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La Taverne des Royaumes Oubliés > Quête : La Mer de nuit > Arc V: Un peu plus près du soleil


écrit par: Hermine Samedi 23 Février 2019 à 18h54
hrp.gif Chapitre précédent.

«user posted imagee souvenant de la harangue du capitaine d'un navire homme-lézard rencontré sur le marché du Rocher, les quatre aventuriers décidèrent de répondre à son offre. En effet, cela pouvait leur permettre de récolter, en quelques jours à peine, suffisamment d'argent pour réparer leur propre bateau qui souffrait d'avaries suite à son envol mouvementé de Toril.

L'aventure proposée en question consistait en une chasse à la baleine solaire.
Cet événement annuel, qui permettait d'approvisionner le Rocher en viande pour quelques temps, rassemblait tous les navires hommes lézard des environs. Et il semblait, en effet, que les participants étaient nombreux : le jour de l'ouverture de la chasse, une dizaine de navires légers, qui semblait tous majoritairement peuplés d'hommes lézards motivés (le navire des aventuriers, le
Tharko Sun, semblait être un des seuls à avoir fait appel à des renforts extérieurs), étaient venus d'on ne savait ou, spécialement pour l'occasion. Chacun était décoré aux couleurs de ce qui semblait être un clan différent, et il était difficile, étant donné le mélange de saluts enjoués, mais aussi d'insultes et de provocations diverses, de savoir si les différents clans étaient alliés dans cette chasse, concurrents ... ou adversaires.

En tout cas, l'événement semblait être relativement important, étant donné la petite foule bigarrée d'habitants du Rocher qui s'étaient rassemblés pour acclamer leur départ. Cela semblait un moment important aussi bien pour la culture des hommes-lézards, que pour le Rocher lui-même.

Au son d'une gigantesque corne, tous les navires s'élancèrent en même temps sur la Mer de Nuit, comme pour le départ d'une course nautique.


Pont du Tharko Sun
Tous

Capitaine Athassian
- Allez les garss !
Maintenez l'allure, toutes voiles dehorss, il s'agit d'être les premierss au plus près du troupeau ! Ssouvenez-vous qu'il n'y a pas que de la viande en jeu ! Sssélérité est le maître-mot, par Ssemuanya !

...
Une prime au premier qui aperçoit la migrassion !


Le capitaine avait prononcé ce petit discours d'encouragement à son équipage perché dans les cordages, dans une position qui avait fait craindre à certains une chute malencontreuse. Mais l'homme lézard continua de démontrer qu'il avait certainement un pied marin digne de son titre en sautant souplement sur le pont avant de rejoindre les aventuriers pour s'adresser à eux en privé.

- Merssi à vous, compagnonss, de nous sservir de renforts. Grâce à vous, notre clan a une chansse de redorer sson blason -malgré la perte d'une grande partie des nôtress ... Une ombre passa sur son visage écailleux, mais il se reprit bien vite : « Ssi vous avez des compétensses de marin, vous êtes les bienvenuss pour aider à la manœuvre. Cependant, je ne vous ai pas recrutés pour sssa.
Quand, dans deux jourss environ, nous aurons rejoins les baleiness, il s'agira d'être les premiers desssus. Vous le verrez, chacune est plus grande que notre navire. Le choc sera rude, le combat diffisssile. Ss'est pour ça que j'ai besoin avant tout, de valeureux combattants. »


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Cet homme lézard est le capitaine du navire Tharko Sun.
Tant dans sa voix que dans ses manières ou son équipement, lui et ses marins qui l'entourent semblent nettement plus intelligents et civilisés que les hommes-lézards qu'on peut trouver dans les marais de Féerune.

écrit par: Jakelm Fileyeur Lundi 25 Février 2019 à 15h56
Fidèle à son habitude, très fier d'avoir été jugé digne par son Cap'tain' de participer à l'expédition, Jakelm s'était démené comme un beau diable pour aider à la manœuvre. Au fond, la navigation dans l'espace présentait de nombreuse similitudes avec celle s'effectuant sur des mers plus classiques et le mousse se sentait parfaitement à son aise, mêlé aux marins du Tharko Sun. Un peu surpris, initialement, par l'apparence physique des sauriens (les équipages férunéen ne sont pas aussi diversifiés, racialement parlant), le gamin avait rapidement oublié cette différence pour apprécier la compétence et la solidarité des hommes-lézards. De leur côté, ces derniers s'amusaient de la fougue de ce petit être sans écailles, à la peau toute lisse, et l'acceptèrent très rapidement parmi eux.

Maintenant, le garçon profitait pleinement du calme qui s'était instauré après la frénésie du départ. Avec un sourire amusé, il revoyait la tête interloquée du "sergent recruteur" elfe lorsque la question de fin de contrat avait été abordée. Aucun salut en dehors de la Marine Impériale, cela semblait être le mot d'ordre de ce militaire. Le peu de cas qu'il faisait de la volonté, ou non, de l'enfant de souscrire un engagement, témoignait bien de la suffisance des Elfes et de leur sentiment de supériorité envers les races plus "jeunes". Si Tijak voulait laisser passer la chance de sa vie de s'élever socialement en côtoyant l'élite, c'était son problème et son interlocuteur n'allait pas gaspiller son précieux temps à tenter de le convaincre. Cette attitude avait au moins un côté positif : le mépris dans lequel était tenu les autres races ne semblait pas plaider en faveur d'un contrôle trop strict de ces dernières et une éventuelle désertion de Dashi avait toute les chances de passer inaperçue.

Avant leur départ pour cette chasse à la baleine solaire, Jakelm était retourné voir son nouvel ami pour lui rapporter ses démarches ainsi que l'accueil favorable d'Arzhaelig à sa demande, tout en l'informant de leur emploi du temps à venir qui risquait de les tenir éloigner du Rocher pendant quelques jours. L'Hadozee était libre de prendre la décision qu'il voulait, sachant qu'une place lui serait toujours accessible sur le Protecteur lorsque ce dernier appareillerait.

Mais le caractère turbulent du garçon ne se satisfaisait pas longtemps de l'inaction et, s'il était agréable de flemmarder un peu en laissant son esprit vagabonder, il ne faisait pas bon rester trop longtemps inactif. Chassant de ses pensées ces souvenirs amusants, le mousse se promena un peu sur le pont, allant d'un groupe à un autre et écoutant les conversations des hommes-lézards. Leurs soucis semblaient être les mêmes que ceux de tous les marins du monde, quelle que soit leur race ou leur planète d'origine : gagner quelques pièces d'argent pour les dépenser aussitôt en boissons ou en galante compagnie, préoccupations qui étaient encore loin des aspirations de l'enfant...

En mer, ou dans le ciel, plutôt, dans les circonstances présentes, les langues se délient facilement lors des rares instants de repos et Tijak était d'une insatiable curiosité, brûlant d'en apprendre davantage sur ses nouveaux compagnons, leur façon de vivre et de se comporter. En particulier, les propos du capitaine sur le malheur qui avait frappé son clan l'avaient intrigué et il tenta d'orienter la conversation sur ce sujet, passant rapidement à autre chose s'il sentait que le sujet était trop sensible. Après tout, être mieux informé sur les baleines solaires, leurs modes de défense et d'attaque, ainsi que leurs points faibles, se révélerait très vite de la première importance...

écrit par: Arzhaelig Mardi 26 Février 2019 à 16h50
La position de l’Empire ne surprenait pas Arzhaelig. Confiant dans leur position, leur supériorité et leur valeur pour l’ensemble de l’univers, ils parvenaient pas même à comprendre que tout le monde ne souhaitait pas embrasser une carrière dans leur prestigieuse marine. Vingt années d’Elfe n’étaient qu’une parenthèse, se pouvait-il qu’ils soient incapables de comprendre qu’il n’en allait pas de même pour les races jeunes à l’espérance de vie limitée ? C’était toute la vie active d’un humain, probablement à peine moins pour un Hadozee.

- Tijak, j’ai une idée. Tu as entendu l’annonce pour la chasse à la baleine ? On a besoin de liquidité, et d’un test sur ce qui nous attend si on aide un déserteur impérial.

Plume avait retrouvé le sourire, l’idée lui plaisait au plus haut point. La chasse durerait un certain temps, leur futur compagnon simiesque était en permission, c’était l’occasion d’apprendre à le connaitre et de voir comment réagirait un certain amiral en découvrant l’absence de son marin. Idéal. Ils pourraient toujours se dissocier de la responsabilité de cette désertion et organiser celle-ci si les choses tournaient mal. Un peu de chaos dans une organisation trop rigide, c’était parfait. Il suffisait d’un peu de chance de le retrouver d’ici là et qu’il accepte de se lancer avec eux dans cette activité lucrative nécessaire.

- - -

Dans un autre équipage, Arzhaelig retrouvait les plaisirs simples de dépendre d’un autre et, pour un temps, d’être un rouage actif plutôt que le chef d’orchestre de la navigation. C’était une expérience inédite et certainement fortement utile pour comprendre comment fonctionnaient les navires ne disposant pas d’un Timon pour parcourir l’Espace. Profitant de ses connaissances de marin, il créait les parallèles entre la navigation classique et celle-ci. Considérant l’absence de vent, l’orientation de l’énergie de propulsion, la considération de la troisième dimension aussi.

L’âge, la retenue qui l’accompagne et ses obligations habituelles ne lui offraient pas la facilité qu’avait le mousse pour se fondre dans un équipage, aussi différent puisse-t-il être. Il avait tiqué sur les mêmes propos et cette même constatation que profiter de renfort n’était pas la norme dans cette chasse. L’équipage avait-il été décimé par une pareille baleine ? A quel point leur entreprise était-elle dangereuse ? Il était trop tard pour regretter et faire marche-arrière, ils avaient besoin d’argent pour réparer le Protecteur et aucune autre source ne s’était présentée aussi vite.


- A vos ordres Capitaine Athassian ! Dites-nous tout ce qui pourrait nous aider dans ce combat. Ce sera notre première rencontre avec une baleine solaire.

écrit par: Metzli Arnesen Mardi 26 Février 2019 à 22h47
Metzli avait accepté avec intérêt l'arme splendide et mystérieuse qu'on lui avait offerte. L'idée de jouer l'égérie de quelque chose lui plaisait vraiment et, si le pistolet tenait ses engagements, elle y aurait probablement recours régulièrement.

Comme elle l'avait signifié, l'idée d'une chasse à la baleine lui déplaisait par contre considérablement. L'ensorceleuse savait qu'il était quelque peu contradictoire d'apprécier la consommation de viande et de poisson tout en éprouvant de la répugnance pour la chasse, mais rien n'y faisait : embarquer sur un navire inconnu pour mettre à mort un animal et voir son sang écumer de toutes parts la dégoûtait et elle choisit de ne pas prendre part à l'expédition. Elle avait eu, par le passé, son lot d'expériences sanguinolentes et préférait s'adonner à d'autres activités, même si l'avenir financier de leur expédition était en péril.

La jeune femme prit congé de ses amis et décida de mettre à profit leur absence pour découvrir plus en profondeur la société qui avait élu domicile sur le Rocher. Elle espérait bien récolter quelques informations intéressantes, mettre en valeur sa nouvelle arme en honorant le contrat passé et, pourquoi pas, trouver l'une ou l'autre source de revenu qui leur viendrait bien à point. Et si rien ne se présentait, elle pouvait toujours remonter à bord du Protecteur...


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Très intrigué, Chéréas avait longuement observé les navires qui "mouillaient" dans la rade du rocher. Il ne comprenait rien à leur fonctionnement qui ne manquait pas de l'intriguer et aurait bien aimé observer de plus près leur armement. Il n'osa cependant rien entreprendre de trop audacieux, de crainte de courroucer l'Empire elfe qui semblait fort bien organisé. Le jeune artilleur était aventurier dans l'âme mais il n'avait pas envie de croupir dans une cellule à des milliers de lieues au-dessus de chez lui.

Lorsque son chemin recroisa celui du reste de l'équipage descendu à terre, il constata qu'ils envisageaient de s'engager dans une chasse à la baleine solaire. Si une partie de ses membres semblait peu enthousiaste, d'autres avaient décidé de pendre part à l'expédition.


¤ Voilà l'occasion rêvée de découvrir un navire qui parcourt ces "mers" inconnues et probablement leur armement. Chasser une telle bestiole doit nécessiter un sacré équipement! ¤

Particulièrement enthousiaste, il avait immédiatement fait part de sa volonté de s'embarquer sur le baleinier. Il avait écouté, un sourire aux lèvres, le Capitaine Athassian exposer ses instructions.

Chéréas
- Eh bien, Capitaine, je ne suis pas le combattant le plus expérimenté mais si vous avez besoin de quelqu'un qui sait viser et estimer une trajectoire, je suis votre homme! Chéréas, maître-artilleur, pour vous servir! Je serais très curieux de savoir avec quoi vous combattez ces animaux colossaux...








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Cet humain paraît étonnamment jeune pour les états de service qu'il présente mais son assurance et son regard franc ont quelque chose de rassurant.

écrit par: Serana Mercredi 27 Février 2019 à 14h34
Serana avait étendu le nain, et attaché l'arme à son côté. Elle lui servi un sourire qui sous entendait clairement qu'elle s'attendait à avoir des nouvelles de ses contacts une fois revenus. Quoique pas spécialement partante, elle n'avait pas ce visible dégoût de l'amnienne pour cette aventure. Aussi c'est avec une excitation moyenne, mais non inexistante qu'elle s'apprêtait à partir.

Alors qu'ils retournaient vers le Protecteur pour parer aux derniers préparatifs avant de prendre la mer sur le Tharko. Elle retournait vers sa cabine pour prendre ses affaires quand elle eut un vertige qu'il l'obligea à s'appuyer contre le mur. Avec une certaine surprise, elle eut du mal à retirer sa main, ses griffes ayant brutalement pousser et s'était accroché dans le bois. Elle entra précipitamment dans sa cabine.


¤ Et merde. ¤

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Suivant ses compagnons sur le navire des hommes-lézards, Serana semblait particulièrement tendue. Elle s'était lancé sans attendre dans les activités manuelle en faisant preuve d'une efficacité manifeste. Et quand il s'était s'agit de charger matériel et marchandises utiles, elle avait déployée une force qu'on ne lui connaissait pas encore. Elle ne parlait pas beaucoup, ni à ses pairs ni à l'équipage et lorsque le capitaine leur parla, elle hocha du tête de compréhension. Quand enfin elle s'arrêta, elle disparut dans un angle du château arrière arrière et s'appuya sur le bastingage.

Sortant son bras droit de ses vêtements et de son armure elle le regarda. Elle voyait les pores de sa peau se resserrer et luire comme un cuir blanc. Ses écailles les plus récentes, encore malléables et blanches quelques jours plus tôt avait pris une teinte opalescente et brillait de mille feux à la lumière du soleil.

