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La Taverne des Royaumes Oubliés > Quête : ۝ Le sourire du Kraken ۝ > Chapitre III : La quête de l'Opale


écrit par: Atlas Vendredi 05 Mai 2017 à 15h40
hrp.gif Sans nouvelle de Bistan depuis … très longtemps, il passe PNJ jusqu’à nouvel ordre.

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Le Sourire du Kraken, Chapitre III : La quête de l’Opale
8ème jour de Chess, 1373


La « Porte des Caravanes » était ouverte, laissant passer un nombre croissant de caravanes qui vers le Nord, encore peu nombreux, qui vers le Sud, qui s’agglutinaient déjà devant le Pont au-dessus du Delimbiyr de part et d’autre duquel des tours de bois avaient été construites pour en assurer la garde et qui filtrait les voyageurs.

Il faisait toujours aussi froid et humide mais chacun des aventuriers savait pertinemment que le plus dur les attendait. A partir de là, les haltes régulières de la route de commerce ferait place au marais, traitre, glacé, habité de créatures qu’aucune patrouille ne dispersait jamais, qu’aucun convoi plus ou moins fortement armé n’affrontait jamais.

Cette dernière étape nécessiterait de trouver un guide, voir d’adapter leur équipement dans un environnement qu’une mule aurait plus difficile à traverser –mais pouvaient-ils s’en passer ?- mais le Fort de la Dague devait être le meilleur endroit pour répondre à tous leurs souhaits en la matière.

Alors qu’ils prenaient place dans la file des chariots, un garde s’approcha rapidement d’eux :
– « Belle rencontre Voyageurs, que nous vaut votre visite dans notre belle cité ? Les suivants du dieu qui pleurent sont toujours les bienvenus, il est de ma charge de vous assurer le meilleur. Faites-vous escale ou faites-nous l’honneur de rester plus longtemps ? »

Bistan, auquel le garde s’adressait directement, le salua en croisant les mains sur son cœur, un sourire fatigué aux lèvres. Tout habitué qu’il était des voyages, son âge semblait l’avoir rattrapé sans que ses compagnons ne s’en soient rendu compte, probablement chaque jour un peu plus.

- Mes amis ne sont que de passage, une sainte mission les attend par-delà les profondeurs du Marais au Lézard, mais le vieil homme que je suis profitera volontiers de votre hospitalité. Nous vous serions redevable si vous pouviez nous indiquer l’auberge dans laquelle je pourrais reprendre des forces.

Pour surpris que purent l’être les deux bardes, le Maquar et le Paladin, la logique s’imposait d’elle-même, même si elle était douloureuse d’être une perte de plus –puisque ni Célestia ni Azuraël n’étaient réapparus -l’annonce de Bistan ne méritait pas qu’on tente de le ‘raisonner’. Le garde lui répondit aussi vite : - « Bien sûr ! En face de vous se dresse la Taverne de Dame Chance. Par ces temps les caravaniers sont moins nombreux, vous y trouverez de la place à coup sûr. Le service y est très bon. Il vous faudra par contre commencer par rejoindre l’étable, suivez les cavaliers, vous trouverez sans peine, les palefreniers prenant grand soin de vos montures. »

Se tournant alors vers le Maquar, considérant son exotisme comme un signe possible de compétences particulières, il revint sur l’annonce de la mission à travers du Marais : - « Connaissez-vous le marais ? C’est un endroit aussi dangereux que tout ce que vous avez pu en entendre. Sans un guide, vous vous perdrez dans ses méandres même en suivant le Delimbiyr. La Taverne en question est le meilleur endroit pour en trouver un si vous en cherchez un et que vous êtes … convaincus autant que convaincant. Sans vouloir vous inquiéter, même nos remparts ne nous ont pas protégé de ce qui en est sorti récemment. »

écrit par: Sahadeva Lundi 15 Mai 2017 à 12h25
Sahadeva avait été surpris lorsque Bistan avait fait part à ses compagnons de son désir de se retirer de leur expédition. Il estimait que les prêtres, plus que toute autre personne, devaient aller jusqu'au bout de leurs capacités pour servir leurs idéaux et les missions dans lesquelles ils avaient décidé de s'engager.

¤ Ces Nordiens ne sont vraiment pas dignes de confiance : la constance semble leur être étrangère... On voit bien que la Sagesse dictée par les préceptes de l'Adama n'a pas encore atteint ces contrées. ¤

L'étonnement n'était cependant pas complet : le prêtre d'Ilmater avait éprouvé des difficultés à suivre le rythme de l'expédition et son visage exprimait souvent la douleur qu'il ressentait régulièrement. Il était donc peut-être plus prudent de continuer à quatre que de s'encombrer d'un aventurier qui ralentirait considérablement et constamment le groupe.

Mais pour l'heure, la discussion entamée avec l'un des sentinelles de la ville leur avait fourni de nombreuses informations sur sa topographie et sur la suite des événements : halte et recherche d'un guide. Ces deux objectifs les mèneraient tout droit à la "Taverne de Dame Chance".

Sahadeva se risqua à questionner le garde :


- Merci pour ces informations. J'aurais deux questions à vous poser, en effet. Vous venez d'évoquer des créatures menaçantes sorties du marais, de quoi s'agissait-il exactement ?

La question poursuivait un double objectif : se préparer à ce qui les attendait et récolter une information peut-être en lien avec leur mission. Il poursuivit :

- Vous avez également parlé d'un guide. Avez-vous un nom à nous recommander?

Pas de trace, par contre, de son ancienne employeuse, Azur'ael. Il était possible, quoique peu probable, qu'elle les attende dans la taverne. Il était plus vraisemblable qu'elle ait été retardée et, dans ce cas, Bistan pourrait l'informer de l'itinéraire suivi par le groupe. Le Maquar se promit de le suggérer au vieux prêtre.

écrit par: Atlas Vendredi 19 Mai 2017 à 13h00
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Le garde hocha la tête, le regard protégé par le voile de celui qui se refuse à trahir ses sentiments et se borne, en protection, à relater des faits. Il était manifeste que ce qui s’était passé l’avait touché, durement. Si des créatures venant du marais avaient réussi à rentrer, c’est qu’ils avaient passé la garde … combien des amis de l’homme qui lui faisait face étaient tombés ? A moins que ça ne soit autre chose qui l’ait touché plus personnellement ?

- Des Rats-Garous … Une vingtaine peut-être … aussi mauvais et sournois que leurs homologues animaux. Mais nous leur tenions tête, par le feu et l’acier, et seuls deux d’entre nous ont été blessés alors que nous en avons tué un. Puis des Hommes-Lézards ont suivi alors que nous étions concentrés sur les rats. Eux ne craignent pas le feu et leurs armes sont plus lourdes que les nôtres... Grace aux dieux, ils ont fui en même temps, sans qu’on sache vraiment pourquoi, comme s’ils suivaient les rats. Nous sommes prêts à les recevoir aujourd’hui, nos gardes de nuit sont plus importantes.

Le regard du garde se perdait dans son souvenir.

- Le Rat, c’était un gamin… il a repris son apparence humaine quand on lui a coupé la tête. Même si les témoins étaient peu nombreux, ça s’est su, les gens restent choqués. Parlez-en le moins possible, plus personne n’en a vu depuis. Pour le guide, vu l’implication des Hommes-Lézards, les prix vont monter. Je peux vous conseiller Erik ou Florian s’ils sont encore là. Ca fait une lune que je n’ai pas quitté mon poste, ils ont pu quitter la ville par une autre porte que la mienne. Quoi qu’il en soit, bonne chance dans votre entreprise, Tymora vous garde !

Dans une toux sèche, Bistan invita ses compagnons à laisser ce garde tranquille. Il le salua d’une demi-courbette que l’autre lui rendit.

- Les amis … nous savons qui sont ces Rats et que les Hommes-Lézards vivent dans le marais, mais l’idée qu’ils aient profité de l’attaque des Rats pour attaquer la ville ne tient pas à mon avis. Déposons nos montures, si il y a à en apprendre, ce sera là, et à la Taverne de Dame Chance.

écrit par: Naïrod Dimanche 21 Mai 2017 à 15h32
Tùrambar ne savait pas trop comment réagir. Tant sur la décision de Bistran. Il avait bien ressentit lui même la diminution du vieil homme. Au fil des jours il avait fini par comprendre et avait choisi de garder pour lui cette états de fait.
Il respectait le choix du vieux prêtre, après tout, il existe milles façon de servir le dieu en pleur. Cette communauté aura grandement besoin de l'aide d'un des servant d'Ilmater.

Pour les rats-garouts. Il glissa rapidement au garde pour l'aider à s'apaiser l’esprit.

- La lycanthropie est une malédiction. Hélas ces choses frappent sans distinction d'age. Vous n'aviez rien pour rompre cette malédiction. Vous avez fait ce que vous deviez pour protéger vos famille, vos amis. Ne vous en voulez pas.

Le paladin salua le garde et suivit ses compagnons.
- Je comprend mieu ce qu'Opale nous a dit sur les choses qu'ils ont fait malgré eux. Les pauvres... Je prierais pour qu'ils trouvent leur rédemption.
Quelque chose à l'air d'être à l’œuvre dans ses marais. Les hommes lézards... S'il ont profité de l'attaque et se sont replié au départ de rats, ce n'est surement pas anodin. Mais allons laisser nos monture aux écuries. oui, j'ai hâte d'en savoir plus une foie à la taverne. Mes amis bardes, savez vous des choses sur les hommes lézard ?

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Dimanche 28 Mai 2017 à 17h35
Vieltal ne s'opposa pas à la décision de Bistan. Il était d'ailleurs un peu mal à l'aise en la présence du vieil homme qui parlait très peu. Ses compétences et sa sagesse se seraient avérées peut-être fortement utile pour la suite du parcours mais il préférait croire que l'homme les auraient ralenti. Ce n'était pas le premier compagnon qui quittait l'aventure mais il espérait que ce serait le dernier.

En écoutant attentivement les gardes, Sahadeva et Nairod, le barde n'ajouta rien sinon que des signes de tête approbateur. Les gardes étaient avenants et respectueux, plus que dans la plupart des autres villes. Gageons que la grande diversité des peuples qui s'arrêtait au Fort ouvrait l'esprit des gardes. Le barde aurait pourtant cru le contraire.

Alors qu'ils faisaient route vers l'écurie, le barde répondit à Nairod.


- Nous avons croisé un représentant de leur espèce avant de vous trouver. L'attitude des hommes-lézards est compréhensible. La mort du roi Shukak, de la tribu de l'Œil Rouge engendra le chaos. Ce roi puissant avait réussi à entretenir des relations paisible entre les hommes-lézards et les humains du Fort et des environs. Un groupe d'aventurier l'aurait tué, mettant fin à la situation déjà précaire de paix.

Le lien entre l'attaque des hommes-lézards et des rats-garou ainsi que leur retraite commune m'échappe pourtant... Peut-être que les hommes-lézards ont seulement profiter de l'attaque des rats-garou pour causer des dommages au Fort...

Bien qu'intelligent, il doutait que les hommes-lézards étaient au courant de l'attaque et qu'ils aient pu coordonner leur attaque avec celle des rats-garou relevait de l'exploit.

Ça me semble bien peu probable. Dans tous les cas, je ne crois pas que les hommes-lézard que nous rencontrerons par la suite seront aussi amical que celui que nous avons croisé. Nous ne perdons rien à essayer de communiquer avec eux et de leur mentionner que nous connaissons l'un des leur. Ce qui me fait penser, nous devrions choisir notre guide judicieusement. Je doute que les créatures des marais oublient rapidement le visage d'un homme ayant fait couler le sang là-bas.

écrit par: Atlas Mercredi 07 Juin 2017 à 10h30
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Les mots de Tùrambar avaient apporté un semblant de réconfort au garde, le paladin partageait ses convictions avec tant d’assurance qu’on ne pouvait que le croire. Même s’il n’oublierait pas le mort de sitôt, peut-être parviendrait-il à accepter qu’il n’avait pas le choix.

A Vieltal, Bistan acquiesçât : -
« Peu probable, je suis d’accord. Ils auraient pu faire bien plus de dégâts si c’était leur idée. Le garde n’a parlé d’aucune perte chez eux ni de leur fait, le Fort n’était peut-être pas leur cible ? Pour la mort du roi, c’est … la malheureuse démonstration des conséquences d’actes d’aventuriers… Qu’aurions-nous fait à leur place ? »

La question resta ouverte tandis qu’ils longeaient le temple de Tymora pour entrer sur le Champ d’Entrainement, fermé par des baraquements assez larges que pour accueillir une véritable armée, une place de terre battue d’une vingtaine de mètres de côté.
Sur la gauche, le passage des cavaliers dessinait une route vers l’Est.

Un ordre tout nanesque régnait bien qu’ils ne furent plus maitres de l’endroit depuis longtemps. La propreté et le calme étaient remarquables, on pouvait se demander ce que les habitants faisaient de leur détritus et comment ce lieu de commerce semblait échapper à une criminalité qui aurait pu ternir l’ensemble. Sur leur gauche, la route haute ramenait vers la place du marché vers laquelle se dirigeait le plus grand flux de personnes, humaines pour une écrasante majorité, mais venant de toutes les régions de Toril d’après leur teint de peau et leur accoutrement.

La troupe passa entre la banque de la Côte de l’Epée et une énorme bâtisse qu’ils ne purent identifier, laissa sur la droite la voie Kanith et arriva devant les Ecuries. Une cinquantaine de box s’alignaient de part et d’autre de l’entrée de la bâtisse et autant de stalles ainsi que d’un espace de stabulation libre dans lequel dix poulains circulaient librement. Un palefrenier s’approcha d’eux, les saluant et les invitant à descendre de monture. Sept autres, dont un Nain, s’occupaient des autres nouveaux venus. Un espace plus grand encore, surveillé par deux gardes, accueillait une trentaine de chariots de tailles diverses.


- Si mes bons seigneurs veulent s’donner la peine de nous préciser la durée de leur passage parmi nous ? l’homme d’une vingtaine d’année faisait un effort remarquable pour se montrer à la hauteur de visiteurs de marque. Il s’épousseta son habit comme s’il découvrait qu’il était sale de passer plus de temps dans le foin et la boue qu’ailleurs. Nos tarifs sont d’cinq pièces d’argent par jour par monture en box ou trois en stalle, quelle qu’elle soit la monture, à payer quand vous revenez les chercher. Les vôtres ont l’air bien soignées, vous n’aurez pas b’soin d’autres soins. Pour l’chargement de votre mulet, soit on l’garde ici, soit on vous l’envoie pour une pièce d’argent dans l’auberge de vot’ choix. Faites à votre aise, j’suis à votre service. La circulation est seulement permise à pied en dehors de la route que vous avez prise et la route de la Colline qui longe le château ducal et qui relie les deux autres portes. Question d’sécurité, vous comprendrez.

Le Fort de la Dague était aussi vivant que pouvait l’être une telle halte de commerce, les marchands et leurs accompagnant armés étaient nombreux, les gardes présents sans être oppressants. De l’attaque récente, nul ne semblait souffrir, aucun visage fermé par autre chose qu’une retenue culturelle ou une fatigue visible. Un groupe de Hin aux habits colorés et au ton chantant se démarquaient peut-être mais pas plus que les cinq Shou ou les trois Uthgards ou le demi-Orc les bras chargés d’un colis presque aussi gros que lui qui suivait docilement un marchand ventripotent.

écrit par: Sahadeva Lundi 12 Juin 2017 à 10h51
Au fur et à mesure de la progression du groupe, Sahadeva avait découvert le Fort de la Dague. Loin d'être le hameau désert qu'il s'était imaginé alors qu'il était à Eauprofonde, la localité était animée mais semblait bien administrée, ce qui n'était pas pour lui déplaire.

Tandis qu'ils arrivaient aux écuries locales, un palefrenier était venu leur présenter les différentes options qui s'offraient à eux. Le Maquar n'avait pas particulièrement une âme de chef mais il était, à présent, le membre le plus ancien de l'expédition originelle, ce qui lui donnait une certaine forme d'ascendance naturelle sur ses compagnons. Il se résolut donc à répondre :


- Je pense que nous pouvons nous permettre de la placer en box. Nous ne savons pas encore quelle sera la durée de notre passage ici...

La dépense était certes plus conséquente mais le guerrier d'Estagund estima préférable de disposer d'une monture en pleine forme pour le trajet du retour, qui ne serait peut-être pas aussi paisible que l'aller.

¤ Avec l'avance que nous avons reçue, nous avons largement de quoi payer son séjour ici... Même s'il est déplaisant d'utiliser cet argent lié d'une manière ou d'une autre au clergé de la Reine Garce ¤

Sahadeva poursuivit :

- Quant au matériel, vous pouvez le faire livrer à la Taverne de Dame Chance. L'un des nôtres y restera un moment et pourra conserver ce dont nous n'avons pas besoin...

Il finit par indiquer à son interlocuteur :

- Nous devons poursuivre notre route vers la côte du marais. On nous a indiqué qu'Erik ou Florian pourraient nous y guider. Savez-vous s'ils sont toujours au Fort?

écrit par: Atlas Vendredi 23 Juin 2017 à 10h57
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La question de Sahadeva déclencha des réactions diverses sur le visage du palefrenier, se fermant pour Erik et s’illuminant pour Florian. C’était particulièrement bien vu considérant le fonctionnement de la cité. Les écuries étaient le meilleur endroit pour savoir si qui que ce soit avait quitté les lieux.

- Oui, leurs montures sont toujours ici. Sauf votre respect, si vous avez le choix, préférez Florian. Ils sont bons tous les deux, pour sûr, mais … quand je vois dans quel état est revenu la jument d’Erik, j’pense qu’il n’doit pas accorder beaucoup d’attention aux autres.

L’homme parlait avec franchise, considérant le guide au travers de la seule chose qu’il pouvait juger de par ses compétences et sa sensibilité pour le bien-être animal. L’homme les salua, leur assura apporter le plus grand soin à leurs montures et promis un transfert rapide du chargement.

Au travers de la foule de la place du marché, ils purent voir les quelques étals des résidents, l’interdiction de circulation jusque-là à cheval les avait contraint à choisir des chariots légers, sur roue, se dépliant pour offrir une plus large superficie d’exposition. Le système était ingénieux, une observation précise aurait relevé la présence d’une signature identique sur chacun. Des épices, des breuvages divers, quelques vêtements, boucles de ceinture, pochettes, bourses, préparations culinaire. Un marché agréable laissant la vente d’objet de grandes tailles aux commerçants dans leur échoppe.

L’air frais n’était pas gênant à l’intérieur des murs, le soleil, même voilé, était agréable.

Ils rejoignirent rapidement la Taverne de Dame Chance.

La bâtisse, impressionnante de l’extérieur, était proprement stupéfiante de l’intérieur.
Véritable ode à l’aventure, elle était soutenue par un pilier central énorme, recouvert sur toute sa hauteur de trophées de chasse, de pièces d’armures et de bannières. Le mur du fond accueillait une tapisserie incroyable de la carte de Féérune, du Calimshan à l’Epine du Monde, des Moonshaes au Raurin.
Le second étage, en mezzanine, était accessible par une série d’escaliers menant à divers balcons reliés entre eux par des passerelles suspendues.

La plus impressionnante décoration pour quiconque découvrait les lieux était sans conteste la gigantesque aile de dragon noir momifiée suspendue par huit chaines au plafond comme un voile noir.

Nombre des tables dispersées dans la salle commune étaient occupées par une ou deux personnes, offrant leurs services de gardes de caravane ou autres. Pas de personnel de salle mais un bar derrière lequel se tiennent cinq personnes pour servir la clientèle.



écrit par: Naïrod Vendredi 07 Juillet 2017 à 17h23
Tùrambar resta silencieux aux écuries. Shadevada avait posé toutes les questions qui semblait utiles au paladins. Les prix indiqués par le palefrenier ne lui semblaient pas exorbitant, il choisit la stalle trouvant que le contacte avec d'autre chevaux ferait du bien à sa monture.

En passant par le marcher, le paladin ne prit pas vraiment le temps de regarder de près les produits proposés. Il avait en effet fait ses achats avant de partir de la grand ville. Seul les mets locaux en ventes dans la rue l'intéressaient un peu, mais il se dit que l'auberge devait sans doute les leur en proposer également.

En passant la porte de la Taverne de Dame Chance, le paladin fut abasourdi. L'endroit en plus d'une taverne tenait presque d'un temple dédié à l'aventure et au aventurier.
Tùrambar observa avec attention, les objets recouvrant sur toute sa hauteur le pilier centrale : trophées de chasse, de pièces d’armures et bannières.
En suivant le pilier des yeux vers le haut, le paladin admira l'aile de dragon noire.
Il observa alors la salle du regard utilisant son pouvoir de détection du mal.

-Je pense que nous devrions demander au bar où nous pouvons trouver nos guides, qu'en dîtes vous ?

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Samedi 08 Juillet 2017 à 14h46
C’est le souffle coupé qu’entra Vieltal dans l’auberge. Autant il en avait vu des dizaines et des dizaines, autant celle-ci était d’un cachet extraordinaire. Comme chaque fois qu’il entrait dans une auberge, le barde respira un bon coup. Il appréciait le mélange de toutes ces odeurs qui régnaient dans un tel lieu. Les odeurs de bouillons de légumes, de viandes salés, d’houblons et de vins. Le tout se mariant parfaitement avec les odeurs de chiens mouillés des aventuriers crasseux et la sueur des autres…

Ces établissements étaient toujours uniques, particulièrement ici, la foule bigarrée le fit sourire. Sans se soucier de ses camarades, il s’approcha rapidement du comptoir, héla un des tenanciers et se commanda une bière.

Il se retourna promptement, accoudé au bar et observa la salle. L’aile de dragon et la gigantesque carte de Féérune. Puis il s’adressa à ses compagnons.


- Nous devrions manger ici également, ce lieu est tout simplement magnifique. Mais soit, trouvons d’abord notre homme!

Pivotant sur lui-même il refit face au comptoir, alors que sa bière arrivait il demanda :

- Nous cherchons un dénommé Florian, savez-vous s’il est ici? Nous allons également prendre quelque chose à manger, que me suggérez-vous?

écrit par: Sahadeva Mardi 11 Juillet 2017 à 08h40
Ses compagnons n'ayant pas jugé utile de questionner davantage le tenancier des écuries locales, le petit groupe avait progressé jusqu'à l'auberge. Une fois à l'intérieur, Sahadeva avait été subjugué par la gigantesque aile de dragon noir momifiée suspendue dans l'établissement.

¤ Un Maquar local a-t-il jadis pourfendu une telle créature? Impressionnant! ¤

Le guerrier d'Estagund avait acquiescé à la proposition de Turumbar, il semblait utile de se mettre au plus vite en quête de Florian ou, à défaut, d'Elrik. Vieltal avait également suggéré qu'ils se restaurent, une proposition également bien accueillie par le Maquar : s'il n'appréciait pas particulièrement les plaisirs de la table, il était conscient qu'une nourriture saine et du repos étaient nécessaires afin d'être en pleine possession de ses moyens. Pour la seconde fois, il avait opiné du chef.

Le barde nordique avait pris l'initiative et avait abordé les tenanciers du lieu. Sahadeva était resté en retrait, préférant comme à son habitude laisser à d'autres les discussions et diverses négociations. Quant à lui, il estimait que son rôle était de veiller à la sécurité du groupe et il tâcha de s'en acquitter de son mieux.


Sahadeva surveille les environs et observe les différentes tablées. Au besoin, il utilise détection/perception.

écrit par: Atlas Mercredi 26 Juillet 2017 à 13h17
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Si tous les aventuriers découvraient les lieux abasourdis, Tùrambar profitait lui de l’éclairage de sa Foi pour trouver dans la multitude, le mal caché.

