Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> [Solo Mode] Zaxiah
écrit le : Samedi 20 Octobre 2018 à 19h24 par Phineas
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[Séquence de l'entretien. 16 de Kythorn 1383, Citadelle des Dragons Pourpres]


Tôt, Zaxiah avait dû se lever bien tôt pour être sûre d'être à l'heure au rendez vous. La ponctualité était la politesse des rois, et elle valait au moins une reine.

Elle ne connaissait pas vraiment Suzail à l'aube. Des quelques années qu'elle y avait passé petite, elle n'avait jamais eu l'occasion de s'y promener à cette heure. Le palais était déjà illuminé sur la falaise. Les petites mains devaient être à l’œuvre depuis bien des heures déjà. Les boulangers eux aussi étaient aux fourneaux. Mais c'était probablement au port que l'agitation était déjà la plus élevée. Trois navires partaient, larguaient leurs amarres pendant que les capitaines du port géraient les manœuvres à terre. Alors qu'elle passait non loin du manoir de sa famille, elle remarqua que des Dragons étaient en faction autour, même aussi tôt.

Enfin, elle arriva aux portes de la Citadelle. Petite, elle s'en souvenait, la forteresse l'impressionnait. C'était le cœur militaire de la ville, du pays. Les rumeurs disaient que même si les remparts de Suzail tombaient, la Citadelle demeurerait invincible. On disait que jamais les remparts n'étaient laissés sans surveillances, et que le port était en mesure de repousser n'importe quel assaut naval. Et certains osaient même sous entendre que le Roi et la Régente eux mêmes étaient contrôlés avant d'entrer.

Zaxiah en tout cas, le fut. Elle n'avait pas ses papiers et un instant, elle crut que son sort serait réglé en quelques secondes lorsqu'elle se présenta devant les gardes de la porte. Mais un officier arriva pour la sauver.


Commandant-Lame Theorin Barrin
Repos, soldat. Dame Grimaldius est dans une situation particulière, nous allons veiller à ce qu'elle soit régularisée.

L'officier se tourna vers elle.

Dame Grimaldius, je suis le Commandant-Lame Barrin, si vous voulez bien me suivre, dit il en s'inclinant et en souriant.



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Ils traversèrent la grande cours. Cela permis à Zaxiah d'observer la forteresse de l'intérieur. Déjà, à cette heure, quelques soldats s'entrainer sur le grand terrain qui prenait la quasi-totalité de la cour. Au loin, les lampions indiquait le début du territoire des Dragons Bleu, le port militaire et le chantier naval. Aussi prêt de l'aube, peu de fenêtre étaient allumées que ce soit dans ce qui semblait être les bureaux, ou, plus loin, dans les casernement. Ce qui permis à Zaxiah de déduire que le commandant devait regarder la porte de sa fenêtre, et que son intervention n'était pas le fruit du hasard. On entendait cependant les ordres criés par les maîtres d'écuries aux pages qui semblaient faire de nombreuses erreurs, à leurs sens.

Passant une porte puis gravissant un escalier, ils finirent par arriver dans un petit bureau. Un long bureau était aligné d'un côté de la pièce la plupart des murs étaient couvert d'étagères dans lesquels des documents étaient méticuleusement rangés. Une carte géopolitique du Cormyr était affichée à côté de la fenêtre (qui donnait effectivement sur la cours, et permettait de surveiller la porte) et une pile de tomes étaient empilés sur le bureau, parfaitement alignés. Deux fauteuils se trouvaient devant le bureau et l'un des deux était occupé par une femme, qui devait, comme l'officier, se trouver au début de la trentaine, et étaient plongée dans un parchemin. Lorsqu'ils entrèrent, elle releva la tête.


- Dame Grimaldius, permettez moi de vous présentez Zulda Thar, mage du Sixième Cercle et...

