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La Taverne des Royaumes Oubliés > Port-crâne > Etincelle Sacrée


écrit par: Ancalima Lundi 21 Août 2006 à 20h16
L'auberge du Souffle de Glace, quartier général et sanctuaire des Braises Dansantes, un des bastions du clergé Kossuthien.

Etage supérieur, après l'escalier de bois brunâtre aux angles arrondis et ciselés par le temps, se dresse un tapis de dalles. Trois niveaux plus bas, se tient la salle commune et ses nouveaux clients, qui font s'élever leurs voix en les envoyant se perdre dans le calme troublant des appartements sacerdotaux.

Le long du couloir, maintes portes d'un bois noueux s'élèvent platement, sans originalité, sans surprise, en se succédant dérisoirement. Derrière chacune d'entre elles, repose un fidèle, louant le Seigneur des lieux par la volonté duquel tout semble sordidement résonner.

Au fil des ombres luminescentes de l'étage, apparaît une porte gravée d'une larme d'eau plongeant dans un brasier expansif, que l'on croirait prêt à avaler l'immensité du ciel si l'inscription n'eu pas été si discrète. Dans cette alcôve aux parois glacées, repose un prêtre aguerri, dans la beauté et sous le joug mélancolique de ces instants de solitude dérobés.

La pierre froide qui se répand sur le sol martèle doucement son visage, alors que ses sens se réveillent. La paille dressée face à l'homme lui fait dire qu'il a passé ces longues minutes, qui pèsent plus encore que le temps avance pour former des heures, à siéger sur le sol dur et inconfortable de la cellule.

Dehors des pas retentissent et claquent les dalles, dans le couloir avance une silhouette élancée et soigneusement entretenue. L'éminence s'arrête face à la porte marquée de la larme en péril, ses longues bottines de cuir absorbent un pantalon noir, et une chemise d'un satin de jais recouvre son torse. De ses épaules tombe une longue mante de velours ocre au centre de laquelle siège le symbole de Kossuth. Enfin, deux gants de cuir ornent ses mains, qui viennent ouvrir la porte en un cliquetis, suivi d'un profond soupir.

Le sombre Sire de Faya se tient face au prêtre, le regard froid et austère. Sa moustache s'agite animée par un rictus nerveux et sa voix vient troubler le silence résonnant.


- Ignus, tu es appelé à servir le Seigneur des Flammes, recueillement et méditation t'attendent, réponds-tu présent ?

Derrière, se tenant de chaque côté de la porte, deux gardes chargés de la protection du légat patientent. Ici s'amorcent les premiers pas de celui qui demande la lumière.

écrit par: Ignus Mardi 22 Août 2006 à 18h50
Un réveil difficile, un sol glacé, une douleur intense à l’arrière du crâne, une étrange sensation d’avoir été à nouveau trahi par des soit disant fidèles de Kossuth. Tous ces facteurs réunis rendaient le prêtre colérique qui n’était pas joyeux de nature.
¤Où suis je ? …Hmmm … Cette douleur… J’ai mal au crâne… Quel est cet endroit ? Hmmm.¤
Tous ses sens ainsi que son esprit étaient perturbés.
Ce sont des bruits de pas qui le ramenèrent à la réalité, sa vue revenait lentement, des images se formaient petit à petit et il vit la dernière personne avec qui il avait parlé avant de se retrouver ici.

Pendant que le Sire de Faya s’exprimait, le rashémi en profita pour se relever et admirer le lieu dans lequel il se trouvait.

¤Ce doit être une blague. Il se moque d’Ignus ? Il ne m’a pas écouté…¤.
-Ignus est appelé à servir le Seigneur des Flammes ? Sachez que je sers le Grand Kossuth depuis ma naissance, je suis son éternel serviteur, n'oubliez pas qu'il est entré en contact avec ma personne, et non l'inverse…
Il soupira un bref instant avant de montrer sa détermination.
-Si je me retrouve parmi vous, ce n'est que pour de simples raisons. Accroître mon pouvoir, montrer à quel point je suis fidèle et dévoué envers lui, et je vous le montrerai, car Kossuth le sait déjà. J’ai longtemps rêvé de trouver de nombreuses personnes réunies qui partagent ma foi, et je vous ai enfin trouvé. C’est un grand honneur pour moi de me recueillir et de méditer à vos côtés.

Dire que cet humain, si fanatiquement poussé à servir son dieu jusqu’à la mort, est sincère et déterminé est un euphémisme…
-Je suis prêt à vous suivre, je passerai toutes les épreuves auxquelles vous voulez me soumettre sans mot dire.

Le prêtre croisa les bras et fit un pas en avant l’air serein. Puis à voix basse, il glissa quelques mots à son interlocuteur sans le regarder, son regard était plongé au loin, comme s’il cherchait à voir ce qui l’attendait.
-J’espère pour vous qu’il n’arrivera point malheur à la petite Malice. Si quelque chose arrive à cette petite chatte, je risque d’être contrarié…

écrit par: Ancalima Vendredi 25 Août 2006 à 01h56
Le sire fixe droitement le novice pour écraser ses paroles du regard.

- Cesse donc de parler, agis. La vantardise n'est pas la qualité du pieu. Tu auras le temps de prouver ta valeur, à présent cesse de troubler la tranquillité des prêtres qui se recueillent autour de nous. Le lieu a été sanctifié de la main de Ses fervents. Allons, et ne te troubles point pour ta compagne, elle est traitée avec soins.

