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La Taverne des Royaumes Oubliés > Quête : Les ombres d'Ecamane > Chapitre II.1


écrit par: Phineas Samedi 04 Mars 2017 à 09h45
Après un hochement de tête du capitaine nain, qui les avait laissés discuter entre eux pour décider quel chemin chacun devrait enmprunter, Khelrod et la Goualeuse sortirent de la pièce ensemble, décidés à visiter une dernière foi la victime avant de se soucier d'autre chose. Si Khelrod s'intégrait parfaitement au paysage, on ne pouvait décidément pas en dire autant de la jeune femme. Il n'y avait pas vraiment de regard sur son passage - discipline ou éducation, elle n'aurait sut - mais elle au milieu de ses femmes et hommes en arme, formés à la tenir l'ordre avec fermeté, elle n'était pas vraiment dans son univers. Ils traversèrent le hall, dans lequel on trouvait maintenant quelques civils qui venaient moins déposer plainte que demander des nouvelles ou demander un coup de main. Ils virent aussi l'une des patrouilles partant.. en patrouille.

Enfin, ils entrèrent dans l'infirmerie. La jeune elfe était toujours allongée sur le lit. Une table avait été dressée devant la fenêtre, sur laquelle avait été amenés alambic, becs et autres outils et réactifs. Fabian était désormais un peu à l'écart. Au dessus de la jeune elfe étaient penchés un homme d'âge mur et une femme plus en habit de prêtresse. Ils étaient dans une calme discussion mais semblait en désaccord sur la marche à suivre.


Prêtresse d'Oghma
C'est... étonnant Leor. L'utilisation d'un esprit pour contenir l'avancée du poison est en soi une excellente idée, mais ça risque de poser des problèmes pour la soigner. Mais c'est probablement la seule chose qui la maintient en vie... Hum... Je ne suis pas spiritiste, on va probablement avoir besoin de l'invocateur.


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Cette femme porte une ample armure de cuir et de lin brun, ainsi qu'une ceinture sur laquelle sont accrochés tomes et parchemins.


Leor sembla réfléchir, mais tout indiquait qu'il était contre l'idée. Il saisi un pot d'onguent sur la table et l'étala sur la blessure. La réaction de se fit pas attendre, la pommade, au départ d'un blanc cassé, prit une teinte bleu puis s'effrita. Le guérisseur soupira.

Leor
Je... Je ne suis pas sûr que ce soit une très bonne idée de demander de l'aide à un... orque, ce dernier mot fut dit avec un dégoût évident. Je suis persuadé que nous pouvons trouver une solutions seuls. Il nous suffit de trouver à quel poison nous avons à faire.


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Le vieil homme avait les traits tirés et les yeux emplis de doute.


La prêtresse maugréa et sous entendit assez clairement qu'elle comprenait maintenant pourquoi il avait quitté l'ordre, son ouverture d'esprit semblait bien légère. Leor répliqua en serrant les dents, mais continua de développer son point de vue.

écrit par: La Goualeuse Samedi 04 Mars 2017 à 21h32
Face à la fenêtre, La Goualeuse s’enveloppait dans son duveteux manteau de fourrure, et plus qu’elle n’observait en contrebas, tendait l’oreille. Comprenait-elle l’immérioral langage auquel Khelrod et Ashura recouraient si souvent depuis ce matin ; personne n’aurait pu le deviner... Son regard était demeuré fixe, étrangement lointain, et les traits de son visage impassibles.
Elle attendit que Xarss et Ashura eussent quitté la salle pour saluer d’une modeste révérence Lorik, avant d’engager Khelrod, d’un sourire accort, à se mettre en chemin. Elle garda le silence dans les escaliers, mais une fois sûre de ne plus être entendue que par le paladin, elle lui glissa à demi-voix.

- Monsieur Khelrod, un mot... Elle avait ralenti le pas. Une grande froideur se lisait sur sa figure de cire, ses yeux avaient fui plusieurs fois de droite à gauche avant de se plonger dans ceux du nain. Je... Kryssyor... me fait peur... Je ne lui fais pas confiance.

Elle sembla aussitôt regretter son ingénu aveu. Un court instant, le masque glacé qu’elle opposait à son collègue avait tremblé, laissant entrevoir l’extrême fragilité de la frêle jeune fille. Elle n'avait pas vingt ans... et à la voir dans cette caserne, comme un cheveu dans la soupe, on pouvait bien comprendre son désarroi. Ne sachant qu’ajouter, et n’osant demander la protection qu’elle désirait si vivement, elle avait repris sa route d’un pas rapide.

Rien ne pouvait se lire de son trouble lorsqu’elle entra dans l’infirmerie ; son premier regard se porta sur Seygwine, qu’à son soulagement aucun voile mortuaire ne recouvrait encore.
Avançant d’un pas léger entre les rangées de lits, elle sourit avec une malicieuse coquetterie à Fabian, puis attendit patiemment que les médecins eussent achevé leur petite querelle pour s’approcher davantage. Leor et la prêtresse avaient-ils déjà été informés de leurs découvertes ? Ils avaient évoqué le poison et l’esprit qui le combattait, et semblaient savoir que l’orc était guérisseur ; le vieillard, obstiné, s'opposait à recevoir son aide
.

*Est-ce répugnance ou orgueil ? Le temps est compté...*

Bonjour maître Léor, lança-t-elle d’une voix chaleureuse, avant de saluer d’un signe de tête déférent l’oghmite. Je vous présente Khelrod (elle hésita un instant, interrogeant sa mémoire) de l’Épine dorsale du monde, qui s’est joint à l’enquête sur l’agression de la petite Seygwine. Il a quelques précisions à vous donner sur le poison contre lequel nous cherchons un remède. Mais peut-être l’avez-vous déjà identifié ?

écrit par: Khelrod Dimanche 05 Mars 2017 à 22h47
Khelrod avant de prendre congé de Lorik l'avait salué avec beaucoup de respect, impressionné par le vieux capitaine qui avait su faire montre de nombreux talents, tant martiaux que sociaux. Il avait adressé un signe de tête à Ashura lorsqu'elle quitta le bureau en compagnie de Kryssyor. Concernant ce dernier, le fils de la pierre avait simplement continué de le regarder jusqu'à ce qu'il disparaisse de son champ de vision.

Au sourire de La Goualeuse, le paladin répondit par un hochement de tête serviable et la suivit donc pour sortir du bureau du capitaine. Il adopta le pas de la jeune femme, ou peut-être était-ce plutôt elle, qui réduisant sa vitesse de marche, s'était mise au niveau du nain. Il écouta avec attention les confidences de Sirine et lui répondit sur un ton protecteur qu'il avait déjà employé avec elle lorsqu'il lui avait proposé de l'accompagner, tout en continuant la marche vers l'infirmerie.


- Il faudrait être inconscient pour accorder sa confiance aveuglément à un être se comportant comme ce Kryssyor. Soyez assurée que je le garde à l’œil et que je ne permettrais pas qu'il vous cause du tort, de quelque manière que ce soit. Ni à vous, ni à qui que ce soit par ailleurs. Néanmoins, comme nous l'a prouvé Lor'Kar, peut-être que si nous lui sommes moins hostiles il parviendra à mieux s'intégrer. Grâce aux pouvoirs que m'a accordé le Père de la Bataille, je puis vous assurer que Kryssyor, au plus profond de son être, n'est pas une personne mauvaise. Mais cela ne m'empêchera pas de rester vigilant et de veiller à ce qu'il ne puisse pas vous nuire.

S'il avait lu dans les yeux de l'humaine un quelconque appel à l'aide ou une quelconque faiblesse, il n'en laissa rien paraître d'autre que le ton et les propos protecteurs qu'il avait employé. Il venait néanmoins d'accorder à La Goualeuse cette protection qu'elle n'avait pas osé demander. Leurs pas finirent donc par les mener à l'infirmerie, dans laquelle Khelrod pu rencontrer le guérisseur Leor pour la première fois. Il ne prononça aucun mot tant que la querelle ne fut pas terminée et que Sirine ne l'avait pas présenté. Après qu'elle leur eût demandé s'ils avait trouvé de quel poison il s'agissait, et ayant compris dans les propos que la vieil homme avait tenu quelques secondes plus tôt que ce n'était pas le cas, il se permit d'entrer dans la conversation.

- Maître Leor, c'est un honneur de vous rencontrer. Comme l'a si bien dit Dame Sirine, je suis Khelrod, du clan Martelroc de l'Epine Dorsale du Monde. Il adressa alors un signe de tête à la prêtresse, en la saluant poliment. Madame. Après quoi il reprit à l'intention du guérisseur. N'oubliez pas que l'orque dénommé Lor'Kar est actuellement celui à qui la petite Seygwine doit d'être toujours vivante. Je ne souhaite ni vous offenser, ni vous donner un quelconque ordre, mais je pense sincèrement que son aide vous serait très précieuse. Je vous conjure de bien vouloir l'accepter. Nous parlons tout de même de la vie de la jeune elfe qui se trouve allongée devant nous tous...

Il inclina alors la tête avec un profond respect, signe qu'il ne cherchait effectivement pas à offenser Leor. Après ce mouvement de tête il exposa alors au guérisseur et à la prêtresse tous les éléments qu'ils avaient recueilli sur le poison, y compris les réactifs qu'avait évoqué Lor'Kar afin de les aider à parvenir peut-être plus rapidement à une solution.



hrp.gif Utilisation de la compétence diplomatie sur Leor pour le pousser à accepter l'aide de Lor'Kar.

écrit par: Phineas Lundi 06 Mars 2017 à 20h13
PARCHEMIN
Khelrod, diplomatie : 14


Leor
Qui êtes...

Leor les regarda plusieurs instants. Son regard n'était pas mauvais mais il n'était pas pour autant bienveillant. Comme un marchand qui découvrirait des parasites dans ses entrepôts.

Ah, les « enquêteurs » de Beiran, il fit un bruit de langue qui trahissait sans aucun problème son agacement. Vous n'avez aucun ordre à me donner, pas plus que de conseils. Et je ne ferais certainement pas entrer un orque ici. Cette infirmerie à reçu des patients qui ont succombés aux coups infligés par ces chiens ! Vous êtes bien stupides si il a réussi à vous embobiner, je suis certain que la blessure est de son fait. Croyez ce que vous voulez Messia, mes pouvoirs son faibles mais ils sont encore en mesure de me montrer la vérité...

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Le vieil homme avait les traits tirés et les yeux emplis de doute.


Le guérisseur ne fit pas la moindre démonstration de ce prétendu pouvoir. Il se tourna vers son établi et saisi plusieurs réactifs qu'il associa rapidement dans un mortier avant de le pilonner. En sortit une pommade grasse et jaunâtre sous les yeux atterrés de l'oghmite. La colère lui montait clairement au nez mais elle se reteint un peu et laissa l'homme appliquer l'onguent sur la plaie. Il ne se passa rien et les limites de la prêtresse cédèrent.

Chercheuse Messia
Vous êtes aussi têtu qu'un vieux bouc mal luné, Leor ! Un onguent de Lys Jaune est complètement inutile. Un être capable de conjurer un esprit aurait été capable d'extraire un poison aussi simple ! Il n'aurait pas eu besoin d'invoquer un spirite !
Réfléchissez un peu, même votre apprenti l'avait compris !

Elle se retint manifestement de coller une claque au guérisseur en serrant le poing puis se tourna vers Khelrod et la Goualeuse.

Ecoutez, si le commandant du lieu vous à chargé de sauver cette jeune fille, faite tout ce que vous pouvez pour cela. Je vais tenter de convaincre cette vieille bourrique d'accepter l'aide de l'orque, ou au moins de lui demander des informations.

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Cette femme porte une ample armure de cuir et de lin brun, ainsi qu'une ceinture sur laquelle sont accrochés tomes et parchemins.


Alors que la prêtresse reprenait son plaidoyer, un brouhaha s'éleva derrière eux. Quelqu'un, une femme de toute évidence, criait de le hall. Ils ne comprirent pas tout mais l'expression « espèces de faces de culs conservateurs » atteint tout de même leurs oreilles.

écrit par: La Goualeuse Dimanche 12 Mars 2017 à 11h47
Léor n'avait plus rien à voir avec ce vieillard un peu bourru mais affable qui l'avait soignée à son arrivée à Lunargent, quelques jours auparavant. Son regard sévère et ses paroles cinglantes eurent raison du sourire de la courtisane, consternée. L'heure était grave. La mauvaise humeur du guérisseur était un moindre mal, au regard de l'entêtement et de la suffisance dont il faisait preuve. Un tel comportement était dangereux, et pouvait se payer de la vie de la petite Segwine.

Mieux valait s'écraser pour l'instant, ne pas donner un nouvel aliment à la colère du vieil homme. Alors que ce dernier s'était lancé dans une nouvelle préparation, La Goualeuse signifia à Khelrod, d'un geste discret de la main, de jouer l'apaisement. Ils n'avaient rien à gagner à une confrontation. Et puis cette tête de mule ne serait-elle pas obligée, en fin de compte, d'accueillir l'orc dans son infirmerie si Lorik le jugeait digne de confiance ?

En d'autres circonstances, la volée de bois vert administrée par la prêtresse au vieux bouc mal luné aurait amusé La Goualeuse. Le grotesque de la situation, au contraire, l'inquiétait... Il lui semblait que les guérisseurs considéraient plus leur patiente comme une énigme à résoudre, un défi à leur intelligence, que comme un être dont la vie s'amenuisait à chaque seconde. Ces deux-là pouvaient se chamailler indéfiniment.


- Oserais-je vous rappeler, Madame, que le temps presse ? répliqua-t-elle sans la moindre animosité, mais avec fermeté.

Elle haussa la voix, tournant ses grands yeux d'un bleu froid et métallique vers Léor.


- Qui sait si la vie de cette enfant ne se compte déjà plus qu'en minutes ? Le poison n'attend pas, lui. Vous aurez beau jeu d'accepter l'aide du dénommé Lor'Kar une fois qu'il sera trop tard...

La frêle créature dévoilait une nouvelle fois une surprenante force de caractère. La jeune fille avait le don de transformer l'indignation en éloquence. Par la grâce de Sunie, sa propre émotion savait se frayer un chemin vers les cœurs.

Alors que la prêtresse tentait à son tour d'infléchir l'obstiné maître Léor, des éclats de voix s'élevèrent dans le hall. La courtisane fixa un instant le vieux guérisseur, comme pour lui laisser le temps de lui donner cette réponse tant espérée, puis se dirigea vers le hall.


HRP : Jet d'intimidation ou de social (ce qui semble le plus approprié). La Goualeuse a le don "persuasion" (j'ai rajouté le bonus, qui avait sauté quand tu avais mis les points de CC).

écrit par: Khelrod Lundi 13 Mars 2017 à 21h46
Manifestement surpris par la réponse du guérisseur, il fallut quelques secondes à Khelrod pour se remettre d'une telle véhémence. Pour le paladin, un guérisseur capable se devait de garder la tête froide en toutes circonstances et d'évaluer clairement les situations, afin de faire son maximum pour sauver ses patients. Somme toute, le nain estimait que les guérisseurs devaient faire preuve d'une grande sagesse, qui semblait pour le moment faire défaut à Leor... Alors que le fils de la pierre allait répondre, la voix de la prêtresse puis celle de Sirine se firent entendre. Il les laissa chacune s'exprimer, hochant la tête alors que La Goualeuse rappelait Leor à ses devoirs.

¤Cet homme doit être profondément marqué par les combats contre les orques pour réagir ainsi.¤ Il sourit légèrement se remémorant quelques souvenirs. ¤Tu étais comme lui trente ans plutôt, cela dit...¤

Après quoi il prit le temps d'une seconde pour réfléchir à une nouvelle approche, appuyant finalement les propos de La Goualeuse, estimant que c'était de cette manière qu'ils pourraient tous deux parvenir à raisonner le vieux guérisseur. Il avait posé sur la courtisane un regard empli d'une agréable surprise et même une certaine admiration devant sa maîtrise.

- Dame Sirine dit vrai Maître Leor. En tant que paladin au service du Père de la Bataille, je puis vous assurer que le cœur de Lor'Kar n'est pas mauvais, pour l'avoir sondé. L'un des membres de notre groupe a même affirmé qu'il était bon.

Le ton employé était bien plus sec que précédemment. Manifestement le nain souhaitait exprimer son désaccord avec le guérisseur en cessant d'être cordial. Sans être froid, il n'en était pas pour autant chaleureux. Il se dirigea alors vers la porte, accompagnant Sirine et remerciant d'un signe de tête Messia pour sa proposition de tenter de raisonner le vieil homme. Arrivé vers la porte, alors que sa coéquipière fixait Leor, il se retourna vers ce dernier et ajouta.

- J'espère que vous êtes prêt à annoncer le pire à ses parents, en leur expliquant que vous n'avez pas voulu l'aide de la seule personne capable de vous aider...

Ses yeux s'étaient plantés dans ceux du guérisseur, comme pour le sonder et l'inviter à répondre. Il attendait là en compagnie de La Goualeuse.

écrit par: Phineas Mardi 14 Mars 2017 à 11h41
PARCHEMIN
La Goualeuse, social : 15
Khelrod, intimidation : 20


Les arguments de la Goualeuse semblèrent faire mouche, mais ce fut la remarque très appuyé du nain en armure lourde qui sembla avoir raison de la obstination potentiellement mortelle du guérisseur. Il soupira, et sembla abandonner son manque de raison.

Leor
Je... Soit. Vous avez probablement raison, peut-être est ce la la destinée que nos ennemis finissent par venir soigner nos enfants. Si cet orque est autorisé à venir ici, j'accepterais son aide.

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Le vieil homme avait les traits tirés et les yeux emplis de doute.


La prêtresse, rassurée, posa une main sur l'épaule du vieil homme qui, soudain, semblait avoir pris plusieurs dizaines d'années. Elle lança un regard approbateur aux deux compagnons avant de se remettre au travail, murmurant une incantation pour lancer un sort sur la jeune fille qui, de toute évidence, échoua.

Ils purent ensuite se diriger le hall, et débouchèrent dans celui-ci alors qu'un bris de bois brisé se faisait entendre, puis le son mat d'une paire de fesse qui touche abruptement le sol suivi d'un hoquet de douleur. Les gardes présent dans la salle entourait quelqu'un. A l'aune d'un mouvement, ils purent voir entre les épaules ce qui semblait être une demie elfe. Ses habits évoquaient en tout ceux d'un forgeron, Khelrod n'eut aucun mal à reconnaître l'épais tablier de cuir, les deux gants pendu à sa ceinture et même le masque de métal qui permettait de retirer les pièces du haut fourneau sans craindre les éclats incandescent. Un gros chien était assis à coté d'elle, toisant les gardes avec un air sous entendant qu'il vaudrait mieux de pas faire acte de violence. Le dernier qui l'avait fait était présentement entrain de se relever en se frottant le postérieur, une lance brisée à ses pieds.


Forgeronne
C'est moi qui forge ta pointe espèce de tête de con ! Maintenant vous allez le libérer avant que je ne m’énerve vraiment et que je ne vous en colle une à tous ! Vous êtes vraiment des guignols au crâne vide ! Bordel, vous méritez pas de porter votre uniforme bande de sacs de pisse !

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Tout dans son visage prête à croire que le sourire l'éclaire habituellement. On a d'ailleurs du mal à l'imaginer autrement, même quand la colère l'emplie.

écrit par: La Goualeuse Dimanche 19 Mars 2017 à 17h51
Ce n'était qu'à moitié rassurée que La Goualeuse était sortie de l'infirmerie. Certes, Leor avait fini par se laisser fléchir, mais cela semblait hélas ne rien changer. Les guérisseurs continueraient vainement à s'acharner contre le poison en attendant que l'orc soit libéré... ce qui ne semblait pas plus près d'arriver qu'auparavant. Pourquoi n'allaient-ils pas informé Beiran immédiatement ? Et pourquoi Lorik tardait-il tant ? Les uns et les autres mettaient décidément bien peu de zèle à sauver la vie de Seygwine !

Entendant du grabuge alors qu'ils approchaient du hall, la jeune fille se plaça instinctivement derrière Khelrod.

Une poignée de gardes encerclaient une ouvrière au tablier de cuir épais et son chien, prêts à en découdre. L'intruse, qui n'avait visiblement pas froid aux yeux, était venue réclamer la libération de l'orc. Sa gouaille toute populaire la rendit de suite sympathique à la courtisane. Elle lui rappelait tout ce petit peuple du port aquafondien parmi lequel elle avait grandi, ses dockers braillards, ses poissonnières bavardes et grossières et ses pêcheurs forts en gueule.


*En voilà une qui pourrait peut-être accélérer les choses...*

Se penchant en avant, elle chuchota à l'oreille de son associé les quelques mots suivants :

- Lorik est dans les geôles. Vous qui avez une grosse voix, dites qu'il y attend justement cette dame venue témoigner en faveur du dénommé Lorkar... Et que nous sommes venus la chercher !

écrit par: Khelrod Mercredi 22 Mars 2017 à 21h21
Alors que le guérisseur était revenu à la raison, le regard insistant de Khelrod s'était transformé en regard bienveillant. Il avait également incliné la tête à l'intention de Leor, comme pour le remercier d'avoir accepté de faire ce qu'il fallait pour le bien de Seygwine.

Le nain avait alors emboîté le pas à La Goualeuse pour la suivre dans le couloir. L'instinct de Sirine l'avait poussée à se retrancher derrière le fils de la pierre, tout comme l'instinct de ce dernier l'avait poussé à se placer devant elle bouclier levé et prêt à saisir son arme afin de défendre la courtisane.

Il lui fallut quelques secondes pour comprendre ce qui était en train de se passer, le temps de remarquer que "l'assaillante" était une forgeronne. Celle qui forgeait les armes pour la garde selon ses dires. Le paladin écouta avec attention la proposition de La Goualeuse.


¤ Je ne saurais mentir, même pour une bonne cause. Ne m'en veuillez pas...¤

Il lui adressa un sourire franc, puis s'adressa à la forgeronne.

- Je suppose que vous ne prenez aucun plaisir à briser les armes que vous avez vous-même forgé. Des armes de qualité qui plus est.

Il inclina la tête comme pour l'inciter à s'apaiser, puis continua sur un ton parfaitement calme et maîtrisé, mais néanmoins ferme et déterminé.

- Il n'est pas nécessaire d'insulter ces hommes qui honorent leurs devoirs avec le plus grand sérieux. Il sourit à la forgeronne. Nous sommes enquêteurs indépendants et avons une nouvelle à adresser à votre ami. Désirez-vous nous accompagner ?

Le nain indiqua alors la direction des geôles à la demi-elfe en l'invitant à les précéder. Il s'adressa alors aux gardes, avec un ton rappelant bien plus celui des soldats.

- Permettez qu'elle se joigne à nous ? Tout se passera bien.

écrit par: Phineas Mercredi 22 Mars 2017 à 22h27
De fait, les gardes avaient n'avait pas l'air très sereins face à une femme aussi énervée et un chien qui, assis, arrivait sans doute au nez de Khelrod, et devait peser au moins deux fois son poids. Plutôt que de se calmer, la demie-elfe porta un regard noir sur Khelrod. Du duo, c'est certainement le canidé qui paraissait le plus calme, celui-ci se contentant de rester devant la jeune femme, rempart vivant contre les éventuelles velléités belliqueuses des hommes en uniforme.

Forgeronne
Des soldats qui mettent des innocents en taule ne méritent pas de porter mes armes, cracha la forgeronne.

Ouvrez donc la route maître nain, si ces "honnêtes" gens veulent bien me laisser passer. De toute façon, Trom va rester là, il n'aime pas plus les recoins sombres que son ami barbu.

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Tout dans son visage prête à croire que le sourire l'éclaire habituellement. On a d'ailleurs du mal à l'imaginer autrement, même quand la colère l'emplie.


Elle caressa la tête du gros chien qui gronda de contentement, tout en ne bougeant pas d'un poil. Les gardes s'écartèrent sans vraiment dire quoique ce soit, de toute évidence, aucun d'eux ne souhaitaient vraiment prendre une décision, et le charisme du paladin suffisait à forcer le destin.

La demie-elfe se planta devant le la Goualeuse et Khelrod et ils purent l'observer de plus prêt. Elle portait les stigmates de la forge et du travail acharné : cernes, brûlures, cals. Un petit marteau gravé de rune se balançait à son coté en compagnie de ses gants. Mais le plus étonnant, surtout pour un être porté sur les religions comme l'était Khelrod, était les quelques pendentifs d'acier, de cuivre et d'argent qui se balançaient autour de son cou. Le nain put y reconnaître le marteau et l'enclume de Moradin, père des nains mais aussi patron des forgerons, à l'instar de Gond dont le symbole se balançait à coté. Mais c'était le troisième qui défrayait vraiment, le paladin put reconnaître un dieu dont il n'avait jamais rencontré aucun des suivants : Nobanion, le Roi des Animaux, le Premier des Lions, l'une des incarnations les plus pure de la noblesse bienveillante, de la majesté et du courage devant l'adversité. Mais dont le culte était des plus rares hors des grandes plaines.

Voilà une amusante énigme qui pouvait en dire beaucoup sur la forgeronne qui était devant eux, et dont le visage semblait commencer à retrouver un sourire alors qu'elle les pressait de la main d'ouvrir le chemin.

écrit par: Khelrod Jeudi 23 Mars 2017 à 15h21
Ce fut donc Khelrod qui ouvrit la marche et se dirigea le premier vers les geôles. Bien entendu la tension qui lui avait fait lever le bouclier était retombée, et à présent l'objet de défense pendait le long de son corps, prolongement défensif d'un bras puissant indiquant que le nain avait l'habitude de s'en servir. Il se présenta brièvement.

- Je suis Khelrod, du clan Martelroc de l'Epine Dorsale du Monde.

Alors qu'ils marchaient en direction des geôles d'un pas rapide, le paladin s'adressa de nouveau à la forgeronne, sans doute pour lui expliquer un peu plus la situation. Le ton était didactique, tel l'informateur donnant une information. Pour autant, il ne se tournait pas vers elle continuant d'avancer d'un pas rapide. Il voulait manifestement en terminer rapidement avec l'orc et son amie pour pouvoir se diriger, comme La Goualeuse l'avait suggéré, vers la demeure de Myal'sa et commencer à se renseigner sur les raisons de l'absence de la rôdeuse.

