Version imprimable du sujet
Cliquez ici pour voir ce sujet dans son format original
La Taverne des Royaumes Oubliés > Quête : Les vestiges de l'oppression [Damarie] > Introduction: De l'écume aux cimes blanches


écrit par: Farah Cyahn Samedi 01 Avril 2017 à 02h09
user posted image


user posted image


1372 - L'année de la Magie sauvage
Localisation: Valherse - Quartier du port.
Dix-septième jour du Crépuscule.
Fin d’après-midi.
16 °C
Bande-son de l'auteur

Aldriss
Le petit-être avait les manches et les genoux trempés dans l’eau savonneuse, appuyé sur le bord glissant d’une cuve en bois. Il arrivait à sentir le gout amer du savon sur sa propre langue. Il venait de briquer intégralement les faux ponts, un plancher plus vaste que n’importe quelle demeure halfeline. Outre ses membres endoloris par l’exercice, son humilité blessée par l’ingratitude de la tâche et ses mains ridées par le contact prolongé avec l’eau. Le plus déprimant restait de savoir que dès que le navire aurait repris la mer, l’équipage n’aurait aucun scrupule à saccager les lieux et à le rendre encore plus sale qu’il n’avait été. Mais sa tâche désormais accomplie, il était libre d’action pour le reste de la journée. Il décida de troquer l’odeur omniprésente du savon pour l’iode et le vent du Valherse, la cité où le navire avait décidé de poser l’ancre. Cela faisait déjà vingt-cinq jours que le petit-être subissait quotidiennement la vie de marin, plus habitué à la stabilité des routes du Mitan, une suite fortuite d’évènement l’obligeait à séjourner à bord du Sceptre vert. Le jeune Hun continuait de parcourir les sous-sols du navire, il longea les couchettes remplies de rustres marins qu’il avait appris à connaitre. Junard, Armine, Roland, Vicente, Philip, Achille, Birard, Verick, Hurgohn, Niklas,… Certains jouaient avec des cartes, d’autres se contentaient de bavasser. L’un d’eux manqua d’écraser le hun sous ses immenses bottes qui finalement se retint quand il remarqua sa présence.

- Fais gaffe quart-d’homme !
Lui conseilla-t-il, enjambant le petit-être et continuant sa route vers son étroite couche.

L’équipage était composé de cinquante-sept hommes, Aldriss était le seul de son ascendance. Braillards, saoulards et parfois querelleurs, il n’avait eu aucun mal à sociabiliser et avait finalement trouvé une certaine forme de sagesse chez certains de ces vieux loups de mer, notamment pour leurs histoires très différentes de celles contées sur le continent. Il continua de remonter la structure, qui au niveau de sa taille, paraissait démesurément grande. Il enjamba un cordage, se faufila entre deux tonneaux et entreprit de grimper sur les larges lattes de bois d’un escalier. Les dimensions du navire avaient été un obstacle certain à son adaptation. Une figurine parmi les géants, Aldriss ne comprenait toujours pas l’utilité de sa présence au sein de l’équipage, toujours persuadé qu’il s’agissait d’une vaste blague.

Le destin se montrait parfois capricieux. Il y a trente jours de cela, il était encore maitre de son destin, riche de plusieurs années au service de compagnies marchandes, et en bon diplomate qu’il est, ouvert à toutes les opportunités qui ne manqueraient pas de se présenter. C’est dans une petite ville portuaire du Thesk, non loin de Telflamme, que le destin d’Aldriss croisa celui de Matt Thorley. D’après ses souvenirs embrumés, la taverne s’appelait « La table d’Izoulthar ». Izoulthor, Izouldur,…
Peu importe, la taverne était noire de monde, des festivités poussaient clairement la clientèle à toutes les excentricités. L’alcool coulait à flot, des plats sortaient sans discontinuer des cuisines. Il fallut peu de temps au jeune Hun pour apprendre qu’un équipage partageait le fruit d’un contrat très lucratif. L’occasion était enfin là et Aldriss l’opportun s’infiltra dans la cacophonie. Au fond du bâtiment, derrière d’épais nuages de fumé et une foule de fêtards éméchés, Matt Thorley se tenait assis à une table encombrée par un tas de piécettes dorées. Il était entouré de nombreuses personnes parmi lesquelles quelques charmantes compagnies. Des cheveux et de très longs cils blonds, des anneaux argentés ornant ses oreilles, des vêtements sobres et un sourire arrogant accroché à la gueule. Les souvenirs ensuite devinrent flous pour le jeune Hun, probablement rendus approximatifs par l’ivresse.
Il y eu de nombreuse rencontre, rapides et futiles, puis il se retrouva attablé avec le dénommé Matt Thorley, des cartes en main, souriant et blaguant comme de vieux amis avec plusieurs autres joueurs, ils enchainèrent les mises et les anecdotes. Matt Thorley se révéla être marin, l’un des initiateurs de cette petite sauterie comme il le disait lui-même, il parla un moment de sa situation de second à bord du Sceptre vert avant de faire parler les autres participants. Il y avait aussi un marchand de tapisseries à l’accent exotique, un barde à l’humour grivois et cette splendide brune au teint pâle dévoilant certains de ses charmes à chacun de ses services. Au creux de la nuit, alors que la taverne commençait à sa vider. Aldriss se retrouva seul en compagnie de son adversaire, sensiblement dégrisé de cette quantité d’alcool ingurgité, il prit enfin conscience de la situation. Il venait de perdre toute sa fortune et l’homme blond qui lui faisait face continuait obstinément d’afficher un certain sourire et à pousser le Hun au vice. Avant de perdre le reste de ses possessions, l’homme qui confia une sincère sympathie, lui fit une proposition qu’Aldriss ne put qu’accepter. Rembourser sa dette à bord de son navire et éviter une certaine déconvenue.

Vingt-cinq jours plus tard, après un éprouvant voyage dans la mer des étoiles déchues pour atteindre le bief des dragons, le Sceptre vert mouilla au Cormanthor, dans la cité de Valherse. Aldriss entendit l’écho d’un matelot qui récitait les couplets d’une ballade, sa voix était légèrement éraillée mais pas sans charme. La chanson narrait les déboires d’une sirène, qui solda ses sentiments pour un seigneur humain en perdant son joli timbre de voix. La cantatrice estropiée termina ses jours dans le chagrin et disparue dans l’écume de mer, sous la chaleur des rayons du soleil. Le cri des mouettes se fit entendre et le sortit de ses songes. Une légère brise lui frappa le visage tandis qu’il accédait au seuil du pont principal, après avoir littéralement escaladé les dernières marches de l’escalier. Le temps était clément sur le continent malgré l’hiver avancé. Aldriss n’avait fait qu’apercevoir la ville depuis les ponts du bateau, mais le Valherse ressemblait à un immense jardin clôturé par de somptueuses forêts. De nombreux bâtiments rustiques parsemés de moulins agrémentaient le paysage. Le soleil n’allait pas tarder à se coucher à l’horizon des terres. Surprenant le petit-être durant sa progression, une voix rauque et familière se fit entendre derrière lui.


Lem Madock dit "Le chancelant"
- Hey gamin, t’as finis le boulot ? Il parait qu’on lèvera pas l’ancre avant d’main. Tu vas faire quoi d’ta soirée ? Ici les gens ils ne boivent que du vin coupé à la flotte et n’mangent que des navets…Il soupira et marmonna un juron.

le Hun chercha un instant la provenance de la voix. Du haut du gaillard avant, l’imposant marin se frotta les joues et s’accouda au rebord de la plateforme qui surplombait Aldriss.

- Y n’savent pas s’amuser les fleuristes. Et les coquines sont trop prudes.


--------------------
Commissaire du Sceptre vert, chargé de la discipline au sein de l’équipage. Respecté de tous, il est l’un des membres les plus importants. Sa voix est éraillée voire gutturale, son physique imposant et son attitude désinvolte.





user posted image

écrit par: Aldriss Santriches Mardi 04 Avril 2017 à 11h23
Aldriss pestait. Comment avait-il pu se fourrer dans un tel pétrin ? D’ordinaire, il se sortait brillamment de toute situation et voilà qu’il était à racler les ponts de ce navire depuis une grosse vingtaine de jours.

¤ Brandobaris, voici bien une aventure digne de toi… Que ferais-tu pour te sortir de là? ¤

C’est qu’il n’avait pas que ça à faire ! L’aventure l’attendait. La vrai avec un grand A. Certes, tous ces marins lui assénaient à longueur de temps qu’il n’y avait plus belle aventure que celle offerte par la mer. Ok, mais pas à briquer un parquet de toute façon bien trop souillé pour que cela n’ait un quelconque effet.

¤ Voilà qui t’apprendra à combiner la boisson au jeu. Toujours avoir les idées claires quand tu risques ta bourse...¤


Décidément, le jovial halfelin était d’humeur bien maussade ce matin là.
Certes, il avait reconstitué une partie de son butin perdu en arnaquant… enfin… en jouant avec des marins un peu benêts. Mais pas assez pour effacer la dette contractée auprès de Matt, le second du capitaine.

Ce fut dans une taverne du Thesk qu’Aldriss s’était vu dépouillé de ses biens par le matelot. Devant honorer sa dette, il n’avait pu se défiler face à l’offre du marin : il embarquerait sur le
Sceptre vert pour y apporter ses services. Cependant, Aldriss n’avait rien d’un marin, encore moins le pied. Ses trois premiers jours ne furent qu’une succession de nausées qui lui valurent de nombreuses brimades de la part des membres de l’équipage. Il n’avait pourtant pas besoin de ça. Les rustres avaient assez à se moquer de sa petite taille et de ses origines. Aldriss en prenait son parti… et ne manquait pas de répartie, ce qui lui valut l’attachement de bon nombre de ses compagnons de voyage.

Ce jour là, le
Sceptre vert mouilla en Cormanthor, dans le port de la cité de Valherse. Aldriss n’avait jamais eu l’occasion de voyager en ces lieux. Des années durant, il avait sillonné les routes du sud, traversant le Shaar, poussant parfois jusqu’en Calimshan. Mais également sur les terres orientales situées à l’est et au nord de la mer des Étoiles déchues sur laquelle il naviguait depuis une bonne lune. Dès qu’il eut choisi de se lancer dans une carrière d’aventurier, il avait acquis la conviction que le Nord froid, sauvage et inhospitalier serait sa terre promise. Avant de se faire dépouiller par Matt Thorley, Aldriss se rendait vers Finduvoyage, aux portes de la Damarie, où il avait gardé quelques contacts, vestiges de sa carrière de marchand. Cette cité où il s'était rendu par deux fois l'avait fasciné par les mystères qu'elle semblait abriter.

¤ Ce n’est que partie remise… ¤

Tandis qu’il se dépatouillait pour arriver en vue du quai, il fut interpellé par le Chancelant, l’un des matelots les plus respecté de l’équipage. Aldriss ne dérogeait pas à cette admiration qu’il portait au colosse, jamais en rade d’histoires palpitantes à raconter autour d'une chope.

¤ D’ici demain… je pourrais aisément m’échapper. Avec toute cette végétation, me cacher serait un jeu d'enfant, c’est évident qu’ils n’arriveraient pas à me retrouver...¤

Mais Aldriss n’avait au fond pas du tout envie de faire faux bond à l’équipage et en particulier à Matt. Jamais avare en moquerie, le second se montrait malgré tout bienveillant envers le hin. Et ce dernier restait convaincu qu’il ne s’était pas retrouvé ici par hasard.

Bien que sa présence sur le
Sceptre vert s’apparentait à une vaste farce, il alimentait la conviction qu’elle finirait par lui apporter une opportunité à laquelle il n’avait pas encore songé.
Il se tourna vers Lem et lui répondit d’une voix claire qui contrastait avec le timbre éraillé du vieux briscard.


- Tu ne vas donc pas mettre pieds à terre ? Tu sais, les navets c’est délicieux et ça rend aimable ! Une cure ne te ferait pas de mal ! lui balança t-il d’un ton taquin.

Avant que le marin n’ait le temps de répondre et de s’emporter, il reprit :

- Et bien je ne sais pas ce que je vais faire. Que me conseilles-tu ? J’aurais bien quelque idée…

Affichant un sourire narquois et provocateur, il sortit une paire de dés de sa bourse et les fit virevolter habilement de sa main gauche.

écrit par: Farah Cyahn Mardi 04 Avril 2017 à 14h08
user posted image


Aldriss

Lem Madock dit "Le chancelant"
Tahahahahahaha!

- Contrairement à certain. A la fin de la journée, j’fais en sorte qu’il n’y ait pas d’excuses, pas d’explications, pas de regrets !
Gamin, je t’ai vu dépouiller les gars ! Ses yeux s'assombrirent un instant pour surligner sa réflexion.

Son rire était profond et caverneux, encrassé par des années de tabac et d’eaux-de-vie. Il se redressa sur ses larges avant-bras velus et continua de plaisanter suspendu sur le gaillard avant. Aldriss savait que son interlocuteur cumulait les vices, mais le jeu n’en faisait pas parti.

Tahahahahaha!

- A ce rythme-là, tu vas racheter le galion en moins de deux !

--------------------
Commissaire du Sceptre vert, chargé de la discipline au sein de l’équipage. Respecté de tous, il est l’un des membres les plus importants. Sa voix est éraillée voire gutturale, son physique imposant et son attitude désinvolte.


Aldriss fit quelques pas sur le pont, couvert par l’ombre des fuites à mâts et à cordes. La silhouette d’un marin progressant suspendu en altitude donna quelques vertiges au petit-être. A sa droite, un jeune matelot, Guilbert, rangeait soigneusement un bout plus large que ses propres bras. Le superviseur disparut un moment, puis réapparu claudiquant depuis l’escalier jusqu’au pont principal. Il trainait sa jambe raide comme à son habitude, il s’arrêta près du Hin. Cette blessure était un souvenir de pirates assaillants le Sceptre vert.
Aldriss se remémora un instant le fascinant récit du vieux marin, comme il aimait à le rappeler, Lem faisait partie intégrante du navire, au même titre que la quille ou les mats. Lem Madock surplombait de toute sa hauteur le petit joueur qui ne lui arrivait à peine à l’épais ceinturon qu’il portait aux hanches. La gravure qui y figurait, était une représentation d’un crane avec un couvre-chef. Le commissaire remonta les manches de son vêtement noir jusqu’aux coudes, il s’apprêtait visiblement à se mettre à la tâche et à descendre vers le sous-pont. Le Hin remarqua qu'il était sur sa route.


Lem Madock dit "Le chancelant"
- J’ai déjà vadrouillé dans la matinée. Maint’nant, j’dois vérifier les quartiers avant le départ. Tu d’vrais en profiter gamin, le capitaine est à terre, il règle les détails de notre départ.

En signe de réflexion, le superviseur se gratta la barbe dont seul le menton restait étonnement imberbe, isolé au milieu de la sombre forêt velue.

- J’crois qu’Matt te cherchait. S’midi, il était calé au comptoir de l’abri côtier. Il n’a pas dû bouger son cul depuis.

Il murmura un juron. Malgré sa position de second, Matt Thorley subissait les reproches du commissaire comme tout le monde. Son front se dérida quand il reposa ses yeux orageux sur le Hin.

- Bon, et n’t’attires pas d’ennuis s'tu vas plumer des gens.
C’est plutôt tranquille dans le coin.

--------------------
Commissaire du Sceptre vert, chargé de la discipline au sein de l’équipage. Respecté de tous, il est l’un des membres les plus importants. Sa voix est éraillée voire gutturale, son physique imposant et son attitude désinvolte.


user posted image


Gulmar
Le vieil arpenteur avait eu quelques déboires en arrivant sur le territoire des vaux. Une dizaine de pointe de flèches l’avait accueillie dans un sous-bois alors qu’il s’apprêtait à achever et récolter le fruit de sa chasse. Sa flèche avait atteint le pectoral de la biche, mais pas assez profond pour ôter la vie comme il l’espérait, il se le reprocha intérieurement. C’est alors que la menace d’un rôdeur l’avait arrêté dans son geste, lame en main, fourrure dans l’autre, accroupi, tentant de maintenir la bête gémissante. Un patrouilleur sylvestre l’informa que le meurtre était interdit en ces lieux, que les autochtones entretenaient la faune et vivaient en harmonie avec elle dans le respect des antiques lois elfiques. L’altercation vira rapidement à la leçon de moral. Les gardes ôtèrent la flèche et soignèrent le cervidé qui reprit son chemin sans demander son reste. C’est renfrogné et l’estomac dans les talons, que le rouquin fut invité à quitter la lisière des bois pour suivre des routes plus conventionnelles pour les étrangers. Les patrouilleurs n’avaient pas manqués d’être condescendants, augmentant un peu plus les aprioris que pouvait avoir Gulmar sur la culture elfique. Il reprit son chemin avec la caravane qu’il escortait dans ce vaste verger que semblait être les vaux.

Peu de caravanes accédaient au Cormanthor depuis les terres, il était alors encore plus surprenant d’apprendre que celles-ci provenaient du lointain pays de Shaar. Désormais réduit à quatre larges carrioles emplies de nombreuses marchandises et de dix caravaniers, le cortège s’apprêtait à conclure son périple au Valherse avant la fin de journée. C’était une contrée essentiellement fournie par voie maritime, le plus ancien val parmi les vaux, et les habitants n’avaient montrés que surprise en apprenant l’origine de l’expédition. Comme pouvait l’attester les trois rubis peints sur le flanc, les caravanes étaient affrétées par un célèbre marchand nain de la région. Maitre Dordalh, cinquième du nom, grand exportateur d’épice et d’alcool. Le fils de la roche avait certainement financé une grande partie de l’expédition comme tant d’autres. Beaucoup de marchands nains profitèrent de la situation pour envoyer diverses marchandises, tel de l’orfèvrerie ou des tapisseries. C’est au service d’un dénommé Kothor Dorek marteau-hardis, que Gulmar avait pris part à l’expédition. Le groupe apprit à se connaitre dans l’adversité et de cette alliance naquit une solide camaraderie. Fidèle à son ascendance, le nain se montra initialement méfiant envers le rodeur malgré sa réputation, c’est avec le temps qu’il se confia. Kothor était un dissident parmi les habitants de la grande faille, un visionnaire confronté au conservatisme des aînés des clans selon ses propres dires. Fils d’artisan, il avait appris à vanter les mérites. Sa verve et son ouverture d’esprit ne rivalisaient qu’avec son sens des affaires et il était devenu un redoutable marchand au cours de son existence de colporteur, paria parmi les siens, roi sur les chemins, plaisantait-il régulièrement. Malgré ses nombreux voyages aux allures d’exile, Kothor restait un fervent défenseur de sa patrie originelle. Il en parlait régulièrement et avec beaucoup d’émotions.

Il révéla bien plus tard les véritables motivations qui le poussaient à braver la route. Derrière les prétextes mercantiles, le nain défendait une grande cause et avait des objectifs précis. Deux membres du convoi se révélèrent être des ambassadeurs officieux, des architectes agissant au nom du glorieux royaume de la grande faille. Les évènements récents de la région avait vu la population de la ville considérablement augmenter, son activité portuaire décupler et depuis, des murs furent construits, et des magasins, des habitations et des entrepôts furent dressés sur le terrain au-delà du périmètre. Les deux techniciens avaient pour mission d’accompagner les dirigeants, le conseil des sept citoyens, dans l’expansion de la cité. L’élaboration d’un ingénieux système de canalisation fut évoquée, des détails échappèrent au rôdeur qui ne parvint pas à comprendre toute la complexité du projet mais s’efforça de se concentrer sur les aspects bénéfiques dont la région pourrait bénéficier à termes.

Le convoi était désormais serein dans cette paisible région à l’extrémité des Vaux, les chariots avançaient les uns derrière les autres en cahotant sur les pierres. Ils ralentirent le rythme soutenu pour profiter de l’environnement qui s’offrait à eux. Ils firent halte près d’un cours d’eau aux rivages parsemés de roseaux, il restait moins d’une journée de route. Les deux camarades s’éloignèrent un instant pendant que le groupe se préparait à repartir. C’était autant une manière de partager un dernier instant en compagnie d’un ami, qu’un moyen de rompre la monotonie de leurs derniers repas. L’essentiel de leur alimentation étant constitué depuis leur arrivée dans la région et l’épuisement de leurs provisions, d’un pain aux céréales, garnies de drupes amers et acides. Une source d’orgueil pour les autochtones, un calvaire pour Kothor le gourmet.




Le puissant silure fit tendre la ligne, il sortit sa tête moustachue et continua de se débattre puissamment. Il troubla l’eau, disparu, éclaboussa. Le rouquin put observer un bref instant le ventre blanc de la créature. La lutte était bruyante tant le calme régnait dans les environs.


- Tiens-le ! Tu vas le peяdяe ! Mais tiens le j’te dis !

Le silure était frénétique, il se propulsa contre le courant, plongeant dans les méandres de la rivière. La ligne se mit à vibrer, les doigts de Gulmar se mirent à bruler. Des éclaboussures volaient à la hauteur du pécheur qui s’appliquait tant bien que mal.

Kothor Dorek marteaux-hardis
- La ligne va cяaquer ! Par les bouяses de Moяadin ! Donne du mou ! Donne du mou !

Il tournoya et montra à nouveau son gros corps écaillé. Il fouetta la surface de l’eau de sa queue et repartit aussitôt dans les profondeurs.

- Ce n’est pas vяai ! Il est gigantesque ! Avec la tête on pouяяait…On feяa une soupe !

La ligne céda dans un bruit sec, et les deux pécheurs s’immobilisèrent un moment. Sans un mot, mais visiblement dépités.


- Tant de bouffe qui nous échappe ! Chiuяe de poiscaille !

Le nain jeta un dernier regard désespéré vers le lit de la rivière où avait disparu la prise, il entortilla nerveusement sa longue natte blonde comme à son habitude puis se tourna vers Gulmar, les deux mains sur les hanches.

- Bon retouяnons au camp. On continueяa de bouffer des gяaines jusqu’au Valheяse, que veux-tu...

--------------------
Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.


user posted image

écrit par: Gulmar Jeudi 06 Avril 2017 à 22h34
Le rôdeur s'en était beaucoup voulu de ne pas avoir tué la biche d'une seule flèche. Il avait appris à respecter la nature et les créatures vivant en harmonie avec elle, et faisait toujours son possible pour ne pas faire souffrir le gibier. C'était sa façon de montrer son respect. Il n'avait cependant jamais traversé la moindre contrée dans laquelle chasser pour se nourrir était considéré comme un meurtre. Il fut donc surpris par la leçon de morale que lui faisaient les elfes, et clairement agacé par leur attitude condescendante. A y réfléchir, il se souvenait à présent que son mentor avait évoqué cette particularité dans les Vaux, et il regrettait de ne pas s'en être souvenu. Cela lui aurait évité l'air supérieur de ces elfes bornés qui ajoutaient des lois qui n'avaient pas lieu d'être en pleine nature. En tous cas, le rouquin était persuadé que ces lois n'avaient pas lieu d'être. Il avait tout de même rapidement cédé. Non par respect pour ces lois, mais plutôt pour éviter un conflit perdu d'avance à dix contre un, de plus contre des êtres qui, bien qu'arrogants, partageaient un amour pour la nature qu'il comprenait très bien, puisque lui-même était un amoureux de la nature.

Suite à cette déconvenue, il était retourné auprès du reste du convoi, les mains vides, contrairement aux attentes de ses compagnons. Comme à son habitude, il n'avait pas parlé bien longtemps, leur disant simplement que la chasse était interdite sur les terres des elfes. Il avait alors rapidement rejoint Kothor Dorek. Bien que Gulmar fut un homme solitaire, le nain avait par sa nature et son caractère su entrer dans le cercle du rôdeur. Les longues journées et les épreuves passées ensemble avaient également aidé au rapprochement. Même si l'humain appréciait la compagnie du marchand, il n'en était pas bavard pour autant et préférait, bien entendu, laisser son camarade parler. L'attention du rouquin déclina au moment ou le nain parlait d'un système de canalisations particulier, Gulmar se concentrant sur les aspect bénéfiques que pouvait engendrer un tel projet, bien qu'il n'en comprennait pas grand chose.

Le convoi choisit de faire halte près d'un cours d'eau. C'était le meilleur moyen pour permettre aux montures de se reposer et aux hommes de se rafraîchir un peu, après plusieurs heures passées à voyager. Le rôdeur comme à son habitude avait choisi de s'isoler du groupe, et comme c'était le cas depuis quelques temps déjà, il passa ce temps en compagnie de Marteaux-Hardis, profitant ainsi de leur dernier repos avant leur arrivée dans la ville de Valherse. Les deux camarades se dirigèrent légèrement en amont afin de ne pas être troublés et, Kothor en fin gourmet et en nain aimant faire bonne chère, avait proposé à son compagnon humain d'aller pêcher, ce qui les changerait de cette nourriture infâme qu'ils avalaient depuis trop longtemps maintenant. Son récent échec lors de la chasse toujours en tête, Gulmar accepta pensant pouvoir ainsi se rattraper. Il laissa le marchand monter la ligne, puis patient, laissa les quelques touches insignifiantes passer jusqu'à ce qu'il soit certain d'avoir ferré le bon poisson. Et quel poisson ! Un silure de belle taille et extrêmement combatif. Tellement d'ailleurs qu'il finit par remporter son duel avec l'humain en cassant la ligne, laissant les deux pêcheurs médusés se regarder l'air stupide. Le franc parlé de Marteaux-Hardis tira un très léger et très fugace sourire sur les lèvres de Gulmar qui lui répondit, légèrement agacé.


- Maudits elfes arrogants avec leurs stupides lois.

Il semblait leur en vouloir de ne pas pouvoir agir comme il le souhaitait. Il avait très clairement l'habitude d'agir à sa guise en pleine nature et l'intervention des protecteurs des Vaux semblait l'avoir affecté. Après une seconde de réflexion, il proposa.

- Tuer est interdit, mais cueillir ? Si on trouve un bosquet avec des arbres fruitiers ou des baies ?

¤ Tu proposes des baies à un marchand nain qui aime manger... ¤

Son idée n'était effectivement pas forcément la meilleure. Mais bon, peut-être trouverait-elle écho auprès de Kothor. Quoi qu'il en fut, c'est penaud et déçu qu'il emboîta le pas au nain pour retourner vers le reste du convoi. Et comme il appréciait la compagnie de ce dernier, il lui adressa même quelques mots supplémentaires, histoire d'en savoir un peu plus sur ce qui allait se passer.

- Quelle est la suite du programme ?

Le nain connaissant à présent la façon d'être de l'humain, il put comprendre facilement le sens de la question qui portait aussi bien sur la fin de la journée, sur le dernier jour de voyage qui arrivait, mais également sur ce qu'il pouvait avoir prévu une fois arrivé à Valherse.

écrit par: Aldriss Santriches Samedi 08 Avril 2017 à 15h41
Aldriss s’amusa de la réponse du vieux grognard. Ce n’était pas encore cette fois qu’il l’entraînerait dans une partie de dés. Le hin avait bien retenu que Matt, le second, le cherchait. Peut-être était-ce l’occasion de renégocier les modalités de sa présence sur le galion. Il se décida d’aller immédiatement à sa rencontre. Prenant congé de Lem, il lui dit.

- T’en fais pas, si j’en crois ce que tu dis, c’est pas ici que je vais trouver des pigeons à plumer. J’vais aller voir Matt. Avec un peu de chance il va me libérer de ma dette.

Il lui fit un petit clin d’œil. Même si il ne lui déplairait pas de retrouver la terre ferme, il doutait que ce soit dans les plans de Thorley. Puis se retrouver à quai dans les Vaux ne l’enchantait guère. Ce n’était pas la destination qu’il cherchait à atteindre.
De toute façon, rien ne servait de se perdre en digressions, il n’avait aucune idée de ce que voulait son créancier. Il se dépêcha donc de le rejoindre.

L’activité portuaire était plutôt calme. Hormis quelques marins qui chargeaient ou déchargeaient des cargaisons, on ne pouvait pas dire que la rade était particulièrement animée. Il n’en trouva que plus facilement Matt Thorley, tranquillement installé au comptoir de l’abri côtier. Exactement comme le lui avait indiqué le Chancelant quelques minutes auparavant.

Sa crinière blonde au vent, affichant toujours ce petit sourire arrogant et sûr de lui, le marin pavoisait en charmante compagnie. Il avait probablement dû venir initialement pour affaires et s’était laisser séduire par les charmes des lieux…

Ne sachant s’il l’avait aperçu Aldriss se permit de le héler.


- Chef, tu me cherchais, m’a t-on dit. Alors je viens à toi. Que puis-je faire pour satisfaire au bon vouloir de sa majesté ?

Aldriss dit ceci en faisant une grossière courbette. Bien que redevable envers le Blond, le ton entre eux avait toujours été celui de la plaisanterie. Oh certes, Thorley savait faire valoir son autorité et rappeler au Hin qu’il ne devait qu’à lui de s’être mis dans ce pétrin. Mais le petit être n’avait jamais décelé la moindre animosité dans les paroles et actes du marin.
Ce n’était pas pour autant qu’il avait en lui une confiance aveugle. Bien au contraire. D’ailleurs le fait qu’Aldriss ne sache quelles étaient ses véritables intentions à son égard le dérangeait. Mais il s’en accommodait, prenant son mal en patience.

écrit par: Farah Cyahn Dimanche 09 Avril 2017 à 17h29
user posted image


Gulmar
Kothor Dorek marteaux-hardis
- Cueilliя ? Il яegaяda d’un aiя songeuя les veяgeяs qui entouяaient la яégion.
Il y a foяt à paяieя qu’ils défendяont aussi faяouchement leuяs fяuits que leuяs chevяeuils.

Il s’esclaffa de son puissant rire.

- Pяomis gяand-pas, je t’offяe un яepas digne de ce nom dès notяe aяяivée. Et si leuяs alcools ne sont pas à notяe goût, j’ai encoяe de quoi nous contenteя.

Ils s’éloignèrent du cours d’eau, leurs équipements de pêche sous le bras, progressant sur un petit sentier qui serpentait entre deux petites collines.

- Bon, nous allons faiяe un petit détouя. Nous auяions pяobablement dû longeя la côte, mais nous passeяons à l’Ouest des teяяes maudites du Champfяoid. J’ai des manuscяits à fouяniя dans une petite académie Oghmite, une pяomesse à teniя, et une bouяse à яempliя paя la même occasion.

--------------------
Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.


Kothor l’affairiste semblait avoir flairé un énième contrat, renflouant sa bourse et augmentant légèrement son itinéraire, le nain ne manquait jamais de ressource. Kothor le caravanier rameuta alors sa troupe qui attendait non loin, disposée en cercle comme ils avaient l’habitude de se positionner à chaque halte. Les vigoureuses mules harnachées, le matériel rangé, chaque nain reprit sa place dans le cortège et ils se mirent enfin en route vers le val voisin.

Ils arpentèrent une longue route accidentée, visiblement rarement pratiqué. L’Ouest était bordé d’une épaisse forêt qui semblait impénétrable et grouillante de vie. A l’Est s’étendait des collines en friche où paissaient quelques créatures cotonneuses. Les landes baignaient sous les lueurs matinales et il émanait de ces lieux une sordide aura. L’évocation de terres maudites par le nain semblait peu à peu s’affirmer. Kothor et Gulmar menaient le cortège depuis la caravane de tête. Brides en mains, le nain se mit à parler après un long silence à contempler le paysage.


Kothor Dorek marteaux-hardis
- Peяsonne ne voyage paя ici. Nous devяions aяяiveя яapidement.

Il se frotta les yeux de ses doigts bourrus, visiblement éreinté comme chacun par ce long périple.

- Une fois aяяrivés dans la capitale, nous logeяons chez Goяяem, un cousin qui tient un comptoiя. Tu es le bienvenue gяand-pas. Je ne sais pas combien de temps cela pяendяa pouя obteniя un entяetien avec le conseil et une яéponse définitive. Ils ont tendance à pяendяe leuя temps pour cogiteя.

Sous ses épais sourcils blonds, le nain jeta un regard bienveillant à son camarade.

- Que comptes-tu faiяe finalement ?
Retouяner au Shaaя avec nous où suivяe une autяe яoute ?

--------------------
Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.


user posted image


Aldriss
L’abri côtier était une taverne aux flancs à moitié ouverts sur le port, une terrasse angulaire bordée d’une balustrade sculptée dans un bois clair. Le lierre avait recouvert le reste de la structure, comme dévorée par la végétation. Aldriss reconnu certains membres de l’équipage qui jouissaient, du mieux qu’ils pouvaient, d’un moment de liberté durement gagné. Reynald et Birard, respectivement responsable des voilures du grand mât et du mât d’artimon, bavassait à la terrasse, le nez plongé dans leurs choppes. Comme à son habitude, le sympathique Lazare, jeune bosco originaire du Thesk, agrémentait l’ambiance au rythme de sa courte flûte d’ivoire. Il hocha la tête dans la direction du petit-être à son passage. A l’intérieur de la salle, quelques étrangers, certainement des autochtones, vaquaient à leurs occupations. Le lieu ressemblait à une affaire grossière avec un minimum de meubles et peu de décorations. Un poêle à bois éteint trônait dans l'angle de la salle pour réchauffer l'établissement pendant les soirées les plus froides. La fin de journée semblait être calme. Au fond du bâtiment, le blondinet parlait d’une voix haute à une jeune femme brune à la taille menue et à la peau pâle. Sa robe composée de multiples couches de fins voiles verdâtres laissait présager de sa modeste condition. Aldriss interpella son créancier qui ne fit que légèrement sourciller. Le second du Sceptre Vert se retourna finalement, s’accouda dos au comptoir, la jeune femme à ses côtés comme hypnotisée par le marin et finit par délivrer quelques mots.

Matt Thorley
- Ah tu tombes bien mon brave ami ! Je narrais justement à cette agréable colombe, la terrible tempête et le terrifiant serpent de mer que nous avons dû affronter afin de parvenir jusqu’à cette délicieuse ville pour en goûter les fascinants fruits.

--------------------
Second du Sceptre vert. Intelligent et fédérateur, il est le principal lien entre l’équipage et le capitaine. D’après ses propos, il n’a jamais connu d’autres vies que celle de marin.


Les yeux mi-clos du chondathien se plongèrent dans ceux de la jeune femme qui se mit à glousser, son teint se fit soudain framboisé, une nouvelle victoire pour le beau parleur. Le hin dut attendre un instant que le marin redonne son attention, visiblement trop occupé à faire progresser son badinage.

Matt Thorley
- Enfin…Je t’ai déjà posé la question, mais tu es déjà venu ici Al ? Car il parait que l’on te cherche. Et pas n’importe qui en plus… Dis, petit joueur, tu ne me cacherais rien par hasard ?

--------------------
Second du Sceptre vert. Intelligent et fédérateur, il est le principal lien entre l’équipage et le capitaine. D’après ses propos, il n’a jamais connu d’autres vies que celle de marin.


Son élocution laissait penser qu’il avait déjà consommé une bonne quantité d’alcool, mais Matt n’était pas un homme qui se laissait griser et ces idées n’avaient jamais défaillies depuis le temps qu’il se connaissait. Son questionnement et sa suspicion semblaient étonnamment sincères.

user posted image

écrit par: Gulmar Mardi 11 Avril 2017 à 13h26
A la promesse d'un bon repas et d'alcools délicieux, l'attention de Gulmar fut toute renouvelée. Le rôdeur n'en avait pas vraiment l'habitude, venant d'une famille peu aisée et vivant désormais la plupart du temps au grand air. C'était pour cette raison précise qu'il appréciait ces moments particuliers. Leur caractère rarissime les incrustait dans sa mémoire. Peut-être pour le réchauffer lors des froides nuits d'hiver. Ou peut-être pour lui remonter un peu le moral lorsque la solitude se faisait trop pesante...

- Avec plaisir, le moment venu, je saurais te rappeler ta promesse Maître Nain.

Avait-il laissé échapper un léger sourire ? Le nain en avait la certitude... Lorsque Marteaux-Hardis évoqua le détour qu'il avait en tête, en indiquant à l'humain l'itinéraire auquel il pensait, ce dernier ne put s'empêcher d'avoir une pensée amusée, qu'il estimait en cette heure, être une vérité pure et simple.

¤ Un vrai marchand nain. Pas étonnant qu'il soit l'un des meilleurs dans son domaine. ¤

- Tu ne rates jamais une occasion de faire du profit, n'est-ce pas ?

Le rôdeur sembla réfléchir ou chercher quelque chose pendant tout le temps que dura leur retour vers le convoi. A peine eurent-ils rejoint les autres que Kothor expliqua au groupe ce qu'il avait en tête. Le rouquin fouilla l'une des sacoches dans la caravane du marchand nain pour en ressortir une carte de la région alors que chacun reprenait sa place dans le cortège en vue de se remettre en route. Il consulta la carte quelques secondes puis fit quelques remarques au nain.

- Cette route est un peu plus dangereuse que celle qui longe la côte. Nous voyagerons entre une lande morte et une forêt épaisse. Il sembla à nouveau pensif l'espace d'un instant puis reprit sur le ton de la confidence. Je n'ai pas confiance en ces elfes, et qui sait ce qui pourrait avoir trompé leur vigilance... Reste sur tes gardes, ce serait dommage que la dernière journée du voyage soit la moins agréable.

Ils avancèrent ainsi un long moment sans rien dire, ce qui convenait bien à Gulmar. Le nain guidant sa caravane tout en observant le paysage et l'humain scrutant la forêt, essayant d'y déceler une quelconque menace, à défaut de pouvoir y trouver de quoi sustenter le groupe. C'était sa façon à lui de s'occuper... Habituellement il voyageait à pied, traversant les forêts au rythme de la nature, tentant de ne faire qu'un avec elle. Assis dans cette caravane il se sentait à la fois inutile et ridicule, même si la compagnie de Kothor Dorek ne lui était pas désagréable. Le nain finit par briser le silence, évoquant une arrivée rapide à destination et se renseignant sur ce que le rôdeur avait prévu pour la suite.

- Etant donné la qualité de la route, pas étonnant que personne ne l'emprunte. La forêt serait bien plus agréable...

Il était temps pour lui que le voyage touche à sa fin. En effet, il n'avait jamais voyagé aussi longtemps, ni dans des conditions semblables à celles du voyage qui était sur le point de s'achever. Il avait besoin de se dégourdir les jambes, là était son problème. Il se laissa alors tomber hors de la caravane, à cette vitesse il ne craignait pas grand chose, et la contourna pour se retrouver à marcher à côté de Marteaux-Hardis. C'est seulement à ce moment qu'il répondit aux dernières questions du nain.

- Merci pour l'invitation, mais je suis bien plus à mon aise dans les bois. Cela ne nous empêchera certainement pas de vider quelques chopes ensemble.

Il adressa un regard complice, ou quelque chose s'en approchant, au nain blond qui le surplombait.

- La durée de mon séjour dépendra du fait que tu aies ou non encore besoin de moi une fois que nous serons arrivés. Je veux aller visiter la Damarie une fois que nous en aurons terminé. Et toi, combien de temps as-tu prévu de rester ?

L'humain se souvint alors des longues heures de discussion avec son mentor nain, pendant lesquelles le vieux fils de la pierre lui avait enseigné nombre de choses. Il avait retrouvé un peu de son Maître en Kothor Dorek, et c'était probablement pour cette raison qu'il se livrait si facilement à ce dernier et qu'il discutait avec lui bien plus qu'avec quiconque. Puisqu'il venait d'évoquer la Damarie, il considéra qu'il pouvait encore discuter un moment avec le nain, en le questionnant sur ce Royaume dont il ignorait presque tout.

- As-tu déjà voyagé jusqu'en Damarie ? Connais-tu ces contrées ?

écrit par: Aldriss Santriches Samedi 15 Avril 2017 à 12h37
Quand Aldriss prit le temps de regarder autour de lui, il fut frappé par l'austérité des lieux. Il était loin d'avoir exploré tous les ports de Faerün, mais incontestablement, cette place était probablement l'une des plus sobres qu'il lui fut donné de voir.
Malgré cela, il s'amusa de voir comment tous ses compagnons matelots optimisaient leur temps, rompant aux exigences de la mer, et profitant de cet instant de liberté pour s'adonner à leurs meilleures occupations : les femmes et la boisson. Certes, les propositions étaient limitées, mais les marins savaient s'en contenter.
Le petit être resta quelques secondes à écouter les notes s'échappant de la flûte de Lazare, sympathique moussaillon qui ne manquait jamais une occasion de gratifier ses camarades d'une mélodie dont il avait le secret.

Si on ne pouvait dire qu'il régnait une profonde effervescence de ce modeste rade, il ne manquait rien pour satisfaire Matt Thorley. Bien qu'il prétendit n'avoir rien connu d'autre que la mer, Aldriss fut à plusieurs reprise témoin de son don pour la chasse à la donzelle.
Tel un prédateur sûr de ses atouts, il était à nouveau là, en train d'hypnotiser une proie qui semblait déjà résignée à son destin. Ce qui ne semblait par ailleurs pas lui déplaire.

¤Une vrai sirène. Son chant les hypnotise et elles se jettent à ses pieds¤

A cette pensée, le jeune hin ne put réprimer un sourire. Il appréciait sincèrement son créancier, bien qu'il n'ait toujours pas cerné quel intérêt il avait eu à l'embarquer dans cette galère. Thorley était bien trop intelligent pour ne pas avoir décelé dès leur première rencontre que le petit être n'avait rien d'un marin. Probablement avait-il fait cela pour contenter son propre amusement et se moquer gentiment à le voir se dépêtrer de situations pour le moins inconfortables.

Le beau blond continuait d'abreuver sa proie de ses beaux discours. Et elle n'en perdait pas une goutte. La femme était jolie, et Matt jouait son récital avec maestria. Lorsqu'il daigna enfin porter son attention sur Aldriss, ce fut pour qu'il l'aidât à étayer son propos. Aldriss rit intérieurement et décida de jouer le jeu.
Prenant un air effrayé, il s'adressa à la belle brune tout en feignant un frisson.


- Oh Madame... évoquer ce souvenir me chavire, sans mauvais jeu de mot. Je ne suis pas bien grand, je vous le concède. Imaginez donc ma terreur face à cette créature gigantesque. Et je dois vous faire une confidence...

D'un air grave, Aldriss tourna son regard vers Matt avant de revenir vers la Dame.


- J'imagine que ce cher Matt, dans sa modestie légendaire, ne vous en a rien dit...

Il laissa passer quelques secondes pour ménager le suspens...


- Je ne dois ma vie... Non... L'équipage entier ne doit son salut qu'à l'intervention héroïque de Messire Thorley. Je ne préfère pas me replonger dans cet épisode terrifiant. Je lui laisserai le soin de tout vous raconter en détail. Des histoires comme celle-ci, je vous garantis que vous n'en n'avez jamais entendue, pas plus que vous n'avez rencontré d'homme plus brave que Matt Thorley.

Aldriss en avait fait des caisses et espérait, sinon l'avoir mis dans l'embarras, au moins avoir amusé son camarade avec sa verve. Vu le regard ébahi de la donzelle, il ne faisait aucun doute que le poisson était ferré...

Quand Thorley revint vers Aldriss, ce fut pour lui poser une bien déroutante question.


¤Se joue t-il encore de moi ?¤

- Non, je n'ai rien à te cacher. Tu m'as déjà dépouillé de tout ce que j'avais, y compris mes secrets !

Bien que répondant toujours avec humour, le hin n'en était pas moins troublé par la question du marin qui semblait sincère.

- Non, je n'ai jamais mis les pieds dans les Vaux, et n'avait d'ailleurs pas spécialement l'intention de m'y rendre. Je pense que tu fais erreur mon ami, je ne vois pas du tout qui peut me connaître par ici, encore moins savoir que j'y suis présent.

Réellement intrigué par la révélation du Blond, Aldriss fronça les sourcils et fouilla dans ses souvenirs pour savoir qui il aurait déjà rencontré dans son passé et qui pourrait le relier à Valherse.

écrit par: Farah Cyahn Samedi 15 Avril 2017 à 13h30
user posted image


Gulmar
Kothor Dorek marteaux-hardis


- Gaяdes un œil ouveяt gяand-pas.

--------------------
Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.



Gulmar descendit de la charrette pour continuer la route à pied. Quelques regards inquiets pour scruter l’orée du bois, il marchait au niveau de la caravane. La troupe était bruyante et manquait clairement de discrétion dans la campagne environnante. Troublant la quiétude inhérente aux lieux, une nuée d’oiseaux s’envola, effrayée par l’assourdissant capharnaüm. Le chemin était accidenté, le nain tressautait sur le siège de son véhicule, il grommelait dans sa barbe, sa longue tresse blonde se balançait au rythme irrégulier du terrain. Les injures dans le dialecte nain firent échos à l’arrière du cortège.

Kothor Dorek marteaux-hardis
- En ce qui me conceяne. Je яesterais le temps que nos techniciens aient un entяetien avec le conseil je t’ai dis. Libяe à toi de nous aideя à déchaяgeя une fois sur place. Apяès tu seяas libяe de tes actes camaяade.

Ils continuèrent la conversation d’un ton trivial et le rôdeur Shaarien révéla ses ambitions de voyage en abordant le sujet des terres désolées du Nord.


- Le яoyaume de Damaяie ? Voilà une bien étяange idée. Non, je n’y suis jamais allé. J’ai beau avoiя vécu quatяe fois ton âge, il y a des choses qui m’échappent encoяe. Une fяontièяe s’est foяgée pouя moi à l’Est du continent. Du яoyaume du Mulhoяande au pays de Thay. Je ne fais jamais affaiяe avec des esclavagistes, la libeяté ne se monnaie pas mon ami. Alors j’aяpente d’autяes contяées.

Le fils de la roche lança un sourire cordial vers l’humain. Il émit une courte pause dans son développement, se pressa une rasade d’eau puis reposa son outre sous son siège.

- Mais pouя ce que je sais de la Damaяie…Eh bien…Pяincipalement des histoiяes яomanesques au sujet d’un héяo qui devint яoi…En tuant un soяcieя nécяomant. Et яégulièяement des annonces officielles qui appellent les meяcenaiяes à veniя gueяяoyeя en Vaasie voisin. Ils offяent de l’oя pouя ceux qui яamènent des tяophées. Les oяeilles des difféяents monstяes eяяants dans le déseяt sont mises à pяix, ils entяetiennent des classements de chasseuяs de pяime. Loin des gloяieux titяes pяomis pouя appâteя les oppoяtunistes meяcenaiяes vois-tu.

--------------------
Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.


Les tapageurs chariots mirent une heure et demie pour atteindre la place d’un village pittoresque. Il s’agissait du centre d’un hameau, constitué pour l’essentiel d’un dizaine de maisons en bois disséminées entre les arbres, où vivaient ceux qui ne travaillaient pas aux champs, qui ne pêchaient pas et qui ne coupaient pas le bois. Ils purent y trouver un tailleur, un boulanger, un tonnelier et tout le reste. Le centre était composé d’une place, où les gens se réunissaient et du plus imposant bâtiment du Val : L’académie du Val’Humble.

Ils attachèrent les mules non loin de l’édifice, les charrettes se positionnèrent en colonne le long de la route. Kothor Dorek marteaux-hardis appela l’un de ses hommes. Dümah le taciturne nain brun, large de bassin et plus petit que son compatriote, le fidèle assistant s’approcha et le responsable lui confia un paquet, quatre larges manuscrits à la reliure en cuir confinés dans un linge. Il lui donna également un papier sur lequel il inscrivit à la hâte un nombre à l’aide d’un morceau de charbon. Puis d’un pas décidé, le collaborateur se présenta au seuil de l’académie avec le colis et le message, avant de disparaitre à l’intérieur de l’édifice. Quelques minutes passèrent, les deux caravaniers nains sur la charrette arrière avaient déjà allumés leurs calumets respectifs. Les bougres avaient l’habitude de s’aménager des pauses qu’ils consacraient à boire au plus vite, mais les réserves étaient à sec et les nerfs à vifs. Kothor dessera son ceinturon, étendit ses jambes sur la rambarde qui lui faisait front et calla l’arrière de son crane entre les paumes de ses mains. Il lâcha un bruyant bâillement à se faire décrocher les mâchoires.


Kothor Dorek marteaux-hardis
- Quand j’y яepense. Qu’est-ce que tu comptes trouveя au Noяd? Tu vas te sentiя mal, il n’y a pяesque pas de foяêt là-bas. Seulement de steppes veяglacées. De la яoche et des baяbaяes.

--------------------
Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.


user posted image


Reïlo Blanche Flamme

PARCHEMIN


user posted image

1343 - 1347 (L'année de la Lame Étincelante.)

Les goblinoïdes des montagnes de Galena se sont répandus et ont terrorisés les zones rurales de Damara. La menace est appelée « les Guerres du sang de Gobelin », car ce n'était pas un incident isolé ou dirigé par un chef particulier, mais était une série d'incursions de nombreuses tribus de gobelins, de hobgoblins et de bestioles dont les intérêts ne coïncidaient pas toujours.

La menace des gobloïdes a submergé beaucoup de colonies de Damara, qui ont luttés pour se fortifier avec seulement une aide militaire extrêmement limitée. Des pertes énormes se sont produites des deux côtés pendant ce temps tumultueux. Les conséquences de la Guerre du sang de Gobelin ont réverbéré partout dans Damara depuis. La guerre s'est centrée sur le Duché d'Arcata et le Duché de Carmathan et s'est répandue dans les provinces du nord d'Impiltur. Au cours des quatre années, les légions gobelines étaient un problème commun à l'est de la rivière Beaumaris. Les gobelins n'ont jamais atteints le Beaumaris ou le lac Mogodor, mais les provinces occidentales de Damara se souviennent encore du conflit. Le fait est que, à tout autre moment, dans l'histoire de Damara, les guerres auraient été le conflit déterminant de cette génération. Cependant, les atrocités qui ont suivi ont fait que les hordes du gobelin semblent plutôt apprivoisées. Les guerres ont pris fin en 1347, année où Zhengyi a émergé du Château-Péril en Vaasa.

Le fait que les Guerres Goblinoïdes aient laissé Damara ouvert aux prédations de Zhengyi n’est pas question, les érudits ne peuvent pas placer le Roi Sorcier comme la cause des guerres qui suivirent…


user posted image




Le jeune disciple fut perturbé dans sa lecture. Quelqu’un frappait nerveusement à la porte. Le métis se leva de sa chaise pour ouvrir et découvrit l’un des étudiants de l’académie. Visiblement essoufflé par l’ascension qu’il venait d’effectuer, il lui déclara que le directeur l’attendait à l’entrée, que le doyen avait possiblement trouvé un transport pour l’amener jusqu’à la capitale.
Depuis sa rencontre nocturne il y a peu. Les académiciens s’étaient montrés étrangement plus courtois, voir même un peu trop familier. Ces derniers l’avaient même invité à partager le repas de la nuit dernière. Faisant de lui, aussi officieusement que subitement, un membre de leur organisation. Chacun avait questionné le jeune disciple qui tenta de préserver son intimité tant bien que mal. Il n’avait pourtant rien dit sur son entrevue. L’idée que le doyen de l’académie ait pu manquer de discrétion lui traversa vaguement l’esprit.
Il fallait désormais quitter l’académie, le confort de la bibliothèque, la protection de la canopée pour rejoindre la capitale et affronter de nouvelles épreuves. La journée ne faisait que de commencer, ses affaires étaient déjà soigneusement préparées, il jeta naïvement un rapide coup d’œil par la lucarne de sa chambre et entrevit stationné au pied du bâtiment, un étrange convoi dirigé par des nains.



user posted image


Aldriss
Une goutte de sueur perla sur le front du marin, sensiblement nerveux devant par l’improvisation du Hin. Il se contenta de plisser les yeux, d’afficher une mine assurée et de mêler son regard à celui de la jeune femme. Un hochement de tête en guise de confirmation acheva de conquérir le cœur de la belle. Aldriss continua de parler sous les gloussements des tourtereaux et parvint une nouvelle fois à attirer l’attention de son créancier. Perceptible uniquement du petit-être, son expression s’assombrit un court instant.

- Le fait est que l’on te cherche. Alors ne me prends pas pour une dorade !

Lorsqu’il était sérieux, ou plus encore, en colère. Sa voix perdait son ton éduqué et il employait l’argot familier des sudistes. C’était particulièrement flagrant lorsqu’il commandait ses acolytes. Mais le reste du temps, il ressemblait à un petit noble chondatien aux allures de baroudeur. Il avait un vrai talent de mimétisme.

Matt Thorley
- On recrute pourtant régulièrement mais c’est bien ta présence qui a été signalée. Le capitaine s’entretient depuis ce midi avec « la princesse ».
Cette évocation fit tinter la jeune brunette à ses côtés, elle afficha une mine interrogative.

Il gloussa suite à cette constatation.


- Hu hu…Dépouillé ? Voyons… Tu es le seul à voir des chaines là où je t’ai offert la liberté. Tu l’as ton aventure, tu as même rencontré des frères.
Mais quoi que tu trouves ce soir, n’oublies pas, nous partons demain à l’aube pour un nouveau périple!

Il se mit à rire.
Le son résonna dans toute la pièce et se répercuta jusqu’à l’extérieur.


- Le bureau se trouve dans un bâtiment du quartier Ouest, trois ruelles plus loin, le numéro 42. Tu vas t’y rendre tout de suite et assumer ta célébrité. Et sans complainte ! Je te paierais ensuite un godet si je suis encore dans le coin…

--------------------
Second du Sceptre vert. Intelligent et fédérateur, il est le principal lien entre l’équipage et le capitaine. D’après ses propos, il n’a jamais connu d’autres vies que celle de marin.


Détournant le regard pour retourner à ses minauderies. Il hocha sobrement de la main pour signaler au Hin qu’il devait désormais déguerpir. Le marin se pencha légèrement vers la jeune femme pour lui murmurer quelques mots. Il évoqua un large et solide baquet empli d’eau chaude et une carafe de bière. Elle se pinça légèrement les lèvres tandis qu’il entamait une subtile approche de sa main baladeuse.

« La princesse » était une référence récurrente des membres de l’équipage. L’histoire que le petit-être n’avait pas manqué de capter, voulait que le Sceptre vert, croulait jadis sous les dettes.
Autrefois jouissant d’une large notoriété. Le capitaine Saukko, l’ancien, perdit progressivement sa glorieuse réputation durement acquise et passa toute une année à dériver en compagnie de ses loups de mer affamés. Le corps et l’esprit affaiblit par l’adversité, il perdit la vie à l’âge de 47ans. Alors que les plus anciens membres d’équipage avaient perdus espoir et que le navire s’apprêtait à se faire démanteler. Une noble elfe fit mystérieusement son apparition. Elle épongea soudainement toutes les dettes et n’émit une contrainte unique. Jayce Amine Saukko devait prendre la gouvernance du navire, et succéder à son défunt père, le capitaine Saukko, l'ancien. Tel le retour d’un héritier en son royaume, l’énigmatique elfe replaça le marin sur le trône du Sceptre vert. Ce dernier avait longtemps fugué après avoir servi un temps à bord, en désaccord perpétuel avec son patriarche, il avait suivi sa propre voie et baroudé sous tutelles d’autres commandants. Le symbole fut suffisant pour réunifier l’équipage, et depuis sept années, le Sceptre vert s’évertuait à retrouver sa réputation d’antan. Personne ne connaissait les réelles intentions qui se cachaient derrière la providence, et peu s’en inquiétait, bien trop heureux d’avoir retrouvés leurs foyers. Peu d’information filtrait sur la noble bienfaitrice, mais chacun savait que le Sceptre vert, malgré sa liberté d’action, devait désormais répondre aux appels de son officieuse maitresse.


user posted image

écrit par: Gulmar Mardi 18 Avril 2017 à 14h05
Le voyage jusqu'au Val'Humble se passa sans autre problème que l'inconfort généré par une route qui ne méritait même pas cette appellation. Inconfort que Gulmar n'eut pas le loisir de ressentir durant les derniers kilomètres, ayant choisi de voyager à pieds. Tout en acceptant la demande du nain de rester vigilant, l'humain avait continué de converser avec son camarade pendant l'heure et demi que dura leur voyage. L’œil aux aguets et l'arc à la main, il n'avait pas forcément été des plus loquaces, comme à son habitude, bien qu'il ait tout de même répondu par des hochements de tête ou en posant quelque fois d'autres questions, ou en répondant à certaines posées par le nain.

- Je vous aiderai à décharger avant de vous laisser. Ensuite on ira vider quelques chopes.

Tout le long du voyage, le discret rôdeur s'était demandé comment il était possible de faire autant de bruit, avant de finir par conclure que cela devait être une caractéristique propre aux nains ; caractéristique que son mentor ne partageait pas avec ceux de sa race.

Ils avaient fini, tant bien que mal, par arriver au centre d'un petit hameau situé dans le Val'Humble. Ce hameau semblait en tous points quelconque, si ce n'était cette grande bâtisse qu'était l'Académie, dont aussi loin qu'il put se souvenir, Gulmar n'avait jamais entendu parler. Il observa pendant quelques minutes le manège des deux nains, puis lorsque Dümah fut entré dans l'Académie, le rouquin questionna le marchand.


- Cette livraison est réellement une affaire rentable ?

L'humain semblait perplexe eut égard à la taille et à l'apparence du paquet, mais malgré cela il prit le parti de ne pas assommer le nain de questions plus stupides les unes que les autres. Il avait effectivement pris l'habitude de ne parler que de choses essentielles, ou à défaut, de chose qu'il connaissait. Ce qui n'était pas du tout le cas en ce qui concernait le commerce et les affaires. Il profita de l'interrogation de Kothor Dorek pour en revenir à un sujet qu'il maitrisait un peu mieux.

- La raison de mon voyage vers la Damarie est simple. La voie du rôdeur est faite de connaissance et de sagesse selon mon mentor. Explorer les différentes contrées de ce monde est le seul moyen d'acquérir suffisamment de l'une comme de l'autre.

Il adressa alors un haussement de sourcils au nain, couplé à ce qui aurait presque pu ressembler à un sourire, signe qu'il allait parler beaucoup plus que d'habitude. Un exercice dans lequel il avait souvent tendance à se perdre, préférant clairement l'action aux mots.

- J'ai donc décidé de voyager à travers le monde pour observer et parcourir chacune de ses contrées afin d'acquérir les connaissances qui me permettront d'assumer pleinement la mission des rôdeurs. Et le nord en fait partie. Et puis je pourrais peut-être me délester de l'un de mes plus vieux poids, une fois arrivé en Damarie.

Il parlait bien entendu de la disparition de son père, dont personne d'autre que lui et son mentor n'étaient au courant. Il restait donc volontairement vague à ce sujet, n'ayant pas encore révélé ce détail de son histoire personnelle à Marteaux-Hardis. Toutefois, le fait qu'il l'évoque, même pour la première fois, indiquait clairement qu'il avait développé une forme d'amitié et de confiance envers le marchand nain.

Alors que les minutes passaient, il s'adressa de nouveau au nain.


- Combien de temps allons nous attendre Dümah ? J'aimerais aller explorer ce bois nordique. En évitant toute mésaventure elfique, ajouta-t-il dans un très léger sourire, un peu amer, signifiant qu'il n'avait toujours pas oublié sa rencontre avec les elfes.

Et, joignant le mouvement à la parole, l'humain remit sur sa tête la capuche de sa cape en laine bouillie et commença à enlever sa targe qui le gênerait pour progresser dans les bois. Il se préparait clairement à aller crapahuter quelques heures...

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mardi 18 Avril 2017 à 16h45
Reïlo avait remarqué que son entrevue avec la maîtresse des lieux avait considérablement accru sa réputation auprès des membres de l'Académie. Il fit preuve à leur égard de la même courtoisie que celle dont ils faisaient preuve à son propos mais il se garda d'essayer d'entrer trop en contact avec eux : il allait de toute manière quitter les lieux et des tâches plus urgentes l'attendaient.

Le demi-drow consacra l'essentiel de son temps et de son énergie à la lecture des traités et des archives relatifs à la Damarie que l'Académie conservait. Son étude porta quelques fruits, lui permettant notamment de se remettre en mémoire de nombreuses connaissances à moitié oubliées et d'ajouter plusieurs nouveaux éléments à propos de l'histoire et de la géographie de ce lointain pays. Il se faisait désormais une image un peu plus précise du pays, même si cette image restait très largement nébuleuse, faute d'informations récentes sur le sujet.

C'était alors qu'on était venu l'avertir de l'arrivée du convoi chargé de le conduire au Valherse. Un bref regard lui apprit qu'il serait accompagné par des nains, ce qui ne manqua pas de l'intriguer : ceux-ci étaient assez peu nombreux dans les Vaux et il n'en avait guère croisé jusqu'alors.

Il remercia distraitement l'étudiant venu le prévenir et lui remit une lettre d'adieux à remettre à maître Aghnür : il l'y remerciait de son accueil et de ses conseils.

Sans plus attendre, l'adepte d'Oghma prit son paquetage et marcha d'un pas décidé vers le convoi. Assez étrangement, son état d'esprit était serein, même s'il savait qu'il abandonnait le confort de la bibliothèque pour s'engager dans une dangereuse aventure... peut-être était-ce simplement dû au fait que la première étape de son périple le menait en terrain connu...

écrit par: Farah Cyahn Lundi 24 Avril 2017 à 18h21
user posted image



Gulmar
Sous l’ombre d’un arbre aux dimensions titanesques, le bâtiment s’étageait sur quatre larges galeries de pierre. Le sol du rez-de-chaussée disparaissait sous d’épaisses racines et à hauteur de la quatrième galerie, la charpente était invisible, masquée par les branches du houppier, plongée dans une parfaite obscurité. Les Valiens affichaient une mine taciturne face au cortège nain, visiblement méfiants et réservés, les étrangers ne semblaient pas bénéficier d’avis favorables.

Kothor Dorek marteaux-hardis
- Le jeune chien fou veut cяapahuter dans les bois ? Gyah ah ah Je n’ai pas envie de m’éteяniser dans le coin gяand pas ! Si ton statut de яôdeur devяait t’aider à te faiяe appяécier, les sentinelles du coin n’aiment pas les aventuяiers.
Je pяéfère que tu яestes ici l’ami.

--------------------
Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.


Sous le manque de courtoisie du peuple de fermiers et d’artisans de la région, ainsi que la nécessité de rester près du convoi, Gulmar dut se résigner et se mit à observer patiemment les alentours. Une pelouse naturelle formait un tapis végétal aux milles nuances, garnies de pointes roses d'Armérie maritime et d'Oeillet des falaises. Un couple de passereaux bariolés à la tête rougeâtre se mit à siffler non loin. La saison hivernale ne semblait pas avoir d’emprise sur la région. Malgré des pluies fréquentes et un léger vent frais, le temps était relativement clément.

- Ici, tout pousse comme du chiendent, nous sommes pouяtant en péяiode hiveяnale.

Les autres membres du convoi se concertaient déjà pour savoir quel serait le menu de la soirée. De longues minutes défilèrent, puis le visage un peu renfrogné, le nain Dümah revint enfin vers son responsable. Il jeta une épaisse bourse de cuire et le tintement du métal caractéristique de l’or se fit entendre. Puis sans un mot, il se dirigea vers l’une des charrettes arrière. Dorek haussa les épaules. C’est à ce moment que deux individus sortirent à leurs tours de l’établissement pour se diriger vers la caravane, un vieil homme au dos vouté suivit d’une famélique personne aux traits trahissant ses origines Drow.

user posted image



Reïlo
Un sentiment de jalousie teinté d’admiration était aisément perceptible dans le regard du messager. D’un geste cordial, appuyé d’un sourire amical, l’échevin refusa la lettre de Reïlo. Il se justifia en précisant que le directeur s’entretenait actuellement au pied du bâtiment puis il salua sobrement son camarade en lui souhaitant une bonne route avant de prendre congé. Retournant vaquer à ses occupations, il disparut dans l’un des couloirs environnant. Le jeune métis chemina dans les escaliers boisés du Val’Humble avec sur lui, ses effets personnels, réduits au minimum pour affronter sa nouvelle vie d’errance.

Plusieurs personnes occupaient la réception de l’académie, quelques échevins discutaient allégrement dans un coin de la pièce et fidèle à son poste, le veilleur somnolait paisiblement sur son comptoir, écoutant d’une oreille furtive la conversation qui se déroulait face à lui. Le maitre des légendes Aghnür se tenait auprès d’un fils de la roche à l’épaisse toison brunâtre. Bavassant avec une énergie rare pour le vieil homme, il tenait fermement dans ses mains plusieurs manuscrits comme s’il s’agissait d’un nourrisson. Le jeune Oghmite se rapprocha discrètement en tentant de ne pas perturber l’euphorie palpable du directeur.


Aghnür
- … la traduction plus éclairée d’anciens traités progresse, de nouveaux livres sont publiés, les étoiles s’affichent de plus en plus sur les cartes du Ciel. Car c'est une manière de comprendre pourquoi nous faisons fausse route. Il nous montre le chemin qu'il nous faut prendre, en tout désintéressement, surtout.

--------------------
Maitre des légendes Aghnür, conteur et barde réputé, ancien orateur des ordres Oghmites. Nommé directeur de l’académie du Val’Humble il y a une quinzaine d’années par Nërissa elle-même.


Le vieil homme écourta sa conversation en apercevant Reïlo s’avancer, aussitôt, le nain marmonna quelques mots dans la langue rauque originelle de son ethnie puis profita de l’occasion pour s’échapper de l’étreinte verbale dans laquelle il semblait s’être empêtré. Les sourcils broussailleux d’Aghnür affichèrent une certaine surprise en voyant le nain s’enfuir puis sans que cela ne semble le perturber, il se retourna vers son jeune académicien.
Aghnür
- Mon brave Reïlo, je vois que tu es enfin prêt. Nous avons reçus la visite d’une caravane qui voyage en direction de la capitale. Tu devrais arriver assez tôt pour profiter une dernière fois des lieux avant le grand départ.

--------------------
Maitre des légendes Aghnür, conteur et barde réputé, ancien orateur des ordres Oghmites. Nommé directeur de l’académie du Val’Humble il y a une quinzaine d’années par Nërissa elle-même.


Le maitre des légendes s’écarta doucement vers le comptoir pour y déposer les manuscrits, il donna quelques consignes au réceptionniste puis retourna vers le sang-mêlé. L’érudit leva l’une de ses larges manches d’où dépassait sa main osseuse pour désigner le seuil de l’académie.

Aghnür
- La caravane provient des lointaines savanes du Shaar. Une périlleuse expédition ! Semblable à celle que tu t’apprêtes à effectuer. J’avais commandé il y a de nombreuses années de cela, des recueils décrivant les particularités de la région, aussi bien géographiques, climatiques, zoologiques,…

Ils se dirigèrent ensuite vers l’extérieur d’un pas flâneur. Sous son épaisse barbe, un fin sourire se mit à éclore.

- Le peuple vigoureux possède une bonne mémoire, je n’y croyais plus. Me voilà comblé.

--------------------
Maitre des légendes Aghnür, conteur et barde réputé, ancien orateur des ordres Oghmites. Nommé directeur de l’académie du Val’Humble il y a une quinzaine d’années par Nërissa elle-même.


Les deux Oghmites se retrouvèrent près du convoi composé de quatre larges carrioles tractées par des mules et garnies de nombreuses marchandises. Dix caravaniers nains patientaient nonchalamment sur le bord de la route, certains pipaillaient du tabac, d’autres s’occupaient des bourriques paissant les herbes environnantes. Aucun ne semblait avoir remarqué la présence des académiciens. Ces derniers se rapprochèrent de la carriole de tête où se trouvait juché un nain blond comme les blés. Positionné debout à côté du véhicule, un homme roux les contempla s’approcher de ses yeux affutés.

user posted image



Gulmar & Reïlo
Aghnür
- Quel plaisir de vous revoir maitre Dorek !
Cela fait si longtemps depuis notre dernière rencontre.
Avez-vous fait bonne route ?

--------------------
Maitre des légendes Aghnür, conteur et barde réputé, ancien orateur des ordres Oghmites. Nommé directeur de l’académie du Val’Humble il y a une quinzaine d’années par Nërissa elle-même.


Kothor Dorek marteaux-hardis
- Plus la яoute est péяilleuse, plus la destination en devient яéconfoяtante.

Le nain venait de parler sans trop regarder son interlocuteur, comprenant de qui il s’agissait, il écarquilla grand les yeux puis sauta lourdement de son chariot.

- Paя mes aïeux ! Aghnür ! Tu es le plus tenace des humains ! Quel âge cela te fait-il désoяrmais? Je peux pяesque compteя les années sur ton fяont !Gyah ah ah

Son rire profond était communicatif. En tombant sur le sol, son futal manqua de tomber sur ses chevilles, tout en s’approchant d’un air ravis, il rattacha disgracieusement la boucle de son ceinturon.

- Si j’avais su, je me seяais déplacé en peяsonne!

Les deux individus se serrèrent chaleureusement la main.

- Comme tu peux le voiя je n’ai pas oublié ! Les Maяteaux-Haяdis n’ont qu’une paяole !

--------------------
Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.


Aghnür
- C’est tout à ton honneur mon cher. Les manuscrits semblent être encore plus fournis que ce à quoi je m’attendais. Des pépites pour l’archiviste passionné que je suis.

Le vieil homme se massa délicatement les poignées suite à la vigoureuse étreinte qu’il venait de subir.

- Si je peux abuser de tes services, j’ai une requête à te confier. Voici Reïlo Blanche Flamme, l’un de nos élèves les plus prometteurs. J’aimerais profiter de ton itinérance pour que tu le déposes à la capitale.

--------------------
Maitre des légendes Aghnür, conteur et barde réputé, ancien orateur des ordres Oghmites. Nommé directeur de l’académie du Val’Humble il y a une quinzaine d’années par Nërissa elle-même.


La mine joviale du fils de la roche s’assombrit légèrement quand il posa le regard sur le prêtre.

Kothor Dorek marteaux-hardis
- Loяs de ma dernièяe visite, les vaux gueяяoyaient contяe les communautés Dяows. J’ai sans doute loupé un chapitяe…

--------------------
Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.


Il frotta nerveusement sa barbe de ses larges mains tout en détaillant discourtoisement le jeune sang-mêlé. L’hostilité était une constante dans la vie du jeunot, mais dans les yeux du nain, il ne percevait aucune haine comme il avait appris à l’identifier, seulement de la méfiance à son égard.


Aghnür
- Allons Allons… Tu ne vas pas remettre en cause mon jugement tout de même ? Je sais que les frontières avec le Dambrath sont conflictuelles…Mais vois-tu…

Un court instant, l’érudit pourtant habituellement très éloquent, semblait avoir du mal à choisir ses mots devant le renfrognement du caravanier.

- L’honorable Nërissa…à elle-même appelée ce jeune prêtre.

--------------------
Maitre des légendes Aghnür, conteur et barde réputé, ancien orateur des ordres Oghmites. Nommé directeur de l’académie du Val’Humble il y a une quinzaine d’années par Nërissa elle-même.


A cette évocation, le nain fit la moue, son œil toujours attaché à celui de Reïlo. Progressivement, sa grimace de mécontentement s’affaissa pour une mine plus neutre. Il jeta un œil à ses compatriotes, qui eux, n’avaient toujours pas relevés la présence d’un elfe noir, puis il s’adressa directement au métis. Son accent devenait légèrement plus prononcé face à la situation.

Kothor Dorek marteaux-hardis
- Je cяoyais que les Ilythiiяi haïssaient les Tel'Quessiя.
Tu es un exilé d’Outreterre ? ou un bâ…un sang-mêlé de la suяface ?
Bref, sous bonne escoяte, il ne devяait pas y avoiя de pяoblème.
Installes toi à l’aяяièяe de ma chaяяiote, nous allons paяtiя.
Taches d’êtяe discяet, ceяtains de mes gяognaяds ont des antécédents.

Sans connaitre les capacités linguistiques du jeune académicien, le nain s’adressa à Gulmar dans sa langue natale.




--------------------
Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.


user posted image

écrit par: Gulmar Mardi 25 Avril 2017 à 12h23
Au passage sur le jeune chien fou, Gulmar s'était contenté de hausser les épaules et de tourner légèrement la tête. Ce mouvement lui avait permis de cacher le sourire que lui avait tiré cette phrase prononcée par Marteaux-Hardis. Venant du nain, le rôdeur avait prit cela pour une sorte de compliment. Pour toute réponse au fils de la pierre, quant au fait de rester sur place, il lui adressa quelques mots signifiant qu'il avait bien compris et qu'il ferait ce que Kothor Dorek demandait.

- Comme tu veux, chef.

Il avait légèrement insisté sur le mot chef, telle une boutade lancée à un vieil ami. Il avait ensuite terminé de ranger sa rondache et avait tout de même laissé sa capuche recouvrir sa tête, certainement pour ne pas défaire ce qu'il venait tout juste de faire. Il prit donc le temps de se poser et d'observer les alentours. Outre les mines renfrognées, voire suspicieuses des habitants du coin, le rouquin put observer la nature en ces lieux : puissante et déterminée, soumise uniquement à sa volonté propre. Des fleurs printanières poussaient en hiver dans une région du nord, prouvant ainsi la force que seule la nature pouvait avoir. Cette simple pensée, couplée à la musique des oiseaux chanteurs, suffit à lui faire oublier son envie d'évasion, et c'est sur un ton des plus sympathiques qu'il répondit à son compagnon de voyage.

- Tu sais, Maître Dorek, la nature fait ce qu'elle veut. Elle est plus forte que tout !

Avec ces mots extrêmement simples, l'humain venait de démontrer toute l'admiration qu'il pouvait avoir pour la Nature. Le marchand qui voyageait avec Gulmar depuis quelques temps maintenant, vit même au-delà de l'admiration quelque chose qui ressemblait plus à de l'amour...

Plusieurs minutes passèrent pendant lesquelles le rôdeur observait avec bienveillance l'endroit d'où il lui semblait que le couple de passereaux faisait entendre sa voix. A la fin de ce laps de temps, Dümah réapparu et avec lui la récompense de la livraison, mais également un vieil homme et un être aux origines plus que douteuses. Gulmar reconnut en Reïlo les traits des elfes noirs, bien qu'il n'en eut jamais rencontré. Il en avait toutefois beaucoup entendu parler. C'est tout naturellement que son regard perçant se posa sur le prêtre, sans insistance, mais avec tout de même la volonté de ne pas se laisser surprendre par un éventuel geste imprévu.

Il écouta la conversation entre le vieil archiviste et le marchand nain, qui semblaient tous deux très bien se connaitre et ne manqua donc pas une miette de la demande d'Aghnür, relayée à sa manière toute personnelle par le nain. Il lui répondit immédiatement, usant à son tour de la langue des fils de Moradin.




Utilisant la langue naine, il avait eu beaucoup de mal à insister sur le mot "chef" comme il l'avait fait en commun quelques secondes plus tôt, mais le chef de caravane dut certainement percevoir à nouveau la boutade.

N'ajoutant rien de plus, il grimpa dans la chariote avec une grâce presque féline, et se plaça juste à côté de la position que le nain avait indiquée à Reïlo, s'installant dans une position clairement nonchalante, et ne prenant pas la peine, pour le moment, de saluer ni le prêtre, ni l'archiviste par autre chose qu'un simple hochement de tête. Il ne semblait afficher ni mépris, ni haine, pas même de la méfiance envers le demi-drow. A vrai dire, il semblait ne pas vraiment s'en soucier, bien qu'il soit installé à côté de lui pour le "surveiller".

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mercredi 26 Avril 2017 à 15h21
Reïlo prit un instant pour saluer maître Aghnür :

- Je vous remercie une fois encore de votre accueil et de vos conseils. Qu'Oghma vous guide dans vos recherches!

Il se tourna ensuite vers maître Dorek. Il avait esquissé un sourire amer en constatant la réaction du nain lorsqu'on lui annonça qu'il devrait prendre en charge en demi-drow.

¤ Les nains ne sont pas si différents que cela des humains, finalement : ils sont prompts à juger les autres seulement à partir de leur apparence... ¤

L'adepte d'Oghma était plus déçu que choqué. Mais des nains, qui plus est originaires du lointain Shaar, cela excitait son intérêt et son imagination : le voyage serait sans doute l'occasion de recueillir des données intéressantes sur cette région et sur ses habitants. Il décida de mettre les choses au clair afin d'éviter tout malentendu. Ce faisant, il se risqua à utiliser la langue naine, une langue qu'il lisait fort bien mais qu'il n'avait guère eu l'occasion de pratiquer à l'oral :

-

Blanche Flamme se tut un court instant avant d'ajouter :

-

Ironiquement, il avait légèrement insisté sur le dernier mot de sa phrase.

écrit par: Gulmar Jeudi 27 Avril 2017 à 21h48
A vrai dire, Gulmar n'avait pas été surpris par la réaction de Reïlo. En voyant le jeune sang-mêlé arriver aux côtés d'un homme âgé qui s'était avéré être un érudit, il avait imaginé que le jeune demi-drow devait être une sorte d'apprenti, de disciple ou d’assistant. Il avait dès lors pensé qu'il y avait de fortes chances que ce dernier eut connaissance de plusieurs langues dont celle des nains pourraient aisément faire partie. Après tout, il avait lui même appris les bases de cette langue en quelques mois et avait consolidé ces mêmes bases pendant l'année qui avait suivi pour aujourd'hui parler dans le langage des nains d'une façon correcte. Loin de la perfection, certes, mais correcte tout de même...

Non seulement il n'était pas surpris, mais il fut également intéressé par la façon dont le serviteur d'Oghma avait choisi d'étaler tout de suite les éléments liés à son ascendance afin que le marchand nain n'eut plus à se poser de questions. C'était une approche franche et directe, pour ce que pouvait en percevoir le rôdeur, et il pressentait que ce serait un genre qui plairait à Kothor Dorek.

Pendant tout le temps ou le métis avait parlé, le rouquin n'avait pas levé ne serait-ce que le moindre sourcil. Il était resté là, dans cette position qui paraissait agréable, mais qui faisait surtout montre du fait qu'il était complètement détendu et ne semblait pas vraiment inquiet de ce qui aurait pu se passer en cet instant précis. En effet, bien que son mentor lui eut appris à se méfier des elfes noirs et de leur engeance, Gulmar ne partageait pas cette haine viscérale que nombre de nains pouvaient éprouver envers les rejetons de l'Outreterre ou leurs descendants, n'ayant jamais subi le joug de certains tyrans elfes noirs, ni jamais vécu ou entendu parler de la moindre rafle visant à faire de nouveaux esclaves.

N'ayant pas semblé tiquer lorsque le prêtre avait appuyé sur les mots "garde du corps" et ne laissant pas le temps au chef de la caravane de s'exprimer,
l'humain s'adressa au demi-drow sur un ton parfaitement neutre, avec son style habituel : concis et direct.


- Montez, histoire qu'on puisse reprendre notre route.

Aucune hostilité dans les propos, qui bien qu'ils purent donner l'impression d'être directifs, n'étaient en réalité qu'une succession de faits qu'il souhaitait voir se réaliser dans un avenir immédiat. Il eut ensuite une pensée, légèrement joviale, alors qu'il gratifiait Marteaux-Hardis d'une très légère tape amicale dans le dos.

¤ Je sens que ce voyage ne va pas être ennuyeux... ¤

écrit par: Aldriss Santriches Samedi 29 Avril 2017 à 10h09
Aldriss était le genre d'individu à sonder toutes éventualités, imaginer tous les scenarii possible de façon à ne jamais être pris au dépourvu.
Si cela lui avait plutôt réussi durant de longues années, il ne pouvait que constater les limites de ses raisonnements depuis qu'il avait croisé la route de Matt Thorley.
Déjà, jamais il n'avait envisagé d'être recruté sur le
Sceptre vert.
Et là, c'était le pompon !
Alors qu'ils venaient de débarquer en une terre qu'il n'avait jamais foulée, même pas effleurée, il se retrouvait convoqué par la Princesse, cette mystérieuse mécène à qui tous les matelots du
Sceptre vert vouaient, sinon un culte, une admiration quasi mystique.

¤ Cette histoire est irréelle... Il n'y a rien de cohérent là dedans... Pourtant, il n'a pas l'air de plaisanter ¤

- Matt, je t'assure que...

Mais le hin n'eut pas le temps de terminer. Déjà le chasseur était retourné à sa proie, lui faisant comprendre par un petit geste dédaigneux que leur conversation était terminée.

Plus désappointé que jamais, le petit être tourna les talons et se dirigea vers la sortie du rade. Il repensa aux propos de son créancier.

¤ Il n'a pas tort au fond. Il m'a offert l'aventure... Et je n'y suis pas du tout préparé... Chaque jour est une surprise. Je ne maîtrise rien... Il va falloir qu je m'y fasse ou je ne vais pas faire de vieux os. ¤

Instinctivement, Aldriss prit la direction des quartiers Ouest, comme lui avait indiqué le matelot. Son imagination tournait à plein régime.

Quelle blague lui avait encore concocté le blondinet taquin ?
Et si ce n'était pas une blague ? Après tout, rarement Aldriss ne l'avait vu aussi sérieux.
Quel mystère se cachait derrière la Princesse ? Existait-elle vraiment ? Quel pouvoir exerçait-elle sur le capitaine ?
C'est sur ce dernier que s'attardèrent les pensées du hin. Qui était-il vraiment ? Aldriss voyageait depuis plusieurs lunes sur le
Sceptre vert. Pourtant il ne savait rien de son intrépide commandant. L'homme était aussi discret qu'énigmatique. Avait-il un rôle quelconque sur sa venue dans cette galère ?

Alors qu'il se rapprochait de sa destination, Aldriss se jura de trouver les réponses à ces envahissantes questions...

écrit par: Farah Cyahn Samedi 29 Avril 2017 à 10h24
user posted image


Gulmar & Reïlo
Kothor Dorek marteaux-hardis
- Gyah ah ah ! J’auяais dû me douter que le petit scяibouillaяd paяlait le noble langage !

Le caravanier nain venait de s’adresser au vieux doyen de l’académie qui lui répondit par un sourire discret et gêné, Kothor Dorek retourna son attention vers le jeune métis, visiblement amusé par la situation.


- Tu as яaison, il n’y a sans doute aucun яisque. Le système matяiaяcale et tyяannique du Dambяath teяяorise les gens paя chez nous. Sur teяяe comme sur meя. Les яéflexes sont difficiles à peяdяe gamin, ne m’en tiens pas яigueuя.

Il décroisa les bras, posa les mains sur les hanches et entre son épaisse barbe dorée se décrivit un sourire franc.


- Nous sommes un peu tendus après ces longues semaines de яoute. Je dois diяe que tu t’expяimes bien. Allons, nous avons encoяe de la яoute.

--------------------
Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.



L’aparté s’acheva calmement, les mules furent à nouveau harnachées et chacun reprit sa place dans le convoi. Le rôdeur et le métis installés dans la charrette de tête avec le marchand nain. Aghnür se montra une dernière fois aimable et familier, il invita Reïlo à venir se recueillir dans l’académie quand ses péripéties s’achèveraient, il lui confirma qu’il serait toujours la bienvenue en ces lieux. Un nouveau rire profond du fils de la roche blond se fit entendre, il acquiesça en signalant que lui aussi viendrait probablement se confier lors du chemin retour. Le vieil érudit décrivit un dernier signe de la main en guise d’adieu et resta contemplatif tandis que les voyageurs disparaissaient bruyamment.

Le voyage se passa sans encombre, quelques heures suffirent à rejoindre la capitale. En débouchant de la forêt, le Valherse fut enfin à portée de vue et le paysage changea pour une flore caractéristique du littoral. Des dunes s’élevait une brise dans laquelle on pouvait distinguer des arômes semblables au curry. Au sol, le lichen et les mousses stabilisaient le sol friable. L'ail à tête ronde arborait sa fleur violette parmi les queues de lièvres partout autour d’eux. Peu à peu, ils se rapprochèrent de la cité. Il pouvait désormais distinguer son château rond, ses quais animés, ses voies, ses scieries et ses paddocks, ainsi que sa variété de styles architecturaux, briques régionales, toits en bois, en tuile ou en chaume. Les bâtiments semblaient être construits autour de la végétation luxuriante, respectant ainsi les ancestrales lois elfiques. Il y avait de nombreux soldats partout, patrouillant dans la clairière encerclant la cité, se déplaçant par groupe de trois et armés d’arcs longs. Le Val le plus ancien respectait ses terres comme peu de gens en ce monde. Les champs cultivés de ses fermiers et ses bois considérés comme un généreux prêt pas le beau peuple elfe, les habitants du Valherse semblaient être des campagnards conservateurs.

Le convoi bifurqua pour emprunter la rocade qui cheminait en périphérie jusqu’aux voies maritimes. Très rapidement, de nombreux indices laissaient présager que des festivités allaient se dérouler prochainement. Des charpentiers s’affairaient à la construction d’une estrade et plus loin, se dressait une longue plate-forme en fine boiserie. Une canopée en canevas tissée, peinte en bleu et accrochée avec des banderoles beiges, fut dressés au-dessus de la structure. Aucune pluie soudaine ne viendrait corrompre le parquet distinctif des pistes de dance en construction. L’enthousiasme des galants chevaliers et de leurs dames ne saurait être gâché sous la protection de la plateforme. L’intense affluence qui animait la ville contrastait avec la placidité constante affichée par les citoyens de la capitale. Non loin de ce qui semblait être une foire, la présence des soldats se faisait plus importante encore. Les caravaniers cheminèrent sur le sol pavé de pierre jusqu’au port puis s’arrêtèrent non loin d’un grande échoppe. De nombreux navires mouillaient paisiblement en cette fin d’après–midi.


user posted image


Aldriss
Entouré par ces hommes qui parlaient fort, sans doute enivrés par leurs boissons, Aldriss quitta la taverne sous les intrigants conseils du second. La plupart parlait d’une foire, des concours à venir et des prix à gagner. A l’extérieur, les voies maritimes voyaient des navires mouiller de toutes parts, déchargeant leurs cargaisons de soie et de satin, d’ivoire, d’épices et de fruits secs provenant du Sud et de fer des mines nordiques. La ville grouillait de marins, marchands, fermiers et d’éleveurs de chevaux. Il se dirigea d’un bon pas vers un quartier plus calme où se trouvait une piste de dance décorée de nombreux rubans. Des poneys attachés non loin, attendant les enfants qui allaient les chevaucher. On voyait également des étals couverts de sucreries, de pommes d’amour, de pâtés en croute, de pain au miel et de tant d’autres délices. Le début de soirée était agréable, sans nuage à l’horizon. Les gens semblaient s’amuser gaiement.

Au détour d’une ruelle, un magicien exhibait son art, pourtant la foule ne se pressait pas. Le petit être se fit la réflexion que l’homme devait sans doute manquer de talent. Alors qu’il jetait un œil curieux sur les courbes éthérées de l’illusion dansante que le mage produisait, il sentit une minuscule présence s’infiltrer entre les interstices de ses vêtements. Avant même qu’il ne réagisse, et alors qu’il constatait que sa bourse venait d’être habilement subtilisée, Aldriss, stupéfait, aperçu une silhouette simiesque au blanc pelage s’enfuir à la hâte. Un étrange singe laiteux tenait entre ses pognes le fruit de son larcin, il s’arrêta au sommet d’une haute rambarde en bois et jeta un regard sur le petit-être décontenancé. Malgré l’animalité, on aurait pu décrire une expression moqueuse tandis qu’il jonglait avec la petite sacoche de cuir.


???
- Ouk Ouk !!

Ce cri résonnait comme un ricanement, jonglant, il frappa dans ses mains, rattrapa la bourse et reprit sa route, s’enfonçant dans les ruelles de la cité.


--------------------
Etrange chapardeur simiesque de moins d’un mètre.
Son crâne est surmonté d’une paire de lorgnettes de cuir et de bronze finement ouvragée. Le primate semble dressé.


user posted image

écrit par: Aldriss Santriches Samedi 29 Avril 2017 à 23h28
Ce qui sortit le hin de ses pensées fut l'agitation ambiante. Tout le monde s'affairait en préparation de festivités. Voilà qui redonnait un temps le sourire au petit être qui préférait largement les ambiances festives aux longs monologues intérieurs. Il n'en avait pas pour autant chassé le trouble qui l'habitait depuis son entrevue avec le second. Mais il lui était plus facile de l'appréhender.

Malgré les réjouissances, Aldriss remarquait une certaine retenue chez la plupart des locaux. Il n'aurait su dire s'il s'agissait de pudeur ou bien si c'était leur façon personnelle d'exprimer leur contentement. Toujours est-il qu'il avait connu des peuples plus expansifs...

Après s'être éloigné du tumulte des quais, toujours en direction des lieux que lui avait indiqué le second, Aldriss vit son attention captée par un magicien qui amusait la foule. Tout du moins cherchait à le faire car ils n'étaient pas nombreux à s'amasser autour de lui pour admirer ses faibles talents. Le voyant animer et faire danser quelques formes abstraites et colorées, le hin ne put réprimer un sourire au souvenir du vieux barde gnome avec qui il voyagea durant deux années. Ce dernier connaissait des rudiments de magie dont il faisait usage uniquement pour captiver son auditoire.

¤ Ce bon vieux gnome avait un talent bien plus prononcé que cet amateur ! ¤

Il ricana et se laissa distraire par cette agréable pensée, si bien qu'il ne réalisa que trop tardivement l'intrusion intime d'un être, plus petit que lui, qui se faufila avec une agilité déconcertante entre ses frusques et s'en éloigna tout aussi furtivement. Instinctivement, Aldriss porta la main à sa bourse... qui n'était plus là.

Pris de colère, il chercha l'auteur du larcin et ne mit que quelques secondes à le découvrir. Perché au sommet d'une rambarde, un singe le narguait littéralement, jouant avec ses effets.
Il y avait bien quelques piecettes dans cette bourse. Mais surtout, il y avait cette paire de dés qu'il traînait partout depuis qu'un nomade Shaarien la lui avait donnée, après l'avoir consciencieusement dépouillé. Le hin considérait ces dés comme son bien le plus précieux et se mit tellement en colère qu'il héla bruyamment l'animal.

- Dis donc sale chapardeur ! Rends-moi ce que tu m'as volé !

Pour toute réponse, Aldriss obtint un cri simiesque qui s'apparentait clairement à un rire moqueur. Ni une ni deux, le petit être sortit sa fronde et mis le singe en joue. Il n'avait pas souvenir d'avoir déjà eu à faire avec un tel animal. Il était à peine moins grand que lui et doté d'une agilité impressionnante. Il s'était déjà éloigné, si bien qu'il fut rapidement hors de portée de tir.
Poussant un juron, le jeune hin rangea son arme et entreprit de se lancer à la poursuite du ravisseur. Pendant un éclair de seconde, une pensée hilarante lui traversa l'esprit, lorsqu'il se rendit compte du burlesque de la situation. Mais la colère reprit immédiatement le dessus.

¤ Mais quelle journée détestable... J'aurais mieux fait de rester sur le bateau... ¤

écrit par: Farah Cyahn Dimanche 30 Avril 2017 à 14h42
user posted image


Aldriss
Le petit voleur faisait preuve d’une incroyable vigueur, il s’élançait sur les clôtures et serpentait entre les rambardes. La créature s’arrêta un instant au sommet d’un balcon pour chercher sa prochaine prise et finalement, reprit sa course de plus belle, sauta sur les branches d’un chêne puis sur le bâtiment suivant et fit de bref zigzags aux angles imprévus. Les ruelles devenaient moins occupés, progressivement vidée de ses habitants tandis qu’il s’enfonçait peu à peu dans le dédale urbain. Le Hin crut perdre la trace du voleur un instant, la projection de l’ombre de la créature simiesque apparut sur un mur non loin, la chapardeur avait pris de la distance. Aldriss se remit en marche et apercevant la créature bifurquer entre deux bâtiments avant de disparaitre, il accéléra le rythme de ses pas pour déboucher sur une grande place pavée de larges roches. Alors qu’il cherchait du regard le singe immaculé, dépité par sa disparition soudaine, il entendit distinctement l’écho de ricanements gutturaux. Il avait trouvé refuge sur les hauteurs d’un immeuble étagé sur trois larges rangé. Aldriss courba son dos et tenta de discerner la créature.

Sur le rebord de la balustrade d’un large balcon taillé dans du blanc-bois, le voleur avait pris place sur l’épaule d’une jeune femme. Elle avait des cheveux longs aussi sombres que l’obsidienne, deux yeux noirs ornaient son visage bruni par le soleil. Habillée de larges vêtements de tissus aux teintes variant du prune au bleu profond et rappelant les reflets de l’azurite, elle reçut la bourse de la part du petit primate et contempla un instant le présent au creux de sa main. Elle semblait estimer son contenu, se contentant d’examiner la sacoche de cuir d’un regard mi-clos.


user posted image



Gulmar & Reïlo
En marge du quartier portuaire, le vent frais frappait les convoyeurs, non loin, la mer paraissait verte et dense comme de la gelée. Les ralliements constants des mouettes venaient affirmer le panorama maritime qui s’offrait à eux. La caravane était immobilisée le long d’un grand bâtiment garnis de massive pierre en partie immergé dans les ronces. Quelques mules se mirent à hennir en signe de soulagement et Kothro Drorek fut le premier à mettre pieds à terre. Les mains lourdement posées sur les hanches, il s’étira le dos et prit une grande respiration puis s’adressa à ses troupes d’une voix criarde. Ces derniers semblaient déjà commencer à limiter et s’immobilisèrent pour écouter les consignes.

Kothor Dorek marteaux-hardis
- Bon ! On va pas faiяe de vieux os sur le quai ! Vous déchaяgez les deux deяnières chaяяettes dans cette bâtisse.

Le nain blond pointa l’un de ses épais doigts vers une grange à quelques mètres.

- Dümah, Garramir. Vous pяenez le caяnet de commande et vous allez pяéveniя de notяe aяяivée chez Arruf. Dites-lui bien que j’ai soif. Le nain se gratta le menton. Non, dites-lui que nous avons soif !

Aussitôt les nains s’affairèrent à leurs taches respectives.
Tout souriant, d’une voix nettement plus joviale, son attention se posa sur sa propre charrette et ses deux occupants.


- Teяminus, tout le monde descend.

--------------------
Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.


user posted image

écrit par: Aldriss Santriches Mardi 02 Mai 2017 à 10h00
Le singe était agile, mais Aldriss avait du répondant. Malgré tout, ce fut avec grande peine qu'il poussa le voleur dans ses retranchements. Plus précisément sur l'épaule de sa maîtresse.

Avec le contre-jour Aldriss ne distinguait pas vraiment ses traits et avait du mal à estimer sa taille. Elle avait une longue chevelure d'ébène et il devinait un teint mat. Elle examinait la bourse que lui avait remis son familier. Le Hin n'aurait su dire si elle avait déjà remarqué sa présence.

Toutefois, il misa sur la prudence. Il se déplaça à l'intersection d'une rue de façon à pouvoir faire face à sa mystérieuse interlocutrice, tout en pouvant se mettre immédiatement à couvert en cas d'hostilité de sa part.

Quant à lui, il le savait, il ne pouvait se permettre d'instaurer un climat de défiance. Alors il décida d'engager la conversation d'un ton enjoué. Il fit un effort pour reprendre sa contenance et se racla bruyamment la gorge de façon à clairement indiquer sa présence.


- Bonjour Madame et toutes mes félicitations. Votre compagnon m'a donné beaucoup de fil à retordre ! Plus agile, on ne fait pas, n'est-ce pas ? Pourtant, je ne suis pas le dernier quand il s'agit d'habileté !

Il sourit et reprit sans lui laisser le temps de rétorquer, évoquant l'enjeu de leur rencontre.

- Tant d'efforts pour si peu... C'est bien dommage, constatez que le fruit de votre larcin est bien maigre par rapport à la hauteur de votre prouesse.

Maintenant un sourire d'apparat, il choisit d'attendre la réaction de la femme, afin de jauger ses véritables intentions. Compte tenu de ses manières, il ne s'attendait à rien d'amical.

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mardi 02 Mai 2017 à 10h36
Blanche Flamme avait souri à la réaction du nain et s'était docilement assis à côté de celui qu'on avait désigné pour veiller sur lui. Le convoi s'était mis en marche, étrangement silencieux. Le prêtre d'Oghma avait espéré en apprendre davantage sur le Shaar, sur les nains ou encore sur les liens qu'entretenait Dorek avec l'académie mais il n'osa pas rompre le silence qui s'était installé.

Le paysage n'offrant pas de grandes surprises pour le natif des Vaux qu'il était, il décida finalement de se plonger dans ses livres. Cela faisait quelques temps déjà qu'il s'était mis en tête de compléter sa maîtrise naissante de la magie divine par l'étude de la magie profane : il mit donc à profit les quelques heures que comptaient le voyage pour consulter un ouvrage rédigé à ce sujet par un magicien désireux de partager ses connaissances.

Il fut tiré de son étude par Dorek qui annonçait qu'ils étaient arrivés à destination. Le demi-drow reconnut sans peine le port de la ville dans laquelle il avait grandi. Il ne s'était cependant jamais particulièrement passionné pour les navires et ne savait pas comment trouver facilement celui qu'il cherchait dans la rade. Il décida de demander conseil au nain qui semblait jouir de la confiance des membres de l'Académie :


- Merci de m'avoir conduit à bon port. Je dois trouver un navire, le "Sceptre Vert", savez-vous comment je pourrais savoir rapidement où il mouille ? Je n'ai rien contre un peu de marche mais si je peux éviter de parcourir la rade de long en large en lisant les noms des vaisseaux les uns après les autres...

écrit par: Gulmar Mardi 02 Mai 2017 à 11h46
N'ayant au final pas grand chose d'autre à faire que de surveiller un demi-drow en train de lire, Gulmar avait profité du voyage pour observer autant que possible la faune et la flore de cette région qu'il ne connaissait pas et dont il avait entendu parler uniquement par le biais des récits que lui en avait fait son mentor nain d'or. Ce qui le surprit le plus fut la flore littorale, dont il n'avait absolument pas l'habitude étant donné qu'il avait passé le plus clair de son temps entre le bois de Shaar et les plaines avoisinantes à l'est.

Pendant son observation, il se laissa bercer par les mouvement du chariot dans lequel il se trouvait, gardant toujours un œil sur Reïlo, bien que l'humain conserva presque tout le voyage cette position semi allongée qu'il avait adoptée depuis leur départ de l'académie. A plusieurs reprises il eut envie de sauter de son véhicule pour poursuivre à pieds en ayant la possibilité d'observer de plus près telle ou telle espèce, mais il n'en fit rien, respectant ainsi la demande du nain qui lui avait offert la possibilité d'aller si loin au nord. Mais après tout, une fois qu'il aurait aidé les nains à décharger et qu'il aurait passé quelques temps à boire en compagnie de Marteaux-Hardis, il aurait tout le temps qu'il voudrait pour aller pousser son exploration, qui plus est seul, conformément à ses habitudes.

Alors qu'il en était là de ses pensées, ils arrivèrent en ville. S'il n'était pas particulièrement attiré par les villes, il ne les détestait pas pour autant. Celle-ci en revanche attira son attention et lui parut différente des autres. En effet, les bâtisses semblaient être construites en harmonie avec la nature et gardes comme paysans qu'ils avaient croisé un peu plus tôt, semblaient, comme leurs constructions, éprouver un profond respect pour la nature. Une pensée concernant les elfes lui vint alors en tête.


¤ Même si leurs manières sont étranges, ce sont certainement les elfes qu'il faut remercier pour tout cela. ¤

Il contemplait le tout avec un air satisfait alors que leur convoi fit halte sur le port. Il observa les navires mais également la foule présente en ce lieu. Il n'avait pas l'habitude de se trouver sur un port, n'ayant jamais navigué et n'ayant même jamais mis les pieds dans une ville possédant ce genre d'infrastructure. C'est donc d'un œil curieux qu'il observait les allées venues des uns et des autres, ainsi que les mouvements des navires à quai. La voix de Kothor Dorek, puis celle du prêtre d'Oghma le tirèrent de son observation. Il sauta du chariot, comme il l'avait fait avant d'arriver à l'académie, et regarda les nains qui s’affairaient déjà pour le déchargement. Ne semblant pas se soucier plus que ça de la question de Blanche Flamme, le rôdeur questionna à son tour le marchand nain.

- Je t'aide à décharger maintenant ? Ensuite on ira vider quelques chopes.

Concis, comme à son habitude, il attendait manifestement que son compagnon de voyage lui dise quoi faire pour pouvoir enfin aller savourer une bonne bière. Mine de rien, il gardait tout de même un œil sur le demi-drow. Après tout, un compagnon de valeur le lui avait demandé...


écrit par: Farah Cyahn Mardi 02 Mai 2017 à 16h34
user posted image


Gulmar & Reïlo
- Aï.
Kothor Dorek acquiesça brièvement, suivit d’un hochement de tête envers Gulmar qui proposait d’aider le convoi à décharger. Déjà, six courageux fils de la roche avaient formés une chaine et déplaçaient de nombreux coffrets de chênes marqués des trois rubis de Dordalh. Le responsable des caravaniers, d’une mine résolument songeuse, n’avait pas lâché du regard le métis elfe noir suite à sa remarque.
Kothor Dorek marteaux-hardis
- Le pяoblème vois-tu. C’est… que voilà déjà plus de quatяe décennies que je n’ai pas foulé ces teяяes. Il y avait beaucoup moins de pieяяes et moitié moins de naviяe à l’époque. Rien de moins que des champs. Je serais bien vain de m’y retяouver gamin.

Il se frotta machinalement le menton. Songeur, quand il n’affichait pas de sourire marchand.



Il s’esclaffa brièvement avant de reprendre aussitôt son sérieux.
Un rictus toujours figé.


- Mais l’honoяable t’appelle, c’est ce qu’a dit le maitяe des légendes. Mon cousin est le яesponsable de cet imposant bâtiment. Il pouяяa ceяtainement te яenseigner mieux que moi.

--------------------
Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.


Kothor Dorek décrivit d’un geste du bras la direction vers une grande devanture qui bordait une échoppe et faisait front à l’air marin. Une enseigne se balançait au rythme du vent sur laquelle était inscrite, d’un lettrage semblable au runique, La Jasp’précieux. Le peuple de la roche se faisait rare dans la capitale mais la présence d’une telle boutique avait probablement échappé au jeune prêtre. Les derniers rayons du soleil projetaient depuis l’occident, les innombrables silhouettes propres aux bâtiments et aux arbres qui constituaient la ville, bordant la zone maritime.

user posted image


Aldriss
- Ah … Je me disais bien que cela devait appartenir à quelqu’un.

La main toujours suspendue, la maigre bourse au creux de la paume, elle abaissa finalement son visage sur le Hin quelque peu essoufflé par cette course improvisée. C’est la première fois qu’Aldriss arpentait les ruelles du Valherse, mais la jeune femme lui semblait exotique, aussi étrangère en ces lieux qu’il pouvait l’être lui-même. Elle jeta la bourse vers le petit être à quelques mètres au sol qui n’eut aucun mal à réceptionner son bien. Le tintement du métal et un rapide coup d’œil lui fit penser qu’il ne manquait rien. La jeune femme au teint halé se remit à parler. Son accent était chantant et agréable, le ton de sa voix était familier en contraste avec les craintes que ne s’était pas manqué d’avoir le Hin.

Samira Shabû
- Maymun est un habile farceur, j’espère que tu ne lui en tiendras pas rigueur.

Elle parut amusée par le son de ses paroles rimantes.

- Je m’appelle Samira Shabû du clan Yildiz en provenance de Calimshan. J’ai demandé à Maymun de te conduire jusqu’à nous, mais il a du mal à se débarrasser de ses mauvaises habitudes…

Elle tapota le sommet du crâne du petit primate qui avait relevé ses lunettes et semblait ne plus se préoccuper de la situation. D’un air facétieux, achevant sa courte pause et l’accolade qu’elle attribuait au familier, la jeune femme continua de parler.

- Tu as de l’éloquence, tu es prompte aux compliments mais pas assez de grâce pour être artiste. Un accent chaud, des yeux pales et…

Elle émit une courte pause et fit mine de réfléchir plus intensément.

- …Ah ! Je sais…Tu es colporteur…ou forain. Assez rusé pour admirer l’art de la filouterie. Hmm…probablement originaire de Luiren ou de ses alentours. Mais pour sûr, tu n’es pas marin ! Mais qui es-tu jeune Hin ?

--------------------
Exotique, petite et gracieuse, Samira est une espiègle citadine aux vêtements colorés. Son fidèle animal de compagnie se nomme Maymun.


Elle parut à nouveau amusée par ses formulations, le son de ses rimes, visiblement peu familière de la langue commune. Son accent demandait quelques secondes de compréhension, mais l’ensemble de ses mots avaient une sonorité très agréable.

user posted image


Mirtzar
Malgré son jeune âge, Mirtzar avait une grande expérience au service d’une remarquable guilde, fort de ses nouvelles capacités accordées par son dieu tutélaire sur la voie des justes, loin de ses anciennes quêtes de vengeance. Le jeune vétéran se résigna à délaisser sa vie de guerrier pour quelques temps. Un repos chez un proche camarade, loin des activités de la compagnie des marches, loin de ses récents déboires, rêvant de revoir les paysages familiers de Sundabar. Mais sa nature profonde le démangeait, l’aventure faisait partie intégrante de son être, c’est alors qu’il décida de profiter de sa fougue et reprit très rapidement la route afin d’œuvrer pour le bien commun.

C’est aux prémices de son parcours, aux alentours de Proskur, au Sud-Ouest du Cormyr, que Mirtzar fit l’improbable rencontre d’un prestigieux confrère et administrateur de son gouvernement. Dal Gorak Serment de Roche ou la lanterne de Luruar, illustre chapelain et grand médiateur, héritier d’une longue tradition de puissant nain, gardien d’une sagesse voué à la culture de son clan. Dal Gorak Serment de Roche, s’était évertué toute sa vie à la stabilité des marches d’argent. L’écho de son nom résonnait d’Adbar aux lointaines frontières occidentales de l’épine dorsale du monde. Influant stratège, ces exploits avantagèrent les vertueux guerriers qui avaient récemment reconquis la citadelle de Felbarr. Depuis quelques années, avec la bénédiction d’Alustriel, il agissait loin de ses montagnes natales, au service d’une mystérieuse organisation qui semblait s’évertuer à tramer dans l’anonymat. Le vieux sage ne laissait filtrer aucun indice quant au sujet de cet énigmatique institution, pourtant, après de longues semaines en sa compagnie, du Cormyr au Cormanthyr, ne suffirent pas à renseigner précisément le guerrier nain. Il s’agissait globalement d’une entreprise d’érudit qui parcourait Toril afin de référencer des Artefacts légendaires, un obscure rassemblement de sages philosophes en quête de savoir, Dal Gorak ne fit qu’une unique fois mention d’une certaine « confrérie sans bannière ». Outre ses constantes discrétions, ce temps passés à bavasser démontra essentiellement que le doyen possédait une large ouverture d’esprit pour un prêtre aussi fondamentaliste et ancré dans ses idéaux, si fermement attaché à la glorification de sa propre culture. On pouvait déduire d’après ses propos, qu’à travers les pupilles usées du vieux maitre, d’innombrables paysages avaient défilés, ses domaines d’expertise semblaient illimités. Les deux confrères débattaient plus régulièrement de leurs faits d’armes, de théologie ou de géographie, mais chaque fois que le sujet relatif à cette mystérieuse confrérie refaisait surface, le héros de Felbarr changeait subtilement de propos.

Mais le réconfort des compagnies familières, galvanisé par leurs origines communes, leurs appartenances à la prestigieuse guilde des marches d’argent et leurs croyances immuables en Clangeddin Barbedargent, Mirtzar Boucledacier suivit tout naturellement Dal Gorak et ses gardes jusqu’à sa destination, un retour vers le Cormanthyr, un départ pour la capitale du Valherse, même si ce fait l’éloignait une nouvelle fois des cimes enneigées de Sundabar. Le vieux prêtre expliqua que ses intérêts l’amenaient à la cité portuaire pour des raisons qui parurent triviales pour un si prestigieux ambassadeur. Il prétexta naïvement vouloir visiter la brasserie d’un vieil ami nommé Alrruf, loin de toutes glorieuses prérogatives, sans jamais faire référence à une quelconque missive de la part de la guilde. Il veillait à préserver ce mystère tel un coffre remplit de secret trop lourd à révéler.

La petite cohorte naine arriva finalement sans encombre dans la paisible cité du Valherse, Val maritime échouée sur la côte, au cœur des vergers et des champs, l’accueil fut à la hauteur des promesses tenues. Alrruf Dormarek, nain d’or de son état, affairiste fructueux originaire de la grande faille, formidable hôte, dont les grâces ravirent les convives, totalement concerné par la réception du prestigieux Dal Gorak et associés. Une chambre fut offerte au jeune guerrier nain, les jours s’enchainèrent, le calme était retombé et les activités du marchand avaient reprises dans la quiétude environnante. Les affaires d’Alrruf se portaient bien au vu de la formidable structure qu’il possédait. Le Jasp’précieux était une large échoppe taillée dans la pierre enlacées de lierre, à laquelle était adossée, une taverne accueillante qui brassait son propre breuvage dans les souterrains tandis que l’étage servait de bureaux et de chambres pour les rares invités.

Le doyen, Serment de Roche, avait depuis trois jours subitement disparu. les deux gardes qui constituaient l’escorte « légère » du vieux prêtre et Maitre Alrruf, répondaient aux questionnements que Mirtzar ne manquait pas d’avoir en prétextant qu’ils ne savaient rien de particulier, que Dal Gorak avait sans doute rencontré certains camarades lors de son séjour ou qu’il flânait encore parmi les marins. Les jours passèrent, l’adepte de Clangeddin Barbedargent commençait alors à penser qu’on l’avait oublié et songeait à reprendre la route de son côté, quand une missive lui fut apportée au Jasp’précieux. Le message invitait le guerrier à rejoindre une importante réunion. La seule information supplémentaire inscrite sur le document fut le chiffre quarante-deux. Alrruf Dormarek, derrière le comptoir verni de sa splendide échoppe, donna quelques précisions au guerrier. Il indiqua brièvement que ce chiffre indiquait la situation d’un bureau, situé dans un quartier résidentiel, à l’Ouest de la ville. Un gigantesque bâtiment qu’il ne manquerait pas de trouver, confirma le marchand d’un ton amusé. Alors que l’astre solaire décrivait ses derniers rayons, curieux du sort que lui réservait son compatriote, Mirtzar s’attela à la tâche et entreprit d’arpenter les ruelles de la cité. Alors qu’il s’apprêtait à partir, en sortant de l’enceinte de la boutique, il aperçut, non loin, un convoi de quatre larges charrettes, que des fils de la roche venaient de stationner le long des entrepôts du Jasp’précieux. La cité du Valherse, majoritairement dominé par les hommes, sous l’égide des lois elfiques, semblait avoir subi une agréable et familière invasion naine. Une dizaine de caravaniers, trapus et barbus, se mirent à débarquer, visiblement éreinté par un long voyage. Trois rubis peints sur le flanc des caravanes indiquaient qu’elles appartenaient à Maitre Dordalh et sa célèbre compagnie marchande qui sillonnait les lointaines terres du Sud sous l’égide de la grande faille. Maitre Alrruf, le nain d’or, probablement le seul représentant de son clan dans toute la capitale, semblait avoir le contrôle de ce quartier en cet instant et la présence d’une caravane aussi exotique était un signe évident de réussite. Un nain fort élégant descendit du wagon de tête, et le suivirent, un métis aux traits elfiques et un homme à la chevelure rousse, tressées comme les nains.


user posted image

écrit par: Mirtzar Mardi 02 Mai 2017 à 17h48
Assis dans un coin du Jasp'précieux pour ne pas gêner les clients, Mirtzar commençait à atteindre le bout de sa patience. Ce n'était pas qu'il s'estimait floué par Dal Gorak Serment de Roche, loin de là. Il était un héros, l'une de ces personnes dont les légendes parlent, dont on ne peut ignorer l'existence mais qui semblent être comme des concepts abstraits. Comme peuvent l'être les dieux, sans doute. Cela étant dit, même maintenant qu'il avait la preuve que Serment de Roche était effectivement un être de chair et sang, Mirtzar continuait d'éprouver la même admiration pour son aîné et le trajet qu'ils avaient fait ensemble et qui les avait finalement menés jusqu'à Valherse n'avait rien fait pour atténuer cette mystique particulière.

Non, la cible de son ire était lui-même. Serment de Pierre lui avait clairement fait comprendre qu'il allait avoir besoin de ses services même s'il n'avait pas donné suffisamment de détails pour que le Molosse aie la moindre idée de ce qu'on attendait de lui. Il ne comptait pas quitter le poste qui lui avait été assigné et abandonner la mission qui lui avait échue avant de pouvoir affirmer en toute honnêteté qu'il s'agissait d'un succès. Si la Compagnie de Marches pensait qu'il était plus utile dans les Vaux que dans les Marches d'Argent, par Clangeddin Barbedargent, il tenait à prouver qu'ils avaient raison. Mais, dans son impatience, il avait attendu presque immobile dans la taverne qu'on vienne l'appeler. Il n'avait pas vu assez de la ville pour en être certain mais il lui semblait probable que Valherse n'échappe pas à la règle et qu'il soit possible pour une personne pleine de bonnes intentions de fournir un peu d'aide. Après tout, il savait de sources sûre, ses propres sens, que les drows et le Zenthilar opéraient à peine quelques jours de chevauchée plus au Nord-Ouest. Et, même s'il s'avérait qu'il ne pouvait pas changer la situation socio-politique des Vaux en attendant de savoir plus précisément quelle était sa mission, il était certain qu'il trouverait bien quelqu'un qui aurait besoin d'un coup de main.


¤ ¤

Il avait finalement pris la décision de sortir et de chercher quelqu'un à aider dans les environs du Jasp'précieux quand une missive arriva lui étant adressée. Quelques explications d'Arruf plus tard, il savait qu'il devait se rendre dans un quartier résidentiel. Cela ressemblait à une chasse au trésor et, même s'il ne voulait pas vraiment l'admettre, cela éveillait plus encore la curiosité du nain d'or que ne l'aurait une lettre contenant l'ordre pur et simple de se rendre à cet endroit. L'astre du jour n'ayant pas encore complètement achevé de laisser le royaume des cieux à Séluné, il pouvait l'utiliser pour s'orienter et se diriger vers l'ouest. Trouver l'est grâce au soleil et le nord grâce à la mousse des arbres étaient les deux seules compétences qu'il avait réellement obtenues lors de sa précédente missions avec Yvhann et Enoriel, et l'utilisation de l'une avait tendance à rendre l'autre inutile, mais cela pouvait lui être utile dans le cas présent.

Il ne manqua pas de remarquer l'arrivée d'un wagon qui semblait venir de loin.
D'aussi loin que lui, en fait. Cela faisait vraiment longtemps qu'il n'avait pas eu de nouvelles du Royaume Profond et une voix au fond de son âme le poussait à faire un court détour pour discuter avec les nouveaux arrivants, tout en les aidant à décharger pour ne pas les ralentir. Mais une autre voix, nettement plus puissante lui rappela qu'il avait plus ou moins été au repos depuis qu'il avait libéré les esclaves au fin fond de Cormanthor.


¤ ¤

C'est donc la mort dans l'âme mais avec la satisfaction d'avoir pris la décision qui s'imposait qu'il reprit sa route vers l'Ouest, cherchant du regard le bâtiment où il devait retrouver Serment de Roche et, probablement, recevoir de plus amples informations sur ce dont son avenir allait être fait.

écrit par: Gulmar Mercredi 03 Mai 2017 à 11h53
Devant le hochement de tête du marchand, Gulmar n'attendit pas une seconde de plus pour se diriger vers les nains en train de décharger le matériel. Après tout, plus vite il commencerait, plus vite il aurait terminé et serait donc en mesure d'aller lever le coude avec Marteaux-Hardis. Et de ce fait, plus vite il serait libre d'aller vaquer à ses occupations, notamment l'exploration des terres avoisinantes et surtout de la Damarie, qui était l'objectif de sa venue en ces lieux en compagnie du convoi de nains. Car bien qu'il appréciait le nain avec lequel il avait fait tout le voyage, il appréciait encore plus ne rien devoir à personne et n'avoir à gérer que les objectifs qu'il s'était lui même fixé.

Il s'intégra donc rapidement à la chaine formée par les robustes nains d'or qui ne plaisantaient pas, conformément à ce que l'on disait d'eux, lorsqu'il s'agissait de travail. Tous les nains avaient déjà un rythme soutenu dans les tâches qu'ils s'étaient attribuées et les coffrets étaient évacués des chariots à une vitesse assez impressionnante. Le seul humain de la bande entra assez facilement dans la chaine, étant connu au moins de visu, par l'intégralité des fils de la pierre appartenant au convoi qui venait d'arriver sur les quais.

Le rôdeur, contrairement aux autres membres de la caravane, n'avait clairement pas l'habitude de ce genre de travail et était donc beaucoup moins efficace que ses compagnons qui lui demandèrent à plusieurs reprises de se placer différemment ou d'agir différemment afin de ne pas les gêner et de ne pas faire baisser la cadence. Conscient que, malgré la cadence soutenue, sa présence pouvait être un frein au déchargement, bien qu'aucun nain ne lui ait demandé de partir, le rouquin décida d'aborder les choses d'une autre manière, espérant motiver les nains avec une stratégie aussi vieille que le monde et que ces derniers devaient bien connaitre... Il chuchota à l'attention de ceux qui se trouvaient proches de lui.




Il espérait, par cette petite rumeur, faire accélérer les nains de sorte que sa propre présence n'ait pas de conséquence sur la vitesse du déchargement et qu'il puisse par conséquent passer rapidement à autre chose. Il imaginait intérieurement la réaction du marchand blond quand celui-ci apprendrait la rumeur propagée par l'humain.

¤ J'ai hâte de voir la tête qu'il fera. ¤

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Jeudi 04 Mai 2017 à 13h01
Reïlo remercia Dorek de son conseil et prit congé :

- Fort, bien, je vais suivre votre recommandation. Si d'aventure nous ne nous revoyions plus, je vous souhaite bonne chance pour vos futures expéditions. Que les dieux vous protègent!

Le demi-drow constata que son "garde-du-corps" était parti aider les nains à décharger le convoi. Quant à lui, cette idée ne lui serait même pas venue à l'esprit : non seulement il n'était pas suffisamment fort que pour s'atteler à ce genre de tâche mais surtout il lui répugnait profondément d'accomplir ce type d'effort physique.

Aller boire une bière avec ses compagnons de route ne l'intéressait pas davantage. En érudit passionné, Blanche Flamme ne se nourrissait que pour subvenir à ses besoins physiologiques et n'éprouvait guère de plaisir à se rendre dans des tavernes, lieux dans lesquels on le regardait d'ailleurs souvent d'un œil torve. Il n'appréciait par ailleurs pas l'alcool qui avait tendance à embrumer les esprits.


¤ Un plaisir simple pour des gens simples... ¤ estima-t-il, quelque peu dédaigneux.

Sans plus attendre, le prêtre d'Oghma se rendit dans le bâtiment que Dorek lui avait désigné et se mit à chercher du regard son cousin.

écrit par: Aldriss Santriches Samedi 06 Mai 2017 à 10h08
Les événements continuaient de s'enchaîner dans des rebondissements plus invraisemblables les uns les autres.

Avant de réagir aux propos de l'exotique demoiselle, Aldriss prit le temps de se remémorer tout ce qui lui arrivait depuis qu'il avait mis le pied à terre. D'abord il trouva Matt en train de conter fleurette, jusque là rien d'anormal. Mais ce dernier l'avisa avec force de conviction que le hin était attendu par la Princesse, mystérieuse bienfaitrice du
Sceptre vert.
Se mettant en quête de ladite mécène, il se fit dépouiller de sa bourse par un singe qui le mena ici, face à cette femme à l'accent chantant du Calimshan. Et bien évidemment, celle-ci prétendait qu'elle l'avait fait venir volontairement jusqu'à elle.

Ayant remis ses idées en ordre et accepté cet enchaînement de faits, le roublard estima que sa vie n'était, en cet instant présent, pas menacée. Si des personnes avaient voulu intenter à sa vie, ils l'auraient déjà fait, et sans difficulté. Il se dirigea vers sa bourse, se mettant ainsi à découvert. Il la ramassa, la palpa et un sourire vint illuminer son visage lorsqu'il sentit la présence de sa paire de dés.

Ce fut seulement à ce moment qu'il daigna lever son regard vers son interlocutrice. Il lui fit son plus beau sourire et répondit :

- Enchanté, Samira Shabù. Je suis Aldriss Santriches, Halfelin de Luiren comme tu l'as si bien "deviné".

Aldriss avait volontairement accentué la fin de sa phrase pour marquer l'ironie de son propos.

¤ Elle n'a rien deviné. J'ignore encore comment et pourquoi, mais je suis convaincu qu'elle sait déjà tout ce qu'il y a savoir sur moi... ¤

Le hin aimait les esprits vifs et sa mystérieuse interlocutrice, à n'en pas douter, en était généreusement dotée. Il choisit donc de la provoquer un peu.

- Mais à vrai dire, je ne pense pas que j'ai besoin de me présenter, tout comme je ne pense pas que tu ais quelconque talent divinatoire. Tu as dit toi-même que tu avais chargé ton animal de me mener à toi. Pour quelle raison si tu n'étais déjà pas suffisamment renseignée à mon propos ? Épargnons-nous donc le temps des présentations et allons à l'essentiel, veux-tu ?
Si tu me disais, Samira Shabù, pourquoi tu m'as fait venir jusqu'à toi ? Quel intérêt as-tu pour un pauvre halfelin embarqué par erreur sur un rafiot, arrivé par hasard ¤ je commence à me demander si le hasard a réellement sa place dans toute cette affaire ¤ à Valherse et qui n'a, de toute évidence, absolument pas le pied marin ?

Avec un petit rictus plein de suffisance, Aldriss fixait la jeune femme. En son for intérieur cependant, il n'en menait pas large. Il savait qu'il jouait une partie de bluff. Néanmoins, il était déterminé à lever le voile au plus vite sur tous les mystères qui venaient étayer sa journée.

écrit par: Farah Cyahn Samedi 06 Mai 2017 à 14h46
user posted image



Aldriss Santriches
La rôdeuse des toits semblait amusée par la conversation. Elle se blottit sur elle-même en retenant un genou entre ses bras, le visage plaqué contre son articulation et elle continua de parler d’un air nonchalant.
Samira Shabû
- Vois-tu je m’ennuie, cette ville est assommante et j’étais curieuse de rencontrer le Hin de Nërissa. « Loquace et enthousiaste, deux pupilles vertes, espiègle opportun au cœur mutin. »

Elle émit un rire sonore et joyeux. Le langage semblait être un jeu.

- Ce sont les mots de l’honorable, ne t’offusques pas ! De simples bribes de la réalité. Des idées nées de subtiles prémonitions. Mais non, je ne peux prétendre te connaitre.

Tout en relevant légèrement la tête, le ton de sa voix se fit un instant plus sérieux.

- Tu m’es sympathique au demeurant, voici un conseil qui me semble avisé : Gardes pour toi l’avarice si tu en as, car l’honorable n’est pas matérialiste !

--------------------
Exotique, petite et gracieuse, Samira est une espiègle citadine aux vêtements colorés. Son fidèle animal de compagnie se nomme Maymun.


Les ruelles aux alentours étaient vides et silencieuses, mais la dépaysante étrangère se figea, s’arrêta de parler un court instant, interrompue, comme si elle avait aperçu un fait troublant dans les environs. La dénommée Samira émit un claquement de langue bien distinct, et aussitôt, le singe se mit en branle, couina un grognement et se propulsa sur une poutre de blanc-bois. D’un second bond sans élan, le primate disparut au sommet de la façade opposée. La jeune femme déplia sa jambe et se redressa prestement, accroupie sur le rebord du balcon, vigoureuse et athlétique, elle glissa tout en pivotant le long d’une colonnade, finissant sa course sur la corniche inférieur. D’une impulsion, elle se laissa choir dans le vide, plus d’une quinzaine de pied de hauteur, une chute sans doute mortelle pour le jeune Hin. Mais Samira démontra son agilité féline dans un balai de tissus mauves et bleuâtres. Elle pivota pour retomber sur ses jambes et atterrir non loin d’Aldriss, sans un bruit, la silhouette à peine courbée sous l’impact. L’acrobatie ne souleva qu’un faible nuage de poussière. Elle redressa lentement son visage basané et posa son regard sur le petit-être, un sourire chaleureux comme seule réponse pour justifier ce spectacle improvisé.

Samira Shabû
- La porte qui se trouve derrière toi, est certainement celle que tu cherches.

Le jeune Hin observa le bâtiment que l’étrangère lui indiqua d’un léger hochement de tête. Une grande porte rougeâtre surmontée d’un auvent de bois sinueux, une curieuse gemme polie semblait être incrustée au point le plus haut, enlacée parmi les branches. Quand il posa le regard sur la pierre, elle s’illumina d’une faible lueur. Il put alors découvrir le chiffre quarante-deux. Elle reprit la parole de son accent chaleureux.

- Au bout t’attends celle que vous autres marins nommez Princesse. Fonce Aldriss Santriches, ton destin t’attend !

--------------------
Exotique, petite et gracieuse, Samira est une espiègle citadine aux vêtements colorés. Son fidèle animal de compagnie se nomme Maymun.


L’écho de son rire se mit à retentir une dernière fois. L’exotique acrobate fit quelques pas en arrière comme les escrimeurs, suspendue sur la pointe des pieds, elle décrivit une révérence pleine d’ironie théâtrale et s’échappa subitement dans l’ombre d’un muré. Après ce dernier hommage, quelques enjambées suffirent à ce qu’elle se volatilise littéralement. Les branchages d’un grand chêne se mirent brusquement à craqueler à vingt pieds de là. Dans l’ombre des grands bâtiments et des arbres qui formaient le dédale du quartier Ouest, la journée n’en finissait pas d’être surprenante pour Aldriss et il était désormais seul, au pied d’une porte mystérieusement discrète. Il se fit la réflexion que les étranges paroles de Samira n’avaient pas évoqués la présence du capitaine Saukko. L’énigme semblait insoluble et la prudence était de mise.

user posted image



Mirtzar Boucledacier
Mirtzar, pétri d’abnégation, longea les murs gris de l’échoppe du grand Arruf, s’ensuivit un gigantesque taillis garni de nombreuses baies violâtres. Quelques pas l’amenèrent ensuite vers les embarcadères où il put contempler une nouvelle fois cet océan vert et dense comme de la gelée. L’horizon était hérissé de mâts, toute une flotte semblait rester à l’ancre. Le guerrier avait entendu, de la bouche de marins expérimentés, que le temps de la navigation était passé. Le long du rivage du Valherse, bateaux de pêche, une luxueuse galère, quelques caraques Chondatiennes et de longs vaisseaux des marchands venus du Nord. Il bifurqua pour cheminer à travers les artères de la ville puis passa sous une arche de pierre où résonnait le roucoulement de nombreux oiseaux. Au sommet d’une colline, au détour d’une modeste forge aux allures d’atelier, celle-là même qu’Alrruf Dorrmarek affirmait vouloir acheter, l’adepte de Barbedargent arpenta une longue allée bordées d’arbres, puis une auberge de fière apparence et enfin l’hôtel de ville qui semblait de loin, être le bâtiment le plus moderne.

Les citoyens de la capitale ne semblaient pas les plus joyeux de Toril, clôturés derrière un caractère pour le moins réservé, d’une placidité à toutes épreuves et d’une constante méfiance envers les étrangers. Les habitants s’apprêtaient visiblement à festoyer en cette fin de journée, une foire en l’honneur du solstice hivernale s’installait progressivement, même si la plupart n’affichait pas d’enthousiasme particulier, quelques jeunes gens s’évertuaient à animer l’ambiance par le biais de spectacles dédiés aux touristes. On voyait également des étals couverts de sucreries, de pommes d’amour, de pâtés en croute, de pain au miel et de tant d’autres délices. Le début de soirée était agréable, sans nuage à l’horizon. Les gens semblaient s’amuser gaiement. Un annonceur prit place sur une petite caisse en bois et se mit à convier les passants d’une voix criarde, il parlait de différents concours et des prix à gagner. Non loin, l’étrange mélodie d’une cornemuse s’arrêta sous les timides applaudissements de certains curieux. La ville grouillait de marins, marchands, fermiers et d’éleveurs de chevaux. Mirtzar observa un instant des charpentiers qui installaient une estrade, visiblement dans le cadre d’un bal dansant. Il se remit en marche, résolu et impatient. Ces derniers jours passés au Valherse, soutenus par les indications du marchand nain, suffirent à ne pas désorienter les repaires du guerrier dans cette soudaine effervescence. Le nain roux fit irruption dans une place pavée de larges pierres au centre de laquelle se trouvait une sépulture. Un regard semi-intéressé sur les gravures lui apprit qu’il s’agissait du tombeau d’un ancien régent victime de la peste rouge. Il attendit quelques secondes le passage d’une large charrette tiré par un bœuf, puis traversa un chemin terreux jusqu’aux ruelles qui constituaient ce fameux quartier Ouest, il quitta finalement la foule pour des lieux visiblement moins usités.

Les nombreux bâtiments résidentiels formaient un étonnant dédale, une architecture encombrée pour une cité forestière. Les végétaux avaient repris leurs droits, ici comme ailleurs et enlaçaient les structures d’une solide étreinte, plongeant les ruelles sous l’obscurité de la houppe des arbres. Traversa l’esprit du molosse, l’idée que les ronces et le lierre semblaient avoir été disciplinés et faisaient désormais indissociablement parties des bâtiments, au même titre que la roche et la chaume constituaient le corps des forteresses. Sous le piaillement de plusieurs volatiles colorés, seuls témoins suspendus sur de fins branchages, loin de la foire, le calme était revenu. Soudain, à quelques mètres de lui, un cri aigu le frappa. Le guerrier sursauta et sortit aussitôt de ses flâneries. Tendu et crispé après ce cri d’alerte, une seconde plainte se répercuta, un hurlement, ce fut au détour d’une grande façade, qu’une jeune femme à la peau brune apparue subitement. Vêtues d’amples vêtements variant de la prune au bleu profond, rappelant les reflets de l’azurite, elle se débattait avec un agresseur pour le moins surprenant. Juchée à niveau d’épaule, solidement accroché à ses vêtements, tirant fermement sur sa chevelure d’ébène, sous les cris et les supplications, un petit primate au blanc pelage violentait avec véhémence une infortunée enfant. La créature frénétique hurlait de sa petite voix gutturale. La victime tomba genoux à terre sous les coups de son primitif assaillant. La stupéfaction était évidente, la situation était incongrue dans l’une des cités les plus calmes que Mirtzar devait avoir visité.

user posted image



Gulmar
Dans une manifestation semblable aux extractions de minerai des crevasses de la grande faille, similaire aux plus prestigieux rouages des horlogeries de Luiren, les robustes nains acheminaient tonneaux de cinq pieds de haut, coffrets aux larges pourtours et divers outils d’artisanat de nobles factures jusqu’à l’enceinte d’un grand entrepôt. Si la collaboration du Shaarien fut un premier temps maladroit, il sut rapidement adapter ses pas à ceux de ses camarades et la tache collective n’en fut que plus rapide. Gulmar était devenu, au fil des semaines, un solide membre de l’équipage de convoyeur. Déjà accoutumé à la culture des fils de Moradin, son éducation loin de la bienveillance d’une citadelle naine n’avait fait que de retarder un temps son incorporation.