Si aucune aura puissante ne le força à tirer l’épée pour occire la créature maléfique qui s’y serait dissimulé, il vit luire deux personnes, chacune à leur table, d’un léger pourpre, et un objet singulier. D’un côté, un homme de belle stature, cheveux courts et barbe parfaitement taillée, yeux bleus azur, souriant, sûr de lui, charismatique et puissant. A son armure de cuir clouté, son sac, son épée, son sac, son lourd manteau, ses bottes, il apparaissait comme un aventurier accompli. A son côté, un chien-loup noir et argent était allongé. Il était l’archétype même du genre de guide que les aventuriers auraient pu recruter. S’il n’y avait cette aura soulignant la noirceur de son âme.

L’autre appartenait à un homme, habillé d’ocre et de vert profond, un large collier doré au coup. Presque obèse, des sourcils broussailleux, des bagues à chaque doigt. Derrière lui se tenaient deux hommes au regard vide, qui ne présentaient aucun mal en eux-mêmes mais qui portaient chacun une sorte de collier de métal argenté. Sans l’identifier précisément, le paladin avait la quasi-certitude qu’il s’agissait de colliers d’entrave, faisant de celui qui le porte le plus docile des esclaves …

La plupart des aventuriers proposant leurs services étaient lourdement armés, ceux qui ne l’étaient pas devaient être des marchands. Sahadeva ne remarqua aucune menace plus évidente d’un côté que de l’autre, chacun se mettant en valeur.

A Vieltal, un des tenanciers indiqua d’un geste de la main, tout sourire, un homme plus âgé que la moyenne, moins avenant aussi, qui mangeait seul à une table ronde.

Bistan, dans une grimace d’une douleur dans son dos, proposa à ses compagnons de le rejoindre sans tarder pour le plaisir de s’assoir et après l’acquiescement à la question muette de savoir s’ils pouvaient s’installer, entama la conversation :


- Bel rencontre ! Je suis Bistan, suivant du Dieu Brisé. J’accompagne ces hommes de bien. Es-tu le dénommé Florian ?
- Prenez place. En quoi puis-je vous être utile ? Le temps n’est pas clément…


écrit par: Sahadeva Mardi 01 Août 2017 à 10h10
Sahadeva n'avait rien détecté de spécial, la taverne semblait sûre, si tant est qu'un tel endroit puisse l'être complètement. La seule chose qui avait attiré son regard était cet homme accompagné d'un chien-loup que Tùrambar avait fixé un peu longuement que les autres convives...

Le Maquar avait donc suivi Vieltal et Bistan qui s'étaient chargés de trouver Florian, leur guide potentiel. Il s'agissait d'un homme à l'apparence peu avenante mais il avait répondu courtoisement au vieux prêtre quand celui-ci l'avait abordé au nom du groupe.


¤ Probablement le genre d'homme habitué à parcourir des étendues peu fréquentées, à vivre seul... ou en compagnie des gens qu'il guide sans pouvoir ou vouloir se lier avec eux... J'aurais peut-être pu lui ressembler si j'avais poursuivi mon errance dans le Shaar... ¤

Le guerrier d'Estagund répondit positivement à la suggestion de Florian et s'assit à sa table. Le guide ne semblait pas être un homme à se perdre en longues présentations préliminaires et il décida d'entrer directement dans le vif du sujet :

- Salutations, je me nomme Sahadeva, fils de Bûna. Nous devons nous rendre dans le delta du Delimbiyr et nous cherchons un guide capable de nous y emmener. Depuis notre arrivée, plusieurs personnes ont loué vos compétences en la matière...

Sahadeva laissa sa phrase en suspens, laissant le temps de réagir à son interlocuteur ou à ses compagnons.

écrit par: Naïrod Jeudi 10 Août 2017 à 18h51
Tùrambar commença par suivre ses compagnons jusqu'à la table du dénommé Florian. Son regard éclairé par la puissance du dieu brisé.
Il passa rapidement sur l'homme qu'il prit pour un rôdeur, à l'aura légèrement teinté... L'homme ne présentait pour l'heure qu'une menace minime. Le paladin glisserait simplement un avertissement aux "clients" qu'il pourrait se trouver. Mais hélas pour l'heure il estimait sa mission comme prioritaire...

La paladin allait se présenter quand son regard se posa sur un autre homme. Un marchand, sans doute assez opulent au vue de son en bon point, ses bijoux et sa tenue au couleur criarde. Son âme elle aussi était teinté, mais ce n'était pas ce qui horrifiait le plus Tùrambar. C'était les deux hommes aux regard vides derrière lui, à leur cous des colliers argentés émettant eux aussi une lueur malsaine.

-Des collier d'entrave...Bredouilla-t-il.

L'esprit du paladin s'obscurcit un moment. Il était de nouveau Naïrod, esclave au corps meurtrie et brisé dans les mines des loviates. La sueur perlait sur son front. Il sentait ses os autrefois brisés le bruler, l'humidité et le froid de la pierre contre sa peau...
Puis il se rappela, l'appel, le contact et le réconfort d'Ilmater. Il l'avait touché et choisit récompensant sa volonté de s'en sortir et sa force d’esprit.
Mais c'est deux hommes n'avait même plus cette possibilité.
Observant un moment comment les trois hommes étaient perçut et ce qu'il savait de la ville. Le paladin se présenta enfin, mais pas uniquement à Floriant, à chacun dans la taverne. Il laissa apparaitre son auréole de lumière et tout en s'approchant du marchand déclara :


-Je suis Tùrambar Guthrang, chevalier de la sainte souffrance ! Comment ce fait il bon peuple du Fort de la Dague, qu'au saint même de votre bonne cité. Vous laissiez ainsi vendre vos semblable comme esclave !
N'est ce pas marchand ? Je vois ici ton âme souillé par la vente de tes semblables. Tu vends des hommes que tu as asservit à l'aide de collier d'entrave. Je vous demande donc marchand, de relâcher ses hommes sur le champ de leur collier d'entrave ! Ou je me verrais contrains de vous trainer devant le Duc Pwyll. Quand bien même vous me diriez avoir le soutient des guildes. Réfléchissez et dîtes moi ce que vous pensez être le plus important entre vous et leur par de marcher écorné sur la ville.

écrit par: Atlas Vendredi 11 Août 2017 à 09h53
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Le marchand prit un air surpris, faussement blessé par l’attaque du paladin, cherchant autour de lui le réconfort de l’un ou l’autre des clients, voir du personnel de l’établissement qui l’avait laissé entrer sans opposer la moindre réticence à la présence des esclaves. Sa voix mielleuse était semblable au venin d’un serpent, ce que la lumière de sa foi lui avait montré était perceptible à quiconque l’entendrait et ce quiconque … était fort peu nombreux. La grande salle, la colonne centrale, les décorations à profusion absorbait tout, les démonstrations de puissance et les haussements de ton.

- Enchanté Tùrambar Guthrang, je suis Dorkim Laughingash, ravi de voir que la lumière de Lathandre ait trouvé sa voie jusqu’à cette terre en souffrance. Je pense que je me dois de rétablir la vérité pour que vous ne perdiez ni votre temps, ni celui de notre bon Duc.

Naïrod comprit, avant qu’il ne l’explique, que l’homme avait préparé sa réponse avec soin, et depuis longtemps, face à cette prise de position contre l’esclavage. Qu’il devait avoir trouvé une réponse imparable pour se justifier.

- J’ai en effet le plaisir d’être un mécène apprécié par différentes guildes de la cité mais je ne leur ferai pas perdre de temps non plus. Sachez pour votre gouverne que ces deux hommes furent des assassins, achetés en toute légalité dans la lointaine Thay qui fait moins état de la liberté de ceux qui ne la méritent pas. Ils ont été contraints au jour prévu de leur mise à mort et, depuis le temps qu’ils portent leur collier, je crains qu’ils n’aient plus la moindre parcelle de volonté propre. Des coquilles vides. Mais des bras, fort utiles dans les endroits moins civilisés.

Sans qu’il eut à faire le moindre geste ou dire le moindre mot, les deux hommes avaient assuré leur position. Sans se montrer agressif, ils défendraient leur maitre sans se poser de question.

- Vous comprenez ? Si vous vouliez vous montrer violent, vous auriez à … tuer vous-même mes outils et j’en serais fort attristé. Je pense que vos amis vous attendent pour une histoire qui vous concerne plus que ma présence ici et vous souhaite la réussite de votre entreprise.

L’aura de lumière eut son effet sur les personnes les plus proches, une certaine honte de la part du personnel qui ne quitta pas son comptoir, un froncement de nez et de sourcils de la part du rôdeur à l’âme plus sombre, comme s’il venait de sentir un fromage trop fait, de la lumière dans les yeux d’autres qui y voyaient un signe de réconfort.

Vieltal connaissait de réputation la culture de l’esclavage de Thay, légale, courante et clairement affichée comme marque de richesse et de puissance. Des hommes et des femmes étaient parfois réduits à moins que des objets par les riches qui leur apportaient si peu d’intérêt qu’ils n’hésitaient pas à les brimer –par la mort s’il leur venait l’envie de faire un exemple de la conséquence de la désobéissance. Certains s’en sortaient mieux, et regagnaient leur liberté quand leur maitre était fatigué d’eux ou qu’ils avaient accompli quelque chose d’assez honorable pour se racheter eux-mêmes, comme de tuer un rival ou sauver sa vie d’un autre qui tenterait de le faire. Si le reste des Royaumes ne le voyait pas de cet œil-là, les Thayens n’en avaient habituellement que faire, leur réputation de puissance arcanique –peu nombreux étaient ceux qui ne craignaient pas les terribles Mages Rouges- suffisait à calmer la plupart.

Il n’avait jamais entendu parler de tel collier pour des humains par contre. Pour des montures revêches, mais jamais pour des humains.


Florian lui soupira, et répondit à ses compagnons sans attendre de voir comment l’homme de foi réagirait : - « Bonjour Sahadeva. Dorkim ne ment pas, ça fait bien des années qu’il prend plaisir à exhiber ses … trophées. C’est un homme puissant, proche de la famille du Duc si j’ai bien compris. Votre ami ne devrait pas … Bref. On ne vous a pas menti, je peux vous faire traverser le marais, par barge d’abord, pour gagner du temps, le Delimbiyr est un vrai labyrinthe mais quand on le connait, on évite la tourbière sur des lieues et c’est non négligeable. Vous êtes ici pour quelques mois ? Parce qu’il fait … froid non ? Si vous m’en disiez plus sur ce que vous cherchez dans le Delta, je pourrai sans doute vous conseiller mieux ?»

Bistan se désintéressa de la discussion avec Florian, il se leva péniblement pour se rapprocher du Paladin. Les démonstrations de leur ferveur étaient toujours un ravissement pour le vieux prêtre mais il semblait là véritablement soucieux pour son compagnon d’aventure…

écrit par: Naïrod Vendredi 18 Août 2017 à 18h30
La paladin écouta la marchand tahyen avant de lui adresser un regard noir. Comme il s'y attendait, l'homme se murait dans sa mauvaise foie. De sa langue s'écoulait le miel venimeux du mensonge.
Il se contenta d’approcher doucement, continant la conversation.


-Sir Laughingash, je sert Ilmater et non se chère et pompeux Lathrande. Le chemin sur lequel mon seigneur me place et les vœux que je lui ai fait ont priorité sur tout autre chose.

Vous me dîtes que ces hommes ont été des assassins, admettons, je ne doute hélas pas que ce genre de châtiment, se rapproche plus d'une vengeance l'homme qu'ils ont tué devait avoir quelques amis haut placés. J'imagine que se malheureux assassiné ne leur à rien fait au part avant...
Mais n'ayant pas été sur place je ne peux que vous croire.
Néanmoins, comme vous le dîtes, cela fait longtemps qu'ils portent ces choses. Assez pour que l'aura de leurs âmes me paraissent plus limpide que la votre. Ils ont donc payé leur dette. Ils peuvent donc être rééduqué et réhabilités.
Vous me dîtes qu'il ne sont plus que des coquilles vident, vous admettez donc vous acharnez sur eux sans raison ! Vous faite passer vos besoins égoïste comme priorité !
Croyez vous que je sois aveugle a votre menace. Je suis un homme de paix. J'aurais pu vous proposer de racheter la liberté de ses hommes. Mais puisque vous ne me laissez pas le choix.

Le paladin saisit son morgenstern. L'arme simple d'un homme simple, un paldin du peuple. Puis il chargea l'homme à l'aura mauvaise et relachant la colère de son dieu.

hrp.gif charge au morgenstern de maître à deux mains + châtiment du mal :
ca-2 attaque 1d20+11 (1maître, 5cac,3 chatiment, 2charge) dégâts 1d8+6 critiqueX2

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Dimanche 20 Août 2017 à 16h58
Alors que Bistan faisait les présentations avec Florian, le paladin semblait s'attarder sur un lourd marchand que protégeait deux esclaves entravés. Il n'était pas rare de voir ce genre de chose et bien que le barde n'appréciait pas foncièrement l'idée, il n'aurait pas fait de cas.

Cependant, à la réponse mielleuse du marchand satisfait, un frisson parcouru l'échine du barde. Quel orateur impertinent...

Sahadeva se présenta à Florian et le barde le salua tout en s'excusant pour s'approcher de l'altercation qui avait lieu à côté. Aussi bien crever l'abcès qui pèse ici avant de reprendre la mission.


Le barde s'adressa au marchand: Mon ami s'est peut-être mal exprimé, pardonnez-le! Je crois qu'il voulait vous apporter un judicieux conseil. Ne serait-il pas meilleur pour votre santé de vous attelez un peu à la tâche vous même? Sinon, je suis certains que vous pourriez acheter les services de nombreux braves hommes ici pour effectuer votre besogne!

Le barde parlait fort pour que tout le monde l'entende, il agita la main vers les tables voisines à sa dernière phrase avant d'ajouter.

- Faire rouler l'économie, vous comprenez? Le Duc ne vous en serait que plus reconnaissant vous ne pensez pas?

Tout sourire, Vieltal appuya sa main sur l'épaule de Naïrod, tentant de lui faire comprendre que la mission prévalait et que cet ignoble personnage pouvait attendre.

Les paroles du paladin fusèrent comme autant de flèches en direction du marchand, d'un calme froid...Puis le ton monta, les phrases étaient courtes et incisives. Ce fut tout de même une surprise déroutante que de voir le paladin empoigner son arme pour charger le marchand.


- Tùrambar pas ici !

Il lança ses paroles pour faire bonne mesure. Au fond de lui, le barde trépignait de voir la suite! Un sourire au coin des lèvres, il fit quelques pas de côtés pour observer la scène d'un meilleur angle. Un air fringuant lui passa par la tête, quel bon moment!

écrit par: Sahadeva Lundi 21 Août 2017 à 22h01
Les paroles de Florian avaient apaisé les hésitations de Sahadeva quant aux deux esclaves et à leur maître : il s'agissait d'assassins, les pires des criminels, ceux qui osaient ôter la vie d'autrui. Le châtiment qui leur était infligé était à la hauteur de leur crime. Les faire travailler au bénéfice de la société permettrait de racheter, en petite partie au moins, les torts qu'ils avaient commis. La mesure semblait conforme à l'Adama et le Maquar ne voyait pas de raison de se mêler de cette affaire qui ne le dérangeait d'ailleurs pas non plus les autorités locales.

Il s'apprêtait à préciser l'objectif de leur mission à Florian lorsqu'il aperçut du coin de l’œil Tùrambar qui soulevait d'un air menaçant son morgenstern... et Vieltal qui tentait de le raisonner sans succès.


- Je... Mais.. arrête cela!

Tout en prononçant ces paroles, le Maquar comprit qu'elles étaient inutiles : le paladin s'apprêtait déjà à frapper celui qu'il considérait comme son ennemi.

¤ Il est complètement fou! Le plus fou de ces Nordiens ! ¤

Il ne comprenait pas les raisons qui le poussait à attaquer sans préavis un homme qui n'avait pas enfreint la loi et qui lui avait parlé avec courtoisie. Mais les faits étaient là et il fallait stopper cette folie à tout prix. Le guerrier d'Estagund se leva de sa chaise et dégaina d'un geste souple son cimeterre, bien décidé à neutraliser Naïrod, le temps qu'il se calme...

¤ Il faut le sauver de lui-même! Non seulement il damnera son âme et instaurera le désordre ici mais en plus il finira dans la prison locale et notre mission ne trouvera d'issue favorable... ¤


Sahadeva attaque Naïrod à l'aide de son cimeterre. Il utilise son don de frappe assujettissante pour infliger des dégâts non létaux.

- Cimeterre de maître: 2 BBA+3 (modif. FOR)+ 1 (arme de maître) + 1 (arme de prédilection) = 1d20+7
- Dégâts : 1d6 +3 (modif.FOR) ; critique : 18-20/x2

écrit par: Atlas Jeudi 24 Août 2017 à 10h54
user posted image

Laughingash perdit sa superbe quand Nairod contra son souhait de réussite et sa tentative de l’inciter à se montrer plus … raisonnable ? Aurait-il pu savoir que la foi d’un paladin ne s’embarrasse pas de raison quand son bras est guidé par son dieu ?

Tùrambar prit tout le monde par surprise, en chargeant masse à la main … ou presque. Les gardes du corps dont il prenait la défense firent de même face à celui qui menaçait son maître et celui qui pensait surprendre fut surpris à son tour.


PARCHEMIN
- Le défenseur tente de bloquer la bousculade
Défenseur : 1d20+4(FOR) : 1d20 + 4 = 20 + 4 = 24
Tùrambar : 1d20+3(FOR)+2(charge) : 1d20 + 5 = 3 + 5 = 8
- Si réussite du Défenseur, test de Force
Défenseur : 1d20+4(FOR) : 1d20 + 4 = 14 + 4 = 18
Tùrambar : 1d20+3(FOR) : 1d20 + 3 = 8 + 3 = 11
Tùrambar est repoussé et tombe à la renverse


Ils n’étaient peut-être plus que des outils mais des outils efficaces, le premier s’interposant à la dernière seconde de toute sa masse, dans une posture absolument parfaite, inébranlable, tandis que l’autre le couvrait, prêt à frapper si nécessaire pour empêcher quiconque d’agresser le marchand. Le paladin eut l’impression de se fracasser contre un mur et fut lourdement repoussé en arrière, tombant presque dans les bras de Sahadeva qui découvrait à quel point les préceptes qui les guidaient l’un et l’autre pouvaient être différents.

Le lourd marchand n’en tenait plus large, d’un rapide coup d’œil il avait compris que nul autre ne prendrait sa défense. Il préféra profiter de l’occasion pour sortir de l’établissement, plus rapidement que ce que les autres client de la taverne croyait possible, ses deux hommes couvrant sa retraite sans broncher, sans que rien dans leur regard ne témoigne de la moindre animosité, crainte ou quoi que ce soit d'autre. Ils avaient réagi parce qu'ils le devaient, sans aucune capacité de jugement.

Florian se gratta la gorge, les yeux ronds :

- Fort bien … du coup je vous invite à partir dès aujourd’hui. Je n’avais pas prévu ça mais vous pouvez être surs que dès demain, vous serez convoqués chez le Duc pour qu’il prenne connaissance de votre version des faits et vu son influence, Laughingash trouvera le moyen de vous garder quelques jours dans l’attente d’un jugement qui ne mènera à rien… Il le sait mais n’en a cure. On aime l’ordre par ici, les bagarres –même justifiées- ne sont jamais encouragées …

Bistan hocha la tête, essayant de calmer son sanguin compagnon à voix basse : - « Il est vrai. Notre quête est malheureusement beaucoup plus importante que les exactions de ce marchand, chaque jour est le risque que des Aquafondais meurent de la magie impie de la Reine Garce ou de celui qui voudrait l’accuser. Mon ami, quittons les lieux, si nous devons recroiser sa route nous lui ferons comprendre son erreur. »

Florian reprit pour Sahadeva, mesurant la situation dans son ensemble : - « Rassurez-moi, vous n’avez rien de personnel contre les hommes-lézards ? Je vous invite à les considérer avec diplomatie. Il y a beaucoup de faux dans ce qu’on dit d’eux. Ils protègent leurs terres et le font bien et n’ont de contacts avec les hommes que lorsque c’est vraiment nécessaire. »

écrit par: Sahadeva Jeudi 24 Août 2017 à 17h36
Sahadeva s'était précipité, cimeterre dégainé, en direction de son compagnon. Les esclaves repoussèrent l'assaut du paladin qui chuta lourdement, permettant aux esclaves et à leur maître de se retirer prudemment. A son grand soulagement, le Maquar n'aurait pas à intervenir et le bain de sang avait été évité. La situation s'était réglée d'elle-même sans qu'une goutte de sang ne soit versée.

Il n'en restait pas moins que Sahadeva était furieux contre Tùrambar. Lui qui était si calme d'habitude menaçait de perdre son calme face aux agissements inconsidérés de son compagnon. Tout en rengainant son arme, il déclara d'un ton empreint de colère :


- Qu'est-ce que c'était que cela? Transformer une paisible auberge en une arène et assassiner quelqu'un tranquillement attablé après avoir échangé trois phrases avec lui! Est-ce comme cela qu'agissent vos parangons de vertu? Créer le désordre là où règne l'ordre et assassiner les gens sans autre forme de procès? Tu as eu de la chance que personne n'ait été blessé et que le maître de ces esclaves ait fait preuve de plus de sagesse que toi en prenant la fuite plutôt qu'en faisant dégénérer la situation...

Ses yeux fulminaient de colère. Prenant en compte les paroles apaisantes de Florian et de Bistan, il se calma quelque peu mais poursuivit sans laisser à son interlocuteur le temps de répondre :

- Il serait plus que normal que tu aies à répondre de tes actes devant le duc. Cela te permettrait aussi de lui faire part de tes griefs contre l'esclavagisme, comme tout personne sensée le ferait... plutôt que de semer les graines du chaos et du deuil comme tu t'apprêtais à le faire. Néanmoins, comme Bistan l'a très justement rappelé, nous avons une mission autrement plus importante à accomplir : laissons cela de côté pour le moment et partons dès que possible...

Tout occupé qu'il était à discourir, Sahadeva avait omis de répondre à Florian à propos des hommes-lézards. Ceux-ci ne le dérangeaient pas tant qu'ils ne troublaient pas l'ordre qui régnait dans la région. Et, a fortiori, s'ils se montraient aussi courtois que celui qu'il avait rencontré quelques temps plus tôt en compagnie de Vieltal.

écrit par: Naïrod Mardi 05 Septembre 2017 à 00h16
La main du paladin n'avait elle donc pas été assez ferme ? Ou était ce cet esclave qui avait bien plus de ressource que prévu ?
Le paladin se retrouva donc au sol. Il pu donc voir la marchand ventripotent filer à la vitesse du vent, sans doute aider de quelque magie.
Se relevant, Tùrambar put voir Sahadeva ranger ses armes. Était il venue pour l'aider ?
Au vue de la réaction du guerrier olivâtre, le paladin n'en revenait. Comment osait il ? La fureur encore en lui et le zèle de sa mission animèrent de nouveau son bras.
Tùrambar envoya son poing droit au visage du maquar. Avant d'enlever son gantelet; le laissant choir pour présenter son bras. Entre les multiple cicatrice et boursoufle, on pouvait lire une série de lettres et de chiffres, sans doute appliqué au fer.


