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La Taverne des Royaumes Oubliés > Lieux alentours > Dans l'ombre de Siluvanede [Thüldae] |
écrit par: Lómion Nerdanel Jeudi 30 Avril 2015 à 15h51 | ||||
Le dix septième jour de la griffe du couchant – année des dragons renégats 17 Chess 1373 CV Lieux : Haute-Forêt - Thüldae Horaire : Début de matinée Température la plus basse : -12 °C Température la plus haute : -7 °C Température effective : -18 à -13 °C Précipitation : Aucune Vent : secteur Ouest 24 Km/h entraînant une température ressentie – 6°c. Humidité relative : Matin - basse ; Soir - basse Phase de Séluné : 1ème quartier Nombre de d'heure de Jour : 12 heures 30. Nouvelle aube : 05 h 45. 1ère session du haut conseil MJ Narration: Tous ela faisait maintenant plusieurs lunes que les gardiens, envoyés enquêter sur la disparition de l’ambassadeur Ny’Ath’Myi, étaient rentrés de leur mission. Bien qu’Isorion ait tout fait pour garder secret leur compte rendu, des rumeurs circulaient dans la cité. Le protecteur en était conscient mais il se devait d’attendre la tenue du haut conseil pour avertir la communauté du saule argenté. Trop de choses étaient en jeu … Le Sae’Tel’quess était arrivé tôt autour de la grande table de bois du Caercilcarn. Effleurant les gravures ornant le mobilier, il songeait à ces nouveaux spectres qui ombrageaient la cité sylvestre. Il aurait souhaité que cette réunion se fasse plus tôt afin de mieux appréhender cette épée de Damoclès mais de nombreuses questions demandées des réponses et agir sans ces connaissances se serait révélé néfaste. Ne disait-on pas que prendre des flèches sans les avoir empenné n’avait jamais garni la table du chasseur ? Telle était la philosophie elfique qui ne supportait aucune hâte mal placée. La quiétude régnait sur ce lieu créé par la magie de l’archidruide Trondhalë et de la prêtresse Aëlariel. Et fort de leur enseignement, Isorion tentait de rester serein car dans ce lieu, toutes les décisions qui ont été prises ont toujours servis au mieux les intérêts de Thüldae. Un grand poids posé sur les épaules du protecteur de la cité sylvestre mais cela ne devrait en rien altérer son jugement. Autour de l’elfe, de majestueux chênes s’étendaient sans fin apparente, chaque ramure s’entrelaçant de tous côtés, si bien qu’ils formaient une magnifique barrière végétale qui se prolongeait vers le ciel. La lumière du jour ainsi tamisée amplifiait l’impression de quiétude du lieu. Nulle entrée ne semblait exister mais Isorion tourna la tête et vit les branches s’écarter comme un rideau faisant entrer les protagonistes d’une œuvre théâtrale. Ce spectacle, chaque fois émerveillant, a été conçu de sorte à ne laisser entrer que les porteurs de la broche du loup argenté uniquement et ainsi s’avancèrent Adlareth Mil’Emmondill, le haut armathor accompagné de Linwëline Arànir, la ly'Aegisir des gardiens de l'harmonie et Nil’Garith Eärfalas. Puis vint le tour de Shevae'Lyr, la capitaine de la garde sylvestre et Faerl Ilmonthil, l’archiviste, de passer la voûte sylvestre. Enfin les autres Ly’aegisir suivi par Gostegotti l'archiduide passèrent la porte éphémère qui se referma derrière eux dans un bruit de feuilles se rencontrant et de branches craquant sous une brise légère. Le haut conseil, rassemblé par le protecteur en ce dix-septième jour du mois de la Griffe du Couchant en l’année des dragons renégats pouvait commencé. Il y avait suffisamment de place pour tous autour de la massive table et chacun se réunit autour après les salutations d’usage, leur visage dubitatif sur la tournure qu’allait prendre cette réunion. Tous étaient au courant de la situation et bien que des décisions avaient déjà été prises, il ne fallait pas s’arrêter là. La survie de Thüldae et tout l’équilibre de la haute forêt en dépendraient. D’un air calme, le protecteur leva la main afin de réclamer l’attention de tous. Dans son regard pouvait se lire à la fois de la crainte et de la détermination car il était conscient de ce qui était en train de se jouer en cet instant et souhaitait que tous, si ce n’était pas encore le cas, comprennent cela afin d’agir en toute sagesse.
Ces disparitions arrivaient à un moment critique où toutes les forces vives de la cité du saule argenté seraient requises. Il en allait de sa survie, aujourd’hui plus qu’à d’autres moments de l’existence de ce lieu chéri par tant. Isorion refusait de se laisser submerger par ces pressions, mais au fond de lui, il ne pouvait négliger cette petite voie qui lui répétait de manière redondante : *Le moment que tu as tant redouté depuis le renouveau de Thüldae est-il arrivé ?* |
écrit par: Adlareth Mardi 05 Mai 2015 à 11h04 | ||||||||||||||||||||||||||||
Nil’Garith Eärfalas : Ces longs doigts agiles et fins ouvrirent le coffret de bois dans lequel reposait deux petits tubes en métal argenté. L’index porteur d’un anneau d’or glissa sur le premier avant de refermer le couvercle. Il était grand temps pour l’elfe dorée de se hâter. Ce matin là, allait être de ceux que l’on gardait longtemps en mémoire… même de mémoire d’elfe. La magicienne en était pleinement consciente. Cela faisait d’ailleurs plusieurs lunes qu’elle travaillait d’arrache pied pour ce jour. Si Thüldae avait retrouvé le goût des jours s’écoulant paisiblement depuis la fin de Korn et sa reconstruction, il semblait bien que la Cité Sylvestre soit à nouveau à une croisée des chemins. Les dernières nouvelles qui avaient été rapportées par les Gardiens Sylvestres n’étaient pas bonnes et c’était un euphémisme que de le dire. Nil’Garith Eärfalas avait su, dès le premier jour de son arrivée en provenance de l’Île Verte avec Aëlariel, que Thüldae attendrait beaucoup d’elle. Et cela n’avait pas été pour lui déplaire. La magicienne savait se rendre indispensable et, bien qu’elle se refusait de l’admettre, elle aimait ça. Mais là, il y avait beaucoup de vie en jeu. L’avenir même de la Confrérie et de la cause qu’elle défendait pouvait se jouer sur les prochains jours. Et au-delà, c’était toute la Haute-Forêt qui pourrait bien se retrouver dans la tourmente. Si les allégations que les Gardiens Sylvestres Olafr, Thamior et Elandë avaient rapportées s’avéraient exactes, et il n’y avait aucune raison objective de remettre en cause cela. D’autant que les propos avaient été corroborés par la compagne du druide, Lirrathwog, une gnome des forêts qui venait de rejoindre la Confrérie apportant avec elle tout son clan. Ils avaient prit place près de Arnoth la porte sud de la cité du Saule Argenté. Même Myriam Dansemain, une magicienne de la Garde Sylvestre avait abondé dans ce sens tout comme Azur’Ael avant eux. Des démons Fey’Ry avaient été repérés et ils avaient déjà commencé à causer du tort à la Haute-Forêt. Et ce n’était pas Myalië Calitrhand traumatisée par son expérience entre leurs mains qui allait dire le contraire. Linwëline l’avait même envoyé à Mythdaë pour qu’elle se refasse une santé. Marchant vers la sortie du Cœur des Mystères, le coffret de bois sous son bras, la Ar’Tel’Quess était soucieuse. Elle franchit le portail qui la menait sur l’énorme branche d’O’Sutaari. Ce saule argenté aux feuilles d’un reflet argenté atypique était le symbole de la résistance de la Confrérie Sylvestre. Haut de plus de cent cinquante mètres, il abritait en son tronc le socle de la Confrérie et parmi ses branches, il y en avait cinq nettement plus importantes que les autres. Nil’Garith marchait actuellement sur celle qui abritait le sanctuaire des pratiquants de l’Art profane défenseurs de la nature. Elle avait une bonne nouvelle, mais cela était bien peu comparé au déluge promis de désastres qui menaçaient actuellement la Cité Sylvestre. Car les Fey’Ry ne représentaient pas la seule menace qui avait été rapportée ces derniers jours. Non, Lorindol qui brillait de rejoindre les Gardiens des Mystères était, lui aussi revenu avec ses compagnons, le Rôdeur de Solonor nain Godrick Dolrik et cet hurluberlu de druide que l’on nommait Malaric. Eux aussi étaient revenus avec leur lot de mauvaises nouvelles. S’ils avaient été envoyés pour une simple mission d’entre-aide avec une petite communauté gnome, ils en étaient revenus avec l’annonce de la présence d’un saccageur tellurique et d’un dragon vert en colère. Rien que ça ! Si l’humain et son loup avaient été seuls, la Ar’Tel’Quess n’aurait pas été longue à mettre ça sur le compte de la douce folie qui semblait habiter son esprit. Mais, là c’était un nain avec la tête bien sur les épaules, et un elfe doré originaire de la même île qu’elle. Ce denier avait d’ailleurs tout son crédit. La magicienne venait de poser le pied sur la terre ferme. Elle mit à ses pieds de fines chaussures fermées qui ne devaient pas réellement la protéger du froid intense qu’il faisait. La magie palliant aisément à ce petit désagrément. Sa longue chevelure cuivrée lui balaya le visage sous l’effet de ce vent d’ouest. Elle salua hâtivement Anniath d’un hochement de tête. La demie-elfe avait la lourde charge de veiller à l’éducation de ces chères têtes blondes qui étaient l’avenir de Thüldae. Laissant sa robe légère aux reflets d’émeraude, qui couvrait à peine les formes délicieuses de l’elfe doré, flotter au gré du vent, Nil’Garith prit vers le nord pour se rendre au Caercilcarn. Ce lieu, bien qu’elle lui préférait celui de la Colline Dansante était particulier, et ce à plusieurs titres. Entre autre, il mêlait habilement la magie profane à la magie divine. Cela lui fit penser au Seigneur de Mythdaë qui avait cette particularité de jouer avec tous ces aspects de magie. Puis d’une pensée à une autre, elle repensa à son frère Nùmil qui était devenu son homologue dans la Cité Blanche dans le Cormanthor. L’autre havre tout récent de la Confrérie, mais qui déjà apportait son lot d’inquiétude. Un portail qui reliait la Haute-Forêt et l’île de Mythdaë venait de montrer de façon dramatique des signes flagrants d’instabilité. Lähmee Tribal, le dirigeant des Conteurs du Naturel, une des branches composée de bardes et Ina qui veillait sur celle des Gardiens des Feuilles, une composante qui remplissait le rôle de veilleur sur les espaces sauvages qui n’accueillait que des druides en son sein, avaient disparu. Isorion venait de nommer des intendants et il avait chargé la Gardienne des Mystères de les retrouver. Cela avait été sa principale occupation depuis cet évènement. Et chaque fois qu’elle y pensait, elle ne pouvait occulter le fait qu’un jour il faudrait qu’elle affronte les foudres d’Azur’Aël. La Teu’Tel’Quess, Ly’Aegisir des Gardiens de Mystères avait une relation des plus intime avec Lähmee. En mission près de Eauprofonde, il était difficilement supportable de ne pas la contacter pour annoncer le drame. Mais Isorion et Lynwëline avaient été clair sur le sujet. Il ne fallait pas perturber l’ensorceleuse dans sa mission au risque de nuire à sa propre sécurité. Les faits étaient les faits, et le lui annoncer maintenant ne changerait rien à l’affaire. Le tertre était en vue, lorsque la Ar’Tel’Quess sortie de ses pensées en se mordant la lèvre inférieure. Elle chassa ses idées noires de son esprit et se concentra sur le moment présent. Apercevant la monture d’Adlareth, elle sut que le Haut-Armathor était déjà entré. Ce n’était guère une surprise, l’elfe lunaire était sur tous les fronts depuis que la présence possible de Fey’Ry, changeant aussi facilement de forme et d’aspect que de chemise, avait été révélée. Nil’Garith serra un peu plus son petit coffret de bois contre elle et se présenta devant l’entrée du Caercilcarn. Les branches s’ouvrirent pour lui libérer le passage. Juste avant de pénétrer à l’intérieur, quelque chose attira son regard. Ses yeux d’émeraude se posèrent sur un énorme ours qui arrivait au galop dans un nuage de neige qui semblait le poursuivre. L’elfe doré sourit et entra. Linwëline Arànir : O’Sutaari avait cette particularité, entre autre chose, qu’il protégeait particulièrement bien ses hôtes des conditions de vie extérieure. Dans le Boudoir de l’Hexade, l’elfe de la lune finissait de ranger les rouleaux de parchemin dans sa petite bibliothèque. Bientôt, il rejoindrait d’autres étagères qui sauraient les accueillir pour être conservé. Elle releva son joli visage vers la porte, alors que l’on venait de toquer. Elle attendait ce moment, et pourtant la prêtresse de Labelas Enoreth avait sursauté.