Le rôdeur des terres Shaariennes lâcha quelques mots au sujet de promesses tenues par Kothor Dorek. Le rouquin savait où appuyer, et malgré son individualisme caractériel, ses camarades étaient devenus quelques peu prévisibles. Dès que la nouvelle fut lancée, un ricanement se fit entendre puis un second. Toldaf le grassouillet, s’esclaffa de plus belle, le rythme se mit à ralentir, l’information passa d’un nain à l’autre. Grum et Drong, près des portes de la grange, se mirent à bavasser –« il parait qu’il a sa propre distillerie. ». Barïn signala qu’avec la cuite qu’il comptait déjà se payer, ça lui en ferait deux. Un autre pouvait déjà sentir les effluves de l’alcool de pommes de la région. Tandis que les mots semblaient circuler jusqu’aux caravaniers de l’autre côté de la chaine, près des carrioles et des mules. Que la farce de Gulmar ne semblait pas avoir eue l’effet escompté. La collaboration reprit soudainement, d’un rythme plus soutenu, les cargaisons s’enchainaient désormais à une cadence hallucinante. Sous le regard médusé du rodeur face ces brusques enfantillages, le travail fut rapidement bâclé et les cargaisons furent maladroitement tassées dans le dépôt.

Les deux fils de Moradin restés impassibles durant l’exercice, qui s’étaient finalement révélés être d’influents ingénieurs envoyés par le gouvernement de la grande faille, ne prenaient définitivement plus la peine d’aider la caravane. Gulmar n’avait compris que bien tard, après confidences, les raisons de leurs états et le motif de ce manque d’implication. La caravane revêtait alors plus la forme d’une escorte que d’un convoi de marchandises. Cette étape était une nouvelle épreuve pour Kord Arok l’ancien, Hrolf Tolkûm l’artisan et leurs histoires de canalisations. Les deux techniciens se contentèrent de récupérer leurs affaires, essentiellement des plans et des notes dissimulés dans de longs tubes puis prirent la direction de l’échoppe. Dümah le taciturne et Garramir le géo-maître, les deux principaux assistants du responsable, avaient déjà pris les devants pour annoncer l’arrivée de l’expédition. L’étrange métis elfe noir semblait avoir disparu à son tour. Il restait six nains rompus aux corvées de maintenance de la caravane. Les regards se croisèrent, les lèvres s’humectèrent, les fils de Moradin, une demi-douzaine de braves aventuriers, éreintés par un long périple depuis leur lointain royaume de la grande faille, assoiffés par les prédictions d’un jeune rôdeur Shaarien. Et déjà, les nains se positionnèrent à nouveau près du convoi afin de suivre la suite des évènements, bavassant avec énergie, le rôdeur comprit que la rumeur avait dégénérée en prenant une ampleur conséquente. Tous impatients de recevoir l’ordre du repos, les caravaniers patientaient difficilement.


Kothor Dorek marteaux-hardis
Triiiiiiiit tiiiii


Index et majeur de chaque main placés au coin de ses lèvres, Kothor Dorek émit un sifflement clair et puissant à l’attention de tous.



Les deux caravaniers contestèrent cette annonce. Vigoureusement. Vulgairement.



Ils continuèrent de ronchonner plus que de raison puis se résignèrent finalement. Les barbes brunes s’activèrent. Le chef de meute continua d’aboyer ses consignes, indémontable et serein.


--------------------
Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.


Kothor Dorek se retourna vers le rôdeur qui n’avait pas manqué de se rapprocher, un sourire de fierté caché sous sa barbe, le responsable des compagnies de Dordahl se mit à évoquer discrètement des notions tels que la rigueur et la discipline en évoquant un obscure dicton nain, mais Gulmar n’écoutait plus qu’à demi-mots, son attention était portée sur ses camarades. Le chasseur roux croisait déjà quelques regards inquisiteurs cherchant des réponses. Une tension palpable fit son apparition, une pression familière en côtoyant les rangs des nains. Un rien aurait pu faire sauter le bouchon. La patience des caravaniers était mise à rude épreuve. Avant que l’un d’entre n’ait le temps de questionner l’officier, ce dernier reprit la parole d’une voix forte et puissante.

Kothor Dorek marteaux-hardis



Il leva un regard complice vers Gulmar et leva son pouce en signe de victoire.


- Allons pяendяe de l’avance. Glissa-t-il à l’humain.

--------------------
Originaire de la grande faille d’où il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.


La formule parut assez efficace pour convaincre la horde de caravaniers qui s’activait déjà à la suite du programme. Une charrette se retira du convoi, et trois autres nains se mirent à chercher les étables. Kothor Dorek invita l’humain à suivre ses pas vers l’échoppe de son cousin.

user posted image


Reïlo Blanche Flamme
Tandis qu’un jeune nain à l’épaisse barbe hirsute d’une rousseur flamboyante s’éloignait de l’échoppe, Reïlo se rapprochait silencieusement. Suivant les conseils du jovial responsable de la caravane, le métis quitta les bruyants fils de Moradin et contourna le bâtiment afin d’atteindre ce qui semblait être l’accès principal. Le Jasp’précieux était une large boutique taillée dans la pierre et dissimulée sous le lierre, la façade vitrée de la devanture pointait vers le large. A travers les carreaux, le jeune prêtre contempla d’innombrables pièces d’orfèvreries, des étales encombrées par diverses roches, des sacs de jutes débordant de gravats et des multitudes d’outils sans doute destinés à la métallurgie, suspendus à l’un des murs. Avant de franchir le pas de la porte, Reïlo put observer le parvis s’étalant vers la cité, qui signalait qu’un autre commerce devait être adossé à ce bâtiment. Il courba légèrement l’échine afin de passer l’encadrement de l’entrée, une clochette tinta au passage de la porte et il entra.

L’échoppe était basse de plafond, si bien que le métis elfe noir dut régulièrement pencher la tête pour éviter les poutres apparentes. Le tout dans une forte odeur de chais, des bouquets d’une surprenante complexité aromatique et dans une ambiance brumeuse ou plutôt poussiéreuse. Un étrange sachet en toile empli de sel de roche, souleva une désagréable odeur de soufre à son passage. Les étals présentaient d’incroyables pierreries tantôt brutes et parfois scindent en de fines joailleries d’ors et d’argents. Des râteliers d’outils de forage ou de sculpture pendaient aux murs, allant de la masse à des objets assez fins pour être des ustensiles de chirurgie. En se rapprochant vers le comptoir, l’on pouvait apercevoir de nombreux récipients finement façonnés, de formes diverses et destinés aux hommes de science. Les reflets jaunâtres des pierres luminescentes qui reposaient au pied du comptoir, étincelaient sur les courbes de verre des ustensiles d’alchimiste, projetant une aura étrange dans la poussière. Le tenancier était imposant pour un nain, il devait largement dépasser le mètre cinquante de hauteur, large comme un tonneau de cervoise. Tandis qu’il relevait le corps pour apercevoir Reïlo, sa figure barbue grimaça et son front se plissa. L’accueil s’apprêtait à être glacial.


Alrruf Dormarek
- Ho ! Mais…Ho qu’est-ce que…

Deux épais sourcils sévèrement recourbés, visiblement nerveux par cette soudaine intrusion.

- Cet établissement est un lieu respectable !

D’un pas précipité, le gigantesque nain sortit de son comptoir. La porte s’entrouvrit et fit vibrer les clochettes à l’entrée.

- Nous ne voulons pas d’ennuis, et je pense que vous vous êtes … Ho !

Il chancelait à chacun de ses pas, ses tresses virevoltaient et ses bras gesticulaient énergiquement. L’ours blond se montrait presque agressif. Puis il s’arrêta net et détourna le regard. Coupé dans son élan par d’autres présences.


- Ho…Dümah !

Son visage buriné se mit à s’adoucir. Un large sourire souleva ses traits joufflus.

- Garramir le routard ! Oh mais quelle surprise !

--------------------
Tenancier du Jasp’précieux. Originaire de la grande faille. Chaleureux et joviale, mais dans son regard, une lueur froide qui trahit le marchand âpre au gain. La circonférence de sa panse et ses riches vêtements suggèrent un certain succès.


Le bedonnant marchand bouscula au passage le jeune prêtre pour rejoindre ses congénères entre les allées. Parlant le langage de leurs ancêtres, les trois nains s’esclaffèrent et s’échangèrent des poignées de mains. Les amabilités virèrent aux accolades. Le plus petit des intervenants évoqua son voyage et le récent passage des montagnes noires. Le second caravanier fut questionné sur l’apparition d’une nouvelle balafre puis Alrruf, le propriétaire des lieux, après avoir été complimenté sur la prestance de son échoppe, questionna ses amis sur le nombre de survivant. Cette demande fut faite sur le ton de la plaisanterie, mais son sourire s’effaça rapidement. Deux noms furent donnés. La réponse fit brièvement retomber la joie des retrouvailles. Puis la clochette à l’entrée tinta une nouvelle fois. Deux caravaniers nains entrèrent à leurs tours. De nouveaux esclaffements retentirent, et les amabilités se répercutèrent à nouveau. Reïlo se retrouva fort esseulé, totalement soustrait à la situation, échoué au milieu d’une boutique noyée dans une marée naine.

user posted image

écrit par: Mirtzar Mardi 09 Mai 2017 à 02h12
Traversant la ville de Valherse aussi vite qu'il pouvait marcher sans donner l'impression qu'il se précipitait, Mirtzar avait un peu de temps pour admirer l'architecture et la population. Avant toutes choses, il fut surpris par la taille de la capitale du val éponyme. Il avait principalement visité des villages de quelques centaines d'habitants depuis qu'il était dans les Vaux et il ne savait pas qu'il y avait des villes aussi grandes alentours.

¤ ¤

Parmi les faits surprenants, le population semblait avoir quelques traits nanesques. Selon toute probabilité, la proportion de sang nain dans les veines des humains qu'il apercevait devait être extrêmement faible. Ceux qui avaient un ancêtre elfe étaient sans doute largement plus nombreux. Pourtant, il avait l'impression que les habitants de Valherse étaient très semblables à ceux de Sundabar ou d'Adbar, en fait. Presque tous semblaient maussades mais efficaces mais plus il s'approchait des lieux où le festival qui s’annonçait devait avoir lieu plus il était fréquent d'entendre des rires et de voir les gens sourire. Sans doute, cela avait beaucoup à voir avec le fait qu'il y avait plus de nourriture sur la place où l'estrade était en train d'être dressée. Il ne se sentait pas trop dépaysé et il avait presque envie de ralentir un peu le pas et de visiter la ville.

¤ ¤

Perdu dans ses pensées, le Molosse avait à peine remarqué que ses pas l'avaient mené dans le quartier qu'il cherchait. L'architecture ressemblait plus à ce qu'il avait fini par attendre d'une ville des Vaux, un mélange étrange entre pierre et bois. Cela ne lui semblait plus aussi bizarre que lorsqu'il était arrivé pour la première fois dans le Cormanthor. Il commençait même à trouver un certain charme aux bâtiments qui semblaient se faire lentement absorber par les végétaux.

Un cri soudain le fit sortir de sa rêverie. Presque par pur réflexe, il s'élança dans la direction de la commotion, la main sur le manche de son marteau. Il n'avait pas vraiment envie d'en faire usage mais il était possible que la situation ne lui laisse que peu de choix. Quand il eut une meilleure vue de ce qui se passait, il changea de plan. Pendant l'espace de deux pas, il considéra l'option de tirer son arc et de planter une flèche dans la créature qui assaillait l'enfant. Mais il n'était pas certain de ses capacités d'archer et il ne voulait pas blesser la pauvre petite. Aussi, il voulait éviter de faire du mal à son assaillant si cela était possible. Il se concentra rapidement, espérant mieux comprendre ce qu'il voyait, effectuant les gestes sans y réfléchir.


-

Ralentissant à peine le pas, il se dirigea vers la rixe. La créature n'était pas bien grande et le Compagnon des Marches estimait qu'il devait être capable de le forcer à lâcher les cheveux de la fille sans avoir besoin de faire plus que le saisir. S'il parvenait à le bloquer dans ses mains, il devrait être capable de le maintenir suffisamment loin pour ne pas avoir à craindre grand chose. Après tout, il était peu probable que les griffes du diablotin poilu ne soient capable de traverser l'épaisseur de métal qui l'entourait presque de la tête aux pieds.

Mirtzar lance Détection du mal quand il est à porté et essaye ensuite d'attraper le primate.

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mercredi 10 Mai 2017 à 14h29
L'accueil que reçut Reïlo ne fut pas des plus chaleureux. S'il était habitué à devoir se justifier en permanence, il n'en restait pas moins que c'était toujours désagréable. Mais, bientôt, le tenancier s'était détourné de lui pour entamer une discussion animée avec d'autres nains.

En temps normal, Blanche Flamme se serait sans doute fait oublier pour prendre un moment afin d'observer les nains et d'écouter leur conversation. S'imprégner des lieux, des cultures, des informations récentes était quelque chose qu'il appréciait et qu'il estimait être de la plus haute importance. Mais, en l’occurrence, ce jour-là, le prêtre d'Oghma était pressé : il voulait trouver au plus vite le navire qu'on lui avait indiqué.

Le demi-drow qui d'ordinaire préférait être discret se fit violence et, en se faufilant entre les nains, il s'approcha d'Arruf et tenta de capter son attention en l'abordant dans sa langue natale et en évoquant immédiatement son frère :




Son ton était aussi calme et poli que possible.

écrit par: Gulmar Jeudi 11 Mai 2017 à 16h27
Le shaarien avait un temps eu peur que sa fausse rumeur ne prenne pas. Pire il avait craint l'espace de quelques minutes que l'effet produit soit l'exact opposé de ce qu'il attendait. Il fut donc agréablement surpris qu'après avoir laissé paraître un certain ralentissement, les nains avaient repris de plus belle. D'une façon fort impressionnante par ailleurs. Il avait beau avoir passé plusieurs semaines en compagnie de ces nains là, dans un moment comme celui-ci ils étaient toujours capable de l'impressionner. Au bout de quelques temps, la chaine s'acheva donc dans la bonne humeur d'une cuite à venir. Le rôdeur se souciait peu du fait que le travail de ses compagnons de route était bâclé. Après tout, les marchandises étaient arrivées à bon port et en bon état. Le reste n'était que du bonus. Et s'ils avaient pris tout leur temps, il lui aurait fallu une éternité pour pouvoir aller boire ces quelques bières naines et surtout pouvoir retourner vaquer à ses occupations. Et ça, il ne le désirait pas...

Si Gulmar affichait un sourire de fierté caché sous sa barbe en rejoignant Marteaux-Hardis, c'est qu'il était plutôt content du petit tour qu'il venait de jouer. Une petite blague amicale et sans conséquence d'après ce qu'il avait imaginé. Et une petite blague qui ne ferait de mal à personne. C'était en tous cas ce qu'il croyait. Lorsqu'il comprit qu'une petite rébellion des caravaniers nains était sur le point de naître et qu'il entendit le ton monter entre Kothor Dorek et son équipe il commença à se crisper légèrement. Lorsque le ton monta encore et que les regards inquisiteurs se posèrent sur lui, ses épaules s'affaissèrent. Il savait que par nature les nains étaient forts en gueule mais qu'ils étaient souvent profondément bons. Tout comme lui, bien qu'individualiste et solitaire était également d'une nature bonne. Etant donné qu'il n'avait pas mémoire d'avoir déjà vu les nains se rebeller contre leur leader, il commençait à se demander s'il n'allait pas tout révéler. C'est à ce moment que le chef de la caravane fit la démonstration d'une des raisons pour lesquelles c'était lui commandait de façon légitime mais également grâce à une autorité naturelle qui impressionnait l'humain. Le nain d'or avait su pousser ses compagnons à lui obéir de nouveau tout en trouvant les mots pour les calmer et leur assurer la promesse d'un repos bien mérité. C'est stupéfait que le rôdeur vit le nain lui adresser un regard complice et lever le pouce en signe de victoire, lui proposant d'aller prendre de l'avance sur les autres.

Retrouvant toutes ses couleurs, le rouquin suivit le marchand docilement pour rejoindre l'établissement qui se trouvait non loin et dans lequel ils pourraient boire d'excellentes bières naines et certainement manger un repas un peu plus consistant et agréable que les maigres et insipides rations de survie qu'ils avalaient depuis plusieurs jours. Chemin faisant, il remercia le nain pour son invitation.


- Merci Maître Dorek. Une bonne bière ! C'est de ça dont j'ai besoin !

Il avait bien entendu évité d'aborder le sujet de l'incident que seule l'expertise de Marteaux-Hardis avait permis d'éviter, ne souhaitant pas s'attirer les foudres d'un camarade pour lequel il avait de l'estime.

Il suivit donc tout simplement le marchand, habile meneur d'hommes, dans l'échoppe de son cousin et pénétra dans celle-ci ragaillardi par la perspective de passer ce qu'il considérait comme l'un des rares bons moments possible en compagnie de quelqu'un d'autre. Et comme à chaque fois lors de ces rares moments, c'était en compagnie d'un nain qu'il se trouvait. Une fois à l'intérieur, il posa son regard aiguisé sur le lieu et sur les personnes présentes, comme pour essayer de se familiariser d'un coup d’œil avec le nouvel environnement dans lequel il se trouvait, ne manquant pas de noter la présence du demi-drow qui les avait quitté un tout petit peu plus tôt.

écrit par: Aldriss Santriches Lundi 15 Mai 2017 à 12h38
Aldriss abaissait progressivements ses barrières, sans pour autant abandonner toute vigilance. La situation était bien trop insolite pour se comporter en toute négligence.

Après que Samira eut terminé sa tirade, Aldriss fut acquis à la conviction qu'elle ne lui voulait réellement aucun mal. Toutefois, il ne saisit pas le sens de ses paroles, pour le moins énigmatiques. Il tiqua sur la dernière phrase, sans pour autant répondre à haute voix.


¤ Si j'étais motivé par les richesses matérielles, je n'aurais pas quitté ma fructueuse condition de marchand...¤

Étonnamment, le Hin ne trouvait rien à dire. Lui d'ordinaire si loquace et prompt à la répartie, restait sans voix. Etait-ce l'atmosphère troublante, presque surnaturelle qui avait investi les lieux ? Etait-ce la jeune femme qui lui clouait le bec d'une certaine manière ? Aldriss n'aurait su dire. Mais cette sensation ne lui plaisait guère. Même si il était parti à l'aventure pour sortir de sa zone de confort, il ne savait pas apprivoiser le juste milieu entre maîtrise de la situation et lâcher-prise.

¤ C'est ce qu'on appelle l'expérience mon grand... Et ça, ça s'acquiert... ¤

Tandis qu'il était plongé dans ce monologue intérieur, son interlocutrice fit un enchaînement aussi gracieux que périlleux. En quelques cabrioles, elle était descendue de son perchoir pour se trouver juste en face de lui.
Le Hin en resta bouche bée. La détaillant de plus près, il fut assommé par la beauté de l'exotique demoiselle. De petite taille pour une humaine, elle n'en était pas moins bien plus grande que lui. Son teint halé apportait la chaleur du sud. Ses yeux transpiraient l'espièglerie et l'intelligence. Sanstriches restait sur place, à la regarder béatement s'approcher de lui et briser le silence.

Les mots qu'elle prononça suffirent à le faire sortir de sa torpeur et à le ramener au moment présent. Un mot en particulier.

¤ La Princesse... ¤

Ça y était : le lien entre tous les événements de la journée venait de se tisser. Et le dénominateur commun était bien la Princesse.
Cette mystérieuse mécène, sage parmi les sages, probablement celle que Samira avait nommé l'Honorable quelques minutes auparavant. Selon les dire de l'acrobate, elle se trouvait derrière une porte située dans cette même cour, que le Hin ne manquait pas d'observer dans les moindres détails.

A n'en pas douter, l'édifice recelait une quelconque magie. Le Hin nota mentalement le chiffre, 42, qui s'était mystérieusement affiché sur la gemme ornant la porte.

Aldriss voulut parler mais en moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire, la jeune femme au teint hâlé s'était évanouie dans le vent. Avait-elle seulement existé ? Le Hin garda une image mentale de son visage. Il s'en servirait pour reprendre du courage lorsqu'il aurait à faire face à une situation incertaine.

Soudain, le bruit du vent qui s'engouffre dans les ruelles et fait craquer les branchages réapparut, comme si le temps, arrêté, reprenait son cours.

Sanstriche fixait la porte et se mit à sourire. Il s'imaginait face à une allégorie de son destin. Allait-il pousser les gonds et aller à la rencontre de sa quête personnelle ? Ou allait-il simplement l'effleurer et lui tourner le dos, avec la certitude d'en nourrir un éternel regret ?

¤ Tout événement se produit pour une raison précise et doit nous servir ¤

Alors l'hésitation prit fin. Sans même prendre la peine d'examiner si un quelconque mécanisme protégeait la porte, et empoigna solidement la poignée et tenta de pénétrer dans le bâtiment...

écrit par: Farah Cyahn Mardi 16 Mai 2017 à 01h32
user posted image


Gulmar & Reïlo
Les nains de la grande faille s’échangèrent des regards interdits. Le volumineux marchand haussa les épaules et les autres firent de même, visiblement plus amusés qu’inquiets par les propos du sang-mêlé. L’imposant fils de la roche se mit à parler d’une voix profonde, il affichait un regard glacial qu’aucun âtre n’aurait pu réchauffer.

Alrruf Dormarek
- Ho ho ! Par le marteau du père. Dit-il en le dévisageant. Un Ssri-tel-quessir parlant l’antique langage... « Vorum dwarkar geddum ? »

Le ton de sa voix était ferme, les mains jointent sur son ventre, il continua d’un air faussement songeur. Les clochettes se mirent à nouveaux à sonner, deux personnes vinrent surcharger l’échoppe du Jasp’précieux dont un humain.

- Hmm… J’avoue régulièrement multiplier mes activités mais je ne porte pas encore la coiffe du capitaine de la tour du guet. Ho ho Que pourrai-je bien connaitre à la mise en quai des navires du Valherse ?

Deux nains se mirent à ricaner dans son dos, ce qui le fit aussitôt alourdir sa réponse.

- Ho ho !! Il va bientôt me demander un billet pour le grand terrier !

--------------------
Tenancier du Jasp’précieux. Originaire de la grande faille. Chaleureux et joviale, mais dans son regard, une lueur froide qui trahit le marchand âpre au gain. La circonférence de sa panse et ses riches vêtements suggèrent un certain succès.


- Cesses donc d’impoяtuner ce malheuяeux !

Une voix lourde et autoritaire s’éleva au fond de la salle.

- Kothor Dorek…Le marchand se fit un ton plus méprisant.

Comme précédemment, le regard d’Alrruf se détourna de Reïlo pour d’autres arrivants.

- Comment se poяte l’avide, oppoяtun, ventяu et futuя ambassadeuя de la Gяande Faille, pяeux colonisateuя du Coяmanthor ?

Le caravanier semblait aussi renfrogné que son cousin. Ils avaient les yeux sombres. Les deux individus se rapprochèrent lentement l’un de l’autre.

- Ho ! Toujours décidé à garder son statut d’honnête marchand indépendant. Comment va le pestiféré des marteaux hardis à l’accent si éloquent?

Les nains s’écartèrent de chaque côté de l’allée centrale pour laisser passer les deux parents et visiblement, ne pas s’interposer.

- Il va bien, toujouяs décidé à… battяe la яoute… loin de la citadelle de ses ancêtяes.

Ils arrivèrent l’un en face de l’autre, se dévisageant sans discontinuer. Alrruf dépassait le responsable de la caravane de plusieurs têtes. Le tumulte d’une soudaine hostilité, la tension était palpable, les deux opposants se foudroyaient du regard. La tempête semblait clairement inévitable. Mais les masques d’austérité se fissurèrent rapidement et le marchand fut le premier à se trahir en gloussant. L’ensemble des nains, affichèrent en chœur, sous leurs barbes hirsutes, une mine joviale et ravie. Le rire se propagea à l’ensemble des fils de Moradin. Une virile poignée de main à l’usage des guerriers se transforma en chaleureuse accolade. Le caravanier à la longue tresse fut soulevé du sol par l’enthousiasme de son ventripotent cousin. Evoquant rapidement la réussite de sa mission, Kothor Dorek reprit aussitôt un certain sérieux et fit référence au conseil des anciens qui dirigeait la cité et à l’importance de leur prochaine audience. Il présenta lui-même les techniciens, ainsi que Gulmar, l’habile rôdeur qui avait pris part à l’expédition. Avec une grande fierté, Alrruf le grand invita ses convives à débarrasser sa précieuse boutique pour rejoindre son incroyable brasserie. Quatre nains, architectes et caravaniers, hochèrent du chef simultanément puis se mirent aussitôt à déambuler entre les étals, bien heureux de répondre à l’invitation du maître des lieux. L’un d’eux fit référence à l’aridité du Shaar semblable à celle qui sévissait dans sa cavité buccale. Un autre, Dümah le brun, faillit renverser un coffret sous l’empressement. Ils suivirent un couloir au plafond voûté, passèrent près d’une alcôve ou reposait un petit bureau surmonté d’un épais livre de compte. Au fond du couloir, ils trouvèrent une grande salle lumineuse, pauvrement meublée de deux grandes tables entourées par d’innombrables tabourets mais richement décorée à la mode naine. Derrière un modeste comptoir, Wilhemina, un beau brin de fille de la roche attendait les convives et leur pria de prendre place.
Durant ce temps, toujours dans la boutique, en fin observateur et habile stratège, Kothor Dorek fit signe au sang-mêlé de patienter. L’échoppe se vida de ses bruyants occupants et le caravanier héla son parent afin qu’il se rapproche.


Kothor Dorek marteaux-hardis
- Bon avant que je n’abaisse ma vigilance avec tes histoiяes de dégustation… j’aimeяais en finiя avec cette affaiяe.

Il frotta son visage hirsute et adressa une tête solennelle.

- J’ai récupéяé le gamin au ValHumble. Il cheяche un naviяe qui s’appelle « l’Adepte des meяs »… Non… « Le Cèpe d’enfeя »…Qu’est-ce que c’était déjà ?

--------------------
Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.


user posted image


Aldriss
Levant la main pour frapper, il retint son geste puis empoigna la poignée de la porte en forme de d’enclume, tournant la clenche en douceur. L’huis parfaitement ajusté et huilé ne fit aucun bruit en pivotant.

A l’intérieur, il faisait chaud, il régnait une atmosphère étouffante et accueillante. Les murs du couloir étaient recouverts d’une fresque représentant une épaisse canopée, les couleurs étaient vives et intenses, donnant au lieu un aspect dense et vivant. Un long tapis soyeux cheminait jusqu’au bout de la structure. Le Hin sentit sa tête doucement éclater au fil de ses pas, ses oreilles se mirent à bourdonner terriblement puis des étincelles blanchâtres se mirent à scintiller devant ses yeux. L’environnement devint alors une faible lueur difficilement discernable, ses lourdes paupières s’abaissaient sans discontinuer, Aldriss avait du mal à garder son regard constant. Il frotta ses yeux énergiquement sans que cela puisse atténuer la sensation. Et pourtant, son corps semblait ne pas souffrir des mêmes faiblesses, ses pas continuaient machinalement de le porter jusqu’à l’extrémité opposée du bâtiment. La raison ne dictait plus les actes. Il était convaincu du désordre mental et nerveux, du caractère irréel des évènements qui se déroulaient. Un instant, il lui sembla que les motifs sur les murs devinrent vivants. La fresque devint tangible, fringante, mouvementée, vibrante d’une lueur phosphorescente. Comme s’il cheminait désormais à l’orée d’un bois dense et insondable, loin de la cité où le Sceptre vert avait stationné. Alors qu’il venait de quitter une ruelle tout juste plongée dans l’obscurité, un vague rayon de soleil effleura ses paupières mi-closes. L’air était empli d’un délicat arome de sous-bois. Il n’entendait que le rythme lent de sa respiration puis vint une subtile mélodie, un entrainant murmure primitif tel un cœur irréel chantant un hymne. Bien involontairement, le rythme de sa marche ne ralentissait pas. Comme un besoin irréversible et impérieux. Il avançait et pourtant la distance ne diminuait pas. Cette migraine harassante ne l’accablait pas. Ses enjambés s’enchainèrent un temps indéterminable. Le Hin arriva finalement jusqu’à l’aboutissement de son cheminement, une grande poignée dorée surmontait une belle porte ornée d’une grande pierre sphérique aux ternes reflets grisâtres, comme vidée de son essence. Il leva sa main à hauteur de visage, pivota la poignée et entra dans l’encadrement de la porte sans se retourner.

Les vertiges dont il était victime semblèrent peu à peu se dissiper. Aldriss pénétra dans une pièce circulaire bordée de nombreuses ouvertures. Le vestibule était plus sombre et non meublé à l’exception d’un grand lustre garni de bougies. Une fresque représentait un paysage mais diffèrent du précèdent. Une cascade de couleurs rouge pomme, ocre, rouge brique, vert, marron ou jaune or caractérisaient l’automne. La teinte lie de vin rappelait un coucher de soleil les jours du temps des moissons. Mais elle n’avait rien d’aussi tangible que le dernier mirage. Au sol, d’étranges marquages, que le Hin eut du mal à décrypter, indiquaient les différents points cardinaux. Face à lui, au Nord, deux larges portes ornées de dorures étaient entrouvertes et projetait une longue allée de lumière jusqu’à ses pieds. Se rapprochant, il aperçut une dizaine d’individus assis autour d’une lourde table carrée couverte de cruches et d’assiettes garnies de fines porcelaines. Par sécurité, il jeta un regard derrière son épaule et constata que le passage qu’il avait emprunté s’était refermé. Puis retournant son attention vers l’ouverture qui lui faisait front, il discerna brièvement, des hommes et des femmes, des descendants du noble peuple ainsi que des fils de la roche et des gnomes débattre énergiquement sur d’indiscernables sujets. La conversation était à peine audible, les voix rauques et chantantes s’alternaient courtoisement, les accents graciles et brutaux discouraient allégrement. Alors pétrit de curiosité et d’incompréhension, le petit-être s’avança pour obtenir des réponses, quand une main discrète, l’interpella d’un tapotement sur le sommet de l’épaule.


Hamic du Chamblanc
- Bien bonne soirée messire !

Lui apparut un halfelin longiligne, velu et richement vêtu de lin, feutré dans une belle redingote verdâtre.

- Je vous prie de ne pas déranger cette assemblée. Un rictus discret pointa sur ses lèvres mais ses yeux ne souriaient pas.

Il fit quelques pas pour se placer près de la double porte.

- Vous devez être sieur A. Santriches, si je ne m’abuse. Permettez-moi de me présenter, je me nomme Hamic du Chamblanc, intendant à la demeure Draganoë.

Une main derrière le dos, son bras gauche courbé face à lui. Il se pencha élégamment en signe de salutation. Des manières dont le jeune Aldriss ne devait pas avoir l’habitude de voir hors des théâtres.

- Vous êtes attendu, je vous prie de bien vouloir me suivre.

--------------------
Haut et mince pour un Halfelin, deux petits yeux verts emplis d’humilité.
Soigneux dans son rôle de serviteur, Hamic du Chamblanc est le tenancier de la demeure Draganoë.


Simple courtoise rhétorique, le petit-maitre invita d’un geste son hôte à le suivre et il ne lui laissa aucunement le temps de sortir de sa torpeur. Prenant le soin de refermer délicatement les portes et silencieusement, prit aussitôt la direction d’une nouvelle porte. Vers l’Ouest, comme le suggérèrent les marquages gravés sur le plancher du vestibule. Baignant dans une pâle lueur, ils débouchèrent dans un nouveau couloir parsemé de torchères à la flamme bleutée. Le mur boisé à sa gauche possédait quelques fenêtres semblables à des hublots, englouti dans l’obscurité, il aperçut les contours de ce qui devait être le Valherse. Ils cheminèrent à bon pas, un long moment tant la branche du bâtiment était étendue.

Plongé dans ses pensées, un nouveau phénomène heurta la lucidité d’Aldriss. Il s’immobilisa et resta soudainement figé sous l’une des torches qui crépitait. Les flammes dansantes formaient d’étranges courbes à travers lesquelles, à sa stupéfaction, le Hin reconnu des traits familiers. Il resta bouche-bée devant cette soudaine apparition, ses yeux se promenèrent sur un large tableau encadré de fleurs entrelacées, d'anges et de lignes argentées. Trônant sur le mur face aux fenêtres, la peinture, initialement grossière et brouillonne, semblait se mouvoir en un paysage connu. Aldriss était comme happé par l’envoutante perspective. Les arcanes de la toile lui étant grandement étrangers, inconscient des énergies magiques qui stimulaient actuellement son esprit, il se laissa porter par l’enchantement et plongea dans les méandres de ses souvenirs. Plaisants ou désagréables, seul lui aurait pu le dire.


user posted image


Mirtzar
La querelle continuait de troubler la quiétude des lieux. Sous les cris bestiaux et les plaintes de l’infortunée, Mirtzar, l’audacieux nain de foi, usa de la bénédiction du seigneur des haches jumelles pour sonder la scène et ce qu’il décela, dissipa rapidement ses craintes. Il continua d’avancer pour s’interposer, d’un bon pas, aussi sereinement que se le devait un représentant de la compagnie des marches. Alors qu’il s’apprêtait à se saisir du belliqueux primate, ce dernier se redressa d’un coup sur ses courtes pattes et poussa un puissant cri qui fit vibrer sa trachée, un hurlement fort impressionnant au regard de la faible carrure que pouvait avoir l’animal.

- Ook ! Ook !

Agitant vaguement ses longs bras, le singe se propulsa en arrière avant que la main du guerrier ne puisse l’étreindre. La créature fit quelques bonds sur le sol terreux puis une cabriole et se retourna vers le nain, sur son séant, soudainement calmé. Mirtzar jura que l’agresseur, de sa mine simiesque, afficha un sourire narquois. Une fraction de seconde plus tard, il eut à peine le temps de jeter un œil vers la victime, la bouche entrouverte pour la questionner sur son état, qu’un nouveau cri de la part du primate attira l’attention du nain, ce dernier entamait désormais l’ascension d’une façade à la surface recouverte par d’innombrables entrelacs végétaux. Son regard alla du singe à la jeune femme, puis avant qu’il ne retourne au fuyard. Le paysage disparu subitement, un large voile vint soudainement envahir son champ de vision. Il se débattu un moment, ses larges paluches cherchaient désespérément à retirer le tissu qui l’étouffait. Il entendit un petit rire puis le textile se mit à craquer. Le visage de la jeune femme au teint de peau noisette lui apparut brièvement à travers un pli du voile. Il aperçut un sourire énigmatique et des yeux foncés pétillants de malice.

La jeune femme s’échappa dans une mince ruelle où deux nains n’auraient pu passer de front. Le singe était introuvable. Le nain était désormais seul avec le morceau d’étoffe qui avait étreint son visage. Il n’hésita pas longtemps à poursuivre ses agresseurs et déboucha sur une autre allée qui bordait l’arrière de toutes les habitations. Mais elle avait disparue, la ruelle était totalement déserte et la nuit commençait à poindre. Les oiseaux tournoyaient sans bruit au-dessus de lui, dans le vent maussade qui dépouillait les arbres de leurs feuilles. Le fils de la roche resta seul un moment.


- Déconcertant.

Une voix féminine venait de surgir depuis le sommet des bâtiments. Balayant les toits du regard, Mirtzar ne vit ni femme, ni singe. Seulement des parapets, des poutres et des pots de fleurs abandonnés à leurs sorts.

- Les clichés ont la vie dure, j’avais entendu un dicton, près de Calimport il me semble, …

Son accent était chantant et chaleureux, la voix semblait se déplacer alors le molosse fit quelques pas pour la suivre et tenter de dénicher la comédienne. Mais furetant, le museau en l’air, il ne voyait toujours rien.

- « Si tu veux piller un nain, attends-toi à crocheter une forteresse. »

Une prononciation intrigante qui, au contraire des accents nains qui tombaient fortement sur les consonnes, portaient un accent explétif qui rendait les mots plus fluides mais que ne pardonnerait pas l'orthographe de la langue commune.

- Mais rien n’échappe à mes doigts habiles !

Mirtzar conscient du sous-entendu, ne manqua pas de vérifier son équipement d’un rapide coup d’œil mais rien ne semblait être dérangé. Soudain, en haut des toitures, un bruissement dans les branchages d’un arbuste fit sursauter le guerrier à l’opposé de la direction qu’il prenait. Quelques feuilles chutèrent lentement jusqu’au sol, mais aucune trace de la fuyarde et de son compagnon. Alors que le mystère s’épaississait et que les plaisanteries commençaient certainement à devenir lassantes, un nouveau chahut fit se retourner le nain. Un cri guttural venant d’une petite créature simiesque. Un rapide coup d’œil par-dessus son épaule, il aperçut le primate au bout de l’allée, au sol, tenant dans ses petites mains velues, une flasque que le guerrier reconnu aussitôt comme l’une de ses potions. La fermeture de sa sacoche était ouverte sans qu’il ne l’ait remarqué.

???
- Ook ook !!

La créature tentait d’ôter le bouchon de liège qui refermait le flacon. Energique et visiblement impatiente, elle mima d’entamer l’objet avec ses canines.

--------------------
Espiègle chapardeur simiesque de moins d’un mètre.
Son crâne est surmonté d’une étrange paire de lorgnettes de cuir et de bronze finement ouvragée.


user posted image

écrit par: Mirtzar Mardi 16 Mai 2017 à 04h03
En se frottant la barbe, et en marchant sans trop savoir dans quelle direction, Mirtzar dut se rendre à l'évidence. Il était tombé dans un piège! Et il avait l'air stupide.

¤ ¤

Une chose était sûre, si la chapardeuse était effectivement sur les toits, le nain d'or ne risquait pas de la rattraper. Il ne savait pas voler et il était presque plus probable que des ailes lui poussent dans le dos que de le voir escalader les façades des maisons. Il y avait un détail dans toute cette affaire qui le titillait mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.

Tout en continuant de tourner sur lui-même pour essayer de repérer d'où pouvait provenir la voix de la voleuse, Mirtzar essayait de rassembler ses pensées pour essayer de mieux comprendre la situation. Ou, au moins, de décider ce qu'il allait devoir faire. Le fait qu'elle se moque de lui ne le dérangeait pas tellement, après tout elle l'avait eu, elle avait sans doute le droit de faire la maligne tant qu'il n'avait pas remporté la seconde manche qu'elle semblait vouloir lui offrir.

Il avait du mal à comprendre son accent et cela voulait dire qu'elle venait peut-être de loin. Cela faisait maintenant un moment qu'il était dans les Vaux et il était évident qu'elle n'était pas de la région. Cela rendait la situation d'autant plus étrange. Sans doute les brigands aussi avaient-ils le droit de voyager mais cela lui semblait une drôle d'idée de venir à Valherse pour arnaquer les gens de la sorte. C'était peut-être ce qui faisait qu'il n'aurait pas été un très bon voleur.

C'est alors qu'il aperçut le petit animal en train de jouer, ou d'essayer d'ouvrir plus probablement, l'une de ses potions. Il semblait plus malin qu'un animal moyen. Il était probablement plus intelligent que les compagnons de ses camarades druides, et ceux-ci étaient déjà des animaux exceptionnels. Et, en parlant d'exception, il venait de trouver ce qui clochait. Il se tourna vers l'animal mais ne se déplaça pas. Il parla d'une voix qu'il voulait calme et posée.


-Tu ferais mieux d'arrêter, petit fripon. Je ne pense pas que tu puisses briser la fiole à coup de dents mais tu n'y gagneras pas grand chose à la renverser. Ou à la boire, d'ailleurs.

Sans se tourner, mais en haussant un peu la voix, il continua de parler. Il était certain que la voleuse l'entendait, de toutes façons, mais cela lui semblait plus approprié de parler plus fort.

-Vous pouvez sortir de votre cachette. Et me dire ce que vous me voulez par la même occasion. Si votre intention était réellement de me dévaliser, vous auriez disparu avec votre butin. Je suis sûr que vous seriez capable d'en tirer un prix intéressant. Si vous vouliez juste me jouer une farce, ...

Il ne put s'empêcher de pousser un petit rire plein de dérision. Ce n'était pas la première fois, et sans doute pas la dernière, qu'on se jouait de lui et il avait souvent subi des blessures plus profonde que celle qui venait d'être infligée à son amour-propre.

-Je dois avouer que vous m'avez eu. Hélas, je n'ai guère le temps de faire le pitre. On m'attends.

Il allait se remettre en route quand une idée germa dans son esprit. Cela pouvait être important.

-A cas où vous seriez aussi incapable que moi de faire la différence entre deux potions, celle-ci est, si vouas arrivez à empêcher votre compagnon de la renverser sur son pelage, capable de refermer des blessures. Cela pourra vous être utile si un jour vous tombez sur quelqu'un de plus astucieux ou habile que moi. Si, par malheur, vous en veniez à devoir vous en servir, souvenez-vous qu'il s'agit d'un don de la Compagnie des Marches d'Argent. Il ne vous était pas destiné mais cela ne veut pas dire qu'il doive être gaspillé. Sur ce, si vous n'avez rien à ajouté, je vous souhaite la bonne soirée.

Mirtzar était maintenant prêt à partir pour sa réunion. Il était un peu honteux de s'être fait avoir mais il avait la conviction que la chapardeuse n'allait pas le laisser partir sans rien dire. Il avait déjà vu plus d'un voleur se repentir après avoir été pris et traité avec compréhension et le fait qu'elle n'ait pas essayé de s'enfuir semblait indiquer que ce vol cachait quelque chose.

écrit par: Farah Cyahn Mardi 16 Mai 2017 à 19h36
user posted image


Mirtzar
Le nain d’or resta un moment seul sans réponse, dos au petit primate qui s’acharnait tant bien que mal à ronger la potion. En toute conscience de la perte qu’il venait de subir, il s’apprêtait à retourner sur ses pas, quand il réalisa qu’il ne savait plus où il était. Même s’il aurait été aisé de retourner vers les beaux quartiers ou la zone portuaire, après sa brève course dans les ruelles, les minces indications données par Arrluf ne correspondaient plus. Il se décida logiquement à reprendre le cours de son cheminement vers la place pavée et sa sépulture en suivant la petite rue par où les charrois ne pouvaient s’immiscer.

- Apathique comédien et morne pierre. Mais altruiste au possible !

La voix à l'étrange accent provenait de partout et nulle part.

- Vous ressemblez à l’antique Dal Gorak. Les flammes orangées de la barbe en moins.

La jeune femme restait invisible aux yeux du molosse.

- Vous avez la méfiante sagesse de ceux qui ont joués avec le feu. Hi hi

Elle laissa s’échapper un court rire sonore et joyeux qui parut provenir non loin du singe.

- Vous pourriez piétiner toute la nuit sans jamais trouver la résidence Draganoë.

Un sifflement puissant et aigu se mit à résonner dans la ruelle.

- Le numéro quarante-deux, précisa-t-elle.

L’appel ou le signal fit aussitôt réagir la petite créature au pelage blanc qui émit une gueulante en réponse, se redressa aussitôt et effectua quelques foulées avant de disparaitre au détour d’un bâtiment. Entre deux piliers de roches érodées par le temps et surmontés d’une arche naturelle en vigne. La fiole resta planté à demi penchée dans la terre battue.

user posted image



Reïlo
Le caravanier fraichement débarqué n’eut pas le temps de questionner le jeune sang-mêlé, que ce dernier aperçu poindre sur le visage de l’imposant marchand, une mine surprise. Visiblement étonné, ses deux grands yeux bovins s’écarquillèrent. Alrruf se mit à glousser et ses longues tresses se mirent à danser.

Alrruf Dormarek
- Ho ho ho Tu veux parler du Sceptre Vert cousin ?

Kothor Dorek acquiesça sobrement, curieux de voir ce qu’allait dire son parent.

- Tu parles d’une histoire ! Ho ho Le capitaine du Sceptre Vert, j’ai croisé son regard accablé ainsi que celui de son subrécargue, il y a pas plus de deux jours. Une affaire profitable, une aubaine même ! Ils devaient se séparer de leurs marchandises à tout prix, un voyage vers la mer de lune, a cette période. Ho ho de vrais cinglés je te dis ! Ho ho j’ai flairé des taux si bas, que j’ai eu presque honte à rafler leurs cargaisons de textiles et d’épices. D’habitude je restreins mes activités, mais là, tu parles, ho ho une telle manne financière en si peu de temps, l’occasion était trop belle. J’ai déjà tout revendu ! Alors que je ne pensais pas rentrer dans mes frais cette saison. Une aubaine disais-je !

Le marchand frappa dans ses mains pour ponctuer son enthousiasme.

- Enfin je digresse. Pour ce qui est de sa localisation actuelle. Je ne saurais trop te dire peau d’ombre. Mais c’est un sacré navire que le Sceptre Vert. Tu ne devrais pas avoir de mal à le trouver. Enfin, mon avis qu’ils avaient l’air pressés de partir pour vider leurs cales aussi rapidement. Peut-être a-t-il déjà levé l’ancre pour rejoindre sa destination, je ne saurais le dire.

--------------------
Tenancier du Jasp’précieux. Originaire de la grande faille. Chaleureux et joviale, mais dans son regard, une lueur froide qui trahit le marchand âpre au gain. La circonférence de sa panse et ses riches vêtements suggèrent un certain succès.


user posted image

écrit par: Mirtzar Mercredi 17 Mai 2017 à 01h57
Le temps jouait contre le Molosse qui allait sans doute être en retard, s'il était même capable de retrouver sa route. Et il n'avait guère plus confiance en son sens de l'orientation qu'en sa capacité à escalader une façade. Il allait être en retard, il devait se faire une raison. C'était honteux mais il n'avait rien à gagner à se mentir à lui-même. Et la voix, elle, ne semblait pas encline à ménager ses sentiments.

-J'ignore si vous cherchez en me moquant à me rendre triste ou à me faire sortir de mes gonds. A moins que cela ne soit votre manière de me flatter car j'ai l'impression qu'il y a presque plus de compliment que d'insulte dans vos railleries. Et, à mon grand chagrin, trop de vérité!

Il se rendit compte alors qu'il était en train de parler à la voleuse, qui ne lui avait rien volé maintenant que son animal avait abandonné son butin, sur le ton de la confidence et de révéler des secrets que ses rares amis n'avaient jamais entendus. Et qu'il prononçait dans une ruelle sans faire attention à qui pouvait l'entendre. Mais cela ne le dérangeait étrangement pas tant que cela. La séparation d'avec Narvarth l'avait visiblement plus affecté qu'il ne le pensait.

¤ ¤

Il se pencha pour ramasser sa potion et la remettre à sa place dans sa sacoche. Il s'était fait une raison, il ne savait pas où il était et il ne savait pas vraiment où il devait aller. Il lui fallait trouver une solution pour se sortir de ce problème et il n'avait pas énormément d'outils à sa disposition.

-Vous semblez en savoir plus sur moi que je n'en sais sur vous. Dans mon enfance, un prêtre m'a dit, ce que je n'ai pas compris alors, qu'il n'y a personne qu'on connaisse aussi peu que soi-même. Je pense qu'il avait raison, et vous en savez sans doute même plus sur moi que moi-même. En tout cas, vous savez où je dois aller et, probablement, comment. Je vous propose un marché: vous m'indiquez comment aller au quarante-deux et je vous invite pour un repas. Et, comme vous semblez préférer que je ne vous voie pas, vous ne serez même pas obligé de le passer avec moi. Qu'en dites vous?

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Vendredi 19 Mai 2017 à 12h02
Reïlo était franchement contrarié : son approche courtoise d'Arruf ne lui avait attiré que des rires condescendants et, même après l'intervention de maître Dorek, il n'avait pas été en mesure d'apprendre quoi que ce soit au demi-drow.

¤ Bref, j'ai perdu mon temps ici... Enfin, au moins, j'ai amusé quelques nains au passage, eux n'ont pas perdu le leur... ¤

La seule information utile concernait l'empressement de l'équipage du "Sceptre vert" à vendre la cargaison du navire. Cela n'avait rien d'étonnant au vu de ce qu'Arlæhn lui avait indiqué : le départ du navire était imminent. Quant au fait que le navire ait déjà quitté le port, le disciple d'Oghma n'y croyait pas instant : les membres de l'Académie étaient organisés et avaient noué de nombreux contacts. Il ne faisait aucun doute qu'ils n'auraient pas confié une mission d'une telle importance à un capitaine impétueux qui partirait sans attendre ses passages.

Blanche-Flamme ne voyait pas de raison à rester davantage dans l'établissement. Il salua poliment les nains ainsi que l'humain qui accompagnait Dorek, celui-la même qu'il avait surnommé le "garde-du-corps".


- Fort bien, merci pour ces informations. Je vais voir si le vaisseau se trouve toujours dans la rade du port.

Sans rien ajouter de plus, il fit mine de quitter le bâtiment et de partir à la recherche du navire qu'il cherchait.

écrit par: Gulmar Vendredi 19 Mai 2017 à 15h55
Alors que tous les nains sauf Kothor et Arrluf s'étaient rendus avec une extrême rapidité dans la salle faisant office de taverne, Gulmar, lui, avait trainé légèrement, pour garder le contact visuel avec son compagnon nain. Il n'avait pas spécialement envie de s'éterniser dans la boutique, ayant lui aussi une soif certaine à étancher, mais pour autant, il ne souhaitait pas commencer à boire sans Marteaux-Hardis.

Il était donc resté nonchalamment adossé au mur du couloir qui se situait entre les deux salles, de sorte à pouvoir voir et entendre ce que les deux nains avaient à se dire. Il n'avait absolument pas pour but d'espionner les deux marchands, mais il voulait simplement avoir la possibilité d'entendre Kothor Dorek dire à son cousin qu'il allait enfin profiter de cette bonne bière qu'il attendait depuis si longtemps. Et alors, seulement, Gulmar se mettrait en route vers le bar pour boire jusqu'à plus soif en compagnie de nains qui eux, c'était une certitude absolue, feraient rapidement rouler le rôdeur shaarien sous une des tables du bar.

Adossé à son mur, l'air légèrement impatient, il observait d'un œil attentif les deux nains, mais également le demi-drow qui semblait regretter d'être entré dans cette échoppe, malgré les informations qui lui avaient été données. L'humain ne comprenait pas ce comportement, n'ayant pas assisté à la scène de moquerie, et par conséquent il trouvait le prêtre d'Oghma un peu soupe au lait. Mais après tout, ce n'était pas son problème... L'être à la peau sombre prendrait son bateau et s'éloignerait alors que lui, Gulmar, irait explorer la Damarie. Il n'avait pas besoin de se soucier d'un être qu'il ne reverrait certainement jamais. Alors que Reïlo faisait mine de s'en aller, le rôdeur lui adressa de la main un signe d'au-revoir, tout en posant un regard insistant sur Kothor Dorek, histoire de le presser un peu pour passer à la suite.

écrit par: Schninkel Vendredi 26 Mai 2017 à 12h18
user posted image


Gulmar
Arrluf prit la peine de raccompagner Reïlo d’un air faussement cordial puis en fermant la porte, verrouilla la serrure et retourna une pancarte afin de signaler la cessation de son activité. L’imposant marchand à la mine réjoui pressa le pas jusqu’à son arrière-boutique. Il continua de parler en chemin du navire que « le drow au regard d’homme » cherchait, il décrivit la qualité du lin et la fraicheur du poivre qu’il avait amassé lors de cette transaction providentielle. Les frais avaient permis de recouvrir la construction d’une brasserie. « La providence » répéta-t-il.

Ils traversèrent un étroit couloir, franchirent le seuil d'une porte massive puis débouchèrent sur une salle dallée de grande taille, dont les arcades tapissées de mousses ne semblaient pas souffrir du temps. Des ornements sculptés à l’effigie des icônes naines telles que d’imposants marteaux ou de lourds boucliers de guerre. Une grande peau écaillée était étendue sur l’une des façades. Des liernes de métal finement ouvragées emboîtaient le pas aux cannelures gravés de l’alphabet runique Dethek. Un comptoir de pierre, semi-circulaire, face à la devanture vitrée, dominait dans une large pièce séparée en deux « chambres » divisées par deux colonnes et deux fois plus de pilastres. Dans le coin sud de la pièce, une petite porte ronde de bois vert, ouvrait sur la cuisine et le cellier d’où s’échappaient des odeurs de volailles saisies et de pommes confites. Les effluves se mêlaient agréablement aux odeurs de houblon et de charbon de la nef principale.

Assis à une table du recoin Ouest, deux musculeux nains s’arrêtèrent de bavasser. Épaisses cottes de mailles, une hache de guerre calée le long de la jambe et de nombreuses cicatrices, les deux guerriers se présentèrent comme des membres de la guilde des Marches d’Argent. Oh ! Ils escortent un grand prêtre, un héros de Luruar oh oh, se mit à surenchérir le bedonnant marchand. A la vue de ces gardes affalés, Kothor Dorek eut l’audace de remettre en cause le prestige de l’hôte et ironisa l’acuité de la vigilance des deux cerbères. Mais loin de toutes hostilités, le caravanier provoqua l’hilarité générale. Derrière le comptoir, une jeune naine au fin visage, que la pilosité n’avait pas encore recouvert, s’afférait à remplir des hanaps avec une certaine dextérité. Alrruf présenta l’enfant à son cousin, Wilhemina, sa fille bien aimée. Elle se mit à glousser et rougir quand son parent venta ses qualités. Chacun reçu un récipient empli de bière à la robe dorée, l’ambiance était joviale et tous se mirent à trinquer. Comme seul les nains savaient l’apprécier, la boisson était servie tiède, mais y trouva de nombreuses saveurs. Il y avait en ce breuvage, une teinte de caramel, la douceur du miel et un fort pouvoir désaltérant. Alrruf parlait avec ferveur, cette brasserie était pour lui, semblable à un autel. Agrémenté de nombreux gestes nerveux de la main, le marchand exposa son ambition de créer le plus prestigieux breuvage possible, un nectar que ses ancêtres auraient eux-mêmes certainement enviés. Il parla longuement de la pureté et des vertus liés aux nappes phréatiques qui environnaient le Valherse, un élément essentiel, selon lui, à la confection de son précieux breuvage. Dans l’euphorie, il invita sa fille à préparer la prochaine tournée.

Le rôdeur put trouver une place où étendre ses jambes, assis sur un large tabouret trop près du sol, le rouquin avait une vue sur toute la salle. Le vieux Kord Arok discutait avec les deux gardes nordiques de la situation politique de leur pays d’origine, tandis que l’autre ingénieur, Tolkûm tirait sans discontinuer sur sa pipe en ivoire. « Marteaux hardis » continuait d’écouter son cousin lui parler de maltage, d’houblonnage et de fermentation. Seul Dümah le brun, comme à son habitude, ne prenait pas vraiment parts aux festivités. Il attisait nerveusement l’âtre d’un feu et parlait à voix basse avec Garramir, son acolyte de toujours. Deux fils de la roche, caravaniers fraîchement débarqués après avoir achevés leurs labeurs, Bärin et Toldaf, entamèrent un chant grivois, entrainant et fort amusant. Les nains souriaient, trinquaient, s’adonnaient à maintes accolades et salutations. A chaque nouvelle tournée, on entendait résonner « Kothor Dorek ! »

Trapu et barbu, Toldaf le gourmand avait un sourire grimaçant et les yeux pétillants. Loin d’être le plus finaud, sa joie de vivre était une part importante de la cohésion de groupe et sa réputation de joyeux drille n’était plus à faire. Il troubla la quiétude de Gulmar et s’écroula sur sa table. Dans sa main droite, une volumineuse bombonne recouverte d’osier et dans l’autre, deux gobelets aussi larges que deux doigts. Il renifla bruyamment et se racla ensuite la gorge.


- Maintenant qu’le service est terminé. On va pouvoir approfondir les débats ! S’esclaffa le nain. Les larmes argentées de la Grande Faille, deu l’eau-de-vie queu j’ai réussi à sauver. Ça va t’purifier l’âme bonhomme, l’souffle de Moradin que j’te dis et il n’ te manque qu’ça pour d’venir un vrai compatriote. Gné héhé

user posted image



Reïlo Blanche Flamme
À sa sortie, Reïlo entendit se refermer le verrou du Jasp’précieux.
Le temps était agréable à l’extérieur, sans nuage apparent. Un vent frais caressa la nuque du jeune sang-mêlé et lui fit aussitôt penser que la soirée avait déjà bien avancée. Il longea un large taillis garni de nombreuses baies violâtres et se retrouva en peu de temps sur les embarcadères. L’effluve de la marée se mit à lui emplir les poumons et ses yeux se mirent à parcourir la baie à la recherche du Sceptre Vert. Il put contempler de modestes bateaux de pêche, une luxueuse galère et de longs vaisseaux de marchands mais point le navire qu’il escomptait. L’horizon était hérissé de mats, toute une flotte semblait rester au large. De robustes mariniers approvisionnaient une charrette en larges caissons de bois. Tout en contournant l’obstacle, intrigué par le soin et la discipline des marins, loin de ces rustres fils de Moradin, le jeune prêtre devina qu’il s’agissait d’un précieux vin local. Puis ses pas le portèrent vers un lieu de vie plus prospère. Les entrepôts s’élargissaient en une grande place ouverte au ciel où veillaient de nombreux habitants.

Tout comme le pays de Damara qu’il s’apprêtait à visiter, le Valherse avait une histoire récente. Les frasques de Lashan Aumersair survenues une vingtaine d’années plus tôt et les malheurs de Valbalafre contribuèrent à développer le négoce et la circulation depuis de nombreux royaumes orientaux vers cette partie des Vaux. Les contrats commerciaux affluaient au gré d’embarcations de plus en plus exotiques. En l’espace d’une dizaine d’années, la cité s’était tournée vers le monde et les nouveaux entrepreneurs avaient métamorphosés ses alentours. Des festivités, récemment instaurées, allaient avoir lieu durant la nuit. À l’approche de la nouvelle année, si l’intention officielle était d’appeler à la clémence des divinités. Les marchands et les jeunes artistes profitaient allégrement de ce dynamisme pour exposer leurs services aux Valiens et aux voyageurs de passage. Sous le soleil couchant, de nombreux fanions et lanternes parsemaient les toits et les cimes, et au loin, plusieurs expositions semblaient se dérouler. Les habitants du Valherse semblaient s’amuser gaiement, la ville grouillait encore de marins, marchands, fermiers et d’éleveurs de chevaux, eux qui vivaient habituellement à l’heure solaire.

Puis de retour près des embarcadères, une voix criarde le fit sortir de ses pensées. Catogan flottant au vent, une fine silhouette dans un long pourpoint olivâtre, il ne semblait manquer que son arme. Arlæhn décrivait de nombreux gestes nerveux de la main et s’acharnait verbalement sur un marin au visage peu engageant. La petite demi-elfe ne lui arrivait pourtant qu’au nombril mais elle le réprimait aussi sèchement que s’il avait été un enfant. L’adepte d’Oghma se rapprocha dans l’ombre d’un solide navire à large coque. La caravelle à hautes mâtures, parsemées de cargues, paraissait encore plus imposante près des frêles esquifs qui mouillaient à ses côtés. Une grande sculpture baignait dans la lumière du soleil couchant, elle ornait la proue du Sceptre Vert, une femme vêtue d’une longue toge et brandissant ce que le prêtre devina être son sceptre. L’impérieuse assistante de Nërissa écourta sa conversation quand elle aperçue le jeune prêtre, visiblement agacée, elle congédia le grand gaillard en évoquant son insubordination et sa mauvaise foi. Elle accompagna son départ en le menaçant de le signaler à son supérieur. Les traits encore contractés par la colère, elle tourna son attention vers Reïlo.


Arlæhn
- Te voilà enfin…Constata-t-elle par pure rhétorique, la voix toujours un peu cassante. Voici le navire qui mènera l’expédition jusqu’aux pieds des montagnes de Galènes. Le Sceptre Vert n’est pas de toute première facture, mais il a fait ses preuves et semble inusable. Si seulement ces encroûtés voulaient bien se décider à charger notre attirail…

Elle se tenait droite et posa les deux mains sur les hanches, le regard fixé sur le navire.

- J’ai pourtant vu les cales, vides. Je ne comprends pas ce qui cloche. Et à ce rythme-là, nous serons obligés de charger en pleine nuit. C’est ridicule…

Arlæhn secoua légèrement la tête en signe de mécontentement puis revint au jeune prêtre.

- …Mais qu’importe. Nous devrions aller annoncer ta présence à Nërissa, elle se trouve non loin d’ici. As-tu trouvé le temps d’aller voir ta mère ? Questionna-t-elle en s’efforçant de se montrer plus plaisante.

--------------------
C’est une géographe, cartographe et logisticienne de talent. Petite et autoritaire, elle ne semble pas manquer d'assurance. Elle est affiliée à Nërissa du Val’Humble.


user posted image




Mirtzar Boucledacier
Un instant, rien ne bougea, puis le hurlement rauque du singe, suivit de la voix de la jeune femme sur un ton calme.

- Vous avez le sens de la diplomatie, habile manœuvre en vous adressant à mon appétit !

Un fin rire se mit à perler non loin et quelques pas suffirent à Mirtzar pour apercevoir la jeune femme suspendue sur le rebord de la balustrade d’un large balcon taillé dans du blanc-bois, le primate avait pris place sur l’épaule de la comédienne. Elle avait des cheveux longs aussi sombres que l’obsidienne, deux yeux noirs ornaient son visage bruni par le soleil. Habillée de larges et fins vêtements de tissus aux teintes variant du prune au bleu profond et rappelant les reflets de l’azurite.
Samira Shabû
- Je ne pourrais pas dire que je vous connais, mais il est vrai que j’ai entendu parler de vous. J’accepte votre invitation afin de remédier à ce défaut ! Elle ponctua sa boutade d’un nouveau rire puis se présenta sans s’interrompre. Je m’appelle Samira Shabû du clan Yildiz. Et voici Maymun, mon fidèle partenaire.

Elle félicita son simiesque compagnon d’une caresse sur le sommet du crâne.

- Mais plus important est, votre invitation. Il est de renommée que la demeure que vous cherchez fut bâtie par un mage qui voulait se soustraire aux civilités. Un enchantement possède les lieux, un mirage, une illusion et seuls les invités peuvent le traverser. Normalement, il y a un étonnant guide, une créature magique créée par Draganoë en personne afin de servir à cet effet.

Elle se pinça les lèvres et jeta un regard furtif aux alentours, comme si elle s’apprêtait à délivrer une confidence.

- J’ai appris que le pauvre être avait passé toute sa vie, au bas mot une poignée de siècles, précisa-t-elle d’un air évasif. Sans avoir pu contempler, ne serait-ce qu’un instant, les reflets de l’océan. Un comble pour celui qui repose à quelques mètres du rivage ! J’ai donc pris l’initiative de relever sa garde pour lui permettre de prendre conscience. Afin d’aussi combler mon ennui dans cette déprimante cité dois-je avouer. Mais le bougre tarde à revenir… Et ma misère n’en est finalement que plus grande…Acheva-t-elle en contemplant le lointain, sans doute avec l’espoir de voir apparaitre le sujet de ses paroles.

Penchée sur la balustrade, elle se tenait sur les coudes, la tête prise entre ses petits bras. Son regard se perdait dans la ruelle, puis elle revint soudainement au nain roux.

- Mais je vous fais perdre votre temps, une fois de plus…Voici le lieu que vous cherchez.

--------------------
Exotique, petite et gracieuse, Samira est une espiègle citadine aux vêtements colorés. Son fidèle animal de compagnie se nomme Maymun.


Le molosse observa le bâtiment que l’étrangère lui indiqua, une grande façade pittoresque, encastrée entre deux autres demeures. Une grande porte rougeâtre surmontée d’un auvent de bois sinueux, une curieuse gemme polie semblait être incrustée au point le plus haut, enlacée parmi les branches. Quand il posa le regard sur la pierre, elle s’illumina d’une faible lueur. Il put alors découvrir le chiffre quarante-deux. Elle reprit la parole de son accent chaleureux.

- Votre proposition ne sera pas oubliée. Veillez à ne pas trop tarder. Elle acheva par un subtil clin d’œil. Et peut-être, le gardien de ces lieux sera revenu prendre sa place…

user posted image



Aldriss Santriches
L’esprit voyageant dans de communs paysages, totalement absorbé par l’étrange peinture enchantée, Aldriss avait légèrement quitté la demeure, le Valherse voir la réalité elle-même. Une voix familière se mit à retentir dans le couloir, un grondement rendu banal par ces récentes virées en mer, le capitaine Saukko se trouvait dans la salle suivant.

- Vous m’avez forcé la main pour que je devienne libre-marchand. Aujourd’hui, sous prétexte de rêves farfelus, vous m’obligez à vendre l’essentiel de mes cargaisons, une perte financière inconcevable !

La voix du maître du Sceptre Vert semblait nerveuse et consternée. Sa diction arborait beaucoup plus d’assurance en temps normal.

- Vous me demandez de cheminer jusqu’aux monts de Galènes, d’affronter les glaces du Nord et les marécages de Lis puis de vous attendre,…de vous attendre « le temps nécessaire », à Cairnpur. Comment voulez-vous que je conserve une quelconque crédibilité face à mes hommes? Ce n’est pas ce qui était prévu ! Vous me saignez à blanc !

Hamic, l’élégant halfelin se mit à interpeller le jeune Hin et acheva de le faire redescendre sur Toril. Il invita cordialement le petit invité à presser le pas. Aldriss se frotta les yeux et constata que les courbes colorées de la peinture avaient encore changées pour un panorama complétement différent.
Quelques pas le portèrent en dehors du couloir bleuté puis il pénétra dans une grande salle lumineuse, sans doute l’un des lieux les plus extravaguant qu’il ait pu visiter. Il exhalait une agréable senteur, odeurs variées d'humus, de terre, de mousse, de feuilles séchées. Les murs semblaient être sculptés, ou plutôt disciplinés, pour former d’harmonieuses parois en bambou. Le plafond, composé aussi de bois, était à peine perceptible tant le chèvrefeuille emplissait cette limite. Le sol était parsemé d’herbe grasse et soyeuse, d’un vert débordant de vie, semblable aux grandes praires de Luiren. Aldriss se sentit de nouveau en plein sous-bois. La pièce n’était pas meublée à l’exception d’un grand bureau recouvert de parchemins qui trônait juste devant une baie vitrée de forme circulaire. Face au mobilier, six chaises étaient alignées, deux seulement étaient occupées. À l’extrémité Ouest, se tenait une femme à la peau sublime d’un hâle naturel, vêtue d’amples et fins vêtements colorés et dont le visage et les épaules étaient ornés par de brillantes parures dorées. Elle salua sobrement le nouvel arrivant, Aldriss se fit aussitôt la réflexion qu’elle partageait des traits et un accent communs avec la jeune Samira. Positionné à l’autre bord, le capitaine Saukko avait les bras croisés, piétinant nerveusement et lâchant des mots mauvais à peine étouffés à travers ses dents. Mais l’attention du jeune Hin se focalisa irrévocablement vers une troisième personne qui se tenait derrière le bureau. Une belle femme d’ascendance elfique jeta un regard profond aux deux halfelins qui firent leur entrée. Elle avait un fin visage strié de marques tribales et surplombé d’une épaisse chevelure brune maintenue par une coiffe brodée de sombres perles, son regard était luminescent d’une pâle lueur verte. – Sieur Aldriss santriches ! Annonça le petit servant à haute-voix. L’elfe se leva de sa chaise pour accueillir le Hin qui se présentait. D’une grâce constante. Droite et mince comme un arbrisseau.


- Bienvenue Aldriss Santriches, tu es ici chez toi.

Ses minces lèvres s’entrouvrirent pour laisser échapper une voix douce et suave.

Nërissa
- Je suis celle que l’on nomme Nërissa. J’espère que tu n’as pas été troublé par les particularités de cette demeure. Elle fut jadis construite par un puissant sorcier et bénéficie d’étonnants systèmes de sécurités et autres fantaisies. C’est sa protection qui nous permet de nous réunir en toute sérénité. Tu peux parler ici en toute confiance.

Son regard était envoutant comme deux éclatantes émeraudes suspendues et semblaient vaguement mettre son âme à nue.

- J’ai entendu ton histoire et j’avais à cœur de te rencontrer. Vois-tu, nos destins semblent être liés. Mais peut être vaut-il mieux que je laisse parler ton actuel responsable hiérarchique…

--------------------
Vêtue d'une longue tunique vert sapin, surmontée d'un large colle et laissant entrevoir ses fines épaules. Grande et majestueuse elfe originaire des Vaux, elle est profondément liée à la nature. Surnommée la princesse par l’équipage du Sceptre Vert, son influence semble dépasser ce cadre.


Nërissa, toujours debout derrière son bureau, fit signe à l’homme de prendre la parole. Le capitaine Saukko se redressa sur sa chaise pour suivre l’invitation de l’elfe, ses épaules restèrent abattues et il relâcha son souffle contenant une fureur silencieuse. Le capitaine, de par sa nature, n’apparaissait que très rarement auprès de ses marins et laissait son second effectuer la plupart des manœuvres du Sceptre Vert. Lors de leur première rencontre, quand Matt Thurley voulu présenter l’apprentie matelot, l’homme n’afficha qu’indifférence, au pire du dédain. Visiblement peu enclin à collaborer en ce jour, il se racla la gorge avant de parler à l’attention d’Aldriss.

Le capitaine Saukko (jr)
- Comme tu l’as peut-être entendu, l’itinéraire du Sceptre vient d’être chamboulé.

Deux yeux cerclés de sombres cernes se plongèrent dans ceux du Hin. Sa voix était lasse et froide.

- Dame Nërissa est la propriétaire du navire vois-tu. C’est elle qui a financée les réparations, a réuni un équipage digne de ce nom et m’a imposée, insista-t-il particulièrement en jetant un regard lourd de sens à l’elfe aux yeux d’émeraudes -à la barre du Sceptre Vert.

Chacun de ses mots semblaient être forcés. Il changea de position sur sa chaise, ses jambes se décroisèrent, visiblement mal à l’aise et le regard fuyant.

- Nous t’avons fait venir car, pour des raisons qui m’échappes. Insista-t-il une nouvelle fois. Nous avons conclu un accord te concernant, il ne manque que ta validation. L’honorable prophétesse requière tes services pour sa future expédition dans le royaume de Damarie et propose de couvrir tes dettes pour te libérer. J’ai accepté.

Cette allusion fit retentir le jeune Hin et le capitaine se permit de surenchérir d’un air narquois.

- C’était ton plan de toutes les manières, non ?

--------------------
Imposant marin à la chevelure brune et à la barbe bien taillé. L’ingénu capitaine du Sceptre Vert, selon les rumeurs, serait le troisième Saukko à revêtir ce titre. Discret et parfois impétueux, il arrive à se faire respecter de son équipage malgré son jeune âge. L’essentiel de la cohérence du navire semble retenir sur la complicité qui règne entre cet homme et son second, Matt Thurley.


user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Lundi 29 Mai 2017 à 12h20
Après avoir erré un instant sur la rade du port, Blanche Flamme avait finalement trouvé le navire qu'il cherchait.

Si l'accueil que lui avait réservé Arlæhn n'était guère chaleureux, le demi-drow fut néanmoins satisfait d'apercevoir sa silhouette : cela signifiait qu'il était arrivé là où il devait être. Le voyage avec les nains s'était par ailleurs avéré décevant et il n'avait rien appris de très intéressant en voyageant à leurs côtés, si ce n'était par le biais de ses lectures personnelles. Le jeune prêtre d'Oghma était par contre persuadé de développer considérablement ses connaissances auprès d'Arlæhn et de Nërissa.

Reïlo répondit d'un ton impassible :


- Les caravanes ne progressent que lentement : je viens à peine d'arriver en ville et ma priorité était de vous informer que le voyage s'était déroulé sans encombres. Je n'ai donc pas encore eu le temps de visiter ma mère. A vrai dire, c'est ce que je comptais faire à présent que je sais où se trouve le navire et que vous savez que la caravane est arrivée à bon port... A moins, bien sûr, que vous n'ayez besoin de moi ici dans l'immédiat...

La remarque d'Arlæhn sur le retard pris dans le chargement du "Sceptre vert" l'avait poussé à émettre cette suggestion. Bien évidemment, il n'avait ni l'envie ni la force nécessaire pour aider les marins mais peut-être avait-on besoin de quelqu'un pour effectuer des commissions ou transmettre un message en ville ?

écrit par: Gulmar Lundi 29 Mai 2017 à 15h12
A se fier à son regard, Gulmar semblait à la fois surpris et étonné de découvrir un intérieur tel que celui de la taverne de l'imposant Arrluf. Surpris car cela correspondait à peu de détails près au genre d'intérieurs que lui avait décrit son mentor nain. Etonné, car cela était en réalité tellement semblable à ce qu'il s'était imaginé qu'il se demandait s'il n'était pas en train de rêver... Après quelques instants d'une recherche minutieuse pendant laquelle il avait pris le soin d'observer tout un chacun, notamment la fille de leur hôte, n'ayant encore jamais croisé une naine, mais également Dümah avec qui il semblait partager cette envie de solitude, le rôdeur finit par trouver une table inoccupée ou il pourrait boire tranquillement pendant la soirée. Inoccupée, car il avait effectivement besoin de place, les tables et tabourets étant aux dimensions naines, mais également car cela lui permettrait de rester un moment. Il préférait en effet largement la solitude à la compagnie. Même la compagnie de Kothor Dorek, qu'il jugeait agréable, finissait pas lui peser un peu. Il s'en voulait un peu de cela, tellement le nain lui était sympathique, mais son caractère était tel qu'il préférait être tout seul.

Il n'était pas un fin connaisseur de bières, mais avait tout de même appris à l'apprécier, préparée à la naine, après quelques soirées passées avec le nain d'or qui l'avait amené à suivre la voie du Rôdeur. Il but donc une bière. Puis une seconde et enfin une troisième. C'est alors que la sensation de l'ivresse commença à le saisir. Ses sens commençant lentement mais sûrement à s'engourdir, et sa langue commençant à se délier légèrement. Il regardait, amusé, les nains chanter et se serrer dans les bras les uns les autres. Si d'aucuns les trouvaient austères et taciturnes, les choses étaient vraiment différentes lorsqu'ils étaient entre eux. Et alors qu'il en était là de ses pensées, ce fut plus un concours de circonstances que la réelle habilité de l'humain qui lui permit de lever sa quatrième chope, encore pleine, juste avant que Toldaf ne s'effondre sur sa table. Il avait en effet levé sa chope pour trinquer avec les autres au nom de Kothor Dorek. Voyant la mine gaie et enjouée du nain qui venait de s'allonger sur sa table, le shaarien se surprit à pense qu'en réalité il l'aimait plutôt bien ce joyeux drille.


¤ C'est vrai qu'il est plutôt sympathique ce Toldaf, toujours à amuser la galerie. Qu'est-ce que je risque à boire un coup avec lui, hein ? ¤

Il but donc la moitié de sa bière puis posa sa chope sur un endroit de la table encore non recouvert par le nain qui lui tendait un alcool bien de chez lui auquel l'humain n'avait encore jamais goûté. C'est précisément le fait qu'il n'y ait jamais gouté qui poussa le rouquin à répondre à Toldaf sur un ton qui tenait à la fois de la boutade et de la question sérieuse.

- Et si j'roule sous la table après c'verre ? J'serais quand même des vôtres ?

La question méritait d'être posée, en effet, car il était loin d'avoir la même constitution que les solides nains qui étaient présents en ces lieux, et que même selon les critères humains, il était loin d'être un homme robuste du genre à tenir l'alcool... Toutefois, pour ne laisser aucune place à l'interprétation, il tendit une main vers le nain, comme pour récupérer son dû, après avoir pris le soin de terminer sa bière, sentant les effets de celle-ci arriver encore plus rapidement que ceux de la précédente.

- Mais j'veux bien essayer quand même camarade.

écrit par: Mirtzar Mardi 30 Mai 2017 à 01h19
Contre toute attente, les nuages semblaient s'estomper dans le ciel de l'avenir du Molosse. Il ignorait par quel miracle la joyeuse farceuse avait choisi de l'aider après s'être jouée de lui avec tant de talent mais le fait était qu'il se trouvait maintenant devant la porte qu'il devait trouver. Il ne s'était pas attendu à autant de remous avant le début de la réunion mais il n'était pas d'humeur à se plaindre. Il était lui-même amusé en repensant au sourire du propriétaire du Jasp'précieux.

¤ ¤

Maintenant qu'il savait qu'il avait atteint son objectif, Mirtzar ne se sentait plus aussi pressé. Il salua comme on le lui avait appris bien longtemps auparavant dans le Royaume Profond et s'adressa à Samira.

-C'est un plaisir de vous rencontrer, Samira Shabû du clan Yildiz. Et vous aussi, Maymun. Même si, pour mon amour-propre, j'eusse préféré que cela soit en des circonstances où j'aurais pu faire montrer d'autres qualités que que mon bon caractère. Mais j'aurai peut-être l'occasion de me racheter dans le futur.

Quoiqu'il en soit, mon ignorance de tout ce qui touche à la magie est semblable aux fosses qui jalonnent Bhaerynden: insondable. Mais je dois avouer qu'être condamné à garder une porte pour des siècles est une punition que je ne souhaite à personne. Et, croyez moi, il faut que cela doivent être fort ennuyeux pour qu'un nain considère une tâche comme une punition. Je vous déconseille, par ailleurs de visiter les forteresses de mon peuple, si vous trouvez Valherse ennuyeuse, vous risquez de ne pas supporter Adbar.

Hélas, je ne voudrais pas être en retard, ou pas plus que je ne le suis déjà. J'espère, pour vous, que le Gardien sera de retour quand j'en aurai fini ici. Et que vous n'hésiterez pas à me remettre la main dessus pour que j'ai l'occasion de tenir ma promesse. Vous aurez alors, si tel est votre souhait, le loisir de me parler d'endroits plus intéressants que cette ville.

Tout en saluant une dernière fois et en se dirigeant, enfin, vers la réunion, Mirtzar ne pût s'empêcher de penser qu'il serait heureux de partager un repas avec Samira.

¤ ¤

écrit par: Aldriss Santriches Mercredi 31 Mai 2017 à 10h07
En cet instant précis, Aldriss faisait un effort surhumain pour essayer de rationaliser ce qui était en train de se produire. Il y a encore quelques minutes ? heures ?? jours ??? (il avait perdu toute notion de temps) il était dans une rue de Valherse, avait poussé une porte et...

Il se retrouvait face au capitaine, face à la Princesse dans un lieu improbable. Et il était attendu lui, marchand de Luiren en quête d'aventure, pour rejoindre on ne savait quel équipage.

Et ce n'était pas tout ! Son séjour sur le Sceptre vert ne devait rien au hasard ou à une quelconque beuverie, ou à des dettes. Il avait été choisi !
Que croire ? Qui croire ? Comment tout cela pouvait-il être possible ?

Ses sens lui jouaient encore des tours, mais il écoutait avec attention la Princesse et le Capitaine.

Il venait de lui parler d'une expédition en Damarie. Etait-ce là encore un hasard ? La Damarie était l'objectif du Hin, la destination qu'il s'était fixée pour démarrer sa vie d'aventurier. Il tâcha de reprendre un tantinet ses esprits, ne serait-ce qu'un brin de lucidité pour prendre la parole.

- Capitaine, Votre Grâce, veu... veu... veuillez me pardonner... mais je ne comprends absolument rien à tout ce qui se passe...

Il marqua une pause. Il avait visiblement du mal à s'exprimer. Au prix d'un gros effort, il reprit.

- Je... Vous... Il m'est difficile d'assimiler tout ce qui me tombe dessus.

Manquant totalement de lucidité et de capacité de réflexion, Aldriss laissa parler ses sentiments. Avec un ton enjoué et enthousiaste il termina.

- Je n'ai pas l'impression que mon avis soit sollicité, mais c'est d'accord ! Je consens à rejoindre votre expédition, Votre Grâce.

Laissant exploser ses émotions et son euphorie, il s'inclina respectueusement devant Nérissa, ne parvenant pas à retenir une crise de rire communicatif...

écrit par: Schninkel Mercredi 31 Mai 2017 à 22h58
user posted image




Reïlo Blanche Flamme
La demi-elfe resta un moment songeuse sur la marche à suivre, visiblement accablée par le manque de coopération de l’équipage du Sceptre Vert. Elle invoqua la nécessité de s’entretenir avec le capitaine du navire et proposa d’aller le retrouver près de Nërissa. Cette modalité ne durerait que peu de temps et promettait, selon elle, d’être intéressante. Arlæhn se mit en marche avec le jeune prêtre à ses côtés. Ils longèrent un entrepôt d’où provenait une forte odeur de marée puis remontèrent au sommet d’une colline pour remonter vers le cœur de la ville. Elle se décida à briser le silence et évoqua la demeure Draganoë. Une histoire que chaque habitant du Valherse connaissait. Il était un prestigieux sorcier versé dans l’étude contemplative de la toile qui portait le nom de Draganoë qui, du temps où la Cour elfique régnait encore sur l’ensemble des Vaux, à l’époque même où le Valherse n’était composé que de quelques villas fermières, installa son foyer près de la cote pour accéder à la quiétude nécessaire à ses recherches. Selon les dires, l’édifice devait se tenir au Nord du temple de Tymora, au cœur d’un dédale de bâtisses elfiques et humaines. Mais cette évocation n’était qu’une affabulation, car d’aussi loin qu’il se souvenait, personne n’avait jamais vu de ses yeux la structure. Arlæhn s’amusa de la circonspection du prêtre Oghmite. Elle décrivit un étonnant bâtiment qui paraissait plus grand vu de l’intérieur et un enchantement complexe permettant de simuler à labyrinthe dans les ruelles environnantes. La demi-elfe précisa qu’officiellement, seuls les membres de la Cour des anciens connaissaient cette réalité et s’évertuaient à conserver l’aspect chimérique des lieux.

Les deux sang-mêlé continuèrent à échanger et passèrent près d’une grande auberge puis devant l’hôtel de ville. La foire en l’honneur du solstice hivernale battait son plein, quelques jeunes gens s’évertuaient à animer l’ambiance par le biais de spectacles dédiés aux touristes. On voyait également des étales couvertes de sucreries, de pommes d’amour, de pâtés en croute, de pain au miel et de tant d’autres délices. Les gens semblaient s’amuser gaiement. Une estrade avait pris place non loin dans le cadre d’un bal dansant. Des enfants s’émerveillaient au sommet des galeries de balustrades qui surmontaient l’auberge. Accrochés aux poutres magnifiquement sculptés, d’innombrables lampions blancs ornés de motifs rouges oscillaient au vent. Ils débouchèrent sur une place pavée de pierres où dominait la sépulture d’un antique et prestigieux membre du conseil. Ils bifurquèrent sur un chemin terreux pour traverser les artères de la ville, passèrent sous une haute arche de pierre et s’enfoncèrent dans une ruelle. Les modestes habitations obscurcissaient les lieux du sol à la cimes des arbres. Ici comme ailleurs, les végétaux avaient repris leurs droits et enlaçaient les structures d’une solide étreinte. La demi-elfe se fit silencieuse et semblait chercher quelque chose du regard.

Au détour d’une façade, ils tombèrent sur une jeune femme à la peau brunie, à la chevelure d’ébène et vêtues d’amples vêtements de soie variant de la prune au bleu profond. Une étrangère sans aucun doute. À ses côtés se trouvait un primate au pelage maculé. Elle était assise sur une large caisse en bois et mangeait ce qui sembla être une pomme. Elle ne jeta qu’un bref regard de ses yeux sombres, sans lâcher de mot, hochant légèrement la tête en direction de Reïlo et se contenta de mordre dans son fruit à l’approche des deux métis.


Arlæhn
- Que fais-tu ici ? Nous cherchons le gardien. Sais-tu où il se trouve ?

Le ton abrupt de la petite refit soudainement son apparition.

Elle croisa solidement les bras et ses arcades sourcilières se froncèrent.


- Et si tu pouvais nous épargner tes pitreries.

--------------------
C’est une géographe, cartographe et logisticienne de talent. Petite et autoritaire, elle ne semble pas manquer d'assurance. Elle est affiliée à Nërissa du Val’Humble.


La jeune femme tourna le visage vers Arlæhn, les yeux mi-clos.

Samira Shabû
- C’est un vrai défilé aujourd’hui, la vie de ce fae n’est finalement pas si monotone. Mais sachez que mes pitreries ne sont réservées qu’à ceux qui ont du cœur ! Et je suis bien étonnée qu’une si « imposante » cheftaine ait besoin d’un guide. Héhé

Elle se mit à rire pour accentuer ses railleries. Elle avait un accent tonique totalement étranger à Reïlo. Le singe se mit à l’accompagner dans son piaillement de quelques cris.

- J’ai donné congés au petit gardien pour qu’il puisse profiter des festivités. Mot dont il ne connaissait pas le sens avant ce matin. Continua-t-elle tout en s’esclaffant.

--------------------
Exotique, petite et gracieuse, Samira est une espiègle citadine aux vêtements colorés. Son fidèle animal de compagnie se nomme Maymun.


- Comment ?! Mais pourquoi as-tu… Mais…

La demi-elfe semblait consternée, au plus grand plaisir de la jeune femme qui leur faisait front.

- Te rends-tu compte d...?!


Samira Shabû
- Mais ce n’est pas important ! Coupa-t-elle d’un geste de la main tout en se redressant sur sa caisse.

Elle s’intéressa à l’adepte d’Oghma avec un large sourire puis sauta de son siège de fortune et son simiesque compagnon s’éloigna.

- Je me nomme Samira Shabû du clan Yildiz. Je suis capable de voir ce qui ne serait être trouvé dans l’Art. Si le gardien a pour mission d’éprouver et d’accompagner les invités. Je puis, sans défaut, convenir à cette tâche.

Elle se rapprocha de lui. De très prés. Le jeune prêtre put contempler sa propre silhouette dans l’opacité des pupilles de la jeune femme.

- « Nous semons les graines du doute… »

--------------------
Exotique, petite et gracieuse, Samira est une espiègle citadine aux vêtements colorés. Son fidèle animal de compagnie se nomme Maymun.


user posted image



Aldriss Santriches
Les pieds sur l’herbe qui jonchait le sol et l’esprit quelques peu embrumés par les évènements, les rires euphoriques du jeune Hin se mirent à emplir la salle. Nërissa et l’élégant serviteur ne répondirent que d’un discret sourire. Seule la femme à la gauche d’Aldriss laissa s’échappa un léger éclat, laissant apparaitre ses belles dents blanches, qu’elle masqua aussitôt par pudeur de la main.

Le capitaine, lui, ne déridait pas. Bien décidé à partager son mauvais sang.

Le capitaine Saukko (jr)
- Ce qui se passe est simple, l’honorable est intéressé par ton profil. Elle souhaite abréger ton calvaire et combler ta dette. Six mois de salaire de mémoire. Je te laisse gérer les détails avec Matt.

Il lâcha du regard le petit-être.

- Tss. Cracha-t-il. Ce taré c’est entiché de lui à cause d’une vague ressemblance avec Astien.

Il pouffa par mépris.

- Il délire lui aussi…

--------------------
Imposant marin à la chevelure brune et à la barbe bien taillé. L’ingénu capitaine du Sceptre Vert, selon les rumeurs, serait le troisième Saukko à revêtir ce titre. Discret et parfois impétueux, il arrive à se faire respecter de son équipage malgré son jeune âge. L’essentiel de la cohérence du navire semble retenir sur la complicité qui règne entre cet homme et son second, Matt Thurley.


Le ton était nerveux, l’homme était clairement éreinté après cet entretien. Aldriss n’avait rien d’un esclave mais sa présence au sein de l’équipage n’avait jamais paru une quelconque préoccupation pour le capitaine Saukko. Les motifs de sa présence, d’après ses propos, semblaient être étrangement triviaux pour l’officier, bien que la personne évoquée ne lui disait absolument rien.

- Vous parvenez à vous faire respecter d’un équipage entier sans rien connaitre aux règles de la courtoisie diplomatique.

La femme aux atours colorés se permit de rompre le silence et de punir les humeurs du jeune capitaine au passage. Un accent tonique et un ton résolument sec. À la mesure du marin qu’elle interpellait.

- Vous êtes une énigme capitaine. Ne vous gaussez pas du malheur des uns ou vous ne cueillerez que dédain.

Le capitaine n’en menait pas large, il leva les yeux au ciel et détourna son attention de la conversation. Le serviteur halfeling parut surprendre un bruit et se retira discrètement. L’elfe quant à elle, reprit naturellement la conversation.
Nërissa
- J’ai rencontré le capitaine Saukko il y a plusieurs années, enfin son ancêtre pour être précise.

A cette évocation. Le capitaine s’empourpra légèrement mais Nërissa ne s’adressait plus qu’au Hin.

- Matt Thorley était à peine sevré, plaisanta-t-elle. Survivant parmi un équipage de sauvageons à la mauvaise réputation.

Tout en discourant, elle fit quelques pas pour contourner son bureau et s’arrêta près du capitaine embarrassé.

- Nous avons navigué par vent et par vaux. Jusqu’aux côtes des Epées pour être précise. Le sceptre Vert est un grand explorateur.

Une légère mélancolie varia le timbre de sa voix mais son visage n’affichait aucune émotion particulière. Les yeux toujours rivés sur Aldriss, elle haussa légèrement la voix pour redonner de l’aplomb à la conversation.

- Quoi qu’il puisse être, je tiens à te rependre sur un fait. Ton avis et ton consentement sont des éléments essentiels dans cette entreprise. D’après ce que j’ai ouïe dire, tu as déjà par deux fois gagnés les frontières Damariennes. Mais tu dois savoir que nous ne prendrons par les voies commerciales qui, d’Ilmgarde à la baronnie de Polten, mènent à Damara. Nous traverserons les monts de Galènes. Je compte atteindre le duché d’Arcata sous trentaine.

L’expédition prenait des allures de périple. Le petit-être de Luiren ne comprenait pas vraiment comment un tel exploit était possible. Il avait de nombreuses fois entendu qu’il n’existait qu’une route vers ce lointain royaume. L’hiver profond approchait à grands pas et un tel voyage paraissait inconcevable. Et pourtant les paroles de l’elfe ne souffraient d’aucune défiance.

- Ta volonté devra être optimale.

Elle laissa quelques secondes filer.

- Bien que le Second Thorley ait livré quelques confidences, j'ignore la source de tes motivations. Que peut bien rechercher, un jeune Hin en ce lointain Royaume de Damarie?

--------------------
Vêtue d'une longue tunique vert sapin, surmontée d'un large colle et laissant entrevoir ses fines épaules. Grande et majestueuse elfe originaire des Vaux, elle est profondément liée à la nature. Surnommée la princesse par l’équipage du Sceptre Vert, son influence semble dépasser ce cadre.



user posted image



Mirtzar Boucledacier
Le molosse quitta la compagnie de la jeune chapardeuse et de son petit assistant. Au premier abord, cette rencontre semblait incommodante, mais aussi étonnant que cela puisse être, Mirtzar en sortit grandement apaisé, étonnement enjoué. Par curiosité, il jeta un regard derrière son épaule et constata qu’elle avait disparue de son perchoir. Volatilisée dans un dernier rire. Il posa le pied sur le seuil de la porte rouge et jeta un dernier œil sur la gemme imbriquée dans les branchages. Elle irradiait toujours d’une pâle luminescence. Puis levant la main pour frapper, il retint son geste puis empoigna la poignée de la porte en forme d’enclume, tournant la clenche en douceur. L’huis parfaitement ajusté et huilé ne fit aucun bruit en pivotant.

A l’intérieur, il faisait chaud, il régnait une atmosphère étouffante et accueillante. Les murs du couloir étaient recouverts d’une fresque représentant une épaisse canopée, les couleurs étaient vives et intenses, donnant au lieu un aspect vivant et dense. Un long tapis soyeux cheminait jusqu’au bout de la structure. L’air était empli d’un délicat arôme de sous-bois. Il n’entendait que le rythme lent de sa respiration puis vint une subtile mélodie, un entrainant murmure primitif tel un cœur irréel chantant un hymne. Le jeune nain sentit sa tête doucement éclater, au fil de ses pas, ses oreilles se mirent à bourdonner terriblement puis des étincelles blanchâtres se mirent à scintiller devant ses yeux. L’environnement devint alors une faible lueur difficilement discernable, ses lourdes paupières s’abaissaient sans discontinuer, Mirtzar frotta ses yeux sans que cela ne puisse atténuer l’engourdissement. Et pourtant, son corps ne semblait pas souffrir des mêmes faiblesses, ses pas continuaient irrévocablement à le porter jusqu’à l’extrémité opposée du bâtiment. La raison ne dictait plus les actes et désormais convaincu du caractère irréel des évènements que se déroulaient, le nain roux se laissa porter. Le couloir semblait sans fin et les pas s’enchainèrent. Un instant, il lui sembla que les motifs sur les murs devinrent vivants. La fresque devint comme tangible, fringante, mouvementée, vibrante d’une lueur phosphorescente, éclatante d’une aura printanière. Comme s’il cheminait désormais à l’orée d’un bois dense et insondable, loin de la cité des Vaux où il se trouvait plus tôt. Mirtzar venait de quitter une ruelle quasiment plongée dans l’obscurité et pourtant des vagues de lumières perçaient à travers les silhouettes longilignes des arbres. Les paupières mi-closes, le rythme de sa marche ne ralentissait pas, le visage figé vers sa cible, comme un besoin irréversible et impérieux. Le nain arriva finalement jusqu’à l’aboutissement de son cheminement, une grande pierre sphérique irradiait l’espace d’un éclatant halo bleuâtre. Il pivota une poignée dorée surmontant une belle porte de noble facture et entra dans l’encadrement sans se retourner.

Les vertiges dont il était victime semblèrent peu à peu se dissiper. Une atmosphère beaucoup plus sombre, Mirtzar put contempler une grande pièce circulaire bordée de quatre ouvertures. Seule la porte face à lui se différencier par son double battant. Le vestibule était plus sombre et non meublé à l’exception d’un grand lustre garni de bougies. Une fresque représentait un paysage mais diffèrent du précèdent. Une cascade de couleurs rouge pomme, ocre, rouge brique, vert, marron ou jaune or caractérisaient l’automne. La teinte lie de vin rappelait un coucher de soleil les jours du temps des moissons. Mais elle n’avait rien d’aussi tangible que le dernier mirage, seulement quelques vacillements dus aux flammèches ornant le lustre. Le guerrier nain décrypta d’étranges marquages au sol, des traits aux courbes semblables à des caractères elfiques. Des points cardinaux conclu-t-il aisément. Et dans le silence le plus total, il discerna finalement un fin bruissement en provenance de la grande porte qui lui faisait front. Au nord. Des bourdonnements irréguliers propres aux conversations. Il y avait sensiblement du monde derrière cette double-porte. Par sécurité, il jeta un regard derrière son épaule et constata que le passage qu’il avait emprunté venait de se refermer discrètement.


user posted image



Gulmar
- T’es d’jà plus nain qu’certains d’entre nous, railla d’une voix puissante le ventripotent caravanier.

La réplique créa une nouvelle fois l’hilarité auprès de ceux qui y prêtèrent attention.

- Gné héhé, ça va te requinquer plus que ça n’va t’amocher !

Toldaf se mit à servir les récipients avec une grande adresse pour un fils de Moradin aussi imbibé qu’il l’était.

- Aussi affûté que les lames du père.

Le shaarien jeta un œil au breuvage d’une couleur cuivre fortement ambré. Une forte odeur de tourbe et diode propre au vieillissement en fûts de chêne se fit sentir. Le caravanier sortit un idiome du dialecte de ses ancêtres qui suggérait que l’alcool était pour les fils de la roche, un précieux allié pour étançonner leurs pensées.

L’alcool et la bonne compagnie aidant, la concentration de Gulmar se faisait plus abstraite, plus subtile. Il parcouru la salle des yeux et s’amusa de voir ses camarades aussi enjoués. À l’exception du sombre Dümah qui complotait toujours avec Garramir. C’est alors que Tolûm, la pipe toujours écumante d’une épaisse fumée verdâtre, prit l’initiative de sortir son étrange instrument polyphonique en forme de soufflet et se mit à entonner un air de liesse. Alrruf et sa jeune fille se mirent à chanter une prière dans une langue qui sonnait habituellement d’une façon brutale et rauque. Leurs voix s’entremêlaient avec grâce et le tout semblait enchanteur. L’un des gardes marchéens se mit à vociférer à son tour, sa voix était puissante et résonnait dans la taverne. Ce qui acheva d’attirer l’attention de tous.




Le chant s’acheva sur des acclamations, des rires et des applaudissements. Les artistes se félicitèrent de la justesse de cette improvisation. Heurtant la table du plat de la main, Tolrak attira l’attention vagabonde du rouquin et le salua une dernière fois, comme s’il s’apprêtait à se plonger dans un abysse sans fond. Et d’un geste brusque, vida son spiritueux jusqu’à la lie.

Il entendit la déglutition de son camarade. Un instant, le rôdeur était persuadé d’avoir vu les yeux du nain se révulser. Certains témoins, dont Kothor Dorek, toujours en proie à un grand sourire, retenaient leur souffle en attendant la réaction de l’humain. L’épais Toldak tituba sur son tabouret puis se figea, et de son poing frappa de nouveau la table pour affirmer sa présence.


- Gyé hé hé !! Acéré comme les armes du maitre ! Il posa maladroitement une lourde bourse bien remplie.

Il se frappa dans les mains et s’esclaffa à nouveau, plus résolu que jamais.

- Toute ma bourse ! Soixante-quinze pièces à celui qui tiendra deux autres godets ! Hé hé hé

user posted image

écrit par: Mirtzar Jeudi 01 Juin 2017 à 17h07
Sans y avoir jamais vraiment pensé jusque là, Mirtzar réalisa à quel point il avait peur de devenir fou, de perdre le contrôle, d'avoir déjà succombé à ce fléau sans le savoir peut-être. Il avait traversé la porte en souriant, amusé de son interraction si peu caractéristique avec Samira et satisfait d'avoir atteint le lieu où il avait été convoqué. Mais tout avait basculé soudainement sans qu'il sache trop ni comment ni pourquoi.

Il s'était apperçu lentement qu'il était en train de vivre l'une de ses plus terribles peurs. Il était conscient que quelque chose n'allait pas, que ce qu'il voyait n'était pas ce qu'il devait voir, que ce qu'il entendait, sentait, goûtait même était un fantasme, une illusion. Il avait l'impression de s'endormir sans pouvoir résister tout en étant assailli par des stimuli lumineux d'intensité variable. Il avait aussi l'impression de bouger à toute vitesse, de se retrouver à un endroit différent de celui où il devait réellement être et, dans le même temps d'être immobile, de voir le temps passer à côté de lui et le laisser. Il sentait aussi ses jambes continuer de marcher normalement, et c'était sans doute cela le pire.

Même lorsque le paysage autour de lui se solidifia en l'orée d'un bois inconnu, il sentait toujours que ce n'était pas à cet endroit qu'il se trouvait. Il aurait mille fois mieux aimé être perdu, loin de toute place qu'il pouvait décemment considérer comme étant la sienne que perdu dans son propre esprit, un endroit qu'il aurait dû connaître et où il devrait être le maître. Mais ce n'était pas le cas.[i]

¤ ¤

[i]Et comme il avait perdu le contrôle, il le retrouva. Il ne se sentait toujours pas bien. Il avait toujours envie de vomir mais ses membres obéissaient de nouveau à ses ordres. Et il était de nouveau capable de voir et de sentir de manière normale. Cette expérience avait été atroce mais elle était terminée. Il était toujours debout et c'était ce qui comptait. Et il ne pouvait pas rester là, il devait rejoindre la réunion.


¤ ¤

Le Molosse hésita une poignée de secondes avant de chercher à ouvrir la porte derrière laquelle la discussion semblait avoir lieu. Il était conscient qu'il était absurde d'avoir peur des portes, d'autant plus que le couloir était probablement le piège plus que la porte elle-même, mais cela ne pouvait pas l'empêcher de réfléchir.

¤ ¤

Mirtzar avait un travail à faire, et des explications à demander, et il n'allait pas passer le reste de la journée, voire de sa vie, à attendre dans un hall.

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Vendredi 02 Juin 2017 à 21h51
Reïlo avait docilement suivi Arlæhn, curieux de savoir où celle-ci allait l'emmener.

Chemin faisant, la demi-elfe s'était montrée bavarde et la conversation avait été des plus plaisantes. Le demi-drow découvrit une facette de son interlocutrice qui lui était inconnue. Tout en l'écoutant lui raconter l'histoire Draganoë, il se demanda pourquoi elle se montrait, en d'autres circonstances, si froide et cassante.


¤ Un manque de confiance en elle? Une forme de méfiance vis-à-vis de l'inconnu ? Ou bien plus simplement une manière de mettre à l'épreuve ceux qu'elle rencontre ? ¤

L'adepte d'Oghma ne pouvait, à ce stade, qu'émettre des hypothèses hautement incertaines. Peut-être pourrait-il en apprendre davantage à ce propos si Arlæhn se joignait bien à l'expédition qui partirait sous peu pour la lointaine Damarie.

Revenant à des considérations plus immédiates, Blanche Flamme remarqua qu'ils avaient quitté le quartier portuaire et qu'ils s'étaient aventurés dans des ruelles qui lui étaient plus familières. Il fut légèrement ému de passer devant l'hôtel de ville de sa communauté. Même s'il n'avait jamais été totalement accepté par les habitants du cru, c'était au Valherse qu'il se sentait chez lui, c'était là sa patrie...

Il avait ensuite continué à cheminer en compagnie d'Arlæhn. Celle-ci s'était finalement arrêtée et avait entamé une discussion animée avec une étrangère qui s'était présentée comme étant "Samira Shabû du clan Yildiz". Même si son attitude était quelque peu étrange, elle avait fait preuve de courtoisie à son égard, une attitude assez rare que pour être immédiatement relevée par le demi-drow.


- Enchanté de faire votre connaissance. Je me nomme Blanche-Flamme.

Les présentations étaient faites. Il se permit d'ajouter :

- Votre déclaration m'intrigue : qu'appelez-vous "être capable de voir ce qui ne serait être trouvé dans l’Art"?

Tout en Samira Shabû excitait sa curiosité : son accent, son attitude et ses propos. A n'en pas douter, il pourrait lui consacrer quelques lignes de ses notes le moment venu...

écrit par: Schninkel Lundi 05 Juin 2017 à 19h17
user posted image



Reïlo Blanche Flamme
« …Pour récolter les fruits de la sagesse », acheva-t-elle, le regard toujours plongé dans celui du jeune prêtre. La dénommée Samira laissa quelques secondes filer, visiblement décontenancée par l’aplomb du sang-mêlé qui lui faisait face. Elle pencha la tête sur le côté, suspendue sur la pointe des pieds pour tenter de se mettre à hauteur de Reïlo et laissa perler un nouveau rire. Arlæhn entrouvrit la bouche mais s’abstint finalement de répliquer.
D’un geste élégant, mais non dénué d’une certaine autorité, La jeune femme à l’accent exotique invita les arrivants à la suivre.


Samira Shabû
- « Blanche Flamme », voilà un nom approprié pour une chevelure d’albe.

Elle avançait d’une démarche féline, ses fins petits yeux en amande se balançaient de la route à Reïlo. Elle mordit à nouveau dans son fruit et prit le temps de mâchouiller d’un air songeur.

- Il est possible de percevoir l’aura émanant d’un sortilège. Un brouillard tenace mais pas opaque, reprit-elle un ton plus sérieux. Draganoë a modelé la toile à sa convenance, disciplinant le voile sombre pour flouer nos iris. Quand nous savons où regarder, le subterfuge s’estompe.

--------------------
Exotique, petite et gracieuse, Samira est une espiègle citadine aux vêtements colorés. Son fidèle animal de compagnie se nomme Maymun.


Les ruelles aux alentours étaient vides et silencieuses. Elle émit un nouveau rire sonore et joyeux. Samira pivota pour faire face au duo de métis et achever leur cheminement. Elle s’immobilisa et reprit la parole en modulant son phrasé, son accent demandait quelques secondes de compréhension, mais l’ensemble de ses mots avaient une sonorité très agréable.

Samira Shabû
- Les mots me manquent, Blanche flamme, pour traiter le sujet. Eaziz Rafayam, Samira n’est que Tabarifa. Ardu d’exprimer le Qamash yi’Zel en ces conditions. C’est plutôt le sujet d’étude de ma sœur, acheva-t-elle en déclenchant un clin d’œil malicieux.

Arlæhn inspira lourdement en signe d’agacement et la guide répondit d’un hochement de tête approbateur.

- Mais je ne pense pas que ce soit le sujet de votre visite. Voici l’accès à la demeure des savants.

--------------------
Exotique, petite et gracieuse, Samira est une espiègle citadine aux vêtements colorés. Son fidèle animal de compagnie se nomme Maymun.


L’adepte d’Oghma observa le bâtiment que l’étrangère lui indiqua, une grande façade pittoresque, encastrée entre deux autres demeures, en tout point semblables à tant d’autres. Une grande porte rougeâtre surmontée d’un auvent de bois sinueux, une curieuse gemme polie semblait être incrustée au point le plus haut, enlacée parmi les branches. Quand il posa le regard sur la pierre, elle s’illumina d’une faible lueur. Il put alors découvrir le chiffre quarante-deux. Elle reprit la parole de son accent chaleureux.

- Peut-être aurons-nous l’occasion d’en reparler plus en détail. Glissa-t-elle en décrivant une courte révérence.

user posted image


Mirtzar Boucledacier
Le molosse entrouvrit la porte sans effort, le plus silencieusement possible, les sens en alerte et un intense rayon de lumière vint poindre sur sa barbe rousse. Il jeta un œil sur une vaste salle dépourvue de mobilier, toujours dans une certaine simplicité, dans laquelle flottait un parfum de fleur mêlé d’encens. Deux grandes embrasures encadrées d’ornements ouvragés en bronze laissaient entrevoir le bleu infini d’un ciel vide. Ici aussi, les murs étaient décorés de fresques représentant des paysages stylisés, peuplés d’oiseaux et de cervidés. Certaines couleurs miroitaient comme si l’on avait utilisé du métal fondu comme peinture. De longs rais de soleil, qui entraient dans la salle par trois larges ouvertures pratiquaient dans le plafond surélevé, tombait sur le sol et baignaient de lumière les mystérieux personnages. Une demi-douzaine d’individus, assis autour d’une longue table de réception couverte de cruches et d’assiettes garnies de divers fruits, discutaient calmement.

Les membres de l’assemblée étaient tous aisément dissociables, aussi différent que les couleurs de l’écharpe d’un arc-en-ciel. Mirtzar reconnu aussitôt le timbre de voix du doyen Serment-de-Roche. La lanterne de Luruar se trouvait de dos, calé sur un large coussin, un hanap en main. Le prêtre, comme les autres intervenants, ne releva pas de suite la présence du guerrier nain. Des hommes et des femmes débattaient, une flagrante noblesse se dégageait de l’instant. Une femme d’un certain âge avait la parole, pleine de sérénité, son auditoire l’écoutait avec grande courtoisie, loin du tumulte de ces derniers jours commun au Jasp’précieux. Le ton était distingué, les participants n’avaient ni armes, ni armures.

Mana
- …et pense qu'il s'agit d'une dispute entre le Soleil et la Lune et que c'est aux Clercs de les réconcilier. Ils voient cela comme un moment pour se rassembler et résoudre les vieilles rancunes.

Elle possédait une voix chaleureuse et une diction précise.

- Je dis juste que certaines cultures voient cet évènement de manière positive.

--------------------
Femme d’âge mûr coiffée d’un foulard nacré. Un épais cache-œil de cuir noir orne sa vision. Derrière ses fines lèvres, toujours souriante, l’on devine qu’en elle, la jeune fille demeure.


La femme acheva sa phrase sur un timbre monocorde. Et aussitôt, un homme fièrement vêtu se mit à se gausser d’un air taquin. Les plumes au sommet de son couvre-chef se mirent à se balancer. Le fringuant barbu se mit à parler d’un ton plus sévère mais toujours un rictus gravé sur le visage. Ses mots étaient accompagnés de nombreux gestes de la main.

Tiago d’Estalia
- …Mais le propos n’ait pas aux obscures civilisations disparues de, je-ne-sais quelle contrée de Chult ! S’esclaffa-t-il. Dans l’ensemble, les éclipses sont vues comme annonciatrices de malheur, voire d'apocalypse, affirma-t-il en concluant d’un nerveux claquement de langue. Des dragons naissent sous ces augures, lui répliqua la vieille femme sans lever la voix.

L’homme dessina dans les airs un mouvement circulaire pour simuler la trajectoire de Séluné.

- L’astre Lunaire finit forcément par avoir des répercussions sur les humains, c’est un fait !

L’homme se mit à maugréer bassement dans une langue inconnue avant de lancer une dernière remarque.

- Mais nous devrions nous abstenir de prêter attention à de telles inepties.
Il ponctua sa phrase d’un nouveau claquement de langue.

--------------------
La tête haute, l'air dégagé, la pose académique. Une longue crinière et un épais collier de barbe bruns entours un regard farouche. Il semble jouer ou trier un jeu de cartes vermeilles aux contours dorés sans discontinuer.


Coiffée sous de sombres voilures dans lesquelles s’entremêlaient une étrange chevelure argentée, des iris teintés de vermeilles, le dos d’une noble droiture, une envoûtante elfe noire se mit à pianoter bruyamment de ses ongles en signe d’agacement. Cette discourtoisie suffit à accaparer l’attention de l’ensemble des intervenants. Elégamment coupé, sa robe couleur charbon était broché d’or et d’argent. Les tapotements sur le bois verni de la table continuèrent un moment et chacun semblait attendre le verdict qui s’apprêtait à tomber.


Midôna M'eldriia
- Nous sommes tous d’accord sur un point.

Une voix faible, froide et perçante dans un parfait silence.

- C'est la conjonction du phénomène de périgée-syzygie et d'une éclipse totale qui crée cet effet extraordinaire. Cette éclipse-là est la dernière d'une tétrade lunaire. C'est un fait aussi rare qu’une génération entière n'en a jamais vu.

Des mots affutés comme des lames de rasoirs. Sous sa capuche et son masque de placidité, l’aristocrate elfe noire possédait une puissante aura. Il émanait d’elle un puissant magnétisme. Ses mains ornées de bagues étaient posées sur ses genoux. Paumes ouvertes vers le ciel, tandis que ses yeux examinaient le visiteur qui rentrait dans la pièce.

- Nous pouvons déjà prédire la date précise de cet évènement. Nous avons par conséquent une échéance. Mais rien n’affirme que ce phénomène ait un lien avec les massacres récents. Nous devons nous garder de toutes mystifications…

Elle lança un discret signe de tête vers le vieux prêtre qui remarqua enfin la présence de son compatriote.

- …et nous concentrer sur la relique, acheva-t-elle laissant ses mots s’atténuaient en un murmure.

--------------------
Noble Drow aux allures impérieuses, aux courbes voilées et aux yeux brûlants d’une volonté nimbée de mystère.


Les paroles s’étaient éteintes et désormais, toutes les attentions se tournèrent vers le molosse roux. Le doyen Serment-de-Roche afficha une mine réjouit, il sauta de son assise et vint rejoindre son camarade d’un pas solennel. Les bras grands ouverts, le vieux prêtre semblaient avoir retrouvé une seconde jeunesse. Lui qui montrait tant de difficulté à se mouvoir, le corps endolori par l’arthrose et les anciennes blessures de guerre. Il avait revêtu pour l’occasion des vêtements plus sobres et paraissait bien plus enrobé sans son armure.


Dal Gorak Serment-de-Roche
- Te voilà mon ami, tu es ici chez toi, viens par-là que je te présente à mes confrères.

Le prêtre poussa son compagnon d’une large tape dans le dos, une grimace amicale laissait entrevoir ses dents sous son épaisse barbe argentée.

- Voici dame Mana, théoricienne politique, qui nous éclaire chaque jour un peu plus de son savoir. Dit-il en dédiant un sourire à peine caché à la vieille femme, qui à son tour, souhaita la bienvenue au jeune Nain. A ses côtés se trouve messire Millandalf, grand citoyen du Valherse et noble commerçant.

L’elfe fit un signe de la main, sobre et élégant, pour saluer l’arrivée du guerrier.

- Ensuite, vient messire Tiago d’Estalia, l’un de nos plus grand maître dans le domaine de l’Art ! Un phénomène ! S’esclaffa le vieux prêtre Nain, d’un air complice.

L’homme se contenta d’abaisser son chapeau vers Mirtzar pour ne pas perturber la suite.

- Et dame M’eldriia, enfin Dalharil Midôna M’eldriia si je ne me trompe, se reprit-il en fixant la noble drow. Qui nous fait l’honneur de nous aider à déchiffrer les plus occultes de nos préoccupations. L’elfe noir se contenta de cligner des yeux, hochant légèrement son visage impassible.

--------------------
Dal Gorak ou la lanterne de Luruar, illustre chapelain et grand médiateur, héritier d’une longue tradition de puissant prêtre Nain, gardien d’une sagesse voué à la culture de son clan. Conseiller du roi Bruenor Marteau-de-guerre et du roi Emerus Guerre-couronne. Membre de la guilde des Marches d’Argent.


Le ton de voix avait sensiblement changé, trahissant une tension qui différait des autres présentations. Mirtzar ne pouvait pas prétendre connaitre familièrement Serment-de-Roche et pourtant, il eut à cet instant, l’impression que le vieux prêtre cachait quelque chose. Mais Dal Gorak avait la réputation d’être un négociateur, un diplomate et ne laissait rien transparaitre outre mesure. Il poursuivit d’une voix nettement plus cordiale:


Dal Gorak Serment-de-Roche
- Et voici Gorom, mon estimé camarade, un puits de savoir en matière de littérature. Le seul foie capable de comprendre les subtilités de l’hydromel dans cette assemblée. Clama-t-il d’une voix nettement plus chaleureuse envers un étrange orque.

--------------------
Dal Gorak ou la lanterne de Luruar, illustre chapelain et grand médiateur, héritier d’une longue tradition de puissant prêtre Nain, gardien d’une sagesse voué à la culture de son clan. Conseiller du roi Bruenor Marteau-de-guerre et du roi Emerus Guerre-couronne. Membre de la guilde des Marches d’Argent.


Étrange. Vraiment étrange. Le volumineux individu pivota maladroitement dans sa chaise. Mirtzar eut du mal à croire qu’il s’agissait bien d’un orque. Le crane surmonté d’une improbable chevelure d’une rousseur flamboyante, vêtu de nobles vêtements étriqués, prêts à craqueler par un corps bâti pour la guerre, tirant sur une pipe d’un air nonchalant. L’orque à la peau verte afficha une grimace que le molosse devina être un sourire.

Gorom


Gorom parlait bassement et pourtant sa voix grave semblait porter dans toute la salle. Il se mit à ricaner laissant entrevoir sa large dentition. Dal Gorak laissa fuser un rire sec en retour.


- Erk erk, Il est plus facile de se faire un bon camarade de boisson que de s’en débarrasser !

--------------------
Étrange orque à la peau verdâtre, vêtu de nobles atours et d’une singulière chevelure. Malgré sa voix caverneuse propre à son ascendance, il possède une diction nette, propre aux académiciens.


Mirtzar repensa un instant aux maux de vieillesse qui semblaient tant peiner le héraut de Luruar durant ce court voyage. Il en était loin désormais, se dit-il, le contemplant pouffer d’un rire contagieux, les deux mains sur les hanches. Peut-être était-ce justement l’alcool qui lui avait redonné cette soudaine vigueur…

Dal Gorak Serment-de-Roche


- Comme tu vois, cette assemblée n’a rien à envier aux nombreux conseils de guerre que j’ai pu accompagner.

Il souffla ces mots au jeune guerrier d’un ton toujours amusé puis fit un pas en avant vers son auditoire.

- Et pour l’heure, j’aimerais vous présenter l’habile forgeron et le futur de la compagnie des Marches !
Mirtzar Boucledacier. Nous avons eus l’agréable surprise de nous rencontrer sur ma route comme je vous l’ai expliqué plus tôt.

Le Nain fit un pas en avant, écarta légèrement les bras en attendant l’approbation de ses paires.

- Il correspond, vous en conviendrez, à celui que l’honorable prêtresse nous a dépeinte !

--------------------
Dal Gorak du clan des Serment-de-Roche, ou la lanterne de Luruar, illustre chapelain et grand médiateur, héritier d’une longue tradition de puissant prêtre Nain, gardien d’une sagesse voué à la culture de son clan. Conseiller du roi Bruenor Marteau-de-guerre et du roi Emerus Guerre-couronne. Membre de la guilde des Marches d’Argent.


Malgré la teneur mystérieuse des propos, l’assemblée parut plus ou moins acquiescer et attendre la réaction du molosse. Serment-de-Roche appuya sa présentation en invitant son comparse à se rapprocher. La dénommée dame Mana eut du mal à retenir un sourire devant la situation. Bien calée dans son siège, elle adressa un regard cordial aux fils de Moradin. L’humain au collier de barbe et au large couvre-chef se mit à parler.

Tiago d’Estalia
- Jeune et prestigieux. Un ami du maître, dit-il un ton songeur tirant sur l’une de ses cartes et faignant d’y lire quelque chose. Assurément un homme de bien !

Il se gratta le menton. Les yeux rivés sur le guerrier Nain puis se retournant vers l’Elfe à ses côtés.


- Mais l’honorable Nërissa n’avait-elle pas mentionnée un humain à la barbe orangée ?

--------------------
La tête haute, l'air dégagé, la pose académique. Une longue crinière et un épais collier de barbe bruns entours un regard farouche. Il semble jouer ou trier un jeu de cartes vermeilles aux contours dorés sans discontinuer.



Illuminé d’un reflet doré, l’elfe afficha un sourire courtois et répondit aussitôt.


Millandalf
- Non, un Humain Et un fils de la roche, précisément.

Le Tel'Quessir retourna son attention sur Mirtzar.


- La providence et maître Dorak, toute une histoire, plaisanta-t-il.
Bienvenue parmi nous. Approchez. Partageons.
Eau, vin, bière… Que peut-on vous servir ?

--------------------
De longs cheveux châtains clairs, coiffés en arrière, laissent entrevoir son évidente ascendance. Une intense lueur d’esprit dans le regard. Vêtu de sobre pourpoint et d'une fine chemise de lin, l’Elfe ne laisse rien paraitre de ses distinctions.


user posted image

écrit par: Mirtzar Mardi 06 Juin 2017 à 16h08
La colère du Compagnon des Marches d'Argent avait déjà commencé à s'estomper quand il posa les mains sur la porte. Elle disparu complètement une fois qu'il se trouva dans la salle où la réunion semblait aller bon train. Sans doute trop concentrés sur leur discussion, aucun des six membres de cet étrange conclave ne sembla s'apercevoir de son arrivée. Ce qui ne posa pas de problème au Molosse qui essaya de profiter de ce court répit pour recouvrer ses esprits.

Tandis qu'il observait les tenues bariolées de chacun, le visage de Mirtzar était devenu livide. Ses yeux écarquillés sautaient d'une personne à l'autre sans réussir à capter l'ensemble de la situation tandis que sa bouche formait un puits au milieu de la forêt de sa barbe. Mirtzar avait l'impression de se trouver en présence d'une troupe de forains itinérants, ou peut-être parmi une troupe d'artistes et de bardes, ce dont il n'avait pas l'habitude, mais surtout il ne comprenait rien à ce qu'ils disaient. Ce n'était pas que la langue qu'ils utilisaient lui était inconnue, il y avait bien trop de mots qu'il reconnaissait pour douter que la réunion ne soit en Commun, mais les mots dont il ignorait le sens abondaient et il ne parvenait pas à mettre ceux qu'il connaissait ensemble de telle sorte que le discours lui soit intelligible.


¤ ¤

C'est à peu près à ce moment, le Molosse ne pouvait pas être certain qu'il n'avait pas continuer à fixer l'assemblée comme un ahuri pendant plusieurs secondes après qu'ils aient remarqué sa présence, que les regards de tous les présents se tournèrent vers lui et que la Lanterne de Luruar le présenta au reste des présents. Mirtzar essaye de saluer chacun tout en essayant de prendre note mentalement des noms de chacun, une tâche qu'il était presque certain d'échouer à réaliser. Il abandonna toute velléité de retenir aussi leur rôle au moins dans un premier temps. Il y avait des batailles qu'il valait mieux ne pas mener si on souhaitait éviter une cuisante humiliation.

A l'invitation de Milandalf, le Compagnon des Marches fit quelques pas en avant pour se rapprocher de la table. Il essaya de sourire sans avoir l'air stupide et de ne pas trébucher. Après avoir pris une profonde respiration, il commença à parler.


-Mesdames, messieurs, je suis honoré de me trouver en votre présence et j'espère pouvoir m'en montrer digne. Je dois avouer que je ne suis pas certain de faire encore confiance à tous mes sens et je pense donc qu'il serait plus sage que je m'abstienne de consommer quoi que ce soit de plus fort que de l'eau pour l'heure.

Nouvelle profonde inspiration. Le nain d'or avait besoin de se concentrer pour ne pas oublier de respirer. Il sentait qu'il allait dire quelque chose de stupide ou, au moins, de risible, s'il ne l'avait pas déjà fait.

-Sachez aussi que j'apprécie les louanges de Maître Serment-de-Roche mais ses mots me prêtent plus de talent que je n'en possède. Il y a nombre de plus habile forgerons dans les Marches d'Argent et, si je suis le futur de la Compagnie, il est temps de s'inquiéter pour elle. Mais, s'il vous plait, pouvez-vous m'expliquer ce que je fais ici et en quoi je peux vous aider?

écrit par: Gulmar Mardi 06 Juin 2017 à 16h58
L'alcool aidant, le rouquin se laissa gagner par la bonne humeur presque générale. Lorsque les rires suivirent les propos de Toldaf, Gulmar se laissa également aller aux rires. Il observa le nain lui verser un peu du contenu de la bouteille, essayant d'en déceler les ingrédients. Si d'ordinaire son odorat était plutôt développé, il avait là deux problèmes : le premier étant qu'il n'était pas forcément connaisseur en alcool nain, et le second, bien plus gênant, étant qu'il commençait à être ivre, ce qui diminuait nettement ses capacités.

Il écouta les chanteurs avec politesse, et les applaudit en même temps que les autres nains, mais son esprit savait ce qui viendrait après ce chant. Et cela l'intéressait beaucoup plus... Il savait qu'il allait devoir relever le défi d'un nain bien plus habitué aux jeux de boissons qu'il ne l'était lui-même. C'est donc sans aucune surprise qu'il observa le nain bedonnant avaler avec expertise le contenu de son verre et frapper la table, le défiant ensuite d'en faire de même. S'il n'était pas surpris par le défi, il fut en revanche surpris par le pari que le nain venait de faire. Ce pari lui était adressé, mais également à quiconque se sentirait de relever le défi, et dans ce genre de cas, le rôdeur savait pertinemment que les nains savaient se montrer tenaces, tout comme ils l'étaient dans leur labeur quotidien.

Loin d'être attiré par le gain que représentait la bourse de son compagnon de beuverie, l'humain était tout de même intéressé par la possibilité de voir la mine déconfite de Tolrak dans l'éventualité ou un gringalet d'humain du sud serait capable de relever et de remporter ce défi. Avant qu'un autre nain n'ait pu prendre la parole, il se saisit alors de son verre puis se leva, clamant d'une voix qui se voulait assurée.


- Je relève le défi mon ami. Prépare toi à te séparer de ta bourse !

Et avec un sourire carnassier, il imita le salut que le nain lui avait gait quelques secondes plus tôt et il avala à son tour le contenu de son verre en une seule fois. Si certains avaient pu se demander quelques secondes plus tôt si Tolrak supporterait le choc, là pour le coup, la plupart devaient être en train de se dire que l'humain ne tiendrait pas... Pourtant, après avoir fait plusieurs grimaces liées à la puissance de l'alcool qu'il venait d'ingurgiter, et après avoir dangereusement tangué, Gulmar se rassit sur son tabouret en posant le verre sur la table l'air hagard. Comme l'avait fait le nain avant lui, il tenta de frapper la table de son poing, qui ripa une première fois sur le bord de celle-ci. Faisant un énorme effort de concentration, il parvint à la seconde tentative à frapper la table de son poing, alors qu'il croisait le regard de la jeune fille d'Arrluf. D'ailleurs, il adressa à cette dernière un sourire qui se voulait charmeur, mais qui lui donnait en réalité l'air d'un vrai benêt... Et sans la quitter du regard, il pointa Tolrak du doigt et s'adressa à ce dernier.

- Alors l'ami, qu'est-ce t'en dis ? Hein ?

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mercredi 07 Juin 2017 à 12h23
Un discret sourire s'était affiché sur le visage de Reïlo tandis que Samira commentait son surnom.

¤ En effet, je ne l'ai pas choisi sans y réfléchir... ¤

Le prêtre d'Oghma avait docilement suivi Arlæhn et leur guide à travers les ruelles du Valherse. Il éprouvait un sentiment étrange quant au fait d'être guidé dans sa propre ville natale, c'était comme s'il était étranger chez lui. Mais visiblement il restait bien des recoins de la ville qu'il ne connaissait pas, ayant été trop absorbé par ses études, et de bien mystérieuses personnes se cachaient derrière les façades de certains bâtiments. A cet étrange sentiment se mêlait une forme de curiosité suscitée par le discours de Samira.

¤ "Eaziz Rafayam", "Tabarifa", "Qamash yi’Zel"? Autant de mots aussi exotiques que mystérieux! ¤

De multiples interrogations surgissaient dans l'esprit du demi-drow qui mourrait d'envie de questionner sa guide au sujet de ces termes dont il ignorait tout. Mais voilà qu'ils étaient arrivés à destination. Blanche-Flamme accepta de reporter la discussion à plus tard et répondit poliment :

- C'est, en tout cas, mon souhait le plus cher. Vous disposez visiblement d'un grand savoir dans un domaine où je suis ignorant. Ce serait un plaisir et un honneur que de discuter de tout cela avec vous si l'avenir nous en donne l'occasion.

La jeune femme avait vraiment quelque chose d'intriguant, même s'il comprenait que son ton désinvolte et parfois ironique puisse irriter la très sérieuse Arlæhn.

Blanche Flamme se tourna vers celle-ci, en attendant qu'elle se décide à pénétrer dans le bâtiment ou à lui fournir de nouvelles explications quant aux
"savants" mentionnés par Samira.

écrit par: Schninkel Dimanche 11 Juin 2017 à 14h12
user posted image


Gulmar
Les fêtards s’évertuaient à évacuer la rudesse de leur voyage, avec ferveur, la tête enivrée et le cœur en fête. Dong et Grum rejoignirent la beuverie après leur détour forcé, enchainant nouvelles acclamations et chaleureuses accolades. Les deux inséparables n’étaient pas les plus assidus du groupe, c’était un fait. Mais au sujet des ambiances festives, personne ne les égalait. Leurs deux voix s’élevèrent dans la salle, frappant des mains et des pieds en rythme, ils reprirent un chant en chœur, une ode à l’ivresse devenue familière suite à ce long trajet.



Trois voix masculines reprirent à la suite :


Et tous ensemble ils achevèrent :


Le chant s’acheva sur des rires. Les fils de la roche reprirent alors leurs présentations et autres conversations. Quelques voix s’élevèrent à nouveau quand on apporta les plats. Le tenancier et sa fille servirent gibiers, frometons et des bolées de potage au lardon pour contenter les voyageurs affamés. Les fumées des alléchants plats accaparèrent l’attention du ventripotent Nain, qui en revint un rodeur Shaarien quand celui-ci répondit à son soudain défi. Un sourire franc laissant entrevoir un chicot en métal fut sa première réponse. Un deuxième service de liqueur fut la seconde.

- Gné héhé T’as pas l’boyau en satin au moins !

Gesticulant sous les tressaillements de son fou rire, il renversa de son breuvage sur le bois de la table.

- …Ou t’as l’instinct de survie d’un Gnoll solitaire en pleine garnison.

Il tendit le récipient à son destinataire. Puis l’imposant s’épongea le front, marquant un temps, comme s’il mesurait seulement les conséquences de ses actes. Le regard légèrement vitreux.

- Yec'Hed Mat l'ami!

Ils vidèrent leurs coupes en chœur, d’un trait. Toldaf claqua des mains pour contenir l’agression, serrant les dents et son nez devint soudainement un ton plus pourpre. A ce stade avancé de l’ivresse, l’alcool ne brûlait plus autant la gorge. Le spiritueux devenait même de plus en plus savoureux Mais chaque nouvelle lampée était clairement un saut à pied joint dans l’ébriété.
Et la barrique de la Grande Faille se mit à servir deux nouveaux verres.


PARCHEMIN

Gulmar
Jet de dés
1d20 + 1 = 11 + 1 = 12 (Echec)
(Réflexe -5/ Vigueur -1/ Volonté -1)
Toldaf
Jet de dés
1d20 + 4 = 17 + 4 = 21 (Réussite)
(Selon le supplément Lands of Blamakar, les Nains possèdent normalement une tolérance raciale à l’alcool de +8.)


user posted image



Reïlo Blanche Flamme
Un moment de calme flotta dans la ruelle. Un courant d’air frais s’engouffra entre les bâtisses.

Arlæhn
- Je te laisse rejoindre la demeure Draganoë, j’ai quelques détails à régler avant de te suivre, déclara-t-elle au jeune prêtre sans même lui prêter attention.

Comme sur le ponton quelques minutes plus tôt, son regard crachait des flammes et toute sa fureur semblait tournée vers l’étrangère. L’Oghmite restant un instant curieux de la situation, elle jeta finalement un œil sévère sur lui et ajouta quelques mots.

- La coursive risque de te surprendre, un second charme y a été apposé. Laisses toi porter et retrouve l’Honorable.

Elle attendit une réaction rapide mais elle ne fut pas satisfaite.

- Allez. Ordonna-t-elle-en orientant son interlocuteur d’un geste de la main.

--------------------
C’est une géographe, cartographe et logisticienne de talent. Petite et autoritaire, elle ne semble pas manquer d'assurance. Elle est affiliée à Nërissa du Val’Humble.