Mage Zulda Thar
Emissaire du Justicar Landoris. Mais j'aurais également put être envoyée par le Justicar Vérité, puisque c'est d'abord cela que nous allons chercher aujourd'hui. Oui, rajouta t-elle, visiblement amusée, le Justicar de la Vérité s'appelle Vérité. Amusante coïncidence, n'est ce pas ?


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- Si vous voulez bien prendre place Dame Grimaldius. Nous allons commencer. Je voudrais que vous nous racontiez tout ce que vous voulez bien nous raconter à propos de votre retour à Suzail.


 
 
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écrit le : Jeudi 25 Octobre 2018 à 01h12 par Ashura
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[Influence Captivante]

Au fond d’elle bouillait une colère indescriptible. Il n’y avait pas de menaces en l’air, tout ceci n’était qu’un moyen de salir une réputation naissante. Il fallait à présent feindre la naïveté absolue à cause des initiatives de certains incontrôlables. Elle prit le temps de maudire mentalement les noms de ces scélérats pour la énième fois depuis le début de semaine. Des risques pris au nom de quelques bas instincts. Aux yeux de tous, aucun homme respectable ne voudrait d’elle et aucune femme respectable n’accepterait de l’accueillir dans sa demeure. Certainement déjà réduite à des mariages de convenance ou à dépendre de la générosité d’autrui, elle serait condamnée à vivre le restant de ses jours comme un spectre en marge de la société, à la fois invisible et méprisée.

Pleure sur ton sort, personne d’autre ne le fera.

Le visage dissimulé dans son épaisse écharpe, vêtue sobrement de sombres teintes comme à l’accoutumé, la sorcière de Suzail rejoignit le lieu de convocation légèrement en avance sur l’horaire stipulée par le commandant-Lame Theorin Barrin. Sur place, elle s’efforça de paraître décontenancée du fait d’être ainsi mandée par les autorités, et en un sens, la jeune citoyenne espérait quelques apaisements. Les manœuvres diplomatiques nécessitait de savoir comment se comporter dans les cercles aristocratiques et comment sauver la face dans des situations de conflit. En raison de sa beauté parfaite, presque surnaturelle, Zacsia avait appris très tôt à manœuvrer, à résister aux avances indésirables de ses admirateurs, en utilisant une arrogance froide et des manières impeccables et distantes comme un bouclier impénétrable.

En arrivant dans le bureau, loin du donjon inquisitorial qu’elle s’était imaginée, elle hocha la tête pour répondre à l’invitation tout en prenant place autour de la table. Elle n’eut aucune appréhension en sentant se braquer sur elle les regards des deux agents de la justice Cormyrienne. La sorcière passa outre les plaisanteries, feignant de ne pas avoir entendu et soupçonnant que les formulations cordiales étaient aussi factices que les sourires, simple convenance. Elle considéra brièvement ses interlocuteurs d’un air morne, réfléchissant un instant et en choisissant ses mots avec soin. Dès qu’elle eut l’attention de tous, elle entama d’une voix qui lui semblait presque étrangère. Elle sembla y percevoir l’écho de la profonde tristesse que ce rêve avait fait naître en elle :


- Je suis rentrée en Suzail le treize de Kythorn après moins d’une décennie d’absence. J’ai naturellement suivit mes souvenirs en parcourant la grande route jusqu’au port vers la demeure de la famille Grimaldius, enfin, ce qu’il en reste. Je me suis présentée sans attendre.

Elle s’arrêta un instant en baissant les yeux sur le bureau, ravalant sa salive et soupirant de chagrin, donnant toute l’amplitude légitime à cette occasion.

- A ce moment, j’ignorais que la demeure familiale avait échouée à un nouveau propriétaire, et je dois avouer que j’espérais encore trouver conseil auprès de n’importe quel visage familier.

Écourtant sa pudeur émotionnelle, Zacsia releva le visage et dévisagea ses interlocuteurs de ses yeux merveilleux, quelques vagues tapissaient toujours le fond sa voix :

- C’est une inconnue qui m’a ouvert la porte et expliqué la situation. Contrainte au seuil de mon foyer, je n’ai eu d’autre choix que de rebrousser chemin. Ensuite, il me semble que je me suis réfugiée au temple du grand Archiviste des Connaissances. Je loge à l’auberge de « La Roue Gémissante » depuis ce jour.

