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La Taverne des Royaumes Oubliés > Quête : À l'orée des Terres gelées > Détresse Commune


écrit par: Schninkel Dimanche 18 Novembre 2018 à 00h36
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Dernier jour de Kythorn, 1372
Lieu : Route de la course marchande, frontière Nord du royaume d’Impiltur, Inaccessible Orient.
Moment : Fin de matinée
Météo et températures : Doux(14°C), vent frais.

Jolicœur
L’appellation « Mauvaises Terres » utilisée pour désigner cette région, désignait initialement la stérilité de ses sols riches en argiles et en grés, totalement inexploitables même par le plus habile fermier des Vaux. Mais en ces temps de troubles, le terme « Mauvaises Terres » avait communément échoué aux nombreux bandits, parjures et autres criminels de guerre qui y sévissaient depuis des lustres. Les champs de collines et les nombreuses ravines étaient autant de réseau utilisés pour échapper à la vigilance des autorités. C’est pour cette raison que les frontières d’Impiltur étaient si étroitement surveillées, que les patrouilleurs étaient si nerveux en protégeant les voyageurs de la Course Marchande, la principale route menant au lointain royaume de Damarie, et que les caravanes embauchaient régulièrement des mercenaires pour conforter leur sécurité. Ainsi, ils avaient gravis la montagne vers le Nord-Est jusqu’à ce que les arbres et l’air se raréfient. Mis à part des fermes isolées, progressivement remplacées par des ravines et des monts escarpés, il avait croisé très peu d'habitations avant d'atteindre le Col des monts miroitants. En baissant les yeux vers les paysages qu’il venait de traverser en contrebas, il prit pleine conscience de la grandeur d’Impiltur pour l’insecte qu’ils étaient, grouillants sur l’écorce du monde.

L’étendue connue sous le nom de Damarie était une contrée barbare. Il était évident que ces brutes, dont la sophistication sociale et l’hygiène avoisinaient celles d’un troll apprivoisé, ne poseraient aucun problème que l’alcool et la condescendance ne puissent résoudre. Non, la principale préoccupation était le froid implacable de cette province qui pouvait sévir malgré le fait d’être au plus fort de la saison chaude. Jolicoeur comprenait à présent pourquoi les Nordiques cherchaient inlassablement à envahir le reste du continent : ils tentaient de fuir leur climat ingrat ! Les forêts de pins, les Monts Véolith et le grand glacier du Ver Blanc des Contreforts de la Terre avaient beaux être fascinants, il n’était pas facile d’apprécier leur beauté les yeux couverts de givre.


Les étapes étaient assez distantes entre elles pour que l’on foule toujours une piste déserte. Les routes étaient défoncées, fondue par les pluies orageuses de l’été. Soudain, les attelages se stoppèrent et le même cri partis de toutes les bouches : « Rivière de boue ! ». Il n’y avait plus de voie. Le chemin était devenu un gué de fange molle. L’eau et la boue, confondues, venaient battre le pied de la montagne, qui plongeait directement dans le torrent en contre-bas.

Les chevaux y plongèrent jusqu’au poitrail. Après qu’ils furent sortis de ce pas difficile, ils avaient l’air d’avoir été costumés jusqu’à mi-corps. Sur la recommandation du cocher, les passagers de la carriole se portèrent du côté de la montagne, laissant vides les places du côté du torrent, afin de faire contre poids et de ne pas rouler dans l’eau au premier cahot. Ils étaient accrochés en grappe tout au bord du véhicule, sur le marchepied, violemment secoués par les soubresauts, trempés par une pluie aux larges nappes, et courant cent fois le risque d’être écratés entre la voiture et la paroi de la montagne à la moindre bascule.

Le bruit d’un plongeon clapotant les fit se retourner : l’un des leurs venait d’être jeté sur la route, c’est-à-dire dans le lac de boue. La carriole penchée d’une inclinaison telle qu’ils crurent à la culbute finale, et, pour ne pas être enseveli sous les décombres, il avait sauté à bas.

Jolicœur eût mieux fait d’avoir plus de confiance dans l’expérience du cocher et en la chance. A présent, on forçait l’arrêt du convoi pour repêcher le malheureux. Pareil aux montures qui marchaient, enfoncés jusqu’à la ceinture, dans les marais aux bécassines, l’infortuné ne montrait plus au-dessus du sol que son buste, sa tête et ses bras, qui battaient en l’air, au milieu de quelques éclats de rire à bon caractère. Le malheureux reprit place tristement sur le coffre, à l’arrière du véhicule, attendant un peu de soleil pour sécher ses affaires et l’arrivée des caravaniers à la garé pour se changer.


Quatre heures plus tard, le ciel était nettoyé et resplendissait d’un bleu pur. Le soleil avait séché le sol, l’orage était oublié. Ici, tout semblait aller très vite, même la succession des phénomènes de la nature.

Il y a des pillards dans les environs, confia Edgard en se penchant vers lui. Il montra ensuite quelque chose du doigt, au sommet d’une falaise rocheuse. « Tu vois ces statues ? Elles sont là pour effrayer les voyageurs sans méfiance ou faibles d’esprit. » Les caravaniers arpentaient la route, leurs bottes émettaient de disgracieux bruissement de sucions en s’enfonçant dans la boue. Jolicœur grimaça à la vue des totems, faits de bâtons ou d’arbres couverts de gravures primitives, de crâne, d’os... et de la tête d’un homme dont les traits paraissaient encore définissables. « Ne t’inquiètes pas », reprit Edgard en touchant son casque avec son épée. « Nous sommes bien armés et ces vermines savent à peine allumer un feu ! »

Soudain, deux silhouettes émergèrent brusquement d’épais buissons, tous disposés aux abords de la route, légèrement en surplomb sur un contrefort rocheux. Il s’agissait de deux gardes vêtus d’armures légères de cuir et tenant des lances à la main. Le motif brodé sur leur torse représentait une paume ouverte. Ils inspectèrent l’expédition d’un œil sombre, et ne s’emblèrent s’attarder sur aucun des membres du convoi en particulier.

- Qui va là ? Identifiez-vous.

Les caravaniers échangèrent des regards et l’homme en charge de l’entreprise se redressa sur la carriole désormais immobilisée puis déclara d'une voix confiante :

- Nous venons d’Impiltur, chargés de tonnelets de vin de Léthyr. répondit aussitôt Edgar, en bon garant de la sécurité du convoi. Que se passe-t-il ?

Le garde continua d’inspecter les visiteurs, le visage toujours austère, mais visiblement rassuré d’avoir à faire à des particuliers ou des professionnels.

- Des bandits ont attaqué une caravane sur la route. Nous les avons coincés dans la maison d'un noble, mais ils retiennent toute la famille en otage. Si nous donnons l'assaut, ils les tueront tous.

Que cela soit dut à son itinéraire, à l’horaire, au respect de son contrat ou à la notion dramatique de ce que subissaient actuellement ses compatriotes ; Edgard semblait particulièrement troublé par les nouvelles.

- Vous comptez secourir les otages ? questionna-t-il le soldat patrouilleur.

L’homme d’arme se gratta le menton, d’un air embêté, comme pris de court par la question.

- Ce n’est pas à moi de décider. Vous devriez parler au capitaine Belfroi.
Il est sur la route, un peu plus à l’Ouest. Mais votre carriole reste sur place en attendant une contrindication de mes supérieurs hiérarchiques.

PARCHEMIN
La carriole s’ébranle et manque de voir certains passagers chuter hors du véhicule :
Agilité : 7(d20) +5 = 12 (échec) DD15
Jet de sauvegarde : 16(d20) +4 = 20 (réussite) DD10

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écrit par: Jolicoeur Dimanche 18 Novembre 2018 à 15h32
Le pauvre homme était bien triste, tout crotté et encore humide de sa chute dans la fange. Il regrettait à présent amèrement les auberges confortables qui l'avaient accueilli pendant son voyage. La pluie n'avait pas totalement nettoyer la boue et il restait à présent une couche de vase durcie sur ses vêtements. Il avait hâte d'arriver à bon port et de pouvoir prendre un bain chaud et un verre de vin, peut-être même avec une courtisane ou deux. Le défiguré ne connaissait pas les coutumes de cette contrée sur le sujet. La plupart des régions civilisée offrait ce genre de service, mais pouvait-on parler de "région civilisée" ? Jolicoeur n'en était pas sûr, et ce qu'il vivait depuis quelques jours n'aidait en rien à l'en convaincre. Mais il gardait espoir, ces barbares devaient bien se soulager eux aussi. Ce qui l'avait amené à accepter ce boulot, c'était ce qu'on racontait sur les pierres précieuses et les différents moyens de faire fortune en Damarie.

Ragaillardi par ces perspectives de richesse facile, le mercenaire revint à la réalité et se mit à contempler avec mysticisme les gardes d'ivoire et d'os désignés par son chef.


¤ Curieux assemblage !... Il s'agit d'avoir l'œil. Ces barbares bouseux pourraient surgir de nulle part dans ces cols. ¤

Le gaillard observait avec appréhension les falaises qui entourait le convoi. Un rire un peu trop étouffé pour être sincère répondit au rassurant Edgard. Mais le défiguré n'en pensait pas moins. Il n'avait pas parcouru toute cette route pour périr transpercé d'une flèche, la gueule dans la boue.

Et voilà d'ailleurs qu'ils n'étaient pas seuls : surgissant des buissons, des hommes en armes. Jolicoeur était rassuré par leur uniforme. Il préférait ça à des hordes de cannibales vêtus de fourrures. De plus, les hommes d'armes n'étaient pas belliqueux. Ce qui ne les empêchait pas de bloquer la caravane. Le mercenaire aurait aimé que le leader du convoi tente de négocier le passage. Quoique buté comme tout bon soldat, elle aurait été vite réglée.


- Bien Edgard ! Il ne nous refte plus qu'à aller voir fe capitaine Belfroi. Efpérons qu'il nous laiffera paffer. Nous n'allons pas moifir ifi tant qu'il n'auront pas régler la fituation quand même. » s'exclama Jolicoeur à son chef d'expédition, sans la moindre pensée pour les victimes des bandits.

