Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> Introduction: Les affres de l'hiver profond, [Chaebera & Druasil]
  écrit le : Dimanche 19 Février 2017 à 17h30 par Schninkel
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1373 - L'année des Dragons Renégats.
Dixième jour de l'hiver profond.
-15 °C
Bande-son du narrateur

Chaebera
Depuis quelques jours, de bien sombre visions hantaient les rêves de la jeune naine. Une douce voix féminine envahissait régulièrement ses songes, comme s’adressant à une amie sur son lit de mort.

Jarek avait beaucoup de projet dans la vie, avec ses belles paroles teintées d’arrogances et d’ambitions, il savait se montrer convainquant. C’est tout naturellement qu’il proposa cette affaire à Chaebera. Mais malgré ses dires, il n’avait pas fallu longtemps à l’adepte de Talos pour comprendre que ses acolytes de fortunes n’étaient pas aussi fiables qu’ils le prétendaient. Les opportunités se faisant rares au cœur de l’hiver, elle ne put malheureusement qu’accepter de s’associer aux frères Asari. Faibles rançonneurs, mauvais opportuns à la maigre réputation, la proposition sembla, néanmoins, étonnement acceptable. Le renseignement s’avéra même fiable, un convoyeur faiblement escorté, arpenterait naïvement les sentiers au sud. Sur le mince défilé permettant de traverser les Montagnes des galènes,les cavaliers devaient acheminer les recettes d’une précédente vente de minerai, affrétés par l’une des plus prospères mines d’argent de la région. Les gains étaient estimés à plus de dix milles piécettes chargées dans leurs différentes sacoches. Ces sots prenaient une initiative bien trop périlleuse et les marauds du coin s’évertueraient de rendre cette erreur lucrative.
Mais les frères Asari ne trouvèrent jamais les richesses espérées, dès lors qu’ils se précipitèrent sur le sentier pour entraver la route du convoi, ils furent accueillis par une nuée de carreaux mortels. Impuissante, elle assista au massacre dans un silence pesant. Deux autres détrousseurs furent violemment abattus avec leurs employeurs. C’est à ce moment précis, à l'abri du sous-bois, que Chaebera compris le subterfuge. La fratrie de brigand était sans doute tombée dans un traquenard destiné à faire taire leur réputation grandissante. La naine fut surprise de ce déploiement d’effort, surprise que les vanteries de ses défunts acolytes, se révélèrent finalement authentiques. La rumeur du convoyeur factice ainsi que la sentence expéditive avait certainement été concocté et administré pour le compte d’un baron local, décidé à faire cesser au plus vite leurs sordides agissements. Sur le chemin, Chaebera se reprocha de ne pas avoir été plus vigilante, sans doute appâtée par le gain de cet accessible larcin.

Mais pour l’heure, il fallait fuir et espérer que personne n’ait retenu sa présence sur les lieux du délit. C’est en compagnie de deux autres fuyards que la prêtresse naine s’enfonça dans les ravines des montagnes des galènes. Une jeune native surnommée « la buse » prit l’initiative d’organiser une retraite. Dans l’intérêt de tous, la mercenaire expliqua brièvement qu’il était préférable de retourner en aval, jusqu’aux basses-terres habités. Dans le sillage de la jeune guide, suivirent le pas d’un rythme soutenu, l'adepte de Talos et un troisième bandit.
Jarek, lui aussi avait une sacré réputation dans la région, voleur et menteur, chacun savait qu’il était un homme qui aurait égorgé sa propre mère pour un repas. Malgré cela, on ne pouvait s’empêcher de s’adoucir au contact de sa chaleureuse compagnie. Sur le chemin, il maugréa de nombreux jurons envers les frères Asari , victime lui aussi de sa propre naïveté. Les trois fugitifs arpentèrent les rocheuses un long moment, la matinée passa et enfin « la buse » arrêta la petite troupe pour un court répit. Extenuée, à bout de souffle, elle décrivit à ses deux compagnons le reste du parcours jusqu’au duché d'Arcatie . Sage et impassible, elle expliqua qu’un certain passage à risque pourrait permettre d’atteindre le prochain hameau avant que la nuit ne soit tombée. Le danger était réel et dans les méandres de ces rocheuses, les chances de survies n’étaient pas grandes. Elle continua sa description d’un étroit couloir longeant le flanc de la paroi rocheuse. La native au visage figé se noua l’extrémité d’une longue corde en chanvre autour de la taille, elle vérifia la solidité de son nœud et offrit le reste de corde à ses acolytes. Tandis qu'il semblait examiner mentalement la situation, le visage de Jarek transpirait la suspicion. Le temps se suspendit un cours instant, une brise siffla dans les airs laissant la mercenaire un moment sans réponse. Certainement aigri par toutes ses mésaventures, Jarek se releva d'un bond et fit nerveusement quelques pas, craquelant la neige sous la pression.


