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La Taverne des Royaumes Oubliés > Lieux alentours > L'Éclat de la Folie ; Plaine des Pierre Dressées


écrit par: Ithek le Gris Mercredi 13 Octobre 2010 à 10h36
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Soirée du 17 Eleinte 1372
Désert de l'Anauroch

Arzhaelig, Hermine, Nelyn

La navigation au-dessus de l'Anauroch s'apparentait à un voyage en mer : les repères visuels étaient quasiment absents, et les voyageurs étaient plus que jamais à la merci des caprices du temps.

A la fin du deuxième jour de leur périple, le vent changea de direction pour les emmener vers le nord est, et ils durent se poser afin d'éviter de trop dévier de leur trajectoire. Au petit matin, ils réalisèrent qu'ils n'étaient qu'à quelques lieues seulement des Hautes Glaces, l'immensité gelée recouvrant la partie septentrionale de l'Anauroch.

Au troisième jour heureusement, ils purent repartir vers le sud-est, en s'aidant d’une carte du désert présente dans la cabine. Malgré celle-ci, ils n’étaient jamais vraiment certains de l’endroit où ils se trouvaient, et Arzhaelig ne pouvait faire que de vagues estimations. Tout ce dont ils étaient certains, c’était qu’ils étaient au nord de la Route Noire, la seule route commerciale du désert, qui le traversait d’est en ouest. Dans l’après midi, l’ancien marin crut reconnaître le Pilier de Taurus, une haute montagne en forme de cône, puis le vent souffla moins fort et ralentit leur avancée. La nuit venue, ils se trouvaient dans la partie centrale du désert, appelée la Plaine des Pierres Dressée. De toute la journée, ils n’avaient pas aperçu âme qui vive.
Cette partie du Désert n'était pas recouverte de sable ; il s'agissait plutôt d'une succession de petite montagnes, de vallées, de ravins et de plateaux ocres, sans la moindre végétation. Il n'y faisait guère chaud, mais très sec, et on n'y trouvait pas d'eau en surface.

Durant la nuit, le vent tourna pour les amener petit à petit vers le sud-ouest, et ils durent à nouveau s’arrêter. Heureusement pour eux, la lune était presque pleine et sa lumière leur permit de se poser sans problème. Mais le temps se gâta, et le vent soufflait de plus en plus fort, soulevant la poussière qui venait fouetter la coque du navire dans un bruit infernal. Bien que posé au sol, le bateau tanguait de manière inquiétante, tandis que les quatre voyageurs tentaient de trouver le sommeil dans leurs hamacs. A l’avant, Hermine avait tenté réparer le trou en clouant quelques planches, mais la poussière et le sable rentraient inexorablement, et s’accumulait dans la pièce.

Au petit matin du dix-neuvième jour d'Eleinte, le temps ne s’était guère calmé, et lorsque Nelyn et Ahtifaar risquèrent un œil dehors pour voir si tout allait bien, ils furent véritablement fouettés par le sable qui pénétrait partout, même dans leurs narines et leurs yeux. Le félin ne sentait pas grand-chose avec sa fourrure, mais Nelyn dut se contrôler pour ne pas redescendre immédiatement.
Des montagnes de sable s’étaient accumulées dans les coins du bastingage, mais rien n’avait été cassé. On n’y voyait pas à trois mètres, ils s’apprètaient à rentrer pour attendre une accalmie.


– Tu n’as pas entendu quelque chose !? dit soudain Ahtifaar à l’halfeline. « Des voix… » Il tournait la tête dans tous les sens pour tenter de voir quelque chose, mais sans succès.

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Cet effrayant individu possède d'étranges traits félins. Sa peau sombre et son regard acéré accentuent son aspect terrifiant.
Bien qu'il respecte la hiérarchie et les lois de l'Assemblée, Ahtifaar est loin d'en estimer la plupart des membres. La crainte qu'il inspire à ses élèves ainsi qu'à ses collègues n'en fait pas moins un enseignant de mérite.

Nelyn tendit l’oreille, et remarqua effectivement ce qu’elle avait d’abord pris pour les chuintements du vent : des hommes parlaient, criaient même, dans une langue inconnue. Ils devaient être plusieurs, et ils venaient de « tribord », à une quinzaine de mètres peut-être. Ahtifaar parut incrédule, voire impressionné, lorsqu’elle lui révéla tout ça, puis il s’empressa d’ouvrir la trappe d’accès à la cale pour crier à Hermine et Arzhaelig, qui jouaient dans la pièce arrière :

- Sortez de là, on a de la visite !

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Cet effrayant individu possède d'étranges traits félins. Sa peau sombre et son regard acéré accentuent son aspect terrifiant.
Bien qu'il respecte la hiérarchie et les lois de l'Assemblée, Ahtifaar est loin d'en estimer la plupart des membres. La crainte qu'il inspire à ses élèves ainsi qu'à ses collègues n'en fait pas moins un enseignant de mérite.

écrit par: Hermine Vendredi 15 Octobre 2010 à 21h54
Lorsqu'Ahtifaar fit irruption par la trappe, la jeune femme pesta intérieurement, puis se ravisa. Il était en effet inutile de suivre sa première impulsion, de maudire le manque d'information sur la nature hostile ou amicale de cette visite, la quantité d'ennemis s'il y avait, leur position ... Le demi-humain, bien que d'un tempérament réservé, ce que respectait la combattante, n'avait fait jusqu'ici montre d'aucune envie de leur compliquer la tâche : la tempête qui soufflait à l'extérieur devait l'empêcher d'estimer la menace ...

- 'Toutes façons, soupira t'elle, « la Dame de la Chance ne veut pas de moi, ce soiя ... »

La Nordique jeta sa main de Talis sur la table, dévoilant à son compagnon un jeu incomplet : une carte lui faisait défaut pour accumuler assez de points pour gagner la partie. La Dame d'Épée ...

Enfilant sa cape et rabattant son capuchon sur ses yeux, la guerrière s'apprêta à sortir, mais se retourna avant de repousser la trappe.


- Plume ... Arzhaelig ne parvenait pas à capter le regard de la Sirène. « S'il y a combat, ne t'expose pas tяop. Toi seul peux commander ce bateau et яameneя la halfeline chez elle ... »

Remontant son écharpe sur sa bouche et son nez, Hermine gagna le pont afin d'évaluer la menace.

écrit par: Nelyn Vendredi 15 Octobre 2010 à 22h18
Ils voyagèrent vite, très vite. Nelyn ne s’imaginait pas le moins du monde qu’elle verrait un jour ces contrées. Et encore moins d’un point de vue aériens ! Le paysage était magnifique, à en couper le souffle même. Dans un sens, elle ne regrettait pas de voyager comme elle le faisait car certaines zones lui semblaient obscures. Elle avait peur de se perdre dans cette énorme étendue broussailleuse ou rocailleuse selon les régions.

Et lorsqu’elle vit le désert à perte de vue et les bourrasques plus terribles que jamais, elle fut bien contente de retrouver sa cabine douillette et confortable. D’autant plus que pour un navire, on pouvait le classer dans la catégorie de luxe. Tout y était déjà. Pas une pièce n’était sortie de sa poche pour financer le voyage et pourtant, ils avaient de quoi tenir un siège pendant plusieurs mois. En effet, ils étaient plus que comblé au niveau de la nourriture. Du matériel divers et variés de bonnes qualités étaient mis à leur dispositions. Petit hic à tout cela, des hamacs pour lits. Ce n’était pas très agréable pour elle de dormir ainsi, son dos se ramollissait trop vite. Mais bon, il fallait faire avec…

Tout comme le fait de devoir supporter cette tempête de bon matin ! Quelle horreur ! Elle faillis ouvrir la bouche pour crier mais elle se retint juste à temps. Le sable s’infiltrait déjà dans ses yeux et ses narines, elle n’allait pas lui donner une occasion de s’infiltrer dans sa gorge et l’étouffer sur place ! Non elle allait avancé dans le tas et faire face ! Comme le faisait leur guide ! S’il pouvait le faire alors elle aussi.
Elle allait redescendre ensuite avec Ahtifaar mais celui-ci s’arrêta net. Apparemment, il avait entendu des voix. Alors Nelyn tendit l’oreille à son tour. Elle ne s’était pas vraiment préoccupée de quoi que ce soit d’autre à part du sable qui s’acharnait à boucher tous ses pores.

Les paupières bien fermées et les sourcils froncés, elle se concentra sur le sifflement du vent, cherchant à distinguer séparément d’autres sons. Ce qui s’avéra exacte ! Sa concentration au temple n’avait pas été vaine. Distinguer le miaulement d’un chat sur la place du marché centrale avait été un bon exercice de concentration. Il portait enfin ses fruits aujourd’hui.
Hé hé hé, c’était certain, elle n’allait pas faire partie des vieilles sourdes qui hurlaient pour s’entendre parler.
Elle mit une main sur la bouche pour bloquer le sable et parla pour indiquer la position des étrangers. Son séjour sur le Dragon lui avait au moins donné du vocabulaire. Comment connaitre le tribord du bâbord sinon ?

Bref elle ouvrit les yeux avec un peu de retard. Elle manqua l’expression flatteuse du félin qui s’était précipité pour prévenir leurs compagnons. Ne sachant pas trop quoi faire, elle s’approcha du « tribord » et chercha à distinguer le langage des inconnus. Il était simple pour une prêtresse de comprendre leur langue, seulement, il fallait qu’elle les touchent pour cela. Le problème, c’était qu’elle ignorait leurs intentions…

Dépitée, elle resta cachée derrière la balustrade et scruta les mouvements possibles.

écrit par: Arzhaelig Lundi 18 Octobre 2010 à 22h29
Arzhaelig adorait jouer avec la Sirène au Talis, chaque carte dévoilée était la résolution d’un mystère, comme on lève un voile sur un secret oublié … A sa manière, Hermine répondait aux interrogations du barde sur l’importance de ce passé caché derrière le dos d’un jeu de cartes : il viendrait un moment où celles-ci seraient retournées sur la table. Gagnantes ou pas.

Elle était sans conteste une compagne d’aventure extraordinaire, les occasions de remercier Tymora pour la chance de l’avoir mise sur sa route étaient aussi nombreuses que variées. Elle l’avait sauvé dans l’Enfer Vert avant d’accepter de le suivre dans la promesse de mourir sous les griffes de démons ! Elle lui faisait la confiance incroyable de suivre ses demandes dans la navigation de ce navire volant alors que chaque mauvais pas lui aurait été fatal ! C’était non seulement une guerrière talentueuse, mais aussi une amie fidèle, maternelle même quand le besoin s’en faisait sentir comme par rapport à Poucet ou Nelyn dont la taille et le caractère si particulier devaient aider à en jouer le jeu…


¤ Où est-elle d’ailleurs notre chère soigneuse ? ¤

Et bizarrement, ou peut-être plutôt pour tout cela, malgré son charme indéniable, elle était une des rares dames que le barde ne désirait pas physiquement.

Jamais elle n’aurait pu trouver la lame manquante à son jeu, c’était elle la dame de l’épée.


- Hors de question très chère ! Si on n’écrit la Légende que vivant, on ne l’écrit pas cachée dans une cale ensablée. Tu te souviens de cet air Hermine ?

Jetant son jeu sur la table, la dame d’épée visible sur le tas, il décrocha la flute qui avait retrouvé sa place, sur son tibia gauche. La portant à sa bouche, il en tira une longue note, aussi profonde que l’océan, une note qui s’élevait pour quitter l’eau et chercher écho dans les étoiles, se jouant du vent qui fouettait le navire et lui demandant, espiègle, de se calmer un peu et de participer à cet air qui prenait naissance autour d’eux.

¤ Je suis de vent … ¤

hrp.gif Arzhaelig suit Hermine en utilisant son don Chantevent pour diminuer le vent autour du navire hrp.gif

écrit par: Ithek le Gris Mardi 19 Octobre 2010 à 18h10
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Matin du 19 Éleinte 1372
Désert de l'Anauroch

Arzhaelig, Hermine, Nelyn

A présent tous sur le pont, les aventuriers guettaient tout mouvement dans la direction indiquée par Nelyn, mais un rideau opaque de sable bouchait la vue. De plus, ils devaient se protéger les yeux en les plissant ou à l’aide d’un tissu, ce qui n’arrangeait rien. Les tempêtes dans le désert n’avaient décidément rien à envier à celles des autres régions : le sable –en fait, dans cette partie de l’Anauroch il s’agissait plutôt d’une sorte de poussière, plus fine encore que du sable– s’engouffrant partout, le vent ne rencontrant aucune résistance dans ces plaines arides, rester sans abri était impensable.
Pourtant, là dehors, il y avait bien des gens, même s’ils ne les voyaient pas encore, qui les contraignaient eux-mêmes à sortir.

Après un certain temps, Hermine et Nelyn s’aperçurent que le vent avait diminué, et le son mélodieux de la flûte d’Arzhaelig semblait dompter l’insupportable hurlement du vent. Les voix, que seule l’halfeline avait entendues distinctement, avaient cessé. Alors, le rideau de poussière se fit un peu moins opaque, et telles des âmes-en-peine, cinq silhouettes sombres et flottantes émergèrent subitement.

Surpris et effrayés par cette vision, les passagers du Dragon se préparèrent à l’affrontement, mais alors que les fantômes approchaient, ils comprirent leur erreur : il s’agissait en fait bien d’hommes, à la démarche leste et souple, dont les vêtements aux teintes pâles, lâches et flottant aux vents leur enlevaient, de loin, leur apparence humaine. A leur ceinture battaient des lames fines et courbées, semblables à celles que portent les pirates et les corsaires, et deux d’entre eux portaient également des arcs courts en bandoulières. Sans être ouvertement hostiles, ils tenaient leurs armes bien en vue.

Apparemment pas le moins du monde surpris de voir un bateau au milieu du désert, ni par son étrange équipée, les hommes s’approchèrent à moins d’une dizaine de mètre avant de s’arrêter. Les deux hommes portant des arcs regardaient vers le ciel avec un certain étonnement : visiblement, la brusque accalmie était la seule chose qu’ils trouvaient bizarre.

L’homme le plus grand, qui dépassait les autres d’au moins une tête, s’approcha encore un peu et parla dans un commun limpide :


- Y a-t-il un guérisseur parmi vous ?

écrit par: Arzhaelig Mercredi 20 Octobre 2010 à 13h46
Les âmes-en-peine … créatures de Ténèbres et de Mal que seul repousse la lumière du jour …
Le désert avait de quoi voir naitre nombre d'entre elles préfèrant se donner la mort que d'y mourrir à petit feu … s'il n'était l'astre du jour qui en brulait la surface la moitié du temps.

