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La Taverne des Royaumes Oubliés > Quête : Les ombres d'Ecamane > Chapitre V : Sous la Lune veillent les géants


écrit par: Phineas Dimanche 21 Juillet 2019 à 21h09
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Les Marches d'Argent, Monts du Nether et alentours
Dix-huitième jour de la Marée Estivale, année 1372
Matin
Temps humide


Dans la lueur matinale, et malgré l'habitude des réveils aux aurores, le petit groupe resta longuement silencieux. Les paroles d'Ashura furent adoubées par les deux éclaireurs qui, eux se séparèrent l'un restant à une centaine de mètres derrière eux, l'autre, devant eux. Avant que ceux-ci ne disparaissent derrière l'horizon, ils eurent le temps de constater que les autres groupes adoptaient la même formation.

Le voyage commença, long, certes, mais dépaysant. Paisible également, là où les deux derniers jours avaient apportés leurs lot de péripéties, de peur, de désillusions et de fardeau, les Marches leur apportaient maintenant le réconfort d'Eldath. Les longues lignes de blé dorés, les bosquets, les ruisselets qui découlaient de la Rauvin et brillaient comme autant de fils d'argent dans le soleil levant avaient quelque chose de puissamment reposant pour l'esprit. Malgré tout les doutes qui les percluaient, il découvrait cette face de Luruar, que tous avaient espérés mais n'avaient pas encore vus. Un paradis pacifique de magie, d'esprit et de concorde. Un tableau majestueux où toutes les forces semblaient jouer de corps pour faire de la vie une route tranquille. Au loin, les ombrageux sommets du Nether leur rappelait le marasme dans lequel on les avaient poussés, pourtant, dans ce long instant, la musique du monde semblaient s'accorder sur leurs pas.

Bientôt, en ligne suffisamment serrés pour que tous se fassent entendre, ils purent discuter, quoique prudents, ils gardèrent tous leurs informations trop précises ou capitales pour le moment où ils seraient hors de la zone d'influence des sentinelles. En attendant, leurs discussions restèrent aussi informelles que possible, et leur expérience du voyage fut, somme toutes, assez différente les unes des autres.



Khelrod & Sirine

Le nain dû faire face à l'étonnement des éclaireurs. Ils ne voyaient pas de quoi il parlait, et il resta sur sa faim d'information.

Le reste du trajet passa en partie en méditation. Quelque part, le nain était toujours repentant de ses erreurs passés, alors qu'il était encore le compagnon d'arme de son maître. Tout ces moments où il avait enchaîné erreur sur erreur... mais il était un nouveau nain ! Et jusqu'à présent dans cette courte aventure il avait fait preuve de sagesse, de tolérance, de discipline et de résilience. Tout ce que, finalement, on pouvait attendre d'un paladin. Qui aurait put croire, quelque mois plutôt, qu'il ferait compagnie avec un elfe noir ? Certainement pas le Khelrod Martelroc d'alors.

La Goualeuse quant a elle se demandait si cette vie serait vraiment pour elle. Où allait elle, elle qui n'avait pas de talents particulier la lame ou l'arc a la main ? Elle dont le seul don était croyait elle de s'attirer la protection des hommes ? A moins que... a moins qu'elle se trompa. Elle avait eut peur durant la bataille certes, mais c'était bien elle qui avait guidée la cavalerie. Elle aussi qui seule avait cherché ces informations qui peut être les sauverait. Elle encore qui, comme ses alliés, avait sauvée la danseuse du trépas.

Placé en arrière garde, là où il serait le plus utile puisque Ashura avait pris la tête, c'est la discussion de la magicienne et de Sirine, placé au centre, qui occupa le plus clair de son temps, puisqu'elles avaient décidées de trotter juste à côté de son poney. Il remarqua d'ailleurs que, si elle était une cavalière autrement moins doué que la bretteuse, la magicienne n'était pas tout à fait novice, malgré ses dires, et elle adoptait cette posture élégante et détachée qu'il n'avait vu que chez ceux qui avait été éduqués à la monte d'apparat. Sirine quant à elle, avait cette élégance simple qu'elle avait toujours. Et celle ci de remarquer encore une fois que les nains et les équidés n'était probablement les espèces bénéficiant des meilleurs alignements cosmiques.

Khelrod avait été éduqué par des nains, et quoique que son maître ait été un humain, il n'oubliait pas qu'elle était l'avis de la majorité de ses pairs concernant les humains. Ce n'était pas tant qu'il était absolument fourbe, ou particulièrement honorable. C'était qu'il n'était jamais l'un ou l'autre. Les nains étaient divers certes, mais ils partageaient tous une loyauté au clan et au Père. Les humains, c'était autre chose. Et c'était sans parler du fait que le côté éphémère de leur espèce, comparé aux fils de la pierre, rendait parfois difficilement compréhensible leurs actes. Pourtant, il avait autour de lui trois humaines : l'une qu'il avait promis de protéger, une autre à laquelle il savait pouvoir faire confiance sur le champ de bataille et la troisième qui avait prouvé autant son érudition que sa bienveillance. L'idée que les nains puissent gagner à être un peu plus nomade lui traversa l'esprit.

Si déconnectée, par prudence, de leurs affaires courantes, la discussion de Sabetha n'en était pas moins intéressante. Ils échangèrent des anecdotes sur leurs vies et paladin comme courtisanes découvrirent que, bien que n'ayant pas encore atteint son trentième été, la native du Cormyr avait peut-être plus vécu que le nain. Des aventures dans plusieurs royaumes, la pauvreté comme la richesse, la proximité de la mort, la fatigue, la faim, de ce qu'il en entendit elle aurait put dire que déjà, elle avait mérité la vie paisible qu'elle avait désormais. Si il décelait un incommensurable amour pour son épouse et ses enfants, il était évident au nain et plus encore a la courtisane, qu'elle taisait de nombreux détails, et les histoires qu'elle raconta étaient particulièrement incomplètes. Et même, si elle ne mentait pas sciemment sur certaines choses pour induire en erreur d'éventuels observateurs. Ceci pour protéger sa famille comprirent t'ils vite. Au détour de la conversation, ils apprirent cependant son nom complet, dont la longueur semblait autant l'amuser que lui donner une sorte de mélancolie :


- Sabetha Isabelle Ilyne Aëlycia de Sarrière, héritière déchue de Castel-Chêne. Comme quoi, les titres, ça va ça vient. Seule la noblesse reste, n'est ce pas ?dit elle en leur souriant.



Xarss

Xarss se trouvait entre Ashura - en tête - et Sirine, derrière lui. Bientôt, la jeune femme se décala quelque peu pour discuter avec le nain et l'humaine. Mais, de toute façon, le drow n'allait pas vraiment être d'humeur à la discussion. Le soleil se levait et, comme le jour précédent, il sentait son héritage heurté par la lumière. Il y avait toujours cette idée que Lathandre - ou Corellon - cherchait chaque jour à punir les descendants des Ilythiiri.

Le trajet lui laissait en tout cas le temps pour une chose : contempler ce que ceux du dessous perdaient à ne jamais mettre le pied à la surface. L'Outreterre était immense oui. Mais cette immensité n'était rien par rapport à l’infinité du ciel. L'Outreterre pouvait être belle, certes. Mais on oubliait vite les sombres rouges et les ternes gris des cités des Matriarches en contemplant les ors, ocres et azurs que les paysans humains façonnaient chaque jour. Les Elfes Noirs avaient beau être puissants, en effet. Mais, était il réellement de taille face à l'union tranquille des savants mages du Collège, des puissants ensorceleurs de l'Invocatorium, des indéfectibles légions naines du roi Bruenor, des discrets rôdeurs elfes du Bois de Lune ? Il y avait ce doute : les drows apprenaient qu'ils étaient supérieurs en tout, mais la vérité ici semblait être autre. Les siens ne se cachaient t'il pas de l'anéantissement ? Si les Matriarches n'avaient pas l'avantage d'un terrain connu, combien de temps tiendraient t'elle ? Si tout les nains étaient aussi solides que Khelrod combien de temps pourrait tenir Menzoberranzan face à un siège en règle ? Si comme il l'avait compris, Lunargent formait des mages exceptionnels, combien de temps pourrait tenir les commandos de son ancien peuple ? Qu'est ce que disait le fait que les elfes des tréfonds soient obligés de corrompre les armes de leurs adversaires pour tenter de vaincre ? Et si, et si les enfants des Elfes des Ténèbres n'étaient rien d'autres que des bambins apeurés, coincés entre les terreurs que leur infligeait Lolth, l'assurance inexistante de rejoindre leurs ancêtres après leur trépas et l'inconscience de la puissance de leur adversaires ?...


¤ Vous n'avez pas tort, Kryssyor, résonna la voix de l'archisorcier dans sa tête, mais croyez bien que l'union des surfaciens est aussi précaire que la supériorité idéelle des vôtres, il marqua une pause Je viens vous répondre. Les Veilleurs n'ont pas vraiment de lieu où se retrouver. Ils se glissent parmi toutes les couches de la population. Ce que je peut vous dire, c'est qu'ils vous trouveront, à vous de rester aux aguets. Je vais récupérer le bracelet, avez vous une dernière question ou requête ?¤

Qu'il pose ou non une question, le drow allait voir le bracelet disparaître dans un vide ondulé après la réponse (ou non).



Ashura

Un certain bonheur, une certaine excitation à repartir sur les routes. Comme pour tous les nomades, l'appel des sentiers se faisait vite pressant. Elle avait immédiatement compris que les deux éclaireurs et elle étaient sur la même longueur d'onde. Son expérience lui disait que leurs compétences étaient autrement plus effilées que les siennes à ce sujet, et heureusement, mais il partageaient la même vision des choses faite de prudence et d'avancée rapide. Tirion cavalait une centaine de mètres devant. Il était rapide, et loin d'aller en ligne droite, allait d'un côté puis de l'autre, observer des coins qu'Ashura n'aurait sans doute sût déceler. C'était là tout l'avantage de ces servants liés à une région, le moindre détail, la moindre différence dans le paysage pouvait éveiller leurs soupçons.

La bretteuse était loin d'être une novice, pourtant elle redécouvrait le voyage. Là, c'était elle qui était protégée. Et loin d'accompagner une lourde et lente caravane, ils allaient devoir être aussi prestes que prudents. Alors pour un temps, elle profita du paysage.

Ce qui la ramena à la réalité fût autre que ce à quoi elle aurait put s'attendre.

Alors que, pensive, elle fixait le fond de l'horizon, les pics noirs des monts du Nether, elle crût voir un oiseau. Un oiseau au plumage opalescent à l'envergure extraordinaire. Bientôt rejoint par deux autres. Elle mit un moment à se rendre compte que ce n'était pas possible. D'aussi loin, il était impossible que ce qu'elle voyait fût un oiseau. A moins que celui ci ne fasse la taille de deux chevaux. Un temps, elle s'apeura, craignant de, déjà, voir les menaçant dragons fondre sur leur proie, mais là non plus l'échelle ne correspondait pas. Alors elle fit une résolution logique. Elle ne connaissait que deux créatures qui correspondaient à cette taille dans les Marches : les aigles géants ou les griffons. Du peu qu'elle en savait, les aigles ne brillaient pas comme du métal à la lumière du soleil. Quelque peu rassurée, et se disant que, finalement, leurs alliés n'était pas moindre, ni n'importe qui, elle conclut que loin au dessus d'eux, les griffons bardés des armures d'argents les attendaient à l'entrée du passage. D'ailleurs, Tirion pointa les trois silhouettes volantes qui repartaient s'enfoncer dans les montagnes et dit :


- Les griffoniers. On sera tranquilles pour la journée, normalement.

Il hocha la tête et sourit en constatant qu'Ashura elle aussi les avaient remarqués.



Tous

La matinée passa. Longue, mais reposante. Certes, la cavalerie faisait à la longue mal au postérieur, mais lorsque la sellerie était fournie par la Légion, c'était acceptable.

Ils approchaient réellement des montagnes quand Tirion, en tête, fit signe de ralentir, puis de s'arrêter, tous se réunir. Le zénith n'était pas si loin.

Il pointa une bute qui n'avait quelque chose de spécial que pour lui, et probablement sa collègue, puis repris, plus lentement. Alors qu'ils approchaient de la bute, ceux qui maniaient une forme de magie sentir une sensation étrange, indéfinissable dans l'air. Sensation que Xarss avait lui senti deux nuit plus tôt. Sabetha leva la main et commença à agiter les doigts alors qu'ils avançaient. Soudain une étincelle jaillit de sa paume avant que, un instant plus tard, des flammes ne commencent à nimber la totalité de sa main et jusqu'à son poignet. Au même moment, elle et les deux éclaireurs perdirent les illusions qui les recouvraient.


- Et bien, dit Ena, en observant la magicienne qui faisait disparaître les flammes, nous sommes de toutes évidences hors de portée des Sentinelles. Tirion ?

- On va aller jusqu'à la Tête d'Ours, et on fera une pause là bas.

Ils cavalèrent encore prêt d'une heure le temps d'échanger, enfin, librement leurs informations. Lorsque tout les quatre eurent dit tout ce qu'ils avaient à dire, Sabetha finit par dire :

- J'ai été attaqué cette nuit, elle coupa immédiatement court à toutes réactions excessives, ne vous inquiétez pas, ma maison est habitée par des individus particulièrement compétents, pour une fois, elle ne souriait pas. C'était de toute évidence une tentative d'assassinat à mon encontre. C'est la raison pour laquelle je vous accompagne, plutôt que Kaitlyn, pendant que Silys et mes enfants sont partis quelques temps après nous pour les Halls de Mithril. Malheureusement mon épouse est quelque peu... expéditive, quand il s'agit de ma sécurité, et l'assassin est mort avant que l'on ne puisse l'interroger. Cela étant, je mettrais ma main à couper que l'ordre vient du même groupe ou de la même personne que celui qui visait à tuer Asclepius.

Visiblement attristé par le décès de son confrère, malgré ce qu'elle avait put en dire, elle ne montrait pas de peur excessive concernant sa propre agression. Elle rajouta :

- Je vous rassure, ça ne me fera pas vaciller. Ce n'est pas la première fois qu'on tente de me tuer.

C'est sur ces malheureux entre-faits qu'ils arrivèrent à la Tête d'Ours. A l'ombre des montagnes, désormais à moins d'un quart d'heure de route, se trouvait une petite colline, ridicule en comparaison. L'un des arbres qui poussaient à son pied, si vieux que, désormais mort, un autre arbre avait poussé à l'intérieur de son tronc avait été gravé, il y a fort longtemps, d'une tête d'ours (aujourd'hui, il fallait le savoir pour voir l'ours). D'où le nom du lieu dit. Un tout petit ruisseau passait non loin. Ceci et l’herbe grasse permettrait aux chevaux de se préparer pour la suite pendant qu'eux même faisaient les dernier ajustements.

- On va prendre le sentier principal. On ne doit pas quitter la route sauf si nous y sommes absolument obligés. Le sentier est suffisamment emprunté pour ne poser aucun problèmes aux chevaux, ce qui n'est pas le cas du reste de la Passe.

- Ouaip, dit Tirion, ne criez pas, ne galopez pas. Si jamais vous sentez ou voyez venir un danger, dites le clairement, mais calmement. Si tout ce passe bien, on passera la nuit à la Halte Claire. Mais il faudra avancer vite et bien.

- Ah, et Khelrod, rajouta Ena, on pense savoir de quoi vous vouliez parler concernant les Esturgeons, mais on avait reçu comme ordre de rester le plus silencieux possible tant qu'on était dans le secteur des Sentinelles. On devrait pouvoir y aller dans la journée, mais ça va nous retarder. A vous de voir, on trouvera toujours un refuge si on arrive pas à atteindre la Halte. D'ailleurs, ne vous attendez pas à une auberge, ce n'est guère plus qu'une caverne abrité de la pluie.

Tous pouvaient par ailleurs voir les nuages menaçants au loin.

- Ah, et ouais, j'espère que vous avez pas peur de la pluie, je crois qu'on va prendre la drache en plein dans la cagne.

écrit par: Xarss Mardi 23 Juillet 2019 à 12h48
Depuis leur départ de Lunargent, Xarss était en pleines pensées, les premières étaient sur l’assassinat de l’alchimiste ventripotent. Furax du fait qu’il n’ait pu le faire lui-même en premier lieu, il se ravisait rapidement par la suite, sentant en lui un sentiment encore jamais connu, il tentait de mettre le doigt sur ce dernier, mais ne pouvait y arriver sur l’instant. Le jeune drow continuait de se poser des questions existentielles tout en contemplant la beauté des lieux même s’il sentait sur lui l’opprobre de certains dieux de la surface. Machinalement il ajustait ses lunettes son piwafwi et couvrit les surfaces de peaux qui étaient au clair puis continuait d’établir la véritable place des anciens siens par rapport au reste du monde, du moins de celui qu’il connaissait. Il réalisait bien rapidement qu’il n’avait que de l’aversion pour ses maudits drows et qu’au fait des troubles qui commençaient en Outreterre avant son départ, il souhaitait silencieusement que toute sa famille disparaisse ainsi que la plupart des hautes familles. Son soupir de soulagement en réalisant qu’il avait fait le bon choix pour lui le réconfortait au plus haut point et réalisait que s’il n’avait pas pu tuer l’alchimiste, c’était peut-être un signe que Lathandre ou Corellon ou autres dieux de la surface l’interdisait d’assouvir ses élans d’outre temps. Son sourire l’apaisait et le réconfortait puis vint cette voix dans sa tête. Il comprit de suite que son doute au départ sur le fait de recevoir ce bracelet n’y était pas pour rien.
Il écoutait les dires de l’archisorcier puis à sa question il répondit amusé…
*Oui j’en ai une, puis-je garder le bracelet?*son rire accompagné de la disparition du dit bracelet, fut bien certainement caché des autres. * Au moins il a connu mes véritables intentions.*

Lorsque Sabetta avouait la tentative d’assassinat sur sa personne, il ne fut pas surpris, au contraire, ceci le rassurait et encore une fois un sourire apparut lorsqu’elle signalait que sa maison était habitée par des individus particulièrement compétents. Pour avoir connu les deux facettes de Silys, il ne doutait pas de l’expéditive mise à mort de feu assassin. Là où le restant de l’Ilythiiri ne s’y attendait le moins, vint lui poser un malaise ou plutôt une prise de conscience qui lui révélait qu’il avait du ressentiment. Était là depuis son début de voyage le sentiment qu’il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Perplexe il cherchait, toujours égoïstement, à comprendre cette machination de sa part. Il finit par comprendre qu’il avait possiblement réalisé un grand pas sur son sentier en ne tuant pas l’alchimiste puis se demandait ce qu’il aurait fait si ce dernier n’avait pas été tué avant son arrivée. Cette question lui tournerait encore bien longuement en tête.

Le faussement appeler Kryssyyor écoutait avec attention les missives de Tirion puis l’explication d’Ena sur le lieu des Esturgeons et la suite le ravit, la pluie arrivait. Pour l’ex-Outreterrien la pluie avait toujours été pour lui salvateur en surface, elle était toujours accompagnée d’ombre.

écrit par: La Goualeuse Mercredi 07 Août 2019 à 20h06
Le vague à l'âme qui s'était emparé de la jeune femme au moment du départ se dissipait peu à peu, à mesure que ses yeux avides dévoraient le paysage. L'enfant des docks n'avait jamais vu du pays : son seul voyage en dehors de la Cité des Splendeurs s'était partagé entre deux cellules, la cabine d'un bateau et le fond d'une roulotte. Aussi se montrait-elle particulièrement enjouée à la vue des étendues de blés dorés, des corps de fermes au charme rustique, des ruisseaux cristallins qui lézardaient de verts pâturages, ainsi que des montagnes qui découpaient majestueusement l'horizon...

Elle se prêta de bon gré à la conversation avec ses compagnons, sans toutefois être aussi volubile et franche que le preux Khelrod. Ces derniers purent ainsi apprendre que la belle avait grandi à Eauprofonde, du côté des quais. A en juger par les anecdotes qu'elle contait, elle semblait avoir joui d'une grande liberté durant sa jeunesse, entourée de nombreuses femmes et d'une sorte de père de substitution, Breslin. Une affligeante banalité paraissait caractériser la vie de la chanteuse, surtout au regard de l'histoire rocambolesque de Sabetha. Cependant, un observateur attentif aura remarqué que la belle ne se livrait jamais spontanément, mais rebondissait le plus souvent sur les récits des autres : aussi bien menées que fussent ces historiettes, aussi précis que fussent ses souvenirs, aussi authentiques que fussent les tranches de vie qu'elle leur servait, ils ne révélaient rien d'essentiel... Et peut-être n'y avait-il rien de plus à découvrir ! Le mystère demeurait entier. Elle avait éludé les questions indiscrètes avec l'habileté et la grâce des diplomates les plus roués, régalé les curieux de quelques ancestrales romances ou douces ritournelles. Il fallait reconnaître qu'elle avait un beau grain de voix : elle n'avait pas été prénommée La Goualeuse par ses soeurs d'infortune pour rien ! Mais cela, tous devaient encore l'ignorer.

L'ancienne courtisane n'avait pas témoigné une grande curiosité sur les raisons qui avaient conduit Dame de Sarrière à perdre son titre, mais s'était montrée bien plus diserte au sujet de l'atypique famille de la noble, en particulier de ses enfants.
L'attaque dont leur plus proche alliée avait été victime la veille n'avait rien d'étonnant, et La Goualeuse se surprit de ne nullement s'émouvoir de la nouvelle. Le métier commençait-il à rentrer ?

Arrivée à la Tête d'ours, elle mit pied à terre et profita de cette brève halte pour se délasser. Ses cuisses et ses fesses devenaient douloureuses, le bas de son dos commençait à la lancer ; elle s'étira de toute sa hauteur, tourna autour des chevaux, observant du coin de l'oeil les alentours.


*Khelrod le droit va-t-il s'écarter du chemin ?* plaisanta-t-elle muettement en interrogeant le paladin d'un regard éloquent.


écrit par: Ashura Jeudi 08 Août 2019 à 15h01
Alors que le jour poursuivait sa course, l’équipée se retrouva en pleine campagne, sous la houppe de la Tête d’Ours où circulait un ruisseau et ils décidèrent de faire halte pour reposer les chevaux. Certains commençaient à se sentir ankylosés, le dos parfois douloureux car ils n’étaient pas descendus une seule fois de cheval depuis le matin. Le voyage est pourtant loin d’être fini, songea l’épéiste.

Naturellement, tandis que l’expédition s’installait sur un coin d’herbe, Ashura participa à l’effort collectif en prenant soin des montures, soucieuse de profiter de chaque temps de repos pour préserver leur vigueur. Elle s’assura que chacune d’elle aille s’abreuver au ruisseau, bouchonna et essuya vigoureusement avec une serviette les flancs couverts de sueur des chevaux.

Quelques instants passèrent, en conclusion desquelles les membres de l’expédition se livrèrent à échanger sur la suite du périple. Silencieuse comme depuis le début de journée, Ashura écoutait passivement les conversations à distance.

Entendant Ena et Tirion suggérer de faire un détour, elle les considéra un moment, pensive, puis se permit enfin d’intervenir avant que le paladin ne puisse offrir une réponse :


- Je suggère plutôt de ne pas dériver de notre trajectoire, intervint-elle avec une courtoisie pleine de solennité. Songez comme cette initiative pourrait mettre en péril toute l’organisation mise en place. En cas d’attaque, les renforts mettront plus de temps à intervenir. Notre rôle est de rester sain et sauf jusqu’à la cité de Sundabar. Après tout, nous n’avons pas encore la mesure exacte de la menace qui nous guette, je trouve cela inconsidéré. Si cela se trouve, l’homme que nous espérons retrouver est plus en sécurité seul qu’il ne le sera en notre compagnie.

Tout en discourant, elle fit quelques pas pour se rapprocher du groupe. Sachant qu’elle n’avait aucune légitimité à se tenir comme figure d’autorité, elle tâchait de se montrer diplomate, de conseiller les choses plutôt que d’ordonner des consignes.

- L’essentiel est que nous ne nous risquions pas à faire halte n’importe où en fin de journée. Nous devons nous assurer de trouver un lieu de quiétude avant le crépuscule. Son regard dériva des deux guides vers Khelrod et Sabetha. Pourrions-nous envoyer un message à l’arrière garde pour les inviter à y jeter un œil ?

écrit par: Xarss Vendredi 09 Août 2019 à 00h25
La halte ne se fit pas prier, le danseur était fort heureux de prendre un cour temps pour dégourdirent ses membres inférieurs et étirer tout son corps lorsqu’il mit pied au sol. Lorsqu’il vit Ashura aller porter les chevaux au ruisseau, il fit de même puis l’imitait tout en apprenant les gestes posés sur les montures. Le faussement appelé Kryssyyor ne faisait pas semblant, il était vraiment heureux d’apprendre comment entretenir les chevaux, ils étaient ceux qui devait les porter avec leurs bagages et le lien nouveau pour l’ex-Outreterrien était pour lui une raison de plus d’apprécier plus largement la surface. Ne disant mot, il allait lui-même se désaltérer et se rafraichir le corps. Il se rappelait les disettes de tout un chacun sur le parcours et voyait maintenant, quelque peu différemment, la frêle blême. Elle restait quand même pour lui une énigme sur plusieurs points et son timbre de voix lui rappelait légèrement celle de Félicia. À quelques occasions lorsqu’elle parlait, il s’était autorisé à fermer les yeux et entrevoir sa feu belle.

Au retour du ruisseau, le sombre éclairé écoutait les dires et recommandation de la belle guerrière, même s’il était en accord avec l’ensemble de ceux-ci il trouvait qu’ils devraient faire le détour, car ce lieu et ce message avait pour une raison encore inconnue mis en place pour prévenir soit sa femme soit sa fille, mais à la façon que la fillette avait répondue à l’interrogatoire, le message devait être pour sa belle. Cette dernière ayant disparu, il ne restait qu’eux au courant de ce message. Était là pour lui, qui avait tout son temps, la raison de faire ce détour. À la dernière question d’Ashura il se permit quelques paroles, il dû naturellement s’éclaircir la gorge n’ayant pas parlé de la veille puis sur une tinte posé…



-Au vu de notre enquête, nous savons que ce message a été laissé de façon délibérée pour renseigner soit la petite soit la belle de celui qui a gravé esturgeon, il serait pour les inviter à y aller pour plus de sécurité, pour leur mentionner où il se trouve ou peut-être pourrait-il y avoir un autre message qui éclairerait notre enquête. Pour la première, nous serions donc nous aussi en sécurité, pour la seconde l’avertir que sa belle est disparu et que sa fille est maintenant hors de danger d’un empoisonnement et pour la troisième ce serait une opportunité de découvrir une autre piste qui pourrait nous éclairer sur cette sombre histoire de vengeance.-



Il ne s’attendait pas que l’on porte attention à lui comme à l’accoutumée et se retirait légèrement en faisant ronronner Vorn de sa caresse à la nuque de par son pied gauche. Peu importait la décision que le groupe prendrait, l’amant de l’Art suivrait, toujours en apprenant plus sur les us et coutumes des surfacins. Depuis qu’il avait quitté Lunargent, il se sentait moins impliqué professionnellement, car la raison pour laquelle la Main l’avait envoyé était en sorte terminée, maintenant, il était resté beaucoup plus par raison personnelle et désintéressée, simplement pour se peaufiner dans les rapports interraciaux. À la main on lui avait demandé cette mission à Lunargent pour se parfaire à choisir une voie en particulier pour ensuite revenir avec un choix qui ferait de lui un membre à part entière à la Main des mystères. Le néophyte de la surface avait maintenant une grande idée de son choix, restait maintenant à découvrir s’il avait fait le bon, pour être une sentinelle, il se devait de réussir à se mettre totalement de côté pour vouer toute son existence à la protection des autres. À la Main on lui demanderait de protéger une seule personne, ici il avait choisi de protéger l’ensemble des présents. S’il réussissait ici, il pourrait ensuite entrer pour commencer sa nouvelle carrière qui l’attendait. L’ancien prince de la matrone Merenwen Symryvvin avait un travail de taille, jamais auparavant il n’avait eu à faire autant d’effort pour ne pas être le centre de la création. Depuis sa sortie des tréfonds d’Outreterre il savait vers où il se dirigeait, d’ailleurs c’était au moment où il avait gardé la chaine brisée de l’un de ses esclaves pour en faire une chaine cloutée qu’il avait vraiment compris sa véritable place dans ce monde. Si le jeune drow avait mis bien du temps à tenter de comprendre le pourquoi, il en avait mis moins pour débuter à marcher sur son nouveau sentier qui ferait de lui une sentinelle de la Main des mystères. Le plus hilarant pour lui fut le timbre de voix de la frêle blême qui eut fini de le convaincre de continuer dans la voie qu’il s’était autorisé. Il était certain que Félicia l’observait et était maintenant fière de lui, et c’était le pourquoi qu’il ne manquerait jamais de regarder Séluné à chaque fois qu’il le pourrait, cette déité était celle de sa bien-aimée et était maintenant, la sienne.

écrit par: Phineas Mardi 20 Août 2019 à 14h52
Tirion et Ena échangèrent quelques mots entre eux avant de sortir une carte gravé sur du cuir. Étrange, tous surent pourtant de quoi il s'agissait. Les grands voyageurs, comme les éclaireurs, finissaient par créer leur propre carte. Il ne s'agissait pas de documents aussi clairs et généralistes que ceux que l'on pouvait trouver chez un cartographe, non c'était le travail acharné de quelqu'un qui connaissait la région sur le bout des doigts. Ils se rendirent alors compte qu'on ne les avaient pas laissés avec les derniers des idiots, ces deux là devaient parcourir les monts depuis leur plus tendre enfance, et ils avaient été expressément choisis pour les accompagner. Jamais sans doute Ashura n'avait elle vue de carte aussi précise, quoique cryptique, des Monts.

Les grands ensembles comme les noms des sommets ou des rivières étaient désignés en Chondathan. Mais dès que l'on cherchait plus précisément, les minuscules points d'intérêts étaient souvent titrés en nain, en elfe, et plus souvent encore, en illuskien. A côté de certains sommets on pouvait voir quelques inscriptions en draconique. Ceux qui comprenaient ces idiomes voyait là les logique, le nanique désignait souvent des souterrains (la plupart notifiés comme effondrés) ou d'antique forteresse datant de Delzoun, l'elfique parlait souvent d'autel ou de bois sacrés. L'illuskien précisait la présence de ruine dû à l'ancien peuple des Ruathym. Et, c'était quelque part inquiétant, le draconique désignait le plus souvent le nom, la couleur et le danger que représentait un vol ayant nidifié un sommet. Ensemble ils pourraient sans doute comprendre le tout. Mais seuls, et c'était là tout l'intérêt, la carte leur serait grandement partielle.

Ils pointèrent un lieu, dans le contrefort sud, à environ un quart de la route.


- Là, c'est la Halte Claire. Qu'on se comprenne bien, on est là pour vous escorter, mais on nous a bien fait comprendre que si jamais vous aviez un indice à suivre, on devait en évaluer le danger et l'intérêt, et éventuellement vous y conduire, commença Ena.

- Ouais, on à l'habitude de faire des sorties de route. Mais il faut qu'il y ait une bonne raison. Si vous êtes sûrs que l'intérêt est plus grand que d'atteindre Sundabar au plus vite, alors on peut dévier, sinon on vous conseille de continuer vers l'objectif le plus sûr.

Alors que tous se penchaient sur la carte, elle pointa, cette fois au nord de la route, le lieu approximatif du coin à esturgeons. Elle expliqua qu'il s'agissait d'un lieu assez particulier, où des arbres millénaires avaient empêché l'avancée de la montagne, et où un affluent de la Rauvin apportait, en effet, des poissons dans le lac.

La magicienne, regardant, tendit un doigt et souligna un texte en elfique, non loin du lieu supposé des esturgeons.


- La chute de Damauthor ?

- Oui, c'est une vieille légende des elfes des bois. Un voyageur serait tombé d'une falaise ici.

- Les elfes ont tendance à la poésie, mais ce genre de titre est rarement autre chose qu'un avertissement, Ena, continua la magicienne, il me semblerait plus sûr de continua dans la Passe. Si jamais les griffoniers descendent jusqu'à nous, nous pourrons toujours leur demander d'aller faire un tour là bas.

- C'est pas faux, conclut Tirion. Et bien, disons que nous continuons sur la Passe. Si jamais pour une raison ou une autre vous changez d'avis, on pourra toujours dévier en cours de route.

Les conversation allèrent encore quelques dizaines de minutes, le temps que les chevaux se rassasie et qu'eux mêmes prennent quelques forces. Les éclaireurs les prévinrent, la Passe avait beau être désormais globalement sécurisée, il ne s'agissait pas d'une route pavée, et le voyage pouvait être inconfortable pour les chevaux comme pour eux.

Ceci fait, ils se remirent en route...


● ● ●


Les heures étaient passées rapidement. Aux premiers abords, le ciel sembla faire mentir les éclaireurs. D'un bleu vif à peine parcouru de filets nébuleux, il n'augurait que du bon. C'est sous un soleil radieux qu'enfin, ils arrivèrent dans les montagnes. Pour Khelrod ou Ashura, sans être banal, ce n'était pas la première fois. Pour Xarss, c'était comme un monde à l'envers, ces hauteurs inimaginables qui s’élevaient étaient comme un négatif des fosses abyssales que l'on trouvait parfois en outreterre. Mais pour l'aquafondienne, habituée aux immensités plates de la mer, c'était un véritable émerveillement. Là haut, sur des cimes à peine discernables maintenant qu'ils se trouvaient aux pieds des géants, les couronnes blanches luisaient au soleil. Une partie des contreforts était couverte d'arbre quand d'autres étaient nues, révélant de gigantesques pans de pierre abrupt sur lesquelles même les meilleurs alpinistes se seraient cassé le nez.

La Passe était calme, et il y était pour le moment seuls. On entendait les cris des rapaces, le vents dans les rochers et au loin, peut-être le fracas d'une chute d'eau. Mais hormis cela, il y régnait un calme presque irréel. Peut-être pour combler ce vide, peut-être simplement par habitude, ils se remirent à discuter pendant quelque temps.

La vie de la magicienne avait en effet été, rocambolesque, au moins. Ils apprirent que celle qui partageait désormais sa vie avait longtemps été sa némesis, l'objet d'une chasse à travers la quasi totalité des royaumes occidentaux. Elle ne développa pas les tenants et les aboutissants qui les conduisirent à se marier quelques années plus tard, mystérieusement sous l'égide d'Illmater plutôt que de Sunie, et se contenta avec un air volontairement ingénue de dire que l'amour trouvait toujours son chemin. Concernant ses enfants, ils apprirent qu'elle était la mère biologique de son ainée, qu'elle avait trouvé son fils perdu et brûlé en Anauroch, et que sa dernière fille était arrivée dans leur vie plus tard, alors que Silys revenait d'un voyage. L'appétit curieux de certains, et surtout de la Goualeuse, un peu rassasié, ils passèrent à d'autres sujets. Certains plus pragmatiques, d'autres plus légers.

Mais ça, c'était le début du voyage.

Désormais, ils s'étaient resserrés en un groupe compact. La prophétie de Tirion s'était désormais révélée vraie, un orage titanesque avait explosé quelques deux heures plus tard et cela faisait désormais des heures et des heures qu'ils avançaient sous la pluie, s'abritant sous les arbres dès qu'ils le pouvaient. Ils subissaient ce qu'ils avaient vu quelques jours plus tôt au loin. Les Sentinelles qui empêchaient les évènements climatiques violents de s'abattre sur Lunargent modifiait aussi son climat proche. Les orages déjà destructeur dans les montagnes étaient transformés en déluge lorsque les nuages percutait la barrière magique et s'agglomérait en masse gigantesques. Alors que la fin de l'après-midi avançait Tirion, toujours devant, leur cria.


- On y est presque ! Gardez bien votre carne au pas, le passage est pas sûr !

Et en effet, ce ne fut pas une partie de plaisir. Le passage qui grimpait à la Halte Claire avait tout du pierrier. Et si les chevaux semblaient avoir l'habitude de l'endroit, c'était là plutôt le territoire des bouquetins. Au début, suivant Tirion, ils réussirent tant bien que mal à avancer. Mais bientôt, Sabetha, Ashura, Xarss et la Goualeuse, mal assurés, perdirent le contrôle de leur monture. Probablement le poney de Khelrod était t'il plus adapté au terrain, ou peut-être avait il fait preuve d'un grand élan de talent, mais il réussit à garder le contrôle. Voyant cela, Ena cria :

- Arrêtez, descendez et prenez la bride !

Comprenant vite que c'était ça ou laisser les chevaux se casser une patte, il s'éxècutèrent, accompagnés en cela par leurs guides et Khelrod, qui tous refusaient de rompre la formation.

La fin de ce premier jour déjà harassant le fût encore plus, alors qu'ils devaient pousser les chevaux désormais apeurés à avancer. Par temps calme, le terrain ne devait pas être si difficile mais là...

Mais, enfin, trempés jusqu'au os, exténués, ils finirent par arriver à la Halte Claire. Et ce que Tirion avait décrit rapidement leur semblait maintenant être un havre de paix. Choisi pour affronter les orages, la halte était probablement l'entrée d'une ancienne forteresse naine à en juger par les runes partiellement effacée qui parsemaient les murs extérieurs. L'entrée, taillée à même la roche, était droite, au cordeau, comme seuls savent le faire les maçons nains, et une colonne à la courbe parfaite soutenait le préau (l'autre avait dû être abattu des siècles plus tôt par une créature dotée d'une force prodigieuse). Ils passèrent les restent de la porte, deux énormes battant de métal qui ne semblaient plus pouvoir bouger et enfin, arrivèrent dans le hall. Il était bien assez grand pour permettre au chevaux de se reposer au sec, et une seconde salle, plus petit, avait été creusée à côté. Celle ci était plus récente et avait probablement été ouverte par les éclaireurs et les rôdeurs au cours des ans. Les murs n'étaient pas lisses mais encore fait de pierre brute, et un mobilier rustique de bois massif, essentiellement une table et des tabourets, étaient le seul réel signe de civilisation. Les éclaireurs leurs dirent de se mettre à l'aise comme il le pouvait, partir et revinrent quelques minutes plus tard avec une grosse bar de fer. L'utilisant comme levier, ils ouvrirent une trappe au sol de laquelle ils tirèrent du pain de voyage encore mangeable, de la viande séchée et une grande carafe d'eau.


- Bon par contre le bois est trempée, on va avoir dû mal à faire un feu.

- Je m'en occupe, annonça la magicienne.

Les boisseaux humides ramenés dans le foyer lui aussi creusé dans la roche, elle se tint devant. Là où d'autres grognait, l'inconfort l'avait transformée en une incarnation de la placidité. Comme lorsqu'ils étaient sorti des Sentinelles elle fit apparaître des flammes de ses doigts et déversa un flot continu de feu sur le bois pendant plusieurs minutes jusqu'à ce que, enfin, après avoir dégagé moult fumée heureusement aspirée par la cheminée correctement construite, la chaleur et la lumière se répande dans la pièce. Rouge de chaleur elle se leva et pris son sac avant de revenir, changée, une tunique et des braies courtes sur elle, mettant sa robe de voyage à sécher.


- Peut-être serait il bon d'essayer de faire quelque chose pour cette porte...

- Elle n'a pas bougée depuis des années m'dame.

écrit par: Xarss Mercredi 21 Août 2019 à 20h49
Aux explications des guides, Xarss fut fortement intéressé. La carte qu’il entrevoyait et qu’il put sommairement lire de façon éparse lui ravivait l’esprit; il avait toujours aimé la cartographie, certes son ancienne vie ne lui permettait que celle de l’Outreterre. Pour lui il était vraiment important de faire le détour, surtout après qu’il ait entendu que la Rauvin apportait son lot d’Esturgeons ou autre poisson dans le lac, alors pour lui il y avait des souterrains qui permettaient à la faune sous-marine de voyager il y avait donc, forcément un chemin qui permettait de voyager sous les montagnes. Ce qui lui rappelait malheureusement sa proximité avec Menzoberanzan et présentement ils devaient se situer au dessus du Fardrimm en direction de la Chaulssin. Tout ceci l’émerveillait, mais lui rappelait le danger sous la surface. En s’imaginant la Rauvin qui alimentait le lac, il se mit à vaguer à s’imaginer que la rivière pourrait être la source du Sombrelac. Fut là, une réserve qui le laissait pensif tout au long du reste du voyage suite à l’ensemble, mis à part lui, qui avaient pris la décision de ne pas faire le détour. Reviendrait-il suite à leurs missions, possiblement, il verrait la possibilité s’il survivait à la suite.

La pluie fut salvatrice et apportait un réconfort au fugitif, en plus d’être l’occasion d’enlever la sueur qui le faisait collant depuis leur départ elle apportait le développement de ses sens pour une meilleure écoute des environs. Lorsque les chevaux se mirent en tête de faire membres à part, la première réaction du sombre fait de retenir sa monture, mais aussi celle de la frêle blême. Instinctivement, et ce, grâce à ses dernières décisions, il le fit sans même y pensé ou vouloir bien faire; le naturel avait pris place. Ce n’était qu’un début et c’est seulement après l’avoir fait qu’il réalisait son acte désintéressé. Le faussement appelé Kryssyyor ne c’était pas éternisé non plus se remettant dans l’ordre de marche jusqu’au repère qui les attendait tous.

La beauté de l’endroit ne le laissait pas dans l’indifférence, au contraire il y trouvait un certain réconfort et une joie qui ne laissait pas paraitre l’envahit sur le moment ou la pluie continuait de tomber, mais qu’ils se retrouvassent tous à l’abri, cela avait un quelque chose qu’il avait rarement vécu. Sa nature l’appelait à découvrir l’endroit où ils étaient, cela le démangeait énormément de rester auprès des autres dans une telle situation, tout cet habitat qui avait vécu des millénaires était à découvrir pour lui et il lui fallut beaucoup d’effort pour ne pas se soustraire du groupuscule. Le jeune néophyte de la surface observait ses compagnons pour voir un certain intérêt qui viendrait le rejoindre et aller explorer, mais n’en fit pas la demande.

Lorsque le feu se mit à pétiller, le danseur se dévêtit de son piwafwi, ce qu’il n’avait jamais fait auparavant avec eux, laissant ainsi voir son torse entrainé à l’étirement, mais aussi les multitudes de balafres qui laissaient savoir que son corps avait été la cible de sa cadette de sœur qui c’était fortement amuser à le torturer et à sa taille, sa ceinture à munitions ou y arborait deux dagues de maitre de chaque côté, six dards à l’arrière et à l’avant de chaque côté de la boucle en forme de tête de bouc, deux baguettes. Se retrouvant avec seulement le bas de son Jenbei de soie fin qui lui aussi se fit mettre à sécher se retrouvant alors seulement en sous-vêtement et il se déchaussait de ses Waraji. En d’autres occasions, il aurait tout enlevé, car pour lui la pudeur avait une tout autre définition, mais il respectait les autres sans savoir encore leurs libertés d’esprit. L’ensemble de son corps laissait voir les nombreuses cicatrices de toute forme qui laissait librement imaginer qu’il devait avoir passé des années à recevoir régulièrement des tortures tout aussi tordues que lubriques. En déposant son havresac près de la cheminée, Vorn ne prit pas de temps à en sortir bien sec et bien reposé. Ce dernier vint passer entre les chevilles de son esclave se laissant volontiers caresser par la même occasion. Profitant du moment Xarss sortie le restant de l’hydromel qui lui restait pour le siroté agréablement, profitant des effluves splendides et de son goût jusqu’à lors unique.

Le moment était merveilleux, même s’il ressentait les heurts du voyage à dos de cheval qu’il s’empressait d’aller brosser pour les remercier de leurs efforts. Tout ce qui manquait était de la musique, il y avait bien certainement celle de la pluie à l’extérieur qui s’ajustait à point avec les crépitements du feu dans la cheminée, mais une touche mélodique aurait affiné ses sens en un moment qu’il qualifiait d’uniques jusqu’à ce jour.

Une proposition de s’occuper des portes vint sur le sujet et l’amant de l’art se demandait bien pourquoi. Pour s’exclure d’une possible menace de l’extérieur? Ils seraient alors pris au piège dans cet endroit, pour lui il ne voyait pas encore la nécessité d’un tel travail, alors il ne dit mot continuant de brosser les chevaux et écoutant ce qu’avait à dire les autres.


Tente de reconnaitre dans sa mémoire '' La chute de Damauthor''. Perception.

écrit par: Ashura Mardi 27 Août 2019 à 00h46
L’apprentie bretteuse des Marches d’Argent n’était pas mécontente d’avoir atteint l’abri indiqué par leurs guides. Ashura semblait toujours légèrement placide, ne délivrant ses pensées qu’à travers des expressions marquées d’un certain détachement. Elle se secoua pour chasser les gouttes de pluie de ses vêtements puis lâcha son sac en cuir se le sol puis détacha ses cheveux qui cascadèrent sur ses épaules, ondulés par l’humidité. Tandis qu’elle franchissait le seuil pour entrer dans la salle principale, elle ouvrit le fermoir de sa cape pour la faire glisser de ses épaules. En dessous, le cuir de son armure était éclairci par le temps et les intempéries, quelques estafilades couturées prouvaient la nécessité d’un tel vêtement.

- Cet endroit fera amplement l’affaire, déclara-t-elle d’une voix posée et rassurée. Je vous laisse vous installer. Pendant ce temps, j’irais m’occuper des montures.

La bretteuse hocha la tête puis se retira, sans un mot supplémentaire, vers la première salle. Pourtant d’une constitution frêle, Ashura était pourtant endurcie à la fatigue des voyages et n’étant pas de nature à se plaindre, elle savait que le repos n’en serait que meilleur une fois cette tâche accomplie.

Au cours de sa jeune vie, elle avait appris à ne jamais se remettre en route sans s’être assuré que les chevaux étaient pansés à fond, qu’ils aient mangés l’avoine et ne manquaient pas rien de leur ferrure ni à leurs harnais, tout en évitant naturellement de les laisser exposés aux intempéries de l’air quand ils ne marchaient pas. Cette recommandation prévalait d’autant que le voyage n’en était encore qu’à ses débuts. Ainsi, la guerrière se dévoua à débrider les chevaux et à leur préparer une litière convenable. Après avoir éprouvé les montures par une course forcée, afin d’éviter qu’ils ne deviennent fourbus, il fallait leur abattre aussitôt la sueur, leur laver les jambes et les promener pour les laisser prendre doucement haleine.

Elle prit soin d’examiner les porte-mors, s’assura qu’aucune des parties du harnais ne blessait les chevaux, que la gourmette ou la selle ne causaient aucune écorchure, à défaut de quoi il faudrait les doubler d’un morceau de cuir (ou idéalement du feutre). Jeune, elle avait appris à frotter les jambes matin et soir avec de vie camphrée, une lessive de cendres chaudes, du vinaigre et du sel, ou tout autre onguent de pied. Certains affirmaient que le meilleur remède était de donner durant une huitaine de jours de voyage, quand ils étaient fatigués ou échauffés, du son mouillé avec deux onces de foie d’antimoine. Bien que la boue s’attachant aux jambes des chevaux soit le plus ordinaire des maux, ces soins ne servaient pas seulement à entretenir les jambes propres, mais encore à les raffermir, leur donner du ton, favorisant la libre circulation afin de prévenir les engorgements auxquels ces parties étaient si disposées.

