Quel est votre nom, voyageur ?
L'aventure n'attendait que vous !
   

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> Chapitre II : Premiers pas
écrit le : Mercredi 04 Août 2021 à 16h48 par La Goualeuse
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Si ses échanges avec ses compagnons confortèrent certaines de ses intuitions, il rassurèrent surtout La Goualeuse sur sa capacité à diriger la petite escouade qu'ils formaient. Aucun, en effet, n'avait témoigné de l'humeur contre elle, manifesté d'inquiétude quant à la situation ou remis en cause la suite de décisions qui les y avaient conduits.

Vu de plus près, le village révélait une société plus élaborée que l'aquafondienne, en raison de ses préjugés, ne l'avait imaginée. Les champs fraîchement moissonnés, puis fertilisés à l'aide de limon, et les bassins de pisciculture témoignaient d'une science agricole certaine. De même, les constructions se révélaient moins rudimentaires que ne le laissait présager la rusticité de l'équipement des chasseurs. Promenant des yeux curieux et avides le long du chemin, la jeune femme gratifiait d'un sourire doux et sympathique les badauds qui la dévisageaient, se disant qu'aucun signe ne pourrait mieux signifier les intentions pacifiques qui l'animaient.

Il y avait tant à voir ! Et si peu de temps... Kurunji avait accéléré le pas, les conduisant au cœur du village qui abritait en toute logique le lieu du pouvoir. Ce premier aperçu d'Aaltesh était néanmoins riche d'enseignements. Les autochtones semblaient tout d'abord très économes de bois, le réservant à un usage noble et ornemental, voire religieux, comme en témoignaient les décorations sur les totems. Cette particularité permettait de prendre toute la mesure du traumatisme qu'avait dû représenter l'incendie, qui pouvait par ailleurs revêtir un caractère impie. Ce point devrait être approfondi. Elle remarquait ensuite que le panthéon animalier des peuplades locales, comme l'avait laissé soupçonner la découverte de la gigantesque statue d'ours, ne se limitait pas aux figures totémiques rencontrées le jour de leur arrivée mais était bien plus large. A la représentation familière de la tortue faisait pendant un serpent, ou une anguille, ce qui n'avait à y songer rien d'étonnant en ces terres marécageuses. A l'idée d'une spécialisation locale du culte s'ajouta, en passant devant ce qui avait tout l'air d'une caserne, celle d'une spécialisation par attribut : le loup, carnivore dont le faciès menaçant l'avait effrayée dans la jungle, semblait lié à la guerre. Mais peut-être était-ce là les divagations d'un esprit poétique... Outre l'architecture maztèque, La Goualeuse nota enfin que le village, historiquement du moins, était celui des hommes-lézards, lesquels paraissaient avoir accueilli les elfes et les humains. Cela confirmait les observations de Marcon, soldat perspicace.

Comme souvent devant le spectacle de la beauté, l'adoratrice de la Dame aux Cheveux de Feu ne put cacher son admiration en découvrant le prodigieux bâtiment suspendu au fil de l'eau. Parfaitement taillé, le cube ne semblait pas avoir été façonné par des puissances terrestres, du moins ce fut le premier sentiment de la jeune femme, immédiatement frappée d'un mélange superstitieux de crainte et de respect. Elle s'absorba quelques secondes dans la contemplation du reflet du mystérieux édifice sur l'onde marécageuse, avant de remarquer avec délice que la pierre de l'édifice était elle-même réfléchissante. Il ne lui semblait pas avoir déjà observé telle roche, même dans les profondeurs de la terre, lorsqu'elle avait séjourné dans la forteresse secrète de Sundabar. Mais elle gardait un souvenir assez flou de ces cavernes, comme de l'étrange matière sédimentaire dans laquelle avaient été sculptés les totems, qu'elle aurait tout à fait été capable de ne pas reconnaître. Les motifs artistement gravés dans la roche achevait de remporter son admiration pour un authentique chef-d'œuvre, une merveille (sur)naturelle.