Fallait-il qu'il ait si longtemps parcouru les couloirs de l'Assemblée avant de les avoir vu bloqués par quelque attaque démoniaque dont il entendait encore les griffes tailler les sols de marbre et les hurlements de terreur des moins chanceux… Il n'avait pas peur des Ombres, car elles constitutaient un mystère de plus à résoudre pour l'esprit avide de découvertes du barde, mais que son imagination fertile prenne plaisir à donner corps aux récits lus et poêmes entendus et qu'il restait suffisamment marqué par les évènements récents que pour les transposer à loisir.

Il n'en était rien, fort heureusement, ni fantôme ni démon ne les arrêterait avant même qu'ils ne commencent leurs quêtes, et la tension des muscles d'Arzhaelig se relacha sensiblement.

Les Hommes du Désert. Perdus dans leurs immensités de sable, roc et poussière, ils partageaient bien des aspects de la vie des marins. Il en avait l'intime conviction et aurait volontier partagé leur condition pour confirmer son sentiment. Après l'eau de l'océan, l'air dans lequel glissait le dragon, le sable du désert lui aurait fourni l'expérience du troisième élément. Penser au quantrième l'aurait fait sourire si il n'était occupé à jouer.


¤ Pour le feu, on attendra encore un peu par contre. ¤

Il aurait aimé interrompre son air alors, conscient que celui-ci continuerait à les protéger partiellement de la tempête, mais guère plus d'une minute, mais il lui aurait fallu alors reprendre sa Musique et puiser d'autant dans la Toile alors qu'il pouvait continuer son morceau sans difficulté s'il ne l'arrêtait pas.
Sans cesser de jouer, il fit une courbette gracieuse à l'attention des visiteurs, leur signifiant, s'ils étaient suffisamment perspicace, qu'il était à la source du phénomène qui les intriguait de la sorte et qu'il ne pouvait malheureusement les saluer mieux.


écrit par: Nelyn Vendredi 22 Octobre 2010 à 23h40
Pendant que Nelyn cherchait à distinguer les inconnus, elle entendit des notes ravissantes. Ses oreilles s’agitèrent comme s’ils étaient animés d’une vie propre. Elle adorait les sons qu’elle entendait. Des sons clairs qui donnait envie de s’élever dans les airs et de voler au grès du vent sous un soleil radieux, oh…
C’est avec un temps de retard qu’elle remarqua que ce son venait de la flute qu’utilisait l’élève de l’Assemblée. C’est lui qui calmait le vent. Quel magie ! Quand ils auraient un peu de temps à eux, elle ne manquerai pas de lui demander s’il pouvait lui apprendre à jouer cet air. Et s’il pouvait lui en apprendre d’autres aussi, cela serait parfait ! Et pourquoi pas l’air de l’espoir pour gonfler le cœur des malheureux.

Mais soudain, en sortant de sa rêverie, elle prit peur. Cinq ombres menaçantes étaient là. Elles recula vers ses compagnons. En s’approchant, elle vit des hommes enrubanné dans tes toiles couleurs sable et armés jusqu’aux dents ! Ils s’arrêtèrent beaucoup trop prêt d’eux à son goût. Mais lorsque l’un des étrangers parla dans la langue commune, elle réagit.
Qu’est ce qu’il était grand ! Elle se sentait toute petite à coté… Mais là n’était pas la question, elle s’avança à son tour, dignement et la plus droite possible pour essayer de gagner quelques micro millimètres sur sa taille.
« Bonjour, n’est ce pas ? Oui, j’en suis une. Qu’y a t-il ? »

Pas commode la petite halfeline. Non non, s’ils recherchaient un soigneur, ils devaient être en difficulté. Mais ils pouvaient au moins dire bonjour ! Son sale caractère l’empêchait d’être serviable dans ce cas là. D’autant plus qu’ils n’avait pas l’air gentils les bonhommes.

Mais Nelyn ne s’était pas rendue compte qu’elle aurait peut être du laisser parler Ahtifaar. C’était lui le chef des opérations.

écrit par: Hermine Dimanche 24 Octobre 2010 à 18h20
Hermine s'attendait peu à pareille demande. Une attaque d'une quelconque bête des sables, certainement. L'arrivée d'un groupe de nomades méfiants venant aux nouvelles, probablement. Mais une demande d'aide ? ...

Ces hommes semblaient plus capables qu'eux-mêmes de prendre soin d'eux dans cet environnement hostile : l'assurance avec laquelle ils se déplaçaient au milieu de cette tempête de sable en était la preuve. Alors, que
eux, des autochtones, aient besoin de eux, de simples voyageurs ? L'Illuskane était dubitative.

Ce pouvait être un piège. La jeune femme s'était entrainée dans ce but, et sa propre expérience confirmait le bien fondé de cette maxime : confronté à un groupe ennemi, abats le magicien en premier. Mais juste derrière le magicien, venait toute personne capable de la forcer à refaire ce qui avait déjà été fait : le soigneur, donc. Ces gens du désert pouvaient donc très bien faire mine de rien, afin de déterminer à qui il leur fallait s'en prendre en premier. Le premier groupe identifie les cibles, le second les prend en tenaille, par la cale ou ailleurs. Et dans ce cas, la première à tomber serait Nelyn. Loup ne pouvait laisser faire cela.

Mais d'un autre coté, il y a avait peut-être pas loin une victime dans le besoin, que sa trop grande prudence pouvait perdre. Que faire ?

La musique et le verbe de Plume avaient le même effet apaisant sur Hermine qu'il l'avait sur le vent. La solution était devant elle : elle-même avait certaines notions d'herboristerie, et était capable de soigner certains traumatismes. Elle devait se montrer plus dangereuse, et donc une cible prioritaire par rapport à la halfeline.


- Nous sommes deux, clama la jeune femme, lentement, autant pour couvrir le vent que pour se donner le temps de continuer à embrasser du regard les environs du Dragon. Puis, après avoir jaugé chacun de ses compagnons du regard au cas où les choses dégénéraient : « Je suis Heяmine. Venez en paix, яestez en paix. Mais pяésentez-vous. »

écrit par: Ithek le Gris Jeudi 28 Octobre 2010 à 12h41
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Matin du 19 Éleinte 1372
Désert de l'Anauroch

Arzhaelig, Hermine, Nelyn

Ahtifaar acquiesça, et fit signe aux trois aventuriers de partir avec les hommes. Il comptait visiblement rester, afin de ne pas laisser le navire et toute sa cargaison sans surveillance.

- Je m’appelle Mosec Anemoì Saràn, dit-il avec son accent si agréable. « Je vous prie de bien vouloir me suivre. »

C’était dit si cordialement qu’il eût été malvenu de refuser. Dans un commun accord, chacun ne voyant pas d’objection à aider ces hommes, Nelyn, Hermine et Arzhaelig descendirent à terre, non sans difficultés. Malgré leurs armes arborées ostensiblement, les hommes du désert ne semblaient pas vouloir imposer leur demande par la force. Le ton utilisé par leur chef suffisait à s’en convaincre.

Une fois éloignés du navire, Arzhaelig dut cesser son air de flûte, et les vents reprirent de plus belle, rendant pénible la progression. La pauvre Nelyn, de part sa petite taille, fut même renversée et un des hommes au cimeterre la releva, et la pris entre ses bras en la protégeant du sable.
Hermine, grâce à son écharpe et sa cape, évitait que trop de sable ne lui rentrât dans les yeux, et Arzhaelig l’imita, avec moins de succès, avec son foulard. Même les hommes du désert, qu’on eût pu croire habitués à ces intempéries, avançaient à grand peine. Le vent empêchait toute conversation, et ils durent se contenter d'essayer d'avancer, laissant de côté toute question ou état d'âme pour le moment.
Malgré l'heure qui avançait, il faisait toujours aussi sombre, presque comme en pleine nuit.

Ils finirent par atteindre, peut-être une heure plus tard, une zone moins exposée, derrière des affleurements rocheux, ou peut-être une falaise – difficile à dire lorsqu’on ne voyait pas le bout de son nez. Ils descendirent une pente assez raide, toute en longeant cette paroi, et au bout d’une centaine de mètres, débouchèrent sans prévenir sur une petite grotte, protégée par un muret.

Deux jeunes bédouins y montaient la garde, et ils échangèrent quelques mots avec Mosec, dans leur propre langue.
Les trois aventuriers suivirent celui-ci dans la grotte, qui était peu profonde et n’abritait que trois personnes. Deux hommes qui s’entraînaient au cimeterre s’arrêtèrent pour regarder les étrangers avec curiosité. Un homme portant un bandeau sur les yeux était assis au fond, en chien de fusil, et dodelinait doucement.

Mosec s’accroupit à côté de lui, et claqua des doigts juste devant ses oreilles, sans provoquer la moindre réaction. Doucement, il lui posa la main sur l’épaule.


- Radrim ? cria alors l’homme au bandeau, en tournant la tête vers le vide. « Mosec ? »

Pour lui répondre, Mosec lui fit toucher un bijou qu’il avait au cou. Puis il se tourna vers Nelyn et Hermine.

- Hier, lors d’une escarmouche que nous étions sur le point de remporter, un mage ennemi a lancé un sortilège sur Eloan qui était à terre, le privant de la vue et de l’ouïe. Nous avons dû utiliser toutes nos forces pour le sauver, ce qui nous a fait perdre l’avantage que nous avions. Ils ont vite repris le dessus, et nous avons dû fuir, laissant deux de nos hommes morts derrière nous. Nous n’avons personne pour l’aider. J’espère que vous pouvez faire quelque pour lui…

écrit par: Nelyn Jeudi 28 Octobre 2010 à 23h23
Nelyn fut surprise d’apprendre qu’Hermine était aussi une guérisseuse. Elle n’en avait pas le physique. Mais il est vrai que pour une guerrière, il était cruciale de savoir tout du moins magner les herbes.
Elle était curieuse de voir ce qu’elle savait faire.

L’halfeline suivit le groupe dans le désert mais fut rapidement moins enthousiaste à l’idée de marcher dans cette tempête. En effet, Arzhaelig avait cessé sa musique enchanteresse. Maintenant, elle se prenait des bourrasques tellement violente qu’elle craignait de s’envoler. Et elle avait de quoi en avoir peur. Le vent l’avait repoussé avec une telle violence que ses douze kilogrammes de chair ne purent la clouer au sol. Ne sachant pas ce qui lui était arrivée, elle sentit qu’on l’a souleva et la mit sur pied en la serrant fort. Elle leva les yeux et vit le regard bienveillant d’un des étrangers. Celui là lui plaisait.

C’est donc d’une façon fort agréable qu’elle fit le reste du chemin. Elle n’avait pas vraiment à marcher, son compagnon l’a portait presque pour avancer. Bien emmitouflé dans ses bras, le sable et le vent ne l’irritaient plus. C’est joviale qu’elle arriva à la cache.
Elle qui pensait que la grotte serait plus grande elle fut un peu déçue. Mais lorsque Mosec leur expliqua la situation de son camarade, Nelyn s’approcha du malheureux, touchée par sa peine. Elle s’agenouilla devant lui et lui pris doucement les mains. Elle les amena à son visage pour qu’il puisse sentir ses traits et commença à chuchoter une prière à sa déesse.


« Ma Dame, aidez moi à trouver le mal qui le ronge. Ma mémoire me fait peut être défaut mais je n’ai aucun souvenir d’un sortilège qui soit aussi puissant pour lui faire recouvrer la vu et l’oui. Quel est le contre sort de cette horreur ? »

écrit par: Arzhaelig Vendredi 29 Octobre 2010 à 11h30
¤ L'affrontement date de hier … Avec un blessé, ils n'ont pas pu aller très loin. La menace est toujours sur nous … et probablement sur Ahtifaar bien que je plaigne d'avance ceux qui espérerait lui causer du tort, ils pourraient en faire au Dragon ! ¤

Si Arzhaelig hochait la tête, chassant les grains de sable accrochés à ses vêtements, c'était bien loin de se placer du côté des hommes du désert. Ils venaient d'apprendre qu'ils étaient en danger, et qu'un mage au moins faisait partie de cette menace, c'était un élément important, certes, mais qui n'avait rien pour convaincre le barde qui était clairement sur ses gardes. Si il hochait la tête, c'était seulement d'avoir saisi ces éléments.

Il aurait du être rassuré, en connaissance des pouvoirs du Maître qui les avait incités à suivre les hommes du désert et qui aurait su si ils avaient eu de mauvaises intentions, mais malgré tout quelque chose le chiffonait. A croire que la présence d'Hermine depuis un certain temps à ses côtés avait commencé à déteindre et à le rendre un peu plus prudent.


- Votre ami est la victime d'un sort puissant contre lequel je doute que nous puissions faire quelque chose. Mes amies peuvent soigner des plaies mais le mal dont il souffre est tout autre!

Il calculait ses mots et se garda bien de s'approcher trop, se limitant à un pas en direction de l'Halfeline pour regarder le blessé à son tour à la recherche d'autres blessures qu'ils pourraient éventuellement soigner s'il ne s'agissait pas d'un piège. ¤ … d'une façon de nous diviser pour réduire la défense du navire … ¤
D'un geste qu'il espérait qu'Hermine comprenne, il l'incita à se tenir prête à réagir et parcouru du regard les compagnons du blessé. Ils avaient du abandonner deux morts, qu'ils n'aient aucune blessure aurait renforcer ses soupçons.

- Pendant que nos soigneurs font de leur mieux pour votre ami, si vous nous parliez un peu de votre affrontement? Qui sont ces hommes qui vous ont attaqué et quelle menace représentent-ils encore? Dites-le nous aussi si vous avez d'autres blessés parmi vous, nous pourrions vous aider.

¤ Ou pas ! ¤

écrit par: Hermine Dimanche 31 Octobre 2010 à 18h25
Contrairement à Arzhaelig, Hermine était un peu moins méfiante que lorsqu'ils avaient rencontré les bédouins. D'abord parce que les habitants du désert ne les avaient ni attaqué ni n'avaient tenté de les perdre dans la tempête de sable -ce qui, la combattante l'imaginait, n'aurait pas du être très difficile pour eux, étant donné l'aisance relative avec laquelle il se déplaçaient et s'orientaient dans cette étrange contrée. Ensuite, parce qu'elle avait devant les yeux un homme qui semblait bel et bien avoir besoin d'assistance. « Semblait », car pour en être sûre, la Nordique aurait eu besoin d'ôter ce bandeau qui lui cachait les yeux, ce qu'elle le ferait si les prières de Nelyn n'étaient pas exaucées, comme semblait le croire le vieux bourlingueur.

Cependant, moins de méfiance ne voulait pas dire moins de prudence. Non contents de mieux maitriser le terrain, les habitants du désert étaient neuf combattants plus ou moins aguerris -au moins le triple des aventuriers. Quoiqu'elle doutât que les intentions de leurs hôtes soient immédiatement hostile, il fallait donc être circonspects : les choses pouvaient toujours se gâter. La Sirène eut donc à son tour un ondulation de la main à l'attention de Plume :


¤ Laisse couler ... ¤

Puis, ayant repéré les positions et attitude de chacun des bédouins, elle alla s'adosser à une paroi de la roche qui lui permettrait d'embrasser toute la grotte du regard, et en particulier Mosec ainsi que ses deux combattants à l'entraînement. Elle était presque autant intéressée par observer la technique de ces guerriers du Désert que par écouter les réponses que ne manquerait pas d'apporter le chef de ce groupe aux questions du barde.

