Version imprimable du sujet
Cliquez ici pour voir ce sujet dans son format original
La Taverne des Royaumes Oubliés > Quête : La Mer de nuit > Arc VI: Aller ... et retour


écrit par: Hermine Samedi 25 Mai 2019 à 06h03
hrp.gif Chapitre précédent.

« user posted imageerveilleuse ou funeste, heureuse ou tragique, toutes les histoires ont une fin.
Certaines sonnent comme une délivrance, d'autres nous prennent de court en survenant plus tôt qu'on ne l'aurait aimé.
À quoi ressemble la fin de l'aventure pour nos héros ? Si le cœur vous en dit, 'est ce que nous allons découvrir ensemble ...


user posted image

Dans une ruelle
Jakelm

Malgré le temps passé depuis la disparition de Chéréas, Jakelm était encore régulièrement d'une humeur maussade. Les épreuves qu'il avait traversé semblaient avoir endurci le jeune Téthyrien. Il était parti, des étoiles plein les yeux. Mais en parvenant à être témoin de certaines des merveilles qu'il recherchait, il avait aussi été confronté de manière inattendue à la face plus sombre de l'univers. Il s'en serait peut-être bien passé, mais ... Petit à petit, le jeune garçon devenait un jeune homme. Ainsi va la vie ...

Il avait pris l'habitude de retourner de temps en temps dans le verger du Rocher, et rentrer le soir venu. Pour regagner le
Protecteur, toujours bloqué à quai tant que les mille pièces d'or des réparations, aujourd'hui complètement terminées, n'étaient pas payées, il traversait les rues du port. Au loin, il reconnut dans la pénombre grandissante deux autres des membres de son équipage : bras dessus bras dessous, cheminaient Lena et Chax'l. Les deux amis semblaient aller à peu près dans la même direction que lui. Sans trop savoir pourquoi, pris d'une vague inspiration semblant apportée par le vent marin, ou peut-être parce qu'il n'avait rien de mieux à faire, il les suivit de loin.

Bien lui en prit, car soudain ...


user posted image

Taverne du Gallion Blanc
Arzhaelig, Serana, Metzli

user posted image

Les efforts de Serana, combinée à l'attitude «combinant sensualité, héroïsme et spectaculaire» qu'elle affichait avec Metzli tel que stipulé dans leur contrat, avaient fini par payer. C'est dans une taverne relativement calme du quartier marchand, le Gallion Blanc, que les trois officiers du Protecteur retrouvèrent leur employeur, Lemuel Cold. Celui-ci leur proposa une quête pour le compte d'un de ses propres contacts, qui préférait garder l'anonymat pour l'instant -même si le marchand nain leur avoua à demi-mot que celui-ci semblait les avait lui-même repérés.

Ladite quête consistait à récupérer un objet actuellement en la possession de marchands dont le navire croisait actuellement dans les larmes de Séluné. Ils n'avaient pas le temps de faire halte sur le Rocher, mais leur bâtiment avait rendez-vous avec les aventuriers en un endroit non loin, apparemment sans danger. Cold leur communiquerait l'heure et les coordonées du rendez-vous dès qu'ils accepteraient la mission.

Lemuel Cold
... et donc, conclut le nain, « il s'agit d'un contrat simple. Rapide. Complications minimes.
Vous prenez ?
En cas d'acceptation de votre part, mon contact vous payera lui-même l'objet deux mille pièces d'or à la livraison, plus, je cite « un petit bonus » dont il n'a pas souhaité préciser la nature. »

Anticipant la question des aventuriers, il y coupa court :

- Malheureusement, je ne peux pas vous verser d'avance. Je manque de liquidités : grâce à vos efforts, mon carnet de commandes s'est rempli ... Mais mes produits sont encore en court de fabrication. J'ai du moi-même investir mes avances pour lancer ma production, entre gens d'affaires, vous me comprenez ...


--------------------
Ce nain roux allie les qualités les plus redoutables d'un armurier de talent et d'un commerçant aux dents longues.


Tous

Soudain, Jakelm fit irruption dans la Taverne. Malgré la petit taille de Tijak, le fracas qu'il fit en ouvrant la porte à la volée et en se ruant vers la table de ses amis firent que tous les regards se tournèrent vers lui. Catastrophé, il leur annonca une terrible nouvelle : Lena et Chax'l avaient été enlevés !

À travers le monologue haletant et parfois décousu de leur jeune mousse, les officiers comprirent qu'un groupe de néogis et de deux ombres des roches les avaient capturé dans une ruelle. Tijak les avait suivi à travers les rues quasi désertes jusqu'au port, où le groupe avait embarqué sur un hideux navire en forme d'araignée. Tandis que le jeune garçon hésitait, le navire avait lui-même appareillé peu après. Tout cela remontait à quelques minutes à peine ...


Lemuel Cold
- Ces néogis ... , maugréa Lemuel Cold, « ... ils sont prêts à tout pour obtenir ce qu'ils veulent. Leurs activités d'esclavagistes est un secret de polichinelle, ma barbe se hérisse qu'on ose les qualifier de "marchands". Ils n'ont rien de l'honnêteté d'un nain ! »

Comme si elle s'était réellement hérissée, il lissa sa barbe en signe de réflexion.

- Ils sont maintenant hors de la juridiction du Rocher. Et le temps que les elfes se bougent -s'ils se bougent-, la piste sera froide ...
Si vous vous lancez à leur poursuite, méfiez-vous de leurs pouvoirs de domination de l'esprit ! Ils en ont certainement usé sur vos marins, pour qu'ils les suivent facilement ... À l'heure qu'il est, ils ont probablement déjà signé "de leur plein gré" un engagement à vie comme "travailleurs bénévoles" ... Va-t'en faire annuler ça à la chambre de commerce ...


--------------------
Ce nain roux allie les qualités les plus redoutables d'un armurier de talent et d'un commerçant aux dents longues.


Tiraillés entre la seule quête qui pourrait les renflouer, et le simple fait de sauver leurs propres membres d'équipage, quel choix allaient faire nos amis ?
Ils devaient se décider rapidement, et agir vite !

écrit par: Serana Samedi 25 Mai 2019 à 18h38
La dragonne avait écouté le discours du nain avec un mélange d'ennui et de consternation. Elle se rappelait de l'honnêteté et de la probité des nains en tout, y compris, et surtout, en affaire. Ne pas leur verser au moins la moitié de la part de leur mission à venir alors même qu'elles avaient déjà servis d'argument publicitaire lui semblait être un manque évident d'honneur commercial.

Elle tenait son verre de liqueur dans sa main, distraitement. Son esprit vaquait au vide depuis que le Maître des Vents ne lui avait guère répondu. Elle restait percluse de doutes, même si, au moins, ses efforts en terme contractuel semblaient avoir payés.

Ce n'est que lorsque le mousse avait passé la porte, visiblement alarmé, qu'elle avait tourné la tête. Elle avait écouté son discours avec un semblant de froideur. A l'intérieur, la colère accumulé depuis des jours était entrain de se répandre dans ses veines comme jamais. Puis Cold repris la parole. Et il les informa que les négogis étaient moins marchands qu'esclavagistes. Le silence se faisait derrière la déclaration du nain, sa main le brisa.

Son verre explosa littéralement sous la pression de ses griffes, réduisant la vaisselle en tesson nullement ensanglanté, son cuir pouvant en supporter bien plus.

Elle se leva en silence, une brume glacée sortant de ses narines.


- Et bien, sois ravi Lemuel, les négogis ne te causeront plus de torts très longtemps.

Elle écarta sa chaise, et déposa le du sur la table, enfonçant presque les pièces dans le bois tant elle contenait de haine, elle se retourna et traversa le galion en silence, la seule colère qui nageait dans son regard suffisant à écarter les badauds qui voudrait faire les curieux. Quand la porte se referma derrière elle, on cru un instant qu'elle allait arracher les gonds, mais elle se contenta de la fermer avec une lenteur méthodique derrière elle.

---


Talonnée ou non par les trois autres, Serana descendit en vitesse, mais sans précipitation, les rues qui menaient au port. Elle commença par monter sur le pont du protecteur et siffla un grand coup pour réunir l'équipage.


- Tout l'équipage sur le pont et en vitesse !

Son évidente colère littéralement palpable, elle attendit les quelques instants nécessaire aux marins disciplinés.

- Des esclavagistes ont capturés Lena et Chax'l en pleine rue, et je ne doute pas que, comme moi, vous êtes prêts à aller les libérer coûte que coûte.

Elle laissa sa colère les contaminer. Puis repris.

- Préparez vous à larguer les amarres. Moran,dit elle à la vigie le navire qu'on va poursuivre viens juste de partir, si tu l'as vu essaye d'estimer sa direction, sinon, essaye de le trouver. Chéréas n'est plus là, mais assurez vous que toutes nos armes sont en mesure de fonctionner au mieux de leurs capacités, à commencer par vous.

Alors qu'elle se dirigeait vers le ponton, elle s'arrêta et s'adressa au Bosco.

- Granit. Va voir Bruce, dit lui que je lui promet une bataille mémorable si il est prêt à se rappeler qui sont ses alliés.

Puis elle se dirigea vers les chantiers navals pour trouver le chef du chantier de leur propre navire.

PARCHEMIN
A moins qu'Arzha ne donne de contrordre, Social pour mettre la force dans le coeur de l'équipage. Et si il en donne... ben Social quand même pour les garder de son côté tongue.gif


---


Cheminant, elle se demandait si son expiation n'était pas là, déjà. En sauver deux pour pardonner une partie de ses torts.