Effectivement, il existait une infinité de précautions à observer durant les voyages en dehors des écuries, que les circonstances seules ou l’habitude de soigner les chevaux suffisaient pour indiquer.

L’opération dura un certain temps pour s’occuper des six montures. L’effort ne fit qu’accentuer le désir de sommeil de la jeune femme. Demain, il faudrait se lever tôt pour préparer convenablement l’expédition.


***

En remarquant le drow s’intéresser à la tâche, elle apprécia l’aide et tenta de se montrer cordiale, commentant ses gestes pour se montrer le plus ludique possible. Elle tenta vaguement de s’imaginer ce que devait être la vie sous terre, toute une vie sans voir le soleil, loin des plaines et des chevaux. Depuis l’enfance, cette vision lui paraissait toujours aussi irréelle. Elle agrémenta ses explications de conseils pour faciliter la course à cheval : qu’il fallait disposer de bottes fortes pour préserver ses jambes, porter une ceinture pour soutenir ses reins et relever sa chemise pour éviter les contusions. Tenir les étriers un peu plus courts qu’à l’ordinaire, la bride serrée en suivant les mouvements du cheval pour ne pas être roué.

- Et surtout, reprit elle en esquissant un sourire. éviter de se charger l’estomac avant le départ, à causes des secousses provoquées par le trot du cheval.

Tout en ôtant la selle de l’une des montures, elle jeta un regard bienveillant vers l’elfe noir autant pour s’assurer de son attention que pour vérifier ses gestes.

- Les personnes qui forcent leur cheval dès le commencement de la course, ou qui ne cessent de le battre, arrivent souvent plus tard que celles qui y mettent plus de ménagement.


hrp.gif Connaissance (folklore local) (Marches d'argent) : +7

écrit par: La Goualeuse Mercredi 28 Août 2019 à 20h17
A la gaieté presque enfantine de la jeune fille s'émerveillant devant le tableau grandiose qu'offraient les montagnes avait succédé un silence morose. En quelques minutes à peine, la pluie avait rincé la belle de tout enthousiasme. La tête enfouie sous une ample capuche, son corps frêle dissimulé sous une large cape, elle luttait contre le vent pour garder ce mince rempart hermétique aux gouttes voraces qui l'assaillaient. Entre ses cuisses, aussi à l'abri que le permettait l'orage, était placée sa besace qu'elle semblait couver comme un trésor. Le maître artisan avait lourdement insisté sur la grande fragilité du bijou mécanique qu'elle avait acheté la veille de leur départ. Quant à sa deuxième acquisition, il ne fallait pas être bien savant pour savoir que le papier et l'eau ne faisaient pas bon ménage...

Aussi, à peine arrivée à la Halte Claire, la belle s'était-elle assurée que ses précieux effets n'avaient pas subi les dommages des intempéries. Le cuir de son sac, sans être de première qualité, en avait préservé le contenu, au soulagement manifeste de La Goualeuse. Qui aurait prêté attention aux gestes empressés de cette dernière, à leur arrivée, avait pu la voir manipuler un mince grimoire et un petit coffret de bois peint et verni, finement ouvragé. Ces trésors avaient rapidement regagné leur abri.

L'aquafondienne avait imité la magicienne et n'avait pas tardé à revêtir des vêtements secs. Se réchauffant les os auprès du feu, elle n'avait pas même songé à aller s'occuper de sa monture. L'absence de Kryssior des environs immédiats ne pouvait de toute façon que l'encourager à rester au chaud, près du foyer : elle mangea de bon appétit le repas frugal que leur avaient servi leurs guides. Pâle et frêle, elle n'avait pas émis la moindre plainte depuis le début de leur périple, ce qui pouvait rappeler à chacun qu'il ne fallait pas se fier à son apparente délicatesse.


- Les chevaux seraient peut-être assez forts pour tirer les portes ? risqua-t-elle, ayant écouté ses compagnons d'une oreille inquiète, et conclu de la question de Sabetha qu'aucun de ses sortilèges ne leur porterait secours en la circonstance.


écrit par: Phineas Mercredi 04 Septembre 2019 à 21h35
Le feu craquait dans la petite cantine alors que Xarss, Ashura, la Goualeuse et l'éclaireuse Ena étaient réunis autour des chevaux. Adoubant la décision de la caravanière, cette dernière tentait de trouver un peu de fourrage sec, travail difficile, mais elle réussi toutefois à sortir quelques boisseaux secs d'une autre trappe. Une partie de la soirée passerais donc à s'occuper des chevaux.

La remarque de la magicienne, cependant, n'était pas sans fondement. Outre la barrière conséquente que constituerait les deux blocs d'acier nain contre d'éventuels envahisseurs, le trou béants que formait les vantaux tant qu'ils seraient ouvert laissait passer le froid. Alors même que la présence des sept chevaux et du feu désormais crépitant tentaient de réchauffer l'atmosphère. L'idée de l'ancienne courtisane n'était pas idiote, mais Ena répondit immédiatement :


- Chaque porte doit faire plus de trente quintaux, il faudrait au moins des chevaux de traits pour les tirer, ceux là ne sont franchement pas fait pour ça. Et monter des chevaux de traits jusqu'ici, ce n'est pas vraiment une mince affaire. Croyez bien qu'on a déjà essayé.

Khelrod, qui jusqu'ici discutait avec Tirion, proposa de mettre à profit ses quelques connaissances concernant la maçonnerie et la ferronnerie naine. Il examina la porte, puis les murs.

- C'est de l'excellent travail. Les vantaux eux mêmes ne sont pas abimés, les gonds ne sont pas tordus. En temps normal, il suffirait d'une simple poussée pour les ouvrir, comme dans les forteresses d'antan.

Il appuya sur l'un des pans de la porte qui ne bougea pas d'un poil.

- Le problème c'est les pierres. Elles étaient parfaitement ajustées, et le temps n'aurait pas changé grand chose à l'ouvrage. Ce qui a pulvérisé la colonne dehors à du faire bouger les pierres, c'est ça qui coince. Nous aurions plus vite fait de construire un mur et de le détruire demain matin que de tenter de faire bouger la porte. La nuit sera froide ici, je le crains.

- On ne sait pas exactement ce qui a produit le tout, compléta Ena en pointant le fond de la grande pièce, un chercheur nain est venu ici une fois, il est certain que de grandes galeries s'étendent derrière et en dessous. Une forteresse ou un palais, mais une catastrophe à tout fait s'effondrer, à tel point qu'on a toujours pas retrouvé l'entrée. Elle est peut-être sous nos pieds, le sol en effet, était recouvert d'une épaisse couche de terre et de graviers là où on se serait attendu à trouver des pavés. Mais on a quand même un minimum.

Tirion sortait de la petite pièce un lourd rouleau de tissu noir, en vérité un rideau épais, qu'ils s’affairèrent à tendre devant l'entrée pendant que les autres pensaient les bêtes. Une demi-heure plus tard, après s'être battu contre le vent et le poids de la tenture, elle était enfin en place. La température, peu à peu, s'éleva.

Un peu plus tard encore, ils purent se réunir autour de la table, une fois les chevaux préparés pour le lendemain. Ceux ci semblaient être heureux de leur sort, et pour sûr la suite du voyage se passerait elle mieux que si ils ne s'en étaient pas occupés. Tous étaient fatigués de cette première journée, et c'est dans un silence relatif qu'ils se restaurèrent comme ils le pouvaient. Ensuite, les éclaireurs expliquèrent la journée du lendemain, qui normalement, ne devrait pas être plus dangereuse. Ils auraient encore le temps de faire un détour, si ils le pensaient nécessaire, quoiqu'ils y perdraient au moins une demie journée.

Suivi l'organisation des tours de ronde. Xarss ayant besoin de moins de sommeil, il pourrait être alerte à partir du second. Le premier tour serait pris par Ena et la Goualeuse, le second par Tirion et Xarss. Viendrait ensuite Ashura et Khelrod accompagné de l'elfe noir si il le souhaitait, l'aube approcherait et le nain pourrait prier correctement. Sabetha accompagnerait l'elfe noir dans le dernier quart ce qui lui permettrait de préparer ses sorts avant que les autres ne se réveillent.

Et la nuit commença.



La Goualeuse, début de la nuit.

La Goualeuse était harassée, certes, mais elle était rassurée d'être accompagnée de l'éclaireuse. Mieux, l'elfe noir allait être endormi pendant le temps de son quart, elle serait donc sûre de ne pas affronter sa fourberie. Ena s'assit dans l'encadrure de la porte entre la pièce ou dormaient les chevaux, et la petite salle. Lui disant de rester alerte, mais de se reposer, elle prit une tasse de thé qui chauffait sur le feu, et pris sa garde.

Ainsi, la jeune femme put prendre ce temps pour découvrir au moins le début de sa nouvelle acquisition littéraire. L'ouvrage n'était pas très long. Peu poétique, elle avait appris du vendeur qu'il s'agissait essentiellement d'un recueil d'observations de deux explorateurs, annoté à posteriori par un savant qui avait laissé ses notes manuscrites ci et là dans le livre. C'était plus ça qu'autre chose qui donnait de la valeur à ce livre en particulier.


PARCHEMIN
PHYLOGÉNIE, PHYSIONOMIE ET CULTURE FIRBOLG

par H. Marulson et M. Lyrael


Marulson un nain vivant aux Halls, et j'ai rencontré Maïev Lyrael une elfe d'Everlund - je laisse cette note au cas ou je vendrais ce livre et que le prochain acquéreur voudrait la rencontrer.

Avant-propos :

Ce qui suit est un ensemble d'observations et d'hypothèses concernant les firbolgs. Nos recherches se sont essentiellement concentrés dans les vallées et montagnes du Nether, mais nous savons de source sûr que ces grands être se trouvent un peu partout dans notre monde. Il y a fort à parier que comme chez les nains ou les humains, l'environnement joue dans l'évolution des populations. Cela dit, nous gageons qu'une grande partie de nos observations sera valable pour la totalité de l'espèce.

Bien que nos observations puissent paraître être le travail d'animaliers, nous tenons à préciser que ce n'est le cas que parce que les firbolgs sont solitaires, et parfois expéditifs quant aux étrangers. Ainsi, quand bien même il est certain que leur intelligence est au moins égale à ceux des autres peuple, nous avons eu du mal à parler avec eux. Ainsi nos observations sous souvent tout aussi distanciés que pourraient l'être celles d'un animal sauvage.

[...]La page suivante contient des mises en garde concernant la reproduction de ce genre de recherche, prévenant les lecteurs que si les firbolgs ne sont pas intrinsèquement mauvais, mieux vaut être prudent lorsque l'ont s'aventure dans ce qu'ils considèrent être leur territoire.[...]


Observations générales

Trouver les firblogs n'a pas été une mince affaire. Malgré nos compétences respectives, fort est de constater que ces géants vont à l'encontre de tout ce que l'on pourrait s'attendre de leur espèce. Les firbolgs sont discrets. Et ne vous y trompez pas, ils ne sont pas discrets comme peut l'être un enfant lorsqu'il veut faire une blague. Non, ces êtres sont intrinsèquement discrets. Ils sont tout aussi discrets que ce que l'on pourrait s'attendre d'un elfe dans une forêt, qui semble plus convenir aux canons du genre. Ils ne doivent pas connaître les géants des tempêtes, dans le genre discrets, ils se posent là. Soyons clairs, les firbolgs sont des êtres humanoïdes atteignant sans mal les deux toises et demie de haut pour au moins soixante-quinze bons quintaux. Imaginez un homme solide, avec généralement une barbe naine, et multipliez le tout par deux ou trois. Et bien avec tout ça, si vous êtes sur leur territoire, vous ne les verrez pas arriver. Et si il vous a pris en grippe, vous feriez bien de courir très vite.

Il y a néanmoins une bonne façon de les observer. Quoique solitaires, les firbolgs n'en ont pas moins une vie sociale. Lorsqu'ils ne parcourent pas les territoires qu'ils protègent, les firbolgs (et, notons le, leurs amis compagnons animaux), vivent dans de petites communiqués. Fortifiés, ces hameaux sont de petites forteresses de bois, elles mêmes cachées dans des espaces difficilement accessibles par le commun des mortels. Si, cependant, vous réussissez à trouver l'un de ces lieux et à y accéder. Si encore les firbolgs (qui ne manqueront pas de vous avoir repérés) vous laisse vaquer autour de leur demeure, vous pourrez en apprendre beaucoup.

[...]Les auteurs partent ensuite sur diverses digressions avant de revenir à leur sujet.[...]

Nous nous sommes longuement étendu sur l'extraordinaire physique des firbolgs. Cet angle pourrait laisser croire que, comme ce que l'on dit de leurs cousins ardents, nos amis sont stupides et brutaux. Ce serait une erreur terrible. Les firbolgs sont intelligents. Et même si les voyageurs ont rarement le temps de le constater, ils font preuve d'une sagesse qui pourrait sans mal fermer le bec d'un nombre conséquent de cul-bénies et autres moralistes. Les druides et les combattants de première ligne, qui ne sont pas toujours compris dans ce que nous appelons civilisations, sont les piliers de leur construction religieuse, culturelle et militaire. Comme c'est souvent le cas chez les druides - ce qui participe probablement au mysticisme ambiant Et comment... J'ai toujours été persuadé que ces cachotiers en savaient beaucoup plus qu'ils ne veulent bien le dire. Les prêtres sont des suppliants, certes, mais j'ai vu des druides disparaître dans des bosquets sans sentir la moindre perturbation dans la Toile. - leur culture est majoritairement orale. Inutile d'essayer de trouver des almanach ou des livres d'histoires firbolgs (d'autant plus pour des raisons théologiques et ethniques, nous y reviendrons plus loin). Et cela contribue d'autant plus au coté secret de l’espèce.

Mais nous allons tenter d'y voir plus claire.


Mode de vie et culture

On l'a déjà dit, les firbolgs ne sont pas dénué d'intelligence, de culture, ni de divinité. Cependant, et encore une fois, contrairement à ce que l'on pourrait croire Les firbolgs semblent être hautement paradoxaux ma foi. la majorité d'entre eux ne vénèrent pas le panthéon colossale, a l'exception notable de Iallanis - la déesse colossale de l'amour et de la pitié - ce qui devrait vous aider à vous faire un avis positif sur eux. Vu leurs tendances, Maïlikki, Sylvanus et leurs avatars font eux aussi parti de leurs patrons, quoique ce panthéon majoritairement vénéré par les humains ne leur convienne pas tout à fait. Étendons nous un peu sur Iallanis, peu connue par les non savant. Chez les géants même son église est peu peuplée. A l'exception des firbolgs et des géants des tempêtes, les colossaux ont peu d'intérêt pour ce genre de sentiment. Dogmatiquement, elle est proche à la fois d'Eldath et de Sunie. Son but ultime est l'arrêt absolu des affrontements parmi les fils et filles d'Amman et d'Othea Pas nécessairement ensemble... Ceux qui nous intéresse sont le fruit d'un divin adultère si on en croit les exégètes.. A n'en pas douter, un but hautement défendable. D'ailleurs, Paebian, un oghmite de Lunargent, nous a confié que selon certains textes elfiques, la Seldarine n'a pas vu d'intérêt à Iallanis lors de l'invasion de la Terre des Géants, pas d'intérêt dans son but d'harmonie. Ah ? J'en connais qui vont être assez peu heureux qu'on sorte ce genre d'informations. Soyez prudent donc, mais ne craignez pas les firbolgs.

Néanmoins, les firbolgs pratiquent une religion de l'action. Les fêtes et les vénérations existent bien entendu, mais il s'agit bien plus d'actes. Leur profond respect des espaces naturels, au point que la défense de leurs territoires peut devenir extrêmement agressive, voir sembler un acte de croisade. Ils ne pratiquent pas l'agriculture, bien qu'étant extrêmement versés dans les sciences des plantes, mais savent parfaitement où trouver de quoi nourrir leur village sans pour autant déséquilibrer leur environnement. Ils pratiquent la chasse, mais de façon modeste, et sans velléité sportives. Leurs villages mêmes ne sont pas à proprement dit construits mais issus des forêts : les arbres et branches sont guidés, les bosquets attirés, pour former leurs demeures. Les méthodes sont les mêmes que celles des elfes, ce qui nous pousse à croire que ceux ci ont peut-être enseigné à ceux là.

Profitons de cette évocation des elfes pour parler de leur rapport aux autres peuples. Les firbolgs parlent toujours le géant, souvent le commun. Nombre d'entre eux parlent aussi l'elfique, ce qui trahit non seulement une proximité idéologique, mais peut-être aussi, une longue ou ancienne proximité. On peut cependant envisager que si les or'tel, sy'tel et éventuellement teu'tel serait correctement accueillis par nos géants, les autres seraient sûrement traités comme ceux qui suivent. Les firbolgs luttent quotidiennement contre les monstres qui, quoique faisant parti de leur paysage, ont un tempérament belliqueux. Mais ceux ci, comme par exemple les gobelins, ne sont pas à mettre dans le même registre que les espèces dites civilisés. Là où les premiers sont l'objet d'une colère territoriale, les autres sont le récépissés d'une ire idéologique. Les firbolgs n'aiment pas les nains, si on peut y voir une ressemblance physique, le coté industrieux et transformateur des fils de la pierre pose de gigantesques affrontements philosophiques. Si ils les côtoyaient, on peut imaginer que la tendance curieuse des gnomes, et opportuniste des halfelins poserait également problème. Les pillards orques sont des ennemis. Mais par dessus tout, les firbolgs se méfient des humains (et méfiance est un terme bien courtois). Bien plus clairement que ne peuvent le dire les druides qui vivent autour de nous, ils considèrent les villes comme des erreurs, des tâches nées de la folie des hommes qui finiront par poser des problèmes insurmontables. Si, humains, vous vous aventurez prêt des firbolgs, préparez vous à affronter, si ils sont de suffisamment bonne humeur pour parler, une cascade de question rhétorique, et de longue tentative de déconstruction de notre civilisation. Vous êtes prévenus.


Perdue entre ses lectures et ses réflexions personnelles, son quart fini par se terminer. Sur les conseils de l'éclaireuse, la Goualeuse rangea l'ouvrage et alla se coucher, la suite attendrait le lendemain.


Xarss, second quart avec Tirion.

Sa méditation terminée, Xarss put commencer sa nuit. Dès le début, il senti la tension de Tirion. L'humain, d'une trentaine bien plus marquée que celle de Sabetha (l'alchimie aidant, probablement), affichait depuis le début - comme sa collègue - une grande méfiance vis à vis de l'elfe noir. Comme tout le monde à la surface ou a peu prêt de toute façon. Pendant la première demi heure, il s'occupa des chevaux silencieusement, très probablement comprit Kryssyor, pour ne pas avoir à lui parler. Mais la suite allait les rapprocher quelque peu.

Une heure environ après le début du quart, Xarss redressa la tête. Il pensait avoir entendu quelque chose, sans pour autant en être sûr. Il remarqua par contre que Tirion lui aussi avait tendu l'oreille. D'un regard, il indiqua la tenture qui barrait la porte. L'éclaireur dégaina son épée courte et se mit à gauche du tissu, pendant que de la même manière, l'elfe prenait le côté opposé. Dans un geste évident, Tirion décompta trois et au même moment, ils écartèrent la tenture, et passèrent discrètement la tête dehors, avant de sortir.

L'orage était passé, ils l'avaient compris depuis un moment. Et le spectacle était désormais saisissant.


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L'orage avait nettoyé le ciel, ne laissant que de haut et fin nuages qui ne cachaient en rien l'éclat de lune. Cette dernière leur paraissait énorme, et l'elfe pourrait y voir un signe. Il se rendit compte également qu'ils étaient à mis hauteur, et que la Rauvin passait en bas, pendant qu'un plateau rocheux se trouvait à quelques secondes à vol d'oiseau, peut-être quelques centaines de mètres. Tout cela, ils n'avaient put le voir sous la pluie. Si la brume qui s'élevait désormais du sol rendait le bas de la vallée, là où ils crapahutaient la journée, au dessus, tout était plus clair. L'étrange son qu'ils avaient entendus étaient en vérité le brame d'un cerf qui, avec majesté, observait la lune sur le plateau devant eux.

- Vot' oreille n'est pas si mauvaise, noiraud.

Dans son langage peu élevé, et malgré son manque de compréhension, Xarss compris pourtant qu'il s'agissait d'une main tendu. L'éclaireur constatait chez lui une certaine compétence, et cela lui bénéficiait. La tension tomba. Il partageait le quart d'un homme rompu aux actes, moins au mot. Ses gestes et ses capacités parlaient autrement plus pour lui que ses propres à priori. Cet humain était en cela assez proche des autres animaux qu'il devait côtoyer quotidiennement.

La suite fut autrement plus sympathique. Sortant deux tabourets, le quart continua devant l'entrée de la forteresse. Il faisait frais, mais Tirion semblait bien préférer la vue des grands espaces que d'être enfermé. Et chacun pouvait garder une cape. L'éclaireur avait sorti sa pipe, content de pouvoir tirer dessus maintenant qu'il ne risquait pas d'enfumer l'intérieur, et on put constater qu'il appréciait les herbes puissants : la fumée portait une odeur de tourbe qui serait difficilement soutenable si le vent ne la portait pas au loin. Tirion n'était pas homme de nombre mot, mais il échangea quelques anecdotes. L'elfe compris qu'il avait - ou faisait ? - partie de la Légion, et qu'il avait toujours vécu dans les Marches. Il portait de toute évidence une grande affection aux monts du Néther, au point qu'il semblait ne pas être très enclin à accepter le nombre de visiteurs qui croissait d'année en année (quoique celui ci resta abyssalement bas). Mais il était aussi un soldat au sens le plus strict : discipliné, sérieux, expérimenté. Les éclaireurs semblaient avoir une hiérarchie très particulière (Ena était de fait sa supérieure hiérarchique, quoique ça ne se voyait guère), mais selon Tirion, la partie la plus importante de l'armée... Peut-être avait il raison.

Le quart passa...



Ashura et Khelrod au troisième quart (et Xarss quelque part)

Tirion partant prendre du repos, Ashura et Khelrod prirent la suite. Avec un certain contentement, ils purent constater la fin de l'orage, et profiter du spectacle de la montagne.

Se connaissant déjà, le début du quart se passa dans un silence relativement confortable. Puis, tous eurent soudain l’œil attiré par une lumière au loin. Dans la montagne, de l'autre coté de la vallée de la Rauvin, dans les bois, une puissante et subite lumière bleue venait d'apparaître et de disparaître brutalement ! L’œil bien plus aiguisé du drow, qui peut-être commençait à s'habituer à l'environnement, put mieux déterminer l'emplacement de l'évènement, néanmoins à cette distance immense - peut-être la moitié de ce qu'ils avaient parcouru jusqu'ici ! - difficile d'en savoir plus. En tout cas, il était certain que cette lumière était inhabituelle, et tout le menait à croire qu'elle aurait put être magique. Bientôt une nuée d'oiseau s'éleva de l'endroit, comme autant de minuscule points sombres s'élevant à l'horizon....

écrit par: Ashura Jeudi 05 Septembre 2019 à 14h13
En apparence immobile, l’astre blanc mettait un silence religieux dans le paysage nocturne, quelque chose du recueillement de la nature, tout en inquiétude et en suspens. Ces derniers jours ayant laissés peu de place aux échanges anodins, c’était la première fois que les francs-tireurs de Lunargent avaient l’occasion de converser. Prenant le troisième tour de garde, le paladin, le drow et Ashura s’étaient maintenus éveillés en échangeant brièvement au sujet de leur destination, évoquant espoirs et souvenirs, tout en surveillant un paysage éclairé par la lune, accidenté des grandes ombres de la montagne.

Soudain, brisant la monotonie de la garde, une étrange lueur éclata au cœur de la forêt, les trois expéditionnaires se tournèrent de concert en apercevant le phénomène. Les oiseaux s’élevèrent dans la nuit, réveillés dans leur sommeil par une lumière, vive et bleutée, qui avait jaillit au loin. Le monde frissonna autour de la caravanière et celle-ci posa instinctivement sa main sur le pommeau de son arme tout en se redressant.


- C’est étrange, laissa-t-elle s’échapper. Qu’est-ce que c’était ?

¤ Orage silencieux ? Hommage à Séluné ou chute d’étoiles filantes ?... ¤

Après avoir constaté que ses compagnons avaient été aussi témoins de la scène, elle s’avança vers la brise qui faisait bruire les feuilles des arbres. Au-delà du campement, rien ne bougeait. Ashura, immobile et attentive, regarda à la ronde, sentant une légère étincelle de perplexité s’éveiller dans son esprit, le souvenir et l’imagination se substituaient aux bruits et à l’agitation.

¤ Duel de mages ? Un appel de détresse ? Une expérience qui a mal tourné ?... ¤

Tout était silencieux dans le lointain, sous un ciel parsemé d’étoiles, les montagnes faisaient voir des crêtes illuminées, de grandes étendues de forêt sombre autour de la Rauvin. La bretteuse continuait d’observer d’un air dubitatif, avec une inquiétude croissante. Il fallait espérer que cet éclat nocturne ne tenait pas lieu d’avertissement. Rien ne devait trahir leur présence. Du moins, pour l’instant.

hrp.gif Connaissance (s) ?

écrit par: Xarss Jeudi 05 Septembre 2019 à 15h18
À la suite de l’entretien des chevaux, Xarss allait se déposer dans un coin dos au mur en position de méditation. Cette dernière l’apportait dans un maelstrom complexe de son ancienne vie en Outreterre, du présent de Menzoberranzan dans les prochains troubles puis de Félicia qui lui tendait la main pour poursuivre sur son nouveau sentier. Marchant tous deux main dans la main sur un étroit sentier de pierre de lune bordé d’une herbe arborant des feuillages aux reflets opales, ils avancèrent vers un astre lumineux et resplendissant, Séluné.

Sortant de sa méditation, comme à son accoutumé, il fit ses nombreux exercices d’étirement, allait s’habiller puis prit son poste de garde avec l’humain Tirion. Recevant ses regards devenus habitué pour l’ex-sombre, le faussement appelé Kryssyyor n’en tenait pas rancune, comprenant qu’il aurait à vivre cela toute son existence en surface, donc le restant de sa vie.

Une chose attirait les deux guetteurs qui eurent vite fait d’aller confirmer leurs doutes. Xarss avait déjà vu Séluné pleine, plusieurs fois d’ailleurs et à sa souvenance, la fois où il l’avait trouvé la plus belle avait été sur le dragon des mers, avec le capitaine Wyrm, une nuit calme sur la mer des étoiles déchues, non loin de l’île de Prespur. Un moment qu’il n’oublierait jamais, car la discussion avec le capitaine l’avait grandement marqué, celui-ci lui avait mentionné son appartenance à Séluné. À ce moment, le jeune drow avait déjà commencé à vénérer cet astre suite à la rencontre d’une troupe de femelles dansantes sous la cité, près de Port au Crâne. Il avait fait la rencontre près de la Forêt Grise d’autres adorateurs de l’astre, mais ceux-ci vénéraient en fait Eilistraée et il s’était gardé une gêne due à la provenance de la déesse. Le fugitif du moment ne voulait plus rien savoir des drows, surtout que les prêtresses étaient surnommées les Dames Sombres, il avait choisi la plus pure symbolique de l’astre, vénérer Séluné. Wyrm lui avait alors mentionné les attributs de l’astre dans un presque silence en continuant de contempler la beauté qui s’offrait à eux… ‘’les propriétés essentielles de cette substance sont simplement la patience devenir compréhensifs, prompts à l'écoute et à l'entraide. Les leçons de compassion et de solidarité de Séluné transmises par les étoiles trouvent un écho plus fort auprès des marins, ne ressent-tu pas Kryss cette force intérieur qui t’habite?’’ Avait-il dit en détournant le regard sur lui. Ces mots étaient restés ancrés en lui et cela avait été un élément déclencheur de la suite de son existence.

Là, la vision qu’il avait était encore plus belle et grandiose que sur la Mer des Étoiles Déchues, c’était le plus beau paysage jamais encore rencontré. La voix de Tirion le sortit momentanément de sa contemplation, pour ne pas dire de sa bénédiction. Le néophyte de la surface, sans tourner la tête dit simplement sur une tinte respectueuse…


-Kryssyyor Daurgothoth, et pour le bout de chemin qu’il nous reste à faire, je vous permets de m’appeler Kryss, c’est plus cour et convenant.-

La suite avec Tirion lui plut énormément, même si le fils maudit de la matrone Merenwen Symryvvin restait physiquement impassible, son écoute était réelle. Pour la première fois, il écoutait avec attention sans chercher à couper la parole ou prendre le dessus sur l’échange, il s’intéressait à quelqu’un d’autre que lui-même, une première. Le mieux de ceci fut qu’il ne s’en rendit compte qu’au moment du changement de quart puis lorsque Tirion passait auprès de lui pour entrer se reposé, sa main droite vint se déposer sur l’épaule de ce dernier et dit, emplit de reconnaissance…


-Bonne nuit Tirion, que le repos vous soit bénéfique.-


Le dernier des Symryvvin avait employé le vous démontrant ainsi tout le respect porté envers cet éclaireur Tirion.

Trouvant la vue magistrale et l’air frais plus que profitable, l’amant de l’Art restait à l’extérieur continuant la contemplation du moment. L’arrivée de la belle guerrière et de Khelrod lui fit faire un léger abaissement de la tête en guise de signature et de salutation restant muet jusqu’au moment où tous virent une subite lumière bleutée emplie d’énergie magique.


-Vous croyez que ce sont des Dames Sombres Chevalier du Sombrechant qui dansent dévêtues ou bien dans leurs robes de soie argentée et transparente pour la Vierge Noire?-dit-il avec une étincelle dans les yeux.

-Ou est-ce des lycanthropes affamés sur nos suiveurs?-

Il arborait un subtil sourire sur ses lèvres minces, attendant une réponse plus pragmatique de la part de la guerrière ou du paladin.
Pour lui il n’avait pas de quoi s’inquiéter, il savait pertinemment qu’ils n’étaient pas les seuls dans les montagnes, de là à savoir qui, il préférait rester rêveur, profitant de ce décor des plus sublime qu'il est put contempler depuis bien longtemps.

écrit par: Phineas Lundi 23 Septembre 2019 à 18h10
Décidant, probablement avec raison, que l'évènement était à la fois trop loin, et peut-être trop dangereux pour qu'ils s'en mêlent, les trois sentinelles du moment restèrent en poste.

Un gigantesque silence se posa à nouveau sur la vallée. Rien ne troubla plus la nuit que les sons habituels. Le grand cerf sur la falaise disparut dans l'ombre pendant que hiboux et chevettes conversaient dans les arbres. Trois paires d'yeux apparurent plus bas sur le sentier. Des yeux lupins, observateurs. Qui disparurent aussi vite qu'ils étaient arrivés.

Silence.

Ils relevèrent la tête au moment ou quelque chose barra la lumière de la lune. Trois formes aquilines barraient l'astre dans une formation triangulaire. Et, apparemment à leur apogée, fondirent sur la zone qui, plus tôt avait été le théâtre de ce spectacle lumineux. Les griffoniers disparurent dans l'ombre et quelques minutes plus tard, les bruits métalliques de batailles se répercutèrent sur les flancs des montagnes. Tout fut terminé très rapidement, ce genre d'escarmouche duraient rarement.

Et à nouveau silence.

Sauraient ils jamais ce qu'il s'était vraiment déroulé en contrebas ? Peut-être pas.

Une demie-heure plus tard, la magicienne vint relever le nain et l'humaine.


Peut-être ces deux derniers ne retournèrent t'ils pas se coucher, ou peut-être que si. Toujours fut il que la fin de la nuit fût autrement plus calme. La seule chose étonnante fut la technique qu'utilisait Sabetha pour compulser ses sorts. Sans grimoire, elle s'était contentée de s'asseoir à dehors et de fermer les yeux. Pendant une heure entière elle resta intégralement silencieuse et presque immobile. Seuls bougeaient de temps en temps ses bras et ses jambes pour trouver une position plus confortable, ainsi que ses yeux sous ses paupières.

Une heure plus tard, elle rouvrit les yeux, apparemment prête.


Et bientôt l'aube se levait...


La ration du matin se composa en tout et pour tout d'un peu d'eau et d'un pain de céréale sans levain, remplissant le ventre sans contenter vraiment. Des fruits séchés plutôt gouteux vinrent cependant égayer ce repas au demeurant peu généreux en saveur. Lorsque le moment vint de partir, les chevaux renâclèrent, peu désireux de rejoindre l'atmosphère humide du matin alors qu'ils étaient confortablement installés dans cette salle chaude et désormais presque sèche.

Mais ils finirent bien par reprendre la route. Dans la froideur humide du matin, pelisses et manteaux furent nécessaires. Les compagnons avaient ils révélés ce qu'ils avaient vu la nuit ? Peut-être pas, mais si ils l'avaient fait, les deux guides indiquèrent qu'il était possible, sans en être certain, que l'évènement se soit produit dans ce fameux coin à esturgeon. Le relief étant, les distances paraissaient parfois allongées ou raccourcies dans les montagnes.

Les premiers temps furent silencieux, seulement troublés par le bruit des sabots et de temps à autre les ordres de Tirion qui indiquait tel ou tel sentier. Ce temps permis à Xarss de chercher à se remémorer ce qu'il pourrait savoir concernant Damauthor. Et rien ne lui revint.

Peu à peu leurs esprits perdirent leur brume, et c'est avec un œil neuf qu'ils purent s'enfoncer dans la journée.

Si le jour précédent avait été dissimulé par des passages forestiers et une pluie drue, ce jour ci semblait aller à l'exact inverse. Suivant toujours un sentier parfois obscur, entourés de collines et de montagnes, ils avançaient sur ce qui, aux dires des éclaireurs, était la partie la plus dégagée du chemin. Le ciel désormais d'un bleu sans nuage, ne leur offrait aucun répit, et bientôt, capes et pelisses tombèrent. Certains même aurait souhaiter pouvoir en enlever plus tant le soleil les faisaient suer sous l'armure. Heureusement, ils n'avaient pas à marcher et la pluie avait fait gonfler quelques affluents et étangs, cachés mais nullement secrets pour leurs guides qui, leurs permettait de se ravitailler régulièrement en eau.

Le paysage dégagé était grandiose, fabuleux aurait put dire un guide en recherche d'hyperbole, mais non. Les haut pics, les flancs infinis bardés de conifères au Nord, les neiges éternelles au Sud, le sentier ancien entouré de buissons secs et l'herbe qui ci et là sortait du sol parfois garni de pavé si ancien qu'ils avaient dû voir des dizaines de guerres, parfois en rénovation, donnait l'impression que l'on traversait le temps en évoluant le long de la route. Mais tout cela était bien réel, preuve que les mythes n'en étaient pas toujours, et que l'exceptionnel était parfois si près qu'on l'oubliait. C'est à la fin de la matinée qu'ils firent leur première pause. Sous un antique saule, ils profitaient enfin d'une ombre bienvenue, le paysage était beau mais désertique, et les falaises crochues autour d'eux n'était pas pour changer cette idée. Ena dégaina une longue vue et la tourna vers les cimes. Pendant que prenait un peu de repos, elle les informa, ou peut-être parlait elle pour elle même.


- Le ciel est tranquille jusqu'ici.

Elle tendit ensuite l'outil à qui voulait et ils purent observer les montagnes de plus prêt. Puis elle les guida jusqu'à un point précis. Une tour de guet sur une falaise

- C'est le Nid du Faucon, vu l'époque, des Chevaliers doivent y camper. Il ne serait pas impossible qu'on en croise

Mise à part la chaleur qui tapait sur leurs caboches, l'après-midi se passa sans accroc. Ashura, se rendit compte qu'ils n'étaient jamais passés prêt de Khelb, à l'orée de la Passe. Si elle posait la question, Tirion lui répondit qu'ils étaient passés loin au nord, c'était une autre équipe qui y était passé, pour à nouveau brouiller les pistes. Ils passeraient par contre par Auvancombe avant de poursuivre vers Sundabar.

Au crépuscule naissant, des torchères s'allumèrent soudain au loin. Le Nid du Faucon veillait de jour comme de nuit.

Ce n'est que lorsque les étoiles furent bien visibles, constellations de piques blancs dans la nuit, qu'ils s'arrêtèrent. Cette fois, pas de forteresse antique pour les protégés, et la nuit, autrement plus froide que le jour, d'autant plus qu'ils étaient trempés de sueur, allait nécessiter un feu. Pendant que Khelrod, Sirine, Xarss, Sabetha et Tirion s'occupait de chercher assez de bois pour la nuit (ce qui n'avait rien d'évident, la zone n'était pas particulièrement désertique, mais loin d'être boisé, d'autant plus que bien des boisseaux n'avaient eu le temps de sécher), Ashura et Ena tentèrent de trouver quelque chose d'un peu plus consistant pour le repas du soir. Après tout, quitte à être imprudent en allumant un feu, autant en profiter un maximum. Hélas, que ce soit à cause de la fatigue ou de la zone qu'elle ne connaissait pas vraiment, Ashura ne fut pas d'une grande aide pour débusquer le gibier. A la satisfaction de l'éclaireuse cependant, elle ne fut pas non plus une épine dans son pied, et ensemble ils réussirent à lever deux lièvres. Au moins allaient ils pouvoir se remplir le ventre correctement.

Quand les deux femmes revinrent, les autres avaient réussis à empiler une quantité largement suffisante de bois pour la nuit. Le plus humide serait laissé à sécher le plus longtemps possible, et brûlé à la fin de la nuit. Encore une fois la magicienne servi d'allume-feu, le brasier craquant rapidement.

Alors que la viande cuisait sur des broches rudimentaires, la soirée allait bon train. Malgré la chaleur, la journée les avaient moins fatigués que la précédente, et, assis autour du feu, ils étaient plus aptes et plus partant pour quelques temps de discussion. Si Tirion était d'un naturel taciturne, ce n'était pas le cas d'Ena. Une fois sûre de pouvoir être au repos, elle sembla être intarissable sur les histoires d'aventures, certaines probablement émaillées de fables et d’exagération - tout ce qui finalement faisait une bonne histoire - et tenta d'encourager chacun à raconter un peu ses aventures.

L'éclaireuse elle-même semblait avoir une vie bien remplie pour son âge. De ce qu'elle en raconta, elle était issue de famille de soldats, eux mêmes issus de soldats. La génération précédente avait toujours fait partie de la Légion, et c'est naturellement qu'elle l'avait intégrée. Elle avait suivi les campagnes, ou plutôt, les campagnes l'avait suivi, depuis son adolescence, quand elle avait été jugée apte à intégrer le corps des éclaireurs. Elle était là quand Guerrecouronne avait repris Felbarr, cinq ans plus tôt, et avait grandi avec les histoires de Bruenor terrassant Ombreflet. Là aussi en 1369 quand le fiel avait assiégé Sundabar et Lunargent, un souvenir terrible qu'elle partageait probablement avec Ashura, quoique pas dans le même bastion. Ena était une vraie fille du Nord, et son côté chauvin était vite oublié lorsque l'on voyait la passion avec laquelle elle décrivait son pays. Et ses batailles.

Alors que le repas avançait, de petit groupe se formèrent. Tirion se rapprocha de Khelrod, et ils s'engagèrent sur une longue conversation concernant la dangerosité de certaines montagnes que le nain avait parcouru plus jeune.

Naturellement peut-être, les trois femmes conversèrent bientôt entre elle. C'était peut-être la chaleur vivifiante du feu dans ce coin désertique, mais la discussion se révéla être un peu plus légère qu'à l'accoutumée. Loin des questionnements tactiques et stratégiques qui avaient emplis leurs esprits depuis des jours, peut-être Ashura et Sirine discutèrent ils de sujets plus triviaux ? Ena en tout cas tenta d'égayer l'atmosphère, et bientôt échangèrent des anecdotes sur leurs villes respectives. Ashura la sundabarite, Sirine l'aquafondienne et Ena la lunargentaise avaient très probablement de bonne histoire à raconter. Ou peut-être l'ancienne courtisane en profita t'elle pour partager et en apprendre plus sur les firbolgs, se rendant compte par la même qu'en une seule lecture, ses connaissances sur le sujet avait allégrement dépassés celle de ses compagnons.

Étonnamment, la magicienne se tourna plutôt vers le drow. Il compris vite que c'était leur arcanisme qui allait amener la discussion. L'alchimiste pas toujours parfaitement apprêtée mais toujours élégante avait fait place à une aventurière aux habitudes consommées. Quand le feu faiblissait, elle lançait une petite boule de feu sur le foyer sans apparemment même y penser.

Elle interrogea d'abord l'elfe sur Arkhen, Mantelazur l'ayant informée qu'il avait été en lien avec l'archisorcier. Malgré sa formation et son statut, elle n'avait apparemment jamais vraiment fait route commune avec un ensorceleur, et le sujet semblait l'intéresser au plus haut point. Si Xarss posait la question, elle répondit de manière sibylline sur son absence de grimoire, arguant que les sortilèges n'avaient pas nécessairement besoin d'être gardés dans l'encre.

Les discussions les entraînèrent vite sur des discussions fort intéressantes mais probablement absolument ésotérique pour le commun des mortels. Y compris pour Xarss d'ailleurs, qui bénéficiant d'une magie pour le moins instinctive, commença clairement à perdre le fil quant fut abordé le sujet de la « randomisation des fluides élémentaires dans un environnement extra-torilien ».



La nuit se passa sans accroc cette fois ci.

Pendant son tour de garde, la Goualeuse put poursuivre sa lecture, moins longtemps cependant, le feu de camp ne permettait pas une lecture facile.


PARCHEMIN
Techniques et formes de combat

Abordons maintenant ce qui intéressera nombre de nos lecteurs, Malheureusement.les formes martiales et les tactiques employés par les firbolgs. Une connaissance au combien nécessaire si le voyageur veut mettre toutes les chances de son côté.

Nous avons eu l'occasion d'observer leurs méthodes durant une longue période. Nous sommes aujourd’hui persuadé que les deux individus que nous avons suivi étaient parfaitement au courant de notre présence pendant cette décade, pourtant, pour une raison ou une autre, ils nous ont laissés les suivre, nous laissant nous convaincre de notre propre discrétion, a tort.

Nos deux firbolgs, un mâle et une femelle, était très probablement un duo de patrouilleur. La femme avait des capacités martiales manifeste, mais aussi de bonne compétences de pistage, quand l'homme lui semblait être un druide. Il était accompagné d'un ours de taille conséquente. C'est d'ailleurs la première chose à savoir. Même seul, les firbolgs sont rarement solitaires : bien souvent des compagnons bestiaux les accompagnent, et autant être honnête, leur taille est souvent équivalente à celle de leur compagnon géant. Prudence, donc.

Avant de parler d'affrontement en lui même, soyons clairs : les firbolgs ne cherchent pas le combat. Dans la plupart des cas, ils éviteront le plus possible les rencontres problématiques. D'une certaine façon, les firbolgs craignent les individus issus de la civilisation, comme ces derniers craignent les araignées. Et vu la tendance génocidaire de certains des nôtres, cela n'a rien d'étonnant. Si vous voulez éviter les firbolgs, la technique est donc relativement simple : ne faites rien qui pourrait éveiller leur colère, et ne cherchez pas à les trouver.

Si jamais néanmoins, vous vous retrouvez confrontés à eux, nous vous conseillons de rapidement vous recommander aux dieux.

La puissance des firbolgs est phénoménale. Sachez qu'ils possèdent presque tous un minimum de pouvoirs similaires à ceux des druides leurs permettant de changer plus ou moins intégralement d'apparence. De ce fait, un seul firbolgs pourrait vous surprendre deux fois sans que vous ne le sachiez. Prenez garde à votre magie, car ils semblent également en mesure de la détecter. Dans le combat en lui même maintenant, bien que leur sens de l'honneur leur dicte d'éviter ce genre de combat, leur puissance physique est suffisante pour qu'ils puissent lancer des objets, souvent des rochers, de plus de quarante livres, dont la réception, vous vous en douterez, n'est pas une expérience agréable (si par chance le firbolg est de votre côté, sachez cependant que lui est en mesure de réceptionner ce genre de projectile. Nous avons vu notre duo arrêter un rocher qui dévalait la montagne de cette façon).

Si vous persévérez en arrivant au corps à corps, vous êtes probablement déjà mort. Les druides manient généralement de lourds bâtons de bois ou des masses de pierre. Les guerriers eux portent généralement d'énormes haches ou de gigantesques estramaçon. Inutile de vous expliquer les dégâts qu'ils peuvent engendrer avec ce genre d'arme. Généralement, dans un duo de ce type, le druide - qui est par ailleurs toujours le chef - va s'arranger pour immobiliser la cible, et le ou les autres n'ont généralement plus qu'à abattre l'adversaire. Mais un guerrier seul peut également effectuer des charges dévastatrices.

Vous êtes prévenus.



● ● ●


L'aube à nouveau, le voyage à nouveau.

Le troisième jour commença. La fatigue commençait à se faire sentir mais chez les plus endurant. Les selles se faisaient plus inconfortables, le pas des chevaux auparavant reposant, commençait à devenir lassant. Et le paysage hier dépaysant, était désormais ce qu'il était : désertique.

Par chance, alors que le soleil arrivait à nouveau son zénith, son écrasante chaleur avec lui, un évènement les sortir de leur bulle de quasi-ennui.

Alors que le soleil tapait, ils entrèrent brutalement et sans s'en rendre compte dans une brume humide. Avant même d'être conscient de l'anormalité du phénomène, ils étaient dedans et se perdirent de vue. Mais pas d'oreille heureusement.


- Et merde... dit Ena, avancez jusqu'à Tirion, et pas un mot.

La terreur se lisait dans le timbre de l'éclaireuse jusqu'ici tranquille... La brume semblait être partout et le nuage devait s'étendre sur une très longue distance. Une fois qu'ils furent tous réunis, serrés à côté de Tirion, il firent du mieux qu'ils pouvaient pour conserver le calme de leur monture.

- Tirion ?

- Ouaip. C'est la merde.

Au moment où il terminait sa phrase un gigantesque courant d'air passa au dessus d'eux, immédiatement suivi d'un impact énorme qui fit trembler le sol, puis d'un appel d'air violent qui les obligea les chevaux à faire un pas difficile vers la gauche. Et soudain, un sifflement puissant et strident se fit entendre. Suivit d'un cri impératif produit par une voix gigantesque.

-

Devant les regards interrogatifs de la plupart des compagnons, Sabetha et Khelrod dirent.

- Un géant...

- Il nous dit de rester où nous sommes.

La terreur se mela à la brume.

