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La Taverne des Royaumes Oubliés > Quête : Les Mystères de l'Ouest [Anchorome] > Chapitre III, Verset 1 : Sous l'ombre du Serpent


écrit par: Phineas Lundi 15 Novembre 2021 à 00h08
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Année des Dragons Renégats (1373)
Prime d'Eleasis 1373 (Jour 4)
Ouest du Grand Ours et de Fort Flamme


La Goualeuse

Alors que le sage petit saurien partait, elle le vit mettre un nouveau petit coup de sceptre sur la tête de quatre guerriers massifs en patrouille. Ceux-ci, semblèrent le remercier. Sans aucun doute s'agissait il là en vérité d'une sorte de bénédiction.

Sooskwit s'éloigna de sa démarche amusante, vite suivi par des enfants autant sauriens qu'humains.

Alors qu'elle cherchait ses compagnons, son esprit vagabonda autant que ses pieds à travers la ville. Elle avisa les totems dont elle connaissait désormais le nom ci et là. Elle remarqua une chose : si le loup ornait certes les bâtiments militaires souvent aux côtés du serpent, voir parfois de la tortue, il était aussi ailleurs. Plus grand, plus imposant, veillant sur le lieu, elle vit également le profil lupin alors qu'elle longeait la muraille. Elle marchait le long d'un creuset herbeux, très calme. Quelque chose d'éminemment serein et spirituel émanait du lieu. Elle compris immédiatement son importance lorsqu'elle leva la tête et posa les yeux sur la colonne en son centre. La colonne elle même semblait faite du même matériau que le cercle totemique qu'ils avaient vu au bord de l'océan. Une sorte de bois pétrifié. Mais le totem au loup lui même, cette fois un loup dans son entièreté, pas seulement une silhouette ou la tête, était lui en pierre. Une pierre blanche aux reflets argentés. Le regard n'était pas agressif, pas dur, l'animal semblait plutôt regarder aux alentours, veiller.

Elle se rendit soudain compte qu'elle était au milieu d'un cimetière.

De petits tumulus s'étendaient ci et là. Il ne semblait pas avoir de réel hiérarchie dans les dizaines, ci ce n'est les centaines de corps qui devaient dormir sous terre, dans cette cuvette verdoyante d'une vingtaine de mètres de rayon. Ci et là des pierres, ornées de symboles qui n'étaient probablement pas des lettres vu le peu de similarités, étaient scellés prêts de grandes buttes, qui recouvraient probablement les fosses de régiments ou de familles.

Les morts. Mahigan veillait sur les morts.

Curieuse de voir les environs, la jeune femme, monta sur les murailles à un endroit où elle était relativement vide. Les réfugiés, aux alentours, vivaient plus que modestement. Terre et chaume constituait la majorité des constructions, et elle pouvait se demander si tous cela était réellement égalitaire.

Mais, ses yeux aiguisés remarquèrent quelques chose. Au loin, là, un individu ne se déplaçait pas, n'agissait pas comme les autres...



Varnas

Des champs, probablement des cultures tournante. Etonnement intelligent. De petites maisons, probablement temporaires en toit de chaume. Un sentier, large, très fréquenté, passant entre ces maisons et jusqu'à une porte de pierre au bout, perçant une muraille épaisse derrière laquelle se cachait une ville probablement assez basse.

Varnas était caché, non pas derrière un arbre, inexistant, mais au milieu de la plaine. Il s'arrangeait juste pour ne pas être repéré. Seul quelqu'un qui l'aurait déjà vu pourrait le remarquer. Il restait à distance. Evidemment, ça ne suffirait pas longtemps, mais assez pour constater quelques autres choses.

Les habitants de la bourgade agricole semblaient en peine, travaillant d'arrache pieds pour oublier quelque chose. Et même d'ici on lisait la colère contenue et la méfiance dans leurs déplacement. Presque tous étaient occupés aux champs ou dans des métiers d'artisanats. Très peu de guerrier.

Car c'est une autre race qui semblait remplir l'office militaire. De puissants hommes lézards, souvent en armure d'écaille patrouillait un peu partout. L'entente semblait cordiale, il ne semblait pas avoir de relation de vassalité. Malgré tous, la symbiose était bien loin.

Dans quel genre de coin le vieux était il encore tombé ?

écrit par: La Goualeuse Samedi 27 Novembre 2021 à 14h57
Aussitôt qu'elle avait compris qu'elle se trouvait dans un cimetière la jeune femme avait quitté les lieux, prenant bien garde à ne fouler la terre d'aucun tumulus et adressant de muettes excuses aux esprits - quels qu'ils fussent. Que Mahigan accompagne les guerriers du champ de bataille jusqu'à la tombe la laissait quelque peu songeuse, Tempus et Kelemvor n'ayant pas pour coutume de se donner la main...

Son esprit vaquait à de fantaisistes comparaisons des panthéons faerûnien et totémique d'Anchorome quand La Goualeuse remarqua, au loin, un individu dont la silhouette et la démarche lui parurent immédiatement suspectes. Continuant d'arpenter la muraille, afin de ne pas signaler à l'intrus qu'il était repéré, elle surveillait par de brefs coups d'œil sa progression. Autour d'elle le village demeurait calme, chacun se livrant à sa routine journalière ; même les patrouilles de gardes ne semblaient pas avoir aperçu le loup rampant vers leur bergerie. Mais en était-ce bien un ? Plus il approchait, plus les contours larges et ramassés de l'homme qui traversait la plaine lui paraissaient familiers.


*Varnas ! Vieux filou...* pensa-t-elle dans l'éclat de rire joyeux que lui avait arraché la surprise.

Il lui fallait prévenir les sentinelles avant qu'elles ne remarquent l'acariâtre matamore, auquel elle ne connaissait aucun talent pour la diplomatie. A défaut de tomber rapidement sur Kurunji, les premiers soldats sauriens rencontrés feraient l'affaire. Après les avoir salués, elle leur indiqua par signe de la suivre jusqu'au promontoire dominant les marécages.