Arrivée au bureau du maître de chantier, elle l'avisa avec une suffisante courtoisie. Sur le chemin, elle avait sortie l'équivalent de 500 pièces d'or de sa bourse.


- Nous avons une urgence. Deux de nos hommes ont été capturés en ville par des esclavagistes. Acceptez cet acompte le temps d'aller les libérer et vous aurez le reste à notre retour. En fait, il est même possible que nous soyons en mesure de vos offrir un navire complet en bonus.

Si la proposition ne suffisait pas, elle laisserait au capitaine le soin de négocier. Et si lui aussi échouait et bien... elle doutait que le maître de chantier face très longtemps le malin une fois suspendu au bout de son bras, à deux doigts de se voir arracher ses précieuses.

PARCHEMIN
Social puis, elle tente d'intimider l'homme par la force si nécessaire (ça veut dire, faire œuvre de violence, pas juste lui susurrer des insultes.).

écrit par: Jakelm Fileyeur Dimanche 26 Mai 2019 à 18h35
Toujours sous le coup de l'émotion, Tijak se dandinait d'un pied sur l'autre en essayant de retrouver son souffle, les pommettes encore rougies par la course folle qu'il venait d'effectuer. Le message délivré, il restait fébrile et paraissait ne pas pouvoir tenir en place. Ne supportant pas de rester sans rien faire alors que des compagnons étaient en danger, le gamin brûlait de se plonger dans l'action, quitte à se lancer, tête baissée, dans l'inconnu.

- Cap'tain', faut qu'on y'aille, insista-t-il, au cas où l'urgence de a situation aurait échappé à ses aînés. L'Protecteur, il est prêt à partir. Enfin, faut juste virer la chaîne qui l'bloque encore...

Confiant, le mousse attendait une décision rapide de ses officiers, certain qu'ils allaient trouver la meilleure solution mais, tout à sa hâte de venir en aide aux deux marins kidnappés, il n'hésiterait pas une seule seconde à prendre quelques libertés avec la loi d'autant que les commentaires amers de Lemuel Cold traduisaient bien toute l'urgence de la situation.

Devançant les deux autres, Serana venait de quitter la taverne, tout dans son attitude et ses propos indiquant qu'elle n'entendait pas laisser cet enlèvement impuni. Sans même attendre l'autorisation d'Arzhaelig, Jakelm avait emboîté le pas à la dragonne, d'autant que cette dernière rejoignit, d'un pas décidé, leur navire. Les ordres donnés étaient sans équivoque, le Protecteur allait se lancer à la poursuite des esclavagistes.

Laissant le lieutenant quitter le bord pour régler les derniers "détails administratifs", le gamin allait se joindre au branle-bas de l'équipage lorsqu'il eut une idée pour essayer d'accélérer les choses. Rapidement, il se rendit sur le château arrière, là où se trouvait le gouvernail, et, tranquillement, sortit de petits outils de la sacoche qu'il portait autour de la ceinture et entreprit d'essayer de déverrouiller le gros cadenas qui entravait la barre. S'il parvenait à ses fins, leur bâtiment serait réellement prêt à appareiller dès le retour de Serana.


hrp.gif Sabotage à +8 pour crocheter le cadenas.

écrit par: Metzli Arnesen Dimanche 26 Mai 2019 à 21h17
Metzli avait été prise au dépourvu : Chéréas était mort et Serana avait affirmé être à l'origine de son décès. Celle-ci semblait étonnamment détachée par rapport aux faits, ce qui fit bouillir le sang de la jeune ensorceleuse : elle n'était pas particulièrement attachée à l'artilleur mais elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver de la tristesse à chaque fois qu'elle perdait un compagnon... Mais peut-être ce détachement était-il propre à l'incongru mélange de races dont Serana semblait être issue et la jolie amnienne se contint pour le moment, tout en se promettant d'interroger Arzh' et Tijak sur les événements qui s'étaient produits lors de cette funeste expédition.

La jeune femme fut tout aussi désolée d'apprendre qu'ils étaient toujours sans le sous... puis que deux de leurs compagnons avaient été enlevés par des néogis! Révoltée, Metzli ne put contenir une exclamation de colère et approuva les propos de Serana :


- Nous ne pouvons pas les abandonner à ces hideuses créatures! Elles le paieront!

Les néogis confirmaient donc tout le mal qu'elle pensait d'eux... Sans attendre, elle suivit la demi-dragonne, tentant de suivre tant bien que mal son rythme de marche effréné. Haletante, l'ensorceleuse entendit sa compagne proposer au maître de chantier la moitié de la somme qui lui était due pour les réparations effectuées sur le navire. Reprenant péniblement son souffle, elle ajouta :

- Nous n'avons pas une minute à perdre en négociations, leurs vies sont en danger!

Elle se saisit de sa bourse et en déversa presque toutes les pièces sur une table située à proximité de son interlocuteur :

- Voici 500 pièces d'or supplémentaires, je pense que nous sommes quittes... et prêts à appareiller le plus rapidement possible!

écrit par: Arzhaelig Lundi 27 Mai 2019 à 10h51
Depuis leur dernière mission, Arzhaelig s’était assombri. Il avait déjà perdu des compagnons, plus souvent qu’à son tour, mais jamais sous ses ordres –quand bien même ils étaient cette fois sous les ordres d’un autre capitaine.
La rage et la colère qui transpirait de Serana lui étaient parfaitement légitimes, si le même sang bouillait dans ses veines, il doutait avoir été capable de les contenir si bien et c’était une leçon en soit.
Le fétaud n’avait pas le pouvoir de souffler la glace, ni griffes à éviscérer un inopportun, il avait par contre la voix de son héritage et bien assez de ressources pour forcer l’un ou l’autre sans qu’il ait à se salir les mains.

Lemuel Cold l’avait amusé à l’instant où il avait jeté son dévolu sur les belles de son équipage, jouant de son propre charme pour l’arme qu’il leur offrait, mais c’était avant les événements tragiques de la chasse. Même si l’arme en question avait participé à leur survie in extrémiste. Le Nain était un marchand, avec tout ce qui l’accompagnait.

La nouvelle mission qu’il leur offrait, si elle pouvait être une excuse à les faire quitter le Rocher, était la bienvenue, avec ou sans avance pour peu que ça ne les empêche pas de décoller. Quand Tijak apparut et que l’opportunité se changea en obligation, un curieux sourire se dessina sur les lèvres du barde.

Non seulement ils quittaient le Rocher et la juridiction rigide des Elfes mais ils avaient un ennemi sur lesquels défouler toute leur rage.

Arzhaelig ne connaissait pas les Néogis mais bien assez les esclavagistes pour en avoir une idée sans nuance. Sa vie passée de pirate avait libéré nombre d’esclaves, il était ravi de pouvoir reprendre ce service... et conscient de son devoir, une nouvelle fois.


- Donne-moi tes coordonnées !

Sans un merci, le barde bondit à la suite de son équipe, jaillissant en dehors de la Taverne en ouvrant grand ses ailes pour rejoindre au plus vite le Protecteur. Conscient qu’ils n’avaient toujours pas réglé le paiement des réparations –suite à l’échec de leur chasse sensée en couvrir les frais- il se mordit les lèvres, s’en voulant de ne pas avoir fait preuve d’un peu plus de prudence.

Sur le navire ou pour payer leurs dettes, il aurait pu les prendre de vitesse mais du ciel, il appréciait du même sourire de voir que Metzli et Serana faisaient preuve d’initiatives remarquables. Il mesura sa chance de les avoir dans son entourage et, à moins que son support ne soit vraiment nécessaire, les laissa entreprendre ce que leur cœur guidait.
Confiant dans le talent du Mousse dont il observait la manœuvre de haut, il attira sur lui l’attention de tous ceux qui auraient pu réagir à son encontre et ne pas accepter qu’ils leur faussent compagnie sans validation préalable.


- Mes chers amis ! Voici venu le temps de quitter ce chantier naval et de vous remercier pour le travail remarquable que vous avez effectué sur notre glorieux navire ! Nous venterons partout votre talent et soyez surs qu’ils viendront de partout dans l’espoir d’obtenir le support d’aussi bons artisans ! Une mission d’importance nous attend et ne pourrait souffrir d’aucun retard, nous reviendrons très vite !

Tijak ne devrait plus avoir besoin de plus de temps et l’équipage était parfaitement à même de quitter les Docks. Sa vitesse, exceptionnelle en vol, lui permettant de les rejoindre bien avant qu’ils n’aient pris la distance nécessaire à s’écarter rapidement.

¤ Allons-y faisons payer à ces aberrations d’avoir osé s’en prendre aux nôtres ... ¤

Rejoignant la Vigie, le Capitaine se saisit de sa flute pour, une fois encore, faire danser les Vents.

Azrhaelig utilise son Charisme et son Pouvoir de Demi-fée : Discours captivant
-utilise message sur son équipage
- musique de barde pour accélérer le Protecteur

écrit par: Hermine Lundi 27 Mai 2019 à 13h00
hrp.gif
Metzli et Serana, Persuasion: Réussite automatique (dette payée)
Arzhaelig utilise discours captivant.
Jakelm, Sabotage: 17(d20) + 8 = 25 DD 25 ... Réussite

Chantier naval
Tous

« user posted imagegalement touchés par la nouvelle de l'enlèvement, tous les aventuriers s'étaient rués vers le Protecteur.
Chacun à leur manière, ils mirent tout en œuvre pour libérer de ses entraves celui qui était tout à la fois leur navire, leur maison, leur compagnon d'aventure, et leur seule chance de sauver leurs compagnons.