- Ces gardes ont d'abord arrêté votre ami comme suspect, et non comme coupable. Notre groupe a établi son innocence. Conclusion qui semble être partagée par les hauts gradés. Sans pouvoir l'affirmer, je dirais qu'il est à présent plus témoin que suspect. Il me semble toutefois qu'il est plus en sécurité à l'intérieur de la caserne, qu'à l'extérieur compte-tenu des réactions de la foule à la suite de l'agression... De plus, il a proposé son aide pour soigner la jeune fille, aide qui ne sera pas de trop. C'est à ce sujet que nous allons nous adresser à lui de nouveau.

L'explication terminée, ils avaient encore toutefois plusieurs mètres à parcourir. Intrigué par les pendentifs de la demi-elfe, Khelrod ne put s'empêcher de s'y intéresser. Après tout, ce n'était pas souvent que l'on rencontrait un adepte du Roi Lion. De plus, son mentor humain avait su faire de la religion et de la théologie des sujets qui passionnaient le paladin Nain, et il ne raterait donc pas l'occasion de ce petit temps mort pour questionner la forgeronne.

- Le fait que vous adressiez vos prières au Créateur et au Semeur de Merveilles ne me surprend pas, étant donné votre activité, en revanche j'avoue être très surpris de voir autour de votre cou le symbole du Seigneur à la Crinière de Feu. Je n'avais jusqu'à ce jour jamais rencontré qui que ce soit suivant les préceptes du Roi Lion. Accepteriez-vous d'échanger avec moi à ce sujet, lorsque nous aurons réglé toutes les affaires qui nous occupent ?

La remarque et la question avaient peut-être été adressées légèrement maladroitement, mais l'entrain qu'il avait au moment de prononcer ces quelques mots ne laissait aucun doute quant à l'intérêt réel que le fils de la pierre portait à la religion et à la théologie. La forgeronne demi-elfe, pour peu qu'elle ait écouté Khelrod, pouvait être certaine que la discussion au sujet de Nobanion serait prise très au sérieux par le paladin.

Une ou deux secondes après qu'il eut cessé de parler, le trio arriva devant la porte conduisant aux geôles. Le nain roux, qui avait pris la tête du groupe, ouvrit la porte et fit signe à la forgeronne, ainsi qu'à La Goualeuse d'entrer.




écrit par: La Goualeuse Jeudi 23 Mars 2017 à 18h27
Khelrod opta pour une tout autre stratégie, qui s'avéra payante.
La jeune fille avait sous-estimé l'opiniâtreté des gardes, dont elle n'avait pas imaginé une seule seconde qu'ils laisseraient entrer si facilement la furibonde après l'avoir arrêtée. Les soldats du Guet, à Eauprofonde, étaient autrement plus téméraires et pugnaces... Le conflit avait été écourté, c'était bien là l'essentiel.

L'intruse ne prit pas la peine de les remercier, ni de se présenter. C'était l'une de ces personnalités franches, brutes et comme taillées d'une pièce, à l'image de son épais tablier de cuir, incapables de dissimulation. Elle ne soignait pas plus son corps que son langage, portait ostensiblement les atours et colifichets de sa profession.


- Et moi Sirine, glissa-t-elle à la suite de Khelrod, dont le nom de clan devait sûrement éveiller la sympathie de la forgeronne. Elle avait souri à la forgeronne, mais son regard était resté étrangement froid.

Légèrement en retrait, La Goualeuse écoutait d'une oreille attentive le nain, à la faconde décidément intarissable. Elle ne connaissait pas ce Roi Lion, Seigneur à la Crinière de Feu qu'évoquait Khelrod ; c'était sans doute pour cette raison qu'elle n'en avait pas remarqué le pendentif. Curieuse de nature, et portée à l'érudition en dépit de son humble condition, elle ne manquerait pas de graver ce symbole dans sa mémoire, à la prochaine occasion. Des images poétiques se succédaient dans son esprit, la Dame aux Cheveux de Feu dansant dans un tourbillon d'ocre et d'écarlate avec le fauve. Elle puisait dans cette chaleureuse vision la force de se confronter au dénommé Lorkar, dont l'imposante carrure et la physionomie bestiale l'avaient profondément effrayée.

Sur son beau visage ne se lisait aucune inquiétude, mais de la concentration. Elle se devait de cacher le dégoût que l'orc lui inspirait. Elle y parviendrait, elle y était toujours parvenue.

écrit par: Phineas Jeudi 23 Mars 2017 à 19h31
La demie-elfe avait croisé ses mains derrière elle, et, alors qu'ils avançaient dans les souterrains, son sourire se fit plus large, alors même que Khelrod l'interrogeait. Elle adressa aussi un sourire franc à Sirine.

Ëluë
Ëluë, forgeronne parmi tant d'autres de Lunargent. J'imagine que la réaction des gardes vous étonne mais... disons que ce n'est pas la première fois que je fais une esclandre, disons que mon tempérament est à l'image de mon haut-fourneau, dit elle en riant.

T'as raison Khelrod, c'est même pas impossible que je sois la seule à plusieurs centaines de lieues à la ronde. C't'une longue histoire, disons que j'ai vécu bien longtemps avec les wémics de l'Anauroch. J'peux certifier qu'il n'y a pas d'être plus honorables qu'eux, et ils sont à l'image du Roi... Mais c'est vrai qu'une demi-elfe qui lui rend grâce à quoi de faire sourire, en fait...

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Tout dans son visage prête à croire que le sourire l'éclaire habituellement. On a d'ailleurs du mal à l'imaginer autrement, même quand la colère l'emplie.


Elle allait continuer son histoire quand Khelrod ouvrit la porte. Ils tombèrent nez à nez avec Lorik et Lor'kar, côte à côte, alors que le geôlier en arrière plan, semblait nourrir une haine tenace pour l'orque. Ëluë leva une main et tapa dans l'épaule de l'orque, à la grimace de la jeune fille, il n'est pas impossible qu'elle se fit mal sur les muscles épais de son ami.

L'orque leva le bras et invita ses deux visiteurs à s'assoir sur la paille si ils le souhaitaient. Puis il se lissa la barbe, avant de saisir ce qu'on lui donnait pour écrire. Il réfléchit quelques instants.

Lor'kar
Tu... es venue... petite lionne, dit Lor'kar en souriant et en tapotant la tête de la demie-elfe, ce qui fit grincer le masque qui y était poser. Sans se tourner vers eux il rajouta. Merci... po... pour l'aide. Je... je vais aller voir... la fillette.

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Ce vieil orque aux yeux étranges porte une veste de cuir et de fourrure. Malgré ses peintures de guerre, il semble éminemment pacifique.


Lorik avait un regard surpris mais apparemment soulagé, il regarda ses deux enquêteurs.

Capitaine Lorik
Je dois admettre que je suis agréablement surpris par Lor'kar, je n'aurais pas dû douter de vous. Je ne vois aucune raison de l'empêcher de sortir, bien que je doive le mettre sous la garde de quelqu'un de confiance, plus pour sa protection qu'autre chose.

Il porta son regard sur la demie-elfe.

Ëluë, j'ai cru entendre que tu houspillais encore mes hommes, qu'est ce que...

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Ce guerrier nain porte sa vieillesse autant dans la couleur de sa barbe que dans le nombres de cicatrices sur son visage.


Ëluë
Et bien, Lor'kar et moi travaillons sur un petit projet, et il était chez moi ce matin. Si vous m'aviez demandé... Vous ne pouviez pas savoir, je sais.

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Tout dans son visage prête à croire que le sourire l'éclaire habituellement. On a d'ailleurs du mal à l'imaginer autrement, même quand la colère l'emplie.


La forgeronne soupira, apparemment consciente de ses propres défauts, bien qu'elle ne sembla pas faire grand chose pour les changer. Lorik les invita tous à remonter. Apparemment, Sirine et Khelrod allaient enfin pouvoir passer à autre chose.

écrit par: Khelrod Vendredi 24 Mars 2017 à 13h27
Khelrod aurait été heureux de continuer la discussion sur le Roi Lion avec Ëluë, mais leur enquête devait à présent les mener en un autre lieu. Les choses s'étant arrangées pour Lor'Kar, Ëluë étant redevenue calme et Lorik leur indiquant qu'ils pouvaient à présent disposer, le nain ne voyait pas de raison supplémentaire de prolonger leur présence en ces lieux. Il refusa par conséquent, d'un signe poli de la tête, la proposition de l'orque.

¤ Il faut à présent s'en remettre aux dieux et à leur volonté. La petite vivra, c'est certain. ¤

Avant de quitter les geôles, il ne put s'empêcher de glisser quelques mots à Lorik.

- Merci Capitaine. Pour votre bienveillance et pour n'avoir pas succombé aux préjugés.

Il prononça encore quelques mots pour Lor'Kar.

- Faites de votre mieux pour aider cette fillette. Je prierais les dieux pour votre réussite.

Il adressa alors un signe de tête à chacun en terminant par Ëluë. Il lui adressa par ailleurs un sourire franc, lui signifiant ainsi qu'il avait apprécié leur court échange. A n'en pas douter, il reviendrait vers elle dès que cela lui serait possible.

¤ J'espère que nous pourrons continuer cette conversation, Ëluë. Ce serait un réel plaisir. ¤

Enfin, il s'adressa à La Goualeuse, comme pour la rassurer sur le sort futur de Seygwine. Il y avait dans sa voix une assurance et une sérénité qui inspiraient toutes deux la confiance dans les mots qu'il prononçait.

- Dame Sirine, nous avons fait notre possible ici. Notre présence n'est plus utile. Seygwine est entre de bonnes mains. Je vous suis pour nous rendre au domicile de la petite.

C'est alors qu'il lui indiqua d'un geste de la main qu'elle pouvait le précéder vers la sortie afin de poursuivre leur enquête.

écrit par: La Goualeuse Dimanche 26 Mars 2017 à 16h50
*Les wémics ?* répéta-t-elle mentalement, n'ayant jamais entendu le nom de ce peuple. L'Anauroch, qu'elle savait être un immense désert de sable, lui était hélas à peine plus familier... La jeune fille mesurait, depuis quelques jours, l'étendue incommensurable de son ignorance du monde. Bresnin était peu loquace, et parlait le plus souvent de la Dame aux Cheveux de Feu. Elle avait appris le peu qu'elle savait dans les rares livres qu'elle possédait, pour la plupart des contes et des légendes, ou dans les récits des marins de passage à Eauprofonde.

La Goualeuse fit preuve d'un grand sang-froid face à l'orc, mais ne lui témoigna aucun signe de sympathie. Elle resta debout, silencieuse, et à distance raisonnable, n'osant le dévisager qu'à la dérobée, par de furtifs coups d’œil. Quelque chose dans le regard de Lor'Kar la troublait profondément, sans qu'elle puisse vraiment se l'expliquer.

Elle signala à Lorik que maître Léor était en de meilleures dispositions, puis salua les uns et les autres d'une modeste révérence avant de s'éloigner avec Khelrod.


- Il faut aller de l'autre côté du fleuve, répondit-elle, en se remémorant les indications que lui avaient données Taelyn. Ce n'est pas très loin, je crois...

Une fois sortie de la caserne, la jeune fille semblait bien plus à son aise. Se frayant sans difficulté un chemin dans la foule, elle saluait d'un sourire avenant les modestes gens qu'elle croisait, les enfants en particulier, n'hésitant pas à répondre d'un geste de la main ou d'un clin d’œil aux têtes blondes. Dès qu'une fontaine se présenta, elle y but quelques gorgées, recueillant l'eau dans ses mains et les portant à sa bouche, comme n'importe quelle femme du peuple.
Elle prit aussi le temps de s'arrêter dans l'échoppe d'un marchand afin d'acheter une brioche, n'ayant pas encore déjeuné aujourd'hui. Elle s'était prêtée de bonne grâce au babillage commerçant, sans s'attarder inutilement. Dans toutes ces petites scènes du quotidien, parfaitement anodines, un charme discret mais puissant semblait accompagner Sirine ; à l'évidence, elle était bien plus à sa place ici qu'à la caserne.


- En voulez-vous, Monsieur Khelrod ?demanda-t-elle en rompant la brioche avec gourmandise, prête à lui tendre une généreuse part.

écrit par: Khelrod Mercredi 29 Mars 2017 à 18h25
Au sortir de la caserne, Khelrod avait suivi La Goualeuse, sans mot dire. Après tout, il était arrivé plus tôt dans la matinée et ne connaissait absolument rien de la ville. Il était donc normal qu'il se laissa guider par la belle.

Si lors de leur passage dans la caserne le nain en armure avait semblé parfaitement à l'aise et parfaitement à sa place, contrairement à Sirine, une fois dehors les choses étaient bien différentes... En effet, si la jeune humaine semblait complètement à son aise au milieu de la population locale, Khelrod, lui, armé pour la guerre et protégé de son armure et de son bouclier, dénotait clairement avec les citoyens qui allaient et venaient, vaquant à leurs occupations. Pour autant il ne semblait pas mal à l'aise, bien qu'il donnait clairement l'impression de ne pas être à sa place.

Il observait La Goualeuse alors qu'ils avançaient dans les rues de la ville, semblant apprécier la jovialité, la bonne humeur et la bienveillance de la jolie jeune femme. Bien qu'il préférait largement les naines, il n'en demeurait pas moins réceptifs au charme de la belle. Marchant ainsi à ses côtés, il donnait presque l'impression d'être son garde du corps. Lorsqu'elle s'arrêta pour acheter de la brioche et qu'elle lui en proposa de façon fort généreuse, il refusa poliment, expliquant les raisons de son refus.


- Je vous remercie Dame Sirine, mais je ne voudrais pas abuser de votre générosité.

Il lui sourit, de façon très amicale avant de s'adresser de nouveau à elle sur un ton laissant clairement paraître qu'il souhaitait apprendre à la connaitre.

- Je vous sens beaucoup plus à l'aise dans ces rues qu'à l'intérieur de la caserne. Vous donnez même l'impression que cette ville vous est familière. Êtes-vous originaire de cette cité ?

Son sourire amical se transforma alors en sourire d'excuses, alors même qu'il reprenait sur un ton bien plus professionnel, rappelant clairement l'enquêteur minutieux qu'il avait semblé être jusqu'à présent.

- Pardonnez mes digressions, nous avons bien plus important à faire. Si vous le voulez bien, je propose que nous nous hâtions vers la demeure de la fillette pour voir si quelque chose d'anormal s'y est déroulé. Nous devrions également retourner sur les lieux de l'agression, au cas où un indice quel qu'il soit ait échappé aux différents protagonistes de cette affaire.

Il attendit alors la réponse de Sirine, baissant légèrement la tête et lui montrant la chaussée, lui indiquant ainsi qu'elle pouvait reprendre sa marche si elle le désirait.

écrit par: Phineas Jeudi 30 Mars 2017 à 14h32
Le duo commença à parcourir la ville vers le sud, chemin qu'avait emprunté Ashura et Kryssyor une heure plus tôt - le temps avait passé étonnamment vite dans la caserne. Sur le chemin ils purent s'apercevoir bien vite qu'une fête était en préparation. Les murs étaient décorés de peintures et de fleurs, seuils d’œuvres chatoyantes et l'on tendait des banderoles et des lampions entre les branches des demeures sylvestres. Le long de la route qui descendaient, une alliances d'artisans de la bouche (en fait, apparemment, la grande majorité des bouchers, boulangers, épiciers et poissonniers de la rue) étaient entrain de préparer des kilos de pâte, de l'abaisser et de préparer des farces pour faire ce qui semblait être des tourtes d'une longueur impressionnante, cuite grâce aux étranges machines d'enchanteurs et d'artificiers gnomes.

Arrivés sur le quai, ils purent se rendre compte que celui ci était bien animé, plus animé même que ce que Sirine avait vu d'ordinaire depuis qu'elle était là. De longues barges à fond plat déchargeait les marchandises et un marché d'extérieur s'était dressé le long du fleuve. Ils n'eurent qu'à tendre l'oreille pour comprendre que c'était le jour de livraison hebdomadaire des marchandises par voie fluviale, et que l'évènement était plutôt récurrent. Et attirait des centaines de citadins et de gens de l'extérieur, qui affluait dans les environs. Arrivés devant le pont de cristal, il se rendirent compte que si les gens du cru n'avait pas de mal à traverser sans tomber la mince passerelle magique, malgré son encombrement, ce ne serait sans doute pas leur cas... doute effacé immédiatement quand ils se rendirent compte que l'artefact architectural était en vérité doté de rebords invisibles de chaque coté. Ils purent donc sans mal se rendre de l'autre coté, bien que cela leur pris une bonne dizaine de minutes, compte tenu du nombre de gens qui le traversait dans les deux sens.

Après quelques dizaines de minutes supplémentaires, ils trouvèrent la rue que leur avait indiquée Taëlyne. Celle ci était étroite et ombragée, on entendant non loin de là les clapotis du fleuve, et il se posa devant eux un nouveau problème. Certes, ils savaient que la demeure sylvestre des époux Landruel était dans le coin, mais de celle-ci, il y en avait des dizaines, et pour leurs yeux aussi terrestres qu'inavertis, elles se ressemblaient toutes. Mais ils finirent par repérer l'unique échoppe d’ébéniste de la rue, au dessus de laquelle poussait un grand et vieil arbre dont les branches avaient été guidées pour former une demeure. Celle ci semblait silencieuse, et il n'y avait pas trace d'entrée évidente, en tout cas du coté de la rue.

écrit par: La Goualeuse Dimanche 02 Avril 2017 à 15h31
Au refus poli de Khelrod, la jeune fille ne dissimula pas sa surprise. Partager de la nourriture était la meilleure manière qu'elle avait trouvé pour fraterniser avec le militaire, avec lequel elle n'avait à l'évidence rien en commun. Ce geste simple n'avait rien d'anodin, mais se chargeait de toute la gravité d'un symbole pour celle qui tant de fois avait souffert de la faim.

- Oh... très bien, répondit-elle dans un sourire confus, en retirant aussitôt son offrande. *Abuser de ma générosité ? Ce n'est que de la brioche, enfin...* Je suis arrivée à Lunargent il y a quelques jours, pour les fêtes. Je suis chanteuse, expliqua-t-elle, aussi concise qu'à son habitude et sans plus témoigner la moindre gêne.

Son compagnon se révélait d'un caractère bien étrange... à peine avaient-ils échangé quelques banalités qu'il mit brusquement fin à leur bavardage, retournant à un ton et à un sujet plus sérieux. Il s'était pourtant montré le plus loquace de leur petite troupe d'enquêteurs, plus tôt à la caserne. Craignait-il qu'elle ne lui pose à son tour des questions ? Ou avait-il peur de l'importuner ? Il croyait peut-être parler à une véritable dame... Tous semblaient se méprendre sur sa condition, quand bien même elle les avait engagé à la simplicité. Sa robe de laine ne faisait-elle pas peuple ?


*Va pour dame...* se résigna-t-elle en croquant délicatement dans la brioche.

- Nous devons traverser la Rauvin, le pont est là bas, dit-elle en indiquant le sud. J'espère que vous n'avez pas le vertige ! ajouta-t-elle en riant.

Bien moins professionnelle que le paladin, la belle s'était laissée gagner par l'ambiance de fête qui s'élevait dans la ville. Les sens en alerte, elle ne perdait pas une once du spectacle qui s'offrait à elle de toutes parts, dévorait des yeux les étals de victuailles artistement colorés, respirait à pleine poitrine les douces effluves émanant des fours et des sacs d'épices, félicitait un tel pour sa vitrine, déclinait malicieusement l'invitation à acheter ses produits d'un autre.
Une joie presque enfantine s'était peinte sur son visage alors qu'elle contemplait le quai, si animé et si... familier. La vue du ballet des dockers et des marchands lui arracha bientôt un pincement de cœur ; elle refoula les souvenirs doux-amers qui se bousculaient dans son esprit, observant quelques minutes de silence, avant de retrouver sa joie.

En apparence distraite, La Goualeuse n'en était pas moins une guide efficace. En pénétrant dans une rue étroite et ombragée, elle précisa à Khelrod que la demeure des Landruel se trouvait au-dessus de la boutique d'un ébéniste, perché dans un vieux hêtre. Ils ne tardèrent pas à trouver ladite maison, en apparence impénétrable.


- Bien, lança-t-elle d'un ton de défi en prenant du recul pour bien embrasser du regard l'ensemble du vieil arbre. Il doit y avoir un passage, un escalier dérobé, une corde ou quelque chose... A moins que l'on n'entre par la boutique...

HRP : Jet de perception

écrit par: Khelrod Lundi 03 Avril 2017 à 12h15
Immédiatement après la réaction de Sirine suite à son refus, Khelrod regretta cette politesse qui, selon lui, venait d'offenser La Goualeuse, alors que c'était précisément ce qu'il souhaitait éviter. Ils allaient travailler ensemble pour quelques temps et la jeune femme, plutôt discrète jusqu'à présent dans leur enquête, semblait prendre ses aises, aussi, il ne voulait pas la couper dans son élan.

A plusieurs reprises pendant leur marche en direction du pont, il voulut lui présenter ses excuses, mais à chaque fois il retenait ses mots, laissant s'installer involontairement un silence qui pourrait rapidement devenir pesant. Silence brisé uniquement par la question qu'elle lui posa sur le vertige et à laquelle il répondit de façon moins concise que lorsque Sirine avait évoqué le partage de la brioche.


- A ma connaissance, je n'ai pas le vertige. Toutefois, je n'ai pas le souvenir d'avoir été souvent confronté à cette sensation. Nous verrons bien lorsque nous serons devant le pont.

Contrairement à la courtisane, le nain faisait son possible pour ne pas prendre part aux festivités. Non pas qu'il fut austère au point de ne pas aimer les fêtes, mais il s'agissait plus, pour lui, de rester concentré en permanence sur leurs objectifs. Pour autant, il appréciait ce qu'il voyait et la bonne ambiance générale était contagieuse, si bien qu'un léger sourire était né sur son visage et ne le quittait plus.

Lorsqu'ils arrivèrent devant le pont, le fils de la pierre prit quelques secondes pour tâter l'édifice de son pied droit, comme s'il n'avait pas confiance en ses yeux. Son pas, déjà plus lent que celui de La Goualeuse, avait encore ralenti un peu sur les premiers mètres de la traversée, puis il avait semblé juger qu'il n'y avait rien à craindre, les barrières magiques aidant et avait donc repris son allure normale. Il continua de suivre la jeune femme jusqu'à ce que celle-ci eut décrété qu'ils étaient arrivés au bon endroit et qu'elle lui montra la demeure qui était celle des parents de Seygwine. Il l'écouta proposer un plan d'action et acquiesça de la tête.


- Vous avez raison. Il nous faut trouver le moyen d'accéder à cette demeure.

Il entreprit alors de faire le tour de l'arbre en étant le plus attentif possible aux différents détails, afin de trouver le passage qui pourrait mener aux hauteurs de l'arbre. Comme il n'était pas habitué à ce genre d'habitations, il se sentait un peu ridicule. Il en profita également pour observer autour d'eux si des habitants ou d'autres personnes les observaient pendant leurs recherches. Pendant ce temps, il décida enfin de briser le silence afin qu'il n'y ait pas de malaise entre la jeune femme et lui-même.

- Je vous demande pardon pour tout à l'heure. Je ne voulais pas vous offenser. Comme vous pouvez le constater, je ne manque pas de réserves, dit-il en désignant son abdomen avec un grand sourire.J'espère que vous me pardonnerez cette maladresse.

Tout en continuant à fouiller autour d'eux, il souriait à la jeune femme, dans une tentative de briser la glace, comme elle-même avait souhaité le faire un peu plus tôt. Ayant manifestement tout écouté des propos qu'elle avait prononcé un peu plus tôt, il ajouta.

- Vous êtes chanteuse ? C'est la première fois que je rencontre une chanteuse. Quelle est votre spécialité, pour peu que l'on puisse parler ainsi de cet art ?

S'il était effectivement à l'aise dans une caserne ou auprès de soldats, il était clair que l'art n'était pas du tout son domaine... La recherche d'indices visuels non plus, à le voir faire.

hrp.gif Khelrod, tout comme La Goualeuse, cherche par où il est possible d'entrer dans la demeure elfique. Dans le même temps, il cherche à voir s'ils sont épiés par qui que ce soit > jets de perception

écrit par: Phineas Mardi 04 Avril 2017 à 09h04
PARCHEMIN
La Goualeuse (Perception) : 24
Khelrod (Perception) : 4


Khelrod, plus spécialisé dans la recherche de trous dans les cavernes que d'échelles dans les arbres ne fut d'aucune aide. Heureusement, la Goualeuse, elle, sembla bien plus à l'aise. Elle remarqua bien vite que, à l'image des voisins plus terrestres qui semblaient tous allez de front, les demeures sylvestres elles s’entremêlaient. Si le grand hêtre semblait être une exception car il n'en supportait qu'une seule, à coté, c'était un chêne autrement plus impressionnant qui s'étalait derrière et sur les toits des bâtiments plus récents et soutenait au moins trois demeures dans ses branches. Et c'était en vérité par là qu'il fallait passer pour accéder à celles-ci mais aussi à tout les autres demeures environnantes, reliés au vénérable par un réseau de branches aussi épaisses qu'anciennes.

En fait, l'architecture lunargentaise désorientait un peu l'aquafondienne. Outre les différences culturelles, il y avait d'évidentes différences d'âge entre les différentes bâtisses. Bien qu'ils en ai vu peu en venant jusqu'ici, ces arbres semblaient si anciens que lorsque les maisons et échoppes humaines avaient été construit, elles devaient déjà être sous leurs ombres. Et peut-être y avait il des arbres plus grands encore dans les environs. D'ailleurs en tournant son regard vers le bosquet qui s'élevait au bout de la rue, elle put sans mal noter les énormes branches d'un autre arbre qui surgissait de celui-ci.