- Que connais tu de la vie d'un esclave sombre félon ! Tu aurais donc été ainsi près à me passer par les armes, pour soutenir un être pareil ?! Tu préfère donc aider un homme n'ayant d'autre que moyen que de briser, de mutiler l’esprit, jusqu'à leur quasi éradication, de ses hommes pour son plaisir ?!
Même s'ils furent autrefois des criminels et ici nous parlons de Thays. "L'homme est bon et parce qu'il est bon, il peut s'ammendé en reconnaissant ses fautes et en œuvrant pour se racheter".
Mais ici, il s'agit même d'une insulte envers ce dogme. Ces hommes ne peuvent même plus se rappeler ce qu'ils ont fait ou de qui ils sont, tout leur a été prit.
Mais je n’ai pas le temps pour ce débat.
Puis il lança à Bistran.
-Toutes les vie sont importante. Tu ne connais rien de mon histoire, tu ne peux donc voir le fil tissé par Ilmater, pour moi.
Le dieu en pleur, ne m'a pas sortit de tant d'année entre les griffes des loviate, il ne m'a pas fais passer par les ombres, la douleur et la morts. Il ne m'a pas émancipé de l’esclavage, pour que je laisse ainsi deux malheureux à ce sorts.
Le paladin sentait bruler en lui les feux du devoirs, de la fois et de la colère.S'il faut par la suite répondre de mes actes devant le duc je le ferait. Et lui et vous tous dans cette ville ! Vous vous justifierez de pourquoi il vous est plus facile de tuer des enfants que de saisir des esclaves pour les libéré !
Le paladin se dirigea donc vers la porte. Il se tourna une dernière foi, fixant les yeux de Sahadeva d'un regard glaciale :
-Tires de nouveau l'épée contre moi et je te turais...

écrit par: Atlas Mardi 05 Septembre 2017 à 16h27
Tùrambar

En quittant la pièce, Tùrambar fut frappé par le vent froid, lui apportant toute la clarté sur la situation qui se dessinait devant ses yeux. Droit devant la taverne se dressait la large porte qu’ils avaient emprunté pour rentrer dans le Fort de la Dague. Malgré les quelques entrées et sorties, il ne lui fallut qu’un instant pour repérer le marchand en vert et or et ses deux gardes du corps.

L’homme n’avait pas perdu une seconde, il avait couru chez un garde -le hasard fit que ce fut celui qui les avait accueilli- de telle sorte que celui-ci fasse barrage de son corps s’il venait l’idée au paladin de charger à nouveau dans l’idée de le blesser.

Malgré la distance, les attitudes de l’un et de l’autre étaient claires. Le garde semblait répugner à ne serait-ce qu’écouter le plaignant, véhément, secouant ses bras dans de grands gestes théâtraux.


- … scandale ! … honnête marchand ! … grand ami du duc ! … vaut-rien ! … cachot !

Il n’avait pas besoin de tout entendre, les quelques mots criés au milieu du reste étaient parfaitement clairs. Le garde essayait de calmer l’inopportun, faisant signe à un autre homme d’arme d’approcher.

Pour le paladin, l’affaire se compliquait. Il pouvait certes tenter de rejoindre le marchand mais il y avait fort à parier que les gardes, en plus des gardes du corps, tentent au moins de l’empêcher de l’occire sur place sans autre forme de procès. Sa lucidité intacte malgré sa rage, il savait qu’approcher rapidement l’arme à la main lui vaudrait une arrestation en bonne et due forme.


écrit par: Vieltal 'Vuurdan Mardi 05 Septembre 2017 à 23h52
Tout se passa en quelques instants sous les yeux du barde. Son sourire tomba lorsque le poing du paladin alla rejoindre le visage de Sahadeva. Le Maquar était quelqu'un de fondamentalement bien, probablement le meilleur homme d'entre eux tous ici.

Alors que Turambar déverse son fiel, Vieltal vint se camper près de Sahadeva pour le soutenir et le défendre advenant une attaque. Bouche bé, le skald nordique ne pu que soupirer:


- Toutes les vies ne sont pas importantes si tu clames haut et fort vouloir tuer un compagnon d'arme...

Il laissa le paladin quitter. Regardant autour, il lança à la foule et au tenancier en faisant une courbette:

- Pardonnez nous brave gens, votre taverne est des plus magnifique et surement pas un endroit pour y semer la pagaille.

En levant son verre, il ajouta: "Santé!"

Puis, le barde se retourna vers Florian

- Je crois que nous pouvons procéder. Rassurez-vous, mon ami et moi sommes beaucoup plus diplomate. Par contre, les hommes-lézards ont toutes les raisons du monde de nous en vouloir... Nous avons rencontré un représentant de leur espèce plutôt neutre mais il nous a bien fait comprendre que ce ne sera pas toujours le cas si nous traversons le marais. Vous avez toutefois ma parole que nous n'engagerons le combat que si nécessaire.

écrit par: Atlas Mercredi 06 Septembre 2017 à 12h43
Vieltal 'Vuurdan & Sahadeva

hrp.gif Je viens d’avoir confirmation d’Aimeric qu’il aimerait poursuivre dès qu’il en aura l’occasion. Je le gère en PNJ jusque-là rp.gif

La route d’Aimeric avait croisé celle de Tùrambar quelques jours avant de rencontrer le reste de leur compagnie. Ces jours partagés –ou peut-être une sensibilité exacerbée contre l’esclavage, eux-seuls le savaient- les avaient rapprochés assez pour qu’il soit peiné de la situation et ne put se résoudre à laisser leur bouillonnant compagnon seul.

- Je vais essayer de limiter les dégâts. Si je ne suis pas de retour avant votre départ, ne m’attendez pas, je me débrouillerai pour vous rejoindre. Belle rencontre Florian, j’espère que nos routes se croiseront sous un meilleur jour.

Bistan salua le barde gravement le remerciant, dans la formulation idoine, de prendre soin d’un compagnon en détresse dont le cœur saigne.

- Ainsi soit-il ! A trois nous voyagerons vite et discrètement. C’est une bonne nouvelle que votre première rencontre avec un homme-lézard se soit passée sans accroc. S’ils connaissent déjà vos projets, ce sera un avantage plutôt qu’un inconvénient.

Quand ils eurent terminé leurs consommation, le vieux prêtre leur annonça se charger de les payer, puisqu’il resterait là quelques jours à les attendre.

Florian les invita à le rejoindre au plus vite la porte de la Rivière, au Sud. Vu la taille de leur groupe, ils n’auraient pas besoin de s’équiper plus que ce qu’il prévoyait déjà et pour les deux pièces d’or par jour de voyage convenues, ne devait pas s’inquiéter de leur approvisionnement non plus. Sans chercher à connaître les détails de la raison de leur traversée du marais, il ne pouvait pas leur en dire beaucoup plus et ils avaient le temps de compléter leur équipement.

Considérant l’aller-retour et une exploration poussée sur place, ils ne devraient pas en avoir pour plus de trois jours. L’exploration de l’épave, à deux à moins d’impliquer plus encore leur guide, ne serait probablement pas aisée sans l’équipement adéquat, mais tout poids supplémentaire les chargerait puisqu’ils ne pourraient plus compter sur leur mule.


écrit par: Sahadeva Jeudi 07 Septembre 2017 à 14h15
Les yeux de Sahadeva luisaient de colère tandis qu'il se relevait après avoir été frappé par Tùrambar. Son orgueil lui ordonnait de dégainer à nouveau Nakula et de régler son compte à l'insolent paladin...

¤ Je serais curieux de voir qui l'emporterait : il semble bien sûr de lui, lui qui est incapable de tenir sur ses jambes lorsqu'il se trouve face à un esclave désarmé! Le tuer ne résoudrait pas le problème et entacherait mon karma mais lui trancher les deux mains l'empêcherait de nuire... ¤

Le Maquar se dirigea vers la porte dans l'intention de mettre son plan à exécution mais se ravisa au dernier moment. Le marchand avait de l'avance et connaissait la topographie de la ville, il avait donc de bonnes chances de s'échapper ou de pouvoir prévenir la garde afin qu'elle arrête Tùrambar. Ou peut-être qu'Aimeric trouverait les mots pour calmer l'hystérie dans laquelle le paladin avait sombré. Dans ces circonstances, aller provoquer inutilement son ancien compagnon serait plus source de désordre qu'autre chose et mieux valait quitter au plus vite la localité en le laissant se débrouiller.

Ravalant difficilement sa colère, le guerrier d'Estagund rejoignit Florian et Vieltal en pleine discussion. Se rasseyant, il arriva juste à temps pour entendre les paroles du barde. Parfaitement d'accord avec ce dernier, il s'était contenté de renchérir :


- Bien que je pratique l'art des armes, je ne veux aucun mal à quiconque et je respecte profondément le caractère sacré de la vie... Contrairement à ce stupide paladin qui agit à la manière d'un éléphant en rut qui a désarçonné son cornac. Les hommes-lézards n'ont pas plus à craindre ma lame que les humains, tant qu'ils ne sèment pas le chaos.

Le Maquar marqua son accord quant au plan proposé par Florian et n'avait qu'une envie : quitter les lieux au plus vite pour accomplir sa mission tout en ne croisant plus jamais la route de Tùrambar. Il annonça ses intentions à ses compagnons :

- Je vais me rendre sans attendre à la porte de la Rivière. Vieltal, tes paroles étaient pleines de sagesse et je me réjouis de poursuivre notre mission à tes côtés : tu as prouvé à maintes reprises ta valeur à mes yeux et aujourd'hui tout particulièrement.

Il se tourna ensuite vers le vieux prêtre d'Ilmater :

- Bistan, il semble que nos routes se séparent ici. Que les dieux te protègent. Si Aimeric ou mon ancienne employeuse, une elfe du nom d'Azur'ael, venaient te trouver tu peux leur indiquer la route que nous avons prise. Il semble qu'il y ait ici deux guides capables et, s'ils en ont le temps, ils n'ont qu'à engager l'autre pour nous retrouver... Dissuade par contre par tous les moyens Tùrambar de nous suivre si tu veux éviter des effusions de sang.

Sahadeva se releva, décidé à quitter la taverne.

écrit par: Hermine Vendredi 15 Septembre 2017 à 12h34
Frappant du marteau en rythme, la forgeronne achevait de donner sa forme au métal. Au bout d'un moment, satisfaite du résultat, elle plongea dans l'eau la dernière pièce de renfort pour une coque de barge, avant de la déposer à coté des autres. Puis, tandis que la fumée s'élevait du bassin, elle posa ses tenailles et enleva ses lourds gants de cuir en soupirant. L'heure de la pause : il était enfin temps de se détendre à nouveau.

Dégageant ses oreilles de son bandeau qui les protégeait du vacarme de la forge de Cromach, la jeune femme empoigna un petit paquet de lourd tissu et sortit du bâtiment, non sans en avoir averti d'un geste son patron Tholvar. Cela faisait longtemps qu'elle avait appris à communiquer par geste avec Tholvar ; le nain était en effet si taciturne qu'ils travaillaient bien plus efficacement en communiquant de la manière la plus concise possible, et en laissant les marteaux s'exprimer à leur place ...

Une fois dehors, elle avisa sa cliente qui l'attendait. Celle-ci se tenait un peu à l'écart, hors de vue de l'intérieur de la forge, son visage légèrement inquiet. Après les salutations d'usage, la jeune femme lui donna le paquet en souriant. Une fois ouverte, l'étoffe dévoila ce qu'elle protégeait : une très jolie statuette équine de métal, de la taille d'un poing adulte. À la vue du cheval miniature, les deux femmes sourirent.

Pointant du doigt certains détails de la figurine, la jeune Nordique commenta doucement son travail, avant d'ajouter :


- Et puis là, ça ne se voit pas vяaiment caя il fait jouя, mais j'ai pяis la libeяté d'en faiяe une toяche éteяnelle. Cela devяait achever d'aideя votяe petite Dayn à affяonteя ses teяяeuяs noctuяnes ...

La jeune mère hésita. La petite bourse qu'elle avait sorti de son tablier comme paiement suffisait à payer un jouet, mais était loin de contenir suffisamment pour couvrir le prix d'un objet magique, si humble soit-il. Son inquiétude grandit de façon visible. Elle en fit part à la vendeuse ; déjà que celle-ci utilisait la forge sur son temps libre pour fabriquer ces menus objets, elle ne voulait pas lui attirer davantage de problèmes ...

- Laissez, c'est pouя moi ..., la rassura la jeune artisane en refermant les mains de la mère autour de l'objet. « C'est plus difficile pouя vous, avec la peяte tяagique de votяe maяi. Et c'est bientôt l'anniveяsaiяe de Dayn, non ? Considérez que c'est mon cadeau. »

Les deux femmes se sourirent, de sourires où pointait une certaine tristesse.
Puis la jeune mère s'en alla, après un dernier remerciement, et la Nordique resta seule. Lentement, elle regagna l'entrée de la forge, où elle s'assit sur une charrette, l'air un peu désœuvré, quoique vaguement satisfait. Soupirant, balançant parfois ses jambes dans le vide, elle regardait la place du marché. Tous ces étals colorés, ces bruits, ces cris, ces senteurs, ces marchands, ces passants, et parmi eux les voyageurs de passage venus de tous horizons, tout cela formait un spectacle si agréablement cosmopolite ...

À un moment, la jeune femme fouilla dans sa poche, apparement en vain. Comme par habitude, elle roula quelque chose d'imaginaire entre ses doigts avant de s'humecter les lèvres. Hésitante, elle laissa ses yeux vagabonder sur la rue ... et s'immobilisa. Sa mâchoire tomba tandis que ses sourcils bondirent et que ses yeux s'ouvrirent grand.


- Vieltal ?!?? ..., demanda t'elle tout haut, en clignant des yeux. Puis, puisque l'homme blond qu'elle avait reconnu était trop loin pour l'entendre et s'éloignait déjà, elle bondit sur ses pieds avant de crier, une main en porte-voix, agitant l'autre en de grands gestes : « HÉHOOO !! VIELTAL ! VIELTAL 'VUUЯDAN !!! »

écrit par: Naïrod Dimanche 17 Septembre 2017 à 20h29
De nouveau, le froid, malgré ses vêtements de fourrures, glissait ses doigts avides sur la peau de Tùrambar. Le froid calmait il le feu brulant dans le cœur du paladin ?
Son esprit semblait se dégager, tout comme son champ de vision retrouvant sa normale. Il repéra donc le marchand, le voyant et l'entendant usant de sa langue mielleuse sur les gardes.
Le chevalier de la soufrance ne pouvait certes pas avancer arme au claire pour occire cet être infâme. Il rangea donc son arme.
Quels moyen avait il devant lui ? Se cacher et suivre le marchand pour s’occuper de lui serait efficace. Mais cette voie requérait d’accomplir le retrait hors le paladin n'en avait pas les moyens...
Peut être pouvait il obtenir l'aide des gardes pour maîtriser le mage et ses malheureux esclaves. Ainsi lui saisir l'objet avec lequel il contrôle les deux hommes, en espérant qu'il y ai un objet, autrement, il faudra...
Tùrambar saisit son écus et le passa a son bras. Il serait utile s'il lui fallait repousser encore un des esclaves.
Puis il s'avança à longue enjambé vers le groupe. Il reconnut le garde qu'il avait vue plus tôt. Il laissa donc à nouveau voir son auréole de lumière.

- Gardes, si vous êtes des hommes de bien et je sais que vous l'êtes. Aidez moi. Saisissez vous de cet homme.
Les hommes qu'il maintient en esclavages par magie, ne montre plus aucune trace de mal en eux. Ils ont payé les dettes, quelle quelle fut. Par contre l'âme de ce marchand est taché par le mal. Il ne maintient ces hommes sous son emprise que pour son plaisir et pour les utiliser pour menacer les gens.

hrp.gif une diplomatie sur les gardes

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Mercredi 20 Septembre 2017 à 20h45
Le barde sortit à la suite du Maquar. Autant il souhaitait se rendre au marais le plus rapidement possible, autant il se doutait que l'expédition serait beaucoup plus ardu à deux.

Le vent froid rasséréna toutefois le skald nordique qui replaça une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille. Il se positionna près de Sahadeva pour marcher côte à côte.


- Fouiller une épave me parait une entreprise exigeante pour deux personnes et nous ne pouvons pas nous encombrer de trop d'équipements.

Il évita de discuter de ce qui venait d'arriver dans la taverne mais son message était clair, Turambar ne faisait pas parti du corps expéditionnaire du marais.

« HÉHOOO !! VIELTAL ! VIELTAL 'VUUЯDAN !!! »

D'un coup, le principal interpellé se tourna, main sur le pommeau de son arme. Il vit une femme balayant l'air de grands gestes.

- Hermine?

Laissant son compagnon en plan, il se dirigea vers l'illuskienne et failli renverser un enfant qui courait en travers. Il l'évita de justesse, alors que le jeune lui passa sur les pieds en riant. Grimaçant, le barde s'approcha de son ancienne comparse et lui tendit le bras.

- Hermine, c'est bien toi! Regarde toi, tu n'as pas changé! J'ai l'impression qu'il y a si longtemps... J'aurais du rester avec vous... J'aurais dû.. Ah et puis.. Je ne reviendrai pas sur le passé mais je sui content de te voir en vie, ici.

Il glissa le dernier mot avec une pointe d'interrogation. Puis il enchaina

- J'ai suivi ton conseil! J'ai intégré la Compagnie des Marches, j'espérais t'y revoir en fait! Es-tu en mission?

De la façon dont la guerrière était vêtue, le barde regretta un peu sa question. Quand bien même la Compagnie offrait plusieurs types de missions, il doutait qu'elle soit ici en tant qu'émissaire.

écrit par: Hermine Mercredi 20 Septembre 2017 à 22h15
Toute sourire, bien que semblant avoir du mal à y croire, Hermine tendit à son tour son bras à Vieltal.

- Mince aloяs, c'est donc bien toi, Vieltal ! Toi aussi, tu sembles toujouяs fidèle à toi-même, appaяemment ! Entendant sa pointe de regret, son sourire se voilà un peu, pour reparaître l'instant d'après, apaisé : « 'T'inquiète ... Élinoя, Яochedoя, tout ça ... ça s'est яapidement et, j'imagine, bien teяminé là-bas. J'ai moi même яacompagné notяe étudiante dans le Noяd ; c'est une femme, maintenant et, aux deяnièяes nouvelles, elle se poяte bien et est heuяeuse ... Inutile d'avoiя de яegяets, donc ... Comme on me l'a dit à moi-même, ça date bien tяop et les ciяconstances étaient ce qu'elles étaient ... »

Lentement, Hermine relâcha lentement son bras. Puis, voyant que le scalde considérait sa tenue, elle tourna sur elle même d'un air joueur, faisant voler son tablier de cuir autour d'elle avant d'éclater de rire.

- C'est la deяnièяe mode des foяges d'Eaupяofonde, tu aimes ?, taquina t'elle en donnant du volume à ses cheveux avant de prendre un air goguenard. « Nan, je ne pouяsuis aucune quête pouя la Compagnie en ce moment. Je suis ... plus ou moins ... à mon compte en ce moment. Tu vois la foяge Cяomach deяяièяe moi ? J'ai fait quelques pяogяès dans ce domaine -je te montяeяai à l'occasion, si tu veux. »

La jeune femme s'interrompit soudain. Semblant réfléchir, elle posa un doigt sur ses lèvres.

- Je suis simplement pas libяe tout de suite. Je tяavaille ici maintenant, tu sais ? On nous a passé une commande, tout un tas de pièces de яechange pouя une baяge. Pouя êtяe fяanche, je ne suis pas sûяe d'avoiя bien compяis le fin mot de l'histoiяe ... Elle mit les mains sur les hanches en soupirant. « Bяef, je viens de finaliseя les deяnièяes pièces. J'ai plus qu'à livяeя tout ça suя le poяt, et prochchaï ! J'en auяai teяminé avec cette commande ! »

Comme pour ponctuer son résumé, Hermine fit un geste d'au revoir en direction du port, comme quelqu'un de satisfait par avance d'en avoir fini avec un travail pénible.

- Si tu as le temps de continueя à discuteя, tu n'as qu'à m'accompagneя suя le poяt ... ? Et apяès si tu veux, je t'invite à boiяe un coup pouя essayeя de яattяapeя le temps peяdu. Elle baissa d'un ton, fronçant un sourcil : « Paя contяe, y a un moustachu avec un dяôle de chapeau qui a l'aiя de nous suяveilleя, là ... Si c'est un client ... » Se redressant, elle héla le nouveau venu : « Bonne яencontяe, m'sieuя ! Foяge Cяomach, à votяe seяvice ! Besoin d'une яépaяation, d'un nouveau kukяi, ou d'entяeteniя votяe cimeteяяe, peut-êtяe ? »

écrit par: Sahadeva Vendredi 22 Septembre 2017 à 16h06
Suivi de Vieltal, le Maquar était sorti de l'établissement d'un pas décidé avec la ferme intention de quitter au plus vite la localité en compagnie de Florian. Après qu'ils aient marché ensemble un court instant, son compagnon avait été hélé par une jeune femme particulièrement vive et bavarde qui prononçait étrangement ses "r".

Sahadeva fut assez stupéfait et ne sut trop que faire : Vieltal lui avait expliqué venir du Nord, il semblait donc improbable qu'il s'agisse d'une membre de sa famille ou d'une amie d'enfance...


¤ Une ancienne maîtresse? Une barde avec qui il a partagé la scène par le passé? ¤

A vrai dire, la nouvelle arrivante ne ressemblait ni à l'une ni l'autre : son attitude était simplement amicale à l'égard de Vieltal et elle n'avait pas l'apparence d'une barde, ce qu'elle confirma d'ailleurs en indiquant travailler dans une forge voisine. Bien qu'il ne comprit pas la moitié de leurs échanges, le guerrier d'Estagund crut comprendre qu'ils étaient tous deux membres d'une certaine "Compagnie des Marches" et qu'ils avaient voyagé ensemble à une époque. Se retrouver dans un tel endroit tenait de l'incroyable coïncidence.

¤ Les voies de l'Adama sont impénétrables ¤ se dit-il avec philosophie.

C'était alors qu'Hermine, puisque c'était ainsi que Vieltal l'avait appelée, s'était intéressée à lui et l'avait salué. Sahadeva lui répondit courtoisement en joignant les mains et en inclinant son buste :


- Namasté! Je suis Sahadeva, fils de Bûna, Maquar du lointain Estagund. Les amis de Vieltal sont les miens...

Les présentations étant faites, il prit le temps de répondre à sa question :

- Merci de votre généreuse proposition mais Nakula est une arme de famille, j'en prends grand soin moi-même et je ne m'en sépare jamais. Par ailleurs, nous sommes relativement pressés : nous devons rejoindre incessamment Florian à la porte de la Rivière pour quitter la ville...

Le Maquar prit le temps de préciser :

- Vieltal et moi-même sommes chargés d'une mission importante. L'un de nos compagnons vient de se comporter de manière totalement... inconsidérée, en cherchant à assassiner un client de la taverne. Il est juste qu'il soit arrêté et traîné devant la justice mais, si procès il y a, je crains que nous ne perdions un temps précieux en devant témoigner, voire que nous soyons injustement accusés de complicité avec ce fou furieux. Bref, nous partons dès possible...

Poliment, Sahadeva ajouta :

- Mais si vous souhaitez cheminer avec nous jusqu'à la porte, vous êtes bien évidemment la bienvenue...

écrit par: Atlas Mardi 26 Septembre 2017 à 13h56
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Tùrambar & Aimeric

Diplomatie : Le garde reste amical

Le garde regardait le paladin avec bienveillance, et une pointe de tristesse dans le regard : - "Nous le ferions volontiers mon bon seigneur, mais ce n’est pas notre tâche, il ne nous est pas permis de répondre à la demande de chacun, quel que soit le bien fondé de ses intentions. Dorkim Laughingash que voici nous demandait de faire de même et de vous conduire en cellule en attendant la justice du Duc pour une action d’éclat dans la Taverne juste derrière vous et vu votre fougue et votre colère, même s’il m’en coute, je serais prêt à croire que vous l’ayez déjà laissé s’exprimer à l’intérieur."

Le statu quo semblait inévitable jusqu’à ce que l’autre garde, sensiblement plus jeune, intervienne : - "Notre mission est de garder la porte et de faire au mieux pour que l’ordre règne dans la cité. Si nous pouvons prouver que l’un ou l’autre est fauteur de trouble, il est de notre devoir de le conduire aux fers."

- Et vous le faites fort bien ! Laissez-moi vous démontrer ma bonne fois, je vous laisserai juger ensuite.