Tandis que le capitaine et son mousse se dirigeaient vers le bateau, Metzli et Serena se rendirent au bureau du chef de chantier. Malgré l'heure avancée et le chantier en grande partie déserté, celui-ci était, par bonheur, encore présent, travaillant sur des documents à la lueur d'un cristal lumineux. Les voyant entrer, il ouvrit des yeux ronds au récit de Serana, mais son visage s'éclaira en voyant que le paiement que les aventuriers lui devait était enfin arrivé. Il leur répondit, d'un ton que les jeunes femmes ne purent s'empêcher de trouver terriblement calme, posé et horriblement lent :

Armateur Braalite
- Doucement, voyons ! Votre paiement a l'air parfaitement en ordre ... Cependant, je me dois d'abord patiemment et rigoureusement décompter et peser chaque pièce ... Attendez que j'ouvre mon registre et ... ou est donc passée ma plume ? Ah, la voila. Ensuite, je vous prierai de remplir le dossier de sortie (il désigna une épaisse liasse de papiers d'apparence rébarbative) et je pourrais alors utiliser cette clef (il sortit de la poche de son gilet une clef) qui vous permettra de reprendre la mer. Croyez bien que je fais au plus vite, avec les contraintes qui sont miennes, et ... HÉ !! REVENEZ, VOYONS ! Rhoo, les gens de nos jours ...


--------------------
Cet humanoïde honnête est en charge du chantier naval.
Étrangement, son faciès vous rappelle quelqu'un ...

À la vue de la clef, le sang de Serena n'avait fait qu'un tour. Grognant de rage, elle s'en était emparée d'un geste vif, manquant de lacérer l'avant bras de l'armateur. Puis, les deux jeunes femmes coururent éperdument vers leur vaisseau, laissant leur interlocuteur les yeux ronds, se massant le poignet, une pile de pièces d'or éparpillées sur son bureau.

Gravissant la passerelle d'embarquement au dernier moment, juste avant que celle-ci ne se faisse remonter, les deux jeunes femmes trouvèrent leur équipage en ébullition. Arzhaelig ralliait ses troupes, son ton les exhortant à une action rapide, tandis que Granit complémentait parfaitement son capitaine en dirigeant ses hommes avec l'efficacité du bosco d'expérience qu'il était. Cette action conjuguée semblait avoir plongé l'équipage dans une transe alliant rapidité et efficacité.

Déboulant sur le poste de pilotage, haletantes, elles y trouvèrent ... Jakelm, qui achevait d'ôter les chaînes qui avaient bloqué la barre. Un ange passa.

L'instant d'après, le
Protecteur, enfin libre, s'élança en avant. L'armateur, accompagné par quelques gardes, courait à sa poursuite, criant à l'adresse des aventuriers. Lorsqu'un tas de chaînes, ainsi qu'un cadenas dans lequel était enfiché une clef, lancés par dessus le bastingage par on-ne-savait-qui, s'abattirent juste devant lui, celui-ci stoppa net sa course. Apparemment satisfait, il fit un signe de la main, souhaitant bonne route aux aventuriers.
Poussé par une rafale de vent plus forte que les autres, le vaisseau s'élança à nouveau sur la Mer de Nuit.


user posted image

Au large
Tous

Grâce à l'œil vif d'Eroan, leur vigie raptorane, les aventuriers et leur navire réussirent à se lancer à la poursuite du vaisseau néogi. Grâce à la vitesse de réaction, celui-ci avait eu le temps de s'éloigner de moins d'une centaine d'encablures et, surtout avec l'aide bienveillante de la sylphe qui gonflait leurs voiles grâce aux chants de leur capitaine, ils étaient les plus rapides.
Malheureusement, alors qu'ils avaient comblé la plus grande partie de leur retard et étaient presque à sa portée, le navire disparut purement et simplement dans une éclat de lumière.

Eroan
- Vu !!, s'exclama la vigie, alors que certains autres membres d'équipages commençaient à peine à se frotter les yeux.
« À une heure ! Zénital 47° φ, longitude 107° θ ! »


--------------------
Cet être étrange est un raptoran, un humanoïde gracile aux ailes de plumes. Son apparence et son attitude ont tout du rapace, et il porte un regard aiguisé sur son environnement.
Hermine
- J'ai !! Je l'ai ... senti ??, s'exclama la voix d'Hermine, rendue légèrement nasillarde car elle provenait d'un tuyau de métal qui sortait du pont. Apparemment, un système de tuyaux de communication avait été installé durant l'absence de Serana, Arzhaelig et Jakelm, et reliait maintenant la vigie, le poste de pilotage et la cabine du Timon. « Laissez-moi un instant ... »


--------------------
Métis humaine de taille légèrement supérieure à la moyenne, Hermine a la peau sombre et des yeux d'un vert profond.

Durant cet instant, les aventuriers présents sur le pont purent se demander de qui se passait entre leur vigie et leur navigatrice. Metzli, elle, savait bien qu'en l'absence de leurs amis, Hermine et elle en avaient profité, ainsi que des travaux de rénovation, pour faire quelques aménagements et entrainer un peu l'équipage. Seuls les êtres les plus observateurs étaient capable de déceler les faibles perturbations de l'éther que laissaient les navires se déplaçant à grande vitesse -mais, heureusement pour eux, Eroan faisait partie de ceux-là.

À peine ces idées avaient-elle eu le temps de naître dans leur esprit que le
Protecteur s'élançait à son tour à grande vitesse. Tout autour de lui, étoiles et météorites des larmes de Séluné semblèrent s'étirer en longueur et devinrent floues, tandis que ce paysage se mettait à défiler à vive allure.

Après un moment de doute, au milieu de ce décor fantasmagorique, ils revirent, loin devant eux, le navire néogi. Apparemment, même le relativement court instant qu'il avait fallu pour que la poursuite à grande vitesse s'engage lui avait suffi à prendre une très grande avance. Cependant, peu à peu, le
Protecteur parvenait à grignoter cette avance. Si, à cette allure, c'était réellement de la puissance magique de son pilote que dépendait la vitesse de chaque navire, cela était bon signe ...

Après environ deux heures de poursuite, l'odieux bateau en forme d'araignée géante était presque à portée. Sa nef principale était un peu plus petite que celle des Toriliens ; cependant, sa proue était pourvue d'une pointe acérée, et surtout de longues pattes griffues qui semblaient ondoyer au même rythme que le navire se déplaçait, comme prêtes à saisir ce qui se trouvait devant elles. Ceux qui l'observaient à la longue vue virent que l'équipage, d'une taille similaire au leur, mais constitué pour un tiers d'affreux néogis, pour un tiers de terribles ombres des roches, et pour un tiers d'esclaves humanoïdes, s'activait sur le pont.

Soudain, le décor autour des deux navires redevint normal, en même temps que leur allure. L'araignée géante amorça un large virage ... Visiblement, les néogis avaient repéré leurs poursuivants et décidé de leur faire face.


user posted image

écrit par: Arzhaelig Mercredi 29 Mai 2019 à 13h53
- On ne discute pas avec les esclavagistes. Ils ne feront jamais marche-arrière. Ces saloperies ne vivent que pour posséder d’autres et sont très fortes en la matière. Les Ombres des roches sont extrêmement puissantes, au service de leurs maitres, ça voit dans le noir et ça perçoit les vibrations, sans parler de leur chitine qui tient de la meilleure armure!

Arzhaelig scrutait l’équipage adverse au travers de la longue vue, traduisant à Serana ce qu’il voyait et ses craintes par rapport à cet adversaire probablement trop puissant pour eux.

- On doit les désorienter, les forcer à se concentrer sur autre chose que sur l’idée de nous briser directement. A distance, de baliste et de feu. Si nous pouvions l’endommager assez que pour l’empêcher de naviguer encore, ce serait encore mieux. Je ne crois pas que leur voler leur bateau soit une bonne idée. Ils ne doivent pas avoir beaucoup d’alliés et capturer un vaisseau pour le voir se faire broyer –et nous avec- par les Elfes ...

Le Capitaine regardait son équipage, prêt à se lancer dans un balai mortel. Cette fois, il n’empêcherait pas Granit de participer à l’assaut, sa haine des esclavagistes était si puissante qu’il en devenait fébrile. Bruce pourrait enfin faire profiter l’équipage de toute la rage martiale dont il avait fait preuve lors de la rencontre des Elfes.

- Tu disais qu’ils venaient des Larmes de Séluné ? Les voilà les meurtriers que tu cherchais Bruce ...

Le barde s’apprêtait à plonger dans la bataille de tout son corps. Son arme de prédilection avait beau être son verbe, il était hors de question de s’y limiter cette fois, sa lame de cristal trancherait -s’il en avait le temps- et il ne se laisserait pas dominer si facilement. Tout Chantevent qu’il était, il n’était pas sans ressource.

