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La Taverne des Royaumes Oubliés > Quête : Troubles en Akanal > Épilogue : Involontaires apôtres


écrit par: Phineas Mercredi 22 Août 2018 à 14h44
Volothamp Geddarm aurait probablement lissée sa moustache, invoquée la grandeur de son « cher ami » et « éditeur » Elminster et écrit quelque chose du genre :

« Nos malins héros étaient devant une destinée impossible, comment allait ils réussirent à s'en sortir sans finir en cribles ? »

D'autres, moins élégants de leurs mots, se contenteraient sans doute de dire, en sous-entendant que cela pourrait leur servir d'épitaphe collective :

« Ils étaient bien dans la merde, mais ces connards l'avaient bien cherché. »



Epilogue :
Involontaires apôtres



Les Trois-Audacieux

Dans le camp de Yelter, les trois individus qui se connaissaient à peine, et dont les plans étaient, en vérité, résolument différents, devisaient presque comme si ils étaient de vieux compagnons de route. Étonnamment, leur discussion, dura, dura, suffisamment pour que rapidement, ils se retrouvent seuls autour de leur table. Les soldats s'étaient écartés, dispersés à travers le camp en petits groupes après avoir commencé leur nourriture ici. Seul restait un groupe de vétérans à cinq tables d'eux, discutant sans leur prêter la moindre attention.

Les derniers mots de Circé avaient parfaitement résumé le plus intriguant de la situation. De ce qu'ils en avaient vu, la région était un lieu de guerriers, d'affrontements militaires. Bien sûr, partout en Faerun, l'armée se servait des mages et des ensorceleurs. Mais ici, il semblait bien que c'était une noblesse d'épée qui régnait, alors même que les puissants arcanistes restaient presque dans l'ombre... Alors qui les avaient menés ici, et, effectivement, pourquoi ? Quel était le lien entre un halruaan cherchant la vérité sur la Nouvelle-Thultanthar comme on pourrait l'appeler, une tueuse à gage et un barbare ? Y'en avait il seulement un ? Ils ne seraient pas les premiers à faire les frais du hasard... Si cela se trouvait, ils étaient les pions d'une force qui les avaient oubliés au milieu du bordel.

Et c'est ce moment là que la question se densifia un peu plus.

La tieffeline sentit brutalement la magie disparaître autour d'elle, alors que ses deux compagnons fixaient des yeux à minima étonnés sur son front. Elle eut la réponse à sa question avant même de se regarder dans le reflet de sa dague : l'illusion qui cachait sa nature au monde venait de se dissiper. Et ses oreilles de s'épointer et ses cornes de réapparaître.

Outre les dizaines de question que posait la disparition aussi subite d'un sortilège aussi puissant (c'était certes une illusion, mais une illusion qui ne l'avait pas quittée depuis plusieurs jours), l'apparition d'une semie-démonne au milieu d'une armée risquait de poser quelques problèmes. La suggestion de Ghaz quant au fait de prendre des chevaux et de se carapater devenait soudainement possiblement lumineuse. Circé comme Népheghost avaient beau se targuer de voir les complexes implications de la situation, ils pourraient leur sembler bon de prendre en considération l'esprit pratique du demi-orc. D'autant plus que celui-ci restait le plus autochtone des trois, leur en déplaise.

Mais la situation n'était apparemment pas encore assez problématique comme cela. Alors qu'ils se demandaient que faire, trois cavaliers traversèrent le camp au galop, au mépris de toute sécurité. Ils passèrent en trombe derrière eux en direction de la tente de commandement, de toute évidence porteurs de nouvelles très urgentes.



Solia

Le garde, ou plutôt les gardes, un de chaque côté de la porte, sans parler d'autres en patrouille autour, les deux gardes donc, la regardèrent avec scepticisme. Une civile qui arrivait dans le centre du pouvoir de la ville, en plein milieu d'une attaque ennemie.

- Le conseil de guerre est réuni, je doute que vous ayez plus à nous apprendre que les éclaireurs, madame.

Il y avait une politesse de rigueur dans l'attitude de garde. Austère, mais poli. Prestine était une ville qui cherchait la prospérité dans la paix, les gardes avaient un protocole en conséquence. Alors que le premier garde s'apprêtait à la refluer, le second s'immisça dans la conversation.

- On est pas vraiment dans la meilleure des situations, Frederic. On nous pardonneras pas d'avoir laisser filer une information importante. Laisse là entrer, on va le faire accompagner par la bleusaille jusqu'à un officier, et on verra ce qu'il en dit.

Le dit Frederic réfléchit, fixant Solia. Puis, n'ayant visiblement qu'une opinion peu intéressée, la laissa entrer.

Le bâtiment, majestueux, sous le dôme dorée, ressemblait à une fourmilière. Officiers, nobles, conseillers et éclaireurs se croisaient et tenaient de brefs conciliabules dans le grand hall d'accueil et dans les couloirs attenants. Accompagnée par deux jeunes gardes, Solia traversait tout cela sans vraiment savoir dans quoi elle s'était embarquée. Evidemment, Prestine cherchait à s'en tirer aussi victorieuse que possible de l'affrontement en cours, mais la victoire n'allait pas être belle. Tout le monde s'affairait à sauver le plus, et probablement à sauver ses fesses. Sans vraiment pouvoir en entendre beaucoup, la thayenne compris vite que, au moins, les autorités se réjouissaient de l'arrêt des bombardements.

Elle traversa un couloir une allée en colonnade autour de laquelle s'étendaient deux jardins d'agréments, présentement vide. Puis une pièce, plus petite, qui débouchait sur un nombre impressionnant de couloirs. En prenant un, elle s'arrêta enfin devant un bureau dont la porte était déjà ouverte. A l'intérieur de la petite pièce, put-elle voir avoir d'y entrer, un simple bureau et des étagères supportant des dizaines de registres. Deux femmes et un hommes étaient, debout, assis sur le bureau ou appuyé contre du mobilier, apparemment plongés dans une longue et âpre discussion.


- Qu'est ce qu'il y a, soldats ?, apostropha avec sécheresse l'une des femmes les deux bleus.Une officière à n'en pas douter, dans la force de l'âge, portant une armure de cuir et un ensemble d'épées et de dagues à la taille et aux cuisses.

- Dame-Capitaine, cette civile dit avoir des informations importantes... Le lieutenant Frederic nous à dit de vous l'amener.

- Dégagez d'ici et retournez en poste !, s'exclama t'elle avec colère, nous sommes au début d'une guerre et tout ce que vous trouvez à faire c'est de vous promenez dans le palais avec une civile !

Les deux jeunes soldats déguerpirent sans demander leur reste et Solia resta seule devant la porte.

- Vous, entrez, fermez la porte, et prouvez nous que vous n'êtes pas une espionne ayant eu la chance de tomber sur quelques bleu-bites et un sous-officier qui mérite un mois de trou.

L'officière la regarda fixement tout comme les deux autres présents dans la salle. Solia savait qu'elle n'avait guère plus que quelques secondes pour observer ceux-ci. L'un était un soldat plus jeune, mais portant des galons d'officier, ou au moins de sous officier. L'autre ne portait pas de marque militaire distinctive, mais la terre sur ses bottes et le sang sur son armure prouvait qu'elle avait dû être récemment sur le terrain.

écrit par: Solia Zertul Jeudi 23 Août 2018 à 00h32
Malgré la froideur de son accueil devant le palais et le moral plutôt bas des personnes qu'elle avait croisé à l'intérieur, Solia fut surprise par la sécheresse de la soldate vers qui on l'avait conduite. Son indifférence affectée céda la place à une moue d'enfant menteur pour une fois injustement accusé. Mais elle reprit vite contenance à l'écoute des instructions lancées par l'officier et, sans cérémonie, s'empressa de se glisser dans la pièce et de fermer la porte derrière elle. Il ne lui apparaissait que maintenant qu'en cette heure de tension, sa sécurité n'était pas tout à fait assurée. Ses tous récents compagnons de mésaventure n'avaient-ils pas à l'origine été engagés par quelque noble de la cité qui assiégeait à présent Prestine? Leur loyauté ne lui avait pas semblé à toute épreuve, mais allez expliquer cela à une capitaine du camp menacé. Dans l'ignorance des éventuels agissements, révélations ou mensonges du groupe, mieux valait en dire le moins possible. L'invocatrice prit quelques secondes pour rendre un regard humble à chacune des personnes présentes. Les deux sous-fifres semblaient chacun des éléments de valeur à leur manière, et celle qui les commandait une guerrière et une meneuse d'hommes accomplie. On la jugerai sans bienveillance et avec lucidité, mais sans malveillance non plus et dans l'intérêt de la cité. Ce n'était pas mal, mais elle aurait préféré quelque gros officier impressionnable et corruptible! Elle tripotait un peu nerveusement la sangle de son havresac qui lui sciait douloureusement l'épaule. Sa vêture pratique et l'arbalète qui pendait à son côté contrastait avec le daim blanc de sa cape et l'étui du violon de l'autre côté. Elle savait qu'elle ne pouvait guère passer pour une mercenaire ou autre genre de dure à cuir, et que ses mains comme sa peau trahissaient l'aristocrate. Elle était trop manifestement aventurière pour ne pas attire un minimum de curiosité et de suspicion, et il y avait peu de chances qu'il s'agisse ici de la première option. Plantant ses yeux un peu en dessous de ceux de l'officier supérieur, les mains jointes devant elle, elle parla un peu lentement mais sur un ton mesuré, bien que sa voix virât ici et là à l'aigu ou au grave sans sens discernable.

-Je ne suis pas un agent ennemi, sinon en ce que je ne suis pas non plus loyale à Prestine, mais une étrangère, qui s'est jointe en vos murs à une compagnie d'aventuriers. Ils furent attaqués par un assassin aidé de magie, et je n'ai pu qu'arriver sur la scène trop tard. Nombre des leurs étaient tombés, de même que leur contact, un noble de votre cité, Dralvan de Valgar. Mes compagnons l'avait rencontré alors qu'ils enquêtaient sur des troubles de la région liés à des gobelins.

La Thayenne garda le silence un instant, jetant un coup d'oeil à la ronde pour juger des réactions à son récit, sans s'en cacher. Lui accordait-on le bénéfice du doute?

-Cette attaque, pour meurtrière qu'elle fût, n'est pour son commanditaire qu'une demi-victoire. Malgré ses efforts, nous avons pu mettre au jour une collusion entre un sénateur de Durkan et un chef de guerre gobelin. Un document l'atteste.

Elle reprit son souffle, puis adopta un ton plus personnel.

-Le bombardement au matin nous a séparés. Nous avions pris du repos dans une auberge et espéré disposer de plus de temps pour comprendre la signification de nos découvertes. Je n'ai aucune idée de ce que sont devenus mes compagnons ni le document en question. A vrai dire, j'espérais les trouver ici, ou du moins qu'on ait connaissance d'eux et de leur localisation. Je suis certaine qu'en une heure si grave ils auront cherché à transmettre cette information afin que la bataille à venir soit évitée.

Autour de son bras gauche, au dessus du coude, Sinji remuait désagréablement et l'enserrait un peu trop fort. Réagissant à sa nervosité, le reptile faisait onduler le tissu de sa manche, et ne contribuait guère au calme de sa maîtresse. Solia déjoignit les mains pour les écarter en un geste d'impuissance.

-Je n'ai aucune idée de la valeur exacte de l'information que je viens vous porter. Mais nous avons de bonnes raisons de croire que le roi de Yelter ignore tout de ceci. Quelqu'un cherche à déséquilibrer l'équilibre des pouvoirs entre vos cités à l'aide d'armées gobelines. N'étant pas une espionne dans cette guerre, j'ignore tout de l'état de vos forces ou de celles de vos rivaux, mais je suis sûre que le roi de Yelter, celui de Prestine, et les autres cités voudront avoir au plus vite connaissance de ce fait pour revoir leurs stratégies en conséquence. Sans ce document, ce n'est encore pour vous qu'un ouï-dire. Mais si mes compagnons l'ont produit devant une autorité de Prestine, vous devriez pouvoir vérifier rapidement mes dires. Sinon, je vous conjure d'employer une fraction de vos ressources à localiser mes compagnons afin que votre seigneur ait au plus vite ce document sous les yeux et puisse s'en servir pour fléchir la position de Yelter. Il est de l'intérêt de tous que cette conspiration soit étouffée dans l'oeuf.

Elle se tut enfin. Tout le nécessaire avait été dit, son exhaustivité devant lui tenir lieu de bonne foi. Les arnaqueurs biaisent, éludent, et appâtent avant de dévoiler. Solia préférait présenter l'ensemble et ne rien paraître garder par devers elle, et encore moins chercher le profit.

¤Voici tout ce qu'il y a à prendre, faites-en ce que bon vous semble! Elle n'a rien à gagner à ne pas attendre et vérifier. Et elle veut sincèrement que cette information soit communiquée à son suzerain si elle existe. Reste à espérer que Nephegost et cette lettre ne gisent pas sous un projectile enflammé!¤


hrp.gif Toujours plus de social! tongue.gif

écrit par: Circé Jeudi 23 Août 2018 à 21h51
¤ Mais que... ? Par les Neuf Enfers, comment est-ce possible ? ¤

Circé découvrit avec stupeur que l'enchantement par lequel son apparence avait été transformée s'était, d'une manière ou d'une autre, dissipé. Elle ne comprenait pas ce que cela signifiait mais l'urgence était ailleurs.

¤ Vite, espérons qu'il ne soit pas trop tard! ¤

Avec un grand sang-froid, elle se saisit de sa coiffe de déguisement et l'utilisa de manière à effacer son héritage de tieffeline, tout en s'efforçant de reproduire l'apparence que l'enchantement lui avait conférée.

¤ Mes compagnons sont au courant de ma nature mais mieux vaut éviter d'alerter le roi ou les gardes : une émissaire tieffeline, ils risquent de ne pas apprécier et de nous suspecter de vouloir leur jouer un mauvais tour. Espérons que personne n'ait rien remarqué, sinon, il faudra improviser une excuse crédible...¤

Par chance, trois cavaliers avaient fait irruption dans le campement royal et avaient peut-être détourné l'attention de sa personne. L'adepte de Mask prit un instant pour réfléchir à sa situation.

¤ Que diable cela signifie-t-il? L'enchantement est-il arrivé à son terme? A-t-on involontairement oublié de prolonger ses effets? Ou empêché de le faire? Qui sait ce qui a pu arriver à Jalacille : elle semblait être au courant pour l'attaque mais peut-être a-t-elle fait une mauvaise rencontre? Peu probable, cependant. Ou alors, c'est volontaire... Dans ce cas, on cherche peut-être à se débarrasser d'un pion devenu inutile ou trop encombrant... Mes employeurs ont peut-être des espions dans le camp, c'est même très probable... Mais il est moins probable qu'ils aient déjà eu le temps d'informer leurs contacts... Quoi qu'il en soit, mieux vaut ne pas trop traîner dans le secteur...¤

Circé était confuse, elle ne savait pas très bien que penser de l'évolution de sa situation et l'arrivée impromptue des cavaliers pouvait être porteuse de bonnes comme de mauvaises nouvelles. Elle finit par rompre le silence :

- L'enchantement qui me couvrait s'est dissipé, volontairement ou non. Heureusement que j'ai l'équipement nécessaire...

Elle ajouta :

- On essaie de s'approcher de la tente pour voir ce qui se passe de si urgent?

Circé utilise sa coiffe de déguisement.

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Vendredi 24 Août 2018 à 00h25
Hormis le cadre de la chasse, la patience était une vertu dont Ghaz Arghur était absolument dépourvu. Le regard sombre, les coudes posés sur les genoux et le menton calé entre les poings, le barbare d’Akanal contemplait nerveusement le camp victorieux qui patientait aussi en attendant des ordres. Sa volonté de mettre de la distance avec les conflits régionaux se faisait de plus en plus importante à mesure qu’il cogitait. Ses deux compagnons avaient déjà prouvés leur opportunisme, mais lui n’était pas certain de réussir à tirer parti de la situation. Il se sentait plus comme un perdreau au milieu d’une meute de loup.

Le métis orque sorti de ses pensées quand le maléfice entourant la Tieffeline s’estompa subitement. Des cornes se révélèrent sur son crâne et ses yeux se mirent à bruler d’un étrange feu intérieur. La fille du démon exhalait à présent une tout autre nature. Ghaz Arghur se frotta les yeux et eut un rire cassant comme du verre qui se brise. N’ayant aucune notion dans les domaines de la magie, que cette transformation soit dut à la volonté de la petite ou au sortilège d’une tiers personne, le barbare ne put se figurer les raisons d’un tel changement. Très vite son esprit réclama un tonnelet d’hydromel afin de tenter d’y voir plus clair. Puis le fracas des sabots d’une escouade de cavaliers attira son attention, le métis fronça les sourcils quand un éclair d’appréhension lui traversa l’esprit. La précipitation n’avait rien pour le rassurer.

Il se redressa pour mieux observer tout en écoutant la proposition de la petite rouquine cornue à ses côtés. Partageant son opinion, il hocha la tête et émit un grognement d’approbation puis se mit à marcher en direction de la tente royale sans attendre de concertation. Il attendrait en dehors si nécessaire, les chevaux se trouvaient au-delà en cas d'une soudaine échappée.

écrit par: Népheghost Mercredi 29 Août 2018 à 16h07
Si le fronçage de sourcils était un art, Népheghost pouvait incontestablement passer pour un maître en la matière… Et ce n’était pas la disparition soudaine du sort masquant les véritables traits de Circé qui allait faire dire le contraire à quiconque le regardait à cet instant précis.

Certes, la situation des trois audacieux tendait pour l’instant à l’amélioration, les retours positifs du Roi Gresidur allaient en ce sens, mais en terme de de diplomatie et de crédibilité, l’apparition de l’ascendance démoniaque de la Tieffeline risquait fort de faire l’effet d’un boulet aux pieds du groupe.


¤ Merveilleux ! Maintenant on va devoir jongler avec les superstitions de ces paysans déguisés en soldats. Pourvu que Grésidur soit un peu plus ouvert d’esprit que le commun des mortels ! ¤

Le mage décida de ne pas perdre son temps à essayer de comprendre la cause de la dissipation du sort. La magie était versatile il ne le savait que trop bien et des dizaines de raisons pouvaient expliquer cela. Bien entendu, l’orgueil de Neph lui interdisait également d’avouer qu’il n’avait peut-être pas encore les compétences suffisantes pour y arriver. Alors à quoi bon perdre son temps ?!

La crispation de l’Halruéen aurait pourtant pu disparaitre lorsque Circé présenta une parade astucieuse à sa déconvenue mais c’était sans compter sur l’arrivée des cavaliers qui se dirigeaient à bride abattue vers la tente du roi.

Rappelant Karsus qui courrait et grimpait ça et là à proximité du groupe, le magicien se leva à la suite de ses compagnons. L’idée d’aller aux nouvelles n’était pas pour lui déplaire.


- Bonne idée allons-y…

Le familier du mage arriva au pas de course et se lova dans l’encolure de son maître. La connexion magique qui liait les deux être permit au familier de ressentir l’appréhension qui parcourait Neph au moment où ils s’approchaient de la tente du roi…

écrit par: Phineas Vendredi 07 Septembre 2018 à 11h03
Solia

Solia senti immédiatement qu'elle avait échoué à convaincre. Décidément, tout parier sur son charisme et des capacités de persuasions qu'elle n'avait pas réellement n'était peut-être pas la meilleure des idées. Impossible, là, de lancer quelque sort que ce soit, quand bien même eut elle le bon à disposition : il aurait fallu pouvoir le faire discrètement d'abord, et pouvoir toucher les trois protagonistes du moment. Elle n'avait plus qu'à laisser son sort aux dieux et au hasard.

Et le pire là dedans, c'est qu'elle s'était contentée de la stricte vérité.

Les poings appuyés sur le plateau de sa table et les deux autres tendant leur attention, la cas de Solia ne sembla toutefois pas complètement perdu. Par chance, elle était tombé sur une officière, et une ville, qui mettait une certain foi dans la confiance et la raison.


- En effet. Vous n'êtes pas une espionne. C'est évident.

La dame-capitaine se contenta de cette assertion. Elle fixait Solia, avec ce regard de ceux qui n'ont jamais confiance en personne, parce que la vie le leur avait appris.[i]

- Resse, allez faire mander le conseiller Perendast. Dites lui qu'une éventuelle alliée de Prestine demande l'aide du Conseil. Insistez sur éventuelle.

[i]L'homme sourit et se redressa pour sortir du bureau en silence, refermant la porte derrière lui. Ensuite, elle se rassit, pendant que la soldate se plaçait à côté de la porte close.


- Alors, parlez moi de vous. Votre nom, pour commencer, et de la raison de votre présence en Akanul. Ce que vous savez, ou croyez savoir de Durkan, Prestine, Yelter, et de ce chef gobelin.

Évidemment, personne ne lui avait proposer de s'asseoir.


Les Trois-Audacieux

La tieffeline avait été prompte. Aussi vite que l'illusion avait disparue, elle avait activée sa coiffe, retrouvant son humanité. D'un étonnant accord commun pour des individus aux objectifs si divers (et à l'attrait si réduit pour le collectivisme), ils se dirigèrent vers la tente de commandement. Inutile de chercher à se dissimuler, après tout, ils étaient des émissaires officiels, le roi n'avait pas annoncé son intention de ne renvoyer que la tête des messagers à Prestine, donc ils étaient dans une relative sécurité. Au moins pour le moment.

Alors qu'ils arrivaient vers la tente, ils remarquèrent au loin celui qui était sensé être leur chef. De Salsifur trépignait, devant une petite tente, discutant violemment, à grand renfort de gestes avec ce qui était sans doute un diplomate de Yelter. Il n'eurent qu'à tendre légèrement l'oreille pour comprendre, aux élucubrations du courtaud nobliau qu'on l'avait empêché, pour le moment, d'accéder à la tente royale. En tout cas, tout dans son entêtement, il ne remarqua pas ses trois francs-tireurs qui ne passèrent pourtant qu'à quelques mètres de lui.

Devant la tente se trouvait les trois chevaux, désormais sans cavalier. Ils n'étaient pas maquignons, pourtant il leur parut immédiatemment évident que les montures étaient exténués, qu'elles avaient été poussés bien trop loin. Des pages, chagrinés par l’état des chevaux, leurs donnaient de l'eau et du foin pendant que les gardes de la tente voulait qu'ils déguerpissent immédiatemment avec leurs carnes désormais inutiles. Par chance, la tension présente leur permettrait peut-être de s'approcher des parois de la tente pour écouter ce qui se tramait à l'intérieur.

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Vendredi 07 Septembre 2018 à 15h55
La démarche lourde et assurée, le barbare jeta des regards circulaires sur le trajet, toujours à l’affût du chemin le plus court vers la liberté. Les pièces d’acier de son équipement tintaient à chacun de ses pas. Le vent faisait claquer les étendards au crâne noir sur fond d’or. Les trébuchets à traction magique, dominants les tentes d’une trentaine de pieds, constituaient les plus évidents points de repère dans le camp de Yelter. Les voix lasses des hommes évoquaient les bourdonnements d’une ruche. La rigueur et la discipline de ses régiments de soldats continuaient de lui nouer les tripes.

Le guerrier des monts d’Akanûl retraçait silencieusement l’étonnante tournure qu’avait prise sa matinée, de son réveil un pied dans le vide à cause d’un météore, ou de la situation actuelle, tentant vainement de se questionner, mais sans chercher à en trouver l’explication. Le vieux jeteur de sorts et la démonette avaient fait preuve de beaucoup de vivacité d’esprit. L’éloquence avait permis de tirer avantage sur les remparts de la cité, puis auprès des officiers d’eul griffon, pour finalement conduire à la table de commandement d’un roitelet. En une matinée, les trois mercenaires étaient devenus des pourvoyeurs de paix. En évitant à tous de gaspiller un temps précieux et de nombreuses ressources, ils pouvaient espérer une certaine forme d’immunité. Pour Ghaz Arghur, ils n’avaient plus qu’à réclamer la récompense pour avoir sauvé une cité à l’agonie (rester à savoir qui serait le plus généreux entre Yelter et Prestine) puis repartir chacun vers leurs destinations respectives. Le sort des diplomates ne les concernait plus en rien. Prestine les avait sciemment envoyés au risque de voir leurs têtes garnir des piques.

Ghaz Arghur se mit à ralentir le pas en arrivant près de la tente royale, les cavaliers et les gardes formaient désormais un épais rempart pour accéder jusqu’à l’audience en cours. Le métis orque découvrit ses crocs et laissa filer un grognement en apercevant s’agiter à l’intérieur, la silhouette du bout d’homme Salsifur, que personne n’avait encore eu l’obligeance de raccourcir un peu plus. Il se figea en attendant que ses deux compagnons rejoignent sa position, puis fit un signe de la tête pour les inviter à entrer et attendit que les mots fassent encore leurs œuvres. Après avoir rapidement jaugés la qualité des gardes surveillant le seuil, il se mit à lorgner sur l’emplacement des montures et projeta d'aller assurer le départ.

écrit par: Phineas Lundi 10 Septembre 2018 à 14h44
Circé

Circé était sans conteste la plus qualifier pour s'approcher alors que la diplomatie frontale qu'envisageait l'orque était de toute évidence inenvisageable. Les gardes étaient en nombre, de toutes évidences les informations qu'apportaient les cavaliers n'étaient pas à mettre dans n'importe quelle oreille.

Mais la tente restait... une tente. Le tissu cachait relativement mal les conversations et si le trio ne faisait pas encore partie des meubles, leur présence ne semblait pas insensée.

Et ça, c'était encore sans compter sur l'impressionnante capacité de la tieffeline à se glisser n'importe où sans être vue. Sa façon de se mouvoir semblait absolument ordinaire. En tout et pour tout, alors qu'elle s'approchait de l'arrière de la tente, chacun semblait persuadé qu'il était absolument normal qu'elle se trouve là.

Une fois cachée dans l'ombre, elle tendit l'oreille.


- ... on compte plusieurs centaines de gobelins et des hobs. Les mineurs ont aussi évoqués des ogres. Apparemment la horde se dirige par ici, mais les gobelins n'ont jamais réussis à s'unir comme ça, Votre Majesté, disait probablement l'un des éclaireurs.

- Pas seul, non, répondit le Roi, mais peu importe, ce n'est pas quelques gobelins dégénérés qui nous empêcherons de prendre Prestine. Allez vous reposer soldats, vous avez bien servi Yelter.

Circé entendit le claquement des bras des soldats sur leurs armures avant qu'ils ne sortent. Puis le roi repris, probablement pas seul.

- Convoquez les mages, il nous faut un moyen de ressortir victorieux de tout ça. Même si ces abrutis de prestiniens seraient bien incapables de nous vaincre, nous pourrions être dans de sales draps si une horde gobelin nous tombaient dessus de l'autre côté. Et trouvez moi des informations... Tout ça fait trop de coïncidences, cette délégation de Prestine, ces problèmes de trébuchets, les prestiniens qui tiennent. Trouvez tout ce que vous avez.

écrit par: Circé Mardi 11 Septembre 2018 à 08h00
Circé esquissa un sourire satisfait en s'écartant discrètement de la tente : la moisson d'informations avait été bien supérieure à ses attentes. L'espace d'une seconde, elle hésita à faire part de ses découvertes à ses compagnons : son employeuse avait été claire, il fallait qu'ils en sachent le moins possible. Mais, d'un autre côté, au vu de la situation périlleuse dans laquelle elle était embarquée, il pouvait être judicieux de réfléchir à plusieurs quant à la suite des opérations.

La tieffeline choisit donc la seconde option, confortée dans son choix par la subite disparition du sortilège modifiant son apparence : d'une manière ou d'une autre, on l'avait laissée tomber. Si le sort s'était dissipé en plein milieu de son entrevue avec le roi, les conséquences auraient été dramatiques...

Circé s'approcha donc de Népheghost et murmura à son oreille. Quant à Ghaz, l'adepte de Mask doutait qu'il ait pu entendre ce qu'elle venait de dire mais peu lui importait : à ses yeux, ses bras musclés étaient davantage utiles que son cerveau.


- Le roi est contrarié : la horde de gobelins est en marche et pourrait bien débouler rapidement dans la région. S'il ne nous engage pas, je serais d'avis de ficher le camp à la première occasion...

La tieffeline avait déjà pris beaucoup trop de risques à son goût pour quelques dizaines de pièces d'or. L'idée de mourir ici lui déplaisait profondément.

écrit par: Solia Zertul Mardi 11 Septembre 2018 à 19h11
La tension ne convenait guère à l'invocatrice. S'étant tue, la peur et l'agacement se disputaient son esprit et si elle rendait un regard mal assuré à ses juges, la rougeur de ses joues et la crispation de sa mâchoire tenait davantage à son désir de les envoyer se faire voir. Mais qu'imaginait cette porte-lame à demi civilisée à la fin, qu'on avait envoyé une brindille dans son genre armée d'un violon pour s'en prendre aux aventuriers? Elle ne demandait pas même à approcher une personnalité importante, juste qu'on lui retrouve ses compagnons! La capitaine lâcha enfin une réponse d'un ton peu amène et Solia prit une grande inspiration alors que sa peur cédait enfin au soulagement...et laissait sa colère seul maître à bord.

¤Mais c'est qu'elle se paie ma tête!¤

Les traits marqués par une sorte de stupéfaction, et une lueur interrogative dans le regard, la Thayenne resta quelques secondes à regarder la soldate dans les yeux, la tête penchée, alors que cette dernière donnait ses instructions. Elle cherchait furieusement une répartie acide, une qui la ferait se réveiller la nuit, en détresse, minant pour toujours son estime d'elle-même. Elle ouvrit la bouche... Puis son visage s'illumina brusquement et elle éclata d'un petit rire enfantin.

-Eh bien! J'espère que c'est à vous qu'on confie les jeunes recrues ici, et si c'est le cas, je gage que les têtes brûlées et les grandes gueules sont rares dans vos rangs! lança-t-elle malicieusement.

Après cela, elle parut bien moins mal à l'aise et afficha un sourire en complet décalage avec la gravité de la situation et des deux autres personnes dans la pièce. A défaut de se montrer fine diplomate, elle avait au moins bien jugé cette femme sur son caractère raisonné. Pendant que l'officière se réinstallait à son bureau et que la porte se refermait dans son dos, elle fit glisser la bandoulière de son sac de son épaule et déposa son fardeau au sol avec un plaisir évident. Elle était consciente qu'on se méfiait toujours d'elle, et avait noté qu'une personne armée se tenait proche de la sortie à dessein. Mais elle allait enfin savoir ce que ses compagnons avaient fait de cette lettre et leur sort. Joignant les mains derrière son dos, elle prit une attitude attentive un peu ridicule, scolaire, et écouta la première question de son interrogatoire.

¤Bien, il est l'heure de compléter les informations qu'ils pourront vérifier auprès de Nephegost et des autres. Quelle idiote j'ai été de leur donne mon patronyme!¤

-Mon nom est Solia Zertul, et je suis née à Velprintalar, en Aglarond, où j'ai appris les arts profanes. J'ai quitté mon pays pour les chemins de l'aventure il y a longtemps déjà. Le nord ne m'a pas plu, et aujourd'hui je vais au sud. Quand j'ai débarqué hier, je n'avais pas d'autres intentions que de chercher une opportunité de continuer mon voyage. Et elle s'est présentée, bien que tragiquement.

Elle se tut un moment, le temps d'une inspiration, rassemblant ses pensées.

-Dralvan de Valgar avait découvert la preuve que le sénateur de Durkan Harold Kirol traitait en secret avec un roi gobelin du nom de Galzoun le Couard. Ses espions étaient parvenus à intercepter une lettre de la main du sénateur destinée à cette peau-verte. Il n'y a bien entendu ni signature ni sceau, mais nous avons trouvé cette missive en compagnie d'autres documents attestant que des spécialistes avaient identifié son écriture. Je pourrais vous la réciter, mais elle ne fait qu'évoquer une action commune sans plus de détails. Si de Valgar en savait plus, il l'a emporté dans la tombe. Enfin, façon de parler, il est encore chez lui. Peut-être voudrez-vous envoyer des hommes chez lui arranger cela, et je ne saurais que vous conseiller de faire fouiller le lieu, quelque chose aura pu nous échapper.

Son ton était tranquille et rien dans son expression ne laissait entendre qu'elle se sentait concernée par ce qu'elle racontait.

-Je ne sais rien d'autre. Ce que je crois, c'est que l'équilibre des forces dans une région de cités états dépend essentiellement des alliances et coalitions. Et que quelqu'un, quelque part, a décidé de piper les dés du prochain conflit. C'est pour cela que je pense que Yelter, qui vous attaque, pourrait bien réviser ses plans si Prestine peut produire cette lettre. Je suis sûre qu'aucun humain de la région ne souhaite qu'on y invite des armées gobelines. En ce qui nous concerne mes compagnons et moi, notre mission est toujours de faire la lumière sur cette affaire de gobelins, indépendamment des intérêts particuliers de chaque cité.

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Mercredi 12 Septembre 2018 à 16h21
Le barbare resta silencieux en écoutant les propos rapportés par la petite souris cornu. Les bras croisé, les deux créatures roses et molles près de lui, il observait avec insistance la tente royale et les soldats qui grouillaient tout autour. Son visage mangé par une barbe hirsute n’exprimait rien. Sous son calme apparent, on devinait une force invincible n’attendant qu’un prétexte pour se déchainer.
Les murmures s’achevèrent. Une étincelle de lucidité lui enflamma soudain les yeux.


- Lok’Narosh, grogna-t-il d’un ton calme. Ces Rakashs veul’ détruire deux cités l’même jour. Hobz, Gobz,... ça avance sous la menace ces machins, faudrait briser la tête pour mettre l’rest’ en déroute. (le barbare poussa un rire méprisant tout en hochant du menton en direction de la tente du roi) Y’va s’retrouver pris entre deux feux, l’con. Erk erk, il a confiance.

Il eut un nouveau rire offensant et pivota finalement vers ses deux complices. Le barbare les recouvrit de l’ombre de sa large stature. Il darda ses yeux sur la petite rouquine.

- S’tu veux tirer des joncs, tu d’vrais réclamer au griffon. Z’aurait bien b’zoin d’tes infos. Avec un peu de Shorat, y verront p’tet Yelter s’faire rétamer sous leur porte.

Il se mit à dévisager le magicien avec une expression indéchiffrable.

- Bon moment pour partir, lui affirma-t-il en posant une main sur le contrepoids de son arme. Moins qu’tes envies de t’enrôler chez eux. Fais tes dernières causeries et on file. (il tourna le dos à Népheghost, Circé et Karsus) J’va r’trouver nos montures.

A ces mots, le barbare se mit à marcher en direction des chevaux qui servirent à rejoindre le camp de Yelter.

écrit par: Népheghost Jeudi 20 Septembre 2018 à 18h59
Compte tenu des informations que le trio avait déjà récolté, les propos rapportés par la discrète Circé ne surprirent pas franchement le magicien. Se contentant d'acquiescer du chef, ce dernier pris quelques instants de réflexion... A dire vrai, le mage n'avait pas encore eu l'occasion de prendre du recul sur sa propre situation car, depuis le matin, son cerveau était entièrement occupé à essayer de trouver la meilleure solution pour se tirer d'une situation qui tendait à devenir inextricable...

Tout en caressant affectueusement Karsus qui s'était une nouvelle fois réfugié dans son cheich, Nephéghost méditait donc sur les dernières paroles de Circé et de Ghaz.

¤ "S'il ne nous engage pas, je serais d'avis de ficher le camp à la première occasion"; "Bon moment pour partir"... ¤

Ses deux compagnons, aussi peu semblables que l'étaient Gruumsh et Sunie, partageaient donc le même avis... Si l'arrogance et la fierté de l'apprenti prodige de l'académie de divination d'Halarahh lui interdisait de le reconnaitre ouvertement, et, conscient de ses propres lacunes en terme de sagacité, il en arriva à la conclusion que ceux-ci avaient raison...

¤ Avec seulement deux têtes pleines et une paire de muscles, sans argent, même si on soutire quelques piécettes à Yelter ou Prestine, on risque de ne pas aller bien loin... ¤

Tout était clair désormais... Neph décida en son fort intérieur de ne pas s'impliquer outre mesure dans les querelles et les intrigues de la région... Peut-être s'était-il fourvoyé en pensant qu'aider à résoudre les conflits de la région pouvait servir ses intérêts ?

¤ A quoi bon perdre mon temps à aider les dirigeants d'Akanal alors que sans ce sort de téléportation, jamais je n'aurais songé à mettre les pieds dans cette région de paysans ! ¤

- Allons négocier notre rétribution et mettons le plus de distance entre nous et ce coin pourri !