écrit par: Xarss Jeudi 26 Septembre 2019 à 21h33
Du spectacle en hauteur dans un environnement magistral. Le jeune drow ne cessait de s’émerveiller devant la beauté des lieux et de la petite rixe qu’ils ne purent voir, mais bien entendre. Cette musique apportait un certain réconfort et en même temps le remettait à sa place, celle d’une proie potentielle. Instantanément sa main gauche restait libre pour dessiner dans la toile et l’autre non loin de sa ceinture à munition. L’on aurait pu croire qu’il était paralysé, tellement il ne bougeait pas, tantôt invisible, tantôt visible.

Il n’osait intervenir auprès de Sabetta son tour de garde arrivé, voyant ainsi la magicienne concentrée en pleine méditation, il se gardait une gêne et remettrait cela à plus tard.

Le temps était au départ et l’ex sombre avait entrepris de commencer à préparer les chevaux pour la journée, du mieux de ses connaissances et il s’attendait bien qu’Ashura le reprenne sur quelque point, question de se parfaire en soins auprès de ces splendides bêtes.

Quand les guides entamèrent la possibilité que les évènements de la nuit précédente puissent avoir eu lieu à l’endroit où il aurait aimé passer, son imagination se mit en route et durant ce temps il tentait aussi de trouver réponse dans ses souvenirs de Damauthor, mais il semblait bien que ceci ne lui dît rien.

Quand le soleil se mit à chauffer, instinctivement, le capuchon de son piwafwi fut mis ainsi que ses lunettes pour amoindrir l’éclat. Depuis qu’il possédait ses lunettes, cela lui avait permis d’avoir légèrement plus de tolérance au jour, mais il savait très bien que ceci perdurerait encore bien du temps, car il n’était pas de sitôt revenu en Outreterre. Ils arrivèrent à un lien encore une fois splendide et profitaient grandement de la longue vue de la guide. Il avait tellement aimé utiliser celle du capitaine Wyrm qu’il ne put se retenir de l’utiliser, ici dans les majestueuses montagnes tant redoutées.

Le moment de la journée préféré du danseur, fut bien certainement le couché de soleil qu’il put profiter à son comble pendant qu’il cherchait du bois pour réchauffer les autres de la nuit qui viendrait et n’ayant rien trouvé d’autres d’intéressant mis à part de la roche et quelques bouts de bois, il aurait bien aimé trouver de quoi manger pour les nécessiteux, mais rien. Ensuite il s’occupait avec plaisir et satisfaction, des chevaux.

Comme depuis leur départ, c’est sans mots dire que Xarss prit place auprès du groupuscule et écoutait avec attention, les histoires de leur guide Ena, tentant tant bien que mal de s’imaginer les scènes racontées. Le temps vint ou Sabetta s’approchait pour discuter et se fut avec plaisir qu’il échangeait avec elle d’un sujet qui le passionnait depuis sa tendre enfance. Il aurait aimé parler de l’amoureuse de la magicienne, mais un quelque chose lui en interdisait le fait, il comprit par la suite qu’il avait agis avec compassion, question de respecter les sentiments de celle qui lui en apprenait beaucoup sur le sujet de l’Art. Ensuite il prit le premier quart pour aller méditer. Sa méditation se passait auprès de Félicia qui cette fois, l’invitait à se laisser à cette nouvelle vie, de continuer à s’intéresser aux autres et d’oublier son passé. Il sortit de sa méditation avec des étirements quotidiens puis prit ses tours de garde.

La routine se semblait vouloir s’installer et le faussement appelé Kryssyyor avait en tête que la soirée prochaine il ferait un petit spectacle de danse pour faire changement, il inviterait sans doute les autres à se joindre pour détendre et amusé le quotidien qui prenait une tendance ennuyeuse quand soudain une brume surnaturelle apparut.

De suite la réaction du ténébreux ne fut pas physique, mais bien mentale, se remémorant les dires de Lor’Kar qui lui avaient mentionné sur le toit de la caserne. Son corps qui était quand même sur le mode furtif beaucoup plus que sur l’attaque, se détendit pour faire face à la chanson qui viendrait et ce n’était certainement pas à dos de cheval qui entrevoyait la suite, mais fallait suivre le judicieux conseil de leur guide et s’approcher de Tirion. Une fois fait-il pourrait alors descendre de la monture, s’il le pouvait.

Ce qu’il se passait par la suite lui indiquait clairement que le géant ne tentait pas de les tuer, mais bien de les avertir. À ce moment, ce n’est pas la possibilité d’une peur qui survint, mais beaucoup plus celle de curiosité qui prenait le dessus. La seule chose qui lui revint en tête était les paroles de Lor’Kar qui lui avait mentionné de tenter de percevoir les alliés potentiels. Ce qui avait laissé sans voix le jeune drow que trop habitué à voir des ennemies et non de percevoir des alliés. Sa curiosité lui fit presque faire une bourde, cherchant de suite à vouloir communiquer, mais malheureusement il ne connaissait pas le géant et se doutait bien que parler drow ou draconien n’aiderait en rien, quoique le draconien devait être connu de ses êtres qui pour lui était une légende et là il en avait un devant lui, mais impossible de le voir. Tel un enfant de la surface qui avait les yeux bandés devant un possible cadeau, Xarss était en pleine béatitude. Il ne voyait pas du danger, mais bien un évènement qui lui ferait connaitre un géant. Il fallait surement être sot pour espérer une telle chose, mais que connaissait-il de ses montagnes mis à part les prémisses de l’orque? Il devait donc attendre la suite sans intervenir.



Détection, furtivité, agilité (pour ne pas tomber en bas du cheval, mais bien en descendre; si possible).

écrit par: Ashura Lundi 30 Septembre 2019 à 22h04
Alors que la journée s’étiolait en une vague monotonie, teinté du fracas régulier des sabots de leurs montures, les expéditionnaires progressaient à rythme régulier le long de la Passe de Lunargent vers la cité de Sundabar. Ce lieu rocheux et stérile qu’ils avaient fini par atteindre se mêla de crainte et d’inquiétude, quand tout autour, un brouillard épais les enveloppa rapidement. La visibilité déjà réduite, semblait diminuer à chaque instant. Avant qu’il n’ait le temps d’en prendre totalement conscience, la brume les emprisonnait, condamnant même les plus téméraires à avancer sans voir où leurs pas les menaient.

Soudain, leurs pensées s’interrompirent brusquement quand ils aperçurent une silhouette gigantesque. C’était le territoire d’un géant, une immense masse qui leur barrait le chemin, pareil à une tour, dépassant de la tête et des épaules la plupart des éléments du paysage.

La stupéfaction à peine voilée des deux guides n’améliora en rien les craintes de la jeune bretteuse, qui s’immobilisa, sentant chaque muscle de son corps se tendre, comme en réponse à la voix caverneuse qui se perdait dans la brume. Comme pour se rassurer elle-même, Ashura tapota le flanc de sa monture pour la calmer. L’étude de chroniques et de traditions populaires lui avaient prouvés que tous les membres de ce peuple n’étaient pas de mauvais géant. Mais le pragmatisme faisait bien pâle figue en cet instant. Malgré tout, la peur s’évanouit tranquillement et le courage refit surface. Après tout, ils seraient déjà écrasés sous de larges semelles si la menace était concrète.


- Maître Khelrod, murmura-t-elle à l’intention du paladin, auriez-vous l’amabilité de lui indiquer que nous ne sommes que de simples voyageurs cherchant à faire route vers Sundabar… ?

Elle retourna le regard pour contempler le géant, une main caressant le pommeau de son arme, quelques mouvements de ses doigts hésitants. Ses compétences avec une épée seraient-elles suffisante pour la protéger d’un géant ? Arriverait-elle à vaincre un ennemi qui ne semblait considérer son arme, tout au plus, comme une grande écharde d’acier ? Comment espéraient-ils se défendre, alors qu’ils ne pouvaient même pas bloquer les poings massifs d’un géant ?

hrp.gif Connaissances mystères et nature (la brume)/Connaissances nature et folklore locale (le géant)

écrit par: La Goualeuse Jeudi 03 Octobre 2019 à 20h44
La frêle aquafondienne n'était pas accoutumée aux longues expéditions et la rudesse de leur périple avait déjà épuisé ses maigres forces. Il fallait bien dire que se déplacer à cheval n'était pas de tout repos, et que les caprices du ciel mettaient à rude épreuve une constitution davantage faite pour la tiédeur suave et parfumée des salons et l'agrément moelleux et douillet des divans.

Après cette deuxième nuit passée à la belle étoile, dans des conditions encore plus spartiates que la veille, la belle accusait des signes évidents de fatigue. C'était à peine si elle avait pu garder les yeux ouverts sur les lignes du passionnant traité dont elle avait fait l'acquisition, et sur lequel elle avait fini par s'assoupir aussi vite qu'elle en aurait normalement dévoré les pages. Aucune plainte, pourtant, ne s'était échappée de ses lèvres coquettement rehaussées de carmin. D'une humeur quelque peu taciturne mais jamais désagréable, elle soutenait de bon gré la conversation, s'efforçant de surmonter les diverses vicissitudes de leur voyage avec un stoïcisme surprenant.

Aux morsures glaciales de la pluie succédèrent les caresses brûlantes du soleil. La Goualeuse avait négligemment ramené ses cheveux au sommet de son crâne de manière à dégager sa nuque, qu'elle rafraîchissait régulièrement à l'aide d'un foulard humidifié dans les rivières. L'esprit engourdi par la chaleur et bercé par le pas régulier de sa monture, elle ne se rendit pas immédiatement compte que la brume s'était soudainement abattue sur eux. Il ne fallait pas être sorcier pour comprendre que la cause d'un si brutal changement de climat n'était pas naturelle...


*Un druide...* se dit-elle en se remémorant ses récentes lectures, un frisson lui remontant l'échine à la pensée de rencontrer un firbolg.

Ses muscles raidis par la peur, tous ses sens aux abois, elle sondait l'épais brouillard. La peur lui avait fait oublier que cette race de géant évitait généralement les conflits, ne rappelant à son souvenir que l'immense danger que courait quiconque affrontait un firbolg. L'angoisse de ses compagnons, dont la silhouettes se découpaient grossièrement dans la brume, étaient palpables. Les chevaux eux-mêmes semblaient transis d'effroi.

Si la jeune fille avait eu les pieds à terre, ses jambes l'auraient déjà portée bien loin... Elle ne put retenir un cri terrible lorsqu'une énorme masse s'écrasa un plus loin sur le sol, manquant de les réduire en bouillie. Elle serrait les rênes de son cheval à s'en briser les doigts quand soudain retentit la voix caverneuse du géant. Alors elle implora de tout son coeur la Déesse de lui venir en aide.


La Goualeuse prépare une action : agilité, pour se laisser glisser de son cheval s'il devient nécessaire de prendre la fuite et se cacher.

écrit par: Phineas Mercredi 09 Octobre 2019 à 12h37
L'univers était soudain devenu étonnamment silencieux. Et blanc. Il ne voyait guère plus loin que leurs voisins directs. Il était de culture commune que lorsque la longue monotonie heureuse était brisée, le monde semblait se taire. Les oiseaux ne chantaient plus, les rongeurs étaient probablement rentrés se terrer dans leurs terriers, les grands animaux s'étaient enfuis. Parce que l'un des êtres les plus anciens du monde était parti en guerre. Au dessus d'eux se trouvait un géant.

D'ailleurs, les animaux qui portaient nos compagnons s'excitèrent eux aussi, et malgré le fait que la plupart réussirent à les maîtriser et à les calmer, Sabetha et la Goualeuses elles, eurent plus de mal. L'une comme l'autre perdirent un instant le contrôle mais dans de gracieux mouvements elles se posèrent tranquillement au sol. Rien d'étonnant pour les deux élégantes. Au moins, la courtisane était elle déjà à terre, si jamais fuir sur ses deux jambes était effectivement nécessaire.

Khelrod hocha la tête et commença à répondre mais à peine deux syllabes prononcées qu'un souffle chuintant le fit terre. Tous comprirent que le géant leur indiquait de faire silence.


Ashura

Pendant ces quelques instants de paix inopinée, Ashura eut le temps de mobiliser ses souvenirs. Ces sujets lui était clairs, peut-être petite s'étaient elle passionnée pour ces immenses êtres, si semblables aux humains et pourtant si différents. Caravanière, on l'avait prévenue : les montagnes du Nether étaient dangereuses, notamment par leur présence. L'ancien empire colossale s'était étendu jusqu'ici dans des temps particulièrement reculés. De l'histoire, c'était tout ce qu'elle savait.

Mais des contes et des légendes qu'on lui avait contés, des explications que certains érudits lui avait donnés pendant tout son apprentissage elle savait. Ce brouillard n'avait rien de naturel. Bien sûr, il arrivait que des voyageurs soient brutalement happés dans ce genre d'évènements et s'y perde, et la magie n'avait rien à y voir. Mais cela se produisait dans des lieux très particulier, souvent marécageux, ou le niveau d'humidité pouvait varier brutalement en fonction du temps plus ou moins clément. Cela n'avait pas été le cas ici. Tout portait à croire que cette nappe brumeuse et épaisse n'avait rien de naturelle...

Et elle savait aussi avec une quasi-certitude qui l'avait produit. Il n'y avait qu'une espèce de géant capable de produire de genre d'effet météorologique dans les environs. Là, sans qu'ils ne sachent encore avec certitude si il leur en voulait ou les protégeaient, se trouvait un géant des nuages. La suite allait vite lui confirmer...



Tous

Soudain une main surgit au dessus d'eux. Une main immense apparut au dessus d'eux. Les doigts écartés elle s'arrêta à moins d'un mètre de leurs têtes, et le geste qui pouvait au début sembler agressif, se révéla être protecteur. La peau de cette main comme du bras qui y était accolé dont l'épaule disparaissait dans la brume, était d'un bleu laiteux. Tannée, les veines saillantes, elle faisait penser à celle d'un vieux guerrier surtout lorsque l'on considérait les muscles évident qui paraient jusqu'aux avant bras. Un bracelet de platine et de jaspes qui aurait probablement suffit à acheter une petite maison ornait son poignet. Cette main, si les proportions du corps entier étaient normales, indiquait un être qui dépassait les six mètres de haut.

La Goualeuse constata à la fois que la main était trop grande et la peau trop bleue pour qu'il s'agisse d'un firbolg.

Ashura elle compris qu'il s'agissait d'un spécimen particulièrement grand.

Passé le moment de doute, ils virent tous qu'il s'agissait d'une main droite, ce qui leur permettait de supposer une position du géant. Légèrement rassurées, les deux femmes purent remonter en selle, alors que les chevaux eux mêmes semblaient reprendre une contenance. Cela dit, ils restaient encore trop effrayés.

Et pour cause, si ils n'étaient pas la cible, que chassait le colossal ?



Xarss

Le drow tendait l'oreille. Si sa vision, aussi exceptionnelle fut elle, ne lui servait à rien face à cette brume épaisse, ses autres sens, eux, pourraient peut-être l'aider. Et une fois qu'il eut compris que le géant n'était pas l'ennemi, il put exclure le son miraculeusement étouffé de ses pas. Le géant avait arrêté de bouger, il en était presque certain. Il entendait son souffle maîtrisé non loin derrière eux, comme l'indiquait la direction que formait le bout de son bras désormais visible.

Mais derrière, plus loin, sans qu'il en soit certain, mais suffisamment pour que ça l'effraie vu la situation, il y avait autre chose. Des bruits serpentant qui se rapprochaient à toute vitesse, étouffé par le mat de la terre. Comme quelque chose qui se déplaçait sous terre !



Tous

La main s'agita soudain et leur donna une direction, au même moment Xarss les prévint que quelque chose de gros arrivait vers et sous eux ! Sans qu'ils n'aient à prendre de décision, les chevaux, habitués à suivre la direction des deux montures des éclaireurs se mirent en branle lorsque ceux-ci les éperonnèrent et partir au galop dans la direction indiqué. Au moment où ils quittaient leur emplacement le géant apparu dans la brume derrière eux, sans qu'ils ne purent voir dans le fuite plus qu'un visage barbu et buriné. Ils virent par contre sans aucun problème une énorme lance se planter là où ils se trouvaient un instant plus tôt.

Ils fuyaient, à leur gauche ils entendaient désormais la terre se craqueler. Quelque chose arrivait vers eux...

Et soudain alors qu'ils sortaient - enfin - de la brume, les éclaireurs pilèrent, un geste catastrophique si tout leurs chevaux (et poneys) n'étaient pas entrainés aux mesures d'urgence.

Devant eux, dans la brume légère qui les entouraient encore, leur barrant le passage, s'élevait une immonde tentacule rougeâtre qui sortait de terre.

écrit par: La Goualeuse Samedi 12 Octobre 2019 à 17h18
Avait-elle transmis son angoisse à sa monture, ou était-ce l'instinct de survie de la bête qui triomphait d'un rigoureux dressage ? Cette dernière s'agita tant et si bien que La Goualeuse n'eut d'autre choix que de sauter à terre. Tenant fermement la bride, et imitant l'experte Ashura, qui flattait l'encolure de son propre cheval, elle parvint à apaiser l'animal.

Le souffle du géant, aussi froid et humide que la bise hivernale, leur intima le silence. Soudain, une main prodigieusement grande fendit la brume, comme pour s'abattre sur eux. Révélant d'étonnants réflexes, la jeune fille était déjà sur ses appuis et prête à bondir hors de danger lorsque les doigts du géant s'immobilisèrent au-dessus de leurs têtes.


*Louée soit la Déesse* murmura-t-elle en se remémorant l'haleine brûlante du baiser dont l'avait honorée la prêtresse, *ce géant nous laisse la vie sauve.*

Une sueur glacée coulait le long de son échine. La frêle courtisane réalisait après coup l'immense effroi qu'avait provoqué le geste équivoque de leur inattendu protecteur... Parfaitement immobile et silencieuse, elle prit le temps d'observer la fascinante carnation de ce dernier. Ce n'était vraisemblablement pas un firbolg. Le bleu laiteux de cette peau marquée par les âges lui rappelait les aigues-marines que portait Vara, l'une de ses compagnes d'infortune. Son regard fut vite accaparé par les reflets magnétiques de la jaspe ornant l'imposant bracelet, qu'elle aurait pu contempler bien longtemps encore si les éclaireurs ne l'avaient pas poussée à remonter en selle.

Les chevaux étaient à peine partis que la pointe d'une lance immense se ficha dans la terre ; le galop de la troupe en avait étouffé le fracas. Il avait semblé à la belle apercevoir la face bleuâtre et cotonneuse de leur protecteur, mais le freinage d'urgence de sa monture l'avait contrainte à tourner la tête. Quel était cet invisible ennemi dont il semblait les protéger ?

La réponse s'imposa soudain à leurs yeux sous la forme d'un énorme tentacule dont la teinte sanguine n'augurait rien de bon. Aux alentours, la terre semblait vrombir ; elle était même craquelée par endroits. Quelle monstruosité pouvait-elle dissimuler ?

Surmontant un violent dégoût, La Goualeuse saisit un des deux dards fixés à la selle de son cheval, déterminée à défendre sa peau.

écrit par: Ashura Mercredi 16 Octobre 2019 à 13h14
Les événements étaient devenus si imprévisibles et incontrôlables que sa pensée ne pouvait que les suivre. L’humeur générale était devenue particulièrement sombre en cet instant. A peine avait-elle eu le temps d’accorder ses souvenirs à l’intervention du géant, que la cohorte avait détalé au triple galop pour fuir la menace invisible.

Quelques hennissements et fracas de sabots plus tard, les expéditionnaires durent écourter brusquement leur cavalcade. Une singulière apparition de plus de trois mètres leur barrait à présent le chemin. Ashura peina pour maintenir sa monture afin qu’elle ne fasse un écart, tirant fort sur les rênes, puis flattant doucement son cheval de la main pour tenter de calmer sa frayeur. Elle restait sans voix devant ce tentacule rougeâtre. La bretteuse se mit à réfléchir avec terreur à l’effet qu’allait produire cette soudaine rencontre, à la nature de cette créature édaphique, qui de toute évidence, était la source d’hostilité du géant des nuages.

Devaient-ils rebrousser chemin ? Attaquer le tentacule ? Escompter le soutien du géant (en échange de quelques richesses, ces derniers étant réputés pour leur avarice) ?


hrp.gif Connaissances en tentacules

écrit par: Xarss Jeudi 17 Octobre 2019 à 14h15
Force fut de constater que le danger ne venait pas du géant et c’est ce qui inquiétait encore plus le jeune drow. Ses sens lui apprirent qu’une menace rampante se profilait sournoisement sous terre et de cela il n’était le plus heureux de la situation. Comme les autres, après son avertissement du danger rampant, il suivit le groupe en fuite espérant laisser le problème au géant, puis un serrement dans sa poitrine intervint. Un autre sentiment le prit de cour envers le géant qui venait peut-être de les sauver. Sa nature première encore toujours bien en place lui avait interdit de penser sur l’instant à de l’entraide. Il allait faire demi-tour avec la monture quand soudain, le pire s’interposait devant eux, un gigantesque tentacule rouge qui n’était qu’un petit fragment de l’énormité qui devait être sous eux.

De ses souvenirs des histoires comté par le capitaine Wyrm, une histoire au propos du Kraken lui revint, et en rien se souvenir était de bons augures. Que pouvaient-ils faire contre une force aussi grande et puissante? Rapidement son sens de la survie prit le dessus. Si peu habitué d’être avec un groupe, il pensait sur l’instant à fuir et les laisser à leurs comptes, mais où irait-il, mis à part dans les airs en lévitation. Instantanément, tout son corps devint en alerte.

Cette bête semblait détecter les vibrations et c’est sans attendre que les doigts de sa main gauche se mirent à dessiner des arcanes puis tentaient de faire diversion avec une pierre de moins de deux kilos cinquante qu’il fit frapper au sol en s’éloignant d’eux en la manipulant à distance. Il voulait voir si le stratège fonctionnerait et il espérait fortement que ceci soit une diversion sommaire pour leur laisser encore un peu de temps pour se préparer. Il tentait d’imiter un humanoïde qui se déplaçait au côté opposé de leur position et comme tout prédateur, le but étant toujours de séparer le groupe pour prendre le fuyard devenu seul.

Ses pensées ne se bousculèrent pas, il tentait tant bien que mal de garder son sang-froid pour une meilleure suite des évènements. Sa main gauche se préparait déjà pour une autre intervention de la toile et sa droite se préparait à saisir la baguette de décharge électrique si besoin était, car suite à l’intervention de sa diversion il userait adéquatement de ses capacités, une fois certain que cela fonctionnait, sinon il devrait improviser comme à son habitude. Vorn comprit rapidement qu’il était mieux pour lui de rester bien caché dans le sac et d’attendre que le drame passe avant de pointer son nez à l’extérieur.



Manipulation à distance (roche de moins de 2.5 kg et pas plus loin que 4.5m).

écrit par: Sabetha Dimanche 03 Novembre 2019 à 12h28
Ashura

Par la mobilisation de souvenirs enfouis qu'elle aurait préférer oublier, au bord de ses souvenirs, Ashura se souvint. Là, ce n'était plus les contes épiques des chevaliers croisant le fer avec les géants ou les histoires romantiques où ceux-ci sauvaient des voyageurs d'une mort certaine (ce qui par ailleurs semblait beaucoup moins fabulateur désormais). Non, c'était les avertissements tremblant en forme d'histoire d'horreur trop réaliste que l'on se contait au coin du feu, les conseils sombres des chef d'escorte et des rôdeurs, et la terreur froide au fond des yeux des plus aguerris des nains. Cette même terreur que, tournant la tête elle lut dans les yeux sachant de Khelrod, cette même ombre qui semblait désormais entourer leurs guides, cette même crainte savante qui agitait désormais les doigts de la magicienne.

Un prodigue.

Qu'est ce qu'il pouvait faire là ? Comment et pourquoi l'aberration, digne des pires histoires, sorte de mime tentaculaire capable de transformer ses tentaculaires en tout ce que la création pouvait imaginer de pire, était remontée à la surface ? Et qu'est ce qu'elle chassait ? La tentacule n'était qu'une partie infirme de la créature, probablement encore dans le sol. Et Ashura savait que ses pouvoirs de métamorphoses, ses capacités magiques et de constriction n'était même pas le plus terrifiant. Malgré son apparence, les prodigues étaient des génies du mal, et si celui ci avait décidé de remonter vers la surface, il y avait une bonne raison.



Tous

Il n'y avait en tout cas plus à se questionner sur la présence du géant. L'ancien colosse considérait certainement cette partie de la vallée comme son territoire, et la créature tentaculaire comme une menace suffisante pour se déplacer personnellement.

Ceux qui ne savaient pas pouvait se contenter du regard et des gestes de ceux qui savaient pour comprendre la dangerosité de leur adversaire. C'est Khelrod qui parla le premier :


- Tuons cette monstruosité !, hurla t'il malgré sa peur dominée. La magicienne reprit cependant.

- Certainement pas, dit elle avec le tranchant de l'aristocratie, la fuite est la seule tactique !

Si son charisme n'aurait certainement pas suffit, l'inclination avisée d'Ashura et des guides, et la crainte de la Goualeuse l'emporta sûrement. Malgré tout, alors que les ordres et contre-ordres fusaient, Xarss, lui, agit il parvint à déplacer une lourde pierre et à la faire retomber plus loin, ce qui déstabilisa un court instant leur aveugle adversaire. Suffisamment cependant pour que les guides en tête harponnent leurs montures et ne se mettent à galoper, suivi par les autres.

Hélas, l'un des compagnons disparut dans la brume. Sa monture était elle plus lente ? Son devoir et l'ire ancestral de son peuple était ils passés au dessus de toute considération immédiates, y compris son voeu de protéger la courtisane ? Le sauraient ils jamais... Alors qu'ils détalaient loin du combat, entendant le fracas des armes énormes et de la magie derrière eux, Ashura, Sirine et Kryssyor, cavalant de front, mués par une sorte de destin commun, se retournèrent de concert.

Le soleil perçait enfin les nuages.

Khelrod n'était plus là.

écrit par: Ashura Mardi 05 Novembre 2019 à 05h08
Après une cascade de sueur froide, témoin de l’horreur surgissant depuis les tréfonds de la terre, Ashura avait reconnu qu’ils n’avaient pas d’autre ressource que la fuite, et elle se sauva au grand galop, suivant sans mal l’effort collectif. Poussé fatalement par une aberration épouvantable, dont les annales de l’histoire ne laissaient que de tristes témoignages. Elle avait le dos courbé, la nuque raide, les bras tendus et les mains crispées sur les rênes.

Elle se mit à ralentir légèrement l’allure de son cheval, et tourna les épaules pour balayer le paysage du regard. Il manquait effectivement l’un des membres du groupe. La bretteuse laissa s’échapper un juron entre ses dents. Perdu dans ses pensées, aveuglé par la peur et mus par un intense sentiment de survie, elle ne s’était rendu compte de la brusque disparition de Khelrod, qu’après coup. Comme un trou noir. Tout s’était déroulé si rapidement. Le preux paladin avait-il (une nouvelle fois) bravé la mort au détriment du bon sens ? Avait-il perdu sa route dans l’épais brouillard qui noyait l’environnement. Le tentacule avait-il agrippé la toison rousse qui ornait son menton ?

Insatisfaite, elle planta son regard dans celui de ses coéquipiers, comme en quête de réponses. L’air morose, elle cherchait un moyen de puiser du courage pour rebrousser chemin, mais rien au monde ne justifiait d’aller affronter une telle créature. Quelque part – peut-être par couardise – elle se fit réflexion que Khelrod n’aurait pas voulu que l’on prenne ce risque pour le sauver. Après tout, le sens du sacrifice était l’apanage des paladins. Quelque part entre la honte et la terreur, la bretteuse ne trouva pas la force de s’exprimer.

Tout dans son attitude laissait entrevoir son désarroi.

Il ne restait qu’à fuir vers la lueur du soleil qui, au loin, perçait enfin à travers les nuages.

écrit par: Xarss Mardi 05 Novembre 2019 à 17h27
Le valeureux paladin sonnait l’attaque ce qui pour le jeune drow inexpérimenté en montagne, trouvait l’idée saugrenue, mais pas impossible et surtout louable. Louable parce que le géant qui venait de les sauver sans même les connaitre et qui semblait prendre la charge du combat à lui seul s’était dévoué d’une façon qui plaisait bien au nouveau Xarss. De suite aux paroles épiques de Khelrod, la magicienne apportait une semonce directe et sans possibilité de ne pas s’y plier. Pour le faussement appelé Kryyssyor, il était certain que la bonne chose à faire était de fuir devant cette menace monstrueuse et c’est ce qu’il fit avec un mécontentement véritable à laisser le géant seul devant le danger qu'il se trouvait. Les idées se bousculèrent dans l’esprit du jeune néophyte, il voulait aider, mais il savait très bien que mort l’aide était impossible, quoique… Son stratège avait fonctionné puis au moment où il allait utiliser sa baguette le groupe prit la fuite, malheur de constaté que son destrier suivit de près les autres montures que trop habituer à faire de même. Il avait beau lutter pour empêcher la monture de suivre, mais elle était trop dressée pour ses piètres talents de cavalier.

Lorsqu’ils arrivèrent à la lisière de la brume en galopant à toute allure, le regard de l’évadé des profondeurs croisait celui de la belle guerrière qui regardait par-dessus son épaule, ce qu’il fit lui aussi croyant voir à leur suite l’immonde monstre tentaculaire. Hélas, le constat fut bien différent. Si Xarss était ambivalent sur ce qu’il aurait dû faire pour aider le géant pour poursuivre sur son nouveau sentier il devint sur l’instant, décontenancé du fait. Khelrod manquait, celui qui avait tout tenté pour l’aider devant la menace de la druidesse possédée, celui qui même avec son dégoût des êtres des profondeurs, lui avait offert des soins de façon désintéressée, celui-là même qui n’avait dit mot lorsque Vorn avait marqué son territoire sur ses chausses, le garde du corps de la frêle blême, celui qui serait sans doute devenu un ami avec le temps, le premier être qui avait eu confiance en lui… NON!

Le maudit cheval ne voulait pas s’arrêter ni faire demi-tour, il lui était impossible de retourner tenter de le sortir de cette impasse. Xarss, intérieurement criait sa rage et en même temps il savait très bien qu’il y resterait s’il retournait sur place, mais c’était plus fort que lui, si une partie de son être des profondeurs trouvait que le nain l’avait bien cherché, une infime partie nouvelle de lui ne pouvait pas laisser le fait dans l’indifférence. Son visage qui en tout temps restait impassible, laissait voir présentement et sans gêne ni honte, un embrassement d’émotions. L’émoi, sentiment encore jamais vécu pour le sombre surfacin se lisait sur son faciès tribouillé par le mal intérieur qu’il vivait. Il ne pouvait le croire et en même temps rien de surprenant pour un être aussi têtu que l’hargluk.

De suite une prière à Séluné se mit à être soufflée doucement entre ses lèvres minces, il demandait de l’aide, un soutien pour Khelrod et aussi un éclaircissement de sa pensée pour la suite. C’était comme s’il venait de recevoir un puissant coup d’orvelve au cœur puis une réponse rieuse lui vint en pensée… Nindyn vel'uss kyorl nind ratha thalra elghinn dal lil alust. Instantanément, comme si Séluné venait de lui dicter la marche à suivre, son regard s’échappait de la triste réalité en arrière d’eux pour regarder devant lui. Il avait toujours ce même regard de bouleversement qui prendrait surement un certain temps avant de s’estomper, puis il dit comme s’il ne parlait à personne…
- Ceux qui surveillent leurs arrières rencontrent la mort de face.-

Cela en était fait, le groupe avait choisi la survie, laissant en arrière l’un des leurs, exactement comme l’auraient fait les sales drows. Sa nature première cherchait à reprendre le dessus et il dut fortement se contenir pour ne pas laisser sa rage sortir devant eux. Ses pensées se bousculèrent et il réalisait, malheureusement encore sous l’effet de l’émotion, qu’il serait sans heurte laissé à lui-même si un autre évènement du genre se produisait. Le fils maudit de la matrone Merenwen Symryvvin réalisait de bien sombres constats en ce moment troublant, puis il sentit sur lui une brise légère aux effluves de Félicia tout en revoyant la pleine lune de la veille et un soupire lui adressait quelque mots… -Soi toi-même Xarss ne fléchit pas devant l’adversité reste humble à nos rêves mon amour, reste plus fort encore que tes racines-

Son visage restait le même, par contre son moral revint légèrement et il chassait rapidement ses idées de vengeances, de remontrances, il respirait profondément en contrôlant ses ardeurs meurtrières.

écrit par: La Goualeuse Dimanche 17 Novembre 2019 à 22h04
L'effroi qui s'était peint sur les visages des plus aguerris de ses compagnons fit rapidement comprendre à La Goualeuse que le répugnant tentacule qui se dressait devant eux représentait un danger mortel. Il n'en fallut pas plus pour que son poignet devienne fébrile, et que le dard qu'elle brandissait une seconde plus tôt regagne son fourreau.

- Tuons cette monstruosité ! cria le preux Khelrod qui, le premier, avait héroïquement dominé sa peur.

A l'instar d'Ashura, la courtisane tirait déjà sur les rênes de sa monture, lui commandant de faire demi-tour. La hardiesse du paladin avait bien failli causer sa perte quelques jours plus tôt...


- Certainement pas, répondit la magicienne d'un ton cinglant, la fuite est la seule tactique !

Tous s'élancèrent dans la brume. Derrière eux un terrible fracas indiqua bientôt que le géant affrontait la monstruosité ; ils leur devaient probablement la vie.

A mesure qu'ils s'éloignaient, le brouillard se faisait moins épais. De minces rayons de soleil se frayaient timidement un chemin à travers les arbres pour venir réchauffer de leurs tièdes caresses les aventuriers, encore aux abois. Les chevaux ralentirent, puis se regroupèrent. Chacun reprenait son souffle, goûtait la joie d'être vivant.

Le soulagement fut de courte durée cependant...
Tous savaient, mais aucun n'osait briser le silence, formuler l'informulable, comme si mettre des mots sur la disparition de Khelrod risquait de la rendre définitive. Se taire, c'était encore s'accorder le bénéfice du doute. Une vive émotion avait serré la gorge de la jeune fille, qui avait soudainement blêmi : des larmes, contenues au prix d'un douloureux effort, donnaient à ses yeux gris un éclat lugubre plus éloquent que toute parole.

Avec une profonde lassitude, elle ordonna à sa monture de reprendre la route.


écrit par: Phineas Jeudi 21 Novembre 2019 à 17h28
Revenir en arrière ne servirait à rien. Un instant, l'idée avait sans doute germé dans le groupe désormais amputé. Mais l'affrontement titanesque dont ils entendaient désormais les échos leur interdisait. Si par chance Khelrod survivait à sa bravade - dont les répercussions philosophiques auraient de toute façon de quoi questionner - ce ne serait pas grâce à eux, qui ne risquerait que de mourir eux aussi. Peut-être une prière à Tymora était elle de mise.

Le reste de la journée se passa dans un terrible calme. La perte emplissait les esprits, et la vacuité de leur existence les prenait en étau. Est ce que c'était ça, les horreurs qu'on les avaient envoyés affronter ? Rapidement, ils comprirent que non. A entendre les éclaireurs, cette rencontre était un horrible coup du sort. Eux mêmes n'avaient jamais vu les géants des nuages que de très loin malgré la durée de leur carrière. C'était à se demander si un quelconque dieu ne leur en voulait pas pour une raison ou pour une autre.

Le monde semblait à l'inverse de leurs pensées. La nuit fut fraiche mais pas froide, et ils eurent la possibilité de dormir dans l'un des rares bois des plaines désolées qu'ils avaient parcourues tout l'après midi, profitait de l'abri des arbres contre les quelques bourrasques. Les éclaireurs estimèrent que le combat de l'après midi avait suffisamment calmé les ardeurs d'éventuels prédateurs pour qu'ils puissent allumer un feu. C'est confortablement qu'ils purent se reposer malgré leur peine.

Le lendemain, nul trace de Khelrod. Ils se remirent en route et leurs éclaireurs annoncèrent que si rien ne se trouvait sur leur chemin, ils atteindraient le petit village d'Auvandell en fin d'après-midi. Vers midi, un son attira leur regard, et un espoir leur envahit le cœur lorsque qu'ils virent un poney galopant arriver vers eux. Hélas, si il s'agissait bien de la monture du nain... nul trace du cavalier. Cela étant, l'absence de sang maculant la robe de la bête et l'état de la sellerie pouvait plus faire penser à un fantassin ayant abandonné sa monture pour combattre au sol, qu'à un chevalier violemment arraché à son destrier.

Toujours fut il qu'à la fin de la journée, en effet, les épaisses palissades d'Auvendell pointaient à l'horizon. Une heure plus tard, dans le doré du soleil descendant, ils franchissaient les portes, salués par la milice. Dernier arrêt avant Sundabar, avait il des choses à faire ici ? Ce n'était qu'un petit hameau d'à peine cinq cent âmes, une petite auberge de passage, deux mines, une fonderie. L'odeur du souffre et du feu était le quotidien de tous puisque l'or et le cuivre constituait la majorité du commerce local. Ce serait peut-être une nuit confortable, ou il y avait t'il des opportunités ici ?

écrit par: Xarss Vendredi 22 Novembre 2019 à 21h29
C’est sans mots dire que le ténébreux continuait le chemin et ce fut le dernier de la longue équitation de la journée, espérait-il à tout moment entendre venir vers eux le valeureux paladin. Le soir venu, il s’enfermait dans les labeurs, cherchant bois sec, aidant à préparer le campement puis à entretenir les chevaux toujours guidés par Ashura. Il avait pris le premier l’initiative de méditer le premier suite aux soins apportés aux chevaux pour prendre le reste des tours de garde. Il s’était proposé de les faire seul pour que tous puissent bien se reposer.

Le lendemain, toujours dans son mutisme, il reprit sa place derrière le groupe et lors que le zénith pointait un espoir vint quand il entendit le galop derrière lui, mais le destrier était seul, sans cavalier. Xarss tenait à tout prix de prendre les guides de la monture, comme si il aidait Khelrod peut importait où il se trouvait. Il savait pertinemment que si la monture était revenue seule c’était que le nain paladin ne devait plus être de ce monde. Le jeune drow avait été, tout au long de son existence, en relation avec la mort, mais à seulement deux occasions il avait eu une certaine difficulté à en saisir les sentiments qui le prenait : la première fois fut pour Félicia, sa bien-aimée esclave et la seconde étaient à l’instant présent, pour Khelrod. Un nain qu’il avait à peine connu la semaine précédente, mais qui lui aussi, tout comme Félicia, avait eu confiance en lui. Il comprenait maintenant de mieux en mieux, pourquoi son oncle Pharum l’avait sermonné sur les sentiments dits, noble. * Ce sera ta perte et ta faiblesse… Et de ceux-ci sert toi de ta force sombre pour les contrer. * Lui avait-il conseillé. Pour le renégat, il était hors de question d’écouter Pharum, il aimait mieux maintenant, écouter la voix de son cœur et de ses sentiments, tout nouveau pour lui.

Il restait donc toujours dans son mutisme jusqu’à l’arrivé et la vision des épaisses palissades d'Auvendell, ou à ce moment il sortit ses pansements de fortunes, les appliquait sur ses mains, bras, jambes puis sur sa figure en ajustant la capuche de son piwfwi pour que l’on ne décèle pas son identité. Qui savait comment les gens de ce hameau le jugeraient et sincèrement son moral n’était pas là pour l’aider à avoir de la patience. Il se fit le plus discret possible ne cherchant en aucun point à attirer l’attention. Vorn avait repris sa place sur le dessus du havresac, confortablement installé. L’évadé du joug de la matrone Merenwen Symryvvin observait minutieusement les indices potentiels des veilleurs. Il se rappelait les mots de l’archisorcier *Les Veilleurs n'ont pas vraiment de lieu où se retrouver. Ils se glissent parmi toutes les couches de la population. Ce que je peux vous dire, c'est qu'ils vous trouveront, à vous de rester aux aguets.*
était là, la préoccupation présente du faussement appelé Kryyssyyor.



Perception.

écrit par: Ashura Dimanche 24 Novembre 2019 à 06h05
Les chevaux avançaient tranquillement, côte à côte, grimpant la longue pente qui menait aux abords d’Auvandell, et chaque cavalier commençait à s’accoutumer au rythme de sa monture. Ashura tentait de se détendre pour profiter de la promenade, se contentant de diriger sa monture des genoux en portant son regard dans le lointain. La caresse du vent sur son visage, la beauté du panorama montagneux.

Malgré tout, elle ne pouvait s’empêcher de jeter parfois un œil derrière elle. L’apparition récente du poney de Khelrod avait obligé la bretteuse, le cœur lourd de chagrin, à refouler des larmes.


¤ …la loi ne connait ni le chagrin, ni le deuil. ¤

Arrivée à proximité d’Auvandell, Ashura se décida à briser l’un des lourds silences qui s’instauraient régulièrement dans le groupe depuis les événements. Le paladin avait autrefois cet effet bénéfique sur la cohérence du groupe, une âme de médiateur capable d’éloigner toute sorte de tensions et même de nouer des liens en un sens. Ashura prit soin de s’éclaircir la gorge puis déclara à qui voulait bien l’entendre :

- Cette route est très viable. Elle sert principalement à l’approvisionnement d’une partie des montagnes. Auvandell est une petite bourgade qui vit des échanges entre Lunargent et Sundabar. Les ressources alimentaires et l’artisanat de la capitale contre les lingots de fer et de cuivre de la cité naine. Toutes ces activités ont essentiellement lieu durant les périodes estivales, la route étant fermée une bonne partie de l’année. On raconte qu’il y aurait autant de chèvres que d’habitants. J’y suis fréquemment passé en suivant des chars à bœufs depuis le nord.

Au son de sa voix, la bretteuse paraissait clairement exténuée, ce qui était compréhensible vu le parcours et les récents événements. Peut-être meublait-elle l’un de ses silences endeuillés par des paroles creuses. Ashura s’efforçait de paraître courtoise et instructive. Elle leva une main gantée vers les premières habitations qui se dessinaient plus loin - on y voyait un édifice de pierre grise qui dominait les autres bâtiments - puis elle reprit :

- Le village est construit autour d’une ancienne fortification naine. On raconte qu’Auvandelle porte le nom d’un héros ayant terrassé un Wyrm, et que la tour se dresserait à l’endroit exact où se trouvait son trésor.

Elle imposa un court silence après son récit, prenant le temps de réfléchir à la suite du programme.

- Le village est fidèle à la cité de Sundabar. Peut-être devrions-nous prendre le temps de relater les faits auprès d’autorités compétentes ? Ces gens pourraient investir une mission de recherche pour Khelrod.

Ce n’était pas dans sa nature de laisser les autorités et les autres forces de locales pour régler une affaire à sa place. Mais ils avaient des ordres de mission, si tenue fussent-ils.

Ashura attendit quelques secondes en tentant de trouver réponse dans le regard de ses compagnons de route. En voyant la désapprobation se dessiner chez Sirine, la bretteuse se permit de rajouter :


- Je sais que nous devons faire profil bas. Mais ce n’est l’affaire que de quelques minutes. Je pourrais me rendre discrètement auprès de personnes compétentes, leur pointer sur une carte le lieu des événements et passer sur les détails nous concernant. Le reste du groupe n’aura qu’à longer le village jusqu’aux portes opposées. C'est notre première pause depuis un moment, et vous pourrez en profiter pour descendre de selles et vous dégourdir les jambes.

écrit par: Phineas Lundi 09 Décembre 2019 à 18h03
Les guides, qui représentaient l'autorité de Luruar, hochèrent leur assentiment. Même si ils n'était pas réellement assujettis à la hiérarchie militaire, au moins agissaient ils de concert. Pendant que ceux ci s'éloignaient avec Xarss et la Goualeuse, Sabetha entra dans la ville et disparut rapidement sans donner d'indications sur son objectif. Ashura elle alla là où devait aller.


Xarss

Quoiqu'ils fassent profil bas, le petit groupe de quatre ne pouvait pas passer totalement inaperçu. Ici les chevaux étaient de trait, ou appartenaient aux soldats et aux gardes caravaniers. Ils ne ressemblaient ni aux seconds, ni aux troisièmes. Quelques champs et fermes s'étendaient autour des palissades renforcées du village, servant de pâturage pour moutons et chèvres. Pas assez pour l'export, probablement une façon de se rendre un peu indépendant, en cas de coup dur, quand Lunargent n'était pas en mesure de leur fournir le blé et l'orge.
Mais la plupart des travailleurs du coin n'étaient pas des paysans. Les humaines et les nains qu'ils rencontraient étaient des gueules noircies. Le charbon les accompagnaient comme leur ombre. Mais certains avaient aussi des éclats d'or, de fer ou de cuivre dans les cheveux ou la barbe. Ils n'avaient pas l'air particulièrement malheureux, les nains moins que les humains probablement, la mine était dans leur sang. Toutes et tous étaient des personnages musculeux, certains particulièrement jeunes. La plupart ne semblait pas malades. Xarss savait que le travail dans la poudre noir éloignait certaines maladies, et en rapprochaient d'autres. Pour les secondes, probablement devaient ils remercier les services des guérisseurs ou prêtres locaux. Rapidement ils se retrouvèrent à marcher à côté de petits groupes de mineurs. La plupart d'entre eux se dirigeaient vers la ville, certains plus précisément vers la fonderie.
Malgré sa capuche, l'elfe écopa de quelques regards, mais certains avaient la gueule si noire qu'il passa le plus souvent pour un mineur particulièrement gracile.

Cette relative tranquillité lui permis de se concentrer sur l'observation. Il cherchait un surveillant, un suiveur. Mais ce fut finalement ce qu'il cherchait qui vint à lui. Alors qu'il s'était un peu écarté des trois autres, un nain se rapprocha subtilement. Il capta son regard un instant sans rien dire. Et comme si de rien n'était, lui remit quelque chose de froid dans la main.

Regardant, l'elfe découvrit une pièce carrée d'étain, polie d'un côté mais non de l'autre. Sa finesse était telle que la moindre maladresse la transformerait en un bout de métal informe. Sur le bord de la pièce n'était écrit que ces mots : "Aube, Porte du Volcan".



Ashura

Le haut-shérif n'était pas vraiment l'homme le plus difficile à trouver. A Lunargent ou Sundabar, les élites étaient dans leurs donjons. Dans ce village, Jortheyn le Fléau était un villageois comme les autres. Ashura n'en savait pas beaucoup sur l'homme. Un ancien aventurier, récompensé par Sundabar pour services rendus à l'ancienne forteresse des Delzoun. Il était connu pour être implacable avec les malveillants, et reconnaissant envers les bons. Certains disaient que sa seule réputation suffisait à éloigner la grande majorité des problèmes qui pourraient tomber sur le village. Mais, évidemment, vu la masse musculaire moyenne de l'habitant d'Auvandell, il y avait fort à parier que les bandits y réfléchissaient à deux fois avant de faire quoique ce soit.

