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La Taverne des Royaumes Oubliés > Quête : Les Pouilleux Salopards > 16 de Kythorn 1383, les Quais [Skäppin]


écrit par: Phineas Lundi 22 Octobre 2018 à 17h05
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16 de Kythorn 1383
Les Quais
Soir



Ce soir là, après avoir trouvé de nombreuses informations sur le Baron Areas, Skäppin était sur les quais. Ce n'était complètement illogique après tout, c'était là qu'elle avait trouvée la majorité des dites informations.

Un vent frais venait de la mer et la majorité des quais avait été désertée à cette heure tardive. Quelques vieux briscards fumaient leur tabac ci et là et des équipages s'occupaient de leurs navires sous les torches de pont, mais la fréquentation des lieux n'avait rien à voir avec celle de la journée.

Alors qu'elle ne savait pas encore où le destin allait la mener, l’œil de la changeline fut happé par une lueur à la nuance inhabituelle. Dans un coin de la baie, à l'ancre, un fin navire arborait un lampion rouge. Il semblait attendre et quelques barques s'arrêtaient autour de lui, du moins de ce que Skäppin en devinait dans le noir. En tout les cas, avec une lumière d'une telle nuance, il était évident que le navire voulait être vu. Les deux bâtiments des Dragons Bleus qui patrouillaient un peu plus loin ne semblait pas s'y intéresser particulièrement. Et le navire ne semblait pas vouloir venir à quai.

Alors qu'elle se demandait ce que cela voulait dire, Skäppin entendit une voix familière sans vraiment comprendre ce qu'elle disait. A quelques mètres d'elle, à la proue fauconnière d'un navire léger, Sylcraës discutait avec de toute évidence une certain tension avec l'homme à côté de lui.

écrit par: Skâppin Mardi 23 Octobre 2018 à 20h25
Skappin commençait à se familiariser avec ce quartier de la ville à force d'y traîner pour glaner des informations. Elle n'avait pas poussé toutes les portes, donc certains secrets lui restaient encore inconnus, mais elle avait l'impression d'avoir fait le tour des lieux.
Des lieux seulement, car il n'en allait pas de même pour les clients des tavernes et autres lieux de conversation. Tel un banc de poisson, les innombrables ouvriers, travailleurs ou même simples poivrots semblaient se protéger les uns les autres des assauts répétés de la changeline. Mais tant bien que mal, le bon vieux Romual et sa mine piteuse faisait le travail. Et de fil en aiguille, elle réussissait à extraire quelques informations de la nasse.

Le soir était tombé et l'apprentie enquêtrice se demandait si pour obtenir les informations qui lui manquaient, elle ne gagnerait pas à changer de lieux. Longeant les quais, elle se laissait guider par les lumignons quand elle entendit une voix inattendue mais pas étrangère. Le fringant Sylcraës  se tenait à l'avant d'un bateau, en grande conversation avec un inconnu.

Une fois passé l'étonnement d’apercevoir son partenaire d'enchère en ces circonstances, Skappin se détourna rapidement du quai pour chercher une ruelle sombre. En effet, le demi-elfe ne semblait pas particulièrement bien disposé, et ne laisserai peut être pas la changeline l'aborder sous les traits de Romual. Aussitôt dans un coin à l'abri des regards et de la lumière, Nova repris forme sous les habits de Romual. Son sac contenait quelques vêtements à l'allure plus féminine, mais son aspect de garçon manqué de manquerai pas d'éveiller la curiosité de son ami, et elle ne voulait pas perdre davantage de temps de peur qu'il ne s'en aille.
Revenu à l'emplacement d'où elle pouvait voir le navire elle se planta là, observant ouvertement la dispute qui couvait. Puis elle lança un sonore :


- Olà du bateau ! Se quereller par une si belle soirée, alors que l'heure est normalement celle des réjouissances. Quel ennui vous accable mon cher Sylcraës ? Si vous m'invitez à monter, je me ferai un plaisir d'embellir votre soirée comme vous avez embelli ma journée d'hier.

Mains sur les hanches, Nova n'avait plus l'air d'une jeune bourgeoise, mais elle espérait que son grand sourire opérait toujours.

écrit par: Phineas Dimanche 28 Octobre 2018 à 15h07
Le demi-elfe se retourna pour regarder qui l’appelait. Avant de répondre il congédia l'autre protagoniste de sa discussion d'un geste de la main.

- Ah, mademoiselle Nova. Quelle heureuse rencontre en une nuit trop bruyante !, dit il, appuyé sur la rambarde. L'ennui est permanent sur le Chasse-Rêve, c'en devient la norme. Montez, montez, et ne faites pas attention au regard meurtrier de Madame Dillery.

La changeline put alors emprunter la passerelle après avoir longé le flanc bâbord du navire. Le navire était conçu pour la vitesse, c'était évident. Il était fin, mais pourvu de deux mâts pouvant soutenir de larges voiles pour le moment baissés. Des trappes permettant de passer des rames formaient deux lignes le long de la coque. Il était élégant, parfaitement entretenu, sa peinture d'un verre émeraude devait être régulièrement refaite et la figure de proue en forme de héron narguait les passants de ses deux yeux de jade. Littéralement, de jade.

Lorsqu'elle gravit la passerelle elle découvrit un pont bien organisé. Quelques marins s'occupaient ci et là des cordes ou du plancher sous les ordres d'une femme minuscule (tout en étant pourtant une humaine) engoncée dans une armure de cuir. Elle fixa Nova avec un regard mauvais. Probablement Madame Dillery.

L'homme massif avec qui s'entretenait Sylcraës devait être en cale avec les autres marins. Cale d'où s'échappait d'ailleurs rires, railleries et un air d'harmonica. En fait, le demi-elfe était le seul sur le pont à ne pas avoir l'air de travailler. Ce qui le désignait probablement comme le capitaine de cet élégant chebec.