écrit par: Phineas Samedi 22 Septembre 2018 à 17h58
Les Trois-Audacieux

La vivacité du trio n'était pas seulement payante, elle allait même s'avérer vitale, la suite allait le leur montrer. Le natif récupéra rapidement les chevaux, sans aucun problème. Après tout, ils avaient terminés leur audience avec le roi, rien ne les empêchait de sortir.

Circé et Néphegost, eux, se dirigèrent vers la tente royale. Confiant, comme à leur habitude, cette assurance se réduit peu à peu en approchant. Les soldats les regardaient passer, ce qui était déjà un changement en soi : ils les ignoraient plutôt, depuis qu'ils étaient sortis de la tente. Et puis ils entendirent, alors qu'ils s'approchaient. Le roi tonnait, et sa victime n'était autre que le ridicule diplomate qu'on leur avait attribué en temps que tuteur.

Et soudain, un silence. L'envoyé de Prestine fut envoyé à travers le voilage sans aucun ménagement et s'écroula au sol. Une telle brutalité n'était pas étonnante. Mais le problème, c'est que la tête du négociateur arriva quelques secondes seulement avec le reste de son corps.

Circé et Néphegost, firent rapidement demi-tour et se dirigèrent vers les chevaux que Ghaz avait déjà préparé. Il y avait de fortes chances que sa royale majesté leur réserve un traitement équivalent. L'homme qu'ils avaient rencontré tout à l'heure n'était pas le fou qui venait de décapiter un plénipotentiaire, inutile de compter sur sa mansuétude désormais.

Quelques minutes à peine après avoir quitté le camp de Yelter, ils entendirent des cris derrière eux. Se retournant, ils virent quatre cavaliers portant les armes de Gresildur. Ils étaient poursuivis.

Les compagnons poussèrent leurs montures. Les remparts de Prestine n'étaient pas loin, si les canassons ne leur refusait pas ces échappée, ils seraient saints et sauf. Du moins, si les défenseurs ne les criblaient pas de flèches dès leur arrivée. Si Néphegost dirigea sans mal son cheval, ce fut une autre affaire pour celui de Ghaz qui peinait sous le poids du demi-orque. Heureusement, le contrôle exemplaire de Circé fit de sa monture le chef temporaire de cette petite harde.

Bientôt les hauts murs de Prestine s'élevèrent devant eux. Sur la coursive, les archers bandaient leurs arcs. Un instant les audacieux purent croire leur heure venue, alors que quelques uns enflammaient leurs pointes enduites de poix. Et puis, comme un signe du hasard, un éclat doré leur excita leurs rétines.


- Ouvrez la herse !, se répercuta sur les pierres la voix du Capitaine Asler.

Alors que l'une des petites herses en bas des grandes portes s'ouvraient - leur sauf-conduit - les flèches volèrent, pour se planter à quelques mètres des cavaliers qui les poursuivaient. Conscients d'être à désormais à portée de flèches, et même si, apparemment, les défenseurs refusaient de les abattre, les poursuivants firent volte-face et retournèrent vers le camp des assiégeants.

Les Trois-Audacieux étaient dans Prestine, sains et saufs. Mais le sinistre raclement de la herse qui se fermait derrière eux ne fit rien pour les rassurer alors que, toujours accompagner de son écuyer, le Capitaine Asler se dirigeait vers eux. Gardes, fantassins et archers les entouraient, au repos, mais présents. Une fois qu'ils furent descendus de leurs chevaux, Asler se contenta d'un bref mais explicite :


- Alors ?


Solia

La femme la regardait, avec un regard résolument neutre. Sans être une physionomiste particulièrement douée, il semblait évident que l'officière n'était pas seulement un soldat, en témoignait son titre. Ce genre de visage, elle l'avait déjà vu. Le masque placide et implacable de ceux qui sont déterminés à tout pour arriver à leurs fin. Le masque des diplomates, courtisans ou assassins.

Quand elle se décida à prendre la parole, elle semblait avoir pesé le pour et le contre des propos, pourtant d'apparence banals, de Solia.


- Vous me semblez bien informée. Trop pour mentir, de fait. Nous avons retrouvés le corps de de Valgar il y a moins d'une heure. Malheureusement ses secrets se sont fait au dépend du sens stratégique. Si il avait plus tôt transmis ses informations, Prestine s'en porterait mieux. Si on s'en sort, on l'oubliera, si on tombe, il gagnera probablement quelques lignes dans l'histoire en tant que traître.

Elle marqua une pause, saisissant le porte plume sur son bureau et rédigeant rapidement une missive. Faisant un signe à son portier du moment, elle lui remis le parchemin. Sans un mot, la soldate hocha la tête et sorti en silence, elles étaient désormais seules.

- Asseyez-vous, la proposition sonnait plus comme un ordre que comme une courtoisie. Puisque j'ai votre nom, autant que vous appreniez le mien. Je suis la Dame-Capitaine Olenna de Myrte. Vos compagnons - si vous ne mentez pas - ont été dépêchés en tant qu'intermédiaires auprès du Roi de Yelter. Ne vous étonnez pas que je vous le dise, vous le cacher ne changerait rien.

Encore une fois, si vous êtes honnête, un choix va vous revenir. Je vais l'être, pour ma part. Prestine n'est pas dans une situation idyllique, comme vous l'imaginez. Les remparts tiendront un temps, mais Grésildur est ivre de sang et d'or, il n'abandonnera pas ainsi une ville qui, bien qu’éminemment plus petite que son territoire, est à peine moins riche. Certains déjà, dans nos rangs, proposent de devenir ses vassaux. Pour ma part, je ne pense pas que tout soit déjà perdu. Là où le feu, la pierre et l'acier échouent, restent les manœuvres plus intelligentes.

Un choix va donc vous revenir, un choix limité. Partir de vos propres moyens, mais je doute que les routes, quelle qu'elles soient, soient sûres pour qui que ce soi pour le moment. Rejoindre Yelter, toujours digne de confiance, dit elle, sarcastique, ou aider Prestine, qui se fera une joie de vous récompenser, de vous offrir un voyage agréable vers la destination que vous souhaitez, si vous le désirez.

écrit par: Solia Zertul Dimanche 23 Septembre 2018 à 18h02
Face aux facéties et aux provocations de la Thayenne, cette humaine restait neutre et professionnelle. Sa noblesse échappait encore à Solia, mais même elle en arrivait à reconnaître la résolution qui sous-tendait cette attitude. Elle avait le désagréable sentiment de finalement ne pas être si importante que ça pour son interlocutrice, qui ne se laisserait détourner ni de son devoir ni de ses objectifs. Les enjeux propres à un pouvoir féodal basé sur le sang ne lui étaient pas familiers, mais le jeu du pouvoir est partout le même. Et de ce genre de détermination, on faisait des diplomates intimidants, des courtisans subtils...voire des assassins d'autant plus dangereux qu'ils étaient rationnels et méthodiques. Bref. Des personnes compétentes, une rareté et un trésor sur lequel elle aurait préféré ne pas trébucher.

¤Je me demande ce qu'elle ferait de moi si mes allégations concernaient non pas un Durkanien mais un Prestinien. Est-elle loyale à la cité ou aux valeurs de la cité?¤

Sa geôlière prit enfin la parole après avoir visiblement considéré tous les aspects de son discours. Solia ne chercha pas à dissimuler son petit soupir de soulagement en entendant que le sort de de Valgar était déjà connu et que sa propre crédibilité y gagnait. Elle se réjouissait aussi de ce que cet homme ne semblât pas avoir été une sommité ou un héros local. Force était d'admettre que sa stratégie de renseignement n'avait guère brillé par ses résultats. L'invocatrice se tint coite pendant que la missive était rédigée, toujours dans son attitude scolaire, l'air un brin désoeuvré. Elle se retourna à demi quand le dernier homme de la pièce la quitta, pour ensuite afficher à nouveau face à la guerrière un visage dont un des sourcils était bien plus haut que l'autre.

¤Crois-tu en mon caractère inoffensif? Ou plutôt en ta propre valeur supérieure? Est-ce un nouveau test comme lorsque tu m'as demandé des détails sur de Valgar, que j'avais cité dès l'abord et dont tu connaissais déjà le sort?¤

Les chances étaient raisonnables qu'elle puisse mettre hors de combat cette femme assise à son bureau quand ses composantes étaient à portée de main. Mais celles que le mot enjoigne son lecteur à rester devant la porte et l'abattre si elle sortait seule n'étaient pas négligeables non plus. Et la probabilité que le capitaine doive confirmer la libération d'une personne interrogée pour qu'elle passe sa porte bien plus haute. La Thayenne sourit chaleureusement et s'assit comme il lui était fortement suggéré, le dos bien droit et les mains sagement jointes sur ses jambes croisées. La présentation de son interrogatrice lui fit enfin prendre conscience qu'il ne s'agissait pas de soldatesque mais de noblesse d'épée. Sa bouche articula silencieusement un petit oooh de compréhension. Puis elle ouvrit de grands yeux à la mention de ses compagnons, avant de rapidement reprendre un air attentif. Ses joues se teintaient toutefois à nouveau de rouge.

¤Olenna, que les trois têtes du fléau de Yeenoghu te déchire les entrailles! Tu savais qui je mentionnais, ce qu'ils faisaient et où, et tu me laissais miser ma vie sur ce que j'imaginais que ces quasis inconnus feraient de cette fichue lettre que je leur ai dénichée? Alors qu'ils ont manifestement agi dans l'intérêt de ta satanée ville?¤

Sinji, toujours lové sous ses vêtements, émit des pensées désapprobatrices et froides. L'agitation qu'il percevait gênait son indolence. Les mâchoires serrées, sa maîtresse accepta de cesser ses imprécations mentales au profit d'une humeur bougonne plutôt qu'enflammée. D'autant que le reste des révélations n'était pas inintéressant. Elle était même surprise de ce qu'elle entendait. Prestine était apparemment aux abois. Ses défenses tant extérieures, de pierre et de chair, qu'intérieures, la loyauté de ses nobles, fléchissaient. Et il semblait qu'elle avait enfin le droit de choisir de s'engager dans ce guêpier ou non, bien qu'on lui présentât certaines options moins ironiquement que d'autres. En admettant que ses compagnons revenaient de leur propre guêpier moins métaphorique, et si il leur avait été fait à ce point confiance par Prestine, il fallait bien admettre que c'était le choix logique et attendu. Le piège était bien entendu qu'il existait d'autres choix. Et la Thayenne ne se sentait pas d'humeur conciliante, quoique son serpent en pense.

¤Ma Dame ne serait pas très fière de moi qui n'ait fait que raconter la même histoire qu'elle pour m'attirer sa clémence. Je ne voudrais pas qu'elle me voie me mettre à croire à cette histoire.¤

Evoquer sa déesse apaisait souvent la magicienne, dont les traits se détendirent peu avant qu'elle ne prenne la parole pour répondre, d'un ton toujours désinvolte.

- Dame-capitaine de Myrte, merci de m'avoir éclairée sur le sort de mes compagnons sans attendre leur retour et la confrontation qui vous assurera enfin sur mon compte. Ainsi que pour votre honnêteté sur la situation qu'affronte Prestine à l'heure où vous me demander de lier mon propre sort au sien. Mais de même que votre proposition ne deviendra effective que lorsqu'ils reviendront et confirmeront mes dires, s'ils reviennent de chez... Comment l'avez-vous décrit? Un ivre de sang et d'or? Charmant...

Elle s'interrompit, s'agitant un peu sur son siège, comme si elle n'avait pas interrompu son propos, souriant crânement à son vis-à-vis.

- De même je ne vois pas vraiment quel service vous promettre tant que je ne me serais pas entretenue avec eux. Si vaillante soit notre défense de votre ville, cela ne nous avancera à rien concernant cette force gobeline. Qui sait ce qu'ils auront appris de leurs négociations? Gresildur pourrait avoir des renseignements de son cru. Voire nous préférer au loin préservant sa région des peaux-vertes au point de nous accorder un sauf-conduit. Même sans nouvelles informations, ce sénateur de Durkan serait une meilleure piste que les remparts de Prestine. Dans tous les cas, ce choix ne m'appartient pas à moins de me dissocier de mon groupe, ce que je ne souhaite pas.

Sa voix prit une teinte moins légère, plus personnelle, et elle se pencha un peu pour regarder Olenna droit dans les yeux, sans hostilité.

- Il va de soi que nous écouterons avec attention toute demande que vous nous ferez dans votre besoin. C'est pourquoi vos gardes m'ont vue venir toquer à la grande porte sans rien d'autre que des mots, et qu'eux sont allés au-devant de votre ennemi. Une manœuvre intelligente pour votre aide ne saurait que nous intéresser. Je voulais juste expliciter que vous ne parlez là qu'à la cinquième roue d'un carrosse, et qu'elle ira là où va ce chariot. A moins que l'essieu casse, accidentellement ou non. Je vais trop loin, non? ajouta-t-elle d'un ton à nouveau franchement désinvolte, qui avait gagné sa voix à mesure qu'elle filait la métaphore.

Elle écarta ensuite les mains un moment, affichant une certaine contrition. La Dame-Capitaine devait s'attendre à ce que de l'honnêteté réponde à son honnêteté, et qui s'attendait encore à de la noblesse et du lyrisme de la part d'aventuriers, de nos jours?

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Mardi 25 Septembre 2018 à 03h24
Il avait poussé sa monture plus loin qu’il n’aurait cru, mais la course s’était finalement terminé derrière les remparts de Prestine. Frustré d’avoir subi la chevauchée et manqué de maitrise pour répondre aux chiens de guerre lancés à sa poursuite. Le barbare au sang-mêlé descendit lourdement de cheval, non sans imprimer une dernière mandale sur le cuir du faible animal.

Pieds à terre, sous l’ombre des imposantes murailles de la cité d’eul griffon, le barbare avait la mauvaise sensation d’avoir remis consciemment le pied dans un collet. Légèrement inquiet, il balaya le ciel du regard en espérant voir tarder le prochain pilonnage. Il n’y avait pas de raison de trainer dans les parages, mais quand le temps de la guerre viendrait frapper cette cité, Ghaz Arghur le belliciste savait qu’il n’aurait d’autre choix que de s’inviter au conflit des hommes des plaines du sud.

Méditant sur ces perspectives autant que son étroit esprit le lui permettait, il balança lourdement son barda sur l’épaule, ajusta la sangle de son arme et vérifia machinalement que l’acier coulissait convenablement. Toujours prêt à suivre le rythme imposé par le groupe.

Il renâcla en croisant les nombreux regards braqués sur le trio, l’œil inquiet et tous accrochés aux émissaires mercenaires pour connaitre la suite des événements. A dire vrai, Prestine tout entier semblait être à la merci de trois étrangers. Pour les critères des gens de sa race, Ghaz Arghur était un guerrier lucide et rusé, un guerrier suffisamment hardi pour avoir survécu à sa propre vie, mais surtout, un guerrier capable d’appréhender l’idée selon laquelle : celui qui détenait l’information, détenait tout.

écrit par: Circé Mercredi 03 Octobre 2018 à 16h20
Inexplicablement, les choses avaient mal tourné. Le roi ayant brusquement changé d'humeur, Circé et Népheghost avaient prestement rejoint Ghaz' et enfourché leur monture pour mettre un maximum de distance entre le souverain et eux. Tout en chevauchant à vive allure, la tieffeline ne manquait pas de s'interroger sur ce revirement inattendu.

¤ Mais qu'ont pu bien lui dire ces imbéciles de Prestine pour le mettre dans un état pareil? Ou est-ce l'arrivée des gobelins qui change la donne? Ou a-t-il été ensorcelé à la manière de cet idiot de capitaine tombé sous la coupe de Néph'? ¤

Tout en atteignant la porte de la ville, elle ne put que constater qu'ils avaient finalement déployé beaucoup d'efforts pour peu de résultats : retour à la case départ.

¤ On pouvait s'attendre à mieux... Par les Neuf Enfers, quel merdier! Et voilà ce bige qui vient aux nouvelles!¤

Le Capitaine Asler s'approchait en effet, visiblement en quête de nouvelles fraîches. L'adepte de Mask mit pied à terre avant de déclarer :

- Eh bien, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c'est que le reste de l'ambassade est morte et bien morte. Le roi nous a bien accueilli avant d'exécuter nos compagnons... C'est un véritable miracle que nous ayons pu récupérer ces montures et échapper aux flèches des archers de Yelter.

Elle marqua une pause de quelques secondes, flattant son cheval et mettant en exergue son état d'épuisement qui témoignait bien de la folle chevauchée qu'il venait de réaliser.

- La bonne, c'est que j'ai pu apprendre qu'une importante armée de gobelins approchait à coup de marches forcées. Si nous tenons bons, il y a de fortes chances pour que l'armée de Yelter soit écrasée entre eux et nous... Il restera ensuite à gérer les gobelins mais c'est une autre histoire...

écrit par: Phineas Dimanche 14 Octobre 2018 à 10h32
Les Trois-Audacieux

Asler écouta le rapport de Circé avec un flegme tout militaire pendant que les deux compagnons de la tieffeline restaient silencieux. Il fixa les cavaliers, pendant quelques instants, suffisants pour qu'un coursier arrive, pour lui donner une missive.

Il la déplia et la lut rapidement, stoïque. Il demanda à son aide de lui apporter une monture, un étalon tacheté caparaçonné de plaque de métal brossés. Le capitaine Asler était de toute évidence prêt à chevaucher sur le champ de bataille à n'importe quel moment.


- Ne descendez pas, et suivez moi.

Sur son ordre, les soldats reprirent leurs postes pendant que les trois étaient invités à suivre Asler ainsi que le messager. Celui ci, ou plutôt celle-ci, était juchée sur une jument baie ne portant qu'une selle légère. Elle avait tout d'une éclaireuse en territoire avancé. Pas seulement à cause de la terre qui trainait sur son armure, mais surtout à cause du sang sur ses bottes. Elle répondait rapidement et avec exactitude aux questions d'Asler. A la seule, question d'Asler.

- Elle a fait appelé Penderast ?

- Oui.

Asler eut un soupir étrange, il était difficile de savoir si il s'agissait d'exaspération ou une façon de se préparer à la suite.

Chemin faisant, ils se dirigeaient vers le palais.



Solia

De Myrte haussa un sourcil à la fin du monologue de Solia. Sans répondre, elle saisi un rouleau de cuir dans au bord de la table et le posa au centre. Occasion de se rendre compte du fait que le bureau était extrêmement vide, soit l'officière l'utilisait peu, soit elle poussait la méticulosité au rang de névrose.

- Qui à dit que j'avais l'intention de vous laisser décider seule ? Vous seriez la meilleure des atouts, je douterais tout de même qu'un seul individu puisse jamais faire pencher la balance d'une guerre.

Elle déroula le rouleau de cuir. C'était en fait une carte de la région. Assez peu habituelle. Elle ne se souciait guerre des routes, et des villes, se contentant d'indiquer les points importants par des points rouges. En fait, c'était plutôt la topographie des lieux qu'on oubliait habituellement qui était mit à l'honneur. Montagnes, ravins, sentiers oubliés, souterrains ou forêt dense. Il y avait de fortes chances qu'une carte de ce type soit quasiment unique et le fruit d'un long travail de recherche, aussi dangereux que permanent.

Elle examina la carte.

Puis, au bout de cinq longue minute pendant laquelle il fut évident que le silence devait régner, on frappa à la porte.


- Entrez.


Tous

Après avoir traversée la ville et laissés leurs chevaux aux écuries du palais, les trois compagnons et leurs deux guides traversèrent le palais. Celui ci était animés, un peu partout, stratège et conseillers discutaient avec d'autres stratèges et d'autres conseillers sur la marche à suivre. Pendant que, bien entendu, la population était en danger.

Enfilades de couloirs et d'escaliers plus tard, ils se retrouvèrent devant une porte, au sous-sol, à laquelle la messagère frappa. On leur répondit d'entrer de l'autre côté du battant.

Entrant, ils arrivèrent dans un petit bureau. Il s'agissait de toute évidence du bureau d'un officier, mais il n'avait rien de particulièrement exceptionnel. Pas plus que ce qui devait être la dite officière, une femme dans la force de l'âge derrière son bureau. Ce qui étonna les trois, c'était que Solia était assise de l'autre côté du bureau. L'officière pris la parole.


- Je suis la Dame-Capitaine de Myrte. Je ne comprends pas toujours exactement comment vous avez put devenir nos plénipotentiaires, mais c'est le cas.

- Les officiels sont morts, Dame-Capitaine., dit Asler.

- Ces abrutis léchaient tellement les bottes de ceux qu'ils devaient convaincre qu'on aurait put faire un jardinet sur leur langue. Pas étonnant. Bref.

Vous avez certainement fait plus pour Prestine, sans le vouloir peut-être, que nos propres diplomates pour le moment. Et Dame Zertul, ici présente, qui prétend vous connaître, ce que j'incline à croire, me semble suffisamment vive pour être utile. Et elle dit devoir s'entretenir avec vous pour décider de la suite. Je vais donc réitérer la proposition que je lui ai faite.

Elle s'arrêta un instant pendant que la messagère se plaçait dans un coin, contre le mur qui contenait la porte, du côté des gonds. Asler lui, venait se poser, comme une statue, à côté du bureau.

- Je vous offre un billet de sortie. En sécurité, et confortablement, où que vous souhaitiez aller. En plus d'une conséquente récompense, bien entendue. Vous pouvez aussi choisir de vous associer à l'ennemi, ou de partir par vos propres moyens. Je ne vous empêcherais pas de la seconde possibilité.

En échange, je vous demande de venir en aide à Prestine.

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Mardi 16 Octobre 2018 à 04h55
Aventuriers et soldats ne ralentirent pas leur allure, et le sang-mêlé voyait son angoisse croitre à chacun des pas qui le rapprochaient du palais. Ghaz Arghur n’avait plus l’impression de commettre une terrible erreur, il le savait. Les bâtiments s’enchainaient et lui donnaient l’impression de voir émerger l’avènement de l’ordre et de la discipline. Une telle masse de pierres si méticuleusement encastrés le rendait encore plus anxieux que le camp des assiégeants flanqué de soldats et d’armes de sièges.

Il appréhendait ce nouvel environnement avec beaucoup de méfiance et jetait des œillades noires sur aux soldats qu’il croisait. Le guerrier natif des monts d’Akanûl regardait la meute de Khwarsan prendre progressivement conscience de la situation. Il se dégageait de ces soldats l’odeur caractéristique de la pleutrerie et Ghaz Arghur y répondit d’un sourire déplaisant, sans même desserrer les dents. Son apparence assez brutale parvenait à suggérer un certain degré d’intelligence pour un œil assez exercé pour passer outre sa rudesse sauvage. L’éclat de ses yeux avait quelque chose de glaçant, un certain reflet de froide détermination qui confirmait une certaine supériorité. C’était un guerrier coriace qui s’était taillé un passage à travers plus d’une rixe et plus d’une situation difficile, et sa démarche montrait qu’il avait plus souvent dirigé que suivi. Actuellement, ses pensées surexcitées se bousculaient et une voix calme de logique parlait dans son crâne, sans parvenir à se faire entendre.

Les griffons de Prestine devraient bientôt résister à un ennemi nettement supérieur. Mais selon le sang-mêlé : l’espoir n’était pas totalement vain, l’histoire du Chessenta regorgeait d’exploits de ce genre, car ici, les Cités-Etats se livraient à des guerres sans fin et ce depuis maintes générations. Ici, la tolérance et la paix étaient des concepts vulgaires. Les civilisations se succédaient et voyaient un flot de rejetons traditionnalistes, abreuvés de vieilles rivalités ou de nouveaux venus méprisant les cultures qui les avaient précédés, tenter de régner sans partage. Le fragile équilibre se brisait au moindre faux pas et les guerres étaient des faits aussi banals que les sécheresses d’été ou les neiges d’hiver. Ghaz Arghur n’avait que deux préceptes, la loi du plus fort et la loi du plus rapide. Pour lui, la frontière ne se trouvait pas entre alliés et ennemis, mais entre mort et vie. Le barbare venait du Nord, au-delà des grands marais et de la mer d’Akanûl, mais il ne voyait pas de raison à ce que cette partie du Chessenta soit différente.

En y réfléchissant, malgré son dédain évident pour les cités-Etats, il n’existait pas de raison valable pour fuir les combats qui s’annonçait mais ses mœurs guerrières étaient-elles suffisantes pour justifier de mourir anonymement sur les remparts d’une cité de pleutres ? Retirant ses pensées de la direction nouvelle où elles s’engageaient, il suivit silencieusement le groupe jusqu’aux quartiers des dirigeants de Prestine.


* * *


Le groupe parvint finalement à une salle sobrement aménagé d’un bureau et d’étagères emplies de manuscrits. La tension qui avait plané toute la journée sur la ville était encore plus tangible ici même. Le colosse resta silencieux en entrant laissa place aux deux opportuns baragouineurs. Le magus et la démonette n’avaient plus qu’à opérer, lui-même aviserait ensuite sur sa position et était très curieux de voir ce qu’ils prévoyaient en réaction à cette offre. En attendant, il dévisagea la capitaine en armure de cuir, jaugeant la guerrière d’un âge avancé et tout son attirail de lames. Ils retrouvèrent aussi l’une des jeunes femmes de la veille, une magicienne brune à la peau de craie, n’ayant jamais entendu le son de sa voix et ne se rappelant que vaguement de son existence : une humaine vaguement familière aux yeux du métis.

écrit par: Solia Zertul Mardi 16 Octobre 2018 à 20h50
Solia s'était contentée d'un hochement de tête approbateur en réaction à la réponse de son interlocutrice. Toujours bien droite sur sa chaise, un sourire un peu agaçant plaqué sur ses lèvres, elle regardait les gestes de l'officière avec une attention polie, comme un élève sage que le professeur fait attendre. Il fallait toutefois admettre, un bureau si méticuleusement tenu avait quelque chose de fascinant. Beaucoup de ses condisciples au collège d'invocation entretenaient de pareilles manies rigoureuses de rangement et d'organisation, mais leur ordonnancement était riche et ostentatoire, à mille lieues du minimalisme qu'elle contemplait. Se penchant un peu, sans rien cacher de sa curiosité, elle étudia la carte déroulée devant elle dans le silence de la pièce.

¤Eh bien, quel ouvrage! Voilà une cité barbare qui reconnaît malgré tout la valeur de l'intelligence...¤

Lorsqu'elle se tourna à demi pour assister à l'entrée des nouveaux venus, un large sourire d'enfant ravi mangea son visage et elle leva une main pour l'agiter trop vivement en un salut enthousiaste. Elle ouvrait la bouche après une longue inspiration quand derrière elle de Myrte prit la parole. Un instant interdite, la bouche encore ouverte, elle reprit bien vite son attitude d'élève attentive. Le commentaire funèbre de la soldate sur les officiels que ses compagnons avaient remplacés au pied levé lui soutira un éclat de rire bref et joyeux, dépourvu de toute malignité. Elle crut aussi nécessaire de lever la main quand elle fut-elle même mentionnée, juste le temps que soit prononcés les mots "ici présente". En quelques mots, elle semblait bien s'amuser.

¤De toute la main ne restent que deux anciennes cartes et une nouvelle? Etrange fortune...¤

A la fin du discours de la capitaine qui avait renouvelé son offre au groupe, l'invocatrice se leva prestement pour lui tourner le dos et faire face à ses compagnons dont elle s'approcha, gratifiant chacun d'un sourire et d'un long regard dans les yeux. Celui sur Ghaz s'égara davantage sur sa personne, détaillant ses armes, sa stature, sa posture.

- Circé. Néphégost. ...Hm, Impressionnante Collection de Cicatrices? Je suis soulagée de vous voir. On m'a rapporté le pire au sujet de la brute avec qui vous négociiez au nom de Prestine!

Elle se déporta d'un demi pas ou moins sur sa droite, de façon à ce que la masse du demi-orque fasse écran entre ses traits et l'homme qui se tenait rigide à côté de la porte. Puis elle reprit la parole, d'un ton très calme, mais à un débit assez rapide.

- Comme la Dame-Capitaine vous l'a dit, je ne souhaitais prendre aucune décision avant que nous ne nous retrouvions. Toutefois l'appel à l'aide de cette ville ne saurait souffrir de trop longs délais de réflexion.

Ce disant, en particulier sur la dernière phrase, elle roulait les yeux au ciel en affichant une moue indifférente empreinte d'un ennui mortel.

- Mon dilemme est que nous ignorons encore l'ampleur de la menace représentée par les gobelins que nous traquons. Je crains les conséquences de laisser la piste se refroidir, et davantage encore l'éventualité que nous ne soyons plus en état de la suivre.

A présent, elle affichait une mine contrariée et boudeuse, après un mouvement de tête en direction de l'humaine derrière elle.

- Aussi y a-t-il une question que je veux vous poser avant de pouvoir peser le pour et le contre en cette matière. Vous avez certainement parlé à Gresildur de notre découverte d'une collusion avec un roi gobelin d'un sénateur. Comment a-t-il réagi? Et avait-il de son côté des informations dont il vous a fait part?

Ses traits composaient maintenant une expression sereine et décidée, moins grotesque que les précédentes. D'une de ses mains jusqu'ici jointes devant elle, elle mima d'abord une bouche parlant très rapidement, comme les enfants montrent qu'ils considèrent ce qu'on leur dit comme du baratin. Puis, de deux doigts, des jambes qui marchent sur place, de plus en plus vite. Elle cessa ensuite toute simagrée, reprenant une attitude correspondant à ses paroles. De son point de vue, son cinéma était clair. Rien à faire de Prestine. Surtout vu comment ils nous traitent. On leur raconte qu'on va sauver le monde d'une invasion gobelin imminente dont Gresildur nous aurait parlé et on dégage!

¤Surtout que notre servante ne fait plus tellement illusion. Mais je ne vois pas vraiment comment mimer des cornes sur la tête sans que cela ne se voit de dos... Une idée Sinji?¤

Lui parvinrent un moment plus tard la sensation toute reptilienne d'une langue fourchue jaillissant hors d'une mâchoire froide pour explorer les senteurs du monde.

¤Oh. Leur tirer la langue. Ca marcherait sans doute sur des hommes-lézards.¤

écrit par: Circé Mercredi 17 Octobre 2018 à 09h30
Les événements s'étaient enchaînés avec une rapidité qui n'avait rien d'étonnant au vu de la situation de crise dans laquelle la ville se trouvait. Au grand soulagement de la tieffeline, Asler n'avait pas remis en cause sa version, mais il avait conduit le groupe d'audacieux auprès d'un membre des autorités locales. Ne sachant pas très bien le sort qui leur serait réservé, Circé observait une attitude de réserve circonspecte, observant les environs et tentant de capter l'état d'esprit des occupants de Prestine.

Suivant toujours Asler, elle avait été présentée à la "Dame-Capitaine de Myrte" qui discutait avec... Solia, cette magicienne qu'elle avait croisée dans la demeure de Dralvan la veille. La tieffeline pensait qu'elle avait probablement été tuée lors du bombardement de la ville et fut surprise de revoir, surtout en un tel endroit.

La Dame-Capitaine leur fit une offre pour le moins intrigante à laquelle Circé eut envie de répondre franchement.


¤ Quoi? Pourquoi? Pour combien de joncs ? ¤

Se cantonnant à son rôle de diplomate chevronnée, elle fit preuve d'un peu plus de tact avant de prendre la parole :

- Eh bien, voici une offre alléchante. Mais mes compagnons et moi-même méritons, me semble-t-il, d'avoir toutes les données en main avant de prendre notre décision. Quelle serait la nature de l'aide que nous devrions fournir à Prestine? Et comment nous assurer un sauf-conduit alors que la ville est assiégée par une puissante armée dont le roi a fait montre des plus mauvaises intentions?

Elle se risqua, audacieusement, à poser les autres questions qui trottaient dans son esprit :

- J'aimerais aussi savoir pourquoi vous souhaitez confier cette mission, probablement capitale, à un groupe de mercenaires arrivés depuis peu à Prestine plutôt qu'à des gens de confiance et de qualité, tel que le capitaine Asler.

¤ Pfff, qu'est-ce qu'il ne faut pas raconter parfois! ¤

- Et, finalement, que pouvons-nous y gagner si nous parvenons à vous aider comme vous le souhaitez. Si la mission comporte des risques, il serait normal d'être récompensés en retour...

La tieffeline se tourna vers Solia :

- Néphghost pourra mieux te raconter que moi notre entrevue avec le roi. Mais il semblait réellement intéressé par les nouvelles que nous lui avons apportées et nous a fait bon accueil. Je ne sais pas exactement pourquoi il a retourné sa veste aussi brusquement...

écrit par: Népheghost Dimanche 21 Octobre 2018 à 09h25
Depuis la fuite du camp de Yelter jusqu'à l'arrivée à Prestine, Neph n'avait pas desserré les lèvres ne serait-ce que pour respirer autrement que par le nez. Dans son mutisme, il n'avait même pas daigné répondre au Capitaine Asler lorsque le groupe avait de nouveau franchi les portes de la ville. Cela ne s'améliora pas, même lorsque les trois compagnons furent introduit chez la Dame-Capitaine de Myrte. Même les retrouvailles inattendues avec Solia n'y firent rien, Neph restait muet, affichant une expression neutre sur le visage hormis ses sourcils broussailleux froncées à l'extrême comme souvent.

Tandis que les échanges fusaient, la dernière phrase de Circé provoqua enfin la réaction du mage. La jeune femme aux origines démoniaques répondait à Solia et s'interrogeait sur les raisons de la réaction de Gresidur.


- Pourquoi, le Roi a retourné sa veste ? Gageons simplement que De Salsifur n'était pas un si bon émissaire que ça ! Il y a du avoir... comment dit-on déjà ? Ah oui... incompatibilité d'humeur entre lui et le Roi ? Sinon pourquoi nos têtes n'ont pas roulées alors que le roi nous a accordé un audience dès plus cordiales ?

Neph s'arrêta brièvement, conscient qu'il risquait de franchir la ligne en disant ouvertement ce qu'il pensait de feu l'émissaire de Prestine. Il poursuivi néanmoins en s'adressant alors à la Dame-Capitaine en commençant par se présenter, comme toujours...

- Dame-Capitaine, je suis Nephéghost, magicien spécialisé en divination et diplômé de l'académie d'Halarhaa en Halruaa. Mais qu'importe les présentations suis-je entrain de me dire ? Après tout, je ne suis dans la région que depuis quelques jours et je constate que même les rois semblent s’asseoir sur les plus élémentaires règles en matière diplomatique. Raccourcir des officiels lors de pourparlers en dit long... Mais, ne pas s'offusquer d'un tel manque de civilité lorsque ce sont les émissaires de son propre camp qui se font occire en dit également beaucoup...

Le mage laissa juste le temps qu'il fallait à la Dame-Capitaine pour digérer la pique mais pas suffisamment pour répondre. Il poursuivi alors sèchement et d'une manière qui indiquait sans ombrage qu'il était tout sauf un diplomate...

- Peut-être que mes compagnons et moi même avons sous-estimé la puissance de la haine que se portent les citées de la région ? Vous aider ? Pourquoi pas ! Mais aider à quoi et à quoi bon ? Vous aider à lutter contre le péril gobelin ? Vous aider à lutter contre votre ennemie de toujours, Yelter ? Ou encore vous aider à lutter contre la corruption qui ronge vos rangs ou ceux de toutes les citées de la région ? Vous gagerez que la nuance est de taille et que la finalité n'est pas la même. Dans certain de ces cas cela résoudra un problème temporaire, dans d'autres ça pourrait solutionné un problème intrinsèque et avoir des répercutions sur le long terme... Pour l'heure, mon sentiment et que lorsqu'une cité en est réduite à demander de l'aide a des étranger c'est qu'elle est au bord de l’abîme. Alors que proposez-vous ?

écrit par: Phineas Lundi 22 Octobre 2018 à 17h54
De Myrte haussa un sourcil après le monologue de Nephegost. De toute évidence l'inexistante confiance qu'elle portait à ceux que l'adversité la poussait à engager, venait de s'associer à un doute sur leurs capacités cognitives.

- Une longue diatribe pour pointer ce que vous savez déjà. J'ai vu nombre de prétendus intellectuels faire œuvre de trop de mots pour simuler le génie.

La sèche répartie avait été proférée avec un ton absolument neutre qui la rendait presque plus piquante. Elle joignit ses mains devant elle avant de continuer.

- Je veux vous confier cette mission justement parce que ce sont des gens de talent et de qualité. Vous vous décrivez comme des mercenaires, et bien, vous devez objectivement admettre que les mercenaires sont dispensables. Pour leurs employeurs, du moins. Qui plus est, vous savez déjà de nombreuses choses, plus que nombre des officiers. Je ne souhaite pas que l'information se disperse trop et devienne incontrôlable.