La sorcière provoqua un silence en contemplant la réaction des justiciers.


 
 
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écrit le : Dimanche 28 Octobre 2018 à 15h42 par Phineas
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Theorin avait ouvert un dossier dans lequel était déjà glissé quelques parchemin, et inscrivait minutieusement les déclarations de Zaxiah sur une nouvelle feuille. Après qu'elle eut terminé, on n'entendit plus pendant quelques secondes que le grattement de la plume sur le papier. Ce fut la magicienne qui reprit.

- Les rumeurs circulent vite, mais postulons que vous ne les écoutez pas. Un quadruple meurtre à été perpétré ce même jour dans le manoir de votre famille. Quatre personnes, dont probablement la femme qui vous a ouvert, ont été retrouvés assassinés de façon particulièrement sauvage. L'un des morts est d'ailleurs mort lorsqu'un piège brutal s'est déclenché, alors qu'il venait avec son équipe relever la garde.

Elle marqua une pose, observant la réaction de Zaxiah.

- Vous n'êtes bien entendu pas suspecte, mais la coïncidence des dates est trop troublante pour que nous nous passions de votre témoignage. Même si Arlen Ravalon n'avait pas demandé une enquête particulièrement sévère, il est évident que ce genre de d'affaires demande une méticulosité particulière.

Par conséquent, je vous demanderait d'être particulièrement précise en répondant aux questions suivantes : il y a t'il la moindre possibilité que quelqu'un ou quelque chose vous ait visé vous ? Que cet attentat vous ait été destiné d'une manière ou d'une autre ? Est il possible que la raison de ces meurtres soit liés à quelque chose en rapport avec les Grimaldius, plutôt qu'avec Ravalon ? Par ailleurs, nous savons que vous cherchez à récupérer votre héritage - ce qui est tout à fait compréhensible - mais avez vous envisagé des manœuvres contre de Ravalon qui serait éventuellement répréhensible ?


 
 
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écrit le : Jeudi 01 Novembre 2018 à 04h50 par Ashura
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En son for intérieur, comme prise d’une profonde lassitude, la sorcière de Suzail retint un flot de compliment méprisant et de remarques condescendantes à l’égard de ses interlocuteurs. Elle pencha la tête et ferma légèrement les yeux d’un air affecté par les évocations de multiple meurtres et cette ribambelle de questions. Elle n’avait aucun mal à prendre cet air déconcerté et malheureux. Elle avait même acquis beaucoup de ressources pour puiser tant de colère que de tristesse en abordant le sort réservé à son patrimoine.

- C’est de la bouche de soldats attablés aux Mâchoires du Dragon que j’ai appris la nouvelle. Je me sens naïve d’avoir pensée que ce ne soit que des spéculations et que ces rumeurs se révèlent fausses.

Elle secoua négativement la tête tout en dévisageant la magicienne.

- Non, je n’ai pas d’ennemis, encore moins à Suzail où je n’ai pas mis les pieds depuis si longtemps disais-je. Et évidemment que non, je n’ai pas tentée de « manœuvres », pas plus que je ne me suis abaissée à quémander la charité à cet homme que le trône a jugé bon de détenir des droits sur le manoir Grimaldius.

L’observation provoqua un silence, qu’elle rompit sans attendre :

- Je connais bien le sujet, et rien dans mes souvenirs n’évoque quelconque représailles après ou envers notre famille. Cela me parait en réalité inimaginable.


 
 
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écrit le : Dimanche 04 Novembre 2018 à 15h58 par Phineas
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Le commandant hocha la tête, imité par la magicienne. Zaxiah ressentait quelque chose d'étrange de la part des deux représentants du Roi. La véracité de ses propos n'était pas remise en doute. Ils n'étaient pas des politiciens, mais des enquêteurs. Bien entendu, ils ne la croyaient pas absolument, et sa version serait plus tard comparées à d'autres, et aux indices qu'ils récupéreraient. Mais en attendant, aucun des deux ne remettait en doute la sorcière.