L'esthète n'était pas au bout de ses surprises ! Elle se délecta des veines bleutées luminescentes de la roche, comme de la voûte étoilée de la salle d'audience dans laquelle ils furent conduits, avant de se pétrifier devant l'immense homme-lézard somnolent sur son trône. Le décorum militaire derrière lui était inutile, tant le géant imposait par lui-même la révérence. La blancheur de ses écailles était-elle l'indice de son âge vénérable ? Que conclure, alors, de la teinte cramoisie de celle de la saurienne qui vint à sa rencontre ?


- D'accord, balbutia-t-elle en hochant affirmativement la tête, prise de court en dépit de ses talents éprouvés pour la diplomatie.

Elle se sentait soudain insignifiante. Retourner en vitesse sa cape, afin d'en révéler l'étoffe la plus avantageuse, lui traversa l'esprit alors qu'elle essayait de retrouver son sang-froid. Elle chassa cette idée, peu sûre que le faste de la relique offerte par les nains fasse bonne impression sur ce peuple dont l'art, à la réflexion, tirait la beauté de la plus grande simplicité.



Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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écrit le : Jeudi 12 Août 2021 à 14h09 par Schninkel
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Instinctivement, elle jeta un œil aux alentours pour s’assurer qu’il ne s’agissait pas de l’éclaireur de la meute. Aussitôt, elle retourna son attention et se figea vers le loup, levant un sourcil. Avait-il déjà rencontré une humaine auparavant ? L’odeur nouvelle aurait dû le tenir éloigner.

La meute est une chaine et elle n’est jamais plus forte que son maillon le plus faible. Ce qui compte par-dessus tout, c’est la survie du clan, l’avenir. Dans ce cas-là, on pouvait se séparer de l’un de ses adultes. Commençait alors un conflit entre le couple dominant et un autre loup. Et souvent, la situation devenait si violente que le loup harcelé finissait par céder et quittait la meute définitivement. L’harmonie de la meute et l’équilibre revenaient aussitôt.

Le corps tendu et son arc toujours en main, la chasseresse ne détourna pas les yeux un instant, un regard insistant qui signifiait qu’elle était déterminée et prête à aller plus loin dans l’intimidation si la situation n’évoluait pas. Quelques secondes de plus, et la menace serait palpable.

De sa main libre, elle leva deux doigts et décrivit un cercle dans l’air :
« Axii »

- As-tu perdu l’esprit ? Es-tu si affamé que tu es pressé de mourir ? Qu’est ce qui te fait croire que je suis une proie facile ?

La voix basse et chargée de sarcasme ou de dédain dans les paroles, quelque chose de typiquement humain.

hrp.gif Défense totale et lance communication avec les animaux.


 
 
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écrit le : Samedi 14 Août 2021 à 18h22 par Thojan
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Il s'en était fallu d'un cheveu, ou plutôt d'un poil de plantigrade…

¤ Tu te fais vieux mon gars. Va falloir arrêter de parler à tout va. ¤

Sans hésiter, il recula doucement, veillant à laisser de la végétation entre lui et l'animal. Il ne devait surtout pas faire de bruit pour réveiller la bête et se retrouver dans une situation par trop familière.

¤ Par Beshaba, j'ai déjà vu ça… Pourquoi un ours ? Pourquoi toujours des ours ? Et pourquoi ils sont encore plus gros ici qu'ailleurs ? ¤

Varnas s'était déjà retrouvé poursuivi par un énorme ursidé, alors même qu'il convoyait un prisonnier. Le fugitif avait été un peintre de Gué de la Dague qui avait eu l'audace de tromper un riche marchand avec sa femme, lors d'une séance de peinture. Le mari avait mis une prime sur sa tête, et il devait être retrouvé vif pour être proprement puni. Dans certaines sociétés, on ne voyait pas de problèmes à quelques coucheries, mais dans d'autres, on émasculait avant de décapiter. En l'occurrence, le marchand voulait sans doute être celui qui mènerait l'artiste au pilori, faute de pouvoir se venger davantage. Varnas s'en moquait bien. On l'avait payé et on le paierait encore, et retrouver un tel vagabond ne fut guère difficile. L'imbécile s'était follement enfuit sans plan ou destination, vers les bois et l'ouest de la ville. Passées les fermes environnantes, il n'y avait plus là que des bosquets et des cavernes sur les rives du Delimbiyr. Le chasseur de primes n'avait pas eu trop de mal à le débusquer… Mais au retour, Varnas traînant son prisonnier était tombé pile poil sur une caverne abritant un énorme ours brun.