- Shee, déclara-t-elle en pointant son compagnon du doigt, s'efforçant de reproduire au mieux l'intonation et l'accent du mot que lui avait enseigné le chef des chasseurs.

écrit par: Varnas Dimanche 28 Novembre 2021 à 22h23
Avec la grâce du limaçon des sous-bois et la souplesse du héron au clair de lune, Varnas avançait par glissements et à-coups tel un buisson mal peigné. Son camouflage ne pouvait hélas être formidable de tous les côtés, et en se concentrant trop sur certains gardes locaux, il finit par se faire révéler. Il ne s'en rendit compte que quand il aperçut un petit groupe d'humanoïdes le pointer du doigt.

¤ Mortecouilles, je me suis… ¤

– Colombe ?

Il avisa sa consœur de voyage, qu'il avait en réalité surtout côtoyée après leur engagement commun, et moins pendant la traversée. Si la presbytie l'handicapait parfois de près, à faibles luminosité, sa cataracte naissante ne l'empêchait pas encore de reconnaître la frêle jeune femme. En un éclair, il comprit qu'elle n'était pas spécialement prisonnière ou entravée, et que son attitude embusquée ne pouvait que nuire à la situation. Il se redressa donc en se défaisant d'un geste ample de son camouflage de branchages encordés.

– Alors les filles, on joue encore à cache-cache ?

¤ Toi, tu viens encore de faire une connerie… Reste plus qu'à espérer que j'ai pas profané leur arbuste sacré en me camouflant… ¤

Avec l'expérience d'une myriade1 de rencontres, le chasseur de primes se montra le plus avenant possible — en étant couvert de terre, de feuilles et de plantes écrasées —. Il répéta les quelques syllabes de bienvenue qu'il avait utilisées avec les autres indigènes, et adapta sa gestuelle à ce qu'il supposait de ces nouveaux autochtones.2

hrp.gif 1: au sens littéral: dix mille
2: Je devrais pouvoir faire passer "salut et paix" automatiquement. Je joue un test de sagesse modifié pour la compréhension, et un test de charisme modifié pour l'expression, comme d'après la capacité spéciale Voix de la cité. Le DD devrait être entre 20 et 30, je sais plus ce que tu avais décidé en termes d'alphabet commun. De toute façon vu mon niveau 1, c'est mort.

écrit par: Phineas Lundi 29 Novembre 2021 à 11h05
La Goualeuse

- Shee ?, l'officier qui dirigeait la patrouille à laquelle elle s'était adressée haussa un sourcil. Il était plus petit que Kurunji quoique bien massif également. Sa patrouille était moins bigarrée également, elle ne contenait qu'une seul humain, et trois hommes-lézards.

Visiblement, on savait déjà qui était l'aquafondienne. Ils se retournèrent et observèrent, au loin. Il y eu quelques échanges entre eux avant que l'officier ne donne un ordre. L'un de ses soldats sorti une plaque de métal de sa besace et la posa sur le bord de la muraille. Il frappa une série sur la plaque à l'aide de pilon de pierre cerclée d'acier. Le son se répercuta dans la muraille, et si l'ont prêtait attention à la chose, on entendait certainement le message jusqu'au milieu de la plaine.

La Goualeuse vit au loin la patrouille qui avait remarqué Varnas et allait à sa rencontre s'arrêter. L'un d'eux leva la main.

L'officier lézard indiqua à la Goualeuse de les rejoindre si elle le souhaitait.



Varnas

Sortant ses meilleures armes diplomatiques, Varnas utilisa des signes universels - être le moins menaçant possible - pour indiquer qu'il venait en paix.

Et cela marcha.

Malgré une militarisation évidente et efficace, l'endroit ne semblait pas enclin à déclencher des conflits, quelqu'ils soient. Il avait déjà vu ça. Lorsque l'on venait juste d'affronter les terribles affres de la guerre, on était méfiants. Mais on ne redémarrait pas les hostilités au premier signe, où à la tête de l'étranger. C'était l'une des deux réactions. Ca, ou l'extrême inverse qui consistait à attaquer tout ce qui bougeait.

Très certainement, Varnas avait il déjà rencontrer ce genre de sauriens. Les hommes-lézards étaient là depuis des temps immémoriaux, et ils étaient parmi les "monstres" que l'on rencontrait le plus souvent. Si la plupart étaient brutaux et agressifs, cette tendance ne semblait pas partagée par l'ensemble du peuple. Du peu qu'il savait contrairement aux orques, leurs âmes n'étaient pas vérolées par le mal, et leur agressivité tenait plus de la survie qu'autre chose.

Mais ceux là était encore d'une autre trempe. C'était visiblement les humains qui étaient réfugiés autour de la cité de pierre, quand les sauriens étaient les tauliers. Il avait entendu parlé par ses contacts à Baldur que les heaumites avaient du affronter des lézards en arrivant à Maztica, et ils savaient tous désormais que Fort-Flamme avait du en affronter, arrivant du sud, coulant leur bateaux. Se pouvaient ils qu'ils soient de la même extraction ? Ceux là pourtant ne semblaient pas si sanguinaires.

La patrouille de cinq qui arriva, trois lézards, un humain et une elfe, le regarda avec méfiance mais, une sorte de message - Varnas en était sur, les éclaireurs utilisaient le même genre de techniques - leur arriva aux oreilles. Certainement la Colombe avait elle intercédé en sa faveur.

Il ne compris rien aux paroles prononcés par les sauriens. Le langage n'était pas du tout proche de celui qu'il avait entendu plus tôt chez la tribu elfe. Aussi, même si il avait certainement envie d'interagir, attendit il sans doute qu'arrive sa coéquipière.

Ou peut-être pas.

écrit par: Varnas Jeudi 02 Décembre 2021 à 08h07
Il était facile de tuer un humain. De l'artère sous-clavière à la carotide, en passant par une perforation pulmonaire ou un trauma vertébral, leur corps était faible et vulnérable. Mais ces bestiaux d'hommes-lézards étaient une autre affaire. La plupart ne quittaient pas leurs marais puants, où ils se terraient dans l'eau fétide pour ne laisser paraître que leur dos cuirassé. C'étaient des adeptes de l'embuscade et de la mêlée sauvage, deux activités que Varnas préférait ne pas subir.

