle faisait face. Le sens de l’honneur dont faisait preuve Sirine était bien surprenant... Était-il sincère, ou était-ce le premier mouvement d’une manœuvre bassement marchande ? La belle s’en tint là, laissant l’adversaire jouer ses cartes avant d’abattre les siennes.



Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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PM

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