En chuchotant un mot que le paladin ne comprit pas, il toucha les colliers, l’un après l’autre, forçant ceux-ci à s’ouvrir, libérant ses gardes-du-corps. Au même instant, toute intelligence quitta leur regard, leur mâchoire s’entrouvrant légèrement. Il fit constater aux gardes et au paladin, un sourire triste de circonstance aux lèvres, qu’il n’avait pas menti quand il parlait de coquilles vides.

Est-ce qu’il était possible de ramener leur esprit dans leurs corps ou ceux-ci étaient-ils prisonniers à jamais des limbes pour les atrocités qu’ils avaient pu commettre ? Le marchand crut bon de rajouter que le sort qui leur était promis était la mort et que c’est ce qu’ils avaient eu puisque leur âme avait déserté leur vaisseau de chaire.


Psychologie : certitude absolue que le marchand cache quelque chose, certitude que les gardes le croient sincère.

A cet instant, le paladin sut avec la plus grande certitude que le marchand mentait par omission, pas un vrai mensonge, quelque chose qui passerait même les sorts de vérité des inquisiteurs, qu’il savait pertinemment ce qu’il était advenu des âmes des deux hommes… et en même temps, que les gardes avaient été convaincus par la démonstration et qu’il n’en obtiendrait rien que des problèmes s’il insistait auprès d’eux…

Le barde qui l’avait rejoint se saisit d’une boucle de cuivre de sa ceinture, reculant d’un pas et faisant mine d’ajuster le col de son manteau. Tùrambar l’entendit alors directement dans son esprit, sans risque d’être entendu par les autres.


¤ Il cache quelque chose mais nous n’obtiendrons rien comme ça. Je suis avec toi. Laissons les choses se tasser et confrontons le chez lui ce soir, tu as mis le doigt sur quelque chose. ¤

Pour sensée que fut la proposition, elle demandait une retenue dont le paladin ne serait peut-être pas capable …


Vieltal 'Vuurdan, Sahadeva & Hermine

Le hasard, le karma, l’Adama, un jeu des dieux ou autre chose avait replacé Hermine sur le chemin de Vieltal au meilleur moment, quand il s’apprêtait à traverser une étendue aussi traitre et dangereuse que tout ce qu’il avait pu vivre jusque-là et que tant de compagnons les avaient quitté en cours de route.

Tandis que la forgeronne faisait connaissance avec le Maquar, ils arrivèrent très vite à la porte de la Rivière. Florian était en grande discussion avec un homme sur le ponton, auprès d’une barge en partie couverte.


- Voici les derniers renforts dont je te parlais. Avec le froid, le bois travaille trop. Laisse-moi quelques minutes pour fixer l’ensemble et tu pourras repartir. Drôle d’idée de partir par un froid pareil si tu veux mon avis … Avec les lézards et tout ça …
- Tu sais, les lézards ne sont pas les plus à craindre mais c’est l’métier qui veut ça, si facile, personne n’aurait besoin de mes services. Merci Gustaf.
- Avec plaisir mon ami. Hermine ! Tu arrives juste à temps ! L’ami Florian est un peu pressé, à croire qu’il a une épouse aux fesses, tu me donnes un coup de main pour fixer tout ça ? Messieurs, la belle rencontre.

Gustaf eut une seconde d’arrêt en comprenant que les deux hommes étaient les clients de Florian et que la familiarité dont il avait preuve était peut-être déplacée. Les départs au travers du marais étaient aussi rares que fréquents en provenance de l’amont du Delimbiyr, les déchargements allaient bon train et aussitôt les dernières pièces payées à Hermine, Gustaf fut appelé ailleurs, pour remplacer une rame, vérifier les cordages de remorquage, quelques poulies.

Ils embarquèrent finalement à quatre dans la barge. Un coffre servant de banquette était chargé du nécessaire pour leur expédition, une rame de trois mètres de long et un gouvernail permettent la manœuvre quel que ce soit le fond et le courant tandis que des rames secondaires lui donnent plus d’impulsion au besoin. L’espace arrière est couvert d’une toile épaisse, vert profond.


- Bienvenu à bord de mon glorieux rafiot -Florian semblait plus à l’aise qu’il ne l’était dans la Taverne, probablement plus à l’aise dans les milieux sauvages qu’urbains- Nous en avons pour plusieurs jours de navigation. Certains méandres sont bouchés, d’autres mènent à des tourbières dont on aurait toutes les peines à s’extirper. Mon rôle est de conduire la barque, même si nous venions à nous faire attaquer pour nous assurer de ne pas être mené dans un bras mort.

écrit par: Hermine Mardi 03 Octobre 2017 à 22h48
Hermine avait hoché la tête d'un air approbateur à la réponse du Maquar. L'homme semblait prendre grand soin de son arme et la traiter avec le soin nécessaire. En connaisseuse, Hermine ne pouvait que respecter cette attitude ; trop de prétendus guerriers ne s'occupaient pas assez de leur équipement, jusqu'à ce qu'un jour celui-ci leur fasse défaut au pire moment : désarmés par leur lame bloquée dans son fourreau par le gel, la paume de la main brûlée par le métal chauffé presque à blanc par la chaleur du désert ... et en particulier, ici, dans le marais, trahis par la rouille après des jours sans sécher ni huiler leur arme correctement ...

Une fois arrivée à la Porte de la Rivière, Hermine avait de moins en moins tranquillement devisé avec les deux hommes. Au début visiblement heureuse et détendue de retrouver son vieux compagnon Vieltal 'Vuurdan, son enthousiasme fut peu à peu tempéré lorsqu'elle apprit la nature de la quête qu'ils poursuivaient. Sahadeva, notamment, fut suffisamment précis dans la description de certains détails, et Hermine hocha la tête d'un air soucieux : apprendre que l'esprit de personnes innocentes était manipulé au point de les pousser au suicide ou à l'assassinat lui faisait froid dans le dos. Son malaise était visible, car ses sourcils se fronçaient et son visage se fermait de plus en plus, et ses prises de parole se faisaient bien plus sérieuses et concises.
Aussi, lorsque elle déchargea le contenu de sa charrette à bras des pièces de métal sur lesquelles elle travaillait depuis quelques jours, son air n'était pas celui de quelqu'un de simplement soulagé d'un travail accompli, mais de prêt à en entamer un autre, de bien plus d'envergure. Son esprit était déjà ailleurs, comme put le remarquer Gustaf : Hermine accepta le paiement d'un air absent, empochant la bourse presque par inadvertance. Une fois le fustier parti, la jeune femme annonça d'ailleurs son attention d'accompagner les aventuriers à travers les marais.


- Les cяimes commis paя magie me яévulsent, et je ne les laisseяai pas impunis, conclut-elle après avoir résumé la situation afin de confirmer aux deux hommes qu'elle mesurait bien les enjeux de leur quête. « Aussi, je vous accompagneяai à tяaveяs les maяais. Cela fait quelques temps que je tяaine paя ici, mes compétences pouяяaient vous êtяe utiles. Laissez-moi un moment le temps de яécupéяeя mes affaiяes, j'aяяive. »

Sans guère plus de cérémonie, Hermine empoigna à nouveau sa charrette de livraison et rentra la déposer derrière la forge Cromach. Puis, elle gagna la petite chambre qui lui avait servi de foyer. Son pas état rapide, son air décidé.

Une fois chez elle, elle réunit ses affaires. Cela n'était guère difficile : elle payait son loyer au mois, les meubles ne lui appartenaient pas et, autant absorbée par son travail que peu intéressée par les bibelots, elle n'avait guère accumulé d'affaires durant son séjour à Fort Dague. En fait, puisqu'elle travaillait à la forge et que la pièce était trop petite pour lui permettre de s'entraîner au combat, elle n'était toujours venue que pour y lire les jours de pluie, ou y dormir presque chaque nuit.

Tandis qu'elle pliait ses vêtements de rechange et les rangeait soigneusement dans un de ses sacs en y intercalant sa vaisselle et autres ustensiles un peu fragiles pour les protéger, la Nordique s'arrêta un instant pour songer. Faisait-elle le bon choix ? Sa décision d'accompagner Vieltal et Sahadeva avait été rapide. Mais, après tout, n'était-ce pas là le signal qu'elle attendait ? Le gros de son travail était terminé depuis quelques semaines, et elle ne faisait plus depuis que quelques travaux de peu d'intérêt technique ou artistique qu'elle essayait d'égayer comme elle pouvait de commandes plus personnelles qui étaient presque autant de services rendus aux gens de bien. À vrai dire, sans qu'elle ne se le soit vraiment formulé consciemment, il était bien possible que l'envie de voyager à nouveau et se rendre plus utile ailleurs l'ait repris depuis quelques temps déjà.
Et puis, ici, elle prenait trop de risques. Il lui fallait un endroit tranquille, à l'abri des regards, pour mettre la dernière main à son projet ...

Son paquetage fait, Hermine jeta son dernier sac sur son épaule, et sortit dans la rue. Dans sa cape et son armure de mailles, son apparence n'avait que peu à voir avec celle de l'humble aide d'un artisan en robe simple et tablier de cuir. Essayant de ne pas trop laisser son regard vagabonder car elle ne voulait pas reconnaître quelqu'un et avoir à faire des adieux, elle se rendit à la forge Cromach ... peut-être pour la dernière fois.

Tholvar était toujours dans la forge, concentré sur son travail. Le nain ne se retourna pas. Peut-être qu'il ne l'avait pas entendue entrer, avec les coups de marteau et les autres bruits de l'atelier. Mais Hermine se doutait que son absence de réaction était dans son caractère. Ils avait déjà abordé le sujet. À quoi servait d'en reparler ?

La jeune femme se dirigea vers la porte de la réserve. Après avoir fait tourner la clef dans la lourde serrure et être entrée dans la pièce sombre, elle referma derrière elle, se dirigea vers le petit espace qu'elle s'était ménagé pour stocker ses travaux et fit glisser la couverture qui recouvrait les pièces de métal noir. Lorsqu'elle les illumina de sa lanterne, elles étincelèrent doucement. Même à la lumière ambrée de la flamme, leur lueur était étonnamment faible, lointaine ... presque étrangère.
Puis, lentement, avec d'infinies précautions, vérifiant que tout était bien là et en ordre, elle positionna chacune des pièces d'armure dans le dernier sac qu'elle avait laissé vide. À chaque fois, elle emboîtait chaque morceau dans les autres ou se servait de la couverture pour tout protéger et éviter les déplacements ou bruits intempestifs.
Brassard. Jambière. Manchon. Cotte. Dos. Plastron. Pour l'avoir forgé elle-même au fil des années, elle connaissait chaque élément par cœur. Le dernier était le heaume. Le prenant dans ses mains, elle le considéra un moment en le tenant face à son visage. Dans la pénombre, le masque qui composait la visière semblait la considérer de son regard sans vie.


- [???] Bientôt ..., chuchota la jeune femme dans la pénombre, comme pour elle-même.

Chaque pièce correctement placée, Hermine referma le sac. Puis, elle prit un petit paquet soigneusement emballé qu'elle avait caché sous tout le reste, avant d'étouffer sa flamme et de ressortir. Tholvar forgeait toujours. Hermine considéra un instant son ami et professeur, un pincement au cœur. Malgré son caractère taciturne et ses difficultés à s'exprimer, le nain l'avait prise comme apprentie, puis comme collègue, et la forge Cromach avait été pour elle une sorte de foyer. Hermine y avait toujours travaillé dur, pour montrer sa gratitude par le travail plus que par les mots.

Sans se retourner, Hermine ressortit dans la rue et regagna l'embarcadère.
Dans l'atelier, Tholvar continuait à marteler le métal. Au centre de la pièce, au milieu d'un établi encombré d'outils, de plans et de poussière de métal, il y avait quelques éléments nouveaux. La clef de la réserve, la bourse de Gustaf, ainsi qu'un petit paquet soigneusement préparé ; du doux tissu vert enveloppait apparemment une petite bouteille de céramique au bouchon de métal sombre. Et sous le paquet, un petit mot écrit en nain ...


PARCHEMIN
Tholvar,

Ton anniversaire n'est que dans une chevauchée, mais je dois partir aujourd'hui.
Applique cet onguent sur ta mâchoire chaque soir, ou au besoin.

Merci pour tout.

écrit par: Sahadeva Mercredi 04 Octobre 2017 à 09h03
Tout en cheminant, Sahadeva avait expliqué dans les grandes lignes l'objectif de leur mission à Hermine. Celle-ci semblait tellement heureuse d'avoir retrouvé Vieltal qu'elle semblait être prête à les accompagner dans leur périlleux voyage.

Sachant qu'ils pourraient être confrontés à de multiples dangers et qu'il serait difficile d'aller chercher les coffres engloutis, le Maquar accueillit avec enthousiasme cette aide inattendue : une paire de bras supplémentaire, surtout aussi musclés que ceux d'une forgeronne, ne serait pas de trop...

Lorsqu'Hermine leur avait fait part de son intention de les accompagner à travers le marais, le Maquar avait hoché la tête, satisfait. Il ne connaissait guère cette nouvelle aventurière mais elle lui inspirait une certaine confiance et semblait être dotée de plus de bon sens que certains de ses anciens compagnons. Seul l'avenir pourrait venir conforter ou infirmer cette première impression...

Après avoir salué Gustaf, le guerrier d'Estagund embarqua immédiatement dans la barge de Florian et lui déclara :


- Il semble bien que nous ayons une passagère de plus : dès qu'Hermine nous aura rejoints, nous pourrons appareiller...

écrit par: Hermine Vendredi 06 Octobre 2017 à 14h50
Après environ trois quarts d'heure, Hermine revint de ses préparations. Son changement d'apparence extérieure était flagrant, et correspondait davantage à ce que Vieltal connaissait de l'aventurière : les cheveux attachés, vêtue de sa tunique de mailles et de solides vêtements de voyage adaptés au climat humide des marais, elle portait sur son dos deux lourds sacs d'équipement ainsi que plusieurs armes qui semblaient bien entretenues.

Cependant, c'est avec étonnamment peu de bruit qu'elle sauta sur la barge en s'excusant humblement auprès de Sahadeva, Vieltal et Florian de les avoir fait attendre. De plus, après qu'elle eut repéré un coin de la barge laissé libre, elle se débarrassa en un instant à peine de tout son barda -exception faite de ses armes et son bouclier.

Quand vint le moment de réellement partir, Hermine sembla néanmoins s'impatienter. Faisant signe à Florian d'attendre encore un moment, elle sauta à nouveau sur le quai avant de porter ses mains à sa bouche et d'émettre un sifflement à la tonalité particulière, qu'elle maintint de longues secondes. Reprenant son souffle, la jeune femme mit les mains sur ses hanches et tapota plusieurs fois du pied en signe d'impatience.

Peu après, en arrière du quai où était située la barge, plusieurs exclamations se firent entendre parmi les dockers et les marchands. Sans que l'on puisse déterminer exactement s'il s'agissait de cris de surprise, de colère ou d'amusement, s'y mêlèrent des miaulements et cris de chats dont le volume gagnait rapidement en intensité. Soudain, un groupe d'une dizaine de félins en colère déboula sur le quai. En avance par rapport à eux, ce qui semblait être une belette brune et blanche galopait, avec ce qui semblait être un rat à peu près aussi gros qu'elle dans la gueule.

À la vue du rongeur, Hermine leva les yeux aux ciel, puis apprêta son bâton de marche pour se mettre en garde en un mouvement fluide. Mais contre toute attente, elle n'eut aucune réaction lorsque l'animal fugitif lui courut entre les jambes. Préférant affronter la charge féline, elle fit de larges moulinets de son bâton en poussant des cris, sans doute davantage pour les effrayer que pour leur faire du mal. Alors qu'elle se déplaçait en combattant, un observateur attentif pouvait remarquer que le rongeur restait entre ses jambes, sans jamais se faire marcher dessus où faire trébucher l'humaine. À la place, il se déplaçait peu, mais de manière aussi fluide qu'elle, tout en claquant des mâchoires et en crachant dans la direction de l'un ou l'autre félin qui parvenait à s'approcher un instant, semblant davantage préoccupé par la préservation de son butin que par les bottes qui dansaient autour de lui.

Lorsque les chats s'avouèrent vaincus et se furent dispersés en crachant, Hermine soupira de soulagement, puis avisa le rongeur de son regard d'émeraude. Celui-ci lui rendit son regard et le soutint jusqu'à ce que la jeune femme le ramasse. Bien que semblant un peu dégoûtée par le rat légèrement sanguinolent que l'animal tenait toujours entre ses dents, elle transporta néanmoins celui-ci au creux de ses mains gantées, avant d'enjamber une dernière fois le bastingage et de jeter le voleur et sa proie dans un coin tranquille de la barge où il s'attela à engloutir son repas.


- Navяée pouя cet étalage de violence, s'excusa Hermine en s'essuyant les mains l'une sur l'autre, faisant aux trois hommes présents une moue d'excuse dans laquelle semblait pointer un sourire. « Cette chipie va nous accompagneя elle aussi. Malgяé les appaяences, elle sait paяfois se яendяe utile ... » Puis en direction de Florian : « Ne vous inquiétez pas, elle ne s'en pяendяa pas aux coяdages. Elle s'y connaît autant en navigation que moi, et sait qu'elle ne doit pas y toucheя.
En paяlant de navigueя, est-ce que je peux me яendяe utile pouя l'appaяeillage ? »

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Lorsque la barge eut navigué toute la journée à travers les méandres du marais, vint le temps de camper pour la nuit. Grâce à sa connaissance du terrain, Hermine aida à trouver à endroit sur la berge plus accueillant que le reste : exempt de sable mouvants, pas trop boueux, et offrant une configuration relativement défendable en cas d'attaque durant la nuit.

Après qu'elle ait allumé leur feu, mais avant qu'ils préparent leur repas, l'aventurière demanda un instant l'attention de ses compagnons. Lorsqu'il furent prêts à l'écouter, elle baissa la tête à leur adresse en signe de gratitude :


- Vous m'avez acceptée paяmi vous, et je vous en remeяcie humblement. Cependant, vous ne me connaissez que peu -même toi mon ami, dit-elle en regardant le barde, « nous nous sommes peяdus de vue depuis longtemps, et j'ai un peu changé depuis. »

La jeune femme se massa un instant le coté du cou, hésitante. Ça n'était pas facile pour elle de faire ce qu'elle allait faire, elle qui avait toujours considéré que dissimuler ce que l'on savait était une défense indispensable contre ses ennemis. Même si Vieltal, Sahadeva et Florian n'étaient pas ses ennemis, elle n'ignorait pas qu'il suffisait de confier une seule fois un secret, même à une personne de confiance, pour l'éventer définitivement.

- Aussi, afin de constitueя un gяoupe plus efficace, et de vous яetouяneя votяe confiance, si vous le peяmettez, je vais un peu vous expliqueя de quoi je suis capable.

Hermine ne revint pas sur ses compétences de navigation et de survie en extérieur, dont elle estimait avoir donné une entrevue au cours de la journée. À la place, elle dégaina son épée longue de son fourreau -seul élément qu'elle avait conservé après s'être débarrassée de son armure en commençant à dresser le campement. Après l'avoir soupesée, elle en montra brièvement la lame à ses compagnons : celle-ci était composée d'un métal inhabituel, noir comme la nuit et d'apparence très solide, qui ne reflétait que peu la lumière du feu. La Sirène fronça les sourcils :

- Voici ma lame, que j'ai foяgée duяant des années. Lorsqu'il devient nécessaiяe de tueя ou détяuiяe ... Joignant le geste à la parole, elle fit quelques mouvements vifs et précis, larges ou retenus, de taille et d'estoc, comme si elle se battait contre plusieurs adversaires imaginaires. Le dernier mouvement de son court exercice fut un coup de taille vertical, asséné en puissance sur un rocher de taille modérée. De violentes étincelles jaillirent, et la pierre fut marqué proprement d'une faille béante, pile en son milieu. La guerrière se redressa en un salut en achevant sa phrase : « ... j'essaye de m'en seяviя à bon escient. »

Sans plus de commentaire, l'humaine rangea l'arme dont la lame ne souffrait d'aucune égratignure dans le fourreau placé au bas de son dos. Elle se mit ensuite en garde à mains nues, en une posture sobre mais qui lui permettait d'attaquer ou de défendre dans plusieurs directions, comme elle commença à le démontrer en attaquant dans le vide. Là encore, bien qu'elle semblait pour un observateur novice porter ses coups au hasard, un spectateur plus attentif pouvait remarquer que chaque enchaînement de coups était destiné à mettre hors d'état de nuire un adversaire imaginaire particulier. Tout en parlant, elle continuait à s'expliquer.

- Je sais qu'une aяme, même excellente ... (parade, coup de poing) ... n'est pas infaillible. Et je déteste ... (blocage du genoux, deux coups de pied) ... êtяe pяise au dépouяvu. Aussi ... (enchaînement coude - clé de bras - balayage - mise au sol) ... j'essaye de paяeя au maximum d'éventualités.

Il n'y avait aucune trace de frime dans les mots d'Hermine. Elle énonçait simplement ce qu'elle savait sur elle-même. Au contraire, même alors qu'elle se livrait, on pouvait discerner de la retenue dans ses mots et dans ses gestes. Depuis qu'elle avait commencé sa petite démonstration, elle regardait peu ses interlocuteurs, comme si elle tentait d'oublier qu'ils étaient là, et qu'elle était en train de leur donner des informations qu'ils pouvaient utiliser contre elle.
Ses mouvements l'avaient amenés au bord de l'eau. Faisant un second salut envers le marais, elle se remit encore une fois en garde à mains nues, en une posture légèrement différente.


- Une autяe chose que je déteste est quand les puissants asseяvissent les petits. Suяtout à l'aide de la magie. Je les hais. La jeune femme parlait lentement, de manière hachée. Elle serrait les dents, semblant imaginer quelque ancien ennemi ou événement passé difficile à vivre. « Et j'en avais assez de ne яien compяendяe à leuяs pouvoiяs. Aussi ... J'ai étudié. »

Doucement, imperceptiblement, elle avait changé de posture. Ses gestes semblaient cependant offrir peut-être un peu trop de fioritures inutiles pour relever de la simple posture de combat. Et en effet, lorsqu'elle s'élança soudain en un coup de pied circulaire, toute sa jambe étincela d'énergie. Sahadeva, Vieltal et Florian purent entrapercevoir des arcs électriques qui serpentaient et bondissaient sur sa jambe en mouvement alors que celle-ci s'abattait verticalement dans l'eau. Un bruit sec et sourd se fit entendre tandis que des éclaboussures jaillissaient sur quelques mètres. Enfin, tandis qu'Hermine saluait une dernière fois, quatre poissons blancs firent surface dans un diamètre de deux ou trois mètres, le ventre en l'air -morts.

Hermine les ramassa un à un par la queue, puis revint vers le feu de camp et les trois hommes. Jetant trois des poissons dans un bol afin que quelqu'un puisse les écailler et les cuire, elle s'assit sur une souche.


- Ce soiя, je sers le яepas, mais je vous laisse le cuiяe vous-mêmes, hmm ? Donnant-donnant ... Ne vous inquiétez pas pouя moi, je n'ai pas faim, conclut-elle avec un timide souяiяe, avant d'étendre ses jambes près du feu pour les sécher -non sans avoir laissé glisser le quatrième poisson derrière elle. Où rapidement, des bruits de festin se firent entendre ...

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Mardi 10 Octobre 2017 à 19h42


Que Sahadeva lui fasse assez confiance pour considérer une vieille amie comme un membre de l'équipe toucha le barde plus qu'il ne le croyait. Évidemment, avec les péripéties et le nombre de compagnons ayant quitté l'aventure, il n'est pas surprenant que l'on s'accroche à quiconque peut tenir une épée.

Hermine ne refusa pas l'offre d'une aventure alléchante, le barde reconnaissait en elle la fougue qu'elle avait il y a quelques années, lors de leur première rencontre. Alors qu'il la regardait s'empresser de retourner au village pour empaqueter son nécessaire, il ne pu s'empêcher de sourire. Le Maquar était un homme bien qui parlait peu. Hermine quant à elle, déplaçait beaucoup plus d'air. Pourtant, malgré leur flagrante différence de personnalité, de tous deux émanaient une puissante confiance, irradiant les personnes qui les côtoyaient. Comme frappé par cette force, Florian débordait d'énergie, lui qui plutôt ne semblait pas tellement conquis à l'idée de traverser le marais.

