Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> Chapitre VI : Vengeance et Rédemption
écrit le : Samedi 24 Juillet 2021 à 21h03 par La Goualeuse
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Toutes les légendes le montraient de manière éclatante : le bras d'un véritable héros, au moment crucial, ne faiblissait pas. L'échec cuisant de La Goualeuse confirma ce dont elle était convaincue depuis le premier jour de toute cette ténébreuse affaire : aventurière malgré elle, elle n'avait pas l'étoffe de ces êtres aussi braves que fabuleux dont les bardes chantaient les exploits. Le dos de l'illithid à portée de dague, elle fut saisit d'effroi en ressentant l'extraordinaire puissance qu'il dégageait ; elle lança son bras en avant mais n'effleura qu'à peine les chairs de l'ennemi. Au même moment Ashura, d'un formidable coup d'estoc, transperçait le crâne du flagelleur et inscrivait dans un flot de sang bleuté son nom dans l'histoire.

L'heure n'était pas à savourer leur triomphe... Mue par un instinct de survie qui ne lui avait jamais fait défaut encore, la jeune femme se précipita dans les geôles, rebroussant chemin à toute allure alors que le monde semblait perdre toute assise et s'effondrer sous elle. Se mêlant à la cohue générale, elle se cramponna fermement à l'armure de Khelrod pour ne pas se laisser entraîner par la foule. Beaucoup, autour d'eux, happés par le néant d'un puit sans fond, trouvaient une fin terrible. Elle cauchemarderait longtemps de ces visions apocalyptiques.

Ils ne durent leur salut qu'à l'intervention providentielles des mages de Lunargent qui, apparus par enchantement, les tirèrent d'affaire. La Goualeuse devait ne garder qu'un souvenir somme toute assez confus des minutes - des heures peut-être - qui suivirent : la ruée vers la sortie, Ssrik, l'effondrement de la forteresse, la terre qui recrachait les survivants par intervalles irréguliers, l'explosion finale et l'orageux dragon. Seuls demeuraient nettement dans sa mémoire la joie de retrouver Lorik et Sabetha vivants, et l'immense tristesse de Beiran.

***


Visiblement éreintée, la frêle aquafondienne avait puisé dans ses dernières ressources pour rentrer jusqu'à la cité naine. A la lumière du jour, son teint était apparu maladif : fiévreuse et amaigrie, elle marchait d'un pas pesant et mécanique, se montrant avare de mots. S'ils demeuraient invisibles, les stigmates de son esprit étaient les plus douloureux et inquiétants. Elle avait toujours été la proie de la mélancolie, cette obscure chasseuse ne s'absentait jamais longtemps.

Le soir, elle tombait de fatigue dans un sommeil sans rêve, puis reprenait le lendemain sa marche de zombie. Parfois, alors qu'elle marchait, on pouvait la voir tourner et retourner entre ses doigts un petit disque d'étain ; la culpabilité la rongerait longtemps.



Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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écrit le : Lundi 26 Juillet 2021 à 11h59 par Phineas
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Jorus, dont les blessures s'étaient révélées au dernier jour du voyage, après avoir tenu le choc pour ne pas inquiéter ses subordonnés, arriva fatigué. Mais pas beaucoup plus qu'un Arkhen qui semblait sortir d'une vaste colère. Ils entendirent la fin de leur discussion de l'autre coté, avant qu'ils ne frappent à la porte, et elle avait l'air échaudée. Mais quelque soit son sujet, il fût tu au moment où les deux dignitaires de Lunargent passèrent la porte. Khelrod s'était levé et, tout aussi digne en portier qu'en paladin, leur avait ouvert et les avait salué avant de les conduire jusqu'à la salle principale.

La fatigue physique et mentale de la magicienne étaient telle qu'elle s'était assoupie sur son siège, et ce n'est qu'avec des yeux fatigués qu'elle se réveilla difficilement à leur entrée, les yeux plein de brumes, esquissant tout de même un sourire de bienvenue. Elle s'excusa d'un murmure à Khelrod, puisque le sommeil l'avait prise alors même que le nain racontait son histoire. Une histoire de beaucoup de chance et de quelque courage...


⚫⚫⚫


C'est le géant qui avait sauvé le nain, allant à l'encontre de tous ce que Khelrod - il l'avoua lui même - pensait jusque là. Le nuageux, perpétuellement rieur malgré l’ineffable danger l'avait pris pour se battre à ses côté. Pendant quelques instants, le nain eut l'impression de se battre dos à dos avec un arbre. Un arbre gigantesque, mouvant et meurtrier. Le nain, dans un sursaut d'humeur, l'avait précisé : il avait touché l'horreur de sa lame. Mais cela n'avait eu que peut d'incidence. L'ennemi avait décidé de prendre le géant sur son terrain, et, étendant ses immenses tentacules, l'avait mené dans les profondeurs. Seul, Khelrod aurait péri au premier rocher percuté. Heureusement, usant autant de sa magie que de ses armes, le géant l'avait protégé. Ensemble, les deux gigantesques se battant encore dans la descente, ils avaient parcouru des lieues et des lieues, pulvérisant des tunnels et des grottes sur le chemin alors que l'aberration les menaient dans les profondeurs.

Enfin, ils avaient débouchés à la voute d'une grotte, immense. A elle seule, elle aurait pu contenir Sundabar. Aussi étonnant que cela puisse paraître, une telle trouée aurait été l'arrêt de mort du nain démuni, puisque pendant des lieues, plus rien ne ralentirait leur chute. Là où le géant continuait de sombrer volontairement... puisqu'il savait voler. Aussi et pendant un instant, il résista à la traction de l'horreur. S'accrochant à une corniche il arracha le nain à la chute et le déposa sur celle-ci. Avec un dernier regard, le bout de la corniche s'arracha et le géant repris son combat après un dernier regard au nain et dans un grand rire.

Khelrod, lui, s'était retrouvé perdu. Il avait quitté les souterrains de son peuple depuis des décennies. Au dessus, le trou continuait de se refermer. Comme ils l'avaient appris en revenant à Sundabar, à la surface il ne restait plus qu'une énorme doline, plancher calcaire en moins. En dessous, les gravats avaient tout refermé, y compris les couloirs des peuples le l'Outreterre qui s'y trouvaient depuis des siècles.