Pour commencer, je puis vous assurer un sauf-conduit parce que je suis certaine de pouvoir faire sortir de la campagne un groupe réduit de personne, par d'autres voies que les routes. Vous n'avez pas besoin d'en savoir plus pour le moment. Je le répète, la récompense sera conséquente. En fait, si vous acceptez, et que Penderast n'est pas trop obtus, vous pourrez commencer par choisir ce que vous souhaitez dans l'arsenal du Trésor. Si la mission est accomplie, et en plus de votre billet de départ, une somme vous sera allouée. Prestine est dans de sales draps, mais elle est riche, vous le savez sûrement. Elle est en mesure de vous récompenser grassement, à condition de se sortir du bourbier.

De ses mains, elle attira leur attention sur la carte déjà déroulée sur le bureau. Ce n'était pas de carte habituelle, il s'agissait de toute évidence d'un répertoire stratégique de souterrains, chemins secrets et autres zones tactiquement importantes. De ces cartes construites progressivement par des éclaireurs y laissant parfois leur vie. Une carte probablement unique en somme.

- Je ne vous demanderais pas de défendre les remparts. Vous n'êtes clairement pas fait pour la guerre de position, et nous avons d'autres troupes pour ça. Et de toute façon, ce genre d'affrontements va rapidement nous êtres défavorable. Yelter s'est arrangé pour que nous n'ayons pas d'alliés et il est inutile d’espérer un miracle, l'Akanal n'est pas ce genre de terre.

Je vais partir de deux constats : nos forces ne sont pas assez grandes pour vaincre Yelter, et il n'existe qu'une force proche capable de les mettre en déroute, les gobelins.

Elle leur laissa le temps d'avaler ce qu'elle sous entendait.

- Les hordes ne sont pas aussi organisées habituellement. Si c'est le cas, c'est que quelqu'un les as unis, les dirige. Hors, nous n'avons eut aucun rapport concernant un chef de guerre orque , elle hocha la tête vers Ghaz, ni sur un éventuel gobelin plus... futé que la moyenne. Et puis, il y a cette affaire avec le sénateur... Non, j'inclinerais à croire que quelque chose contrôle cette horde, chefs compris. Et si quelque chose les contrôlent, ce quelque chose peut être manipulé. Pour s'écraser sur Yelter.

Voilà votre mission.

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Mardi 23 Octobre 2018 à 17h40
Cette réunion ne ranima aucune confiance malgré les espèces d’hommages de courtoisie. Les hommes du Griffon préfèreront se rendre plutôt que mourir, c’était une réaction instinctive. L’approche de la mort aiguisait toujours l’appétit de vivre. Cela devait pourtant être la loi du salut de Prestine que de favoriser la naissance d’une détermination nouvelle pour motiver les assiégés à combattre une injustice. L’état de siège devait être prononcé par un pouvoir important, royal ou divin pour s'imposer. Mais visiblement, l’ordre, l’or et la discipline avaient leurs limites. On avait appelé Ghaz Arghur : brute, sauvage, grossier ou ignorant, mais au moins il trouvait satisfaction à ne pas être l’un de ses couards au sang pleutre venu trouvé asile à l’abri de cette forteresse en papier. L’origine de leurs malheurs était sans doute d’être sortie de cet état de sauvagerie qu’ils débectaient tant aujourd’hui. Lui, le sauvage, n’avait jamais eu de roi, était né libre, vivait et allait sans doute mourir comme il était né. Il était fier d’être leur ainé en liberté, en passion et en courage.

Tandis qu’il écoutait discourir la petite assemblée, les pensées du métis orque furent submergées par un sentiment de solitude. Quelque chose en lui aurait aimé participer à cette bataille, pourtant il reconnut qu’il valait mieux quitter cet endroit. Il avait commencé la journée de la pire manière qui soit, et avait terriblement cœur de l’achever sous de meilleurs aspects. Il avait un temps songé à proposer son expertise sur la topographie des lieux pour l’avancée des troupes d’élites, mais les gens de Prestine, ou plus précisément cette sharlob, ne raisonnait pas en termes de contre-attaque.

Le barbare grommela mais garda l’essentiel de ses humeurs pour lui quand la théorie de la capitaine vint de sonner comme une absurdité à ses oreilles. Fonder des espoirs sur le contrôle d’une horde gobeline relevait de pure folie et de mémoire d’orque, aucune histoire impliquant l’utilisation de ces vermines ne s’était achevée de façon bénéfique. A la différence que cela concernait essentiellement les luttes de pouvoirs face aux nâghuzd des tunnels, qui creusaient avec avidité les montagnes à la recherche de métaux précieux. Les gobelins excellaient dans le surnombre et les escarmouches des galeries. La simple idée de voir une marée de ces créatures dériver sur les plaines environnantes intriguait de plus en plus le guerrier au sang-mêlé.

Il n’y avait pas de chef de guerre digne de ce nom à la tête de cette armée, selon toute vraisemblance, la domination était d’ordre magique. Ghaz Arghur ne put que louer le hasard de lui avoir fait rencontrer la veille deux de ces maudits jeteurs de sorts. Peut-être que l’un de ces bavards auraient l’obligeance de lui éclairer sa perception archaïque.

Le barbare, les bras toujours croisés, observait attentivement la réaction de ses camarades mercenaires pour confirmer sa propre compréhension de la situation, mais surtout, pour cerner leurs véritables visages et la nature propre à chacun qui ne manquait pas de se révéler au fil et à mesure des conversations. Malgré qu’il soit plus porté sur la gestion de l’immédiat, loin des visions à long terme et des stratégies alambiquées, mille pensées tourbillonnèrent au même instant dans l'esprit du belliciste.

écrit par: Circé Vendredi 26 Octobre 2018 à 14h55
Népheghost avait opté pour une approche brutale et peu diplomatique, posant à voix haute des questions que Circé avait gardées en son esprit. Mais De Myrte en avait vu d'autres et avait un sacré sens de la répartie. La tieffeline prit quelques instants pour évaluer la proposition.

¤ Mmh, on en sort gagnants à tous les coups. Si ça sent le roussit, on profite du sauf-conduit pour partir avec l'avance... et si ça semble possible, on accomplit la mission et on s'en tire avec un sacré pactole. S'ils tiennent leur parole... ¤

L'adepte de Mask prit la parole :

- Je marche mais à mes conditions. Primo, la certitude d'une avance et un accès immédiat l'arsenal du Trésor. Secundo, un contrat en bonne et due forme, en autant d'exemplaires que de parties prenantes. Sans vouloir vous vexer, une fois la ville sauvée, vous pourriez très bien revenir sur votre promesse ou en changer les termes.

écrit par: Népheghost Dimanche 04 Novembre 2018 à 18h45
Ce fut au prix d'un effort de concentration extraordinaire que le jeune devin parvînt à ne pas laisser échapper l'éclat de rire qui montait en lui... Aux yeux de Neph, la qualité de la répartie de la Dame-Capitaine n'avait d'égale que le ridicule motif qui entretenait son espoir de sauver la ville...

¤ Bah voyons, sauver la ville en utilisant la horde gobeline, on aura tout vu ! ¤

Le mage profita de l'instant de répit accordé par l'intervention de Circé pour se calmer et, malgré l'envie de surenchérir dans cette joute verbale naissante, il préféra en rester là. Il ne s'agissait pas de contrarier définitivement la Dame-Capitaine ni de dire au-revoir à l'une des seules chances de quitter la citée vivante. En outre, Neph appréciait la manière dont la Tieffeline imposait ses conditions. Au bout d'un instant, il se hasarda tout de même à une dernière question avant de se positionner:

- J'ai une ultime question à vous poser. Nous savons que la horde est menée par un chef gobelin nommé Galzoun-Le-Couard. Il va de soit qu'avec un tel patronyme dans un milieu aussi tribal qu'une horde de monstres, il n'est pas trop risqué de parier que ce n'est pas son courage qui lui permet d'unifier ses troupes... Ma profession me pousse à penser que pour unir ses troupes, Galzoun, ou plutôt celui ou celle qui s'en sert comme d'une marionnette doit donc user de magie... Il est selon moi bien plus efficace et bien moins hasardeux d'user de magie pour contraindre et unifier cette horde que de tenter de fédérer ces monstres par la seule taille d'une... épée ou grâce à un charisme de paladin en croisade. Bref, ma question est donc la suivante: Avez-vous les moyens magiques de contrôler la horde ? Car quand se sera enhardie par sa victoire après avoir écrasée Yelter, rien ne vous garantie que la horde ne se retournera pas contre vous si vous ne la maîtrisez pas de manière coercitive !

Neph laissa un blanc avant de conclure:


- Pour ce qui est de mon aide, elle est à vous dans les conditions très justement exposées par Circé.

écrit par: Phineas Jeudi 08 Novembre 2018 à 16h18
Pour la première fois, de Myrte esquissa un sourire.

- Allons pour les contrats. Et oui, si on m'accorde l'Arsenal, vous pourrez y accéder avant de partir.

Pour ce qui est du contrôle de la horde, ce n'est pas ce que je vous demande. La Horde ne viendra pas assiéger une cité, là n'est pas le problème. Nous n'avons pas besoin de la contrôler, seulement l'orienter sur Yelter. Une fois Yelter en déroute, le jeu d'alliance sera différent, et nous pourrons nous débarrasser des gobelins. Votre rôle n'est pas de diriger les gobelins, il est de supprimer l'entité qui les dirigent, et de les incliner à partir en guerre dans le bon secteur. Dans un ordre ou dans l'autre.

Et, dit elle pour parer à toute remarque de Nepheghost, je ne vous demande pas ici de questionner la sagesse de cette stratégie. Vous êtes des mercenaires, à partir du moment où vous acceptez l'accord, je m'attends à ce que vous cherchiez à accomplir votre tâche au mieux.

Elle les regarda avant de sortir quatre feuille de papier sur lesquels elle rédigea rapidement, par la force de l’expérience, quatre documents identiques. Ceci pris quelques minutes, minutes qui suffirent à l'arrivée d'un nouveau personnage. Sans lever la tête, alors que la porte se refermait, de Myrte dit.

- Bonjour Penderast. J'ai besoin qu'on débloque des fonds et d'un accès à l'Arsenal pour quatre personnes.

L'homme qui venait d'entrer soupira, visiblement habitué à la sécheresse de la soldate. Il s'agissait d'un grand humain doté d'un certain embonpoint. Ses vêtements, sans être ostentatoires, étaient d'une évidente qualité. Un bandeau de cuivre ceignait sa tête. Derrière lui, un autre larron entra et se posa de l'autre coté de la porte.

- Des demandes bien extravagantes Olenna... Mais vu la situation, j'imagine que les plans les plus hallucinants ont les meilleurs chances de réussites, il s'approcha et se pencha à côté de l'officière pour lire le contrat, Ah, soit. Bien, il regarda les quatre aventurier, je suis le Conseiller Penderast, Grand Argentier. Mes pouvoirs vont vite devenir caducs, alors autant en profiter pour tenter quelque chose. Le capitaine Asler sera étonné que j'accepte aussi vite, mais à situation désespérée...

Il se pencha et saisi une plume, paraphant à côté de la signature de de Myrte sur chaque contrat.

- A moins que vous n'ayez des questions qui me concerne directement, je vais aller faire ce que la douce Olenna attend de moi pendant que vous vous préparez.

Olenna hocha la tête de droite à gauche, visiblement habituée mais agacée par le langage de Penderast.

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Jeudi 08 Novembre 2018 à 19h25
Le barbare resta stoïque tout du long, l’air toujours impassible aux événements. Plus sensible aux changements d’humeurs et aux variations de ton de la négociation qu’au fond même du propos, peinant toujours à mettre des mots sur ses pensées, le barbare des monts d’Akanûl s’était résolu à faire l’impasse sur de nombreuses questions. Pour l’heure, il ne rêvait que de s’humecter les boyaux. La soif avait tendance à atténuer sa curiosité intellectuelle.

Ghaz Arghur ramassa le papier qu’on lui tendit et l’enfourna brusquement dans un renflement de ses habits. Il ne comprenait pas bien comment les choses roses et molles à ses côtés allaient s’y prendre pour dénicher ceux qui contrôlaient la horde – la notion même de détection magique lui échappant totalement – il se focalisa, malgré les contre-indications de la capitaine, sur l’idée de rediriger les Rakashs sur Prestine et Yelter. La perspective était trop alléchante, divertissante à défaut d’être réalisable.

Les éclaireurs demi-orque étaient toujours les premiers aux cœurs des batailles, mais dans les rangs des guerriers mercenaires, toujours les derniers à recevoir primes et butins de pillages. Ghaz Arghur suivit le mouvement jusqu’à la fameuse salle des armes avec un léger empressement et aussi pressé de pouvoir converser avec la démonette et les deux magiciens humains sur la suite des événements.


écrit par: Circé Vendredi 09 Novembre 2018 à 17h27
La tieffeline s'était emparée de son exemplaire du document et l'avait examiné avec beaucoup d'attention. Son amour des contrats, quelque peu inexplicable lorsque l'on connaissait ses changements récurrents d'allégeances, était peut-être dû à sa lointaine ascendance démoniaque.

¤ Eh bien, tout semble en ordre. Si on réussit le coup, on est riches. Si ça pue, on laisse ces biges se démerder avec les catapultes de Yelter! ¤

Satisfaite, elle afficha un sourire carnassier, légèrement atténué par son déguisement :

- Enchantée de vous rencontrer, Conseiller Penderast. Eh bien, tout semble en ordre : nous sommes prêts pour notre passage à l'Arsenal et le début de notre mission hors des murs.

¤ Filons au plus vite de ce trou à rats... ¤

Circé rangea prestement le contrat dans un des replis de sa tenue et se tint prête pour la suite des événements.

écrit par: Népheghost Mercredi 21 Novembre 2018 à 19h11
La précision de la Dame Capitaine quant au fait d'orienter la horde plutôt que de chercher à la diriger releva légèrement le niveau, mais pas suffisamment tout de même pour convaincre Népheghost...

¤ Dans ce cas, ça peut marcher oui... Avec un gri-gri dans chaque main et deux ou trois Elus de Tymora est dans l'équipe...¤ gardant sa conclusion pour lui même, le devin ne pu réprimer un sourire à son propre sarcasme.

Puis ce fut la rédaction des contrats... Neph s'attarda un moment à dévisager le grand argentier Panderast nouvellement arrivé. Tout naturellement il se présenta en bonne et due forme comme toujours.

L'allure et les manières blasées du fonctionnaire lui rappelaient certains de ses confrères au services de certains puissants d'Halruaa. Ces personnages au potentiel énorme et dotés d'une intelligence bien supérieure à celle de leur maître. Ces conseillers talentueux dont le sens surdéveloppé de la fidélité était l'unique élément qui parvenait à les maintenir dans des fonctions certes prestigieuses mais tellement ingrates... Neph admirait le flegme et la patience de ces gens là. Il les plaignait aussi...


- Bien, allons y dans ce cas !

écrit par: Phineas Mardi 27 Novembre 2018 à 19h27
Le contrat avait l'air honnête et en bonne et due forme. Il ne comportait pas de petit caractère et indiquait la nature des différentes récompenses : un objet à choisir dans l'Arsenal, de l'or et un aller sûr une fois la quête terminée.

Olenna se leva et ils purent constater la haute stature de l'humaine qui arrivait au front du demi-orque. Ils sortirent tous du bureau et se dirigèrent vers l'Arsenal. D'abord accompagnés par tout les soldats, lorsqu'ils arrivèrent devant les portes de ce qui était un entrepôt. Aux ordres, les quatre hallebardiers qui gardaient la portes levèrent leurs armes. Ils entrèrent alors dans une longue salle. Des centaines de d'épées, de haches et de lance s'alignaient sur des présentoirs d'armes. Plus loin, des armures complètes reposaient sur leurs portants ou sur des étagères. Les arcs, arbalètes ainsi que leurs munitions et les petits équipements reposaient dans la salle suivantes. Toutes ces armes étaient de qualité moyenne, il s'agissait probablement de l'intendance du palais.

La seconde salle était d'un autre acabit, plus petite, les objets qu'elle contenait étaient par contre d'une tout autre qualité. Même pour un profane de la forge et de la tannerie, toutes ces armes semblaient avoir été forgés par des maîtres. Et, au bout de la salle, quelques unes pulsaient même de magie. Penderast pris alors la parole.


- Voilà ce que je vous propose. L'Arsenal en lui même est derrière cette porte, il pointa la porte suivante, un lourd battant d'acier bardé de six serrures, mais je vous laisse le choix. Vous pouvez choisir l'un des objets de l'Arsenal, un nombre très réduit. Il s'agit d'objets enchantés que nous savons puissants, mais pour certains, nos informations quant à leur usage et leurs dangers sont très réduits.

Il étendit les bras autour de lui.

- Ou vous pouvez choisir un objet qui vous conviendra parfaitement ici. Nous avons des armures et des armes d'excellentes qualités, et quelques unes bénéficient même d'enchantements. Bien entendu, le jeu de l'Arsenal pourrait valoir bien plus que vous choisirez ici.

Il se dirigea ensuite vers la porte et, sorti les clés. Celle ci en vérité ne semblaient être là que pour le décorum, puisque ce n'est réellement que lorsqu'il prononça un mot de pouvoir que le bloc d'acier tourna silencieusement sur ses gonds.

Derrière la porte était une salle minuscule que seule éclairait une orbe magique flottant au plafond. Sur une table étaient exposés six objets : un casque, une paire de miroirs en cuivre, une amulette semblant faite de pierre, une lance à tête de cristal, une gourde en argent et un sac de cuir de dragon qui semblait contenir un jeu de bille.


PARCHEMIN
Deux solutions, choisir l'un des objets de l'Arsenal, qui sont tous des objets merveilleux (de ma propre création, il ne sont pas issus des listes officielles).

Ou choisir au maximum deux objets dans les salles précédentes, que je vous laisse créer, pour un montant total ne pouvant excéder le trésor standard à votre niveau (sauf erreur la table se trouve dans le GdM).

Note : vous ne pouvez pas "vendre" vos possessions actuelles, mais rien ne vous empêche de les laisser ici.

C'est donc quitte ou double smile.gif

On se revoit quand vos fiches seront validées !

écrit par: Solia Zertul Mercredi 28 Novembre 2018 à 00h06
Ne semblant pas vouloir prendre une part plus active à la négociation, Solia était restée en retrait tout le temps nécessaire à l'établissement et la rédaction des contrats. Le détail des tractations, des sommes et des paiements, des ordres de missions et des statuts de chacun, tout cela l'ennuyait profondément et elle faisait confiance à ses compagnons pour ne pas accepter de clause trop en leur défaveur. Ce n'était pas comme si papiers et signatures avaient pour elle une grande valeur... Ecoutant ainsi d'une oreille, elle faisait quelques pas de ci de là, jetant des regards curieux mais polis sur les visages ou des détails futiles de la pièce où elle se trouvait. En dernière et à son tour, elle récupéra le document avec un sourire et retourna à son sac abandonné au sol, qu'elle se mit à fouiller sans hâte, avec une application tranquille. Son sourire s'élargit toutefois progressivement à mesure que le Grand Argentier parlait, et elle laissa échapper un gloussement ravi lorsqu'il conclut par une allusion à la douceur de la Dame Capitaine, suivi d'un regard faussement contrit à l'adresse de cette dernière. Elle mettait enfin la main sur un étui à parchemin où elle fourra son exemplaire du contrat quand les autres sortaient, et elle se pressa à leur suite, son lourd paquetage mal ajusté sur une seule de ses épaules.

Si l'exposition d'équipement, armes et armures de maître l'intéressa peu, elle afficha une mine concentrée et curieuse lorsqu'il fut question de l'Arsenal, et elle suivit chaque geste du conseiller pendant qu'il en ouvrait la porte.


¤Extravagantes exigences disais-tu. Je veux bien le croire à présent que je vois à quel point Prestine tient à sa petite collection. Six objets uniques, un trésor pour toute une cité des hommes.¤

Son visage sembla soudain s'illuminer alors qu'elle prenait la mesure du désespoir de ces gens, et donc du privilège qui leur était offert.

¤Je VEUX une de ces jolies babioles!¤

Aussi vite qu'il lui était possible sans courir et sous le fardeau de son bagage, elle se glissa dans la petite salle, puis resta de longues secondes à savourer son propre émerveillement. Le caractère martial de la lance et du casque ne parvenaient pas à cacher tout l'art dont ils étaient porteurs, et le contraste de toutes ces matières, cuivre, roche, cristal, métal, cuir, lui était magnifique à contempler. Ce jeu de petits miroirs martelés en cuivre en particulier était adorable.

¤Comme si on avait raffiné et concentré le meilleur de leur artisanat en un minuscule mais superbe héritage. Aaah. Mais qui devant une chute de cuir de dragon décide d'en faire une bourse?¤

Tout naturellement, elle leva une main et ouvrit la bouche pour incanter mais se souvint dans un sursaut de lucidité d'où elle se trouvait. Se retournant, elle sollicita l'autorisation d'user d'un sortilège de divination mineur, qu'elle obtint à condition de ne rien toucher. Sincèrement reconnaissante, elle s'inclina avant de reprendre là où elle en était. La chatoyance des auras de ces petits chefs-d'oeuvre lui fut bientôt révélée, à l'exception d'une. Elle se fendit brièvement d'un petit rire puis parla toute seule à mi-voix.

- Qu'avons-nous là? Une bourse résistante à la scrutation magique j'imagine? Frustrant enchantement! Je ne peux pas même le voir lui-même... Oh? Cette gourde convoque quelque chose? Eau infinie? Ou quelque chose de plus amusant? Mais tout cet argent, c'est cependant très ostentatoire... L'amulette protège contre les énergies j'imagine? Toutes, certaines, une seule, peut-être les projectiles magiques? La lance frappe, je ne vais pas prétendre être surprise. Le casque? Hm. De la vision? Aucune idée mais cette aura est charmante, vous devriez vous en servir de temps en temps je suis sûre que son créateur savait ce qu'il faisait. Celui-ci en revanche... Celui-ci était un poète! Deux miroirs identiques, des reflets pour révéler et dissimuler...

Elle se retourna vers Penderast, l'air assez échevelée, les joues un peu rouges, et prit le temps de reprendre contenance avant de parler d'une vois plus forte et calme.

- Je choisis les miroirs.

Après quoi elle ressortit de la pièce, apparemment aux anges, et adressa quelques mots à Nephegost.

- J'espère que tu as un sortilège adéquat à disposition, sans quoi tu le regretteras. Le spectacle vaut le coup d'oeil.


écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Dimanche 02 Décembre 2018 à 03h25
Comme convenu, les mercenaires de Prestine furent conduits vers un vaste réseau de salles où étaient entreposés l’arsenal de la cité au griffon. Ode aux bellicistes et aux armes tantôt défensives et offensives, antiques et modernes, primitives et ingénieuses. Le sang-mêlé découvrit une intéressante collection militaire telle qu’il n’en avait jamais vu auparavant. Il plissa les paupières en jetant des regards circulaires, ne sachant trop par où commencer.

Les humains à ses côtés furent bien plus intéressés par les artefacts présentés dans l’arrière salle que par les œuvres forgées de fer et d’acier qui ornaient murs et râteliers. Il suivit le mouvement et poussa un grognement dubitatif en constatant l’enthousiasme général. Instinctivement, son choix se porta sur une étrange lance à la pointe d’un blanc cristallin qui reflétait un étrange spectre lacté. Le barbare agrippa la hampe en bois blanc pour en étudier la qualité. Il la soupesa et constata son équilibre savamment profilé. L’arme d’hast semblait fragile et pourtant bien meurtrière. Son expertise s’acheva finalement quand il songea qu’il faudrait certainement l’essayer pour statuer de son efficacité.

Le barbare porta inconsciemment ses doigts vers les cicatrices sur son biceps, le relief des marques lui rappela qu’il avait autrefois été un chasseur et un pourvoyeur pour sa tribu avant de se perdre dans la civilisation des basses terres. Cette arme n’était pas l’épieu traditionnel mais il parviendrait aisément à l’exploiter afin de verser le sang de ses futurs adversaires.

Pas encore totalement rassasié, n’ayant pas conscience de la valeur des artefacts offerts et des conditions exacts des modalités d’obtention, le guerrier des monts d’Akanûl retourna dans la salle précédente et parcouru le dépôt d’un œil expert. La brute jeta naïvement son dévolu sur une belle pièce d’armure constituée d’un plastron et d’une dossière finement ouvragé. L’ensemble s’accompagnait d’un casque et de jambières. A sa connaissance, rares étaient les soldats qui pouvaient se permettre pareille acquisition. Irrésistible était la tentation et sans réfléchir plus encore, il commença à ôter la cataphracte qu’il portait, la vieille armure à écailles qui avait déjà beaucoup vécu.

écrit par: Circé Dimanche 02 Décembre 2018 à 15h28
Après avoir constaté que le contrat avait été rédigé avec les termes convenus, Circé avait suivi Penderast et découvert avec beaucoup d'intérêt l'Arsenal puis la réserve d'artefacts de la cité. La tieffeline jetait de toutes parts des regards avides.

¤ Merci, Seigneur des Ombres! On dirait que cette aventure devient enfin intéressante! ¤

Jusqu'alors, l'adepte de Mask avait risqué sa peau à plusieurs reprises pour des gains financiers parfaitement dérisoires : le traitement d'une servante chez Dralvan et quelques pièces d'or fournies par Jalacille. Elle essaya d'évaluer la valeur de tous les objets qu'on lui présentait mais ils étaient si nombreux, et pour certains si rares, qu'elle ne put rien déduire de ses observations.

¤ Pas de doute, si ces biges ont placé ces six objets à part, ils doivent avoir une valeur exceptionnelle. Bon reste à savoir lequel prendre... L'amulette semble discrète et facile à emporter, ce qui est toujours utile en cas de souci... et pour rester discrète... ¤

Tandis qu'elle réfléchissait, Circé remarqua que Ghaz et Solia avaient déjà fait leur choix et elle décida de ne pas tergiverser davantage.

- Ceci fera l'affaire. déclara-t-elle en s'emparant de l'amulette magique et la plaçant autour de son cou.

Elle remarqua ensuite, non sans un sourire amusé, que le demi-orc semblait décidé à continuer à se servir dans les entrepôts de la cité. Penderast oserait-il arrêter l'un des derniers espoirs de survie de sa cité? La situation risquait de devenir très amusante!

écrit par: Népheghost Mercredi 05 Décembre 2018 à 18h20
Cheminant à la suite du Grand Argentier, Népheghost ne ressentait aucune excitation particulière à l'idée de découvrir l'Arsenal de la citée. Quelque peu désabusé depuis son arrivée dans la région, le jeune Halruéen n'avait pu que constater à quel point Prestine était dépourvue de toute magie ne serait-ce que la plus élémentaire…

Rien ne souffrait la comparaison avec l'Halruaa où la magie était présente partout même dans les objets du quotidien… Là-bas, les marchands appâtaient le chaland grâce à des illusions sur la devanture de leurs échoppes. Les travailleurs de forces et les domestiques atténuaient la pénibilité de leurs tâches à l'aide d’objets leur facilitant la tâche. Le confort des habitations était lui aussi garanti et amélioré grâce à la puissance de la Toile… Pour un natif d’un tel pays, toutes les citées de l’Akanal réunies ne pouvaient donc espérer tenir la comparaison.

Ne s’attendant pas à trouver autre chose que des armes et des armures qui lui seraient plus inutiles les unes que les autres, Neph s’apprêtait donc à piocher dans le « trésor » de la citée avec tout l’engouement de quelqu’un qui était invité à passer à table alors qu’il venait de terminer de manger… Seule sa raison lui indiquait qu’il lui fallait quand même se nourrir, en prévision des périodes de disette à venir...

Lorsque le groupe arriva dans la petite salle, les choses commencèrent à devenir intéressantes. Incontestablement le nombre d’objets réellement intéressant (c’est-à-dire magique) était diablement ridicule et confirmait à Neph que la magie n’était pas chose si commune que cela dans cette partie de Féerun. Pourtant, un objet, au premier regard captiva le jeune devin :


¤ Un casque… De l’antique Netheril… Ici… Une pièce dont l’étude pourrait se révéler fort enrichissante à défaut de m’être utile... ¤

Avec un hochement de tête approbateur, Nepheghost s’empara de la relique en veillant à ne pas la mettre sur la tête. Avant cela, il lui faudrait peser tous les mystères que l’objet dissimulait probablement.

-Dites-moi Panderast, que savez-vous sur ce casque ?

écrit par: Phineas Mercredi 05 Décembre 2018 à 23h08
Il était évident que De Myrte s'était douté de la suite. Comme le Grand Argentier. Laisser des aventuriers dans un arsenal, c'était comme faire entrer des enfants dans un magasin de confiseries : ils allaient chercher à en prendre le plus possible. Olenna était adossée contre une étagère qui supportait des réserves de flèches, et observait Penderast se débrouiller avec un regard de malice presque malsaine.

Chacun à son tour choisi son attirail.

Solia déchiffra les inscriptions au dos du miroir et compris rapidement ce qu'elle devait faire pour qu'ils lui appartiennent de plein droit. Elle comprendrait plus tard à quel point ils étaient précieux.

Sans se poser la question d'un éventuel danger, la tieffeline passa l'amulette autour de son cou. La rusée avait alors singulièrement manquée de prudence. Du peu qu'elle en savait, l'objet aurait bien pu la désintégrer. Mais, Tymora lui sourit. Au lieu d'un final morbide, elle sentit une douce chaleur émaner de l'objet, et son environnement lui parut immédiatement... plus frais.

Quand Ghaz commença par prendre la lance, Pendarast haussa un sourcil. Mais quand il prit l'armure le Grand Argentier pris la parole.


- Vous pouvez prendre plus, si vous le souhaitez, Ghaz, mais ce sera retenu sur votre salaire final. Eut égard à votre utilité, nous vous ferons une remise.

Le demi-orque se retourna et grogna, fit de son mieux pour être effrayant. Ce à quoi Pendarast répondit en le regardant droit dans les yeux, mains croisés derrière le dos et haussant légèrement un sourcil.

- Voyons mon ami. Même si vous me trucidiez. Même si vous arriviez à tuer Olenna, ce dont je doute. Et à éliminer tout vos présents alliés, qui comprendrait vite votre erreur. Prestine aurait encore suffisamment d'homme pour se charger d'un seul homme, même en temps de siège. Aussi puissant soit il. Prenez l'armure, elle vous sera utile, et nous sera utile donc. Mais je ne peux pas laisser une telle pièce dans la nature pour rien.

L'homme était impressionnant de flegme. Pourtant bien plus petit et fin que le demi-orque, il avait pleine confiance en sa propre autorité. Et Ghaz dût bien céder.

La bourse et la gourde toujours dans la chambre forte, Penderast ferma la lourde porte de l'Arsenal avant de répondre à Népheghost.


- Pas grand chose, Maître Mage. Il est passé de mains en mains pendant près de deux cents ans. Les registres indiquent qu'il a été initialement vendu à un ancien noble pour une somme symbolique, par un capitaine de navire voulant absolument s'en débarrasser. Ça, et le fait que de la magie en émane, apparemment, mais vous en savez déjà probablement plus que moi.

Et c'est ainsi que se termina leur balade dans l'Arsenal.

Ce qui se passa ensuite fila à toute vitesse. Ils retrouvèrent l'éclaireuse qui accompagnait Olenna plus tôt - Elinna - une femme quasiment mutique qui, de toute évidence, ne pardonnerait pas la mollesse ou les retards.

A la nuit tombée, ils se dirigèrent vers les remparts avec elle. Au moment précis où un cor retentissait de l'autre côté de la cité, ils éperonnèrent leurs chevaux, gracieusement prêtés par la ville, et détalèrent vers l'est dans la nuit. Bientôt les lumières de la ville, comme du camp des assiégeants, disparaissaient derrière eux...

Après plusieurs heures de chevauchée silencieuse, ils étaient arrivés dans les contreforts d'une haute montagne qui s'étendaient devant eux. Une forêt d'antiques conifères les entouraient et Sélunê, qui laissait la place à sa sœur obscure cette nuit là, plongeait les environs dans un noir quasiment absolu. Leur guide, qui ne voyait pas mieux que les humains du groupe, se fiait maintenant à sa monture et semblait essentiellement se repérer au bruit et à l'odeur. Finalement, il s'arrêtèrent dans un coin particulièrement touffu. D'un signe, elle leur indiqua de mettre pied et à terre et de la suivre. Elle avança, en guidant son cheval, dans un chemin étroite dans un véritable mur végétal d'épines et de branches. Là, l'obscurité fut désormais totale et malgré toute leurs expériences, ils ne purent éviter les épines qui se bloquèrent dans leurs chevaux et leurs vêtements.

Après quelques minutes qui parurent des heures, ils débarquèrent dans un environnement étrange. C'était un dôme d'épines et de branches soutenus par les anciens de bois qui les entouraient. L'un d'eux, en particulier, semblait les observer à travers le seul orifice sur l'extérieur au dessus d'eux, qui ne devait guère excéder les trente centimètres de diamètres. Le dôme faisait cinq ou six mètres de hauteur sur dix de larges. Les plus observateurs d'entre eux remarquèrent que, vu le diamètre au sol, le tout formait une demi-sphère quasiment parfaite. Et si ils pouvaient tous observer facilement cette formidable architecture végétale, c'était parce que les parois du dômes étaient constellés de minuscules champignons émettant une douce lueur bleutée. Leurs autre sens leurs indiquèrent qu'il régnait ici un calme impressionnant, que l'environnement était emplie d'odeurs de résine de pin et de bois. Mais surtout, qu'il y faisait agréablement doux, ni chaud, ni froid, juste doux. Et ce, malgré la froideur qui régnait à l'extérieur.

Les chevaux furent laissés à leur alimentation, pendant que l'éclaireuse sortait de quoi manger. Viande et fruits séchées, eau claire ainsi qu'une baie bleue tirant sur le rose constituait le repas. Elle s'assit, silencieusement, sur l'herbe rendue rase par la constante chute d'épine qui l'étouffait, et pour la première fois depuis des heures, Elinna prit la parole.


- Reposez, mangez. Faites ce qu'il faut pour être prêts à tout moment. Il est possible que nous restions ici un jour ou deux. Pas de feu, ni de magie évidente. Les serviteurs du Grand Tchazzar ont laissés des traces, et nous ne voulons attirer ni ses alliés, ni ses ennemis. Notre fenêtre pour pénétrer dans les territoires de la horde sera courte, et nous ne pourrons nous permettre aucun retard.

Elle mangea, puis s'éloigna pour se coucher un peu plus loin, et ils ne l'entendirent plus.


PARCHEMIN
Népheghost

Tout cela serait long. Et pendant ces longues heures, l'halruéen pourrait étudier le casque. Et comme n'importe quel savant, il était jaloux de son savoir. Aussi, après s'être assuré que tout le monde dormait, il trouva le point le plus éloigné de leur guide comme de ses compagnons.

Le casque résista à son esprit pendant longtemps. Pour une raison qu'il ne comprenait pas, et malgré tout ses efforts, il peina à comprendre aux premiers abords. Il s'agissait du heaume d'un officier, c'était indéniable. Sa forme élégante, les liserés d'or qui bordaient les arrêtes et l'énorme saphir bleu qui ornait son fronton en témoignait. Bien entendu, l'ancien empire était d'abord celui des mages, si puissants qu'ils ne révéraient plus les dieux, au point d'en défier la Toile elle-même. Mais cela n'empêchait pas qu'il avait aussi possédé une fantastique armée, équipé par ces mêmes mages. Ce casque en était sans doute issu. Il remarqua aussi bien vite le sang qui s'étendait ci et là. Il se posa longtemps la question de son existence et puis il compris ce à quoi ces tâches lui faisait penser : le sang était comme de l'ambre, de l'hémoglobine cristallisée.

Il se refusait toujours à poser le casque sur la tête, quand, soudain, deux lueurs spectrales apparurent là ou aurait dû être les yeux du porteur. Et une voix métallique émana soudain de l'objet.


- Et bien, Ridicule. Combien d'heures va tu encore me regarder. Un heaume est fait pour être porté. La dernière fois, l'humanité n'avait pas encore atteint ce niveau de stupidité.

Et si rapidement qu'on put se demander si ce n'était pas une illusion, les deux yeux spectraux disparurent. Le jour qui suivit, le casque resta un casque. Rien d'autre.


***


Lorsqu'ils se réveillèrent, le jour suivant, l'éclaireuse avait disparue, mais pas son cheval. Du matin au soir, elle fut absente. Chacun le pris comme il put. Ghaz était énervé, mais il savait pertinemment qu'en terre étrangère, il fallait écouter les autochtones. Solia, d'extraction élevée supportait mal cette vie rustique, mais il fallait admettre l'esthétique du lieu. Et puis, ce n'était pas comme si elle serait capable de revenir seule à Prestine. Neph était occupé dans ses pensées. Et la tieffeline, et bien, elle tieffelait.