Vieltal profita de l'attente pour expliquer à Sahadeva le lien qui l'unissait à Hermine, si mince soit-il, il se souvenait d'elle comme une guerrière plus que capable et d'une compagnon d'aventure agréable. Comme tout bon barde, il ponctua le récit ici et là de détails, qui, clairement, ne s'était jamais produit. Néanmoins, il dressa un portrait plutôt juste et agrémenta le moment jusqu'au retour d'Hermine.

Sous leur yeux se déroula alors une scène que même l'imagination débordante du barde n'aurait pu espérer créer. Figé sur place, les occupants de la barque observèrent sans intervenir.

Une fois à bord, ils partirent pour de bon. Ils échangèrent un peu sur tout et rien, content de se rapprocher du but.

Puis vint le temps d'accoster pour camper. Hermine prit les devants rapidement alors que Vieltal se confectionna un coin tranquille pour dormir. Le feu commençait déjà à prendre quand le barde se racla la gorge

- Finalement, nous y voilà. À combien de jours prévois-tu la traversée déjà? Dit-il en s'adressant à Florian. Il enchaina : Dis moi, comment es-tu arrivé ici? Y a-t-il assez de demande pour traverser le marais pour t'assurer un bon rendement? Je me demande qui d'autres est prêt à faire ce voyage... Ce n'est pas ce qu'il y a de plus touristique.

La démonstration des techniques d'Hermine le prit par surprise. Autant il respectait la guerrière, autant il avait envi d'éclater de rire devant ce spectacle. Elle s'exécutait bien, gracieuse. Il ne pu s'empêcher de glousser et d'applaudir.

Alors qu'elle ramenait le poisson, le barde s'approcha d'elle, tout sourire.


- Visiblement, on ne s'ennuiera pas avec toi! Lui dit-il en lui tapant dans le dos avec un peu trop de force.

Il s'agenouilla près du feu et entreprit d'éviscérer une des prises.

- Merci, c'aurait été sans doute plus long avec un hameçon et un appât! T'es sur que tu n'en veux pas la moitié? s'enquit-il avant d'ajouter C'est pas mal ce truc en tout cas en pointant du revers de sa dague la jambe de la guerrière.

Puis plus sérieusement, il s'adressa au groupe quant au déroulement pour la nuit

Je suggère des tours de garde, évidemment. Je peux effectuer le premier. Que pouvons-nous rencontrer ici, outre des hommes-lézards?

écrit par: Atlas Jeudi 12 Octobre 2017 à 13h09
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Hermine, Sahadeva, Vieltal

Le guide sourit à l’annonce de la bonne tenue du petit animal d’Hermine. De cordage, la barge était pratiquement vide, l’amarre devait en être l’élément le plus important, il fit même une courbette qui ne devait pas lui ressembler comme s’il l’invitait à prendre place dans un véritable navire.

Florian profita de la question de Vieltal pour corriger son estimation pour le trajet : les trois jours de navigation habituellement nécessaires passeraient probablement à cinq pour peu qu’ils ne soient pas ralentis. Il regardait le marais avec un manque d’assurance dans le regard, retroussant le nez comme si son odorat pouvait le prévenir que leur périple serait plus compliqué que ce qu’il espérait de prime abord.


- Je vous avais annoncé moins mais regardez, là et là, il y avait un passage. Les crues en ont déplacé certains, il va falloir que nous soyons plus prudents. Comme tu t’en doutes, ce trajet n’est pas le plus fréquent, ni celui qui me permet de me nourrir quand nous n’avons pas un groupe d’aventuriers désireux de découvrir la beauté sauvage des environs de notre fort. Mais je connais le marais grâce aux hommes-lézards. Il y a quelques années, le commerce entre eux et le fort étaient fréquents, les échanges ne se faisaient pas toujours aux portes et il était moins rare qu’ajourd’hui que je rencontre leurs marchands dans leurs terres –ou marais si vous préférez. Non, mes trajets les plus fréquents sont en amont, je fais héler ma barge puis redescend le courant jusqu’au Fort de la Dague.

L’homme donnait foi à ce qu’ils avaient appris de Braz’ah As’Hyars et de ce que Vieltal connaissait de la légende du roi Shukak, il faudrait du temps avant que ce commerce entre les deux peuples ne reprenne. Hermine en avait entendu parlé, en découvrant certains objets de manufacture étrange, mais n’avait jamais vécu cette période d’échanges cordiaux, elle était arrivé après.

- D’ailleurs, pour la suite, je vous invite à ne pas vous montrer ouvertement trop inquiétants, pas de grands feux, pas de démonstrations de puissance inutiles, rappelez-vous que nous sommes … des intrus ? Ne te méprends pas pour celui-ci, Hermine, il fait froid et humide, ton feu nous fera du bien et nous sommes encore assez près du Fort, nous pourrions simplement être en chasse, mais tout le monde à des lieues à la ronde connait notre position, la brume ne nous cachera pas totalement.

La proposition de Vieltal, de faire un tour de garde fut très vite acceptée et les poissons mangés avec bel appétit, agrémentés de quelques fruits secs, de baies et de galettes des réserves de Florian.

- Je serais surpris que nous ne rencontrions pas de serpents, de rats, de kobolds peut-être. C’est avec chance, plus profond nous pourrions tomber sur des créatures que je préfère ne pas nommer. Je prendrai le dernier tour. Cet endroit est bien choisi mais je vous conseille de dormir dans la barge, vous y serez bien mieux à couvert.

écrit par: Sahadeva Jeudi 12 Octobre 2017 à 21h49
Après le départ de l'embarcation, Sahadeva était resté silencieux, observant attentivement le paysage monotone qui défilait lentement au fil de leur navigation. Le Maquar ne voulait pas être distrait et bavarder en ces circonstances lui semblait inconsidéré : Florian ne leur avait que trop rappelé que le voyage qu'ils entreprenaient serait probablement périlleux. Le guerrier d'Estagund choisit donc de redoubler de vigilance.

Finalement, la petite expédition se décida à camper, ce qui convint fort bien à Sahadeva. Bien qu'il ait pris l'habitude de se montrer exigeant envers lui-même, il était fatigué et la querelle qui s'était produite dans l'auberge l'avait plus touché qu'il ne le pensait : un peu de repos lui ferait probablement du bien.

Sans mot dire, Sahadeva observa par la suite très attentivement ce qui se passa : d'abord, la petite démonstration d'Hermine, puis son étrange technique de pêche et enfin la discussion entre Vieltal et Florian. Mangeant calmement l'un des poissons qu'on lui proposait, il déclara poliment :


- Merci pour le poisson, la cuisine et le feu : manger et se réchauffer nous feront indéniablement du bien. Surtout si le voyage s'annonce plus long que prévu. Mais je te fais confiance, Florian, pour nous conduire par la route la plus sûre. Hermine, ta technique de combat est... intéressante. J'aimerais bien m'entraîner avec toi à l'occasion, si nous en trouvons le temps. Mais pour l'heure, je suis las... Réveillez-moi pour le troisième quart.

Le guerrier d'Estagund s'emmitoufla de son mieux dans sa couverture et essaya de trouver le sommeil, sans savoir qu'Hermine lui réservait un très beau cadeau : sa première nuit complète de repos depuis son départ d'Eauprofonde.

écrit par: Hermine Mercredi 18 Octobre 2017 à 21h02
Lorsque le barde insista pour partager le poisson avec eux, la Nordique sourit en lui opposant le plat de sa main en un deni poli mais ferme.

- Non meяci, mon ami. Dans le Noяd, on offяe toujouяs le meilleuя aux invités et aux gens qu'on aime. Et puis ... D'un geste, elle fit onduler sa main auprès de sa hanche : « ... je dois faiяe attention pouя entяeteniя ce coяps sublime, sculpté à coup de gaufяes, de cяêpes et de taяte aux cerises ! »

Hermine eut une moue goguenarde ; il était évident qu'elle n'était pas sérieuse.
En vérité, elle se sentait toujours redevable envers Vieltal et Sahadeva de l'avoir laissée -n'ayons pas peur des mots- s'incruster dans leur expédition. Sa petite pêche de tout à l'heure était un humble signe de gratitude, et elle était bien contente qu'il y ait eu pile le bon nombre de poissons en train nager près du bord à ce moment-là.

Lorsque le Maquar commenta sa technique de combat et lui proposa de s'entraîner ensemble Hermine, intérieurement émue, eut un sourire aimable :


- Mais sans pяoblème, avec plaisiя, même. Navяée pouя mon ignoяance, mais je n'ai jamais vu quelqu'un de ton pays, et je seяai яavie de compaяeя nos techniques ! Enfin ... Elle sembla soudainement gênée : « ... enfin, sauf s'il vaut mieux éviteя ce genяe de démonstяation en ces maяais ? ... On veяяa demain, d'accoяd ? »

Ensuite, comme tous, elle écouta attentivement les explications de Florian sur les habitants du marais. Elle allait s'enquérir si les hommes-lézards parlaient la langue commune, mais se retint au moment ou elle allait ouvrir la bouche. En effet, la réponse lui semblait pouvoir se déduire aisément : si les hommes-lézards avaient commercé avec les humains, ou même s'ils s'attaquaient de temps en temps à eux, une partie au moins devait pouvoir comprendre ce qu'ils disaient et devait donc comprendre le Commun.
À la mention des kobolds cependant, l'aventurière se rappela d'un fait intéressant concernant ces petits humanoïdes. Aussi, tentant de se rendre utile, elle proposa ses services :


- Si je ne me tяompe pas, les kobolds adoяent les dяagons, et ont adopté leuя langage.

Se redressant, elle s'éclaira la gorge avant d'aligner une suite de syllabes étranges, rauques et sifflantes. Un de ses compagnons aurait pu croire qu'elle s'étouffait avec une arête de poisson, avant de se rappeler que la jeune femme n'y avait pas touché :

- Thric ner, munthrec wux *pothoc* ! ... Ce qui doit pouvoiя se tяaduiяe par quelque chose comme "Feяme-là, stupide humaine !" S'apercevant des implications de sa démonstration, elle marqua un temps d'arrêt, puis : « Je, heu ... C'est un simple exemple. Juste pouя diяe ... Disons qu'à mon humble niveau, je cяois avoiя suffisamment de notions de leuя langue pour qu'on essaye au moins de tenteя une appяoche diplomate ... Ça vous va ? »

À la fin de la discussion, non sans avoir elle-même adopté le second tour de garde, Hermine souhaita bonne nuit aux trois hommes et, après avoir vérifié la solidité des amarres de la barge, installa sa couverture dans un endroit aussi confortable que possible de l'embarcation, ôta sa tunique de mailles, fit bouffer ses longs cheveux et se glissa dans son lit de fortune, se servant de son sac à dos comme d'un oreiller.

Cependant, avant de se laisser aller à glisser dans le sommeil, elle se redressa un peu. Tendant la main, elle farfouilla dans le havresac qu'elle avait gardé à son coté et qui stabilisait son bouclier qu'elle avait placé entre elle et le bord de la barge. À demie appuyée sur son coude, elle sortit de son sac un couverture aussi vaste que la sienne, avant de lancer à Vieltal :


- Si tu as fяoid, tu peux t’emmitoufler dans ma fouяяuяe de яechange. Mais ne te яelâche pas, d'accoяd ? Fermant les yeux, Hermine se coucha en baillant : « Que la Dame d'Aяgent t'ait en sa gaяde. À dans deux heuяes, mon vieux ... »

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Elle est bien dans l'obscurité.
Pelotonnée contre les poils de sa mère. Chaleur. Douceur.
Quand elle relève sa petite truffe, elle rencontre le bout de celle de sa mère.
Elle la rassure de son odeur.
Doucement. Délicatement.
Elle est en sécurité.

Non, attends ...

Elle est humaine.
Sa mère aussi.
C'est elle qui la tient dans ses bras. Tendrement.
Ses jeunes yeux verts rencontrent ceux de sa mère.
Son regard est plus mûr. Plus sage.
Hormis cela, et peut-être un peau un peu plus cuivrée, sa mère est son portrait.
Presque son reflet dans un miroir ...

Non, attends ...

C'est elle, maintenant. Elle n'est plus une enfant.
Elle est Hermine, l'aventurière. La combattante.
C'est elle qui protège, maintenant. Qui défend.
Qui défend ... qui ? Elle ... n'a pas d'enfants.

Non, attends ....

Quels sont ces petits gémissements ? Dans ses bras ?
Deux louveteaux ... Est-ce à elle de les protéger ?


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Doucement bercée par le roulis du fleuve, Hermine n'avait eu aucun problème à s'endormir rapidement. C'est donc deux heures après avoir souhaité bonne nuit au barde qu'elle se réveilla toute seule et, chose étonnante, semblant plutôt bien reposée.

Lorsqu'elle se redressa sur ses coudes, la jeune femme sentit Biscotte, son hermine, sauter de sa couverture. Chaque nuit de voyage, l'animal avait pour mission de veiller sur elle pendant qu'elle se reposait. Cela cadrait avec son rythme naturel : à l'état sauvage, une hermine était principalement active la nuit. Bien sûr, ce rongeur-ci s'était adapté à sa vie d'aventures, et découpait son sommeil en plusieurs périodes ... au final, il trouvait le moyen de piquer un roupillon le plus souvent en fin de nuit, quand le principal danger était passé -mais aussi, parfois, quand la Nordique avait une tâche dangereuse à lui confier ...

Lorsqu'elle lui demanda si tout s'était bien passé, Biscotte lui répondit d'un air innocent en jetant un bref coup d'œil en direction de Vieltal.


¤ La barge est toujours amarrée. Tout le monde est encore vivant. Évidemment que tout s'est bien passé ... ¤

Hermine roula accroupie, et fit signe au scalde qu'elle était bien réveillée et prête à entamer son tour de garde. Sans perdre de temps, elle enfila sa tunique de mailles d'acier et récupéra ses armes, ainsi que son bouclier rond en bois de fer. Enfin, elle s'installa, l'œil aux aguets et l'oreille à l'écoute, attendant que finisse la longue nuit ...

Les tours de garde du milieu de nuit lui semblaient les plus longs ... Les ténèbres sont bien installées, la température a bien baissée, et le jour encore loin. De plus, ce soir, elle tenait tout particulièrement à ne pas se relâcher : en effet, contrairement à d'habitude, elle avait la charge de trois compagnons, et leur campement n'avait pas du tout la même configuration. Elle ne pouvait décemment pas se consacrer à ses activités nocturnes habituelles : elles serait trop distraite.

L'aventurière avait cependant développé certaines techniques de méditation pour conserver la pleine conscience de son environnement ainsi qu'une posture lui permettant de passer rapidement du repos au combat, tout en gardant la possibilité de se consacrer à ses réflexions.

Prenant comme point de départ leur discussion sur les marais, Hermine se concentra tout d'abord sur les hommes lézards et leur environnement. Elle fit tranquillement l'inventaire de ses connaissances afin de garder celles liées de manière au sujet qui l'intéressait, comme si elle se promenait virtuellement à travers un logement qu'elle connaissait bien.


¤ La Rauvin et la Coulée Rouge se rencontrent au Nord de Sundabar. Les hommes lézards vivent dans les marais tempérés. La capitale du Cormyr est Suzail. Eauprofonde compte un milion trois cent mille habitants environ. La société des hommes lézards est entièrement basée sur la survie. Dame Alustriel fait du 95C. La côte des épées n'est pas vraiment constituée de lames d'épées. Des rumeurs affirment que les hommes lézards mangent de la chair humaine. La couleur de caleçon reglementaire de l'uniforme d'un dragon pourpre est ... ¤

Même une fois qu'elle fut relativement sûre d'avoir épuisé ses connaissance sur le sujet, il restait à la guerrière largement assez de temps pour penser.

Elle considéra ses compagnons.
Bien qu'elle ignorât ce qui les attendait durant leur voyage à travers les marais, et comment tout cela se finirait, ils auraient besoin de toutes leurs forces. Et ils se devaient de les préserver, afin que leur corps et leur esprit ne leur fasse pas défaut au moment où ils en auraient le plus besoin.

Vieltal. Sahadeva. Florian.
Qu'ils dorment. Une nuit complète de sommeil est le moins qu'elle pouvait leur offrir pour l'instant.
Elle même avait suffisamment dormi, pour longtemps ...


hrp.gif Hermine fait 20 à ses compétences de Connaissances pour rassembler ce qu'elle sait sur ce marais en général, et sur les hommes-lézards en particulier. Résultat: 27.

écrit par: Atlas Jeudi 02 Novembre 2017 à 16h34
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La courte nuit d’Hermine lui avait été profitable. Une journée bien remplie et le petit feu lui avait permis de trouver le bon équilibre entre juste fatigue et chaleur qui ne s’avait pas pu se dissiper en si peu de temps. C’était tout l’avantage de se reposer peu, un avantage dont ses compagnons ne disposaient pas. Florian s’était juste déchaussé avant de s’emmitoufler dans sa couverture et de s’endormir aussitôt, plus qu’habitué au plancher de sa barge, Vieltal et Sahadeva n’avait pas demandé leur reste et avaient très vite rejoint le pays des songes eux aussi.

Les aventuriers avaient descendu le delta au milieu du marais, plein Ouest, dans un bras large de cinq mètres de large pour guère plus d’un mètre de profondeur au centre, juste ce qu’il fallait pour que l’embarcation ne risque de s’enliser dans la végétation. La parcelle émergente plus sèche qu’Hermine avait trouvée, au Nord de leur progression, n’était couverte que d’arbustes malingres.

Le petit feu qu’Hermine avait entretenu ce morceau de nuit lui avait apporté plus de réconfort qu’un réel atout dans cette région hostile mais Florian l’avait accepté de bonne grâce, conscient que l’obscurité et la peur qu’elle distille à celui qui ne voit pas était parfois plus dommageable que le fait d’être un véritable phare au milieu d’une telle étendue. L’odeur de poisson ne porterait pas, la source de lumière serait atténuée par l’humidité mais elle créerait une bulle faiblement luminescente, au-delà de laquelle ils verraient encore moins.

Sur les deux premières heures, rien de notable ne vint déranger les intrus. Vers la troisième heure, Hermine eut l’étrange sensation d’être épiée, de loin, il lui sembla apercevoir des yeux reptiliens luisant sous ce ciel sans lune mais aucun bruit ne les accompagna si bien qu’elle crut à un jeu de ses sens. Biscotte ne broncha pas malgré ses sens meilleurs encore que ceux de l’humaine. Peut-être s’inquiétait-elle juste trop de ce qu’elle savait des hommes-lézards –ou justement de ce qu’elle n’en savait pas.

Elle savait qu’il était totalement inutile d’essayer de parlementer avec eux s’ils étaient affamés, la faim ne leur laissant que leur sauvagerie naturelle dans un instinct de survie primal que rien ne pouvait réfréner. Les attaques des villages les plus proches de leurs territoires étaient toujours de ce fait… Et les cataclysmes de ces dernières années assez nombreux que pour imaginer que leurs sources de nourriture avaient grandement diminué. En chasseurs habiles, ils étaient capables de dresser des pièges et de conduire leurs victimes droit sur eux en les harcelant plutôt que de les affronter directement.

Comme les Kobolds, elle se souvint qu’ils parlaient draconique, le découvrant au hasard dans un lexique datant des échanges commerciaux cordiaux entre le fort et la tribu la plus proche. Culturellement, ils prônent la survie avant tout le reste, les richesses matérielles éphémères ne les intéressent pas, ou juste le temps d’acquérir de la nourriture.


Vers la cinquième heure, le plus profond de la nuit juste passé, un clapotis trop franc lui fit dresser l’oreille et l’hermine se redressa, juchée sur son genou comme un chien de prairie, aux aguets. Leur feu luisait faiblement, entourant leur îlot d'un halo blafard, dont le cœur rougeoyait légèrement, arrachant un crépitement au bois sec, et un étroit panache de fumée de la conséquente humidité ambiante aussitôt absorbée par la bruine. Il faisait noir. Et la menace était là, toute proche.


Juste un murmure, pas assez pour éveiller les autres
... sirteu sosl àluav ...

Un mot qu’elle connaissait
... rosit ...

Et qui promettait la mort.

Ils en étaient là. Trois hommes allongés côte à côte dans la barge, sous le couvert la toile qui offrait un abri sur la moitié de sa longueur, Hermine à la proue clignant des yeux et tendant l’oreille. Le bruit lui semblait venir de l’autre côté du bras de rivière.



écrit par: Hermine Dimanche 05 Novembre 2017 à 22h39
Immédiatement, Hermine fut sur le qui-vive.
Des hommes-lézards ! Ici, encore aussi près du Fort ? Elle qui pensait pouvoir commencer leur voyage en douceur, en offrant à ses compagnons une première nuit tranquille ... Cela ne présageait vraiment rien de bon.

Elle parlait le saurien ... Peut-être pouvait-elle dire quelque chose, bluffer, les décourager d'attaquer ... Non. Aucune idée ne lui vint tout de suite, elle n'avait pas le temps d'y réfléchir et, face à des adversaires en nombre indéfini et qui bénéficiaient de l'avantage du terrain, elle ne semblait de toute façon pas en position de bluffer.

Mieux valait jouer les endormis jusqu'au dernier moment, afin de surprendre leurs attaquants par une riposte plus violente que ce à quoi ils devaient s'attendre.

Déjà prête au combat, elle passa de sa position assise à une posture accroupie tout en secouant et poussant sans ménagement celui ou ceux de ses compagnons qui étaient le plus proche d'elle. Le Maquar et le scalde étaient des aventuriers aguerris ; réveillés vigoureusement en pleine nuit sans autre explication de sa part, ils comprendraient certainement la situation.

Pour ne pas alerter leurs assaillants, elle ne bougea pas de sa position pour réveiller tout le monde. Un seul regard échangé avec son hermine suffit pour que l'animal, qui savait ce qu'il avait à faire, s'élance afin de sauter sur la poitrine pour réveiller celui ou ceux des trois hommes qui ne se trouvaient pas à portée de main de sa maîtresse, voire à marcher sur le visage de quiconque avait le sommeil trop lourd.

D'un mouvement lent et mesuré, la jeune femme dégaina son épée silencieusement de son fourreau. Son regard d'émeraude était dirigé vers l'Ouest, dans la direction dans laquelle elle avait entendu murmurer ; il n'était pas sûr que cela lui permettait de mieux discerner ses ennemis, mais cela permettrait à ses amis qui la voyaient de se préparer en sachant dans quelle direction il faudrait contre attaquer.
Ce faisant, elle prononçait quelques mots à voix très basse, tout en exécutant quelques signes mystérieux de sa main restée libre, qui alla fouiller dans la sacoche à son coté. Ces gestes très précis lui permettaient de se centrer sur le combat à venir, sur ses adversaires, sur la défense de ses amis ...

... Entendant un nouveau bruit tout proche, elle se prépara à frapper.


hrp.gif
• Hermine et Biscotte réveillent leurs compagnons ; Hermine dégaine son épée.
• Hermine lance Force du taureau, essayant de situer les assaillants sans se lever.
• Hermine apprête son bouclier.
--- Furtivité: +5, Perception: +8, Risque d'échec des sorts profanes: 20%

écrit par: Sahadeva Mardi 07 Novembre 2017 à 15h47
Sahadeva était profondément plongé dans un sommeil sans rêves lorsqu'il se sentit légèrement secoué. Ouvrant rapidement les yeux, il distingua vaguement dans l'obscurité le visage d'Hermine. Immédiatement, le Maquar comprit que quelque chose n'allait pas : la guerrière n'avait pas la posture d'une sentinelle décontractée qui demandait à ce qu'on la relève. Au contraire, elle se mouvait en silence et avait dégainé son épée tout en s’accroupissant pour se faire discrète.