¤ Exactement comme cette fois-ci, sauf que là on l'avait réveillé… ¤

L'ours d'alors n'était pas aussi massif que celui-ci bien sûr, mais assez gros pour ne pas vouloir le combattre en duel. Surtout avec un fuyard inutile dans les pattes. Ils n'avaient eu que le temps de battre en retraite le temps que l'ours ne sorte de sa torpeur et ne décide de les prendre en chasse. Il les avait d'abord suivi à distance, se rapprochant peu à peu de sa longue foulée.

¤ Je ne saurai jamais si on avait juste empiété sur son territoire, interrompu un beau rêve, ou réveillé son goût pour la chair humaine… ¤

Finalement, leur seule échappatoire s'était avérée un arbre assez gros et solide. Varnas avait bien pensé offrir son prisonnier à l'ours, mais grimper à l'arbre avait paru la meilleure possibilité de conserver vie et rémunération. Heureusement que le peintre n'avait pas été complètement gauche et débile. L'ours les avait ensuite assiégé tout le jour et une nuit entière, trop gros pour monter à leur suite. Il avait été d'autant plus malvenu de l'exciter en urinant depuis leur perchoir.

¤ Celui-ci, il se contentera de déraciner l'arbre pour me cueillir. ¤

Après avoir mis suffisamment de distance entre lui et le monstre du nouveau monde, Varnas s'arrêta et prit la peine de mieux examiner son environnement. Il ne reconnaissait pas une continuité avec l'autre forêt. Cette saloperie de pays semblait l'avoir trompé. Qu'à cela ne tienne; il s'orienterait et poursuivrait sa marche vers l'est et le soleil levant. Mais d'abord, il allait devoir se camoufler et masquer son odeur. Faute d'un brise-odeur alchimique, il commença à se tartiner de terre, délaissant pour le moment l'humus et les probables insectes qu'il y trouverait. Il découvrit son avant-bras gauche et commença à frotter différentes plantes odorantes qu'il arrachait au passage et qu'il tentait de mémoriser. En l'absence de réaction après une demi-heure d'application sur une petite fraction de sa peau, il s'en badigeonnerait. Ensuite il devrait brouiller sa piste.

¤ Ça ne sera pas moi la proie, cette fois-ci… A d'autres les emmerdes. ¤


 
 
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écrit le : Vendredi 10 Septembre 2021 à 21h31 par Phineas
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Façonneur de Montagnes
Chambre 6
3 gemmes
 Il n'y a pas d'objets
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La Goualeuse

La ministre saurienne qui l'avait invité à rencontrer le chef présumé lui fit signe. Dans le silence seulement troublé par les respiration du géant, elles traversèrent l’amphithéâtre de pierre pour rejoindre le grand autel ou "Katha-ha" dormait. En marchant, elle pris encore plus conscience de l'immensité de la pièce, le village et les réfugiés seuls ne suffiraient pas à remplir toutes les places.

La ministre s'arrêta, et lui fit signe de continuer.

Elle avançait, avançait, devant elle, le corps de l'immense homme-lézard paraissait de plus en plus... immense ? On ne lui avait donnée aucune directive, aussi, probablement, quand elle fût devant le saurien, elle ne sut que faire. Mais, elle compris instantanément que quelque chose avait changé : le rythme et l'intensité de la respiration de la créature. Et c'est en levant la tête qu'elle constata l'immense œil jaune perlé de rouge qui la regardait. La pupille se déplaça lentement sur la ministre, derrière Mesalyne, qui très probablement fit un signe à son chef. Lentement, il se déplia, comme si il était un savant amoncèlement de peau, de muscle et d'écaille, ont eu l'impression qu'il se déroulait.


- Fennnn...

Le mot prononcé par l'homme-lézard désormais redressé enferma un instant la courtisane dans un univers linguistique inconnu. Elle eut le temps d'observer la façon dont le chef était habillé. Loin de l'armure de guerre, il portait une grande tunique de lin rouge et des chausses de même couleur. Un impressionnant collier de pierres précieuses taillés brillait autour de son coup.

- Enfant du Pays des Sans-Totems, hmmm ?.. Les Grands Écailleux ont ils gagnés la guerre ?..

