Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> Les collines miroitantes, Introduction : Owéor
  écrit le : Samedi 17 Novembre 2018 à 23h51 par Schninkel
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Dernier jour de Kythorn, 1372
Lieu : Route de la course marchande, frontière Nord du royaume d’Impiltur, Inaccessible Orient.
Moment : Matinée
Météo et températures : Doux(13°C), vent frais.

Owéor
Au Nord d'Impiltur et à l'Est de la Mer des Etoiles, les cimes élevées des Contreforts de la Terre qui délimitaient la frontière occidentale, s’étendaient à perte de vue et se répandaient à présent en un vaste champ de collines jusqu’aux première verdures de la forêt de Rauwlin du Grand Val. Les autochtones appelaient cette région : la clairière miroitante. Ce n’était que chaume glacé de rochers et de pins dans laquelle circulait une petite rivière appelée Pic-de-Glace. Un vent glacial permanent, descendait depuis les sommets blancs et hurlait de violentes rafales sur les plaines. Malgré la période estivale, les contrées montagneuses connaissaient des écarts de températures remarquables à des distances très peu considérables. Les montagnes, couvertes de neiges éternelles, était non-seulement froides en elles-mêmes, mais elles semblaient porter au loin leur température glacée. En cette saison, le pays placé au pied des montagnes jouissaient donc de températures moyennes, à des nuits verglacées. Mais au cœur de vastes plaines, les terres pouvaient aller jusqu’à être brûlées par un soleil ardent en journée, quand elles n’étaient pas en proie aux violents orages et aux fortes pluies qui semblaient apparaitre aussi spontanément que sournoisement.

Cela avait été le cas la veille, et la célèbre route de la course marchande, qui menait jusqu’au pays de Damarie, le long du grand fleuve Imphras, n’était plus à présent qu’un lac de boue. Les chemins étaient devenus des gués de fange molle. L’eau et la boue confondues, venaient tapisser le fond des ravines et battre le pied de la montagne, qui plongeait directement dans le torrent en contre-bas.

Owéor avait naturellement saisi ce prétexte pour arpenter un défilé plus sauvage à quelques centaines de mètres plus loin devant un contrefort rocheux. Une douce brise rafraîchissait son excursion, le ciel était nettoyé et resplendissant d’un bleu pur. Le soleil avait séché le sol du versant qu’il explorait, l’orage semblait y avoir été oublié. Depuis la frontière, les étapes étaient assez distantes entre elles pour que l’on foule toujours une piste déserte. Pourtant, le silence et la solitude allaient parfaitement avec le paysage et l’impression saisissante pour celui qui franchissait cette vallée. Il se retrouva dans un isolement émouvant, face à face avec ces effrayantes fantasmagories de la nature. Un privilège et une distinction uniquement accessible aux voyageurs les plus téméraires et observateurs.

Le guerrier Gnome des étendues sauvages rôdait en profitant et en s’imprégnant de l’atmosphère des vastes collines chaotiques. D’aspect rude et sauvage, tout comme le paysage, il se déplaçait silencieusement à travers l’ombre des quelques arbres qui avaient réussis à coloniser la région. Il sentait les fleurs, l’humus, le goût de la pluie, du vent d’été et du vert sombre. Bien que perdu dans les immensités nordiques, le petit costaud savait toujours comment se nourrir et trouver de l’eau fraîche. Il progressait dans un mélange de frustration et d’amusement, cherchant sa voie entre les fourrées et les gravats.

Soudain, un mouvement perturba ses pensées, le bruit du craquement sec d’une branche, suivit d’un sifflement court et strident, à peine audible, puis une voix puissante s’éleva à travers d’épais buissons d’épineux, tout près de le lui.


- Geilund ! Rexus !

Ces appels semblaient désespérés. Le jeune Gnome du Grand-Val jeta un œil curieux pour voir émerger une grande femme nordique, éreintée, une main au visage en guise de porte-voix.

- Rexus ! Geilund !