¤ Il y a une menace imminente! Pas de temps à perdre... ¤

Il mit son doigt sur sa bouche pour signifier à Hermine qu'il avait pris la mesure des événements. Le fait d'être attaqué dans son campement n'inquiétait pas particulièrement le guerrier d'Estagund. Il avait traversé le Shaar et avait vécu plusieurs fois ce genre d'incidents : généralement, les intrus rebroussaient chemin en s'apercevant qu'il était armé. Ce qui était davantage inquiétant, c'était de ne pas savoir à quoi s'attendre.

Sahadeva saisit à tâtons son cimeterre et son écu, posés à ses côtés, tout en s'efforçant de ne pas produire le moindre bruit ou mouvement brusque. Toujours couché, il dégaina très lentement sa lame, tout en scrutant de son mieux l'obscurité.



Furtivité : + 5 (dextérité + 3/ cape + 2) ou + 3 si le bonus de la cape n'est pas retenu.
Perception + 1 (sagesse)

Sahadeva dégaine son arme et s'empare de son écu aussi discrètement que possible.

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Samedi 11 Novembre 2017 à 16h23
Alors qu'il venait de passer la garde à Hermine, le barde s'assoupit. Son sommeil fût rapidement dérangé par un petit couinement près de son oreille droite. Aussitôt les yeux ouverts, le barde bougea lentement la tête pour apercevoir le petit animal qui retournait vers sa maitresse. S'accoutument à la noirceur, il comprit que quelque chose clochait en entendant ses compagnons se lever furtivement.

Hermine qui effectuait le guet, regardait dans une direction en particulier, ne pipant mot. Le skald comprit que des ennemis s'approchaient. Les avaient-ils vu? Ou avaient-ils seulement vu leur feu, plus loin...

Son épée tout près, le barde s'accroupit et réfléchissant à toute vitesse, se prépara à lancer un sort de diversion.

Au pire, les ennemis les avaient déjà remarqué et croirait qu'ils étaient plus nombreux. Au mieux, ils se dirigeraient vers les bruits, permettant au groupe une approche surprise.

Il ne s'agissait pas non plus d'un sort létal, ce qui permettait au groupe de prendre connaissance de l'ennemi avant d'attaquer, s'il en était un.


Vieltal lance Son Imaginaire provenant des bois derrière le feu. Le son s'apparentant à des humains en pleine discussion, se rapprochant du feu (environ 4 personnes)
Furtivité +4 (+2 dex +2 cape)
Perception -1 (-1 sag)

écrit par: Atlas Jeudi 16 Novembre 2017 à 13h56
hrp.gif Ne vous fiez pas aux résultats pour les créatures ou Florian, je n’ai appliqué aucun bonus/malus pour que vous n’ayez pas une idée trop précise de leurs atouts wink.gif hrp.gif


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Le réveil des aventuriers s’était fait dans un calme et un silence remarquable, chacun se préparant à faire face à cet ennemi qu’ils ne voyaient pas. Aux bruissements des créatures en approche s’ajouta soudain le bruit d’un groupe s’approchant du feu … alors qu’il n’y avait rien qui aurait pu cacher leur présence à un observateur si ce n’était la lumière du feu et la bruine d’humidité froide. Si ses compagnons avaient vu le barde incanter, il n’en était pas de même pour Florian qui épia le feu quelques secondes à la recherche de ces nouveaux arrivants illusoires, sans succès évidemment.

Alors qu’il s’apprêtait à partager sa surprise à ses clients, quelque chose brilla dans son regard quand, en même temps que Vieltal, il les vit, les signifiants de trois doigts vers le bas et indiquant le Sud. Ils étaient trois, armés au moins de javelines, glissant dans l’eau glacée en profitant de leur capacité à y rester longtemps et les approcher plus discrètement encore. En quelques secondes, ils seraient sur eux mais de l’eau, ils perdaient tout avantage visuel sur eux si les aventuriers réagissaient assez rapidement.

A chacun de comprendre l’approche comme ils le pouvaient mais tout laissait présager que les hommes-lézards espéraient rejoindre la barge. Etaient-ils tombés dans le piège sonore du barde ? Cherchaient-ils seulement à piller leurs vivres ?

Ils n’avaient qu’une poignée de secondes pour réagir avant que l’ennemi ne soit sur eux.

écrit par: Sahadeva Lundi 20 Novembre 2017 à 17h59
Rester coucher trop longtemps pourrait s'avérer dangereux : s'ils se relevaient trop tard, les assaillants auraient un avantage considérable sur eux. Il fallait profiter de l'effet surprise lié au sort de Vieltal et au fait que, grâce à la prévoyance d'Hermine, les créatures hostiles les pensaient probablement encore endormis. Si l'on ajoutait à cela qu'ils étaient quatre contre trois (si Florian ne s'était pas trompé), ils avaient l'avantage.

Sahadeva était donc déterminé à agir rapidement. Avec un peu de chance, une attaque foudroyante mettrait en fuite les intrus et le sang ne coulerait pas en cette fin de nuit.

Le Maquar fit un signe à ses compagnons pour leur faire comprendre qu'il allait passer à l'action en chargeant l'ennemi. Équipé de son cimeterre et de son écu, il se releva aussi prestement que possible et courut dans la direction indiquée par leur guide tout en hurlant :


- ADAMAAAAAAAAAA!

Le guerrier d'Estagund espérait impressionner l'ennemi tout en renforçant la détermination de ses compagnons. Il espérait que cela suffirait, bien conscient qu'il prenait un risque considérable en chargeant sans armure des ennemis équipés de javelines.

Sahadeva charge l'ennemi le plus proche.

Si possible, tente d'effrayer les créatures (intimidation ?). Si le combat s'engage et qu'il touche, il utilise frappe assujettissante pour infliger des dégâts non-létaux.

écrit par: Hermine Jeudi 23 Novembre 2017 à 19h03
Peut-être était-ce l'influence du sort qu'elle venait de lancer, mais l'hésitation, la surprise et un juron de cinq lettres se bousculèrent dans la bouche d'Hermine au moment ou Sahadeva lançait sa charge :

- M... euh !?

Le Maquar chargeait le premier à la rencontre de leurs ennemis alors qu'il ne portait pas sa cotte de mailles. Ceux-ci devaient être tout près, leur vision amenuisée par l'eau et le rebord de la barge, qui leur offrait une position surélevée ... ça pouvait le faire.

Pas le temps de tergiverser.
Bondissant sur ses pieds, la guerrière prit la suite du Durpari. Son plan avait été de frapper pile au moment ou le premier homme lézard tenterait de prendre pied sur le bastingage, afin de le déséquilibrer et de se battre quelques instants décisifs à trois contre deux ; pourvu que le timing était bon !

Tout en s'élançant de manière à protéger le flanc gauche de son compagnon, coté terre, elle avait déjà élaboré une tactique alternative : si les humanoïdes n'avaient pas encore atteint commencé à escalader l'embarcation, mais que l'un d'eux se trouvait suffisamment proche de la berge pour qu'elle put se battre correctement (sans avoir d'eau plus haut que la taille), elle bondirait sur lui de manière à l'abattre en un coup. Elle attirerait ainsi les attaques sur elle, tout en ayant la terre de son coté, et elle pourrait s'abriter derrière le bateau si ses ennemis les contournaient par l'Ouest.


- ¤ Surveille qu'on ne nous prenne pas à revers ¤, intima-t'elle d'une pensée à Biscotte ...

hrp.gif
CA: 18 (+4 armure, +2 bouclier, +2 Dex)
Attaque normale: +8 (1d8+4, 19-20/x2)

Si je peux placer une charge, je vais pas me priver ! smile.gif
Dans ce cas, j'en profite pour caser une attaque en puissance à ±2 ; mon attaque devient alors +8 (1d8+6, 19-20/x2), et ma CA tombe à 16.

Ces caracs tiennent compte de Force du taureau (tu ne m'as pas informé d'un échec au lancement, donc je suppose que j'ai passé les 20% ?), ainsi que d'un bonus de +1 aux jets d'attaque de corps à corps grâce à une position surélevée par rapport au défenseur.

Sinon, j'ai un total de +8 dans ma compétence d'Agilité, si jamais c'est nécessaire pour sauter de la barge...

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Mardi 28 Novembre 2017 à 02h00
Le calme plat, le quatuor avait réussi à se lever sans faire le moindre son et à se comprendre dans la nuit. Si il n'y avait pas un danger imminent, c'aurait pu être un beau moment.

Alors que son sort faisait effet, le barde se rendit compte du ridicule de le jeter dans un endroit désert, ou seul quelques arbres effeuillés ne pourraient cacher quatre personnes... Cependant, les bruits avaient peut-être écorchés la confiance des trois hommes-lézards qui glissaient vers eux. Ne serait-ce que faire germer un doute dans leur esprit.

De ces bruits magiques, un cri venant du ventre se fit entendre dans la barge alors que Sahadeva levait son arme et fonçait sur l'ennemi. Suivi de près par Hermine qui sautait de la barge.


*Ceux-là n'ont qu'à bien se tenir*

Se glissant dans l'eau froide, arme au poing, le barde enjoignit sa voix à celle de son compagnon en fonçant sur l'ennemi.



écrit par: Atlas Mercredi 17 Janvier 2018 à 21h16
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Les deux guerriers avaient bondit tandis que le barde se glissait dans l'eau glacée dans une approche sournoise, presqu'aussi discrète que lorsqu'il profitait du sort d'invisibilité de son ancienne compagne d'aventure. C'était une bonne idée, mais pour le coup, il était trop loin, avancer dans l'eau lui prendrait une seconde de plus que le saut des autres. Sahadeva les avait surpris, même s'il n'avait pas réussi à en profiter, déstabilisé, Hermine en avait profité. Tous trois marquaient des points avant qu'ils ne puissent comprendre ce qui leur arrivait.

N'étaient-ils pas tous endormis? Qui donc étaient ces intrus ?

Le guerrier d'Estagund y mit du cœur mais avait-il déjà combattu de l'eau jusqu'à la taille dans un tel froid? Ou était-ce de tenter de ne pas les blesser vraiment? Ni Hermine, ni lui ne réussirent à pousser leur avantage dans leur première passe d'arme.

Le guide quant à lui s'était à peine redressé pour se saisir de son arc, le bander d'un geste ample, attendant que l'éclaboussure des deux premiers ne redescende pour lui permettre d'ajuster son tir et le lâcher droit sur le troisième homme-lézard qui fut presque aussi surpris de l'assaut que d'avoir raté le barde et de voir l’empennage dépasser de son épaule. Vieltal le fut-il autant?

Le reste du combat fut d'une incroyable lenteur. Les Hommes-Lézards, diminués par le froid, ne parvinrent qu'à érafler le côté de Sahadeva sans son armure. Alors que les quatre compagnons d'infortune avait brillé dans la nuit. Hermine avait frappé fort, sa puissance martiale encore renforcée par son sortilège, Vieltal n'était pas resté en reste, achevant dès le premier coup celui qui s'était pris la première flèche et bientôt une seconde. De justesse, le Maquar avait réussi à éviter de voir les agresseurs mourir tous les trois, lui qui s'employait à seulement tenter lui faire perdre connaissance, et lui seul s'en rendit compte tandis qu'il chutait dans un 'plouf' sonore.


écrit par: Hermine Jeudi 18 Janvier 2018 à 18h40
La guerrière considéra un instant l'homme-lézard mort dans la boue. Avant que sa force nouvelle ne se dissipe, elle l'avait elle-même hâtivement ressorti de l'eau, traîné sur la rive et vérifié son pouls, après s'être évidemment assurée que ses trois compagnons n'étaient pas gravement blessés.

Tandis qu'elle regardait le cadavre, l'insatisfaction pouvait se lire sur son visage.


- Blyà !, lâcha t'elle en claquant des doigts de dépit. « J'auяais aimé en gaяdeя un vivant, pouя connaîtяe les raisons de leuя attaque ... »

Se campant sur ses jambes, elle reconsidéra Vieltal, Florian, et plus spécialement Sahadeva. Malgré la longueur du combat, personne ne semblait avoir trop souffert. Que chacun s'en tire, c'était là la seule chose vraiment importante. Tout le monde était vivant, donc le combat était de toutes façons gagné, même en faisant abstraction de tout le reste. Cette pensée essentielle la réconforta. Elle haussa les épaules, et soupira.
Puis, pointant du doigt le flanc du maquar :


- Sahadeva ? Ma tяousse de soins est dans la baяge ; je peux te nettoyeя ça. Ne connaissant pas la culture de l'homme ni ses tabous, Hermine préférait lui laisser le choix de refuser de se faire soigner par elle, une femme, une étrangère. Néanmoins, au cas où, elle clarifia quand même la situation : « Même si ça va maintenant, 'faudяait pas que tu chopes la fièvяe des maяais ou autяe. Ta plaie a baigné dans cette eau dégeu ... »

En attendant une réponse, l'aventurière mit un genou à terre et commença à se contorsionner quelque peu, examinant ses bras et ses jambes à la recherche, par exemple, de l'une ou l'autre sangsue qui se serait prise d'affection pour sa peau cuivrée pendant qu'elle pataugeait dans l'eau. Reniflant, elle se mordilla la lèvre ...

¤ En tout cas, vu l'odeur que je dégage, je suis bonne pour une lessive demain ... Mince, j'espère que j'ai pensé à emporter du savon ! ¤

écrit par: Sahadeva Mercredi 24 Janvier 2018 à 22h56
Tandis que son adversaire finissait par s'effondrer, Sahadeva avait ressenti un sentiment de frustration. Même si son assaut s'était achevé sur la neutralisation des intrus, le Maquar était loin d'être satisfait de sa performance : d'abord sa perte d'équilibre sur la barge, ensuite ces coups manqués et enfin cette stupide blessure. Il murmura un juron dans sa langue natale.

Il entendit Hermine qui regrettait de ne pas avoir pu capturer le moindre homme-lézard mais il lui semblait bien que son adversaire n'était pas mort...


- Je crois que celui-ci es toujours en vie, repêchons-le vite!

Il était contraire aux principes de l'Adama de tuer des êtres vivants et le guerrier d'Estagund était bien décidé à tout faire tout son possible pour sauver celui-là.

- Couvrez-moi, le temps que je le repêche! demanda-t-il à ses compagnons.

Puis posant ses armes à proximité, il tenta de tirer de son mieux l'homme-lézard inconscient hors de l'eau. Sa blessure le gênait dans ses efforts mais il serra les dents, bien décidé à afficher un visage serein.

L'homme-lézard tant bien que mal sauvé des eaux, il répondit à Hermine qui suggérait de le soigner :


- "Seul le faible se plaint de ses blessures... mais seul l'idiot ne prend pas soin de les soigner", m'a-t-on jadis enseigné. Tu as raison, il faudra la nettoyer pour éviter toute mauvaise surprise... Et il faudra aussi que tu m'enseignes quelques-unes de tes techniques de combat : du peu que j'ai pu distinguer dans la pénombre, c'était impressionnant.

Il se tourna également vers Florian et Vieltal et dit en désignant l'homme-lézard inconscient :

- Si celui-ci est encore vivant, il nous faudra décider de son sort...

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Dimanche 11 Février 2018 à 18h37
Après les charges bruyantes des deux guerriers, le combat se déroula dans un silence étrange, seul le bruit des corps dans l'eau et les grognements d'effort d'une part et d'autre. L'étrange combat prit fin alors que les corps des hommes-lézards coulaient.

Sahadeva entreprit de sortir le survivant de l'eau, le barde s'empressa de l'aider à le ramener sur la berge.

Déposant son arme, il lança à Florian avec un clin d'œil :
Bien visé! La prochaine fois je tenterai de te laisser un meilleur angle.

Le froid s'empara rapidement du barde et un long frisson lui traversa le corps. Il eut une pensée pour Sahadeva, qui étaient beaucoup moins acclimaté au froid que lui.

- Nous devrions rapidement nous sécher ou le froid ralentira nos corps et notre tête. En attendant, je conseille qu'on ligote celui-ci. Je présume qu'il ne sera pas très coopératif en se réveillant... et ces hommes-lézards sont forts.

À ses mots, Vieltal se rapprocha du feu qui couvait encore, afin de l'alimenter. Il prit un moment pour se réchauffer les mains et porta l'oreille vers la forêt et les alentour. Avaient-ils attirés d'autres créatures avec leur mouvements et son sort?

¤Le garder en vie est une erreur... Venaient-ils vraiment nous attaquer? Après tout, nous sommes sur leur territoire, ils avaient tout les droits de s'approcher et nous questionner...Trop tard pour les regrets.¤

Au fond de lui, le barde étaient content d'en avoir décousu avec l'ennemi, même si l'ennemi ne l'était peut-être pas vraiment? Tout c'était fait si rapidement. L'instinct de guerrier réveillé chez chacun de ses compagnons, frapper maintenant parler plus tard... Tout cela lui rappelait le Nord et les tribus barbare.

Chassant le passé, le barde se concentra sur le présent et le futur. Les aventuriers devront discuter de leur méthode d'approche pour la prochaine fois.

écrit par: Atlas Vendredi 16 Février 2018 à 21h56
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Florian regarda les trois aventuriers, interdit.
- Je ne suis pas sur de vous comprendre mais à défaut d'être discrets, vous savez vous battre. Espérons qu'on continue à avoir de la chance de ne pas tomber sur un groupe plus imposant. Les choses ont beaucoup changé ici depuis les inondations.

Le rôdeur sondait l'obscurité de la nuit à la recherche de ceux que leur cri aurait pu attirer. En une phrase, il exprima un partage assez clair de la pensée du barde :
- Vous savez, si vous ne vouliez pas les tuer, vous auriez pu simplement essayer de leur parler. Je comprends l'idée de jouer sur l'effet de surprise pour s'en débarrasser mais si l'idée était d'en savoir plus, vos méthodes m'échappent un peu.

Glissant doucement dans l'eau, il s'approcha des cadavres, une moue aux lèvres qui devait expliquer qu'il appréciait moyennement de se retrouver dans l'eau glacée jusqu'à la taille. Il dépouilla les corps de leurs javelines et d'un collier de petits os taillés indéfinissables.
- Ce ne sont déjà pas des Plumes Bleues, vous avez de la chance ... Je ne reconnais pas la tribu à laquelle ils appartiennent mais ils en voulaient à votre vie, c'est certain. Vous êtes surs que vous ne voulez pas achever le dernier?

Pour assommé qu'il fut, il ne le serait pas longtemps. Soit ils l'achevaient et reprenaient leur route pour s'éloigner de l'endroit qu'ils avaient rendu si bruyant, soit ils l'aidaient à se réveiller et essayaient d'en tirer quelque chose.

écrit par: Sahadeva Lundi 19 Février 2018 à 17h48
Sahadeva était satisfait d'avoir réussi à sauver l'homme-lézard. Il haussa les épaules en entendant les commentaires de Florian, tel un maître éprouvant une forme d'indulgence vis-à-vis d'un élève formulant une hypothèse quelque peu naïve :

- Parlementer, oui, certes, ç'aurait été préférable mais ç'aurait été aussi un pari très risqué. S'ils avaient refusé tout échange, nous en serions arrivés au combat, sans armures et sans effet de surprise... Même si je suis triste que nous ayons été amenés à en tuer plusieurs, nous leur avons laissé au moins la possibilité de fuir, s'il ne s'agissait que de curieux ou de diplomates... ce qui n'était visiblement pas le cas.

Entravant tant bien que mal le prisonnier, il ajouta :

- Quant à l'achever, inutile d'y penser. Je ne souillerai pas mon karma par le meurtre d'un prisonnier. Il nous faut l'interroger et nous verrons ensuite ce qu'il convient de faire : le libérer, le châtier ou le conserver en tant que prisonnier. Mon esprit n'est pas clair à ce propos et je devrai méditer là-dessus.

Le Maquar espérait bien recevoir du soutien de ses compagnons. Il avait remarqué qu'Hermine ne combattait pas pour tuer... quant à Vieltal, il ne s'était jamais offusqué lorsqu'ils avaient préféré le dialogue au combat lors de leur précédentes rencontre avec l'homme-lézard et les rats-garous. Il était satisfait d'être aussi bien entouré mais attendit néanmoins la réaction de ses deux compagnons, conscient qu'il ne pourrait décemment interroger l'homme-lézard sans leur soutien.

écrit par: Atlas Jeudi 08 Mars 2018 à 15h13
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Seule Hermine avait pu entendre –et comprendre- un mot des hommes lézards, Sahadeva aurait-il agi autrement s’il avait compris qu’ils projetaient de ‘tuer les intrus’ ? Le guerrier dut serrer les dents pour ne pas geindre de douleur, la tâche noirâtre de sa blessure s’élargissant un peu plus sous l’effort heureusement diminué par l’aide de Vieltal. Le froid avait du bon.

La question de ce qu’il convenait de faire fit débat et aux voix des aventuriers se mêla celle de leur guide qui les incita à au moins tout faire pour pouvoir le questionner et limiter les mauvaises surprises. Avec le changement d’emplacement de certains nids suite aux inondations, ils étaient peut-être entrés sans le savoir sur le territoire d’une des tribus, l’attaque aurait alors une toute autre dimension.

Les efforts d’Hermine furent finalement payant, le survivant ouvrit ses yeux froids, stabilisé bien qu’extrêmement faible, surpris plus qu’apeuré, il ne tenta rien qu’un crachat dans sa réponse puis une gueule entrouverte laissant apparaitre ses dents aiguisées.


- Moi encore vivant ?

Il en fallait plus pour impressionner les quatre compagnons presque indemne face à une créature au seuil de l’inconscience.

- Vous ne nous aurez pas, les autres ont essayé, avant de se transformer en rats et nous les avons fait fuir. Maudits. Vous tous mourir par la .

Ses mots auraient pu passer pour des divagations de mourant ... s’ils n’avaient pas appris l’évènement qui avait touché le Fort de la Dague peu de temps au pare avant : l’agression des Rats-Garoux. Vieltal aurait pu en faire une histoire et chanter comment des marins le jour, accueillis, peut-être même nourris par une tribu d’hommes-lézards moins vindicatifs que d’autres, s’étaient transformés en monstre la nuit. Avaient-ils tué certains d’entre avant d’être chassés jusqu’au Fort ? Comment faire encore confiance à des humains dans ce marais que plus aucun ne traverse depuis la fin du commerce entre les deux races ?

Au terme d’une longue discussion et de toute la diplomatie dont Florian était capable –il était de ceux qui avait commercé avec d’autres tribus de saurials- ils acquirent, en échange de la vie du dernier, des informations plus qu’utiles. Ils devaient se déporter vers l’Est d’une lieue pour éviter de tomber sur le campement de la Griffe Blanche, un groupe d’encore une trentaine d’adultes pour moitié moins de jeunes, chassés de la côte sur laquelle ils se trouvaient avant que les inondations ne ravagent tout. Aucune promesse, s’ils se croisaient un jour ils auraient peut-être à payer pour la mort des deux guerriers, mais pas ce soir, ni demain.

écrit par: Hermine Dimanche 11 Mars 2018 à 09h43
Hermine croisa les bras et tapota ses lèvres avec son index, songeuse :

- Appaяemment, on a bien ces inondations qui ont bouleveяsé la dynamique des maяais : les lézaяds ont des difficultés à suяvivяe, ils deviennent agяessifs à cause de la compétition pour les яessouяces entяe leuяs difféяentes tяibus, les humains et les autяes habitants du maяais.

Elle marqua une pause, se demandant vaguement quelles joyeusetés abritait encore le marais : dragons noirs, spectateurs, ... ? Elle réprima un frisson, et continua :

- Яapidement, le commeяce avec le Foяt cesse, à cause de la tension qui augmente natuяellement entяe les difféяentes paяties, mais aussi à cause d'éléments peяtuяbateuяs comme ces яats-gaяous. Que tout cela soit une conséquence collatéяale, ou soit voulu et oяchestяé par le même gяoupe, qui sait ... ?