Hier soir, après une longue soirée de discussion entre le Haut-Armathor et la Ly’Aegisir des Gardiens de l’Harmonie, ils s’étaient donnés rendez-vous ici. Les branches des Gardiens de l’Harmonie rassemblaient les prêtres et autres serviteurs divins dont les intérêts de leur dieu avaient un rapport plus ou moins profond avec la protection de la nature, mais aussi de tous les Tel’Quessir qui servaient l’une des divinités de la Seldarine. A leur tête, Linwëline, une elfe de la lune originaire de Lunargent était à la fois la Ly’Aegisir, un terme elfique que l’on pouvait traduire par le Loup Protecteur et l’ambassadrice de Thüldae. La prêtresse avait ceci en commun avec le Haut-Armathor de la cité sylvestre qu’ils avaient perdu l’être cher lors de la bataille qui les avait opposé au démon Korn et ses sbires goblinoïdes. Elle avait souffert, et elle avait même bien failli tout laisser tomber à la mort de l’archidruide Trondhalë. S’était sans compter sur la force de persuasion d’Isorion qui l’avait poussé à repartir de l’avant. Avec courage, elle avait donc entreprit la reconstruction du village. Lorsque le Haut Conseil Sylvain du Nord demanda à Isorion et Linwëline de refonder la Confrérie, ils acceptèrent. Mais la prêtresse se retira de la direction de la guilde. Laissant à Isorion le rôle de Protecteur, elle s’occupa quant à elle de renforcer les relations extérieures de la Confrérie. Et il se pourrait bien, que dans les jours qui allaient venir, tout son travail trouve un sens nouveau. La porte du Boudoir de l’Hexade s’ouvrit, et un autre Teu’Tel’Quess passa la tête à l’intérieur du petit bureau qui avait été mis à la disposition de la prêtresse. Il se trouvait au sein même du tronc du Saule Argenté, et restait sobre bien que très fonctionnel. Les grands yeux amandes s’étirèrent un peu plus lorsqu’un sourire convenu fendit les fines lèvres de l’elfe. La prêtresse portait un pantalon de cuir noir qui soulignait des jambes fines et musclées, tandis qu’une épaisse chemise de coton brune rehaussée de motifs elfiques dorés lui assurait une certaine chaleur. Linwëline récupéra son lourd manteau de fourrure noir et s’empressa de rejoindre le chantelame. Traversant en silence l’antichambre de la Fraternité, ils débouchèrent à l’extérieur de l’arbre. Un vent froid fouetta leur visage apportant une gifle glacée vivifiante. Sans un mot, les deux Teu’Tel’Quessir se regardèrent et pouffèrent de rire… il faisait froid. Linwëline regarda danser les mains de l’Armathor qui lançait son incantation quotidienne. Une monture magique sous forme d’un bel étalon à la blancheur immaculé apparu. Il n’y avait pas bien loin pour se rendre au Caercilcarn. Pour autant à cheval, cela irait bien plus vite qu’à pied. La Gardienne de l’Harmonie monta derrière l’Armathor et se serra à lui pour garder sa chaleur lorsque la monture s’élança. Il n’y avait pas grand monde sur les chemins à cette heure-ci de la journée, aussi le cheval progressa à vive allure. Pendant le trajet, Linwëline repensa à ce qui était en jeu. Cela ne faisait pas si longtemps que cela que la Confrérie avait failli disparaître. A l’échelle d’un elfe, c’était il y avait deux minutes. Et voici, que la cité du grand Saule Argenté était à nouveau sous le joug de plusieurs menaces. Il fallait croire que se serait son lot quasi quotidien. C’était surement le prix qu’il fallait payer pour assurer l’équilibre naturel dans cette forêt et au-delà. En arrivant au pied du Caercilcarn, qui se trouvait entre la Colline dansante et la Place de la mémoire, les cavaliers mirent pied à terre. Linwëline flatta l’encolure de la monture magique. S’était juste un sortilège, juste une modélisation des puissances de la Toile qui n’avait aucune existence réelle, mais la vision était tellement réelle. Linwëline senti quelque chose d’imperceptible, comme un courant d’air, un mouvement, une présence. Déjà prête à lancer un sort de protection, elle se retourna doucement. Pour se retrouver face à un énorme loup argenté. Elle ne fut pas longue à le reconnaître. Le regard aux yeux laiteux, vide de vie, il ne pouvait s’agir que du Seigneur des animaux qu’Isorion venait de nommer à la tête des Gardiens des Feuilles en attendant le retour d’Ina. Adlareth restait aussi tendu, le chantelame commença à se déplacer de cette façon si particulière qui donnait l’impression d’entamer un pas de danse. Il n’avait pas dégainé sa finelame, mais Ykas restait des plus énigmatique et imprévisible. Il était toujours délicat de savoir qui avait le contrôle de l’homme ou du loup. La bête renifla vers les deux arrivants, les ayant probablement clairement identifiés, il se retourna pour rejoindre le reste de sa meute et partir en courant dans la neige sans le moindre bruit. Lin posa un regard soulagé sur l’Armathor et ils se surprirent à sourire. La prêtesse invoqua son droit de passage, et les branches s’écartèrent pour que les deux premiers membres du Haut Conseil pénètrent dans le Caercilcarn. Adlareth Mil'Emmondill : Lorsqu’il avait décidé de mettre un terme à son exil à la demande de son fidèle ami Isorion. Le chantelame savait ce que l’on attendait de lui. Et il avait eu le temps de faire le point sur les choses importantes de sa vie. Arrivés quelques temps plutôt avec son épouse dans la cité sylvestre naissante, les deux chantelames s’étaient investis pour la cause. Cette idée que la nature était un héritage commun à toutes les races de Faerûn. Qu’il fallait préserver cet héritage pour le livrer aux générations futures, qu’elles soient elfiques ou toutes autres. Il n’oubliait pas non plus que la Haute-Forêt, c’était chez lui, là où il était né, là où il avait grandi. Il avait déjà tant risqué pour sa sauvegarde. S’il était loin d’avoir l’esprit du combattant quand il était jeune. La défense de sa famille, de Raythayllaethor, de sa forêt allait le révéler. Il était devenu un combattant terrible chassant et pourchassant la Horde d’Orque venu du nord. Lui et ses frères les stoppèrent, et les repoussèrent jusque dans les contreforts des Montagnes du Nord. Aidant les communautés qui étaient tombées sous leur joug à se libérer. C’était il y a longtemps, on avait même appelé cette année 1235 du calendrier des Vaux l’année de la Horde Noire. Puis ce fut la découverte du monde, jusque dans le Cormanthor où il avait fait la connaissance de celle qui allait devenir sa femme. Oelmuinn lui avait donné tant de bonheur, mais elle avait aussi été son mentor. C’était elle qui lui avait ouvert la voie à l’art d’être un chantelame. Les entraînements musclés des deux elfes dans l’est de la Haute-Forêt pour amener le Haut-Armathor à ce qu’il était aujourd’hui, l’avait amené à combattre toujours plus avant. Ensemble, ils avaient participé aux batailles du Fort de la Porte des Enfers, et fait face aux démons qui en sortait. Thüldae avait été une découverte, une bouée de sauvetage, un roc sur lequel on pouvait bâtir. Cette confrérie lui avait apporté des valeurs qui donnaient un sens à la vie des Chantelames. Le combat pour le combat n’amenait rien de bon, il n’apportait aucune joie et aucune perspective positive. Avec la Confrérie, Adlareth et son épouse avait trouvé une cause à laquelle ils pouvaient apporter leur art et leur expérience. Et c’était bien ça, une pause dans les conflits perpétuels, un havre de paix à défendre, une idée, une cause noble. Jusqu’au jour terrible de l’attaque de Korn et de sa horde. Thülde n’était pas prête. Elle n’était pas conditionnée à affronter ça, un déluge de feu, d’acier, de magie, de haine et de férocité destructrice. Aujourd’hui encore, le Haut-Armathor se posait la question du pourquoi ? Mais à cette question, il n’y avait aucune réponse. Juste la souffrance de la perte d’un amour, d’une raison qui vacille et d’un gouffre sans fond qui s’ouvre sous vos pieds. Mais là encore Thüldae prouva que c’était bien plus qu’un petit lopin de terre fourré au beau milieu de cet océan de verdure qu’est la Haute-Forêt. Thüldae et Isorion, c’était l’amitié sincère, profonde, un espoir, un rempart… une promesse sur l’avenir. Il fallut du temps à l’elfe lunaire pour admettre que lui et sa femme avait fait le bon choix. Il lui fallu du temps pour savoir qu’elle n’était pas morte pour rien. Combattante du dernier assaut, elle avait poussé Korn dans ses derniers retranchements jusqu’à son explosion qui le renvoyait dans les fins fonds des Abysses qu’il n’aurait jamais dû quitter. Linwëline avait fait son possible pour la ramener à la vie… en vain. La prêtresse de Labelas Enoreth avait depuis son amitié indéfectible. L’elfe lunaire chassa ses idées sombres lorsqu’il toqua à la porte du Boudoir de l’Hexade en cette matinée hivernale. A la demande de la gardienne de l’harmonie, il ouvra la porte et passa sa tête à la chevelure argentée à l’intérieur. Elle était entrain de ranger des rouleaux de parchemin sur son bureau. Le Haut-Armathor de Thüldae patienta, il avait un rôle particulier dans la cité. Isorion, à la demande d’Aëlariel la fondatrice de la Confrérie avait demandé la conception d’une force d’élite chargée de la protection des autorités de Thüldae. Adlareth avait dû batailler fort avec le Protecteur. Leur conception de cette force de prestige n’était pas exactement la même. Finalement un compromis avait été trouvé, il fallait dire qu’Isorion avait des arguments qu’il était difficile de contrer. Il y avait peu, un noble Evereskan un elfe doré avait été nommé Armathor de Mythdaë. Mais il semblait bien que ce titre là, était plus honorifique qu’autre chose. Ce n’était pas réellement du gout du chantelame, mais Isorion gardait la décision finale sur la nomination des Armathors. Et il fallait bien avouer, qu’amener avec soit la promesse d’une citadelle servant de base avancée dans le Cormanthor avait certainement pesé dans la balance. Une chose était certaine, avec ce qui se préparait, Thüldae aurait besoin d’Armathors. Et Adlareth comptait bien sur ce conseil pour le faire valoir. Linwëline referma la porte de son étude, ce qui ramena le chantelame au présent. Tous deux avancèrent jusqu’au parvis d’O’Sutarri où la prêtresse braqua un regard de surprise sur lui après une rafale de vent glacial. Adlareth se mit à sourire devant cette surprise et commença à lancer son invocation qui ferait se matérialiser une monture magique à la robe immaculée. Avec la prêtresse en croupe, il fonça au Caercilcarn. Ils étaient les premiers à arriver au lieu où se déroulerait le conseil. Et Adlareth, qui était également en charge de la sécurité de la Cité fut satisfait de constater que les loups, menés par Ykas, assuraient une veille permanente du lieu. C’était aussi leur domaine, et il fallait savoir montrer patte blanche pour y accéder sans problème. Ce qui faisait qu’il y avait finalement peu de Thüldanians à venir dans le secteur. C’était un plus indéniable pour un Conseil secret. Si l’on ajoutait à cela la présence d’une magie puissante qui prenait sa source tant dans le domaine divin que profane et qui était sensé empêcher quiconque de pouvoir scruter ce qui se passait à l’intérieur, Isorion avait choisi un lieu hautement sécurisé. Il y en avait d’autre, mais c’était un bon choix au regard des impératifs sécuritaires d’Adlareth. Ykas était un Seigneur des animaux qui passait au moins autant de temps sous sa forme bipède que sous celle de ce quadrupède. Si bien qu’il était extrêmement difficile de savoir quel était le côté pour lequel son esprit penchait le plus. Mais une chose était certaine, aucune illusion visuelle n’aurait raison de lui.
Aussi après s’être visiblement assuré de savoir qui approchait du Caercilcarn, il reparti sans inquiéter les légitimes visiteurs. Adlareth et Linwëline le savait, ils le reverraient très vite, car lui aussi devait participer au Conseil en tant que nouvel intendant des Gardiens des Feuilles. Au conseil : Peu à peu le Caercilcarn s’était rempli et tout le monde semblait attentif aux moindres gestes d’Isorion. C’était là sans compter sur Gostegotti et sa ponctualité toute relative. Nil’Garith était arrivée bien avant lui et ne manqua pas le doux plaisir qu’elle avait de pouvoir taquiner l’archidruide.
Nil’Garith savait qu’Isorion avait du mal à se faire à cette idée. Mais chaque fois qu’il évoquait le sujet, c’était un crève-cœur pour la magicienne. La Ar’Tel’Ques n’avait pas sa langue dans sa poche et elle avait pour habitude de toujours être franche avec le dirigeant de la Confrérie. En outre, elle n’était pas partisane de laisser Azur’Aël dans l’ignorance. Elle comprenait les motivations d’Isorion et le Linwëline et elle s’y pliait.
Nil’Garith le savait, elle venait certainement de choquer quelques personnes dans l’assistance. Mais pour l’elfe doré, ce genre de choc était nécessaire. Cela faisait maintenant deux lunes que les Ly’Aegisir avaient disparu. Deux lunes que Thüldae et Mythdaë était coupées l’une de l’autre. Pour la toute jeune sœur de Thüldae, cet isolement devait être critique. C’est ce qui en ressortait des échanges que la magicienne avait pu avoir avec son frère. Mais, ça s’était un sujet qui pouvait trouver une solution. Aussi la belle elfe du soleil, montra un visage moins sévère.
La magicienne savait que c’était certes une bonne nouvelle, mais ça ne résolvait pas complètement la situation. Toutefois, cette solution provisoire devait permettre de pouvoir reprendre une relation avec l’autre havre de la Confrérie. C’était peut-être un rayon de soleil, mais il restait encore beaucoup de nuage à l’horizon. Linwëline manifesta un certain intérêt à ce que venait d’avancer la magicienne. L’ambassadrice de Thüldae avança d’un pas vers la table centrale.
La Gardienne du Cœur des Mystères posa un regard bienveillant sur la prêtresse. Linwëline avait beaucoup œuvré pour que Mythdaë puisse accueillir dans les meilleures conditions l’avant-garde de la Confrérie dans le Cormanthor. Ses questions étaient légitimes sur plusieurs points. Il y avait pourtant un détail qui la gênait un peu.