Une douleur fulgurante remonta brutalement le long de sa colonne vertébrale, irradiant de douleur la totalité de son dos et elle se plia sur le bastingage. Sans qu'elle ne s'en rendit compte, les racines de ses cheveux se couvrait également d'écailles montantes et tourbillonnantes pendant qu'elle sentait l'arrière du sang dans sa bouche signalant l'arrivée de nouveau croc.

De loin, on aurait dit que l'elfe - ou ce qui en restait - était en pleine crise de mal de l'air. De prêt ses grognements de douleur présageait autre chose.

écrit par: Hermine Vendredi 01 Mars 2019 à 15h56
«user posted imageharko Sun. Étrange nom, étrange équipage pour un tel navire.
Maintenant qu'ils pouvaient l'arpenter en toute liberté, les aventuriers pouvaient remarquer l'exotisme de sa conception. Par bien des aspects, il ressemblait aux légers navires elfiques qu'ils avaient déjà aperçus devant l'ambassade. Le bâtiment ne payait pas de mine et semblait pouvoir s'écrouler au moindre coup de vent, mais l'œil aguerri d'un charpentier ou d'un marin expérimenté pouvait au contraire remarquer que sa conception rustique était au contraire digne de confiance : sans ambages, il s'agissait d'un navire rapide, qui pouvait endurer.

Concernant la chasse à la baleine proprement dite, le capitaine Athassian en dévoila un peu plus :
Capitaine Athassian
- Hé bien, cher zzamis, ss'est à la fois ssimple et compliqué. Tout d'abord, nous n'avons ni la puisssansse ni l'envie de chassser trop de baleines.
Vous ssavez, les kindori, comme elles ss'appellent, sont liées à notre culture depuiss des générations : leur viande nous nourrit, leur corps nous permet de nous vêtir, de nous chauffer, de nous fabriquer des outils, et même ssertains de nos navires. Elles ont ausssi un ... autre rôle, que nous vous dévoilerons ssi vous vous en montrez dignes.
Malheureusement, même ssi la taille de leur troupeau pourra vous paraitre importante, leur nombre resste relativement faible. Ausssi, tous les équipages que vous avez pu aperssevoir au départ n'auront pas le droit de tuer chacun une kindori. Perssonne ne sse ssoustraira à ssette règle : ss'est une quesstion d'honneur.

Pour la chassse au harpon en elle-même, hé bien ... Que votre bras ssoit ssolide, que votre vizzée ssoit juste, et que votre pieds resstent enrassinés ssur sse pont. Ssi vous réunissez tout ssela, la kindori mourra dans le resspect, et nous rentrerons couverts d'honneur.

Le capitaine désigna la proue du bateau, où était visible un lanceur de harpon géant, qui intéresserait probablement fortement Chéréas. Le reste du « travail » semblait cependant devoir se faire aux harpons à main, dont un grand nombre était rangé sur divers rateliers disséminés sur le pont ...

- Ssinon ...,continua l'homme lézard, « ssi la queue de la baleine dissloque le Tharko Ssun, priez votre dieu pour qu'elle vous tue ssur le coup en passant, afin que votre mort ssoit rapide ... »

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Cet homme lézard est le capitaine du navire Tharko Sun.
Tant dans sa voix que dans ses manières ou son équipement, lui et ses marins qui l'entourent semblent nettement plus intelligents et civilisés que les hommes-lézards qu'on peut trouver dans les marais de Féerune.

Peut-être Tijak tenait là une des raisons de la disparition de nombreux membres d'équipage ?

Ceux qui, comme le jeune mousse, se mêlaient à l'équipage, pouvaient ressentir un mélange de familiarité et d'étrangeté. En effet, l'équipage écailleux et la forme biscornue de leur bateau était d'un exotisme rare, réhaussé par cette impression toujours êtrange de naviguer ... sans eau sous sa coque. En même temps, une fois l'habitude de ce spectacle unique prise, force était de constater que les marins faisaient un travail on-ne-pouvait-plus habituel : tandis que certains participaient à la manœuvre, d'autres se reposaient ou se détendaient, jouant aux dés ou à quelque autre jeu.
Le passe-temps principal semblait cependant être le plus cérébral : le duel d'énigmes. D'ailleurs, deux des marins étaient justement en train de se livrer à un tel affrontement :
Chasseur homme-lézard
- Écoute un peu ssette énigme ssi ; j'y ai penssé hier sssoir :
      Nous pourrions être très malchansseux dans ma cour,
      Mais avec des cour rivales, nous jouons beaucoup.
      Il y a 3 autres groupes comme le notre,
      Qui ssommes nous ?


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Un marin homme lézard, posant son énigme au soleil couchant.
Son interlocuteur se gaussa doucement en sifflant. En raison de la physionomie des hommes lézards, il était difficile de savoir s'il se moquait du poseur d'énigmes, ou s'il appréciait simplement cet exercice de réflexion.
À son tout, il renchérit :
Conteur homme-lézard
- Pas mal, pas mal ! Très prometteur, il m'a fallu au moins deux ssecondes de réflexsssion.
Et que pensses-tu de celle-sssi ?
      Le commenssement du commenssement, le début de tout.
      Le commenssement du commenssement, mais deux fois le sssecond.
      J'apporte douleur et sssouffrance, la cause de bien des embarras,
      Pur comme une colombe, ssi je ssuis, vous m'avez ssur les bras.

      Ssertains m'adorent, d'autres me détesstent, et vous, oui ou non ?
      J'apporte confusion et frusstrassion, mais sssuis gentil comme un mouton.
      Réalisez que sssans moi, vous évolueriez dans la nuit ...
      Pouvez-vous deviner qui je suis ?


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Un autre homme lézard, peut-être le barde de l'équipage ?


À un moment, un ou deux hommes-lézards remarquèrent l'état de détresse dans lequel se trouvait Serana, et commencèrent à appeler à l'aide. À part l'officier, seuls le capitaine, son artilleur et son mousse s'étaient enrôlés dans cette chasse : Vibhishana, Hermine et les autres étaient restés sur le Rocher.
Quelqu'un était-il en mesure soulager la demi-dragonne, dont l'état semblait critique ?

écrit par: Metzli Arnesen Mardi 05 Mars 2019 à 16h02
Chéréas avait contemplé avec beaucoup d'intérêt le lanceur de harpon qui trônait fièrement sur le navire. L'arme semblait relativement simple d'utilisation et finalement assez proche d'une baliste en termes de fonctionnement. Il avait hâte de pouvoir découvrir l'arme de plus prêt pour l'étudier et peut-être s'exercer à son maniement. S'il avait un rôle à tenir dans ce navire, c'était certainement celui-là : ses connaissances du milieu dans lequel ils évoluaient étaient aussi nulles que ses talents de marins.

Tout en se dirigeant vers le lanceur de harpons, il avait découvert que les hommes-lézards s'amusaient au jeu des énigmes. Cette découverte inattendue le fit sourire mais il décida de passer son chemin : hormis la mécanique et les calculs de trajectoires, les choses de l'esprit ne l'intéressaient guère. Ses lectures se limitaient, pour l'essentiel, à des manuels d'artilleurs et des guides de poliorcétique.

Son cheminement s'était brusquement interrompu lorsque Serana avait poussé des cris de douleurs, accompagnés d'exclamations étonnées de certains membres d'équipage. La demi-dragonne vivait un moment difficile et l'artilleur décida de s'approcher, tout en restant à distance raisonnable : il avait vu le Second déchaîner sa rage sur Bruce et préférait ne pas trop s'exposer à ce qui le dépassait. Tout au plus se risqua-t-il à héler ses compagnons :


Chéréas
- Par les Neuf Enfers, que se passe-t-il ici? Appelez un chirurgien... ou le capitaine Tenedor, vite!

Se tournant vers Serana :


- Que peut-on faire pour vous aider?

Pour une fois, son visage n'affichait aucun sourire assuré, juste de la peur et de l'inquiétude face un phénomène aussi spectaculaire qu'incompréhensible.





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Cet humain paraît étonnamment jeune pour les états de service qu'il présente mais son assurance et son regard franc ont quelque chose de rassurant.

écrit par: Jakelm Fileyeur Jeudi 07 Mars 2019 à 14h25
Ainsi la chasse à la baleine solaire, si elle obéissait à des contraintes purement utilitaires, revêtait également un aspect plus spirituel, observant un rituel rempli de respect mutuel. En discutant avec les marins sauriens, le mousse du Protecteur s'imprégnait peu à peu de leur culture et apprenait ainsi à mieux les connaître. Que cette civilisation était à la fois étrange et familière, en tout cas bien éloignée de l'image que donnaient leurs cousins évoluant à la surface de Toril, ou, du moins, de l'image que le gamin avait d'eux, tant il était ignorant de leur vrai mode de vie. Il avait vraiment l'impression de se trouver à bord d'un bateau navigant le long de la Côte des Épées et finissait par oublier l'apparence physique des marins.

Curieux, Tijak allait d'un groupe à l'autre et s'immisçait dans les conversations, surprenant certainement ses interlocuteurs par la spontanéité et la naïveté de certaines de ses réactions. Piqué au vif, il s'essaya également à la réflexion, voulant de toute force trouver une solution aux devinettes dont semblaient friands les hommes-lézards. Un peu vexé de n'entrevoir aucune piste pour élucider la moindre énigme, il finit pat hausser les épaules avant de s'éloigner, se dirigeant vers le bastingage pour admirer l'immensité qui s'ouvrait sous ces yeux. Toujours en quête de merveilleux, l'enfant de se lassait pas de ce spectacle, notant les subtils ondoiements de l'air et les imperceptibles variations de lumière de cette atmosphère en perpétuel mouvement.

Alors qu'il rêvassait ainsi, le cri inquiet d'un des Sauriens, relayé aussitôt par Chéréas, le fit sursauter. Surpris, il porta le regard vers la source de l'incident, s'alarmant de l'attitude de Serena qui semblait souffrir le martyr.

Rapidement, le mousse retrouva ses réflexes et se précipita vers le gaillard d'arrière où les deux capitaines, le sien et celui du Tharko Sun, se trouvaient encore et s'adressa aussitôt à Arzhaelig.


- Cap'tain', s'exclama le garçon d'une voix précipitée. C'es l'Lieut'nant, elle semble pas aller bien. J'sais pas s'qu'il lui arrive. Oh pardon... Je... J'voulais pas vous déranger...

Rougissant, l'enfant s'interrompit en commençant à bafouiller. Il venait de réaliser qu'il avait coupé la conversation des deux officiers, sans même savoir l'importance de cette dernière. Déglutissant avec difficulté, il esquissa une grimace, inquiet, au fond, de la réaction d'Athassian. Après tout, c'était lui le véritable maître à bord et il venait de le court-circuiter en informant directement Arzhaelig.

écrit par: Arzhaelig Vendredi 08 Mars 2019 à 16h37
Arzhaelig ne s’était pas trompé sur la chasse à laquelle il participait. Ils étaient très loin de l’abattage irréfléchi et inutile de créatures nécessitant d’être protégées d’un risque d’extension, cette chasse était réglementée dans le respect de l’ordre naturel, protégé par une ritualisation précise jouant sur l’honneur des hommes-lézards autant que sur leurs besoins.
Le barde aurait apprécié en apprendre plus sur les faiblesses de l’animal, espérant que son Art puisse améliorer leurs chances, et à défaut, il expérimenterait tout ce qui pourrait les y aider. La mise en garde était claire, la cible avait la puissance nécessaire et suffisante à détruire le Tharko Sun, il fallait tout faire pour l’abattre au plus vite pour limiter les risques.

Du gaillard d’arrière, il observait les marins dans leurs tâches, appréciant l’agilité, la puissance et le professionnalisme des membres de l’équipage, ne manquant pas d’en féliciter Athassian, conscient qu’un bon capitaine seul était capable d’obtenir le meilleur de ses hommes. Si le vent dans les voiles lui manquait à chaque instant un peu plus, tout le reste le rendait heureux d’être dans l’instant présent à cet endroit précis.

Au hasard, il écouta d’une oreille distraite les énigmes des marins dont il était friand mais du se résoudre à les garder dans un coin de son esprit, aucune idée ne lui venant à l’esprit rapidement, peut-être perturbé par un curieux sentiment aussitôt éclairci par Tijak.

Après avoir demandé son accord d’un signe de tête silencieux au maitre des lieux, il bondit en direction de Serana.


- Laissez-moi passer, et restez à distance. Tijak, trouve-moi de l'alcool, quelque chose de fort, elle va avoir besoin d'un bon remontant après ça ¤ et moi aussi ¤.

Prenant soin de ne pas la toucher sans s’être assuré qu’elle était bien consciente de son état –et de qui il était. L’observant, soucieux, il découvrit les changements physiques tantôt subtils, tantôt évidents dont elle semblait souffrir mille morts et aussitôt, un souvenir sans doute aussi douloureux s’imposa à lui, manquant le faire tomber à son tour. C’est Metzli qui à cet instant précis lui avait permis de ne pas sombrer quand il avait commencé sa transformation et que ses ailes féériques avait 'poussé', intangibles et pourtant incroyablement douloureuses, comme si son dos était écartelé vif.

- À nous deux Serana. Le moment aurait pu être mieux choisi mais je crois que tu sais ce qui t’arrive. Le Chevaucheur seul doit savoir pourquoi mais c’est certainement ton sang draconique qui s’éveille. Et il n’y a rien à faire d’autre que d’attendre. Et ça fait un mal de chien.

écrit par: Serana Mercredi 13 Mars 2019 à 12h06
La dragonne tenta de dire quelque chose mais ce n'est qu'un grognement gargouillant qui sortie de sa bouche. Elle cracha une substance visqueuse et sanglante par dessus le bastingage.

- Je te parie ce que tu veux... que c'est la cognée... d'hier... qui réveille çaaaaAAAAAH...

Elle s'effondra, haletante contre le bois du pont et resta silencieuse pendant quelques secondes. Elle saisit soudain avec beaucoup trop de force le poignet d'Arzhaelig et posa sa main sur les lacets qui serraient son armure dans son dos. Il sentit d'étrange bosses mouvantes et elle lui fit comprendre qu'il lui fallait détacher le tout.

Avec une certaine anxiété il dût s'attaquer aux boucles et aux anneaux dans une situation fort curieuse, quoique plus médicale qu'autre chose. Il n'eut de toute façon pas à s'occuper de la soie et de la laine sous l'armure, puisque des écailles soudainement très effilées et légèrement mouvantes avait lacéré le tissu de part en part qui n'était plus qu'une suite de lambeau tombant. Ce qu'il découvrit aurait eu de quoi en effrayer plus d'un. Quoique la transformation ne manqua pas d'une certaine esthétique.