- Et bien, ma chère, dit Sylcraës lorsqu'elle se fut approchée, il vous est venu l'envie d'une errance nocturne ?

écrit par: Skâppin Mardi 30 Octobre 2018 à 19h44
Skappin n'avait que rarement eu l'occasion de monter sur un bateau. Elle en avait vu un très grand nombre, surtout ces derniers jours. Mais mis à part quand la destination l'imposait, notamment un lac ou une rivière à traverser, la changeline n'avait jamais passé beaucoup de temps sur un navire.
Posant son regard sur les différents apparaux  , elle constata l'immense lacune qu'elle possédait en la matière.


Nova Espercieux
Alors qu'elle avançait sur le pont du bateau, nul ne sembla lui tenir rigueur de sa tenue. Seule la pointilleuse dame Dillery se montra ostensiblement hostile. Mais comme le lui avait conseillé Sylcraës, Nova n'en fit pas cas et poursuivit son trajet jusqu'à la proue.

- A dire vrai cher ami, je ne pensais pas passer la nuit sur les quais. Je n'avais pas de projets pour cette soirée, si ce n'est de rentrer me restaurer et me changer, dit-elle en désignant ses habits. Mais il m'a semblé reconnaître votre voix, et l'idée de vous revoir m'a paru suffisamment séduisante pour passer à l'abordage , rajouta-t-elle avec un clin d'oeil.
Son regard balaya l'ensemble du navire avant de revenir sur le demi-elfe.

Je réalise maintenant l'étendue de ce que j'ignore de vous. Vous officiez donc sur ce bateau ? Je vous aurai volontiers imaginé cordonnier, ou dresseur de fauves. Mais je n'avait pas pensé à marin. Dois-je vous appeler capitaine ?
Son sourire malicieux sur les lèvres, Nova se réjouissait visiblement de cette rencontre fortuite. Mais soucieuse de ne pas froisser son ami, elle repris avec plus de sérieux:
Vous n'êtes pas tenu de répondre, ça ne me regarde pas vraiment. Moi même, je devrai vous mentir si vous me demandez ce que j'ai fait aujourd'hui.

Parlons plutôt de la soirée qui s'annonce. Aviez vous des projets pour ce soir avant que je ne vous importune ?


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Venue de Marsembre, la jeune femme rend visite à son oncle malade à Suzail, son père étant pour l'instant trop accaparé par la gestion de ses magasins. Jeune, jolie, célibataire, et issue d'une famille bourgeoise, Nova est bonne à marier..

écrit par: Phineas Dimanche 04 Novembre 2018 à 18h13
- Pourquoi voudrais je le cacher ? J'ai l'illustre honneur d'être le capitaine de ce magnifique navire. Ah, non pas que j'aime vraiment être en charge, mais le destin joue des tours à tout le monde ! Mais non, seuls ceux qui officient sur le Chasse-Rêves sont normalement tenus d'utiliser ce titre.

Amusé, le demi-elfe se tourna vers Nova. Il portait une veste de cuir par dessus une vieille chemise de lin ainsi qu'un pantalon ciré plutôt fin. Ses pieds étaient nus. Il fallait admettre qu'il avait quelque chose de particulièrement rusé en y repensant un peu.

Derrière eux, Dillery ronchonna avant d'hurler sur un mousse qui selon elle, n'avait pas correctement fait ses nœuds.


- Madame Dillery, s'il vous plait, qu'avons nous dit à propos du respect dû à nos camarades !

- Ce petit co...

- Madame Dillery.

La seconde se renfrogna et se mit à montrer avec une évidente frustration au mousse comment faire ses nœuds correctement. Sylcraës revint vers Nova.

- Une femme de panache et de compétence, malheureusement un peu sauvage sur son choix de mots. Mais que ferais je sans elle, je ne sais guère... Enfin vous me voyez ravis de votre intérêt, et pour vous répondre, une fois que j'aurais finit d'empêcher ce pont de se colorer du sang de mes mousses, je n'avais rien prévus non.

écrit par: Skâppin Samedi 10 Novembre 2018 à 13h24
- L'affaire est donc entendue ! Suzail n'a qu'a bien se tenir, nous dînons ensemble.
Je ne connais pas encore bien la ville, mais je suis sûr qu'une soirée mémorable nous attends quelque part. Libre à vous de choisir le lieux, tant qu'il ne s'agit pas d'une garçonnière.

Un petit rire échappa à Nova. Du coin de l’œil, la roublarde cru percevoir l'air interloqué de la petite femme.
La changeline ne s'était jamais posé la question. Que faisait un capitaine lorsque le bateau ne navigue pas ? Elle se doutait que les marins entretenaient le bateau. Mais hormis étudier les cartes et le trajet suivant, le capitaine devait avoir du temps libre.
Et visiblement, Sylcraës  s'ennuyait un peu.


- Votre prochain voyage est-il pour bientôt ? Vous me verriez navrée de savoir qu'une des personnes les plus sympathique que j'ai rencontré à Suzail ai à s'absenter. Mais ainsi va la vie. Et puis, j'ai comme l'impression que l'inaction ne vous sied pas.

Le regard de Nova se porta sur le bateau et la mer désormais noire. Le Chasse-Rêves était un beau navire, mais elle n'avait pas pour projet d'y passer la soirée.

- Voulez-vous que je vous attende, sur le quai ou ailleurs, le temps pour vous de superviser les derniers travaux ? Ou préférez vous que l'on se donne rendez-vous quelque part ?

écrit par: Serana Mardi 13 Novembre 2018 à 17h36
Le demi-elfe sourit, visiblement amusé. Son air de pirate était assez évident quand même ce sourire paraissait quelque peu narquois. Et séducteur. Il effectua une parfaite révérence.