Alors qu'ils cherchaient, un elfe sauta avec grâce d'un coté à l'autre des arbres pour y accrocher des banderoles de fleurs et de plantes odorantes qui embaumèrent rapidement la rue. Une naine d'un âge certain s'arrêta dessous et d'une voix chevrotante mais un peu amusé lui dit de faire attention lorsqu'il sautait au dessus du vide. Ce à quoi l'elfe répondit avec un salto joueur avant de faire une révérence amusé et de promettre à l'aînée de ne pas se briser de bras.

Khelrod quant à lui put remarquer que les pavés étaient de plutôt bonne qualité.

écrit par: La Goualeuse Mercredi 05 Avril 2017 à 21h05
Lorsque Khelrod lui présenta solennellement ses excuses, la jeune fille avait déjà oublié depuis bien longtemps le petit incident de la brioche. Elle avait vu là une sorte de bizarrerie, qui n'avait pas ombragé bien longtemps son humeur. Certes, le refus du nain l'avait surprise, un peu embarrassée, mais d'ici à le recevoir comme une offense...

*Quel drôle de bonhomme !*

- C'est déjà oublié, répondit-elle spontanément, tout sourire.

Il ne fallut pas bien longtemps à l'ancienne enfant des rues, habituée à observer la ville et à y débusquer toutes sortes de cachettes, pour résoudre l'énigme des Landruel. Tout en admirant la majesté de ces arbres peut-être millénaires, elle démêla le labyrinthe de branches qui s'enchevêtraient au-dessus des toits, pour s'apercevoir que l'une des imposantes ramures d'un chêne voisin desservait la demeure qu'il cherchait à gagner. On accédait apparemment à celle-ci par les toits de bâtisses voisines.
Prudente, La Goualeuse se garda bien de demander son chemin aux passants ; il ne valait mieux pas attirer l'attention.


- Par ici Khelrod, lança-t-elle en se dirigeant vers le chêne, dans l'espoir d'y trouver des escaliers. Là-haut, les branches forment comme des rues, et l'entrée est plus loin.



écrit par: Khelrod Jeudi 06 Avril 2017 à 08h02
Lorsque La Goualeuse lui répondit que c'était oublié, Khelrod parut soulagé. Il semblait avoir réellement à cœur que leur relation soit la meilleure possible. Après tout, la cohésion d'un groupe était souvent la clé de la réussite. Elle ne répondit pas à sa question, probablement trop absorbée par sa recherche. Et ce fut une bonne idée de la part de la courtisane que de se concentrer au maximum sur leur objectif, puisque elle, contrairement au nain roux, était parvenue à trouver l'accès...

En effet, le fils de la pierre, peu habitué aux arbres et à la nature hors des cavernes, avait un peu de mal à se repérer dans ce qu'il estimait être un amas de branches. Le fait qu'il ait également souhaité faire la conversation à Sirine tout en cherchant la voie d'accès, n'était certainement pas étranger à l'absence de résultat probant... D'ailleurs, involontairement, il avait lentement dérivé quelque chose qu'il connaissait, et il se trouvait effectivement que les pavés étaient plutôt de bonne qualité. Certainement taillés et posés par nains.

Alors qu'il allait pousser l'investigation, la voix de la jeune femme le ramena à leur tâche du moment. Il leva la tête vers elle, puis vers l'endroit qu'elle lui désignait, lui signifiant d'un signe de la tête qu'il avait compris. Il se rapprocha alors d'elle, l'air satisfait.


- Heureusement que vous êtes là. Sans vous je chercherais encore, dit-il en souriant. Je souhaite passer devant, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, juste au cas où...

Ne laissant pas vraiment le choix à la belle, il se mit en marche, prenant le chemin qu'elle lui avait indiqué et se dirigeant d'un pas assuré vers la demeure de Myal'sa.

écrit par: Phineas Jeudi 06 Avril 2017 à 10h48
Pour un nain, passer devant n'était peut être pas le meilleur des choix. Du moins, pour un nain standard qui aurait passé sa vie sous la terre. Mais Khelrod avait suffisamment usé ses bottes pour être habitué à des terrains qui ne sont pas les siens. Monter à l'arbre n'était cependant pas si difficile. Le tronc du chêne était si massif que sa forme était plus conique que cylindrique. Les premiers pas se faisaient à l'horizontal puis il suffisait de s'accrocher au épaisses cordes qui passaient autour du tronc et permettait de grimper les quelques mètres les séparant d'un palier sur lequel on pouvait se tenir debout.

Les deux enquêteurs n'eurent finalement que peu de mal à grimper, quoique l'armure de Khelrod fut encombrante. D'ailleurs, lorsqu'ils furent rendu en haut (le palier était en fait le creux de l'arbre duquel s'échappait de nouvelles branches sur et dans lesquelles étaient établis les demeures), un elfe les regardait, apparemment un peu amusé.


- Et bien, je dois vous avouer que même à Lunargent, les votres ont rarement le courage de grimper jusqu'à nous Maître Nain, avec chaleur il rajouta, Gëlbyr, à votre service si c'est nécessaire.

L'elfe devait être dans la force de l’âge pour sa race il n'avait pas cet air hautain que partageait ses plus jeunes pairs, et l'air absent des plus vénérables. Vêtu d'une tenues bariolées de couleurs chaudes, il était assis sur un nœud du bois et accordait avec patience une guitare. Les notes qu'émettait l'instrument alors qu'il pinçait les cordes étaient suffisamment harmonieuses pour prouver que l'exercice touchait à sa fin. Il semblait être le seul sur l'arbre, hormis diverses animaux plus ou moins terrestres qui se doraient la couenne ci et là.

Les demeures semblaient être relativement petites dans l'ensemble, plus petite que la maison d'une famille humaine ou naine moyenne. Mais la raison n'était pas très obscure : les elfes avaient généralement une famille moins nombreuse, et une grande partie d'entre eux étaient connus pour passer le plus clair de leur temps à l'extérieur. Les maisons ne semblaient pas très sécurisése, et d'ailleurs, la plupart de celles qu'ils avaient aperçues jusqu'ici à quelque étage que ce soit semblaient ouverte au vent, comme si on ne craignait guère les vols (bien que toutes les portes aient tout de même des serrures.). La plupart demeures qui les entouraient se fondaient si bien dans les branchages et les feuillages qu'on aurait pu croire à d'énorme bourgeons ornés de portes rondes, et souvent d'une deuxième et minuscule porte juste à coté de la grande.

Pour accéder à la demeure qui les intéressait, il fallait passer la passerelle qui se déroulait à leur gauche et qui rejoignait le grand hêtre. Ils purent d'ailleurs remarquer que celui ci soutenait en fait deux maisons, la première, plus grande, était nichée au creux de l'arbre - dans la limite du raisonnable - que les demeures habituelles, comportant même un balcon sur la rue. Et au dessus, dans les branches les plus épaisses, une toute petite bulle de bois, à peine plus grande qu'une tente, était suspendue, et pour le coup, ils auraient été bien mal d'y accéder sans ailes.

écrit par: Khelrod Vendredi 07 Avril 2017 à 20h52
Le nain était passé devant pour "le cas où"... Plus il se rapprochait du palier d'arrivée, plus il regrettait son choix. S'il était passé après La Goualeuse, il aurait certainement pu imiter son ascension, et aurait par conséquent été moins ridicule. Bien que l'ascension ne fut pas si difficile au final, elle n'en demeura pas moins une épreuve pour un être maladroit comme lui, encombré par son armure, son bouclier et tout le barda qu'il transportait... Il semblait se demander ce qu'il faisait là, maugréant dans sa barbe, plus ennuyé que de mauvaise humeur pour être tout à fait exact.

¤ Qui à part les elfes pourrait avoir l'idée de bâtir de tels accès à leurs demeures ? Un escalier en pierre. De belles pierres de taille comme seul père sait les travailler... C'est cela, un accès digne pour une demeure. ¤

A son arrivée sur le palier, beaucoup plus stable pour ses pieds habitués à un sol à peu près horizontal, il soupira de soulagement. Il semblait déjà moins ridicule et certainement plus sûr de lui. Il avança d'un pas pour laisser le passage libre pour Sirine à qui il proposa son aide en lui tendant la main. Lorsque l'elfe lui adressa la parole, sur un ton chaleureux, le paladin lui répondit par un sourire, se présentant à son tour.

- Ravi de vous rencontrer Gëlbyr, je suis Khelrod du clan Martelroc de l'Epine Dorsale du Monde.

Il fit un pas de côté pour laisser place à la jeune femme au cas où elle aurait souhaité se présenter à son tour. Il posait sur elle un regard bienveillant, l'espace d'un instant, puis en revint à l'elfe qui venait de leur proposer son aide. Il le détailla d'un rapide coup d’œil, ne souhaitant pas paraître discourtois. Il laissa passer une seconde, se lissant la barbe, puis s'adressa de nouveau à Gëlbyr.

- Connaissez-vous la famille Landruel ?

La question, plutôt simple, n'engageait à rien mais était une manière pour lui d'une part de commencer à se renseigner sur la disparition de Myal'sa, mais également de laisser le temps à La Goualeuse de se remettre de l'ascension, si tant est que celle-ci ait eu un effet quelconque sur la jeune femme, certainement bien plus agile et gracieuse que le nain en armure.

écrit par: La Goualeuse Samedi 08 Avril 2017 à 19h18
Quoique un peu encombrée par son ample manteau, La Goualeuse, légère comme un oiseau, évoluait à travers les branches avec une déconcertante facilité. Elle s'arrêta plusieurs fois derrière Khelrod, dont les jambes plus courtes rencontraient davantage d'obstacles, mais ne lui fit pas la moindre remarque ni ne manifesta de l'impatience. Elle profitait au contraire de ces petites haltes pour contempler le village sylvestre, ses charmantes maisons perchées et sa faune si variée.

*Ces minuscules portes seraient-elles prévues pour les animaux ?*

La jeune fille rêvait, depuis son enfance, d'avoir un couple d'oiseaux chanteurs. De quelque façon qu'elle imaginât son avenir, ils étaient là, mêlant leurs trilles aux siennes.

- Les romances, dit-elle soudainement à son compagnon arrêté pour reprendre haleine, je préfère chanter des romances.

Nul ne pouvait ignorer ce genre de poésie naïve si répandu et apprécié parmi le peuple. Chants de cœurs tristes, les romances narraient le plus souvent des amours déçues ou perdues, mais certaines étaient la pure et tendre expression de cœurs amoureux. La Goualeuse préférait la douce mélancolie des premières, jugeant les autres un peu mièvres, mais toutes l'émouvaient.

Arrivée sur le palier, elle saisit par politesse la main que le nain lui tendait ; la marche n'était pas si haute qu'elle eût véritablement besoin d'aide. Les joues légèrement rosies par l'effort, elle adressa au musicien un sourire courtois.


- Sirine, répondit-elle avec plus de réserve que le paladin, n'ayant de toute manière aucun lignage ou clan à revendiquer.

La courtisane avait une fois encore été agréablement surprise de la bonhomie des elfes de Lunargent. La plupart de ceux qu'elle avait rencontré à Eauprofonde s'étaient montré arrogants et presque dédaigneux à son égard ; les femmes, en particulier, n'avaient eu que mépris pour les filles comme elle...
Ne sachant trop ce que Khelrod avait derrière la tête en lançant sa question, elle attendit la réponse, ne voulant pas donner à la conversation l'allure d'un interrogatoire.



écrit par: Phineas Dimanche 09 Avril 2017 à 20h38
L'elfe sourit à la jeune femme et termina d'accorder son instrument avant de leur répondre. Il agita ses doigts sur les cordes pendant quelques secondes, produisant une courte mélodie enjouée.

- Bien sûr, je connais plus My et Seygwine, Laelor n'est pas souvent là, les aléas du travail. Mais si vous étiez venu les voir, je crains que vous n'ayez pas de chance. Personne n'est là ce matin, Myal'sa et la petite doivent être parti en vadrouille j'imagine ! Elles ne tiennent pas en place !

Cela semblait l'amuser et on sentait une véritable affection pour ses voisins dans ses paroles. Il héla l'acrobate qui passait non loin d'eux pour lui demander d'accrocher les banderoles un peu plus haut, histoire qu'ils ne se prennent pas les pieds dedans. Alors qu'ils discutaient un renard à l'allure quelque peu endormie passa par l'une des minuscules portes et vint se caler sur un coussin à coté de Gëlbyr se mettant à ronfler instantanément.

- Mais je peux prendre un message si vous le souhaitez, je ne doute pas qu'elles seront rentrés dans la journée.

Attendant un éventuel message, il fit glisser distraitement ses doigts sur sa guitare produisant un air moins entrainant mais inspirant une certaine sérénité. C'est à ce moment qu'un écureuil au pelage d'un gris foncé atterrit d'une branche sur la tête de Khelrod, et le nain se retrouva nez à nez avec le petit rougeur qui se pencha par dessus son front. Événement qui fit bien rire le guitariste.

écrit par: Khelrod Lundi 10 Avril 2017 à 18h20
¤ Les romances ? Les humains chantent cela ? ¤

La réponse de Sirine l'avait légèrement désarçonné, raison pour laquelle il ne dit plus rien à ce sujet. Même pendant les trente années écoulées en compagnie de Godefroy, il n'avait jamais entendu dire que l'on chantait les romances... Le nain n'avait pour l'heure jamais vécu la moindre romance. Il n'avait eu que peu de temps pour se consacrer à autre chose que le combat contre le mal lors de ces trente dernières années, et pendant les soixante-sept précédentes, il était clairement trop tourné vers sa propre personne, ce qui l'avait empêché de s'ouvrir aux autres.

Ces petites digressions mentales avaient bien entendu rapidement laissé place à la concentration qui lui était nécessaire pour converser avec l'elfe sympathique qui se trouvait sur leur chemin. La jeune femme semblait sur la réserve, ce que le fils de la pierre pouvait aisément comprendre. Ceci dit, Gëlbyr prétendait bien connaitre Myal'sa et Seygwine. S'il parvenait à orienter la conversation de façon satisfaisante, Khelrod espérait pouvoir obtenir quelques informations sur la mère et la fille, tout en n'éveillant qu'au minimum les soupçons sur l'affaire en cours. Il lui fallait également trouver une raison qui amènerait le sympathique voisin à les laisser fouiller la maison, histoire de voir si quelque chose intéressant l'enquête pouvait s'y trouver. Et bien entendu, il était pour lui hors de question de mentir ou de contrevenir à l'ordre qui leur avait été donné d'enquêter de la façon la plus discrète possible.

La présence de l'écureuil sur son casque le fit bien entendu réagir. Il n'avait pas vraiment l'habitude de ce genre de situations. En temps normal, il aurait certainement chassé l'animal d'un coup ferme, sans méchanceté, mais avec la fermeté nécessaire pour effrayer le petit curieux. Mais en ce moment précis, légèrement apaisé par la musique qu'il entendait et surtout conscient qu'il se trouvait là en territoire elfe, il eut une réaction bien plus mesurée, se contentant d'approcher la main de son petit visiteur, espérant ainsi le faire fuir. C'est d'ailleurs à l'écureuil qu'il s'adressa en premier.


- Va-t'en petit curieux.

Il sourit, sincèrement, puis de nouveau il s'adressa à Gëlbyr.

- Merci pour votre réponse. Avez-vous une idée d'où pourrait être partie Myal'sa ? Et quand elle pourrait être partie ? Si nous le pouvons, nous aimerions pouvoir nous entretenir avec elle. Je ne voudrais pas abuser de votre gentillesse en vous demandant de jouer le messager pour nous.

D'une façon qu'il voulait subtile, le nain roux essayait de faire parler un peu l'elfe qui se présentait à eux sous des traits amicaux. Il souhaitait par là pouvoir déterminer s'il pouvait ou non lui faire confiance, et par conséquent jusqu'à quel point il pouvait divulguer certaines informations. Ou ne pas les divulguer...



hrp.gif Khelrod utilise la compétence psychologie pour savoir si Gëlbyr est digne de confiance.

écrit par: La Goualeuse Lundi 10 Avril 2017 à 20h37
La Goualeuse observait d'un regard curieux le renard blotti contre Gëlbyr, elle n'en avait jamais vu un d'aussi près... Par un mystérieux enchantement l'harmonie gouvernait toutes choses à Lunargent, unissant l'architecture et la nature, les hommes et les animaux, les enfants des montagnes et ceux des forêts. Mais les apparences étaient trompeuses : la petite Seygwine en témoignait, le mal avait trouvé son chemin jusqu'à ce paradis.

Elle se serait bien plus longuement émerveillée de l'apparition soudaine de l'écureuil si le musicien ne les avait pas habilement congédiés quelques secondes auparavant, adoucissant la fin de non recevoir qu'il opposait à Khelrod de quelques notes arrachées à sa guitare.
La jeune fille n'avait cependant rien laissé paraître de sa déception, mêlant son rire à celui de l'elfe. La scène était par ailleurs franchement comique.


L'enquête tournait court, et ce n'était pas les circonvolutions polies du nain qui allait leur ouvrir la porte de la demeure des Landruel. Être un voisin n'en faisait pas le portier : ils n'avaient pas besoin de son accord pour entrer, ni de son intercession pour rencontrer Myal'sa. Et quand bien même... ne pouvaient-ils pas se prévaloir de l'autorité du commandant Lorik ? La loi était de leur côté, pourquoi ne pas s'en servir ? Il leur faudrait finir par s'expliquer de toute façon...

- Allons, Khelrod, pourquoi tant de prudence, tant de mystères ? dit-elle avec enjouement. Gëlbyr est un ami de la famille.

S'adressant plus spécifiquement au musicien, elle poursuivit, plus grave :

- Nous avons des raisons de croire qu'il a pu arriver quelque chose de grave. Cela arrive, parfois... même ici. Une douleur profonde se lisait dans ses grands yeux bleus, soudainement brillants. Elle se ressaisit rapidement. Taelyne est passée plus tôt ce matin, vous l'avez sûrement aperçue ? Elle n'est pas entrée, nous venons jeter un coup d’œil.

Joignant le geste à la parole, elle se dirigea vers la passerelle qui conduisait à la porte des Landruel. Se retournant brièvement, elle ajouta :

- Quand avez-vous vu My et Seygwine pour la dernière fois ?

écrit par: Phineas Lundi 10 Avril 2017 à 23h05
- Squik ?

L'écureuil sauta par terre et courut un instant après sa queue avant de s'arrêter devant la Goualeuse. Ses yeux malins regardèrent la jeune femme, semblant se demander si il allait grimper sur sa jupe, et puis se détourna et grimpa sur le renard. Celui-ci feula un coup, ce qui n'empêcha pas le rongeur de se lover sur le dos du canidé. Et les deux animaux, habituellement proie et prédateur, se rendormir en paix dans une harmonie de ronronnement endormis. Mais l'intervention de la jeune femme étonna l'elfe qui faillit en lacher son instrument.

- Quoi ? Grave... Et bien, hum, non, je n'ai pas vu Taëlyne, je ne suis revenu que quelques temps avant votre arrivée...

Il posa sa guitare et se leva puis se gratta le front. Il regarda la demeure qui les intéressait

- Je... Et bien, j'ai vu les filles hier, mais il n'est pas rare qu'elles disparaissent plusieurs jours. Myal'sa est une rôdeuse, je crois qu'elle avait prévu d'aller bivouaquer dans les montagnes, avec sa fille bien entendu. Eh, quand on a une mère Sy'Tel, on apprend à courir dans les feuilles avant de marcher... , dit il, amusé mais de toute évidence inquiet. Volubile, l'elfe enchaîna.

Écoutez, si vraiment il est arrivé quelque chose, je sais comment entrer dans la maison. A condition que je reste avec vous... Est ce que c'est vraiment grave ? Si c'est nécessaire ils ne nous en voudront pas mais si vous mentez... Enfin, j'imagine qu'il n'est pas vraiment dans les habitudes des fils du Roc de la Bataille de mentir...

écrit par: Khelrod Mercredi 12 Avril 2017 à 09h49
Le nain avait semblé soulagé que le rongeur aille faire sa vie ailleurs. Il inclina respectueusement la tête devant l'elfe. Sa remarque sur les habitudes honnêtes des suivants de Clangeddin Barbedargent sembla toucher le paladin qui y répondit avec un sourire franc.

- Effectivement, ceux qui comme moi servent le Père des batailles sont incapables de mentir. Et je ne saurais tolérer un mensonge de quiconque en ma présence.

Il se tourna vers La Goualeuse alors qu'il continuait de parler. Il s'adressa à elle sur un très léger ton de reproche. Rien de bien grave, mais tout de même. Il ressemblait un peu au grand-père qui aurait aimé que sa petite fille eut fait preuve d'un peu plus de retenue...

- Pour autant, faire preuve de prudence ne nous est pas interdit. Cela est même conseillé par moment, afin d'éviter de potentielles situations compliquées. Sans vouloir vous offenser, bien entendu, conclut-il à l'adresse de Gëlbyr.

Il invita alors le musicien, d'un signe de la main, à suivre Sirine et à le précéder. Il ne semblait pas affecté particulièrement par la façon dont la jeune humaine avait accéléré les choses, bien qu'il lui eut quand même fait une remarque. Il avait plutôt l'air légèrement étonné à vrai dire. En effet, il ne l'avait pas entendu beaucoup jusqu'à présent, et en l'entendant parler ainsi, faisant preuve d'une grande empathie, il estimait que la contribution de la belle pour l'enquête n'en serait que plus utile.

- Nous vous suivons Gëlbyr. Merci pour votre aide.

La Goualeuse ayant décidé de passer devant, il choisit de la laisser faire à sa guise. Tant que les actions et les paroles de la chanteuses n'allaient pas à l'encontre des principes du paladin, ce dernier n'interviendrait que si cela devait s'avérer nécessaire ou pertinent. Qui plus est, perché dans cet arbre avec pour compagnie une chanteuse et un musicien, le nain en armure, protégé et armé pour la guerre n'avait clairement pas l'air à sa place. Il lui paraissait à présent évident de laisser les autres ouvrir la voie.


écrit par: La Goualeuse Samedi 15 Avril 2017 à 13h33
Le sourire malicieux qu'opposa La Goualeuse aux paternelles remontrances de Khelrod prouvait, s'il en était encore besoin, que la belle était loin d'être aussi candide qu'elle se plaisait à la paraître. La prise de risque était calculée. Elle n'aurait cependant pas été gênée que son collègue répondît aux questions du musicien, qui ne semblait pas encore tout à fait déterminé à leur ouvrir la porte de la demeure des Landruel...

- Tout porte à croire que Myal'sa et sa fille ont été attaquées... expliqua-t-elle en jetant un coup d’œil en direction du paladin, cherchant le moindre signe d'assentiment ou de réserve.

- Seygwine est soignée à l'infirmerie de la caserne, plongée dans un profond sommeil. Elle semblait fuir quelqu'un. Un léger trémolo avait secoué la voix de la jeune fille, qui s'était rapidement ressaisi. Sa mère est introuvable...

Son récit était elliptique, mais les faits évoqués étaient trop graves pour être soupçonnés de mensonge. Cet ami de la famille devait savoir que la rôdeuse ne se séparait jamais de sa fille. La situation ne pouvait être plus inquiétante.

écrit par: Phineas Samedi 15 Avril 2017 à 19h53
Le barde se releva et donna un ordre à l'écureuil à l'aide d'étonnants bruits de bouches et de pantomime. Le petit rongeur bondit du renard et se dirigea vers la maison qui les intéressait, il passa par la toute petite porte ronde à coté du seuil et entra à l'intérieur pendant que le barde avançait. Il semblait inquiet, comme si son visage avait pris deux décennies à l'annonce de la nouvelle. De toute évidence, il était plus que le voisin, ami ou famille, en tout cas il tenait à eux.

Alors qu'ils arrivaient devant la porte, la porte s'ouvrit, l'écureuil assis sur la poignée intérieur, l'air malicieux.


- Entrez, je m'en abstiendrais, je ne tiens pas à découvrir une vérité trop douloureuse par moi même...

Il s'assit au bord de la plateforme qui bordait la demeure et, alors que l'écureuil se juchait sur sa tête, il se remis à jouer. La mélodie était maintenant plus mélancolique, et plus inquiète.

Le nain et l'humaine purent entrer. La maison était étrange pour ceux de leurs races : ronde, elle était petite mais pas pour autant étroite. Une table circulaire se dressait au milieu, comme si elle avait poussée du plancher. Des étagères entouraient la pièce principale contenant armes (probablement de souvenir vu leur âge apparent), livres, parchemins mais aussi ustensiles de cuisines et autres outils domestiques. Une toile figurant une elfe verte, un elfe de lune et Seygwine (elle était facile à reconnaître malgré que la toile dû avoir un ou deux ans) était accrochée en face d'eux. A gauche et à droite, deux portes tout aussi rondes permettaient probablement d'accéder à deux autres pièces. Le plafond était percé d'une trappe à laquelle on accédait grâce à une échelle raide.

Mais la pièce était résolument propre, elle n'était pas plongée dans ce capharnaüm auquel on pouvait s'attendre d'une scène d'un éventuel crime. Pas de sang, pas de papiers jetés à terre, pas de meuble renversé. Tout, jusqu'aux jardinières suspendues au plafond semblait figé dans un calme serein.

Mais Sirine qui avait toute sa vie évolué dans des commerces plus ou moins recommandables et avait menée une existence recouverte de fard savait que les apparences pouvaient être trompeuse. Qu'une demeure parfaitement agencée pouvait cacher bien des drames.


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Que vous alliez ou non dans les autres pièces, vous allez sans doute effectuer un jet de fouille. J'en ferais deux : un jet global (dont le résultat déterminera de ce que vous trouverez sans but particulier) et un second, si vous voulez chercher quelque chose en particulier justement.

écrit par: La Goualeuse Dimanche 16 Avril 2017 à 14h15
La jeune fille semblait profondément désolée d'avoir peiné Gëlbyr, auquel elle sourit confusément avant de détourner le regard. Elle aurait volontiers posé une main compatissante sur son épaule si l'antique dignité des elfes ne lui inspirait pas une espèce de crainte respectueuse. L'inquiétude du musicien n'augurait rien de bon...