Reïlo posa le pied sur le seuil de la porte rouge et jeta un dernier œil sur la gemme imbriquée dans les branchages. Elle irradiait toujours d’une pâle luminescence. Puis levant la main pour frapper, il retint son geste puis empoigna la poignée de la porte en forme d’enclume, tournant la clenche en douceur. L’huis parfaitement ajusté et huilé ne fit aucun bruit en pivotant. Il quitta ainsi les deux femmes qui entamèrent aussitôt leurs explications. De ces mots, il ne capta que des allusions à un certain gardien et de nombreux reproches.

A l’intérieur, il faisait chaud, il régnait une atmosphère étouffante et accueillante. Les murs du couloir étaient recouverts d’une fresque représentant une épaisse canopée, les couleurs étaient vives et intenses, donnant au lieu un aspect vivant et dense. Un long tapis soyeux cheminait jusqu’au bout de la structure. L’air était empli d’un délicat arôme de sous-bois. Il n’entendait que le rythme lent de sa respiration puis vint une subtile mélodie, un entrainant murmure primitif tel un cœur irréel chantant un hymne. Le jeune nain sentit sa tête doucement éclater, au fil de ses pas, ses oreilles se mirent à bourdonner terriblement puis des étincelles blanchâtres se mirent à scintiller devant ses yeux. L’environnement devint alors une faible lueur difficilement discernable, ses lourdes paupières s’abaissaient sans discontinuer, Reïlo frotta ses yeux sans que cela ne puisse atténuer l’engourdissement. Et pourtant, son corps ne semblait pas souffrir des mêmes faiblesses, ses pas continuaient irrévocablement à le porter jusqu’à l’extrémité opposée du bâtiment. La raison ne dictait plus les actes et désormais convaincu du caractère irréel des évènements que se déroulaient, le nain roux se laissa porter. Le couloir semblait sans fin et les pas s’enchainèrent. Un instant, il lui sembla que les motifs sur les murs devinrent vivants. La fresque devint comme tangible, fringante, mouvementée, vibrante d’une lueur phosphorescente, éclatante d’une aura printanière. Comme s’il cheminait désormais à l’orée d’un bois dense et insondable, loin de la cité des Vaux où il se trouvait plus tôt. Le prêtre Oghmite venait de quitter une ruelle quasiment plongée dans l’obscurité et pourtant des vagues de lumières perçaient à travers les silhouettes longilignes des arbres. Les paupières mi-closes, le rythme de sa marche ne ralentissait pas, le visage figé vers sa cible, comme un besoin irréversible et impérieux. Le nain arriva finalement jusqu’à l’aboutissement de son cheminement, une grande pierre sphérique irradiait l’espace d’un éclatant halo bleuâtre. Il pivota une grande poignée dorée surmontant une belle porte ornée d’une grande pierre sphérique aux ternes reflets grisâtres, comme vidée de son essence. Et il entra dans l’encadrement sans se retourner.


Les vertiges dont il était victime semblèrent peu à peu se dissiper. Reïlo se retrouva dans un sombre vestibule de forme circulaire et bordé de quatre ouvertures. Seule la porte face à lui se différencier des autres par son double battant. Des caracères elfiques comme gravés au sol, attribuaient des points cardinaux à chaque entrée. Le salle était bien plus tamisée, non meublé à l’exception d’un grand lustre garni de bougies qui représentaient la seule source de luminosité. Une fresque représentait un paysage mais diffèrent du précèdent. Une cascade de couleurs rouge pomme, ocre, rouge brique, vert, marron ou jaune or caractérisaient l’automne. La teinte lie de vin rappelait un coucher de soleil les jours du temps des moissons. Mais elle n’avait rien d’aussi tangible que le dernier mirage, seulement quelques vacillements dus aux flammèches ornant le lustre.
Le jeune prêtre tomba sur deux fils de Moradin qui le contemplaient d’un œil insistant.


user posted image


Mirtzar Boucledacier
- Une pierre précieuse. Non taillée. Ne brille pas. Railla l’orque en laissant s’échapper un épais nuage de fumée de ses nasaux. La pudeur des sages.
- La modestie est le carquois du talent. Répliqua la femme âgée, avant de reprendre délicatement une gorgée de son breuvage.
- Il est vrai que le sortilège à l’entrée de l’édifice est assez puissant. Mais nécessaire à notre accalmie. Lança en retour le dénommé Tiago tout en triant ses cartes.
- Veuillez nous pardonner si cela a mis vos nerfs à rude épreuve. Préfériez-vous que je vous serve une infusion pour vous remettre ? Questionna cordialement Mana.

Mais sans attendre de réponse particulière, le représentant du beau peuple se mit à parler à son tour à l’attention du molosse.

Millandalf
- Voyez-vous, notre ami commun semble penser que vous conviendrez parfaitement pour accompagner l’expédition que nous organisons. Notre réunion, outre le fait de nous permettre de nous soustraire à nos responsabilités habituelles, a pour objectif de retrouver une relique que nous estimons se trouver dans les contrées Nordiques de Damara.

L’elfe se mit à servir de l’eau dans une coupe à l’aide d’un cruchon de terre puis tendit le récipient au concerné.

- Mais avant tout, c’est peut être notre aimable assemblée que nous devrions vous présenter afin de savoir dans quoi vous débarquer.

Puis il reprit sa place, confortablement installé dans son siège, les coudes posés sur la table et les yeux fixés sur son interlocuteur.

- Nous ne portons ni sigles, ni héraldiques conformément aux traditions inculquées afin de garder notre détachement avec les sujets de gouvernance. Sachez qu’en ces lieux, c’est en votre propre nom que vous répondez, pas en celui de votre illustre guilde des Marches. Pour résumer, vous êtes en compagnie de férus d’énigmes, qui ont à cœur de partager leurs savoirs et de traquer les mythes afin de les affirmer ou de les contester. Et parfois, comme c’est le cas en ce jour, notre passion arbore inéluctablement un caractère plus crucial.

--------------------
De longs cheveux châtains clairs, coiffés en arrière, laissent entrevoir son évidente ascendance. Une intense lueur d’esprit dans le regard. Vêtu de sobre pourpoint et d'une fine chemise de lin, l’Elfe ne laisse rien paraitre de ses distinctions.


Un discret toussotement intervint derrière les deux Nains. Ils se retournèrent pour découvrir un halfelin longiligne et richement vêtu de lin, feutré dans une belle redingote verdâtre.

Hamic du Chamblanc
- Bien bonne soirée messires ! Vous devez être Maître M.Boucledacier si je ne m’abuse. Permettez-moi de me présenter, je me nomme Hamic du Chamblanc, intendant à la demeure Draganoë.

Il se pencha élégamment en signe de salutation. Une courbette bien noble pour l’humble guerrier que le molosse était.

- Maître Serment-de-Roche, vous êtes attendus, veuillez me suivre messieurs.

--------------------
Haut et mince pour un Halfelin, deux petits yeux verts emplis d’humilité.
Soigneux dans son rôle de serviteur, Hamic du Chamblanc est le tenancier de la demeure Draganoë.


Le vieux prêtre acquiesça en hochant la tête, il se contenta d’un simple signe afin de signaler son départ à ses acolytes puis se retournant vers Mirtzar, il l’invita à retourner dans le sombre vestibule. Ils délaissèrent donc l’assemblée qui reprit aussitôt ses conversations. Les lueurs dansantes du lustre projetaient une faible illumination en comparaison de la salle qu’ils venaient de quitter. L’élégant Hin devança les fils de la roche en direction d’une nouvelle porte, à l’Ouest selon les marquages au sol.

Serment-de-Roche interpella le serviteur pour lui demander quelques secondes avant de poursuivre. Alors l’attention du molosse se porta sur son camarade et dans ses yeux se lisaient la lassitude d’un Nain vieux de dix milles ans. Visiblement plus crispé qu’il y a quelques secondes. Ce dernier se mit à parler d’une voix faible, comme pour se confier.


Dal Gorak Serment-de-Roche









Une lueur s’illumina dans l’œil du prêtre.


L’estime et la passion était visible sur le visage buriné du héraut de Luruar.

--------------------
Dal Gorak du clan des Serment-de-Roche, ou la lanterne de Luruar, illustre chapelain et grand médiateur, héritier d’une longue tradition de puissant prêtre Nain, gardien d’une sagesse voué à la culture de son clan. Conseiller du roi Bruenor Marteau-de-guerre et du roi Emerus Guerre-couronne. Membre de la guilde des Marches d’Argent.







Les traits de son visage se crispèrent et ses sourcils se froncèrent un peu plus sous la réflexion. Le prêtre secoua légèrement la tête comme pour en chasser de mauvaises pensées.

Dal Gorak Serment-de-Roche


--------------------
Dal Gorak du clan des Serment-de-Roche, ou la lanterne de Luruar, illustre chapelain et grand médiateur, héritier d’une longue tradition de puissant prêtre Nain, gardien d’une sagesse voué à la culture de son clan. Conseiller du roi Bruenor Marteau-de-guerre et du roi Emerus Guerre-couronne. Membre de la guilde des Marches d’Argent.



Reprenant doucement le chemin vers Hamic et la prochaine rencontre, alors que Mirtzar s’apprêtait à réagir aux inquiétudes du vétéran, la porte à leur gauche, au Sud, celle-là même qu’avait empruntée le molosse pour pénétrer dans la demeure Draganöe, s’entrouvrit légèrement. Et comme si le destin s’efforçait de répondre aux appréhensions, un jeune drow élancé en sortit. Le nain roux entendit clairement une déglutition de stupeur émanant de son aîné. Au second coup d’œil, ils remarquèrent l’iris brun cerné de blanc et certains autres signes trahissant le métissage du nouvel arrivant.


user posted image



Reïlo Blanche Flamme & Mirtzar Boucledacier
Le jeune prêtre sentit la porte qu’il venait d’emprunter se refermer silencieusement…d’elle-même.
Quelques secondes filèrent laissant les deux nains contemplatifs et Reïlo, seul pour se remettre de l’évènement qu’il venait de vivre. Quand un Halfelin d’un âge avancé, en quelques pas lestes, se présenta face au métis Oghmite. Fièrement vêtu d’une chemise blanche en Lin et d’une redingote verdâtre. La stature droite d’un aristocrate, planté sous le nez du nouveau venu. Il observa un instant son attitude et quand il capta son attention, se mit à parler d’une voix calme et distingué. D’un air compatissant.


- Vous devez être sieur Reïlo Blanche Flamme. Bienvenue à la demeure Draganoë.

Il se courba pour décrire une élégante déférence.

- Je me nomme Hammic du Chamblanc. Intendant à la résidence.
Pour vous servir. Il hocha légèrement la tête.
Dame Nërissa vous attends.

Le serviteur recula d’un pas et désigna une porte sur le côté.


- Veuillez me suivre.

Il hocha la tête d’un regard approbatif vers les deux fils de la roche et attendit sagement, les deux mains croisés le dos, une réaction de ses invités.


user posted image

écrit par: Mirtzar Mardi 13 Juin 2017 à 16h40
Le Molosse avait écouté avec attention ce que les divers membres de ce petits groupes de férus d'énigmes avaient à dire. Qu'ils étaient amateurs de mystères était à peu près la seule chose qu'il avait comprise et retenue. Ça et le fait qu'il allait devoir partir à la recherche de reliques en Damarie. Il essaya de se remuer les méninges pour savoir s'il avait déjà entendu parler de cet endroit, sans grande réussite. Le mieux qu'il put obtenir fut la certitude qu'il n'y avait encore jamais mis les pieds.

Mirtzar avait profité du discours de l'elfe pour avaler le gobelet d'eau qui llui avait été offert. Ce n'était pas tant qu'il était assoiffé mais cela lui permettait de faire autre chose que se dresser vaguement immobile au milieu des intelligences rassemblées autour de lui. Il était un peu intimidé et complètement submergé par les questions mais il n'eut pas le temps d'en poser une seule avant d'être convoqué par quelqu'un d'autre. Par chance, le Doyen allait aussi être de cette réunion et cela lui donnait un semblant d'assurance. Après une courte révérence, il suivit le vieux nain vers le vestibule.

Une leçon de politique (à moins que cela ne soit de l'histoire) l'y attendait. Il avait une vague compréhension de la situation politique des Marches d'Argent et des conflits en cours comme potentiels avec ses nombreux belliqueux voisins. Il savait aussi, à peu près, placer les citadelles naines sur une carte. Son expérience s'arrêtait à peu près là. Dans l'ensemble, les nouvelles de la Lanterne de Luruar étaient plutôt bonnes et le Frère-Ours avait du mal à comprendre pourquoi le Doyen semblait si crispé. L'honorable Nërissa semblait être la pierre d'achoppement de toute cette histoire et il devenait de plus en plus probable qu'elle soit en mesure de répondre aux questions qui s'accumulaient dans la tête du serviteur du Père de la Bataille.

Dal Gorak ne tarda pas à expliquer ce qui le chiffonait. Honnêtement, la confaince que Mirtzar lui accordait avait rejailli sur le reste de l'assemblée qu'il lui avait présenté et il n'avait pas considéré que le nain puisse ne pas faire une entière confiance à tous les membre du petit groupe.


¤ ¤

Ignorant tout de Bregan D'aerth, et presque tout des drows en général, le Molosse aquiesçat quand la Lanterne lui expliqua ses doutes. La drow n'était pas la personne qui lui avait semblé la plus douteuse parmi l'assemblée, cette distinction revenant à Tiago que le nain n'avait visiblement pas complètement pardonné pour la farce à l'entrée du manoir, mais il devait admettre que l'histoire des divers royaumes du peuple vigoureux tendait à justifier le vague racisme de Serment-de-Roche. La présnec d'un orque lui semblait aussi suspecte mais la Lanterne ne semblait pas avoir de problème avec lui. Toujours était-il que le nain se considérait maintenant prévenu contre une potentielle menace drow sur la mission qu'il n'avait pas encore commencée.

C'est alors qu'un nouveau membre, ou peut-être semi-membre, de cette race fit son entrée. Cette fois-ci, Mirtzar comptait utiliser les dons du Fléau des Gobelins. Il devait malgré tout de se montrer civil. Après tout, il n'allait pas l'attaquer alors qu'ils étaient tous deux invités dans ce manoir. Tant que le nouvel arrivant ne faisait rien pour justifier la méfiance du nain d'or, il n'avait aucune raison de se montrer hostile. Et lancer un sort, même un sort innoffensif, était se montrer hostile. Sans compter que cela n'était pas très discret. Quand le majordome halfelin eut fini de se présenter, Mirtzar lui emboita le pas et l'imita.


- Il semble que l'heure soit aux présentations. Mon nom est Mirtzar Boucledacier. Après vous.

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Jeudi 15 Juin 2017 à 10h47
Blanche-Flamme avait été quelque peu étonné qu'Arlæhn le quitte pour régler d'autres affaires : elle ne l'avait guère informé sur leur destination ni sur qui ils allaient y rencontrer, même si ses derniers mots laissaient entendre la présence de Nërissa en ces murs.

Une fois à l'intérieur, le demi-drow suivit le seul chemin qui s'offrit à lui. D'abord interpellé par la beauté et le caractère inhabituel des lieux, il subit ensuite très rapidement les effets d'un charme. Il avait le sentiment très désagréable de ne plus être pleinement le maître de son corps. Si cette sensation était déplaisante, elle était également particulièrement intrigante et cela conforta le prêtre d'Oghma dans son désir d'approfondir son étude des arcanes de la magie.


¤ Par chance, Arlæhn a cru bon de me prévenir... ¤

Reïlo se laissa porter et rencontra bientôt l'intendant de la résidence, Hammic du Chamblanc qu'il salua poliment. L'halfelin lui confirma la présence de Dame Nërissa dans la demeure, ce qui annonçait une rencontre aussi importante que palpitante. Mais, pour l'heure, le demi-drow découvrit deux nains en lieu et place de la puissante érudite.


¤ Nërissa aurait-elle réuni ici tous les nains de la région ?! A n'en pas douter, elle aime s'entourer de gens hors du commun... dont je fais sans doute partie... ¤

Reïlo avait rencontré plus de nains au cours des deux derniers jours que tout au long de sa jeunesse vécue à Valherse. Ceux-ci étaient peu nombreux dans les Vaux et le prêtre d'Oghma se demanda d'où ceux-ci pouvaient bien être originaires. Le premier d'entre eux se présenta en tant que Mirtzar Boucledacier et ne fit preuve d'aucune remarque désobligeante à son égard, ce dont il lui fut gré. Le prêtre déclina à son tour son identité :

- Je me nomme Blanche Flamme, serviteur du Lieur et jeune recrue de Dame Nërissa. Devenons-nous l'attendre ici ?

La question s'adressait aussi bien Mirtzar qu'à Hammic et au nain qui ne s'était pas encore présenté. Le demi-drow n'en dit pas plus, ignorant les raisons de la présence des deux nains en ces lieux.

¤ Vont-ils participer d'une manière ou d'une autre à l'expédition qui se prépare ? ¤

écrit par: Gulmar Samedi 17 Juin 2017 à 08h38
Gulmar avait accueilli l'arrivée des nouveaux chanteurs avec la même joie que ses camarades nains. Il ne savait pas vraiment pour quelle raison il était euphorique, mais il se sentait plutôt bien en compagnie de ces nains, lui qui d'ordinaire préférait largement la solitude aux lieux bondés comme celui-ci. L'alcool faisait lentement son office, et le rôdeur était de moins en moins maître de lui-même. Lorsque le chant s'acheva, il rit de bon cœur avec l'ensemble des convives, ne comprenant pas vraiment pourquoi il riait, mais se laissant tout de même gagner par cette joie de vivre tout le monde semblait partager.

Lorsque le nain lui lança quelques piques, il sut trouver, peut-être avec beaucoup de chance, l'une de celles qui toucherait le plus l'humain. Lorsqu'il avait osé comparer le shaarien à un Gnoll, c'en fut trop pour le rouquin qui, une fois son verre servi se leva, titubant, la main tremblant un peu, puis alors que Toldaf se décida à vider son verre, Gulmar l'imita. Il devait toutefois s'agir du verre de trop pour le rôdeur... Car alors qu'il tentait de le reposer son verre sur la table, tout en adressant un clin d’œil qui se voulait charmeur à la fille du propriétaire, il manqua la table et s'effondra sur celle-ci, dans un bruit sourd... Le verre toujours intact, il leva le bras pour le reposer sur la table afin d'être servi de nouveau. Clairement, il ne semblait plus vraiment en état...


¤ Mais qu'est-ce qui m'a pris de tenter un concours d'boissons avec un nain... Faut vraiment être stupide pour faire ça ! ¤

Il se redressa alors tant bien que mal pour se retrouver en position assise, puis s'adressa à son adversaire, une fois qu'il fut de nouveau servi.

- Tu crois vraiment qu'un Gnoll s'rait capab' de faire ça ?

Et il leva alors le troisième verre que venait de lui servir le nain, le défiant ainsi de continuer...

¤ Faut qui r'fuse le Toldaf... Sinon j'sais pas trop c'que j'vais faire... ¤

Puis passant, en pensées, du coq à l'âne, il adressa de nouveau un sourire benêt à la seule représentante de la gente féminine.

¤ Elle est vraiment mignonne c'te p'tite en fait. Les rumeurs sur les naines sont complèt'ment fausses... ¤

écrit par: Schninkel Mercredi 28 Juin 2017 à 00h39
user posted image



Reïlo Blanche Flamme, Aldriss Santriches & Mirtzar Boucledacier
Le petit-maitre invita d’un geste ses hôtes à le suivre et ils prirent aussitôt la direction d’une nouvelle porte. Vers l’Ouest, comme le suggérèrent les marquages gravés sur le plancher du vestibule. Baignant dans une pâle lueur, ils débouchèrent dans un nouveau couloir parsemé de torchères à la flamme bleutée. Le mur boisé sur la gauche possédait quelques fenêtres semblables à des hublots, englouti dans l’obscurité, ils aperçurent les contours de ce qui devait être le Valherse. Ils cheminèrent à bon pas, un long moment tant la branche du bâtiment était étendue.

Les torches qui crépitaient doucement. Les flammes dansantes formaient d’étranges courbes sur de larges tableaux encadrés de fleurs entrelacées, d'anges et de lignes argentées. Trônant sur le mur face aux fenêtres, les peintures, initialement grossière et brouillonne, semblait se mouvoir comme vibrante d’une étrange énergie, sans cesse à tenter de décrire de nouveaux paysages. Mirtzar crut un instant reconnaitre sur l’une d’elles, les contours de l’immense canyon de la Grande Faille. Reïlo quant à lui, y vit les perspectives forestières des Vaux, de loin, le seul paysage qu’il connaissait vraiment. Quelques pas les portèrent en dehors du couloir bleuté puis ils pénétrèrent dans une grande salle plus lumineuse, sans doute l’un des lieux les plus extravaguant qu’ils aient pu visiter. Il exhalait une agréable senteur, odeurs variées d'humus, de terre, de mousse, de feuilles séchées. Les murs semblaient être sculptés, ou plutôt disciplinés, pour former d’harmonieuses parois en bambou. Le plafond, composé aussi de bois, était à peine perceptible tant le chèvrefeuille emplissait cette limite. Le sol était parsemé d’herbe grasse et soyeuse, d’un vert débordant de vie, semblable à une immense prairie. La pièce n’était pas meublée à l’exception d’un grand bureau recouvert de parchemins qui trônait juste devant une baie vitrée de forme circulaire. Face au mobilier, six chaises étaient alignées dont trois étaient occupées. À l’extrémité Ouest, se tenait une femme à la peau sublime d’un hâle naturel, vêtue d’amples et fins vêtements colorés et dont le visage et les épaules étaient ornés par de brillantes parures dorées. Elle salua sobrement les nouveaux arrivants. Au premier coup d’œil, il était facile de se faire la réflexion qu’elle partageait des traits et un accent communs avec la jeune Samira. Positionné à l’autre bord, un homme sombre avait les bras croisés, piétinant nerveusement et vêtu d’un long manteau semblable à un uniforme marin. A ses côtés, un jeune Hin aux yeux bleus. Mais l’attention se focalisait irrévocablement vers une quatrième personne qui se tenait derrière le bureau. Nërissa du Val’humble. Une belle femme d’ascendance Elfique qui jeta un regard profond aux nouveaux venus qui firent leur entrée. Elle avait un fin visage strié de marques tribales et surplombé d’une épaisse chevelure brune maintenue par une coiffe brodée de sombres perles, son regard était luminescent d’une pâle lueur verte.
– Sieur Reïlo Blancheflamme ! Maitre Dal Gorak Serment-de-Roche ! Et Maitre Mirtzar Boucledacier ! Annonça le petit servant à haute-voix. L’elfe se leva de sa chaise pour accueillir ses hôtes. D’une grâce constante. Droite et mince comme un arbrisseau.

Nërissa
- Prenez place, asseyez-vous. C’est un tel plaisir de vous recevoir.

Ses minces lèvres s’entrouvrirent pour laisser échapper une voix douce et suave.

- Vous êtes ici chez vous. Aurais-tu l’amabilité d’apporter de quoi contenter nos invités mon cher Hamic ? Questionna-t-elle d’un ton léger qui tenait plus de la requête que de la sommation. L’halfeling hocha la tête et disparu aussitôt pour remédier à cela.

Son regard était envoutant comme deux éclatantes émeraudes suspendues et semblaient vaguement mettre son âme à nue l’âme de Mirtzar. Elle reprit la parole en dérivant son regard vers l’humaine à sa droite.


- Je vous présente Davina Shabû. L’initiatrice du projet que nous menons actuellement. Le capitaine Saukko, maître du Sceptre Vert que vous devriez avoir la joie de bientôt découvrir.

L’attention de l’Elfe se porta à l’extrême opposé. Vers l’homme au regard sombre et au petit être à ses côtés.


- Et voici Aldriss Santriches, notre nouvel expéditionnaire, qui vient tout juste d’accepter de nous rejoindre. Affirma-t-elle en décrivant un fin sourire à son égard.

Puis elle revint au molosse qui n’avait pas manqué de s’installer près de son confrère et non loin du jeune prêtre métissé.

- Quant à moi, Je suis celle qui porte le nom de Nërissa. Je vois que vous avez déjà rencontrés mon disciple qui participera lui aussi à notre entreprise, fit-elle remarquer en désignant le prêtre Oghmite d’un subtil mouvement de tête. Merci d’avoir pris le temps de passer, je comprendrais que tu veuilles profiter des instants qu’il te reste au Valherse Reïlo. Je serais brève.

Toujours debout face à son bureau, le regard et les traits du visage ne trahissant aucune expression particulière. Elle reprit à l’attention de Mirtzar.

- Il y a tant à dire et nous avons si peu de temps. Peut-être devriez-vous présenter votre personne avant que je ne vous décrive le sujet de cette réunion. Vous pouvez parler ici en toute quiétude.

--------------------
Vêtue d'une longue tunique vert sapin, surmontée d'un large colle et laissant entrevoir ses fines épaules. Grande et majestueuse elfe originaire des Vaux, elle est profondément liée à la nature. Surnommée la princesse par l’équipage du Sceptre Vert, son influence semble dépasser ce cadre.

user posted image


Gulmar
Au cœur de la taverne les festivités se poursuivaient jovialement. Tolûm agrémentait toujours l’ambiance de ses mélodies dansantes tandis que certains de ses camarades se mirent à ripailler avidement des plats qui leurs furent apportés. Un œil toujours distrait par la nourriture, Toldaf la barrique se mit à saliver, laissant ainsi un temps de répit au rouquin. Malgré la cacophonie, Gulmar entendit clairement un sévère grognement provenir de sa panse. Ce grondement fit penser au rôdeur qu’il aurait aussi bien fait de se nourrir avant de s’adonner à un tel concours de boisson. L’aire agar, ses yeux divaguèrent dans la salle un temps qui lui parut infime. Kothor Dorek argumentait vigoureusement avec Dümah et Garramir près du feu. De sa position il ne pouvait pas entendre clairement le propos et ne parvenait pas à savoir s’il s’engueulait ou discutait simplement. Les yeux du Shaarien continuèrent à vagabonder dans la salle. Grum et Dong jouait aux dés juste à côté tout en dévorant de la charcuterie. La jeune fille du tenancier venait de les servir. Wilhemina possédait clairement un certain charme qui allait au-delà des critères raciaux. Sa voix donnait à l’abrupt langage Nain plus de grâce qu’il n’aurait pu l’imaginer. Il y avait beaucoup de douceur sur ce visage charnu cerné de deux longues nattes et quand la belle déniait se retourner, elle laissait entrevoir sous son large tablier des formes généreuses et attrayantes. Leurs regards se croisèrent un long moment. Le Shaarien resta figé, contemplatif, comme observant une antilope. Les joues de Wilhemina se mirent à rougeoyer et elle prit aussitôt la fuite à l’abri de son comptoir. Gulmar resta un moment méditatif, dans une profonde réflexion, un calme que seule l’ébriété de son constant tangage trahissait.

- Hey ! T’es encore avec moi Gul’ ? T’as septante-cinq pièces à récupérer Gné hé hé.

Toldaf ramena l’humain à lui, ce dernier n’aurait pu dire combien de temps il était resté absent mais le gros Nain était encore en face de lui, toujours son sourire provocateur gravé sur la tronche. Toldaf attrapa son récipient, le vida d’un trait comme les précédents et écrasa lourdement son bras sur la table. Il expira de tout son souffle et afficha une grimace satisfaite. L’alcool semblait rendre le Nain plus fort alors que chaque verre amenuisait l’état de Gulmar. Mais tout en courage qu’il était, il suivit le défi de son camarade caravanier et c’est à peu près les dernières choses dont il put se souvenir.

***


L’air était fortement iodé, à tel point qu’il avait l’impression de marcher sous la mer et d’en respirer l’eau. Le ciel semblait un voile jeté sur le toit d’une caverne constellée de milliers de points lumineux. Les chants Nains résonnaient encore dans sa tête. Gulmar se releva maladroitement, son corps vibraient de façon incontrôlé, il était transi de froid. Le rôdeur avait atterri de façon inexplicable aux abords de grands entrepôts, à la lisière de la cité du Valherse. Cherchant dans les tréfonds de sa mémoire, il n’y avait que le sourire arrogant de Toldaf, les chants festifs et les deux jolis yeux de cette dénommée Wilhemina. Il tituba quelques pas sur le sol pavé, tentant d’analyser plus clairement sa situation. Le Shaarien resserra l’étreinte de ses vêtements. Comment diable avait-il pu se retrouver si loin de la taverne ? Que c’était-il passé avec les caravaniers ? Il vérifia brièvement ses affaires et constata qu’il avait toujours l’intégralité de ses finances ainsi que le reste de son équipement.

Gulmar marcha dans le port sous un ciel étoilé, espérant vainement dégriser de cette intense beuverie. Il aperçut au loin des lueurs au cœur de ce qu’il devina être le centre-ville. Il n’avait aucune idée de l’heure qu’il était et hésita un instant à traverser pour rejoindre la civilisation. Avant qu’il ne prenne une décision, son attention fut attirée par un nouvel éclat, une luisance flottante au gré du vent, une sorte de feu-follet. Le Shaarien se frotta les yeux et au second coup d’œil, les paupières légèrement plissées, découvrit une minuscule silhouette féminine, féérique. Elle flottait au bord du dock, observant les lointains horizons maritimes et murmurant solitairement d’une infime voix fluette d’incompréhensible propos. Le vent soufflait fort et l’air marin paraissait emporter chaque syllabe à son passage.

PARCHEMIN
Gulmar
Jet de dés
1d20 + 1 = 1 + 1 = 2

Toldaf
Jet de dés
1d20 + 4 = 18 + 4 = 22




user posted image

écrit par: Mirtzar Jeudi 29 Juin 2017 à 19h05
Mirtzar avait suivi l'halfelin sans dire un mot. Il avait encore du mal à avoir une vision globale de la situation dans laquelle il se trouvait et il était tellement submergé par l'inconnu que, si on lui avait donné à cet instant la possibilité de poser des questions pour essayer d'apporter un peu de lumière à sa situation, il aurait probablement été incapable de trouver par où commencer.

Son impression de ne pas être à sa place ne fit qu'empirer quand il se retrouva, relativement soudainement étant considéré que, perdu dans se pensées, il ne regardait pas vraiment où il allait, dans ce qu'il ne savait pas s'il devait décrire comme un jardin intérieur, un pièce naturelle ... ou quelque autre terme qui lui échappait.


¤ ¤

Essayant de suivre son propre conseil, Mirtzar balaya du regard le paysage et essaye de voir ce qu'il devait retenir. Il établit trois choses qui lui semblaient importantes: premièrement, il y avait plusieurs autres personnes avec lui et elles ne semblaient pas aussi perdues que lui. Il devait donc retrouver son calme. Deuxièmement, quelques soient les autres caractéristiques de cette pièce, il s'agissait clairement d'un bureau. Il en avait déjà visité beaucoup et il n'y avait aucune raison que celui-ci soit une environnement plus hostile que celui de Théodus. Troisièmement, l'elfe qui se trouvait de l'autre côté du bureau était clairement la personne en charge. D'ailleurs, elle venait de commencer à parler.

Le Molosse écouta attentivement ce que Nërissa avait à dire. En l'occurence, il s'agissait surtout d'une invitation à s'asseoir, ce que le nain d'or fit, et l'identité des autres présents. C'était une bonne chose. Il avait compris les bases de cette discussion. Le revers de cette pièce était qu'il devait maintenant se présenter à son tour.


-Euh... Et bien, enchanté. Mirtzar réalisa alors qu'il était toujours assis et qu'il ferait mieux de se lever. Mon nom est Mirtzar Boucledacier. Je suis au service de la Compagnie des Marches d'Argent, qui se trouve à Sundabar. La Compagnie m'a envoyé remplir une mission dans le Cormanthor et, sur le chemin du retour, ma route a croisé celle de la Lanterne du Luruar, ici présente, qui m'a indiqué que mes services étaient requis. Je dois avouer que c'est là la quasi-totalité de ce que je sais à propos de cette expédition mais, si vous avez un domaine particulier me concernant que vous souhaitez que j'explore, je le ferai avec plaisir.

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Vendredi 30 Juin 2017 à 16h26
Reïlo n'eut pas à attendre longtemps avant que sa question ne trouve une réponse car les aventuriers furent bientôt menés devant dame Nërissa. Le demi-drow baissa légèrement la tête en sa présence en signe de salut et de déférence : l'elfe l'impressionnait toujours autant.

La maîtresse des lieux avait enjoint ses invités à se présenter les uns aux autres. La démarche lui semblait des plus utiles : ils formaient une compagnie des plus hétéroclites. Par ailleurs, il ne connaissait rien des aventuriers qui se trouvaient à ses côtés et des raisons qui les avaient amenés en ces lieux.


¤ Leurs réponses risquent bien d'être intéressantes... ¤ se dit-il en tendant l'oreille.

Mirtzar avait pris d'emblée la parole et exposé qu'il était membre d'une association originaire de la lointaine Sundabar.


¤ Au-delà de l'hostile désert d'Anauroch! Et cette caravane qui venait du Shaar! Les contacts de Dame Nërissa sont étendus! ¤

Le jeune disciple d'Oghma qui n'avait jamais quitté les Vaux était impressionné. Il était vraiment le plus jeune et le plus inexpérimenté parmi les personnes présentes dans la pièce. Mirtzar ayant terminé de parler, Blanche Flamme prit soin de se présenter à son tour :

- Comme j'ai eu l'occasion de le dire à Mirtzar, je me nomme Blanche Flamme et je m'efforce de servir le grand Oghma. Certains m'appellent également du nom qui m'a été attribué à ma naissance, Reïlo, bien que j'ai choisi celui de Blanche Flamme quand j'ai pris la décision de vénérer le Lieur. Il y a quelques jours, j'ai eu le privilège de m'entretenir avec l'Honorable Nërissa qui m'a fait part de son intention de m'emmener dans son expédition vers la lointaine Damarie.

Il ajouta en regardant son mentor :

- Mais je ne doute pas qu'elle vous parlera mieux que moi de l'expédition en question, dont je ne connais qu'imparfaitement les objectifs et le déroulement.

écrit par: Gulmar Samedi 01 Juillet 2017 à 22h44
Le shaarien ne comprenait pas ce qu'il faisait là. Alors qu'il s'efforçait de se souvenir de ce qui s'était passé, des flashs assez flous lui revenaient en mémoire. Toldaf, Wilheminna, le pari, la beuverie...

¤ Imbécile ! Faire un concours de boissons avec un nain. Mais à quoi est-ce que tu pensais ? C'est pas en te saoulant dans chaque taverne que tu croiseras que tu pourras explorer le monde... ¤

Il se releva. Le mouvement et l'air salin lui tirèrent un haut le cœur, certainement du fait de son état, loin de la sobriété. Alors qu'il contrôlait l'état de ses possessions, il se trouva stupide de douter de ces nains avec lesquels il avait voyagé plusieurs lunes durant. Il ne comprenait toujours pas comment il avait atterri là, mais il se rassura en se disant que si ce n'était pas grâce aux nains, il serait certainement dépouillé à l'heure qu'il était. Il décida qu'il retournerait voir les nains quand il aurait retrouvé l'intégralité de ses moyens, et pas avant, ce qui voulait dire après une bonne nuit de sommeil.

Profitant des quelques pas qu'il faisait dans le port, il se dirigea vers l'eau puis s'accroupit, après s'être éloigné des lueurs du centre-ville, dans le but de s'humidifier le visage. Il avait dans l'idée ensuite de s'éloigner et de sortir de la ville pour passer la nuit à la belle étoile, ce qui lui permettrait certainement de revenir voir ses camarades nains en pleine forme. Ses mouvements n'étaient pas des plus assurés, mais il cela ne le dérangeait pas plus que ça. Après s'être passé l'eau sur le visage, il en sentit immédiatement les bienfaits, même si cela n'était clairement pas efficace sur la durée, l'effet fut tout de même salutaire pour quelques secondes. Et c'est en relevant la tête qu'il aperçut la créature féerique.

Surpris dans un premier temps, il fut rapidement subjugué par l'aspect magnifique et apaisant de la créature. Et surtout, il n'en avait encore jamais rencontré. Remarquant les murmures sans pouvoir les comprendre, ce fut la curiosité qui l'emporta et il fit son possible pour se rapprocher au maximum afin de comprendre ce que la fée était en train de dire. Afin de pas l'effrayer, il adopta une posture qui le rendait plus petit, moins effrayant, afin d'éviter de la faire fuir.

écrit par: Schninkel Mardi 04 Juillet 2017 à 10h51
user posted image


Gulmar
Le minuscule être luminescent continuait de flotter au gré du vent, au rythme du fracas de la mer sur la berge et des entrechoquements des esquifs ancrées au port. Elle prononçait des mots à l’origine inconnue, et à chaque fois les forces du rôdeur Shaarien paraissait se revigorer. La fatigue des muscles, les brulures de l’estomac, l’engourdissement des membres et le martèlement du crâne semblaient disparaitre.

???


--------------------


Le rouquin était dans la vague, contemplatif devant cette soudaine illumination, toujours un peu hébété de sa récente ivresse. Il s’efforçait de retenir quelques relents nauséeux provenant des tréfonds de ses entrailles, accroupi pour ne pas effrayer la créature. Quand les piaillements survinrent à sa gauche. Des enfants s’approchaient timidement vers la créature, peu d’intérêt pour le rôdeur, toute leur attention focalisée sur l’être féerique. L’un d’eux avait un filet semblable à ceux que l’on utilisait pour attraper les papillons des champs en saison d’Herbe-Verte. Les trois garçons avaient des frusques de paysans, de riches fermiers pour un Shaarien.

- J’vous l’avais dit qu’y avait une fée ! S’écria le plus malingre.
- Wouaaw !!
- C’est quoi ce délire ?! Questionna le plus grand des garnements.
- J'vais la ramener à la maison !

user posted image



Reïlo Blanche Flamme, Aldriss Santriches & Mirtzar Boucledacier
Un jeune Hin se présenta sous le nom d’Aldriss Santriches, ancien commerçant et ancien marin. Honoré et amusé de se présenter en tant que nouvel expéditionnaire sous la houppe de l’honorable Nërissa. Le petit être avait des yeux étincelants de gaité et un sourire franc plaqué sur le visage. L’homme à ses côtés affichait une mine bien plus sombre. L’officier de marine, le Capitaine Saukko ne prit aucunement la peine de se présenter et n’offrit qu’un hochement de tête pour que la conversation se poursuive. L’elfe aux beaux traits reprit alors la parole de sa voix charmante et invita la femme au teint mâte se tenant à sa droite à venir prendre la parole. Elle s’avança sous une source de lumière et dévoila son incontestable parenté avec la jeune acrobate qui avait accueillis les invités. Les lignes du visage, le timbre de la voix et les parures qu’elle portait étaient presque semblable, bien que d’un âge légèrement plus avancé, elle émanait une fraicheur dépaysant.

Davina Shabû
- Il y a désormais plus de soixante-dix ans, quatre familles exhumèrent dans les étendues désertiques du Calimshan les vestiges d’un artefact oublié des âges, englouti par les sables et le temps. Les excavateurs n’ont depuis eus de cesse d’essayer de comprendre l’origine et les raisons de cette découverte. Nous estimons aujourd’hui qu’il s’agirait d’un portail datant de l’ère des Tavihr. Environ 4000 années, moins 2500…mais je ne veux pas vous égarer.

Elle fit une courte pause afin de se recentrer et de trouver de la pertinence dans ses propos.

- Enchanté de vous rencontrer. Alsaadatu, wataqbal tahiati, elle décrivit un pas élégant et inclina légèrement le visage suite à ces étranges paroles. Je me nomme Davina Shabû du clan Yildiz. Vous pouvez vous exprimer librement, mais en qualité d’invité, et avec le respect que nous vous devons, vous êtes soumis à la discrétion de la confidence. Les mots étaient dits sans autorité, avec une surprenante cordialité. Ce que je vais vous révéler devra rester dans le domaine du secret. Nous sommes peu à partager ces faits.

Le tintement de ses nombreux bijoux agrémentait ses paroles. Elle reprit son souffle, le visage toujours agréable. Chacun de ses mots étaient agrémentaient de gestes délicats qui paraissait faire vivre les motifs teints sur sa tunique.

- Nous recherchons un haut sénéchal de l’église d’Ilmater, originaire du Calimshan, qui aurait en sa possession un artefact d’une importance capitale. Après plusieurs années de recherche, nous avons réussi à poursuivre sa piste jusqu’en Damara. L’homme que nous cherchons se nomme Tarek Al Shabû, un membre éloigné de ma famille. Il est ce que certains appelleraient un illuminé. Tarek Al Shabû n’a pas eu une vie évidente mais je me dois de l’évoquer pour que vous compreniez l’état de fait. Mon oncle a suite à d’horribles évènements dédié sa vie à l’église d’Ilmater et c’est peu à peu éloigné de sa famille et ses amis. Sous l’emprise de vision, des voix lui auraient ordonnées de partir en sainte croisade, usant d’un terrifiant artefact que nous reconnaissons sous le nom de « Sceau d’Affliction ». Mon oncle aurait détourné la fonction première de l’artefact pour s’en servir comme catalyseur. Nous ne connaissons pas les capacités exactes mais les dégâts engendrés à son passage parlent pour eux. Je pense notamment à ce mausolée de Sembie qui aurait presque intégralement disparu, comme englouti dans des circonstances mystérieuses.

Cette réflexion laissa place à un certain silence qu’il soit d’incompréhension, de suspicion ou de désintérêt. Davina croisa les mains pour signifier qu’elle revenait au sujet principal et déterminée à conclure.

- Nos agents cherchent toujours activement des informations mais les contrées gelées de Damara semblent veiller à couvrir les traces de mon parent. Le problème c’est que Tarek Al Shabû devrait être âgé de plus de quatre-vingt années, qu’il est résigné à agir seul et que rien ne permet de deviner ses agissements. C’est pour cette raison que j’ai décidé de m’adresser à l’honorable Nërissa afin de bénéficier de sa clairvoyance et de ses conseils. La suite des évènements semble être entre ses mains, acheva-t-elle en un sourire dédié à la principale concernée.

--------------------


L’honorable Nërissa parut satisfaite de la tournure des évènements, les traits timidement tirés pour attester de ses émotions, elle reprit la parole à l’attention du Nain, du sang-mêlé et du Hin. Elle paraissait implacable malgré sa douce voix.

Nërissa
- Nous projetons de rejoindre les monts de Galènes par la Mer de lune sous trentaine. Le Sceptre vert… Et son équipage, précisa-t-elle à l’attention du capitaine. Est l’un des rares trois-mâts à pouvoir réussir l’exploit d’emprunter le fleuve peu profond et marécageux de Lis. Un guide nous attendra au pied des contreforts de Damara. Grâce à son expertise et afin de nous éviter une ascension périlleuse en période hivernale, nous traverserons les montagnes via d’antiques galeries jusqu’aux frontières du Duché d’Arcata. La logique voudrait que l’on emprunte les voies marchandes d’Impiltur en Damara. Mais les constantes conspirations du Duché d’Ostel et les récents évènements, qui ont opposés la baronnie de Polten aux habitants de la forêt de Rauwlin nous ont poussés à trouver une autre route. Aussi, les instabilités arcaniques qui sévissent dans la région ne permettent pas d’invoquer de sortilège de téléportation. Tout du moins, pas de manière sereine. Mais je comprendrais que ces subtilités vous échappent.

L’elfe au visage intemporel, d’une droiture toujours impériale, posa les mains sur les hanches.

- J’aspire à tous vous voir prendre part à cette expédition. Sieur Aldriss Santriches a déjà affirmé sa volonté. En qualité d’apprenti et par ta présence, Blanche Flamme tu confirmes ton choix. Maître Mirtzar, je pense que votre expertise tant au niveau des conditions climatiques et géographiques pourrait nous être d’une grande aide.

--------------------


Avant qu’une réponse ne soit émise, un esclaffement intervint. Le vieux prêtre Nain se mit à parler à l’encontre de son congénère d’un ton familier, comme si les informations nécessitaient une précision toute particulière.

Dal Gorak Serment-de-Roche
- Rien que pour reconnaitre le dit Artefact ! Bon je ne l’ai pas vu de mes propres yeux mais je me suis entretenu avec Rhazim et Dalsaar, deux des excavateurs de la famille Shabû. Ils m’ont parlés d’un métal qui semblait venir tout droit d’une autre dimension, d’un autre plan ou d’une autre planète. Un alliage semblable à aucun autre, comme « de la roche mélangée à des pierres précieuses broyées » et les gars ils s’y connaissent pourtant dans le domaine ! Un morceau de roche gravé d’un chevron en –v, de la roche si lisse que seul la nature aurait pu le forger ainsi. Le type d’objet que tu reconnaitrais au premier coup d’œil, sans risque de te gourer Boucledacier!

--------------------
Dal Gorak du clan des Serment-de-Roche, ou la lanterne de Luruar, illustre chapelain et grand médiateur, héritier d’une longue tradition de puissant prêtre Nain, gardien d’une sagesse voué à la culture de son clan. Conseiller du roi Bruenor Marteau-de-guerre et du roi Emerus Guerre-couronne. Membre de la guilde des Marches d’Argent.



user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Vendredi 07 Juillet 2017 à 15h30
Fasciné, Reïlo avait silencieusement écouté les présentations de Davina Shabû et de Nërissa. Contrairement à la plupart de ses compagnons, il connaissait, dans les grandes lignes, les objectifs de l'expédition mais les récits qu'elles en avaient fait comportaient de nombreuses nouvelles informations. Le demi-drow se maudit de n'avoir pas fait le rapprochement entre l'apparence exotique de Samira et Davina Shabû et le Calimshan, dont Nërissa avait fait mention en lui expliquant le but de leur équipée.

L'expédition en Damarie semblait particulièrement dangereuse, au vu des éléments que la dirigeante de l'Académie avait présentés, mais elle pourrait également s'avérer très instructive.


¤ Un portail inconnu remontant à des temps immémoriaux, un artefact d'une puissance rare, un métal qui semble venu de l'au-delà, un pays déchiré par la guerre et relativement coupé du monde... Le voyage s'annonce extrêmement instructif : si j'en sors vivant, j'aurai appris autant qu'en lisant deux ou trois bibliothèques. ¤

Le demi-drow craignait secrètement de ne pas être à la hauteur de la mission : il était mauvais combattant et, s'il était érudit, il ne doutait pas que bien des contacts de Nërissa le soient bien plus que lui. Il chassa ses doutes en se rappelant des mots qui avaient été échangés à l'Académie : si Nërissa lui avait accordé sa confiance, il devait y avoir une raison et c'était, pour lui, une opportunité à ne pas manquer.

Il se risqua à poser quelques questions :


- Merci pour toutes ces précisions, je suis bien évidemment toujours fermement décidé à prendre part au voyage. Savons-nous quelque chose des objectifs de Tarek Al Shabû et de l'utilisation qu'il envisage de faire de l'artefact ? Les dévots d'Ilmater sont certes parfois "particuliers"...

Ne connaissant pas les opinions de ses interlocuteurs, il évita d'utiliser les premiers mots qui lui étaient venus à l'esprit à propos des fidèles du dieu brisé tels qu'un peu masochistes" ou "souvent radicaux".

- ... mais ils sont généralement bienveillants et ne cherchent pas à répandre la souffrance autour d'eux. Y a-t-il eu d'autres répercussions que la "disparition de ce mausolée" en Sembie ?

écrit par: Mirtzar Vendredi 07 Juillet 2017 à 16h20
Les informations commençaient à s'ammonceler et Mirtzar avait maintenant une meilleur compréhension de ce qu'on attendait de lui et de quel était leurs objectifs. Cela le rassurait.

Il n'avait pas réussi à rassembler tous les détails et il y avait beaucoup de choses qui venaient d'être dites qu'il supposait qu'il devait retenir, de nombreux noms de principautés et autres désignations géographico-politique par exemple, mais son attention s'était fixée sur quelques détails insignifiants et de nombreuses données plus importantes lui avaient échappées.


¤ ¤

Le Frère-Molosse revint à la discussion pour apprendre que celui qu'il cherchaient s'était lancé dans une croisade sainte, ce qui semblait tout à son honneur, mais que ses bonnes intentions ne l'avaient pas empêché de causer quelques dégâts sur son chemin. Comme le disait si bien le dogme de Gorm Gulthym, " ".

¤ ¤

Après cette nouvelle digression mentale, Mirtzar apprit, à son grand désarroi, que Nërissa le pensait particulièrement connaisseur en matière de montagnes, ce qui était une légère éxagération, et de météorologie, ce qui était complètement inexact. Il faillit l'interrompre pour préciser que ce n'était pas la meilleure description de ses compétences quand la Lanterne de Luruar intervint pour dire qu'il était aussi présent pour ses capacités en matière de métallurgie, un domaine qui lui semblait bien plus proche de ses véritables qualifications. Pendant que Blanche-Flamme posait quelques questions, que le nain trouva par ailleurs pertinentes, un sourire de remerciement fut présenté par Mirtzar à son congénère. Il prit aussi la parole pour répondre à la question tacite de sa participation.

-Ce serait jeter le déshonneur sur ma famille sur de nombreuses générations que de refuser de vous aider quand j'en ai la possibilité. J'ai une question, toutefois, je ne suis pas un expert en géographie, en politique ... ou en la grande majorité des autres domaines de connaissances, je suppose, mais pourquoi la Damarie. On ne peut pas dire que les endroits où mener une guerre sainte manquent aux alentours du Calimshan, si? Ou même au sein des frontières du Calimshan? Pourquoi a-t-il décidé de traverser tout Faerun?

écrit par: Gulmar Vendredi 07 Juillet 2017 à 21h10
A chaque fois que la créature féerique prononçait des mots dans cette langue dont Gulmar ignorait tout, ce dernier semblait recouvrer ses forces. Il observait la créature, tout en se remettant de la cuite magistrale qu'il venait de prendre. Malgré le fait qu'il allait bien mieux à présent, accroupi au bord de l'eau il avait tout de même du mal à retenir tous les relents qui tentaient de lui faire recracher le contenu de son estomac. Tentant de se maîtriser, il avança encore un peu vers la créature, afin de s'adresser à elle.

- Je ne sais pas qui tu es, et je ne te comprends pas. Mais je te remercie.

Avait-il compris que l'amélioration de son état était dû à la magie de la fée, ou ne faisait-il que le supposer ? Toujours est-il qu'à force de contemplation il finit par se souvenir de ce que lui avait expliqué son mentor au sujet de certains types de fées, dont cette créature, bien que différente de ce à quoi il pensait, devait s'apparenter d'une manière ou d'une autre.

Alors qu'il continuait de suivre la créature, tout en bénéficiant de ses "soins", il fut tiré de sa contemplation par les piaillements de jeunes garçons qui lui semblaient être les fils de riches paysans. Dans son état, il eut tout juste la présence d'esprit de se demander ce qu'ils faisaient là à une heure comme celle-ci, mais passa rapidement ce fait suite aux propos de l'un des trois nouveaux arrivants. Il tenta de couper court rapidement à leur tentative de capture.


- Je te le déconseille petit. Cette créature est libre. Comme toi. Et elle doit pouvoir le rester. Comme toi.

Il se redressa alors, comme pour leur montrer qu'il était bien là, tanguant légèrement au moment de se relever. Avec un revers de la main il ajouta quelques mots.

- Allez, fichez le camp les enfants. Si vous restez, vous la laissez tranquille et vous la respectez.

Il fit alors le mouvement nécessaire pour se retrouver entre les gamins et la fée, afin d’empêcher que celui avec le filet puisse ne serait-ce que tenter de la capturer.


écrit par: Schninkel Vendredi 07 Juillet 2017 à 23h55
user posted image



Reïlo Blanche Flamme, Aldriss Santriches & Mirtzar Boucledacier
Davina Shabû
- L’utilisation qu’il A faite de l’Artefact, reprit la Calishite aux propos du métis Drow. Si Damara semble aujourd'hui l'attirer, rien ne dit que cela a toujours été le cas. Les convictions de Tarek sont à peine discernables, les raisons de ses actes le sont encore plus. Les rares témoins qui le côtoyèrent sur le chantier des vestiges ou au sein des chapelles environnantes, disent unanimement qu’il ressassait continuellement des psaumes au caractère allocentriste sans jamais aborder de sujet personnel. Il vivait en ermite si bien que personne ne remarqua sa disparition.

Davina laissa ensuite le soin au molosse de formuler ses questions tandis que le serviteur Halfling revint, avec la discrétion qui le caractérisait, et tout en proposant courtoisement à ses hôtes des boissons présentées sur un plateau, la Calishite reprit le cheminement de ses réponses.

- A vrai dire, les premiers échos de ses performances nous revinrent dès son passage aux frontières. Quand ma famille apprit qu’un « guerrier mystique » venait d’éradiquer une cabale hérétique à la gloire d’un dieu sombre, l’association était évidente mais personne ne prit le soin de réagir. Il a ensuite disparu vers des contrées qui ne furent révélées que bien plus tard.

Elle laissa quelques secondes se perdre d’un air songeur.

- Je me sens obligée de préciser que je n’avais qu’une dizaine d’années au moment des faits…

Un nouveau temps mort acheva sa soudaine culpabilité.

- C’est suite à une découverte majeure sur le site d’archéologie que j’ai constatée l’absence de l’élément supposé être devenu le « Sceau d’Affliction » et seulement à ce moment, nos inquiétudes et nos soupçons se sont portés sur mon oncle puis des extérieurs tentèrent de se renseigner sur le passé de ma famille alors nous avons veillés à mener notre propre enquête dans l’ombre.

--------------------
...


Une nouvelle irruption vint perturber la tranquille assemblée. Elle traversa la salle, chemina sur le sol herbeux et vint rejoindre les hôtes. D’une démarche rapide, l’allure impérative, vêtue d’un long manteau verdâtre et d’une chevelure auburn coiffée sévèrement en arrière, certains reconnurent aussitôt Arlæhn. La demi-elfe dépassa le soigneux petit-être qui achevait son service, salua vaguement les convives et se planta à côté du Capitaine Saukko. L’échange verbale fut rapide et peu chaleureux. Elle évoqua l’insubordination de l’équipage du Sceptre Vert, Nërissa resta de marbre et l’officier de marine, bien trop heureux de ce prétexte, se leva aussitôt de sa chaise. Il prit congé auprès de l’honorable Elfe, fit une révérence caricaturale en l’encontre de Davina mais néanmoins sincère, salua sobrement les quatre autres et ils s’éloignèrent vers la sortie laissant une unique chaise vide autour du bureau. S’en suivit une conversation qui se transforma rapidement en chamaillerie avant de s’achever quand la porte se referma sur leurs pas. C’est la lanterne de Luruar qui brisa le silence qui suivit.

Dal Gorak Serment-de-Roche
- Bien, bien. Revenons-en à nos affaires voulez-vous, lança le Nain d’un ton chaleureux.
Ce Tarek Al Shabû, avec le respect dût à votre famille, est un dévot qui agit sous l’ordonnance de voies exaltées. Pouvons-nous établir un lien entre la destruction de cette cabale et ses inspirations ?

Serment-de-Roche leva le nez vers le plafond d’un air distrait.

- Dame Davina, que disiez-vous aussi au sujet de ces «extérieurs » ayant tentés de se renseigner sur votre famille ? Aussi j’aimerais en apprendre plus sur les évènements qui se sont perpétrés en Sembie comme le suggérait mon camarade.

--------------------
...


D’un hochement de tête il accorda la parole à la femme. Cette dernière acheva de prendre une gorgée de thé, reposa soigneusement la tasse au creux de sa soucoupe, accorda un sourire au prêtre Nain et parut plus amusée qu’importunée par cet interrogatoire. Elle reprit la parole d’un ton courtois.

- Nous n’avons aucune idée quant à la nature des parties qui se sont intéressés au cas de mon oncle. Zhentarim, Thay, nous avons envisagés le pire. Cela pourrait venir de n’importe où, les fracas qu’il a laissé derrière lui sont généralement favorables aux commérages. Nous avons préférés préserver nos intérêts et ne pas risquer de nous compromettre en vaines recherches. Nous avons recensés d’autres événements plus ou moins similaires à ceux qui se sont déroulés en Sembie. Pour ce qui est de la nature même de ses inspirations…

Elle se débarrassa de sa boisson en la posant délicatement sur l’un des rares espaces vide sur le bureau. Elle tentait visiblement d’être la plus précise et plus éloquente possible, l’on pouvait aisément penser qu’elle aurait été plus à l’aise dans sa langue natale, ce qui n’enlevait rien à la justesse de son élocution. Nërissa profita de l’opportunité pour prendre la parole de sa belle voix fluette à l’attention des trois aventuriers.

- Nos agents, si je puis les appeler ainsi, sont avant tout des amis et des compagnons avec qui nous partageons une passion. Nous n’avons pas la prétention de recourir à un service d’espionnage performant et de rigueur militaire, précisa-t-elle à l'encontre des trois aventuriers et sans attendre de réponse particulière, relança l’érudite Calishite. Vous devriez d’abord parler de la Sembie puis expliquer votre théorie sur les inspirations du Sénéchal.

Davina acquiesça aux dires de l’Elfe puis se remit à parler tout en décrivant de nombreux gestes comme pour accentuer ses propos. La tasse gênait sa gestuelle visiblement. Le tintement de ses bracelets se remit à résonner.

Davina Shabû
- Vous avez raison Honorable.
Il y avait un mausolée en amont de la colline où siège la cité d’Yhaunne. Il y a sept ans, une gigantesque « explosion » vint troubler les terres agricoles au Nord de la Sembie, selon les quelques témoins, essentiellement des artisans de la terre, les lieux étaient infestés par un culte aux desseins aussi sordides que la cabale que j’ai cité plus tôt. L’utilisation du « Sceaux d’Affliction » s’est avérée évidente. La moitié de la structure avait disparue, comme aspirée ou désintégré par magie, des dégâts similaires à ceux retrouvés à la frontière du Calmishan.
La description physique correspond aussi à Tarek Al Shabû.
Un homme sinistre à la peau mate, de forte stature, à l’armure exotique bardée de sceaux de piété. Une longue épée argentée et un pavois gravé en hommage au dieu qui pleure, incrusté d’une étrange pierre luisante. Sans doute le fameux « Sceaux d’Affliction ». Je pourrais aussi citer ces adeptes de Chauntéa en Cormyr qui affirmèrent avoir croisés sa route ou la milice de Saelmur près du Lac de Vapeur qui tentèrent de raisonner un forcené fanatique mais le plus important et que nos dernières informations nous apprennent qu’il aurait rejoint Damara par Impultur il y a plus de cinq ans.
Les confessions d’un homme de port d’Yhaunne nous attestent des profondes convictions qui poussent mon oncle à rejoindre les contrées gelées de Damara. Je me suis moi-même entretenue avec le témoin, voyant la piste s’estomper, j’ai décidé de confier ma détresse à l’honorable Nërissa.

--------------------
...


La Calishite reprit une profonde respiration suite à sa tirade. L'élégant Harmic s'empressa de lui servir une nouvelle tasse. La présidente de la confrérie d’historiens se mit à sourire à son amie. Avant que l’Elfe n’ait le temps de reprendre la parole, plongée dans un instant d’échange oculaire, le vieux prêtre Nain s’accapara à nouveau la conversation. Ses proches pouvaient aisément retrouver dans ses différentes prises de parole, l’habile diplomate qu’il était, tentant obstinément de développer le sujet de cette rencontre.

- Donc ce témoin aurait entendu les confidences de votre oncle ? La Calishite répondit par l’affirmatif d’un hochement de tête. Cet homme n’est pas si inadapté socialement…fit remarquer le Nain.

- L’homme d’Yhaunne affirmait qu’il se rendait à Damara pour pourfendre un démon…

- Si les voix le guident vers des zones de conflits et que le guerrier est efficace dans son œuvre.
« Le Sceaux d’Affliction » est peut-être entre les bonnes mains. Suggéra bravement le hérault de Luruar. Car le plus étonnant reste sans doute le fait que toutes ses actions ont, selon vos dires, toujours assurées l’opposition à des organisations pour le moins criminels.

- Non, coupa net l’honorable Elfe. Le plus étonnant est le fait qu’un homme ayant passé une partie de sa jeunesse dans les arènes de Portcalim, une autre dans une armée régulière et largement dépassé les quatre-vingt années, puisse encore se permettre de traverser Faerun à pieds.

- « Le Sceaux d’Affliction » a peut-être une influence sur son métabolisme, supposa Davina Shabû. C’est la seule explication qui me vient en tête, bien que je n’en déduise aucune logique précise.

- Nërissa, avez-vous vu l’adepte d’Ilmater sur les terres Damariennes? Questionna aussitôt Dal Gorak.

- Non. Seulement l’Artefact. Rien de précis. Rien de rassurant, répondit l’Elfe.

user posted image



Gulmar

- T’es-qui toi d’abord ?
- Pouah ! tu pus l’eau-de-vie et la poiscaille !
Les enfants des Vaux ne contestèrent pas l’autorité du rôdeur roux bien longtemps quand celui-ci fronça les sourcils, haussa la voix et effectua un pas de côté pour s’interposer. Gulmar resta un instant toujours hébété à regarder les marmots s’enfuirent, tanguant légèrement au rythme des rafales de vent. Derrière lui, il perçut une nouvelle voix qui s’était furtivement mêlée à celle cristalline de l’être féérique durant son moment d’inattention. Instinctivement, il se retourna, leva les yeux en direction de la créature féérique et découvrit, à sa grande surprise, la présence d’une jeune femme à ses côtés. Une chevelure de jais qui luisait sous les reflets combinés de la fée et de Séluné qui faisait aussi son apparition grâce aux sombres volutes de la nuit s’estompait progressivement pour un éclaircissement passager. D’un âge n’excédant certainement pas la vingtaine d’années, un teint de peau bruni semblable à celui de nombreuses peuplades Shaariennes, recouverte de fins vêtements colorés. La belle et furtive jeune femme semblait s’entretenir avec la créature féérique dans le langage Sylvestre. Les yeux du rôdeur des terres désolées parcoururent la nouvelle intervenante de toute sa courte longueur, un air médiocrement léthargique, quand il remarqua au niveau de ses chevilles la présence d’une créature simiesque au pelage nacré. Leurs regards se croisèrent. Tenant la jambe de sa maitresse avec une attitude légèrement enfantine, le petit singe parut décrire un rictus animal.

Le réveil soudain aux effluves de marées et d’alcool Nain suivit de ces soudaines apparitions prolongèrent un instant Gulmar dans un état de stupeur. Quand ses yeux mi-clos remontèrent jusqu’au visage de la jeune femme, il comprit que l’attention de celle-ci était désormais porté sur lui. Le rôdeur se fit à nouveau longuement observateur car l’alcool avait cette particularité de mettre à mal la perception des lois du continuum spatio-temporel.
Finalement, c’est elle qui brisa le silence, toujours à quelques pas de distance, la fée virevoltant autour d’elle à niveau d’épaules.


- Merci d’avoir fait rempart au filet. Lilly dit que vous êtes aimable. Vous n’êtes pas d’ici je me trompe ?

Son accent était chantant et agréable, des pointes toniques semblaient faire danser les mots d’une étrange manière. C’est ce détail qui lui fit prendre conscience que son interlocutrice devait sans doute être plus exotique qu’il ne l’était lui-même.

user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mardi 11 Juillet 2017 à 09h09
Les informations s'accumulaient et Reïlo tentait de mettre ensemble les pièces du puzzle : un vieillard dévot d'Ilmater traversait Féérune à pied avec un puissant artefact dont personne ne connaissait la nature et les pouvoirs exacts mais capable de produire d'important dégâts.

Ce personnage était exotique et hautement intéressant aux yeux du demi-drow, de même que cet objet issu d'un lointain passé. Et pourtant... il lui manquait une information capitale avant de se lancer corps et âme dans l'expédition, une question qui le taraudait et que personne n'avait encore évoquée. Il toussota avant de prendre la parole :


- Ce grand-oncle semble un curieux personnage et, si nous parvenons à le retrouver, il est indéniable que nous pourrions tenir une discussion des plus intéressantes avec lui.

L'adepte d'Oghma décida d'en venir au fait :

- Mais je voudrais savoir quel est le but exact de notre expédition : s'agit-il simplement de le retrouver pour connaître ses intentions? Envisagez-vous de lui prendre l'artefact pour l'étudier et le mettre en lieu sûr? Et que ferons-nous s'il ne souhaite pas être retrouvé? Pourrait-il constituer un ennemi de plus dans ce pays déjà hostile?

écrit par: Mirtzar Mardi 11 Juillet 2017 à 16h47
Écoutant avec attention les informations que Davina et Nërissa continuaient de dispenser sans modération, Mirtzar voyait une image se fabriquer dans son esprit de celui qu'ils cherchaient. Il s'agissait d'un humain, âgé mais encore vigoureux, dont le regard montrait la détermination. Mirtzar l'imaginait de dos, marchant vers l'astre du jour en train de se lever, le dos courbé et un bâton de marche à la main, avançant lentement mais inexorablement.

¤ ¤

La Lanterne de Luruar fit alors une remarque qui exprimait assez parfaitement l'opinion de Mirtzar. Jusqu'à quelques paroles plus tôt, il avait supposé que Tarek avait été, d'une certaine manière, perverti par l'artefact et qu'il causait des troubles aux innocents sur son chemin. Tous les rapports que Davina semblait avoir reçu, au contraire, semblait indiquer qu'il avait une assez bonne maitrise de son outil et que son ire ne se portait que sur ceux qui méritaient rétributions. Mirtzar n'était pas pour une justice aveugle et il pensait qu'il valait mieux laisser s'échapper un malfaiteur parce qu'on avait voulu croire à la possibilité qu'il se corrige que de tuer quelqu'un qui avait une chance d'être converti. Mais il n'était plus aussi naïf que dans le passé. Parfois, il était nécessaire de faire s'écrouler un tunnel légèrement instable pour pouvoir reconstruire une mine qui puisse être utilisée en toute sécurité.

¤ ¤

Nërissa objecta à la remarque de Dol-Garok quelque chose que Mirtzar ne comprit pas vraiment. Il hésita quelques instants à réagir de peur de paraitre stupide mais il décida de prendre ce risque. Mais, le temps de prendre sa décision, Blanche-Flamme avait posé quelques questions d'un grand intérêt. Le nain d'or était satisfait de ce nouveau compagnon. Il avait l'air d'avoir les yeux en face de trous et la lucidité qui manquait souvent au serviteur du Père de la Bataille pour obtenir les informations dont il avait besoin.

-Je ne pense pas que sa capacité de traverser tout Toril a pieds soit aussi surprenante que cela. Je ne connais pas grand chose à la magie mais il est traditionnel chez mon peuple d'apprendre les légendes de nos ainés. Et ces légendes contiennent plus d'une occurence d'un héros que rien ne peut arrêter sur le chemin de la gloire de son dieu, ni la faim, ni la fatigue, ni le temps, ni même la mort, qui accomplit des exploits pour réaliser les desseins de son patron impossibles de nains plus jeunes et plus vigoureux pour s'éteindre soudainement une fois son destin accompli. Votre description de sa jeunesse comme combatant me conforte dans cette impression. En tant que soldat et plus encore en tant que gladiateur, penser à autre chose que l'objectif devant soi est souvent la seule chose qui fait tomber quelqu'un du mauvais côté de la ligne entre vie et mort. Il y a fort à parier que tant qu'il aura l'impression que son objectif n'est pas réalisé, il continuera à avancer jusqu'à son dernier souffle. C'est, en tout cas, ce que je pense que ferait un véritable dévot.

Il n'ajouta pas la fin de sa pensée à ses paroles mais l'intensité de son regard ne laissait que peu de doute quant à son contenu. Au fur et à mesure de ses paroles, Mirtzar avait senti sa conviction croitre et il aurait maintenant affronté une armée de démons avec le sourire si l'occasion s'était présentée.

¤ ¤

écrit par: Gulmar Jeudi 13 Juillet 2017 à 23h39
Dans l'état dans lequel il était, le rôdeur avait un peu de mal à comprendre tout ce qui se passait autour de lui. Ou tout du moins à appréhender les choses avec toutes ses facultés... Il ne trouva rien à répondre à l'enfant téméraire qui avait commenté, avec beaucoup de justesse, l'odeur qui se dégageait de lui. Il parut soulagé de voir les enfants partir sans insister plus au sujet de la créature féerique.

Et alors qu'il les regardait partir, l'air dans le vague, il perçut comme une discussion dans son dos. Le pas toujours moyennement serein, il se retourna afin de voir qui venait de faire son apparition. La fée discutait avec une humaine, mais dans l'immédiat ce fut plutôt le compagnon de celle-ci qui attira le regard de l'humain. Un petit singe tel qu'il n'en avait encore jamais rencontré. L'animal avait à la fois l'air enfantin et espiègle, ce qui était loin de déplaire au shaarien. Alors qu'il adressait un sourire légèrement déformé par l'alcool à la petite bête, tout en se penchant, il finit par se rendre compte en levant les yeux, que l'humaine portait à présent son attention sur lui.

Se redressant, il tangua légèrement de nouveau alors qu'elle s'adressait à lui. Sa voix, comme son apparence et son compagnon la classait clairement comme venant d'une contrée plus exotique encore que le Shaar. C'est pourquoi il ne put retenir un petit rire lorsqu'elle évoqua le fait qu'il n'était pas d'ici. Il lui répondit, sa diction ramollie par les restes d'alcool.


- Bien observé. Mais je ne suis pas le seul à venir de loin, hein ?

Il posa alors de nouveau les yeux sur la fée, lui adressant un léger signe de tête en murmurant un "ça va ?" à son attention, puis il en revint à l'humaine.

- Personne ne mérite de finir dans un filet. Ces gamins devaient l'apprendre. Leurs parents auraient dû le faire plus tôt.

Les restes d'ébriété continuaient à faire de l'effet au rôdeur humain puisqu'il enchaîna, questionnant son interlocutrice sur ses origines. Après tout, la situation n'était pas des plus habituelles, entre la fée, cette étrangère et son animal... Il y avait de quoi lui "délier" la langue, même à lui...

- Alors, d'où venez-vous ?

écrit par: Schninkel Samedi 15 Juillet 2017 à 04h43
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Aldriss Santriches & Mirtzar Boucledacier
Les affirmations du molosse parurent plaire à l’honorable, à moins que ce ne fût-ce ses pensées qui suivirent tant les yeux d’émeraudes de l’Elfe semblaient pourvoir déceler en vous, le moindre fragment de vérité. Elle ne prit le temps de répondre à la définition romanesque qui venait d’être faite, ses yeux roulèrent pour aller redonner l’attention, d’un subtil mouvement de tête, à la représentante de Calimshan. Celle-ci répondit d’un hochement similaire agrémenté d’un sourire complice. Elle prit à nouveau la parole pour répondre aux interrogations du jeune prêtre Oghmite.

- Tarek Al Shabû n’a, malgré sa nature consacrée, jamais montré de signe d’hostilité aux irréprochables. Les maigres témoignages que nous avons collectés tendent à me faire penser que cela n’a pas changé depuis son départ. Quant au sujet de ses intentions, j’ai bien peur qu’elles ne concernent que notre propre curiosité…

Quand la voix de l’érudite s’estompa, comme si elle constatait la nature de sa remarque ou plutôt qu’elle avouait son désappointement, c’est la voix de Nërissa qui reprit le flambeau pour compléter les indications.

Nërissa
- Même si nous ne connaissons pas la nature exacte des intentions de Tarek Al Shabû et au risque de voir nos planifications changer pour des raisons humanistes une fois en sa présence, l’Artefact doit retourner au Calimshan, c’est indéniable. L’activation du portail concerne la sauvegarde de milliers d’âmes innocentes. Cela outrepasse désormais nos passions érudites. Nous devons prémunir le peuple des affres qui s’abattront prochainement sur le berceau de vie et pour ce faire, nous attends un périple de trente jours jusqu’aux confins du royaume de Damara.

L’honorable Nërissa demeura silencieuse quelques instants.

- Il y a un élément que vous avez omis ma chère Samira, fit-elle remarquer d’un ton chaleureux. Plait-il ? Questionna en retour la Calishite. L’ordre de Janessar et le monastère du Glacier du Grand Ver Blanc, ajouta sobrement l’Elfe.

--------------------


La connivence des deux éminences grises se conclut à nouveau par un sourire commun. Dal Gorak Serment-de-roche ne disait rien mais l’on pouvait percevoir qu’il était amusé de l’échange verbale entre les deux sages. L’humaine poursuivit ses explications d’un ton toujours teinté de déférence.
Davina Shabû
- Oui, c’est juste, reprit aussitôt Davina. Il existe un lien entre mon oncle et le royaume de Damara. Tout d’abord, sachez que le plus grand lieu de culte d'Ilmater, la Maison du Dieu Brisé, se trouve à Calimshan. Durant l’année de la Rose-Jaune datée au 1242, deux vertueuses organisations virent le jour à deux extrémités opposées du continent. L’ordre de Janessar fondé au Calimshan, ayant juré allégeance aux préceptes de la triade et arborant le symbole sacré de Torm, protège les voyageurs et libère les esclaves du joug de leurs oppresseurs depuis plus d’un siècle. Loin au Nord du Mitan Oriental, au sommet du Grand Glacier, et ce, la même année donc, fut fondé le monastère de la Rose-Jaune ou la Citadelle du Ver Blanc. Sans doute les plus célèbres sont ces Disciples de Saint Sollars Deux-Fois-Martyr, dont l'édifice principal, le Monastère de la Rose-Jaune, se dresse dans les hauteurs des Contreforts de la Terre, en Damarie, tout près du Glacier du Ver Blanc.

--------------------
...


Nërissa
- Malgré l’hypothèse que cela peut évoquer, la coupa l’Elfe en retrouvant le ton, la pose et l’expression d’un professeur d’université, rien n’affirme qu’il y ait une liaison entre ces deux faits, qu’il y ait une correspondance entre le Calimshan et Damara. Ni même qu’il y ait put y avoir une entrevue quelconque entre Tarek Al Shabû et les adeptes de Celui-qui-endure. Il faut savoir que le sénéchal s’était abstenu de parler de ses visions auprès des autorités monacales Calishites. Le monastère de la Rose-Jaune de Damara est un endroit difficilement accessible mais après notre enquête sur le Duché d’Arcata, nous tenterons d’y obtenir un entretien. L’un de nos alliés se dirige actuellement vers cette position. Cet Ordre est l’organisation en laquelle je place le plus ma confiance.

Les mots de l’honorable s’achevèrent doucement. Elle décrivit un geste subtil à l’attention du serviteur Hin qu’il fut visiblement le seul à comprendre. Hamic se retira en direction de la sortie avec toujours autant d’élégance.

- Je vais vous présenter les trois agents qui nous accompagneront durant notre enquête. Avez-vous d’autres questions ? Davina n’aura pas le plaisir de prendre part à notre expédition.

--------------------



user posted image



Gulmar
La nuit avait jeté son voile sombre sur la cité du Valherse. Une bourrasque fit frissonner les feuilles mortes qui jonchaient le sol pierreux du port. Le vent semblait constamment fouetter les lieux de sa présence et faisait grossir la mer en de violentes vagues se brisant sur les perrés du port. Gulmar écoutait le ressac, respirait à plein poumon et n’arrivait pas à décrocher son regard de ses soudaines apparitions. La jeune femme énigmatique lui décocha un sourire charmant en retour à ses interrogations.

- Je suis originaire d’un vieil empire appelé Calimshan. Je me nomme Samira Shabû et voici Maymun.

La jeune Calishite et son compagnon simiesque décrivirent conjointement une révérence théâtrale. Si le vent balayait les effluves d’alcool qu’il dégageait, ses yeux mi-clos et son air hébété ne devait pas permettre de se tromper au sujet des activités auxquels le rôdeur Shaarien s’était livré avant de se retrouver sur les quais. Mais la jeune femme ne semblait pas en tenir rigueur car son sourire paraissait franc.

La petite créature féérique continua de discourir de sa faible voix et attira à nouveau l’attention de la femme aux cheveux d’ébènes. Cette dernière lui répondit aussitôt d’un ton chaleureux.

- Tu as failli m’inquiéter Lilly. J’ai bien cru me retrouver piégée tel le Djinn scellé dans la jarre. Il est temps de rentrer.

La fée répondit aussitôt dans le langage incompréhensible qu’elle employait exclusivement. Ce qui eut pour effet d’effacer légèrement la gaité qui animait l’œil de la jeune femme et trahissait une certaine inquiétude.

- Je trouverais une solution Lilly. Je t’emporterais dans mes bagages s'il le faut, affirma-t-elle avec un nouveau sourire comme pour réconforter la petite créature.

Fermant les bras sur sa poitrine au passage d'une nouvelle déferlante de fraicheur. Ses fins vêtements de couleurs prunes et bleutés flottaient tels des oriflammes. Elle jetait des petits regards autour d’elle comme dans la crainte de voir apparaitre quelqu’un. Ses yeux se reposèrent à nouveau sur Gulmar.

- La jeunesse dorée du Valherse… Je ne prendrais pas le risque de rester ici, de crainte que les parents qui n’ont pas assez bien éduqués leurs enfants, reprit-elle avec espièglerie, ne viennent éduquer l’homme qui a osé effrayer leurs bambins. Je suis déjà étonnée que Lilly n’ait pas plus attirée l’attention que cela. Je dois désormais la ramener chez elle. Voulez-vous nous accompagner…messire… messire comment au fait ?

user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Dimanche 16 Juillet 2017 à 22h08
¤ Ainsi donc il existe un lien entre ces deux régions éloignées, il semble improbable que ce ne soit qu'un fruit du hasard... Les choses restent quelque peu embrumées mais tout commence à s'éclairer...¤

Reïlo commençait à y voir plus clair, à mieux cerner les objectifs de l'expédition. Il regrettait néanmoins de devoir renvoyer l'artefact en Calimshan, estimant qu'il aurait été intéressant de pouvoir l'étudier dans le cadre paisible de l'Académie. Avec l'aide des érudits qui y résidaient et des nombreux documents d'archives figurant dans la bibliothèque, il était probable qu'on eut pu en tirer de précieux renseignements concernant l'histoire ancienne de Féérune.

Cela dit, tout cela n'était encore qu'hypothèses lointaines : l'objet devait être retrouvé. Blanche Flamme avait au moins encore une demi-douzaine de questions en tête aussi bien sur le prêtre d'Ilmater que sur l'artefact, sur leur voyage ou sur les régions de Damarie et de Calimshan. Mais il avait déjà reçu beaucoup d'informations à intégrer et il se dit qu'il obtiendrait sans doute réponse à la plupart de ses questions au cours du voyages et des brefs préparatifs qui le précéderaient.


- Je n'ai pas d'autres questions... pour le moment.

Le demi-drow était par contre très curieux d'en savoir plus sur ses futurs compagnons. Le nain Mirtzar semblait expérimenté et son expérience ne serait certainement pas de trop lors d'un tel périple. Il se demandait si Arlæhn serait à ses côtés. Assez étrangement, il s'était habitué à sa présence et semblait espérer une telle révélation.

écrit par: Mirtzar Lundi 17 Juillet 2017 à 16h49
Le nain d'or se frotta les yeux pendant quelques secondes. Il avait assisté aux dernières explications de Nërissa et Davina comme il aurait observé un duel magique, le spectacle était impressionnant mais il ne comprenait pas vraiment ce qui se passait.

A dire vrai, il avait perdu pied pendant que l'elfe parlait et n'avait jamais vraiment réussi à refaire surface. Intéressé par la raison pour laquelle l'artefact devait à tout prix retourner au Calimshan, et aussi par les motivations inconnues de Tarek, Mirtzar s'était concentré intensément sur le début du propos de leur commanditaire. Elle avait alors fait mention d'un portail et il avait complètement perdu le fil de la discussion.


¤ ¤

Son attention revint à la conversation juste à temps pour entendre que Davina ne ferait pas partie de l'expédition. L'intervention de Blanche-Flamme illustra bien la position du Compagnon des marches d'Argent et il lui fit un petit signe de la tête. L'elfe semblait bien moins perdu que lui, toutefois, ce qui était une excellente nouvelle.

-Je n'ai pas vraiment de question, non plus. Il faudra sans doute me redire la majorité de ce que vous venez d'expliquer à un moment ou à un autre si vous voulez être sûre que je suis dans la même charrette, si possible avec des dessins, mais il y a un temps pour chaque chose et je pense que le moment est venu de se mettre en route. Nul doute qu'un peu d'exercice aidera ma tête à mettre en place les fondations de vos plans dans mon esprit.

écrit par: Schninkel Mardi 18 Juillet 2017 à 02h26
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Aldriss Santriches & Mirtzar Boucledacier
La porte s’ouvrit sur de longues et frêles silhouettes d’Elfes vêtus de côtes de mailles d’argent étincelant et de tuniques de moire aux reflets changeants. Ainsi que de courtes plaques d’armures gravées d’entrelacs et luisant sombrement à la lueur des torches qui aurait pu rendre admiratif certains des plus habiles orfèvres sous la Montagne.

- Maître Dirialhn Héraut de Corellon Larethian, guivre sylvestre, éminent protecteur des préceptes Valiens et instructeur des gardiens frontaliers ! Clama le Petit-être en entrant dans la salle, d’une voix si forte que l’on devait l’entendre jusqu’aux cuisines.

Le premier Elfe qui répondait aux titres clamés à haute voix, un mâle de haute taille et d’une minceur extrême qui accentuaient encore sa pâleur bleutée et ses longs cheveux noirs. Des yeux sombres marqués, malgré son visage infantile, par tant d’épreuves endurées. Il portait à la taille une épée longue à la garde et au pommeau étincelant de pierres précieuses, une véritable œuvre d’art pour les artisans et les novices dans le domaine de la forgerie. Ses deux suivants étaient un homme et une femme. L’Elfe paraissait posséder une prestance aussi martiale que son homologue, seuls quelques subtils détails dénoté sa position de subordonnée. L’autre mâle, le dernier de la troupe, n’avait quant à lui aucune arme ou armure, il portait une modeste bure grise, était aussi fin et sec qu’un hêtre, portant un fin pendentif au caractère sacral qui pendait à son cou et supposait son rang ecclésiastique. Le dénommé Dirialhn dominait naturellement ses comparses de par sa taille et l’aura impériale qui dégageait. Sans un mot, tel une cohorte funèbre, ils traversèrent la pièce et vinrent se placer derrière le bureau où veillait l’honorable Nërissa. Dal Gorak retint un sourire narquois, tant l’emphase des formules protocolaires lui paraissait inappropriée.

- Voici les caméristes, plaisanta la lanterne de Luruar à voix basse.

Immobile et silencieux, ils se tenaient avec une droiture que seul la grâce de leur démarche avait permis de confondre mais désormais aussi raides que des statues. Affichant une expression d’ennui et de morgue, l’Elfe dominant adressa discrètement quelques mots dans le langage du beau peuple à la grande inspiratrice des ordres Oghmites. Celle-ci acquiesça sobrement sans révéler la nature des propos tenus.

Nërissa
- Je vous présente Maître Dirialhn, son adjointe Elialann et le chanoine Tusamircil qui auront la lourde responsabilité de protection de notre expédition. Les présentations étant faites, il ne me reste plus qu’à vous libérer et à vous donner rendez-vous avant les premières lueurs du soleil afin d’embarquer sur le Sceptre Vert. Vous avez sans doute encore des sujets à régler et des proches à prévenir. Vous pouvez disposer à moins que vous comptiez profiter du confort de la demeure Dragonoë, nous possédons de nombreuses chambres et un festin devrait être servi afin de sustenter nos hôtes.

--------------------


Dal Gorak Serment-de-roches poussa un profond soupir et regarda Mirtzar avec des yeux inquiétants. Le vieux doyen fronça légèrement les sourcils, s’éclaircit la voix puis se lança à son tour à l’attention de l’honorable érudite des Vaux.

- Pardonnez-moi d’aborder le sujet, vénérable, dit-il gravement. J’espère ne pas outrepasser ma condition. Je sais, de toute façon, que tu m’aimes bien. Le trait d’humour arracha quelques rires.
Voici tout un cortège pour vous accompagner dans vos ambitions. J’ai pris le soin d’apporter précieusement un élément qui portera le poids de mes convictions à vos côtés et d’après ce que je vois, correspond effectivement à vos espérance.
J’aimerais maintenant que vous abordiez le délicat sujet de vos visions et ceci afin d’agir dans la clarté la plus absolue.
Le doyen Serment-de-roche se pencha vers le molosse rouquin à ses côtés.
- Elle voit tout, mais ne révèle ce qu’elle voit qu’à quelques élus, précisa-t-il plus intimement à son jeune congénère.

L’honorable Nërissa regarda ses convives en esquissant un sourire perceptible uniquement sur ses lèvres.

Nërissa
- Maître Boucledacier, Davina a évoqué la découverte de vestiges dans son pays d’origine et admis qu’il s’agissait d’un portail dès le début de notre conversation. Il faut dire que nous vous avons noyés d’informations, je me tiens pour responsable de vos doutes et prendrais le temps nécessaire pour vous informer à nouveau lors de notre périple si cela s’avère nécessaire. Reïlo, je suis navrée, mais Arlæhn ne pourra pas nous suivre car je lui ai confiée une autre tâche d’une grande importance. Assurer notre retraite par Impiltur.

L’elfe aux yeux d’émeraudes laissa s’instaurer quelques silencieuses secondes et seul le ricanement du prêtre nain vint briser l’intervalle, visiblement amusé de l’effet de surprise.

- C’est parfois difficile pour moi, voyez-vous, rien ne m’est caché. Quand je vois quelqu’un pour la première fois, je vois tout. Sa vie, ses souvenirs, ses colères et ses souffrances. Tout cela est nu devant moi. J’essaie de me fermer à ces milliers d’images et d’émotions, mais c’est douloureux, épuisant. Alors je me contente d’absorber la plupart.

Un nouveau temps d’accalmie étudié fit son apparition afin que chacun des interlocuteurs puissent réaliser l’étendue des conséquences de cette révélation.

- Il est possible d’entrevoir dans les fragments de toile que tisse l’existence, tant d’évènements à venir que d’anciens souvenirs. Ces présages se concrétisent en moi par d’intenses et indomptables projections réalistes, tels peuvent l’être les rêves ou la transe méditative. J’ai longtemps perçue mes visions comme une malédiction. J’évitais de partager mes prophéties, effrayée par les responsabilités qui m’incombaient alors, le simple fait de vous en parler à déjà certainement altéré le cours des évènements. De nombreuses décennies ont été nécessaires afin que je parvienne à maitriser ce pouvoir héréditaire. Aujourd’hui, je peux vous assurer la tangibilité de ces visions.

Les mains de la devineresse se levèrent, paumes tendues vers le plafond puis ses yeux se fermèrent avec une expression méditative. Elle se remit à parler mais quelque chose avait changé dans le fond de sa voix, comme si elle venait de laisser place à une autre entité.

- J’ai vu, le fruit de nos recherches, « L’égide de la Triade », « Le Sceaux d’Affliction », l’artefact d’Ilmater entre les gants d’un homme vil, siégeant sur un trône de glace dans un palais cristallin. J’ai vu :

Les yeux de la prophétesse s’ouvrirent soudainement et se mirent à luire d’un intense éclat de jade. Sa voix se fit plus profonde, plus haute, elle semblait désormais emplir intégralement la pièce. L’air se fit plus lourd. L’honorable semblait investie d’une puissante aura.

- Une expédition, huit âmes errantes, arpentant les monts des galènes puis dans ses artères, de sinueux vestiges, semblables à l’Outreterre. J’ai vu, six aventuriers au pied d’un autel ensanglanté, le paysage glacé de Damara. J’ai vu, les ailes et le chuintement du strigidé baignant dans le halo d’une lune pourpre. Je vous ai vu, m’écoutant dans ce bureau à ces places qui sont actuellement les vôtres.

La lueur surnaturelle dans son regard s’estompa progressivement, ses mains s’abaissèrent lentement. L’honorable Nërissa parut revenir à la réalité après ses obscurs propos.

- Non… A la réflexion, cela ne va pas.

Nërissa observait avec insistance l’unique chaise restée vide.

- Il manque une personne.
Il y avait un aut… Aurai-je déjà dénaturé les prédictions ?

--------------------


Elle jeta un regard inquiet vers le jeune prêtre aux cheveux nacrés puis balaya le reste de l’assistance, comme si elle cherchait des réponses. Sortant de l’ombre, l’elfe immobile nommé Dirialhn, qui se tenait derrière Nërissa, fit un pas en avant. Les pans de son armure tintèrent légèrement. Sa voix était faible, comme s’il ignorait la présence des autres intervenants et ne se confiait qu’à sa maitresse.



D’un geste vif de la main, Nërissa suspendit les paroles de son acolyte.

Nërissa
-
J’ai vu cet homme aussi bien que je vous vois.

Un silence s’échappa, les yeux de la prophétesse s’affinèrent, elle cherchait dans les tréfonds de sa mémoire.

- Il y avait un homme. Un humain...Un parfum …Le gout du nectar des xérophytes. Une attitude de sauvageon. Le regard perçant comme celui d’un rapace. Des cheveux et une barbe mêlés en une épaisse crinière rousse…tressés à la coutume des fils de Moradin.

--------------------



user posted image



Gulmar
Le nouveau venu sur les terres des Vaux se présenta puis fit remarquer que l’attitude des enfants ne correspondait pas à l’idée selon laquelle les autochtones privilégiaient l’harmonie et le respect des lois garantissant le règne de la nature. Il ajouta avec aplomb, fermeté et un peu d’humour, qu’il serait ravi de le faire remarquer aux parents des bambins qu’il venait de chasser.

Samira parut amusée de ses considérations comme le suggérèrent ses délicats esclaffements. Elle expliqua studieusement que les traditions avaient remplacées les préceptes des Elfes mais que la soudaine et récente expansion du plus vieux des Vaux avaient aggravées l’écart générationnel. Les mentalités changeaient selon elle. Tentant de renouer avec le caractère cordial de la conversation, elle fit aussi remarquer que l’ignorance menait à l’erreur et que les erreurs étaient nécessaires à l’élévation de la jeunesse tout en riant légèrement. Les Juniyas sont rares dans la cité, ajouta-elle jovialement. Les mots résonnaient maladroitement dans sa bouche mais n’entachaient en rien ses idées. Pourtant omniprésente, la beauté de la jeune Calishite n’égalait visiblement pas son intelligence et sa sagesse. Elle avait un rire agréable, un sourire attrayant et des étincelles semblaient parsemer ses grands yeux sombres. Cette soudaine compagnie fit quelque peu gamberger Gulmar. La chaleur spontanée des présences féminines lui avait manquée. Déjà deux années d’errances dévouées à son ancien mentor et au service d’une compagnie Naine avaient laissé le rôdeur quelque peu privé de sensualité. Samira Shabû reprit la parole et ramena son interlocuteur à de plus dignes pensées. Engageant la marche, le singe blanc se tracta avec vigueur jusqu’à ses épaules pour l’accompagner et la présence féérique se mit à flotter dans la même direction. Attiré par les charmes exotiques de la jeune femme et pétrit d’une grande curiosité pour les deux créatures qui l’accompagnaient. Le rôdeur Shaarien accepta naturellement l’invitation de la Calishite et ils achevèrent les présentations sur la route qui semblait mener en périphérie de la cité portuaire. Devant tant d’érudition, Gulmar ne prit le risque de surenchérir les propos de la petite et se contenta de vaguement la questionner.

Chemin se faisant, ils s’éloignèrent du port et s’enfoncèrent à l’ombre des arbres, aussi discrètement que cela puisse être. Les rafales de vents aux effluves iodés se dissipèrent progressivement. Tout en prenant le soin de circuler derrière les bâtiments au style architectural hétéroclites, ils remontèrent une colline et cheminèrent entre d’épais buissons et de nombres rangées d’arbustes de sorbier des oiseleurs aux fruits rouges brillants. Un peu plus loin, au cœur même de la ville, les ferveurs des festivités semblaient s’apaiser. Seuls les échos de lointaines mélodies, la présence d’une petite foule gigotant sur une large piste de danse boisée et les nombreux lampions qui parsemaient la ville trahissaient encore les augures d’une quelconque fête. Des marchands et ce qui paraissait être des artistes achevaient leurs présentations, les artistes et certaines rues paraissaient totalement désertes vers l’extérieur de la cité.

Gulmar écouta attentivement la jeune demoiselle à la peau brunie tout au long du chemin, se désenivrant lors d’une marche plus que la bienvenue pour sortir enfin de cet état d’hébétude. Samira était bavarde, à moins que ce ne fût-ce le flegme du rôdeur qui la poussa à combler le vide. Elle narra de nombreux faits. Depuis des centaines d’années, la populeuse famille Yildiz avait prospérée à Portcalim, une gigantesque cité portuaire se situant dans le plus vieil empire des sables. La jeune Calishite parla d’une cité aux dimensions titanesques, comptant plus de 150 milliers d’habitants, des notions que le chasseur eut du mal à s’imaginer tant sa vie dans les terres désolées avait été différent de ce qu’elle décrivait. Elle était la huitième fille du prince d’un des immenses quartiers que comportait sa cité d’origine. Elle et sa sœur ainée avait voyagé afin de rencontrer les érudits siégeant au Valherse. Ils échangèrent ensuite au sujet de Maymun, le fidèle primate qui l’accompagnait depuis de nombreuses années. Elle évoqua leur complicité en des termes qui auraient pu être destinés à un frère. Elle expliqua que l’étrange bandeau cuivré qu’il portait à son crane était des lunettes. Un outil indispensable pour affronter les terribles tempêtes de sables qui balayaient son pays. Rapidement, Gulmar comprit que la belle ne répondait pas scrupuleusement à ses questions, il devenait même évident qu’elle ne parlait jamais vraiment d’elle-même et encore mois de ses activités. Elle se contentait de parler des guildes et des autres institutions où sa famille s’exerçait depuis plusieurs siècles. Ils en vinrent à reparler de l’étrange fée et des liens qu’elle entretenait avec la prospère cité portuaire des Vaux. Pour ce faire, Samira se mit à conter la vie d’un maître de l’Art nommé Draganoë qui, en des temps éloignés, s’installa dans la région dans l’optique de se soustraire aux civilités. Afin de préserver la quiétude à ses recherches des envieux démarcheurs et des nombreux prétendants à l’apprentissage, le magicien appliqua un enchantement sur sa demeure, une illusion, un mirage. Les tillas aux feuilles en forme de cœur étaient, selon elle, le secret qui permettait de confondre la réalité dans la duperie. A la grâce de ces arbres, l’enchantement avait perduré. Après la mort du dit mage, les autochtones semblèrent oublier et s’accommoder de la présence du sortilège. La demeure Draganoë resta un temps inhabité. Les habitants bâtirent autour du manoir et les faits devinrent des légendes puis des fables.

A ces évocations l’être féérique de huit pouces de haut se rapprocha vers la jeune femme. Elle illumina son visage d’une aura bleutée tout en continuant de pialer de sa courte voix. Le langage qu’elle employait se révéla être du sylvestre. Mais Lilly (tel l’avait nommée la jeune Samira pour des raisons de commodités) n’était pas née dans la forêt. Destinée à servir les intérêts de la demeure Draganoë, Lilly était un homoncule, une créature artificielle, une réplique d’un être féérique. Le Magicien avait insufflé la vie afin d’avoir un gardien à son antre, capable de guider ses invités à travers l’illusion de son sortilège et surtout d’éloigner les plus opportuns visiteurs. Samira s’était entichée de cette créature et dans un élan d’empathie, certainement à raison anthropomorphique, elle lui avait compté les paysages et les civilisations, discourant avec Lilly comme s’il s’agissait d’une banale rencontre, aussi triviale que celle que le rôdeur et la Cashite venaient tout juste de faire. Ne pouvant se résigner à délaisser la créature aux quelques ruelles qui avaient été toute sa vie. Elle l’a libéra de ses fonctions pour un temps afin qu’elle puisse contempler la Mer des Étoiles Déchues et apprendre par elle-même. Mais grandes furent ses inquiétudes quand Lilly ne revint pas. Samira avait expérimentée toute une journée ce contraignant isolement et ne pouvait imaginer ce que cela avait pu être de veiller plus d’un siècle. Dans un soupire réconfortant, elle se félicita que ce calvaire fût-ce enfin terminé et désormais ne restait, que le poids de la culpabilité. Il était clair pour la jeune femme, qu’elle ne pourrait se résigner à délaisser la petite Lilly. La pâle créature lumineuse se mit à tinter de sa voix et malgré l’incompréhension, parut acquiescer.

L’étrange petit cortège bifurqua dans les artères de la ville. Ils débouchèrent sur une grande place circulaire pavée de larges pierres, au centre de laquelle, trônait une antique sépulture. Partout autour, les modestes habitations obscurcissaient les lieux du sol à la cime des arbres. Ici comme ailleurs, les végétaux avaient repris leurs droits et enlaçaient les structures d’une solide étreinte. D’un pas serein, toujours en discutant allégrement, ils passèrent sous une haute arche et disparurent dans une sombre ruelle.


user posted image

écrit par: Mirtzar Mercredi 19 Juillet 2017 à 15h45
Ayant décidé de mener seulement les combats qu'il pouvait remporter dans son conflit contre l'immense quantité d'informations que Davina et Nërissa leur avaient donnée, Mirtzar se dit que construire une base de compréhension sur les propos des nouveaux arrivants était probablement sa meilleure chance de sortir de cette réunion en ayant l'impression d'avoir compris, au moins, un aspect de leur mission. Sauf qu'il n'avaient rien à leur dire ou, en tout cas, rien à dire au nain d'or.

Ce qui ne voulait pas dire que le Compagnon des Marches d'Argent n'avait pas eu droit à une révélation. Il était prêt à s'insurger contre la violation de ses pensées quand le ton et les mots de Nërissa lui firent reconsidérer son ire. Il n'était pas certain de comprendre tout ce que ce surprenant pouvoir signifiait mais il ne pouvait pas lui en tenir rigueur.


¤ ¤

Mirtzar poussa un long soupir. Leur aventure n'avait pas encore commencée et déjà il se sentait fatigué ... et loin d'être à la hauteur de la tâche qui leur échoyait. Mais ce n'était pas la première fois. Il avait traqué un drow dans les bois de Cormanthor en compagnie de chasseurs et de puissants mages elfes récemment et, bien que sa contribution ait été mince, il avait participé au succès de cette entreprise. Il ne comptait pas obtenir un moins mon bon résultat cette fois-ci. Pas sans avoir fait son possible pour triompher en tout cas.

¤ ¤

Les mots en Espruar prononcés par celui qui avait tant de titres, Mirtzar n'avait pas réussi à tout retenir mais il semblait être un envoyé du Premier de la Seldarine et aussi le chef des douaniers locaux, attirèrent l'attention du nain d'or sur le problème qu'exposait Nërissa. Par réflexe, plus qu'autre chose, il utilisa aussi la langue elfique pour sa réponse.

-

Il se tut quelques secondes le temps de rassembler ses méninges. Le suivant du Protecteur semblait être du genre à prendre offense si son nom était écorné. Mais le Compagnon des Marches était presque certain qu'il l'avait retenu.

-

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Jeudi 20 Juillet 2017 à 11h18
Les précisions apportées quant aux visions de Dame Nërissa impressionnèrent beaucoup Reïlo. Il fut sans doute moins étonné que ses compagnons en entendant ces révélations car il avait eu l'occasion d'en entendre parler à l'Académie mais il était loin de se douter que ces visions étaient si puissantes et si précises. Nërissa était assurément un être exceptionnel et il était intrigant qu'elle n'ait pas utilisé ses pouvoirs afin d'accéder à la richesse et au pouvoir.

¤ Quels idéaux l'animent-elle exactement? Servir le Bien? Ou accumuler le Savoir dans un lieu tel que l'Académie? Mais pourquoi vouloir rester à ce point dans l'ombre? Ses pouvoirs lui auraient-ils attiré des ennemis? ¤

Il restait bien des questions en suspens. Mais pour l'heure, la petite assemblée discutait d'un homme que Nërissa avait vu dans l'une de ses visions. Mirtzar ne semblait pas connaître d'individu répondant à la description proposée par celle qui commanderait leur expédition.

L'adepte d'Oghma, quant à lui, ne connaissait pas grand monde à Valherse : même s'il y avait grandi, il était toujours resté quelque peu en marge de la société, du fait de ses origines. Il se força néanmoins à passer en revue tous ceux qu'il avait rencontrés récemment. Et soudain, une coïncidence trop belle pour être vraie émergea dans son esprit.


¤ Serait-ce... le "garde-du-corps"? La destinée est parfois curieuse...¤

Ne laissant pas le temps à Maître Dirialhn de répondre, il prit à son tour la parole en elfique.




Blanche Flamme conclut :



écrit par: Schninkel Jeudi 20 Juillet 2017 à 16h18
user posted image


Les remarques du molosse de la compagnie des marches ne trouvèrent comme réponse que le regard glacial de l’Elfe. D’une haute stature, le visage implacable de sérénité, il dévisageait le Nain avec d’impénétrables arrière-pensées. Le regard commun qu’échangèrent les deux subordonnés dans son dos fut le seul élément qui suggéra qu’il y avait eu un quelconque affront. Mais avant que les justifications ne viennent éclaircir les suggestions, le jeune prêtre Oghmite fit une improbable analogie avec des évènements qu’il avait vécus en début de journée.

Dal Gorak Serment-de-Roche
- Dormarek et le Jasp’précieux ?? Par la barbe du Père ! Puahahah ! Et tu dis avoir voyagé avec eux ?!! C’est insensé.



--------------------
...


- Aussi aberrant que d’avoir voyagé de Proskur au Valherse en compagnie de Maître Mirtzar, fit remarquer Davina Shabû. La vie n’est qu’une succession d’évènements aléatoires.

Dal Gorak se mit à s’esclaffer plus lourdement encore suite à cette remarque. Le vieux prêtre avait des aspects bien moins sage qu’à l’accoutumé en compagnie de ses sympathiques associés. Les prestigieuses histoires que l’on comptait à son sujet et les préceptes soutenus qu’il haranguait paraissait bien loin et il était désormais bien plus enfantin. Serment-de-Roches enchaina rapidement la suite des opérations en suggérant d’aller chercher immédiatement le dernier membre de l’expédition. Il décrivit l’échoppe d’un Nain d’Or devenu entrepreneur par la force des choses. Un marchand respectable qui avait eu la courtoisie de l’accueillir, lui, ses hommes et le vaillant Mirtzar. L’honorable Nërissa parut rassurée par l’orientation que prenaient les évènements. La devineresse fit mander un messager par l’intermédiaire du serviteur Halfelin et invita ses acolytes à patienter un instant afin d’attendre le nouveau venu. Elle précisa, en particulier à l’encontre de son apprenti métis, que l’essentiel étant dit, ils pouvaient profiter des dernières heures qui restaient avant le commencement de cette dangereuse expédition.

***


L’escorte parcourait toujours les étonnants dédales urbains afin de ramener le gardien en sa demeure. Ils continuèrent d’échanger afin de trouver une solution à la situation et la jeune Calishite révéla qu’elle envisageait d’enlever la fée. Elle n’aurait pu se résoudre à la libérer car il ne s’agissait pas d’un animal maintenu captif. La virevoltante Lilly paraissait enjouée de parcourir le monde. Tout enjoué que fut l’ambiance du groupe, ils arrivèrent à destination, au milieu des bâtisses enracinés. une architecture encombrée pour une cité forestière, songea le Shaarien. Les balcons taillés dans du blanc-bois parsemaient les façades pittoresques. Plus haut encore, les larges houppes des arbres surplombaient même les toitures et plongeait le quartier dans la pénombre. Mais un nuage passa et un rayon lunaire vint pointer sur les deux étrangers. Le chasseur de Gnoll se fit une nouvelle fois la réflexion que son interlocutrice était somptueuse. Ils s’étaient arrêtés près d’une grande porte rougeâtre surmontée d’un auvent de bois sinueux, une curieuse gemme polie semblait être incrustée au point le plus haut, enlacée parmi les branches. Les yeux noyés dans ceux de la jeune Samira, à se délecter de son charmant accent, Gulmar envisagea de se rapprocher afin de se soulager de cette chaleur qui l’encombrait en la présence de cette délicate personne. Amorçant une subtile approche vers sa conquête, il se délectait déjà de ses lèvres mais fut cueillit par le visage cendré du macaque qui trônait à son épaule. La bête montra sournoisement les crocs, avait un œil mauvais et souleva son majeur d’un air de défi. Possessif, songea le Shaarien.

Ils continuèrent de discuter à la faveur de la nuit quand soudainement la porte qu’il venait d’atteindre s’ouvrit de l’intérieur et vint écourter la conversation. Une connaissance de la Calishite fit son irruption. Ils se saluèrent rapidement et le visage du nouveau venu se décomposa en apercevant Gulmar. A la stupéfaction générale le rôdeur apprit qu’il était recherché. Les évènements qui suivirent se déroulèrent très rapidement. Gulmar fut conduit à travers l’étrange demeure du Magicien Draganoë dont Samira lui avait conté les mérites. Il eut l’impression de rentrer dans un autre monde, les dimensions improbables, l’ameublement et les fresques enchanteresses lui redonnèrent la sensation de l’ivresse. Il rencontra une multitude de personnes intéressantes et perdit celle de la jeune Calishite. Les informations s’enchainèrent trop vite pour son esprit déjà lésé de cette journée mais l’essentiel était là, il avait trouvé un billet pour Damara, la terre qui l’exaltait depuis la disparition de son géniteur. Il accepta avec enthousiasme sans vraiment réaliser dans quel périple il s’embarquait. Le caractère irréel des évènements ne pouvait être accueillit que comme une providence, l’occasion paraissait trop belle. La réunion s’acheva et chacun retourna à ses préparations.

user posted image


***


user posted image


Il faisait nuit dans le plus ancien des Vaux, mais la cité était illuminée par des torchères dont les flammes oscillaient et se tordaient sous le vent. Ici comme partout, les journées raccourcissaient de façon plus sensible à l’approche du plus fort de l’hiver, qui bientôt serait sur eux. Pourtant, les mille lumières des maisons et des navires donnaient presque l’impression d’être en plein jour. Les festivités animèrent le Valherse une grande partie de la soirée, des marins profitèrent de leur dernière nuit à terre dans une petite taverne tandis qu’une populeuse troupe de nain fêtait ses retrouvailles derrière les murs du Jasp’précieux. Que cela soit dût aux machinations d’une bande d’érudits férus d’archéologie, d’une suite d’évènements aléatoires ou d’une obscure volonté divine. Une communauté venait d’être formée autour d’un seul et unique objectif. Retrouver l’inquiétant Artefact nommé le « Sceau d’Affliction ».


Dix-huitième jour du Crépuscule. (DR1372) Année de la magie sauvage.
Météo et températures : Frais et Sec. (6°C) Vents légers.

Sous le regard bienveillant d’un anonyme fils de Moradin et le regard inquiet d’une jeune demi-elfe aux cheveux auburn, le Sceptre vert leva l’ancre à l’aube, par vent frais et modéré. Le capitaine Saukko et son équipage hissèrent la grande voile carrée et suivirent la marée descendante. Le bateau longea les côtes du Cormanthor une grande partie de la journée. Les chaleureuses terres des Vaux se mirent à s’assombrir en s’éloignant, le Valherse ne devint très rapidement plus qu’une vague brume fondue dans la mer. Le paysage semblait au fur et à mesure moins verdoyant mais plus ensoleillé, le ciel semblait plus bas, d’un bleu profond. De nombreuses forêts, des fermes coquettes et parfois des châteaux de pierre ou des grands manoirs.

Le Sceptre Vert possédait trois grands mâts avec des voiles carrées. Rond et large de coque, il était toutefois aisé à manœuvrer, économe en équipage et robuste. La frégate était grande et l’organisation adaptée. On avait rarement l’occasion d’être nombreux, sauf lors des manœuvres durant lesquelles presque tout le monde se retrouvait. Chacun put admirer les gabiers, progressant le long de mâts vertigineux, travaillants avec hardiesse et complicité, semblants ignorer les lois de la gravité. Certains marins avaient aussi un grand talent pour l’artisanat tel pouvait, le démontrer la fabrication de choucanes, qui servaient à protéger les voiles du frottement des bouts. Ou ces fiers charpentiers organisant des ateliers afin de réparer leur demeure. Un jeune homme se présentant sous le nom de Gendry fut assigné afin de répondre aux questionnements des invités de Nërissa. Le marin expliqua les différentes lois qui régissaient le bâtiment. Les consignes étaient nombreuses. Les aventuriers eurent à disposition une cabine dans laquelle se trouvaient quatre modestes bannettes.


Dix-neuvième jour du Crépuscule. (DR1372) Année de la magie sauvage.
Milieu de journée.
Météo et températures : Frais et Humide. (2°C) Vents forts.

Réveillés par les cris des goélands, un fort vent gonflait les voiles. Le capitaine était positif tandis que l’expédition parcourait la mer aux étoiles. L’accès au pont principal fut interdit toute la matinée, la manipulation d’un tel navire se montra mouvementée et les marins accouraient pour répondre aux besoins techniques au gré des manœuvres. Dans les constants tangages et autres roulis, le second du capitaine prétexta en ironisant que le bâtiment était trop encombré pour éviter cela. Il rassura tant bien que mal les membres de l’expédition en invoquant un temps idéal et un courant relativement calme. Le navire chemina le long d’une grande cité. Ylraphon, également connu sous le nom d'Yvlaphon, était une ville dans le Vaste, allongée sur la rive orientale de l'extrémité nord du bief du dragon.

Le dénommé Aldriss, ayant servi un temps sur ce navire, avait disparu depuis leur arrivée au sein du Sceptre Vert. Sans doute occupé à aider ses camarades ou à leur apprendre la nouvelle de son futur départ. L’honorable Nërissa et sa suite n’avaient pas daignés se montrer depuis qu’ils avaient le bâtiment avait levé l’ancre. Enfermés dans la timonerie en compagnie du capitaine. Il se faisait écho qu’ils débattaient au sujet du passage délicat sur le fleuve de Lis. Un périlleux marécage d’après ce que révélaient les sordides rumeurs. C’est le second en chef qui orchestrait durant ce temps les manœuvres. Matt Thurley avait des cheveux et de très longs cils blonds, des anneaux argentés ornant ses oreilles, des vêtements sobres et un sourire arrogant accroché à la gueule. Une constante nonchalance qui n’entachait pas le charisme dont il abusait pour faire respecter ses consignes. Au sein de l’équipage, dans l’intimité des lieux de vie, Nërissa du Val’Humble était le fond de toutes les conversations, autant sujet de railleries que d’émerveillement. Certains jouaient au dé, d’autres engloutissaient leurs repas avant de relever l’équipe en manœuvre. Nombreux gueux donnaient le titre de princesse à l’honorable sans avoir la notion de noblesse qui aurait permis de l’intituler ainsi. Certains critiquaient les intentions du capitaine, d’autres louaient le prestige de cette escorte.


user posted image

écrit par: Mirtzar Vendredi 21 Juillet 2017 à 17h58
Emporté par les vagues d'informations qui avaient déferlé dans la demeure Draganoë, le Frère-Molosse n'avait pas vraiment eu le temps d'être impatient de partir. Il fallait aussi avouer que le délai entre la decsription de leur mission et leur départ n'avait pas été très long.

Ce n'était pas la première fois qu'il embarquait sur un navire mais il était toujours très loin d'avoir le pied marin. Le fait d'avoir sous les pieds un sol en constant mouvement n'était pas très rassurant, pas plus que la connaissance que les quelques planches de bois, si peu épaisses, étaient le seul obstacle à un naufrage.


¤ ¤

Malgré ses pensées un soupçon macabres, le nain d'or était de plutôt bonne humeur. Leur itinéraire traversait seulement le Bief des Dragons et ne nécessitait pas de s'éloigner de la côte suffisamment pour la perdre de vue, ce qui était rassurant même si le Compagnon des Marches d'Argent était certain qu'il n'était pas capable de nager aussi loin, et le paysage était donc plus intéressant qu'une étendue sans fin d'eau.

Ce petit plaisir leur avait été refusé le matin même pour cause de troubles météorologiques et le natif du Royaume Profond avait trouvé le temps long dans ce qui leur servait de cabine mais il ne se comptait pas malheureux. Ses compagnons d'aventures étaient intéressants et il était important qu'ils fassent plus ample connaissance à un moment s'ils voulaient pouvoir compter les uns sur les autres à l'avenir. Parmi les choses qui l'intéressaient le plus étaient les informations que Gulmar pouvait fournir sur le Shar. Mirtzar aimait beaucoup sa terre d'adoption mais sa terre natale restait loin au Sud.

écrit par: Schninkel Samedi 22 Juillet 2017 à 22h22
user posted image


Reïlo Blanche Flamme
A l’horizon, l’orient se barbouillait de rose et d’or, et là-haut, une demi-lune vous lorgnait derrière la fuite éperdue de nombreux nuages bas. Le vent était froid, et l’on percevait le ruissellement de l’eau sous le clapotis constant des vagues. Le temps fleurait la pluie mais aucune goutte ne vint entacher le paysage.

Dès que cela fut possible, le prêtre d’Oghma gagna les ponts et les mâts afin d’étancher sa soif constante de connaissances. La grande Inspiratrice qui l’avait recruté ne s’était pas montrée depuis que le navire avait pris le large. A peine avait-il aperçu les furtives silhouettes de l’honorable et sa suite lors de l’embarquement et puis plus rien. Il était livré à lui-même et s’était discrètement installé près du bastingage entre deux tonnelets, ne voulant pas gêner les matelots en pleine tache, il observait silencieusement cet étrange environnement et tentait dans décrypter les secrets d’un œil flâneur.
Précipité pour quelques jours dans les tumultes de vie marine, Reïlo apprécia le cosmopolitisme qui se dégageait de l’équipage. Il était étonnant de voir autant de monde réunit en si peu d’espace. Les membres du Sceptre Vert paraissaient venir des quatre coins de Féerune pour servir les mêmes aspirations. Lestes et sombres, un teint olivâtre, les salés aux longues chevelures noires venaient des côtes méridionales. Plus sombres encore, les sablonneux avaient le visage bruni par la rudesse du soleil. Ils ceignaient leurs épaules de longues écharpes de couleurs vives pour se préserver des insolations. Plus grands et plus forts, les descendants des premiers hommes étaient blonds ou châtains, et, au lieu d’un teint hâler gorgé de soleil, avaient le visage couvert de taches de rousseur. Ce qui frappait ensuite, c’est qu’il n’y avait que cette diversité ethnique pour confondre chaque individus, chaque homme était sinon réduit à porter d’humbles frusques, si bien, que tout le monde semblait au même niveau de hiérarchie. Ce sentiment était renforcé par les drôles de titres que les marins se donnaient, des noms de baptêmes très peu reluisants : Reinette, Bouillie, Lamproie, Rognon,… Oubliant leurs anciennes vies en joignant les desseins du Sceptre Vert, ces nouveaux surnoms scellaient leurs souvenirs et affirmaient leur appartenance à cette famille. Le jeune métis du Valherse n’avait ressenti aucune hostilité, aucun reproche qu’en à ses traits, peut-être cette mentalité tolérante empêchait les aprioris, peut-être étaient-ils tout simplement trop occupés à maintenir le navire à flot. Les marins passaient à côté de lui sans lui prêter la moindre attention.

Alors qu’un quartier-maitre parcourait en tous sens le pont d’un pas chaloupé, vociférant des ordres et provoquant une agitation fiévreuse. Tout en haut des vergues, la vigie appelait à la manœuvre. Reïlo aperçut un fin voilier dépasser le Sceptre Vert en suivant son sillage pour retourner probablement en direction des Vaux. Quand une voix fluette vint le sortir de ses rêveries.


- S..SS..Ser ?
Un marin, ou plutôt un bambin, tant son visage encrassé avait des traits de jouvenceau, interpella le prêtre accoudé au bastingage. Il tenait dans ses petites mains un pâle morceau de cuir et un bout de charbon. Le jeune homme était hésitant, visiblement très intimidé.
- Ser, j’ai ouïe dire que vous seriez… que vous connaissiez l’art de calligraphie. J’…J’ai…toujours voulu pouvoir lire mon nom.
Il tendit les instruments archaïques qu’il avait réussi à se procurer. Son regard avait du mal à soutenir celui de Reïlo, sa voix était légèrement tremblotante.
- Je…je suis Stef Trautmahn. Mais les autres, ils m’appellent Bottelette…

user posted image


Gulmar
Le rôdeur venu du Shaar avait rapidement fureté sur les ponts, agrippé au bastingage plus d’une heure, luttant contre la nausée. Son foi était sensiblement encore un peu lâche aux écarts souls de la veille. Le pont était régulièrement humidifié par beau temps afin qu’il ne craquèle et blesse les pieds nus des marins. Gulmar entendait les pas résonner sur le plancher, le bruit du vent dans les voiles, le fracas de la houle se brisant sur la coque et les cris de mouettes. Les constants malaises et le fait de ne pas avoir vu ses recruteurs depuis la veille le rendirent un peu embarrassé. Les évènements l’avait précipité si rapidement dans la situation présente.
C’est alors que le bienveillant Gendry vint à son secours, une tasse de gré dans une main, une serviette dans l’autre.


- Racine de gingembre et citron. Cela fera disparaitre les nausées, les vertiges et la somnolence. Vous devriez porter sereinement votre regard sur l’horizon et ne pas vous focaliser sur le tangage.

Les conseils et la boisson furent appuyés d’un chaleureux sourire et eurent rapidement l’effet escomptés. Les deux hommes échangèrent quelques mots sur la vie en mer.

- La cloche du souper sonnera bientôt. Voudriez-vous accompagner la table des officiers avec vos camarades? Il me semble que l’équipage aimerait aussi partager un morceau arrosé d'hydromel. Ce serait pour eux un grand honneur. Le choix est à vous, je vous laisse consulter vos coéquipiers.

Gulmar acquiesça à la requête. Le marin retourna à ses occupations et le rôdeur se décida à prévenir les autres après un dernier coup d’œil à l'horizon.

***


Mirtzar Boucledacier
Le ciel commençait à s’obscurcir à travers le hublot de la cabine. A voir la hauteur grandissante des vagues, le vent avait forcit. L’imposant bâtiment se faisait balloter comme un fétu de paille, songea le Nain d’or reclus dans sa cabine. Rien n’aurait pu le rassurer sur la fiabilité de l’esquif une fois livré au caprice des éléments. Lui revint en mémoire les dernières paroles dont la lanterne de Luruar l’avait gratifié. A travers ses airs joyeux et les psaumes affectueux, le doyen semblait inlassablement poursuivre sa propre intuition.

- N’oublies pas, les intérêts de la compagnie sont liés au retour de cet artefact, annonça-t-il en soupirant. La violence des Wyvernes, les déchainements de Magie sauvage et les sempiternelles querelles des Nations.
- Nêrissa nous a prévenue de certains des futurs ravages que nous encourons. Le pire semble être à venir. Nous devons saisir l’opportunité de nous prévenir de ces catastrophes. Je compte sur toi baroudeur Boucledacier. Que Berronar Purargent te guide. Mais si tu perds espoir, saches que dans les montagnes de galènes, à l’extrémité hyperborée, se trouve une nouvelle colonie de nains d'or, le Palais du marteau enflammé. Préviens les, invoque mon nom s’il le faut et tu auras du soutien.



D’un air profond, il déclara une prière au guerrier Nain en prétextant que de savoir un compagnon si loin de son foyer à l’approche de Marr Hid, le solstice d’hiver, le temps de l'attente, des banquets en famille et des longues sagas racontées autour du brasero familial ou clanique, méritait bien une bénédiction. Ils se serrèrent ensuite les poignets à la manière des guerriers et ce fut ainsi qu’ils se séparèrent sur un ton solennel et pontifiant.
Un grincement métallique fit sortir Mirtzar de ses souvenances. La porte de la cabine s’ouvrit et l’homme venu du Shaar en émergea. Les deux sudistes n’avaient pas pris le temps d’approfondir la rencontre, peut-être par pudeur caractérielle ou sans doute les évènements avaient-ils été un peu accélérés. Le molosse avait l’esprit de meute et avait déjà songé à tenter de souder des liens avec ceux qui étaient devenus ses alliés. L’occasion se présentait enfin.


user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mardi 25 Juillet 2017 à 10h35
Tout en observant les marins qui s'affairaient sur le pont du navire, Blanche Flamme se remémora les événements qui s'était rapidement enchaînés depuis qu'il avait quitté Nërissa et ses compagnons.

Il avait dans un premier temps gagné le temple d'Oghma pour y retrouver ses mentors, Roldan et Beltir. Sans leur parler du but exact de l'expédition à laquelle il allait prendre part, il leur expliqua qu'il se rendait en Damarie aux côtés de Dame Nërissa du Valhumble, ce qui sembla impressionner ses interlocuteurs. Après avoir discuté quelques temps ensemble de cette région nordique, Bentir s'était rendu dans ses quartiers pour revenir armé d'une lance finement ouvragée qu'il avait offerte à son ancien disciple. Le demi-drow répugnait à combattre mais il était conscient que cela serait peut-être nécessaire et qu'une lance avait l'avantage de pouvoir tenir un ennemi à distance, le temps qu'un compagnon vienne le secourir. Extrêmement reconnaissant, il avait pris congé de ses anciens mentors et s'était rendu chez sa mère. La soirée passée à ses côtés avait quelque chose d'étrange, Reïlo était excité à l'idée de partir à l'aventure mais aussi quelque peu nostalgique de quitter son foyer, peut-être sans espoir de retour... Le lendemain, avant de se rendre sur le port, il avait embrassé sa mère et lui avait remis la moitié de ses économies afin qu'elle put vivre décemment pendant temps.


L'embarquement s'était déroulé sans encombres, même s'il avait été confiné en cabine pendant un bon moment. Il partageait celle de Mirtzar et du "garde-du-corps" qui portait le nom de Gulmar. C'était une bonne chose, il serait sans doute de meilleure compagnie que les elfes, souvent suspicieux à l'égard de toute personne de sang drow. Ses compagnons de chambrée n'étant guère bavards, le jeune Oghmite s'était livré à ses lectures concernant la magie profane.

Après quelque temps, il avait enfin eu l'occasion de se rendre sur le pont pour y observer l'étonnant spectacle des marins occupés à manœuvrer le navire... C'était alors qu'un jeune garçon était venu l'aborder avec une étrange requête, lui apprendre à lire son nom. Reïlo sourit, amusé et quelque peu ému.


¤ Toutes les personnes intelligentes sont en quête de savoir... même dans les endroits les plus incongrus... ¤

Reïlo était bien décidé à accéder à sa demande, suivant en cela aussi bien les valeurs défendues par son dieu que ses propres idéaux.

- Je t'apprendrai avec plaisir à lire ton nom, Stef, et plus encore si tu le souhaites. Si tu es doué et que le capitaine te laisse du temps libre, tu pourrais même avoir l'occasion d'apprendre à écrire...

Il marqua une courte pause avant d'ajouter :

- Je m'appelle Blanche Flamme, inutile de me donner du "ser".

écrit par: Mirtzar Jeudi 27 Juillet 2017 à 17h49
Assis dans un coin, Mirtzar méditait sur diverses chose et réminiscait à propos de ses derniers échanges avec la Lanterne de Luruar. Le temps qu'ils avaient passé ensemble avait été très court, bien trop pour qu'ils puissent tisser des liens réellement profond, mais, si loin de tout ce qui était leurs vies usuelles, ils avaient trouvé l'un dans l'autre un havre de normalité. Et il était plaisant de pouvoir, ne fut-ce que pour un instant, se sentir chez soi.

Mais Mirtzar savait que son avenir l'attendait avec impatience et que regarder dans son dos était le meilleur moyen de manquer de voir le trou se trouvant devant lui. Le nain d'or n'avait pas besoin de se répéter les paroles de Dal-Gorak pour savoir que sa mission était trop importante pour que la nostalgie puisse être autorisée à lui nuire. Sans compter qu'il avait maintenant des compagnons dont les vies étaient sous sa garde. Il ne pouvait pas leur faire prendre de risque en n'étant pas entièrement à la tâche qui lui était confiée.

¤ ¤

Il poussa un long soupir, tout en souriant. Pour la centième fois, au moins, il sortir le bout de chiffon du fond de son sac et recommença à frotter son bouclier. Son matériel n'avait pas vraiment besoin d'être lustré plus mais c'était un effort qui l'occupait et qui lui faisait oublier le temps.

Il était en train de ranger le chiffon à nouveau quand Gulmar entra. Mirtzar n'avait pas vraiment eu le temps de lui parler, ou plutôt, il n'en avait pas eu l'occasion. Il était sans doute temps de remédier à cela.


- é é

écrit par: Gulmar Jeudi 17 Août 2017 à 11h18
Gulmar avait mal à la tête... Cela n'était plus dû à la seule action de l'alcool sur son organisme, mais plus aux nombreuses pensées qui se bousculaient dans sa tête alors qu'il était accoudé au bastingage. Certes, les élancements de son foie n'étaient pas non plus étrangers à ce phénomène, lié au balancement du navire sur les flots, même calmes... Le Rôdeur du sud n'avait clairement pas l'habitude de ce mode de déplacement : c'était une première pour lui.

A ce stade de la journée, il ne pouvait pas s'empêcher de penser à d'autres premières qu'il venait de vivre un peu plus tôt, ainsi qu'à d'autres qu'il aurait aimé vivre. En effet, après qu'il ait arpenté les ruelles de la ville en compagnie de la ravissante Samira, il avait espéré pouvoir se détendre auprès d'elle, imaginant se réveiller au petit matin la tête de la calishite posée sur son torse... Mais il ne devait pas en être ainsi ! En effet, alors qu'il allait l'embrasser, il fut accueilli par un singe possessif et invasif qui manqua de peu de lui voler un baiser. Bien que sympathique, l'animal venait tout de même de lui ravir une possibilité très intéressante de se rapprocher de la jeune femme. Et alors qu'il était en train de chercher comment il pourrait obtenir ses faveurs, les choses s'enchainèrent à une vitesse stupéfiante...

Il fut dirigé dans une demeure aux effets très étranges et perdit la trace de sa "proie". Dépité, il apprit - l'ordre importait peu étant donné l'état dans lequel il se trouvait - qu'il était attendu pour participer à une mission, il apprit ce qu'était cette mission, qui seraient ses compagnons et lieu : Damara. Une terre dans laquelle il s'était promis d'aller un jour, avec l'illusion d'éventuellement retrouver des traces de son père, même s'il avait fait une croix sur le fait de faire un jour sa connaissance... Il avait alors accepté de se joindre à l'expédition.

Cela faisait maintenant plusieurs heures qu'ils naviguaient, et là, agrippé au navire avec l'espoir fou de parvenir à ne pas rendre son dernier repas, il se demandait pourquoi il était là. Il fut interrompu dans le cours de ses pensées par Gendry, son sauveur du moment, qui lui proposa une boisson aux effets salutaires pour l'organisme du Rôdeur. Appréciant l'attention et les conseils du membre d'équipage, Gulmar échangea quelques mots avec lui, termina par accepter l'invitation au souper.


- Souper avec l'équipage, sans hésitation. Par contre, je passerai mon tour pour l'hydromel, j'ai eu mon compte...

Il sourit rapidement et regarda quelques secondes l'homme s'en retourner à ses tâches, après quoi il se dirigea vers sa cabine avec l'espoir de trouver ceux qui étaient devenus ses compagnons, ou au moins deux d'entre eux : le nain et le demi-drow, étant donné que le halfelin avait disparu... A peine arrivé, il fut accueilli par Mirtzar. Ils n'avaient pas encore eu l'occasion de faire connaissance, mais s'il était bien des représentant d'un peuple avec lequel le rôdeur avait l'habitude de cohabiter, c'était bien les nains d'or. Il répondit alors à la question posée par son compagnon de façon franche et la plus concise possible.

ô ê é è

De nouveau, il se surprenait à parler plus qu'à son habitude. C'était certainement lié au fait que Mirtzar était un nain. Il trouvait en leur compagnie à la fois quelque chose de rassurant mais également de paternel. Un sentiment certainement dû au temps passé avec son mentor. Il continua donc, au lieu de couper court à la conversation, comme il aurait pu le faire dans d'autres circonstances.



Au ton employé, il était clair qu'il avait élevé son mentor au rang de "représentant ultime de la race naine" et que par conséquent, le fait que Mirtzar se trouve si loin de la Grande Faille lui semblait étrange. Toutefois, avant de laisser le nain répondre, il ajouta quelques mots au sujet du souper.

é à éé

Avait-il omis de parler de la table des officiers ou avait-il tout simplement choisi de ne pas en parler ? Lui seul le savait.

écrit par: Schninkel Samedi 19 Août 2017 à 21h32
user posted image


Dix-neuvième jour du Crépuscule. (DR1372) Année de la magie sauvage.
Milieu de journée.
Météo et températures : Frais et Humide. (2°C) Vents forts.


Reïlo Blanche Flamme
Des éclats de voix au sommet d’une large mâture se firent entendre et au pied du poteau, un officier répondit en criant dans le jargon des navigateurs. Le sceptre vert continuait de voyager toujours à portée vue des collines et des premières contours d’Ylraphon. Sur le pont, les hommes s’évertuaient à inonder régulièrement les planches pour des raisons inconnues.

De fortes rafales de vents gonflaient toujours les voiles et continuaient à malmener la longue chevelure argentée du métis.

Le jeune garçon resta un moment silencieux et souriant face au prêtre Oghmite. Visiblement satisfait de la réponse qui lui fut fournie.
Il leva à nouveau le morceau de cuir et le morceau de charbon d’un air néanmoins insistant.

- Les aléas des mers, les manœuvres irrégulières, je ne peux promettre d’être un élève assidu. Permettez de m’offrir ma première leçon ? Seulement mon nom…

Il prit une profonde inspiration et tenta visiblement de chasser quelques appréhensions.

- J’en ai deux, des noms, et je ne peux en reconnaitre aucun, confia-t-il à faible voix en détournant son regard du métis elfe. Je pourrais vous faire visiter le bâtiment en échange, proposa-t-il en retrouvant aussitôt sa gaieté enfantine. La vue devient déjà plus intéressante depuis la première vergue.

Soudainement, un marin sauta sur le plancher non loin d’eux et fit sursauter le jeune matelot durant ses explications. Hilare de son effet de surprise, l’homme, un grand brun, large d’épaules et fin de hanche, se mit à parler à l’attention de son petit équipier. Une voix grondante mais sous ses sourcils broussailleux, ses yeux trahissaient déjà la plaisanterie.

- Marmot, t’as pas finis d’ennuyer monsieur? Des leçons tu peux en recevoir ici.
Va t’y pas faire passer l’équipage pour des illettrés.
On est déjà pas au niveau pour répondre au prestige de servir une princesse ah ah

Avant que Reïlo ne puisse répondre de son hypothétique ennui et de son jugement au sujet de l’intellect global du personnel naviguant. Le jeune garçon se justifia auprès de son ainé.