Serana lui avait dit que son héritage était relativement sympathique. Sa tête n'avait pas été déformée pour ressembler à celle d'un dragon, ses mains étaient restées relativement fines... mais malgré tout, son sang devait trouver où se développer. Ce qui rendait le changement probablement plus douloureux encore. Ce moment devait être le paroxysme d'une transformation commencée bien plus tôt. Sa peau brillante, et brulante, était devenu un cuir blanc et luisant sur laquelle s'étendaient en spirale des écailles qui variaient du blanc laiteux au cristal opalescent dont l'éclat aurait put éveiller l'appétit de n'importe quel tailleur de pierre. Il s'expliqua où se trouvait les muscles qui lui permettait cette gigantesque force en voyant les lignes musculeuses et reptiliennes sous certaines parties de sa peau. Comme chez les grands vers, elle disposait de bien plus de muscle que le commun des bipèdes. Mais si les motifs et l'éclat était esthétique, autre chose était troublant. Au niveau de ses omoplates, de véritables fissures dans la chair s'ouvraient. Quelque chose, un os, semblait tenter de sortir. Le capitaine compris vite que les articulations d'ailes tentaient de faire valoir leurs droits. Mais, torturée par la douleur, Serana repris tout de même la parole, en lui tendant une dague.


- Je... Mon corps... Pas assez puissant... Les ailes... Seront incomplètes... Coupe ce qui sort...

Il semblait évident que l'ancienne elfe s'était informée quant à ce qui l'attendait. Elle savait que ses ailes ne seraient jamais que des vestiges inutilisables si jamais elles apparaissaient.

Alors, parmi toutes les activités qu'il avait eu, Arzhaelig devint chirurgien. Ou boucher. De ridicules osselets atrophiés recouverts de morceaux de chair et de muscles tentèrent de sortir. Avec tension mais méticulosité il trancha dedans, ce qui ne se révéla pas plus difficile que si il s'agissait de gibier. La douleur tétanisait les muscles de sa seconde qui contenait ses cris de douleurs, alors que des larmes troublaient le sang qui tâchait déjà le pont. En quelques minutes seulement qui paraissait des heures, l'opération fut terminée, et la mutation se ralentit, tout en refermant les plaies qui avaient laissées passées les caricature d'ailes.

Lorsque Tijak tendit la bouteille de ce qu'il avait trouvé de plus fort, elle l'attrapa dans sa main et fit exploser le haut du goulot, bouchon compris dans son incapacité à dominer une nouvelle force. Elle avala d'un trait le contenu avant de jeter le contenant, soudain couvert de givre.

Après quelques instants, elle ramassa sa cape pour se couvrir et se retourna. Des lignes de larmes rouges creusaient ses joues accompagnés du noir de son fard. A part la douleur qui le déformait encore, son visage n'avait guère changé. Mais ses cheveux, couvert d'écailles, étaient passés du noir à l'argent. Elle se contenta de déclarer à la cantonade, avec un difficile sourire en coin.


- Qu'est ce que vous regardez, vous avez jamais vu une femme supporter l'insupportable... Vous avez pas un pont à nettoyer ?

écrit par: Hermine Dimanche 17 Mars 2019 à 14h05
user posted imagene fois l'étonnante -et quelque peu effrayante- métamorphose de Serana achevée, le calme revint sur l'équipage. Celui-ci, bien que relativement choqué par l'événement, se reconcentra néanmoins rapidement sur la manœuvre. En effet, aucun homme-lézard ne perdait de vue leur objectif : la chasse à la kindori ... Ou peut-être à quelque chose d'encore plus grand ?

Le reste de la journée se déroula sans encombre.
Chéréas put s'accoutumer au mécanisme du lance-harpon : le fonctionnement de l'arme était simple et efficace ; pour être réellement utilisable, il faudrait cependant que l'ingénieur s'assure l'aide d'au moins un servant ; si possible quelqu'un d'agile et qui n'avait pas froid aux yeux.
Le jeune Jakelm de son coté, laissa comme d'habitude libre cours à sa curiosité. Avec la discrétion qui le caractérisait, il fit pour ainsi dire le tour du
Tharko Sun, découvrant entre autres ce qui avait de prime abord semblé à ses yeux une cale à moitié inondée, mais qui faisait plutôt office d'espace de détente aux membres d'équipage, qui pouvaient se rafraichir ... en compagnie de leur mascotte, un énorme crocodile gris. Le jeune mousse n'osa guère s'en approcher, mais put quand même remarquer qu'un espace de la cale semblait avoir été dégagé, et préparé à accueillir ... quoi, il n'en avait aucune idée.

Le soir vint. Le soir ... c'est du moins ce que les aventuriers jugèrent en fonction du nombre d'heures écoulées et de leur propre niveau de fatigue. Cependant, c'était difficile à affirmer avec certitude, car ils étaient maintenant tout proches d'Amaunator, qui les aveuglait de leur lumière comme par la plus éclatante journée d'été. Tous les mortels devant faire preuve d'humilité, et baisser les yeux devant sa clarté, cela rendait l'orientation difficile. Le Capitaine Athassian, en navigateur chevronné et apparemment coutumier des lieux, faisait évoluer son navire au milieu des nuages célestes, laissant les volutes les plus épaisses les protéger de leur ombre et leur permettre d'avancer vers le soleil de manière relativement sûre.
Cependant, bien que cette manière de faire permettait à tous de se reposer les yeux et d'évoluer à l'abri des pires chaleurs, cela rendait le danger de percuter un récif -un de ces rochers qui flottaient au hasard dans la Mer de Nuit- encore plus grand, et tout l'équipage était sur les dents, partagé entre la manœuvre et une observation des plus attentives.

Soudain, l'odeur de l'air environnant changea légèrement. Au milieu des dorés, Arzhaelig crut aperçevoir un mouvement ... Mais Tijak, perché sur la vigie, fut encore plus rapide et, audible par tous, un cri retentit.


- Baleine droit devant !!

user posted image
Arzhaelig, Perception: 9(d20) +9 = 18
Serana, Perception: 4(d20) +6 = 10
Jakelm, Perception: 14(d20) +6 = 20

En effet, à quelques distance, nageait paresseusement une kindori. Similaire dans son apparence générale à une baleine Torilienne d'environ quatre-vingt mètres de long, elle n'était cependant pourvue d'aucune bouche visible, mais de plusieurs yeux qui semblaient refléter la lumière du soleil, même lorsque l'animal passait brièvement dans l'ombre d'une volute céleste.
Capitaine Athassian
- Attention, elle souffle ! Elle souffle !!



--------------------
Cet homme lézard est le capitaine du navire Tharko Sun.
Tant dans sa voix que dans ses manières ou son équipement, lui et ses marins qui l'entourent semblent nettement plus intelligents et civilisés que les hommes-lézards qu'on peut trouver dans les marais de Féerune.

En effet, la kindori souffla par son évent. Non pas de l'eau, mais un jet de couleurs chatoyantes qui illumina l'éther autour d'elle d'un arc-en-ciel de couleurs dansantes, si hynotiques que les aventuriers manquèrent en être hébêtés. Nul doute que s'ils avaient été plus proches, l'effet aurait été bien moins aisément tolérable ...

Alors que les aventuriers observaient ce spectacle, le nuage devant lequel l'animal se tenait se dissipa en grande partie, laissant apercevoir le reste du troupeau : une bonne trentaine d'animaux au total, qui évoluaient à une demie lieue environ. Chacun d'eux soufflait périodiquement, illuminant la mer de nuit de panaches arc-en-ciel absolument magnifiques.


Capitaine Athassian
- C'est la configuration parfaite !, s'exclama le capitaine homme-lézard. « Cette baleine solaire s'est éloignée du troupeau, il nous fau absolument saisir cette occasion ! Si nous la laissons rejoindre les autres kindori, nous risquons d'affoler le troupeau et de nous faire broyer, en particulier par les mâles !

Allons-y, mes braves !
Et, par-dessus tout, restez à distance de sa queue ! »



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Cet homme lézard est le capitaine du navire Tharko Sun.
Tant dans sa voix que dans ses manières ou son équipement, lui et ses marins qui l'entourent semblent nettement plus intelligents et civilisés que les hommes-lézards qu'on peut trouver dans les marais de Féerune.

Le temps pressait effectivement à bien des égards : non seulement la kindori isolée faisait mine de rejoindre ses sœurs, mais en plus, croisait non loing de là un autre navire homme-lézard. Celui-ci était actuellement plus loin du troupeau que le Tharko Sun, mais réduisait rapidement son retard ...

écrit par: Arzhaelig Lundi 18 Mars 2019 à 09h40
C’était une chance, au final, que la métamorphose de Serana se passe tôt dans leur expédition. A un moment plus critique –comme celui-ci- ils auraient dû se passer de la puissance de la dragonne et nul doute que la chasse en aurait été affectée d’une manière ou d’une autre.

La navigation dans la mer de nuages si proche du soleil rappelait le survol de l’Anauroch sur le Dragon des Arcanes et les rencontres des hommes du désert. Il y avait trop de similitudes pour ne pas faire le lien même si certains belligérants étaient différents. Et qu’il n’avait jamais eu à affronter une baleine solaire.

Le nuage prismatique rivalisait de splendeur et de danger aux dires du capitaine avec le décor stellaire. Pouvait-on lui reprocher de ne pas les y avoir préparé ? La chasse faisait partie d’eux, bien qu’ils aient fait appel à des étrangers pour les y aider, certains automatismes devaient leur sembler trop naturels que pour en faire état. Ça n’empêcha pas le barde de jurer entre ses dents.
A défaut des connaissances idoines, il poursuivait son travail de tisserands de liens d’expériences et de savoirs théoriques.


- Capitaine ! A quel point est-ce qu’on doit craindre son souffle ?

Une sueur froide fit frissonner Arzhaelig. S’il était loin de maitriser un sort d’une telle puissance, il connaissait la ‘vapeur prismatique’ pour être ... mortelle d’autant de manières possibles qu’il n’y avait de couleurs dans le spectre ! D’un autre côté, sa nature, comme peut-être celle de son second, le protégeait de certains effets magiques, et si c’était le cas, il était bon qu’il le sache pour pouvoir prendre des risques limités. Dans tous les cas, il était grand temps de passer de la réflexion à l’action !

- Chéréas ! Je suis avec toi ! Agile et sans peur plus grande que de perdre un membre de son équipage, devenir servant de l’artilleur le temps d’une passe d’arme ne ferait de mal ni à l’un ni à l’autre. Il était bon que ses hommes le voient capable, et pas seulement de diriger et qu’à défaut d’une force physique assez impressionnante que pour blesser au harpon, il avait d’autres ressources.

¤ Garook, c’est dans ces moments-là que tu me manques le plus mon ami ... ¤

Et à son habitude quand la situation ne lui permettait pas d’utiliser sa flute, il se mit à chanter, la lueur de l’Art dans le regard, enrobant l’air de ses notes, les laissant glisser le long de ses bras jusqu’à ses doigts qui prenaient place sur la baliste. Sans aucune idée de l’effet qu’il pourrait avoir sur le cétacé, tout ce qui pourrait lui occasionner plus de dégâts était bon à prendre n’est-ce pas ?

Utilise Arme sonique sur la baliste et assiste Chéréas dans son utilisation

écrit par: Jakelm Fileyeur Lundi 18 Mars 2019 à 15h07
Encore impressionné par la spectaculaire métamorphose de Serena, Jakelm avait décidé de se changer les idées pour se livrer à son activité favorite, à savoir fourrer son nez partout, en particulier dans l'inconnu, et quoi de mieux qu'un navire mystérieux pour laisser libre cours à sa curiosité naturelle.

Peu de recoins du Tharko Sun échappèrent à la visite du mousse qui se promenait partout comme chez lui, sans oser cependant aller jusqu'à se faufiler dans la cabine du capitaine Athassian mais, la porte étant fermée, le gamin n'avait pas osé la pousser pour voir ce qu'il y avait derrière - Tijak avait beau être particulièrement curieux, il avait trop de respect de l'intimité des officiers pour s'incruster dans un endroit dont l'accès ne lui était pas ouvert naturellement.

Alors qu'il s'apprêtait à rejoindre quelques hommes-lézards dans leur piscine aménagée dans la cale, la vue de l'énorme saurien barbotant avec eux l'avait nettement refroidi et incité à passer son chemin, lui faisant découvrir un petit espace où la recherche du confort semblait avoir prévalu sur toute autre considération. Tenté un instant d'aller s'y prélasser, le garçon ne se vit pas autorisé à y accéder, sans recevoir, pour autant, la moindre explication de ce refus. Un peu vexé, le mousse passa son chemin, se promettant de retenter sa chance lorsqu'il y aurait moins de monde, tout en se montrant extrêmement prudent avant de se vautrer au milieu des coussins. Ce cocon douillé était probablement le coin de détente réservé du capitaine mais il pouvait tout aussi bien s'agir de la "chambre" de maman crocodile et de ses enfants et il fallait mieux ne pas déranger l'animal si imposant. Dans son exploration de la cale, Tijak essayait de deviner où serait stocké le produit de leur pêche. Après tout, même sur le bateau de pêche de son père, il y avait un endroit pour stocker le poisson et il devait certainement y en avoir un également, ici, mais sans certitude aucune... Le gamin, n'ayant jamais rien pêché de plus gros que les daurades nageant en banc dans la mer des Épées, n'avait aucune idée de la forme que revêtait une kindori harponnée et débitée.

Son exploration terminée, le mousse avait repris sa position favorite, du moins quand il ne somnolait pas, vautré dans les cordages soigneusement lovés sur le pont, à savoir perché sur la vigie à scruter l'horizon tout en s'émerveillant des splendeurs qui s'offraient à ses yeux. De son poste d'observation, le gamin ne fut pas peu fier d'être le premier à remarquer le troupeau de cétacés et à donner l'alerte, déclenchant, au sein de l'équipage, le branle-bas de combat habituel qui précédait l'action à venir. Chacun prenait sa place, connaissant parfaitement son rôle pour la manœuvre future.

Ne sachant pas trop ce qu'on attendait de lui dans ces condition, Jakelm allait dégringoler de son perchoir pour aller assister Chéréas dans le maniement du lance-harpon lorsqu'il remarqua qu'Arzhaelig venait de le devancer à ce poste. Un peu interloqué - où allait-on si le Cap'tain' se mettait à faire le travail du mousse, le jeune garçon haussa les épaules avec fatalisme et posa la main sur sa hachette. Il se joindrait donc à l'équipe d'abordage, si équipe d'abordage il y avait...

Mais que voyait-il apparaître au large du troupeau et semblant voguer dans leur direction ? Fronçant les sourcils pour se protéger les yeux de la réverbération, Tijak sursautant en identifiant un autre bateau visant la même proie qu'eux. Ah non ! Il n'allait pas laisser quelqu'un d'autre leur voler leur kindori.


- Navire inconnu en approche, hurla-t-il en se laissant glisser jusqu'au pont. À deux nautiques, par bâbord avant, il va vers notre baleine. Choquez les voiles, faut arriver les premiers !

La fièvre de la chasse gagnait le gamin alors qu'il se mêlait aux hommes-lézards. Dans l'affrontement qui était imminent, Jakelm allait calquer son attitude sur celle des autres marins, certainement beaucoup plus expérimentés que lui dans cette activité, et les aider au mieux de ses capacités. Empoignant, lui aussi, un harpon à main, il attendait d'être assez près pour le lancer de toutes ses forces sur l'animal convoité.

