Introduction - Un été dans la Couronne

Haruil pris doucement le parchemin. Il avait des mains qui n'avait probablement jamais vu la terre ou un marteau. Mais des dizaines de petites coupures, de petites blessures, indiquait les champs dans lesquels il travaillait : les couloirs des bibliothèques, les coursives des antiquaires. Il passa le pouce sur le cachet. La signature magique se réveilla et avec espièglerie, la rune s'enroula autour de son doigt. Saisissant un coupe papier d'une étonnante simplicité (et d'un mortel affûtage) il fit sauter d'un coup expert la bande qui tenait le rouleau et le sceau avec elle. La forme du sceau fit peut-être sourire la demie-elfe : un arbre feuillu couronné d'une lune à l'équateur.

Il déroula le vélin avec tranquillité. Aussitôt avait il vu le sceau qu'un sourire rare s'était dessiné sur son visage. Il lu le message en quelques instants. Après tout, il avait été écrit en bien peu de temps, il était bien logique qu'il soit lu en aussi peu. Il sembla réfléchir, perdu dans ses pensées, pendant encore quelques secondes. Un goëland se posa sur le bord de la fenêtre, et peinerait certainement à remonter. Haruil leva les yeux vers elles à nouveau :

- Cielia cielesegelchi ael linveceleaelmiev, seyez linvael valiliemievvemieviae siagel linvael Celechie, Aellinvaelmievaelgelilivilael Aelscelemievcielgelael. Mievael celeiasilimieve mieve vilaelilichi jaelmievaelilis cielevilaeliachi linvegelsciliaililinv eschi ciliaeschiiliemiev ciele chigeleiavegel cieles aelmieves mievevallinves echi celeiagelaelgileiases.

Commença t'il en s'adressant à Ashendra, s'inclinant légèrement et posant sa main sur son cœur. L'Alzhedo était visiblement savant, les intonations révélait même certainement une connaissance de dialectes rares et antiques. Il regarda ensuite la demie-elfe.

-

L'elfique également, n'avait rien à envier à celui d'un prêtre du temple. Sans aucun doute, Haruil était un linguiste doué et expérimenté.

- L'instinct de Sabetha va bien. Elle nous demande de vous donner refuge le temps qu'il faudra, que vous puissiez rebondir, et vous trouver une opportunité si nous le pouvons. Et bien il se trouve que nous pouvons. Mais commençons par le commencement, il pris une petite clé sur un tableau au mur et la posa devant la calishite, nous avons une petite maison d'invité sur l'Allée de la Chandelle. Utilisez là comme si c'était la vôtre, une maison qui n'abrite personne est aussi triste qu'inutile.

Si Xethavn avait été plus douée en géographie, elle aurait sut ou trouver la rue. Mais c'était déjà extraordinaire que les rues de la villes bénéficient de nom.

- Pour ce qui est du reste, cela vous concerne toute les deux. Arvan est partie sur le site ce midi. L'un de nos associé à découvert un objet étrange sur un site de fouille. Je ne peux pas m'y rendre dans les jours qui viennent, mais deux personnages tels que vous pourrons peut-être m'en rapporter quelques détails avant que je ne puisse y jeter un œil ? Bien entendu, nous subviendrons à vos besoin, les trajets seront payées et si cela entraine du temps ou des problèmes surnuméraires par la suite, vous serez rémunérées.

Cela vous intéresse t'il ?

Té c'est le bordel la crypto de l'Alzhedo XD

Pendant que l’humaine conversé avec Haruil, Xeht jetait timidement quelques regards par-ci par-là, espérant trouver Arvan.

Elle se reconcentra sur leurs échanges lorsque Haruil, parla à Ashendra dans un dialecte qu’elle ne connaissait pas. Il y avait-il un secret ? Puis il s’adressa à elle en elfique ce qu’elle apprécia.

Évidemment, fallait que sa grand-mère, Chalthäya, soit déjà passée par-là avant elle. Décidément, elle avait eu son lot d’aventure.

¤ Quelle femme était elle vraiment ? ¤

La jeune prêtresse s’interrogeait de plus en plus sur le passé de sa grand-mère depuis que cette dernière était morte. Elle lui avait confiée être une quêteuse de l’île brumeuses, terre sainte elfique, depuis perdu, et qu’elle souhaitait que sa petite-fille poursuive ses recherches. Elle avait été formée dans ce but. Mais les instructions pour y parvenir étaient, elles, plutôt vague. Et le fait que Chalthäya est pu faire autrefois affaire avec la maison Patel était une première piste à ne pas négliger.