Le grand homme avance sans donner signe du départ et les gardes suivent Ignus, qui forme à lui seul le cortège cérémoniel. L'éminence et son escorte forment un éperon qui glisse silencieusement dans le dédale de couloirs. Après quelques tours, leur progression est arrêtée par une porte close gisant au bout d'un couloir peu profond.

Les deux gardiens tournent le dos à leur protégé et au prêtre, laissant derrière eu la limbe assombrie par le teint noir que recouvrent les murs et le trop faible éclairage qui en ressort. Le couloir prend forme, pour les deux protagonistes, d’une liane pendue et partant se perdre dans les profondeurs d'un puit. La liane qui guidera le fidèle vers la profondeur de son coeur.

Messire de Faya glisse jusqu'à la porte aux côtés du novice qu'il parraine pour l'occasion, aidant l'âme nouvellement éveillée à faire ses premiers pas vers la voie de la dévotion. Les mouvements de ses jambes se couplent à ceux d'Ignus, puis se coupent. La main droite se dénude et laisse son enveloppe charnelle scarifiée paraître timidement pour se poser contre le symbole qui orne la porte. Un triangle tourné vers la droite s'illumine comme si la lave coulait en ces gravures qui le forment, la porte s'écarte.

Le légat se tourne vers son filleul en esprit et lui annonce.


- Voilà où tu puiseras la source de ta flamme, où tu tireras l'étincelle qui embrasera ton coeur et où tu trouveras la Foi qui attends cachée en toi. Le discours est lent, spirituel, repris, dit la légende, des paroles sacrées qui accompagnèrent la formation par Kossüss lui même du premier des premiers fidèles. Rien ne viendra souiller ton âme comme ton corps. Tu affronteras seul les démons de ton passé pendant une nuit et une journée, et tu chercheras les raisons qui t'auront mené à vouloir, avec notre Seigneur et son élément, communier.


Sans un mot de plus, il s'efface en remontant le couloir. La porte se referme au passage du prétendant à la voie des braises, pendant qu'ouvre ses bras l'ombre qui mène à la lumière....

écrit par: Ignus Dimanche 27 Août 2006 à 20h11
Le rashémi, sans une seule parole, suivit son parrain d’un soir. Il ne prêtait guère attention à ce qui l’entourait, ses yeux n’étaient ouverts seulement pour suivre les pas du Sir de Faya, sa concentration était centrée sur ses pensées. Il marchait tel un pantin qu’on contrôle à l’aide de fil invisible et qui n’a point de volonté d’agir par lui même, un peu comme toutes sortes de golem…
¤Ignus est soulagé. La petite Malice est en sécurité, elle doit être bien traitée, ces hommes ont l’air d’être de bonne foi et n’ont pas l’air méchant, je n’ai donc aucun soucis à me faire. Je l’a retrouverai plus tard.¤

Sans que son regard ne se détache de ses pieds et qu’il ne trouble sa concentration, le kossuthien adressa ses plus humbles remerciements à cet humain aux airs nobles.
-Ignus vous remercie pour ce que vous faites. Prendre soin de mon compagnon à quatre pattes, et également de me permettre de passer un certain nombre d’épreuve pour tester ma foi envers Le Seigneur des Flammes…

L’air de rien, Ignus commençait à apprécier cet inconnu. Certes, leurs regards et paroles échangés n’étaient pas forcément chaleureux ou remplis de gaieté, mais l’un comme l’autre semblaient trouver ce qu’il cherchait, et cela lui suffisait. En quelques sortes, c’est un peu de cette manière qu’il s’est lié d’amitié avec le nécromancien dénommé Flint. Une rencontre dans un bar, un homme tué pour laver un affront pour l’un pendant que l’autre profitait gaiement du spectacle…
¤Ces épreuves vont encore plus forger mon mentale et mon âme, ma foi sera décuplée. Patiente Flint, nous nous retrouverons, et je serai encore plus fort, je serai un homme changé, plus à même de servir nos intérêts et ceux de nos maîtres…¤

C’est alors que la douce voix solennelle du Sir de Faya lui fit ouvrir les yeux pleinement et s’intéresser sérieusement à ce qui l’entourait. De grandes portes magnifiquement décorées s’ouvraient devant lui, lui laissant voir ce qu’elles renfermaient. Une salle dans laquelle il se retrouverait seul pendant vingt quatre heures. Seul ? Non, ses pensées, son dieu et ses souvenirs seront présents avec lui jusqu’à la fin de cette épreuve…

écrit par: Ancalima Lundi 28 Août 2006 à 04h23
La pièce est triangulaire, la pointe est tournée vers le Sud, elle aussi. Les rayonnements sont ineffables, la lumière peu présente. Une lourde atmosphère pèse, beaucoup ont ici combattus leur passé, les démons qui s'y tapissent, leurs craintes, et avoués leur foi et leur amour envers leur Seigneur ou l'on au contraire dénigré.

Une canalisation longe les murs, les cliquetis d'un liquide inflammable en émanent, à l'entrée et à la sortie du fossé rempli siègent deux glyphes. Les deux pierres sont gravées d'un symbole indiscernable du fait de la faible présence de lumière. La langue dont elles sont frappées est antique, mystique langage des premiers fidèles...

