
erci !
J'ai hâte de retrouver la bande.
La fiche était fermée avant que je puisse poster mon background (par miracle, je l'avais copié avant de valider le post !).
Je le rajouterai quand ma fiche sera réouverte, et le poste ici en attendant.
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Le début de l'histoire de Randal résonne dans son prénom, celui de l'héroïque rebelle de Valdague dont ses parents avaient épousé la cause et qu'ils avaient assisté dans sa lutte jusqu'à leur mort : Randal Morn.
De ces premières années dans les collines, vie vagabonde rythmée par la ronde des fuites et des escarmouches contre l'envahisseur zhent, l'enfant du maquis n'avait gardé que de vagues souvenirs : l'air d'une chanson que fredonnait sa mère, bien trop martial pour une berceuse ; la sensation douloureusement agréable de la barbe de son père qui taquinait la peau tendre de son cou ; l'odeur dont la pluie imprégnait les aiguilles de sapin qui, si longtemps, lui avaient servi de tapis ; le goût trop fort du gibier, que la faim le forçait à surmonter malgré l'écœurement ; le fracas de l'acier ; le sentiment d'urgence et la peur, surtout la peur... Les images, précises au début, s'étaient effilochées à mesure que s'étaient succédés les hivers : malgré tous ses efforts, il n'avait pu les retenir. Ses larmes, nombreuses, en avaient sans doute effacer les contours et diluer les couleurs. Il chérissait ces rares vestiges de son passé comme des reliques. Que ses parents aient joué un rôle crucial dans l'élimination de l'usurpateur du trône (1353), le fantoche Malyk, n'avait jamais été une consolation.
Âgé de neuf ans, l'orphelin fut confié à une petite confrérie d'Ilmates qui, peu après l'invasion du Val par le Zhentarim, avait accouru pour soulager la population opprimée. Comme Randal n'allait pas tarder à s'en rendre compte, les soldats du réseau noir n'usurpaient pas leur sinistre réputation : saccages, rançonnements, sévices, viols et exécutions sommaires laissaient de nombreux villages exsangues. Les prêtres du Dieu Brisé, inébranlables, allaient de bourg en hameau pour soigner les malades, refermer les plaies et consoler les âmes. D'abord accueilli dans un hôpital au sud des terres, trop éloigné des Chutes de la Dague pour souffrir de raids de l'envahisseur, Randal fut rapidement employé comme portefaix. Les guérisseurs avaient besoin de toutes sortes de pommades, d'huiles et de breuvages, autant de fioles et de pots qu'il fallait soigneusement ranger dans des sacoches et transporter. Il en allait de même pour les bandages, les linges et les attelles, fournitures médicales qui devinrent peu à peu familières à la nouvelle recrue. Les Porte-Peine étaient de bonnes gens, mais sans doute avaient-ils trop côtoyé la souffrance pour ne pas y exposer leur jeune aide. Randal, d'une nature sensible et aimante, fut intimement ébranlé par la morbide et sanguinolente réalité de laquelle ses aînés levaient le voile. Ce fut là l'un des premiers enseignements d'Ilmater : un cœur sensible peut s'endurcir à la douleur sans y devenir indifférent pour autant. Quand bien même, une telle leçon demeurait précoce... L'existence des Ilmates était d'autant plus dure qu'ils donnaient presque tout ce qu'ils avaient, s'imposant de nombreuses privations. Randal, qui n'avait jamais connu le luxe, en pâtit moins qu'on s'y serait attendu. Il pleurait beaucoup cependant, tomba malade plusieurs fois, mais jamais ne se détourna des tâches qu'on lui confia, assistant bientôt les prêtres dans tous les soins qu'ils dispensaient, puis les administrant lui-même. Patiemment initié et guidé dans la foi du Dieu Martyr, il apprit à lire dans les livres de prières, priait six fois par jour comme tout autre et servait comme adepte lors des offices religieux.
Lorsqu'il devint jeune homme, on s'avisa qu'il serait utile de lui apprendre à se défendre. Le Zhentarim, qui montrait des signes de faiblesse, s'était retranché derrière les murs des Chutes de la Dague et ne s'aventurait que rarement au-delà de ses faubourgs. On n'avait pas tardé à pousser cet avantage dans les villages, où s'étaient organisées des milices, comme cela avait toujours été l'usage dans les Vaux. Randal avait d'autant moins d'attrait pour les armes et la science du combat que son grand corps dégingandé était des plus maladroits. Il avait par ailleurs vu trop de plaies et de bosses pour en infliger... Aussi s'en tint-il aux rudiments, avec une préférence affirmer pour une stratégie défensive. Il consacrait la plupart de son temps libre à l'apprentissage de la médecine et, plus qu'à l'étude du dogme, à la méditation des préceptes du Dieu-Martyr.
Comme de nombreuses maladies, le mal dont souffrait Valdague connut une violente crise après un bref temps d'accalmie. Des renforts arrivèrent de Château-Zenthil, vaste armée complétée par de nombreux mercenaires recrutés parmi les habitants les moins recommandables du Val. Randal Morn et ses troupes furent traqués puis défaits, tandis que la surveillance, l'impôt et les exactions repartaient de plus belle dans les campagnes. Le conflit bascula lentement dans une guerre civile au cours de laquelle les Ilmates devaient affronter les plus graves dilemmes moraux. Fallait-il soigner l'assassin, qui hier était un frère ? Ce fut là un autre enseignement de Celui-qui-Pleure, dont la Charité ne semblait connaître de limites : "Soignez ceux qui souffrent, quelle que soit leur nature". Ainsi Randal comprit-il qu'il n'était pas encore prêt à embrasser pleinement la foi d'Ilmater, ne pouvant se résoudre à venir en aide à un ennemi déclaré.
Le conflit s'enlisa de nombreuses années, puis le souverain déchu reparut, déterminé à en finir. Randal, porté par le formidable élan populaire qu'avait suscité la réapparition du chef rebelle, vint grossir avec quelques autres frères les rangs de l'armée valienne. Leur petite escouade officiait en arrière-ligne, évacuant les blessés les plus graves, soignant sur place les autres. Ce fut au cours de la bataille qui devait rendre au Val sa liberté (1369), au pied des remparts des Chutes de Valdague, tout proche de voir le rêve de ses défunts parents se réaliser, que l'orphelin tomba sous les coups dans une embuscade. Touché à la tête, il réchappa miraculeusement à la mort au terme d'une longue inconscience, avec la conviction intime qu'Ilmater l'avait épargné pour qu'il le serve.
Détection du poison (0) ; Détection de la magie (0) ; Lumière (0) ; Bénédiction (1) ; Perception de la mort (1) ; Soins légers (1)