Bien que la porte fût désormais ouverte, La Goualeuse demeurait immobile, le regard étrangement lointain. Son cœur s'était serré à la pensée de Taëlyne, qui avait placé tant de vains espoirs en elle. La pâleur était tombée comme un voile sur la courtisane, dont la beauté fragile rappelait celle de la glace.
Les accords qui s'élevaient de la guitare elfique rencontrèrent dans l'âme mélancolique de la belle une sinistre chambre d'écho, dans laquelle elle retrouva le temps d'une courte et sombre rêverie ses propres démons.

Les traits de son visage se durcirent subitement, son regard s'anima et elle revint à la vie.


- Allons, souffla-t-elle à demi-voix, froidement déterminée.

Ses yeux balayèrent longuement la pièce, sans s'attarder sur le portrait de famille. Ne sachant trop que chercher, elle procédait sans méthode, mais avec application, et ne touchait à rien. Une anomalie devait s'être glissée quelque part... mais où ?
Une profonde quiétude emplissait les lieux, qui ne présentaient pas le moindre signe du drame tant redouté. S'il avait bel et bien frappé ici, le mal était entré sans prévenir... L'agresseur de Seygwine n'était-il d'ailleurs pas invisible ? Mais cela ne l'avait pas dispensé de franchir la porte. L'inexperte enquêteuse rebroussa chemin et étudia la serrure, de part et d'autre, puis rejoignit le nain à l'intérieur.


- Je vous suis, Khelrod, lança-t-elle en désignant la porte de gauche d'un geste de la main, manifestement pas prête à se lancer seule dans l'exploration de cette maison déserte.

écrit par: Khelrod Lundi 17 Avril 2017 à 18h16
Le paladin avait laissé à la courtisane l'initiative, estimant que toute prise de décision devait être encouragée. Tant qu'il restait auprès d'elle, il pensait être en mesure de parer à toute éventualité. Il la suivit donc à l'intérieur de la demeure elfique, adressant un signe de tête compatissant à Gëlbyr qui les attendait à l'extérieur. Non qu'elle fût désagréable, la musique semblait gêner Khelrod qui toutefois ne fit part à personne de ce sentiment, afin de permettre au malheureux ami des Landruel d'exprimer sa douleur et sa crainte de la façon qui lui semblait la plus appropriée.

Contrairement à l'humaine, le nain avait déjà eu l'occasion, au cours de son apprentissage, d'assister feu Godefroy dans des enquêtes que son mentor avait eu à mener. Il avait donc en tête certaines procédures, telles que les lui avait décrites le vieil homme. Néanmoins, le calme apparent qu'affichait cette potentielle scène de crime avait de quoi le déstabiliser. Il lui fallut réfléchir un instant avant de trouver un angle d'attaque par lequel commencer. Après que La Goualeuse fut de nouveau à l'intérieur et lui indiqua qu'elle le suivait, il lui expliqua ce qu'il avait en tête, répondant à la sollicitation de Sirine.


- Il semblerait que rien ne se soit pas passé dans cette pièce, commença-t-il à voix bien plus basse que les mots qu'il avait pu prononcer un peu plus tôt. Pour autant, cela ne signifie pas que cette constatation soit une réalité. Il nous faut procéder avec méthode.

Le nain roux marqua une pause, embrassant la pièce du regard, essayant de repérer un détail, et essayant également de mémoriser le plus de choses possibles sur l'agencement de la pièce, le rangement, la propreté... Une fois qu'il eut terminé son observation, il reprit, toujours à voix basse.

- Pour l'instant, cherchons dans la pièce ou nous nous trouvons. Etant donné qu'il semble qu'il ne se soit rien passé ici, il faut chercher des détails. Cherchez des traces qui pourraient montrer que quelque chose a été déplacé récemment. Cherchez à voir si certaines choses vous semblent ne pas être à leur place, ou être à une place étrange, comme un livre qui ne semblerait pas être rangé au bon endroit, par exemple. Essayez de remarquer des marques particulières, comme des griffures sur un mur, ou une déchirure sur un tissu... Nous procéderons ainsi pour l'examen des autres pièces si cela vous convient.

Il se mit alors à fouiller activement la pièce. Contrairement à l'humaine, il n'hésitait pas à déplacer ce qui pouvait être déplacé si cela pouvait être de nature à cacher autre chose : tableaux, meubles... Il veillait à les replacer scrupuleusement à leur place, afin de ne pas dénaturer l'intérieur des Landruel. Une fois que leur examen fut terminé, quoi qu'ils eurent trouvé ou qu'il n'eurent pas trouvé, il se dirigea vers la pièce de gauche, ouvrit la porte et entra, en veillant à bien passer devant. Ce qu'il formula par ailleurs à l'oral, répondant ainsi à la demande de la jeune femme, toujours à voix basse.

- Vous avez raison. Restez derrière moi Dame Sirine.

hrp.gif Khelrod va profiter des 2 jets de fouille dont tu as parlé Phinéas. Le premier pour voir si quelque chose lui saute aux yeux pendant son inspection générale, et le second (qu'il ait ou non détecté quelque chose pendant le premier) pour voir s'il trouve quelque chose pendant le déplacement de ce qui peut être déplacé.

Bien entendu, s'ils trouvent quelque chose, en fonction de ce dont il s'agit, il est possible que l'action d'ouvrir la porte de gauche puisse être légèrement retardée...

écrit par: Phineas Mercredi 19 Avril 2017 à 19h41
PARCHEMIN
Khelrod, test de Fouille (Perception) : 16-12
La Goualeuse, test de Fouille (Perception) : 20


Les deux enquêteurs pénètrerent dans la demeure et, sous la lancinante musique de l'elfe, commencèrent leurs recherches. Ce n'était pas le métier pour lequel ils avaient été formés, ni l'un, ni l'autre, mais chacun avait ses atouts. La discipline de fer que Khelrod avait hérité de son paladinat, et la connaissance aiguë des cachettes et cachoteries que la Goualeuse avait dû acquérir pendant toute sa vie. Mais la tâche n'en était pas pour autant aisé.

Avec les précautions dû au respect qu'ils voulaient tout les deux avoir pour la famille, ils soulevèrent les meubles, ouvrirent coffres et tiroirs. Khelrod tomba sur une somptueuse collection de gemmes que n'aurait pas renié un orfèvre nain, pendant la Goualeuse pouvait constater que la famille ne devait sûrement pas manquer d'argent, la literie étant en partie constituée de soie. Elle nota d'ailleurs que celle ci n'avait pas disparue alors qu'elle se serait écoulée sans mal sur différents marchés.

Dans les commodes de la chambres, outres des vêtements et effets personnels et conjugaux plus ou moins intimes, ils trouvèrent de nombreuses lettres posés sur un bureau, mais malgré une longue étude, il n'y trouvèrent rien. Il y avait aussi des dizaines de livres éparpillés ci et là dans la maison. Chacun tenta d'y voir un indice, mais malgré que certains livres soit apparemment des plus rares, rien ne les questionna outre mesure.

Dans la seconde pièce qui était en faite la chambre de la petite, il ne trouvèrent rien d'inquiétant. Ils purent cela dit remarquer qu'elle était particulièrement choyée, de nombreux jouets et livres s’amoncelaient dans des coffres, mais aussi beaucoup de vêtements et de très nombreuses fleurs.

Tout finalement leur parut horriblement normal.

Jusqu'à ce que...

Jusqu'à ce que quelque chose, intervention divine, hasard ou intuition attire le regard de la jeune femme. Sous la lourde armoire qui contenait les vêtements de l'enfant, l'ancienne courtisane remarqua une latte trop courte. Avec l'aide d'un paladin certes pas assez observateur mais des plus efficace pour les déménagements, l'armoire se retrouva vite sur le coté. Ils purent soulever sans mal la latte qui était fixé à l'aide de deux clous probablement retirés et remis en place fréquemment. Ils ne trouvèrent rien d'autre que la charpente dessous mais, sous la latte ils purent lire :


« Un excellent coin à esturgeon. »

écrit par: Khelrod Vendredi 21 Avril 2017 à 21h48
La découverte des gemmes et la tenue impeccable de la demeure étaient des éléments du genre de ceux qui plaisent à un paladin nain. Alors même qu'il enquêtait avec le plus grand sérieux, il ne put s'empêcher d'y penser... Après tout ce temps passé à chercher des indices de la façon la plus minutieuse qu'il pouvait, Khelrod parut réellement stupéfait de leur découverte. Il jeta un rapide coup d’œil à Sirine, n'ayant pour le moment visiblement aucune idée sur ce que pouvaient signifier les mots gravés sous la latte de plancher. Il avait même l'air perplexe à vrai dire.

¤ Je ne vois pas du tout de quoi il peut s'agir. Cela n'a peut-être aucun lien avec notre affaire... ¤

Il observa de nouveau la gravure, essayant de trouver un rapprochement entre les mots qui y étaient gravés et ses connaissances sur l'affaire. Mais rien ne lui vint en tête. Il en fit part à La Goualeuse.

- Je suis perplexe pour être honnête. J'ai bien du mal à comprendre de quoi il s'agit. En attendant, je vous propose que nous continuions notre inspection de la demeure en accédant à l'étage supérieur.

Il lui indiqua d'un geste de la main qu'ils pouvaient à présent tous deux changer de pièce. Il prit la latte avec lui, à moins que la belle ne souhaite la conserver, puis il ajouta juste avant de sortir de la chambre de Seygwine.

- Peut-être Gëlbyr saura-t-il nous renseigner.

Il se dirigea alors vers l'échelle à laquelle il grimpa tant bien que mal, suréquipé comme il l'était. Une fois en haut de l'échelle, il ouvrit la trappe, puis se hissa, non sans mal, au second étage. Une fois à l'étage, il attendit que la jeune femme le rejoigne puis recommença à chercher des indices un peu comme il l'avait fait en bas. Il était clairement frustré par leur première découverte, ne comprenant pas de quoi il s'agissait. Dans le même temps, le fait de ne pas trouver de sang, de cadavres ou de trace d'une lutte acharnée avait tout de même tendance à le rassurer...

hrp.gif Nouvelle tentative de fouille une fois à l'étage, avec le même procédé que précédemment.

écrit par: La Goualeuse Samedi 22 Avril 2017 à 14h43
La Goualeuse avait laissé son manteau sur une chaise, afin d'être plus à l'aise dans ses mouvements. Bien que sa frêle constitution ne la rendît pas d'un grand secours pour déménager les meubles, elle n'avait pas hésité un instant à prêter main forte à Khelrod.
Alors que l'un et l'autre commençaient à approfondir leurs recherches, ouvrant les tiroirs et les coffres, elle mit en garde son collègue.


- Les marchands ont tendance à protéger leurs secrets, Khelrod. Faites attention...

Aucune serrure n'était fermée, ce qui laissa penser à la jeune fille que Laelor devait cacher ailleurs ses secrets, ou supprimer toute trace de ses activités. Les armes de la rôdeuse étaient absentes. Myal'sa et sa fille avaient-elles été attaquées hors de leur domicile ?
Elle redoubla d'obstination et d'attention dans ses fouilles. Bientôt, son regard fut arrêté par une irrégularité dans le plancher de la chambre de Seygwine : deux lattes mal ajointées laissaient l'espace vide d'un doigt, ce qui permettait de retirer facilement la plus courte d'entre elle, que retenaient faiblement deux clous fatigués d'être dérangés. Elle ôta avec précaution la latte, puis l'inspecta...


- Un excellent coin pour les esturgeons, lut-elle, dubitative, partageant la perplexité du paladin. Cette latte est fréquemment déplacée, les clous ne la retiennent plus du tout...

Elle s'accroupit pour inspecter le plancher, essayant de remarquer des rayures sur le bois qui indiqueraient que l'armoire était souvent enlevée, puis elle glissa ses doigts dans la fente, afin de vérifier qu'il n'y avait rien de dissimuler dessous.
La jeune fille tâtonnait, ne possédant pas la moindre connaissance en le domaine, mais ayant l'esprit vif et beaucoup d'ingéniosité.


- Elle n'est peut-être pas à sa place... Ou elle va aussi ailleurs... comme une sorte de clé. L'inscription est repassée à la craie, c'est étrange ! En avez-vous vu traîner quelque part ?

Balayant les alentours du regard, elle interrogea elle-même ses souvenirs, puis suivit Khelrod à l'extérieur de la chambre.

- Gëlbyr ne sait probablement rien de tout ça... essayons de trouver nous-mêmes.

La belle regarda en souriant le nain gravir d'une manière pataude l'échelle, puis grimpa à son tour, avec une agilité féline. La trappe débouchait sur le toit de la maison ; une corde à nœuds, dissimulée dans les feuillages, permettait d'accéder à une annexe haut perchée.

*Une cabane d'enfant ? Khelrod ne pourra jamais se hisser jusque-là...* se dit-elle en avisant l'espacement des nœuds. *Et moi ? Je ne suis pas bien forte...*

- Je vais monter, lança-t-elle en se saisissant de la corde. Je vais emporter la latte, on ne sait jamais...

La Goualeuse monte à la corde, en essayant de recourir à son agilité plus qu'à sa force, à ses jambes plus qu'à ses bras. Elle est légère, ça devrait aider. Arrivée en haut, jet de fouille (si aucun problème ne survient).

écrit par: Phineas Lundi 24 Avril 2017 à 14h20
Les deux enquêteurs arrivèrent sur le toit. Il fallait admettre qu'ici, il valait mieux éviter le vertige. Le toit était lisse, légèrement arrondi, lorsqu'il était humide on devait avoir bien du mal à rester dessus sans glisser. Mais les nains avaient pour avantage d'être suffisamment massif pour garder leur équilibre, et la jeune humaine compensait sa frêle constitution par une habilité manifeste.

Au loin, le ciel s'obscurcissait et une colossale enclume nébuleuse se formait, sous laquelle les Marches étaient déjà frappées par les éclairs. L'un de ces orages violents et particulièrement impressionnants que, Khelrod le savait, on ne croisait qu'à coté des chaînes montagneuses. Mais cela ne les concernerait pas tout de suite, mise a part la température qui, peu à peu, s'alourdissait.

La jeune femme s'attela donc à grimper jusqu'en haut. Certes, elle n'était pas une alpiniste hors pair, mais gravir une corde à nœud lorsqu'on pesait à peine plus lourd qu'un sac de blé n'avait rien d'excessivement difficile. Une fois les premiers paliers passé, l'ancienne courtisane avait pris le coup et gravit rapidement le reste devant les yeux protecteurs du nain.

Elle finit par parvenir en haut. La cabane était en fait un étonnant nid sous forme d'une sphère de bois, percé deux fenêtres circulaires opposées fermées par d'épais rideaux. Il n'y avait guère de place que pour deux enfants, mais la jeune femme put y entrer sans trop de problème. A l'intérieur elle trouva un repère douillet, plongé sous des coussins de toutes les couleurs et de toutes les textures, de petites figurines étaient alignés sur une planche qui servait sans doute de bureau, accrochée à la paroi intérieure. Des dessins étaient éparpillés un peu partout, et une partie de la paroi était recouverte d'une étonnante fresque à la craie graisse. C'était sans doute une représentation très personnelle des Marches, commençant par des montagnes sur lesquelles ont pouvait voir de tout petits nains souriants et barbus qui taillaient la roche, une énorme porte dans un style des plus naniques ouvrait sur une forteresse. Puis l'on arrivait dans les plaines et les vallées verdoyantes où semblaient cohabiter animaux, fermiers et forestiers dans une harmonie digne de l'imagination d'un enfant. On y trouvait aussi de jeunes hommes-lézards jouant avec des enfants humains. Un peu plus loin, un village d'apparence tribal était peuplé de grands humains particulièrement poilus, mais apparemment plutôt sympathique. Une grande ville (qu'on reconnaissait facilement comme étant Lunargent, une lune argenté était dessinée au dessus) venait ensuite au plafond. La fresque s'interrompait dans les plaines alentours, seule la Rauvin avait été rapidement croquée et indiquait que l’œuvre continuerait sans doute vers la partie orientale des Marches.

Alors qu'elle observait le tout, elle fut surprise par la toute petite tête d'un louveteau qui ne devait guère avoir plus que quelques semaines, émergeant en baillant des coussins. La charmante créature la regarda avec des yeux ronds plus étonnés qu'agressifs avant d'essayer de s'extraire des coussins pour la renifler. Mais sa pâte engourdie par le sommeil se pris dans un trou dans un coussin, il tourne-boula vers la Goualeuse et s'arrêta juste devant elle, les pattes en l'air, se demandant apparemment ce qui venait de se passer.

Pendant ce temps, Khelrod attendait sur le toit. Il était effectivement peu probable que le nain, caparaçonné d'acier, aurait eu du mal à gravir la corde. Il n'avait plus qu'à prendre son mal en patience. Alors il eut tout le loisir d'observer les environs. Vers le Nord, juste avant la Rauvin, à une rue de distance, il put découvrir un amphithéâtre où semblait actuellement répéter une troupe de comédien. De l'autre coté, les flèches d'un grand bâtiment, sans doute le Collège ou une autre institution importante, tranchait le paysage. D'ici, il pouvait constater que toute la ville participait à l'organisation des festivités d'une manière ou d'une autre. Guirlandes, cuisine, estrades qui se montaient ci et là, des rues montait une joie prégnante et de délicieuses odeurs. Étonnamment, personne ne semblait se poser de question quant à l'énorme grain qui arrivait sur eux.

Et puis, venant d'en bas, Khelrod entendit :


- Avez vous trouvé quelque chose, Maître Nain ?

Gëlbyr s'était un peu écarté et, les yeux et la voix inquiète le regardait juché sur le toit.

écrit par: Khelrod Mardi 25 Avril 2017 à 15h33
En quittant la chambre, l'humaine avait eu une réponse que le nain avait trouvé intéressante, au sujet de Gëlbyr. Elle avait semblé comprendre que le nain voulait se reposer entièrement sur l'elfe, et elle proposait qu'au lieu de cela elle et le paladin se débrouillent seuls. Khelrod était bien entendu d'accord avec la jeune femme sur ce point, néanmoins, il lui précisa le fond de sa pensée, afin de lever toute équivoque.

- Bien entendu, Dame Sirine, je ne dérangerais pas Gëlbyr outre mesure. Mais en tant qu'ami de la famille, et en tant qu'elfe, peut-être que ces quelques mots que nous avons découvert trouveront en lui un écho plus important qu'en nous...

Ils continuèrent vers le toit en silence, l'humaine suivant le nain qui montait à l'échelle. Une fois en haut, le fils de la pierre dut se rendre à l'évidence : il n'était vraiment pas dans son élément... Il avait déjà grimpé à deux échelles pour arriver à ce niveau, et équipé comme il l'était, cela relevait presque du miracle. De plus, à cette hauteur et dans cette configuration, le moindre faux-pas pourrait lui être très dangereux, il lui faudrait donc être soit très prudent, soit s'arrêter de bouger. Il choisit, avec une certaine sagesse, la deuxième solution. Avant la nouvelle ascension de La Goualeuse, Khelrod lui donna quelques conseils.

- Soyez très prudente. Si vous avez besoin de mon aide pour quoi que ce soit, déplacer un meuble par exemple, ou vous aider à fouiller, appelez-moi, je reste ici et vous rejoindrais comme je le pourrais. Je m'en remets à vous.

La jeune humaine devait lui inspirer une certaine confiance. C'était en tous cas ce qui transparaissait au travers des mots qu'il venait de prononcer. La Goualeuse disparut dans la cabane avec la latte qu'ils avait récupérée un peu plus tôt, et le nain se retrouva seul le toit. Malgré la concentration qui était la sienne pour entendre un éventuel appel de Sirine, il se laissa aller à la contemplation des montagnes lointaines, lui rappelant un passé qu'il avait laissé derrière lui et qu'à présent il chérissait profondément en son être. Il observa également le reste : les bâtiments, les ruelles bondées, les citoyens insouciants et heureux de la fête à venir. Il ne put d'ailleurs s'empêcher d'avoir une pensée pour Seygwine, qu'il aurait bien aimé voir se balader dans les rues, et non être clouée dans son lit. Il fut tiré de ses pensées, alors que celles-ci en venaient à l'absence de Myal'sa, par Gëlbyr en contrebas qui l'interrogea au sujet de leur trouvaille. Il répondit à l'ami des Landruel sur un ton confiant.

- Rien pour le moment qui ne soit de nature à nous inquiéter.

¤ Et c'est peut-être ça le plus inquiétant... ¤

Il jeta un rapide coup d’œil vers la cabane dans laquelle la courtisane venait de disparaitre, comme pour voir si elle avait besoin de son aider, puis il en revint à l'elfe en contrebas.

- Nous devrions bientôt avoir fini. Si vous pouviez nous attendre encore quelques minutes... A moins que vous ne souhaitiez nous rejoindre ?

Il avait ajouté les derniers mots dans un sourire franc. Après quoi il se retourna de nouveau vers l'échelle de corde et appela La Goualeuse.

- Dame Sirine, tout se passe bien de votre côté ?




écrit par: La Goualeuse Mercredi 26 Avril 2017 à 11h35
La jeune fille accueillit d'un sourire bienveillant les paroles du nain, mais demeura silencieuse. Ayant rapidement compris comment placer ses pieds sur la corde, et poussant davantage sur ses jambes qu'elle ne se hissait avec ses faibles bras, elle se retrouva en quelques minutes au seuil du petit nid. Comme elle l'avait imaginé, il s'agissait d'une cabane d'enfant : douillette, bien protégée et foisonnant de toutes sortes de petits trésors, c'était le refuge dont elle avait tant et tant rêvé dans ses jeunes années.

Elle contempla longuement les dessins décorant les murs, admirant avec quelle simplicité de cœur la fillette avait donné forme à ses rêves utopiques d'harmonie. Cette fresque naïve, qui ressuscitait un lointain âge d'or, évoqua bientôt à la spectatrice l'histoire tragique de Betchear. L'imagination de Seygwine avait sûrement été profondément frappée par la légende familiale...


- Mais ! s'exclama-t-elle soudainement, dans un vif mouvement de surprise, avant de s'attendrir devant l'adorable petite créature. Bonjour petit maladroit.

Pensant avoir affaire à un vulgaire chiot, elle tendit doucement la main vers lui, pour l'amadouer. Les voix mâle de Khelrod et de Gëlbyr s'élevaient depuis les étages inférieurs, mais restaient trop lointaines pour être intelligibles.
Sa découverte avait entièrement détourné La Goualeuse de ses fouilles, et son esprit était désormais tout occupé à trouver un moyen de faire descendre le louveteau. Elle balaya du regard le nid, à la recherche d'un sac ou d'une petite nacelle ; en derniers recours, elle nouerait une couverture en bandoulière...


- Je descends bientôt, répondit-elle en passant sa tête à l'extérieur de la cabane, étrangement joviale.

écrit par: Phineas Mercredi 26 Avril 2017 à 18h58
- Je doute de vous être très utile maintenant, mais si il vous faut le moindre aide ou renseignement, je reste ici.

Et l'elfe de se rasseoir sur son tabouret. Sa musique faisait transparaître son humeur, de toute évidence. Sans être joyeuse, celle ci fut cette fois ci plus sereine. Sans doute l'ainé craignait-il que la découverte soit plus macabre, et l'absence de preuve avait au moins l'avantage de retarder une éventuelle mauvaise nouvelle.

L'un et l'autre purent entendre, dans le loin et étrangement assourdi le premier coup de tonnerre, bien après que les éclairs aient commencés. Le grondement n'était pas effrayant, terrible comme à l'accoutumé, seulement le signal de l'arrivée du grain. D'ailleurs la faune ne se tut pas.

Du coté de la Goualeuse, le petit lupin lui mordilla gentiment la main, sans révéller aucune douleur, ses crocs n'étant qu'à peine développés. Il se cala ensuite sur son arrière train et regarda la jeune femme, attendant jeu ou nourriture peut-être ?

Trouver un sac ne fut guère difficile : une partie des coussins étaient protégés dans des taies. Il suffisait d'en prendre une assez grande pour en faire une besace. Lorsqu'on lui présenta le contenant, le louveteau de se fit pas prier, il sauta dedans avec joie et après avoir tourné sur lui même, posa les patte sur les bords et ressortit la tête, la langue sortie. Elle n'eut plus qu'à faire un nœud et à passer le sac improvisé au dessus de sa tête pour pouvoir redescendre avec son petit compagnon.

La descente fut plus rude que la montée. On eut cru qu'elle aurait demandé moins de force, mais la vérité c'est qu'il fallait désormais se battre contre cette problématique tendance des corps à toujours vouloir tomber. Mais avec moult précautions, elle finit par arriver au sol. Le loup jappa un peu et se réfugia au fond de son moyen de transport improvisé mais dès qu'il fut au sol, il ressorti la tête, regarda le nain et aboya gaiement.

écrit par: Khelrod Vendredi 28 Avril 2017 à 12h40
Le nain hocha la tête à l'adresse de Gëlbyr, lui signifiant qu'il avait entendu ce que l'elfe venait de lui dire. Entendant la musique un peu plus sereine, Khelrod sembla se détendre l'espace d'une seconde. Non qu'il l'eut fait sursauté, l'orage qui grondait dans son dos le fit tout de même se retourner et le rappela à la réalité : La Goualeuse descendait de la cabane, et elle semblait éprouver plus de difficultés qu'à la montée.

Le paladin se plaça donc de sorte à pouvoir la rattraper, ou au moins amortir sa chute si d'aventure chute il devait y avoir. Fort heureusement, Sirine finit par poser les pieds sur le toit de la demeure elfique, non sans une petite surprise... Le fils de la pierre observa quelques instants la jeune femme, puis le louveteau, puis de nouveau la jeune femme, écoutant les aboiements joyeux de leur nouveau compagnon. Avec un sourire amical, il s'adressa à l'humaine.


- Vous avez un don pour trouver des choses étonnantes, dans des endroits inattendus...

Comme si la phrase qu'il venait de prononcer avait eu un effet "magique" sur lui, il sembla pensif d'un coup. Au bout de quelques secondes, un sourire intéressé sur les lèvres, il sortit de ses réflexions pour s'adresser de nouveau à La Goualeuse.

- N'est-il pas de notoriété publique que, dans une certaine mesure, les elfes savent parler aux animaux ? Gëlbyr nous a fait une démonstration de quelque chose s'en approchant fortement tout à l'heure, ne trouvez-vous pas ?

