Version imprimable du sujet
Cliquez ici pour voir ce sujet dans son format original
La Taverne des Royaumes Oubliés > Quête : Les vestiges de l'oppression [Damarie] > Introduction: Les affres de l'hiver profond


écrit par: Farah Cyahn Dimanche 19 Février 2017 à 17h30
user posted image


PARCHEMIN
La Damarie fut fondée il y a presque trois cents ans par la dynastie des Plumesang. Initialement riche royaume marchand exploitant ses mines de fer, d'argent et d'héliotrope. Dès ses débuts, Damarie fut divisé en comtés gouvernés par des maisons nobles, mais réunis sous le trône de Damarie. Ces provinces étaient des baronnies ou des états-villes, avec des artisans et des centres commerciaux, et des duchés, ou des provinces d'approvisionnement, avec des communautés agricoles et minières. La Damarie perdit sa grandeur après une guerre de douze ans contre les envahisseurs de Vaasie, le pays voisin se trouvant au nord-ouest. Ce royaume des terres froides du Nord Faerûn était peu peuplé. Pendant l'été, les routes se transformaient régulièrement en impraticables traverses de boue et la saison agricole était courte. Malgré les difficultés de leur histoire récente, les Damarians possèdent une robustesse forgée par de rudes hivers et sont fiers de leur pays, qui abrite des humains, des nains, des halflings et des demi-orques coexistant pacifiquement. Leurs mines produisent assez de métaux et de pierres précieuses pour payer les réparations nécessaires. Tolérants à l'égard de toutes les races et de la majorité des religions, ce pays se montre amical avec les visiteurs, en particulier ceux qui possèdent des facultés pour tuer les monstres.

Les hardis habitants de Damarie ont travaillés dur pour reconstruire leurs terres. Bien que beaucoup soient amèrement plaintifs par la perte de leur ancien mode de vie, le culte d'Ilmater leur donne la force en face de la misère et de grands espoirs pour l'avenir. Les paladins du Dieu larmoyant, en particulier de l'Ordre de la Coupe d'Or sont un spectacle commun en Damarie, tout comme les moines de ce dogme du monastère de la Rose jaune près du glacier du ver blanc. La chose la plus importante pour le nouveau roi est de recueillir le soutien de ses nobles. Il a besoin de nommer de nouveaux fidèles en accordant des terres et des titres tout en éradiquant les nobles imposteurs qui ont été nommés par Zhengyi, le déchu conquérant. Le roi Gareth Tueurdedragons tente d'attirer les aventuriers dans son pays, ses agents citent ses montagnes riches en minéraux, sa proximité de la Vaasie où vivent d'innombrables monstres et les opportunités de croiser des géants. Le roi offre même des titres nobiliaires aux individus respectant la loi et le bien qui désireraient s'installer en Damarie et jurer allégeance à la couronne. Ces incitations ont été favorablement accueillies et un flot constant d'aventuriers visite aujourd'hui la Damarie. Les individus intéressés par la politique et l'aventure trouveront ici de grandes opportunités pour les satisfaire.


user posted image


1373 - L'année des Dragons Renégats.
Dixième jour de l'hiver profond.
-15 °C
Bande-son du narrateur

Chaebera
Depuis quelques jours, de bien sombre visions hantaient les rêves de la jeune naine. Une douce voix féminine envahissait régulièrement ses songes, comme s’adressant à une amie sur son lit de mort.

Jarek avait beaucoup de projet dans la vie, avec ses belles paroles teintées d’arrogances et d’ambitions, il savait se montrer convainquant. C’est tout naturellement qu’il proposa cette affaire à Chaebera. Mais malgré ses dires, il n’avait pas fallu longtemps à l’adepte de Talos pour comprendre que ses acolytes de fortunes n’étaient pas aussi fiables qu’ils le prétendaient. Les opportunités se faisant rares au cœur de l’hiver, elle ne put malheureusement qu’accepter de s’associer aux frères Asari. Faibles rançonneurs, mauvais opportuns à la maigre réputation, la proposition sembla, néanmoins, étonnement acceptable. Le renseignement s’avéra même fiable, un convoyeur faiblement escorté, arpenterait naïvement les sentiers au sud. Sur le mince défilé permettant de traverser les Montagnes des galènes,les cavaliers devaient acheminer les recettes d’une précédente vente de minerai, affrétés par l’une des plus prospères mines d’argent de la région. Les gains étaient estimés à plus de dix milles piécettes chargées dans leurs différentes sacoches. Ces sots prenaient une initiative bien trop périlleuse et les marauds du coin s’évertueraient de rendre cette erreur lucrative.
Mais les frères Asari ne trouvèrent jamais les richesses espérées, dès lors qu’ils se précipitèrent sur le sentier pour entraver la route du convoi, ils furent accueillis par une nuée de carreaux mortels. Impuissante, elle assista au massacre dans un silence pesant. Deux autres détrousseurs furent violemment abattus avec leurs employeurs. C’est à ce moment précis, à l'abri du sous-bois, que Chaebera compris le subterfuge. La fratrie de brigand était sans doute tombée dans un traquenard destiné à faire taire leur réputation grandissante. La naine fut surprise de ce déploiement d’effort, surprise que les vanteries de ses défunts acolytes, se révélèrent finalement authentiques. La rumeur du convoyeur factice ainsi que la sentence expéditive avait certainement été concocté et administré pour le compte d’un baron local, décidé à faire cesser au plus vite leurs sordides agissements. Sur le chemin, Chaebera se reprocha de ne pas avoir été plus vigilante, sans doute appâtée par le gain de cet accessible larcin.

Mais pour l’heure, il fallait fuir et espérer que personne n’ait retenu sa présence sur les lieux du délit. C’est en compagnie de deux autres fuyards que la prêtresse naine s’enfonça dans les ravines des montagnes des galènes. Une jeune native surnommée « la buse » prit l’initiative d’organiser une retraite. Dans l’intérêt de tous, la mercenaire expliqua brièvement qu’il était préférable de retourner en aval, jusqu’aux basses-terres habités. Dans le sillage de la jeune guide, suivirent le pas d’un rythme soutenu, l'adepte de Talos et un troisième bandit.
Jarek, lui aussi avait une sacré réputation dans la région, voleur et menteur, chacun savait qu’il était un homme qui aurait égorgé sa propre mère pour un repas. Malgré cela, on ne pouvait s’empêcher de s’adoucir au contact de sa chaleureuse compagnie. Sur le chemin, il maugréa de nombreux jurons envers les frères Asari , victime lui aussi de sa propre naïveté. Les trois fugitifs arpentèrent les rocheuses un long moment, la matinée passa et enfin « la buse » arrêta la petite troupe pour un court répit. Extenuée, à bout de souffle, elle décrivit à ses deux compagnons le reste du parcours jusqu’au duché d'Arcatie . Sage et impassible, elle expliqua qu’un certain passage à risque pourrait permettre d’atteindre le prochain hameau avant que la nuit ne soit tombée. Le danger était réel et dans les méandres de ces rocheuses, les chances de survies n’étaient pas grandes. Elle continua sa description d’un étroit couloir longeant le flanc de la paroi rocheuse. La native au visage figé se noua l’extrémité d’une longue corde en chanvre autour de la taille, elle vérifia la solidité de son nœud et offrit le reste de corde à ses acolytes. Tandis qu'il semblait examiner mentalement la situation, le visage de Jarek transpirait la suspicion. Le temps se suspendit un cours instant, une brise siffla dans les airs laissant la mercenaire un moment sans réponse. Certainement aigri par toutes ses mésaventures, Jarek se releva d'un bond et fit nerveusement quelques pas, craquelant la neige sous la pression.


Jarek
- Maudits soient ces dieux qui me poussent à escalader ! Maudits-soient les Asari et cette foutue insuffisance !
La gamine dit vrai, je ne tiens pas à camper dehors !

Il jeta un regard au loin, certainement dans la crainte de voir apparaitre des poursuivants. Puis tourna les yeux vers la Talassane naine.

-…Excuses-moi de t’avoir embarqué dans ce guêpier. Je… Je ne pouvais pas savoir.

Il haussa les épaules puis détourna le regard, rangea son outre dans sa besace et entreprit de s’attacher avec le cordon que lui offrait la jeune mercenaire.


--------------------
Large d'épaule, la taille pourtant fine, de longues jambes et l'allure d'un noble, la colère lui fait souvent perdre son ton éduqué. Un air désinvolte et sardonique. C’est un brigand, un voleur, un adultère, un bandit. Cela dépend de son humeur. Il n’est pas de crime qu’il ne commettrait si le jeu en valait la chandelle.


user posted image


Druasil
Depuis quelques semaines, après avoir foulé pour la première fois ces lointaines terres nordiques, une douce voix revenait perpétuellement troubler les rêves de Druasil. Plaintive et lancinante, comme s’adressant à un mourant. Ces douces paroles, difficiles à se remémorer, comme toutes rêveries, accompagnaient de bien sombres visions.

Le ciel hivernal était gris, chargé de nuages lourds de neige, mais heureusement les températures semblaient grimper. Le petit être tapa plusieurs fois des pieds afin de faire circuler son sang jusqu’aux frontières les plus reculées de ses orteils. Un merveilleux silence recouvrait le paysage puis, au-dessus de lui, un hibou hulula dans les branches. Une épaisse forêt de conifères bordait la route à sa gauche, tandis qu'au loin, une gigantesque chaine de montagnes surplombait la cime des arbres. Sur sa droite, de vastes plaines recouvertes d'un épais manteau de neige se dessinaient à perte de vue.