Croisant les bras sur sa poitrine, elle s'apprêtait aussi à à son tour aller « examiner » le plus poliment possible cet homme frappé d'affliction. Elle se doutait bien qu'elle ne pourrait probablement pas faire grand chose à court terme pour lui rendre ses sens. Mais elle désirait deux choses.

Premièrement, vérifier qu'il était bien aveugle : lorsqu'elle était petite, il y avait dans la tribu des Nomades du Loup une vieille aveugle qui avait pris en charge une part de son éducation. L'Illuskane avait donc une bonne idée de comment réagissait une personne privée de la vue.

Deuxièmement, elle devait se rendre compte de l'impact de ce mauvais sorts qu'on avait lancé à ce pauvre homme. Quand elle y repensait, elle sentait la colère légèrement monter en elle. Où qu'elle allait, elle semblait destiner à rencontrer un de ces mages maléfique qui, sous prétexte d'être dépositaire d'un fragment de la Puissance, s'octroyait le droit de tuer ou mutiler son prochain.

Non, ses talents de guérisseuse se limitait à un peu d'herboristerie et au traitement des traumatisme. Ils étaient loin d'égaler le pouvoir miraculeux d'un prêtre entraîné. Mais elle se sentait tout à fait capable, si cela était justifié, d'aller trouver ce pratiquant de mauvaise magie et lui faire lever sa malédiction, à coup de botte dans le groin s'il le fallait.

C'était aussi ça, guérir. En espérant que cela ne les retarderait pas trop dans leur lutte contre les démons ...

écrit par: Ithek le Gris Mardi 02 Novembre 2010 à 00h06
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Matin du 19 Éleinte 1372
Désert de l'Anauroch

Arzhaelig, Hermine, Nelyn

PARCHEMIN
Nelyn fait un test d’Art de la Magie : 17(Dé)+1 = 18 : Echec
Arzhaelig fait un test d’Art de la Magie : 11(Dé)+10 = 21 : Réussite
Hermine fait un test de Psychologie
Nelyn fait un test de Premiers secours : 16(Dé)+7 = 23
Hermine fait un test de Survie : 16(Dé)+4 = 20 >< DD 15 : Réussite
Hermine prévoit une accalmie dans les heures qui viennent, mais sens du vent imprévisible


L’aveugle, Eloan, émit un cri de surprise lorsque Nelyn lui prit les mains pour les poser sur son petit visage. Il resta un moment ainsi, bouche bée, puis se mit à sourire. Peut-être comprenait-il que cette petite personne cherchait à l’aider.
L’halfeline retira lentement le bandeau au jeune homme pour examiner ses yeux, qui semblaient tout à fait normaux. Il n’y avait ni lésion, ni voile blanchâtre comme dans les cas de cataracte. Les oreilles avaient l’air tout aussi sain. Bref, tout indiquait l’utilisation d’un sort, mais cela n’aidait guère la prêtresse, qui espérait tant pouvoir aider le malheureux. Elle ne savait pas encore guérir ces maux-là, dont la complexité dépassait souvent celle des pires blessures ouvertes.

Arzhaelig, qui avait choisi de laisser faire Nelyn, tiqua cependant sur un certain détail. Mosec avait parlé d’un sort, et d’un seul, qui aurait été lancé sur Eloan pour le rendre aveugle et sourd. Or, le sort utilisé par les mages infligeait une seule de ces maladies, il en était certain. La plupart préféraient d’ailleurs la cécité, bien plus handicapante dans la plupart des cas. Le mage en question aurait donc dû lancer deux sorts, et d’expérience, le barde savait qu’il était ardu pour un lanceur de sort de bien gérer son temps en plein combat… Gâcher de précieuses secondes pour rendre un aveugle sourd, ou inversement, aurait été d’une bêtise accomplie. Quelque chose ne collait pas…
Mosec parut désolé d’apprendre qu’aucun des trois aventuriers n’était en mesure d’aider son homme. Les questions du barde ne l’enchantaient pas non plus.


- C’était un rude combat, affirma t-il. « J’hésite à vous le dire, car je ne souhaite pas que vous nous preniez pour de vulgaires pillards. Mais je vous fais confiance, et je vais vous le dire tout de même si cela peut vous aider à guérir Eloan. Il s’agissait d’une caravane de marchands de l’est, des Zhents comme vous les appelez. Nous les attaquons pour survivre, car ils traversent l’Anauroch et le souillent sans vergogne, et ils s’en prennent à nos clans, qui ont toujours vécu ici. Hier, c’était un convoi de trois chariots bardés de fer et pleins comme de grosses outres.

« Il n’avait pas l’air bien gardé, mais ils avaient des mages et des armes puissantes, qu’ils cachaient. Lorsque nous avons chargé, deux des mages ont fait de leur magie, semant la panique chez nos hommes et nos bêtes. Avant même d'arriver sur eux, quatre des nôtres avaient fui, pris d’une peur sans nom, ou parce qu’ils ne contrôlaient plus leur chameau. J’ai transpercé de ma lance l’un de ces terribles mages, et l’autre ne tarda pas à le suivre dans la mort, mais les autres hommes étaient coriaces… Les zhents étaient vingt-et-un en tout, et nous en avions tués six sans qu’un seul des nôtres tombe, quand les choses ont pris un autre tournant. Deux hommes bien armés, et rendus plus forts par magie, blessèrent gravement Nasìl et Ukhlan, et Eloan est tombé de son chameau. C’est alors que cet homme est sorti de sa cachette, derrière un des charriots, et a incanté avec de grands gestes avant de poser ses mains sur Eloan, encore sonné par sa chute. Moi, et deux de mes hommes avons fait tout ce que nous avons pu pour le récupérer, tandis que je donnai l’ordre de nous replier.

« Ils ont envoyé des hommes à notre poursuite, en espérant que nous serions ralentis à cause d’Eloan, mais nous les avons semés avant la nuit. Puis le vent s’est levé et nous avons trouvé refuge dans cette grotte, laissant les chameaux plus bas, près d’une source. Je pense que les zhents ont repris leur chemin, de toute manière ils savent que nous sommes trop faibles pour les attaquer.

« Quant à nos blessures, nous faisons avec : dans le désert, si vous êtes gravement blessé, vous êtes mort. Nous n’avons aucun soigneur, et le plus proche se trouve à des dizaines de lieues d’ici, alors on sert les dents pour ne pas ralentir les autres… Par ailleurs, nous évitons autant que possible d’être blessés : généralement, les étrangers jettent les armes assez vite. Mais pas cette fois. »

Joignant le geste à la parole, le jeune homme défit le haut de sa tunique et montra, sur son torse musculeux, un formidable hématome qui ne présageait rien de bon sur l’état de plusieurs de ses côtes…

« Et Ménar, que vous avez vu à l’entrée de la grotte, a reçu un carreau d'arbalète dans l’épaule… Mais comme je vous l’ai dit, ces blessures sont secondaires. Aussi cruel que cela puisse paraître, nous ne pouvons garder Eloan avec nous dans cet état… »

Hermine écoutait tout en observant les hommes présents. Elle remarqua qu’après l’avoir brièvement dévisagée à leur arrivée, les hommes, tout comme Mosec, semblaient l’ignorer, ou plutôt évitaient de la regarder.
Sans même s’approcher d’Eloan, la jeune femme était de plus en plus persuadée qu’il était bel et bien aveugle et sourd. Il ne réagissait absolument aux mouvements et aux bruits autour de lui, mais en revanche, les auscultations de Nelyn l’avaient sorti de son autisme et lui redonnaient vie. D’ailleurs, le sourire qui animait son visage révélait toute la beauté du jeune homme. On était surpris que ce garçon mince, encore éphèbe d’apparence, eût porté les armes…


écrit par: Arzhaelig Vendredi 05 Novembre 2010 à 09h32
¤ Des Zhents ... On doit être tout à côté de la Route Noire ... ¤
- D'avoir tué autant de Zhentarims, vous nous voyez vos obligés ! Je salue votre valeur !

Le barde n'était pas dupe et avait très bien compris que c'était plus un malheureux hasard -pour les hommes du désert autant que pour les Zhents- qu'ils soient tombés sur des membres du Réseau Noir plutôt que sur d'innocentes caravanes marchandes qui se seraient retrouvés sans ressource, à la merci de l'Anauroch et de ses autres périls mortels, avec bien moins de chance de survie que le groupe de guerriers.

Etait-ce l'ordre des choses? Ces hommes du désert étaient-ils contraints de vivre de la sorte? Une fois encore, ils lui faisaient penser aux forbans de la Mer des Etoiles Déchues ... de vils pirates quoi qu'on en dise ... qui venaient de sceller le sort du jeune Eloan, d'abandonner un des leurs !
Arzhaelig n'avait plus aucune sympathie pour ces hommes et rejetait avec force à présent son envie de partager leur quotidien, même si l'expérience lui avait permis de comprendre -sans l'accepter- leur mode de vie. Il ne leur ferait pas bénéficier de son talent.

L'histoire de Mosec continuait à le troubler, quel était donc le sort funeste que ce mage avait utilisé? Il n'était nullement besoin de poser ses mains pour rendre sourd ou aveugler! Il était ridiculement dangereux pour un pratiquant de l'Art de s'approcher tant de guerriers quand ce n'était pas strictement nécessaire et la stupidité n'était pas caractéristique des magiciens du Zhentarim.


¤ Il devait être très puissant ... Ils ont eu beaucoup de chance d'être encore là pour en parler. ¤

- Sa chute a pu participer à son état. Qu'en pensez-vous mesdames? Peut-être pourrions-nous aider le jeune Eloan malgré tout?



écrit par: Hermine Jeudi 11 Novembre 2010 à 09h05
a la question d'Arzhaelig, Hermine décroisa les bras et, quittant la paroi de roche sur laquelle elle s'était adossée, se dirigea vers l'entrée de la caverne. Elle le fit sans mot dire, mais ses compagnons purent discerner une certaine moue témoignant de sa contrariété. Comment en aurait-il pu être autrement ? Elle était venue pour aider ces gens, qui semblaient eux-même ne pas faire preuve d'une grande volonté à s'aider eux-mêmes. Serrer les dents et supporter la douleur envers et contre tout ... Était-ce du machisme, ou bien ? Était-elle tombés sur une tanière de misogynes, plus prompts à l'ignorer au risque de mourir au lieu d'admettre leurs faiblesses ?

La Meute de Renard du désert est bien différente de celle que tu recherches ...

Se positionnant sur le seuil de la caverne, la jeune femme regarda le ciel d'un air songeur. Écoutant le hurlement du vent, tentant de discerner le mouvement des nuages à travers la poussière, elle tenta d'estimer les options qui s'offraient à eux.

La hâte dont semblaient faire preuve les bédouins était-elle habituelle pour eux ? Était-ce leur rythme de vie ? Peut-être qu'ils avaient au contraire été traumatisés par l'agressivité de ces fameux « Zhents » et de leurs puissants mages, qu'ils cherchaient à fuir -ou à rattraper pour se venger. Au risque de condamner au moins un des leurs ...

Que pouvait-elle faire ? Quelle direction prendre ?
Loup était une créature terrestre. Mais à ce moment, Il pouvait difficilement contrôler sa route. Ici était le territoire d'autres Esprits, dont le plus puissant lui était étranger. Pour tout dire, elle n'avait ressenti sa puissance qu'à deux reprises, loin au Sud ...

La Nordique fouilla dans son havresac, et en sortit un sac d'herbes odorantes, un but de parchemin et son briquet. Roulant les herbes dans le parchemin qu'elle alluma, elle commença son invocation. Les volutes de fumée s'élevèrent dans l'air, portées par Vent, luttant avec Poussière, animées d'une volonté propre. Inaudible sous Son rugissement, elle murmura humblement sa requête :


¤ Oh, Vent ! Toi, maître de ce royaume. Humble devant toi, je viens en paix. Je ne passe qu'en paix. Je respecte ta puissance. Ton rugissement est puissant, ta Force déplace les collines de sable, Tu dévores Rocher. Mon sacrifice est humble, mais j'y mets mon Esprit. Je t'en implore, Toi, le Porteur de Nuage, sans qui l'île de bois flottante ne serait rien, je t'en prie, calme ta fureur, libère-moi de cette prison de roche, et daigne me montrer le chemin que je dois emprunter ... ¤

Le rituel dura quelques minutes, au bout desquelles une puissante bourrasque forca Hermine à faire quelques pas en arrière. Était-ce une réponse bienveillante ou méprisante ? Elle jeta au loin son sacrifice, catalyseur de Magie maintenant éteint, et retourna auprès d'Arzhaelig et de Mosec Anemoì Saràn, le chef des nomades.

- Une accalmie seяa dans les pяochaines heuяes. Si le vent daigne souffleя, nous pouяяons vous ameneя aupяès de votяe homme médecine en un instant. Et Elloan et Ménaя seяont guéяis. Les sourcils froncés et forcant, par son regard émeraude pénétrant, Mosec à la regarder dans les yeux, elle conclut : « Attendяe ce délai pouяяa te яendяe deux gueяяieяs. Homme pяessé, le choix est tien. »

écrit par: Nelyn Vendredi 12 Novembre 2010 à 23h46
Sa prière ne lui apporta pas l’effet recherché. Elle était beaucoup trop novice dans l’art de la guérison pour pouvoir réussir à guérir un tel phénomène. Le cœur serré, elle vit le sourire rassuré du malheureux. Le pauvre avait les oreilles et les yeux parfaitement sains. Mais elle ne pouvait rien faire pour lui. Elle se sentait faible et inutile. Elle n’aurait pas du quitter la Lurien aussi tôt ! Elle aurait du continuer ses méditations, étudier l’art de la magie divine et trouver des remèdes contre ces terribles sortilèges maléfique. Mais non, elle avait eu envie de faire comme ses jeunes condisciples et partir à l’aventure pour trouver la Terre Promise de son Peuple. Mais qu’est ce qui lui avait pris de faire ça ? Elle avait mieux à faire ! Pourquoi penser à l’avenir si on était pas fichu de guérir maintenant des personnes frappés de souffrance ? A c’était beau ça, de venir se pavaner du haut de ses quatre vingt six centimètres en prêchant la bonne parole ! Elle était incapable de soigner, elle ne pouvait rien faire…

Des larmes brillantes se firent pressantes au bord de ses yeux. Elle tint bon. Il ne fallait surtout pas qu’elle craque. Il ne fallait pas que le jeune homme sente que des personnes aient de l’inquiétude ou de la pitié. Il perdrait alors tous espoir de s’en sortir.
Les lèvres tremblantes, elle se força à sourire et ses joues s’étirèrent. Elle voulait qu’il sente qu’elle le rassurait. Mais ce sourire crispé lui couta beaucoup. Il disparu ensuite rapidement. Elle venait de voir que la majorité des hommes présents étaient blessés mais qu’aucun ne montrait sa souffrance. Elle voulu se relever mais Hermine fut plus rapide qu’elle. Celle-ci s’était afféré à préparer une invocation divine. Le rituel qu’elle fit impressionna la prêtresse. Car en réalité, la magie l’avait toujours impressionnée et voir quelqu’un manier cet art forçait le respect. Cela lui faisait rêvé.