Son sourire finit par s'élargir, éclairant son visage bienveillant, malgré la balafre qui lui barrait le côté droit du visage. Il se lissa la barbe pendant deux ou trois secondes puis reprit le fil de son développement.

- Si c'est bien le cas, et s'il s'est passé quelque chose ici, ce petit être que vous avez recueilli aura peut-être senti, vu ou entendu quelque chose. Peut-être quelqu'un sera-t-il capable de communiquer avec lui d'une manière ou d'une autre. Après tout, Gëlbyr a bien demandé à un écureuil de nous ouvrir une porte, n'est-ce pas ?

Peut-être était-ce légèrement tiré par les cheveux, mais après tout, il s'agissait là d'un domaine que le nain ne maîtrisait pas du tout, aussi était-il normal qu'il fut entrainé par des légendes qu'on lui avait contées lorsqu'il était plus jeune, et dont il n'avait, jusqu'à ce jour, pas eu d'autre exemple ou contrexemple que cette expérience d'il y a plusieurs minutes avec l'elfe qui les attendait en contrebas. Il sembla de nouveau pensif alors qu'il reprenait la parole.

- Quoi qu'il en soit, je pense que nous n'avons plus rien à faire ici dans l'immédiat. Nous avons, sauf erreur de ma part, observé et fouillé tout ce qui pouvait l'être. Nous avons maintenant besoin de savoir si ce que nous avons trouvé peut nous apporter une aide quelconque dans notre enquête.

Il désigna à Sirine la trappe par laquelle ils avaient accédé au toit de la demeure des Landruel, l'invitant à redescendre pour rejoindre le "rez-de-chaussée" et tenter ainsi de comprendre si ce qu'ils avaient trouvé était en lien avec leur enquête.

- A présent descendons. A moins qu'il y ait quelque chose que vous souhaitiez encore faire à cet étage. Passez devant, je vous en prie.

Dès lors que la belle se décida à descendre, il la suivit pour rejoindre l'étage du dessous et se diriger vers l'ami des Landruel, afin de voir si ce dernier pouvait être en mesure de les aider d'une façon où d'une autre.

écrit par: La Goualeuse Vendredi 28 Avril 2017 à 18h55
Ne pouvant compter autant sur ses jambes qu'à la montée, et quelque peu encombrée par le chiot, La Goualeuse descendit fort lentement la corde. Arrivée sur le toit, elle jeta un rapide coup d'œil sur la paume rougie de ses mains - la peau lui cuisait - puis se détendit les doigts en les agitant vigoureusement. Les traits de son visage s'adoucissaient à mesure que la douleur s'estompait.

- N'est-ce pas !? répondit-elle avec un enthousiasme enfantin. Il faut trouver à manger à ce jeune baladin. Qui sait depuis quand il n'a pas mangé !

La jeune fille caressa son petit protégé, dont les jappements joyeux lui semblèrent une réponse à sa proposition. De l'étage inférieur s'élevait la musique de Gëlbyr, plus douce. Il était néanmoins encore trop tôt pour espérer...

Les paroles du paladin la laissèrent d'abord perplexe, mais après avoir considéré sérieusement son raisonnement, ses yeux se firent étrangement rieurs et son sourire amusé.


- Allons Khelrod, il s'agit d'un bébé... s'exclama-t-elle en riant, sans la moindre once de moquerie.

Elle ne prit pas la peine de développer son objection, faisant confiance au bon sens du nain pour comprendre à quel point le langage et la perception de leur tout petit compagnon devaient être balbutiants.


- Il n'y avait rien d'autre là-haut, dans la cabane de Seygwine. Mais peut-être devrions faire un dernier tour en-bas. Nous ne savions pas quoi chercher tout à l'heure, mais maintenant, nous pouvons essayer de trouver où placer la latte en bois.

Après avoir obtenu la réponse de Khelrod, elle descendit l'échelle puis chercha de quoi sustenter le louveteau, avant de faire une nouvelle inspection des lieux.

Jet de fouille


écrit par: Khelrod Samedi 29 Avril 2017 à 14h02
Devant l'enthousiasme de la jeune femme, le sourire du nain s'accentua. A présent qu'il y pensait, il se rendait compte que cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas vu ce genre de sourire, les trente dernières années écoulées n'ayant été que combats successifs contre le mal. Il observa quelques instants Sirine qui semblait s'amuser, le cœur léger au milieu de cette enquête qui avait démarré de façon plutôt lugubre.

Toutefois, cet instant d'insouciance ne dura pas longtemps. Lorsque la belle sourit tout en expliquant au paladin que son idée n'était pas judicieuse étant donné le jeune âge de la bête, en une fraction de seconde le nain se renfrogna. Non pas qu'il sembla considérer comme une moquerie les rires de la courtisane, mais plutôt qu'il semblait clairement avoir du mal à comprendre qu'on puisse lui donner tort, d'une façon si légère. Parvenant à masquer ce sentiment dans sa voix, il répondit à La Goualeuse.


- Vous avez certainement raison. Mes connaissances concernant les animaux sont inexistantes. Mais j'ai toujours cru que le développement de leurs progénitures, lié à l'instinct, était bien plus rapide que celui des enfants des créatures pensantes que nous sommes. Je pense que nous ne perdrons rien à essayer...

Si quelques temps plus tôt la jeune femme avait pu trouver étrange ce nain qui était plutôt prolixe, en ce moment précis, son caractère têtu ne faisait aucun doute et le rapprochait bien plus du stéréotype du nain que les humains pouvaient avoir en tête.

Lorsqu'elle proposa de chercher de nouveau au rez-de-chaussée s'ils trouvaient un endroit où la latte pourrait être à sa place, le visage du nain cessa la moue boudeuse pour retrouver cet aspect rassurant qu'il avait d'habitude. Bien plus enthousiaste que lors de ses précédents propos, il confirma à Sirine qu'il était d'accord avec elle.


- C'est une excellente idée Dame Sirine. Allons voir si nous trouvons quelque chose à la lumière de ce nouvel indice.

Dès lors qu'ils furent en bas, il se mit à chercher avec elle dans le but de trouver un endroit dans lequel la latte pourrait être placée. Après leur inspection, il se dirigea vers Gëlbyr, à la fois pour lui faire un rapport succinct de la situation afin de le rassurer, mais également pour lui poser quelques questions.


hrp.gif Jet de fouille pour moi aussi ^^





écrit par: Phineas Dimanche 30 Avril 2017 à 19h43
PARCHEMIN
Khelrod, test de Fouille (Perception) : 18
La Goualeuse, test de Fouille (Perception) : 9


Aussitôt descendu, le louveteau se tortilla dans le sac improvisé et en sauta, cavalant vers les chambre de la fillette. On l'entendit cavaler et aboyer gaiement un peu partout avant de ressortir, leur passer devant et entrer dans la chambre parentale. Et puis, alors qu'il se rendait peu à peu compte que la demeure était vide, il revint et s'arrêta sur le seuil de la porte, tournant la tête de gauche à droite, cherchant toujours plus. Piteux, il se dirigea vers une petite écuelle remplie d'eau pour en laper le contenu.

Les deux comparses se remirent à chercher pendant une dizaine de minutes. Si la jeune femme semblait un peu ailleurs, plus attentive au jeune animal qui venait de passer d'une joie toute enfantine à une mélancolie inquiétante, le nain, lui sembla avoir le cerveau un peu plus éclairé cette fois ci. Malgré le fait que ce ne soit pas de la pierre, il put remarquer dans les trois pièces, et dans des endroits plus ou moins évidents, des encoches, qui devaient servir à accrocher des objets. Quelques uns étaient de toute évidence des trous qui avaient servis à placer des étagères dans le passer. Mais il remarqua, placé trop haut ou trop bas, des marques plus étranges. L'une notamment, attira son attention. Bien que la demeure ne soit pas très poussiéreuse, dans la pièce principale, à coté de la paillasse qui servait à cuisiner, la forme d'une hachette se dessinait sur le mur. L'arme avait dû empêcher la lumière d'atteindre le bois du mur, si bien que la menuiserie était plus foncée à cet endroit. Un œil moins aiguisé aurait pu voir un simple défaut, mais la hache, ça connaissait les nains. Et elle n'était plus là. Des armes avaient dû être cachées ci et là, et avait présentement disparu. On ne s'était probablement pas battu ici, mais on avait emmené tout ce qu'il y avait de tranchant et de contondant dans la maison.

Leur enquête fut interrompue par le louveteau, qui s'était juché sur le lit de la petite et couinait désormais, visiblement malheureux de ne retrouver aucun de ses compagnons à deux pâtes. La détresse du petit animal attira le barde qui n'était pas loin, s'arrêtant dans la pièce il s'arrêta à coté d'eux et dit :


- C'est Alushtas, le louveteau qu'a recueilli Seygwine, c'est étrange...

Il se baissa et tendit les bras, le petit animal, pataud, vint sentir les doigts de l'elfe et se laissa caresser entre les oreilles, toujours malheureux, mais moins couinant.

- Elle était trop attachée à lui, je ne comprends pas qu'il soit encore là...

écrit par: Khelrod Mardi 02 Mai 2017 à 08h01
Si La Goualeuse semblait pleine d'empathie envers l'animal, le nain, lui, ne semblait pas en éprouver la moindre. Était-ce en raison du fait qu'il n'aimait pas les animaux, ou du fait qu'il estimait que l'attention de Sirine était suffisante pour que la petite créature ne se sente pas trop mal ? La vérité était beaucoup plus simple... Il était tellement concentré sur ce qu'ils étaient en train de chercher qu'il en avait tout simplement oublié la présence du louveteau. Oubli qui, à priori, put être salutaire à leur enquête, ou tout du moins, au temps qu'ils continueraient à passer chez les Landruel, puisque le paladin était à présent certain qu'il n'y avait plus rien à chercher, alors qu'il inspectait les différentes traces et marques laissées, notamment par une hachette. S'il comprenait à présent qu'il n'y avait eu aucun combat dans cette maison et que Myal'sa devait certainement avoir quitté les lieux armée jusqu'aux dents, il ne parvenait toujours pas à s'expliquer pourquoi la petite Seygwine s'était retrouvée seule...

Alors qu'il essayait de trouver réponse à cette question, tout en continuant d'observer machinalement les traces laissées par l'arme, c'est la voix de Gëlbyr qui le sortit de ses pensées et le ramena à l'instant présent, instant dans lequel il ne fallait pas perdre plus de temps. Il laissa l'elfe terminer puis s'adressa à l'humaine.


- Je ne comprends pas, moi non plus. Je suis certain à présent qu'il n'y a pas eu de combat ici. Je pense que quelqu'un a pris les armes qui se trouvaient dans cette demeure, même les armes cachées. D'un signe de la main droite, il désigna l'empreinte laissée par la hachette. En effet, des armes se trouvaient ici et ont été emportées. Toutes les armes à vrai dire.

Il posa un regard appuyé sur la jeune femme, comme pour lui signifier qu'il y avait d'autres choses à évoquer, mais que la présence du barde n'était pas forcément nécessaire. Après quoi c'est vers lui que le nain d'écu se tourna, et c'est à lui qu'il adressa la parole.

- Gëlbyr, si je vous dis : "Un excellent coin pour les esturgeons". Est-ce que cela vous évoque quelque chose en particulier ?

Il laissa une seconde à l'elfe pour réfléchir avant de lui poser une nouvelle question. Le nain semblait à présent être dans un état de concentration encore bien supérieur à ce dont il avait pu faire preuve jusqu'à présent, donnant à son regard une profondeur bien plus intense qu'à l'accoutumée.

- Savez-vous depuis combien de temps Seygwine a recueilli l'animal, et dans quelles circonstances leur rencontre a eu lieu ? Il jeta un rapide coup d’œil à La Goualeuse et continua. Êtes-vous en mesure de communiquer avec lui, un peu comme vous l'avez fait avec l'écureuil ?

A priori il ne semblait pas se trouver ridicule à poser cette question, alors même que l'humaine lui avait fait remarquer, certainement à juste titre, que son idée était un peu farfelue.

écrit par: La Goualeuse Vendredi 05 Mai 2017 à 20h16
Le désarroi du jeune loup serra le cœur de La Goualeuse, qui lui chuchota quelques mots de réconfort, trop bas pour que le nain pût les entendre. Cet élan de compassion lui semblait soudainement bien ridicule. Ne venait-elle pas de faire remarquer à son collègue que le petit être était incapable de les comprendre...

Surveillant le pauvre animal du coin de l’œil, incessamment distraite par ses couinements plaintifs, elle ne parvint pas à trouver le moindre indice supplémentaire. Elle rejoignit Gëlbyr auprès d'Alushtas, qu'elle caressa doucement en attendant que le nain termine son inspection.

Khelrod avait fait une découverte surprenante : des traces sur les murs indiquaient ça et là que les armes des Landruel avaient été récemment retirées de leur emplacement... Se savaient-ils en danger ? Elle tourna un visage inquiet vers l'elfe, que le nain mitraillait de questions.


- Laelor est parti en voyage il y a quelques jours de ça... Il a probablement emporté de quoi se défendre, les marchands sont prudents sur les routes, répondit-elle, cherchant à se rassurer. Quant à Myal'sa, je suppose qu'elle s'arme elle-aussi pour ses excursions, n'est-ce pas ?

La jeune fille avait posé un regard interrogateur sur le barde. Une vague angoisse s'était peinte dans le bleu orageux de ses yeux. Elle demeura silencieuse, n'osant accabler leur interlocuteur de plus de questions, et avide d'entendre ses réponses.

écrit par: Phineas Vendredi 05 Mai 2017 à 21h03
L'elfe haussa un sourcil, apparemment un peu amusé. Mais il se repris vite et après avoir écouter toutes leurs questions, se frotta la tête, pensif.

- Et bien, mon ami, je suis tout autant capable de parler aux animaux que les votres à la pierre. La plupart des elfes sont proches de la nature, certes, mais nous n'en sommes pas tous des druides ou des rôdeurs pour autant. Seygwine a ramené cette boule de poil il y a moins d'un mois, le dernier de sa portée. Myal'sa à failli écorcher les braconniers, mais les a laissés en vie... Même si il leurs manquaient des morceaux. Cela répond à votre question mademoiselle, la maîtresse de maison est une archère hors pair et une épéiste plus que convenable.

Il regarda les murs, pensif, se demandant où étaient les autres cachettes d'armes sans doute, quelque chose semblait le gêner. Pendant ce temps, Alushtas s'était calmé et s'était lové dans les mains de la jeune femme, ne demandant qu'à se faire porter. Gëlbyr repris.

- Ce que vous me dites m'étonne par contre... Je ne connais à Myal'sa que son arc, son épée et ses dagues. Laelor est un bien piètre combattant par contre, oh il sait se servir d'une épée, mais je crois que même sa fille commence à être plus douée que lui. Je ne comprends pas pourquoi des armes sont cachés ici... Laelor se bat sur le terrain de l'argent et du marchandage, pas de la bataille.

Quant aux esturgeons... C'est une très étrange question. J'imagine qu'il doit y avoir ce genre de poissons quelque part dans le fleuve, puisque les pêcheurs en vendent au marché, mais c'est bien tout !

écrit par: Khelrod Mercredi 10 Mai 2017 à 18h54
L'air amusé ainsi que la réponse de Gëlbyr, correspondant tous deux aux propos tenus quelques secondes auparavant par La Goualeuse, ramenèrent le paladin à la réalité. Il se lissa la barbe avec un sourire franc mais trahissant une certaine gêne.

- Je vous demande pardon. Je ne souhaitais pas vous offenser. Votre remarque est tout à fait exacte.

Il se tourna alors vers Sirine, lui adressant un sourire complice pour lui signifier que cette phrase s'adressait tout autant à elle qu'au barde. Après quoi son regard retrouva une certaine dureté et le même sérieux que la jeune humaine lui connaissait depuis leur rencontre. De nouveau il posa une question à l'elfe.

- Et auriez-vous, par hasard, connaissance du lieu où l'altercation avec les braconniers a eu lieu, ainsi que leur identité.

Clairement, il tentait la chance. En même temps la question n'était pas anodine, puisqu'il semblait être en train d'essayer de créer certains liens entre les différents faits déjà établis et ceux qui étaient portés à leur connaissance par l'ami des Landruel. Il s'adressa alors à Sirine.

- Peut-être existe-t-il un lien entre l'altercation avec les braconniers et la situation actuelle.

Il semblait pensif. Son cerveau était en train d'essayer de fonctionner à grande vitesse pour créer des liens et trouver des pistes, malgré les faibles indices dont ils disposaient. Alors même qu'il se lissait de nouveau la barbe, une pensée lui vint, qu'il transcrivit immédiatement sous forme d'une question adressée au barde.

- Si ce que vous dites sur les Landruel est vrai, alors il n'est pas impossible que l'un d'entre eux cache certaines de ses activités. De fait, il n'est pas impossible que la situation soit plus complexe que ce que nous avons envisagé jusqu'à présent.

Il posa alors un regard profond et inquisiteur sur l'elfe avec lequel il était en train de converser. Une détermination sans faille et une bienveillance réelle se mêlaient dans les yeux du nain alors qu'il adressait une nouvelle question à Gëlbyr, reprenant à son égard une formulation que l'elfe avait employé un peu plus tôt.

- Gëlbyr, cher ami, si vous avez connaissance de faits, d'informations ou de quoi que ce soit qui puisse nous aider à y voir plus clair, et que vous ne seriez pas autorisé à dévoiler, ou dont vous ne souhaiteriez pas nous faire part pour quelque raison que ce soit, je vous en conjure, par tout ce qui est bon en ce monde, confiez-vous à nous. Il en va de la sécurité et très certainement de la vie des Landruel.

Le ton était à la fois sympathique et implorant. Le nain d'écu souhaitait manifestement faire comprendre à son interlocuteur que la situation était grave et que le moindre secret pouvait avoir des conséquences désastreuses...


hrp.gif Si tant est que ça puisse être utile, je souhaite faire un jet de diplomatie, dans l'optique de rendre l'elfe plus enclin à nous dévoiler d'éventuels secrets, s'il y en a, bien entendu.

De plus, je souhaiterais également faire un jet de psychologie lorsqu'il répondra si cela est également possible.

écrit par: La Goualeuse Dimanche 14 Mai 2017 à 14h40
Plus ils cherchaient à faire de la lumière, et moins ils y voyaient clair... La Goualeuse, l'air pensif et vaguement inquiet, avait écouté Gëlbyr et Khelrod en caressant machinalement le petit être lové dans ses bras. Les pistes se multipliaient, mais semblaient davantage emprunter des directions contraires que se rejoindre.

*Laelor aurait-il emporté la hachette ? Il sait sûrement se battre aussi bien que Myal'sa...*

Son regard avait suivi celui du barde, qui s'était soudainement porté sur les murs. Pourquoi semblait-il si troublé ? N'était-il donc jamais entré chez les Landruel auparavant, pour ne pas avoir vu l'arme au-dessus de la paillasse ?

- Vous n'aviez jamais remarqué qu'une hachette était suspendue à ce mur ? demanda-t-elle avec toutes les apparences d'une spontanéité naïve et incrédule.

Faussement ingénue, la courtisane redoubla d'attention, observant le faciès de l'elfe pour y déceler le moindre indice d'embarras ou de mensonge.

Elle rendit un sourire un brin railleur au paladin, dont le caractère obstiné, pour ne pas dire têtu, l'avait conduit à dire une sottise ; il s'en rendait compte maintenant.


- J'en doute, Khelrod, répondit-elle à sa nouvelle hypothèse. Je crains que notre affaire dépasse un simple règlement de compte personnel.

L'ennemi qu'ils affrontaient était bien plus puissant... N'avait-il pas réussi à tromper la vigilance des sentinelles magiques de la ville ? Et recouru à un poison suffisamment rare et dangereux pour tenir en échec deux Oghmites ?

- Cette altercation relève sans doute d'une banale coïncidence.

Son visage ne trahit en rien qu'elle en savait plus long que son collègue sur les activités secrètes de Laelor. La curiosité opiniâtre du nain risquait néanmoins de devenir problématique. Le temps n'était pas encore venu de lui confier cette information : il était si bavard !
Se tournant vers Gëlbyr, elle lui posa à son tour une question.


- J'y pense, Laelor a peut-être un entrepôt, ou une boutique ? Il faudrait y jeter un œil, au cas où, histoire d'être sûr...

HRP : Jet de psychologie, afin de déterminer la nature de la gêne de Gëlbyr, si celle-ci est persistante.

écrit par: Phineas Dimanche 14 Mai 2017 à 17h56
PARCHEMIN
Khelrod, psychologie : 16


De tout ce qu'il avait vu, Gëlbyr semblait fiable et honnête. Mais le doute restait, après tout, les bardes étaient réputés pour être parfois d'une fourberie exemplaire. Et puis, à première vue, l'elfe ne devait pas être loin de son deuxième siècle. Et on avait le temps d'accumuler bien des secrets en deux cent ans. L'elfe sourit, ayant visiblement remarquer l'analyse de Khelrod, mais se retint d'en dire plus, il répondit ensuite aux questions. La Goualeuse n'eut pas le temps d'utiliser ses capacités analytiques, la gène dans les yeux de l'elfe sembla disparaître aussi vite qu'elle était apparue.

- Et bien rarement, Mademoiselle, en règle général, nous nous croisons dehors. En fait, à part pour dormir, nous ne sommes guère dans les demeures. En ce qui concerne les braconniers, je ne sais pas, probablement dans les montagnes ou dans la forêt. Il faudrait demander à son cercle, ils en sauront plus j'imagine, ils se réunissent dans la Clairière. Tatshandra saura sans nul doute vous aide.

L'elfe se frotta le menton, en pleine réflexion. Il prenait apparemment au sérieux les doutes du nain.

- Il n'est pas impossible que Laelor ai d'autres activités, évidemment. Ce n'est pas un petit marchand, il traite directement avec les royaumes, parfois pour le compte de la ville. Et il est doué pour ça. J'imagine sans mal qu'il aurait pu se faire des relations intéressantes oui... En tout cas, je n'en ai jamais rien su. Par contre, inutile de chercher un entrepôt, il a toujours dit que garder des marchandises, c'était des coups inutiles. Il se comporte comme un intermédiaire, et la plupart du temps, s'arrange pour faire transiter ce qu'il achète directement vers son client suivant. A vrai dire, ce qui pourrait ressembler le plus à un bureau pour lui serait la Cour Étoilée, il y passe la moitié de son temps à tenter de passer outre les taxes !

écrit par: La Goualeuse Jeudi 18 Mai 2017 à 20h37
Les elfes avaient toujours été plus difficiles que les autres à déchiffrer. Une réserve altière, une pudeur native, un je-ne-sais-quoi de mystérieux chez eux rendaient particulièrement opaques leur psychologie ; pouvoir compter en siècle l'expérience de la vie devait aussi jouer... Les bardes étaient en outre d'habiles acteurs, qui savaient contrefaire et masquer leurs émotions aussi facilement qu'ils jouaient de la musique. La gêne dans les yeux de Gëlbyr s'était aussi rapidement envolée qu'elle était apparue.
La courtisane, ayant aussitôt cessé de détailler la figure de l'elfe, n'avait rien laissé deviner de ses soupçons.


Pour qui savait que son activité de marchand n'était qu'une couverture, apprendre que Laelor n'avait pas d'entrepôt n'était finalement pas une surprise. La question méritait néanmoins d'être posée, ne serait-ce que pour éviter d'éveiller la suspicion de Khelrod...

- Rien de pire qu'une place marchande pour faire enfler une rumeur... rétorqua-t-elle avec un peu de dépit. Nous comptons, bien sûr, sur votre discrétion Gëlbyr.

Elle marqua une légère pause, plongeant ses yeux d'un bleu électrique dans ceux du barde. Les musiciens colportaient les rumeurs plus vite que les marchands, et la peine était une indéniable source d'inspiration...

- Je suppose que Tatshandra est notre meilleur espoir, reprit-elle en s'adressant à son collègue, avant de reporter son regard sur Gëlbyr. Où pouvons-nous la trouver ?

La réponse obtenue, elle remercia l'elfe, puis le salua. De retour sur la terre ferme, elle s'entretint avec le paladin de la suite à donner aux opérations. Pour sa part, elle souhaitait retourner à la caserne afin de déposer le louveteau au chevet de sa maîtresse et de rendre compte de leur inspection à Taëlyne. Elle espérait également que "les autres" avaient fait quelques découvertes intéressantes, mais ne semblait pas particulièrement enthousiaste à l'idée de les retrouver.

écrit par: Khelrod Vendredi 19 Mai 2017 à 10h30
La tentative du nain d'écu d'en deviner un peu plus sur l'elfe ne l'avança au final pas à grand chose. Les nains étant réputés n'accorder leur confiance que très lentement, le fait que Khelrod ait passé les trente dernières années en compagnie d'un humain qui l'avait légèrement attendri sur le sujet était donc une bonne chose pour l'affaire en cours. A défaut d'accorder sa confiance à Gëlbyr, le paladin lui accorderait au moins le bénéfice du doute.

Il écouta attentivement les questions et les remarques de La Goualeuse, toujours pertinente dans les propos qu'elle tenait et dans les informations qu'elle cherchait à obtenir. En revanche, lorsqu'elle expliqua au nain roux qu'elle estimait que l'histoire des braconniers ne devait être qu'une coïncidence, Khelrod ne put s'empêcher de penser qu'elle lui semblait un peu moins rigoureuse que lui même.


¤ Peut-être a-t-elle raison, mais quoi qu'il en soit, nous ne pouvons pas laisser la moindre information de côté... ¤

Il prit donc le parti de lui répondre de façon aimable et diplomatique.

- Vous avez très probablement raison Dame Sirine, il peut effectivement s'agir d'une pure coïncidence. Néanmoins je pense qu'il ne faut négliger aucune piste.

Après quoi il la laissa reprendre la conversation avec Gëlbyr. Il nota avec attention les réponses que le barde leur adressait et jeta un coup d’œil à l'humaine lorsque celle-ci reprit, surtout lorsqu'elle demanda à l'elfe de bien vouloir rester discret sur leur conversation. Il posa un regard approbateur sur elle lorsqu'elle demanda où trouver Tatshandra, question qu'il s’apprêtait à poser lui même. Il ajouta, à toutes fin utiles.