La Damarie était littéralement la fin de la route pour les marchands qui se déplaçaient vers le nord de Faerûn. La vie de vagabond réservait parfois bien des surprises, parfois de bonnes augures, mais souvent au prix d’amers efforts. Dans un ultime espoir de gloire et de fortune, happés par les attrayantes rumeurs de ce royaume oriental, de nombreux aventuriers affluaient afin de s’octroyer un titre. La Damarie était une nation peu peuplée, isolées dans les terres froides, rendant son territoire insoumis et hostile pour le néophyte qui s’y aventurait.

Druasil n’avait pas apprécié la compagnie des derniers villages rencontrés, sans doute trop bornés pour reconnaitre ses talents. Les opportunités se faisaient rares au milieu d’un hiver rigoureux, il préféra reprendre la route plutôt que de séjourner plus longtemps parmi ces rustres et incultes individus. C’est sur une grande voie commerciale étonnement dégagée, en direction du duché d’Arcatie et de sa capitale : Valls, que l’adepte de la déesse du froid rêvassait à ses futures gloires et fortunes. Il arpenta longuement cette longue et sinueuse route, couvert par des vents violents qui balayaient la région depuis les hautes montagnes de l’Ouest, le petit être profita un instant des grâces de sa divine alliée pour tenter d’y percevoir un quelconque signe. Le moindre bruit devenait aisément perceptible pour autrui dans le fragile silence ambiant. Soudain, à l'horizon, une agitation vint troubler la quiétude de Druasil. Plus loin, au bord de la route, au pied d'une petite colline, de nombreux oiseaux noirs semblaient festoyer à l’unisson. Virevoltant et tournoyant frénétiquement autour d’un éventuel butin.

user posted image

écrit par: Chaebera Mardi 21 Février 2017 à 22h26
La journée avait été vraiment mauvaise, mais Chaebera était d'avis qu'elle ne s'en était pas si mal tirée. Après tout, elle n'était pas morte, ce qui était déjà un excellent point. Et puis ils étaient trois, ce qui lui semblait considérablement améliorer ses chances de voir sa survie se poursuivre.

Du moins à court terme. Elle-même avait eu le réflexe d'évaluer les possessions de ses comparses, pour déterminer si leurs provisions ne valaient pas mieux que leurs compétences. Elle ne connaissait pas la guide, mais elle n'avait en revanche pas le moindre doute sur le fait que la question ait aussi traversée Jarek. Et si La Buse était là, ce n'était probablement pas dans l'idée de donner son éventuel butin aux petits orphelins d'Ilmater...

Mais dans l'état actuel des choses, ils avaient besoin les uns des autres, ne serait-ce que pour se défendre si un animal sauvage les prenait en affection.

A son tour la naine évalua la corniche. L'escalade n'était pas son point fort, encore qu'elle n'en serait pas à son coup d'essai. Et la native elle-même en venait à évaluer leur chance de survie. Voilà qui n'était pas très engageant. Passer une nuit dans le froid, elle connaissait... tomber dans le vide, voilà une expérience qu'elle ne préférait pas tenter.

Chaebera tourna la tête de droite à gauche, regardant la paroi rocheuse en se frottant le menton.


- Les gars, j'ai l'impression d'avoir été suffisamment stupide pour une seule journée, pas vous ? Et aussi d'avoir eu mon quotta de chance pour la semaine... Je ne tiens pas à tenter un peu plus le destin.

Elle tourna les yeux vers Jarek et mis ses mains sur ses hanches avant de continuer d'un air plus joyeux.

- Et puis avec tes gros pieds on va tous y passer ! Vous ne préférez pas qu'on se trouve une grotte, ou qu'on se mette au moins à l'abri du vent pour la nuit ? Personne ne va venir nous chercher ici de toute façon...

Chaebera observa la réaction de La Buse. Ils l'avaient suivi dans leur fuite sans sourciller, et jusqu'ici son visage n'avait convoyé aucune émotion.

écrit par: Druasil Mercredi 22 Février 2017 à 08h15
Le voyage de Druasil jusqu’en Damarie fut un périple long, désagréable et bien peu fructueux pour cet halfelin aux prestigieuses ambitions. Durant les premiers mois de route, la facilité pour trouver une caravane traversant le Cormyr et les Vaux était bien présente, de nombreuses routes commerciales arpentaient les deux régions et les échanges de produits était monnaie courante. Mais ce fut bien là le seul réel avantage dont pouvait profiter notre cher prêtre.

Les marchands et anciens employeurs de Druasil, bien que la plupart honnête et de bonne foi, négocièrent tous le salaire du petit-être à la baisse et ce dernier ne put que s’y contraindre à chaque fois.
En cause, son palmarès de victoires sur de quelconques attaques de brigands ou monstre errants était inexistant. Ajouter à cela son cynisme et cet air de mépris avec lequel il avait l’habitude de s’adresser à son entourage n’aidait guère. Bien qu’il fut équipé de façon tout à fait correct, on lui préférait fortement d’autres mercenaires bien plus aguerris et disciplinés et dont la réputation n’était plus à faire. Pour finir, nombreux négociants ne voyaient point l’utilité d’un prêtre ne pouvant prodiguer aucune magie de guérison quand cela aurait été nécessaire.

Il y a bien eu ce jour où la chance lui sourit. Un jeune insensé croisa le chemin de Druasil, alors qu'il s’apprêtait à voler le coffre de recettes appartenant à un riche bourgeois faisant route vers Yhaunne. Le malheureux fut la cible de toute la frustration que l’halfelin avait accumulé jusque là et sa correction fut donnée avec une véhémence sadique.
Le joailler se retrouva donc dans l'obligation de récompenser l’efficacité de son garde mais avec un dégoût non dissimulé lorsqu’il vit le piteux état du jeune voleur. De tout point de vue, la punition fut bien plus grande que le crime commis.

Mais aujourd’hui, Druasil ne rencontra pas le succès escompté en arrivant en Damarie, les marchands et autre négociants étaient de plus en plus réticent à l’accepter au sein même de leur escorte, prétextant d’immondes excuses bidons voir même se moquant ouvertement de l’audace de l’halfelin.


¤Tous des attardés. Tous…¤

C’est donc avec l’esprit rempli de pensées négatives que le prêtre de la Dame de Glace reprit le cours de son voyage sur une route étrangement déserte. Bien que l’accueil qu’il reçut ait été des plus déplaisants, il pouvait au moins sentir dans ses contrées les grâces de sa déité. Le froid envahissait ces plaines, forêts et montagnes, mordant implacablement tous les êtres vivants des alentours, les vents glacials balayaient les cimes des conifères, propageant le gel de plus en plus loin.

Tout à coup, alors que Druasil essayait de communier durant sa marche avec sa déesse, ce qui semblait être un attroupement de corvidés le sorti de sa prière. S’approchant, intrigué, l’halfelin pu bien discerner le bruit de leurs ailes agitées et leur croassement déchaînés qui résonnaient dans l’immensité gelé. La nuée noire bataillait nerveusement autour d'une quelconque proie.

Ni une ni deux, l’être-mètre s’accroupi et saisi dans chacune de ses mains un large caillou glacé et se précipita vers la flopée d’oiseaux.


-Bande de sales charognes !… Fumiers !… Cassez-vous d’là ! Aboya-t-il.

À ces mots et avec une pure violence, il lança les pierres précédemment ramassées en direction des volatiles, souhaitant faire place nette pour assouvir sa curiosité.

écrit par: Farah Cyahn Vendredi 24 Février 2017 à 18h26
user posted image


Druasil
Des pierres volèrent vers les charognards, la plupart s’écrasèrent dans la neige meuble. Druasil fut persuadé d’avoir atteint au moins l’une de ses cibles. Sous les houspillements de l’être-mètre, la cohorte de sombres volatiles s’envola lourdement. L’hiver et ses famines poussaient généralement la faune à plus de témérité, certains audacieux rejoignirent le sol à quelques mètres de la scène, tout en maugréant leurs mécontentements d'un sinistre croassement.

Druasil eut pleinement le loisir de s’approcher des lieux, son corps vouté et ses jambes fléchis dans l’immensité glacée, aussi furtif qu’il le pouvait.
A quelques mètres de lui, non loin du sentier qu’il suivait à l'origine, il put apercevoir une petite silhouette échouée dans le givre. Un rayon de lumière perça les nuages pour atteindre un corps à peine plus petit que le sien, partiellement recouvert de neige, doté d’une peau translucide.

Comme un sordide cri moqueur, un nouveau croassement se fit entendre.

user posted image


Chaebera
Jarek
- Tu as vu comme moi qu’ils étaient préparés à nous recevoir, si ces salauds nous ont aperçus, ils n’hésiteront pas à venir vérifier et avec le sillage que tes hanches ont laissé dans la neige, ils n’auront aucun mal à nous pister.

Un large sourire s’éclaira sur son visage.

- Bien que l’idée de partager ma couche avec..

--------------------
Large d'épaule, la taille pourtant fine, de longues jambes et l'allure d'un noble, la colère lui fait souvent perdre son ton éduqué. Un air désinvolte et sardonique. C’est un brigand, un voleur, un adultère, un bandit. Cela dépend de son humeur. Il n’est pas de crime qu’il ne commettrait si le jeu en valait la chandelle.


- Silence! Écoutez!

Discrète depuis le début de cette halte, « La buse » observait le lointain depuis un petit amas de neige. Elle agrippa sa sacoche et son arc puis d’un bond, descendit de son perchoir. Elle se rapprocha en quelques pas, ses bottes de peau firent crisser la neige.
Après avoir rabattue la capuche de sa large cape doublée de fourrure et sans prêter attention aux paroles du mercenaire, elle s’adressa à ses compagnons en pointant du doigt l’horizon chargé de sombres nuages. Ses traits toujours aussi impassibles ne dénotèrent aucune expression.