Au centre du triangle se trouve une robe rouge et noire, sur laquelle les deux couleurs évoluent en spirale. Le rouge pour la flamme sanguine, le noir pour le néant qui la précède. Feu est création. On nomme le vêtement cérémoniel, la « Gardienne Maculée ». Première robe des fidèles, son nom symbolise la pureté que les Kossuthiens tentent d'atteindre par de telles épreuves. L'épais tissu est lourd, contenant la chaleur, tout comme les murs de la cellule recluse, se maculant des émanations vaporeuses qui ne tarderont pas à faire leur entrée, gardant pour elle toute la chaleur, amante possessive et jalouse...

Lorsque le fidèle se dévêtira pour la revêtir, les glyphes s'illumineront et feront naître le feu dans les canaux. Rédemption et ascension sont oeuvre de patience.

écrit par: Ignus Mardi 29 Août 2006 à 01h17
Quel bon moment et quel intense plaisir pour un fidèle de s’entretenir seul dans le calme et la tranquillité avec sa divinité. L’intimité, c’est un mot qui pourrait également bien convenir à la situation, le rashémi allait pouvoir partager avec le puissant seigneur des flammes ses pensées et ses désirs les plus intimes. Il allait aussi pouvoir demander pardon pour se laver de tous pêchés qu’il aurait pu commettre dans le passé ou qu’il allait commettre dans le futur. Tout ceci prendrait du temps, et du temps, il allait en avoir…

Ignus contemplait la petite salle triangulaire dans laquelle il allait passer les prochaines vingt quatre heures une fois qu’on ait refermé les portes derrière lui. Lumière tamisée, une chaleur éprouvante, une robe de cérémonie, une pièce si joliment décorée pour ce genre d’occasion, tout ceci pour un homme seul, seul avec son inconscient. Il se plaça lentement vers le centre de la pièce en scrutant chaque recoin, chaque détail ou décoration des trois murs qui l’entouraient, avant de s’attarder sur le plafond et de finir avec le sol.

Les deux glyphes attirèrent son attention, ou plutôt les mots qui étaient gravés dessus. Ces mots écrits dans la langue de ses pères, de ses ancêtres. Un dialecte qu’il connaissait bien et qu’il affectionnait tout particulièrement, mais malheureusement pour lui, il ne la parlait pas, il ne l’écrivait pas non plus et la comprenait encore moins. C’est une chose à laquelle il désirait ardemment remédier au plus vite…

Laissant se poser ses yeux sur la robe de cérémonie entreposée sur le sol, il posa un genou à terre et laissa son regard se perdre dans le subtile mélange de couleur de ce vêtement. L’idée de porter une telle chose dans un moment aussi particulier que celui ci n’était pas pour lui déplaire, bien au contraire, c’était pour lui un immense honneur. C’est en silence et avec légèreté qu’il ôta les vêtements qui lui restait. Il commença par enlever doucement ses souliers qu’il déposa avec soin sur le sol. Il enleva ensuite son pantalon qu’il plia avec les mêmes soins. Il reprit ses vêtements qu’il redéposa devant les grandes portes de cette petite salle.

Il revint se placer au centre de la pièce où attendait cette magnifique robe d’être enfilée. Il la ramassa puis plaça lentement sa tête à l’intérieur avant de mettre ses bras dans leur emplacement prévu. La longue robe épaisse recouvrait la totalité de son corps. Même si, avec cet accoutrement, la chaleur se faisait plus intense, il caressa le tissu du bout de ses doigts avec un léger sourire aux lèvres.

Les yeux fermés, il s’assit en tailleur au centre de la pièce, joignant le creux de ses mains l’un contre l’autre. Il respirait lentement, plongé dans sa tranquillité, essayant d’oublier la forte température de la pièce, se concentrant sur ses souvenirs, sur ses envies, son devoir, et sa foi. Il était fin prêt à se livrer, fin prêt pour sa prière d’ouverture de son épreuve…

écrit par: Ancalima Mardi 12 Septembre 2006 à 04h19
Les inscriptions gravées sur les glyphes s'illuminent. L'atmosphère devient abrasive, des flammes jaillissent des cannaux irrigués de l'onguent inflammable.

Les premères confessions de l'esprit fidèle pouvait prendre forme.

écrit par: Ignus Vendredi 15 Septembre 2006 à 01h17
En tête à tête avec ses souvenirs, en tête à tête avec son dieu, dans la plus grande intimité, il chanta les louanges de Kossuth sur un rythme posé et mélodieux.
-Ô toi le grand seigneur des flammes,
Toi à qui appartient mon âme,
Donne moi la force de surmonter,
L’épreuve qui m’a été donnée.

Je jure de toujours te servir,
Et de t’offrir mon avenir,
Je suis ton fidèle instrument,
Et ce jusqu’à la fin des temps.

Utilise moi selon tes souhaits,
Je réaliserai tes projets,
Dès que j’entendrai ton appel,
Je tuerai tous ces infidèles.