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écrit le : Dimanche 18 Novembre 2018 à 14h47 par Owéor
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Cela faisait un moment que Owéor longeait la route, alternant la marche sur le chemin, et les escapades en dehors pour trouver de quoi ce sustenter. Dernièrement, il avait traqué un lièvre pendant quatre heures car les animaux commençait à se faire rare dans cette région. La chasse n'était pas la principale activité de cette région. En effet, la Damarie, région froide du nord, se concentrait plus sur l'exploitation des minerais si ses souvenirs était exact.

La veille, il avait du quitter de nouveau la route principale à cause d'intempéries, et la longeait depuis, pour ne pas se perdre. Il n'était pas certain de sa position, mais si il n'était pas perdu, il devait s'approcher d'une ville, dont il avait oublié le nom. C'était le premier vrai voyage du rôdeur, il n'était jamais parti aussi loin et aussi longtemps de sa région natale. Tout ça pour assouvir sa soif de connaissance sur la nature. Depuis que son frère était mort dans les mines, il ne supportait plus l'idée de rester enfermé sous terre, et avait entrepris de vivre au grand air. Cette façon de vivre lui avait permis de découvrir une nouvelle passion pour les différentes espèces floral du monde, et il avait commencé à les recenser. Après avoir fini d'explorer sa région, le Grand-val, il était parti vers la Damarie, région proche de la sienne, pour observer les espèces de cette région. Si des plantes poussaient loin dans ces contrées, ce devait être des phénomènes de persévérance et d'adaptation !

Perdu dans ses pensées, en imaginant les différentes plantes qu'il pouvait rencontrer, il marchait le long des arbres avec un sourire aux lèvres. Soudain il entendit un bruit, et mit sa main sur son arc, prêt à s'en servir si besoin. Dans cette région, croiser du monde sur les routes était déjà rare, alors dans les sentiers perdues cela était improbable. A moins que des brigands l'ait suivi.

Il en était la de ses pensés quand une voix cria deux noms, tout proche de lui. Il recula de deux trois pas, pour mettre un peu de distance entre la voix et lui, pour ne pas être pris au dépourvu, quand il aperçu la personne qui criait sortir des fourrés.

C'était une grande Nordique, qui semblait être à la recherche de deux personnes, et ce probablement depuis un certains temps, car elle avait l'air fatigué et le souffle un peu court. Après cette phase d'observation, il ne ressentit pas de danger venant de cette femme, et se décida à l'aborder.


-Bonjour gente Dame. Je crois comprendre que vous êtes à la recherche de quelqu'un. Je viens de par là, d'un signe de tête il indiqua la direction qu'il venait de prendre , et je n'ai croisé personne.
Tout en parlant, il rangeait son arc. Si vous avez besoin d'aide, je peut peut être me rendre utile.

Même en lui proposant son aide, il restait deux trois pas en retrait. Il était sur ses gardes, mais essayer de se montrer amicale envers l'inconnu devant lui.


 
 
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écrit le : Mardi 20 Novembre 2018 à 18h30 par Schninkel
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Owéor
Avec une pointe d’appréhension que le pragmatisme n’avait pas totalement dissipée, le pisteur Gnome émergea des buissons pour se présenter. C’était une femme de grande stature, une nordique d’âge moyen et plutôt rondelette, à la chevelure lisse et blonde comme les blés. Sur son buste, elle portait plastron cuirassé, joliment ouvragée. A sa ceinture, une arbalète légère pendait, ainsi qu’un étui à carreaux et une dague. La cape blanche et brune qu’elle avait endossée par-dessus son armure était décorée de plumes et de perles en bois. Malgré son équipement, elle ne semblait en rien menaçante.

Elle eut un mouvement de recul, surprise par l’intervention, et sans doute aussitôt rassurée par l’envergure de l’intrus. Elle cligna des yeux et afficha un sourire dénué de joie.


Kati la nordique

- Heureuse rencontre, petit homme.