Le chef semblait parler assez couramment le commun faerunien, aussi étonnant que ce soit.

- Alliés des fils de Baldur ? Dois je vous dévorer tout de suite, petite abandonnée ? Ou êtes vous venu prouver que tous les vôtres ne sont pas dénués de sagesse ?..

Le ton du chef ne dénotait presque aucune émotion. Mais pour une femme comme la Goualeuse, c'était autant un indice que l'inverse. Le lézard était probablement vieux, très vieux. Il avait vu la guerre comme en témoignait ses multiples cicatrices, et probablement était il prêt à la déclarer encore. Mais, il était décidé à l'éviter si c'était possible. A condition qu'on lui donne une raison d’espérer.


Farah

- Douleur... Souffrance... Mort...

La douleur envahi brutalement l'univers de Farah. Tous les signaux qu'envoyait le grand loup, désormais compris par la rôdeuse, lui arrivèrent, droit dans son esprit. Quelque chose faisait atrocement souffrir le loup. Tant que, dans une forêt où il se trouvait quelque part au sommet de la chaîne alimentaire, il était allez vers le danger, probablement pour mourir dignement, là où ce qui le rongeait était pour lui impossible à détruire.

En fait, la seule raison pour laquelle il n'avait pas sauté de façon plus agressive sur l'homme-cerf, c'est qu'il considérait probablement que le combat ne serait pas assez rapide, et prolongerait potentiellement son agonie.

Le loup avait certainement faim, mais les seuls réponses qu'il continuait à psalmodier étaient toujours les mêmes :


- Mal... Souffrance...

Maladie ? Sans doute, entre autre. Mais les loups très malades s'isolaient souvent pour mourir. Là, cette volonté suicidaire indiquait peut-être autre chose. Peut-être autre chose de plus inquiétant.


Varnas

L'ours ronflait. Les précautions prise, Varnas put passer sans problèmes. Il eut quand même une sacrée frayeur quand, alors qu'il atteignait l'autre côté de la clairière, l'ours se tourna sur lui même dans son sommeil et qu'une dizaine de mulots qui profitaient probablement de la chaleur de l'ursidé endormi détalèrent, craignant le réveil du géant.

Avisant la position du soleil, le rôdeur n'eut pas le moindre mal a suivre le plein est. Des heures durant il marcha à travers la forêt. Heureusement pour lui, il ne trouva aucun danger majeur sur son chemin, même si sans le savoir, il passa très probablement à côté de plantes plus dangereuses encore que l'ours n'aurait pu l'être.

La nuit finit par poindre. La lune était haute, et malgré les arbres, le froid s'infiltrait peu à peu. A l'odeur, il reconnut les embruns de la mer. Il s'approchait de la côte. Mais c'est encore des heures plus tard, épuisé, qu'il l'atteint. Au moins était il sorti de cette foutue forêt. A la lueur de la lune il eut cependant une nouvelle peur, gigantesque. A moins d'une lieue de lui, il vit l'immense, silhouette d'un ours, encore ! Celui ci mesurait plusieurs dizaines de mètres de haut ! Par tous les dieux...

Mais non. Après quelques instants, le vétéran se rendit compte que celui ci ne bougeait pas du tout. Il s'agissait en vérité d'une immense sculpture dressée au bord de la falaise, qui observait l'océan comme un gardien impassible.



Lancers...



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Samedi 11 Septembre 2021 à 08h55 par Abrulion Bascollier
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e hin approuvait le choix de son ami nain, diviser les effectifs en deux, était un bon moyen de bénéficier d'une certaine flexibilité entre les avantages et inconvénients des deux camps. Le gibier et l'eau pour le camp sur le continent, mais une exposition directe aux tribus locales, et leurs conflits complexes. La protection pour la colonie insulaire, et une sans doute plus grande liberté quant à la pratique de l'agriculture et autre urbanisme, mais une abondance moindre en nourriture.

Sans surprise, de tels effectifs ne pouvaient pas s'installer sans demander à toutes les parties impliquées. C’était malgré tout décevant, et le succès de leur approche diplomatique reposeraient sur des inconnues, qui plus est hors de leur contrôle. Instinctivement, le hin se doutait que l'accord de leur installation ne pourrait se faire qu’à l’unanimité des tribus voisines - plus il y avait de tribus impliquées, plus cela éloignait l’unanimité. Sans même considérer les potentiels querelles de voisinages et autres a priori que les précédents Faerunien auraient laissé.