Theorin ouvrit un tiroir dans son bureau et en sortie un petit paquet, emballé dans du tissu huilé. Elle le tendit à Zaxiah.


- Il s'agit de papiers en règle. Vos papiers. Cela ne vous rends pas vos prérogatives matérielles de naissance, mais au moins, la cité sait désormais que vous existez.

Il posa les mains sur son dossier.

- Bien. Avez vous quoique ce soit d'autres à déclarer ou une demande à formuler, Dame Grimaldius ?


 
 
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écrit le : Jeudi 08 Novembre 2018 à 01h29 par Ashura
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La sorcière baissa les yeux sur les documents, l’air extrêmement sérieux. Dans le même temps, elle se demandait si ses interlocuteurs étaient bien sensibles à son charme irrésistible, elle brûlait d’envie de vérifier l’absence ou la présence d’auras magiques.

Zacsia releva le menton pour dévisager l’investigateur qui venait d’interrompre sa rédaction et proposait déjà d’écourter l’entretien. Elle pencha la tête et ferma légèrement les yeux d’un air soucieux.

- Nous avons tous une manière de justifier notre comportement, aussi étrange soit-il. Chacun cherche à se présenter comme il entend. Vous devez rencontrer ce phénomène souvent dans votre travail, je présume. Tout le monde veut se dédouaner, même les déséquilibrés. Surtout les déséquilibrés ?

Elle tint un sourire crispé, dénué de toute joie. A quoi bon papillonner des paupières quand ses interlocuteurs étaient exempts de réceptivité. Elle pensait avoir eu raison de se méfier de l’humour qui l’avait accueilli en rentrant dans la salle d’interrogatoire, car le manque de savoir vivre et l’austérité n’avaient pas tardés à se révéler. Aucune boisson pour se désaltérer et discourir convenablement, un florilège d’accusations et d’insinuations à peine déguisées. Mais le pire, pour l’humeur versatile de la sorcière, venait de cette révélation selon laquelle l’armateur avait réclamé une enquête, prouvant ainsi que Ravalon n’avait pas l’air plus inquiété que cela par les autorités et que sa possession de marchandise douteuse n’était probablement plus qu’un détail perdu dans l’affaire.

- Les chercheurs cèdent aisément aux pathos et à leurs tropismes idéologiques au lieu d’avoir le recul nécessaire à la recherche scientifique. Les Grimaldius ont toujours pronés l’observation et le pragmatisme dans la neutralité. Nous sommes dotés d’écrivains passionnés, d’affairistes pertinents et audacieux. Cette attitude ou ce trait de famille nous a toujours tenus éloignés des conflits de cours et des « manœuvres » politiques.

Elle souffla quelques secondes et reprit sur le même ton :

- Je vous laisserai – pour preuve – le soin de consulter le temple du grand archiviste où ma famille a servi au cours de maintes générations, ou consulter les registres militaires pour voir que nos représentants étaient émérites et convenables, ou les archives du bureau du commerce pour vérifier la nature de nos activités, veillez à questionner les anciens citadins qui travaillèrent pour mon père, dont un grand nombre de couturières, qui profitèrent longtemps de ses ateliers et de sa bienveillance.

La sorcière ferma les yeux comme pour mieux visualiser ses souvenirs.

- Avant mon départ, je pense même pouvoir affirmer que notre famille possédait une bonne réputation. Que nos activités commerciales ont bénéficiés à de nombreuses familles.

Elle rouvrit peu à peu les yeux et dévisagea la femme à ses côtés :

- Vous me faites craindre pour ma propre sécurité à présent. Cet homme, Ravalon, est-il au courant de ma présence en Suzail ? Maintenant que j’y songe, avant que l’on ne ternisse un peu plus ce qu’il reste de l’image de ma Maison, cet armateur possède une terrible réputation dans les rues de Suzail et...