écrit par: Metzli Arnesen Mercredi 20 Mars 2019 à 10h47
Chéréas avait constaté avec soulagement que Serana semblait aller mieux, malgré la douleur. Pour une raison qu'il ne s'expliquait pas à lui-même, il appréciait particulièrement l'elfe aux étranges ascendances. Même si elle se montrait volontiers dure et revêche, il y avait quelque chose en elle d'inhabituel et d'attirant, ce quelque chose qui l'avait poussé à se lancer dans cette incroyable aventure. L'artilleur était bien décidé à garder secrets ces sentiments, de craindre d’encourir la fureur de celle qu'il admirait volontiers en silence.

Il s'était ensuite entraîné toute la journée à manier le harpon du navire. Le mécanisme était relativement simple et l'absence de vent rendait le calcul des trajectoires nettement plus aisé.

C'était alors que la voix de Tijak avait retenti, annonçant l'arrivée d'un cétacé. Chéréas sentit l'excitation monter en lui, conséquence du danger qu'ils allaient courir et de son impatience de pouvoir enfin essayer le harpon en conditions réelles. Il passa néanmoins un moment à observer le spectacle majestueux que constituait la progression élégante d'une baleine dans les cieux. Sortant rapidement de sa torpeur, il accueillit avec gratitude la proposition de son Capitaine.


Chéréas
- Merci pour votre aide, Capitaine! Voilà ce que vous aurez à faire...




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Cet humain paraît étonnamment jeune pour les états de service qu'il présente mais son assurance et son regard franc ont quelque chose de rassurant.


Après avoir fourni deux ou trois conseils de base à Arzhaelig, il se concentra sur sa baliste. Il n'aurait probablement pas droit à plusieurs tentatives : le premier coup devait impérativement porter. Il dirigea le harpon géant en direction de la baleine et estima rapidement la distance qui la séparait du navire. Il la fixait, ne la lâchant pas du regard, décomptant chaque seconde, chaque mètre de sa progression, si tant est que de telle notion aient un sens dans cet endroit.

Lorsque le cétacé fut à distance idéale, il visa avec soin et hurla :


Chéréas
- C'est parti! Feu à volonté!!!




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Cet humain paraît étonnamment jeune pour les états de service qu'il présente mais son assurance et son regard franc ont quelque chose de rassurant.


Sans plus attendre, l'artilleur actionna le mécanisme du harpon en espérant qu'il atteigne sa cible.

Chéréas vise le haut du flanc le plus proche de la baleine.

écrit par: Serana Mercredi 20 Mars 2019 à 11h52
D'une façon ou d'une autre, Serana s'était approprié une cabine pendant quelques temps pour se remettre. Si on pouvait se douter que l'expérience n'avait rien d'agréable, la vivre était probablement à mille lieu de ce que l'empathie pouvait enseigner.

Lorsque l'annonce de l'apparition du cétacé céleste fut lancée, elle apparut à la porte. Elle était impeccable. D'une façon ou d'une autre, et malgré leur nouvelle nature, elle avait réussi à maîtriser sa tignasse et il n'y avait plus de traces de sangs ou de larme. Mais ses yeux affichaient un savant mélange de froideur et de rage. Elle avait laissée sa cape de côté, un accessoire esthétique souvent problématique lorsque l'action s'échauffait.

Après avoir fait le tour du pont des yeux, elle se rapprocha de la baliste, de Chéréas et d'Arzhaelig. Les bras croisées, elle regardait la baleine, et sa voix sortie moins mélodieuse. Probablement sa gorge avait elle été modifiée dans l'opération, et produisait là aussi une sorte de mue.


- Ça ne me plait pas. Toute cette histoire ressemble moins à une nécessité qu'à une quête pour un honneur malavisé. Je ne connais pas cet environnement, mais j'ai du mal à croire que même ce banc de... baleines, soit le plus grand danger auquel nous sommes entrain de nous exposer.

Elle regarda le balistaire enclencher son arme avec froideur. Son arc comme l'arme magique du nain étaient toujours dans leur fourreau. De toute évidence, elle avait suivi sans être réellement d'accord avec ce qui se produisait. Elle repris à l'attention d'Arzhaelig.

- Se défendre contre des attaquants est une chose, Capitaine. Il s'agit là d'attaquer un titan, certes, mais un titan paisible. Les baleines n'attaquent pas les navires, celle ci n'avait pas l'air de vouloir déroger à la règle. Il n'y a pas la moindre gloire à gagner dans cette opération. Une civilisation spatiale n'a pas put perdurer avec une unique source de nourriture, tout cela n'est qu'un prétexte à un bain de sang. Et je m'y connais en bain de sang. J'espère au moins que la solde sera correcte, parce que je doute que nous en sortions grandis.

Elle observa l'immense carreau filer vers le kindori. Et termina, plus bas.

- Je ne sers pas un dieu de la chasse et du sang. Il est possible que cette créature mérite plus ma protection que ce navire.

Serana se prépare à aider n'importe quel membre d'équipage en danger, mais ne se prépare pas à l'assaut.

écrit par: Arzhaelig Jeudi 21 Mars 2019 à 13h55
Pour une fois, Arzhaelig n’était pas d’accord avec Serana. Elle avait beau traduire assez justement l’instant, il semblait au barde qu’elle prenait des raccourcis trop rapides dans un contexte qu’ils ne connaissaient pas. La Voyageuse avait dû rencontrer au moins autant de cultures différentes que lui, aussi fut-il surpris de sa vision de la chasse.
Le colosse était paisible –bien qu’il eut largement les moyens de briser leur coquille de noix- mais ... il s’agissait d’une chasse, et nullement pour des raisons de défense, ce point lui semblait acquis, comme celles auxquelles toutes les tribus de Toril et d’ailleurs devaient participer pour leur survie. Il ne parvenait pas à se persuader que celle-ci ne répondait pas à un besoin comparable.


- La chasse est toujours un acte cruel Serana, tu as raison, même s’il régule ou s’il est indispensable à la survie d’un autre, le sang va couler. Et les baleines méritent sans doute autant le bénéfice du doute que les chasseurs, nous aurions sans doute dû nous renseigner mieux avant. Quoi qu’il en soit, nous sommes à bord, et à moins de lancer une mutinerie, nous n’empêcherons plus cette chasse à laquelle nous participons de notre plein gré.

Le capitaine était à la fois mal à l’aise et désolé pour son Second qui semblait découvrir trop tard ce dans quoi elle s’était lancée. Metzli avait refusé de se joindre à eux et il n’avait rien trouvé à en redire, elle aurait pu faire de même, c’était regrettable au fond.

- La gloire n’a rien à voir avec ce que nous vivons, quand bien même les chasseurs y placent leur honneur. Nombre de rites séculaires sont réitérés alors que les tenants et aboutissants ont été oubliés depuis longtemps, ça n’enlève pas leur intérêt, voir leur nécessité. Dans nos savanes et nos jungles, si les plus faibles des troupeaux ne servaient pas de proies aux carnivores, le troupeau entier finirait par décliner en résistance, les prédateurs deviendraient plus forts pour s’adapter et l’équilibre serait brisé. C’est la sélection naturelle, je suis d’accord de considérer que les Kindoris font partie de ce même cercle. Si ce n’est pas le cas, ils nous ont bien berné ... Merci pour ton aide, quelle qu’elle soit.

Athassian avait sous-entendu qu’ils récupèreraient plus que de la chaire de baleine, Arzhaelig était curieux de savoir de quoi il s’agissait. Un ingrédient rare peut-être ? Désolé mais guère désireux d’interrompre la chasse, il reprit sa chanson, gonflant les voiles à l’approche du second navire. Effectivement, le plus grand danger venait peut-être d’ailleurs...

écrit par: Serana Jeudi 21 Mars 2019 à 14h20
Serana fronça les sourcils. Elle était clairement courroucée d'entendre la fausse pédagogie de l'humain.

- Il ne s'agit ici ni de savane ni de jungle. Le Rocher est de toute évidence une ville commerciale. Je n'ai pas besoin de l'analyser pendant des semaines pour en être certaine. N'as tu jamais entendu des philosophes et des savants s'élever, à Eauprofonde, Padhiver ou Lunargent contre des chasses intempestives issues de traditions désuètes et désormais inutiles ? C'est ce à quoi cette opération ressemble. Lorsque la nécessité fait loi, on ne se met pas en danger en chassant des proies trois fois plus massives que son propre navire. Si l'espace répond ne serait ce qu'un minimum aux mêmes lois que la surface, il doit y avoir quantité de bêtes moins dangereuses pour remplir les greniers de la Cité. Sans parler du fait que, mercenaires exceptés, la flotte est intégralement constituée d'hommes-lézards. Qui nous dit que cet Empire, ou d'autres races du coin ne s'opposent pas à cette pratique ? Des alliés en moins, ou des opportunités à minima.

Je suis monté sur ce pont par amitié, et pour voir de mes yeux cette opération. Pour en constater les objectifs. Je sens la hargne, j’entends la voix du sang dans le sifflements de ces marins. Pas celle des affamés. Je le regrette, et nous aurions au moins dû nous informer avant de ce faire. Tu sembles considérer que je me fourvoie, mais tu admets toi même ne pas être sûr de la probité de nos employeurs.

Pour ce qui me concerne tout ceci est une erreur. Une très grosse et grossière erreur. Sans même parler du fait d'emmener un enfant avec nous.

Elle regarda les deux humains avec un doute certain avant de se diriger vers la poupe cherchant à augmenter sa vision de la situation. La position des autres bâtiments de la flotte, des autres kindoris et de toute autres créatures ou navires extérieur à la chasse en elle même.

Elle se rendit ensuite vers le poste de pilotage pour voir à y entrer. Elle ne savait pas encore ce qu'elle avait décidé, mais elle voulait en savoir le plus avant de l'apprendre. Si quoique ce soit lui barrait la route, elle était décidée à utiliser n'importe quelle arme, de l'ascendance qu'elle pourrait avoir sur les reptile à la terreur qu'elle pourrait inspirer, en passant par un efficace mais discret coup derrière la nuque pour les faire dormir.

écrit par: Jakelm Fileyeur Jeudi 21 Mars 2019 à 15h29
À cent lieux des considérations philosophiques qui semblaient diviser ses officiers, Tijak restait concentré sur l'imminence de l'abordage. Les doigts crispés sur le manche du harpon qu'il tenait fermement dans sa main droite, il plissait les yeux en fixant la baleine. Il tressaillit en sentant le léger sursaut dans la course de leur navire,accompagné du claquement caractéristique des voiles qui se gonflaient brusquement sous l'effet d'une soudaine bourrasque, et, un sourire ravi éclairant son visage, il tourna son regard vers Arzhaelig, certain que cette impulsion venait de son Cap'tain', avant de le remercier en brandissant bien haut son poing gauche, pouce dressé.

Alors que la distance entre le Tharko Sun et sa proie diminuait rapidement, le gamin ne put s'empêcher d'avoir un léger sentiment d’appréhension devant la masse de la baleine. Étaient-ils suffisamment armés pour se mesurer à elle ? Le harpon qu'il tenait pourtant fermement lui semblait bien dérisoire devant l'impression de force qui émanait de la kindori. Même la baliste servie par Chéréas lui paraissait trop frêle pour causer le moindre dégât sérieux.

Pourtant, Jakelm de décelait aucune inquiétude particulière chez les hommes-lézards qui l'entouraient. Au contraire, il aurait juré qu'une certaine excitation gagnait peu à peu l'équipage. Haussant les épaules, Le garçon fit bien vite disparaître ses craintes de ses pensées et ancra ses pieds sur le pont dans l'attente du tir de leur arme principale. Après tout, le capitaine Athassian savait certainement ce qu'il faisait et ses marins ne devaient pas en être à leur coup d'essai.

Cette chasse était-elle légitime, répondant à un réel besoin de ravitaillement, comme on le leur avait laissé entendre, ou était-elle un acte barbare, gratuit et totalement inutile, comme le pensait Serana ? Le mousse ne se posait même pas la question. D'un naturel confiant, il n'envisageait même pas qu'on puisse leur avoir menti pour s'assurer leur concours. En digne fils de pêcheur, il connaissait toute l'importance de ses expéditions capables d'assurer, en une seule sortie, la subsistance de tout un village pendant de longs mois et ce "gibier" gigantesque correspondant bien à cette vision des choses.

Rentrant instinctivement la tête lorsque le harpon tiré par leur maître artilleur passa au-dessus de leur tête pour voler vers sa cible, Tijak se reprit très vite et tendit le cou pour voir s'il avait fait mouche.

écrit par: Hermine Samedi 23 Mars 2019 à 15h36
Le Tharko Sun, pont supérieur
Arzhaelig, Jakelm, Chéréas

« user posted imageaille que vaille, le harpon dentelé avait effectivement fait mouche, dans un bruit de tonnerre.
La baleine solaire, touchée de plein fouet, se débattit vivement, et tenta de prendre la fuite. Cependant, le carreau de baliste -car, au final, c'était clairement à cela que ressemblait le lance-harpon- s'était fiché solidement en plein dans le dos de l'animal, et était relié à un solide cordage. Aussi, quand la baleine s'élança, tout le
Tharko Sun partit en avant, manquant faire tomber en arrière ses occupants. Cependant, les membres d'équipage s'étaient préparés à la manœuvre, et tinrent solidement sur leurs jambes.

Rapidement, la Kindori s'aperçut de ce passager clandestin qu'elle tractait et dont elle ne pouvait se débarrasser, et préféra ralentir pour commencer à fouetter violemment de sa queue. Cependant, jouant sur la longueur de la corde qui le reliait à l'animal, le navire donna rapidement du champ à tribord, esquivant étonnamment facilement l'appendice caudal dont les aventuriers ne ressentirent que le souffle puissant créé par son mouvement.
L'ouverture ainsi créée dans le flanc de l'immense bête était l'opportunité idéale, et les hommes-lézards ne s'y trompèrent pas :
Capitaine Athassian
- À l'attaque, mes braves !, exhorta, en bon stratège, le capitaine Athassian. « Lançssez tout sse que vous avez !!
Pour la ssurvie, pour l'honneur, combattons de tout notre cœur !! »


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Cet homme lézard est le capitaine du navire Tharko Sun.
Tant dans sa voix que dans ses manières ou son équipement, lui et ses marins qui l'entourent semblent nettement plus intelligents et civilisés que les hommes-lézards qu'on peut trouver dans les marais de Féerune.

À l'ordre de leur capitaine, comme un seul homme, les hommes lézards lancèrent de manière coordonnée leurs harpons de toute la force de leurs bras, imités en cela par les aventuriers qui s'y étaient préparés.