- Soit, Madame, j'imagine que par diner vous entendez quelque chose d'élégant. Cela va faire jaser dans le beau monde, hum ? Je vais mettre quelque chose d'un peu plus confortable, j'en ai pour quelques minutes.

Il disparut par la trappe qui menait à la cabine du capitaine. Dillery donna un dernier ordre et les mousses purent enfin aller se restaurer. Elle resta sur le pont et fixa Nova comme une gargouille. Qu'elle essaie ou non de lui parler, la seconde ne lui répondait pas. Son silence en disait long : pour ce qui la concernait, Nova n'avait rien à faire sur le navire. Au bout de quelques minutes, enfin, Sylcraës ressortit. Il portait un élégant ensemble de lin et de cuir turquoise rehaussé de fil dorés. Quelque part, il paraissait encore plus mutin. Il regarda alternativement Dillery, puis Nova, et soupira.

- Madame Dillery, le bateau est à vous.

Il indiqua la passerelle à Nova et l'y suivit. Dès que le capitaine eut un pied à terre, ils entendirent Dillery crier.

- Le capitaine est à terre, le pont au second !

Sylcraës hocha la tête de gauche à droite, entre l'amusement et la fatigue.

-Il faut manger aux Délices de Braundlae au moins une fois dans sa vie. Leurs anguilles sauce Dragon d'Argent sont fabuleuses. Allons y !

Ils traversèrent tranquillement la ville. C'était un compagnon agréable, poli, charmant, intéressant, il aurait put être marchand. Quelque part, il était marchand. Le Chasse-Rêve était parfois un bateau corsaire, parfois de fret, même si les quelques aventures qu'entendit Skäppin pendant cette promenade lui firent penser que son activité n'avait, et n'était peut-être pas toujours dans les limites de la légalité. Enfin, ils arrivèrent au restaurant. C'était une petite bâtisse juste en face du bien plus imposant Dragon Errant et à une cinquantaine de mètres de la Salle Silencieuse, dans la même rue. Si elle était à l'est de celle-ci et donc ne donnait pas sur les Jardins Royaux, les flèches du palais dont les fenêtres scintillaient dans la nuit était loin d'être une vue monstrueuse.

Le restaurant, qui faisait aussi auberge, était un lieu chaleureux. Il n'y avait pas de comptoir, la salle était composée de tables plus ou moins grandes autour desquelles discutaient des groupes, qui, sans être pauvres, n'étaient pas tous richissimes, de toute évidence. Ici petite aristocratie et bourgeoisie moyenne se croisaient. Sylcraës était connu, le maître d’hôtel l'accueilli avec sympathie et ont les mena à sa "table habituelle", une table ronde qui aurait put accueillir quatre personne, entre une fenêtre et la cheminée. Un excellent emplacement, à n'en pas douter. Il n'y avait pas de carte. La cuisine servait les meilleures anguilles du jour avec une délicieuse sauce, assez mystérieuse, aux délicats reflets argentés. Le tout accompagnés de légumes divers et colorés.


- Et bien, dit le demi en servant le vin, je doute qu'une femme telle que vous veuille diner sans avoir quelque chose derrière la tête.

écrit par: Skâppin Samedi 17 Novembre 2018 à 21h58
Skappin ne s'était pas encore approchée aussi prêt du palais royal. Hormis lors de son passage à la demeure des De Lième, elle avait plutôt parcouru le centre de Surail et une partie des quais. Bien qu'elle se soit montrée moins bourgeoise dans son approche que la veille, Sylcraës avait visiblement tenu à l'emmener dans un lieu discret et élégant.

Durant le trajet, la changeline essaya de se montrer agréable alors qu'ils se dirigeaient vers leur restaurant. Ce n'était pas difficile, car elle appréciait sincèrement le demi-elfe. Restait à savoir ce qu'elle pourrait tirer de lui.
Elle en appris davantage sur les activités du Chasse-Rêve , et prit note que s'il lui fallait un jour trouver un capitaine peu regardant sur la marchandise, elle pourrait essayer d'en toucher un mot à son capitaine. Mais ce n'était pas encore ce qu'elle attendait de lui.
Elle ignorait d'ailleurs ce qu'elle pourrait bien demander à son cavalier d'un soir.
Pourrait-il l'aider dans sa quête de ragots sur la Marquise ? Elle en doutait.
Pourrait-il l'aider à créer une nouvelle faction au patron chimérique ? Peu probable.

Alors que leur route était terminée et qu'ils étaient attablés, la question de son nouvel ami fit écho à son indécision.


Nova Espercieux

- Détrompez vous, j'ai toujours une idée derrière la tête. Lorsque je dîne, c'est donc vraiment pour dîner, répondit-elle avec un sourire. Son regard se porta un instant sur la fenêtre et les toits du palais avant que Nova ne reprenne.

- Vous savez j'étais sincère hier, lorsque je vous disait que j'aimerai vous rendre service. Jusqu’à ce soir, j’ignorai vos activités. Et j'ignore toujours votre place dans la société et ce qui vous vaut l'inimité d'une partie de la noblesse, si l'on fait exception votre don de trouble fête. Que j'apprécie à titre personnel, rajouta-t-elle, avant de se saisir du verre qui lui avait été servi et d'en boire une gorgée.
Certes, j'ai deux-trois missions qui me préoccupent, mais j'ai du mal à imaginer comment vous pourriez m'aider à les accomplir. Sauf si vous avez des compétences et un réseau qui dépasse celui d'un capitaine ordinaire. J'espère que vous n'y voyez là aucune offense.

Nova avala encore une gorgée avant de reposer son verre.
C'est pourquoi, plutôt que piétiner dans mon coin sur des objectifs qui ne sont même pas personnels, j'ai décidé de prendre du recul et de faire quelque chose pour mon propre plaisir. Et c'est là que vous intervenez, cher ami.