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Avec des gestes qui semblaient ceux de quelqu'un qui avait déjà soigné les traumatismes de nombreux combats, Hermine s'occupa des blessures de Sahadeva, tout en se confiant à ses amis :

- Ouais. Des bastons, j'en ai vues. Quand à mes techniques ... Penchée en avant, elle murmurait en nettoyant la blessure du guerrier, et marqua un temps. Était-elle concentrée sur ce qu'elle faisait, sur ses souvenirs, ou sur la manière de formuler les choses ? « Là d'où je viens, les plus puissants gueяяieяs laissent libяe couяs à leuя instinct et à leuя soif de destяuction. Moi ... je n'ai jamais яéussi à faiяe ça. Je suis plus ... lente. J'ai besoin de planifieя. De stяatégie. Détяuiяe ne suffit pas. Il faut avant tout ... pяéseяveя. » Elle se mordillait la lèvre, semblant choisir ses mots. « À l'époque où j'ai connu Vieltal, on se battait contяe des moяts vivants elfes noiяs ... De sacяées saletés, hein ? »

Se redressant en souriant, elle fit un clin d'œil au scalde, avant de faire signe à Sahadeva de se rhabiller : sa blessure était propre, et bandée. Elle fit quelques pas pour se dégourdir, puis se plaça entre les deux hommes. Elle donna une bourrade affectueuse au barde :

- Avec l'aide de plusieuяs autяes aventuяieяs, on les as vaincus, et je suis sûяe que tu as su en tiяeя une ou deux chants bien sympa, hein, vieux ? Un clin d'œil, et elle reprit son sérieux : « Bяef. Apяès cette aventuяe et d'autяes qui ont suivi, j'ai de plus en plus été attéяée de la dangeяosité des magiciens ... ils tuent des gens, ils lèvent des aяmées ... juste comme ça ! (elle claqua des doigts, l'air méchant, et plongea ses yeux d'émeraude dans ceux du Maquar) ... et cяac ! T'es moяt.
Quelle épée tu veux opposeя à ça ? »

La jeune femme soupira.
Elle semblait avoir environ vingt-cinq ans. Quelqu'un dans la fleur de l'âge. Mais elle parlait comme si elle avait déjà vécu plusieurs vies. Ou vu plusieurs vies s'achever trop tôt ...


- Aloяs, j'ai décidé de combattяe le mal paя le mal, le feu paя le feu, et de l'appяendяe moi aussi ... L'Aяt. La Magie.
Mais pas pouя tueя des innocents où me planqueя deяяièяe les autяes. Non. Ça, plus jamais. Plutôt, pouя avoiя le pouvoiя de compяendяe, d'aяяêteя, ... et de tueя les autяes mages. Pouя pяotégeя tous ceux que je peux. Tous ceux que je dois.

La voix de la guerrière était empreinte d'une froide détermination.
Il était évident pour Vieltal qu'elle avait fait du chemin depuis la grande faille : son élocution était plus fluide, ses idées plus claires -même si elle semblait avoir du mal à se débarrasser de son accent caractéristique.

Elle se détendit. Puis :


- Je peux essayeя de t'appяendяe ceяtaines bottes, Sahadeva. Pas de pяoblème. Mais, je t'aveяtis : mêleя de la magie à des mouvements de combat au coяps à coяps, c'est le cauchemaя. Si tu te loupes, tu peяds ton éneяgie, tu t'empêtяes dans ton aяmuяe ou tu te bяûles toi-même ... pour finir par te pяendяe quand même le coup de hache que tu essayais d'éviteя. Moi-même, je suis encoяe loin de savoiя faiяe gяand chose. Je passe du temps à étudieя, et à adapteя des foяmules qui sont plutôt faites pouя êtяe utilisées en яobe de chambяe dans une bibliothèque qu'en aяmuяe dans un maяais, entouяé d'ennemis. Mais ... si tu y tiens, je peux essayeя de t'enseigneя.
Ou aloяs, je gaяde ma magie pouя moi, et on en яeste aux bonnes vieilles méthodes tяaditionnelles qui ont fait leurs pяeuves. Qu'en dis-tu ?

hrp.gif Hermine utilise Premiers Secours pour assurer les soins suivis sur Sahadeva [+6]

écrit par: Sahadeva Mercredi 14 Mars 2018 à 15h36
Sahadeva avait regardé l'homme-lézard se sauver après qu'ils l'aient libéré. Avaient-ils fait le bon choix? Le Maquar n'en savait rien, peut-être aurait-il fallu le punir d'une manière ou d'une autre, mais son cœur lui disait qu'il valait mieux faire de trop de clémence que de trop de sévérité.

¤ L'avenir nous dira si nous avons eu raison ou tort. Mais, au moins, nous pourrons sans doute éviter une confrontation avec le gros de sa tribu, grâce aux indications précieuses que nous avons obtenues...¤

Le guerrier d'Estagund s'était docilement laissé soigner par Hermine. Cela l'intimidait quelque peu car il n'avait pas l'habitude de se faire soigner par autrui et encore moins par une femme mais il faisait pleine confiance à celle qui avait heureusement croisé leur route quelques heures plus tôt. Il avait écouté avec attention son discours sur l'art de se battre mais ne dut guère réfléchir avant de répondre à sa question :

- Chez nous, chacun à son rôle, sa mission dans la société. Nos prêtres et érudits, versés dans la connaissance profonde de l'Adama, se chargent d'étudier également la magie. Nous, autres, les Maquars, n'utilisons que notre force et notre vertu pour nous battre lorsque cela s'avère nécessaire. Je préférerais donc me contenter des méthodes traditionnelles...

Il jeta un regard vers Florian et Vieltal, avant d'ajouter :

- Mais cela devra sans doute attendre notre prochaine halte car je suppose que nous reprendrons bientôt notre route...

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Dimanche 18 Mars 2018 à 15h14
- Somme toute, on s'en sort bien ... Dit le barde alors que l'homme lézard qu'ils avaient laissé en vie se glissait dans la nuit.

Triturant le pommeau de son épée, le scalde enchaîna: J'aurais préféré qu'il ne puisse parler de nous à sa tribu... mais ceux-ci vivent des moments difficiles, ils n'auront peut-être pas l'âme vindicative.

- C'était une sage décision, dit-il finalement en se tournant vers ses compagnons. Je crois que ces satanés pièces sont la cause de bien des maux dans les environs! C'est en trouvant cette fichue épave que nous aurons le coeur net.

Alors qu'Hermine pansait la blessure du Maquar, Vieltal en profita pour rassembler le matériel. Ils devraient partir, ils devraient partir rapidement afin d'éviter d'autres mauvaises rencontre. Il écoutait également Hermine parlé de leur rencontre. Il s'en rappelait comme si c'était hier. Le regret de ne pas avoir accompagné le groupe à l'intérieur le rongeait encore. Mal en point, un orteil en moins, il avait du remonter à la surface. Son regard se brouilla à la boutade d'Hermine. Il détourna le regard et soupira :

- J'aurais aimé en faire plus là-bas...J'étais jeune et sans expérience.

Il reprit aussitôt son travail, le vague à l'âme, mais quel bon barde faisait-il? Il se surprit tout de même à sourire en écoutant la conversation de ses alliés sur le combat. Deux êtres si différents et si caractéristique, la prémisse de bien belles histoires à raconter autour d'un feu. Il avait désormais la confiance en ses propres moyens, il ferait face au danger sans sourciller.

écrit par: Atlas Mardi 20 Mars 2018 à 13h24
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hrp.gif La blessure de Sahadeva est stabilisée rp.gif

La nuit était encore bien profonde, les aventuriers avaient tout intérêt à se reposer encore jusqu’à y voir assez que pour éviter les pièges naturels -ou pas compte-tenu de la proximité d’un nouveau nid d’hommes-lézards. Florian imposa un départ immédiat, utilisant un bras de rivière remontant vers le Nord-Est pour les contourner. Ca allongeait leur trajet de deux heures au moins mais ils n’avaient pas vraiment le choix. Florian avait allumé une lanterne à capote et, dans le froid de la nuit, évitait des obstacles qu’il était seul à identifier comme tel.

Aidé d’Hermine déjà reposée, et de Vieltal s’il le souhaitait, ils abandonnèrent le petit feu qu’ils laissèrent allumé comme une fausse piste pour avancer le plus vite possible. L’aube se leva sans que rien ne vienne plus les déranger. Il n’y aurait pas de mission punitive de la Griffe Blanche pour punir les agresseurs, ou ils ne les avaient pas trouvé et Sahadeva se sentait déjà mieux.

Toute la journée du lendemain ils s’étaient trainés dans ces marais recouverts d’une brume fantomatique desquels ils crurent voir sortir des créatures à chaque virage du cours d’eau de plus en plus large au fur et à mesure qu’ils approchaient du delta. Ils ne parlaient pratiquement plus, des cristaux de glace s’accrochaient à leurs barbes, leurs cheveux. Ils étaient frigorifiés. Grace à une petite réserve de bois sec emporté par leur guide, ils avaient pu se permettre un petit feu pour se réchauffer un peu et fumer deux poissons au gout moins mauvais que ce qu’ils craignaient.

Ils entendirent le cri des mouettes avant de voir la mer. Et brisant l’horizon qui se dévoilait pudiquement, à mesure qu’ils approchaient, ce qu’il restait d’un navire, un brigantin, brisé en deux, échoué sur un récif.

Ils arrivaient en vue de l’Opale.


- Nous y voilà. Je vais m’approcher autant que possible mais je ne monterai pas à bord pour garder notre barge. Je vous attendrai mais pas après le coucher du soleil.



écrit par: Hermine Jeudi 22 Mars 2018 à 11h54
Hermine huma l'air iodé et les embruns. Elle prit un instant pour respirer l'air marin. Immédiatement, des souvenirs lui revinrent en mémoire : la mer déchainée, la mer entourant les jungles, son propre naufrage sur une plage lointaine, un navire effrayant crachant des flammes ... Puis plus tard, une autre croisière, à bord d'un navire à voiles à travers le ciel, au dessus du désert ...
Elle s'imagina un instant réparer ce brigantin, et larguer les amarres pour s'envoler à travers le ciel nocturne, toujours plus loin, en direction de ses souvenirs, en direction de chez elle. Mais bien vite, elle secoua la tête, chassant ces pensées vagabondes : réparer un bateau brisé en deux sur des récifs dépassait de loin ses compétences en ingénierie navale. Et le risque de naufrage ... Non, vraiment, elle était plus à l'aise ses deux pieds sur terre, sur le plancher des vaches.

Néanmoins, la jeune femme était quand même soulagée d'avoir atteint le littoral. D'une, l'air était par ici moins chargé en miasmes, et plus frais qu'au fond des marais. De deux, leur quête semblait toucher au but. Remarquant l'apparente impatience de Sahadeva, dont le voyage jusqu'ici avait été autrement plus long que le sien, elle sourit. Elle était heureuse de pouvoir les aider, Vieltal et lui, à atteindre l'objectif qu'ils s'étaient fixés.

Mais doucement. Ils n'y étaient pas encore.
Qui sait quelle noirceur ternissait l'éclat de cette Opale ?

Elle-même était prête. Elle avait pris soin de ses armes pendant le voyage, et pris soin de préparer ses meilleures incantations de combat. Par la préparation et la méditation, elle était orientée vers le combat, prête à relever le défi à venir.

Murmurant son accord à Florian, intimant à Biscotte de rester sur la barge pour le protéger ainsi que son équipement, et après avoir observé les alentours (la plage, la lisière des marais, les récifs, le large et, évidemment, l'Opale elle-même) pour s'assurer de l'absence de dangers avérés en vue, elle sauta la première au bas de la barge. Elle se reçut silencieusement et souplement sur le sable, puis se redressa, son bouclier de cuir et de bois apprêté sur son bras, prête à s'en servir pour protéger ceux qui restaient près d'elle -et, si possible tant qu'ils n'avaient pas atteint l'épave,
derrière elle.
Sans relâcher son attention, elle tourna la tête à demi, avant de murmurer à celui des deux hommes qui la suivait :


- Des chances qu'on soit attendus ?

hrp.gif
• Hermine lance Protection contre les projectiles sur elle-même un peu avant de débarquer:
RD 10/+1 contre les projectiles, maximum de 60 points de dommages, durée: 6 heures.
• Hermine est Rapide et silencieuse (VD normale sans malus, Furtivité[+5]).
• En s'approchant du navire, Hermine utilise sa capacité de Recherche des pièges (Perception[+8]).

écrit par: Sahadeva Vendredi 23 Mars 2018 à 12h55
Sahadeva avait vécu assez mal la suite de leur parcours : le natif d’Estagund était habitué à la chaleur moite caractéristique des Eaux Dorées et non à ce froid qui vous glaçait jusqu’au sang. Malgré ses vêtements chauds, il ne cessait de frissonner, tout en se disant qu’il n’était décidemment pas fait pour vivre dans une telle contrée. Il endura néanmoins la situation sans dire un mot car le bon Maquar agissait de la sorte : ne jamais se plaindre, endurer la douleur avec courage et faire de chaque épreuve une occasion de perfectionnement.

Lorsque les premiers signes annonçant la proximité de la mer surgirent, il afficha un petit sourire. Il doutait que le vent froid qui soufflait souvent sur les côtes puisse le réchauffer mais il trouvait cela préférable à être entouré de marécages oppressant. Qui plus est, cela signifiait qu’ils approchaient enfin du but, après avoir souffert de tant d’imprévus et de défections. Il jeta un regard vers Vieltal et Hermine.


¤ Seuls les plus courageux et les plus endurants auront accompli le voyage jusqu’à son terme. Je ne peux que regretter la versatilité de la plupart des gens que j’ai croisé depuis mon arrivée mais ceux-ci sont faits d’un noble bois.¤

Finalement, le navire apparut. Sahadeva ressentit un petit tressaillement intérieur.

¤ Le voilà, enfin, l’objet de toute cette quête. Ce lieu de convoitise. Ce lieu de souffrance. Quand je repense à ces pauvres êtres transformés en être mi-hommes, mi-bêtes…¤

Tandis qu’ils se rapprochaient lentement de l’épave, Sahadeva acquiesça aux propos de Florian : il valait mieux faire preuve de prudence et ne pas s’exposer outre mesure. Sentant le vent froid lui mordre le visage, le Maquar se demanda comment ils pourraient atteindre les coffres immergés : l’eau devait être véritablement glaciale…

Tout en réfléchissant, il suivit Hermine qui prenait la direction l’Opale. Il lui répondit laconiquement :


- Qui sait ce qui nous attend ? L’endroit semble désert mais d’autres personnes pourraient être en quête du navire.

Deux images s’affichèrent dans son esprit : celle de cet assassin qu’ils avaient intercepté à Eauprofonde et celle de l’étrange convoi qu’ils avaient croisé dans les marécages.

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Samedi 14 Avril 2018 à 18h43
Le visage de Sahadeva en disait aussi long que le sien. Tous deux avaient parcouru des kilomètres et rencontrer de nombreux alliés durant ce périple. La vue du brigantin, brisé en deux comme l'espoir de ces marins transformés en rat-garous, comme les familles soudainement privées d'un père ou d'un frère
à la suite des mystérieuses noyades d'Eauprofonde.

- Nous y voilà dit le barde, dans un soupire, comme s'il fallait à tout prix qu'il verbalise le moment.

Pourtant, la quête était loin d'être terminé. Il ne savait pas ce qui les attendaient dans le navire, si d'autres gens mal intentionnés avaient fait le trajet pour s'emparer des coffrets.

Alors qu'il quittait la barge, Vieltal reprit la parole.

- Je suggère que nous fassions un tour rapide de l'embarcation avant de tenter de repêcher les coffrets. Il ne faudrait pas être prit de cours alors qu'un d'entre nous est sous l'eau. Si quelqu'un se cache à l'intérieur, vaut mieux le savoir avant... Florian, as-tu un moyen de nous rejoindre si il y a des ennuis à l'horizon?

Hermine et Sahadeva s'éloignait déjà, à l'assaut de l'épave. Le barde fermerait la marche, arc en main, jusqu'à ce qu'ils atteignent le bateau.


écrit par: Atlas Lundi 16 Avril 2018 à 14h55
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Florian répondit à Vieltal sans le regarder, scrutant les environs, à la recherche de l’intrus qui pourrait mettre à mal leur expédition qui touchait finalement à son but : « Oui, je pourrais m’approcher pour vous récupérer si nous n’avons pas d’autre solution, mais souvenez-vous que c’est notre seul moyen de traverser le marais et de retrouver le Fort de la Dague : à pieds, nous n’aurions aucune chance. Je serais un bien piètre guide si je n’y prenais garde et ... je tiens un peu à ma vie aussi. »

Au regard de sa dernière étape, leur guide aurait sans doute tenter de les rassurer : peu nombreux étaient les fous prêts à braver le froid dans le marais des Lézards, moins nombreux encore ceux qui étaient capables d’y survivre sans s’y perdre. Ils avaient eu de la chance de ne croiser qu’une poignée d’indigènes alors que plusieurs tribus entières voyageaient librement dans ces eaux sans plus chercher à préserver les humains de leurs instincts de chasseurs depuis la fin des accords commerciaux.
Sans doute n’aurait-il pas considéré à sa juste valeur qu’une offre d’emploi avait été distribuée à Eauprofonde pour inviter les aventuriers téméraires à mener la même mission qu’eux au profit du clergé d’Umberlie, certains étant plus guidés par l’appât du gain que par sa couleur. Oui, ils pouvaient ne pas être les premiers ...


Prenant le temps d’une inspection précise de l’épave avant de s’y engouffrer, les aventuriers découvrirent rapidement les deux grappins encore accrochés au bastingage, un pour chaque moitié, côté terre, souvenirs de l’abordage. Ils avaient dû être lancés par une sorte de baliste pour être si profondément enfoncés qu’il était impossible de les retirer sans briser leur support.
La partie avant de l’épave était profondément enfoncée dans l’eau et la vase, il devait bien y avoir deux mètres d’eau en bâbord pour moins d’un mètre en tribord, tandis que la partie arrière était seulement légèrement inclinée vers les aventuriers en approche. Avec l’eau tout autour d’eux il était pratiquement impossible de déterminer si qui que ce soit avait approché l’épave depuis le départ des marins rats-garoux.

Il faisait tellement froid que des rares parties exposées de leurs corps s’échappaient une légère vapeur.
Les voiles déchirées, le grand mat abattu, le vent jouant dans les cordages lâches, le grincement des planchers éventrés et sa mélopée funèbre, offraient à l’ensemble un décor suffisamment sinistre que pour inviter les plus hardis à fuir les lieux au plus vite. Il y avait eu des morts, probablement nombreux, et d’autres gardés en vie, volontairement ou non, devenus monstres à leur tour. Il y avait eu du feu aussi, à l’arrière du navire, qui aurait pu l’emporter entièrement s’il n’y avait eu cette humidité constante et la pluie de ces dernières semaines. Quoi qu’il se soit passé, ce dut être terriblement violent. Des morceaux de tissus, quelques planches, flottaient ça et là.

Pour Vieltal et Sahadeva, la vision s’arrêtait là. Et s’en était déjà bien assez. Hermine découvrit quant à elle un léger remous dans l’eau entre eux et le navire. Presque imperceptible. Il devait y avoir là quelque chose sur quoi il valait mieux ne pas risquer marcher mais il était totalement impossible de savoir quoi.

Pour faire le tour complet du navire et observer correctement le côté bâbord avant, il leur faudrait nager. Encore fallait-il en avoir envie.


écrit par: Sahadeva Mardi 24 Avril 2018 à 10h03
Sahadeva contempla tristement l'épave, théâtre de bien sombres événements : l'abordage, les combats, les morts et la terrible mutation des marins ayant survécu à l'assaut.

¤ Tant de vies brisées... ¤

Le froid était de plus en plus mordant, l'endroit était sinistre et le Maquar n'avait guère envie de plonger dans une eau glacée pour partir à la recherche des coffres qu'ils étaient venus chercher.

¤ A cette température, il doit être difficile de se mouvoir dans l'eau et impossible d'y survivre plus de quelques minutes... ¤

Il ne voyait guère de solutions pour parer à ces problèmes et s'en ouvrit à ses compagnons :

- Eh bien, nous voilà arrivés là où nous devions nous rendre. Vu qu'il ne semble pas y avoir de dangers immédiats dans les environs, il ne "reste plus" qu'à savoir ce qu'il advenu des coffres que nous cherchons... Mais braver cette eau glacée me semble aussi difficile que dangereux, surtout pour l'homme du Sud que je suis...

Le guerrier d'Estagund ajouta :

- Si vous ne voyez pas d'autres solutions, je peux tenter de m'aventurer dans l'eau. Je me suis engagé à assumer une tâche et je m'acquitterai de mon devoir. Mais, dans ce cas, je vous serai gré de me conseiller sur la marche à suivre, vous qui venez du nord...

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Vendredi 11 Mai 2018 à 13h45
La vision était suffisante pour glacer le sang, si ce n'était du vent qui le faisait déjà. Heureusement que les compagnons portaient les capes magiques qui les protégeaient considérablement des intempéries. Le froid n'était pas mordant comme au Nord, plutôt lancinant, celui qui trouvent le moyen d'atteindre la moelle. Parcouru d'un frisson, le barde se dégourdit les articulations en faisant quelques rotations circulaire avec ses bras.

¤ Ahhh le froid du Nord est si doux... Traître certes, mais celui-ci est tout simplement atroce.¤

- Je peux plonger aussi, par contre il faudra se défaire de nos armures si on veut mouvoir se mouvoir dans l'eau. Dit-il en regardant autour une place au sec ou ils pourraient déposer leur chose pour une petite baignade forcée.

- Visiblement, ce n'est pas un naufrage accidentel. On a bel et bien voulu faire couler ce navire. Heureusement pour nous, les grappins pourraient nous aider à nous hisser à bord. Nous y trouverons peut-être plus d'indice. Sinon, nous pouvons toujours nous fier à nos informations et tenter de retrouver les coffres au plus vite. Peu importe ce que l'on fait, il ne faut pas traîner!

Déjà, le barde avançait dans l'eau vers le navire passa à la gauche du Maquar et rejoignit Hermine.

- Gageons que tu ne t'attendais certainement pas devoir piller une épave
ayant pour équipage des hommes transformés en rat-garou dans la dernière semaine! lanca il à Hermine avec un clin d'oeil dans l'espoir de rendre la situation un peu moins dramatique.


écrit par: Hermine Samedi 12 Mai 2018 à 18h15
Hermine avait quitté la barge avec un pincement au cœur, car elle y avait laissé Biscotte, son compagnon au même titre que Sahadeva ou Vieltal, pour y monter la garde. En même temps, l'animal était autonome ; ce n'était pas la première fois qu'ils étaient séparés, et il surveillerait l'homme et le matériel aussi bien, voir mieux, que n'importe quel humain. De plus, une distance de quelques centaines de mètres ne suffirait pas à briser le lien qui unissait leurs esprits ... Elle sentirait un problème comme s'ils se trouvaient côte à côte.

Complètement sur ses gardes et aux aguets, l'aventurière avait pataugé sur plusieurs brasses avec la souplesse et la discrétion d'une louve. Alors qu'elle marquait un temps d'arrêt, elle fut rejoint par Vieltal et Sahadeva. En entendant les dires du Maquar, elle eut une moue boudeuse -mais la comissure de ses lèvres trahissait un sourire taquin :


- Naan, on va pas se mettяe à poil et nageя paя ce fяoid si on peut l'éviteя ! Passons plutôt par là, верно ?

Joignant le geste à la parole, elle pointa le plus proche endroit du brigantin que ses connaissances de marin lui désignaient comme donnant accès à la cabine du capitaine, ce qui lui semblait n'être pas le plus mauvais endroit pour stocker un coffre rempli de richesses, tout en offrant l'occasion de retarder l'exploration des cales -exploration qui offrait la promesse d'être très certainement sous-marine et glacée.