Le combat du frêle navire de toile et de bois contre l'animal titanesque se déroula ainsi. Les chasseurs collaient au train de leur proie, esquivant de justesse chacun coup de queue mortels par quelque prodige mystérieux, et exploitant chacune des failles pour lâcher tous leurs projectiles. Comme le craignait Jakelm, chaque harpon pris indépendamment semblait bien dérisoire comparé à l'épaisseur de l'épiderme de la kindori, capable d'affronter le froid et les radiations de la Mer de Nuit. Cependant, au bout de longues minutes haletantes d'un âpre combat, plusieurs dizaines de ces apparents cure-dents perçaient les flancs de la baleine solaire, dont les attaques ralentissaient, signe qu'elle commençait sérieusement à fatiguer.
Périodiquement, certains harpons plus grands tirés par Chéréas perçaient des blessures plus cruelles que les autres ; dans la fureur de la bataille, le jeune ingénieur avait en effet démontré son talent en réussissant à libérer la baliste de son cordage en dérivant la corde sur un autre point d'ancrage, ce qui lui avait permis de continuer à utiliser l'engin, rythmant l'affrontement de coups de tonnerre retentissants.
Le tout était soutenu par la musique enhardissante d'Arzhaelig, qui semblait à la fois faciliter les manœuvres d'évitement de leur navire tout en donnant du coœur et du courage aux guerriers ; tellement de courage qu'à un moment, deux des hommes-lézards s'élancèrent le long du cordage pour sauter sur le dos de la kindori et l'attaquer directement de leurs épieux. Bien qu'efficace, c'était là une tactique d'une dangerosité folle, mais qui démontrait le courage et le sens de l'honneur de ces combattants, qui faisaient face à la mort en défiant les probabilités, sans magie ni armement complexe ni capacité de race supérieure, armés de leur seuls expérience et courage.

Alors que la bataille semblait en passe d'être gagnée, le capitaine Athassian, lui-même, adressa un large sourire aux trois humains, dont l'aide changeait le cours de la bataille.
Ce sourire fut cependant la dernière chose que les aventuriers virent de leur capitaine.


Le Tharko Sun, cabine de pilotage
Serana

Dès le début de la bataille, il s'avéra que la demie-dragonne ne pouvait apparemment pas surmonter son dégoût de cette situation. Peut-être pour s'occuper l'esprit, elle décida d'en savoir plus sur le secret qui permettait au Tharko Sun d'éviter comme par hasard les attaques de la baleine solaire, alors même que son capitaine était occupé à lancer des harpons et à rallier son équipage sur le pont. Le navire allait même jusqu'à manœuvrer et à esquiver systématiquement du coté le plus approprié pour que l'animal soit empêché de rejoindre le reste du troupeau -ce qui n'aurait pas manqué, d'après ses observations, de déclencher un affolement apte à broyer n'importe quel navire -en particulier si on considérait les quelques mâles, dont la taille était encore supérieure à celle, déjà colossale, de cette jeune kindori que ces odieux hommes-lézards attaquaient. Vraiment, le mode de propulsion de ce navire était un mystère qu'elle semblait vouloir résoudre, au point d'abandonner ses compagnons en plein combat.

Une fois devant le poste de pilotage, la porte de bois de la pièce ne l'arrêta pas plus de quelque secondes : ragaillardie et peut-être énervée par sa récente mutation, elle l'enfonça sans presque y penser et entra dans la pièce.
À l'intérieur, pour unique ameublement, se trouvait un trône qui sembla à la demie-dragonne étrangement similaire au Timon du
Protecteur. Sur le trône, était assis un homme lézard couvert de colfichets. Celui-ci semblait en proie à une intense concentration : ses mâchoires étaient serrées et il semblait trembler de tension.
Mais dès que Serana força l'entrée de la pièce, cette concentration fut brisée.

Pilote
L'homme-lézard ouvrit soudainement les yeux, et ces yeux brillaient d'une mystérieuse magie. Durant deux secondes, il sembla ignorer où il se trouvait. Mais son regard tomba bien vite sur l'intruse.

- Qu'essst-ce que tu fais-là, esspèce d'idiote ?, lui cria-t'il, passablement énervé et effrayé. « Sssors d'ici tout de ssuite, ssstupide sssang-chaud !! »


--------------------
Cet homme lézard est le pilote du Tharko Sun.
Assis sur un trône magique, il vibre de puissance arcanique ... avant de sombrer dans le néant.


Serana ouvrit peut-être la bouche pour répondre une réplique bien sentie, mais n'eut rien le temps de faire d'autre.

Le navire était privé de sa capacité à se mouvoir, alors qu'il était sous les assauts d'un monstre trois fois plus grand que lui. Sur le pont, les aventuriers ne purent que voir l'immense nageoire caudale s'abattre sur eux. Et cette fois, elle ne manqua pas son but.

Une fois.
Deux fois.
Chaque coup emportait une partie de la coque, et des membres d'équipage, qui n'avaient nulle part où fuir.

À la troisième attaque, le navire vola en éclats.


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Arzhaelig, dommages subis: [4+9+3](3d10) = 16 ... Arzhaelig est à 18 PV
Arzhaelig, dommages subis: [4+2+6](3d10) = 12 ... Arzhaelig est à 6 PV
Chéréas, dommages subis: [7+10+7](3d10) = 24 ... Chéréas est à 7 PV
Chéréas, dommages subis: [9+7+4](3d10) = 20 ... Chéréas est mort
Jakelm, dommages subis: [3+6+8](3d10) = 16 ... Jakelm est à -1 PV
Jakelm, dommages subis: [2+1+4](3d10) = 7 ... Jakelm est à -8 PV
Serana, dommages subis: [1+4+8](3d10) = 13 ... Serana est à 9 PV










































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hrp.gif
Arzhaelig, Perception: 19(d20) + 9 = 28
Serana, Perception: 14(d20) + 0 = 14

Quelques débris flottant dans l'espace
Arzhaelig, Serana

Accrochés à quelques planches ou à un bout de mat ... Chacun de leur coté, les deux officiers du Protecteur revinrent peu à peu à la conscience, leurs corps meurtris et la respiration rendue difficile par leurs multiples contusions.
Plus de combat. Plus de
Tharko Sun. Ils étaient là, seuls, naufragés, au milieu des étoiles. Seuls les entouraient quelques débris de différentes tailles seul témoignage du navire qui les abritait encore quelques temps auparavant. Au milieu des débris flottaient, épars, bouts de bois, de cordage, de métal ... et cadavres.
Tout autour d'eux, à quelque distance, flottaient au hasard leurs anciens compagnons d'équipage. Quelques uns, les plus proches, les regardaient sans vie, le souffle coupé, les os apparemment brisés. Certains autres, plus loin, semblaient en plus comme ... congelés. Un voile blanc les recouvrait tout entiers, comme s'ils s'étaient momifiés dans un environnement d'une froideur extrême.

L'une aperçut l'un, l'un aperçut l'une.
Quant aux autres ... morts, ou disparus.

Hormis leur propre respiration légèrement sifflante, les seuls bruits provenaient d'une distance de quelques encablures : là-bas, la baleine solaire finissait d'agoniser sous les assauts du second navire homme-lézard qu'ils avaient aperçu quelques minutes (... ou quelques siècles ?) auparavant. Le reste du troupeau de kindori n'était pas non plus très loin.


Les sens comme aiguisés par la catastrophe, Arzhaelig remarqua deux éléments supplémentaires.
Le premier était, pour le chantevent, comme une seconde nature : le vent. Chose peu commune dans son expérience limitée de la navigation sur la Mer de Nuit, celui-ci soufflait tout autour de lui. Un souffle pour l'instant relativement fort, mais qui décroissait peu à peu. Regardant autour de lui, ses yeux habitués à discerner la magie recherchèrent la fine aura de la sphère arcanique qui semblait entourer chaque navire voguant sur cette mer. Il n'en discerna que de fins lambeaux ... qui se dissipaient rapidement. L'air environnant semblait, lui aussi, s'évanouir dans l'espace. Il s'agissait probablement là la vraie raison de sa respiration rendue difficile.
Le deuxième élément était d'une importance toute aussi cruciale : à une dizaine de mètres environ flottait un corps plus petit que les autres. Le corps d'un enfant. Celui de Tijak. Il semblait avoir lui aussi succombé, mais ... difficile d'en être sûr, avec la distance.

Était-ce la fin du voyage pour nos héros ?

écrit par: Serana Samedi 23 Mars 2019 à 18h23
Probablement la plus grande erreur de sa vie. Et ce probablement pour longtemps. Mais elle prendrait le temps d'expier ses péchés plus tard. Si il y avait lieu.

Elle avait été un peu violente sur la porte. Mais elle n'était pas connue pour son expertise du crochet. Bien sûr, elle n'avait pas vue la boucherie qui s'était déroulée dehors, sans quoi elle n'aurait pas eu, actuellement, autant de remords. Mais de regrets elle n'avait pas, la créature était en vie.

Elle avait eu la malchance de réveiller l'idiot qui dirigeait le navire. Mais peu importait désormais. Les griffes profondément plantées dans le bois du navire, flottant au milieu du vide, elle chercha rapidement à repérer ses anciens alliés, qui désormais ne l'était certainement plus. Sa vision était partiellement troublée par une ligne de sang qui coulait de son arcade et venait recouvrir son œil droit. Elle l'essuya avant de se relever avec difficulté.

Elle vit Arzhaelig non loin, et n'essaya même pas d'imaginer ce que le barde pensait à ce moment là. Il ne pouvait pas douter plus de quelques secondes de la responsable de la catastrophe. Et d'ailleurs, elle n'avait pas pour but de le nier. Mais il y avait plus important : les vivants. Elle remarqua immédiatement au loin le corps de l'enfant. Elle avait aperçu celui du balistaire, mais cela ne l'avait pas choquée outre mesure. La mort était sauvage et imprévisible pour les hommes de guerre. Tout en dénouant sa corde, elle dit au capitaine du Protecteur :


- Le gamin d'abord.

Elle accrocha la corde au débris le plus sûr qu'elle pouvait atteindre le reste était déjà autour de sa taille. Puis elle recula autant que possible pour prendre de l'élan. Apparemment, la physique du coin lui permettait de flotter. Et bien, allons y.

Avec toute la puissance physique dont elle disposait, elle s'élança vers Tijak et sauta dans le vide. Elle avait l'intention de déployer une litanie de soin dès que ses mains pourrait toucher le garçon.


¤Foutu pour foutu...¤

Serana attache le bout de sa corde (15 m) à ce qui lui semble le plus en sécurité, et le reste autour d'elle avant de plonger dans le vide pour aller chercher le gamin. Elle lance Soins léger sur celui ci dès que possible.

écrit par: Arzhaelig Lundi 25 Mars 2019 à 10h03
¤ Oui, Tijak ... qui d’autre ? ¤

L’esprit du barde flottait quelque part à côté de son corps, au milieu des débris, dans ce flux d’air qui s’étiolait à chaque seconde au milieu des débris et des corps brisés. Ils avaient perdu, dans un combat aux conséquences potentiellement mortelles, il le savait même s’il s’était bien gardé de considérer ce risque.
¤ Pour ce qui me concerne tout ceci est une erreur. Une très grosse et grossière erreur. Sans même parler du fait d'emmener un enfant avec nous. ¤

La phrase résonnait encore dans l’esprit d’Arzhaelig. La position de Serana était claire, ne pas considérer un lien de cause à effet eut été ... stupide ? D’une manière ou d’une autre, elle était parvenue à mettre un terme à la chasse à laquelle elle s’opposait de toute sa conviction, c’était ... comme ça, il n’y avait rien à en redire, ce qui était fait, était fait. Elle aurait à composer avec les conséquences de ses actes.

¤ Une erreur partout ma chère Sérana ... ¤

Cligner des yeux lui semblait de plus en plus difficile, l’air se raréfiant rapidement, ils finiraient congelés dans le froid extrême de l’espace. Pendant une fraction d’instant, il manqua se perdre dans la contemplation de cet univers infini, dans la beauté des couleurs chatoyantes, dans ce silence bien faisant après le fracas de la mort, puis un des poseurs d’énigme glissa dans sa gangue de glace devant lui et comme s’il reprenait son souffle après une longue apnée, l’esprit rejoint le corps.

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D’abord sauver qui pouvait l’être, vite, ensuite trouver un moyen de résister au froid et à l’absence d’air et de rejoindre au plus vite une autre embarcation. Contre la logique, il expulsa une partie de l’air qui emplissait ses poumons, les sifflants entre ses lèvres presque closes. ¤ Tant qu’il y a de l’air, il y a du son, quand il n’y a plus d’air, le son meurt. ¤
Comprenant que Serana tentait de soigner Tijak, il lui apporta son support, comme un pardon pour la responsable du carnage et une excuse d’avoir emmené un enfant dans une expédition si périlleuse. Juste quelques notes, qui dureraient le temps nécessaire. Conscient de l’état de son propre corps brisé –et qu’il ne servirait plus à rien ni à personne s’il mourrait là-, il força la magie des notes, renforcée elle aussi, à soigner ses innombrables contusions.


Hymne de guérison,utilisation de Musique Bardique, +7PV à tous les sorts de soins lancers tant que l’effet dure (durée de la représentation +5 tours) puis Soins légers sur lui-même.

S’il lui restait assez de ressources, il continuerait son effort en rassemblant ce qu’il restait de vent autour d’eux pour le dirriger, au rythme qu’il leur était possible de tenir, en direction du navire le plus proche, les accompagnant d’autant de lueurs que possible pour espérer attirer l’attention de l’équipage. Ils avaient perdu mais conservait un fragment de vie, par respect pour leur artilleur défunt -et pour une puissante envie de vivre encore-, ils n'avaient pas le droit de ne pas tout tenter !

Chantevent,utilisation de Musique Bardique, puis Lumières dansantes autour d’eux trois.

écrit par: Jakelm Fileyeur Lundi 25 Mars 2019 à 14h29
Pourtant cette chasse semblait se dérouler de la meilleure façon possible entre l'énorme baleine et le frêle navire, ce dernier utilisant sa dextérité amplifiée par la magie bardique pour virevolter autour de sa proie tout en lui causant de multiples blessures qui l'affaiblissaient de plus en plus. En dépit de la disproportion des adversaires, David paraissait prendre le dessus sur Goliath.

Ravi de l'occasion qui lui était donnée de participer à une telle expérience, Tijak s'était démené de son mieux, soucieux de faire honneur au Protecteur en montrant de quoi ses marins étaient capables. Avec toute l'insouciante de sa jeunesse, il avait vécu cet instant comme un jeu, sentant l'adrénaline décupler ses réflexes. Pour lui, il n'y avait rien de cruel, ni de barbare, dans un tel affrontement. Il se serait jamais venu à l'esprit du gamin de tuer un autre être vivant, fut-ce un "simple" animal, pour le plaisir, sans nécessité aucune, mais il ne voyait aucune objection à le faire pour assurer le ravitaillement d'une ville.

Mais soudain, ce fut le drame. Alors que l'issue du combat n'aurait dû faire aucun doute tant la Kindori était surpassée en vitesse et en précision, un grain de sable - ou plutôt un énorme rocher - vint perturber cette belle mécanique. Sonné dès le premier coup de queue, le mousse fut projeté à terre tel un fétu de paille ballotté par la tempête, avant de se retrouver à flotter dans l'espace, simple débris parmi d'autres. Tout ce qui restait d'un fier navire appelé le Tharko Sun et de son équipage.