¤ Noooon. Allez, ceux-ci ont une bonne gueule… Hein ? ¤

Fort de ses aventures en extrême-orient, Varnas parlait couramment le Kao te Shou, une langue sophistiquée qui partageait la graphie du draconien. Mais il eut bien du mal à saisir quoi que ce soit dans le dialecte des hommes-lézards. Dans ce foutu pays, tout était différent. Il eut de nouveau recours à une bonhommie exagérée et quelques gesticulations apaisantes: comme ses interlocuteurs étaient pour partie des sauriens — aux yeux plus latéraux —, il entreprit de dodeliner latéralement de la tête, ce qui permettait à ses interlocuteurs de le suivre sans devoir pivoter la leur, ou constamment le braquer du même œil. Le genre de courtoisie à montrer quand on faisait face à une race ayant une vision plus périphérique. En tout cas ça marchait avec les kenkus…

Il veilla aussi à se distancier politiquement du fort — sans doute celui des balduriens —; les elfes n'ayant pas Balduran à la bonne, il était probable que ceux qui vivaient en face de ses exactions ne l'appréciassent pas davantage:


– Allo koa teki ? Missa Varnas. Varnas Sym-Pa. Varnas niet Balduran. Balduran kaput. Balduran niet Sym-Pa. Salut Sym-Pa.

Comme les autres parlaient manifestement une autre langue que la tribu de la forêt, il se prépara à recommencer à zéro. Et cette frétillante Thelka n'était plus là non plus. Et sa pauvre mule… Varnas ne comptait plus les revers qu'il avait accumulés dans sa vie, mais qu'importe, il était toujours là…

écrit par: La Goualeuse Jeudi 02 Décembre 2021 à 17h05
Le système de communication des patrouilles était des plus ingénieux. La Goualeuse s'efforça d'en mémoriser le son, dont elle se dit qu'il était peut-être plus audible pour les sauriens que pour tout autre. Il lui faudrait néanmoins vérifier cette hypothèse plus tard, car elle pressentait déjà que les gesticulations de Varnas n'auguraient rien de bon.

Remerciant d'un sourire affable le soldat, elle fit quelques pas avant de se retourner, soudainement rattrapée par une idée :


-Sooskwit ? demanda-t-elle avant de répéter en articulant, pointant le lieu où se trouvait la petite escouade. Soos-kwit.

Sans prendre la peine de vérifier qu'elle avait été bien comprise, elle s'élança vers son compagnon. Il était assez évident que le petit saurien pourrait servir de truchement en de telles circonstances ; si les guerriers avaient un tant soit peu de jugeotte il devinerait ses attentes.

Lorsqu'elle arriva, l'habile diplomate comprit rapidement que la conversation s'était fort mal engagée. Les guerriers semblaient pour le moins méfiants, voire hostiles. Qu'avait bien pu raconter le vieux briscard ?


- Shee, proféra-t-elle en posant une main sur l'épaule de son ami, espérant que le mot agisse à nouveau comme un sésame et pacifie immédiatement la situation.

écrit par: Phineas Dimanche 05 Décembre 2021 à 21h33
Le regard plus que dubitatif de celui qui était visiblement le chef de la troupe se posa longuement sur Varnas après son inintelligible discours. Et l'arrivée de la jeune femme n'y changea pas grand chose. Il indiqua à l'un de ses troupiers d'envoyer un message de la même manière aux murailles, et celui-ci s'exécuta, puis conversa quelques secondes avec les autres.

L'un d'eux, l'elfe, regarda Varnas en fronçant des sourcils.


- Koa tua ? ?

Contre toute attente, ce n'est ni l'elfique, ni le commun qui avait surpris l'un d'eux, mais bien l'infime part de vocabulaire kara-turan dans la marmelade de mots. Leur interlocuteur ne parlait certainement pas un shou parfait mais en connaissait suffisamment de mot pour que, si Varnas le parlait, il comprenne quelque chose.

En tout cas, on avait reconnu du shou... en Anchorome.

L'officier en charge, très différent de Kurunji, et visiblement moins sage, s'agitait. Plus petit, il arborait des écailles rouges flamboyantes mais ne manquait pas de muscles, et l'entretien parfait de sa lance témoignait de ses capacités martiales, comme celle des autres.

Il les regardait en croisant les bras. Il n'était pas aussi chaleureux que Sooskwit, ni aussi accueillant qu'avait pu l'être Kurunji. Bientôt, il envoya deux de ses hommes vers le village pendant que les deux autres - dont l'elfe - entourait Varnas, et par conséquent la Goualeuse.

Ils restaient silencieux, mais leur posture indiquait clairement qu'ils n'avaient pas autorisation de bouger. Du moins, Varnas, l'officier indiqua du regard à Mesalyne qu'elle pouvait partir.

écrit par: La Goualeuse Dimanche 12 Décembre 2021 à 17h54
Varnas n'avait pas fait bonne impression, c'était le moins que l'on puisse dire. Quel geste déplacé, quelle parole malencontreuse, quel tour pendable avait-il bien pu commettre pour susciter une telle méfiance ? Deux soldats quittèrent l'escouade pour aller, semblait-il, aux informations. Le système de percussion précédemment employé pour communiquer ne devait pas permettre d'échanger des messages complexes. La tension grandissait et la sautillante silhouette de Sooskwit ne se profilait toujours pas à l'horizon...

Affichant la plus grande décontraction, La Goualeuse patientait. Le chef de l'escouade agissait en bon soldat, attendant les ordres : il était inutile de plaider la cause de son compagnon auprès de lui. Son sort était en d'autres mains. En avait-il déjà trop dit ?


- Plus un mot l'ami, glissa-t-elle à l'imprudent dans un sourire compatissant. Il serait judicieux de rendre les armes, lentement.

La belle, en tenue d'apparat, était elle-même désarmée.