Ils avaient peu de temps, mais bien assez pour parler plan d’attaque et partager leurs talents. Se protéger au mieux contre les attaques physiques et mentales avant l’abordage, trouver les esclaves, les libérer et en emporter le plus grand nombre, puis endommager le vaisseau le plus possible plutôt que de se borner à les tuer tous. Il espérait les Neogis peu nombreux et les considérait comme les cibles principales, capable de diriger tous les autres dans des attaques coordonnées contre lesquelles ils ne pourraient pas faire grand-chose. S’il ne connaissait pratiquement rien de ces immondes araignées, il avait bien cerné les méthodes des aberrations psioniques qui appréciait avoir leur contingent d’esclaves ... à envoyer en première ligne. Aucun honneur ne guidait ces créatures.


- On essaye de sauver un maximum d’esclaves, c’est notre priorité. Pas de quartier pour les Neogis et les Ombres. N’hésitez pas à faire des dégâts au passage et n’espérez pas sauver tout le monde, c’est impossible.

Arzhaelig sifflotait entre ses dents, son épée raisonnant de concert. Ajustant son couvre-chef, il changea l’apparence de ses habits de marin pour leur donner ceux de l’amirauté elfique, dans une teinte bleu roi liserée d’argent. S’il y avait des survivants, autant qu’ils aient un doute et que ce doute les oriente vers les Elfes.

A la ceinture, deux baguettes dont une qu’il s’était juré ne jamais utiliser : il restait deux charges du sort de Doux rappel de Nybor, sort odieux utilisé par les esclavagistes pour soumettre les récalcitrants en les vrillant de douleur. Les projectiles magiques de l’autre lui permettrait de viser au travers d’un mêlée. Peut-être la dernière, il s’agissait d’être prêt.


écrit par: Metzli Arnesen Mercredi 29 Mai 2019 à 21h54
Accoudée au bastingage, Metzli observait avec appréhension la silhouette du navire des esclavagistes. Celle-ci n'avait rien d'engageant et elle savait que ses compagnons et elle-même ne partaient pas favoris dans la lutte qui allait s'engager : les néogis étaient probablement plus nombreux, plus forts et sans aucun doute plus habitués à combattre dans ce milieu ; quant à leur propre équipage, il était parti précipitamment et était privé à tout jamais de Chéréas...

L'ensorceleuse poussa un soupir mais chassa rapidement ces sombres pensées. Elle implora intérieurement Tymora de leur accorder une fois de plus sa bénédiction. Avec l'aide de la divinité, même l'impossible devenait possible, elle en était persuadée. Et il n'y avait de toute manière pas d'autre choix possible : il était hors de question de laisser ses compagnons aux mains des néogis!

Elle esquissa un sourire en songeant aux caprices du destin. Il semblait en effet que le hasard la fasse systématique croiser la route d'esclavagistes sans scrupules : d'abord à Tilverton en Cormyr, ensuite à Bulborp en compagnie d'Arzhaelig, enfin à proximité d'Eauprofonde à la demande de Phinéas.


¤ Et maintenant dans l'espace! Où arrêterai-je donc de les traquer? ¤

En se remémorant ces différentes aventures, elle se rappela à quel point certaines situations étaient mal engagées... et pourtant ils avaient surmonté les épreuves qui se dressaient sur leur route.

¤ A cœur vaillant, rien d'impossible! ¤

Rassérénée, elle caressa Tzotzil avant d'aller rejoindre ses compagnons. Après avoir mis au point une ébauche de plan avec eux, elle se mit à incanter les sortilèges nécessaires à son bon déroulement. Le moment de se battre était venu!

écrit par: Jakelm Fileyeur Jeudi 30 Mai 2019 à 15h58
Jakelm était ravi du coup qu'il venait de faire pour rendre sa liberté au Protecteur. Riant encore sous cape de l'expression de surprise qu'il avait vu sur le visage des deux femmes, le mousse s'était éclipsé discrètement pour rejoindre l'équipage. Là, au milieu des marins, il écoutait attentivement les consignes du Cap'tain', brûlant de se jeter dans la mêlée pour se porter au secours de leurs camarades kidnappés.

Au fur et à mesure de la répartition des tâches, le visage du gamin s'était décomposé lorsqu'il avait réalisé qu'il ne serait pas de l'équipe d'abordage. Vexé qu'on ne lui fasse pas confiance, il allait protester avec la plus vive indignation lorsqu'Arzhaelig lui expliqua la mission dont il le chargeait. En fin psychologue, le barde se doutait bien que Tijak n'allait pas se contenter de rester simple spectateur durant le combat à venir et qu'une interdiction pure et simple de participer à l'affrontement déboucherait forcément sur une désobéissance. En lui confiant un travail bien précis, le capitaine espérait tenir le mousse loin des combats principaux et canaliser ainsi sa fougue toute juvénile. De plus, cette mission était loin d'être anodine et lui ferait jouer un vrai rôle, propre à flatter son ego.

Fier de la confiance qu'on lui témoignait, Jakelm allait faire de son mieux pour explorer le navire des esclavagistes "par dessous" et y semer le maximum de désordre. Libération d'esclaves, incendie dans la cabine du capitaine néogis (en particulier les fameux engagements à vie, "librement signés"), distraction, ou mieux, élimination du timonier adverse, le mousse avait carte blanche pour causer le maximum de dégâts, ce qui impliquait, quand même, qu'il devait se montrer prudent et ne pas se faire remarquer trop vite.

Posté à la proue du Protecteur, Tijak observait le navire-araignée. La distance diminuant, il en discernait de mieux en mieux les détails, se focalisant sur les ouvertures dans sa coque. Le but était de repérer un hublot ou un sabord mal fermé, à partir duquel le gamin pourrait se faufiler dans la cale pour y accomplir sa mission.

À l'approche de la collision, le gamin passa rejoindre Metzli, impatient de passer à l'action. Rendu invisible par les bons soins de l'ensorceleuse, il descendit sous le pont et se plaça derrière un sabord, fin prêt pour la suite. Le moment venu, Jakelm passerait à bord de l'autre navire et irait y semer le désordre.

écrit par: Serana Jeudi 30 Mai 2019 à 17h21
Le léger sourire qu'elle avait laissé à Jakelm était le dernier signe de bienveillance que la dragonne avait accordé à un membre de l'équipage. La suite n'avait été que la montée en puissance d'une incommensurable colère froide.

Tout en donnant les ordres que le capitaine ne donnait pas, elle se rappelait. A Lunargent, les elfes noirs qui réduisaient en esclavage jusqu'à leur propre peuple, à Suzail, sur le port, les regards morts de ces enfants en haillons qui débarquaient d'un navire thayen arraisonné par les Dragons Bleus et la flotte turmienne... Et toute sa vie, son père, son maître d'armes, des camarades, qui lui rappelait qu'elle faisait partie de cette espèce maudite, de ceux qu'on faisait esclaves, mais qu'on ne laissait pas mourir, parce que trop précieux en tant que marchandise.

Sans discuter, elle écoutait les conseils et les ordres d'Arzhaelig, qui lui convenait parfaitement. Pas de pitié, un massacre en bon et dû forme. Certains de ses coreligionnaires n'en avaient que faire, mais pour ce qui la concernait, les esclavagistes étaient, en toute mesure, hors de la protection du Chevaucheur.

Ils arrivaient en vue du vaisseau arachnéen. Un autre moment, elle aurait considéré le côté pratique d'un tel vaisseau, la, sa forme cauchemardesque ne faisait que renforcer sa colère. A côté d'elle, elle sentait la rage de Bruce gonfler à mesure qu'ils approchaient. Les paroles du capitaine l'avait transformé en la boule de fureur utile qu'elle espérait. Elle plaqua les mains l'une contre l'autre et entonna une longue litanie qui fit apparaître une aura de lumière divine dans le creux de ses mains. Touchant le barbare, et probablement Granit, elle les entoura de cette lueur, bouclier contre les blessures.

Puis elle dégaina son arc et deux flèches à tête inflammables entre les doigts, encocha la troisième.


¤ Ainsi débute le pardon, hum...¤

- Tirez pour tuer ! Faites honneur à Chéréas !, cria t'elle à tous ceux qui étaient en mesure d'attaquer à distance, elle commença à faire pleuvoir le feu sur l'ennemi. De ce qu'elle en avait vu, le champ de pesanteur qui s'étendait autour des vaisseaux était réduit, mais suffisant pour permettre ce genre de chose. Aussi attendit elle le dernier moment pour donner l'ordre.


Dès que l'assaut à distance fut terminée, elle lâcha son arc et dégaina son épée. En synchronisation avec ses alliés tel que prévu dans leur plan elle s'élança vers le bastingage alors même que les coques ne se soient pas encore percutées. Le bord de ses lèvres et le fond de ses yeux crépitaient de magie alors qu'elle chargeait.


- PROTECTEURS ! CHAAAAAAAAAAAAAAARGEEEEEEZ !

écrit par: Hermine Dimanche 02 Juin 2019 à 20h39
« user posted imageattrapé par le Protecteur à la vitesse supérieure, l'araignée néogi fut contrainte de lui faire face.
Rapidement, le combat entre les deux vaisseaux s'engagea. Dés les premiers instants, l'absence de Chéréas se fit cruellement sentir : occupés à esquiver les tirs de balistes et d'étranges carreaux traînant des filins gluants provenant de l'araignée, l'équipage des aventuriers ne parvint à ajuster presque aucun de ses tirs de siège. À distance, ce combat, à peine commencé, semblait déjà perdu.
À un moment, mise en confiance par ce premier échange, l'araignée s'élança à l'attaque d'un mouvement ondoyant, et tenta de saisir son adversaire entre ses pattes puis de l'empaler. Heureusement l'expérience de navigation des aventuriers compensa leur maladresse en ingénierie de siège : au moment ou les horribles pattes tentèrent de saisir leur proie, une boule de feu lança par Metzli les brûla, les forçant à se rétracter, et mettant même le feu à l'une d'elle. Le capitaine Arzhaelig profita de l'ouverture créée pour sortir des griffes de l'araignée et, en un looping serré suivi d'un tonneau, se positionna sur son flanc. Immédiatement après, plusieurs filins jaillirent du
Protecteur : l'abordage avait commencé.