L’Halfeline resta prêt d’Elloan lorsque la jeune femme s’approcha de Mosec. Elle hocha la tête en signe d’approbation et souhaita fortement qu’ils aillent tous auprès du soigneur en question. Elle se sentait incapable d’abonner l’infirme à son sort. Elle devait faire quelque chose.
Elle se remémora des méthodes de relaxation que ses professeurs lui avaient inculqué pour la préparer à la méditation. Elle comptait faire de même avec lui pour qu’il puisse supporter de ne pas voir ni entendre ce qui se passait autour de lui. Elle toucha des points sensibles situés à divers endroit de son corps et par des mouvements circulaires insuffla une énergie positive pour le détendre et l’apaiser. S’ils devaient prendre le bateau, il fallait qu’il soit disposé pour supporter l’apesanteur sans l’usage de ses deux sens. C’était tout ce qu’elle pouvait faire pour lui...

écrit par: Ithek le Gris Mardi 16 Novembre 2010 à 17h55
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Fin de matinée du 19 Éleinte 1372
Désert de l'Anauroch

Arzhaelig, Hermine, Nelyn

Les doux soins de Nelyn eurent un effet très positif sur Elloan. Elle sentait à quel point ce jeune homme était tourmenté et fatigué, et sut trouver les gestes pour le détendre. Il finit même par s’allonger et trouver le sommeil.
La rudesse des propos de Mosec, et surtout son manque apparent de compassion pour les siens, avait jeté un léger froid sur les échanges entre les trois aventuriers et les bédouins. Le jeune chef considéra cependant la proposition d’Hermine, et en discuta dans leur langue natale avec Ménar, qui montait la garde à l’entrée de la grotte. L’échange fut bref, et il en revint le sourire aux lèvres.

- Je préfèrerais demander à Elloan son avis, mais c’est impossible. Ménar accepte de vous accompagner pour vous mener jusqu’au prêtre Mnoundir, qui se trouve à une oasis au nord-est d’ici. Vous me rendez un grand service, et j’espère vraiment pouvoir vous le rendre, si nous nous revoyons un jour. En attendant que la tempête se calme, je vous invite à boire le mërieh.

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Ce bédouin à la stature imposante cache sous son kefiyeh un visage fascinant. Ses traits sont ceux d'un jeune homme, et pourtant son regard grave fait penser à celui d'un homme mûr. Sa grande force physique comme son tempérament font de lui un chef-né.

Le mërieh était une boisson assez forte de goût bien que sans alcool, qui se préparait comme une tisane, en faisant infuser des feuilles broyées. Après quelques minutes passées à le déguster et à discuter du mode de vie des bédouins, les trois aventuriers ressentir assez vite étrange sensation, pas désagréable au demeurant, mais plutôt inattendue. Une sorte d’excitation qui les poussait à l’action, et leur donnait une grande énergie. Mosec leur expliqua qu’ils utilisaient une grande variété de ces tisanes, aux effets peu puissants mais stimulants, qui les aidaient à rester éveiller lors des longues nuits de gardes, par exemple. D’autres accéléraient la guérison des blessures. Mais comme rien ne poussait dans le désert, ils devaient faire venir ces herbes aux vertus bénéfiques des contrées voisines.

Pour les remercier, Mosec leur offrit d’ailleurs un petit sac de mërieh, et un de blarot, des petites feuilles violettes aux propriétés curatives. A voir le soin qu’il prenait à les emballer, on comprenait qu’il s’agissait pour lui de biens précieux.
Une ou deux heures plus tard, comme l’avait prévu Hermine, le vent faiblit, et le soleil perça enfin l’envahissant nuage de sable.
Quelques minutes plus tard, alors que Mosec s’apprêtait à les reconduire au Dragon en compagnie d’Elloan et de Ménar, un bédouin rentra dans la grotte, tout essoufflé, et parla au chef dans leur langue. Celui-ci lança quelques ordres à ses hommes, dont certains sortirent en vitesse après avoir ramassé leurs armes et leurs affaires. Seuls quatre bédouins restèrent : Mosec, Ménar, Elloan, et un autre homme, qui avait l’air un peu plus âgé.


- Les Zhents ont retrouvé notre trace, expliqua t-il. « Mon éclaireur dit qu’ils se dirigent tout droit vers votre oiseau de bois. Il faut se dépêcher avant qu’ils ne tombent dessus. Mes hommes sont partis chercher les chameaux, qui sont malheureusement à l’opposé. On va essayer de gagner du temps en allant directement vers votre moyen de transport. Dès qu’ils arriveront aux chameaux, mes hommes reviendront nous aider. »

Il sortit Elloan du doux sommeil dans lequel il était plongé depuis les bons soins de Nelyn, et l’aida à se lever avant de le mener vers la sortie. Ainsi privé de la vue, il allait fatalement les ralentir…

écrit par: Hermine Mardi 16 Novembre 2010 à 21h51
Bien que regrettant déjà l'hospitalité de ces gens du désert, les histoires qu'ils avaient à raconter et leur mode de vie qui évoquaient une étrange et diffuse nostalgie dans le cœur d'Hermine, la guerrière sauta sur ses pieds à l'annonce de la nouvelle. Elle n'était pas sûre d'avoir bien compris : ces « Zhents » avaient-ils repéré le Dragon et s'apprêtaient à l'attaquer, ou bien allaient-ils simplement le trouver sur leur route de façon impromptue ... et probablement faire de même ? À la réflexion, la nuance n'était peut-être pas bien grande. Dans le second cas, les magiciens noirs allaient peut-être seulement, avec de la chance, être moins préparés, moins sûrs d'eux. Chaque humble avantage était bon à prendre sur son adversaire, mais celui-ci ne dépendait pas de ses talents ...

- Aloяs, mettons-nous en яoute. Peut-être était-ce là l'effet de l'infusion de mërieh, mais le regard d'Hermine était résolu, son ton décidé. « Plume, peux-tu poseя tes mots suя le vent pouя pяéveniя Ahtifaaя paя dessus la distance ? »

Puis, après avoir considéré Elloan, à tous :

- Soit on яeste ensemble, soit nous faisons en deux gяoupes. Sans mépris, elle désigna Elloan, Ménar et s'affaissa un peu quand son regard croisa celui de la petite Nelyn, qu'elle ne savait dans quelle groupe ranger : « Les non-combattants peuvent яesteя ici nous attendяe ou bien nous suivяe de loin. Si tяop dangeяeux de se sépaяeя, Plume tu pяends mes affaiяes et je pяends cet homme suя moi. Ça me яalentiяa, mais on n'a pas de temps pouя confectionneя un lit. »

Comme à son habitude lorsqu'elle s'exprimait en commun, les mots de l'Illuskane étaient simple mais concis, et son accent nordique assez prononcé. Arzhaelig, et peut-être plus tard les autres, pouvaient reconnaître dans sa façon de passer à l'action ses phrases courtes qui ressemblait à des ordres bien qu'elles ne se voulaient que des propositions qui laissaient à chacun le loisir de se différencier.
Hermine n'était pas un leader, mais simplement une femme d'action qui respectait la liberté des autres sans savoir toujours l'exprimer.

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Peu après avoir quitté la grotte, l'aventurière cria à Mosec qui se trouvait devant elle :


- Tu es notяe guide, tu connais les collines de sable autouя du bateau ! Les ennemis attaqueяont du couveяt le plus pяoche de lui, aloяs fais-nous aяяiveя paя deяяièяe eux ! Cachés autant que possible ! Meяci !

Puis, plus bas, après avoir repris son souffle, à qui voulait l'entendre :

- Au fait, c'est qui, les Zhents ? Tu connais leuя magie ?

écrit par: Nelyn Dimanche 21 Novembre 2010 à 16h49
L’infusion que Nelyn but la revigora étrangement, elle repris espoir quand à l’état de santé du pauvre garçon. Elle était certaine que le médecin allait pouvoir arranger les choses. Elle regarda le malheureux dormir paisiblement. Ses traits paisibles lui mirent du baume au cœur. Au moins oubliait il pendant quelques instant son état…

Elle accepta avec un sourire bienveillant les présents que leur hôte leur donnait. Elle comprenait la valeur de ces plantes et comptait en faire bon usage. Mais au moment où elle et ses compagnons se préparèrent pour repartir, un événement fâcheux arriva. Elle écouta avec attention et inquiétude les nouvelles. Il était évident qu’ils devaient repartir au plus vite et rejoindre le navire. Il n’était pas question que quelqu’un reste en arrière à attendre que tout cela se calme. S’ils perdaient le Dragon, leur mission n’avait plus lieu d’être. Non non, il fallait partir tous ensemble. Le regard d’Hermine l’encouragea dans sa décision.


« Nous partons tous ensemble et maintenant. Il n’y a pas besoin de nous diviser car nous allons tous nous dépêcher. Si un homme reste en arrière, il ne pourra jamais monter sur le navire. Les assaillants vont l’empêcher j’en suis sûre. »

Elle s’approcha d’Hermine et mit la main sur son sac : « Je peux porter quelques affaires, au moins avec le poids, je ne m’envolerai pas. Et puis, si nous restons grouper, ma Dame nous protégera plus facilement. »

Elle se retourna vers leur guide et fronça les sourcils : « Mais ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi ont ils trouvés notre bateau ? Pourquoi vous cherchaient ils ? Ne sont ils pas de simples marchants escortés de mercenaires ? Ils sont sensés livrer rapidement leur marchandises et non perdre leur temps à traquer des hommes du désert ! Et puis s’ils trouvent notre moyen de transport, ils vont le prendre. Tout le monde sais bien que les marchands sont des voleurs ! Mes frères ne m’ont pas appris le métier pour rien ! Oh… »

L’halfeline prit le sac de sa camarade et manqua de basculer sous le poids. Elle aurait du s’y attendre. Les affaires des humains faisaient trois fois le poids des siennes, c’était normal, vu leur tailles. Comment est ce qu’elle allait faire pour porter tout ça ?…

écrit par: Arzhaelig Lundi 22 Novembre 2010 à 16h35
Les murmures d'Hermine et la curieuse cérémonie à laquelle elle s'adonna avaient tout pour surprendre. Si son aversion pour l'Art était notable, il n'avait jamais été question de ses croyances et la voir ainsi s'adonner à un rite tribal le fit regarder la guerrière d'un oeil neuf, quelque chose guidait ses pas, une certaine foi aux Esprits, qui expliquait bien des choses et reflettait une facette importante de sa personnalité.

Il fut encore plus surpris de la voir accepter de les aider malgré leur démonstration de mysoginie évidente ! Arzhaelig ne s'en mellerait pas, elle n'est pas femme à avoir besoin d'être protégée contre qui ou quoi que ce soit.

La boisson raviva un intérêt profond pour ce peuple du désert quand il reconnut dans l'effet de leurs plantes certains des effets qu'il parvenait à reproduire à l'aide de sa musique. C'était là un sujet passionant qui aurait pu justifier bien des heures de recherche dans les ateliers de l'Assemblée et le barde se jura d'en informer les professeurs en charge de la création de potions et autres baumes et de considérer les substances pour combiner des effets aussi intéressants. Pour ça, et peut-être même juste pour ça, il mettrait de côté ses sentiments par rapport au peuple du désert. Ils représentaient un intérêt qui pouvait à lui seul justifier leur prise de risque.

Tour à tour, le barde tenta de répondre à chacune des questions qui leur était posées et commença par répondre à l'annonce de la localisation de l'oasis du soigneur : -
"C'est une chance que votre soigneur n'est pas à contre-vent ou nous n'aurions pas pu vous y emmener !"
Le Chantevent n'aurait pas suffit, Athifaar avait été très clair à ce sujet, un vent au quart n'aurait pas été meilleur qu'un vent de face et aurait rendu la navigation aérienne absolument impossible. Il y avait des améliorations possible au Dragon, s'il revenait un jour à l'Académie, et un sujet de plus à évoquer lors de cet hypothétique retour.

Il secoua la tête à l'attention d'Hermine qui déjà s'occupait de l'aveugle et lui proposait de le porter : -
"Impossible de prévenir Ahtifaar … Il est beaucoup trop loin …"

La suite n'était basée que sur des connaissances théoriques du barde mais si jamais il n'avait été en contact avec le Réseau Noire, de suppositions et rumeurs il s'en faisait une belle idée : - "Les Zhents ne sont pas tous des lanceurs de sorts mais les leurs se disputent tellement les échelons de leur organisation qu'ils en deviennent très vite très puissants … Ils sont mauvais … très mauvais … Ce ne sont jamais des simples marchands et leurs caravanes sont toujours lourdement protégées. Si ils ont pris le risque de partir à la recherche de nos amis malgré leurs pertes importantes, c'est qu'ils leur ont pris quelque chose de grande valeur. Si j'ai raison, soyez conscient que ce vol risque de signer notre perte à tous… Un de leur mage au moins manipule un pouvoir dont je n'ai même jamais entendu parler !"

Voyant finalement la Hin peiner à prendre le sac de la guerrière, il s'en saisit et lui donna le sien en échange. La dame n'aurait pas bouger d'un pouce à l'heure et ils étaient trop pressés que pour qu'il prenne le temps de discuter : - "Laisse-moi faire Nelyn et prends mon sac, je suis beaucoup moins chargé…"

écrit par: Ithek le Gris Jeudi 25 Novembre 2010 à 18h47
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Fin de matinée du 19 Éleinte 1372
Désert de l'Anauroch

Arzhaelig, Hermine, Nelyn

Mosec eut l’air assez surpris en voyant la guerrière prendre Elloan sur son dos, mais il n’en montra pas d’avantage et sortit de la grotte pour leur montrer le chemin. Il acquiesça à la proposition de l’halfeline.

- Restons ensemble, nous nous protégerons. Nous prendrons le chemin le plus court, si nous sommes assez rapides, nous arriveront peut-être à votre bateau avant eux. Les zhents ne sont pas des marchands comme les autres en effet… Ils ont certainement reçu des renforts, car mon éclaireur m’a dit qu’ils étaient montés sur des chevaux, or ils n’avaient que des dromadaires de trait quand nous les avons attaqués. Ils considèrent que la route est à eux, et ils veulent la sécuriser en nous exterminant. Comme ils savent que nous avons un blessé, ils en profitent pour contre-attaquer.