- Vous avez raison, il nous faudra probablement nous rendre au cercle de Myal'sa. Quelqu'un, Tatshandra je l'espère, saura peut-être où elle est allée.

Estimant que le barde leur avait apporté toutes les réponses et informations dont ils avaient besoin, bien qu'il ait toujours un léger doute sur le fait que celui-ci ait gardé quelques détails pour lui, le nain d'écu remercia l'elfe de façon franche et sincère, ne lui tenant pas rigueur de garder d'éventuels secrets. Après tout, il leur avait donné de nombreuses informations qui leur permetrraient de progresser dans la recherche de Myal'sa, et ceci grâce à nul autre que Gëlbyr.

- Je vous remercie Gëlbyr, pour le temps que vous nous avez accordé, ainsi que pour vos réponses et vos informations.

Il accompagna cette phrase par un sourire amical et la proposition d'un poignée de main tout aussi amicale. Après quoi il prirent congé de l'elfe pour continuer leur enquête. Chemin faisant, le nain s'adressa à l'humaine, lui faisant part de certaines questions qu'il se posait.

- J'ai le sentiment que l'un des deux parents de Seygwine cache une partie de ses activités. Il se pourrait que l'agression soit en rapport avec ce fait. Etant donné que Myal'sa a disparu pour on ne sait quelle raison, je pense que c'est elle qu'il faut chercher en priorité. Il nous faudra donc nous rendre au lieu de rendez-vous de son cercle pour discuter avec cette Tatshandra. Suivant ce que nous apprendrons là-bas, il faudra peut-être nous rendre à la Cour Etoilée, pour en apprendre un peu plus sur Laelor.

Alors qu'ils avançaient en direction de la suite de l'enquête, Khelrod sentit une sensation bien connue de tous les êtres vivants monter en lui : la faim. Sachant que s'il devait être occupé à combattre la faim, il serait beaucoup moins attentif et efficace, il proposa simplement à Sirine de profiter de leur trajet en cours pour apaiser leur faim grâce à l'une des échoppes qu'ils ne manqueraient pas de croiser vers leur prochaine destination.

écrit par: La Goualeuse Dimanche 21 Mai 2017 à 15h23
La jeune fille n'était pas bien sûre d'avoir compris ce qu'on qualifiait précisément par "cercle" de Myal'sa, mais groupe de personnes ou bâtiment, celui-ci était tout proche. Aussi avait-elle accepté de différer un peu leur retour à la caserne.

- Le mot marchand désigne toutes sortes d'activités, Khelrod... répondit-elle, songeuse. Les affaires de Laelor me semblent honnêtes, mais peut-on en dire autant de ses fréquentations ? J'ai toujours entendu dire que dans le commerce, on ne s'enrichit pas sans se faire quelques ennemis.

Se rendre à la Cour étoilée ne leur apprendrait rien sur la véritable nature des activités de Laelor : son secret était trop important pour être éventé. Mais comment détourner son méticuleux collègue de son projet ? Il ne négligeait aucune piste, et avait déjà prouvé à plusieurs reprises son obstination...

- Je suppose que pour l'instant, on peut tout imaginer... La vengeance des braconniers, la haine d'un autre négociant, un affrontement entre des factions marchandes rivales, les lointaines conséquences des chasses souterraines du commandant Beiran... tout est possible : nous ne savons rien. Elle rajusta le sac de fortune qu'elle avait fabriqué, puis caressa la tête du louveteau, qui en dépassait. Peut-être les informations recueillies par Ashura nous permettront d'y voir plus clair, et de préférer une piste à une autre.

La courtisane n'avait aucune expérience dans ce genre d'enquête, cela semblait assez évident depuis leur rencontre, mais elle était dotée de beaucoup de bon sens, et réfléchissait vite et bien. Une certaine réserve, un peu de crainte du nain, peut-être, l'empêchaient encore de s'imposer, mais l'assurance dont elle faisait généralement preuve en énonçant ses réflexions pouvait laisser deviner à Khelrod qu'il n'en serait pas toujours ainsi.

écrit par: Phineas Dimanche 21 Mai 2017 à 18h13
Alors qu'ils allaient pour retrouver la terre, les deux compagnons eurent l'occasion d'apprécier un spectacle fascinant. Au loin, à quelques lieux de la ville, l'inquiétant orage qui se dirigeait sur eux se déchira en deux, ne laissant plus passer qu'une mince masse nébuleuse qui ne ferait rien d'autre qu'arroser les champs et serait probablement vidé bien avant d'arriver aux murs de la ville. Un évènement aussi surprenant qu'impressionnant, au bas mot.

Posant le pied sur les pavés et l'herbe, ils n'eurent aucun mal à trouver la clairière. Elle était au bout de la rue, vers l'est. De gigantesques arbres voutés formaient un cercle au milieu des bâtiment, gardant probablement son centre dans une ombre rafraîchissante. Ils n'eurent qu'à marcher quelques minutes avant d'arriver à l'ombre des géants feuillus. Un mince mais évident chemin passait entre eux, permettant d'entrer dans la clairière.

Pour un nain qui n'aurait connu que les cavernes, de tels sentinelles seraient probablement pesantes. Mais Khelrod était plus surfacien qu'autre chose. Quant à la Goualeuse, les tours d'Eauprofonde n'avaient rien à envier aux arbres. En fait, même si la ville en elle même était déjà paisible, il y avait quelque chose de reposant dans la proximité de ces gardiens millénaires. Le vent sifflait doucement dans les branches et les épines, produisant une mélodie sylvestre.

Ils arrivèrent au bord de la petite clairière en traversant quelques mètres de fougères. En effet, les arbres dispensaient une ombre rafraîchissante, et quand la pluie tombait, devaient sans doute faire barrage au plus gros de l'eau. Un demi-elfe et une halfeline était allongés côte à côte non loin dans l'herbe, assoupis, une armure de cuir était posée à coté d'eux avec un arc, une hache et une lance. Juste au dessus leurs tête, une panthère d'un noir profond était endormie, avec un faucon posé sur sa tête.
Au centre de la clairière se trouvait un cercle de pierre sur lesquelles étaient assis une vieille femme humaine et un homme portant une armure dans les teintes ocres et un nombre conséquent de tissus rouges et bleus qui devaient habituellement couvrir sa tête vu leurs positions sur ses épaules.

Alors qu'ils avançaient, un animal qu'ils n'avaient jamais vu, à la fourrure blonde comme le sable et arborant une impressionnante crinière brune tirant sur le noir passa à coté d'eux. De la taille d'un très gros loup mais d'une physionomie clairement féline, il y avait de la majesté dans ses pas. Et puis la révélation frappa Khelrod et la Goualeuse, c'était un lion qui venaient de les regarder avant de s'éloigner. Les fils de Nobanion dont la face servait d’icône au culte du Roi des Animaux, qu'ils avaient vus plus tôt au cou de la caractérielle forgeronne. L'animal s'éloigna et alla s'affaler un peu plus loin sur un rocher chauffé par le peu de soleil que laissait filtrer les arbres.

Alors qu'ils approchaient, ils remarquèrent qu'au fond de la clairière un arbre de taille conséquente émettait une lueur de l'intérieur de son creux de la taille d'une double porte.

La vieille femme se leva et les invita à s'approcher, souriante, pendant que l'homme qui l'accompagnait (dont la peau était extrêmement burinée par le soleil et le vent) les regardait sans expression particulière au dessus de ses foulards. L'ainée portait des vêtements des plus standards mais arborait une broche d'if blanc en forme de licorne.

écrit par: Khelrod Mercredi 24 Mai 2017 à 22h41
Khelrod avait semblé fasciné par le spectacle qui s'était déroulé sous leurs yeux. Il n'avait pas souvenir d'avoir déjà vu un tel dénouement pour un orage qui s'annonçait assez puissant. Il se promit intérieurement qu'il questionnerait le Capitaine Lorik sur ce sujet dès lors que leur enquête serait couronnée de succès.

Alors qu'ils avançaient en direction de la clairière, la discussion allait bon train. Khelrod ne connaissait pas La Goualeuse depuis longtemps, mais il appréciait déjà beaucoup les conversations qu'il avait avec elle. Ces conversations avaient certes lieu dans le cadre de leur enquête, mais la qualité de leurs échanges lui plaisait. C'est donc avec plaisir qu'il précisa sa pensée sur l'éventuelle cachoterie de l'un des Landruel.


- Notez bien Dame Sirine que je ne cherche nullement à blâmer ou à juger qui que ce soit. J'essaie simplement de rassembler les indices et d'en déduire certaines choses. Je ne me permettrais pas de mettre en doute l'honnêteté et l'honneur d'un être que je n'ai jamais rencontré.

Il semblait avoir oublié que plus tôt dans la matinée, il avait presque attaqué Xarss qu'il ne connaissait pas, simplement parce qu'il était drow de par sa naissance.

- Toutefois, que ce soit Laelor ou Myal'sa, utiliser le mensonge, même à des fins louables comme vouloir protéger ceux que l'on aime, amène très souvent des problèmes, justement pour ceux que l'on cherche à protéger. La vérité, parfois douloureuse, vaut à mon sens bien mieux que le plus doux des mensonges.

Il sourit à l'humaine, pour faire passer un peu plus agréablement la phrase qu'il venait de prononcer, qui à bien des égards pouvait lui donner l'air d'un donneur de leçons. Il ajouta ensuite quelques mots au sujet de l'enquête.

- Et à nouveau vous avez raison. Nous avons trop peu d'éléments concrets et bien trop de pistes pour privilégier l'une ou l'autre de ces pistes. Recouper nos informations avec celles d'Ashura et de Kryssyor nous permettra certainement d'y voir plus clair. En attendant, trouvons Tatshandra.

Peu de temps après ils arrivèrent en vue de la clairière. Le paladin était à présent certes plus surfacien qu'autre chose et n'était pas forcément impressionné par les arbres imposants, mais il ne pouvait malgré tout s'empêcher de ressentir un sentiment d'humilité face à ces colosses impassibles.

Ils s'enfoncèrent alors dans la clairière constatant à quel point le calme et la sérénité transpiraient en ce lieu, les uns assoupis à côté des autres armes et armures ne leur étant d'aucune utilité, les autres ne se souciant pas de l'espèce à laquelle ils appartenaient profitant de concert du calme du lieu.

Alors qu'ils se dirigeaient vers le centre de la clairière, le nain d'écu se figea l'espace d'un instant lorsque le majestueux félin croisa leur route, faisant preuve d'une sérénité absolue. La grâce naturelle du fils du Seigneur à la Crinière de Feu imposait le respect de par sa seule présence, et Khelrod se surprit lui-même à avoir retenu son souffle durant les quelques secondes qui qui s'écoulèrent. C'était bien entendu la première fois qu'il rencontrait une telle créature, et il ne l'oublierait pas de si tôt.

Ils continuèrent leur progression vers le centre jusqu'à ce que la dame âgée leur fasse signe d'approcher. A cet instant précis, le nain adressa à la vieille humaine un signe de tête poli, qu'il répliqua à l'attention du compagnon de celle-ci. Puis, une fois arrivé à une distance qu'il jugeait être correcte, il s'adressa à celle qui venait de leur faire signe.


- Salutations. Veuillez nous pardonner de troubler ainsi votre quiétude, mais nous sommes à la recherche d'une certaine Tatshandra qui serait membre de ce cercle. Auriez-vous l'amabilité de nous indiquer où nous pourrions la trouver ?

écrit par: La Goualeuse Dimanche 28 Mai 2017 à 16h17
La Goualeuse avait d'abord regardé avec étonnement l'orage se dissiper, puis elle s'était laissée gagner par l'admiration. Un invisible obstacle avait tenu les noirs nuages à distance de la ville, qui pouvait continuer à se préparer aux festivités en toute quiétude.

*De la magie, sans doute... Celui ou celle qui commande au ciel doit être bien puissant !*

Le sentencieux Khelrod avait encore tourné la conversation en un sermon sur la vérité, qui glissa sur l'esprit de la jeune fille comme le vent sur les blés. En soi, la vérité n'était pas plus bonne que le mensonge n'était mauvais : tout dépendait de l'usage qu'on en faisait... La rigidité morale du paladin risquait tôt ou tard de leur porter préjudice !
Rien ne trahit cette dernière crainte sur le visage de la belle, qui rendit pour toute réponse un sourire amical à son aîné.

A mesure qu'elle s'enfonçait dans la clairière, la majesté des arbres, géants millénaires, l'emplit d'un respect craintif et superstitieux. L'idée lui vint qu'elle était bien peu de chose au regard de la toute-puissante et éternelle Nature : son existence, à elle, serait aussi éphémère qu'une rose ; dans quelques années, elle commencerait déjà à flétrir.

Elle allait céder à la mélancolie quand une vision enchanteresse chassa le vague naissant dans son âme : un félin à la musculature puissante et à la crinière aussi chatoyante que celle de la Dame aux Cheveux de Feu était apparu, l'avait gratifiée d'un énigmatique regard, puis était parti. Une si splendide créature ne pouvait être qu'un émissaire de Sunie ! Elle tressaillit, profondément émue. L'intime conviction d'être chérie par la Déesse venait de réchauffer le cœur de la belle, à laquelle une confiance renouvelée en la vie avait fait redresser la tête.


Tout absorbée par ce qu'elle avait vécu comme une véritable épiphanie, elle avait machinalement suivi Khelrod au centre de la clairière. Encore rêveuse elle ne prêtait encore qu'une attention distraite à ce qui l'environnait. Aussi se contenta-t-elle de saluer d'un simple signe de la tête la vieille femme et son mystérieux compagnon.

écrit par: Phineas Dimanche 28 Mai 2017 à 17h22
La vieille femme sourit, avant de les inviter à s'asseoir. Le bédouin les observaient tranquillement avec un regard qui avait quelque chose du prédateur. Derrière eux, l'halfeline s'était redressée et, posant ses coudes sur le torse de son voisin et son menton dans ses mains, faisait de même chose avec un air bien plus rieur, bien plus... halfelin.

Tatshandra
Vous l'avez devant vous, fils de la pierre. Je vois que notre bon So'hon vous rend souriante ma petite, voilà une excellente réaction.

Le bédouin sourit légèrement pendant qu'un peu plus loin, le lion émettait un léger ronronnement.

Que peut faire le Cercle pour vous mes amis ?

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Alors qu'ils commençaient à parler, un homme à la carrure impressionnante, portant une étrange armure lourde partiellement constitué de bois, sorti de l'arbre creux. Apparemment particulièrement jovial, il salua tout le monde de la main en se dirigeant vers la sortie de la clairière.

- Kel a l'air confortable Linaë !, dit il avec amusement en passant devant l'halfeline.

- La capacité de mon demi à être un excellent oreiller n'est plus a prouver Anton !

Le bedonnant rit de bon cœur tout en s'éloignant pendant que, dans un grognement amusé, le demi-elfe chatouillait malicieusement le nez de l'halfeline qui répliqua en s'asseyant directement sur son compagnon avec un sourire carnassier mais enjoué sur le visage.

Le ronronnement régulier des fauves, les jeux amusés (et tendres) qu'ils entendaient derrière eux, l'impression de sérénité et de bonté qui émanait de la vieille femme, tout dans l'ambiance qui les entourait fleurait une communauté agréable, que rien en ce jour, n'était venu troubler.

écrit par: Khelrod Mardi 30 Mai 2017 à 09h48
Devant le calme et la sérénité qui se dégageaient du lieu, mais également des personnes, Khelrod décida qu'il lui faudrait faire preuve de beaucoup de tact et surtout qu'il lui faudrait éviter d'inquiéter outre mesure cette communauté qui lui semblait à l'heure actuelle relativement paisible. Il salua Anton d'un signe de tête lorsque celui-ci passa devant eux. Manifestement le nain n'avait jamais vu d'armure semblable et semblait se demander de quoi il s'agissait exactement. Mais étant donné que leur présence en ce lieu n'avait rien à voir avec la découverte de nouvelles armes et armures, il en revint instantanément à Tatshandra.

- Enchanté de faire votre connaissance. Je suis Khelrod du clan Martelroc de l'Epine dorsale du Monde.

Il sourit à la vieille dame d'une façon sympathique, ne prenant pas la peine de s'asseoir et justifiant ce refus par quelques mots.

- Je vous remercie pour votre proposition, mais il m'est difficile, et surtout assez long de m'asseoir et encore plus de me relever, compte-tenu de l'équipement que je transporte.

Effectivement, entre les armes, le sac à dos, le sac en bandoulière, le bouclier et l'armure, il y avait fort à parier qu'il lui faudrait longtemps pour s'asseoir et encore plus longtemps pour se relever. Il enchaina sur les raisons de leur présence, essayant de faire preuve de moins de mystère, comme l'avait suggéré La Goualeuse, mais souhaitant tout de même garder un minimum de discrétion, comme l'exigeait la mission qui leur avait été confiée.

- Nous sommes à la recherche de Myal'sa et sommes venu vous voir suite au conseil d'un certain Gëlbyr. De ce que nous en savons, elle serait partie ce matin en compagnie de sa fille, mais nous avons retrouvé Seygwine seule, et Myal'sa est introuvable pour le moment. Sauriez-vous nous dire où elle avait prévu d'aller ?

Il avait utilisé un ton assez chaleureux, dans le but d'éviter d'inquiéter son interlocutrice. A cette question, il en ajouta une seconde, concernant l'altercation avec les braconniers.

- Nous avons également entendu parler d'une altercation que Myal'sa aurait eu avec des braconniers. Sauriez-vous nous renseigner sur le lieu de cette altercation, et éventuellement l'identité de ces braconniers ?

Comme pour la question précédente, il avait essayé de faire le nécessaire en employant un ton qui n'inquiéterait pas son interlocutrice. Il avait veillé à éviter d'évoquer l'état de Seygwine, puisque c'était sur cela et sur l'agression qu'on leur avait demandé de faire preuve de discrétion...

écrit par: La Goualeuse Mardi 30 Mai 2017 à 20h56
Alors qu'elle recouvrait peu à peu ses esprits, la jeune fille promenait son regard ça et là dans la clairière. La vision presque extatique du grand fauve l'avait intensément émue et apaisée. Les jeux innocents auxquels se livraient les dénommés Kel et Linaë, le doux ronron des félins et la bienveillance de Tatshandra achevèrent de la mettre en confiance.

Une vague ressemblance entre les fauves et leurs maîtres l'avait pourtant frappée, sans qu'elle pût la caractériser précisément... Il y avait quelque chose de bestial dans le regard du bédouin, dans le sourire de l'halfelin, un je-ne-sais quoi de sauvage dans leur attitude à tous, à moins que ce ne fût dans leur physionomie elle-même.


La jeune fille, affectant une feinte timidité, s'était d'abord contentée de sourire à la remarque de la vieille femme et avait laissé Khelrod se présenter.

- Et moi Sirine, glissa-t-elle humblement avant que le nain n'eût repris la parole. Alushtas s'agitait dans sa prison de tissu, elle interrogea du regard Tatshandra avant de libérer le louveteau.

Il valait mieux que l'ardent défenseur de la vérité exposât lui-même les raisons de leur venue ; elle nota avec amusement que l'exactitude de son récit souffrait de quelques omissions : la vérité était plus malléable que ne voulait l'entendre la rigoureuse morale de Khelrod...


- Un fauve pourrait peut-être retrouver la trace de Mya ? interrogea-t-elle avec une candeur toute citadine, s'imaginant que ces prédateurs étaient capables de traquer n'importe quoi.

écrit par: Phineas Mardi 30 Mai 2017 à 22h05
Tatshandra écouta le nain, souriante, mais parut plus soucieuse lorsque, par ses paroles, la jeune femme mit un peu les pieds dans plats. En effet, si il y avait une trace à chercher, elle avait donc... disparue. Mais, avant même que l'ainée put répondre, Alushtas tomba par terre, roulant dans l'herbe et resta un instant les quatre pattes en l'air. Mais le cirque qu'il provoqua ne put qu'attirer l'attention générale pendant plusieurs instants.

Il sauta sur ses pattes et commença à courir un peu partout, explorant son environnement, ce qui éveilla immédiatemment l'attention des deux fauves et du rapace qui posèrent leurs regards sur lui, comme leurs compagnons bipèdes d'ailleurs. Il s'arrêtait un peu partout en reniflant la terre. Il passa devant le duo qui le regardèrent en souriant, tenta de grimper sur une pierre et réussit avec une certaine difficulté, se coinça un gland brisé sur la truffe et courut partout pour s'en débarrasser jusqu'à ce que...

Jusqu'à ce que, dans sa course, il percute le museau du lion.

So'hon gronda alors, avant de regarder le louveteau et rugit avec puissance. Le jeune lupin en tomba à la renverse, terrifié, alors que le félidé se dressait sur ses pattes et le regardait de toute sa hauteur. Le bédouin, conscient que la jeune femme ou le nain pourrait faire quelque chose de dangereux, leur intima d'un geste de ne rien faire, geste qui fut soutenue par un hochement de tête de la vieille femme.

La clairière sembla tomber dans un silence absolu après le rugissement, et on n'entendit que le couinement du louveteau. Mais il finit par se redresser sur ses pattes et, courageusement (ou stupidement) défia le lion de sa toute petite hauteur. Sans qu'on s'en rende compte, la panthère et le faucon s'était rapprochés, et le jeune animal se retrouvait maintenant coincé entre le fils de Nobanion et un fauve surmonté d'un faucon.

Le loup aboya en direction du lion, qui rapprocha sa tête, alors que les deux autres observaient, son museau à quelques centimètres à peine d'Alushtas, on put vite se rendre compte que la tête de So'hon était au moins quatre fois plus grosse que le louveteau, sans compter la crinière.

Un instant passa.

Et puis, le lion se recoucha. Et le louveteau sauta sur son museau, puis dans sa crinière, où il se coucha et s'assoupit. Les deux observateurs se rallongèrent et firent de même.

Et les bruits revinrent. Le bédouin leva la tête vers eux, et dit, en toute neutralité.


- Heureusement que vous n'avez pas amené un tigreau ou un lionceau, le résultat aurait put être bien différent...


Tatshandra
Voyons Adel, ton ami est bien mieux élevé que toi, dit la vieille femme avant de revenir vers la Goualeuse et Khelrod.

Vous m'inquiétez... Ou peut-être pas. Il est possible que My ait décidé de disparaître, ce ne serait pas la première fois. Mais elle ne laisserait pas sa fille seule... Où est rendu son père ?, dit elle en plissant les yeux, signe que son avis sur le géniteur ne devait pas être particulièrement bon.
Je peux toujours vous dire ce que je sais. Je crois que les braconniers ont eu affaire aux uthgards, puisque c'est sur leurs terre qu'ils chassaient. A mon avis, ils ont dû être plus que punis, soupira t-elle, apparemment compatissante. Myal'sa à beau être une servante de Notre Dame il lui arrive d'avoir des comportement bien... excessifs.

Pour vous répondre mademoiselle, oui, Korlan, elle pointa la panthère, pourrait être capable de la retrouver. A condition qu'elle ne soit pas trop loin et qu'elle n'ait pas camouflé son odeur, ce pour quoi elle excelle. Mais peut-être l'un ou l'une de nos frères ou sœurs pourra vous aider.

Mais dites moi, ce louveteau, d'où vient il ? Je ne prétends pas connaître tout nos amis présents en ville, mais les jeunes loups sont loin d'être des créatures qui passent inaperçues, comme vous venez de le voir.

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écrit par: La Goualeuse Samedi 03 Juin 2017 à 16h01
La Goualeuse avait d'abord regardé avec amusement et attendrissement les pitreries d'Alushtas. Certes, les fauves avaient immédiatement porté leur attention sur le louveteau, mais comme personne ne s'inquiétait outre mesure, elle s'était vite rassurée. Un si petit être ne pouvait pas représenter une menace pour ces grands prédateurs, qui de toute manière semblaient avoir été dressés pour vivre en la plus parfaite harmonie les uns avec les autres.

La situation prit un tour bien différent lorsque le jeune loup heurta par mégarde le monarque So'hon. Le terrible rugissement du lion pétrifia la courtisane, qui retint son souffle en attendant de voir l'issue de l'accident. Une profonde inquiétude avait raidi les traits de son visage, que l'effroi avait pâli. Aucun son n'aurait pu s'échapper de sa mâchoire serrée et de ses lèvres pincées, mais ses yeux semblaient muettement implorer la clémence. Les secondes lui parurent immensément longues...


*Personne n'agit ?* se désola-t-elle intérieurement, en voyant le piège se refermer sur son petit protégé.

La gueule du félin était aussi grosse qu'Alushtas... Elle ferma les yeux, préférant s'épargner la vue d'un si douloureux spectacle. Mais pas un claquement de mâchoire ou une lacération ne retentirent : l'exécution tant redoutée n'aurait pas lieu. Le sage So'hon avait pardonné à son maladroit cadet, qui trônait désormais au sommet de l'imposante crinière.

La jeune fille, soulagée, expira lentement. Les paroles du bédouin éveillèrent un vague sentiment de culpabilité en elle, dont elle ne laissa rien paraître, sinon un peu de dépit. Tout en écoutant Tatshandra leur répondre, elle jetait de brefs coups d’œil à Alushtas.


*Un loup ?! Mais...* A présent, cela lui semblait évident... Mais il fallait bien reconnaître qu'un si jeune louveteau ressemblait à un chiot. *Khelrod s'était-il aperçu, lui ?*

- Ce petit imprudent se nomme Alushtas. Il appartient à Seygwine, nous allions justement le lui rapporter... répondit-elle, surmontant rapidement son étonnement.

Elle observa furtivement le paladin, puis poursuivit, sur un ton plus grave.

- Vous auriez raison d'être inquiète, car la situation est grave. Sa voix se fit plus basse. Seygwine a été... attaquée ce matin, en plein centre ville. A l'heure qu'il est, sa vie est entre les mains des Dieux. Quant à Myal'sa... sa fille semblait fuir leur agresseur, alors... tout est imaginable...