Jarek
- Maudits soient ces dieux qui me poussent à escalader ! Maudits-soient les Asari et cette foutue insuffisance !
La gamine dit vrai, je ne tiens pas à camper dehors !

Il jeta un regard au loin, certainement dans la crainte de voir apparaitre des poursuivants. Puis tourna les yeux vers la Talassane naine.

-…Excuses-moi de t’avoir embarqué dans ce guêpier. Je… Je ne pouvais pas savoir.

Il haussa les épaules puis détourna le regard, rangea son outre dans sa besace et entreprit de s’attacher avec le cordon que lui offrait la jeune mercenaire.


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Large d'épaule, la taille pourtant fine, de longues jambes et l'allure d'un noble, la colère lui fait souvent perdre son ton éduqué. Un air désinvolte et sardonique. C’est un brigand, un voleur, un adultère, un bandit. Cela dépend de son humeur. Il n’est pas de crime qu’il ne commettrait si le jeu en valait la chandelle.


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Druasil
Depuis quelques semaines, après avoir foulé pour la première fois ces lointaines terres nordiques, une douce voix revenait perpétuellement troubler les rêves de Druasil. Plaintive et lancinante, comme s’adressant à un mourant. Ces douces paroles, difficiles à se remémorer, comme toutes rêveries, accompagnaient de bien sombres visions.

Le ciel hivernal était gris, chargé de nuages lourds de neige, mais heureusement les températures semblaient grimper. Le petit être tapa plusieurs fois des pieds afin de faire circuler son sang jusqu’aux frontières les plus reculées de ses orteils. Un merveilleux silence recouvrait le paysage puis, au-dessus de lui, un hibou hulula dans les branches. Une épaisse forêt de conifères bordait la route à sa gauche, tandis qu'au loin, une gigantesque chaine de montagnes surplombait la cime des arbres. Sur sa droite, de vastes plaines recouvertes d'un épais manteau de neige se dessinaient à perte de vue.

La Damarie était littéralement la fin de la route pour les marchands qui se déplaçaient vers le nord de Faerûn. La vie de vagabond réservait parfois bien des surprises, parfois de bonnes augures, mais souvent au prix d’amers efforts. Dans un ultime espoir de gloire et de fortune, happés par les attrayantes rumeurs de ce royaume oriental, de nombreux aventuriers affluaient afin de s’octroyer un titre. La Damarie était une nation peu peuplée, isolées dans les terres froides, rendant son territoire insoumis et hostile pour le néophyte qui s’y aventurait.

Druasil n’avait pas apprécié la compagnie des derniers villages rencontrés, sans doute trop bornés pour reconnaitre ses talents. Les opportunités se faisaient rares au milieu d’un hiver rigoureux, il préféra reprendre la route plutôt que de séjourner plus longtemps parmi ces rustres et incultes individus. C’est sur une grande voie commerciale étonnement dégagée, en direction du duché d’Arcatie et de sa capitale : Valls, que l’adepte de la déesse du froid rêvassait à ses futures gloires et fortunes. Il arpenta longuement cette longue et sinueuse route, couvert par des vents violents qui balayaient la région depuis les hautes montagnes de l’Ouest, le petit être profita un instant des grâces de sa divine alliée pour tenter d’y percevoir un quelconque signe. Le moindre bruit devenait aisément perceptible pour autrui dans le fragile silence ambiant. Soudain, à l'horizon, une agitation vint troubler la quiétude de Druasil. Plus loin, au bord de la route, au pied d'une petite colline, de nombreux oiseaux noirs semblaient festoyer à l’unisson. Virevoltant et tournoyant frénétiquement autour d’un éventuel butin.