Elle jeta un regard dans la direction par laquelle Owéor indiquait être passé. Elle poussa un gros soupir et reprit d’un air peiné.

- Je me nomme Kati. J’habite tout près d’ici.

Elle laissa quelques secondes filer, le temps de réunir ses idées.

- Geilund, mon mari, est parti chasser hier matin. Il n’est jamais revenu.
Je suis partie à sa recherche ce matin avec mon chien et à présent, c’est mon chien qui a disparu !

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écrit le : Mardi 20 Novembre 2018 à 22h40 par Owéor
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La dame qui sortit des buissons devant lui était grande, surtout comparé à lui. Même avec les quelques pas qui les séparait, il devait lever un peu la tête pour voir son visage. Elle était fort équipée, mais dans la région isolé dans laquelle ils se trouvaient ce n'était guère étonnant.
Pendant qu'il la détaillait, il observa sa cape se demanda s'il n'avait pas déjà vu ces armoiries quelque part, peut être dans un livre qu'il avait lu.

Elle lui sourit et lui expliqua sa situation. Son mari était porté disparu, et elle le cherchait quand son chien s'était fait la belle lui aussi.
Il réfléchit à la situation en se grattant le haut du crâne, perplexe.

¤ Hum, peut-être que son mari est tombé sur une bête sauvage pendant la chasse, et le chien à peut-être senti la trace et est parti le rejoindre.. Je peut sûrement retrouver leur trace également, mais espérons que ça ne me mette pas dans une fâcheuse situation. Pas envie de tomber sur un ours. ¤

Après avoir fait le point sur la situation, il lui proposa une solution, tout en gardant ses hypothèses pour lui. Il ne faudrait pas désespérer Kati avant d'en savoir plus.

- Il se pourrait que je puisse vous venir en aide, en effet. Je suis plutôt un bon pisteur. Si on pouvait retourner au dernier endroit où vous avait vu votre chien, je pourrait retrouver ses traces. Il à plut récemment, cela devrait nous aider. Si votre chien à retrouver la piste de votre mari, alors nous ferions d'une pioche deux cailloux... Il sourit, et se repris. Euh, désolé expression de mon peuple, d'une pierre deux coups. Et si ce n'est pas le cas, votre chien et son flair sera une bonne aide pour retrouver votre mari par la suite. Qu'en dites-vous ?


Pendant que son interlocutrice réfléchissait à sa proposition, le gnome entreprit de regarder aux alentours, pour s'assurer qu'ils ne loupaient pas un indice avant de partir à la recherche des disparus.


 
 
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écrit le : Mercredi 21 Novembre 2018 à 20h51 par Schninkel
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Owéor
Autour de lui, Owéor ne perçut rien qui n’attisa concrètement son attention parmi les blocs de pierres grêlés, les quelques arbres et les herbes sèches. Son regard s’emporta quelques secondes sur le vol d’un oiseau qui tournoyait au loin dans l’immensité d’un ciel sans défaut. Revenant à son interlocutrice, il la détailla de nouveau du regard, intrigué par son accoutrement. En particulier cette cape en peau de mouton, sobrement brodée de perlages. Les motifs floraux s’harmonisaient sur la base d’un graphisme subtil et élégamment agencé, mais rien qui n’aurait pu lui évoquer quelconques armoiries.

Kati

- Ce n’est vraiment pas mon jour de chance, reprit-elle. Avant votre arrivée !

Elle tortilla nerveusement la longue tresse blonde qui pendait sur son buste et leva une main pour indiquer une direction.

- J’ai vu Rexus pour la dernière fois près du vieux moulin, juste au Nord d’ici.

Elle baissa la tête et entreprit d’ôter un collier noué autour de son coup.

- Prenez ce sifflet. Nous l’avons habitué à répondre à son appel dès son plus jeune âge. Utilisez-le quand vous y serez. J’attendrai ici au cas où il reviendrait.

Elle lui tendit le collier, duquel pendait un pendentif cylindrique en bois.