écrit par: Varnas Lundi 13 Décembre 2021 à 20h24
Le vétéran ne s'émouvait pas tant que ça de l'attitude méfiante des autochtones: comme ils ne l'avaient pas encore percé de leurs lances, c'est qu'ils n'étaient pas totalement hostiles. Dans l'esprit de Varnas, le contact était fait et il ne lui restait plus qu'à attendre une plus haute autorité à impressionner… Et puis, si la goualeuse était en vie et qu'ils n'avaient pas encore passé un si beau morceau à la broche, c'était qu'ils n'étaient pas si primitifs que ça.

Ils montèrent davantage dans son estime quand le meneur baragouina dans une approximation du Shou impérial, et le rôdeur répondit aussitôt avec l'habitude de plusieurs décennies de pratique:


– Koa moa ? Moa pas kuo toa… Ssa crapo. Moa Varnas Sym-Pa.

. .

Réalisant que l'autre ne maîtrisait sans doute pas les arcanes de la langue au même niveau que lui, il opta bien vite pour quelques réponses plus simples: il n'était pas lié à l'intendante ou les arpenteurs, il parlait leur langue mais venait d'une autre nation, avec des amis Sym-pas, dont Mesalyne. Quand il cessa de dodeliner de la tête et se tourna vers la jeune femme, son sourire se voulait rassurant. S'il n'avait pas voulu être prêt à toute éventualité, il se serait bien assis en tailleur pour attendre… Les autres n'avaient pas fait de signes vers ses armes, et il se contenta donc de garder ses mains lentes et bien visibles, pour le moment.

écrit par: Phineas Mardi 21 Décembre 2021 à 14h18
Soudain, et comprenant que l'homme parlait réellement le Shou - sans qu'il ne soit vraiment en mesure de se comprendre visiblement - l'on accéléra les choses. On renvoya un message par percussion.

L'atmosphère n'eut rien pour se détendre pourtant. Mais la présence de la jeune femme évita probablement que Varnas ne fasse n'importe quoi.

"Poc".

La Goualeuse entendit le caractéristique bruit de la sphère du bâton de sooskwit. Cette fois, c'est l'arrière de la tête de l'officier qui avait été frappé.

"Poc, poc".

Les deux autres soldats encore présents subirent la même chose. Varnas comme elle purent se rendre compte qu'il s'agissait très probablement d'une bénédiction.

Il dit quelque chose rapidement à l'officier en montrant la jeune femme. Celui ci se détendit un peu, mais resta de garde.


- Ezwudy fuo, PyfofyluålsaTudfåy ?, dit le petit saurien aux allures mutin en ouvrant les bras, rieurs, datyzy åz wujaoz ? Cujaoz jadsy sa sazoåy myl Gåyåsy my Dytuzl ? Efdazoy, yfdazoy ! Eιjsokåy muzw...

écrit par: Varnas Jeudi 06 Janvier 2022 à 13h23
Si Varnas fut surpris de voir un de ces reptiliens reconnaître le Shou, il le fut encore davantage en l'entendant s'exprimer en Chondathan. Ce langage était sans doute le plus répandu dans le Mitan de Faerûn, après le Commun qui en était la version simplifiée et quasi universelle. Sans être capable de disserter dans cet idiome, le rôdeur comprit qu'on l'interrogeait sur ses liens avec la jeune femme et sa capacité à parler le Shou. Il mixa donc, dans sa réponse, des éléments fleuris du langage raffiné de Kara-Tur, et des explications beaucoup plus prosaïques en Commun. L'idée était avant tout de se faire comprendre et de se vouloir rassurant.

.

– Je connais le Shou et les Shou. J'ai vécu dans leur pays pendant longtemps. Je suis venu avec Colombe —il pointa la Goualeuse du pouce— dans des bateaux depuis Faerûn, la terre de l'autre côté de l'océan, du côté du soleil levant.

Cette évocation fit naître un léger sourire sur le visage tanné du vétéran. Même dans sa nation natale de Tesk, qu'ironiquement bien des faerûniens décrivaient déjà comme faisant partie de "l'inaccessible orient", les intrépides voyageurs ayant parcouru Kara-Tur faisaient sensation. Certains pensaient même que le soleil naissait à l'est chaque matin, mais Varnas avait vu que même en dépassant cent horizons, le petit comique apparaissait toujours plus loin. Que devaient penser ces autochtones d'Anchorôme face à la perspective de traverser l'océan pour rejoindre le "continent du soleil levant" ?

¤ Ils en ont sans doute rien à foutre. Sont trop occupés à devoir fuir les ours géants, par ici… ¤

, .

– C'est ma copine. On est Sym-Pa.

écrit par: La Goualeuse Vendredi 07 Janvier 2022 à 15h27
Sans surprise, le vieux loup ne suivit pas ses conseils et baragouina dans une langue inconnue quelques mielleuses paroles sans se départir de ses armes. Quoi qu'il eût dit, il ne semblait pas avoir aggravé sa situation. La jeune femme cacha son agacement sous un sourire tranquille.

*Cette tête de mule comprendra quand il sera devant Kata-Ha ! Quoique... Il serait bien capable de lui servir ses pitreries.*

L'idée la terrifiait par avance... Ainsi, ce fut avec un soulagement non feint qu'elle accueillit le sémillant Sooskwit, écartant les bras en signe réciproque de confiance.

- Cet homme s'appelle Varnas, c'est un guerrier, déclara-t-elle en guise de préambule, sur le ton de la franchise. Je suppose qu'il est parti à notre recherche... Les miens devaient être inquiets.

Elle s'expliquait mal, en effet, la présence de son compagnon sur cette partie de l'île. Son sens de l'orientation était peu aiguisé, mais elle était à peu près certaines que l'escouade était partie dans une région diamétralement opposée à celle-ci.

- Voici Sooskwit, un Sage du village, expliqua-t-elle à Varnas, dont la mine circonspecte laissait deviner qu'il n'avait pas compris le vénérable saurien. Il s'étonne que tu parles la langue des "Gueules de démon" et demande des explications. Moi aussi, d'ailleurs...