Certains désirent comprendre ma foi,
Voir mon dévouement pour toi,
Si ta force tu peux me donner,
Je te promet de leur montrer…

Au terme de sa prière, il resta immobile, un grand silence régnait dans la pièce, ses yeux toujours clos, il patientait. Son vœu le plus cher était de s’entretenir une nouvelle fois avec sa divinité, mais cette fois ci, il espérait être conscient, ne pas communier dans ses songes, même si cela était déjà un immense honneur…
¤L’épreuve peut donc commencer, je ressens déjà la chaleur s’installer dans ce linge. J’apprécie l’instant présent, je vais pouvoir méditer en toute quiétude, et penser… Je vais devoir faire des choix, j’utiliserai le temps qu’il faudra pour prendre la meilleure décision. A mon passé je repenserai, mon présent je vivrai, et à mon futur je me préparerai…¤

écrit par: Ignus Lundi 23 Octobre 2006 à 00h17
Au fur et à mesure que le temps passait, les souvenirs du prêtre affluaient dans son subconscient, se mélangeaient, puis prenaient forme pour de nouveau raconter une histoire autour d’un seul homme. Il s’attarda sur l’un d’eux en particulier qui n’avait sans doute pas une grande importance pour son existence mais qui avait à jamais marqué son esprit.

C’était il y’a déjà huit années de cela, lorsqu’il errait encore dans les royaumes, il se trouvait dans la région thayenne dans les montagnes de Pyarados. Il avait marché pendant des heures entières affrontant une pluie battante avec pour seule protection sa toge à capuchon devenue grisâtre à cause de la durée de son voyage et des intempéries. A bout de souffle, accablé parla faim et la soif, il arriva enfin aux portes de la cité de Pyarados où quelques rayons de soleil avaient fais leur apparition annihilant les dernières gouttes de pluie. Une cité agitée, du bruit, beaucoup de bruit, beaucoup de gens parle sans retenue, d’autres crient du bout d’une ruelle à une autre pour se faire entendre de leur compagnon, tandis que d’autres s’injurient avant de régler leurs différents par les poings.

C’est au près de la première auberge qu’il aperçu qu’il pu trouver gîte et couvert accompagnés d’une certaine dose de réconfort. Il prit place à une table inoccupée et éloignée le plus possible des autres clients pour avoir la paix. Il déposa sa toge crasseuse sur le dossier de sa chaise et demanda à ce qu’on lui serve le plat du jour. Son premier vrai repas depuis plusieurs semaines, c’est avec un plaisir sincère qu’il le savoura avec ferveur. Pendant qu’il dégustait ce qu’il considérait comme un met de roi, un jeune enfant en culotte courte se posta devant lui l’observant l’air intrigué. Ignus, dans son indifférence et son calme naturel, ne réagissant point, garda toute sa concentration sur sa royale nourriture.
Le bambin, le doigt posé sur sa bouche entrouverte, contemplait les quelques brûlures et autres cicatrices visibles sur le corps du rashémi. Après quelques minutes d’hésitation, il s’approcha du grand homme si solennel et tira doucement sur le pantalon de ce client si intéressant. Ignus déposa délicatement ses couverts et tourna la tête vers l’insignifiante chose qui le dérangeait sans mot dire.

C’est avec une certaine dose de peur et d’émerveillement que le jeune garçon se mit à parler sans ôter le doigt de sa bouche mais utilisant un de son autre main pour désigner ce qui l’intriguait.

-Comment t’as fait ça ?
Le petit curieux voulait bien sûr parler de tout ce qu’avait endurer la peau du corps du prêtre lors de ses entraînements et de ses batailles. Mais Ignus ne savait pas vraiment expliquer les choses clairement, surtout pour un petit garçon.
-Ignus porte sur lui la marque de son entraînement. Cela m’a permis de maîtriser la puissance de l’énergie du feu. Le plus puissant parmi les quatre éléments…

Et comme l’aurait fait n’importe quel enfant avide de savoir, le petit garçon demanda au grand homme, sans jamais ôter le doigt de sa bouche : "Pourquoi ?"
-Afin de servir mon dieu, le puissant seigneur des flammes, afin de l’honorer et de le servir à jamais.
-Pourquoi ?
-Car tel est mon destin. Tel est mon choix. Mon but est de faire en sorte qu’il se sente vivre sur cette terre. Sur cette terre où il a été appelé par des personnes avides de pouvoir, des personnes qu’il a à juste titre châtié sans aucune pitié. Je veux continuer ce qu’il a entreprit ici, je veux faire comme lui, je veux devenir lui, devenir un être parfait. Mais avant cela, j’aimerais trouver des êtres ayant les mêmes buts et mêmes idées que moi, et prouver au monde entier que le grand Kossuth est le seul qui mérite d’être honoré, le seul à qui on peut et on se doit de lui offrir sa vie…
-Pourquoi ?

Le petit garçon n’eut pas de réponse. Le prêtre finit tranquillement son repas jusqu’à la dernière miette afin de prendre des forces pour ce qu’il projetait de faire. Le jeune garçon n’avait pas bougé, il observait toujours ce grand homme avec son petit doigt au coin de la bouche.
Ignus se leva, puis reprit sa toge crasseuse sur le dossier de sa chaise, se tourna vers le petit être en posant sa main gauche sur l’épaule du petit.

-Tu as tant de choses à apprendre mon petit, suis moi…

écrit par: Ignus Lundi 23 Octobre 2006 à 01h11
Ignus venait de trouver en cet enfant une personne à qui il pourrait transmettre son savoir ainsi sa foi, un être qu’il allait former à devenir, comme lui, un éternel serviteur du maître des flammes.
Le ciel s’était éclaircit, quelques rayons de soleil refaisaient leur apparitions à travers les épais nuages qui commençaient à lentement disparaître grâce à la petite brise qui s’était levée.
Le jeune garçon suivit le prêtre hors de l’auberge et vinrent tous deux s’asseoir sur le bord d’une murette. Il observait toujours avec autant de fascination l’homme qui allait devenir son professeur et qui s’apprêtait à lui apprendre de nombreuses choses, mais avant cela, un détail technique devait être réglé.