La journée passa. Le dôme était un abri extraordinaire. Le jour, le soleil passait par le trou au sommet et produisait une colonne de lumière. Au milieu de l'après-midi, l'odeur changea temporairement alors que les champignons dégageaient des spores. D'abord effrayé, le tout ressemblait à un piège, ils ne purent que constatait que les spores n'avaient pas le moindre effet sur eux, mais que des centaines de papillons sortirent soudain des parois d'épines pour s'envoler en tourbillonnant par delà le dôme, la lumière se reflétant sur leurs ailes. Puis, quelques minutes plus tard, le soleil commença à se coucher et pendant une dizaine de minutes, la lumière rougeoya. Avant que l'obscurité ne commence à revenir.

Ils commencèrent à s'inquiéter ne voyant pas revenir Ellina, se demandant si elle n'avait pas trahi. Mais, enfin, au milieu de la nuit, alors que certain se préparaient à dormir, elle revint.


- Debout. Prenez vos affaires, rien ne doit rester. On ne prend pas les chevaux. Allez.

Elle n'attendit qu'une minute avant de prendre la route en sens inverse. Une heure plus tard ils s'arrêtait devant le contrefort rocheux. Ils ne comprirent au début pas pourquoi. Et puis, elle poussa des lianes, découvrant une anfractuosité dans la pierre.

- Plus un bruit. On a une heure avant le passage de la prochaine troupe. Nous sommes sur le territoire de Gurzun, qui ne le contrôle plus depuis longtemps de ce qu'on en sait.

Et ils entrèrent. Ils suivirent un long boyau souterrain pendant une dizaine de minutes puis surgirent dans une énorme grotte souterraine. Partout, les piliers de pierre soutenait la voute. Une partie de la grotte était naturelle, l'autre avait sans doute été creusée. Solia comme Nephéghist ne purent que constater l'usage partielle de magie druidique. Ils étaient en hauteur, au bord d'une falaise au bout de laquelle un pont de pierre était effondrée. D'ailleurs, le boyau lui même avait été ouvert à nouveau après avoir été muré. Une ancienne piste gobeline, probablement. Ellina leur fit signe de discrétion.

Ellina avança, et la suite fut rude. Il fallut descendre mais, heureusement, ils eurent suffisamment de temps pour le prendre. Suivant des pistes discrètes, ils slalomaient entre les énormes piliers et s'enfonçaient dans des gorges souterraines. Vingt minutes plus tard, ils commencèrent à entre des tambours et des cris de voix au loin, le bruit voyageant à travers les boyaux dans la parois et s'amplifiant au fur et à mesure dans les grottes. Bien qu'ils aient majoritairement perdu la notion du temps, une heure au moins s'était passé quand Ellina les fit soudain courir et plonger dans une cuvette. Une troupe d'une cinquantaine de gobelins passa au dessus d'eux produisant un vacarme ahurissant, qui s'éloigna au loin.

Ils sortirent et continuèrent encore un peu, avant de bifurquer dans un nouveau conduit clairement peu fréquenté.

Et, quelques minutes plus tard, ils surgirent au dessus du noyau de la horde. Ils étaient accroupi au bord d'une falaise. Et à prêt d'une centaine de mètres en dessous, la Horde était là. Des milliers, peut-être des dizaines de milliers de gobelins qui grouillaient dans une immense cuvette, produisant un insupportable vacarme. De grands feux étaient dressés partout, les hobgobelins criaient leurs ordres, et des groupes se battaient un peu partout avant d'être séparés par plus fort qu'eux. D'énormes worgs étaient gardés dans des enclos précaires non loin de leur point d'observation (mais bien plus bas), et ils assistèrent au macabre spectacle de l'un ces énormes loup qui dévora en deux bouchés le dresseur qui tentait de l'apprivoiser.
En observant bien ils découvrirent qu'il y avait certains gobelins clairement plus respectés que d'autres, même sans être énormes. Les foules ne les attaquaient pas et ne les harcelaient pas lorsqu'ils marchaient.

Ellina chuchota.


- Je vous ais emmenés là où vous deviez être. La suite, c'est à vous de la décider.

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Samedi 08 Décembre 2018 à 16h04
¤ .horwa, kwa, r ad aéum'n anum' snwa, snorffwa, na rangwa, g à rum'annoh num'cum'wa, wa, y’n grI ¤

Ces vermines s’étaient rassemblées en une vaste armée hétéroclite auxquelles s’étaient joints d’autres créatures hargneuses comme cette surprenante poignée de Gnolls. Toutes les activités n’étaient que préambules à la prochaine bataille. L’ordre naturel voulait que le fort domine le faible, la présence de Gobelins au sein des communautés orques était tolérée à condition de servir de souffre-douleur et de s’occuper des tâches les plus déplaisantes. Contrairement aux orques, ces saloperies savaient se montrer curieux et communicatifs, bien que leurs manières ne devaient pas faire oublier qu’ils tenteraient probablement de poignarder leurs interlocuteurs dans le dos dès que possible. Les relations restaient épisodiques et se dégradaient rapidement une fois la bataille terminée.

Le guerrier leva la main pour attirer l’attention de ses coéquipiers, et désigna de la tête les mouvements des troupes en contre-bas.


- Des mercenaires, grogna-t-il en fixant la démonette de ses yeux sombres, couleur d’airain. Trop de cohésion, pas normal. Débusquer l’chef de guerre. T’iras fureter seule en avant. (il hocha de la tête en direction des deux mages) On est aussi discret qu’un troupeau de yacks. Faudra rester à distance.

Observant un silence de mauvais augure, le barbare retourna son attention sur la fosse pullulante de Gobelins. Cette cohésion l’intriguait grandement. Une défaite ou une inactivité prolongée pouvait réveiller l’hostilité entre bandes rivales et seul un Chef de Guerre tyrannique possédait la volonté, le pouvoir et le minimum de ruse requis pour encadrer ces tendances autodestructrices !

Ghaz Arghur serrait sa Lance nécromantique dans sa main droite et s’en servait comme d’un bâton de marche. Il n’avait évidemment pas besoin d’être soutenu, mais il ne se séparait plus de l’arme offerte par la cité au griffon. A chaque pas, son extrémité cognait sur le sol. Il balayait du regard les troupes chaotiques afin de mieux étudier le terrain, détaillant les effectifs et la typographie des lieux. Il cherchait une cohérence entre les différentes peintures de guerre et les dresseurs de loups des steppes en contrebas.

écrit par: Népheghost Dimanche 09 Décembre 2018 à 16h10
Depuis l'arrivée du groupe au fin fond d'une forêt de la région de Prestine, le magicien avait mis à profit les long moments passés à attendre le retour d'Elinna pour reprendre ses recherches personnelles.

Tout d'abord, il se concentra sur l'étude du casque récupéré dans l'Arsenal de Prestine. Il puisa dans sa mémoire le maximum d'informations pouvant lui permettre d'en apprendre plus. Le devin regrettait amèrement son laboratoire... En rase campagne il n'avait pas accès à toutes les ressources magiques nécessaires pour lui permettre de percer rapidement les secrets de l'objet magique.

Après des heures d'études, Neph ne parvînt qu'à découvrir l'origine de l'objet ainsi que les écoles de magie qui avaient été utilisées pour son enchantement. De bien maigres avancés pour l'apprenti prodige. La tentation de mettre le casque était forte, mais l'Halruéen était persuadé que ce dernier cachait de sombres propriétés. Les quelques informations glanées auprès de Panderaste et surtout, la tentative de persuasion de l'artefact pour inciter la mage à le mettre ne laissaient que peu de place au doute. Il s'agissait d'un objet intelligent ou pire, d'un objet maudit...
Pour autant, le magicien n'écarta pas la possibilité de mener quelques études empiriques qui pourraient s'avérer fort instructives et économiques en temps et en argent... Bien déterminé à faire essayer la relique par un hôte plus ou moins conscient des risques, il rangea celle-ci précieusement dans son havresac en prévision du moment opportun puis se concentra sur d'autres sujets.

Jusqu'au retour de l'éclaireuse, le mage travailla donc à finaliser la technique de manipulation des sorts sur laquelle il travaillait depuis des mois. Ses recherches touchaient à leur fin avant sa téléportation en Akanal, il était donc temps d'expérimenter le fruit de son travail... Il prépara ses sorts de manière a lui permettre de répondre au mieux aux besoins de la journée.

Ce fut bien des heures après avoir quitté le camp sur ordre de l'éclaireuse que le mage réalisa à quel point sa vie allait dépendre des sorts qu'il avait préparer... Du haut de l'éperon rocheux que le groupe avait atteint non sans mal, Neph pouvait maintenant contempler la horde en chaire et en os. Il ne pu retenir regard noir envers l'éclaireuse qui, par sa dernière tirade venait de l'agacer au plus au point.

Le jeune homme étudiait la horde l'esprit en ébullition.


- Autant chercher un poil dans la barbe d'un nain ! La probabilité de trouver le chef parmi cette multitude sans se faire remarquer est quasiment nulle.

C'est alors que la remarque de Gharz raisona aux oreille de Neph.

- Tu as raison Gharz lança t-il en chuchotant. Cette cohésion n'est pas naturelle pour des gobelins. C'est justement sur ça que nous devons nous concentrer. Provoquons quelques incidents. Regardez, la poudrière ne demande qu'à s'enflammer un peu plus. Neph pointait alors les quelques bagarre éparses mais rapidement maîtrisées. Si la pagaille s'empare de la horde, les chefs devraient débarquer. Au pire, si ça ne marche pas au moins nous aurons une diversion. Je parie qu'on peut libérer ces worgs là-bas et mettre un beau bazarre !

écrit par: Circé Mardi 11 Décembre 2018 à 22h56
Circé avait apprécié leur chevauchée et découvert, pour la première fois, les environs de Prestine : pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait à nouveau libre. Qui pourrait l'empêcher de prendre la fuite si elle s'éclipsait en toute discrétion? Ce sentiment de maîtrise des événements lui plaisait et lui convenait parfaitement. Néanmoins, l'appât du gain et l'appel de l'aventure l'avaient poussée à poursuivre aux côtés de ses compagnons et de leur guide.

Bien que la tieffeline l'ait rapidement soupçonnée de désertion lors de sa longue disparition, Elinna avait parfaitement fait son travail en les amenant en toute discrétion à proximité immédiate de la horde.


¤ Par les Neuf Enfers! J'ai rarement vu une telle armée réunie, mis à part celle de Yelter. Si ces deux-là se rencontraient, le spectacle en vaudrait certainement la peine... ¤

Tout comme ses compagnons, l'adepte de Mask évalua la situation en observant longuement le campement. Ghaz et Népheghost prirent tour à tour la parole mais, si leurs interventions étaient pertinentes, celle du premier agaça profondément la tieffeline.

- T'as pas d'ordres à me donner, Ghaz', tu ferais bien de le retenir et de réfléchir un peu plus avant de l'ouvrir!

Son ton était teinté de colère mais relativement calme, car les propos de ses compagnons recelaient une ébauche de plan.

- On pourrait concilier les deux idées : vous faites diversion et j'en profite pour m'infiltrer dans le camp et récolter des informations... Laissez-moi un instant...

Circé se mit à l'écart, de manière à ne pouvoir être ni vue, ni entendue depuis le camp de la horde. Elle ôta son couvre-chef de déguisement et retrouva, pour un temps, son apparence de tieffeline. Elle prit de longues minutes pour l'ajuster et le réajuster encore et encore jusqu'à obtenir le résultat escompté. Elle se contempla alors dans son miroir, satisfaite d'elle-même... Elle y voyait le reflet d'un hobgobelin robuste et menaçant mais pas gâté par la vie : sa bouche et le bas de son visage semblaient avoir été blessés à de nombreuses reprises et sa langue fortement endommagée. Lors de son observation, elle avait concentré son attention sur les membres de cette race, plus grands, plus solides et plus intimidants que les gobelins qui constituaient l'essentiel de la horde, et elle pensait être capable de simuler leur démarche et leurs manières d'être.

¤ Ô Mask, j'espère que cette nouvelle apparence t'agrée et qu'elle nous permettra de faire de juteux profits! ¤

La tieffeline se présenta à ses compagnons sous sa nouvelle apparence, un sourire s'affichant sur les lèvres fortement endommagée de son visage de hobgobelin.

- Alors qu'en pensez-vous? Joli minois, n'est-ce pas ?

Repassant aux choses sérieuses, elle ajouta :

- Bon, ne traînons pas. Je suis prête... J'essaierai de lancer mon sort de compréhension une fois dans le camp ou juste après que vous ayez lancé la diversion : il me faudra toucher rapidement un de ces nabots...


Circé adopte l'apparence d'un hobgobelin à l'aide de sa coiffe de déguisement.

écrit par: Solia Zertul Mercredi 12 Décembre 2018 à 15h32
Durant tout le voyage et les étapes qui les avaient menés sur cette corniche, Solia s'était comportée comme s'ils étaient en voyage d'agrément, jusque dans les tunnels où si elle avait au moins cessé son badinage, elle continuait de jeter autour d'elle des regards de touriste et affichait une mine ravie. Il faut dire qu'avec un nouveau jouet dont il fallait explorer toutes les possibilités et ses propres recherches qui avaient passé un cap majeur, l'ancienne Sorcière Rouge avait de quoi se réjouir. Son inconscience du danger n'allant pas jusqu'à ignorer ce qu'elle subirait aux mains de gobelins, elle avait néanmoins pris le soin de préparer ceux de ses nouveaux sortilèges qui seraient les plus utiles et non les plus amusants. La vision de la Horde en contrebas amena enfin un air plus grave sur son visage. Le vacarme en particulier semblait fâcheusement l'impressionner.

¤Peut-être aurions-nous dû fausser compagnie à notre guide...¤

Peu au fait des subtilités tactiques et des us et coutumes des gobelinoïdes, elle écouta attentivement ses compagnons au fur et à mesure qu'ils concevaient un plan, montrant surtout une vive réaction, d'approbation enthousiaste, à la remontrance de la tieffeline envers Ghaz'. Celle-ci se mit ensuite en devoir de grimer son apparence, moment que choisit la Thayenne pour se planter devant la femme qui les avait conduits ici.

- Jusqu'où vont vos ordres et votre loyauté? Nous autres allons descendre et nous couvrir mutuellement, mais si nous devions tous faillir, interviendrez-vous pour aider notre fuite? J'ignore si vous pouvez atteindre une cible à cette distance, mais j'aime l'idée d'un archère les surplombant si les choses en viennent là. J'aime aussi l'idée de bénéficier de votre connaissance du terrain en cas de poursuite.

Sa requête formulée, elle resta proche de son interlocutrice mais reporta son attention sur la transformation de Circé, et répondit à sa boutade avec un grand sourire.

- Absolument ravissante!

Les choses sérieuses reprenant, elle hocha la tête en réponse à la roublarde puis posa ses yeux sur ses deux autres compagnons. Qu'il s'agisse libérer des bêtes de guerre ou pousser les espèces et clans divers de la cuvette à l'affrontement, il leur faudrait déjà approcher de la lisière de leur camp. Et leur chemin était plutôt exposé...

- Comment nous autres allons nous nous y prendre? Si tout ce que nous voulons est de l'agitation, nous pourrions nous contenter d'incendier quelque chose et rester hors de vue. Mais je ne suis pas certaine que nous parvenions jusqu'en bas sans nous faire repérer. En ce qui me concerne, je peux prendre l'apparence de n'importe laquelle des créatures de cette Horde. Enfin, à l'exception des worgs.

Elle s'interrompit le temps de scruter plus attentivement le spectacle démentiel qui s'offrait à eux et son visage s'éclaira brusquement.

-Voilà qui est parfait! Il se trouve qu'au contraire du gobelin, je parle la langue gnolle. Une telle illusion me permettra au moins de ne pas garder un silence suspect s'il est besoin d'avancer au grand jour et d'interagir. Eh bien? Y allons-nous chacun de notre côté pour ajouter à la confusion, ou tous les trois ensembles et furtivement?

écrit par: Phineas Mercredi 26 Décembre 2018 à 00h53
Il y avait une ébauche, une esquisse, un schéma de plan. Mais lorsque l'on se battait à peu contre légions, l'improvisation préparée était de mise.

Déjà étrange, leur troupe l'était encore plus désormais. A côté du mage halruéen se trouvait maintenant un hobgobeline et une gnolle de belles tailles. Les deux femmes, désormais formidablement poilues, allaient être celles qui allaient tenter l'investigation, laissant les deux hommes derrière.

Ellina, elle, n'avait affiché comme unique signe de surprise au déguisement qu'un clignement d'yeux trop brusque. Après quoi, elle avait détaché ses deux carquois. Méticuleusement, elle avait vérifié que chacune de ses types de flèches étaient correctement rangée. On comptait quatre empennages différents, et donc, probablement, quatre flèches différentes. Pliant son manteau, elle le posa au sol, et s’accroupit au bord de la falaise, suffisamment éloignée cependant, pour n'être qu'une ombre. Les quatre compagnons purent par ailleurs remarquer que, d'une manière ou d'une autre, elle ne laissait pas la moindre trace. Elle sorti son grand arc et devint presque immobile.

Alors que Nepheghost et Garzh se tenait non loin de leur guide, les deux femmes prirent le chemin inverse, pour commencer leur enquête. A quelques dizaine de mètres de l'embouchure basse de la cuvette, elles se séparèrent, inutile d'arriver ensemble.



Circé

Si la horde avait été impressionnante vu dessus, elle était terrifiante vue de l'intérieur. Transformée en hobgobelin, elle traversa les premières couche de vermines entassées dans le couloir menant au camp en lui même. Là, elle eut l'occasion de percuter avec une certaine virulence l'une de ces horreurs, après avoir lancée, alors encore discrète, le sortilège d'omniglottisme. Le gobelin, petit à la peau légèrement bleu et couvert d'un duvet de poils gris et drues se retourna brusquement en éructant.

- ...Lzawa vet'ThiTvet'P vet'D vet'Cvet'Pwavet' operie ! Qui me pous... le gobelin leva la tête vers celle de Circé, désormais déguisée en un dominant parmi cette horde d'abruti. Ah ! J'AI RIEN DIT !, et le gob détala.

La magie faisant soudain effet, Circé se retrouva entourée des discussions des gobelins. Et elle put immédiatement dire que ce n'était pas ici qu'elle allait augmenter son vocabulaire. Les cris qu'elle entendait était essentiellement fait d'insultes, de tentatives de soumission d'un autre individu, de menaces de mort ou, dans le meilleur des cas, de la meilleure façon de tuer ou torturer ses ennemis. Elle se rendit aussi rapidement compte que, bien que minoritaires parmi les gobelins, les hobs étaient clairement haut dans la chaîne hiérarchique. Ce qui lui éviterait probablement de nombreux problèmes. Mais l'empêcherait éventuellement d'entendre certaines choses.

Quand elle pénétra dans le camp en lui même, son nez fut sauvagement attaqué par l'odeur. Elle l'avait senti en hauteur, mais la forme de la caverne les avaient probablement un peu protégé. Ce n'était pas le cas. Excréments, souffre, odeur de feu et de cendre, de sang et, nota t'elle, une puissante odeur de métal chaud, qui indiquait la présence d'au moins une forge quelque part.

Décidément, grouillant était le terme adapté. Elle avait l'impression d'être dans une ruche. Un brouhaha constant émanait de la horde. Et un peu partout, de micro-évènements se produisaient. En l'espace de quelque minute elle assista à l'explosion de quatre affrontements entre gobelins. Cependant, constata t'elle immédiatement, les hobgobelins les séparaient très rapidement et semblait, étrangement, vouloir éviter toute effusion de sang. Bien entendu, c'était une stratégie de base pour n'importe quel officier civilisé. Mais les hordes gobelins n'était pas vraiment connus pour leur capacité civilisationnelle.

Pendant une dizaine de minutes, elle eut l'occasion d'explorer un peu le camp. Si la horde n'était pas constituée de combattants exceptionnels, ils étaient autrement plus nombreux qu l'armée de Yelter. Et la sauvagerie exceptionnelle des grognards remplaçait probablement bien le professionnalisme de leurs adversaires. Certains sortaient du lot, cependant. Sans parler des quelques rares chamans, certains soudards semblaient autrement plus doué que les autres. En témoignait leur vieillesse et le nombre de leur scarification. En considérant la vie qu'ils devaient avoir, leur survie ne devait pas être due qu'à la chance. Elle remarqua aussi que les enclos qu'elle avait remarqué n'était probablement là que pour la forme. Nombre de worgs se promenaient, de fait, librement. Bien que rarement, ils adressaient parfois la parole aux gobelins, généralement en langue gobeline. Il sembla même rapidement à la tieffeline que les enclos étaient moins là pour séparer les gobelins des worgs, mais une imprécation de ces derniers envers les premiers pour garder un certain confort. En songeant alliés, elle remarqua quelques orques, mais aucun demi-orques. Ceux-ci imposaient une autorité sauvage, et ce, même sur les hobgobelins et les gobelours.

En s'approchant du centre de la cuvette, elle constata qu'une sorte de grande place avait été aménagée, pour l'instant vide, mais qui servait probablement à accueillir des réunions, ou équivalent. Elle y appris cependant que la horde était désormais contrôlée par un individu s’appelant Ratkin le Féroce.

Elle cherchait une indication quant à la position des chefs et ne trouvait pas. Jusqu'à constater quelque chose. A l'autre bout du camp se trouvait, creusée dans la falaise, une énorme grotte en hauteur. Environ à la même hauteur qu'ils se trouvaient tous plus tôt. La grotte ne semblait pas naturelle, la pierre semblant avoir fondue et noircie, et un escalier montait au niveau du sol jusqu'à celle ci. Personne n'y montait mais, de temps à autre, quelqu'un en descendait.

Circé eut l'immédiate conviction qu'il s'agissait d'un lieu important.



Solia

Alors que Circé la gobeline s'éloignait dans le campe, Solia la gnolle, elle, se dirigea directement vers le campement gnoll qu'elle avait remarqué un peu à l'écart.

Sur le chemin, elle eut tout de même l'occasion de constater l'odeur abominable qui régnait dans le campement, et, d'en extraire, au moins, celle du métal chaud indiquant qu'une forge devait rougeoyer quelque part. Ainsi que l'étonnante - quoique relative - discipline des soudards gobelins. Même lorsque éclataient des émeutes si et là, elles étaient rapidement brisées par les dominants. Bientôt elle arriva au campement gnoll et, aussi étonnant que ce fut, il semblait autrement mieux organisé qu'elle ne s'y attendait. Les gnolls étaient globalement plus intelligents que les gobelins, certes, mais par rapport aux meutes qu'elle avait eut l'occasion d'observer dans sa vie ce camp semblait efficace. Et, plus étonnant, les gobelins semblaient éviter la zone. Comme elle ne comprenait pas l'idiome dominant du coin, elle ne put en apprendre plus des gobelins. Quand elle traversa l'entrée du campement avec assurance, elle ne rencontra pas d'opposition. La meute devait être composée d'environ cinquante individus si tous étaient présents. Ils n'avaient pas pris le temps de monter de quelconque tentes, et si certains dormaient ça et là, entretenaient leurs armes ou échangeaient en grognant, une dizaine étaient réunis au centre du camp. En conséquence de quoi, elle approcha.

Et, alors que son esprit restait tétanisé par ce qu'elle vit, son corps eut le réflexe de rester à distance raisonnable.

Celui qui ne pouvait qu'être le chef, debout devant le feu, avait une fourrure carmin. Il était plus petit mais plus large que les autres gnolls et ses oreilles semblaient plus larges également. L'arme qu'il portait ne laissait aucun doute quant à son espèce, pas plus que l'intelligence maligne qui régnait dans ses yeux. La meute était guidée par un flind.


- .ritros ed tnava tneffuob sel no te ,ruoj nu erocne dnetta nO .ici ehcolc iuq esohc euqleuq a y lI .neir tnennerpmoc en snilebog ed snitérc seC

L'un des gnolls autour voulut contredire le chef. Il se prit un immédiat coup d'acier en travers le museau.


Nepheghost et Ghaz

Le mage et le barbare était pour le moment restés à l'arrière. Nepheghost attendait essentiellement de voir la suite. Mais Ghaz, lui, en bon prédateur, se concentra pour trouver des détails intéressant. L'un comme l'autre réussir à suivre quelques temps leur compagnes, mais celles ci se perdirent rapidement dans la masse.

D'en haut, le barbare remarqua quelques points qui lui semblaient intéressant. De l'autre côté de la cuvette, contre la falaise se trouvait une fosse d'où s'échappait une lourde fumée noire. Une forge, sans doute. Vers le milieu du camp, à droite, se trouvait une large zone dépeuplée où avait élevée ce qui semblait d'ici une sorte de pyramide de bois et de pierre. Et qui devait sans doute être un totem. Il avait déjà remarqué les enclos de worgs, qui, après réflexions, semblaient moins être conçus pour contenir les bêtes que pour empêcher les gobelins d'entrer. Le camp gnoll ou devait désormais se trouver Solia était à l'extrême gauche. Enfin, de l'autre côté, creusée dans la falaise, il lui semblait distinguer une caverne étrange, quoique la distance l'empêchait d'être sur de ce qu'il voyait.

Soudain, tout le monde entendit une voix sépulcrale s'élever du sac du magicien.


- Montre moi, magicien.

Ellina tourna lentement la tête vers Neph', un sourcil levé.

écrit par: Circé Jeudi 27 Décembre 2018 à 16h06
Jusqu'à présent, tout se passait comme prévu : depuis que Mask lui avait accordé sa bénédiction, Circé avait pris l'habitude de changer d'apparence, en dissimulant sa nature de tieffeline, et d'incarner pleinement sa nouvelle identité. Se faire passer pour un hobgobelin n'avait pas particulièrement posé problème et, au vu de l'attitude des gobelins à son égard, elle incarnait plutôt bien son personnage. Cela l'aurait très certainement fait sourire de satisfaction si sa situation n'était pas aussi dangereuse.

Tout en progressant dans le campement, elle avait laissé traîner ses oreilles mais n'avait pu récolter d'informations utiles.


¤ Ces gobelins sont vraiment trop stupides... Et pourtant, ils semblent avoir un semblant d'organisation... Ratkin le Féroce, jamais entendu parler de lui...¤

La tieffeline avait d'ailleurs évité autant que possible les orcs et les gnolls qui auraient pu lui donner des ordres contraires à ses intérêts. Elle s'était également écartée du chemin des chamans et des worgs, probablement les seuls à pouvoir, peut-être, percer son déguisement. Cependant, elle s'évertuait à marcher d'un pas confiant, ni de manière trop furtive ni de manière trop voyante, à la manière d'une créature dominant les gobelins environnants et sûre de son bon droit.

La grotte avait attiré son attention. Etait-ce là le centre névralgique de la horde?


¤ Ce serait pas étonnant que ce Ratkin, ou plus exactement celui qui le contrôle, ait quelque chose à voir avec cette grotte bizarre... ¤

Circé dirigea ses pas en direction de la grotte, bien décidée à s'en approcher au maximum.

écrit par: Solia Zertul Jeudi 27 Décembre 2018 à 21h59
Laissant derrière elle l'image réconfortante mais de plus en plus éloignée de flèches cruelles et d'alliés embusqués, sa gobelours de compagne déjà mêlée à la masse, Solia fit son entrée dans le camp en pleine lumière. Autour d'elle grouillait la horde, et leurs faciès grimaçants l'atteignaient moins que le vacarme et la puanteur ambiante. Le coeur au bord des lèvres, elle tâchait d'afficher la démarche agressive et nerveuse des gnolls. Le picotement rassurant de l'illusion tout autour d'elle et le monologue sensoriel de Sinji qui dardait sa langue avec intérêt, triant et analysant cette surabondance olfactive, l'aidaient à tenir la nausée à distance. Pour le petit reptile, ce fumet était un livre riche de détails.

¤Ravie que tu apprécies autant. Quelque chose d'intéressant qui ne soit pas lié à de la charogne ou de l'excrément?¤

Contrarié du peu d'enthousiasme de sa maitresse pour ces saveurs, il lui transmit dédaigneusement une note particulière avant de l'ignorer pour reprendre son exploration olfactive. Ainsi guidée, la magicienne se fit violence et perçut dans les remugles écoeurants, celle de métal chauffé. Il y avait sans doutes des forges ici.

¤Oh? Coûteux, complexe, et très raisonnable, de la part de gobelins, non?¤

S'habituant peu à peu à l'odeur alors qu'elle marchait toujours vers l'espace des gnolls, sa curiosité éveillée, elle prêta davantage attention aux peaux-vertes autour d'elle. Ces dernières s'arrangeaient plutôt pour éviter son chemin, même si les gobelours lui jetaient des regards peu amènes. La taille compte parfois. Mais il lui apparut vite qu'elles étaient de toutes manières bien plus disciplinées qu'elle et ses compagnons n'avaient dit s'attendre. Elle avait déjà été témoin de quelques rixes de loin en loin, mais aussi rapidement réprimées que sans victimes. Cela ne collait pas avec le peu qu'elle savait de cette engeance. Mais la seule présence de créatures monstrueuses qu'elle connaissait bien mieux ne collait de toutes façons pas. Malgré le danger, elle avait à chaque pas davantage hâte d'enfin avoir affaire à des êtres dont elle comprendrait la langue.

¤Tss. Que n'ai-je pensé à faire préparer à cet Harluéen la même illusion! C'est la tâche d'un devin de récupérer l'information, pas d'une invocatrice!¤

Elle arriva bientôt à sa destination. Là aussi, la discipline était trop efficace. Se ménageant quelques instants d'immobilité par une pantomine à base de grattage et de regards mauvais portés sur le camp dont elle était à présent un peu à l'écart, elle réfléchit à ce qu'elle voyait déjà. Il n'y avait pas de tentes, des commodités seulement rudimentaires, mais cela était attendu. Même dans la garnison citadine de gnolls parmi les mieux dressés ou éduqués de Thay, elle ne les avait jamais vus accorder beaucoup d'intérêt au confort ou au travail manuel. L'absence totale de gobelins même si près de leur camp l'inquiétait en revanche. Ces cabots aiment certes leur espace, et sont d'un commerce épouvantable, mais sont aussi à la fois veules et avides. Quelques cadeaux et blagues grossières leur suffisaient à tolérer la présence d'une étudiante en magie sans autorité, et la menace sérieuse à passer de l'aboiement au jappement. Ceux-ci semblaient à la fois en imposer à une armée de peaux-vertes et ne rien vouloir leur chiper.

A son entrée dans le campement proprement dit, personne ne lui fit obstacle et elle put voir quelques dizaines de gnolls, dormant à même le sol ou occupés à de menues tâches. Elle avait adopté une démarche traînante, affichant une certaine mauvaise humeur, et se dirigeait vers le petit groupe au centre, quand elle se figea, avant de par réflexe aller plutôt s'écrouler auprès d'autres "congénères".

¤D'accord. Cette meute a un flind. On va juste sagement s'en tenir à distance. Tout va bien. Et un jour, on invoquera Nephegost et on lui fera infiltrer, je ne sais pas, un culte de Yeenoghu ou quelque chose.¤

Puisant dans cette pensée pour retrouver ses esprits, elle put observer la vicieuse bête intelligente et entendre la décision qu'il venait sans doute de prendre. En tous cas l'un de ses subalternes venait de l'apprendre et avait été un peu trop spontané dans sa réaction. Elle-même se contenta d'un hochement de tête servile et approbateur. Elle aurait aimé orienter une éventuelle discussion mais sa voix ne pouvait se rapprocher de celle des hommes hyènes et il lui fallait se contenter de les écouter. Elle attendit donc de constater ce que la décision du flind provoquait comme réactions dans la meute. Repartir trop vite aurait de toutes façons toutes les chances d'être suspect. Si elle n'apprenait rien, elle pourrait toujours peu avant le rendez-vous convenu se mettre en quête de cette forge.

écrit par: Népheghost Lundi 31 Décembre 2018 à 17h54
Du haut de son repère Népheghost contemplait la progression de ses deux compagnes à travers la horde. Les deux femmes avaient pris les devants à bon escient préférant récolter le maximum d'informations avant de passer à l'action.

Bien que restant en retrait pour le moment, le mage n'avait pas pour autant oublié d'apporter sa modeste contribution à l'effort collectif. Avant de laisser partir Circé et Solia au casse pipe, Neph avait lancé le sort de message sur les deux femmes ainsi que sur lui même et sur Ghaz. Il expliqua aux moins initiés à l'Art l'utilité et le fonctionnement du sortilège. Pendant une quarantaine de minutes, les quatre compagnons allaient donc, dans une certaine mesure en tout cas, pouvoir converser à voix basse. L'objectif de Neph était surtout de permettre aux éclaireuses d'échanger des informations pouvant assurer leur sécurité ainsi que de leur permettre une meilleure coordination dans leur mission.

Le devin continuait de scruter la multitude grouillante en contrebas quand la voix de son casque retentit dans l'air, demandant au passage de profiter du panorama... Lors de la première prise de parole de l'artefact la veille, l'Halruéen avait un doute quant au mode d'expression de ce dernier. Ne sachant pas trop si il s'exprimait directement dans son esprit, via télépathie ou quelque sort du genre ou à voix haute. Or, les regards interrogateurs de ses compagnons restés sur la corniche ne laissaient que peux de place au doute... Le casque s'exprimait à haute et intelligible voix. L'espace d'un instant la mage eu une suée froide...


¤ Heureusement que je n'ai pas accompagné Circé et Solia là dedans... Si il m'avait fait la même chose en plein milieu du campement... ¤

Cette nouvelle interaction du casque signifiait plusieurs choses pour Neph. Tout d'abord, l'objet semblait réellement intelligent. Il avait compris que Neph était un mage alors que la veille il s'était contenté de l'appeler Ridicule... Mais en tant qu'objet intelligent, cela signifiait qu'il pouvait être imprévisible. Compte tenu de la situation délicate dans laquelle se trouvait le groupe, risquer une nouvelle interaction au milieux des gobelins risquait de tourner au carnage. Il était donc temps de découvrir les propriétés de ce casque.

Répondant à la demande, le magicien extirpa le casque de son sac puis le scruta rapidement. Il décida de s'adresser à l'objet avec le même ton hautain que ce dernier avait adopté la veille pour le provoquer puis l'orienta face au campement...


- Hormis le fait de m'être désagréable, ne me dis pas que ta seule qualité est le voyeurisme ? Révèle moi tes secrets et je déciderais si je te balance au non au milieu des gobelins. Un casque telle que toi, finir sur la tête vide d'une de ces créatures minable, ne serait-ce pas du gâchis ?

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Mardi 01 Janvier 2019 à 18h11
Le barbare des monts d’Akanûl désespérait de trouver un jour un adversaire à la hauteur de ses talents meurtriers. A l’instant, du haut de son perchoir, il avait l’impression d’être une parodie soldatesque engoncée dans cette épaisse armure rutilante qui lui entravait les mouvements. Le regard absent, opaque, il observait la vermine avec la hargne d’un prédateur en maraude.

Petits, hargneux, vicieux, désagréables et cette constante attitude de chien battu laissant entrevoir des failles indéniables. Les gobelins se battaient entre eux, aussi bien sur le champ de bataille qu’en dehors, n’avaient de loyauté qu’envers eux-mêmes et mutilaient, tuaient et mangeaient même leurs propres congénères du moment, avec joie, tant qu’ils étaient sûrs de pouvoir le faire en toute impunité et de bien rigoler. Une existence courte et méprisable ponctuée de périodes de violence intense. Un jour sans combattre et les tensions émergeaient, les querelles éclataient et les disputes paraissaient ainsi le meilleur moyen de semer la confusion dans toute la horde.

Les alliés de fortune présentaient l’avantage de servir de bouc-émissaires naturelles et les tensions nées de l’inactivité paraissaient un bon terreau pour faire fructifier les dissensions. La nécessité de débusquer l’éventuel chef de guerre qui maintenait un semblant de cohésion devenait progressivement primordial. La découverte d’une lointaine grotte au-delà des feux de camp semblait l’antre la plus probable pour le débusquer. Il ne restait plus qu’à espérer que l’un des femelles soient partie dans cette direction.


***


Limité par la patience, il se contentait de capter les signes impondérables. Ghaz Arghur devinait que le temps allait changer brusquement en palpant la pression des événements. Maugréant amèrement de ne pouvoir simplement se tailler un chemin dans la masse, de redoubler de violence pour imposer la crainte et déposséder les tyrans en place. Le guerrier tentait de jauger le temps qu’il tiendrait si l’expédition venait à être assaillit dans une mêlée.