- Je vous en prie, trouvez ma famille. Mon pauvre Rexus ! Et Geilund... Bien sûr.

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C’était une femme de grande stature, une nordique d’âge moyen et plutôt rondelette, à la chevelure lisse et blonde comme les blés.


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écrit le : Jeudi 22 Novembre 2018 à 00h24 par Owéor
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Pendant son observation des lieux, il aperçut un mouvement derrière une motte de terre humide, il se concentra dessus et se dit que se serait l'enquête la plus courte de l'histoire. Malheureusement, ce ne fut qu'un petit écureuil qui fureter par ici à la recherche de quelques graines pour se nourrir. De l'autre côté, rien ne semblait permettre de remonter une piste.

¤ Geilund et le chien n'ont pas dû passer par ici en tout cas. Mais, en cas de soucis de nourriture, il y a un repas pas loin ¤ Pensa-t-il en rejetant un coup d'oeil en direction de l'écureuil. Malheureusement, celui-ci avait disparu. Dommage, un bon repas en moins.

Kati, qui se touchait les cheveux recommença à lui parler. Pendant qu'il l'écoutait, une illumination lui vint ! Il savait où il avait vu les motifs de cette cape ! Ou du moins un motif ressemblant ! La nappe pour le couvert chez ses parents. Enfin une question de résolu .
Il se concentra sur le discours de la Nordique et suivit du regard la direction indiqué par la dame, et hocha la tête.

¤ Le chien à disparu près d'un moulin. Si c'est un moulin à eau, il est possible qu'il ait laissé peut de trace. Si c'est un moulin à grain, la piste devrait rester relativement fraîche ¤

Puis elle lui tendit un sifflet, et indiqua que son animal était réceptif au son produit par celui-ci. Parfait ! Cela faciliterait la recherche. Si les cieux étaient avec lui, le chien viendrait au premier coup de sifflet à côté du moulin. Cela permettrait de se concentrer plus rapidement sur le mari.
Quoique, d'après la dernière phrase de la dame, elle avait l'air plus attristé par le sort du chien que par celui de Geilund.
Il prit le sifflet, le mis autour de son cou, et reprit d'une voix douce, comme pour soulager la peine et la panique de la dame :


- Ah, si Rexus est dressé au sifflet, cela devrait être facile de le retrouver. Ensuite nous nous concentrerons sur votre mari. Pour être sur d'avoir trouvé le bon chien, pourrais-je savoir à quoi il ressemble ? Et le terrain de chasse de votre mari se situe également en direction de ce moulin ?

Après les réponses de Kati, il se mit en marche en direction de ce fameux moulin, en espérant avoir plus de chance que la dame. De toute façon, cela l'occuperai un peu. Dans la région, les belles plantes se faisait rare, et il commençait déjà à se demander si il avait bien fait de commencer son tour du monde par cette région. Le froid n'était pas un grand ami des plantes..


 
 
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écrit le : Samedi 24 Novembre 2018 à 20h25 par Schninkel
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Owéor
Le Gnome du Grand-Val acheva de prendre tous les renseignements qu’il jugea nécessaire pour venir en aide à l’humaine qu’il venait de rencontrer. Ainsi, il apprit que le secteur environnant le moulin était effectivement le terrain de chasse privilégié de son mari et que Rexus, le chien, était un mâle, intelligent, affectueux, protecteur et attaché à ses maîtres. Présentant une robe bicolore, blanche et zibeline, l’animal mesurait environ vingt-trois pouces au garrot. Selon Kati, reconnaissable entre mille par les deux taches brunes qui lui recouvraient les yeux, ainsi que son oreille droite, fendue et déchirée.