« La Buse »
- Silence ! Écoutez ! Ce vent porte la tempête…Elle effacera nos traces…Mais nous n’y survivrons pas.

Elle tourna les yeux sur le fugitif puis les abaissa légèrement sur la talassane.

- Libre à vous de bifurquer dans ces sommets, je retourne vers l’Arcatie.

--------------------
. Sa chevelure d’ébène, ses yeux de jais et sa peau tannée par le soleil rappels à tous qu’elle était originaire du royaume de Damarie. Impassible et silencieuse, son visage était une gravure dont on peinait à extraire des sentiments.

user posted image

écrit par: Druasil Lundi 27 Février 2017 à 08h47
Les oiseaux de mauvaise augures s’étaient éloignés, surpris par la violente approche du petit voyageur. La plupart furent bien contrariés de laisser leur place de choix à ce tout nouvel arrivant et protestèrent avec énergie l’avancée de l’halfelin auprès de leur trouvaille.

Ce dernier se dirigea avec prudence vers l’objet tant convoité par les charognards. Il installa son écu sur son avant-bras gauche, se préparant à réceptionner toute offensive stupide des vauriens au plumage de jais. Le pouvoir d’Aurile présent sur ces terres pouvait pousser n’importe quel être doté d’un instinct de survie dans ses derniers retranchements et le prêtre ne souhaitait pas faciliter la tâche d’un quelconque agresseur.

Se penchant sur le corps inanimé, il vérifia avec précaution que toute vie avait quitté son réceptacle physique, balayant sur le coté la couche blanche gênant son inspection. Ceci fait, sa curiosité le poussa à examiner le défunt pour savoir quelle était l’origine du décès. Ensuite, c’est sans remords qu’il fouilla avec attention la dépouille, recherchant tout objet de valeur encore présent sur le malheureux.

- Qu’est ce que nous avons là ?....

PARCHEMIN
Jet de premier secours pour analyser correctement le corps
Jet de dés [fixe]
1d20 + 5 = 2 + 5 = 7

Jet de perception pour fouiller la dépouille
Jet de dés [fixe]
1d20 + 5 = 4 + 5 = 9


écrit par: Chaebera Mercredi 01 Mars 2017 à 23h41
Chaebera scruta à son tour l'horizon. Elle huma l'air, les yeux écarquillés et un peu fous. Le vent bruyant, mais pas encore brutal, oui c'était bien celui là, ce vent annonciateur de destruction, de tempête... il lui semblait que son dieu lui murmurait des insanités au creux de l'oreille.

La naine eu un bref sourire d'extase mais recomposa rapidement son visage en se tournant vers ses compagnons. Loin de l'effrayer, ce temps menaçant l'enhardissait d'une foi euphorique.


- Très bien, très bien !

Elle se saisit à son tour de la corde, et commença de s'entourer les hanches avec. Ses mains s'agitaient mécaniquement, passant la corde à la sous son manteau à hauteur d'aisselles, puis entre ses cuisses, avant de remonter sur la taille. Elle reproduisait sans y penser l'accroche qu'on lui avait appris très jeunes pour se déplacer dans les galeries de mine ou traverser un col.

- La Buse... On va s'en remettre à ton jugement. Evidemment je passe en dernier, il ne faudrait pas que mes... largesses entravent votre vue.

Toujours souriante, elle jeta un coup d’œil à ses hanches pour appuyer son propos, puis finit de sécuriser son attache par un nœud.
Il lui semblait surtout prudent de laisser les 2 autres déglacer les prises. Elle n'aurait qu'à suivre leurs accroches.

Elle glissa discrètement la main sur sa ceinture, vérifiant que sa dague était facilement accessible. Si l'un d'eux commençait à glisser, elle voulait être prête à trancher le lien mortel qui les unirait pendant la traversée.

écrit par: Farah Cyahn Jeudi 02 Mars 2017 à 03h35
user posted image


Chaebera
Les premières minutes de l’ascension furent aisées, jouissant d’une agilité arrogante, « la buse » n’eut aucun mal à grimper le socle de la falaise. D’innombrables végétaux et escarpements rocheux facilitèrent la progression. Chaebera fut surprise de voir l’avant-bras du brigand offrir une prise quand celles-ci devinrent plus rares. Après un temps qui parut durer une éternité, transis de froid et les membres engourdis par l’effort, les trois fugitifs arrivèrent enfin au sommet de la colonne de roche. La jeune native fit signe de faire une halte afin de se remettre de ces efforts.

« La Buse »
- Reposez-vous. Nous ne devons pas perdre de temps.

La fugitive semblait éreintée, les mains posées sur la taille, elle se mit à observer la suite du périple. Elle posa ses doigts sur la roche comme si elle s'adressait à la montagne.

--------------------
. Sa chevelure d’ébène, ses yeux de jais et sa peau tannée par le soleil rappels à tous qu’elle était originaire du royaume de Damarie. Impassible et silencieuse, son visage était une gravure dont on peinait à extraire des sentiments.


Jarek se vanta de sa performance athlétique lié, selon lui, à son ascendance. Il gigotait vigoureusement sur l’étroite plateforme pour faire circuler son sang quand la prêtresse s’extirpa enfin jusqu’à eux. Chaebera reprit enfin son souffle, péniblement, les jambes encore tremblotantes. Elle s’installa inconfortablement et put observer l’immensité des galènes, fières chaines montagneuses couvertes de givres. L’amoncellement de nuages sombres semblait prendre de l’ampleur. Au pied de la falaise, depuis le sinistre bois que la troupe venait de traverser à toute hâte, la talassane crut entendre des aboiements de limiers en maraude. Couverts par les hurlements du vent, elle ne parvint pas à déterminer précisément l’origine de ces sauvages avertissements.

Jarek
- Oui, j’ai entendu comme toi…Tu as bien fait de grimper il semblerait.

Un rictus apparu sur son visage abattu. Il était assis sur la roche, les jambes recroquevillés, l’odeur du vin émanait de son outre en peau.

- C’est étrange la tournure que peuvent prendre les choses. Le hasard ça m’emmerde, j’aime pas la fatalité. Et je me disais que si un gars nous avait vendu sur cette affaire…

Le rictus se transforma en un sourire jovial dont il avait le secret.

- …il aurait sans doute gagné gros !

Et en un instant, ses yeux se couvrirent d’un voile sombre, son visage devint froid et austère.

- Aussi, naïvement, je cherchais des motifs qui auraient pu pousser une agréable fille de la roche à vendre l’un de ses camarades.

Son sourire s’était effacé et, juché sur un amas rocheux, il observait de haut la prêtresse qui était positionnée dos au vide.

--------------------
Large d'épaule, la taille pourtant fine, de longues jambes et l'allure d'un noble, la colère lui fait souvent perdre son ton éduqué. Un air désinvolte et sardonique. C’est un brigand, un voleur, un adultère, un bandit. Cela dépend de son humeur. Il n’est pas de crime qu’il ne commettrait si le jeu en valait la chandelle.


user posted image


Druasil
D’un œil attentif, Druasil observa l’environnement avant d’inspecter la dépouille. L’orée du bois à sa gauche et la route qu’il arpentait plus tôt, baignaient toujours dans un linceul glacé de silence. Il tourna les yeux sur l’immensité des steppes qui s’opposaient à la scène et aperçu une silhouette filiforme plantée au loin. Une main posée en visière, l’être-mètre cru distinguer les contours d’un totem ou d’un épouvantail. N’observant aucun mouvement, serein, il entama la fouille du cadavre sous le regard intéressé des volatiles.

Sa peau grisâtre parsemée de veines bleutées laissait encore entrevoir les traits d’un jouvenceau de la race des hommes. La pâleur cadavérique de son visage laissa présager que le corps gisait là depuis un moment. Quelque chose, sur ses lèvres, s’était figée, comme une ultime grimace de terreur. C’était un enfant aux origines modestes d’après ses vêtements. A l’exception de l’épaisse fente sanguinolente qui était gravée dans son torse, sa tenue était propre et semblait neuve. Dans la poche intérieure de sa redingote, une statuette taillée dans le bois, elle représentait grossièrement un soldat.


user posted image

écrit par: Druasil Dimanche 05 Mars 2017 à 17h17
¤Pff ce n’est qu’un gamin…¤

Le calme s’était installé autour du cadavre que Druasil inspectait. Le malheureux jeunot avait rencontré une fin dont la violence se lisait encore sur son visage. D’après les détails de la blessure et le manque de traces autour de la dépouille, cela faisait au moins un jour entier que le marmot avait trépassé et qu’il était la proie des charognards. Mais cela semblait laisser l’halfelin complètement indifférent, vu qu'il était maintenant concentré sur le fait de trouver quelque chose d’utile. Sa fouille lui permit de ne trouver qu’un seul petit objet dans les poches du gamin.

¤Et c’est quoi ça ?... Un jouet ?!? ¤

Druasil prit la modeste statuette en bois dans les mains, la tourna entre ses doigts puis la jeta de façon négligée derrière son épaule, présumant que l’enfant n’en n’avait plus besoin. Son inspection était finie et elle l’avait passablement frustré. Le prêtre s’était, à tort bien sûr, imaginé que sa chance lui avait enfin sourit et que sa découverte aurait été bien plus payante.

Après s’être relevé et essuyé les quelques dépôts de flocons de ses mains, il méprisa du regard une dernière fois l’avorton couché dans son cercueil blanc et lui colla gratuitement un coup de pied dans le visage, plongeant la tête du défunt dans la neige. Druasil tourna le regard sur les précédents "propriétaires" des lieux et un rictus se dessina sur ses lèvres violacées.