-Comme tu as du le comprendre, mon nom est Ignus, et si tu le désire, tu vas devenir mon élève. Mais dis moi petit, quel est ton nom ? Parle moi un peu de toi.
-Je m’appel Accar, j’ai huit ans. Je vis avec mon père dans une ferme, ma maman est morte en me mettant au monde. Et je veux bien apprendre ce que tu sais, ça fera plaisir à mon papa.

Le rashémi n’était pas vraiment satisfait des paroles de son nouvel élève, certains mots lui avaient déplus, mais en tant que professeur, il était de son devoir de corriger cela.
-Et bien je suis enchanté de te connaître mon petit Accar, mais vois tu… Tu viens de commettre ta première erreur. En effet, si tu veux suivre mon enseignement, ce n’est pas pour faire plaisir à quelqu’un, ou pour prouver quoi que ce soit, mais seulement parce que tu le désire ardemment, parce que tu souhaite connaître l’étendue de ta foi et la voir s’amplifier avec le temps. Et peut être même qu’un jour, ta foi sera devenue si grande et si forte, que le grand Kossuth lui-même t’honorera à sa manière, chose que tous fidèles dignes de le servir souhaitent. Alors ? Veux tu que je fasse de toi mon élève ?
-Oui, maître…

Ignus hocha lentement la tête en signe d’approbation en fermant les yeux, et c’est de cette façon qu’aussi incroyable que cela puisse paraître, le prêtre qui ne montrait sous aucun prétexte un quelconque sentiment s’attacha à un enfant qui avait pour lui, au départ, aucune importance.
Le rashémi savait ce qu’il faisait, mais il lui restait une dernière chose à accomplir avant de s’occuper du jeune Accar, il voulait être sûr que rien ne viendrait le perturber pendant la période où il serait aux côtés de cet enfant.

-Avant de commencer, nous devons aller voir ton père et lui expliquer ce que nous allons entreprendre ensemble, conduis moi jusqu’à lui.
-Oui, maître…

Le jeune garçon se mit en marche et le prêtre le suivait de près. Après une vingtaine de minutes de marche, ils arrivèrent enfin près d’une grange où se trouvait non loin d’elle une petite maisonnette derrière lesquelles se trouvaient d’immenses champs. Un homme vêtu d’un court pantalon brun, d’une chemisette au ton bleuté et d’un chapeau de paille labourait l’un de ces champs sous un soleil qui venait de se délivrer des ces nombreux nuages.
-Le voilà, dit le jeune garçon au rashémi en courant vers son père.
Le fanatique marcha lentement jusqu’à l’homme qu’il recherchait et quand il arriva enfin à sa hauteur, il s’adressa à lui toujours avec son calme et sa franchise naturelle.

-Bien le bonjour monsieur, je me nomme Ignus, et je viens en personne vous informer que qu’à partir de maintenant, c’est moi et moi seul qui m’occuperai de votre jeune fils.

Etonné, ne comprenant guère ce qui était en train de se passer, l’homme lâcha l’ustensile qui lui servait à labourer son champ et balbutia quelques mots.
-P..P…P…Pardon ?
Ignus soupira légèrement, la tension commençait lentement à monter mais il garda son calme.
-Je n’aime vraiment pas me répéter, mais sachez qu’Accar me suivra désormais, je l’éduquerai, lui transmettrai mon savoir ainsi que ma foi et le formerai à devenir un grand serviteur du maître des flammes afin qu’il l’honore avec ferveur et ce jusqu’à la fin de ses jours. Sachez qu’il a prit seul sa décision. L’homme, toujours étonné, ne sachant quoi dire, regardait son fils qui lui souriait aux éclats, et se contentait d’écouter la personne qui lui enlevait son enfant. Je ne suis en rien responsable à ce qui se produit, c’est lui seul qui est venu me trouver pendant que je me nourrissait à l’auberge du coin. Il m’a abordé, nous avons brièvement discuté, et me voilà face à vous.

Ignus fit une pause laissant le temps à cet homme d’assimiler et de comprendre tout ce qu’il était en train de dire.
-N’ayez point d’inquiétude, il ne lui arrivera rien s’il respect mes consignes, qu’il écoute ce que je lui dis, et qu’il fait sérieusement ce que je lui demande. Il endurera beaucoup de choses pour son bien, cela renforcera son mental et son corps, car, comme je le dis souvent : celui qui endure construit sa force. C’est un garçon fort mentalement et puissant physiquement qui vous reviendra si vous me laissez m’occuper de lui.