Après un nerveux craquement de vertèbre, il hocha du menton et rompit le silence méditatif en grognant à qui voulait bien entendre :


- Gol’kosh ! Worgs être plus malins qu’ces Rakashs. Moins d’instinct. Moins preux. Faut leur foutre le feu pour les dresser contre leurs maîtres. (il renâcla dubitativement en repoussant cette stratégie) Plus d’chance d’laisser les Gobz s’entre-suriner.

La présence d’un autel-totémique révélait l’importance de la superstition au sein de la horde. Ghaz Arghur connaissait l’importance des chants de guerre, la nécessité d’un chef de guerre charismatique et les notions de gestion du moral des troupes. Peut-être un élément de réponse à la cohésion générale et autant de solutions pour attiser la confusion parmi les rangs.

- T’sais quoi être ? (Il leva une main pour désigner l’étrange structure dans le lointain) Dush. Ta maegi pouvoir imiter une irruption sacrée ?

Sans avoir le temps de recevoir une réponse, sa phrase s’acheva dans un grognement méfiant. Son attention venait d’être interrompue par les geignements d’une voix inconnue parmi le trio de guetteurs. Ghaz Arghur observa le Magus tirer de son sac le casque enchanté offer part la cité au Griffon. Le barbare cligna des yeux et cilla en tentant de faire parvenir l’information à son cerveau, qui refusait de comprendre.

écrit par: Phineas Mardi 01 Janvier 2019 à 23h17
Circé

Personne n'arrêta Circé le gobelin. Après avoir traversé la place, elle continua vers la grotte. Elle put d'ailleurs découvrir l'emplacement de la forge. Celle ci était énorme, même en prenant en compte la taille de l'armée. Et c'était d'autant plus hallucinant que outils, fourneaux et matériaux, tout devait être baladé avec la horde. Les forges avaient été montées dans de grande fosses, dans lesquelles avaient été creusées des fosses à feu de bonne taille, qui servaient de haut fourneaux. Il suffisait d'avoir affronté une seul fois un gobelin pour savoir que ceux ci savaient forger des armes avec autant de tranchant que les outils de guerre des armées civilisées. Mais l'installation que voyait la prêtresse de Mask allaient beaucoup plus loin. Des plastrons d'acier, des armes taillés dans des cristaux communs, qu'on trouvait régulièrement dans l'arsenal gobelin, des bardes complètes à destination des wargs. Et, peut-être le plus inquiétant, une ligne d'une dizaine de béliers portatifs, parées d'acier dont la tête prenait la forme d'une tête de dragon. Portés par des gobelours, de telles armes pourraient abattre les portes de Prestine en moins d'une heure.

Elle continua à se diriger vers l'escalier qui montait vers la caverne, et personne ne l'arrêta. Elle entendit un éclat de voix suivit d'un cri alors qu'elle posait les yeux sur le premier degré, et vit avec un certain effroi un gobelin, la moitié du corps arraché, tomber du bord de la falaise et son corps démembré s'écrasa à quelques mètres de là. Circé leva la tête. Au bord de la falaise, un énorme warg au pelage rouge, fixa un œil sur elle tout en recrachant la tête du gobelin. Il disparut dans la grotte après quelques secondes.

Circé devait se méfier. Le warg pourrait sentir son absence de puanteur. Elle s'intéressa à l'escalier, constatant que celui ci avait du être taillé dans la roche bien des années, voir des siècles plus tôt, à en juger par l'érosion des marches. Elle constata par ailleurs que personne ne semblait l'empêcher de le gravir.



Solia

Les flinds n'avaient pas le moindre respect pour les simples gnolls, qu'ils considéraient à peu prêt comme des sous êtres. Alors même que les gnolls eux, les suivaient et obéissait au doigt et à l’œil presque automatiquement. Ca, n'importe quel natif de l'est de la Mer des Étoiles Déchues le savait. Le jappement rageur qu'aurait du pousser le gnoll qui saignait désormais de l'arcade à gros bouillon s'était transformé en un couinement de terreur.

Le flind s'assit au sol avant de reprendre.


- ...ria'l à sepirt sel euq ertua'd esohc dnarg sap etirém en niktaR ed edrem à cas titep eC .enilebog edohtém al sap tse'n ec siam ...neib sèrt tse'c aç tuoT .semra sellevuon ed égrof a suon sli tE .ro'd sulp te seiorp ed sulp temorp suon niktaR siam ,éyap tiava suon nuozlaG

Les gnolls poussèrent des jappements amusés et féroecs.

- ...ro'd snielp tnos sneinitserp sel euq tiarap li ,euqiouQ .enitserP ed uo retleY ed sdralbiaf sec ruop ressob tnatua ruop sap ari nO ! emref aLil cracha, et renifla,? niab nu sirp à suov ed nu


Ghaz et Nepheghost

L'éclaireuse s'était presque immédiatement désintéressée du casque quand elle avait compris qu'il s'agissait d'un objet magique, et contemplait maintenant à nouveau la fosse.

Maintenant à l'air, quoique pas dans l'angle le plus optimal pour voir la totalité de la situation, la voix gutturale et spectrale du casque retentit à nouveau.


- Un autel à Maglubiyet, Nomog-Geaya et Bargrivyet, dit le heaume avec un intérêt évident quoique léger. En comparant les tailles des effigies, vous en apprendrez sur l'organisation de la Horde.

Le heaume posa un silence avant de reprendre.

- Ma puissance intellectuel sur un gobelours ou un orque ? Du gâchis ? Chaque phrase vous rend encore plus ridicule que je ne le pensais, Ridicule. Les archimages pesaient leur poids de pathétisme, mais ils oubliaient généralement d'être idiots. Mais je suis certain que tu sais comment fonctionnent les pactes avec des objets tels que moi, tu me domines, ou je te domines, là tu connaitras mes secrets. En attendant, c'est mon premier loisir depuis prêt d'un siècle. Alors je vais vous aider, un peu, vous avez l'air d'en avoir bien besoin.

écrit par: Circé Mardi 08 Janvier 2019 à 09h06
Une fois encore, la progression de la tieffeline s'était déroulée sans anicroches et elle avait pu récolter d'intéressantes, quoiqu'insuffisantes, informations sur la Horde.

¤ Ils ont tout l'air de vouloir prendre une ville d'assaut... Ça serait intéressant de savoir où vont se porter leurs coups... Pas sûr que Prestine aimerait trouver une telle armée à ses portes, même si ça permet de chasser celle de Yelter. Enfin, c'est pas mes oignons... ¤

La grande caverne semblait constituer une endroit très prometteur mais l'apparition d'un immense warg déchiquetant le cadavre d'un gobelin refroidit les ardeurs de Circé : elle avait jusqu'alors évité autant que possible les wargs, craignant que leur odorat ne leur permette de déjouer l'illusion mise en place. Si l'un d'entre eux attaquait l'adapte de Mask, il était probable qu'elle finisse par se trahir en poussant un juron dans sa langue maternelle et il n'était pas sûr qu'elle puisse prendre le dessus.

¤ Mouais, mieux vaut éviter le secteur... pas folle, la guêpe : aucune envie de perdre ma tête dans l'histoire! ¤

La tieffeline aurait pu tenter de masquer son odeur mais la tâche était compliquée et la réussite de l'opération incertaine. Elle avait déjà pris assez de risques comme cela et n'entendait pas mourir prématurément.

La caverne n'étant qu'à une dizaine de mètres à vol d'oiseau, elle tenta une dernière opération. Circé se faufila derrière les baraquements des gobelins dans l'endroit le plus isolé qu'elle put trouver. Après s'être assurée que personne ne pouvait la voir ou l'entendre, elle psalmodia aussi peu fort que possible une formule magique...



Une fois bien dissimulée, Circé lance "Détection de la magie" en espérant collecter des information intéresantes sur ce qui se trouve dans la caverne ou aux alentour.

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Vendredi 25 Janvier 2019 à 08h15
Toujours dissimulé sur les hauteurs afin de bénéficier d’un point de vue dominant sur le terrain, le métis orque observait silencieusement les mouvements qui se déroulaient en contrebas. En attendant les rapports des deux femelles pour planifier les prochaines actions, des bribes de plans se formaient dans son étroit esprit de belliciste.

L’enclos des Worgs révélait des troupes d’éclaireurs, de la cavalerie légère, destinée à harceler les rangs ennemis, certainement constitués de pisteurs. Il valait mieux se tenir à distance du flaire de ces bêtes.

Plus loin, une crevasse béante laissait entrevoir les lueurs et les fumées noires d’une forge. Un renâclement mauvais accompagna ses pensées envers les qualités des artisans Gobelins. Il réfléchit un instant aux perspectives de saboter un tel chantier et en vint à se demander si l’arrêt des troupes, cet état stationnaire, n’était pas lié à la constitution d’armes de siège.

Prêtant brièvement attention aux échanges entre l’artefact de Prestine et le magus, il porta son regard sur l’autel et les effigies au centre du campement. Des éléments qui ne lui révélèrent que du mépris pour les clercs qui devaient former une caste dirigeante. De grandes gueules utilisés pour diffuser les ordres du chef de guerre. Trop faibles pour conquérir, seulement bons à s’agenouiller pour quémander à leurs vaines déités.

Il empoigna plus fortement la hampe de son arme, renâcla avec mépris et cracha sur le sol avec dédain. Cette caste de maudits jeteurs de sorts permettait une cohésion ainsi leur disparition pouvait sans doute enrailler la machine gobeline. L’observation militaire commençait à fournir quelques stratagèmes et les muscles du belliciste n’aspiraient qu’à se stimuler.

écrit par: Népheghost Dimanche 27 Janvier 2019 à 15h46
Népheghost digéra l’information de l’artefact avec une satisfaction non dissimulée. La suffisance et l’arrogance de l’objet étaient telles que ce dernier était prêt à aider le mage pour prouver sa supériorité. Cette aide inattendue était une réelle aubaine pour le mage… D'une part elle apportait des informations de valeurs au groupe, mais surtout, elle permettait également d’émettre des suppositions sérieuses sur la nature des pouvoirs de l’objet. Mis à part le fait manifeste que l’artefact allait chercher dominer son porteur à la première occasion venue, il semblait surtout être un puissant puit de connaissances.

Le devin hésita sur sa façon de répondre à l’objet. Devait-il continuer à le provoquer ou au contraire, devait-il flatter son orgueil ? Il en arriva à la conclusion que peu importe sa façon de s’adresser à lui, l’objet ne pourrait être maté qu’en confrontant sa propre volonté à la sienne. Cette étape viendrait en temps et en heure...


- Maglubiyet, Nomog-Geaya et Bargrivyet ? répéta le mage à voix basse plus pour lui que pour ses compagnons de chair et de fer. Il s'attendais au passage à une remarque cinglante du casque...

Pendant un instant, l’Halruéen sonda dans sa mémoire à la recherche de souvenirs qui pouvait lui être utile. Il s’adressa ensuite une nouvelle fois à l’artefact :

- Si le Grand’Chef et le Dieu de la Guerre sont des dieux fréquemment vénérés par ces monstres, la présence de Bargrivyet le Dieu de la Coopération est plus rare… Ceci peut-expliquer l’union surprenante de cette horde. Si je connais leurs noms et leurs attributions, je ne sais pas les distinguer leurs effigies sur ces totems ? Peux-tu me dire lequel est prédominant ? S’il s’agit de Bargrivyet, nous pourrons peut-être agir avec plus de finesse…

Neph porta de nouveaux son regard sur la horde et essaya de distinguées Circée et Solia, en vain. Recourant au sort de message, il sonda pour savoir si elles étaient toujours à portée.

- Solia, Circé, du nouveau ? Ne tardez pas et ne prenez pas trop de risques. Si vous avez besoin d’une diversion j’ai peut-être une idée. Une apparition divine pourrait arrivée soudainement…

écrit par: Phineas Vendredi 01 Février 2019 à 20h38
Circé

Circé n'avait eu aucun mal à trouver un coin où se cacher pour lancer son arcane. Invoquant son patron, elle découvrit ce qu'elle pouvait découvrir.

Là haut, il y avait deux auras, l'une plus puissante que l'autre. L'une s'éloignait d'elle, il s'agissait probablement du warg. L'autre était statique et se trouvait probablement au fond de la caverne. Cependant, puisqu'elle n'avait pas les porteurs dans son champ de vision, il lui était pour le moment impossible de déterminer précisément de quel type d'aura il s'agissait.

En revenant à son niveau, elle détecta aussi une aura moyenne et cinq autres, plus faibles, un peu plus loin, vers la forge. De la même manière, impossible de savoir si il s'agissait d'un lanceur de sort ou d'un objet.

Elle fut obligée d'arrêter lorsqu'une troupe s'approcha. Sortant de sa cachette comme si de rien était, elle passa à côté d'un quatuor de hobgobelin visiblement plutôt tendu d'avoir à monter vers la caverne.



Neph et Ghaz

Une fois tourné vers les effigies, le casque resta quelques instants silencieux.

- La théologie à beau être l'étude d'entités abruties, elle n'en est pas moins stratégiquement utile. Il serait temps d'ouvrir quelques exégèses, magicien.

Maglubiyet est le plus grand, je pense, quoique je ne saurais en être sûr à cette distance. Les deux autres sont de taille similaire. Étonnant. Cette Horde à donc des stratèges.

Le ton du casque semblait indiquer qu'il estimait la chose rare, mais qu'il l'avait probablement déjà vu.

- Le ou la cheffe n'est probablement pas un individu standard. Et probablement pas un gobelours, ils sont trop idiots. Les gobelins sont faibles, mais ils peuvent parfois développer une haute intelligence maligne.


hrp.gif Désolé, c'est court, j'ai un peu moins de temps en ce moment ! Je fais plus long la prochaine fois, mais au moins vous avez un peu de grain à moudre.

écrit par: Circé Lundi 04 Février 2019 à 14h20
Circé put glaner quelques informations complémentaires grâce à son sort : quelque chose se trouvait bien dans cette caverne, quelque chose de plus puissant que le warg, mais malheureusement sans qu'elle puisse déterminer sa nature. Tandis qu'elle réfléchissait, son chemin avait croisé celui d'un groupe de hobgobelins qui prenait la direction de la caverne. Elle sourit intérieurement

¤ Une occasion en or! En me mêlant à eux, je pourrais peut-être me faufiler discrètement à l'intérieur de la caverne pour enfin découvrir ce que s'y trame... ¤

L'idée lui plaisait, elle flattait la part audacieuse de sa personnalité. Mais son côté prudent revint à la charge et tempéra ses ardeurs.

¤ Mouais, mais ils n'empêcheront pas le warg de venir me renifler si l'envie lui en prend. Et si je rentre dans la caverne et que le warg ou ce qui se trouve là-dedans perce mon déguisement, je serai piégée dans une grotte au milieu d'une horde de gobelins hostiles... ¤

La tieffeline opta pour une solution intermédiaire. Aussi discrètement que possible, elle emboîta le pas au groupe de hobgobelins tout en essayant de capter leur discussion. Etant plus intelligents et mieux informés que les gobelins, leur éventuelle conversation pourrait lui procurer d'intéressantes informations. Mais dès qu'ils s'approcheraient trop du warg, l'adepte de Mask prendrait tout aussi discrètement la poudre d'escampette pour rejoindre ses compagnons. Ceux-ci devaient l'attendre avec impatience et elle avait hâte d'entendre ce que Solia avait appris de son côté...

Circé se faufile discrètement (furtivité?) auprès du groupe de hobgobelins et tente d'intercepter leur conversation. Dès qu'elle s'estime trop proche du warg (environ 25 m), elle fait demi-tour tout aussi discrètement et rejoint Neph, Ghaz et leur guide de Prestine.

écrit par: Népheghost Samedi 23 Février 2019 à 10h16
Le magicien acquiesça silencieusement sans rien attendre de plus de l'artefact. Pour l'heure, les informations dont il disposait étaient suffisantes. Restait maintenant à voir ce que Circé et Solia avaient pu apprendre lors de leur infiltration. Alors seulement, il serait temps d'élaborer un plan d'action.

Neph n'avait pas eu de réponse à son message mentale. Les deux femmes devaient être trop loin pour capter l'information magique. Pour autant, il demeurait optimiste sur la situation actuelle de la magicienne et la tieffeline car la horde demeurait "calme"... Il imaginait sans peine la réaction de ces monstres en cas de découverte... Si un entité à l'intelligence et supérieure était bien aux commandes et que l'un ou l'autre avait été découverte, des éclaireur auraient été envoyés sonder les moindre recoins de la caverne. La ruche monstrueuse serait entrée en ébullition en quelques seconde.

Avec une patience qui commençait à décliner, le mage demeurait immobile accroupi au bord du précipice, scrutant la horde dans l'attente du retour des éclaireuses. Pour tromper son impatience, il s'attela à gratouiller le menton de Karsus avec la régularité d'un métronome. Maître comme familier raffolaient de ce petit rituel. Au passage l'Halruéen mis en garde le petit singe...


¤ Ne touche par le casque avant que je n'ai brisé sa volonté...¤

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Samedi 23 Février 2019 à 16h49
L’imposant guerrier continuait d’observer le camp ennemi d’un air concentré, les yeux plissés et les doigts crispés sur la hampe de son arme. Le sang-mêlé restait cloitré dans un silence méprisant et un sourire confiant sur les lèvres.

A l’idée de la bataille à venir, il se retint de ne pas combler le vide par un flot d’injures. Des milliers de gobelins étaient amassés, éclairés par l’éclat des feux de camp. Le barbare imagina ces « Rakashs » fondant sur les plaines en brulant tout sur leur passage, pillant et massacrant tous ceux qu’ils y trouveront. Bientôt, ils se lanceraient en hurlant jusqu’aux portes d’une cité-état, munis d’échelles et de grappins, leurs cris de mort et de guerre, éraillés par la haine, terrorisant et pénétrant comme des milliers d’aiguilles de glace.

Le barbare soupira et secoua la tête tout en portant son regard vers le coin du camp qu’il estimait comme étant le centre de commandement de la horde gobeline. Toujours silencieux, perdu dans ses souvenirs. Il se remémorait avoir lui aussi traversé le pays à grand coup de hache, tuant à tout rompre et portant avec lui ses propres démons.

Les guerriers, par essence, devaient affronter leurs peurs au risque de les laisser les détruire.

écrit par: Phineas Mercredi 06 Mars 2019 à 21h37
Circé

Les exceptionnelles compétences en furtivité de Circé firent encore des miracles. Malgré le fait qu'elle n'avait probablement rien à faire sur l'escalier, elle réussit à s'approcher suffisamment pour capter les grognements des gobelinoïdes. Et elle en appris de belles :

- .lhivet'rzap rhinhif vet'd vet'hivnvet' wazap hiza'J .tnvet'prvet'wa ntowa à rvet'ffwuitob à rvet'nntod vet'l rwuitop rvet'cvet'péd thizaf za'l nwuizrzaG vet'd érzat vet'C ...vet'drvet'm nwuitozlzaG hinhif à tnvet'mmtoc zvet'vzawa wawuitoV .wawuitov zvet'mlzac ,nhizatwuiP, dit un grand hobgobelin qui paraissait le chef.

- ...tolhiB ,nwuizrzaG thitvet'p twuitot wuid rwuivet'p waza'T

- ! vet'Lwuivet'wuiG zaT, le chef lui colla une grande mandale....wantoméd wavet'l tvet' fvet'hC dnzarG vet'l rzap vet'hinéb twavet' lhi'wuiq tnvet'wahid xwuivet'hirp wavet'L ...vet'chivrvet'wa ntowa à vet'twuivet'm zawa vet'twuitot thim à lhi àl tvet' vet'nntowarvet'p à thiébto wahizamzaj à zwuihgtohi ,lzamrton wazap twavet' vet'pyt vet'C

Cette dernière assertion termina de faire silence dans cette petite bande alors qu'ils approchaient du palier, de plus en plus tendu. La tieffeline estima que c'était le moment idoine pour faire demi-tour.


Neph et Ghaz

Sans nouvelles de Solia, qui devaient pour une raison ou une autre avoir coupé ses communications, le demi et l'halruéen continuaient leurs observations. L'éclaireuse s'était un peu éloignée, sur le bord de la falaise elle était désormais cachée dans l'ombre. Si ils n'avaient pas sut où elle était, ils auraient eu du mal à la détecter. Seule la pointe de sa flèche, recouverte de charbon, dépassait de sa cachette, prête à filer au moindre problème.

En vérité, sans compter le familier, ils étaient quatre. Le heaume avait prouvé qu'il était plus qu'un simple objet magique.


- Les choses n'ont pas changés, les empereurs et les rois sont toujours persuadés de ne pas pouvoir être annihiler par les hordes sauvages, n'est ce pas ? Pourtant, il y a longtemps que je me suis convaincu qu'une horde unie autour d'une stratégie tirant sur l'entropie pourrait ravager les royaumes humains. Cour Céleste compris.

Il s'arrêta. Son ton était complètement neutre. Comme si l'avenir d'un peuple qui devait être composé, entre autre, des descendants du sien ne lui était d'aucun intérêt.

- Il n'y a que deux choses qui empêchent cela : leur globale stupidité, et leur tendance à se soumettre aux Grands Vers. Qui heureusement, n'ont généralement cure des humains. Ou à les protéger, pour une raison que je ne m'explique toujours pas. Probablement plus pour emmerder les elfes que par empathie.

Un étrange bruit émergea du casque : l'esprit riait.

- Il y a peu de différence avec ces races prétendument civilisées finalement.

écrit par: Circé Lundi 11 Mars 2019 à 23h04
Circé avait une fois de plus esquissé un sourire satisfait : son audace avait payé et elle avait récolté de nouvelles informations qui pourraient s'avérer très précieuses. La tieffeline avait décidé de ne pas abuser de la bénédiction que Mask lui accordait et, conformément à son plan, elle avait discrètement rebroussé chemin. Elle avait ensuite retraversé tout le campement gobelin, sans incident et malheureusement sans recueillir la moindre donnée utile.

Elle avait ensuite furtivement rejoint ses compagnons qu'elle avait salué un sourire aux lèvres. Après avoir retrouvé son apparence normale, elle avait décidé de leur exposer tout ce qu'elle avait appris. Fièrement, elle commença en déclarant :


- Bon, les gars, la récolte a plutôt été bonne...

Elle ménagea son effet en marquant une pause. Partageant pour l'heure leur objectif, elle fit preuve de franchise et d'exhaustivité :

- Ces gobelins sont bien organisés, il y a une hiérarchie dans ce campement et même un semblant d'ordre, ce qui n'est pas fréquent chez ces nigauds de gobelins. Mauvaise nouvelle pour Prestine et les villes de la région, ils semblent décider à assiéger quelque chose : ils fabriquent activement des béliers et des armes de siège, ça sent pas très bon... D'autant plus qu'ils se forgent des armures lourdes pour eux et pour leurs wargs, très bizarre...

Circé fit une nouvelle pause :

- Et surtout, Galzoun est mort. C'est plus lui qui dirige la horde : un certain Garzun l'a expédié dans l'un des Neuf Enfers et un certain Ioghuz semble avoir pris le dessus. Il serait béni par un "Grand Chef" et des démons... et je pense qu'ils se trouvent dans la caverne là-bas mais impossible d'y entrer discrètement, elle est gardée par des wargs... Y a une aura de magie qui s'en dégage en tout cas...

Remarquant l'absence de Solia, elle déclara avec fatalisme :

- Et Solia, elle s'est faite manger par ses copains à tête de hyène ou quoi ?

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Lundi 18 Mars 2019 à 11h08
Le barbare avait toujours le dos tourné au groupe, voyant la démonette émerger, il continuait d’observer la fosse au Gobelins, immobile tel un oiseau de proies, écoutant à demi-mots les échanges et les quelques révélations qui furent apportés.

Preuve que son demi-cerveau d’humain fonctionnait convenablement, les révélations confortaient ses soupçons. Ses doigts effleurèrent ses crocs saillants et l’impatience affleura sur son faciès grossier tandis qu’il intégrait les nouvelles données. Pas l’ombre d’un plan ne semblait émerger et devinant qu’il n’y avait rien de bon à espérer, l’expédition devrait sans doute battre en retraite jusqu’à Prestine.

L’idée de s’inquiéter pour la magicienne au teint pâle ne lui traversa pas l’esprit. L’idée d’une éventuelle opération de sauvetage était complétement à l’opposé de ses préoccupations présentes.

Ce fut alors que s’empara de Ghaz Arghur cette rage impatiente inhérente à son sang Orque.


- Krank-Dagalur, lâcha-t-il sèchement en crachant sur le sol. Démons et Rakashs, ça pue le souffre. On arrivera à rien de front, y seront plus vulnérables en marche (il agita une de ses mains griffues dont le poing était aussi épais qu’une tête d’homme ordinaire) Assassinats, sabotages, embuscades,… ‘quoi bon si on peut pas atteindre eul’ chef !

Le guerrier frappa nerveusement la hampe de son arme contre le sol et plongea ses pupilles bestiales sur le vieux magicien :

- Rien d’autre dans ta besace ? M’faudrait plus d’une journée pour tous les broyer dans un couloir. Tu m’envoies dans la chambre du chef et j’t’offres des rivières de sang.

Du coin de l’œil, le barbare regarda le casque enchanté dans les mains du magicien, comme attendant l’expertise du plus érudit des membres du groupe.

écrit par: Népheghost Dimanche 24 Mars 2019 à 09h32
Sans trop savoir pourquoi, Népheghost fut soulagé du retour de Circé. Non pas que le mage fut réellement inquiet pour elle, mais plutôt parce qu'il commençait a être réellement impatient d'obtenir des nouvelles fraîches... Et puis la jeune femme était clairement adepte de l'infiltration et avait déjà démontré ses affinités pour la voie des ombres. Une femmes aux talents comme les siens devait être aussi à l'aise déguisée au milieu de cette horde qu'un nain ne l'aurait été un soir d'inauguration de taverne !

De Solia en revanche, aucunes nouvelles ; et cela était autrement plus préoccupant. Si Neph demeurait relativement indifférent au sort de sa consœur qui, jugeait-il, n'avait probablement pas les ressources magiques nécessaires à sa survie au milieu de cette multitude de monstre, il craignait que celle-ci ait été capturée et qu'elle ne révèle à l'ennemi des choses qui pourraient nuire au groupe...

Chassant ses pensées pour revenir à l'instant présent, Neph résuma la situation. Pour l'heure, les informations glanées par la demie-démone confirmaient et précisaient les suppositions faites par l'Halruéen et son casque magique...


- Pas de nouvelles de Solia non. Espérons qu'elle n'est pas entre leurs mains. Du moins, pas vivante en tout cas... Atteindre leur chef ici va donc être trop compliqué, surtout si il est assisté de magie... La horde sera plus vulnérable lorsqu'elle sera en marche, Ghaz à raison. Quand l'ordre de se mettre en mouvement arrivera, la caverne se videra, et avec un peu de chance, les warg partirons avec les éclaireurs ? Si il s'agissait d'une horde classique, on pourrait supposer que leur chef parte à la tête de ses troupes comme tout monstre belliqueux qui se respecte. Ceci-dit, nous ne sommes pas face à une horde classique et beaucoup de choses se jouent dans l'ombre. Le commandement restera peut-être ici pour piloter les troupes et c'est à ce moment qu'il sera le plus vulnérable.

Le mage regarda alors Elinna, l'éclaireuse, qui demeurait dans l'ombre, puis il s'adressa à elle:

- J'imagine que vous devez avoir une idée de l'itinéraire que la horde va emprunter pour rejoindre la cité ? Vu le nombre de ces monstres, il leur faudra prendre un chemin qui ne pourra pas être un simple sentier dans la forêt ? Voyez-vous un endroit où nous aurions l'avantage de la position si besoin ?

Sans attendre le retour de l'éclaireuse, le magicien apporta une conclusion à son monologue cette fois-ci à l'attention de tous, casque magique inclut:

- Je vous propose donc d'attendre qu'ils se mettent en mouvement. Et d'aviser ensuite. D'ici nous pouvons voir tous les mouvements entrant et sortant de la caverne du chef et donc savoir si il suit ou non ses troupes...

écrit par: Phineas Lundi 06 Mai 2019 à 13h06
Puisqu'ils étaient tous plus ou moins incliner à la procrastination stratégique, et constatant que leur guet était plutôt sûr, ils purent se mettre relativement à l'aise pour attendre le moment propice.

Solia finit par revenir. Avec un air de tension terrifiée dans les yeux, elle avoua avoir échappé de peu à la fin, lorsque le chaman de Yeenoghu, un vieux gnoll aussi fou que dangereux de la parole de la magicienne, avait posé les yeux sur elle. Il semblait qu'elle avait réussi à se carapater discrètement et rapportait des nouvelles intéressantes : les gnolls ne semblaient même pas être sûrs de la raison qui les avaient poussés à rejoindre la horde gobelin. Ils estimaient ne pas être assez payés pour un boulot pareil et leur chef, autrement plus dangereux et intelligent que les autres si on s'en tenait à la physionomie gnoll, avait des doutes insensés. Des doutes qui conduisirent vite les magiciens à estimer que, peut-être, ce chef avait il été un temps manipulé par magie. Ce qui n'était manifestement plus le cas.

L'attente recommença.

Ils n'échangeaient que des informations utiles pendant que l'archère, qu'ils voyaient encore d'où ils étaient, avait exploré le pourtour ouest de la caverne en empruntant des chemins bien trop dangereux pour le commun des mortels. Le heaume si il était arrogant et souvent insupportable, se révéla vite être une mine de connaissance. Son savoir concernant les horde sauvage notamment, était étonnant et trahissait une vie passée, ou en tout cas une existence, aux contacts au moins des orques. Un contact probablement violent, mais désormais empli d'un certain respect. Ils découvrirent également qu'il nourrissait une certaine rancœur, une haine même, vis à vis de l'empire Nétherisse, et de façon moindre - heureusement pour l'halruéen - de ses descendants.

De toutes évidences, constatèrent ils vite, la horde n'était pas encore prête à l'action. Mais ils purent en apprendre un peu plus sur ce qu'ils avaient déjà vu. A un moment, un énorme warg, celui là même que Circé avait vu sur la terrasse, descendit dans le camp accompagné d'une partie de sa meute. Il était si gros que même de leur cachette ils pouvaient lire la haine dévorante dans son regard, et remarqué l'unique touche de couleur, jaune or, autour de ses yeux. Ce qui le rendait encore plus terrifiant. Ioghuz ou Garzun ? Probablement plutôt le premier, le groupe s'accordant rapidement sur le fait qu'il y ait peu de chances qu'un warg entretienne un serpent de compagnie. Mais si celui ci s'était donc mis au service du deuxième, il fallait s'attendre à ce que ce Garzun soit une plus grosse épine dans leur pied encore.

Plusieurs heures passèrent. Les préparatifs de la horde allaient bon train et si ils ne faisaient rien, leur sabotage n'avanceraient pas. Les gobelins finiraient par bouger mais il fallait du temps pour poser des pièges. Les forges ça s'incendiaient, mais encore fallait il lancer la torche. Les rivières du temps n'allaient pas les noyer seules.

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Samedi 11 Mai 2019 à 02h39
L'expédition était revenu au point de départ, guettant la fosse depuis une falaise à cent mètres de la horde. Les muscles du barbare commençaient à s’engourdir à rester penché sur la hampe de sa lance d’albâtre. Il n’avait pas grand-chose à exprimer sur le moment. Avec une bonne monture, quelques vivres, une cape hivernale et sa nouvelle arme d’hast, c’était pour lui assez de récompense, assez pour lui permettre de rejoindre sa prochaine étape, les monts d’Akanal. Chez lui.

Loin de maîtriser toutes les subtilités de la situation, Ghaz Arghur avait compris que la convergence de toutes ces armées n’était pas le fruit du hasard, il venait de mettre le pied dans la trame d’une vaste conspiration, susceptible de bouleverser cette région. Les traitrises, les malédictions et les mensonges : le barbare voulait en finir avec tout cela.


Il poussa un grognement hargneux en tournant les yeux vers les petits êtres à ses côtés. Il fit tourner sa lance dans le creux de sa main et son front se plissa en signe d’intense réflexion. Le sauvage en armure peinait à trouver les mots pour exprimer le fond de sa pensée.

- Erk, forges, totems, c’est tout pareil. On d’vra traverser ça ! (il désigna la horde puis plaça la paume de sa main sur son plastron) Pas discret. Pas équipé pour. (il montra d’un geste désinvolte les deux magiciens) Eux. Y p’ront pas suivre, sont mous. (sa main retourna vers la fosse aux Gobelins) On y arriv’ra pas sans heurte. Les Rakashs sont à cran. Vulnérables. Faudrait qu’une étincelle. Pendant qu’tu rôdes, j’peux aller tâter l’terrain. Les Rakashs, y connaissent qu’un langage : le sang. Et j’suis l’alphabet.

Le barbare avait été brimé toute sa vie, moins qu’un esclave à ses premiers jours, métis dans un clan de sang-pure puis mercenaire envoyé au premier rang. Il n’avait pas l’étoffe d’un meneur mais en cet instant fatidique, Ghaz Arghur décida de reprendre son destin en main. Il fit quelques pas vers l’intérieur du cercle.

- Trouvez les armes d’siège, lâcha-t-il en direction de la rôdeuse. Trouvez la chambre du chef d’guerre. Trouvez d’quoi sauver l’cul d’eul griffon. (il s’arrêta de marcher face aux deux magiciens) C’est l’moment d’me gratifier d’un sortilège, Magus. Je f’rais qu’une bouchée d'ces Rakashs, va falloir faire durer.

Quand ce fut fait, qu’ils achevèrent les éventuelles gratifications magiques, le barbare partit sans un mot en direction de la fosse, d’un pas lourd et décidé. A ses yeux, au milieu d’une telle marée, un rat dans l’ombre serait toujours plus suspect qu’un mercenaire. Un lion ne se préoccupait nullement de ce que pensaient les moutons. La tête encapuchonnée et le pourtour de sa cape recouvrant son armure, il partit en direction du campement avec l’intention de se mêler aux troupes, d’observer et idéalement, de rencontrer les dirigeants. Il y avait quelques chances pour que la roue tourne en sa faveur, et dans le cas contraire, il ne s’arrêterait que quand sa lance serait surchargée de cadavres.

hrp.gif Puisque personne ne fait rien, je fais n'importe quoi !

écrit par: Circé Mercredi 15 Mai 2019 à 20h14
Circé avait été quelque peu déçue du manque de réaction de ses compagnons face l'abondante moisson d'informations qu'elle leur apportait. Si elle n'attendait pas d'idée lumineuse de la part de Ghaz, elle avait espéré que les magiciens et leur guide puissent élaborer une ébauche de plan visant à guider la horde sur les forces de Yelter.

Quelques idées avaient germé dans son esprit. La première option était d'atteindre la caverne par une autre entrée et de contraindre la horde à leur obéir, par la persuasion, l'intimidation ou l'assassinat. Ce plan était séduisant mais il se conclurait probablement par leur mort en cas d'échec : coincés dans une grotte, ils avaient peu de chances de s'en tirer si les choses tournaient mal. Sa deuxième idée était de saboter les engins de siège et la forge en apposant la signature de Yelter sur ce forfait qui pousserait probablement les gobelins à se mettre en marche. L'inconvénient est qu'elle devrait prendre la majorité des risques, étant la seule capable de se fondre dans la masse avec, dans une moindre mesure, Solia. La troisième option était d'assommer leur guide et de tenter de rentrer par ses propres moyens à Arrabar : après tout, elle s'en sortait indemne et avec un nouvel artefact...


C'était alors que Ghaz s'était lancé avec impatience vers le campement gobelin, prêt à en découdre. La tieffeline en fut fort surprise et se demandait bien où il voulait en venir. Il avait toutes les chances d'être massacré par les gobelins, supérieurs en nombre, ou par les hobgobelins, qui semblaient désireux de faire régner un semblant d'ordre dans le campement.

L'adepte de Mask hésita : fallait-il aider son compagnon, lui planter une flèche dans le dos ou rebrousser chemin? Mue par la curiosité, elle décida de temporiser. Elle utilisa sa coiffe de déguisement pour reprendre rapidement son apparence de hobgobelin défiguré puis elle alla prestement se dissimuler, tout en observant attentivement la suite des événements.

De temps à autres, elle lançait un regard en direction de l'endroit où se trouvaient leurs montures. Si les choses tournaient mal, elle n'hésiterait pas à prendre la fuite et à occire toute personne se mettant sur son chemin...

écrit par: Népheghost Mardi 28 Mai 2019 à 21h07
Rien... Rien ne pouvait être pire que cela... Aux yeux d'un magicien formé dans le plus pur style Halruéen tel que Népheghost l'était, rien ne pouvait être plus frustrant, plus exspérant, plus inconfortable et plus humiliant que de devoir prendre une décision aussi irrationnelle en toute connaissance de cause...