- Au moins tu serviras à quelqu'un d'autre que moi... Morveux !

Après s'être légèrement étirer le dos, le petit-être réajusta son équipement. Il remit son bouclier sur son épaule gauche pour faciliter sa marche et se dirigea vers le chemin en terre, souhaitant continuer sa route initiale vers Valls mais n'oubliant pas de maugréer encore et toujours contre tous ceux qu'il avait croisés ces derniers jours.

écrit par: Chaebera Dimanche 05 Mars 2017 à 19h55
La prêtresse avait toujours le souffle court, mais faisait de son mieux pour dissimuler sa difficulté à récupérer. Bien qu'elle soit plutôt agile compte tenu de son gabarit, elle n'était pas taillée pour les efforts prolongés. Elle s'étira puis agita ses mains et ses pieds, consciente qu'il lui fallait à tout prix éviter le reflux de sang de ses extrémités. Si ses doigts où ses orteils s'engourdissaient maintenant, c'était l'assurance d'une crampe au moment où elle ne pourrait plus se le permettre.

La naine ne prêtait qu'une oreille distraite à Jarek. Elle était habituée à ce qu'il s'écoute lui-même parler sans attendre de réponse particulière. Tout comme elle était habituée à ses changements d'humeur dangereux.

A dire vrai c'est ce qui lui plaisait chez lui, et une des raisons pour laquelle elle avait accepté ce contrat en sa compagnie. Elle aimait le voir à l'oeuvre quand il se drapait d'une aura sinistre, et que ses pires aspects s'exprimaient. Ce n'était pas la première fois qu'elle lui voyait ce regard de cendre. Elle le fixa à son tour, penchant légèrement la tête.


- Jareeek... C'est toi qui m'a mis sur ce coup, tu te souviens ?

Chaebera fronça un peu les sourcils avant de continuer.

- Est-ce que... toi tu nous aurais doublé ? Tu m'aurais trahi ? Allons... Non, non.

La naine s'avança lentement d'un pas vers lui, ce qui l'éloignait du vide mais la plaçait du même coup à portée de dague. Devant lever davantage le menton pour regarder le brigand, elle parla plus bas.

- Mais il y a bien quelqu'un ici, quelqu'un dont on ne sait rien, quelqu'un qui semble avoir à cœur de nous mener en un lieu bien précis, par des chemins que l'on ne connait pas...

Imperceptiblement, la prêtresse glissa son regard vers La Buse, laissant sa phrase en suspend porter cette nouvelle idée chez le bandit.

écrit par: Farah Cyahn Dimanche 05 Mars 2017 à 22h25
user posted image


Druasil
Quel que soit l’origine de ce meurtre, il ne semblait pas approprié d’arpenter les routes pour un voyageur solitaire. Le bougonnant Druasil laissa la dépouille à son sort et reprit le chemin vers la capitale du duché d’Arcatie. Les faveurs étant rares ces derniers jours, il n’y avait plus qu’à espérer, qu’au loin, de plus amples opportunités s’offriraient enfin. Désormais au seuil du chemin qu’il arpentait plus tôt, maugréant machinalement, dos au cadavre qu’il avait abandonné, un étrange son inadéquat paralysa le petit-être. Une subtile mélodie brisa le silence des steppes glacées. Quelques notes délicatement pincées sur un luth, firent comprendre à Druasil qu’il n’était plus seul dans ces plaines enneigées. Un virulent frisson d’inquiétude parcouru l’échine du prêtre qui, d’un bond leste, se retourna sans hésitation pour apercevoir la source de ce trouble.

Non loin du jouvenceau décédé, au sommet d’un rocher qui émergeait de la glace, se tenait une jeune femme brune. Une silhouette fantasque et féminine, vêtue d’habits aux tissus variant de la prune au mauve, d’un chapeau orné d’une longue plume, le regard planté sur le cadavre tel un oiseau de proie juché sur son perchoir, la fascinante bardesse frottait nonchalamment son instrument. La mélodie semblait prédestinée à la situation, douce, lente et mélancolique. Apparue mystérieusement, elle semblait offrir sa performance à l’enfant, la scène baignait dans un halo de lumière, de fines particules étincelèrent comme pour donner à cet instant, un ultime moment de grâce. Le vent sifflait continuellement, quelques clochettes tintèrent, les notes s’enchainèrent harmonieusement puis vint rejoindre l’ensemble, une voix chagrine, lascive et suave.


L'innocente victime, au terrestre séjour,
N'a vu que le printemps qui lui donna le jour.
Adieu, dans la demeure où nous nous suivrons tous,
Où ta mère déjà tourne ses yeux jaloux.
Si bien qu'un jour, ô deuil ! Irréparable perte !
Hélas ! Vous avez donc laissé la cage ouverte.
Et l’enfant au loin, court à sa perte.


Druasil resta un instant silencieux devant cette apparition soudaine, le prêtre ne parvenait pas à expliquer son intervention. Elle était pourtant aussi discrète qu'une cerise plantée au milieu d'une tarte à la crème.

user posted image


Chaebera
Les hurlements du vent balayaient les rocheuses des monts de galènes. Toujours recroquevillé sur la pierre, il reprit une gorgée de son breuvage. L’humeur semblait être passée, sans doute soufflée par les intempéries, Jarek jeta un œil hostile sur la guide et reprit la conversation avec la talassane.

Jarek
- Nan…Je ne pense pas.

Le brigand se frotta les mâchoires d’un air inquiet.

- J’y ai pensé. Mais elle ne connaissait pas les frangins Asari avant aujourd’hui et elle n’ai pas du genre à agir pour des administrés. J’ai eu le …

--------------------
Large d'épaule, la taille pourtant fine, de longues jambes et l'allure d'un noble, la colère lui fait souvent perdre son ton éduqué. Un air désinvolte et sardonique. C’est un brigand, un voleur, un adultère, un bandit. Cela dépend de son humeur. Il n’est pas de crime qu’il ne commettrait si le jeu en valait la chandelle.


La conversation fut écourtée par la voix de la native, qui d’un ton autoritaire, appela ses comparses à se recentrer et à continuer. Jarek bougonna quelques injures, rangea son outre, se releva lourdement puis sangla ses affaires. Son sourire était déjà revenu, versatile et imprévisible, il tira sur le cordage d’un air espiègle. Puis la troupe reprit son parcours dans la chaine de montagnes vers le royaume de Damarie. Ils parcoururent un long moment les rochers environnants, sur un étroit chemin, marchand de biais, à la manière d’un crabe. La prêtresse put même contempler son propre reflet dans la façade gelée du glacier.
Plongée dans des ravines rocailleuses, l’épreuve éprouva la robustesse de la talassane, ses membres commencèrent à l’endolorir. Totalement exposé aux insoumises rafales de vents, un bruit de fond tel un rugissement saturé. La pluie tant redoutée arriva d’un coup, l’averse vira au déluge, des billes d’eau éclatèrent sur le corps transi de froid de la jeune naine. Le vent devint si puissant qu’elle se retrouva plusieurs fois projetée contre la paroi rocheuse. Malmené par les sévères turbulences, une violente bourrasque vint percuter les apprentis alpinistes, « La buse » poussa un cri court, aigu et strident. Un épais monticule de roche se détacha de la falaise et la jeune guide s’effondra d’un coup dans un vacarme assourdissant. Le sol se déroba sous ses pieds sans prévenir, comme si le monde s’était abattu sur son dos. Se retenant d’une main, d’un réflexe miraculeux, Jarek parvint à saisir la corde pour retenir sa camarade. Le mercenaire devint livide, mais ne bougea pas. Les articulations de ses coudes se mirent à craquer, ses genoux fléchissaient sous le corps balançant dans le gouffre sans fond. Le morceau de roche vint enfin s’écraser avec fracas dans le vide, donnant ainsi un bref indice de la distance qui les séparait du sol. La native, au bout de son lien, s’agita dans tous les sens et poussa des gémissements déchirants. Le cordage mordait douloureusement les hanches de l’homme tandis qu’il commençait à perdre toute sensation dans ses doigts tant il enserrait le lien qui retenait sa camarade. La glace sous ses pieds commença à se fissurer, à se fragiliser sous le poids du cortège.


user posted image

écrit par: Druasil Lundi 06 Mars 2017 à 16h14
Alors que le petit être commençait à reprendre sa route, une mélopée s’éleva dans les airs juste à l’endroit qu’il venait de quitter. Sa surprise fut elle qu'il se retourna d'un geste, cherchant du regard l'origine de cette mélodie si singulière. Ô combien fut-il éberlué par la vision qui s'offrait à lui, d'une charmante jeune adepte des arts du luth, offrant un dernier et touchant hommage au défunt.

¤Mais bordel, d’où elle sort celle là ? Depuis combien de temps est-elle perchée là-haut ? Est-ce qu’elle m’a vu malmené l’avorton ? ¤

Druasil hésita à tourner les talons, les yeux toujours fixés sur la bardesse. Il frottait ses doigts machinalement, chauffant ses phalanges, perdu dans ses pensées. Quels choix s’offraient à lui dans cette situation ?