Hélas, La Goualeuse ne put comprendre que la moitié de la réponse de son "copain". Elle espérait que les paroles parfois simplistes qu'il avait formulées en commun était la traduction de celles qui précédaient, sans oser y croire tout à fait. Le truculent personnage était aussi fanfaron que retors, elle l'appréciait sans pouvoir encore s'y fier. Jouant les interprètes, elle traduisit aussi fidèlement que possible.

- Qu'est-ce qui attend mon ami ? s'enquit-elle, pragmatique, estimant qu'il était préférable de ne pas laisser au bonimenteur l'occasion de se lancer dans une de ses innombrables affabulations.

écrit par: Phineas Vendredi 14 Janvier 2022 à 17h43
- Royz, doyz ! Eznoz... Pal tuo kåo mywomy !

Sooskwit paraissait toujours joyeux, mais l'aura de respect qui l'entourait, malgré sa petite taille et son peu de potentiel guerrier, en disait probablement long sur son importance dans l'organigramme local. Et n'augurait rien de certain quand il disait ce genre de choses.

Il fit signe à l'elfe qui comprenait un temps soit peu les langages orientaux pour qu'il lui traduise ce que Varnas venait de dire. La configuration si particulière que prenait le shou lorsqu'il s'agissait de donner des salutations rendait probablement la compréhension relativement simple, même si l'elfe ne maîtrisait que très relativement l'idiome.

Le petit et vieux homme-lézard regarda Varnas, amusé.


- Tå wpydwpyl wuttyzf naody my zuål atol, jyfofy SazlTufyt, få al fduåvy fa nawuz.

Il associa ses étranges paroles en pointant Varnas de son bâton qui, par ailleurs, n'avait pas probablement saisi tout à fait les mots du sage. Il laissa le soin à Mesalyne de traduire avant de continuer. Pendant ce temps, il se tourna vers l'officier lézard et lui demanda quelque chose. Celui-ci acquiesça de la tête, et hormis l'elfe, tous les guerriers repartir vers la ville.

Il y avait probablement pour Varnas une étrange et désagréable impression d'être dépossédé de ses choix. Lui comme Mesalyne le savait : malgré l'apparente hospitalité des lézards et de leurs protégés humains et elfes, ils présentaient un intérêt pour eux et inversement. A ceci prêt, que dans le jeu des influences, pour le moment, leurs hôtes avaient très clairement la haute main, et si la partie de bougeaient pas, finiraient certainement par remporter la part léonine.

Néanmoins, si ils restaient dans le flou de leur propre utilité, la scène leur prouvait également que celle-ci existait. Dans la grande partie d'échecs - ou peut-être de Shoji - que semblait être la politique interne du continent, ils étaient un facteur exotique, pour l'instant neutre, et donc puissant. Kara-Tur, les restes de la première expédition, les mots de Balduran qui racontait un ennemi pour l'instant invisible... et Varnas lui pouvait rajouter la faune gargantuesque et l'évidente influence que semblait exercer les hommes-cerfs, sans vraiment savoir pourquoi.

Restait à savoir si ils allaient être en mesure de profiter de ce statut. En attendant, Sooskwit leur fit signe de le suivre.

Varnas pouvait donc découvrir la situation. Visiblement, et sa compagne lui confirmerait certainement, des humains (essentiellement hors de la ville de pierre) et quelques elfes, étaient réfugiés sous la protection de la ville de pierre des hommes-lézards au bout de la route. Derrière les murailles de pierres basses, sur l'île au milieu de la rivière flottait, contre toute règle commune de la réalité, un gigantesque cube de pierre. Ici aussi, l'utilisation du bois était réduite à un stricte minimum et la pierre, l'acier, l'argile et d'autres matériaux lui était préféré.

Les réfugiés n'étaient pas la depuis si longtemps, mais pas d'hier non plus. L'œil aiguisé du vieux briscard le lui disait. Les huttes et maisons étaient d'architecture trop complexe, leurs habitants s'était suffisamment stabilisés dans leur quotidien pour penser au confort avant la survie. Si l'incendie qu'il avait observé était bien ce qui les avaient fait fuir, celui ci ne devait guère dater de plus d'une année. Mais une année tout de même.

Pour la Goualeuse, ce nouveau tour du patelin était l'occasion d'examiner à nouveau le village et ses habitants à l'aune des dernières informations qu'elle avait accumulé. Ci et là, elle décelait désormais de petits talisman comme le sien. Moins ornés, plus simples souvent, ils figurait souvent une tortue ou un bison, ci et là un loup et assez régulièrement un ours. Même chez les réfugiés, le serpent également avait ses protégés. Sa compréhension de plus en plus aiguisé de ce qu'il se passait ici, malgré le peu de temps qu'elle y avait passait confirma une impression qu'elle avait vu en arrivant : les sauriens avaient accueillis les réfugiés... mais ces derniers n'étaient très probablement pas au même niveau social que leurs sauveurs.

Sooskwit sifflotait, étrangement. Ils s'arrêtèrent non loin des murailles, au bord d'un canal qui alimentait les champs circulaires un peu plus loin. Ils attendirent quelques temps, sans trop savoir pour quoi. Les deux pouvaient poser des questions, auxquelles le sage et l'elfe pourrait éventuellement répondre.

Et puis, après quelques temps, une silhouette aux écailles rouges surgit dans leur champ de vision. Ou plutôt deux. Puisque l'officier saurien qui avait arrêté Varnas, lui aussi écarlate, l'accompagnait. La Goualeuse reconnue la ministre qui l'avait introduit devant le chef.

Une fois arrivée, elle les ignora et écouta Sooskwit. Ce ne fut qu'à ce moment qu'elle tourna les yeux vers Varnas. Et via le Sage, puis via la Goualeuse, le rôdeur reçu cette question :


- Que savez vous des Shous ?

écrit par: La Goualeuse Dimanche 16 Janvier 2022 à 18h11
Peu rassurée par la réponse du petit saurien, la jeune femme tourna des yeux lourds d'inquiétude sur son sémillant compagnon.

- Ton sort n'est pas encore fixé, ce n'est pas bon signe, annonça-t-elle sans ménagement. Que tu parles le Shou semble te rendre... intéressant, mais j'ai dû mal à déterminer si c'est un bien ou un mal.