La caravanière, pied à terre pour ne pas courir risque d'accident dans les rues majoritairement piétonnes du village, se dirigea vers la maison commune au centre de celui-ci. Celle ci était grouillante, il s'agissait moins d'une mairie ou d'un manoir que du centre névralgique du village. Soldats patrouillaient entre le bâtiment et la garnison non loin. Les marchands marchandaient dans la grande salle, les représentants des mineurs et des fondeurs organisaient le travail. Les éleveurs faisaient leurs rapports.

Elle ne tarda pas à trouver le dirigeant local. Haute stature, ayant les muscles de l'épée et de la hache plutôt que de la pioche et du marteau, des cicatrices ça et là sur le visage et les cheveux grisonnant de l'âge, il s'entretenait avec ce qui semblait être un forgeron, vu le tanné de sa peau.

Lorsque Ashura s'excusa, il hocha la tête, termina sa conversation et se tourna vers elle :


- Je ne crois pas vous connaître, mais bienvenue à Auvandell. Si vous ne cherchez pas à nous nuire, vous n'avez rien à craindre. Puis je vous être de la moindre aide ?

écrit par: Xarss Mardi 10 Décembre 2019 à 18h46
Ils étaient entrés sans anicroche et sans retenir l’attention plus que d’autres. Cela était pour l’évadé, une bonne chose en soi. Ils avaient beau tout faire pour ne pas attirer l’attention, restaient qu’ils étaient dans une petite bourgade de mineur ou tous devaient se connaitre et savoir à peu près tout sur tout le monde. Peu importait, le sombre restait le suiveur des guides accompagnées de la frêle qui semblait, tout comme lui, être secoué par la disparition de Khelrod. Le faussement appelé Kryssyyor Daurgothoth aurait bien aimé accompagner la guerrière, mais c’était dit qu’elle réussirait sans heurte et beaucoup plus facilement que s’il l’avait accompagné et étrangement en lui un quelque chose lui interdisait de délaisser la frêle blême. Comme s’il devenait maintenant le protecteur de celle-ci. Il mit dans un coin, cette pensée qu’il déterminerait plus tard, le fondement de cette nouvelle impulsion de sentiment pour se concentrer sur les alentours. Il était vrai que depuis leur rencontre, le Ssri'Tel'Quessir n’était pas venu à bout de mettre l’exactitude sur la frêle blême, il y avait là, de quoi mijoter et il ne l’avait jamais vraiment fais, mais le moment présent n’était pas à faire une étude de cas, donc il se concentrait sur plus utile. Encore là, une petite voie en lui dictait qu’il faudrait prendre le temps. Suspicieux, il se remit à sa détection.

Se repassant les paroles de l’archimage il crut sur le moment qu’il ne trouverait personne, puis le chercheur fut trouvé. Sur le coup et s’il n’avait pas été en détection, l'ilythiiri qu’il était devenu pour les siens, aurait sans doute tenté de saisir la main qui lui avait touché, mais il sut instinctivement qu’il avait été reconnu par ceux qu’il cherchait. Un large sourire intérieur s’imprimait le faisant presque rire physiquement, il était plus vert qu’il l’aurait cru et fut quand même fier de sa modestie, il riait de lui-même, signe qu’il ne se prenait plus comme le centre de l’univers. * Haaaaa… Félicia, tu serais tellement heureuse de voir mes efforts.* lui dit-il soupirant silencieusement.

Xarss ne se retournait pas lorsqu’il reçut le colis et attendit un certain moment pour y voir de plus près ce qu’il en était. Voyant la précarité de l’œuvre il récitait mentalement trois fois les mots lus et ensuite, entre ses doigts, détruisit se dernier et le déposait dans l’une de ses pochettes secrètes de son piwafwi. Il se rapprochait plus de la frêle blême et des guides en ne laissant rien savoir pour l’instant.

Il était maintenant temps d’étudier la question qui s’était posée plus tôt au propos de Sirine. Celle qui d’une voix morne, s’amblant se rappeler un triste épisode de sa vie lorsqu’on lui avait demandé à la caserne son nom et qui avait simplement dit ‘’Sirine est suffisant’’ que cachait-elle? Était-ce cet épisode ou le fait qu’elle avait un quelque chose qui ressemblait à Félicia. Peu importait, il avait le temps de se distraire sur son cas, ce qui le décarcassait était la parole de Khelrod à la protéger, il n’était plus, sans aucun doute, mais elle oui, elle était encore là et pas protégé. Le renégat était en apprentissage et surtout noviciat à la main des mystères qui le voulait comme protecteur, si le début de cette aventure était voué à une sorte de protection des autres, elle n’était large, pas assez centrée sur une personne. Il se devait de pointer une personne puis de la protéger, et de tous ici présent qui formaient le groupe, la seule qu’il entrevoyait était la Sirine. Il cogitait silencieusement sur les possibilités qu’il puisse le faire sans avoir totalement confiance à la frêle blême. * Quoi de plus désintéressé que cela Xarss!* entendit-il en lui, Félicia, encore une fois, venait l’éprouver. Son regard se portait sur sa voisine et lorsqu’il allait lui demander si elle acceptait sa protection, rien ne sortit de sa bouche. L’ex-esclavagiste restait muet et observateur, repassant dans sa mémoire le chemin qu’il avait parcouru jusqu’ici, son constat était indéniablement bon, il avait saisi les rouages de son nouveau sentier, mais n’en connaissait pas encore les flexuosités qui l’attendait. * Il te faut réussir à servir dans le désintéressement Xarss, là est ton apprentissage si tu veux être accepté par la main* entendit-il encore une fois en lui puis répondit silencieusement * Oui ma belle Félicia, mais sache que je le fais pour toi et non pour la main * il entendit un rire précieux à ses oreilles, Félicia riait comme il avait toujours aimé puis le rire s’estompait en faisant suite, * Xarss soit sérieux, tu le fais pour toi et personne d’autre, je n’y suis plus et en me cherchant tu te perds. Ressaisit toi, il n’y a pas de mal à travailler sur soi, pour soi, il te faut te connaitre entièrement pour servir, pour cela il faut te centrer sur toi et personne d’autre, mais oui, il te faut la protéger.*

Le fils maudit de la matrone Merenwen levait de nouveau les yeux sur Sirine et de son angle mort il entrevit les traits doux et stylisé de Félicia, il doutait de ce qu’il voyait, il était certain que son esprit lui jouait un vilain tour, mais jamais Félicia l’avait trompé, à l’inverse de sa détestable génitrice Yochlol. Se fouettant l’esprit comme à l’orphelinat le fils disparu Symryvvin reprit sa pose immuable d’antan, impassible il suivit les guides en restant hautement sur ses gardes. Vorn changeait de position sur le dos du sac laissant entendre un soupir dans l’esprit de son domestique puis lui envoyait une image de Narbondel comme pour remettre en place l’esprit errant de celui qui le portait. Xarss s’approchait encore de Sirine puis dans un presque silence lui dit sans se retourner vers elle…


-Nous avons été contactés.-

Puis en prenant une voix endeuillée, il poursuivit…


-Dame Sirine, nos morts nous ordonnent de vivre et de combattre en citoyens d’un peuple libre, de marcher résolument dans l’ouragan de fer vers la paix qui se lèvera comme belle aurore, affranchie des menaces de ses tyrans, et verra renaître, faible et timides encore, la justice et l’espoir. C’est un homme aigri venant de perdre sa femme qui m’a dit cela un soir de pleine Séluné. Je ne l’avais jamais écouté comme je l’entends présentement.-


Il n’attendit pas de réponse, il avait simplement tenté un peu de compassion, chose qui pour lui n’était pas naturelle.


écrit par: Ashura Mercredi 18 Décembre 2019 à 23h53
La bretteuse observa la position du soleil en essayant d’estimer combien de temps le paladin nain aurait mis en suivant la voie, comme l’avait fait sa monture. Son angoisse s’accrut quand elle contempla les lointaines collines qui s’étendaient dans son dos. Si Khelrod était là-bas, il était urgent qu’ils le retrouvent. Chaque seconde comptait. Quelque chose avait dû lui arriver, elle en avait la certitude. L’imaginer seul dans la tourmente la rendait physiquement malade. Conscient qu’elle ne pourrait pas se concentrer tant qu’il ne serait pas en sécurité.

Ashura devait avertir les autorités du territoire. L’affaire était assez grave pour impacter la sécurité des voyageurs qui empruntaient ces chemins. Peut-être même, ces phénomènes avaient-ils déjà frappés des âmes moins chanceuses.

Selon ses employeurs et ses collègues caravaniers, Jortheyn était un homme doté d’une bonne réputation. Après tout, il avait reçu une distinction rare de la part de Sundabar. Elle salua courtoisement l’officier de haute stature.


- Humbles salutations, vénérable Sheriff, se présenta-t-elle respectueusement. Je me nomme Ashura, de Sundabar, humble caravanière qui se permet d’accaparer votre temps pour vous rapporter certains phénomènes…

Elle attendit un hochement de tête d’approbation avant de poursuivre :

- Je chevauchais à trois jours de la capitale quand nous avons été pris dans un brouillard surnaturel. Chemin se faisant, nous avons croisés la route d’un géant des nuages, mais les choses ont véritablement dégénérés alors que nous prenions la fuite. Notre retraite était barrée par une terrible créature rougeâtre qui crevait le sol. Un prodigue…

La caravanière planta son regard plus profondément dans celui de son interlocuteur :

- Un prodigue, répéta-t-elle nerveusement. Une aberration tentaculaire et magique. Dans la précipitation, j’ai perdu un compagnon. Un nain roux qui répond au nom de Khelrod. C’est un guerrier valeureux. Seule sa monture est parvenue à rejoindre ce village. Je… j…

Elle se remémora intérieurement les événements, l’estomac noué, craignant d'avoir oublié une information, puis elle acheva :

- Voilà, je ne sais pas quelle est la procédure exacte, s’il faut avertir le Nid-de-Faucon et ses cavaliers célestes, mais je devais prévenir au plus vite les autorités civiles d’accorder aide et protection. Soyez persuadés, monsieur, que sitôt mes pieds pourront me porter à nouveau jusqu’ici, ma volonté m’y conduira.

écrit par: Phineas Jeudi 02 Janvier 2020 à 00h37
Ashura

Jortheyn fronça les sourcils. C'était étrange, lorsque sa peau se pliait entre ses yeux, elle tirait sur une cicatrice de son front, rendant ce froncement plus inquiétant encore. Ses yeux noirs fixaient la caravanière, et il avait hoché la tête quelquefois pendant qu'elle expliquait rapidement la situation.

- Peste... Ça explique peut-être le bordel de cet après-midi. Un fond de mine s'est effondré, pas de morts heureusement, les galeries étaient vieilles et vide. Les contremaître ont d'abord cru à un coup de feu, comme ça arrive de temps en temps, mais il semblait plutôt que ce soit l’œuvre d'un tremblement souterrain localisé. A cette profondeur, ça n'arrive jamais sans raison, si cette saloperie est retournée en bas, elle à dû faire de sacré dégâts sur son chemin. Nous nous doutions qu'un géant était en chasse par ici, certains des villageois ont dit en avoir vu un passer il y a quelques nuits... Voilà donc ce qu'il cherchait. On se sent bien peu de chose parfois.

Il se frotta le menton d'une main, pensif.

- Il y a fort à parier que les légionnaires du Nid sont déjà entrain de chercher une réponse au pourquoi de la dévastation qu'ils ont laissés là. Je vais leur envoyer un messager et... j'espère que nous serons en mesure de retrouver votre ami. Malheureusement, vu ce que vous me décrivez, je crois que les chances sont contre nous.

Le vieux guerrier posa une main sur l'épaule d'Ashura et la regarda dans les yeux. Il avait ce regard mêlant compassion et respect qu'on ne retrouvait que chez ceux qui, eux aussi avaient perdu des compagnons au combat. Elle l'avait vu si souvent lors de ses escortes. Qui ? Combien d'amis le Fléau avait il perdu dans sa carrière... Beaucoup, probablement, si on en croyait les histoires surréalistes sur ce genre de personnage.

- Ce genre de perte est malheureusement le lot de ceux qui côtoie le danger mon amie. Il ne faut pas oublier, mais si Khelrod est un minimum comme tout les enfants de Moradin, il vous aurait poussé à aller de l'avant. Et de lui garder une chopine, probablement.

Il sourit et hocha la tête. La caravanière ne pouvait pas faire plus.


Tous

Par un étonnant élan que n'aurait pas renié un narrateur un peu feignant, les compagnons se rejoignirent au même moment de l'autre côté du village. Sabetha apparu avec un petit paquet de papier huilé contenant des petits pains noirs encore chaud. Leur étonnant saveur fumé mêlé à la riche crème de carotte assaisonné d'un peu de sel de mine réveilla agréablement leurs papilles. La magicienne dit qu'il aurait été dommage de passer à côté de ces "bouchées de mineur" comme s’appelait la friandise salée. Une fois qu'Ashura eu, si elle le souhaitait, raconté sa rencontre avec le haut-shériff, elle expliqua ce qu'elle avait fait, outre dévaliser la boulangerie.

- Je me disais... Nos adversaires, qui qu'ils soient, ont sans doute besoin de puissants réactifs. Auvandell sert parfois de marché aux métaux. Apparemment, quelqu'un à fait importer de l'acier infernal, elle haussa les épaules, c'est étonnant, mais je ne vois pas ce que ça pourrait faire dans notre histoire. Nous y allons ?

Elle monta à nouveau en selle et ils purent reprendre la route.

Quelques heures plus tard, dans l'horizon crépusculaire, la ville-forteresse apparu. Les torchères des murailles rassurantes de Sundabar leur indiquait la voie. Dans quelques heures, ils atteindraient les portes.

écrit par: Xarss Mercredi 08 Janvier 2020 à 20h14
Le renégat attendait d’être tout réuni pour passer le message qu’il avait reçu et lorsque le moment vint, Sabetha arrivait avec les petit pains et de l’information qui en d’autre temps n’aurait pas fait place dans ses pensée, mais quelque chose allumait en lui.

-De l’acier infernal? Celui-là même fabriqué avec des écailles d'un remhoraz plongé dans les flammes des neufs Enfers?-

Dit-il dans un presque silence avec un temps tout en stupeur, se rappelant une discussion du maitre de Sorcere de l’académie des mages de Menzoberranzan qui lui revint de sa mémoire sélective. De plus son oncle Pharum lui en avait fait allusion lors d’un entrainement à Melee-Magthere et l’un des receleurs de la Bregan D'aerthe en avait fait allusion lors de l’une de ses premières sorti en surface. Xarss continuait…


-Le poison de la petite Seygwine venait d’un remhoraz si ce n’est pas une coïncidence je me demande bien.-

C’était d’ailleurs Gorchë, l’homme loup qui lui avait donné l’indice du poison, mais le jeune drow ne s’était pas souvenu à ce moment, il fallait que le mot remhoraz revienne pour que sa mémoire débloque.

Chemin faisant, l’amant de l’Art remettait ses idées en place, faisant un tri des informations qu’il avait eu depuis le début de cette enquête tout en regardant avec admiration, les hautes montagnes qui se profilaient tout autour d’eux. À un certain moment il s’approchait des guides à l’avant puis leurs demandait de façon neutre ne cachant pas ce qu’il avait à dire pour que l’ensemble puisse l’entendre…


-À Sundabar, est-ce qu’il y a un endroit qui s’appelle ‘’ Porte du volcan’’?

écrit par: La Goualeuse Mercredi 08 Janvier 2020 à 21h16
La belle était restée plongée dans un inquiétant mutisme depuis la disparition de Khelrod. Nul ne soupçonnait la profondeur du gouffre dans laquelle l'avaient conduite ses pensées alors qu'ils chevauchaient vers Auvandell ; elle ne devait qu'à la divine protection de la Dame d'être revenue de ces franges ténébreuses de la pensée où tant d'esprits avant elle s'étaient définitivement égarés.

De tristesse ou de colère, lorsqu'elle mit enfin le pied à terre, il ne demeurait cependant de traces que la morsure silencieuse de ses ongles dans le cuir des rênes. Ses grands yeux bleu gris manquaient quelque peu d'éclat, certes, et son visage accusait la fatigue de journées de voyage auxquelles elle peinait à s'accoutumer, mais il fallait avouer qu'elle donnait spectaculairement le change... Ou avait-elle déjà tourné la page ?

Drapée dans sa froide beauté elle semblait indifférente à la proximité de Kryssior, dont elle ne faisait plus aucun effort pour fuir la présence. Elle accueillit avec un sourire énigmatique les phrases empruntes de poésie et de mélancolie qu'il lui adressa, sans s'alarmer de l'information qui les avait précédées. Avait-elle bien entendu ? Compris ? Aussi fin psychologue qu'il pouvait être, le drow n'aurait su le dire ! La Goualeuse se contentait à vrai dire de le suivre, aussi leste et fuyante que son ombre.

Aux portes du village, elle avait saisi le pain farci que lui offrait Sabetha d'un geste lent, articulé d'une voix rauque un remerciement, puis mangé sans réel appétit tout en écoutant ses compagnons échanger les dernières nouvelles.

La nuit tombait lorsqu'ils arrivaient à Sundabar, et bien que des torches guidassent à intervalles lointains leurs pas, la jeune fille était aux abois. Ses yeux sondaient les ténèbres environnantes, guettant le moindre mouvement suspect, le plus mince scintillement de métal, le plus infime signe de danger.

écrit par: Phineas Lundi 13 Janvier 2020 à 19h16
Lorsque Xarss posa sa question, la magicienne secoua légèrement la tête :

- J'ai été simpliste. C'est comme ça que l'appelle les mineurs, en fait le terme recouvre souvent deux choses que les elfes noirs connaissent d'ailleurs. On connait mieux l'aurorum, il est certes très rare mais ses capacités particulièrement intéressante au niveau narratif lui on fait une place de choix dans les contes, elle sourit un instant. Celui ci vient des Septs Paradis, les plans célestes, précisa t'elle à l'attention des plus profanes. Le cosmos étant relativement équilibré, il y a des inverses. Le plus connu est certainement le fer hématique, c'est celui-ci que je pouvais m'attendre à voir. Du fer... sanglant, de démon. Baator - les Neufs Enfers - ont aussi le leur, mais il est plus rare. Autant que l'aurorum en fait, mais moins connu. Pour dire la vérité, je serais plus encline à considérer l'anti-aurorum comme l'Acier Vert de Baator.

Elle hocha la tête. Elle ne semblait que moyennement consciente que ce genre de savoir n'était pas très répandu hors du cercle fermé des savants et des grands artisans. Repartie dans une réflexion soutenue par le doux cahotement des chevaux, elle ne remarqua pas les yeux étonnés, voir un peu effrayés des éclaireurs qui tournèrent la tête vers elle. La plupart des gens savaient à peine que leur monde était un parmi d'autres, et voilà qu'il se voyait confirmé, avec une assurance absolue, que les Enfers et les Paradis n'était pas seulement des histoires pour faire peur aux enfants.

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Les Marches d'Argent, Sundabar, Porte de la Rivière
Vingt et unième jour de la Marée Estivale, année 1372
Soir
Temps humide, chaud


Ashura revenait à la maison. Pour le drow et la courtisane, Sundabar était une découverte.

L'Imprenable Citadelle du Nord méritait sa légende. Le joyau des nains et des humains semblait absolument inexpugnable. Les abords réchauffés par la puissance du volcan, les insondables douves dont la légende disait qu'ils étaient remplis d'anguilles anthropophages, le pont, gardé, qui menait à la porte qu'ils allaient empruntés. Et puis la position stratégique, le dénivelé entre le donjon au centre de la ville, et les remparts rendait presque impossible un siège. Et c'était sans compter que, contrairement aux autres cités de ce genre, cette image de la ville, n'était que sa surface, la partie humaine de Sundabar. Ses souterrains aussi étaient imprenables, les drows le savaient, et les démons qui, trois ans plus tôt avaient assaillis la cité depuis la Garde de la Porte Infernale plus au nord, étaient désormais aussi au courant.

Alors qu'ils approchaient, Ena arrêta le petit groupe et fouilla son sac. Elle lança un châle à Xarss.


- Le Seigneur Jorus m'a confié ça. Il a dit que si un elfe noir pourrait être utile dans les Monts, il risquait surtout d'être un arrêt de mort dans la Citadelle. Je vois bien que vous tirez fierté de rester à visage découvert, elle semblait être circonspecte à ce propos, mais vous ne nous accompagnerez pas plus loin sans déguisement.

Tirion grogna son assentiment. Et du peu qu'il en savait, le drow n'avait pas le choix. Lunargent avait peut-être été tendre avec lui parce que la cité comptait sur sa magie. Mais Sundabar c'était autre chose. Il savait pertinemment que les matriarches se cassaient les dents depuis des centaines d'années sur les haches et les massues du Maître de Forge. Passant le châle autour de ses épaules, il ne se passa d'abord rien. Et puis un léger frémissement parcouru sa peau, comme une vague de frimas. Regardant sa main, il la vit s'éclaircir jusqu'à atteindre l'or chaud des elfes des bois. Pour lui cela avait peut-être quelque chose de terrifiant.

Ena hocha la tête, et ils avancèrent. Plus ils avançaient, plus la chaleur augmentait. Ce n'était pas insupportable, agréable même, mais c'était évident.

Le drow se rappela par ailleurs ce qu'on lui avait répondu. Il n'y avait pas de "Porte du Volcan" mais la forteresse était construire sur un volcan. Et la cité naine était autour, ses forges à l'intérieur. On pouvait aisément imaginer qu'une "Porte" du volcan, se trouverait par là.

Alors que tous étaient encore obnubilé par l'image de la Forteresse se découpant sur le ciel enflammé de l'été, ils s'arrêtèrent. Devant eux se trouvait un bloc d'acier barrant l'entrée du pont. Du moins c'est ce qu'ils crurent au début. Jusqu'à ce qu'un morceau du bloc d'acier s'avança vers eux.

Un nain. ENCORE un nain.

Et si ils avaient eu l'impression que Khelrod et Lorik était tout ce qu'il y avait de plus nanique, celui-ci, c'était encore autre chose. Le harnois qu'il portait semblait être d'un métal aussi volcanique que sa cité, et la barbe noir qui sortait de son casque couvert de charbon. Les deux yeux tout aussi noirs fixaient les éclaireurs, sans sourire, sans menace non plus. Son étoile du matin semblait issue des meilleurs forges naines, et c'était probablement le cas. Après tout, le chef des nains de Sundabar portait le titre de "Maître de Forge".
Levant la main pour les arrêter tout en les saluant, ils s'adressa au petit groupe dans son ensemble. Le fort accent issu d'un dethek encore fortement usité malgré l'usage du commun complétait l'image du personnage. Il ne dénotait pas devant la forteresse :


- Salut !, dit il avec chaleur, sa voix roulante et rocailleuse réveillant instantanément n'importe qui, les Boucliers de Pierre souhaitent la bienvenus aux éclaireurs de la Légion !

- Et la Légion les remercient, Ena et Tirion sautèrent de selle et saluèrent le nains en saisissant son avant bras.

Ils discutèrent quelques secondes et les éclaireurs leurs remirent une missives. Le garde repris la parole.


- Bienvenu à Sundabar, puisse Moradin vous guider vers sa Forge !

Accueilli par les nains, les compagnons purent continuer vers la ville sans être plus inquiétés.

La traversée du pont de pierre jusqu'à la Porte de la Rivière pourrait être quelque peu angoissante. Sans rambarde d'aucune sorte, ce qui était une longue poutre de granit élegamment façonnée par les tailleurs nain était clairement destiné a dissuader les agresseurs trop hâtif. L'eau calme qui reposait au fond des larges douves ne disaient rien sur la présence ou non des fameuses anguilles.

La porte avait sa majesté. Ce n'était pas l'ésthetique hybride et recherché de Lunargent, mais la monumentalité épique des enfants de la pierre, liée a l'ingéniosité mercantile des humains qui, malgré tout ne voulait pas décourager le commerce. Le granit clair n'effraierait que les ennemis. Pour les marchands, il invitait au confort et à la sécurité après un dangereux périple. La double grille permettait de gérer le flux, ainsi, malgré l'étroitesse du pont il n'y avait guère de raison de chuter.

Une fois passée Sundabar semblait forte, puissante et minérale. Les rues grouillantes d'humains et de nain étaient comme dans toute les autres villes, industrieuses et agitées, si ce n'était la sourde et répétitive percussion d'un marteau pilon en arrière plan.

Qu'est ce que la Forteresse du Nord offrirait aux aventuriers ?

écrit par: Xarss Jeudi 16 Janvier 2020 à 22h47
Aux dires intéressants et instructifs de Sabetha, le jeune drow se laissait prendre par l’intérêt du sujet en oubliant totalement le pourquoi qu’ils en étaient venus là. Il venait de faire des liens qui longtemps, étaient restés sans réponses. Depuis toujours, il doutait qu’il puisse avoir en tout un contraire, ce qui l’avait retenu en Outreterre plus longtemps qu’il le souhaitait d’ailleurs, mais la confirmation de la magicienne était pour lui une sorte de libération, comme si elle venait de l’absoudre de tout doute. Pourquoi? Il ne pouvait le dire sur l’instant, surement qu’il avait besoin d’un certain réconfort et le mysticisme qu’il venait de vivre de par les dires de Sabetha le réconfortait assez pour lui faire oublier qu’il y aurait peut-être un lien avec Segwine et l’acier infernal.

C’est donc dans ses pensées de l’Art qu’il fit le parcours sans vraiment se soucier de son apparence, ni même des dangers qui pouvaient survenir durant le trajet. Il avait quand même apposé son capuchon de son piwafwi, mais il semblerait que ceci n’était pas assez pour entrer dans la citadelle de Sundabar, tel que le laissait savoir Ena lorsqu’elle lui lançait un vulgaire châle. Sur le coup, Xarss allait aussi remédier à la situation en apposant ses faux bandages de circonstance, mais en déposant le châle sur ses épaules, une modification d’apparence, encourue sur son magnifique corps. La honte sur le coup le prit par surprise puis rapidement il se mit à rire intérieurement de lui, de son narcissisme ainsi que de son étroitesse d’esprit. Très rapidement, il appréciait son nouveau corps, mais avait beaucoup moins aimé le propos sec de la guide envers lui. Il ne lui en tiendrait pas rancune, car cela allait contre sa nouvelle décision, mais son regard en disait long sur le coup puis par la suite, il la remerciait de sa bienveillance en lui précisant que sa missive était peut-être de trop. * Et tu viendras me la reprendre voir.* se dit-il avec une pointe qui l’agaçait.

La vue magistrale que lui offrait l’endroit sur la cité était encore une fois, l’une des plus belles choses qu’il avait eu loisir d’observer jusqu’ici. Il devait se l’avouer, si le renégat avait aimé l’ingéniosité des constructions drow à Menzo, à Ched-Nasad ou bien la splendide Eryndlyn, elles n’arrivaient pas à la cheville des villes de la surface qu’il avait vue depuis sa sortie. D’ailleurs il préférait les splendeurs de la surface à l’Outreterre, c’était jusqu’à lors indécis, mais là, l’ensemble de la beauté qu’il voyait, venait de le confirmer, plus de doute aucun.

Même s’il était habillé d’un leurre le faussement appelé Kryssyyor restait très discret, sans en faire trop pour ne pas être aperçu, il arborait un air quelque peu agreste, comme ceux de la race qu’il laissait voir espérant que le simulacre ne soit pas percé.

Une autre chose troublait la quiétude de Xarss et ce n’était pas la ville, ni même les gardes, c’était là où était rendu la gracile Sirine, son état valétudinaire le forçait à se demander si elle allait bien. Encore une fois, une première pour lui, mis à part Félicia, il ne c’était jamais… inquiété pour une autre personne. Le plus difficile était qu’il n’avait jamais eu confiance en elle et en même temps, depuis le début, elle l’attirait. Allez savoir pourquoi. Quoi qu’il en était sa situation devait s’améliorer et au vu de sa dernière tentative de compassion, ce n’était pas lui qui changerait le mutisme présent chez la frêle blême. Il en parlerait à Ashura et Sabetha le moment venu et d’ici là, il restait auprès d’elle sur sa monture.

Quand ils entrèrent dans l’enceinte de la ville, l’amant de l’Art se régalait du spectacle, il pouvait ajouter une autre ville à son actif en se demandant pour lui-même, comment de drow avait pu connaitre autant de villes de surfacin que lui. Le danseur en lui sentit soudainement une envie grandissante de se distraire, il espérait que dans cette ville légendaire il y aurait quelques bardes divertissants, en se disant que serait là, peut-être une solution pour Sirine, se distraire un peu pour faire changement de cette mission.

écrit par: Ashura Mercredi 29 Janvier 2020 à 12h20
Le trajet n’avait en rien altéré le regard soucieux de la bretteuse. Le paladin nain hantait toujours ses pensées. Il fallait qu’elle arrête d’y songer, qu’elle laisse un peu de temps s’écouler et le calme revenir dans ses idées. Du haut de sa monture, Ashura poussa un soupir de soulagement en passant devant les vieilles pierres grises de la porte de la cité de Sundabar. Des remparts érigés aux frontières du royaume afin de contrer les incursions nordiques. Aux allures austères, ses tours d’angle de pierre et ses murs aveugles se révélaient d’abord sous un aspect grave et sérieux, fait de pudeur et de solidité.

Ashura soupira de nouveau puis, dans le cliquetis des sabots qui chahutaient la pente, elle tira sur les rênes de sa monture pour ralentir l’allure, se tournant sur sa selle en direction de Sirine et Sabetha, elle décocha un sourire teinté d’excitation contagieuse. Le cheval avançait en tenant haut sa tête ornée d’une crinière, comme si elle était aussi fière que sa cavalière.


- Soyez la bienvenue en Sundabar, déclara-t-elle. Dernier rempart avant le grand nord. Ne vous fiez pas à l’aspect austère, c’est bien plus chaleureux qu’il n’y parait. Vraiment, navrée que ce soit en si mauvaise circonstance, j’aurais nettement préféré avoir le temps de vous faire découvrir ce lieu.

Quelques jours auparavant, partie en direction de la cité joyau à bord d'un char à bœufs, elle n’avait pas pensé revenir de sitôt dans la cité naine. Il lui semblait même qu’elle n’était jamais vraiment sortie de Sundabar. A la différence qu'aujourd'hui, suite à une succession d’événements, il semblait qu'elle traînait désormais dans son sillage, une ombre menaçante.

écrit par: La Goualeuse Mercredi 29 Janvier 2020 à 21h48
Sabetha avait levé le coin d'un voile dont La Goualeuse, fille de peu, pour ne pas dire de rien, ne soupçonnait pas l'existence. Certes, elle avait ouï dire qu'un autre monde existait, par-delà le sien, où étaient nés les dieux et les déesses ; mais elle avait toujours tenu les autres pour des légendes. Les révélations de la magicienne, dont l'assurance ne laissait subsister le moindre doute, avaient plongé la jeune femme dans un abîme de perplexité qui l'arracha un temps à sa tristesse.

Après des heures de chevauchée plutôt mornes, l'imposante forteresse se dessina dans le couchant. Le visage de la belle, comme devant chaque paysage merveilleux qu'avait offert leur périple, s'illumina d'une admiration empreinte de naïveté : ses grands yeux bleus se perdirent dans les teintes fauves de l'horizon, comme attirés par l'éclat magnétique du géant de fer et de roche dont ils approchaient. Imperceptiblement, une douce chaleur réchauffait son corps endolori par le voyage ; ses muscles se décontractaient, sa mâchoire se desserrait. Elle était arrivée saine et sauve à Sundabar ! Avaient-ils pour autant trompé la vigilance de l'ennemi ?

Plus la grande Sundabar devenait proche, plus l'aquafondienne se sentait frêle. L'architecture naine, lourde, puissante, avait quelque chose d'écrasant qui lui déplut. Légère, aussi délicate que fragile, la belle était la parfaite antithèse de la ville. Elle dénoua le cordon qui retenait sa cape, trouvant soudainement l'air suffocant, puis attacha ses cheveux pour dégager sa nuque. Ses joues s'étaient légèrement empourprées. Elle était charmante.

Une fois Kryssior rendu présentable (elle n'en oubliait pas pour autant quel serpent se cachait sous cette nouvelle mue), la petite troupe fut accueillie par un nain qu'on eût cru découpé dans un bloc de charbon. Elle chassa l'image fugitive de Khelrod, puis salua d'un signe de tête modeste mais courtois le fils de la pierre. Ce dernier était heureusement plus avare de mots que leur regretté ami, et ils purent pénétrer dans la forteresse sans inutiles palabres.

La Goualeuse, cavalière débutante, était descendue de sa monture pour traverser le pont. Une sourde rumeur s'élevait de l'autre extrémité de l'épaisse poutre de fer, le râle étouffé des forges où se mêlaient la clameur des marchands et la basse continue des conversations. Qu'il serait bon de se perdre dans la foule !

écrit par: Sabetha Jeudi 30 Janvier 2020 à 04h12
Alors qu'ils entraient en ville, le petit groupe pût laisser les chevaux, propriétés de la Légion, dans les écuries de celle-ci, à l'entrée de la ville. Ce n'est qu'ensuite qu'il entrèrent de plein pied dans Sundabar.

Alors que Tyrion restait en arrière, Ena resta avec eux en sortant des écuries. Se retournant vers eux, elle leur exposa ce qu'on avait prévu pour eux ensuite :


- A partit de là, on nous à dit de vous aider autant que possible, sans vous entraver. Des officiers des Boucliers vous attendent, mais vous êtes libres de vous occuper d'autre choses avant de les rencontrer. L'état-major voulait vous laisser absolument libre, en précisant que c'était justement le cœur de la stratégie. Pour ce qui me concerne, je pense que vous êtes en sécurité ici, mais je vous conseillerais de ne pas rester seuls. Les nains savent se défendre contre tout ennemi potentiel mais... et bien, nous avons vu que l'adversaire n'était pas sans ressource.

Je dois moi même aller faire mon rapport au bastion, si vous voulez me suivre, pas de problème.

Ce disant, ils s'engagèrent dans la rue principale.

Ils se dirigeaient vers l'immense bastion, forteresse aussi militaire qu'administrative de la ville, quand la Goualeuse dévia en informant qu'elle les retrouveraient plus tard. Khelrod n'était plus là pour la protéger, peut-être l'une ou l'un de ses autres compagnons l'accompagnerait, ou non. Après tout, la jeune femme n'était pas non plus sans défense. Toujours était il que la magicienne suivi l'éclaireuse vers le Hall du Maître, comme s’appelait le bastion.



Le Hall du Maître

Le cœur de la cité était bien loin des élégantes tours qui figuraient le gouvernement de Lunargent, ou même des palais des humains de l'ouest. Il en disait long sur la ville. Sundabar était une forteresse, ses habitants étaient des guerriers. Son palais était un bastion. Il s'agissait d'un ensemble de tours, reliées par des bâtiments plus semblables à des casernes qu'à des bureaux. L'ensemble était gardé par une impressionnante garde, et Ashura savait qu'il ne s'agissait là que de la partie visible de la vigilance naine. L'entrée dans le bastion, malgré la compagnie d'Ena, fût une autre paire de manche que l'entrée dans la ville. Si ils purent passer la queue qui patientait devant les portes en attendant la vérification de leur identité, ils n'y échappèrent pas pour autant. Pendant plus d'un quart d'heure, un nain aux sourcils constamment froncés - qui malgré sa position administrative ne s'était pas départie de son armure - avait vérifié leur identité. Malgré sa présence dans les registres militaires, même Ena avait dû répondre à une dizaine de question. Malgré le fait qu'il ne s'agissait pas de son premier séjour, Ashura également, et de même pour ceux qui les accompagnaient. Quant à Sabetha, elle dût répondre avec un flegme courtois à une série de question concernant ses liens avec la noblesse cormyrienne et dont le résumé pourrait être « je ne suis même pas sûre d'apparaître encore dans les registre des prêtres de Siamorphe. ».

Ensuite, et accompagné d'un garde, ils traversèrent les rudes couloirs du bastion. Bientôt, Ena les laissa pour faire un rapport dans un bureau, pendant qu'ils grimpaient des enchainement d'escalier, dans ce qu'ils comprirent, à regarder par les quelques fenêtre, être la tour nord-ouest. Enfin, et après avoir traversée une salle dans laquelle quelques gardes se reposaient, ils échouèrent dans un grand bureau. Comme tout le reste de la forteresse, les murs étaient aussi lisses que nues. Mais elle était bien plus claire, puisque aux deux tiers de la hauteur de la tour. Deux nains et un humains discutaient autour d'une table carrée sur laquelle était déroulée une carte. A leur entrée, après que le garde eut frappé, et ait été autorisée à entrer, le vélin finissait de se rouler sur lui même.

Ashura en fût sûre, pour l'avoir déjà aperçu plus jeune, l'homme n'était pas Helm Ami-des-nains, maître actuel de la ville. Et elle ne pensait pas que les nains étaient les généraux de la forteresse. Pourtant il ne faisait aucun doute quant à la dignité militaire de ceux ci, les insignes des nains en témoignait. L'homme lui, dans une armure plus légère, ressemblait plutôt à un voyageur. Dans un côté de la salle, les observant, un écusard de la garde d'élite du bastion se tenait silencieux. L'un des deux nains, dont la barbe de bronze était tressé en trois nattes parfaites, les salua.


- Salut à vous. Je suis Larimbar Ormarteau. Helm m'a demandé de vous accueillir, il est retenu aill...

- Les couillons des guildes considèrent que leurs ennuis marchands sont plus importants que l'affaire qui nous concerne, coupa l'autre nain, un borgne à la barbe noire étonnement courte (pour un nain), qui les fixaient avec sympathie de son unique œil.

Alors que l'humain donnait son assentiment d'un sourire amusé, Larimbar repris avec un grognement.

- Et voici Morin Brasfort, connu pour sa langue trop pendue, et Jeorg Mitris, l'un de nos éclaireurs. Helm, donc est retenu ailleurs, et s'excuse de ne pas pouvoir vous accueillir lui même. Cependant, nous pensons aussi qu'il vaut mieux éviter que le rencontrer, lui ou nos généraux. Les éclaireurs de la Légion ne sont pas des incapables, ils ont laissés suffisamment de trace pour nous avertir de votre avancée, et suffisamment peu pour vous laisser en danger. Mais il me semble que vous étiez, cinq, non ?

Il s'arrêta un instant, mais ne leur laisser pas le temps de lui répondre immédiatement.

- Nous savons à peu prêt tout ce qu'il y a savoir sur l'affaire, Lunargent nous à fait parvenir un message. La seule chose que nous ne savons pas vraiment, c'est ce que vous n'avez pas dit... et ce que vous avez fait entre Lunargent et ici. Dans tout les cas, sachez que Sundabar est prêt à vous aider de toutes les manières nécessaires, et ce même si le message indiquait qu'il fallait viser la discrétion. Il ne sera pas dit que nous n'avons pas contribué à écraser des têtes de drows.

Un nain restait un nain.


Le Cercle

Rapidement, la Goualeuse trouva ce qu'elle cherchait. Non loin du bastion qui s'élança avec menace dans le ciel de la cité se trouvait un grouillant quartier marchand. Elle appris vite qu'on l’appelait le Cercle, et pour cause, il s'agissait d'une congrégation de bâtiments et de caravanes, s'étant installé de façon circulaire, à l'intérieur duquel se traitait une nuée de contrats chaque secondes passant.

Et c'était aussi ici, puisqu'il passait des centaines de voyageurs dans le coin, qu'on trouvait le plus grands nombre de tavernes, auberges et autre lieu de repos. Hélas, la jeune femme ne trouva pas exactement ce qu'elle cherchait. Lorsqu'elle posa la question à un garde, il lui répondit que les bains publiques, et le système d'évacuation qui en découlait, serait une faiblesse structurelle dans la défense de la ville. Ici, on cassait des gueules d'orques, on ne se pomponnait pas. Le tout dit avec un ton sympathique malgré tout, et une certaine fierté. Mais une immense taverne accueillante, la Vierge de Minuit, l'attendait non loin. Plus cantine générale que restaurant, l'établissement grouillait de clients autours de table, de bardes ci et là. Après avoir découvert qu'il existait des bains pour les voyageurs encrassés dans lesquels, en échange d'une pièce de cuivre, elle pût se laver, elle pût partir à la chasse aux informations...

écrit par: Xarss Mardi 04 Février 2020 à 23h07
Le faussement appelé Kryssyyor Daurgothoth était en pleine ambivalence. Habitué à œuvrer dans l’ombre et continuellement se faufiler entre les éclaircissements, il se retrouvait avec une toute nouvelle forme physique qui l’obligeait à se mouvoir différemment et de ceci ce n’était que la pointe, car de laisser aller Sirine, seul, le démangeait solidement. Il dut au coup de grands efforts de volonté faire un choix qui le déchirait, de l’un c’était la première fois pour lui qu’il devait choisir entre sa voie et la mission. Pour sa voie, il devait impérativement protéger la gracile Sirine, mais celle-ci ne semblait pas vouloir faire des rapprochements. * Tu lui fais peur innocent, et lui à tu simplement demander ta protection.* entendit-il de la voix de Félicia. La distance entre le groupe, lui et la frêle blêmes se faisait de plus en plus grande puis après tout, Félicia avait toujours raison. Le jeune drow choisi alors de ne pas se séparer du groupe sur l’instant et pris la suite de celui-ci.

Chemin faisant ses pensées se bousculèrent, jamais il n’aurait cru qu’un changement d’apparence pouvait avoir autant de responsabilités, surtout le fait de changer de race. Bien entendu, cela restait de celle d’un cousin lointain, mais comment différent. Un plaisir jamais connu commençait à poindre et le fils maudit de la matrone Merenwen, y prenait goût. Serait-ce là son avenir, caché au fond d’un elfe des bois? Intéressant tout cela et il fallait redoubler d’effort pour ne pas se trahir en émettant une consonne drow ou une simple allusion à sa maudite race maternelle. La meilleure chose à faire devant les hautes autorités de Sundabar, était sans doute de ne pas trop parler et de le faire plus directement possible. De toute façon ils devaient savoir qu’il y avait un drow parmi la troupe apparente ce que Larimbar Ormarteau venait de confirmer.

Il semblait bien qu’il y avait un compte rendu à faire et ce n’était certainement pas lui qui le ferait. En d’autres occasions cela aurait été Khelrod, alors Ashura qui venait de Sundabar devrait tenir le rôle, mais il se doutait bien que Sabetha prendrait la parole, de toute façon, Xarss préférait observer et apprendre. Il tentait de saisir ce qui avait à saisir et pour le reste son rôle était de rester anonyme. D’ailleurs il se demandait bien s’il devait divulguer le fait qu’ils avaient un rendez-vous à l’aube à la porte du volcan.

Sans vraiment s’en rendre compte, ses pensées étaient revenues auprès de la délicate Sirine, dans quoi c’était-il donc embarqué avec cette nouvelle voie et ce fut Vorn qui d’un étirement sur le dessus de son havresac, le sortit de sa divagation passagère. Le chat descendit doucement le long du corps de son esclave puis allait se tourner frotter sur les deux mollets de son porteur avant de faire tranquillement un tour de la pièce en allant devant l’écusard de la garde d'élite du bastion en le fixant du regard. Le renégat soupirait et envoyait une missive télépathique à son familier de rester bien discret. Un balancement de la queue de ce dernier confirmait qu’il n’en avait rien à faire de sa missive et qu’il avait faim. De suite il passait entre les jambes du stoïque puis s’approchait d’une armoire furtivement en adoptant une position d’attaque, son repas devait être sur le point d’apparaitre et ceci lui redonnerait meilleure mine, du moins une meilleure attitude.

L’attention sur le présent revint au Ssri'Tel'Quessir et décidait de se désaltérer avec de ce qu’il restait de la bouteille subtilisée dans la caisse d’Irène, le Sec arabelan de la cuvée spéciale de 1336, tirée pour le couronnement d'Azoun IV qu’il sortit machinalement de son sac tout en continuant d’écouter l’assemblé, surement un oublie à la politesse il en offrait à personne. C’est en prenant sa première gorgé qu’il se rendit compte qu’il aurait encore soif après le reste de cette bouteille et il commençait à observer ici et là s’il n’y aurait pas quelque part dans cette pièce de quoi se désaltérer, pensant déjà à la soirée qui venait, l'aube était encore loin.


écrit par: Ashura Samedi 08 Février 2020 à 08h25
Une convivialité chaleureuse régnait entre les personnes présentes. Elle n’était pas une seconde intimidé par un quelconque protocole. Le ton employé par l’assemblée paraissait d’ailleurs étonnamment familier. Les voyages, les rencontres, l’objectif de servir les intérêts des Marches d’Argent étaient déjà exceptionnels. Cette mission donnait l’impression de voir l’Histoire s’écrire. Mais malgré cela, Ashura se sentait malhonnête de mener la conversation, comme illégitime.

Après quelques secondes de silence, la médiatrice sentit une lourde charge s’abattre sur ses épaules. Durant ce court instant, elle espéra entendre résonner la voix charismatique de Khelrod. Voir le paladin pragmatique prendre l'initiative et faire les présentations avait quelque chose de rassurant. Les informations, les événements et le paramètre occulte l’empêchaient toujours d’affûter son raisonnement. Trop de zone d’ombres et aucune piste assez concrète pour l’esprit étroit de la jeune caravanière. Rien n'y faisait, mais une chose était sure, la situation était délicate et la prudence de mise.


- Salutations, honorés administrateurs, heureuse de vous rencontrer.

Elle s’exprimait d’une voix douce et persuasive, et se força à sourire en saluant.

- Tout d’abord, au risque de réitérer les mots que vous avez reçus, nous devons insister sur la nécessité de nous entretenir dans un environnement isolé, libre de toutes paroles. Il n’est pas peu dire que les murs ont des oreilles.

Elle hocha la tête, le visage impassible, et poursuivit :

- Avant de commencer à échauder un plan, j’aimerais savoir si nous avons un rapport sur les unités qui nous accompagnaient lors de notre départ. L’opération servait à vérifier nos hypothèses, cela consolidera le rapport que nous vous ferons de façon significatif.

La bretteuse écarquilla légèrement les yeux, en fouillant brusquement dans ses affaires.

- Ah ! reprit-elle. Avec peu d’espoir. Voici un objet retrouvé près de la capitale. J’aimerais savoir si vos spécialistes reconnaissent l’origine ou la manufacture.

Elle tourna les épaules vers l’elfe noir et leva la main pour lui faire signe à voix basse :

- Avez-vous toujours la dague ?

écrit par: Xarss Mercredi 12 Février 2020 à 18h04
Batifolant dans l’attente, le jeune drow aux apparences nouvellement trompeuses ne déniait pas écouter les conversations qui faisaient offices. Seul ses oreilles et son esprit semblait être au rendez-vous, tellement ses pensées étaient ailleurs, dansant ici et là avec quelques doiselles qu’il retrouverait bientôt, soirée venu. Sa nouvelle apparence lui donnait des ailes, déjà libertin, le jeune Xarss venait de recevoir un atout ad hoc pour la suite : il ne ferait plus peur aux jeune filles et la barrière des races venait de tomber. Extatique, il ne pouvait s’empêcher de dandiner sur place tellement il avait hâte de se repaître des excès qui viendraient.