¤Chié ! J’sens que si je reste, ça va encore m’attirer des emmerdes. Elle n’a pas l’air d’avoir toute sa tête. Je l’ignore ou pas ?...
La tuer serait un acte bien insensé et rien ne garantie que j’y arrive facilement et que j’en sorte indemne ou victorieux. De plus il y a encore beaucoup de route à faire, il faut que je garde mon énergie...
Lui parler risque de me donner mal au crâne si jamais elle veut m’embobiner dans ses affaires ou me faire la morale. Et ai-je vraiment envie de perdre encore mon temps ?
Donc je l’ignore ?!? Elle n’a vraiment rien à me reprocher… Ce n’est pas moi qui est tué l’gosse et on le sait bien tout les deux... Oui mais ce n’est pas raisonnable de continuer la route en sachant qu’une inconnue peut roder dans mon dos…¤

Druasil s’avança d’un pas prudent vers l’étrangère mais hésita encore un instant. Il entreprit de s’équiper de nouveau de son écu, vérifiant bien que sa dague posée à l’intérieur était bien ajustée et qu’il lui serait donc aisé de la sortir en cas de besoin.
L’halfelin peut être plus prudent que nécessaire se dirigea doucement vers la chanteuse à pas feutrés, se concentrant de nouveau sur son environnement pour éviter d’être encore victime d’autres surprises.


¤Rah merde mais putain c’est quoi ce pays ?!? Le voyage avait si bien commencé ! Même si on me donnait des clopinettes au moins j’avais la paix ! Et j’arrivais tranquillement à destination ! Sans me fatiguer les guibolles !…¤

-Hey toi là, joueuse de luth ! Qu’est ce que tu fabriques ici ? Ça t’amuse d’effrayer les voyageurs en chantant à l’improviste sans t’annoncer ?

PARCHEMIN
Jet de perception global pour tenter de vérifier qu'il n'y a personne d'autre tapis dans un coin.
Jet de psychologie pour savoir si la jeune femme a de bonnes intentions à mon égard et peut être de confiance.



écrit par: Chaebera Lundi 06 Mars 2017 à 19h46
Chaebera regarda la scène avec impuissance. En l'espace d'un souffle, leur situation était passée de précaire à désespérée. Une vague de panique passa à travers elle au moment où le regard terrorisé de La Buse rencontrait le sien. Une vague à laquelle elle se refusa, et qu'elle laissa s'échouer plus loin dans son esprit.

Talos était prescripteur de tempête, les hurlements de peur se mêlant à ceux du vent n'était pas un climat inconnu à la prêtresse. Elle réunit son sang-froid, abordant cette épreuve comme un test de foi.

La naine considéra rapidement ses compagnons. La guide si pleine d'assurance quelques instants plus tôt lui évoquait à présent un animal sacrifié sur un autel. Jarek quant à lui, s'accrochait à l'espoir de... de quoi ? L'évidence frappa Chaebera. Ils ne parviendraient pas à faire remonter la guide, la roche allait céder sous leur poids et les tuer tous les trois.

Forte de cette certitude, elle se cramponna autant que possible à la roche avec sa main gauche, se colla tout à fait contre la paroi, puis lâche précautionneusement sa prise de sa main droite.

Tâtonnant sa hanche droite, elle se félicita d'y trouver le pommeau de sa dague, bien inspirée qu'elle avait été de la garder sortie à sa ceinture. La prêtresse se saisit de la garde et sortit la lame.

Le regard tourné vers Jarek, elle entreprit de scier la corde qui la reliait au destin de ses camarades.

écrit par: Farah Cyahn Mardi 07 Mars 2017 à 01h58
user posted image


Chaebera
La moitié du visage rongé par la rage, Jarek se débattait avec la mort qui gisait à ses pieds. Le cordage était tendu et ne bougeait plus d’un pouce. Les yeux du bandit, couverts de nervures, se posèrent sur la talassane qui tentait désespérément de rompre le lien.

Jarek
- Bougre d’ânesse ! Tu mets les voiles !?

Un rictus sauvage apparu, toujours fier de son humour même dans l’adversité.

- Coupe cette corde plutôt que la tienne !!

--------------------
Large d'épaule, la taille pourtant fine, de longues jambes et l'allure d'un noble, la colère lui fait souvent perdre son ton éduqué. Un air désinvolte et sardonique. C’est un brigand, un voleur, un adultère, un bandit. Cela dépend de son humeur. Il n’est pas de crime qu’il ne commettrait si le jeu en valait la chandelle.

Il redoubla d’effort pour ne pas succomber puis il s’empourpra plus encore qu’il ne l’était. Le beau diable semblait s’époumoner mais Chaebera peinait à l’entendre. Ses hurlements couverts par le vacarme du vent. Cet instant parut durer une éternité.

user posted image


Druasil
Il crut un instant voir une larme perler sur la joue de la jeune femme. Druasil put examiner le visage de la saltimbanque, affichant la peine et la douleur, jusqu’au moment où celle-ci remarqua qu’elle était observée. Elle écarquilla grand les yeux, elle changea aussitôt d’expression et devint une joyeuse drille, toute souriante et riante. Elle plongea son instrument dans son sac, sauta de son perchoir et en quelques gracieuses enjambées, se rendit aux côtés du petit-être. Ce dernier était sur sa garde, prêt à bondir en cas d'agression.

De toute sa hauteur, elle observa méticuleusement Druasil, comme fascinée par une œuvre d’art et enfin, s’adressa au prêtre d’une voix portante, belle et pure.


Nameedia
- Funeste rencontre messire... Vous m’avez surprise !
- M’annoncer ? Comment le pourrai-je ?
- Aucune chance, J’ignorais même votre présence !
- Que fais-je ici ?

Elle contourna le halfelin en quelques pas lestes, sur la pointe des pieds, elle semblait danser sur la neige. Elle s’éloigna tout en marchant vers le petit chemin, elle continua de discourir à voix haute.

- Maitresse jongleuse, Héraut de la forteresse de Pierre Sanguine et conteuse de l’épopée du roi Gareth Tueur-de-Dragon♪ Je suis la bardesse Nameedia, qu’un hiver rigoureux empêche de gagner sa vie.

Elle laissa un blanc sur la portée de sa phrase.

- Les gens de la région me surnomment la rosace damarienne♪

--------------------
Gracieuse, grande, fine et agile. Ce n’est pas la beauté qui vous transcende en regardant Nameedia, mais ses humeurs et son charme sont extrêmement communicatifs. Elle semble maitriser moult expressions artistiques et possède de nombreuses connaissances tant sur les légendes de Faerûn que sur l’histoire contemporaine des royaumes. Joviale, chaleureuse et bavarde.


La bardesse déclencha soudainement une acrobatie, elle amorça une subtile pirouette et ses jambes virevoltèrent en soulevant un peu de givre. En un bond d’une largesse surprenante, la jeune femme aux vêtements colorés, se retrouva de nouveau près du petit-être. Elle acheva sa performance par une discrète révérence. Un immense sourire dévoila sa belle dentition tandis qu’elle replaçait son couvre-chef au sommet de son crane.

- Et vous mon bon ami ? Que faites-vous par ici ?

La jeune artiste reprit sa marche vers la route qui menait au nord, laissant son interlocuteur sur place, riante et souriante, un œil espiègle toujours fixé sur le petit prêtre.

- En dépit des intempéries..♪

user posted image

écrit par: Chaebera Mardi 07 Mars 2017 à 13h36
Chaebera continuait son oeuvre, tranchant dans la corde épaisse tout en s'agrippant à sa survie. Jarek l'invectivait mais elle n'entendait que des bribes. Il avait compris ce qu'elle faisait et semblait espérer que sa dague les sauve tous les deux.

La jeune naine considéra la roche craquelée sous les pieds du brigand. Trop fragile. Trop de poids.


¤ Pas de chance mon vieux... ¤

Plus important, si le sol cédait sous Jarek, il l’entraînerait avec elle.
Elle détourna le regard de ses deux comparses. D'ores et déjà 2 cadavres, à n'en pas douter. Peut-être était-ce même déjà trop tard pour elle, pour rebrousser chemin, peut être serait-elle engloutie malgré tout... mais il n'y avait pas d'alternative autre que celle d'essayer.

Elle serra les dents tandis que sa lame achevait les derniers brins de la corde...


écrit par: Druasil Mardi 07 Mars 2017 à 18h27
La sensation de froid parcourra le nez et les joues de Druasil alors que sa main droite enveloppait à présent son visage. Un long soupir s’extirpa entre ses doigts, l’halfelin avait les paupières fermées mais son expression grave démontrait facilement son exaspération.

¤J’le savais…. J’le savais !¤

C'était avec aigreur que le prêtre assista à la présentation pittoresque de la jeune femme qui pouvait le toiser de haut vu la différence flagrante de taille les séparant. Son attitude étrange et ses humeurs plutôt changeantes ne semblaient pas menaçantes pour l’instant, et de fait, la conteuse ne méritait donc pas de gouter au fil glacé de la hache de Druasil.

¤Sauf si elle continue à gesticuler dans tout les sens pour un rien !¤

Laissant la saltimbanque finir ses pitreries, le petit-être la fixa sévèrement alors qu’elle lui rendit ses propres questions tout en rimes, ce qui eu pour effet de faire naître une grimace sur les lèvres de l’halfelin. Druasil reprit sa route, marchant à grand pas, plus grand qu’il ne l’aurait fait d’habitude. Surement pour essayer de garder une certaine distance avec cette si singulière personne.

- Ami ? Détrompe toi petite sotte, je ne suis pas ton ami. Après rien ne sert de te cacher que je suis en route pour Valls. Mes services y seront, j’en suis sûr, bien accueillis. Ses terres d’après les dires de nombreuses personnes ont besoin de gens de ma qualité. Si cela est aussi ta route, accompagne moi si le cœur t'en dit mais... Par pitié !... Évite les roulés boulés et autres acrobaties du genre ! J’aime voyager avec une certaine quiétude. Sinon, ravi de t’avoir rencontré et bon vent, rosace damarienne ! Lança t-il à la jeune bardesse tout en marchant d’un pas décidé vers sa destination, qui, à cet instant même, lui tardait plus que jamais d’atteindre.