***

Les lointains nuages rosés de l’aurore disparaissaient peu à peu. Le Gnome costaud aperçut au loin une chouette, perchée haut sur une branche. Deux yeux ronds comme la lune pleine, visiblement uniquement préoccupée par la chasse matinale. A quelques pas de là, des gazouillis de jaseurs et de mésanges s’élevaient harmonieusement. Un couple de colombes roucoulait plaintivement et des geais défendaient leur territoire bruyamment, à grand renfort de battements d’ailes. La période estivale battait son plein, et lui rappela en certains points, la vie qu’il avait connu dans la grande forêt qu’il venait de quitter.
Hormis les oiseaux, le paysage montagnard qui s’étendait à perte de vue semblait désert et silencieux. Le rôdeur longea une succession de fragments et de fourrées qui menaient droit dans des touffus massifs de sapins et d’épicéas, éclipsant parfois le soleil nouveau-né qui se rependait en rais orange et or. Vu du ciel, pensa-t-il, le chemin qu’il arpentait devait ressembler à des cicatrices mutilant les contreforts des montagnes. Quelques gravillons qui couvraient sa route crissaient sous ses bottes. Parfois, le tapis d’épines de pin roussies atténuait complément le bruit de ses pas et donnait au passage un air plus sauvage encore.

Il marcha un bon moment dans la direction indiquée par l’humaine et dénicha un coin ensoleillé entouré d’ombre froide presque palpable. La chaleur doré du soleil l’enlaça et chassa la fraicheur de l’ombre. Il n’y avait rien de plus que ces ombres pointues d’épicéas qui rapetissaient progressivement face à la lumière du matin. C’était une zone sèche et stérile, exempte de toutes variétés de plantes, dans laquelle les couches de roche et les intempéries semblaient avoir triomphé de toute flore. L’environnement était sec, les roches sédimentaires douces et nues telles que le gré. Un sol riche en argile fortement érodé par le vent et l’eau. Cela se caractérisait par d’abruptes pentes, une végétation minimale et une densité de drainage élevée. Par moment, cela ressemblait à un terrain de roche volcanique, chaotique au point de soupçonner que pour se faire, la magie se soit mêlée à la nature pour former pareils ravines, buttes et autres formes géologiques. La falaise était un écran de couleur spectaculaire qui alternait entre de la strie noire au bleue foncée, en passant par la teinte charbon, des argiles brillantes à scories vermeilles.

Le Gnome costaud s’insinua entre les grosses roches que le temps avait usées dans des formes étranges, fantastiques et variées. En émergeant de la forêt de gré labyrinthique, Owéor observa d’étranges variétés biologiques d’algues ou de lichens sur un placage d’argile. Le sol sous ses pieds se fit de plus en plus pentu et broussailleux, et il se retrouva dans un profond ravin. Des contreforts rocheux encerclaient une clairière parsemée de buissons noueux au centre de laquelle il aperçut un bâtiment en ruines. Un vieux moulin abandonné, aux ailes inanimées. Le bâtiment semblait infréquenté depuis des lustres, et désormais hors d’état de moudre quoi que ce soit, comme le suggérait les vignes sauvages, l’herbe poussant entre les briques et les autres verdures parasites qui lui grimpaient jusqu’au bout des ailes.

Owéor n'avait pas perçut de traces de canidé sur le chemin menant ici. Soudain, quand il songea à s'approcher, il perçut les signes discrets d'une présence à l'intérieur du bâtiment.


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Feezby Nookburry
Loin des standards de sa race qui veulent que les Gnomes des forêts soient discrets et excessivement farouches, Feezby l’érudit bavard, cherchait au contraire à rentrer en contact avec les autres. Peu de gnomes des forêts se lançaient dans des carrières d’aventuriers avec autant d’entrain, préférant se cantonner à l’artisanat et l’entretien de la forêt, mais son amour insatiable pour les expériences nouvelles et les paysages différents l’avaient finalement poussé à errer pendant un temps, hors de sa contrée boisée d’origine, toujours plus loin vers le Nord et le royaume des hommes que l’on nommait Damarie.