- J’ai essayé de suivre les leçons du doc, mais il n’a aucune méthode, répondit l’enfant en se renfrognant. Sa voix fluette devint plus dure comme pour compenser sa taille et son statut. Le doc me fait juste recopier des lettres en me traitant de moins que rien. Moi j’veux pas gratter du papier mais pouvoir le lire !

- Faut dire que t’es une forte tête Bottelette, plaisanta l’homme en roulant des yeux. Faut être patient.

Il tenta d’ébouriffer la chevelure de l’enfant mais celui-ci s’esquiva habilement.

- T’es pas plutôt censé éplucher des légumes à cette heure-ci d’ailleurs ? Reprit aussitôt le matelot.

- Si fait, je profite de mon temps libre pour m’instruire désormais ! Ses yeux jetaient des éclairs. A moins qu’il faille me maintenir à niveau des illettrés !
L’enfant croisa les bras et détourna ensuite le visage pour snober le marin qui le raillait.

- Tête de fer je disais. Oh fait, s’exclama le marin en se tournant vers le prêtre. En parlant boustifaille, l’équipage aimerait profiter de votre présence durant le souper. Si l’idée d’accompagner ses rustres ne vous déplait, joignez-vous à nous. C’est qu’ils aiment savoir qui ils hébergent.

user posted image



Gulmar & Mirtzar Boucledacier
La ligne de l’horizon qui délimitait la mer et la côte du Vaste vacillait continuellement de haut en bas. S’élevant puis s’abaissant pour disparaitre de l’encadrement du hublot.
Les lattes de bois se mirent à grincer au dessus de leurs têtes.
Sans doute, le passage de quelques marins.

Les vagues nausées du rôdeur continuèrent de se dissiper progressivement.

Le bouclier du Nain, désormais étincelant, lui permit de contempler plus nettement sa trogne et sa flamboyante pilosité.

Les deux rouquins des terres australes continuèrent de bavasser dans le langage familier.


user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mercredi 23 Août 2017 à 20h49
Reïlo avait souri et hoché la tête en signe d'approbation : il enseignerait au jeune mousse à lire son nom, et s'il se montrait doué à lire tout court, en échange de quoi celui-ci lui ferait part de toutes ses découvertes à propos du navire. L'adepte d'Oghma renonça par contre à lui enseigner l'écriture : ce serait là agir contre la volonté du garçonnet et le rebuter dans sa soif de connaissances.

C'était alors qu'un marin était arrivé et avait interrompu leur discussion en obligeant Stef à vaquer à ses tâches. Les remarques du nouveau venu déplurent profondément au demi-drow, tant il semblait vouloir décourager le jeune garçon dans ses efforts. Il n'eut néanmoins pas le temps d'intervenir avant que le marin ne lui propose de se joindre à eux pour le repas.

L'idée de manger en compagnie de marins incultes et grossiers ne plaisait guère à Reïlo qui aurait préféré manger rapidement avant de reprendre ses lectures. Néanmoins, il se dit que refuser aurait été malpoli et pourrait susciter un certain mécontentement : en tant que descendant de drow, il suscitait toujours de la suspicion chez les humains... Il était sans doute plus sage de faire profil bas, surtout lorsque l'on était coincé sur un navire pour une longue durée.

Le demi-drow répondit d'une voix totalement neutre :


- Je me joindrai bien volontiers à vous pour partager votre souper.

¤ Je suppose que cela ne me tuera pas de manger en leur compagnie... Et qui sait, peut-être apprendrai-je quelque chose d'intéressant sur le monde maritime ou sur quelque chose que les marins ont aperçu au cours de leur voyage? ¤

écrit par: Schninkel Samedi 26 Août 2017 à 14h34
user posted image

Dix-neuvième jour du Crépuscule. (DR1372) Année de la magie sauvage.
Début de Soirée.
Météo et températures : Froid et Humide. (1°C) Vents forts.
Bande-son de l'auteur

Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
La journée avait filée et peu avant la tombée de la nuit, la cloche du navire sonna le temps du repos. Les aventuriers avaient répondus à la modeste invitation et joignirent donc l’équipage pour l’heure du dîner. Toujours soucieux des notions d’hospitalité, l’obligeant Gendry conduisit les trois Hérauts de Nërissa dans le corps du navire en empruntant des escaliers amovibles pour circuler entre les ponts. Ils débouchèrent dans la batterie située au sous-sol, le lieu de vie des navigants. L’atmosphère y était sombre, humide et étouffante. Les bannettes s’enchainaient. D’innombrables marins y étaient entassés et rappelaient, à peu de choses près, des volatiles dans un poulailler. Les odeurs rances de l’alcool, de la sueur, du goudron et du tabac étaient pour le moins agressives. Il fallut parfois baisser la tête pour éviter un marin suspendu dans un filet. Les nombreuses discutions créaient un tumulte sonore constant mais l’intrusion des aventuriers, au fur et à mesure qu’ils avançaient, calma quelque peu la ferveur des conversations. Les salutations se mirent à affluer depuis les innombrables couchettes, d’abord timides, parfois plus euphoriques ou vulgaires mais toujours sympathiques. Ils étaient difficiles de retenir tous les noms qui furent donnés, ou plutôt les drôles de sobriquets dont ils s’étaient conjointement baptisés. Des visages enfantins, jeunes bourgeons fraichement embarqués aux trognes marqués qui trahissaient des années de périples, ils rencontrèrent rapidement une cinquantaine de personne avant d’être installés au centre des bannettes. Les marins s’étaient installés en cercle sur une petite plateforme au croisement des rangées de couchettes. Un espace plus bas de plafond mais aussi plus large où l’essentiel des hommes semblait regrouper afin d’attendre le repas. Ils étaient tous calmes et les trois invités étaient désormais au centre de toutes les attentions. Les marins étaient heureux qu’ils aient acceptés et traitèrent les hérauts comme des hôtes d’honneur.

Un moment de calme intervint.


D’innombrables yeux contemplaient les trois compères.

L’un des matelots interrogea naïvement pour savoir si la prestigieuse elfe partagerait un repas avec eux.
Quelques éclats de rire puis il reçut un coup de planche sur le sommet du crâne en réponse puis l’hilarité de nombreux coéquipiers.


- Il doit te manquer quelques minutes de cuisson ! Redescends sur terre, railla lourdement un vieil homme dont le seuil œil valide paraissait mauvais. - Le jour où une Haute-Elfe de Haute Naissance dinera avec un Petit rat comme toi, les mendiants seront rois et les catins des reines. Enchaina-t-il afin de prolonger les rires du groupe.

Un grand matelot apporta une énorme marmite au centre de la batterie. Dans un splendide effort collectif, les plats et les boissons passèrent de mains en mains afin que chaque navigateur affamé puisse trouver contentement. Un copieux repas fut servi composé d’un potage de légume (de fèves et de pois), de tranches de lards très salés et d’un pain, souple, léger et moelleux. A ce sujet, un jeune garçon au nez retroussé se fit mousser pour sa qualité de boulanger par un grand nombre de personne. Humblement, il rétorqua que cela provenait de la qualité des ingrédients et vanta le mérite des Vaux à ce sujet. Les aventuriers apprirent que les fourneaux n’étaient logiquement allumés que par temps calme afin d’éviter les incendies à bord et qu’à ce titre, chaque pain était le fruit d’une accalmie salutaire, un don en soit.

Un vieux marin à la mâchoire édenté et aux épaules ornées d’une Rune Naine, la Rune de la Certitude, le manteau de Moradin (Un F aux bras inclinés vers le bas), serti d’un bandeau vermeil usé par le temps, se mit à parler à qui voulait bien l’entendre parmi les nouveaux venus, de l’espace dans lequel ils se trouvaient actuellement. Il expliqua que l’emplacement des balistes se trouvait au-dessus de leurs têtes et qu’un habile système de pivot permettait d’orienter aussi facilement qu’une girouette les encombrants armements. (Il désigna, à l’attention de ceux qui lui prêtèrent attention, une ouverture circulaire de la taille d’un poing qui ornait le plafond.) L’estampe d’une rune Naine, la Rune de la Certitude ou le manteau de Moradin (Un F aux bras inclinés vers le bas) était conjointement tatouée sur ses deux épaules à nues. A voir la fierté que le vieillard avait à donner ce modeste cours d’architecture navale, il devait avoir pour sa part dans l’ouvrage. A moins que ce ne fût simplement l’amabilité d’un homme qui se devait d’accueillir convenablement ses hôtes.

Des meuglements se firent fortement entendre depuis le fond d’une allée qui amenait en proue. Un musculeux marin blond, à la chevelure tressée, s’esclaffa d’un air condescendant et attira l’attention sur sa personne. Il se mit à dénoncer le fait que malgré le prestige de leurs invités et le fait que le Sceptre Vert venait de quitter un port de prestigieux fermiers, leurs nourritures étaient passées et semblaient composées des restes de la veille (il souleva ce qui sembla être un navet dans sa cuillère). Son voisin de chambré rétorqua que les venaisons étaient toujours réservés aux ronds de cuirs et aux autres officiers, la tradition. Il remerciait le fait d’avoir des témoins extérieurs pour contempler les présentes conditions (sans pour autant leur jeter un regard). A dire vrai, le repas n’avait aucune prétention, un peu fade, mais il restait tout de même décent. Le Sceptre Vert n’est qu’un bateau de plaisance ! Reprit à haute voix un autre marin au chignon doré. « N’a-qu’un-Œil » se leva d’un air furieux et fut le seul à répondre aux gaillards blonds qui rouspétaient. Il fit gronder sa sévère voix afin d’être audible de tous et expliqua que la tradition voulait que l’on ne jette jamais nourritures à bord du Sceptre Vert par respect pour les anciens qui souffrirent un jour de famine comme le rappelaient le journal de bord ou l’expérience des survivants. Quelques marins hochèrent la tête en guise d’acquiescement, d’autres décrivirent quelques gestes thaumaturgiques en marmonnant pour éloigner une étrange déité appelée « la reine des garces ».
– L’bons sens, hurla un homme depuis le couloir opposé. – S’ils t’filent les restes, t’les manges sans poser d’questions ou tu n’survivras pas bin longtemps l’Nordien !

Visiblement des Nordiques formaient un clan appart. Après seulement quelques minutes, l’on pouvait déjà imaginer quelques clivages au cœur du navire. Les sermons séchèrent proprement les contestataires qui se mirent à boire leurs chopines en silence. Les mauvais souvenirs aux allures de remontrances et les regards insistant de nombreux marins obligèrent même les querelleurs à quelque peu se cacher dans leur coin, à l’ombre de leurs couchettes. Si les officiers dinaient séparément, il subsistait tout de même une certaine hiérarchie dans les bas-fonds du navire.

Une vague frappa contre la coque du vaisseau puis une voix rocailleuse sortie d’une couchette suspendue et brisa le léger silence qui avait suivi querelles et sermons. L’homme devait peser un quintal à la résonnance de sa voix et pourtant il était invisible, calfeutré dans sa bannette, invisible à l’œil. La voix, donc, commanda une chanson pour réchauffer l’atmosphère. Aussitôt, non loin des trois hôtes, comme en réponse à la soudaine réclamation, un gars au crâne enturbanné, assis sur le sol lui aussi, sortit une flûte de sa besace et se mit à parcourir l’instrument de ses doigts. Son corps se mit à se balancer au rythme d’un air guilleret. La fine mélopée résonnait dans les couloirs exigus et la science opéra, les gammes au son pure apaisèrent nettement le climat. Les conversations reprirent alors généreusement. Un homme à la peau brune, assis non loin, Jaris « Coutelas » tel qu’il se présenta, dont le visage était constellé de petites cicatrices qu’une barbe grise parvenait à peine à recouvrir, s’adressa aux trois hérauts d’un ton cordial et chaleureux. Il expliqua d’un air amusé que la vie en collectivité offrait parfois quelques tensions, que les Nordiens étaient des nouveaux venus. Le ton de sa voix laissait présager qu’il voulait mettre ses invités à l’aise. Jaris tenta aussi de rassurer tout le monde au sujet des compétences du cuisinier. Il affirma même, en riant, qu’il n’avait encore empoissonné personne.

- Les hommes sont nerveux, le Sceptre Vert n’est techniquement pas fait pour affronter le grand Nord, ce n’est pas un brise-glace. Mais la plupart ne connaissent pas Nërissa, affirma-t-il avec un sourire évocateur avant d’enchainer : - Puis il y a eu beaucoup de changement ces derniers temps. Le nouveau Capitaine. Le navire de nouveau au service de l’honorable. L’arrêt impromptu de nos activités dans le Sud. Des objectifs pour le moins… inhabituels.
« Coutelas » ouvrit grand les yeux, comme s’il venait d’avoir une révélation.
- L’aiguillon ?! Il chercha du regard l'un de ses compagnons. L’aigui… Hey, t’as parcouru les terres de Nord avant d’être débauché ici ? C’était comment ?

Un matelot avec une plausible ascendance elfique, assis au sommet de sa couchette, ses fines jambes suspendues dans le vide, salua sobrement les hommes au sol et se mit à parler d’un air enfantin.

- Quand je voyageais dans cette terre froide, je m’attendais à ce que les Damariens soient sévères et misérables. J’ai aussi voyagé en période hivernale, comme vous vous apprêtez à le faire, mais sachez que partout où je suis allé, j’ai rencontré la vie et l’humour.
L’humour noir, il faut le dire, mais qu’est-ce qui pourrait encore fleurir dans un pays tellement frappé par le malheur que Damara ?

A cette évocation, des hommes se mirent à parler entre eux vers la passerelle d’entrée. Le ton y était bien moins chaleureux. L’un d’entre eux affirmait que c’était tout de même une drôle d’idée que d’affronter les glaces au cœur même de l’hiver. - Une folie, reprit l’un de ses voisins. - A ’image du Capitaine, se mit à surenchérir un troisième membre d’équipage avant de continuer à se nourrir discrètement comme s’il n’avait dit mots - La place du capitaine est sur le pont, pas dans les jupons d’une princesse, glissa celui qui avait parlé en second.

- Soyez pas vaches les gars ! Faut reconnaitre que le capitaine est compétent. Juste un peu absent sur le pont, justifia « l’aiguillon ». D’autres marins protestèrent aussi.
- Puis je parlais de la Damarie avec... De quoi ils se mêlent ? Glissa-t-il plutôt discrètement aux aventuriers comme pour confier sa consternation.

Décidemment, rien n’était rose au sein du Sceptre Vert qui voyait de nouvelles tensions émerger très rapidement.

Un homme élégant (pour le standard commun), avec un fort accent soutenu, habillé d’une belle étoffe en fourrure d’écureuil et d’un foulard savamment noué autour du cou, se mit à déambuler entre les navigateurs (comme pour fuir la soudaine hostilité). Il parlait comme s’il récitait quelques vers de poésie ou chantonnait une comptine monotone.


- C’est pourtant au capitaine qu’incombe
La navigation dans les eaux traitresses,
De suivre le vent qui se lève,
De prévoir la survenue des tempêtes
Et de prévoir comment y survivre.
Le capitaine est tel un monarque
Dans un petit royaume de bois, de cordages et de lin…


L’homme aux frusques élégantes (néanmoins rapiécées) continua de se frayer un chemin à travers les marins et les plats. Le borgne, qui semblait faire office d’autorité, continuait de jeter un œil noir aux Nordiens sans doute pour s’assurer qu’ils ne blasphèmeraient point à nouveau. Un grand homme mâte de peau, avec un cou de taureau, s’accouda près du marin aux traits elfiques. Un sourire sardonique gravé sur ses épaisses lèvres.

- Si le lien du sang n’a normalement pas lieu ici, faut être de noble naissance pour diriger plus de cent hommes. Eduqué, avisé, bien peigné, railla-t-il en riant généreusement. Pour diriger une bande de fumiste comme vous…

- Il faut au minimum être pâtre, répliqua « l’aiguillon » en provoquant un certain nombre de rires.

L’homme élégamment vêtu esquiva une paire de jambes et passa sous des branles puis acheva de se frayer habilement un chemin jusqu’à sa couchette, non loin des aventuriers. Au-dessus de lui, un homme aiguisait du métal, des outils, sans doute un énième charpentier. Une cicatrice lui barrait le visage en lui fendant horizontalement le nez. Le guerrier pouvait aisément reconnaitre un homologue sous les empreintes du guerroyeur.

C’était donc ça la vie de marins, ou tout du moins celle au sein du Sceptre Vert. Le trio fut ainsi contraint à des gestes et quelques mots et n’eurent de choix que de paraitre sans doute tous trois timides. Chacun à sa manière, habituellement plus familiers avec le silence, les trois Hérauts de Nërissa du Valhumble ne purent littéralement pas en placer une, contraint à suivre les échanges aux aspects théâtraux. Un vrai poulailler en définitif. Mais le calme revint légèrement et on entendit à nouveau le léger bruit des cuillères dans les écuelles. Il y avait tant d’êtres réuni au même endroit et chacun semblait avoir déjà vécu mille vies. Les interactions, qu’elles fussent querelleuses ou égayantes, n’avaient pas réussis à troubler quatre gaillards formant un demi-cercle. Ils jouaient à un jeu de dé appelé le hublot où se misait, sans risque, de faibles sommes d’argent.



user posted image

écrit par: Mirtzar Dimanche 27 Août 2017 à 18h02
Dans la cabine, Mirtzar parvenait presque à oublier qu'il se trouvait sur un bateau, même si le sol était un peu trop instable pour qu'il puisse complètement oublier qu'il n'y avait pas de terre ferme autour de lui. Heureusement, la présence de Gulmar lui permettait de penser à autre chose. Sa question était intéressante et Mirtzar hésita un peu avant de répondre. Il s'agissait de l'une de ses pires humiliations et il ne prenait aucun plaisir à se la remémorer.

-

Leur discussion continua jusqu'à ce qu'il soit temps d'aller manger. Le menu n'était pas particulièrement enthousiasmant mais le nain d'or n'était pas du genre à se plaindre de la qualité de la nourriture. Ce n'était pas la première fois qu'il voyageait sur un bateau mais c'était la première fois qu'il faisait le voyage en compagnie des membres de l'équipage. Il n'imaginait pas vraiment qu'il y avait autant de personnes sur le bateau. Encore moins qu'il puisse y avoir plusieurs groupes en désaccord sur des points assez importants.

Ce qui lui semblait le plus étrange, toutefois, était que certains marins semblaient montrer fort peu de respect pour leur capitaine ou ses décisions. Cela lui semblait incompréhensible. Leur travail était d'obéir aveuglément à ses ordres: comment pouvaient-ils le faire s'ils contestaient ses consignes? Assurément, si servir sur ce navire ne leur convenait pas, ils pouvaient chercher un autre travail où leur esprit critique serait plus utile. Mirtzar se demanda s'il devait reporter le comportement de ces marins mais, comme il était évident qu'ils ne cherchaient pas à cacher leur mécontentement, le capitaine ne devait pas ignorer ce qui se passait sous le pont et il devait considérer que le risque de mutinerie était faible.


¤Tu n'y connais rien! Si les matelots doivent faire confiance à leur capitaine, tu dois en faire autant.¤

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Lundi 28 Août 2017 à 12h57
Comme Reïlo s'y attendait, la conversation des marins était tout aussi médiocre que la qualité du repas qu'on leur servit. Le demi-drow avait cependant vécu des années de vaches maigres en compagnie de sa mère et il n'accordait que peu d'importance aux plaisirs de la table, si bien qu'il s'accommoda relativement bien de sa pitance.

Quant à la conversation des marins, elle changeait bien plus souvent de cap que le vaisseau sur lequel ils avaient appareillés : l'adepte d'Oghma ressentit quelques tensions au sein de l'équipage, quelques griefs contre le capitaine mais aussi des tensions entre des hommes issus de diverses régions. En temps normal, Blanche Flamme s'en serait probablement inquiété, redoutant qu'au premier malheur venu des rumeurs circulent à propos de l'étrange descendant de drow monté à bord du navire. Mais les hommes semblaient lui faire assez bon accueil et, surtout, il avait toute confiance en Dame Nërissa et en ses visions.

La seule chose à laquelle il prêta véritablement attention fut l'intervention du matelot à l'ascendance potentiellement elfique. Celui-ci avait affirmé s'être déjà rendu en Damarie et il pourrait peut-être procurer quelques informations intéressantes au prêtre d'Oghma. Celui-ci mémorisa donc le visage du marin, en se promettant de le questionner plus tard.

Mais pour l'heure, laissant les marins jouer aux dés, Blanche Flamme souhaitait s'entretenir avec ses deux compagnons de cabine. Il ne leur avait guère adressé la parole depuis l'appareillage du navire, trop occupé à étudier ou à observer le spectacle totalement neuf pour lui d'une mer à perte de vue. S'approchant de Mirtzar et de Gulmar, il leur dit :


- Salutations! L'équipage semble compter plusieurs membres aguerris et l'un d'eux semble avoir connu les rivages de Damarie, ce qui est plutôt bon signe pour la suite de notre expédition.

Il essayait de retirer du positif du repas qui venait de se dérouler, mais bientôt les formules de politesse firent place à une curiosité non dissimulée :

- Il y a probablement pas mal de bourlingueurs parmi eux. Mais, contrairement à moi, vous semblez aussi avoir beaucoup voyagé tous les deux... Aviez-vous déjà fait l'expérience d'un tel voyage en mer ? J'aurais aussi aimé prendre un moment pour vous écouter me parler des nombreuses contrées que vous avez parcourues avant d'atteindre les Vaux...

écrit par: Gulmar Mardi 05 Septembre 2017 à 10h28
Alors qu'ils étaient encore dans leur cabine, Gulmar avait écouté attentivement les propos du nain d'or concernant la distance que celui-ci avait pris avec sa terre natale. Il nota l'hésitation, regrettant un peu d'avoir posé une question qui au final se révélait un peu trop personnelle et embarrassante pour Mirtzar. Comme pour tenter de le soulager, il lui envoya une petite claque dans le dos, comme le faisait son mentor avec lui lorsqu'il était un peu fatigué ou n'avait pas trop le moral. Il lui adressa quelques paroles qui, à sa façon, se voulaient réconfortantes.



Il avait bien employé le tutoiement. Comme si leur relation venait de changer en une fraction de seconde. Ou alors était-ce parce qu'il ne supportait pas le vouvoiement ? Il n'était visiblement pas très doué pour la diplomatie et le tact. Il était évident qu'il tentait de dire quelque chose de sympathique, mais les mots employés pouvaient aisément être mal interprétés. Ils quittèrent alors la cabine pour se rendre à la table de l'équipage en vue de partager leur repas.

Quand ils furent arrivés, le shaarien ne fut pas mécontent de son choix. En effet, lui qui préférait la solitude était désormais certain de ne pas être trop dérangé pendant ce repas. Lui, un homme du sud dont le père venait du Nord passait plutôt inaperçu parmi la multitude d'humains que l'on trouvait au sein de l'équipage. Finalement, quoi de mieux pour être tranquille que de se trouver seul au milieu d'une foule qui ne vous prête qu'une attention toute relative ? Bien entendu, il faisait parti des invités sur le navire, aussi il était évident que certains des hommes s'intéresseraient à lui, comme ils s'intéresseraient à ses camarades, mais au moins, au milieu de tant de marins, il n'aurait pas à répondre aux multiples questions que n'auraient certainement pas manqué de lui poser les officiers... Et puis il était bien plus à son aise avec les hommes du peuple qu'avec les ronds de cuir...

Pendant tout le temps que dura le repas, il écouta d'une oreille distraite les différents protagonistes, laissant le cours d'architecture navale aux bons soins de l'érudit du groupe, bien qu'il ait un peu tiqué sur la rune qu'arborait leur "professeur". Les quelques échanges entre gens du Nord et du Sud lui arrachèrent un léger sourire. Il fut plus attentif toutefois lorsqu'on leur parla de la Damarie, comme s'il souhaitait en apprendre plus. L'état d'esprit dans lequel il se trouvait l'empêcha tout de même de prendre part à la conversation autrement qu'en hochant la tête. Manifestement ce marin avait déjà mis les pieds si loin dans le Nord, ce serait certainement un atout s'il devait faire une partie du voyage avec eux. Bien entendu, Reïlo Blancheflamme ne manqua pas cette information, et c'est en utilisant celle-ci qu'il leur adressa la parole. Le rouquin écouta le demi-drow avec nonchalance avant de lui répondre, sur un ton tout de même courtois.


- C'est sur qu'on aura besoin de quelqu'un qui connais le territoire. Pour ma part, je peux décrire le Shaar les yeux fermés. Pour le reste, je n'ai fait qu'un seul voyage : celui qui m'a conduit dans les Vaux en passant par L'Amn, les Contrées du Mitan Occidental et le Cormyr. D'ailleurs, depuis l'académie, tu as vu les mêmes choses que moi...

Là aussi il était passé au tutoiement. Ca devait lui sembler beaucoup plus simple. Ou alors était-ce un manque d'éducation ? Quoi qu'il en soit, il n'était pas des plus loquaces et s'était contenté de répondre à la question, sans rien ajouter. Pour autant il ne semblait pas désagréable, juste peut-être un peu "sauvage"...

écrit par: Mirtzar Mercredi 06 Septembre 2017 à 22h06
Comme il n'avait vraiment aucun désir de passer du temps sur le pont, Mirtzar en venait à réaliser que vivre sur un bateau ressemblait beaucoup à vivre dans une caverne ... si on oubliait que cette caverne n'arrêtait pas de bouger. Le moins qu'on puisse dire était que le Frère-Molosse ne pas cette situation des plus agréables mais cela valait mieux que traverser la mer à la nage.

Cela lui laissait plus de temps pour faire connaissance avec ses compagnons. Ou, en tout cas, ceux qui n'étaient pas occupés ailleurs. S'il avait bien compris, Nërissa essayait de définir leur itinéraire avec le capitaine du bateau, une tâche pour laquelle le nain d'or n'avait absolument aucun talent. Les trois elfes chargés de sa protection semblaient plus disponibles mais Mirtzar avait l'impression qu'ils ne l'appréciaient pas vraiment et il préférait ne pas rendre sa relation avec eux plus difficile que nécessaire alors qu'ils allaient avoir à partager un long chemin. Quand à Aldriss, il semblait faire partie de l'équipage du navire au moins autant que de leur équipée et était donc le plus souvent entouré d'autres marins.

Cela laissait Gulmar et Blanche-Flamme, ce qui était bien suffisant au bonheur du fils de la roche. Il était plaisant de discuter avec le Shaarien, même si Mirtzar n'était pas certain de partager sa philosophie que le passé était mieux laissé derrière soi, mais leurs traits de caractères en commun faisaient qu'ils étaient tout deux des hommes de peu de mots et cela n'était pas forcément l'idéal pour alimenter une conversation.

Le demi-elfe était plus loquace mais, étrangement, lors de la plupart de leurs échanges, il se trouvait dans une situation où c'était lui qui parlait le plus. Cela ne voulait pas dire qu'il parlait principalement du sujet qui intéressait probablement Blanche-Flamme le plus. Mirtzar se souvenait assez clairement de la discussion qu'ils avaient eu sur le sujet de ses voyages, et en particulier le fragment à propos de l'Anauroch dont le Frère Molosse était certain qu'il s'agissait d'un environnement différent de ceux familiers à l'érudit.


-Voyons voir, comment pourrais-je décrire l'Anauroch? Si vous avez déjà été dans l'Outreterre, imaginez exactement le contraire. Au lieu d'être assez uniformément frais, le désert est très chaud quand le soleil est présent et, comparativement, froid quand ce n'est plus le cas. Aussi, il est possible de voir très loin ce qui donne l'impression de ne jamais avancer. Le paysage est toujours le même. D'une certaine manière, l'Anauroch est similaire au Shaar de cette manière. Il est très facile de s'y perdre. Heureusement, je n'étais pas seul quand je l'ai traversé. Narvarth, l'un de mes meilleurs amis, était avec moi et il est bien plus doué que moi pour tout ce qui est de survivre dans la nature. C'est un halfelin et un membre de la Compagnie des Marches, comme moi. Il a passé de nombreuses nuits à me présenter les étoiles et à m'expliquer comment les utiliser pour ne pas se perdre. Je crains de ne pas avoir été un très bon élève et je ne me souviens pas de grand chose. Ah, si, j'ai retenu dans quelle direction le soleil se lève et dans laquelle il se couche, ce qui peut être utile, je suppose. Quelle était la question, déjà?

écrit par: Schninkel Jeudi 07 Septembre 2017 à 15h51
user posted image


Vingtième jour du Crépuscule. (DR1372) Année de la magie sauvage.
Une constante et fine pluie apportait une humidité froide et pénétrante qui rendait le séjour des entreponts insupportable, face au conflit des éléments, le baromètre éprouva des alternatives subites et inexplicables de hausse et de baisse.

Bon présage pour la suite des évènements selon Matt Thurley. Le second du capitaine était un homme captivant qui semblait ne jamais avoir besoin d’hausser le ton pour faire respecter ses consignes, une autorité naturelle malgré sa constante nonchalance. Des cheveux et de très longs cils blonds, des anneaux argentés ornant ses oreilles, des vêtements sobres et un sourire arrogant accroché à la gueule.

Depuis la veille et les contours d’Yrlaphon, le Sceptre Vert avait continué de suivre la côte et longeait à présent une étrange forêt inondée qui s’étendait au-delà de la rivière de Lis. La végétation avait clairement dévorée la partie la plus excentré de la cité et paraissait croitre jusqu’au lointain Cormanthor. Mais la zone qu’il observait sur les rives sud du Vaste devenait particulièrement inquiétante. Un marécage brumeux dans un bol rempli d’eau. L’érable et les chênes s’y côtoyaient et étaient, bien que centenaires, pour la plupart morts au contact de tant d’eau. Certains peinaient visiblement à rester debout tant ils paraissaient fragiles. Des histoires se mirent à s’élever parmi les rangs des marins superstitieux devant cet étrange spectacle. Arn Bonne-chance parlait d’une ville à moitié creusé dans les plus lointaines profondeurs du marécage, de mirages étranges, de lutins vampiriques, de grenouilles géantes et d’un cercle de stryges qui cherchaient désespérément des amants et de choses bien pires encore.


***


La nuit fut couverte pas une affreuse nuaison, les vents tinrent presque toujours et les rafales surpassèrent tous ce que l’expédition avait éprouvé jusqu’alors. Les hommes n’étaient pas encore descendus des vergues, que la tempête éclata avec tant de fureur qu’un homme fut projeté avant d’être secouru. La pluie tombée par torrent, le tonnerre grondait dans toutes les directions laissant de pâles éclairs sillonnaient le navire d’une lueur sinistre. Les violents roulis du navire, les hurlements du vent, le fracas des vagues su la coque et de temps à autres les cris de l’équipage. Matt Thurley était toujours optimiste, très confiant, à la limite de l’euphorie.

- Avec l’honorable Nërissa à nos côtés. Naviguer devient aussi simple que de lire une portée musicale, affirma-t-il d’un sourire de dément.

Le second du Sceptre Vert avait ordonné à l’un de ses hommes d’accompagner la manœuvre d’un air dramatique. Un marin à l’air familier, coiffé d’un long turban trempé par les intempéries, accroupi non loin de son officier qui tenait la barre, sifflotait vigoureusement dans sa flûte, à travers le fracas des éléments. Une improbable euphorie, que la tempête semblait animer tandis que les matelots accouraient pour répondre aux nombreuses consignes, Thurley le blond riait aux éclats.



user posted image


Vingt et unième jour du Crépuscule. (DR1372) Année de la magie sauvage.
Naviguant dans un épais rideau de brume, les lieux revêtaient un aspect des plus étranges. Connu par les elfes comme Nuathlis et pour les orcs comme la rivière du sang, le fleuve de Lis était une rivière marécageuse reliant la mer de lune au bief du dragon et à la mer des étoiles déchues. L’expédition entra dans les marécages de Lis dans la matinée et évita habillement les zones tapissées de tourbes. L’œil avisé du capitaine Saukko, perché sur le pont du navire, semblait habilement manier l’imposant bâtiment comme une charrette dans une ruelle. Le chef d’orchestre n’agitait pas les bras mais au son de sa voix, tel le berger et son troupeau, Saukko le jeune guidait son équipage. Les matelots serrèrent les voiles qui furent carguées en montant dans la mâture.

Protégé des intempéries par l’épaisse frondaison, le navire sillonna timidement le bois inondé. Les lieux étaient dominés par les graminées, les joncs, les roseaux mais démontraient une importante biodiversité. Le paysage était animé par le grand et le petit qui s’y côtoyaient, ici la végétation prenait le temps de pousser dans les sinuosités et nombreux méandres. Ensemble dans les bruns, les verts et les gris, dominé par l’opposition du sec et de l’humide, de la terre meuble et du roc dur, les différentes essences d’arbres, autour d’une profusion de plantes aquatiques. Le cours des eaux semblait être aménagé harmonieusement par un peintre comme aurait su le faire la nature elle-même, avec sa souveraine habilité. Voyageant parmi de sinistres mangroves, les aventuriers purent apercevoir deux immenses orbes d’un serpent à la dimension titanesque. Deux yeux brûlants injectés de feu et de sang. L’immobilité du regard reptilien surplombait ses grands anneaux écailleux couchant sur le fleuve. Le poitrail se dressa, bruissa quand écuma la mer et il menaça léchant l’air de sa gueule sifflante. Il semblait dominer les eaux du fleuve Lis depuis des siècles. Immuable et Impérial. Le Sceptre vert s’attarda un moment dans cette soudaine audience avec le gardien de Nuathlis.

L’hostile cliquetis de la baliste chargée se fit entendre. Plusieurs archers se mirent en position. Les yeux fendus de la bête brillaient d’un feu consolant, voir hypnotisant, le temps se suspendit. Le capitaine de la garde personnelle de Nërissa sortit des roufs pour approcher le bastingage dans le plus grand silence. Il chemina sordidement entre les membres de l’équipage, marmonnant le langage du beau peuple comme s’il s’agissait d’une incantation. Dirialhn foudroyait le gardien Nuathlis du regard. Il avait laissé la belle armure qu’il portait au Valherse et son sabre pour une sombre cuirasse plus fine, dénuée de signes ostentatoires, loin du prestige qu’il émanait auparavant. Dans le silence hébété des marins, l’Elfe fit front à la créature gigantesque. Il décrivit dans les airs un signe de sa main gantée et ploya un genou à terre. La scène parut surréaliste. Certains timoniers se mirent à commenter, d’autres hésitaient à imiter le prosternement pour tenter de conjurer un mauvais sort.


Son corps est gonflé de venin ! Partons ! Ordonna Matt Thurley depuis sa plateforme de commandement, il fut le seul à prendre une initiative. La tension s’estompa progressivement au gré du fleuve de Lis. Cette rencontre et ce funèbre décor entamèrent grandement les nerfs de l’équipage. Les volontaires aux postes de gardes doublèrent cette nuit-là.


user posted image


Vingt-deuxième jour du Crépuscule. (DR1372) Année de la magie sauvage.
L’équipage était ravagé par les hordes de moustiques, plusieurs cas de fièvres furent annoncés. S’enfonçant progressivement dans de sombres canopées, le Sceptre Vert manqua plusieurs fois de s’enliser dans des coins du fleuve de Lis peu profond. De nombreux marins se relayaient en proue du navire équipés de longues tiges et s’efforçaient de sonder la profondeur du lit de la rivière. L’atmosphère devint rapidement bien plus austaire au sein des matelots. Comme de funestes présages, les épaves parsemaient le rivage chaotique du fleuve. Les vestiges des malheureux qui avaient tentés la même expérience entamèrent naturellement le moral des troupes mais les regards affutés du Capitaine et de ses officiers permirent à nouveau d’éviter les fourberies que présentait l’environnement. Malgré cela, la progression fut un temps écourtée et le navire obligé de jeter l’ancre, d’innombrables végétaux barraient désormais l’accès. Le Sceptre Vert ne devait sa survie qu’aux récentes pluies. Sans se laisser abattre par la situation, le capitaine commanda aux charpentiers de s’improviser bûcherons afin de dompter la végétation luxuriante.

C’est à cet instant, que Nërissa du Val’Humble sortit pour la première fois de la salle des officiers, appuyée sur une longue hampe de bois noueux mais toujours droite et superbe, précédée de ses acolytes silencieux. La présence de l’honorable fit aussitôt s’arrêter les activités du Sceptre Vert, le temps sembla se figer un instant. La noble elfe des Vaux demanda aimablement aux artisans de reposer leurs outils, qui acquiescèrent bouche-bée. Puis avec une surprenante agilité, sous la stupéfaction commune, elle grimpa jusqu’à l’une des plus hautes vergues en quelques graciles sauts. Comme flottant dans les airs, à peine aidée par ses légers appuies. Une fois au sommet, elle entonna des incantations, ses psaumes étaient à peine perceptibles et pourtant chacun entendit son murmure. L’intégralité de l’équipage, du Capitaine Saukko au chef cuisinier, semblait avoir pris place pour prendre part aux événements. Seuls les trois Elfes, dont les sombres armures ne trahissaient plus aucune hiérarchie, restaient impassibles devant la situation, plus vigilant encore aux réactions des spectateurs.

Quelques secondes supplémentaires s’écoulèrent, les psaumes s’achevèrent et soudain, le paysage et le navire furent instantanément baignés dans un halo lumineux verdâtre, l’aura de la prêtresse irradiait intensément si bien que certains durent se couvrir le visage et détourner le regard. Seuls les plus érudits dans les domaines Arcaniques purent reconnaitre le crépitement caractéristique que produisait l’utilisation de la Toile. L’équipage se regroupa progressivement sur le pont principal pour assister au spectacle qui s’offrait à eux. Il n’y avait plus que la prêtresse et le déchainement de ses pouvoirs Arcaniques. La canopée environnante se mit à réagir, à frémir sous l’appel de sa maitresse. Un passage se matérialisa devant les yeux ébahis, les menaçants branchages se recroquevillèrent sur eux-mêmes, tels des doigts griffus se rétractant en un poing. Les ordres fusèrent sur le pont, les officiers se saisirent de cette soudaine opportunité et l’ancre fut levée à la hâte. La transe de Nërissa perdura un long moment, les frondaisons vibrèrent à nouveau, débordantes de vie. D’épaisses racines se mirent à émerger des eaux boueuses et encerclèrent délicatement la coque du navire, avec une infime bienveillance, la forêt extirpa le couffin de la tourbe et le repoussa dans le courant.

Sous de nombreuses acclamations, timides ou tapageuses, Nërissa descendit de son perchoir avec la même grace que précédemment puis saluât sobrement son expédition et retourna dans sa cabine sans un mot. Ses gardes fermèrent la marche, toujours impassible aux évènements. Les plus observateurs remarquèrent derrière cette modestie que l’honorable paraissait éreintée par son exploit.
La huée continua longuement après son départ, l’équipage semblait galvanisé par cet évènement puis l’abrupt commissaire ramena l’ordre de sa lourde voix.



user posted image


Vingt-troisième jour du Crépuscule. (DR1372) Année de la magie sauvage.
Milieu de journée.
Météo et températures : Nuageux. (5°C)
Bande-son de l’auteur

Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
La journée était pourtant bien entamée mais pourtant le Sceptre resta un long moment dans la pénombre tant la végétation était dense. Malgré cela, la canopée était bien plus ordonnée que la veille, elle formait ici un étonnant dédale similaire à n’importe qu’elle couloir ou allée. On avait peine à croire que cette formation était le fruit d’un phénomène naturel. En fin de matinée, le vaisseau et son équipage passèrent une large arcade de branches et de lianes puis débouchèrent dans une immense baie semblable à un entonnoir végétal. Transportés d’aise, ils bifurquèrent à bâbord, toutes voiles sorties afin de profiter des nouvelles conditions climatiques. La brise se leva dès que le bâtiment quitta l’ombre de l’immense forêt, des reflets turquoise se mirent à tapisser les fonds marins et ils sortirent rapidement du fleuve de Lis pour s’éloigner sur la mer des étoiles déchues.

Bois d’Elm était une petite communauté agricole située sur les rives sud de la mer de lune, une escale pour les navires vers et depuis la rivière Lis. Cet endroit tranquille où les occasions de se distraire manquent quelque peu. La partie la plus occupée du village située sur la partie nord de Bois d'Elm; Il a été fait par une série de quais de bois et des piles où les bateaux du village et les navires marchands passants amarraient. Près des quais, trois structures robustes en chêne et en brique étaient utilisées comme entrepôts.

Le vent resta faible tout le jour et la beauté de la mer permit de nettoyer et de peindre la frégate à l’extérieur. Les voiles de cape furent déverguées. Plusieurs bateaux se découvraient à mesure que le Sceptre Vert se rapprochait de la cote. Le capitaine décida de se tenir à distance du lieu d’escale. Carguant les voiles, le vent se serra et le navire vint mouiller fort au large. Le Capitaine annonça, par l’intermédiaire de ses officiers, que seuls les chargés de cuisines, les intendants du subrécargue et les hommes de l’honorable du Valhumble auraient autorisation de poser le pied à terre. La Noble Elfe (et ses ombres) n'était pas sortie de son antre depuis sa récente apparition.


***


C’était un bâtiment de mer destiné au service et à la communication des grands vaisseaux, équipé de trois matelots dont un Maître qui la gouverne, d’un Telier qui tire la rame devant et d’un Arrimier qui titre au milieu. ; C’était le Quartier-Maître Schreidzer qui la commandait, un homme d’un âge avancé, aux tempes grisonnantes et au regard cristallin. Le petit bâtiment fut donc mis en mer. Les poulies grincèrent sinistrement et les hommes tirèrent ensemble sur le bout. Les matelots se préparèrent le long du bord une échelle de corde. La chaloupe sautait sur les lames et, grâce aux efforts de son équipage, se retrouva rangée le long de leur bord. On envoya une amarre. Reïlo, Gulmar et Mirtzar se portèrent volontaire quand on proposa de rejoindre le rivage et de découvrir le Bois d’Elm. Les trois marins, glissant le long de l’échelle ou s’accrochant aux manœuvres courantes, se laissèrent tomber dans la chaloupe. Ils réceptionnèrent lourdement quatre caisses frappés d’une serpe et d’une choppe. Puis les aventuriers purent ensuite les rejoindre à bord avec la dextérité qui les caractérisait chacun.

Ici, les eaux de la Mer de Lune étaient froides, claires et verdoyantes. Il était évident que le paysage submergés qui tapissait les fonds avait changé. Le port, selon les dires des marins à bord, était incroyablement vide en cette période de l’année. Alors que le lien, qui retenait l’esquif au Sceptre Vert, venait d’être lâché, une étrange silhouette apparut et se mit à courir le long du bastingage. Vive comme l’éclair. En quelques amples pas, l’individu se courba sur lui-même et se projeta soudainement dans le vide. Sous le regard écarquillé des Marins et hérauts de Nërissa, un bruit sourd frappa le fond de la chaloupe ne provoquant au passage qu’une faible secousse. Quand elle se déplia de sa réception, ils reconnurent l’un des gardiens silencieux de l’honorable, Elialann, rencontrée lors de l’entretien dans la demeure Draganoë. Elle ne devait pas dépasser le mètre cinquante, avait de jolis yeux noisette, des fossettes creusaient ses joues et elle était vêtue d’une armure de cuir sombre, cintrée et gravée de longs entrelacs argentés. Sa cape et ses longs cheveux virevoltaient au gré du vent. Dressée à la pointe du petit bâtiment, dos à l’horizon, comme si elle ne pesait aucune masse, les deux bras sagement croisés derrière le buste, elle décrivit une courte révérence et ouvrit la bouche pour la première fois :


Elialann, auxiliaire de Nërissa du Valhumble
- Aiya, nobles marins et voyageurs, je suis mandé par l’honorable afin de regagner le rivage, déclara-t-elle de sa courte voix. Ne prêtez pas attention à moi.

Le Quartier-Maître qui était le plus proche et probablement le plus surpris par la soudaine apparition, retira machinalement son couvre-chef orné d’une plume d’aigrette en signe de respect. Une réaction emprunte de stupeur. Les yeux de l’Elfe se plissèrent légèrement en signe d’amusement.

- Allons, allons, reprit-elle. Je ne dois pas vous interrompre dans vos tâches. Nous avons un devoir à accomplir.

--------------------
...


Aussitôt, l’officier reprit des couleurs, se coiffa de son feutre, tourna les épaules vers ses hommes et gueula quelques ordres. Les deux barreurs très athlétiques se mirent à l’œuvre avec la vigueur d’un forgeron luttant sur son acier. Ne prenant aucun risque en distractions, la dénommée Elialann tourna les talons face aux quais du Bois d’Elm, figée comme une figure de proue affrontant fièrement les fortes rafales de vent.

Arrivée au quart de distance, « l’aiguillon », l’aimable marin aux airs de métisse Elfe, assis aussi confortablement que cela fusse possible à l’arrière de la chaloupe, reprit la conversation avec les trois curieux aventuriers. L'homme s'avéra être un ancien marchand qui avait longtemps "baroudé" sur les routes terrestres de Faerûn avant de finalement explorer les mers. Il était l'agent chargé de veiller aux intérêts de l'armateur ou de l’affréteur mais avec la présence de la Grande Inspiratrice il était devenu un simple "chargé de cargaison". Une situation plus confortable selon lui.

"L'aiguillon"
- Lors de notre première conversation, je vous ai parlé des amabilités que j’ai eues l’occasion d’observer en Damara. Aussi je vais devoir vous apporter une précision sur la région. La Mer de Lune est une région où la vie est difficile. Froide, brutale et dangereuse, et cela pousse les hommes à vivre de la même manière, forgeant l’acier de leurs esprits à froid, un acier terriblement affuté. Les autochtones son durs et impitoyables car autrement ils seraient déjà morts face aux hordes de monstres, de malveillants tyrans et surtout par la cruauté de la nature elle-même.

Il se redressa sur les caisses qui lui servaient d’assise et son air grave s’estompa rapidement pour faire de nouveau place à un jeune homme souriant.

- Cela étant dit, reprit-il. Ne vous étonnez pas de ne trouver que peu d’hospitalité en Bois d’Elm. (Il se pencha de biais pour jeter un œil au port.) Le Capitaine veut simplement s’assurer que nous aurons des vivres à notre retour. Je vais devoir m’entretenir avec un fournisseur, cela devrait durer une petite heure, le temps de négocier les vivres en période hivernale… (Il soupira et tapota sur les marchandises sous son fondement) Ce vin d’orge devrait nous assurer cela, précisa-t-il plus gaiement. Ensuite, nous pouvons nous retrouver dans une taverne située dans le centre-ville. « Le phare d’Ailinon ». Le temps de profiter de la chaleur avant les terribles fjords, je dirais que nous retournerons à bord dans… Quatre heures ?! cria-t-il vers l’officier qui trônait plus loin et sembla surpris en flagrant délit, visiblement occupé à contempler la petite Elfe.

Le Quartier-Maître acquiesça d’un hochement de tête et l’aiguillon fit de même pour confirmer sa propre compréhension.

- Mes avis que cela vous laisse amplement le temps de contenter votre curiosité !

--------------------
...


Les marins guidèrent l’embarcation au rythme des lames et se dirigèrent vers les quartiers les plus au Nord du Bois d’Elm. La marée se retirait pour l’heure, abandonnant la place à de larges étendues brunes et boueuses ponctuées de laisses que de la lumière faisait rutiler d’or. L’atmosphère exhalait une odeur saumâtre de pourriture, et le sol qui aspirait goulûment les pieds ne les libérait qu’avec molles succions et visqueux soupirs. Il y avait aussi des nuées de sables dorées au loin, de saillies rocheuses rougeâtres et grises que des écheveaux d’algues vertes et noires recouvraient. Plus loin encore, d’étranges échassiers déambulaient parmi les creux remplis par le reflux de la marée et les crabes détalaient à la surface des flaques pour fuir les prédateurs volatiles.


user posted image

écrit par: Mirtzar Lundi 11 Septembre 2017 à 17h09
Enfermé dans sa cabine, essayant d'oublier le monde qui ne cessait de danser sous ses pieds, Mirtzar avait failli rater l'occasion de quitter le "Sceptre Vert" pour visiter ce qu'il espérait être un charmant petit village. Sa qualité de marchandise se bringuebalant sur un navire au progrès duquel il ne pouvait espérer contribuer lui laissait beaucoup de temps pour s'occuper de ses tâches ménagères et c'était donc avec des vêtements propres, quoique encore un peu humides, qu'il s'était dirigé en courant vers la barque qui devait les mener sur la rive.

Descendre du bateau pour rejoindre le frêle esquif ne fut pas une expérience particulièrement agréable, le grimper de corde n'ayant jamais été une discipline à laquelle il excellait, mais il s'en sortit de manière tolérable malgré le fait qu'il garda les yeux fermés pendant l'essentiel de la distance pour ne pas voir le fleuve essayer de sauter contre la coque du "Sceptre Vert" pour le happer. Assis dans la coquille de noix, il ne se sentait pas plus à l'aise mais il pouvait au moins voir leur destination et garder l'espoir qu'il n'allait plus trop tarder à pouvoir marcher sur la terre ferme.

Son coeur faillit jaillir en-dehors de sa poitrine, et le reste de son corps en-dehors de l'embarcation, quand l'une des protectrice de Nërissa décida encore plus tard que lui qu'elle voulait être du voyage. Le nain d'or était certain qu'ils allaient se retourner et qu'il n'allait pas être le seul longtemps à avoir des vêtements un peu humides mais l'elfe avait visiblement plus d'aisance que lui.

Il écouta attentivement les propos de "l'Aiguillon", heureux que cela puisse occuper son esprit le temps qu'il arrive à un endroit où le sol ne risquait pas de l'engloutir. Sa description des environs était loin d'être idyllique, toutefois. Mais le Frère-Molosse comprenait comment quelqu'un pouvait choisir de changer son propre corps, et coeur, en pierre plutôt que d'abandonner ce que ses ancêtres lui avaient légué. Il n'avait pas vraiment envie de se lancer dans la politique mais il résolut de demander à la Compagnie s'il n'y avait pas moyen d'aider ses pauvres gens quand il serait de retour à Sundabar.

Ayant enfin atteint la rive et la terre, presque, solide, Mirtzar sentit un énorme poids disparaitre de sa poitrine et il se surprit même à sourire. Le village n'était pas particulièrement beau ou accuaillant mais le nain d'or était content de pouvoir poser ses pieds sur autre chose que du bois. Il n'avait pas grand chose à faire dans le village et devait admettre qu'il n'avait décidé de participer à cette expédition que pour passer un peu de temps loin du navire. Du coup, il décida de suivre les directions de ses compagnons.


-Vous avez quelque chose de prévu? Ça vous dérange si je vous suis?

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mardi 12 Septembre 2017 à 09h31
Reïlo avait lu nombre de récits de navigateurs narrant l'ennui qui pouvait régner à bord de certains navires, générant des tensions menant parfois à de véritables mutineries. Le voyage qu'il vivait ne lui laissait absolument pas cette impression : les journées se succédaient et chacune d'entre elles apportait son lot de découvertes, le demi-drow n'avait donc aucunement le temps de s'ennuyer. A vrai dire, il était même très satisfait, pour le moment, d'avoir accepté l'offre de Nërissa.

Il passait la moitié de son temps libre en cabine, à étudier ses notes relatives à la magie profane ainsi que celles qu'il avait fugacement prises dans la bibliothèque de l'Académie à propos de leur destination. Il pratiquait également quotidiennement ses dévotions à l'égard de son dieu. Il échangeait enfin de temps à autres quelques polies banalités avec ses compagnons. Ceux-ci l'intriguaient et ils avaient visiblement beaucoup plus voyagé que lui, comme ils le lui avaient confirmé en répondant à ses questions. L'adepte d'Oghma avait néanmoins noté que la plupart des régions qu'ils avaient mentionnées étaient liées à la chaleur des contrées méridionales, notamment le terrible désert d'Anauroch et l'Amn lointain, ce qui contrastait avec les étendues gelées de Damarie. On disait que le désert d'Anauroch recelait les vestiges de l'ancien empire de Netheril ce qui intéressait au plus au point Blanche Flamme qui se promit d'interroger davantage Mirtzar à ce sujet.

L'autre moitié de son temps libre, il la passait sur le pont à observer les marins qui travaillaient ou le paysage morne et hostile que lui offrait la vue de la côte. Aussi peu amène que soit le paysage, Reïlo le trouvait des plus intéressants : n'ayant jamais quitté les Vaux et ayant vécu toute sa vie à ValHerse, il n'avait jamais vu de spectacle similaire. La nature pouvait être dangereuse, bien évidemment, mais il se sentait en sécurité, un sentiment renforcé grâce aux interventions de Dirialhn et de Nërissa lorsqu'un problème s'était mis en travers de la course du navire. Lorsqu'il voyait que Stef disposait d'un peu de temps libre, il lui proposait systématiquement une petite séance d'exercices de lecture : le prêtre d'Oghma préférait multiplier les courtes séances que de lui imposer de longues leçons. Au terme des premiers jours de cours, le jeune mousse avait réalisé des progrès encourageants, même s'il lui faudrait encore du temps pour être capable de lire convenablement.



----


Le Sceptre vert allait faire escale dans une petite bourgade nommée "Bois d'Elm", avant de gagner le nord de la Mer de Lune. Reïlo regarda attentivement la localité qui s'offrait à son regard car c'était la première fois qu'il en apercevait une sur cette côte inhospitalière. Il ne connaissait pas grand chose de la région, encore moins de la localité en question... Tout au plus se souvenait-il d'une expression que l'un de ses maîtres utilisait parfois : "Comme une horloge du Bois d’Elm ", ce qui lui servait à désigner une tâche tellement simple qu'elle se réalisait d'elle-même. La bourgade semblait donc réputée pour son caractère paisible.

Même si elle n'avait probablement rien de très particulier à offrir aux visiteurs, Reïlo était bien décidé à mettre pied à terre. Sa curiosité le poussait à saisir chaque opportunité d'accroître son savoir et il lui semblait plus intéressant de découvrir Bois d'Elm que de rester à bord un peu plus longtemps avec des marins qu'il côtoyait déjà au quotidien.


¤ Mes premiers pas hors des Vaux : une expérience en soi! ¤

Gulmar et Mirtzar manifestèrent leur désir de gagner la côte et de mettre pied à terre et Reïlo se joignit à eux, bien décidé à explorer la localité. Pendant le court trajet en barque, L'aiguillon qui semblait décidément être l'érudit des marins, leur décrivit une localité relativement hospitalière bien que la vie y soit difficile. Le prêtre d'Oghma le remercia pour ses précieux conseils et calcula que quatre heures seraient amplement suffisantes pour se faire une idée de ce qu'était Bois d'Elm.

Tandis qu'ils atteignaient enfin le rivage, Mirtzar lui fit part de son désir de se joindre à lui ou à Gulmar. Blanche Flamme était habitué à ce que l'on fuie sa compagnie plutôt qu'on lui demande poliment l'autorisation de l'accompagner, aussi fut-il heureusement surpris. Le nain était un aventurier expérimenté qui ne perdait pas son temps en vaines paroles et le laissait se concentrer lorsqu'il étudiait ses manuscrits dans la cabine, il lui accordait donc une certaine considération. Pour toutes ces raisons, le métis accepta la proposition qu'on lui faisait :


- Tu peux bien évidemment te joindre à moi. Je pensais dans un premier temps me promener dans la localité, prendre le temps de l'observer et de me dégourdir les jambes. Je suppose qu'il doit bien y avoir ici un temple ou deux et si tel est le cas, je m'entretiendrai bien volontiers avec un prêtre pour en savoir un peu plus sur l'histoire des lieux... et qui sait, peut-être apprendrai-je quelque chose d'intéressant sur le voyage qui nous attend en discutant avec eux ?

Il ajouta :

- Une fois ce petit tour terminé et nos membres engourdis par le froid, je pensais aller rejoindre l'Aiguillon dans la taverne qu'il a évoquée, « Le phare d’Ailinon ». Je n'apprécie guère ce genre d'endroit mais nous pourrons y passer un moment au chaud et y prendre connaissance des dernières rumeurs...

écrit par: Schninkel Vendredi 15 Septembre 2017 à 15h46
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
Le soleil pendait dans le ciel, orangé et bouffi, derrière des rangées de mâts et quelques nuages grisâtres. A l’entrée des quais du Bois d’Elm, la journée, déjà bien entamée, s’annonçait avec un froid vif et une atmosphère limpide et brillante. Un gros choucas au bec jaunâtre somnolait sur un panneau indicatif planté au milieu des quais de bois et de pierres. Trois flèches de bois y étaient clouées et filaient en autant de différentes directions.

QUOTE
-> (Sud) Le Bosquet/ Montéloy / Arbrelfique
-> (Est) Le centre
-> (Ouest) Les Granges


« Huitres, Palourdes et Coques !! Qui veut mes Huitres, Palourdes et Coques !! »

Une carriole cliquetait bruyamment sur les pavés produisant par là une dissonante musique. Le marché au poisson, non loin, grouillait encore de vendeurs de harengs, de marchands de morues, d’ostréiculteurs, de ramasseurs de palourdes, d’intendants, de cuisiniers, de bonnes femmes et de matelots fraichement débarqués des quelques navires qui marchandaient tous en échangeant des grands coups de gueule pendant qu’ils examinaient la pêche du jour. L’odeur nauséabonde de la vase et les rafales de vents marins ne parvenaient pas à masquer les effluves de poiscailles et de saumure qui émanaient du tumulte des affaires.

Au sud des débarcadères, vers l’intérieur des terres du Cormanthor, un sentier remontait une colline abrupte à travers les herbes folles, les ronces, les rochers érodés par le vent du large et des taillis d’arbre épineux qui se cramponnaient avec ténacité à la pente rocailleuse. Tout en haut, tournoyaient lentement au gré de la brise les ailes de bois tendues de toile à voile d’un moulin.

L’essentiel du Bois d’Elm se situait à l’opposé, dans la partie la plus orientale du village et dominait les étendues de vasières et des eaux lointaines de la baie. Les lacets sinueux, que formaient les ruelles pavées, acheminaient à de modestes chaumières blanchies à la chaux et surmontés de toits pointus de chaume. Certaines, de forme basse et arrondie, en l’absence de fenêtre, conféraient un aspect de ruche de pierre. Des bâtiments plus imposants semblaient s’étaler plus loin encore, des résidences et des boutiques de bois et de briques souvent dressés sur pilotis et surplombés par des cabanes suspendues à la végétation.

A l’Ouest, après une nouvelle série de quais, se trouvait trois grandes structures en chêne et en brique qui devait sans doute être des entrepôts destinés à servir les intérêts d’affairistes traitants avec les bateaux du village et les autres navires étrangers. Entre deux de ces bâtiments, l’on pouvait deviner la fin du village et des étendues de mangroves sauvages.

C’est dans cette direction que se dirigèrent les quatre matelots du Sceptre Vert. Les deux colosses qui avaient efficacement barrés jusqu’au rivage ne laissèrent pas l’atmosphère refroidir leur motivation et se lestèrent rapidement des lourdes marchandises. Le Quartier-maître et l’aimable aiguillon réitérèrent le programme et après une nouvelle civilité, filèrent le train des deux mules qui progressaient vers les entrepôts.


user posted image

écrit par: Mirtzar Mardi 19 Septembre 2017 à 16h32
Le plan proposé par Blanche-Flamme plaisait plutôt bien au nain d'or. Il n'était pas nécessairement un grand amateur d'Histoire, celle-ci ayant tendance à être pleine de personnages et de lieux dont il ne parvenait jamais à se souvenir des noms, sans compter les nombreuses dates qu'il avait tendance à ne pas pouvoir mettre dans le bon ordre.

Plus que l'Histoire, Mirtzar aimait les histoires. Celles d'un temps lointain, devenu immémorial pour les humains même si les nains et les elfes continuaient de lécher leurs blessures et de ressasser les événements. Le Frère-Molosse ne savait rien de la région, si ce n'est que les villes construites aux alentours de la Mer de Lune n'avaient pour la plupart pas une très bonne réputation. La seule qu'il pouvait nommer avec certitude était Château-Zhentil, toutefois, et il était conscient qu'il y avait une possibilité non nulle que, dans son esprit, toute la région hérite de la mauvais réputation du seul endroit dont il avait entendu parler.

Toujours était-il que, en tout cas pour lui, Bois d'Elm comptait différemment. Il était impossible, vue la proximité des arbres du Cormanthor, de ne pas considérer qu'il se trouvait encore dans la région qui avait vu la majorité de ses exploits, et de ses échecs, et que l'influence des elfes avait complètement disparue du lieu.


-Visiter un temple me semble être une excellente idée. Je ne suis pas certain que mes prières atteignent le Roc de Bataille quand je me trouve à bord d'un navire qui ne cesse de tanguer! Maintenant qu'il n'était plus à bord, la navigation fluviale ne lui semblait plus vraiment aussi insupportable, même s'il n'avait aucune hâte d'y retourner. Qui sait, on y trouvera peut-être aussi quelqu'un qu'on pourra aider. Bois d'Elm ne semble pas être le pire endroit où vivre, à part si on a l'odorat un peu développé, mais même les plans supérieurs ne sont pas vides de personnes qui ont besoin d'un coup de pouce.

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Vendredi 22 Septembre 2017 à 15h16
Mirtzar avait accepté avec bonne volonté les idées émises par Reïlo et il fut décidé de se promener dans la localité à la recherche d'un temple. Le prêtre d'Oghma n'avait aucune idée des divinités vénérées en cette région mais il se dit qu'ils finiraient bien reconnaître un lieu de culte s'ils en apercevaient un : ceux-ci étaient souvent plus imposants que les bâtisses des particuliers et disposaient souvent d'ornements inhabituels.

- Et bien, allons-y dans ce cas!

Le demi-drow se mit à marcher tout en notant mentalement tous les détails qui lui semblaient intéressants : il se jura de mettre ses observations sur Bois d'Elm par écrit une fois qu'il serait remonté à bord. Arrivé à proximité d'un panneau indicateur, ignorant le tumulte ambiant, il déclara :

- Si nous ne trouvons pas ce que nous cherchons dans les environs immédiats, allons vers le centre : je suppose que c'est là le cœur de la bourgade et que nous y trouverons l'un ou l'autre temple.

Mirtzar semblait décidé à le suivre à la découverte de la localité ; quant à Gulmar, Blanche-Flamme ignorait tout de ses intentions mais l'accueillerait avec politesse s'il décidait de se joindre à eux.

écrit par: Schninkel Samedi 23 Septembre 2017 à 02h37
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
La température était plus clémente dès lors que l’on arrivait à s’abriter des vents dominants qui balayaient la côte depuis le grand Nord. Le soleil restait puissant et les odeurs plus encore. Les ombres se mouvaient parmi les chaumières aux riches sculptures et les vestiges de maisons réduites à des amas de pierres au milieu desquels se dressaient quelques cabanes et autres tentes. Ici, aucune unité dans cet assemblage, tous les styles architecturaux semblaient représentés. Les trois visiteurs s’enfoncèrent à la découverte du village et longèrent en premier lieu de nombreux ateliers, tous principalement dédiés à répondre aux nécessités de la vie marine.

Les apparences succinctes de ce petit village côtier aux faux airs de constant chantier, n’occultaient ni la diversification des manufactures et des boutiques, ni le professionnalisme de ses artisans. Menuisiers, ébénistes, charpentiers, tonneliers, forgerons et tanneurs étaient tous réunis sous un appentis large de plus de trois mille pieds et partageaient un agencement de poutres, de planches, de tréteaux, de chevalets et de tout le bric-à-brac nécessaire à ces activités. Formant un orchestre cacophonique, une demi-douzaine d’hommes et de femmes martelaient, tailladaient, gravaient et sculptaient en cœur.

Une maisonnée sortait du lot de par la sophistication de son architecture toute de bois revêtue et son accessibilité aux abords du chemin principal. Une structure cubique, sculptée et peinte de nombreux motifs tribaux comme aurait pu l’être un totem, semblait faire office de comptoir d’échange. Un grand étalage adossé à la façade permettait de contempler pêle-mêle, des sacs, des cordes, des sandales, des fourreaux, des carquois mais aussi des meubles comme des étagères, des coffres et de nombreux tonneaux. Derrière un grand comptoir sur tréteaux, assis sur un monceau de copeaux, un demi-Elfe à l’air hagard burinait délicatement une mince poutrelle d’un bois jaunâtre.

Non loin en face, dans l’ombre d’une grande tour de guet dressée face aux étendues maritimes, se côtoyaient deux chaumières qui semblaient avoir été construites par la même main tant les différences entres elles étaient minime. La principale différenciation se faisait au niveau de l’épais parterre de fleurs qui recouvrait les deux devantures, l’un était composé de grande et lourdes fleurs jaunes et l’autre de fines fleurs sauvages aux pétales violets. Le second point de contraste était les enseignes qu’elles arboraient.
«Kashparov. Astronome&Sage» et «Domkarov. Herboriste&Savant». Outre ces menus détails, la disposition, les dimensions et les matériaux des deux chaumières étaient en tous points symétriques.

Mais le bâtiment qui surplombait les autres était sans conteste cette brasserie de deux étages qui portait le nom « d’Eaux Troubles ». L’essentiel en belles pierres grises était décoré de grands frises plus claires, en mosaïque. Une grande terrasse couverte d’un balcon en chêne couronnait l’établissement. L’intérieur était feutré derrière des vitraux bleus et verts qui composaient deux grandes vitrines. Il se dégageait de ce lieu une certaine chaleur familiale. Pour cause, la clientèle installée à l’extérieur, malgré le temps plutôt frisquet, était principalement composée de gens de tous âges semblant apprécier ce moment confortablement installés sur les nombreuses banquettes.

Les autres modestes bâtiments autours formaient le reste du chemin, semblable à un entonnoir qui, à une centaine de mètres plus loin, débouchait sur une sorte de petite place pavée de pierre vers laquelle les contours de structures plus grandes encore émergeaient déjà. Les trois étrangers, Deux rouquins velus et un prêtre au faciès évocateur, ne passaient pas totalement inaperçu et continuaient malgré tout leur découverte des lieux d’un pas paisible. Une petite troupe braillarde de petits mendiants vêtus de haillons se mit à les suivre en dansant et sautillant au-dessus des quelques flaques que la chaussée contenait. Ils tendaient leurs minuscules paumes roses pour recevoir l’aumône, souriant d’un sourire incomplet sur leurs petits visages crasseux.



user posted image

écrit par: Mirtzar Lundi 25 Septembre 2017 à 20h52
Il était rare que Mirtzar entre dans une bourgade sans avoir une claire idée de ce qu'il allait y trouver. Il avait visité toutes sortes de villes humaines au cours de ses voyages, même s'il n'avait guère fait plus que les traverser. Il avait vu de grandes villes humaines, comme Sundabar qui était devenue sa nouvelle maison, Mintar, avant qu'elle ne devienne la demeure des suivants de la Main Noire, ou Zazesspur, l'ancienne capitale du Téthyr. Il avait aussi passé un peu de temps dans des villes plus modestes comme Valherse qu'ils avaient quitté il y a peu ou Derlusk la chantante. Il avait même traverser quelques villages de quelques centaines d'âmes, la plupart connus sous le nom du bâtiment le plus impressionant ou d'une spécificité géographique proche comme Le Manoir de Sha'Ryl ou Sembadel ci-la Cascade. Dans tous les cas, il s'était renseigné longtemps auparavant sur ce à quoi il devait s'attendre. Cette fois-ci, ce n'était pas le cas et cela donnait à cette visite une sorte de parfum d'aventure raffrachaissant.

Plusieurs bâtiments étaient atypiques et le Frère-Molosse avait de nombreuses questions qu'il n'osait poser. Par exemple, il avait entendu parler de riches notables qui, n'ayant visiblement rien de mieux à faire, décidaient de se concentrer sur la tâche de regarder vers les cieux. En trouver un ici était étonnant mais pas forcément particulièrement captivant. Trouver un vendeur d'herbes, si c'était bien ce que le mot sur l'enseigne voulait dire, était plus surprenant dans la mesure où les hqbitqnts du coin étaient probablement capables de trouver les herbes locales eux-mêmes et n'avaient sans doute pas les moyens d'acheter des herbes venant de loin et coutant, sans doute, plus cher que les services d'un prêtre.


¤ ¤

Nombre d'enfants en haillons s'étaient rassemblés autour d'eux pendant qu'il réfléchissait. Il fallut quelques instants au nain d'or pour réaliser qu'ils mendiaient. Cela lui semblait incongru. Mais pas autant que le fait qu'aucun des adultes ne semblait vouloir réagir. Mirtzar n'était pas aveugle, il avait vu dans plusieurs des cités qu'il avait traversé que certains membres de populations étaient trop pauvres pour subsister à leurs propres besoins autrement qu'en recevant la pitié du reste des habitants. Mais il n'avait jamais vu cela dans un village si petit où tout le monde connaissait probablement le nom et la parenté de chaque autre personne. À Eauprofonde, il était facile quand on voyait un mendiant dans la rue de se dire qu'il s'agissait du problème de quelqu'un d'autre ou qu'il s'agissait là d'une punition divine pour une erreur passée mais ce n'était pas le cas ici. Comme ces gens pouvaient-ils profiter joyeusement de la chaleur de la taverne quand leurs voisins, des enfants en plus, en étaient réduits à demander l'aumône. Mirtzar avait bien envie de rentrer dans le bâtiment et de secouer les puces à ces égoïstes mais il sentait bien qu'il ne s'agissait probablement pas de la meilleure manière de se présenter dans un nouveau lieu.

-Les enfants, si vous pouvez nous conduire jusqu'à un temple, je vous promets une miche de pain chacun.

Il dit cela en souriant. Il supposait qu'il ne devait pas être particulièrement effrayant si les enfants se massaient ainsi autour d'eux mais il supposait qu'ils n'avaient pas particulièrement l'habitude de voir des nains, coincés comme ils l'étaient entre une forêt et une mer. Il se tourna aussi vers ses camarades et essaya de chuchoter dans une langue qu'il espérait inconnue des enfants pour ne pas leur donner de faux espoirs.

-

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mardi 26 Septembre 2017 à 17h01
Reïlo ne découvrit pas aussi rapidement qu'il l'espérait la trace du temple qu'il recherchait. La promenade s'était néanmoins révélée agréable et il avait observé avec beaucoup d'intérêt les bâtiments qui s'étaient progressivement révélés. Il n'y avait là rien d'extraordinaire mais l'architecture et les noms des artisans avaient déjà quelque chose d'exotique pour lui qui n'avait jamais quitté le Valherse.

Mirtzar avait alors engagé la conversation avec une bande d'enfants qui avait commencé à les suivre en quémandant une aumône. Contrairement au nain, le demi-drow ne fut pas étonné ou choqué par un tel spectacle : il avait lui-même vécu dans le dénuement et aurait très bien pu ressembler à ces enfants si sa mère n'avait pas tout fait pour lui éviter ce destin.


¤ La pauvreté existe partout malheureusement... et elle laisse la plupart des gens indifférents, c'est un fait. Mais plutôt que de mendier et de se complaire dans la misère, ces enfants devraient faire leur possible pour se tirer de là! ¤ estima-t-il, quelque peu moralisateur.

Lui-même n'avait reçu que peu d'aide au cours de sa vie et estimait que c'était à chacun de tracer sa destinée : ceux qui voulaient s'élever, à son image, s'élèverait par leur intelligence, leur habileté ou leur sagesse. D'autres préféreraient s'enliser dans la médiocrité et sombrer dans l'alcoolisme ou la criminalité pour oublier leur quotidien.


-

écrit par: Schninkel Jeudi 28 Septembre 2017 à 17h01
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
Aucun d’entre eux ne parut sourciller aux paroles faites dans le langage des fils de Moradin. Trois des enfants continuèrent de battre le pavé d’un air guilleret tandis que le plus petit de tous, certainement le plus jeune mais aussi le plus teigneux, se planta face au rôdeur en jetant des regards réguliers au frère molosse à ses côtés.

- Il est tout petit ton frère !

A peine cette réflexion eut le temps d’être jeté que l’un de ses congénères le gratifia d’une tape sur l’épaule. La réaction fut immédiate. Le jeunot se mit aussitôt à courir à son tour à la poursuite de son camarade de jeu, justifiant que ce n’était pas loyal et délaissant ainsi les trois étrangers sans aucune vergogne. L’ainé en guenilles avait un regard dur et morne, des mèches noircies par la crasse plaquées sur son visage rond. Il s’adressa au trio d’un air maladroitement révérencieux et proposa de visiter le village de fond en comble « pour une pièce d’argent seulement».

Quelques pas suffirent à se rapprocher plus encore de la place et se dévoila certainement la plus belle construction du village, un clocher et des flèches se dressaient très haut au-dessus des masures et des cases qui l’entouraient partiellement. Supporté par de larges pilier de pierre, un dôme doré dominait le cœur du temple. Arborant une demi-lune, un grand vitrail circulaire de couleur bleuté surplombait la grande porte qui faisait lieu d’entrée principale. Dans le prolongement des hautes parois l’on pouvait apercevoir un second bâtiment, semblant assemblée à la hâte, une construction bien moins prestigieuse, bien moins attirante, la façade boisée était constituée de planches et les fenêtres scellés par des barreaux de métal. Mais les particularités architecturales étaient vite éclipsées par le tumulte ambiant, au pied du parvis du temple, un petit attroupement s’était formé et duquel parvenait des éclats de voix aux consonances hostiles.


***

Le chemin jusqu’au cœur du Bois d’Elm était légèrement pentu, le centre, composé d’un temple et de quelques maisonnées, était construit sur un escarpement rocheux qui surplombait la zone portuaire. De violentes bourrasques sifflaient entre les tours au-dessus du temple. L’atmosphère était chargée des grondements d’une petite foule de villageois qui se bousculait devant la porte armée de plomb du parvis du grand édifice lunaire. Au sommet des marches, dressée devant l’entrée du temple, se tenait dresser une femme en armure complète. Sa physionomie n’avait pas la douceur et la bienveillance que l’on pouvait attendre d’un adepte d’un clergé. Elle était une mégère à cheveux noirs de haute stature, dont la figure était aussi fine qu’une lame de hache et la lippe constamment pincée d’un air réprobateur. Elle portait son heaume à la main, au niveau des hanches et semblait surplomber la véhémence d’autres individus au pied des marches.

La foule entourait le parvis mais semblait se contenter de contempler la situation comme s’il s’agissait d’une scène de théâtre improvisé. Un homme devançait trois autres reîtres et se distinguait au centre de l’attention, positionné une botte sur la première marche, faisant front à la femme vêtue de son armure de plates d’un air pernicieux. Le porte-parole avait un teint blafard, de fins cheveux gras et noir comme le goudron, la face ravagée par la petite vérole lui donnait des airs de noble loqueteux en armure rapiécée. Il portait une solide carapace de cuire sous un long manteau noir encollé de fourrure. L’homme à ses côtés était bien plus trapu, bourru et blond, d’une teinte de cuivre semblable à de la paille et une masse rouillée pendait à sa hanche. Un troisième homme jetait nerveusement des regards à la foule qui se rassemblait et semblait veiller à ce qu’aucun d’entre eux ne survienne. Il était plus grand de deux bonnes têtes et plus vieux de dix bonnes années, barbe en pelle et sourcils en broussaille bruns. Entre ses omoplates se tenait une très grande lame à double tranchant démuni de garde, un estramaçon. Un dernier reître trainait non loin dans de sombres accoutrements.


???
- Vous outrepassez vos droits ma bonne dame ! Ahhhh !

L’homme grimpa une nouvelle marche.

- Par le con de la Vierge Lunaire, jura le plus petit qui semblait effectivement mener la barque. Ne m’oblige pas à… !!!

--------------------
...


- Cessez de profaner mécréants ! Interrompit la gardienne d’une voix puissante. Vous n’y entrerez point, vous, hardis transgresseurs de la loi, profanateurs des choses saintes, violateurs de la foi donnée, vous dont la déloyauté perverse ment à la justice jusque dans son temple !

???
- Garce ! Riposta l’agitateur toujours plein de colère tant dans les mots que dans le ton.

- J’te cause pas d’croyances ! Donnes nous l’vioque et on disparaitra aussitôt !

--------------------
...


- Lewys ! interpella le plus corpulent. Laisses moi l’embrocher jusqu’au trognon, j’va…

L’homme au visage ravagé coupa net la parole de son comparse et d’un geste violent, lui saisit son poignée afin de lui éviter de prendre les armes. Le dénommé Lewys jetait des coups d’œil coléreux et venait vraisemblablement juste de remarquer l’attroupement qui s’était formé autour de lui et de ses hommes. Il grommela, décrivit quelques pas et se mit à son tour à manipuler le manche de son épée. Un air pervers à travers ses traits abimés comme s’il jaugeait la situation.

Lewys
- Foutredieu, on s’tire les têtards! Une fois dit, il jeta son attention sur la gardienne du temple au visage toujours fermé. Toi ! Il leva un doigt vindicatif dans sa direction. On r’viendra pour récupérer Ser Marduk pour qu’il paie ses dettes. En attendant prenez soin de son petit cul.

Il tourna sur ses talons pour faire face à la foule d’autochtones et de visiteurs. Songeur, l’homme piétina un instant, maugréant d’incompréhensibles propos aux allures d’injures. Il ouvrit les bras d’un air nettement moins agressif en affichant une mine effroyablement satisfaite.

- Et à vous tous ! Vingt sous à celui ou celle qui nous livrera l’homme qui porte le nom de Marduk de Montéloy. La quarantaine passée, des bleus au visage et une jambe qui traine. Le gredin a trouvé refuge en ces lieux, il se fait passer pour fou afin d’éviter de payer ses dettes.

L’homme continuait de marcher en rond pour contempler chaque spectateur. Il parlait avec force comme s’il s’adressait à une milice mais personne n’osait broncher.

- Les dieux nous ont appris que nous devons chacun honorer nos contrats. Ou sinon…

Il jeta un dernier regard haineux et lourd de sens vers la protectrice du sanctuaire.

- Nous séjournerons au phare d’Ailinon, quand un courageux osera faire régner l’ordre et la justice dans cette ville, qu’il vienne m’y retrouver avec M’sir Marduk et il aura sa récompense.

--------------------
...



L’homme marmonna quelques mots à voix basse puis claqua des doigts pour intimer le repli à ses hommes. L’un d’eux ronchonna mais tous se mirent à quitter la place et le temple pour s’enfoncer plus encore à l’Ouest du petit village côtier. La foule s’écarta pour les laisser filer sous la voûte des arbres, vers les derniers bâtiments qui devaient former la fin du Bois d’Elm. Des murmures incompréhensibles se firent dans la foule. Certains demandèrent à d’autres s’ils connaissaient l’homme en question, d’autres se contentaient de trouver simplement la situation « inappropriée ». – Quelle audace ! Quelle goujaterie ! La majorité semblait offusquée.


user posted image

écrit par: Mirtzar Mardi 03 Octobre 2017 à 19h32
Le Frère-Molosse ne put s'empêcher de sourire quand l'enfant exprima son impression qu'il était le frère de Gulmar. Il était probablement plus vieux que son père et ils appartenaient à deux races assez visiblement dissemblables mais cela ne semblait pas être un facteur dans la réflexion du bambin. Comme il n'avait probablement jamais rencontré de nain, cela était assez compréhensible mais non moins rafraichissant.

Une fois que le jeune humain eut décidé d'aller jouer ailleurs, Mirtzar et ses compagnons se retrouvèrent en compagnie d'un guide volontaire. Son prix était nommé et il semblait satisfaisant au natif de la Grande-Faille. Il plongea donc sa main dans sa bourse pour en sortir un faucon d'argent qu'il avait obtenu lors de ses voyages avec Narvarth. Il lui en restait plusieurs autres mais il avait envie de donner cette pièce plutôt élégante au cas où leur guide serait aussi numismate.


¤ ¤

Leurs pas les conduisirent sur le parvis du temple de la Vierge Lunaire, parvis qui semblait envahi par la foule venue assister à une altercation entre un groupe d'humains à l'air belliqueux et une prêtresse décidée. Mirtzar n'était pas certain d'avoir bien compris ce qui se passait mais il fut content de voir les hommes d'armes s'éloigner sans qu'il n'y ait eu d'effusion de sang. Du peu qu'il avait compris, les soldats avaient la loi avec eux ou, en tout cas, la loi de la cité dont ils venaient. Si, effectivement, ils cherchaient à contraindre quelqu'un à payer ses dettes, ils avaient raison sur le fond. La forme laissait, par contre, gravement à désirer. Il était aussi fort probable que les lois de Montéloi ne s'applique pas à Bois d'Elm, ce qui voulait dire que l'hôte du temple n'était pas nécessairement un criminel, tant qu'il restait où il était, même s'il avait commis une faute. Le nain d'or décida d'essayer d'en apprendre plus. S'il laissait un possible conflit apparaitre sans rien faire, il ne pourrait pas s'empêcher de s'en vouloir, à juste titre. Mais il était important de faire preuve de politesse, avant tout.

-Mademoiselle, puisse la Dame d'Argent vous guider à travers les ténèbres. Permettez-moi de vous présenter mes compagnons: Blanche-Flamme, un érudit venant de Valherse, et Gulmar, un homme aux ressources sans limites issue, comme moi, des lointaines plaines du Shaar. Mon nom est Mirtzar. Nous souhaiterions profiter de votre hospitalité ... Il se tourna alors vers ses deux compagnons. ... et vous poser quelques questions, si vous avez le temps.

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mercredi 04 Octobre 2017 à 09h20
Reïlo s'était laissé guider jusqu'à un grand bâtiment qui lui apparut immédiatement être un temple de Séluné. Même s'il ne partageait que peu de points communs avec les membres du clergé de la déesse lunaire, le demi-drow fut satisfait de trouver un temple qui lui était dédié : la divinité prônait une grande tolérance et il n'avait jamais eu de mauvaise expérience avec son clergé...

Mais de mauvaise expérience, il était justement question. Les aventuriers arrivèrent au beau milieu d'une joute verbale agitée, opposant une adepte de Séluné à quatre individus venus chercher un certain Marduk de Montéloy, accusé de ne pas avoir réglé ces dettes.

Blanche Flamme craignit un instant de se retrouver mêlé à une rixe qui ne le concernait pas mais, par chance, les individus menés par un certain Lewys finirent par rebrousser chemin sans faire couler le sang. Soulagé, le prêtre d'Oghma s'apprêtait à se présenter à la gardienne du temple mais il fut devancé par Mirtzar qui fit preuve de trésors de courtoisie.

Satisfait de le voir mettre en oeuvre une telle approche, le métis sourit et inclina légèrement la tête lorsque son nom fut prononcé.

écrit par: Schninkel Mercredi 04 Octobre 2017 à 14h23
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
Quand le frère molosse offrit un faucon d’argent, un grand sourire se dessina sur le visage de l’enfant. Il contempla quelques secondes l’objet en détourant de son doigt le rapace qui y été frappé. Les mains dans les poches, les cheveux ébouriffés, il fit rapidement disparaitre sa récompense et éloigna deux autres gamins plus jeunes qui déjà se montraient envieux. Le petit se mit aussitôt à suivre sa clientèle, d’un air fiérot et ensemble ils foulèrent le sol pavé du centre du village. Le guide désigna successivement les maisons de marchands et d’artisans, d’un arracheur de dents et d’une nourrice qui formait un demi-cercle face au temple des deux lunes qui dominait le centre du Bois d’Elm. L’auberge de la lune enfumée prenait une large place dans le décor. Avant d’être interpellés par les grondements de la foule, l’enfant eu le temps de préciser à son généreux donateur qu’il resterait à disposition en cas de nécessité et les gosses s’enfuirent aussitôt, poursuivants chiens et chats, courants à leurs jeux sibyllins.

A peine eurent-ils le temps d’atteindre la foule, que les villageois commençaient déjà à se dissiper, visiblement soulagés de ne pas avoir été témoins de plus d’hostilité. Désormais qu’ils étaient au cœur de la ville, un détail frappa certaine conscience, il paraissait évident que les habitants du Bois d’Elm avait majoritairement hérités d’une ascendance Elfique tant les oreilles affûtées, les regards perçants et les fins traits du beau-peuple se multipliaient. Les trois touristes furent emportés par l’initiative du guerrier Nain, traversèrent le parvis et atteignirent aisément les marches. Le philanthrope de la roche fut cueillit à l’avant dernier échelon par un pas de mise en garde qui l’obligea à arrêter sa course à la dernière marche. L’humaine fit couiner les jointures de son armure en se rapprocha d’un pas assuré vers le paladin, attentive à ses mots et affichant un regard objurgateur sous une tignasse raide de cheveux noirs.


Hjordis
- Nos sœurs sont à votre service pour vous offrir soins et conseils. Tous ceux qui reçoivent la lumière de notre Dame d’Argent sont les bienvenus s’ils désirent nous rejoindre.

Des mots chaleureux mais un ton de voix qui n’en laissait transparaitre aucunement.

- A l’exception faite des indiscrets corrupteurs et des agitateurs, ronchonna-t-elle en lorgnant le point de fuite des querelleurs. Hem hem

A cette mention, les jointures de son gantelet grincèrent sur son casque qu’elle portait toujours au niveau de flanc. Les arabesques cuivrés qui ornaient certaines plaques de son armure reflétaient le soleil par instant.

- Je suis Hjordis, garante de la paix qui règne en cet édifice.

Elle avait un visage taillé à la serpe et toujours ce regard orageux. Les sombres pupilles de la gardienne roulèrent pour contempler tour à tour les trois visiteurs. Elle s’attarda naturellement quelques secondes supplémentaires sur Reïlo.

- Annoncez et je répondrais.

--------------------
...



user posted image

écrit par: Mirtzar Jeudi 05 Octobre 2017 à 20h51
Lever la tête vers la suivante de la Vierge Lunaire, qui outre sa taille plus importante se trouvait aussi une marche plus haut que lui, n'était pas très confortable pour le Frère-Molosse mais pas non plus inhabituel. Si les mots qui accompagnaient l'accueil qu'il venait de recevoir étaient courtois, l'attitude de la femme en armure était plutôt fraiche. Cela ne déplaisait pas vraiment à Mirtzar, qui était conscient que, pour maintenir la paix, il fallait parfois savoir se montrer intransigeant et ne pas laisser ses émotions s'exprimer, mais il était tout de même un peu déçu. Il avait rencontré quelques prêtresses de la dame d'Argent à Lunargent, il ne se souvenait pas avoir rencontré de prêtre, ceci dit, et elles avaient un caractère qu'il décrivait dans sa tête comme "effervescent", "diaphane" et "féérique".

¤ ¤

Ayant fait les premiers pas, et dit les premiers mots, Mirtzar se retrouvait dans une situation de porte-parole du groupe qui ne lui convenait pas vraiment. Mais il ne comptait pas abandonner ses responsabilités.

-Je vous remercie pour votre offre. Je doute que nous ayons besoin de soins mais nul n'est en situation de refuser un conseil. Je ne pense, toutefois, pas me tromper en affirmant que Blanche-Flamme est surtout intéressé par les connaissances de votre clergé. En ce qui me concerne, cependant, je suis surtout inquieté par l'échange que vous venez d'avoir avec ces hommes d'armes. Au risque d'être accusé de juger un guerrier à sa barbe, je ne pense pas qu'ils aient de bonnes intentions et j'ai eu limpression que seule la taille du public les avait convaincu de ne pas passer à l'action immédiatement. Pensez-vous qu'il y ait un risque qu'ils tentent quelque chose de malsain quand il y aura moins d'yeux devant lesquels faire preuve de mesquinerie? Et y a-t-il une part de vérité quand il dit que vous protégez un hors-la-loi?

écrit par: Schninkel Samedi 07 Octobre 2017 à 12h57
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
Le vent continuait de faire bruisser le feuillage des arbres et onduler les buissons, les fleurs et les herbes. En bas, dans les rues voisines, les habitants du petit village côtier s’étaient dispersés à leurs activités respectives. Seul le mouvement de quelques mâts et le brouhaha commun trahissaient la présence du port en contre-bas. La grande porte du temple s’entrouvrit pour laisser s’échapper une fine silhouette vêtue de sombres voiles. La gardienne du temple s’interrompit un instant dans sa conversation et renvoya un signe de respect pour répondre à la femme qui s’éloignait déjà du parvis.

Revenant à celui qui faisait office de porte-parole ainsi qu’à ses coéquipiers, elle fronça les sourcils un court instant, intriguée par les questionnements du frère molosse. Puis sont front redevint ensuite plus serein quand ses lèvres s’entrouvrirent :


- Si fait, dit-elle avec un regard toujours légèrement suspicieux.
Il se peut, Maître Mirtzar des lointaines plaines du Shaar.

Elle laissa quelques songes affleurer sur son faciès impénétrable. Toujours loin de toute convivialité, la gardienne du temple était néanmoins beaucoup plus calme à présent.

Hjordis
- Les courants et les marées s’affrontent et poussent vers nous bien des choses étonnantes qui viennent s’échouer sur nos rivages. Bois flottant, sac de laine, ballot de soieries et dans le pire des cas, des ossements. Les présents de la Mer de Lune ne sont pas tous plaisants. Nos fossoyeurs ne connaissant pas de répit. Ainsi quand une âme égaré parvient à notre seuil, qu’il s’agisse d’un exilé, d’un réfugié ou d’un simple voyageur ayant perdu sa route, nous ne tergiversons pas à son passé, nous nous contentons de panser, d’apaiser et de soigner.

Sans dédain, elle lâcha d’un ton glacial :

- Nous ne recherchons pas la Vérité, nous sommes simplement heureux d’y vivre. Comme tous les prêtres, nos sœurs ne bénissent que ceux qui en sont dignes.

Elle haussa légèrement les épaules étroitement engoncées dans son armure.

- Peut-être que ces oiseaux de mauvais augure tenteront quelques initiatives avant de reprendre la route. Cependant, ce serait extrêmement stupide. Inconscients des conséquences. S’en prendre à cet édifice reviendrait à se mettre à dos l’ensemble de la communauté.

--------------------
...


Les yeux de la gardienne passa dans le regard d’un étranger à l’autre en tentant d’y déceler une éventuelle suite à cette conversation.


user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Lundi 09 Octobre 2017 à 09h14
Reïlo avait écouté avec intérêt les échanges entre Mirtzar et la prêtresse de Séluné. Si l'affaire du chevalier ne l'intéressait absolument pas, la discussion lui permettait d'apprendre des éléments utiles aussi bien sur le clergé local que sur son compagnon de route, avec lequel il n'avait somme toute que peu discuté.

La prêtresse ayant laissé sa dernière phrase en suspens, Blanche Flamme se permit de conduire la conversation vers des sujets qui l'intéressaient davantage :


- Merci pour votre accueil. Je ne doute pas que vous ferez ce qui vous semble juste concernant ce chevalier et cette bande à l'air sinistre. Pour ma part, comme vous l'a indiqué Mirtzar, je suis venu vous trouver en tant qu'érudit en quête d'informations sur l'histoire ancienne et récente de votre communauté et je vous serai gré m'aider dans mes recherches...

Il marqua une courte pause avant d'entamer une véritable litanie de questions :

- Je sers le Lieur et j'aimerais en savoir davantage sur le passé de Bois d'Elm, pour enrichir nos archives. Avez-vous une idée de l'époque de sa fondation? De quand votre ordre s'y est implanté? La communauté a-t-elle vécu des événements historiques dignes d'être commémorés?

Le métis en vint à l'histoire plus récente de la région :

- Je poursuivrai par ailleurs ma router vers le nord et la mer de Lune. Il y aurait-il des éléments que nous devrions savoir quant à l'histoire de la région? Les archives que j'ai consultées restent assez muette à ce sujet, les derniers événements qui y sont relatés remontant souvent à une décennie voire plus...

écrit par: Schninkel Lundi 09 Octobre 2017 à 23h58
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
Le cerbère du temple des deux Lunes resta stoïque devant l’avalanche de questions qui s’abattit sur sa personne. Elle attendit sans sourcilier que le métis achève sa soudaine prise de parole puis elle se contenta de littéralement, le contempler des pieds à la tête. Sur son visage, toujours peu d'émotion, plus de circonspection que d’appréhension.

Quelques battements de cœur passèrent et elle daigna enfin redonner signe de vie. La gardienne recula gracieusement d’un pas, détourna le regard vers la porte de l’édifice et ouvrit un bras en signe d’invitation. Puis retournant son attention au prêtre puis à ses deux compères, elle reprit la parole d’une voix neutre :


Hjordis
- Notre temple possède une salle d’archives ouverte aux plus curieux habitants de notre communauté.

Elle hocha la tête et cligna des yeux.

- Aussi, notre Fascinée Prêtresse, Sœur Levone, reçoit actuellement nos fidèles en entretiens. C’est une femme cultivée, elle s’occupe notamment de l’observatoire sur le toit de notre temple. Elle devrait pouvoir vous aider dans vos recherches.

Elle effleura son menton avec son gantelet, d’un air songeur.

- Il y a peu de monde en ce jour, si cela vous sied :
Vous devriez aisément parvenir jusqu’à elle.

Elle releva le menton et se redressa pour reprendre une posture légèrement plus assurée. Sa main droite reprit le chemin de sa hanche.

- Mais si vous voulez l'avis d'une modeste gardienne de temple sur des sujets d'Histoire et de géopolitiques, c'est autre chose...

--------------------
...


user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Jeudi 12 Octobre 2017 à 21h30
Reïlo avait pris bonne note des informations fournies par la gardienne : rassuré, il put constater que le temple accueillait bien en son sein une personne érudite capable de lui fournir les renseignements qu'il recherchait. Le demi-drow répondit avec courtoisie :

- Je vous remercie pour ces informations et je ne manquerai pas de prendre contact avec Sœur Levone...

Il laissa sa phrase en suspens avant d'ajouter:

- ...mais, pour ne rien vous cacher, je serais également intéressé par votre avis sur ces questions. Je ne doute pas qu'en assurant la garde du temple vous ayez pu capter toutes sortes de conversations intéressantes. Les échos de la rue sont parfois aussi instructifs que les volumes d'une bibliothèque...

écrit par: Schninkel Vendredi 13 Octobre 2017 à 13h06
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
Son casque passa d’une main à l’autre. La gardienne du temple acquiesça d’un léger hochement de tête et accorda aux trois hommes un entretien sur le parvis du temple des deux lunes :

Hjordis
- Je ne peux qu’appuyer vos propos même si je vous le concède, il faut s’armer de courage pour passer outre les pitreries que les marins nous servent mais, à mon sens, c’est avec les histoires des enfants de la Mer et des artisans de la Terre les plus modestes que vous pourrez réellement prétendre un jour connaitre la région. Notre prêtresse supérieure bénie elle-même les bateaux de pêche.

- C’est vers Séluné que se tournent les marins pour les guider. Elle dispute à Umberlie le destin des vaisseaux maritimes. Parler aux pêcheurs et aux équipages de bateaux sur les courants, les captures et la navigation en général, est le meilleur moyen d’avoir une juste vision de l’horizon.

Elle porta un doigt ganté à son menton et balaya le parvis du regard avant d’en revenir au demi-Elfe.

- Par où commencer ?

Elle parlait comme en décrivant le paysage d’une peinture.

- Le Bois d’Elm est stratégiquement situé à l’embouchure de la rivière Duathampre (Elle désigna le port et les granges à l’Ouest) et près de la rivière de Lis (puis se tourna vers l’Est), une ville animée par les communautés d’Elfes Sylvestres, de fermiers, de pêcheurs, de pirates et de marchands de passage des grandes cités-états. Nous ne devons notre survie qu’à notre petite taille, à notre port constamment libre d’accès et à la simplicité de ses habitants. La grande prêtresse Alamarayne et ses éclats supervisent les affaires spirituelles. Elles fournissent les services quotidiens.

Elle ferma les yeux un court instant puis reprit de nouveau la parole.

- Ce que je peux vous dire sur la région, c’est que le Chaos régit ces flots et que ce lac géant n’est pas assez grand pour tous les pirates et toutes les patrouilles navales qui y cohabitent. Nous avons eu notre part de terreur au cours des différents conflits qui opposèrent les grandes cités militantes. Il paraitrait que le village ait maintes fois manqué de disparaitre des cartes mais à la grâce de Séluné, nous n’avons cessé de prospérer et ce depuis plus d’un millénaire, depuis l’âge où cette région s'est vu appeler la porte Nord.

- Pour ce qui est des faits récents, je ne peux que vous indiquer ce que chacun sait. Depuis la destruction du donjon de Zhentil il y a une dizaine d’années, l’équilibre des pouvoirs n’a cessé de changer. Montéloy et Mulmastre sont les cités qui ont le plus bénéficiées des malheurs de cette région. Mais le Zhentarim n’a pas rendu l’âme et l’on entend déjà des murmures affirmant que Mulmastre serait désormais sous son joug. Alors qu’ils paraissaient au plus faible, Château-Zhentil progresse à pas de géant et dans son ombre, son lot de malheurs…

--------------------
...


Revenant au prêtre, au frère molosse et au rôdeur discret, la gardienne du temple laissa une pause s’installer dans son discours, ses sourcils se courbèrent légèrement et on entendit alors un bruissement de feuilles. En quelques secondes seulement, à cette funeste évocation, son visage redevint plus austère.

- Qu’elle est votre destination, Blanche Flamme des Vaux ?
Afin de vous éclairer avec pertinence sur le sujet de vos préoccupations...

user posted image

écrit par: Mirtzar Lundi 16 Octobre 2017 à 20h27
Jouant avec sa barbe pour occuper ses mains, Mirtzar essayait d'avoir une meilleure idée de la situation présente de Bois d'Elm. Il n'y connaissait pas grand chose en politique et guère plus en géographie mais il avait entendu parlé de la mauvaise réputation de la Mer de Lune où il était sur que se trouvait Chateau-Zhentil. Il n'était pas encore complètement certain que c'était là que se trouvait le village mais c'était assez clairement ce que la gardienne des portes du temple semblait laisser entendre.

Le ton de celle-ci était plus froid que les neiges du Mont Tolzrin et le Frère-Molosse avait l'impression qu'elle ne l'appréciait pas vraiment. Mais elle semblait prête à satisfaire la curiosité de Blanche-Flamme et en savoir assez pour en attiser le feu. Il y avait trop d'informations qui manquaient à Mirtzar pour pouvoir tirer de ses propos une conclusion utile mais il y avait une chose dont il était certain: la région était un nid de vipère.

Une voix dans sa tête lui donnait l'injonction de faire son possible pour résoudre les problèmes de la région mais elle était faible. Aussi coupable qu'il puisse se sentir d'abandonner des innocents à leur triste sort, il n'était pas assez stupide pour penser qu'il pourrait résoudre un tel conflit seul et dans un temps tolérable. Et c'était sans compter que cela voulait dire abandonner une mission de la plus haute importance. Même si ce n'était pas toujours facile, il fallait parfois savoir quelles étaient les priorités. Qui plus était, Hjordis avait l'air de dire et de croire que les racines de Bois d'Elm étaient suffisamment profondes pour ne pas être arrachées dans la tempête.


-Je peux répondre à cette question. Nous nous dirigeons vers la Damarie. Je crois que de hautes montagnes séparent cette région de celle où nous nous trouvons mais peut-être n'est-ce pas suffisant pour empêcher les nouvelles de circuler.

Cette affirmation n'était pas complètement innocente. Souvent de telles nouvelles ne passaient pas par les cols et les sommets des montagnes mais par les tunnels que les nains creusaient. Mirtzar ne se souvenait pas d'un empire dans ce coin de Faerun, Delzoun s'arrêtant plus à l'Ouest dans ses souvenirs, mais il n'était pas vraiment un expert en histoire non plus. Et la perspective de rencontrer des membres du Peuple Vigoureux au cours de leur voyage lui plaisait plus que la certitude qu'il allait devoir remonter sur le Sceptre Vert dans un trop proche futur.

écrit par: Schninkel Mardi 17 Octobre 2017 à 12h20
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
La gardienne écouta l’intervention de Mirtzar sans sourciller. Quelques secondes filèrent ne laissant comme seule réaction que ses fines lèvres qui se pincèrent en signe de réflexion intérieure, son front plissé par la concentration et ses yeux sombres qui se tournèrent vers le sol comme pour y tenter d’y trouver gravé, une réponse convenable à fournir aux trois visiteurs.

Un assez long moment après, pour l’interruption que cela provoqua dans la conversation, la femme daigna retourner son attention vers ses interlocuteurs. Elle avait l’air pour le moins dubitative.


Hjordis
- La lointaine Damarie… Je dois avouer ne jamais y avoir mis les pieds. Les échos de cette contrée ne nous assaillent pas vraiment, néanmoins, cela fait quelques temps déjà que les routes commerciales ont été rouvertes aux échanges.

Elle pencha légèrement la tête sur le côté, ses lèvres se pincèrent à nouveau et elle reprit de cette voix austère qui la caractérisait :

- C’est ce genre d’informations que les navigateurs des quais pourraient vous servir. Mais de mémoire, sans prétendre être moi-même une grande voyageuse, il me semble que votre voyage vous emportera vers le bois de Lis, un périple osé en cette période hivernale, puis chemin se faisant, vous devriez accoster sur les côtes d’Impiltur pour remonter sur voies terrestres jusqu’aux frontières de votre destination.

Elle hocha la tête d'un seul mouvement, d'un air attristé.

- Hmm… Sincèrement navrée messieurs, de ne pouvoir vous en dire plus.

--------------------
...


user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mardi 17 Octobre 2017 à 16h16
Reïlo avait été pris de court par l'affirmation claire de Mirtzar quant à leur destination. A plusieurs reprises, Dame Nërissa avait indiqué que leur expédition devait se faire discrète, notamment parce qu'elle ne plairait pas forcément à certains notables de Damarie. Le jeune adepte d'Oghma aurait fourni une réponse plus vague, telle "le nord de la Mer de Lune", afin de ne pas trop se dévoiler tout en évitant de mentir à une personne leur apportant son aide. Fataliste, il n'en voulait cependant pas à son compagnon.

¤ Ce qui est fait est fait... et il est probable que l'un ou l'autre marin ait évoqué notre destination finale au port ou à la taverne...¤

Il réfléchit à toutes les informations que Hjordis leur avait procurées : la région serait dangereuse à traverser et surtout, d'après elle, la suite de leur voyage les conduirait vers Mulmastre, que d'aucuns soupçonnaient être aux mains du Zhentarim. La perspective n'avait rien d'engageant mais il fallait espérer que leur escale dans la localité serait de courte durée et que personne n'aurait la mauvaise idée de créer des embrouilles. Songeur, il déclara :

- Merci pour ces précieuses indications. Je vais suivre votre conseil et je vais dès à présent m'entretenir avec Sœur Levone...

Le demi-drow s'inclina poliment en guise de salut, avant de prendre la direction du temple.

écrit par: Schninkel Jeudi 19 Octobre 2017 à 00h27
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
Les trois visiteurs quittèrent ainsi la gardienne du temple et son visage austère. Ils s'engouffrèrent ainsi, après quelques courtoises révérences, vers l'intérieur de l'édifice.

La pierre des couloirs semblait saupoudrée d’une étrange poussière cristalline, en guise de maigre source de lumière, brulaient un peu partout de nombreuses chandelles qui clignotaient comme des étoiles déchues. Une douce mélodie accueillait les visiteurs depuis l’extrémité opposée du vestibule. L’intérieur de l’édifice était surplombé par un dôme porté par de grandes arches aux colonnes de bois sculptés de paysages étoilés. Le parfum de l’encens saturait l’air à mesure que l’on progressait. Il n’y avait que des femmes dans le temple des deux lunes. Ils finirent par se rapprocher du centre probable de l’édifice. Ils se dressaient au milieu d’un espace dégagé, tout en courbes, en rubans et en tubes qui brillaient. Une servante d’une beauté peu commune vint à leur rencontre et leur indiqua spontanément le chemin vers la dénommée Levone. La jeune femme prit aussi le soin de décrire brièvement les lieux dans un excès de bienveillance.

Dans la grande salle dallée de pierre, l’atmosphère était emplie de sérénité, des alcôves finement sculptées abritaient des adeptes au service des visiteurs. Une vieille femme vêtue d’une robe bleutée vendait des potions curatives derrière un petit présentoir en bois. En face d’elle se tenait un autre comptoir sur lequel reposait ce que certains reconnurent comme un jeu de cartes divinatoire. Néanmoins, la devineresse semblait avoir pour le moment désertée son affaire. Plus loin encore, la source de cette agréable mélodie vint à se révéler sous les traits d’une prêtresse confortablement installée sur un épais matelas de coussins, elle dédiait des airs de harpe à la dame blanche de la nuit. Elle avait le visage impassible à son environnement, totalement livrée à son art, deux pupilles aussi blanches que des perles. A l’évidence, elle était aveugle. Et enfin, derrière la musicienne, au fond de la pièce, se tenait une grande porte à double battant. Des gravures représentaient Séluné jetant (supposément) Shar du haut d’une grande tour.

Ils furent ensuite amenés jusqu’à un couloir qui semblait déboucher sur plusieurs salles. Deux bancs en bois de chêne longeaient les parois afin de soulager les visiteurs dans leur attente et c’est avec une grande surprise qu’ils reconnurent la silhouette de la seule personne présente. Elialann, suivante de Nërissa, l’Elfe qui avait disparu sans éveiller d’intérêt lors du débarquement, attendait patiemment dans l’enceinte du temple des deux lunes que le temps s’écoule. Elle était impassible comme un roc, assise dans son armure de cuir, elle se tenait droit et lorgnait d’un œil froid l’arrivée des nouveaux venus. Elle se leva néanmoins à l’approche des hommes, d’une grâce atavique, elle esquissa un sourire formel. Elle tenait fermement dans ses mains un petit parchemin.


Elialann, auxiliaire de Nërissa du Valhumble
- Un bon messager voyage vite et ne pose pas de question.

Ses deux yeux bruns se plissèrent en signe de sympathie.

- Vous venez attirer les illuminations de Séluné sur notre entreprise ?

Elle reprit délicatement sa place sur le banc.

- Voilà qui est sage de votre part.

Elle parlait à voix basse, suffisamment pour que l’on puisse distinguer l’entretien qui se déroulait au même moment. L’on pouvait entendre les murmures à travers la porte de la pièce la plus proche.

- Nous ne manquerons pas de soutien.

--------------------
...


***


La porte s’entrouvrit en interrompant les quatre visiteurs. Une femme de haute taille en sortie accompagnée d’un jeune homme à l’air empoté. La prêtresse posa une main amicale sur son épaule, et lui conseilla de prendre soin de sa femme, de s’évertuer à lui donner confiance en vue de ses futures capacités à materner et à lui-même, s’efforcer de manger une fois par dizaine de l’anguille fumé afin de résoudre ses soucis de santé. Une fois les recommandations affirmées, l’homme remercia de nombreuses fois pour achever cette conversation, visiblement gêné de voir sa vie révélée devant des inconnus. Il s’effaça vers le parvis le regard baissé. Aussitôt, la prêtresse de grande taille, encapuchonnée, voilée, se présenta au groupe d’une délicate révérence. Ils virent ses yeux se porter, sereins, sur ceux de la petite Elfe au service de l’Honorable. Vêtue d’un camaïeu de voiles bleus traversés de fil d’argent, ourlés d’or et de vert sombre, dont la grâce extraordinaire se disputait à la majesté, et tendait à ses visiteurs un regard amusé. Puis elle salua successivement chacun des hommes qui accompagnaient la petite Elfe.

- Soyez les bienvenus dans la demeure de la Dame d’Argent. La déesse de la lune, des étoiles et de ceux qui les utilisent pour naviguer peut répondre à vos espérances.

La prêtresse invita aimablement chacun à entrer dans la pièce, Elialann confirma tout aussi souriante cette invitation et ils purent tous découvrir un petit salon abondamment décorée de fleurs et de tentures colorées, où une banquette et quelques chaises composaient l’essentiel du mobilier. Une grande tapisserie représentait l'intégralité du monde connu. Une statue d'albâtre aux yeux de saphirs représentait une déesse douce et bienveillante. Une bibliothèque en chêne trônait au fond de la pièce près d’une petite table d’apothicaire. Ils furent invités à prendre les places positionnaient en cercle. Toujours contemplatif, Gulmar alla s’installer sans un mot sur la première chaise qu’il trouva.

Levone referma la porte derrière eux et alla aussitôt prendre place dans un épais fauteuil positionné sous la seule fenêtre. L’on pouvait apercevoir le ciel encore dégagé de toutes intempéries. La prêtresse s’affala légèrement sur son accoudoir, une beauté dans un halo de lumière et de soieries. La petit Elialann attendit que le silence s’installe pour tendre son message et entamer la conversation. Les deux femmes s’échangèrent subtilement quelques obscures mondanités dans la langue du beau peuple au sujet d’une certaine Prêtresse nommée Alamarayne. L’assistante de Nërissa confia que ce n’était pas sa première visite, et qu’elle avait déjà eu la chance d’assister à l’un des fabuleux prêches de la Grande Prêtresse. Levone s’étonna puis acquiesça et se mit à parler d’une grande cérémonie appelé le Rituel du Souvenir. Elle affirma que les deux Elfes pourraient se rencontrer du festival qui marquait la fin de l’année mais Elialann resta évasive sur la durée de son séjour et revint assez subtilement au motif de sa visite. L’adepte de Sélûné acheva rapidement de lire le petit parchemin et se laissa un moment de réflexion avant de commencer à répondre dans la langue commune et à l’attention de tous.


Soeur Levone, prêtresse de Sélûné
- Il est rare de voir des visiteurs souffrir de cette fièvre en cette période de l’année. Vous devez avoir récemment traversé le Bois de Lys (n'ayant pas de réponse, elle retourna au parchemin) Vos six marins devront prendre un remède et ils retrouveront rapidement vigueur et santé. C’est un mal commun dans la région, vous en doutez bien. Il faut simplement agir au plus vite. Cependant, je crains que nous n’ayons plus de ce remède au sein du temple des deux lunes. Mais vous en trouverez en toutes saisons auprès d’Ezril l’arboriste du Bosquet. Je peux aussi envoyer quelqu’un dans les plus brefs délais.

--------------------
Une femme de haute taille à la peau d’une blancheur laiteuse et dotée d'une chevelure d’ébène. Des courbes généreuses feutrées sous un camaïeu de voiles argentés. Sœur Levone est une accueillante adepte de Sélûné férue d’astronomie.


Elégante mais sans emphase, les traits accentués sous la lumière du jour, la prêtresse s’évertuait de résoudre le message en jetant des regards à chacun de ses auditeurs.

Soeur Levone, prêtresse de Sélûné
- En ce qui concerne le second point, l’éclipse lunaire, je dois avouer que c’est plutôt étonnant... étonnant que vous soyez justement amenés à vous entretenir avec moi. (elle tandis la main pour farfouiller dans un sac en cuir garni de paperasse) C’est intéressant… Vraiment intéressant. Il me semble justement que j’ai des notes à ce sujet. (elle sortit un journal sans reliure aux pages encornées) Il s’agit de mon domaine de prédilection si je puis dire ainsi. Je peux affirmer qu’il s’agit d’une série de quatre éclipses totales et consécutives de six mois environ. La dernière aurait eu lieu il y a une vingtaine d’années…

Elle humecta son index, tourna une nouvelle page et se mit à murmurer

- Une éclipse durant de longues heures voilera Sélûné au plus fort de son ellipse, une aubaine pour les astronomes, un mauvais présage pour nous autres. (elle se pinça les lèvres) La lune de sang ! s’exclama-t-elle, tapotant énergiquement du doigt son journal d’un air satisfait

- La prochaine aura lieu l’année des dragons renégats, au soir du seizième jour du cœur de l’hiver. Mes recherches sont quotidiennes et mes calcules certifiés par la prêtresse mystique Anaith Tanemirë. Mais personne ne saurait prévoir la météorologie avec tant d’avance, cela dépendra du lieu où il se séjournera. Selon les rapports, le phénomène dure généralement une centaine de minutes. Je ne saurais être plus précise ! Mais je m’égare et j’espère que parmi une de ces réponses, vous en trouverez une qui vous ’espère que cela conviendra à ce qu’attendait votre responsable…

--------------------
Une femme de haute taille à la peau d’une blancheur laiteuse et dotée d'une chevelure d’ébène. Des courbes généreuses feutrées sous un camaïeu de voiles argentés. Sœur Levone est une accueillante adepte de Sélûné férue d’astronomie.


Elialann était figée, le dos droit et les genoux serrés. Elle ne s’extirpa de sa rigidité que lors du dernier mot de la prêtresse. Dès que la longue explication d’astrologie fut achevée, la petite Elfe en armure acquiesça d’une mine enchantée et se pencha doucement vers son interlocutrice.

- Si fait. Nous n’attendions qu’une confirmation et ce surplus d’information sera, sans aucun doute, fort apprécié. (elle inclina la tête en signe de gratitude) Peut-être pouvez-vous développer sur les présages liés à la disparition périodique de Sélûné ?

La prêtresse se mit à sourire en retour.

Soeur Levone, prêtresse de Sélune
- L’on dit que lorsqu’un adepte sort de la lumière, il se tourne vers la lune rouge. L’amulette (elle porta la main au pendentif argenté qui pendait à son cou) offre la lumière dans l’obscurité, si elle se tourne vers les ténèbres, l’amulette doit se briser. Consacrez votre amour, sans jamais vous détourner.

Ses paroles avaient la tinte des psaumes puis elle agita la tête en signe de négation

- Les éclipses sont un phénomène très commun. C’est en réalité une réfraction de la lumière sur la surface de l’astre lunaire. (la prêtresse leva ses fins poignets, fit voler quelques voilures et décrivit le mouvement des deux entités astrales) Même si elle est cachée du soleil, Sélûné ne disparait pas pour autant. En passant dans l’ombre Abeir-Toril, la robe de la vierge lunaire prend une teinte cuivrée, plus ou moins rouge comme celui des crépuscules.

Elle rangea son journal dans la besace qui reposait à ses pieds

- N’en déplaise à certains, cet évènement sera certes une lune rousse astrologiquement parlant, coïncident avec un phénomène dit de Super Lune. Mais jadis les anciens appelaient ça la lune de sang, et voyez en ces évènements, l’annonce funeste de multiplications des forces du mal, et la résurgence des rituels sorciers, la surpuissance des lycanthropes, et provoquant l’indomptable sauvagerie de la Toile.

--------------------
Une femme de haute taille à la peau d’une blancheur laiteuse et dotée d'une chevelure d’ébène. Des courbes généreuses feutrées sous un camaïeu de voiles argentés. Belle et gracieuse mais sans emphase. Sœur Levone est une accueillante adepte de Sélune, férue d’astronomie.


La petite Elfe écourta la conversation en remerciant une nouvelle fois la prêtresse pour ses paroles puis, d’un mouvement vif, elle se redressa prestement sur ses pieds.

Elialann, auxiliaire de Nërissa du Valhumble


Elle croisa un bras sur la poitrine, se courba révérencieusement et fit grincer le cuir des lanières de son corselet(laissant entrevoir les deux dagues à ses hanches)

- Il ne sera pas nécessaire de rédiger une réponse et nul besoin de déranger l’un des membres de votre communauté afin de nous subvenir en remèdes. Je me rendrais moi-même au bosquet, j’y tiens. (insista-t-elle en préméditant la réaction de sœur Levone) Je vais donc me permettre de vous laisser en bonne compagnie...

Elle tourna un regard complice sur les trois hommes

- Veuillez pardonner ma négligence, mes responsabilités ont outrepassés les convenances. Je vous présente (elle désigna successivement) notre disciple Blancheflamme. Maître Mirtzar et Gulmar.

Son attention se reporta sur la prêtresse.

- Si nous avons l’honneur de servir les mêmes instances, nous sommes présents devant vous pour des motifs bien distinct.

--------------------
...


En achevant ses mots, elle tourna de nouveau la tête vers les trois hommes et plus particulièrement, elle plongea son regard dans celui du jeune prêtre. Elle laissa une pause s’installer dans la conversation, haussa le menton et laissa entrevoir ses dents étincelantes. Elle menait la conversation à la baguette et elle désirait visiblement, afin de s’échapper, que l’un des visiteurs prenne le relai.
La prêtresse avait toujours ce regard curieux et amusé.


user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Lundi 23 Octobre 2017 à 14h42
Reïlo avait découvert avec intérêt l'intérieur du sanctuaire dédié à Séluné et, avec non moins d'intérêt, la présence d'Elialann. En réponse à sa remarque, il avait précisé :

- Malgré tout le respect que je porte à la déesse lunaire, à son dogme et à son clergé, je ne suis pas venu ici pour prier Séluné mais bien pour obtenir des informations qui pourraient nous être utiles dans la suite de notre voyage... ou aux futurs lecteurs de mes notes de voyage. En l'absence d'académie d'érudits et de services d'archives développés, ce sont bien souvent dans les temples que l'on trouve les meilleures sources d'information...

Etant lui-même membre d'un clergé, il avait fait cette déclaration non sans une certaine fierté. C'était alors que la porte s'était ouverte et que le demi-drow avait découvert la très belle Soeur Levone. Il l'avait poliment saluée, laissant Elialann entamer la discussion avec elle : visiblement, elles se connaissaient et c'était une bonne chose.

Le fil de la discussion était difficile à suivre, les interlocutrices abordant divers sujets dont l'astronomie et la nécessité de plantes curatives destinées à certains membres de leur expédition. Reïlo se força néanmoins à rester concentré et à prendre note mentalement de tous les échanges : les données récoltées en matière d'astronomie et d'herboristerie figureraient en bonne place dans les notes qu'il rédigerait une fois remonté à bord.

Une fois qu'Elialann eut pris congé, il prit la parole :


- La bonne rencontre! Comme notre compagne de voyage vous l'a dit, je suis membre de l'Académie et je sers le Seigneur du Savoir. Je suis venu vous trouver car je suis en quête d'informations sur le passé de Bois d'Elm et sur l'histoire ancienne et récente de la région. Hjordis nous a indiqué que vous seriez la plus à même de nous renseigner...

écrit par: Schninkel Mardi 24 Octobre 2017 à 02h10
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
Les traits de son visage se ridèrent à peine mais affichèrent tout de même une agréable sympathie. Elle dégageait une chaleur familière et dans ses bavardages, les douces tintes de sa voix paraissaient vous apaiser comme une berceuse. Il semblait dorénavant évident de voir les habitants du Bois d’Elm venir se confier à elle. Les sombres pupilles de la prêtresse scintillaient continuellement d’une certaine familiarité et ce, même aux yeux des inconnus.

Soeur Levone, prêtresse de Sélune
- Je n’ai pas l’expérience des Elfes de notre temple mais je pourrais déjà vous enseigner l’essentiel.

Elle s’arrêta pour observer les deux rouquins puis reprit naturellement à l’encontre du prêtre.

- Vous possédez une escorte de poids, êtes-vous si important que vous n’osiez me le préciser ? Êtes-vous l’un de ces Chanteurs Saints qui œuvrent pour la gloire d’Oghma en méditation et en chants ? Non, vous semblez être une Plume. Appliqué, curieux, instruit et destiné au rôle de gardien du savoir. Ils ne sont pas les meilleurs chanteurs d’Oghma, mais ils ont une grande mémoire et une très bonne élocution ! Par où voulez-vous que je commence ? il y aurait tant à dire.

--------------------
Une femme de haute taille à la peau d’une blancheur laiteuse et dotée d'une chevelure d’ébène. Des courbes généreuses feutrées sous un camaïeu de voiles argentés. Belle et gracieuse mais sans emphase. Sœur Levone est une accueillante adepte de Sélune, férue d’astronomie.


Elialann, d’une grâce féline, interrompit l’échange de regard des deux adeptes et s’introduisit le plus subtilement possible afin de ne pas couper trop brutalement la parole de la belle Levone.

- Si vous le permettez, une dernière chose avant de m’esquiver.

La prêtresse répondit naturellement par l’affirmative.

Elialann, auxiliaire de Nërissa du Valhumble
- Et cela vaut tout autant pour vous messieurs.

Elle se tourna légèrement vers les mâles avant de reprendre à l’intention de la prêtresse. A haute voix pour être entendue de tous.

- Ma maîtresse a eu une vision concernant l’un des pensionnaires de votre communauté. Elle aimerait s’entretenir avec un Teu-tel-quessir dont, je l’espère, vous avez entendue parler. Il s’agit d’un Eldarin lunaire qui se ferait connaitre comme déclamateur. Un artiste fardé de poudre et possédant une rhétorique acide. Nous n’avons que peu de renseignements à son sujet. Mais celle que je sers, pense qu’il porte le nom de Maikhel. Cela vous évoque-t-il quelque chose ?

--------------------
...


Sœur Levone se ferma quelque instant en signe de réflexion.

- Les gens de passage sont nombreux, je ne saurais vous dire quel artiste diverti actuellement les comptoirs du Bois d’Elm. Sans doute pas à l’Eau-Trouble, un tel discoureur n’y serait pas permis. Peut-être au Salon du Lézard, sur les quais ou au Phare d’Ailinon. Vous savez, comme en ce jour, je suis souvent proscrite à ce temple. Navrée… Si je ne m’abuse, vous avez parleée de vis…

La petite Elialann mit rapidement un terme à la conversation de l’adepte de la vierge lunaire. Une révérence et un sourire lisse toujours aux creux des lèvres.

Elialann, auxiliaire de Nërissa du Valhumble
- Comme précédemment, vos mots suffisent à mes interrogations. Soyez graciés.

Elle se tourna à nouveau vers le prêtre, le guerrier et le rôdeur. Bien que cela fût autant difficile à préciser que son âge, la voix de l’Elfe parut légèrement s’endurcir.

- Nous ne manquerons pas de soutien, dit-elle en souriant au prêtre.
Si l’un d’entre vous aperçoit une personne qui ressemble à la maigre description que je viens de rapporter. Qu’il me trouve, ou mieux, qu’il parvienne à l’amener à bord du navire, face à l’honorable. Les consignes ont parfois la teinte d’énigme mais vous savez au nom de qui vous servez.

--------------------
...


Elle n'avait rien de despotique mais pouvait se montrer tranchante. Passant sans cesse d'un état d'impassibilité absolue à une vivacité déconcertante. Sans attendre de réponse, le regard d'Elialann retourna une dernière fois vers l'adepte de déesse lunaire.


Ces mots dits, elle disparue sans un bruit, laissant les trois hommes et la prêtresse quelque peu agars. A voir la mine circonspecte qu’elle ornait face à l’allure mystérieuse des dernières paroles, les deux femmes ne se connaissant pas tant que cela visiblement, à moins que le secret professionnel ait laissé cette ultime impression. Mais la prêtresse n’était pas avare en paroles et elle reprit rapidement le fil de la conversation en revenant aux raisons que l’Oghmite avait évoqué plus tôt. La chaleur de la pièce n’avait pas manqué de détendre l’atmosphère aussi elle mit à disposition une généreuse corbeille emplie de divers fruits ainsi qu’une carafe de vin coupée à l’eau. Quelques paroles s’échangèrent, le rôdeur ne parvint pas à retenir un bâillement et le temps continua de filer paisiblement.

Soeur Levone, prêtresse de Sélune
La Mer de Lune est un profond lac naturel situé au nord des Vaux et à l’Ouest du Vaste, relié à la Mer des Etoiles Déchues par la rivière de Lis, peu profond et marécageuse. La zone est un atout entre les sombres et sinistres terres du Thar, maisons des dragons, des géants et des ogres. Les villes se répandent rapidement, construites sur les restes d’anciennes cités, profitant du nerf de la richesse, pour tomber dans les guerres ou les raids et ensuite être reconstruites une fois de plus. Le premier établissement humain dans la région de la Mer de Lune était Fort au Nord, une ville fondée en 383 DR sur une île près de la rive sud du lac, à mi-chemin entre les villes actuelles d’Arbrelfique et du Bois d’Elm. Fort au Nord était un point important de la civilisation et un comptoir d’échange avec les royaumes Nains du Nord – y compris les clans des Terres froides, qui échangèrent leurs métaux contre la magie nécessaire. Il existe de nombreuses légendes qui subsistent au sujet de Fort au Nord.

Traditionnellement, le Bois d’Elm était utilisé comme point de contact avec le monde extérieur pour les Elfes qui habitaient dans la partie orientale de Cormanthor. La communauté a été établie durant l'année du Campagnol Hurlant comme station pour les expéditions voyageant vers la Mer de Lune. Les Elfes ont longtemps empêchés l’exploitation forestière qui limitait les exploitations agricoles aux basses terres et excluait l’industrie du bois.

Avec le temps, les échanges culturels avaient néanmoins fleuris et certains êtres du beau-peuple délaissèrent la contemplation intemporelle des bois elfiques pour le changement des royaumes extérieurs. Le Bois d’Elm a toujours été indépendante des grandes cité-états de la Mer de Lune. Avec le retrait de la Cour Elfique et la souveraineté de la seigneurie à Montéloy, le Bois d’Elm a quelque peu changé. Le racisme virulent de la politique de Montéloy a forcé la plupart des citoyens métissé à se réfugier dans le petit village côtier. Néanmoins, la perte du commerce due au retrait de la Cour Elfique a été compensée par ces nouveaux venus, et tous se sont formidablement adaptés. L’augmentation de la population permet de profiter pleinement des tendances actuelles des points de gouvernance de la Mer de Lune. Nous encourageons l’industrie grâce aux nombreux artisans qui nous ont rejoints. L’avenir semble prometteur.

Il y a plusieurs années, la communauté a subi un raid dirigé par les voiles du Zhentarim. Mais le village, grâce à beaucoup d’abnégation, a su aux fils du temps attiser l’amour de nombreux fidèles. Les pirates mercenaires se rebellèrent contre leurs employeurs quand ils découvrirent que l’attaque portait sur le Bois d’Elm et finirent par repousser le conflit. Les recensements officiels du village parlent de cinq cents habitants, mais à nos yeux vous pouvez doubler ce nombre car la plupart de nos concitoyens vivent à l’année sur les flots d’améthystes de la Mer de Lune et peuvent tout autant prétendre que le Bois d’Elm est leur foyer. Alamarayne et ses assistantes, Félice et Shaana, supervisent l’ensemble des affaires spirituelles, et comptent parmi leurs adeptes de nombreux pirates et corsaires. La ville est administrée de manière informelle par un conseil auto-nommé de trois personnes qui se réunit chaque semaine. Les citadins locaux semblent satisfaits de cet arrangement, malgré les appels occasionnels à une plus grande représentation des commerçants locaux. Thoyanna Jorgadaul sert de constable dans la ville depuis une trentaine d’années, Ezril Gardien d’Arbre est notre bienveillant druide ami des agriculteurs et enfin, Alamarayne notre Grande Prêtresse. Les trois sont des amis et se rencontrent pour discuter des affaires du village à l’Eaux Troubles.

--------------------
Une femme de haute taille à la peau d’une blancheur laiteuse et dotée d'une chevelure d’ébène. Des courbes généreuses feutrées sous un camaïeu de voiles argentés. Belle et gracieuse mais sans emphase. Sœur Levone est une accueillante adepte de Sélune, férue d’astronomie.


Le temps passa et la prêtresse en vint à son tour à révéler que les marins du Bois d’Elm détenaient l’essentiel du savoir de la région. Il y avait de l’amour quand elle parlait de sa communauté. L’adepte de la vierge lunaire en vint à parler des archives stipulées par Hjordis, la gardienne du temple. Elle précisa que les archive en question ne concernaient que les affaires de la ville, documents juridiques et actes de propriété, libre au prêtre d’aller y remuer la poussière. Elle en vint à parler à une conséquente collection d’ouvrage qui reposait dans la chambre de la grande prêtresse, mais en son absence, elle ne pouvait se résoudre à en accorder l’accès. Aussi elle désigna humblement sa propre bibliothèque qui recouvrait l’un des murs du salon, elle invita le jeune métisse à venir y jeter un œil.

- Voyez-vous autre chose pour étancher votre soif de connaissances ? (elle se mit à rire délicatement) Vous faites de moi une horrible jacasseuse !
Veuillez me parler de vous, le sujet m’intéresse tout autant que la communauté dans laquelle j’officie. (elle se pencha pour remplir son gobelet en gré et jeta un œil attentif sur les trois hommes)


user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Samedi 28 Octobre 2017 à 21h07
Reïlo avait été quelque peu irrité du fait de l'intrusion d'Elialann qui avait interrompu la conversation naissante : il estimait qu'elle aurait fait preuve de plus de politesse en attendant que la discussion qui venait d'être entamée se soit achevée. Mais il avait pris patience, en se disant que si Nërissa plaçait sa confiance en elle, sans doute n'avait-elle pas agi sans bonne raison.

Il avait ensuite écouté avec grand intérêt le récit de Soeur Levone et avait beaucoup appris quant à l'histoire de la localité où ils avaient fait escale. Il regretta de ne pas avoir sorti de quoi prendre note tandis qu'elle discourait mais il avait entraîné sa mémoire afin de parer à ce genre d'éventualité : nul doute qu'il pourrait grandement enrichir ses propres notes, une fois remonté à bord du navire.

Il n'était qu'à moitié étonné de constituer un objet d'intérêt pour la prêtresse : les gens intelligents étaient curieux et avides d'apprendre. Le métis répondit courtoisement:


- Je ne suis bien évidemment pas l'un de ces puissants hérauts du Lieur, j'ai rallié son ordre il y a tout au plus un an de cela. Je suis originaire de Valherse et je ne vous apprendrai rien en vous déclarant que du sang drow se mêle au sang humain qui coule dans mes veines. C'est sans doute pour cela que cette mention liée à la politique de Montéloy m'a particulièrement intéressée : je vous saurai gré de m'en apprendre davantage sur ces événements...

Sans attendre, le jeune prêtre poursuivit :

- Mes mentors oghmites m'ont récemment conseillé de prendre contact avec Dame Nërissa, que vous semblez connaître, et il semble qu'elle m'ait vu dans l'une de ses visions et que je sois l'un des ces privilégiés à l'image de ce Maikhel qui résiderait ici. C'est d'ailleurs également le cas de mes deux compagnons...

Il marqua une courte pause avant d'ajouter :

- Voilà pourquoi nous l'avons l'honneur de l'accompagner aujourd'hui...

Le demi-drow se tut. Il ne voulait pas en dire davantage, pour l'instant, à propos de leur expédition. Il trouvait par ailleurs plus courtois de laisser à ses deux compagnons la possibilité de s'exprimer s'ils le souhaitaient.

écrit par: Schninkel Mardi 31 Octobre 2017 à 02h47
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
La prêtresse parut un temps plus attentive, plongée dans les paroles du jeune prêtre Oghmite. Quand il acheva, suivant les intentions du jeune homme, elle attendit quelques secondes que l’un des rouquins prenne la parole, puis le regard du métis Drow rencontra un léger silence gêné que combla rapidement la femme d’un éclat de rire délicat. Elle replissa les voilures de sa robe puis se redressa dans son fauteuil.