Avec le menton posé sur ses mains jointes , le sourire de la jeune femme était plus discret mais son regard était maintenant totalement porté vers Sylcraës .

- Dites moi, si un jour en frottant une lampe un génie en sortait. Oseriez vous lui demander un service ?
Et si oui, lequel ?
En sachant que le génie n'a pas de pouvoirs surhumain, et quelque part vous lui rendez service puisqu'il s'ennuie.. rajouta-elle avec malice.



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Venue de Marsembre, la jeune femme rend visite à son oncle malade à Suzail, son père étant pour l'instant trop accaparé par la gestion de ses magasins. Jeune, jolie, célibataire, et issue d'une famille bourgeoise, Nova est bonne à marier..


Skappîn se demandait si son vis-à-vis serait piqué d'orgueil, et s'épancherait sur d'éventuelles relations ou activités qui dépasseraient le cadre de son travail de capitaine. Ou bien s'il mordrait à l'hameçon et livrerai une partie de ses ambitions personnelles..

écrit par: Phineas Dimanche 18 Novembre 2018 à 19h09
Sylcraës avait il un ego ? Certainement, il était capitaine de navire. Mais la changeline connaissait l'art du déguisement par cœur. Le demi-elfe transformait les petites piques de Skäppin en une brise rafraîchissante sur son esprit. Il sourit, amusé.

- Aucune offense, non, là n'est pas la question. Mais de toute évidence, vous êtes une terrestre, dit il en sirotant l'arabellan rouge. Suzail est l'un des plus grand port de la mer intérieure. Les Dragon Bleus sont l'une des flottes les plus respectées du continent. Alors, on ne se fait pas une place, en temps qu'indépendant, sans avoir un peu de réseau. Et quand on commande un bâtiment armé de balistes, et avec un mage de bord, on force forcément un peu le respect. Et puis le Chasse-Rêves n'est pas n'importe quelle bateau, il ne dissimula pas la fierté qui fit exploser son regard.

Mais qu'importe, puisque c'est vous qui vous mettez un service, j'imagine que vous ne voudrez pas de tout cela.

Son oreille droite se secoua un peu, probablement un autre signe d'amusement. Le capitaine n'était probablement pas mauvais au sens philosophique du terme. Mais c'était de toute évidence un joueur né.

- Je crois que j'ai déjà traité avec un vrai génie quand j'étais mousse à Port-Calim. Ce vieux con de Yusuf voulait rien entendre, mais, ce type était bien plus qu'un simple marchand... Bref. Alors, vous voulez me rendre service, et bien, faites moi raconter mes histoires. J'adore parler de ma vie, mais c'est particulièrement malvenu quand on ne veut pas paraître trop narcissique. Et j'ai une tendance altruiste, au fond, il fit un clin d’œil, visiblement capable d'auto-dérision.

Dangereux personnage, à n'en pas douter.

écrit par: Skâppin Lundi 19 Novembre 2018 à 20h41
Nova fit une moue étrange. Elle ne savait pas vraiment si elle avait atteint son but, et la réponse pleine de sous-entendus de Sylcraës la laissait perplexe. Mais il n'était plus question de rater une occasion d'avancer ses pions dans la partie qui se jouait à Suzail.
S'adossant confortablement dans son siège, elle répondit alors que son regard songeur était perdu au dessus du demi-elfe.


- Terrestre.. Oui, certainement.. Et qui plus est, depuis deux jours seulement dans cette citée. D'où certaines erreurs grossières d'appréciations, dit Nova comme si elle s'adressait à elle même.
Revenant sur le capitaine, elle afficha un air presque contrit au moment de reprendre la parole.


Vous ne me facilitez pas les choses. Je ne mets pas en doute vos connexions à Suzail, forcément plus étendues que les miennes. Mais vous auriez pu vous laisser tenter par ma proposition. Quel meilleur moyen pour faire connaissance que découvrir – et réaliser - le rêve de quelqu'un ? Et j'aurai eu moins de scrupules à me servir de vous en retour , termina-t-elle avec son sourire habituel.

Reprenant une attitude mutine, Nova joua le jeu de Sylcraës.


Très bien, je vous en prie, parlez moi de votre vie. Comment et qui à eu l'idée folle de vous confier ce magnifique vaisseau ? A moins que vous ne préfériez raconter l'origine de votre inimité avec sieur Valendar.
Sinon, vos année de jeune mousse ! Avez vous eu la chance de côtoyer le célèbre Jeormund Areas, où bien avez vous été formé par des pirates ?

Difficile de dire si le ton enjoué de Nova était factice. Le demi-elfe devinait sans nul doute qu'elle jouait une comédie. Mais comme lui, elle prenait un plaisir non feint à cet entretient rempli d'embûches.
Son regard entièrement plongé dans celui de Sylcraës, Skappïn attendait la suite avec un brin de fébrilité.

écrit par: Serana Mardi 20 Novembre 2018 à 11h27
Sylcraës piqua dans un morceau de pâtisson. Fixé sur sa nourriture pendant un instant, la jeune changeline ne put manquer de remarquer le sourire amusé qu'il affichait dans l'ombre de sa fourchette. Il s'essuya la bouche du pouce avant de s'écraser contre le dossier de sa chaise.

- Donc, c'est à moi de choisir mon sujet ? Vous êtes bien aventureuse mon amie. Soit.

Il leva la main pour héler une serveuse. La jeune femme semblait nerveuse. Il lui adressa un regard doux, et probablement un peu séducteur, qui la fit rosir, avant de commander une bouteille de "ce que vous estimerez meilleur". Bien que leur propre bouteille ne soit pas encore terminée.