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écrit le : Mardi 21 Février 2017 à 22h26 par Tonja
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La journée avait été vraiment mauvaise, mais Chaebera était d'avis qu'elle ne s'en était pas si mal tirée. Après tout, elle n'était pas morte, ce qui était déjà un excellent point. Et puis ils étaient trois, ce qui lui semblait considérablement améliorer ses chances de voir sa survie se poursuivre.

Du moins à court terme. Elle-même avait eu le réflexe d'évaluer les possessions de ses comparses, pour déterminer si leurs provisions ne valaient pas mieux que leurs compétences. Elle ne connaissait pas la guide, mais elle n'avait en revanche pas le moindre doute sur le fait que la question ait aussi traversée Jarek. Et si La Buse était là, ce n'était probablement pas dans l'idée de donner son éventuel butin aux petits orphelins d'Ilmater...

Mais dans l'état actuel des choses, ils avaient besoin les uns des autres, ne serait-ce que pour se défendre si un animal sauvage les prenait en affection.

A son tour la naine évalua la corniche. L'escalade n'était pas son point fort, encore qu'elle n'en serait pas à son coup d'essai. Et la native elle-même en venait à évaluer leur chance de survie. Voilà qui n'était pas très engageant. Passer une nuit dans le froid, elle connaissait... tomber dans le vide, voilà une expérience qu'elle ne préférait pas tenter.

Chaebera tourna la tête de droite à gauche, regardant la paroi rocheuse en se frottant le menton.


- Les gars, j'ai l'impression d'avoir été suffisamment stupide pour une seule journée, pas vous ? Et aussi d'avoir eu mon quotta de chance pour la semaine... Je ne tiens pas à tenter un peu plus le destin.

Elle tourna les yeux vers Jarek et mis ses mains sur ses hanches avant de continuer d'un air plus joyeux.

- Et puis avec tes gros pieds on va tous y passer ! Vous ne préférez pas qu'on se trouve une grotte, ou qu'on se mette au moins à l'abri du vent pour la nuit ? Personne ne va venir nous chercher ici de toute façon...

Chaebera observa la réaction de La Buse. Ils l'avaient suivi dans leur fuite sans sourciller, et jusqu'ici son visage n'avait convoyé aucune émotion.


 
 
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écrit le : Mercredi 22 Février 2017 à 08h15 par Rondell
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Le voyage de Druasil jusqu’en Damarie fut un périple long, désagréable et bien peu fructueux pour cet halfelin aux prestigieuses ambitions. Durant les premiers mois de route, la facilité pour trouver une caravane traversant le Cormyr et les Vaux était bien présente, de nombreuses routes commerciales arpentaient les deux régions et les échanges de produits était monnaie courante. Mais ce fut bien là le seul réel avantage dont pouvait profiter notre cher prêtre.

Les marchands et anciens employeurs de Druasil, bien que la plupart honnête et de bonne foi, négocièrent tous le salaire du petit-être à la baisse et ce dernier ne put que s’y contraindre à chaque fois.
En cause, son palmarès de victoires sur de quelconques attaques de brigands ou monstre errants était inexistant. Ajouter à cela son cynisme et cet air de mépris avec lequel il avait l’habitude de s’adresser à son entourage n’aidait guère. Bien qu’il fut équipé de façon tout à fait correct, on lui préférait fortement d’autres mercenaires bien plus aguerris et disciplinés et dont la réputation n’était plus à faire. Pour finir, nombreux négociants ne voyaient point l’utilité d’un prêtre ne pouvant prodiguer aucune magie de guérison quand cela aurait été nécessaire.

Il y a bien eu ce jour où la chance lui sourit. Un jeune insensé croisa le chemin de Druasil, alors qu'il s’apprêtait à voler le coffre de recettes appartenant à un riche bourgeois faisant route vers Yhaunne. Le malheureux fut la cible de toute la frustration que l’halfelin avait accumulé jusque là et sa correction fut donnée avec une véhémence sadique.
Le joailler se retrouva donc dans l'obligation de récompenser l’efficacité de son garde mais avec un dégoût non dissimulé lorsqu’il vit le piteux état du jeune voleur. De tout point de vue, la punition fut bien plus grande que le crime commis.

Mais aujourd’hui, Druasil ne rencontra pas le succès escompté en arrivant en Damarie, les marchands et autre négociants étaient de plus en plus réticent à l’accepter au sein même de leur escorte, prétextant d’immondes excuses bidons voir même se moquant ouvertement de l’audace de l’halfelin.