Sortie soudain de sa jubilation juvénile par la demande d’Ashura, il devint de marbre puis son regard se portait dans ceux de la guerrière en soutenant un léger sourire complice. Ne comprenant certainement pas l’état d’esprit du sombre évadé, elle dû le trouver étrange, différent et évasif, niais serait adéquat.

Sans attendre plus longuement, le nouveau darthiir, allait cueillir de sous son piwafwi remodelé le dit objet demandé puis en s’approchant avec aise le remit en main propre à la demanderesse en ajoutant de son meilleur elfique…




Encore là, un sourire s’affichait sur le visage radieux et une fois remit ses mouvements furent tout en liesse pour revenir dans son état d’esprit d’auparavant. Tout cela l’ennuyait profondément et sa façon propre de déjouer cet ennui était la nonchalance présente.

Il fallait quand même garder un coté diplomatique et respectueux et c’est sans grand effort qu’il réussit à maintenir son niveau acceptable dans cette salle dans l’attente de passer aux aveux dans un endroit propice aux divulgations qu’ils avaient à faire.


écrit par: Phineas Dimanche 23 Février 2020 à 22h48
Dans la Forteresse

Tout le long de la traversée du bâtiment, la magicienne était restée attentive et aimable. Elle saluait les soldats qui passaient, s'intéressait à ce que leur présentait de temps à autre leur guide. Elle avait posé une ou deux questions sur la politique actuelle de la ville mais rien de très intéressant pour qui n'était pas versé dans le réseau que semblait entretenir les magiciens de la région.

Mais lorsqu'ils avaient pénétrés dans le bureau, elle était resté un pas en arrière, chuchotant à la bretteuse qu'elle ne s'estimait pas légitime à prendre la parole. Pourtant, quand Ashura saisi la dague tendue par l'elfe noir, tout deux entendirent sa voix dans leur tête alors même que celle ci était entrain d'examiner une carte de la région au mur.


-¤ Continuez à agir comme si de rien n'était. Quelque chose cloche. Que Kryssyor soit déguisé ou non, ce Larimbar n'aurait pas dit ce genre de chose si il savait tout. Celui qui nous à contrôlé en bas, savait qu'il était sous l'effet d'un déguisement, même si ce n'est probablement pas le cas de la plupart des soldat de la forteresse. Mais ceux qui nous prennent en charge devraient l'être non ? Cette présentation est extrêmement lacunaire. Il n'a donné aucun détail. Et puis nous sommes envoyés par les plus hauts dignitaires présents à Lunargent, les membres du Conseil ont dû être mis au courant. Helm n'aura pas pu prendre une telle alerte à la légère.

L'intuition de la magicienne corroborait sans doute le propos préliminaire d'Ashura qui voulait s'assurer d'un environnement sain. Le morceau de métal que montra la bretteuse n'avait plus grand chose d'une arme, mais pour qui l'aurait déjà vu, il était encore aisément reconnaissable. Xarss ne remarqua rien, mais Ashura décela bien des réactions différentes sur le visage des nains et de l'humain. Les deux nains restèrent complètement impassibles, comme l'humain lui écarquilla les yeux une fraction de seconde avant de se reprendre. Avant que - et ça tout deux le virent - de faire taper légèrement du pied derrière la botte de Lorimbar.

- Hum, je ne vois pas ce que cela pourrait être, Madame. Je vois bien que ça a été une dague, mais sans plus, mais je ne vois pas non le rapport avec notre affaire. Peut-être pourriez vous nous en dire plus.

écrit par: Ashura Lundi 24 Février 2020 à 01h11
Le caractère placide de son partenaire Elfe Noir et le recule affiché par la magicienne, deux attitudes qui poussaient la bretteuse à poursuivre la conversation, et ce, bien malgré elle. Ashura, impatiente et un peu désorientée, garda un calme glacial. Elle soupira d’un air las. Les rouages de son esprit tournaient frénétiquement pour discerner le vrai du faux. Les poings de la guerrière s’étaient soudainement serrés sans qu’elle ne s’en aperçoive.

- Ce sont des pièces à convictions, déclara-t-elle sèchement en rangeant les deux objets dans son sac.

Elle ne lâcha pas du regard ses interlocuteurs, persuadée que l’essentiel lui échappait encore une fois. Ashura se reprochait sa propre stupidité. Au moins puisa-t-elle du réconfort dans la certitude qu’elle ne ferait pas une bonne espionne. Elle était trop fougueuse, trop indépendant pour le monde sournois et déloyal des hautes instances. Cela, elle s’en félicitait.

- Messieurs, j’aimerais que nous évitions les « à peu prêt », reprit-elle avec une pointe d’agacement dans la voix. Peut-on avoir accès au message que vous avez reçus de Lunargent ?

écrit par: Xarss Lundi 24 Février 2020 à 15h02
Le Ssri'Tel'Quessir continuait de vaguer dans ses intentions de soirée futile quand soudain, Sabetha intervint dans son esprit. Le message reçu ravivait le jeune drow en quête de mouvance. Presque en même temps, une réaction suspicieuse se fit voir du noiraud, Larimbar venait de recevoir un signe qui se voulait sournois. Qui l’aurait cru, surement pas lui, que même ici il se tramait de la fourberie. Le Sec arabelan de la cuvée spéciale de 1336, tirée pour le couronnement d'Azoun IV se faisait boire à petite gorgé pendant qu’un scénario se réalisait dans l’esprit du renégat. Tout sourire intérieur, nonchalant comme à son entré dans cette salle il se déplaçait légèrement du côté d’Ashura pour se positionner comme pour aller cueillir Vorn qui venait tout juste de prendre son repas de la journée, une petite musaraigne vitement engouffrée tellement il avait faim. Un message télépathique lui fut envoyé d’aller s’installer à portée de saut de l’humain derrière Larimbar, ce que le félin arrogant fit même s’il s’objectait à faire diversion après un repas.

Xarss restait prêt à agir, il n’avait pas arrêté de dandiné et continuait d’apprécier ce délicieux restant de breuvage tout en se positionnant stratégiquement pour se retrouver en tenaille avec la belle Ashura, si la rixe commençait, son manège de tenter d’approcher Vorn l’aidant ainsi à se positionné. Il n’avait pas oublié l’écusard de la garde d'élite du bastion qui se tenait toujours silencieux dans le coin de la salle, ni même ce supposé Jeorg Mitris qui recevrait possiblement la bouteille presque vide que le danseur tenait.

Ne sachant pas si la petite astuce de Sabetha était à double sens, le faussement appelé Kryssyyor, tentait une demande télépathique avec cette dernière. * Sabetha êtes-vous toujours là? Si oui vous pouvez nous dire lequel de ces faussaires voulez-vous vous occuper?* demandait-il en regardant toujours Vorn en diversion pendant que sa main gauche sous son piwafwi se préparait à danser dans la toile pour ensuite prendre la baguette de décharge électrique si besoin était.

Il ignorait si tout cela continuerait dans des discutions ou la salle deviendrait la scène d’un combat, pour lui peu importait maintenant, il fallait se préparer au mieux, comme au pire, et d’ici là la comédie devait continuer pour en savoir plus encore.

écrit par: Sabetha Lundi 24 Février 2020 à 19h47
Morin et Jeorg regarda Lorimbar. Il sourit et se mis à répondre à Ashura :

- D'abord, pardon, non nous n'avons pas eu de nouvelles. Mais la discrétion était de mise n'est ce pas... nous ne nous inquiétons pas plus que de mesure. Vous êtes par ailleurs les seuls que nous avons vu jusqu'ici. Une opération des plus difficiles, hum, difficile... Je vais vous retrouver cette missive.

Il s'éloigna vers le bureau au fond de la pièce et ouvrit un tiroir. Pendant ce temps là, l'éclaireur repris la parole.

- Vous avez décidé du chemin que vous alliez emprunter ensuite ?

- Le chemin le plus court pour leur casser les jambes !éructa Morin.

- Ou le plus discret, il est possible que ces salopards vous observent sur n'importe quelle route.

Larimbar revint, un rouleau dans les mains. Le sceau était brisé, il était donc désormais impossible d'en vérifier l'origine. Il tendit le rouleau à Ashura, qui sentit le regard de la magicienne au dessus de son épaule, alors qui venait de revenir derrière eux. Lorsqu'elle le déroula, elle pût lire une courte missive, qui parlait certes de leur mission, mais dans un style qui ne donnerait des informations qu'à des destinataires déjà informés des grandes de lignes de l'histoire. Qui ne savait rien ne saurait que quelque chose de grave se déroule sans en connaître ni les protagonistes, ni les enjeux.

écrit par: Ashura Mercredi 26 Février 2020 à 13h21
La bretteuse inspecta minutieusement le document entre ses doigts gantés, conservant une expression grave. Le papier avait l’air authentique, mais pourtant, ne parvenait pas à dissiper totalement les doutes qui s’étaient immiscés au sein de l’assemblée. Elle jeta un coup d’œil rapide vers Sabetha, espérant puiser quelques convictions. Après quelques secondes, Ashura se décida à reprendre la conversation d’instinct, parce que la situation inconfortable et la fatigue du voyage commençait à sérieusement lui peser :

- Je suis embêtée, déclara-t-elle en secouant la tête. Le risque nul n’existe pas, malgré tout, les anomalies concernant votre comportement n’aident pas à briser la glace. Il est impératif de créer une relation de confiance.

Elle se tenait très droite, la nuque raide et semblait avoir du mal à s’arracher les mots.

- Pour commencer, nous devons limiter les intervenants au strict minimum. Ensuite, nous ne délivrons aucune information sans le couvert d’une protection magique. La menace qui nous guette n’a besoin ni d’yeux, ni d’oreilles pour nous surveiller. Nous avons été témoins de cas de possession par… envoûtement. Autant d’éléments qui ont sérieusement entamés notre sérénité.

Elle parlait d’une voix légèrement contrainte.

- Pour conclure, vous allez commencer par nous dire exactement tout ce que vous savez sur cette affaire. A titre fraternelle et d’hospitalité, pour dissiper un malentendu qui pourrait être nuisible et placer dans sa vraie lumière l’affaire qui nous amène vers votre soutien.

écrit par: Xarss Mercredi 26 Février 2020 à 15h38
Sabetha n’ayant pas répondu, l’ex sombre restait quand même prêt à intervenir à tout retournement physique. Il laissait Vorn non loin de lui et de l’humain, prêt lui aussi, à intervenir tout comme son esclave.

Le Ssri'Tel'Quessir s’approchait de celui qui tenait l’ancienne dague retrouvée grugée par l’acide et tendit sa main gauche pour la récupérer, il accompagnait l’acte avec un sourire simple et une légère inclinaison de la tête vers la droite. Pendant ce temps dans son esprit, le jeune drow se repassait l’une des phrases qui venait de se dire ‘’Une opération des plus difficiles, hum, difficile...’’ puis la suite des deux autres ‘’ Le chemin le plus court pour leur casser les jambes’’ avait éructé le dénommé Morin puis ‘’ Ou le plus discret, il est possible que ces salopards vous observent sur n'importe quelle route.’’. Décidément, était-ce dut à l’avertissement de Sabetha ou de sa suspicion naturelle des profondeurs qui faisait en sorte que tout devenait clair pour lui puis qu’il se tramait une machination devant eux et ce, à peine caché.

Ashura n’attendit pas la suite et continuait à marteler l’interlocuteur. La jeune femme y allait avec détermination et sans détour, égale à elle-même, mais pointée d’une certaine impatience contrôlée. Xarss comprenait parfaitement celle-ci, car lui-même commençait à avoir besoin de bouger pour se dégourdir du voyage précédent et admirait de plus en plus cette femme de tête. Cela lui changeait de les détester, ses sœurs et sa garce de génitrice n'ayant pas aidé.

Finissant le reste du Sec arabelan de la cuvée spéciale de 1336, le faussement appelé Kryssyyor allait déposer la bouteille sur le même bureau que Lorimbar venait d’aller quérir la lettre, en observant minutieusement se dit bureau pour y apercevoir un quelconque indice qu’il pourrait tenter de substituer pour leur cause. Il avait demandé télépathiquement à Vorn de faire quelque mouvement pour une diversion puis revint vers l’assemblé. Au moment même où la final de la guerrière qui lui semblait d’une diplomatie exemplaire, fut dite avec un flegme splendide. Le fils maudit de la matrone Merenwen Symryvvin, n’eut d’autre choix que d’afficher un sourire complaisant à cette remarquable missive qui ne pouvait pas être plus clair.

C’était d’après lui, le moment où tout pouvait arriver, soit tout dégénérait, soit il y aurait une suite d’explication plus trouble encore venant de leur hôte. Sa main gauche sous son piwafwi se préparait à danser dans la toile tandis que l’autre s’apprêtait à dégainer. L’ancienne fourberie du renégat l’aidant à ne rien laisser paraitre, en continuant toujours de dandiné et se préparer au moindre signe.




Perception pour le bureau, si il y à quelque chose d'intéressant, si oui, utilise tromperie pour le substituer avec l'aide de la diversion de Vorn.

écrit par: Phineas Mercredi 01 Avril 2020 à 21h55
Hélas, le bureau était éloigné, et les deux nains et l'humain placé devant. Même si il avait remarqué quelque chose d'inhabituel, et ce n'était pas le cas, le drow aurait été bien en peine de le subtiliser sans se faire voir.

Ils avaient senti la magicienne s'éloigner d'eux pendant un instant avant qu'un dernier message télépathique ne leur parvienne, puis que le lien mental ne disparaisse de leur esprit :


¤La porte est verrouillée. Et pas seulement avec une clef, un sortilège de blocage s'est déclenchée quand elle à été refermée derrière nous.¤

La tension, mais aussi la concentration, émanait des quelques sentiments que le lien leur transmettait de la magicienne.

Larimbar revint vers eux en fronçant les sourcils. Il posa les yeux sur la magicienne et l’invita à revenir vers eux.


- Quelque chose vous dérange...il marqua un temps d'hésitation, Sabetha ?

- Madame de Sarière.

- Pardon ?, répondit le nain, particulièrement abrupt.

- Je ne laisserais pas un roturier se croire à ma hauteur, garde Larimbar. Utilisez le vocabulaire idoine pour une paire du Trône du Dragon. Vous pouvez déjà vous estimez heureux que je n'ai pas notée l'absence de révérence. Je doute que Helm puisse s’embarrasser d'une faute diplomatique en ce moment.

Le ton et la posture aristocratique de la magicienne l'avait soudainement transformée. Elle avait tout de la noblesse hautaine, supérieure. Elle fixait le nain avec la sévérité de ceux qui sont sûrs de leur rang. Un tourbillon d'émotions passa dans les regards de leurs trois interlocuteurs. Et tous purent constater qu'au delà de l'étonnement ou de l'ennui, ce fut une fureur assez peu civilisée pour des officiers de la ville qui sembla prendre le dessus. C'est avec une colère manifestement mal maîtrisée que Larimbar répondit.

- Non, bien sûr... Madame...

Le silence courroucée et la tension laissa un ange flotter. Puis Larimbar tenta d'en revenir à Ashura. Mais cette fois, tous trois avaient compris. Sabetha avait longuement expliquée le fait qu'elle ne fasse plus partie de la noblesse cormyrienne à l'officier qui les avait accueilli. Un coursier avait certainement monté ces informations ici avant qu'ils n'arrivent. Et celui ci n'avait pas l'air d'en savoir quoique ce soit.

Alors que le chef apparent tentait de rendre une explication qui ne tenait pas debout, une lourde cloche retentit dans le bâtiment alors qu'ils entendaient des cris et le bruit strident de lourds panneau d'acier qui raclent le sol à l'extérieur. Ashura n'eut même pas besoin d'y réfléchir, elle avait déjà entendue cette cloche : c'était la cloche d'alerte du Hall.


- Et puis merde !, hurla Morin.

Sous leurs yeux, il se métamorphosa. La vision n'avait rien de ragoûtante, sa peau s'étira, des poils apparurent à d'autre endroits qu'ils ne le devrait alors que son armure d'acier devenait d'un cuir noir. En quelques secondes, à la place de Morin se trouvait un hobgobelin. Dans le même temps, Larimbar abandonna aussi sa scène ridicule, et sa peau se fonça brutalement. A la place du nain d'écu se tenait désormais un duergar. Il sembla couper le tissage d'un sort d'un geste et l'écusard dans le coin de la salle, jusqu'ici silencieux, s'écroula au sol. Il était certainement dans une sorte de stase. Quant à l'humain, il ne changea pas de forme, mais il dégaina son épée, lui semblait bien humain, mais certainement pas leur allié.

Pendant tout ce temps, ils eurent largement le temps de sortir leurs propres armes et de se mettre en position. La magie crépita dans les mains de la magicienne alors qu'un mince torrent de flamme tourbillonnait autour de son bras pour aller former une sphère incandescente entre ses mains sans qu'elle ne prononce une seule parole.

Leur affrontement allait commencer. Mais avant même que ne s'ouvre les hostilités, ils entendirent des ordres et des cris dans le couloir derrière la porte, puis des éclats d'acier et des ordres de batailles.

De toute évidence, leurs ennemis avaient réussi à infiltrer toute la forteresse.


QUOTE
Décrivez vos actions, la façon dont vous allez vous battre dans le post suivant, je commence à prendre le coup pour régler les combats en un seul post !

écrit par: Xarss Jeudi 02 Avril 2020 à 14h55
Décidément il ne pouvait rien substituer pour les aider. Maugréant silencieusement l’ex-Menzo se déplaçait encore une fois cherchant ici et là des informations qui leur serait utiles, mais en vain. Seules les femelles semblaient à elles deux mener cet entretien et elles n’y allaient pas de main morte. Ce fut cette fois au tour de Sabetta de les informer encore une fois mentalement qu’ils étaient embarrés magiquement dans cette pièce. À ce dévoilement Xarss se préparait aux pires et envoyait lui aussi une missive de prudence à Vorn et de se préparer à une potentielle diversion et de faire comme lui s’éloigner au maximum des quatre individus devant eux. Le faussement appelé Kryssyyor en profitait pour aller non-chaland, épier les tapisseries sur les murs opposés.

La magicienne y allait par la suite d’une démonstration d’étiquette fort plaisante, il faisait longtemps que le jeune drow n’avait pas assisté à un tel combat de décorum et ceci égaillais son esprit un temps que trop court, car une cloche résonnait dans tout l’ensemble du bâtiment ainsi que des cris et des raclements de lourd panneau d’acier. À ce moment, comme à son habitude, le danseur-ensorceleur sentit comme le temps arrêter et une vision de ce qui allait se passer défilait dans son esprit. Sabetta s’en prendrait au duergar, Ashura à l’humain et lui le hobgobelin.

Sans attendre sa main gauche sous son piwafwi dessinait dans la toile pour une protection du mage sur lui-même pendant qu’il faisait un pas de placement vers l’arrière pour ensuite sortir sa chaine cloutée de son havresac et commencer avec son allonge une attaque au hobgobelin qui venait de se transformer devant eux, ce dernier serait sa cible jusqu’à ce que cette immonde créature tombe pour ensuite aider l’une de ses camarades dans la danse mortelle qui s’ensuivrait.



Sort Armure du mage. Combat avec chaine clouté sur hobgobelin et par la suite si possible en tenaille avec l'un des autres opposant et une alliée. Utilisera lévitation si cela va vraiment mal pour utiliser sa baguette de décharge électrique et une noirceur si besoin est.

écrit par: Ashura Vendredi 17 Avril 2020 à 13h55
L’intuition avait fait mouche, les masques étaient tombés et un combat s’engagea précipitamment dans le bureau de la forteresse de Sundabar. La cloche d’alerte du Hall sonnait à tout rompre, et tandis que les ordres, les cris et les éclats d’acier résonnaient au loin, il devenait tout à coup évident que le conflit ne se restreignait pas à cette simple salle.

Ashura fronça des sourcils et ses yeux d'un vert éclatant se rétrécirent en deux fentes colériques.


- Mille furies, jura-t-elle instinctivement.

D’un coup d’œil rapide, la bretteuse remarqua la nuée de flammes d’on s’enveloppait Sabetha. Dans le même temps, l’elfe noir se jetait sur l’un des adversaires. Le combat était un instant suspendu dans lequel chaque seconde était précieuse, et Ashura ne se perdit pas en tergiversation. Concentrée sur sa respiration, elle entra dans un état de conscience plus profond. D’un geste rapide, elle arma son bras gauche de la targe de Lunargent. De sa main droite, elle dégaina prestement sa rapière dans un sifflement d’acier. Il était temps de mettre fin à cette danse de fous.

D’un pas leste, la bretteuse glissa sur le côté pour mettre son corps en opposition et protéger coûte que coûte la magicienne. Elle espérait que les arcanes réduiraient leurs opposants au silence, et le premier qui oserait s'en prendre à l'artilleuse devrait tâter de sa rapière.

L’espace d’un bref instant, lui revint en mémoire les consignes de son vieux maître d'arme : pas de précipitation, ne faire aucun geste superflu, être dénuée d’hésitation et jaillir à la vitesse d’un serpent. Dextre. Attaque en prime. Esquive à rebours. Contre-attaque senestre.

écrit par: Phineas Samedi 18 Avril 2020 à 15h59
Il s'agissait de ne pas se tromper. Ce qu'ils avaient en face d'eux n'avait rien à voir avec l'assaut désordonné que le drow avait pu voir quelques nuits plus tôt, ni même avec le terrible affrontement qu'ils avaient eu avec une druidesse envoûtée. Là, il s'agissait d'ennemis qui se battaient en toute conscience, que leur raison soit idéologique ou pécuniaire. Tous trois savaient, pour différentes raisons, qu'il ne fallait pas se fier à la fureur dans les yeux du gobelin. Les hobs n'étaient pas les crétins grouillants qu'étaient leurs cousins. Soldats par essence, ils étaient disciplinés et rodés au combat en plus d'être physiquement supérieurs aux simples gobelins. Le duergar restait un mystère plus épais pour Ashura puisque ceux-ci restaient des créatures de l'Outreterre. Pour le drow par contre, c'était une autre histoire. Vicieux et souvent doués d'une intelligence mystique, les suivants de Laduguer avaient bien des traits en commun avec les elfes noirs, à commencer par leur histoire. Parfois alliés, souvent ennemis, les deux races se connaissaient bien et Kryssyor savait qu'il pourrait constituer un ennemi difficile à terrasser.

Avant même de commencer à combattre cependant, l'elfe noir pouvait désormais comprendre quelque chose. Jusqu'ici il n'avait rencontré que des mercenaires et un drow. Rien d'étonnant si leur ennemie était une matriarche. Mais là il avait affaire à deux créatures des profondeurs. D'une manière ou d'une autre, une alliance opportuniste avait due être fondée par leur adversaire. Et la réussite de celle-ci se fondait probablement sur un pouvoir puissant : la haine de la surface.

Probablement parce que ces derniers jours avaient été aussi éprouvants que formateurs, les aventuriers furent les plus prompts à réagir. Xarss s'entoura de son armure de mage et Ashura eu le surprise de miroiter de la même manière alors qu'elle sentait la main de la magicienne sur son dos.


- Mieux vaut que mon pavois soit aussi solide que possible..., chuchota la magicienne derrière elle.

Consciente d'être sur le même axe tactique que sa protégée, la bretteuse plaça ses pieds, n'offrant qu'un flanc réduit à son adversaire, quel qu'il soit.
Deux de leurs adversaires ne s’embarrassèrent pas de ce genre de considération quant à leur propre protection. A commencer par l'humain, qui d'un pas agile dégaina son épée et se lança sur Ashura. Ce fût probablement un cuisant échec pour sa dignité, la bretteuse se contentant d'un pas sur le côté alors que la lame ne coupait que de l'air à plusieurs doigts d'elle. Devançant son adversaire, le hobgobelin se jeta sur le drow, sa hache - qui elle était bien de facture naine - brandit et prête à frapper. Et ce fût de la même manière, avec un brio manifeste, que le faux elfe sylvain se tordit en arrière pour éviter un brutal coup de taille.

Il était désormais temps de répliquer.

Un sourire carnassier aux lèvres pour ce qui lui paraissait être un adversaire inférieur, le drow fit tournoyer sa chaîne autour de sa main avant d'attaquer. Il lança son arme dans un arc de cercle quasiment parfait, les pointes vinrent s'enfoncer avec violence dans le cou de la bête, lui arrachant un cri de douleur suivi parce un rauque grognement et un crachat de sang lorsque, tirant la chaîne vers lui, Xarss lui arracha une partie de l'épaule.


-

L'insulte déjà fleurie était agrémentée d'hémoglobine et de bout de chair volante. Rapière et targe en avant, la bretteuse s'engagea en duel, une configuration où elle excellait. Elle ne s'encombra pas de fioritures, il ne s'agissait pas d'une passe d'arme d’apparat. Armant son bras, sa fine lame passa entre les tentatives de parade de son adversaire, sa targe écarta au dernier moment la garde de son épée, et la pointe s'enfonça très précisément là où elle l'avait désiré : traversant un défaut de l'armure, le pectoral, la peau puis la chair elle était à peu prêt certaine d'avoir sectionnés les tendons du bras d'épée de son adversaire lorsqu'elle ressortit sa lame. Pour preuve, son épée semblait désormais tenir avec au bout de ses doigts. Après avoir lancer un soupir d'admiration dans son dos, Ashura entendit la magicienne incanter à nouveau, mais rien ne se passa.

A nouveau, leurs adversaires attaquèrent... mais pas l'humain. Semblant considérer qu'il n'était pas assez payé pour ça, il lâcha son arme et tenant son bras de l'autre recula d'un pas. Le hobz n'eut pas ce genre de geste. Armant son bras en hurlant, il attaqua de nouveau Xarss. Mais encore une fois, probablement aveuglé par la douleur, il passa largement à côté de sa cible.

Cette fois, le duergar intervint. Voyant ses deux compagnons acculés, il commença à incanter un sort. Au même moment, Sabetha se décala d'un pas. Les flammèches dansaient toujours autour de ses doigts alors qu'elle se mit elle aussi à signer et à incanter. Le temps suspendu pour Ashura lui permit de repérer une chose : les gestes des deux lanceurs de sorts étaient exactement les mêmes. Le dernier, les pouces et index des deux mains joints formant une double croix furent signés exactement en même temps. Ils entendirent un clac qui leur sembla distant et le nain, les yeux exorbités de terreur, vit son sort échouer lamentablement.

La magicienne ne perdit pas de temps. Le sort qu'elle avait préparé grâce à la protection d'Ashura vint immédiatement. Elle se recula d'un pas en gonflant ses joues alors que de la fumée sortait de son nez. Et brutalement elle souffla. L'univers se changea en enfer alors qu'un torrent de flamme se déversait sur les ses adversaires, ne passant qu'à une distance probablement calculée de ses deux alliées afin de prendre les trois énergumènes dans le brasier. Pendant deux longues secondes elle cracha les flammes écarlates sous les hurlements de douleurs du duergar, du hobgobelins et de l'humain. L'odeur de bois et de poil brûlé se rependit dans la pièce. Elle ne semblait pas accorder la moindre pitié à l'humain malgré sa reddition, qui se retrouvait tout autant pris dans les flammes.

Enfin, le torrent infernal s'arrêta. Carbonisé sur place, le gobelin et l'humain s'effondrèrent parcouru de soubresauts et gémissants avec peine. Seul le duergar, terrorisé, la barbe encore en flamme, se recula en tentant d'éteindre l'incendie. Sabetha le regarda en sortant sa gourde de son sac et de boire de l'eau.


- Paralanuit assèche la gorge, dit elle, étrangement cynique, avant de se diriger vers l'écusard et de s'agenouiller à côté de lui.

Le duergar, lui, demandait pitié. Tous trois avaient été si performant qu'ils entendaient encore les combat dehors et personne n'avait encore eut le temps de défoncer la porte.


QUOTE
J'avais peut-être prévu un peu faible, mais en même temps, vous avez fait une sacrée suite de jet biggrin.gif

écrit par: Xarss Dimanche 19 Avril 2020 à 13h52
La danse mortelle avait commencé et loin de lui vint à l’idée de l’ex-sombre des profondeurs, l’issue de cette bataille. Peut-être que Sabetha avait une idée à qui elle faisait affaire, du moins en parti, mais pour l’enfant mal aimé d’une matrone détestée, il était évident que le plus à craindre parmi eux était sans nul doute le duergar. Alors pourquoi Xarss avait-il attaqué le hobgobelin en premier, simplement par précaution et opportunisme. Il aimait avant un combat, visualiser ce qu’il se passerait et il aimait par-dessus tout voir à la fin si sa visualisation avait été dans le même sens, mais ce qu’il aimait encore plus, était de vivre le combat avec les facteurs chaotiques qui s’introduisait à chaque fois et cette fois il fut surpris et presque enjoué.

Ils étaient rapides et préparé, l’ennemi bien sûr, car le danseur eu à peine juste le temps pour une protection et prendre sa chaine cloutée que l’horrible hobgobelin était sur lui hache levée tentant de l’occire sans plus. Le premier facteur chaotique fut que le drow avait vu dans sa visualisation qu’il aurait le temps pour une attaque d’opportunité du à l’allonge de son arme, mais non, le fourbe baveux hache levé avait été si prompt qu’il avait déjoué sa visualisation et l’avait manqué de peu. La riposte fut presque improvisée, chose que le faussement appelé Kryssyyor ne divulguerait pas, et qui eut la chance de toucher son adversaire d’un coup qu’il fut fier et là, la deuxième surprise du facteur chaotique survint. Le hob l’insultait et pour le faux elfe sylvain, il n’en était pas question dans sa visualisation, ceci le piquait légèrement et il prit un plaisir fou à lui répondre, ce moment était savoureux et aurait dû duré en longueur tellement la joie était intense. Sur un ton connu en Outreterre comme hautain il lançait à son adversaire du moment…



-Depuis quand on fait confiance à une putain? Tu en as un, par contre tu n’en es pas à la hauteur.-

Dit-il dans un haut drow du mieux prononcé pour que le Hob comprenne bien à qui il avait à faire. Autre élément non visualisé qui lui fit se mordre la langue de trop vouloir rabaisser, car il craignait maintenant d’avoir énervé le nain sombre et qu’il puisse le prendre pour cible. Cet interlude lui fut pratiquement fatal, car le Hob qui lui semblait trop énervé, surement du au verbe que Xarss avait choisi comme arme, se plaisait-il à imaginer, manquait à peine de lui couper un bras. Son pas de placement pour tenter de se placer en tenaille avec Ashura lui permit de voir la belle passe d’armes de la bretteuse et d’avoir une meilleure vue de l’ensemble de la scène pour mieux riposter. Quand il vit le duergar commencer à incanter, de sombres pensées lui vinrent, la partie n’était pas terminé et tout pouvait chavirer à tout moment, ne fallait pas arrêter là, l’attaque. Une autre chose qui n’avait pas été visualisée.

Sabetha utilisait un contre sort remarquable qui fit saliver d’envie l’ensorceleur en lui et par la suite elle fut flambante. Le fils maudit de la matrone Merenwen Symryvvin en oubliait presque son adversaire qui roussissait à volonté. Plus fort que lui, Xarss souriant ajoutait vers le brulant gémissant…


-L'alurl gol zhah elghinyrr gol-

Ce qui voulait dire ‘’le meilleur gobelin est un gobelin mort’’ une insulte parfaite pour un Hob et une claque moral pour le Duergar à moitié roussi qui osait demander pitié à la stupéfiante Sabetha. La perfidie des nains gris n’avait rien à envier à celle des Ilythiiri, il dut intervenir rapidement pour alerter ses compagnes.

-Attention, ils sont plus vicieux que les drow. Et d'après le Gol, il y aurait surement une matrone derrière eux, du moins il à précisé ''elle'' reste à savoir c'est qui elle?-


Dit-il rieur en enfonçant doucement sa velve de maitre dans le poumon droit du Gol le laissant se noyer intérieurement en lui susurrant…





Puis ensuite il vint à la tête du duergar et avec la même velve encore chaude, vient la déposé sur la gorge, espérant qu’Ashura ferait de même avec sa rapière. Ne fallait pas prendre de chance avec ces nains, tellement qu’il se souvenait encore très bien des interrogatoires que faisait passé ses garces de sœurs au duergar, elles avaient vite appris à les tuer et ensuite interroger leurs cadavres, c’était plus certain et moins risqué. Un quelque chose lui disait que Sabetha arriverait à ses fins plus aisément et il avait bien hâte de voir sa technique.

écrit par: Ashura Lundi 20 Avril 2020 à 13h05
La bretteuse expira lourdement, les joues à peine rosies par l’effort. Elle n’avait même pas pris le temps de laisser tomber la grande sacoche qu’elle portait sur l’épaule. Sa rapière encore dans la main droite, les doigts encore légèrement raidies, elle fit un brusque mouvement du poignée afin de nettoyer la lame. Quelques gouttes d’hémoglobine perlèrent sur le sol.

Considérant l’étonnant champ de force qui entourait son corps, et la synergie instinctive dont la magicienne et la bretteuse avaient fait preuve, elle tourna un court instant les épaules vers cette dernière, et son visage se fendit d’un sourire fugace puis elle haussa des épaules. Mais le temps n’était pas aux fanfaronnades, et rapidement, prenant conscience de l’agitation, les ordres et les éclats de métal qui résonnaient au dehors. Elle s’efforça de maintenir ses pensées dans un étau de froide logique.

Puis, Ashura tourna vivement les talons et s’approcha du nain gris qui implorait désormais de la pitié, prudemment et lame pointée en avant. Pendant quelques secondes, elle le considéra d’un air mauvais et avec une certaine curiosité. Elle avait fréquenté des nains une grande partie de sa vie mais n’en avait jamais rencontré de ce genre. Plus petit, le teint grisâtre et la barbe blanche. A bien regarder, ceux-là n’avait que peu de chose en commun avec les populaires nains d’écu.

A cette pensée, les yeux d’Ashura se rétrécirent méchamment. Le souvenir d’un ami faisant naitre une détermination sans faille.


- Funèbre guignol, lâcha-t-elle d’un ton sévère. Les geôliers de Sundabar n’ont pas la réputation d’être tendre avec les gens de ton engeance. Tu devrais parler afin d’alléger le calvaire qui t’attends. Qui es-tu ? Au nom de qui travailles-tu ? Quelles étaient vos intentions en infiltrant la forteresse ?

Le ton détaché et sec ne laissait pas entrevoir l’infinie colère qui consumait la bretteuse.

écrit par: Phineas Vendredi 24 Avril 2020 à 22h42
- Fu... Ju... Je... Je...

Le duergar n'avait pas grand chose des fils de la pierre que les deux compagnons avaient l'habitude de rencontrer. Bien sûr, la légende qui faisait de tous les nains et naines des forteresses sur patte, ne reculant jamais face à l'adversité, était largement exagérée. Cela dit, en règle générale, ils avaient une fierté particulièrement solide qui les empêchaient de baisser les yeux. Celui là, au contraire, semblait prêt à vendre sa mère - et tout son clan avec - pour sauver sa peau.

Les brûlures induites par le souffle de la magicienne continuait à le brûler et agitait frénétiquement les mains pour tenter de faire passer la douleur. Pendant qu'ils constataient cela, le duo remarqua aussi que ni le gobelin, ni l'humain ne semblaient morts, quoique bien inconscients. Alors que le duergar babillait encore, ils entendirent un roulement de verre derrière eux puis la voix de la magicienne.

Sabetha avait fait rouler deux minuscules fioles en verre trempé vers eux tout en auscultant l'écusard encore à terre :


- Faites boire ça au deux à terre. Ça ne les réveillera pas mais ça leur évitera de mourir. Parant aux protestations éventuelles elle continua, ou ne le faitent pas. Mais je ne suis pas un bourreau, le choix vous revient.

Sans les regarder, elle souleva la paupière du nain. Laissant l'interrogatoire aux deux autres, ils n'entendirent plus qu'une mélodie arcanique prononcée dans un idiome particulièrement agréable aux oreilles.

La proposition de la magicienne sembla avoir, cela dit, un effet sur le nain. Apparemment, la perspective de sortir vivant de cette pièce lui rendit la parole :


- Thangardt. Thangardt Cendrefaix, il s'arrêta une seconde et fixa le drow du regard. Voilà qui était plus nanique, la fierté de son nom de clan. Votre magicienne est trop charitable. Ces deux abrutis ne méritent que la mort pour un échec aussi cuisant.

Probablement Sabetha l'aurait elle interrompu si elle n'était pas aussi prise par son sortilège :

- Et de toutes façon, il ne savent pas grand chose. Moi au contraire, suit votre indubitable serviteur... , il s'arrêta, à condition que votre serviteur puisse sortir d'ici en vie.

écrit par: Xarss Samedi 25 Avril 2020 à 14h22
Le c’rintri eut pour un moment une difficulté à comprendre Sabetha, se retournement eut sur lui un comportement ambivalent. On tente de les tuer pour ensuite les sauver. Il n’était pas le qu’el’velguk de sa maison, mais pour lui il n’y avait pas d’échappatoire pour le gol, il allait y rester. * Puis quoi encore, gaspiller une précieuse fiole pour un gol!* et comment il faisait le bougre pour être encore en vie, il venait de recevoir une velve en plein poumon et il continuait à gémir. Si Xarss n’avait aucun sentiment pour cette espèce, il était contre la souffrance, donc il délaissait le duergar pour venir enfoncer son poignard de maitre directement au cœur de la vermine. Une fois en place il fit pivoter d’un côté et de l’autre pour s’assurer qu’il le découpait amplement pour que la souffrance puisse faire place à la mort plus douce.
En passant auprès de l’humain, il hésitait, regardant Ashura, se demandant si elle ne voudrait pas l’occire elle-même. D’ailleurs celle-ci avait pris l’initiative de l’interrogatoire, lui qui pensait que ce serait la magicienne. Ashura gardait le nain gris au sol puis se dernier tentait la discussion. Ce dernier osait donner son prénom et son nom. Stupéfait, le faussement appelé Kryssyyor cherchait de suite dans sa mémoire si ce nom, il ne l’avait pas déjà entendu. Dans ses nombreuses sorties de Menzo avec sa patrouille mise en contribution pour sécuriser certain passage contre une invasion duergar, il avait eu loisir de prendre connaissance de plusieurs noms de nain gris, peut cette famille ferait parti de celle-ci.
Le faux elfe des bois, ne prit pas de chance puis ramassait les deux fioles laissées au sol par l’alchimiste pour ensuite fouiller les deux corps au sol et qui sait ce qu’il pourrait trouver sur eux qui pourrait les informés plus amplement sur la situation.

Entendant les dires abjects du gris Xarss n’eut d’autre choix de mettre en garde les deux femelles…


-Vous faites possiblement une erreur en le laissant en vie, leurs paroles ne sont que mensonge et ils sont des poignards à deux tranchants. Il gagne du temps pour mieux vous poignarder dans le dos. Posez vos questions et finissons-en.-


Le fils mal aimé savait que Sabheta avait un plan derrière la tête, mais il jouait la carte du salaud qui voulait se débarrasser du gris et connaissant ceux-ci, il savait aussi que le nain voudrait prendre sa vengeance sur l’elfe de des bois par la suite, ce qui lui ouvrait une porte de plus pour qu’il coopère pour assouvir sa vengeance. Du moins c’était ce que le jeune drow croyait. De toute façon elles ne l’écouteraient pas, pourquoi maintenant quand depuis le début, il était et resterait une tache au tableau. Il essuyait sa velve sur l’humain et refusait de le tuer le laissant là agonir dans l’inconscience. * Qu’il meurt dans le silence, doucement et surement.*




Connaissance (pour le nom du gris).

écrit par: Ashura Dimanche 26 Avril 2020 à 15h28
La bretteuse aux cheveux d’or décrivit un discret hochement de tête approbateur vers l’Elfe noir, tant pour lui confirmer son sentiment quant au fait d’accomplir la volonté de la magicienne, que l’initiative de celui-ci qui visait à fouiller les suspects au sol. Dans un dernier point, elle confirmait aussi son dédain concernant le Nain gris qui essayait désormais de négocier. Les paroles de Xarss ne faisaient qu’attiser des craintes qu’elle entretenait déjà. Que ces idées soient le fruit d’un racisme latent des mondes d’Outreterre, ou la somme d’expérience personnelle, Ashura ne parvenait pas à accorder de la crédibilité à son interlocuteur. De plus, l’idée même de comploter dans le dos des instances de Sundabar lui paraissait inconcevable.

La caravanière, toujours sa rapière en main, tourna les yeux vers la magicienne :




D'un mouvement du menton, Ashura désigna ensuite la porte d’entrée derrière laquelle les gardes menaçaient à tout moment d’écourter cet entretien.



Elle retourna ensuite son attention sur le captif, appuyant un peu plus la pression du fer de son arme pour assurer une détermination pleine et entière.

- Ser Cendrefaix, reprit-elle d’une voix rude. Indubitable serviteur, tu comprendras qu’après cette intrusion et cette tentative évidente d’assassinat, ta crédibilité est sérieusement mise en cause. Donnes-nous matière à songer que ta vie vaut réellement plus que celles de tes compagnons. Magnes-toi avant que les autorités de Sundabar ne statut elle-même de ton sort.

hrp.gif Persuasion et Psychologie

écrit par: Phineas Dimanche 26 Avril 2020 à 16h51
L'incroyable charisme d'Ashura ? Le ton qu'elle employa ? Une bénédiction de la Cavalière ou la fatigue qui se transformait peu à peu colère ? Le tout assaisonné de la pitié meurtrière du drow peut-être ? En tout cas la première instruction de la bretteuse à son "serviteur" fit clairement mouche. Le sarcasme persistant qui nageait dans les yeux du gris disparu pour laisser place à une peur réelle. Ne bégayant pas comme tout à l'heure, il fixa cependant la bretteuse :

- Et bien en vérité... Ma crédibilité n'est pas mise en cause, madame, commença le gris, ne pouvait s'empêcher un sourire ironique. En temps que votre ancien ennemi - désormais votre éternel débiteur - je suis crédible parce que je vous ai attaqué. Je n'aurais pas de raison de quémander la pitié si j'avais déjà été votre allié. Et si je l'avais été, je n'aurais probablement pas grande information à vous donner.

Il fit une pause, apparemment satisfait de son petit raisonnement.

- Pour commencer, je dois vous informer que, je le crains, l'espuar ne soit pas le meilleure choix pour parler discrètement en ma présence. Les mages et les langues, vous savez..., il leva les mains, joueurs. Mon entière coopération vous est déjà dévolue. Ce genre de pyromancie est hors de ma portée, je ne me risquerais pas à la fâcher plus que ça..., ça c'était visiblement une vérité écrasante.

Il se frotta à nouveau les mains meurtries.

- Je ne vous demande pas de me faire échapper. Mais plus dignes cousins me rattraperais de toute façon avant que je n'atteigne le bout de la place. Je vous demande de prendre ma défense pour que j’écope d'un cachot dans lequel je pourrais faire pénitence, plutôt qu'un preste billot. Quant à la porte, il s'agit d'un sortilège de blocage. Qu'ils tentent de la défoncer, où qu'ils aillent chercher un mage pour la débloquer, en effet, nous avons un peu de temps...

Il se racla la gorge.

- Je vois bien que vous chercher autant d'informations que je ne cherche ma survie aussi... J'ai bien des choses à dire. Je sais un peu l'organisation de toute cette petite opération, et ses chefs, quoique pas leurs intentions exactes. Et je sais même où ils sont en ce moment, puisque je devais y faire mon rapport. Mais je peux surtout vous dire, histoire de commencer notre marchandage, que votre employeur, l'elfe complètement tar... honorable. Landruel ? Il risque de se retrouver rapidement dans une sale situation.


hrp.gif Xarss n'a pas les connaissances appropriées pour ça.

écrit par: Ashura Lundi 27 Avril 2020 à 14h08
Bien que les sombres manipulations et les secrets d’espions ne soient pas de sa nature, la bretteuse se félicita d’avoir reçu quelques éléments de réponses. Les portes étaient bloquées par la volonté du nain, et celui-ci s’avérait être un maître arcaniste, et le non un clerc voué à une obscure déité comme il était commun chez les gens de sa race.

Malgré le changement de ton évident de son interlocuteur, elle fut submergée par un sentiment d’intense lassitude mêlée de crainte, un tic nerveux fit tressaillir sa bouche et elle grinça légèrement des dents. Ashura commençait à sentir l’irritation lui crisper les membres. Elle en avait assez de jouer au chat et à la souris, cela finissait de mettre ses nerfs à rude épreuve.


- J’essaie toujours de trouver des raisons de défendre ta cause, reprit-elle d’une voix toujours raide. Pourtant tu persistes à parler par énigme. Bonté divine, parles maintenant, je n’ai aucunement le temps de jouer aux diplomates avec toi. En plus, tu oses avouer comprendre que le temps joue en notre défaveur…

La bretteuse soupira longuement.

Consciente que la perspective de rendre un mauvais rapport à ses maîtres était une perspective certainement plus désagréable que la mort elle-même, Ashura s’échina à poursuivre :


- Soit, le marché sera que tu recevras clémence. Je jure que tu pourras croupir dans une cellule afin d’éviter de subir le courroux de tes frères de sang, et je n’ai qu’une parole. Si tu t’entêtes à jouer de mystères avec nous, c’est à la force de pinces et de tisons brûlants que la garde t’arrachera tes cachotteries. Le trépas te paraitra alors d’une toute autre nature.

écrit par: Xarss Lundi 27 Avril 2020 à 16h32
Le fils mal aimé avait la patience très courte, parfois moins, mais là à écouter les paroles détournées en virtuosité périlleuse, le drow se dit que tant qu’à jouer avec cela il jouerait lui aussi, mais à sa façon. Le duergar était un mage et il jouait que trop avec ses mains, ce qui agaçait royalement l’ensorceleur. Durant la joute verbale du gris qui tentait encore une fois de gagner du temps, le jeune drow revint se placer à la tête de ce dernier en déposant cavalièrement sa velve sur le côté et en bas de la gorge du parleur, directement sur la jugulaire de droite, laissant un léger filet de sang couler de son épiderme et sur la jugulaire de gauche sa velve de la main gauche.

Xarss attendit qu’Ashura ait terminé puis il ajoutait sèchement…



-Je n’ai vraiment pas la patience de mes comparses du moment et Landruel m’a appris une chose, que l’on est mieux d’interroger un mort qu’une vipère vivante et ce n’est pas les prêtres qui manque ici. Alors soit bref et précis, dans trois, deux…-


N’ayant pas lésiné à se faire prendre au sérieux, le c’rintri avait appuyé de la pointe de ces deux velves sur les jugulaires à chaque fois qu’il faisait son décompte. Pour sûr que le faussement appelé Kryssyyor n’hésiterait pas à l’égorger en prenant une attention particulière à trancher que les jugulaires, s’il fallait qu’il prononce le zéro.

