Voilà que le RP de ma quête m'offre une opportunité de revoir un peu mon barde dans une évolution un peu ... différente. Un changement majeur, je remplacerais un don de lignage par un autre et je l'éveillerais pour de bon.
Voici déjà un petit complément de background allant dans ce sens :
| QUOTE | L’histoire d’Arzhaelig Tenedor commence bien avant sa naissance et de proche en proche, pourrait nous ramener plus loin encore et peut-être nous faire comprendre ce qui put bien justifier son destin hors du commun. Mais il eut fallu qu’elle soit moins pétrie de non-dits et de mystères et qu’un des proches de ses aïeuls partagea son amour de l’art et de l’enluminure des contes.
L’histoire prend place dans la Forêt d’Agathe, à quelques lieues seulement d’Eauprofonde où elle se poursuivra jusqu’à la naissance d’Arzhaelig et après.
• • • Auregane • • •
Auregane vivait une vie simple mais rude dans une petite ferme à la frontière Est de la ville d’Eauprofonde.
Ainée d’une famille de quatre enfants, dans une famille pauvre mais aimante, elle se trouva très vite à apporter plus qu’une aide à sa chère mère tant dans les travaux des champs que dans l’éducation de ses plus jeunes frères et sœurs. Elle était comme tant de filles de ferme, sans que cette considération ne soit péjorative, appréciant les plaisirs simples, respectueuse des dieux et … craintive envers les races non-humaines.
Par un beau matin d’été, avant que l’air ne se soit chargé d’une chaleur à laquelle elle ne parvenait à s’habituer, elle se rendait vers la forêt d’Agathe pour récolter en lisière des myrtilles et quelques herbes aromatiques dont elle faisait usage pour agrémenter leurs repas. De peu, cette cuisinière hors pair était capable de mijoter des plats qui auraient rivalisé en fumet avec ceux servis aux banquets des Seigneurs Masqués, compensant les quantités aussi maigres que le nécessitait leur grande famille par la qualité qui ravissait le palais des siens.
- Le chien ! Où cours-tu comme ça ?
On eut pu croire à une histoire tant l’instant était banal -et c’était peut-être d’ailleurs le cas- mais ce jour-là, le molosse qui lui tenait lieu de garde du corps à l’approche de ce bois que l’on disait habité par des Elfes … ou pire … s’y enfonça plus que de raison.
La forêt de l’Agathe est touffue, ancienne, la sagesse de la jeune femme l’avait toujours gardée de prendre le risque d’y pénétrer plus profond que sur quelques mètres, sauf qu’elle ne pourrait se résoudre à y abandonner son chien.
Jamais elle ne racontera à quiconque une rencontre dont elle ne gardera elle-même qu’un timide souvenir, incapable que fut son esprit de concevoir qu’il existait bien des créatures ‘pires’ que les Elfes et que les créatures de légende, bonnes ou mauvaises, peuplaient ces lieux au bord desquels elle s’était si souvent promenée.
Toujours fut-il qu’elle se ‘réveilla’ trois jours plus tard léchée amoureusement par l’animal qui l’avait retrouvée à défaut du contraire.
Ses parents la pensaient partie chez son soupirant comme elle les avait prévenu en avoir le projet, et lui-même pensait qu’elle prenait juste plus de temps à préparer une séparation qui leur serait probablement douloureuse. Personne ne posa de question, pas elle plus qu’une autre bien qu’elle fut surprise de se rendre compte qu’elle se trompait dans le décompte des jours et que deux d’entre eux avaient disparu.
Personne ne s’étonna de voir son ventre s’arrondir, ils avaient franchi l’étape du goût à la chaire depuis bien longtemps, bien avant sa disparition dans le bois.
La fille qui naquit quelques mois plus tard avec la peau brillante comme un soleil, ses cheveux blonds si clairs qu’on l’a dit bénie des dieux et que c’était là un beau présage que sa chevelure ressembla à ce point à un chant de céréales prêt à être récolté.
La sage-femme qui assista l’accouchement garda pour elle le seul secret qui aurait pu rendre l’existence de l’enfant plus difficile : personne d’autre ne verrait jamais la pourtant merveilleuse paire d’ailes de libellule qui lui poussait dans le dos.
L’arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère d’Arzhaelig vécut une vie normale, presque banale. Elle eut à son tour des enfants à la beauté troublante mais pour aucun porteur des ailes qui lui avaient été prises à la naissance et de génération en génération, les traits de ses descendants se firent moins remarquables. Seule persistait, pour quelques-uns du moins, la couleur presque blanche de ses cheveux et un attrait pour le vent et la musique de la mer.
• • • Arzhaelig Tenedor • • •
Notre barde est le dernier de la lignée d’Auregane dont il n’a jamais entendu parler parce que l’histoire l’a oubliée.