écrit par: Schninkel Mercredi 21 Novembre 2018 à 23h05
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Jolicœur & Volan
Le visage du responsable de la caravane se ferma un instant, signe d’une intense réflexion. Il dévisageait d’un œil sévère l’homme d’arme qui avait arrêté la progression du petit cortège. Bien que fin diplomate pour un guerrier, et que les événements n’aient pour l’instant aucune raison de compromettre son entreprise, Edgard n’était pas du genre à se laisser faire. Le caravanier pencha légèrement la tête de côté, comme tentant de jauger un adversaire. Un grognement s’échappa de son heaume ouvragé.

- Et tu penses que ça va durer longtemps ? Vos bandits sont pas sur la route d’après ce que tu dis, je ne vois pas en quoi tout ça devrait m’empêcher de faire mon travail, mon grand.

Le ton rude fit sourciller le soldat en faction, sans pour autant qu’il ne paraisse en prendre ombrage.

- Puisse ce que j’vous dis que ce sont les ordres, ce justifia le patrouilleur sans hausser le ton en retour. Allez parler au capitaine. C’est lui qui est en charge.

Edgard jura entre ses dents puis reporta son regard sur ses coéquipiers et leva une main gantée de fer pour désigner des volontaires. Jolicœur, au plus près, fut un candidat tout indiqué.

- T’as raison, gueule d’ange, tu vas aller voir pendant que l’on garde les charriots. Il serait malvenu de laisser la vinasse sous la surveillance d’inconnus.

Le sarcasme dont il faisait preuve n’avait rien d’offensant, Edgard s’était montré familier depuis les premiers jours. Quelque chose faisait même dire au balafré, que l’homme s’était attaché à lui, faisant office de nécessaire ambulant, de guide affable et amusant, d’indicateur bien informé. Edgard tint un sourire franc puis tapota d’une main sur sa ceinture. On entendit le tintement métallique de la monnaie contenue dans une petite bourse de cuir suspendue par un lacet.

- Dix pièces, si tu démêles ce foutoir.

Il tourna le visage et fit dériver son index pour pointer un autre gardien de la caravane.

- Toi, le nouveau, le rouquin au trident. Tu vas l’accompagner.
Vous serez pas trop de deux pour tirer ça au clair.

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écrit par: Jolicoeur Vendredi 23 Novembre 2018 à 13h05
Comme Jolicoeur l'avait prévu, il était impossible de négocier avec l'homme d'arme. Fuyant la responsabilité d'une décision, le soldat se bornait à répéter les ordres sans prendre la peine de réfléchir. D'ailleurs, se dit Jolicoeur, le pauvre bougre ne brillait pas d'intelligence, il suffisait de voir son regard morne et vide.

Puis, le défiguré fut désigné pour régler la situation. Cela ne plaisait pas à Jolicoeur de devoir négocier avec un soldat. Après tout, il n'était embauché que comme garde. Il aurait été de bon ton qu'Edgard s'en charge. C'était lui le meneur de l'expédition après tout. Et si il s'avérait être bon chef et d'agréable compagnie, "Gueule d'ange", comme on l'appelait ici, n'éprouvait pas pour autant de sympathie à son égard. Mais il payait bien et il s'était pris d'affection pour Jolicoeur, et avoir les égards d'un chef n'avait que des avantages. Jolicoeur le savait d'expérience.

Puis un tintement de monnaie apaisa le mécontentement du défiguré.


¤ Quelques piécettes pour une négoce. C'est peu mais au moins, c'est quelque choses. ¤

Toute rancœur bue, Jolicoeur approuva :

- Marfé conclu!

À peine avait-il fait un pas qu'Edgard lui trouva un compère. Quelque peu inquiet de voir l'étranger lui réclamer la moitié des dix pièces, l'homme sans lèvre l'enjoignit tout de même à le suivre :

- Allez, fiens bonhomme! Qu'on règle fa et qu'on puiffe pourfuivre notre route.

Et sans attendre, il se retourna et avança sur la route en direction du fameux capitaine.

écrit par: Volan Dimanche 25 Novembre 2018 à 22h48
Volan aussi un sourcil lorsqu'il fut désigné par Edgard pour aller voir le capitaine de l'autre empaffé de garde. Voilà qu'il se retrouvait à devoir jouer les diplomates, et qui plus est avec l'autre affreux. Si lui-même sortait du lot de par ses origines plus que criantes quand on le regardait, son compagnon de route était sacrément vilain. Et lui n'avait pas l'excuse d'une ascendance planaire. Non, c'était seulement la nature qui lui avait joué un vilain tour et pour être vilain, il était vilain.

- Allé face de troll, on y va. Plus vite tout ce foutoir sera fini, plus vite on reprendra la route. Je ne tiens pas à rester plus que nécessaire bloqué par ce crétin à tabard.

Suivant la direction précédemment donnée par le soldat, Volan marchait à côté de Jolicoeur, tout en pensant à ce qu'il l'avait mené jusqu'ici.

En effet, il en avait fait du chemin depuis la recherche de Papillon. Sa mission avait échoué, et il n'avait même pas réussi à tuer cette vermine d'Elzear. Il avait été obligé de fuir comme un lapereau devant un renard après que son employeur lui ait fait comprendre qu'il ne tolérait pas l'échec. Pourtant la guilde qu'il servait, l'Assemblée, s'était écroulée, mais le mécontentement et la colère de son patron le poursuivait tout de même. Et c'est ainsi qu'il se retrouvait désormais dans les terres inhospitalières, froides et rudes de Damarie. Si le paysage et l'environnement ne le dérangeaient pas, ce qu'il recherchait avant tout ici était naturellement la paix, une distance maximum entre Les Marches et lui et surtout un endroit où sa tronche ne dérangerait personne et où il serait payé pour ses talents une arme à la main. En pensant à ça, sa main gauche caressa machinalement une des pointe de son trident. Regret le suivait partout depuis qu'il avait fui les arènes de combat et il savait que tant qu'il l'aurait en main, tout irait bien. Car il ne se fiait guère à Face de Troll présent avec lui. Cet humain sentait trop le frais, la jeunesse et l'inexpérience. S'il n'avait que mépris pour lui, comme pour probablement tous les membres de la caravane, Volan essayait de le cacher. Même si son comportement devait malgré tout le laisser paraître. Il n'avait aucun ami au sein du convoi. Il mangeait seul, dormait seul, faisait tout tout seul. Cette solitude lui permettait de prier tranquillement, se s’entraîner physiquement et l'arme à la main. Il pouvait également accomplir tous ses devoirs cléricaux tranquillement. Il savait certes que cette solitude n'était pas forcément une bonne chose mais il ne lui avait pas échappé de nombreux les premiers jours l'avaient regardé d'un oeil particulier. Il ne leur en voulait pas. Il avait l'habitude que ses cornes, sa queue et ses cheveux rouges choquent les gens. Mais du fait de leur ignorance et de leur comportement même inconscient, il ne voulait pas se mêler à eux. Ce convoi n'était qu'une étape jusqu'à la frontière avec la Vaasie. Dès qu'il le pourrait, il quitterait tout ce beau petit monde pour faire sa vie de son côté. Être payé pour rapporter des oreilles de monstres de Vaasie lui allait parfaitement et c'était tout ce qui comptait pour lui. Le reste n'avait pas d'importance. Cependant, tout ceci lui faisait perdre du temps et il comptait bien être rétribué en conséquence. Le petit geste d'Edgard ne lui avait pas échappé et il aurait sa part sur les dix pièces d'or.

écrit par: Schninkel Mardi 27 Novembre 2018 à 09h27
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Jolicœur & Volan
Derrière le soupir du vent entre les collines, humant l’air, les deux hommes perçurent l’odeur de poussière brulée qui saturait l’air. Ils jetèrent un coup d’œil au pied d’un affleurement rocheux surplombant une petite clairière et furent surpris de découvrir la carcasse fumante d’une carriole dont il ne restait plus qu’un vague squelette cramoisi. Deux gardes venaient de sortir un cadavre carbonisé des décombres.

Continuant le chemin sans se laisser aller aux craintes, ils débouchèrent sur la fameuse clairière indiquée quelques minutes plus tôt. Une poignée de soldats faisaient les cent pas, les lieux scintillaient des cuirasses des capelines des hommes d’armes. La plupart observait la scène, attendant les ordres, appuyés sur leurs lances avec l’air morne et indifférent de professionnels chez qui le fait de tuer ne provoque pas de poussées excessives d’adrénaline.

Quelques gardes remarquèrent l’intrusion, certains se contentèrent de les toiser curieusement, quand d’autres les foudroyaient d’un regard austère. Pour la première fois de sa vie, Jolicœur avait le sentiment de ne pas être le monstre de foire, son compagnon circonstanciel attirait sur lui tout le dédain habituel.

Au cœur de la clairière, ils distinguèrent un groupe de trois hommes qui devait sans doute contenir le fameux officier, mais avant qu’ils n’aient le temps de réduire la distance qui les séparait du capitaine, un soldat les rejoignit dans le cliquetis des armes qu’il portait.


- Halte-là ! Qui êtes-vous et que voulez-vous ?

L’homme qui leur barrait le chemin, revêtu d’une armure complète, avait des cheveux jaunis comme des plumes de loriot et des sourcils de la même teinte plantés au-dessus d’yeux ronds et ahuris. Ses mains gantées de fer restaient fermement accrochées à la hampe d’une imposante hallebarde.


PARCHEMIN
Perception
Jolicoeur : 15(d20) = 15
Volan : 13(d20)+2 = 15


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écrit par: Volan Mardi 27 Novembre 2018 à 19h43
Le tieffelin avançait aux côtés de son camarade de route défiguré et constata que les lieux étaient loin d'être sûrs et avaient besoin d'aventuriers et de mercenaires pour aider voire compenser les forces de l'ordre classiques. En effet, les deux soldats qu'ils avaient vu prêt de la caravane ne brillaient ni par l'intelligence ni par leur efficacité. Et vu l'état de ce chariot et du cadavre que certains hommes en ressortait, ils n'étaient soit pas assez nombreux, soit pas assez compétents pour assurer ordre et sécurité le long des routes commerciales. Une fois de plus, Volan passa quelques doigts de la main gauche sur son trident, caressant particulièrement les pointes, tout en se passant sa langue fourchue sur les lèvres. Du sang, de la violence et des morts : voilà tout ce qu'il lui fallait pour être heureux. Il allait pouvoir trouver dans cette contrée sauvage tout ce qu'il lui faudrait en sacrifices à sa déesse et défouloirs et plaisirs. Il fallait qu'il arrive au plus tôt en Vaasie, mais vu ce qu'il se passait, il pensait très fort trouver un boulot très intéressant bien plus tôt.