Pendant plus d'un jour, le nain, fourbu, avait erré dans les quelques galeries qu'il pouvait atteindre. Hélas pour lui, l'endroit était désert, et les restes de mines qu'il trouva étaient abandonnées depuis bien longtemps. Revers positif cependant, les galeries étaient aussi abandonnées par les drows, gobelins, orques et autres troglodytes. Au bout de deux jours, certains que la mort allait advenir, il s'était effondré contre un mur et était resté en prière jusqu'à s'assoupir. C'est un
svirfneblin qui lui avait sauvé la peau. Alerté par les vastes et brutales modifications des lignes tellurique, il était allé jeter un œil. Les gnomes des profondeurs agissaient rarement directement. Aussi avait il laissé de l'eau claire et du pain de champignons à Khelrod avant d'aller trouver les nains les plus à même de faire quelque chose. Bolfar était de ceux-ci. Même parmi les nains, il était une véritable taupe, et son clan était connu pour exploiter parmi les coins les plus dangereux. En quelques heures, son fils Borund monta une petite escouade et, ouvrant une galerie oubliée vers l'endroit ou gisait Khelrod, le ramena jusqu'à l'avant-poste minier. Bolfar écouta l'histoire du nain de la surface. Et malgré la colère qu'il exprima clairement à propos de Lunargent qui lançait des missions dangereuses sans consulter les autres membres du traité - même si son clan n'en faisait pas partie - il vit immédiatement l'immense danger que représentait pour la surface comme pour le dessous l'existence d'une force capable de corrompre le mythal lunargentais et - par là - toutes les défenses de Luruar. Il pris une décision immédiate et, pour la première fois depuis des décennies, les Gueules-Noires entreprirent d'aller "mettre une raclée aux noirauds au soleil". Il partie néanmoins avec peu de ses hommes, et ce n'est que rendu non loin des galeries de Sundabar que quelques uns, le rejoignirent. Deux heaumites envoyés en secret par leur hiérarchie, Thyris, une mage indépendante et des nains appartenant au clan personnel du Maître des Forges. C'était peu, certes, mais quelle équipée, estimait Khelrod. Sur le chemin, ils durent se battre contre des drows et des orques. Les premiers poursuivis par les seconds, cherchant la vengeances après avoir été entourloupés. Et ce n'est que par pure chance qu'ils arrivèrent très exactement au bon moment.

⚫⚫⚫


Khelrod venait à peine de finir son histoire, en toute humilité, quand Arkhen et Jorus arrivèrent. Quelle image ils donnaient, tous ! Certainement, les bardes préféreraient ils oublier ce passage de l'aventure. Éreintés, ils l'étaient tous. Si ils n'avaient pas perdu de proches, ils savaient ô combien les pertes avaient été nombreuses pour Bolfar. Ils savaient aussi que certains mages ne s'en étaient pas sortis. Et c'était sans compter les dizaines, si ce n'était des centaines de mercenaires et de prisonniers morts sous les gravats. Ils n'étaient pas leurs alliés, certes, mais quelle perte.

Après qu'ils se soient installés et que Arkhen ait sorti du vin d'un placard - et qu'on ait doucement réveillé Syrine, elle aussi assoupie - le silence tomba lourdement sur eux. Touts puissants qu'ils soient, les deux hommes avaient échoué dans la protection de leur ville et de ceux dont ils étaient responsables. Ici, devant des gens qui devant un danger bien trop grand pour eux avaient acceptés de risquer leur vie, ils ne cachaient pas la culpabilité qui les rongeaient. Jorus néanmoins, fini par rompre le silence :


- Je... Nous sommes désolés, dit il en toute franchise, je ne doute pas que vous n'ayez aucune envie d'entendre ce genre de choses, mais nous le sommes. En l'absence de Maître Lamecorne et de Dame Alustriel, permettez moi...

- Nous, au nom du Conclave et de Lunargent, interrompit Arkhen, dont l'honneur empêchait de ne pas se rajouter à la catastrophe.

- Nous, donc, de prendre toute responsabilité. C'est un ensemble de choses qui nous a empêcher d'intervenir directement. Mais c'est notre faute que de ne pas avoir remarqué ce qui se tramait... Je vais vous donner des détails, mais permettez moi de fermer la porte, j'aimerais ne pas être surpris.

Il se leva et alla tourner les verrous de la portes et fermer les fenêtres, puis se rassit. Avec parfois des détails d'Arkhen, il raconta. Ce qu'avait ressenti Ashura pendant toute cette histoire, qu'ils faisait le travail qu'auraient du faire plus forts qu'eux, n'était pas une impression sortie de nulle part. Mais, ce qu'elle n'avait pas complètement vu venir, ou plutôt ce qu'elle espérait faux, c'était que ceux qu'elle tenait pour responsables, étaient eux même immobilisés.

En vérité, ce n'est que le côté rebelle, et l'investissement personnel de Beiran, qui avait pu démarrer une sortie de crise, même si il avait aussi paru l'empirer. L'illithid - et la fausse matriarche par son entremise - avait commencé à infiltrer Lunargent des mois auparavant. Le marché gris, que la bretteuse avait un temps voulu voir comme une piste, avait été le point d'entrée de manipulations successives, jusqu'à atteindre ses principaux utilisateurs : l'alchimiste de la Cour, les enchanteurs et alchimistes du Collège et les grands marchands. Et des influents savants de la ville, dont tous le monde était débiteurs, les choses s'étaient étendues aux Gardesorts et aux milices locales qui en dépendaient. Dès que le capitaine de la garde de l'ouest, s'en était mêlé, néanmoins, des voix avaient commencées à s'élever. Mais de petites voix, des voix justement si insignifiantes que l'illithid, qui avait du choisir ses cibles, avait ignorées. Les greffiers, les gardes sans médailles... ils remontèrent des affaires étranges, pendant des semaines que, contre toute attente, on avait ignorées. Ils apprirent que, après qu'ils soient partis, on avait interrogés Lor'Kar. Ni Jorus, ni Fret, ni Arkhen, n'étaient sous le coup de l'enchantement, et si ils ne comprenaient pas comment réparer le mythal sans celle qui y était directement liée, et qui étaient présentement de l'autre côté des royaumes, lui avait vu, de sa position de paria vivant à l'extérieur de la ville, ce qui se tramait, même si lui aussi s'en était rendu compte à posteriori. Aussitôt était il entré dans la ville pour essayer de compléter son intuition que les corrompus s'étaient abattus sur lui pour tenter de l'écarter. Hélas pour le grand architecte, il n'avait pas prévu que Lorik et Beiran, plutôt que de céder à la colère et d’exécuter l'orque, ne le laisse converser avec ceux qui deviendraient leur bras armé.