écrit par: Farah Cyahn Mardi 07 Mars 2017 à 21h06
user posted image


Druasil
Elle hocha la tête en signe de regret, la mine peinée, comme un enfant docile.Quelques larges foulées permirent à l’artiste violacé se maintenir à portée, trois bons mètres de distance, comme semblait le nécessité le petit prêtre.
Nameedia
- Promesse faite noble voyageur ! Plus de pirouette, ni de galipette ! Cela fait partie de mes traditionnelles présentations, simple déformation professionnelle♫

Elle émit un sifflement léger, un bruissement intriguant, du velouté dans le bruit constant du vent.

- Valls, fier capital fortifié du duché d’Arcatie ! Il y a peu j’ai ouïe dire, que le duc et ses sbires recrutaient sans compter. Les coupes jarrets sont légions dans les rues de la cité.

Elle reprit machinalement son sifflement, comme si la mélodie accompagnait sa narration dans un élan dramatique.

- Avez-vous entendu parler de la sombre nouvelle qui hante les environs ? Pour les petits villages, les temps sont bien troubles mon bon ami♩

La saltimbanque ne semblait pas nerveuse, mais Druasil ne put que remarquer, qu’elle jetait régulièrement des coups d’œil derrière son épaule, comme si elle s’attendait à voir émerger quelque chose.


- Que recherchez-vous derrière les remparts de la cité de Valls ? Demanda t-elle d'un air désintéressé.

--------------------
Gracieuse, grande, fine et agile. Ce n’est pas la beauté qui vous transcende en regardant Nameedia, mais ses humeurs et son charme sont extrêmement communicatifs. Elle semble maitriser moult expressions artistiques et possède de nombreuses connaissances tant sur les légendes de Faerûn que sur l’histoire contemporaine des royaumes. Joviale, chaleureuse et bavarde.

Malgré sa détermination à atteindre sa destination, le prêtre restait vigilant à son invraisemblable accompagnatrice. En jetant un regard discret à son tour vers le point que Nameedia semblait désespérément observer. Il ne remarqua rien apparaitre depuis la route qu’il arpentait. Quand il fixa à nouveau son attention sur l’horizon, le sommet d’une colline en l’occurrence, l’acrobate reprit son gracile sifflement puis la conversation.

- Pas de cabrioles ou de farandoles♩
En quelle manière puis-je me permettre d’égailler votre randonnée ?
Poésie volubile ? Musique appropriée ? Contes enchanteurs ?

user posted image


Chaebera
La corde se rompit d’un coup, la pression qui en émanait s’estompa instantanément. La prêtresse, sans un regard, retroussa chemin. Les yeux tournés vers l’avenir, elle ne se permit pas d’alourdir sa conscience en adressant un dernier adieu à son ancien partenaire. Cependant, elle aurait pu jurer sentir son corps plonger dans le précipice. Le chemin du retour s’avéra aussi épuisant que l’aller. Elle tenta de se remémorer de chaque prise, chaque marche qui avait pu lui faciliter son ascension. Peu à peu, les intempéries se calmèrent et la talassane pu regagner l’abri situé dans l’étroite ravine.

De retour sur la corniche où elle avait eu sa dernière conversation avec le bandit. Elle put une nouvelle fois reprendre son souffle, sa constitution mise à rude épreuve, elle tenta d’estimer un moment ce que lui couterait son retour sur le plancher des vaches.

Face à elle, le ciel était couvert par d’innombrables nuages chargés de givre. La cime de certaines montagnes disparaissait sous ces monticules cotonneux. Il était difficile d’avoir une notion du temps correct dans ces conditions. « La buse » avait sans aucun doute correctement prophétisé la météorologie, une tempête approchait rapidement. Au sommet de son ascension, la talassane n’avait subi que les prémisses d’un cataclysme imminent, bien plus imposant.


user posted image

écrit par: Chaebera Mardi 07 Mars 2017 à 23h32
La prêtresse ne mit pas longtemps à se décider. Elle n'était que trop consciente du tribut que l’ascension avait prélevé sur ses muscles. L'adrénaline consécutive à la chute de ses comparses courrait encore dans ses veines, et lui avait été précieuse pour redescendre jusqu'à cet abri de fortune. Mais ses effets commençaient déjà à se dissiper au contact d'un sol stable sous ses pieds.

Chaebera eu une brève pensée pour les deux corps qui devaient à présent reposer désarticulés au fond du ravin, et que la tempête à venir recouvrirait rapidement, comme bien d'autres avant eux. Elle espérait que les limiers les trouveraient, ce qui, avec un peu de chance, mettrait fin à leur chasse...

Mais en attendant, elle était là, et elle était seule.

La naine mis sa main en visière et regarda le ciel menaçant. Elle ne tiendrait pas longtemps lorsque la tempête se déclencherait.

¤ Stupide buse, stupide Jarek, stupide nous... ¤

Décidant de s'en tenir à son plan de départ, celui qu'elle avait proposé à ses compagnons, elle pris quelques instants pour vérifier la bandoulière de son sac sur sa poitrine. Puis elle enclencha un carreau dans sa petite arbalète, et la fixa à l'arrière de sa hanche gauche, non loin de sa dague.

Si les miliciens ou quoi que ce soit d'autre traînait encore au bas de l'escarpement, ce serait toujours un instant de gagné. La prêtresse savait n'avoir aucune chance lors d'un affrontement direct avec des soldats entraînés, aussi espérait-elle surtout trouver rapidement un abri où se cacher à la fois des fouineurs, des bêtes, et des foudres de sa divinité.

Elle posa une main sous sa gorge pour y sentir son amulette sacrée. Puis, sans la moindre pensée supplémentaire pour les deux êtres qui avaient partagé ses mésaventures, elle se mit en route vers la terre ferme. Tout en entamant la descente, elle se mit à prier à voix basse dans la langue du temple, son murmure se mêlant au vent menaçant.



écrit par: Druasil Jeudi 09 Mars 2017 à 17h35
Le visage de Druasil se relâcha légèrement et ses yeux s'illuminèrent d'un subtil éclat lorsqu'il aperçut la triste mine de la troubadour. Rien ne lui faisait plus plaisir en ce moment que de la voir déçue, certainement blessée par sa vilaine pique.
Son succès lui donnait un sentiment bien trop important face au réel impact qu'il avait eu sur la jeune femme et l'halfelin déchanta très rapidement dès lors que sa nouvelle camarade de route continua ses tirades.

Il n'empêche qu'un détail retenu l'attention du prêtre dans le bavardage de la saltimbanque. Le suivant d'Aurile était au courant du fait qu'on recrutait des individus sans vergogne à Valls, c'était bien dans ce but qu'il se dirigeait vers cette cité.
Mais comment s'assurer d'être pris dans les rangs du seigneur ? Druasil avait déjà fait les frais de son manque d'exploits à son palmarès d'aventurier durant son voyage. Cette histoire de village en détresse ne tombait-elle pas à point nommé ? Ou n'était-ce pas juste une perte de temps ? Mais qu'avait-il à perdre à s'y intéresser, peut être que du bon pourrait ressortir de cette histoire. Et Nameedia pouvait, à ce propos, se rendre utile en détaillant cette nouvelle mais surtout cela lui évitera de siffloter ses airs enjoués.


- Mon voyage à Valls ne regarde que moi, conteuse d'histoires... Annonça t-il d'un ton vindicatif. Puis il se força à prendre une voix plus douce et avenante bien que cela ne soit vraiment son point fort.
En parlant d'histoire, détaille moi celle de ces pauvres villageois. Que se passe-t-il de si grave pour que la rosace damarienne en ait entendu parler ?...

écrit par: Farah Cyahn Vendredi 10 Mars 2017 à 02h47
user posted image




Chaebera
Seule dans les montagnes de galènes, les psaumes en hommage au seigneur des tempêtes l’accompagnaient. Dans un élan de survie, la talassane entama sa désescalade. Le corps transi de froid, les doigts endoloris sous le poids de son équipement et de son propre corps, elle redescendit progressivement vers le petit bois au pied de la falaise. L’intense descente s’avéra plus épuisante que l’ascension, le nez collé dans les rocheuses, il était difficile d’appréhender le dénivelé, les prises étaient maladroites, ce fut un vrai calvaire pour la prêtresse d’arpenter la façade en reculant. Les larges mains du brigand manquaient aussi, elles avaient précédemment été d’un grand secours.
Un drame survint à une quarantaine de mètre d’altitude. Un morceau de granite en forme d’ogive, prise idéale en apparence, céda sous le poids de la grimpeuse naine. La roche encore dans une main, elle s’échappa dans le vide sans avoir conscience de la hauteur, son corps attiré par le vide, Chaebera pensa un moment rejoindre ses compagnons. Elle ferma les yeux à l’approche du sol, quand résonnèrent une dernière fois ses quantiques. Et puis le noir complet l’enveloppa.

Cette voix persistait à hanter la naine, devenue familière depuis les semaines, elle s’évertuait à lui demander de lutter. Chaleureuse et réconfortante, c’est la première fois cependant que la talassane parvenait à discerner aussi clairement le timbre de cette voix. Une voix féminine, suave et envoutante.

La prêtresse se réveilla après un certain temps. Le visage immergé dans la neige, elle se releva difficilement, ses articulations étaient comme rouillées. Un épais nuage de vapeur s’échappait à chacune de ses pénibles respirations, les températures avaient sensiblement chutées elles aussi. Elle ne semblait avoir aucun dommage physique, d’un rapide coup d’œil, elle constata que son équipement était éparpillé autour d’elle. Le visage brulé après un contact prolongé avec le givre, le corps engourdi après une sieste dans le froid. Chaebera tenta d’examiner les environs. La prêtresse faisait face un maigre bois qui n’était pas encore plongé dans la brume givrante familière aux tempêtes. Il lui restait donc un peu de temps, sa halte forcée n’avait pas dut être si longue.