"Et je le regrette, mais nous n’avons pas le temps de les prendre à revers…"

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Ce bédouin à la stature imposante cache sous son kefiyeh un visage fascinant. Ses traits sont ceux d'un jeune homme, et pourtant son regard grave fait penser à celui d'un homme mûr. Sa grande force physique comme son tempérament font de lui un chef-né.

Le paysage était plus vallonné qu’ils avaient cru, car la perspective, vu du ciel, était bien différente, et la tempête qui soulevait tant de sable avait ensuite empêché toute observation du relief. Ils se trouvaient sur un versant d’une étroite vallée, entourés de reliefs rocheux assez escarpés. Ils empruntèrent le chemin qui serpentait le long de ce versant, et après quelques minutes de marche seulement ils virent que la vallée s’ouvrait sur une plaine moins accidentée. Les aventuriers se trouvant encore dans le ravin, ils n’avaient qu’une vue très limitée de la plaine qui s’étendait au-delà, et les Zhents ne se montraient nulle part.
Ils finirent par quitter le chemin pour couper et aller droit vers le Dragon des arcanes, paisiblement posé à l'entrée de la vallée, au nord de leur position, mais il restait au moins une lieue avant d’y parvenir. Alec, l’autre bédouin qui les accompagnait, prit à son tour Eloan sur son dos, soulageant Hermine qui récupéra ses affaires.

Alors qu’ils avaient descendu la moitié de la pente caillouteuse qui menait au navire volant, l’ennemi apparut dans leur champ de vision. A une lieue à l’ouest, plusieurs hommes, une quinzaine peut-être, montés sur des chevaux, se dirigeaient vers la vallée, et le Dragon se trouvait en plein sur leur chemin. Par bonheur, le Dragon se trouvait dans un creux, et était caché par le relief. En revanche, Mossec et les aventuriers se trouvaient en hauteur, et sur une pente complètement à découvert.

Ils se baissèrent précipitamment, et avancèrent quasiment en rampant pour rejoindre un endroit où ils seraient moins exposés. Les cavaliers ne changèrent pas de direction, ce qui signifiait qu’ils ne les avaient pas repérés, mais cela fit perdre aux aventuriers et aux trois bédouins de précieuses minutes. A mesure que le temps passait, il paraissait évident qu’à ce rythme, les Zhents arriveraient au Dragon bien avant eux.

Chacun commençait à désespérer, lorsque du côté opposé de la vallée surgirent dans un grand grondement les bédouins montés sur leurs chameaux. Ils étaient onze, sans compter les trois bêtes qui n’avaient pas encore leur cavalier.
L’un des bédouins apporta leur chameau à Mosec, Ménar et Alec ; le premier prit Nelyn et Hermine en croupe, tandis qu’Arzhaelig montait avec le second et qu’Alec s’occupait d’Eloan.
Mosec cria à nouveau quelques ordres, auxquels ses hommes obéirent immédiatement. Les onze bédouins allaient faire diversion en remontant la pente afin de contourner les Zhents par le sud, tout en aillant l’avantage du terrain, tandis que le groupe comprenant les aventuriers, plus lent, continuerait à descendre discrètement jusqu’au Dragon. La manœuvre était habile, car elle évitait la confrontation, qui tournerait certainement au désavantage des bédouins…

Elle fonctionna cependant à merveille. En quelques minutes, ils eurent rejoint le vaisseau grâce à la vitesse des chameaux. Ahtifaar les y attendait. Sentant que les ennuis arrivaient, il avait commencé à préparer le Dragon au départ et était soulagé de voir qu'il n'aurait pas besoin de repartir seul pour sauver le prototype de l'Assemblée.

Ménar aida Eloan à monter, mais refusa d'abandonner son chef et ses camarades avant un possible combat. Mosec lui accorda cela, et le guerrier remonta sur son chameau.


- Le médecin doit se trouver à l'est d'ici ! Sinon, contentez-vous d'amener Eloan dans un lieu où il sera soigné !

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Ce bédouin à la stature imposante cache sous son kefiyeh un visage fascinant. Ses traits sont ceux d'un jeune homme, et pourtant son regard grave fait penser à celui d'un homme mûr. Sa grande force physique comme son tempérament font de lui un chef-né.


Les trois bédouins partirent au grand galop aider leurs camarades, en poussant des cris pour encourager leur monture.

écrit par: Arzhaelig Mercredi 01 Décembre 2010 à 15h48
¤ Curieux Mosec … ton absence d'infirmation vous accuse… je suis curieux de savoir ce que vous avez trouvé dans leur caravane … Prendre le risque de perdre des chevaux dans l'Anauroch? Soyons sérieux … ¤

Le barde devait être dans le bon, il en était persuadé, à tort ou à raison mais son idée était faite, ces gens n'étaient pas de confiance. Du tout. De deux malheurs, il leur revenait par contre de prendre le moindre et même s'il resterait prudent à l'égar du bédouin qui restait à leurs côtés, il ne s'opposerait pas à l'aide qui pourrait leur être donnée.

- Maitre Ahtifaar, il s'agissait de Mosec, chef de cette tribu d'hommes du désert, et voici Eloan qui a été touché par le sort d'un Zhent qui lui aurait enlevé la vue et l'ouïe … - il insista sur le 'et', certain que cette incohérence lui apparaitrait de la même manière qu'à lui quelques temps au par avant et qu'elle lui permettrait de se faire une meilleure idée du danger qui s'étaient approchés de la sorte - des Zhents qui fonçaient d'ailleurs sur nous de toute la vitesse de leurs chevaux et que Mosec va se charger de ralentir pour nous permettre de prendre le large.

La distance ne l'empêchait plus d'utiliser son anneau pour parler directement au Rakshasa sans qu'aucun autre ne puisse l'entendre : - "Leur histoire ne tient pas debout mais nos amies ne pourront se résoudre à ne pas les prendre avec nous et l'oasis où se trouve leur soigneur est dans notre direction, assez proche de notre destination pour nous être utile. Et des deux, les Zhents restent les pires … Croyez-vous que nous puissions encore les aider sans mettre le Dragon en danger?"

Ces bédouins tout en contraste fascinaient le barde autant qu'ils le dérangeaient. D'un coup ils étaient avenants, leur offrant des cadeaux de valeurs, d'un autre ils frolaient l'insulte. Les deux extrêmes pouvaient s'expliquer, certes, mais était-ce pour endormir leur méfiance ou les remercier vraiment qu'ils avaient été si généreux? N'était-ce que les conséquences d'une culture fixant aux femmes une fonction particulière les poussant à rejeter toute idée qu'elles puissent en tenir d'autres?

- Avec votre bénédiction, quittons cet endroit au plus vite avant de ne plus avoir l'occasion de partir du tout! lança-t-il ,de vive voix cette fois, le regard planté dans celui du professeur de l'Assemblée. S'il n'était pa sensible à la détresse de l'aveugle, il le serait peut-être aux considérations pratiques du barde.

écrit par: Nelyn Jeudi 09 Décembre 2010 à 23h53
Nelyn était moins maligne du coup, avec ce sac énorme. Heureusement le chevaleresque Arzhaelig vint la secourir et lui pris le sac. Il lui tendit le sien qu’elle accepta avec grand plaisir. Elle suivit ensuite les autres à travers le paysage accidenté. Elle fit de son mieux pour se déplacer rapidement sans ralentir le groupe. Elle était encore assez souple pour pouvoir suivre ses grandes gens à vive allure ! Comme quoi ses étirements matinaux portaient leurs fruits.

Mais lorsqu’elle se plaqua brusquement au sol, elle se froissa un muscle. Elle eu un peu plus de mal à se déplacer. Mais heureusement pour elle, les bédouins et leur immenses montures, des chameaux, les avaient rejoins et elle fila comme une flèche avec ses compagnons en direction du navire. C’était la première fois que l’halfeline montait sur ce genre de créatures. Qu’est ce qu’elle voyait le monde haut ! Mais qu’est ce que ca chahutait dans tous les sens ! Son corps tout entier dodelinait dans un sens et dans un autre mais bizarrement le voyage lui plaisait. Elle était bien accrochée à leur guide et sentait le vent fouetter son visage. Elle adorait la vitesse. Il était dommage que de dangereux mages en voulaient à leur vie, sinon elle aurait souhaité continuer cette course folle le cœur léger.

Arrivée sur le pont du Dragon, elle eu un pincement au cœur en voyant avec quelle ferveur, ces hommes du désert partait au combat. Une pensée mauvaise s’infiltra dans son esprit lui murmurant qu’ils allaient très probablement tous mourir…
A cette idée, son visage se ferma. Le regard décidé elle fila aux voiles prête à les tirer, elle attendait les instructions du capitaine Ahtifaar. Concentrée comme jamais, elle réfléchissait à un plan d’attaque.
Si les ennemis approchaient beaucoup trop, elle lancerai un anathème contre eux et leur ordonnerai de fuir. Tout du moins le ferait elle contre l’un d’entre eux. Puis elle invoquerai la bienfaisance de sa déesse pour protéger ses compagnons de la magie noire. Et enfin si elle le pouvait, la demie userait de ses talents de tireuse pour viser les yeux des assaillants avec sa fronde.

La prêtresse de nature bonne était en colère. Elle sentait que les cavaliers allaient massacrer les bédouins, ces hommes qui les avaient accueillis. Elle ne pouvait le permettre. Il fallait qu’elle leur fasse du mal, qu'elle leur rende la monnaie de leur pièce, il fallait qu’elle les terrorises, il fallait qu’elle agisse ! Mais c’était impossible, Nelyn était trop loin pour venir en aide aux malheureux. La seule chose qui lui était possible de faire c’était de protéger becs et ongles ses compagnons proches et d‘emmener au plus vite le jeune blessé à l’oasis.

Elle devait canaliser sa colère et la transformer en une volonté précise et inébranlable. De quoi pouvoir parer à toutes les situations dangereuses.

écrit par: Ithek le Gris Dimanche 12 Décembre 2010 à 17h05
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Fin de matinée du 19 Éleinte 1372
Désert de l'Anauroch

Arzhaelig, Hermine, Nelyn

PARCHEMIN
Hermine jette un coffre, 1(Dé)+5-6(distance) = Echec critique ; tombe 5 cases à droite : touché.
Zhent subit 20 points de dégâts : mort. Cheval subit 10 points de dégâts.
Arzhaelig jette une chaise, 10(Dé)+6-6(distance) = Echec ; tombe 1 case en bas, raté.
Nelyn jette un tonnelet de vin, 14(Dé)+5-6(distance) = 13 : touché
Zhent subit 4 points de dégâts temporaires.
Ahtifaar lance une chaise, 17(Dé)+8-6 (distance) = 19 : touché
Zhent subit 6 points de dégâts.



Ahtifaar acquiesça aux informations apportées par le loup de mer, tout en tirant sur la barre pour faire décoller le Dragon. Arzhaelig, Nelyn et Hermine avaient déjà pris position sur les mats pour défaire les voiles. Ces gestes étaient devenus, après plusieurs jours de périples, plus naturels et ils étaient à présent capables de « lever l’ancre » en deux temps et trois mouvements. Le bédouin était allongé à l'arrière, là où il ne dérangerait personne pendant les manœuvres. Celui-ci poussa un petit cri de surprise en sentant le Dragon s’élever dans les airs.

On verra bientôt si l’on pourra leur venir en aide, mais que les choses soient claires, nous ne nous approcherons pas trop… Je ne sais pas ce dont ces hommes sont capables, et je n’ai guère envie de voir le Dragon réduit en miettes par une boule de feu bien placée. Nous leur rendons déjà un service, pas question de tout risquer pour une guerre qui n’est pas la nôtre ! tonitrua t-il.

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Cet effrayant individu possède d'étranges traits félins. Sa peau sombre et son regard acéré accentuent son aspect terrifiant.
Bien qu'il respecte la hiérarchie et les lois de l'Assemblée, Ahtifaar est loin d'en estimer la plupart des membres. La crainte qu'il inspire à ses élèves ainsi qu'à ses collègues n'en fait pas moins un enseignant de mérite.


Lorsque le Dragon se fût élevé d’une trentaine de pieds, et que la colline ne leur bouchait plus la vue, ils virent les bédouins qui, en net sous-nombre, maintenaient la vingtaine de cavaliers ennemis à distance grâce à leurs arcs. Ils profitaient d’un avantage précieux, car ils surplombaient les Zhents qui eux, se trouvaient au fond du vallon. Mais bien vite, ceux-ci se séparèrent en deux groupes : dix hommes partirent au galop et s’enfoncèrent plus loin dans le canyon, visiblement dans le but de prendre les bédouins à revers. Les autres se replièrent légèrement pour les empêcher de s’enfuir vers les plaines, à l’ouest.

Les manœuvres les plus complexes ayant été faites, Hermine, accompagnée d’Ahtifaar descendirent à la cale pour en remonter tous les objets lourds dont ils pourraient se passer : les chaises, un coffre partiellement vidé, une caisse de nourriture (ils en avaient pour des mois), un tonnelet de vin ainsi que quelques flasques d’huile. L’objet le plus massif était de loin le coffre.

Pendant ce temps, Arzhaelig et Nelyn se démenaient pour diriger le bateau tous seuls, tout en donnant des instructions à Nelyn pour arriver à la meilleure altitude possible. Il remarqua qu’en bas, le groupe de Zhents qui restait à l’entrée du canyon avait remarqué le Dragon, et le surveillait avec attention sans toutefois chercher à l’attaquer. S’ils restaient là où ils étaient, Arzhaelig était certain de pouvoir amener le Dragon au dessus. Il était aussi prêt à changer de cap et à ordonner à Nelyn de tirer sur la barre dès que les Zhents lanceraient le moindre sort menaçant le navire.

Les bédouins pendant ce temps, étaient remontés plus encore le long de la pente, et continuaient de harceler les Zhents qui se trouvaient maintenant des deux côtés, à l’est et à l’ouest. Les cavaliers ennemis commençaient d’ailleurs à gravir la pente, menaçant de coincer les guerriers du désert contre la falaise.

Heureusement, Hermine et Ahtifaar avaient terminé de remonter les futurs projectiles et purent aider le marin dans sa tâche. Lorsqu’ils eurent atteint le bon cap, chacun se mit en position derrière le bastingage. Percevant la menace, les Zhents avaient le nez pointé vers le ciel, et changeait sans cesse de direction pour éviter d’être sous le Dragon. Grâce à la vitesse de leurs montures, ils y parvenaient très bien… Cependant, tandis qu’ils regardaient le ciel, ils ne regardaient plus les bédouins qui s’étaient presque faits oublier, et se contentaient jusque là de tirer sur le groupe qui les avait contournés et gravissait difficilement la pente.