- Je pense désormais, des quelques mots que j'ai pu avoir de Beiran, que la concentration que devait garder le flagelleur sur son sortilège, et ce pendant des mois, a progressivement diminué l'influence qu'il avait sur Mesalyne, tout en faisant ressurgir sa personnalité préexistante à sa résurrection. Avec l'aide de Sehanine et avec sa propre volonté, elle a du influer sur l'illithid pour qu'il y mêle Beiran, même si je doute qu'elle ait voulu mettre sa petite-fille en danger.

Jorus l'admit sans fard, ils n'avaient aucun contrôle sur le vieil elfe, qui faisait figure d'ainé même dans son peuple. Il était cynique, colérique et indépendant, mais c'est le constataient ils désormais, ce qui les avaient sauvés.

L'interrogatoire du vieil orque, donc, leur en avait appris beaucoup, et des connexions s'étaient faites dans leur esprit. Celui-ci vivait au bord de la Rauvin à l'ouest de la ville. Si personne ne le visitait, les rares qui connaissaient son existence évitaient de venir voir un orque, lui profitait de cette position d'ostracisation pour observer de nombreuses choses. Il avait vu le comportement étrange de quelques paysans du coin qu'il aidait parfois en soignant leurs bêtes, avait vu aussi le comportement erratique de marchands semi-officiels. Si il avait mis ça sur le compte des humeurs changeantes des humains, les choses s'accumulant, il avait décidé d'aller en discuter avec Beiran, dont il avait entendu parler, et qu'il espérait sensible à ces choses étranges alors même que Lunargent ne s'en souciait guère. C'était pour des raisons similaires d'ailleurs, compris Xarss, que Gorchë et les autres semblaient plus au courant. Parias, ils n'avaient pas intéressés l'illithid, puisqu'ils auraient refusés d'aller s'entretenir avec les autorités locales. Et ce n'est que quand un acteur désormais directement concerné - Xarss - s'était intéressé à eux, que la menace s'était révélée... et que les mercenaires de la Matriarche avait attaqué.


- Nous avons été piégés par notre propre suffisance, trancha Arkhen, la confiance que nous donnons aux Sentinelles comme notre certitude d'être invincible nous a rendu sensible aux manipulations. Le temps que nous agissions, vous étiez devenu les seuls à pouvoir agir parce qu'il fallait alors du temps à l'illithid pour capturer un nouvel esprit, et que vous étiez ceux qui aviez le plus d'informations. Nous avons perdu trois des escouades de diversions que nous avions lancées avec vous, hélas.

- Et si nous nous en doutions, nous n'avons pas pu vous dire que l'enchantement nous empêchaient aussi de nous téléporter là où se trouvait sa source. Ce n'est que lorsqu'il a commencé à s'effondrer que nous avons pu vous trouver, et ce uniquement parce que les informations que vous aviez laissé ici nous permettait de scruter la bonne région.

Le magicien baissa la tête, visiblement atterré par ses propres erreurs. Arkhen, lui non plus, n'en menait pas large mais son égo était plus développé. Après quelques instants, Jorus soupira.

- Sans être des membres de la communauté de Lunargent, vous avez risquées vos vies pour elle. Sachez que vous y serez à jamais ses invités d'honneur. Xarss, l'autorisation spéciale perdurera à condition, et j'en suis désolé, que vous n'utilisiez la cape, ou tout autre sort, pour ne pas paraître drow dans l'enceinte de la ville, et que vous vous déclariez en y entrant. Vous avez créés plus de remous que vous ne le croyez... Je crains, d'ailleurs, que cela ne fasse partie du plan puisque nous n'avons depuis votre arrivée aucune nouvelle de Zéoman.

- Ashura, je crois que vous n'aurez plus jamais de problèmes à trouver du travail si vous décidez de redevenir caravanière, dit Arkhen, amusé. Vous serez, comme vous tous, bienvenus à l'Invocatorium si jamais vous passez en ville, en espérant que ce soit cette fois pour dire bonjour.

- Syrine, vos hôtes nous ont informés qu'ils perduraient leur invitation aussi longtemps que vous le voudrez. Par ailleurs, et si vous le souhaitez, le temple d'Oghma vous ouvre les portes de sa bibliothèque pour quelque temps puisque vous semblez avide de bonnes histoires. Si jamais vous racontez la votre d'ailleurs... soyez sympas, dit Jorus en esquissant un sourire. Khelrod, le Maître des Forges et Bolfar voudraient vous parler plus tard. Quant à toi, Sabetha j'aimerais que tu considères un poste d'officier dans les Gar...

- Non.

On cru un instant que Sabetha avait mit un coup d'arrêt immédiat à la proposition, mais ce n'était pas le bon timbre. Sortie de l'ombre, mais surtout d'une chambre dont on s'était pourtant assuré d'avoir fermées et verrouillées les fenêtres, Silys, les yeux empli de colère mais dont les joues arboraient encore des traces de larmes, avait désormais une dague pointée sur la nuque du magicien. Les ombre dansaient autour d'elle et personne désormais ne pouvait plus douter que la jeune femme maîtrisait d'autres compétences que son exceptionnelle agilité.

- Allez vous faire foutre. Vous ne l'enverrez pas encore faire votre sale boulot Mantelazur, la froide colère de la jeune femme était palpable mais on ne pouvait manquer la peur et la détresse qui la soutenait, vous allez faire votre travail correctement... A quoi servent tous vos foutus titres et tous vos pouvoirs si vous êtes incapables de faire ça ! HEIN ?, sa voix se brisa alors que des sanglots la prenaient à nouveau, SI IL LUI ARRIVE QUELQUE CHOSE PAR VOTRE FAUTE JE VOUS BUTTERAIS TOUS ! VOUS M'ENT...

Temporairement immobilisée, ne s'attendant pas à la voir là, la magicienne s'était soudain dressée et précipitée pour prendre sa compagne dans ses bras, ce qui avait eu pour effet de la faire taire instantanément alors que dans un bruit de métal, la dague tombait au sol. Se retournant et s'agrippant à la magicienne qui lui souriait doucement, la danseuse s'effondra en sanglots dans ses bras alors que Sabetha lui murmurait à l'oreille. Après avoir pris soin de l'éloigner de Jorus.