Pont supérieur
Arzhaelig, Serana, Metzli

user posted image


Serana mena la charge. Granit était à sa droite, Bruce à sa gauche, et les marins les plus vigoureux composait le gros de cette troupe de choc. Galvanisés par les encouragements de leur capitaine, par les sortilèges de leur magicienne de bord et par leur propre haine des esclavagistes qui leur faisaient face, ils s'élancèrent à l'assaut. En face, les plusieurs ombres des roches subirent la charge. Le choc fut rude, et entama les défenses des esclavagistes. Mais pas autant que les aventuriers auraient pu l'espérer.

Dispersés à l'écart sur le bastingage et dans les cordages, en arrière de leurs troupes, préférant envoyer leur ombres des roches au combat, les néogis supervisaient le combat. Souvent, ils usaient d'arbalètes noires pour harceler les protecteurs de dards empoisonnés. Le venin n'était pas très virulent, mais affaiblissait insidieusement les simples marins humains. Metzli, de son coté, n'avait pas la tâche facile : dispersés, dissimulés par les voiles, les cordages et la mêlée qui faisait rage, les néogis n'ofraient pas de cible facile à ses boules de feu mortelles. Après quelques minutes de combat incertain, le combat semblait tourner en faveur des esclavagistes ...

Soudain, une série de cri aigus retentirent dans les hauteurs :
Eroan
- Scriiiiiiiiiii !!! Libérez nos amis, êtres immondes !



--------------------
Cet être étrange est un raptoran, un humanoïde gracile aux ailes de plumes.
Son apparence et son attitude ont tout du rapace, et il porte des attaques en piqué sur ses ennemis.
Dashi
- Aï ! Aï ! Aïïïï! Combattre ces saloperies, ça me rappelle Anadia, en '47 ! Aussi moches que dans mes souvenirs ...



--------------------
Cette créature simiesque a rejeté son uniforme de la Marine Impériale.
Il profite de son agilité supérieure pour attaquer les ennemis isolés à revers.

Alors qu'Eroan attaquait en piqué, Dashi s'élançait de cordage en cordage. Les deux s'abattirent par surprise et de tout leur poids sur les néogis restés isolés à l'arrière. Deux d'entre eux furent projetés par dessus bord, et un troisième tomba de son mat pour s'écraser sur le pont, où il fut piétiné par sa propre ombre des roches. Profitant du trouble instillée par cette attaque à revers surprise, Metzli vit une fenêtre de tir et, grâce à une boule de feu bien ajustée, élimina encore deux néogis tout en mettant le feu à une voile.
Était-ce le tournant de la bataille ?


Au dessus du vide
Jakelm

Tandis que les clameurs de la bataille retentissaient sur le pont supérieur, le jeune Jakelm se glissait discrètement sur un cordage tendus entre les deux navires. Invisible, il tentait de se glisser par une écoutille dans les entrailles de l'araignée. Il jouait de son équilibre pour atteindre l'ouverture sans tomber dans le vide infini. Il tentait de surmonter sa peur et en était à son troisième essai ; les deux premiers avaient été infructueux et lui avaient valu de s'écraser sur la paroi de bois et de chitine. Alors qu'il rassemblait son courage pour un nouvel essai, un bruit furieux de claquements retentit juste au dessus de lui. Là, à à peine un mètre, penchée au dessus du bastingage, se tenait une ombre des roches. Qui le regardait ... droit dans les yeux.
Comment était-ce possible ? Il était invisible, cet être terrible le percevait-il malgré tout ?
L'ombre des roches tendit une patte griffue et saisit Jakelm, qui tenta tant bien que mal de se défendre de sa hachette. En vain. Soudain ...
Bruce Kar-Naagh
- Yaa-haaa !! Crève, charogne !!



--------------------
Cet humain d'allure imposante semble être un combattant aguerri.
Son regard est dur et froid de haine, comme si l'homme avait déjà accepté sa propre mort.

Bruce s'abatit de tout son poids sur le dos du monstre, lui assénant plusieurs coups de hache furieux. L'ombre des roches se contorsionna, tentant de saisir Bruce. Ce faisant, elle lâcha le jeune garçon, qui se rattrapa in extrémis à un cordage, qui se décrocha de son attache, ce qui lui altéra sa trajectoire ... Et une seconde plus tard, sans trop savoir comment, le mousse était à l'intérieur de l'araignée, les quatre fers en l'air et son cœur battant la chamade.

Après les quelques instants qui lui furent nécessaires à reprendre ses esprits, Jakelm considéra la pièce qu'il avait sous les yeux. Il s'agissait d'une cale de dimensions relativement importantes. En son milieu, là où Jakelm pensait trouver le Timon, se dressait un étrange appareil bio-mécanique qui bourdonnait furieusement. Enchaînés à l'étrange appareillage, se trouvaient une dizaines d'humanoïdes dans un état de faiblesse plus ou moins avancé. Certains semblaient à bout de forces, à la limite de la mort. Et au milieu d'eux ...

Chax'l
- ... Tijak ? C'est toi ?



--------------------
Trapu et recouvert d'écailles verte et brunes, Chax'l est enchainé dans le ventre de l'araignée.
À ses cotés, se trouve son amie humaine, Lena.
Les deux marins sont à peu près les seuls esclaves encore en état de marcher.


Pont supérieur

Sur le pont, la bataille continuait à faire rage. Les ombres des roches tapaient dur, vraiment dur. Et, pire que tout, alors que la mort de plus de la moitié de leurs maîtres néogis auraient logiquement du semer la confusion dans leurs rangs, il n'en était rien : apparemment, les ombres étaient depuis si longtemps sous l'emprise des néogis qu'elles en étaient venu a accepter cet état de fait comme l'ordre naturel des choses. Certains esclaves humanoïdes, eux, avaient certes cessé de se battre, mais n'osaient guère tenter autre chose que de fuir en direction du Protecteur.
Serana, sévèrement blessée, avait déjà du se retirer quelques instants pour subir des soins. Mais même à ce niveau-là, les ressources des aventuriers s'épuisaient ...

Vibhishana
- Par Curna, je suis désolé ... Je suis à bout de forces, je ne peux plus vous prodiguer de soins magiques.



--------------------
Cet homme au teint légèrement basané, rasé de près, porte un étrange turban sur la tête.
Ses manières sont raffinées et son ton toujours égal peinent à cacher l'état de détresse et d'impuissance grandissantes dans lequel il se trouve.


Lorsqu'elle rejoignit la mêlée, l'officier Serana se retrouva dos à dos avec son capitaine, Arzhaelig. Celui-ci avait tenu quelques instants quasiment seul contre tous, semant la confusion dans les rangs ennemis avec force sorts et frappes de sa lame tonnerre. Cependant, il avait lui aussi usé de presque tout son répertoire. D'un commun accord, tous les deux songèrent à la retraite. Mais alors ...
Granit
- Mesdames ombres des roches ! Par Valkur, redressez-moi cette formation ! Je ne tolérerai aucun manquement dans nos rangs, car souvenez-vous que c'est pour la gloire de nos maîtres que nous nous battons !!



--------------------
Ce goliath fut le bosco du Protecteur.
Dominé par leurs pouvoirs mentaux, il met maintenant son expérience au service des néogis.

... Granit, qui n'avait jamais failli depuis le début de cette quête. Granit, le roc, stable et inflexible. Granit, sur lequel on pouvait toujours compter. Granit, qui semblait tombé sous la coupe de leurs adversaires. Les aventuriers pouvaient-ils affronter leur propre bosco, ou fuir et le laisser entre les mains des aberrations ?

Sur ces entrefaits, Jakelm déboula sur le pont, près de la tête de l'araignée, suivi de Lena, Chax'l et de deux autres esclaves humains qui avaient encore la force de bouger. Les autres étaient trop faibles, et le garçon avait du se résoudre à les abandonner à leur sort.
Cependant, entre le
Protecteur, ses officiers et lui se dressaient encore plusieurs ombres des roches. La plus proche se retourna et, en voyant les fugitifs, s'avança d'un air menaçant. Ses poils étaient hérissés et ses mandibules claquaient furieusement. Elle leva un bras, prête à faucher l'enfant d'un seul coup ...

... Mais soudain, un grand trou béant apparut au milieu de son crâne. Ce qui restait d'elle s'immobilisa, avant de se consumer d'un feu violet et de s'écrouler au sol, inerte.
L'instant d'après, plusieurs rafales de feu noir ou violet s'abattirent sur le pont, trouant les crânes, brûlant les chairs et le bois. Les tirs provenaient d'un navire si sombre et se déplaçant si silencieusement que, dans le fracas de la bataille, peu nombreux étaient ceux qui avaient pu le voir arriver. Il était de forme effrayante, cauchemardesque, même, qui rappelait vaguement un céphalopode de dimensions colossales -aussi grande que le
Protecteur et l'araignée réunis.

user posted image


Un à un un, la plupart des ennemis des aventuriers périrent. L'araignée fut très sévèrement touchée. Le Protecteur, et certains de ses propres marins furent eux aussi touchés, bien que plus légèrement. En une minute, la bataille fut terminée.