- Joinon, j’espère que tu es patient et totalement remis de la traversée ; la partie de négociation s'annonce torride.

Conscient que la discussion avec Misaagasaa était dans une impasse sur le thème de la colonisation, le hin reprit une tasse de cette tisane amère. Aimait-il vraiment le goût de ce nouveau breuvage ? On pouvait en douter, reste que la gastronomie était partie intégrante des négociations et autre bienséances diplomatiques. A défaut d'avoir fait bon effet sur la colonisation, le hin reprenait à manger.
Quelles pouvaient être les conséquences d'une sur-consommation de tisane, après tout ?


- Les chasseurs reviennent quand ? Ou sont les chasseurs ? Demanda-t-il au nain chaman, dans un mélange de mimes et mots en sirotant dans sa corne à boire.



user posted image

N0 : Détection du poison, Lumière, Détection de la magie, Purification de nourriture et d’eau
N1 : Repli expéditif (domaine), Courant d’air ascendant, Main-araignée, Tenue d’apparat
N2 : Localisation d'objet (domaine), Membres arachnéens, Soins modérés
 
 
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écrit le : Samedi 11 Septembre 2021 à 10h59 par La Goualeuse
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A mesure qu'elle progressait entre les gradins de pierre, seule, La Goualeuse sentait se faire de plus en plus lourd le poids qui pesait sur ses frêles et délicates épaules. Le goût âcre de la bile lui monta à la bouche. Elle déglutit péniblement. Serait-elle à la hauteur ?

Majestueux, le vénérable saurien la dominait de toute sa hauteur, la contraignant à renverser la tête en arrière pour contempler son faciès. Les jambes flageolantes, elle s'immobilisa, incapable de risquer un autre pas. L'immense carcasse s'ébranla alors et le géant, dans un froissement de tissus et un impressionnant roulement de muscles, se redressa pour prendre sa véritable mesure.


*Dieux, ayez pitié* implora-t-elle en son for intérieur, se sentant aussi vulnérable qu'un lapereau tombé dans la gueule d'un crocodile.

L'œil reptilien, impassible, la fixa un instant avant de parcourir le fond de l'amphithéâtre. Transie, elle laissa son regard s'absorber dans l'éclat chatoyant des gemmes ornant le cou du colosse. Ses mains, lourdes, étaient moites ; sa nuque commençait déjà à la lancer.


- Shee, répondit-elle d'une voix plus faible qu'elle ne l'aurait voulu, le son s'ébranlant alors qu'elle luttait pour ne pas baisser les yeux.

Elle avait tenté de reproduire la sonorité et l'intonation le plus fidèlement possible, mais s'empressa d'ajouter, plus fort :


- Nous venons en paix. Un sourire affable devait accompagner ses paroles, mais il lui sembla que sa bouche s'était tordue en une grimace. Par la Déesse, cette créature avait dévoré des hommes ! Nous ne connaissons pas les gens du Fort. S'ils sont responsables de la destruction de la forêt, nous condamnons leur folie. Nous respectons la vie, toute vie, et admirons la beauté de la nature.

La "petite abandonnée" retrouvait peu à peu sa faconde, mais gardait la gorge nouée. Sa voix avait l'accent de la franchise : elle n'avait jamais ôté la vie et avait rarement fait couler le sang.



Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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écrit le : Dimanche 19 Septembre 2021 à 01h07 par Schninkel
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En comprenant qu’une douleur intérieure émanait de l’animal sauvage, elle expira profondément. En contrôlant sa colère et son anxiété, elle contrôlait l’espace autour d’elle. La chasseresse quitta le regard du loup afin de se montrer moins menaçante, sans pour autant détourner les épaules de sa cible. Elle examinait le comportement de la bête.

Aucune hémorragie externe, la gueule ne semblait pas présenter de signes de maladie particulière. Ce comportement autodestructeur n’avait rien de naturel. Certains refusaient volontairement de se nourrir mais l’anorexie suicidaire était un phénomène très rare. Et la chasseresse ressentait un besoin de comprendre. Agissant rapidement, avant que les Elfes ne prennent conscience de la situation, et faisant pleinement confiance à son mentor à fourrure, elle alla chercher de la main gauche une ration dans son sac afin de l’offrir à l’animal affamé. L’autre main étant toujours occupée par son arc.