Le Haut-Armathor ne pouvait qu’appuyer les paroles de la Ar’Tel’Quess. Lors de l’attaque de Korn, le désastre avait principalement dû au fait que la Cité avait été attaqué par surprise. On se doutait que quelque chose se tramait chez les orques, mais tout cela n’avait été qu’un écran de fumée. Pour le défenseur de la cité du Saule Argenté, il était hors de question qu’une pareille chose puisse se reproduire. Le secret, s’il pouvait être bénéfique pendant un temps, ne devait plus être de mise. Tous ceux qui étaient présents à ce conseil étaient dignes de confiance. Mais il revenait à Isorion de fixer les termes du conseil. |
écrit par: Gostegotti Mercredi 06 Mai 2015 à 00h27 |
Gostegotti : - Brrr…. Froid cet hiver est, assurément pas un temps à mettre un gnome à dehors. L’archidruide se retourna vers sa hutte douillette. Jetant un dernier regard sur le petit panache de fumée blanche qui s’échappait du toit en peau tannée, Gostegotti lança une petite prière pour se couper de ce froid glacial que le vent léger ne faisait qu’amplifier. La Feuille masquée lui permettait de pouvoir s’affranchir des affres du temps et l’Archidruide de Thüldae ne se privait pas d’en profiter. Si l’hiver restait absolument nécessaire aux cycles de la nature, ce n’était pas sa saison favorite. Cela remontait à quelques temps déjà, lorsqu'en arpentant le sol de Grand Arbre, il s’ennuyait du repos bien mérité de Mère nature. Le druide retrouvait toute son activité lorsque la sève remontait dans les racines et que le temps de s’occuper de cette belle nature sauvage reprenait tout son sens. Tombant sa capuche, qui laissa son crâne chauve à l’air, Gostegotti entreprit sa marche qui allait le mener vers le Caercilcarn. Ce lieu était de toute beauté. Thüldae refermait bien des trésors et celui-ci faisait parti de l’un de ses préférés. Pourquoi c’était si difficile de le déterminer ? Sans doute à cause de son côté sauvage et peut-être également parce qu’il s’agissait d’un lieu hautement symbolique. Nombre des grandes décisions qui avaient orienté la vie de la Cité Sylvestre avaient été prises au sein-même de ce lieu unique. Et d’autres encore le serait. C’était d’ailleurs bien dans cet objectif qu’il se répondait séance tenante à l’appel d’Isorion. Gostegotti allait maintenant quitter les limites de son bosquet, lorsqu’un énorme ours noir surgit de nulle part et fonça sur le petit gnome des forêts faussement pris au dépourvu. L’Archidruide n’esquiva aucun mouvement et sur son visage un petit sourire en coin se dessina. L’énorme plantigrade continua dans sa lancée et ne dévia sa course qu'au dernier moment, pour faire le tour du druide et lui faire allègrement sa fête, comme les chiens fidèles peuvent le faire pour montrer leur joie de retrouver leur maître. - De bonne humeur, tu sembles être mon jeune ami. Allez vient me voir, de toi je vais avoir besoin. Attendu, je suis et pour une fois, en avance j’aimerai être. L’ours ne se fit pas prier et tomba tête la première sur la neige dure pour que son petit compagnon puisse grimper sur son dos. Les petites mains de Gostegotti se refermèrent sur la fourrure épaisse de l’ours, qui ne devait probablement même pas le sentir. Une fois bien assis sur le coup de la bête, il donna le signal du départ et le plantigrade se laissa guider, menant le druide vers sa destination. En arrivant en vu du tertre boisé, le druide fit ralentir son compagnon animal. Il souffla de dépit en constatant une silhouette féminine en robe légère franchir les branches du Caercilcarn. Gostegotti baissa la tête et ses épaules s’affaissèrent un peu. Lorsqu’il releva son visage, il riait sous cape. Un bruissement à peine perceptible, lui fit tourner la tête juste à temps pour constater que les gardiens du tertre ne s’étaient pas laissés surprendre. La meute de loups argentés veillait, même si elle ne se montrait pas toujours, elle était bien là. Le petit gnome des forêts vit également qu’un beau destrier d’une blancheur surnaturelle était également là. Il se présenta alors sans tarder devant l’entrelacs de branches des chênes qui rendait cet endroit impénétrable et comme enchantées, les branches s’écartèrent d'elles-mêmes pour lui céder le passage. Lorsqu’il entra, il y avait déjà pas loin d’une dizaine de personnes réunies et pas des moindres. Au moins pour cette fois il avait la preuve que s'il était le dernier à apparaître, quelqu’un l'avait au moins précédé de peu. Se contentant d'un simple sourire complice qui en disait long en guise de réponse au petit commentaire de la Gardienne du Cœur des Mystères, il prit rapidement place perché sur son haut tabouret, adapté à sa taille, ses deux petites mains paisiblement posées sur la grande table en bois du Caerlilcarn. |
écrit par: Lómion Nerdanel Dimanche 10 Mai 2015 à 11h55 | ||||
Alnawën : La jeune demi elfe réajusta la fourrure de sa cape lorsqu’elle mit le nez dehors. Son visage gracieux dissimulé derrière sa lourde cape, elle avançait doucement sur le chemin qui allait la mener au lieu de la réunion du haut conseil. A cette idée, elle ressentait une certaine angoisse, peut-être simplement par le fait qu’elle serait la moins expérimentée du conseil ou alors redoutait elle les décisions de ces membres sur certains sujets… Quand Isorion lui avait proposé de devenir intendante de la branche des conteurs du naturel, elle avait accepté comme signe d’un grand honneur. Elle connaissait déjà la plupart des bardes et autres musiciens de la cité et prenait plaisir en leur compagnie. Cependant, maintenant que les responsabilités d’un tel poste se faisaient ressentir, elle craignait de ne pas être la meilleure représentante pour cette branche tristement délaissée. En effet, trop peu de gardiens suivaient cette voie et l'absence de Lähmee n'allait pas aider. Elle se sentait seule devant cette mission d'attirer les gardiens vers les conteurs du naturel. En ces périodes troubles, cette voie peut réellement être salutaire et apporter réconfort, apaisement et conseil pour les gardiens... Quelle ironie, elle qui était passée maître dans l’art de capter l’attention de n’importe quelle auditoire en quelques notes, ne se sentait soudainement pas à même d’affronter un conseil restreint. Sa tristesse semblait bien la diminuer d’une manière qu’elle ne l’aurait douter. La nouvelle de la disparition de Lähmee tribale avait retentit comme un coup de tonnerre pour les bardes de Thüldae. L’elfe sauvage était apprécié de tous pour ces qualités humaines et bien qu’il essayait de le dissimuler, tous savaient qu’il avait grand cœur. Aussi Alnawen et ses frères et sœurs bardiques s’était rassemblés afin de discuter de l'avenir à donner suite aux refus d’Isorion d’envisager quoi que ce soit pour l’instant. Ainsi, fort de cette réunion, la demi-elfe devait porter leur voix au Caercilcarn. Elle passait à proximité des commerces de la cité du saule argenté quand ses pensées allèrent vers la Ly’Aegisir des gardiens des mystères. Elle connaissait ses relations avec Lähmee et se mettait à sa place dans cette épreuve difficile. On lui avait dit qu’Azur’Ael se trouvait sur la côte des épées, loin de toute cette agitation. Mais les mots d’Isorion avaient résonné avec dureté dans son esprit quand il lui avait dit que personne ne devait prévenir l’ensorceleuse de la disparition de Lähmee. Comment pouvait-on agir de la sorte ? L’amour est un sentiment si pur et désintéressé qui devait passer devant toute autre prérogative. Elle aurait très bien pu se faire remplacer dans sa mission et ensemble ils auraient trouvé un moyen de le ramener! Car il y avait un moyen, elle le savait au fond d’elle … Elle était ainsi dans ces pensées lorsqu’elle arriva à hauteur du tertre. Relevant la tête afin de ne pas dévier de son chemin, elle fut saisit d’effroi devant la vision de cet immense loup argenté à moins d’un mètre d’elle. On lui avait dit qu’une meute de loup argenté vivait autour du Caercilcarn mais n’était jamais venu vérifier, tout du moins pas si près, ce qui ajouta à la surprise. Sans mot dire, le loup s’écarta pour la laisser passer mais resta à proximité. Tout le monde ne devait pas être encore arriver pensa la jeune fille de sang mélé qui avança derechef en direction du bosquet secret. Le rideau de feuillage s’ouvrit devant elle pour la laisser pénétrer le lieu dans lequel se trouvait déjà bon nombre de convives. Elle prit place autour de la grande table et attendit le début de la réunion. Le premier sujet choisi par Isorion fut justement la disparition des Ly’Aegisir. L’espoir reposait sur les réponses de Nil’Garith. Alnawën s’attendait à être réconforté car venant d’une personne si proche d’Azur’Ael, rien ne serait négligé pour combler le vide que ces disparitions avaient créé. Elle tomba donc de haut devant les mots de la magicienne. La native de Fort-Olostin laissa l’assemblée continuait de parler mais elle n’écoutait plus et attendit un silence pour prendre la parole.
Alnawën n’avait pas faiblit lors de sa diction, bien qu'elle sentait ces yeux l'inondaient d'une chaude humidité annonciatrice de larmes. Cependant elle regrettait un tantinet les mots et le ton qu’elle avait pu prendre envers Nil’Garith et Isorion. Mais quelque soit la réponse qui lui serait donnée, elle pourrait se dire qu'elle a tout essayé pour faire bouger les choses sur ce sujet. Se reprenant vivement, ces yeux tournèrent vers l'assemblée, elle cherchait du regard un soutien qui ne viendrait peut-être pas... |
écrit par: Isandre Danathaë Mardi 12 Mai 2015 à 07h31 | ||||||||||||||||||||||||
Shevae'Lyr Esquivant d'un déhanchement foudroyant un coup qui aurait dû lui ouvrir la gorge, Shevae'Lyr opéra une esquive féline accompagnée d'un pas de rapprochement, puis elle plongea sa courte lame d'exercice dans le mince écart séparant deux des plaques d'armures de son adversaire, juste au dessus des côtes. Ce dernier grimaça de douleur en lâchant son épée longue et la guerrière elfe termina sa contre-attaque d'un croc-en-jambe. L'Elfe des Bois qui avait pensé un court instant surpasser son capitaine s’étala sans ménagement sur un sol de terre constellé de racines anciennes. Les grands arbres contemplèrent en silence la victoire du capitaine de la garde de Thuldaë, dominés à un jet de pierre vers le Nord par la muraille végétale qui encerclait la cité sylvestre et à l'intérieur de laquelle ils se trouvaient. Shevae'Lyr avait décidé de mener cet entrainement à proximité de Fenn'Fuir, la porte boréale, de par la proximité de la Cicatrice dont la douce chaleur préservait les sols alentour de tout dépôt neigeux prolongé. Cela lui donnait l'occasion de donner quelques dernières recommandations à ses lieutenants avant son départ pour le Grand Conseil.
Elle aida le plus aguerri de ses lieutenants à se relever et termina d'une tape amicale sur l'épaule. Face à la mine déconfite de ce dernier, elle ajouta par devers lui :
Se retournant enfin vers les cinq autres officiers qui avaient suivi l'engagement, elle poursuivit d'une voix ferme :
Le vent hivernal intermittent faisait craquer les ramures des arbres tout autour d'eux, la plupart ayant perdu leurs feuillages caduques. Machinalement, certains des gardes relevèrent leur col. La journée s'annonçait froide, une fois de plus.
Les six lieutenants vinrent placer leur poing fermé contre leur cœur, accompagnant ce geste d'une sobre inclinaison de la tête. - Fidèle et fraternel ! Répondirent-ils à l'unisson. Puis ils s'en furent aux quatre vents, sans un bruit, rejoignant les maisons de guet qui leurs étaient assignées. Satisfaite de les avoir rappelés à la vigilance qui s'imposait en ces heures sombres, l'Elfe mêlant la combinaison inhabituelle de sangs Sy’Tel'Quessir et Ssri'Tel'Quessir se précipita vers le Sud, songeant à ce qui allait être dévoilé à ce conseil sur lequel des nuages noirs semblaient déjà s’amonceler. Bondissant tel un chevreuil entre des arbres transis par le joug hivernal et foulant un sol traitre de racines entremêlées, elle fut au bout de quelques minutes en vue du cercle de chênes vénérables dont les branchages, même s'ils ne portaient par leur feuillage des beaux jours, n'en demeuraient pas moins imperméables à toute scrutation. Elle contourna la circonférence du lieu de réunion afin de rejoindre la zone d'entrée se situant du côté sud puis s'arrêta soudain, en réponse à une brise charriant une odeur qu'elle ne connaissait que trop bien.
Un guerrier massif et au regard mort sortit du couvert d'un large tronc et approcha la capitaine avec prudence, humant l'air de quelques inspirations saccadées.