¤Tous des attardés. Tous…¤

C’est donc avec l’esprit rempli de pensées négatives que le prêtre de la Dame de Glace reprit le cours de son voyage sur une route étrangement déserte. Bien que l’accueil qu’il reçut ait été des plus déplaisants, il pouvait au moins sentir dans ses contrées les grâces de sa déité. Le froid envahissait ces plaines, forêts et montagnes, mordant implacablement tous les êtres vivants des alentours, les vents glacials balayaient les cimes des conifères, propageant le gel de plus en plus loin.

Tout à coup, alors que Druasil essayait de communier durant sa marche avec sa déesse, ce qui semblait être un attroupement de corvidés le sorti de sa prière. S’approchant, intrigué, l’halfelin pu bien discerner le bruit de leurs ailes agitées et leur croassement déchaînés qui résonnaient dans l’immensité gelé. La nuée noire bataillait nerveusement autour d'une quelconque proie.

Ni une ni deux, l’être-mètre s’accroupi et saisi dans chacune de ses mains un large caillou glacé et se précipita vers la flopée d’oiseaux.


-Bande de sales charognes !… Fumiers !… Cassez-vous d’là ! Aboya-t-il.

À ces mots et avec une pure violence, il lança les pierres précédemment ramassées en direction des volatiles, souhaitant faire place nette pour assouvir sa curiosité.


 
 
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écrit le : Vendredi 24 Février 2017 à 18h26 par Schninkel
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Druasil
Des pierres volèrent vers les charognards, la plupart s’écrasèrent dans la neige meuble. Druasil fut persuadé d’avoir atteint au moins l’une de ses cibles. Sous les houspillements de l’être-mètre, la cohorte de sombres volatiles s’envola lourdement. L’hiver et ses famines poussaient généralement la faune à plus de témérité, certains audacieux rejoignirent le sol à quelques mètres de la scène, tout en maugréant leurs mécontentements d'un sinistre croassement.

Druasil eut pleinement le loisir de s’approcher des lieux, son corps vouté et ses jambes fléchis dans l’immensité glacée, aussi furtif qu’il le pouvait.
A quelques mètres de lui, non loin du sentier qu’il suivait à l'origine, il put apercevoir une petite silhouette échouée dans le givre. Un rayon de lumière perça les nuages pour atteindre un corps à peine plus petit que le sien, partiellement recouvert de neige, doté d’une peau translucide.

Comme un sordide cri moqueur, un nouveau croassement se fit entendre.

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Chaebera
Jarek
- Tu as vu comme moi qu’ils étaient préparés à nous recevoir, si ces salauds nous ont aperçus, ils n’hésiteront pas à venir vérifier et avec le sillage que tes hanches ont laissé dans la neige, ils n’auront aucun mal à nous pister.

Un large sourire s’éclaira sur son visage.

- Bien que l’idée de partager ma couche avec..

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Large d'épaule, la taille pourtant fine, de longues jambes et l'allure d'un noble, la colère lui fait souvent perdre son ton éduqué. Un air désinvolte et sardonique. C’est un brigand, un voleur, un adultère, un bandit. Cela dépend de son humeur. Il n’est pas de crime qu’il ne commettrait si le jeu en valait la chandelle.


- Silence! Écoutez!

Discrète depuis le début de cette halte, « La buse » observait le lointain depuis un petit amas de neige. Elle agrippa sa sacoche et son arc puis d’un bond, descendit de son perchoir. Elle se rapprocha en quelques pas, ses bottes de peau firent crisser la neige.
Après avoir rabattue la capuche de sa large cape doublée de fourrure et sans prêter attention aux paroles du mercenaire, elle s’adressa à ses compagnons en pointant du doigt l’horizon chargé de sombres nuages. Ses traits toujours aussi impassibles ne dénotèrent aucune expression.


« La Buse »
- Silence ! Écoutez ! Ce vent porte la tempête…Elle effacera nos traces…Mais nous n’y survivrons pas.

Elle tourna les yeux sur le fugitif puis les abaissa légèrement sur la talassane.

- Libre à vous de bifurquer dans ces sommets, je retourne vers l’Arcatie.

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. Sa chevelure d’ébène, ses yeux de jais et sa peau tannée par le soleil rappels à tous qu’elle était originaire du royaume de Damarie. Impassible et silencieuse, son visage était une gravure dont on peinait à extraire des sentiments.