Si la Goualeuse ne cherchait aucunement à atténuer la brutalité des faits, tout, dans sa voix et dans l'expression de son visage, indiquait la plus sincère commisération. Elle comptait sur sa franchise et la violence de la nouvelle pour décider la vieille femme à agir rapidement.
Une fois de plus, elle faisait fi de l'appel à la discrétion de ses employeurs et se montrait bien moins secrète que son collaborateur. Mais le cercle n'était-il pas pour la rôdeuse comme une seconde famille ?


- Laelor est absent, en voyage d'affaires. Elle tourna la tête vers la panthère, réfléchissant à voix haute. La piste de Myal'sa remonte à quelques heures, Korlan pourrait-il la suivre ? Ou peut-être remonter celle de Seygwine ?

écrit par: Khelrod Mardi 06 Juin 2017 à 17h55
Tout comme La Goualeuse, Khelrod avait observé la scène qui s'était déroulée entre Alushtas et So'hon. En ce qui le concernait, alors qu'il avait eu l'impression que les choses allaient mal tourner, et bien qu'il n'ait jamais affronté de lion auparavant, il avait commencé à serrer son bouclier et s'était préparé à s'interposer entre le lion et le louveteau. L'ordre muet que leur avait intimé l'humain à l’accoutrement spécial était arrivé à point nommé... En effet, conscient qu'il n'était pas en terrain maîtrisé, Khelrod décida de faire ce qu'on lui demandait : rester de marbre. Il se félicita pour le coup d'avoir suivi sa raison et non son cœur, sans quoi le résultat de cet incident aurait certainement été différent. Adel confirma ensuite de vive voix que les choses auraient pu êtres pires, ce qui eut pour conséquence que le nain roux lui adressa un sourire franc et légèrement embarrassé.

Alors qu'il observait le louveteau, La Goualeuse prit la parole et il se retourna vers elle au moment ou elle posait les yeux sur lui. Il comprit à ce moment précis, qu'à nouveau elle allait contrevenir aux consignes de leur commanditaire et posa sur elle un regard appuyé pour l'en empêcher. Mais la jeune femme avait un caractère fort, contrairement à son apparence frêle et elle fit fi des consignes que le groupe avait reçu en matière de discrétion.


¤ Il faudra que nous ayons une discussion afin qu'elle finisse par comprendre qu'elle ne peut agir à sa guise quand les intérêts d'une cité toute entière sont en jeu... ¤

Le regard insistant du nain ne quitta le visage de Sirine que lorsque celle-ci eût terminé de questionner Tatshandra. C'est alors qu'il compléta les propos de la courtisane et qu'il ajouta certains éléments en réponse aux questions de la suivante de Maïlikki.

- Comme le dit Dame Sirine, nous comptions ramener ce louveteau auprès de Seygwine. D'après ce que nous en savons, ce louveteau est en partie l'une des raisons de l'altercation entre Myal'sa et les braconniers. Vous n'étiez pas au courant qu'elle l'avait ramené avec elle ?

Khelrod semblait réellement intéressé par la réponse à la question qu'il venait de poser. Néanmoins, il poursuivit sur un autre sujet. Ayant décelé dans les propos de Tatshandra qu'elle semblait avoir quelque chose contre le père de Seygwine, il décida de creuser de ce côté, Sirine ayant de toutes façons manqué volontairement de discrétion quant à la raison de leur présence.

- Suite à une inspection de la demeure des Landruel, nous avons des raisons de penser que Laelor ou Myal'sa pourraient avoir une activité qui ne serait pas forcément connue de tous. Au même titre que l'altercation avec les braconniers, il est envisageable que cela ait un lien avec l'agression dont a été victime la petite Seygwine. Auriez-vous connaissance d'une telle activité secrète ?

Il laissa passer une seconde puis rebondit sur la dernière question de La Goualeuse.

- Il est vrai que si vous pouviez nous apporter votre aide pour retrouver la trace de Myal'sa ou le lieu duquel venait Seygwine quand nous l'avons trouvée, nous vous en saurions gré. Il semblerait que nous manquions cruellement de ce genre de savoir-faire...


PARCHEMIN
hrp.gif Khelrod utilise la compétence psychologie dans le cas ou Tatshandra répond à la question sur les activités secrètes, pour savoir si elle lui dit la vérité, ou à défaut pour savoir si elle lui répond franchement.




écrit par: Phineas Mardi 06 Juin 2017 à 19h05
PARCHEMIN
Khelrod, jet de psychologie : 25


Alors que la vieille femme fronçait les sourcils après un instant de surprise, le bédouin se redressa en entendant les deux enquêteurs. Agression et disparition les inquiétaient tout les deux, que ce soit en raison d'une fraternité communautaire ou d'autres sentiments. Les deux autres membres du cercle n'avait pas entendus les paroles de la Goualeuse, aussi ne prêtèrent ils qu'une oreille distraite à la discussion, de loin.

Tatshandra se frotta le visage avant de répondre, elle semblait soudain extrêmement fatiguée.


Tatshandra
Non. Non, Maître Nain, dit elle avec une indubitable franchise, Myal'sa est membre de notre cercle depuis... Ah, presque aussi longtemps que moi. Et je ne connais pas très bien Laelor, mais il m'a toujours semblé être un marchand, doué certes, mais sans plus.

Ce que vous me dites est... difficile à croire. Ils sont tout deux appréciés, et Seygwïne est choyée, en tant que fille du Beau Peuple. Je ne comprends pas qui aurait pu l'agresser... Et je ne comprends pas non plus pourquoi la Garde n'a pas déjà lancé ses pisteurs...

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- Parce qu'ils sont occupés à l’extérieur Tatshandra, répondit Adel en lui coupant la parole, la Garnison à demandé des renforts d'éclaireurs, il y a eu des excursions drow dans le nord.

Tatshandra la regarda, puis le duo, avant de reprendre.

Tatshandra
Ah, c'est une bonne raison. Bon, si vous trouvez la bonne piste à suivre, je pense que... Linaë ! Kel !, dit elle en interpellant l'halfeline et le demi-elfe qui se redressèrent et les regardèrent, Korlan et Tilde pourraient retrouver une piste vieille de ce matin n'est ce pas ?

Les deux compagnons répondirent par une affirmation joyeuse, mais quelque peu indignés que l'on puisse douter de la capacité de leurs compagnons à ce petit jeu. La vieille femme se retourna vers eux.

Nous sommes une grande famille, nous feront ce qui est en notre possible pour vous aider. Si vous nous donnez les bonnes pistes, nous seront en mesure de faire quelque chose.
Quant à votre interrogation, elle est légitime. Ce n'est pas dans nos habitudes de retirer de jeunes animaux à leur habitat, mais dans mon souvenir, les braconniers cherchaient des pelisses... Il est possible qu'il soit le dernier de sa meute. Et il est fort probable aussi que Seygwïne soit entrain de s'y attacher d'une manière plus forte que vous ne le croiriez, comme ces trois là, elle engloba les deux fauves et le rapace de la main. Si c'est le cas, il ne supportera pas bien longtemps d'être éloigné d'elle, et elle ira sans doute mieux en le retrouvant.

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Accompagnés de leurs compagnons animaux, l'halfeline, juchée sur les épaules du demi-elfe, approchèrent. Ils leurs sourire, innocents qu'ils étaient, n'ayant pas entendu le début de la conversation.

écrit par: La Goualeuse Dimanche 11 Juin 2017 à 18h52
La Goualeuse sentait le regard du paladin s'appesantir sur elle, mais ne s'en souciait guère, sa petite incartade leur ayant fait gagner un temps précieux. Elle sourit en constatant que Khelrod n'avait pas tergiversé bien longtemps pour la suivre sur le chemin de l'indiscrétion.

*Il a besoin d'être un peu poussé, voilà tout...*

Tatshandra accusait difficilement le coup, signe de son affection pour les filles Landruel. La jeune fille lui adressa un regard compatissant, et un brin coupable : face à la tristesse de l'aïeule, elle s'en voulait d'avoir si brusquement annoncé la nouvelle. Les habitants de Lunargent étaient-ils à ce point inaccoutumé au malheur ? Elle se promit d'être plus délicate à l'avenir.

*Des excursions drows !*

Les paroles du bédouin lui avaient fait l'effet d'une douche glacée. La face goguenarde de Kryssior s'était peinte dans son esprit, fendue d'un sourire carnassier. La courtisane ne put dissimuler son trouble qu'au bout de plusieurs secondes. Ses yeux emplis de crainte avaient cherché ceux du paladin, comme pour lui faire part de ses soupçons.


*Du poison, des drows... et l'histoire familiale des Landruel...*

La piste d'une vengeance semblait se conforter peu à peu, et affronter l'engeance maudite de Lolth la terrifiait. Si l'hypothèse se confirmait... elle ne risquerait certainement pas sa vie !
Elle accueillit l'halfeline et le demi-elfe d'un sourire avenant, ne laissant plus rien paraître de son anxiété.


- Salutations, et merci pour votre aide, commença-t-elle d'un ton amical. Comment s'y prend-on ? Je n'ai jamais pisté qui que se soit, moi ? Par où commencer, Khelrod ?

écrit par: Khelrod Dimanche 11 Juin 2017 à 22h16
Observant les uns et les autres alors qu'ils agissaient ou parlaient à tour de rôle, le paladin fit de son mieux pour tenter de comprendre le lien puissant qui semblait tous les unir. Une famille. Un clan. Un peu à la manière de ceux de sa race au final. Ce n'était pas exactement ça, mais la compréhension qu'il avait de ce lien, sur la base de son observation et de son écoute, l'avait amené à comparer ce groupe à un clan : volonté de se protéger mutuellement, entente mutuelle, connaissance de l'autre, possibilité de compter les uns sur les autres... Il lui semblait évident qu'il pourrait compter sur leur aide pour retrouver la trace de Myal'sa, pour peu que cela soit encore possible.

Il écouta attentivement la réponse de la doyenne concernant Alushtas, notant avec un sourire heureux le passage sur le fait que la petite irait certainement mieux si son loup lui était rapporté.

Alors que l'halfeline et le demi-elfe s'approchèrent, accompagnés de leurs fidèles compagnons animaux, le nain jeta un rapide coup d’œil à Adel, semblant intrigué par les propos du bédouin.


- Des incursions drows dites-vous ? Voilà qui peut ne pas être anodin.

Alors qu'il reportait à nouveau son attention sur Tatshandra, La Goualeuse pouvait avoir la sensation que le nain et partageaient certainement cette impression que la vengeance pouvait être une piste intéressante. Il s'adressa alors aux deux nouveaux arrivants dans cette conversation, semblant essayer de les jauger.

- Bien le bonjour à vous deux. Et merci pour l'aide que vous pourrez nous apporter. Je suis Khelrod du clan Martelroc, de l'Epine dorsale du Monde.

Il enchaîna alors rapidement sur le sujet qui les concernait directement tous les deux, afin de ne pas perdre plus de temps.

- Si nous souhaitons suivre une piste, j'imagine que vous auriez besoin de quelque chose appartenant à la personne que nous cherchons, ainsi que le dernier endroit ou cette personne a été aperçue.

Il inclina humblement la tête, comme pour leur demander de confirmer ou infirmer ses dires. Il s'adressa ensuite à Sirine, la sondant sur ce qu'elle estimait être préférable.

- A votre avis, de qui devons nous suivre la piste ?

Il se tourna alors vers l'halfeline et le demi-elfe, les questionnant de nouveau.

- Est-il possible, quelle que soit la piste que nous suivions, que nous prenions quelques minutes pour ramener ce loup auprès de sa jeune amie ? Ou ce détour pourrait-il se révéler nuisible à la recherche de notre piste ?






écrit par: Phineas Lundi 12 Juin 2017 à 16h49
Les deux paires d'yeux les regardèrent pendant que les quatre oreilles qui leurs étaient associées écoutaient. Le demi-elfe répondit à Khelrod en coupant un peu la parole au bédouin qui s'apprêtait à faire de même.

- Les drows ont beau se faire moins présents depuis la signature du Pacte, et encore moins depuis cette... paix, avec les orques, leurs raids ne sont pas assez rares pour qu'on les oublie, ami nain.

L'halfeline regarda la Goualeuse et Khelrod après avoir posé ses deux coudes sur la tête de sa monture elfique et son menton dans le creux de ses mains. Ses yeux violets, pas si rares chez ceux de son espèce, transpiraient un tempérament bienveillant et rieur, bien que ses lèvres semblaient avoir de la peine à conserver un sourire trop longtemps (fait probablement dû à la cicatrice qui barrait sa joue). Ses tatouages faciaux et boucles d'oreilles lui donnait un air particulièrement sauvage, mais pas vraiment effrayant. Pendant qu'elle écoutait, on pouvait remarquer sans mal les spasmes sporadiques de sa jambes droite.

Linaë
On ne peut rien vous promettre, le demi-elfe acquiesça du chef, une piste froide, en ville, est le pire cauchemar des pisteurs. Mais nos amis font un duo plus que compétent, hum ?

Alors qu'elle se tournait vers la panthère et le faucon, tout d'eux émirent de curieux bruits qui devaient probablement être des rires ou quelque chose du cru.

Ils sont modestes ! Enfin, de qui s'agit il exactement ?

Tatshandra répondit, ce qui assombrit immédiatement le visage de l'halfeline.

Oh ! Il faut se dépêcher alors, Kordan n'aura pas de mal à repérer quelque chose, la petite à peu ou prou la même odeur que sa mère...

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Le sourire qui apparaît constamment sur le visage de cette halfeline aux oreilles à faire pâlir une elfe est rendu difficile par un cicatrice profonde sur le coté de sa joue. Cicatrice que dissimule en partie les tatouages spiralés qui recouvrent la quasi totalité de son visage.


Alors que le demi-elfe saisissait doucement la petite main de l'halfeline pour la réconforter d'une douleur qu'elle ne tentait pas vraiment de cacher, une suite de sifflement et de mots étranges furent proférés à l'usage des animaux. Fauve, le rapace toujours sur sa tête, vinrent se ranger à coté de leurs compagnons bipèdes. Plus étonnant fut la réaction du lion, qui, de son pas souverain, vint s'asseoir devant la Goualeuse, fixant la jeune femme, pour qu'elle puisse saisir le louveteau.

Linaë
Allez, allez ! Pas un instant à perdre ! Montrez nous le chemin !

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Le sourire qui apparaît constamment sur le visage de cette halfeline aux oreilles à faire pâlir une elfe est rendu difficile par un cicatrice profonde sur le coté de sa joue. Cicatrice que dissimule en partie les tatouages spiralés qui recouvrent la quasi totalité de son visage.

écrit par: Khelrod Samedi 17 Juin 2017 à 08h14
Le paladin écouta l'halfeline avec attention, posant sur elle un regard rassurant lorsqu'elle apprit la nouvelle de la disparition de Myal'sa. Il observa, avec une certaine curiosité le "bal" des animaux. Il était évident que ceux-ci avaient avec leurs compagnons humanoïdes un lien d'amitié et de confiance très fort. Le nain d'écu ne put s'empêcher d'observer avec amusement, compte tenu du fait qu'il était à présent certain qu'il n'y aurait pas de problème, la façon dont le majestueux félin vint proposer à La Goualeuse de récupérer le louveteau. Une fois ceci fait, il s'adressa à Linaë.

- Avec Alushtas, vous devriez être en mesure d'avoir l'odeur de Seygwine. Qui plus vos compagnons doivent être habitués à l'odeur de Myal'sa, si je ne m'abuse...

Il se fendit d'un sourire bienveillant comme pour de nouveau essayer de rassurer Linaë. Il en profita pour faire de même avec son compagnon demi-elfe avant d'ajouter à leur intention.

- L'agression a eu lieu de l'autre côté du pont si je me souviens bien de ce qui m'a été rapporté. A quelques rues... Dame Sirine était présente, elle saura nous montrer le lieu exact pour que vos compagnons démarrent leurs recherches.

Il se tourna alors vers Tatshandra et le bédouin.

- Merci pour votre aide.

Puis aux deux autres et à La Goualeuse, alors qu'il se dirigeait lentement vers la sortie de la clairière, afin d'être certain d'être suivi.

- Mettons nous en toute comme le suggère si justement Linaë. Dame Sirine, je vous en prie, guidez nous.

écrit par: La Goualeuse Dimanche 18 Juin 2017 à 15h26
La Goualeuse, profondément admirative, contempla quelques secondes le lion. Ses grands yeux bleus brillaient d'un éclat si intense qu'il était difficile d'imaginer qu'un voile de tristesse les nimbait quelques minutes auparavant. Elle se saisit délicatement du louveteau endormi et le glissa dans son couffin de fortune, puis s'inclina devant le fauve en une révérence pleine de vénération.

- Que la Déesse te bénisse, toi dont la beauté marie la force et la douceur, lui murmura-t-elle en le recommandant à la Dame aux Cheveux de Feu.

La jeune fille se tourna ensuite vers les pisteurs. Elle réfléchissait à toute vitesse.


- Il vaut sûrement mieux suivre la piste de Seygwine, c'est peut-être la plus fraîche. La taie d'oreiller dans laquelle je transporte Alushtas devrait encore être imprégnée de son odeur, je l'ai prise dans sa cabane.

Elle marqua une pause, attendant un signe ou une réponse éventuels de ses interlocuteurs ; l'odeur du louveteau pouvait déjà avoir masqué celle de sa maîtresse...

- Nous avons retrouvé Seygwine à côté de la taverne, non loin du pont de cristal. Une piste conduira à la caserne, où la garde l'a emmenée ; c'est l'autre qu'il faudra suivre.

Elle avait regardé le fauve et le faucon en prononçant ses derniers mots, cette consigne leur étant plus particulièrement destinée. Elle savait pertinemment qu'ils ne pouvaient la comprendre, mais c'était là une manière de les inclure dans la conversation et de leur témoigner, en quelque sorte, toute sa confiance. Elle leur sourit timidement.

Les derniers détails réglés, elle fit ses adieux à la vénérable Tatshandra et à son mystérieux ami, puis emboîta le pas à ses compagnons. Elle aurait voulu trouver quelques paroles réconfortantes pour la doyenne, lui transmettre un peu d'espoir, mais elle-même espérant de moins en moins, elle n'avait pu trouver les mots.

écrit par: Phineas Lundi 19 Juin 2017 à 16h21
Sans prendre le temps de se dire en revoir, après tout, ils ne partaient pas loin, le demi-elfe et l'halfeline emboitèrent le pas de la Goualeuse, suivi de prêt par la panthère, pendant que le faucon les survolait. Il ne fallut guère de temps au duo pour en apprendre un peu plus sur la nature de la relation de leur pisteur. Linaë, assez bavarde, tentait de combler son inquiétude par un flot presque incessant de paroles. Ils comprirent que Kel était lui bien plus taciturne. Les quelques mots qu'il prononça avaient pour but de réguler la logorrhée ou les sentiments de sa compagne.

Elle était druidesse, membre du Cercle qu'ils venaient de quitter. Étonnamment, son compagnon était bien la panthère, et le faucon celui du demi-elfe. Outre une relation mal dissimulée, ils apprirent que le demi-elfe la portait car, à la suite d'un empoisonnement, l'une de ses jambes (celle donc, qui était parcourue de spasmes) avait du mal à la porter trop longtemps. Et aux dires mêmes de Linaë, être juchée sur "son" demi-elfe, n'avait rien de désagréable. Le silencieux Kel était un pisteur rattaché au même cercle, qui avait déjà une bonne dizaine d'année de service à son actif. Ils profitaient d'un repos apparemment mérité mais aider à la recherche d'une camarade n'était pas quelque chose qu'on refusait apparemment.

Il était difficile de savoir qui commandait vraiment dans ce duo. Certes, Linaë semblait prendre de nombreuses décisions, mais le silence démonstratif de Kel avait quelque chose d’éminemment charismatique. Les rares mots qui sortaient de sa bouche avaient toujours un effet saisissant sur sa compagne. Et lorsque celle ci commença à pester un peu sur le manque de réactivité des gardes qui avaient perdue une piste, il pressa la paume de l'halfeline, ce qui la calma derechef.

Ils parcoururent rapidement la ville jusqu'à la scène de crime. Par chance, il restait une tâche de sang au sol. Celle de l'agresseur, ou de Seygwine ? Kel, tout en posant Linaë au sol, qui chancela un instant et dû s'appuyer contre le mur le temps de retrouver son équilibre, se pencha sur la trace tout en "échangeant" à coups d’œil et de geste avec la panthère. Le fauve huma le liquide, puis s'avança vers la Goualeuse qui portait le louveteau, et fit un geste de la tête vers celui ci.


- Le petit porte la même odeur que ce sang, sans doute celui de Seygwine, dit Kel d'un ton neutre, Lili et moi allons chercher une odeur similaire dans la ville. Mais Myal'sa est douée pour dissimuler ses traces, si elle à voulu disparaître... je ne promet rien. Il y a une autre odeur cela dit, beaucoup plus forte. Vous savez d'où cela pourrait venir ?

écrit par: La Goualeuse Samedi 24 Juin 2017 à 15h21
Le trajet permit à La Goualeuse, fine observatrice, d'en apprendre un peu plus sur le duo atypique de pisteurs. Elle n'avait posé aucune question, adoptant comme souvent cette position de retrait par laquelle elle prenait la mesure d'une situation ou d'une personne avant d'agir. Linäe, nerveuse, n'avait de toute façon pas besoin d'être priée pour décliner leur identité respective et son histoire.

Les séquelles de l'empoisonnement dont l'halfeline avait été victime ramenèrent tout de suite Seygwine à la pensée de la jeune fille. Dans quel état un poison aussi violent la laisserait-elle ? Serait-elle capable de marcher ? Elle chassa ces funestes pensées en recommandant une nouvelle fois l'enfant à la Déesse, éternelle source de lumière dans ses ténèbres intérieures.

Se retrouver sur la scène du crime lui serra le cœur. Le pavé, encore maculé d'une tâche brune à l'endroit où gisait quelques heureus auparavant le corps de la petite elfe, témoignait du terrible drame qui avait eu lieu. Aussi pénible qu'était sa vue, cette trace que personne n'avait effacée était une véritable chance. Elle l'avait désignée d'un geste de la main, sans oser s'en approcher trop près.


- Oh, ce n'est pas celle de l'agresseur, répondit La Goualeuse, que ses émotions avaient distraite un instant. C'est sûrement celle du guérisseur qui a secouru Seywgine. Son nom m'échappe... Khelrod ?

La rusée courtisane confiait la suite des explications au paladin, qui pourrait ainsi présenter l'orc à sa guise.

- Remonter la piste de Seygwine pourrait nous conduire à Myal'sa, ou au moins nous indiquer d'où la petite venait. Si elle fuyait leur agresseur, comme nous pouvons le supposer, elle n'aura pas caché ses traces... enchaîna-t-elle d'une voix froidement déterminée, qui indiquait qu'elle avait définitivement vaincu son trouble.

écrit par: Khelrod Jeudi 29 Juin 2017 à 12h55
Khelrod avait fait le chemin jusqu'à la scène de crime presque sans un mot, se contentant la majeure partie du temps d'écouter Linaë, ainsi que les rares paroles prononcées par Kel. Toutefois, lorsque les séquelles du poison sur la halfeline furent évoquées il prononça quelques mots compatissants. Le groupe qu'ils formaient actuellement devait donner une impression étrange aux habitants qui les voyaient passer : une belle jeune femme, deux amoureux en armure légère accompagnés de leurs animaux et un nain paré pour la guerre...

Il ne leur fallut au final que peu de temps pour retrouver le lieu de l'agression. Alors que les experts du cercle faisaient leur office, Khelrod restait parfaitement attentif à leurs propos, mais aussi à leurs expressions, au cas où certaines choses ne seraient pas explicitées.

Lorsque la question de la seconde odeur, celle qui était la plus forte, fut abordée et subtilement esquivée par La Goualeuse, le paladin sourit à cette dernière comme s'il lui signifiait qu'il acceptait d'être celui qui parlerait de Lor'kar. Il enchaina d'ailleurs immédiatement.


- Cette odeur pourrait être celle de l'agresseur, ou plus probablement comme le suggère Dame Sirine, celle du sauveur de la petite. Un orque dénommé Lor'kar Trog Beorg, capable de commander aux esprits et dont l'âme n'est pas emprunte de la noirceur caractéristique de son espèce. Son odeur devrait aller dans deux directions : celle de la caserne et celle de la forge d'Eluë. Concernant la fillette, il devrait également y avoir deux pistes : une en direction de la caserne et l'autre... C'est à vous de nous guider.

Il leur sourit de façon enjouée. Il laissa passer une seconde, mais avant de laisser les pisteurs reprendre la parole, il précisa.

- Sachez que malgré tous mes préjugés sur les orques, j'ai acquis la certitude que Lor'kar n'a pas agressé la petite. Nous concentrer sur sa piste ne nous apprendrait pas grand chose, sa présence à la forge ayant été attestée ce matin. Je vous laisse donc poursuivre la piste de la petite, dans l'espoir de retrouver Myal'sa, à moins que vous n'ayez une autre idée en tête, votre expertise dans le domaine étant certainement supérieure à la mienne.

écrit par: Phineas Jeudi 29 Juin 2017 à 15h35
- Il y a une troisième odeur, finit par dire le demi-elfe, après avoir haussé un œil dubitatif lorsqu'il sut que le sauveur était un orque, sans doute celle de l'agresseur. Mais elle sera moins facile à suivre que celle de Seygwïne, et mènera au moins au début au même endroit. Commençons par celle de la petite. Lin, ça va allez ?

L'halfeline lui fit un sourire acquiesçant même si elle boitait un peu en marchant. Le demi-elfe émit alors une suite de sifflements successifs de longueurs différentes. Le faucon qui tournait au dessus d'eux répondu d'un long cri de rapace. Puis, il s’accroupit, et Linaë ordonna à la panthère de commencer dans un langage qu'ils devaient sans aucun doute être les seuls à connaître. Le fauve répondu d'un grondement et se mit en piste. La chasse était ouverte.

Kel et Kordan partir devant. Le rythme était soutenu, et il devint vite difficile pour le nain de suivre. Mais la druidesse ne s'inquiétait pas, elle ne pourrait pas perdre son ami, quand bien même ils mettraient la moitié de la ville entre eux.