Remerciant d'un hochement de tête, le chef de la Garde se présenta face au large cercle de chênes dont la traversée semblait impossible tant troncs et branchages paraissaient constituer une futaie infranchissable. Levant respectueusement les deux mains vers les arbres anciens en leur présentant ses paumes ouvertes, elle déclara : "Merci de m'accepter en ce lieu où seules les voix défendant la forêt se peuvent entendre..." Comme pour ponctuer sa tirade, un étroit passage s'entrouvrit tandis que les bois se retiraient face à elle et qu'elle pénétrait le Caercilcarn. En arrivant dans l'espace intérieur, elle constata que presque tous les appelés était présents, assemblés autour d'une massive table centrale et circulaire. La largeur importante du cercle d'arbres et la haute voute de branches entremêlées qui surplombait tout cet espace donnait une fausse impression de petitesse face à ce panorama végétal, mais c'est ainsi que tous devaient se sentir face à la Nature : peu de choses et pourtant au centre de chaque instant. Les débats avaient commencés, aussi Shevae'Lyr se contenta t-elle de saluer les présents en silence, avant de prendre place. Il serait bien temps de faire état de ces échos troublants de migrations animales et gobelines intervenant dans les territoires voisins du Nord-Ouest... |
écrit par: Adlareth Dimanche 17 Mai 2015 à 13h36 | ||||||||||||||||
Nil’Garith Eärfalas : Cette fois-ci, les débats avaient réellement commencés… pour le meilleur ou pour le pire. Mais il était certain que le statuquo qui avait régné jusqu’à présent ne pouvait plus durer. Il fallait prendre des décisions. Là-dessus Nil’Garith était, on ne pouvait plus d’accord avec la décision d’Isorion de convoquer le Haut-Conseil de Thüldae. Pour autant la Ar’Tel’Quess ne s’était pas attendue à la prise de parole d’Alnawën. Non pas qu’elle l’eut considérée comme une potiche, car elle ne l’était assurément pas. Et pour la magicienne l’intendante avait toutes les qualités requises pour tenir ce poste. Bien que pour l’heure, on ne pouvait pas dire que les bardes fussent reconnus comme les plus fervents défenseurs de la nature et que l’Intendante devait se sentir bien seule au sein de cette branche désespérément vide. La Gardienne du Cœur des Mystères n’avait pas passé près de trois siècles à pratiquer son art pour s’entendre dire des inepties pareilles. Si Alnawën l’avait chatouillé de la sorte, il y avait encore cent ans de cela, elle l’aurait regrettée amèrement. Si la douce litanie de la Conteuse du Naturelle avait captivé l’elfe du soleil, la suite lui avait fait dresser les cheveux sur la tête et nettement mit ses nerfs à vif. Issue d’une grande famille de mage venant de l’Île-Verte Nil’Garith Eärfalas n’avait pas abandonné les traditions ancestrales. Elle était une Ar’Tel’Quess. Un peuple bénit et élu par Corellon Larethian lui-même. Elle pouvait être désagréable et arrogante, se sentant supérieur aux autres races, Nil’Garith pensait qu’elle devait être un exemple, un guide pour les autres races qui peuplaient Thüldae. Elle avait fait déjà beaucoup de chemin par rapport aux concepts qu’on lui avait inculqués pendant son enfance et même longtemps après. Encore que ses parents n’étaient pas les elfes dorés les plus obtus de l’Île-Verte, ils passaient même pour des originaux. Mais il y avait des limites que Nil’Garith refusait que l’on franchisse. Et là, Alnawën venait de mettre les pieds dans le plat.
Nil'Garith sentait sa tension nerveuse monter au fur et à mesure qu'elle parlait. Et cela n'était pas bon. L'énervement n'était jamais bon conseiller et s'il fallait remettre la demie-elfe à sa place et lui rappeler le respect qu'elle devait à ses aïeux. Il ne s'agissait pas de lui retirer toute crédibilité. Aussi la magicienne prit le temps de se poser mentalement sans lâcher de ses yeux émeraude la jeune et charmante barde. Poussant un profond soupir, elle prit d'une voix plus calme.
Le regard d’émeraude acéré de la Gardienne du Cœur des Mystères se faisait maintenant plus doux et le ton de sa voix était également plus apaisé. Flottant presque dans cette brume perpétuelle qui couvrait le sol du Caercilcarn, Nil’Garith vint poser sa main fine et légère sur l’épaule de la demie-elfe. De son autre main, elle écarta une mèche de cheveux pour que la Conteuse du Naturel la regarde dans les yeux.
Nil'Garith déposa un baiser aussi léger que la caresse d'une plume portée par une brise légère sur le front de son interlocutrice. Puis elle tourna la tête, vers le Protecteur. Les secrets avaient assez duré pour la magicienne. Il était temps de prendre la destiné en main et Isorion était l'elfe de la situation à niveau là.
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écrit par: Chrysée Vendredi 22 Mai 2015 à 19h53 |
Chrysée : Rien n'était aussi éphémère que la paix. Ou la sécurité... C'était une leçon que la nature même vous enseignez assez rapidement pour peu que vous soyez attentif. Aucun animal, même placé au plus haut de la chaîne alimentaire, ne se laissait jamais berner par ce faux sens de calme. Il fallait toujours se tenir prêt, attentif... Que Thüldae soit donc à nouveau menacée, sa paix risquant d'être irrémédiablement brisée, n'avait donc rien de surprenant à ses yeux. Et si Chrisée n'était pas assez dénuée de cœur pour ne pas avoir souhaité à la communauté une période de repos plus développée, elle acceptait la situation avec le pragmatisme d'une personne ayant l'habitude d'observer ce subtile équilibre. Pour quelqu'un d'aussi « volumineux », bien que personne n'ai jamais eu le mauvais goût de la décrire ainsi, la centaure se déplaçait avec une facilité déconcertante au sein de la foret... Probablement parce qu'il s'agissait là de son environnement naturel désormais. Atteindre le lieu du Conseil lui prit un peu plus de temps que les autres puisqu'elle persistait à parcourir l'intégralité de la Haute Foret, la convocation ne l'atteignant qu'une fois qu'elle avait été au plus loin... Pour autant, elle parvint à ne pas trop se faire remarquer en parvenant à ne pas arriver en tout dernier. La seule difficulté de son « voyage » se présenta sous la forme de la meute d'Ykas. Bien qu'elle salue leur travail et leur éternelle vigilance, cette façon d'être scrutée la mettait mal à l'aise, une partie d'elle profondément consciente d'être face à un groupe de prédateurs pouvant fort bien abattre un animal à la carrure bien plus importante que la sienne. Fort heureusement son passage se fit sans encombres et l'accès au Caercilcarn se révéla à elle... Chrisée reconnaissait pleinement la nécessité de ce rassemblement mais, comme souvent, elle ne se sentait pas entièrement à l'aise. Peut-être parce que, contrairement aux autres Ly'Aegisir et membres du Haut Conseil, elle ne pouvait pas s'installer aussi facilement à la table. Elle avait apprit à assumer sa différence depuis bien longtemps mais il y avait toujours des moments où elle trouvait cela légèrement handicapant. La centaure salua chaque personne présente autour de la table lorsqu'elle prit enfin place, se tenant juste un peu à l'écart de cette dernière afin de ne pas trop surplomber les autres, ce qui pouvait donner une fausse impression de dominance de sa part. Surtout qu'elle ne possédait pas les talents d'orateurs des autres membres du conseil... Une fois que tout le monde fut présent le Conseil put enfin commencer. Bras croisés sur sa poitrine, taciturne, la jeune femme écoutait attentivement ce qui se disait. L'ombre d'une grimace passa fugacement sur ses traits en pensant à leurs compagnons disparus. Il ne restait plus qu'à prier pour qu'ils soient encore en vie, seulement hors de portée... La réaction d'Alnawën lui fit hausser un sourcil. Elle pouvait comprendre qu'elle parle ainsi, pleine de fougue et de passion comme l'étaient souvent les bardes mais il y avait aussi des limites à ne pas franchir. Ils étaient heureusement entre personnes raisonnables et sages, habitués à travailler main dans la main et à se côtoyer. Nil-Garith répondit donc avec la retenue et la sagesse attendues d'elle. Elle envoya tout de même un sourire fugace à destination d'Alnawën. Elle comprenait ses craintes et ne prenait pas ombrage de son emportement... Son regard se tourna enfin vers Isorion, attendant qu'il prenne finalement la parole... |
écrit par: Lómion Nerdanel Lundi 08 Juin 2015 à 17h05 | ||||||||||||||||||||||||
Le dix septième jour de la griffe du couchant – année des dragons renégats 17 Chess 1373 CV Lieux : Haute-Forêt - Thüldae Horaire : Début de matinée Température la plus basse : -12 °C Température la plus haute : -7 °C Température effective : -18 à -13 °C Précipitation : Aucune Vent : secteur Ouest 24 Km/h entraînant une température ressentie – 6°c. Humidité relative : Matin - basse ; Soir - basse Phase de Séluné : 1ème quartier Nombre de d'heure de Jour : 12 heures 30. Nouvelle aube : 05 h 45. 1ère session du haut conseil MJ Narration: Tous es périodes de trouble sont souvent des moments de tension extrême où tous les sentiments sont exacerbés. Les émotions peuvent rapidement prendre le pas et le doute s’installer. La peur est un sentiment naturel et c’est en la maîtrisant que l’on s’élève à une pensée objective et réfléchie. Isorion ne craignait donc pas la peur mais, bien le doute qui l’inspire. Et pour cela seule la confiance devenait le remède. Isorion lisait dans l’esprit de la jeune Alnawen comme dans un livre ouvert. Elle transpirait d’une émotivité telle qu’Isorion en fut touché. C’était là une partie du caractère humain qu’il affectionnait particulièrement. Au fur et à mesure des paroles de Nil’Garith, le visage de la demi-elfe passa de la colère à la gêne et au moment où elle souhaita reprendre la parole le protecteur l’interrompit d’un geste de la main et d’un regard que l’on pouvait interpréter comme paternaliste.
Isorion laissa passer quelques instants, il irait trouver la jeune conteuse du naturel plus tard dans la journée afin de dissiper tout malentendu. Des mots assez durs avaient été prononcés des deux côtés et, pour le bien-être du conseil, ce type de tension devait être dissipé. Il jeta alors un regard d'approbation à la magicienne en réponse à sa dernière question.
La voix était calme, bien timbrée, grave et énergique à la fois. On sentait que le protecteur n'improvisait pas, qu'après de longues et douloureuses réflexions il avait pesé ses mots avant de les dire. Parmi les anciens de la confrérie qui l'écoutaient, beaucoup pensèrent aux temps sombres de l'attaque de Korn, quand les chefs s'adressant à leur hommes tenaient des propos lourds de sens et de conséquences et les hommes de quoi comprendre leur présence et resserrer les rangs.
L’archiviste avait un ton qui tranchait par rapport à celui plus enjoué qu’il arborait d’ordinaire. Il avait le visage plus cerné que d’habitude également, signe des longues nuits à s’affranchir de son devoir et apporter sa pierre à l’édifice. Une pierre qu'il savait des plus importantes car comment entrevoir la victoire si l'on a aucune connaissance de son ennemi...
Il venait de résumer en quelques mots plusieurs mois de recherche. L'elfe des bois passa sous silence la manière dont été décrit les fey'ri dans les ouvrages et surtout de la crainte qu'ils inspiraient. Ce type de détail lui semblait contre-productif pour l'heure. Par contre, il aurait peut-être voulu accentuer plus sur le fait que chaque conflit, guerre déclenché à cause des Fey'Ri avaient engendrés des milliers de morts ... Cependant, il rappela ce qu'il avait lu et qu'avait confirmé en partie les gardiens, à savoir les capacités de ces êtres :
L'archiviste semblait avoir beaucoup à dire sur le sujet, mais le protecteur de Thuldae préféra reprendre la parole afin de donner l'occasion, à tous ceux qui le souhaitaient, d'exprimer leur ressenti devant ce nouveau danger. Avant cela, il voulut amener à l'assistance une réflexion dont la réponse engendrerait bien des différences sur l'appréhension de cette menace!
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écrit par: Isandre Danathaë Vendredi 12 Juin 2015 à 01h34 | ||||||||||||||||||||||||||||
Jenane : Jenane était accoudée à la ballustrade de la vaste terrasse de bois se déployant sur le flanc de l'auberge de l'Esprit Arbre. Nonchalante et portant sa tenue habituelle de rôdeuse, rien ne semblait révéler qu'elle put être sensible au froid mordant de ce mois de Chess. Face à elle, à l'Est, le ciel avait définitivement quitté ses couleurs de l'aube pour laisser planer au-dessus de l'océan végétal qu'était la Haute-Forêt un Soleil hivernal sans tâche. Un vent régulier faisait craquer les ramures majoritairement dénudées tout autour des lieux, mais rien ne semblait distraire l'Elfe de son observation. Après une interminable attente n'ayant aucunement vu la ly'aegisir des rôdeurs de Solonor esquisser le moindre geste, un animal s'étira brusquement à quelques pas d'elle. S'il pouvait sembler qu'il se fut agit de quelque chien longiligne et racé de prime abord, un petit lévrier peut-être, une observation prolongée révélait rapidement qu'il ne pouvait pas plus s'agir d'un chien que d'un chat. L'animal arborant une soyeuse fourrure s'ébroua, suscitant d'étranges vagues à la surface de son corps. Des écailles ondoyèrent fugacement sous le couvert des poils aux couleurs de l'automne... Non, il ne s'agissait décidément pas d'un simple chien. Le quadrupède tourna des yeux ambrés et excessivement malicieux vers Jenane, puis émit une succession rapide de claquements de langues ressemblant à un petit "ta-ta-ta" trompettant. L'Elfe le regarda aussitôt et sourit.
Elle s'étira, faisant rouler ses épaules, puis rajusta l'attache de deux longs couteaux ouvragés qui lui ceignaient les flancs. Prenant le départ, elle salua un Demi-Elfe installé bien chaudement sous les couvertures d'une chaise longue, près de la porte de l'auberge.
L'aubergiste lâcha sa tasse fumante d'une main et lui fit un signe d'acceptation. - Pas de souci, fillette ! Répondit-il avec bonhommie. Ton écuelle t'attendra bien sagement et bien remplie... Compte sur moi ! La Sae'Tel'Quess partit d'une foulée leste vers le Nord, suivie par son étrange compagnon quadrupède. Celui-ci, à peine plus gros qu'un chat, avançait en effectuant à une vitesse stupéfiante de courte ruées, bien que sans un bruit. Se retournant régulièrement pour observer l'avancée de Jenane, il patientait chaque fois que cette dernière l'ait rejointe. L'atteignant pour la centième fois, elle lâcha avec humour :
Un ta-ta-ta affectueux lui répondit et lui valut une caresse. Pourtant, rien dans la souplesse énergique de l'Elfe ne démontrait la moindre lenteur. Bien au contraire. Mais le singulier Baas semblait presque capable d'effectuer le kilomètre les séparant du Caercilcarn en quelques battements de paupières... La ly'aegisir avait fait sa connaissance sur un monde lointain, lors d'aventures à peine croyables. Un archimage à qui elle avait sauvé la vie presque par hasard lui en avait fait don, disant lui confier un Uulmir rare et précieux, et ils ne s'étaient plus quitté depuis. Jenane eu encore l'occasion de saluer quelques thuldanians qui, le long des sentiers neigeux serpentant entre les grands arbres, se hâtaient gauchement vers le couvert chauffé de leurs demeures. Ils allaient les bras chargés de victuailles que la collectivité apprêterait bientôt à l'attention de ses dirigeants, retenus en haut-conseil. N'étant aucunement gênée par la neige, la rôdeuse parvint rapidement aux abords du Caercilcarn. Une meute de loups argentés était présente, entourant un colosse à l'allure barbare mais au regard mort.