Ne sachant vraiment pas où il en était, le père d’Accar lâcha quelques mots, sans vraiment y réfléchir, en ayant le regard vide plongé vers le sol...
-Vous pouvez vous installer dans la grange jusqu’à votre départ.
Puis il se retourna, ramassa son outil et se remit au travail machinalement. Ignus venait d’obtenir l’approbation du père, il n’avait plus qu’à commencer…

écrit par: Ignus Mercredi 20 Décembre 2006 à 23h27
Après une nuit passée à la ferme, le prêtre alla réveiller le jeune garçon pour débuter son entraînement. Il l’emmena hors de la maison, dans un champ d’hautes herbes, à l’ombre d’un arbre, car c’était une matinée fortement ensoleillée à laquelle ils allaient faire face.
-Avant de commencer ta formation physique, il y’a certaines choses que tu dois savoir. A ton avis, pourquoi le feu est LE plus puissant des quatre éléments ?
Naïvement, Accar répondit avec un large sourire : "Parce que le feu brûle et que ça fait mal !".

Quelque peu déçu, Ignus commença son cours, mais il s’attendait à ce genre de réponse, il s’y était préparé.
-Tu as effectivement beaucoup de choses à apprendre mon petit, assied toi, ouvre bien en grand tes oreilles et apprend.
Certes, lorsque le feu vient lécher la peau d’un homme, celle-ci brûle et procure à son possesseur une intense douleur. Mais saches que chez certaines races, les flammes sont curatives. Elles peuvent guérir d’importantes blessures ou tout simplement cicatriser des plais, mais cette dernière n’en reste pas moins douloureuse pour le blessé. Mais ce n’est pas ceci qui le rend si puissant…

Le petit garçon observait son professeur sans mot dire, la passion qu’il avait à l’écouter l’empêchait d’interrompre son maître.
-Il existe en tout quatre éléments qui sont l’air, la terre, l’eau et le feu. Chacun d’entre eux possèdent des qualités et des points faibles lorsqu’ils se rencontrent, mais aucun d’entre eux n’arrivent réellement à la cheville des flammes, je vais t’expliquer pourquoi.

L’air, un élément intéressant. Capable d’altérer le climat à une vitesse étonnante ou de balayer une bâtisse de bois comme de la paille. Je le qualifierais comme un élément carburant. Il amplifie la puissance destructrice des autres éléments, visibles principalement chez l’eau et le feu. Associé à l’eau, il peu créer des raz de marré terrifiant ou faire sombrer des navires plus que solides. Mis face au feu, à petite échelle, le feu n’est pas à son point fort, il se pliera facilement sous sa puissance. Par exemple, lorsque tu souffles sur une bougie, tu éteindras la flammèche sans difficulté. A l’inverse, à grande échelle, l’air restera impuissant. En voulant éteindre une taverne en feu comme avec la bougie, l’air ne fera qu’attiser la puissance destructrice des flammes.

Accar hocha la tête en souriant pour faire comprendre à son professeur qu’il avait comprit.

-L’eau, un élément étrange, créé par un dieu détestable. L’eau peut, certes, en grande quantité réduire à néant la force des flammes, mais c’est en confrontant ces deux éléments qu’on retrouve toute la puissance et la grandeur de Kossuth. Comme il l’a fait à ces magiciens arrogants, le feu se joue de l’eau. Il peut chauffer cette dernière et lui donner une force incroyable, mais peut également la punir à tout moment et la transformer en vapeur, il peut la dissoudre en la faisant s’évaporer pour qu’il n’en reste rien.
Dernier exemple, l’eau à une température extrêmement basse peut se solidifier pour se transformer en glace et obtenir une étrange puissance et une incroyable solidité. Mais hélas pour elle, même sous cette forme, la glace ne peut rien face aux flammes, si ce n’est fondre…

Le petit être émerveillé par l’instruction que lui transmettait Ignus était impatient de connaître la suite, suite qui ne tarda pas à venir…

-J’en arrive enfin au dernier élément. Celui qui demeure jusqu’à ce jour le plus mystérieux et pourtant, le plus omniprésent : la terre.
Je le qualifierais d’élément protecteur. Capable de créer de la matière solide tel que la pierre ou l’acier, ou encore capable de trembler...
La terre est également source de vie, elle est la base, tout est créé à partir d’elle et prend forme par la suite. C’est un élément à part qui n’a pas le même statu que les trois autres mais qui a pourtant une grande importance. Il est à respecter, simplement, rien de plus et rien de moins.

Son manque de vocabulaire le forçait à utiliser rapidement les mêmes mots mais ce n’est pas pour cela que son discours perdait en intérêt à en juger par le plaisir qu’avait pris Accar à écouter ce grand fanatique.
Ce qui est étrange, c’est que ce ne sont pas la majorité des fidèles kossuthiens qui soutiennent ce genre de théorie, ou plutôt, ce genre de descriptif des différents éléments. Ignus parle en fonction de ce qu’il a vu et de ce qu’il voit, il ne parle seulement que des choses qu’il sait et donc qui sont réel. Tout ce qu’il dit est une interprétation de ce qu’il a vécu et qu’il associe à sa foi ainsi qu’aux préceptes du culte kossuthien. Donc ce qu’il dit est toujours vrai et sincère, il sert donc son dieu à la perfection, c’est logique…

écrit par: Sillage Jeudi 19 Avril 2007 à 10h51
hrp.gif J'essai quelque chose. Si ça ne colle pas avec Kossuth, où avec le principe de l'épreuve tu n'as qu'à me le dire. rp.gif

La température ambiante semblait grimper au fil des heures, faisant légèrement rougîr les murs sombre. Le prêtre était toujours immobile, laissant défiler dans son esprit concentré les images du passé, et la rencontre du jeune Accar.