- J'imagine que c'est inutile de terminer ma proposition, repris d'ailleurs le mage, hésitant, si on avait des gardes aussi virulent qu'elle, on aurait peut-être moins de problème...

Arkhen ricana, ce qui, visiblement eut le mérite de dérider un peu Jorus.

Dans le fauteuil dans un coin, les sanglots de la danseuse se tarissaient alors, que, peut-être, les aventuriers avaient quelques ultimes questionnement qu'ils espéraient pouvoir percer avec l'aide de l'Archisorcier et du Maître des Gardesorts.



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Lundi 26 Juillet 2021 à 15h22 par Yvhann
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Décidément, l’histoire de Khelrod avait eu l’effet galvanisant sur le moral du drow. Son humeur reprit du galon et ses sombres pensées disparurent presque instantanément. Le nain avait fait acte de courage désintéressé ce qui rendait l’ex-sombre presque jaloux, comment il aimerait lui aussi arriver à un tel stade de détachement. Le fils délaissé écoutait avec l’attention d’un enfant auprès du feu la veille d’une grande fête, c’est là que ceux qui étaient réveillés purent voir le côté plus sensible de l’être des profondeurs.

Malheureusement la fin arrivait en même temps que l’arrivée des dignitaires qui de leurs présences, abattirent un voile d’ombre. Non pas moins intéressante comme histoire, mais comme le mentionnait les deux hommes, la suite d’erreur de l’un, de l’autre, cette infiltration de l’illithid avec ses ramifications finement et adroitement dissimulées laissait un goût amer. Le faussement appelé Kryssyyor se rappelait que trop les machinations des illithid sur son peuple et le nombre de meurtres qui avait été commis entre les familles, venait souvent d’eux. Il écoutait quand même attentionné, car le rapport qui était fait ici était celui qu’il devrait remettre à la main des mystères. Lorsque vint le temps des remerciements, il restait peu surprit de la condition demandée pour qu’il puisse circuler à Lunargent au fond de lui il comprenait que trop cette demande justifié et en même temps il se rebellait à cette pensée, comme quoi, rien n’était gagné sur son sentier, il lui faudrait en tout temps combattre le mal en lui. L’ex-traitre fit qu’un subtil signe de tête en remerciement, car si cela semblait mince comme offre, pour Xarss c’était un cadeau impensable. Il fut que troublé et regrettait que Zéoman ait disparu, encore une fois, à cause de sa présence, il y avait eu un mort, voire pire, des souffrances. La tristesse le prit, à cause de sa race, Zéoman en avait payé le prix.

Le danseur allait se laisser tomber dans ses sombres pensées quand soudain un vent de fraicheur apparut sournoisement, Silys, sa belle Silys, là apparaissant devant l’ex-ilythiiri qu’il était avec une velve sur la nuque du magicien. Que du bonbon pour cet instant qui allait le faire sombrer. Une étincelle illuminait les ténèbres nouvellement tombées lui laissant un large sourire de complaisance sur le visage, mais ce fut de courte durée, car le c’rintri ne pouvait la laisser c’elle pour qui il avait un faible anéantir son avenir. Il allait intervenir que sa belle le fit mille fois mieux qu’il l’aurait fait, heureux de cette tournure, la tristesse revint, voyant les amoureuses s’entrelacer. Intérieurement, le nouveau darthiir serait allé les rejoindre, mais il sentit sur lui le souffle de Félicia qui lui interdisait. Il remerciait sa belle esclave de le remettre une fois de plus sur son sentier.

Comme à son habitude, tels les ongles sur l’ardoise, Xarss intervint égoïstement, froidement il demandait pour commencer…



-Comme vous le savez je me dois de faire un rapport à mon employeur sur cette sombre histoire, la main des mystères, j’espérais vous empruntez un quelconque moyen de communication avec eux ou simplement envoyer magiquement un message, puis je tiens à vous remercier de votre réticente confiance envers moi, sincèrement j’apprécie énormément et soyez certain que je reviendrai à Lunargent, cette fois, par contre, ce sera en tant que touriste et peut être, pourquoi pas, en tant qu’elfe de la lune, artiste de la danse.-

Dit-il avec un clin d’œil maladroit prouvant encore de sa trop jeune expérience en surface. Ensuite il demandait sur un ton plus sombre et interrogatif…


-Vous avez des sources qui vous ont orienté vers la disparition de Zéoman? Je sais que cela n’était pas votre priorité, mais reste que c’était mon informateur dans la ville et j’y dois honneur, si vous le voulez bien j’aimerai enquêter sur sa disparition et trouver les coupables.-


Dans son ton, il semblait évident qu’il n’avait pas besoin de leurs accords et laissait sous-entendre qu’il ferait tout en son pouvoir pour rendre justice à Zéoman, d’une façon ou d’une autre.



L'Art en tant que science est la connaissance universelle des forces de l'univers; en tant que magie, elle est l'application pratique et physique de ces mêmes connaissances.

Lil waela lueth waela ragar brorna lueth wund nind kyorlin elghinn.

(L'idiot et l’imprudent trouvent des surprises et parmi elles, attend la mort.)




6 Sorts niv.0:
4 Sorts niv.1:
2 sorts niv.2:-1=1



fiche Xarss
 
 
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écrit le : Vendredi 30 Juillet 2021 à 18h14 par La Goualeuse
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Confortablement lovée dans un fauteuil, enfouie sous une épaisse couverture, la jeune femme écoutait le récit de Khelrod en buvant par petites gorgées une tisane. Sabetha, qui avait elle-même choisi les herbes et baies composant l'infusion, l'avait assuré que cette boisson serait bonne pour reposer ses nerfs. Chacun se réjouit d'entendre que le preux paladin n'avait rien perdu de sa faconde ! Aussi trépidant que fut le périple narré, La Goualeuse dut tout de même lutter contre le sommeil... et se rendrait compte avec la plus grande consternation qu'elle n'avait pas entendu la fin de l'épique récit.

Lorsqu'on la tira doucement de sa torpeur, Jorus et Arkhen étaient déjà là. Confuse, elle se redressa promptement, repoussant sur ses jambes sa couverture avant de remettre un peu d'ordre dans sa chevelure. Ces éminences semblaient trop piteuses pour se soucier de l'étiquette, mais la courtisane tenait à arborer une apparence digne.