Continuant sa route, ils arrivèrent à ce qui ressemblait à un campement. Volan jaugea l'installation, la sécurité, l'état des armes et des tenues de chaque soldat ainsi que la discipline qu'ils laissaient transparaître. Tout cela faisait partie des informations intéressantes à avoir sur l'armée locale pour savoir exactement ce qu'il pourrait faire et jusqu'où il pourrait aller dans ses activités cléricales et professionnelles. Il ne faisait pas plus attention que cela aux regards surpris, voire insistants ou haineux à son encontre. Contrairement à beaucoup de membres de sa race, il affichait fièrement ses cornes et son ascendance infernale et n'avait cure de ce que les gens pouvaient bien penser à son encontre. Si quelqu'un avait un problème avec lui, il ne s'embarrassait pas de discussion. Un bon coup de Regret dans les entrailles suffisait généralement à mettre fin à toute action à son encontre et faire taire toute remarque ou insulte qui pourrait le viser.

Cependant, il trouvait la situation des plus ironique. En effet, il était un tieffelin et de ce fait, tous les regards se tournaient vers lui alors que son compagnon de route, bien qu'humain, était véritablement laid et abimé par la nature. Mais si personne ne le lui faisait remarquer, lui ne manquerait pas rappeler cette difformité à Face de Troll.

Mais Volan fut tiré de ses réflexions et observations par un soldat qui se présenta devant eux armé et équipé comme un véritable soldat et tenant une arme aussi impressionnante qu'imposante. Cependant, ni sa tenue, ni sa posture, ni son armement n'impressionnait le guerrier aussi lui répondit il franchement et sans artifice.

- Nous sommes ici pour rencontrer votre Capitaine ainsi que l'ont imposé deux crétins de votre armée qui ont arrêté la caravane que nous escortons !

Perception dans le camp ainsi que sur la route.

écrit par: Jolicoeur Mercredi 28 Novembre 2018 à 18h19
Le défiguré ne prononçait pas un mot lors de son court trajet en compagnie du cornu. Il marchait simplement sans se soucier de son acolyte, comme s'il était seul. Même l'acerbe surnom ne l'atteignait pas. Apparemment Jolicoeur n'était pas très enclin à la conversation, peut-être que l'ascendance démoniaque de Volan y était pour quelque chose. Quoique durant le voyage en carriole le défiguré ne se faisait pas plus loquace avec les autres gardes.

En contrebas, les deux compères aperçurent la carcasse fumante qui les empêchaient d'atteindre leur destination. Si le tieffelin observait le campement et ambitionnait déjà un enrôlement, le défiguré n'y accorda que peu d'attention, tout au plus énuméra-t-il les têtes en présence et jaugea-t-il leur force de frappe en cas d'escarmouche. Jolicoeur n'avait aucune intention de se soumettre à quelque autorité que ce fut. Il ne rechignait pas à combattre si nécessaire, mais de là à en faire son métier il y avait un pas. Et la violence gratuite était pour lui un effort sans rétribution. D'aucun intérêt !

Ce qu'il prévoyait, lui, c'était de se couvrir de richesses, peu importe comment. Les joyaux de Damarie allaient l'y aider, il en était sûr. Et s'il fallait discrètement trancher quelques têtes pour y arriver, tant pis. Ce serait pour la bonne cause !

Jolicoeur était toujours dans ses pensées lorsqu'ils arrivèrent auprès des soldats. Il ne se souciait pas des regards tournés vers le duo. Depuis le temps, il avait eu maintes occasions de s'y habituer. Et même si pour une fois, il n'était pas l'objet de la méfiance collective, peu lui chauffait. L'avis des autres ne l'atteignait plus. S'il se couvrait encore parfois la tête de sa large capuche, ombrageant sa terrible difformité, il n'en avait plus honte. Les "Face de trolls", "Gueule béante" et autres quolibets glissaient sur lui comme une mouche sur une toile cirée. L'or arrangeait tout les maux, il le savait. Et bientôt...

Entravant leur chemin et les pensées du défiguré, un hallebardier les apostropha. Jolicoeur laissa le rouquin parlementer avec l'homme d'arme. Quant à lui il ne voulait plus perdre de temps. Ce soldat leur fournirait la même version que celui qui tenait la charrette de vin et ne leur serait d'aucune aide.

Il avait aperçut un groupe de trois hommes, sans doute parmi eux se trouvait le gradé.


- Capitaine Belfroi !... Faut qu'on difcute Monfieur! » Se contenta de crier Jolicoeur en direction du trio.

écrit par: Schninkel Jeudi 29 Novembre 2018 à 01h01
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Jolicœur & Volan
L’adepte de la déesse noire étudia la clairière parsemé de soldats en jetant un regard circulaire. A sa gauche, quelques soldats s’occupaient donc de dégager les restes fumants de la carcasse du véhicule. A l’Est, à une centaine de pas à peine, une quinzaine de soldats arpentaient l’orée d’un maigre bois clairsemé entre les éclats de falaise. Des lanciers vêtus de vestes de cuir boutonnées et protégés par des hauberts y montaient la garde de part et d’autres. Enfin, au nord, face à eux, le trio d’officiers semblait très occupé autour d’une carte posée sur une vieille souche disposée entre des rondins de bois et un tonnelet. Derrière eux, quelques montures paissaient en toute quiétude. A quelques mètres encore, une poignée d'hommes faiblement armurés, une unité d'archers attendant les ordres patiemment d'un air décontracté.

Les sollicitations de Jolicoeur ne firent qu’attirer l’attention d'autres soldats. Les officiers semblaient trop distants, le vent trop vigoureux, à moins que ceux-ci ne soient pas enclins à répondre à des bêlements indignes. Dans le même temps, le hallebardier ancra plus fermement son emprise sur la hampe de son arme en clappant de la langue. Sa figure se plissa, les coins de sa bouche s’écartèrent par un mouvement nerveux et les observateurs téméraires osèrent voir un sourire malsain.


- Baisse d’un ton étranger, interrompit-il en fronçant les sourcils. Les seuls crétins que je vois ici, sont les deux qui se tiennent devant moi. Je laisse passer personne, surtout pas une engeance malfaisante comme toi. Retourne d’où tu viens, ça vaudra mieux pour tout le monde !

Le gardien vexé montrait des signes de nervosité avancé, les récents événements semblaient avoir sérieusement entamés sa patience. Ses éclats de voix interpellèrent quelques-uns de ses coéquipiers qui firent aussitôt mine de s’intéresser à la situation. De fortes chances qu’une prise d’otage, un état de siège miniature, ait fardé les bellicistes de quelques frustrations. Les deux caravaniers sentirent de suite le poids des regards et prirent ainsi conscience qu’ils avaient tout intérêt de ne pas servir d’exutoire.

PARCHEMIN
Perception
Volan : 13(d20)+2 = 15
(exactement le même jet !)


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écrit par: Jolicoeur Jeudi 29 Novembre 2018 à 19h14
Le défiguré désespérait de régler la situation au plus vite. Les officiers ne répondaient pas et voilà que l'obtus hallebardier se fritait avec son compagnon de route. Jolicoeur maudit intérieurement Edgard de lui avoir refiler un tel acolyte, espérant de toute ses forces que le fier tieffelin n'envenime pas les choses. Que le cornu s'empêtre dans les embrouilles ne lui faisait ni chaud ni froid, mais l'idée d'y être mêlé d'une façon ou d'une autre rebutait le laid. Ainsi, il allait devoir au plus vite calmer l'ambiance.

Il interpella le soldat, les mains bien en vue en dehors de sa cape en témoignage de ses intentions pacifiques.


- Hola Meffire. On fe calme. Nous ne fommes que des marfands qui veulent pourfuivre leur route. Ce gars-là est un peu brufque. F'est tout. »

C'est que le jeune homme a appris à s'effacer lorsque cela s'avérait nécessaire. S'il était fier, il ravalait son orgueil au besoin. Il espérait que le rouquin en ferait de même et ne réponde pas à la provocation. Visiblement les soldats avaient besoin de se dégourdir et les deux pauvres hères feraient des défouloirs de choix.

Non, il valait mieux agir plus subtilement :


- Dis-moi l'ami ! Qu'est-fe qui empêche notre caravane de paffer? Nous foulons fimplement livrer notre préfieux vin du Léthyr à temps. Il ferait dommage que la caserne fienne à en manquer. Non ? Alors laiffes-nous parler à ton commandant.»

PARCHEMIN
Jolicoeur tente d'intimider le hallebardier.

écrit par: Volan Jeudi 06 Décembre 2018 à 11h23
Voyant le hallebardier resserrer sa prise sur son arme et visiblement être un peu déstabilisé par la présence du tieffelin et très nerveux. Le prêtre se régalait de cette sensibilité à fleur de peau du soldat face à lui et louait Shar intérieurement.

- Et bien soldat, on ne parvient pas à calmer ses nerfs durant une situation tendue ? Mais nous ne sommes pas là pour toi, nous sommes là pour parler à ton chef tel qu'il nous l'a été demandé. Annonces nous à ton maître et nous te laisserons tranquille.

Sauf que juste après, Jolicoeur prit la parole et fit montre d'une présence et d'une autorité que le prêtre guerrier ne lui soupçonnait pas. Très impressionné également par ce que venait d'accomplor Face de Troll, Volan fit un demi pas en arrière afin de le mettre en avant. L'humain semblait avoir pris une initiative des plus percutante et Volan lui laissait donc la main pour cet acte. Néanmoins, à la vue de la réaction du hallebardier ainsi que de certains soldats alentour, Volan savait que tout pouvait déraper très rapidement. Surtout vu leurs faciès à tous deux qui pouvaient appeler à toutes les envies exutoires possibles et inimaginables, surtout de la part de soldats.

Volan resserra sa propre emprise sur son trident, souriant intérieurement d'un air mauvais. Son arme était prête, il était prêt et si le sang devait couler, celui de ses ennemis coulerait en abondance même s'il devait tomber.