Brusquement, les guerriers menés par Mosec lancèrent leurs chameaux vers les Zhents au dessus desquels volait le Dragon. Ils mirent de longues secondes avant de comprendre ce qui se passait, ce qui avait suffit aux bédouins pour avaler la moitié de la distance qui les séparait de l’ennemi. Les aventuriers purent alors admirer leur talent au combat. Ils avaient tous troqués leurs arcs contre leurs lances et leurs cimeterres, et se ruaient corps et âme au combat, sans la moindre hésitation. Ils avaient l’avantage du nombre sur le groupe qu’ils attaquaient, et il fallait qu’ils en profitassent.

Les Zhents eurent à peine le temps de se remettre en formation de défense, et encore moins de lancer une contre-charge. Le choc fut d’une violence inouïe ; deux d’entre eux furent même littéralement projetés à plusieurs mètres. Trois zhents étaient tombés à la première attaque, mais les sept restants se reprirent et ripostèrent. L’un deux se distinguait particulièrement. Il se déplaçait à une vitesse étonnante, et frappait ses ennemis d’un fouet qui semblait fait d’une énergie rougeâtre. Malgré cela, les bédouins eurent vite massacré trois autres Zhents mais ceux-ci, encouragés par leur chef (le colosse bardé de fer, qui frappait les bédouins de sa grosse masse tandis que son fouet enchanté se battait tout seul), ne fuyaient pas. Ce furent à l’inverse les bédouins qui durent fuir, avant que les dix autres cavaliers ne fondissent sur eux dans une charge mortelle.

Les trois aventuriers et Ahtifaar étaient parvenus à redresser la trajectoire du dragon et se trouvaient alors pile au-dessus des Zhents. Mosec et ses hommes s’enfuyant, ils lancèrent tout ce qu’ils purent à la face des cavaliers. Hermine lança le coffre, mais réalisa juste après qu’elle avait mal calculé son coup ; il ne tomba pas du tout sur le Zhent qu’elle visait… mais sur un autre qui eut la nuque brisée et le crâne éclaté sous le choc. Le cheval s’en sortit en boitant. La chaise d’Arzhaelig s’éclata au sol, manquant sa cible de peu, tandis que celle lancée par le ténor de l’Assemblée avait au moins dû déboîter l’épaule d’un cavalier. Nelyn ne s’en sortit pas mal non plus, et son tonnelet de vin éclata dans une superbe gerbe rouge sur le dos d’un soldat. Elle fut cependant déçue de le voir poursuivre sa route sans problème.

Les Zhents se lancèrent à la poursuite des bédouins dans un gros nuage de poussière, s’éloignant de la trajectoire du Dragon ; Mosec avait perdu trois hommes dans la bataille, mais s’ils parvenaient à s’enfuir sans d’autres pertes, on pourrait considérer que le combat avait plutôt bien tourné.


Quelle poisse ! On a bien failli y rester. Ces salauds de Zhents ne vont pas vous faciliter la tache, maintenant qu'ils ont vu le Dragon des Arcanes. Ne traînons pas, il nous faut arriver à la Forêt de l'Orée le plus vite possible. Je pensais vous emmener vers les Chutes de la Dague, au sud de la forêt, pour que vous y trouviez un guide vers le temple, mais la région est infestée d'espions Zhents, j'ai peur qu'ils ne s'intéressent de trop près à notre embarcation...

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Cet effrayant individu possède d'étranges traits félins. Sa peau sombre et son regard acéré accentuent son aspect terrifiant.
Bien qu'il respecte la hiérarchie et les lois de l'Assemblée, Ahtifaar est loin d'en estimer la plupart des membres. La crainte qu'il inspire à ses élèves ainsi qu'à ses collègues n'en fait pas moins un enseignant de mérite.


Ils avancèrent sous un vent fort et régulier, et perdirent de vue les cavaliers.
Plus tard, ils aperçurent une fumée, au loin, qui indiquait probablement la présence du campement de bédouins où se trouvait le guérisseur. Mais tandis qu'ils s'approchaient, ils comprirent que ce n'était pas un simple feu : c'étaient les tentes qui brûlaient, et des cadavres jonchaient le sol à des mètres à la ronde. Il n'y avait plus âme qui vive.


Hé bien, ils ne leur ont pas fait de cadeaux ! dit-il sans plus s'émouvoir. Alors, qu'en pensez-vous ? Vous voulez pousser jusqu'aux Chutes de la Dague, ou vous arrêter à la lisière de la forêt et trouver un autre moyen d'aller jusqu'au temple ? Le problème, c'est que les villages de bucherons ou de chasseurs sont plutôt rares dans cette forêt. Au moins aux Chutes, vous seriez sûrs de trouver un guide.

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Cet effrayant individu possède d'étranges traits félins. Sa peau sombre et son regard acéré accentuent son aspect terrifiant.
Bien qu'il respecte la hiérarchie et les lois de l'Assemblée, Ahtifaar est loin d'en estimer la plupart des membres. La crainte qu'il inspire à ses élèves ainsi qu'à ses collègues n'en fait pas moins un enseignant de mérite.



écrit par: Arzhaelig Mercredi 22 Décembre 2010 à 11h08
- Ils ne voulaient pas juste récupérer quelque chose … ils comptaient les anéantir jusqu'au dernier … saloperie de Zhents …

Arzhaelig eut à peine conscience qu'il parlait à voix haute et venait d'exprimer une de ses pensées secrètes mais est-ce que cela avait encore la moindre importance? Ils avaient été vite, trop vite pour que les cavaliers aient pu les devancer, le campement avait déjà du être attaqué avant, le combat auquel ils avaient participé de loin n'était qu'un coup sur l'échiquier de leur affrontement et il était probable que cette bataille ait commencé de longue date …

- Les flammes sont encore fortes, c'est relativement récent … Ne prendrions-nous pas quelques instants pour nous assurer qu'il n'y ait aucun survivants ni quoi que ce soit d'utile à arracher au sable du désert qui aura bientôt tout recouvert? Ne devrions-nous pas faire quelque chose pour les corps de ses malheureux?

La proposition du barde était plus pratique que sensiblement bonne, il n'avait pas imaginé devoir tenir la main à l'aveugle dans leur expédition jusqu'au temple et même si il restait l'option de le laisser avec Ahtifaar, il ne se faisait aucune illusion sur l'avis du Maitre à l'idée de devoir jouer les nounous jusqu'à lui trouver un soigneur capable.

Il doutait de même que les Zhents aient pu prendre le temps de réaliser une fouille méticuleuse du campement -ce qu'il n'avait pas plus l'intention de faire- mais avec un peu de chance, ils y trouveraient de quoi aider l'infirme. Il enfin était hors de question de laisser les cadavres pourrir dans le sable, il savait que ces deux compagnes d'aventures ne l'accepteraient pas. Même si c'était risquer de voir revenir les Zhents. Même si elles ne les connaissaient pas et ne leur devaient rien. Juste par cette bonté d'âme qu'il avait si souvent rencontré et qu'il savait habiter les deux femmes.


- Après, ça dépend de ce qui nous attend … je crains d'attirer trop l'attention sur nous en survolant encore la forêt mais la perspective de la traverser au milieu d'esprits follets hostiles ne m'enchantent vraiment pas … Quelle distance nous séparerait encore des chutes? Peut-on regarder sur une carte les trajets que nos options représentent?

écrit par: Nelyn Mercredi 22 Décembre 2010 à 23h03
Nelyn avait été complètement absorbée dans son travail. Manœuvrer le Dragon dans une situation critique n’avait pas été si simple. Elle garda aussi toute son attention lorsqu’elle visa l’un des Zhents mais fut déçue du peu d’effet qui en découla. Elle avait l’impression d’être une mouche qui venait enquiquiner un pachyderme.
Au moins par son intervention avait elle, un peu, permis aux bédouins de s’enfuir…

Le navire volaient rapidement vers leur destination. Le cœur de l’halfeline encore animé par un feu vengeur retrouvait progressivement son rythme habituel. Savoir que le jeune infirme allait être rapidement soigné la consolait un peu. Malheureusement ce n’était pas les feux d’un âtre chaleureux qui fumait au loin mais tout le campement !

Nelyn devint brusquement livide. Sa gorge s’assécha et son cœur manqua un battement. Elle n’arrivait pas à y croire. Toutes ces personnes mortes, toutes ! Même les femmes et les enfants ! Pourquoi ?! Elle regarda instinctivement le jeune homme. Il ne savait pas encore le drame qui venait de se passer…
Emue, elle approuva le barde.


- Si Arzhaelig ! Nous le devons ! Il faut les accompagner pour leur dernier voyage… Et peut être découvrirons nous des survivants ?… Je vous rejoindrai après avoir emmené le garçon dans la cale, qu’il ne découvre pas ce massacre…

Elle s’éloigna du groupe et s’arrêta au bout de quelques pas.

- Je pense que pour notre sécurité, il est préférable de continuer notre voyage par les airs en direction des chutes. Il est beaucoup trop risqué pour nous tous de traverser une forêt inconnue avec un homme aussi sévèrement touché. Et je refuse de l’abandonner quoi qu’il arrive. La moindre des choses que je puisse faire est de l’emmener auprès d’un guérisseur apte à remédier à ses troubles.
Mais…. Mais si vous pensez qu’il est préférable de préserver le navire de l’Assemblée alors… Alors je me plierai à cette décision même si elle met en jeu des vies pour un simple bout de bois volant.

Respirant profondément pour se donner du courage, elle aida le jeune homme à se relever et lui sourit tristement. Elle chassa ensuite ses émotions négatives et se concentra pour rependre en elle amour, confiance et chaleur. Qu’il sente à travers tout son petit corps qu’ elle cherchait à le rassurer, qu’il ne s’inquiète de rien et se détende.
Pour la prêtresse, il n’y avait nulle chose plus importante que la vie d’un homme. Même s’il fallait choisir contre la dernière invention technique ou encore contre la terre promise des halfelins. S’il n’y avait plus aucune âme qui vive, plus rien n’avait d’importance….

écrit par: Hermine Mercredi 22 Décembre 2010 à 23h14
Fronçant les sourcils, l'Illuskane regardait les flammes danser sur les débris du camp bédouin. Elle ne pouvait détacher ses yeux d'émeraude du triste spectacle qui s'offrait à elle. Toril était un monde violent, et elle avait déjà, dans sa jeune vie, contemplé trop de cadavres. Des aventuriers dévorés par un dragon. Des archéologues assassinés par des morts-vivants. Une bataille de grande envergure entre pirates et ignobles gobelins des jungles. Tant de choses horribles perpétrées par des monstres inhumains. Mais ce massacre-là avait été perpétré par des humains tout ce qu'il y a de plus normaux, en tout cas à ce qu'il semblait. Cela était d'autant plus compréhensible, et donc moins excusable ...

Arzhaelig avait en partie vue juste en ce qui la concernait : ils ne pouvaient repartir ainsi.

La jeune femme serrait les dents, son regard parcourant les tentes en ruines. Du ont du Dragon, on percevait à peu près bien le contrebas. Elle devait pouvoir s'y aventurer seule ...

Empoignant le cordage dans son lourd gant de cuir, la guerrière jeta l'échelle par dessus bord. Avant de basculer par dessus le bastingage, elle lança doucement à Nelyn, en désignant vaguement Eloan du doigt :


- Empoяte-le peut-êtяe en cabine. Il n'a perdu que ses yeux et ses oяeilles. Ça pue la chaяogne ...

Après avoir glissé le long de la coque de bois, Hermine atterrit souplement à terre. Après avoir dégainé sa lame et apprêté son bouclier, elle s'avança, sur ses gardes, vers les premières tentes, ses sens aux aguets.

Elle devait être sûre de ce qui s'était passé ici. Trouver des indices, relever des traces, savoir qui étaient vraiment ses gens et qui les avait vraiment attaqués. Était-ce ces Zhents noirs, ou bien les démons de l'Assemblée s'étaient-ils déjà répandus dans la région ?

Et aussi ... quelqu'un avait-il pu survivre à cette attaque ?

écrit par: Ithek le Gris Vendredi 24 Décembre 2010 à 03h04
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Après-midi du 19 Éleinte 1372
Désert de l'Anauroch
Temps frais et nuageux, vent modéré du ouest-nord-ouest

Arzhaelig, Hermine, Nelyn

PARCHEMIN
Test de Fouille de Nelyn : ?
Test de Survie d’Hermine (pour trouver des traces) : ?
Test de Fouille d’Arzhaelig : ?
Test de Fouille d’Hermine : ?


- Pas question ! On a déjà assez perdu de temps comme ça, et qu'espérez vous trouver là dedans ? Nous ne savons même pas si c'est dans leurs coutumes d'être enterrés, leurs proches vont peut-être venir s'occuper de leurs dépouilles plus tard. Et...

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Cet effrayant individu possède d'étranges traits félins. Sa peau sombre et son regard acéré accentuent son aspect terrifiant.
Bien qu'il respecte la hiérarchie et les lois de l'Assemblée, Ahtifaar est loin d'en estimer la plupart des membres. La crainte qu'il inspire à ses élèves ainsi qu'à ses collègues n'en fait pas moins un enseignant de mérite.


La jeune guerrière avait déjà posé pied à terre, faisant fi de l'avis d'Ahtifaar. Ce n'étaient ni Nelyn, ni Arzhaelig qui allaient la contredire, car il leur semblait normal et nécessaire de chercher des survivants et des indices dans ce charnier.

Le ténor de l'Assemblée ne put que grommeler en les voyant faire, et reporta à plus tard la discussion sur leur trajet, en faisant signe à Arzhaelig de donner un coup de main à Hermine. Nelyn, qui plus que les autres s'était prise d'affection pour le jeune Elloan, acquiesça à la proposition d'Hermine qui semblait avoir lu dans ses pensées, si bien qu'elles avaient exprimé la même idée en même temps. L'halfeline le guida doucement et lui fit descendre les marches qui menaient à la cale, avait de l'installer confortablement sur une couverture.

Lorsqu'elle remonta, elle crut sentir une odeur de cadavre, mais peut-être était-ce son imagination qui lui jouait des tours. Ahtifaar l'aida à descendre du Dragon, puis après avoir vérifié qu'il n'y avait personne aux alentours, prit le disque de contrôle et lui emboîta le pas. Tous les quatre, ils descendirent jusqu'au campement un peu en contrebas. Encore plus bas se trouvait une petite oasis ; une toute petite étendue d’eau avec un peu de végétation basse autour, sans grand intérêt sauf bien sûr pour les habitants du désert et les voyageurs.

Avant d’arriver sur le lieu même du campement, ils tombèrent déjà sur les premiers cadavres : une femme, face contre terre, qui avait apparemment été tuée par un coup de lance ou d’épée dans le dos, et un vieil homme, mort de la même façon. Ils portaient des tenues amples teintées en bleu clair, semblables à celles que portaient Elloan et ses compagnons. La terreur et la douleur se lisaient sur le visage du vieillard, qui avait gardé les yeux ouverts dans le trépas.
Plus loin, le spectacle était le même : des dizaines de cadavres jonchaient le sol, principalement des femmes, des enfants et des vieillards, dont certains avaient tenté de s’enfuir mais n’étaient pas allés bien loin. Le guérisseur était probablement parmi tous ces morts, mais cela ne les aidait guère.