Les paroles de Sooskwit pouvaient s'interpréter de multiples manières... Et si elle pouvait se réjouir de rester dans les bonnes grâces du vieux sage, elle sortait de ce dernier échange avec la désagréable impression d'avoir les mains sales. Avait-elle offert Varnas en pâture à ses hôtes ?

*Fier comme un coq !* soupira-t-elle en détournant le regard de l'incorrigible bravache, dont elle préférait ne pas voir le petit air narquois alors que les gardes s'éloignaient.

Quelques minutes plus tard, ils se mettaient à leur tour en marche vers le village. Elle s'empressa de chuchoter :


- N'en dis pas trop. L'information est notre meilleure monnaie d'échange.

Chemin faisant, elle révéla à Varnas qu'elle et une petite escouade d'exploration dont elle avait pris la tête avaient été faits prisonniers à l'aube, alors qu'ils étaient sur le point de gagner Fort-Flamme. Ses talents de diplomate leur avaient gagné l'hospitalité des indigènes : elle était même "sous la carapace de la Tortue", entité protectrice nommée Miskwaadesi. Le gigantesque cube de pierre était en quelque sorte le palais du chef des lieux, un homme-lézard titanesque à l'âge vénérable, Katha-Ha, qu'elle évoqua d'une voix craintive et sur lequel elle n'osa s'attarder longtemps. Quant aux réfugiés, il s'agissait des rescapés d'une tribu auparavant ennemie des sauriens : celle-ci s'était attaquée aux Balduriens lorsqu'ils avaient incendié la forêt et avait été vaincue. La nature exacte des liens qui les unissait désormais à leurs hôtes n'était pas claire encore.

Cuzzaofdy syl Spuål ylfos åzy cuzzy wpuly, Suulrhof ? demanda l'aquafondienne, brisant le silence pour chasser la nervosité qui commençait à la gagner.

Quelques minutes plus tard, elle signalait à Varnas qu'il rencontrait là l'une des plus proches conseillères de Katha-Ha avant de lui traduire sa demande.

écrit par: Varnas Mardi 18 Janvier 2022 à 22h06
Il était singulier que Varnas utilisât des interprètes pour communiquer. C'était plus souvent lui qui endossait ce rôle grâce à ses talents de polyglotte et ses manières franches, mais il n'était pas pour autant ignorant de la diplomatie ou de la plus-value que pouvait notamment apporter Mesalyne si elle était bien considérée par les sauriens. Et puis, plus il y avait d'intermédiaires, plus on pouvait excuser une mécompréhension éventuelle… Varnas avait déjà vu ça…

Son arrivée impromptue dans ce cas semblait tomber sous le coup de sa mission. Il avait retrouvé un autre groupe d'exploration, donc son chemin, et des autochtones à amadouer et observer pour que l'expédition s'établisse au mieux. Baelnar serait content, et le vétéran appréciait un travail bien fait. Se rengorgeant à peine, il suivit sans histoires le petit groupe vers leur communauté.

Ce fut plus gravement qu'il écouta le récit de la Goualeuse, prenant note que les hommes-lézards semblaient opposés aux tribus de la forêt, et donc sans doute à celle qu'il avait rencontrée. Il ne devrait pas trop se vanter de les avoir fréquenté, si ce n'est pour souligner une intention de paix et neutralité de l'expédition. Il résuma rapidement ses propres aventures à sa partenaire, dans un commun simpliste: les deux humains n'avaient pas eu cours de langue ensemble.

Après avoir marché plusieurs jours, son groupe avait rencontré et sympathisé avec une tribu d'elfes barbus, dont un nain semblait le guide spirituel et rendait hommage à un esprit tortue. Un homme-cerf d'une autre tribu avait aussi été de la partie, et respecté par les premiers. Dans une partie de chasse impliquant un serpent géant, Varnas s'était retrouvé seul et avait marché pour retrouver la côte.

Il apprit ainsi qu'il se trouvait désormais au sud de leur point de débarquement, mais n'eut pas le temps d'échanger davantage, surtout au vu et sus des indigènes. Arrivé devant la rougeaude, il livra donc de bonne grâce certains détails de sa longue vie —pour un humain—, que sa compagne avait sans doute déjà subis pendant la traversée:


– J'ai beaucoup voyagé, dans beaucoup de pays. Je connais beaucoup de peuples et de langues. De l'autre côté de la mer et de Faerûn —il montra l'est—, la nation des shous est puissante et immense. Beaucoup de commerce, de guerriers, de magie, de savoir. J'ai vécu là-bas pendant de nombreuses années. Que voulez-vous savoir ? Des shous ont-ils traversé la mer ? Du côté du matin ou de la nuit ?

L'idée que les shous aient pu avoir fait le tour du monde et soit venus de l'ouest commençait à faire son chemin dans son esprit, mais cela paraissait tellement immense et inconnu que le rôdeur avait du mal à l'imaginer.

écrit par: Phineas Vendredi 04 Février 2022 à 15h50
- Dy suåylf, qy wduol ? La uå sy Gdazm Œos ly wuåwpy. Is naåf kåy vuål wutjdyzoyb juåd kåuz jåolly wutjdyzmdy. Hassa, dit il en montrant la rouge,ylf sa vuoι my KafpaHa juåd syl yfdazoydl. Nuål avuzl dyzwuzfdy syl lpuål, sudlkåy syådl GåyåsymyDytuzl luzf ajjadål mazl sa qåzosy.

Il posa ses mains griffus sur son visage pour mimer un masque.

- No syl Psåtyåι, zo syl Cudzål, zuzf pafy my lozfydyllyd a yåι. Nuål wpydwpuzl muzw a wutjdyzmdy wuttyzf osl nuzwfouzzyzf. Ly lydjyzf dajomy jyåf myjsuϙyd lyl azzyaåι...

Connaître les shous étaient donc une bonne chose, visiblement. Mais le discours de Sooskwit posait peut-être encore plus de question qu'il n'apportait de réponse.