A peine eut-elle achevé sa phrase que Baas bondissait dans ses bras. Le guerrier renifla l'air tandis que sa meute s'éloignait avec une mollesse étudiée, ne quittant jamais vraiment l'intruse des yeux.
Elle s'approcha de la barrière de chênes, le singulier Baas blotti dans ses bras, et les arbres s'écartèrent bientôt pour lui livrer passage. Elle en traversa l'épaisseur en une dizaine de pas et fut accueillie par la voix mécontente de Nil-Garith Eärfalas qui lâchait un "Dites-moi intendante, où voulez-vous en venir ? Restez à l'abri du Saule Argenté ?" bien senti. Jenane sourit de nouveau en plongeant son regard dans les yeux affectueux que Baas levait vers elle. Le gratifiant d'une nouvelle série de caresses, elle ajouta :
Lâchant l'animal, la rôdeuse traversa le champ floral occupant la majeure partie du Caercilcarn pour venir prendre sa place autour de la table du Haut-Conseil, le plus discrètement possible... |
écrit par: Sunniva Jeudi 18 Juin 2015 à 01h58 | ||||
Ykas : Ykas restait silencieux voguant dans des pensées lointaines en restant sur sa vigilance recommandé du moment jusqu'au temps ou il se devait lui aussi d'entrer pour le conseil. Après quelques recommandation à sa meute il pénétrait le couvert végétal et décidait de rester debout à l'endroit où il y avait place assise pour lui. Il ne manquait pas la joute qui s'ensuivit entre Alnawën et Nil-Garith n'ayant rien à foutre du savoir comment dire les choses et comment les interpréter comme savait si bien le faire ses proches les elfes, l'homme qu'il était ne se prenait pas la tête à des futilités de la sorte. Préférant le direct sans détours il c'était vu recevoir plusieurs remontrance d'ailleurs sur ces fait verbales et les avait tout repoussé d'un revers indifférents; les loups n'ont pas besoin de paroles, juste des faits et gestes, surtout pour le mâle alpha qu'il était. Reniflant les humeurs présente il avait commencé à faire un tour de table en marchant tranquillement en écoutant les précieuses informations d'Isorion. Ce qui retenait le plus l'attention d'Ykas était bien sur le cours récit de Faerl qui s'ensuivit. La démarche canine de l'humain semblait faire un avec les révélations de Faerl, comme si le récit historique avait une influence sur l'instinct d'Ykas, ce dernier allait et venait autour de la table avec une agilité et une discrétion bien à lui laissant au passages d'une possible évasion, comme si ses incisives voulaient pointé hors de ses lèvres bien dessinées, la bouche avait le coté gauche plus relevé, accompagné d'un léger grognement au ton grave, fut là, son seul dire. Sa marche autour de la table prit fin, son regard mort fit le tour des présents prenant le pouls de leurs réactions tandis que son odorat humait leurs sentiments. La menace était sérieuse, beaucoup plus qu'il ne l'aurait crut et il avait une difficulté à entrevoir l'amplitude de cette mauvaise nouvelle menace. Il n'avait rien à dire mais son corps, comme à l'habitude, parlait de lui même laissant le coté animal transpirer son humeur. Ses poings se fermèrent laissant craquer la peaux de celles-ci. De suite se laissant partir sur son élan instinctif il entrevit toute les difficultés que ceci occasionnerait, à mettre en place une défense adéquate et des rondes de surveillances qui serraient redoublé. L'ennemis semblait puissant et intelligent. Une rage contrôlé s'emparait de lui laissant cette nouvelle nature faire son oeuvre intérieur se permettant ainsi d'aller chercher le meilleur de lui même pour l'ensemble.
Se dit-il machinalement. |
écrit par: Adlareth Vendredi 19 Juin 2015 à 23h09 | ||||||||||||||||||||||||||||
Gostegotti : Les déclarations de l’archiviste et d’Isorion eurent l’effet d’une boule de feu pour ceux qui n’étaient que très partiellement informés de la menace à laquelle la Confrérie allait devoir faire face. Nombre des présents étaient ramenés à des souvenirs lointains par certains des noms évoqués. Ainsi l’archidruide de Thüldae vit-il son regard se perdre au plus profond de sa mémoire, alors qu’il n'était encore qu'un tout jeune gnome des forêts. Ses parents avaient élu domicile à Ascalhorn, il y avait déjà fort longtemps. C'est peu avant la chute de la cité qu'ils émigrèrent vers la capitale d’Eaerlann, Teuveamanthaar, plus connue sous le nom commun de Grandarbres. Bien d’autres jardiniers s’expatrièrent avec eux pour étudier les traditions de la forêt auprès des Elfes, bien plus en harmonie avec la nature que le peuple d’Ascalhorn ne l’aurait jamais été. Ils furent bientôt rejoins par d’autres druides, forestiers et amoureux des arbres. La chute d’Ascalhorn fut suivie par des assauts démoniaques qui provoquèrent l’avènement du royaume elfique d’Eaerlann. Les Tel’Quessir abandonnèrent la cité Teuveamanthaar, ce qui fut un coup dur pour les druides qui perdaient du même coup leurs mentors. Pour autant, ils ne baissèrent pas les bras et le cercle druidique de Grandarbre demeura soudé pour protéger cette cité et les arbres colossaux qui la parsemaient. Pendant près de cinq cents ans, les druides repoussèrent les attaques concertées des hordes d’orques dirigés par les démons. Cela n’était pas sans rappeler ce qui se passait actuellement avec les Fey’Ri. Ainsi les parents de l’archidruide donnèrent-ils naissance, bien que tardivement, à un unique descendant. Gostegotti, natif de Grandarbre, fut baigné dès sa plus tendre enfance dans un respect religieux de la nature. Dès qu’il fut en âge, il participa à la défense du cercle et ses capacités exceptionnelles l’amenèrent tout naturellement à intégrer ce dernier. Replié sur lui-même et vivant dans la confidentialité la plus complète, le cercle s’ouvrit peu à peu sur l’extérieur. Des elfes reviennent en petit nombre et les contacts avec l’extérieur redevinrent inévitables. Une elfe de la Lune du nom de Linwëline, qui s’annonçait comme l’ambassadrice d’une guilde naissante se vouant à la protection de la nature, visita bientôt le cercle druidique. Elle intrigua le gnome des forêts qui était maintenant un druide accompli. Gosttegoti se porta volontaire pour se rendre à Thüldae et faire son rapport sur les motivations réelles de cette organisation. La suite ne fut pas une surprise. Gostegotti se porta garant de la Confrérie et de l’archidruide Throndhalë. Au-delà de ce fait, il choisit une voie nouvelle et resta pour aider cette guilde à s'épanouir jusqu’au décès de Throndhalë. Il reprit la direction du Cercle druidique de Thüldae à la suite de celui-ci. Le fond de l’histoire était-il là ? Faerl venait de donner la réponse qui taraudait l’esprit de Gostegotti depuis des lustres. Ainsi, d’après l’archiviste, les démons qui avaient harcelé Teuveamanthaar n’avait pas dit leur dernier mot. Il était donc possible que, depuis tout ce temps, ce fussent les Fey’Ri qui aient œuvré dans l’ombre. Les propos de Faerl donnaient un sens nouveau à tout cela, conférant par là même des obligations inattendues à l’archidruide de Thüldae.
Il y avait encore beaucoup de questions qui se faisait jour dans l’esprit fertile du gnome des forêts. Chacune de ces questions sans réponse en amenaient d’autres. Le petit gnome des forêts ferma les yeux un moment et poussa une longue expiration. Adlareth : Une chose ne passa pas inaperçu du Haut-Armathor de Thüldae. Expert dans la lecture du langage du corps, il comprit que les annonces de Faerl venaient de secouer profondément l’archidruide. Adlareth, lui aussi, dû mettre en œuvre toute sa maîtrise pour ne pas laisser transparaître son inquiétude. Même si ces dernières étaient d’une toute autre nature. Adlareth avait combattu les démons de Nar Kermhoarth. A cette époque-là, le Haut-Armathor parcourrait la Haute-Forêt en compagnie de son épouse, Oelmuinn. Les deux amoureux s’entraînaient souvent dans les environs de Lothen aux flèches. Adlareth mettait en pratique les leçons de sa femme qui le formait à devenir un véritable chantelame. C'est alors qu’une rumeur parcourut les arbres tel le souffle du vent. Une rumeur qui devint rapidement une véritable menace, car une recrudescence de démons s'échappait de Nar Kermhoarth, lequel était devenu le Fort des Portes de l’Enfer. Sans hésitation, les deux chantelames s’étaient engagés dans ce combat aux côtés de bien d’autres elfes de la Haute-Forêts et même des environs. Le Haut-Armathor et sa femme avaient lutté ensemble sans compter. Les elfes avaient affaibli les démons, mais la victoire serait encore longue à venir. C’est alors que les Menestrels usèrent d’une puissante magie pour détruire le Fort. Finalement, ce fut Turlang le sylvanien qui scella définitivement le passage. Le Haut-Armathor n’avait jamais réellement su pourquoi les démons étaient finalement sortis en aussi grand nombre des Portes des Enfers. Il ne s’était même jamais réellement posé la question. La victoire acquise, le Teu’Tel’Quess aspirait plus à fonder sa famille. Deux ans plus tard, il faisait la rencontre des Gardiens Sylvestres et décida, avec son épouse, de s’installer avec eux pour fonder son foyer. La suite… ne fut malheureusement pas celle qu'il escomptait... Lorsque Faerl Ilmonthil annonçait que les Fey’Ry pouvaient être à l’origine de la manipulation qui avait poussé les humains d’Ascalhorn à convoquer des démons, il donnait une possible réponse à tout ce qui avait suivi. Même s’il y avait encore de nombreux point d’ombre... Par exemple, comment les Fey’Ry avaient-ils pu manœuvrer aussi facilement les descendant Netheril ? Si les Fey’Ri étaient réellement à l’origine de tout ça, comment se faisait-il qu’ils étaient tombés dans l’oubli le plus total ? Adlareth aussi avait son esprit tourmenté, et ce depuis le rapport d’Olafr et de son groupe. Même s’il ne pouvait donner de réponse à ses questions, il avait son rôle à jouer. Les Armathors de Thüldea avaient été fondés pour assurer la sécurité des autorités de la cité du Saule Argenté. Avec cette menace qui le prenait de court, une évidence lui sauta aux yeux : ils n’étaient pas assez nombreux pour remplir cette mission. Le seul Armathor qui avait été promu était Aël’Telàwërith Eowëlathaèldir, mais l’elfe du soleil était aussi le Seigneur de Mythdaë et il était en Cormanthor, avec tous les soucis que pouvait rencontrer l’avant-poste de la Confrérie. Et notamment ce portail dysfonctionnant. Il ne pourrait pas revenir à Thüldae et avait là un titre plus honorifique que réellement utile pour la cité du Saule Argenté. En outre, Adlareth devait également s’occuper de la protection de cité...
Adlareth venait juste d’évoquer ce qui avait été mis en place. Un dispositif qui avait déjà surpris nombre de Thüldanians et de gardiens en retour de missions. Le secret ne pourrait plus être gardé et des décisions devaient impérativement être prises… Rapidement.
S’il n’avait pas eu les responsabilités qui lui incombait, Adlareth se serait porté volontaire pour aller déterrer les Fey’Ri de leur trou. Korn était responsable du sort de sa bien aimée,. S’il avait été manipulé par les Feys, alors le chantelame plongerait avec plaisir ses griffes dans le cœur de ces fiélons. Nil’Garith Eärfalas : Dans son coin, la magicienne avait écouté avec soin tout ce qui venait de se dire. Venant d’Eternelle-Rencontre, elle avait entendu parler par les migrants des démons qui infestaient la Haute-Forêt. Mais à cette époque-là, Nil’Garith avait bien d’autres préoccupations. Comme celle de parfaire son art pour intégrer les hautes sphères de la Tour du Soleil, le centre de la magie de l’Île Verte. Native d’une famille secondaire, elle ne voyait pas d’avenir dans la voie qu’elle avait choisie. Aussi, lorsque son amie Aëlariel Damaera, la fondatrice de la Confrérie, lui proposa de venir découvrir la Haute-Forêt, elle n'hésita pas longtemps. C'est là qu'elle se découvrit une véritable utilité et là qu'elle demeura. Toute cette histoire de démons et de Fey’Ri lui demeurait un ensemble de notions très vagues. Elle aurait aimé pouvoir en apprendre d’avantage, mais elle avait eu beaucoup, beaucoup de travail avec le portail. Cependant, elle avait également travaillé sur d’autres petites choses qui pouvaient se révéler utile... La Ar’Tel’Quess s’avança sans mot dire vers la table et y déposa le petit coffret de bois qu’elle tenait jusque-là. De ses doigts agiles et fins, elle ouvrit le contenant. A l’intérieur se trouvaient deux petits cylindres faits d’un métal argenté. Ils portaient de fines gravures rappelant sans coup férir des runes elfiques. Les petits tubes reposaient sur un coussin de velours d’un vert sombre.