Granit, qui avait recouvré ses esprits, fit son rapport à ses officiers d'un air sombre et penaud : les néogis, les ombres des roches et leur navire étaient anéantis. Le
Protecteur avait subi des avaries mineurs. L'équipage des aventuriers était lui aussi sévèrement touché : sur le pont gisait environ deux tiers de leurs marins. Vibhishana avait avoué être en mesure d'en sauver peut-être la moitié. Les autres étaient morts, ou mourants. Bruce Kar-Naagh, entre autres, s'était battu au delà de ce qui était humainement possible : son corps gisait sur l'ombre qu'il avait vaincu en combat singulier -sacrifiant pour cela jusqu'à son ultime force.
Quelques esclaves, dont Lena et Chax'l, avaient survécu, et se terraient de ci de là, sans trop savoir que faire.


user posted image


Au bout de quelques minutes, l'épouvantable cuirassé Illithid -car c'était bien là l'origine de leurs « sauveurs » s'approcha du champ de bataille.
Capitaine flagelleur mental
- Envoyés d'Estrelladroanth, leur lança un des flagelleurs mentaux visibles sur le pont du navire. Celui-ci ne sembla pas élever le ton, mais son étrange voix légèrement chuintante arrivait clair dans l'esprit de quiconque présent sur le pont. « Nous avons l'objet acheté par votre employeur. Nous arrivons pour l'échange. »



--------------------
Un illithid, capitaine de cet étrange vaisseau marchand.
Bien qu'il s'agisse d'une vision relativement commune sur la Mer de Nuit, cela ne signifie pas qu'elle soit rassurante.

Pendant qu'une passerelle se déployait entre les deux vaisseaux, Arzhaelig compara les coordonnées où ils se trouvaient avec celles que Lemuel Cold lui avaient communiqué : le combat avait eu lieu étonnamment proche du point de rendez-vous. Apparemment, les marchands auprès desquels leur employeur avait acheté la marchandise qu'ils devaient récupérer étaient ces illithids. Ils avaient du apercevoir le combat de loin, et étaient intervenus.
Trois flagelleurs mentaux débarquèrent sur le pont, escortés de quelques gardes. Bien qu'il fut relativement malaisé de décrypter leur physionomie, ils ne semblaient pas le moins du monde agressifs : au contraire, leur posture était très semblable à celle de marchands itinérants -quoique très sobres et inquiétants.
Ils semblaient cependant n'avoir pas de temps à perdre. Passées les formalités d'usage, ils remirent aux aventuriers le fameux achat : un cristal géant d'une qualité de taille exceptionnelle, à peu près aussi grande que le crâne d'un troll. Ils n'eurent rien à payer : apparemment, « Estrelladroanth » avait avancé les frais.
La transaction effectuée, les marchands commencèrent à se retirer. Celui qui semblait occuper le poste de capitaine, cependant, marqua un temps d'arrêt, semblant remarquer l'état déplorable dans lequel se trouvaient les aventuriers :

Capitaine flagelleur mental
- Avant que nous partions, reprit-il d'un ton qui se voulait aimable, « avez-vous besoin d'autre chose ? J'ai dans mes cales une vaste collection de livres et d'ouvrages divers. Des connaissances, disons ... exotiques, que d'autres qualifieraient d'interdites. Traités de magie ou d'histoire. Anciennes civilisations. Dragons. Sphères de cristal ... J'ai même un livre curieux, vous permettant d'acquérir en quelques jours le savoir de toute une vie d'érudit ou de combattant.
Plus prosaïquement, je peux mettre à votre disposition une ou deux armes magiques très puissantes, si vous avez ce genre de goûts. Ou bien, qui sait ? Quelques baguettes de soins, de réparation ? Si vous êtes prêts à négocier, il est même possible que j'aie un anneau de souhait. Avec cela, peut-être parviendrez-vous à effacer, par exemple, certaines pertes terribles dont vous auriez pu souffrir dans le passé ?
Tout cela, évidemment, pour le meilleur prix ... »

Il marqua une pause, tandis que son regard s'arrêtait un instant sur les esclaves apeurés, et sur les blessés graves en attente de soins. Ses tentacules frétillèrent imperceptiblement. Il reprit ...

- Disons, comme base de départ ... Une dizaine des vôtres ? Ne nous voilons pas la face : dans leur état, vous faites une affaire ...



--------------------
Un illithid, capitaine de cet étrange vaisseau marchand.
Bien qu'il s'agisse d'une vision relativement commune sur la Mer de Nuit, cela ne signifie pas qu'elle soit rassurante.

écrit par: Arzhaelig Mardi 04 Juin 2019 à 08h35
Le Protecteur avait payé un lourd tribut en s’attaquant de la sorte aux esclavagistes mais qu’auraient-ils pu faire d’autre ou de plus ? L’affrontement avait sanglant parce que les créatures avaient accepté leur condition comme naturelle, c’était l’élément sur lequel Arzhaelig n’avait pas compté, considérant qu’un esclave ne pourrait jamais se satisfaire de sa situation ... Il n’avait pas eu l’occasion de lire les écrits du barde Nils Bejerot expliquant si bien ce syndrome ... Et comme toujours, les conséquences étaient écrites dans le sang, les plaies béantes et la mort.

De l’ensemble de l’équipage, il en était un, serein pour la première fois depuis trop longtemps, et malheureusement la dernière : Bruce était arrivé au bout de sa quête. Périr faisait partie de ses plans depuis le début mais au moins était-il mort selon son désir de vengeance et pas par un acte stupide. Il avait fait plus que sa part, son nom trouverait bonne place dans l’oraison funèbre de la partie vaincue de leur équipage.

Quand il découvrit la nature de leurs sauveurs –parce qu’il fallait bien les appeler comme ça- le barde hocha la tête, conscient qu’il n’y avait rien à en redire ni à faire. Les Ilithids étaient des pires aberrations que Toril ait pu voir, ils n’avaient rien à envier aux Néogis en matière d’esclavage –ce à quoi on ajoutait des légendes d’expériences obscures plus immondes encore et leur gout en matière de dégustation de cerveaux de toutes les créatures intelligentes qui leur passait entre les tentacules. Il eut un frisson mais qui pouvait très bien s’expliquer par la situation.

Au simple énoncé de leurs offres, il était facile de deviner leur puissance, comme on mesure l’âge et la puissance d’un dragon rouge à la taille de son trésor. Ils avaient précisément ce que chacun étant en droit espérer obtenir un jour –ou immédiatement pour le retour promis de leur artilleur grâce à un Souhait. La comparaison de leur dangerosité était cohérente également et, à la différence des araignées, il était préférable de jouer ici de diplomatie.


- Capitaine, vos offres sont alléchantes et combleraient nombre d’aventuriers sur la Mer de Nuit ou ailleurs mais il s’agit de notre équipage, non d’une prise de guerre qu’il me serait loisible de vous vendre. Même dans leur état, ils ont la valeur de leur liberté. Je conçois parfaitement que ces concepts puissent être considérés différemment, je pense qu’il s’agit d’un héritage culturel mais nous sommes au regret de devoir refuser votre offre. Soyez surs que nous louerons vos qualités à notre employeur. Je suis convaincu que vous aurez encore l’occasion de faire de si belles ventes dans le futur.

Le hasard faisait bien les choses, ou Tymora avait véritablement béni leur expédition d’un coup de dés dont elle avait le secret. Quelle chance auraient-ils eu pour que les coordonnées, prises dans la précipitation en quittant une taverne du Rocher correspondent de la sorte à celles des Néogis ?

La rencontre avec le vaisseau des Flagelleurs ne pouvait s’éterniser, il fallait au plus vite mettre de la distance entre le Protecteur et eux et qu’aucun ne se retrouve séduit par leurs offres sur mesure. La curiosité du barde était par contre intacte, même dans cet état de fatigue absolue qui suit un combat pour sa vie. Le cristal était si énorme, il provenait d’un vaisseau si riche de merveilles surpuissantes, qu’il devait en être également. Tandis que Granit, redevenu lui-même à la chute des esclavagistes, descendait le trésor en soute, Arzhaelig le suivit. Pour lui assurer savoir ce qu’il s’était passé et qu’il ne lui tenait aucune rigueur d’une part, de l’autre pour scruter le cristal de ses lunettes. Il ne comptait pas le voler –bien qu’il ne lui appartienne pas d’en décider seul et que le réveil du Pirate en lui plaçait ce choix dans les ‘possibles après tout’ mais il tenait, à coup sûr, savoir ce qu’ils avaient été cherché.

Le barde avait vécu sa première expérience de voyage sur la Mer de Nuit, mais ils n’avaient toujours pas atteint l’objectif qu’ils s’étaient fixés avec Hermine, leur exploration de l’univers ne faisait que commencer.


Diplomatie avec le capitaine Flagelleur Mental. Utilisation journalière de ‘Vision Magique’ avec ses lunettes.

écrit par: Serana Mardi 04 Juin 2019 à 16h57
Le carnage terminé, la rage de la dragonne se dissipa pour laisser place à une infinie tristesse. Elle préférait cela. Au moins, elle était cette fois sûre de son émotion et ne doutait plus. Sûre qu'ils avaient fait le bon choix, malgré les pertes. Sûre que ceux qui étaient tombés dans l'honneur l'avait fait par choix, pour leurs camarades, et pour leurs convictions.