Il n’a que peu connu son propre père, précédent de son arbre généalogique à porter son mystérieux héritage, qui proposa et obtint de rejoindre l’équipage de pirates qui avait pris son navire marchand en échange de sa cargaison et qui en est aujourd’hui le capitaine. Lui-même n’avait probablement jamais entendu parler de cette lointaine aïeule qui s’était aventurée trop profondément dans le bois d’Agathe à la recherche de son chien.
- Un jour, je partirai sur un beau bateau comme papa.
- Bien sur mon grand, bien sûr.
Comment expliquer à son fils que son père n'avait rien du capitaine qu’il souhaitait un jour devenir, mais était craint pour les actes de piraterie auxquels il avait participé dans toutes les mers des Royaumes ?
Reviendrait-il un jour ?
La mère d’Arzhaelig l’avait d’abord craint, les années passant l’ayant rassurée au fil du temps. Elle savait et protégeait son enfant du mieux qu’elle le put en lui cachant la part prépondérante d’ombre de la vie de son géniteur … et la vérité sur ce qu’il était devenu.
L’imagination du jeune garçon avait fait le reste et déjà se voyait-il au bord d’une frégate à parcourir les océans, escaladant les cordages pour annoncer l’approche des côtes.
La vie était simple dans le quartier des Docks d’Eauprofonde mais d’une tristesse et d’un ennui profond pour le jeune garçon chargé de réparer les filets de pêche de son oncle, aussi vint un temps où le jeune garçon ne put plus se satisfaire de ses rêves d’aventures, il lui fallait les vivre.
La grande cité possédait de quoi nourrir plus d’un aventureux en quête de chasse aux trésors, et aussi souvent que possible, il se goinfra des récits merveilleux recueillis aux fenêtres des auberges et autres bouges plus ou moins mal famés, développant un talent inné nécessaire à la survie dans de tels endroits au mépris du travail quotidien qu’il avait à remplir.
Plus d’une fois son cœur d’enfant s’était emballé au récit des hauts faits d’aventuriers mettant la main sur des artefacts aux puissances incroyables et il avait fatigué ses yeux à rechercher dans la bibliothèque de la ville plus d’information sur l’un ou l’autre de ceux-ci. Trop transformés par le poids des ans et autant de bardes plus ou moins talentueux, jamais, jusque-là, n’y avait-il trouvé la moindre piste susceptible de l’emmener à la poursuite de l’un ou de l’autre.
Y trouvant le meilleur moyen de voyager pour obtenir toujours plus d’éléments probants dans sa quête de trésors, il devint marin. Comblant ses lacunes de piètre marchandeur par un charisme enchanteur et un niveau d’érudition rare, on finit par s’arracher sa présence sur les navires marchands, l’envoyant créer de nouveaux contacts ou aplanir des situations tendues. Une fois débarqué, il profitait ensuite du moindre instant pour écumer les tavernes non pas pour y noyer quoi que ce soit mais pour y quérir les rumeurs et légendes locales au fond desquelles une oreille attentive peut déceler l’once de vérité cachée.
Cet attrait répondit dans un écho parfait à l’enseignement qu’il reçut bientôt à la Nouvelle Olamn qui venait d’ouvrir ses portes et dans laquelle il s’invita au milieu d’étudiant bien plus fortuné que ne l’était ce fils de marin et où il apprit que l’art offrait un potentiel bien plus grand que le plaisir des oreilles ou de la vue.
Il se mit en tête de cartographier la plus grande part de la côte Occidentale de Toril, et d’y localiser, le plus précisément possible, les îles de légendes abritant monstres et trésors enfuis.
Aucune des cartes qu’il réalisait pourtant avec le soin qui aurait pu faire de lui un scribe d’Oghma ne coïncidait, comme un puzzle dont il manquerait trop de pièces que pour avoir une idée de l’image qu’il cache.
Les récits les plus récents qu’ils aient pu épier parlaient des environs de Luskan, cette cité de pirates dirigée par ses cinq Hauts Capitaines mais si rien ne laissait supposer qu’il ne s’agissait de rien de plus que des racontars diffamatoires sur cette cité ennemie, la curiosité d’Arzhaelig prit le dessus.
Conscient des différents politiques régnant entre les 2 cités portuaires, il attendit le temps nécessaire que pour embarquer dans le premier navire marchand à destination de Luskan…
Anno 1372, Année de la magie sauvage, Kythorn
Tout au long du voyage, Arzhaelig, appuyé sur le mat du navire marchand qui le menait à Luskan, avait accompagné le rythme des vagues se rompant sur la coque en écume saline du son de sa flute.