Ce n’était peut-être rien de bien extravaguant, mais c’était là la seule bonne nouvelle du moment. Chacun l’apprécierait à sa juste mesure. La Ar’Tel’Quess aurait voulu faire davantage mais, seule, elle manquait cruellement de temps. Linwëline : Linwëline était demeurée à la droite d’Isorion et n’avait que peu parlé jusqu’à présent. L’elfe de la lune, comme tous ceux qui avaient été présents lors de l’attaque de Korn, était quelque peu bouleversée par tout ceci. Certes, cela faisait un moment qu’elle était informée de tout cela, mais l’entendre dire à haute voix devant le Conseil conférait une certaine réalité à ses craintes les plus profondes...
L’Armathor posa un regard froid sur la prêtresse du Donneur de Vie. Il n’y avait pas d’hostilité, mais tous les deux avaient une vision bien différente de la manière de procéder...
Linwëline ne répondit pas. Elle le savait tout aussi bien que son ami, il n’y avait qu’une réponse possible.
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écrit par: Lómion Nerdanel Lundi 06 Juillet 2015 à 12h04 | ||||
Alnawën Galadh : La conteuse du naturel avait donc rongé son frein et laissa le dernier mot à Isorion. Elle estimait énormément cet homme qui lui avait fait confiance. C’était maintenant à son tour de lui rendre la pareille. Elle reconnaissait ne pas avoir pris de gant dans son discours et n’en attendait pas spécialement en retour. Heureusement pour elle, Alnawën s’était avec le temps habituée aux pics et diverses agressions verbales concernant son ascendance. Elle n’en prenait plus ombrage depuis plusieurs années. Elle était le fruit de la passion, ce qui n’était pas toujours le cas de ces détracteurs. Peut-être est-ce une piste à suivre … elle n’en avait cure et laissait ces réflexions psychologiques à d’autres. A’Tel’Quess, N’Tel’Quess, etc n’étaient à ses oreilles, pas assez (ou trop) pointues aux goûts de certains, que des mots plats et creux. Née d’une musicienne humaine renommée dans de nombreuses auberges et tavernes des Marches d’Argent et d’un elfe des bois reconnu autant pour ses capacités martiales que profanes, Alnawën vécut une enfance calme et épanouie à Fort-Olostin, petite ville en lisière nord de la Haute-Forêt. Elle fit très tôt montre de grandes capacités musicales, tant par la technique que par la passion qu’elle savait instinctivement intégrer en chacun de ses morceaux. Sans même qu'elle ne s’en rende compte, sa musique touchait au cœur les divers publics devant lesquels elle se produisait, certains allant jusqu'à se sentir galvanisés après l'un de ses récitals. Comme si, peu à peu, elle commençait à dévoiler une magie profane à travers sa musique… Arthoril, son père, est natif d’une tribu d’elfes des bois installée en plein cœur de la Haute-Forêt et qui répond au nom de Thüldae. Pour des raisons qui lui furent propres, ce Sae’Tel’Quess quitta sa tribu pour parcourir le monde, ce qu’il fit de nombreuses années durant, améliorant ses capacités martiales et magiques. Mais il finit par trouver une chose qu’il n'attendait pas : l’amour. Une passion qui ne pourrait avoir qu'une fin tragique, son cœur s'étant épris d’une humaine à la longévité bien trop courte mais qui avait su conquérir en lui un amour fort et sincère et dont le fruit fut Alnawën. Arthoril voulut revoir son ancienne tribu. La Haute-Forêt lui manquait et, devenu un elfe accompli, il demeurait en quête d'un but qu'il n'avait pas encore trouvé. C’était assez risqué, car rien ne pouvait assurer que sa famille serait bienvenue là-bas. Mais il eut la surprise de découvrir que sa tribu avait bien changé car une prêtresse de Labelas Enoreth avait réussit à faire pencher l’archidruide Trondhalë en faveur d’une cause qui semblait des plus nobles : fédérer toutes les bonnes volontés œuvrant à la protection de la Nature et de ses enfants. Sa rencontre avec Linwëline fut éminente et salutaire car, en conclusion de celle-ci, le père d’Alnawën prit une décision qui marqua un changement pour la famille Galadh : leur installation définitive dans la cité du saule argenté. Il fallait avouer que le clan qui vivait autrefois refermé sur lui-même s’était ouvert aux étrangers, mutation impensable auparavant et qui allait faciliter l'intégration de la petite famille multi-raciale... Pendant plusieurs années, la famille Galadh vécut heureuse au sein de Thüldae. Alnawën y fit la connaissance d’une amie de sa mère, une barde elfe de la lune qui s’appelait Aéris. Une rencontre décisive, car Aéris ouvrit l'Art bardique à la jeune demi-elfe qui y démontra des talents exceptionnels. En Alturiak 1371, Aéris devint la première Ly’Aegisir des Conteurs du Naturel, la branche bardique des défenseurs de la nature. La fille d'Arthoril avait été sensibilisée bien jeune à la cause de cette dernière, à sa préservation et au respect de son cycle. Aussi l’atmosphère de Thuldaë amplifia t-elle ces valeurs. Alnawën fit rapidement sien le combat des gardiens sylvestres. La barde accomplie qu'elle devint avait su grandir et évoluer pleinement au contact des habitants de Thuldaë en une appréciation et une estime réciproques. Elle gagna ainsi pleinement sa place dans la magnifique cité sylvestre. Alnawën développa son talent jusqu’au jour maudit de l’attaque de Korn et des ses démons. Arthoril prit naturellement les armes et lutta pour la survie de Thüldae et de son rêve. Mais le malheur frappa et sa femme fut tuée au premier jour du conflit. Arthoril, ne voulant pas perdre sa fille, la fit évacuer en même temps que les autres habitants non-combattant vers Lunargent, avec Linwëline. Lorsque la victoire fut acquise et qu'Isorion décida de donner à Thuldaë une chance de se relever, Alnawën revint naturellement dans la Cité Sylvestre et y retrouva sa place, pour alléger de sa musique le cœur des survivants comme celui des nouveaux arrivants. A sa nomination en temps qu’intendante Ly’Aegisir, son père, capitaine des veilleurs de Thuldaë, que l’on appelle aussi «le pâle », contrastant ainsi avec sa fille plus enjouée, lui avait rappelait l’importance que revêtait une telle place et l’altruisme dont elle devrait faire preuve. La conteuse du naturel le savait parfaitement et ne prenait donc nullement sa tâche à la légère, bien décidé à faire honneur à son mentor tout autant qu’à ses parents. La jeune fille avait donc écouté avec attention les différentes interventions et les questionnements que cette nouvelle menace donnaient à réfléchir. Alnawën était apeurée par l’existence de créatures telles que ces Fey’Ri. Certes Féerune grouillait de monstres peu recommandables mais ceux-ci portaient plus atteinte au fondement de la civilisation et de la race elfique. Ils étaient des abominations, des êtres contre natures qui n’auraient jamais du exister.
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écrit par: Chrysée Lundi 06 Juillet 2015 à 21h16 | ||||||||
Chrysée : La centaure cachait fort bien ce qu'elle pensait derrière un visage de marbre mais un fin observateur pouvait probablement sentir son malaise. Il suffisait pour cela de remarquer sa queue qui ne cessait de fouetter l'air. Ce n'était pas uniquement dû à la gravité des nouvelles qui leur étaient données mais aussi au passage d'une certaine personne à proximité d'elle. Ce n'était pas quelque chose de très marqué mais le mouvement constant d'Ykas autour de la table, et sa nature lupine principalement, ne lui permettait pas de se focaliser uniquement sur leurs orateurs. Une partie, plus primitive, de son esprit ne pouvait s'empêcher de se focaliser sur lui, faisant en sorte de toujours savoir où il se trouvait. La mention des orques ne manqua pas de faire froncer le nez à Chrysée, seule réaction qu'elle laissa transparaître... Cela en disait long sur ce qu'elle ressentait vraiment. Bien qu'on ne puisse pas dire que la jeune femme soit une créature assoiffée de sang, elle ne portait absolument pas les peaux vertes et leurs cohortes dans son cœur. Malheureusement la situation ne pouvait pas être aussi « simple » qu'une invasion de leur part... Il fallait que le destin leur réserve l'attention d'ennemis autrement plus coriaces. Les Fey'Ri... Visiblement les drows n'étaient pas les seuls « cousins » à éviter à tous prix dans la grande famille des elfes. Malheureusement, ou heureusement, Chrysée était encore trop jeune pour pouvoir prendre pleinement conscience des conséquences de leur retour... De toutes les informations que Faerl put leur offrir, ce fut le fait qu'ils pouvaient prendre n'importe quelle apparence qui l'inquiétait le plus. C'était une capacité qui leur offrait un sérieux avantage sur eux et pouvait très bien provoquer la perte de Thüldae s'ils ne s'organisaient pas en conséquences... Fort heureusement elle n'était pas la seule à comprendre qu'il s'agissait là d'un détail à régler au plus vite et elle ne put s'empêcher de se détendre, bien que très légèrement, en entendant la solution proposée par Nil-Garith...
Bras toujours croisés, sourcils légèrement froncés, la question avait été posée à Ëarfalas sur un ton égal... Effectivement, si ses tubes avaient le mérite d'être utilisables par tous et, surtout, d'être « portables », le Caercilcarn deviendrait rapidement un refuge d'importance puisqu'il ne pourrait pas laisser passer les Fey'Ri. Normalement... Du moins pour ce qu'elle en comprenait. Ils allaient devoir se montrer particulièrement prudents et éviter toute discussion importante hors de ces lieux... Alnawen avait aussi raison de s'inquiéter pour les familles des Gardiens, bien que n'étant pas en possession d'une broche, ils n'en étaient pas moins à défendre... Bien que consciente qu'une paix éternelle soit une notion purement utopique, elle ne s'était pas non plus attendue à de telles menaces. Cela lui paraissait beaucoup à la fois... Les Fey'Ri semblaient être des adversaires formidables mais ajouter la présence menaçante d'un dragon vert à proximité ne faisait que diminuer leurs chances de limiter les dégâts. Car la jeune femme ne se faisait pas d'illusions, ils ne sortiraient pas du conflit qui se profilait à l'horizon sans de sérieux dommages...
Comme l'avait si justement souligné Adlareth c'était potentiellement se jeter dans la gueule du loup... Mais ils n'avaient pas vraiment le choix, ils avaient besoin d'en savoir suffisamment pour pouvoir se préparer. Il était hors de question que Thuldae tombe... Si la situation ne portait pas vraiment à l'optimisme, les personnes les plus sages et les plus compétentes qu'elle connaissait étaient réunies ici. Elle ne doutait pas qu'ils parviendraient à trouver une solution ou, du moins, un plan d'attaque qui leur permettrait de ne pas être pris complètement au dépourvu. En cela elle ne pouvait pas vraiment leur offrir grand-chose hormis ses compétences martiales, sa loyauté et probablement sa vie... |
écrit par: Lómion Nerdanel Samedi 11 Juillet 2015 à 17h24 | ||||||||||||||||||||||||||||
Le dix septième jour de la griffe du couchant – année des dragons renégats 17 Chess 1373 CV Lieux : Haute-Forêt - Thüldae Horaire : Milieu de matinée Température la plus basse : -12 °C Température la plus haute : -7 °C Température effective : -18 à -13 °C Précipitation : Aucune Vent : secteur Ouest 24 Km/h entraînant une température ressentie – 6°c. Humidité relative : Matin - basse ; Soir - basse Phase de Séluné : 1ème quartier Nombre de d'heure de Jour : 12 heures 30. Nouvelle aube : 05 h 45. 1ère session du haut conseil MJ Narration: Tous ans la cime des arbres dominant ce lieu magique pouvait s’entendre le bruissement des feuilles s’agitant sous la froide brise de ce mois de Ches. Ces quelques instants paisibles et rassurant, que la plupart des présents ne semblaient pas saisir, contrastaient avec l’atmosphère lourde et concentrée imposée par ce haut conseil. Tous les protagonistes de cette réunion restreinte étaient maintenant bien au fait de l’importance des faits et gestes qui allaient être décidés par cette assemblée. Bien que les apparences donnaient l’avantage à leur ennemi, la confrérie ne se laisserait pas devancer sur ce tableau là. Aussi Isorion, le protecteur de la cité, ne ménagerait aucun effort pour prendre le devant sur ces êtres malfaisants et hostiles autant à la haute forêt qu’à tout Féerune.
L’attitude d’Isorion changea à ce moment là, comme s’il était gêné par une pensée ou bien, sur un sujet en particulier, de trop nombreux arguments s’étaient battus intérieurement pour finalement laisser place à une solution qui ne lui était pas pleinement confortable. * C’est la solution la plus sage* se disait t’il pour se rassurer …
Le protecteur se tourna un instant vers le haut-Armathor. Ce dernier était un ami et un confident et bien que son style différé de celui d’Isorion, sa pertinence était toujours appréciée et son avis des plus importants. L’elfe des bois s’avait qu’il avait raison et que la cité n’avait probablement pas connu pire situation depuis Korn mais cette fois ils ne se laisseraient pas surprendre. Ils avaient beaucoup appris par cet événement tragique et l’expérience devait parler cette fois.
La présence de Nil’Garith était une bénédiction pour la cité. Il n’avait de cesse de se le dire et le contenu de ce coffret confortait ce sentiment chez l’elfe. C’était évidemment un objet fort utile qui trouverait une bonne place chez les veilleurs ou dans la branche des armathors. Il en faudrait effectivement davantage mais à choisir Isorion préféra lancer un sujet qui aurait le mérite d’amener une protection non négligeable face à ces monstres aux possibilités difficilement soupçonnables
Il fallait mettre toutes les chances de leur côté pour faire pencher la balance et rendre la tâche la plus ardue possible aux demi-démons. L’art de la toile ne devait en aucun cas être délaissé dans leur stratégie, et encore moins face à des créatures réputés pour leur pouvoir arcanique. Isorion fut satisfait de voir que la jeune conteuse du naturel avait la sagesse de dépasser les mots pour le bien commun. Sa volonté de participer à l’avenir faisait chaud au cœur du Sae’Tel’Quess et n’en fut que plus satisfait de son choix.