Les hommes d’armes et leurs féroces canidés n’étaient plus dans les environs. La façade rocheuse dans le dos, il ne lui restait que deux choix. Soit suivre la logique initiale de ces défunts camarades et redescendre la montagne vers le royaume de Damarie, en tentant de garder à distance la tempête qui était à ses trousses. Soit traverser le bois devant elle afin de rejoindre la route où tout avait commencé. Affronter le blizzard en espérant trouver un abri pour le reste de la journée pour retourner vers sa natale Vaasie. Son corps se mit à trembler, il fallait désormais réunir ses forces et se hâter.


user posted image



Druasil
Une étincelle s’illumina dans les yeux de la bardesse. D’un geste assuré, elle fit apparaitre son instrument et ses fins doigts se mirent à s’agiter frénétiquement sur le luth en bois verni. La mélodie était calme, les notes s’enchainèrent gracieusement pour amplifier les catastrophes.

Terribles nouvelles dans le duché d’Arcatie.
Des villages abandonnées, partout sont retrouvés.
L’ombre des rituels, dans les plaines de Damarie.
Des autels sont identifiés, couvert du sang des sacrifiés.
Fétide cérémonie, ode aux dieux impies.
Sordide énigme dans les terres désolées.


Le rythme de la mélopée s’intensifia progressivement. Le regard perdu dans le vide, comme aspirée par ses pensées, elle continua sa chanson.


Sombres desseins au pied des monts de Galènes.
Le sang des innocents,
Recouvre nos blanches plaines.
La mort de nos enfants,
Abreuve nos franches peines.


La vision toujours portée vers l'horizon, elle s’arrêta sèchement puis reprit à l’encontre de l’être-mètre, d’une voix plus naturelle, et ce, sans instrument.


Nameedia
- Disons que la suite est actuellement en cours de rédaction mon bon ami♫

La saltimbanque se mit à marcher en reculant, toujours au niveau de son petit compagnon, elle présenta une mine caricaturalement songeuse. Les bras croisés, une main soutenant son menton, les yeux tournés vers le ciel, la brunette développa la requête émise.


- Depuis la fin d'année, à ma connaissance, trois villages ont été retrouvés désertés. Les messagers se font rares par ce temps et les armées sont bien plus frileuses qu’avant. Le duc et le capitaine du duché, sont bien trop occupés à se quereller. Tandis que dans l’ombre…

--------------------
Gracieuse, grande, fine et agile. Ce n’est pas la beauté qui vous transcende en regardant Nameedia, mais ses humeurs et son charme sont extrêmement communicatifs. Elle semble maitriser moult expressions artistiques et possède de nombreuses connaissances tant sur les légendes de Faerûn que sur l’histoire contemporaine des royaumes. Joviale, chaleureuse et bavarde.


Elle arrêta d’un coup de parler, les yeux grands écarquillés, plantée au milieu de la route, elle s’enjoua d’avoir enfin aperçue quelque chose dans le lointain. Par le même chemin que Druasil arpentait un peu plus tôt, apparut une charrette. Tiré par un énorme bœuf velu, deux passagers semblaient conduire le véhicule. En réponse à l’air circonspect que l’halfelin ne manquait pas d'afficher, la rosace Damarienne pointa du doigt les intervenants et s’écria.

- Voilà enfin mes aimables camarades, une diligence pour épargner mes pauvres pieds !

user posted image

écrit par: Chaebera Mardi 14 Mars 2017 à 17h14
De la main gauche, Chaebera serra sa capuche autour de son visage endolori par le froid. Elle leva les yeux vers la paroi, tentant de déterminer d'où elle était tombée. Comment avait-elle pu survivre ? Il lui semblait que la chute avait durée une éternité, et qu'elle était encore bien loin du sol lorsque la roche lui avait fait défaut. Et il y avait eu cette voix... Pas le hurlement de son dieu chaotique, une voix douce, dont elle ne parvenait pas à se souvenir précisément des paroles, mais dont elle se remémorait vaguement les intentions...

Remerciant néanmoins Talos de sa survie, elle commença à ramasser son sac, puis ses armes, et pris quelques instants pour refaire l'inventaire de ses possessions. A priori, rien ne manquait.

Quelque peu soulagée, mais toujours sonnée, elle se tourna vers la tempête qui couvrait le ciel un peu plus loin. A ses yeux, il était évident que Talos lui montrait la bonne direction, la malmenant et la poussant comme un chaton que l'on chasse d'une auberge.

La naine sautilla sur place et agita largement les bras pour réchauffer ses muscles et aider son sang à atteindre à nouveau ses extrémités. Puis, soufflant entre ses mains pour soulager son nez du froid, elle se mit en marche vers la Damarie.

écrit par: Druasil Vendredi 17 Mars 2017 à 21h42
Bien que les pitreries de Nameedia avaient tendance à irriter son nouveau compagnon de route, l’histoire qu’elle lui conta tout en chantant attisa la curiosité de l’halfelin. D’après ce que la bardesse lui révélait durant sa performance, lever le voile sur le mystère de ces étranges rituels pourrait bien lui octroyer une place de choix auprès du seigneur ou tout autre personne d’influence dans la région ce qui lui permettra ensuite de se rapprocher de son but.

Un léger doute naquit tout de même dans l’esprit du prêtre. L’hiver profond venait à peine de commencer et semblait avoir jeté sur ces contrées toute sa fureur. Dans l’enseignement des préceptes d’Aurile, Druasil se souvenait que certaines pratiques rituelles demandant des sacrifices humains étaient parfois exercées par le clergé de la dame gelée. Le sang pouvait parfois apaiser la colère de sa déesse et rendre les temps plus clément durant un hiver rigoureux.
Etait-ce donc là le fruit de quelques fidèles de la vierge glacée ? Mais trois villages entiers, cela semblait tout de même bien excessif.

Alors que le petit être, tout en marchant, se tapotait la lèvre d’un air penseur vis-à-vis des informations que sa nouvelle "amie" lui avait fourni, cette dernière sauta de joie et interpella une carriole se dirigeant vers eux.

- J’t’avoue que j’suis, et cela me peine un peu d’l’avouer, être tout à fait d’accord avec toi. Cette charrette tombe à pic et il me tarde de reposer mes jambes... Mais tu connais vraiment ces gens ?

écrit par: Farah Cyahn Dimanche 19 Mars 2017 à 04h09
user posted image


Druasil
Tout en contemplant le véhicule arpenter le sinueux chemin, la saltimbanque expliqua vaguement qu’elle connaissait les deux intervenants. Que loin des dorures de la noblesse, ses proches étaient probablement les plus prestigieuses personnes que le petit-être aurait la chance de rencontrer dans le duché. Nameedia semblait avoir un certain goût pour le sensationnel et l’équivoque, restait à savoir si cela ne faussait pas l’information. La brunette rangea son instrument dans son sac et se mit à faire signe aux nouveaux arrivants.

La bruyante charrette se rapprocha lentement des lieux, elle était tirée par une épaisse bête de somme au pelage laineux. Deux larges roues émettaient un vacarme irrégulier sur la route tourmentée. A la tête du chariot, empoignant les brides du colossal ruminant, se tenait un homme au visage buriné par les âges et au regard sévère. Une épaisse barbe noirâtre et surmonté d’un feutre aux mêmes teintes. A la droite du conducteur se trouvait une femme d’un âge au moins aussi avancé. Les lignes de son visage étaient gravées d’innombrables ridules, ces marques du temps encadraient harmonieusement deux pupilles emplies de bienveillance. Son dos dignement dressé lui donnait une certaine prestance. Leurs vêtements laissaient présager d’éventuelles modestes origines.

Le rustre ne prêta que peu d’attention à la bardesse et au prêtre quand la charrette se rapprocha, il tira d’un coup nerveux sur la bride et le véhicule se mit à ralentir. La vielle femme entama la conversation quand ils se retrouvèrent prés des deux marcheurs. Sa voix était claire et douce, malgré les hurlements du vent, ses mots restaient audibles.


- Nous te retrouvons enfin ma belle enfant. Déclara-t-elle d’un ton familier.
En apercevant la silhouette de ton compagnon nous avons imaginés que tu avais retrouvé Beran…

Nameedia
- Malheureusement je n’ai pas croisé leur chemin ma dame, comme je vous le disais au village, il y a fort à penser, que l’enfant et son père aient choisis de bifurquer vers le duché d’Ostel. Soyez certaine qu’ils n’auraient pu échapper à ma vigilance dans cet océan de givre.

Loin des farces et des pitreries, il était aisé de discerner la gravité de la situation.

- Beran et Heptus n’ont pas affrontés de tempête la nuit dernière. Soyez rassurée dame Darene, ils doivent être prés de l’âtre d'un feu.

--------------------
Gracieuse, grande, fine et agile. Ce n’est pas la beauté qui vous transcende en regardant Nameedia, mais ses humeurs et son charme sont extrêmement communicatifs. Elle semble maitriser moult expressions artistiques et possède de nombreuses connaissances tant sur les légendes de Faerûn que sur l’histoire contemporaine des royaumes. Joviale, chaleureuse et bavarde.


La vieille femme parue ennuyée par la réponse de la rosace Damarienne, elle plissa les yeux pour instinctivement observer d’elle-même l’horizon. L’homme grogna quelques mots incompréhensibles et aussitôt, sa compagne se mit à réagir.