Soeur Levone, prêtresse de Sélune
- Que dire de Montéloy… Du temps de l’égide de la cour Elfique, Montéloy était déjà impliqué dans le commerce de la région, un hub de transition comme dans le langage des marchands. Les problèmes ont commencés quand ils ont voulu réglementer la région à mon avis. Il est dit que Maalthiir a renversé ses opposants et une fois Premier Seigneur, avec une puissance militaire absolue, il affirma sa position grâce aux violents Plumes Rouges et complétée par une puissante guilde de mages. (ses yeux se mirent à contempler le sol pavé de pierre) En vint le carnage, les violences, les incendies, les pillages. Prolongement de ses propres tendances xénophobes ou volonté calculatrice, Maalthiir a de suite banni tous les non-humains de cité et depuis les affaires semblent malheureusement lui réussir… (son regard croisa celui des trois hommes) En favorisant une partie de la population, le tyran a évité de lever des taxes. Vous n’imaginez pas les atrocités que ces Lois ont permises…

La prêtresse retint visiblement quelques mots et se figea dans le silence.
Un moment de recueillement subtil pour une personne qui peinait à parler de ce sujet ou un moment de réflexion lié à un sujet dont elle n’aurait voulu exprimer la complexité puis finalement, un léger sourire illumina à nouveau son visage.


- J’aime mieux penser à la croissance dont ma communauté à bénéficier ses dernières saisons.

--------------------
Une femme de haute taille à la peau d’une blancheur laiteuse et dotée d'une chevelure d’ébène. Des courbes généreuses feutrées sous un camaïeu de voiles argentés. Belle et gracieuse mais sans emphase. Sœur Levone est une accueillante adepte de Sélune, férue d’astronomie.


Elle cligna des yeux et attendit quelques secondes. Un nouveau silence passa. Puis Soudainement, les yeux de la prêtresse s’écarquillèrent et son front se mit à pâlir plus encore qu’elle ne l’était.

- Oh Mais ! Vous avez parlé de Nërissa ? Nërissa Akh’almië ??
Devineresse et grande inspiratrice des ordres Oghmites ?

La prêtresse s’agrippait aux accoudoirs de son fauteuil
Ses deux yeux ronds tentaient de capter une réaction dans les yeux du prêtre.



user posted image

écrit par: Mirtzar Jeudi 02 Novembre 2017 à 16h05
L'échange entre Blanche-Flamme et la prêtresse de la Vierge Lunaire contenait un flot d'informations trop important pour le nain d'or. La plupart des noms qui étaient mentionnés lui étaient étrangers et son esprit avait le don de se fixer sur des détails sans importance l'empêchant de former les connexions nécessaires pour la formation d'un propos cohérent.

De l'ensemble de ce qui avait été dit, Mirtzar avait tiré que Bois d'Elm se trouvait à l'intersection de la Mer de Lune et du Cormanthos, ce qui ne semblait pas impossible s'il se souvenait correctement de la carte qu'il avait vue, que Montéloi avait un gouvernement xénophobe et raciste, ce qui semblait plausible même si dommage, qu'il y avait des nains au nord, ce qui confirmait une de ses théories, et que l'une des années du calendrier d'Harptos portait le nom de Rouge-Goirge Hurleur ou quelque chose du même accabit.


¤ ¤

S'il y avait une conclusion que Mirtzar avait réussi à atteindre au cours de la discussion, c'était qu'il n'était ni assez compétent pour participer à la conversation, ni vraiment intéressé par les informations qui en découlaient. Elialann était à la recherche de quelqu'un, un elfe maquillé qui aimait s'entendre parler aparemment. D'après ses informations, il s'agissait d'un eladrin, un terme que le paladin du Père de la Bataille n'avait entendu utilisé qu'en relation avec les extérieurs associés à la Seldarine. Cela lui semblait étrange qu'une telle créature puisse passer inaperçue mais elle était sans doute capable d'user de magie. Mirtzar salua Soeur Levone avant de se lancer à la poursuite de l'assistante de Nërissa.

-Je vous remercie pour le plaisir d'avoir fait votre rencontre et pour votre aide. Si cela ne vous dérange pas, je souhaiterais néanmoins prendre congé et m'atteler à d'autres tâches plus à la mesure de mes maigres pouvoirs. Puisse Notre Dame d'Argent vous guider à travers les Ténèbres.

Sur ce, il se dirigea vers la porte et essaya de rattrapper Elialann pour en savoir plus sur celui qu'elle cherchait.

écrit par: Schninkel Vendredi 03 Novembre 2017 à 15h31
user posted image


Mirtzar Boucledacier
À la poursuite de l'assistante de Nërissa, le Frère molosse n’eut aucune difficulté à rattraper l’Elfe. Immobile et attentive, sans doute à cause des cliquetis métalliques que le Nain produisit dans l’atmosphère monacale, Elialann attendait d’être rejoint en feignant de jeter un œil aux fioles étalées sur un petit comptoir d’apothicaire.

- Maître Boucledacier ? venez-vous m’aider dans ma tâche ?

Le Nain en vint rapidement à expliquer le motif de sa course.

- Eldarin signifie Quendë des étoiles. Officiellement le terme Eladrin est réservé aux célestes Hauts Elfes qui résident en Arvandor mais certaines races du Tel-quessir s’identifient allégrement comme Eladrin. Ara-quendë. L’expression noble Eladrin est populaire.

Ses lèvres se plissèrent et son nez se retroussa en une mine boudeuse :

Elialann, auxiliaire de Nërissa du Valhumble
- J’ai moi-même tenté de décrypter la formulation. Aucune chance de voir un extérieur arpenter cette paisible bourgade. Elfe doré ou lunaire, sang-mêlé prétentieux ou artiste changelin. Les paroles de l’Honorable on parfois cette faculté à nous faire ressentir notre propre insuffisance. Vous me faites penser que j’ai omis de dire que l’inconnu arborait une chevelure flamboyante comme vous et le chasseur du Shaar. Ce détail a pourtant une importance certaine. Un « Noble Eladrin » facétieux, voilà qui est peu banal.

--------------------
...


Pas grande pour une représentante de son espèce, l’Elfe se pencha néanmoins vers le guerrier trapu :

- Peu de chance que je découvre un tel artiste au bosquet où je me rends. J’irais ensuite arpenter le village à sa recherche, dès que j’aurais obtenu de quoi estomper les fièvres de nos marins.

user posted image



Reïlo Blanche Flamme& Gulmar
Sous le regard assoupi d’un rôdeur du Sud et le départ fulgurant d’un guerrier Nain, la conversation se poursuivit entre les deux ecclésiastes jusqu’à ce que la prêtresse semble relever l’identité de Nërissa. Toujours généreuse en paroles suite à son soudain empressement, elle poursuivit dans l’excitation avant que le prêtre ne puisse répondre, ne serait-ce que d’un hochement de tête :

- J’étais sotte devant les mystères de votre alliée. La tournure de ses phrases j’entends bien. La signature sur le parchemin fait état du Maître Dirialhn défenseur du Bois de Lis mais j’étais loin de me douter…

Elle se pencha vers le prêtre :

- Nërissa la druidesse. Est-ce vrai qu’elle aurait refusé de siéger au grand conseil des Vaux ? L’avez-vous rencontré en personne ? Est-elle aussi parvenue à Bois d’ Elm ? Est-ce elle qui vous envoi me questionner ? (elle se mit à rire à cette dernière question) Pardonnez-moi, je m’emporte mais ça n’arrive pas si souvent de rencontrer les hérauts d’une telle personnalité. Vous auriez dut le préciser plus tôt… enfin cela ne nous aurait pas laissés beaucoup de place pour mes réponses.

Toujours enjoué, la prêtresse se leva en dépliant soigneusement sa robe. Elle fit quelques pas en direction de la bibliothèque et y préleva un parchemin parmi les ouvrages :

Soeur Levone, prêtresse de Sélune
- Un oracle... on a coutume de dire que les prêtres choisissent leur dieu, mais que ce sont les dieux qui choisissent leurs oracles. Si les étoiles arpentent les chemins qui leur sont destinés. Elles chutent et s’élèvent au rythme des battements d’un cœur cosmique et c’est tout à votre honneur d’avoir accepté de quitter les bords de vos cahiers pour suivre cette voie. En tout temps, il était considéré comme une malédiction autant qu'une bénédiction de servir les devins.
(Elle se mit à dérouler l’archive et les deux mains tendues, elle se mit à lire) Je peine à y croire. C’est comme d’évoquer une obscure légende oubliée. Voyez-vous, à titre autodidacte, la mythologie est mon second domaine après l’astronomie. (Acheva-t-elle d’un ton amusé)

--------------------
Une femme de haute taille à la peau d’une blancheur laiteuse et dotée d'une chevelure d’ébène. Des courbes généreuses feutrées sous un camaïeu de voiles argentés. Belle et gracieuse mais sans emphase. Sœur Levone est une accueillante adepte de Sélune, férue d’astronomie.


- Je suis persuadée de…

Son visage s’illumina une fois de plus en parcourant son document :

- Voila ! Je ne suis pas folle. La mention rapporte l’épreuve de la roue, un système ancestral qui visait à dispenser la justice dans une certaine caste de la société Elfique à l’époque des grands empires. C’était une époque de grand changement. Ce n’est qu’une courte mention mais je lis qu’elle aurait aidé à abroger ce rite. (Elle retourna le parchemin pour en lire le titre et revint au contenant) Elle était présente quand le mythal s’est soulevé et que la ville a été rebaptisée Myth Drannor. Il y a un paragraphe intéressant qui évoque la devineresse « Certains druides entretiennent des jardins. D’autres entretiennent des continents. Les préoccupations de Nërissa porte encore au-delà. » C’est joliment dit, constata-t-elle.

user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Samedi 04 Novembre 2017 à 22h04
Reïlo avait salué Mirtzar qui quittait la pièce, visiblement ennuyé par la passionnante conversation de Sœur Levone. Le demi-drow, quant à lui, ne se lassait pas de l'écouter. Après avoir confirmé qu'il s'agissait bien de "cette" Nërissa, il suivit avec intérêt le discours de son interlocutrice qui lui apprit que l'elfe était encore bien plus puissante qu'il ne pouvait l'imaginer.

¤ Mes maîtres m'ont décidément fait un honneur immense en m'envoyant auprès d'elle. Plus qu'étudier les événements importants, je vais pouvoir les vivre aux côtés de quelqu'un capable de transformer l'histoire d'une région!¤

Cette idée exaltait considérablement le jeune prêtre d'Oghma.

- Oui, j'effectue bien ce voyage de la grande Nërissa, maîtresse de l'Académie du Valhumble. Merci également pour ces informations la concernant : j'ai pu constater par moi-même sa grande puissance mais ce que vous venez de décrire dépasse encore ce que j'imaginais.

Un nom avait évoqué sa curiosité : Myth Drannor. C'était l'un des rares noms de la région dont il avait entendu parler, un site aussi légendaire que dangereux. Blanche-Flamme poursuivit :

- Si vous le voulez bien, je vais fureter un peu dans votre bibliothèque afin de compléter l'une ou l'autre de mes notes, sans plus vous déranger par mes incessantes questions. Je n'en aurai pas pour longtemps car j'ai convenu avec mes compagnons de les retrouver sous peu à l'auberge principale de la ville...


hrp.gif Voilà de quoi lancer une petite ellipse! Tu peux considérer que Reïlo prend 30-40 minutes pour inspecter la bibliothèque et feuilleter les ouvrages qui lui semblent intéressants (notamment sur la Damarie ou les régions environnantes). Je te laisse déterminer s'il apprend quelque chose d'utile ou pas. Ensuite, il part à la recherche de la taverne dans laquelle il pourra retrouver des hommes de l'équipage. hrp.gif

écrit par: Schninkel Dimanche 12 Novembre 2017 à 23h20
user posted image

Reïlo Blanche Flamme

Extrait Historique I&II (par Vorenus d’Aghmar)

PARCHEMIN











- Final Stanza du Code du Peuple du Mythe Drannor -


L'année des serments abandonnés
L'année -626 DR était connue comme l'Année des Serments Oubliés. À cette époque, Faerun était dominé par un certain nombre d'empires puissants, dont presque tous tombèrent par la suite. Au cours de l'Année des Serments Abandonnés, Néthérel approchait du sommet de son pouvoir, Narfell et Raumathar combattaient pour la domination dans les terres froides autour du lac Ashane, Jhaamdath s'étendait sur les terres au sud de la Mer des Etoiles Déchues, et le Calimshan était un jeune royaume moderne de Coramshan. De grands royaumes elfiques tels que Cormanthyr, Eaerlann et Illefarn dominaient toujours de vastes parties du monde, et les grands royaumes nains d'Ammarindar et de Delzoun restaient immobiles.
La carte suivante offre un aperçu de Faerûn telle qu'elle se présentait dans l'Année des Serments Abandonnés. Les champs verts de Netheril n'avaient pas encore été engloutis par les sables d'Anauroch, les vieilles forêts du Nord étaient plus grandes qu'elles ne le sont aujourd'hui, et Jhaamdath n'avait pas encore été noyé par la haute magie de Nikerymath, mais beaucoup d'autres terres ressemblent à ce qu’elles sont aujourd'hui.


--Resize_Images_Alt_Text--


Dans les temps immémoriaux du passé de Féérûn, bien avant l'avènement des royaumes humains ou nains les plus anciens, les elfes fondèrent de puissants empires sur toute la longueur et la largeur de Féérûn. Le plus grand de ces empires - Aryvandaar, Keltormir, Miyeritar, Illefarn, Ilythiir et Shantel Othreier - a coexisté pacifiquement pendant des milliers d'années avant que la cupidité, l'envie et la fierté les amènent à la baisse. Une série de guerres vicieuses et sanglantes détruisirent les anciens royaumes des elfes et finirent par être connues sous le nom de Guerres de la Couronne. Les Guerres de la Couronne comprirent cinq grandes campagnes, dont certaines se déroulèrent simultanément et qui finalement impliquèrent toutes les grandes civilisations elfes. Pendant trois mille ans, les elfes se battirent les uns contre les autres, détruisant la plupart de ce qu'ils avaient passé des millénaires à construire. Le fratricide frappa à une échelle inédite avant et depuis. En fait, une partie des Elfes est devenue si rongée par le mal que ses membres bannirent pour toujours de la lumière du jour. Ces elfes, maintenant connus sous le nom de drow, vivent sous terre jusqu'à ce jour, et leur haine pour les autres elfes reste aussi forte qu'elle l'était dans ces temps anciens. Bien que le temps ait effacé la plupart des grandes citadelles et forteresses construites avant et pendant les Guerres de la Couronne, un nombre surprenant d'entre elles ont survécu - mais pas nécessairement intact - en raison de la préservation magique. Un sentiment d'éternité impressionnant imprègne les ruines de cette époque, et quiconque entre en eux sait instinctivement qu'ils sont vieux au-delà de toute mesure. Leur architecture semble étrange et presque étrangère - même aux elfes d'aujourd'hui. Enfin, et peut-être le plus significatif, les ruines de cette époque servent de monuments silencieux à l'histoire tragique des elfes de Féérûn. Les historiens et les philosophes discutent si les Guerres de la Couronne ont été l'impulsion pour les nombreuses tragédies qui ont suivi les elfes, ou s'ils étaient simplement le premier exemple enregistré de la propension à la catastrophe de cette race. Une grande partie de l'histoire écrite des guerres de la Couronne a été perdue dans les terribles batailles qui ont eu lieu à la fin de la cinquième campagne. Les sages elfes d'Evermeet, d'Evereska et quelques autres bastions des traditions Elfiques sont chargés des quelques chroniques qui restent.

Parce que les Guerres de la Couronne ont eues lieu il y a si longtemps, le calendrier suivant représente seulement une estimation approximative des dates auxquelles certains événements se sont produits.


Événement annuel :
-17600 Création de Nouvelle-Rencontre avec la haute magie elfique.
-17100 Début de la Guerre des Trois Feuilles.
-15300 Le clan Vyshaan contrôle Aryvandaar.
-13900 Miyeritar atteint le sommet de sa renaissance magique et culturelle.
-12000 La première guerre de la Couronne commence. Aryvandaar envahit Miyeritar.
-11800 Les forces Aryvandaaran occupent Miyeritar, bien qu'un certain nombre de clans elfes noirs et sylvestres continuent de résister. Beaucoup d'elfes d'Illefarn fournissent des havres de paix secrets pour Miyeritari.
-11700 La deuxième guerre de la Couronne commence. Ilythiir lance des attaques surprises contre Orishaar, un allié d'Aryvandaar.
-11500 Thearnytaar et Eiellur déclarent la guerre à Ilythiir et tentent d'empêcher l'Ilythiiri d'avancer vers le nord. Lolth envoie le seigneur balor Wendonai pour séduire un haut clan d'Ilythiiri à son service. L'église de Lolth prend de l'importance.
-11450 Thearnytaar et Eiellur envahissent Ilythiir. Plus de la moitié de leurs forces sont tuées par la magie corrompue et démoniaque des elfes noirs.
-11400 Eiellûr est rasé par les elfes noirs d'Ilythiiri.
-11300 Miyeritar est conquise par Aryvandaar, mettant ainsi fin à la première guerre de la Couronne.
-10900 Malkizid, le soleil déchu, devient le patron secret des seigneurs de Vyshaan. La troisième guerre de la Couronne commence. Aryvandaar, maintenant connu sous le nom d'Empire Vyshaantar, envahit Shantel Othreier.
-10700 Une horde orque tombe sur les armées assiégées d'Aryvandaar et de Shantel Othreier à la Bataille du Théâtre des Dieux. Près de soixante-dix mille elfes périssent avant qu'Aryvandaar gagne la journée et occupe le nord de Shantel Othreier.
-10600 Shantel Othreier est conquis par l'Empire Vyshaantar, mettant fin à la Troisième Guerre de la Couronne. Les mouvements de résistance surgissent à Miyeritar et Shantel Othreier.
-10500 Le Désastre Noir réduit Miyeritar à un désert mort. Les Guerres de la Couronne s'arrêtent un moment pendant que les elfes réévaluent ce qu'ils ont fait.
-10450 La quatrième guerre de la Couronne commence. Les Ilythiiri commencent ouvertement à adorer des dieux maléfiques tels que Ghaunadaur et Lolth.
10300 Keltormir retire ses forces de l'est de Keltormir, tenant sa ligne à Highlands 'Edge.
-10270 Avec le retrait de Keltormir, les Vyshaanti et Ilythiiri entrent en conflit direct pour la première fois.
-10110 Les clercs elfes et les grands mages d'Illefarn commencent une prière de plusieurs décennies pour le salut.
-10100 Ilythiir détruit Shantel Othreier.
-10000 Les Seldarines répondent à l'arcane et à la haute magie divine des elfes en frappant l'Ilythiiri. Tous les elfes noirs sont transformés en drows et enfouis sous terre, mettant ainsi fin à la quatrième guerre de la Couronne. Les Seldarine invoquent les elfes de tous les autres clans et nations à la Cour Elfique pour régler leurs différends et rétablir la paix.
-9900 L'Empire Vyshaantar annexe Illefarn. La persécution des hauts mages et des clercs puissants dans les terres de Vyshaantar commence alors que les elfes de soleil cherchent à éliminer toute menace à leur pouvoir.
-9800 L'Empire Vyshaantar occupe tous les royaumes elfes restants sur Faerun et commence la colonisation d'Evermeet.
-9600 Les premières civilisations drows font connaître leur présence en harcelant leurs anciens ennemis dans l'Empire Vyshaantar.
-9200 La cinquième guerre de la Couronne commence lorsque l'Empire Vyshaantar se rebelle contre les proclamations de la Cour Elfique, qui ordonnent aux elfes d'Aryvandaar de répudier leurs dirigeants Vyshaan. Malkizid abandonne la maison Vyshaan et se replie sur les plans infernaux.
-9000 La cinquième guerre de la Couronne se termine par la défaite totale de l'Empire Vyshaantar. Les terres d'Aryvandaar sont largement abandonnées depuis un certain temps.


Le rêve de Cormanthyr
Alors que Netheril atteignait son zénith dans ce qui est maintenant le désert d'Anauroch, la plus grande civilisation Elfique que Féérûn ait jamais connue a vu le jour dans la grande forêt à l'Est. L'empire de Cormanthyr s'étendait des Pics du Tonnerre à l’Ouest de la langue du Dragon. Si vieille que personne ne doit savoir exactement quand la citée a vu le jour. A l’origine ce n’était qu’un campement Elfique, une communauté vivant parmi de larges arbres autour de sources d’eau fraîche et limpide et qui produisit des merveilles de magie, d'art et de poésie, elle était le siège d’un royaume d’elfes de lune et d’elfes des bois gouverné par une famille royale d’elfes de lune appelée les Irithyl. La citée portait alors le nom de Cormanthor, et quand les premiers humains y parvinrent ils la nommèrent la tour des chansons pour la musique qu’il était possible d’y entendre.

Le Coronal gouvernait le peuple en ces jours lointain, un grand guerrier ayant acquis sagesse et sérénité avec l’âge d’immortalité propre aux Elfes, qui a encouragé et développé la connaissance, l’artisanat et la haute magie. Eltargrim prédit le fléau humain mais décida pourtant de lutter contre ses présages et ouvrit la citée à tous les peuples de Féérûn. Elfes, Humains, Gnomes, les Halfelins et même Nains furent invités à vivre en Cormanthor, unis sous une même bannière, affrontant d’immenses hordes d’orques et de gobelins. Pour survivre au péril et soutenir la bravoure de ses partisans, magiciens Humains et mages Elfes fusionnèrent leurs talents sophistiqués afin de faire naitre la plus grande œuvre que le monde ait porté, doué d’une volonté magique propre, encerclant et protégeant la ville à chaque instant pendant les années à venir. Le mythal
Au sommet de sa splendeur, à la mort de son ancien seigneur Eltargrim, la désolation de Myth Drannor se mit à frapper. Il y eu trop de mort pour que quelqu’un connaisse la date exacte de la chute de Myth Drannor mais une chose est sûre : il y a de cela plus de 600 ans, quelques temps après l’année de la lance perdue (712 CV), une puissance du grand nord a libéré les plus puissants des yugoloths, nycaloths Aulmpiter, Gaulguth et Malimshaer comme un ouragan de destruction. Ils périrent par centaines dans de longs combats contre tout ce qui vivait autour de la mer de lune. A cette époque, le chef de guerre de Myth Drannor se nommait Fflar, c’était un homme de grande valeur et de grande habilité aux armes, et quand il lui parvint aux oreilles qu’une horde plus terrible que celles jamais rencontrées se taillait un chemin à travers les hommes – bêtes de Thar, il mobilisa la citée et créa un avant-poste au nord, à un endroit dans les bois appelé Bois d’Elm. Les plus valeureux guerriers furent positionnés pour attendre l’arrivé de leur destin funeste. Cette puissante garnison, nommée le Bouclier de Myth Drannor affronta la puissante armée sombre. A cette heure Myth Drannor n’était déjà plus. Les restes de l’armée sombre se séparèrent en groupes qui voracement poursuivirent les habitants en fuite de la citée jusqu’aux côtes de la Sembie, les pourchassant et en tuant de grands nombres pour finalement tombés sous les attaques des troupes des villes côtières.

À bien des égards, la chute de Cormanthyr représentait la fin de la civilisation Elfique à Féérûn. Plus jamais un grand empire des Elfes ne s'élèverait sur le continent. Les poches de puissance Elfique qui existent encore aujourd'hui - Evereska, Éternelle-rencontre et les forêts de Tethyr - ne sont que des ombres de la grandeur de Cormanthyr. Comparé aux civilisations Elfes de l'ère des Guerres de la Couronne, Cormanthyr est tombé relativement récemment. Beaucoup de ces ruines se trouvent encore dans les profondeurs de la forêt connue sous le nom de Cormanthor, et de nombreux habitants de Myth Drannor sont encore vivants sous une forme ou une autre. D'autres empires ont été abattus par la guerre civile, la politique intérieure, ou des ennemis étranges et monstrueux, mais la chute de Cormanthyr était en grande partie l'œuvre de forces diaboliques. De puissants démons de tous les alignements diaboliques habitent encore les ruines de Cormanthyr avec leurs serviteurs et laquais mineurs, et Myth Drannor fourmille assez d'habitants des Plans Inférieurs.




Journal d’un scribe (par Follos Phœnuel)

PARCHEMIN

Je me nomme Follos Phoenuel, moine ascétique sous la règle d'Oghma. Je subsiste dans l'abstinence, le travail de la terre, la prière pour le Seigneur de la Connaissance et le travail de copiste. Mais je suis avant tout scribe, plongé à longueurs de journées dans des parchemins soyeux et neufs, grattant leur surface rugueuse de ma plume gorgée d'encre. J'avoue ne pas être particulièrement doué pour tout ce qui retourne des fioritures dessinées, pour toutes ces miniatures qui enjolivent mes pages. Je les relègue simplement à un camarade. Ce qui m'intéresse, moi, c'est la concentration dans la copie, les courbature dans les doigts, les douleurs dans le dos, ces heures à recopier une à une les lettres avec une minutie millimétrique. Bien sûr une faute éventuelle est épongée avec une mie de pain humide quand elle est encore fraîche et se gratte quand elle est sèche. Néanmoins ce travail harassant m'obsédait. Mais je m'égare, ce court récit n'est en rien un éloge à la copie des volumes, de toute façon réservés aux rares lettrés du pays. Non, ce récit narre l'histoire dont je suis le premier personnage, le principal protagoniste et, même, l'ultime témoin. Alors j'ose espérer que ma narration ne vous déplaira point et vous invite à prendre confort, car je requiers toute votre imagination pour ériger le décor, esquisser les visages dans votre esprit et reconstituer cette formidable aventure.

Tout commença dans le petit et paisible prieuré de Gué-les-Champs, près d'un de ces contés sans importance pour notre histoire. J'y passais ainsi le plus clair de mon temps à copier des codex. Le reste du temps comme mes compagnons, la prière et le jardinage occupaient docilement ma journée. Puis un jour d'apparence anodine, semblant identique à tous ces autres jours jadis passés, vint un étranger. Un hurluberlu louche et au regard vitreux, comme rongé par quelque drogue comme tous ces gens de la ville, un certain Allan Cosades. En avez-vous déjà entendu parler ? Certes non, ce n'est qu'un autre de ces individus à la solde du Haut-Roi, appartenant aux Lames Gardiennes comme je l'appris plus tard. Homme de peu d'esprit, sans talent particulier sinon celui d'apprécier les pâtisseries et l’exercice du radotage, il venait s'entretenir avec notre abbé Gaby de Rivemont. Un sage homme, Kelemvor a son âme à cette heure. Je n'ai jamais vraiment sut de quoi il en retournait mais toujours est-il qu'on m'envoyait sur l'île du bouclier dans les jours qui suivirent, par la mer. Le voyage fut agité, le bateau secoué çà et là par d'affreuses vagues et le bois vibrait sous les éclairs tonitruants. Je vous assure que ce fut pénible, d'autant plus que deux prisonniers croupissaient dans la cale. Enfin je descendis sur l’ile du Bouclier après une courte halte dans un village miteux.

Comment décrire cet avant-poste ? Arrivé à bon port, je sautais avec mes sacs sur le ponton de pierre sombre. Autour de moi tanguaient bateaux de marchands, canots de pêcheurs, voiliers de particuliers et navires de patrouille bien armés. J'arrivais ensuite sur une vaste place où grouillait un monde métissé : on y aurait pu croiser des Saurials tant la foule était variée. Au centre de la place, une colossale statue finement ouvragée et incrustée d'ébonite toisait les passants. C'était un immense dragon serpentiforme s'enroulant autour d'une obélisque veinée de noir et de bleu. Derrière lui s'élançait dans le ciel les tours d'une forteresse à laquelle on accédait par une passerelle de pierre. J'avais rendez-vous dans une ville bien plus modeste et non moins connue. Vous ne vous imaginerez jamais ma frayeur quand je vis quelle atrocité insectoïde devait m'y conduire. C'était une espèce d'horrible blatte colossale à la chitine plus résistante que la meilleure armure de fer, montée sur d'hideuses pattes articulées, poilues et filiformes. Cette chose brunâtre répandait dans l'air un râle sinistre et grave, faisant vivrait l'air, à mi-chemin entre le grondement d'un taureau et le cri d'agonie d'un orque. Je fus d'autant plus stupéfait quand mon guide, loué soit-il pour la patience et le calme dont il fit preuve, m'incita à prendre place dans un trou aménagé dans la carapace de la bête. Le dresseur, un elfe noir au visage tatoué de symboles tribaux, appelait ceci un échassier des marais.

Nous errons depuis des jours. Nos rations sont épuisées depuis longtemps, et la chair des créatures de la région refuse de me remplir le ventre. Le temps vire au froid, et les corbeaux m'empêchent continuellement de dormir par leurs bruits incessants. Nous avons trouvés asile dans cette caverne, et j'écris à la lueur de la seule bougie qu'il me reste. Tous les matins, les piqures de vermine et la puanteur des gaz du marais me réveillent. Toutes les nuits, je dois vérifier qu'il n'y a pas de serpent dans ma couche, et je suis toujours réveillé par les hurlements de ces satanés oiseaux.

Nous avons commencé à explorer cette ruine antique au milieu des marais. Les vestiges sont parcourus d’étagères immenses couvrant parfois intégralement certains murs. Malheureusement, les volumes tombent en poussière lorsque nous tentons de les manipuler. Je suis dépité de tout ce savoir effacé par le temps. Je me sens perdu. Toutes ces semaines passées à étudier, toutes ces fouilles difficiles, surtout après les inondations, le travail de comparaison avec les textes des autres temples et la traduction complexe... et tout cela pour quoi ? Voilà que je tombe sur la plus vieille inscription que j'ai jamais vue, le dernier fragment encore récupérable de ce temple, et qu'y a-t-il d'inscrit dessus ? Quelle ancienne sagesse me transmettent mes ancêtres par-delà les siècles ? La voilà, dans toute sa splendeur :

« Dominus Ballathir le deux fois béni par le soleil, orateur de l'Hist et vainqueur de la sécheresse inerte, celui qui chassa le sangfléau d'un frémissement d'écailles, décrète par la présente :
Il est interdit de courir dans ce temple. »


J'ai dit et répété aux jeunes acolytes qu'ils doivent dépoussiérer chaque livre individuellement, puis les remettre à leur place avec soin. J'ai attrapé Gatrin qui dépoussiérait une étagère entière, en passant juste un chiffon sur les tranches, l'air de rien. En plus, il ne portait pas de gants, alors que j'ai insisté maintes fois sur l'importance de ne pas contaminer ces précieux volumes avec les huiles de notre peau.

Le charpentier est venu aujourd'hui pour jeter un œil aux poutres en mauvais état. Je sais que les locaux étaient des gens lamentables. Tous les récits des bardes le confirment. Mais ils étaient également de piètres architectes. Le problème n'est pas tant la qualité du bois que les termites géants qui le rongent ! Je déteste vivre si près de la frontière de le Haute-Forêt. Toutes sortes de bestioles sinistres se faufilent dans la maison à la tombée de la nuit. Et sans surprise, les murs eux-mêmes abritent des colonies entières de ces créatures ! Maudits soient ces insectes ! Et maudits soient ces bouseux ! J'aurais préféré qu'il ne me dise rien. À présent, j'ai l'impression de les entendre ronger le bois.

Des examens supplémentaires sont clairement nécessaires. Mon intention n'est pas d'écrire cet article pour qu'il circule parmi les chapitres de la guilde des mages. Aujourd'hui, nous avons perdu le sergent Marceau. Pauvre Henri ! Les pièges du tertre ont eu raison de lui. Je m'en veux, même si je le connaissais à peine. J'allais marcher sur une dalle piégée quand il l'a vue et m'a tirée de ce mauvais pas. Hélas, il a perdu l'équilibre, activant ainsi le mécanisme à ma place. Ce fut horrible. Et dire que ce matin encore, nous discutions équipement. Comme c'est triste.

Nous ne pouvons plus tarder. Pavel a raison. Il faut aller se réfugier vers l'intérieur des terres. Trop de cendres dans l'air. Des bruits de combat à l'horizon. Les Quatre bannières sont arrivées aux ruines, et les indépendants comme nous n'ont plus leur place. Dommage. Je commençais à bien me plaire ici. Les étendues sauvages, ça me va bien en compagnie de ma charmante associée. Je n'aurais jamais cru m'associer avec une Elfe Noire, mais elle a l'air de me respecter. Elle s’occupe des Drows des maisons nobles qui nous autorisent à fouiller, et moi je peux me dédier librement à ma tâche. Elle ne donne pas d'ordres. Elle fait son travail, point. Il y a des jours où on ne se parle pas du tout pendant des heures. Elle est un peu comme le vent. J'aimerais dire que les guerres ne me dérangent pas, mais ce serait mentir. J’ai abordé avec la dame le sort de ces trésors de connaissances dont nous avons indexés tous les volumes de cette collection. En particulier, il ne faut pas que les livres sur la magie des arcanes tombent entre de mauvaises mains. Nous avons un plan pour les préserver, et il repose principalement sur mes épaules. La majorité du personnel a fui lorsque les combats se sont intensifiés. Certains ont rejoint les guerres, pour retrouver leurs maisons et leurs familles. Les autres sont allés je ne sais où. Il me reste cependant quelques collègues. Le temps s'écoule à une vitesse étrange, mais tout est calme ici, maintenant.



user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
L’érudit du Seigneur de la connaissance acheva ses lectures. La prêtresse parla des cérémonies nocturnes auxquels le temple s’adonnait, de la préparation que ces offices requéraient et puis subtilement, écourta l’entretien en prenant bien soin d’indiquer la route vers le phare d’Ailinon. Avant qu’il ne quitte la bienveillance de l’ecclésiaste, cette dernière les retint un instant sur le palier de son salon pour leur adresser une dernière parole :
Soeur Levone, prêtresse de Sélune
« Si quelqu’un s’offre à vous guider, acceptez toujours mais n’y croyez jamais. »
« Accueillez l’étrange avec circonspection. »
« Méfiez-vous du familier. »

La prêtresse prit une mine solennelle entre ses voilages.

- Je ne vous souhaite pas un bon voyage, car rien ne bon ne vous attends là où vous allez. (son regard se fit compatissant) Sachez que quiconque fait preuve d’amour sous ses yeux reçoit sa bénédiction. Puisse Séluné guider vos pas dans la nuit, vous permettre d’atteindre l’aube et de retourner en vos foyers.

--------------------


Les trois visiteurs achevèrent ainsi l’excursion au temple des deux lunes, traversèrent le parvis dans le sens opposé de la zone portuaire et suivant les indications après avoir bifurqués à la droite d’une grande tour accidentée, longèrent un petit chemin de terre qui s’étalait entre les chaumières pour atteindre en un rien de temps ce qui semblait être les limites de Bois d’Elm. Au pied d’une faible descente, ils voyaient surgir devant eux, deux grands bâtiments de pierre, ciselée de balcons, de croisées, de terrasses et de créneaux que submergeait un très vieux lierre et d’étranges ronces ponctuées de baies jaune clair.

Des éclats de rire et des esclaffements tapageurs parvenaient à peine étouffés dans ce qui semblait être une taverne. Au loin, les bois se faisaient denses et quelques maisonnées aux divers styles elfiques étaient parsemées. Deux jeunes femmes légèrement vêtues pour la saison, poudrés à frimas et pomponnées, se prélassaient au balcon de l’un des bâtiments. L’une d’elle était assise en tailleur, les yeux clos, en train d’écouter se propager les tumultes de la petite ville côtière. La seconde s’occupait à natter sa longue chevelure fine et doré. Au passage des trois hommes, l’une se mit à parler à l’oreille de l’autre puis elles se gaussèrent simultanément sans en laisser dévoiler le sujet. Mais quel quand fut la raison, les rires aux sonorités suaves se mêlèrent timidement à l’agitation de la ruelle. Les deux femmes sur le parapet surplombaient une entrée feutrée derrière un rideau de velours bleuté. Eclairé par deux lanternes vermeilles, des lettres dorées joliment dessinées indiquaient le nom de l’établissement : L’âtre Serein. A ses côtés, la taverne en brique rouge se révéla effectivement être le fameux Phare d’Ailinon. La gargote avait un aspect d’étable pittoresque et semblait pleine à craquer.

Ils pénétrèrent dans la taverne, en un lieu bruyant de personnes qui ne prêtèrent pas la moindre attention aux nouveaux venus. L’aubergiste, derrière le comptoir, s’agitait en tous sens pour essayer de satisfaire les clients assoiffés qui réclamaient leurs bières à grands cris. Le bâtiment était de toute évidence le lieu de réunion de tous les matelots et les rôdeurs du coin, haut de plafond et parcouru de colonnades, une scène parsemée de chandelier trônait au fond de la pièce. Les trois visiteurs ne retrouvèrent pas les hommes du Sceptre Vert comme convenu. Les loups de mers riaient et chantaient en compagnie de plantureuses matrones. Elles roulaient des hanches pour faire réagir les badauds, provocantes et étonnamment plus dévêtues que les serveuses. Au centre de la pièce, une demi-douzaine de mercenaires braillaient autours de très nombreuses choppe vide. Les armes aux fourreaux trônaient au milieu de la table en signe de pacifisme intermittent. Des rameurs au teint cuivré bavassaient fortement dans une langue étrangère. Le frère Molosse aperçu du coin de l’œil les agitateurs qui avaient affolés le parvis du temple, il ne restait que deux d’entre eux assis à une table près du comptoir. Une jeune femme en tablier portant un lourd plateau leur pria de ne pas rester dans l’entrée, son air rébarbatif laissait présager qu’elle était habituée aux canailles des quais. Le ton distingué des trois hommes la surprise de prime abord. Elle les invita à s’installer, rejeta sa chevelure blonde en arrière puis disparue à son service. Malgré la foule, ils purent trouver une table idyllique pour attendre l’arrivée des camarades. La table était bancale et la chandelle manquait de s'éteindre mais de là, ils pouvaient admirer la scène où se jouait un violoniste Halfelin, la porte principale de l’édifice, le comptoir et la plupart de la clientèle.


user posted image

écrit par: Gulmar Mardi 14 Novembre 2017 à 21h21
Depuis qu'ils avaient quitté l'embarcation, Gulmar était resté très silencieux et complètement en retrait. Aucun son n'était sorti de sa bouche, à aucun moment. Aucune expression, si ce n'étaient les vestiges possibles d'une introspection silencieuse, n'était venu troubler son visage. Aucun autre geste que ceux liés à ses pas et ses déplacements. Il avait semblé las. Las ou concentré sur une chose dont il devait être le seul à avoir connaissance.

En réalité, le silence et le fait que l'on ne l'attendait pas spécialement pour une discussion ou un échange quelconque lui allaient à la perfection. Reïlo et Mirtzar étaient bien plus doués que lui pour ce qui concernait les contacts dits "sociaux" et il avait décidé, par conséquent, de leur laisser toute latitude pour faire et dire ce qu'ils souhaitaient. Il s'était en fait mis dans la tête de faire l'un des exercices que lui avait conseillé son mentor, un exercice relevant de la fonction d'éclaireur. Il avait fait son maximum pour écouter sans en avoir l'air, pour observer sans que l'on se rende compte qu'il était en train d'observer.

Qu'il fut parvenu à ses fins ou non, il était en son for intérieur plutôt satisfait du déroulement de l'exercice, bien qu'il ait pu à certains moments donner l'impression de s'ennuyer, tant il s'efforçait au maximum de ne rien laisser paraître. Grâce à l'entrainement de son mentor il avait acquis une certaine patience, ce qui avait été salutaire le temps que dura cet exercice qui lui permit d'acquérir quelques informations sur les lieux et le mode de vie de ses habitants. Peu d'informations en réalité, mais pour l'heure la quantité ne lui importait pas. Qui plus est, en se contentant d'écouter, il put se concentrer sur le contenu des propos qui avaient été proférés, et il n'avait aucun doute quant au fait que cela lui serait utile tôt ou tard... Alors que la décision fut prise de se diriger vers la taverne, il décida que l'exercice prendrait fin une fois qu'ils seraient attablés.

En entrant dans la taverne, comme à son habitude, le rôdeur posa son œil perçant sur les clients semblant les sonder les uns après les autres, manifestement sans raison particulière, et sans se départir de son expression proche de la sévérité. Il était plutôt heureux que personne ne semblait leur prêter attention. Il hocha la tête, comme pour signifier à la serveuse qu'il avait compris ce qu'elle leur avait dit, puis de sa démarche agile il se fraya un chemin jusqu'à la table qui les attendait. Il ne prit pas spécialement la peine de s'assurer que ses compagnons le suivaient, que pourraient-ils faire d'autre ? Il prit alors place sur une chaise qui lui permettrait d'observer à loisir la charmante compagnie qui semblait ne pas manquer, surtout lorsque l'on était un rôdeur du lointain Shaar qui n'avait pas senti la chaleur d'une femme auprès de lui depuis maintenant plusieurs années... Alors qu'il voyait passer ça et là quelques bières, il eut une pensée particulière pour sa dernière nuit de beuverie...


¤ Cette fois-ci, pas d'excès... Sinon je serais incapable de remonter à bord. ¤

Cette pensée lui arracha un léger sourire qui s'estompa assez rapidement. Il posa alors un regard intéressé sur les plantureuses créatures qui semblaient chercher à émoustiller certains clients. Ce qui, en tous cas, fonctionnait correctement avec lui... Sans les lâcher du regard et alors que ses compagnons prenaient place, il fit entendre sa voix, pour la première fois depuis qu'ils avaient quitté le navire.

- Alors camarades ? Vos premières impressions ?

Il semblait à présent vouloir, en quelques sortes, meubler la conversation, contrairement à ses habitudes. Etait-ce une façon pour lui d'attirer l'attention des créatures qu'il semblait convoiter ? Si tant est qu'elles aient pu remarquer sa présence...

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Jeudi 16 Novembre 2017 à 16h50
Blanche Flamme avait poliment pris congé de la prêtresse, satisfait des données qu'il avait rassemblées dans le temple voué à Séluné. L'escale avait été plus profitable qu'il ne l'avait espéré. Un jour, peut-être, reviendrait-il dans la région afin de percer ses mystères et, qui sait, de découvrir les secrets de Myth Drannor.

Il avait ensuite cheminé avec ses compagnons en direction de la taverne locale, afin d'y récolter des nouvelles et d'y retrouver les hommes de l'équipage. Le prêtre d'Oghma suivit Gulmar et s'assit à sa table. Autant il se sentait dans son élément au temple de Séluné, autant il se sentait mal à l'aise dans le débit de boisson. Les mercenaires hurlants et visiblement ivres le dégoûtaient.


¤ A peine plus évolués que des animaux... Au moins, peut-on espérer qu'ils sachent se battre pour protéger les personnes plus intéressantes qu'eux-mêmes.¤

Son regard s'attarda un instant sur la gent féminine, visiblement des filles de joie. Le demi-drow n'était pas insensible au charme féminin mais, d'une part, la plupart des femmes fuyaient sa peau sombre, d'autre part, il avait d'autres objectifs en tête pour l'instant.

¤ Cela m'étonnerait que ces filles aient beaucoup de conversations... mais leur compagnie serait sans doute plus agréable que celle de ces rustauds... ¤

L'Oghmite se garda bien de partager ses réflexions avec ses compagnons. Après tout, ces idées pourraient leur attirer des ennuis avec les autres clients... clients qui pourraient peut-être leur fournir l'une ou l'autre information utile.

C'était alors que le rôdeur avait brisé le silence. Reïlo sursauta car Gulmar n'avait pratiquement pas ouvert la bouche depuis qu'ils avaient mis pied à terre. Jetant un nouveau coup d’œil à la salle, il répondit :


- Cela m'a tout à l'air d'être une communauté relativement paisible et prospère, un bon lieu pour faire escale. Une communauté vénérant Séluné ne peut être que tolérante et bénéfique pour tout un chacun. La suite du voyage risque d'être autrement plus compliquée...

Le prêtre se tut, quelque peu inquiet de ne pas trouver trace des autres membres de l'équipage.

écrit par: Mirtzar Vendredi 17 Novembre 2017 à 23h24
Réfléchissant aux informations qu'Elialann venait de lui fournir, Mirtzar retourna lentement vers la pièce où il avait laissé ses deux compagnons. La situation était celle à laquelle il s'était attendu: Blanche-Flamme était plongé dans un ouvrage plutôt impressionant et Gulmar se tenait debout ne semblant pas vraiment quoi faire d'autre qu'attendre. Le nain d'or n'avait pas vraiment envie de lire alors il essaya de penser.

¤ ¤

Au milieu de ses réflexions relativement sérieuses et plutôt bien centrées sur le problème qu'il cherchait à résoudre, une pensée étrange jaillit et il dut se retenir de s'esclaffer.

¤ ¤

Un rapide regard alentour lui permit de vérifier qu'aucun des autres n'avait vu ce qui venait de se passer. Décidant que son esprit allait continuer de lui jouer des tours s'il ne commençait pas à faire autre chose, Mirtzar se dirigea vers Soeur Levone. Il n'avait pas vraiment de question intelligente à lui poser mais cela ne semblait pas l'empêcher d'avoir beaucoup de choses à dire. Son propos était parsemmé de tournures qui lui paraissaient étranges et de ce qu'il pensait être de la poésie mais cela ne rendait pas la discussion moins intéressante.

Lorsqu'elle eut décidé que l'heure d'achever cette entrevue était arrivée, elle leur donna congé et ils se dirigèrent vers une taverne. Le Frère-Molosse n'était pas un grand amateur de ce genre d'atmosphère mais il s'agissait probablement d'un bon endroit pour trouver un trouvère. Il lui semblait aussi qu'il s'agissait du lieu où ils devaient retrouver les marins. Ils ne semblaient pas être arrivés, ce qui lui laissait plus de temps pour mener son enquête. Il était en train de jeter un regard sur les clients quand Gulmar mit un terme à son mutisme.


-Mon impression est que Bois d'Elm cache plus de secrets qu'il ne le semble. Le contrôle de l'embouchure de la rivière Lis offre un grand pouvoir pour tous ceux qui vivent autour de la mer de Lune, parmi lesquels se trouvent nombres de tyrans hostiles. La présence de soldats à la solde de Montéloy est la preuve qu'ils n'hésitent pas à intervenir sur son territoire mais Bois d'Elm perdure. Il est possible que personne ne souhaite se mettre tous les autres acteurs à dos mais cela me semble peu probable. Le peu que je sais à propos des Zhents est qu'ils ne sont pas à une folie près. Pour ma part, je crains moins d'affronter un dragon gelé au milieu d'un glacier que de me retrouver avec une dague dans le dos parce que quelqu'un a cru que je jouais à la politique.

Sa phrase achevée, il recommença à parcourir les présents à la recherche d'un autre rouquin. Il ne pensait pas vraiment le trouver là mais il s'en voudrait plus tard s'il laissait échapper une chance même infime de l'avoir trouvé par manque de sérieux.

écrit par: Schninkel Samedi 18 Novembre 2017 à 22h46
user posted image


PARCHEMIN

hrp.gif Perception :
Reïlo Blanche Flamme
15+5 = 20 (Réussite – résultat envoyé par mp)
Mirtzar Boucledacier
1+2 = 3 (Echec)
Gulmar
6+6 =12 (Echec)


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar, Gon & Mirtzar Boucledacier

- Une pinte de bière éventée et une assiette de rutabagas, commanda un vieux pirate à l’œil caricaturalement éclipsé derrière un morceau de cuir.

- Roussis ou grillés, les rutabagas ? S’enquit la serveuse au crayon levé.

- Carbonisés…

- Tsss, aucun palais, se permit-elle de grommeler d’un air sceptique. C’est parti !

Elle glissa son crayon derrière une oreille et jeta un coup d’œil vers les tables et ses bancs occupés. La taverne, où flottait une perpétuelle odeur de friture, était pleine de marins braillards. Les relents de graisse de viandes rôties, de fumée émanant de bûches rougeoyante et l’odeur graisseuse des nombreuses chandelles emplissaient la grande pièce. Il y régnait une forte chaleur. Une jeune Hin colorée, ornée d’un chapeau emplumé continuait d’accompagner gaiement la scène d’une mélopée conviviale. Des barbares à la peau cuivrée et à la sombre chevelure tressée s’adonnaient à un concours de fléchettes. Deux colporteurs Sembiens bavassaient non loin d’une table où des nains bardés de sombres tatouages tiraient la tronche et s’evertuaient à mendigoter des reliefs d’écuelles et des fonds de gobelet. La jolie serveuse en vint à prendre la commande des trois compagnons fraichement débarqués avant de rapidement disparaitre dans la foule.

Les coutumes, les mœurs et les codes liés à ce type d’établissement échappaient sans doute aux trois voyageurs ainsi ils continuèrent patiemment à se familiariser. Si certaines femmes habillées de dentelles amplement entrouvertes, semblaient bien trop pomponnées pour simplement tenir une boutique. L’on pouvait facilement observer que « les filles de joies » étaient aussi accompagnés « d’hommes de plaisir ». Ainsi, au carrefour des civilisations des royaumes oubliés, aucune préconception et autres partialités ne semblaient contraindre les lieux. Loin d’être obligés de satisfaire les moindres demandes. Ici, les genres, les races et les croyances n’avaient aucun impact sociétal comme il était évident de le penser. Un demi-orque aux larges épaules et un androgyne aux traits elfiques semblaient tout autant tapiner parmi les rires grossiers, les gloussements, les regards grivois et les délicates œillades. En face du comptoir, sur ce même mur auquel ils étaient adossés, se situait une porte dérobée derrière un épais rideau par laquelle semblait entrer des personnes aux regards gênés ainsi que ressortir des êtres plus décomplexés. Les deux établissements profitaient d’une certaine effervescence et semblait ouvertement combiner leurs activités.

Des audacieux se mirent à danser non loin de la scène quand la petite musicienne se mit à accélérer le rythme de son luth en tapant du pied sur un petit tambourin. Quelques clients tapèrent aussi des mains pour accompagner l’initiative. Puis la serveuse fit à nouveau son apparition, surmontée d’un plateau et virevoltant habilement entre la clientèle.


- Hé bien voici, annonça-t-elle avec un geste fleuri, en se penchant pour poser les coupes sur la table de bois grossier.

Elle se hâta de verser à boire et laissa le pichet sur la table en bois. Ses mouvements placèrent ses seins rebondis à portée de la bouche de Gulmar. Une soudaine invitation qui fit aussitôt accélérer le cœur et échauffer le visage du Rôdeur sous les yeux interloqués de ses deux compagnons. Invitation provocante ou simple maladresse, l’occasion se dissipa aussi soudainement qu’elle intervint et après une nouveau gracieux sourire, la plantureuse serveuse pivota et fit tournoyer son ample jupe avant de repartir à la conquête d’une autre table et dans son sillage, prit le soin de débarrasser la table d’un vieil homme qui se frottait la panse.

Les danses s’achevèrent avec quelques rires quand la musicienne s’arrêta de jouer. La trêve dans la mélodie n’altéra néanmoins pas vraiment l’ambiance général de la salle alors l’Halfeline fit tinter une petite cloche dans le vacarme, avec énergie, elle parvint à s’accaparer une grande partie de l’attention général.


- Oyez !! Oyez !! Compagnons invétérés !! Il est temps pour vous de découvrir la nouvelle attraction du Phare d’Ailinon ! Prêtez une oreille attentive au spectacle qui va se dérouler !!

La barde s’élança de la scène et d’un bond atteignit l’une des tables en surprenant les clients qui y étaient accoudés.

- Ho ho !! Venu du royaume du Cormyr où l’on prêtant qu’il aurait réussi l’exploit de dérider la régente de Fer en personne !!!

Elle gratta un accord pointu pour accentuer ses propos puis effectua quelques pas gracieux pour circuler entres les plats et les choppes. Ses grands pieds poilus n’en frôlèrent aucun.

- Hey !! Les traits d’esprit sont comme le bon vin !!

Elle s’était malgré sa taille accaparée une grande partie de l’assemblée.

- La dérision affinée !!

La barde d’un mètre chipa le mégot qui pendait aux lèvres d’un marin éberlué.

- …au fil des siècles d'une pratique assidue !!

Elle tira une bouffée et replaça la tige de tabac à sa place initiale.

- …nous offre un divertissement, qui je l’espère, saura vous plaire !!

Elle claqua ses deux mains et soudainement, sur les nombreux lustres qui pendaient au plafond, la grande majorité des chandelles s’étouffèrent d’un coup. La luminosité de la grande salle s’estompa comme un souffle venu de nulle part.

- Haha ! Si se gausser revenait à dévorer et que les rires étaient des mets!Je vous demanderais de vous préparer à être régalés par celui qui vient vous sustenter !

Son luth émit une nouvelle courte mélodie pour ponctuer sa présentation et les chandeliers sur la scène s’illuminèrent derrière elle comme pour annoncer la prochaine arrivée et attirer l'attention.

- Merci d'accueillir Gon l’éternel cabotin roussâtre !!!

--------------------


user posted image

écrit par: Gon Dimanche 19 Novembre 2017 à 01h40
Finalement, le rideau se levait sur Gon. Drapé de sa tunique bariolée, usée par son voyage depuis le Cormyr jusqu’au Phare d’Ailinon, son bandana aussi orange que ses cheveux serré autour de son cou, il se mouvait, tête baissée, au rythme de la barde. L’elfe de la lune n’était pas vraiment nerveux. Certes, il était encore un novice dans les domaines de la farce et de l’art de la rue, mais il avait déjà vécu assez longtemps pour ne pas être humilié en cas de véritable désastre. De toute manière, il avait prévus une routine assez classique plaisant généralement aux humains. Toutefois, Sa mentor l’avait pourtant prévenu, voilà des années, qu’un artiste digne de ce nom devait au minimum sentir quelques papillons dans son estomac avant toute représentation. Une pression saine qui forçait un ménestrel à donner le meilleur de lui-même et qui, chez Gon, se traduisit par un petit bond en avant.

Le farceur écarlate avança sur les planches en parodiant la démarche gracieuse généralement attribuée au beau peuple. Mains levées au niveau des épaules, poignets cassés, bras légèrement écartés, corps dandinant mais raide et déplacement sur la pointe des pieds, l’elfe salua Jîhn, qui venait de l’introduire. Il se tourna ensuite vers l’audience en toute légèreté puis sursauta subitement en poussant un cri aiguë. Il ajouta le geste à au hurlement en secouant ses poings à côtés de ses joues. Il s’arrêta assez rapidement, gardant une position de jeune noble effrayé par une souris trop près de ses bottines et observa la taverne avec ses yeux marrons ouvert en grand. Un instant plus tard, il finit par se détendre en déclarant d’une voix articulée :

« Veuillez m’excuser, chers damoiselles et damoiseaux, je ne suis pas habitué à voir autant de monde d’un seul coup. Pourtant, j’ai grandis au sein d’une famille nombreuse pour mon peuple...nous étions mon père, ma mère, moi... 

Gon marqua une petite pause, contant sur ses doigts chaque membre de sa famille. Il fit mine de réfléchir à partir du quatre et repris :

- Et mon cousin...qui était aussi mon père, donc je ne sais pas si il compte pour deux.

L’elfe se détendit un peu plus et laissa le temps à sa boutade de faire effet. Joignant ses mains l’une à l’autre, il dessina un large sourire sous son visage maquillé et continua dans un ton toujours légèrement efféminée :

- Si vous saviez comme je suis content d’être arrivé ici, dans ce magnifique établissement, pour me produire devant une si belle assistance ! C’est que j’ai longtemps voyagé pour arriver jusqu’ici. Mes parents étaient livide à l’idée que j’entame un si long périple. Vous ne le croirez peut être pas, mais ils ont fait en sorte que je sois entraîné par les meilleures compagnies en vue de mon voyage et m’ont fait suivre les enseignements du grand nain Vidlebok...enfin grand.

Le farceur écarlate plaça alors sa main au niveau de ses hanches, puis descendit jusqu’à mi-cuisse et, enfin jusqu’à ses genoux :

- Plutôt un géant pour un barbu ! Il fut un mentor exceptionnel, il m’a appris tellement. Par exemple grâce à lui, je sais différencier un gentilhomme nain d’une dame naine. Savez-vous comment eux-même font ?

Gon laissa les clients crier leur propres réponses pendant quelques instants avant de répondre :

- Rien de plus simple ! Vous mettez le nain en question devant un elfe. Si Il le frappe, c’est un gentilhomme, si Elle le frappe, c’est une dame...c’est un truc qui m’a été très utile durant mon périple. Non, pour cela le grand Vidlebok était un précepteur de premier ordre. Il m’a même appris à pêcher et croyez-moi, il en a eut de la patience. Je me souviens encore de ses sages conseils...

Soudain, l’elfe se mit sur ses genoux, se tournant très légèrement sur la droite. Il remonta son bandana jusque sous son nez, dévoilant des traits noirs qui lui donnait l’air de porter la barbe. Il plissa les yeux, jusqu’à en fermer le droit et commença à ruminer en roulant les r :

- Crrrénomdeliqueurrr, Gon ! Qu’est qu’c’est qu’cette position de donzelle ?! T’es là pourrr pêcher, pas pourrr t’fairrre saillirrr. V’là ! Comme ça ! Tu vois t’en as choppé un ! Zigouille-le maintenant ! Mais...mais...Crécidrrenonde crénomdhydrrromel, pourrquoi tu rrremet le poisson à l’eau ?!

Le farceur écarlate se remit sur ses pieds, pivota un peu sur sa gauche, redescendant son bandana par la même occasion. Il croisa ensuite ses mains devant son corps, adopta une attitude gênée :

- C’est que j’avais oublié mon couteau...alors j’ai essayé de le noyer.

Gon reprit sa position précédente, imitant un nain visiblement désespéré. Il recommença après un court instant avec son accent rocailleux :

- Credjiudedjiu, et on peut savoirrr pourrrquoi t’as décidé de pêcher au milieu de la rrivièrrre ?

Encore une fois, il se redressa pour continuer le dialogue en temps que l’elfe :

- Vous dites toujours que j’étais un peu niais sur les bords, alors…

Nouvelle transition de personnage suivit de nouvelles paroles :

- Nondebrrandydenondebièrrre, Et si j’t’dis qu’au fond t’es débrrouillarrd ?

Tout en se remettant debout, Gon baissa la tête. Il avait l’air toujours embarrassé, mais d’une manière encore plus exagérée, comme s’il était un enfant que sa mère venait d’attraper les mains dans le pot de confiture. Il éclaira la lumière du publique d’un air désolé :

- Ce jour là, nous avons tout deux manqués de nous noyer. En effet, il est venu me sauver, mais oublia que, debout, j’avais l’eau jusqu’au mollet, donc lui n’avait pas pied.

Son visage s’éclaircit alors d’un sourire amusé. Il continua de parler avec un peu plus d’entrain :

- Ce furent là des expériences qui me permirent de devenir plus capable, plus brave et, surtout, moins…elfique ! À la fin de mon entraînement, mon mentor décida de me faire passer un rite d’initiation à l’aventure ! Ce qui, en langage nain peut se traduire par : picoler et se taper dessus. Ce fut Vidlebok lui-même qui décida de me combattre et je ne suis pas peu fier de lui avoir fait très peur...le pauvre a cru m’avoir tué après son premier coup de poing…

Gon amplifia son sourire et conclut en haussant les épaules :

- De toute manière, je suis ravis d’avoir été ainsi préparé à un tel périple. Je n’aurais sans doute pas plus le faire sans un tel entraînement. Jamais, je n’aurais réussit un si long voyage ! Jamais je n’aurais tenu le coup ! Jamais je n’aurais put survivre à la grande aventure qui me mena ici...depuis l’autre bout de la rue.

L’elfe se tut alors et observa la salle en quête de réaction. Ainsi pourrait-il réagir et ajuster son spectacle en fonction de la réception.

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Vendredi 24 Novembre 2017 à 17h01
Blanche Flamme s'habituait peu à peu à l'endroit : au vu de la compagnie cosmopolite abritée en ces murs, un demi-drow était loin d'être une chose anormale et personne ne lui avait adressé de remarque désobligeante. Néanmoins, le bruit incessant le dérangeait, lui qui préférait le calme des bibliothèque et qui aspirait à présent à retrouver ses notes à bord du navire.

Il avait distraitement commandé une boisson alcoolisée et observer, non sans un sourire amusé, l'approche particulière de la serveuse auprès de Gulmar. Mis à part cela, il avait observé avec attention la salle, tentant d'intercepter d'intéressantes bribes de conversations. Il avait aperçu quelques étranges mouvements mais rien qu'il jugea utile de communiquer à ses compagnons.

C'était alors qu'un elfe roux, présenté comme un comédien, était apparu sur scène.


¤ Aucun doute, c'est lui que cherche Dame Nërissa! Il faudra trouver un moyen de l'aborder à la fin de son spectacle... Et prévenir Elialann de toute urgence...¤

Le prêtre d'Oghma n'accordait d'ordinaire que peu d'attention à ce qu'il considérait comme de vaines pitreries. Mais, eu égard à l'importance du personnage, il concentra toute son attention sur ce "Gon du Cormyr".

Presque malgré lui, Reïlo se surprit cependant à sourire à plusieurs reprises.


¤ Il n'a pas sa langue dans sa poche! J'espère que Mirtzar ne prendra pas la mouche car il n'est pas tendre avec ceux de son espèce...¤

écrit par: Gulmar Dimanche 26 Novembre 2017 à 14h48
Il fallut un long moment à Gulmar pour se remettre de la proximité de la généreuse poitrine de la serveuse. Il en était bien plus qu'émoustillé tellement cela faisait longtemps qu'il n'avait pu sentir la chaleur d'une femme si proche de lui. Il était encore sous le coup de l'excitation lorsqu'on leur présenta le comique qui allait se produite, et il n'entendit rien de la présentation qu'on venait de lui faire, tant il avait concentré son attention sur la serveuse qui, il en était certain, venait de lui adresser une invitation très agréables et dans les dix secondes qui suivirent l'avait laissé là, avec une envie qu'il ne pourrait certainement pas assouvir...

Tout retourné, il ne remarqua rien de spécial quand à celui qui s'exprimait devant eux, loin des pensées certainement justes du demi-drow. Peu à peu, il sembla revenir à la réalité et les battements de son cœur reprirent un rythme plus normal, si bien que le sang battait de moins en moins fort à ses tempes et lui permettait donc de ce fait d'entendre les propos que tenaient Gon, tentant d'amener une salle bien remplie au fou-rire.

Malheureusement pour l'elfe roux, Gulmar n'était à la base pas des plus sensible à l'humour, mais en plus la cible étant un nain, le rôdeur en était encore beaucoup moins réceptif, tant il avait du respect pour les fils de la pierre et il trouvait même offensants les propos tenus par le conteur qui assurait le spectacle devant eux. Mais sachant qu'il s'agissait d'humour,
et ayant noté qu'à plusieurs reprises l'humanoïde aux oreilles pointues avait ri de lui même, le shaarien décida de passer outre et d'attendre simplement la fin du spectacle pour passer à la suite.

Il décida néanmoins, que si leurs regards se croisaient, il tenterait de faire comprendre au comédien qu'il n'avait pas goûté à toutes ses plaisanteries et qu'il ne rirait pas aussi facilement. Si ce croisement de regard devait avoir lieu, et si l'elfe parvenait à comprendre ce que cela signifiait pour Gulmar, peut-être percevrait-il également que de toutes façons, l'homme à la chevelure rousse était loin d'être du genre à sourire régulièrement. Cela tenait même du miracle !

En tous les cas, le rôdeur semblait commencer à s'impatienter et à nouveau;
il scrutait les environs dans le but de voir les hommes qu'ils étaient sensés rencontrer.

écrit par: Schninkel Mercredi 29 Novembre 2017 à 18h26
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar, Gon & Mirtzar Boucledacier
Dans la grande salle au plafond élevé, le larron de la comédie semblait avoir trouvé quelques oreilles attentives, plus qu’il ne l’avait envisagé avant d’entrer en scène. Si quantité de clients étaient généralement plus enclins à se tourner vers des activités plus lubriques, voir déjà plongés dans l’ivresse, quelques réactions permirent d’atténuer légèrement ses quelques tracasseries liées à sa propre dignité. Il devenait rapidement évident pour l’artiste que ce n’était pas tant les propos de la représentation qui émerveillèrent que les mesures de l’interprétation et de la mise en scène.

A la clarté de peu de lumière dans le petit tripot du Bois d’Elm, le comédien pouvait observer durant sa narration, certaines réactions de son auditoire. Au bas mot, vingt paires d’yeux braqués sur lui, la plupart provenant des tables rondes aux badauds cosmopolites. Il y avait cet homme, assis non loin de lui. Gros et gras, le teint frais et la bouche vermeille. Il mangeait du perdrix en riant aux éclats des bouffonnades qui se jouaient devant ses yeux. Non loin du bar à droite de l’estrade, les demoiselles de comptoir gloussèrent en contemplant la performance scénique. Derrière un couple bien trop occupé à se galocher, un homme solitaire et tranquille le dévisageait, finissant tranquillement son verre de vin. Il y avait cette femme dont la tenue n’était pas plus vulgaire que son maquillage outrancier qui recouvrait son visage fendu d’un large sourire. Mais ce sont les murmures et les quelques protestations ordurières de quelques représentants du peuple de la roche, non loin de l’entrée, à l’opposé de sa position, qui retint le plus l’attention du comédien. Pas assez de véhémence pour déclencher une rixe, mais mieux valait ne pas aller chatouiller leurs susceptibilité de trop prêt. Ils avaient clairement l’air de sots ayant déjà tabassés pour moins que ça.

Quoi qu’il en fût, il ne restait qu’à conclure l’acte et à se retirer vers les coulisses comme la petite barde venait de le faire. L’essentiel de son contrat semblait être résolu, les gens de cette communauté connaissait désormais Gon, un artiste de passage parmi tant d’autres qui avaient déjà foulés les planches de ce cordial établissement. De leurs côtés, trois aventuriers attendaient toujours patiemment les marins qu’ils devaient retrouver. Sensibles ou non à la prestation qui se déroulait, que cela soit sur la scène ou dans la salle, ils pouvaient apprécier une cuisine honorable et de rafraichissantes boissons, toujours plongés dans cette chaude ambiance aux effluves mêlées de parfums, de feu de bois et de relents alcoolisés.


user posted image

écrit par: Mirtzar Mercredi 29 Novembre 2017 à 20h59
L'attention du Frère-Molosse était entièrement focalisée sur sa recherche de Maikhel, le mystérieux elfe à la crinière, ou peut-être la barbe, rousse. Involontairement, le nain d'or commença par observer les barbus présents dans la salle. Après quelques poignées de secondes, il secoua la tête réalisant que c'était stupide. Il y avait sensiblement plus de narbus que d'elfes ou de roux dans la salle. Sans compter que Maikhel n'était probablement pas barbu.

Une voix musicale, accompagnée par le tintement d'une clochette, dans la direction opposée à celle qu'il était en train d'oberver, lui rappelant soudainement qu'il avait aussi à sa disposition l'information que Maikhel était une sorte de saltimbanque. Se tournant vers la chanteuse, Mirtzar se trouva un peu déçu. À moins qu'il ne soit vraiment très doué pour se déguiser, la danseuse n'avait pas le bon sexe, la bonne taille ou la bonne couleur de cheveux.


¤ ¤

Mirtzar avait l'habitude de s'en remettre aux dieux quand il ne savait pas vraiment quoi faire. Étant donné que sa vie s'était, dans l'ensemble, plutôt bien passée jusque là et qu'il était encore vivant malgré une pléthore d'erreurs de sa part, il lui semblait évident que le Morndinsamman était prêt à l'assister. Le nouveau venu était la preuve que Demoiselle Chance était non seulement d'une grande aide mais aussi particulièrement efficace.

Le barde, que la chanteuse disait s'appeler Gon, ressemblait beaucoup à la description qu'Elialann avait faite de Maikhel. Mirtzar réajusta donc son attention sur sa représentation dramatique. Le Frère Ours supposait qu'il essayait de se montrer amusant. Mais Mirtzar avait l'impression qu'il n'était pas très doué. Il était prêt à avouer que son sens de l'humour n'était peut-être pas au niveau. Si Gon souhaitait se montrer raciste, et s'il pensait que cela était amusant, le nain d'or ne pouvait que le plaindre. Mais il voulait aussi lui parler. Il se leva, ce qui n'éleva pas énormément la hauteur de son chef, et attrapa une poignée de pièces d'or qu'il leva au-dessus de sa tête.


-Monsieur l'Éternel Cabotin Roussâtre, je connais quelqu'un que vos talents pourraient intéresser. En échange d'une juste rémunération, bien entendu. Seriez-vous intéressé?

écrit par: Gon Vendredi 01 Décembre 2017 à 21h44
Après une révérence respectueuse, Gon s'empressa de finir sa représentation. Du coin de l’œil, il avait remarqué le groupe de nains qui s'était offusqué de sa performance. Sans doute ne connaissaient-ils pas l'adage qui voulait que l'imitation soit la plus sincère forme de flatterie. Malgré son manque d'expérience, l'elfe de la lune avait déjà appris qu'une proportion de la population, peu importe la race ou la région, n'était pas capable de comprendre le second degrés. Un détail pouvant se révéler dangereux pour le blagueur. Pourtant, il avait essayé de s'amuser de son peuple autant que de celui de la pierre, sans succès. D'ailleurs, il décida de conclure par une nouvelle boutade ciblant les siens :

- Il est temps pour moi de tirer ma révérence, gentes dames et gentilshommes. Avant de partir toutefois, je tiens à vous mettre en garde en vue de vos activités dans ce magnifique établissement. Si jamais vous êtes abordé par une magnifique elfe à la peau douce et aux cheveux soyeux, faites bien attention avant de l'emmener dans votre chambrée. Le port de la jupe ne garantit point l'absence de bijoux de famille ! Tenez, moi par exemple...

Il se redresse alors doucement en prenant des allures efféminées et conclut avec un large sourire :


- Je suis un homme ! Allez, bonne soirée à tous !

Nouvelle révérence avant de descendre de la scène et laisser la halfelin présenter le prochain spectacle. Une dernière fois, ses yeux firent le tour de la salle. Il remarqua alors, sortant du lot, un être à la peau sombre et aux oreilles pointues. Il s'étonna ainsi de découvrir un drow, ou un sang-mêlé, à la surface. Ce dernier semblait avoir décroché quelques sourires, une bonne nouvelle pour Gon, surtout au vu de la troupe l'entourant. L'un de ses compagnons était en effet un nain qui agitait une pièce en or en observant l'elfe de la lune. Loin d'être un barde courageux, le farceur écarlate cru un instant que ce membre du peuple des roches cherchait à l'attirer avec de l'or pour mieux le corriger suite à son spectacle. Néanmoins, le fait qu'il soit accompagné d'un drow et de, semblait-il, un humain, pouvait démontrer une certaine ouverture d'esprit.

De nature curieuse, Gon décida de s'approcher du trio une fois de retour dans la salle. Il se fraya un chemin jusqu'au groupe et les salua poliment :


- Alors messires ? Vous amusez-vous à votre convenance ?

Il entendit ensuite le nain lui faire une proposition. Il était là de la part d'une personne cherchant un cabotin pour une somme substantielle. D'un côté, l'elfe se sentit flatté et attiré par la perspective de se faire quelques pièces d'or. Néanmoins, il restait un être méfiant et patient. Il répondit donc avec un large sourire :


- Je vous en pris, maître nain, appelez-moi Gon, c'est comme votre peuple...plus direct. J'avoue être tenté par votre proposition, seulement il me faudrait quelques détails.

Gon était devenu très méfiant ces derniers temps, quoi de plus normal quand on a tout juste échappé à l'incendie criminel de son commerce ? Si le nain et sa troupe l'attiraient dans un piège, le cabotin n'aurait sans doute aucune chance de s'en tirer vivant, surtout que la bande en face de lui n'était pas du genre à rire très souvent. Ainsi, il tenta d'éclairer la lanterne de son interlocuteur :


- Comprenez-moi bien, je n'ai rien contre du travail, bien au contraire, mais les bardes sont comme les mages, plus de préparations équivaux à plus d'efficacité. Alors dites-moi, quel genre de représentation voulez-vous ? Pour qui ? Et pour combien ?

Un sourire intéressé en travers de son visage maquillé, le farceur écarlate attendait le développement de la situation.

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Lundi 04 Décembre 2017 à 17h29
C'était finalement Mirtzar qui avait apostrophé l'amuseur public recherché par Dame Nërissa. Celui-ci ne s'était pas fait prié et n'avait pas semblé particulièrement méfiant vis-à-vis de l'étrange trio qu'il formait avec le nain et le rôdeur du Shaar.

Le prêtre d'Oghma réfléchissait. Il ne savait pas comment aborder la question des visions de Nërissa et les objectifs de leur expédition. Pour un être quelque peu sceptique ou méfiant, tout cela semblerait totalement dénué de sens voire suspect. Surtout venant d'un demi-drow...

Néanmoins, leur chef avait eu une vision, cela signifiait probablement que quelque chose était écrit d'avance. Peut-être que, quelques soient ses mots, Gon accepterait de les rejoindre. Le demi-drow choisit néanmoins ses mots :


- A vrai dire, je ne pense pas que notre employeuse souhaite vous rencontrer pour écouter l'une de vos représentations. Du moins, pas pour le moment... Nous menons une expédition vers le nord et avons fait escale ici pour quelques heures. Notre employeuse souhaitait que nous nous mettions en quête d'un elfe roux du nom de Maikhel...

Blanche Flamme marqua un courte pause, afin d'observer si ce nom disait quelque chose à Gon. Il ajouta :

- La description qu'elle a fait vous correspond parfaitement, même si le nom, lui, est différent. Elle a entendu parler de ce Maikhel et semble croire que ses talents seront utiles à notre expédition.

Il crut bon d'ajouter encore un élément :

- Il vous sera peut-être utile de savoir qu'elle sert, comme moi, le Lieur. A ce propos, je me nomme Blanche Flamme...

¤ C'est là du moins mon surnom. Gon en est-il un aussi ? Ce ne serait pas chose étonnante pour un artiste... ¤

écrit par: Gon Dimanche 10 Décembre 2017 à 17h22
Maikhel, un nom que Gon n'avait pas entendu depuis longtemps. D'ailleurs, il remercia la blancheur son maquillage de spectacle, vu que son visage avait dû pâlir quelque peu quand le drow donna les détails du travail pour lequel on voulait l'engager. Maikhel, ce prénom était pour l'elfe une mauvaise augure, les vestiges d'un passé revenu le hanter il y avait de ça plusieurs mois. Un nom qu'il pensait avoir définitivement enterré en quittant le Cormyr. Tentant de garder son sourire amicale, le farceur écarlate usa de sa formation pour ne pas donner l'air d'être affecté. Il porta alors la main à son menton, qu'il frotta en faisant mine de réfléchir :

- Maikhel, dites-vous ? Connaît pas...attendez...ah si ! Ce fut l'un de mes noms de spectacle dans le sud. J'étais un vrai débutant à l'époque, vous auriez vu le nombre de fruits pourries que j'ai appris à esquiver en ce temps-là. En plus, personne n'arrivait à le prononcer correctement. J'ai pas arrêté de changer de sobriquet depuis, jusqu'à faire mon choix sur Gon, assez simple pour être compris et sans être trop passe partout.

L'elfe était entrain de monter un flan à ses interlocuteurs. Avec son passé récent, il était hors de question de dire la vérité à un groupe d'inconnus qui pourrait très bien le lui faire payer aussitôt. Toutefois, derrière son sourire amical, le farceur écarlate était en pleine réflexion. D'un côté, rester en compagnie de personnes connaissant son identité était sans doute un piège. De l'autre, c'était peut être une occasion inespérée pour lui d'enfin récupérer des indices au sujet des mécréants ayant cherchés de le brûler vif dans le Cormyr. Voilà la raison pour laquelle il n'avait pas directement nié connaître son ancien patronyme.

Tranquillement, Gon leva la main pour attirer l'attention d'une serveuse. Le contrecoup du spectacle et l'annonce de son nom lui avait donné soif. Ensuite, il se tourna vers le drow, qui s'était présenté :


- Enchanté Messire Blanche Flamme, déclara-t-il poliment, votre histoire de vision et d'expédition m'a l'air passionnante, mais j'avoue être sceptique. Vous êtes toujours très vague sur les détails et je ne vois pas comment un bouffon tel que votre humble serviteur peut être utile dans rudesse du nord.

Il prit ensuite un air un peu plus amusé, et se frotta vigoureusement les mains, comme s'il venait de réaliser quelque chose :

- A moins bien sûr, qu'il ne s'agisse du genre d'expédition qui pourrait influencer drastiquement le poids de nos bourses ?

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mercredi 13 Décembre 2017 à 17h04
Reïlo s'était quelque peu détendu : Gon, ou Maikhel ou quel que soit son nom, s'était montré plutôt coopératif. Loin de fuir une étrange compagnie et une proposition tout aussi vague que mystérieuse, il s'était contenté de poser des questions parfaitement sensées.

¤ Il aurait été fou de nous suivre aveuglément... En plus d'une langue acérée, il a du plomb dans la tête! Ce qui n'a rien d'étonnant si Dame Nërissa a perçu quelque chose d'exceptionnel en lui... ¤

Vu que ses compagnons gardaient le silence pour le moment, le demi-drow répondit immédiatement au barde :

- Je comprends votre étonnement. Je ne sais comment notre employeuse a eu vent de votre existence, qui plus est de votre ancien nom, ni quel est le talent qu'elle a décelé en vous... mais je suis sûr d'une chose : elle n'est pas quelqu'un d'ordinaire et elle se trompe rarement. Si elle vous a mandé, elle a ses raisons et elle a perçu quelque chose d'extraordinaire en vous. C'est quelqu'un doté d'une sagesse exceptionnelle, en ce compris au sein de la race elfique à laquelle elle appartient...

Le prêtre d'Oghma marqua une courte pause avant d'ajouter :

- Les objectifs de notre mission resteront volontairement vagues jusqu'à ce que vous acceptiez éventuellement d'aller lui parler. Notre mission n'est pas illégale mais elle exige discrétion. Quant à l'argent, si c'est cela qui vous motive, elle n'en manque pas et pourra pourvoir à vos besoins en la matière...

Le métis s'avançait quelque peu mais il fallait bien convaincre son interlocuteur...

écrit par: Schninkel Lundi 18 Décembre 2017 à 00h38
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar, Gon & Mirtzar Boucledacier
Quelques spadassins s’entretenaient à voix basse, le vin et le jeu semblaient être le cœur des propos mais il y régnait pourtant une mauvaise atmosphère, comme s’il se tramait un grand dessein. L’un d’eux tenait une mine effroyable, accroupi en aiguisant une méchante lame de fer. On voyait luire quelque arme entre les jambes, une serpe, une cognée et le manche d’un gros estramaçon.

- Valet ! Contesta l’un des deux joueurs qui se disputaient ardemment la recette. – Oh ! Le beau bruit ! T’es sur le carreau ! rétorqua le plus empourpré des deux. – Ouf ! S’esclaffa le Nordique, reconnaissable à son accent nasillard. T’as d’la veine d’être au moins joli cœur !

Au centre de la grande salle, les tables étaient si pressées et les buveurs si nombreux, que tout ce que contenait l’établissement, hommes, femmes, bancs, cruches à bières, ce qui buvait, ce qui dormait, ce qui jouait, les biens portants comme les éclopés, semblait entassé avec autant d’ordre et d’harmonie qu’un tas d’écailles d’huitres. Comme tous autres bons lieux de ce genre, entre les roulis des choppes vides sur le plancher et la cacophonie joyeuse d’où émergeaient parfois quelques chansons, clameurs et autres jurons, de nouveaux musiciens comblèrent rapidement le vide qui s’était installé sur l’estrade.

Il était impossible de contempler l’extérieur à travers les vitres tant elles étaient embuées. En franchissant brusquement le seuil du Phare d’Ailinon, un marin perturba quelques clients affalés près de l’entrée. Il ôta son couvre-chef pour s’excuser d’un air penaud et se mit aussitôt à scruter la salle à la recherche évidente de quelconque individu. Son inquiétude s’estompa dès qu’il aperçut le motif de sa visite. Il dévala quelques marches, enjamba un énorme chien couleur cendre et s’élança dans la foule qui s’amassait à mesure que l’on se rapprochait du comptoir. Après une courte disparition, le demi-Elfe au visage familier s’immisça dans la conversation qui prenait peu à peu des allures de négociations. Il avait l’air légèrement essoufflé mais ravit d’avoir atteint son but :


"L'aiguillon"
- Ah ! Je suis jouasse de vous retrouver aussi aisément ! (Il posa un coude sur la table et se rendit ainsi compte qu’elle était bancale) N’avez-vous pas entendus le tocsin ? Il y a eu du grabuge en dehors. Un incendie s’est déclaré près du parvis. J’ai eu peur de vous apprendre impliqués. (il jeta un vague regard sur la foule)
Ah ! Et navré de vous avoir donné rendez-vous dans un tel lieu. (il avait un sourire crispé) Le choix de Lorik, l’un des barreurs qui vous a amenés jusqu’ici. C’était un pari loyal. (il soupira en regardant les deux dévots) Mais j’aurais pu me douter vu le bonhomme. Il va être triste d’apprendre que nous partons plus tôt. (il jeta un œil sur un groupe d’exubérante femmes peinturlurées et squelettiques) Enfin il puisera réconfort dans le fait que sa solde restera intacte.

En continuant de parcourir la clientèle des yeux, ceux-ci se posèrent un instant sur Gon. L’étrange Elfe en tenue de scène. Il venait seulement de relever sa présence à la table et resta un temps proscrit afin d’analyser la situation.

- Ah ! Mais vous avez tout de même trouvé une bonne âme dans ce bouge. Enchanté ! (il salua l’artiste d’un geste de la main avant de se retourner vers les trois visiteurs) J’ai peur que la gardienne du Bois d’Elm ne boucle le port dans l’empressement et j’aimerais épargner au Sceptre Vert de prolonger son escale. C’est que le commissaire m’a menacé en cas de retard et il n’est pas du genre à verser dans la métaphore… Alors prenez le temps de finir vos godets et nous partirons quand vous serez prêts...

--------------------
Hymy Alias « L’aiguillon », ancien marchand officiant comme logisticien à bord du Sceptre Vert, son excellent phrasé lui vaut souvent d’intervenir comme négociant lors des escales. Il possède un torse galbé et de fines jambes, des bras épais et de longs doigts, un large visage et de fins traits. Il semble concilier parfaitement les atouts des Elfes et des humains.


user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar, Gon & Mirtzar Boucledacier
Les trois hérauts de Nërissa quittèrent l’ombre épaisse et l’odeur mêlée de viandes et de vinasse. S’échappant du Phare d’Ailinon, ils suivirent le marin en compagnie du dénommé Gon. Le ciel commençait à prendre une teinte crépusculaire, les ruelles environnantes étaient particulièrement calmes tandis qu’ils remontaient en direction de la place du temple. L’on pouvait deviner une mince colonne de fumée s’étendre au-dessus des toitures. Les cinq individus ne mirent pas longtemps à découvrir un grand attroupement dont on semblait peiner à contenir la curiosité. L’aiguillon trouva ses deux rameurs parmi l’agitation et échangèrent quelques nouvelles. Ils étaient couverts de cendre et avaient visiblement participés à l’effort commun. Les aventuriers apprirent peu de choses sur les évènements. Le dispensaire bâti au dos du temple lunaire avait pris feu quelques minutes plus tôt, la réaction de la communauté fut instantanée et les flammes rapidement étouffées. Les dégâts n’étaient pas importants et quelques pensionnaires avaient dut être évacués.

- Rien de plus normal dans une maison de fou, justifia l’un des nordiques.
- Il veut dire que le dispensaire traite les troubles mentaux, reprit l’aiguillon à l’intention des aventuriers.

Une Naine à la chevelure grisâtre s’égosillait au milieu de quelques miliciens, elle tentait d’organiser ses agents sous l’œil-même de la vigilante gardienne du temple. L’aiguillon insista pour reprendre la route vers le Sceptre Vert, les deux marins étaient malheureux de ne pouvoir s’arrêter dans une taverne, leurs efforts devenaient par conséquent inutiles selon l’un d’eux. Alors le demi-Elfe dû promettre qu’ils auraient le droit de poser pieds à terre lors de l’escale retour. Ainsi ils retrouvèrent tous les docks et la chaloupe prête à prendre le large. Le quartier Maître Schreidzer avait préparé son navire en compagnie de la suivante de Nërissa. Le vieil homme balança quelques railleries aux deux rameurs à la peau noircie. Elialann était déjà en place, un grand sac en toile à ses pieds. L’elfe se leva sur ses pieds en apercevant Gon, elle jeta un regard profond mais ne proféra aucune parole. Elle se contenta d’acquiescer discrètement à l’encontre des trois autres.

Le petit navire s’engouffra rapidement avec la marée et rejoignit une grande caravelle à large coque qui mouillait au large. Une femme brandissant un sceptre était sculptée en proue et baignait dans la lumière du soleil couchant. Ils montèrent tous sur le pont et l’épreuve fit quelques peu blêmir le Nain mais la vigilance de ses compagnons l’empêcha toute malencontreuse mésaventure. L’artiste Elfe découvrit le navire aux larges mâtures, l’essentiel de l’équipage semblait être consisté de mâles humains. Des hommes de tous âges et de toutes origines cependant. La petite Elfe à la chevelure brune jeta son sac aux pieds d’un officier, rapidement portée par les vents violents, une fringance amer et épicée en émana.

Elialann, auxiliaire de Nërissa du Valhumble
- Faites bouillir l’équivalent d’un tonnelet d’eau afin d’infuser le contenu. Fournissez généreusement les membres d’équipages, surtout ceux qui ont déjà déclarés les fièvres. Veillez à agrémenter chaque repas de ce breuvage jusqu’à ce que vous ayez franchis à nouveau la forêt de Lys. (Le marin qui avait saisi le sac prenait bonne note d’un air grave, il jeta un œil à l’intérieur pour s’assurer du produit) C’est bien compris ? (il acquiesça et disparu aussitôt)

La petite Elfe jeta un regard pour constater que quelques matelots s’étaient arrêtés de travailler pour admirer les nouveaux arrivants.


- Notre invité, reprit elle en désignant Gon, est venu s’entretenir avec dame Nërissa. Nous partirons dès que l’entrevue sera achevée. (quelques marins se mirent à ricaner en découvrant l’énergumène) Gardez une chaloupe prête à regagner le rivage. Prévenez le second.

Elle leva les yeux au ciel et se tourna vers les aventuriers. Elle se présenta face à Gon en quelques pas et levait désormais son regard vers celui du comique. Comme nombreux de ses pairs, Elialann avait tendance à prendre un air plus tragique que le commun.

- L’Honorable vous attend dans sa cabine, si vous voulez bien vous donner la peine de me suivre.

Elle invita son hôte à se rendre au-delà d’une grande porte qui semblait mener dans les entrailles du vaisseau. Une dernière attention fut portée vers le prêtre, le guerrier et le chasseur de Gnolls :


- En ce qui vous concerne, libre à vous d’assister à la réunion. Vous êtes directement impliqués dans cette rencontre après tout.

--------------------
...


Elialann hocha la tête et disparue pour rejoindre sa maitresse. Un cri rauque et puissant rappela les marins à l’ordre, les vagues malmenaient légèrement l’embarcation et quelques mouettes piaillaient en frôlant la cime des mâts. Le Sceptre Vert attendait les consignes pour reprendre sa route et on profita de l’accalmie pour faire sonner la cloche du diner. La nuit serait longue, autant en profiter ronchonna le commissaire qui continuait de boiter le long du bastingage et n’épargnant aucune flemmardise.

***


Après avoir parcourus un long couloir parsemé de portes, parmi lesquelles ils aperçurent une cabine de pilotage avec bureau recouvert de cartes et autres instruments de navigation, ils accédèrent à la pièce la plus reculée du navire. L’on pouvait s’étonner de l’étroitesse de certaines parties du vaisseau après avoir jeté un œil au quartier des officiers. La cabine du capitaine Saukko elle-même n’avait rien à envier à celle du médecin de bord. Mais tous les membres d’équipage avaient entendus parler de la chambre gardée secrète, la dernière cabine, celle que Nërissa avait rouverte à son retour sur le Sceptre Vert. Des tas de folles rumeurs couraient à son encontre.

La petite Elfe de cuir vêtu apposa la main sur une grande façade de boiseries et deux pans de portes se dessinèrent parmi les gravures et les entrelacs. L’ouverture se forma pour dévoiler un grand bureau chargé de meubles. Un parfum de sous-bois emplissait la pièce parmi lequel de l’encens venait apportait des effluves fruités. Les murs étaient revêtus de motifs fleuris et constitués de quelques bibliothèques garnies de livres, pour le reste, d’une grande baie constituée de nombreux carreaux de verre bleuté laissaient passer d’épais rayon de lumière. Un grand divan de noble facture et de nombreuses chaises attendaient de recevoir les convives. Il ne fallait pas être espère en Art pour ressentir une grande énergie émaner du lieu. Le bureau se tenait adossé aux vitres et malgré le contrejour, les yeux de celle qui y siégeait étaient visibles tant ils brillaient. Le comédien fut aussitôt happé par cette présence et ne prêta aucune attention aux deux autres Elfes qui veillaient dans l’ombre. Elialann, la petit Elfe avança jusqu’au bureau et décrivit une révérence très solennel, sans un mot. Celle au regard d’émeraude s’éleva de sa chaise avec grâce et majesté, son visage était strié de marques tribales. Elle s’avança avec une extrême droiture, elle était très grande.


Nërissa
- Je suis ravie de vous avoir parmi nous. Gon.

Elle parlait d’une voix douce et suave. Elle pencha le visage sur sa petite acolyte et lui adressa un discret rictus.


- Merci d’avoir répondue à mes attentes mon enfant. Tu es libre à présent.

La petite brune aux oreilles pointues répondit d’un hochement de tête avec un sourire satisfait et se redressa pour rejoindre discrètement le divan. Elle retourna rapidement son attention sur le comédien sans laisser filtrer une once de ses intentions. Son regard luminescent paraissait vous analyser avec tant d’aisance.

- Comme nous vous l’avons précisé, je souhaiterais faire profiter notre expédition de vos talents. Je parle bien entendu de votre adaptabilité, à survivre en société. (elle l’invita à prendre place plus confortablement) Je représente une assemblée d’historiens à la recherche de réponses. Nous avons pour objectif de retrouver une relique que nous jugeons perdue au cœur du royaume de Damarie.

L’Elfe reprit sa place initiale avec beaucoup de légèreté.

- C’est en ce pays que nous avons perdu la trace de son dernier possesseur. Nous envisageons de retrouver sa trace et une fois que nous aurons franchis les monts de Galènes, vos aptitudes deviendront des atouts indéniables. (elle parlait lentement mais prit une pause calculée afin de laisser à son interlocuteur le temps d’intégrer les informations) Il est vrai (ses sourcils se froncèrent légèrement comme si elle venait de percevoir un désagrément) Sachez que l’enrichissement n’est pas le motif de cette organisation et que la nécessité de retrouver cette relique revêt une importance profondément humaniste. Néanmoins je pense pouvoir comprendre vos attentes pécuniaires.
Une auberge ? Semblable aux oreilles ivres ?

--------------------


La question resta en suspens, tandis que chaque participant avait pris place dans la salle. Elialann patientait à l’entrée sur son divan, à ses côtés, silencieux et immobile, un être longiligne était caché sous une large robe à capuche. Derrière l’Honorable Nërissa, se tenait un dernier Elfe au regard sombre. Les bras croisés et vêtu d’une fine et belle armure, il portait un regard inquisiteur sur le comédien et n’affichait clairement bien moins de sympa que sa maitresse. Les plus observateurs avaient pu remarquer de l’agacement que les talents de Gon furent évoqués et plus encore quand le sujet dériva sur d’hypothétiques prétentions salariales. Dirialhn le gardien de Nërissa paraissait, comme à son habitude, austère envers l’inconnu.

user posted image

écrit par: Schninkel Lundi 08 Janvier 2018 à 19h15
user posted image


user posted image


Vingt-quatrième jour du Crépuscule. (DR1372) Année de la magie sauvage.

Sous les vents s’élevant par rafales soudaines et inattendues de différents points de l’horizon, les lames grosses et courtes se heurtaient en sens contraire. Le Sceptre Vert avait parfois des mouvements d’acculée si violents, qu’on eût dit que la voûte d’arcasse était rompue. La veille, le temps avait changé aussitôt que le Sceptre avait levé l’ancre et quitté la quiétude du Bois d’Elm. Selon les rapports d’un gabier haut perché, les premiers pics des Galènes émergeraient bientôt au loin. Mais en premier lieu, ce fut les contours les plus septentrionales des Contreforts de la Terre qui apparurent sinistrement à travers la brume.

Les matelots qui se trouvèrent sur le pont se mirent à commenter le paysage. L’un d’eux en particulier s’accapara l’attention de ses collègues :


- Les barons de Mulmastre ont organisés des expéditions pour piller les Crocs de Fer. Au siècle dernier. Les Gnolls se sont soulevés contre la Cité dans une campagne qui ne s’est arrêté qu’à la mort du dernier Baron.
Ça date, mais d’puis il parait qu’y a un gars qui trafique les êtres vivants dans le donjon et qu’il contrôle même ces Gnolls ! Qu’il aurait farcie le crâne de ces bestioles avec d’la cervelle humaine et que depuis, personne n’ose s’y oser.

- Ce sont des histoires de matelots, interrompit le surnommé Barbeverte. Par les Matelots, insista-t-il sèchement. Dans tous les ports, je te parie que tu tomberas sur des matelots qui te causeront pour une pinte des belles sirènes qu’ils ont baisés ou de la manière dont ils ont passés une année de leur vie dans les entrailles d’un poisson. Des sornettes pour attirer les plus cons.

- Il dit vrai le vieux, surenchéri un autre moussaillon à la mine peu agréable. C’est pas des conneries. Ça cause de mutant par là-bas. Un seul qui te pond une telle histoire, c’est marrant. Mais quand des rameurs débarqués de quatre bâtiments différents passés par Mulmastre te servent exactement la même rengaine en quatre langues différentes !

La quatrième voix qui intervint plongea l’ensemble des personnes présentes sur le pont dans la stupeur. Une voix telle un murmure révéla la présence de l’honorable Nërissa au milieu du navire.

- Il y a du vrai dans cette histoire et à vrai dire, il réside une réalité en chaque histoire.

Aussi improbable que cela puisse être, Nërissa se trouvait parmi son équipage, apparue avec une discrétion déconcertante. Pourtant tous pour la plupart, de nature encline à d’incessants bavardages, les matelots n’en menaient pas large et visiblement, ne savaient pas comment réagir. La Grande Inspiratrice au regard d’émeraude fut la seule à réagir, avec un flegme naturel amplifiant l’aspect déconcertant de la situation, elle désigna d’un geste les contours d’une structure dans le lointain. Une lunette d’approche circula entre les mains pour conforter leur vision. Une formation noirâtre semblable à celle d’une forteresse surplombait les lointaines rocheuses. Nërissa évoqua des légendes parmi les dragons qui indiquaient que ces donjons furent les seuls à résister aux premières guerres Draconniques. Elle précisa que les bardes avaient longtemps contribués à colporter une piètre notoriété en inventant de sinistres mythes, beaucoup de créatures hybrides furent rencontrées à proximité, ce qui permit de croire aux rumeurs de quelqu'un expérimentant sur des êtres vivants dans le donjon. Le château des dents de fer était tellement vieux que même les elfes les plus âgés s’en souvenaient eux-mêmes grâce aux histoires de leurs grands-parents. Ce lugubre bastion, «Les crocs de fer », perchée sur les falaises qui surplombaient l'embouchure du Fleuve Blanc possédaient selon-elle, parmi les plus belles cascades de Toril.

En cours de journée, le soleil se leva resplendissant et raviva par sa présence, si ardemment désirée. Un marin jura que l’Honorable s’adressait aux éléments, que c’est elle qui avait amené ce moment d’accalmie. En seule réponse, le ciel continua défiler son voile lugubre parsemé de gros nuages flottants dans divers directions, donnant ainsi raison au mysticisme du hardi marin. Nërissa semblait initialement s’adresser à une poignée d’homme, dont le jeune prêtre qui l’accompagnait, puis l’attention de marins et d’aventuriers étaient progressivement venues rejoindre l’auditoire et nombreux étaient ceux qui profitèrent des paroles de l’érudite durant ce bref moment. La passion était palpable derrière chaque mot de l’honorable Nërissa, un appel au voyage. Les passagers du Sceptre Vert continuèrent d’échanger sous le temps clément. Quand une nouvelle manœuvre maritime fut nécessaire, le brusque officier chargé de discipline dut forcer la voix pour rappeler l’ordre. La Grande Inspiratrice disparue comme elle était intervenue, les marins fabulèrent gaiement sur leur maitresse et le navire continua paisiblement sa course sur la mer de la lune jusqu’au lendemain.



user posted image


Vingt-cinquième jour du Crépuscule. (DR1372) Année de la magie sauvage.

Au matin du huitième jour, tandis qu’ils s’éloignaient du monde civilisé, l’équipage et les aventuriers furent transportés d’aise quand ils aperçurent enfin une immense chaine de montagne qui bordait l’horizon, forgée par des millions d’années d’intempéries, dernière frontière avant les limites du monde, dernier avant-poste du grand continent inconnu. Les Monts de Galènes.
Sur le pont résonnèrent les cris qui annonçaient la terre à portée de vue. Apparurent à bâbord, d’immenses pointes de terre semblables à des griffes déchirant le voile maritime. La pointe des naufragés. – Nombreux sont les navires qui ont finis leurs carrières sur ces rochers de granite, commenta cyniquement un marin à la mine peu engageante. La silhouette de funestes épaves se découvrirent à mesure que le bateau se rapprochait. Un épais nuage noirâtre survolait les lieux, toujours en approche, le phénomène se révéla être une nuée d’oiseaux noirs, un funeste présage selon certains, un simple cimetière d’épaves où reposaient les moins aguerris des gabiers selon d’autres.

Dans le courant de l’après-midi, la vigie postée au nid de pie se mit à nouveau à piailler.
– Navire à bâbord avant !

Le capitaine et son second prirent aussitôt position à la proue. Les aventuriers curieux purent utiliser la lunette d’approche afin de distinguer les voiles rouges et le pavillon noir d’un navire de guerre. Les pirates Luthra Hari. – Nous avons le vaisseau le plus rapide de toutes les mers du Nord ! Rassura l’officier blond. Tandis que les évènements s’enchainèrent positivement et que tous contemplaient le bateau pirate disparaitre à l’horizon. – Depuis vingt ans que je navigue, je n’ai jamais vu les pirates Luthra Hari s’aventurer si loin au Nord. Ils doivent être sur la piste d’un bien riche butin.

Un second navire attira l’attention du Sceptre Vert quelques minutes plus tard et vint par sa présence, conforter le maitre du Sceptre Vert sur la sécurité de son équipage. C’est un contrebandier tentant de passer inaperçu. Voiles noires et rames feutrés. Des gros costauds sourds et muets, ne sachant ni lire ni écrire. Commenta le capitaine Saukko d’un air solennelle. Aucun risque. Les Luthra Hari étaient certainement à ses trousses.

En fin de journée, le navire dut ralentir son rythme de croisière car les premiers icebergs et des banquises en formation se mirent à obstruer l’itinéraire mais le Sceptre Vert se faufila aisément entre les glaces. La grande luminescence de Séluné était un atout de taille en cette soirée. De nombreux marins remercièrent la Déesse de ses Dons.



user posted image


Vingt-sixième jour du Crépuscule. (DR1372) Année de la magie sauvage.
Le navire fut contraint de longer le paysage sur la mer libre sous l’attention d’épais oiseaux noirâtres aux ridicules ailerons. Le Sceptre vert jeta l’ancre au large de la côte friable, sous le vent septentrional, les monts de galènes projetaient non loin leurs vastes blancheurs. Le long des pentes stériles, la neige blanchâtre, la glace bleuâtre et les roches de granite noir reflétaient les rayons du soleil naissant. De curieux changements atmosphériques dans lesquels apparaissaient de nombreuses illusions brumeuses.

Deux petites chaloupes furent préparées afin de rejoindre le rivage. La totalité des marins semblait réuni pour admirer l’honorable Nërissa quitter le vaisseau. On peinait à se frayer un chemin jusqu’au bastingage mais sous l’impulsion de Dirialhn, les trois gardes Elfiques parvinrent à gagner les navires avec un brin de dureté et de détermination. L’on terminait de charger et d’ajuster l’équipement. Ils paraissaient peu équipés pour une telle expédition, pour l’essentiel des vivres et de quoi camper, le nécessaire à la parfaite promenade dominicale selon certains hommes. Les matelots étaient vêtus des vêtements les plus chauds qu’ils avaient pu trouver, contrairement aux Elfes qui paraissaient même un brin dénudé pour la saison. L’honorable n’avait qu’une sacoche, une cape et son bâton en noyer en guises de seuls bagages. Elle se présenta au capitaine et à ses officiers sous les regards émerveillés du reste de l’équipage puis ils s’entretinrent avec familiarité au sujet de la direction que devrait prendre le navire. Sublimé par sa grande taille, Nërissa s’adressa à eux avec la douceur et l’affection d’une mère. Sa proximité avec le jeune capitaine était évidente. L’honorable rappela l’importance de la tâche confiée et de la pleine confiance qu’elle attribuait en cet équipage. Les trois gardes silencieux firent conjointement signes qu’ils étaient prêts à prendre le large.

Le rôdeur, le guerrier, le barde et le prêtre : les Héraults de Nërissa, terminèrent de réunir leurs affaires en vue de quitter l’égide du Sceptre et son bruyant, mais néanmoins chaleureux équipage. Il était temps d’affronter les visions de la Noble Elfe et l’expédition n’attendait plus qu’eux. C’est le jeune Bosco si aimable durant le voyage, qui vint les aider à se préparer. Il conseilla des paires de chaussettes les unes sur les autres. Il parlait de sa région natale, et d’un lac, qui chaque hiver, gelait assez pour qu’il se revête d’une couche de givre si épaisse que les enfants s’y amusaient en jeux de glissade. Le jeune marin présenta aussi un manteau de fourrure à Mirtzar afin qu’il se protège comme ses compagnons. Il précisa qu’il avait retaillé lui-même le vêtement afin de convenir à la carrure du guerrier des Marches d’Argent.



user posted image

écrit par: Gon Mardi 09 Janvier 2018 à 19h06
Caché sous son épais manteau de fourrure, un foulard orange vif recouvrant son nez, ses joues, sa bouche et ses oreilles, Gon observait les côtes enneigées en s'approchant de la chaloupe. Le voyage s'était plutôt bien passé pour le farceur écarlate, dont les histoires drôles et les calembours avaient su divertir les marins du Sceptre Vert. Il avait aussi laissé sa nature couarde s'exprimer quand il partit durant l'épisode du vaisseau pirate ou encore en exprimant son inquiétude à la vue des épaves longeant la griffe des naufragé. Plus le temps passé, plus il avait du mal à comprendre comment il avait pu se retrouver choisit dans une si noble quête.

Se voyant comme une simple partie de la plèbe malgré le statut que lui donné l'expédition, l'elfe de la lune n'avait pas beaucoup traîné avec les la prêtresse et sa garde. Il était bien sûr curieux d'en savoir plus sur elle, mais il pouvait admettre ne pas être rassuré par sa présence et surtout par les informations qu'elle avait. Après tout, elle avait, du but en blanc, révélé le nom de son ancien établissement dans le Cormyr, celui-là même qui avait finit en flamme, avec lui à l'intérieur. Elle s'assura ainsi la présence du farceur écarlate dans sa compagnie autant jouant sur sa fibre vénale que son désir d'en apprendre plus sur cette sombre partie de son passé. Du coup, il se contenta de la croiser ici et là et tenta de grappiller des informations sur elle et la bande qu'elle avait rassemblé auprès des matelots.

Toujours les yeux rivés sur le rivage blanc, l’œil gauche barré d'un trait de peinture rouge, l'elfe rouquin soupira. Il n'avait pas appris grand chose d'utile, à part que l'équipage du Sceptre Vert était une bande de fanfarons qui tenait bien mieux l'alcool que lui. Il n'était pas non plus trop inquiet sur se sujet, comme tout bon elfe, il était patient. Cependant, le périple à venir ne lui plaisait pas vraiment. Il était un rat des villes, à la rigueur des champs, mais pas frontières inhospitalières des Marches d'Argent. Néanmoins, il avait accepté la quête de son plein gré, alors il n'avait pas à se plaindre, même s'il le ferait sans doute à un moment ou un autre. Pour l'instant, il essayait de montrer plus d’entrain qu'il en avait en réalité. Ainsi, en se rapprochant de la chaloupe et du reste de ses camarades. Rapidement, il se remémora les jeux de mots hivernaux qu'il avait trouvé durant le voyage et en sortit un léger d'un ton amusé :

- Je dois avouer que ce paysage ne me laisse pas de glace, enfin, pas avant une heure ou deux.

Gon conclu sa phrase en faisant naviguer verticalement ses sourcils roux, histoire de faire comprendre qu'il avait encore un paquet de calembours au rabais. Il salua ensuite les marins qu'il remercia pour le voyage, n'hésitant pas à ajouter pour les plus enthousiastes :


- Rappelez vous que je peux aussi faire les anniversaires pour un prix très abordables. Si ça vous intéresse, laissez une missive pour moi au Phare d'Ailinon, et prenez de l'avance !

Une révérence plus tard, Le farceur écarlate était dans la chaloupe à attendre ses camarades de route, observant la prêtresse et sa garde d'un air aussi inquiet que curieux.

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Vendredi 12 Janvier 2018 à 14h21
Quelques jours auparavant, Reïlo avait précipitamment quitté Bois d'Elm et était remonté à bord du Sceptre Vert, à la fois déçu de ne pas avoir pu apprendre davantage d'informations sur la localité et heureux de pouvoir mettre par écrit dans son carnet de voyage tout ce qu'il avait appris de la prêtresse de Séluné. Son escale avait été loin d'être inutile...

Les jours qui suivirent furent finalement relativement calmes mais non dénués d'intérêt. D'abord parce que Gon ou Maikhel avait été immédiatement accepté par Nërissa et que c'était un personnage haut en couleur : ses pitreries n’avaient guère de valeur aux yeux de l’érudit qu’il était mais elles avaient le mérite d’agréer quelque peu le trajet, alors que tous savaient qu’ils pouvaient faire une mauvaise rencontre à tout moment.

Blancheflamme avait ensuite observé avec beaucoup d'intérêt un étrange donjon peuplé de créatures dégénérées conçues par un mystérieux créateur. Il observa les lieux, songeur : il était à la fois effrayé par l'existence d'un tel endroit et curieux d'en savoir davantage sur la nature de ces êtres et sur les expériences menées par leur créateur.

Enfin, plusieurs navires avaient également croisé la route du Sceptre Vert mais celui-ci avait toujours tenu ses distances, au grand soulagement du prêtre d'Oghma qui n'avait aucune envie de combattre, et encore moins en mer où le risque de noyade n'était pas à exclure. La vitesse de leur embarcation était étonnante et démontra une fois de plus au demi-drow à quel point Nërissa était sage et prévoyante.

Le navire était finalement arrivé à destination et les aventuriers allaient débarquer en Damarie, à la recherche de la précieuse relique et de son étrange possesseur. Reïlo était impatient de découvrir ce nouveau pays, même si les informations qu’il avait pu récolter à son sujet étaient peu engageante : mis à part l’escale à Bois d’Elm, c’était la première fois qu’il mettrait le pied hors des Vaux et il était persuadé d’apprendre beaucoup au cours de son périple. Comme souvent, son impatience était néanmoins teintée d’inquiétude quant à leurs conditions de voyage : le prêtre d’Oghma savait se contenter de peu mais il craignait néanmoins le froid mordant qui pouvait s’abattre sur la région et il redoutait de ne pas être capable de suivre le rythme de ses compagnons, en particulier Gulmar et Mirtzar qui étaient des aventuriers accomplis. Sa condition physique n’était pas optimale, ce qui n’est pas gênant pour arpenter les bibliothèques mais peut s’avérer dangereux dans une région hostile.

Blancheflamme contempla une dernière fois le paysage depuis le bastingage du navire. Il se tourna ensuite vers les hommes d’équipage :


- Merci de nous avoir amenés à bon port… Puisse le Lieur vous protéger.

Gon avait déjà sauté dans la barque et attendait ses compagnons. Sans plus attendre, le demi-drow le rejoignit dans la chaloupe.

écrit par: Mirtzar Mardi 16 Janvier 2018 à 02h43
Le Frère-Molosse avait été silencieux après avoir appelé Gon à venir discuter avec eux. S'il devait être honnête, il n'était pas un grand admirateur de leur nouveau compagnon. Il était bruyant, obsédé par la récompense et il ne semblait rien prendre au sérieux. Le nain d'or savait que ce n'était peut-être qu'une façade mais cela ne le rendait pas moins infantil.

Il savait aussi que ce n'était pas juste de juger Gon sur le peu de temps qu'ils avaient partagé et que, même si il était aussi plein de défauts que Mirtzar le croyait, son devoir était de l'accepter et de l'aider à s'améliorer. Mais il avait quand même du mal à se forcer à l'apprécier.

Cela faisait maintenant plusieurs jours qu'ils étaient de retour sur le bateau, une expérience que le nain n'aimait pas vraiment, et qui, il l'espérait, était la raison de son manque de patience envers l'histrion. Cela dit, il trouvait cela moins désagréable que ses souvenirs, d'une époque pourtant pas si lointaine. Mais il était heureux de pouvoir retourner sur la terre ferme.

Mirtzar n'avait pas vraiment essayé de créer des liens avec les marins et, en conséquence, il n'en avait pas vraiment créé. Malgré son manque de plaisir et de talent pour la navigation, il était un peu déçu de devoir les quitter. Le fait que Bosco les ait aidé à se préparer et leur ait raconté des histoires des hivers de son enfance rendait l'expérience encore plus désagréable. Le nain d'or décida de raconter aussi quelques anecdotes de son temps à Sundabar où la Rauvin, trop vive pour geler, transportait des morceaux de glaces suffisamment solides pour couler les barques de ceux qui étaient suffisamment téméraires pour tenter de la traverser ailleurs que par un pont. Il avait aussi raconté sa première rencontre avec la neige, dans les Osraunes, alors qu'il essayait de se rendre dans les Marches d'Argent sans aucun moyen de payer.

Blanche-Flamme et Gon avaient déjà rejoint la barque qui devait les conduire vers les montagnes et Mirtzar en fit autant, essayant de ne pas faire basculer le frêle esquif sous son poids. Mirtzar n'avait aucune envie de raconter une blague comme venait de le faire leur nouveau partenaire alors il essaya d'émuler le natif de Valherse.


-Puisse le Sceptre Vert vous conduire vers des eaux plus propices, et vos voyages éviter les pirates, les Zhents, les troupes des autres cités de la Mer de Lune. Et, si ce n'est pas le cas, je prie pour que le Père de la Bataille vous conduise à la victoire.

Ce dernier message était clairement trop long. La prochaine fois, si prochaine fois il y avait, il allait devoir se concentrer pour être plus concis. Aussi, il avait réalisé au milieu de sa propre déclaration que, même en supposant que ces compétents marins puisse échapper aux principaux risques inhérents à la vie sur un bateau, ils avaient presque autant de danger autour d'eux que ceux que leur groupe s'apprêtaient à affronter. Ils allaient peut-être bien avoir besoin du soutien de la Demoiselle de la Fortune.

écrit par: Schninkel Mardi 16 Janvier 2018 à 21h01
user posted image


Vingt-Sixième jour du Crépuscule (DR1372) Année de la magie sauvage

Lieu : Est de la Mer de Lune, au pied des monts de Galènes.
Moment : Début de journée
Météo et température : Rafales de vents, froid et humide.


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar, Gon & Mirtzar Boucledacier
Il régnait un désordre certain sur le pont du Sceptre Vert, l’effervescence se ressentait depuis les balcons jusqu’aux hauts sommets des cordages et les membres de l’équipage durent être plusieurs fois rappelés à l’ordre afin de garder un semblant de cohérence malgré le fait que le navire ne nécessitait point de manœuvre car ayant jeté l’ancre pour les prochaines heures. Il devenait rapidement évident que les matelots semblaient inquiets, groupés comme des agneaux trop curieux, une terreur superstitieuse se propageait à tout l’équipage. Ils ne pouvaient s’empêcher d’émettre des théories farfelues sur les justifications d’une telle expédition. Fatalistes, certains pleurnichaient déjà au départ de leur maitresse qui selon eux, les préservait du mauvais œil.

- Que les divins aient pitié de leurs âmes…
- Il paraît que les femmes du Nord ne se lavent que les trois lunes ! Pour qu’la couche de gras tienne chaud qu’y parait.
- Il n'est pas naturel de vivre là-bas sans un bon toit de pierre au-dessus de soi. Nary et le mont écarlate, des montagnes décentes à avoir eu dans les yeux, mais les cieux ouverts et les terres vides tout autour de vous. Je vous dis que ce n'est pas naturel ...
- Le Nord, c’est là où il y a de la mousse.
- Rien de tout cela, le Nord, c’est quand il fait froid !

Là-dessus le capitaine Saukko à la mine grave lança un ordre et aussitôt, deux chaloupes furent mises à flot afin de rejoindre le rivage, les membres de l’expédition prirent place, (L'Honorable Nërissa et sa suite prirent place dans la seconde embarcation) puis on navigua une bonne heure parmi les multiples mirages et les blocs de glace qui flottaient autours d’eux. Ils aperçurent quelques phoques furetant allégrement sous l’eau. L’air était frais, et au niveau de la mer de la lune, les vents paraissaient extrêmement violents. La silhouette du vaillant Sceptre Vert et de son équipage s’amenuisait graduellement tandis que progressivement, la vaste muraille de roche se découvrait dans le lointain. Proprement insurmontable, la simple idée d’escalader à pieds ces montagnes paraissait une folie. Les locaux l’appelaient Seinä, « le mur » parce qu’il semblait être une gamme infinie, presque impraticable de sommets couverts de glace dentelée sans début ni fin.

Il fallait sans cesse louvoyer entre les épais glaçons qui flottaient et tournoyaient allégrement dans les eaux tourmentées. Ils progressèrent parallèlement à la côte et mirent un certain temps afin de trouver un endroit adéquat pour débarquer. La chaloupe glissait sur les eaux sombres et occasionnellement, des bruits sourds se répercutaient le long de la coque lorsque le bateau brisait des morceaux de glaces. Les preux aventuriers recevaient régulièrement de violents à-coups et le bois craquait parfois sous le rythme de puissantes vagues. La barre pliait sous le poignet du robuste marin à la commande. A chaque moment, on aurait dit que la frêle embarcation allait sombrer. Mirtzar en particulier commençait à éprouver une certaine frayeur… Comme pour lui donner raison, une vague plus importante que les autres vint s’abattre sur la chaloupe par la pointe de l’étrave et courut jusqu’à l’arrière en les inondant généreusement. Mouillés jusqu’aux os, ils frissonnaient et claquaient des dents à l’unisson. Le vent soufflait si violemment depuis le Nord et le déferlement des lames marines ne semblaient cesser de progresser en même temps que les craintes des quatre aventuriers. La mer de Lune elle-même avait l’air de les inviter à rebrousser chemin.

Le barreur cria des consignes qui furent étouffées par le fracas des vagues et les hérauts de Nërissa n’eurent pas le temps de sourciller ou d’achever les prières qu’ils adressaient à leurs déités respectives qu’un nouveau rouleau souleva soudainement l’embarcation comme s’il ne s’agissait que d’une simple feuille morte. Dans une gerbe d’éclaboussure, l’onde de choc projeta violemment Gulmar, Mirzar et Reïlo blanche-flamme hors du navire sous le regard stupéfait des derniers passagers ainsi que du comique Elfique. Le guerrier Nain et le prêtre Oghmite mirent tout deux du temps à se remettre tant la surprise était grande. Ils tentèrent de se débattre comme des poissons pris dans une nasse mais les abysses semblaient bien décider à les engloutir. Malmenés par les éléments, le courant était épouvantable, la mer très agitée. C’est alors qu’au moment même où ils commençaient à perdre espoir et à envisager toutes les conséquences liés à leur propre vulnérabilité, les marins à bord de la chaloupe lancèrent une corde pour tenter de les repêcher. Ils criaient avec énergie mais l’éclat de leurs voix ne parvenait toujours pas aux trois nageurs.

PARCHEMIN
Gon : Equilibre : 13+7 = 20 : Réussite
Reïlo : Equilibre : 6+2 = 8 : Échec
Mirtzar : Equilibre : 6-5 = 1 : Échec
Gulmar : Equilibre : 4+4 = 8 : Échec

Reïlo : Natation : 6-1=5 : Échec
2 de dégâts non- létaux (6/8)
12-1 = 11 : Echec

Mirtzar : Natation : 12-4=8 : Échec
1 de dégâts non- létaux (52/53)
20-4=16 : Réussite

Gulmar : Natation : 11+6=17 : Réussite
3 de dégâts non- létaux (6/9)



user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mercredi 17 Janvier 2018 à 12h11
Blanche Flamme admirait, toujours songeur, le paysage qui s'offrait devant lui tandis que la petite embarcation s'éloignait du navire qui les avaient amenés jusqu'aux confins de la Damarie. La faune locale avait également de quoi l'intriguer, notamment ces phoques, une espèce dont il avait entendu parler mais dont il n'avait jamais eu l'occasion d'observer le moindre spécimen. Son attention se porta cependant bien vite sur le travail de leur pilote : la mer semblait dangereuse. Reïlo se rendit alors compte que le temps du paisible voyage sur le Sceptre Vert était bel et bien terminé.

Une vague d'eau glaciale vint les asperger lui et ses compagnons. Tant bien que mal, il avait alors tenté de se réchauffer en serrant ses bras contre lui.


¤ A ce train-là, nous finirons tous par cracher nos poumons une fois à terre...¤

Trop occupé à tenter de se réchauffer, le demi-drow ne prit pas garde de s'accrocher fermement à l'embarcation et, le puissant rouleau qui frappa brusquement l'esquif le projeta dans la mer.

Le prêtre d'Oghma ne comprit pas tout de suite ce qui lui arrivait : il ressentit une douleur intense, c'était comme si un millier de lames avaient frappé son corps en même temps. La morsure du froid était insoutenable. L'eau de mer glaciale s'engouffrant dans sa bouche, il comprit néanmoins rapidement qu'il était tombé dans la mer. Il ressentit alors une grande panique.


¤ Dans de l'eau à cette température, je serai mort gelé en quelques minutes à peine... si je ne me noie pas avant... ¤

Reïlo était un très mauvais nageur : ayant grandi loin du port, il n'avait jamais véritablement appris à nager. Complètement paniqué, il faisait de grands gestes désordonnés avec ses bras et ses jambes afin de ne pas sombrer et de se réchauffer. Il parvint tant bien que mal à recracher l'eau de mer pour crier, entre deux halètements :

- AU SECOURS!

On lui répondit quelque chose qu'il ne comprit pas. Une nouvelle vague se présenta et trempa un peu plus ses longs cheveux. Dans ce chaos, il distingua vaguement une corde que ses compagnons lançaient depuis la barque. Le sel lui piquait les yeux, le froid commençait à engourdir ses membres.

¤ Cette corde est ma seule chance...¤

Le métis n'avait plus qu'une chose en tête : la corde. Il fit de son mieux pour s'en approcher et tenter de s'y accrocher.

écrit par: Gon Mercredi 17 Janvier 2018 à 21h21
Assis dans la chaloupe, Gon observa ses compagnons de routes se mettre en place les uns après les autres. Pendant le voyage, il n'avait pas trop prit le temps de mieux les connaître, mais il était arrivé à leur découvrir un commun ; leur sérieux extrême. Aucun d'entre eux ne semblait capable de se détendre un peu ou même de rire franchement, tous étaient concentrés sur leur tâche. D'un côté, le farceur écarlate comprenait leur attitude. Ils étaient des professionnels et, contrairement à lui, possédaient une espérance de vie plus courte que la sienne. En plus de la patience, avoir une longue existence permettait au barde de relativiser pas mal de situations quitte à ne pas avoir l'air sérieux ou impliqué. De l'autre côté, Gon était content d'être dans une équipe pareil. Ses compagnons seraient sans doute trop occupé à veiller au bon déroulement de la mission pour remarquer son double jeu, idéal pour trouver les réponses qu'il cherchait.

En parlant du bon déroulement de la mission, le farceur écarlate eut un premier aperçu de la dureté de la quête quand les vagues tumultueuses vinrent tout d'abord éclabousser les occupants de la chaloupe. Le barde se retrouva complètement trempé, sentant son foulard se refroidir brusquement et son manteau de fourrure prendre, tout aussi subitement, plusieurs kilos et un goût salé. Il rabaissa alors le bout de tissu les cachant une partie du visage, crachant une petite gerbe d'eau gelée. Il aurait aimé avoir une remarque amusante à lancer, mais un nouvel évènement l'interrompit aussitôt.

Une nouvelle vague, bien plus puissante, manqua de reverser l'embarcation, fauchant tous ses camarades de routes sur le coup. Le temps de se remettre du choc, l'elfe pâlit à vue d’œil en apercevant tout ce beau monde passer par dessus bord. Il se tourna alors vers le marin charger de naviguer la chaloupe et le vit jeter une corde à la mer. Instinctivement, il observa la région où était lancé l'objet, repérant le demi-drow s'agiter comme un asticote au bout d'une ligne de pêche et demander de l'aide. La scène aurait pu inspirer le farceur écarlate pour un calembour, mais ce dernier était trop inquiété pour y penser. Reprenant ses esprit, Gon alla donner un coup de main au marin en attrapant leur extrémité du cordage. A deux, ils seraient bien plus efficace pour ramener tout le monde sur le bateau.


"LA CORDE ! ATTRAPEZ LA CORDE !" Hurlait-t-il à plein poumons.

écrit par: Mirtzar Jeudi 18 Janvier 2018 à 01h31
Assis dans la barque, Mirtzar avait hate d'en avoir fini avec ce voyage en barque. Une partie de lui, celle qui était encore un enfant dans un corps d'adulte, appréciait les gouttes d'eau froide qui venaient s'écraser sur son visage. Il avait l'impression de vivre une aventure, ce qui était le cas, en fait.

Les secousses, par contre, étaient bien moins agréables. Son estomac lui donnait l'impression d'essayer de se cacher entre ses oreilles ou au fond de ses chaussettes. Et ce n'était pas une situation confortable. Conscient que cela ne servait à rien de s'inquiéter ou de s'agiter il décida de fermer les yeux, de prendre une profonde inspiration et de se détendre.

Une secousse plus puissante que les précédente lui donna l'impression de s'envoler ... et de retomber ailleurs que là où il était assis quelques secondes plus tôt. Quand il rouvrit les yeux, il ne savait plus où se trouvaient le haut et le bas et le sel lui piquait les yeux. Sans parler de l'eau gelée qui l'entourait et essayait de le transformer en glaçon et qui avait remplacé l'air dans sa bouche quand il avait essayé de reprendre une inspiration.

Même si de nombreux mois s'étaient écoulés depuis qu'il avait coulé pour la dernière fois, avant la disparition de tant de ses compagnons, la mémoire était encore vive dans son esprit. Et ce qu'Enoriel et Yvhann lui avaient enseigné était que la meilleure chose à faire était de rester calme et d'essayer de flotter. Son barda était attaché sur son dos, ce qui l'alourdissait beaucoup, mais c'était moins déstabilisant que s'il avait dû le tenir à la main.

Suivant son instinct, le nain d'or donna un coup de pied pour se diriger dans la direction dans laquelle il avait l'impression de flotter. La Demoiselle de la Fortune était avec lui et il réussi à passer la tête au-dessus de la surface. Ce n'était qu'une petite victoire, la vague suivante, le remettant sous l'eau, mais c'était la première étape. La barque était encore proche et les marins étaient sans doute plus habitués que lui à ce genre de situation. Il était difficile d'avoir une bonne image de la situation étant donné qu'il passait plus de temps avec les yeux sous l'eau qu'au-dessus mais il avait cru entendre quelqu'un crier à propos d'une corde. Il n'arrivait pas à la localiser mais la barque était suffisamment visible pour qu'il puisse se diriger dans cette direction. S'il arrivait à faire cela, il n'avait qu'à espérer que ses compagnons aient un meilleur plan que lui.

écrit par: Schninkel Samedi 20 Janvier 2018 à 11h00
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar, Gon & Mirtzar Boucledacier
L’esquif continuait d’être malmené par le vent, les courants et la marée. Roulés dans les paquets de mer, trempés jusqu’aux os, ils travaillaient jusqu’à l’épuisement. Les matelots continuaient de s’acharner à leurs tâches, les mains sur leurs rames, ils essayaient d’attirer les malheureux tout en évitant avec difficulté de ne pas faire chavirer l’embarcation. Seuls les jurons étouffés du barreur, qui parvint de justesse à esquiver un bloc de glace, allèrent dans un sens divergent. En cette période le mauvais temps menaçait à chaque instant. Le crie de quelques mouettes, paraissant se moquer de la situation, vinrent achever d’annoncer l’arrivée imminente de l’intempérie.

- La tempête est à moins de cinquante miles !!

- Nous allons finir fracassés contre la glace si ça continue !!

Gon avait perdu de vue certains de ses nouveaux camarades, il criait et faisait des signes mais seul la silhouette du rôdeur humain parvint à émerger à la surface. Son épaisse crinière rousse, ses amples vêtements et son équipement ne semblaient en rien le rendre vulnérable en cette situation. Le bougre ne se souciait en rien de la corde qui avait été jeté, il cherchait ses compagnons désespérément et sans un regard vers l’embarcation, plongea de nouveau dans les abysses.

Mirtzar avait bénéficié d’un opportun moment de flottaison, l’air engouffré dans ses poumons et ses vêtements lui avaient donnés un certain répit dans son calvaire mais la réalité le ramena rapidement à sa condition de fier fils de la roche. Il absorbait plus ou moins d’eau, il s’essoufflait à se maintenir contre le courant, à résister aux gifles des vagues. Le nez dans le marasme salé, il tenta de se débattre avec la vigueur d’un auroch des plaines du Shaar mais rien n’y faisait, et déjà le guerrier pouvait contempler entre les morceaux de glace flottant, à travers les ondulations lumineuses à la surface, le ventre de la chaloupe qu’il venait de quitter. Le guerrier se mettait dangereusement à couler par la faute d’Umberlee.

Reïlo ne fut d’abord qu’un pantin, malmené, trainé par le courant, un peu plus proche de la noyade à chaque nouvelle lame de fond. Pendant de longues secondes, il fut incapable de discerner le bas du haut, la vie de la mort. Il n’arrivait pas à lutter contre ces eaux déchainés, sachant à peine les rudiments de la natation, soudain confronté à des difficultés alors jamais rencontrées et par là-même, angoissantes. Il avait cru sentir la présence du rôdeur à ses côtés mais il était désormais seul, livré à ce monde mouvant, tempétueux et insondable. La pression commençait en étreindre son buste et son crâne, le froid des eaux semblaient s’engouffrer même au plus profond de ses veines. Au dessus de sa tête, peu à peu s’éloignait les ondulations formées par le réfléchissement de la lumière à la surface pour que le jeune prêtre découvre un spectacle dont il se serait sans doute bien passé, les profondeurs ténébreuses de la Mer de Lune.


PARCHEMIN
Gulmar : Natation (round2): 19
Natation (round3): 20

Reïlo : Natation (round2) : (-1 +2 (aide Gulmar) = 3
Natation (round3) : 11

Mirtzar : Natation (round2) : -2
Natation (round3) : 3

Reïlo Blanche Flamme/ Mirtzar : Test de vigueur : Réussite

*Les choses vont de mal en pis. Vous avez la possibilité de passer votre tour afin de faire avancer le récit.


user posted image

écrit par: Schninkel Mardi 23 Janvier 2018 à 09h54
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar, Gon & Mirtzar Boucledacier
A la surface, le rameur et le barreur faisaient de leur mieux pour maintenir leur position tandis qu’à la proue du navire, le dernier marin remontait Gulmar. Le rôdeur avait finalement quitté les flots pour rejoindre l’embarcation au milieu des icebergs à la dérive. Frigorifié jusqu’à la moelle, le chasseur de Gnolls ne cachait pas son dépit, son regard toujours porté vers l’horizon à la recherche d’un signe de vie. Le comédien de Lunargent avait perdu de son éloquence et contemplait d’un œil l’humain qui grelottait. Des histoires il en avait entendu un grand nombre mais celle qu’il vivait actuellement n’avait rien pour le faire rire. C’est alors qu’il aperçut non loin de sa position un grand aileron recourbé et menaçant aux allures de hache fendre les flots avec nonchalance, avant de rapidement disparaitre entre deux vagues. Il crut en premier lieu à une hallucination avant que les marins ne remarquent à leur tour le géant qui venait d’émergeait subtilement juste à flanc de l’embarcation. Gon avait pu l’espace d’un instant, ancrer son œil dans le sien. Il y avait de quoi se sentir infiniment petit et vulnérable.

Mais la peur n’eut pas le temps de s’immiscer parmi l’équipage que le barreur se redressa brusquement et pointa énergiquement du doigt dans une direction opposée à la rive. Ainsi tous purent contempler une étrange silhouette progresser un pas après l’autre comme si les intempéries n’avaient aucune emprise sur sa personne, elle marchait sur la mer déchainée comme surgissant d’un rêve, spectrale et gracieuse. Les apparitions s’enchainaient et la situation n’avait plus rien de réaliste. Les dieux avaient semblent ils décidés de faire de ces lieux le théâtre de toutes les convergences et qu’ils soient poétiques ou railleurs, même pour l’Elfe, les mots n’avaient plus leur place en cet instant. La silhouette continua de marcher sur les flots sans qu’aucun membre de l’équipage n’ose troubler cet étrange moment. Un ruban de lumière ondulait autour de ses jambes comme un animal affectueux. Le flux s’agitait et tourbillonnait autour d’elle comme une petite tornade. Il soulevait ses cheveux comme si le vent ne l’affectait pas, ou plutôt comme il aurait dû normalement le faire.

Pendant ce temps, dans les profondeurs abyssales, les secondes qui s’écoulèrent n’avaient plus rien de la logique inhérente de la surface. Ils pouvaient entendre les battements de leurs cœurs résonner au creux de leurs oreilles et la panique n’en finissait pas de grandir. Jetés au plus profond du cœur des mers, cernés par les flots, dans l’angoisse froide de la Mer de la Lune et ne percevant comme seule compagnie, que l’imminence de la mort. Nos deux infortunés aventuriers n’avaient plus qu’à se résigner à ce que tout être au seuil du trépas s’évertue à faire, contempler les années passées de sa vie, repenser aux proches et se faire une raison quand aux aspirations qu’il faudrait alors abandonner. Ils entendirent simultanément une voix intérieure, familière, claire et chaude, comme provenant à peine étouffée des interstices de leurs cervelets.