- Je suis aquafondien de naissance. Mon père était un elfe de Lunargent, je crois, et ma mère une femme de courtoisie. Il était à peine fait, et croyait être encore immunisé au péril de la paternité quand il commanda les services de ma génitrice. Et il est reparti avant de constater son erreur, ou plutôt, sans en avoir quoique ce soit à faire, il disait ça avec une neutralité effarante, de toute évidence, il ne se souciait guère de la situation, autrement du piquant scénaristique que cela pouvait apporter.

Toujours était il qu'après avoir rempli le minimum des obligations qu'elle s'estimait avoir, Lillia la Délicieuse me laissa aux bons soins d'un capitaine du Crâne. Par bon soins, j'entends, évidemment, une éducation fort peu épanouissante pour un garçonnet. A quinze ans, j'étais devenu un marin agile, doué, et un bretteur déjà reconnu. Je tuait donc mon capitaine - rien d'extraordinaire, c'était une outre à vin -, avant d'être repéré par un autre, Yusuf, donc, marchand de la Côte, faisant échange entre Calimport et Luskan. Cinq années de mer ininterrompues, de filles et de garçons, d'alcool, de butin. Et d'un peu de piraterie, il faut l'admettre. Mais rares sont les marins non-militaires à ne jamais s'être livré à un peu de contrebande.

Il disait cela au milieu de l'auberge sans se soucier de ses voisins. L'un d'eux, à l'allure propre de ceux qui rangent leurs ustensiles ménagers dans leur fondement, parut des plus choqué, se leva et alla payer sa note.

- A la fin de ce périple, j'étais devenu le second de ce vieil empaffé, Skâppin nota que, malgré ces répétitives attaques gratuites, le demi-elfe semblait porter une certaine affection à son ancien capitaine, et je restais encore un an sur l'Hippocampe. Puis je débarquais à Innarlith pour de nouvelles aventures. Je n'étais pas à proprement parler riche, mais je l'étais alors bien plus que nombre de mes collègues dilapidateurs, et du peuple commun. Je m'étais vite rendu compte qu'il n'était pas très difficile de gagner efficacement renommé et pouvoir tant le stéréotype était la norme partout. Il suffisait de sortir un peu du lot.

Je ne restait pas très longtemps au Chondath, et remontait vite vers le nord. J'ai une passion curieuse pour l'histoire politique, sais tu, mais je n'avais dans ma vue rencontré que des monarchies ou des empires. Alors j'allais visiter le Turmish, puis les Vaux. En passant, je fis mes premiers pas ici. J'avais, quoi, vingt et un ans, je crois. Pour l'histoire, c'est à cette époque que je croisais Valendar pour la première fois, il était alors un jeune homme, fier de faire ses classes chez les Dragons et un fabuleux compagnon de beuverie. Et je ne te parle même pas de sa sœur.

La serveuse revint et il la remercia tranquillement, félicitant son service impeccable avant de reprendre.

- Je restais six ans dans les Vaux. J'achetais d'abord une barge et faisait du commerce entre Hautelune et Valbalafre. Je m'associais ensuite avec un ami ingénieur de marine pour améliorer mon esquif. Un petit équipage réuni, nous pouvions désormais longer la côte jusqu'à Ylraphon. Un peu plus tard, je me mit au service des Républiques. Ça ne payait pas aussi bien, surtout parce qu'on pouvait difficilement faire passer autant de butin sous le pont, mais c'était plus grisant. Après avoir presque intégralement reconstruit le Feignant - mon bateau - nous devenions un navire d'escorte, courtier et corsaire entre Yhaunne et Chateau-Zentil. Des années plus tard des évènements m'obligèrent à déguerpir, suivit par une partie de mon équipage, et après avoir dialogué à coup de flèches avec les habitants des îles pirates, je débarquais à Ilmgarde, en Impiltur. Là, je te passe les détails, mais le Feignant parti en cendre. Je vagabondais avec quelque fidèles pendant quelque mois, et après une suite inattendu d'évènements, et bien... J'entrais en possession du Chasse-Rêves. Cette histoire sera pour un autre jour, dit il en souriant.

Il sirota son vin. Il devint assez évident à Skâppin que le demi n'avait commandé la seconde bouteille que pour flatter la serveuse, puisque celle ci restait close.

- Et, et bien, après avoir couru les flots quelques temps, j'ai effectivement rencontré le Baron. C'est lui qui m'engagea en temps que corsaire pour le Trône Pourpre la première fois. Je n'avais pas trente ans mais il me demanda de briser le blocus de Thesk, et d'y entrer, pour des raisons que je ne saurais te confier. De mission en mission, je gagnais la confiance des Dragons. Ils ont fait une erreur fantastique en congédiant Areas. Et, encore quelques années plus tard, me voilà.

Le demi avait donc au moins quarante ans, si on suivait à peu prêt ses pérégrinations. Évidemment, comme tout ceux de son espèce, il paraissait moins. Du reste, la changeline n'était pas dupe. Sylcraës parlait trop bien, et avait passé sous silence nombre de chose qu'elle voulait entendre. Mais cela faisait probablement parti de son jeu.

Soudain, il fronça les sourcils et saisi la petite coupelle de bois qui servait à servir le pain, qu'il vida, avant de projeter avec force et dextérité à travers la salle. Derrière la changeline, qui se retourna immédiatement, le projectile percuta l'arrière du crâne d'un bourgeois dans la force de l'âge qui dinait avec quelques autres amis, et qui semblait éméché, et des plus pesant avec la serveuse.


- AIE ! Qu'est ce que ! Qui est le connard !

- Je ne crois pas que la demoiselle vous ait autorisé à palper plus que votre anguille, Monsieur.

- Espèce de petit bâtard, dit le bourgeois en se levant, sale raclure de...

- Capitaine, Monsieur. On dit Capitaine, il fixait le bourgeois avec un regard froid, meurtrier. Si ses yeux avaient été des dagues, le bourgeois serait probablement déjà mort.