Faerl n’avait pas mâché ces mots et le silence qui l’avait succédé en disait long sur les pensées qui traversaient chacun. Mais le protecteur reprit vite la parole pour ne pas laisser le conseil sur cette note musicale… juste mais ne rentrant pas dans la mélodie qu’il souhaitait composé.
Isorion ne s’était pas étendu sur les propos de l’ambassadrice de Thuldaë. Bien qu’il partageait l’entièreté de ces mots, cette vision difficile à percevoir devait faire son chemin dans l’esprit de chacun. Il escomptait beaucoup des missions de renseignements qu’il avait envoyé. A ces yeux c’était leur dernier espoir pour ne plus être aveugle et surtout, ne plus réitérer la même erreur qu’au temps de Korn. Pour l’heure, il ne pouvait qu’espérer et s’en remettre à la seldarine. |
écrit par: Lómion Nerdanel Lundi 10 Août 2015 à 12h23 | ||||||||||||
Le dix neuvième jour de la griffe du couchant – année des dragons renégats 19 Chess 1373 CV Lieux : Haute-Forêt - Thüldae Horaire : Début de matinée Température la plus basse : -9 °C Température la plus haute : -1 °C Précipitation : Aucune Vent : secteur Ouest 0 Km/h entraînant une température ressentie – 9°c. Humidité relative : Matin - basse ; Soir - modérée Phase de Séluné : 1ème quartier Nombre de d'heure de Jour : 12 heures 30. Nouvelle aube : 05 h 42. 2e session du haut conseil MJ Narration: Tous a température s’était un tantinet radoucie ces derniers jours, bien que le froid fut toujours prenant et continua de maculer l'immense plaine blanchâtre d’une couverture givrée du plus bel effet. Le redoux semblait vouloir percer peu à peu et bientôt le vert redeviendrait la couleur dominante, tel qu’il en avait toujours été et qu'il le serait bien après la disparition du doyen des elfes et de ses enfants. Les membres du conseil s’étaient avancés le pas lourd en cette matinée de deuxième session du haut conseil, comme si le poids de la connaissance leur eut pesé plus que la difficulté à se mouvoir en cette neige durcie. Le savoir nouvellement acquis leur était resté en tête telle la musique répétitive à laquelle ils ne pouvaient cesser de penser. Ils avaient eu le loisir de retourner les problèmes en tous les sens, au point d’en laisser certains insomniaques. Oui, ce genre de savoir avait un prix et les sessions à venir n’allaient peut-être pas arranger la qualité de leur repos car le haut-armathor semblait bien avoir raison : la cité n’avait pas connu de menace plus conséquente depuis Korn l’abhorré ! Les débats purent reprendre où ils avaient cessé, deux jours auparavant. Une assise plus longue que la précédente donc, bien qu’avec moins de renseignements en comparaison, mais des avancées décisionnelles d’importances fleurirent. Surtout, un dialogue fraternel fut maintenu entre chaque membre. Le temps laissé disponible entre les séances s'était finalement révélé bénéfique et chaque sujet avait pu murir comme l’avait souhaité Isórion. Le premier sujet d'importance porta sur la transmission de leurs informations aux alliés de Thuldaë. Le conseil déclara qu’il était prématuré d'aller en ce sens, bien que des réticences se fissent entendre. La majorité se rallia aux appels à la prudence du Protecteur. En second lieu, Nil’Garith révéla que la création d’un mythal ou d'une illusion d’une ampleur apte à dissimuler la cité sylvestre toute entière était impossible à son échelle. Seule la réunion d’un cercle de pratiquants de la haute magie elfique, pourrait réussir un tel prodige arcanique. Selon la gardienne du cœur des mystères, seuls les pratiquants d’Éternelle-Rencontre seraient aujourd'hui capables d'accéder à une telle prouesse, ce qui nécessiterait d'aller plaider la cause de la Confrérie auprès de la reine Amlaruil. En ce sens Aëlariel Damaera, fondatrice des gardiens sylvestres et actuelle émissaire auprès de la reine d'Eternelle rencontre pourrait sûrement aider. Cependant, cela impliquerait également la révélation d'une présence avérée des démons Fey’ri, avec des renseignements précis allant dans ce sens… Éléments qu’ils ne pouvaient hélas fournir pour l’instant ! Au sujet des deux tubes magiques conçues par l'elfe dorée, décision fut prise qu'ils soient confiés aux capitaines des Veilleurs Karthad Dikos, à Arnoth, la porte Sud, et Eruin Tath'Ran de Lamoth, la porte Est. Renoth, la porte Ouest, verrait son portail clos, tout comme l’accès par Simoth, la porte Nord. L’objectif était de libérer des effectifs afin d'organiser un roulement sur les deux portes laissées ouvertes et permettre aux Veilleurs d’avoir un peu de repos. Le second objectif était de garnir le sommet d'Angarrhid afin d'améliorer la défense aérienne tout en assurant aux gardiens des vents le maintien d'une patrouille volante constante de deux Aquiliers, avec une réserve d’intervention si l’alarme venait à être sonnée. Le conseil donna ensuite son aval pour le recrutement de nouveaux armathors. Il fut laissé aux soins d'Adlareth, le haut-armathor de la cité, de présenter à Isórion la liste de ceux qu’il estimait aptes à remplir cet office hautement respecté. Après un intermède, ce fut au tour du sujet le plus clivant d'être étudié au sein du caercilcarn. Il fallait bien avouer qu’envoyer des gardiens en missions aussi périlleuses n’avait jamais été chose aisée et Isórion était le premier à le savoir. Les risques devaient être pesés, tout comme les bénéfices. Adlareth réitéra ses craintes car il avait combattu les démons de la porte des Enfers et l’éventualité d’envoyer des frères et sœurs vers les potentiels conjurateurs de ces démons ne l’enchantait pas du tout. Cependant, dans l’ensemble, chacun convint qu'il n'était pas possible de demeurer aveugle et que prendre un coup d’avance sur l'ennemi Fey'Ri était urgent. Le protecteur mit fin aux débats en expliquant que Lómion Nerdanel, le porte-parole de la cité, reviendrait bientôt de mission avec - il l’espérait grandement - les réponses qui leur manquaient. En effet, s’ils arrivaient à faire la lumière sur la menace Fey’ri, réunir tous les peuples elfiques de Haute-Forêt serait alors chose aisée. Au besoin, avec l’aide d’Evereska et d’Éternelle-Rencontre, ils pourraient achever le travail entrepris de longue date par leurs ascendants. En plus de sécuriser la Haute-Forêt et de parachever cette œuvre, cela assurerait à la confrérie une position d'envergure sur l’échiquier du Nord-Ouest de Faërun. L’équilibre de Haute-Forêt pourrait s’en trouver bousculé pour les siècles à venir ! Le vingt et unième jour de la griffe du couchant – année des dragons renégats 21 Chess 1373 CV Lieux : Haute-Forêt - Thüldae Horaire : Début de matinée Température la plus basse : -12 °C Température la plus haute : -7 °C Précipitation : Aucune Vent : secteur Ouest 40 Km/h Humidité relative : Matin - basse ; Soir - modérée Phase de Séluné : 1ème quartier Nombre de d'heure de Jour : 12 heures 30. Nouvelle aube : 05 h 39. 3e session du haut conseil MJ Narration: Tous e porte parole de la cité était arrivé discrètement la veille. Certains purent le voir traverser la porte Est de Thuldaë en milieu d’après midi, son palefroi éreinté par une course effrénée, et prendre la direction d’O'Sutraari pour n'en ressortir que bien tard dans la soirée. La prochaine date de séance du haut conseil n’avait pas été actée, dans l'attente du retour de Lómion à Thuldaë, aussi chaque membre reçu t-il aussitôt l'annonce d'une réunion prévue au lendemain matin. Les réponses que rapportait Lómion seraient-elles celles attendues ? En ce vingt-et-unième jour de la griffe du couchant, l’air était dégagé et froid, avec un vent mordant cruellement. Lómion s'était éveillé et observait, impassible, le majestueux saule qui s’élevait devant lui, haut dans le ciel. Le port d’un vert profond, inchangé depuis son départ, était la couleur qu’il gardait toute l’année, à la différence des autres feuillus. Comme s’il s’adressait à la Seldarine, Lómion se mit à effectuer une courte prière. Isórion le trouva à cet instant. Le porte parole entendit le bruissement des bottes du protecteur dans la neige toujours présente. C’était d’ailleurs un des rares bruits régulièrement audible en cette partie de la cité depuis ce début de matinée.
Le saule argenté agita ses feuilles au gré des bourrasques de vent glacial en guise de réponse. Lómion n'obtiendrait rien d’autre de sa part. Dans ces friselis se pouvait entendre ce que chacun décidait. Si certains druides affirmaient pouvoir communiquer avec les arbres et interpréter le murmure des branches fournies aux brises d’Aerdrie, sûr qu'un tel personnage serait des plus utiles en ce moment... Ils arrivèrent ensemble au conseil qui était déjà presque au complet. Le retour de l’elfe des bois avait sorti les présents plus tôt que les jours précédents, comme s’ils attendaient tous d'entendre au plus vite ce que Lómion avait à dire. De ses mots, ils semblaient espérer beaucoup et ce dernier en était pleinement conscient. Allait-il demander au conseil de valider une telle folie ?
Effectivement, le porte parole de Thuldaë s'était absenté pendant de longues semaines, laissant maintenant apparaitre un air des plus sérieux. La situation imposait en ce jour un tel masque, mais il était content d'être de nouveau présent dans sa cité bien-aimée, parmi les siens. C'était une sensation que beaucoup de gardiens connaissaient car un retour à Thuldaë n'était jamais anodin, et laissait transparaitre une émotion partagée qui se lisait sur les visages.
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écrit par: Lómion Nerdanel Mardi 25 Août 2015 à 22h11 | ||||||||||||||||
Jenane La ly’Aegisir des rôdeurs de Solonor avait tenu sa place lors de la précédente session du conseil. En tant que chef de l’une des branches principales des gardiens sylvestres, son avis importait beaucoup. Pour Isorion comme pour d’autres. En effet, autant dans la bataille que devant une assemblée, Jenane savait se montrer efficace et faire comprendre rapidement aux personnes situées face à elle comment elle entrevoyait les choses. L'elfe des bois s’était attendue à un tel rapport de la part de Lómion et elle le fixa tout du long afin de ne rien laisser échapper de son discours. Après un léger silence, elle enchaina à la suite du porte-parole :
Avec la vivacité du faucon se lançant vers sa proie, la diplomate avait fait place à la femme d’action. Elle connaissait sa propre valeur et son devoir envers la cité et avait déjà participé à une flopée de missions de reconnaissance et de prises de renseignements de ce type. Entrer en territoire ennemi sans se faire voir et en ressortir avec les informations nécessaires était le genre de tâches traditionnellement dévolues à la branche des rôdeurs de Solonor.
Alors que sa voix s’éteignait, son joli visage se détendit et sa main trouva la fourrure douce et agréable de son compagnon ; Ce dernier s’empressa de la remercier de cette attention par une caresse amicale pour ensuite se remettre dans la position qu’il affectionnait le plus : celle dédiée à la sieste. Alnawën Galadth
C’est le cœur serré que la jeune fille prononça ces quelques vers d’un air plus proche de la narration que du chant. Le danger d’une telle mission était bien réel, mais elle savait que la confrérie ne pouvait rester sourde aux informations que venait de leur révéler l’elfe des bois. Même si cela incluait une bonne partie de subjectivité et de ressenti, cela restait suffisant pour ouvrir une enquête. * La gueule du loup* avait affirmé Adlareth lors de la première session du haut conseil. Effectivement, il semblait bien avoir vu juste, mais jusqu’à quel point ? Elle hésita un moment puis fini par dire :
Autant ne se lisait aucune crainte sur le visage de la ly’Aegisir des rôdeurs de Solonor, autant pouvait-on sentir sur celui des conteurs du naturel perplexité et serrement, révélant un esprit plus novice en ce genre d’affaire. On la devinait mal à l’aise à l’idée d’envoyer des gardiens risquer leur vie. Devait-elle se proposer elle-même pour cette mission afin de ne pas montrer aux autres la peur qu’elle commençait à voir poindre ? Non, elle devait se ressaisir et ne pas oublier sa place. Elle ferait selon les besoins de la cité et son rôle n’était pas l’infiltration. Pour cela, la confrérie possédait des gens bien plus capables. Cette question la travailla aussitôt : Si cet ordre de mission était accepté par le conseil, qui donc serait envoyé ? |
écrit par: Adlareth Dimanche 30 Août 2015 à 11h02 | ||||||||||||||||||||||||||||
Adlareth : Le récit détaillé du Porte-Parole de la cité sylvestre captivait l’attention du Teu’Tel’Quess. C’était comme s’il plongeait dans les entrailles du passé d’Eaerlann. Et il ne s’agissait pas de la partie la plus glorieuse de cette civilisation qui avait connu une fin brutale, violente et tragique. L’histoire remontait jusqu’à nos jours et la braise qui couvait sous les cendres d’une menace que tous croyaient éteinte pour toujours, mais qui ne demandait finalement qu’un souffle de vent pour rejaillir et emporter les vestiges et les Tel’Quessir descendants de ce lointain passé. Le regard bleuté du Haut-Armathor de Thüldae prit une teinte plus sombre lorsque le nom de Lothen fut évoqué, et d’avantage encore lorsqu’il fut évident que les réponses capables de percer le voile des mystères qui entourait les démons Fey’Ri se trouvaient certainement là-bas. Adlareth connaissait cette partie de la Haute-Forêt et l’idée d’y envoyer des gardiens sylvestres ne l’enchantait guère. C’était bien le moins que l’on puisse dire. Le chantelame garda le silence, perdu dans les brumes d’un souvenir à la fois heureux et triste. Il sortit de ses songes lorsque Jenane se porta volontaire pour se rendre à Lothen. L’elfe des bois ne manquait pas de courage, et elle n’avait absolument rien à prouver à quiconque. Elle était de ceux qui s’étaient battus contre le démon Korn et elle avait survécu au carnage. Même sans compter les multiples missions qu’elle avait personnellement mené avant de devenir la Ly’Aegisir des Rôdeurs de Solonor, Jenane faisait partie des quelques individus avec qui Adlareth aurait pu décider de partir là-bas. D’ailleurs, elle n’avait visiblement pas perdu son temps. Il était à la fois inquiétant et magnifique de voir toutes les forces de Thüldae se mettre à l’œuvre. Puis, avant qu’il ne puisse prendre la parole, ce fut Alnawën qui le fit. La douce voix de la barde s'éleva, mélodieuse sous le Caercilcarn. Des paroles de sens et qui n’étaient que trop véridiques. Le Haut-Armathor savait qu’elle avait raison, mais son amour et son instinct protecteur envers la cité sylvestre et les porteurs du Loup Argenté faisaient barrage à la logique froide et implacable.