- N’abandonnez pas…

Les yeux du jeune prêtre Oghmite s’ouvrirent brusquement, bannissant les rêveries glacées. L’eau n’était pas assez noire pour dissimuler l’horreur qui se précipitait sur lui. Une paire d’yeux dorés apparue soudainement dans les ténèbres puis un large sourire pourvu de crocs perçant l’obscurité. Il sentit son cœur louper un battement. La peur alimentait ses jambes et arracha son corps à cette transe. Le jeune adepte au sang-mêlé donnait des coups de pied et se débattait comme s’il était en feu. Il aurait tant voulu se propulser jusqu’à la lueur bleuté au-dessus de sa tête afin d’atteindre la surface mais l’écume le suppliait de revenir, cherchant sans cesse à le retenir de ses griffes liquides. Sept tonnes de muscles, teintés de noir et de blanc, s’évanouirent en un clignement d’œil. Le semi-drow eut à peine le temps de ressentir l’impact, comme s’il venait de rencontrer un mur de chaire. Immédiatement, une décharge puissante enflamma sa colonne vertébrale jusqu’au sommet de son crâne. Avec la puissance d’un géant, la créature projeta énergiquement son corps de plusieurs tonnes vers la surface.

***


La petite embarcation rejoignit la seconde vers un semblant de crique débouchant sur un vaste plateau de glace recouvert d’une couche épaisse de neige. Manifestement, les lieux ne présentaient aucune route visible et aucun répit dans le relief, hormis quelques pentes douces des glaciers, de basalte ou de glace. L’homme ne semblait clairement pas avoir sa place ici. Malgré les efforts des rameurs, les chaloupes s’échouèrent durement contre la glace. Les aventuriers débarquèrent et quittèrent enfin les eaux déchainés. Les suivants de Nërissa étaient déjà sur place et assistèrent l’arrivée des retardataires. Le comédien de Lunargent et le chasseur du Shaar furent pris de stupéfactions en découvrant les corps inertes de Mirtzar et de Reïlo. Les miracles de Nërissa furent la seule explication fournie par le taciturne Dirialhn, l’Elfe à l’œil inquisiteur qui recentra rapidement les débats. On déchargea les rations de nourritures substantielles censées leur redonner des forces en prévision du voyage harassant que les attendait puis les deux esquifs disparurent rapidement au large avant que le Sceptre Vert ne se retrouve enfermé par la glace. Il était évidemment dangereux en cette période de rester fixé sur place. Les explorateurs étaient désormais livrés à leur sort sur un large banc de glace, dans un pays inconnu et inhabité.

Le molosse des marches d’Argents fut le premier des deux à se réveiller. Sa tête tournait toujours, il inspirait lentement et avec soulagement. Respirer. Une chose si anodine et pourtant si précieuse. Ses yeux s’ouvrirent sur une foule aux yeux écarquillés. L’eau avait été si glaciale qu’elle avait anesthésié ses membres. Il se redressa difficilement pour apercevoir le reste de la troupe à ses côtés. Ses derniers souvenirs provenaient de cette étrange forme cétacéénne qui avait jaillit à son encontre et puis le flou total.


Tusamircil
- Heureux de vous revoir parmi nous Maître Nain.
Vous nous avez causés quelques frayeurs.

Mirtzar mit un certain temps à reconnaitre son interlocuteur. Ce dernier découvrit son visage en relevant sa capuche. L’Elfe parlait d’une voix faible, il lui adressa un sourire sincère et compatissant.

- Malheureusement nous ne pouvons-nous permettre de nous attarder en ces lieux.

Il releva la manche de son ample vêtement et avant même que le guerrier n’ait le temps de réagir, sans attendre de consentement, il plaça deux doigts sur son front puis y décrivit trois cercles.

-

--------------------
La bienveillance incarnée. Le chanoine Tusamircil semble être doté d’un flegme à toute épreuve. Agé de moins d’une trentaine d’années en apparence, les cheveux taillés courts et les traits plus ronds que la plupart des représentants du beau peuple. Il est vêtu d’une épaisse tenue verdâtre et le symbole sacré de sa foi est un triangle d'argent inversé suspendu à son cou.


Aussitôt les effets du psaume se firent ressentir et sa peau retrouva progressivement sa teinte d’origine. La glace au sol et le froid mordant cessèrent aussitôt leurs agressions, la bénédiction dont il profitait à présent le protégerait pour le reste de la journée. L’aimable prêtre se releva sur ses jambes afin de se tourner vers le sang-mêlé qui commençait tout juste à émerger. L’opération allait être renouvelée afin de protéger l’ensemble de l’expédition. Autour d’eux, ce qui pouvait s’apparenter à une banquise, s’étendait aussi loin que pouvaient porter leurs regards. Les silhouettes des icebergs reflétaient une lumière inépuisable. Au loin, une série de chaînes de montagnes, les unes encastrés dans les autres, et au-dessus de tout cela, couverte d’une brume bleutée, une montagne en dôme dont les flancs étaient striés par de grands couloirs de neige qui semblaient tomber à pic et qui dominait l’ensemble des escarpements. Près de la baie, Nërissa contemplait silencieusement la Mer de Lune prise par les glaces. Elle reposait sur son long bâton noueux sous l’œil attentif de son gardien. Non loin, Gon et le rôdeur humain attendait patiemment en compagnie de la dénommée Elialann. L’Elfe aux jolis yeux noisettes acheva les derniers préparatifs en vue de prendre la route vers l’inconnu, elle tira fermement sur la sangle de son bagage avant de le jeter sur son épaule. Le vent balaya sa chevelure pour laisse découvrir son fin visage, captant l’attention des deux compères épargnés par le sort, elle leur lança d’un ton neutre :

- Nous allons marcher une bonne partie de la journée afin de rejoindre le guide qui nous permettra de traverser les Galènes. (elle jeta un regard vers ses supérieurs) L’Honorable pense que nous trouverons à ce moment de quoi nous abriter, soyez patients. Aussi Maitre Dirialhn donnera les dernières consignes de sécurité, soyez attentifs.

user posted image

écrit par: Mirtzar Mardi 23 Janvier 2018 à 21h30
La dernière fois que Mirtzar avait été sur le point de sombrer, il canotait sur l'un des affluents de l'Ashaba. Il basait ses réactions sur cette précédente expérience et il réalisait maintenant qu'il s'en était bien sorti. Non seulement le courant de la rivière était bien plus simple à anticiper que les secousses causée par la tempête mais la mer était aussi incroyablement plus profonde et Mirtzar ne pouvait pas espérer se servir du fond pour se propulser. Il devait aussi admettre qu'il avait fini par se noyer la fois précédente. Dans l'ensemble, cela lui laissait peu d'espoir de succès si lui, ou les Dieux, ne changeaient pas les règles du jeu rapidement.

Il s'apprêtait à se tordre pour attraper les ficelles qui maintenaient son harnois attaché à son havresac. Il s'agissait là d'une tâche rendue plus complexe par le froid qui essayait de lui paralyser les doigts. Et cela voulait dire qu'il devait arrêter d'essayer de nager le temps de défaire les noeuds. Il n'eut toutefois pas le temps d'aller bien loin dans cette tâche avant qu'un obstacle ne vienne se jeter sur sa route. La mer agitée le fit percuter violemment un iceberg qui lui fit perdre l'air qu'il avait réussi à inspirer la dernière fois que sa tête avait réussi à percer la surface. Se retrouvant sans air et sans espoir, le nain d'or s'évanouit avant de pouvoir faire beaucoup plus.

À sa grande surprise, il se réveilla. Cela ne voulait pas dire qu'il se sentait bien. Il avait envie de vomir, tous ses muscles, malgré la sensation confortable causée par le sort de Tusamircil, étaient douloureux et sa barbe était pleine d'eau et de glaçons. Mais il était vivant et c'était ce qui comptait. Plus satisfaisant encore, il semblait que Blanche-Flamme ne s'était pas éteint non plus. Au final, il y avait eu plus de peur que de mal. Son cerveau avait dû manquer d'air plus longtemps qu'il ne le croyait car la première phrase qu'il prononça était une sorte de blague.


-Par la barbe du Roi-Marchand, je n'aurai jamais cru que j'en viendrai à souhaiter vous revoir Maikhel Gon ou quelque soit le nom que vous vous êtes choisi aujourd'hui. Vous êtes tous témoins que la prochaine fois que je monte sur un bateau, je veux que vous m'attachiez pour m'éviter de passer par-dessus bord.

Le Frère-Molosse attrapa sa barbe à deux mains et commença à l'essorer. Il n'aimait pas vraiment être mouillé, même s'il n'avait pas à craindre le froid, et appréciait encore moins que sa barbe soit dans un tel état. Il passa les bras dans les bretelles de son havresac et se leva en s'étirant. Sa bouche allait sans doute avoir un goût de sel pendant un moment mais il avait pris la décision de laisser cette expérience derrière lui et de regarder vers l'horizon. Il se dirigea vers le demi-drow et lui tendit la main pour l'aider à se relever.

-Mon cher Blanche-Flamme, vous me ferez signe quand vous commencerez à regretter d'avoir quitté l'idyllique Valherse. Histoire que je me sente moins seul.

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Jeudi 25 Janvier 2018 à 15h38
Reïlo ouvrit difficilement les yeux. Il sentait le froid, le sel, la douleur et l'humidité. Une fois encore, il ne comprenait pas très bien ce qui lui arrivait : il était dans la mer, en train de se noyer, prêt à être dévoré par un cétacé menaçant et pourtant... il semblait bien qu'il soit encore en vie. La voix de Tusamircil vint corroborer cette supposition et, lorsque le prêtre d'Oghma se redressa lentement, il put constater que ses compagnons étaient tous là, y compris Mirtzar. Voilà qui était rassurant...

Il avait remercié le chanoine pour sa bénédiction, cela ne pourrait certainement pas lui faire du tort dans sa situation. Il entendit qu'on évoquait un proche départ mais il ne se sentait pas encore pleinement sur pied : l'eau de mer avalée lui donnait la nausée et le fait d'avoir vu la mort de si près l'avait durablement choqué. Cherchant à remettre de l'ordre dans ses idées et à gagner quelques instants de répit, il répondit d'une voix encore faible à Mirtzar :


- La chaleur réconfortante des bibliothèques et l'odeur des manuscrits me manquent en effet déjà. Mais je suppose que j'aurai appris une bonne leçon aujourd'hui, que je n'aurais pas pu intégrer en restant confortablement installé à Valherse : celle de bien s'accrocher au bastingage quand la mer est agitée. Je ne l'oublierai plus à l'avenir...

Il afficha un triste sourire. S'adressant à tous ses compagnons, il se permit de poser une question dictée par sa curiosité naturelle :

- Je suis conscient que nous ne pouvons guère nous attarder sur un tel rivage mais, avant de partir, je souhaiterais savoir ce qui nous est précisément arrivé à Mirtzar et à moi-même... Mes souvenirs sont assez flous...

Le demi-drow était à nouveau guidé par sa quête de connaissances, c'était là un bon signe quant à son état de santé.

écrit par: Gon Vendredi 26 Janvier 2018 à 15h25
Enfin, les camarades de voyage de Gon avaient ouvert les yeux. Sans doute que pour la majorité des marins présent dans la chaloupe, la survie de Mirtzar et Blanche-Flamme était due à un miracle sous forme de cétacé. Pour le farceur écarlate en revanche, avant de se cacher pour avoir croisé le regard du monstre marin, il reconnu la silhouette qui avait navigué jusqu'à eux et qui était sans doute responsable de l'arrivée de la bête. En apercevant son visage familier l'elfe ne se sentit pas très bien. La puissance de cette personne n'était pas à prendre à la légère et le fait qu'elle s'intéressait aux affaire de Gon n'étaient pas là pour le rassurer. Ainsi, il resta un peu en retrait une fois le groupe arrivé sur la côte, déclarant néanmoins avec une certaine joie ils se réveillèrent :

- Content de vous voir émerger...dans tous les sens du terme !

Mirtzar fut le premier à ouvrir les yeux et se fendit presque instantanément d'une remarque qui donna des sueurs froides au farceur écarlate. A cause de la méfiance de ce nain d'or envers lui, tout les marins du Sceptre Vert finiraient par connaître son vrai nom. Donc, avec un peu de temps et des beuveries dans différents ports, le nom de Maikhel circulerait dans le Nord, attirant sans doute l'attention des personnes ayant tenté de brûler Gon vif. Il était maintenant certain que l'elfe ne pourrait accepter le poste proposé en récompense de cette quête, sauf l'idée de finir en grillade lui prenait. Malgré tout, le farceur écarlate répondit avec un sourire nerveux :


- Vous m'avez fait peur Maître Nain, pendant un instant j'ai cru que votre sortie plongée vous avez fait perdre l'esprit ! Mais votre suspicion est revenu au grand galop, signe que vous vous en remettez déjà.

Gon se crispa ensuite en écoutant le nain et Blanche-Flamme déjà regretter leur cité de Valherse. En effet, déjà que le farceur n'était lui-même pas un grand baroudeur, savoir que ses camarades étaient aussi peu expérimentés que lui dans ce domaine ne lui donna grand espoir pour le reste du voyage. Au moins, le rôdeur taciturne semblait mieux préparer à ce genre excursion.

Enfin, Blanche-Flamme, attisait par la curiosité, demanda à savoir ce qui était arrivé et par quel magie le duo de Valherse n'avait pas finit en nourriture pour poisson. Sans doute voulait-il observer la créature l'ayant ramené à la surface. Le farceur écarlate, qui ne se sentait pas de rester trop longtemps au même endroit, par ce froid, décida d'éclairer la lanterne du prêtre :


- Ne vous en faites pas, il n'y pas besoin de rester sur place pour savoir comment vous avez été repêché. En fait, il vous faudra simplement remercier dame Nërissa. C'est elle qui vous a sauvé. Y a pas à dire, elle sait veiller à ce que sa quête ne tombe pas à l'eau.

écrit par: Schninkel Mardi 30 Janvier 2018 à 07h01
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar, Gon & Mirtzar Boucledacier
A une dizaine de mètres de l’assemblée d’expéditionnaires, immobile sur la berge verglacée, près d’un large amas rocheux, les pieds baignés par le faible clapot, toujours suspendue à son long bâton, Nërissa restait là, indécise et prise dans la contemplation d’un spectacle naturel. Ses longs cheveux se déployaient à la façon d’une oriflamme. L’aube achevait de s’estomper et irisait sa peau pâle de reflets roses et cuivrés. Le petit matin étirait langoureusement à la surface de l’eau ses derniers filets de brume, tout était parfaitement calme excepté le sifflement constant du vent. A ses côtés, l’obscure Dirialhn patientait accroupi, sa cape claquait et ondulait lui donnant l’air d’une étrange chauve-souris ballotée par le vent. Ses cheveux ne laissaient apercevoir que sa nuque et ses yeux clos, il était visiblement plongé dans une sorte de méditation similaire à celle de sa maitresse.

- La silhouette que nous avons aperçus sur les flots, c’était elle ? Questionna le rôdeur dont la barbe rousse était encore piquetée de perles de glace malgré la bénédiction du prêtre Elfe. Dans quoi je me suis encore embarqué ? Reprit-il en détournant le regard, visiblement, sans attendre de réponse particulière.

Il haussa les épaules d’un air impuissant puis se remit à frapper dans ses moufles l’une contre l’autre afin de lutter contre un froid qui ne devait pourtant plus l’étreindre.

- L’Honorable à perçu votre péril et à réagit en conséquence, répondit finalement Tusamircil d’un ton tranquille. Au grand damne de son seigneur protecteur, elle a quittée l’embarcation sans nous consulter. Lorsque nous avons enfin regagnés la berge, vous étiez à ses côtés, hors de danger. Je ne serais vous en dire plus sur les événements qui viennent de se dérouler.

Un cours temps de pause s’instaura dans la conversation. Gulmar paraissait perturbé, habituellement avare en paroles, tandis que ces grelottements semblèrent s’estomper, il prit l’initiative de briser une nouvelle fois le silence d’un ton quelque peu consterné.

- A quoi bon voir l’avenir et l’passé, si c’est pour subir ce genre de catastrophe ? Le rôdeur ne prit personne à partie en particulier avec ses questionnements mais manquait clairement de tact. Au moins nous avertir ?

C’est la petite Elfe nommée Elialann qui eut la première réaction, ses yeux scintillèrent aussitôt d’une fureur non feinte. Elle posa un poing sur sa hanche et se pencha pour dévisager le rouquin assis en le défiant d’un regard colérique. Les mots mirent un temps à fuser mais eurent le tranchant de flèches acérées.

- Tenez votre langue ! Les rouages du temps ne sont pas choses compréhensibles au premier chasseur de Gnolls venu. Rien ne saurait vous sauver de vous-même !

Le rôdeur afficha une grimace de surprise sous son épaisse barbe tressée. Le prêtre se redressa avec légèreté et jeta un œil en coin à sa partenaire renfrognée. Retenant un commentaire qui ne venait pas. Elle se tint coi et croisa les bras contre son corps avant de finalement se détourner totalement de la scène. L’ecclésiaste Elfe se concentra sur l’essentiel du groupe.

Tusamircil
- Les lois du songe, la lucidité que cela entraine. Dans l’œil des vertueux oracles, les visions sont comme des souvenirs d’un être millénaire.

Il parlait avec calme et assurance. Une démarche franche dictait ses mots malgré le manque de simplicité du sujet traité. Il cherchait visiblement à dissiper toutes querelles naissantes.

- Quand les souvenirs passés, les pensées présentes et les visions d’un futur incertain se mêlent, il est extrêmement difficile de formuler des certitudes. De plus, aucune destinée n’est gravée dans le temps.

Il y avait une certaine force dans ce calme. Il croisa le regard de chacun avant de se tourner vers le sujet de cette conversation. Une forme d’admiration scintilla dans ses yeux bienveillants.

- L’essentiel est que notre louable maîtresse n’a pas hésité à intervenir, rien ne devrait remettre en cause ses intentions et rien ne devrait abaisser votre vigilance.

--------------------
La bienveillance incarnée. Le chanoine Tusamircil semble être doté d’un flegme à toute épreuve. Agé de moins d’une trentaine d’années en apparence, les cheveux taillés courts et les traits plus ronds que la plupart des représentants du beau peuple. Il est vêtu d’une épaisse tenue verdâtre et le symbole sacré de sa foi est un triangle d'argent inversé suspendu à son cou.


Le silence se fit à nouveau et tous observèrent patiemment la longue silhouette de la prêtresse animiste, tendue, lisse et pâle comme un hêtre, pareille à un arbre avec ses longs cheveux volant à chaque saute du vent et formant une sombre frondaison. La puissante du matin n’avait cessé de forcir, et le ciel s’obscurcissait un peu plus à chaque instant de lourds nuages grisâtres, comme l’avaient prédit les pertinents marins, une tempête se préparait certainement. Immobile dans la bourrasque, elle semblait attirer à elle le souffle brutal du vent, un vent venu de loin, au-delà de la Mer de Lune, au-delà du Cormanthor.

A ras de terre, le vent avait moins de prise, et non loin, Dirialhn paraissait presque en paix, insensible aux rafales de vent. Il sortit soudainement de son accalmie spirituelle quand toute l’assemblée se mit à les contempler, il releva les yeux vers sa maitresse, toujours sublime d’indifférence au cœur du chaos. D’un bon il se releva puis se tourna vers le reste de l’expédition en jetant son regard toujours empli de reproches. Il paraissait toujours sur la défensive. L’Elfe à l’âge indéfinissable, d’un geste ample, couvrit son corps derrière sa longue cape en achevant sa progression.


Maître Dirialhn, Serviteur du Père des Elfes et Héraut de Nërissa.


Sa voix parvint sans forcer, malgré les cries constants du vent qui sévissaient partout autour des aventuriers.

- Elialann ouvrira la voie en prenant soin de rester à portée de vue.
Tusamircil et moi-même, nous formerons le cœur du cortège autour de l’Honorable. (il restait de marbre et seuls ses yeux filaient d’un interlocuteur à l’autre) Reïlo et Gon suivront en rang serré. Quant à vous, Gulmar et Mirtzar, il vous incombera l’arrière garde, et ce pendant toute la durée du voyage.

--------------------
Maitre Dirialhn, prestigieux mâle de haute taille. Des yeux sombres marqués, malgré son visage infantile, par tant d’épreuves endurées. Il porte à la taille une épée longue à la garde sculptée en forme de dragon. Selon la manie de ses pairs, il donne aisément l’impression de se figurer que les N’Tel’Quess ne portent en guise de cervelle entre les épaules qu’un crâne farci d’orge.



Soudain, une décharge d’eau, un puissant geyser explosa non loin de Nërissa. Brusquement, Dirialhn tourna les épaules tandis que tous les regards se braquèrent vers la Grande Inspiratrice. Il émergea le dos ténébreux d’un gigantesque cétacé fendant les glaces, un souffle nouveau propulsa dans l’air un large chapelet de gouttes d’eau salé. Un épaulard remontait à la surface et venait de respirer à la portée de l’Honorable. Le reflet de la pureté en parfaite harmonie dans son environnement. Il glissa le long de la rive en s’évanouissant progressivement, à peine le temps d’une profonde respiration, comme en apnée.

La silhouette de la Grande Inspiratrice se retourna finalement vers son équipe. Il y avait dans sa chevelure et dans son regard d’un vert si clair qui semblait couver une flamme intérieure, une force qui tranchait sur la pâleur de sa peau, une force animale, un feu latent. Elle était joyeuse.


Nërissa
- Il a non seulement conscience de lui mais aussi une conscience sociale très développée. Ce sont des maîtres de sagesse, et brille la compassion en celui qui a ouvert l’œil de l’unité.

Les traits de son visage s’affinèrent légèrement.

- Une chance qu’il fut ainsi disposé et rassasié pour nous assister.

Elle désigna l’amoncellement de nuages grisâtres dans le lointain.

- Nous devons prendre la route et nous hâter avant que le plus gros de la tempête ne nous rattrape. Nous devons espérer trouver notre guide rapidement pour nous épargner d’improviser l’essentiel de notre traversée.

--------------------
Vêtue d'une longue tunique vert sapin, surmontée d'un large colle et laissant entrevoir ses fines épaules. Grande et majestueuse elfe originaire des Vaux, elle est profondément liée à la nature.


user posted image


Ainsi ils partirent à l’assaut des monts de Galènes. Très rapidement, la neige se mit à tomber à flocons serrés, et un blizzard glacial gelait jusqu’aux os des voyageurs intrépides qui osaient s’aventurer dans ces contrées lointaines. Le vent se mit à souffler avec violence, projetant des paquets de neige au visage. La tête enfoncé dans les épaules, les explorateurs poursuivaient péniblement leur marche et atteignirent enfin l’extrémité d’une crevasse après une heure d’une marche épuisante. Il fallut se mettre à l’escalade mais la pente était raide tandis que la neige tourbillonnante continuait de ralentir la progression.

Péniblement, ils grimpèrent le long de parois escarpés. Tout d’un coup, Gon l’Elfe glissa, et le morceau de roc qui lui servait de prise lui resta dans la main. L’expédition n’entendit qu’un cri court et il se mit à tomber tête la première dans la crevasse. Il se reçu durement sur une corniche de glace, une dizaine de mètres plus bas. La petite Elfe, Elialann, vint rapidement le rejoindre. A l’aide d’une épée, ils parvinrent à entailler la paroi glacée et, en les utilisant comme marches, arrivèrent à s’extraire de la crevasse.

Mais le pire restait à venir et durant deux jours, la tempête tint son blizzard. Les perspectives de progression diminuaient et les expéditionnaires durent se contenter de courtes séances de repos sous la saillie des rochers. Un soir, l’animiste s’agenouilla et parvint à canaliser sa puissance pour constituer un toit flottant qui donnait protection contre les intempéries. Les mots échangés furent peu nombreux tant il restait peu de force aux aventuriers. Le troisième jour, par chance, ou plutôt suivant une nouvelle fois l’intuition de la grande Inspiratrice, ils trouvèrent une échelle de corde qui pendait à un arbre sur le côté gauche de la gorge. La traversée suspendue au-dessus de la gorge éveilla de nombreux frissons mais la forme d’une cabane de bois se dessina parmi les branches.

Ils aperçurent une petite cabane de bois bâtie contre le flanc de la montagne. Son toit est recouvert d’une épaisse couche de neige, et des stalactites de glaces pendent en haut de sa fenêtre. Profondément marqué dans la neige, des traces de pas partant de la cabane et se dirigeant vers le flanc de la montagne. Les aventuriers pénètrent l’abri et ne trouvèrent nul signe de vie. Dirialhn procéda comme à son habitude, il assurerait l’essentiel de la garde en alternance avec Elialann. Il ordonna de ne dresser aucun feu avant de disparaitre dans l’obscurité, avant de sécuriser le périmètre comme il le répétait pour la troisième nuit consécutive. L’atmosphère se tassa, et dans des silences sans cesse rompus par les rafales de vents, Nërissa laissa entendre qu’elle avait puisé l’essentiel de son Talent, la Grande Inspiratrice était abattu. Les heures filèrent et finalement le mauvais temps se dissipa avant que la nuit ne tombe, il était malheureusement trop tard pour reprendre la route alors les expéditionnaire décidèrent de profiter du bâtiment pour la nuit.

L’ecclésiaste Tusamircil s’adonnait toujours à la méditation tandis la plupart des aventuriers profitaient à l’extérieur de la première accalmie depuis des jours. Dans le ciel nocturne scintillaient des bandes de lumière accompagnées d’un doux sifflement. L’étrange lumière boréale projetait des ombres multicolores sur la neige. Cette étrange luminescence caressait le visage de Nërissa, paraissant la transformer en jade bleu-vert. Elle avait la tête baissée sur un petit bol de thé. Quand son parfum se répandit autour d’eux, ils ressentirent une certaine intimité, une sensation étonnante. Elle leva les yeux et se mit à sourire.


- C’est un luxe. J’emporte toujours une réserve de feuille sur moi. Voulez-vous vous joindre à moi ?

Ils acceptèrent naturellement le bol et savourèrent une gorgée de thé en regardant son tour de ciel. Dirialhn, Elialann et le chasseur humain vaquaient à leurs occupations respectives. Il y avait les hululements d’une chouette pour fond sonore. Nërissa se tenait seule dans les tourmentes plaintifs du vent, appuyée sur son bâton de bois noueux, elle observait le ciel comme si elle cherchait quelque chose de précis dans le capharnaüm stellaire exposé par les ténèbres.


Nërissa
- Ils viennent. Ils viennent ici, les démons contre lesquels l’homme que nous cherchons se battait, ajouta la Grande Inspiratrice presque pour elle-même, prise dans une vision éveillée qui venait de remplacer la réalité qui l’entourait. Oui, ils viendront, mais nous les trouverons avant. Ils auront peur que nous réussissions là où d’autres ont échoués.

Nërissa sortit de sa transe et aperçut que le jeune Oghmite s’était arrêté dans son mouvement et l’observait à présent.

- Voilà des semaines que j’essaie de clarifier mes visions. J’ai frôlée du regard un grand nombre de destins, des réalités alternatives chacune réduites en de minces probabilités, et je suis inquiète car dans aucune de ces visions, je n’étais à vos côtés pour affronter la tempête qui s’apprête à s’abattre, lâcha-t-elle d’un air conventionnel que l’on adopte quand on parle d’une maladie incurable. Le voile séparant les vivants et les morts est devenu si fin ici que j’arrive à entendre les murmures des anciens.

--------------------
Vêtue d'une longue tunique vert sapin, surmontée d'un large colle et laissant entrevoir ses fines épaules. Grande et majestueuse elfe originaire des Vaux, elle est profondément liée à la nature.


user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mercredi 07 Février 2018 à 12h54
Reïlo était épuisé par ces longues journées de marche dans un milieu aussi hostile que froid. En acceptant la proposition de Nërissa, il s'attendait bien évidemment à rencontrer un tel climat mais le froid était plus mordant encore que ce qu'il craignait. Paradoxalement et en dépit de tout, le jeune prêtre d'Oghma ne pouvait s'empêcher d'éprouver une sorte d'admiration pour le paysage gelé qu'ils découvraient au fur et à mesure de leur progression. Malgré sa rudesse, ce pays avait quelque chose de beau à ses yeux. Il se demandait si c'était lié d'une manière ou d'une autre à ses origines elfiques ou sa vie de citadin.

Durant ces longs moments de marche et ces brefs moments de répit, il n'eut guère le temps de mettre par écrit ses observations ou de discuter avec ses compagnons. Il se sentait néanmoins plus proche d'eux qu'auparavant. Sa quasi-noyade n'y était pas étrangère : si c'était l'action de Nërissa qui l'avait sauvé, il avait pu les voir à l'oeuvre, s'affairant pour le tirer des flots, et il éprouvait désormais une forme de reconnaissance à leur égard. Il ne faisait nul doute que si l'un d'eux devait recevoir des soins, il prierait Oghma de bien vouloir lui accorder sa guérison. Quant à Nërissa, il lui vouait plus que jamais un respect et une admiration sans limites.

La halte qu'avait ordonnée Nërissa était plus que bienvenue, de même que le chaud breuvage qu'elle proposa aux courageux aventuriers. Blanche Flamme accepta avec reconnaissance la proposition et se délecta du thé qui lui sembla réchauffer son corps tout entier.


¤ Voilà qui fait du bien au corps et à l'âme... Une chose si simple et pourtant un véritable luxe dans un tel endroit... ¤

Tout en avalant le breuvage à petites gorgées, il avait écouté avec intérêt et attention les propos de la cheffe de l'expédition. Ceux-ci n'avaient rien de rassurant. Il s'approcha d'elle et la questionna d'une voix douce :

- Quelle est exactement cette menace qui pèse sur nous et que Tarek Al Shabû pourrait avoir cherché à contenir?

Jusqu'à présent, Nërissa s'était montré évasive sur ce point et les informations fournies par Davina Shabû à Valherse étaient pour le moins imprécises. Leur avait-on dissimulé des éléments ou les visions de leur cheffe s'étaient-elles faites plus précises?

¤ Démons, morts-vivants ou tout autre chose encore ? ¤

Souhaitant apaiser aussi modestement qu'il le pouvait les craintes de Nërissa, Blanche Flamme ajouta, les yeux brillants :

- Quelle qu'elle soit, votre présence à nos côtés serait d'un grand réconfort et votre aide probablement indispensable. Mais, s'il devait arriver que nous soyons séparés, je m'engage à faire tout ce que je peux pour mener à bien notre mission, dussé-je y mourir ou y consacrer le reste de ma vie.

Le demi-drow n'avait pas l'habitude de tels serments, lui qui était de nature individualiste. Mais quelque chose en Nërissa le galvanisait et il ressentait pour elle un étrange sentiment : il la considérait comme une protectrice et un mentor qu'il ne voulait absolument pas décevoir, dut-il le payer de sa vie.

écrit par: Gon Dimanche 11 Février 2018 à 21h12
Gon n'en menait pas large une fois arrivé à l'abri. Non seulement le voyage et la blizzard l'accompagnant ayant manqué de lui coûter la vie, mais les prédictions de son employeur n'était pas des plus réjouissante. Se réchauffant les mains avec son bol de thé, le farceur écarlate tentait de trouver un moyen de détendre l'atmosphère. Une tâche loin d'être aisée quand deux membres de la compagnie avaient déjà manqué de s'étriper à cause de leurs idéologies :

- Vous savez mon brave, avait-il dit à Gulmar une fois le groupe ayant quitté la côte, j'admire votre inventivité pour ce qui est de vouloir réchauffer l'atmosphère à coup de débats enflammés, mais c'est hélas peu efficace. Nous nous gèlerons toujours les oreilles, fâchés ou non.

Après avoir repensé à ce passage houleux du voyage, l'attention de l'elfe se tourna vers la Grande Inspiratrice. Il n'était pas du genre à se laisser influencé par les diseurs de bonne aventure, même ceux lui promettant des montagnes de richesse. D'un côté, il partageait le scepticisme du chasseur humain, surtout parce que l'idée que son libre arbitre ne soit qu'une simple illusion et qu'il pouvait traduire l'état de prophétie perpétuelle décrit par Tusamircil comme une simple excuse au cas où une indication de sa maîtresse se révélerait fausse. D'un autre côté, Gon avait trop voyager pour ne pas admettre que le monde était remplie de curiosités aussi incongrues les une que les autres. Il restait donc sceptique mais reconnaissait qu'il était clair qu'en plus d'être influente et bien informée, dame Nërissa était aussi puissante. Avec ses pouvoirs, sa garde autour d'elle ainsi que la dévotion de Blanche Flamme et Mirtzar, il allait en falloir beaucoup pour qu'elle ne survive pas à l'expédition. D'ailleurs, Gon tenta de lui faire comprendre d'un ton rassurant :


- N'ayez crainte ma Dame, au vu de la ferveur vous entourant, même une armée d'orques y réfléchirait à deux fois avant de s'en prendre à vous. Et puis, les comptes et probabilités n'ont jamais été mon fort, sauf quand c'est en ma faveur.

Son regard se tourna ensuite vers le prêtre demi-drow. Reïlo n'hésita à parler de sacrifice quant à la mission qui attendait le groupe. Sa dévotion était admirable pour beaucoup, mais pas pour le farceur écarlate. Pour lui, sa priorité était sa survie à la quête, la réussite de cette dernière venait après. Il savait que de telles pensées le ferait passer pour un lâche, mais il préférait rester vivant dans la honte et le déshonneur plutôt que de mourir en brave. Néanmoins, il était content de la résolution de Blanche-Flamme, et le fit savoir avec un petit sourire taquin :

- Et bien, en voilà une bonne nouvelle ! Si je veux pouvoir compter votre sacrifice aux masses je n'aurais pas à jouer les braves.

écrit par: Mirtzar Lundi 12 Février 2018 à 20h40
Il faisait froid, il y avait du vent, Gulmar n'appréciait visiblement pas l'expérience, Gon avait bien failli mourir, Dame Nërissa semblait perpétuellement entre la réalité et ses visions et Gon était Gon, mais Mirtzar trouvait cela largement mieux que le bateau. Il était probablement possible de se noyer dans la neige, Mirtzar s'attendait presque à ce qu'ils aient à affronter une avalanche à un moment ou un autre, mais cela semblait moins probable que dans l'eau.

L'accalmie permettait à Mirtzar de regarder le ciel, quelque chose qu'il aimait particulièrement même quand ce dernier n'était pas le théatre de tant de draperies colorées. Peut-être ce qui lui avait le plus déplu durant leur voyage maritime avait été de ne pas avoir grand chose à faire. La randonnée qu'ils étaient en train de faire avait au moins le bénéfice de le fatiguer. Mais il était loin d'être épuisé.

Le bol de thé dans les mains Mirtzar regardait ses compagnons. Le nain d'or n'avait pas particulièrement envie de boire le liquide, appréciant plus la chaleur dans ses mains que dans son gosier en cet instant, mais il n'avait pas grand chose à dire et avait toujours eu des difficultés à rester avec une boisson dans la main sans la boire. Blanche-Flamme se lança dans un serment que Gon ne tarda pas à moquer. Mirtzar estimait que les deux avaient tort mais ce n'était pas sa place de leur expliquer comment mener leurs vies.


¤ ¤

Son bol toujours dans les mains, Mirtzar décida d'essayer de trouver Dirialhn et Elialann. Le nain d'or n'avait aucun doute sur leurs compétences en matière de protection des environs mais cela ne voulait pas dire qu'il ne pouvait pas chercher à les aider ou à leur prêter compagnie. Il hésita une seconde à demander à Gulmar s'il voulait le suivre, ses capacités complémentant parfaitement les siennes, mais il n'avait pas oublié le différent entre lui et Elialann et il supposait qu'eux non plus.

Mirtzar n'était pas un expert en pistage, loin s'en fallait, et n'avait pas autant l'habitude de crapahuter dans la neige que ce qui aurait semblé normal pour quelqu'un ayant vêcu de nombreux hivers dans les Marches d'Argent mais il avait maintenant un instinct pour les pièges des orques, gobelins et autres géants qui devaient habituer ces montagnes comme celles de son pays et le sol avait des os solides. Même à travers la neige, cela pourrait peut-être l'aider à protéger ses compagnons.

écrit par: Schninkel Mercredi 14 Février 2018 à 14h23
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar, Gon & Mirtzar Boucledacier
Sans aller jusqu’à l’ignorer, Nërissa ne parut aucunement réagir aux nouvelles facéties du comédien Lunaire. La Grande Inspiratrice décrivit quelques pas afin de se rapprocher de son jeune apprenti. Les paroles de l’adepte d’Oghma venaient visiblement d’attirer l’attention de l’oracle.

Nërissa
- La mort est contraire à toute sagesse, et ce n’est pas de vivre qui est important, c’est de vivre avec probité.

Le jeune prêtre se sentit piégé par ce regard tout de douceur et cependant déterminé.

- Même si mes paroles peuvent en ce jour avoir des augures prophétiques, il reste encore des points indubitables, tels cette lune pourpre, ce symbole ou ce sordide rituel que mes visions m’ont révélés… (elle jeta un œil sur le paysage puis sur le guerrier Nain qui s’éloignait progressivement, visiblement curieux des activités que menaient les gardiens) Nous savons que l’homme que nous recherchons est connu sous le nom de Tarek Al Shabü, Haut-Sénéchal Calishite, un humain âgé de plus de quatre-vingt ans, qui aurait vraisemblablement atteint Damara via Impultur, il y a de cela une dizaine d’années… (elle marqua une courte pause et ses yeux merveilleux se plongèrent dans ceux du métis dont elle parut explorer l’esprit jusqu’en ses tréfonds) Tu ne peux savoir à quel point je me repose sur toi et je ne songerais pas un instant à essayer de te retenir si ton instinct te commandait un objectif contraire, cependant, et j’en suis intimement persuadée, c’est ici, au cœur de ces montagnes que ton devoir te commande d’être.

Dans ses intonations se faisaient jour des sentiments contradictoires, exultation et découragement, ou peut-être était-ce de la crainte, celle qu’éprouve une mère qui se risque à laisser partir l’un de ses enfants sur des eaux inconnues.

- Tu poursuis une quête de savoir, ta soif de connaissance est ta plus grande force. (il perçut la tension d’une main lui agripper le bras.) – Réunis la connaissance et trouve la vérité. (la pression de ses doigts se fit plus sensible)

--------------------
Vêtue d'une longue tunique vert sapin, surmontée d'un large colle et laissant entrevoir ses fines épaules. Grande et majestueuse elfe originaire des Vaux, elle est profondément liée à la nature.


Elle sourit en relâchant délicatement sa soudaine emprise. Un sourire étrangement tendre et vulnérable. A sa grande surprise, le prêtre sentit dans le creux de sa main, l’apparition d’un étrange objet d’aspect cristallin. Une pierre polie et luminescente, un ellipsoïde parfait dont émanait une douce lueur verte. Une faible lumière qui rappelait étonnement celle que projetait l’Honorable lors de ces nombreux interventions magiques.

Artefact Jadéite de Nërissa
¤ Certains pensent que ces pierres sont comme une représentation physique des prouesses arcaniques d'un sorcier et les appellent « gemmes-esprits ». Ils supposent que ces sorciers vivent sur un plan alternatif, un demi-plan minéral, un endroit où le Plan d’Energie Positive rencontre le Plan de la Terre, et produisent ainsi ces gemmes magiques. Mais cette théorie manque de tout esprit aventureux, la réalité est plus simple et plus extraordinaire à la fois. Ces pierres sont récoltées à partir du noyau des étoiles que le Grand Vide découpe à la limite de l’univers. Elles sont en réalité bien plus rares et difficiles à obtenir. ¤

--------------------
Petite pierre qui scintille d’une étrange lueur verdâtre. Elle se met parfois à vibrer légèrement et une voix familière se met alors à résonner dans l’esprit de son possesseur.


Les paroles de la Grande Inspiratrice s'insinuèrent étrangement dans son esprit alors même qu'il n'avait que mentalement émis quelques interrogations.

- J’ai imprégné cet extrait de mon essence, je pourrais ainsi te contacter même si nous sommes séparés. Potentiellement, même te localiser. A garder précieusement avec toi, cela vaudra mesure de précaution.

L’air était vif. Le hululement d’une chouette s’acheva brusquement et le volatile prit aussitôt son envole quand des bruits de crissement se firent entendre. Le rôdeur roux revenait de son escapade. Il émergea des fourrés en grattant sa barbe toujours parsemé de givre, il grognait et marchait lentement, il chancelait. Visiblement toujours décontenancé par les affres du climat.

Nërissa
- Le mieux serait de vous montrer. Nous allons profiter de cet instant pour procéder à une expérience ! (elle sourit au nouvel arrivant et invita l’ensemble de ses acolytes à se rapprocher autour d’elle) Plus que des allusions mystérieuses, je vous propose de partager mes visions un court instant. Approchez, n’ayez craintes.

Elle ouvrit les bras pour affirmer son invitation et afficha une irrésistible bienveillance.

- Le voyage sur le Sceptre Vert ne nous permettait pas de nous adonner à ce type d’exercice. (elle se laissa glisser sur sa hampe pour s’agenouiller à même le sol. Son bâton vint s’allonger à ses côtés) Vous n’imaginez pas comme il est difficile de méditer à bord d’une coque de noix quand on cohabite avec plus de cent esprits désinvoltes.

L’animiste pencha légèrement la tête et capta soigneusement les premières pensées qui affluèrent à l’évocation de son étonnante initiative.

- Les visions engendrées seront chacune des émanations propres à votre subconscient, l’expérience ne revêt aucun risque. Il s’agit d’une manipulation plutôt que d’une simple projection mentale et vraisemblablement votre première leçon dans les domaines de la divination. (elle plissa légèrement les yeux et parut amusée) Une occasion idéale.

--------------------
Vêtue d'une longue tunique vert sapin, surmontée d'un large colle et laissant entrevoir ses fines épaules. Grande et majestueuse elfe originaire des Vaux, elle est profondément liée à la nature.


Entre détente et droiture, ses mains vinrent s’appuyer l’une sur l’autre sur les cuisses au bas du ventre. Une posture emplie de sérénité.

user posted image


Mirtzar Boucledacier
Dans ce dédale de givre, il n’y avait que deux chemins menant au petit abri montagnard. Le premier était ce pont suspendu au-dessus du vide que le groupe avait dû franchir dans la tempête, et le second était un chemin qui partait vers le flanc de montagne. Le Molosse de la compagnie des Marches s’éloigna progressivement de ses camarades pour rejoindre Dirialhn et Elialann. Avait-il perçut et volontairement ignoré l’initiative de Nërissa ou seulement avait-il loupé cette opportunité de voir son avenir ainsi révélé ? Seul le guerrier le savait.

La nuit était tombée mais les étranges lumières boréales suffisaient à éclairer les alentours. Il longea donc la falaise à la recherche des deux gardiens des Vaux. Il marchait en posant les pieds comme s’il avait peur d’abîmer la neige car le bord de la crevasse de glace s’effritait à chacun de ses pas. Au loin, une forêt de conifères couverts de givre commençait à se profiler. Un coup d’œil furtif vers le bas lui permit de constater que la ravine était remplie de débris granitiques. Il existait visiblement un monde dans ces flancs crevassés et torturés, dans ces veines transparentes qui couraient comme des serpents sur les surfaces déchirés de la montagne.

Depuis le début du périple, les deux Elfes avaient pris grand soin de ne pas impliquer le Nain dans les affaires de surveillance pour des raisons que le dénommé Dirialhn n’avait pas jugé bon de justifier. Contrairement à leurs habitudes, ils avaient tous deux disparus pour la soirée afin de sécuriser les environs. Ils avaient quittés le refuge avant que la tempête ne s’achève complétement, manifestement préoccupés, sans pour autant trahir leurs pensées. C’est certainement ce dernier point qui fit naitre tant de curiosité dans l’esprit du guerrier.

Au détour d’une falaise de glace qui paraissait infranchissable, il déboucha sur un large talus qui formait une grande plate-forme naturelle. En son centre, un amas de neige semblait sculpté en une sorte de champignon et sous cet étrange bolet de glace compactée, Elialann attendait adossée sur la tige. Elle remarqua rapidement la présence du guerrier et lui délivra un sourire cordial. A sa gauche, il remarqua une faille imprégnée dans le flanc de la montagne, une énième crevasse assez sombre pour être une grotte.


- Maître Mirtzar, votre absence auprès de nos camarades ne me rassure pas. Mais je suis heureuse de voir que ces journées de marche forcée n’ont pas totalement sapées votre vigueur.

Elle émit un nouveau sourire et détacha le regard pour se plonger vers l’étroite faille qui divisait la paroi rocheuse.

- Il y avait des traces de pas à notre arrivée. En grande partie recouverte par les intempéries. J’ai poursuivi sur la route mais sans succès tandis que mon maître à poursuivit dans cette cavité. (elle haussa les épaules et expira lourdement) Mon maître n’aura de répit avant de connaitre la nature de l’individu qui a visiblement fuit à notre arrivé…

user posted image

écrit par: Mirtzar Vendredi 16 Février 2018 à 20h14
Malgré le froid et la neige, Mirtzar trouvait la marche vers là où Elialann et Dirialhn semblaient s'être rendus plutôt agréable. Ces derniers mois avaient été fort inhabituels. Il avait pris beaucoup de plaisir pendant son séjour chez Narvarth et il était satisfait d'avoir une cause à servir qui soit digne de son attention mais son monde changeait rapidement et il ne faisait que s'éloigner du peu d'endroits qu'il connaissait et où il se sentait chez lui. Pouvoir marcher seul, en silence et dans la nuit éclairée par la magnifique aurore boréale lui permettait de se ressourcer un peu. Il devait être à son meilleur s'il voulait être capable d'aider ses compagnons quand le moment serait venu, et il n'avait aucun doute que le moment viendrait, mais il n'était pas, malgré les rumeurs sur les membres de sa race, fait de pierre et il avait besoin de relâcher un peu la tension une fois de temps en temps s'il voulait réussir dans sa mission.

Juste avant qu'il ne sorte de la cabane, le nain d'or avait entendu Nërissa proposer de lire l'avenir de chacun des membres de l'expédition. Le Frère-Molosse ne savait pas s'il était sorti parce qu'il avait envie et besoin de bouger ou si c'était par lâcheté mais il n'avait aucun doute sur le fait qu'il ne voulait pas connaitre son futur. Il était certain que Nërissa était plus que compétente en terme de divination, elle l'avait déjà prouvé et la totalité ou presque de leur mission reposait sur la confiance qu'ils accordaient à ses visions, mais il savait aussi que la connaissance est une lame sans garde, capable de guider qui est sage vers la victoire mais aussi de détruire son utilisateur s'il n'y fait pas attention. Nombres d'histoires glorieuses et désastreuses des empires nains contenaient des prophécies, et les prêtres du Morndinsamman étaient invariablement consultés avant chaque décision importante, mais le nombre de héros et de généraux qui avaient été défaits par la peur de voir les prédictions se révéler correctes ou par l'assurance d'être protégés par le destin était aussi grand que celui des gemmes dans les tréfonds de l'Outreterre. Et Mirtzar n'était pas la moitié de ces nains qui avaient failli.

Il fut quelque peu surpris de trouver Elialann seule à son arrivée à proximité de la grotte. Les explications ne tardèrent pas à lui faiore comprendre la situation mais il comprit aussi, ou cru comprendre, quelques autres choses entre les lignes que sa camarade n'avait pas prononcées. Mirtzar n'était pas sûr de son interprétation mais il était certain qu'il y avait une importance au fait qu'Elialann, de sa propre admission plus sereine en le sachant en compagnie du reste du groupe, ne lui demandait pas de retourner immédiatement avec les autres.


¤Il est évident qu'elle n'est pas satisfaite par la décision de Dirialhn de s'aventurer seul dans cette grotte. Mais elle ne veut pas se montrer insubordonnée. Voilà qui est digne de respect. Et elle veut probablement que je l'aide.¤

Des membres de l'entourage de Nërissa, Elialann était, pour une raison qu'il ne pouvait pas vraiment s'expliquer, celle avec laquelle il avait le plus d'affinité. Nerissa elle-même et Tusamircil étaient d'un autre monde, plus subtil et divin, qu'il ne parvenait pas vraiment à comprendre et qu'il n'était pas certain de vouloir explorer. Quand à Dirialhn, il appréciait sa silencieuse efficacité mais il avait l'impression qu'il ne leur faisait pas vraiment confiance et qu'il les considérait plus comme des baggages, auxquels il donnait des ordres si cela pouvait augmenter ses chances de succès, mais dont il aurait préféré ne pas avoir à se soucier. Elialann lui semblait plus ouverte et il lui en était reconnaissant. Et il était heureux de pouvoir l'aider. Malgré tout, ils n'avaient pas vraiment discuté au cours de ce voyage et Mirtzar n'était pas certain de comment il devait s'addresser à elle.

-Les montagnes, ou en tout cas leur racines, sont le terrain de mon peuple et si nous n'avons pas la grâce et l'aisance du Beau Peuple sous les arbres, nous sommes long à nous fatiguer quand le sol sous nos pieds est solide. Mais, je vous en prie, appellez-moi Mirtzar. Je ne suis maître de rien et certainement pas de vous.

Il avait conclut cette phrase avec un sourire. Il avait remarqué que, bien des fois, malgré le fait qu'il ne correspondait pas vraiment aux canons de beauté des autres races, ou même de la sienne, un sourire était suffisant pour abaiser le coeur de son auditoire. Il n'avait pas encore touché les problèmes qui semblaient affecter Elialann mais il était dans ses habitudes de ne pas prendre la route la plus directe vers le sujet de ses propos. Il avait laissé son armure dans la cabane, celle-ci n'étant pas vraiment idéale pour une randonnée dans la neige, ce qui voulait dire qu'il avait intérêt à éviter le danger, mais cela voulait aussi dire qu'il avait plus de chance de se montrer discret si celui ou ceux que Dirialhn poursuivait étaient proches.

-Je ne m'inquiètes pas trop pour nos compagnons. Blanche-Flamme et Gulmar, et Gon aussi probablement, sont des gemmes peut-être encore un peu brutes mais clairement précieuses. Sans compter Dame Nërissa et Sire Tusamurcil, évidemment. Mais si cela peut vous rassurer, vous devriez retourner vers la cabane. Vous êtes sans le moindre doute, plus à même que moi de détecter un danger avant qu'il ne nous surpenne et c'est le plus important. De mon côté, à moins que vous ne vous y opposiez, je souhaiterai explorer cette grotte. J'ai entière confiance en Maître Dirialhn mais je suis probablement plus habitué que lui à ce genre d'environnement et ce serait un honneur pour moi de pouvoir lui apporter mon aide.

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Lundi 19 Février 2018 à 17h33
Blanche Flamme s'inclina avec gratitude : les paroles de Nërissa lui réchauffaient le cœur et, si elle comptait sur lui, lui comptait sur elle également pour l'amener à se surpasser et à acquérir plus de connaissances qu'il n'aurait pu le faire en arpentant une dizaine d'années durant les bibliothèques de Valherse.

La gemme dont elle lui avait fait présent était un cadeau précieux, signe de la confiance qu'on plaçait en lui et qu'on lui accordait. Elle avait également quelque chose de rassurant : le fait de pouvoir être en contact presque perpétuellement avec la dirigeante de l'expédition était rassérénant, surtout dans un milieu aussi hostile que la Damarie.


- Merci pour ce cadeau, j'en prendrai le plus grand soin... Il ne fait nul doute qu'il pourra nous être utile à tous les deux...répondit-il mentalement.

Le prêtre d'Oghma rangea la gemme dans une poche intérieure de son vêtement, bien à l'abri, de manière à éviter qu'elle ne tombe par inadvertance ou qu'elle ne soit endommagée.

Il suivit ensuite Nërissa, curieux et anxieux à la fois quant au contenu de ces visions et à l'expérience qu'il s'apprêtait à vivre.


¤ Je ne peux pas laisser une telle opportunité, combien de mortels ont-ils l'occasion de vivre une telle expérience?! ¤


écrit par: Schninkel Vendredi 02 Mars 2018 à 16h37
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Gon
Ils s’installèrent paisiblement dans cette immensité gelée. Toujours sous la protection d’une salvatrice bénédiction, il ne souffrait pas du froid pourtant intense. Les sens aiguisés en présence de Nërissa, le jeune prêtre s’installa et fit le vide en son esprit. Attentif aux moindres bruits, l’anxiété se dissipa progressivement. Les battements de son cœur se mirent à ralentir progressivement puis des visions, de brèves hallucinations intervinrent à l’état de veille.

L’ombre de Nërissa projeta une ombre vaste et impénétrable qui le guida comme un aimant vers le mur d’un temple ou d’une caverne. Cette paroi était couverte de symboles étranges et inconnus. Il ressentait un besoin impérieux de les lire, de tenter de les décrypter. Hélas il lui était impossible de distinguer clairement les caractères alors il continua d’avancer et tendit la main pour les atteindre mais la voix de la Grande Inspiratrice lui ordonna de pas y toucher.

Le temps d’un battement de cœur, il fut happé vers l’arrière et le paysage changea subitement. Désormais, la conscience de Reïlo surplombait un grand tertre enneigé d’où émergeait un immense arbre solitaire, une frêle silhouette était solidement attachée à son tronc et tentait vainement de se débattre. Sans parvenir à comprendre la nature de la scène qui se jouait, il put ressentir une présence malfaisante qui l’oppressa immédiatement. La lune baignait l’environnement d’une lugubre lumière sanguine et révéla la présence de nombreuses pierres tombales tapissant les lieux. Il aperçut alors un homme de grande prestance, d’une taille et d’une force extraordinaire, dont le manteau brillait d’une intense luminescence argentée. La force de sa conviction se ressentait à chacun de ses pas tandis qu’il se rapprochait inexorablement vers l’arbre esseulé. L’homme se mit à brandir haut son pavois en direction de la prétendue victime et la lumière se mit soudainement à s’intensifier, d’une telle aura que les yeux du jeune prêtre durent finalement se détourner un court instant de son éclat.

L’atmosphère rougeâtre se dissipa et les visions continuèrent d’affluer, le temps ne semblait plus avoir cours et ses mouvements semblaient devenir comme éthérés. Les sensations suivantes furent bien plus chaleureuses et familières. Des visions relatives à sa propre existence. L’amour de sa mère en compensation du dédain constant puis les premiers signes de reconnaissances de ses professeurs. Sa vie continua de progressivement s’écouler jusqu’à se revoir intégrer l’académie du Valhumble, rencontrer Nërissa, rejoindre le Valherse en compagnie d’un convoi Nain puis son séjour parmi les bruyants marins, ses leçons de lecture prodiguées à un jeune matelot, sa noyade dans les eaux gelés et enfin son périple jusqu’aux sommets enneigés. Les visions semblèrent dépasser ses souvenirs pour se voir arpenter des paysages qu’il n’avait pas encore découverts. Le groupe de huit aventuriers était désormais composé d’une personne supplémentaire, sans doute le fameux guide que la Grande Inspiratrice attendait. Ils arpentaient de grands tunnels de rocs et de glaces et s’ensuivit une gigantesque et dangereuse coulée de neige dévalant une crevasse, droit dans sa direction, l’instant suivant, il observait au loin, plus sereinement, un petit village au pied des montagnes. Un grand hibou semblait le jauger du haut de sa branche puis il se retrouva subitement dans une sorte de caverne, face à un étrange promontoire où reposait un livre aux milieux de nombreux ossements. Il pensa reconnaitre les caractères étranges qu’il avait aperçus il y a peu de temps sans pour autant pouvoir les décrypter. Les situations s’enchainaient toujours rapidement et ne montraient aucune cohérence particulière. Le temps d’un nouveau battement de cœur, les perspectives s’accélérèrent jusqu’à le pousser une nouvelle fois vers cet étrange tertre surplombé d’un arbre gigantesque. Le jeune prêtre reconnu les alentours sans n’y avoir jamais posé un pied. Comme précédemment, une frêle silhouette était attachée au tronc mais aucun signe de celle du prestigieux guerrier argenté et de son pavois. La lune illuminait toujours cette lumière rougeâtre et cette indéfinissable aura macabre continuait de propager un profond malaise. La terre se mit à craqueler aux pieds du jeune métis et des mains décharnées s’extirpèrent du sol en tentant de le saisir. Reïlo se mit à trembler de façon incontrôlable, sa gorge se noua. Il tenta de trouver assistance, d’appeler à l’aide et remarqua qu’à ses côtés se trouvait des présences désormais familières, celles de Gulmar, Gon et Mirtzar. Le temps d’un dernier battement de cœur, à peine la pertinence de constater l’absence de sa maîtresse, le jeune prêtre fut de nouveau happé loin de ces visions. Son estomac se souleva puis toutes les visions s’estompèrent finalement pour faire place à la réalité et à l’aurore boréale qui divisait le ciel nocturne.

Reïlo ouvrit les yeux en même temps que le chasseur de Gnolls, Gulmar. Leurs regards se croisèrent, tous deux un peu hébétés, mais toujours en vie après cette étrange expérience. L’homme articula quelques mots sans en avoir véritablement conscience. Il parlait de son père. – Je ne sais pas ce qui s’est passé, lâcha-t-il d’un air absent. La grande Nërissa s’était relevée, dressée sur la hampe de son long bâton, aussi sereine qu’à son habitude, elle contemplait sans un mot les deux individus qui émergeaient lentement.


user posted image


Mirtzar Boucledacier
Ses yeux se plissèrent et son nez se retroussa légèrement, la déclamation du molosse roux fit naitre un nouveau rictus sur le fin visage de la petite Elfe. Loin de l’apathie propre aux gens de son peuple, sa complaisance semblait évidente.

- Voilà qui est parlé. Mirtzar. Mais ne vous attendez pas à un quelconque signe de reconnaissance. Il risque même de vous reprocher votre présence à ses côtés. Puissiez-vous ne pas compromettre sa traque.

Le vent souffla dans ses longs cheveux bruns et en émergèrent ses oreilles pointues. Elle reporta son attention vers l’intérieur de la caverne tout en continuant de parler à voix calme.

- Les traces que nous avons aperçues avant que la tempête ne les recouvre, étaient celles d’un humanoïde de faible corpulence. Il est probable qu’il ait cherché à s’abriter des intempéries mais en ce cas, pourquoi n’est-il pas resté cloitré dans la cabane que nous avons rejoints ? Cherchait-il à nous éviter ? (elle décroisa les bras, expira lourdement et se tourna vers le guerrier Nain) Je vais aller consulter l’Honorable à ce sujet, je reviendrais dès que cela sera fait.

Les deux se séparèrent ainsi et Mirtzar put entreprendre son exploration dans les entrailles de la terre. L’étroit tunnel de glace formait un coude à une vingtaine de mètres et après un léger dénivelé, franchissable sans difficulté, il déboucha dans un entonnoir garni de nombreuses stalactites. Malgré le sol légèrement clairsemé de neige, il ne parvenait à trouver un quelconque signe de passage. En progressant lentement et avec précaution, il parvint à atteindre le seuil d’une grande caverne poinçonné d’un large puits sans fond. Le bord opposé était accessible via deux larges corniches verglacées et il pouvait observer l’entrée suivante du tunnel naturel.

user posted image

écrit par: Mirtzar Mardi 06 Mars 2018 à 21h06
Avançant lentement vers le gouffre au centre de la pièce, Mirtzar continuait de douter de ses choix. Il était plus simple de dire à Elialann qu'il était un expert en grottes et autres cavités que d'utiliser cette expertise naturelle pour parvenir à un quelconque résultat.

¤ ¤

Le nain d'or n'était pas complètement certain de pouvoir faire confiance à son jugement lui disant qu'il avait suivi le seule chemin possible, et donc que Maître Dirialhn avant dû en faire autant, mais faire demi-tour risquait d'être encore moins productif que de continuer dans la mauvaise direction. C'était, en tout cas, probable tant qu'un gouffre ne se trouvait pas au milieu du passage, un gouffre qu'il n'était pas certain de pouvoir franchir une fois et encore moins deux.

Son premier instinct était de prendre de l'élan et de sauter par-dessus le puit, essayer de franchir cet obstacle le plus vite possible, mais il savait qu'il était du genre à glisser sur la neige, à ne pas réussir à décoller et à finir dans le gouffre. Sans compter que ce dernier semblait assez large pour que ses chances de réussites, même sans erreur, soit faibles.

La deuxième option était de faire confiance à l'une des corniches pour le conduire de l'autre côté. Elles semblaient assez larges pour qu'il puisse les utiliser et suffisamment solide pour soutenir son poids. Faisant un mouvement du bras et de l'épaule gauche pour libérer la bretelle de son sac-à-dos, Mirtzar réalisa que ce dernier se trouvait dans la cabane et qu'il n'avait donc pas de corde. Un instant de réflexion supplémentaire lui révéla qu'il n'avait pas de corde dans son sac de toutes façons et qu'il ne lui aurait donc pas été d'une grande utilité.

Il lui semblait probable que Maître Dirialhn, Elialann, par la barbe de Frolamin, même Gon avaient des cordes mais il avait honte de devoir retourner vers Elialann la queue entre les jambes pour lui demander si elle ne pouvait pas lui prêter un peu de l'équiepemnt qu'il aurait dû être suffisamment intelligent pour prévoir. Comme ce sentiment était plus fort que sa peur de mourir, ou même sa peur du vide, il s'approcha de l'une des corniches, celle qui lui semblait la moins glissante, et commença la traversée.

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mercredi 07 Mars 2018 à 17h29
Les images se mélangeaient dans la tête de Reïlo qui reprenait peu à peu ses esprits. A plusieurs reprises, il avait ressenti un certain malaise et avait encore un peu la nausée : était-ce un effet secondaire du processus de vision de l'avenir ou la crainte des sombres événements qui l'attendaient.

La vision n'était en effet pas des plus réjouissante. Si la vision de son propre passé n'avait guère suscité d'émotions en lui, mis à part la vision de sa mère et de ses maîtres, le futur l'avait quelque peu inquiété : sans vouloir tirer de plans sur la comète, le jeune Oghmite avait cru comprendre qu'ils trouveraient dans un premier temps ce qu'ils cherchaient, un guide, puis peut-être le mystérieux Tarek Al Shabü qui avait migré vers ces terres gelées. Mais, la suite était franchement angoissante, avec l'émergence de ces mains décharnées qui semblaient être celles de morts-vivants et la soudaine disparition de Nërissa en ce moment critique.

Le demi-drow se tourna vers Gulmar puis vers Nërissa.


¤ Ont-ils vu la même chose que moi ? C'est probable... Mais pas certain, après tout, parfois plusieurs futurs sont possibles... ¤

Reprenant peu à peu ses forces, il finit par déclarer :

- C'était une expérience très intéressante... et un peu inquiétante. Savoir percer les mystères de l'avenir est très utile mais peut s'avérer anxiogène lorsque l'on voit les épreuves qui risquent bien de se dresser sur son chemin...

Blanche Flamme en admirait d'autant plus Nërissa, supporter de telles visions devait être terriblement éprouvant nerveusement.

écrit par: Schninkel Mercredi 14 Mars 2018 à 18h02
user posted image


Mirtzar Boucledacier
Il se retenait en arrière en se maintenant à des arêtes tranchantes. Progressant avec une extrême prudence le long de la paroi rocheuse et tentant d’ignorer les profondeurs insondables du vide sous ses pieds, la glace craquelait à chacun de ses pas. Quelques morceaux de verglas chutèrent dans le néant qui se présentait sous ses pieds, le moindre faux pas et c’était la chute fatale. Si le preux guerrier Nain avait déjà affronté nombreux dangers par le passé, le vide restait le genre de péril dont toute personne censée ne pouvait décemment pas se moquer. Alors retenant son souffle, il parvint finalement sans heurte jusqu’au bord opposé du puits. La suite du chemin l’amenait inévitablement à s’engouffrer dans un étroit tunnel qui semblait former un lacet jusqu’au cœur de la montagne. Les murs n’étaient désormais plus de glace, mais de roc. Après quelques minutes à progresser de biais, il arriva finalement au seuil d’une seconde caverne en dôme assez grand pour contenir un Dragon.

L’air glacé fit légèrement frissonner Mirtzar, qui fronça le nez en humant une odeur de renfermé peu agréable. En l’absence de traces évidentes, il fit silence pour tenter de capter quelques variations sonores mais rien. Il ne perçut que le silence environnant et par conséquent, aucun indice susceptible de lui indiquer la présence de l’Elfe qu’il cherchait. Alors il continua vers l’unique tunnel qui semblait s’enfoncer toujours plus loin dans les entrailles de la terre. Chemin se faisant, le temps passa et le guerrier commençait à sérieusement remettre en cause ses capacités. Songeant à tourner bride, quitte à ce que cela fut la queue entre les jambes, il atteignit une nouvelle caverne formée de blocs de gneiss bataillant avec des rochers de glaces. Le plafond semblait être constitué d’éboulis et paraissait ne tenir qu’à la bonne grâce d’un parfait enchevêtrement. La moindre secousse aurait pu l’ensevelir pensa-t-il amèrement. Une grande fissure serpentait le long de la fragile structure et un constant sifflement en émanait. Le léger souffle d’air frais sifflait et rappelait le climat qui sévissait à l’extérieur. Au sol, parsemé sous cette fissure, quelques amas de neige recouvraient la roche.

Son attention fut rapidement portée sur le prochain tunnel qui s’étendait à quelques mètres de lui. Un étrange reflet se mit à luire puis une silhouette se détacha de l’obscurité. Le sombre Elfe apparu en s’extirpant des ténèbres. Il rengaina son aiguillon argenté en découvrant le Nain venu à sa rencontre.


Maître Dirialhn, Serviteur du Père des Elfes et Héraut de Nërissa.
- J’aurais pu deviner que vous tenteriez rapidement quelque chose d’insensé en risquant votre vie inutilement.

Le menton fièrement levé, le regard dur et une expression marquée d’un détachement total, le gardien marcha à la rencontre du guerrier Nain.

- J’ai bien peu que tout comme moi, vous êtes venu perdre votre temps dans ce dédale de roches et de glaces. Ces tunnels n’aboutissent qu’à des impasses. (il conservait un calme glacial dénué de toute moquerie) Le dernier locataire du refuge n’était pas n’importe qui, les pistes n’étaient que des leurres pour détourner notre attention. Une ombre plane et souhaitait nous éloigner du groupe, détourner notre attention.

Il dépassa le guerrier sans prendre la peine de baisser les yeux pour fixer son regard dans le sien.

- Hâtons-nous de rentrer et espérons que rien de dramatique ne soit arrivé.

--------------------
Maitre Dirialhn, prestigieux mâle de haute taille. Des yeux sombres marqués, malgré son visage infantile, par tant d’épreuves endurées. Il porte à la taille une épée longue à la garde sculptée en forme de dragon. Selon la manie de ses pairs, il donne aisément l’impression de se figurer que les N’Tel’Quess ne portent en guise de cervelle entre les épaules qu’un crâne farci d’orge.


user posted image




Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Gon
L’assemblée continua d’émerger paisiblement sous la voûte céleste toujours striée de ces étranges bandes de lumières. Le visage jovial de Nërissa décrivit un nouveau sourire convivial après que le prêtre se soit exprimé. Quant à lui, le rôdeur du Sud restait cloitré dans le silence, les yeux perdus dans le vague. Que les visions l’aient amenés à revivre certains aspects de son passé ou à découvrir les nouvelles perspectives de son destin, l’expérience l’avait sensiblement plus accidenté que Reïlo. L’éminence aux yeux verdoyants ne paraissait pas pour autant inquiétée de son état, ainsi elle se consacra au demi-Drow toujours fidèle à lui-même et pétri d’une insatiable curiosité. Elle reprit la parole de sa voix si particulière :

Nërissa
- L’avenir n’est pas écrit, il n’existe que nos actes accomplis. Les visions restent altérables et resterons abstraites jusqu’au temps désigné où ce qui doit être accompli nous soit révélé. Je n’ai fait qu’aiguiller votre perception jusqu’au carrefour de vos destinés, révélant ainsi votre communs futurs. (elle détourna les yeux vers le ciel nocturne et leva une main pour inviter à contempler avec elle, l’invisible Séluné) Rien ne permet d’affirmer que l’apparition de ce fameux chevalier argenté soit un fait récent. Ce pourrait être le reflet de son passé. Mais nous pouvons tout de même tirer des conclusions afin de nous guider. Ce sordide rituel qui tente à se répéter, cet immense Orme au pied des montagnes et surtout, cette lune de sang.

Elle leva légèrement sa hampe et se retourna vers son protégé.

- Selon nos prévisions, le phénomène fera irruption la nuit du seizième jour du cœur de l’hiver.

--------------------
Vêtue d'une longue tunique vert sapin, surmontée d'un large colle et laissant entrevoir ses fines épaules. Grande et majestueuse elfe originaire des Vaux, elle est profondément liée à la nature.


L’analyse fut rapidement écourtée et tous furent interrompus par une étrange voix aigüe et nasillarde sortie de nulle part. Une soudaine intervention venant troubler la communion du petit groupe.

-

Une étrange silhouette émergea des éboulis environnants.

- Es-ce tu celle que l’on nomme Nërissa ? La Nërissa ?

» « » « » «

Un corps longiligne vêtu de cuir noir s’extirpa des ombres en se rapprochant des expéditionnaires d’un pas léger. Elle possédait un long bâton en ivoire, une arme d’hast. Elle était vêtue d’une épaisse fourrure blanche qui se mêlait à sa chevelure de teinte similaire, et desquelles apparurent deux sinistres yeux rougeâtres. Un regard froid et analytique. Son visage, bien que sévère, ne possédait aucune ride. Une Elfe noire sortie des ombres. Mais le plus étonnant restait l’impassibilité de Nërissa face à cette intruse, qui bien qu’ayant tournée son corps vers la nouvelle arrivante, ne démontra aucune surprise.

???
- J’ai répondue à un appel sans mot que j’ai reçu sous la forme d’un tiraillement insistant. J’aurais pas sortie des boyaux si on m’avait dit. (elle s’immobilisa à quelques mètres en ponctuant sa phrase d’un grincement de dent agacé) Je vous ai observé, progresser dans la tempête, si glorieuse et pourtant accompagnée par de piètres compagnons. J’en voudrais même pas pour garder du bétail.

Tout en restant à bonne distance, elle tourna autour de la grande Elfe aux yeux verts, jaugeant son interlocutrice sans que cela ne la perturbe, tel un grand félin prêt à se jeter sur sa proie.

- J’ai détourné l’attention de vos plus dangereux gardiens avec grande aisance. Le plus dangereux, le lunaire qui puait le sang, suit une fausse piste que j’ai tracé dans la neige. Le niai. Il se moque du tout vrai et m’aurait tailladé avant que je n’ai pu approcher. Il porte la haine de moi et de mes pareils.

La Drow marquait le sol en reposant durement sa lance dans la neige. Elle effectua un tour complet autour de l’Honorable tout en achevant son monologue puis jeta un regard furtif sur le métis et l’humain qui observaient la scène sans broncher. Elle grinça hostilement des dents et reprit la parole d’un ton toujours plus méprisant.

- Les faibles sont pitance dont les forts s'emplissent la panse. Avez-vous déjà vu un hiver au sommet de ces montagnes, là où la glace marche et converse avec le vent ? Ce n’est pas lieu pour quiconque n’a pas appris le respect.
Sans attendre de réaction de la part des néophytes, elle se remit à dévisager Nërissa de son air arrogant et inconvenant.

- « Tagnik'zun del Shebali Drasv», reprit-elle. Tous se tournent vers l’émergence des seigneurs draconiens, pourquoi point-vous ?

--------------------
...


Gulmar semblait enfin avoir dissipé les brouillards qui l’étreignaient, et de retour à la réalité, il échangea quelques œillades circonspectes avec son confrère Oghmite. En réaction à l’intrusion, il s’était relevé lourdement et posé une main sur son coutelas tout en observant les environs, il semblait attendre le premier signe d’hostilité pour intervenir. Rien ne prouvait que l’Elfe noire ne fût pas seule. Mais son initiative fut de suite restreint par Nërissa qui se tourna et leva une main en signe d’apaisement. Alors, la tension se dissipa subitement. L’Honorable reprit la conversation d’un ton nettement plus calme et chaleureux :

Nërissa
- Certains chasseurs de reliques ont abandonnés leurs explorations et sont partis combattre les Dragons. Mais je sais que notre travail est plus important que jamais. Les secrets que nous découvrons pourraient sauver le monde.

Nërissa se rapprocha de nouveau, délicatement, paisiblement, comme si elle tentait d’attirer un animal blessé puis s’arrêta quand son interlocutrice fit un pas de recule en signe de malaise. Sans forcer elle continua de lui parler d’un ton amical, manifestement heureuse d’avoir pu briser la glace.

- Merci d’avoir répondu à notre appel. Notre survie nous dicte nos actes. Sachez que Mala Midôna M’eldriia nous envoie.

--------------------
Vêtue d'une longue tunique vert sapin, surmontée d'un large colle et laissant entrevoir ses fines épaules. Grande et majestueuse elfe originaire des Vaux, elle est profondément liée à la nature.


Si le masque d’impassibilité de la Drow ne se fissura pas, le son de sa voix changea du tout au tout :

- Alors c’est l’ancienne qui t’envoie. (elle inclina la tête, comme devenue aussi docile qu’un agneau) Ordonne, et j’obéirais.

Nërissa lui désigna le cabanon enneigé pour manifestement, l’inviter à se joindre au groupe et créer plus d’intimité. Mais l’étrangère secoua la tête en signe de refus.

- Vous nous avez entendus, reprit l’Honorable. Nous devons atteindre le cœur du royaume de Damarie le plus rapidement possible.

Les sinistres yeux de la Drow roulèrent sur le paysage en s’accordant un court moment de réflexion.

???
- Demain sera clair de l’aube au crépuscule, parfait pour des surfaciens, un supplice pour moi. Faudra marcher sans vous arrêter. En suivant le sentier, droit vers la fourche de verre, impossible de se tromper. A la nuit tombée, j’apparaitrais pour vous guider dans les boyaux des monts écarlates. Sept lunes seront suffisantes, si pas ralentis par les trainards.

Elle acheva sa phrase en tournant le dos aux expéditionnaires et en commençant à se diriger vers les éboulis ne roches enneigés desquels elle était apparue.

- Pas une étincelle de magie, faudra continuer à se faire discret. Autant que le puisse ta meute. Ces monts, c’est pas une crèche pour enfants curieux et vous êtes déjà trop plein pour espérer passer inaperçus. Et prévenez vos gardes de ne pas m’agresser.

--------------------
...


Cette dernière réplique fut envoyée sur un ton monocorde, sa voix nasillarde s’estompa et rapidement l’étrange apparition disparue comme elle était intervenue, comme une ombre parmi les monticules de roches. Il ne restait désormais plus rien que le silence et quelques aventuriers circonspects. Nërissa retourna son attention vers ses deux jeunes compagnons, inspira profondément en signe de soulagement et déclara d’une voix enjouée :

Nërissa
- Pour le moins surprenant ! (en réponse, le rôdeur haussa des épaules ce qui fit sourire l’Elfe) Enfin il semblerait que nous ayons trouvés notre accompagnatrice, les perspectives commencent à s’éclaircir. Bien que nous n’ayons pas de nom à poser sur cette vagabonde.

--------------------
Vêtue d'une longue tunique vert sapin, surmontée d'un large colle et laissant entrevoir ses fines épaules. Grande et majestueuse elfe originaire des Vaux, elle est profondément liée à la nature.


user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Lundi 19 Mars 2018 à 10h38
Reïlo avait été frappé de stupeur en apercevant celle qui leur servirait de guide : une drow à l'allure étrange. C'était la première fois qu'il voyait d'aussi près l'une des congénères de son père car il n'avait jusqu'alors que furtivement croisé un ou deux elfes noirs dans les ruelles portuaires de Valherse. C'était également la première fois qu'il entendait parler le drow profond par un locuteur dont c'était probablement la langue maternelle, lui-même ayant appris sur le tard cet idiome, qui plus est en compagnie de ses précepteurs qui n'avaient rien de drow.

Le prêtre d'Oghma ressentit quelque chose de vraiment étrange, mélange de dégoût, d'attirance et de curiosité. Il n'aurait pas été capable d'exprimer par des mots ce que cette rencontre avait suscité en lui.

Mais il était tout aussi étonné par le dialogue qui s'était tenu entre eux. Drows et elfes ne faisaient habituellement pas bon ménage et, pourtant, Nërissa et la nouvelle venue avaient conversé en toute tranquillité et semblaient avoir des connaissances communes, cette Mala Midôna M’eldriia, probablement une elfe noire au vu de son nom. Les ressources de Dame Nërisse lui semblaient inépuisable mais il se demandait bien ce que les drows venaient faire dans cette affaire. Le métis avait le sentiment qu'on ne lui avait pas fourni tous les éléments du puzzle.

Tandis que leur "guide" s'écartait du groupe, il prit la parole en affichant un petit sourire :


- Eh bien, il semblerait que mes leçons de drow profond ne soient pas inutiles. Même si notre guide a un accent à couper au couteau... ou plus probablement que mes maîtres n'aient pas réussi à adopter l'accent des drows dans ses nuances.

Il se tourna vers Nërissa :

- Je me doute que nous devons partir sans tarder mais j'aurais une dernière question avant que nous reprenions la route. Que viennent faire ces drows dans notre mission et qui est cette Mala Midôna M’eldriia que vous semblez toutes deux connaître ?

Blanche Flamme jugea inutile d'en dire plus. Lui-même éprouvait une certaine méfiance vis-à-vis des drows mais, étant lui même issu en partie de cette redoutable race, il savait que les apparences étaient souvent trompeuses. Nërissa lui avait fait confiance, malgré son héritage, il lui ferait confiance en ce qui concernait leur guide.

écrit par: Mirtzar Mardi 20 Mars 2018 à 21h12
L'exploration de la caverne avait pris plus longtemps que le nain d'or ne l'avait prévu. Il avait assez d'expérience en la matière pour savoir qu'il était plus que probable que le tunnel qu'il suivait finnisse par rejoindre l'une des innombrables galleries qui faisaient de l'Outreterre un méandre que plusieurs vies n'auraient pas été suffisantes pour explorer complètement. Mais il ne s'attendait pas à ce que Dirialhn se soit aventuré aussi loin.

Le fait était que Mirtzar trouvait cet environnement particulièrement impressionnant. La plupart de ses compagnons à Sundabar, Narvarth en particulier, étaient amateurs de balades dans la nature mais il ne considéraient pas spécialement les grottes comme digne d'admiration. Le paladin du Tueur de Géant ne pouvait qu'être en désaccord avec cette opinion. Rien que la salle qu'il venait juste de traverser était incroyable, un mélange de roche et de glace, de poids et de légèreté, d'éternel et de fragile. Si trouver Dirialhn n'avait pas été aussi important, il aurait probablement pu y passer plusieurs heures.

Mais plus le temps passait, plus il s'inquiétait pour leur gardien. Le Frère de la Compagnie n'avait aucun doute que l'elfe était capable de se défendre mais il savait qu'il y avait toujours un monstre plus gros et que personne n'était à l'abri d'une erreur. Il espérait qu'il allait le retrouver en pleine forme mais, s'il était en danger, le plus vite Mirtzar le retrouvait, le plus de chance il aurait de s'en sortir indemne.

Mais ce fut l'elfe qui le trouva plus que le contraire. Sa réaction fut plus chaleureuse que ce à quoi s'attendait le Frère Molosse. Il n'en était pas complètement certain, les murs de la caverne étant presque plus expressifs que les traits du Héraut de Nërissa, mais il avait l'impression qu'il y avait plus de sarcasme dans les paroles de leur guide que de critique. Et sans doute, en particulier à la fin, un peu de crainte que leurs choix ne causent des problèmes au reste du groupe. Mirtzar n'était pas aussi inquiet mais il était prêt à suivre l'exemple de Dirialhn et à rentrer au plus vite. Il était probable qu'il ne soit pas capable de traverser le puit à l'aide des corniches aussi vite que lui, par contre.


-Vous avez sans doute raison, cette randonnée a assez durée. Il est temps de se mettre en route et de rentrer à la cabane.

écrit par: Schninkel Jeudi 29 Mars 2018 à 14h44
user posted image


Mirtzar Boucledacier & Reïlo Blanche Flamme
Le rôdeur se passa la main sur le visage, visiblement éreinté par la dernière apparition, les visions et le flot d’informations qui les accompagnèrent. L’environnement et le climat étaient déjà rudes pour cet homme venu des régions désertiques du Shaar. Captant son dépit, l’honorable Elfe aux yeux luminescents l’invita à aller se reposer à l’abri du refuge. Il ne fallait pas négliger son état en vue des terribles épreuves qui se présenteraient lors des prochains jours. Le rouquin se retira en pataugeant toujours aussi maladroitement dans la poudreuse. Ainsi, l’apprentie et sa préceptrice se retrouvèrent seules.

Nërissa
- Les Drows ? Vaste sujet. Bien qu’il n’y ait de prime abord aucune corrélation avec l’objet de notre quête. Je l’ignore encore, l’esprit de notre future accompagnatrice était étrangement clos. Néanmoins, je peux te parler de la dénommée Midôna M’eldriia.

Une violente brise vint s’engouffrer dans les replis des vêtements du jeune prêtre.

- Elle est une associée de renom qui prodigue son expertise quand nos aspirations nous entrainent dans les domaines d’Outreterre. Si elle réfute toute appartenance à la confrérie sans bannière, elle en partage néanmoins les préceptes.

Nërissa appuya ses obscures propos de quelques gestes, bien consciente que certains aspects de son discours pouvait échapper à son jeune protégé.

- Avec la résurgence d’Araushnee sous la forme de Lolth, les hiérarchies établies dans les sphères du monde souterrain ont été bousculées. Les adeptes de la Reine Araignées, la déesse des conspirations Drows, persécutent les moins viles de leurs congénères, empêchant par la même toute perspective de pacification de nos relations. J’ai autrefois aidé Midôna M’eldriia à préserver ses proches. Elle siégeait d’ailleurs en notre compagnie la veille de notre départ du Valherse.

Dans les yeux de l’Honorable résidait toujours cette réjouissance propre à l’appétit culturel.

- Ainsi je n’ai eu qu’à appeler l’enfant qu’elle me décrivait. Notre guide était l’une de ses partisantes. Bien que j’ignore avec exactitude la nature des liens qui les relie. Nous devrons sans doute l’apprendre au dépend de la courtoisie.

--------------------
Vêtue d'une longue tunique vert sapin, surmontée d'un large colle et laissant entrevoir ses fines épaules. Grande et majestueuse elfe originaire des Vaux, elle est profondément liée à la nature.


user posted image


***


user posted image


La nuit dernière, des rêves commencèrent à venir accompagner la nuit du jeune prêtre, brefs et très nets, instants de feu pétrifié recouvrant la glace, souffrance intense et peur sans espoir. Il se réveilla subitement, les cheveux plaqués par une sueur glacée, l’estomac soulevé de terreur, la gorge baignant dans une bile amère. Mais au réveil, au milieu du groupe, il ne restait rien de ces rêves, rien qu’il ne puisse rapporter, seulement la douleur, l’effroi et la frustration.

L’expédition quitta le refuge perdu au milieu des glaces et se remit en marche en direction de la fameuse fourche indiquée par leur futur guide. La neige encore froide, glissait et n’adhérait pas à la pente ; Plus tard, elle devenait dure, proche de la glace. Le ciel était d’un azur éclatant, complétement dégagé, l’air était sec et mordant au point de vous transpercer comme une lame. Il fallait tant bien que possible protéger ses yeux éblouis par le soleil qui se reflétait sur la neige. Il fallait les plisser en permanence. Selon les dires de Nërissa, il fallait se méfier car les réverbérations solaires pouvaient provoquer des migraines. Les étapes étaient chaque heure un peu plus longue. Les pentes escarpées étaient balayées par un vent puissant qui s’engouffrait dans leurs capes, comme pour les arracher. Les reliefs s’accentuèrent et il fallut désormais se frayer un chemin entre les rochers. Quelques frêles silhouettes d’arbres dépouillés commençaient à émerger. C’était un environnement désertique, un monde vide, un cadre où la Loi et le Chaos semblaient avoir tout anéantis.

En fin de journée, alors qu’ils ne savaient pas quand cette terrible marche s’achèverait, les expéditionnaires s’immobilisèrent à plus d’une centaine de mètres d’une sapinière sauvage et clairsemée. Le ciel hivernal se mit à s’obscurcir d’une nuée de corbeaux. Ils se mirent à décrire des cercles au-dessus des deux éclaireurs. Leurs croassements rauques résonnaient lugubrement à leurs oreilles. Tout un vol de charognards s’était levé brusquement, trahissant la présence d’intrus à plusieurs lieues à la ronde.


Maître Dirialhn, Serviteur du Père des Elfes et Héraut de Nërissa.


Les sourcils de l’Elfe se courbèrent hostilement.



--------------------
Maitre Dirialhn, prestigieux mâle de haute taille. Des yeux sombres marqués, malgré son visage infantile, par tant d’épreuves endurées. Il porte à la taille une épée longue à la garde sculptée en forme de dragon. Selon la manie de ses pairs, il donne aisément l’impression de se figurer que les N’Tel’Quess ne portent en guise de cervelle entre les épaules qu’un crâne farci d’orge.


Ne jugeant aucunement nécessaire de répondre verbalement aux appréhensions de son gardien, Nërissa reprit rapidement la marche en direction de la zone boisée afin de s’assurer de la situation. Les éclaireurs auraient rebroussés chemin si un quelconque danger était intervenu. La cohorte atteignit sans mal le tertre boisé de quelques conifères parfumés. Ils se rassemblèrent lorsqu’ils se mirent à sentir l’odeur fétide de la mort planer dans l’air. Les ténébreux charognards continuaient inlassablement de tournoyer en poussant de bruyants cris glauques.

La petite Elialann et le trappeur du Sud attendaient près d’un amas de chair sanguinolent, ils observaient l’imposante carcasse déchiquetée, sans un mot, jusqu’à ce que le groupe arrive à leur portée. Tous contemplèrent le corps d’un animal désarticulé dont il était à présent très difficile de définir l’origine.

- Ce qui reste de toison, les sabots et de ce que j’ai pu découvrir de la dentition me fait penser à un cervidé. (l’Elfe se toucha le menton d’un air érudit) Mais la mise à mort et l’état général du corps me laisse perplexe.

Le rôdeur rouquin décrivit quelques pas autour du regroupement et mimait de ne pas s’intéresser à la scène. Outrepassant l’horreur de la situation qui pouvait aisément soulever les moins solides des estomacs, les plus attentifs avaient pu remarquer une certaine tension entre les deux éclaireurs. Sans doute la preuve que malgré ses efforts envers la gente féminine, les rapports entre les deux ne s’étaient pas améliorés.

Soudainement, le silencieux Dirialhn posa une main vigoureuse sur l’arme qui pendait à son flanc. Les Elfes se tournèrent de consort pour observer parmi les quelques frêles arbres, l’intrusion d’une étrange silhouette. Une nouvelle fois, l’Elfe noire apparue la vieille, fit une entrée spectrale. Chacun avait été averti de la nature du guide mais pourtant aucun n’osa réagir. Marquant chacun de ses pas de sa lance en ivoire, vêtue d’habits de cuir noir, la Drow s’avança en dévisageant tour à tour chacun des expéditionnaires. Un regard toujours froid et analytique.


???


- Les Crocs de Sabre, imposants et musculeux, suivent silencieusement leurs proies dans la neige puis les attaquent subitement, plantant leurs immenses canines aiguisées dans leur corps sans vie.

Le ton de ses mots était mauvaise, elle répondait aux dernières remarques émises par Elialann mais parlait à l’attention de tous. L’invective suivait tour à tour chacune des personnes présentes. Quand elle se figea devant Dirialhn qui avait toujours une main posée sur sa lame, prête à sortir au clair à la moindre incartade.

- T'as d’jà vu un chat s'amuser avec une souris avant d’l'achever ? Il n’tue pas parce qu'il a faim… Il fait ça pour l’plaisir. Eh bien, moi, j'ai d’jà vu des Crocs de Sabre faire la même chose avec un Orque.

--------------------
...


L’échange de regard parut durer une éternité et ironiquement, c’est Nërissa qui fit rempart de son corps entre son gardien et l’Elfe noir. D’un mouvement gracile, elle se glissa face au guide à la peau d’ébène et avec une certaine candeur, lui intima de se présenter au groupe, de préciser ces pensées au sujet de la situation macabre auxquels ils assistaient mais surtout, d’évoquer la marche à suivre pour les prochains jours. La manœuvre au premier abord peu subtile, dénoua les hostilités aussitôt. La guide abaissa la tête en guise d’acquiescement, recula de trois pas puis reprit son allocution :

Coreixiia
- J’suis Coreixiia d’la maison des Mauna Kea. (elle tourna le visage vers le monticule de chaire d’où émergeaient quelques cotes brisées, un sourire malsain se dessina sur ses lèvres) Y a pas à craindre les Crocs de Sabre. S’attaquent qu’aux proies qu’ils connaissent. Prennent pas le risque de gaspiller leur énergie. Et nuls hommes n’osent venir lorgner sur le Haut Col. Et lui… (le rictus se fendit encore d’un cran) doit être rassasié. Bin que… (sans aucun scrupule, elle planta violemment sa lance dans la carcasse) L’a dut s’faire trucider il y a qu’deux nuits. D’grandes chances que le Croc de Sabre r’vienne rapidement finir sa proie. Fait pas bon de trainer autour.

La Drow détacha son arme d’haste des restes de l’animal et plongea de nouveau ses pupilles rougeâtres sur l’honorable Nërissa. Cette dernière n’avait fait qu’acquiescer à l’expertise et l’invita ensuite à dévoiler ses perspectives concernant les futurs chemins à arpenter. Emettant quelques hypothèses, la guide coupa net en sifflant entre ses dents :

- Quel genre d’savance tu maîtrises pour sembler aussi paumé ? Tsss. T’as l’cerveau qui permet d’m’appeler d’loin-loin, entendre d’l’oubli mais pas d’survivre ? Y a rien à voir au sommet qu’un interminable hiver pis un gros tas d’rochers. Faudra s’engouffrer dans les boyaux, là où qu’on est en sécurité. D’main l’vent apportera une nouvelle tempête, alors il y aura pas le temps de trainasser, on d’vra marcher toute la nuitombée jusqu’à la Gueule d’Euron. On s’en va tout d’suite dès qu’tes larbins sont prêts.

--------------------
De taille moyenne. Un corps longiligne vêtu de cuir noir, aux épaules serties d’une épaisse fourrure blanche qui se mêle à sa chevelure de teinte similaire, et desquelles apparaissent deux sinistres yeux rougeâtres. Son visage, bien que sévère, ne possède aucune ride.


user posted image

écrit par: Mirtzar Mercredi 04 Avril 2018 à 21h09
Beaucoup de choses s'étaient passées pendant que Dirialhn et Mirtzar se promenaient mais, heureusement, ce n'était pas une mauvaise nouvelle. Le Frère Molosse n'était pas certain d'avoir compris exactement comment leur nouveau guide les avait trouvés, ni d'où elle venait, mais tant qu'elle était une alliée, le nain d'or n'avait pas l'intention de se plaindre.

Après une nuit de repos bénéfique, leur marche de la journée avait été plutôt difficile à cause de la neige mais Mirtzar n'était probablement pas celui qui souffrait le plus des intempéries. Le Compgagnon des Marches s'était tourné vers Blanche-Flamme pour lui demander comment il s'en sortait quand la voix de Dirialhn retentit dans son dos. Son ton marquait assez clairement son désaccord avec les décisions de Nërissa. Mirtzar se demandait aussi si le fait qu'il ait décidé d'user de la langue elfique indiquait le bouillonemment de ses sentiments ou une tentative, fort maladroite étant donné que tous les membres de l'expédition à part Gulmar étaient capables de le comprendre, de cacher son mécontentement.

Mirtzar n'eut pas le temps de poser la question, non pas qu'il souhaita le faire étant donné que cela semblait un tantinet impoli, avant que leur nouveau guide n'arrive. Ou, en tout cas, une drow qu'il supposa être leur nouveau guide.

La nouvelle arrivée avait un accent et un vocabulaire que le Frère Molosse avait du mal à suivre mais, il devait bien l'avouer, le fait qu'elle parle la langue commune était un avantage. Si il avait compris ce qu'elle avait dit, la suite de leur voyage allait se faire sous-terre, ce qui lui convenait parfaitement. Elle semblait aussi vouloir attendre que les autres membres de l'expéditions soient prêts à se mettre en marche mais le nain d'or n'avait pas l'impression que qui que ce soit ne se soit mis à déballer ses affaires. Il s'agissait donc plus de reprendre son souffle que de quoique ce soit d'autre. En tout cas, Mirtzar était prêt à continuer.

écrit par: Schninkel Jeudi 05 Avril 2018 à 15h58
user posted image


Reïlo Blanche Flamme & Mirtzar Boucledacier
Les Elfes s’échangèrent des regards. Aussitôt, Elialann s’inquiéta du bon fondement d’une marche forcée et railla en évoquant la mauvaise vue du seul humain en présence. Le prêtre accentua le pessimisme en évoquant les répercussions sur le déroulement de ses bénédictions. Le moindre écart dans ses liturgies pourrait exposer les expéditionnaires au péril du climat. Quant au dernier du trio elfique, il se contenta de garder une main fermement ancrée sur le pommeau de son arme.

Seul Nërissa montra un certain enthousiasme, toujours débordante de vitalité. Elle semblait user de subtiles privautés en s’adressant à la guide, le ton venait à s’adoucir progressivement. Elle tentait d’appréhender l’inconnue, de tisser des liens avec celle à qui échouait le sort de l’expédition. Elles finirent par échanger quelques mots dans un lexique Drow qui nul ne put comprendre. Rapidement, ils quittèrent leur découverte et le chant funèbre des corbeaux afin de poursuivre le périple à travers les pics enneigés des Galènes. Coreixiia la guide, avait naturellement pris la tête du convoi sous l’œil vigilant de Dirialhn, toujours à portée de vue. A une cinquantaine de mettre en arrière, l’essentiel du groupe continuait dans le sillage de Nërissa.


***


Pendant plusieurs jours, ils escaladèrent les pentes abruptes de ce toit du monde, mais ils continuaient à voir le flanc de la montagne s’élever au-dessus d’eux pour disparaitre dans les nuages. S’ils continuaient à monter, ils finiraient écraser sous les pieds du soleil. Le groupe resta silencieux au long de lieues épuisantes tandis qu’ils traversaient les imposants territoires des montagneux, puis cheminant irrévocablement vers le sommet. Les siècles de vent, de pluie et de neige en ont lissés les pentes, tandis que les crêtes sont devenues tranchantes comme des rasoirs. Les montagnes étaient essentiellement composées de granit. Les sommets et les pics sinistres, d’une hauteur impossible, étaient semblables à d’immenses crocs qui semblaient prêts à déchirer les cieux.

En milieu de journée l’astre solaire disparu emporté par une nuée de sombres nuages. Le froid était tel qu’il mordait à travers toutes les couches de fourrures et enfonçait ses crocs dans la chaire et les os. Le vent était glacial et violent, il projetait des échardes de glace à ceux qui osait lui faire face. L’air était rare, et aussi acéré que celui d’un caveau gelé. Chaque inspiration était douloureuse et donnait à peine assez d’air pour continuer la lente progression. De rares moments, les expéditionnaires furent contraints de progresser sans les sacrements de Tusamircil. Progressivement ils avaient découverts les douleurs pectorales et les membres engourdis :

Au fond de son paquetage, l’encre du jeune prêtre Oghmite avait gelé, les genoux trainant dans la neige. Pantelant, il reprenait son souffle quand la petite Elialann le prit par le bras afin de le soutenir. Avec son aide, ils achevèrent les quelques mètres qui les séparaient du reste du cortège. Ils tombèrent sur Gulmar en piteux état. Le Shaarien avait les lèvres gercées, la tête recouverte d’une fine pellicule de neige. Le blizzard soufflait autour de lui et hurlait comme un spectre glacial. Parmi le tumulte du blizzard et les tremblements incontrôlées de son propre corps, Reïlo perçut une étrange vibration provenir de son propre corps. L’artefact de Nërissa venait de rentrer en résonance et semblait flamboyer d’une lueur émeraude.

De son côté, le molosse des Marches d’Argent tentait de garder le cap en sortant difficilement d’un parterre de poudreuse qui lui arrivait au niveau des hanches. La neige crissait à chacun de ses pas, l’air était vif et la visibilité réduite, presque nulle. Il s’arrêta un instant pour tenter de trouver du regard le reste de ses compagnons. Il ne s’était pas senti ainsi dériver et n’avait aucune idée de la situation des autres membres du groupe. Devant lui, il ne distingua que des formes grisâtres mais il reconnut la silhouette longiligne de la Grande Inspiratrice et son bâton de marche. En jetant un œil en arrière, il ne trouva aucun signe de vie, peut être que Gulmar avait ralenti la marche ou s’était déporté en amont ou en aval.


user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Vendredi 06 Avril 2018 à 13h37
Lorsque Coreixiia avait suggéré de réaliser une marche forcée, Blanche Flamme avait accepté sa proposition sans broncher. Il ne connaissait que peu de choses à propos des "crocs de sabre" qu'elle avait évoqués mais suffisamment que pour ne pas avoir envie de croiser leur route. Si ses souvenirs étaient bons, ces félins pesaient près d'une demi-tonne et leurs canines imposantes étaient capables de déchiqueter un bras.

Les réserves de certains membres de l'expédition étaient cependant fondée et il savait mieux que quiconque qu'une telle marche serait extrêmement ardue, en particulier pour lui qui ne quittait presque jamais les bibliothèques. Ignorant presque tout de leur route et des dangers qui les menaçaient, il choisit une nouvelle fois de faire confiance à Nërissa et, par là, à leur étrange guide.

Le parcours avait été encore bien plus pénible qu'il ne l'avait imaginé : le froid, le vent, la neige, l'altitude. Au bout d'un moment, chaque pas devenait une épreuve. Reïlo souffrait terriblement par instants, tandis qu'à d'autres moments, il semblait ne plus sentir ses membres engourdis par le froid. Il gardait le silence, soucieux de préserver ses forces et trop concentré sur le fait d'assurer sa survie pour avoir la tête à discuter. Le froid était tel que son encre avait gelé et qu'il n'avait plus touché à ses notes depuis plusieurs jours...

Le froid était pénible, si pénible... Le prêtre d'Oghma était en queue du groupe et voyait les autres le distancer. Heureusement, Elialann eut la présence d'esprit de venir l'aider, sans quoi il se serait perdu pour de bon dans le blizzard. Le demi-drow afficha un faible sourire de gratitude. Son sourire s'effaça lorsqu'il remarqua que Gulmar, qui les précédait, avait visiblement perdu la trace du reste du groupe : ils étaient séparés !


¤ A trois, dans cette tempête et cette région, sans guide... Nous sommes perdus... ¤

Étrangement, il fit froidement ce constat. Les derniers jours avaient été tellement durs physiquement que l'idée de sa propre mort lui avait traversé l'esprit à plusieurs reprises. Une petite lueur s'alluma néanmoins dans son esprit...

¤ Mais, non, je ne vais pas me laisser mourir ici. Du moins, pas tant qu'il me reste une once de vie! ¤

Rassemblant ses forces, il s'efforça de se diriger vers Gulmar, tout en gardant un contact physique avec Elialann. Il fallait se mettre à l'abri. C'était alors que l'artefact que lui avait confié Nërissa s'était mis à flamboyer. L'Oghmite fouilla sous ses couches de vêtement pour le dénicher et le plaça dans sa main à moitié gelée. Il dit à ses compagnons :

- Nërissa me l'a confié pour que nous puissions la contacter. Je vais essayer de le faire, même s'il ne sera pas facile de se retrouver dans un tel environnement. Si je n'y arrive pas, le plus sage serait sans doute de trouver un abri en attendant que les autres nous retrouvent...

Reïlo se tut et se concentra. Serrant dans sa main le présent qu'on lui avait fait, il focalisa son esprit sur l'image de Nërissa, en espérant que la magie contenue dans l'artefact ferait le reste.

¤ Oghma, je t'en prie, permets-moi d'entrer en contact avec notre cheffe! ¤

écrit par: Mirtzar Lundi 23 Avril 2018 à 19h19
Sortant soudainement de ses pensées, le Frère-Molosse réalisa qu'il avait quitté le chemin inconsciemment. Il ne se souvenait plus de ce à quoi il était en train de rêver mais ce n'était pas une bonne idée de se perdre. Un rapide coup d'oeil lui indiqua que Dame Nërissa se trouvait en amont et que personne ne se trouvait en aval.

Le nain d'or n'avait pas la certitude que tous ceux qui le suivaient avaient réussi à le doubler. Même s'il était sensiblement plus court sur patte que le reste de la compagnie, ses compagnons étaient moins habitués à la marche forcée qu'il leur fallait réaliser ou, dans le cas de Gulmar, aux intempérioes qu'il devaient affronter.

Quoiqu'il en soit, faire demi-tour était probablement la solution la moins fatiguante mais aussi la plus longue. Il devait avouer que même lui commençait à trouver leur progression épuisante mais le moment n'était pas encore venu de laisser sa flemme prendre le dessus.

Il aurait aimé pouvoir siffler mais il n'y était jamais vraiment arrivé. Et le vent et ses lèvres sensibles étaient suffisants pour le convaincre qu'il ne s'agissait pas de sa meilleure idée du jour. Il ne pouvait pas courir avec toute cette neige, il avait presque plus l'impression de nager que de marcher par moments, mais il pouvait continuer d'avancer. Les autres n'étaient pas si loin et ils semblaient s'être arrêtés le temps de le laisser les rejoindre. Il se sentait un peu coupable de retarder la progression de son comapgnon à cause de son manque de concentration mais il espérait que la cause de leur pause était bien son retard et non un problème plus conséquent.

écrit par: Schninkel Mardi 24 Avril 2018 à 16h51
user posted image


Reïlo Blanche Flamme & Mirtzar Boucledacier
Le jeune prêtre du Valherse concentra pour activer l’artefact. Il n’avait pas la sensation d’avoir animé un quelconque mécanisme mais plutôt d’avoir laissé un enchantement se répandre. La lumière s’intensifia plus encore, un voile indicible l’enveloppa et un agréable frissonnement lui parcouru l’échine. Sans que les tumultes du vent ne parviennent à altérer ses mots, la voix sibylline de Nërissa se mit à résonner en son esprit.

Artefact Jadéite de Nërissa

- Vite! Courez-vous mettre à l'abri!
A quelques pas de vous se trouve une faille… A trois heures. A quarante pas.
Vite, Reïlo, vous êtes en grand danger !

--------------------
Petite pierre qui scintille d’une étrange lueur verdâtre. Elle se met parfois à vibrer légèrement et une voix familière se met alors à résonner dans l’esprit de son possesseur.


La voix de l’honneur s’étouffa subitement puis disparue sans plus amples explications. L’illumination verdâtre qui émanait de la pierre s’estompa. Ellialann, l’Elfe toujours à ses côtés, avait les yeux plongés dans le regard du prêtre. Un regard interrogatif. Reïlo était le seul à avoir pu capter le message de sa maîtresse.

Sans avoir le temps de prononcer un mot, comme par instinct, tous se tournèrent vers le sommet de la montagne et aperçurent bien tard d’énormes masses de neige qui dévalait les pentes. Ils réalisèrent soudain qu’ils se trouvaient au milieu du chemin d’une avalanche. Affolés, ils regardèrent autour d’eux et Reïlo aperçut une saillie de roche sous laquelle ils pourraient s’abriter à condition de ne pas perdre un instant, car la neige n’était plus qu’à une centaine de mètres maintenant.


***


Progressant tant bien que mal, les formes grisâtres se dévoilèrent progressivement et se révélèrent être Nërissa, Tusamircil et Gon. Le prêtre aux atours sylvestres se rapprocha du Nain quand il arriva à portée. Il devina les bénédictions expirées et s’inquiéta de l’état de santé du guerrier. Le molosse jeta un œil pour tenter de capter la présence d’autres expéditionnaires. Sans succès. Revenant à ses compagnons, il remarqua que Nërissa semblait ailleurs, enveloppée de son aura verdâtre désormais familière. Immobile et étrangement impassible à la tempête environnante. Quant au dernier arrivé dans le groupe, l’Elfe roux, il était recroquevillé sur lui-même, devenu bien silencieux depuis qu’il avait dû se résoudre à utiliser ses jambes plutôt que sa langue. Comme tous, visiblement victime de son environnement.

Soudain, Mirtzar entendit un grondement sourd provenant d’au-dessus de l’endroit où il se trouvait : le vacarme terrifiant d’une avalanche.


user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mercredi 25 Avril 2018 à 21h58
Par chance, la technique mise en oeuvre par Blanche Flamme lui avait permis d'établir un contact avec Nërissa : le fait d'entendre sa voix résonner dans son esprit était loin d'être désagréable et avait quelque chose de rassurant... nettement plus rassurant que le message qu'elle lui transmit.

Le danger était imminent! Le prêtre d'Oghma ne sut pas, dans un premier temps de quoi il s'agissait mais leur cheffe ne parlait pas en vain... Puis survint le terrible grondement annonçant l'avalanche. Les paroles de Nërissa résonnaient toujours dans sa tête : la faille à quarante pas, il fallait l'atteindre!

Le demi-drow était faible mais il trouva la force de crier, d'un ton impératif:


- Vite! Là-bas!

Il puisa dans ses dernières forces pour essayer de se mettre à courir, tout en désignant du doigt la saillie. Ses membres étaient ankylosés par le froid et son épuisement était total mais il était bien décidé à atteindre coûte que coûte cet abri de fortune.

Restait à espérer que ses compagnons lui feraient confiance et le suivraient sans trop s'interroger, car le temps était compté.



écrit par: Mirtzar Jeudi 26 Avril 2018 à 23h16
Maintenant qu'il avait rejoint ses compagnons, même si la moitié du groupe semblait avoir disparue, le Frère-Molosse se sentait un peu plus à son aise. Il ne tarda pas à regretter de s'être laissé aller. Un rapide regard vers l'amont lui indiqua qu'ils se trouvaient sur le chemin d'une avalanche.

¤ ¤

Nërissa semblait avoir l'air ailleurs, Gon n'était clairement pas à son aise et Tusamircil, bien que sa magie soit particulièrememnt utile, n'était pas le membre de l'équipe que Mirtzar considérait être le plus adepte à la vie dans la nature et il n'était pas certain que quelqu'un d'autre avait réalisé qu'ils se trouvaient en danger. Le prêtre elfe était peut-être capable de les sauver une fois de plus.

¤ ¤

-Maitre Tusamircil, une avalanche se prépare. Nous n'avons pas beaucoup de temps pour nous sauver. Si vous êtes capables de nous faire voler au-dessus de son passage, c'est le moment de sauver nos peaux une fois de plus. Sinon, est-ce que vous savez comment faire reprendre ses esprits à Dame Nërissa? Notre meilleure option est de trouver un endroit où nous cacher ou, au moins, de nous enlever du chemin.

Mirtzar essaya de trouver un abri suffisamment proche pour ne pas finir enseveli sous la neige. Se trouver sous l'eau ne lui avait pas particulièrement plu et il était plausible que se trouver sous la neige ne soit pas plus agréable. Dans le cas, fort probable, qu'un tel abri ne soit pas en vue, la meilleure solution à laquelle il pouvait penser était de courir perpendiculairement à la pente. Le membre de la Compagnie eut juste le temps de prier le Père des Nains, et le Seigneur de la Bataille, pour que ses autres compagnons soient plus en sécurité qu'eux mais il savait qu'il n'avait pas assez de matière grise pour se concentrer sur plus d'une tâche à la fois.

écrit par: Schninkel Samedi 28 Avril 2018 à 21h24
user posted image


Mirtzar Boucledacier
L’avalanche dévala depuis les sommets des monts escarpés des Galènes, couchant les quelques troncs de conifères sur son passage, bondissant par-dessus les rochers abrupts et s’engouffrant jusqu’aux malheureux aventuriers.

Visiblement à court de mots, Tusamircil jeta des regards à Nërissa, au comédien, à Mirtzar puis de nouveau à l’impressionnante coulée de neige qui s’approchait inexorablement. Il annonça d’une voix étrangement calme malgré les évènements. – J’ai peur que mes dons soient épuisés jusqu’à l’aube. Puissions-nous vivre jusque-là. Ma vie… Nos vies… Sont entre les mains de l’Honorable. Il détourna les yeux d’un air peiné et se mit à murmurer quelques mots dans le langage du beau peuple. Des mots que le Nain devina être des prières. Il y eu l’éclatement d’un rocher puis l’écho des chocs de multiples fragments de roc explosant en gerbes. Le grondement sourd de la montagne accompagnée d’un voile de neige dévalant le couloir en rabotant la montagne jusqu’à l’os. Engloutissant tout à son passage avec un appétit sans fin.

Il était évident d’éprouver une angoisse croissante à l’approche de ses immenses spectres de glaces. Bien conscient de toutes ces folies, Gon lâcha un puissant cri malgré la terreur lui entravant la gorge. Pour couronner cette entreprise d’incertitude, son instinct lui commanda de fuir. Il se mit à courir dans le sens de la pente comme pour fuir le cataclysme. Le prêtre empoigna le comédien à la volonté défaillante, il l’entraina à sa suite qu’il le veuille ou non. Ensemble ils se rapprochèrent vers l’Elfe responsable de toute cette expédition. D’un aspect extérieur, Nërissa semblait toujours avoir perdue conscience du monde extérieur, plongée dans un sommeil inconvenant au vue des périls qui s’approchaient. Toujours dos à ses équipiers, elle se mit à décrire des mouvements avec les bras.

Des étincelles verdâtres crépitèrent à ses pieds. Soudainement, le sol se mit à se garnir de lianes feuillues. De grandes racines émergèrent comme pour chercher de l’air et ainsi une grande barrière végétale semblable à une terrasse se mit à croitre afin de retenir la neige. Le choc fut brutal. L’initiative formée par cette improbable floraison brisa la pression accumulée à l’intérieur de l’avalanche dans un puissant fracas. Dans l’encadrement des branchages redressés en forme de candélabres, on pouvait voir s’entasser l’énorme fleuve de glace et ne formant rapidement plus qu’une vaste nappe blanche. Nërissa apparue à travers la brume de neige comme une étoile, tremblotant feu lointain ranimant l’espoir évanoui.

Le calme revint dans une atmosphère de désolation. Un silence lourd retomba, comme si rien ne s’était passé. L’indifférence de la nature envers les drames humains. Toujours sous le choc, Mirtzar continua de scruter avec attention le manteau neigeux qui paraissait de nouveau si inoffensif. Il aperçut quelques troncs d’arbres brisés, quelques débris épars, tristes témoins de la furie du torrent dévastateur. Une pression de la main fit sortir le molosse de la morbide contemplation qu’exerçait sur lui la montagne.


Tusamircil

- Vous allez bien ? L’Honorable a détournée l’avalanche. (Tusamircil hocha de la tête pour confirmer que le Nain n’avait subi aucune blessure corporelle) Prions pour que nos compagnons n’aient pas subis un sort tragique.



--------------------
La bienveillance incarnée. Le chanoine Tusamircil semble être doté d’un flegme à toute épreuve. Agé de moins d’une trentaine d’années en apparence, les cheveux taillés courts et les traits plus ronds que la plupart des représentants du beau peuple. Il est vêtu d’une épaisse tenue verdâtre et le symbole sacré de sa foi est un triangle d'argent inversé suspendu à son cou.


La grande silhouette de Nërissa se rapprocha de ses compagnons. Son fin visage était garni d’un rictus de satisfaction. Visiblement soulagée de la situation.

Nërissa

- Ils ont survécus. (A travers la brume de neige et les vents violents, elle désigna de son index un point légèrement en contrebas) Nous allons devoir aller les chercher en étant attentifs en cas d’une seconde coulée.



--------------------
Vêtue d'une longue tunique vert sapin, surmontée d'un large colle et laissant entrevoir ses fines épaules. Grande et majestueuse elfe originaire des Vaux, elle est profondément liée à la nature.


Le prêtre acquiesça en abaissant son visage, il s’épousseta les épaules de la neige qui s’y était accumulée puis tourna les yeux vers Gon. Les bras du comédien retombèrent lentement. Il demeura quelques instants, glacé d’horreur, en murmurant sourdement pour lui-même :

- Mais qu’est-ce que je fais ici ? Qu’est-ce que je fais ici ?

Il se releva comme un automate. Brisé par le choc moral qu’il venait de ressentir. Il resta un moment sur place, la tête lourde, le cerveau engourdi et le cœur battant à tout rompre.

user posted image


Reïlo Blanche Flamme
Le paysage semblait se faire dévorer par un immense écran de brouillard blanchâtre à une allure folle. Dans un style inimitable, à la vitesse de l’éclair, Elialann s’élança vers le rôdeur sans plus attendre. D’un bond, dans un ultime effort, elle agrippa la fourrure des vêtements de Gulmar et l’attira vers elle. Aussi prompt et efficace, le jeune prêtre trancha vif dans ses angoisses et malgré ses membres engourdis par le froid, se mit rapidement en action pour réduire la distance qui le séparait de son abris. Ils se poussèrent vers la bouche d’ombre où ils se laissèrent choir sur le sol enneigé. Une gigantesque vague s’écrasa sur eux. La terre tremblait sur le passage de ce cataclysme. Partout autour régnait un chaos sans nom. Plus les secondes passaient plus le vacarme environnant devenait terrifiant. Un calvaire de neige et de glace. Allaient-ils être enterrés vivants ?

L’atmosphère redevint silencieuse. Les trois expéditionnaires malmenés, qui avaient été aussi immobile que des tombes, revinrent à la vie. Cloitrés sous un amas de neige, aucune brise et aucune lumière ne parvenait à eux. La neige s’était accumulée au-dessus d’eux pour former une sorte de dôme. L’émotion était telle qu’ils avaient du mal à respirer. Ils avaient échappés de justesse à un déluge de terre, de roches et de neige mais ils étaient désormais coincés sous un monticule dont il était impossible d’estimer l’épaisseur.


Gulmar

- Vous n’avez rien ? Nous l’avons échappés belle. (Gulmar lâcha un rire nerveux) On aurait dit un troupeau d’Aurochs… Ces montagnes ne sont pas faites pour être franchies et cette expédition n’est qu’une folie…

Le rôdeur essuya sa sueur du revers de la main. Il tremblait. Il pencha la tête vers l’Elfe qui l’avait attirée dans la fosse.

- Je suppose que je dois te remercier…



--------------------
De taille moyenne, il est svelte et agile. S'il semble de constitution fragile au premier abord, sa démarche féline couplée à son regard perçant évoque un prédateur en chasse, brisant ainsi, pour ceux qui ont dépassé leur première constatation, cette impression de fragilité.


Les lèvres d’Elialann se courbèrent en un rictus légèrement dédaigneux puis elle se releva pour rompre la proximité qui semblait l’incommoder.
Elialann, auxiliaire de Nërissa du Valhumble


- C’est Nërissa qu’il faut honorer et Reïlo d’avoir réagi aussi rapidement. (elle tourna le visage vers l’Oghmite) La pierre. Montre-moi la pierre.

Reïlo s’exécuta et sorti de sa poche le petit objet lié à l’Honorable. Une lueur d’énergie verte crépitait autour de l’Artefact. La lumière projetait de légères ombres sur les murs de neige.

- Elle est en vie. (Elialann souffla lourdement en signe d’apaisement) Il ne nous reste qu’à nous extirper de ce trou.



--------------------
...


La petite Elfe se redressa pour expertiser la structure de roches et de glaces qui ne semblait tenir qu’à la bonne grâce d’un fragile enchevêtrement.
user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mercredi 02 Mai 2018 à 12h01
Par quel miracle avaient-ils survécu? Poussés par l'énergie du désespoir et visiblement bénis par Tymora, Reïlo et ses compagnons avaient pu échapper au pire, même s'ils étaient à présent prisonniers d'un amoncellement de pierres et de glace qui pouvait se rompre à tout moment.

¤ La situation n'est pas idéale mais ce pourrait être pire... Au moins, nous sommes en vie et personne ne semble gravement blessé. Si Nërissa est en vie, elle aussi, nous parviendrons sans doute à reprendre contact avec elle grâce à la pierre qu'elle m'a confiée. ¤

Le demi-drow était bien décidé à chasser tout pessimisme de son esprit. Il répondit à Gulmar :

- Une folie, peut-être, mais nous avons tous fait le choix, librement, de participer à cette expédition. Le moment de se lamenter sur notre sort n'est pas encore venu : il faut trouver une solution pour sortir d'ici et ne pas finir en glaçons...

Le prêtre d'Oghma avait élaboré un plan des plus sommaires :

- Je vais nous faire un peu de lumière afin que nous puissions observer correctement la configuration des lieux. S'il y a un moyen de se sortir d'ici sans trop de risques, tentons-le. Sinon, essayons de reprendre contact avec Nërissa, elle saura que faire...

Tout en effectuant une gestuelle simple, Blanche Flamme se mit à prier, d'une voix douce, son dieu de lui accorder sa bénédiction :

- Ô Lieur, pour la plus grande gloire du Savoir, accorde à ton serviteur la capacité d'éclairer ces lieux emplis de ténèbres...

Une fois la lumière produite, il était bien décidé, comme il l'avait annoncé à ses compagnons, à étudier en détail la configuration des lieux.

Reïlo lance "Lumière" sur sa lance afin d'éclairer au mieux les alentours sans produire de chaleur.

écrit par: Mirtzar Lundi 14 Mai 2018 à 19h54
Il était évident que Mirtzar avait été trop lent à réaliser le danger dans lequel ils se trouvaient. Maintenant, ils n'avaient d'autre choix qu'affronter l'ire des monts. L'avalanche serait sur eux avant qu'ils puissent s'enlever de son passage. Mirtzar n'avait jamais affronté une avalanche personnellement mais elles n'étaient pas rares dans les Marches d'Argent et certains de ses compagnons lui avaient donné des conseils. Il ne se souvenait pas de tout mais, dans l'ensemble, le mieux qu'on puisse faire semblait être de ne pas s'opposer à sa force. Et prier pour éviter les obstacles et les objets qui étaient emportés.

Le Frère-Molosse transmit le conseil au reste de son groupe mais Dame Nërissa semblait toujours perdue dans ses rêves, Tusamircil ne semblait pas savoir quoi faire, à part prier, et Gon était en traon de paniquer. Mirtzar se mit en boule en attendant l'impact mais le barde se mit à courir. Il savait qu'il venait probablement de se condamner mais il ne pouvait laisser l'elfe se tuer à coup sûr. Il le plaqua au sol et ferma les yeux en attendant d'être enseveli sous l'avalanche.

Ce qui n'arriva pas. Quand il se releva, il comprit que Dame Nërissa avait encore fait des miracles. Mirtzar commençait réellement à se demander si elle n'était pas un Dieu qui cachait, de manière assez peu habile, sa nature. En tout cas, il était impressionné. Et il commençait à s'en vouloir de devoir toujours compter sur elle pour sauver sa peau.

Mais le moment n'était pas encore venu de se relâcher. Le reste de leur expédition était, apparemment, encore vivant et ils devaient les retrouver. Il s'agissait d'une situation pour laquelle il n'était pas particulièrement doué. Sa taille l'empêchait de voir par-dessus nombre d'obstacles et crire pour attirer leur attention risquait de causer une autre avalanche. Ce qu'il valait mieux essayer d'éviter.

écrit par: Schninkel Jeudi 17 Mai 2018 à 14h47
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
L’énorme quantité de neige fraichement tombée avait provoqué une avalanche de poudreuse. A l’extérieur, compliquant grandement les recherches, la tempête continuait de menacer les plus chanceux. A l’intérieur, ébranlés par les secousses, salis et trempés mais bien vivants. L’avalanche s’était abattue sur eux, une épaisse couche de neige les avait recouverts. Ecrasés, asphyxiés, paniqués, ils avaient échappés de peu à la congélation et à l’épuisement fatal. Plusieurs heures furent nécessaires afin d’extirper les malheureux de ce bloc de neige détaché de la montagne. Mais au prix d’un effort certain, Reïlo, Gulmar et Elialann purent de nouveau faire face au soleil et s’étirer longuement : Le temps que ceux qui creusèrent la chape glacée de leurs doigts gourds retrouvent un semblant de vigueur et ils purent repartir en direction de la fourche de verre.

Le groupe resta silencieux au long de lieues épuisantes tandis qu’ils traversaient les imposants territoires montagneux. En fin de journée, l’expédition prit pied sur un gigantesque plateau bordé d’immenses escarpements. Les montagnes étaient essentiellement composées de granit. Les sommets et les pics sinistres, d’une hauteur impossible, étaient semblables à d’immenses crocs qui semblaient prêts à déchirer les cieux. Ils continuaient inexorablement de prendre de l’altitude. L’air froid de la montagne brûlait les poumons et voyant la peine des aventuriers, Elialann s’amusa à comparer ce phénomène à une inversion du souffle du Dragon.

A une centaine de mètres de là, se dressait la frêle silhouette de la guide d’Outreterre à la peau diaphane. On aurait presque dit une apparition. Elle semblait si menue et fragile au milieu de cette plaine rocheuse balayée par un vent froid qui s’engouffrait dans sa cape, comme pour la lui arracher. Toujours agrippée à sa pique en ivoire, elle avait la figure noyée dans l’ombre, cachée des derniers rayons du soleil sous un grand bloc de roche.


Coreixiia







A faible voix, l’Elfe noire baragouinait dans son étrange dialecte. Elle dévisagea chaque membre du groupe tandis qu’ils se rapprochaient.

- Profitez de vot’ précieux soleil, vous ne le r’verrez pas de sitôt

--------------------
De taille moyenne. Un corps longiligne vêtu de cuir noir, aux épaules serties d’une épaisse fourrure blanche qui se mêle à sa chevelure de teinte similaire, et desquelles apparaissent deux sinistres yeux rougeâtres. Son visage, bien que sévère, ne possède aucune ride.


Dans le flanc rocheux, on distinguait l’entrée d’une caverne d’environ huit mètres de large sur quatre de haut. Passé l’entrée, on ne débouchait pas véritablement dans une caverne, mais dans un long et tortueux boyau creusé à même le roc. Des empreintes de pattes, des marques de griffes et des os – attestaient que des ours des cavernes étaient venus là. Progressant tant bien que mal dans le réseau de grottes, l’expédition fit une première halte sous un puits de lumière qui filtrait à travers la roche. Le plafond, de quatre mètres à l’entrée, descendait peu à peu à deux mètres cinquante. Par endroits, là où le soleil parvenait à les baigner de ses rayons, la roche changeait de couleur et devenait verte. Les différentes couches géologiques, visibles sur chaque façade de roc, du plus petit au plus grand, dessinaient une fresque qui s’étendait à l’infini. Le canyon ne menait nulle part, si ce n’est à lui-même. Le canyon ne dissimulait rien de sa splendeur, mais il était impossible d’en prendre pleinement conscience. La descente était longue mais relativement aisée grâce aux nombreux et larges pitons rocheux qu’ils croisaient régulièrement lors de leur progression. Nërissa opéra une canalisation divine et des racines sortirent des parois de pierre pour former une sorte d’escalier qui aidèrent à descendre plus rapidement vers le piton suivant.

***


Les cavernes et les tunnels se mélangeaient en tête pour ne former qu’un labyrinthe infini. L’expédition tentait tant bien que mal de suivre les méandres qui se dessinaient de tous côtés, comme des chemins qui s’entrecroiseraient en permanence mais qui n’auraient ni début ni fin. Ils n’avaient aucune notion de la distance parcourue. Ce pouvait être le soir, ou l’aube. La notion même du temps perdait son sens. Plongés dans une obscurité perpétuelle, dans une atmosphère sombre et inhospitalière, parcourant d’immenses dédales, à travers les tunnels obscurs et sinueux du sous-monde. Le réseau s’étalaient en toutes directions mais allaient majoritairement vers le bas, et bien sûr, devenaient de plus en plus sombres et l’air, de plus en plus rance. Au loin, on entendit quelque chose, un son étouffé, le bruit du ressac. La pente devint soudainement très abrupte, et le passage très étroit. Il y avait à peine la place pour se retourner, mais au moins, personne ne risquait de se perdre. Le bruit gagna en puissance au fil de la descente.

La galerie faisait un coude et rejoignait une vaste cavité naturelle dont la voûte était constellée de stalactites. Comme souvent, sous l’impulsion de Nërissa, le groupe s’accorda une halte après une courte inspection. Que cela soit dut à la rudesse du voyage ou à ses prouesses magiques, la Grande Inspiratrice semblait au fil des jours plus épuisée. Sous l’œil attentif de son acolyte, sans un mot, elle s’assit en tailleur et parut se mettre en état de méditation, concentrée sur sa respiration. La température des grottes était relativement chaude en comparaison des tempêtes qu’ils avaient dû affronter. A ce fait, les bénédictions de Tusamircil étaient devenues moins nécessaires et comme en compensation, l’Elfe devenait encore plus avenant : « Il vous reste de l’eau ? N’hésitez pas à me demander si besoin est. » Depuis des lieues, partout autour régnait une obscurité complète, laissant le seul humain du groupe dans un état d’inconfort total.


- Mirtzar, peut-être devrions-nous vous attacher à Gulmar, au cas où... suggéra Elialann d’un ton semi-amusé. Lui servir de canne blanche et assurer ses pas.

- En effet, cela semble judicieux, nous ne savons pas quels obstacles joncheront notre chemin, commenta le prêtre.

- Nous avons une guide et pourtant, j’ai l’impression que nous ne survivons que grâce aux qualités de l’Honorable, reprit-elle.

Tusamircil

- Patience, répondit Tusamircil en jetant un nouveau regard discret vers sa maîtresse. L’illumination exige du temps pour laisser parler les significations.

- La vigilance de Dirialhn nous préserve aussi de tous dangers...

--------------------
La bienveillance incarnée. Le chanoine Tusamircil semble être doté d’un flegme à toute épreuve. Agé de moins d’une trentaine d’années en apparence, les cheveux taillés courts et les traits plus ronds que la plupart des représentants du beau peuple. Il est vêtu d’une épaisse tenue verdâtre et le symbole sacré de sa foi est un triangle d'argent inversé suspendu à son cou.


Le prêtre s’arrêta soudainement de parler. Parmi les blocs effondrés et quelques éboulis, une lointaine lueur scintilla, révélant la présence d’un tunnel dans la grotte. Les deux Elfes se retournèrent instinctivement pour observer une silhouette émerger silencieusement. Les bruits étouffés qu’ils entendaient au loin se mirent à varier, ce n’était pas le ressac, mais un hurlement qui se mua en gémissements, peut-être en aboiements. L’ombre continua de se rapprocher sans provoquer d’affolement, elle se révéla progressivement être le fameux Dirialhn. Toujours ’éclaireur opérait un repli inhabituel.

Maître Dirialhn, Serviteur du Père des Elfes et Héraut de Nërissa.

- Orch. Gobelins.

Il traversa le groupe pour jeter un œil sur sa silencieuse maitresse. Il parlait à voix basse, sans décrocher le regard.

- Une vingtaine d’individus regroupés dans une cave, annonça-t-il sereinement. Des feux brulent aux pieds de leurs totems. Un passage est possible mais il faudra se montrer discret.

--------------------
Maitre Dirialhn, prestigieux mâle de haute taille. Des yeux sombres marqués, malgré son visage infantile, par tant d’épreuves endurées. Il porte à la taille une épée longue à la garde sculptée en forme de dragon. Selon la manie de ses pairs, il donne aisément l’impression de se figurer que les N’Tel’Quess ne portent en guise de cervelle entre les épaules qu’un crâne farci d’orge.


user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Vendredi 18 Mai 2018 à 12h35
Les aventuriers avaient finalement pu être secourus et ils avaient visiblement échappé au pire, au vu du spectacle que Blanche Flamme découvrit une fois revenu à la surface : l'avalanche avait tout emporté sur son passage et le paysage était dévasté. Il remercia intérieurement Nërissa de lui avoir confié la pierre et de veiller si bien sur eux.

La suite s'avéra aussi épuisante que monotone : le prêtre d'Oghma s'était efforcé de suivre, tant bien que mal, le reste du groupe, comptant sur ses compagnons pour le soutenir lorsqu'un passage était trop difficile pour lui. Son moral n'était guère élevé : s'il tirait fierté de participer à l'expédition, il avait aussi trop souvent l'impression d'être un poids mort pour ses compagnons.


¤ Pourquoi Nërissa a-t-elle fait appel à moi pour un voyage aussi éprouvant ? ¤

Tout n'était cependant pas négatif : les paysages suscitaient toujours son admiration et il commençait par ailleurs à s'habituer à l'accent de leur guide, lorsqu'elle s'exprimait en drow : ses paroles étaient souvent peu encourageantes mais le fait de progresser un petit peu dans la maîtrise de cette langue apportait un peu de baume au cœur de Reïlo.

C'étaient alors qu'ils s'étaient enfoncés dans une grotte dont l'obscurité était insondable.


¤ Typiquement le genre d'endroit où je suis bien content de ne pas être purement et simplement humain! ¤

Grâce à sa nyctalopie, le demi-drow progressait sans trop de crainte mais se doutait que la situation ne devait pas être très plaisante pour Gulmar. Soudain, Dirialhn, parti en éclaireur, les rejoignit et leur annonça la présence de gobelins à proximité.

¤ Une vingtaine? On pourrait tout aussi bien les éliminer, ils ne feraient pas le poids... mais le bruit risque de rameuter leurs congénères... Passer discrètement est sans doute la meilleure solution, mais... ¤

Reïlo murmura :

- Nous pouvons tenter de passer furtivement pour poursuivre notre route mais, chargé et épuisé comme je le suis, je ne suis pas sûr de pouvoir échapper à leur vigilance...

écrit par: Schninkel Vendredi 18 Mai 2018 à 22h53
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
Toujours plongés dans une obscurité totale, les explorateurs reprenaient paisiblement leur souffle. Le regard doux et soucieux de Tusamircil se porta sur l’oghmite éreinté, il acquiesça suite à ses paroles. Tout en s’asseyant soigneusement sur un siège de roches, l’Elfe se proposa d’alléger la charge du jeune prêtre en partageant temporairement son fardeau. Toujours courtois et aimable, il l’invita à reprendre ses forces et à profiter favorablement de chaque instant de répit. Trop rares seront ceux qui se présenteraient désormais, lui déclara-t-il. Au même instant, la petite Elialann se releva du mur sur lequel elle s’était adossée puis se rapprocha de l’imposant Dirialhn, croisa les mains derrière le dos, se tint droite et le consulta discrètement :

- Doit-on envisager une distraction ? (le front à hauteur de son épaule, elle s’éleva sur la pointe des pieds) Puis-je jeter un œil ?