- Et bien, Capitaine Fils-de-Pute ! Je vous défie en duel !

Sylcraës sourit.

- Oh, vous connaissez ma mère ? Alors, je vous fais une fleur, nous nous battrons à la fourchette.

écrit par: Skâppin Lundi 26 Novembre 2018 à 20h33
Comme la veille, Sylcraës surpris la changeline. Lors de la vente aux enchères c'est elle qui lui avait demandé d'intervenir, elle avait simplement été saisi par la manière.
Mais alors que la conversation faisait son chemin, la changeline ne s'attendait pas à un tel éclat d'humeur. Un moment sidérée, sont regard se porta alternativement du bourgeois au demi-elfe.


¤ Putain le con ! Il me traîne ici pour finalement s'intéresser à la serveuse en fait ! S'il veux l'engrosser ou tuer du poivrot, il avait qu'a demander, je lui aurai servi sur un plateau.. ¤

Nova leva les yeux aux ciel, tout en secouant la tête. Ce n'était pas un signe de réprobation, mais plutôt une sorte de résignation comme épouse qui entendrait son mari raconter pour la énième fois une anecdote éculée.

Repoussant sa chaise, elle se leva pour aller ramasser la coupelle gisant au pied de la table voisine. Comme inconsciente de la tension pourtant palpable qui l'entourait, elle l'épousseta avec soin, et l'essuya même avec sa serviette de table avant d'y remettre les tranches de pain sorties par le capitaine. Elle adressa au capitaine un regard des plus sérieux :


- Votre serviette, une cuillère, ou même votre chaussure si vous voulez. Mais de grâce, faites attention à ne pas jouer avec la nourriture, dit-elle en fouillant la table du regard comme à court de projectiles acceptable. Remarquant la fourchette, elle s'en saisi, et se retourna à l'encontre de l'homme désormais en sursis.

- Quand à vous, estimez vous heureux que ce soit mon ami qui soit intervenu. Si j'avais eu l'occasion de le faire, vous auriez reçu autre chose qu'une panière sur la tête. Quitte à casser un peu de vaisselle.Telle une furie, elle ne laissa pas le temps de respirer avant de reprendre.
Mais enfin, on à pas idée ! Suzail ne manque pas de filles légère. Qu'est-ce qui vous prend de vous attaquer à une gentille serveuse ?

Agitant sa fourchette dans tous les sens tout en pestant Nova montrait un visage que Sylcraës ne devait pas lui connaître, entre la mégère et la furie.

- Advienne que pourra. Le mal est fait.
Je vous suggère de conserver également votre fourchette, si vous avez les moyens de la payer évidement. Je vais m'entretenir avec le responsable à ce sujet pendant que vous réglez les modalités du duel.


Plantant là les convives, Nova se dirigea vers l'arrière salle en prenant au passage la serveuse sous son aile. La jeune fille un peu dépassée par la tournure des événements la conduisit jusqu’à la gérante. Cette dernière ne semblait pas ravie, mais paraissait connaître Sylcraës et ne fut pas surprise lors qu’on lui fit le récit des dernières minutes. Non sans maugréer, elle donna son accord pour que Nova emporte la fameuse fourchette, moyennant une pièce d’argent.

L’affaire étant entendu, la changeline retourna au près du demi-elfe après avoir gratifié la serveuse d’un dernier regard compatissant.


- Tiens, tu pourra t’exercer d’ici demain comme ça, lança la roublarde en tendant la fourchette.
Après quelques instant, son sourire coquin fit place à une moue songeuse.

Mais, ça y est, je crois que je viens de comprendre l’origine de certains regards hostile parmi l’assistance hier.
Une homme de défi donc..
.. je ne sais pas pourquoi, mais je me dis que tu as probablement une ou deux personne en tête que tu aimerai affronter. Mais que l’occasion ne s’est malheureusement pas présentée.

Le regard de Nova revint croiser celui du capitaine.

- Si tel était le cas, je me ferai un plaisir de vous aider à obtenir un duel..

écrit par: Phineas Samedi 01 Décembre 2018 à 18h51
Sylcraës leva un sourcil sur la fourchette. Avant de rire. Son futur adversaire et ses compagnons, s'étant un peu trop énervés, avait été poliment reconduit à la porte, après avoir payé. Non sans prendre le nom du demi-elfe.

- Vous êtes bien imprudent ma chère.

Il termina son assiette avec un quignon. Elle était aussi propre que si il n'y avait jamais rien eu dedans. Il sourit et repris son verre. Il observa la changeline quelques instants avant de reprendre.

- Je ne suis pas d'un tempérament particulièrement bagarreur, mais ce genre de comportement me débecte. Et je n'ai rien contre remettre quelques bourgeois à leur place.

Braundlae arriva vers le duo avec les sourcils froncés.

- Tu m'emmerdes Syl. Tu pourrais vraiment essayer de séduire les filles au moins. Tu me paieras un lion de plus pour la peine. Et t'as intérêt à gagner, ce connard est insupportable.

- Vos ordres sont des privilèges, merveilleuse tenancière, répondit le demi avec un grand sourire.

Braundlae s'éloigna en soupirant, avec malgré tout un léger sourire sur les lèvres. Sylcraës revint à Nova.


- Cela étant, vous devriez vous méfier. Je ne risque pas grand chose à défier un petit bourgeois. Vous, c'est une autre histoire. Hausser le ton pourrait suffire à vous attirer des problèmes tant que vous n'êtes protégé par personne.

Il prit en main la fourchette et la fit jongler entre ses doigts.

- Et, pour la prochaine fois, c'est à l'auteur du duel de fournir les armes, il sourit, fit sauter la fourchette en la rattrapant par les dents avant de la tendre à Nova par le manche. Gardez la donc en souvenir.