Le bétail (des chèvres et quelques jeunes chameaux) avait aussi été massacré, à l’exception d’un vieux bouc qui mâchait avec difficulté une plante aux feuilles coriaces.
Après quelques minutes de recherches, ils ne trouvèrent aucun survivant, seulement quelques chacals qui s’éloignèrent prudemment d’eux pour aller se repaître de cadavres plus isolés. Les tentes avaient été regroupées en quelques tas avant d’être brûlées, ce qui expliquait qu’il y avait encore de la fumée.

Hermine chercha des traces qui eurent pu la renseigner sur le nombre et la nature des meurtriers, mais comme l’avait suggéré Arzhaelig, le vent avait déjà tout effacé ; la tempête qu’ils avaient essuyée le matin même était probablement passée par là aussi. En toute logique, on pouvait en conclure que le massacre remontait à la veille. Bredouille sur ce terrain là, elle décida de se diriger vers un groupe de cadavres que l’on ne voyait pas depuis le campement mais qu’elle avait remarqué depuis le ciel, derrière une grande dune à l’est.

Pendant ce temps, les trois autres parcouraient le campement dans l’espoir d’y trouver quelque chose d’intéressant, mais il n’y avait rien d’autre que des morts et quelques objets d’usage courant : poteries brisées, ustensiles divers ; les bédouins vivaient de peu de choses. En fait, il semblait que tout ou presque avait été ramassé puis mis au feu avec les tentes, y compris les vivres.
En revanche, ils purent remarquer que ça avait été un massacre méthodique : les meurtriers ne s’étaient pas livrés au viol, et les cadavres n’avaient pas été touchés.

Hermine était arrivée derrière la dune. Un combat avait eu lieu ici : une quinzaine de cadavres d’hommes et le même nombre de chameaux gisaient pèle mêle à cinquantaine de pas à la ronde, ainsi que quatre chevaux. Les hommes étaient tous des bédouins. Leurs armes, qui se trouvaient généralement près d’eux, faisaient peine à voir : cimeterres mal affutés, arcs et flèches plus adaptés pour la chasse que pour le combat. Ils n’avaient eu aucune chance contre des adversaires bien armés et bien entraînés. De plus, certains ne semblaient plus vraiment en âge de combattre, et d’autres trop jeunes. En observant leurs blessures, la guerrière nota qu’ils étaient pour la plupart morts sous les coups d’épées ou de lances, sauf deux. La peau et la tunique du premier étaient brûlées et déchirées à plusieurs endroits, en longues trainées comme sous l’effet d’un fouet embrasé. L’autre, à deux mètres à peine, avait eu la tête fracassée par une arme contondante.
De manière générale, la disposition des cadavres sur le champ de bataille faisait penser à une tactique de harcèlement, comme si les assaillants avaient désorganisé les bédouins pour les isoler et les rendre plus vulnérables.

Enfin, elle trouva un peu par hasard une fiole vide qui traînait dans le sable, dans le genre de celles contenant des potions. Elle retourna auprès des trois autres et leur fit part de ce qu'elle avait vu.


- Ecoutez, je comprends que vous vouliez leur offrir une sépulture, mais là, ça ne serait vraiment pas raisonnable. Je les ai comptés, et avec ceux trouvés par Hermine, il doit y avoir près d’une cinquantaine de cadavres… Pour les enterrer tous, nous en aurions jusqu’à la nuit, et encore ! Et compte tenu des dangers, ça serait de la folie de rester ici aussi longtemps. Vous les avez vus à l’œuvre, vous savez de quoi ces gens sont capables. Vous voulez vous faire tuer pour des macchabées ? Allons, faisons une prière pour leur âme, et allons-nous-en. Le vent est de notre côté, profitons-en.

"Je m'occuperai du bédouin, ne vous en faites pas. Le plus important, c'est votre mission."

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Cet effrayant individu possède d'étranges traits félins. Sa peau sombre et son regard acéré accentuent son aspect terrifiant.
Bien qu'il respecte la hiérarchie et les lois de l'Assemblée, Ahtifaar est loin d'en estimer la plupart des membres. La crainte qu'il inspire à ses élèves ainsi qu'à ses collègues n'en fait pas moins un enseignant de mérite.


Le rakshasa semblait incommodé par tous ces cadavres, ou méfiant, on ne saurait dire. Ses oreilles bougeaient dans tous les sens, et il retroussait son nez avec insistance. Au loin, on entendit le bruit des ailes d’un vautour qui se posait. Le parfum de la mort était discret, mais entêtant.


écrit par: Hermine Mardi 04 Janvier 2011 à 10h37
Le visage de la jeune femme était sombre et gris. Tout dans ce décor était de nature à étouffer l'espoir, et c'est précisément ce que ces Zhents avaient cherché à faire à en juger de l'absence de merci dont ils avaient fait preuve.

Hermine n'avait plus de doute quand à l'auteur de ce crime : il s'agissait bel et bien de ceux que Plume avait nommé le Réseau Noir. Le type des armes utilisé en était la preuve, et on pouvait en particulier reconnaître la technique à la massue et au fouet dansant du lieutenant Zhent qu'elle avait pu observer en contrebas, lors de l'escarmouche que le Dragon avait survolé.

L'aventurière s'accroupit près du cadavre qui portait ces marques de brûlures et de lacérations et ces contusions. Elle le prit sur son bras et contembla son visage. Ce semblait être le seul bédouin que le chef Zhent ait daigné attaquer ; sûrement quelque bédouin d'importance, le chef de ce campement : probablement le guérisseur qu'ils cherchaient.

Elle était arrivée trop tard pour lui, trop tard pour Elloan. Elle serra les dents, maudissant ces cruels guerriers noirs, maudissant sa propre impuissance.

Après un temps, elle ferma les yeux au mort et le reposa en l'état. C'était là tout ce qu'elle se permit de faire : elle aussi était d'avais qu'il ne fallait pas que les aventuriers s'attardent ici. Il ne fallait pas donner trop d'indices à leurs ennemis quand à leur présence en ces lieux. Elle n'était pas en position de se battre d'égal à égal contre eux -pas encore ...

L'Illuskane retourna auprès d'Ahtifaar, ramassant tout juste le flacon à demi enterré dans le sable, qu'elle tendit, prise d'une inspiration, au demi humain :


- Tu aяяives à connaîtяe le type de cette potion magique ? Invisibilité, peut-êtяe ?

Elle s'accrochait à ce dernier espoir, celui qu'un survivant ait eu le temps et la ressource de se cacher de l'attaque Zhent. Mais les chances étaient infime ... Et si Tymora devait n'avoir souri à aucun bédouin en ces lieux, Hermine était prête à remonter sur le Dragon et à partir au plus vite. En ce qui la concernait, elle avait tiré tout ce qu'elle pouvait de ce triste endroit.

écrit par: Arzhaelig Jeudi 06 Janvier 2011 à 16h02
Plume n'aurait jamais défendu le genre d'idée de ses compagnes d'aventure … c'était une erreur de cacher la vérité à ce jeune homme qui retournerait un jour au désert et qui n'aurait pas l'occasion de pleurer les siens avant trop longtemps.

C'était déjà un guerrier dans sa tribu, il avait participé à une confrontation dont il avait été tiré in extremis, plus mort que vif, mais en guerrier. Les siens le considéraient comme un homme et même si ça pouvait leur sembler dur, c'était en parfaite adéquation avec leur vie dans le désert. Alors bien sur, il aurait pu vouloir rester là, tout infirme qu'il fut, se laissant peut-être s'éteindre au milieu des siens, et ils auraient du l'en tirer de force pour lui donner la chance d'un jour les venger mais ils auraient été plus honnêtes.

Il se serait même passé de descendre du navire et en aurait profité pour en parler au Rakshasa de sa vision des choses pour la suite s'il n'y avait eu la chance de trouver quelque chose d'utile dans l'oasis. Et il aurait raté l'expression du maitre qui ressemblait trop à de la peur pour ce genre de créature.

A l'image d'Hermine, il s'approcha d'une exception, se concentrant lui sur celui dont la tête avait éclaté sous l'arme du chef Zhent. C'était un hasard, ou juste la participation au massacre de la part du chef mais ça méritait une attention particulière. A tout hasard, il chercha à voir si la Toile avait été pliée ici, et aux alentours directes, un objet particulier, ou un sort puissant, pouvait avoir laissé une trace que des sens surnaturels pourraient détecter. Il était peut-être possible qu'il détecte ce qui génait Athifaar.

Après quoi, et quoi qu'il en soit, il retourna près du groupe qui se reformait déjà :
- C'eut été le seul exemple d'utilisation de potion par ces bédouins … savoir ce que c'était ne nous dira pas qui l'a utilisé et si longtemps après …

Le barde était bien plus triste pour son amie que pour ce groupe d'inconnus qui avait été victime de l'odieux Réseau Noir, il avait dans la voix et le regard, l'amitié profonde qu'il ressentait pour la guerrière.
¤ Les morts ne pleurent pas, ils trouveront la paix et le repos auprès de leurs dieux. ¤
- Ne trainons plus ici, nous ne pouvons malheureusement plus rien pour eux … Je ne connais pas leurs croyances mais je pense qu'ils devraient apprécier de revenir au sable de leur désert qui aura vite fait de les engloutir dans ses bras chaleureux. Nous pourrions juste leur éviter d'être souillés par les vautours en rassemblant leurs corps près des tentes et en y répendant de l'huile, des buchers funéraires nous prendraient un temps que nous n'avons plus.

Sincèrement touché par sa détresse, il revint néanmoins aux considérations plus terre à terre. Il leur fallait sortir de l'horreur…

- Je suis pour la lisière de la Forêt … Les fées ont certainement les yeux grands ouverts sur ce qui survole leur forêt et doivent craindre les dragons autant que les Elfes sauvages, qu'ils soient de chair ou de bois. A moins que nous n'ayons un moyen de rendre le vaisseau totalement invisible ou le faire passer pour quelque chose de plus naturel, je crois inutile de nous montrer plus que strictement nécessaire. Ne croyez pas que je protège le navire … mais à moins que vous ayez des ressources dont je n'ai pas idée, une chute d'une telle distance nous laisse assez peu de chance de survie. Les Zhents nous ont vu et je crois être tristement réaliste en pensant que ce sont eux, et pas Mosec et les siens, qui l'emporteront … Si j'ai raison, ils vont chercher ce curieux vaisseau volant qui leur a envoyé sa cargaison sur la tête. Notre seule chance serait qu'en méconnaissance d'une autre magie capable de se prodige ils prennent le Dragon pour un navire halruéen…

Arzhaelig cherche des traces résiduelles de magie avec Détection de la Magie, prends ce qu'il trouve, puis rejoint Hermine.

écrit par: Ithek le Gris Dimanche 09 Janvier 2011 à 01h10
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Après-midi du 19 Éleinte 1372
Désert de l'Anauroch
Temps frais et nuageux, vent modéré du ouest-nord-ouest

Arzhaelig, Hermine, Nelyn

Ahtifaar saisit la fiole que lui tendait la guerrière, et fit non de la tête avant de lui rendre. Arzhaelig de son côté, ne trouva aucune altération notable faite à la Toile dans les environs.
Le rakshasa semblait finalement satisfait de la décision prise par le groupe, et sans plus tarder les enjoignit à s’atteler au lourd fardeau de rassembler les morts.
Nelyn, qui manquait de muscles pour transporter un cadavre, fut vite épuisée et les autres finirent par la convaincre de s’arrêter avant de mourir à la tâche. Elle se contenta donc d’adresser des prières à sa déesse, au nom de tous ces innocents qui avaient péri.

Le soleil approchait déjà de la ligne d’horizon lorsque le Dragon des Arcanes décolla à nouveau pour poursuivre son incertain voyage vers l’est. Le silence régnait sur le bateau volant et les aventuriers, perchés sur le mât d’artimon, contemplaient le ravissant spectacle de l’astre qui se couchait dans de subtiles nuances orangées. Peut-être Arzhaelig, Nelyn et Hermine se demandaient-ils comment le monde pouvait receler à la fois tant d’horreur et de beauté ; peut-être étaient-ils trop exténués pour avoir ce genre de pensée.

Lorsque le disque lumineux eût complètement disparu derrière les monts lointains de la Plaine des Pierres Dressées, les trois compagnons d’aventure descendirent à la cale pour retrouver Ahtifaar qui s’y était énigmatiquement retranché depuis leur départ. Lorsqu’ils pénétrèrent dans la pièce de repos, un fumet prometteur leur monta aux narines. Le rakshasa s’était mis à la popote et avait préparé une énorme marmite remplie de viande et de légumes baignant dans une sauce onctueuse et aromatisée de laurier, de sauge et de bien d’autres épices.


- Et bien quoi, ça serait dommage de laisser tout ça se perdre… dit-il pour répondre à leur regard ébahi.

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Cet effrayant individu possède d'étranges traits félins. Sa peau sombre et son regard acéré accentuent son aspect terrifiant.
Bien qu'il respecte la hiérarchie et les lois de l'Assemblée, Ahtifaar est loin d'en estimer la plupart des membres. La crainte qu'il inspire à ses élèves ainsi qu'à ses collègues n'en fait pas moins un enseignant de mérite.


Ils prirent place autour de la table, remplaçant les deux chaises qui reposaient désormais dans le sable de l’Anauroch par des caisses de nourriture vides. Malgré ce qu’ils avaient vécu, les voyageurs devaient bien admettre que leur estomac les torturait, car ils n’avaient rien mangé depuis le petit matin. De plus, Ahtifaar qui montrait déjà un don certain pour la préparation des thés et des tisanes, venait de révéler de nouvelles aptitudes pour les arts de la table : son ragoût était succulent. De tout le repas, aucune parole ne vint troubler le bruit des mâchoires qui travaillaient sans relâche. Le tonnelet de vin qui accompagna le repas leur fit vite oublier les tourments du désert. Elloan avait lui aussi eu le droit à son écuelle de ragoût et à son gobelet de vin, qui ne semblaient pas dans ses habitudes culinaires mais le divertirent au plus haut point.

Le mage félin, les moustaches pleines de sauces, finit par se replier dans son hamac et tomba dans un sommeil profond.

Après avoir rangé la table, tout en échangeant moult commentaires amusés, les aventuriers tombèrent sur un morceau de carte taché de thé annoté de la main d’Ahtifaar, qui représentait les options de trajet qui s’offraient à eux. D’après les dires de ce dernier, ils n’étaient plus très loin de la forêt de l’orée et il fallait décider une fois pour toute de la route à suivre.