Ashendra, elle, se vit offrir l’hospitalité. Carrément une maison. Était-elle une figure importante du Calimshan ? Ou, était-elle une mercenaire en fuite ? Cela intrigua la jeune demi-elfe qui a son habitude d’un œil fermé dans une mimique bien à elle, montrait ses interrogations. Mais cela devra attendre.

- Un site de fouille vous dites. Elle fit mine de réfléchir à un endroit en particulier, bien qu’elle n’avait aucune connaissances d’un site de fouille dans le coin. Ce trouve t’il dans la région ? En fonction, je devrais prévenir mon ordre.

Elle avait déjà plus donné signe de vie à Ferdinä pendant plusieurs jours et elle avait récoltée le fruit de la colère de sa supérieure de l’église de Corellon Larethian. Elle ne souhaitait pas dans l’immédiat renouveler l’expérience. Elle ferait au minimum porter un mot aux oreilles de cette dernière, histoire de lui dire : « Cette fois j’avais prévenue. »

L'ensorceleuse observa avec attention chaque geste de son interlocuteur. Son appréhension était presque visible, mais elle essaya de maintenir un masque de dignité tout au long de l'attente.

Elle mit quelques secondes à réaliser que Haruil Patel avait parlé dans sa langue natale. Son phrasé était tellement fluide, tellement parfait, qu'elle n'avait pas remarqué de différence tant cela paraissait naturel.

Vechigele aelcelceliaeililinv mievcelemievegele Gelaelvilaelyaelmiev. Viailisse linve Celilielinv veias emievchiemievcielgele echi linve Chiemievvs veias cielemievmievegel gelaelilisemiev.

La jeune femme s'était inclinée plus profondément et avait rendu son salut à Haruil. Elle avait clairement différencié leur statut. Elle n'était plus personne et lui un homme plus noble qu'elle. Elle ne savait pas encore si cela avait de l'importance dans cette partie du monde, mais elle souhaitait conserver cette façon d'être, quitte à paraitre étrange aux personnes autour d'elle.

Elle observa la clef pendant quelques instants, interdite. Une boule s'était formée dans sa gorge. La femme à la peau sombre plongea son regard noir et humide, dans les yeux de l'érudit en face d'elle. Bertold, Sabetha, Haruil... Comment des âmes aussi nobles et aussi douces pouvaient encore exister dans ce monde ? Prêt à tendre la main à leurs prochains et à les aider ainsi sans poser de question ?

Sa réponse se fit attendre et se trouva légèrement moins assurée qu'auparavant. Plus émotionnelle. Elle posa sa main sur la clef avant la serrer dans son poing.

ililinv mieveschi mievialinvlinve gilgelaelmievcieleiagel linvael eia mievaelmievciliaemievchi valemievchie echi silimievvlinvilicelilichie. Ciliae linvael villinvaelmievmieve ciele vechigele Mievaelilisemiev jaelmievaelilis mieve sechieiligilmieve.

Elle reprit rapidement la conversation en commun:

- Je suis prête à vous aider, mais votre argent ne m’intéresse pas Rafayam. Ce que vous faites pour moi est bien supérieur à tout ce que je pourrai faire pour vous. Et je ne suis pas une ingrate.

Le feu brulait à nouveau dans son regard.



Mais tellement

Ah ! Je suis désolé ce topic m'était complètement sortie de la tête !


Haruil esquissa un sourire.

- Nous verrons si la générosité suffit à payer notre dette. On ne sait jamais quel destin nous gardent les dieux en ce monde...

Il sortit un rouleau d'une étagère et fit le tour du comptoir pour le dérouler sur une grande table. Il les invita à venir à côté de lui. Le rouleau était en vérité une carte, peinte et piquée sur du cuir se trouvait devant eux une représentation visiblement assez fidèle de la région.

- Le site n'est pas très loin. Une demie journée à cheval peut-être. Il s'agit des ruines d'un comptoir nain. Certainement datant du vieil empire de Delzoun. Nous n'avons rien trouvé de très précieux à l'aune de l'économie des antiquités. Mais de nombreuses choses sont des plus intéressantes pour les historiens et les chercheurs. Nous avons déjà envoyé des échantillant à Felbarr et à Chateau-Suif. Néanmoins, cet objet particulier a attisée l'attention de mon assistante, Emma, et je connais suffisamment ses qualités pour croire qu'il y a une bonne raison.