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écrit le : Lundi 27 Février 2017 à 08h47 par Rondell
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es oiseaux de mauvaise augures s’étaient éloignés, surpris par la violente approche du petit voyageur. La plupart furent bien contrariés de laisser leur place de choix à ce tout nouvel arrivant et protestèrent avec énergie l’avancée de l’halfelin auprès de leur trouvaille.

Ce dernier se dirigea avec prudence vers l’objet tant convoité par les charognards. Il installa son écu sur son avant-bras gauche, se préparant à réceptionner toute offensive stupide des vauriens au plumage de jais. Le pouvoir d’Aurile présent sur ces terres pouvait pousser n’importe quel être doté d’un instinct de survie dans ses derniers retranchements et le prêtre ne souhaitait pas faciliter la tâche d’un quelconque agresseur.

Se penchant sur le corps inanimé, il vérifia avec précaution que toute vie avait quitté son réceptacle physique, balayant sur le coté la couche blanche gênant son inspection. Ceci fait, sa curiosité le poussa à examiner le défunt pour savoir quelle était l’origine du décès. Ensuite, c’est sans remords qu’il fouilla avec attention la dépouille, recherchant tout objet de valeur encore présent sur le malheureux.

- Qu’est ce que nous avons là ?....

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écrit le : Mercredi 01 Mars 2017 à 23h41 par Tonja
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Chaebera scruta à son tour l'horizon. Elle huma l'air, les yeux écarquillés et un peu fous. Le vent bruyant, mais pas encore brutal, oui c'était bien celui là, ce vent annonciateur de destruction, de tempête... il lui semblait que son dieu lui murmurait des insanités au creux de l'oreille.

La naine eu un bref sourire d'extase mais recomposa rapidement son visage en se tournant vers ses compagnons. Loin de l'effrayer, ce temps menaçant l'enhardissait d'une foi euphorique.


- Très bien, très bien !

Elle se saisit à son tour de la corde, et commença de s'entourer les hanches avec. Ses mains s'agitaient mécaniquement, passant la corde à la sous son manteau à hauteur d'aisselles, puis entre ses cuisses, avant de remonter sur la taille. Elle reproduisait sans y penser l'accroche qu'on lui avait appris très jeunes pour se déplacer dans les galeries de mine ou traverser un col.

- La Buse... On va s'en remettre à ton jugement. Evidemment je passe en dernier, il ne faudrait pas que mes... largesses entravent votre vue.

Toujours souriante, elle jeta un coup d’œil à ses hanches pour appuyer son propos, puis finit de sécuriser son attache par un nœud.
Il lui semblait surtout prudent de laisser les 2 autres déglacer les prises. Elle n'aurait qu'à suivre leurs accroches.

Elle glissa discrètement la main sur sa ceinture, vérifiant que sa dague était facilement accessible. Si l'un d'eux commençait à glisser, elle voulait être prête à trancher le lien mortel qui les unirait pendant la traversée.


 
 
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écrit le : Jeudi 02 Mars 2017 à 03h35 par Schninkel
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Chaebera
Les premières minutes de l’ascension furent aisées, jouissant d’une agilité arrogante, « la buse » n’eut aucun mal à grimper le socle de la falaise. D’innombrables végétaux et escarpements rocheux facilitèrent la progression. Chaebera fut surprise de voir l’avant-bras du brigand offrir une prise quand celles-ci devinrent plus rares. Après un temps qui parut durer une éternité, transis de froid et les membres engourdis par l’effort, les trois fugitifs arrivèrent enfin au sommet de la colonne de roche. La jeune native fit signe de faire une halte afin de se remettre de ces efforts.

« La Buse »
- Reposez-vous. Nous ne devons pas perdre de temps.

La fugitive semblait éreintée, les mains posées sur la taille, elle se mit à observer la suite du périple. Elle posa ses doigts sur la roche comme si elle s'adressait à la montagne.

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. Sa chevelure d’ébène, ses yeux de jais et sa peau tannée par le soleil rappels à tous qu’elle était originaire du royaume de Damarie. Impassible et silencieuse, son visage était une gravure dont on peinait à extraire des sentiments.