PARCHEMIN
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écrit par: Hermine Dimanche 09 Janvier 2011 à 12h31
A la vue de la carte, Hermine se redressa sur son séant et croisa les bras. Elle avait déjà réfléchi au problème ; aussi, sa réflexion fut rapide. Elle était spécialement contente de pouvoir mieux se représenter la géographie de cette région qui lui était inconnue.

- Coupeя au plus couяt, déclara-t'elle sans ambage dans son habituel accent nordique, « nous feяait gagneя du temps. Moins de foяêt à tяaveяseя. Alleя à Valdague nous exposeяait au Яéseau Noiя, nous feяait peяdяe des semaines en foяêt, et nous feяait яisqueя la vie d'un яôdeuя innocent pяobablement espion des Zhents.
Pouя moi, le choix est claiя ... »

Restait la question de parvenir à localiser le temple. Ahtifaar avait-il prévu d'abandonner le Dragon et d'accompagner Plume, Nelyn et elle-même vers le temple ? Se souvenait-il même de sa position exacte, même après tant d'années ?

La guerrière n'avait jamais affronté de fiélons. Elle ne pouvait qu'imaginer leur puissance, entre autres par comparaison avec la Bête de l'Orouboros, dont la puissance impressionnante était ce qui devait s'en rapprocher le plus.

Soit les démons étaient encore magiquement confinés pour un moment au sein du temple, et les aventuriers auraient du temps pour fouiller la région, en prenant éventuellement du temps pour faire ami-ami avec les fées apparemment sur la défensive du Bois de l'Orée. Dans ce dernier cas, la présence d'Ahtifaar compliquerait peut-être les choses. Mais ce n'était pas la solution la plus probable, étant donné que les démons avaient été en mesure d'attaquer l'Assemblée.
Au contraire, il semblait bien que ces êtres maléfiques n'étaient pas astreints aux limites du temple et pouvaient s'être répandus au moins dans une partie des bois. Dans ce cas, il leur faudrait soit capturer ou prendre en filature un de ces extérieurs maléfiques afin de localiser son lieu d'apparition. Dans ce cas, la présence du demi-humain pourrait soit leur apporter un gain de puissance non négligeable, soit les forcer à combattre sur deux fronts : les démons d'une part, les fées de l'autre. Complexe situation ...

Une chose était sûre pour l'Illuskane : étant donné la puissance probablement bien supérieure de leurs futurs adversaires, il leur faudrait mettre de coté le « problème Zhent » et se faire au plus vite des alliés des êtres féériques qui peuplaient le bois. Eux seuls pourraient les guider tout en ayant les ressources nécessaires pour ne pas êtres des proies faciles. Mais il semblait qu'au moins Plume doutait du bien fondé de cette solution, qui serait de toutes façons remise en cause par le fait qu'Ahtifaar prenne ou non directement part à leur expédition prochaine.

Pour toutes ces raisons, et évidemment en raison de sa réserve naturelle à s'exprimer en commun, Hermine garda pour elle cette partie de son raisonnement en attendant d'observer la réaction de ses trois compagnons ...

écrit par: Arzhaelig Jeudi 13 Janvier 2011 à 22h50
- Je suis tout à fait de l'avis d'Hermine, pour les mêmes raisons.
Il faut qu'on évite Valdague, c'est une destination trop évidente et pas seulement pour le Réseau Noir, nous pourrions même être arrêtés net par l'Assemblée ou ses alliés... aucun n'a du apprécier que nous empruntions leur Dragon...

A l'exception des deux autres conspirateurs évidemment mais le barde doutait que leur place les défende suffisamment contre le reste des responsables de l'Académie. Peut-être avaient-ils tous les quatre d'hors et déjà signé leur renvoi définitif ... et si pas définitif, jusqu'à ce qu'ils ramènent des éléments suffisamment exceptionnels que pour justifier le vol de ce trésor inestimable.

Le barde se prenait d'affection pour cette étrange créature qu'il aurait du craindre par dessus tout, ou au mieux respecter - ce qui était déjà le cas par sa nature même - et qui ronronait presque dans son hamac. Il était terrifiant de pouvoir mais derrière cette puissance se cachait une curieuse forme de ... bonté.


- Par contre je vous invite vraiment à considérer l'option de ne pas rentrer dans la forêt de l'Orée à bord du Dragon. Ahtifaar ne pourra pas naviguer seul et il serait de toutes façons à contrevent s'il décidait de retourner vers l'Ouest et en méconnaissance de la région nous pourrions être surpris de ne trouver aucune clairière pour nous poser.

Arzhaelig étudiait la carte avec une attention moins exacerbée qu'il le pensait, trompé tant par la fatigue que par le vin dont il avait peut-être un peu trop profité.

- Et il y a ces montagnes là ... Azirrhat ... que nous devrions survoler. Je n'aime pas ça. Qu'en pense-tu Nelyn? Nous devrons trouver de l'aide, c'est évident, au moins pour localiser le Mont de Mélésandre mais nous avons tout intérêt à limiter les risques au maximum.

Après ce court échange, il remonterait sur le pont saluer Séluné, puis suivrait l'exemple du Rakshasa.

écrit par: Ithek le Gris Lundi 17 Janvier 2011 à 22h48
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Nuit du 19 au 20 Éleinte 1372
Désert de l'Anauroch – Miroir d’Atar
Temps plus lourd, vent faible de l’ouest

Arzhaelig, Hermine, Nelyn

PARCHEMIN
Arzhaelig, test de Savoir Bardique : ?


Arzhaelig et Hermine étant d’un parfait accord et donnant de solides arguments, Nelyn, épuisée par les évènements de la journée, se contenta de hocher la tête puis partit se blottir dans son hamac. Les deux encore debout se rendirent sur le pont avec des couvertures pour affronter la fraîche nuit du désert. Il fallait qu’au moins une personne restât éveillée, pour surveiller la boussole, et être prêt à réagir au cas où le vent viendrait à changer brusquement. Une fois dehors, ils réalisèrent qu’au lieu d’apporter de la fraîcheur, la nuit s’annonçait plutôt chaude, voire lourde.

Avant de s’endormir, le barde eut le temps de se remémorer ce qu’il savait à propos de ces monts Azirrhat. Une légende lui revint assez vite en tête, bien qu’il ne se souvînt plus d’où il l’avait entendue… Celle d’un mage dénommé At’Ar, qui aurait trouvé un moyen de voler des portails magiques à des mages Néthères et des sages elfes, et en aurait rassemblé toute une collection dans une forteresse coincée dans les Azirrhat. Il aurait même créé une nouvelle race, mi-hommes mi-lézards, les asabis, pour la défendre. La zone désertique autour de ces montagnes, appelée le Miroir d’Atar, serait d’ailleurs infestée de ces lézards qui auraient même lancé des attaques contres les caravanes de la Route Noire. En 1360CV, les Zhents s’étaient alliés aux asabis pour former un armée qui exterminerait les bédouins une bonne fois pour toutes, mais cette tentative avec était défaite par un Ménestrel du nom de Lander et une sorcière bédouine du nom de Ruha, qui étaient parvenus à fédérer les tribus de bédouins. Mais cela ne faisait plus partie de la légende, mais bien de la réalité : Arzhaelig avait plusieurs fois entendu parler de ces étranges créatures et de leur malveillance. Une autre histoire évoquait l’existence d’une autre race mystérieuse dans ces montagnes, les Goliaths. En se renseignant un peu, il en avait conclu qu’il s’agissait d’êtres proches de l’élément terrestre, sans en apprendre bien plus.
Si s’y arrêter n’eût pas été une fort bonne idée, survoler le Miroir d’Atar et les Azirrhat ne devait guère poser de problème. Arzhaelig put donc s’endormir, sa prière à Séluné finissant de le rassurer.

Ahtifaar ne dormait jamais très longtemps, et cette fois ne fit pas exception. Tandis qu’Arzhaelig sommeillait, et qu’Hermine notait à la lueur d’une lanterne leurs changements de direction (en s’aidant de la boussole), le rakshasa monta sur le pont et discuta avec elle de la décision qu’ils avaient prise. Dès qu’ils auraient atteint la lisière de la forêt, lui-même se téléporterait en emportant le bédouin avec lui.

Pour ce qui était des fées, Ahtifaar pensait comme Hermine qu’elles seraient leur meilleur guide jusqu’au Mont de Mélésandre et au temple qui s’y trouvait. Cependant, il précisa que le terme fée était bien vague, et que toutes n’avaient ni le même caractère ni les mêmes relations aux humains. Lors de sa propre expédition avec ses compagnons, ils avaient rencontré des grigs et des pixies, selon lui les créatures les plus haïssables qui fussent. D’autres espèces étaient probablement moins hystériques.

Alors qu’ils discutaient depuis plusieurs minutes, le mage félin tendit à Hermine deux objets qu’elle eut du mal à distinguer dans la pénombre.


- Tenez, j’ai réussi à sortir ça des inventaires de l’Assemblée, j’espère que ça pourra vous être utile. Il y a là un carquois de carreaux magiques, qui infligent la fatigue s’ils touchent. Et cette petite fiole verte contient une huile à mettre sur vous, qui vous protègera de la plupart des effets magiques. Utilisez là à bon escient. J’ai également quelques objets pour l’halfeline, quand elle se réveillera. J’ai remarqué que vous vous intéressiez assez à la magie, c’est une très bonne chose… Nous n’avons guère eu le temps d’en parler pendant ce voyage, mais sachez qu’il n’est jamais trop tard pour emprunter cette voie.

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Cet effrayant individu possède d'étranges traits félins. Sa peau sombre et son regard acéré accentuent son aspect terrifiant.
Bien qu'il respecte la hiérarchie et les lois de l'Assemblée, Ahtifaar est loin d'en estimer la plupart des membres. La crainte qu'il inspire à ses élèves ainsi qu'à ses collègues n'en fait pas moins un enseignant de mérite.


Pendant ce temps, seule dans la pièce de repos, Nelyn était plongée dans un songe tumultueux. En plein cœur d’une forêt profonde, elle dansait avec des êtres fantastiques, avec une énergie et une joie qui semblaient intarissables. La fête semblait pouvoir durer à l’infini, le vin coulait à flot dans des amphores toujours pleines, et tous ces gens, jeunes et beaux, s’égayaient, flirtaient et batifolaient dans la plus complète insouciance. Un esprit veillait sur eux du haut de son trône, tantôt riait aux éclats, tantôt se joignait à la danse. Il exerçait sur elle une telle fascination qu’il lui paraissait être la perfection même.
Puis un bruit de tambour, grave et régulier, résonna dans la forêt et les arbres se mirent à tomber. Il n’y eut bientôt plus qu’effroi parmi eux, puis tout s’embrasa et des colonnes de fumée et d’étincelles s’élevèrent vers le ciel dont les étoiles furent cachées.

Elle s’éveilla en sueur et ne trouva plus le sommeil jusqu’à l’aube. Comme la pièce était vide, elle monta sur le pont où veillaient, à moitié endormis, Hermine et Arzhaelig. Ahtifaar se tenait à la proue comme s’il était le roi du monde. Lorsqu’il l’entendit arriver, il se dirigea vers elle et lui tendit une petite perle rose posée sur un morceau de tissu.


- Voici une perle d’identification, chère Nelyn. Avalez-la et elle vous révélera tous les pouvoirs d’un objet magique aux propriétés inconnues. J’ai pensé qu’elle pourrait vous être utile. Et prenez également cette huile de résistance magique, qui vous protégera des créatures malveillantes. J’en confie une à chacun de vous, on ne sait jamais. Levez-vous tous, la Forêt de l’Orée est en vue !cria t-il à la cantonade.

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Cet effrayant individu possède d'étranges traits félins. Sa peau sombre et son regard acéré accentuent son aspect terrifiant.
Bien qu'il respecte la hiérarchie et les lois de l'Assemblée, Ahtifaar est loin d'en estimer la plupart des membres. La crainte qu'il inspire à ses élèves ainsi qu'à ses collègues n'en fait pas moins un enseignant de mérite.


En effet, droit devant eux, une fine ligne sombre à l’horizon marquait la fin du désert. Elle s’étendait du nord au sud sur des dizaines et des dizaines de lieues, et de ce point de vue semblait aussi vaste que la Haute-Forêt.
Il ne fallait cependant pas s’y tromper : celle de l’Orée était bien plus étroite, et d’après les cartes, on pouvait en théorie la traverser depuis son côté occidental vers son côté oriental en deux ou trois journées de marches. Au-delà s’étendait la région de la Mer de Lune.

Tandis qu’ils commençaient à perdre de l’altitude pour pouvoir atterrir à la lisière de la forêt, un étrange phénomène se produisait au nord. D’énormes masses nuageuses s’étaient rassemblées au loin, et semblaient tournoyer lentement. Au centre de ce sombre mastodonte, les nuages tournoyaient plus vite, et commençaient à former une formidable tornade. De violents éclairs semblaient provenir de l’intérieur des nuages. Le spectacle était grandiose, mais quelque peu inquiétant, d’autant plus que l’air du matin, auparavant assez lourd, devenait subitement plus frais et le vent se mettait à souffler plus fort, les emmenant trop au nord.

Arzhaelig joua de sa flûte pour redresser la trajectoire, et ils parvinrent, tant bien que mal, à se diriger vers l’orée de la forêt. Avisant un endroit plat et reconnaissable par plusieurs grandes pierres dressées, le petit équipage donna des pieds et des mains pour y amener leur bateau somme toute assez lourdaud, dès qu’il s’agissait de le manœuvrer. L’atterrissage fut assez violent du fait des bourrasques, mais le Dragon s’en tira sans nouveaux dommages.


- C’est là que nous nous quittons ! Je vous propose de cacher le disque de contrôle quelque part près du Dragon. Prenez tout ce dont vous aurez besoin avant de partir. Arzhaelig, je tiens à vous donner ceci, déclara t-il en lui tendant un étui de cuir. « Il s’agit d’un étui d’émission. Mettez un parchemin avec votre message dedans, et je le recevrai dans mon propre étui dans la seconde qui suit. Je compte sur vous pour me dire comment avance les choses, si vous en trouvez le temps. Par ailleurs, voici une autre fiole d’huile de résistance à la magie. »

« Bonne chance avec les fées ! lança t-il au groupe avant de s’éloigner en prenant Elloan sur son dos. Lorsqu’il se fût éloigné d’une vingtaine de mètres, il incanta brièvement, et disparut.

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Cet effrayant individu possède d'étranges traits félins. Sa peau sombre et son regard acéré accentuent son aspect terrifiant.
Bien qu'il respecte la hiérarchie et les lois de l'Assemblée, Ahtifaar est loin d'en estimer la plupart des membres. La crainte qu'il inspire à ses élèves ainsi qu'à ses collègues n'en fait pas moins un enseignant de mérite.



Bienvenue dans la Forêt de l'Orée...