Il releva la tête et se dirigea vers une étagère pensif. Il en saisit ce qui semblait être une petite vasque, peut-être un bol, de la taille d'un poing et marqué de runes.

- Il doit ressembler à ceci. Celui-ci n'a pas d'intérêt particulier. Les runes ne sont que le nom de la famille qui le possédait. Il s'agit probablement d'une vaisselle d'union, ou de naissance. Celui qu'ils ont trouvé la bas néanmoins, semble différent. A commencé par le fait qu'Emma n'a pas su traduire les écritures qu'elle y a trouvé.

Il reposa l'antiquité.

- Je pourrais demander l'aide des académies, du Château ou du Conclave. Mais je préfèrerais être en mesure de résoudre ce mystère avant. Nous partageons toujours nos découvertes avec les savants, mais nous ne sommes que des hommes, nous aimons avoir le privilège de la découverte.

Il sourit, les laissant réfléchir.

¤ Une demi-journée à cheval. Il est marrant lui. Je doute que l’ordre me mette à disposition un attelage pour voyager. Ça veut dire une bonne journée de marche oui, cette histoire ! ¤

Mais il avait piqué sa curiosité en lui indiquant que sa grand-mère avait déjà fait affaire avec la maison Patel. C’était une piste à ne pas ignorer. Et la découverte d’un artefact qui semble pour le moment mystérieux était également une piste potentiel en lien avec l’île brumeuse tant recherché. Et cette tâche entrée dans les pratiques du dogme de l’église de Corellon Latheria. Le père des elfes avait à cœur d’encourager les découvertes, les nouvelles rencontres et les aventures. Il n’en fallait pas moins pour attiser les envies de voyages et d’aventures de la jeune demi-elfes

- Bien, Haruil, laissez-moi le temps de préparer quelques affaires et de prévenir mon ordre. Puis j’irais ensuite pour vous ¤ et pour moi. ¤ sur ce site y glaner les informations sur ce…cette… enfin ce bol des temps ancien.

La prêtresse, se pencha sur la carte en étudiant assez attentivement celle-ci, afin d’y mémoriser le mieux possible l’endroit. Après quelques minutes de minutieuse attention, elle se redressa et se tourna vers Ashendra.

- Ashendra, je crois que tu as à faire avec ton installation dans le joyeux de la côte des épées. Si tu y trouves ton intérêt à m’accompagner, je t’attendrais aux premières lueurs du soleil devant les portes de la cité.

Sur ce, elle la gratifia d’un sourire de bienvenue, salua Haruil et sortie de l’échoppe.

Ashendra hocha la tête aux paroles de Haruil. Elle savait très bien ce qu'il voulait dire, et elle en avait elle même fait les frais il y a peu. Elle chassa rapidement ses pensées négatives pour se concentrer sur ce qui allait être attendu d'elles.

L'ensorceleuse étudia dans un premier temps la carte qui fut déposée sur la table. Elle avait l'habitude de les lire, grâce à son père et a son commerce, et ne fut donc pas perdue. Elle voulait surtout se familiariser avec son nouvel environnement.

En dehors de ses connaissances géographiques, elle ne connaissait par contre relativement rien à tout ce qui touchait à l'histoire de ce continent en dehors de sa région. Delzoun ne lui parlait aucunement, mais elle eut la politesse de s’intéresser surtout à ce qu'Haruil leur expliquait. Elle nota mentalement qu'il y avait une personne sur place du nom de Emma.

Elle n'avait jamais appris à monter à cheval... Ce serait peut être l'occasion d'essayer quelque chose de nouveau. Mais au visage de Xehtavn, il y aurait peut être un problème.

- Donc si je comprend bien, vous voulez que nous nous rendions sur place, récupérer cet objet et que nous vous le ramenions. Ainsi que toute autre découverte qui aura peut être eu lieu d'ici là. Bien.

Est ce que nous devons nous attendre à des ennuis sur place ou en route ? Comme des concurrents ou des bandits peut être ? Je ne connais pas la région et donc la sécurité de ses routes commerciales.

De même que je ne suis jamais montée à cheval de ma vie. Y a t-il un autre moyen de se déplacer qui ne demande pas de compétence particulière mais qui soit tout aussi rapide ?