Jarek se vanta de sa performance athlétique lié, selon lui, à son ascendance. Il gigotait vigoureusement sur l’étroite plateforme pour faire circuler son sang quand la prêtresse s’extirpa enfin jusqu’à eux. Chaebera reprit enfin son souffle, péniblement, les jambes encore tremblotantes. Elle s’installa inconfortablement et put observer l’immensité des galènes, fières chaines montagneuses couvertes de givres. L’amoncellement de nuages sombres semblait prendre de l’ampleur. Au pied de la falaise, depuis le sinistre bois que la troupe venait de traverser à toute hâte, la talassane crut entendre des aboiements de limiers en maraude. Couverts par les hurlements du vent, elle ne parvint pas à déterminer précisément l’origine de ces sauvages avertissements.

Jarek
- Oui, j’ai entendu comme toi…Tu as bien fait de grimper il semblerait.

Un rictus apparu sur son visage abattu. Il était assis sur la roche, les jambes recroquevillés, l’odeur du vin émanait de son outre en peau.

- C’est étrange la tournure que peuvent prendre les choses. Le hasard ça m’emmerde, j’aime pas la fatalité. Et je me disais que si un gars nous avait vendu sur cette affaire…

Le rictus se transforma en un sourire jovial dont il avait le secret.

- …il aurait sans doute gagné gros !

Et en un instant, ses yeux se couvrirent d’un voile sombre, son visage devint froid et austère.

- Aussi, naïvement, je cherchais des motifs qui auraient pu pousser une agréable fille de la roche à vendre l’un de ses camarades.

Son sourire s’était effacé et, juché sur un amas rocheux, il observait de haut la prêtresse qui était positionnée dos au vide.

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Large d'épaule, la taille pourtant fine, de longues jambes et l'allure d'un noble, la colère lui fait souvent perdre son ton éduqué. Un air désinvolte et sardonique. C’est un brigand, un voleur, un adultère, un bandit. Cela dépend de son humeur. Il n’est pas de crime qu’il ne commettrait si le jeu en valait la chandelle.


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Druasil
D’un œil attentif, Druasil observa l’environnement avant d’inspecter la dépouille. L’orée du bois à sa gauche et la route qu’il arpentait plus tôt, baignaient toujours dans un linceul glacé de silence. Il tourna les yeux sur l’immensité des steppes qui s’opposaient à la scène et aperçu une silhouette filiforme plantée au loin. Une main posée en visière, l’être-mètre cru distinguer les contours d’un totem ou d’un épouvantail. N’observant aucun mouvement, serein, il entama la fouille du cadavre sous le regard intéressé des volatiles.

Sa peau grisâtre parsemée de veines bleutées laissait encore entrevoir les traits d’un jouvenceau de la race des hommes. La pâleur cadavérique de son visage laissa présager que le corps gisait là depuis un moment. Quelque chose, sur ses lèvres, s’était figée, comme une ultime grimace de terreur. C’était un enfant aux origines modestes d’après ses vêtements. A l’exception de l’épaisse fente sanguinolente qui était gravée dans son torse, sa tenue était propre et semblait neuve. Dans la poche intérieure de sa redingote, une statuette taillée dans le bois, elle représentait grossièrement un soldat.


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écrit le : Dimanche 05 Mars 2017 à 17h17 par Rondell
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¤Pff ce n’est qu’un gamin…¤

Le calme s’était installé autour du cadavre que Druasil inspectait. Le malheureux jeunot avait rencontré une fin dont la violence se lisait encore sur son visage. D’après les détails de la blessure et le manque de traces autour de la dépouille, cela faisait au moins un jour entier que le marmot avait trépassé et qu’il était la proie des charognards. Mais cela semblait laisser l’halfelin complètement indifférent, vu qu'il était maintenant concentré sur le fait de trouver quelque chose d’utile. Sa fouille lui permit de ne trouver qu’un seul petit objet dans les poches du gamin.

¤Et c’est quoi ça ?... Un jouet ?!? ¤

Druasil prit la modeste statuette en bois dans les mains, la tourna entre ses doigts puis la jeta de façon négligée derrière son épaule, présumant que l’enfant n’en n’avait plus besoin. Son inspection était finie et elle l’avait passablement frustré. Le prêtre s’était, à tort bien sûr, imaginé que sa chance lui avait enfin sourit et que sa découverte aurait été bien plus payante.