- Mon époux a sans doute raison, le temps semble se gâter depuis les monts de Galènes. Nous ne devrions pas trainer dans les parages.

La saltimbanque contempla la chaine de montagnes mentionnée et émit un long sifflement en signe d’impressionnabilité, d’obscurs monticules nuageux surplombaient la région. Les yeux de la doyenne se posèrent sur le petit-être.

- Tu ne nous as pas présentés..


Nameedia
- Vous avez raison ! Je manque à toutes les bonnes conventions ! Sir Halfelin, voici maitresse Ellen Rean de la cité de Praka, sage conseillère et admirable cuisinière. L’homme silencieux à ses côtés est Rhoam Rean,…

Nameedia s’arrêta un instant, les yeux grands ouverts, incrédule, ce moulin à paroles semblait manquer de verve et ce à son propre étonnement.

- Y a-t-il un métier que vous n’ayez pas accomplis sir Rhoam ?! Elle se mit à rire suite à sa boutade.

Le vieil homme plissa les yeux, toujours marmonnant et incompréhensible mais visiblement amusé par l’humour de la jeune brunette. Cette dernière reprit la parole et d’un pas chassé, elle se rapprocha du prêtre, les deux bras en équerre pour l’introduire à ses camarades.

- Mais monsieur n’a pas eu le temps de courtoisement se présenter ! Elle ponctua son accroche d’un délicat clin d’œil. Seul dans le gel, il semble tenter de rejoindre la capitale.

--------------------
Gracieuse, grande, fine et agile. Ce n’est pas la beauté qui vous transcende en regardant Nameedia, mais ses humeurs et son charme sont extrêmement communicatifs. Elle semble maitriser moult expressions artistiques et possède de nombreuses connaissances tant sur les légendes de Faerûn que sur l’histoire contemporaine des royaumes. Joviale, chaleureuse et bavarde.

Aussitôt la dénommée Ellen Rean désigna le chariot d’un geste délicat.

- Ne restez pas ici mes enfants. La route est encore longue.
user posted image


Chaebera
Le disque solaire disparaissait dans le blizzard, il était impossible de discerner correctement la hauteur du soleil. Un vent vif se leva, amenant une violente tourmente de neige. Chaebera traversa un terrain semé de coteaux de moins en moins boisés, suivant les méandres du vallon brumeux et laissant derrière elle les funestes rocheuses. Le poids sur ses épaules était très lourd, trop pour ses étroits patins qui s’enfonçaient profondément dans la neige. La poudreuse de neige jusqu’aux cuisses, ses pas étaient ralentis par les ronces, les épines et les bruyères. Invariablement, des frissons lui parcouraient l’échine et ses muscles étaient douloureusement contractés.

La talassane avait le souffle court, ses paupières étaient désespérément lourdes et elle sentait progressivement son organisme s’éteindre. Elle ne connaissait que trop bien ces signes alertant qui annonçaient irrévocablement l’arrivée de la blanche mort et son sommeil envoûtant. Elle ne pouvait se résoudre à abandonner. Derrière elle, l’horizon était voilé d’un brouillard parsemé de neige. Face à elle, à travers les cimes des arbres dénudés, elle parvint à distinguer les plaines qui tapissaient le fond de la vallée. Le royaume de Damarie était désormais à ses pieds et la direction à prendre devenait évidente. Cette constatation lui redonna un semblant de vigueur. La prêtresse poussée par un vague espoir se remit en marche.

C’est au pied d’un escarpement rocheux, après une nouvelle enjambée, que la prêtresse aperçue les profondeurs insondables d’une caverne. Au creux d’un amas rocheux, deux colonnes de pierre effondrées l’une sur l’autre formaient un accès dans la falaise. Chaebera s’arrêta quelques instants pour jauger la situation. Devant elle s’étendait la pente recouverte de glace, quelques rochers épars émergeaient de cet océan qu'il restait à parcourir avant d'atteindre les terres Damariennes.


user posted image

écrit par: Farah Cyahn Lundi 03 Avril 2017 à 15h00
user posted image


Druasil
La charrette avançait au rythme saccadé de la créature, deux longues cornes se balançaient d’un bord à l’autre de la route. Les passagers étaient secoués par la route accidentée qui s’étendait vers le Nord. Nameedia et le petit prêtre avaient pris place entre les fourrures qui amortissaient les chocs et les caisses en bois qui leurs servaient d’accoudoirs. La cargaison semblait être aussi modeste que ses propriétaires, sans doute du butin d’éventuels braconnages ainsi que des essentiels de survie. La bardesse était adossé au siège des conducteurs, parfois de biais pour parler avec la doyenne. Les deux femmes bavardèrent un long moment, les deux hommes restèrent silencieux. Druasil s’était naturellement installé à l’arrière de la charrette d’où il pouvait paisiblement apercevoir le paysage défiler et garder un œil vigilant ces humains. Il intercepta quelques bribes de la conversation tenue par la bavarde artiste et la vieille femme. Elles évoquèrent un père et son enfant qui avaient discrètement fuis la malveillance de certains collecteurs de taxe il y a deux journées de cela. Elles parlèrent un moment de la terrible hausse du tribut qui avait sans doute poussé ses deux infortunés à braver l’hiver. Le vent se mit à couvrir leurs paroles et le prêtre n’eut plus qu’à contempler silencieusement la tempête s’installer.

Ainsi ils continuèrent à longer le petit bois qui reposait au pied des monts de Galènes. Peu à peu le paysage prit une teinte plus sombre, chacun savait que les nuits survenaient tôt en cette saison, mais c’est la présence de nombreux nuages parsemant le ciel qui vint accentuer ce phénomène. Le vent se mit à vrombir avec violence, les arbres se mirent à pencher vers l’Est et la température chuta progressivement. Nameedia n’eut aucun scrupule à se recouvrir d’une épaisse fourrure, les jambes recroquevillées et grelotante sous cette couverture improvisée. Ellen Rean était accolée à son époux, la silhouette immobile donnait l’impression que le chariot avançait de lui-même. Druasil put jeter un œil par-dessus les rambardes et regarder les arbres défiler. L’environnement fut lentement plongé dans une épaisse brume de neige mais malgré une visibilité réduite, il put observer le bois se densifier. La végétation était pauvre en cette saison, mais assez dense pour comprendre que le véhicule venait de bifurquer dans la forêt de conifères et de pins, délaissant en conséquence la grande route pour une destination désormais inconnue.

Après un temps que Druasil estima être approximativement deux heures. Alors que la charrette s’était déjà pleinement enfoncée dans les bois, la bardesse se pencha vers le petit invité.

Nameedia
- Sieur Rean pense que nous n’atteindrons pas le prochain relais, nous allons devoir passer la nuit dans un abri.

Une main posée sur le sommet de son crane pour retenir son couvre-chef, elle s’efforçait de lever la voix tant le vent soufflait fort en cet instant. Elle était sensiblement affectée par les prémisses du cataclysme émergeant, la saltimbanque tremblait sans discontinuer.

- Pour sûr, nous avons de la chance d’être en compagnie d’un vétéran. Elle continuait de sourire malgré la situation.

--------------------
Gracieuse, grande, fine et agile. Ce n’est pas la beauté qui vous transcende en regardant Nameedia, mais ses humeurs et son charme sont extrêmement communicatifs. Elle semble maitriser moult expressions artistiques et possède de nombreuses connaissances tant sur les légendes de Faerûn que sur l’histoire contemporaine des royaumes. Joviale, chaleureuse et bavarde.


La charrette se mit à ralentir, ils étaient désormais au cœur de la forêt. Les signes ne trompaient pas, et Druasil était bien placé pour l’affirmer, ils étaient désormais immergés en pleine tempête. Finalement, une large bâtisse en boiserie perdue au milieu de l’immensité apparue à travers le chaos. Il y avait un tas de buches coupées en rondins de diamètres différents. Le véhicule s’immobilisa dans la neige et le vieil homme fut le premier à descendre pour soulager la bête de somme qui s’ébroua une fois le harnais ôté.

La rosace Damarienne mit pied à terre, et proposa son aide à la vieille dame pour descendre. Quelques bagages sous les bras, elles se dirigèrent vers l’entrée du bâtiment. L’encadrement de la porte semblait immense même face au deux humaines. Nameedia força les gonds de la porte d'un frêle coup d'épaule, le bois avait certainement gonflé, dans un craquement soudain, l'ouverture se fit enfin et elles purent finalement s'abriter dans la bâtisse. Rhoam Rean avait attiré sa créature sous un porche, ils disparurent non loin du bâtiment. Malgré son imposante taille, le bovidé laineux paraissait plutôt docile et répondait aux ordres.

- Entrez! Entrez! Déclara l'ancienne.

Il n’y avait qu’une seule pièce, le bâtiment semblait être un ancien grenier aménagé à la hâte afin d’être habité. Une subtile odeur de moisissure et de renfermé laissait présager que les lieux n’avaient pas été habités depuis un moment. Un escalier amenait à une pièce dissimulée dans les combles. Au milieu de la salle, des fauteuils sculptés grossièrement dans du bois étaient disposés autour d'un âtre de grès et de pierres. La vieille femme s’affaira aussitôt de rallumer le feu. Tout ici faisait penser à l’antre d’un géant, la hache accrochée au mur, ces sièges aux dimensions surprenantes et des plats en terre cuite grandes comme des écus. Et soudain une étincelle se fit, les flammes se mirent rapidement à danser et une lueur tremblotante illuminait désormais la pièce. La bardesse grelotante se jeta prés du feu, se frottant les mains énergiquement pour tenter de récupérer le maximum de chaleur.


user posted image