Durant sa vie entière, le jeune mage avait été formé à mesurer, évaluer, quantifier, planifier ; risques et impacts ; causes et conséquences ; actions et réactions ; dans le but de précis de prendre les meilleurs décisions possibles lorsque les enjeux étaient importants... En ce cas précis, l'enjeu était tout simplement sa propre survie.

La petite compagnie venait tout à coup de se disloquer sous l'impulsion irrationnelle d'un sang mélé en mal de boucherie. La situation du groupe était déjà bien précaire et Ghaz venait tout simplement de décider de foncer tête baissée en plein coeur de la horde pour en découdre...


¤ Et Circé qui l'accompagne dans sa folie !!! ¤

Interdit, Neph contempla sans voix ses deux compagnons s'enfoncer dans l'ombre tout en cherchant dans l'urgence comment réagir. Il n'était plus accompagné que par la guide prestinnienne et par Solia. Concernant la première, nul doute qu'avec une horde gobeline sur les talons celle-ci ne s'encomberait pas longtemps d'un magicien des villes dans sa musette... Quant à Solia, cette dernière n'était plus que l'ombre d'elle même et pour être parfaitement franc, Neph ne lui accordait pas totalement sa confiance; une Thayenne restait une Thayenne... Restait la possibilité de se débrouiller par soi même et de fuir cette région maudite mais là aussi, le potentiel de survie de Neph n'était pas au plus haut...

Résigné le mage se persuada que sa survie dépendait de sa fidélité envers le sang mélé et la tieffeline... Après tout Ghaz Circé et Népheghost n'étaient-ils pas les Trois Audacieux ?

Comme pour rattraper son retard mains non sans soupirer, le magicien s’empressa de fouiller dans son havresac pour en extraire un étui à parchemins. Il s'empara alors d'un rouleau et psalmodia tout en le lisant. A mesure qu'il lisait, ses traits se modifièrent au même titre que ses vêtements et son équipement. En quelque secondes, le magicien avait pris l'apparence d'un gobelin borgne dont une cicatrice hideuse ravageait toute la face gauche jusqu'au cou.

Assuré que Karus s'était niché dans un recoin de son sac, Neph s'empressa de rejoindre Circé et Ghaz. Lorsque ce fut fait il ne se perdit pas en explications inutiles:


- Vous êtes complétement cinglés !!!

hrp.gif Neph utilise un parchemin - Sort Déguisement

écrit par: Phineas Mercredi 26 Juin 2019 à 22h21
Ghaz

Très étonnamment, les gobs ne se soucièrent pas le moins du monde de l'orque. Comment ? Pourquoi ? Depuis la nuit des temps, les fils de Gruumsh écrasaient cette vermine à la moindre occasion, et pourtant, il semblait se baladait tranquillement dans cet immense campement. Rapidement, il remarqua que, bien que n'étant pas nombreux, il n'était pas le seul orque de cet horde. Son intellect légèrement plus développé que la norme de son peuple lui permit de se douter que ce serait peut-être bien eux les plus dangereux dans l'histoire.

La lance donc, n'était pas encore prêt à être trempée dans le sang.

Il ne comprenait rien à l'absurde langue des rakash, mais il pouvait peut-être en apprendre plus de la part de ses congénères. Rapidement en tout cas, il compris qu'il serait peut-être le plus tranquille ici. Pas de limitation dû à la limite temporelle d'un sort, ni de problème à s'intégrer à ce genre de culture. Il risquait moins l'erreur mortelle que ses congénères dit civilisés.

Il pouvait aller où il le désirait, mais de toute façon le camp se ressemblait. Alors, puisque la violence appelait la violence, il alla vérifier ce qu'il en était.

Traversant le camp, il était entouré par les gobelins. Une fois, un warg solitaire le renifla en grognant mais il n'y sentit rien d'autre que la sauvagerie propre à son sang. Peut-être, était il heureux qu'ils soient passés par la forêt pour effacer l'odeur de la ville.

Enfin, il arriva prêt des ateliers de sièges, et il compris. Ces gobelins étaient autrement trop ingénieux pour de simples gobelins. Devant lui s'affichaient plusieurs, certes rustiques mais fonctionnels, lourdes balistes et béliers. Et même, pensa t'il, l'un de ces énormes balanciers qu'il avait vu une fois dans un camp militaire... un trébuchay ? Et pourtant, ceux qui construisaient avaient l'air effectivement cons comme des briques sauf que... il y avait quelque chose d'étrange dans leur comportement, sans qu'il ne sut dire quoi.

Relevant la tête il remarqua la caverne sur élevée du chef. Y'avait peut-être un truc à tenter.



Circé et Neph

Alors que Circé restait à distance, le mage la rejoint, lui aussi dissimulé par l'illusion magique et très étonnamment... Ghaz ne rencontra aucun problème. Et alors qu'il s'arrêtait vilipendant, Neph tenta le tout pour le tout, prenant le heaume, il le posa sur sa tête...

Pour la tieffeline, rien ne changea vraiment. L'illusion dissimulait aussi le casque. Mais la magie de celui ci était suffisamment puissante pour faire briller les yeux de Néphegost le Gobelin d'une flamboyante lueur bleue.



Neph

¤ Entend moi magicien, tonna la voix désormais connu du casque dans l'esprit même du mage.

Immédiatement, l'halruéen avait compris. Un flot d'information lui était arrivé en image successive alors même que, pour l'instant au moins, l'artefact ne cherchait pas à le dominé comme il le craignait.

Guerre, magie, mort. Des images fantastiques de temps anciens emplir son cerveau à une vitesse impressionnante. Devant lui se déroulait d'immenses plaines verdoyantes et l'instant suivant, il était lui même sur ces plaines et une immenses ville flottante étendait son ombre pendant qu'autour de lui, des centaines de guerriers s'entrainaient à l'arme comme à la magie. Dans ses mains, les mains de Virlaond, tel était son nom, crépitait un sortilège de foudre.

Par delà les mémoires du casque, l'halruéen se souvenait de cette leçon si particulière, des années plus tôt, quand Maître Alarus, fierté et désir dans les yeux, leur avait partie du sortilège de Déplacement de montagne de l'archimage Proctiv, désormais interdit par les lois de la Dame des Mystères. Le mage n'aurait jamais cru le voir de ses yeux.

Puis une autre mémoire intervint, plus vieille, plus loin. Il sentait le corps plus âgé de celui dont il partageait les souvenirs. Dans la glace, dans le sang, dans le feu. Autour de lui ses hommes gisaient, carbonisés par un sortilège inimaginable. Devant lui se trouvait un mage, son ami, son maître. Akalan, haut mage du Nétheril, l'un des plus grands pyromancien de son temps. La horde orque elle aussi n'était plus mais le gigantesque flot de magma volant qu'avait invoqué son officier avait désintégrer la quasi totalité de son propre régiment, il ne devait sa survie qu'aux sortilèges placés par Akalan lui même sur son heaume. Le mage le regardait, le jaugeait, se demandait si oui ou non, il allait trahir. Il sortit son épée, Glacier, qui craquait sous la puissance de son affinité propre et se jeta sur lui. En un instant ce fut fini. Et dans l'enfer magique, son esprit se réfugia dans le heaume maudit.

Et il revint à lui. Une seconde, moins peut-être s'était passé. Mais il se sentait plus puissant, plus intelligent. Son esprit manipulait désormais d'autres langues et il se savait plus à même de comprendre ce qui l'entourait... Une fois qu'il se serait remis de l'expérience.


Circé

Circé ne remarqua pas grand chose d'autres du mage et retourna son intérêt vers le demi-orque. Il ne semblait pas craindre grand chose apparemment, et malgré ce qu'il désirait évidemment, n'en découdrait pas maintenant. Restait à savoir ce qu'il pouvait lui rapporter. Peut-être devrait ils le suivre...

écrit par: Circé Samedi 06 Juillet 2019 à 15h42
Les choses devenaient intéressantes aux yeux de Circé... loin d'en découdre avec les gobelins, Ghaz les avait finalement parfaitement infiltrés. Le demi-orque s'était rendu près des armes de siège, point névralgique du campement qu'ils avaient déjà songé à saboter à plus d'une reprise. L'occasion était belle de se trouver tous là-bas et de saboter l'artillerie ennemie... L'absence de Solia laissait présager le pire et, si elle avait été capturée et qu'elle était interrogée, il ne leur restait que peu de temps pour agir.

La tieffeline hésita un instant. Le moment de choisir était venu : fuir prudemment ou prendre le pari insensé de suivre Ghaz'?


¤ Par les Neuf Enfers, l'occasion est belle! Et mon illusion a plutôt bien fonctionné la première fois: retournons jeter un œil! ¤

Elle fit signe à Népheghost de le suivre. Il semblait avoir légèrement changé mais la tieffeline avait d'autres préoccupations. Imitant de son mieux la démarche d'un hobegobelin autoritaire et défiguré, elle traversa le camp et s'approcha de de Ghaz'. Faisant mine de le bousculer légèrement, elle chuchota à son oreille en commun:

- T'as un plan?

C'était un comble : une tieffeline audacieuse qui s'en référait à un demi-orque balourd! Mais la vie d'aventurier pouvait apporter son lot de situations absurdes, comme Circé ne le savait que trop bien...

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Jeudi 11 Juillet 2019 à 00h56
Poussé par une raison obscure, Ghaz Arghur traversait finalement sans mal le camp gobelin qui s’étendait au milieu des éboulis de gros rochers. Malgré sa pleine détermination, il n’oubliait pas que le danger rôdait tout autour de lui. Il observait du coin de l’œil les couteaux acérés, les feux de camp et constatait à quel point, ils étaient fort nombreux. Le campement n’était que tumulte, on s’y poussait, s’y bousculait, au milieu de cris et de grondements innombrables. Tout en progressant, sans vraiment se soucier des deux autres qui le suivaient, le barbare laissa ses pensées vagabonder.

Cette soudaine coordination des hordes était clairement l’élément le plus perturbant. Il savait qu’aucun groupe de gobelin ne se rassemblait, car les minuscules créatures n’étaient que pure égoïsme et n’étaient dévoués à aucune cause plus grande que celle de l’accomplissement de leurs désirs primaires. Une fois le démon parti, ces maudits Rakashs retourneraient rapidement à leur nature chaotique. Nul n’avait besoin d’être magicien pour deviner cela.

Quelques instants après, alors qu’il longeait ce qui semblait être les ateliers de montage des armes de siège, il sentit soudainement une bousculade lui heurter légèrement le flanc. La rêverie s’estompa aussitôt des yeux du barbare et fit place à un regard méprisant. Il leva instinctivement sa main pour faire violemment place mais retint son geste en reconnaissant la démonnette sous les traits d’un hideux Hobgoblin.


- Mûkmauk, lui grogna-t-il durement d’un ton condescendant. T’as l’air perdu, p’tite.

Le barbare détacha son regard comme à la recherche d’un élément dans le décor caverneux.

- Ces rakashs marchent comme des pantins. (il leva son index pour désigner le chantier d’où émergeait un trébuchet) S’pas possible qu’ils bâtissent tel engin. S’louche. S’très louche.

Il poussa un grognement rauque et laissa quelques secondes s’écouler d’un air vaguement méditatif.

- J’vais vérifier que’que chose, ‘suite on r’tournera vers la chambre d’eul chef, s’tu veux. (il grinça des dents et reprit) Restez ici.

Il tourna les épaules et s’éloigna, sans attendre de consentement, et sans se soucier de la présence du second jeteur de sorts. Après quelques pas, il s’arrêta au bord de l’un des précipices duquel émanait des vapeurs de souffre, se tenant droit et raide, observant les parages d’un regard sans expression.

Il resta ainsi quelques secondes, laissant ses coéquipiers certainement circonspects.

Puis soudain, tel le grizzly penché sur une rivière poissonneuse, il s’élança vers un Gobelin isolé qui passait innocemment dans les parages. Trop petit pour être un soldat, une lueur d’intelligence trop intense pour n’être qu’un trouffion, Ghaz Arghur arriva sur lui à grand pas et tenta de le saisir à la gorge pour le serrer afin qu’aucune complainte ne puisse sortir de sa gorge. Mais le Gobelin choisi fit preuve de réflexes, malgré la surprise. Il se tortilla comme une anguille et poussa le barbare à s’y reprendre à plusieurs reprises.

La scène parut sans doute ridicule pour Circé et Népheghost. Ce n’était ni le temps, ni le lieu de se livrer à tels jeux d’enfants. Et pourtant…

Finalement, Ghaz Arghur parvint à mettre la main sur le malheureux. Celui-ci n’était qu’une poupée de chiffon entre les griffes d’une montagne de muscles. Il le souleva avec aisance et planta son regard noir dans ses grands yeux ronds. Vu de près, il ressemblait à un croisement entre une chauve-souris hypertrophiée et un crapaud des marais. Un avorton aux bras arachnéens et aux jambes arquées.

Il l’examina quelques secondes afin de déceler les signes d’une éventuelle possession mentale.

Un brin vexé, il s’en fallut de peu pour que le barbare ne perdre son sang-froid et ne le saisisse à la gorge afin de lui faire virer le visage au noir, étouffant ainsi, définitivement tout tremblement de peur. Le bougre se débattait comme une araignée au bout d’un bâton, bien plus que le barbare ne l’avait imaginé. Aussi, Ghaz Aghur dût mêler les paroles aux gestes pour imposer son autorité et tenter de calmer le gobelin.


On vwa, sombar d-wa, ccord orum'r graor raggraor da bwa, oraor. grwa, pramiara, c-aors qum'-sum' vwa, or fwa, ira ca qum'a ja sa dior. orwa, nor diorcum'sar – anfin sum' paum'x amassra daor crisiqum'aor conorsrum'csivaor, poum'rvum' qum'a sum' sombaor d-wa, ccord wa, vac moi. grwa, oraconda, c-aors qum'-j-wa, i horraum'r da pardra mon sampor. ori sum' ma rwa, gransior, ma consrwa, riaor oum' ma darwa, ngaor, sum' orwa, ior ca qum'i vwa, s-wa, rrivar ?

Menaces explicites dans l’abrupt langage des fils de Gruumsh-qu’un-œil. Des évidences selon le ton qu’il employait. Le guerrier métis inspira un bon coup, poussa un grognement belliqueux et serra le poing sur la hampe de sa lance pour achever de rendre la créature plus docile.

- Depuis combien d’temps vous campez ici ? Où est ton chef ? Où est l’ingénieur qui bâti ces machines ? Et combien d’ces armes vous avez encore à construire avant de sortir de votre trou puant ?

PARCHEMIN
Jets de dés réalisés sur discord.
Ghaz Arghur, lutte : 4(d20)+7 = 11
Gobelin : 18(d20)+2 = 20

Phineas : "Mais soyons logique, tu le choppes quand même, t'es juste un peu ridicule"

Donc j'imagine que vous pouvez insister sur ce dernier point biggrin.gif

écrit par: Népheghost Vendredi 02 Août 2019 à 15h04
Ça n’avait duré qu’un instant… Mais les vagues de souvenirs envoyés par le casque magique dans l’esprit du jeune mage donnèrent la sensation à ce dernier que son esprit avait divagué des jours durant. Etourdi par la déferlante de sentiments qui parcouraient son être, Neph ne parvînt pas tout de suite à recouvrer ses esprits.

La crainte de l’affrontement pour la domination du casque (ou de son porteur) n’était pas passé et Neph savait parfaitement que l’artefact intelligent n’avait pas encore révélé toutes ses intentions. A cette crainte, se mêlait l’excitation intense d’avoir partagé des souvenirs directs de certains des plus puissants mage Nétheristes. Dans ce maelstrom de sentiments, la fierté avait également sa place tant le jeune homme était satisfait de détenir une relique aussi puissante. Une pointe d’arrogance avait également envahi son cœur, Néph étant convaincu que plus d’un mage de l’académie aurait tuée pour vivre l’expérience qu’il venait de traverser.

Le magicien n’avait qu’une seule envie, replonger dans les souvenirs distillés par le casque… Comme happé par une addiction puissante, il n’aspirait qu’à replonger dans ce tourbillon de connaissances. Mais cette envie irrépressible était peut-être justement liée à une tentative de domination du casque ? Neph devait absolument reprendre ses esprits. Pour cela, le mage pu compter sur une aide ridicule mais diablement efficace.

Sans réellement comprend comment lui et ses compagnons en étaient arrivées là, il contempla le spectacle pathétique de Ghaz se démenant comme un beau diable pour essayer de maîtriser un gobelin dont les spasmes frénétiques ne faisaient qu’ajouter au ridicule de la situation. La scène acheva définitivement de ramener le mage à la réalité.

Dans une demie surprise, Neph constata qu’il parvenait à comprendre le langage gutural de son compagnon barbare et de sa victime. Si depuis quelques jours le mage s’était lancé dans une analyse empirique pour essayer de décortiquer la langue des gobelins, il ne faisait aucun doute que le casque venait de lui donner un sérieux coup de pouce…

Sa confiance en lui gonflée à bloc, et étrangement sûr de ses connaissances sur la culture gobeline, Nepheghost s’approcha de l’interrogatoire et pris la parole à la suite de Ghaz, en gobelin bien évidement…


-Twui vzawa ntowuiwa ctondwuihirvet' za tton chvet'f mzahiwa zavzant twui vzawa ntowuiwa dhirvet' ttowuit cvet' qwui’hil fzawuit wazavtohir ptowuir ptowuivtohir l’zapprtochvet'r. Twui crhi, t’vet'wa mtort ! Twui pzarlvet'wa za qwuivet'lqwui’wuin d’zawuitrvet' qwuivet' ntowuiwa, t’vet'wa mtort ! Twui rvet'nhiflvet'wa, t’vet'wa mtort ! Twui trvet'mblvet'wa, t’vet'wa mtort ! vet't pzar mtort, j’vet'ntvet'ndwa wuinvet' mtort lvet'ntvet' vet't dtowuiltowuirvet'wuiwavet' dtont wavet'wuil mton zamhi hichi za lvet' wavet'crvet't. wuinvet' mtort za fzahirvet' pzalhir lza mtort vet'llvet'mvet'mvet' twui ctomprvet'ndwa ?

D’après, Neph, le peaux-vertes ne connaissaient que la loi du plus fort et la peur dictait la plupart du temps les relations sociales… Il était temps de vérifier si c’était vrai. Quant à l’avenir proche de ce gobelin, en l’état actuelle des choses, son sort était bien entre les mains de Ghaz…


écrit par: Phineas Jeudi 29 Août 2019 à 18h27
- Scrrriiii ! Scriiii !

Ceux qui ne comprenaient pas le gobelin entendaient à peu prêt ça de la bouche du gobelin. Pas fort, ne portant pas assez pour avertir les alliés du petit crétins, juste la preuve de sa propre terreur. Pour ceux qui comprenait l'idiome gobelinoïde par contre...

- Dzactor ! Dzactor ! Jvet' ttowuit dhirvet' ! Ttowuit ttowuit !

Ghaz relâcha légèrement l'étau pour lui permettre de parler.

- Chvet' pza ttowuit, chvet' pza ttowuit... Gzarzwuin za twuivet' lvet' Grtowa Gzalztowuin vet't hitoghwuiz lvet' wawuihit ctommvet' wuin pvet'thit chhivet'nchhivet'n... Ttowuit lmtondvet' fzahit cqwuivet' dhit Gzarzwuin. Twuivet' wuin chzamzan pzarcvet' khil fzahiwazahit pzawa. hitoghwuiz btowuiffvet' lvet'wa zawuitrvet'wa. vet't yza waton wavet'rpvet'nt lza. ton vza prvet'ndrvet' chitvet' dvet'wa hwuimzahinwa ! Gltohirvet' dvet'wa gtobwa ! Gltohirvet' dvet' Gzarzwuin ! Gltohirvet' lvet' Grzand Chvet'f !

Et il accepta de les conduire au chef. Est ce qu'il était à ce point terrorisé ? Ou est ce que son esprit stupide mais rusé se disait que Garzun le remercierait d'avoir emmené ces traîtres devant lui ?

Toujours était il que c'est sans encombre qu'après quelques minutes de marche, ils se retrouvaient à commencer à gravir les degrés de pierre qui les séparaient de ce qu'ils pensait être l'antre du chef...

écrit par: Circé Mardi 03 Septembre 2019 à 10h55
Circé avait failli pouffer en observant Ghaz prenant très péniblement le dessus sur un gobelin malingre. Cela ne s'accordait cependant pas avec l'identité qu'elle endossait et le visage de la tieffeline était aussi impassible qu'un masque de cire.

Les choses s'étaient ensuite très rapidement enchaînées. Ghaz semblait rompu aux interrogatoires musclés et aux rapports sociaux existant dans ce genre de sociétés brutales : il n'eut pas à prodiguer beaucoup d'efforts pour faire parler le gobelin qui leur livra quelques informations dignes d'intérêt et se proposa de les conduire devant Garzun.

Tout en le suivant, Circé était songeuse.


¤ Par Méphistophélès, quel sale guêpier... Impossible de savoir ce qui nous attend là-dedans, autant se jeter dans la gueule d'un loup. Au moins, lors de notre ambassade ratée auprès du roi de Yelter, nous étions acculés et n'avions pas d'autres choix... J'aurais mieux fait de descendre notre guide et de me tirer vite fait...¤

Il semblait cependant trop tard pour rebrousser chemin sans donner l'alerte aux gobelins. La disparition de Solia était également très inquiétante et il semblait probable qu'elle ait été capturée ou tuée, ce qui révélerait sa véritable nature aux combattants de la horde. La tieffeline estimait n'avoir d'autre choix que de continuer et d'improviser, n'ayant aucune idée de ce qu'elle trouverait dans la caverne...

Elle tenait fermement sa dague dans son poing faussement massif, prête à exécuter leur "guide" au moindre signe de trahison... ou s'il s'avérait finalement inutile.

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Jeudi 19 Septembre 2019 à 03h31
Le guerrier emboitait le pas de leur sournois petit guide, progressant d’un pas lourd, tout en s’appuyant sur sa grande lance en bois d’albâtre. Au fond de lui, il se demandait pourquoi il envahissait ce lieu avec une telle assurance : cela semblait la seule chose à faire. Il n’y avait plus d’alternative. L’atmosphère était étrangement familière, sans qu’il puisse en découvrir la raison. Ils progressaient dans le lugubre, et tout avait l’apparence oppressante de la horde sur le point de se déverser sur la civilisation humaine.

Il gardait ses yeux plantés sur le Gobelin, sentant une menace cachée dans ce qu’il voyait, Ghaz Arghur s’enfonça dans une étrange méditation. Il n’était pas de nature à compter sur quelques miracles pittoresques, mais malgré la situation périlleuse, il semblait au barbare qu’il restait quelques marges de manœuvre.

Voyageant directement depuis la cité que les Gobelins songeaient assaillir, le groupe de mercenaires se révélaient être logiquement les meilleurs éclaireurs qu’un seigneur de guerre pouvait espérer. Les informations qu’ils transportaient avec eux avaient plus de valeur qu’une centaine de lances. De plus, le simple fait que ces trois audacieux soient parvenus jusqu’ici, suffisait à prouver leur valeur.

D’un autre côté, l’objectif initial restait inchangé, et tel le prédateur d’embuscade à l’affut du moindre signe de faiblesse : Ghaz Arghur plongerait volontiers sa lame dans le cœur palpitant de ce seigneur de guerre. A cette pensée, une certaine euphorie se mit à lui envahir le cœur, et ses doigts raffermir leur emprise sur son arme. La passion, l’instinct et le courage étaient des constantes chez le métis.

écrit par: Sabetha Dimanche 03 Novembre 2019 à 11h48
A mesure qu'ils gravissaient les marches, la tension augmentait. Leur guide, déjà pleutre, semblait se décomposer à chaque degré. Lorsqu'ils arrivèrent vers le milieu de l’ascension, par ailleurs particulièrement fatigante, l'escalier étant loin des lois d’ingénierie stipulant l'égalité des marches le gobelin se figea. Au delà la corniche au dessus d'eux, trois tête de loup apparurent celle du centre, énorme, clairement dominante, était familière pour la demie-démone, c'était celle là même qu'elle avait vue plus tôt. Il dénotait à côté de ses congénères plus petit son pelage rougeoyant, presque flamboyant le rendant absolument unique. Bégayant, leur guide regarda alternativement le lupin, puis l'orque, puis à nouveau le lupin. Et il décida vers où devait se tourner sa craintive loyauté. Bégayant et hurlant à la fois, il s'adressa au warg :

- Pwuihi... Pwuihiwawazant hitoghwuiz ! Cvet'wuix lza ! hilwa vvet'wuilvet'nt vtohir lvet' chvet'f ! vet'nnvet'mhiwa ! Jvet'... !

Mais avant même qu'il put finir sa phrase, alors qu'il courrait vers ce qu'il croyait son salut, il fut démembré par un warg sortant de l'ombre, leur chef de meute semblant apparemment considérr que ses élucubrations ne méritaient pas d'aller plus loin.

Le Loup Rouge tourna ses yeux vers les trois aventuriers. Leur survie, malgré toutes leurs compétences et leurs artéfacts, était de toute évidence suspendus à sa décision.

Pendant ce temps de réflexion, le demi-orque et la demie-démonne remarquèrent un mouvement à leur droite. Dans l'ombre d'un pilier rocheux, sur la corniche au dessus d'eux, et même ici au dessus de la caverne, leur éclaireuse les observaient.

Ioghuz prit sa décision. Faisant volte face, il retourna vers l'intérieur de la caverne, suivi par le reste de sa meute. Le cadavre du gobelin resta sur l'escalier, apparemment pas suffisamment qualitatif pour le goût des wargs.

Puisqu'ils n'étaient pas morts, c'était probablement une invitation à continuer leur route. Et désormais, redescendre semblait plus dangereux que monter, dans l'immédiat. Il gravirent les derniers degré, passant à côté de feu leur guide et, enfin, émergèrent dans la caverne. Celle-ci était aussi grande qu'ils l'avaient imaginés, elle atteignait probablement les huit ou neuf mètres de hauteur sur le double au sol. Elle était presque hémicirculaire, et vu le lissé du sol, il y avait de deux choses l'une, soit il s'agissait de la seule pièce des environs à avoir été creusée par magie, soit elle n'était clairement pas l’œuvre de l'artisanat gobelin. De fait, si la caverne principale était éventuellement naturelle, il semblait assez évident que celle ci ne l'était pas. D'ailleurs, ce qu'ils prenaient de prime abord pour des convolutions naturelles en bas des parois ne l'étaient pas : des bas reliefs étaient gravés à même la pierre. Mais ils étaient trop éloignées pour en comprendre la signification si toutefois elle existait.

Car eux n'avait pas vraiment le choix de faire de l'archéologie. Les regards de la meute répartie à leur gauche et à leur droite ne leur donnait d'autres choix que d'avancer droit. Les loups géants étaient couchés, partiellement roulés sur eux mêmes mais tout leurs yeux jaunes étaient braqués sur le trio. Y compris ceux des louveteaux, déjà visiblement sanguinaires malgré leur jeunesse. Ce qui les frappa fut l'apparente puissance des wargs : ils en avaient vu, mais ceux-ci semblaient tous plus puissant, ou plus intelligent, quoique le parangon de tous restait le grand loup rouge. Si ils devaient faire un parallèle civilisé, ils avaient là une garde d'élite.

Un étrange brouillard assombrissait l'air, qui pourtant était autrement plus pur qu'en bas. Il ne s'agissait pas de poussière, mais d'une sorte de brume immatérielle qui leur cachait leur but immédiat, sans réellement le camoufler. Comme si leur esprit refusait de voir.

Avant même de comprendre où ils allaient, ils furent persuadés, même Gharz, d'une chose : les gros bras ne suffiraient pas à résoudre la suite si la survie était un objectif.

La magie ambiante finit cependant par les autoriser à voir le fond de la caverne, et celui qui s'y trouvait, ou plutôt ceux. Cinq gnolls, d'on l'un plus petit mais moins nerveux se trouvaient dans la même position d'eux, regardant leur hôte. Solia se trouvait elle parmi eux ? Difficile à dire. Et leur hôte ?

Un gobelin d'une taille moyenne, dans une armure de cuir et de tissu de meilleure qualité que tout ce qu'ils avaient put voir jusqu'ici. Mais surtout, plus propre. Il était assis sur une grosse pierre plate et la première chose étonnante était la présence de parchemins et d'ouvrage tout autour de lui, quoique loin d'être classés en bibliothèque. Mais, après avoir constaté l'importance que constituait les marques de pouvoir chez les autres gobelins, c'est autre chose qui les frappa : l'absence de ceux ci. Pas de trône, pas de symbole d'élection divine, pas de décoration, pas de couronne. Simplement le gobelin. Qui dégageait l'évidence de son pouvoir d'une manière qu'ils ne comprenaient pas réellement.

Terminant le parchemin qu'il lisait, il le posa sur une pile avant de relever la tête. Et s'adressa à tous, gnolls comme le trio camouflé, dans un commun parfait quoique roulant.


- Bien ? Qu'avons nous là ?

écrit par: Circé Mercredi 06 Novembre 2019 à 11h52
Tout en cheminant dans la grotte, Circé se maudit intérieurement d'avoir accepté de suivre Ghaz et son guide gobelin. La situation était encore pire qu'elle ne l'avait imaginé : ils étaient cernés par la garde d'élite des gobelins et leurs chances de survie semblaient bien minces, au vu du mépris de la vie qui régnait au sein de la horde. La tieffeline pouvait se montrer téméraire mais cela commençait à ressembler à un commando suicide, ce qui ne lui convenait absolument pas...

Elle fut doublement surprise en découvrant, d'abord, le chef de la horde, ensuite, les gnolls qui se tenaient à ses côtés. Parmi ces derniers, elle reconnut Solia dont la couverture était parfaite mais qu'une lueur dans le regard trahissait aux yeux aiguisés d'une tieffeline. Le commandant gobelin était tout aussi étrange : il n'y avait aucune trace de cour ou d'apparat autour de lui et il s'exprimait dans un commun parfait, avec un vocabulaire nettement plus développé que la plupart de ses congénères.

L'adepte de Mask ne savait pas très bien que faire mais elle était sûr que son apparence ne dissimulerait pas très longtemps sa véritable nature : elle se trahirait dès qu'elle ouvrirait la bouche, à moins que la magie ambiante ne permette de déceler la supercherie avant même qu'elle ne prononce le moindre mot.

Elle espérait que Népheghost prenne les choses en main mais le mage restait étonnamment silencieux, soit qu'il soit pétrifié par les conséquences de leur folle audace, soit que son casque magique lui ai joué un mauvais tour.


Circé, ne comptant pas trop sur les talents oratoires de Ghaz, prit donc la parole, tentant de jouer franc-jeu :


- Eh bien, messire, vous avez devant vous trois mercenaires en quête d'un emploi. Ghaz le Fort, Népheghost le puissant magicien et votre humble servante, Circé, tieffeline maîtresse de l'art de l'infiltration et des illusions. Nous servons comme mercenaires dans la région et vous semblez bien partis pour remporter cette guerre, nous voulons vous servir pour prendre notre part du butin. Nul doute qu'une spécialiste de l'infiltration pourrait vous aider à vous emparer d'une ville, sans parler d'un habile magicien et d'un demi-orque capable de faire régner la discipline dans vos rangs...

La roublarde scruta le visage de son interlocuteur. Si tout se passait bien, une conversation s'engagerait et ils prendraient probablement l'ascendant. Mais, si on ordonnait leur mise à mort, elle était décidée à vendre chèrement sa peau : elle était prête à se saisir de son amulette pour brûler quiconque s'approcherait d'elle... Seule une confusion extrême lui accorderait alors une infime chance de survie...

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Mercredi 20 Novembre 2019 à 23h24
Leur interlocuteur laissait un gout amer au barbare. Pour diriger, il faut instaurer la peur chez ses sujets. Ils doivent comprendre que l’insubordination leur coutera plus que n’importe quel ennemi.

C’est connu, songea-t-il intérieurement.

Pourtant, le Gobelin qui semblait tenir la baraque ne respectait aucun des codes traditionnels. C’était un original de par sa sobriété, un Rakash loquace et intriguant, qui semblait bien maitriser la langue commune. Certains détails dépassaient encore la compréhension du barbare.

Les descendants du clan des Crocs Sanglants étaient faits pour guerroyer, puis en conclusion, festoyer ou mourir. Le sang était chose sacrée pour eux et Ghaz Arghur n’était certes jamais contre un peu d’action, mais si une demi-douzaine de loups l’interceptait, il risquait de ne pas tirer grande gloire de cet affrontement. Tout au plus, un très grand manteau.

Le barbare se contenta de se tenir droit et immobile, les crocs saillants et l’air fier. Du coin de l’œil, il scrutait toutes les menaces potentielles. Prêt à saisir la moindre occasion pour embrocher l’une de ces vermines, tel un rempart pour ses deux frêles associés.

Le vieux lanceur de sorts et la démonette avaient déjà prouvés la subtilité de leurs langues. Ghaz Arghur leur laissa volontiers l’initiative des premiers mots, afin d’adoucir l’esprit aux discours de la raison.

écrit par: Sabetha Mardi 24 Décembre 2019 à 18h11
Le gobelin posa ce qu'il lisait et fixa la semi-démonne. Le demi-orque, pour le moment, ne semblait pas vraiment l'intéresser, après tout, il n'était qu'un parmi des milliers. En effet, sa voix la trahit rapidement, avant même qu'elle ne confirme son ascendance, quoique, à en juger par le fait que la magicienne, elle n'ait pas été repérée à travers son déguisement de gnoll, elle pouvait douter qu'une magie scrutative n'était pas à l’œuvre. Ni de simple détection de la magie d'ailleurs, puisqu'il y avait fort à parier que le casque que portait le mage seul devait dégager une aura hors du commun.

- Tieffeline ? Vous en savez plus sur votre ascendance ?, la question n'était pas si étonnante, les dieux gobelins étant des démons. Il se reprit, pure curiosité. Vous sous entendez que mes forces seraient incapables d'infiltration ?..

Il marqua un silence, particulièrement pesant, pendant lequel tout les regards étaient fixés sur le petit groupe.

- Et vous avez tout à fait raison. Mes soudards sont d'excellents outils de destruction, mais la subtilité n'est pas vraiment le genre de chose qu'on apprend dans la boue de nos grottes. Ioghuz ?

L'énorme warg le regarda un instant, avant de se désintéresser.

- Il ne sent pas l'honnêteté, mais il semble vous estimer utile. Suffisamment pour que vous ne lui serviez pas de repas, ce qui est une première. Mais, pour dire la vérité, j'ai un autre problème avant de passer à la dernière phase de mon plan.

Il leva la tête et regarda les gnolls.

- Prouvez moi que vous êtes plus utiles que ces chiens galeux. Débarrassez m'en.

Les gnolls, immédiatement en position de combat, grognèrent en sortant leurs armes. Ils étaient prêts à l'assaut, Solia était dans leur rang, les wargs tout autour et protégeant leur chef gobelin.

Les aventuriers étaient désormais dans une arène. Il s'agissait de survivre au combat.


PARCHEMIN
C'est pas très logic friendly, mais je vous laisse le premier tout d'initiative biggrin.gif

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Jeudi 26 Décembre 2019 à 12h19
Les crocs du barbare brillèrent furtivement, il baissa le visage en campant fermement ses pieds au sol. Un calme impassible et fataliste remplaça les craintes qui lui tordaient les entrailles quelques secondes plus tôt. Le moindre mouvement aurait pu trahir l’action suivante.

Il observa ensuite les mercenaires sortirent leurs armes tour à tour, un bande de charognards aboyeurs et indisciplinés, certainement en provenance des steppes ensoleillées du Shaar. Le barbare renifla de mépris en écoutant les paroles du chef Rakash. Dès son entrée dans la grotte, aux abords du camp, la présence de Gnolls ne lui avait inspiré que mépris.

Répondant à son instinct et ne comptant que sur son bras, les yeux de Ghaz Arghur semblèrent s’embraser soudainement et son visage se tordit d’un sourire haineux. Brusquement, les jambes fléchies, il bondit en avant, sa lance pointée vers le groupe de Gnolls avec détermination. Arrivant à portée de celui qui semblait le plus vif et féroce de la meute, il plongea l’arme enchantée dans la fourrure jusqu’à ce qu’il perçoive un craquement satisfaisant. Il ne s’arrêterait que quand sa lance serait surchargée de cadavres.


hrp.gif Charge Furieuse sur Gnolls [Lance de Sang-de-Lune à 2mains]

écrit par: Circé Jeudi 26 Décembre 2019 à 22h34
L'entrevue s'était bien déroulée et les audacieux mercenaires avaient échappé à la mort qui leur semblait promise. Circé ne put réprimer un léger sourire en prenant acte de la réponse du chef de la Horde.