Elle attendit ses réponses puis se tourna vers l'elfe qui se trouvait à ses côtés, et hocha la tête d'en sa direction avec un léger sourire.

- Je serai là.

Elle la regarda partir, pensive. Puis se tourna à nouveau vers le chercheur, un peu génée:

- Heu... Rafayam ? Je ne sais pas où je dois aller pour la maison...

- Oren, s'il te plait.

Haruil s'était tourné, peu surpris du départ rapide de la demie-elfe visiblement, et parlait à quelqu'un dans le bureau qui se trouvait derrière le comptoir. Un halfelin visiblement assez jeune, des binocles sur le nez, passa la tête par la porte.

- Haruil ?

- Peux-tu garder le comptoir ? Je vais présenter la maison d'invité à notre amie. Si jamais il arrive avant que je revienne, Harold Cuivrefroid vient faire expertiser des pièces qu'il a trouvé sur la côte. De ce qu'il m'en a décrit, je pense qu'il s'agit d'anciennes pièces d'electrum ou d'argent alchimique. Toute la question est de savoir...

- Si elles datent du Néthéril où s'il s'agit de contrefaçons. Bien sûr, pas de problème. Quel est la valeur d'échange pour l'expertise ?

- Cinq éclats pour une pièce, sous garde.

- C'est noté. Bonne balade.

Le hin hocha la tête en souriant et retourna dans le bureau. Haruil posa une petite cloche sur le comptoir avant d'en faire le tour. Il sourit à Ashendra.

- Je vais vous accompagner, un peu d'air frais ne me tuera pas. On a beau aimer la poussière sur les antiquités, parfois c'est nécessaire.

Traverser Eauprofonde avec Haruil était une autre expérience. L'humain, si il n'était pas vieux, était… paisible. Il ne courait pas, ne se déplaçait pas plus rapidement qu'il était nécessaire. Il observait les gens, et les bâtiments, comme si il cherchait en permanence une raison, un moyen, de divertir ses pensées. Il pris le temps de répondre aux questions d'Ashendra :

- Ne vous inquiétez pas. Nous demanderons au palefrenier de vous trouver une monture affable. Mais si vous êtes trop effrayées ou mal-à-l'aise, nous pourrons affréter un chariot. Moi-même, j'ai de l'affection pour les chevaux mais suit plus à l'aise avec les chiens. Si mon arrière-grand-père n'avait pas épousée une cormyrienne, je ne suis pas sur que j'aurais jamais mis les fesses sur une selle.

Il sourit, amusé par l'idée.

- Je n'ai pas eu le temps d'en informer notre tempétueuse amie, mais bien entendue, nous nous chargeons du transport. Je vais être obligé d'envoyer un message au temple pour la retrouver et lui indiquer où se rendre. D'autant plus que, je dois bien l'avouer, l'église du Père des Elfes n'est pas le mieux loti en Eauprofonde.

Pour le reste, non, à priori, il n'y a pas de danger particulier. Mais nous sommes en Faerun... on ne sait jamais. Nos concurrents sont généralement intellectuels, mais effectivement, notre activité est également commerciale. Il est donc possible que certains veuillent nous mettre des bâtons dans les roues. Mais ce pourrait également être la nature de l'artefact qui vaudrait des ennuis. Espérons que ce ne soit pas le cas.

Les rues s'enchainèrent les unes après les autres. La villes était animée, mais ils s'approchaient d'un quartier qui n'était ni artisan, ni marchand. Revenus sur ses pas, Ashendra en suivant se rapprochait du port, mais ce petit coin semblait savait. L'Allée de la Chandelle avait des librairies et des antiquaires, mais les bruits des marteaux de forge étaient bien loin.
Il s'agissait d'une petite maison tranquille entre l'atelier d'un apothicaire et un hôtel particulier. Elle était dotée d'un étage et, sans aucun doute, elle n'était pas toute jeune. La rénovation avait été faite avec talent. On avait gardé la patine de l'antique tout en se remettant au goût du jour. Présentant de la main la porte de bois bleu, Haruil la laissa ouvrir.