Combien de temps dura cette dérive avant qu'un contact sur son corps ne le fasse frémir ? Le mousse aurait été bien incapable d'apporter une réponse à cette simple question, ayant perdu toute conscience du monde extérieur.

Alors qu'il sentait un imperceptible souffle de vie le parcourir de nouveau, Jakelm bougea légèrement, entrouvrant la bouche pour aspirer une profonde bouffée d'air dans lequel l'oxygène se raréfiait trop rapidement. Le visage de l'enfant était d'une pâleur extrême. Dans ce masque portant déjà les stigmates de la mort, les yeux, cernés de noir et profondément enfoncés dans leur orbite, cillèrent avant de se fixer sur Serena qui venait de l'effleurer pour lui dispenser les premiers soins.

Encore trop faible pour agir par lui même, Tijak gémit doucement, redevenant l'enfant qu'il n'avait, au fond, jamais cessé d'être :


- Maman... J'ai... J'ai froid...

écrit par: Hermine Mercredi 27 Mars 2019 à 17h44
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• Round 1
Arzhaelig, hymne de guérison
Arzhaelig, soins légers: 3(d8) + 9 +7 = 19 ... Arzhaelig est à 25 PV
Serena récupere et attache une corde (action complexe)
Tijak, stabilisation: 83(d100) = 83 ... Échec, Tijak est à -9 PV
• Round 2
Arzhaelig, lumières dansantes
Marin homme-lézard, perception: 4(d20) + 4 = 8 ... Échec
Serena se déplace
Tijak, stabilisation: ...
Bruit de dés
Serena se déplace
Serana, soins légers: 4(d8) +2 +7 = 13 ... Tijak passe à 4 PV

« user posted imageesh ! C'était vraiment limite !
    - Hé ! Il n'a pas le droit de faire ça !!, répondit la Furie.
    - Si », répondit simplement le Juge, dont la parole faisait loi.
Celui qui avait lançé les dés, lui, resta silencieux. Jusqu'ici, le jeu ne l'avait guère intéressé, mais pourtant, il souriait maintenant dans sa barbe. Était-il satisfait d'avoir réussi à rabattre le caquet de sa pire ennemie, ou simplement heureux d'avoir sauvé un adorateur prometteur ?

Je n'aurais pas la prétention de vous le dévoiler.


user posted image


Quelques débris flottant dans l'espace
Arzhaelig, Jakelm, Serana

Désireuse de tenter de sauver cet enfant qu'elle venait peut-être elle-mêle de tuer à l'instar de quasiment tout l'équipage, Serana s'assura grâce à sa corde avant de s'élancer vers lui. Cependant, peut-être encore sous le choc et privée de ses repères habituels dans ce maelstrom de débris, elle estima mal la distance, et fut trop rapidement retenue par le lien qui la retenait. Sous la force de l'impact, le morceau de bois à l'autre bout de la corde bougea un peu, ce qui lui permit, bien que ralentie, de continuer sur sa lancée. Mais le corps de Jakelm, que la vie abandonnait, était plus proche du capitaine que de son officier, qui en était encore loin -trop loin ...

Soudain, contre toute attente et avec un bruit étrange, la corde de Serana se brisa net, lui permettant de franchir la distance qui la séparait de son mousse. Emportée par son élan, elle parvint tout juste à lui effleurer le doigt. En un instant d'éternité, la scène sembla s'immobiliser, comme une peinture ...
Et Tijak rouvrit les yeux. Faible. La respiration difficile. Mais vivant. Pour l'instant ...

Malgré tout, la demie-dragonne était emportée par son élan. Seule, flottant dans l'air qui se raréifiait, loin de tout point d'appui, elle s'éloignait peu à peu du gros des débris, et avait, encore davantage que ses compagnons, de plus en plus de mal à respirer.

De son coté, Arzhaelig avait commencé ses efforts pour attirer l'attention du navire homme-lézard, seul espoir des aventuriers d'être sauvés avant de mourir de froid ou d'asphyxie. Malheureusement, à une distance de (peut-être) un kilomètre, ses efforts restaient pour l'instant vains ...

écrit par: Jakelm Fileyeur Jeudi 28 Mars 2019 à 13h48
Hoquetant, Jakelm s'efforçait de faire entrer de l'air dans ses poumons alors qu'il émergeait du comas dans lequel il était tombé. Alors que le souffle vital insufflé par Serena se répandait dans son corps, son visage juvénile abandonnait sa pâleur cadavérique pour retrouvait quelques couleurs. Progressivement,le gamin reprenait conscience de son environnement.

Des lumières vives clignotaient tout autour, oeuvre probable du Cap'tain' à quelques mètres de là. Et, toute proche, se trouvait la dragonne qui, après lui avoir rendu la vie, n'avait pas pu demeurer à ses côtés. Victime de son élan initial, elle avait poursuivit sa trajectoire et commençait à dériver, s'éloignant lentement, mais surement, du mousse.

La respiration courte à cause de l'oxygène qui se raréfiait, Ce dernier envisagea un instant de s'élancer pour tenter d'agripper son Lieut'nant mais abandonna bien vite cette idée. Il se se sentait pas la force de plonger de la sorte et avait conscience que cette nouvelle impulsion ne ferait que les éloigner davantage. Certes, il aurait rejoint Serena mais ils auraient été deux à dériver et à s'éloigner encore plus alors que leur meilleure chance consistait, au contraire, à rester le plus groupé possible pour faciliter un éventuel sauvetage.

Agissant aussi vite que sa faiblesse le lui permettait, Tijak déroula sa corde en soie et s'empressa d'y nouer à une extrémité son sac de billes, lest improvisé qui allait lui permettre d'optimiser son lancer. Enroulant l'autre extrémité autour de son poignet gauche afin d'en assurer la prise, se cramponnant comme il le pouvait aux vestiges du Tharko Sun sur lesquels il se trouvait, le gamin fit tourner plusieurs fois le bout lesté, visant soigneusement, avant de le lâcher en direction de sa cible.


- Lieut'nant, appela-t-il d'une voix croassante, l'élocution rendue difficile par la sécheresse de sa gorge. Attrapez ça !

Avec un peu de chance, la dragonne allait réussir à se saisir du filin et à se rapprocher des débris au sein desquels se trouvait le mousse. Elle saurait certainement quoi faire pour rejoindre ensuite Arzhaelig.

Il restait à espérer que les équipages des navires hommes-lézards qui étaient encore dans les parages ne soient pas uniquement focalisés par la chasse qui se déroulait et qu'un des marins remarque les naufragés...


Tijak lance à Serena l'extrémité de la corde lestée par le sac de billes.

écrit par: Serana Jeudi 28 Mars 2019 à 15h30
« Si un jour tu te retrouve seule, perdue, la lumière sera ta meilleure alliée. Tout ce qui pourra t'aider, tout ce qui a un peu d'esprit est attiré par la lumière. Débrouille toi pour en faire, sois aussi lumineuse pour toi que tu l'es pour moi, petite étoile »

¤ J'espère que tu avais raison papa...¤

Pendant un éternel instant elle avait fixé le vide au dessus d'elle. Le froid qu'elle ressentait l'informait du critique de la situation, même au cœur de l'hiver, depuis son adolescence elle n'avait plus eu ce sentiment que dans les zones les plus polaires qu'elle avait traversé. Elle avala une bouffée de l'air restant et puis elle avait entendu Tijak, et tout en regardant le gamin qui s'apprêtait à lui lancer une corde elle s'était rappelée de ces paroles que, des dizaines d'années plus tôt, lui avait donnée son père.

La physique était complexe ici. Ce n'était pas comme progresser dans une étendue d'eau. Le peu d'air qu'il y avait autour d'elle ne lui permettait que très relativement de progresser. En luttant contre cet environnement tout sauf propice à l'existence d'être terrestre, elle tenta de saisir la corde, comptant moins sur sa force que sur sa volonté et l'agilité du matelot.

Mais qu'elle saisisse ou non la corde n'était de toute façon qu'une étape temporaire, un peu plus de temps. Rester ici ne les aiderait pas, à terme. Cette étape passée elle dégaina l'arme de l'ingénieur nain. Et le pointa vers le vide relativement au dessus d'elle. Ses doigts cherchaient un éventuel moyen d'augmenter sa puissance. Mais si celui qui se servait d'eux pour sa propagande disait vrai, l'arme était puissante, et son rayon impressionnant. Pour être honnête, elle espérait moins attirer le reste de la flotte que d'éventuelle autres alliés encore inconnus. Que ce soit une autre faction, ou une autre créature. Mais tout serait mieux que le néant.


Après avoir tenté d'agripper la corde (à condition que Tijak ne se mette pas plus en danger), Serana tire une salve de son pistolet dans la direction la plus visible possible.

écrit par: Arzhaelig Lundi 01 Avril 2019 à 15h40
Arzhaelig les regardait évoluer, libres et cruellement contraints par une réalité qui n’était pas faite pour leurs corps. Tentant de secouer la tête, il prit conscience que flotter de la sorte amplifiait chaque mouvement, que les actions et réactions opposées le déplaçait dans un sens ou dans l’autre. S’appuyer sur un morceau de bastingage l’en éloignait en les écartant tous les deux d’une force proportionnelle à la masse de chacun. Des lignes imaginaires se dessinaient devant lui, des vecteurs s’additionnant dans des schémas de plus en plus complexes. Le barde manquait d’oxygène, c’était certain.

Comprenant par contre avec une clarté d’esprit fulgurante les tentatives des deux compagnons, il se considéra comme un objet au cœur de ses schémas arithmétiques et, jouant d’un appui sur l’autre, se rapprocha de Tijak pour les approcher tous les deux de Sérana en considérant comme direction générale des trois corps, le navire vers lequel il envoya les lumières dansantes. Le tir de Serana avait toutes les chances de fonctionner lui aussi mais serait-il suffisant ?

Et tandis qu’il calculait bien trop vite pour ce que son cerveau était capable de comprendre, il fut soudain pris d’une terrible certitude : l’équipage de l’autre navire les avait vu. Et il préférait se concentrer sur la mise à mort de l’animal –et la réussite de leur entreprise- que sur la recherche de survivants éventuels dans les décombres. Ils auraient pu penser que personne ne pouvait survivre à une telle attaque mais d’un clignement d’yeux désespérément lent, il balaya cet optimisme : n’avaient-ils pas accompagné eux-mêmes un équipage réduit ?

S’ils ne devaient compter que sur eux-mêmes, il trouverait un moyen de rejoindre le navire, l’aborderait, et ferait comprendre aux créatures la valeur de la vie ! Pour ça, il leur fallait survivre, et préserver le peu d’air qui leur restait.


♫ Sous le vent ... et si tu crois que c’est fini ... jamais ... ♫

écrit par: Hermine Dimanche 07 Avril 2019 à 08h50
« user posted imageénon. Quartz. Luminol.
Et une chambre de combustion magique, alimentée tant par une poudre alchimique spéciale que par le talent de l'utilisateur ... Ou, dans le cas de Serana, de son utilisatrice. C'est ce qui permettait à l'arme de fonctionner. Les rayons puissants produisaient une lumière aveuglante, surtout tirés en rafales comme le faisait la demie-dragonne.

Usant de forces action-réaction conséquences de vecteurs et de formules mathémagiques trop complexes et rébarbatives pour être abordées ici, mais dont le cerveau engourdi de Plume comprit instinctivement la théorie, le capitaine et son mousse parvinrent à ramener leur lieutenant vers eux. Puis, ils déployèrent ce qu'ils purent pour attirer l'attention de quelqu'un qui pourrait les aider. Quelqu'un. N'importe qui !

Mais les forces des aventuriers les abandonnaient. Un à un, ils sombrèrent dans l'inconscience, rejoignant le néant. Lorsque Serena expira, de fines particules de lumière et de cristal s'échapèrent en nuage de sa bouche, mais il ne resta bientôt que trois corps inertes reliés par une corde, et enveloppés de lumière scintillante ...








































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Marin homme-lézard, perception: 13(d20) + 4 = 17 ... Réussite

user posted image


Cales de l'Éther balafré
Arzhaelig, Jakelm, Serana

Un à un, les aventuriers se réveillèrent.
Lorsque Jakelm, Serana et Arzhaelig ouvrirent les yeux, ils découvrirent ce qui semblait être la cale d'un navire homme-lézard. Ils crurent un instant que la chasse n'avait pas encore eu lieu, que tout cela n'était qu'un mauvais rêve ... Mais, comme Tijak s'en rendit compte rapidement, là où les entrailles du
Tharko Ssun étaient maintenues aussi humides qu'un marais, celles-ci étaient totalement sèche et chaudes, telles un désert miniature.

Lorsque chacun d'eux revint totalement à la conscience, la petite bulle d'air magique bleutée qui leur entourait la tête à chacun se dissipa avec un petit "pop" sonore. Ce bruit sembla attirer immédiatement un homme-lézard à leur chevet. Son attitude n'était cependant pas celle d'une infirmière attentionnée, et il se contenta de leur dire quelques phrases en gardant ses distances, avant de remonter sur pont :


Chasseur homme-lézard
- Vous voilà réveillés ... Tant mieux pour vous. Nous sommes donc quatre survivants.

Pour les aventuriers, humanoïdes au sang chaud, la physionomie des hommes-lézards était malaisée à scruter. Leur interlocuteur était-il soulagé ou énervé ? Compatissant ou méprisant ? Cela était difficile à déterminer.

- Rejoignez-nous sur le pont, si vous voulez. Le conseil va bientôt commencer.



--------------------
Un marin homme lézard. Il vous semble l'avoir déjà vu quelque part ...


Pont de l'Éther balafré

Pour les aventuriers qui choisirent de monter sur le pont, le spectacle qui s'offrait à eux était singulier. À son apparence et ses quelques étendards, ils reconnurent le bâtiment sur lequel ils se trouvaient comme étant celui qui avait achevé "leur" kindori. Sur le pont semblait patienter la majorité de son équipage. Maintenant qu'ils se trouvaient auprès d'eux, ils s'aperçurent que les hommes-lézards de se bateau-ci ressemblait beaucoup à ceux du Tharko Sun -en fait, même leur emblème semblait avoir le même concept de base. Peut-être les deux clans partageait un quelconque lien de parenté ?

Tout autour de leur propre bateau en étaient amarrés d'autres, de conception semblable. Apparemment, tous les navires hommes-lézards qui étaient partis du rocher pour chasser la baleine solaire était maintenant réunis en un cercle de bois et de cordages. Sur chacun d'eux semblait réuni son propre équipage, pareillement en attente. Au milieu du cercle de navires avait été aménagé une plateforme de bois d'une dizaine de pas de diamètre, soutenue par les poupes des navires ainsi que par un complexe réseau de cordes, semblable à une toile d'araignée.