Un voile sombre passa sur le visage déjà tendu du Haut-Armathor qui marquait une pause, tel un coureur plaçant un arrêt calculé avant de s’élancer pour sauter par-dessus une faille. Puis, il reprit son récit.
Faerl Ilmonthil : L’archiviste connaissait tout ce que le Teu’Tel’Quess venait de dire. Pour être exact, il en savait même bien d’avantage. Car s’il y avait peu d’écrits contemporains sur cette période de l’histoire, on pouvait encore glaner des renseignements dans le fond d’anciennes ruines, au détour de quelques cavernes, dans les rayons poussiéreux de bibliothèques oubliées. Maintenant que Faerl savait dans quelle direction chercher, il pourrait peut-être encore obtenir quelques renseignements qui, le moment venu, pourraient peut-être faire la différence.
Tout ceci pouvait sembler bien éloigné du sujet actuel. Pourtant, cela offrait la possibilité de confirmer par le passé histoirique les dires et les hypothèses de Lomion.
L’archiviste laissa un moment pour que toute l’assemblée puisse prendre la mesure de ce qu’il venait de dire. Beaucoup avait dû oublier les détails qui concoururent à la fin des royaumes de la Haute-Forêt mais, comme souvent, le savoir et la connaissance du passé pouvaient expliquer le présent et laisser présager de l’avenir.
Linwëline Arànir : Tout ceci faisait froid dans le dos. Si tous avaient quelque part à l'esprit les conséquences possibles de l'existence avérée et en nombre des démons Fey’Ri dans la Haute-Forêt, entendre prononcer cette éventualité à haute et intelligible voix leur donnait une existence bien plus palpable. Faerl avait raison, pour autant qu'il en déplut à l’émissaire de Thüldae tout comme à son ami Adlareth d’envoyer des gardiens sylvestres dans cet endroit semblant oublié de l’Hexade sacré et de la Seldarine. Mais la réalité était frappante et la marge de manœuvre s’amenuisait peu à peu. Bientôt, le choix s’imposerait de lui-même si ce n’était pas déjà le cas.
La Ly’Aegisir des Gardiens de l’Harmonie se voulait un peu plus optimiste que ses confrères en ne rajoutant pas à l’ambiance alarmiste qui s’installait. La peur n’éviterait pas le danger, mais elle pouvait paralyser les actions à entreprendre. La Teu’Tel’Quess n’avait pas grand-chose à ajouter sur le sujet, malgré ses recherches au sein de la bibliothèque de la Plénitude, dans le sanctuaire des Gardiens de l’harmonie. C’était à croire que les fiélon Fey’Ri n’avaient aucune croyance divine. Si tel était le cas, il était incroyable qu’ils puissent encore exister. Gostegotti : Le gnome des forêts s’agitait en se balançant d’un pied sur l’autre. Il s'agissait-là d'une attitude tout à fait inhabituelle pour celui qui représentait la sagesse de la Confrérie. Le maitre du cercle druidique de Thüldae tentait d’enregistrer toutes les données qui s’accumulaient à chacune des prises de parole. Lui aussi s’était remémoré une anecdote, laquelle n’en était finalement peut-être pas une.
Nil’Garith : ¤ Une multitude ! ¤ Cette hypothèse ne reposait sur rien de concret. L’imagination de l’archidruide pouvait être juste, mais pour l’heure, il n’y avait rien qui étaya cette possibilité. Se lancer dans ce genre d’expectative pouvait être dangereux, car cela pouvait entraîner tout le monde sur de fausses pistes. Pour autant, il ne fallait pas non plus ignorer ce que le sage avançait. L’espace d’un instant, la Ar’Tel’Quess vit toute la Haute-Forêt mise à feu et à sang par des créatures toutes plus hideuses les unes que les autres. Nil’Garith avait tenu le silence jusque-là. Il fallait bien avouer que tout ceci ne concernait pas immédiatement ses compétences. Mais il y avait peut-être une chose qu’elle pourrait faire. Si finalement les Gardiens Sylvestres venaient à partir pour cette folle mission, ils auraient probablement à faire face à des lycanthropes, et la magicienne avait suffisamment de connaissance dans le domaine des mystères pour savoir que, dans ce genre de combat, seul l’argent pouvait venir en aide aux enfants de Thüldae. Seulement trouver suffisamment du métal argenté, sans compter le temps qu’il faudrait au Maître forgeron Gàldwen Làabalath pour confectionner des armes capables d’infliger des dégâts substantiels, serait une gageure. Non, il n’y avait qu’une chose capable de pouvoir répondre rapidement à la nécessité de combattre des lycanthropes… La magie. Mais voilà, la Confrérie manquait cruellement de magiciens. Son esprit se tourna forcément vers Lorindol qui venait de faire le vœu d’intégrer les Gardiens des Mystères. Mais serait-il de taille et suffisamment puissant pour lancer ce genre de sortilège ? Là était la question... Il aurait fallu pouvoir compter sur beaucoup plus de pratiquants de l’Art pour cela. A moins que… Il était beaucoup trop tôt pour en parler ici, aussi la Gardienne du Cœur des Mystères garda t-elle le silence. |
écrit par: Lómion Nerdanel Mardi 22 Septembre 2015 à 12h22 | ||||
Le vingt et unième jour de la griffe du couchant – année des dragons renégats 21 Chess 1373 CV Lieux : Haute-Forêt - Thüldae Horaire : Milieu de matinée Température la plus basse : -12 °C Température la plus haute : -7 °C Précipitation : Aucune Vent : secteur Ouest 40 Km/h Humidité relative : Matin - basse ; Soir - modérée Phase de Séluné : 1ème quartier Nombre de d'heure de Jour : 12 heures 30. Nouvelle aube : 05 h 39. 3e session du haut conseil MJ Narration: Tous ómion Nerdanel écoutait avec attention les différentes interventions des membres du conseil. L’avis de tous était important et il espérait une prise de position de chacun. Une opinion, même exprimée en « opposition », pouvait faire avancer le débat et la discussion. Lómion ne pouvait que comprendre les appréhensions du Haut-Armathor, mais il aurait changé d’avis en écoutant les propos d’Hélédon, le chef du cercle Meibon Cywir. La brume se dissipait à chacune de ses explications et il devenait clair pour l’elfe que la réponse se trouvait à cet endroit… Lothen, la cité aux flèches d’argent... Quel nom magnifique pour un lieu qui n’inspirait que crainte depuis tant d’années ! Faerl avait cette capacité à toujours surprendre Lómion et, encore une fois, la profondeur de ses connaissances l'avait laissé pantois. Cela lui rappela ses propres jeunes années où l’apprentissage de l’histoire de son peuple se jumelait avec tant d’autres disciples. Mais, comme chaque elfe, il avait fini par trouver sa voie et l’avait suivie avec passion. Son chemin l’avait porté loin des turpitudes terrestres de ses aïeuls et son esprit s’était consacré à la Seldarine. Cet enseignement lui avait permis d’acquérir une sérénité et une sagesse telle que, des années plus tard, ces qualités furent remarquées et récompensés par la confrérie des gardiens sylvestres qui en fit son porte-parole. Rôle qu'il avait tenu avec fierté depuis ce jour, parallèlement à sa sœur de la branche des gardiens de l’harmonie, Linwëline Arànir, qui faisait office de diplomate et ambassadrice au nom de la cité. D’humeur joviale et amicale mais sans être exubérant, Lómion Nerdanel était prédisposé au lien social et l’aura qui l’enveloppait pouvait se ressentir comme la caresse d'un cœur d’or. L’expérience d’Adlareth était un atout certain pour la cité du saule argenté. C’était un être pragmatique qui gardait toujours la tête froide, avec le constant souci du bien-être de Thuldaë. Cependant, Lómion souhaitait rebondir sur une information que ne semblait pas avoir relevé le Haut-Armathor.
Patient et attentif, Isorion observait pleinement la réalisation de leur œuvre à tous. Souvent il avait été bien seul lors de la prise de décisions ayant eu un impact fort sur le devenir de la cité, et chaque fois il avait ressenti le poids qui incombait au protecteur avec force. Il ne regrettait pourtant rien de ses choix qui avaient mené Thüldae à ce qu'elle était aujourd'hui : une cité fière, autonome et compatissante. Il appréciait de voir tous les officiels de la cité réunis et impliqués afin que de meilleures décisions soient prises. C’était à ses yeux un gage d'efficacité, de progrès et d’espoir. Espoir, car l’elfe des bois savait que de telles assemblées étaient formatrices et assureraient l’avenir de Thuldaë par la continuité d’une hiérarchie durable, s’il venait à disparaître. C’était une éventualité qui avait souvent assombri ses pensées ces dernières années. Imaginer sa mort et un « après » n’est pas chose aisée, mais demeurait indispensable pour tout meneur d’homme digne de ce nom. La rencontre avec des monstres capables d’infiltration, de manipulation et de tant d'autres fourberies l’avait froidement replacé devant cette potentielle réalité ! Après un discours finalement plus léger afin d’adoucir l’atmosphère ambiante, Isorion déclara la clôture de cette troisième session du Haut-conseil. Il l’avait voulu ainsi depuis le début des débats : laisser le temps à chaque membre de bien s’imprégner de ce qui avait été dit dans le bosquet sacré afin d'affiner au mieux son raisonnement et soupeser avec soin les vies et les dangers mis en balance... |
écrit par: Lómion Nerdanel Mercredi 30 Septembre 2015 à 22h07 | ||||
Le vingt-troisième jour de la griffe du couchant – année des dragons renégats 23 Chess 1373 CV Lieux : Haute-Forêt - Thüldae Horaire : Début de matinée Température la plus basse : -9 °C Température la plus haute : -1 °C Précipitation : Aucune Vent : secteur Ouest 70 Km/h Humidité relative : Matin - basse ; Soir - basse Phase de Séluné : 2ème quartier Nombre de d'heure de Jour : 12 heures 07. Nouvelle aube : 05 h 39. 4e session du haut conseil MJ Narration: Tous e jour était levé depuis de nombreuses heures quand le haut conseil de Thuldaë décréta la fin des discussions. Une majorité de membres était acquise à la préparation d’une mission de renseignement sur la cité de Lothen mais les débats continuèrent afin de connaître l’avis de tous et éventuellement trouver d’autres alternatives à ce que certains pouvaient considérer comme un suicide. La décision fut prise de créer un groupe de gardiens sylvestres ayant fait leur preuve, aucun novice ! Des frères ou sœurs possédant l’expérience nécessaire pour comprendre la mission et de s’y contraindre. Aucun risque inutile ne devrait être pris. Tel seraient les mots qu’Isorion aurait à prononcer aux futurs aventuriers. Le conseil rejetta également la nomination de Jenane affirmant qu’aucun Ly’Aegisir ou personne à responsabilité ne serait engagée dans cette mission. Aucune décision n’avait encore été établie concernant les gardiens qui serait envoyés mais des noms furent proposés. Chaque Ly’Aegisir connaît très bien les valeurs et capacités de tous ces membres. Ils étaient les plus aptes à proposer les personnes capables et surtout disponibles pour remplir les objectifs. Malheureusement peu de rôdeurs ou de druides étaient libres au grand dam du conseil car ces classes se seraient révélées les plus appropriées. Jenane évoqua Nirannor et Olafr Wealdathson, Nil’Garith nomma Dinenda Mihtandir et Lorindol Evesnesh et Linwëline, Ademara Thal’enia. C’est parmi eux que se trouveront les deux gardiens qui partiront direction des pics perdus et la rivière Dessarin. Lomion Nerdanel expliqua que le cercle avait proposé une personne de confiance afin d’accompagner le groupe. Trois personnes seraient un bon effectif affirma le porte parole et chacun acquiesça bien que le regard de certains resta dubitatif.
Les gardiens sylvestres se targuaient d’entretenir quelques valeurs et la témérité en faisait partie. Qualité qui leur avait fait ni défaut ni tort jusqu’à présent et le protecteur accorderait ses prières afin que cela continue dans ce sens. De nombreux gardiens étaient morts en mission et chaque membre décisionnel portait en lui ce fardeau que peu comprenait ou appréhendait. Il n'est d'ailleurs pas rare de voir Isorion se promener seul sur la place de la mémoire, se posant quelques minutes et observant cette statue qui jamais ne juge mais bien souvent réconforte. La confrérie des gardiens sylvestres, toujours dans l'équilibre, n'a jamais dissocié le passé, présent, futur. La ténacité est-elle aussi une valeur dont ils pouvaient se targuer ? Suite en préparation |