La méthode avait l’avantage de prolonger son inspection. Toujours sous l’effet de son sortilège de communication, elle lui adressa quelques mots en lui jetant de la nourriture.


- Calme… Vie… Espoir…

hrp.gif Défense totale. -1 ration. Premiers Soins round 2.


 
 
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écrit le : Mercredi 29 Septembre 2021 à 19h53 par Thojan
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Varnas aussi profitait de la "beauté de la nature": il venait presque de marcher dans une crotte:

¤ Et évidemment, elle contient des poils, donc son propriétaire est carnivore… Crotte de merde. Sentier de merde. Forêt de merde. Continent de merde… ¤

Avec régularité et une habitude forgée au fil des décennies, il alimentait sa morgue pour refouler la fatigue et les protestations de ses articulations. Il avançait de manière souple, se reposant sur de vieux réflexes et gardant ses sens en alerte. Ses bottes et armure étaient avec lui depuis des années, et épousaient parfaitement son corps —ou était-ce l'inverse ?—.

¤ En fait, ça fait du bien de se dérouiller les jambes après tant de temps sur cette coquille de noix. ¤

¤ Woohooo n'exagères pas. On est pas encore sorti de… ¤

Quand la mer se révéla devant lui, il eut un soupir de soulagement, vite étouffé. Mais heureusement, le nouvel obstacle n'était qu'un nouveau monument.

¤ Encore un endroit où les autochtones n'apprécieront sans doute pas que je me soulage… ¤

Comme la nuit était presque tombée, il décida cependant de s'y arrêter, et d'y faire un petit feu. Il se réchauffa quelque peu, mangea ses dernières rations de la journée, agrémentées des rares produits comestibles qu'il avait pu dénicher en route. Mais au lieu de s'étendre près de cet ours géant et de ce feu trop visible, le rôdeur alla s'emmitoufler dans son manteau, à quelques dizaines de mètres de là, après avoir tendu sa corde en travers du passage le plus évident pour lui. Avec un peu de chance, il se réveillerait si quelqu'un s'approchait et se prenait dedans. Ou plutôt, avec un peu de chance, il dormirait d'une traite; l'âge et le sommeil ne faisait pas bon ménage…

Le lendemain, il descendrait la côte vers le sud, en espérant retrouver cette curiosité géologique qu'ils avaient traversée ensemble, avant de tomber sur le campement indigène. Une telle cicatrice paysagère devait se repérer de loin…


 
 
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écrit le : Samedi 02 Octobre 2021 à 21h21 par Phineas
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Façonneur de Montagnes
Chambre 6
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La Goualeuse

Un lourd grognement de gorge sorti de la gorge de l'immense saurien. Derrière, elle entendit ses compagnons s'agitait et un claquement de langue qui n'annonçait rien de bon.

Avec une effarante vitesse vu l'âge de la créature, il se déploya et la Goualeuse se retrouva littéralement nez à nez avec "Katha-ha". Elle dormait à ce moment là, mais Ashura lui avait raconté comment, dans la Passe de la Pierre-Tournante elle s'était retrouvée, tétanisée, face au museau du dragon d'acier. Dans une certaine mesure, la situation était la même.

Mesalyne était paralysée par la peur. Elle remarqua - et fût presque étonnée d'avoir la présence de le remarquer - que contrairement à ce qu'elle pensait, la gueule du monstre ne puait pas la charogne. Il était plus question d'un savant mélange de musc, d'iode et de plante odorante. Mais ce que son nez lui transmettait était bien tout ce qu'elle était capable d'interpréter. Ses jambes, ses bras, sa tête, étaient intégralement paralysés par la peur. Probablement n'avait elle jamais ressenti une telle peur. Une peur telle que l'idée même de tenter de s'échapper avait disparu de son esprit. Une peur telle que toute idée de vivre un moment de plus lui paraissait désormais absurde.


- Lauxxxxxemaussst... Mensssssonge...

Le saurien grondait, et alors que sa colère, lourde et envahissante, augmentait en intensité, la Goualeuse ne comprenait pas où elle s'était trompée.