Toujours le menton fièrement levé, Dirialhn balaya l’espace d’un regard froid avant de reporter son attention sur Nërissa, comme dans l’attente d’une réaction. Il hocha la tête. Elialann se tourna aussitôt vers les deux rouquins, et suggéra de suivre son initiative. Sans attendre, elle passa devant Gulmar et Mirtzar afin de se rendre vers l’embouchure d’où provenait le scintillement et surtout, ses étranges aboiements.

user posted image

écrit par: Gulmar Dimanche 27 Mai 2018 à 22h37
Gulmar était mal à l'aise au sein d'un groupe. C'était un fait. Mais seul humain au sein d'un groupe nyctalope, quelque part dans des souterrains sans lumière et dont il ignorait tout en plein milieu d'un pays qu'il ne connaissait absolument pas... Il avait de quoi être vraiment mal à l'aise et se demander ce qu'il faisait en ce lieu ! Il se demandait ce qui lui avait pris de s'engager dans une telle expédition... Bien sûr sa soif d'exploration était en partie responsable, mais également, sans qu'il ne veuille l'admettre, la possibilité de ne serait-ce qu'entrevoir un indice concernant le départ de son père avait été un moteur à sa décision de partir... Il était contraint d'avoir une confiance aveugle en ses compagnons qui le guidaient dans les boyaux souterrains et qu'il suivait sans avoir d'autre choix.

Il avait déjà fait un long chemin avec Reïlo et était persuadé que celui-ci ne représentait aucun danger. Qui plus est le demi-drow apparemment peu habitués aux efforts physiques devait être aussi mal à l'aise que le rôdeur, ce qui rassurait ce dernier. Mirtzar était un nain d'or de la Grande Faille, un être sur lequel on pouvait compter et qui semblait solide. Gon, bien que l'humain ne le connaisse pas, était avant tout un amuseur, et semblait lui aussi ne pas être à sa place dans ce groupe...

Quant aux autres elfes, Nërissa avait à maintes reprises prouvé qu'on pouvait lui faire confiance. Tusamircil était un prêtre dévoué à Nërissa et très avenant. Dirialhn bien que froid et distant était également dévoué à Nërissa : s'il tuerait facilement quiconque pour elle, il n'irait jamais à l'encontre de la volonté de la druidesse, aussi il n'était pas à craindre. Leur guide elfe noir représentait le seul réel danger. Mais les gardes de Nërissa veillaient sur elle et sur l'expédition, aussi Coreixiia ne pourrait certainement rien tenter, d'autant plus qu'elle semblait tenir l'Honorable en grande estime.

Ne restait qu'Elialann sur laquelle il avait énormément de mal à se faire une opinion... La première fois qu'ils avaient échangé quelques mots, il avait bien cru qu'elle le truciderait. La seconde fois, il avait de nouveau éveillé la colère de la jeune elfe. Malgré cela, elle lui avait sauvé la vie lors de l'avalanche, comme si cela avait été parfaitement normal. Il en était là de ses reflexions lorsque Elialann leur proposa à Mirtzar et lui-même de la suivre vers l'embouchure et les aboiements. Il lui emboita le pas sans réfléchir, tout en murmurant à l'attention de l'elfe.


- Attache moi à toi plutôt.

¤ Ca s'ra plus marrant. Et j'risquerais pas d'me faire repérer à cause d'une armurerie sur pattes... ¤

Sur cette pensée il jeta un coup d'œil en coin au nain. Il avait apparemment relevé la pique qu'elle lui avait lancé un peu plus tôt en proposant d'attacher les deux originaires du Shaar l'un à l'autre.

¤ Et puis comme ça tu t'rendras compte que j'suis pas aussi inutile que tu l'crois. ¤

Il se mit alors à se déplacer en faisant preuve de la plus grande discrétion dont il était capable. De plus il était attentif et vigilant, complètement sur ses gardes, pour éviter de se faire surprendre par quoi que ce soit. Même si ces deux choses étaient pour lui extrêmement difficiles, étant donné qu'il ne voyait vraiment pas grand chose dans ces conditions...

écrit par: Schninkel Vendredi 01 Juin 2018 à 14h07
user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
Il n’y avait que de la pierre et de la glace autour d’eux, pourtant l’air des tunnels semblait dense et humide. L’atmosphère étant de plus en plus chaude. Les mains sur les hanches et constatant que la halte se prolongeait, le comédien se laissa glisser contre la paroi puis s’autorisant un soupir, il se détendit un peu. A ses côtés, Tusamircil commençait à réunir ses affaires en vue de délester amicalement le jeune métis, il tourna la tête en direction des étranges bruissements et soupira d’un air inquiet. Le prêtre Elfe porta ensuite les yeux vers le guerrier Elfe, toujours immobile en contemplant Nërissa, et s’adressa à lui dans le langage du beau peuple. Il était certain qu’il ne fallait courir aucun risque, il proposa de doubler ses sorts de veille et de laisser passer la vague de gobelins.

- Qu’en est-il de notre guide ? questionna Tusamircil. J’ai l’impression que nous ne progressons que grâce aux dons de l’Honorable et à votre expertise.

L’inflexible Dirialhn ne détacha toujours pas le regard et répondit d’une voix grave :

Maître Dirialhn, Serviteur du Père des Elfes et Héraut de Nërissa.



Tusamircil émit un hoqueta de stupeur, cette probabilité ne lui avait visiblement pas traversé l’esprit.



L’Elfe impassible hocha la tête et rendit finalement son regard au prêtre. Il serait le poing :



--------------------
Maitre Dirialhn, prestigieux mâle de haute taille. Des yeux sombres marqués, malgré son visage infantile, par tant d’épreuves endurées. Il porte à la taille une épée longue à la garde sculptée en forme de dragon. Selon la manie de ses pairs, il donne aisément l’impression de se figurer que les N’Tel’Quess ne portent en guise de cervelle entre les épaules qu’un crâne farci d’orge.


Le guerrier avait désormais les sourcils froncés et il serrait fermement l’un de ses poings. Reïlo était un jeune homme observateur, il remarqua ses détails puis détachant un instant son attention, il aperçut la Grande Inspiratrice toujours concentré sur sa respiration, des rides d’inquiétudes creusaient son front couvert de sueur.

***


De leur côté, les éclaireurs avaient suivis le tunnel afin d’éclaircir la situation. Rapidement, il faisait si chaud, la différence de température était si importante, qu’ils se mirent à ruisseler de sueur. Les doigts de l’Elfe se mirent à s’agiter en direction de l’humain, mais elle s’interrompit aussitôt et soupira, frustrée de ne pas pouvoir être comprise : - Non, fit-Elialann en secouant la tête. Et prendre le risque de me faire emporter par ton poids ?
La petite Elfe fit une grimace en retroussa le nez et haussa les épaules puis d’un geste soudain, elle porta l’index à ses lèvres et intima l’ordre de progresser silencieusement. L’éclat orangé de l’air se mit à piquer les yeux de l’humain, ses yeux peinait à s’adapter à la lumière. Ils suivirent la galerie de pierre, poursuivant la lueur naquit à l’extrémité. Elialann fit halte si brusquement que Gulmar se heurta à elle et perdit l’équilibre. L’Elfe prit une position accroupie au seuil de l’ouverture caverneuse.


La bouche se mit à éclairer les lieux de son aura nocturne et ils débouchèrent dans une grande salle, semblable à une immense fosse de pierre grise. Des ombres dansaient sauvagement sur les murs. D’innombrables Gobelins aboyaient des rires brefs, aigus, rageurs, autours de flambées et d’icônes grotesques. Ils échangeaient des grognements et griffaient l’autre qui s’approchait de trop près. Au-dessus de leurs têtes, une multitude de stalactites pointaient vers le sol. Les éclaireurs observaient attentivement la scène, soigneusement tapis dans l’embrasure d’une arche menant à un étroit pont de pierre d’une soixantaine de mètres. L’édifice naturel, à moitié émergé dans la lumière des feux gobelins, surplombait la fosse et les créatures. La petite Elfe pointa du doigt l’autre extrémité de cette formation rocheuse, il semblait s’y trouver une nouvelle bouche enténébrée.

user posted image

écrit par: Mirtzar Lundi 04 Juin 2018 à 20h39
Le rôle d'éclaireur n'était pas souvent tombé sur Mirtzar. Mais il n'avait pas souvent eu à explorer des grottes depuis qu'il avait rejoint la Compagnie des Marches d'Argent. Il se sentait un peu dévêtu sans son armure mais il était heureux d'avoir fait le choix de ne pas la porter. Leur but était d'éviter l'affrontement, de toutes façons.

Accroupi il avança pour rejoindre Elialann en essayant de faire le moinds de bruit possible. Ils étaient probablement encore assez loin pour qu'il n'y ait pas un grand danger d'attirer l'attention des gobelins mais il n'était jamais trop tôt pour se montrer prudent. Ses derniers avaient l'air de célébrer quelque chose, le Frère-Molosse n'avait aucune idée de quoi, ce qui était une aubaine. Tant que leur attention était ailleurs, il y avait moins de risque d'être surpris.

Gulmar completait l'effectif de leur expédition. Il était clair qu'il n'était pas aussi à son aise sous terre qu'à la surface et que sa vision limitée était pour lui un problème. Mais, maintenant qu'ils pouvaient profiter de la lumière qu'utilisaient les gobelins, il était probablement plus capable que lui.

Leur mission exacte n'avait pas été particulièrement bien définie et Mirtzar avait donc quelques questions pour Elialann mais il n'osait parler. Il se souvenait avoir entendu dire que les drows avaient inventé une sorte de language des mains pour ce genre de situation mais il ne le connaissait pas, et il était peu probables que ses deux compagnons soient plus versés dans cet art. Il essaya donc de communiquer ses questions sans produire de son.

Il commença par tapoter l'épaule de l'elfe pour attirer son attention. Une fois que celle-ci, et si possible Gulmar aussi, le ragardaient il commença à s'expliquer. Il pointa son doigt vers Elialann et, avec son index et son majeur, mima une marche vers l'autre côté de pont. Il forma ensuite un cercle avec le pouce et l'index de chacune de ses mains qu'il plaça devant ses yeux avant de les ouvrir et d'indiquer l'autre issue et l'endroit où les gobelins dansaient. Il indiqua ensuite Gulmar et lui-même et pointa vers le sol. Puis son oreille et les gobelins avant de pointer vers sa poitrine et la direction des gobelin> Finalement, il indiqua Elialann et Gulmar et, d'un geste brusque, la direction du reste du groupe.

Il était à peu près certain qu'il avait lamentablement échoué à transmettre son plan, et il n'était pas sûr de savoir comment les deux autres allaient faire des remarques, mais il ne voyait pas comment faire mieux. A moins de se replier suffisamment pour pouvoir conférer plus librement.

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mardi 05 Juin 2018 à 09h07
Reïlo était resté en retrait, laissant les éclaireurs décider de la suite de leur parcours. Il n'était pas qualifié pour prendre ce genre de décision et s'en remettait aux décisions de gens plus expérimentés que lui. Néanmoins, contrairement au barde, il ne relâchait pas son attention : dans un endroit tel que celui-là, la mort pouvait surgir de n'importe où et le prêtre se tenait prêt à courir ou à se dissimuler à tout moment.

Il fut légèrement détourné de ses préoccupations par la discussion entre Tusamircil et Dirialhn qui commençait à s'animer. Blanche Flamme n'en manquait pas une miette : il avait considérablement amélioré sa compréhension de la langue elfique, à force de les écouter converser ensemble.


¤ Quelle confiance accorder à cette elfe noire? La question demeure entière mais, Nërissa ne lui aurait pas confié nos vies sans être sûre de ses compétences et de sa loyauté... ou de sa loyauté relative. Si elle suit cette Mala Midôna M’eldriia, je suppose qu'on peut lui accorder une certaine confiance. ¤

Le prêtre d'Oghma s'était contenté de murmurer auprès des deux elfes :

-

Il ajouta :

-

Reïlo afficha un faible sourire suite à sa plaisanterie. Il avait essayé de détendre un tout petit peu l'atmosphère. La Grande Inspiratrice semblait particulièrement concentrée et il craignait que quelque chose de terrible ne survienne sous peu. Il n'osa cependant pas l'interrompre, se disant qu'elle l'appellerait si elle avait besoin de lui.

Le prêtre d'Oghma scruta les ombres environnantes, cherchant du regard une potentielle cachette en cas de problème.



Reïlo cherche un abri potentiel.

écrit par: Schninkel Dimanche 10 Juin 2018 à 01h33
user posted image


Reïlo Blanche Flamme
L’écho des cris se répercutait sur la roche de la caverne jusqu’au bout du passage devant eux. Trouvant la tournure des événements peu engageante, le jeune prêtre arpenta la caverne en faisant courir la paume de sa main sur la paroi de roche noire. Il trouva rapidement une sombre alcôve susceptible de contenir son corps recroquevillé en cas d’échauffourée.

- Voilà quelque chose que peu de gens ont vue en plusieurs siècles d’existence, gloussa le comédien qui respirait l’ennui profond. De l’humour Drow. Il faudra adresser quelques prières à Oghma pour te faire pardonner le recours à un cliché si éculé, le noiraud.

Adossé à la pierre, les bras nonchalamment croisés derrière la tête, il offrit un large sourire au métis quand leurs regards se croisèrent. A défaut d’une réelle assurance, l’artiste Elfe semblait retrouver de son arrogante vigueur.

La guerrier Elfe ne releva pas les remarques du comédien mais porta toute son attention sur Reïlo. Il tourna les épaules dans sa direction et s’avança en dévisageant le jeune prêtre.


Maître Dirialhn, Serviteur du Père des Elfes et Héraut de Nërissa.

- « L’ambition nécessite de la clarté et les doutes sont voués à être dissipés. » m’a dit un jour la vénérable Nërissa.

Il faisait désormais face à Reïlo, le recouvrait de toute sa stature.



--------------------
Maitre Dirialhn, prestigieux mâle de haute taille. Des yeux sombres marqués, malgré son visage infantile, par tant d’épreuves endurées. Il porte à la taille une épée longue à la garde sculptée en forme de dragon. Selon la manie de ses pairs, il donne aisément l’impression de se figurer que les N’Tel’Quess ne portent en guise de cervelle entre les épaules qu’un crâne farci d’orge.


user posted image


Gulmar & Mirtzar Boucledacier
Des ombres dansaient au gré des flammes. Une fumée âcre se dégageait des brasiers au centre de la salle caverneuse, une odeur de cuivre, de terre et de sueur. Le fond de la fosse était hérissé de stalagmites pareilles à des rangées de pierres tombales. Ils examinaient silencieusement la scène en essayant de déterminer le degré de menace. Ses paupières papillonnaient, les yeux de l’humain continuaient à s’éclaircirent progressivement tandis qu’il regardait autour de lui. Attentifs aux moindres coassements, beuglements et grognements, il n’était pas aisé de discerner un chef dans cette tribu désordonnée, une organisation sociale propre ou une signification particulière au culte qu’ils semblaient vouer avec tant de ferveur. Aucune arme ou armure digne d’être signalées. Impossible de savoir s’ils étaient terriblement malins ou particulièrement stupides, mais les trois observateurs purent s’accorder pour affirmer qu’ils semblaient tous fous et vicieux.

La petite Elfe afficha un sourire amusé en contemplant les gesticulations du guerrier Nain. Elle hocha la tête pour lui signifier sa compréhension et leva aussitôt une main pour s’adonner au même exercice. Elialann dressa deux doigts en –v, désigna le Nain et elle-même puis l’embouchure à l’extrémité du pont de pierre. Elle retourna la main vers l’humain en le pointant de son index puis le sol à ses pieds. Elle plaça ensuite sa main en visière en observant la fosse puis leva les coudes et les épaules pour achever en mimant de tirer à l’arc. Toujours un rictus greffé aux lèvres, elle hocha la tête d’un air satisfait puis jeta un nouveau coup d’œil vers la fosse à gobelins. Sans se faire prier, et sans même prévenir, ils la virent se raidir, se ramasser sur elle-même en courbant l’échine et s’élancer. Malgré sa modeste taille, elle franchit alors très rapidement la distance qui la séparait de l’extrémité du pont de pierre.



user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mardi 12 Juin 2018 à 17h35
Reïlo était impressionné par la stature de son interlocuteur et le fait qu'il l'ait appelé "enfant". Il avait l'impression d'en être un, prêt à être grondé par son aîné pour avoir insolemment pris la parole. Mais, par ailleurs, le prêtre d'Oghma accordait toute confiance à Nërissa et s'étonnait que ses suivants n'aient pas la même foi en elle :

-

écrit par: Mirtzar Vendredi 15 Juin 2018 à 19h43
D'un signe du pouce, Mirtzar marqua son assentiment à la proposition d'Elialann. Non pas qu'elle ait choisit d'attendre les avis des natifs du Shaar avant de mettre son plan à exécution. Celui-ci était simple, si tant était que le Frère-Molosse avait bien compris ce qu'elle attendait de lui.

Essayant d'éviter de faire du bruit inutilement, ce qui était plus simple quand, comme maintenant, il ne portait pas d'armure ou de bouclier, il marcha vers la position que sa compagne avait prise à l'autre bout du pont naturel.

Une fois en place, Mirtzar commença à obersevr attentivement la scène qui se déroulait sous ses yeux. Si cela était possible, il préférait éviter l'affrontement. Outre le fait qu'ils étaient clairement en infériorité numérique, le nain d'or n'avait pas envie de prendre une vie sans meilleure raison que cela pouvait lui simplifier la vie. Mais cela ne l'empêchait pas d'essayer de se montrer prudent.

Il ne portait pas de protection, à l'exception de sa cape et de ses vêtements, et son marteau était attaché solidement dans son dos mais il avait une main dans le carquois de flèches attaché à sa ceinture. Le tir à l'arc n'était pas sa spécialité mais il s'était entrainé un peu depuis la leçon qu'il avait reçu de ses camarades elfiques lors de leur mission de sauvetage dans le Cormanthor.

Mirtzar n'avait pas énormément d'expérience dans les combats contre les gobelins mais il avait la certitude qu'ils n'avaient pas pour habitude de fonctionner de manière très efficace en phalanges. Cela voulait dire que, même dans le cas où leur position serait révélée, les gobelins allaient probablement mettre un peu de temps à réagir, particulièrement si quelques flèches bien placées pouvaient causer quelques instants d'hésitation chez les moins téméraires. Mais c'était leur tâche d'éviter de prouver correcte ou fausse son analyse.

écrit par: Schninkel Mardi 19 Juin 2018 à 02h25
user posted image


Reïlo Blanche Flamme
Maître Dirialhn, Serviteur du Père des Elfes et Héraut de Nërissa.



Un silence pesant s’installa. Dans ses yeux luisait une colère contrôlée.

- Midôna M’eldriia est une dissidente bannie par ses sœurs prêtresses de la reine araignée, dépossédée de ses titres et de son influence, et dont la seule façon d’empêcher ses ennemis d’accéder aux refuges de ses fidèles fut de revendiquer le pouvoir pour elle-même.

Il poussa un soupir et secoua la tête.

- Malgré cette association récente avec la confrérie sans bannière, les clercs appartenant au cercle de Midôna ont un jour punis ceux qui ne reconnaissaient pas l’autorité de leur Ordre. Que reste-t-il des intérêts et des crimes impunis ? Hérétiques ou ennemis de guerre, ses fanatiques zélés furent les premiers à s’affranchir du joug des Hautes Prêtresse, ils proviennent des colonies les plus reculées et ont survécus à des siècles de guerre, des siècles de détestables ruses et de tactiques sournoises. Comment ces parjures ne pourraient-ils pas avoir soif de vengeance ?

L’Oghmite s’apprêtait à réagir quand il fut pris de court par la voix glaciale du guerrier.

- Tromperie et manigance restent inscrits dans ce sang rebelle, peu importe sur qui s’abattra toute cette haine car il n’y a qu’un sort réservé à ceux qui ont été bannis : La malédiction d’errance n’entraine que rancœur. Enfant, prends garde, ils te dépouilleront de tout ce que tu possèdes avant d’expier leurs fautes.

--------------------
Maitre Dirialhn, prestigieux mâle de haute taille. Des yeux sombres marqués, malgré son visage infantile, par tant d’épreuves endurées. Il porte à la taille une épée longue à la garde sculptée en forme de dragon. Selon la manie de ses pairs, il donne aisément l’impression de se figurer que les N’Tel’Quess ne portent en guise de cervelle entre les épaules qu’un crâne farci d’orge.


Son regard sombre s’ancra plus encore dans les yeux du métis Elfe noir. Quand, derrière eux, un toussotement salvateur interrompit la tension naissante. Tusamircil se releva de sa pierre en se frottant le menton :


- Ce que notre camarade veut dire, c’est qu’il est peut-être vain de redouter l’inévitable. (Il jeta un regard compatissant au jeune prêtre) Les véritables intentions ne résident pas dans la tête mais dans le cœur. A mon tour, je renouvelle mon entière confiance dans le jugement de l’Honorable.

Il releva une manche et décrivit de la main, un signe circulaire dans l’air. Un signe que Reïlo ne décrypta pas, mais que le guerrier à ses côtés parut prendre à son intention. Le prêtre Elfe tenta de recentrer la conversation et questionna son compagnon afin d’approfondir les suspicions qui semblaient le préoccuper, notamment les fausses pistes et les dangers vers lesquels cette guide tenterait de les précipiter.

- Elle marque le passage à l’aide d’une peinture temporaire. Certaines de ces marques débouchent sur des passages qui auraient pu s’avérer dangereux : éboulis, précipices, impasses et maintenant : cette tanière à Gobelins. A ceci, je n’explique pas que cette dhaeraow se soit volatilisée lors de l’avalanche, puis réapparue après drame comme un œillet narquois. (l’angoisse de l’Elfe était palpable sous son calme apparent) Aussi, le fait que la Vénérable ne puisse lire ses pensées ne me rassure pas.

Un nouveau silence ponctua la tirade. La cacophonie augmentant depuis le tunnel, comme captant les prémisses d’un danger imminent, Dirialhn détourna son regard empli d’une résolution inébranlable. Il jeta un dernier coup d’œil pour vérifier l’absentéisme spirituel de sa maîtresse, la Dame restait obstinément silencieuse. Puis sans rien exprimer de plus, il tourna les talons et s’engagea précipitamment sur le chemin qui menait à l’avant-garde. L’initiative laissa Tusamircil pantois, ses deux sourcils courbés trahirent toute l’étendue de son étonnement.

user posted image


Mirtzar Boucledacier
Le molosse des montagnes suivit l’initiative de la petite Elfe en essayant de ne pas se faire remarquer. Légèrement équipé, concentré sur sa course et progressant dans l’ombre mouvante des autels tribaux. Il avait l’impression que peu importe les efforts, il restait aussi discret qu’un troupeau de bœufs avec clochettes. Il avait du bol si les gobelins ne lui tombaient dessus dans la minute. Pourtant, il arriva bien à franchir le pont à toute hâte, sans heurte et retrouva l’éclaireuse à l’entrée du tunnel. Avant de s’y engouffrer, il jeta un œil furtif vers la fosse turbulente mais rien n’heurta sa concentration. Il tourna les talons aux créatures et disparut dans l’obscurité.

Les deux éclaireurs explorèrent les ténèbres de leurs ailes de silence, tandis que les bruissements de cris s’estompaient progressivement. Ici, les parois étaient lisses, preuve que ses boyaux devaient servir aux écoulements des glaciers et des sources. Elle gesticulait quelques consignes de prudence, lui enjoignant de se servir de telle encoignure de rocher. Puis tout au fond, après un rétrécissement et un passage étroit, l’espace changea de dimension. Ils débouchèrent sur une vaste caverne secondaire depuis laquelle la vue portait assez loin. Le cœur de la montagne offrait devant eux, un large cratère aux parois constituées de nombreuses couches de roche. Le versant opposé offrait une fissure béante, formant comme un balcon sur lequel s’ouvraient des cavernes. Dans cet immense dégradé de gris, l’environnement faisait l’effet d’une immense souricière labyrinthique de cavernes. D’innombrables affleurements, cavités et autres crevasses qui pouvaient être autant de tunnels et autres galeries souterraines.

D’un léger sifflement, Elialann écourta la contemplation du guerrier. Plus intéressée par un autre type de découverte, un genou à terre, elle examinait quelque chose entre son index et son pouce. Le Nain se rapprocha pour mieux contempler une étrange substance inconsistante, visqueuse qui luisait d’une faible lueur rosâtre. La petite Elfe porta ses doigts sous son nez et eut un mouvement de recul, manifestement incommodée par l’odeur de l’étrange sève. Tout en se redressant, elle attira l’attention du molosse sur un symbole presque imperceptible sur la paroi rocheuse. Une flèche fluorescente qui semblait pointer vers la partie gauche de la caverne.

Tous deux se rapprochèrent du rebord de la plate-forme, une pente abrupte de six mètres permettait d’accéder à la partie la plus vaste de la cave. Pour le guerrier qui avait déjà survécu à maints périls, cet escarpement n’était pas insurmontable. Il survivrait sans doute à une once de honte suite à une chute, le pire serait sans doute de faire du bruit. (ou de se mordre la langue) L’Elfe à ses côtés lui délivra un rictus, hocha de la tête et s’élança vers la pente.


user posted image


Gulmar
Lumière retrouvée, la vision de l’humain acheva de s’adapter à son environnement, ainsi rassuré de pouvoir tenir son poste de vigie et admirer le formidable spectacle d’un guerrier Nain en pleine course. Ses deux compagnons avaient aisément franchis le pont de pierre puis discrètement, disparus dans une nouvelle bouche enténébrée. A son grand soulagement, la manœuvre ne semblait avoir éveillée aucun soupçon chez les Gobelins. Il continua donc d’examiner la tanière d’un œil attentif, ne songea pas un seul instant à retourner avec ses compagnons Elfes, restés cloitrés dans l’obscurité.

Il devenait évident que le groupe n’aurait pas beaucoup de place pour se replier en cas d’affrontement. Il ne décelait aucun meneur et il se demanda si la horde avait des possibilités de se dissiper. En mettant en corrélation ses expériences du désert Shaarien, il remarqua que les Gnolls possédaient de nombreuses similitudes avec les énergumènes qu’il pistait aujourd’hui. D’une pensée à l’autre, il en vint à interpréter la désorganisation de la poignée de Gobelins qu’il épiait dans l’ombre. Il ressenti une certaine inquiétude.
Ils ressemblaient à une meute en déroute.
Ils cherchaient une issue à travers la montagne.
Ils avaient peur.
Ils semblaient fuir quelque chose !


« Goora ! Goora ! » De l’une des nombreuses crevasses, survinrent des cris et des rugissements qui se muèrent en rires sinistres. Il y eut des martellements sourds semblables à des tambours. Quand soudainement, un imposant Gobelin fit irruption au centre de la fosse. Il était vêtu d’une épaisse armure qui semblait être un amalgame d’ossement. Son entrée provoqua des mouvements de panique, des cris retentirent et se changèrent en glapissements. Le nouveau venu, puissante masse de peau grise, lança un éclair métallique à travers les chaires du premier congénère qui passa à portée. Des gémissements courts s’élevèrent, à glacer le sang.

user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Jeudi 21 Juin 2018 à 16h40
La tirade de Dirialhn n'avait en effet rien de rassurant et il semblait nettement mieux informé que Blanche Flamme sur les étranges alliés de Nërissa. Ses alliés drows étaient en effet visiblement aussi imprévisibles que puissants et l'elfe semblait craindre que leur rage se tourne contre eux au pire moment.

¤ Crainte fondée... ou préjugé lié à la longue haine qui oppose elfes et drows? Difficile à dire... ¤

Si Reïlo avait manifestement irrité le Héraut de Nërissa, il avait néanmoins appris de nouveaux éléments sur Midôna M’eldriia et Tusamircil lui avait indiqué que leur cheffe était incapable de lire dans l'esprit de leur guide. Cela était en effet aussi anormal que potentiellement inquiétant. Mais il avait vu de quoi était capable Nërissa et ses pouvoirs presque surhumains semblaient pouvoir venir à bout de n'importe quel danger. Le jeune prêtre d'Oghma s'adressa à Tusamircil:

-

¤ Mais que font donc les éclaireurs? Sommes-nous condamnés à passer le reste de notre vie dans cet endroit lugubre? ¤

écrit par: Mirtzar Jeudi 21 Juin 2018 à 19h43
Maintenant qu'ils s'étaient lancé dans l'exploration de la caverne, Elialann et Mirtzar ne pouvait pas faire demi-tour. En particulier quand chaque pas semblait révéler un nouveau mystère.

Le nain d'or n'avait pas la moindre idée de ce que pouvait être la substance vaguement lumineuse et, apparemment malodorante, que l'elfe avait trouvée mais il ne pouvait empêcher son imagination de lui faire des propositions. Peut-être était-ce le destin que lui avait choisi le Morndinsamman mais de sa plus tendre enfance à cette mission, il avait régulièrement été en contact avec des elfes des profondeurs, le plus souvent de manière adversariale. Il n'en avait pas la preuve, ne les ayant jamais vu personellement, mais il avait entendu dans son enfance nombre d'histoires sur les compagnons que les drows aiamaient avoir. Les araignées et autres scorpions étaient déjà peu ragoutants mais les on-dits indiuaient qu'ils aimaient aussi avoir des sortes de monstres gélatineux parmi leur compagnie. Le Frère Molosse n'était pas certain de ce à quoi une telle créature pouvait ressembler mais c'était ce qui lui venait en tête en présence de ce genre de substances étranges.

Plus étrange encore, Elialann lui montra ce qui semblait être une flèche indiquant la direction à suivre. Son instinct lui disait que si les locaux, pour l'instant essentiellement des gobelins autant qu'il le sache, voulaient qu'ils se dirigent dans une direction, c'était sans doute une bonne idée de ne pas s'exécuter. Les chances que cela soit un piège semblaient grandes. Mais cela n'avait pas l'air de décourager l'elfe et Mirtzar n'avait pas prévu de l'abandonner.

Il la suivit jusqu'au sommet d'une pente qui avait l'air de les conduire vers une partie plus imposante de la caverne où ils se trouvaient. La pente était abrupte, ce qui allait être un problème s'ils devaient fuir plus tard, mais pas suffisamment pour que cela soit de l'escalade. Mais il y avait un risque que cela soit suffisant pour une glissade. Son expérience en terme de pentes était plus importante que celle en terme de gelées et Mirtzar avait dans l'idée de s'en servir. La plupart des gens avaient tendance à avancer très doucement de peur de tomber, le nain d'or comptait faire le contraire sachant qu'il avait moins de chance de tomber, même s'il trébuchait, s'il prenait de la vitesse et le pied de la pente ne semblait pas présenter de risque de collision avec un mur lui offrant la possibilité de ralentir et reprendre son équilibre en continuant son mouvement.

écrit par: Schninkel Jeudi 05 Juillet 2018 à 15h06
user posted image


Gulmar
Au milieu de la fosse, le terrible Gobelin continuait de laisser éclater sa colère en perpétrant un véritable massacre. Sa frénésie semblait s’intensifiait à mesure qu’il trouvait de nouvelles victimes. Soudain, un nouvel individu apparu de nulle part, puis un troisième et un quatrième, qui se jetèrent avec autant d’ardeur sur leurs congénères. Bruyants, petits et voutés, les agresseurs attaquaient leurs proies avec une violence extrême. Dans le tumulte, l’un des brasiers hérissés d’épieux se renversa dans un flot de braises incandescentes. La scène d’épouvante avec quelque chose d’irréel. Pourtant doté d’un cœur solide, le chasseur du Shaar n’en menait pas large à l’heure actuelle.

user posted image


Reïlo Blanche Flamme
Tusamircil s’apprêtait à répondre au jeune Oghmite quand la cacophonie augmenta progressivement depuis le tunnel. Les troubles semblaient s’intensifiaient. Progressivement plus intenses. Il fallait espérer que ces vils gobelins ne viennent pas s’engouffrer dans cet entonnoir. Le prêtre Elfe se retourna vers Reïlo après un court moment d’inquiétude.

- La tolérance de Dirialhn ne m’inquiète pas plus que ces Gobelins. (il se frotta le menton d’un air songeur) En fait, pour être honnête, s’il t’en avait voulu, il n’aurait pas daigné t’adresser autant de mots.

En allant retrouver son siège dans l’obscurité, il poussa un léger soupir. Sans doute pour accorder un peu de consolation ou simplement pour rendre la conversation plus agréable, le prêtre Elfe joignit les mains et psalmodia quelques mots. L’extrémité de son bâton de marche s’illumina d’une faible lueur diffuse et dorée. Gon poussa un râle de soulagement en ouvrant les yeux. Tusamircil s’apprêtait à reprendre la conversation quand le comédien l’interrompit d’une voix malicieuse :

- C’est vrai qu’il n’est pas très aimable, confirma-t-il en riant légèrement. Un peu nerveux je dirais même. Heureusement que nous ne sommes pas tous aussi bégueule. Remarque ! s’exclama Gon. Si je résume bien, on traverse une dangereuse montagne lors du pire hiver possible, en suivant une guide absente et les vagues indications d’une devineresse. Tout ça pour retrouver un mystérieux artefact perdu depuis une dizaine d’années dans un endroit que personne ne connait. (il poussa un nouveau rire nerveux) Moi aussi, je dois avouer, j’suis pas très rassuré !

Le prêtre secoua la tête d’un air peiné.

Tusamircil

- Il rejette toute notion arbitraire, répondit-il d’une voix paisible. Vous imaginez le drame que cela doit être pour lui de mener une expédition dans de telles conditions.

Toujours soucieux de se faire médiateur, il s’adressait à l’artiste d’une voix calme et d’un air compatissant.

- Dans sa quête de perfection, Dirialhn a voué sa vie à entretenir la paix de son peuple. Cette tâche aurait obscurcie le cœur de n’importe lequel d’entre nous. Sachez que sa présence n’est pas dû aux valeurs de connaissances de la confrérie, ni aux objectifs de Nërissa. (il jeta un regard discret vers elle. Toujours impassible) Il suit les instructions du Conseil des Vaux et a pour mission de la ramener auprès d’eux dans les plus brefs délais.

Peut-être était-ce un signe de nervosité, mais il semblait à présent parler autant à lui-même qu’à ses deux compagnons. Il pensait à voix haute.

- Pour reprendre le sujet évoqué, il est vrai que les Drows devenus parjures dans leur cité d’origine n’ont que peu d’options pour survivre. Contraints aux pires vilénies. On rapporte aussi la recrudescence des vols d’artefacts. Un sujet que Dirialhn ne connait malheureusement que trop bien.

--------------------
La bienveillance incarnée. Le chanoine Tusamircil semble être doté d’un flegme à toute épreuve. Agé de moins d’une trentaine d’années en apparence, les cheveux taillés courts et les traits plus ronds que la plupart des représentants du beau peuple. Il est vêtu d’une épaisse tenue verdâtre et le symbole sacré de sa foi est un triangle d'argent inversé suspendu à son cou.


L’impression s’accentua. Le son de la voix de Tusamircil s’altéra étrangement. Ses lèvres bougeaient mais le jeune prêtre n’entendait plus aussi distinctement ses mots. Reïlo eut l’impression que ses oreilles étaient enveloppées dans un voile ouaté. Il entendit émerger une voix faible parmi les murmures. La voix d’une femme. Tusamircil continuait de parler sans percevoir la voix. Gon n’eut aucune réaction de son côté. Peu probable qu’ils puissent ainsi l’ignorer. « Non, non, non ! » Une voix familière. « Ce que je redoutais arrive... » C’était la voix de Nërissa. Elle n’avait pas bougé d’un pouce, toujours figée dans cette stature méditative. « De là, mille propos... » Ce qu’elle disait n’avait aucun sens. Etait-ce une conversation ou un monologue ? Seule son inquiétude était une certitude. « Et qui sait où cela nous conduira... » Reïlo resta un moment les yeux braqués sur la Grande Inspiratrice, mais il ne remarqua aucun changement.

Tusamircil continuait de parler s’en s’être rendu compte du phénomène.

- ...lors de l’affaire des vergers incendiés de Verracine. Le pire serait qu’ils puissent reconstruire le tissage de la magie de ces artefacts pour la façonner selon leurs propres desseins. Une perspective terrifiante.

user posted image


Mirtzar Boucledacier
PARCHEMIN
Mirtzar : Athlétisme (réussite) Perception (échec)

Initiative :
Elialann (+4 = 21 !)
Mirtzar : (+1 = 7)
Strige 1 : (9)
Strige 2 : (5)
Strige 3 : (14)
Strige 4 : (8.)
Strige 5 : (17)

Elialann attaque Strige 5 : (+5 = 21) et tue Strige 5
Strige 3 attaque Mirtzar. Réflexe : (19) Mirtzar esquive.
Strige 1 attaque Elialann (échec)
Strige 4 attaque Mirtzar : (18) Esquive : échec (Mirtzar agrippé par Strige 4)


Profitant de sa course, quelques graviers accompagnèrent sa descente. Le Nain appréhenda sans mal le dénivelé et sa course se déroula finalement sans fracas. Les deux éclaireurs se trouvèrent au centre de la caverne au plafond hérissé de stalagmites. A une vingtaine de mètres face à eux, s’étendait une grande paroi rocheuse couverte de potentielles galeries. Il allait sans doute falloir des heures, voir des jours pour toutes les explorer.

Tout à coup, Elialann s’immobilisa et lui intima l’ordre de ne plus faire de bruit. Elle tourna les oreilles et respira profondément. Le guerrier remarqua qu’elle progressait en maintenant les paupières closes puis soudainement, Mirtzar entendit un bourdonnement sourd qui se dirigeait vers eux. C’étaient des créatures rougeâtres, pourvues de quatre ailes, de dards menaçants et de longues pattes barbelées. Leur longue trompe en forme d’aiguille n’inspirait rien de bon. Les deux éclaireurs étaient attaqués par une horde d’oiseaux étranges de la taille de chauve-souris. L’essaim déferla depuis l’ombre des plafonds rocheux. Du coin de l’œil, Mirtzar remarqua s’activer la petite éclaireuse à ses côtés, affutée, réagissant d’instinct, bien avant que lui-même ne comprenne la situation.

Elialann portait un arc en travers de son dos, un glaive et son carquois plein. Dans un style inimitable, elle pivota en prenant appui sur un rocher, un glaive apparut dans sa main droite. Portée par le mouvement, elle trancha à travers des pattes et des ailes puis acheva sa pirouette en prenant de la hauteur. Un corps chitineux s’écroula au sol, immobile. Dans son élan, l’Elfe informa qu’il s’agissait de Striges et que leurs piqures étaient douloureuses.

Mirtzar sentit une vague de grandes ailes parcheminées le frôler dans son dos. Les moustiques/chauve-souris ne semblaient pas avoir appréciés être tirées de leur torpeur. Quelque chose parvint à le pincer au biceps gauche et il comprit que leurs piqûres étaient effectivement une souffrance. Le dard planté dans la chair semblait difficile à extraire. Le Nain se faisait encercler par un chaos de pattes cliquetantes, de dards hostiles et de mâchoires avides.


user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Lundi 09 Juillet 2018 à 16h55
Reïlo avait écouté avec amusement les pitreries de Gon qui venaient un peu détendre l'atmosphère en ces moments de doute et d'attente. Quant à la réponse de Tusamircil, elle l'avait beaucoup intéressé : à vrai dire, il ne connaissait que très peu de choses de ses compagnons elfiques et c'était un grand tort qu'il se promit de réparer.

¤ Ils ont dû accumuler une expérience énorme au cours de leur longue existence. Nul doute qu'ils aient beaucoup à m'enseigner ou à m'apprendre sur le monde qui nous entoure. ¤

Il était aussi intéressant de savoir que Dirialhn ne servait pas directement Nërissa, ce qu'il avait toujours cru. L'élément était a priori sans importance mais cela expliquait certaines de ses réserves quant à la conduite de l'expédition. Son opinion sur les drows était également digne d'intérêt quoique le prêtre d'Oghma ait conservé un certain recul critique vis-à-vis d'un avis émanant d'un représentant du peuple haïssant probablement le plus les elfes noirs. Les informations relatives à leurs projets potentiels étaient cependant loin d'être rassurantes...

C'était aussi le cas de l'attitude de Nërissa : elle s'était mise à parler, formant des phrases sans queue ni tête mais évoquant des craintes bien réelles. Si leur cheffe semblait craindre quelque chose, c'est qu'une menace terrible pesait sur eux.


¤ Cette menace est-elle réelle ou s'agit-il d'un futur possible? Impossible de le savoir... ¤

Le demi-drow était cependant quelque peu inquiet et interrogea Tusamircil :

-


écrit par: Mirtzar Mercredi 18 Juillet 2018 à 22h08
Ce n'était pas tous les jours que le Frère-Molosse se retrouvait à devoir se battre sans son armure. Outre le fait que ce n'était pas tous les jours qu'il se retrouvait à devoir se battre avec une armure non plus, c'était en partie parce qu'il aimait être préparé pour les éventuels combats.

¤ ¤

Le fait de ne pas avoir d'armure avait ses défauts, comme le fait que l'une des étranges créatures couleur rouille était maintenant plongée dans son bras, mais aussi ses avantages. Pour la première fois depuis très longtemps, il se sentait léger en agitant son marteau.

Le moment était venu de décider lequel des insectes boursoufflés, à moins qu'il ne s'agisse d'une espèce de chauve-souris avec laquelle il n'était pas famillier, allait avoir le droit de goûter à son arme. Le choix évident était la bestiole qui était accrochée à lui mais Mirtxar était presque certain qu'il aurait l'occasion de lui régler son compte assez rapidement. Il était autrement plus important de s'assurer qu'aucune des quatres autres ne s'en prennent à Elialann. Non pas qu'elle soit incapable de se défendre, bien au contraire, elle dansait entre les ailes de leurs assaillants avec une grâce indéniable et en avait déjà envoyé un rejoindre ses ancêtres. Mais s'il parvenait à lui donner plus d'ouvertures pour pourfendre les autres, cela ne pouvait que leur être bénéfique.

L'une des créatures avait semblé plus hésitante à attaquer que les autres mais non moins hostile. Elle attendait sans doute une ouverture et Mirtzar comptait lui régler son compte avant qu'elle n'aie eu l'occasion de la trouver. Les striges, tel était le nom que le nain d'or pensait que l'elfe leur avait donné, ne semblaient pas particulièrement intelligentes et il ne s'essaya pas à une feinte. Le plus simple était de l'écraser d'un bon coup de marteau et d'économiser ses forces pour plus tard.

Dans le même temps, il essayait de garder un œil sur la créature qui avait manqué de peu précéder sa compagne comme décoration involontaire, et bien volonrtiers évité, de ses membres. Celle qui était accrochée allait avoir besoin d'être arrachée, ce qui ne s'annonçait pas très confortable, et il valait mieux éviter de devoir le faire plusieurs fois.


Mirtzar essaye de frapper Strige 2 avec son marteau. Il active aussi Esquive contre Strige 3.

écrit par: Schninkel Lundi 23 Juillet 2018 à 21h26
user posted image


Mirtzar Boucledacier
Se dressant au sommet du monticule de roches, la petite Elfe dominait l’essaim de Striges. Elle venait d’abattre une nouvelle créature. Son visage empreint de sérénité ne se déformait pas sous les coups. Elle retira son arme du corps rougeâtre en projetant des flaques de son essence. A travers le papillonnement nerveux des créatures, il observa sa camarade se déplacer et de son côté, le guerrier Nain décida de laisser parler la fougue. Son seul espoir était de porter un coup heureux qui ouvrirait une brèche dans le cercle d’insecte qui se formait autour de lui.

Une patte lui frôla le sommet du crâne. En réponse, le guerrier leva son arme et l’abattit sur un assaillant à la danse menaçante. La créature fut projetée contre la roche et le guerrier jura que la chitine s’était fendue sous le choc, pourtant c’est à peine si la chose parut s’en apercevoir, elle battait encore des ailes. Le bourdonnement singulier de l’essaim formait un obsédant vacarme. Le guerrier devait poursuivre son œuvre et faire taire ces menaces. Il dressa de nouveau son arme quand une vive douleur frappa son bras toujours étreint par l’un des insectes. Cette trompe plantée et les mouvements de la créature lui suggèrent que le vorace lui extirpait de son précieux sang.


user posted image



Gulmar
Il y a un problème ! C’est tout ce qu’il eut le temps de penser car sur sa gauche, un craquement indiqua la présence d’une vile créature. Se repérant au son, il ne perdit pas de temps en sortant son arme la plus accessible. Il se tourna pour se défendre quand on lui frappa la main pour lui faire lâcher son arme. Un impact métallique résonna en rebondissant sur le sol. Il eut à peine le temps de lever les yeux pour contempler deux êtres plus petits que lui, chauves et pourvus de torses musclés. Leur épaisse peau tannée aboutissait à de terribles griffes de trois pouces de longs. Leurs oreilles étaient pareilles aux ailes d’une chauve-souris. Leurs yeux étaient de simples fentes dans lesquelles brulait une rage incandescentes.

Mince ! C’est tout ce qu’il eut le temps de dire avant que l’un des gobelins ne fonde sur lui. Il se jeta sur l’humain de tout son poids et ils roulèrent sur le sol. La créature n’était que crocs et griffes. Gulmar luttait pour empêcher le gobelin de refermer ses doigts osseux sur sa gorge. Deux puissantes mâchoires s’ornaient de longues rangées de dents implantées en zigzag. De cette cavité émanait une haleine fétide.

user posted image



Reïlo Blanche Flamme
Tout près de la tête du jeune ecclésiaste, une grosse araignée allait et venait, suspendue à son fil invisible. Elle agitait les pattes avec frénésie, pressée d’achever sa toile. Des cris et des grognements émanèrent à nouveau des boyaux de roches. L’araignée se réfugia plus haut dans sa toile quand un hurlement se fit plus fort que les autres.

Quelques secondes de silence avaient suivis les questions de Reïlo. Tusamircil regarda le jeune métis d’un air intrigué, puis après avoir observé sa maîtresse, se leva pour rejoindre le jeune prêtre. Les ombres se muèrent à chacun de ses pas et quand il fut assez prêt pour discerner la teinte des pupilles de son interlocuteur. Il se mit à parler d’une voix quelque peu déconcerté :


- Que dis-tu ? Tu entends l’Honorable parler ? Que dit-elle exactement ? (l’Elfe se pinça le menton d’un air songeur) C’est étonnant, possèdes-tu quelconque talent dans les Arts de la divination ?

Le prêtre assenait le métis de question sans attendre de réponse.

- Ah, s’agit-il de la gemme-esprit ? (il pointa du doigt l’emplacement de l’artefact) Peux-tu la sortir ?

Le prêtre du Valherse s’exécuta et empoigna le petit objet cristallin. Effectivement, il scintillait étrangement à intervalles réguliers, comme les battements d’un cœur minéral. Cela ne s’était encore jamais produit de la sorte. Il jeta un œil au prêtre face à lui qui attendait visiblement une réaction. Soudain, tout s’altéra autour de Reïlo, la forme de ses compagnons s’estompa. Il entendit des murmures familiers. Les silhouettes autour de lui s’évanouirent complétement. Il était seul. Le prêtre se retourna et il eut devant les yeux un mur de clarté vert qui l’aveugla. Il cria et sa voix se changea en un gémissement piteux et ridicule. Il ne sentait plus la pierre entre ses mains. Il essaya de se déplacer, mais il n’aurait su dire s’il était resté sur place ou s’il avait parcouru une dizaine de kilomètres. A présent, quelqu’un se tenait près de lui, masqué par cet écran de gemmes vertes et transparentes. Il avança et voulut briser cet écran, mais celui-ci avait disparu. Il s’immobilisa soudain. Il avait devant les yeux un visage d’une tristesse infinie. Nërissa avait les larmes au bord des yeux et regardait Reïlo avec un semblant de pitié.

- Des visions me hantent. Je vois la fin du monde. La fin d’un monde. Occasionnée par l’éveil d’un titan. Il s’agit d’une arme divine qui date des premières heures de ce monde.

Reïlo ouvrit les yeux et revint à lui. Il ne savait pas combien de temps s’était écoulé mais il se sentait comme s’il avait nagé pendant des heures. Les lueurs s’estompèrent et en disparaissant, révélèrent d’étranges contrées. Le métis était entouré de vastes espaces boisés qui se répandaient comme de l’encre. Il survolait des falaises et des vallées épousées par une végétation luxuriante semblable à aucune autre. Le monde n’était que troncs biscornus et contreforts déchiquetés.

- Tu viens d’abandonner ton corps, et ceci réside en ton esprit. Les yeux ne voient que ce qui est possible alors qu’un esprit entrainé peut explorer l’impossible. La compréhension est une affaire de perspective.

Soudain, il vit une forme bizarre se détacher du paysage. Quelque chose marchait au loin, au-delà de l’épaisse canopée environnante. C’était une ombre plus grande qu’une chaine de montagnes. Il ne savait pas s’il s’agissait d’un rêve. L’immense masse avançait par poussées successives, s’étalant et se contractant comme un cœur gigantesque. Véritable panorama de chair caoutchouteuse, de plaques osseuses et de végétation qui donnait l’impression de porter ses entrailles sur la peau. Il n’avait ni tête, ni visage, ce n’était qu’une énorme présence étrangère et dominante qui bloquait les rayons du soleil. Dans son sillage, le paysage était dévasté par des mouvements sismiques d’une violence incomparable, des étendues crayeuses se répandaient tels des lits de rivières asséchés. En observant plus attentivement, il remarqua que le sillage de calcaire consumait les arbres abattus ne laissant que vide et cendres. Ce titan ravageait le territoire de corruption. Reïlo ne savait rien des autres mondes et n’avait probablement aucune idée de ce qu’il observait mais il reconnaissait le pouvoir et la puissance qui s’en dégageait.

- Ce monde agonise, souffla Nërissa, toujours à ses côtés. La mort s’est insinuée partout sur ce plan. Je peux le sentir dans l’air, sur ma peau et dans ma bouche, comme du sable.

Légèrement translucide, l’Elfe flottait à sa droite et observait aussi la scène avec beaucoup d’intérêt.

- Il s’agit d’une entité éternelle capable de voyager entre les plans pour dévorer des mondes, consumant toute énergie et matière pour ne laisser que déserts poussiéreux derrière eux.

Elle pointa du doigt le sillage que la créature laissait derrière elle.

- Pour une raison que j’ignore encore, quelque chose ou quelqu’un semble l’avoir tiré de son sommeil. A l’origine, emprisonné en stase et caché pendant des millénaires aux civilisations qui l’adulaient. (elle laissa quelques temps de réflexion pour que le jeune homme puisse encaisser les perspectives évoquées) Tu sais, rien n’est jamais vraiment divin. Tout n’est que puissance, et ce qui est suffisamment puissant, surtout s’il est ancien, peut prétendre à la divinité. Quel autre nom pourrait-on donner à celui dont les mouvements commandent ceux des marées et siphonne l’essence de tout ce qu’il rencontre de vivant ?

L’échelle de la créature était presque au-delà de toute compréhension. Tandis qu’ils continuaient d’approcher à flottant, l’énorme géant devint soudain presque trop réel. Il s’élançait droit dans le ciel depuis la terre. Des cicatrices jalonnaient son corps, assez profondes pour s’y abriter. L’entité titanesque les frôlèrent, aussi lisse et lent qu’un iceberg à la dérive. L’instant passa lentement. Reïlo contempla son propre reflet dans les éclats de parfaite noirceur qui ornaient ses membres et donnaient l’impression d’absorber la lumière. Le jeune métis n’en comprenait toujours pas la forme, ni même la matière. Ce n’était ni solide, ni objet, ni forme – entre les interstices de cette épaisse armure mouvante, il y avait des vides dans l’espace, le monde semblait se plier autour de lui et cela captivait le jeune Oghmite.

- L’on a attiré mon attention vers ce plan pour des raisons inconnues. Les meilleures réponses résolvent plus d’une énigme. Elles ont toujours plusieurs solutions. Penser autrement serait réducteur. (une voix, puis un mouvement dans le coin de l’œil de Reïlo le rappela à cette réalité. Nërissa, flottant dans l’air, avait le visage vide d’expression) Il serait naïf que le créateur d’une énigme eût pu songer à toutes les solutions possibles, et par conséquent, éliminé toutes les résolutions à l’exception d’une. Je dois découvrir comment et pourquoi...

Brusquement, l’énorme créature se figea, émit un long sifflement et se tourna vers les deux observateurs éthérés. « Non, non, non ! » murmura nerveusement l’Elfe en levant les yeux vers le sommet du titan. Ce dernier continua de pivoter son corps, et dans le mouvement, dressa une longue patte acérée comme une lame. Lentement, ses membres épineux ondulèrent, ce qui impliquait qu’elle avait des membres. C’était de l’os blanc et tranchant. Soudain, la patte fonça sur eux. Le cœur de Reïlo s’emballa et il ferma instinctivement les yeux, serrant les paupières en anticipant l’inévitable collision.

Mais rien n’arriva. Un éclair verdâtre illumina l’intérieur de ses paupières, et la pression disparut brusquement. Le paysage et la créature commencèrent à se dissoudre autour d’eux. Les arbres et les montagnes furent remplacés par l’humidité des murs de la caverne. Ses pieds retrouvèrent la solidité du sol de gravier. Le ciel parsemé de nuages redevint plafond de roche noire. Reïlo reprit finalement conscience en même temps que son souffle, comme sortant d’une longue apnée. Le jeune métis était au sol et avait devant les yeux, les deux pupilles brunes et vives d’une Elfe inquiet. Tusamircil se penchait sur lui avec toute sa bienveillance.


- Que s’est-il passé Reïlo ? Tu as plongé ton regard dans la gemme et puis tu t’es évanoui.

Le métis ferma lentement la bouche. Nageant dans un épais brouillard surréaliste. Observant de nouveau le monde avec ses propres yeux, il remarqua à côté de lui, la gemme-esprit qui avait roulé sur le sol et semblait ne plus briller avec le même éclat. Plus loin, la silhouette de Nërissa commençait à se redresser. Le jeune prêtre essaya de faire de même, épaulé par son avenant camarade. Il fit deux pas chancelant et manqua de perdre l’équilibre. Cet étrange monde s’était évanoui. C’était un soulagement autant qu’une déception.

user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mercredi 25 Juillet 2018 à 16h31
Reïlo avait véritablement été envoûte : tant d'informations, tant de paysages inconnus, tant de nouvelles choses à appréhender et à interpréter. Si le prêtre d'Oghma avait eu la peur de sa vie en apercevant la créature prête à le briser, il avait aussi vu des choses qu'il s'efforçait de graver à jamais dans sa mémoire, de peur qu'elles ne s'effacent, à l'instar des souvenirs d'un rêve qui se dissipe au réveil.

Il rassura Tusamircil :


- Tout va bien, j'ai eu... je ne sais pas très bien quoi, en fait... sans doute une sorte de vision partagée avec Dame Nërissa.

Le demi-drow se redressa tant bien que mal et se saisit de son écritoire. Trempant péniblement sa plume dans l'encre, il se mit à coucher par écrit ce dont il se souvenait. Ce faisant, il crut bon de préciser :

- Je préfère transcrire tout de suite tout ce dont je me souviens. Je pourrai peut-être poser des questions à notre cheffe lorsqu'elle sera sortie de sa transe. Qui sait, ce que j'ai vu aura peut-être une importance?

¤ A moins qu'il ne s'agisse que d'un pur produit de mon esprit? ¤

écrit par: Gulmar Vendredi 27 Juillet 2018 à 22h26
Le seul humain du groupe avait accepté volontiers le rôle de vigie que lui avait confié l'elfe. La lumière retrouvée il se sentait un peu plus dans son élément, et confiant en ses talents d'observateur, il était convaincu de pouvoir assumer ce rôle sans problème. Il observa quelques ses compagnons poursuivre leur chemin puis porta son attention sur le groupe de gobelins en contrebas.

Il les observait tout à la fois avec l'œil du guetteur, mais également l'œil intéressé de celui qui découvrait une nouvelle culture. Après tout, son mentor lui avait appris que l'observation était une des choses les plus importantes lorsque l'on suivait la voie du rôdeur. A force d'observations, il en vint à trouver quelques parallèles avec ses ennemis jurés, ce qui au final ne l'étonna pas, car pour ce qu'il savait des gobelins, il s'agissait d'un race sauvage, violente à la culture tribale, trois caractéristiques partagées avec les gnolls... Lorsqu'il comprit que ces quelques énergumènes semblaient être en pleine déroute, les choses s'enchainèrent très rapidement...

L'arrivée de la créature responsable de la peur palpable des gobelins, le massacre qui commençait, puis l'arrivée des autres assaillants qui ajoutèrent encore au chaos et à l'horreur ambiante. A la fois fasciné et estomaqué par ce qu'il voyait, son attention de guetteur baissa d'un cran. Ce devait être exactement ce dont ses assaillants avaient besoin, puisqu'il ne se rendit compte qu'il était une proie qu'au dernier moment, grâce à un craquement sur sa gauche ne lui laissant même pas le temps de penser à ce qu'il se passait.

Il avait l'habitude de ce genre de situations ou la vitesse de réaction est primordiale. Mais d'ordinaire, c'était lui et son Maître Nain qui étaient en position de force, et non l'inverse... Instinctivement il se saisit de son épée longue, arme la plus facile à dégainer pour être prêt rapidement. Mais à peine l'arme sortie du fourreau, il fut aussitôt désarmé. Le temps pour lui de ne prononcer qu'un seul mot et il était déjà à terre aux prises avec un gobelin. Son ouïe développée lui ayant permis de les entendre arriver lui avait peut-être sauvé la vie en lui permettant de dégainer son arme et en leur faisant perdre une ou deux secondes à le désarmer, mais malgré ça la situation n'était pas du tout à son avantage, bien au contraire.

Alors qu'il était sous son assaillant, luttant pour protéger son visage et sa gorge des griffes et des crocs de la créature, ce n'était pas l'haleine du gobelin qui le dérangeait le plus, mais bien les nombreuses dents et griffes acérées qu'il avait face à lui... Dans cette position, des souvenirs de son entrainement avec le Nain lui revinrent comme un flash. Il savait que dans cette situation il n'avait que deux solutions : se battre, ce qui pouvait être long, épuisant et mortel face à plusieurs adversaires et qui de plus n'était pas son fort, ou se dégager le plus rapidement possible pour se retrouver dans une position plus favorable. Quoi qu'il fasse il fallait qu'il agisse rapidement, d'autant plus qu'il n'avait pas vu avec certitude combien ses assaillants étaient (même s'il lui semblait qu'ils n'étaient pas plus de deux) ni ou ils étaient placés précisément.

Il ne savait que peu de choses sur les gobelins, mais il avait conclu qu'ils étaient certainement plus agiles mais plus faibles que les humains. Il décida donc de tenter de se dégager de son adversaire, utilisant sa taille et sa force en tant qu'avantages pour tenter de faire basculer le gobelin sur le côté ou l'arrière et se relever à la suite pour se retrouver dans une position plus favorable.

écrit par: Mirtzar Vendredi 03 Août 2018 à 20h46
Au milieu du bourdonnement des striges, Mirtzar était certain d'une chose: il n'était pas amateur de ces créatures. Et il n'était pas certain de l'efficcacité de ses manoeuvres. Ecraser les bestioles semblait relativement naturel mais le fait était que ces moustiques géants étaient plus résistants qu'ils en avaient l'air et, surtout, plus agiles que le nain d'or ne l'aurait voulu. L'arme d'Elialann, plus légère que son propre marteau, dansait dans les airs et était plus à même de suivre leurs rapides mouvements. Et étaient donc plus efficaces.

Le Frère-Molosse était loin d'être un néophyte en terme de combat au corps à corps mais il devait avouer que ce n'était pas souvent qu'il avait eu l'occasion d'affronter des adversaires qui étaient plus difficiles à toucher qu'à abattre. Il devait trouver un moyen de frapper moins en force et plus en finesse pour compenser la mobilité des striges.

Cela dit, la bêbête accrochée à son bras n'aidait pas dans cette entreprise. Outre que sa morsure était quelques peu pénible et qu'elle sembalit se repaitre de son sang, elle représentait un poids inhabituel qui avait une certaine tendance à faire dévier ses moulinets et donc à réduire son efficacité. En soit, ce n'était pas un très gros problème: il était toujours persuadé que leurs enemis étaient plus ennuyeux que dangereux mais les autres les attendaient et ils n'avaient donc pas trop de temps à gaspiller.

Un pas de côté moins assuré que normal le prit par surprise. Il n'en était pas encore au point où le monde semblait se perdre dans un brouillard difus mais il devait avouer que la perte de sang à cause de la morsure commençait à se faire sentir. Cela ne l'inquiétait pas vraiment, il avait déjà subi de lourdes blessures dans le passé et il était la preuve vivante qu'on pouvait en revenir. Il était, à ce propos, et son expérience semblait appuyer cette théorie, qu'il était plus probable qu'il meurt noyé que lors d'un combat. Il était aussi presque certain que Tusamircil, en tant que serviteur de la Seldarine, était capable de traiter toutes les blessures qu'il pourrait souffrir.

Mais il commençait à être agacé et il était grand temps, selon son humble opinion, d'en finir avec ces nuisances et de continuer leur exploration ou de s'en retourner vers le reste du groupe. Pour cela, il devait réussir à connecter la tête de son marteau avec une autre des créatures ailées. Et il comptait bien le faire.

écrit par: Schninkel Vendredi 10 Août 2018 à 16h26
user posted image



Gulmar
Affolé, le rôdeur avait perdu le contrôle de la situation. Il luttait avec peine contre le petit acharné. Le Gobelin se cramponnait à lui de ses ongles acérés et de ses petits doigts crasseux. Gulmar ne parvenait pas à se débarrasser de son assaillant et manqua même de se faire éborgner par ce dernier. Soudain, il eut un cri de l’autre côté. Non, plutôt un glapissement suivit d’un bruit sourd sur le sol. Un choc. Le son d’un corps qui s’écroulait sur le sol.

« Ne panique pas. Contrôle ta respiration. » Une voix venait d’au-dessus de la créature. Dirialhn, l’Elfe gardien, était parvenu à le rejoindre. Brusquement, un terrible cri fusa de la gueule puante du Gobelin. Une pointe argentée transperça à travers sa poitrine et fit jaillir un flot de liquide poisseux. « Et reste calme ! » L’Elfe ne retira sa lame que lorsque le corps du Gobelin cessa de sursauter. Sans perdre de temps, il dégagea le cadavre d’un coup de talon puis sans ménager l’humain, il l’agrippa fermement par le col et le traina à l’intérieur du boyau de roche. Sonné, mais pas blessé, le chasseur humain ne cédait pas à la panique et reprit rapidement de la constance. Toujours l’arme au clair, Dirialhn se rapprocha et d’un geste explicite, intima l’ordre de se faire plus discret.

user posted image



Mirtzar Boucledacier
Comme un lointain écho en réponse aux pensées du Nain d’or, la petite Elfe s’écria : « Il faut en finir ! » Désormais hors de portée, Elialann lâcha son arme et se laissa glisser en arrière en bandant son arc. Elle décocha son projectile en direction de l’essaim en prise avec le guerrier Nain. Une fraction de seconde, la tête en bas telle une athlète de cirque, elle manqua cependant sa cible. Dans le chaos d’ailes qui gravitaient toujours autour de lui, Mirtzar put admirer les acrobaties de sa partenaire mais d’une nature résolue, il rassembla toute sa concentration pour esquiver le nouveau déferlement de pattes barbelées qui s’abattaient sur lui. L’expérience des années passées avait fluidifié ses mouvements. Il dressa son arme et l’abattit avec une telle violence, qu’il emporta le corps chitineux d’une créature dans une gerbe de substance pestilentielle. Elle cessa d’agiter frénétiquement ses ailes et son corps allât s’écraser dans le lointain. Outre le parasite accroché à son bras, la répercussion du coup repoussa la dernière créature qui s’éloigna en papillonnant. Probablement l’instinct de survie.

Elialann mit en joue la créature en fuite, puis abaissa finalement son arc en soupirant. La petite Elfe se tourna vers le molosse toujours étreint par le parasite : « C’est étrange, les Striges vivent habituellement dans les régions humides et marécageuses... » Elle s’arrêta net quand un étrange bruissement ce fit entendre. Un rire sinistre se mit à résonner dans la caverne. Les deux éclaireurs tournèrent les yeux au même instant et découvrirent au sommet d’un pilier de roche, une silhouette replié sous une épaisse étole de fourrure blanche. Nul ne savait depuis combien de temps elle observait. L’Elfe noire à la lance d’ivoire se mit à nasiller dans l’étrange langage du peuple d’Outreterre. Un large sourire fendait son visage sombre. Elialann se pencha sur le Nain d’or avec une expression suspicieuse : « Elle dit qu’il faut le retirer droit comme une écharde...»

Mirtzar laissa tomber son arme pour saisir la trompe rigide, bien plus que la tête, formée d’une gaine qui semblait servir de gouttière. Il opéra aussi bien que possible, et sentit des chaires se déchiqueter en un bruit mouillé écœurant. Du sang – son sang – inonda son bras de l’épaule au coude mais la tête sans yeux de la chose semblait maintenir sa prise. Il pinça l’excroissance sanguinolente entre ses doigts et tira plus fort encore. La trompe sortit sans casser, suivie d’un mélange aqueux teinté de sang et d’un liquide blanchâtre. Le trou dans son bras, bien qu’indolore, avait la taille d’un auriculaire. Et la créature, en dépit de son corps déchiqueté, continuait de se tordre et de se tortiller comme pour le piquer encore. D’un geste vif, la petite Elfe trancha l’insecte frénétique et fit enfin taire le vrombissement d’ailes. « Laisse-moi jeter un œil » lui lança-t-elle en rangeant son arme. Naturellement, le Nain laissa l’Elfe examiner ce qu’il ne ressentait que comme une sensation chaude et poisseuse. La Drow se mit à nouveau à parler et la petite éclaireuse se mit à nouveau à traduire : « Elle dit que la douleur se réveillera quand la salive injectée sera... dissipée. » Elle hocha la tête d’un air rassurant en retirant ses mains du bras du guerrier : « Aucune hémorragie et aucun signe infectieux. Tusamircil pourra assainir et soigner la plaie. » Elle hocha la tête d’un air et réorganisa les sangles de son équipement. L’Elfe noire reprit son piaillement et Elialann se figea, le guerrier senti ses muscles se raidirent brusquement. Les Gobelins murmura-t-elle en tournant les épaules vers le tunnel d’accès que les deux éclaireurs avaient empruntés. Elle jeta un regard furieux sur la Drow : Vous auriez pu le dire plus tôt ! lui cria-t-elle et sans même prendre le temps de consulter son camarade Nain, elle s’élança dans la caverne pour revenir sur ses pas et rejoindre le reste du groupe. Le rire de l’Elfe noire se remit à faire écho dans la grotte.

user posted image



Reïlo Blanche Flamme

Parsemé de lointains cris gobelinoïdes, le silence reprit place dans la caverne. Les informations émises par Reïlo et son initiative laissèrent quelques secondes le prêtre Elfe complétement muet. Il resta immobile dans le dos du métis en le contemplant s’activer à rédiger son rêve, sorte d’accusé de réception que Reïlo se délivrait à lui-même. Tusamircil calculait en fait toutes les perspectives que l’expérience du jeune oghmite avait pu offrir. Il marmonna quelques mots dans le langage du beau peuple et reprit le questionnaire d’une voix courtoise :

- Une vision partagée dis-tu ? Mais, avais-tu déjà fait une expérience divinatoire ou réalisé un quelconque sortilège de magie ? As-tu activé la gemme d’une manière quelconque ? (l’Elfe se frotta le menton d’un air inquiet. Il fit nerveusement tourner son bâton entre ses doigts et la lumière vibrionna dans la caverne, ce qui donna l’impression que les ombres s’étaient mises à se mouvoir) Je suis étonné qu’un novice ait pu éprouver une telle expérience de manière si inconsciente.

Sans avoir le temps de réponse, un mouvement attira l’attention des deux prêtres. Nërissa, qui pour l’instant était restée à l’écart, se redressa vivement. Ses oreilles parurent pivoter et ses yeux verts perçants fixèrent Reïlo. La Grande Inspiratrice avait achevé sa méditation. Elle se leva, haletante, tremblante, perturbée par ce qu’elle venait de percevoir. Ses yeux étaient aussi luminescents que le jour. On avait l’impression que ceux-ci brillaient plus qu’à l’accoutumé, ils étaient humides de larmes. Aussitôt, Tusamircil se précipita vers elle afin de lui porter assistance. La grande Elfe rassura son compagnon, l’aura magique qui entourait Nërissa s’estompa progressivement et le teint de son visage reprit peu à peu des couleurs.

- Encore cette résonance qui perturbe mes songes. Toutes ces épreuves et me voilà contrainte d’admettre mon impuissance face à un destin plus important.

Tusamircil posa une main sur l’épaule de Nërissa et sa voix prit un ton clément.

- Calmez-vous vénérable, votre influence est déjà un fait incontestable.
Néanmoins, certaines de vos perceptions aboutissent-elles toujours à l’objet de nos recherches ?

L’Honorable acquiesça légèrement hésitante et posa sa main sur celle du prêtre.

- Oui, mais je n’ai vu aucun de nous deux parvenir jusqu’à lui. Et... Et il y en a si peu où je te vois survivre à ces épreuves. (une vibration tragique traversa sa voix) Tusamircil, je...

Le prêtre Elfe interrompit d’un geste la devineresse.



Nërissa se tourna brusquement vers le couloir d’où provenaient les cris. En alerte, comme ayant captée les prémisses d’un danger imminent.

-,Nous ne pouvons-nous permettre de rester plus longtemps ici, reprit elle d’une voix intransigeante. Ces Gobelins sont l’avant-garde d’une horde bien plus imposante. Nous devons nous mettre en route.

Aussitôt, elle tourna les talons et se précipita vers le tunnel. Tusamircil mit quelques instants à prendre pleinement conscience de la situation et se mit à faire d’amples gestes vers Gon et Reïlo afin que chacun se remette en route.

user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mercredi 15 Août 2018 à 20h43
Griffonner les souvenirs de sa vision, accroupi dans le noir, était une tâche peu aisée et Reïlo était très inconfortablement installé. Il n'avait cependant rien perdu des propos de Tusamircil. Toujours concentré sur la rédaction de son rapport, il avait répondu au prêtre :

- Je n'ai en effet jamais rien lu sur une telle expérience... et, pourtant, j'ai lu un nombre considérable d'ouvrages ces dernières années. Je n'ai moi-même rien fait de particulier et je n'avais jamais rien vécu ou ressenti de semblable. Je n'ai utilisé qu'une seule fois la gemme, pour prendre contact avec Dame Nërissa lorsque l'avalanche nous a séparé.

Le demi-drow avait rédigé quelques lignes supplémentaires avant d'ajouter:

- C'était une expérience très étrange : c'était très désagréable, car la vision était pleine de tourments, mais c'était aussi fascinant.

C'était alors que leur cheffe avait repris ses esprits. L'échange qu'elle eut avec Tusamircil était loin d'être encourageant puisqu'elle semblait prédire sa mort. Reïlo ne put s'empêcher d'être étonné: personne n'aimait savoir qu'il allait mourir dans un avenir proche, surtout aussi loin de chez lui. La déclaration de Nërissa avait de quoi décourager le prêtre elfe mais celui-ci avait répondu avec une grande maîtrise de soi. A plus court terme, une autre menace semblait planer sur l'expédition: ces maudits gobelins.

¤ Eh bien, on dirait qu'il est temps de se remettre en route. Pour le meilleur ou pour le pire... ¤

Le jeune prêtre d'Oghma termina rapidement de rédiger son aide-mémoire en composant deux lignes conclusives. Il rangea ensuite prestement son écritoire et se saisit de son équipement. Comprenant que le danger était proche, il se saisit de son arbalète et l'arma aussi silencieusement que possible, avant d'emboîter le pas à ses compagnons. S'approchant discrètement de Nërissa, il se risqua à lui déclarer :

- Quand le danger des gobelins sera derrière nous, je souhaiterais m'entretenir avec vous: j'ai eu... je ne sais pas très bien ce que c'était... une sorte de vision, je suppose. Je vous entendais parler et j'ai été happé dans quelque chose qui me dépassait. Peut-être cela a-t-il une quelconque importance...

écrit par: Mirtzar Jeudi 16 Août 2018 à 20h06
Le combat s'était achevé de manière aussi agréable que possible, autant que le Frère Molosse pouvait en juger: leurs adversaires, ou ce qu'il en restait, étaient en fuite et personne n'avait subi de blessure sérieuse. Certes, il avait maintenant un trou dans l'avant-bras qui pouvait devenir un problème mais il n'était pas douloureux. Et cela lui permit de se faire soigner par Elialann pendant quelques secondes.

La présence de l'elfe noire était le seul hic. Ou, plutôt, le fait qu'il était assez évident qu'elle avait des objectifs différents de ceux de la compagnie menée par Dame Nërissa et qu'elle semblait prendre autant de plaisir à les voir trébucher qu'atteindre un succès. Le nain d'or ne savait pas quelle proportion de ses doutes était due à un racisme inné et raffiné par des siècles d'animosité et de conflit dans son cœur et qu'elle part était une interprétation objective de la réalité mais une chose était certaine, il ne faisait pas autant confiance à la drow qu'à n'importe lequel autre de ses compagnons, y compris l'irritant barde.

Cherchant à excuser la lenteur de son esprit par l'effet anesthésiant de la salive du strige qui coulait dans ses veines, Mirtzar réalisa qu'Elialann était partie en courant et qu'elle avait annoncé que le reste du groupe était en danger. Heureusement, ses jambes avaient plus de jugeote que sa tête et il avait automatiquement commencé à courir après sa camarade sans avoir eu le temps de le décider ou de comprendre ce qui se passait.

Les infomations qu'Elialann lui avait transmises étaient pour le moins fragmentaires, à savoir que la drow savait quelque chose concernant les gobelins et que cela était une bonne raison pour rebrousser chemin en courant, mais sa cervelle n'était pas suffisamment lente pour qu'une théorie n'ait pas le temps de s'y former. Selon toute probabilité, les danseurs ou certains de leurs compagnons étaient tombés sur le reste du groupe. Le Frère de la Compagnie des Marches n'avait aucun doute que ses camarades étaient capables de se défendre mais il pouvait affiirmer, avec une égale certitude, qu'un groupe de gobelins assez nombreux et motivé étaient une menace qu'il ne fallait pas prendre à la légère et deux paires de bras en plus pouvaient grandement aidé à résoudre ce problème.


¤ ¤

écrit par: Schninkel Vendredi 24 Août 2018 à 04h10
user posted image


Reïlo Blanche Flamme
Le jeune métis rangea rapidement son attirail et s’avança vers le tunnel essayant de percer les ténèbres à la suite de l’Honorable devineresse. Les autres compagnons le suivirent à tâtons, prenant garde où ils posaient leurs pieds, derrière les lueurs pâles et vertes diffusées par Nërissa comme s’il s’agissait d’un étrange feu follet. Les voix se répercutaient avec plus de force sur les parois lisse de roche. Reïlo, arbalète en main, et soucieux d’obtenir quelques éléments de réponse à ses récentes expériences, parvint à s’approcher pour adresser quelques mots. La grande Elfe se mit à légèrement ralentir le pas afin d’adresser un rictus rassurant à son disciple. Elle pencha la tête vers lui.

Nërissa

- Harnuial, dit-elle mystérieusement. Il s’agissait d’une vision d’Harnuial. Un berceau de vie située dans la féérie. Je te félicite d’avoir pu prendre part à cette vision. Tu progresses à vue d’œil.

Elle se mit à ralentir le rythme et ancra plus intensément son regard dans celui du métis.

- Je te promets des réponses dès que nous serons plus en sécurité. En attendant, ne t’inquiètes surtout pas, rien ne vous arrivera tant que je serais là.

--------------------
Profondément liée à la nature, fondatrice de l’académie du Val’Humble, grande inspiratrice des ordres Oghmites, adepte influente et aventurière de renom. Réputée excentrique parce qu’elle voyage par monts et par vaux. Les adeptes qui lui ont jurés serments semblent lui vouer un profond loyalisme.


Elle afficha toute sa confiance d’un sourire sincère qui disparue aussi rapidement qu’il était apparu. Elle reprit aussitôt son élan vers la sortie du tunnel d’un pas résolu. L’on pouvait déjà apercevoir le dos du chasseur roux qui s’agitait au loin. L’humain piochait nerveusement dans son carquois pour enchainer les tirs. Dirialhn se trouvait plus loin, lame au clair, des cadavres à ses pieds. Les Elfes débouchèrent sur une grande salle, semblable à une immense fosse de pierre grise. Des ombres frénétiques dansaient sur les parois rocheuses. Une épaisse fumée âcre incommoda aussitôt le jeune métis du Valherse. Une odeur de cuivre, de terre et de sueur. Des relents de mort.

user posted image


Mirtzar Boucledacier
Le guerrier Nain ne tergiversa pas et se précipita à la suite de sa camarade éclaireuse. Traversant la caverne à grandes enjambés, Mirtzar fut vite contraint de laisser filer le petite Elfe tant il fut promptement devancé par ses consternantes capacités athlétiques. Elialann sauta de roches en roches sur le versant impraticable, virevoltant sans un regard en arrière et disparue sur les hauteurs. Le molosse du faire preuve de patience pour retrouver le chemin qui se présentait, la pente paraissait plus abrupt qu’à l’aller, la terre s’arrachait à la montagne et il fallut s’écorcher les ongles pour remonter cette maudite murette. Dans son calvaire, il lui sembla entendre un ricanement agaçant en provenance de l’Elfe noire dans son dos.

Reprenant son souffle sur les hauteurs, fatigué de courber l’échine, il entendit un groupe d’individus emprunter le boyau de terre qui menait à la fosse aux gobelins. En quelques battement de cœur, il fut rapidement rassuré de voir apparaitre quelques-uns de ses compagnons. Reïlo, Gon suivies de Tusamircil et Gulmar.

user posted image


Gulmar
Dans la confusion, la horde de Gobelins ne semblait pas avoir relevé l’escarmouche. Dans le cas contraire, le rôdeur constata qu’un repli s’avérait compliqué, voire dangereux car l’étroitesse de la structure représentait un goulot d’étranglement. Face à lui, la plate-forme surélevée offrait la possibilité de protéger l’accès de l’entrée de la caverne en délivrant un déluge de flèches. De son côté, Dirialhn reporta rapidement son attention vers la fosse qui semblait avoir retrouvé un certain calme malgré les relents de mort et autres couinements intempestifs. Au centre de la caverne, quelques créatures circulaient en ricanant dans le charnier. Visiblement ravis, les conquérants gesticulaient et riaient comme des déments.

- Tu as deux choix, murmura-t-il d’une voix rude. Soit rejoindre Tusamircil et les autres pour les prévenir, soit saisir une seconde chance. Montre-moi ce que tu vaux avec un arc, acheva-t-il impérieusement et sans un regard. Couvre ma gauche, tiens-toi prêt, nous allons défendre cette position.

Quelques secondes s’écoulèrent et brusquement, Gulmar sentit les muscles de l'Elfe se tendre, son épée pivota dans ses mains. Trois Gobelins tombèrent sur le pont de roche, reniflant l’air et tâtant les cadavres de leurs congénères. Les regards ne tardèrent pas à se croiser et la réaction de l’Elfe fut la première à se déclencher. Dirialhn sorti de l’ombre à toute vitesse, l’échine courbée, il se retrouva vite à portée des gobelins aux yeux écarquillés. La stupeur se lisait sur leurs horribles traits. L’épée monta dans la main gantée du guerrier Elfe, et son acier argenté retomba comme par inadvertance, puis trancha le crâne de la première créature se fendant la route jusqu’au sternum. Dans la fraction de seconde où le Gobelin mourrait, Dirialhn bascula l’épée pour loger son tranchant dans le flanc de l’assaillant qui se précipitait à sa droite. La petite créature poussa un grand cri et mourut.

A sont tour, Gulmar prit une profonde respiration et empoigna son arc pour soutenir son camarade. Comme ce dernier l’avait précisé, un Gobelin se trouvait à sa gauche, prêt à lui bondir sur le côté. Le rôdeur encocha une flèche et démontra toute son expertise. Le tir épingla sa cible au torse et le corps tomba lourdement sur le sol. Soudain, des Elfes débarquèrent dans son dos, la grande silhouette de Nërissa se dressa derrière lui accompagné du reste du groupe.


user posted image


Reïlo Blanche Flamme & Gulmar
Toute une foule se pressait désormais dans l’embrasure d’une arche menant à un étroit pont de pierre d’une soixantaine de mètres. Au centre de la caverne, les créatures circulaient en ricanant dans un horrible charnier. Le sol hérissé de stalagmites pareilles à des pierres tombales, était jonché de cadavres de Gobelins. Visiblement ravis, les survivants gesticulaient et riaient comme des déments. Un chef se mit à sortir du lot de par son armure rapiécée et ses vociférations. Des hurlements s’élevèrent, éructé par une horde toujours frénétique. La créature s’éleva sur un monticule de roches et se mit à beugler un cri de guerre, faisant tournoyer son arme en de larges arcs de cercle. Tous les Gobelins se tournèrent d’un seul coup et chargèrent en direction du groupe.

Le preux Dirialhn se tourna vers Nërissa, et sans qu’aucun échange ne transparaisse, il s’élança aussitôt dans la fosse pour contrer la horde de Gobelin. Il frappa les plus proches de son sabre et profita de son élan pour s’enfoncer dans leurs rangs, s’efforçant d’infliger autant de dégâts que possible tout en attirant l’attention sur lui. Gulmar fermement positionné sur ses appuis, décida de tirer à rythme soutenu pour dégraisser les assaillants. Sa flèche faucha sans mal l’un des dix petits diables qui se pressaient autour de Dirialhn.

Nërissa se dressa devant Gon, Reïlo et Tusamircil. Les yeux scintillant de magie, elle déclara :

- Pressez-vous ! Continuez jusqu’au tunnel à l’autre bout.
Nous allons nous occuper de neutraliser la horde.

Sans une once de crainte dans le regard, elle se retourna brusquement vers les combats et frappa la pierre de son bâton. Une fissure de plus en plus grande se répandit jusqu’au cœur de la fosse. Une fois de plus, le monde était éclairé par une incandescence verte, une lumière pulsante émanait de lignes éclatantes qui se croisaient sur le sol et les parois de la caverne. Un grondement profond irradia soudain sous ses pieds et des racines épaisses transpercèrent le sol, enveloppant les corps de plusieurs Gobelins et les ensevelissant dans la terre. Des branches jaillirent à leur tour et attirèrent d’autres en les emprisonnant sous de l’écorce.

Le prêtre Elfe psalmodia quelques mots et agita les mains en pointant Dirialhn. Une fois fait, Tusamircil pressa vigoureusement le pas des expéditionnaires en indiquant l’embouchure à suivre et ainsi, ils purent fuir la funeste fosse aux Gobelins à la faveur du chaos. Le rôdeur humain lâcha une dernière flèche avant de disparaitre à la suite du groupe. Laissant leurs compagnons face au péril, ils s’enfoncèrent précipitamment dans un nouveau tunnel sans savoir sur quoi il tomberait. Le sol en pierre lisse conduisait à long passage. La tension était à son comble. Soudain, Reïlo et Gon en tête de file furent les premiers à croiser la courte silhouette qui se présentait face à eux. Le temps d’un battement de cœur, elle se faufila vers les hauteurs de l’étroit boyau de roche. Brièvement, ils reconnurent Elialann qui faisait preuve d’une agilité surprenante en s’appuyant sur les parois. Elle ne leur adressa aucune attention, comme s’ils faisaient partis du décor, des obstacles et disparue au-dessus d’eux. Ils ne purent ralentir, pressés par le reste du groupe sur leurs pas. Avec un cliquètement sec, ils atteignirent finalement une nouvelle caverne et une fois tous hissés hors du boyau de roche, Tusamircil réitéra son sort de luminescence et ils purent admirer le cœur de la montagne : un large cratère aux parois constituées de nombreuses couches de roches. Une fissure béante formait un balcon où étaient formées d’innombrables cavernes.

user posted image


user posted image


Mirtzar Boucledacier, Reïlo Blanche Flamme & Gulmar
Le molosse pénétra dans le halo lumineux formé par le bâton de Tusamircil. Le groupe se rassembla au seuil du tunnel et échangèrent toutes leur appréhension. Le prêtre Elfe dissuada ses compagnons de prendre part au conflit en insistant tout particulièrement auprès du guerrier Nain. Ils attendirent ainsi une poignée de minutes qui parurent une éternité, à la suite desquels Nërissa, Dirialhn et Elialann rejoignirent enfin le groupe. Maculés de sang, de terre et d’une tension toute particulière, les trois Elfes étaient visiblement épargnés de tous traumatismes. La grande inspiratrice annonça que la situation était sous contrôle et scella le tunnel par précaution, et après quelques courts échanges, elle resta étonnement abstraite sur les événements. Les expéditionnaires rencontrèrent l’Elfe noire à la suite de quoi ils reprirent précipitamment la route.

* * *


L’expédition tentait tant bien que mal de suivre les méandres qui se dessinaient de tous côtés, comme des chemins qui s’entrecroiseraient en permanence mais qui n’auraient ni début ni fin. Le canyon ne menait nulle part, si ce n’est à lui-même. Dans les profondeurs du cœur des monts de Galènes, de nouveau plongés dans les ténèbres, les aventuriers trouvèrent les premières traces de civilisation depuis des lieux, un étroit escalier taillé dans le roc menait à une profonde caverne puis un labyrinthe encore plus vaste. Un premier passage souterrain se trouvait « à quelques rues », un long colimaçon qui descendait au centre d’un obscur carrefour. Tout était sombre, glauque et étouffant. Le réseau de tunnels s’étalait dans toutes les directions. Nombreux tunnels allaient vers le bas et, bien sûr, le colimaçon s’enfonçait encore plus profondément vers d’autres embranchements de plus en plus sombres, à l’air de plus en plus rance. Ils suivirent la rampe tournoyante pendant ce qui sembla des heures, passant devant des murs sans fin de pierre grise, devant des centaines de trous béants qui semblaient appeler de leurs grandes bouches noires. L’atmosphère étant de plus en plus chaude, la respiration des expéditionnaires devint vite difficile. Il n’y avait que de la pierre et de la glace autour d’eux, pourtant l’air des tunnels semblait dense et humide.

Parallèlement à la falaise elle-même, l’expédition se retrouva face à un tunnel fort pentu et à la surface lisse, semblable à une glissière. La sombre guide dissipa les indécisions et les aventuriers furent contraints de glisser. Ils s’élancèrent maladroitement au bord d’une large faille qui paraissait sans fond. Lors de la descente, aussi courte soit elle, une tempête de glace se déchaina soudainement, comme si la structure s’émiettait à leurs passages, ils chutèrent un temps puis atterrirent sur les pierres rendues glissantes par le gèle. Le point d’impact, « l’atterrissage », fut amorti par le verglas. Les mines grimaçantes suite aux chocs sourds se succédèrent, les aventuriers eurent du mal à reprendre pied.

L’obscurité du sous-sol se fit encore plus opaque, la roche avait désormais la teinte du charbon et le reflet orange et écarlate tirait de l’obsidienne paraissait plus élancé et plus séduisante qu’auparavant. Le groupe força une épaisse porte rongé par la rouille et recouvert d’un large tapis végétal. Les gonds grincèrent, le métal protesta et le lichen faisait obstacle. Ils parvinrent à atteindre deux larges salles, les plus vastes qu’ils aient pu contempler depuis longtemps. Les terriers étaient étonnement plus poussiéreux comme le suggérait les épais monticules de suies recouvrant les reliefs taillés sur les parois. La poussière étouffait même les bruits de pas. Dans l’enfilade de mains censées tenir les torches le long du tunnel, une sur dix était présente et aucune d’entre elles ne purent être allumée. Des tentures agrémentaient parfois la façade et trahissaient vaguement la vie qui avait pu animer les lieux mais n’étaient, dans l’ensemble, plus que rideaux de fils ou amas de moisissures. Ils atteignirent l’extrémité du long boyau sinueux, les parois étaient devenus des murs de briques et présentaient des failles inquiétudes pour un œil avisé. Un effondrement obligea la procession à traverser une étroite travée à pas précautionneux pour déboucher dans une salle haute de plafond qui évoquait une champignonnière, mais les rigoles étaient asséchées et les fossés suintants d’un fongus nauséabond qui reflétait une lueur verdâtre. Les lueurs vacillantes se mêlaient à l’éclat de jade émis par les énormes globes incrustés de lichen qui s’alignaient sur les murs conjointement avec les porte-flambeaux cuivrés. Tout autant recouverts de moisissure dégoulinante et phosphorescente, quatre piliers montant jusqu’au plafond dans un entrelacs de tubercules. Les narines pincées dans cette suave puanteur, l’expédition parvint à progresser plus en avant dans le tunnel. Il fallut arracher ses pieds au sol collant, dans laquelle on s’enfonçait aisément jusqu’aux chevilles, pour les plus grands d’entre eux.

- Un grand réservoir pour élever les vers nourriciers, commenta Nërissa. Russule, Coprin, Girolle virulente. Tout ceci est fascinant.

La procession se tenait regroupé, et dut forcer une nouvelle porte sur ordre de la guide. Trois tiges de métal cédèrent sur d’étranges monuments. Quelque part aux limites orientales de la vallée de Damara, en un endroit où l’homme ne s’est que rarement aventuré, au cœur de vestiges enfouis dans les entrailles glacées de la montagne des Galènes, se trouvait une vaste chambre caverneuse.

L’air vicié était plein de poussière et de poudre de roche, preuve que personne n’était entré dans cette partie de la montagne depuis très longtemps. Au fil d’une prudente progression, ils purent découvrir d’étranges motifs sur les bas-reliefs des murs et au bout de quelques minutes de marche, ils découvrir une porte de métal décorée d’une sculpture d’araignée.
La porte était encadrée par deux grandes statues féminines taillées dans le granit noir. Leurs pieds garnis de champignons luminescents donnaient à l’ensemble un air lugubre. Elles semblaient avoir veillées ici depuis l’éternité. La porte était censée contenir une serrure à énigme : en tirant sur les pattes de l’araignée dans un certain ordre, afin d’éviter une terrible série de pièges mortels. La Drow parvint à actionner des cliquetis sonores (et des soupirs de soulagement). Ils purent ainsi atteindre une vaste chambre où se trouvait ce que l’on pouvait décrire comme un monument cérémoniel élaboré, un piédestal en son centre, entouré de colonnes de pierres reliées par des arches. Des gargouilles surplombaient certains passages.
Les marques de coupe trahissaient l’utilisation d’outils élaborés de la part des architectes de ces lieux. Le sol était recouvert d’une vaste mosaïque représentant une araignée stylisée dont les pattes se terminaient face à la porte. La Drow arpenta les environs en compagnie de Nërissa et le groupe découvrit à son tour des lieux qui malgré la vaste superficie, voyait les ténèbres régner et donner au complexe souterrain un air sinistre.
En dépit des apparences, (malgré quelques discretes protestations elfiques de la part de Dirialhn), Nërissa annonça que l’ils ne couraient désormais aucun risque, que la zone était sécurisée (en prenant garde de ne pas trop s’éloigner), que la nuit était tombée à la surface et que le groupe allait pouvoir faire halte. Des torches furent allumées sur les murs et chacun put s’établir sereinement afin de se remettre de cette marche forcée. Le rythme avait été intense ces dernières heures.


user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Dimanche 02 Septembre 2018 à 21h09
Reïlo était complètement épuisé par l'effort que le groupe avait eu à fournir depuis sa rencontre avec le groupe de gobelins. Par chance pour lui qui détestait se battre, il n'avait pas eu à devoir faire usage de son arbalète et avait pu, une fois à l'abri, replacer son carreau dans son carquois. Mais si un pénible combat lui avait été épargné, il n'en fut pas de même pour une longue et harassante marche à travers d'obscurs souterrains.

Cette longue marche avait cependant de bons côtés aux yeux du prêtre d'Oghma : comme ses compagnons, il découvrit des signes tangibles d'une occupation très ancienne. Ces éléments ne manquèrent pas de l'intriguer et, tout en marchant, il s'efforçait de collecter de nouveaux indices sur la nature des lieux tout en essayant de se remémorer les lectures faites dans les Vaux ou lors de son périple. Il avait été particulièrement attentif aux statues féminines et à l'araignée qui faisait office de verrou empêchant l'accès à la pièce dans laquelle ils avaient trouvé refuge.

Le demi-drow s'était ensuite sommairement installé, se délestant de ses armes et de son sac. Il était bien décidé à se reposer... dès qu'il aurait pu discuter quelque peu avec Nërissa.

Il s'approcha lentement de la cheffe de l'expédition et s'assit à côté d'elle :


- Quel périple épuisant mais quel lieu fascinant! Il y aurait là de quoi mener bien des recherches, si les circonstances le permettaient... Mais, si vous avez un peu de temps à me consacrer, je souhaiterais surtout en savoir davantage à propos d'Harnuial et de cette créature destructrice que j'ai entraperçue dans la vision...


Reïlo utilise sa compétence de connaissance (histoire/géographie/mystères/religion : + 7) pour en apprendre davantage sur le lieu dans lequel ils se trouvent.

écrit par: Schninkel Mercredi 05 Septembre 2018 à 23h33
user posted image


PARCHEMIN
Perception : Mirtzar (9)/ Gulmar (18)/ Reïlo (12)/ Gon(24)
Connaissances : Mirtzar (10)/ Gulmar (15)/ Reïlo (13)/ Gon (17)


Gulmar, Mirtzar Boucledacier & Reïlo Blanche Flamme
Au cœur de la crypte, tous les aventuriers n’eurent que peu de réflexions à faire pour lier l’araignée représentée en mosaïque à l’entrée, aux cultes Drow qui éprouvaient une fascination particulière pour ce type de prédateurs invertébrés. Hormis cela, aucun ne fut réellement capable d’appréhender les vestiges qu’ils visitaient à présent. Mais l’essentiel fut que l’expédition put enfin contenter leurs estomacs et se délester de leurs équipements. Le goudron qui servait à alimenter les lumières, rejetaient une fumée âcre qui se mêlait à la poussière. Les bottes des aventuriers étaient encore recouvertes des moisissures qu’ils avaient piétinées un peu plus tôt. Le périple avait soumis leurs corps à rude épreuve, et en l’état actuel, ils n’auraient pu dire l’heure qu’il était ou même la date précise qui marquait cette énième journée dans les tunnels. Les expéditionnaires auraient pu atteindre les profondeurs d’Outreterre.

Le métis Elfe noir fut le premier à réagir en soumettant quelques attentes envers Nërissa. Malgré les épreuves qu’il venait de vivre, Reïlo démontra un certain enthousiasme que l’Elfe récompensa d’un franc sourire. Elle l’écouta tout en achevant de découvrir son environnement, comme absorbée par les arches atypiques et les gargouilles menaçantes. Les mots du jeune prêtre s’achevèrent quand il remarqua ce que son engouement lui avait dissimulé : Nërissa parcourait les vestiges en parcourant des doigts les parois rocheuses, et brusquement, elle avait eu un léger mouvement de recul. Lorsqu’elle tourna les yeux, Reïlo fut surpris d’y trouver des larmes. Elle prit une ample inspiration et répondit d’une voix faible :


- D’indescriptibles atrocités et d’affreux souvenirs hantent ses lieux souillés. (elle contempla une perspective plus large de la structure, puis échouant le regard sur la guide Elfe noir, qui semblait discrètement s’éclipser, elle reprit) J’ai quelques réponses à obtenir avant de m’entretenir avec toi. (elle plongea de nouveau les yeux sur le jeune prêtre puis apposa sa main sur son bras, en témoignage de sincérité) Ne dit-on pas que la longévité d’un Elfe est égale à sa capacité à s’étonner ? (questionna-t-elle par pure rhétorique et tentant de reprendre de la contenance) Tu devrais prendre le temps de te reposer un instant. Tu auras besoin de toutes tes capacités dans peu de temps.

Sans un mot supplémentaire, Nërissa rejoignit la Drow alors qu’elle était en train de disparaitre entre deux rochers à l’Ouest du campement. Reïlo resta avec d’avantage de questions qu’en allant la trouver. Il se trouva obligé de patienter avec toutes ces interrogations qui semblaient le préoccuper plus que ses maigres jambes ankylosés.

Gulmar, toujours silencieusement en retrait, le seul humain de l’expédition, jamais loin de la petite elfette, mais surtout, fort de ces lointaines expéditions dans les plaines arides du Shaar : était persuadé qu’il s’agissait d’une cavité d’origine naturelle, mais en parti aplani, le sol semblait volontairement aplani. Le travail, pour l’œil avisé, était grossier et certaines parois portaient encore des traces de burin.

Quelques minutes passèrent, et Dirialhn, qui n’avait cessé de faire nerveusement les cent pas, disparu à travers les vestiges, certainement avec l’objectif habituel d’explorer les lieux pour les sécuriser. La petite Elialann se reposa contre le mur, afin que rien ne puisse se glisser derrière elle, et se mit à jouer avec sa dague. La flamme d’une torche vacilla au passage d’une silhouette. Sa lumière projeta une ombre inquiétante sur les murs et un Elfe vint à la rencontre de Mirtzar puis s’agenouilla à ses côtés. C’était Tusmarcil qui venait examiner la plaie sur le bras du guerrier. Sans laisser le choix au molosse, le prêtre Elfe exécuta un chant Elfique, d’une voix monacale, il fit apparaitre un halo de lumière entoure qui entoura son corps, de petites sphères de lumière apparurent sur la paume de ses mains, et il ferma les yeux, continuant de chanter. Soudain, il posa ses mains sur le bras de Mirtzar, sur la plaie, et en une vague de chaleur, elle se cautérisa immédiatement. Le chant s’acheva, le prêtre ôta ses mains et le Nain pu constater le parfait état de ses membres.
Tusamircil se mit à sourire en haussant les épaules.


- Nous avons encore du travail. (il se retourna vers la petite Elfe adossée non loin) Où en sont nos camarades ? (elle ne répondit pas) C’est qu’il me tarde de quitter cet endroit lugubre, et de retrouver la lumière.

Le prêtre se redressa sans mal, et en sifflant à voix basse quelques mots dans le doux langage du beau peuple, il activa une nouvelle fois le sortilège d’illumination au sommet de son bâton. La lueur qui émanait était plus éclatante que celle des torches, blanches et pures comme les rayons portés par Séluné à la surface.

- Avant de s’adonner à la rêverie réparatrice, voyons voir ce que nous avons ici. (il se mit à déambuler dans la caverne en observant les hauteurs) Je suis persuadé que l’étrange monument a été construit bien longtemps après la crypte, par des occupants différents. (il louvoya entre les affaires du molosse, Reïlo et son propre sac) Je dirais, certainement ceux qui ont jugés de marquer les lieux de gargouilles pour effrayer les curieux. Le contraste entre les deux architectures est saisissant mais je serais malheureusement incapable d’évoquer les cultures en question. (il balaya le plafond de l’aura lumineuse de son bâton) Il semble être indiqué que les bâtisseurs de ces arches atypiques étaient au service de maîtres versés dans le commerce.

Les expéditionnaires étaient un auditoire aisément conquit dans la mesure où ils étaient éreintés de leur périlleux voyage. L’Elfe continua d’arpenter les lieux d’un air ingénu, tel un érudit qui enseignait passionnément à ses élèves. Il s’engouffra entre les colonnes et disparu un instant à l’intérieur de l’édifice.

- Ces assiettes en cuivre ressemblent à des bols profonds. Il y a des inscriptions, cela devait servir...mmm à recueillir l’eau... Hmm mm

- sans doute afin de mesurer le passage du temps, suggéra la petite Elialann d’un air légèrement agacé.

- C’est fascinant ! s’écria le prêtre en contemplant l’assiette.

- Combien de litres depuis le début de cette conversation ? Intervint le comédien Elfe en ricanant. Non, j’déconne.

user posted image


Reïlo Blanche Flamme
Mût par une curiosité surprenante, bien plus que celle qui le poussait autrement à écouter le prêtre Tusamircil décrire son environnement, Reïlo Blanche-Flamme décida instinctivement de suivre les pas de Nërissa. En s’éloignant du reste du groupe, il emprunta un couloir dont l’entrée était à peine perceptible depuis la grande salle. Le tunnel était parsemé d’arches étranges, composées d’un matériel qu’il ne pouvait identifier, l’ensemble de ces colonnes et poutres donnait au boyau de roches l’impression de traverser la colonne vertébrale d’un géant. Les vestiges Drows, si cela en était, attisèrent nombreuses craintes en lui.
Soudain, une voix nasillarde intervint au loin.




Il continua de se rapprocher prudemment tout en écoutant la conversation et en étant le plus discret possible. La voix paraissait devenir plus plaintive, le jeune prêtre peinait à apprécier l’étrange accent de l’Elfe noir.



Après avoir croisé une autre artère sur sa droite, il resta soudain bouche bée en découvrant aux abords une pièce qui hébergeait une imposante statue de marbre rouge. Elle représentait une femme en colère qui tenait un livre dans le bras droit et une arme d’hast dans l’autre main. Des mots semblaient gravés sur le socle de la statue.



Faiblement éclairé par la lueur qui émanait d’un gigantesque orbe à moitié engoncée dans le plafond de la vaste chambre, les pierres luisaient d’une lumière froide et bleutée. Deux femmes étaient assises, paraissant infimes aux côtés de l’imposante statue au regard colérique. Nërissa avait toujours cet air enfantin, malgré la droiture de sa silhouette, assise au sommet d’une roche sphérique, dos à la statue, les jambes croisés et les bras sur les cuisses, elle maintenait cette position méditative si familière.

- Je vais prendre une empreinte des inscriptions qui couvrent ces lieux et voir ce que je peux en tirer grâce à nos livres d'histoire. (L’espace d’un instant, elle eut l’air absent : elle contemplait l’Elfe d’Outreterre assise légèrement en contrebas de sa position. Elle prit une profonde inspiration) Pour conserver l’espoir, il faut parler d’avenir car nous n’arriverons à rien si nos esprits restent pétrifiés d’horreur.

La Drow leva la main en secouant la tête. Elle était comme toujours habillé de fourrures et de cuir noir matelassé, une lance d’ivoire fermement ancrée dans ses mains.



user posted image

écrit par: Mirtzar Vendredi 07 Septembre 2018 à 22h24
Contrairement à la plupart des ses compagnons, Mirtzar avait l'habitude de passer de longues périodes sous terre sans que cela n'affecte son humeur. En règle générale, il se sentait même plus en sécurité avec un épais plafond au-dessus de la tête qu'à l'air libre. Mais cet endroit ne respectait aucune règle générale.

Il était évident que tout le monde avait les nerfs à vifs, Dirialhn qui ne cessait de se mouvoir, Elialann jonglant avec sa dague, Dame Nërissa semblant parler aux murs, etc. Mirtzar essayait de se convaincre que son propre malaise était seulement le contre-coup inévitable de la perte de sang qu'il avait subi il n'y avait pas si longtemps que cela mais ce n'était pas une grande réussite.

Tusamircil n'avait pas non plus oublié sa blessure et vint faire usage de ses dons. Le nain d'or devait avouer que, malgré ses réticences à l'égard de l'Art, la magie avait de clairs avantages et il était bien content de ne pas avoir à attendre que la Nature lui restaure son bras. Il ne put se retenir de l'agiter pour en tester la souplesse tout en remerciant le prêtre pour ses soins.

Depuis qu'ils étaient entrés dans l'imposante pièce, ou cité ou quelque soit le terme approprié, Mirtzar ne s'était pas vraiment éloigné d'Elialann mais il suivit Tusamircil pendant qu'il donnait un exposé sur les anciens occupants du lieu. Mirtzar ne savait pas comment il en était arrivé à ces conclusions mais il n'avait pas l'intention de les questionner. Il se contenta d'une simple réponse espérant le lancer dans des explications plus détaillées qui assouviraient sa curiosité et feraient passer le temps un peu plus vite.


-Si nous devons rencontrer d'anciens occupants de ces lieux, je préfère les amateurs de commerce plutôt que ceux des araignées. Et, je n'y aurai pas pensé tout seul, mais c'est, il me semble, une excellente déduction, Elialann.

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mercredi 12 Septembre 2018 à 09h29
S'il était une chose que Blanche Flamme avait apprise en suivant les enseignements de ses divers maîtres, c'était la patience. Il était quelque peu déçu de ne pas avoir obtenu davantage sur Harnuial et l'étrange vision qu'il avait vécue mais il savait que tout venait à point à qui sait attendre.

Toujours poussé par la curiosité, il avait discrètement emboîté le pas à Nërissa qui avait fini par rejoindre leur étrange guide drow. Leur discussion avait été difficile à suivre et le jeune prêtre d'Oghma s'efforçait tant bien que mal d'en suivre le fil. La difficulté était double : d'une part l'accent aux étranges intonations de leur guide, et, d'autre part, le manque de connaissances de Reïlo (malgré ses nombreuses lectures) relatives à la civilisation drow dans cette partie du monde.

Il avait néanmoins cru comprendre plusieurs éléments intéressants : cette place serait la colonie dont leur guide était originaire mais elle avait subi un terrible destin. Dépeuplée et abandonnée, elle gisait là, tel un passionnant musée à explorer pour un esprit curieux... et très aventureux, au vu des dangers qu'ils avaient affrontés.

Le jeune prêtre fit quelques pas en direction des deux interlocutrices, tout en gardant le silence afin de ne pas interrompre leur conversation : le meilleur moyen d'apprendre était souvent d'écouter.

écrit par: Gulmar Lundi 17 Septembre 2018 à 23h21
Alors que les expéditionnaires avançaient en cortège profondément sous la terre, le rôdeur humain ne pouvait s'empêcher de se repasser le film de tous les évènements dans lesquels il avait été impliqué… Quelque fut la manière dont il abordait les évènements, il en parvenait à la même conclusion : il n'avait pas été brillant… Vraiment pas ! Chargé de surveiller les arrières de ses compagnons, il s'était fait surprendre par une embuscade. Durant le combat qui en avait découlé, il aurait certainement perdu la vie sans l'intervention de Dirialhn… Certes il avait par la suite démontré qu'il savait se servir d'un arc en épaulant l'elfe dans son combat, mais même là il avait eu l'impression que le combattant lui avait plus offert une chance de ne pas avoir l'air ridicule, qu'il n'avait réellement eu besoin de son aide.

Voilà les pensées qui tournaient en boucle dans son esprit alors qu'ils avançaient à grand pas dans un environnement qu'il ne connaissait pas vraiment. Il ne prit donc pas vraiment le temps d'observer le "paysage" qui défilait et avait perdu un peu de sa concentration, obnubilé par l'idée de se racheter et de prouver qu'il pouvait être utile au groupe. Après tout, il ne pouvait pas se permettre de faire passer son mentor pour un mauvais Maître… Il saisirait la prochaine occasion pour se racheter. Il se le promit. Fort de cette promesse, il fit l'effort de revenir à un état de concentration et de vigilance élevés afin de se montrer digne de sa présence dans le groupe.

Il fut heureux, quelques temps plus tard, que leur périple de la journée toucha à sa fin. Bien que fatigué, il ne souhaitait pas en rester là pour l'heure. Il souhaitait demander à Dirialhn s'il daignerait lui accorder du temps pour l'aider à s'entrainer au corps à corps, afin que dans le cas d'une nouvelle surprise, il soit plus à-même de se défendre. Et alors qu'il se dirigeait lentement vers l'elfe, ce dernier partit de nouveau en éclaireur.

La main sur le pommeau de son épée, sentant l'éclat dû au choc de la chute l'arme lorsqu'il s'était fait désarmer, Gulmar décida qu'il suivrait Dirialhn, à la fois pour en apprendre plus, mais également pour assurer les arrières de l'elfe à qui il devait la vie. Il ne partagerait pas ses pensées sur la cavernes dans laquelle ils se trouvaient, car après tout cela n'apporterait rien à l'expédition…

Il laissa passer quelques secondes après le départ de l'elfe, puis se dirigea vers l'endroit par lequel ce dernier les avait quittés, d'un pas ferme et décidé. Après tout, le chemin du traqueur et de l'éclaireur étaient deux chemins qu'il était sensé maîtriser...


écrit par: Schninkel Mardi 18 Septembre 2018 à 13h09
user posted image


Gulmar
Pour des raisons personnelles, faisant fit du fait qu’il n’était pas complétement remis de sa faim et de l’épuisement général dut à une journée de marche, le chasseur du Sud décida de faire preuve de conviction et de filer le train d’un Elfe à travers les cavernes qui serpentaient dans les profondeurs souterraines des toits du monde. Malgré tout, Gulmar était doté d’une certaine expérience, il se déplaçait avec aisance et savait se montrer discret, mais même sous terre, rien ne semblait échapper aux Elfes. Gulmar devait admettre qu’il était surpris par les compétences de Dirialhn, sa réserve et les efforts qu’il déployait pour ne laisser aucune trace. Sur les façades occidentales des monts des Galènes, il avait su apprécier les itinéraires qu’il avait choisis, s’écartant souvent de la piste pour semer d’éventuels poursuivants. Mais, s’il était possible de traquer une proie en forêt, de relever les traces du passage d’un ou plusieurs individus, sous une feuille écrasée dans l’humus, sur un lambeau d’écorce arraché à une hauteur révélatrice, sur le motif formé par des brindilles brisées sur le sol ou plus facilement encore, dans la neige malléable qui ne laissait passer aucun indice ; il en était tout autrement dans les souterrains, là où les remous dans l’air devenaient infimes, où les cris se révélaient altérés et surtout, là où les ténèbres devenaient insondables.

Ainsi, le rouquin avait quitté le campement et ses partenaires, sans un mot, pour se faufiler dans l’ombre d’un tunnel, progressant à tâtons le temps que ses yeux s’adaptent à l’obscurité. Gulmar dut avancer presque accroupie, ses pieds chaussés de bottes de cuir souple tentaient de ne faire aucun bruit. Il était encore équipé de tout son fardeau habituel et perdit un peu de temps quand il fut obligé de s’infiltrer dans une étroite fissure communiquant dans une large caverne. Le sol y était meuble et couvert de débris, malheureusement, l’atmosphère était désormais complétement opaque pour ses yeux. Partout autour régnait une obscurité complète. Il devait à présent faire un choix ; continuer sa traque dans l’obscurité avec toutes les difficultés que cela impliquait, allumer une torche pour oser progresser convenablement ou tourner les talons afin de rejoindre le confort des lumières du campement.


user posted image


Reïlo Blanche Flamme
Le jeune prêtre s’avança silencieusement jusqu’aux deux femmes, sous le regard sévère de l’imposante statue de pierre sous laquelle était allée prendre place Nërissa. Le faciès de la géante de pierre exprimait une certaine sérénité à toute épreuve. Le genre d’équilibre que le groupe n’avait pas connu depuis des lunes. Çà et là, à courir dans les souterrains, il semblait être interdit d’être aussi calme et confiant que ne pouvait l’être ce colosse de pierre. L’espace d’un instant, il lui parut que cette culture, ces vestiges, paraissait la seule constante dans un monde chaotique.

En s’approchant, le jeune prêtre remarqua plus attentivement la source de lumière provenant des hauteurs. Il ne s’agissait pas d’un orbe mais d’une sorte de miroir sphérique suspendu par un étrange appareil de cuivre fixé sur la pierre. Un miroir circulaire semblait pouvoir pivoter sur son axe. En examinant les particules de poussières qui faisaient apparaitre un large rayon de lumière, Reïlo devina l’existence d’une autre chambre devant contenir la source de cette étrange lueur.

Toujours discret, les yeux scrutant l’environnement, il écouta la conversation. L’Elfe noir demanda à Nërissa s'il était correct pour elle de dire qu'elle « voit » ces visions, et s'il ne valait pas mieux dire qu'elle les « imaginent ». La prêtresse animiste prit une longue gorgée de son thé parfumé qu’elle savoura un moment, et regarda ses pieds, puis le plafond. « Vous dites que le monde s’arrête à ce que vous voyez de vos propres yeux. Pour moi, c’est là qu’il commence. »

A ces mots, la montagnarde à la peau d’ébène tourna brusquement le visage vers le jeune Oghmite et écarquilla ses grands yeux écarlates. Elle renâcla et commença à se redresser en s’aidant de sa lance nacrée. Elle hocha du menton dans la direction de Nërissa et fit remuer ses doigts nerveusement. La Grande Inspiratrice parut comprendre le message, et à son tour, hocha de la tête en réponse. Sans perdre un instant, la Drow émit un sifflement agacé et tourna les talons pour s’éloigner du centre de la pièce. Elle disparue à nouveau en s’infiltrant entre deux pans de roche. Révélant une nouvelle fois que ces galeries étaient de véritables souricières.

Visiblement aussi farouche qu’un animal sauvage, la simple présence du jeune Oghmite venait de faire fuir la Drow. C’était à se demander ce que les deux Elfes avaient échangés pour en arriver à tant de courtoisie avant d’être interrompus.

Le rire délicat et familier de Nërissa attira l’attention de son apprenti.
Reïlo aperçut que sa maitresse lui indiquait de s’asseoir à ses côtés.


- Ne le prends pas pour toi, la solitude peut verrouiller même le plus endurci des cœurs. (elle sourit à nouveau et reprit une gorgée de son thé) Les probabilités d’avoir ces échanges étaient infimes... En vérité, Jusqu’au choix de l’heure de notre rencontre, rien n’était fortuit.

Légèrement en surplomb, assise en tailleur, l’érudite plongea ses yeux sur le sang-mêlé. Ceux-ci ne luisaient pas de l’aura magique habituelle, mais les deux pupilles verdâtres restaient brillantes sous le halo de lumière froide.

- Et désormais le destin nous demande de détruire une menace de ténèbres. (sa voix devenait doucement plus solennelle) Tu espérais des réponses, et il me faut te cuirasser pour affronter ces défis.

Elle prit une profonde inspiration, ferma les yeux et leva les mains en pianotant du bout des doigts. La canalisation magique se matérialisa en écume verte qui s’agglutina pour former une sorte de spectre en forme de goutte. L’émanation fantomatique flotta jusqu’à Reïlo avant de s’immobiliser devant ces yeux ébahis. L’ectoplasme de jade se cristallisa en sphère plane et lisse qui se mit à pivoter lentement sur son axe, puis des reliefs se brossèrent à la surface du globe.

- Ceci est Harnuial, annonça-t-elle, une petite planète perdue dans un autre plan de la réalité, un havre de luxuriance qui me fascina jadis lorsque j’arpentais différents mondes. Un cœur de sauvagerie vierge de toute civilisation conquérante. Un grain de sable dans l’immensité de l’univers (Nërissa fit claquer ses doigts, et soudain, la sphère implosa sans un son, en une multitude de petites billes vertes flottant dans les airs) Je possède un lien immuable menant à de nombreux plans que j’ai un jour eu l’occasion de visiter, et un sort permettant à l’âme de se déplacer des uns vers les autres. Bâtir la force de son esprit, voler au-dessus des vents solaires, libre et léger, voyager vers des soleils lointains et être témoin de la naissance de nouvelles étoiles jusqu’aux couloirs brumeux du temps.

L’Honorable Elfe ouvrit les yeux comme émergeant d’un rêve. Elle regarda le jeune métis en s’efforçant de reprendre une voix moins enjouée.

- J’ignore encore les raisons, mais un appel sans mots m’a attiré vers Harnuial alors que je me concentrais sur notre situation. Contrairement à notre première expérience de divination, qui consistait plus à révéler ton subconscient, il s’agissait là clairement de ma propre destinée. (elle claqua une nouvelle fois des doigts et les lueurs innombrables se dissipèrent aussitôt) J’ignore aussi comment tu as pu m’assister durant cette expérience. Le hasard, le talent ou la chance du débutant. Je pencherais plus du côté de la gemme que je t’ai confiée. Ses propriétés sont encore, je te l’avoue, indéterminée. Une raison supplémentaire pour en prendre grand soin.

Elle expira dans un doux signe de lassitude, érudite exaspérée face à cet amoncellement d’énigmes.

- Nos priorités restent inchangées, reprit-elle avec détermination, le bouclier du paladin des sables et le fragment d’étoile qu’il recèle.

Nërissa laissa quelques secondes blanches à travers le flot d’informations qui venait d’être déversé, invitation évidente lancée à son interlocuteur pour le laisser enfin s’exprimer. Communiquer avec une télépathe pouvait décontenancer, l’évidence se fit alors qu’elle devait s’efforcer de laisser son entourage communiquer physiquement ce qu’elle percevait mentalement.

user posted image



Mirtzar Boucledacier
Les expéditionnaires continuaient de se reposer sous les lueurs vacillantes des torches, tandis que le prêtre balayait les murs de la caverne pour en explorer chaque recoin. Le guerrier Nain le suivit dans sa quête d’érudition et découvrit d’étranges poinçons émaillés à la base de la paroi. Tout en prêtant un œil avisé, il écouta attentivement l’examen de Tusamircil et les éclaircissements de la petite acrobate. Elle rendit un sourire à Mirtzar après qu’il lui ait délivré une gentillesse.

- Je tiens l’idée des rapports d’une célèbre exploratrice, affirma-t-elle, Dame Laurent. (voyant que sa réflexion apportait plus d’interrogation que de précision, elle reprit) J’y pense depuis le début de notre périple. Il y avait aussi des bols sous des stalactites... De mémoire, elle menait une expédition dans un grand glacier de l’Epine dorsale du monde. Ils auraient découverts les traces d’existence des Dae-Tel'Quessir.

- Ah ! « Les Elfes des neiges », intervint le comédien Elfe à la chevelure invraisemblablement rousse. Des Elfes, tous bleus, de sept pieds de haut ? Ah ah oui, j’ai entendu parler de ça aussi...

- Les histoires de Dame Laurent sont populaires, reprit le prêtre à l’attention du molosse à ses côtés. Une aventurière et une autrice prolifique.

- Et à l’imagination débordante, railla Gon en mimant de s’endormir sans réellement prêter attention à la conversation.

Elialann soupira suite à la dernière réplique de l’artiste et reprit à l’attention de tous ceux qui s’intéressaient au sujet.

- Si l’on en croit le livre, bribes du rapport qui fut remis en Eternelle-Rencontre, ils feraient partie du grand peuple des Elfes. Ils seraient venus d’un autre monde à une date encore inconnue.

- Cela me rappelle ce qui est arrivé aux Avariels, répondit Tusamircil, le regard toujours porté sur les façades rocailleuses, qui nous révélèrent bien tard avoir vécus Toril avant même l’arrivée des Ar-Tel'Quessir. Quelque part, cela me rassure qu’il reste encore certaine part de mystère en ce monde.

Le prêtre Elfe illumina un nouveau pan de mur d’un revers du bras et poussa un brusque hoquet en croisant le regard d’une gargouille au sommet d’un pilier de pierres. De son côté, un détail attira l’attention de Mirtzar, un endroit où la maçonnerie paraissait différente. Sur une grande plaque cuivrée, il tenta vainement de décrypter les gravures d’un dialecte inconnu. Mais avant de demander une quelconque expertise, un nouveau détail heurta sa réflexion. Sous les mystérieuses inscriptions se trouvaient des gravures taillés grossièrement à même la pierre. Le Nain dut épousseter les failles pour découvrir l’alphabet familier de son peuple. Un étrange suite de mots...



user posted image

écrit par: Gulmar Mercredi 19 Septembre 2018 à 21h44
Face au constat de ses choix réduits, l'humain prit quelques secondes pour maudire son manque de discernement. En effet, il se rendait compte à présent que son idée n'était pas des plus judicieuses, d'autant plus qu'il était parti encombré avec son matériel…

Il repensait à présent à certaines paroles qu'avait prononcé son mentor nain il y avait plusieurs lunes, de très nombreuses lunes…


¤ Un jour tu comprendras, gamin, pourquoi c'est mieux d'être un nain pour faire ce que nous faisons… ¤

Le nain s'était alors mis à rire généreusement. A présent qu'il était seul dans cette salle à ce point sombre qu'il n'y voyait rien, il comprenait un peu mieux ces propos. Un humain, seul dans un souterrain sombre, encombré de matériel, malgré toute sa bonne volonté aurait beaucoup de mal à pouvoir suivre la piste d'un elfe manifestement rompu aux techniques visant à masquer ses déplacements, et à priori discret comme une ombre.

¤ Imbécile ! ¤

Mais plutôt que de céder à l'autocritique et au défaitisme, le rôdeur du lointain Shaar en vint à se souvenir des enseignements de son maître, non sans ressentir un brin de fierté.

¤ Lorsqu'un problème semble ne pas avoir de solution, prend le temps de te poser, de méditer et d'écouter les murmures de la terre, du vent, des pierres… Même si tu ne trouves toujours pas de solution après cela, au moins tu seras en harmonie avec ton environnement et dans un meilleur état d'esprit pour aborder la suite. ¤

Fort de cette reflexion, le rouquin décida de s'asseoir à même le sol, disrètement et de façon confortable. Là, il se mit soudain à faire le vide dans son esprit et à se concentrer sur tout ce qui se trouvait autour de lui, mobilisant chacun de ses sens afin de mieux appréhender ce qui l'entourait. Ainsi peut-être parviendrait-il à se familiariser avec ces lieux et cette obscurité.

Il était en ce moment, somme toute, dans l'une des situations qu'il préférait : seul, en communion avec la nature. Et le sourire qu'affichait son visage, malgré la fatigue et la faim qui commençait à se faire bien sentir, en était la preuve.


écrit par: Reïlo Blanche Flamme Vendredi 21 Septembre 2018 à 21h55
Reïlo était fasciné par les propos de Nërissa et les questions se bousculaient une fois encore dans sa tête, questions sur les plans, sur ces autres planètes, sur cette gemme si puissante que la Dame lui avait offerte comme s'il s'agissait d'un objet magique mineur... ainsi que sur les liens qui unissaient tous ces éléments avec leur quête, si liens il existait. Sans parler des questionnements quant à leur situation immédiate, sur leur guide et sur l'endroit dans lequel ils se trouvaient.

L'esprit de Blanche Flamme bouillonnait, il apprenait plus en quelques heures qu'en semaines de lecture et cela le satisfaisait grandement. Mais le ressenti de son corps était tout autre : ses membres étaient épuisés et réclamaient urgemment qu'il se repose. Le prêtre d'Oghma maudit intérieurement ces contingences pratiques et matérielles, regrettant de ne pas pouvoir accorder toute son attention aux choses de l'esprit.

Avant d'aller prendre un peu de repos, il se risqua à poser une question :


- Je me suis engagé à mener à bien cette mission, quoi qu'il en coûte. Mais cette expérience de vision m'a quelque peu troublé, je dois bien l'avouer. C'était si étrange, terrifiant et... réel. Je me demandais dans quelle mesure étions-nous vraiment là-bas. Pouvons-nous interagir avec ce qui se passe sur Harnuial? Changer le destin de ce monde, en prenant éventuellement le risque de mourir là-bas? Ou sommes-nous cantonnés au rôle de spectateurs, de voyeurs en quelque sorte, qui observent impuissants, mais bien à l'abri, une scène qui les fascinent tout autant qu'elle les effraie?

écrit par: Schninkel Samedi 22 Septembre 2018 à 01h24
user posted image


Gulmar
Les rires généreux de l’humain firent écho dans les tunnels sombres et donnèrent le sentiment que les parois se moquaient de lui. Le chasseur s’immobilisa après avoir parcouru une dizaine de pas dans le boyau de roche. Dans l’obscurité, l’espace ne semblait jamais finir et les autres couloirs pouvaient se détacher en une infinité de galeries. Désormais seul, il se laissa glisser au sol dans un état méditatif, cherchant à faire le point entre ce que lui soufflait son intuition et ce que sa raison lui refusait d’accepter.

Il n’avait aucun moyen de déterminer lequel il devrait emprunter et plus le temps passait, plus Dirialhn s’éloignait. Il en était à ce stade de ses réflexions lorsque sur le sol, ses doigts rencontrèrent un étrange objet. Dans l’obscurité profonde, le chasseur tenta d’en définir l’origine. Trop lourd pour être un éclat de roche, trop lisse pour être un morceau de bois ; le chasseur tâtait l’objet poli et longiligne de la longueur d’un tibia, l’idée le heurta et il fut persuadé d’être littéralement tombé sur un os.


user posted image


Reïlo Blanche Flamme
Penchée légèrement au-dessus de lui, l’érudite Elfe acquiesça d’un mouvement de tête et se mit à sourire généreusement à son apprenti. Heureuse de voir subsister en lui, malgré les événements, une vision savante et un intérêt intellectuel. Elle se tut quelques secondes et baissa la tête un très court instant, faisant tourner le breuvage dans sa tasse, avant de reprendre d’une voix claire :

Nërissa
- Le voyage astral peut se réaliser de différentes manières, celle que j’emploie : la projection astrale offre un corps qui m’autorise à prendre d’avantage de risques sur les Plans Extérieurs. En contrepartie, comme tu l’as deviné, le champ d’action est drastiquement réduit.

Certains camarades de la confrérie possèdent les compétences pour parcourir plus librement les carrefours du multivers en voyageant physiquement. Pour ma part, je dois confesser que c’est un domaine que j’explore encore. J’ai besoin de conserver un lien pour me guider dans les canaux astraux. Je n’ai accès qu’aux lieux que j’ai déjà visité quand j’arbore cet aspect éthéré, et mes capacités ne me permettent pas encore d’interagir pleinement avec mon environnement. C’est en partie à cause de cette faille et de la nature de mes visions que je t’ai confiée la gemme. Afin de préserver une chance de retour.

--------------------
Profondément liée à la nature, fondatrice de l’académie du Val’Humble, grande inspiratrice des ordres Oghmites, adepte influente et aventurière de renom. Réputée excentrique parce qu’elle voyage par monts et par vaux. Les adeptes qui lui ont jurés serments semblent lui vouer un profond loyalisme.


Elle leva le nez en direction de l’imposante source de lumière qui inondait la scène d’un halo pâle. Son regard resta perdu dans le vague. Nërissa semblait penser à haute voix. L’espace d’un instant, elle eut l’air désarmé, abattue et très triste.

- Pour en revenir à la nature de la vision que nous avons partagée, comme je te l’ai dit, je suis encore en proie à bien trop d’incertitudes pour me résoudre à des conclusions. Une chose me semble néanmoins certaine, cette vision est une prédiction, ma destinée, tu n’as pas à t’en soucier. Il me reste à définir la nature de ce que nous avons aperçu, et surtout, à découvrir ce qui me permettra de rejoindre physiquement Harnuial. Vous ne survivriez pas une demi-journée tant la faune et la flore y sont... particuliers. En réalité, je pense que cette lune rouge, l’éveil du titan et « l’année des dragons renégats », que tous les bouleversements qui frapperont indistinctement Toril, Harnuial et tous les autres mondes, tous seront le résultat d’un seul et même phénomène : une conjoncture tellurique à l’échelle extra-planaire.

Elle retourna le regard vers Reïlo et retrouva rapidement le sourire qu’elle avait perdu en discourant.

- Je t’invite à ne pas trop t’attarder sur cette dernière idée, c’est un concept qui doit même dépasser certains dieux, si ce n’est le résultat même de leur implacable volonté. (elle émit un petit rire nerveux et poussa un soupir) Mais sache que j’ai confiance car dans tous les dénouements possibles, peu d’entre eux nous amenaient jusqu’ici. Le reste vous appartient et j’ai confiance.

Elle prit une nouvelle gorgée de son thé parfumé et reprit de sa douce voix :

- Les réponses viendront quand le temps sera venu. Mais tes réflexions sont un bon sujet de transition pour me permettre d’aborder ce pourquoi je voulais te consulter. A notre rencontre, du semblait prêter tes pensées à un sujet d’étude bien précis, la théosophie et la quête de l’idéal unissant l’Art et la foi, la sorcellerie et la sainteté. (elle pressa ses grandes pupilles vertes sur le sang-mêlé comme pour le sonder) Notre rythme est soutenu et cela n’a pas du te laisser beaucoup de temps de réflexion. Néanmoins, que peux-tu me dire sur tes recherches dans les domaines occultes et divins ? Quelles sont tes ambitions mon cher échevin ?

user posted image

écrit par: Gulmar Dimanche 23 Septembre 2018 à 14h23
Etrange découverte que celle d'un os… Toujours surprenant, et même déroutant lorsque l'on ne s'y attendait pas. Malgré tout, cela lui apparut somme toute assez évident.

¤Enfoncé si loin sous terre, cela ne devrait pas t'étonner… ¤

Néanmoins, une forme d'appréhension naissait dans son esprit. Si cet os n'était pas ancien, il se pouvait que la créature qui l'avait laissé là ne fut pas bien loin. Dans un tel cas, seul et sans lumière, il pourrait bien finir lui même à l'état de tas d'os. Cette perspective ne l'enchantait pas vraiment. Qui plus est, même sans aller si loin dans l'horreur, cet os lui apprendrait peut-être quelque chose s'il pouvait le voir, sans se mettre en danger. L'appréhension passée, il sourit de nouveau.

¤ Ca doit être de ça dont tu parlais mon vieil ami, hein ? ¤

Il décida alors de rebrousser chemin. Il se redressa, gardant l'os à la main, et agissant toujours le plus discrètement possible afin d'éviter d'éveiller d'éventuels soupçons. Il revint alors sur ses pas pour retourner voir ses compagnons restés au campement. Il souhait montrer sa découverte à Elialann afin de recueillir son avis sur l'endroit dans lequel ils se trouvaient.

En cheminant vers le campement, et alors qu'il retrouvait peu à peu une lumière suffisante, il observa l'os qu'il avait à la main, essayant de déterminer s'il était humanoïde ou non. Et éventuellement à quelle espèce ou quelle race il pourrait appartenir.

De retour au sein du groupe, il alla donc s'installer près de la jeune elfe et lui montra son os, sans se soucier d'une éventuelle réaction qu'elle ou quelqu'un d'autre aurait pu avoir à la vue de celui-ci.


- J'ai trouvé ça un peu plus loin. C'est quoi cet endroit à ton avis ?

La voix du rouquin se fit entendre trois à quatre secondes. C'était la première fois depuis un long moment…

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Lundi 24 Septembre 2018 à 22h09
Fasciné, Reïlo avait écouté attentivement les propos de son interlocutrice, tout en cherchant comme à son habitude à les graver dans sa mémoire. Tandis qu'elle parlait, il s'était permis de temps à autre à murmurer l'un ou l'autre :

- Fascinant... vraiment fascinant...