La fin de phrase se perdit dans le regard que l’on porta sur elle. Elle écarquilla soudainement les yeux comme victime d’une révélation.

- Je... Ceux qui m’ont ouverts la porte, ils étaient tous bien armés et portaient des armures. Le détail m’avait échappé, mais ils l’étaient sans doute trop pour surveiller du simple matériel naval, étaient-ils en quelques sortes préparés à ce drame ? Que pouvez-vous me dire sur les activités de ce Ravalon ?


 
 
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écrit le : Jeudi 08 Novembre 2018 à 23h30 par Phineas
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L'insulte, à peine dissimulée, fit mouche. La magicienne la regarda en haussant un sourcil pendant que le regard, jusqu'ici bienveillant, de Theorin, se durcit. Celui-ci attendit quelque secondes, pour voir si Zaxiah avait terminé, avant de reprendre :

- Madame, je ne saurais que vous conseillez de cesser ce genre de discours remettant en question de matière fort peu discrète la probité des Dragons et des Mages.

Il marqua une pause et cala son regard dans les yeux de la sorcière pendant que ses mains se joignaient sur le bureau. Thar croisa les jambes.

- Des informations que nous ont fournis les Hérauts et les Archivistes, aucun membre de votre famille n'a plus mit les pieds à Suzail depuis plus de dix ans, et ses affaires autrefois correctement rentables, sont au point mort depuis plus longtemps encore. Ce n'est donc pas les Grimaldius qui constituent un point de notre enquête, mais vous, Madame. L'honnêteté de vos aïeux ne prouvent pas la votre. Et ce, au même titre qu'Arlen de Ravalon. Qu'il ait ou non demandé une enquête poussée ne change rien à ce que nous comptions faire dès le départ. L'affaire est trop grave pour être traitée comme un simple fait divers. D'ailleurs, il a déjà été entendu.

Ce qui nous étonne, entre autre, c'est que malgré que vous nous ayez assuré avoir eu vent de rumeur tenace concernant votre demeure familiale, vous ne soyez pas venue vous même vous présenter à la Citadelle pour demander des informations sur cette affaire. Alors que, de vos propres dires, ce fut votre premier arrêt.

Nous nous étonnons également que vous ayez oublié de nous mentionner ce détail des armes - duquel nous étions déjà informés - dans votre première déclaration. Si ce détail vous a réellement étonné, il aurait semblé logique qu'il fasse partie de vos premiers mots. Ceci étant, juridiquement, le port d'arme n'a rien d'illégal tant qu'elles ne sont pas tirées au clair pour une raison indue.

Le regard toujours d'acier, il fixa Zaxiah encore un instant.

- Si De Ravalon à connaissance de votre présence, nous ne sommes pas ses informateurs. Et il ne nous appartient, par ailleurs, d'avoir égard pour les persiflages de rues, à moins que ceux-ci soient pertinents pour notre enquête.

Du reste, la nature des activités de l'armateur entre les murs du manoir sont un élément important de l'enquête, sur lequel nous ne nous épancherons pas. Il ne m'appartient pas de juger des affaires commerciales, politiques ou juridiques de ce Monsieur, ni de les éventer.


 
 
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écrit le : Vendredi 09 Novembre 2018 à 14h18 par Ashura
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La sorcière ne bronchait pas. Elle accueillit les dernières remarques de l’interrogateur d’un léger hochement de tête et prit le temps d’une inspiration pour se laisser le temps de réflexion.

- Concernant vos étonnements, reprit-elle aussitôt à la suite. Ils ne sont que la confirmation de ce que j’avançais plus tôt et de l’importance de mon héritage culturel. Tout d’abord, sachez que la peur conduit inexorablement à se méfier de tout et de tous. Qu’ainsi, il est de bon ton de servir à boire lors d’un tel entretien car cela amène un climat de confiance et que l’eau, en hydratant le cerveau, aide à équilibrer le moral, la concentration et les émotions. Aussi, que faire pleuvoir une flopée de suppositions vaseuses ne permettra à vos futurs que de noyer le poisson plus facilement. Gardez cela en mémoire face à vos futurs sujets à interroger.