Le moine sylvestre avait ainsi parcouru une distance incommensurable. Les portes de ce royaume mystérieux étaient l’écart entre son bois de Rauwlin natal et l’étendue méridionale des Contreforts de la Terre. Pour y parvenir, il avait tout naturellement rejoint la route principale connue sous le nom de Course Marchande, bien que peu de marchands semblent l’utiliser. Malgré son enthousiasme presque palpable, il ne rencontra que des patrouilleurs frontaliers austères et des caravanes pressées, rien susceptible de nourrir sa grande curiosité. Chemin se faisant, il eut ensuite la désagréable surprise d’être rattrapé par les intempéries régionales, poussé dans ses derniers retranchements sous une pluie battante et les orages violents d’un été en demi-teinte.
De larges éclairs ouvraient l’horizon dans toute sa largeur, serpentant au-dessus de la masse noire et cisaillée des arbres et des montagnes environnantes, comme un cimeterre coupant le ciel et la terre en deux parties. Pas un souffle de vent ne passait dans l’atmosphère alourdie. Un silence de mort écrasait toute la nature, le sol était humide et glissant de la pluie qui tombait par rafales, et les herbes ranimées jetaient un parfum entêtant.

C’est à la faveur de la nuit, s’enfonçant dans les terres abruptes et les touffus massifs de sapins et d’épicéas, qu’il parvint à trouver un abri convenable pour passer le reste de la nuit et se sécher. Mortifié, gelé et affamé, Feezby avait investi des ruines inhabitées d’un vieux moulin abandonné, aux ailes inanimées. Le bâtiment était infréquenté depuis des lustres, et désormais hors d’état de moudre quoi que ce soit, comme le suggérait les vignes sauvages, l’herbe poussant entre les briques et les autres verdures parasites qui lui grimpaient jusqu’au bout des ailes. Mais bien que poussiéreuses, les vieilles pierres suffirent à son bonheur et à échapper aux intempéries estivales.


***


Au petit matin, il entendit des cris aigus, périodiques et monotones provenant de la charpente de la toiture morcelée. Quelques inquiétudes furent rapidement estompées en contemplant un second locataire haut perché dans une niche entre les pierres, un vieux hibou sinistre, à la tête de penseur et aux yeux ronds comme l’astre lunaire. A son réveil, le Gnome découvrit le bâtiment sous un œil nouveau. A sa grande surprise, la lumière naissante du jour semblait avoir chassé les épais nuages gris de la veille. A l’extérieur, il y avait du vent et du soleil, les lieux baignaient d’un silence léger et sans fêlure – quelque chose comme l’équilibre d’une balance. Le vent semblait souffler depuis une trouée entre les montagnes, loin vers l’Est, accourant du fond de l’horizon et venant bondir en cascade parmi les pierres et le soleil. Sans arrêt, il sifflait avec force, tournait entre les amas de blocs grêlés et venait se répandre sur ce paysage. Le piaillement d’oiseaux, des rumeurs venues du ciel, autant de bruits qui faisaient le silence et la désolation de cette région.

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écrit le : Samedi 24 Novembre 2018 à 21h36 par Feezby Nookburry
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Feezby était parti sur les routes la fleur au bâton, un enthousiasme débordant accompagnant chacun de ses pas.
Les premiers jours n'avaient pas été aussi riche en rencontre qu'il ne l'avait espéré, les rares voyageurs qu'il rencontrait daignait à peine lui renvoyer son salut enjoué.
Probablement le prenaient il pour un vagabond en quête d'un bon repas aux frais de la princesse, ce qui n'était pas totalement faux.
A chaque rencontre infructueuse, il haussait les épaules gardant son moral au plus haut.

Puis les kilomètres commencèrent à ce faire sentir, il faut dire que les claquettes de bois typique du monastère n'était pas vraiment fait pour la marche.
Mais il s'en accommoda. Dès qu'il le pouvait, il les retirait pour marcher pied nu dans l'herbe, le long de la route.
Le contact avec la nature caressant ses petits petons lui rappelait son enfance dans les bois et lui redonnait du baume au cœur.