Au terme de ses explications, Nërissa s'était intéressée aux recherches de son élève, avec toute la bienveillance qui la caractérisait. Blanche Flamme était heureux de pouvoir aborder un tel sujet avec quelqu'un capable de le guider et de le comprendre :

- C'est la Connaissance, dans son ensemble, qui me fascine. Certains peuvent s'accomplir par la force de leurs bras, d'autres par leurs talents artistiques... mais la nature ne m'a pas doté de ces qualités. J'ai par contre une intelligence convenable, une grande soif d'apprentissage et la patience nécessaire pour ne pas vouloir brûler les étapes. Le Savoir est la meilleure manière pour moi de m'épanouir et de réaliser de grandes choses. C'est lui qui nous permet de comprendre le monde qui nous entoure, dans toute sa complexité, et de mieux maîtriser notre environnement... ainsi que nous-mêmes...

Porté par son enthousiasme, le métis s'était éloigné de la question initiale et décida d'y revenir :

- La consultation des livres et des documents d'archives ainsi que les faveurs d'Oghma sont un moyen d'accéder à la Connaissance, à de très grandes connaissances même. Mais sans comprendre la Toile et sans être capable d'user de cette magie que certains qualifient de profane, ces connaissances restent très lacunaires. Je veux explorer toutes les voies qui s'offrent qui moi, comprendre au mieux la complexité de l'univers. Je ne sais pas encore ce que je cherche précisément, quelque chose qui fera progresser notre connaissance à tous, quelque chose qui peut-être améliorera nos destinées ou qui permettra un renouveau dans la vision que nous avons de notre monde...

Il conclut :

- Mais c'est là l'oeuvre de toute une vie. Pour l'heure, je me concentre sur l'étude, sur le fait d'emmagasiner un maximum de savoirs, d'apprendre à chaque opportunité. Le voyage que nous réalisons m'a beaucoup fait progresser... Quant à mon étude de l'Art, elle ne progresse que lentement depuis que nous débarqué. A bord, j'ai pu compiler de nombreuses informations, étudiant presque chaque jour dans ma cabine. J'ai même réussi quelques tours de magie mineurs, rien de bien impressionnant mais il faut un début à tout... Depuis que nous sommes à terre, la fatigue et le froid m'ont empêché de poursuivre mes recherches dans ce domaine mais je les reprendrai dès que l'occasion se présentera.

écrit par: Mirtzar Mercredi 26 Septembre 2018 à 21h15
L'exploration de la caverne s'avérait pleine de surprises mais, en tout cas pour l'instant, celles-ci n'étaient pas désagréables. Elialann était aussi agréable que d'habitude, Tusamirci, intrigué, semblait plus ouvert et chaleureux et ... Gon. Mirtzar n'était pas vraiment certain de comment il s'était retrouvé avec eux mais il avait la distincte impression qu'il aurait préféré être n'importe où ailleurs. Le nain d'or devait avouer qu'il partageait ce sentiment: ce serait mieux si Gon se trouvait n'importe où ailleurs.

Elialann venait de proposer une origine à ces ruines et le Frère-Molosse ne pouvait pas apporter d'argument pour ou contre sa théorie: il n'avait jamais entendu parler des elfes des neiges. Préférant être silencieux qu'en tort, il choisit donc d'écouter l'elfe en silence. Gon choisit une stratégie complètement différente. Mais il n'apporta pas grand chose au débat si ce n'était une preuve supplémentaire qu'il avait raté quelques leçons de savoir-vivre.

Mirtzar avait bien envie de lui faire remarquer que, s'il fallait en croire la représentation durant laquelle ils l'avaient rencontré, Gon lui-même semblait devoir la majorité de ses informations à son imagination, sans compter qu'il n'avait pas vraiment l'excuse d'être populaire ou même agréable. Plus que cela, Mirtzar avait envie de lui mettre une gifle pour lui apprendre à se comporter de manière respectueuse. Mais il ne voulais pas passer pour une brute devant Tusamircil ou Elialann et se contenta de les imiter en ignorant les remarques inutiles du musicien.

Son esprit libéré de ces pensées, ses yeux furent libres de se promener sur les environs. Il ne fut pas aussi surpris que le prêtre par la gargouille car il ne l'aperçut qu'après le sursaut de Tusamircil mais son regard fut attiré par autre chose qui lui sembla des plus intéressant. Le nain d'or ne savait pas si Elialann avait raison sur les elfes des neiges mais ce qui était écrit, bien que n'ayant pas de sens pour lui, n'utilisait pas les runes de l'espruar. Comme ses compagnons semblaient avoir raté cet indice, il s'éclaircit la gorge afin d'attirer leur attention.


-Il y a quelques mots écrits avec des runes naines. Cela ne veut rien dire ... ou, plutôt, je ne comprends pas ce qu'elles disent. Les mots sont "Friga, Boria, Zylra, Arigrim, Grumdi, Vanyra, Kalea". Est-ce que cela vous inspire? On dirait une liste de noms?

écrit par: Schninkel Jeudi 27 Septembre 2018 à 12h03
user posted image


Gulmar & Mirtzar Boucledacier
Dans les vestiges d’une caverne sans nom, un guerrier Nain et un prêtre Elfe continuaient d’arpenter les roches avec des yeux curieux. Tusamircil prêta tout de suite attention aux remarques de son camarade, portant son halo lumineux jusqu’à la paroi que le molosse inspectait, il porta les doigts de sa main libre sur son menton, et marmonna quelques mots inaudibles.

- Effectivement. Cela semble être une suite de noms gravés clandestinement dans la roche. Cela ne m’évoque pas plus qu’à vous.

Les yeux de l’Elfe dérivèrent sur la plaque où un autre texte était plus proprement incrusté. Il marmonna de nouveau tout en se frottant nerveusement le menton.

- Tiens, c’est étrange... (ce n’est qu’en voyant Mirtzar lever les yeux qu’il se rendit compte qu’il venait de parler à voix haute) Ces inscriptions semblent être un dialecte des profondeurs.

Il plissa les yeux et courba les sourcils d’un air très concentré à l’interprétation des inscriptions.

- C’est horrible, lâcha-t-il légèrement offusqué, mais toujours très concentré. « Brûlez leurs demeures, prenez leur or, massacrez leurs familles par l’acier de vos lames et enchainez leurs âmes par la haine de nos cœurs. Le faible doit succomber pour que le fort puisse dominer, et nul ne peut être épargné. Car c’est ainsi le monde comprendra le véritable sens du mot peur. »

Le prêtre laissa lentement se perdre les derniers mots. Son regard resta un moment figé sur la plaque, puis il se tourna vers le Nain d’un air déconfit.

C’est à cet instant que Gulmar pénétra dans le large spectre lumineux des torches du camp. Il avait entendu l’étrange tirade que les deux archéologues venaient de débusquer. En réapparaissant, il n’avait pas forcément le contexte, mais les mots gardaient le sens qu’ils avaient. Les pas du chasseur le portèrent naturellement vers la petite Elfe, toujours légèrement en retrait, adossée à un mur, une dague toujours entre les doigts.


Malgré l’impassibilité naturelle de ses traits, Elialann paraissait intrigué par les propos des deux curieux, comme l’attesta le temps de réaction qu’elle eut à l’approche de l’humain. Quand elle décida enfin à décrocher son regard mi-clos pour le poser sur l’objet que Gulmar lui présentait alors, elle ne bougea pas un sourcil. (et ne toucha pas à l’ossement)

- votre os, c'est probablement un tibia de cervidé, peut être de femelle ou d'un jeune.

La petite Elfe arrêta de faire tourner sa dague entre ses doigts et émit un court rictus en constatant une légère déception sur le visage du chasseur de Gnoll. Elle s’éclaira la gorge, acheva de sourire et reprit de sa fine voix :

- Je ne sais pas où tu as trouvé ça, mais je suppose que le tunnel devait servir de chemin d’alluvion. Un grand courant d’eau aurait pu charrier ta découverte macabre jusqu’à nous.

user posted image


Reïlo Blanche Flamme
Le prêtre aux cheveux d’albâtre continuait de s’entretenir avec l’honorable grande inspiratrice. L’élève et son maître poursuivait l’apprentissage d’une leçon qui avait débutée depuis plusieurs semaines. Une séance d’érudition dans un décor très singulier.

- La magie se justifie par ses adeptes. L’Art et la foi, la sorcellerie et la sainteté, voilà les seules réalités. L’un et l’autre sont des extases, une façon de se retrancher. Certains diront que se lancer sur la voie dite du « théurge mystique » est se limiter à cause de la diversité des domaines consacrés. Mais ils sont aussi nombreux à se contenter de pain et d’eau, en y trouvant une joie infiniment plus intense que celle que peut éprouver un épicurien.

La devineresse Elfe parlait d’une voix douce et calme.

- Tu es destiné à devenir initié aux arcanes magiques, il est à présent temps d’apprendre à te servir de tes pouvoirs. L’origine de la pratique est héréditaire ou transmise, généralement le fruit d’une initiation que l’on peut qualifier d’apprentissage conscient. S’il est question d’apprentissage, c’est bien que l’on peut acquérir ces capacités. Il suffit d’en être digne. Il n’y a pas de hasard, et si tu devais douter un jour de tes capacités, ce doute doit être levé par ce fait : la pratique magique est venue à toi.

Elle extirpa une main de ses amples manches d’un geste élégant et la plongea dans la sacoche à ses côtés. Elle en sortie un objet enveloppé dans un tissu qu’elle présenta au jeune ecclésiaste. Son geste invita Reïlo à franchir quelques pas pour venir se saisir de ce que lui tendait Nërissa. Une fois fait, il put déballer le linge pour contempler un épais grimoire.

- Ce livre contient les secrets profanes, les conjurations magiques et toute la sagesse du monde. Il doit être honoré, respecté et protégé des regards indiscrets, des désirs cupides et des êtres malveillants. Il doit être remis à qui en sera jugé digne.

Une étrange gemme ornait la couverture du livre, il releva l’objet dans un rayon de lumière et elle s’alluma étrangement, comme prise d’une vie propre. Des nervures en reliefs de figures estampées où restaient des traces d’or, l’ouvrage sentait bon l’encaustique, l’encre séculaire. Une couche de cire luisait sur la couverture du vieux cuir du grimoire. Il ouvrit le grimoire sur une page aléatoire, l’écriture était si ancienne qu’elle était presque indéchiffrable. On y voyait des mots qu’il ne pouvait déchiffrer qu’à peine. Il reconnut cinq à six écritures et dialectes différents, au moins. Il retourna le grimoire à la page de garde. Seule la première page était soignée et parfaitement lisible, il y avait une longue liste de noms :

PARCHEMIN
« Magnus Gurthariel a fabriqué ce grimoire, en a laissé l’usage à dame Henariel de Valbise, et ensuite à baillé ledit grimoire à Berian Beaurebec, musicien. De Berian Beaurebec d’Arabel et Blanche de Valplume son épouse, le grimoire passa à Helline Beaurebec d’Arabel leur fille.
Puis à Amaury de Blanfort, fils de Helline,
Puis à Renand de Blanfort, fils d’Amaury,
Puis à Thalya de Chambly, nièce de Renand,
Puis à Mélissandre Loisiel, amie et commère de Thalya,
Puis à Jorgen, fils de Thalya de Chambly,
Puis à... »


La liste était longue, l’écriture changeait à chaque nom. Les inscriptions étaient finement écrites et il restait encore beaucoup de place, pour que la liste continue encore et toujours jusqu’à, qui sait, la fin du temps. Une manière d’invoquer les âmes de prestigieux arcanistes trépassés qui avaient encore un rôle à jouer dans le temps auprès de nouveaux apprentis. Il y avait tant de vie dans cet objet mort et inerte que l’on se transmettait de main en main avec nostalgie et beaucoup d’espoir. Sans doute le livre possédait-il une certaine valeur, mais le plus impressionnant restait son héritage. Le dernier nom était celui de Rayno Direni, qui l’avait transmis à Diana Direni son épouse.

- L’écriture va changer, sais-tu. Dans quelques siècles, notre écriture commune sera devenue incompréhensible. Tu reconnaitras les écritures occultes et tu y apposeras les tiennes, cher Reïlo et ensuite tu transmettras ton savoir à ceux qui devront lire le grimoire, et cette connaissance sera ainsi transmise en même temps que le livre. Le grimoire t’appartient à présent, tu es son nouveau gardien. Le suivant d’une longue lignée.

Le regard du jeune prêtre se fixa inconsciemment sur la pierre, et bientôt dans la gemme : il eut l’impression que quelque chose y bougeait. Intrigué, il y enfonça un peu plus son regard. Une petite scène se dessinait et s’animait à l’intérieur, les bords un peu déformé par le relief de la pierre. Il vit un couple d’inconnus s’enlacer, assis sur un banc devant une fenêtre en losange. Il vit un vieil homme discourir devant des enfants, une classe d’académie. Puis il se vit devant une grande quantité de rouleaux de parchemin et de livres. La scène lui paraissait familière, il reconnut les vêtements, les meubles et le travail qui l’attendait sur le bureau. C’était une scène qu’il avait vécu plusieurs mois auparavant.

- Il est temps d’approfondir ce que tu as fouillé naguère à tâtons. Les pages suivantes te révèleront d’innombrables formules magiques. Le grimoire pourra répondre à la plupart des questions que tu seras un jour amené à te poser. Ta vie tu devras consacrer pour parvenir à maitriser ses conjurations. Les recettes cachées sont plus importantes que les recettes visibles, précisa-t-elle. Ce qui n’est pas encore perceptible le deviendra quand tu en seras digne. Le livre choisit lui-même qui il va favoriser, et comment, par quel procédé.

user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Jeudi 04 Octobre 2018 à 16h09
Blanche Flamme buvait littéralement les paroles de Dame Nërissa. Chacun de ses conseils était porteur d'enseignements. Ses connaissances en matière de magie étaient nettement supérieures à celle de la plupart des maîtres qu'il pourrait croiser au fil de son existence. Lui-même n'étant qu'un novice ne maîtrisant même pas les rudiments de cet art se montrait humble, soucieux de s'approprier chaque recommandation qui pourrait le faire progresser.

Sa concentration s'émoussa légèrement lorsqu'elle lui tendit le grimoire emballé. Il resta un instant sans voix, submergé par l'émotion : pouvait-on lui faire plus beau cadeau? Un tel présent lui permettrait de s'initier pour de bon à la magie profane et à réaliser, il n'en doutait pas, de rapides progrès dans ce domaine.

Tout en s'efforçant de contenir sa joie et son excitation, l'adepte d'Oghma déclara d'une voix légèrement tremblotante :


- Merci, mille mercis même pour ce présent. Je ne pouvais rêver de mieux... J'apprendrai, étape par étape, à apprivoiser les connaissances renfermées dans ce livre. C'est le commencement d'une nouvelle étape dans mes recherches et je n'y serais jamais arrivé sans vous...

Le demi-drow était profondément reconnaissant. Il brûlait d'envie de se plonger immédiatement dans le volume qu'on lui avait offert mais son esprit lui conseillait d'abord de prendre un peu de repos.

- J'espère que ces nouvelles connaissances pourront à termes contribuer au bon déroulement de notre expédition.

écrit par: Mirtzar Jeudi 04 Octobre 2018 à 19h34
Un univers nouveau s'ouvrait devant Mirtzar. Il n'avait jamais été particulièrement studieux et, s'il était curieux, il devait avouer qu'il oubliait ce qu'il découvrait plus souvent qu'il ne s'en souvenait. Malgré cela, l'histoire des royaumes, des empires et de leurs dirigeants était un domaine dans lequel il avait reçu un certaine quantité d'instruction.

Mais toujours cela avait été une discipline de mémorisation. Un maître récitait des informations sur des lieux et des personnes issus d'un lointain passé, des informations qu'il avait lui-même reçu de la même manière et ainsi de suite jusqu'aux témoins. L'histoire était une science morte, l'étude de faits indisputés.

Mais, dans la caverne qui leur servait momentannément de camp, sa conception de l'histoire venait de changer complètement. Ici aussi, les évènements provenaient d'un passé lointain et ne pouvaient pas vraiment être considérés comme vivants mais l'histoire était construite à partir des indices qu'ils pouvaient glâner. Le Frère-Molosse devait avouer qu'il trouvait cela intéressant, non excitant.

Il écouta Tusamircil lire l'inscription sur la plaque. Le prêtre découvrait la teneur du texte en même temps qu'il le déchiffrait et Mirtzar pouvait voir sur son visage le dégoût qui s'accumulait. La lueur dansante des torches ne rendait son visage, habituellement plutôt inexpressif, que plus impressionant. Les mots qu'il prononçait, cependant, ne causèrent pas le même choc pour le nain d'or.


-C'est assez terrible à dire mais cela ne va probablement pas vraiment nous aider à en savoir plus sur ceux qui ont construit ou habité ce lieu. Au risque de sembler raciste, je peux m'imaginer entendant de tels propos sortant de la bouche de drows, de duergars ... ou de la plupart des autres habitants de l'Outreterre. A ceci prêt que les dragons des ombres, les flagelleur mentaux et autres monstruosités souterraines n'ont généralement pas besoin de "lames" pour massacrer des familles ou emprisonner des âmes.

Ses propres mots lui avaient sapé le moral tandis qu'ils lui rappelaient tant d'évènements qu'il avait vécu ou dont il avait entendu parler pendant lesquels des innocents avaient perdu leur vies et leur liberté. Refusant de se laisser abattre, il choisit de tirer de cette douleur une énergie nouvelle et de continuer son exploration des environs. Avec un peu de chance, il découvrirait quelque chose qui lui détournerait l'esprit de ces sombres pensées.

écrit par: Gulmar Dimanche 07 Octobre 2018 à 14h19
A son retour dans la caverne, malgré le plaisir qu'il avait à retrouver un éclairage digne de ce nom, l'humain ne put s'empêcher de grimacer en entendant la tirade du prêtre elfe. En effet, ces mots que venaient de prononcer Tusamircil étaient l'essentiel du second combat que menait Gulmar au quotidien lorsqu'il était aux côtés de son maître : la domination des forts, la privation de libertés et la cruauté. Son premier combat étant bien entendu, la défense de la nature face à ceux qui s'en prendraient à elle et l'anéantissement de tous les gnolls qu'il croisait.

Sur le moment, il n'ajouta rien, décidé à se diriger vers Elialann, espérant qu'elle lui apprendrait quelque chose d'intéressant sur l'os qu'il venait de trouver. Lorsqu'elle lui apprit qu'il s'agissait certainement de l'os d'un cervidé probablement déposé en ce lieu par un grand courant, il ne parvint pas à cacher sa déception. Il jeta un coup d'oeil à l'os comme pour en retenir la forme et se souvenir de ce qu'il venait d'apprendre, déçu malgré tout qu'il ne s'agisse pas de quelque chose de plus palpitant, puis le laissa tomber sur le sol, sans plus s'en soucier. Il était à présent mécontent d'avoir abandonné son début de traque pour une appréhension qui semblait ne pas avoir lieu d'être. Laissant passer quelques secondes en écoutant Mirtzar, il se souvint de ses premières constations sur le travail effectué dans cette grotte et décida d'orienter ses compagnons avec ce qui lui semblait être une information qu'ils n'avaient pas noté. Il décida d'intervenir dans leur conversation, de là où il se trouvait.


- Ca m'étonnerait que cette caverne soit l'oeuvre des duergars. Bien que ces inscriptions correspondent à leur philosophie, le travail de la pierre est trop grossier pour eux. Ils sont maléfiques, c'est certain, mais ils restent des nains. Et ils sont capables de travailler la pierre mieux que ça…

Il en revint alors à la jeune elfe qui quelques secondes plutôt semblait légèrement impatiente en "jouant" avec sa dague. Avec un sourire qui se voulait complice, il sortit sa propre dague de la cachette qu'elle occupait dans les replis de son manteau et la fit tourner, un peu à la manière d'Elialann. D'une voix volontaire, il s'adressa à elle.

- Un concours, ça te tente ?

Un concours de quoi ? Quel objectif ? Quel gain pour le vainqueur ? Il était resté volontairement flou, comme pour tenter de piquer sa curiosité et l'amener à répondre par l'affirmative.

écrit par: Schninkel Jeudi 11 Octobre 2018 à 14h46
user posted image


Reïlo Blanche Flamme
Par la suite, durant les pauses que le groupe s’accordait, ils parcoururent le grimoire et échangèrent des heures durant puis commencèrent à manier la magie et Reïlo apprit très rapidement comment appréhender le domaine. Reïlo crut déchiffrer une page entière sur les plantes et leurs vertus ; puis sur les minéraux et leurs correspondances avec les couleurs, les planètes et les signes. La page suivante mentionnait la fabrication des talismans et des parchemins de guérison. Selon certaines instructions, quantité de recettes servaient à modifier le monde tel que la logique voulait qu’il soit. Des lignes narraient la façon dont l’infiniment petit était en corrélation avec l’infiniment grand. Certains procédés laissèrent le jeune prêtre quelque peu perplexe. A première vue, l’ouvrage n’avait aucun sens commun. Il fallait de solides connaissances dans les domaines de l’occulte, de la magie, de l’alchimie, de la sagesse et d’autres notions qui ne possédaient pas réellement de nom.

Nërissa prônait ce qu’elle appelait « l’apprentissage simple » et guida son apprenti vers des techniques progressives. Elle convainquit le jeune ecclésiaste que ses capacités n’étaient pas liées à sa Foi, son savoir ou son intelligence. Selon elle, la pratique était liée à la faculté de lâcher-prise, de ne pas mentaliser trop étroitement, de manière à accéder spontanément à un état de conscience modifié et d’ouvrir l’accès aux puissances énergétiques de la Toile. L’énergie était présente dans l’environnement, proche ou lointain, mais résidait aussi en chaque corps.


user posted image


Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
Dans une vaste chambre emplie d’un air vicié par la poudre de roche et la poussière, dans des réseaux de galeries aux allures de vestiges de sanctuaire : rien ne pouvait empêcher de ressentir du dégout et de la honte tandis qu’ils exploraient l’environnement.
Les lieux semblaient maudits et un passage débouchait jusqu’à un réseau de couloirs parsemés de grottes étroites et basses, le passage révéla le pire en un sordide panel de cachots. Un lieu où des êtres attendaient leur voyage vers les enfers. Au centre des cellules où il y avait des rigoles pour laisser couler l’urine. Aux murs, des anneaux où s’accrochait les chaînes. Les plus curieux purent arpenter les couloirs en lorgnant à l’intérieur de chaque cage dénuée de confort et dissiper leurs interrogations en découvrant une ombre chargée de douleur et surtout, cette odeur persistante de mort.

Les expéditionnaires prolongèrent la halte de nombreuses heures dans les vestiges de ces anciens baraquements d’excavateurs et d’esclavagistes. Un certain temps plus tard, quand ils furent à peu près remis de leur périple, ils se réunirent et reprirent la route en suivant la Drow dans de nouvelles cavernes. L’on avait annoncé une nouvelle marche forcée et la progression se révéla rapidement relever plus de l’ascension. Chaque membre du groupe s’arma de courage. Le dernier voyage était toujours plus long, sachant la promesse qu’offrait l’arrivée en Damarie, chaque pas devenait plus précieux.

Des semaines de marches dans les ténèbres de cavernes hostiles, des couloirs de glace s’étendait désormais devant eux paraissait durer une éternité, misérable et frigorifiés comme ils étaient. Mais grâce aux nouvelles bénédictions de Tusamircil, ainsi qu’aux épaisses couches de vêtements, ils ne sentaient pas grand-chose, mais ils avaient l’impression de partager un peu de chaleur. Le froid cristallisait tout autour d’eux et avait gelé des immenses cavernes de glace dont les murs tenaient lieu de miroir. Les craquements constants sous les pieds, parfois inquiétants en provoquant des grondements sourds et des tremblements généraux du sol sur lequel ils s’étaient naïvement reposés jusque-là reposés. Plusieurs fois, le verglas manqua de les emporter, tandis qu’ils dérapaient constamment. Les falaises se déchiraient, et les arêtes couvertes de givre avaient su provoquer de nombreuses estafilades quand les doigts négligents venaient caresser la pierre froide et saillante.

Un changement infime dans l’épaisseur des ténèbres, une variation que seuls les adeptes pouvaient percevoir dans l’obscurité permanente. Un léger courant d’air plus frais. Ils franchirent un passage, large mais très bas de plafond, qui montait sans cesse. Après avoir suivi la courbe du tunnel, ils sentirent aisément un vent frais sur leurs visages et aperçurent un point très clair devant eux puis progressivement, au-delà, des cimes de montagnes et des étoiles !

Un vent glacé soufflait sur les montagnes recouvertes de neige. La splendeur du paysage montagneux s’étendaient devant eux, la pure beauté du monde et la clarté des étoiles, si éloignés de l’obscurité des cavernes. L’atmosphère regorgeait de vitalité, le vent donnait un effet revigorant. L’expédition avait appris à détester la glace, et pourtant, aujourd’hui, ils regardaient la beauté froide et fragile des glaciers sans la moindre rage. La lumière du soleil formait des couleurs pâles sur le blanc fantomatiques des flancs de montagne. Le reflet bleuté du ciel et l’éclat doré du coucher de soleil offraient un spectacle exaltant. De l’autre côté des montagnes, s’étendait une énorme masse sombre qui surplombait les pics, comme si une tempête se préparait.


user posted image

écrit par: Mirtzar Vendredi 12 Octobre 2018 à 20h57
La progression du groupe dans les entrailles des Montagnes des Galènes formaient une expérience merveilleuse, en tout cas selon Mirtzar. Pas vraiment dans un sens mélioratif, cela dit. Iréel était peut-être plus approprié. Mais il n'avait aucun doute quand à la réalité des épreuves que l'environnement avait dressé pour eux.

Mirtzar avait vécu l'essentiel de sa vie, si on exceptait ses années d'errance et ses plus récentes expériences en tant qu'émissaire de la Compagnie des Marches, sous terre mais les cavernes de ses ancêtres ou les sous-sols de Sundabar et des autres citées des Marches d'Argent n'avaient rien en commun avec les lieux qu'ils traversaient. Ou, pour être précis, pas plus en commun qu'un bassin et la Mer Inviolée, qu'un jardin et les jungles de Chult, qu'un pré et les étendues sans fin du Shaar, n'avaient en commun. Leur pérégrination les menait au tarvers de lieu créés par la Nature et entièrement aliens à toute conception de civilisation. Ils n'étaient pas hostiles, c'était simplement que tout ce qu'ils appartenaient à un monde différent.

Mirtzar devait avouer aussi que malgré les épreuves, le spectacle qui leur était offert était parfois fascinant. Et des fois, même, à cause des épreuves. Le givre qui couvrait certaines parois, et trop souvent à son goût le sol, reflétait la lumière de leurs torches de telle sorte qu'il était souvent impossible de déterminer où elles se trouvaient et si elles étaient continues. Malgré son instinct qui lui permettait d'avoir une idée de la direction dans laquelle ils se dirigeaient, ou en tout cas s'ils montaient ou descendaient, il avait souvent l'impression qu'ils ne progressaient pas et qu'ils étaient prisonniers pour toujours. La magie de Tusamircil, si elle leur permettait de survivre, était aussi relativement trompeuse et le fait de ne ressentir ni le chaud, ni le froid avant que cela ne soit dangereux était déconcertant. Plusieurs fois il avait été surpris quand il s'était coupé sur sur une surface dont il n'avait pas réalisé qu'elle était gelée. Dans l'ensemble, il avait l'impression qu'il aurait pu voyager sur l'un de ses autres plans dont il avait entendu parler, sans avoir jamais eu envie de les visiter.

La révélation de la fin de leur voyage souterrain arriva par surprise. Il avait fini par cesser de croire qu'ils reverraient un jour l'astre du jour, ou plutôt qu'il le reverrait dans un avenir proche. Il avait oublié à quel point le monde extérieur pouvait être beau et impressionnant. Il avait presque envie de rester immobile à admirer la lumière qui jouait avec les collines et les creux de la glace pour leur offrir un spectacle ravissant. Mais il avait aussi l'instinct que si quelqu'un ne commençait pas à parler rapidement, Gon allait se mettre à chanter.


-Eh bien! Je ne suis pas un expert mais j'ai l'impression que les cieux nous préparent un accueil qui risque d'être désagréable. Est-ce qu'il vaut mieux attendre que cela passe à l'intérieur de la caverne ou continuer notre route vers un autre refuge?

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mercredi 17 Octobre 2018 à 08h59
Les longues semaines de marche qu'ils venaient d'endurer avaient apporté leur lot de fatigues mais aussi de satisfactions. Blanche Flamme ne cessait d'admirer les environnement étranges qu'ils traversaient... et les attitudes fort différentes de ses compagnons : des elfes, une drow, un nain, un humain... Il y avait là un véritable microcosme représentatif du monde extérieur et il était intéressant d'observer les réactions de chacun dans ce milieu hostile.

Lorsqu'il en avait le temps et l'énergie, de disciple d'Oghma mettait par écrit ses observations et poursuivait ses recherches dans le domaine de la magie profane. A l'aide des enseignements de Nërissa et du précieux grimoire dont elle lui avait fait présent, il avait réalisé des progrès considérables en quelques semaines. Les petits sortilèges instables et peu efficaces auquel il s'essayait jusqu'alors s'étaient transformés en véritables sorts de magicien. Le demi-drow en tirait une grande satisfaction et poursuivait sans relâche son étude, quand les avancées de l'expédition le lui permettaient. Il s'était également mis à l'étude de la langue draconienne dont il commençait à peine à maîtriser les premiers éléments.

L'une des marques les plus visibles de ses nouvelles capacités avait été la convocation de Flammèche. Profitant d'une halte de l'expédition qui s'était quelque peu éternisée, Reïlo avait, grâce les conseils de son mentor, réussi à convoquer son familier. Le processus avait été relativement long et compliqué mais le résultat avait été à la hauteur des espérances : un corbeau noir, de taille moyenne, était apparu. Immédiatement, l'apprenti magicien avait ressenti un lien étroit, magique, qui l'unissait avec son familier. C'était une sensation fort étrange à laquelle il s'était progressivement habitué. Le fait que le corbeau puisse communiquer en Chondathan avec son maître avait facilité son apprivoisement. Reïlo l'avait baptisé "Flammèche", en référence à son propre surnom de "Blanche Flamme".

La longue et monotone marche s'était brusquement interrompue lorsque l'expédition avait regagné la surface. La vision du ciel avait quelque chose de réjouissant.


¤ Aucun doute, je suis plus humain que drow. Quel plaisir que de quitter les profondeurs souterraines et d'observer à nouveau l'infinité du ciel au-dessus de nous ! ¤

Le paysage était magnifique et le prêtre d'Oghma aurait sans doute pu prendre un instant pour le contempler silencieusement s'il n'y avait eu cette inquiétante masse sombre. Mirtzar l'avait remarquée lui aussi et semblait préconiser la prudence.

- Rien de bien rassurant, en effet. Si c'est possible, je préférerais éviter une seconde avalanche...

Il avait lancé cela en guise de boutade mais ce souvenir restait assez traumatisant. Il s'en remit une fois de plus à la sagesse de leur guide.

- Qu'en pense notre guide ?

écrit par: Gulmar Vendredi 19 Octobre 2018 à 22h38
Bien qu'il ait auparavant déjà eu la possibilité de visiter des cavernes, celles-ci n'avaient effectivement rien à voir avec les quelques rares spécimens qu'il avait exploré dans son pays natal en compagnie de son mentor. Il n'était jamais allé si profond sous terre et il devait bien avouer que ce qu'il voyait avait de quoi lui faire dresser les poils du dos.

Il avait pris, depuis quelques temps, la mauvaise habitude de se reposer sur les capacités de leurs guides qui ne semblaient pas avoir besoin de son aide. Le bon côté était que cette attitude lui permettait de bien plus se concentrer sur l'observation de l'environnement dans lequel ils se trouvaient et cette observation lui apportait des compléments intéressants en plus de ce que lui avait enseigné son vieux maître. Qui plus est, les elfes avec lesquels il voyageait étaient bien suffisamment entrainés et vigilants pour gérer le groupe. Il profitait donc de cette expérience pour parfaire ses connaissances de ce milieu.

Malgré tout, les conditions étant ce qu'elles étaient en ce lieu, il arrivait souvent qu'il se sente mal à l'aise. Chaque fois que l'atmosphère était trop pesante, il repensait à quelque chose de familier : les belles plaines sans fin qui s'étendaient à perte de vue dans le Shaar, les arbres et les animaux qui lui étaient si familiers dans le bois de Shaar, là où il avait passé la majeure partie de sa vie. Il pensait également à des évènements plus sympathiques comme le récent concours de dague qu’il avait initié avec Elialann. Même si elle n’avait pas semblé emballée par l’idée au départ, surtout après le premier lancer très moyen de l’humain, par la suite le match avait été serré, bien qu’elle l’ait tout de même battu sur chacun des lancers. Elle avait même levé un sourcil sur le dernier lancer de l’humain, ce qu’il avait interprété comme une marque de considération, et il aurait même juré voir l’esquisse d’un sourire sur les lèvres de la jeune elfe. Bref, il était persuadé de l’avoir, d’une certaine manière, impressionnée…

Alors qu’ils avançaient dans le froid, protégés par les sorts de Tusamircil, l’humain comme ses camarades, peinait à progresser. Le sol glissant et les coupures récurrentes n’étaient pas vraiment ce qui les aidait le plus et il recommençait à se demander pourquoi il avait quitté sa forêt natale pour cet environnement tellement différent… Heureusement pour lui, après de très longues journées de marches se succédant les unes aux autres dans ces cavernes glacées, ils finirent par sortir et apercevoir enfin, pour la première fois depuis si longtemps, la lumière naturelle. Il s’agissait d’un mélange de celle des étoiles et d’un coucher de soleil, certes, mais elle était tout ce qu’il y avait de plus naturelle… Le seul humain du groupe sembla réellement soulagé d’être enfin sorti des grottes. Il lui fallut tout de même quelques secondes pour que ses yeux s’habituent de nouveau à la normalité.


¤ C’est pas trop tôt ! Ça fait du bien d’y voir enfin clair… Un coucher de soleil ! Magnifique. ¤

Observant l’horizon, comme ses compagnons avant lui, il remarqua comme eux la masse sombre et menaçante au loin. La tempête se dirigerait-elle vers eux où irait-elle à l’opposé ? Il prit quelques instants, pour tenter, comme le lui avait enseigné le vieux nain, de déterminer les changements climatiques qui pourraient s’opérer dans les prochaines heures, afin de savoir s’ils devaient craindre la tempête, ou si leur chemin les en éloignerait. Fermant les yeux, il s’accroupit et toucha la roche près de lui, humant l’air… Il semblait paisible et bien plus à l’aise que sous terre.

écrit par: Schninkel Dimanche 21 Octobre 2018 à 00h49
user posted image

Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
L’altitude élevée et l’air raréfié faisaient haleter les aventuriers, chacun à sa manière explorait les monts de Galènes du regard tandis que le groupe se réunissait. Dirialhn et Elialann se tenaient de part et d’autres, face aux escarpements rocheux et à la végétation rachitique, sur leur garde à examiner les alentours. Tusamircil, fidèle à ses habitudes, renouvelait ses bénédictions sur les membres de l’expédition, celles-ci étaient devenues sans doute encore plus indispensable désormais qu’ils étaient tous en proie aux affres du climat. - Je devrais facturer mes services au prix fort, commenta le comédien Elfe. C’est que je risque de perdre des orteils dans cette affaire, ce n’est pas pratique pour l’équilibre tout ça !
- J’espérais que l’argent soit le dernier de vos soucis en cet instant, lui répondit le prêtre en achevant de canaliser ses faveurs divines.
Gon eut un rire de convenance sans ajouter mots. Il passa ses doigts dans ses cheveux teints de roux, se contenta d’afficher une moue circonspecte et ajusta son capuchon en fourrure tandis que Tusamircil achevait de le couvrir de son aura. A quelques pas de là, Nërissa s’entretenait avec la guide dans le langage gestuel propre aux Drows. Quelques minutes passèrent sans que personne ne puisse intervenir dans l’étrange et silencieuse conversation. Une situation devenue familière depuis ces derniers jours de voyage. Alors, sang-mêlé, humain et nain profitèrent de ce moment d’accalmie.

Le chasseur de Gnoll vivait ses premières neiges, retrouvait l’usage de la vue et pourtant, de manière forte étonnante, se sentait en phase avec son environnement. C'était une terre désolée et stérile qui s'étendait aux alentours du pôle, et qui devenait de plus en plus étrange et hostile au fur et à mesure qu'on s'en approchait. C’était une plaine désertique balayée par un vent froid qui s’engouffrait dans sa cape, comme pour la lui arracher. Un monde vide, un environnement ou la Loi et le Chaos semblaient avoir tout anéantis. Pour le chasseur, persuadé de ses instincts, aucune menace directe ne semblait planer dans les environs. Ce paysage ressemblait en certains points aux plaines désertiques du Shaar, devenue considérablement plus risquées pour les voyageurs par cet épais manteau de neige qui s’étendait aussi loin que son œil le pouvait. Une nouvelle facette cruelle de de la nature dont il ne parvenait pas encore à entrevoir toutes les conséquences. Toute cette eau, toute cette glace avait quelque chose de féérique, Gulmar n’aurait jamais pu imaginer qu’il y avait ce genre d’endroits. La neige recouvrait les crevasses et les nids-de-poule, sans le moindre doute. En lissant toute la surface, elle gommait aussi les dangers – sans pour autant les effacer.

La grande inspiratrice acheva sa conversation et invita les membres de son équipe à se réunir autour d’elle. A l’aide d’amples gestes et de ses murmures, audibles même à travers les rafales de vent, elle profita des dernières lueurs du jour pour décrypter le paysage. Au nord, sur leur gauche, suivant les chaînes de montagnes déchiquetées desquels provenaient ses épais nuages menaçants, se trouvait l’essentiel des monts de Galènes, le défilé d’Heliotrope, où régnait le sauveur de Damarie, le roi Gareth Tueur-de-Dragon, dernier rempart face aux contrées de Vaasa. Au sud, suivant les montagnes vers des falaises plus clairsemées, où la glace semblait avoir surpassée la roche, le Glacier du VerBlanc, Boiterreux et le royaume d’Impiltur. Enfin, à leurs pieds, une immense vallée de toundras s’étendait à perte de vue, le duché d’Arcata et selon toute vraisemblance, la destination de cette expédition. Entendue comme une invitation à découvrir un décor empli de promesses, les aventuriers prirent le chemin avant que la nuit ne soit complétement tombée. Et les choses devinrent considérablement plus risquées pour les voyageurs et se perdre dans ces étendues nordiques se révélait rapidement une façon simple et rapide de trouver la mort et la damnation.


***


Des échardes gelées agrippaient leurs peaux, leurs cheveux collaient contre leurs visages et les oreilles en proies à la bise impitoyable. Le chemin escarpé devenait progressivement plus tourmenté. Plus l’expédition progressait, plus le chemin semblait s’effrite sous les leurs pieds, pour ne laisser qu’une longue bande étroite découpée au couteau. Cela devait bien faire deux heures qu’ils pataugeaient dans la neige, trempés jusqu’aux genoux, lorsque le chemin disparut pour laisser place à un long pan escarpé. Sous l’impulsion de la Drow, et à l’aide de l’expertise d’Elialann (que l’on soupçonnait d’avoir été acrobate dans une vie passée) retirèrent des cordes épaisses de leurs sacs de voyage, et attachèrent tous les aventuriers par la taille à l’aide de nœud savant, puis après avoir repoussés le découragement qui raidissaient certains membres, l’expédition se poussa à entamer la descente.

Cette épreuve fut un calvaire pour le du jeune sang-mêlé Oghmite, ses maigres bras ne parvinrent pas toujours à garder prise sue la roche déjà rendue glissante par la poudreuse, mais Mirzar, Gulmar et Dirialhn assuraient solidement au-dessus et arrivèrent à le soutenir en tirant sur la corde. Ils arrivèrent en un seul morceau jusqu’au pied de la falaise verglacée, tremblant de fatigue, le souffle court et tenant à peine sur leurs jambes. En cet instant, certains auraient pu succomber au sommeil, auraient pu s’allonger dans la neige pour ne plus se relever. Mais le sombre guerrier Elfe faisait sans cesse sonner sa voix autoritaire, et la petite Elfe à ses côtés encourageait et tirait par le bras pour obliger les plus éreintés.


user posted image


user posted image


Huitième jour du cœur de l’hiver
Lieu : Les monts de Galènes, frontière du Duché d’Arcata.
Moment : Matinée
Météo et températures : Froid (-15°C), vent important.

Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
Ce soleil embrumé traçait dans le ciel des bandes roses et orange qui dérivaient au-dessus des monts de galènes. Spectacle familier dans la région, qui annonçait pour ceux qui le connaissait bien, que ce qui fut devenait un jour nouveau.

Le molosse des Marches d’Argent formait un profond sillage pour rejoindre Gulmar en queue de file, secouant la tête, les deux hommes se débarrassèrent du frimas qui parsemait les pointes de leurs crinières rousses. Malgré le froid mordant, ils étaient étonnés de sentir perler autant de sueur sur leur front. Mirtzar, s’il avait été enfant, sans doute aurait-il pu croire que le grand méchant Géant de l’hiver lui-même était venu souffler du givre sur la région. Un masque mêlé d’effort et de douleur se brossait sur le visage de l’humain. Il avait déjà manqué de chuter en tombant dans une énième crevasse et avait bien compris l’importance de suivre la piste des premiers, il découvrait bien malgré lui, chaque jour, le caractère hostile du climat polaire. Au moins le paysage était beau. Un bref instant, un étrange fait l’avait attiré hors du sentier, il avait cru percevoir derrière eux, au sommet d’une falaise, une sombre silhouette. Mais les coups d’œil qu’il jeta par la suite ne révèlent rien de plus que l’océan de glace habituel.

Au centre du défilé, à moins d’une trentaine de mètres, Nërissa et Reïlo profitaient du peu de souffle disponible pour parfaire l’enseignement arcanique du jeune protégé. Après avoir révisés les différentes écoles de magie la veille, abordés les particularités ataviques des Elfes concernant les charmes et les coercitions, la Grande Inspiratrice continuait d’instruire en répondant à toutes les interrogations de son élève. Soudain, elle s’immobilisa au milieu de l’étendue glacée. Reïlo s’arrêta à ses côtés, quelque peu intrigué.


- L’instinct est un mensonge, murmura-t-elle étrangement.

Elle tenait ses deux mains face à son visage, semblait stoïque, comme prise dans une vision.

- L’Ethére est instable, plus qu’habituellement. L’on a perverti ma magie...

L’espace d’un instant, l’air sembla devenir plus lourd. Le vent des montagnes charia des bouffées d’étranges odeurs, de carbone, de fer oxydé. Nërissa laissa retomber ses mains et plongea son regard d’émeraude dans celui du sang-mêlé :

- Je suis navré mon enfant, rappel toi du rituel, du paladin et de cette lune vermeille. Rappel toi qu’il n’y a pas d’obstacle, seulement des voies différentes.

Soudain les morsures du vent du Nord s’arrêtèrent net. Une vague de stupeur frappa l’ensemble des expéditionnaires légèrement éparpillés dans la montagne. Des sigles apparurent brusquement aux pieds de Nërissa et formèrent un cercle dont elle était manifestement le centre. Des éclats noirs luisants jaillirent du sol et se mirent à flotter autour d’elle. Les symboles se tordaient et s’enroulaient, déversant une magie noire et vengeresse. En une fraction de seconde, un éclair crépita violemment et ondula jusqu’à provoquer une puissante impulsion et former un dôme noir de magie. La soudaine apparition forma des volutes de neige, tant et si bien qu’une nuée de flocons virevoltants finit par occulter le paysage. L’impulsion magique heurta chaque expéditionnaires, l’on pouvait ressentir l’énergie vrombir avec beaucoup d’intensité.

user posted image


Gulmar & Mirtzar Boucledacier
La perturbation alerta aussitôt les deux rouquins toujours légèrement en retrait. Ils ne purent qu’observer impuissants au trouble magique et à la disparition de certains membres de l’expédition. Toujours première à réagir, prompte et athlétique, Elialann se précipita avec toute son habileté jusqu’à la sphère et se mit à jouer avec sa dague pour égratigner la structure, en vain. Tusamircil chancela dans la neige avec la mâchoire grande ouverte tant la stupeur venait de le frapper. C’est la voix sévère de Dirialhn qui le fit sursauter et revenir à lui :



Le prêtre bégaya et laissa tomber son bâton dans la neige, il se fraya un chemin en titubant jusqu’au dôme pour examiner le phénomène surnaturel. Aux rares reflets du soleil, la surface cristalline ressemblait à une fiole remplie de tourbillons de fumée. Le dôme formait une large structure de plus de vingt pieds, à la paroi lisse et sans défaut.

- Il s’agit d’une magie rare, lança le prêtre d’une voix hésitante. Un tel sort exige une quantité de magie phénoménale.

Nërissa avait disparue par ce mystérieux phénomène, on nota que Reïlo manquait aussi à l’appel, sans doute happé à cause de sa proximité. Aucun son ne semblait émaner de l’intérieur du dôme. Les rafales de vent des montagnes semblaient elles même s’être atténuées pour presque disparaitre. La tension autour de Dirialhn était presque aussi perceptible que la puissance magique émise par le dôme. L’Elfe marchait d’un pas lourd, une main cramponnée au contrepoids de son sabre. Son regard inquisiteur passa d’un expéditionnaire à un autre pour s’échouer sur l’Elfe noire qui observait la scène en retrait. La guide observait la scène, légèrement penchée sur sa lance d’ivoire, légèrement en surplomb, juchée sur un rocher couvert de neige. Elle n’émit aucune réaction quand des attentions se braquèrent sur sa personne, comme indifférente aux événements.

user posted image


Reïlo Blanche Flamme
Aucun son, ni le moindre souffle du vent, en ce lieu il n’y avait rien. La lumière extérieure ne parvenait plus jusqu’au prêtre et il avait le sentiment que s’il s’éloignait plus encore, il ne pourrait jamais retrouver le chemin du retour. Peu importe où il regardait, il ne pouvait rien voir. Il poussa et s’étira en espérant trouver quelque part une prise à laquelle s’accrocher mais il ne régnait que les ténèbres. Il ne voyait plus sa main qu’il pensait tendre devant son visage, à supposer qu’il ait encore un corps.

Il semblait qu’une éternité s’était déjà écoulée, quand soudain un éclair bref et aveuglant fit voler en éclat sa concentration. Une lueur apparut soudainement au centre de l’espace où il se trouvait. Non loin, accompagné d’un étrange individu, Nërissa était là. Les deux êtres semblaient étinceler tel un diamant sous une sombre cloche. L’homme possédait une crinière blanche, un manteau noir, d’étranges yeux orange et une mine patibulaire, un être vraiment sinistre...Et pourtant, la grande inspiratrice paraissait en sa présence. Elle était souriante. L’homme lui sourit en retour, s’approcha et lui posa une main sur l’épaule. Elle recouvrit sa main de la sienne.

Reïlo entendait les murmures des communications télépathiques entre deux êtres. Il comprit quelques mots indistincts concernant...


- Tu admets tellement de croyance meldis, pourtant l’essentiel t’échappe toujours. (c’était une voix profonde et autoritaire, sans animosité) Tu t’es engagée devant le tout premier Conseil, à rendre des comptes précis. Ni les dieux, ni toi, ni moi n’y avons dérogés, à ce jour. Une nouvelle ère est arrivée, annonçant la fin du Nox Blanc. Il est temps de laisser ton petit univers à son destin, reprit l’homme à la voix dure. Il balaya du regard en direction du jeune sang-mêlé mais ne releva pas sa présence. Tu les aimes tous et pourtant, ils ne pensent qu’à eux. Qu’ils soient seuls ou entourés.

L’homme resta fixe, souhaitant trouver plus de mots à lui asséner. Le visage de Nërissa s’assombrit progressivement, elle détourna les yeux la première. Son sourire s’était rapidement estompé.

- Tu ignores tout de ce monde. (elle baissa le regard) J’ai choisi cette vie, ma place est ici, mon instinct me dicte de...

- L’instinct est un mensonge, coupa-t-il sèchement. Tous nos efforts ont été vains, tu dois nous aider à sceller ces entités, j’ai besoin de ton aide pour en faire une réalité, ta présence est cruciale. (Nërissa garda les yeux loin du regard de son interlocuteur) Pendant des milliers d’années, vos ancêtres ont adorés ces titans sans le savoir, il est à présent en mouvement, il a infecté l’endroit comme un parasite. (Elle acquiesça en hochant le visage) Tous les autres mondes sont en danger, des millions de vies.

Nërissa continua d’acquiescer sans oser prononcer de mot. Son attitude n’était pas rassurante. Elle semblait avoir perdue toute l’assurance que Reïlo lui connaissait. Quelque chose l’avait déstabilisé.

- Je le savais, répondit finalement l’Elfe. Mais j’ai tout de même agi en connaissance de cause.
Ce n’est pas le seul monde qui a besoin de notre aide.
Cela fait si longtemps que j’ai quitté ce Plan, et si je me perdais ?

L’homme à la crinière d’albâtre soupira : - Je ne peux t’en vouloir de protéger ton peuple mais tu aurais dû nous rejoindre depuis longtemps. Tu retrouveras tes marques (il lui sourit et la prit par les épaules) ainsi que le chemin de Féérune une fois ton devoir accompli.
Cela n’a plus vraiment d’importance maintenant.

- Non, reprit sèchement Nërissa. Ce qui importe, c’est de faire ce qui est juste.

L’étrange et sombre individu leva une main devant le front de la Grande Inspiratrice, il indiqua dans l’air les contours de glyphes qui s’illuminèrent. Une marque incandescente d’un rouge violacé se format et des arcs électriques se mirent à crépiter. Les yeux de Nërissa du Valherse se mirent à briller intensément, son sourire disparu pour de bon. Son corps fut enveloppé par un scintillement magie et disparue sans un son, dans une nuée d’étincelles. Reïlo avait senti distinctement sa forme physique se dissiper.

- L’instinct est un mensonge, disais-je. (l’homme au teint pâle se retourna vers le jeune Oghmite au sang-mêlé) Un mensonge dicté par un corps effrayé qui espère à tout prix se tromper.

Un grand frisson agita le corps du prêtre, ses yeux s’écarquillèrent et ses mâchoires se crispèrent. Il était évident que l’être qui lui faisait front se trouvait au-delà de l’humain. Il lui semblait transfiguré, presque étranger à son monde. Incarnation d’une magie dans ce qu’elle avait de plus pure et de plus inaccessible. Cette puissante aura le renvoyait à sa simple nature de mortel ordinaire. Il n’était plus rien qu’un mince habillage de chair endossé d’une âme insignifiante, laquelle n’aspirait qu’à retrouver sa liberté.

user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mardi 23 Octobre 2018 à 21h03
¤ Hors du temps et de l'espace...¤

Reïlo ne savait comment appréhender l'expérience qu'il était en train de vivre. Il y avait d'abord eu la surprise et l'incompréhension tant le phénomène s'était brusquement produit. Puis, il y avait eu la peur, une terreur sourde et profonde, la détestable sensation de ne plus rien contrôler, d'être perdu face à un Inconnu menaçant. Enfin, il y avait eu la curiosité, une curiosité mêlée de crainte : ce dernier sentiment avait émergé lorsqu'il avait aperçu Nërissa occupée à discuter avec un personnage aussi mystérieux qu'autoritaire.

Blanche Flamme fut rassuré de constater que la conversation, aussi animée soit-elle, ne laissait pas présager de fin funeste : l'inconnu connaissait très bien la cheffe de leur expédition.


¤ Est-ce... le mentor de Nërissa? Son "supérieur" hiérarchique? Qui est-il donc pour exercer une telle autorité sur elle dont la puissance surpasse de loin celle des mortels? ¤

Le demi-drow ne savait que penser de cet individu et de l'endroit dans lequel ils se trouvaient : un autre plan? un piège? une illusion magique? Toutes les possibilités restaient ouvertes et toutes dépassaient son entendement. Quoi qu'il en soit, la discussion qui venait de se tenir n'avait rien de réjouissant : il semblait bien que celle qui lui avait appris tant de choses soit appelée ailleurs, les laissant seuls, ses compagnons et lui.

Lorsque l'interlocuteur de Nërissa posa son regard perçant sur le prêtre d'Oghma, celui-ci ressentit une grande faiblesse et une grande humilité. Il aurait aimé apporter un point de vue intelligent pour nourrir la conversation ou questionner ces deux esprits brillants bien supérieurs au sien mais il sentait qu'il ne faisait pas le poids : il était intimidé. Il parvint tout juste à articuler :


- Bonjour.

Il se sentit stupide : quelle platitude et quelle banalité! Rien d'autre pourtant ne lui était venu à l'esprit et ces quelques syllabes auraient à tout le moins le mérite de briser le silence qui s'était abattu sur le trio... et peut-être d'apprendre le sort qu'on lui réservait...

écrit par: Gulmar Mardi 30 Octobre 2018 à 23h56
L’humain, depuis que le groupe avait quitté les sombres entrailles de la terre, semblait bien plus à son aise. Si le climat était effectivement bien différent de ce dont il avait l’habitude dans son pays natal, par certains aspects le paysage pouvait être semblable à celui dont il avait l’habitude. Il se félicitait intérieurement de parvenir à analyser et appréhender certaines des subtilités de ce climat en utilisant la méthode de son nain de mentor. Manifestement émerveillé par ce qu’il voyait, il n’en demeurait pas moins sensible au froid qui s’insinuait de partout dès que possible. Il était de ce fait très reconnaissant envers Tusamircil dont les bénédictions étaient bien plus qu’utiles tant elles étaient vitales.

Malgré sa grande vigilance et son habitude des terrains chaotiques, Gulmar se faisait tout de même parfois surprendre par les pièges naturels tendus par cet environnement qu’il ne connaissait pas encore. Bien entendu, il s’appliquait à apprendre de chaque problème rencontré, de chaque faux pas… Il faisait de son mieux pour suivre la piste tracée par leurs guides, mais ces étendues étaient si vastes et les pièges tellement nombreux qu’il se faisait malgré tout parfois quelques frayeurs en glissant çà et là, et en ayant manqué plus d’une fois de tomber dans une crevasse rendue invisible par l’épais manteau blanc, surtout lorsqu’il ne se concentrait pas suffisamment sur son déplacement préférant contenter sa vue et ses autres sens par la magnificence des lieux.

Malgré cela, alors que l’expédition amorçait la descente, chacun des membres attaché par une corde à l’un de ses compagnons, il fit tout son possible pour ne pas être une gêne et permettre la plus grande fluidité possible au groupe dans cette phase compliquée de leur marche. Marchant le plus souvent aux côtés de Mirtzar, leur voyage, au final, ne le changeait pas tellement de ses pérégrinations dans les lointaines plaines du Shaar, si ce n’était principalement ce froid constant que rien ne semblait pouvoir combattre.
Alors qu’ils continuaient leur progression dans les Montagnes des Galènes, et alors qu’il continuait son observation enchantée de ce paysage nordique, le rôdeur crut percevoir quelque chose derrière eux. Au loin, en haut d’une falaise, il avait cru voir brièvement une silhouette sombre. Comme pour s’assurer de ce qu’il voyait il quitta un instant le sentier tracé par les elfes pour se mettre dans une position qui lui permettrait une meilleure vision. Mais alors qu’il observait de nouveau l’endroit où cette apparition s’était montrée, plus rien n’était visible.


¤ Qu’est-ce que c’était ? ¤

Etonné qu’il fût, il se promit de garder un œil sur leurs arrières pendant toute la suite du voyage, au cas où ses compagnons n’auraient pas détecté une éventuelle menace. Il se rapprocha du nain, comme pour serrer les rangs dans l’éventualité d’une embuscade, calant alors son pas sur celui plus lent du fils de la pierre. A plusieurs dizaines de mètres devant eux, il vit Nërissa s’immobiliser. Il n’entendit pas vraiment ce qu’elle disait, mais comprit qu’elle s’adressait à Reïlo, comme c’était souvent le cas depuis le début de leur voyage. Puis il sentit, comme tous les présents, les effets d’une puissante magie. Il lui était impossible de comprendre de quoi il s’agissait et il ne put qu’assister impuissant à la disparition de la grande inspiratrice et demi-drow.

¤ Quoi ? Mais qu’est-ce qui se passe là ? ¤

Donnant une tape dans le dos de Mirtzar pour lui signifier de se dépêcher de rejoindre le reste du groupe qui les précédait, il se mit à courir pour les rejoindre et se retrouver à portée de voix de Dirialhn et d’Elialann, sans avoir besoin de crier pour se faire entendre. Chemin faisait il prit son arc en main, ainsi qu’une flèche, afin d’être prêt, quoi qu’ils aient à affronter.

- Mais c’est quoi ça ?

C’est seulement après avoir prononcé ces mots à voix haute et avoir jeté un coup d’œil à leur guide drow qui ne semblait pas émue, qu’il fit un lien potentiel avec ce qu’il venait de voir quelques temps auparavant. Manquant de peu de couper la parole au prêtre elfe, il leur fit par de ce qu’il avait vu.

- J’ai cru voir une silhouette, là-haut sur la falaise.

Il leur indiqua l’endroit de sa vision en le pointant avec sa flèche. Il mit alors en pratique les exercices que lui avaient appris son mentor en situation de stress (la disparition de soudaine d’une puissante elfe telle que Nërissa était effectivement une situation de stress) : contrôler sa respiration pour faire cesser le bruit des battements de son cœur qui montait jusqu’à ses oreilles dans un vacarme assourdissant, afin de pouvoir se concentrer sur le reste. Il y parvint en deux profondes inspirations, après quoi il se remit à observer attentivement les alentours et à guetter. D’une voix maîtrisée grâce à ses deux profondes inspirations il questionna les elfes.

- On fait quoi maintenant ?


écrit par: Mirtzar Samedi 03 Novembre 2018 à 20h32
Maintenant que leur chemin leur faisait parcourir les versants enneigés et gelés des Montagnes des Galènes, le Frère-Molosse comprenait mieux pourquoi l'essentiel du trafic entre les cités naines de Marches d'Argent se faisait par les longs et sinueux tunnels qu'ils avaient creusés sous la terre. Malgré la splendeur des paysages et la difficulté du voyage, rendu tolérable par la magie divine de Tusamircil, le groupe était tombé dans une nouvelle sorte de routine qui les voyait avancer doucement mais surement. Le nain d'or ne comptait pas s'en plaindre, il était bien heureux de pouvoir prévoir les difficultés du lendemain et s'y préparer tranquillement. Il n'était pas du genre à espérer des surprises.

Mais les évènements ne semblaient pas vouloir le laisser profiter de cette aisance et sécurité psychologique. Gulmar avait dérivé en-dehors du chemin suivi par toute la compagnie, quelque chose de plus facile et dangereux que le Compagnon des Marches d'Argent ne l'aurait pensé, et Mirtzar avait rebroussé chemin pour s'assurer qu'il n'avait pas de problème. Evidemment, un problème était survenu dans son dos pendant qu'il avait l'attention ailleurs. La première intuition du serviteur du Père de la Bataille était d'essayer de pénétrer dans la sphère qui venait d'apparaitre ou s'essayer d'y faire un trou. Etant donné le peu de succès d'Elialann avec ses dagues, cela ne semblait pas être une entreprise vouée au succès.

Il devait donc se rabattre sur une autre solution: espérer que l'un ou l'autre de ses compagnons soit plus à même de résoudre leur problème. En général, cela voulait dire se tourner vers Dame Nërissa ou Tusamircil. La première semblait être prisonnière de la sphère et le second était, presque, sans voix devant la puissance du sort.


¤ ¤

Regardant fixement la sphère emprisonnant deux de ses compagnons, Mirtzar laissa ses instincts s'exprimer. La voix de Gulmar se fit entendre à cet instant et Mirtzar s'aperçut, à sa grande honte, qu'il n'avait pas considéré qu'il puisse être à l'origine de la solution à leur problème.

-Tusamircil, est-ce que vous pensez que le créateur de cette sphère doive se trouver à proximité pour conjurer un tel sort? Parce que si c'est le cas, je me porte volontaire pour essayer de voir si ce que Gulmar a vu n'est pas responsable.

Mirtzar utilise Détection du Mal dans la direction de la sphère, et globalement autour de lui

écrit par: Schninkel Lundi 05 Novembre 2018 à 00h41
user posted image


Gulmar & Mirtzar Boucledacier

Gulmar
Le chasseur se forçait à se concentrer vers l’origine de sa dernière vision, cette sombre silhouette juchée en haut de la falaise et surtout sur ce qu’elle impliquait. La situation ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout. Il avait le sentiment désagréable qu’un détail ne tournait pas rond. En contrôlant sa respirant, il se forçait à rester rationnel. Son instinct et son expérience l’obligeaient à refuser de se laisser guider par ses sentiments. Gulmar reniflait, en de profondes respirations, concentré. Soudain, il s’immobilisa, l’air emprisonné dans ses poumons. L’odeur lui était familière. Il exsudait de cette sphère : la mort, le sang pourri et la peur. La puanteur de la tombe. Sans le savoir, le rouquin flairait les faibles relents d’ozone, faibles effluves désagréables de rites maléfiques.

Elialann fut la première à se rapprocher de Gulmar suite à ses remarques. Elle secouait la tête d’une façon étrangement humaine, abasourdie.

- Que dis-tu ? (reprit-elle en observant la direction pointée par le chasseur.) Je n’ai rien vu, et je ne vois rien. Pourquoi ne l’as-tu pas dit plus tôt ? (Elle jeta un regard vers Dirialhn, toujours figé face à la Drow.) Que faire ?... Je ne sais pas... Si Dame Nërissa n’a su réagir, nous... (Elle tourna les yeux vers le prêtre qui était dans un état quasi hystérique.) Nous ne pouvons que nous incliner.

Mirtzar
La guerrier Nain n’eut aucun mal pour se concentrer et ses sens valeureux détectèrent une puissance abjecte et fétide, de la sphère émergeait une fringance nauséabonde, des influx du mal comme jamais il ne les avait perçu auparavant. S’en suivit un frisson qui glissa sur lui, la tiédeur l’effleura de la gorge au cœur, jusque dans les viscères. Comme si son âme pouvait se salir au moindre moindre contact. Il pouvait presque sentir cette lutte enfermé sous la cloche magique et n’en comprenait pas l’origine. Il était possible que la sphère soit le mal, ou que son origine se trouve à l’intérieur avec ses camarades. Tandis que son trouble allait croissant, ses doigts se portèrent inconsciemment sur la boucle qui retenait son arme, réaction primitive à une menace consciente. Il dut déployer des efforts considérables pour décrisper ses phalanges. La situation n’avait rien de plaisante. La sueur musquée trahissait son angoisse en se mêlant aux gouttes qui ruisselaient déjà sur ses temps.

De son côté, Tusamircil semblait imperméable aux interpellations. Même l’alpinisme, les tempêtes et les avalanches ne l’avaient pas plongé dans un tel état. En proie à une panique certaine, le prêtre Elfe n’en finissait pas d’agiter les mains et de psalmodier dans l’espoir que l’une de ses déités lui permette d’éclaircir ce mystère si soudainement apparu.

- Par les larmes d’Archelune, cette barrière parait insensible au Chant du Créateur. Comment est-ce possible ? Je suis là. Je me serais rendu compte de quelque chose, j’aurais dû remarquer ces agissements. (Quelques rides apparurent sur son visage diaphane et sa bouche se pinça quand il releva la tête, stupéfait.)- Nous n’avons ni repéré de présence, ni décelé le pouvoir. Cela pourrait être un sort à retardement, quelqu’un savait que nous passerions ici ? Quelqu’un nous attendait ?

Maître Dirialhn, Serviteur du Père des Elfes et Héraut de Nërissa.

- C’est de ta faute ! s’écria brusquement Dirialhn, brisant spontanément la folie qui flottait sur le moment.

Le guerrier fit un pas en avant et en un sifflement menaçant, quelques pouces de lames argentés furent extraient du fourreau où l’arme sommeillait :


- Vous nous avez trainés dans cette avalanche, dans ce tombeau... Chez ses gobelins. Ces geôles, ces sceaux, les inscriptions,...

--------------------
Maitre Dirialhn, prestigieux mâle de haute taille. Des yeux sombres marqués, malgré son visage infantile, par tant d’épreuves endurées. Il porte à la taille une épée longue à la garde sculptée en forme de dragon. Selon la manie de ses pairs, il donne aisément l’impression de se figurer que les N’Tel’Quess ne portent en guise de cervelle entre les épaules qu’un crâne farci d’orge.


Il serra les poings et acheva de sortir sa lame en la pointant vers l’Elfe noire d’un air menaçant.

Habituellement froid et méthodique, la situation provoqua chez Dirialhn un excès de fureur. C’était comme si tous les retards, toutes les vicissitudes de cette expédition – couronné par la disparition soudaine de Nërissa et le sourire constant de la Drow – avaient fait craquer le masque du guerrier Elfe. Choqués, certains regardèrent la scène sans un mot.




La guide restait impassible, figée en tenant fermement sa lance ancrée dans la neige. Un brin de vent froissa les fourrures de la silhouette immobile. En captant les vociférations, ses yeux se fermèrent mi-clos et sur son visage d’ébène, un rictus dévoila une rangée de dents blanches. Une expression libre d’interprétation.

Coreixiia

- Ta d’vineresse ne l’a pas vu venir celle-là ? ricana finalement l’Elfe noire. Abois sur ta maitresse qu’a pas voulue t’prévenir. Si j’avais voulu me débarrasser des tiens, seriez déjà à rendre des comptes à vos dieux.

Les deux pupilles vermeilles continuaient de lorgner vers le guerrier sans ciller.

- Ton sort me lèse pas autant qu’tu le crois, Aegisir.

--------------------
De taille moyenne. Un corps longiligne vêtu de cuir noir, aux épaules serties d’une épaisse fourrure blanche qui se mêle à sa chevelure de teinte similaire, et desquelles apparaissent deux sinistres yeux rougeâtres. Son visage, bien que sévère, ne possède aucune ride.


Tandis que le dôme de magie continuait de vibrer d’une effroyable énergie, les deux opposants se figèrent un instant, chacun jaugeant l’autre, comme dressant une lourde chape de tension autour d’eux, comme deux félins prêts à bondir à tout moment.

user posted image


Reïlo Blanche Flamme
Ils n’étaient plus que deux au milieu de ténèbres insondables.
L’horrible impression disparut sitôt que l’étranger se rapprocha de lui. Avec une acuité douloureuse, Reïlo fut conscient du mélange de fatigue et de souffrance émanant de son corps. L’étranger avait le visage épuisé et prêtait un aspect maladif à sa pâle chevelure.


- Bonjour ? Tu devrais attendre que la journée se termine avant de statuer à ce sujet.

La voix de l’homme était toujours sèche et autoritaire, mais dépouillée de toute agressivité.

- Étrange, tu aurais dû être soufflé hors du pentacle, ou broyé. Qui es-tu sang-mêlé ?

L’homme leva une main près du visage du jeune théurge d’Oghma. Il voulut reculer instinctivement mais il était trop tard et son organisme ne semblait plus vouloir répondre.

Des couleurs crépitèrent subitement devant ses yeux, vifs, brûlants et douloureux. Il se sentit flotter dans un océan de douleur atroce et essaya de hurler de toutes ses forces, mais il n’avait plus de voix. Il était persuadé que l’on enfonçait des fils de fer chauffé à blanc dans sa boite crânienne, il pouvait sentir ses chaires transpercées et de la bile lui remonta aussi sec dans la gorge.

La douleur s’arrêta aussi rapidement qu’elle était intervenue puis la voix de l’étranger résonna à nouveau, et son visage émergea de l’ombre tandis que Reïlo ouvrait à nouveau les yeux.


- Vous n’avez plus beaucoup de temps, j’espère que ses autres visions s’avéreront vraies.

Le fond de ses yeux brillait d’une étrange lueur dorée, d’un éclat maléfique. L’être au teint grisâtre le dévisageait avec un certain sourire dénué de joie. Il serrait le poing devant son visage tandis qu’un ricanement s’échappait de ses lèvres. Entre ses longs doigts, reposait le pendentif d’émeraude qu’avait offert Nërissa.

- Ta maîtresse s’est toujours montrée plus affectueuse envers les affligés, souffla-t-il avec un peu de dédain. Voilà une belle pièce, c’est sans doute cela qui t’as permis de résister, jeune bélître.

user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Jeudi 08 Novembre 2018 à 23h25
L'individu impressionnait toujours Reïlo qui avait le sentiment de n'être face à lui qu'un pantin dénué de toute force. Il s'était d'ailleurs passivement laissé faire lorsque celui-ci s'était immiscé dans son esprit en lui faisant endurer une expérience des plus désagréables.

Reprenant peu à peu ses esprits, il se sentit finalement plus curieux qu'angoissé : tandis que son interlocuteur prononçait ses dernières paroles, il essaya de mobiliser ses connaissances afin de mieux comprendre l'incroyable expérience qu'il était en train de vivre. Mais la meilleure source de connaissance était très certainement son interlocuteur en personne, raison pour laquelle il se permit de l'interroger :


- C'est un don de dame Nërissa, il m'a en effet déjà servi à plus d'une reprise. Pour répondre à votre question, on me nomme Blanche Flamme et je sers le Lieur. Puis-je vous demander qui êtes-vous et ce que vous attendez exactement de Nërissa ?

Il avait des milliers d'autres questions mais c'était déjà bien assez pour un inconnu aux incommensurables pouvoirs : mieux valait ne pas abuser de sa patience... du moins dans un premier temps. Il rangea la gemme de Nërissa en attendant une éventuelle réponse à ses questions.

Reïlo utilise toute compétence de connaissance (a priori mystères ou plan) qui pourrait lui servir à mieux appréhender la situation.

écrit par: Schninkel Samedi 10 Novembre 2018 à 05h28
user posted image


Reïlo Blanche Flamme
Le jeune prêtre était en proie à de nouveaux phénomènes surnaturels, et progressivement, il se rendit compte qu’il était en présence d’un monstre. Il était pâle au point de sembler opalescent, avec un visage qui donnait l’impression d’avoir été autrefois beau, avant de subir une souffrance indicible. Les cernes noirs sous ses yeux trahissaient l’épuisement, mais les yeux eux-mêmes étaient vifs, intenses, presque fous. L'odeur de mort qu'il dégageait était omniprésente.

En se faisant dévisager de la sorte, sans pouvoir réagir comme l’instinct le voudrait, Reïlo sentait cette aura sinistre dissiper graduellement son énergie. C’était un prédateur, une présence surnaturelle étreinte par la morte-vie. Lui revint en mémoire des anecdotes sur les mort-vivants, liches, vampires et autres joyeusetés, connus comme des êtres sans âmes, ultime trace d’une ancienne vie, des vaisseaux vidés de toute humanité. Ce que le théurge d’Oghma découvrait était tel qu’il l’avait appris quelque part, mais pas exactement comme il l’avait imaginé. Il peinait à mettre de l’ordre dans ses idées, et à poser des mots précis sur ce qu’il observait.


- Tu as aperçu ces entités dévoreuses de monde, jeune premier.
Tu as donc une idée de la gravité de la situation. Grâce à ses dons animistes, Nërissa comprend l’âme des mondes et perçoit les flux de magie d’une façon qu’aucun autre ne pourrait envisager. C’est une tâche qui lui incombe à cause de ce pouvoir.

Il tourna sa tête avec une lente majesté. Ses épaules, elles, ne bougèrent pas. Le visage impassible, il parla du ton assuré de ceux qui jouissent d’une longue expérience, connaissent l’histoire et la vérité.

- Qui je suis ne t’amènera à rien, et le reste ne te regarde pas. Retournes à tes occupations comme-ci de rien n’était. Continuez votre chemin ou souffrez d’une mort atroce loin de chez vous, car ce que tu cherches n’amènera rien de bon.

Il devint de plus en plus intangible, comme vaporeux, son corps fumant d’une sinistre magie. Sa voix devint une sorte d’ample et diffuse respiration.

- La Damarie est terre de démonologie et de Nécromancie, je te surveillerais, toi et la pierre, prends en soin ou tu le paieras de ta vie.

Il disparut dans un tourbillon de fumée noire, comme dissout par l’air environnant. Il entendit un bruit mat qui se répercuta de façon fort désagréable au-dessus de sa tête. Levant la tête, il retint un cri de terreur en regardant s’effriter, se lézarder puis brusquement, s’effondrer le sommet du dôme. Des couleurs crépitèrent à nouveau devant ses yeux, vifs et brûlants. Une vibration se répercuta dans son ossature au point d’envahir son corps, jusque dans son crâne, lui emplissant l’oreille. Il sentit son corps lâcher et il tomba en arrière. Le noir complet l’enveloppa, cloitré dans le néant, quelques secondes suspendues à dériver nulles parts, puis le temps reprit soudain et les lois de la gravité parurent redoubler d’intensité. Il sentit son corps percuter une surface molle, froide et humide, tombant à quatre pattes, sa chute perpétuelle enfin terminée. Ses pupilles se révoltèrent péniblement sous l’assaut de la lumière. Il avait le cœur serré et beaucoup de mal à respirer. Ses yeux s’adaptèrent enfin, la lumière aveuglante se focalisa en silhouettes. Ses camarades apparurent progressivement tout autour de lui.

user posted image



Gulmar & Mirtzar Boucledacier
Nonchalamment appuyée sur une jambe depuis le départ de cette irruption magique, l’Elfe noire se redressa finalement et se mit à décrire d’une main gracile des petits arcs de cercle dans les airs. Aucun ne pouvait différencier le langage gestuel d’Outreterre ou les signes d’un sortilège en préparation. Un violent orage semblait sur le point de s’abattre au sein du groupe, Elialann fit quelques pas pour se rapprocher de son supérieur hiérarchique mais elle se fit aussitôt cueillir par une paume de main vindicative lui signalant de ne plus faire le moindre geste. Dirialhn, n’avait pas daigné tourner les épaules, le regard toujours braqué sur la guide Drow et son arme brandie comme une menace ultime et argentée.



La petite Elfe brune resta stoïque, prise de cours par les événements.
Derrière cette chape de tensions belliqueuses, le prêtre émit un hoquet de surprise et se mit à bafouiller quelques mots. Il était toujours penché sur la paroi de la sphère magique et n’attira l’intérêt que de ceux dont l’attention n’était pas totalement absorbée par Dirialhn et la Drow.

Tusamircil

- A l’instant, derrière cette barrière, j’ai perçu une aura disparaitre. C’est étrange, la sphère semble être faite de vide, ou plutôt c’est sa silhouette qui lui donne une forme tangible. Les lithoforces renferment l’énergie, et autant d’espace. Une vaste dimension piégée dans un cristal. Un sortilège d’invocation, et d’abjuration ? Semblable à une ancre dimens... Non ! Attendez ! Une... C’était une téléportation !

Il se redressa, chancelant, et tituba mollement dans la neige.



Il peinait pour aligner les mots, son visage reflétait tout le stress qui l’affligeait à cet instant.



--------------------
La bienveillance incarnée. Le chanoine Tusamircil semble être doté d’un flegme à toute épreuve. Agé de moins d’une trentaine d’années en apparence, les cheveux taillés courts et les traits plus ronds que la plupart des représentants du beau peuple. Il est vêtu d’une épaisse tenue verdâtre et le symbole sacré de sa foi est un triangle d'argent inversé suspendu à son cou.


Soudain, un bruit mat, fort désagréable se mit à emplir l’atmosphère. Tout se passa très vite, une violente onde de choc se répercuta depuis la sphère magique. Mirtzar et Gulmar ressentirent un chœur de tonalités aiguës, à peine perceptible par le cerveau. La vibration se répercuta dans le bras et les dents, comme si l’ossature était touchée au point de faire vibrer le crâne. Le chasseur de gnoll ferma les yeux involontairement et hurla : ou il crut qu’il l’avait fait. Il sentit quelque chose de chaud dans son oreille droite. Ses jambes tremblèrent et il se sentit obligé de ployer un genou sur le sol humide.

Une longue brèche apparut sur la surface du dôme, suivit par d’autres, plus épaisses qu’un doigt. Des filets de fumée noire commencèrent à s’échapper. La formation magique qui était désormais criblée de craquelure, se mit à se dissoudre en fragments projetés au-delà du cercle. L’effondrement libéra un grand nuage noir rapidement balayé par le vent violent des montagnes. Mirtzar avait encaissé les effluves magiques sans ciller. Il avait ressenti des forces intangibles s’intensifier avant de disparaitre subitement, est désormais, il n’y avait plus nulle présence maléfique à signaler. Cela avait eu le mérite de dissiper toutes les tensions, laissant place à une atmosphère de doutes et d’incompréhension.

Elialann fut la plus prompte à réagir, courant vers les vestiges du dôme cristal, suivit de près par Tusamircil. Au centre de la formation magique, ils constatèrent l’absence de Nërissa et trouvèrent le corps de Reïlo recroquevillé dans la neige, entourée d’éclats magiques, cristallins et volatiles. Après un rapide examen, ils conclurent qu’il était sain et sauf. De son côté, les événements étaient venus à bout de la vigilance du guerrier Elfe, Dirialhn observait nerveusement, son sabre toujours en main. La guide Elfe noire avait semble-t-il profité de la situation pour se replier hors de portée de vue. Elle avait tout bonnement disparue.


user posted image


PARCHEMIN
Jets de sauvegarde : (Volonté) :

Gon : 13 ( ???)
Mirtzar : 20 (la moustache à peine froissée)
Gulmar : 17 (légèrement sonné)
Reïlo : 27 (se remet rapidement de son état)

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mardi 13 Novembre 2018 à 15h31
Reïlo rouvrit les yeux. Il sentit le contact froid de la neige sur son corps puis le regard de ses compagnons de route se posant sur lui et il comprit qu'il était revenu à son point de départ. L'adepte d'Oghma savait qu'il venait de vivre une expérience incroyable, inimaginable même, et se releva lentement, en cherchant Nërissa du regard.

La cheffe de leur expédition avait visiblement disparu. Le demi-drow en fut désappointé, même si ce constat ne l'étonna pas outre mesure au vu de la conversation dont il avait capté des bribes.


¤ Quel malheur... Il l'a bien emmenée avec lui vers d'autres lieux, pour accomplir d'autres desseins. Nous voilà seuls, avec ses sombres mises en garde.¤

Il conservait parfaitement en mémoire son dialogue avec l'être mystérieux et ses propos n'avaient rien de rassurant : sa mort surviendrait-elle véritablement dans ces étendues gelées, loin de chez lui? Nërissa l'avait sauvé d'une mort certaine à plus d'une reprise...

¤ Quel rôle joue-t-il dans tout cela? Que voulait-il me dire? Et que sommes-nous censés à faire présent? ¤

Blanche Flamme entendit son familier croasser et constata que bon nombre de regards étaient toujours tournés vers lui. Ses compagnons méritaient une explication, aussi prit-il la parole :

- J'ai vécu une expérience indescriptible en compagnie de Nërissa mais je vais essayer de poser des mots sur ce qui nous est arrivé. Grâce à la pierre qu'elle m'a confiée, j'ai été happé avec elle dans un autre endroit, hors de ma compréhension. Elle y est entrée en discussion avec un individu qui lui parlait d'un ton impérieux et qu'elle semblait respecter : il l'appelait à lui pour réaliser d'autres desseins et l'incitait à laisser tomber notre expédition. Cet individu, je ne sais de qui il s'agissait, mais il était inquiétant : tout de noir vêtu, il avait une chevelure blanche et des yeux oranges qui avaient le don de me mettre mal à l'aise. Il se dégageait de lui une forte impression de mort, comme si c'était un mort vivant. Nërissa le respectait visiblement et elle semble être partie avec lui, de gré ou de force. L'être s'est adressé à moi et m'a mis en garde avant de me renvoyer parmi vous...

Il avait parlé tant qu'il avait pu, cherché à décrire aussi précisément que possible ce qu'il avait vécu. Ce fut à son tour de tourner un regard interrogateur vers ses compagnons : qu'avaient-ils vécu de leur côté et pouvaient-ils l'aider à mieux comprendre ce qui venait de se produire ?

écrit par: Gulmar Mercredi 14 Novembre 2018 à 22h48
Ce que Gulmar sentait en respirant profondément, provenait du dôme magique et ne lui plaisait absolument pas. La mort. La tombe. Cela lui évoquait l’une des peurs les plus profondes ancrées en lui, celle qu’il partageait avec de nombreuses espèces à la longévité « faible », comme les humains tels que lui. Il lui fallut donc naturellement quelques secondes avant de se rendre compte qu’Elialann s’adressait à lui. Il mit quelques secondes supplémentaires pour comprendre son air abasourdi et les propos qu’elle tenait, ne semblant pas tiquer sur les « reproches » qu’elle lui faisait. Les paroles qu’il comprit le mieux, furent les dernière prononcées par la petite elfe.

¤ Nous ne pouvons que nous incliner ? Sérieusement ? ¤

C’est seulement à ce moment qu’il prit conscience de la scène qui était en train de se dérouler autour d’eux : la quasi hystérie de Tusamircil, la tension presque mortelle entre Dirialhn et Coreixiia. C’était au tour du rouquin d’être abasourdi à présent. Il avait compris, dès le départ, que Nërissa était le ciment qui liait leur groupe, la mère en laquelle tous ces elfes avaient une confiance aveugle et qu’ils suivraient jusqu’à la dernière des strates de Baator. Ca il l’avait compris. En revanche, ce qu’il n’avait pas compris, c’est que sans elle ils étaient complètement perdus… Preuve en était le chaos ambiant qui était apparu à la seconde même où La Grande Inspiratrice avait disparu dans cette sphère. Depuis lors, ces elfes aguerris et expérimentés sur lesquels il s’était reposé étaient devenus des enfants perdus ne sachant plus quoi faire. En d’autres circonstances, il aurait trouvé cela amusant et leur aurait certainement lancé une pique ou deux. Mais cette fois-ci, devant leur désarroi, il s’abstiendrait, afin d’éviter d’envenimer la situation. Pour autant, ses pensées, elles, restaient libres et trahissaient ces piques, surtout lorsqu’il entendit l’échange entre les deux belligérants, il ne put s’empêcher de critiquer.

¤ Des gamins… Malgré la situation, ils veulent jouer à qui a la plus grosse… Ils le font exprès ? ¤

Constatant ensuite à quel point le guerrier elfe était vindicatif, repoussant son amie pour se payer un duel avec l’elfe noire, duel qu’il semblait attendre depuis que la drow les avait rejoint, le seul humain du groupe se demandait comment l’expédition pourrait se remettre en marche après tout ça, même si Nërissa et Reïlo les rejoignaient dans la seconde. Alors que le combat était sur le point d’éclater, Tusamircil fit de nouveau entendre sa voix. Son ton et son visage stressé, ainsi que l’emploi d’un langue que le rôdeur ne maîtrisait pas eurent raison du calme qu’essayait de conserver Gulmar. D’un ton las et légèrement piquant, il s’adressa aux elfes.

- Bon sang ! Vous pourriez parler en langage compréhensible, non ? Déjà qu’on n’comprend pas c’qui s’passe, si en plus on n’comprend pas c’qui s’dit…

C’est alors qu’un son étrange se fit entendre. D’abord dérangeant de par les vibrations qui se répandait dans son être, puis douloureux, le forçant à fermer les yeux, à crier, et à porter sa main à l’oreille en sentant un liquide à priori indéterminé s’en écouler, pour terminer par se replier sur lui-même au point d’en poser genou à terre pour tenter de trouver un apaisement quelconque. Le rouquin ne remarqua pas l’explosion du dôme, refermé en lui-même pour tenter de combattre cette agression à laquelle il n’avait encore jamais été confronté.

Ce ne fut que plusieurs secondes après, alors que le dôme était en miette, que leur guide originaire de l’outreterre avait disparu et que Blanche Flamme était déjà en plein monologue que le shaarien reprit à peu près possession de ses moyens. Il ne parvenait pas encore tout à fait à se concentrer sur les propos du métis, mais était impressionné par la quantité de mots qui sortaient de sa bouche.


¤ A peine sorti de la tombe, le voilà déjà qui jacasse… C’est dingue ! ¤

C’est alors seulement qu’il constatait la disparition de la drow, à peu près au moment où le serviteur d’Oghma achevait son monologue. Ne voulant pas empirer les craintes et l’hystérie des elfes, il choisit de ne parler ni de Coreixiia, ni de Nërissa, se contentant de se renseigner sur le mise en garde, qui à l’heure actuelle, lui semblait revêtir une importance particulière.

- Il t’a mis en garde contre quoi l'mort-vivant ?

Pas même un « ravi que tu t’en sois sorti » ou une autre formule du genre. Non. Gulmar voulait aller à l’essentiel afin qu’ils puissent rapidement savoir ce qu’ils allaient devoir affronter et passer au prochain questionnement : comment se remettre en route sans Nërissa ?

écrit par: Schninkel Mardi 20 Novembre 2018 à 17h45
user posted image


Gulmar, Reïlo Blanche Flamme & Mirtzar Boucledacier
Il y eut un silence tendu tandis que tous le regardaient fixement. Les restes de l’étrange sphère de cristal sombre continuèrent de se dissiper en même temps que l’épaisse fumée qui en émanait. Au sol, d’infimes symboles achevèrent de disparaitre pour laisser place à une terre sèche, dénuée de tous flocons de neige. En guise de réponse, le prêtre Elfe s’agenouilla et pose les deux mains sur les omoplates du théurge d’Oghma, Reïlo pouvait progressivement ressentir l’apaisement émanant du flux magique provoquée par les marmonnements de Tusamircil. Des mots d’Espruar à peine audibles, cherchant à convaincre quelconque dieu Elfique d’apporter chaleur et sérénité. A ses côtés, Elialann se contenta d’une moue circonspecte, ses sourcils prenant une étrange courbure en signe d’une intense réflexion.

Reïlo retrouva la gemme magique de Nërissa à ses pieds. L’artefact était désormais plus terne, décoloré – plus réel. En s’exilant, l’objet était devenu comme mortel, et le halo de lumière d’émeraude semblait avoir disparu en même temps que sa propriétaire.

De son côté, une lame argentée virevolta dans les airs, d’un mouvement vif et gracieux, pour retourner dans le fourreau aux hanches de Dirialhn. Le guerrier aux sombres traits se mit à réduire la distance qui le séparait du groupe, d’une démarche impérieuse. Il fixait les expéditionnaires de son regard perçant comme celui des rapaces, attendant vraisemblablement l’occasion d’apposer ses serres acérées dans la conversation. Ce qui ne se fit pas attendre.


Maître Dirialhn, Serviteur du Père des Elfes et Héraut de Nërissa.

- Tusamircil, ne vois-tu pas qu’il ne souffre d’aucune avarie ? Tu devrais songer à t’appliquer ces sortilèges tant tu sembles avoir bien plus souffert des événements.

Il retourna son regard sur le sang-mêlé, droit dans les yeux en se penchant au-dessus de sa personne.

- Nërissa est l’émissaire de puissances créatrices et vitales, pourquoi ce serait-elle associée à un revenant ? Et pourquoi t’a-t-il épargné ?

Simple mesure rhétorique emplie d’une autorité non feinte, il leva un doigt pour désigner l’ellipsoïde jadéite de Nërissa.

- La pierre a perdue de son aura, le signe évident que la Grande Inspiratrice a changé de Plan d’existence, ou est passée de vie à trépas.

L’Elfe détourna les yeux pour les reporter sur l’autre prêtre.

- Tusamircil, je voudrais que tu te concentres sur les restes de magie.
Active-toi !

--------------------
Maitre Dirialhn, prestigieux mâle de haute taille. Des yeux sombres marqués, malgré son visage infantile, par tant d’épreuves endurées. Il porte à la taille une épée longue à la garde sculptée en forme de dragon. Selon la manie de ses pairs, il donne aisément l’impression de se figurer que les N’Tel’Quess ne portent en guise de cervelle entre les épaules qu’un crâne farci d’orge.


Aussitôt, l’ecclésiaste ôta ses mains du dos de Reïlo, se redressa et se mit à faire tourner ses doigts d’une manière singulière. Ses deux pupilles s’auréolèrent d’une pâle lueur jaunâtre. « De la divination » se fit la remarque intérieurement, le jeune théurge Oghmite.

user posted image

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Jeudi 22 Novembre 2018 à 16h01
Ses compagnons avaient été plus avares en paroles que Reïlo l'avait espéré : loin d'apporter des réponses à ses interrogations, ils lui avaient posé de nouvelles questions et semblaient en savoir tout autant que lui, sinon moins, sur ce qui venait de se produire. En attendant que les sorts de Tusamircil portent leurs fruits, le demi-drow répondit de son mieux aux questions de Dirialhn qui, en ce moment de crise, semblait avoir pris l'ascendant sur ses compagnons :

- J'espérais que vous pourriez m'éclairer sur cet "être", sur sa nature et son origine mais vous ne semblez pas en savoir beaucoup plus que moi... Je n'ai aucune idée à propos de la nature de ses relations avec Nërissa : s'ils avaient des points de vue opposés quant à notre expédition, elle ne semblait pas le craindre et paraissait même le respecter. Je n'en sais pas plus mais je doute qu'elle soit morte : il semblait avoir besoin d'elle pour régler des problèmes affectant différents plans... et dont j'ai pu être partiellement le témoin en partageant l'une de ses visions.

Ses propos se voulaient rassurants. Il poursuivit d'un ton égal :

- Je ne sais pas pourquoi il m'a épargné. Peut-être tout simplement parce qu'il ne nous voulait aucun mal et qu'il désirait uniquement récupérer Nërissa, peut-être parce qu'il voulait que je vous communique ce qui s'était passé, à moins que cela ne soit parce que je ne méritais pas davantage son attention. Je n'ai parlé avec lui qu'un bref instant et ses propos, comme parfois ceux de Nërissa, étaient hermétiques par moments. Mais ses mises en garde étaient claires...

Son regard se porta vers Gulmar :

- Il m'a dit que ce que nous devions nous dépêcher car le temps pressait mais que ce cherchions n'amènerait rien de bon et que nous souffririons peut-être tous d'une mort atroce loin de chez nous. Il ne m'a rien dit plus, ce n'était pas une menace, c'était davantage un constat ou une mise garde, comme je l'ai dit.

Blanche Flamme ramassa son sac, tandis que Flammèche déployait ses ailes pour s'envoler vers les cieux. L'adepte d'Oghma ajouta, en regardant, d'un air décidé, chacun de ses compagnons :

- Tout ceci est bien étrange et poursuivre notre route sans Nërissa sera très compliqué. Mais je lui ai fait une promesse, celle de mener à bien cette expédition, même si je dois être seul. Et je m'y tiendrai...

écrit par: Gulmar Lundi 26 Novembre 2018 à 23h36
Le seul humain du groupe sembla satisfait de voir que Dirialhn se décidait enfin à prendre les choses en mains. Après tout ce guerrier elfe semblait être le gros dur du groupe et était donc, selon de très nombreux standards, l’un de ceux qui étaient les mieux placés pour prendre la tête de l’expédition en l’absence de Nërissa.

Le rouquin se contenta d’écouter ses camarades, de façon presque passive, n’ayant de toute façon pas grand-chose à dire sur ce qui était en train de se jouer devant lui. En effet, après avoir indiqué ce qu’il avait vu plus tôt puis avoir fait valoir sa mauvaise humeur et sa désapprobation du comportement des elfes, son expertise et ce qu’il pouvait apporter au groupe semblaient bien dérisoires. Enfin, sur l’instant.

Alors qu’il répondait dans un premier temps à Dirialhn, apportant quelques informations utiles, Reïlo accepta de répondre à la question de Gulmar qui écouta attentivement les propos du métis. A priori des présages de mort et de difficulté. Le rôdeur se doutait, d’une certaine manière, que ce genre de paroles allaient sortir de la bouche de Blanche-Flamme, étant donné les évènements qui venaient de se produire, et ne fut qu’à moitié surpris de l’entendre prononcer ces mots.

En revanche, le shaarien fut de toute évidence étonné lorsque le suivant d’Oghma indiqua sa volonté de poursuivre afin de respecter la parole donnée. Il fut même impressionné par la volonté de continuer, même s’il devait terminer seul, de Reïlo. Il répondit donc sur ce dernier point, à la fois comme une tentative malhabile pour dédramatiser la situation et à la fois comme proposition sérieuse.


- Tu partirais seul ? Tu n’survivrais certainement pas… Et puis faire demi-tour maintenant serait effectivement débile. Et comme j’ai un truc à faire en Damarie, j’compte bien continuer.

Puis il se tourna vers Tusamircil, une sorte de sourire fiché aux lèvres, comme s’il attendait le résultat des divinations du prêtre elfe pour savoir comment le groupe allait continuer. Il jeta également un regard en coin à Elialann, comme pour observer sa réaction, elle qui depuis quelques secondes semblait sans voix. A tout hasard, il ajouta tout de même.

- Par contre, faut pas qu’on reste trop longtemps sur place. On sait jamais…

C’était là sa manière la plus élégante pour signifier à l’ensemble du groupe qu’il lui semblait qu’il était à présent l’heure de se mettre de nouveau en mouvement…

écrit par: Schninkel Jeudi 29 Novembre 2018 à 03h41
user posted image


Gulmar, Reïlo Blanche Flamme & Mirtzar Boucledacier
De la glace, de la neige, des roches traîtresses et trop peu d'air pour qu'on puisse y respirer longtemps. Le groupe d'expéditionnaires continuait de se confondre en hypothèses, tous esseulés au milieu de la nature, contemplant à loisir les montagnes des Galènes et la vallée du duché d'Arcata assoupis sous l'épais manteau enneigé de l'hiver. Le prêtre Elfe, immobile, sans cligner des yeux, acheva d’agiter élégamment les bras et les lueurs qui encerclaient ses yeux cessèrent aussitôt de scintiller. Il jeta un œil par-dessus son épaule, en direction de son supérieur hiérarchique. Il tremblait comme une feuille harcelé par les tumultes du vent. Les traits de son visage s’étaient figés, comme délavés en palissant de stupeur.

Tusamircil
- Mes sens me trahiraient-ils ? C’est incompréhensible. L’idée même me parait absurde. Je pense que le ravisseur était un Moroï.

Le guerrier Elfe resta silencieux.

- Un... Un enfant du cauchemar. Un vampire, maître.

Dirialhn ne répondit toujours pas.

- Je ne sais pas comment il a pu échapper à notre vigilance mais les signes sont clairs sur la nature même de cet individu. Comment imaginer que notre protégée puisse s’associer avec pareille engeance ?

--------------------
La bienveillance incarnée. Le chanoine Tusamircil semble être doté d’un flegme à toute épreuve. Agé de moins d’une trentaine d’années en apparence, les cheveux taillés courts et les traits plus ronds que la plupart des représentants du beau peuple. Il est vêtu d’une épaisse tenue verdâtre et le symbole sacré de sa foi est un triangle d'argent inversé suspendu à son cou.


Sans détourner les yeux du prêtre, le sombre guerrier changea de pied d’appui, leva un index pour désigner Reïlo et sa seconde main vint se caler sur le pommeau de son épée. De toute évidence, son regard intimait que toute révélation entrainerait irrémédiablement des conséquences funestes.

Tusamircil
- Non, non, non ! Intervint rapidement le prêtre en secouant les mains pour tenter de clarifier la situation. Le jeune aspirant n’a subi aucun trouble. Je peux l’affirmer. Il n’y a aucun risque.

Dirialhn dévisagea un instant le sang-mêlé d’un regard froid et indifférent. Tusamircil reprit à l’attention de tous, d’un ton solennel.

- Les vampires sont particulièrement dégoutants.

Il se frotta le menton de son air naturellement ingénu.

- Ils sont porteurs d’un grand nombre de maladies, qu’ils vous transmettent souvent en même temps que leur malédiction. Il convient de traiter les blessures qu’ils infligent avec le plus grand soin.

--------------------
La bienveillance incarnée. Le chanoine Tusamircil semble être doté d’un flegme à toute épreuve. Agé de moins d’une trentaine d’années en apparence, les cheveux taillés courts et les traits plus ronds que la plupart des représentants du beau peuple. Il est vêtu d’une épaisse tenue verdâtre et le symbole sacré de sa foi est un triangle d'argent inversé suspendu à son cou.


Les révélations s’enchainaient en creusant un peu plus l’incompréhension générale. La petite Elfe, Elialann, ne commenta pas les paroles du prêtre et garda les yeux rivés sur le guerrier tout du long, comme attendant une conclusion à toute cette folie. Ce dernier tourna le dos au reste du groupe et observa quelques secondes les roches enneigés et les maigres bois d’épicéas environnants.

- La vérité est un éclat de glace, intervint finalement l’Elfe gardien d'une voix sèche. Notre présomption nous a fait croire que Nërissa choisirait la meilleure solution. Notre plan initial n’a plus de raison d’être, et la situation dépasse désormais notre domaine de compétence. C’est décidé, nous rentrons vers les Vaux pour faire notre rapport et quérir l’avis du grand conseil.

Les mots firent l’effet d’un ouragan et les remous furent communément perceptibles sur les traits d’Elialann. La bouche légèrement entrouverte, le visage de la petite Elfe soudain crispé s’allongea en une grimace effarée.

- Mais ! s'écria-t-elle sous la pression. Les desseins de Dame Nërissa ?!
Nous n’avons pas fait tout ce chemin pour...

Dirialhn se retourna brusquement et leva une main autoritaire pour couper court à toute supplique. Dans ses yeux brulait une lueur intransigeante. Elialann retint ses arguments, se pinça les lèvres et détourna le regard vers le sol enneigé.

Maître Dirialhn, Serviteur du Père des Elfes et Héraut de Nërissa.
- Notre devoir n’est pas de céder aux caprices d’un comité d’antiquaires. Nous répondons aux consignes ordonnés par le Haut Conseil des Vaux. Notre mission de protection et de surveillance vient d’échouer lamentablement. Nous devons, avant toute chose, effectuer notre rapport dans les plus brefs délais avant d’entreprendre toute nouvelle action.

Il se tourna vers le prêtre Elfe, sans un regard sur les autres membres du groupe.

- Tusamircil, le parchemin de rappel je te prie.

--------------------
Maitre Dirialhn, prestigieux mâle de haute taille. Des yeux sombres marqués, malgré son visage infantile, par tant d’épreuves endurées. Il porte à la taille une épée longue à la garde sculptée en forme de dragon. Selon la manie de ses pairs, il donne aisément l’impression de se figurer que les N’Tel’Quess ne portent en guise de cervelle entre les épaules qu’un crâne farci d’orge.


Ce dernier trembla légèrement, bafouilla et se mit à chercher l’objet réclamé dans les tréfonds de la sacoche qui pendait à son épaule.

user posted image

écrit par: Mirtzar Vendredi 30 Novembre 2018 à 00h04
Le nain d'or avait décidé de se concentrer sur la détection d'éventuels dangers plus que sur la situation de la sphère de ténèbres qui avait emprisonnée Reïlo et Dame Nërissa mais cela n'avait pas donné de résultats probants. Ce qui était probablement bon signe étant donné que cela signifiait que la nature était probablement leur plus grand ennemi en cet instant.

A moins que cela ne soit la désunion de leur équipe. S'il devait être honnête, le Frère-Molosse devait admettre que Maître Dirialhn n'était pas le membre du groupe avec lequel il se sentait le plus proche. Au contraire de Gon qui avait une certaine tendance à l'agacer, Maître Dirialhn était tellement distant que le Compagnon des Marches n'avait aucun sentiment à son propos, sinon un respect teinté de mystère.

Prenant une profonde inspiration, Tusamircil ne semblant pas particulièrement pressé d'exécuter l'ordre de son supérieur, Mirtzar essaya de jauger la situation autant qu'il le pouvait. La mention d'un vampire n'était pas rassurante mais, si le Frère-Ours avait compris ce que disaient Blanche-Flamme et Tusamircil, la menace ne pesait pas vraiment sur eux en ce moment. Il n'avait pas prévu de laisser Dame Nërissa entre les griffes d'un maléfique mort-vivant mais il s'agissait là d'un problème pour plus tard. Le principal problème en cet instant était l'éclatement de leur groupe. Maître Dirialhn était visiblement le seul véritablement décidé à rebrousser chemin mais il était aussi le clair supérieur hiérarchique de Tusamircil et Elialann. Mirtzar était certain qu'ils pouvaient continuer au moins jusqu'au Duché d'Acata sans l'aide des trois elfes mais il devait avouer qu'il n'avait pas envie de les voir partir, et non seulement parce qu'ils accroissaient monumentalement leurs chances de succès. Mais le moment n'était pas à ce genre de pensée.


-Vous avez sans doute raison, Maître Dirialhn, que nous devons prévenir le Conseil des Vaux et les consulter concernant la marche à suivre. Mais je ne doute pas que Tusamircil dispose de moyens de communiquer avec eux sans avoir besoin de retourner physiquement dans les Vaux. Quand à l'échec de votre mission, je ne serais pas aussi sévère que vous en ce domaine. D'après ce que Dame Nërissa nous a dit, votre mission était de protéger cette expédition. Nous avons perdu notre meneur, c'est vrai, mais non notre raison d'être et d'agir. Notre tâche est devenue plus difficile avec la disparition de Dame Nërissa mais non impossible.

Mirtzar prit une seconde pour respirer à grands poumons l'air froid des montagnes. Cela avait tendance à lui refroidir le cerveau, ce qui lui donnait parfois mal à la tête, mais aussi à lui éviter de se laisser emporter par ses émotions. Et le nain d'or était certain que s'il avait une chance de convaincre Maître Dirialhn de rester, c'était en étant logique et posé. Et peut-être en le poussant un peu.

-Je sais que votre allégiance est au Conseil des Vaux et je respecte votre dévotion. Mais vous devez comprendre que Reïlo et moi-même avons promis à d'autres de ne pas abandonner notre tâche. Et que Dame Nërissa pensait que c'était le destin que Gulmar nous accompagne et nous assiste. Concernant Gon, je n'ai pas autant de certitude mais il est le bienvenu si il veut continuer avec nous. Soyons clair, je ne tiendrai rigueur à personne si il, ou elle, décide que son devoir est de capituler devant notre nouvelle situation mais je n'ai ni pour habitude, ni pour volonté de rompre ma promesse. Si votre raison vous dit que vous devez vous avouez vaincu et rentrer dans les Vaux, je vous encourage à le faire. Ma raison me dit que nous avons besoin de quelqu'un comme vous pour nous diriger, ma raison me dit qu'en votre présence notre réussite est plus probable et moins couteuse. Mais ma raison me dit aussi que si je dois mourir pour respecter mon serment, je suis prêt à payer ce prix.

Il avait échoué à maitriser ses émotions. Il était conscient de ne pas être un très bon orateur mais ses propres mots lui avaient fait monter une larme à l'oeil, une mauvaise idée par ce froid. Il devait rattraper cela en donnant au moins une alternative viable à Maître Dirialhn, une que Tusamircil et Elialann puisse défendre sans donner l'impression qu'ils s'opposaient à leur commandant.

-Nous en avons presque fini avec ces montagnes. Je n'ai aucun doute que notre situation semblera plus propice une fois à l'abris du vent et du froid. Pouvons-nous compter sur votre compagnie jusqu'au prochain lieu habité? Jusqu'à ce qu'un message magique de Tusamircil vous revienne avec de nouveaux ordres?

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Samedi 01 Décembre 2018 à 15h51
Un vampire, voilà qui confirmait le ressenti de Blanche Flamme mais qui le laissait perplexe, à l'instar de ses compagnons. Néanmoins, contrairement à eux, il avait assisté à la discussion entre cet être et Nërissa et il avait même pu échanger avec lui : il n'avait pas ressenti de volonté de leur nuire et doutait qu'il ait été mû par de mauvaises intentions. Tout comme il doutait avoir été infecté par une quelconque maladie ou frappé par une funeste malédiction, aussi n'avait-il pas réellement craint pour sa vie.

Le demi-drow fut cependant rapidement tiré de ses réflexions par la déclaration péremptoire de Dirialhn qui annonçait son désir d'abandonner l'expédition et de rentrer aux Vaux. Il ne put réprimer un rictus de mépris à l'égard du Héraut de Nërissa.


¤ Ainsi donc un jeune rat de bibliothèque au sang-mêlé, n'ayant jamais quitté Valherse, est plus courageux et plus intrépide qu'un elfe soit disant puissant. Si je n'avais croisé la route de Nërissa, voilà qui me laisserait à penser que cette race mérite bien son déclin, reculant à la première difficulté là où les humains et les nains s'entêteront jusqu'à parvenir à leurs fins... ¤

Un sourire amer s'était affiché sur son visage : en l'absence des trois elfes, sans parler de l'elfe noire mystérieusement disparue, leur expédition, dont l'avenir était déjà compromis, semblait définitivement vouée à l'échec. La colère et le mépris étaient lisibles dans son regard et, pour la première fois, il ne ressentit plus aucun sentiment de déférence à l'égard de ses "protecteurs" elfes. Il aurait pu commettre un impair irréparable en insultant Dirialhn, si Mirtzar n'avait pris les devant et tenté très diplomatiquement de raisonner l'elfe. L'intermède permit de calmer la colère de Reïlo, à défaut de changer ses sentiments.

Il remercia intérieurement le nain d'avoir pris l'initiative et se contenta d'ajouter :


- Si vous rebroussez chemin maintenant, soyez bien conscients que vous condamnerez l'expédition : tant Nërissa que ce vampire ont insisté sur l'urgence de la situation, nous sommes déjà en train de perdre inutilement du temps. Si vous êtes résolus à partir, partez mais vous aurez sur la conscience ce qui en résultera : Nërissa a vu que quelque chose de terrible se préparait et a monté cette expédition pour l'en empêcher ; en abandonnant ici, vous vous rendrez complices de ce qui se passera. Elle faisait confiance en chacun d'entre nous, elle nous a soigneusement sélectionné...

Il fixa tour à tour les trois elfes, les yeux dans les yeux :

- Trahissez sa confiance et laissez vos compagnons les moins expérimentés affronter seuls les pires dangers, si c'est là ce que vous estimez être juste et si cela ne vous empêche pas de vous regarder dans un miroir. Mais j'ose espérer que vous changerez d'avis et que vous vous rallierez à l'idée de Mirtzar.

écrit par: Schninkel Lundi 03 Décembre 2018 à 15h06
user posted image


Gulmar, Reïlo Blanche Flamme & Mirtzar Boucledacier
Étonnement, les paroles du molosse des Marches d’Argent avaient parues atteindre la raison du guerrier Elfe. Des signes infimes, à peine perceptibles, avaient laissés penser que les mots avaient été pris en considération. Les épaules de Dirialhn s’étaient légèrement affaissées. Ses lèvres pincées en une moue sévère avaient repris leur aspect naturel. Le vent vigoureux des monts de Galènes parut lui-même s’atténuer un court instant. Bien qu’aucune situation similaire ne se soit présentée jusqu’à cet instant, même les paroles de Nërissa n’avaient parues avoir un tel effet sur le représentant du beau peuple. Était-ce l’honnêteté empathique et la pertinence du Nain ou le respect mutuel dut à deux êtres mus d’une condition martiale similaire qui avaient efficacement œuvré ?

Malheureusement, la question ne trouva pas de réponse, car l’intervention successive du théurge d’Oghma vint aussitôt dissiper l’attention que les deux guerriers se portaient silencieusement.

En une poignée de seconde, le visage de l’Elfe se voila de nouveau de cette sombre parure qu’il arborait continuellement. Ses doigts se crispèrent et ses sourcils se courbèrent âprement. Dirialhn secoua négativement le menton puis soupira d’une consternation non feinte.


Maître Dirialhn, Serviteur du Père des Elfes et Héraut de Nërissa.

- Un jeune homme qui haïssait la pauvreté cherchait à changer cela en détruisant la beauté. Voyant des gens mourir de misère, il en tuait d’autres. Voyant la famine, il brûlait les récoltes. Haïssant la tyrannie, il se donnait corps et âme à ce grand tyran qu’est la guerre. L’histoire de l’humanité n’est qu’une longue tragédie, Reïlo.

Sa voix était teinté d'un calme effilé comme la lame de son sabre.
Planté solidement sur ses deux pieds, suite à ces propos mêlés de colère, il toisa vigoureusement le prêtre au sang-mêlé.


- Tes vertus deviennent des vices, sang de parjure. Ce que tu considères comme des idéaux, au nom de l’affection que te porte cette femme, ne sont rien d’autres qu’actes dérisoires dans une marée de hasard. Tu ne connais rien de celle pour qui tu es prêt à prendre tant de risques inconsidérés. La situation est tellement peu claire que tu comprends parfaitement ? Ils sont nombreux à avoir voulu partager les rêves de la prophétesse. Désormais plongés dans l’oubli, seule elle, a survécu. Alors ? Que sais-tu des vies qui ont été gâchés pour ses caprices érudits ? Que sais-tu de sa traitrise et de son abandon quand l’Harmonie du Cormanthor fut mise en péril ? Les eaux du Lac Sembre ont pu charrier le sang versé mais l’eau ne peut effacer la culpabilité. Et que sais-tu de la nature même de ses visions ?

Il observa un court silence et se pencha sur le prêtre métis d’un air autoritaire.

- Colères de dément, aberrante querelle et volonté sans effet. Tu es aussi mal informé sur l’avenir qui se dessine que sur le passé dont tu racontes l’histoire supposée. Pourrais-tu être immortel et exister à perpétuité que jamais tu ne seras sûr de ce que tu sais. Toute connaissance est illusion et le mot « but » ne fait aucun sens dans cette cacophonie d’accords dissonants.

--------------------
Maitre Dirialhn, prestigieux mâle de haute taille. Des yeux sombres marqués, malgré son visage infantile, par tant d’épreuves endurées. Il porte à la taille une épée longue à la garde sculptée en forme de dragon. Selon la manie de ses pairs, il donne aisément l’impression de se figurer que les N’Tel’Quess ne portent en guise de cervelle entre les épaules qu’un crâne farci d’orge.


Quelques nouvelles secondes passèrent péniblement. Sans attendre de réaction en réponse (ou coupant court à celle-ci d’un geste brusque pour intimer le silence), Dirialhn tourna les épaules vers son congénère ecclésiaste et lui ôta le parchemin réclamé des mains. Il fendit le sceau et déplia le rouleau pour en vérifier le contenu. Satisfait, il leva les yeux pour s’adresser une nouvelle fois aux expéditionnaires récalcitrants :

- Soit, reprit-il, vous avez donc le choix, nous suivre en lieux sûrs afin d’obtenir une expertise viable sur la marche à suivre vis-à-vis de la disparition de Nërissa ou poursuivre vos convictions jusqu’au cœur des terres gelées, à vos risques et périls.

Son regard passa tour à tour, sur chacun des individus constituant le groupe.

Sous couvert d’une sérénité congénitale, la petite Elfe ne tremblait pas. Néanmoins, l’on pouvait deviner dans ses yeux l’étendu d’un conflit intérieur qui s’intensifiait à mesure que le dialogue s’étendait – Elialann qui était dévouée corps et âme à son ainé. Cette confiance inébranlable qu’elle vouait et qui l’avait mainte fois galvanisé, en ce jour, avait paru se fendre du doute et d’une perplexité équivoque. Tout en ramenant ses bras le long du corps, le visage légèrement inquiet, elle se rapprocha de Dirialhn et Tusamircil sans un mot.


user posted image

écrit par: Mirtzar Mardi 04 Décembre 2018 à 21h23
Pendant un instant, le Frère-Molosse avait bien cru qu'il avait réussi à créer une connexion avec Maître Dirialhn et qu'elle allait être suffisante pour le faire reconsidérer ou, au moins, retarder son départ. Pendant cet instant, il était presque fier de ses efforts et que sa langue ne l'ait pas trahi en insultant son compagnon.

Mais, au lieu d'être fier de lui-même, il aurait du remercier le Morndinsamman pour leur don et son orgueil n'avait pas tardé à avoir un résultat particulièrement négatif. Reïlo avait décidé de contribuer à l'argumentation sur la marche à suivre et qu'insulter Maître Dirialhn était la meilleure manière d'y parvenir.


¤ ¤

La réponse du fier elfe aux insultes du jeune prêtre s'avéra guère plus diplomate. Mais, plus que l'honneur blessé de Maître Dirialhn, c'était le fait qu'il ne semblait pas avoir une bien haute opinion de Dame Nërissa qui attira l'attention du nain d'or. Cela expliquait sans doute le détachement qu'il avait montré tout le long de l'expédition: il n'était pas froid, il était présent contre son gré. Mais cela ouvrait aussi le champ à plus de questions. Le Compagnon des Marches d'Argent se demandait, bien évidemment, quel projet Dame Nërissa avait pu poursuivre dans le passé pour brusquer ainsi Maître Dirialhn, mais plus que cela, il se demandait pourquoi il avait été choisi pour les accompagner. Il semblait peu probable qu'il n'ait pas fait savoir au Conseil des Vaux à quel point cette mission lui déplaisait. Le serviteur du Père de la bataille ne pouvait pas imaginer que le Conseil ait cherché à faire échouer la mission mais il lui semblait évident qu'il n'avait pas fait preuve d'un jugement irréprochable en la matière.

Outre ces questions, que Mirtzar réussit au prix de sérieux efforts à mettre de côté pendant quelques instants, le résultat de l'échange sulfureux entre Blanche-Flamme et Maître Dirialhn fut que Mirtzar réalisa à quel point il avait été correct dans son évaluation. Ils avaient besoin de quelqu'un vers qui se tourner, s'ils voulaient survivre à leur mission, pour leur donner des directions. Et Maître Dirialhn était le seul qu'il voyait avec la capacité d'assumer ce rôle. Il désapprouvait une bonne part de sa diatribe, insulter Reïlo, même si c'était pour essayer de le pousser vers la voie correcte, était contre-productif au mieux et vindicatif au pire. Mais il était suffisamment charismatique pour que Blanche-Flamme sonne puéril, pour que les doutes de Tusamircil et Elialann soient anéantis et pour que Mirtzar, contre son propre jugement, se demande s'il n'était pas plus sage de rentrer dans les Vaux.

Il avait une douleur dans la poitrine, sans doute plus psychologique que physique: son coeur était en train de se briser. Cela était bien plus pénible que d'avoir l'un de ces gros moustiques plantés dans le bras comme c'était le cas il n'y avait pas si longtemps. Mais il n'était pas certain de savoir comment y remédier. Il avait perdu cette bataille, peut-être à cause de l'intervention de quelqu'un d'autre, et il savait que grandir signifie admettre ses erreurs et ses défaites, en tirer les leçons et faire mieux la prochaine fois. Mais il ne voulait pas encore s'avouer vaincu. Et pourtant il savait quel était son devoir.


¤ ¤

Il baissa les yeux sur le sol couvert de neige, en partie pour montrer son respect, en partie pour cacher la douleur qui marquait ses traits. Il savait qu'il avait peu de temps avant que Reïlo ne réagisse aux paroles de Maître Dirialhn et il devait en profiter s'il ne voulait pas que ces mots d'adieux soient perdus. C'est vers le commandant du trio qu'il se tourna en premier, le regardant droit dans les yeux, et espérant que les siens ne se voilent pas de larmes. Il porta sa main droite à son coeur comme on lui avait appris à saluer un supérieur.

-Maître Dirialhn, merci. Il est possible, probable même, que vous ayez raison et que continuer soit folie. Que notre objectif ne soit qu'une chimère inaccessible ou, pire, ne fasse qu'empirer les choses. Mais cette folie est notre folie, ma folie en tout cas, et tel est mon fardeau que je doive en voir la fin d'une manière ou d'une autre. Je ne pense pas que nous en serions ici sans vous Il embrassa du regard tous ses compagnons qui devaient décider quel chemin leur avenir allait emprunter., sans aucun de vous. Il recentra son regard sur Maître Dirialhn. Et pour cela je vous suis reconnaissant. J'aimerai pouvoir vous convaincre de nous accompagner encore un peu et cette séparation me fend le coeur Il ne put s'empêcher de jeter un regard furtif vers Elialann mais il se corrigea rapidement. mais je vois que vous avez fait votre choix et que mes suppliques ne sauraient que rendre cette situation plus inconfortable. Je ne vous ferai donc pas l'injure de vous demander de reconsidérer votre choix. Ce fut un honneur de voyager à vos côtés. Puissent nos chemins se croiser à nouveau, en temps de paix, sous les frondaisons de Cormanthor et le regard des étoiles.

Mirtzar se tourna alors vers Tusamircil. Il avait du mal à avaler sa salive et les émotions bouillonnaient mais il savait qu'il ne s'agissait pas encore de la plus difficile de ses tâches, du plus difficile adieu qu'il allait avoir à prononcer.

-Tusamircil, merci. Il me semble évident que nous devons à vos intersessions auprès de la Seldarine notre survie et notre salut. Notre temps ensemble arrive ainsi à sa fin, bien plus tôt que je ne l'aurai souhaité. Une partie de mon être regrette de ne pas avoir su tirer plus de profit de votre sagesse et de votre intelligence mais une plus grande partie regrette simplement que, bientôt, une personne que j'en suis venu à considérer comme un ami ne sera plus à mes côtés pour partager mes déboires et mes plaisirs. Je n'ai nul doute que la Seldarine continuera de veiller sur vous et veuillez croire que dans mes prières auprès du Morndinsamman, vous ne serez pas oubliés.

Après une profonde inspiration, qui lui sembla un si court délai et n'altéra pas la sensation que ses poumons étaient vides de toute substance, Mirtzar se tourna vers Elialann.

-Elialann, merci. Je n'ai pas de mot pour exprimer le plaisir que notre rencontre m'a causée, ni la peine que notre séparation occasionne. Je doute que de tels mots existent. Mais bien que cette douleur soit la plus profonde que j'aie jamais ressentie, c'est avec plaisir que je la reçois pour avoir eu le privilège de vous rencontrer. Le monde est meilleur, plus beau et plus brillant parce que vous en faites partie. Tant que le Seigneur aux Deux Haches insufflera l'énergie vitale qui anime ma poitrine, votre souvenir perdurera dans mon esprit et je pourrai me tourner vers les étoiles en sachant que quelque part sous ces mêmes étoiles, il y a quelqu'un qui mérite tous les efforts que le destin me demande et bien plus encore. A compter de ce jour, je vivrai avec l'espoir que ceci n'est pas un adieu mais un au revoir.

C'en était trop pour le nain d'or et il se détourna. Il jeta un regard rapide vers Gulmar et Reïlo Blanche-Flamme avant de commencer à se diriger vers le reste de leurs aventures.

-Gulmar, Gon, Reïlo, si vous souhaitez toujours continuer, je pense qu'il est temps que nous nous mettions en route. Nous découvrirons à quel point il fait vraiment froid ici quand les bénédictions de Tusamircil s'estomperont. J'aimerai autant que cela soit à un endroit où cela sera plus confortable.

Son regard se fixa sur ses compagnons l'espace de quelques instants, essayant de leur communiquer sans parler son désir de les voir faire leurs adieux de manière polie et respectueuse. Cette séparation était suffisamment douloureuse telle qu'elle était sans avoir besoin d'être teintée de ressentiments. C'est alors que Mirtzar réalisa qu'il n'avait pas entendu Gon chanter ou dire quelque chose d'absurde depuis quelques temps. Il se tourna dans sa direction et réalisa qu'il n'y avait personne là où il aurait du se trouver.

Mirtzar fit demi-tour et trouva l'elfe inanimé dans la neige, tombé là où il se trouvait quand la sphère avait disparue. Pendant une seconde, le nain d'or crut qu'il était passé de vie à trépas mais, heureusement, ce n'était pas le cas. Il essaya de le secouer un peu pour le faire reprendre ses esprits. La tâche de lui expliquer que leur groupe venait d'exploser s'annonçait déplaisante.

écrit par: Reïlo Blanche Flamme Mardi 04 Décembre 2018 à 22h22
La réponse de Dirialhn avait été franchement insultante, aussi bien à son égard qu'à celui de Nërissa. Blanche Flamme blêmit de colère et de dégoût et semblait prêt à gifler l'elfe qu'il méprisait à présent. Une nouvelle fois, Mirtzar intervint à propos pour calmer les esprits... ou du moins pour retarder le moment d'une nouvelle passe d'arme. Reïlo restait convaincu de son bon droit et aucun des arguments de l'elfe n'avait fait mouche.

Lorsqu'il reprit la parole, son ton était aussi froid que le climat damarien :


- Cette expédition nous conduira peut-être à notre mort, comme certaines entreprises passées de Nërissa ont pu entraîner certains de ses compagnons vers leur trépas. Mais je pense que nous en étions tous conscients lorsque nous nous sommes engagés à y participer. Nërissa n'a obligé aucun de nous à gagner cette région, nous en avons donc tous librement accepté les risques. Je ne souhaite pas plus qu'aucun d'entre vous mourir dans ces terres gelées mais je savais, et je sais encore, que c'est un risque que nous courrons à chaque instant. Si tu as à ce point peur de la mort, Dirialhn, retourne dans les Vaux ; tu n'aurais probablement jamais dû les quitter.

Il leva la main afin qu'on ne le coupe pas :

- Néanmoins, je serais bien ingrat de vous quitter sans remercier Elialann et plus encore Tusamircil pour leurs bons soins et leur bienveillance. Même toi, Dirialhn, je sais bien que tu as contribué au bon déroulement de cette expédition. Je ne peux que regretter votre décision qui, je le crains, aura de terribles conséquences.

Le sectateur d'Oghma se tut. Il s'était voulu apaisant à la fin de son exposé mais il était bien conscient d'avoir peut-être dépassé les bornes en accusant Dirialhn de lâcheté. L'elfe n'était certainement pas un lâche mais il avait un point de vue différent sur Nërissa et sur l'expédition. Reïlo avait partagé des bribes de visions de leur cheffe et était persuadé de l'extrême gravité de la situation : elle n'agissait pas pour satisfaire ses caprices mais bien pour résoudre une situation très mal engagée.

écrit par: Gulmar Jeudi 06 Décembre 2018 à 22h29
Plus les secondes et les minutes passaient, plus Gulmar ne se sentait vraiment pas à sa place. Après un long mutisme, comme s’il était abasourdi lui aussi, Mirtzar s’était mis à parler, à parler et à parler encore… Plus encore que Reïlo avant lui, le nain impressionnait l’humain par cette faculté peu commune. Ou en tous cas, peu commune parmi les personnes que fréquentait habituellement le rôdeur. Peu de personnes en vérité, ce qui était surement la raison pour laquelle il n’était pas habitué à ces longs discours. Et alors que les uns et les autres parlaient, se répondaient, argumentaient ou contre argumentaient, le chasseur solitaire adoptait un comportement et une posture bien plus proches d’Elialann que de qui ce fut d’autre. Non par volonté de mimétisme, mais plus par gêne. Il n’osait pas spécialement prendre la parole, et se contentait de penser pendant que les autres échangeaient…

¤ Et bah dis voir… Tout ça pour ça ? Juste savoir qui part et qui reste. Et pendant ce temps on se caille les miches. Va falloir que ça s’arrête et qu’on bouge. ¤

Il constata alors, avec un très grand étonnement que le fils de la pierre pleurait. A vrai dire, de ce qu’il connaissait des nains, il ne savait même pas que c’était possible. Il ne lui avait jamais semblé que son mentor puisse ressentir autre chose que de la colère, de la joie, la volonté d’en découdre ou une envie irrépressible de boire jusqu’à rouler sous la table… Et pourtant, là, alors qu’ils étaient à l’arrêt en plein cœur des montagnes, Mirtzar faisait voler en éclat cette vision très certainement faussée…

¤ Ca alors ! ¤

Si quelqu’un observait le rouquin en cet instant, il l’aurait vu bouche bée, incrédule. A sa décharge, la situation était tellement particulière que cette réaction n’était pas exagérée. Passé le choc, il sembla comprendre l’importance que revêtait cette séparation pour le suivant de Clangeddin, et ça il le respectait. D’autant plus lorsqu’il entendit le nain faire ses adieux à la jeune elfe. Mirtzar semblait avoir une formidable capacité à exprimer ses émotions et ses sentiments en mettant dessus les mots qu’il fallait. Ce dont l’humain était parfaitement incapable. Il laissa également Reïlo en terminer, ne voulant pas perturber les paroles de deux orateurs nés et lorsque le métis eut terminé, il se permit d’enchainer à son tour, ayant compris que c’était l’heure des adieux. Loin de lui l’idée de chercher à retenir qui que ce fut, ou de chercher à convaincre, persuadé qu’il était que tout un chacun était libre d’agir en son âme et conscience, tant que les actes étaient assumés et dans la limite de ce qu’il considérait comme étant bien. Il dit alors au revoir à leurs compagnons elfiques, en commençant par Tusamircil.

- Merci pour tes bénédictions et tes soins. Sans toi ça aurait été bien plus dur.

Bien plus sobre que ses camarades expéditionnaires, il enchaina à l’attention du guerrier elfe.

- Ravi d’avoir voyagé et combattu à tes côtés. J’ai beaucoup appris.

Et enfin, il termina par Elialann, dont il se sentait un peu plus proche. Probablement pas autant que Mirtzar, certes, mais elle avait été moins distante que Dirialhn et moins absorbée par ses tâches que Tusamircil. Et puis elle avait accepté de relever son défi, et l’avait vaincu. Avec un sourire sincère il s’adressa à elle.

- Tu sais, j’t’ai laissé gagner au concours d’lancer. La prochaine fois, ça n’se pass’ra pas pareil. A un d’ces quatre.

Bien moins éloquent que les autres non elfes présents, c’était là sa façon, très personnelle, de dire au revoir à leurs compagnons qui étaient sur le départ. Et comme pour énoncer à voix haute sa vision des choses il ajouta à tout hasard à l’attention de tous.

- Chacun est libre de ses choix.

Il avait insisté sur le mot chacun et sur le mot libre en regardant Elialann, comme s’il avait senti une sorte de conflit en elle. C’était sa façon à lui de l’aider à se décider, si d’aventure elle avait besoin d’aide. Il s’adressa ensuite au nain qui venait de faire une proposition similaire à celle qu’il avait fait quelques temps plus tôt.

- T’as raison. Il faut pas qu’on traine là. T’en fais pas pour l’froid. On s’en sortira. Ca s’ra moins agréable, mais ça ira…

Il s’adressa alors à tous ceux de ses compagnons qui n’utiliseraient pas le parchemin de retour des elfes.

- Même si l’voyage devait bientôt s’terminer, j’ai des choses à faire là où on va. Donc c’est quand vous voulez.

A priori, il imaginait certainement qu’une fois à destination, si la quête qu’il avait entreprise devait prendre fin avant même d’avoir réellement commencé, il n’aurait pas perdu son temps… En Damarie il n’aurait jamais été aussi proche de son père, et bien qu’il s’était toujours convaincu de n’en avoir rien à faire de le retrouver, à chaque pas qui le rapprochait de ce royaume il sentait l’étincelle de la curiosité…


écrit par: Schninkel Mercredi 12 Décembre 2018 à 02h24
user posted image


Gulmar, Reïlo Blanche Flamme & Mirtzar Boucledacier
Le Molosse des Marches d’Argent n’eut aucun mal à ranimer l’artiste Elfe. Ce dernier se réveilla d’un sursaut, comme d’un mauvais rêve, légèrement en proie à la panique. Le bougre avait été projeté en arrière en perdant connaissance lors de l’apparition du phénomène magique. Il ne semblait avoir qu’entraperçu la sphère se former. Réunissant, à peu de mots, la suite des événements, Mirtzar lui expliqua ce qu’il en était à présent. Malheureusement, et sans surprise, le comédien insista pour suivre le groupe d’Elfes en partance pour des terres plus hospitalières. Gon avait perdu toute aptitude à l’éloquence et son si précieux sarcasme, trop heureux de pouvoir s’échapper de cet environnement gelé, comme une proie trop longtemps séquestré et s’élançant enfin, naïvement, en croyant pouvoir retrouver la liberté.

***


En l’espace de quelques minutes, ils venaient de passer de compagnons à étrangers. Sauf pour un prêtre Elfe particulièrement avenant. Tusamircil se vit accorder quelques précieuses minutes afin de s’entretenir avec les courageux expéditionnaires. Il rendit les affaires de Reïlo qui l’avaient tant encombré dans les souterrains. Se faisant, il offrit un lot de six potions bleutées à partager pour les prochains jours. Ces fioles possédaient la propriété de les prémunir contre les effets naturellement destructeur du froid. Simple mesure de précaution suggéra-t-il. Il annonça avec chagrin, que ses propres bénédictions cesseraient de faire effet lors du prochain lever de soleil, dès lors, les trois audacieux se retrouveraient livrés aux périls climatiques qui sévissaient dans la région.

Toujours pétri d’une empathie pure, fidèle et sincère : il renouvela nerveusement quelques prières, se justifiant au passage en louanges, tentant de subtilement justifier les choix de son supérieur. Enfin, avant de se séparer, prenant soin de ne pas faire naître de faux espoirs, il donna de plus amples explications au sujet du parchemin utilisé : le sort consacré permettait de rejoindre un point sécurisé dans le Cormanthor depuis à peu près n’importe quelle distance. Le détail important venait du fait que le sort était réversible et permettait de supposer qu’une équipe serait prochainement missionnée pour rejoindre la Damarie, sans doute pour examiner l’endroit où la devineresse s’était volatilisée.


***


Les quatre Elfes étaient sur le point de se téléporter par magie, comme enveloppés par un grand cocon blanc, jaune et rose qui laissait échapper une fine poussière cristalline. Ils sentirent que la formule électrisait l'air en une seconde. Dirialhn prononça les derniers mots du parchemin et baissa les mains. Gulmar aperçut se rouvrir les yeux de la petite Elialann, quelques instants, un clin d’œil et un rictus ponctuèrent un geste brusque. Il leva une botte par réflexe quand vint se figer dans la neige à ses pieds, un poignard. Celui qu’il avait perdu dans les souterrains des Galènes, en prise avec la vermine gobeline. Une seconde plus tard, l’assemblée se dématérialisa en une suite de flashes pour laisser la clairière enneigée vide et trois aventuriers esseulés.

Reïlo, Gulmar et Mirtzar s’échangèrent des regards puis s’apprêtèrent à prendre la route vers l’inconnu, à endosser leurs responsabilités, quand tout à coup, malgré le vent violent des montagnes, un ricanement les interpella simultanément. S’appuyant sur la hampe de sa lance, émergeant d’un bois d’épicéas, du haut d’une corniche de roche, elle souriait de ses dents blanches sur champ d’ébène. L’Elfe noire était revenu et semblait juger les trois rescapés d’un rictus moqueur.

Coreixiia

» «

Nul besoin d'interprète pour sentir une pointe de mépris dans le son de sa voix.

- Vous êtes trois, comme l’éveilleuse de monde l’avait prédit.

Elle tourna le dos aux trois hommes et se mit en marche.

- Je vais vous amener aux Grandes Plaines, comme je l’ai promis.

--------------------
De taille moyenne. Un corps longiligne vêtu de cuir noir, aux épaules serties d’une épaisse fourrure blanche qui se mêle à sa chevelure de teinte similaire, et desquelles apparaissent deux sinistres yeux rougeâtres. Son visage, bien que sévère, ne possède aucune ride.


user posted image