Il se repassait la séance de Gorchë sur le drow et eut un sourire intérieur, devrait-il maintenant faire comme cet homme loup et disséquer chacun de ses adversaires pour mieux comprendre leurs anatomies? *Pourquoi pas.* se dit-il pensant à sa prochaine question s’il bien entendu il y en avait une.* dans la passe de la Pierre-Tournante... Un vieux poste de garde des Dlardrageth, surement l’endroit où ce maudit duergar se rendait pour faire son rapport.*



-…un …-







écrit par: Phineas Mardi 28 Avril 2020 à 16h56
Un grognement suivi d'un cliquetis de maille se fit entendre derrière eux :

- La magie n'empêche pas le mal de crâne, mon ami, dit doucement la magicienne, ne vous inquiétez pas.

Ashura entendit les pas de la lunargentaise se rapprocher derrière elle, et Xarss - qui avait aussi vu le nain se réveiller - vit le regard interrogateur qu'elle lui lança. Le duergar quant à lui leva le regard vers elle.

- Il à quoi votre pointu ? J'ai connu des drows et des diables moins sanguinaires que celui ci.

Le gris faisait le clown, mais les deux femmes voyaient clairement sur son visage qu'il n'en menait pas large. Ashura, qui étrangement, commençait à comprendre comment fonctionnait Thangardt, pensait comprendre ce qui se passait. Il était mercantile, et l'échange qu'ils avaient conclu : sa vie contre des informations, lui convenait. Là, le drow menaçait immédiatement sa vie, mais il semblait estimer que le plus grand danger de la pièce n'était pas cet elfe sylvain à moitié psychopathe. Mais bien la magicienne derrière la bretteuse, qui de tout ce qu'il avait entendu, n'était pas une grande partisane des mise à mort de sang froid ou de la torture.

C'est cet étrange enchainement d'évènement qui sembla le faire parvenir à cette conclusion. Quoique, Ashura en était à peu prêt certain, elle avait déjà son accord avant que Xarss ne pose ses lames sur le cou du nain. Il recula un peu la tête :


- C'est lui le drow hein. Vous êtes les vrais. Je veux dire, un boiseux ne se comporterait pas comme ça en Luruar. Trop bien intégrés. Bon. Je vais vous dire ce que je sais, et en échange, vous m'écartez de ce malade, il grogna quelque chose qui pourrait, en bas drow, ressembler à "les elfes, tous des cinglés...".

Une matriarche - me demandez pas son nom, je ne connais pas - à profité des tractations concernant la succession au trône pour répandre son message à Gracklstugh. Elle voulait porter un grand coup à la surface reprendre ce qui reviendrait de droit aux descendantes de Miyeritar et bla bla bla... Si vous voulez mon avis, c'est juste qu'elle cherchait à accumuler du pouvoir au dépend des autres matriarches, faut dire qu'il y a pas beaucoup de place. Comme elle n'avait pas beaucoup de ressources, elle est allé chercher chez nous les familles qui avaient peu ou prou les même problème. Ma famille à une longue tradition de mages et de lanceurs de runes, pas de clercs chez moi. Du coup, il est rare d'arriver en haut de l'échelle. Mon clan est stupidement loyal, moi... j'y ai vu une opportunité, comme d'autres. Et d'ailleurs, comme je ne cultive pas non plus une détestation absolue pour mes cousins je continue à la voir, ça c'était probablement pour le nain d'écu qui se remettait derrière.

Il posa un doigt épais sur l'une des lames du drow et constata son tranchant.

- Tu veux bien m'enlever ça ? Je sais qu'elle a aussi proposé une alliance à des clans svirfneblin. Ce qui est complètement stupide. Je sais que la plupart des surfaciens pensent que les gnomes sont du même genre que les drows. Mais non. Cela dit, je pense qu'ils ont pensé qu'elle n'irait pas jusqu'au bout... Heureusement pour elle, sinon le Hall de Mithril serait déjà au courant et elle se serait fait couper en deux.

Bref. Moi je suis monté avec eux, et on m'a présenté à ces deux là. Le poilu, Barkough, était là par vengeance. Mendal c'est juste un mercenaire. On devait infiltrer la ville, avec les potions et parchemins qu'on m'avait confié, et vous intercepter. On sait que Lunargent à envoyé plein de doubles de vous, mais on savait pas lequel était vrai. Du coup on est un peu partout.

Il s'arrêta un instant et réfléchit.

- Je vous donnerais les informations géographiques que j'ai quand j'aurais eu l'assurance du cachot plutôt que du billot. Mais je peux vous dire que Landruel ne démérite pas sa réputation. Il nous traque depuis des jours et il a fait un sacré carnage sur son chemin... Mais je crois que la Matriarche à envoyé sa garde rapprochée sur ses traces.

écrit par: Xarss Jeudi 30 Avril 2020 à 14h45
Le drow était fort concentré sur ses velves, les regards portés sur lui ne l’offusquèrent pas, il en avait rien à faire. S’il se comportait de cette façon c’était par pure vengeance personnelle, rien d’autre. Plusieurs raisons en fait et d’accumulations de tout acabit depuis sa sortie d’Outreterre, avait fait qu’il avait besoin, là, d’une soupape pour éliminer la pression accumulée, de plus le comportement du gris l’agaçait puis cela tombait bien, c’était sur un être d’Outreterre, les surfaciens devraient s’en réjouir.

La langue se déliait, mais encore une fois dans une manière forte détestable, Xarss ne bronchait pas d’un iota aux propos du nain pour enlever ses velves, au contraire il mit légèrement plus de pression. Pour le fils mal aimé, qu’Ashura ait pris une entente avec le gris pour lui laisser le choix d’avoir une cellule confortable contre des renseignements, ne le regardait en aucun point. Les trois êtres au sol allaient les occire sans plus, il n’était pas question qu’il en reste un vivant. Les informations qu’il présentait n’avaient pas grand-chose encore de potable, que du vieux, rien de ce qu’ils ne savaient pas déjà, la patience du faussement appelé Kryssyyor commençait sérieusement à baissé, mais il donnait encore une chance à la guerrière nordique de tenter de lui soutirer de meilleures informations, sinon quoi il en finirait avec lui et les prêtres s’en chargeraient.

Le jeune drow s’apercevait que la petite compagnie qu’ils étaient avait été bien manipulée et qu’il y avait plusieurs traitres parmi les autorités de Lunargent, il semblerait que tous soient au courant des moindres faits de leurs plans, à moins que les espions soient d’une qualité exemplaire. Xarss commençait à en avoir un peu ras le bol de tout ceci. Il avait accepté au début pour profiter de cette enquête pour la mission de la main des mystères, ensuite, il ne comprenait pas vraiment encore pourquoi au début, mais là oui, il avait accepté, car Landruel ne le laissait pas indifférent, surement du fait qu’il avait tué une matriarche, ensuite était venu la petite Segwine, était là ou profondément, ce fils délaissé par la matrone Merenwen Symryvvin, avait été réellement touché. Lorkar, Marina alias Sirine, Gorchë, Sabetha, avait été une suite de personne qui avait fait en sorte qu’il avait pris cela moins personnel. Il avait eu un sentiment qu’il aidait réellement quelqu’un, mais là tout partait en vrille, il se sentait que trop comme en Outreterre avant son départ, un pion sans plus qui risquait sa vie pour des autorités qui n’en avait rien à faire de lui. Le jeune Symryvvin commençait à déraper, et cela n’était pas de bon augure.

Lorsque le gris demandait d’avoir une assurance pour donner les informations, fut là, presque la fin pour lui. Le faux elfe sylvain dut se retenir de lui trancher la gorge sur l’instant. Le nain d’ombre se jouait d’eux, Xarss avait tellement fait partie d’interrogatoire pour comprendre le jeu du duergar, il gagnait du temps, ce qu’ils ne pouvaient se permettre. Cet interrogatoire présent était mené par celui qui se faisait interroger, il les bernait de façon à peine cachée.

Le ténébreux prit la parole à cet instant et sur un ton neutre contrôlé il dit…


-Dans la passe de la Pierre-Tournante... Dans un vieux poste de garde des Dlardrageth? C’est là ton lieu géographique? Ton assurance tu la vit présentement Thangardt Cendrefaix, continue, ici et maintenant.-

écrit par: Phineas Vendredi 01 Mai 2020 à 22h04
Cette fois, le nain déglutit et une perle de sueur roula le long de sa joue. De toute évidence, il n'avait pas prévu qu'ils aient cette information. Tous purent sentir sa tension monter d'un cran alors qu'il était encore certain d'avoir une carte à jouer, il venait sans doute de la perdre. Le silence s'installa quelques instants dans la salle puis... :

- Attendez... Vous ne savez pas quel, poste je parie ! Eheh !, la nervosité le faisait monter de volume. La Passe est pleine de géants, de démons et d'elfes... démoniaques.

Xarss senti la pomme de la gorge du nain frotter contre ses lames. Derrière Ashura, la magicienne avait croisés les bras. Il était désormais absolument certain qu'elle ne cautionnait pas ces pratiques vu l'angle qu'avaient pris ses sourcils. Cela étant, pour le moment, elle ne faisait rien.

Si Xarss ne détecta pas le désespoir dans la voix du nain, Ashura, elle, le vit et l'entendit. Elle ne savait pas si le nain mentait, mais il était évident qu'il jouait ses dernières flèches. Après ce qu'il s’apprêtait à dire, il n'aurait... plus rien à dire. Mais avant qu'il reprenne, la magicienne parla. Il regarda le nain et avec un sérieux absolu lui dit :


- Je n'ai pas de quoi vous sauver, Thangardt. Le peu de télékinésie que j'ai en mémoire ne me permettra pas de l'écarter.

Tous comprirent à la voix de Sabetha qu'elle était sérieuse. Si elle avait eut un sort permettant d'écarter Xarss par magie pour stopper son meurtre, elle l'aurait fait. Mais elle ne l'avait pas. Et le nain le compris aussi. Il était le seul à pouvoir se sauver la mise.

- Madame... , le duergar semblait troublé. La seule idée qu'une ennemie puisse vouloir affronter l'un de ses alliés pour lui sauver la peau semblait chambouler sa vision du monde. Il prit un instant pour se reprendre, et avec un semblant de contenance en plus termina. La Passe est incroyablement dangereuse. Les Furbolg et les fey'ri se battent entre eux ci et là et les premiers prennent plutôt mal que de nouveaux étrangers s'aventurent dans les terres qu'ils protègent. Mais il y a un chemin. Pas sûr, mais moins dangereux que les autres. Même les démons ne l'empruntent pas... On ne sait pas pourquoi, mais c'est par là qu'on est passés. Je peux vous le tracer sur une carte.

Ashura était à peu prêt certaine que le nain disait la vérité.

écrit par: Xarss Samedi 02 Mai 2020 à 13h31
Les oreilles attentives ne purent percevoir les fluctuations verbales du gris pour en saisir plus sur son état, mais quand sa pomme de gorge fit entrer légèrement plus la pointe dans l’épiderme, le jeune drow sentit aussi le pouls dans la poigne de ses velves. Une sensation qu’il avait toujours trouvée hypnotisant, sentir le cœur d’un ennemi battre au travers sa velve restait imprimé toute une vie. *Le mieux, mais qui est une perte de temps, est de sentir la dernière pulsation dans la poigne, là, ce créer ensuite un vide qu’il te faut combler au plus tôt.* lui avait divulgué son Oncle Pharum à Melee-Magthere. Était là d’ailleurs, après sa première fois qu’il avait décidé de ne plus répéter cet exercice qui rendait trop dépendant. Il en comprenait maintenant le pourquoi, car il devait présentement utiliser toute sa volonté pour ne pas transpercer ses velves pour en ressentir encore une fois cette merveilleuse sensation du meurtrier.

Xarss avait choisi un nouveau sentier, celui justement de ne pas être un meurtrier, mais ça, Thangardt, ne le savait pas. Lorsque Sabetha confirmait qu’elle n’avait pas le moyen de dégager le faussement appelé Kryssyyor, un sourire assassin apparut sur les lèvres minces du forestier visible et un haussement des sourcils désignait dangereusement la situation actuelle du prisonnier fraichement brulé.

Suite aux derniers mots du duergar, le faux sylvestre dit toujours sur le même ton neutre…




-Le voyage sera long, et éprouvant, puis sans éveiller la curiosité de ceux qui pourraient vendre nos intentions à des bandits ce que nous avons malheureusement manqué, il faudra continuer vers l'est, et là commencera vraiment notre voyage. Là, les monts nous protégeront encore des vents de l'Anauroch, mais nous serons hors des Sentinelles, l'orage pourrait nous tomber dessus n'importe quand. Les fauves, les orques, les dragons, les kobolds, même les végétaux pourraient nous attaquer. Sans parler des éboulements, des gouffres et des avalanches. Cette passe sombre, hanter par les regrets et la haine d'une civilisation déchue nous éprouvera, donc sur ton chemin tu n’as pas rencontré Xaos, cette bête du chaos hors norme? Pas de dragon blanc ou bleu, ni des métalliques, peut-être des hippogriffes, des mystérieux, fourbes et rusés corbeaux géants?
Mais même au milieu des lames de pierre, si nous savons où poser les yeux, nous pourrons trouver des alliés. A qui écoute les murmures du vent et les rires de la terre, une aide est toujours apportée, n’est-ce pas Thangardt Cendrefaix. –


À ce moment le fils mal aimé ne dit mot, laissant le silence faire sont effet et à Ashura d’ajouter une requête ou une interrogation. Il pensait ironiquement que le nain pourrait peut-être les accompagner. *Ce liardeur pourrait aisément devenir vénal devant une telle occasion?* se dit-il chassant l’idée du meurtre dans son esprit par la même occasion.

écrit par: Ashura Lundi 04 Mai 2020 à 22h29
Suite à l’intervention successive de l’elfe noir et de la magicienne, la bretteuse aux yeux en alerte pensait avoir perçu un changement de ton chez le captif. Le visage du nain gris ne brillait plus avec les mêmes moqueries téméraires. Désormais bien plus penseur que railleur, celui-ci semblait avoir capitulé.

- A la bonne heure, lâcha-t-elle sur un faux ton festif.

Ashura tourna les épaules, tandis que derrière eux, des éclats de voix continuaient de résonner derrière la porte. Elle fit un pas en arrière pour ranger son arme au fourreau. Dans le même mouvement, son épaule s’affaissa pour faire glisser son sac et elle y plongea une main. Rapidement, la bretteuse préleva un morceau de papier, qu’elle déplia pour dévoiler une carte de la région.


- J'aimerais aussi savoir comment tu communiquais avec tes anciens maîtres, rajouta-t-elle en explorant vaguement la carte des yeux. Et, à quelle fréquence tu leur faisait ton rapport.

En replaçant son sac sur le dos, elle se rapprocha tout en mettant un genou à terre. Gardant sous silence l'essentiel de ses pensées, elle se focalisa sur l'opportunité.

- Hâtons-nous, si tu veux bien, conclut-elle à voix basse, sur un ton égal.

Ashura inclina la carte aux yeux de tous, profitant pleinement de l’instant pour concrétiser cet interrogatoire. Gardant tout le temps un œil sur la porte et les mains du captif. En alliant ses connaissances de la région aux révélations du nain, elle espérait dresser un plan afin de rejoindre le guerrier elfe.

écrit par: Phineas Mardi 05 Mai 2020 à 00h40
Le nain posa les yeux sur la carte et pris quelques secondes pour s'y repérer :

- J'ai pas trop l'habitude des cartes de la surface...

Il posa enfin un doit à un endroit précis, du flanc sud de la vallée.

- Là. Le poste est là... Enfin, le poste. Ce truc devait être un palais, ou un temple, je ne sais pas. De l'extérieur on dirait un fortin, mais je pense que des nains ont voulu y construire une porte avant de se retirer, on imagine bien pourquoi... Il y a une deuxième entrée, mais elle serait encore plus dangereuse, puisque c'est la porte souterraine.

Il s'arrêta pour qu'ils comprennent bien que l'entrée de la surface n'était pas nécessairement plus sûr.

- Maintenant le chemin. On nous à dit de l'emprunter de nuit, et en petit groupe. L'un des drow qui m'a recruté m'a dit que c'était le meilleur chemin "parce qu'il y avait moins de saloperies"... Mais ça sentait comme une de leur sale blague véridique. Ils disent la vérité pour cacher le pire. Enfin, en tout cas, on est passés sans trop de mal. Il a bien fallu éviter un géant, mais c'est passé.

Ashura regarda la carte plus précisément, décodant les lignes de topographies et essayant de trouver dans sa mémoire quelque chose qui pourrait l'aider. C'était une vallée... ou plutôt une tranchée. Des falaises devaient s'être écartées l'une de l'autre à la suite d'un séisme ou quelque chose d'équivalent dans des temps immémoriaux, et le chemin passait en bas de cette blessure tellurique. Une petite rivière semblait suivre le chemin, difficile donc de se perdre, si les falaises ne suffisaient pas.

- Ceux de Lunargent avaient des objets spéciaux qui leur permettaient de communiquer directement avec la Matriache. Une sorte d'anneau qui se désintégrait quand elle n'en avait plus besoin. Au début j'ai pas compris comment ils pouvaient en produire autant, mais c'est juste des focaliseurs. Ils croient que j'ai pas entendu, mais je suis à peu prêt persuadé qu'ils ont réussis à corrompre le mythal pour augmenter leur portée... Les disciples étaient trop heureux pour garder le secret. Mais on déconne pas avec les hauts-elfes, ça va leur revenir dans le tronche, je vous le dit. Toutes à croire que la bénédiction de leur araignée suffira...

La tension encore palpable le rendait bavard.

- Nous c'était plus primaire, on communique pas, tout simplement. On a une mission, et ça chez moi comme chez les drow, ça change pas : soit tu réussis, soit tu crèves.

Bref... Xaos, je connais pas. M'enfin si on avait croisé une bête du chaos, on serait pas là pour en parler. Je suis à peu prêt persuadé d'avoir vu un aigle géant en venant ici, mais de ce que j'en ai entendu, c'est pas si rare. Quant au dragon... Même réponse que pour le premier. M'enfin si un métallique traînait dans les environs, j'imagine qu'il se serrait déjà occupé du problème, non ?

écrit par: Ashura Mardi 05 Mai 2020 à 21h44
Des Furbolg et des fey'ris, se répéta-t-elle intérieurement. En cet instant, Ashura n’était pas particulièrement réjouie par la perspective d’emprunter cette voie sauvage et d’affronter des mercenaires Elfes noirs de Gracklstugh. Elle avait un respect prononcé pour les talents tactiques, et elle préférait se méfier de l’eau qui dort, ironisa-t-elle mentalement. Ce plan paraissait plutôt sain. Du moins, elle pensait qu’ils ne pourraient en trouver un meilleur pour atteindre le même objectif.

Toujours un genou à terre, et après avoir vérifié la compréhension de chacun de ses coéquipiers, la bretteuse fit un hochement de tête approbateur et replia soigneusement la carte.


- Si je puis me permettre, fit doucement Ashura, j’ai un autre motif d’inquiétude. Comment pourrions-nous passer inaperçus sous l’œil de la matriarche ?

Elle hésita.

- Nous cherchons le Secret des Initiés, l’origine de la force invisible qui manipule ces gens.

Elle replaça une mèche de cheveux et poursuivit d’une voix calme :

- Tu es arcaniste. Tu semblais intrigué par l’influence exercé sur le Mythal et les défenses de Lunargent. Tous ces phénomènes sont-ils l’œuvre des bénédictions de leur araignée ?

écrit par: Xarss Mercredi 06 Mai 2020 à 15h15
*Eh bien, tu vois, ce n’est pas difficile.* se dit-il écoutant les nombreuses informations que le nain gris sortait. Xarss savait pertinemment que ce n’était pas grâce à sa dernière joute verbale, non, c’était Ashura qui avait commencé sur une teinte douce, lui avec l’inverse puis Sabetha qui était venu planter le doute. Ensemble ils avaient réussi un bon interrogatoire. Ce fut-là, une mince compensation depuis le début, mais au moins ils avaient cela à se mettre sous la dent.

Pendant que la guerrière nordique posait ses propres questionnements, le jeune drow restait bien en place, ses velves toujours aussi stratégiquement placés, mais il arborait aussi toujours son sourire carnassier de réjouissance. Ce faisaient-ils biaisé par le Duergar, il ne pouvait le savoir, par contre une idée germait dans ses recoins sombres de son esprit.

Il commençait à mettre les pièces sur l’échiquier pour voir s’ils auraient une mince chance que cela fonctionne pour approcher le fortin et même pouvoir entrer sans problème. Pourquoi cela ne fonctionnerait pas, Thangardt avait spécifié qu’il possédait des potions et parchemins pour arriver à leur fin, dans ceux-ci il devait rester de quoi leur faire prendre l’identité des tombés et ils pourraient avec ce subterfuge approcher l’ennemi qui plus est, les attendait.

Son sourire élargissait quelque peu, mais le faussement appelé Kryssyyor ne dit mots sur l’instant, attendant la fin de l’interrogatoire avant d’en faire part à ses comparses. Le fils mal aimé s’avouait que c’était risqué, voire presque suicidaire, mais cela lui apportait de nouvelles ailes, un regain d’énergie qui serait peut-être leur dernière chance.

Xarss tentait de rejoindre Sabetha par la pensé, avait-elle gardé la possibilité de communiquer avec eux. Son regard se posait dans celui de la magicienne et il tentait avec quelques signes drow, sait-on jamais, cette jeune femme avait un potentiel hors norme.

écrit par: Phineas Dimanche 17 Mai 2020 à 00h01
Le nain fit non de la tête.

- Ils le font parce qu'ils pensent être soutenu par Lolth. Je ne sais pas si c'est le cas... Je ne suis pas dans le secret de la Matriarche et de ses copains. Si il y a un secret, je ne le connais pas. J'ai seulement ma théorie : les drows n'ont pas plus que les elfes de la surface, à ma connaissance, les pouvoirs des éladrins. Ils ne peuvent pas contrôler le mythal. Mais on sait que les dirigeants de Lunargent le peuvent, donc c'est qu'ils ont dû comprendre comment ça fonctionne... si vous voulez mon avis... il doit y avoir une routine ou faille dans les Sentinelles, et c'est ça qui est exploité. C'est tout. Enfin, c'est tout, c'est déjà pas mal. Et nous sommes très loin des protections, ça ne s'applique qu'à Lunargent.

Pendant l'énoncé de cette théorie du nain, la magicienne haussa un sourcil. Le sortilège de télépathie était certainement un lien de bas niveau qu'elle n'avait pas conservée. Quant au langage des drows... et bien, ce n'était pas pour rien qu'il était presque secret.

- Ce que je veux dire c'est que, si j'ai raison, ce pouvoir de surveillance est intriqué dans les Sentinelles, il ne fonctionne qu'à l'intérieur du mythal, j'en suis à peu prêt persuadé.

- C'est ce qu'on conclus les Gardesorts aussi, Sabetha hocha la tête, ils étaient en sueur. C'est la raison pour laquelle ils ne sont pas partis avec les groupes, ils ont dû mettre en place des contre-mesures j'imagine.

Alors qu'ils réfléchissaient à ces dernières informations, le bruit cessa progressivement derrière la porte alors que l'écusard se redressait.

- Écartez vous derrière !, cria une voix rocailleuse de l'autre côté du battant.

La Goualeuse avait donné sa réponse à la question et le vieux nain avait hoché la tête avant de lui indiquer qu'il lui donnerais ce moyen plus tard. Ils étaient rendu devant une porte épaisse qui refusait de s'ouvrir.[i]

- Dégagez le périmètre, les magiciens oublient que les gnomes ont inventé un truc amusant.

[i]Boreg s'approcha du battant de la porte et accrocha une petite jarre d'argile à la poignée avant de sortir son briquet et d'allumer la mèche. S'écartant rapidement il indiqua à tout le monde de se boucher les oreilles. La mèche se consuma et...

D'un côté comme de l'autre, l'effet fut à peu prêt la même l'explosion fit trembler les murs et le battant de la porte s'arracha de ses gonds emportant avec lui des morceaux de pierre pour aller s'écraser aux pieds d'Ashura.

Un nain passa la porte, Sirine derrière lui et de nombreux autres nains et humains regardant étonnés la scène depuis le couloir. Ses rides et sa barbe blanche et grise l'indiquait comme des plus âgés. Époussetant la poussière sur sa robe, Sabetha regarda le nouveau venu avec un sourcil arqué.


- Poudre à fumée ?

- Les artificiers lantanais ont un talent certain pour l'euphémisme.

Le nain et la magicienne se regardèrent avant de pouffer de rire. Pendant que la poussière et la fumée retombait, le vieux nain se pencha et discuta avec le soldat remis sur pieds.

- Je vous ramène votre amie. Je suis Boreg, Helm ne devrait pas tarder à arriver, j'imagine qu'il vérifie si la dératisation s'est bien passé, il posa enfin le regard sur le duergar, tiens, un gris. Les rats font joujou avec les araignées ? Que lui vaut l'honneur d'être encore vivant ?, demanda Boreg aux trois compagnons.

écrit par: Ashura Dimanche 17 Mai 2020 à 02h10
Le battant de la porte s’ouvrit violemment et avec fracas, comme emportés par une bourrasque bruyante. Ashura sursauta, son sang se figea, tout en portant instinctivement la main sur sa rapière. Dans le silence qui suivit, quand elle rouvrit les yeux et que la poussière retomba, on entendit des voix, puis des silhouettes. Elle secoua la tête, il y avait encore un rugissement dans ses oreilles.

- Bon sang, voilà ce que j’appelle une entrée, fit-elle, la mine peu rassurée en observant les morceaux de pierre à ses pieds.

A la vue de Sirine émergeant du nuage de poussière, la bretteuse ressenti un certain soulagement, ses épaules s’affaissèrent, elle relâcha son esprit et poussa un léger soupir avant de leur adresser un sourire et un signe de tête.

Le nain qui l’accompagnait lui était inconnu, mais l’homme dont il faisait mention ne pouvait être que Helm-l’ami-des-nains, sixième gouverneur de Sundabar, guerrier réputé et maître décisionnaire magnanime. Sirine n’avait visiblement pas chômé durant son absence. Les renforts étaient finalement arrivés.


- Un arrangement, lui répondit-elle calmement. Il y a un intérêt à préserver son existence.

Elle conserva un silence, prenant le temps de réfléchir à ses prochains mots.

Pour elle, l’idée d’un accord n’était pas sacralisée. On pouvait voir apparaître toutes sortes de causes d’annulation d’une convention, telle que la tromperie délibérée ou l’abus de faiblesse. Mais Ashura tenait ses promesses, aussi petites soient-elles. Car, quelques fois, comme le caillou qui déclenche une avalanche, quelque chose de petit peut se révéler d’une grande puissance.


- Dans le cadre d’une planification stratégique, ce magicien d’outreterre à généreusement répondu aux besoins d’information. Vous avez une chambre pour la nuit ? demanda-t-elle ironiquement, mais s’adressant à lui du ton respectueux qui était approprié.

écrit par: Xarss Dimanche 17 Mai 2020 à 13h40
Dans sa réflexion de pouvoir apporter le nain gris avec eux, ce qui allait de pair avec l’idée qui germait dans son esprit, le jeune drow eut une étincelle puis BOUMMM!!! * Cela m’apprendra à ne pas être alerte à mon environnement.*

Dans le sursaut, malheureusement ses velves avaient bien certainement bougé, il fallait ne pas avoir de nerfs pour ne pas sautiller sur un tel coup de tonnerre. Croyant l’avoir tué, Xarss vérifiait, mais ce n’était que de toutes petites égratignures saignantes au bout des pointes des velves. Un sourire beluet apparut avec un semblant d’excuse vers Thangardt Cendrefaix le nain gris.

Secondant l’entrée de la nouvelle troupe, le faussement Kryssyyor se relevait rengainant ses deux velves sous son piwafwi et surprise! Sirine était vivante, Xarss lui fit une prestance toute remarquable en se signant par la même occasion. Même avec sa nouvelle apparence, il n’était pas difficile d’apercevoir le soulagement qu'il ressentit en la voyant.


Suite aux propos de Sabetha, le faux sylvain s’exclamait légèrement plus fort qu’à son habitude, surement dû à la détonation précédente qui devait avoir affecté ses sensibles oreilles…



-POUR THANGARDT CENDREFAIX IL PEUT ENCORE NOUS ÊTRE UTILE AVANT DE LUI OFFRIR UNE CHAMBRE, ILS DEVAIENT SE RENDRE À UNE RENCONTRE AVEC SA TROUPE, PEUT-ÊTRE AVEC QUELQUES AIDES D’APPARENCES NOUS POURRIONS, AVEC LUI, APPROCHER LE REPÈRE DU RENDEZ-VOUS! NOUS POURRIONS APPROCHER SANS NOUS FAIRE SUSPECTER.-


Il se raclait la gorge venant de s’apercevoir qu’il venait d’utiliser ses cordes vocales plus fortement qu’à son habitude puis tentant d’ajuster sa voix il continuait…



-Si Thangardt Cendrefaix veut bien continuer de collaborer avec nous, bien entendu, un gris ne crache pas sur une prime, n’est-ce pas Thangardt ?-


L’humeur du renégat c’était rétabli, surement par le fait que la blême était de retour et qu'il pourrait continuer son travail de protection, du moins celui qu'il c'était imposé. * Qui peut savoir ce qu'elle a, à apprendre!* S'exclamait-il pour lui-même pendant que Vorn reprenait ses aises sur le dessus de son havresac.

écrit par: La Goualeuse Jeudi 21 Mai 2020 à 18h44
Nimbée d'un mince manteau de poussière, La Goualeuse se portait comme un charme. A en juger par sa mise impeccable et la fraîcheur de son teint, elle n'avait pas participé à la "dératisation" de la forteresse.

Elle avait ignoré avec une froideur superbe les effusions du drow et s'était contentée de rendre son salut à Ashura, sans manifester de soulagement ou de joie. S'attendait-elle à les retrouver sain et sauf ? Ou leur sort lui était-il indifférent ? Les yeux braqués sur le duergar, elle étudiait cette physionomie encore inconnue avec un mélange de curiosité et de méfiance.

La tonitruante sortie de Kryssior l'arracha à ses observations. Comment un être aussi expérimenté et vicieux pouvait-il se fier si promptement à la parole d'un prisonnier ? Le piège semblait si grossier ! Boreg ne les laisserait probablement pas se jeter dans la gueule du loup.


- Et quels sont les gages de sa parole ? demanda-t-elle d'un ton circonspect.



écrit par: Ashura Vendredi 22 Mai 2020 à 17h22
Elle abaissa un instant ses yeux sur ses bottes en poussant un juron, se retenant de lancer un regard courroucé à l’elfe noir qui avait induit cela avec tant d’aplomb. A peine le groupe s’était reformé, que déjà Ashura pouvait sentir croître les amalgames et les tensions saillantes.

En réalité, l’odieux-nain-gris-magicien avait clairement stipulé craindre pour sa vie en retournant vers ses congénères, collaborateurs et employeurs. Et, en son for intérieur, après avoir vu tant de gens de confiance se faire envoûter, se retourner contre eux, et en songeant aux manières dont cette enquête s’était déroulée, tous leurs alliés et connaissances ayant éprouvées des difficultés par leur faute - probablement même, que si Sabetha risquait sa vie actuellement avec eux, s’était en grande partie pour éloigner sa famille du péril, des noirs mensonges et des manipulations qui en furent la cause – Ashura n’abordait la perspective de se faire accompagner du captif nain qu’à contrecœur.

La bretteuse secoua légèrement la tête, croisant les bras sous sa poitrine, un regard mi-clos vers les nouveaux arrivants.


- Il n’y a aucun gage, déclara-t-elle calmement. J’imagine que c’était une supposition plutôt qu’une affirmation. De toutes manières, nous ne serons assurément pas en sécurité quoi que nous fassions.

Un court instant, elle essaya de compulser mentalement tous les sujets de conversations que Sirine et Boleg avaient pu partager, et, instinctivement, Ashura eut envie de croire qu’elle avait en face d’elle un allié conscient de la situation. Elle tourna les épaules vers le nain.

- Nous avons perdu un ami, nous avons vu des gens se transformer subitement. En réalité, je pense qu’à présent, maître Boreg, si vous le permettez, nous avons surtout besoin de sérénité afin d’échauder un plan digne de ce nom.

écrit par: Phineas Vendredi 22 Mai 2020 à 21h10
Le vieux nain tournait et retournait le bout de sa barbe - coiffée mais non tressée - autour de son majeur. Il fixait alternativement Ashura, Xarss-le-boiseux et le duergar.

- T'étais réveillé gamin ?, demanda t'il à l'écusard qui se frottait encore la tête

- J'ai pas tout entendu... Mais le gris à failli chier sur ses bottes Boreg. Si tu veux mon avis, il préférera un cachot plutôt que d'y retourner. J'me souviens de rien avant par la barbe du Père...

- Merci. Va prendre une choppe, et fait toi examiner par un prêtre.

- Merci... , il se tourna vers Ashura, Xarss et Sabetha, désolé, j'ai jamais été très bon pour contrer la magie. Merci pour le soin madame.

Avec un signe de tête pour la magicienne, qui lui rendit un sourire, il sorti de la pièce en se frottant la tête. Boreg alla à la porte et demanda - ce n'était pas un ordre, mais c'était tout comme - aux soldats environnants de nettoyer le couloir, sans aucun doute pour les éloigné d'une pièce désormais bien peu étanche aux oreilles indiscrètes.

Pour une fois, le temps fut réellement long. Telle une statue de pierre, le nain ne bougea pas les pieds mais regardait les protagonistes de la scène, et la pièce elle même, en réfléchissant. Au fur et à mesure de ses réflexion, ils pouvaient observer les nœuds se former dans sa barbe grise et son front se plier et se déplier. La main qui ne triturait pas sa barbe semblait agiter de spasmes. Ils comprirent vite leurs erreurs : sa main l'aider sans aucun doute à effectuer des calculs mentaux. La seule chose qui pendant ces longues minutes brisa le silence, furent quelques quintes de toux sèches du vieux Boreg.

Enfin, il pris un grand soupir.


- Ashura, Kryssyor, il marqua un temps d'arrêt mais passa vite à la troisième, Sabetha - je crois savoir que vous ne souhaitez pas qu'on utilise votre titre, je me permet donc - mes remerciements, en premier lieu. Helm va sans doute les réitérer, mais vous les méritez amplement en triple.

Il s'arrêta et posa un œil sur l'humain agonisant au sol. Avant de revenir à eux.

- Le Maître des Forges à d'ors et déjà proposé de vous accueillir dans la ville basse le temps de votre visite ici. Les mesures de défenses y sont bien différentes de la surface, vous vous y reposerez sans être interrompus. Je ne doute pas que le gouverneur, vous fera également cette proposition. Ne me faites pas mentir : la surface est très bien défendue. Mais les allés et retours des marchands la rende moins facile à protéger.

La toux l'agita à nouveau, il saisi une gourde à sa taille et bu un long moment. Il reprit :

- Thangardt Cendrefaix, je connais votre famille. Vous êtes aussi fourbe que les autres clans de Gracklstugh, mais votre manque de loyauté envers l'Exilé et la Reine de l'Invisible joue en votre faveur. J'ai ouïe dire qu'une partie de votre famille fait des offrandes à Thautam, c'est vrai ?

- Comment pouvez vous sa..., demanda le gris, halluciné.

- Trouver des alliés chez ses ennemis est une stratégie extrêmement productive à long terme. Et mon âge m'a fait comprendre la possibilité de la rédemption. Je jouerais en votre faveur, mais n’espérez pas que votre séjour ici sera une partie de plaisir. Vous nous direz absolument tout ce que vous savez, dit le vieux nain, son regard se durcissant soudainement, puis vous gagnerez votre liberté si vous y êtes incliné. Il leva la main pour interrompre le gris qui voulais répondre. Votre vie de tiens qu'à un fil, Thangardt, et votre mort ne me tirerais pas la moindre protestation. Soyez un nain, et vous vous en sortirez.

Il hocha la tête et revint vers les aventuriers.

- Vous avez bien fait de le garder en vie. Par un hasard qui n'en est pas tout à fait un, je m'attendais à ce qu'un Cendrefaix cherche à s'extraire de l'Outreterre un jour ou l'autre, celui-ci pourrait nous êtres utile au delà de l'affaire en court. Un remerciement vient s'ajouter aux précédents.

Il se tourna vers Sirine et l'invita à rejoindre ses compagnons alors que des pas rapides se faisaient entendre dans le couloir.

Un grand homme, suivit par des gardes s'arrêta devant la porte défoncer, posant un regard perplexe sur l'état de la maçonnerie. Portant une armure lourde, les cheveux et la barbe d'un roux à faire frémir leur magicienne et un marteau lourd encore tâché de sang sur l'épaule, il s'agissait certainement d'un chef, cela se lisait autant dans la qualité de ses atours que dans le sérieux et le questionnement de son regard. Il posa les yeux sur le vieux nain :


- Comment réussi tu à arriver toujours en avance à ton âge, Boreg ?

- J'ai certainement des pouvoirs de manipulation du temps caché dans ma barbe, Helm.

Le silence s'installa un instant, ils se fixèrent, avant de sourire l'un et l'autre. Helm entra alors que les soldats qui le suivait se mettait de part et d'autre de la porte défoncée. Il posa son marteau avec un soupir, salua le nain en lui serrant le poignet et approcha des autres.

- Ashura, je crois savoir que vous êtes d'ici, où y avez vécu un certain temps ? Je suis heureux de constater que les filles de la forteresse ne sont pas moins que des héroïnes, il hocha la tête et lui serra le poignet de la même façon.

Sirine, n'est ce pas ? Fret m'avait informé que vous étiez élégante, je vois qu'il n'avait pas menti. Même après que ce vieux fou ai du vous trainer dans la moitié de la ville. Permettez moi d'honorer votre courage, pour quelqu'un qui n'est apparemment pas vraiment du métier, vous vous en sortez bien, il la salua de même.

Kryssyor, il marqua un temps, je ne doute pas que les lunargentais vous aient déjà fait comprendre en long et en travers ce que vous étiez pour les habitants des Marches. Je vois que vous n'avez pas renoncé à les faire changer d'avis. J'ai souvenir d'un vieil adage rappellent qu'il faut plus de courage pour s'éloigner du mal que pour naître bon, il reçu le salut identique.

Sabetha, j'ai des Pourpres dans mes contacts, et pourtant je ne peux pas dire que je regrette qu'ils aient perdu l'une de leurs mage. Ce que le Cormyr à perdu à de toute évidence renforcé les Marches. Vous méritez peut-être plus votre noblesse qu'alors, il salua de la même façon la magicienne avant de reculer et de se placer prêt de Boreg. Comme vous tous d'ailleurs, vos actes parlent par eux mêmes. Sundabar et les Halls vous seront toujours ouvertes. Pour le moment, je ne doute pas que vous vouliez vous reposer. Le Maître des Forges à préparer un logement confortable dans la ville basse, le vieux nain leur fit un sourire complice, quant à ce gris... Boreg ?

- On devrait le cuisiner je pense.

- Et bien, vous préféreriez certainement bientôt être mort, dit Helm en regardant le duergar, donnant l'assentiment à son enfermement. Radagar, Lia, emmenez le, Boreg va vous dire où.

Deux des quatre soldats qui l'accompagnaient vinrent prendre le gris, et le menottèrent puis sortir avec Boreg, qui ne manqua pas de se retourner pour adresser un clin d’œil à Sirine.

- Le chef de nos éclaireurs et d'autres généraux vont aideront à monter le meilleur plan demain. Hélas, toute cette opération va demander ma présence quasi constante. Je voudrais avoir le temps d'entendre votre histoire en long et en large, mais je ne peux pas faire plus que de répondre à vos éventuelles question maintenant.

écrit par: Xarss Samedi 23 Mai 2020 à 14h43
À la froideur de Sirine, l’ex-sombre restait impassible, trouvant juste désolante l’attitude de la frêle blême. * Décidément elle cache bien son jeu.* L’opportunisme chez les drow était connu, mais évité comme la peste, préférant la trahison et un certain honneur quoique pour l’honneur ce n’était pas donné à tous, mais il semblerait qu’en surface c’était chose commune. À la question posée, Xarss dit sèchement…

-Son ducroire, si l’on peut le dire ainsi, est bien certainement la vie. Il y tient beaucoup et en même temps il est très brelandier de celle-ci, et croyez-moi, une fois ses cartes jouées et sans atout, la langue c’est bien délié. N’est-ce pas Thangardt?-

Dit-il en donnant un léger coup de coude à celui du gris ricanant de la situation en ajoutant sans manquer le regard de Cendrefaix…



-La frêle blème est très suspicieuse de nature, c’est ombrageux n’est-ce pas?- Souriait-il avec complicité.

Puis l’autre nouveau nain arrivait puis le tralala commençait, Vorn s’étirait joyeusement se détendant de la situation tandis que le faux sylvain examinait les réactions physiques des autres. Son étude était importante pour la suite de sa survie en surface, si auparavant il étudiait le commun des mortels, ici et à Lunargent il avait loisir d’étudier des gens de la haute, des chefs, des hauts dignitaires de la société de la surface et cet étude lui était importante, donc il ne se laissait pas distraire.

Surprise, Boreg apportait un point que le jeune drow adorait ‘’ trouver des alliés chez ses ennemis est une stratégie extrêmement productive à long terme. Et mon âge m'a fait comprendre la possibilité de la rédemption’’. * J’l’aime celui-là.* se dit-il souriant aux paroles qu’il trouvait sage et plein de sens.

La suite sur Cendrefaix le fit partir dans ses pensées, il réalisait qu’il n’était surement pas le seul à vouloir partir de l’Outreterre et il vit Thangardt différemment. Il espérait maintenant que le gris s’en sorte bien en fin de compte, qu’il puisse avoir, lui aussi, sa chance en surface. Fallait-il qu’il comprenne le jeu que les surfacins lui ferait jouer et qu’il le joue à leurs façons, sinon il ne s’en sortirait pas. Un autre intervenant arrivait, un humain du nom de Helm. Il fit ses salutations individuellement, signe de distinction, puis quand vint son tour, Xarss prit un pose toute militaire, comme un bon chien bien entrainé, il ne bougeait point et écoutait avec attention. La salutation lui plus, d’ailleurs pour un humain qui ne l’avait jamais vu et qui savait de quelle race il était, ce Helm avait saisi le personnage qui se tenait devant lui. Le jeune drow en fut honoré, même si Helm avait bien précisé que c’était les Lunargentais qu’il devrait ne pas faire changer d’avis à son sujet. Le faussement appelé Kryssyyor fit son salut de même.

Ils apprenaient aussi qu’ils seraient sous la ville pour la suite, ce qui serait parfait pour rejoindre la porte du volcan à l’aube puis une question se posait en lui, * comment savoir si l’aube est arrivée sous la surface.* chez son ancien chez lui c’était le Narbondel qui le faisait, mais ici.

Quand ils menottèrent le gris, Xarss eut une sympathie véritable, autre sentiment inconnu chez lui, puis avant qu’il parte, il ne put retenir de lui faire un au revoir…



-Prend soin de toi Tangardt Cendrefaix et sans rancune.-dit-il franchement accompagnant le dire avec un clin d’œil. Le renégat réalisait que quelques battements de cils auparavant il était prêt à l’occire et que maintenant il était persuadé qu’il deviendrait des amis, si l’occasion leur permettait. Le fils maudit eut un sourire intérieur trouvant les changements en lui bien étranges et insoupçonnés.

À savoir s’il avait des questions pour Helm, il attendit que les autres les posent, puis peut-être en aurait-il une simple, mais qui pour lui était importante.

écrit par: La Goualeuse Samedi 30 Mai 2020 à 19h53
[I]Ainsi, le nain gris n'avait offert aucune solide garantie. Cela confortait la jeune fille dans sa prudence : bien fou serait celui qui se fierait à la parole d'un désespéré ! Ashura elle-même ne semblait déjà plus si sûre d'elle, quant à l'infâme Kryssior... le voilà qui ironisait sur son caractère suspicieux, cherchant la connivence de son cousin des profondeurs. Heurtée par l'insultante périphrase par laquelle il l'avait désignée, elle le foudroya du regard. Qu'aurait-elle pu faire de plus ?

Sa susceptibilité eut le temps de se défroisser, tant Boreg mit longtemps à prendre la parole. Un silence pesant s'était installé, durant lequel chacun ne savait pas vraiment que faire et où poser son regard. Si La Goualeuse ne montrait aucun signe d'impatience, elle bouillait intérieurement de quitter cet angoissant huis-clos et de révéler à ses compagnes la formidable nouvelle que Boreg lui avait apprise. Plus tôt sous terre, sur le chemin de la forteresse, elle avait déjà imaginé les convaincre de se rallier à l'opération de sauvetage.

Le prisonnier était gracié, pour des raisons qui échappaient totalement à la jeune fille. Elle demeura impassible, mais n'en pensait pas moins... Khelrod avait-il déteint sur elle ? Transiger avec des créatures aussi viscéralement maléfiques n'aurait certainement pas été pour lui plaire.

Quelques minutes plus tard, le flamboyant Helm les avait rejoints. Elle accueillit ses compliments avec satisfaction et modestie, très honorée de tendre son poignet à un aussi éminent chef de guerre. Comme elle put rapidement s'en rendre compte, ce dernier n'était pas avare de flatteries. Après avoir dûment complimenté chacun d'entre eux, il renouvela ses louanges
collectivement, dans une solennité qui lui parut presque comique. Intérieurement amusée, elle affectait néanmoins une gravité à la hauteur de la situation.

Le prisonnier fut embarqué. Une fois de plus, le drow afficha une connivence tout à fait déplacée en de pareilles circonstances : cela ne devait que le rendre plus suspect aux yeux de la belle, et peut-être à ceux des autres... Elle rendit un sourire interrogateur à Boreg, qui l'avait quittée en lui adressant un énigmatique clin d'oeil. Qu'avait-il bien pu chercher à lui signifier ?

écrit par: Ashura Lundi 01 Juin 2020 à 01h40
Qu’elle le veuille ou non, Ashura se montra embarrassée devant ces solennelles félicitations, très impressionnée par la réputation de son interlocuteur. L’homme jouissait d’un tel prestige que sa présence insufflait un peu d’énergie dans les esprits. Elle dévisageait avec insistance le fameux Helm, ne pouvant décrocher son regard de cet homme. Il fallait bien avouer que celui-ci ne manquait pas de charisme malgré ses airs abrupts. Ashura fixa longuement son interlocuteur sans laisser paraître le moindre doute, tentant de conserver une expression neutre.

Elle laissa l’initiative à ses compagnons, prenant un court temps de réflexion. Les relations de sa sœur dans les hautes sphères de la politique et du gouvernement étaient une source d’orgueil pour la famille, sa position sociale venait à l’instant de prendre une toute autre tournure. Ashura maîtrisa un fou rire, elle sourit en repensant au nombre de fois où on l’avait conspué, sur ses choix, sur ses relations et supplié de bien vouloir se rendre présentable. Le rictus se creusa un peu plus.

A cette pensée, elle s’interrogea sur les possibilités de revoir les membres de sa famille le temps de son séjour en Sundabar.