Ce petit coup de fouet au moral était d'ailleurs salutaire, tant il se blâmait lui même d'avoir chargé son sac à dos de choses aussi lourdes.
Avait il vraiment besoin de toutes la panoplie des armes monastique?
Il en était beaucoup moins sur alors que les bretelles commençaient à lui cisailler les épaules.
Il se réconforta en pensant à ce qu'il pourrait apprendre aux habitants de cette région tout un tas de choses sur son ordre et son mode de vie.

En effet, chasser les pensées négatives par des positives était un des fondamentaux de l'enseignement qu'il avait suivit.
Un enseignement qu'il eu du mal à appliquer lorsque le temps se gâta.
Son sac et lui même recouvert de sa grande cape de laine, il continua son chemin tout en pensant a la collation qui l'attendrait des que l'orage serait passé et qu'il aurait trouvé un abris.

Un abris qu'il trouva dans la forme d'un moulin délabré, mais avec un toit relativement préservé pour pouvoir dormir au sec, du moins si il plaçait sa paillasse au bon endroit.

Fourbu, et reconnaissant envers Deneir qui lui avait placé un gîte sur sa route, il dévora une ration de voyage comme si c'était un met des dieux.
Jamais il n'avait mangé nourriture aussi bonne et aussi revigorante.

Après ce frugal repas et une bonne rasade d'eau de sa gourde, il entreprit d'étendre ses vêtement et sa cape sur une corde tendue entre les poutres du moulin.
Puis il s'endormit, nu comme un vers, mais au sec, dans sa couverture qui était resté à l’abri sous la cape et le sac.

Au petit matin, les cris de l'oiseau nocturne forcèrent le moine à se lever plus tôt qu'il ne l'aurait voulu.
Il du faire appel à toute l'énergie zen à sa disposition pour éviter de jeter quoi que ce soit sur le désagréable volatile, avant de lui parler.


-Merci de m'avoir hébergé sous ton toit cette nuit l'ami, ne t'en fait pas, je ne resterais pas longtemps.

Après quelques longues inspiration, il entreprit de fouiller son sac pour en sortir son grimoire.
Il n'avait pas envie de se lever, et il passa donc une bonne heure à bouquiner les techniques ancestrales de son ordre.
Une fois son esprit affuté par cette saine lecture, ce fut au tour de son corps.
Il se leva enfin, inspecta son linge encore légèrement humide, puis entreprit de faire ses exercices matinaux dans le plus simple appareil.

C'est probablement dans une position de yoga des plus improbable qu'Owéor rencontrerait son confrère gnome.
En effet, tout absorbé qu'il était dans sa méditation, il n'avait pas du tout entendu arriver le nouveau venu.
Si le rodeur avait de la chance, la longue barbe blanche couvrirait peu être les parties les plus intimes du vieux moine, mais rien n'était moins sur.



Utilisation de communication avec les animaux de la foret pour parler à l'oiseau.
Lecture du grimoire Carmandine pendant 1h pour améliorer ma vitesse de course pour la journée.


 
 
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écrit le : Lundi 26 Novembre 2018 à 00h05 par Owéor
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Pendant un court instant de son trajet, à vrai dire les dix premiers mètres, Owéor pensa à la description que Kati venait de faire de Rexus. Il se disait que cet animal allait être facilement reconnaissable, et qu'ils auraient un point commun avec leur oreille en lambeau.