¤ Les Limbes nous accueilleront tous de toute façon et tous connaîtront les ténèbres de la Déesse des Secrets. ¤

écrit par: Schninkel Vendredi 07 Décembre 2018 à 13h01
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Jolicœur & Volan
Malgré l'air piteux avec ses vêtements maculés de boue sèche, Jolicœur ne se laissa pas impressionner par l’autorité de l’arme qui menaçait, et d’une diplomatie feinte d’intimidante pression, l’assurance dont il fit preuve produisit l’effet escompté. Après un silence pesant, le hallebardier sembla revenir sur son jugement. Il recula d’un bon pas et planta la hampe de son arme dans la terre tout en portant une main sur la hanche.

Il hocha du chef en direction de ses supérieurs, et reprit d’une voix toujours affable :


- Faites vite, dah ! cracha-t-il nerveusement tout en grimaçant.
Et surtout pas de grabuge, on vous tient à l’œil.

Tout autour, les soldats feignaient de patrouiller, surveillant les intrus du coin de l’œil et murmurant entre eux. Mettant un terme aux courtoisies d’usage, les deux caravaniers purent enfin se rapprocher de l’officier à la tête des unités en faction. Une mince brise souffla à travers la clairière tandis que le semi-diable et l’homme défiguré les rejoignaient sans un mot.

Au loin, quelques paroles firent échos de bandits ayant pris des otages dans une maison en contrebas de la voie marchande mais très rapidement, les trois hommes écourtèrent leurs échanges en contemplant les visiteurs s’approcher.

Le premier était un jeune homme svelte, doté d’une solide armure de cuir et d’un carquois empli de flèches à l’empennage vert. Une tignasse blonde et un collier de barbe encerclaient un visage désinvolte. A sa droite se tenait un homme de haute stature, étrangement étriqué dans une épaisse armure matelassée et boutonnée. Les traits marqués par le manque de sommeil, ses cheveux gris particulièrement ras et son visage amaigri. Ses mains fines restaient accrochées à une ceinture retenant une rangée de plaques massives en laiton, une épée et deux stylets. A côté de lui, un nain géant, trapu, barbu, portant un haubert sous une pelisse de zibeline et coiffé d’un camail, avait les bras croisés sur la poitrine.


- Nous sommes un peu occupés, rétorqua le fils de la roche en les fixant chacun du regard, de ses yeux gris clair, couleur d’acier, sous des sourcils fillasse broussailleux.

Chassant un moustique qui voletait autour de son oreille en faisant un bruit agaçant, le vieil homme salua avec raideur et s’avança de quelques pas afin de mieux les observer.

???

- Voyageurs, vous allez tomber sur un problème. Des bandits et des loups.

Il renâcla et en balayant l’air d’un main gantée de cuir, fit signe de s’éloigner.

- Nous ne pouvons pas garantir votre sécurité.
Vous feriez mieux de faire demi-tour.

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Il ne lui restait qu'un mince pourtour de cheveux et il portait des favoris très courts, ce qui lui faisait comme une ombre à son visage crispé. Sa mâchoire était lourde et ses yeux profondément enfoncés dans leurs cavités. Une atmosphère d’impatience se dégageait de ce personnage raidit par une attitude de froid défi, encore que son regard laissait filtrer un air de tristesse, d’accablement et de consternation.


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écrit par: Jolicoeur Dimanche 09 Décembre 2018 à 16h12
Le défiguré s'étonna lui-même. Son ton péremptoire avait fait fléchir le garde obtus, comme une rafale de vent ployait le jonc. De même, il remarqua sans le laisser paraître le mouvement de recul du rouquin au trident. Pourtant, il n'était pas le plus habile en matière d'autorité. Seuls les mioches, peureux face à sa gueule abîmée, s'écartaient encore en le voyant approcher. Et il venait d'impressionner d'un coup deux fiers guerriers. Peut-être que les deux marteaux pendant à sa ceinture ou les gardes de ses lames dépassant derrière ses omoplates, y étaient pour quelque chose. Ou alors était-ce ce ton calme, empreint d'une autorité que notre ami ne se connaissait pas, qui avait impressionné...

Enfin lorsque les deux compères arrivèrent face au petit état-major, Jolicoeur comprit de suite qu'il lui faudrait plus de ressources pour convaincre les trois capitaine. Il se présenta et expliqua la situation et entre deux zozotement, il jaugeait les réactions. Mais face au vieil homme, il comprit qu'il s'était trompé d'obstacle. Le gaillard leur conseillait la retraite, plutôt que de l'imposer.

Le défiguré réfléchit. Il avait deux options : il pouvait agir avec prudence et convaincre Edgard de l'échec de leur convoi, mais il devrait trouver une autre occasion pour obtenir les précieux joyaux qu'il convoitait tant et il ne serait probablement pas payé pour le voyage si le vin n'était pas vendu. Non, il fallait qu'ils passent le danger. Mais comment faire pour éviter une mort certaine. Peut-être que le commandant extrapolait un poil la situation et s'alarmait un peu trop. Il parlait comme s'il y avait une horde entière leur barrant la route, mais il ne s'agissait peut-être que d'un petit groupe. Il fallait s'en assurer.


- Savez-vous combien font-ils fes bandits et fes loups ? La caravane est armée et nous pouvons nous défendre contre quelques coupe-charrets. Et puis, votre garnifon ne compte-elle pas régler fe problème de prife d'otaches et rechoindre un terrain plus hofpitalier? Nous pourrions vous y accompagner et vos soldats pourraient affurer la fécurité du convoi en échanche d'un tonnelet de vin de Léthyr.

écrit par: Volan Dimanche 09 Décembre 2018 à 20h51
Volan faillit éclater de rire en entendant parler de brigands et de loups. Rien de bien effrayant et rien de bien surprenant dans un pays aussi rude et inhospitalier. Déjà que dans les contrées les plus civilisées et sûres, le brigandage avait encore de beaux jours devant lui, alors ce n'était pas ici qu'il allait disparaitre à cause d'un peu de vent et de quelques flocons de neige. Cependant, il se garda bien de railler ouvertement le capitaine de cette troupe. Ne pas avoir peur d'eux ne signifiait pas qu'il était inconscient, stupide ou suicidaire.

- Des loups, des bandits et une prise d'otage ? Bien, pour commencer, où se déroule exactement la prise d'otage ? Combien sont les preneurs d'otages ? Qui est pris en otage ? Combien y a t-il d'otage . De même, où se sont t-ils réfugier ? Quelles sont leurs défenses autre que les otages et ont ils des revendications ? De plus, quel est leur armement ?

Regardant tout autour de lui pour faire un rapide compte rendu des troupes présentes, il sourit de nouveau et reprit ses questions.


- Concernant les bandits, combien sont ils ? Sont ils bien armés ? Ont ils un chef connu ? Sont ils retranchés suite à votre présence ou restent ils dans une zone dégagée et découverte ? Quels sont vos propres moyens pour mettre fin à la menace qu'ils font peser ?

Regardant ensuite uniquement le Capitaine, il ne sourit plus mais était des plus sérieux.

- A propos des loups. Leur nombre, localisation et vos moyens ? Avez vous des chiens quelque part entrainés pour le combat ou ne souhaitez vous compter que sur vos hommes ?

Se tournant vers Face de Troll suite à ce qu'il venait de dire, il conclus.

- Effectivement, on peut gérer certains de vos soucis, au moins cette prise d'otage. Ce sont probablement les moins mobiles du lot. Par contre, ce serait à vous de nous donner quelque chose en échange de ce service. Qu'en pensez vous et que proposez vous ? Sachant que pour le tonneau de vin pour les hauts gradés, il faudra voir ça avec notre patron et non pas avec nous. Pour le reste, si on peut se dégourdir un peu les mains, rendre service et gagner quelque chose, ça peut toujours s'arranger.

Tout en disant ça, Volan posa le bout du manche de son trident au sol. L'arme était de très belle facture et semblait magique. Tout dans cette arme, à commencer par ses pointes effilées et très pointues et sa teinte gris sombre, presque noire, montrait qu'il s'agissait d'une arme toute prête pour le service et bien entretenu. Surtout que le tieffelin ne doutait pas de prouver par sa tenue, son équipement et son tempérament qu'il était un combattant.

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écrit par: Schninkel Lundi 10 Décembre 2018 à 09h21
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Jolicœur & Volan
Visiblement, le vieux soldat ne s’attendait pas à une cascade interrogative. Il fronça le front et resta un moment silencieux. Jugeant plus en détails les deux caravaniers, son œil sévère s’arrêta sur Jolicœur. Il renâcla bruyamment et reprit sur le ton autoritaire propre à sa fonction :

Denis Belfroi, capitaine de la compagnie frontalière

- C’est exactement ce que j’entendais par : « occupés », nous n’avons pas de patrouilleurs disposés à vous escorter, votre seigneurie. Régler le problème, dites-vous ? A vous écouter, il suffirait de raser le manoir dans lequel ils se sont retranchés... Puisse ce que je vous dis qu’ils possèdent des o-t-a-g-e-s ! (l’un de ses yeux tiquât nerveusement) Tenez-vous le pour acquis, jeune homme : Votre activité n’est pas plus importante que la sécurité de mes concitoyens. Je passe sur la tentative éhontée de pot-de-vin...

Il tapota de son index sur l’insigne piqué sur son vêtement.

- Je suis Denis Belfroi, capitaine de la compagnie frontalière, commissionné par les Seigneurs de Polten et agissant sous l’autorité accordée par le bureau du régent du Duché du Carmathan. Nous réprimons le banditisme et les autres comportements contraires à la loi. Comme la corruption.

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Il ne lui restait qu'un mince pourtour de cheveux et il portait des favoris très courts, ce qui lui faisait comme une ombre à son visage crispé. Sa mâchoire était lourde et ses yeux profondément enfoncés dans leurs cavités. Une atmosphère d’impatience se dégageait de ce personnage raidit par une attitude de froid défi, encore que son regard laissait filtrer un air de tristesse, d’accablement et de consternation.


« Et la punition attribuée pour ceux qui ne se repentent pas reste, comme toujours, l’exécution par la lame ou la corde. » Se crut bon de préciser le Nain, les doigts palpant l’extrémité de la hache à double tranchant glissé dans sa ceinture.