Sa concentration se relâcha, et Ignus revînt lentement à sa situation actuelle, abandonnant le jeune acolyte aux limbes du passé. Il mit quelques longues minutes, avant de revenir complètement à lui, et finit par laisser ses paupières s'ouvrirent.

Tout était noir.

Il sentait toujours cette chaleur étouffante, presque écrasante, contre son visage. Pourtant, les flammes semblaient avoir disparues, les murs n'étaient plus visible, ou trop sombre. Le prêtre savait que sans la robe il serait mort en quelques secondes, pourtant il était incapable d'en deviner la source.
Ses membres étaient fatigué, trempés de sueur, presqu'autant que son visage, et tout mouvement était un effort surhumain. Le Rashémi avait même des difficultées à respirer.

Quelques longues minutes dans les ténèbres, à attendre...

Enfin, un bruit se fit entendre, unique signe de vie dans cette obscurité étouffante: Des pas signalaient l'approche de quelqu'un, même s'il était impossible de savoir s'il venait face au prêtre, derrière lui ou sur un coté! Les pas se faisaient de plus en plus fort, de plus en plus prêt, puis se tûrent. La personne s'était arrêtée.

Le prêtre scruta l'obscurité mais même avec toute la concentration dont il était capable, rien n'était visible, si ce n'était ces ténèbres brûlants, effrayants, déroutants.

-A votre avis, maître, pourquoi le feu est-il le plus puissant des quatre éléments?

Ignus sentit un neud se former au creux de son estomac. Le visage couvert de sueur, il chercha sans succès la source de la voix, cette voix qu'il ne connaissait que trop bien.

Accar venait de s'adresser à lui...

écrit par: Ignus Dimanche 22 Avril 2007 à 18h36
Ignus, un des plus fidèles serviteurs de Kossuth, dont on testait sa foi depuis vingt quatre heures déjà, savait que son épreuve était presque arrivée à son terme, il ne lui restait plus qu’une seule chose à faire…

La bouche sèche, le corps trempé de sueur, ses membres engourdis, il tentait tant bien que mal de respirer normalement et de faire bouger son corps. Il peina à détendre ses jambes, il était resté immobile, pendant plus de vingt heures, assit en tailleur au centre de la pièce.

Après avoir entendu ces bruits de pas et une voix qui lui semblait si familière, le rashémi ne savait pas si cela était réalité ou faisait encore partie de ses illusions. Ce qui était sûr, c’est qu’à l’écoute du son de cette voix, un frisson lui parcouru le dos, le rafraîchissant un bref instant.
Comment était-ce possible que son élève, qu’il avait quitté il y’a maintenant sept ans, se retrouve à Port Crâne, et semblait-il, ayant une certaine place dans cette organisation appelée ‘braises dansantes’ ? A seulement seize ans, il était devenu un homme un vrai, lui même s’occupait-il des épreuves d’Ignus, de son maître, mais était il devenu un vrai serviteur de Kossuth ?

Tant de questions traversaient l’esprit du prêtre, mais aucune réponse ne venait à lui dans l’immédiat, et il espérait bien les trouver rapidement.
Il repassa dans sa tête la question que venait de lui poser son ancien protégé, question qu’Ignus lui avait déjà posé par le passé.

Tant bien que mal, il se leva lentement, les jambes qui tremblaient, du à l’accumulation de la chaleur et d’une mauvaise circulation sanguine. Il prit le temps de gérer et de calmer son souffle avant de donner une réponse à Accar, le genre de réponse qu’il n’attendait pas forcément.

-Ouvre donc la porte à ton professeur, et tu verras dans quel état le feu m’a mis sans même m’avoir touché…

Il était certes impatient de voir comment son apprenti avait changé et grandit, mais il voulait surtout passer à la suite de son épreuve, il lui restait tant de choses à faire pour honorer le seigneur des flammes, il n’avait pas plus de temps à perdre pour l’instant.

écrit par: Sillage Mercredi 02 Mai 2007 à 18h20
Un soupire fut la seule réaction de l'enfant, face à la réponse d'Ignus. Le silence repris le dessus, et l'obscurité commença à regagner du terrain.

Les sens du prêtres étaient comme engourdies par l'absence de repère. Rien ne lui permettait de savoir où il se trouvait, à qui il avait affaire, comment il pouvait tout arrêter... Et la voix d'Accar s'éleva à nouveau, froide comme la pierre:

-Je vous ai posé une question maître. Seriez-vous incapable de répondre à vos propres énigmes? Et d'ailleurs j'ajouterai celle-ci, que votre apprentissage ne m'a pas enseigné: Que suffit-il au feu pour être réduit à néant?

Soudain, un poid énorme sembla s'effondrer sur les épaules d'Ignus. Le misérable humain s'écrasa au sol, la tête et les épaules appuyées par une masse invisible.

-Pour écraser un insecte, il faut connaître son prochain mouvement, et donc ses moindres mouvements. Pour maîtriser la flamme il faut savoir pourquoi elle danse, comment elle naît... Le poid sembla s'intensifier, collant littéralement Ignus au sol.... comment elle meurt.

Le visage du prêtre était écrasé contre la pierre sombre du sol, incapable de faire quoi que ce soit contre le poid énorme qui l'étouffait. Pourtant la voix d'Accar était toujours froide et sans vie.

-L'Eau et l'air sont en effet de faibles adversaires, mais la Terre est une force bien étrange... Que fais tu contre elle?