- Les Sans-Totems mentent !, le saurien ne criait pas, mais géant qu'il était, ses paroles paraissaient tout aussi gigantesques, Balduran et le Maudiiit ! Votre faute ! Vous avez détruit le monde !

La colère du seigneur lézard était aussi immense et terrifiante qu'elle était froide. Il avait haussé le ton mais ne hurlait pas. Pourtant le monde entier semblait s'être arrêté. Et soudain elle le vit. Les gemmes autour du cou de Katha-ha scintillaient. Ou plutôt, elle avait aspirées la lumière ambiante, si bien qu'elle paraissait être les seuls points de lumière des environs avec les deux immenses yeux fixés sur elle. Et dans l'ombre vaporeuse qui s'étendait désormais autour d'elle, dans ce monde d'angoisse où elle avait la terrifiante certitude que tous ses alliés avaient disparut, elle vit la silhouette du serpent ailé, fait de brouillard de lumière noire, qui se dressait au dessus du terrifiant saurien.


Abrulion et Joinon

Le nain ne fut pas en mesure de lui répondre. Cette chasse ne changeait pas des autres, on savait quand elle commençait, pas comment ni quand elle finissait.

Puisque la discussion était pour le moment close, ils passèrent à autre chose. Les heures passant ils purent se promener en compagnie de Misagaasa, puis des enfants et d'un vieux chien qui veillait sur eux, dans et autour du village. Si Abrulion n'était pas très attentif, il en était tout autre de Joinon, qui saisissait de mieux en mieux l'idiome local, ou du moins son cousin d'Anchorome. Ils se promenèrent le long des falaises et comprirent que, si ils craignaient la mer, ce n'avait pas toujours été le cas. A une époque, les autochtones pêchaient, ils le comprirent, sans comprendre pourquoi cela avait cessé. Ils passèrent non loin de la cicatrice de pierre dans le sol sans saisir vraiment comment elle était apparu, si ce n'est que cela avait été impressionnant, probablement divin et que cela s'était produit peu ou prou à l'époque de la première visite de Balduran.

Ils observèrent la viande qui séchait sur des lignes de corde huilée, les chiens qui s'occupaient des enfants elfes comme de leurs chiots, les oiseaux qui se posaient sur le nid aménagé sur le toit de la cabane du taulier locale. Ils avisèrent mieux de la distance qui les séparaient des prochaines tribus et... comprirent même que le Fort-Flamme était toujours habité et qu'il se trouvait loin au sud de leur débarcadère.

Le temps d'observer tout cela, d'apprendre tout cela, la journée avançait et, bientôt, un évènement les interrompus. Thelka revint de la chasse sans le groupe. Elle était accompagné d'un cervidé immense sur lequel était juchée une autre elfe, blessée. Parlant rapidement à Misagaasa, qui fit de son mieux pour la rassurer, ils firent descendre la blessée pour l'observer. Joinon comme Abrulion ne purent manquer les hématomes et une conséquente fracture à la jambe...



Farah

Elle ne s'était pas encore fait un immense ami. Mais au moins le loup n'était il plus son ennemi, pensait-elle. Sous le regard visiblement impressionné de Thozihé, elle se rapprocha. Doucement, si tranquillement, sa main s'approcha des anciennes cicatrices sur la gueule du vieux loup. L'énergie positive afflua en elle alors qu'elle tentait. Elle sentit une difficulté, quelque chose, sans comprendre quoi. Mais la prière eut son effet, et un instant, le loup s'apaisa alors que s'infusait en lui la magie curative.

A côté d'elle, son ami cornu avait levé la main et dit quelque chose empêchant probablement quelque chose - un ou des elfes - d'avancer.

Et soudain le loup tressauta et jappa de douleur.


- Le Plumeux... Tue le Louve-à-deux-jambes ! TUE LE !

Telles furent les dernières paroles qu'il comprit du vieux loup avant qu'il ne s'effondre, sans vie. Que s'était il passé ? Farah ne le savait pas. Ses connaissances en magie étaient des plus pratiques. Elle ne comprenait pas comment un sort de soin, peut-être, avait pu le tuer.