A l'intérieur, le petit hall était frais. La maison sentait le propre mais elle n'avait certainement pas été utilisée pendant plusieurs semaine. Une commode permettait de ranger ses affaires d'extérieurs et une arche menait sur le petit salon, confortable, ampli de vieux fauteuils où s'endormir, une pyramide de bûches déjà présente dans la cheminée, prête à être allumée. Les murs étaient couverts de bibliothèques plein à craquer de vieux livres et parchemins, ce qui n'avait rien d'étonnant vu les propriétaires. En prenant un petit couloir on trouvait une cuisine petite mais bien équipée... à condition de savoir en utiliser l'équipement. Au dessus se trouvaient deux chambres et un balcon. Enfin, derrière, une petite cour herbeuse dont l'arbre central était envahi d'écureuils et de goëland voyait le brouahah extérieur étouffé par les bâtiments environnants. Certes le soleil devait disparaître plus tôt, mais le lieu était paisible pour une maison construite au milieu d'une grande ville.

- Je vous laisse vous reposer, Ashendra. Je serais dans mon atelier jusqu'à tard si jamais il vous faut quoique ce soit, et j'enverrais ma nièce vous porter de quoi vous restaurer pour ce soir si je ne vous vois pas. Elle viendra vous guider demain vers nos écuries et je donnerais rendez-vous à Xehtavn ici.

Lui serrant chaleureusement la main, Haruil la laissa.

Xehtavn reçu toute ces informations dans la soirée, et rendez-vous lui fut donné à la maison au petit matin. A cette heure, et alors que sans doute Ashendra était à peine réveillée, une douce odeur qu'elle connaissait peu, de pain chaud et sucré, mais aussi de viandes la réveilla. En descendant, elle découvrit Merillia, la jeune nièce de Haruil - elle devait avoir seize ou dix-sept ans - qu'elle avait rencontrée le soir précédent, déposant une collation sur la table du salon. Les Patel était décidemment des plus accueillants. C'est ainsi qu'elle commença sa journée et que Xehtavn fût accueilli dans la maison.

Une fois la collation prise, la jeune fille mis fin à leur babillages matinaux :

- Mesdames, je pense que mon oncle risque de pas être très contents si je vous emmène pas aux écuries, vous êtes prêtes ?, dit elle en souriant. Ashendra ne put que reconnaître le sourire espiègle de la providentielle magicienne.

Une fois leur assentiment acquis, elle les mena dans l'est de la ville. Là, prêt des remparts, à l'extérieur de la ville, dans l'aube froide et levante, ils se rendirent jusqu'à une immense écurie. Ils comprirent vite que les gérants de l'établissements louaient et s'occupaient de plusieurs bêtes des seigneurs et autres marchands de la ville. Habituée, Merillia salua tous le monde et rejoint les étables de sa famille où Egan, le palefrenier, l'accueillit avec un sourire rougissant. Les deux femmes ne purent manquer de remarquer que la fluette et énergique jeune fille faisait visiblement de l'effet au jeune homme.

On leur présenta des montures. Un étalon visiblement vieillissant mais encore en forme qui tiendrait sans aucun mal la route, une jument, plus énergique et un autre encore, à peine plus qu'un poulain, qui semblait très actif. Mayol, Asea et Travon étaient leurs noms.

- M'dames, voilà nos belles bêtes. Mais si vous voulez, je sort un chariot.

Et l'une comme l'autre ne s'y trompait pas, il préférait le chariot. Et elles n'eurent pas trop de difficulté à deviner pourquoi il voulait les conduire : Merilia avait sa propre monture et c'est à ce moment qu'elles comprirent que la jeune fille les accompagnaient.

Lancers...

Xehtavn - Jet de compétence : Psychologie : 12(d20) +0(deg) +2(Sag) +2(trait) = 16
Ashendra - Jet de compétence : Psychologie : 11(d20) +0(deg) +0(Sag) = 11

La calishite attendit patiemment et en silence que son hôte termine de donner ses directives à l'halfelin. Elle se permit de noter mentalement et de manière machinale la valeur de l'expertise attendue. Un service était un peu comme une marchandise, et la jeune se demandait si comme les biens la valeur pouvait fluctuer en fonction du marché. Certainement. La rareté d'une chose en fait aussi son prix.

Elle cala son pas au rythme d'Haruil, et se sentait plus tranquille de ne pas être seule au milieu de cette immense métropole inconnue. Elle gardait néanmoins son "masque" de sérénité. Cette attitude de dominer était son armure, et elle repoussa d'un regard un marchand trop entrepreneur qui finit par reculer devant son regard noir et désintéressé. Alors qu'intérieurement elle souffla de soulagement.