Lorsqu'il annonça qu'ils devaient éliminer les gnolls, ce sourire s'effaça immédiatement de ses lèvres. Tuer ne l'effrayait pas... mais c'était une chose sérieuse, une entreprise qu'il ne fallait pas prendre à la légère, sous peine de passer de vie à trépas! Raison pour laquelle elle préférait généralement frapper dans l'ombre et par surprise plutôt qu'en combat à la loyale...

Il n'y avait pas de temps à perdre. Ghaz était d'ailleurs déjà parti à l'assaut. La tieffeline se saisit machinalement de son arc, encocha une flèche de guerre et la décocha sur le gnoll le plus proche. Tout au plus s'assura-t-elle de ne pas viser Solia...


¤ Pourvu qu'elle fasse le bon choix au bon moment : elle pourrait prendre les gnolls à revers... Mais si elle est tuée dans l'opération, cela nous évitera d'avoir à nous justifier... Ce qui ne serait pas forcément plus mal...¤

Arc court de maître : 1d20+10
Dégâts (flèches de guerre) : 1d6+2, critique : x3, portée= 15m.

écrit par: Phineas Jeudi 13 Février 2020 à 15h38
PARCHEMIN
Ca y'est, je m'y suis enfin mis. Croyez le ou pas mais j'ai passé un qu... une demie heure (avant de m'y mettre vraiment) à essayer de trouver une traduction pour flind le super-gnoll (Monster Manual III, p.62, jamais traduit donc). Le mot n'existe pas en anglais moderne, mais comme c'est du folklore britannique, je suis allé cherché dans le vieil anglais... et

"flind, e; f. Genetrix" comprendre, génitrice.

Les gnolls seraient donc en fait une société matriarcale, et tout serait caché au joueur et au MJ.

C'était la minute vie passionnante de Phinphin.


QUOTE
Situation initiale :

En regardant vers le chef gobelin :

- Ghaz, Circé et Nepheghost sont situés à droite des quatre gnolls et de Solgnoll.

- Ghaz est sur la pointe gauche du trio, donc en avant garde lorsque le combat commence.

- Les quatre gnolls sont placés en carré, avec la cheffe (du coup) en haut à droite de ce carré. (voir schéma plus bas)

- Neph à toujours le heaume sur la tête.

- Les bélligerants sont entourés d'une tribune de worgs et de gobelours.


Initiative :

Solia > Circé > Gnoll 2 > Gnoll 1 > Népheghost > Ghaz Arghur Gro-gzor > Flind > Gnoll 3

Par la grâce de l'omnipotentat bienveillant du MJ, les PJ bénéficient d'un tour de surprise (sauf pour un adversaire) parce qu'ils sont moins cons.

Au tour 1 :

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NB : j'ai fait des fautes dans les jets, mais elles sont corrigés au final


Tour surprise :

Si elle cherchait le bon moment, en tous cas Solia ne profita t'elle pas immédiatement de la surprise provoquée, chez les gnolls, par les paroles du chef gobelin. Elle se contenta de faire un pas en arrière, assez discret, et d'adresser un signe de tête évidents à ses compagnons pour se faire voir, si jamais ils ne l'avait pas remarquée. Ou plutôt non, car les yeux avisés de Circé et Nephéghot remarquèrent immédiatement les murmures ésotériques sur les babines de la magicienne déguisée.

Circé, elle, ne prit pas d'ambage, au moment où elle avait compris le manège du chef, elle avait dessanglé son arc, et une flèche fusait déjà. Elle avait identifié, à son pelage différent et rouge, à son regard moins sauvage (et surtout parce que ce fût le seul à ne pas sembler être laissé pantois par la situation) le chef. Pas idiote, elle préféra viser l'un des subalterne qui semblait autrement plus surpris. Malheureusement, la servante de Mask était certainement plus surprise elle même qu'elle ne le pensait. Malgré sa vivacité tactique, elle visa mal et la flèche alla s'écraser au sol entre les pattes d'un worg qui l'évita de justesse en jappant.

Népheghost aussi profita du moment. Ce n'était peut-être pas ce qu'il y avait de plus subtil, mais les mages servaient parfois d'artilleur. Agitant rapidement les doigts et les lèvres, un éclair incandescent fusa de ses doigts vers ses adversaires. Malheureusement le mage aussi fût moins bon que prévu. Plutôt que de percuter un gnoll, et avec une malchance hors du commun, l'éclair fusa entre les poilus et alla percuter un gobelour à l'arrière. Qui ne manqua pas de grogner une promesse de vengeance (ce qui fit rire le chef).

Ghaz adopta une méthode plus brutale, mais peut-être plus efficace. Sans attendre, il brandit sa lance, et chargea celui qu'il pensait être une menace plus claire, qu'il avait lui aussi identifié comme le chef. La distance était courte, mais suffisante. En poussant un hurlement de buffle, la lance s'élança, poussé par toute la masse du demi-orc. La lance perfora l'armure de cuir du gnoll sur le côté avec violence, transperçant son flanc d'une part à l'autre. Sans même attendre que la lance fût ressorti, le gnoll court sur patte aboya et brandi sa double chaine de poids et tenta de l'écraser sur le demi-orque. Pas miracle, il rata son coup, et l'absence de distance nullifia l'inertie de l'attaque.


- Attaquez bande dabrutis !


Tour 1 :

Malgré l'ordre de leur chef, les gnolls tardèrent encore un peu. Suffisamment pour que, à la surprise de l'assemblée, Solia ait le temps de terminer son sort. Alors que la composante, cachée dans sa main, disparaissait, une immonde masse de chair, vaguement humanoïde apparu derrière les gnolls, et, toutes griffes dehors, s'attaqua au premier gnoll venu. L'attaque porta, et même si elle ne fût pas très efficace à priori, elle déstabilisa les deux gnolls à l'arrière.

Tout en souriant à l'efficacité surprenante de la magicienne, Circé encocha une nouvelle flèche. Elle visa le même, ne voulant pas risquer d'effectuer une trépanation à distance sur Ghaz. Cette fois la flèche fusa et se planta proprement dans le ventre de sa cible. Cette fois ci, elle avait cruellement fait mouche à entendre le hurlement de douleur poussé par la créature.

Répliquant à l'attaque sur son camarade, le gnoll voisin de celui attaqué par la créature de Solia brandit sa hache pour tronçonner la masse maléfique. Pour une raison ou une autre, les aventuriers n'y voyant pas clair d'où ils étaient, il échoua. Son voisin agit juste après... avec tout autant d'échec.

Le mage attaqua de nouveau, cette fois ci avec un classique de l'arsenal arcanique. Deux projectiles de pure énergie fusèrent sur l'adversaire de Ghaz. Guidés par la magie, ils contournèrent le demi-orque et frappèrent le flind de plein fouet. La magie heurta la tête du gnoll avec un crépitement terrible et l'odeur qui s'échappa aurait pût faire renâcler le demi-orque si il n'était pas déjà concentré sur sa fureur de sang.

Arrachant la pointe de la lance et avec un grognement en constatant l'attaque combiné du mage, Ghaz frappa à nouveau. Même sans la charge il toucha, enfonçant la lance à travers le poitrail du gnoll. Les yeux à quelques centimètres de la créature, il vit s'éteindre sa conscience, et quand il retira l'arme d'un coup sec, celui ci s'écrasa au sol.

Mais Ghaz n'en avait pas fini, alors que le gnoll voisin, qui avait bien compris que l'un d'eux était un traître, se ruait sur Solia, il brandi sa lance pour le planter alors qu'il lui tournait le dos. Il manqua de peu sa proie.

Celle ci en profita pour attaque la magicienne. Déstabilisé il n'infligea cependant qu'une estafilade, profonde mais une estafilade quand même, à la magicienne.



Tour 2 :

Elle répliqua immédiatement en faisant filer sa dague. Hélas, les magiciens n'étaient pas les meilleurs combattant et ce coup échoua. Sa créature attaqua elle aussi avec des hurlements infâmes, mais échoua a mettre le moindre coup.

Circé continua son haro sur le même opposant... qui était désormais aussi de Solia. Une pierre deux coups, pensa t'elle, si elle pouvait sauver son alliée du moment. A nouveau, et de justesse cette fois ci, elle réussit son coup, la flèche se planta dans l'avant bras du chien.

Les deux gnolls à l'arrière attaquèrent de nouveau le lémure l'un après l'autre. Le premier passa et infligea un coup critique au lémure qui poussa un cri digne de ses origines infernales. Le second échoua malgré la fureur qui échauffait le gnoll.

Népheghost fit un pas et lança une dague sur la créature qui attaquait Solia. Quand la dague se planta dans le dos du gnoll, Circé et le mage comprirent immédiatement qu'il était au bord de la fin.

Mais Ghaz ne s'en occupait son instinct tactique le servait il fit un pas et attaqua le gnoll devant lui, désormais bloqué entre lui et la créature de la magicienne. Ne se souciant guère du gnoll presque mort à ses pieds, il projeta à nouveau sa nouvelle arme sur son ennemi. Même sans la prise en tenaille, le chessent aurait visé juste. Il enfonça profondément la lance dans le dos du gnoll, qui poussa un glapissement de douleur autant que de surprise.

Le gnoll qui affrontait Solia ne se détourna pas à l'attaque de Népheghost. Hurlant une injure à la magicienne, la traitant de traîtresse et de faible, il leva à nouveau sa hache. Probablement à cause de sa douleur intense, il ne réussit qu'à lui infliger une blessure mineur. Même si, son le déguisement magique, la magicienne devait sacrement douiller.



Tour 3 :

Solia répliqua. Pour une raison ou une autre, elle lâcha sa dague et en dégaina une autre dans le même mouvement, avant d'attaquer à nouveau. Alors que la première percutait le sol, elle attaqua. Malheureusement, probablement à cause de la douleur, la dague ripa sur l'armure du gnoll. Pendant ce temps, le lémure attaquait le même adversaire que Ghaz. Probablement grâce à la surprise provoqué par le demi, ses griffes lacérèrent cette fois durement la gorge du gnoll qui, à son tour, s'effondra.

Voyant que Ghaz semblait maîtriser la situation, Circé s'acharna sur la saloperie qui attaquait Solia, de toute évidence plus en danger. Flèche, corde tendue et perce. Toujours la même rengaine. Elle fût à peu prêt certaine que si Solia n'avait pas empêché le gnoll de faire une esquive, elle aurait manqué son coup. Mais non, la flèche fila, se planta dans l'épaule du gnoll qui, n'en pouvant plus, s'effondra.

Le dernier gnoll en lice hurla, et se rua sur Ghaz. Brandissant sa hache avec toute la force dont il était capable, c'était le désespoir animal qui le guidait. Et quel désespoir ! La lame se planta dans la cuisse du demi-orque, tranchant la chair jusqu'à l'os et lui infligeant une sacré blessure, loin d'être mortelle cependant.

Pour une raison ou une autre, le mage n'agit pas cette fois ci.

Ghaz par contre n'attendit pas son reste, brandissant sa lance à deux mains. Il la planta droit dans le pectoral du gnoll, là ou se trouvait son cœur. La hache encore dans la cuisse, il vit la vie de son adversaire s'éteindre dans ses yeux, alors qu'il glissait le long de la lance. Le petit serpent de bronze terminait d'aspirer le sang lorsqu'il la ressortit. Dans la lance de cristal blanc pulsait désormais un éclat vermillon, et des veinules rouges la parcouru le long des marques de taille.

Le combat, furieux, avait duré moins d'une minute.

Le silence retomba dans la caverne, uniquement troublé par le râle des agonisants. Et dans un pop, le lémure retourna dans les Landes Infermales.


QUOTE
Situation finale :

- Ghaz à perdu 10 PV, sa lance a gagné 4 points de sang

- Solia à perdu 3 PV

- Neph et Solia récupèrent leurs dagues, Circé à perdu 4 flèches

- Neph à utilisé deux sorts, Solia un.

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NB : j'ai fait des fautes dans les jets, mais elles sont corrigés au final


écrit par: Circé Vendredi 14 Février 2020 à 13h10
Circé souriait. Elle aimait l'odeur du sang, la sensation de puissance qu'elle ressentait en décochant une flèche et en voyant un ennemi se tordre de douleurs : c'était dans ses moments-là qu'elle se sentait vivre et que les heures passées à s'entraîner prenaient tout leur sens.

La tieffeline avait également été impressionnée par l'efficacité de ses compagnons de route : Solia avait survécu et montré sa pleine maîtrise de l'Art, Ghaz était à l'origine d'une véritable boucherie, Neph s'était montré un peu moins efficace mais avait aussi contribué à leur victoire.

Elle sourit à nouveau, en se remémorant que les dernières instructions de ceux qui l'avaient faite venir dans la région étaient de tuer ces aventuriers.


¤ La mince affaire! Ce ne sont pas des porcs qu'il suffit d'amener à l'abattoir! ¤

L'adepte de Mask avait de toute manière abandonné pour l'heure ce projet. Ses compagnons de route avaient prouvé leur valeur et constituaient ses meilleures de chance de survie, une survie qui n'était toujours pas assurée. Encore un peu essoufflée, elle se tourna vers celui qui occupait, au moins en apparence, la direction de la Horde :

- J'ai le plaisir de vous présenter notre amie, Solia... Quand je vous avais dit que nous étions passés maîtres en matière de missions d'infiltrations et d'utilisation de la magie...

Elle marqua une courte pause avant d'ajouter :

- Cela suffit-il à vous démontrer notre utilité ou avez-vous une autre épreuve à nous soumettre ?

La tieffeline parlait avec aplomb, sûre d'elle, même si les circonstances étaient loin de lui être favorables...




hrp.gif Intéressant ton petit message sur les Flind. J'en avais rencontré pas mal en jouant à Baldur's Gate (non traduits) et je m'étais toujours demandé à quoi correspondait ce terme décrivant des gnolls un peu différents de la norme... hrp.gif

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Dimanche 23 Février 2020 à 04h21
Le conflit avait rapidement tourné au carnage. Une répression par le sang. L'intrépide barbare avait vomi sur eux la mort et la terreur. Leurs visages de hyènes s'effaçant de sa mémoire aussitôt le dernier souffle de vie expiré. Pas assez glorieux pour lui offrir un nom de bataille, un titre propre de victoire pour lui, de défaite pour les autres.

Achevant son massacre, il concentra un court instant son attention sur la lance qu'il tenait entre ses mains. Des giclées de sang avaient dansées autour de la tête de lance immaculée. La lame buvait le sang et le sang giclait de la pointe. L'artefact de Prestine semblait flamboyer, comme avide de toujours plus d’énergie, de se délecter de l'essence de ses victimes. L'arme paraissant vibrer d'une puissance, aussi enivrante qu'inquiétante.

Il était convenu dans sa culture que l'âme résidait dans le sang. Ainsi l'Artefact dérobait l'esprit de ses victimes. Un frisson parcouru l'échine du guerrier. Malgré tout, le jour lui parut fortuné, alors rempli d'une nouvelle confiance, il frappa le sol avec la hampe de son arme d'hast.

Ghaz Arghur remarqua dans le même temps qu'un Gnoll lui avait déchiré la culotte. Une large entaille à la cuisse de laquelle s'épanchait un flot d'hémoglobine encore chaud. Il fallait idéalement nettoyer la plaie et l'envelopper d'une bande de tissu. Mais exalté par le combat, les dogmes du sang et d'une férocité naturelle, il était toujours encerclé par une horde de Gobelins et de Loups. Sa conscience se porta alors vers cette nouvelle priorité.

Le cœur battant, le souffle court, les muscles contractés, l’œil enflammé, le regard de travers, les naseaux exhalant le feu de la passion et le fer de ses bottes baignant dans un ruisseau de sang, Ghaz Arghur pivota pour foudroyer l'assistance à travers le brouillard rouge de la rage. Une colère inexplicable l'assaillait, et il eut de la peine à se contenir. Cette ardeur le dérodait à lui-même, tant la rage avait d'attrait pour les gens de son espèce. Ses entrailles se tordaient en constatant ce qui lui restait à détruire. A présent, il ne bronchait plus d'un pouce, n'avouant pas la moindre expression. Il savait par expérience qu'il était difficile de guérir une fois cette état déclaré, de sortir de l'engrenage bestiale.

Le barbare resta figé, prêt à poursuivre son œuvre au cas où les mots de la démonette ne parvenaient pas à résonner les Rakashs

écrit par: Phineas Vendredi 24 Avril 2020 à 23h35
Le bruit métallique issu du choc entre la roche et la hampe renforcée de la lance se répercuta autour d'eux. Comme un ouvreur de théâtre, le demi orque avait fait le silence dans la salle et seul son souffle alourdi par la fureur s'entendait encore.

On se serait presque attendu à ce que le gob-en-chef applaudisse. Mais non, il se contentait de les fixer avec les yeux plissés de la réflexion intense. Solia vint se ranger à côté d'eux, son déguisement disparaissant alors qu'elle approchait. Apparemment pas par sa volonté... le combat était venu juste au bon moment. Le gobelin repris la parole :


- Deux magiciens, un sacré lancier et une archère de talent... Voilà qui pourrait bien être plus utile que tous les débiles que je dois encadrer chaque jour.

Il claqua des deux mains et tout les autres occupants de la salle sortir, à l'exception notable de Ioghuz, qui vint s'asseoir à côté du gobelin. Soudain alors qu'il les regardait, la tête du gobelin tomba sur son torse, comme si on l'avait assommé. Gharz était certain d'avoir entendu un mot étrange, et les trois autres avaient sans aucun doute reconnu du draconique s'échapper du mur du fond.

Ce même mur, qui, soudainement, vit un trou s'ouvrir. Un humanoïde en sorti, dans une cape grise bardée de glyphes, les mains fines bardées de tatouages. De longs cheveux blonds, presque blancs, réunis en une un chignon décoré de discrètes pierres précieuses et de piques d'acier flottaient autour d'elle des mèches descendant le long de son épaule et menant sur le plastron de métal ciselé ajusté au dessus d'une robe à peine plus foncée que sa peau. Son cou pâle, une peau laiteuse, presque minérale, menait à un menton taillé et à un visage sévère partiellement dissimulé par un incroyable masque. Sous des yeux jaunes et brillants, seules les lèvres rouges qui souriant ironiquement trahissait la moindre émotion. Cette grande et élégante femme était indubitablement humaine, mais quelque chose sonnait étrange... Dans une voix qui évoquait l'acier, elle commença :


- Ioghuz.

- Dame Calinha, répondit le worg dans sa voix grognante.

- Paix, puissant ami, dit elle à Ghaz qui toutefois devrait passer le worg et au dessus du gobelin inconscient pour l'attaquer. Vous avez fait un tel chemin jusqu'ici, entre toutes ces inutiles malversations humains... et gobelines. Il est plus que temps que nous soyons présentés.

Soudain, alors qu'elle levait gracieusement sa main, et que sa peau semblable à du marbre brillait à la faible lueur des torche, Circé percuta. Elle avait entendu des rumeurs, lu quelques lignes ça et là, mais leur existence lui avait semblé peu probable... Les héritiers du grand empire de l'Est déchu depuis plus de trois millénaires. Elle avait devant elle, si elle ne se trompait, la descendante de l'un des plus grand empire magique de l'histoire qui, comme le Netheril avant eux, avait laissé des merveilles encore incomprises à la surface. Une Imaskari des Profondeurs.

Elle contourna la table du gobelin et vint s'arrêter devant eux :


Dame Calinha
- Permettez moi de me présenter : Dame Calinha. Je suis plus ou moins la raison qui vous à menés jusqu'ici. Quoique pas toujours selon mes plans.



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écrit par: Circé Dimanche 26 Avril 2020 à 22h35
Circé avait dégluti difficilement en découvrant l'étrange créature qui manipulait la Horde depuis tant de semaines.

En apercevant cette peau pâle et marbrée, elle s'était immédiatement souvenue de quelques brefs paragraphes qu'elle avait lus dans le temple d'Uthmere à propos d'une race humaine perdue : les Imaskaris des Profondeurs. Ce n'était pas ce qu'elle cherchait dans l'ouvrage qu'elle feuilletait et elle n'avait parcouru que les premières lignes du descriptifs qui lui semblaient relever davantage du conte que de l'élément solidement établi.

Mis à part le fait que ces êtres descenderaient des dirigeants de lempire d'Imaskar et qu'ils vivraient cachés dans un lieu tenu secret, elle se souvenait qu'ils étaient réputés pour leurs dons hors norme en matière de magie. Ce qui était intéressant et était corroboré par les faits : manipuler une horde de gobelin de manière constante pendant aussi longtemps était déjà un exploit, mais ce qui avait le plus impressionné Circé, c'était l'attaque surprise sur Prestine. La magie mise en oeuvre à cette occasion dépassait l'entendement de la tieffeline.


¤ Cette Dame Calinha est sans aucun doute la personne la plus puissante que j'ai jamais croisée... Même Zirtan n'aurait pas été capable de faire ça... ¤

Elle s'efforçait de garder son calme, mais son sang bouillonnait, de crainte et d'excitation à la fois : une telle rencontre ouvrait de nombreuses perspectives, favorables ou non. L'adepte de Mask choisit de jouer la carte de la prudence :

- En quoi pouvons-nous nous rendre utiles, Dame Calinha ?

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Mercredi 29 Avril 2020 à 13h07
Le colosse resta figé comme une statue, un long moment, donnant l’impression de ne pas être totalement impliqué par le sujet. En vérité, il peinait à trouver les mots pour transmettre ses pensées. Par nature, il était plus porté sur la gestion de l’immédiat, loin des visions à long terme, et ce qu’il découvrit à cet instant, cette énième machination, n’eut pas l’impact similaire à celui infligé à sa partenaire. Son honneur, cette inextinguible soif de bataille qui le menait au cœur des tempêtes, fut toutefois contenu par les mots avisés de la jeune femme masquée qui se présentait devant eux.

Ainsi, caressé dans le sens du poil, le sang bouillonnant du barbare se mit à retomber, sans que celui-ci ne soupçonne une quelconque influence magique. Tandis que la belle se risquait à s’approcher, toujours les pieds fermement ancrés dans le sol et sa lance tenant entre ses doigts crispés, il dévisagea leur hôte. Son étroit esprit plongé dans l’interprétation de la conversation et des conséquences évoquées.

écrit par: Phineas Mercredi 29 Avril 2020 à 18h53
Le caractère du worg semblait avoir diamétralement changé. Loin du mépris obéissant dont il faisait preuve auparavant, le chef de meute se déplaçait désormais comme un protecteur. Lorsque Calinha s'avança, il vint s'assoir à côté d'elle, comme une gargouille aussi poilu que sauvage. Il y avait... de la loyauté dans ses mouvements.

Ghaz avait baissé son arme. Il y avait effectivement de forte chance qu'une sorte d'envoûtement pousse légèrement à la résolution des conflits (probablement en faveur de la Dame), c'est d'ailleurs probablement pour cela que Nepheghost leur adressa un regard tendu. L'Imaskari s'avança et s'arrêta devant Solia, la fixant de prêt. Elle lissa un pli dans la robe de la magicienne et passa à Nepheghost. Après l'avoir fixé, yeux dans les yeux, elle pris la parole :


- Vous n'avez pas encore pris le dessus ?

Elle attendit un instant, un doute amusé s’éveillant dans ses yeux. Puis ce ne fût pas Neph, mais la voix métallique du casque qui répondit :

- Il est plus solide qu'il en à l'air, raurine.

Le casque semblait agacé, Neph grogna, et Calinha sourit et plaça ses mains sur les côté du heaume. Elle l'enleva tout en fixant le mage, une légère résistance sembla se faire, avant qu'elle le mette entre ses mains :

- Les netherisses ne sont pas souvent charmants, surtout ceux enfermés dans des objets. Aussi élégants soient il.

Elle se décala et s'arrêta devant Ghaz. Une sorte de grâce émanait de Calinha mais Circé doutait qu'il s'agisse d'autre chose que d'années d'entrainement. La masquée était grande, mais pas autant que le demi-orque. Elle passa un doigt léger sur la puissante complexion du cou et de la mâchoire de l'hybride et Ghaz senti clairement quelque chose comme... du désir ? dans les mouvements de la dame. Elle posa ensuite les yeux sur la lance et - pour la première fois - elle eu une vraie interrogation. Elle toucha le cristal du doigt.

- Ce cristal ne vient pas de cette partie du monde. Vous portez une arme qui à voyagé loin et longtemps, mon ami.

Enfin s'arrêtant devant Circé, il sembla qu'elle adopta une autre posture. La tieffeline compris vite que Calinha la catégorisait comme étant la meneuse du quatuor. Cela étant, et comme pour Ghaz, elle passa un doigt sur les courbes de la semi-démonne, et celle ci ne pût aussi s'empêcher de remarquer cette même excitation dans les yeux de l'élégante. De toute évidence, elle avait un attrait pour les demi monstres.

Enfin elle recula et repris la parole :


Dame Calinha
Il est dommage que vous ne soyez plus que quatre. J’espérais que plus d'aventuriers en quête d'opportunité ne fassent une percée jusqu'ici.

La faible lumière qui filtrait dans la grotte se répercutait sur le métal poli qui faisait le buste de Calinha. Celui ci n'offrait probablement qu'une protection limité, vu sa confection et sa composition - probablement une bonne dose d'argent poli. Il semblait assez clair qu'il était moins là pour la guerre, que pour l'apparat. Quoiqu'il était aussi fort probable qu'il recèle de magie, vu les glyphe qui apparaissait ça et là. En tout cas, elle semblait presque briller dans l'obscurité :

Je fais partie d'un groupe, d'un peuple, qui désire revenir quelque peu sur le devant de la scène. Cela étant, je n'ai pas beaucoup d'intérêt à partager un pouvoir qui m'est déjà limité par ma naissance. Par chance, la Toile à palier à ce que la hiérarchie m'a spolié. J'ai quelques... pouvoirs de divination.

La franchise de la Dame avait de quoi étonner ?

Bientôt reviendra sur cette terre une puissance dont je compte me servir. Une puissance qui, pour être utilisée, doit être non pas asservie, mais contentée. Et quel plus beau présent qu'une terre prête à être modelée ? Un objectif complexe, qui risque l'être d'autant plus si ses habitants ont déjà une loyauté. Renial, Yelter, Prestine... Jusqu'à il y a peu, ce vivier me convenait. Leur guerre de basse intensité provoquait des tensions entre eux facilement exploitable. Mais désormais, les ambitions de Yelter m'ennuient. Si Gresidur conquiert les quatre autres maisons - et il y arrivera - peu importe que ses sujets ne soient pas tous d'accord. Un pouvoir fort se renforce lorsque ses esclaves ont un ennemi plus grand encore.

Elle marqua une pause, laissant à ceux qui le souhaitait le loisir d'imaginer la suite.

Je ne dois pas produire une telle situation. Bien entendu, si Yelter arrive rapidement à ses plans, son ennemi sera la puissance que j'évoquais. Mais si je me trompe, et me sert mal des gobelins, Prestine et Gresildur risquent de se trouver un ennemi commun et d'acter une trêve, ce qui ne sert pas mes plans non plus.

Prestine vous à envoyé ici pour... détourner l'armée. Et c'est ce que je voudrais en effet que vous fassiez. A ceci prêt que je voudrais également que vous convainquiez Yelter que Prestine à fait alliance avec les gobelins.

D'un sourire charmant, elle avait assené cette demande, qui sonnait comme un ordre, et attendait leur réponse.



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écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Jeudi 30 Avril 2020 à 18h58
La femelle masquée faisait naitre l’idée du désir autant que celle de la terreur, mais l’ordre naturel voulait que, seul maître de sa destinée, le barbare soit celui qui tenait les rênes de ses propres sentiments. Si les enjeux géopolitiques lui échappaient dans leur intégralité, le métis souhaitait en partie être éclairé sur la réalité de cette mission et le but de cet entretien.

Il secoua la tête pour faire fuir les images de ses mains prenant possession de son corps frêle.

Celle qui se présentait devant eux, aussi désirable soit-elle, n’était qu’une pauvre âme en perdition, retorse et pleine de haine, dédaignée des siens, et abaissés à manipuler une armée de Rakashs dans une grotte sordide. Si la récompense la plus logique était l’estime de Prestine pour ses « honorables » héros, quelques éléments restaient encore obscurs. Alors qu’un semblant de planification naissait dans son étroit esprit, le sang-mêlé se décida à parler.

Relevant la tête un instant, Ghaz Arghur abaissa son regard dans ses yeux et affirma :


- Peuh ! Détourner une armée. Retourner dans l’nid d’eul Griffon…

Un grognement sortit sourdement de sa gorge de taureau.

- Comment qu’tu comptes faire fuir les dûshatârs aux portes d’Prestine ? Et où qu’t’enverras cette armée d’Rakashs ?

écrit par: Circé Vendredi 01 Mai 2020 à 22h01
Circé avait souri lorsque Ghaz' avait pris la parole.

¤ On dirait que les avances de Dame Calinha lui ont enfin délié la langue! ¤

La tieffeline était, pour l'heure, très satisfaite de la tournure que prenaient les événements. L'Imaskari semblait puissante et retorse, un être capable de lui prodiguer richesses et perspectives d'avancement auxquelles elle aspirait. L'excitation qu'elle avait pu lire dans les yeux de Calinha était également de bon augure : certes, elle ne pourrait probablement pas la manipuler comme elle l'avait fait par le passé avec Eldonthan, mais le fait que l'Imaskari éprouve du désir à son égard pouvait l'amener à être plus généreuse... ou indulgente, si les choses venaient à mal tourner.

¤ La séduction est une arme aussi efficace qu'une lame ou qu'un mot bien placé!¤

L'adepte de Mask était prête à toutes les compromissions, pour peu qu'elles lui apportent un avantage, et elle avait accepté la "caresse" de l'Imaskari en lui rendant un petit sourire.

Tandis que Ghaz' posait ses questions, Circé évaluait toutes les possibilités qui s'offraient à eux. Elle était bien décidée à servir leur nouvelle "employeuse" et avait rapidement élaboré une ébauche de plan.


- Ce que vous attendez de nous est faisable... assez facilement d'ailleurs, à condition que Mask nous accorde sa bénédiction. Toute approche directe nous est impossible : nos derniers contacts avec les autorités de Yelter ont failli nous coûter la vie...

Elle ajouta :

- Nous aurions besoin de faux documents attestant cette "alliance". Le genre de documents assez bien faits pour pouvoir tromper la chancellerie du roi de Yelter, quoique je doute qu'elle soit habituée à voir une horde gobelins signer un pacte avec un autre état... Et, si possible, de quelques uniformes de l'armée de Yelter pourraient nous aider, si vous en avez. Mais si ce n'est pas le cas, nous pourrions nous en passer...

Son plan semblait établi, mais elle attendait d'observer les réactions de l'Imaskari des profondeurs et de ses propres compagnons avant d'aller plus loin dans ses explications.

écrit par: Phineas Vendredi 01 Mai 2020 à 22h36
- Bien sûr. L'un d'entre vous à t'il vu l'écriture d'un officier de Prestine ?

Solia hésita, avant d'indiquer qu'effectivement, elle avait vu une missive de la Capitaine de Myrte. Les deux femmes échangèrent quelques secondes, et la Solia accepta quelque chose. Calinha posa deux doigts sur le front de son interlocutrice, ferma les yeux et discuta. Quelques secondes passèrent, et tous les pratiquants de magie dans la salle purent être à peu prêt convaincue que la devineresse lisait dans les souvenirs de la Solia.

Dans le même temps, elle tendit la main, paume ouverte vers le ciel, et murmura une incantation.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, une étincelle bleue finissait de s'éteindre au creux de sa main. La magie venait de créer un rouleau de parchemin, scellé par une cordelette noire et le sceau azur à l'hippogriffe de Prestine. Elle vint vers Circé, et, souriante, lui remis.


- L'entrée de la Dame-Capitaine Olenna de Myrte datant de trois semaines, signifiant à l'aristocratie de Prestine réunie en conseil qu'elle avait conclu un accord avec la Horde. Une information absolument secrète, tellement d'ailleurs que cette chère Olenna ne se souvient même pas de l'avoir écrit.

Elle plissa les lèvres dans une moue amusée. De toute évidence, elle n'avait pas oublié d'être espiègle.

- Je dois préciser quelque chose : je n'ai pas besoin que Yelter soit immédiatement au courant. Seulement qu'ils le soient rapidement, mais surtout que cette information fuite.

Pour être précise, je compte envoyer la Horde sur eux. Les gobelins ne gagneront pas, d'autant que la meute de Ioghuz ne leur viendra pas en aide. Mais Yelter sera trop fragilisé, et je table que Prestine en profitera pour faire une sortie en force, et que Gresildur n'aura d'autres chances que de sonner la retraite. Mais si toutes les cités états entendent que Prestine la Vertueuse à pris la route avec une horde de monstres... Ils estimeront que tous les coups sont permis. C'est la première fois que je tente d'orienter une possibilité à ce point, mais normalement, l'Akanal devrait exploser d'elle même.

La façon dont elle décrivait son plan qui ne visait à rien d'autres qu'à faire s'écrouler une nation entière à l'aide de prophétie était... terrifiante. Elle ne semblait pourtant pas dégager de malfaisance particulière, mais une assurance absolue qu'elle devait acquérir le pouvoir.

- Pour ce qui est de l'équipement de Yelter, des hobgobelins ont rencontrés une patrouille il y a quelques jours. Je ne peux pas vous promettre que l'équipement sera en très bon état, mais il devrait encore se trouver dans l'armurerie. Avec les cadavres probablement.

Elle s'interrompit. Et repris :

- Bien sûr je ne compte pas vous demander cela sans contrepartie. D'abord, j'ai un navire sur la côte qui est prêt à vous emmener où vous le souhaitez, et le capitaine n'attends que mon ordre pour vous récompenser avec une partie du trésor à bord. Par ailleurs... j'aurais bien besoin d'aventuriers dans votre genre, elle posa tour à tour un regard appuyé sur Ghaz et Circé particulièrement, surtout si mon plan se déroule correctement. Et encore plus, probablement, si ce n'est pas le cas. J'aimerais donc vous donner de quoi me permettre de vous contacter.

PARCHEMIN
Je précise que l'on peut en terminer en quelques posts : vous développer votre stratégie dans le prochain poste (qui pourra être à très long terme du coup), et je ferais un long épilogue pour décrire tout cela smile.gif

Ou on peut faire une ellipse et ne jouer qu'une séquence précise que vous auriez absolument envie de jouer aussi

Ou on peut tout jouer ^^

écrit par: Circé Samedi 02 Mai 2020 à 21h19
Circé avait étudié les documents et écouté attentivement les explications fournies par Dame Calinha. Son plan semblait bien s'accorder à tout cela, aussi se risqua-t-elle à le présenter à la petite assemblée :

- Bien, voilà mon plan. Comme vous l'avez deviné, Dame Calinha, les autorités de Prestine sont désespérées et tous leurs espoirs reposent sur une intervention de la Horde... Leur désespoir est tel qu'ils nous ont fourni une guide, pour nous mener ici, tout en sachant qu'il y avait de fortes de chances pour que nous trahissions leur cause... ce que nous avons immédiatement fait : notre seul objectif était de sortir de Prestine pour rejoindre vos forces. Nous avons pensé, à plusieurs reprises, éliminer notre guide, Elinna. Mais j'ai toujours gardé à l'esprit qu'elle pourrait nous être utile... et voici comment je compte procéder.

La tieffeline accompagna cette dernière phrase d'une pause théâtrale, avant de poursuivre :

- Une fois sortis de cette grotte, nous la rejoindrons en affirmant avoir obtenu ce que nous étions venus chercher : que la Horde attaque rapidement les forces de Yelter. Nous lui expliquerons avoir réussi à atteindre le roi gobelin qui dirige la Horde et à l'avoir convaincu d'attaquer Prestine contre une récompense de 20.000 pièces d'or. Je lui indiquerai que les termes de l'accord figurent dans ces documents, que je souhaite conserver sur moi jusqu'à Prestine, afin d'être assurée que nous touchions la récompense qui nous est due...

Reprenant son souffle, elle marqua une nouvelle pause, puis ajouta :

- Dans un premier temps, tout semblera se passer normalement, mais nous nous arrangerons pour prendre du retard en chemin et devoir passer la nuit le plus proche possible des assiégeants de Yelter : un malaise ou une selle sabotée pourraient très bien faire l'affaire. Lorsque notre guide sera endormie, nous l’assommerons de notre mieux, au besoin l'un de nos magiciens pourrait lancer un sort de sommeil sur elle pour s'assurer que nous nous puissions l'assommer sans qu'elle puisse réagir. Une fois maîtrisée, nous la ligoterons et la poserons sur la selle de son cheval, puis nous revêtirons nos uniformes de Yelter. Nous déposerons, dans les affaires d'Elinna, les documents scellant l'alliance de Prestine avec la Horde.