Elle cligna des yeux et revint à la situation présente. Aucun de ses compagnons n’était intervenu. Elle fit un geste calme de la main et s’éclaira légèrement la voix :


- Aïe, je crois que le silence parle de lui-même, déclara-t-elle d'un ton compatissant. Je crois que mes compagnons et moi-même avons besoin d’un peu de repos. Nous vous remercions de votre hospitalité.

écrit par: Phineas Lundi 01 Juin 2020 à 20h40
Helm dégageait une évidente aura d'autorité. Boreg, l'ingénieux nain qui venait de sortir n'était pas en reste, mais c'était différent. Le chef de Sundabar inspirait une force tranquille manifeste. Ce n'était pas si étonnant d'ailleurs, qu'un humain dirige une forteresse fondée par des nains était exceptionnel, peut-être même un cas unique. Souvent dignes et vertueux, il était difficile pour une espèce aussi éphémère et frivole que l'humanité de s'attirer la confiance, et plus encore l'amitié et le respect des fils de Moradin. Alors diriger leur ville tenait presque du miracle. Helm Ami-des-nains était sans conteste un être exceptionnel. Mais Ashura savait parfaitement cependant, qu'il ne s'agissait pas d'un talent inné. Ancien mercenaire, héros vertueux, chef charismatique, le flamboyant guerrier avait construit sa puissance autant par des hauts-faits que par de nécessaires faits communs. Elle avait soudain entendu des natifs évoqué un évident état de fait : la concorde de la cité-forte reposait en grande partie sur l'art du consensus de Helm, nombre se demandaient ce qu'il se produirait quant il viendrait à disparaître.

Savoir n'entamait pas le respect qu'inspirait Helm à la bretteuse, au contraire sans doute. Mais les autres semblaient bien ressentir l'aura que dégageait l'homme. Il suffisait d'observer les compagnons d'armes qui l'accompagnaient : ils seraient prêts à tout pour défendre leur gouverneur et ce dernier, sans doute, ferait de même pour eux. Ce n'était pas sans leur rappeler quelqu'un d'autre, peut-être...

Helm les regarda, appuyé sur le manche de son marteau et s'étira.

Mais si Xarss et Sirine s'étaient abstenu et que Ashura avait annoncé qu'il était l'heure de se coucher, et non plus de parler, la magicienne se permit tout de même de prendre la parole :


- Je souhaiterais rencontrer les diacres de la Justice et de la Vigilance.

Papillonnant des paupières sous une telle demande, le chef suprême de la cité se repris vite et répondit :

- Et bien... Ce n'était pas une question, dit l'homme avec un sourire amusé, puis je savoir pourquoi ?

- Les heaumites font partie des meilleurs manieurs de contre-enchantement coercitifs de tous les clergés. Leur bénédiction pourrait être utile. Par ailleurs, j'aimerais entendre les intentions du clergé du Juste et du Rigoureux concernant la situation présente. Avec tous le respect que j'ai pour les ecclésiastiques, les clergés du domaine de la guerre font rarement grand cas des équilibres précaires qui règnent dans les régions sauvages, privilégiant des tactiques victorieuses aux stratégies efficaces. Je crois savoir que vous rendez un culte à la Dame des Forêt, gouverneur, un éclat d'étonnement brilla dans les yeux de Helm, je doute que vous approuviez que la Passe de la Pierre-Tournante, aussi terrible puisse t'elle être, ne se transforme en une horreur digne des malarites.

La demande était précaire. Elle oscillait dangereusement entre des sous-entendus difficilement à accepter pour un chef, et une analyse réfléchie de la situation appuyée sur des connaissances étendue de l'aristocratie régionale et des différents clergés. Il ne fallait pas être particulièrement brillant pour comprendre que le respect que la magicienne portait aux dirigeants tenaient moins à leur statut qu'à leur compétence supposée. Et que son discours, pourrait être vu comme une insulte par Helm.

Ce qui la mettrait dans un sacré pétrin, son intellect ne l'aiderait certainement pas a arrêter le marteau du gouverneur.

Mains croisées derrière le dos, la magicienne soutenait pourtant le regard d'acier que le gouverneur posait désormais sur elle.


- A qui va réellement votre loyauté, Sabetha ?

- A ceux qui en ont besoin, quelque soit leur race, leur extraction ou leur obédience. A tous ceux dont l'objectif est de construire et de préserver le bien du plus grand nombre. Helm.

• • •


Guidés par un jeune nain particulièrement volubile, que Sirine la courtisane ne put que reconnaître malgré un nom différent, Orvuk, et manifestement très amoureux de sa cité, Ashura, Xarss et Sirine furent conduits dans la ville inférieure. Eux trois seulement, puisqu'ils ne savaient pas vraiment ce qui était arrivé à la magicienne après sa conversation avec Helm : elle était restée dans le bureau alors qu'ils partaient.

Ceci mis à part, le trajet était intéressant.

Si la destination n'était pas inconnue à Sirine, le chemin ne fût pas le même. Ashura avait sans doute déjà vu la ville souterraine, quoique les humains y descendaient rarement. Ils découvrirent la première raison pour laquelle la cité du dessous était plus inexpugnable encore que celle du dessus. Le passage qui y menait n'était pas seulement tortueux : il était excessivement raide. Aussi habile que fût le trio, le passage ne manquait pas de danger, et sans le nain qui ouvrait le chemin en passant aux meilleurs endroits une cheville aurait bien rapidement été luxée.

Xarss découvrit en tout cas ce qu'il cherchait : alors qu'ils approchaient de leur but, ils passèrent sur une passerelle de pierre, entourée d'une arche naturelle, sous laquelle coulait un mince flot de lave. Aussi impressionnant que pourrait être l'endroit, la largeur du pont réduisait presque à néant les chances de tomber dans la lave d'un voyageur sobre. Non, ce n'était pas ça l'intéressant, l'intéressant c'est que l'arche était surnommé par la ville, de façon non-officielle, la Porte du Volcan.

La dite porte portait d'ailleurs bien son titre. Alors qu'elle serpentait à côté d'eux, la veine de lave se changea en un ruisseau puis en une rivière ardente à mesure qu'ils descendait. Au fur et à mesure, la chaleur se faisait de plus en plus étouffante. La présence du feu liquide constituait surement aussi une excellente façon de défendre le passage. La pierre avait désormais remplacé le ciel au dessus de leurs têtes et remplir le tunnel de lave eut été une manœuvre aussi terrible qu'efficace pour se débarrasser des importuns. Heureusement, ils ne faisaient pas partis de ces derniers et étaient guidés par un nain qui connaissait bien son chemin.

En tous cas, il n'y avait décidément bien que des nains pour s'établir dans un enfer pareil.

L'air finit cependant par se rafraîchir alors que, sous leur pas, ils commencèrent à entendre un bruit auquel on pouvait difficilement s'attendre ici. Une rivière d'eau souterraine, qui prenait certainement sa source au même endroit que les douves, coulait sous leurs pieds, sous des grilles de pierre. La température particulièrement basse de cette eau des profondeurs rafraichissait l'ambiance infernale. Bientôt le fleuve se fit torrent avant de se scinder en plusieurs canaux et cette division accompagnait l'étonnante vision de la cité du Maître des Forges.

En haut de la voie principale qui traversait la ville, ils voyaient tout. Le chemin escarpé qui l'entourait, percé de voies troglodytes. L'ingénieux quadrillage fluviale sous la cité qui permettait de la rafraîchir à hauteur de nain. Les industrieux fils de la pierre, et quelques humains, qui grouillaient entre les demeures de pierres aux arrêtes effilées. Et au fond de tout cela, la Forge, bâties sur le lac volcanique, origine manifeste du pilonnage qu'ils avaient entendu en entrant en ville puisque l'on voyait d'ici la tige du pilon qui dépassait au dessus des bâtiments eux mêmes, mais pour l'instant à l'arrêt. Rien d'étonnant à ce que Sundabar soit l'un des principaux exportateurs de minerais raffinés, d'armes et d'armures de qualité et d'outils en tous genre à en voir les hauts fourneaux et les ateliers qui parsemaient la ville et d'où s'échappait un constant bruit de fonds fait de nanique, de commun, de coups de marteau et de glissements de meules.

En descendant la piste désormais pavé, on constatait que la hauteur d'une cité naine n'était pas la même qu'une cité humaine. Ici, tout semblait plus prêt du sol. Quelques nains s'arrêtèrent pour saluer leur guide, et eux par la même occasion, mais la plupart avaient l'air trop occuper pour s'arrêter. Eux étaient finalement assez différends de ceux qu'ils avaient rencontrer depuis le début de leur aventure. Lorik, Boreg, et bien sûr Khelrod, étaient des soldats, rompus aux armes, mais aussi des officiers (ou pour le dernier, un servant divin), habitués à traiter avec les autres races. Là, bien que loin d'être malpolis, on voyait une autre facette du peuple nain : des bourreau de travail extraordinaire, dont les grosses mains calleuses pouvaient produire les ornements les plus fins. La plupart des nains et naines qu'ils rencontraient étaient en discussion avec leur confrère, ou occupé à examiner quelque chose. Cela étant, les guerriers ne manquaient pas non plus, et il semblait plutôt dangereux de les provoquer.

Leur temporaire demeure était une petite maison qui ressemblait à toutes les autres, dans l'est de la ville. L'intérieur cependant, semblait fait pour les invités. Une petite vasque d'où s'échappait de l'eau en fontaine trônait au milieu de l'entrée, et le salon était dans un style plutôt cosmopolite. Les murs arboraient décorations et tentures montrant la force et la richesse de la forteresse pendant que les trois chambres, chacune contenant quatre lits étaient propres, les draps changés de peu et l'huile des lanterne fraîchement rechargé. Des victuailles diverses les attendaient dans le salon et Orvuk leur souhaita de se reposer, et qu'un garde se tiendrait devant la porte si ils avaient besoin de quoique ce soit.

Le temps d'être enfin dans ce calme lieu de repos, sous la fraîcheur des pierres, empli du clapotis de l'eau, le soleil commençait à chuter la haut à la surface. Ils avaient un lieu ou se reposait mais rien ne les empêchait par ailleurs d'aller se dégourdir les jambes ou même de découvrir la ville.





écrit par: Xarss Mardi 02 Juin 2020 à 13h57
Du dernier sentiment ressenti par l’ex-sombre, Xarss se rendit vite compte qu’un combat perpétuel se mènerait en lui, les agissements d’agacement de Vorn lui prouvant son doute. Naturellement, il cherchait toujours à conclure de la manière la plus profitable possible, tirer un profil abusif du meilleur parti, toujours prêt à changer d’idées pour être gagnant, en fait, il avait toujours cette graine de canaille en lui, cette tare qui voulait se développer tel un chancre. Sa lutte serait de tout moment, il le savait, il l’avait toujours su, cette petite voix qui ne cessait jamais de le dicter avait constamment fait partie de son être. Il devait devenir une rivière pérenne, ne jamais céder à son vice héréditaire. Était-ce les paroles de Helm qui lui faisait prendre encore une fois cette conscience? Les réactions de la frêle blême, Vorn qui bagueulait sans cesse depuis qu’ils étaient sortis d’Outreterre, il ne pouvait dire, mais le travail serait de tous les moments. Dans ce domaine, le faussement appelé Kryssyyor excellait, il avait ce côté vertueux qui c’était obligé d’entreprendre et quand il s’ordonnait une mission, il lui était interdit de faillir. Il avait commencé par devenir congru pour devenir petit à petit, grâce à ses efforts de volonté, plus magnanime. Son pire défaut, ses manières libidinales devraient aussi changer, mais chaque chose en son temps, il était encore jeune et jeunesse, devait se passer. À cette pensée, il se permit une divagation avec Félicia qui lui donnait un air béat impondérable. Silencieusement, suite à cet égard morale, il remerciait sa douce disparut de lui avoir donné espoir en lui. Depuis qu’elle avait été faite prisonnière, Xarss l’avait toujours protégé, trouvant en elle une force inégalée, un mélange de soumission et de détermination à améliorer son état, puis était venu le moment qu’il n’oublierait jamais, celui où il avait décidé de la libérer. Le prix exorbitant que son tortionnaire en voulait lui avait été fatal, Xarss, aidé par l’appât du gain de certaines connaissances de Braeryn, l’avait libéré tandis que les autres avaient changé la hiérarchie fragile d’une famille de la terrasse de Menzo. Il l’avait ramené avec lui et l’histoire avait commencé. Il ne l’avait jamais considéré comme une prisonnière, mais sa situation lui demandait de le laissé savoir comme tel, jusqu’au moment où il devait fuir en surface avec elle. Après s’être fait de bon contact auprès de la Breagan Arthe et préparé sa prochaine sortie pour le compte de sa génitrice Merenwen Symryvvin, ses garces de sœurs, ayant eu connaissance de ses derniers contacts, vinrent assassiner sa bien-aimée.

La situation actuelle le remit rapidement en fonction, il sentait sur lui des regards blèches et il était temps de passer à autre chose, cette pièce était maintenant sans intérêt. Ashura venait de confirmer le principal, ils étaient fatigués et un repos était le bienvenu. Ses pensées l’avaient fait voyager dans un monde qui le rendit, soudain, mélancolique. Surement le fait de revoir un gris qui lui rappelait sa dernière rencontre avec un clan de la cité des lames avec lequel il avait échangé des prisonniers contre certaines serrures que sa matrone demandait, surtout du clan Chan Muzgardt avec lequel il avait marchandé leur fameuse bière légendaire dans le repaire de Gohlbrornaire sous les docks, tant de souvenirs heureux et en même temps malheureux.

La prochaine étape serait sans doute à la porte du volcan à l’aube, d’ici là il espérait qu’ils auraient quelque chose à se désaltérer, la fin du millésime fabuleux qu’il venait de terminer lui avait ouvert la soif. Avant même que la magicienne prenne la parole, le faux sylvestre demandait simplement d’avoir une ou deux bouteilles d’hydromel de qualité.

Il restait stoïque un instant lorsque la magicienne demandait à rencontrer les diacres, la réponse de Helm lui laissait un goût amère par contre la dernière réponse qu’avait prononcé Sabetha lui avait fait apparaître un sourire et c’est d’un clin d’œil que Xarss quittait la pièce les laissant en discussion. Dommage, car le renégat y avait trouvé là un sujet fort intéressant. Il ne doutait pas que Sabetha aurait quelque chose à leur dire en revenant.

La descente au cœur de la ville lui plaisait énormément, un sentiment d’un retour chez soi, mais très différemment, s’il aimait le grand air et la surface, un retour sous la surface lui donnait presque des ailes et de plus cela n’était pas en Outreterre, donc il appréciait encore plus cette belle structure architecturale souterraine. La porte du volcan lui apparut sans doute, il ne put s’empêcher de faire un regard vers Sirine pour lui confirmer le lieu. Serait-elle ouverte à recevoir l’information ou resterait-elle fermée à son égard, peu importait, lui faisait ce qu’il avait à faire ne se souciant pas de l’approbation de ses compagnons de fortune. Resterait à savoir quand sera l’aube puis ils auraient d’autres informations. Leur lieu de repos offert, le faussement Kryssyyor fit savoir à ses compagnes qu’il allait chercher quelque information et de quoi se désaltérer dans l’attente du retour de Sabetha pour qu’ils puissent, ensemble, faire un débreffage en règle. Il les invitait par politesse, sachant très bien qu’aucune d’entre elles ne voudrait l’accompagner.

Ces donc non-chaland qu’il partit à la quête d’information qui pourrait leurs êtres utiles et qui sait, peut-être trouver un peu de réconfort corporel. Il ne tarderait pas à entrer au repaire, pour ensuite prendre du repos rapidement pour pouvoir être prêt pour l'aube.




Perception pour recueillir des infos d'ordre général puis pour savoir quand sera l'aube sous la surface( de façon discrète bien sur). Charisme et représentation (danse) pour s'amuser et se détendre.

écrit par: Ashura Mercredi 03 Juin 2020 à 16h10
La bretteuse des Marches d’Argent remercia le jeune nain qui prenait congé après les avoir mené jusqu’au réconfort. Elle épousseta d’une chiquenaude un grain de poussière imaginaire sur son épaule puis lâcha son sac en cuir sur le sol et détacha ses cheveux qui cascadèrent sur ses épaules, légèrement ondulés. Tandis qu’elle franchissait le vestibule pour entrer dans la pièce principale, elle ouvrit le fermoir de sa cape et la fit glisser de ses épaules. Le cuir de son armure était éclairci par le temps et les intempéries, quelques estafilades couturées prouvaient la nécessité d’un tel vêtement.

Elle tourna quelques secondes, comme un ours en cage, inspectant la demeure ordonnée et meublée. C’est au départ de l’elfe noir qu’elle se laissa tomber lourdement sur une chaise, s’installant confortablement dans le petit salon près de l’entrée. Les nuits de bivouac, la journée de voyage et les récents affrontements, l’avaient exténué. Elle regardait fixement devant elle, vaincue par le stress et la fatigue qu’elle accumulait depuis plusieurs jours.

Un court instant, elle tenta de faire le vide dans son esprit, mais ce fut un amoncellement d’interrogation qui heurta dès lors sa conscience. Elle était en proie au doute, à la paranoïa, même. Et à présent, son ignorance l’agaçait. Que pouvait-il bien se passer dans le royaume pour qu’autant de responsabilités échouent aux mains de deux jeunes femmes et d’un elfe noir ? Elle tentait perpétuellement d’évaluer la gravité du danger auquel ils étaient exposés. Elle laissa échapper un soupir, se languissant de son foyer à proximité : retrouver le confort de la bibliothèque, entendre les babillements des tantes dans la cuisine, comme les soucis triviaux et prévisibles qui animaient et rythmaient la vie quotidienne.

En quittant Sundabar quelques jours plus tôt, elle n’avait pas imaginé revenir aussi rapidement sur ses pas. Comment justifierait-elle d’avoir rebroussé chemin si vite, alors qu’elle ne pouvait se permettre de narrer l’étendue des mésaventures qui lui étaient arrivées depuis ? Intérieurement, elle tenta de se remémorer les points positifs : Lunargent, son architecture si raffinée, l’art et la magie omniprésente, le cercle des druides, et certaines spécialités culinaires… Autant de souvenirs susceptibles de noyer le poisson auprès des siens.

Elle cligna des yeux et revint à la situation présente. Sirine et elle était seules dans la petite maisonnée. A bien réfléchir, c’était la première fois que cela se produisait depuis le début de cette aventure.


- Dire que j’ai vécu dans le coin, déclara-t-elle, le regard toujours porté dans le vide. Pourtant, je ne suis pas totalement à mon aise. La situation m’inquiète toujours. Et malgré ce repère fiable, j’en viens à me demander si c’était une bonne idée de venir. (elle imprima un temps dans sa phrase) En vérité, le pire danger serait de ne plus faire confiance à personne.

Elle fit dériver ses yeux vers la cantatrice, un regard interrogatif et bienveillant.

- Alors ? reprit-t-elle d’une voix calme. Comment as-tu trouvé la cité ? Sundabar doit être bien moins coquet qu’Eauprofonde, j’imagine. Mais on y rencontre sans doute moins facilement des artificiers… et surtout moins facilement, LE gouverneur. (elle décrivit un sourire) Ce fut une sacré surprise de te contempler ainsi débarquer. (elle mima une explosion en écartant les doigts de ses mains jointes, puis en ajoutant deux syllabes) « Ba-oum »

écrit par: La Goualeuse Jeudi 11 Juin 2020 à 17h50
Ce fut les yeux libres que La Goualeuse entama, pour la seconde fois de la journée, la descente dans la ville souterraine. Être aventurier, se disait-elle alors que ses genoux commençaient à protester contre une énième rangée de marches taillées dans la roche, c'était surtout marcher... et craindre pour sa vie.

Le petit groupe s'enfonçait dans les profondeurs de la terre en silence, chacun ruminant ses pensées. Et il y avait matière ! La tension avait été palpable entre le puissant Helm et l'impertinente Sabetha. Leur petite joute verbale avait révélé ce que leur aventure clandestine pouvait compter d'enjeux politiques, de transactions secrètes et de luttes d'influence. Pour qui aurait su quel rôle elle avait longtemps joué à Eauprofonde, la belle aurait été une carte de choix à jouer... Les intentions de la magicienne étaient louables, et la grandiloquence de sa déclaration sonnait presque comme une accusation. Que pouvait-il bien se tramer ? Ses réflexions l'occupèrent l'essentiel du trajet. Une fois en ville, elle contempla l'architecture naine et l'industrieuse population de la cité s'affairer en tous lieux. Étrangement, elle ne ressentait aucun malaise à être ainsi cloîtrée sous terre, une lourde chape de roche et de terre au-dessus de la tête au lieu de l'immensité du ciel. Elle éprouvait même, pour la première fois depuis longtemps, une relative impression de sécurité !

Kryssior ne s'était pas attardé et avait quitté leurs quartiers aussitôt qu'ils leur avaient été désignés. Pensait-il donc qu'après leur avoir faussé compagnie sur le chemin de la forteresse, elle n'avait rien à leur apprendre ? Et trouvait-il bien prudent, malgré son déguisement, de s'aventurer seul dans une ville inconnue et notoirement hostile aux individus tels que lui ? Les contradictions du drow ne cessaient de la dérouter... N'en déplaise à Boreg et aux siens, elle resterait quant à elle entre ces quatre murs et prendrait un repos mérité.

La jeune fille avait choisi parmi les victuailles offertes celles qui semblaient le plus légères, et mangeait plus ou moins affalée dans un fauteuil lorsqu'Ashura entama la conversation. Il n'était pas dans les habitudes de la bretteuse de bavasser : elle brisait le silence pour ne pas venir trop abruptement aux renseignements. Se prêtant de bonne grâce à ces innocents bavardages, l'aquafondienne compara la finesse aérienne de la cité des splendeurs à l'architecture plus massive de la ville naine, puis lâcha quelques paroles emplies de déférence et d'admiration au sujet du commandeur. Elle en vint cependant assez vite à ses révélations, ne pouvant contenir plus longtemps sa joie de verbaliser la nouvelle.


- Khelrod a survécu ! finit-elle par s'exclamer, manifestement très émue. Une patrouille naine est partie à sa recherche, à quelques lieues d'ici je crois. Le monstre l'a entraîné sous terre, mais il a réussi à s'échapper, elle hésita un instant, mesurant combien ses informations étaient maigres et floues, avec l'aide du géant.

Après qu'Ashura se soit réjouie et l'ait accablée de questions dont elle n'avait pas les réponses, elle tenta sa chance.

- On devrait y aller, nous aussi.


écrit par: Ashura Vendredi 12 Juin 2020 à 00h18
La bretteuse observait Sirine avec des yeux ronds. Elle poussa un soupir de soulagement et eut un sourire avant de boire une gorgée d’eau pour faire passer l’information. Elle marmonna quelque-chose entre ses dents. Puis, voyant que la chanteuse se gardait bien de réagir, elle ajouta, plus fort et plus clairement, qu’elle était bien heureuse d’apprendre ces nouvelles.

- Il a survécu. Il a réussi !

Elle eut l’impression qu’on lui enlevait un énorme poids des épaules. Ashura cilla pour refouler une larme que le souvenir du sacrifice de Khelrod lui faisait monter aux yeux. La culpabilité n’avait cessé de la ronger depuis ce jour sordide dans les montagnes brumeuses.

- Échapper à un Prodigue, voilà une expérience dont peu se vantent d’avoir réchappé.

Elle s’était longtemps reproché son propre manque de loyauté envers Khelrod. La bretteuse avait alors décidé que, jusqu’à preuve du contraire, le paladin Nain était vivant. Et à présent, elle pouvait dissiper les pires idées, car ses jours n’étaient plus en danger. Il avait survécu, lui qui n’était pas apte à abandonner depuis le premier jour. Il était resté fidèle à lui-même, dans ce dernier combat contre l’Aberration. Ashura était déjà pressé de le revoir, de lui parler et de lui soumettre quantité de questions. Mais pour l’instant, ils l’avaient laissé derrière eux, seul avec son destin, pour que l’expédition puisse venir ici, à Sundabar. Car ils devaient tenir une promesse.

***

Quelques minutes passèrent, et Ashura décida de se relever avant de sombrer dans un profond sommeil. Elle n’opérait jamais dans la saleté. Sans s’en laisser comprendre la raison, l’expérience lui avait appris que la saleté affectait cruellement les individus et favorisé les humeurs malsaines. Crasseuse et épuisée, elle avait dans l’idée de se laver avant de partir. Alors, après avoir conversé, elle se déshabilla et se rendit vers la salle d’eau. La petite pièce était encombrée de seaux, de bassines et d’un pochon de poudre à laver entamé. Au mur, une corde était tendue pour le linge. Si seulement elle pouvait se laver de sa culpabilité et de ses doutes aussi facilement que la mousse disparaissait dans le siphon.

***

Elle se regarda brièvement dans le miroir pour évaluer son apparence. Elle laissa le reste de ses affaires. Rien dans son accoutrement ne suggérait un quelconque lien avec les instances communes. Satisfaite de son reflet, elle sortit de la maison en trottinant afin d’aller se remplir l’estomac en compagnie de Sirine.

écrit par: Phineas Vendredi 26 Juin 2020 à 14h00
Xarss

Xarss l'avait vite compris en descendant dans les souterrains, mais être un elfe sylvain allait radicalement changer les choses. Quoique, ses entretiens récents, et les elfes qu'il avait pu voir à Lunargent, devait lui avoir appris que son apparence seule ne suffirait pas complètement à faire illusion... Cela étant, cela restait une chance qu'on lui ait donné un camouflage sylvain, plutôt que lunaire ou solaire. Les elfes des bois étaient tout de même plus bruts que ces derniers.

Sa première interrogation, comment savoir l'heure de la surface fût résolue très rapidement, avec une redoutable efficacité, par le produit de l'ingéniosité naine. Non loin de la forge, sur la place d'un quartier plus animé que d'autres bardé d'échoppes et de taverne, il trouva un haut objet de pierre qu'il prit, de loin, pour un simple parallélépipède dressé. En s'approchant, il distingua peu à peu les cercles gravés sur chaque face, autour desquels étaient scellés des symboles de mithril représentant ici un soleil, ici une lune, ici des étoiles. Les symboles, plutôt évident une fois qu'on avait compris leur logique, indiquait le zénith, l'aube, le mi-jour, mais aussi, sur une autre face, les phases de la lune, et sur une autre encore, pensait Xarss, l'alignement des planètes. La dernière enfin, figurait le jour et le mois en cours. La rivière qui passait sous cette impressionnante clepsydre activait les mécanismes mais nul doute qu'une subtile magie était également à l’œuvre ici, puisque l'ensorceleur savait qu'une mécanique logique linéaire seule ne pouvait représenter le ballet céleste, souvent chaotique.

Lorsqu'il s'intégra aux nains et aux quelques humains (et il compte également trois gnomes) qui formait la petite foule se désaltérant et chantant devant les tavernes ce soir là, il dût être surpris un instant de son invisibilité... avant de se souvenir de son déguisement. Il commença par esquisser quelques pas de danse mais les convives compris t'il vite, n'avaient pas l'air particulièrement réceptif à ce genre d'art ce soir là. Probablement pensa t'il d'ailleurs, que les danses naines n'avaient pas grand chose à voir avec ce qu'il avait appris.

La suite, cependant, se déroula mieux. Le danseur réussi toute la soirée durant à réfréner ses pulsions noiraudes, et à se faire passer pour un sylvain convaincant. Il fallait admettre, c'était agréable, il arrivait sans mal à s'attirer les œillades d'humaines, et peut-être même de quelques humains, tout en récoltant des informations. D'abord que, sans surprise, la bataille du hall s'était sue. Mais les informations avaient probablement fuitées sciemment pensa t'il, pour que la chose reste ce qu'elle était - une stratégie aussi risquée qu'astucieuse - plutôt que de devenir une humiliante invasion. Tous trinquaient régulièrement à Helm et au Maître de Forge, comme à Sundabar la forteresse elle-même. Il capta aussi quelques autres informations. Les troubles de Lunargent semblait avoir peu porté, signe qu'ils avaient tout de même été suffisamment discret. On pensait que les drows avait fait des leurs dans la Cité d'Argent, mais sans s'en inquiéter outre mesure, cela arrivait régulièrement et la Gardesort comme la Légion était largement en mesure de régler le problème. Pensaient ils... Parmi toutes les autres informations inutile qu'il glana, il entendit un marchand de matériau parler de quelques choses, sans vraiment savoir si ça l'intéressait. Celui ci clamait à ses amis qu'il s'était récemment considérablement enrichi en vendant des matériaux rares, et pour certain magiques.

Alors que dans la nuit, après que la plupart soient allés se coucher, il rentra lui aussi, il se rendit compte de deux choses : ses deux compagnes dormaient et, justement, elles n'étaient que deux. L'aube n'était pas si loin, mais la flamboyante magicienne n'était pas de retour.



Ashura et la Goualeuse

Bien après Xarss, les deux femmes, désormais amies peut-être, au moins sœurs d'armes, partir en quête d'un peu d'actif repos. Ashura, native de la ville, souhaitait probablement flâner un peu à la surface. Et malgré le danger qui régnait partout Sirine ne s'était probablement pas senti si tranquille depuis longtemps. Khelrod avait survécu, prouvant encore la pugnacité naine et elle était entouré d'une kyrielle de nains qui, quoique sans lui être directement dévoués, mettait un point d'honneur à défendre ceux qui étaient à l'intérieur de la forteresse de ses ennemis directs. Lunargent avait beau être belle, mais Sundabar, c'était comme être au sein de la meilleure des armures, le poids en moins. Et puis désormais, elle se savait, comme les deux autres probablement, surveillée par les plus discrets protecteurs de la cité.

La bretteuse réussirait t'elle à faire boire suffisamment la chanteuse pour que celle-ci entonne un hymne ? Peut-être, l'histoire le dirait par ailleurs. Mais ils découvrirent également qu'ils étaient un duo plus que compétent lorsqu'il s'agissait de récupérer des informations. D'abord que les rumeurs venant de Lunargent avaient peu fuiter, il semblait ici qu'il ne s'agissait que des habituels problèmes drow que l'armée réglerait sans mal disait on. Ensuite que la bataille du Hall avait élégamment fuitée, mettant ses défenseurs en valeur, ce qui quoique mérité, laissait de côté le potentiel particulièrement dangereux pour les civils de la stratégie. Mais les deux femmes eurent tout de même autre chose à se mettre sous la dent. Des marchands racontaient que non loin de là où allaient bientôt se diriger leur destinée, on avait trouvé le lieu d'un massacre. Une dizaine de gobelins et selon les locuteurs, soit des drows, soit des démons, soit même pour les plus hardis, des minotaures, terrassés de flèches et pour certains décapités. Si, vu les victimes, cela n'émouvait pas grand monde, ce genre de massacre n'était pas commun pour autant.

L'histoire ne raconte pas encore si Ashura avait rencontré des connaissances, si Sirine avait chanté et dansé, si toutes deux avaient été courtisées.... En revenant dans leur demeure cependant, elles passèrent devant le temple de l’Éternelle Justice qu'Ashura voulait visiter le lendemain. Celui ci étaient fermé aux visiteurs pour le moment pourtant... elles furent presque persuadée d'entendre une voix féminine et familière dans la cour du temple, quoique légèrement déformée par l'agacement. Mais peut-être l'alcool avait il modifié leur jugement.

C'est sauves qu'elles finirent par rentrer dormir.



Xarss

Alors que les humaines dormaient encore, Xarss, lui, au bout de son heure de transe, se releva juste à temps pour être à l'heure à son rendez-vous.
Il sortit silencieusement de la maison, et se dirigea vers l'infernale Porte du Volcan. A cette heure, l'air était encore doux et plus respirable. Ce qui ne l'empêcha pas de suer à grosse goutte lorsque, arrivé à sa destination, la fraîcheur des souterrains l'abandonna.

Arrivé, il ne trouva personne, mais il repéra vite des signes qui lui était destiné : un félin au regard hargneux, dessiné à la craie dans l'obsidienne. Suivant ce chat, il dû enjamber les courants de lave jusqu'à arriver dans une mince crique dans laquelle il avait l'impression d'être une carotte dans un chaudron. Il n'eut qu'une seconde pour réagir. Devant lui, sortant de l'ombre, les cheveux tirées en un chignon parfait, les yeux rouges le fixant avec mépris, une armure de cuir bardée de runes, une sorcière drow pensa t'il, se trouvait devant lui. Avant même qu'elle ne put ouvrir la bouche, il pouvait agir.

écrit par: Xarss Samedi 27 Juin 2020 à 15h27
Xarss eut un plaisir véritable dans cette soirée improvisé comme il les aimait. Sa transformation raciale due être accompagnée d’un peu de comédie, ce qui ne le laissait pas indifférant dans cet art pour le moins intéressant. Décidément sa vie venait de changer et il en restait stupéfait à quel point cela avait une transformation directe sur lui. Pour la toute première fois qu’il était en surface, les regards sur lui était agréable et il fallait l’avoir vécu pour s’apercevoir de la gratification personnel que cela pouvait avoir comme effet sur soi.

C’est donc avec une toute nouvelle attitude que Xarss put continuer le reste de la soirée pour récolter les informations qu’ils avaient besoins. Il classait méticuleusement celles-ci dans son tiroir à souvenir sans les mettre en ordre d’importance, car il avait apprit depuis peu qu’il fallait voir les informations individuellement et ensuite tenter de les lier ensembles pour avoir une meilleur étude de celles-ci. Quelques agréments plus tard le renégat regagnait le demeure et chemin faisant il ne s’attardait pas voyant l’heure avancé à laquelle il était.

Cette magnifique construction des nains valait Narbondel sur plusieurs points, premièrement cette dernière était entièrement magique tandis que celle des nains était mécanique et était là toute la magnificence d’ingénierie que le faux sylvain appréciait par dessus tout. La demeure approchait et le faussement appelé Kryssyyor avait une impatience heureuse de faire savoir aux autres les trouvailles de la soirée, mais de un, elles dormaient et de deux il manquait la présence de Sabetha.

Prenant son temps de repos, confortablement assit, dos droit, et corps détendu il se laissait aller dans cette rêverie qui ne lui apportait pas grand chose de plus qu’un bonheur intérieur. Son estime de lui avait grimpé de plusieurs crans en une seule soirée, et ce, grâce à ce subterfuge simple, mais comment agréable et utile pour un être tel comme lui. Il ouvrit les yeux et le moment de partir vint et à ce moment il devint ambivalent à savoir s’il réveillait les deux filles ou pas, elles dormaient à poing fermé et semblaient si bien. Il osait même à s’approcher pour les humer les yeux fermé, tout comme lui avait montré Félicia en lui mentionnant que les odeurs des dormeurs avaient celle de leur âme. Bien entendu celle de Sirine avait un côté florale, surement dû aux artifices en poudre qu’elle utilisait tandis que celle d’Ashura était plutôt épicée. Xarss tentait de saisir leur âme, mais il semblerait qu’il ne soit pas rendu à la hauteur de sa bien aimé. Il les recouvrit de la couverture puis décidait d’y aller seul et peut être y croiserait-il Sabetha.

Il découvrit une fois sur place un indice, un dessin d’un félin au regard hargneux et fut là sa première question, *Comment savent-ils pour le caractère acariâtre de Vorn ? * A cette question il aurait dû prendre ses précautions et enclencher son armure du mage, mais sa soirée avait-elle dépeint sur sa vigilance ? Il semblerait que oui, même si Vorn toujours couché sur le dessus de son havresac ne bougeait pas d’un poil. Le danseur fit quelques pas avant de continuer et n’omis pas, sous son piwafwi, de mettre sa main droite sur la baguette de décharge électrique et l’autre prête à danser dans la toile si besoin était. Il fut surprit quand soudain sorti de l’ombre une sorcière drow, il semblerait que sa discrétion n’était pas aussi aiguisé qu’il le croyait.

Le cœur de l’ex Menzoberenzan se serrait fortement, un malaise soudain le prit dans tout son être. Sur le coup il cru que son horrible génitrice l’avait retrouvé, mais en voyant l’armure de cuir bardée de runes, il vit que ce n’était pas une garce habituel de la prêtrise de Loth, mais plutôt une des rares sorcière de l’Outreterre, art qui était réservé habituellement aux mâles. Toute cette stupéfaction fit en sorte qu’il restait stoïque osant même se demander une autre question, qui lui serait possiblement fatale dû à son inaction. *Serait-ce la sorcière qui chasse Landruel ? * Se demandait-il immobile serrant fortement la baguette de décharge électrique en se demandant s’il l’utiliserait. Au lieu de cela, la surprise étant ou simplement le manque d’expérience ou bien le fait qu’il trouvait ridicule qu’il puisse mourir ainsi, la suite lui dirait, il fit un sourire niais et dit dans sa langue natal en utilisant toute ses compétences utiles à la discussion.





La suite se jouait sur ses dires car il réalisait intelligemment qu’il ne faisait pas le poids pour un combat face à celle qui se tenait devant lui, mais gardait en tête son agilité pour se sortir d’une mauvaise impasse le moment venu. Donc le jeune drow jouait de l’assurance au lieu de la jouer physiquement. D’ailleurs ne venait-il pas chercher des renseignements des veilleurs comme lui avait mentionné l’archisorcier. L’imprudent y croyait tout du moins, il aimait mieux s’accrocher à une croyance qu’au savoir qu’il ne possédait pas sur cette surprise de taille. Restait maintenant à subir son ignorance si telle n’était pas sa croyance. Peu importait, le jeune drow avait fait son chemin et s’il fallait qu’il meurs ici devant cette sorcière alors qu’il en soit ainsi, il serait de nouveau auprès de Félicia. C’est Vorn qui en se déplaçant pour avoir une meilleur couche qui fouettait l’esprit du fils maudit de la matrone Merenwen Symryvvin Xarss prenait maintenant une pose connu de lui seul qui lui permettrait de tenter une feinte si son interlocutrice muette viendrait à tenter une machination contre lui, ce qu’il suspectait même s’il continuait de croire que la discussion était son salut.






Tromperie. Pour gagner du temps d'observation sur ses prochains agissements.

écrit par: Phineas Dimanche 28 Juin 2020 à 13h13
Une expiration du nez souligna l'amusement cynique de la drow. Une arme particulièrement cruelle, un fouet à piques, était suspendu à sa taille. Il n'était pas si étonnant que la sorcière ne l'attaqua pas immédiatement, on envoyait pas ce genre de personne simplement pour un assassinat. D'autant plus une personne capable de traverser de pareilles défenses.

Dans un drow fluide, avec cette condescendance sensuelle de la noblesse matriarcale, elle répondit, ses lèvres soulignées de pourpre arborant un terrifiant sourire :


-

Xarss savait bien que l'Art n'était pas toujours très subtil. Mais il était vrai que le Pouvoir, comme l’appelait parfois les prêcheurs de la magie divine, paraissait souvent brutal. Du moins jusqu'à ce qu'on voit un mage invoquer un sultan éfrit pour brûler une citadelle. Cette introduction notait surtout une certaine liberté de pensée de la sorcière, et donc une certaine prééminence dans la société souterraine. Peu auraient le courage de se moquer ainsi des prêtresses de Lolth.

-



Elle s'arrêta et sourit, une gerbe de feu émeraude surgit soudain dans sa paume.

-

écrit par: Xarss Dimanche 28 Juin 2020 à 19h25
Xarss déglutie mentalement, il n’avait jamais été aussi prêt de la mort qu’à cet instant. La situation était pire qu’il l’aurait imaginé et en même temps cela ne pouvait pas mieux tomber. Le jeu qui se jouerait dans les secondes serait un quitte ou double et le jeune drow inexpérimenté n’avait qu’un subtil atout dans son jeu, celle de l’ignorance de la matriarchie de son véritable but. Il fallait agir vite, répondre rapidement sans qu’un doute puisse paraitre. La seule chose que le faussement appelé Kryssyyor souhaitait était qu’elles ne puissent lire ses véritable pensées. Alors il fallait la faire véridiquement faussé, comme il savait si bien le faire. Un sourire mesquin apparu sur la commissure droite de ses lèvres minces puis en signe de confidence il dit à voie feutrer pour la première remarque.








Dit-il avec l’assurance du néophyte et du jeune âge, ce qui pourrait excuser certain doute de la part de son interlocutrice, la vantardise était signe de faiblesse et les erreurs commises dans cet entretient par Xarss étaient voulut. Il lui fallait paraitre véridique. Restait maintenant à savoir si l’ardillon avait pointé, il resterait par la suite à ramener le poison sans l’échapper pour ensuite déguster le doux mets de la victoire avec délections. Son sourire mesquin avait aussi été étudié, prouvant ainsi son contentement à avoir déjoué les garces de prêtresses leurs faisant croire qu’il avait déserté.

Mais tout ceci n’était qu’un jeu de dé, tout cela ne tenait qu’a un fil, tout dépendait de son jeu faciès et de son langeage drow pour persuader celle devant lui, restait maintenant à mourir ou vivre et le renégat avait choisi de vivre, pour cela il jouait le jeu du double espion. Pour lui il avait beaucoup plus à gagner en surface qu’en profondeur. Tout depuis qu’il était sorti lui prouvait et la voie qu’il avait choisie, faisait de lui un véritable traitre pour ses anciens semblables.

Le jeune drow osait même s'imaginer un petit moment délicieux avec la sorcière, après tout il n'y avait rien d'offansant pour eux à une telle situation, les désires devaient êtres assouvi et c'est en signe drow qu'il l'invitait sans ménagement.

écrit par: Phineas Lundi 06 Juillet 2020 à 14h05
Concentré sur son mensonge, qu'il savait plutôt bien mis en scène, le drow n'entendit que bien tard ce son qu'il avait entendu des centaines de fois. Le nerf de bœuf se détendit brutalement, et le sifflement suivit. L'arbalète qui venait de tirer derrière lui, le visait. Il sentit un instant plus tard la morsure de la pointe lorsque le carreau traversa le cuir de son armure et se planta dans son épaule.

Sans avoir le temps de se retourner pour voir qui venait de tirer, les yeux toujours rivée sur l'elfe noire en face de lui, il senti une brûlure intense commencer à se répandre dans son corps. Son biceps droit, directement touché, se contracta brutalement. Mais dans le même temps, il senti son corps s'activer. Était ce à cause de l'art millénaire que sublimait les drow concernant les poisons ? Ou son corps avait il profité de cet autre empoisonnement quelques jours plus tôt pour développer sa résistance ? En tout cas, alors que son bras s'engourdissait, il senti son cœur ralentir, alors qu'il accompagnait le réflexe physiologique de sa propre volonté. La réduction de son rythme cardiaque réduisait la vitesse de propagation du poison qui, sans doute, ne devait avoir une période de contamination très faible. Il senti que la brûlure s'estompait avant d'avoir atteint sa main, quoique la douleur du carreau fiché dans son épaule persistait, elle.

Malheureusement pour le drow, et quoiqu'il lui arrivait d'utiliser de telles armes, il n'était pas suffisamment connaisseur du sujet pour reconnaître le poison et savoir ce qui aurait dû lui arriver si il n'y avait pas résisté. Impossible donc, d'en profiter pour flouer son agresseur. Il entendit une voix rocailleuse qu'il avait déjà entendit derrière lui :


- Et bien, vous êtes bien résistant, même pour une vermine. J'imagine que je vais devoir justifier le gaspillage... Ethel, je crois que la comédie à assez durée.

Devant ses yeux, la drow disparu. Il ne s'agissait pas d'une illusion, comme celle qu'il portait, mais probablement plus d'une métamorphose, à en voir les fluctuations de la peau et de sa pigmentation. Les yeux passèrent au rouge, puis au violet, avant de s'arrêter sur un vert pâle orné de paillettes d'argent. La peau s'éclaircit jusqu'à s'arrêter sur une teinte tannée, pendant que l'une des oreilles perdait sa pointe et qu'une boucle de pierre apparaissait sur ce moignon. Les cheveux devinrent d'un brun verdâtre parcouru de mèches plus obscures au bout desquelles semblaient pousser des fleurs et le nez devint plus aquilin. L'attirail, lui, ne changea pas, et la flamme verte continuait à brûler autour des doigts de l'elfe des bois, à l'héritage féérique poussé, qui se tenait devant lui. Le sourire de l'Or-Tel-Quesselle persistait mais il avait maintenant une toute autre signification. Il fût par ailleurs à peu prêt sur que l'anneau à trois gemmes au doigt de son interlocutrice était liée à la transformation.

Le vieux nain qu'ils avaient vu plus tôt dans la journée, Boreg, surgit à côté de Xarss, venant de derrière lui, l'arbalète toujours en main. A moins qu'il ne se tourne, il n'arrivait pour l'instant pas à savoir si oui, ou non, il y en avait d'autre. Celui qui était sans aucun doute celui qui lui avait donné rendez vous, pris la parole, arborant une mine contrite.


- Je suis dans une situation bancale désormais. Le poison aurait dû vous paralyser, et me permettre de vous passer à une question plus poussée. Cela ayant échoué, nous pourrions vous tuer tout de suite. Et j'y serais bien incliné. Seulement voilà j'ai un doute.

Il lissa sa barbe.

- Vous mentez bien. Mais j'ai l'impression que vous ne mentez pas assez bien.

- Il parle couramment le Haut, nota Ethel, cela sous entend qu'il n'est pas qu'une vermine des traîtres.

On pouvait se demander comment elle même pouvait si bien le parler par ailleurs.

- Je sais, je sais..., Boreg restait dubitatif, même si il accumule effectivement les couches de traîtrises, il pourrait être utile. Du moins pourrait il l'être si il avait autre chose dans le pantalon, continuait le nain, en faisant comme si Xarss n'était pas là, si seulement les prêtres pouvaient être des alliés dignes de confiance, on résoudrait vite l'affaire. Du moins, si ils n'essayaient pas de le tuer. L'autre problème c'est que, de ce que j'en sais, et malgré vos tendances... peu amène, vous êtes un membre non négligeable de la petite troupe dont nous avons tous trop besoin. Sinon je ne m'emmerderais pas à vous garder en vie.

Du coup, convainquez moi que vous mentiez.

écrit par: La Goualeuse Lundi 06 Juillet 2020 à 15h53
Chose étrange, la belle ne s'était pas apprêtée avec autant de soin qu'à l'accoutumée pour sortir. Était-ce par crainte d'attirer l'attention ? Ou ne voyait-elle pas dans les fils de la pierre des cibles de séduction dignes d'elle ? Elle n'avait pas quitté son armure de cuir, ni ne s'était séparée de son élégant stylet. Une capeline de soie brune couvrait sa chevelure et ses frêles épaules, dérisoire rempart face aux regards des curieux.

