Merci Ashyn Futhvuer pour la tenue.
J'ai complété la bio et la description physique de Sha Faa.
Je pense donc avoir terminé de mon côté et vous laisse la main pour (re)lire et valider le tout.
Je me permets de publier aussi la bio ci-dessous pour celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur Sha Faa.
| PARCHEMIN | La joue plaquée contre le bois du comptoir, Sha Faa essaye de se rappeler comment elle a pu ainsi rater sa vie.
Autour d'elle, des chopes vides et le brouhaha habituel d'une taverne de la basse-ville.
Tout est amer, la bière, la nourriture.
A travers de ses mèches blondes lui cachant la moitié du visage, elle observe les clients bien trop joyeux en ce début de soirée. Elle soupire et change de joue. Autre point de vue : dans un coin d'ombre, un groupe de trois parlent à voix basse en lui jetant des regards.
Finalement, elle va reprendre une bière. Mais alors qu'elle se redresse avec une lenteur d'ivrogne pour héler le tavernier, une voix masculine la coupe dans son élan.
- Mets-en une autre à la dame, et une pour moi.
Elle ne dit rien, préférant dévisager le nouveau venu s'installer sur le tabouret haut à sa gauche.
C'est un halfelin avec des habits simples, passe-partout.
- Je m'appelle Japp Vlubli." Commence-t-il tout sourire.
Pas de réactions.
- Je heu… travaille pour la gazette de la Porte. J'aimerais avoir votre version quant à l'affaire des trois frères...
Elle lève les yeux en ciel et laisse retomber sa tête sur le comptoir.
- Vous êtes bien Sha Faa n'est-ce-pas ? Celle qui les a laissés s'échap…
Il ne termine pas sa phrase, une pointe froide lui piquant la cuisse.
- Dégage.
Mais l'halfelin ne se laisse pas intimider aussi facilement.
- On peut aller ailleurs si vous voulez.
La gnome range sa lame et se redresse.
- J'ai rien à dire.
- Je suis convaincu du contraire. Votre limogeage brutal cache quelque chose. Pourquoi les protégez-vous ?
Elle écarquille de grands yeux. Le groupe des trois comploteurs à droite les fixent tous les deux.
La gnome lâche une poignée de piécettes sur le comptoir et glisse en bas de son tabouret avec une agilité douteuse.
- Dehors.
Lâche-t-elle la mâchoire crispée. L'halfelin hoche la tête et la suit sagement à l'extérieur.
Une bruine les accueille tandis que leurs bottes s'enfoncent dans la boue. La rue longe la rivière, l'éclairage est sommaire, rien à voir avec les rues pavées et agrémentées d'éclairages magiques sophistiqués dans la haute-ville. Sha Faa en prend justement la direction, talonnée de près par le soi-disant journaliste.
Après un bon quart d'heure de marche, elle s'arrête devant une boutique fermée. L'enseigne est en partie démontée.
On peut y lire " … Père & Fils : spécialistes des armes à feu". Le premier panneau de bois comportant le nom en lettres d'or a été retiré.
L'halfelin ne pose pas de questions, il sait combien les liens familiaux chez les gnomes des roches sont importants, et combien c'est douloureux pour eux quand ils sont brisés.
- Vous savez, quand j'aurais publié mon article, ils n'auront plus honte et vous pardonneront.
Elle lui offre un sourire triste avant de reprendre la marche. Ils se mettent à l'abri dans le temple de Tymora. Malgré l'heure tardive, les visiteurs sont encore nombreux. Ils se mêlent à la foule.
- Qu'est-ce que vous voulez savoir ?
- Vous les avez traqué durant des mois, mettant en jeu votre brillante carrière d'enquêtrice au sein des Heaumes Noirs, votre plan pour les coincer était parfait…
- Non, pas du tout. C'était de l'arrogance, je les ai sous-estimé.
- Vous avez déclaré durant votre enquête qu'ils avaient un but, que tous les vols précédents n'étaient là que pour détourner notre attention. Qu'ont-ils dérobé dans la chambre forte du commandeur Eltan ? Était-ce une commande de maitre…
Il baisse la voix.
- Corbalafre ?
Les ornements de la salle de la Dame subjuguaient les visiteurs autour d'eux. Malgré sa situation, Sha Faa ne se lassait pas de les voir, ce lieu la réconfortait bien qu'elle ne soit pas une croyante très appliquée.
- J'ai foiré, c'est tout. Ils ont été plus malins. On a eu… tort de me faire confiance.
Elle répétait pour la énième fois cette explication, mais à chaque fois, bien qu'à chaque fois, elle avait l'impression de s'enfoncer un dard dans le cœur.
- Mais pourquoi salir si méticuleusement votre nom en plus de votre renvoi définitif ? Qu'avez-vous découvert pour avoir énervé autant les puissants de cette cité ?
Elle reste silencieusement un moment, alors qu'ils se dirigent vers la sortie du temple.
- Y a pas de complot, pas de grand secret. Cherche autre chose pour faire vibrer les lecteurs de ta feuille de choux.
L'halfelin accuse le coup, il baisse la tête et serre les poings.
- Vous allez faire quoi maintenant ?
- Voyager sans doute. Je ne suis plus la bienvenue dans cette ville.
Il la salue avec raideur, et s'éloigne courbé alors que la bruine a été remplacée par la pluie.
Sha Faa reste seule sous le porche du temple. Elle sait parfaitement comment elle en est arrivée là, et jamais elle n'avouera pourquoi elle les a laissé s'échapper. Elle-même a encore du mal à y croire.
La pluie cesse, et elle s'empresse d'aller rassembler ses affaires pour quitter la ville dès demain.
La chance décidera de sa destination.
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L'halfefin s'est changé avant de faire son rapport. Dans la pièce où il a été introduit, un homme le jauge derrière un bureau encombré.
- Elle n'a rien voulu dire. Dois-je quand même l'éliminer ?
L'homme se gratte la barbe, visiblement soucieux.
- Ils ont été clairs, il ne doit rien lui arriver sinon ils ne nous remettront pas l'objet.
J'étais pourtant persuadé qu'elle n'était pas avec eux…
Laissons-la disparaitre. Pour le moment.
L'halfelin s'incline avant de s'éclipser, tandis que l'homme reprend la lecture des rapports devant lui.
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