Mais parlons de vous, Nova. D'où venez vous, et surtout, que voulez vous ? Vous n'êtes pas connue de l'aristocratie, ni de la bourgeoisie, vous vous intéressez aux fauteurs de trouble... Alors ? Quels sont vos plans, Nova ?


écrit par: Skâppin Lundi 03 Décembre 2018 à 22h31
La changeline pouffa de rire lorsque le capitaine évoqua le fait que Nova devait se trouver un protecteur.

- Ce n'est pas la première fois qu'on me parle d'un protecteur, en moins de deux jours. J'ai comme dans l'idée que ce n'est pas bon signe. Mais c'en est presque touchant, dit-elle avec un grand sourire.
Ne vous inquiétez pas, j'ai un protecteur. Pas l'un de ceux dont on crie le nom sur les toits tel un bouclier, mais plutôt de celui dont on apprend l’existence à la dure quand on s'approche trop près du feu.
Mais je prends note qu'a Suzail il est de bon ton d'avoir quelques nom en réserve pour effrayer les indésirables. Est-ce une proposition ? Quoi que je me demande si je ne risque d'avoir plus de problème encore si j'invoque votre protection, non ?

Visiblement, ce moment passé en compagnie de Sylcraës  était des plus plaisant au yeux de la jeune femme. D'humeur enjoué, elle se laissa aller à la confidence..

- Laissez moi le temps cher ami ! Puis je ne cherche pas à être connue de toute l’aristocratie, un seul membre ou deux bien placés me suffisent. J'ai misé un pièce sur quelqu'un, on verra bien si cela sera payant ou pas. Et pour ce qui est de la bourgeoisie, j'espérai me faire quelques relations hier, mais finalement je n'ai dégoté.. qu'un simple capitaine , lança-t-elle avec un clin d'oeil. Puis, faisant suite aux question sur ses motivations et ses plans, Nova sembla un peu plus penaude dans sa réponse :

- Ce que je veux est simple : Conquérir Suzail.
Que Sa Majesté dorme tranquille, je n'ai aucune vue sur le trône. J'ambitionne une position un peu moins en vue que celle là, mais guère moins puissante. Malheureusement, j'ai du rater le manuel qui expliquait la marche à suivre pour y arriver lors de mes études. Et comme les castes dans cette ville me paraissent un peu trop rigides pour satisfaire mes ambitions dans un laps de temps raisonnable, je regarde comment faire bouger un peu les choses, finit d'expliquer Nova..

Ceci n'est pas un plan, je vous l'accorde. Mais vous comprenez sans doute mieux mon attirance à votre égard ?
Estimant avoir répondu aux indiscrétions de Sylcraës, elle lui retourna malicieusement la question.
Et vous, quels sont vos plans, capitaine ? Vous n'avez toujours pas envie de formuler un voeux ?

écrit par: Serana Jeudi 13 Décembre 2018 à 23h43
- Pour pouvoir protéger quelqu'un, encore faut il pouvoir se targuer de se passer soit même de protection, dit le demi elfe en souriant. Ce n'est pas mon cas, et vous imaginez que je pose de quelques problèmes... Même si ça fait beaucoup rire ceux qui m'empêchent l’hallali. Si on vous en parle, c'est probablement que vous approcher de l'équilibre précaire qui consiste à être aussi utile que scandaleux. Honnêtement, si vous évoquez mon nom pour vous protéger, soyez sûr de l'effet qu'il va produire. Il pourrait précipiter votre fin plus qu'autre chose !

Il eut un léger rire amusé. Enfin, il déboucha la seconde bouteille et se servit son troisième verre de vin. L'alcool ne semblait pas avoir d'effet marquant sur lui. Mais si ce qu'on disait sur les marins, et surtout ceux qui naviguaient sur l'océan, était vrai, le vin devait être comme de l'eau pour le capitaine. Il goutta, et fit une légère grimace, avant de continuer.

- Tout le monde veut conquérir Suzail ma chère. Les orques, les gobelins, les dragons, les zakharans, les thayens, les pirates, les marchands, les bourgeois... Et pourtant, les Orbaskyr sont toujours puissants, malgré les tensions internes. Je ne serais pas étonné qu'on finisse par découvrir qu'il y a plus que les richesses matérielles et politiques à conquérir ici. Bref, vous avez peu ou prou les mêmes velléités que nombre d'autres, dit il en guise de petite pique.

Il reposa son verre et s'essuya les doigts.

- Votre insistance vous trahis, vous savez. Vous me demandez ce que je veux, tout en affichant une personnalité qui tend à croire que vous préférez votre propre réussite à une victoire plus collective. Vous voulez que je vous soit redevable, ou vous cherchez à découvrir mes objectifs et mes alliés. Malheureusement, je ne veux pas grand chose à Suzail. Ou plutôt, rien que je ne puisse déjà obtenir, dit il, toujours amusé.

écrit par: Skâppin Lundi 17 Décembre 2018 à 22h22
- Mon insistance trahis surtout mon impatience, rectifia la changeline. Seul un fou - ou un amoureux - peut croire qu'une belle inconnue se propose pour dîner sans attendre quelque chose en retour. Juste que je ne suis pas de celles qui cherchent à avoir une bague au doigt, rajouta-t-elle en haussant les épaules.

Que voulez vous, je n'ai pas encore d'idée sur comment obtenir ce que je veux, donc aucun service à demander pour l'instant. En attendant je cherche à nouer un maximum de contacts. Si au passage je peux prendre de l'avance et rendre une faveur à quelqu'un qui me sera redevable, je ne vais pas m'en priver, confia-t-elle avec malice

Comme lors de son entretient avec le consortium de la Pie, et avec avec Léonid avant eux, Skâppin était dans l'impasse. Elle avait trop peu à proposer, à des gens qui n'étaient pas assez aux abois pour faire appel à elle.