Elle arpentait les rues aux côtés d'Ashura en simple touriste, suivant sa collègue avec une confiance qu'on eût dit aveugle ; écoutant les anecdotes de jeunesse, les légendes et autres discours de sa guide avec une curiosité avide. La bretteuse remarqua sans doute que la jeune fille, en dépit d'une grande discrétion, demeurait en tous lieux et en toutes circonstances d'une extrême vigilance. Elle put également admirer avec quelle facilité elle déliait les langues des uns et des autres et savait obtenir, sans se montrer indiscrète ni éveiller la méfiance, de précieuses informations. Bientôt la rumeur d'une rixe mortelle émergea et elles purent se représenter le sinistre tableau qu'avait laissé un mystérieux pourfendeur de monstres - Beiran ? - derrière lui. Kryssior et Ashura seraient-ils de taille à affronter minotaures et démons ? La Goualeuse était dubitative... et bien qu'elle trouvât un certain réconfort dans le fait qu'on leur ouvrait la voie, elle n'était pas tout à fait rassurée.

Lors du dîner qu'elles partagèrent dans une taverne choisie par Ashura, l'aquafondienne lui fit part de ses réserves quant à la suite de leur mission. Soucieuse de ne pas froisser l'orgueil de la combattante, elle avait plutôt mis en avant leur infériorité numérique que remis en cause sa capacité à affronter un démon.


- Peut-être devrions-nous attendre Khelrod, risqua-t-elle enfin, en sachant pertinemment que le paladin devrait probablement prendre du repos. Qu'en pensez-vous ?

écrit par: Xarss Lundi 06 Juillet 2020 à 17h16
Le jeune drow se mordit la lèvre inférieure, se jurant d’arrêter le copinage de boudoir pour l’avenir, mais la beauté dangereuse de louve de la sorcière devant lui qui devait se la jouer à la mante religieuse, maintenant qu’il la voyait opérer la situation de cette manière eut un tout nouveau revirement.

La morsure à l’épaule lui fit réalisé qu’il c’était fait avoir comme un vert, mais surprise, son corps réagit plus fortement qu’il ne l’aurait cru et doublement surprise, il était sauvé et hors de danger de mourir après d’affreuse souffrance, ce n’était que Boreg et accompagné d’une plus que rusé et ravissante elfe des bois.

Un soupir de satisfaction se fit entendre et un rire nerveux le prenait dû aux balivernes que le nain lui sortait ainsi que celles de la gracile sylvestre et aussi, certes, dû à la dose de poison que son corps absorbait.

Il rangeait ses deux baguettes dans sa ceinture à munition de sous son piwafwi, se dégourdi le cou ainsi que l’épaule puis avec un sourire bien à lui, dit avec soulagement.

-Vous venez de me sauver d’une crise de cœur, je vous en dois une c’est certain, malheureusement je ne ment pas, quoi que pour Loth et le fait que les drows doivent tout conquérir, mais vous comprendrez mieux bientôt.–
Heuuu laisser moi vous expliqué. Dit-il en levant sa main gauche libre de sa velve de maitre.
-Rendu où j’en suis, je serai plus qu’honnête avec vous en fait ce que je vais vous dévoilé sera pour moi peut être ma perte et aussi la fin de mon anonymat, pour cette dernière si vous me laissez en vie j’apprécierais que vous gardiez pour vous ce qui va suivre, je doute plus que vous que vous le ferez, mais ais-je vraiment le choix ? C’est que je veut vivre et ce avec le moins de douleur possible, bref... –
Il mit sa main gauche sur sa blessure puis continuait sur la même lancé.

-Je suis en réalité et véridiquement le fils mal aimé de la matrone Merenwen Symryvvin, rien que cela et j’ai intentionnellement quitté Menzo pour des raison d’ordre de santé mental, je n’ai pas la fibre détestable et mauvaise de mes pairs, heureusement, peut être détestable en fait, mais bon... Vous comprendrez ou peut être pas que je ne voudrait en aucun point qu’elle me retrouve quoique peut m’importe, mais si c’était mes garces de sœurs je serait dans la pire position de mon existence, vous ne pourriez croire les tortures que j’ai enduré, pire que votre haleine, croyez moi. Alors ce que j’ai mentionné était ce que je dirais et ceci, est ma seule chance de m’en sortir si je venait à me faire prendre.-

Il levait encore sa main gauche pour ne pas que Boreg l’envois au tapis puis continuait.
-Je suis envoyé par la mains des mystères, guilde qui ont bien voulu de moi dans leurs organisation et qui m’accepteront en leur sein si je réussi à trouver ce qui ce tramait à Lunargent, je suis en fait un néophyte de l’ordre et je dois faire mes preuves pour les servir. Et oui, j’ai choisi de servir la surface contre les drows, oui je suis un traitre pour eux, j’haïs mon sang, j’haïs cette maudite Loth, préférant de beaucoup Séluné, oui je suis un maudit drow que l’on ne voudra jamais croire, mais je n’y peut rien, je suis prit avec mon choix, celui de renier ma race et de tout faire pour les empêchers de tout conquérir, voir, les anéantirs. Maintenant faite ce que vous avez à faire, je ne peut vous prouvez que ce que je vous ai avoué est la vérité, alors soi vous me faite confiance, soit vous me libérer de ce choix que j’ai choisi et j’irai rejoindre ma Félicia.-

Il se tournait vers Boreg et gonflait le torse, attendant sa liberation. Il gardait son regard dans celui de son future bourreau attendant son exécussion qui ne venait pas alors il ajoutait.


-J'ai promis à Félicia que je défenderais l'amour avant la haine, je l'ai fait, j'ai promis à la main des mystères de leur être dévoué sans trahison, je le fait, j'ai promis à Beiran que je sauverais sa nièce, je l'ai fait, j'ai promis à Lorik que je mettrais ma vie en jeu pour élucider cette affaire, je le ferai, j'ai promis devant le Chevalier Grand Commandeur Sernius Alathar, commandant des Chevalier d'Argent, du Sage Fredegar, conseiller de Dame Alustriel, du Seigneur Gardien Mantelazur, commandant des Gardesorts et du Maître Sorcier Arkhen, directeur de l'Invocatorium, le capitaine Reman représentant du Haut-Maréchal Aerasumé pour la Légion que je ferais tout en mon pouvoir pour servir sans les trahirs et je le fais, je le fait par choix et non par obligation et je vous promet à vous Boreg, devant Dame Ethel qui à toute mon admiration que moi Xarss Symryvvin seul mâle de cette maudite ligné, celui appellé faussement Kryssyyor Daurgothoth, celui qui ce tient fier devant vous, c'est toute la vérité que je viens de vous dire et vous promettez moi de soigner votre hygiène buccale et vous dame Ethel me permetriez vous une danse avant de partir.-

Maintenant stoïque, droit comme un militaire, il attendait la suite, vivrait-il plus longtemps ou son existence finirait-elle là dans cette magestueuse forteresse de Sundabar.

écrit par: Ashura Lundi 06 Juillet 2020 à 17h24
Une odeur mêlée de viande et de vin. La grande salle était calme et proprette. Une poignée de tables était occupé. Un musicien accordait son luth avant de la gratter pour délivrer une mélodie simple, parfaitement adaptée à l’auditoire d’une auberge. Quelques voyageurs étaient calés au fond de leurs sièges en écoutant le ménestrel. La majorité des clients était en grande discussion, quelques-uns étaient absorbés dans des jeux. Un serveur élégant réunissait les vestiges de repas sur les tables voisines avant de se diriger vers les cuisines d’un pas tranquille.

Ashura passait un moment agréable en compagnie de Sirine mais cette dernière n’était visiblement pas très sereine. Loin d’offusquer la bretteuse, elle trouva cela étrangement rassurant. Il fallait être fou pour ne pas percevoir l’étendue des périls qui menaçaient leur entreprise. Au moins, elle en avait désormais la certitude, elle n’était pas seule à être victime de cette légitime paranoïa.

La bretteuse lui décrivit un sourire fugace et tenta de voir s’il s’agissait plus d’une affirmation qu’une question.


- Il est vrai que sa présence me rassurerait aussi, avoua-t-elle sincèrement. Intrépide, animé de sentiments chevaleresques et un don pour détecter les sources de pouvoir maléfique. (elle but une gorgée de vin et revint à sa conclusion) Mais Je pense que le temps est un luxe que l’on ne peut se permettre. D’après les informations, Khelrod est en bonne compagnie… Beiran, lui, est seul… Je pense que Khelrod nous inviterait à aller de l’avant.

Ce moment était surtout l’occasion de découvrir un peu plus sa partenaire. Avec les temps, Ashura avait compris ce qui l’avait dérangé aux premiers abords chez la belle cantatrice. La caravanière se refuser de connaitre la résignation et le fatalisme, tout le contraire des geignements qui n’avaient jamais fini de rappeler sa faible condition. Selon Ashura, la faiblesse était un mensonge que la chanteuse d’Eauprofonde s’imposait à elle-même.

En définitif, elle s’imagina qu’elles avaient dût être des enfants similaires à une époque, à la différence près, que la bretteuse avait choisie de manier l’acier pour se défendre des garçons qui lui tournaient autour, plutôt que de jouer leur jeu. Le maquillage et les parures devaient être une autre forme d’armure, voir une arme redoutable dans le cas de Sirine.


- Je ferais tout mon possible pour remplir le rôle qu'il s'était fixé, rajouta-t-elle avec un nouveau sourire. Cela fera moins de muscle, de barbe et d'acier... Certes.

écrit par: Phineas Mardi 07 Juillet 2020 à 21h22
Ashura et la Goualeuse

Elles entendirent d'autres rumeurs pendant les allés et retour qu'elles firent dans l'établissement choisi entre deux plats. La plupart n'avaient qu'un faible intérêt : des marchands qui comparaient des tarifs, les registres des récoltes qui commençaient, le temps incertain qui venait des montagnes. D'autres pourrait être plus intéressant comme une meute de loup dans les environs qui semblaient menée par un alpha particulièrement massif. Mais, après tout, quiconque avait un jour vécu ailleurs que dans une ville avait déjà vu au moins l'ombre d'une meute, et les chefs l'étaient souvent parce qu'ils étaient les plus forts.

Mais malheureusement, il n'y avait que peu de moelle a en tirer si on ne savait que chercher. Entre les fables, les mythes, les demies-vérité et les histoires de pochtron, les vraies informations étaient éparpillées et cachées.

Malheureusement pour les deux femmes, et pour la troupe, Khelrod ne serait en effet probablement pas avec elles avant un certain temps. Pourtant... Pourtant il était indéniable que a rude cité naine dans laquelle il passait leur soirée transpirait l'acier. Là où les elfes et les hommes avaient put être alambiqués à Lunargent, la minéralité incassable des nains n'avait pas failli depuis le début. Lorik avait occupé le poste délaissé d'un Beiran vengeur avant de prendre le déshonneur de la désertion de son ami et supérieur sur ses épaules, Khelrod avait été leur dernière garde pour qu'ils puissent survivre et la Goualeuse pouvait ajouter que le vieux Boreg, si il n'utilisait pas les méthodes frontales de ses frères, partageait avec eux leur pugnacité. Quant à Helm, aussi physiologiquement humain qu'il soit, personne ne pouvait manquer de voir à quel point l'acier et la pierre avait déteint sur lui en faisant presque un nain. Un très grand nain.

Cette pensée avait pu leur venir après avoir reçu deux missives pendant la soirée. La coursière, une jeune humaine, avait prouvé comme souvent cette quasi-surnaturelle capacité de ceux de sa profession à trouver les destinataires des missives qu'ils transportaient. L'une des courtes lettres était destinée à Ashura, l'autre à elles deux. Ou, en vérité, plutôt à eux quatre, bien que Xarss et Sabetha soit absents.


PARCHEMIN
Ashura, fille d'Aslhan,
nous avons eu vent de votre participation à une affaire pressante concernant l'ensemble des Marches. Vous aviez émis votre souhait d'entrer dans les rangs de la Compagnie, et nous vous avions demander de vous prouver vos capacités du mieux que vous le pouviez.

Considérez que c'est chose faite, les échos qui nous sont parvenus du Hall prouve amplement votre valeur, votre attachement aux Marches et à la protection de ceux qui prennent les routes.

En attendant de vous recevoir,
Theodus, premier scribe de la Compagnie.



Ce premier message dû probablement ravir la bretteuse, mais c'est la suite, qui s'adressait à elle d'eux et annonçant un soutien aussi indéfectible inattendue qui les avaient peut-être plus rassuré que toutes les stratégies que le Conseil et ses forces armées avait mis en place depuis le début de cette sinistre affaire :

PARCHEMIN
Aventuriers,

j'écris avec le soutien discret du Maître des Forges, des clans nains sous Sundabar, de Bolfar Turakh et d'autres clans sous les Marches. Nous sommes tous fidèles au Traité des Marches, à l'honneur de notre peuple et à la fierté de nos Clans. Et c'est bien à cause de cela que nous ne pouvons accepter que la perennité de notre paix et le châtiment de nos agresseurs ne reposent sur les seuls épaules de quatre courageux. D'autant plus après que l'un de nos frères soit passé prêt de rejoindre le Foyer par fidélité envers vous.

Tous ne sont pas de notre avis, et bien entendu, nous entendons la nécessité de garder toute cette affaire aussi discrète que possible. Pourtant, les fils de Moradin ne se pardonneraient pas de vous abandonner seuls face au péril. En ce moment même nous organisons une force aussi efficace que possible pour vous soutenir le moment venu. Elle voyagera sous terre, par des chemins connus de nous seuls, et nous ne pouvons qu’espérer qu'elle sera là lorsque la nécessité fera loi.

Il ne sera pas dit que les nains laisseront tomber leurs alliés.

Que Moradin vous garde,
Orald Brunelame

PS : je vous prierais de détruire cette missive une fois lue.




Xarss

Boreg avait une allure de vieil officier. Sa longue barbe blanche, ses yeux pâles, ses sourcils si broussailleux qu'on eut dit des nuages ébouriffés. Mais surtout le pli entre ses yeux, les deux collines de peau qui marquait à jamais une réflexion permanente sur des sujets trop graves pour une seule personne, mais que l'on ne pourrait donner à personne d'autre. Xarss avait l'habitude d'être plus vieux que la plupart, c'était le cas pour ses trois compagnes, c'était le cas pour Khelrod. Beiran et Lorik étaient plus vieux, mais c'était bien évident. Boreg, lui aurait pu être qualifié d'antique. La presque jovialité dont il avait fait preuve plus tôt dans ce bureau du Hall n'avait plus droit au chapitre. Tout ce que Xarss avait affronté, le vieux nain l'avait certainement vu, si ce n'était combattu. Toute la solitude que le drow devait affronter, Boreg l'avait probablement assumé pour d'autres. Il ne s'était pas tout de suite douté de cela non, c'est ce que dit le nain qui lui inspira cette pensée :

- Je ne bois que de l'eau depuis seize ans, Xarss, je sais les stéréotypes des miens, mais ce n'est pas ainsi que l'on fait advenir la paix.

Il passa le crochet de son arbalète à l'anneau d'acier noir de sa ceinture avant de joindre ses mains derrière son dos. Le regard de la sorcière surveillant le drow, il se mis à faire quelques pas, dissimulant avec un talent relatif un mal qui travaillait ses articulations.

- Quel âge as tu, cent-quinze, cent-vingt ans peut-être ? Tu as déjà vu, et vécu trop d'horreurs. Nous nains et vous elfes, y compris les drows, avons de nombreuses choses en commun. J'aime le courage parfois idiot des humains, la folie inventive des gnomes, l'intrépidité des halfelins. Je respecte même l'efficace brutalité des orques, quoiqu'en pense l'émotionnelle fierté de mes frères. Mais les nains et les elfes... Nous partageons deux choses importantes, deux choses qui nous différencient des autres. Nous vivons longtemps, assez longtemps pour voir les conséquences de nos actes sur plusieurs générations, assez longtemps pour vivre pendant des siècles avec des images indélébiles, avec des blessures qui paraissent éternelles aux races plus éphémères. Mais surtout, nous ne sommes pas de ce monde. Même nos meilleurs prêtres ne sont pas assurés de savoir d'où viennent les nains quant à vous, je ne suis pas certain que la Féérie soit votre point de départ. Nos ancêtres viennent d'ailleurs, du fond des âges, de derrière la cape des étoiles. Et pourtant, avant les humains, puis à leur côté, nous nous sommes battus pour ce monde. Un jour, dans une lointaine antiquité, vos ancêtres sont arrivés ici pour combattre les dragons. Des dizaines de décennies plus tard, certains de vos seigneurs en faisaient leurs compagnons. Puis vous vous êtes entre-déchirés. Nous avons fait de même, plus tard. Après Delzoun, avant que les nains soient des clans, alors qu'ils étaient un empire.

Malgré tout ça... Malgré tout ça, il nous faut plus de temps qu'à bien d'autre pour comprendre ce qui devient évident en quelques années à d'autres.

J'avais à peu prêt le même âge, si je ne m'abuse, quand j'ai compris ce que n'ont jamais compris nombre des miens, ce que n'ont jamais compris les drows et - je le crois - ce que n'ont jamais compris les Ar-Tel-Quess. Je n'étais plus jeune, j'étais plus vieux que le plus vieux des humains, et pourtant il m'avait fallut tant de temps, plus d'un siècle pour comprendre que la paix n'était pas le résultat de la guerre. C'est le résultat d'un processus, le processus de construction de la cohésion. La guerre, c'est le moyen inutile, non avenu, de mauvais officiers incapables non pas de créer un consensus entre deux parties opposés, mais de permettre au temps de créer une nouvelle voie. Et, soyons très clair, la diplomatie aussi est un champ de bataille.

Il s'arrêta devant un morceau d'obsidienne et la gratta. Xarss l'occasion de constater que son index avait été remplacé par un doigt mécanique.

- En 1232 j'ai été envoyé par mes chefs à Valsessren. J'avais déjà vu des morts, beaucoup. Les Royaumes sont un monde de guerres permanentes. Mais là ce n'était pas la même chose. Les valiens venaient de s'entre-tuer pour des raisons dont ils n'étaient même pas certains. Le Seigneur du Crépuscule était accusé d'utiliser les arts sombres, mais je vais vous dire la vérité. En plus de ne jamais avoir été sur de la chose cent quarante ans après les évènements, moi, j'ai vu les cendres. J'ai vu les milliers de cadavres dans les rues d'une nation oblitérée par les épées, les haches et le feu magique. Les armées n'avaient pas épargnés les jeunes ou les civils, ni même les chiens, les chats et les chèvres. Les Vaux n'étaient pas nos alliés, bien sûr, mais ils n'était pas nos ennemis. D'ailleurs, soyons très clairs, à l'époque Sundabar n'était pas ce que vous connaissez et nous étions très loin de la Luruar d'aujourd'hui. Je ne comprenais pas pourquoi j'avais été envoyé ici. J'ai demandé en revenant. Mon chef m'a regardé, longuement.

Il se retourna et fixa Xarss en se rapprochant, ses pupilles d'acier blanc animés de souvenirs bien vivant.

- "C'est pour te faire comprendre que nos ennemis n'ont pas le monopole de l'horreur et de la trahison. Peu importe les dieux, les malédictions ou les destins, à la fin c'est l'orgueil, la nécessité ou l'avarice qui fait l'absurde et remplie les bourses des croquemorts. Et il n'y a rien d'autres qu'une volonté absolument inflexible, prêt à tout, même au plus difficile des pardon, aux sacrifices les plus impensables, qui pourra rompre le cycle sans fin". Il est mort vieux, moins que moi, mais vieux pour notre métier. Parce qu'il a consenti à ne pas mourir, il a consenti à sacrifier des hommes et des femmes qu'il savait moins utile que lui, quitte à être un être que les bardes et les prêtres conspueraient si il le connaissait. Parce qu'il savait qu'il y avait trop d'individus prêt à se sacrifier, et trop peu prêt à sacrifier les autres.

Son regard ne le quittait pas, comme si il l'examinait lui et tous ses ancêtres par le prisme de ses yeux.

- J'ai deux solutions, fils de Matriarche. Soit tu dis vrai, et tu n'as pas encore compris la leçon. Auquel cas tu pourrait devenir autre chose qu'un sacrifiable, si tu la retiens. Sois tu mens et auquel cas, je te ferais exécuter dans l'heure une fois que j'en aurais la certitude.

Il posa son doigt mécanique dans le creux de son plexus.

- Je n'ai pas besoin, la paix n'a pas besoin d'un idiot revanchard qui croit dans la bonté de ses anciens ennemis et dans l'ignominie de l'ensemble de ses pairs. J'ai besoin que tu crois qu'il y en à d'autres comme toi. J'ai besoin que tu crois que dans les temples de Menzoberranzan il y a des prêtresse qui vénèrent Ellistrae et implore le secours d'Angharradh. J'ai besoin que tu crois que dans les fosses de Ched Nasad, il y a des contremaîtres qui chaque jours cassent quelques anneaux de chaines pour permettre à quelques esclaves de s'échapper. J'ai besoin que tu crois que dans les couloir de la Maison Mizzryn il y a une petite elfe qui ne bat pas son jeune frère. J'ai besoin que ce soit ces drows là que tu appelles ton peuple, que tu te persuades que tu n'es pas seul. Je n'ai pas besoin d'un parjure qui se retourne contre un colosse indestructible. J'ai besoin d'une termite, une, capable d'en pousser d'autre à grignoter ses fondations. Il existe des elfes noirs qui valent mieux que le plus vertueux des aasimars. Ou en tout cas, j'ai besoin que ce soit une possibilité. Peu m'importe que tu te comportes comme un chien en rut, que tu insulte tout ce qui te passes sous le nez avec le soleil au dessus de ta tête. Tu ne me sers strictement à RIEN, si tu renies ton peuple. Je n'ai que faire, et je n'hésiterais pas à sacrifier un petit abruti qui vit dans ses rêves passés d'amoureux transi et qui oublie qu'il n'est pas une exception. J'ai besoin que tu veuilles les sauver, même si tu ne le peux pas. Si les drows ont décidés de vénérer Lolth, ils peuvent aussi décider de s'en séparer.

Il enleva son doigt et fit un signe à Ethel, qui hocha la tête. Elle sourit, s'inclina et s'éloigna, avant d'être suivi par un Boreg silencieux qui semblait déjà avoir oublié l'aventurier qu'il venait de laisser en vie. Quand Xarss se retourna, le duo avait déjà disparu, comme si il s'était muer dans la pierre. Il vit par contre partir les deux guetteurs, qui avant de se reculer dans l'ombre lui avait bien fait comprendre qu'il avait toujours été à leur merci.

écrit par: Xarss Mercredi 08 Juillet 2020 à 18h33
-Fait chier Boreg.-

Furent les seul mots qui sortirent de l’être nouveau en plein changement, car il ne pouvait pleurer.

La moralisation de Boreg était un mélange de conseils et de récompenses, avec une importance de dépendance. Il c’était appuyé sur ses propres jugement, car il avait conseillé et persuadé le jeune drow. Pour la persuasion, le nain ne le savait peut être pas, mais le jeune drow, lui, en était certain.

L’ancêtre avait eut recourt à de nouvelles armes, il avait mit en action des projectiles plus puissants, ordonnant à ces forces d’agir contre le choix personnel du jeune Xarss pour lui faire "voir la lumière". Les principales armes que choisit le zhuanth étaient celles que le noamuth de la moral découvraient. C’était plus difficiles à combattre que tout ce qu’il avait jusqu’à ce jour, eut à combattre, la conscience et le moral, ces sacrosaints sociaux normaux auxquels personne dans son bon esprit ne pourrait, de quelque façon que ce soit, en discuter.

Le silence fit son œuvre au clair. Xarss restait muet tellement son for intérieur venait d’être ébranlé. L’ensemble de son existence lui parut d’une futilité alarmante, là, de lui, il ne restait plus rien, mis à part le vide qu’il avait jusqu’à ce jour apporté qu’à lui seul. Vorn en ajoutait un peu en laissant un ricanement félin s’introduire dans l’esprit du perdu qui sans s’en rendre compte, avait reprit le chemin du retour vers la petite pension de fortune.

Passant sous l’infernal porte du volcan il arrêtait sa marche regardant plus bas, le large fleuve de lave puis s’assit, pieds battant libre dans le vide. Il n’y avait pas meilleur endroit pour reprendre son souffle de ce qui venait de se produire en lui et qui se produisait encore, car il fallait l’avoué, le jeune venait de passer à l’adulte. Pour l’une des rares fois depuis sa sorti d’Outreterre, il n’avait pas de question à se poser, il avait l’esprit libre, comme après une longue et divine méditation. Apparurent ensuite, en lettre dorée sur le fond noir de son esprit, les besoins édictés par Boreg ou les besoins de la paix. Cela lui paraissait si clair et sensé maintenant.

Lui qui avait crut haïr les drows réalisait en fait qu’il se haïssait et avait fait l’effet miroir sur ses maux. Mais où s’était il égaré, lui qui avait fait un choix qui lui semblait tellement évident en libérant son premier esclave. Pourtant c’était à ce moment qu’il avait tout abandonné... * He bien oui Xarss, c’est justement là, à ce moment même que tu as abandonné tes semblables pour devenir un monstre d’égoïsme remettant la faute de ta lamentable situation sur ton peuple. Pourtant ce sont eux, du moins ceux qui t’on persécuté qui ont fait que tu as choisi d’être différent et effectivement, tu n’est pas le seul.* Il ne sut pas si c’était lui ou Vorn ou bien une entité qui lui susurrait cette pensée ou simplement la suite des derniers dires de Boreg.

Pour la première fois il avait un véritable pavé à poser sur son sentier, la toute première pierre d’un long chemin qui commençait devant sa toute nouvelle vie. Se relevant, sourire aux lèvres, il prit le chemin de la demeure sur des pas de danse, eux aussi, tous nouveaux. Il n’était plus seul, il ne l’avait jamais été et ne le serait plus jamais. Il découvrait par le même temps que Boreg venait de faire office de père et que la roue familiale venait d’être accompli. Il comprenait maintenant qu’il venait de ce produire un évènement d’une grande importance pour sa vie et que cela aurait une suite bénéfique pour plusieurs. Il avait atteint, ou mieux, on lui avait fait atteindre le moment où il devenait un véritable serviteur.

Avant de passer la porte de la maisonnette il murmurait presque silencieusement... * Merci Félicia, tu as enfin réussi, puisse-tu partir heureuse, tu est libre maintenant.* Xarss sentit sur lui une légère brise et un poids énorme le quitter, il souriait seul devant la porte fermé laissant maintenant ses pensées sur d’autre horizons. Il ouvrit la porte en prenant soins de ne pas réveiller les compagnes.

écrit par: La Goualeuse Jeudi 09 Juillet 2020 à 16h02
La Goualeuse avait finalement passé peu de temps avec Ashura, qui avait le plus souvent fait équipe avec leur sombre collègue. En cette soirée de repos, elle découvrait la bretteuse sous un nouveau jour, bien moins revêche et martial qu'à l'accoutumée. Si elle s'étonna de trouver sa compagnie agréable, elle n'en laissa rien paraître et se répondait à sa compagne comme aux autres avec beaucoup de bonhomie.

Les sourcils de la belle s'étaient légèrement arqués lorsque ses ultimes espoirs de retrouver Khelrod furent déçus ; elle accusa la nouvelle sans autre signe de déception ou de protestation, preuve qu'elle s'était déjà faite à cette triste idée.


- La Déesse bénisse les âmes secourables, chère Ashura, répondit-elle avec un étrange mélange d'enjouement et de solennité. J'accepte bien volontiers votre protection, et vous en remercie.

La frêle jeune fille n'éprouvait aucune honte à se réfugier sous un nouveau rempart, pas plus qu'elle ne s'inquiétait qu'il fût moins barbu et robuste. Elle savait mieux que personne combien il était vain de juger les êtres à leur apparences et avait appris à se méfier de la puissance comme de la faiblesse. Et pour cause... s'entourer de bras dévoués à sa défense n'était pas la moindre de ses forces.

- J'essaierai d'éviter les ennuis, ajouta-t-elle sur le ton de la plaisanterie, tant il était évident que leur mission les y précipitait.

Elle réceptionna et lut la missive de la coursière avec une discrétion experte, celle de gestes maintes et maintes fois répétées, avant de la faire passer à Ashura. La loyauté des nains les honorait, mais ne suffisait pas à garantir leur ponctualité : leur vie ne tiendrait sûrement qu'à un aléatoire minutage. Il faudrait trouver un moyen d'assurer une meilleure synchronisation...






écrit par: Ashura Samedi 11 Juillet 2020 à 02h55
Tout en secouant la tête, la bretteuse se mit à sourire malgré elle.

- Malheureusement, j’ai bien peur que nous y foncions tout droit, dans le pétrin…

A son tour, Ashura pris connaissance du contenu des messages. Le premier ne la troubla pas vraiment. Les événements, les circonstances imprévisibles, avaient changés sa perspective après son arrivée en Lunargent. Héroïque cavalière, chevalier du royaume et maître-lame honoraire, ces notions étaient bien loin aujourd’hui. Désormais, la Compagnie des Marches d’Argent ne revêtait plus autant d’importance à ses yeux. Ce qui comptait, c’était de se tenir prêt.

Elle relu deux fois le second message, avant de les présenter à la flamme d’une bougie et de les jeter dans la grande cheminée centrale où dansait un feu craquant. Par prudence, elle resta près de l’âtre jusqu’à ce que le papier fût entièrement consumé. Elle s’assura d’un bref coup d’œil discret que personne ne la regardait. Quand cela fut chose faite, elle retourna s’installer à la table.


- Étonnant, le nombre de regard qui peuvent être braqués sur nous. Non, je ne parle pas des badauds de cette taverne, mais de tout un royaume qui semble nous épier.

Quelque chose lui faisait regretter son anonymat de jeune caravanière. Elle avait l’impression d’être un pion sur un échiquier. Une sensation inhabituelle qui la mettait mal à l’aise. Il faudrait qu’elle échappe à cette surveillance constante dont ils faisaient tous l’objet.

Elle pensait à son père, mais à la place, elle pensait comme… elle-même. Son père lui avait fait étudier au moins une centaine de batailles majeures qui avaient eu lieu à travers les siècles. Il était un admirateur de Spruance, en particulier parce que le type demeurait cool au beau milieu du chaos, et son père accordait beaucoup de valeur à cette aptitude.


- En matière d’information et d’action, je vois quatre règles fondamentales. Premièrement, ne jamais établir un plan sans en savoir aussi long que possible sur la menace. Deuxièmement, ne jamais hésiter à modifier un plan lorsqu’on reçoit une nouvelle donnée. Troisièmement, ne jamais penser que l’on sait tout. Et quatrièmement, ne jamais attendre de tout savoir pour agir. Un officier qui attend de tout savoir peut se retrouver encore couché sous sa tente quand l’ennemi y mettait le feu.

Ashura suivait fidèlement ces règles, aussi bien que possible. Elle jeta un regard sur la salle en se penchant sur ses coudes.

- Quoiqu'il arrive, il faut bouger, provoquer les événements en espérant qu’une opportunité se présente. Nous avons de la chance de nous être bien entouré durant notre périple. Je suis certaine que notre amie parviendra à nous appuyer quand le moment sera venu, de communiquer ou de contre-attaquer… Demain, nous aurons de la route, alors, en cette heure, je propose de nous contenter de nos modestes capacités, de nous en tenir à ce que l’on sait. (elle leva son verre comme pour porter un toast) Aérons-nous l’esprit, consacrons nous au moral, conservons du positif et valorisons les raisons qui nous poussent à agir comme nous le faisons. (elle but une courte gorgée de vin) Sirine, que feras-tu une fois toute cette affaire terminée ? Désormais impliquée dans cette aventure, chaque pas semble t’éloigner de ton foyer.

écrit par: Phineas Mardi 14 Juillet 2020 à 15h18
Après tout cela, les deux femmes passèrent une agréable soirée qui, peut-être, leur laisserait un léger mal de tête le lendemain. Xarss quant à lui, après la pique du vieux nain, trouverait peut-être un étrange repos. Si la nuit avait été réparatrice, il avait été probablement difficile, avant que la fatigue ne prenne le dessus, d'ignorer les coups d'un marteau de forge qui résonnait, sans relâche, au fond de la ville.

La nuit passa douce et fraîche, dans les souterrains de la forteresse. Le lendemain, prouvant que les vieille règles de l'hospitalité avaient encore court ici, ils trouvèrent des miches de pain frais, du fromage, du miel, de la compote, des pâtes de fruit, de la bière brune et une tisane de lierre des profondeurs bien plus agréable que ne le laisserait songer sa simplicité. L’interrogation première, sans doute, fut de savoir si la magicienne était revenue. Et ce n'était pas le cas. Probablement inquiet puisque, en prenant la distance, entre la volonté de nains comme Boreg, le zèle de la dératisation du Hall et le discours presque hérétique de la magicienne directement de la face de Helm, elle aurait bien pût se mettre à dos un certain nombre de personne.

Dans leurs doutes probablement, et les préparation pour le départ prochain, ils découvrirent que le déjeuner n'avait pas été la seule chose déposée dans la maison avant l'aube. Sur une console de la salle principale étaient posés trois paquets. Deux paquets enroulés dans une étoffe de laine et une boite de bois.
En se rapprochant ils remarquèrent qu'une boucle ou une gravure indiquait à qui ils étaient destiné. Le premier paquet, plus long que le second, désignait Ashura, le second Xarss et la boîte était destinée à Sirine.

Lorsque la bretteuse commença à dérouler la laine noire, elle sût immédiatement de quoi il s'agissait. Léger, longiligne, légèrement plus long que ne devrait l'être un objet de ce type pour le commun des guerrier. L'arme qu'elle découvrit à l'intérieur était enfermé à l'intérieur d'un fourreau de cuir noir dont les bagues étaient fait d'acier poli et relevé, elle en était sûre, de lignes de mithril. Une tête d'aigle élégante était gravé dans la bague haute. La garde qui dépassait de la protection ne pouvait pas mentir. Du même acier poli réhaussé du même mithril, du cuir rouge entourait la poignée, visiblement non teinté, il devait être issu d'un animal bien particulier. Le bout du pommeau était un simple cercle certes, mais qui sans aucun doute jouait beaucoup dans l'équilibre fragile d'une telle arme. Lorsqu'elle sortit la rapière, les torches renvoyèrent des reflets vert-bleu surnaturels, prouvant que la lame n'était pas fait de simple acier. Avant de la prendre en main, elle remarqua la minuscule marque au bout du pommeau, figurant que l'arme était sortie directement de la forge du Maître. La soupesant et l'essayant, Ashura découvrit un équilibre extraordinaire et même, parfait. Elle avait déjà entendu parler de ce genre de lame, imprégnée d'une magie subtile qui en plus de conférer un tranchant toujours parfait, faisait constamment un contrepoids aux erreurs éventuelles de la physique ou du bretteur, permettant des coups aussi précis que dévastateurs. Ces armes coûtaient si chere qu'elle n'aurait pu, une année plus tôt, espérer mettre la main sur l'une d'elle. Le Maître des Forges venait de lui en offrir une.

Le second paquet était destiné à Xarss. Lorsqu'il le déroula, un cliquetis de métal s'échappa d'un paquet plus lourd qu'il ne l'avait imaginé au premier abord. Enroulé sur lui même, le long serpent d'acier noir renvoyait des reflets rougeoyants. Chaque anneau avait bénéficié d'un soin tout particulier pour ne pas empêcher le déroulement le plus efficace possible de la chaîne, notamment sans que les pointes qui l'entourait ne se percute pas. Le métal était chaud, et au bout des pointes il était même brûlant, facile d'imaginer ce qu'il pouvait provoquer lorsqu'il déchirait la chair. Il remarqua à l'étude qu'à l'intérieur du premier anneau était gravé avec précision et, comble de l'étonnement, en drow, une courte phrase :



La poignée en bois blanc - qui tranchait avec le reste de l'arme - avait une rune draconique gravée dans la garde, "Ardent" -
valignatir -, et la marque du Maître des Forges était taillée dans le bout du pommeau. Lorsqu'il prononça, par erreur, le mot draconique, une langue de flamme partie de la garde pour entourer l'ensemble de la chaîne d'une langue de feu. Surpris mais réactif, Xarss prononça à nouveau le mot de pouvoir pour éteindre l'incendie.

Sirine enfin, avait pour elle la petite boite. Elle même était déjà des plus élégante, bois poli et gonds de bronze, mais trop grande pour être transportée par ailleurs. Lorsqu'elle ouvrit elle vit deux choses, un empans de tissu soigneusement plié sur lequel reposé un fin anneau de cuivre rehaussé d'un petit rubis. A la vue des présents des deux autres, elle fut à peu prêt certaine que l'anneau était magique et, quand elle le passa à son doigt, elle eut l'impression, pendant un instant, qu'une brise l'entourait. Elle déplia ensuite le tissu. Il s'agissait en vérité d'une cape. Une cape magnifique en vérité. Certes, elle n'avait rien d'extraordinaire au premier abord. D'un gris laiteux, la capuche simple, elle semblait être faite pour être passée inaperçu... Mais c'était sans compter sur l'envers. L'habit était clairement fait pour être portée d'un côté ou de l'autre avec le même confort, mais des utilisations différente. La doublure du tissu elle, était fait d'une soie rouge et or, rehaussée ci et là de fils d'argent et de minuscules gemmes. Une cape d’apparat, pour le moins. Portée du côté ostentatoire on ne détectait pas l'insignifiance de l'intérieur. A l'inverse, portée avec le côté gris à l'extérieur, on semblait terriblement insignifiant... En fait, on semblait même se fondre dans l'environnement là où l'autre côté nous faisait briller.

C'est ainsi que Sundabar et les Marches donnèrent leurs derniers présents aux aventuriers qui allaient risquer leur vie pour elles.


PARCHEMIN
Ashura gagne une Rapière de maître Acérée
Xarss gagne une Chaîne cloutée flamboyante en fer ardent
La Goualeuse gagne une Cape d'Ombre et de Lumière et un Anneau de protection (+1)

écrit par: Xarss Mercredi 15 Juillet 2020 à 15h01
Il y a dans les méandres du long fleuve de l’existence des passage plus certains que d’autre, seul un marin expérimenté peut percevoir les signes dans le courant pour y déceler un danger et ainsi d’éviter l’échouement, mais parfois, même les meilleurs navigateurs s’échouent sur leur propre récif. (Paroles de Woébéwo, moine thieffelin de l’ordre du corbeau)

Durant son repos qui ne cessait de lui rappeler sa place dans ce monde, les paroles de Woébéwo lui revenaient sans cesse, Boreg en avait extrait celles-ci de sa mémoire sélective pour lui rappeler qu’il avait un choix et qu’il était maintenant le temps qu’il s’adoube de celui-ci. Les paroles fusèrent dans son esprit comme une velve bien chauffé entrant dans le lard. Quand il avait prit sa décision devant l’ordre du corbeau il avait juré trois chose pourtant et celles-ci c’étaient effacé à cause du côté égoïste et enfantin du jeune drow de l’époque, mais le temps avait passé puis Boreg avait en quelques battement de cils, déterré celles-ci. Xarss semblait en avoir retenu qu’une depuis sa sortie d’Outreterre, celle de protéger et de défendre, celle pour laquelle il c’était engagé auprès de la main des mystères. Les deux autres, s’acquitter de ses devoirs il ne l’avait pas oublié, mais très mal saisi jusqu’a ce jour puis restait celle qui avait disparut de son esprit dû à sa grande aversion pour sa génitrice et ses garces de sœurs : aimer le pays où tu es né.

Les réflexions du faussement appelé Kryssyyor se bousculèrent le reste de son repos qui dans l’attente du levé de ses compagnes d’occasion, lui chamboulait tout l’intérieur. Une grande remise en question pour l’avenir l’avait saisi tellement qu’il eut du mal à se reconnaitre lorsqu’il réalisait qu’il c’était tellement mentit à lui même qu’il s’était égaré s’échouant sur l’écueil de sa vanité.

Tellement absorber à retrouver son chemin pour se parfaire qu’il ne réalisait même pas que quelqu’un était entré pour y laisser des paquets qui leurs étaient destiné ainsi que le déjeuné.

Si le jeune drow n’avait jamais pleuré au moment ou il lu ce qui était gravé sur le premier anneau de la chaine clouté, il en comprit le sentiment pour la toute première fois. Il fut émut profondément combattant ce qui lui arrivait, ne comprenant pas ce qui se passait intérieurement, pour la dernière fois de tout le reste de son existence, il entendit la voix de Félicia « ne combat pas Xarss, laisse toi aller ». Ses yeux s’emplirent de larmes, c’était insupportable, nouveau, déchirant et pour finir, soulageant. Ce fiel qui coulait et qui laissait qu’une seul larme par œil couler jusqu’a ses lèvres mince portait le goût d’une victoire sans précédant.

Cette guérison il la devait à tous ceux qui lui avait fait confiance, à tous ceux qui ne lui faisait pas confiance et a celui qui lui avait ouvert les yeux, Boreg. De suite, l’unique fils Symryvvin demandait comment il pouvait lui en être reconnaissant puis rapidement il comprit que la suite le ferait, Le drow n’avait plus à prouver à qui que ce soit ce qu’il était, il n’avait qu’à agir, seul les gestes posés ferait de lui ce qu’il serait au yeux des surfacins et de ceux de sa races. Il comprenait maintenant plus que jamais ce que Woébéwo lui avait dit avant qu’il s’engage dans sa quête « Le plus difficile est à venir, il te faudra combattre tes faiblesses ne les laissant plus jamais prendre le dessus ».
Le jeune drow sorti de son sac la première chaine qu’il avait brisé, libérant ainsi le premier esclave, il l’observait et décidait de la garder en mémoire, elle deviendrait maintenant non pas une arme pour combattre les autres, mais pour combattre ses propres tares. Celle qu’il venait de recevoir serait celle qui le guidera vers un renouveau * Une chaine pour briser les chaines.* se dit-il souriant de reconnaissance.

écrit par: La Goualeuse Dimanche 19 Juillet 2020 à 16h50
La jeune fille avait semblé sincèrement interloquée par la question d'Ashura, comme si une telle préoccupation était incongrue. Le mot "foyer" lui était bien peu invocateur... Elle était restée songeuse un instant, ses yeux bleus perdus dans le vide sondant l'étendue invisible des possibles. N'ayant jamais, à proprement parler, disposé d'elle même, elle n'avait pas la moindre idée quant à la manière de conduire sa vie. Elle sourit mystérieusement, puis répondit avec candeur :

- J'apprendrai à faire des confitures.

Se moquait-elle de la bretteuse ? Elle saisit son verre avec énergie et l'éleva en l'air, comme pour saluer sa belle et prosaïque idée, avant de boire une ample gorgée de l'onctueux et parfumé breuvage qu'il contenait.

Le lendemain, La Goualeuse goûta avec délice la décoction de lierre que lui servirent leurs mystérieux hôtes. Si elle dédaigna les pâtes de fruit, trop sucrées pour son palais peu habitué aux friandises, elle fit honneur au reste du buffet avec un bel appétit. Sabetha demeurait absente ; mais il semblait encore tôt pour s'en inquiéter. A l'écart, Kryssior, plongé dans ses réflexions, semblait ne pas avoir faim. Bientôt son attention se porta vers une commode, au fond de la pièce, de laquelle il retira un paquet. Du coin de l'oeil, la belle l'observa en retirer une chaîne aux reflets mordorés, puis rester inexplicablement figé, la tête légèrement penchée sur cette arme de magnifique facture. Où avait-il passé la soirée ? Et qu'avait-il bien pu manigancer ? Un vague sentiment de culpabilité l'envahit...

Elle attendit que le drow s'éloigne pour découvrir à son tour les présents dont les nains l'avaient comblée. Après avoir contemplé la boîte finement ouvragée qui lui était destinée, elle en retira avec un soin plein de déférence envers ses bienfaiteurs le couvercle. Ses yeux s'écarquillèrent aussitôt que la pierre précieuse apparut : elle saisit l'anneau d'un geste gourmand puis fit jouer le rubis dans la lumière pour mieux en contempler l'éclat, avant de le glisser à l'annulaire de sa main gauche. L'impression fugace qu'un courant d'air lui chatouillait l'échine la saisit quelques instants, pour la quitter aussitôt. Aucun bijou de cuivre ne lui avait fait un tel effet, aussi n'eut-elle aucun mal à se convaincre que le bijou était enchanté. Quant à savoir de quel sortilège elle était désormais parée...

L'aquafondienne fit un accueil aussi enthousiaste à la magnifique cape que renfermait le coffret. La dépliant avec délice, elle admira le rouge et l'or de la soie avec les yeux brillants du pauvre découvrant un trésor, se délectant de découvrir les fils d'argent dont elle était élégamment tissée, et plus encore les minuscules et précieux météores dont elle était constellée. Le gris laiteux de la doublure lui parut bien terne en comparaison, du moins dans un premier temps, car son esprit vif et poétique finit rapidement par comprendre que les faces de l'étoffe se répondaient comme la lune et le soleil. Si l'une était brodée pour darder ses éclats et éblouir les hommes, l'autre semblait tissée pour se soustraire à leur vigilance.

L'émotion avait rosi les joues de nacre de La Goualeuse, dont la joie s'exprimait en un glorieux sourire. Elle n'en demeurait pas dupe pour autant... L'ancienne courtisane ne savait que trop quelles subtiles transactions recelaient de tels cadeaux, signes enchanteurs qui les rappelaient à leur sinistre mission. Ashura avait d'ailleurs hérité, comme Kryssior, d'une arme.


- Et bien... conclut-elle un brin railleuse, on peut dire que la générosité des nains est à la hauteur du danger vers lequel nous marchons ! Grâce soit rendue à nos bienfaiteurs.


écrit par: Ashura Dimanche 19 Juillet 2020 à 18h09
L’arme se déroula sous le regard admiratif d’Ashura, qui en resta bouche bée après un « Ooooh ! » qu’elle ne put retenir. Une magnifique rapière enchantée, ornée d’une tête d’aigle. Ce n’était pas une simple épée de soldat, bien plus en réalité, une de ces lames conçues pour des seigneurs généraux, si dures qu’aucun forgeron ne pouvait les marquer (sans magie). Très peu d’escrimeurs faisaient montre d’assez de talent pour mériter une telle arme, mais même ainsi, il ne restait pas assez d’épées « magiques » pour que chacun d’eux en détienne une. Le meilleur acier qu’on puisse trouver, forgé par la main du maître artisan.

- Eh bien, on ne m’avait pas menti. Le maître des Forges. La qualité de cette arme… Reste à voir à présent si ma vigueur est pareille.

Instantanément, après que le sentiment d’imposture se soit dissipé, la bretteuse comprit qu’elle venait de franchir un palier. Les jeunes coqs de village hésiteront à se frotter à elle. La bretteuse ferma les yeux, pressant son front contre la garde de l’épée, comme s’ils pouvaient communiquer, ou si elle pouvait anéantir ainsi les doutes qui la torturaient.

« Vive-Lame », songea-t-elle.

La bretteuse acquiesça à la conclusion de Sirine. Retirant sa vieille rapière de sa ceinture, afin d’y glisser l’œuvre d’art qu’elle venait de recevoir, Ashura se couvrit ensuite de sa cape, plaça la bandoulière de sa sacoche sur l’épaule puis s’engagea vers la sortie.

- Ce n’est pas le type d’arme que l’on offre à des condamnés. Il y a beaucoup d’espoir dans ces présents. Tâchons de nous en montrer digne.