Après s’être relevé et essuyé les quelques dépôts de flocons de ses mains, il méprisa du regard une dernière fois l’avorton couché dans son cercueil blanc et lui colla gratuitement un coup de pied dans le visage, plongeant la tête du défunt dans la neige. Druasil tourna le regard sur les précédents "propriétaires" des lieux et un rictus se dessina sur ses lèvres violacées.


- Au moins tu serviras à quelqu'un d'autre que moi... Morveux !

Après s'être légèrement étirer le dos, le petit-être réajusta son équipement. Il remit son bouclier sur son épaule gauche pour faciliter sa marche et se dirigea vers le chemin en terre, souhaitant continuer sa route initiale vers Valls mais n'oubliant pas de maugréer encore et toujours contre tous ceux qu'il avait croisés ces derniers jours.


 
 
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écrit le : Dimanche 05 Mars 2017 à 19h55 par Tonja
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La prêtresse avait toujours le souffle court, mais faisait de son mieux pour dissimuler sa difficulté à récupérer. Bien qu'elle soit plutôt agile compte tenu de son gabarit, elle n'était pas taillée pour les efforts prolongés. Elle s'étira puis agita ses mains et ses pieds, consciente qu'il lui fallait à tout prix éviter le reflux de sang de ses extrémités. Si ses doigts où ses orteils s'engourdissaient maintenant, c'était l'assurance d'une crampe au moment où elle ne pourrait plus se le permettre.

La naine ne prêtait qu'une oreille distraite à Jarek. Elle était habituée à ce qu'il s'écoute lui-même parler sans attendre de réponse particulière. Tout comme elle était habituée à ses changements d'humeur dangereux.

A dire vrai c'est ce qui lui plaisait chez lui, et une des raisons pour laquelle elle avait accepté ce contrat en sa compagnie. Elle aimait le voir à l'oeuvre quand il se drapait d'une aura sinistre, et que ses pires aspects s'exprimaient. Ce n'était pas la première fois qu'elle lui voyait ce regard de cendre. Elle le fixa à son tour, penchant légèrement la tête.


- Jareeek... C'est toi qui m'a mis sur ce coup, tu te souviens ?

Chaebera fronça un peu les sourcils avant de continuer.

- Est-ce que... toi tu nous aurais doublé ? Tu m'aurais trahi ? Allons... Non, non.

La naine s'avança lentement d'un pas vers lui, ce qui l'éloignait du vide mais la plaçait du même coup à portée de dague. Devant lever davantage le menton pour regarder le brigand, elle parla plus bas.

- Mais il y a bien quelqu'un ici, quelqu'un dont on ne sait rien, quelqu'un qui semble avoir à cœur de nous mener en un lieu bien précis, par des chemins que l'on ne connait pas...

Imperceptiblement, la prêtresse glissa son regard vers La Buse, laissant sa phrase en suspend porter cette nouvelle idée chez le bandit.


 
 
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écrit le : Dimanche 05 Mars 2017 à 22h25 par Schninkel
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Druasil
Quel que soit l’origine de ce meurtre, il ne semblait pas approprié d’arpenter les routes pour un voyageur solitaire. Le bougonnant Druasil laissa la dépouille à son sort et reprit le chemin vers la capitale du duché d’Arcatie. Les faveurs étant rares ces derniers jours, il n’y avait plus qu’à espérer, qu’au loin, de plus amples opportunités s’offriraient enfin. Désormais au seuil du chemin qu’il arpentait plus tôt, maugréant machinalement, dos au cadavre qu’il avait abandonné, un étrange son inadéquat paralysa le petit-être. Une subtile mélodie brisa le silence des steppes glacées. Quelques notes délicatement pincées sur un luth, firent comprendre à Druasil qu’il n’était plus seul dans ces plaines enneigées. Un virulent frisson d’inquiétude parcouru l’échine du prêtre qui, d’un bond leste, se retourna sans hésitation pour apercevoir la source de ce trouble.