Se fichant des excuses, qu'elle savait présentées pour la forme, elle écouta avec une attention hors-pair le compte rendu détaillé de l'affaire. Curieuse, elle voulait comme tout un chacun avoir le fin mot de l'histoire, et comprendre les coulisses de la tragédie dans laquelle ils avaient malgré eux joué un sinistre rôle. Mais il y allait aussi d'un réflexe plus profond, peut-être inconscient, en tous les cas inavouable... Il importait en effet de garder bonne mémoire de ces explications, car comme on le lui avait enseigné dès qu'elle fut en âge de travailler, ce genre d'informations, précisément, valaient de l'or.

L'excessive confiance des hauts dignitaires avait conduit, pour une large part, au désastre. Le pire avait été évité de justesse et, pour ainsi dire, presque par hasard. L'aquafondienne, une de ces gens de rien auxquels il n'est donné que par miracle de croiser le chemin des Très Hauts, issue des bas-fonds de la Cité des Splendeurs, n'avait ni la force ni l'envie de donner le change. Le visage fermé, l'œil sévère, le sourcil arqué par la consternation et les lèvres pincées par le mépris, elle toisait Jorus et Arkhen avec dureté. Si l'invitation de Malik lui réchauffa le cœur, elle accueillit les paroles qui lui étaient destinées sans se départir de ce masque réprobateur, sauf pour sourire de manière énigmatique et quelque peu inquiétante à l'idée de raconter leur histoire... Peut-être mettrait-elle un peu d'eau dans son vin avec le temps ?

Mais une source d'inquiétude bien plus urgente pour Jorus fit diversion : Silys, surgie des ombres, apportait une conclusion mélodramatique à ce drame. La Goualeuse, une fois remise de la vive frayeur que provoqua la menace de mort, fut émue aux larmes par le cri de désespoir de ce cœur amoureux. Quelqu'un tiendrait-il un jour à elle comme la danseuse était attachée à Sabetha ? Ou resterait-elle éternellement cette fillette qui ne nouait que des liens si ténus que toujours ils se brisaient ? Le front bas, elle essuya pudiquement ses larmes alors que le couple se livrait plus loin à de tendres effusions.

Quand vint le temps des questions, elle laissa Khelrod, puis Kryssior, prendre la parole, se donnant le temps de la réflexion. Le discours du mage avait été éclairant, mais il restait encore tant de zones d'ombre...


- Le mythal corrompu pourra-t-il être réparé ? hasarda-t-elle de manière surprenante, tant la question pouvait sembler loin de son domaine de compétence et de son intérêt personnel. Nous avons pu voir comment s'y prenait l'illithid... enfin, ce qu'il utilisait... Un orbe. Je pourrai essayer de le décrire plus précisément si cela vous intéresse, même si je n'ai pas vu grand chose...

Elle se leva, la couverture glissant à ses pieds. Ayant quitté son armure de cuir, elle flottait dans une robe devenue un peu trop ample, ses pérégrinations l'ayant amaigrie.

- Je pensais qu'il retournait là d'une histoire de vengeance personnelle entre Beiran et son ennemie, mais je me trompais. L'illithid ?! interrogea-t-elle, incrédule et inquiète. Il a manigancé tout ça... seul ? Un seul d'entre eux peut réunir autant de puissance ?

Elle ne parvenait pas à croire qu'un seul être puisse s'élever à une telle menace pour une ville, voire une région entière. Son esprit se refusait à penser le flagelleur indépendamment d'une organisation plus vaste, qu'il fallait débusquer et contre laquelle il fallait se prémunir. Inconsciemment demeurait évidemment la peur de représailles...



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écrit le : Lundi 02 Août 2021 à 23h41 par Ashura
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La réunion se poursuivait, et après que de nombreuses excuses aient été formulées, l’apparition de Sylis depuis les ombres puis le mélodrame qui s’ensuivit, la situation tempéra grandement l’amertume qui demeurait après les récentes révélations. Il semblait que Sabetha avait crié pour plusieurs. En définitif de quoi, au lieu d’orienter la conversation sur ce qui s’était passé, celle-ci dévia naturellement vers une conclusion positive, faite de promesses, de lettre de recommandation et de récompense honorifique.

- J’en prends bonne note, répondit-elle à Jorus, d’un ton froid et respectueux.

Ashura conserva un calme glaciale, intérieurement lasse et déçue. La tête soudain vidée. La bretteuse était jeune, mais n’était pas pour autant une oie blanche. La vicissitude de la guerre, les complots, les conspirations et les affaires d’espions. Ces Puissants avaient gardé tant de secrets pendant si longtemps qu’il était presque impossible de leur soutirer des informations concrètes.

Elle se reprochait sa propre stupidité, son manque de clairvoyance. La sale impression que peu importe leurs actions, la conclusion aurait été la même. Sans doute y aurait-il eu des moyens de s’épargner quelques tourments durant cette mission. Au moins, puisa-t-elle du réconfort dans la certitude qu’elle ne ferait pas une bonne espionne. Elle était trop fougueuse, trop indépendante pour le monde sournois des hautes instances des royaumes oubliés. Cela, elle s’en félicitait.

Avant d’être libéré de la présence de l’archisorcier et du maître des gardesorts, de certainement laisser les aventuriers à un festin et un repos bien mérité, s’il restait pour certains des points à éclaircir. Elle tendit l’oreille aux réponses offertes aux questions hasardeuses de Sirine et aux évocations étranges de l’elfe noir. Au vu des récentes tensions, cela avait au moins le mérite de ne pas conclure brièvement la conversation.

Et dans le même instant, elle laissa errer ses yeux sur l’assemblée. Le visage d’une enfant cornue lui revint en mémoire en s’attardant dans le fond de la pièce, vers Sylis et la magicienne. La caravanière eut un mince sourire dépité en se rappelant qu’il lui restait encore une dernière tâche à accomplir. Ramener Sabetha jusqu’à sa fille comme elle le lui avait promis.


 
 
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écrit le : Dimanche 29 Août 2021 à 18h22 par Phineas
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- Quand Dame Alustriel sera revenue, elle pourra harmoniser le mythal à nouveau. En attendant, les Gardesorts, à mon exception, sont tous occupés à le renforcer. La haute-magie est incompréhensible pour la grande majorité d'entre nous. D'autant que les elfes sont plus qu'avares de renseignements à ce sujet, quand ils ne chassent pas ceux qui les possèdent.