- Je souhaiterai essayer le cheval. Nous n'avons guère de ces animaux au Calimshan. Il y fait souvent bien trop chaud pour eux, et pourtant j'ai entendu tellement d'histoire de voyageurs qui ont parcouru le monde sur le dos de ceux-ci. Si je souhaite en profiter également, il faudra bien que j'apprenne à un moment, alors autant commencer tout de suite.

Elle tiqua en entendant parler du Cormyr, et repensa à Sabetha.

- Est une pratique courante au Cormyr ? Est ce que la Rafa... Euh, je veux dire, Dame Sabetha aussi sait monter à cheval ?

Elle semblait un peu timide et gênée de sa question, ce qui contrastait fortement avec son comportement vis à vis du marchand. Il n'était guère bien vue de poser des questions aussi personnelle par chez elle, mais le monde lui semblait tellement différent aujourd'hui...

- Y a t-il un problème avec son église ?

Elle se sentait en confiance avec l'homme et se permettait de poser ses questions, bien qu'au fond elle attendait une possible réprimande. Mais elle nota les informations qu'il donnait.

Arrivé devant la maison, la jeune ensorceleuse l'observa longuement. Elle se sentait envahie d'un tourbillon d'émotions et faillie bien se laisser emporter. Mais Jabir "siffla" doucement à son oreille et la ramena à la réalité.

Elle glissa la clef dans la serrure et poussa la porte avec révérence. Et lorsqu'elle visita en compagnie d'Haruil, elle fut sidérée. Il y avait quelque chose dans cette maison. Quelque chose de beau et de profond. Des souvenirs puissants. On ne pouvait prendre autant prendre soins de quelque chose que dans ce cas là.

Lorsqu'Haruil Patel la quitta en lui serrant la main, elle ne sut lui dire que "Merci" d'une voix tremblante et la gorge nouée. Sa dette grandissait un peu plus à chaque moment, mais elle était déterminée à la payer un jour.

Lorsque la nièce d'Haruil se présenta le soir même, elle découvrit la jeune femme endormie dans un fauteuil, un livre ouvert sur les genoux, et plusieurs autres posés à droite et à gauche. Il y avait tant de chose à apprendre sur son nouvel environnement qu'elle ne voulait pas perdre de temps. Le savoir était une arme puissante. Mais le sommeil était important également.

Elle avait fini par regagner un lit après avoir mangé ce que Merillia lui avait apporté, et avait dormi profondément jusqu'à ce qu'elle soit réveillée par le soleil et l'activité de la rue.

Elle fit sa toilette du matin et vérifia ses affaires. Il ne devait rien lui manquer pour partir, déjà, de cette douce maison.

A peine eut elle finit, que la nièce d'Haruil, qui avait le même âge qu'elle, se présenta avec le petit déjeuner. Elle la remercia d'un grand sourire et commença à discuter avec elle puis avec Xethavn qui arriva peu après.

Puis elles se dirigèrent vers les écuries.

- Je préférerai m'essayer au cheval, peut être avec Mayol qui me semble bien plus calme que les deux autres. Combien de temps à cheval pour atteindre notre destination ? Et en chariot ?

Elle observa le manège du palefrenier. Il y avait là quelque chose de tellement différent de ce qu'elle avait connu, tellement plus naturel et plus sain. Elle soupira. Et son cœur se serra.

Alors qu'Ashendra était guidé vers les écuries, elle se remémora ce que lui avait répondu Haruil le jour précédent. Ses questions avaient trouvées réponses après que le savant et antiquaire les ait écoutées avec attention. Il avait hoché la tête quant elle avait indiqué vouloir s'essayer à l'équitation, et sourit lorsqu'elle avait étendu sa réflexion :

- Beth est la fille d'un officier supérieur des Dragons Pourpres, et l'armée du Cormyr n'est pas en reste concernant la cavalerie. Il y a suffisamment d'histoire d'ennemis terrorisés par la vision à l'horizon de la charge de leur cavalerie de choc pour que la preuve en soit faite. Et j'ai vu Thoral - son père - pendant une joute un jour, et je n'ai jamais eu aucun doute sur le fait qu'il enseignerait la monte et le respect des chevaux à ses filles et à son fils. Cela dit, elle a voulu s’entraîner à lancer des sorts tout en galopant, et de ce qu'elle m'en a dit, ses enfants ont bien rit, mais ce n'est pas encore au point.