Après une nouvelle courte pause, Circé explicita la suite de son plan :

- Ghaz' et Néph' nous attendront à une heure du campement des forces de Yelter. Ils y sont connus et pourraient faire capoter l'affaire. Ils se tiendront prêts à couvrir notre fuite, si les choses venaient à mal tourner. Et, s'ils étaient sans nouvelles de nous à l'aube, ils seraient chargés de venir vous trouver pour vous informer de notre échec.

Elle précisa le déroulement des événements ultérieurs :

- Pendant ce temps, Solia et moi-même, accompagnées d'Elinna toujours inconsciente - au besoin, nous lui redonnerons l'un ou l'autre coup sur la tête - prendrons la direction du camp de Yelter, après avoir modifié magiquement notre apparence et pris celle de soldates de Yelter. Nous nous ferons passer pour deux nouvelles recrues, ayant intercepté un groupe d'intrus ayant établi leur campement et tentant visiblement de percer les lignes de Yelter pour rejoindre Prestine. La plupart des intrus ayant réussi à s'échapper, nous avons tout de même réussi à neutraliser notre "prisonnière" qui semblait inconsciente ou endormie. Au besoin, je pense être capable de fournir un minimum de données sur les officiers de Yelter que j'ai aperçus dans le camp lors de notre passage, cela consolidera la véracité de notre histoire, si on nous pose des questions sur les conditions de notre recrutement. Mais, dans l'idéal, ce sera Solia qui devra le plus souvent prendre la parole : sa voix n'est connue de personne dans le camp de Yelter et il sera difficile de la démasquer.

Elle poursuivit son long monologue :

- Nous insisterons pour que la "prisonnière" soit remise aux autorités pour interrogatoire. Avec un peu de chance, elle sera rapidement interrogée et fouillée. Les documents prouveront les intentions de Prestine et de la Horde, un interrogatoire magique ou mené à l'aide de la torture les confirmeront en grande partie. Nul ne suspectera quoi que ce soit puisqu'Elinna sera elle-même convaincue que c'est la vérité. Pendant ce temps, nous instillerons, dans le campement de Yelter, avec subtilité la rumeur selon laquelle le groupe intercepté semblait venir de la Horde, que nous avons perçu des bribes de conversations en ce sens en nous approchant d'eux, etc. La rumeur, espérons-le, se répandra, surtout si l'on apprend vite que la Horde s'approche.

Elle conclut :

- La phase la plus délicate de mon plan sera notre sortie de piste, à Solia et moi. Il s'agira de profiter de la moindre opportunité pour changer d'apparence : Solia en brisant son sort de déguisement et en reprenant son visage, moi en adoptant une nouvelle forme à l'aide de ma coiffe magique. Il nous faudra ensuite nous faufiler vers nos montures, ou d'autres si cela s'avère impossible, et filer aussi discrètement que possible. La chose semble facilement réalisable : nous avons réussi à nous échapper de leur camp en plein jour et avec une troupe de soldats à nos trousses, fuir discrètement et en pleine nuit devrait poser moins de problèmes.

L'adepte de Mask se tut enfin.

hrp.gif Les deux options me conviennent parfaitement. Fais comme bon te semble et comme cela te convient le mieux. En tout cas, merci encore d'avoir accepté de reprendre cette quête déjà bien entamée! hrp.gif

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Vendredi 08 Mai 2020 à 02h04
Après le discours de la démonette, le barbare arqua un sourcil d’ébène, se raclant la gorge et restant légèrement à l’écart. La jeune femme malicieuse à ses côtés, démontrait une fois de plus l’étendue de ses talents oratoire. C’était un esprit calculateur des plus aiguisés, et la guerre avait besoin de ces espions et de ces marchands de mort pour être entretenue. En côtoyant Circé, Ghaz Arghur découvrait un nouveau visage du monde militaire, un univers fait de promesses, de mensonges et de manipulation.

Bien que le guerroyeur n’était pas certain d’avoir saisi toutes les intentions de la démonette, il désapprouva certain choix, notamment leur retour aux abords des campements de Yelter, mais surtout, de laisser seule cette négociatrice-née avec le roitelet, aux rênes de leur destin.

Il canalisa intérieurement sa colère et sfrustration, se remémorant qu’il pouvait lui briser tous les os du crâne d’un seul coup de poing.

Selon le belliciste, l’aspect militaire présentait plus d’intérêt que les perspectives pécuniaires. Une frappe chirurgicale furtive aurait eu bien plus d’efficacité qu’une attaque de frontale. Une trentaine de solides guerriers – comme ceux qu’il avait observés en explorant cette caverne – aurait été suffisante pour mettre à mal les forces de Yelter, saboter les machines de guerre et capturer quelques têtes. Ensuite, au milieu de la nuit, après une journée de marche forcée, sous le coup des fouets, une prise en tenaille, enserré par une horde gobeline frustré et hargneuse. Ces vermines intervenant de nuit surprendrait aisément les cracheurs de sorts, tandis qu’une fois l’aune arrivée, les gobelins disparaitraient au pied des remparts de Prestine.

Toujours en retrait, masse de muscles et d’acier accroché à la hampe de son arme, Ghaz Arghur observait silencieusement la scène, cette femelle masquée, majestueuse, calme et souriante. Il gardait ses pensées pour lui-même, songeant que pour l’instant, leur destin tenait toujours dans les mains de cette sorcière.

écrit par: Phineas Dimanche 10 Mai 2020 à 22h18
La magicienne, croisant les mains derrière elle regarda le demi-orque alors que les plumes d'aciers autour de son visage vibraient légèrement. Mais elle ne dit rien.

Elle saisit quatre petits livres sur la table du gobelin et les donna à chacun des aventuriers. Minuscules, ils ne devait guère contenir plus d'une vingtaine de page pouvant accueillir une phrase succincte :


- Ce sont des Codex de Transmissions. Ils seront amorcés quand je vous enverrais un premier message. Ensuite, on ne peut répondre que si l'autre partie à consigné sa réponse. Vous serez certains que je ne pourrais pas vous harceler ainsi, dit elle, amusée, et ils se détruira une fois que la dernière page sera remplie.

Et bien, puisque tout cela est acté, passons à la suite !

Ses claquements de mains excités qui contrastaient avec le machiavélisme de ses plans furent les coups de bâtons de l'acte final...

○ ○ ○


D'une façon ou d'une autre, les chefs de la horde gobelin semblaient désormais considérer les quatre aventuriers comme des forces alliés. Et tous les sous-fifres ne cherchaient pas à comprendre puisque les chefs avaient donner l'ordre. Ils purent sans aucun problème aller chercher leurs armures à la forge, que le maître de forge, un impressionnant hob presque aussi grand qu'un goliath et trop intelligent pour son avenir proche, ajusta à leurs mesures. Il posa un œil trop dubitatif sur eux et chacun d'eux se dit que si Calinha était au moins à moitié aussi prudente et fourbe qu'ils ne l'avaient vu, il ne passerait pas la nuit.

Ils ressortirent de la grotte sans encombre et retrouvèrent Ellina qui, leur expliqua t'elle, s'était fait prendre en chasse par des prédateurs troglodytes... ce qui tombaient étonnamment bien puisque, ainsi elle ne se posa pas la question de savoir comment le quatuor avait put se déplacer tranquillement dans le camp ennemi. Et si elle posa bien des questions sur la largeur de leurs sacs, qui contenait quelques pièces d'équipement surnuméraires, ils s'étaient surtout contenter de prendre des tabards de Yelter, et la tieffeline réussi à dévier les doutes de l'éclaireuse. Sans compter que l'accord annoncé par la tieffeline aurait probablement suffit à la faire taire.

Le chemin du retour fût moins confortable que l'allée. L'éclaireuse n'avait apparemment pas reçu l'ordre de leur extorquer des informations sur ce qu'ils avaient fait, aussi fût elle tout aussi silencieuse qu'à l'aller. La météo les ralentit cependant, un impondérable qu'on ne pouvait imputer qu'aux dieux. Une pluie torrentielle tomba sans discontinuer sur la forêt. Le repère magique qu'ils avaient partagés à l'allée ne semblaient pas ouvert pour eux cette fois, et l'éclaireuse dût tendre une toile entre de gros arbres pour monter une tente de fortune. La nuit fut humide, mais certains d'entre eux eu la surprise de sentir une légère perturbation dans l'air non loin d'eux, émanant sans doute possible des codex. Il fallait les cacher, aussi ne surent ils pas qui avait été contacté.

Circé reçu un message étrange. La minuscule écriture, à peine lisible, de Calinha, lui permettait de remplir un peu plus la page. Probablement était elle rodée à l'exercice. Elle la prévenait que la pluie était effectivement un hasard. Et il parût absolument certain que la dernière phrase de la magicienne était une tentative maladroite de séduction, digne d'une adolescente. En fait, elle fût à peu prêt certaine que cette information n'était qu'un prétexte courtois.

Le lendemain, la pluie s'était calmé, mais la terre de la grande forêt était désormais un immense océan boueux qui les ralentit encore un peu. Au soir, éreintés, ils n'étaient plus qu'à quelques heures de Prestine et lorsque le ciel se dégagea ils virent les lumière du camp de Yelter à quelques lieues. Par chance, ils n'eurent même pas de prétexte à trouver : les chevaux étaient éreintés et l'éclaireuse considéra trop dangereux de traverser la pleine pour fuser vers la ville, même de nuit. Ils se replièrent donc à la lisière de la forêt où ils attendraient la nuit noire pour faire un détour, attente dont l'éclaireuse profita pour prendre un peu de repos... et un coup de hampe dans la tempe. Saucissonnée et bâillonnée, débarrassée de ses armes elle aurait une sale surprise au réveil.

Ghaz reçu son premier message alors qu'ils s'organisaient pour la suite. Si il avait été rôdé aux manœuvres de courtoisie, il aurait probablement vu les difficiles essais de la magicienne. Au lieu de cela, il considéra qu'elle s'était perdu dans son message en écrivant des choses inutiles à la suite des informations utiles : la Horde avançait.

Ils remarquèrent du même coup que, pour une raison ou une autre, ils ne recevaient pas tous les informations de leur commanditaire. Soit elle tentait de les faire douter de leurs compagnons pour les tenir entre ses mains, soit au contraire elle les poussait à la coopération. Le barbare et le mage restèrent là pendant que, déguisés, les deux femmes s'approchèrent du camp de Yelter. Et tout se passa bien encore une fois. C'était même presque inquiétant. Alors qu'ils avaient déposé le colis aux officiers du camp. C'est à ce moment que Solia reçu son premier message : la horde était frénétique et arrivait plus rapidement que prévu quelques solitaires risquaient même d'arriver beaucoup, beaucoup plus tôt que ne l'avait prévu Calinha. Neph reçu peu ou prou le même message de l'autre côté. Et ils étaient assez clair : les gobelins risquaient fort de ne pas faire de différence entre Yelter et leurs "alliés" du moment.

Circé et Solia, encore déguisées, étaient donc au milieu du camp de Yelter, alors qu'une horde enragée risquait fort de lui tomber dessus dans la nuit. Neph' et Ghaz eux risquait fort d'être pris à revers par une nuée de petits guerriers crissants de fureur. En plus du fait qu'ils étaient séparés de leurs alliés, si leur sort les intéressait un temps soit peu.

Et pire, il fallait probablement, pour que le plan fonctionne, laisser le temps aux interrogateurs de Yelter de trouver les documents et de répandre l'information avant de sortir du camp.


PARCHEMIN
Allez, une dernière courte séquence pour le plaisir ! Je ferais probablement les jets par acquis de conscience mais récompenserais plus le RP et l'ingéniosité pour ce ou ces quelques derniers posts.

écrit par: Circé Mardi 12 Mai 2020 à 20h42
Le plan imaginé par la tieffeline avait magnifiquement fonctionné, jusqu'à ce qu'un imprévu surgisse : l'avancée trop rapide de la horde. Circé serra les dents.

¤ Pourquoi donc les avoir lancés si vite sur nos pas? Dame Calinha veut-elle tester une fois de plus nos capacités? Ou se débarrasser d'alliés encombrants? ¤

Plusieurs idées traversèrent son esprit rusé, principalement des ruses de guerre permettant de retarder l'avancée de l'armée gobeline. Mais toutes présentaient le même inconvénient : elles étaient inutilement risquées.

Circé soupesa les différentes options qui s'offraient à elle, puis se risqua prendre la parole en interpellant les soldats à qui elle avait remis la "prisonnière". Sa voix feignait un profond sentiment d'inquiétude :


- Vous devriez vous dépêcher de l'interroger, nous avons dû éviter plusieurs patrouilles de gobelins pour atteindre le camp... Il se trame quelque chose de pas très net...

L'adepte de Mask adressa ensuite discrètement un signe secret qu'elle avait préalablement convenu avec Solia. A la première occasion qui se présenteraient, elles tenteraient de mettre les voiles avant d'être prises dans la bataille qui s'annonçait : changer d'apparence, récupérer des chevaux et foncer à toute vitesse dans l'une des directions encore libre de toute menace (ni celle de la horde, ni celle de Prestine).

Circé était bien décidée à survivre à cette nuit qui s'annonçait éprouvante. Il lui serait sans doute difficile de rejoindre Ghaz et Neph, mais ils se débrouilleraient certainement par eux-mêmes. Et si tel n'était pas le cas, tant pis pour eux...

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Vendredi 05 Juin 2020 à 19h55
Dans la pénombre, à la lisière des bois, deux cavaliers patientaient. C’était le calme avant la tempête. Derrière eux, une pisteuse pieds et poings liés, car ni la générosité, ni la sincérité ne paient en ce monde. Il fallait ruser. L’existence de ces preux aventuriers était un enfer dont ils ne s’échapperaient que par une cruelle lucidité. Le Griffon avait fait preuve d’une grande méconnaissance de la psychologie des hommes du royaume en guerre perpétuelle, en emmenant des mercenaires pour une telle mission.

Ainsi, à contre cœur, le métis orque avait laissé son destin entre les mains des deux donzelles, cette acceptation faisait obstacle à l’immuable soif de violence du belliciste. Alors, il patientait en maugréant, alerte et incisif, du haut de son destrier, sans décocher une parole au vieux magicien à ses côtés. L’envie le tenaillait de se ruer vers l’un des camps et de frapper, trancher, broyer : le carnage lui manquait comme une drogue. Pourtant, il maitrisait son désir. Tous savaient qu’un conflit monstrueux, tel que jamais eux-mêmes n’en avaient connu, s’apprêtait à déferler sur la région.


écrit par: Phineas Jeudi 25 Juin 2020 à 20h53
- WOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON... WOOOOOOOOOOOOOOOOON...

Dans le silence de la nuit, un gigantesque cor retentit. Une minute, les compagnon purent envisager qu'il s'agissait de la horde. Mais c'eut été stupide (une qualité plutôt répandu chez les gobelins cela dit) qu'une armée spécialisée dans les manœuvres de guérilla prévienne de son arrivée. Non, le chant de l'oliphant venait d'ailleurs. De derrière le camp de siège. De la ville ? On eut pût le croire un instant également... Jusqu'à ce les oriflammes apparaissent à l'horizon, baignée par le soleil sanglant.

Circé ne vit pas tout de suite, Ghaz avait plus de visibilité de son point de vue, mais tous deux purent observer un sacré changement de scénario.

Au nord ouest de la ville, à revers du camp de Yelter, les oriflammes rouges et azur des Maisons Renial et Surkanal flottaient au dessus de leurs armées respectives.

De toute évidence, eux, les avenruriers, n'étaient pas réellement la dernière carte de Prestine, ce qui expliquait peut-être la facilité qu'il avait eut à obtenir leur "confiance".

Alors qu'ils quittaient le camp de Yelter, Circé et sa compagne comprirent que le son de l'oliphant était reconnaissable pour les soldats du Roi Grésidur. Elles eurent même le temps d'entendre certaine réactions immédiates. D'un coté il y avait cette fierté patriotique si chère aux humains, la Bannière d'Or au Crâne ne pouvait pas tomber. Mais d'autres, plus vieux, étaient plus dubitatif... L'armée de Surkanal semblait évoquer le respect, si ce n'est la crainte, et le triumvirat de cité pourrait bien leur mettre plus de bâtons dans les roues que prévu.

Alors que la prêtresse et la magicienne chevauchaient vers le mage et le guerrier, tous ressentir l'alerte magique dans leur poche. Et cette fois, tous eurent le même message... un message qui trahissait beaucoup plus du machiavélisme stratégique qu'ils avaient pût déceler chez Calinha, un message court :


- J'étais curieuse de voir si on pouvait accélérer les choses.

Puis un second, plus pratique :

- Chevauchez vers l'est, le Chasse-Rêve vous attends au nord de Durkan. Attention à l'incendie.

○ ○ ○


Conscient de l'imminence d'une gigantesque catastrophe, le quatuor, une fois réuni, ne put que suivre le conseil de leur correspondante. Alors qu'ils cavalaient vers l'est, au début en traversant la forêt, ils sentaient le niveau du sol changer, monter. Ils voyaient aussi au fond de la forêt des lueurs flamboyantes et, bientôt... sentir la fumée. Ils débouchèrent au nord de la forêt sur une suite de colline, au dessus du niveau de Prestine, leur horizon dégagée, ils s'arrêtèrent pour regarder en arrière.

La forêt était désormais parcourue par une veine de feu. On pourrait définitivement comprendre d'où étaient issus les incendiaires en marchant dans les cendres. Mais avant, il faudrait attendre qu'elles refroidissent, et espérer que la pluie viendrait interrompre l'avancée de l'incendie. La horde gobelin formait la tête de ce serpent infernal, ils le savaient en observant des arbres chuter sous les coup de hache, sans pouvoir les observer directement. Quant à savoir pourquoi ils brûlaient la forêt... La question restait pour le moment en suspend.

Alors que la horde était déjà probablement en vue depuis les murs de Prestine, ils tournèrent leur regard vers celle ci. Yelter était désormais dans une position difficile. Ce qu'ils avaient pu entendre de la politique de la région leur laissait envisager quelques petites choses cependant. Surkanal était l'ennemi absolu de Yelter, et cherchait probablement la vengeance. Reinal, si elle était une maison pacifiste par mercantilisme dont les troupes étaient ici minoritaires, était une maison riche et par conséquent, ses soldats bien que peu nombreux, étaient probablement mieux équipés que la moyenne. On pouvait imaginer que l'une comme l'autre avait ici envoyé une majorité de ses troupes dans l'espoir d'en finir avec le tyran. Ce qui, sous entendait que leurs forteresses étaient vides... Les alliés avaient désormais une force équilibré face à Yelter, en plus de disposer de troupes fraîches.

A en croire le message de Calinha, c'était elle qui avait fait en sorte que les deux autres maisons se mettent en marche, elle devait donc avoir idée que l'anéantissement mutuelle fût possible.

Alors qu'ils observaient depuis prêt d'une demie-heure, sans vraiment s'en rendre compte et dans un silence aussi halluciné que contemplatif, il remarquèrent que la horde s'était désormais arrêté. Le feu semblait les contourner, probablement les prêtres avaient ils invoqués leurs dieux monstrueux pour garder leurs ouailles saufs le temps nécessaire.

Il y avait fort à parier que Yelter avait senti l'odeur du feu. Mais vu la situation, la tendance belliqueuse de leur roi et la situation stratégique, qui les obligeait à prendre de l'avance, ils en furent réduit aux extrémités. A peine une heure et demie après l'arrivée des noivelles troupes, les trébuchets et les catapultes se cabrèrent, et commencèrent à bombarder leurs ennemis, avant que l'infanterie ne se forme pour se ruer sur les troupes fraîches. Ils ne purent voir de la suite que les portes de Prestine s'ouvrir et des cavaliers en armures fondre sur les armes de siège. Le vacarme de la bataille envahis rapidement leurs oreilles et soudain... les gobelins sortirent des bois. Comme une nuée meurtrière, ils fondirent sur le campement yelteriens comme sur Prestine, dont les portes étaient désormais ouvertes.

La bataille dureraient longtemps, serait sanglante, cataclysmique... et même si ils voulaient l'observer, tous surent immédiatement que, si ils restaient ici, ils risquaient d'être tués par des rôdeurs, des déserteurs ou des pillards.


○ ○ ○


Cavaler vers l'est pour trouver le navire leurs pris plusieurs jours. Si, au début, ils furent seuls sur la route, ils furent, à la fin du troisième jour, rejoint par des fuyards. De là, ils entendirent l'horreur. La bataille avait anéanti la quasi totalité des belligérants. Si aux premiers instants, certain crurent que les humains allaient s'allier pour bouter les gobelins, c'était sans compter sur les velléités revanchardes de Surkanal qui n'avait pas semblé prête à abandonner sa chance de détruire Yelter. Les combats, qui s'étaient ensuivi avaient, a entendre les pauvres hères, dignes de de l'éternelle bataille, et déjà, les plus poètes d'entre eux proposaient que Prestine soit renommée Chateau-Mort. La landes étaient désormais pleine de milliers de corps et de blessés mutilés pour la satisfaction des charognards. Pire, si les armées des hommes avaient été exterminés, la horde gobeline elle, qui n'avait qu'un ennemi, rassemblait le plus de survivants. Et si aucun survivant ne sut leur dire ce qu'ils comptaient faire, eux pouvaient facilement imaginer qu'ils iraient piller les villes désormais vides. Et ils pourraient en demander confirmation à Calinha.

Enfin, harassés par leur chevauchée, c'est en milieu d'après-midi, mouillant an large, bien en vue, qu'ils trouvèrent leur billet de sortie. Si ils ne savaient pas à quoi ressemblait le navire, ils eurent la quasi-certitude, immédiatement, qu'il s'agissait de celui ci. Il s'agissait d'un petit navire, rapide, aux grandes voiles bleu. Il émanait de lui une élégance placide, comme Calinha, et un mystère flottait autour de lui alors que, après avoir fait signe, il avança vers eux à contre vent, sans modifier l'inclinaison de ses voiles...

Le capitaine, un élégant demi-elfe habillé comme un corsaire, les accueillit avec un large sourire et leur présenta leurs quartiers. Malheureusement, ils ne pourraient garder leurs montures. Le bois clair, subtilement taillé, ciré, le mobilier idoine, les couchages confortables (bien au dessus du confort que devaient avoir les marins en cale) leur parurent paradis. Et c'était sans parler de la récompense prévu qui les attendaient dans quatre coffre. Quelques minutes seulement après avoir découvert leurs appartement temporaires, ils reçurent un nouveau message.


- Tous cela à parfaitement fonctionné. Les maisons s'accusent désormais l'une l'autre de trahison, et le reste de la horde ne trouvera qu'une faible résistance paysanne.

Le message s'accompagnait de quelques mots de remerciement, plus ou moins séducteurs, pour chacun, avant de terminer.

- Le Chasse-Rêve vous emmènera où vous le souhaitez. Méfiez vous donc de ce que vous souhaitez.

écrit par: Circé Samedi 27 Juin 2020 à 21h23
Même la finesse d'esprit de Circé n'avait pu anticiper le machiavélisme de Dame Calinha : le plan subtil de la tieffeline paraissait bien dérisoire et inutile, au regard du carnage qui s'était déroulé au pied de Prestine. La région état dévastée et ruinée, prête à être cueillie tel un fruit mûr. Leur nouvelle employeuse avait réalisé un coup de maître et semblait être sur le point d'assouvir son rêve de domination de la région toute entière.

L'adepte de Mask fut étonnée d'être conduite au navire, comme convenu. Elle avait pensé que Dame Calinha aurait sans doute préféré se débarrasser discrètement de mercenaires devenus encombrants... ou de les engager à son compte, si elle les avait estimés dignes de la servir. Mais, finalement, les choses se terminaient plutôt bien et c'était sans doute mieux comme cela : Circé craignait de traiter avec quelqu'un d'aussi puissant et retors, la situation lui aurait échappé tôt ou tard, ce qui ne plaisait pas à la calculatrice tieffeline.

Souriante, elle répondit au capitaine corsaire :


- Eh bien, je suppose qu'il est temps pour moi de rentrer à Arrabar...

Elle ajouta, avec un sourire volontairement malicieux et provocateur :

- A moins que vous n'ayez les moyens et le désir d'engager une excellente archère à votre bord. C'est un magnifique navire que vous avez là, capitaine...

écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Dimanche 05 Juillet 2020 à 01h29
Après avoir fui le conflit, manœuvrés de telle façon que les obstacles soient évités, les quatre mercenaires étaient enfin parvenus jusqu’à un petit navire à voiles bleu. Le colosse était enveloppé dans sa cape, en retrait, les bras croisés, pensif en contemplant l’embarcation qui semblait mystérieusement insensible au vent. Il ne semblait jamais avoir conscience des autres, occupés à observer son environnement.

Il considéra le métis Elfe qui proposait de les mener loin de ces terres, puis la démonette insinua qu’elle souhaitait rentrer chez elle, avant de subtilement suggérer de se faire embaucher à bord. Ghaz Arghur avait du mal à suivre le sens de ses idées. Changeante et volatile, Circé lui faisait penser à un oiseau nomade, errant d’opportunités en opportunités, chantant à qui voulait bien l’entendre.

Le colosse resta figé un long moment, donnant l’impression de ne pas être impliqué par le sujet. Il laissa les deux magiciens s’exprimer à leurs tours. Il était plus porté sur la gestion de l’immédiat, loin des visions à long terme. La perceptive de rejoindre une métropole comme Arrabar, fief d’une prestigieuse civilisation, ne l’enchantait guère. Et bien que bon nageur (sans son armure), le barbare n’avait jamais songé à rejoindre un équipage de bateliers. L’idée lui paraissait encore trop absurde pour se prononcer, alors il décida d’attendre la réaction du demi-Elfe.


écrit par: Phineas Mercredi 22 Juillet 2020 à 16h31
- Faisons voile, nous en discuterons plus avant pendant le trajet, dit le capitaine, souriant, avant de sortir.

De la cabine, ils l'entendirent donner ses ordres d'une voix forte mais non hurlante.


- Madame Dillery, faites voile vers le Nord. Ne risquons pas les eaux fluviales vu l'ambiance du continent. Nous ferons une halte à Sapra avant de descendre le Bief vers Arrabar.

- Oï !

Prêtresse, magicien et magicienne ne purent s'empêcher de détecter l'étrange flot de magie qui parcourue la coque alors que le navire prenait de vent et, bientôt, de la vitesse.

En montant sur le pont, ils découvrirent le navire filant, presque seul, sur l'onde. A quelques lieux, ils voyaient des navires marchands à l'est et des bâtiments militaires à l'ouest, aucun cependant qui semblait atteindre la vitesse plus que considérable que semblait décidé à atteindre le Chasse-Rêve. Ils filaient vers le nord, vers le détroit de la Baie, alors que le soleil se couchait sur l'Akanal disparaissant...



• • •


Ils comprirent vite que le Chasse-Rêve, et son équipage, n'avait rien de classique. Ils se doutèrent aussi que moins qu'à son service, Sylcraës - le capitaine - épongeait là une dette envers Calinha. Laquelle ? Il n'en parla pas, même pendant la soirée particulièrement arrosée à laquelle ils purent participer le soir. Mais il était de toute évidence rassuré que la marchandise soit aussi peu problématique. Madame Dillery, la seconde courte sur pattes, était une femme revêche et sévère mais parfaitement compétente. Comme d'ailleurs la plupart des marins jusqu'au plus jeune matelot, du rafiot. Car, comprirent ils vite, si la nature magique du vaisseau n'était pas à prouver, l'équipage semblait presque avoir plus de travail que sur un navire ordinaire, celui ci semblait en effet pour le moins... caractériel, et ne réellement obéir qu'au capitaine. Alors que lui même ne semblait pas vraiment aimer son poste. Du reste, l'équipage était soudée, et la stricte hiérarchie nécessaire lorsqu'il le fallait laissait vite place à la camaraderie dès que la situation le permettait (Sylcraës lui même se faisant régulièrement réprimander par sa seconde après avoir participé à un mauvais coup en compagnie de ses matelots).

La première nuit fut des plus reposante après autant de temps passé en selle (les chevaux d'ailleurs, avaient dû retourner à l'état sauvage, laissé dans les prairies chessentides). Le lendemain les marins, qu'on aurait pu attendre fatigué vu la soirée qu'ils avaient passés, étaient déjà à pied d’œuvre depuis des heures. Le pont était en passe d'être totalement ciré, les cercles de cordes étaient proprement accrochés sur les crochets d'acier en bas des mats. Suspendu au dessus des flots, le charpentier de bord et son apprentis réparaient des défauts à peine visible sur la coque, les voltigeurs parcouraient les voiles, cherchant d'éventuels réparations à faire tout en surveillant la voilure. Quant à Sylcraës il était, plus sérieux qu'à l'accoutumé, à la barre, dirigeant le navire. Ils avaient dépassé le détroit dans la nuit, ce qui prouvait la vélocité surnaturelle du navire, mais celui-ci était, de temps à autre, un peu sursautant alors même que la mer était loin d'être agitée. Il les accueilli avec un sourire :


- Ah, mes trépidants colis ! Sachez tout d'abord, j'accepte votre proposition de devenir marin, et l'étend à vous tous, si vous le voulez. Si la moitié de vos histoires sont vraies, vous êtes bien assez compétents. Cela dit, comme vous pouvez le voir, la plus grande partie de cette vie est pleine d'huile de coude et d'ampoule. Pas toujours très aventureuse.

Dans la journée ils firent escale à Sapra. La petite ville portuaire située sur une embouchure, à l'entrée du Bief du Vilhon devenait d'année en année un comptoir de plus en plus important. S'y croisait dignitaires et pirates, contrebandiers et marchands, manoirs et taudis. L'équipage fit des réserves et si ils le souhaitaient, ils pouvaient vaquer sur le port pendant ce temps, quoique, à part l'animation et l'agréable brise marine, il n'y avait pas grand chose à voir pour le moment...

Le vaisseau repris ensuite les flots vers Arrabar, et quoique voguant à une vitesse moins élevée pour cette dernière partie de voyage, ils arrivèrent en vue des lumière du port le soir du même jour.

Sylcraës, vint les voir pour leur faire d'éventuels adieux.


- Et bien, vous êtes à destination. Messieurs, madame, dit il à destination du demi-orque et des deux autres, nous pouvons encore vous déposer ailleurs si vous le souhaitez. Vous avez bien compris que même en faisant un grand détour, nous arriverons toujours avant les autres !, rit il, sinon, je crois que toute ces histoires finit ici...

Presque au même moment, un dernier mot de Calinha apparut sur leurs carnets.

- L'Akanal a un certain charme sous les flammes. Au plaisir de travailler à nouveau avec vous.

écrit par: Circé Jeudi 23 Juillet 2020 à 22h13
Le voyage en mer s'était parfaitement déroulé et avait confirmé, aux yeux de Circé, la nature hors norme du navire sur lequel ils avaient embarqués. Peu à peu, ses derniers doutes s'étaient estompés et elle comprit avec soulagement que Dame Calinha tiendrait sa promesse : le message qui apparut subitement dans son carnet lors de son arrivée à Arrabar le confirma définitivement.

¤ Une femme hors norme... et une fréquentation intéressante. Peut-être que nos pas se croiseront à nouveau un jour, Dame Calinha... ¤

La tieffeline sourit en refermant le carnet qui clôturait cette page de sa vie, cette mission lors de laquelle elle avait risqué tant de fois sa vie et changé plus souvent d'apparence et de nom que de vêtements. Elle réfléchit un instant aux propos de Sylcraës, qui avait finalement accepté sa proposition d'entrer à son service.

¤ Pourquoi pas, après tout? Qu'est-ce qui me retient à Arrabar? Oblivion s'est fait discret, ces derniers temps : aucune mission lucrative à se mettre sous la dent... Voyager gratuitement et en sécurité... Voilà de bonnes opportunités en perspective... Et peut-être l'occasion de rester en contact avec Calinha, si je parviens à comprendre les liens qui l'unissent au capitaine! ¤

L'adepte de Mask opina du chef :

- Eh bien, pour ma part, c'est d'accord. Je n'aurai que deux exigences : une solde à la hauteur de mes talents et n'être soumise qu'à votre seule autorité, capitaine. Si ces conditions vous conviennent, je suis prête à m'engager pour trois mois, renouvelables si la situation nous convient à tous les deux. Je devrai juste aller récupérer quelques bricoles en ville...

Elle songea au matériel qu'elle avait laissé dans chambre, avant d'être téléportée à Prestine lorsqu'elle avait imprudemment lu le parchemin magique.

Elle tourna ensuite son regard vers Ghaz, Neph et Solia. Accepteraient-ils de la suivre? Elle en doutait. A vrai dire, peu lui importait. Ils s'étaient montrés efficaces et compétents, les savoir à ses côtés avait quelque chose de réconfortant, mais elle était habituée à travailler seule et à ne compter que sur elle-même...

Quoi qu'il en soit, une nouvelle page de sa vie était à écrire...



hrp.gif Comme vous le savez sans doute, je mettrai Circé en pause à la fin de cette quête pour limiter mon nombre de PJ.

Pause ne signifiant "retraite", j'envisage de la ressortir un jour, quand l'occasion se présentera. Dans cette optique, l'idée d'un séjour prolongé en mer est doublement intéressant à mes yeux : il permettra, le cas échéant, de combler l'ellipse temporelle et de faire débarquer ma tieffeline dans n'importe quel coin de Féérune.

S'il y a distribution d'xp en fin de quête (et montée de niveau éventuel), je suis donc preneur.

Je vous remercie tous les deux, une fois de plus, pour cette belle aventure!
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écrit par: Ghaz Arghur Gro-gzor Mercredi 05 Août 2020 à 17h47
Dans la nuit naissante, l’immense cité d’Arrabar, tentaculaire et vertigineuse, s’étendait sur la côte à l’extrémité Ouest du Chondath. Des fortifications, des tours, d’innombrables navires, des industries, tout un tas de toitures s’alignant les unes sur les autres, au milieu desquels, dominait un grand dôme doré. Une perspective qui n’enchantait guère le sauvage guerrier métis. C’était un monde fait pour les bras maigres qui l’accompagnaient, pour des êtres rompus à l’exercice de l’étiquette, des hommages et de la courtoisie, ou de la paperasse administrative.

¤ Celui qui veut faire venir à lui son ennemi doit accepter de perdre quelque chose en échange. Mais en décidant du lieu et du moment, ce quelque chose lui sera rendu au centuple ¤ Après tout ce temps, il pouvait encore citer de mémoire des passages du grand livre de l’art des conquêtes que le capitaine des mercenaires lui récitait, chaque mot étant encore ponctué du claquement délicat d’un fouet, mais, revenant aux écrits, le barbare en était venu à douter que son auteur ait reçu dans sa chair le moindre pouce d’acier, ait éprouvé la faim, la peur ou la souffrance… L’un d’eux était un chef de guerre qui venait du Chondath. Certainement l’un de ces immaculés, de soie vêtu, qui regardaient le monde du haut de ces tours en jouant aux dés avec la vie des gens.

Ghaz Arghur secoua la tête et chassa ses pensées avant qu’elles ne puissent prendre racine. Un sourire amer parut sur son visage. L’expérience en mer n’avait pas été si catastrophique. Le barbare avait retiré depuis un moment son épaisse armure, par crainte de couler au fond des abysses insondables. L’idée de la démonette lui avait paru si absurde au premier abord, mais désormais, le guerrier y voyait une opportunité. Un jour, s’était-il promit a lui-même, il reviendrait sur la bai du Chessenta, vers les cimes enneigés des monts d’Akanûl, là où s’étendait autrefois les terres du clan des Crocs Sanglants. A la tête d’une puissante horde, il viendrait occire ceux qui avaient chassés les siens, le condamnant à cette vie d’errance. Un jour, il punirait ces petits seigneurs impétueux. Et pour que ce vieux rêve teinté de vengeance puisse voir le jour, il devait apprendre à naviguer, comprendre les règles et les lois des voyageurs des mers.

Il poussa grommela quelques mots, et fit un pas en direction de la rouquine et du capitaine du Chasse-Rêve. Il se figea, droit et immobile.


- Akhum, dulgurz Kasnog. J’accepte. Pour un temps, mêlons nos destins.

Pour une fois, la vision à long terme l’avait emporté sur l’immédiat. Le barbare jeta un bref coup d’œil anxieux vers l’horizon à l’Est, vers sa terre natale. L’image des montagnes d’Akanûl persista dans son esprit, l’image d’une bannière de guerre flottant au vent, et il la grava dans sa conscience. A jamais, décida-t-il, peu importe où mènent mes pas.