De son côté, en contraste total avec les mines sévères et la tension ambiante, le jeune archer parut amusé par ce duo d’improbables individus. Il passa une main dans ses cheveux blonds et s’imposa entre les deux camps d’un air enjoué, d’une démarche désinvolte et les paumes ouvertes en signe d’apaisement.

Mathis

- Des « trompe-la-mort », exactement ce qu’il nous fallait ! s’exclama-t-il envers ses officiers sans daigner ôter la paille qu’il mâchouillait pour tromper la faim et l’ennui.

- Nous avions justement besoin de courageux pour se faufiler dans le manoir.

Il tourna les talons et planta son regard dans ceux du demi-diable et du balafré.

- Enchanté, appelez-moi Mathis ! se présenta-t-il en ricanant. Les capacités olfactives des loups sont efficaces, certes, mais nous pouvons en jouer pour sauver les otages. Cela les rend confiants, parfois un peu trop.

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Un jeune homme svelte, doté d’une solide armure de cuir et d’un carquois empli de flèches à l’empennage vert. Le teint de ceux qui ne connaissent pas le confort de la bureaucratie. Une tignasse blonde et un collier de barbe encerclaient un visage désinvolte.


Les trois soldats s’échangèrent de longs regards. Ce à quoi le vieil homme répondit par un long soupir et un hochement de tête en signe d’approbation. Il se frotta le menton d’un air méditatif, puis s’éloigna de quelques pas, les yeux mi-clos.
Denis Belfroi, capitaine de la compagnie frontalière

- Aux premières lueurs du jour, deux de mes cavaliers ont donnés la chasse à une poignée de brigands, en réalité, ils doivent être plus nombreux. Ces maraudeurs se sont ensuite acculés dans le bâtiment avec au minimum deux otages, les survivants de l’attaque de la Course Marchande. (d'un geste, il désigna les vestiges macabres au milieu de la route) Nous ne savons pas exactement combien de personne le manoir Landre contenait avant cet événement.
Une dizaine tout au plus.

Il se racla la gorge et reprit la parole, en jetant un œil sur l’orée du bois où patrouillaient timidement quelques lanciers.

- Mes hommes travaillent actuellement à sécuriser la zone, car l’entrée du Domaine des Landre est couverte de pièges et l’essentiel du territoire est clairsemé de loups. Ces maudites bêtes n’agissent pas en meute et elles servent de sentinelles pour assurer l’avantage lors des escarmouches. La situation ne permet pas encore de les décompter et de les identifier. Les tribus qui pratiquent ce type d'élevage sont légions dans le royaume.

En grimaçant, il donna un coup de botte dans un caillou qui trainait dans l’herbe.

- Nous n’avons pas d’autres choix que de patienter en attendant l’arrivée des renforts d’Impiltur. Et les probables revendications de ces fieffés gredins !

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Il ne lui restait qu'un mince pourtour de cheveux et il portait des favoris très courts, ce qui lui faisait comme une ombre à son visage crispé. Sa mâchoire était lourde et ses yeux profondément enfoncés dans leurs cavités. Une atmosphère d’impatience se dégageait de ce personnage raidit par une attitude de froid défi, encore que son regard laissait filtrer un air de tristesse, d’accablement et de consternation.


Le jeune archer blond en profita pour s’accaparer une nouvelle fois l’attention des deux caravaniers. Il s’avança les deux mains jointes, levant un sourcil d’un air insidieux.
Il semblait avoir une idée derrière la tête.


Mathis
- Messieurs, c’est là que vous entrez en scène ! J’ai un plan, qui nécessite que l’on apporte un puissant répulsif aux otages, de la « Détresse de Gâloup ». Cette plante pousse un peu partout dans la région et ça leur permettra de sortir sans attirer l’attention des loups.

Le morceau de paille passa d’un coin de lèvre à un autre.

- Alors vous-êtes partant ? Avec vos mains et ma bonne mine, nous parviendrons à nos fins. Je vous expliquerai les détails en route.

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Un jeune homme svelte, doté d’une solide armure de cuir et d’un carquois empli de flèches à l’empennage vert. Une tignasse blonde et un collier de barbe encerclaient un visage désinvolte.


Le vieux soldat opina du chef en s’asseyant sur l’un des rondins de bois. Si le Nain avait des velléités protestataires, il les étouffa et se contenta d’être patient.

- Faites donc cela, confirma l’officier. Les soldats pourront intervenir une fois que nous aurons sortis les nobles de là. Ils ont hâte de se frotter à ces brigands.

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écrit par: Jolicoeur Mercredi 12 Décembre 2018 à 14h01
Ce qui devait arriver arriva. La négoce avec l'officier s'avéra plus ardue qu'avec le soldat. De plus, le gaillard était d'une droiture sans réserve. Jolicoeur se demanda comment cet homme avait réussi à gravir les échelons et arriver à ce poste dans cet état d'esprit. Il devait être de bonne famille, sinon il n'aurait pu en arriver là sans graisser quelques pattes. Et cette droiture sans faille n'arrangeait en rien les affaires des deux compères. Et voilà que son second renchérissait en laissant planer la menace d'une pendaison.

Heureusement que le troisième, plus désinvolte les tiraient d'affaires. Enfin presque : le défiguré n'avait pas prévu cette petite expédition de sauvetage. Voilà qui repoussait encore son bain chaud. Mais au moins, ils arriveraient plus vite que si ils attendaient les renforts. Jolicoeur hocha la tête face à l'archer. Il lança ensuite un regard résigné au cornu. Son compagnon de route prenait les choses en mains et semblait déjà partant pour leur mission. Il allait falloir s'y coller !

Le jeune homme resta silencieux et attentif lorsque le vieux capitaine décrit le terrain. Puis l'archer expliqua plus précisément ce qu'il attendait des deux compères. Jolicoeur semblait le suivre mais avant de partir pour leur mission, il restait un point à élucider :


- Meffieurs, nous allons remplir fette quête et libérer les otaches. Mais comme le difait mon compagnon, il nous refte un point à éclairfir : nous n'avons point aborder nos honoraires. Che fuppofe que nous tombons à point nommé pour vous fortir de l'impaffe? Fela mérite bien une redevanfe ! »

Le défiguré ne perdait pas le nord. D'autant plus que ce fieffé gredin comptait bien profiter de la reconnaissance des otages pour leur extorquer quelques deniers. Peut-être même que dans leur exploration du manoir, quelques menus objets viendraient gonfler son havresac.

écrit par: Volan Jeudi 20 Décembre 2018 à 17h40
Deux sur trois étaient soit hostiles, soit très fortement méfiants à l'encontre des deux compères. Il fallait dire qu'ils formaient un sacré duo, les deux aventuriers. L'un portait clairement et de manière parfaitement visible la marque d'une ascendance infernale, que la très grosse majorité aurait à tout prix cherché à cacher, et l'autre, bien qu'humain, présentait à la face du monde un visage très abimé par la nature elle-même. Ajouter à cela leur caractère respectif des plus social et chaleureux, et on obtenait Jolicoeur et Volan. Cependant, le tieffelin se rendait compte qu'il avait plus en commun que prévu avec l'humain. Et il envisageait une possible collaboration afin de s'en mettre plein les poches, et pourquoi pas plus s'il parvenait à lui ouvrir les yeux sur les réalités du monde.

- Je partage l'avis de mon compagnon d'arme, dit Volan en voulant montrer une certaine solidarité et un certain soutien avec son compagnon de route, qu'en est il de nos émoluments ? Tout travail mérite salaire et vu l'aide que nous nous apprêtons à apporter aux forces de l'ordre, une petite contribution serait des plus appréciée.

Volan se tourna ensuite vers l'archer et réfléchit quelques instants à sa proposition. Elle était bien trouvée mais comportait quelques risques. Cela faisait du monde en face et si le tieffelin ne rechignait jamais à combattre voir à tuer des humains ou autre espèce pensante, combattre des loups l'ennuyait davantage du fait de l'instinct animal qu'il était parfois bien compliqué de prévoir.

- C'est parti pour le répulsif. J'ai hâte de voir son effet. Et accessoirement, hâte de botter quelques derrières.

Volan essayait de modérer ses propos mais à l'idée d'un combat à venir, il sentait l'adrénaline et la frénésie de la bataille qui commençaient à l'envahir.

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écrit par: Schninkel Samedi 22 Décembre 2018 à 08h18
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Jolicœur & Volan
Inconfortablement assis sur son fondement, le capitaine des patrouilleurs tenait déjà l’air de plus trop s’intéresser au cas des deux mercenaires quand ceux-ci reprirent la parole afin d’éclaircir les préoccupations pécuniaires. Ainsi, le vieil homme leva furtivement les yeux au ciel pour exprimer sa muette résignation avant d’adresser un signe de tête approbateur serti d’une grimace agacée :

Denis Belfroi, capitaine de la compagnie frontalière
- Rah ! se mit-il à rugir tout en cognant du talon contre la bûche qui lui servait de siège. Evidemment ! Evidemment ! Nous honorons toujours les soldats de fortune qui offrent leurs services.

D’un geste nonchalant, il balaya de nouveau l’air pour faire déguerpir les opportuns.

- Commencez donc par prouver votre valeur et nous en reparlerons quand votre influence sera faite. Nous verrons bien à quelle hauteur votre talent mérite récompense, acheva-t-il d’un ton sec.

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Il ne lui restait qu'un mince pourtour de cheveux et il portait des favoris très courts, ce qui lui faisait comme une ombre à son visage crispé. Sa mâchoire était lourde et ses yeux profondément enfoncés dans leurs cavités. Une atmosphère d’impatience se dégageait de ce personnage raidit par une attitude de froid défi, encore que son regard laissait filtrer un air de tristesse, d’accablement et de consternation.


Le guerrier Nain à ses côtés ne détourna pas son regard d’airain, tel une gargouille de barbe, de cuir et d’acier. Il se contenta de secouer sa moustache broussailleuse en hochant de la tête pour confirmer les propos tenus par l’officier en chef.

De son côté, une nouvelle parodie de sourire apparut sur le visage amusé du dénommé Mathis.
Respirant bonheur et bonté, il leva une main pour signaler qu’il prenait congé et n’eut qu’un grognement en guise de réponse.