Son nez s'était retroussé et la commissure de ses paupières s'était serrés, marquant son amusement. Ces traces avaient cependant disparues pour retrouver une neutralité avant qu'il ne réponde à la question suivante.

- Aucun, pas plus que les autres tout du moins. Nous avons une part non négligeable d'elfes dans notre population - et pour ce qui me concerne, je m'en porte très bien - et si ils vénèrent tous Corellon comme le reste de la Seldarine, leur chapitre n'est pas très conséquent. Ils ont assez de fonds pour leur fonctionnement ordinaire, et ce sans aucun problème. Mais de là à fournir une monture à tout novice qui le demanderait, j'en doute.

Revenant au temps présent, Ashendra écouta les conseils du palefrenier, qui avait un peu soupiré, mais prenait désormais son travail au sérieux. Il lui montra comment bien tenir en selle, et lui dit que de toute façon, Mayol suivrait Albâtre, la monture de Mérillia, tant qu'il n'y aurait pas de danger particulier.

- En chariot j'aurais été sur d'vous y conduire en un demi jour, dit le jeune homme, là j'sais pas, ça dépendra de vous.

Laissant Egan s'occuper de Xethavn et Ashendra, Mérillia alla pour se diriger vers l’extérieur, disant que sa jument avait besoin de se dégourdir les pattes. Mais elle s'arrêta à côté d'Egan, qui tourna la tête vers elle et tenta de garder une certaine neutralité :

- C'est pas parce que ma famille emploie la tienne depuis trois générations que tu ne peux pas m'inviter à boire une Profonde, Egan, dit elle en le regardant avec ses grands yeux noisettes, et moi j'offrirais le fromage.

Elle sourit et se baissa pour planter un baiser chaste sur le front du jeune homme, avant de sortir dans le manège pour faire trotter sa jument.

Alors que Ashendra s’essayait pour la première fois à l'équitation, son guide sembla soudainement tétanisé par la rougeur qui envahissait chaque partie de sa peau. Pourtant la Calishite qui avait plus vu les chameaux des marchands que les chevaux des guerriers dans sa vie, sembla éprouver une réelle facilité à cette première monte. Elle se demanda si elle n'allait pas se découvrir un talent naturel pour la monte.

Lancers...

Ashendra - Jet de compétence : Equitation : 20(d20) +0(deg) +3(Dex) = 23 ~ Réussite

Ashendra avait écouté avec attention les informations délivrés par Haruil, et surtout noté qu'il lui faudrait réfléchir à deux fois avant d'essayer de lancer le moindre sort à cheval. Elle avait hoché la tête et écouté dans le silence les paroles de l'homme. Participant quand il le fallait mais sans insister de trop auprès de lui.

La jeune femme avait froncé les sourcils lorsque le palefrenier avait soufflé sa déception. ¤ Jamais un... ¤ Commença t-elle a penser avant de se rappeler qui elle était désormais. Néanmoins, elle ne put cacher totalement les flammes dans ses yeux. Heureusement, le jeune homme se rattrapa rapidement et se montra très sérieux dans son travail. Il se devrait juste travailler sur son comportement en compagnie de ses employeurs afin de ne pas faire perdre la face à sa famille.

Trop contente de découvrir enfin la monte et de sentir le cheval sous elle, elle ravala les paroles cinglantes qu'elle s’apprêtait à lancer au jeune homme lorsqu'il se remit en avant. Mérillia se lança alors vers lui et l'amadoua de fort belle manière. Il semblait qu'il y avait finalement un intérêt réciproque.

Mais la jeune femme à la peau sombre se détourna rapidement de leur situation, il y avait bien plus à faire en l'instant que de s'occuper des amourettes des autres.

Elle se sentait bien, pour le moment, et se trouva à l'aise pour la première fois. Elle espérait surtout que cela continuerai sur l'ensemble du trajet.

Elle fit signe à Xehtavn qu'elle était prête et lança à Mérillia:

- Allons-y. Je ne sais combien de temps je serai à l'aise sur cet animal. J'espère juste que cela durera assez longtemps pour remplir notre mission.

Elle caressa l'encolure de sa monture, et vérifia que son matériel ne la gênait pas. Elle était prête à prendre son nouveau chemin, et observa l'horizon, l'étendue de terres inconnus qui s'étendaient devant elle.