Jorus soupira, visiblement conscient du cruel défaut dans la défense de la ville que constituait la présence indispensable de la Dame de Lunargent. Arkhen, lui haussa les épaules. Inutile peut-être de se soucier de la chose : les problèmes que posaient le mythal était largement en deçà de son utilité.

- Kryssyor, continua l'Archisorcier, je pense que Zéoman fera sa réapparition à un moment ou un autre. Il n'était pas le plus puissant des arcanistes, mais il a une étrange tendance à se sortir des pires pas. Sa filouterie était peut-être l'une des raisons pour laquelle notre ennemi l'a visé en priorité, cela dit. Mais si vous voulez enquêter, sentez vous libre de le faire, évitez juste de tomber sur la Légion, ils risquent de ne pas être tendre avec vous, même si ils sont prévenus...

- Et vous pourrez entrer en contact avec la main depuis le Collège, si nous avons une chambre anti-scrutation, vous vous doutez bien que nous sommes aussi en mesure d'utiliser des sorts messagers à longue distance, ajouta Jorus. Il reporta ses yeux sur eux, les regardant un à un.

- Pour en revenir au mythal, cette orbe dont vous parlez... Je pense que c'est une sorte de, comment, Arkhen ?

- Une anomalie.

- Oui, quelque chose comme ça. Lorsque Ecamane, le premier des haut-mages de Lunargent, à découvert la ville et les Sentinelles, nous pensons qu'il a du vouloir les contrôler sans savoir comment. Ou s'en prémunir. Et qu'il a été incapable de détruire ce qui en à résulté. Une partie du mythal fuit à travers le plan éthérée vers l'intérieur de cette orbe. C'est en quelque sorte comme avoir accès à la trame du sortilège, une partie du moins. Mais avec suffisamment de connaissances et bien, il était possible d'interagir avec celui-ci.

- Pour être honnête, les quelques uns qui connaissaient l'histoire, y compris a Fochlucan, étaient persuadés que c'était une légende sans fondement, continua Arkhen, il faut admettre que nous avions tous tort. Vous confirmez ici son existence, mais l'énergie déployée lorsque la forteresse s'est effondrée nous avait déjà mis sur la piste. Il ne nous reste plus qu'à nous assurer qu'elle a été détruite dans la catastrophe, donc. Les nains vont devoir faire des merveilles.

- Quant à l'illithid, malheureusement Sirine, je crains qu'il ne faille pas s'en étonner. Les flagelleurs terrifient les mondes au delà des étoiles et des plans. Le peuple craint les drows - à raison - mais les illithids... c'est autre chose. Celui-ci à certainement ourdi son plan sur des années, quoique je doute que le malheur initial de Beiran soit de son fait. Ce n'est que par chance que vous êtes arrivés au bon moment, alors qu'il subissait le contrecoup d'une magie trop puissante pour lui. Et je ne dis pas ça pour minorer votre compétence.

Hochant la tête, les deux dignitaires attendirent quelques minutes, prêts a répondre à de dernières questions. Ceci fait, ils se levèrent, leur souhaitèrent une bonne nuit avant de sortir.

Probablement la nuit fût elle aussi étrange que bienvenue...


⚫⚫⚫


Il y avait quelque chose d'étrangement reposant aux coups sourds du grand marteau qui résonnait dans la grotte. Il signifiait la protection des nains, loin, très loin des dangers qu'ils avaient affrontés des jours durant. Certainement Xarss fût-il le premier levé, après tout il n'avait guère besoin de sommeil, et il ne croisa pendant longtemps que Khelrod, étrangement capable de discerner l'heure de l'aube pour aller rencontrer le Maître des Forges. Ashura, sans nul doute, fût la suivante, habituée elle aussi aux heures matinales. C'est bien après que les dernières se levèrent. La Goualeuse en ayant probablement profité pour récupérer la fatigue perdue ces derniers jours, s'éveilla après une efficace grasse matinée. Toute la matinée, par ailleurs, des murmures et même - parfois - quelques jolis rires étouffés s'étaient échappés de la chambre de Sabetha, désormais conjugale.

Dans la matinée, un nain particulièrement protocolaire, une livrée parfaitement au cordeau, leur amena un repas pas loin d'être héroïque. Aidé par quelques jeunes nains, il disposa sur la table une soupière contenant une soupe d'anguille des roches et des tranches de mouton rôti, accompagné de navets confits au miel, de carotte rôtis. Le tout venait avec deux pichets bières, l'une opaline et légère, l'autre brune et trouble, une bouteille de vin - l'étiquette indiquait "Topaze de Saerloon" - ainsi que de l'eau claire. Enfin, une collection de fromage et, comble du raffinement, du pain blanc.

Les joues roses de satisfaction, un sourire rêveur sur le visage, la magicienne, ayant endossé l'une des simples robes de laine qu'on leur avait laissées (avec des chausses et une chemises pour ceux qui le souhaitaient), sortie avec une bonhommie qui pourrait paraître presque malséante vue la situation. L’œil sur la bouteille de vin, sa bouche s'arrondit. Bientôt rejoint par sa compagne, elle ne se soucia guère, pendant un temps, de ses compagnons, leur lançant parfois un sourire chaleureux. Égoïste, peut-être, elle profitait de sa tendre et oubliait un temps les malheurs du monde.

La journée passa, lente et tranquille. Pesante peut-être, car on ne savait ce qu'on attendait d'eux. Ils étaient libre d'aller où ils le souhaitaient en tout cas, c'est ce que le majordome nain leur transmit avant de partir. Aussi chacun put vaquer à ses occupations, explorer la ville, tenter peut-être de se vider la tête. Sauf pour Ashura évidemment, qui dû parfaitement savoir où elle souhaitait se rendre, maintenant chez elle.

Le soir, néanmoins, lorsqu'ils revinrent - peut-être certain avaient ils étaient informés par des coursiers qu'on les attendaient - ils avaient de nouveaux visiteurs. La discussion, cette fois, serait peut-être plus joyeuse. Autour de la table se trouvait Lorik, les blessures soignés, comme son hygiène. Laelor, un oeil étrange mais reposé, se trouvait à côté de Myal'sa souriante, et leur fille, Seygwine, ne cessant un babillage enfantin, se trouvait sur ses genoux. Alushtas courait partout pendant que Taëlyne, entrain de servir une infusion, discutait avec son frère et son parrain nain. Yordan, l'énorme tigre rouge, assoupi, grogna légèrement quand le louveteau se lova bientôt entre ses patte, passant d'excitation à paresse en un clin d'oeil. Seul manquait Beiran et - bien entendu - Mesalyne. A leur arrivée, ou à l'arrivée du ou de la première, le nain se leva :


- Ah ! Vous nous excuserez d'être entrer sans autorisation, nous voulions être sûrs de pouvoir vous remercier !