Un sifflement suraiguë intervint brutalement pour attirer l’attention du diable au trident et du guerrier balafré. L’archer blond tourna les talons en les invitant à le suivre. Marchant à bon pas, il resserra les lanières de son carquois, réajusta la cape sur son épaule et attrapa au passage un bel arc en bois d’if dont les branches étaient serties d’entrelacs pourpres.


Mathis
- Ne vous inquiétez pas pour les finances, reprit-il d’un air aimable. Il y aura récompense. Puis la réputation des Landre n’est plus à faire dans la région. Ils seront sans aucun doute ravis de gracier leurs sauveurs.

Il acheva d’aviser son arc dans son étui tout en marchant.

- Voyez-moi comme votre garant, messires. Le premier témoin de vos exploits !

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Un jeune homme svelte, doté d’une solide armure de cuir et d’un carquois empli de flèches à l’empennage vert. Le teint de ceux qui ne connaissent pas le confort de la bureaucratie. Une tignasse blonde et un collier de barbe encerclaient un visage désinvolte.


A grandes enjambés, ils quittèrent donc cette morne assemblée. S’éloignant progressivement, le vieux capitaine et le Nain reprirent aussitôt la discussion dès qu’ils furent hors de portée d’ouïe.

Leurs pas les éloignaient des soldats et du convoi de caravanes pour rejoindre les abords de la Course Marchande. Poursuivant sur quelques mètres, ils progressèrent sur cette chaussée anormale. Bien qu’elle brillait comme du marbre poli, ils savaient désormais qu’il ne s’agissait de boue battue : de la terre empilée sur de la terre, au point d’avoir, par endroit, atteint la consistance de la roche.


Mathis
- Je vais être honnête, déclara l’archer tout en avançant péniblement dans la terre peu compact. Vous n’avez pas des gueules à vous faire des potes tous les jours et sans moi, vous seriez sagement retournés rejoindre vos caravanes en attendant patiemment un changement de situation.

Il tourna les yeux vers le demi-diable et hocha du menton dans sa direction.

- Rien que toi, je ne sais pas comment tu as pu traverser Impiltur, c’est louche. Et quelle caravane pourrait engager un... quoi que tu sois (il haussa les épaules et reprit sa progression) Erf... Peu importe, mon père était contrebandier, je n’vais pas vous faire l’affront de jurer sur l’honneur, ce n’est pas mon genre non plus.

Ils contournèrent une mince colline puis bifurquèrent jusqu’à un chemin recouvert de graviers pour enfin quitter cette rivière de boue.

- Mais j’ai besoin de vous, justement parce que vous n’êtes pas des soldats. Vous vous fiez à vos instincts, ce qui va se révéler fort pratique. Partez si tel est votre désir ! Personne ne vous en empêchera. Ou alors, venez avec moi et aidez-nous à surmonter cette épreuve, en vous couvrant de gloire et d’or au passage.
A vous de choisir !

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Un jeune homme svelte, doté d’une solide armure de cuir et d’un carquois empli de flèches à l’empennage vert. Le teint de ceux qui ne connaissent pas le confort de la bureaucratie. Une tignasse blonde et un collier de barbe encerclaient un visage désinvolte.


Que cela soit pour s'assurer de la bonne volonté de ses recrues ou s'assurer qu'ils sachent dans quoi ils s'embarquaient, le jeune patrouilleur semblait tenir à valider oralement la suite des événements. Il arrêta sa marche et plaqua les mains sur les hanches. Son sourire avait disparu au profit d’une mine redoutable.

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écrit par: Jolicoeur Dimanche 23 Décembre 2018 à 13h19
Le défiguré observait la mauvaise humeur du vieil homme. La promesse d'une récompense restait floue et aucun montant exact ne leur avait été promis. Voilà qui n'était pas des plus rassurant, Jolicoeur lança un coup d'œil interrogateur au tieffelin. Ce dernier était déjà prêt à en découdre. Le jeune homme le suivrait. Peu importe la récompense, elle serait bien là. De plus, Mathis les rassurait. Et bien qu'il était de nature méfiante, le défiguré préférait risquer la déception que de passer à côté d'un tas d'or. Il se mit en route derrière Mathis.

Enfin entre six yeux, l'archer leur demanda à nouveau s'ils étaient sûrs d'être partant pour l'aventure. Prenant les devants, le défiguré ne parut pas plus impressionné que cela. Il contourna l'officier et poursuivit sa route de quelques pas en lâchant au passage :


- Allons-fy ! Nous n'avons que trop perdu de temps, notre caravane attends touchours. » Confirma-t-il afin d'éteindre l'inquiétude de Mathis. Ils étaient prêts. Jolicoeur n'avait pas peur, il pouvait toujours compter sur ses deux acolytes au cas où les choses tourneraient mal. L'officier et le rouquin au trident paraissaient tout deux expérimentés au combat. Jolicoeur mettrait la main à la patte, ou plutôt la détresse de Gâloup à la gueule, et ils s'en sortiraient couverts d'un bon petit pactole. Le défiguré avait hâte de clôturer cette expédition et de reprendre la route pour dépenser tout ces deniers durement gagner dans quelque auberge accueillante.

Après quelques pas, le défiguré se retourna vers l'archer. Il était temps maintenant de se pencher sur le volet pratique de leur aventure.


- À préfent, ecfpliquez-nous votre plan d'attaque ! »

écrit par: Volan Vendredi 28 Décembre 2018 à 18h52
Partant avec l'archet et Face de Troll, Volan souriait de toutes ses dents. Oui, il reconnaissait que taper sur les nerfs du capitaine de la garde lui faisait plaisir. La seule ombre au tableau était qu'on leur promettait une récompense mais rien n'était signé et aucune somme n'avait été déterminée à l'avance. Volan craignait le coup fourré mais d'un certain côté, venant d'arriver, il lui fallait se tailler une réputation. Et ce serait cette réputation qui lui permettrait par la suite d'exiger une somme précise pour chaque contrat de mercenaire. Il avançait donc, regardant autour de lui, faisant tourner le long manche de son trident dans sa main.

- Vous serez donc le premier témoin de notre valeur. Cependant, avant de nous vanter de quoique ce soit, accomplissons d'abord la tâche pour laquelle nous sommes envoyés à ce manoir et qui hérisse tant le poil du Capitaine.

Le temps du trajet, l'archer se permit aussi une réflexion sur les trognes des deux protecteurs de caravane. Volan n'eut pour seule réponse qu'un sourire à son encontre avant de changer d'apparence sans même cligner des yeux. La seconde d'avant, il était un tieffelin aux cheveux rouges, avec des cornes et des yeux rouges. La seconde d'après, il était un homme aux cheveux noirs aux reflets bleus, des yeux gris argent et sans cornes. Montrant une broche qui était agrafée sur sa poitrine, il répondit le plus simplement du monde.

- Voilà comment j'ai traversé l'Impultir. Quand la nature ou les dieux, ou qui que ce soit d'autre, veut que nous naissiez avec des origines telles que les miennes, le seul moyen de camoufler tout ça reste la magie. J'ai donc fait les investissements nécessaires pour gagner en tranquillité ou en discrétion quand j'en ai envie. Mais bon, j'ai cru comprendre que la Damarie est une terre d'accueil pour tous les aventuriers désireux de se rendre utiles. Je pense donc que quelque soit ma gueule, je devrai être bien accueilli si je fais ma part de travail. Non ? Dans les Marches d'Argent, ils ont bien accepté parmi eux un elfe noir qu'ils traitement maintenant comme un véritable héros. Alors, si un drow peut avoir une telle place, pourquoi un tieffelin ne le pourrait il pas ?

Tout en parlant, Volan avait posé son trident sur son épaule pour continuer d'avancer. A vrai dire, il se moquait complètement de ce que pouvaient penser les gens de lui. Le seul avis qui comptait à ses yeux était celui de sa déesse et il savait qu'elle l'appréciait un minimum vu qu'elle lui accordait des sorts quotidiens.

- Bon, maintenant, quel est votre plan ? Car nous serons payés pour nos actes, non pour nos blablas. Nous sommes des combattants, pas des bardes.

Utilise son couvre chef de déguisement pour changer de trogne.

écrit par: Schninkel Dimanche 30 Décembre 2018 à 20h39
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Jolicœur & Volan
Écoutant poliment, comme on le fait quand un camarade discute de points abscons et difficiles d’une croyance particulière, Mathis laissa le semi-diable exprimer le fond de sa pensée. Il se permit un petit sourire pour rompre cette tension spécifique et ne parut nullement interloqué par les prouesses magiques du transformiste.

Pure rhétorique ou sincère introspection, les évocations de Volan semblèrent atteindre le jeune homme qui leva les yeux un court instant en signe de réflexion. La paille passa d’un coin à l’autre de ses lèvres. Puis son regard retrouva rapidement le guerrier au trident.


Mathis

- Un Elfe noir célèbre dis-tu ? Cela ne me parle pas mais je suis certain qu’il serait bien moins populaire en étant né Hin. L’exception qui confirme la règle comme on dit. J’ignore ce qu’il a du faire pour en arriver là, j’avoue même ne jamais avoir foutu les pieds dans les Marches d’Argent, mais je peine à imaginer qu’il aurait - à lui seul - estompé le fait que les Drows sont des êtres lâches, sales et traîtres.

Jaugeant d’un coup d’œil l’impact de ses propos chez ses interlocuteurs, il soupira et reprit d’une voix amicale :

- Pour dire vrai, le Roi Gareth-Tueur-de-Dragon et ses compagnons étaient autrefois des aventuriers anonymes, mais il ne faut pas oublier que l’histoire du royaume est liée aux menaces démoniques. Cela même bien avant le joug du Roi-Sorcier Zhengyi. Et les tensions restent nombreuses entre le trône souverain, les duchés et les baronnies. Rien n’est aussi simple que ce que tu ne sembles te le suggérer.

Il haussa les épaules d’un air caricaturalement navré, les mains toujours au niveau de la ceinture, il hocha du menton et reprit sa marche pour rejoindre le guerrier balafré qui s’était éloigné avec une confiance feinte vers il-ne-savait-où.