Halla regardait les deux étrangers avec une méfiance diamétralement opposée à la chaleur du petit saurien. Mais si elle était la voix de leur chef, ce n'était pas si étonnant vu la créature qu'il était. Rien n'était rassurant dans ses yeux, mais elle ne paraissait pas pour autant particulièrement agressive.

écrit par: La Goualeuse Dimanche 13 Février 2022 à 16h08
Les paroles de Sooskwit, sans être tout à fait inintelligibles, demeuraient obscures. Il entrait dans le chondathan familier aux oreilles de l'aquafondienne une part de poésie, charmante et mystérieuse, probablement héritée du langage des autochtones.

- Les Shous seraient venus de l'ouest, du côté du soleil couchant,traduisit-elle pour Varnas, resserrant le message du saurien. Ils les ont appelés "gueules de démon" à cause de leurs masques.

Plaquant ses mains sur son visage délicat, elle mima à son tour le masque des orientaux, avant de poursuivre.

- Les Cornus, dont l'homme-cerf que tu as rencontré est peut-être un représentant, et les Plumeux, dont j'ignore tout, n'ont pas cherché à connaître les Shous. Seuls les Ecailleux (j'invente le mot pour désigner Sooskwit et les siens) s'y sont intéressés. Tes connaissances sont précieuses, il serait bon d'en dire plus.

Alors qu'elle répétait les réponses du vieux sage, la jeune femme fut frappée de constater qu'il avait exclu les peuples humanoïdes des "puissances" dignes d'intérêt. S'ils arboraient quelques plumes ornementales, les elfes n'étaient probablement pas les "Plumeux" qu'il avait évoqués : le terme devait désigner une créature hybride...

*Des hommes-lézards, des hommes-cerfs et des hommes-oiseaux ?* se plut-elle à rêver un instant, avant d'en revenir à des considérations plus amères. *Ceux-là considèrent-ils les elfes et les humains comme inférieurs ? Voilà qui expliquerait l'apparente inégalité entre les réfugiés et leurs hôtes...*

- Halla, ministre de Katha-Ha, t'écoute.

écrit par: Varnas Vendredi 18 Février 2022 à 20h14
Se grattant le menton en pleine réflexion, Varnas tenta de mettre de l'ordre dans ses idées. Les autochtones voulaient en savoir plus sur les shous qui avaient débarqué dans leur pays, c'était bien compréhensible. Varnas était incapable de savoir pourquoi les shous étaient venus sur ce continent, mais il pouvait peut-être le deviner…

– Il n'y a pas d'étrangers qui connaissent mieux que moi les shous. J'ai vécu dans leur pays pendant de nombreuses années. Mais décrire leur peuple est difficile…

C'était bien une des premières fois qu'on entendait Varnas mettre des gants et ne pas sauter à des conclusions rapides. Mais la raison était autant du respect pour la culture shou que la nécessité de ne pas abattre toutes ses cartes trop vite. S'il disait tout aux écailleux, ceux-ci n'auraient plus besoin de lui.

– L'empire Shou est une nation du continent de Kara-Tur. C'est aussi la plus grande et la plus puissante de tous les continents. Ils sont très organisés, en différents ministères: des groupes qui contrôlent certaines choses. Il y a un ministère de la guerre, de l'état, de la magie, de la foi, de la construction… Quand j'étais jeune, l'empereur shou a créé un nouveau groupe, pour découvrir des choses1. C'est peut-être la raison de leur venue ici…

– J'peux vous aider tous, si tu me dis ce qui se passe avec les shous.

hrp.gif 1: Allusion au "Rassemblement des perles", un décret et département homonyme qui a sorti les shous de leur repliement, et amené des bonds culturels, sociétaux et techniques.

écrit par: Phineas Lundi 21 Février 2022 à 11h58
Alors que Halla allait répondre, elle et Sooskwit se prirent le bec. Varnas ne remarqua sans aucun doute rien. Les gardes eux mêmes malgré le fait que eux comprenaient le langage, n'y virent peut-être rien. Mais Mesalyne avait tant vu, qu'elle était désormais capable, instinctivement, de ressentir ces petites brèches dans les rapports sociaux, qui avaient un fond universel malgré leurs apparences diverses. Un phonème sifflé trop haut, une articulation trop douce. Un œil qui se blanchit ou un sourcil qui lâche. Une collerette d'écaille qui manque de se dresser, et est difficilement retenue.

Il y avait un rapport de force entre le vieux saurien sagace et la messagère d'apparence taciturne et sérieuse. Sans plus de compréhension sur la culture locale, elle ne pourrait en dire plus, mais ce court échange, d'à peine une seconde, n'était pas passé au delà de son acuité sociale.

Toujours était il, qu'une certaine entente revint immédiatement. Via le filtre de la jeune aquafondienne - dans un sens comme dans l'autre - voici ce qui en suivi.

Les Gueules-de-Démons étaient arrivées de l'Ouest il y a quelques temps, Mesalyne ne sut pas exactement combien. Assez loin pour que la chose soit désormais bien su, et que ce premier échange ne soit pas le dernier en date. Entre quelques mois et quelques années donc. Les échanges semblaient cordiaux, et visiblement très peu fructueux en terme d'économie standard. Mais cela n'étonna guère Varnas : les shous, de Wa, de Lung comme de Kozakura, et d'autre encore, maîtrisaient la stratégie à un niveau tel que nombre de tacticiens faéruniens considéreraient qu'il s'agirait là de dons de prescience.

Mais, diraient certains, que des tacticiens soient incapables de comprendre des stratèges n'avait rien d'étonnant.

Que les kara-turiens, qu'ils aient le visage de rutilants samouraïs ou de diplomates shugenjas, observent en attendant que l'adversaire bouge sa première pièce sur cet immenses plateau, n'avait décidément rien de nouveau.

Sooskwit transmis diverses rencontres, le plus souvent un ou deux diplomates, étonnamment compétents pour des personnes si élégamment habillés notaient ils, qui ne traversaient jamais les frontière qui si elles n'avaient pas d'existences physique ou politique, avait certainement une consistance culturelle. Celle d'une ligne après laquelle on risquait d'énerver les autochtones. Des voisins aussi mystérieux qu'agréable à priori. Mais, quelques semaines ou mois plus tôt,
de nouveaux objets, très différent de leur artisanat habituel apparurent dans les inventaires des marchands venant de Pasocada (apparemment un autre territoire à l'ouest). Dont des objets qui recelaient d'une magie qui leur était... totalement inconnue. Et c'était là où l'intérêt de Katha-Ha s'était réveillé.