Non loin du jouvenceau décédé, au sommet d’un rocher qui émergeait de la glace, se tenait une jeune femme brune. Une silhouette fantasque et féminine, vêtue d’habits aux tissus variant de la prune au mauve, d’un chapeau orné d’une longue plume, le regard planté sur le cadavre tel un oiseau de proie juché sur son perchoir, la fascinante bardesse frottait nonchalamment son instrument. La mélodie semblait prédestinée à la situation, douce, lente et mélancolique. Apparue mystérieusement, elle semblait offrir sa performance à l’enfant, la scène baignait dans un halo de lumière, de fines particules étincelèrent comme pour donner à cet instant, un ultime moment de grâce. Le vent sifflait continuellement, quelques clochettes tintèrent, les notes s’enchainèrent harmonieusement puis vint rejoindre l’ensemble, une voix chagrine, lascive et suave.


L'innocente victime, au terrestre séjour,
N'a vu que le printemps qui lui donna le jour.
Adieu, dans la demeure où nous nous suivrons tous,
Où ta mère déjà tourne ses yeux jaloux.
Si bien qu'un jour, ô deuil ! Irréparable perte !
Hélas ! Vous avez donc laissé la cage ouverte.
Et l’enfant au loin, court à sa perte.


Druasil resta un instant silencieux devant cette apparition soudaine, le prêtre ne parvenait pas à expliquer son intervention. Elle était pourtant aussi discrète qu'une cerise plantée au milieu d'une tarte à la crème.

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Chaebera
Les hurlements du vent balayaient les rocheuses des monts de galènes. Toujours recroquevillé sur la pierre, il reprit une gorgée de son breuvage. L’humeur semblait être passée, sans doute soufflée par les intempéries, Jarek jeta un œil hostile sur la guide et reprit la conversation avec la talassane.

Jarek
- Nan…Je ne pense pas.

Le brigand se frotta les mâchoires d’un air inquiet.

- J’y ai pensé. Mais elle ne connaissait pas les frangins Asari avant aujourd’hui et elle n’ai pas du genre à agir pour des administrés. J’ai eu le …

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Large d'épaule, la taille pourtant fine, de longues jambes et l'allure d'un noble, la colère lui fait souvent perdre son ton éduqué. Un air désinvolte et sardonique. C’est un brigand, un voleur, un adultère, un bandit. Cela dépend de son humeur. Il n’est pas de crime qu’il ne commettrait si le jeu en valait la chandelle.


La conversation fut écourtée par la voix de la native, qui d’un ton autoritaire, appela ses comparses à se recentrer et à continuer. Jarek bougonna quelques injures, rangea son outre, se releva lourdement puis sangla ses affaires. Son sourire était déjà revenu, versatile et imprévisible, il tira sur le cordage d’un air espiègle. Puis la troupe reprit son parcours dans la chaine de montagnes vers le royaume de Damarie. Ils parcoururent un long moment les rochers environnants, sur un étroit chemin, marchand de biais, à la manière d’un crabe. La prêtresse put même contempler son propre reflet dans la façade gelée du glacier.
Plongée dans des ravines rocailleuses, l’épreuve éprouva la robustesse de la talassane, ses membres commencèrent à l’endolorir. Totalement exposé aux insoumises rafales de vents, un bruit de fond tel un rugissement saturé. La pluie tant redoutée arriva d’un coup, l’averse vira au déluge, des billes d’eau éclatèrent sur le corps transi de froid de la jeune naine. Le vent devint si puissant qu’elle se retrouva plusieurs fois projetée contre la paroi rocheuse. Malmené par les sévères turbulences, une violente bourrasque vint percuter les apprentis alpinistes, « La buse » poussa un cri court, aigu et strident. Un épais monticule de roche se détacha de la falaise et la jeune guide s’effondra d’un coup dans un vacarme assourdissant. Le sol se déroba sous ses pieds sans prévenir, comme si le monde s’était abattu sur son dos. Se retenant d’une main, d’un réflexe miraculeux, Jarek parvint à saisir la corde pour retenir sa camarade. Le mercenaire devint livide, mais ne bougea pas. Les articulations de ses coudes se mirent à craquer, ses genoux fléchissaient sous le corps balançant dans le gouffre sans fond. Le morceau de roche vint enfin s’écraser avec fracas dans le vide, donnant ainsi un bref indice de la distance qui les séparait du sol. La native, au bout de son lien, s’agita dans tous les sens et poussa des gémissements déchirants. Le cordage mordait douloureusement les hanches de l’homme tandis qu’il commençait à perdre toute sensation dans ses doigts tant il enserrait le lien qui retenait sa camarade. La glace sous ses pieds commença à se fissurer, à se fragiliser sous le poids du cortège.


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