Chacun à leur tour, les compagnons reçurent un câlin enjoué de Seygwine, qui retourna cependant très vite à ses parents. Une fois tous réunis, Laelor se leva et s'inclina, suivi de Myal'sa, qui l'imita malgré un regard toujours farouche.

- Notre dette ne sera jamais remboursée, commença l'elfe de lune, vous nous avez non seulement sauvés mais, bien plus importants, vous avez sauvée Seygwine. Rien ne saurait vous récompenser, et hélas, je crains de toute façon que nous n'ayons guère plus que notre indéfectible amitié à vous proposer.

- Soit pas si pompeux, Lal, dit sa femme en lui donnant un coup d'épaule, il a raison, mais ça ne doit pas empêcher de trinquer.

- Certes, dit Laelor, non sans avoir levé les yeux en souriant.

- Je ne voudrais pas que vous nous croyez insensible, dit Taëlyne, nous avons fait le deuil de notre mère depuis bien longtemps. Notre père, lui, peut enfin le faire. Aussi triste que nous soyons, les choses ne changent guère pour nous, mais nous nous réjouissons qu'il puisse, peut-être, enfin passer à autre chose.

Dans un "pop" retentissant, une nouvelle bouteille de Topaze, qui s'était révélé d'une grande qualité plus tôt dans la journée, fut ouverte.

La soirée, sans aucun doute, allait aider à réparer les âmes.


⚫⚫⚫


Quelques jours plus tard, au clair d'une lune claire, le long d'une petite rivière qui affluait à la Rauvin, à l'ombre des grands arbres, une prêtresse de Sehanine terminait l'oraison funèbre aussi héroïque que triste, qui accompagnait Mesalyne dans sa dernière demeure. Réunit, toute la famille Landruel peinait à retenir ses larmes, accompagnés de leurs amis nains.

Les compagnons se trouvait non loin derrière avec les quelques autres invités de cette cérémonie intime. Jorus et Arkhen se trouvait là, ainsi que Sabetha et Silys. Quelques rares amis de Beiran, de vieux guerriers et guerrières principalement. Ellana était absente. Non pas par volonté : sans qu'ils ne le remarque, elle avait été violemment corrompue par l'illithid et était, depuis, plongée dans un état de sommeil alors que les guérisseurs s'acharnait à soigner son esprit. Quatre autres membres de l'église de Sehanine, qui apparemment connaissaient Mesalyne avant sa disparition, avaient accourus. Ssrik, l'air un peu perdu, se trouvait à côté d'eux.

Un malheur n'arrivait jamais seul par ailleurs, et la forgeronne et son matin, l'oeil triste, fixait l'eau en reniflant. Faute de prêtre d'Eldath dans les environs, c'est Linaë, remise de son envoûtement, qui avait prononcé les paroles au nom de la Dame des Flots et de sa propre patronne.

Le vieil orque s'était éteint. Jorus et Sabetha pensait que les heures durant passées à maintenant son esprit-guide dans le Prime avaient affaibli son corps et et son esprit, et accéléré le terme de maladies de vieillesse qui le rongeaient depuis des années déjà. Paisiblement, il s'était assoupi au bord de la rivière et, comme le veut sa croyance, l'onde l'avait pris en son sein. Lorsque ce soir l'on regardait les reflets de la lune sur l'eau, on croyait voir, scintillante, la forme d'une tortue qui dormait paisiblement au fond de l'eau. Aussi peu logique que ce soit.

Le petit tombeau se trouvait non loin de Lunargent. Au loin, on voyait les feux de gardes brûler sur les remparts de la ville, à nouveau paisible...



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Dimanche 05 Septembre 2021 à 13h53 par Yvhann
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Suite aux funérailles Xarss était disparut comme il était apparut. Laissant que quelques pistes derrière lui, sans intérêts certain, les uns et les autres du groupuscule de choc n’avait jamais entendu parlé du drow suite aux dernier évènements. Après une enquête privé sur les suites de son informateur secret de Lunargent il avait quitté la ville. Les quelques nuits suivantes, il les avaient passé à l’extérieur des murs, dans le repère que Marina lui avait offert, trouvant là une famille indistincte, mais pour lui véritable. Quand il quittait cette petite taverne hors des murs du joyaux du nord il était parti passer les 7 dernière nuits auprès de feu Lor’Kar. Sans feu, ni bivouac, il avait jeuné, parlant seul pour les écouteurs, mais se livrant corps et âme à son père spirituel. Lorsqu’il avait quitté pour ne jamais revenir au lieu, il avait déposé à l’endroit qu’il trouvait le plus opportun, la feuille qu’il avait recueilli dans la chevelure d’Ashura au tout début de leur rencontre. Pour lui, cette final était de mise, la boucle était fermé.

Il reviendrait dans cette ville joyaux, il en avait la chance, mais il ne pouvait encore dire quand exactement.



L'Art en tant que science est la connaissance universelle des forces de l'univers; en tant que magie, elle est l'application pratique et physique de ces mêmes connaissances.

Lil waela lueth waela ragar brorna lueth wund nind kyorlin elghinn.

(L'idiot et l’imprudent trouvent des surprises et parmi elles, attend la mort.)




6 Sorts niv.0:
4 Sorts niv.1:
2 sorts niv.2:-1=1



fiche Xarss
 
 
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écrit le : Dimanche 05 Septembre 2021 à 17h40 par La Goualeuse
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Etrange ironie du sort, l'arrogance d'un haut mage ayant préjugé de ses forces jadis était à l'origine de toute cette ténébreuse affaire. Quand donc les magiciens tireraient-ils des leçons de modestie et de prudence de leurs aînés ? Les lèvres pincées, La Goualeuse songeait au poids immense qui reposait sur les épaules d'Alustriel, puissante et solitaire gardienne de Lunargent. Aurait-elle la sagesse d'ordonner des fouilles minutieuses afin de s'assurer que l'artefact dévoreur de mythal avait bel et bien été détruit ? Ou l'un des séides de l'illithid l'exhumerait-il à la barbe des nains ?

Perdue dans ses pensées, la belle, dont l'esprit avait ce double inconvénient d'aller très vite et d'envisager souvent le pire, demeura silencieuse jusqu'au départ des dignitaires.