Les questions ne cessaient pas, la situation devenait inquiétante pour le prêtre qui ne pervenait presque plus à respirer.

-Trouve une solution. Vaincs la Terre et tu méritera de continuer ta route...

écrit par: Ignus Lundi 07 Mai 2007 à 00h21
Maintenant collé au sol, étant dans l’incapacité totale de faire le moindre mouvement, et peinant même à respirer, Ignus s’en voulait d’avoir répondu à la hâte à son élève.
¤Voilà ce qu’il arrive quand on perd patience et que l’on ne réfléchie que trop peu. Je n’ai point fait preuve de sagesse…¤
Comment se sortir de cette situation ? Il se trouvait entre un espoir de vivre et servir son dieu, sa raison de vivre, au mieux qu’il pouvait et même bien plus, ou mourir en échouant lamentablement dans son épreuve et dans la honte, puni par quelqu’un qu’il avait lui-même instruit. Il voulait réparer, regagner son honneur et ainsi intensifier sa foi, ses croyances, en lui et en son maître, et regagner la confiance et le respect de son ancien apprenti.

¤Reprend toi… misérable humain… trouve les bons mots… parle avec ton cœur et ton âme… et honore moi à nouveau…¤
Ces paroles résonnèrent dans sa tête en lui apportant un peu de calme et de courage, il semblait avoir entendu cette phrase prononcée par trois personnes différentes à l’unisson, Accar, Kossuth, et lui-même…

Il fallait maintenant dire quelques choses, il fallait répondre au jeune enfant qui avait maintenant tant grandi, il fallait trouver les mots justes, et mettre fin à ses tourments.

-Il suffit au feu… de perdre son étincelle… pour que les flammes disparaissent… pour que les braises s’éteignent… et qu’il n’y ait plus aucune matière à brûler… Le feu perdrait son étincelle de vie… son étincelle sacrée…

Le prêtre était exténué, sa respiration devenait de plus en plus irrégulière, de plus en plus pénible. Il suffoquait, il lui fallait rapidement satisfaire son élève et retrouver un semblant d’estime face à lui pour sauver sa vie et sa dignité. Mais il devait encore parler, il devait une nouvelle fois répondre à la deuxième question qui lui avait été posée, si ce n’est la plus importante, celle qui déterminerait l’issue de l’épreuve. Et c’est en puisant dans ses dernières forces qu’il pu ouvrir la bouche et argumenter.
-Il y’a quelques choses que je n’ai pu t’enseigner… car je ne l’avais pas encore découvert… c’est la seule manière de réduire à néant la terre grâce à lui puissance destructrice du feu… Quelques années après t’avoir quitté… j’ai rencontré un homme… qui avait été enfermé au centre de la terre par un puissant sorcier… il m’a décrit ce qu’il a vu…

Ignus toussota, peinant continuellement à respirer, puis se força à terminer : "Il a vu l’énorme quantité de flamme et de magma accumulés autour de lui… il suffit, en se servant de cette force et de celle du feu pour faire exploser tout ça… ainsi Toril sera détruit, entraînant la fin de la terre, de l’eau, de l’air… et du feu… Seul l’élément pur en est capable… mais il entraînera la fin de toutes vies… C’est pourquoi le feu est l’élément le plus puissant…"

écrit par: Sillage Mercredi 09 Mai 2007 à 15h22
Les muscles d'Ignus commençaient à se relâcher, et la force invisible le pressait avec toujours plus de puissance. Pendant quelques minutes la voix d'Accar s'était éteinte, et l'emprise qui s'abattait contre le prêtre devenait redoutable. Il commençait d'ailleurs à douter que l'enfant ai jamais été là, car sa réponse n'avait rien provoqué...

Seul les gémissements d'Ignus résonnaient dans l'obscurité de la pièce. La sueur s'échappait de son front, pour s'écraser à grosse goutte sur le sol. Dans un dernière effort il tenta de soulever le poid, de s'échapper des murs invisible qui l'oppressaient, mais il fallut à peine quelques secondes pour que ses bras abandonnent, sous la douleur, et qu'il s'effondre comme une marionnette dont on aurait coupé les cordes. Etrangement, la force ne revînt pas s'appuyer sur lui. La fatigue maintenant l'obligeait à rester allonger, mais plus rien ne l'écrasait, la torture était terminée.

-Tu n'es pas prêt, mais tu apprendra...

Quelqu'un s'approcha. Ignus le savait car il entendait le claquement des pas sur la pierre. Un bruit de serrure et le grincement d'une porte, quelqu'un entra dans la pièce sans que le prêtre puisse faire le moindre geste. On le souleva et il sentit un regard fouillé son corps. Sans qu'il ne puisse l'expliquer, le prêtre fut examiné des pieds à la tête. Des voix prononcèrent quelques mots, qui firent comme un neud dans l'estomac d'Ignus:

-Pas de tatouage.
-Kossuth l'a rejeté. Il n'a pas passé l'épreuve.
-Tant pis, ça nous fera un cadavre de plus j'imagine... Je n'ai pas ma dague sur moi!
-Ne compte pas y toucher, abrutis. Le seigneur des flammes consumme ceux qui échoue; Celui-ci est mis à l'essai, en attendant de pouvoir revenir. Kossuth semble avoir d'autres plans, pour ce misérable.

Ignus se laissa traîner sur quelques couloirs, avant de perdre connaissance...