Nulle colère ne trouvait plus place en elle et, lorsqu'elle se rendit compte que leurs sauveurs étaient des illithids, pire encore que les néogis, et bien plus actifs sur Toril, elle n'eut aucun mal à laisser son capitaine parler, elle avait toute confiance en sa réponse. Pendant ce temps, elle s'affaira à récupérer les membres de leurs équipages qui gisaient sur le pont ennemi. Encore couverte de sang, elle donna avec Vibishina les derniers sacrements à ceux qui pouvaient encore les souhaiter, et recommanda l'âme de ceux qui étaient déjà éteint à Valkur et autres paradis. Elle eu une idée macabre en voyant les corps désarticulés des néogis et, récupérant une hache qui trainait sur le pont, en décapita trois puis fourra leurs immondes têtes dans un bout de jute.

Elle prit un peu plus de temps à bénir Bruce. Elle se demandait à qui il aurait voulu être recommandé. Bêtement, elle se d'abord que Malar ou Talos ferait l'affaire, mais le guerrier se bâtait pour venger sa famille... Hoar aurait pu faire l'affaire, mais qu'aurait à faire le dieu des vengeurs d'un mort déjà vengé ? Finalement elle posa une main sur son visage, essuyant le sang qui le maculait.


- Dame des Flots Chantants, puisse tu aider ce perdu à retrouver la paix.

Faisant débarquer tout le monde du navire néogi, après avoir récupérer les corps des esclaves et des marins, elle termina le travail. Estimant que les esclavagistes ne méritaient aucuns sacrements, ni aucune sépultures descentes, elle se dit que les flammes leur iraient bien. De ce qu'on avait compris, les sacrements du coin tendaient souvent à laisser les corps à l'espace. Et bien, il n'y aurait plus rien à laisser, et l'immonde négrier ne servirait à personne d'autre. Avisant torches, huiles et cordes elle prépara des brasiers ci et là sur le ponts et dans les cales après s'être assurée que plus rien de vivant ne méritait d'être sauvé. Alors que leur vaisseau procédaient aux manœuvres pour déborder, elle enflamma le bout des cordes enduites d'huile avant de sauter sur le protecteur. Le temps que navire araignée ne se mette à bruler, ils seraient loin.

Une fois partie, elle procéda à une oraison pour ceux qui le souhaitait, et les corps de leur équipages, comme des esclaves purent, eux, rejoindre le vide sidéral.



***


Un peu plus tard, le Capitaine put sentir la fumée floral minérale d'une herbe à pipe fumée par les habitants du Rocher autour de lui. Dans l'encadrure de la porte de la soute au trésor, la dragonne, couverte de bandages et ayant abandonnée son armure au profit d'une simple tenue de marin, regardait le demi-fée.

- Tu comptes la garder ? Cold ne mérite pas vraiment qu'on remplisse notre part du contrat, mais si les illithids en on quelque chose à carrer, ce serait dangereux.

Elle laissa un temps passer. Ce n'était qu'une façon d'introduire la conversation. Quelques tirages sur sa pipe plus tard, elle reprit, d'un ton plus las.

- Où sont les merveilles, Arzhaelig ? Depuis que nous nous sommes engagés dans cette histoire, je n'ai vu que dangers pour les nôtres, sang, déshonneur et gâchis. Les valeurs morales sur le Rocher semblent plus proches de celles des bas-fonds de Luskan que des tours aquafondiennes. Les elfes sont aussi tyranniques qu'ailleurs, les ports puent tout autant. Et la guerre est ici comme en bas.

Elle s'approcha et s'assit au bord d'une table, en face du capitaine. Sortie de la pénombre, on pouvait voir qu'une profonde blessure à l'arcade avait maculé de sang ses cheveux, et que le liquide carmin s'était en partie logé dans les anfractuosités des minuscules écailles qui les composaient. Elle attira le regard de l'ancien pirate dans le sien.

- Nous ne sommes pas des explorateurs pour l'instant. Juste des mercenaires, et à tout le moins, avec une réputation relativement médiocre pour le moment. Nous pourrions mourir à tout moment pour le seul fait que nous ne savons rien des forces en présence. Où est l'Empire du Ciel ? Qu'en est il de la décision des elfes vis à vis de nous ? Et si les lézards finissaient par découvrir la vérité ?

Nous sommes montés vers les étoiles en espérant découvrir des lieux et des civilisations exceptionnels, mais dans le peu de temps que nous avons passé ici nous à plongé dans le sang et l'horreur. J'ai croisé plus d'esclavagistes en une semaine ici qu'en cinquante ans sur Toril... Alors même que notre propre monde nous est encore obscur, nous avons chercher à le quitter.

Ne sommes nous pas entrain de faire des erreurs d'enfants, Capitaine ? Et pas celles qui finissent bien.

écrit par: Jakelm Fileyeur Jeudi 06 Juin 2019 à 13h27
Le gamin était resté bouche bée en voyant l'Ombre des Roches s'effondrer devant lui. Alors qu'il pensait que tout était perdu, voila encore qu'un coup de pouce du destin venait à son secours. Après Bruce, au tout début de la bataille, c'était au tour d'un rayon meurtrier venant du vaisseau tentaculaire de lui sauver la vie. La chance, certes, sourit aux héros en devenir mais Tijak ferait mieux de ne pas trop tirer sur la corde au risque qu'elle ne se rompe.

Reprenant ses esprits, l'enfant sentit comme une chape de plomb s'abattre sur lui. Contrecoup de la tension qui avait régit les dernières minutes, une fatigue légitime s'emparait de lui alors que le cuirassé Illithid s'amarrait à leur bord. La bataille s'était terminée avec une brutale rapidité, montrant bien là toute la puissance de leurs sauveurs. Partout, ce n'était que scènes de désolations, tant sur le pont du Protecteur que sur celui du navire des esclavagistes et il faudrait du temps aux vainqueurs de cet affrontement pour panser leurs blessures.

En dépit de la vaillance et du courage d'Arzhaelig et de son équipage, de nombreux marins avaient péri et d'autres les suivraient probablement avant que des soins plus sérieux ne puissent leur être délivrés. Dans ces circonstances, l'offre alléchante des Illithids semblait tomber à pic. Après tout, il suffisait d'abandonner quelques esclaves inconnus pour sauver des marins du Protecteur voire même rappeler à la vie un être dont la disparition récente pesait encore sur leur moral.

Malgré cela, Jakelm ne put s’empêcher de ressentir un sentiment d'indignation et de dégoût en entendant la proposition. Ces mangeurs de cerveaux ne doutaient vraiment de rien. Croyaient-ils pouvoir ainsi acheter leur âme pour soigner leur corps ? Soulagé, l'enfant entendit la réponse du Cap'tain', fin diplomate, qui sut décliner cet immonde marché en des termes posés mais néanmoins fermes.

Pour ne pas avoir à regarder plus longtemps ces nouveaux esclavagistes, peut-être plus sournois dans leur démarche que les Néogis, le mousse s'activa auprès des blessés, fixant un bandage serré sur l'un, épongeant le sang d'un autre ou, simplement ayant un sourire et une parole réconfortante pour un troisième.

Pendant la récupération des corps encore sur le navire néogis, Tijak, ne se sentant pas de force à toucher les cadavres, surtout ceux de personnes qu'il avait côtoyés, en profita pour fureter un peu, retournant dans ce qui tenait lieu de salle du Timon. Là, par analogie avec leur propre machinerie, il tenta d'en comprendre le mécanisme qui devait surement puiser son énergie dans les forces vitales des esclaves qui y étaient enchaînés. Peut-être y avait-il là quelques pièces à récupérer pour améliorer les capacités de leur propre Timon. Ensuite, obéissant à Serana, il quitta rapidement le vaisseau araignée avec ses maigres découvertes et assista à l'oraison célébrée par la Dragonne, demandant à Valkur de guider les disparus pendant leur dernier voyage.

Plus tard, alors que tous s'étaient attachés, sous la direction de Ganit, à faire disparaître toute trace des combats, Tijak put ranger seau et brosse de pont. Les muscles encore douloureux des efforts fournis, le mousse n'avait pas encore trouvé le temps de se souffler un peu et n'aspirait qu'à se laisser choir dans son hamac pour jouir d'un repos mérité. Mais, estimant que son travail n'était pas achevé, il lui faudrait encore attendre un peu.

Une petite tête enfantine, les traits tirés par la fatigue, apparut par l'ouverture donnant sur la soute. Avisant les officiers en pleine conversation, Jakelm hésita un peu à les interrompre avant de se lancer :


- Cap'tain'. Lieut'nant. S'cusez-moi d'vous déranger, intervint-il d'une voix blanche. Y'a l'coq, il pense qu'un r'montant vous f'rait du bien. J'ai fait chauffer d'l'eau et des herbes et y'a du rhum dedans. Ça, pour sûr qu'c'est un remède qui r'tapp'rait n'importe qui. Vous voulez qu'j'vous en apporte ou vous v'nez l'prendre dans vot' cabine ?

écrit par: Metzli Arnesen Vendredi 07 Juin 2019 à 14h50
Metzli était lasse, elle avait temporairement perdu sa légendaire bonne humeur. Bien sûr, l'effort auquel l'ensorceleuse avait consenti pour projeter plusieurs boules de feu en direction de leurs ennemis l'avait vidé de son énergie. Mais ce qui la déprimait, c'était la vue qui s'offrait à elle au terme du combat.