- Je ne remets pas en cause la bonne volonté et la tranquillité d’esprit des gens du coin. Les rumeurs ne sont pas totalement fausses, mais il ne faut pas non plus être naïf. Trop de périls surviennent de l’ancienne Narfell et de Vaasa pour ne pas sourciller à la présence d’un être cornu. Tu as plus à gagner en préservant cette apparence... ordinaire.

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Un jeune homme svelte, doté d’une solide armure de cuir et d’un carquois empli de flèches à l’empennage vert. Le teint de ceux qui ne connaissent pas le confort de la bureaucratie. Une tignasse blonde et un collier de barbe encerclaient un visage désinvolte.


***


Tout en discourant, les trois compagnons de fortune arpentèrent le paysage bucolique en remontant un sentier qui longeait une grande colline. Les deux guerriers se laissèrent naturellement conduire lentement et sinueusement vers le Nord en suivant une piste partiellement effacée. A présent, la route disparaissait sous une myriade d’herbes folles et de roches saillantes qui s’étendaient jusqu’à l’horizon. Le reste de la perspective n’était que sous-bois et immenses montagnes.

L’œil toujours vif pour observer le paysage, le jeune homme à l’arc reprit la parole pour rompre le silence qui venait tout juste de s’installer.

Mathis

- Bon, lança-t-il finalement. « Le plan d’attaque ». (il toussota dans son poing pou s’éclaircir la voix) Comme le disait le Capitaine, un assaut frontal est impossible. A cause des otages, d’un certain nombre de pièges et du grenier aménagé en vigie. (il pointa une direction de son index) Je propose de rejoindre une position en retrait afin de trouver la plante dont je parlais. Aux abords de l’arrière-pays, à la limite du domaine, nous pourrons contourner le manoir et les prendre par surprise.

Ses doigts caressèrent le collier de barbe blond qui lui encadrait le visage.

- Je ne garantis pas que nous passerons inaperçus, mais le répulsif éloignera la plupart des menaces. L’instinct a le défaut d’être prévisible pour ceux qui savent le décrypter. (il pointa du doigt le bois qui s’étendait sur la partie orientale) La demeure se trouve dans cette zone. Les nuits tombent tôt dans la région mais - pour vous comme pour moi - je propose que l’on si prenne le plus rapidement possible. On pourrait aussi chiper des fringues sur le chemin pour augmenter nos chances.

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Un jeune homme svelte, doté d’une solide armure de cuir et d’un carquois empli de flèches à l’empennage vert. Le teint de ceux qui ne connaissent pas le confort de la bureaucratie. Une tignasse blonde et un collier de barbe encerclaient un visage désinvolte.


Tout en continuant de progresser, il hocha la tête comme pour réclamer l’avis de ses comparses.

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écrit par: Jolicoeur Mercredi 02 Janvier 2019 à 06h43
Le guerrier à la gueule ouverte écoutait d'une oreille les discussions de ses compagnons d'armes. Il feinta l'indifférence lors de la transformation du demi-diable. Mais le défiguré attarda un peu son regard sur la broche que tripota Volan. Qu'il devait être pratique de pouvoir changer d'apparence comme bon lui semblait. Si il détenait un tel pouvoir, Jolicoeur ne se traînerait pas comme gardien de caravane, il courrait jupons et s'enrichirait grâce à sa double identité. Il fallait garder à l'œil cet objet magique. Si il arrivait malheur au tieffelin, Jolicoeur se ferait un plaisir de ramasser la broche et d'en profiter lorsque le moment serait venu. Après cette sage résolution, le jeune homme laissa son esprit naviguer, il avait lui aussi entendu les histoires de Drizzt. Si il ne tenait pas les drows dans son cœur, du moins avait-il la sagesse de les préférer à ses côtés que dans son dos. Le jeune homme n'avait que peu de principes, celui de ne pas juger un inconnu n'en était pas vraiment un. Il préférait simplement un vile compagnon qu'un ennemi aux aguets, tant qu'il restait sur ses gardes et évitait les poignards dans le noir évidemment. Une lame était plus facile à surveiller si elle était à vue.

C'est d'ailleurs en substance ce qu'il répondit à l'archer, le défiguré baissa la voix pour éviter que l'intéressé ne s'offusque :


- Je fais fe que les gens penfent des cornus. Felui-fi, che ne le connais pas et peu m'importe. Il femble favoir manier les armes. À nous de nous retrouver du bon côté du trident ! »

Si Jolicoeur tenta de rassurer l'archer, lui-même n'était pas dupe. Il faudrait que le cornu prouve sa bonne foi pour que le défiguré lui accorde une once de confiance. Si pour le moment, ils étaient du bon côté du trident, il ne fallait pas que celui-ci se retourne contre eux à un moment inopportun.

Le défiguré avait laissé sa place en même temps que le sentier se muait en piste et Mathis ouvrait à présent la marche. Le défiguré observait le terrain et anticipait les menaces, ses mains n'étaient jamais très loin du fourreau de ses lames.

Enfin, le meneur exposa son plan. Jolicoeur écouta attentivement, suivant du regard les différentes direction que l'archer pointa du doigt. Après un instant de silence pensif, il exprima son avis :


- La plante fera plus fimple à cueillir en plein jour, f'est fertain. Mais pour l'approche du manoir, il y a des pours et des contres : fi nous pouvons détromper la vigilance des loups avec la détresse de galoup, il n'en fera pas de même avec la vichie je le crains. Une avanfée de nuit nous maintiendrait dans la difcrétion et à l'abri des flèches du guetteur. D'un autre côté, l'obfcurité ne nous laifferait guère de chance face aux pièches et pour peu que le répulfif ne faffe pas tout le boulot, nous ferions une proie idéale pour les loups. »

Par ignorance, dédain ou méfiance, le guerrier ne semblait pas compter avec le pouvoir nyctalope du semi-diable.

Et enfin, la question qui lui brule les cicatrices surgit :
«Et pourquoi donc, voulez-vous nous faire changer de frusques par les enfers?»

écrit par: Schninkel Vendredi 11 Janvier 2019 à 14h06
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Jolicœur & Volan
La cime des sapins et les herbes hautes s’ébranlèrent dans le fond, puis le vent se mit soudain à grandir quand la brise vint jouer avec leurs vêtements et leurs cheveux. Ils observèrent en marchant, un ciel clair bléant au-dessus d’une immense crête dentelée de montagnes. Les lignes vertes et brunes s’étirant tout le long de coteaux escarpés et boisé qui dévalaient jusqu’à la rivière en contrebas. Les deux guerriers de fortune vagabondaient en suivant au gré du patrouilleur, quelques minutes passèrent à longer les restes d’une bordure de piste infréquentée.

L’archer alternait rythme prudent et allure rapide. Malgré son apparente nonchalance, il avançait d’un pas rapide et mettait la condition athlétique des deux volontaires à l’épreuve. Son armure de cuir souple, qui n’arborait aucun signe d’appartenance, protégeait un torse plat et une silhouette élancée. Vêtu d’une humble chemise en daim, d’un pantalon et des bottes marron, il était presque invisible à l’ombre des arbres. Un ordinaire, l’arc en main, au milieu d’un panorama.

Tout en progressant, Mathis lorgna du coin de l’œil vers le balafré :

Mathis
- « Les frusques » permettraient d’éveiller moins de soupçons tout en se rapprochant. T’sais, c’est toujours bon à prendre, quelques secondes à gagner avant l’intervention… (il n’acheva pas sa phrase et soupira) On appelle cela
De-« L’espionnage »…

Il haussa les épaules et décrivit un geste vague.

- Fais ce que tu veux, rétorqua-t-il en détournant la tête vers le semi-diable métamorphosé. Tout le monde n’a pas les aptitudes surnaturelles de ton associer.

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Un jeune homme svelte, doté d’une solide armure de cuir et d’un carquois empli de flèches à l’empennage vert. Le teint de ceux qui ne connaissent pas le confort de la bureaucratie. Une tignasse blonde et un collier de barbe encerclaient un visage désinvolte.


Ses yeux moqueurs se remirent à scruter les roches au loin et la lisière des bois. A vingt pas sur leur gauche, face à eux, un grand rocher sortait de terre ; sur la droite, il y avait un amas de petits rochers d’un peu plus d’un mètre de haut.

Mathis
- L’objectif principal, c’est de libérer les otages sains et saufs, de mettre en déroute les ravisseurs hors de la propriété des Noëllaume. Et idéalement, d’appliquer la justice de la Baronnie de Polten.

Le son de sa voix avait pris un ton plus grave.

- Le répulsif fonctionnera, c’est une certitude, assura-t-il en tentant de se montrer persuasif. Pour la plate-forme d’archers, nous allons justement la contourner. Elle n’est qu’un avantage face à la demeure Noëllaume, sur le chemin que tentent d’emprunter les piquiers de l’escouade en contrebas. (il hocha la tête d’un air convaincu) Tout avantage permettant aux patrouilleurs frontaliers de reprendre l'avantage sera bon à prendre.

Il réfléchit un court instant.

- A titre personnel, je cherche aussi tout indice permettant de révéler l’appartenance et les intentions de ces maraudeurs.

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Un jeune homme svelte, doté d’une solide armure de cuir et d’un carquois empli de flèches à l’empennage vert. Le teint de ceux qui ne connaissent pas le confort de la bureaucratie. Une tignasse blonde et un collier de barbe encerclaient un visage désinvolte.


Il se mit à parler à voix basse, bien qu’il n’y ait personne dans les environs. L’expédition déboucha sur une nouvelle clairière. Mathis pointa son arme de chasse, toujours en main, vers un petit bosquet d’arbres qui prospéraient plus loin, au bord d’un petit étang rocailleux.