Varnas

Vers le sud donc. Et donc, comprit il vite, certainement pas vers là où il le croyait. Avant de partir, Varnas se demanda si il n'avait pas un atome crochu avec les ours des environs. Sous le regard du plantigrade de pierre, il avait parfaitement dormi.

Enfin, toujours était il que si il était en mesure d'être honnête avec lui même, le rôdeur aurait compris qu'il était paumé. Pas de cicatrice dans le sol, l'environnement n'avait rien a voir, et à mesure qu'il progressait vers le sud, la végétation devenait de plus en plus aqueuse rien a voir avec ce qu'il avait observé prêt des navires. Et nulle trace du cercle totémique.

Il persévéra pourtant. Son incapacité à reconnaître l'échec avait cela de bien. Et bientôt, alors qu'à sa droite la forêt laissait place à une immense plaine brûlée, il avisa au bout de la route, au loin, un fort. Un fort tout ce qu'il y avait de plus faerunien.


Lancers...



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écrit le : Mardi 05 Octobre 2021 à 20h49 par La Goualeuse
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Bien des fois en sa courte existence, La Goualeuse avait eu peur. Petite, la figure rougeaude et l'œil égrillard de marins avinés l'avaient terrifiée lors de ses jeux sur les docks, tout comme les claquements de mâchoire rageurs de quelques chiens égarés. Les rumeurs qui circulaient à Eauprofonde sur le peuple souterrain qui complotait dans l'ombre, là, juste sous les pieds des honnêtes gens, avaient nourri des cauchemars plus effroyables les uns que les autres, toujours hantés par la ténébreuse figure des drows. Elle avait aussi longtemps redouté, à en pleurer des nuits entières, que lassée d'elle Sirine la jetât hors de la Fiancée du Marin ; ou pire, d'être emportée par ce mal étrange qui avait frappé plusieurs des filles avec lesquelles elle avait grandi.

Toutes ces peurs enfantines et adolescentes n'étaient cependant rien en comparaison au gouffre abyssal dans lequel l'effroi, le véritable effroi, l'avait précipitée en de plus rares occasions. Affronter une matriarche drow assoiffée de vengeance, se glisser en catimini dans le dos d'un illithid ou fuir une forteresse naine s'effondrant sur elle-même avaient mis ses nerfs à rude épreuve. Elle avait alors blêmi, tremblé, suffoqué, manqué de force ou de courage, mais au moins était-elle restée suffisamment maîtresse d'elle-même pour se mouvoir et penser...

La violente terreur qu'elle ressentait à présent que les crocs gigantesques et acérés de Katha-ha se trouvaient à quelques centimètres de son visage était tout autre. Aussi vive qu'insidieuse, elle l'avait saisie de son invisible et glaciale étreinte, la serrant si fort qu'il lui semblait être plus morte que vive. Cette sensation n'était pas inédite, hélas, pour la malheureuse jeune femme qui gémit de douleur alors que les portes d'une mémoire depuis longtemps scellées grinçaient sur leur gond.


*Ne l'abîme pas, vieux loup... C'te fille, elle va pas rester là, l'est trop délicate pour vous aut' ! On essuie pas les couteaux rouillés avec d'la soie !*

La voix suave de la mère maquerelle s'était perdue dans un rire rauque et gaillard, puis la porte de la chambre s'était ouverte sur un homme robuste et grisonnant. Ses yeux de braise et son sourire carnassier ne dissimulaient rien de ses intentions, alors qu'il tirait goulûment sur les lacets qui retenaient ses chausses. Avant même que le marin ne pose ses mains sur elle, La Goualeuse avait ressenti une peur telle que l'idée même de tenter de s'échapper avait disparu de son esprit. Une peur telle que toute idée de vivre un moment de plus lui paraissait déjà chaque seconde plus absurde. Cette sensation persisterait encore une fois la chambre vide et la porte refermée. Et le lendemain encore, ainsi que le jour suivant, et bien d'autres...

Les paroles du saurien, pourtant retentissantes, étaient à peine audibles à travers la douloureuse brume des souvenirs. L'âme brisée, l'ancienne courtisane fixait en sanglotant l'ombreuse silhouette du serpent ailé se dresser au-dessus de sa proie. Elle espérait que cette fois, la mort viendrait et qu'elle serait rapide.



Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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PM

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