¤ Tout ça pour ce résultat... ¤

Certes, il était impensable, à ses yeux, d'abandonner les deux matelots aux mains des esclavagistes mais ils avaient payé un lourd tribut en allant les libérer : de nombreux corps jonchaient les ponts des deux navires, plusieurs membres de leur équipage ne relèveraient probablement pas.

¤ Ben', Iona, Szenzik... ¤

La jolie jeune femme sentit poindre une larme aux bords de ses yeux. Le jeu en valait-il la peine? Sans doute que oui mais chaque choix entraînait des conséquences. En l’occurrence, celui qu'ils avaient fait en engendrait une qui était particulièrement désagréable : ils étaient à présent en contact avec des flagelleurs mentaux et leur étaient partiellement redevables...

Metzli sentit une colère sourde monter en elle lorsqu'elle eut vent de l'offre de leurs "sauveurs". Elle n'avait aucune intention de négocier avec eux, encore moins après la mésaventure qu'elle avait subie peu de temps avant son départ. Les Ilithids étaient proprement répugnants et elle n'avait qu'une envie : les voir partir au plus vite! Heureusement, Arzhaelig sut trouver des mots plus justes, plus sensés, plus apaisants et elle lui laissa bien volontiers la conduite des pourparlers.

La jeune femme contempla Serana et Vibhishana qui aidaient les blessés et procuraient une forme d'apaisement aux mourants. Elle s'en voulut de s'être apitoyée aussi longtemps sur son sort et décida de se joindre à eux.

Passant de blessé en blessé, elle distribua au mieux les quelques onguents de soins qui restaient dans ses affaires et accompagna du mieux qu'elle put ceux qui souffraient, en leur apportant ici quelques encouragements, là-bas quelques mots de réconfort.

écrit par: Hermine Mardi 02 Juillet 2019 à 16h17
« user posted imageomprenant qu'il était inutile d'insister, le capitaine se détourna.
Capitaine flagelleur mental
- C'est vous qui voyez, humanoïdes. Il haussa les épaules d'une manière presque ... humaine. Étrangement, il continua à parler de sa voix chuintante, comme pour lui-même. « Je suis un simple marchand, j'essayais de vous aider -avec les contraintes de mon entreprise. Malgré le fait que vous n'êtes pas ... prévus ... ici. Pourtant, cet échange devait avoir lieu, comme si vous ... »


--------------------
Un illithid, capitaine de cet étrange vaisseau marchand.
Bien qu'il s'agisse d'une vision relativement commune sur la Mer de Nuit, cela ne signifie pas qu'elle soit rassurante.
L'illithid fut cependant interrompu par un de ses subalternes, qui tapota de l'index un étrange appareil qu'il portait au poignet. Ces "marchands" semblaient avoir un planning à respecter. Le mystérieux capitaine sembla prendre conscience de ce fait, se raidit et, après un dernier regard vers les étoiles, réintégra son navire avec les siens. Comme les aventuriers avaient rejeté sa proposition, il ne leur offrit aucune aide -mais n'abusa pas non plus de son écrasante supériorité sur eux.
Quelque instants plus tard, l'effrayant cuirassé glissa silencieusement sur la Mer de Nuit et s'éloigna, puis disparut aussi soudainement qu'il était apparu, laissant le
Protecteur seul dans l'espace -qui sembla paraître un peu moins obscur.

La fureur avait laissé la place à la tristesse. Plus tard, les questionnements prendraient corps, les choix seraient remis en question, ou validés, afin que les leçons soient tirées, et que grandisse ce que l'on appelle ... l'expérience. Mais tout cela viendrait plus tard ... et il restait aux aventuriers un acte libérateur à faire.


user posted image


Au loin, l'araignée brûlait.

Grâce aux soins prodigués par Vibhishana et aux onguents de Metzli, un grand nombre de marins avaient pu être sauvés. Dispersés sur le pont, ils étaient faibles, mais saufs. Parmi eux, Lena et Chax'l, qui vouaient une gratitude éternelle à leurs sauveurs. Et ils n'étaient pas les seuls : quelques captifs des néogis avaient pu être sauvés aussi. N'ayant nulle part ou aller, mais sauvés d'une mort certaine, ceux qui étaient en état essayaient de se rendre utile comme ils le pouvaient.

Restaient les autres ... Ceux qui étaient tombés.

Serana prononçait l'oraison funèbre. Malgré ce qu'elle avait enduré, la championne de Shaundakul tint son rang, et parvint à trouver les mots. De races diverses, ils venaient tous d'origines différentes, chacun avait leur caractère mais, malgré les semaines passées ensemble, à former un seul équipage, un seul corps, les questions sans réponses restaient nombreuses. Qu'aurait voulu celui-ci ? Et celui-là, que lui restait-il à réaliser ? Ces réponses, les mots mêmes, étaient-ils indispensables ?

Le résultat valait-il les pertes subies ? Ceux qui étaient tombés étaient tombé par choix. Les aventuriers, et tout l'équipage avec eux, avaient choisi la solidarité et la liberté envers et contre tout. Malgré les risques. Malgré un ennemi à la puissance supérieure. Malgré la Mort. Aucun ne se ressemblait, hormis peut-être sur un point : aujourd'hui, tous, sans exception, étaient libres.
Et, comme ils avaient refusé de compromettre leurs idéaux en abandonnant les leurs au marchand illithid, malgré la possibilité de tenter (peut-être ? qui sait ?) de tout effacer et de retrouver tout ce, tout
ceux, qu'ils avaient perdu ... ils vivraient avec les choix qu'ils avaient fait. À jamais.

user posted image


Suite à cette aventure, les aventuriers étaient maintenant dépositaires de blessures, de victoires, d'un équipage recomposé tant bien que mal. Et aussi, comme Arzhaelig le découvrit après étude, d'un mystérieux cristal irradiant de savoir et de magie draconique. Tout cela leur était propre.

Devant eux, ils avaient ... l'Univers, et la Vie entière.
Ils avaient été témoins de merveilles. Peut-être pas assez, peut-être pas celles qu'ils attendaient. Ils avaient aussi souffert de revers, de pertes, de blessures, d'horreurs. Peut-être trop, et peut-être pas ce à quoi ils s'attendaient non plus. La Mer de Nuit, comme notre monde, est une toile blanche. Le pire, comme le meilleur, y réside. Son histoire est forgé par ceux qui l'arpentent, qui le font vivre.
Mais qui étaient-ils, au fond ? Aventuriers ? Mercenaires ? Explorateurs ? Assassins ? Marins ? Peut-être hommes et femmes de fortune, tout simplement. Un équipage. Les Protecteurs.

Le Protecteur, lui, vécut encore sa part d'aventures, ne serait-ce que pour rentrer chez lui.

Perdu, il fit une rencontre au milieu de nulle part ...


user posted image


... Croisa la route du mystérieux Estrelladroanth ...

user posted image


... Pour rentrer, il vogua sur la queue d'une comète qui devait croiser Toril. Son retour fut légèrement mouvementé ...

user posted image


... Aujourd'hui, il gît quelque part sur Toril. Caché, mais pas introuvable, pour qui sait garder l'esprit ouvert.
Peut-être renaîtra-t'il un jour, pour partir à nouveau à l'aventure ?


user posted image

écrit par: Hermine Mardi 02 Juillet 2019 à 16h30
user posted imagenopinément, elle referma son livre de contes.
Elle s'adossa à son fauteuil, et ferma les paupières un instant. La petite pièce carrée était chaleureuse, confortable. Le tapis était moelleux et, sur le coté, ronronnait tranquillement un feu de bois dans la cheminée. Derrière elle, sur le quatrième mur, la fenêtre ouverte montrait un ciel constellé d'étoiles.
Elle rouvrit ses yeux ; ceux-ci étaient noirs, et les étoiles en étaient parties.


Elle
- Mais ceci ..., reprit-elle sur le même ton, « ... est une autre histoire. J'aurais aimé vous la conter, c'est sûr ... ou plutôt, que nous continuions à la construire ensemble. Vraiment. Mais pour l'instant, je vais devoir m'arrêter là. Les forces me manquent, le temps ausi, un peu ... Et d'autres choses.

Mais vous m'avez bien aidé, vous savez ? Après tout, cette histoire est la vôtre ... Réelle ou pas, elle l'était, elle l'est toujours, et le sera tant que vous vous en souviendrez. C'est vous qui lui donnez vie. Qui la gardez en vie.
C'est fragile, une histoire. Comme un souvenir. Essayez de lui garder une petite place dans votre cœur, d'accord ? Même une toute petite, elle n'a pas besoin de beaucoup ...

Portez-vous bien. Et n'oubliez pas de rêver, de temps en temps. Même quand ce n'est pas facile. Surtout quand ce n'est pas facile. Les étoiles seront toujours là pour ça. Elles étaient là avant, elle le seront après.

Quand à moi, jusqu'à notre prochaine rencontre peut-être, je vous dis au revoir. Au revoir ... Et merci. Du plus profond de mon cœur. »


--------------------
Elle est là, depuis le début, dans cet endroit isolé.
Elle veut juste n'embêter personne.


Lentement, comme à regrets, elle ôta son chapeau, et souffla la flamme. Quelques volutes de fumée s'élevèrent brièvement, et puis ... enfin, plus rien.