¤ C'est bien ma chance, la cité est peuplée d'imbéciles heureux qui pensent pouvoir se passer de mes service. Bon, j'espère que Mi'im est en forme, il va falloir faire un peu de grabuge pour rendre nos services indispensable. ¤


- Par contre, je ne suis pas d'accord avec vous. J'ai bien sûr croisé des gens qui aspiraient à plus de richesses, de pouvoir, ou plus de liberté d'action, qu'une meilleure situation assurerai. Mais rares sont ceux qui veulent conquérir Suzail, au sens ou je l'entend.
Ceci dit, je veux bien vous croire en ce qui concerne les Orbaskyr. Aussi ai-je précisé que je souhaitait pas vraiment leur place.
Encore que, l’appétit vient en mangeant rajouta-elle en piquant un dernier bout d’anguille qui restait dans son assiette.

Le fait d'avoir révélé ses plans, en partie tout du moins, avait quelque peu émoussé l’enthousiasme de Nova. A quoi bon minauder s'il était acquis que la personne en face n'était pas intéressée.

écrit par: Phineas Jeudi 10 Janvier 2019 à 22h42
Aussi étonnant que ce fut, le demi-elfe, jusqu'ici relativement mesuré, éclata de rire. Balançant sa chaise vers l'arrière, celle ci flottant pendant quelques secondes sur deux pieds, il eut un rire sonore qui lui attira les foudres silencieuse de la patronne. Il retomba sur ses pieds et regarda Nova :

- Vous étiez sérieuse ?, dit il en retrouvant progressivement sa contenance, si tel est le cas, vous avez effectivement besoin d'aide...

Il repris son souffle et baissa d'un ton. Prenant une gorgée de vin, il repris ensuite.

- Je suis capitaine de navire, je viens de vous raconter mon histoire, et vous me dites ça ? Vous savez que j'ai tout d'un mercenaire, et vous me confiez ça ? Je ne sais pas si je suis impressionné par votre capacité à prendre des risques, ou halluciné par votre absence de subtilité.

Il soupira et hocha la tête.

- Est ce que vous imaginez seulement ce qui pourrait vous arriver en disant ça à quelqu'un d'autre ? Un agent du Marquis ou des maison marchandes, un dragon infiltré, un mage de guerre dans les environs... Votre protecteur pourrait être le premier zulkyr, il ne pourrait rien faire pour vous. Vous finiriez au choix, au fond de la baie, ou sur un billot. Et encore, à condition que ça ne remonte pas aux oreilles d'un conseiller. Même en riant, ce genre de paroles pourrait être considéré comme de la sédition pure et simple. Vous êtes dans un pays qui à suffisamment confiance en sa force pour aller arrêter la Horde de l'autre côté de la mer. Et comme partout, les criminels sont à l'échelle des forces de l'ordre.

Il reposa son verre.

- Ma chère, vous ne pouvez pas vous permettre ce genre de fierté. Les bardes peuvent crier qu'ils veulent conquérir une ville, les marchands peuvent dire qu'ils veulent conquérir le marché. Mais vous ne pouvez pas dire que le Trône pourrait, pourrait seulement devenir un objectif.

Vous avez encore plus besoin de protection que le croyais. Et bien, vous savez quoi, je ne sais pas où cela va me mener... Mais ça m'amuse. Je vais m'arranger pour faire un duel au zénith. Je suis suffisamment fantasque pour attirer foule, et ce nobliau est suffisamment insupportable pour agacer nombre de pairs de la cours et de marchands. Il y aura du public. Vous voulez trouver des alliés, et comprendre comment fonctionne Suzail ? Venez donc.

écrit par: Skâppin Lundi 14 Janvier 2019 à 21h34
- Ahh, vous me rassurez , exprima Nova avec un soulagement évident.

Je pensais être encore tombé sur un aventurier trop frileux pour saisir l'occasion quand un génie passe à sa fenêtre. Ça ne serai pas la première fois. Hier encore j'ai exposé sensiblement la même chose aux dirigeants d'une organisation – probablement en partie criminelle, comme vous dites – et ils n'ont pas pris le risque de m'impliquer dans leurs affaires.
Mais peut-être ne m'ont-ils tout simplement pas prise au sérieux. C'est fort dommage, qu'ont-il a perdre ? A moins de me prendre, Moi, pour un dragon infiltré..

Un sourire en coin apparu sur le visage de la jeune femme. Elle savait que ses derniers propos n'allaient pas rassurer Sylcraës, mais qu'importe. Le temps de se repositionner sur sa chaise, elle repris :

Si ma franchise vous a pris de court, vous n'êtes pas au bout de vos surprise. Cela fait maintenant deux fois que l'on se rencontre. Fallait-il attendre la troisième rencontre pour que je me montre honnête ?

Un ange refusa de passer.

Mais vous avez raison, je le sais bien. Je fais pour l'instant feu de tout bois, afin de trouver une piste pour mon objectif. Quitte à prendre quelques risques. Croyez bien que je saurai me montrer plus subtile quand j'aurai un objectif concret à réaliser.

Quand au duel, j’hésitai à y venir demain. A quoi bon ? Vous ne l'avez pas provoqué dans le but de m'impressionner, et vous m'avez suffisamment répété que vous n'aviez besoin de rien. J'y inclus toute aide – même psychologique - lors d'un duel.
Mais je vais suivre vos conseils. Vous pouvez compter sur ma présence demain.. et mon soutient, rajouta Nova avec malice.

D'ici là, j'ose espérer que votre imagination aura travaillée, et que vous aurez un vœux ou même un rêve lointain à partager. J'aime à croire que nous avons plus à nous apporter l'un - l'autre que ce qu'il n'y paraît au premier abord..