Un sourire aux lèvres, il avait vu grossir l’armée de mats rassemblés dans le port et se félicitait de n’avoir rencontré aucune intempérie ou autre évènement fâcheux qui aurait pu noircir un si beau voyage. Il aimait naviguer presque autant que la recherche de trésors et s’il était piètre pêcheur, son charisme certain compensait par des ventes d’inattendues à miraculeuse.
Son affaire n’était cette fois en aucun cas le commerce, il ne s’agissait que d’une excuse pour mettre pied dans le port de Luskan, profitant d’ailleurs de la première seconde d’inattention de l’équipage pour leur fausser compagnie –sans oublier pour autant de prévenir un de ses camarades de ne pas l’attendre et de repartir sans lui avant de disparaître dans la foule.
Sifflotant un air de sa composition, il traversa les docks, se dirigeant machinalement vers le meilleur endroit qu’il connut pour cueillir des informations. Le « Sabre d’abordage » y répondrait, foi d’Arzhaelig !
• • • Plume, Frère de la Côte • • •
Des mois durant, il navigua au milieu de la compagnie la plus bigarrée qu'il soit. Combattant comme jamais il n'avait craint devoir le faire, découvrant des paysages, des cultures, des savoirs oubliés qu'il rêvait de connaitre depuis toujours. Il avait accepté l'offre d'emploi à la recherche d'un livre, de cela il se souvenait. Le reste baignait dans une brume dense et mouvante. La "Fraternité de la Côte" - il savait pertinemment qu'elle était plus que ça mais il ne parvenait pas à se souvenir en quoi - l'avait … transformé.
Ils lui avaient donné l'assurance et les responsabilités d'un chef, à lui qui tenait par-dessus tout à ce que chacun jouisse en tout temps de sa liberté propre et que chaque choix soit personnel plutôt que dirigé par quelque autorité et s'y était résolu, prenant sa tâche plus qu'à cœur. Ils étaient nombreux, après tout, à ne pas partager ses visions et parmi eux, nombre de ses compagnons avaient besoin d'être rassuré par la présence d'un dirigeant. Avec eux il avait découvert l'Ile aux Crabes, ses hommes-lézard, son herbe du guerrier, ses Crabes géants et ses armures. Il avait vu la mort en face aussi … d'amis tués d'une flèche ou d'une lame …
Puis il y avait Chult … l'Enfer Vert … et la terrible bataille peut-être responsable de la curieuse amnésie dont tous semblaient victimes à différents niveaux. Les horreurs avaient laissé un gout de sang, de boue, de dégout et quantité de blessures dans la bouche et dans l'esprit du barde au point de le pousser à changer radicalement de vie.
Il ne serait plus "Pirate", pour un temps du moins, il lui faudrait d'abord comprendre…
Puis maitriser la magie qu'il prenait de plus en plus plaisir à tisser des notes de la merveilleuse flute qu'il ne se souvenait plus avoir reçu.
• • • Plume Chantevent, Quêteur de sons, Chuchoteur de l’Assemblée • • •
C’est un hasard, ou peut-être pas, qui fit arriver Arzhaelig à l’intérieur même des locaux de l’Assemblée sans avoir eu à s’y présenter vraiment. Il avait franchi un portail pour se voir accueilli par un professeur, Maître Quarrion, qui l’avait pris pour un autre et avait, une fois l’erreur comprise, fait le nécessaire pour que le barde amnésique puisse y rester et profiter de cette opportunité de recommencer une nouvelle vie.
Certes, les locaux étaient la proie d’attaques toujours grandissantes de démons mais réduire sa vie dans l’académie aux risques qu’il y courrait aurait été injustement réducteur.
Après avoir rejoint l’un des organes qui ferait de lui plus qu’un étudiant de passage, il reçut très vite sa première mission, lui offrant de repartir à l’aventure, à la recherche d’un artefact, à bord du Dragon des Arcanes, le navire volant de l’Assemblée.
Ses Maîtres l’avaient trompé sur trop de points que pour qu’il fut utile d’en garder souvenir mais ils lui avaient offert de prendre part à la Légende et d’en écrire une page … même si celle-ci lui couta une main et une large parcelle d’humanité.
Ils lui offrirent surtout, sans le vouloir, l’opportunité d’éveiller un héritage en sommeil depuis tant de générations qu’il n’en avait jamais eu conscience. Le sang de la fille unique d’Auregane dont on avait coupé les ailes pour qu’elle puisse jouir de la vie simple qui lui plut autant qu’une autre … |
|
J'ai bien fait une sauvegarde au cas où la transition se passait mal, mais vu qu'elle était juste énorme (plusieurs dizaines de Go) je l'ai laissé sur le serveur et elle a été écrasée au bout de 48h par une plus récente.