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écrit par: Jolicoeur Jeudi 17 Janvier 2019 à 01h25
Le balafré haussa les épaules en retour à l'archer. Il ne comprenait toujours pas en quoi son accoutrement le trahissait : il arborait une armure de cuir clouté qui le protégeait autant des coups d'estoc que de la morsure des vents encore frisquets pour le temps des fleurs sur les hauts pics du nord d'Impiltur ; des braies de voyage qui avaient vécues mais que le maillage solide rendait encore tout à fait utilisable ; des bottes de peau qui lui remontaient jusqu'aux mollets, serrées de lacets de cuir, elles convenaient aux longues marches par temps froids, protégeant le guerrier des engelures ; une cape de laine d'un noir fané, tout ce qu'il y avait de plus communs offrait un dernier rempart contre le vent ; le guerrier portait aussi un capuchon de laine bouillie qu'il avait rabattu sur sa chevelure blonde dès que la brise s'était manifestée, si sa capuche lui avait souvent servi de camouflage de fortune contre les regards indélicats, ces derniers temps, Jolicoeur lui préférait ses qualités contre les intempéries. Avec ses deux fidèles épées courtes attachées dans son dos, ses fidèles marteaux calés dans sa ceinture et son havresac en bandoulière, il était le stéréotype du maraudeur. À ses yeux, lui qui cultivait la discrétion par nature, pouvait passer pour un bandit comme pour un honnête aventurier.

Mais peu importait, le balafré suivrait les directives de l'archer. Le gaillard avait l'air de s'y connaître en manigances et en infiltration, il n'y avait pas de raison de lui tenir tête. Et il verrait par la suite si changer de tenue offrait réellement un avantage ou au contraire si l'archer aimait seulement s'entendre parler. Quelles qu'en soient ses conclusions, le balafré saurait en tirer parti à l'avenir.

Mathis sortit le guerrier de ses réflexions. Attentif à ses paroles, Jolicoeur hocha la tête à plusieurs reprises afin de simplement signifier qu'il avait comprit et n'avait pas de questions.

La voix de l'archer avait perdu de sa malice et pris un ton des plus sérieux ce qui mis Jolicoeur en alerte, conscient de la menace dans laquelle ils évoluaient. Les loups ou les bandits pouvaient surgir de nulle part, ils pouvaient aussi déranger une bête sauvage. Tout était possible dans les forêts. Le balafré, lui qui avait sa vie durant évolué dans la cité d'Eauprofonde, prenait conscience de sa vulnérabilité dans ces étendues sauvages.

En voyant l'archer pointer de l'arc les fourrés d'une nouvelle clairière, Jolicoeur posa imperceptiblement les mains sur ses marteaux, prêt à dégainer et à parer à toute menace. Il observait le bosquet avec attention, à la recherche d'une présence. Le balafré se demandait si Mathis avait flairé un piège ou si il avait découvert la fameuse détresse de galoup.

écrit par: Volan Samedi 19 Janvier 2019 à 19h29
Volan avançait, gardant le silence suite aux déclarations de l'archer. En réalité, il réfléchissait de son côté pour trouver un plan qui pourrait convenir également. Il pouvait y avoir un intérêt tout particulier à pouvoir disposer de plusieurs idées et plans même s'il ne connaissait ni la région ni la configuration du lieu de leur intervention. Cependant, il devait reconnaitre que le plan de Mathis était bon, mais faute de mieux.

L'histoire des plantes plaisait au semi diable, encore fallait il les trouver. Cependant, Volan tiqua à l'une des réflexion de Mathis concernant la possible appartenance des brigands. Cela était des plus intéressant. Ainsi, il y avait peut être des bandes ou des groupes organisés, répondant à un objectif clair et distinct et qui pouvaient avoir un réel poids ou une certaine influence dans la région. Ce n'étaient peut être finalement pas des bandits classiques mais peut être une organisation qui procédait à ce genre d'activités afin d'obtenir de l'argent ou un quelconque autre gain pour leur but ultime.

- Y a t-il des organisations dans la région qui pourraient être responsables d'une telle chose et surtout pratiquer allègrement ce genre d'activité illégale ? Des organisations luttant contre le pouvoir en place ou pour semer l'anarchie et le chaos ?

Volan attendait des réponses à ses questions et en profita pour regarder ses vêtements. Lui même était habillé comme un voyageur, bien qu'il dispose d'objets magiques qui pouvaient le trahir face à certains sorts. Mais il ne s'inquiétait pas outre mesure. Son trident suffisait en général à mettre fin à tout désaccord avec quelqu'un.

écrit par: Schninkel Mardi 22 Janvier 2019 à 02h53
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Jolicœur & Volan
L’étape menait au sommet d’une colline en haut de laquelle ils purent observer un charmant domaine fait de plaines alluviales, de saillies rocheuses et de boqueteaux anciens. L’endroit aurait pu être enchanteur si les circonstances ne plongeaient pas le trio dans d’intenses réflexions de nature stratégique.

Ainsi, l’archer accorda quelques secondes après cette légère ascension, il en profita pour répondre aux interrogations du semi-diable :


Mathis
- Des organisations criminelles ? Hum… Il y en a, comme partout où il y a des enjeux économiques et politiques, j’imagine. (il se frotta la nuque en faisant faussement mine de réfléchir à la question) Je dirais plutôt des membres de clans affamés, des maraudeurs opportunistes ou des mercenaires agissant pour rançonner et intimider cette malheureuse famille marchande. Une histoire classique de créance et de retard. (il haussa les épaules puis retourna son regard vers les alentours) Rien de concret pour le moment.

L’archer continua de parler, dos aux mercenaires.

- Habituellement, les maraudeurs s’agitent juste avant les premières neiges - quand les greniers sont plein des récoltes récentes – ou à la fonte des glaces – quand ils viennent tout juste d’expérimenter la famine hivernale.

Tourné vers l’orée du bois. Respirant à plein poumon l’air montagnard.

- Les seuls indices sont :
Des flèches en bois de pin, des bandeaux vermeils ceints en signe de reconnaissance, des humains – enfin, des individus de taille moyenne – vêtus d’armures disparates et des Osgoths, une race de cheval de Narfell commun dans la région. Pelage velu, courts sur pattes mais drôlement teigneux comme bestiaux.

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Un jeune homme svelte, doté d’une solide armure de cuir et d’un carquois empli de flèches à l’empennage vert. Le teint de ceux qui ne connaissent pas le confort de la bureaucratie. Une tignasse blonde et un collier de barbe encerclaient un visage désinvolte.


Il positionna une main en visière et observa silencieusement la petite forêt dont on apercevait d’ici la majorité du sommet de la houppe. Des contreforts rocheux encerclaient une clairière parsemée de buissons noueux. Du sommet de leur colline, ils observèrent encore quelques secondes le paysage. Le ciel était toujours sans nuages et le soleil continuait de brûler tandis que la matinée se poursuivait calmement. Au loin, sur le versant opposé, l’on pouvait voir s’étendre le reste de la province : quelques fermes isolées, la plupart clôturées de larges ravines et de monts escarpés. Aussi des huttes en bois drapées et de tentes dispersées dans toute la vallée.

Mathis se racla la gorge et pointa son arc en direction de la petite forêt avant de reprendre :


Mathis
- Comme je le disais, le manoir est au milieu d’une combe, une vallée creusée dans un pli de montagne. (il attira l’attention sur deux crêts escarpés garnis de rocheuses) Ce sont les arêtes de la montagne : il n’y a que deux accès, le sentier que nous allons emprunter sera certainement leur voie de retraite. (il pointa l’extrémité de son arc vers l’arrière-pays, au Nord) Si ces gredins emploient des réserves – une équipe de soutien – il y a de fortes chances qu’elles interviennent aussi par cette voie.

Mathis se mit à bailler, puis il reprit d’une voix somnolente.

- Aarf ! Bon allons-y, c’est l’heure de la cueillette avant notre balade en forêt.

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Un jeune homme svelte, doté d’une solide armure de cuir et d’un carquois empli de flèches à l’empennage vert. Le teint de ceux qui ne connaissent pas le confort de la bureaucratie. Une tignasse blonde et un collier de barbe encerclaient un visage désinvolte.


Toujours plein de flegme, Mathis se remit en route et descendit la colline en direction de la clairière.

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écrit par: Jolicoeur Vendredi 25 Janvier 2019 à 16h20
Les mains du balafré glissèrent doucement du manches de ses marteaux. Mathis l'avait inquiété brièvement à désigner les fourrés, mais aussitôt rassuré en se mettant en route vers la clairière.
Si Jolicoeur était plus serein, il n'en était pas moins sur ses gardes. Il observait anxieusement les alentours. Maintenant qu'ils avaient quitté la route principale, il se savait à la merci des dangers les plus banals des terres sauvages.

Enfin, le gaillard enjoignit le pas à l'archer, toujours à l'affut des menaces. Lorsqu'il le rejoignit dans la clairière, Jolicoeur en détailla la flore. Il ne savait pas très bien ce qu'il cherchait, mais cela ne l'empêchait pas de regarder les plantes peut-être en repérerait-il une de sa connaissance malgré ses piètres connaissances en botanique...



écrit par: Schninkel Samedi 02 Février 2019 à 15h31
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Jolicœur & Volan
Les trois hommes continuèrent de marcher en silence tout en s’engageant dans une petite clairière parsemée d’herbes hautes et de fleurs d’été. Après quelques minutes, Mathis pointa son arme de chasse vers un petit bosquet d’arbres qui prospéraient plus loin, au bord d’un petit étang rocailleux. Il se mit à progresser plus prudemment encore.

Soudain, le patrouilleur s’immobilisa en courbant légèrement le dos. Ses yeux se contractèrent imperceptiblement. Du point de vue des deux mercenaires, rien ne se profilait à l’horizon hormis une petite nuée de volatiles sauvages quittant le champ d’herbes folles.


Mathis
- C’est étrange, dit-il à voix basse bien qu’il n’y ait personne.

Il se mit à réfléchir un court instant. Jolicœur et de Volan ne purent que lever un sourcil circonspect.

- Messieurs, restez à une dizaine de pas de moi. Un seul promeneur sera toujours moins intimidant que trois gars à la mine patibulaire. Ne faites rien de brusque.

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Un jeune homme svelte, doté d’une solide armure de cuir et d’un carquois empli de flèches à l’empennage vert. Le teint de ceux qui ne connaissent pas le confort de la bureaucratie. Une tignasse blonde et un collier de barbe encerclaient un visage désinvolte.


Sans prévenir, prenant de court les deux guerriers de fortune, il s’élança vers le bosquet d’arbres. L’échine basse comme pour se fondre dans la verdure en friche. Il n’avait pas encoché de flèche dans son arme - s’était même permis un sourire avant de disparaitre - la menace, si elle était avérée, ne devait pas être si grande.

>>> Suite des aventures de Jolicœur et Volan

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