Pendant un temps, ils tournèrent un peu en rond, allèrent un temps vers la caserne, puis le fauve sembla perdre la trace. Ils retournèrent en arrière, et le duo sembla trouver une autre piste. Ils marchèrent alors vers le nord. Un rôdeur en plein pistage, c'était voyant, aussi de nombreux passants les regardèrent passés. Mais, au détour de ruelle, ils retournèrent bientôt vers le sud et arrivèrent non loin du fleuve. Ils se dirigèrent alors vers l'ouest, et passant le loin du mur d'enceinte, ils aperçurent sur une petite butte prêt de l'eau ce qui semblait être la vieille tour dont on leur avait parlé.

Mais ils n'eurent guère le temps de s'attarder. Kel arriva bientôt à la porte ouest et passa devant les gardes avec un salut. Le fauve leva la tête et commença à tourner en rond, cherchant la suite de la piste. En attendant, le demi-elfe se tourna vers eux.


- Il a trouvé l'odeur de Myal'sa. Elle était dans le coin avec sa fille...

écrit par: La Goualeuse Samedi 01 Juillet 2017 à 13h33
La Goualeuse s'élança à la suite du fauve. Il y avait quelque chose de grisant dans les piétinements et les emballements de cette chasse, en dépit de l'inquiétude dont elle s'accompagnait irrémédiablement. Au bout d'une dizaine de minutes, la jeune femme changea sa bandoulière d'épaule : Alushtas ne pesait guère plus de quelques kilos, mais cette charge n'était pas négligeable pour de frêles épaules.

Elle profita d'une intermittence du pistage pour se désaltérer à une fontaine, et gratifier la patience du louveteau de quelques caresses. Si la trajectoire avait d'abord semblé aléatoire, elle n'avait pas tardé à se préciser et à les conduire vers l'une des portes de la ville.


- Myal'sa et Seygwine devaient partir en excursion, expliqua-t-elle succinctement. La troisième odeur est-elle toujours présente ? Et la piste de Myal'sa est-elle aussi fraîche que celle de sa fille ? Une odeur de sang est-elle présente ?

Les questions se précipitaient dans l'esprit si vif de la jeune fille, qui les énonçait à mesure qu'elles se présentaient. Après avoir obtenu les réponses escomptées, elle fit signe à ses compagnons de patienter quelques instants, puis se dirigea vers les gardes.

- Bonjour messieurs, les apostropha-t-elle d'une voix accorte, un charmant sourire aux lèvres. Vous connaissez sûrement Myal'sa Landruel, elle franchit souvent ses portes pour aller patrouiller en forêt. L'avez-vous vu passer ce matin, elle ou sa fille ?

écrit par: Khelrod Samedi 01 Juillet 2017 à 22h19
Effectivement, pour le nain suivre la piste à la vitesse à laquelle cela se faisait était plutôt compliqué. Ses courtes jambes étaient certes robustes et lui permettaient de supporter de lourdes charges, mais pour ce qui était de maintenir une allure élevée, ce n'étaient pas sur ses jambes qu'il lui fallait compter, mais bien sur son endurance propre... Il fut donc soulagé des quelques pauses que La Goualeuse leur permit de faire.

Il avait suivi la piste avec les rôdeurs et leurs compagnons sans rien dire, ne souhaitant pas briser leur concentration. Il semblait essayer de repérer ce qu'ils voyaient, de sentir ce qu'ils sentaient, mais ses sens n'étaient clairement pas aussi développés que ceux des pisteurs et il finit par se contenter de suivre, pour ne pas gaspiller son énergie inutilement. Il en aurait certainement besoin pour autre chose.

Aux questions que posa Sirine, Khelrod se contenta d'acquiescer, signifiant qu'il partageait la volonté de l'humaine de connaître les réponses. Il attendit donc la réponse auprès des gardes et se dirigea ensuite vers l'endroit où Kel avait indiqué que Kordan avait trouvé la piste. Suite aux question de la courtisane, il enchaîna.


- Elle était dans le coin avec sa fille. Cela signifie-t-il qu'elles ont bougé après ? La piste se poursuit-elle ? Et effectivement, la troisième odeur est-elle présente ?

Il semblait lui aussi réfléchir rapidement.

- Vous qui la connaissez, s'agit-il d'un itinéraire qu'elle est habituée à emprunter ?

Se remémorant le fait qu'il avait cru voir à plusieurs reprises que la charge représentée par Alushtas pesait pour l'humaine qui le portait, il profita de l'arrêt momentané pour proposer son aide, avec une galanterie peu commune des nains, accompagnée d'un sourire franc.

- Dame Sirine, si vous le souhaitez, je peux porter notre petit compagnon. Ainsi vous serez peut être en mesure de cheminer plus sereinement.

écrit par: Phineas Mercredi 05 Juillet 2017 à 13h10
Le rôdeur fronçait les sourcils, accroupis au sol, sous le regard interrogatif des gardes. Ceux-ci, vaguement surpris de la question, réfléchir avant de répondre. Puis, l'un d'eux, un humain à forte carrure, sans doute sous officier au vu de ses galons répondit :

- Vous savez, y'a un paquet de gens qui passent ici, rôdeurs ou non. Et on ne fait pas vraiment attention à eux, ils sont plus souvent en mission que nous ! Non, je pense pas qu'on puisse vous aider, m'dame.

Le garde avait l'air un peu piteux de ne pas pouvoir aider une si jolie lunargentaise, mais la séduction ne pouvait pas modifier la réalité du monde. Du moins pas celle ci. L'halfeline s'était rapprochée de la panthère et du demi-elfe, et sans vraiment s'accroupir, les deux humanoïdes discutaient à voix basse, échangeant des théories. Si ils avaient bien écoutées les questions des deux enquêteurs, la réponse ne semblait pas être aussi simple que celles ci. Ils ne se cachaient pas, et murmuraient plus par habitude qu'autre chose, mais lorsque l'ancienne courtisane et l'ex forgeron approchèrent, ils n'essayèrent pas de diminuer le volume.

- ... ça n'a aucun sens Kel, My serait partie avec sa fille et revenue sans elle ? Tu sais comment elle est, elle ne la laisserait jamais seule.

- La troisième trace s'arrête là pas, la piste n'est pas parfaite, et déjà vieille, mais je suis certain qu'elles étaient seules dehors. Inutile de chercher des traces de Myal'sa, elle n'en laisse plus depuis longtemps. Mais Seygwïne, n'a pas l'agilité de sa mère. Je suis certain de trouver quelque chose .

L'halfeline soupira avant de hocher la tête, elle se redressa, réprimant la douleur dans sa jambe et regarda les deux enquêteurs.


Linaë
Il n'y a plus de trace du troisième larron depuis une cinquantaine de mètres. Il n'est pas très subtil, mais rusé. Il a couvert une grande partie de son chemin d'un parfum inodore pour nous, mais qui sature l'odorat de la plupart des animaux, de la feuille de ryès. Je serais bien incapable de vous dire d'où il venait exactement. Par contre, ce qu'on sait, c'est que My et sa fille sont partis, ce qui n'a rien d'étonnant, il lui arrive de vagabonder un peu partout, mais que Seygwïne est revenue seule. C'est plus qu'inquiétant... Habituellement, lorsque c'est nécessaire, elle envoie Yordan avec elle - c'est son compagnon - ça ne lui ressemble pas.

Elle soupira.

Une fois dans les champs et les bois, on ne pourra plus suivre l'odeur de Myal'sa, et elle ne laisse quasiment jamais de trace. Mais il y a peut-être moyen de suivre celle de sa fille.

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Le sourire qui apparaît constamment sur le visage de cette halfeline aux oreilles à faire pâlir une elfe est rendu difficile par un cicatrice profonde sur le coté de sa joue. Cicatrice que dissimule en partie les tatouages spiralés qui recouvrent la quasi totalité de son visage.


Sans attendre, Kel s'était déjà éloigné cherchant ladite piste pendant qu'ils discutaient, se dirigeant vers le Sud, vers les rives du fleuve et ses minces lignes boisées.

écrit par: Khelrod Mercredi 05 Juillet 2017 à 19h17
Le paladin remercia les gardes pour leurs réponses, même s'ils attendaient plus probablement les remerciements de la belle humaine... Après avoir pris congés d'eux, il se dirigea vers les deux pisteurs finissant par arriver à une distance suffisante pour lui permettre de comprendre ce qu'ils disaient.

Il les écouta attentivement, ne souhaitant pas perdre une miette de ce qu'ils étaient en train de se dire. Il se concentra encore plus lorsque la halfeline leur fit le rapport de ce qu'ils venaient de découvrir. De nombreuses pensées se bousculaient dans sa tête, car il n'arrivait pas à recoller les morceaux...


¤ Effectivement, ça n'a aucun sens... ¤

Il posa un regard interrogateur sur Linaë qui venait de leur faire un rapport. Et il se lança alors dans une réflexion à voix haute, cette fois-ci sans trop de détours.

- Elle n'aurait jamais laissé sa fille rentrer seule en temps normal. Il y a donc une contrainte ou une nécessité qui se sont imposés à elle. Elles étaient seules lorsqu'elles ont quitté la ville. Ce qui signifie qu'elles ont pu être rejointes plus loin. L'agresseur de la petite a peut-être pu la ramener en ville sous la contrainte, quelle que soit la méthode...

Il semblait réfléchir à toute vitesse.

- Est-il possible que l'agresseur soit aussi doué que Myal'sa pour dissimuler ses traces et son odeur ? Ce qui justifierait que sa piste n'existe plus... Nous savons qu'il est capable de se rendre invisible. Il aurait certainement pu les suivre en étant invisible et en cachant ses traces... Si elles se sont enfoncées dans les bois, alors c'est là-bas qu'il nous faut aller à présent. Nous devons retrouver Myal'sa pour comprendre ce qui s'est passé.

Il prit alors la suite de Kel, suivant le demi-elfe comme s'il souhaitait être présent pour chaque découverte que ce dernier pourrait faire. Les sourcil froncés, il semblait songeur et légèrement inquiet.


écrit par: La Goualeuse Samedi 08 Juillet 2017 à 16h10
La Goualeuse avait poliment décliné l'offre du nain, en lui faisant remarqué qu'il avait beaucoup et lourd à porter. Alushtas ne pesait pas tant, et, parce qu'elle l'avait déjà pris en affection, elle se plaisait à le porter.

Elle remercia les gardes d'un ton courtois, puis s'éloigna pour rejoindre les pisteurs. Le rapport que leur fit Linaë confirmait ses craintes : la fillette était revenue en ville sans sa mère ; elle fuyait à coup sûr un danger. Qu'elle ne fut pas accompagnée par Yordan, contrairement à ses habitudes, n'augurait rien de bon...


- Je ne suis pas sûr de bien comprendre... déclara-t-elle en déportant son regard vers Kel. A quel moment la piste de l'agresseur rejoint-elle celle de Seygwine ? Et où disparaît-elle ? Pensez-vous qu'il les suivait ?

Elle écouta les réponses du pisteur, pensive. Visualiser le trajet des uns et des autres était difficile ! Plus prompt à la parole, Khelrod fit part de ses réflexions.

- Seygwine n'a pas alerté les gardes, c'est étrange... répondit-elle aux premières remarques du paladin. Elle ne rentrait pas chercher du secours ou appeler à l'aide, elle ne fuyait pas non plus. Une petite fille effrayée, courant à toutes jambes, suffocante, en larmes peut-être, aurait attirée l'attention. Vous avez sûrement raison, Khelrod, elle devait déjà être sous l'emprise de son agresseur. Mais alors... pourquoi l'avoir conduite en plein centre ville avant de... ?

La jeune fille demeura silencieuse quelques instants, alors qu'une foule d'interrogations et d'hypothèses se bousculaient dans son esprit. Pourquoi ne pas avoir tué Seygwine hors des murs ? Et pourquoi ne pas l'avoir tuée, finalement ? Était-ce un message que l'on avait voulu adresser aux autorités de la ville ? Le choix du poison avait-il le moindre sens ?

- Oui, il faut poursuivre... acquiesça la courtisane, la mine sombre. Nous en sommes pour l'instant réduits à des hypothèses, il faut suivre la piste de Seygwine jusqu'à Myal'sa pour avoir des réponses.

Elle suivit ses compagnons, serrant le jeune loup contre sa poitrine comme pour y puiser un réconfort.

écrit par: Phineas Dimanche 09 Juillet 2017 à 18h48
- C'est possible Khelrod, répondit le rôdeur. Mais alors, il n'est pas lunargentais. Ce genre de technique de discrétion ne sont pas si répandues.

Le rôdeur et l'halfeline acquiescèrent aux questionnements de la Goualeuse, mais ne surent apparemment lui répondre. Aussi la traque se poursuivit elle et le petit groupe tomba peu à peu dans un silence pesant. Même l'halfeline cessa bientôt de parler.

Malgré l'absence de trace visible pour qui n'a pas été formé au pistage, Kel et Kordan retrouvèrent bientôt une trace. Les passages avaient effacées les traces sur les pavés de la route, mais l'herbe et la terre n'était pas aussi déloyales.
Retrouver la trace dura prêt d'une demie-heure. Bientôt, Alushtas, en eu assez d'être porté par une bipède, sauta du sac et alla à coté de la panthère, tentant d'imiter le fauve qui, d'une certain manière, sembla amusé par le jeu du jeune loup. Mais le fait était connu : si les félins avaient une vue hors pair de nuit comme de jour, le flair des canidés dépassaient de très loin le leur. Et lorsque plus aucune branche cassée ni trace de pas ne put les guider, c'est bien le jeune animal qui retrouva la trace de sa compagne humaine.

La suite pris du temps. Certes la piste était a nouveau ouverte, mais prêt des berges de la Rauvin où ils se retrouvèrent bientôt, elle était plongée dans les traces de nombres d'animaux qui venaient y boire. Ils y passèrent un certain temps, salués par des marchands et des pêcheurs qui passaient sur l'eau ou s'étaient assoupis au bord de l'eau. Le temps qu'ils trouvent réellement quelque chose d'intéressant l'après-midi était déjà bien avancé.

Ils entrèrent enfin dans un petit bois, non loin de la rive. Et enfin, des traces de sang. Sur les feuille satinées d'un laurier-palme, des gouttes écarlates persistaient encore, protégées de l'évaporation par leurs paires. La panthère grogna, puis renifla le liquide vital, avant de partir un peu plus vite. Tout sembla se dérouler très vite, pourtant, le temps de parvenir à l'étape suivante midi était aussi loin que minuit.

Devant eux se trouvait un cadavre. Un humain, il avait été déchiqueté par des griffes acérés.


- Pas seulement des griffes, des flèches... Il y a trop de sang, d'autres blessés, le rôdeur restait neutre, habitués sans doute à ce genre de scène, au moins cinq combattants, peut-être d'autre dans les arbres.

Il se pencha sur le cadavre, et d'un mouvement sec en retira une flèche avant d'examiner l'empennage. Il regarda Khelrod et la Goualeuse, puis fit un mouvement de la tête qui ne pouvait dire qu'une chose : celle ci appartenait à celle qu'ils cherchaient.

Et soudain, la panthère, releva la tête et gronda.

Un rugissement puissant se fit entendre plus loin de la forêt.

Alors que le rapace poussait un cri strident, le fauve sauta soudain sur le tronc nu d'un arbre, et en une fraction de seconde, fut sur ses branches, et dans des sauts agiles, il disparut dans les feuillages sans qu'on put le rattraper. Linaë regarda le demi-elfe avant de partir derrière son compagnon quadrupède, s'enfonçant dans les fourrés. Il ne restait plus que les deux enquêteurs et le demi-elfe.


- Je ne peux pas laisser tomber cette piste.

Et ce faisant, il continua à analyser la scène.

écrit par: La Goualeuse Lundi 10 Juillet 2017 à 11h51
De toute évidence, la jeune fille n'avait pas l'habitude de se déplacer en forêt. Si elle restait légère et agile, sa démarche, précautionneuse, avait perdu quelque peu de sa grâce naturelle. Il arrivait fréquemment que son pied bute contre une racine ou roule sur une pierre, que son ample manteau s'accroche à la végétation ou ses cheveux à une branche. Elle demeurait silencieuse, concentrée, et n'émit aucune plainte, pas même un soupir.

La faim commençait à la gagner, pourtant... Elle avait fini depuis longtemps le reste de brioche achetée le matin et que Khelrod - heureusement, tout compte fait - avait décliné. Mais cette sensation était trop familière pour qu'elle ne puisse en faire abstraction : elle donna le change en contemplant la nature sauvage des rives de la Rauvin, et ne remarqua bientôt plus les chatouillis au fond de son estomac.

La Goualeuse semblait particulièrement sensible à la beauté des fleurs, sur lesquelles elle plongeait un regard contemplatif, presque religieux. Les docks d'Eauprofonde étaient bien ternes et fangeux en comparaison à ces bois. Elle laissa Alushtas gambader au côté du fauve, soulagée de se délasser un peu le dos. Elle chuchotait le nom de son petit protégé et accélérait le pas lorsqu'il quittait son champ de vision.

L'insouciance allait s'emparer d'elle lorsque des tâches sanglantes vinrent la rappeler à la dure et sinistre réalité de leur "promenade". La courtisane avait rapidement détourné le regard et avait soigneusement contourner le laurier-palme. Son visage était grave et froid comme l'acier, ses yeux ne ne cherchaient plus les fleurs et autres beautés verdoyantes, mais scrutaient l'épaisseur de la forêt avec inquiétude. Son pas était plus nerveux et maladroit : elle avait peur.

A la vue du cadavre, elle plaqua ses mains contre sa bouche pour réprimer un cri, ou un haut le cœur... Un simple coup d’œil avait suffi pour voir les chairs labourées et les membres déchiquetés. La jeune fille était pâle : les yeux fermés, elle semblait se réciter tout bas quelque chose, un poème ou une prière. Elle rouvrit des yeux légèrement humides, et s'efforça de porter le regard sur la flèche que Kel leur tendait.


*Myal'sa... La Déesse nous garde tous !*

Le rugissement la fit tressaillir. Elle se rapprocha lentement de Khelrod, comme pour chercher du réconfort ou une protection. La belle semblait plus fragile que jamais, et tous ne pouvaient que se demander (s'ils ne l'avaient pas encore fait) comment ils avaient pu être inconscients au point d'entraîner une si frêle créature dans cette chasse...

- Alushtas ? Alushtas ! soufflait-elle à voix basse, promenant ses yeux emplis de crainte dans les sous-bois en prenant garde à éviter l'horrible victime de la rôdeuse.

écrit par: Khelrod Lundi 17 Juillet 2017 à 15h14
Khelrod pour sa part suivait également la marche "imposée" par Kel et Linaë. Si lui aussi appréciait ce voyage, c'était pour une toute autre raison. En effet, partir à la recherche d'une elfe disparue, même si ce n'était pas lui qui suivait la piste, l'empêchait de se sentir inutile et lui donnait un nouveau but, une quête à accomplir... Et ça, déformé par l'enseignement de feu Godefroy, c'était devenu son but ultime ! Être en permanence en quête était la façon qu'avaient les paladins de mener leur vie et de combattre le mal.

Au fur et à mesure qu'ils perdaient puis retrouvaient la piste, notamment avec l'aide du petit louveteau, les minutes se perdaient également en heures et l'heure du déjeuner s'était à présent tellement éloignée que les bruits de l'estomac du nain étaient aussi peu discrets que les cliquetis métalliques incessants produits par son équipement alors qu'il avançait au rythme de la recherche. Il décida d'ignorer la faim, se promettant qu'il avalerait ce qu'il faudrait à la prochaine pause suffisamment longue, si cela ne perturbait pas les recherches.

A l'entendre ainsi, il était clair pour tout le monde qu'il était un combattant du front et non un combattant discret capable de prendre ses ennemis en embuscade... Cela fut encore plus évident lorsque le groupe pénétra dans la forêt et que le bruit provoqué par le nain, contrastant énormément avec le silence proche de l'absolu dont étaient capables les rôdeurs et leurs compagnons animaux, brisa la quiétude habituelle des bois.

Ils finirent par trouver quelque chose de concret : des gouttes de sang, que le paladin n'aurait jamais remarqué sans l'expertise de la panthère, d'Alushtas et des rôdeurs. Instinctivement il se saisit de sa hache de guerre naine, paré à toute éventualité. Subtilement il fit quelques pas pour rester à une distance suffisante de la Goualeuse pour pouvoir la protéger si le besoin s'en faisait ressentir. La suite s'enchaina rapidement et les mena directement à un cadavre. Contrairement à l'humaine, le nain d'écu ne quitta pas des yeux le corps sans vie, accueillant avec un certain soulagement les propos du demi-elfe. Avant qu'il n'eut pu ajouter le moindre mot, Linaë et les animaux partirent à la suite d'un rugissement. Khelrod ne comprenait pas forcément ce qu'il se passait, mais il se tourna vers Sirine et lui adressa quelques mots sur un ton rassurant, malgré la situation.


- Dame Sirine, quoi qu'il arrive, restez près de moi et faites ce que je vous dis. Tout se passera bien.

Il avait déjà par le passé participé à l'escorte de personnes importantes et avait toujours vu Godefroy procéder ainsi. C'était pour cette raison qu'il ne s'était pas inquiété de la présence de Sirine, pensant qu'il pourrait la protéger si cela devait être nécessaire. Il s'adressa ensuite à Kel.

- Cet homme a été tué par Myal'sa et son compagnon. S'agit il d'un des braconniers qu'elle a rossé il y a quelques temps ? Son sang a elle est-il parmi tous ceux qui se trouvent ici ? Êtes-vous en mesure de la retrouver ?

Il laissa volontairement passer une seconde puis reprit.

- Ou est partie Linaë ? Qui d'elle ou de vous à le plus besoin de notre aide, afin que nous sachions si nous devons la suivre ou rester avec vous?

écrit par: Phineas Vendredi 21 Juillet 2017 à 20h30
Le louveteau avait effectivement disparu dans les sous-bois à la suite de la druidesse. Le faucon avait disparu quelques minutes avant de revenir en émettant une succession de petit bruits ce qui fit hocher la tête du demi-elfe si peu bavard.

Le rôdeur avait laissé sans réponses les questions de Khelrod pendant de longs instants. Il examinait la scène, leur demandant silencieusement de rester à l'écart. A un moment, il sorti une dague effilé qu'il planta sans ménagement dans le cuir de l'armure du cadavre, déchirant l'armure en deux. Puis il fit de même dans le torse lui même et l'examina en silence. Il le tata un peu partout, sortit une hachette de qualité convenable d'un fourreau et y jeta un œil avant de la poser à coté.

Et puis, enfin, il se redressa et soupira.


- Non. La piste est trop brouillée. Je pense que My à dû casser quelques cotes mais si elle est morte, ce n'est pas ici que ça s'est passé. Je pense que Yordan a été immobilisé, d'une manière ou d'une autre...

Il pointa un creux un peu plus loin, particulièrement large, indiquant qu'une créature massive avait dû rester inanimée un certain temps.

- Ils devaient être une bonne dizaine. Les traces indique que quelque chose a été trainé, un corps peut-être. Celui ci n'est pas assez bien armé pour être fortuné mais trop pour être pauvre. Son arme n'a pas été utilisée bien souvent, on dirait un mercenaire débutant, ou quelque chose du genre. Aucune chance contre elle. Ce n'est pas un braconnier. Il n'y a rien a chasser dans le coin, la ville est trop proche. Vu l'état du cadavre, le combat à dû se faire très tôt ce matin, ou très tard hier soir.

Il gratta sa légère barbe, semblant plus émettre des hypothèses que répondre au questions.

- Linaë ne craint pas grand chose ici, même un moustique répugnerait à l'attaquer... Mais il n'y a pas grand chose à voir de plus ici, vous préférez qu'on poursuive, ou qu'on la rejoigne ? Je doute de trouver grand chose, ils ont dû rejoindre la route, et une fois dessus, une piste est presque impossible à suivre, c'est déjà un miracle qu'on ai réussi à arriver jusqu'ici.

écrit par: La Goualeuse Samedi 29 Juillet 2017 à 15h07
Il fallut bien en convenir au bout d'une longue minute, Alushtas avait disparu...

*Que la Déesse veille sur toi, petit imprudent !*

La jeune fille, toujours aussi inquiète, ne quittait pas d'une semelle son dévoué protecteur, qu'elle avait remercié d'un sourire fragile mais enthousiaste. Ses yeux, agités d'un mouvement vif, comme en proie à des sursauts, scrutaient encore les feuillages. Elle était sur le qui-vive, prête à prendre la fuite à la moindre menace.

Elle avait tourné le dos à l'épouvantable inspection à laquelle se livrait Kel, qui découpait et fouillait le cadavre en véritable boucher. Le son de la dague mordant les chairs et se frayant un chemin dans la cage thoracique, celui non moins répugnant des os que l'on écarte, l'odeur âcre du sang, faillirent bien avoir raison de la belle oie blanche : ses tempes fourmillaient, la sueur commençait à lui démangeait la nuque, elle était pâle, si pâle. La chaleur devint soudain étouffante, elle tira sur l'ouverture de son manteau, sa vision s'altérait déjà par intermittence. Vacillante, elle posa sa main sur l'épaule de Khelrod et aspira avidement de l'air.

Le sanglant examen avait prit fin, et La Goualeuse retrouvait lentement vigueur et conscience. Elle avait manqué de peu de s'évanouir, et si ses jambes étaient encore cotonneuses, les sensations de vertige étaient passées. De même qu'elle n'avait pas émis la moindre plainte pendant la pénible marche à travers les bois, elle n'avait réclamé aucun secours ; au contraire, la belle semblait vouloir ne compter que sur elle-même et avait puisé dans une force insoupçonnée le courage de surmonter cette nouvelle épreuve. D'autres, même moins frêles qu'elle, auraient rebroussé chemin, mais la délicate "chanteuse" faisait face à l'adversité avec une surprenante détermination.


- Pas de trace de Seygwine ? souffla-t-elle d'une voix faible, les informations délivrées par Kel n'ayant pas toutes percé les brumes de son esprit.

La courtisane avait toujours la main gauche fermement rivé sur l'épaule du paladin, s'y accrochant comme un naufragé au débris d'un navire. De l'autre, elle recoiffa une mèche de cheveux qu'une sueur froide avait collé à son front.


- Nous devrions rejoindre Linaë, c'est plus prudent.