Sans sourciller, elle leva un index pour garder l’attention.

- Premièrement, je n’avais aucune revendication pour prétendre à la curiosité nécessaire pour venir « quémander à la citadelle des informations sur cette affaire » étant donné que j’ai appris – je vous le répète – ces vagues informations le soir suivant de la bouche même d’officiers militaires indiscrets, par conséquent, les autorités étaient déjà au courant et bien mieux informés que je n’aurai pu l’être. Je ne possède aucune information susceptible de faire progresser une enquête, donc aucun devoir d’accomplir une démarche citoyenne.

Elle dressa son majeur pour former un –v.

- Deuxièmement, cela me désole de devoir me répéter, mais je viens de vous préciser que ce détail m’avait initialement échappé. Après mon retour à suzail, la découverte de l’état de la demeure Grimaldius, l’absence de mon père et les stoïcismes des autorités à l’égard de ma condition, vous imaginez bien – en faisant un effort – que mes préoccupations à cet instant étaient loin des hypothèses fumeuses pour tenter d’élucider un massacre.

Un nouveau doigt fin et pâle supplémentaire se leva.

- Vous me posez la question afin de savoir si j’ai des ennemis ou si j’ai pu engager une action : votre messager m’a trouvé au beau milieu d’un événement public et je suis obligé de loger dans un établissement populaire. Est-ce là l’attitude d’une personne qui a des ennemis ? Quel assassin voulant sans prendre à moi ou aux Grimaldius, aurait assailli le manoir Grimaldius dans lequel je n’ai pas vécu depuis une dizaine d’années ? Vu l’état de mon corps, il est difficile d’envisager qu’une femme de mon âge et de ma corpulence ait pu rosser ces malheureux avec violence. Aussi, je n’ai aucune amplitude financière pour recruter quelconque mercenaires, soyons sérieux, cela se saurait rapidement su, je ne passe pas inaperçu. A cela j’ajouterais que je n’aurai pas pu organiser cela en moins de vingt-quatre heures, que j’aurais probablement quitté la ville après cela et surtout, qu’aucunement je n’aurai pu prétendre à la propriété de mon ancien foyer.

Ses doigts se fermèrent en un poing, qu’elle rabattit doucement vers ses genoux. Elle hocha la tête négativement, arborant une étrange expression figée comme si elle était sur le point d’avoir une attaque cardiaque. Elle s’était mise à frémir et les mots lui sautaient à la gorge et semblaient l’étrangler.

- La vie était si différente dans mes souvenirs. Aujourd’hui les vendeurs de drogues arpentent les rues où je me baladais étant enfant, et des caïds sèment la terreur dans un quartier réservé aux lépreux, et je ne parle pas du fait de concéder du pouvoir à des armateurs de mauvaise vie. Elle détourna le regard d’un air abattu, en proie à de violentes émotions. Vos étonnements sont le signe évident d’un manque de lucidité, affirma-t-elle sans même sourciller. J’ai toutes les raisons d’être troublés dotant plus que vous me faites subir un interrogatoire dans le cadre d’une enquête portant sur un meurtre.

Elle se leva brusquement de son siège. Le plus attentif put apercevoir scintiller le reflet d’une larme au coin de son œil iridescent.

- Vous insultez mon intellect et me faites perdre mon temps. Non, je n’ai rien d’autre à déclarer et encore moins de requête à vous suggérer. Je serais à votre disposition quand vous déciderez de prendre ces choses au sérieux. Pour l’heure, veuillez laisser la dernière descendante de la famille Grimaldius survivre avec le peu qui lui reste.

A ces mots, confuse, elle posa la main sur ses lettres de noblesse, les glissa dans ses affaires et tourna les épaules pour sortir de la pièce sans autres commentaires.


 
 
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