***


Le lendemain, après avoir fait honneur au festin préparé par leurs hôtes, elle quitta la maison en vitesse de crainte de croiser Sabetha. Il n'en retournait nullement d'une gêne, l'ancienne courtisane, sans s'être personnellement livrée à des ébats saphiques, en ayant vu d'autres... C'était le bonheur du couple qui, malgré elle et bien qu'elle se réjouît pour son amie, lui pinçait le cœur. Une amertume vierge de toute jalousie avait gonflé ses yeux de larmes lorsqu'avaient retenti les gloussements amoureux ; elle devait s'éloigner.

Flânant quelques temps dans la cité souterraine, elle finit par se diriger vers l'auberge où elle avait rencontré Boreg. Déterminée à provoquer une nouvelle rencontre, elle prit place à la même table qu'à sa première venue puis, après avoir adressé un regard entendu au tenancier, patienta en sirotant la spécialité locale.

S'il lui était donné de rencontrer le mystérieux fils de la pierre, elle lui restituerait en toute discrétion le talisman qu'il lui avait confié. Dans la vie tranquille à laquelle elle aspirait auprès de Malik et de Mili, au bord de la Rauvin, elle n'en aurait plus besoin. Elle ferait également, loin des oreilles indiscrètes, son rapport sur Kryssior. Intègre, elle reconnaîtrait que rien, dans ce qu'elle avait pu observer du moins, ne signalait de mauvais desseins chez le drow. Celui-ci, pour ce qu'elle en savait, avait toujours agi dans l'intérêt du groupe ; mais il n'avait jamais été en balance avec son intérêt propre... Elle rappellerait bien sûr l'infâmante confession de son collègue, qui avait avoué de son propre chef son terrible passé et les exactions nombreuses, impardonnables, qu'il avait commises. La relation étroite qui semblait unir Kryssior à Zéoman, personnage dont elle ignorait à peu près tout, serait évoquée par acquis de conscience. Elle ne cacherait pas, pour finir, que cet associé excentrique, à la personnalité trouble et finalement insondable, n'avait jamais gagné sa confiance.

En fin de journée, la jeune femme retrouva avec un plaisir non feint Taëlyne et Lorik, qu'elle connaissait le mieux. Et Alushtas bien sûr, pour lequel elle avait peut-être le plus d'affection ! Elle se présenta à Seygwine et lui dit toute son admiration pour la force et le courage dont elle avait fait preuve face à la maladie ; fut moins diserte, mais tout aussi chaleureuse, avec Laelor et Myal'sa. Toute la soirée, l'envie d'en savoir plus sur la mystérieuse organisation pour laquelle travailler secrètement l'elfe de lune lui brûla les lèvres sans qu'elle risquât un mot. Si elle avait toujours eu le goût de l'intrigue, il en allait cette fois d'autre chose : avait-elle été piqué par la mouche de l'aventure ?

***


L'orpheline d'Eauprofonde se souviendrait longtemps de l'enterrement de Mesalyne comme d'une fête aussi solennelle qu'émouvante, qui avait associé sous le regard caressant de la lune une belle et grande famille. Ainsi survivrait dans les cœurs et les esprits le souvenir de la matriarche, quand tant d'autres - elle-même en ferait partie, elle en était convaincue - sombraient dans l'oubli. C'était cette conscience avivée du devenir des êtres après leur mort qui l'avait conduite sur la tombe de Lorkhar, bien que la mort du vieil orc ne l'eût pas véritablement émue. Elle ne vit pas la tortue, ni ne versa de larmes.


***


La vie à Lunargent, dans le nid douillet de ceux qui se plaisaient parfois à se présenter comme ses grands-parents d'adoption, n'était pas désagréable ; tout au contraire !

La bibliothèque de Malik offrait de véritables trésors de connaissance, qui permirent à La Goualeuse d'élargir prodigieusement ses connaissances. A force d'étude, en matière de magie et de religion notamment, la jeune femme (encore très enfant en ces mystérieux domaines) corrigea quelque peu sa nature craintive et superstitieuse. La bibliothèque du temple d'Oghma lui étant ouverte, elle s'empressait d'aller approfondir tel ou tel point d'intérêt suscité par ses lectures dès que sa curiosité se trouvait piquée. Elle y butinait les livres sans méthode, mais avec un appétit immodéré. Sous la tutelle de son vieil hôte, elle apprit à mieux déchiffrer l'elfique et le nain, dont sa piètre maîtrise était avant tout usuelle et orale.

Khelrod, à l'instar d'Ashura et de Kryssior, avait rapidement quitté la cité ; il n'était pas dans la nature d'un preux paladin de partager la douceur de la vie de repos et d'oisiveté qu'elle avait choisie. Aussi était-ce Taëlyne qui, soucieuse de s'acquitter d'une dette que son amie n'avait pourtant pas reconnue, avait pris en main la formation au combat de Syrine. La belle ne montrait aucun enthousiasme pour ces séances d'entraînement, mais avait fini par admettre la nécessité de savoir se défendre. Elève appliquée, elle impressionna son instructrice bien plus par son adresse et sa précision que par la puissance de ses coups. Elle n'eut aucun mal à mémoriser les faiblesses de telle cuirasse ou de telle chemise de maille, les feintes propices à ouvrir à une brèche dans la garde d'un adversaire, ainsi que les parties du corps où porter un coup fatal. Elle espérait toutefois n'avoir jamais à en arriver à de telles extrémités.

S'il lui arrivait de rendre visite aux druides, ou à Seygwine et Alushtas, elle évitait le collège de magie et rencontrait toujours Taëlyne en dehors de la caserne. Elle s'était refusé à en apprendre plus sur le mythal ou les illithids, désireuse d'oublier ce sombre épisode de sa courte vie d'aventurière. Hélas, cette vie ne faisait que commencer...

Un doux matin d'été, Malik, le regard lourd d'inquiétude, lui remit une missive cachetée du sceau de foudre du seigneur Lamecorne.


Cliquez ici pour dérouler le parchemin...


Après une vague hésitation, la jeune femme, dévorée par la curiosité et poussée par cette force inexplicable qui toujours attire les aventuriers sur les chemins, s'exécuta. Le serment magique scellé, la suite de la missive apparut par enchantement sur le parchemin :

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...


[i]Quelques jours plus tard, elle prenait la route vers le port d'Eauprofonde.



Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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PM

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