Il était difficile de ne pas faire la relation avec les ennemis de l'est. Ces nouveaux étrangers étaient ils de nouveaux adversaires... ou de potentiels alliés ?

écrit par: La Goualeuse Lundi 21 Mars 2022 à 21h27
Si l'exercice de traduction commençait à devenir familier à la jeune femme, il n'en demeurait pas moins exigeant et difficile. Il lui fallait non seulement comprendre de quoi il en retournait, alors qu'elle ignorait tout des Shous comme des autochtones d'Anchorome, mais aussi le mémoriser... Et cela en recherchant des équivalences idiomatiques et parfois culturelles, tout en demeurant vigilante aux signes extralinguistiques, ce langage muet souvent susceptible de mieux renseigner que les paroles. Ce périlleux jonglage entre les langues et les interlocuteurs, elle l'apprenait à ses dépens, était éprouvant.

- Les Gueules de Démon sont arrivés il y a plusieurs mois, quelques années tout au plus, expliqua-t-elle en se massant la tempe, les sourcils légèrement froncés. Ils ont d'abord cherché à faire du commerce, même s'ils avaient plus à offrir qu'à recevoir si j'ai bien compris. Probablement une manière de favoriser la bonne entente.

Elle avait préféré taire le désaccord qui, dans un froissement de paupières, avait muettement opposé Sooskwit et Halla. Le vieux sage ne semblait pas partager les vues politiques de la jeune ministre, et s'il ne paraissait pas difficile de deviner lequel était le plus ouvert à l'étranger, les apparences pouvaient être trompeuses.

- Les rencontres sont restées assez rares. Les Kara-Turiens s'étant aventurés plus loin dans les terres ne sont pas des soldats, mais des diplomates aux habits élégants. Varnas comprit à l'éclat de ses yeux qu'elle n'avait pas la naïveté de penser qu'une belle parure ne pouvait pas cacher un redoutable guerrier. A l'évidence, les Shous prenaient toutes les précautions nécessaires pour ne pas apparaître comme une menace. Apparemment, les Gueules de Démon vendent depuis peu des objets magiques. C'est ce qui a intéressé le chef Katha-Ah, qui semble y voir un possible avantage dans le conflit contre ceux de Fort-Flamme.

Il était difficile de voir clair dans la géopolitique de ces terres inconnues, et Varnas, plus familier de la culture shou, comprendrait peut-être quel jeu jouaient les Kara-Turiens. La Goualeuse, pour sa part, ne parvenait pas à saisir ce qu'ils avaient à gagner tant sur le plan politique que sur le plan économique... Que pouvaient bien avoir à offrir de précieux les autochtones en échange des artefacts ? L'envahisseur shou avançait-il masqué en armant les uns contre les autres pour faire place nette ? Ou avait-il véritablement choisi un allié ? Autant de questions qu'il semblait aussi délicat que prématuré de poser.

- KafapHa afos dyzwuzfdy syl puttyl aåι pacofl ysyoazfl ? demanda-t-elle, curieuse d'apprendre jusqu'où s'étendait l'intérêt du gigantesque saurien, dont elle avait cru comprendre qu'il n'avait pas déclaré la guerre au Fort. Ef jyåfuz vuod kåyskåylåzl myl ucqyfl taookåyl vyzål my Paluwama ? Muz atoy Tpϙdozy, wyssy kåo a syl udyossyl juozfåyl, juådda jyåfyfdy vuål yz mody jsål låd syåd taooy.

écrit par: Phineas Lundi 04 Avril 2022 à 11h46
- La GdazmyGåyåsy ludf dadytyzf my la fazoydy, dit Sooskwit avec un ton qui dénotait une visible proximité avec le chef du clan,kåazm KafaHa nuåsy sy lus my lyl odonnyl, sy tuzmy wpazoy. Ef jydluzzy zy vyåf kåy sy tuzmy wpazoy fduj vofy.

La ministre réfléchit quelques secondes, parla plus cordialement avec Sooskwit, démontrant que malgré leurs désaccords, ils se respectaient l'une l'autre, puis fini par faire un signe d'accord.

Alors que Varnas et la Goualeuse, donc allait s'en aller vers la ville, apparemment pour qu'on leur montre certains de ces objets, ils eurent la surprise de voir, à quelques centaines de mètres, une face jovial et barbu s'approcher dans la plaine.

Accompagné par un halfelin juché sur un un chien-loup visiblement habitué à vivre d'étranges aventures, Joinon se dirigeait vers eux.



Joinon et son groupe était partis des heures plus tôt vers le fort, et donc, vers la Goualeuse. Combien, il ne le savait plus trop. Ils était accompagné par Ecki. Ce vaillant halfelin vaillant, dont les quelques cicatrices témoignaient de l'expérience, avait sauté sur l'occasion proposé par Baelnar avec son frère et sa sœur pour satisfaire la curiosité nomade innée à son peuple. Vu le groupe, il avait accompagné seul les aventuriers, seulement au départ pour repartir avant eux faire un rapport. Mais les choses avaient changées.

Arrivés en vue du fort, Farah et Abrulion avaient décidés de s'en approcher. Mais Joinon lui, préférait continuer a explorer le continent pour le moment. Si bien que lui et Ecki avait formé un duo et s'approchait désormais du village saurien entouré du hameau de réfugiés.

Ecki était un compagnon des plus agréables, jamais avare d'anecdote. Une sorte de Varnas en moins arrogant et en plus joyeux. Et pour le moment, Pergame, son compagnon loup, était aussi doux qu'un chiot.


hrp.gif Joinon, je te laisse lire plus haut les descriptions du lieu. Je posterais vite la description dès que l'un de vous aura répondu. Joinon, tu peux prendre toutes liberté sur le voyage entre les navires et ici.