Si le fait les intéressait, ils purent apprendre qu'environ une journée s'était écoulée depuis leur naufrage, et que leur navire se nommait
L'Éther balafré. Ses marins étaient réunis sur le pont, et semblaient attendre quelque chose. Ils répondaient à leur questions si les aventuriers en avaient, mais leur attitude n'était point amicale -au mieux, indifférente. Les hommes lézards avaient vu les lumières qu'ils avaient produit, et avait choisi de ne pas les abandonner à leur sort, mais les aventuriers restaient des étrangers aux sang chaud au milieu d'une race étrangère.

Au bout de quelques minutes, le conseil proprement dit commença.
La plupart des marins hommes-lézards des différents équipages restaient sur leurs navires respectifs, mais certains, les chefs de clan apparemment, avaient rejoint la plateforme centrale. De temps en temps, d'autres hommes lézards venaient témoigner ou donner leur avis sur la plateforme, avant de rejoindre leur navire.
Un homme lézard, parmi les plus grands et les plus costauds, semblait avoir le rôle de médiateur.


Chef de clan homme-lézaard
- Guerriers ! Chasseurs ! Braves !
La ssituation que notre peuple affronte aujourd'hui est rare, et nécesssite l'arbitrage de tout notre peuple !


En quelques phrases concises, il parvint à résumer les faits -et, en passant, permit aux aventuriers de comprendre la plupart des tenants et des aboutissants de cette chasse à la baleine solaire.

Une fois une kindori attaquée, l'honneur dictait que l'équipage qui s'en était pris à elle devait trimpher par ses propres moyens : personne d'autre ne devait intervenir, à son profit ou à son détriment. De plus, l'équipage de chasseurs devait s'assurer que la baleine ne rejoigne pas son troupeau, sous peine de déclencher un affolement qui mettrait en danger tous les équipages, voire les kindoris elles-mêmes.
Suite à la destruction du
Tharko Sun, pour éviter cet affolement qu'aurait provoqué la kindori presque morte, l'équipage de L'Éther balafré était intervenu. Par ce faire, il semblait qu'il s'était déshonoré lui-même ainsi que la mémoire du capitaine Athassian et de ses hommes.

Enfin, et c'était là le point le plus critique, les aventuriers apprirent que cette chasse avait un autre enjeu que la simple nourriture : à chaque chasse, l'équipage qui avait fait montre du plus d'honneur était chargé d'élever la prochaine génération d'hommes lézards.
En effet, pendant que la majorité des équipages participaient à la chasse, l'un d'eux, le "vainqueur" de l'année précédente, allait secrètement récupérer une nacelle d'œufs, qui avait orbité pendant des mois autour du soleil. Il y a bien des générations, les hommes-lézards de la Mer de Nuit s'étaient aperçus que ceux des leurs dont les œufs avaient incubé au chaud naissaient plus intelligents que leurs parents. Afin de s'échapper de leur carcan de peuple primitif, ils s'étaient donc organisés pour mettre en place ce système, qui permettait à chaque génération de devenir plus éveillée, tout en profitant d'une éducation qui privilégiait la mixité, permettant aux frictions entre les clans de rester minimes. C'était un des plus grands secrets de leur race, et qui leur donnait une chance de leur salut au sein d'un univers ou d'autres races telles que les elfes ou certaines races monstrueuses avaient bien plus d'atouts à leur disposition et maintenaient les hommes-lézards, consciemment ou non, dans leur niche de sauvages primitifs.


- Ainssi, quel sera le dessstin de notre prochaine génération ?
Le clan Tharko Ssun, qui a chassé le plus bravement la kindori, n'est plus. Nous n'avons pas les détails pour estimer si Athasssian et les ssiens ssonts morts dans l'honneur. L'Éther balafré s'est exclu lui-même par son comportement déshonorant envers ses cousins. Mais dans ce cas, que décider ? Quelle éducation donner à nos enfants ?
Que chacun qui, ici, a quelque chose à dire, prenne le totem de parole et s'exprime sur le destin de notre race. Le conseil jugera !



--------------------
Ce capitaine homme-lézard fait partie des meneurs de ce conseil, qu'il anime d'une main de fer et de sa voix puissante.

écrit par: Serana Mercredi 10 Avril 2019 à 22h45
La dragonne émergea du coma avec lenteur. Elle sentait sur ses poignets et ses bras une sensation douloureuse et étrangère. La brûlure du vide spatiale était semblable à ce que devait être celle du froid. Bientôt, son sang repris le dessus et la douleur s'estompa. Mais, pourtant, elle resta pendant plusieurs minutes les yeux fermés et immobiles.

Elle savait ce qu'allait penser ses deux compagnons. Ou du moins, pour le moment, le capitaine du Protecteur, le matelot n'ayant aucun moyen d'imaginer la source de leur péril. Elle n'afficherait pas de conflit, pas de remord. Mais dans sa tête, sa balance morale s'agitait. Était elle responsable ? Elle avait cherché à empêcher cette boucherie stellaire, certes, mais comment imaginer que la réaction du pilote du vaisseau ? Une réaction aussi brutale ? Leur balistaire était mort, et c'était probablement ce qui lui pesait le plus ? Mais en plus de tout cela, ses actes avaient été vains. Le reste de l'armada avait achevé la bête, qui, seule, n'avait put se défendre contre les autres navires.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle fût étonnée de constater qu'il y avait un autre survivant. Lorsqu'il leur proposa de monter sur le pont, elle acquiesça du chef et suivi en silence.

***


De ses souvenirs, jamais elle n'avait été entourée d'autant d'écailleux. Et de ces mêmes souvenirs, elle n'avait jamais rencontré autant d'hommes lézards capables de stratégies et de cohésion. Elle posa son épaule sur le coin d'une cabine et observa, écouta. Ils tentaient, comme ils le pouvaient de s'élever au dessus de leur condition. La méthode était quelque peu artificielle, mais peu importait. Cela dit, leur conception de l'honneur ne lui était pas étrangère, et lui paraissait, toujours aussi... stupide ? Bâtarde ? Corrompue ? Le plaçant devant tout le reste, ils discutaient l'honneur d'un équipage mort, et mettaient à la discussion la survie de leur propre espèce au nom de celui-ci. Des races s'étaient éteintes pour moins que ça. Si l'arbitrage du peuple ne conduisait pas à une solution, ma prochaine nacelle d’œuf allait elle être abandonnée ?

Après avoir laissé les premiers parler et se chamailler, elle attendit que, comme tout débats, les gueulards aient gueulés et les raisonnables aient tentés de raisonner elle estima qu'elle avait suffisamment fait preuve de politesse.

Quittant son point de vue, elle se dirigea vers un coin isolé de la poupe. Droite, ses articulations lui faisait encore trop mal à cause de l'exposition au vide, elle observa celui ci. Son regard s'éternisa sur les filets de sang du cétacé stellaire, puis dériva sur le cadavre de celui-ci.

Malgré tout, elle peinait de trouver véritable tristesse et remords pour l'équipage du Tharko Sun. Elle avait choisi son camp. Bien entendu, c'était une tentative d'auto-persuasion qui ne suffisait à détruire les doutes qui l'emplissaient. Elle se força à regarder la gigantesque masse sans vie qui, à peine quelques minutes plus tôt était encore une créature à la grâce réelle, quoique étrange. Quelque chose lui demandait, quelque part, le pourquoi de ses actions. L'instinct, sans doute.

Elle observait la créature et pria silencieusement, se demandant si le Chevaucheur l'écouterait.


¤ Puisse le Père des Vents, Égide des Voyageurs, protéger tes pairs, paisible nomade. ¤

Elle resta ainsi, comme une gargouille placide tout en écoutant de loin ce qu'il se disait.

écrit par: Jakelm Fileyeur Jeudi 11 Avril 2019 à 14h14
Les pensées de Jakelm restaient encore chaotiques au fur et à mesure qu'il revenait dans le monde des vivants. Alors qu'il clignait plusieurs des yeux, reprenant conscience de son environnement, il ouvrit largement la bouche dans une profonde aspiration. Qu'il était bon de sentir de nouveau l'air emplir ses poumons, rejetant les séquelles de la suffocation !

Les paroles de l'homme-lézard lui parvenait feutrées comme si elles traversaient une épaisse couche de coton pour atteindre son esprit encore embrumé. Mais, peu à peu, les mots se frayaient un chemin jusqu'à son cerveau. Quatre survivants seulement... Sur tout un équipage... Comment une telle catastrophe avait-elle pu arriver alors que la chasse semblait évoluer de la meilleure façon possible ? Quel grain de sable s'était-il glissé dans cette belle mécanique pour transformer une victoire annoncée en une telle déroute ?

Si Tijak rendit aussitôt grâce à Valkur pour être encore en vie, il ne manqua pas d'étendre cette gratitude aux deux officiers du Protecteur dont il prenait conscience de la présence à ses côtés, tout en recommandant Chéréas auprès de Kelemvor. Fixant le Saurien qui venait d'assister à leur réveil, le gamin opina du chef, tout en essayant de le reconnaître. À ses yeux, les marins du Tharko Sun se ressemblaient tous et, seuls, d'infimes détails permettaient de les différencier.

Une fois sur le pont, restant dans l'ombre d'Arzhaelig et de Serena, il découvrit, fasciné, l'histoire de cette race devenue stellaire. Encore prompt à s'enthousiasmer face au merveilleux, l'enfant ne pouvait qu'adhérer à ce concept d'honneur, chargé de départager les équipages et de déterminer lequel serait digne d'éduquer la génération future.


- Mais si ! Ils se sont battus avec honneur, murmura le mousse, alors qu'était évoqué le sort d'Athassian et de son équipage. J'le sais. J'étais là au milieu d'eux...

Mais, intimidé, il hésitait encore à intervenir plus ouvertement. Pour le moment, seul son capitaine avait pu percevoir ces propos spontanés. Si l'enfant était persuadé de la justesse de ses pensées, il manquait cruellement d'expérience et en savait trop peu sur la mentalité des Sauriens pour leur suggérer une solution satisfaisante à la question cruciale qu'ils se posaient : la survie de leur propre espèce.

Trop impulsif pour se taire plus longtemps, Tijak s'élança et saisit le totem, profitant de la permission qui lui était faite de s'exprimer.


- j'sais pas c'que vous allez décider pour vos enfants, déclara-t-il, s'efforçant de masquer le tremblement de sa voix. J'veux dire, j'suis pas l'mieux placé pour donner des conseils, vu comme mes parents me criaient dessus quand j'faisais des bêtises. Mais, j'peux vous dire qu'les marins du Tharko Sun, ils ont chassé avec courage et honneur. J'suis fier d'avoir été avec eux à ce moment...

Marquant une courte pause, il reprit, cherchant du regard un signe d'approbation d'Arzhaelig, espérant puiser dans ce soutien le courage de poursuivre.

- Le clan d'Athassian n'est pas mort avec son navire. En plus, y'a au moins un rescapé... Y'a aussi forcément, quelque part, le reste de sa famille. J'veux dire... Y'a pas moyen d'leur confier, à eux, la charge d'élever vos œufs ? En mémoire du valeureux équipage du Tharko Sun...

écrit par: Hermine Jeudi 11 Avril 2019 à 15h31
Après que Jakelm eut parlé du quatrième survivant du Tharko Ssun, un murmure agita l'assemblée écailleuse. Ceux des hommes lézards des navires qui n'avaient pas assisté à la fin de la chasse cherchèrent des yeux celui dont on parlait.

Après quelques instants, l'intéressé se détacha de la foule et sauta sur la plateforme centrale. S'assurant que le jeune mousse avait terminé de parler, il hocha la tête à son endroit -en signe de gratitude, peut-être ?- avant de lui prendre doucement le totem de parole des mains. Il maintint cependant sa main verte sur l'épaule du petit garçon, la serrant un peu plus que nécessaire, et resta ainsi quelques instants, la tête levée, regardant les étoiles, tandis que le petit humain se demandait que faire.
Puis, enfin, après ce qui ressembla à un soupir, il parla. Sa voix était hachée, comme s'il souffrait :


Chasseur homme-lézard
- Au plus fort du combat, pendant que Krasz manœuvrait le Timon Mercane, mon frère et moi avons ssauté ssur le dos de la kindori. Farzz en est tombé dans l'honneur. Moi-même ssuis pervenu à y resster cramponné, et c'est ce qui m'a ssauvé ... Je n'étais pas ssur la bête quand ... ss'est arrivé. Aujourd'hui, je vois le ssoleil sse lever, alors que tous les miens ssont retournés à la nuit ...

Même si sa physionomie reptilienne était étrangère aux aventuriers, leur ancien compagnon d'infortune semblait à ce moment aussi abattu que n'importe quel humain. Sa tête baissée, et la larme que le jeune Jakelm crut un instant voir rouler le long de sa joue, le rendait, quelque part, terriblement proche d'eux.
Soudain, il ouvrit les yeux en regardant un point invisible, murmurant, comme pour lui-même, en proie à ses reflexions.


- ... la nuit, la fin et ... le commenssement ... mais deux fois le sssecond ... le "B" ... Pur comme une colombe, gentil comme un mouton ... Le bébé ... sse qui nous lie touss ... mon maître !

Semblant avoir comme une illumination, l'homme lézard se redressa. Lâchant l'épaule de Jakelm, il était soudain devenu fier, et défiait du regard l'assemblée. Il continua, la voix plus forte, tourné autant vers le conseil des capitaines et des chefs de clans, que vers le mousse, dont le témoignage semblait avoir été le catalyseur de sa prise de conscience.

- À la mort de mon maître, je ssuis moi-même devenu la mémoire de mon clan, une Langue Vraie. Et écoutez ma vérité, qui est la même que celle de ce petit d'humain. Le clan Tharko Ssun est mort dans l'honneur. Le clan de l'Éther balafré a rissqué le ssien pour empêcher un ssecond désastre. Ils n'ont rien « volé ». Entendez ma vérité. Je la paye de mon exisstensse passée.
Ssuivant l'ancienne coutume, j'abandonne aujourd'hui mon nom. À compter de ce moment, celui que j'étais n'exisste plus. Je sserai maintenant ...


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Un marin homme lézard, unique survivant du clan Tharko Sun.
Us
- ... Uss. La mémoire de nous tous, marins du Tharko Ssun, disparus en ce jour de l'année 5054.
Je ne peux pas m'occuper d'élever nos vingt prochains enfants moi-même. Mais quoi que devienne la prochaine couvée de notre peuple, je l'accompagnerai. Afin de propager notre mémoire à tousss. Et d'aider à leur éducation. Afin que le drame d'ajourd'hui ne sse reproduise plus jamaiss ...


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Une Langue Vraie homme lézard. Bien que celui-ci soit débutant, son rôle sera de récolter les contes et légendes et, de perpétuer la mémoire de son peuple.


L'annonce fit sensation.
Visiblement, ce titre de «Langue Vraie» se situait quelque part entre celui de barde, de scribe, d'avocat et de chaman. Toujours est-il que personne dans l'assemblée des hommes-lézards ne prit la chose à la légère, et chacun sembla donner tout son crédit au témoignage de Jakelm, soutenu par la parole du dénommé Us.