¤ On est fait pour s'entendre mon beau.¤

Cette pensée le fit sourire, et ce sourire ne le quitta plus un long moment. En effet, il marchait dans une forêt plutôt joli dans un lieu comme celui-ci, et le soleil était au rendez-vous, que demander de mieux.
Il vit même des animaux faire leur vie sans se préoccuper de lui, et pu donc observer une chouette faire sa chasse, des oiseaux gazouiller ensemble et des proies sortir inconsciemment de leurs terriers pour aller chercher de la nourriture. Il était aux anges.
Il respira un grand bol d'air et se demanda pourquoi il ne resterait pas ici, à profiter du paysage. Puis il se souvint qu'il avait promis d'aider à retrouver les disparus. Il reprit donc la route en accélérant le pas.
Très vite, la forêt se transforma en clairière puis les arbres et la végétation sa raréfia . Le chemin devint escarpé et il dut faire preuve de vigilance et d'attention pour ne pas se blesser. Mais, il put tout de même apercevoir une algue intéressante, pousser dans un petit bassin d'eau. Elle était verdâtre avec une longue crête rose courant le long de sa feuille principale. Il s'arrêta donc un cours instant pour prendre un petit spécimen pour sa collection.


¤ C'est vraiment mon jour de chance aujourd'hui. Une belle promenade, un beau spécimen d'algue. Il reste plus qu'à trouver le chien, et Geilund, et ma matinée sera parfaite. ¤

Enfin, il aperçut le moulin. Il s'en approcha, et allait en faire le tour pour observer des traces quand il entendit un bruit de pas à l'intérieur. Le bâtiment était censé être abandonné, donc soit c'était le chien qui était revenu, soit le mari. Sa quête serait plus courte et facile que prévu. Néanmoins, le gnome n'était pas inconscient des dangers de la nature. Il s'approcha donc discrètement et observa à travers deux pierres mal scellé l'intérieur du moulin.

Quel ne fut pas sa surprise de voir un cousin éloigné se trouver dans un moulin. Nu, sur une pointe de pied, avec les bras en l'air et l'autre jambe à l'horizontale. Il semblait s'étirer, ou essayer de devenir un arbre, le gnome ne savait pas trop comment interpréter cette scène. Son cousin n'avait guère de cheveux, mais une barbe blanche bien fourni remplaçait la pilosité manquante au sommet de son crane. Son corps, bien que pas très robuste, semblait être tonique et puissant.
En dehors de l'aspect hilarant de la scène, retrouver un gnome seul aussi profondément dans la nature était suspect, et il ne savait guère à qui il avait affaire.


Il dégaina discrètement son arc, encocha une flèche et se déplaça pour arriver face à ce qui avait servi de porte dans le passé. Enfin, il botta dans une pierre pour annoncer sa présence.


  lui dit-il navré.

Il se recula un peu, pour montrer qu'il n'avait pas l'intention d'être belliqueux, et détendit un peu la corde de son arc.

 

Il attendit la réponse du gnome nu tout en restant aux aguets à ce qui se passait autour. On n'était jamais trop prudent, et Owéor n'était pas des plus téméraire..


 
 
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écrit le : Lundi 26 Novembre 2018 à 21h24 par Feezby Nookburry
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Étant en train de changer de posture lorsqu'il entendit le gnome parler dans sa propre langue, le souple Feezby manqua de perdre l'équilibre.
Il agita les bras vigoureusement pour se stabiliser puis se remit dans une posture plus décente, si on exclut sa nudité bien entendu.

Avisant le nouveau venu l'arc à la main, il posa ses poings sur les hanches, l'air contrarié.
Et c'est vêtu d'une longue barbe en guise de feuille de vigne qu'il répliqua.






Sans même attendre la réponse, le vieux moine se retourna, dos à l'agresseur et alla décrocher ses vêtements pour les enfiler sans se presser, prenant un malin plaisir à faire mariner son hôte.




Fouillant dans son sac.



Il entreprit ensuite de sortir pour allumer un feu et faire bouillir son eau. Ayant une petite pensée pour la pauvre chouette qui devait commencer à essayer de s'endormir, il voulait éviter de l'enfumer.
Feezby n'était pas rancunier.

Pendant l'opération, il interrompit toute tentative de son interlocuteur pour recentrer le débat sur l'homme et le chien, par un marmonnement à propos d'un ventre vide, et d'une gorge sèche.
Enfin quelqu'un d'intéressant à qui parler, il n'allait pas le laisser repartir de si tôt!


 
 
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