Cependant, tout ceci n'apportait pas de réponse à toutes les questions ; en particulier, cela ne décidait pas du sort de la prochaine génération d'hommes-lézards ...

écrit par: Arzhaelig Vendredi 12 Avril 2019 à 15h28
La pensée du barde disparaissait comme l’air autour de lui. Dans une dernière parcelle de conscience, il se demandait si Séluné trouverait son âme là, perdu dans l’espace, ou s’il serait condamné à juste disparaitre avec ses derniers compagnons d’infortune.

Quand le souffle et la lumière revinrent, il sentait encore le cordon ombilical, la corde saisie pour ne pas s’éloigner des autres et ceinte avant de sombrer. Sa gorge lui semblait aussi sèche que l’Anauroch de ne pas avoir déglutit depuis trop longtemps et d’avoir utilisé ses dernières forces pour chanter dans l’espoir que l’air lui obéisse assez longtemps.


¤ Je me souviens de toi ... qui es-tu ? ¤

Quand il découvrit l’assemblage des navires, Arzhaelig ne put s’empêcher de le transposer en construction sur Toril. Quelque chose lui dit que quelque part, il avait vu un endroit comparable même si plus durable par la construction de pontons qui restaient installés et auxquels les navires s’arrimaient pour créer une véritable île flottante d’échange, d’aide, de convivialité. ¤ La Fraternité devait avoir un espace comme celui-ci. ¤

De signes de tête et de salutations singeant sans le cacher celles des autochtones dans un signe de respect, il parcourait la foule d’hommes-lézards. Il connaissait les clans les moins belliqueux du Marais au Lézards et n’était pas tant choqué que Serana qu’ils puissent se montrer si différents de la barbarie tribale qu’on leur prêtait plus facilement. Il fut confronté à ce racisme qu’une poignée des leurs auraient eu à souffrir au milieu d’une de leur ville humaine et l’accepta pour ce qu’il était : l’expression de la crainte de la différence, de l’inconnu.

Toute son attention se focalisa sur les explications du chef de clan qui, rapidement, retraça leur chute, replaçant les fragments de mémoire de cet instant douloureux à leur place pour reconstituer le souvenir dans son ensemble. Son introduction était claire, c’était au peuple de trancher sur ce qui venait de se passer, et ils n’étaient pas de ce peuple, tout au plus des témoins à entendre si le cœur leur disait sans leur enlever la possibilité de ne rien en faire du tout.


- À chaque cycle votre peuple est plus fort, plus éveillé, par la sagacité d’offrir aux plus valeureux la charge de s’occuper de la génération suivante. Le clan Tharko Sun a lutté bravement, leur gloire ne faisait aucun doute jusqu’à ce que ce terrible incident arrive. Il n’est pas réduit à rien même si son dernier représentant choisit d’endosser la mission de Langue Vraie, il restera la mémoire de la valeur des siens et guidera au mieux ceux qui doivent venir. Us a raison d’insister sur le fait que l’Ether balafré n’a rien « volé », que du contraire ! Il a choisi, dans la pleine conscience des règles de votre glorieux peuple, de braver le risque du déshonneur pour la cause altruiste de prendre sur lui ces risques pour la Kintori ne rejoigne le troupeau et qu’Us puisse guider la prochaine couvée dans l’honneur du Tharko Sun. Je ne suis qu’un étranger au milieu de vous et les lois de mon peuple ne sont pas les vôtres, mais je crois que vous gagneriez à inculquer le risque de déshonneur et le choix de celui-ci quand il y a plus en jeu que le Clan. Aussi vrai qu’ils ont choisi de vous protéger tous de la colère de la Kintori et de sauver les témoins qui risquaient les couvrir de déshonneur, les miens les chargeraient d’éduquer la prochaine couvée.

Le barde avait-il tort de se mêler de ce qui ne le regardait pas, ou, après tout, ne leur devait-il pas ... la vie ? L’ordre et le respect de traditions jamais remises en question ne valaient pas plus que la soif de destruction, il semblait évident à Arzhaelig que par leurs actions, l’Ether balafré s’était montré plus qu’aucun autre à même de gérer la situation sans se baser seulement sur leurs rites. Avait-il pris assez de pincettes ? Son charisme suffirait-il cette fois ?

¤ Un peu de chaos ne fait pas de mal n’est-ce pas ? Et si ça se trouve, dans quelques génération, ces chasses auront cessé Serana, et tes voyageurs placides seront en paix eux aussi. ¤

Et il se souvient alors de l’identité du survivant, c’était un des deux marins poseurs d’énigme.
¤ Un bébé ? Et ton énigme ne parlait-elle pas de la cour royale d’un jeu de cartes ? S'il fallait en choisir une, j'obterais pour le trèfle en signe de chance. ¤

écrit par: Jakelm Fileyeur Mardi 16 Avril 2019 à 13h56
Soulagé de voir que son intervention n'avait pas été jugée inconvenante mais, qu'au contraire, son témoignage était considéré comme fiable et digne de confiance, Jakelm ne perdait pas une miette de ce qu'il se disait dans cette étrange assemblée et n'aurait cédé sa place pour rien au monde, tant il était conscient de vivre un moment hors du commun.

La main sur son épaule le maintenait sur place, le laissant un peu désemparé mais cette main était simplement posée là, sans aucune violence. Au contraire, il semblait au gamin que la pression exercée par Us était amicale, une sorte de geste de protection effectué par le marin saurien envers son homologue humain.

L'intervention de la désormais Langue Vraie du clan Tharko Sun fut reprise par Arzhaelig, appuyant la légitimité de l’Éther Balafré à éduquer la prochaine couvée. Tout au long de ce discours prononcé avec force persuasion, le mousse du Protecteur avait hoché la tête avec fierté, approuvant chaque mot de son Cap'tain'. Pour l'enfant, aucun déshonneur n'avait entaché cette chasse et l'intervention du deuxième navire saurien était pleinement justifiée suite au malheureux accident qui avait frappé celui de leurs parents.

Machinalement, Tijak tourna la tête et regarda autour de lui, cherchant à repérer Serena. Naïvement, l'enfant pensait que la dragonne, en raison de sa nature, aurait pu se sentir proche des hommes-lézards et il était un peu surpris de son mutisme lors de ce conseil.

écrit par: Hermine Jeudi 18 Avril 2019 à 09h42
«user posted image mettre du sien.
Si chacun s'y employait, il était possible de dénouer même les situations les plus désespérées. Le témoignage et les arguments des deux humains, soutenus par Us, la Langue Vraie, déclencha de courtes délibérations de la part du conseil. Finalement, celui qui semblait faire office de porte-parole s'avança :


Chef de clan homme-lézaard
- Braves ! Le conseil a parlé : en dépit des apparences initialement trompeuses, ni le clan de Tharko Sun, ni celui d'Éther Balafré, n'ont commis de manquement à nos coutumes. En conséquence, Tharko Sun est déclaré vainqueur de la chasse à titre posthume. Ils rejoignent leurs ancêtres au panthéon, et la tradition orale de notre peuple sse ssouviendra d'eux à jamais.
En retour de sson essprit de décision et de protection, autant que par sses liens avec le clan Tharko Sun, L'Éther Balafré accueillera notre couvée, et la première éducation de nos enfants de cette année !


Le solide homme lézard marqua une pause, pendant qu'un tonnerre d'acclamations saluait cette décision. Pour les hommes-lézard, comme pour d'autres races, les enfants étaient le bien le plus sacré : savoir leur avenir assuré sembla détendre tous les chasseurs rassemblés. Après tout, il était probable que certains d'entre eux étaient eux mêmes les parents de ceux dont le destin venait de se décider ...
D'un choc de sa lance sur le sol, le chef de guerre continua :


- Que chacun d'entre vous garde toujours à cœur les principes de notre peuple ! Resspect aux générations passées, présentes et à venir, progrès, ressponssabilité, et ssurtout, ssagesse : ça n'est qu'ainsi que nous éviterons de nous perdre comme l'ont fait tant d'autres civilisations avant nouss !


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Ce capitaine homme-lézard fait partie des meneurs de ce conseil, qu'il anime d'une main de fer et de sa voix puissante.



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Pont de L'Éther Balafré
Arzhaelig, Serana, Jakelm

Suite à la décision du conseil, la flotte écailleuse s'était rapidement dispersée. La nacelle d'œufs avaient était accueillie sur l'Éther Balafré, où elle avait été placée sous bonne garde dans une couveuse similaire à celle qu'avait exploré Jakelm la veille.
Les aventuriers, eux aussi, avaient été accueillis par l'équipage -bien qu'avec une certaine réserve, car ils restaient des étrangers. Comme la plupart des navires hommes-lézards ayant participé à la chasse, [i]L'Éther Balafré[i] avait de toute manière choisi de revenir temporairement sur le Rocher pour écouler sa part de la kindori, qui devait être dépecée et partagée entre tous les hommes-lézards pour être consommée, ou revendue.

Dès que la future génération fut placée en sécurité, l'[i]Éther Balafré[i] fut un des premiers navires à quitter l'île improvisée pour le conseil. Il n'alla pas très loin, cependant : sa seconde préoccupation semblait de récupérer autant des dépouilles mortelles du clan
Tharko Sun que possible. En effet, en tant que plus proche famille de l'équipage décédé, il leur appartenait de leur offrir des funérailles décentes. Mais évidemment, pour ces hommes-lézards, cela constituait bien plus qu'un devoir ...

Alors que les marins, la mine fermée, récupéraient sur leur navire ceux qu'ils pouvaient trouver, leur capitaine vint trouver les aventuriers.


Capitaine Drizk
- Humains.
Mon cœur n'arrive toujours pas à voir comment l'équipage de mon cousin peut avoir été en vie hier, et abssent aujourd'hui. Il ne peut voir, il est aveugle, et ne peut que sssaigner de ssuite à ssa perte.

Le visage du reptile était sombre, dans tous les sens du terme. Il regarda un instant son équipage rassembler peu à peu les corps qu'ils pouvaient, puis soupira.

- « Cependant, là où nous rissquions le banisssement, grâce à vous, les miens ont consservé leur honneur. Plus important, ils ont acquis le droit de pleurer. Et d'esspérer. L'esspoir que porte la nouvelle génération. Le ssoleil qui réchauffe le cœur, et qui ssoigne, ssi on lui en laissse le temps. »

À un moment, un nouveau corps fut récupérer sur le bastingage du navire ...
Chéréas.
Durant la bataille contre la kindori, l'apport du jeune Chondathien et de sa machine de guerre avait été déterminant. Mais on ne pouvait plus rien pour lui. À part, peut-être ...


- D'après nos coutumes ... , commença le capitaine sans regarder les aventuriers, « ... les radeaux porteurs des corps de nos valeureux guerriers tombés sont lancés vers le soleil. J'ignore les traditions humaines ... »


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Le capitaine du navire homme lézard L'Éther Balafré.

Il ne continua pas sa phrase, et regarda ailleurs, jugeant que ses mots étaient suffisants pour décrire à la fois ce qu'il pensait du Chondathien, et la proposition sous-jacente. Il semblait laisser aux aventuriers le soin de réagir ...

écrit par: Jakelm Fileyeur Jeudi 25 Avril 2019 à 13h17
Mine de rien, Jakelm était soulagé de voir les choses s'arranger et, finalement, il éprouvait un peu de fierté d'être un de ceux, grâce à qui une solution avait pu être trouvée. En dépit de son appréhension initiale, son témoignage avait été écouté et pris en considération, au même titre que celui de son cap'tain'. Était-ce le signe que Tijak était en train de quitter le monde de l'enfance et que, le jeune adulte en devenir était davantage digne de confiance que le gamin turbulent et un brin rêveur qu'il était jusqu'à présent ? Finie l'époque de l'insouciance et de l'irresponsabilité, on attendrait désormais de lui des attitudes plus réfléchies.

Alors que la précieuse couvée était disposée à l'emplacement idéal pour lui permettre de se développer de façon optimale, l’
Éther Balafré entreprenait une corvée macabre mais indispensable. Il convenait de récupérer les dépouilles des marins du Thako Sun afin de les honorer une dernière fois et de permettre au deuil de se faire.

Ne voulant pas avoir l'air de se dégonfler, Jakelm les assistait de son mieux, aidant à charger à bord les corps ainsi recueillis. Le regard fixe, il travaillait machinalement, ne semblant pas vraiment réaliser ce qu'il faisait jusqu'au moment où la dépouille de Chéréas flotta juste devant ses yeux. Tétanisé, le gamin se figea, contractant les muscles de ses mâchoires. Jusqu'à présent, il n'avait pas vraiment réalisé ce qu'il se passait tant l'apparence des Hommes-Lézards différait de la sienne mais la simple vue du maître-artilleur suffit à le ramener à la dure réalité. La mort était bien là et pouvait se montrer imprévisible.

Le visage blanc comme un linge, Tijak sentit ses jambes flageoler sous lui et dut se rattraper au bastingage pour ne pas tomber. Esquissant quelques pas en arrière, il éprouvait soudain le besoin de s'éloigner de tout ça afin de retrouver son calme. S'il entendit bien la question du capitaine Drizk, il était bien incapable d'en comprendre les paroles - son esprit refusait encore d'en accepter la réalité - et donc d'y apporter un semblant de réponse.

écrit par: Serana Jeudi 25 Avril 2019 à 18h29
Alors que le macabre travail se poursuivait, Serena resta en arrière. Elle observait le gamin. Le peuple saurien lui était trop différent de forme, et c'était bien tout ce qui comptait pour le moment. Elle avait vu les charniers et les batailles, malgré sa vie, Tijak était encore un enfant, avec ce qui allait d'innocence. Mais quand vint le tour de ramasser le corps de l'artilleur, la réaction fut tout autre, et elle sût qu'était là la première pierre de son expiation. Elle décroisa les bras et s'écarta du bastingage.

Elle traversa la distance qui la séparait du groupe de travailleur funèbre rapidement et écarta sans grande difficulté les marins. Pliant des genoux encore douloureux elle pris dans ses bras le corps violacé de l'artilleur depuis trop longtemps privé d'oxygène. Le sang avait à tout prix tenté d'irriguer les organes vitaux mais sans succès. Une mort atroce.

Tout en sachant que ce qu'elle faisait tenait presque du parjure elle s'éloigna vers la poupe après avoir jeté un œil au gamin et à Arzhaelig. Elle posa le corps dans un endroit isolé, pris aux embruns.

Assise en tailleur, les deux mains l'une sur l'autre, elle murmura :


- Capitaine des Flots, seigneur parmi les princes de la mer, accepte ton fils en ton Royaume, soit satisfait par son courage qui jamais ne l'aura quitté.

Père des Vents, qui partout ici nous entoure, je t'implore de guider cette âme vers le Royaume du Jugement. Ne le punis pas pour mes fautes.

La tête baissée, les yeux fermées, elle implora les dieux jusqu'à la nuit solaire. Une fois la longue oraison passée, accompagnée du capitaine et du mousse, un carreau brisé de baliste entre les bras, le corps de Chereas rejoint le soleil.