En réponse à la question de Vieltal, le visage de la jeune femme s'assombrit un instant :


- Non, des vlkodlak, ceux que vous appelez "gaяous", je ne savais pas qu'ils pouvaient être Яat. J'ignoяe comment ils peuvent яéagiя. Quand à un oboяot, je n'en ai pas rencontré depuis ... longtemps. Elle soupira : « ... Pas assez longtemps. »

Les paroles de la Nordique étaient probablement énigmatiques pour les deux hommes, bien qu'elle ne sembla pas le noter. Concentrée sur leur aventure et sur le navire, elle n'éclaira pas leur lanterne. Ses yeux d'émeraude étaient sombres et, tout en parlant, elle rajustait ses gants de cuir, ses manches, et l'écharpe sur son cou, comme si elle elle craignait instinctivement quelque chose. La morsure du froid, peut-être ... ou d'autre chose.

- Mais bon, des gens ont besoin de nous, hein ? Aloяs inutile de s'apitoyer. Un doux sourire était revenu éclairer son visage, et elle rendit son clin d'œil à Vieltal : « Si on pяotège nos aяяièяes, ça iяa : apяès tout, nous on est tяois, et eux ils sont seuls, non ? »

Après avoir fait encore quelques pas, Hermine s'arrêta brutalement en plissant les yeux. De deux gestes du bras, elle intima à ses compagnons de faire de même, puis leur désigna des remous que faisaient les vagues, quelques dizaines de brasses plus loin.

- Vous voyez ça ? Je cяois qu'il vaut mieux le contouяneя en gaяdant nos distances ...

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• Hermine utilise Métier(marin)[+7] pour tenter de localiser la cabine du capitaine.
• Hermine utilise Connaissances(nature)[+7] pour tenter d'identifier l'origine des remous.

écrit par: Atlas Mardi 15 Mai 2018 à 12h42
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Dans tous les navires semblables, la cabine du capitaine se trouvait en poupe, sous le gaillard arrière, Hermine n’avait jamais rencontré d’exception, l’Opale ne faisait pas exception. Elle serait facilement accessible via le grappin encore accroché. Il « suffisait » de s’y hisser, puis d’éviter de glisser sur le pont incliné. Ils n’y trouveraient pas les coffrets, Sahadeva qui avait pris grand soin de classer dans son esprit la moindre des informations sur leur quête aurait pu le lui dire, mais le froid mordant -ou la certitude qu’il s’agissait là d’un bon endroit pour commencer les recherches- la laissèrent entreprendre son approche.

Sous le conseil avisé d’Hermine, ils évitèrent les remous sans prendre le risque d’en identifier la source.

Au fur et à mesure qu’ils approchaient, les clapotis de la mer frappant la coque, s’infiltrant dans la crevasse entre les deux morceaux de l’épave et le claquement des filins se faisaient cinglant, comme des coups de fouets tranchant la brume. Les oiseaux marins se faisaient timides, ne s’attardant jamais plus d’une seconde sur le mat brisé. L’odeur montait elle aussi, alors qu’elle aurait pu diminuer, mélange d’odeurs de marais, de bois pourri et d’algues. Il avait tant plu que tout le reste avait pu disparaitre.


PARCHEMIN
Jets d’Escalade : Réussite


Se hissant sur le gaillard d’arrière, Hermine put se rassurer sur la stabilité de l’épave qui ne risquait pas de s’enfoncer subitement ou de basculer brusquement et les faire passer par-dessus bord. Si le gouvernail semblait intact, des morceaux de voiles pendaient en lambeaux au milieu des cordages. Triste décor pour un navire qui devait être bien beau avant d’être attaqué. En fonction de leur expérience de la navigation, ils pouvaient plus ou moins s’imaginer l’affrontement. D’une manière ou d’une autre, la coque avait été fragilisée à bâbord avec une violence inouïe –l’avaient-ils frappé d’une figure de proue ou était-ce autre chose ? Vieltal aurait parié sur la participation d’un monstre marin- avant que l’agresseur ne les contourne et ne prenne le navire d’assaut par l’autre côté. L’abordage avait dû être sans pitié ... les créatures garou ne faisaient pas dans la dentelle.

De là-haut, la pluie n’avait pas tout effacé. Le bastingage portait les stigmates de l’affrontement. Sur le pont brisé, bloquant l’accès à la cabine du capitaine, se trouvait une masse qu’aucun ne pouvait rater. En y regardant mieux, il devait s’agir du corps d’un homme-lézard de grande taille. Et celui-ci ne devait pas dater du naufrage.


écrit par: Sahadeva Vendredi 18 Mai 2018 à 12h53
Les découvertes qu'ils firent sur le navire n'avaient rien d'engageant. Sahadeva ne se souvenait que trop bien des récits qu'on lui avait fait à Eauprofonde à propos de ces monstres marins qui circulaient dans les environs. L'un d'entre eux s'était-il attaqué au navire avant, pendant ou après le naufrage ? Le remous découvert par Hermine était-il lié à tout cela ? Rien n'était impossible et il faudrait faire montre de la plus grande prudence.

Le cadavre de l'homme-lézard n'annonçait, à ses yeux, rien de bon non plus : quelque chose, créature ou piège, veillait visiblement encore sur le contenu du navire.


¤ La seule bonne nouvelle, c'est que le contenu du navire est peut-être toujours intact... En espérant que nous n'ayons pas à subir le même sort que ce malheureux homme-lézard trop curieux ou trop avide...¤

Rassemblant ses idées, le Maquar brisa le silence qui s'était installé :

- Quelque chose s'est visiblement à cet homme-lézard, il serait peut-être bon de déterminer s'il s'agit d'un piège ou, plus probablement, d'une créature et d'essayer de déterminer la nature de la menace qui pèse peut-être sur nous...

Il ajouta, avec un petit sourire :

- Et, à plus long terme, si l'un d'entre vous a une idée pour aller récupérer les coffres sans plonger, je suis preneur...

écrit par: Hermine Vendredi 25 Mai 2018 à 21h39
Tirant sur la corde et poussant sur ses jambes, Hermine se hissa la première le long de la coque et sauta sur le pont. Heureusement que cette section du garde corps avait tenu bon, suffisamment en tout cas pour résister à la traction du grappin et au poids de quelqu'un qui l'escaladait. Par précaution cependant, les trois compagnons avaient choisi de ne monter qu'un par un. Ça n'était pas parce que le trio ne comptait aucun ogre ou minotaure qu'il fallait tenter la chance et risquer de briser cette accroche providentielle en se lançant à l'assaut du navire tous ensemble !

En attendant ses compagnons, et après s'être assurée que ce qui restait du pont supérieur était sûr, elle laissa un instant son regard dépasser le cadavre de l'homme lézard pour le laisser vagabonder sur les flots, au loin. Tentant de mettre de coté les miasmes et l'odeur de bois pourri pour respirer l'air marin, l'odeur des algues et des embruns, elle fit brièvement le vide, fermant ses yeux d'émeraude, imaginant le gris de la marée emplir ses poumons, allant et venant au rythme de sa respiration, son souffle s'adaptant de lui-même au rythme de ressac ...


¤ Flux ... Reflux ..... Flux ........ Reflux ............ Juste ... un peu ... plus proche ..... chaque fois .......... ¤

Un instant, elle revit dans son esprit le brigantin flottant sur les vagues d'une onde bleue azur ...

... Mais l'intervention de Sahadeva la ramena sur la terre ferme. Heureusement.


¤ Allez, concentre-toi, ma fille. On est en zone hostile, tu rêvasseras plus tard ! ¤

Secouant la tête pour chasser les pensées parasites, Hermine considéra le Maquar. Étrange. Celui-ci semblait vraiment rechigner à l'idée de nager. Pourtant, il était plutôt bien mis, vu les circonstances : il ne devait pas avoir l'eau en horreur ! Était-il un peu trop propre sur lui, justement, pour rechigner à tremper dans de l'eau sale et à laisser le sel attaquer sa peau ? La jeune femme soupesa cette hypothèse, mais en retint plutôt une autre : l'homme n'avait peut-être simplement jamais appris à nager ?
Elle même connaissait les bases de la natation, sans plus ... À moins que Vieltal s'avère un nageur émérite, ça devrait faire l'affaire. Elle sourit, les yeux pétillants :


- Ne t'inquiète pas, répondit-elle dans un murmure. « Ça ne me gêne pas d'y alleя. Tant qu'on y voit à peu pяès et qu'il y a suffisamment de poches d'aiя pouя яespiяeя ... »

Sans vraiment y songer, l'aventurière avait commencer à examiner le corps sans vie du saurien ; d'abord en l'asticotant avec son bâton de marche pour vérifier l'absence de pièges ou de cadeaux nécromantiques, puis en observant ses blessures pour estimer la nature de ce qui l'avait tué, et enfin en lui faisant les poches, afin de tenter de déduire le motif de l’agression -la présence d'une bourse intouchée, par exemple, permettrait d'exclure à priori une attaque de simples pirates.

Se désintéressant du cadavre, Hermine considéra un instant le chemin par lequel ils étaient venus, afin de s'assurer de la présence inchangée de la barge de Florian et des mystérieux remous. Puis, elle se dirigea vers la porte menant aux cabines. S'adossant un instant au chambranle, elle mit un doigt sur ses lèvres pour rappeler à ses compagnons de se tenir prêts à toute éventualité, et prit quelques instant pour tendre l'oreille. Cela n'était pas facile, avec le bruit ambiant de la mer et des vagues sur la coque -mais Vieltal reconnaissait là, et Sahadeva commençait peut être à détecter, la nature précautionneuse, teintée de paranoïa, de son amie ...
Enfin, avec un clin d'œil pour les deux hommes, la guerrière s'avança à pas de loup à l'intérieur du navire, son écu dans le dos mais l'épée au clair.


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• Hermine lance Détection de la magie avant d'examiner le cadavre, puis utiliser sa capacité de Recherche des pièges (Perception[+8]) sur lui. S'il y a des pièges, Hermine le laisse tranquille et prévient ses camarades. Sinon, elle le fouille.
• Avant d'entrer, Hermine essaye de détecter tout bruit ou mouvement suspect (Perception[+8]).
• Furtivité [+5] dans toute partie du navire qui n'est pas sécurisée.

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user posted imagene fois dans les débris de la proue du brigantin, Hermine avisa le trou d'eau que ses compagnons et elle avaient repéré en explorant les lieux. Le coffre qu'ils recherchaient restait introuvable dans les sections « sèches » du navire, ce qui signifiait qu'il devait bel et bien se trouver dans les cales malheureusement inondées lors du naufrage ...

La jeune femme ignorait si Sahadeva et Vieltal parvenaient à garder l'esprit à leur tâche sans le laisser vagabonder, de même que leurs regards. À vrai dire, elle préférait ne pas y penser -elle-même n'était pas parfaitement à son aise, mais elle devait rester concentrée sur les dangers qui la guettaient potentiellement. Requins, pieuvres géantes, écrevisses au pinces acérées, oursins mutants ... qui sait ce qui avait fait son nid dans cette cale ?

Mettant un genou à terre juste au bord de la flaque, elle attacha ses cheveux derrière sa tête, dégageant sa nuque. Puis, elle forma une coupe de sa main et jeta plusieurs fois de l'eau sur ses épaules et son dos. Entièrement nue, elle frissonna avant de se redresser. Son visage reflétait un rictus étrange, teinté de douleur mais aussi de joie et de défi. Ayant grandi dans le Nord, Hermine préférait de loin souffrir du froid que du chaud -elle en avait davantage l'
habitude.

Se saisissant de son épée longue, elle adopta une posture étrange. Tandis qu'elle esquissait un pas ou deux, sa lame sombre dessina des entrelacs étincelants en quelques mouvements vifs, et la posture de l'aventurière devint instantanément plus assurée et ses gestes comme emprunts de davantage de force.

Ensuite, Hermine mit son épée entre ses dents. Les sourcils froncés, elle regretta vaguement d'avoir été assez bête pour oublier sa dague ... au Fort de la Dague. Une épée longue n'était pas l'arme la plus adaptée au combat sous-marin, mais celle-ci avait d'autres avantages, comme celui de pouvoir servir de levier invincible pour briser chaînes, verrous ou cadenas.
Hormis la corde nouée autour de sa taille, c'était là le seul objet qu'elle emportait. Le reste de son équipement resterait à l'abri, au sec.

Juste avant de plonger, l'épée entre les dents, la guerrière eut dernier regard sérieux vers son compagnon et leva le pouce. Elle espérait qu'ils s'étaient bien mis d'accord : s'il ne voulait pas l'accompagner sous l'eau, il tiendrait la corde. Sans l'empoigner trop fermement pour qu'elle puisse avoir le mou nécessaire, il devait se tenir attentif : si le chanvre se mettait à tirer de vives secousses répétées, ou à s'agiter de manière désordonnée, c'est qu'elle avait besoin d'aide urgente, devait être remontée ou secourue sans délai !


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• Hermine lance Force du taureau sur elle-même juste avant de plonger (durée: 5 minutes).
• Natation (actualisée): 1 +4(FOR) +3 = +8.

écrit par: Atlas Jeudi 31 Mai 2018 à 15h07
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Malgré l’expérience de ses multiples vies, la guerrière n’avait jamais observé pareille carcasse.
Ce n’était pas de la magie, ou un sort trop ancien pour qu’il en reste quelque chose.

Ce qui était arrivé à l’homme-lézard tenait d’une horreur qui n’avait rien à voir avec les marques d’une bataille.
Partout à la peau écailleuse était visible, elle avait l’apparence d’une mue de serpent abandonnée. Desséchée comme si elle avait été exposée à une chaleur trop faible pour le bruler mais suffisante pour lui voler toute l’humidité de son corps.

Il avait pu prendre des coups, mais aucune balafre ne justifiait sa mort, pas d’enfoncement de sa cage thoracique ni de sa boite crânienne, pas de fracture. Il avait toujours sur lui son équipement, quatre javelots dans un carquois, une targe, une ceinture à laquelle pendaient des ensembles de petits os et morceaux de bois.

Les connaissances diverses d’Hermine ne lui suffisaient pas pour comprendre ce qu’il s’était passé mais fort heureusement, elle n’était pas seule et les connaissances obscures de Vieltal comblèrent une ignorance salutaire. Connaitre les Aboleths et y avoir survécu était soit signe d’une puissance considérable, soit d’une connaissance purement académique cauchemardesque. Les aberrations étaient un sujet d’études que nombre de mages évitaient, les récits qui en parlaient étaient un mélange d’élucubrations et de délires de déments.

Poulpes gigantesques d’une race aussi vieille que le monde, transformant ses victimes en esclaves dociles à la peau molle et blafarde, desséchant à l’air libre, en prise à des hallucinations apportant aux récits des couleurs qui n’existent pas sur le spectre visible.

Enjambant la carcasse, les aventuriers découvrirent la cabine du capitaine, ravagée comme si des fauves –ou des rats-garous- s’y étaient transformés pour la première fois. Le lit dans son alcôve était détruit, les couvertures déchirées, des vêtements en lambeaux couverts ou pas de tâches brunâtres ou vermillon de sang, table et chaise brisés, des parchemins en pagaille trainant sur le sol dans un fond d’eau et qui n’avaient plus rien de lisible, un odeur d’huile, sans doute d’une lampe ... Ici les combats avaient dû être sanglants et sauvages.

Par chance plus que dans une fouille approfondie, Sahadeva trouva un étroit coffret dans les débris de ce qui restait mais « malheureusement », il ne comportait rien de ce qu’ils cherchaient, mais cinq opales chatoyantes. Ils en conclurent rapidement qu’aucun n’était passé sur l’épave pour la piller –ou n’en était sorti vivant, comme l’homme-lézard à la porte.

Les compagnons d’aventure d’Hermine ne ratèrent rien de l’effeuillage –bien plus pratique que sensuel cela dit, ne laissant aucune place à l’ambiguïté- de la guerrière. Combattre à l’épée sous l’eau serait bien moins aisé qu’à la dague et s’il eut été plus impressionnant et du plus bel effet qu’elle fut nue, l’épée longue entre les dents, elle accepta volontiers la dague du barde peu désireux de se mouiller.

Quand elle glissa dans l’eau glacé, son sixième sens la mit en alerte. Elle n’était pas seule dans l’eau de la cale.
Pourtant, malgré le sel lui piquant les yeux, elle pouvait voir assez clairement un cargaison parfaitement rangée, les tonneaux alignés le long de la coque, des cordages à côté, des caisses, parfaitement alignées. En qualité de voie d’eau, la coque avait été brisée en deux. La faille entre les deux morceaux faisait plus d’un mètre de large... Mais l'ordre en était dérangeant.




Jet de natation (DD10)
Jet de dés [fixe]
1d20 + 8 = 18 + 8 = 26

Comme un poisson dans l'eau

écrit par: Hermine Vendredi 01 Juin 2018 à 13h20
Pratiquement aussitôt qu'elle fût rentrée dans l'eau salée, Hermine ressentit un picotement désagréable le long de sa nuque. Elle serra les dents : à moins que sa paranoïa ne lui jouait encore des tours, le pressentiment qui l'agitait depuis que ses compagnons et elle avaient quitté la barge s'avérait fondé : quelque chose -ou quelqu'un- rôdait effectivement dans cette épave.

Ses sens en alerte, elle parcourut la cale d'un regard circulaire. Elle savait parfaitement ce qu'elle cherchait : au moins un des douze, ou plus probablement onze, coffrets en bois ouvragé rehaussés de métal. Ceux-ci étaient censés être cachés en fond de cale, coté bâbord, près d’une des brèches qui avaient permis à l'eau de pénétrer dans la coque, avant que le bateau ne s'échoue en se brisant en deux. Ces coffrets étaient là le but de la quête de Sahadeva et Vieltal ; leur contenu répondrait à beaucoup des questions qu'ils se posaient sur les événements tragiques qui se déroulaient à Eauprofonde et dans la région.

Mais pour pouvoir récupérer ces coffrets, il fallait d'abord qu'elle s'assure que la cale était, au moins temporairement, sûre. C'est pour cela que, si rien ne l'attaquait immédiatement, elle prit quelques instants pour faire le tour de la cale, en faisant mine de fouiller les lieux tranquillement. Mais cette insouciance n'était que de façade : tous ses sens étaient aux aguets, et son corps prêt à répondre à tout moment à une agression, en particulier venant de derrière. Les picotements sur nuque et ses jambes lui hurlaient que, plus longtemps elle resterait à barboter sans prendre garde à ce qui se passait sous l'eau, plus de chances elle avait qu'une mâchoire, une tentacule, une pince ou n'importe quoi la happe par surprise.

Puisque personne ne semblait l'attaquer immédiatement, avisa un peu plus attentivement la cargaison qui s'étalait sous ses yeux. En l'espace de quelques secondes, tandis que ses yeux mis à mal par le sel fouillaient l'endroit visuellement, son esprit échafaudait déjà diverses hypothèses.

L'ordre dans lequel tonneaux et caisses étaient rangés la gênait : le naufrage de l'Opale aurait du transformer tout cela en un vrai capharnaüm -et les choses auraient du rester comme cela, puisque personne ne semblait avoir pillé les lieux, comme en attestait le petit trésor que les aventuriers avaient trouvé dans la cabine du capitaine.
Donc, quelqu'un de plus intelligent qu'un animal s'était établi ici, et s'était approprié les lieux -pour y vivre, ou peut-être réutiliser ce matériel. Cet être -ou
ces êtres devaient être surtout aquatiques, puisque la poupe du bateau, restée émergée, n'était pas rangée ni ne semblait avoir été fouillée. Donc, soit il/ils étaient invisibles/minuscules, soit il/ils reviendraient bientôt, soit il/ils s'étaient à leur tour fait disperser/manger (et non simplement tuer, puisqu'il n'y avait pas de cadavres) par une créature plus puissante qu'eux -créature qui ferait probablement bien sûrement de la jeune femme son dessert.

Pourtant, aucune grosse créature n'était présente en ces lieux. De plus ... maintenant qu'elle y pensait, la coque de l'Opale ne montrait aucune des nombreuses cassures dont la leader des férals avait parlé à ses compagnons -ce sont ces orifices qui avaient amené des voies d'eau et mené au naufrage proprement dit, au cours duquel le brigantin s'était brisé en son milieu. La brèche centrale avait, elle, une largeur d'environ quatre pieds.


¤ Assez grand pour laisser passer un requin, un ou une humanoïde ... et peut-être un bébé Nabot-leth ? ¤

Malgré les circonstances, son jeu de mot involontaire la fit légèrement pouffer, et sa bouche aux joues gonflées laissa brièvement échapper quelques bulles. Elle se reprit bien vite cependant : quelque chose du spectacle qu'elle avait sous les yeux ne tournait décidément pas rond ! Ou bien tout le monde avait menti à ses compagnons, ou bien ...

Après quelques secondes d'observation et de réflexion, et après une dernière vérification que rien ne l'attaquait dans le dos, Sirène rejoignit les deux hommes en deux brasses fluides. Son visage était soucieux ; ses sourcils, foncés : il fallait qu'elle leur fasse part de ses observations. Sa tête jaillit des flots, et elle se passa la main dans ses cheveux en aspirant l'air à pleins poumons. Ou plutôt, elle essaya ...

Alors qu'elle voulait à nouveau remplir ses poumons d'air salvateur, elle commença à suffoquer. Les mots qu'elle allait lancer à Vieltal et Sahadeva moururent dans sa bouche, qui ne sortit qu'un gargouillis étouffé. Émergée jusqu'à la poitrine, elle porta ses mains à son cou, sa poitrine, la bouche grande ouverte, et regarda tour à tour les deux hommes, les yeux révulsés, le regard rempli d'incompréhension et d'effroi. Incapable de communiquer efficacement, ses pensées se bousculaient dans son esprit. Elle ne voyait pas d'issue.


¤ putquestcequisepass.. pasvudmage?! piège.. invisib.. illusion? malédiction??? jevaiscreverjevaiscrever ausec.. !! ¤

Tandis que la panique gagnait rapidement sur la jeune femme, son corps athlétique se pliait, se contorsionnait ; elle tourna plusieurs fois sur elle même, mais rien n'y faisait. Après quelques secondes terrifiantes, elle perdit pied et, alors que sa colonne vertébrale se cambrait dangereusement une dernière fois, elle sombra à nouveau dans l'eau, la tête en arrière, avec un angle bizarre. La dernière chose que Sahadeva et Vieltal virent d'elle furent ses mains, dont les doigts griffaient l'air en tentant de dessiner des entrelacs magiques.

écrit par: Sahadeva Samedi 02 Juin 2018 à 22h25
Sahadeva avait été surpris de voir Hermine se déshabiller devant lui : le guerrier d'Estagund n'avait pratiquement jamais vu de femmes nues jusqu'alors et la situation l'avait mis mal à l'aise. Mais, d'un autre côté, il était bien conscient que si elle n'avait pas eu le courage de se lancer à l'eau, ç'aurait été à lui de se mettre dans le plus simple appareil devant elle, une perspective qui ne lui semblait pas beaucoup plus agréable.

Le Maquar avait jeté un coup d’œil curieux en direction de la guerrière dénudée avant de détourner pudiquement le regard. Heureusement pour lui, son teint basané dissimulait parfaitement la rougeur qui serait immanquablement apparue sur visage au teint plus clair.

Hermine avait fait le choix de plonger. C'était très courageux de sa part, surtout en sachant ce que Vieltal leur avait appris sur la redoutable créature qui rôdait peut-être encore dans les parages. Mais c'était aussi sans doute le choix le plus raisonné : au sein de leur petite expédition, elle était la plus expérimentée, la plus forte et la plus habituée à nager en eaux froides. S'il y en avait une qui avait une chance de s'en sortir, c'était bien elle!

La guerrière avait pris soin de s'encorder. Sahadeva avait hésité : valait-il mieux tenir la corde ou couvrir la progression de son amie à l'aide de son arc ?


¤ Viser une créature sous l'eau est compliqué et je suis plus musclé que Vieltal... S'il y a du danger, je serai plus utile en aidant Hermine à se mettre au sec. ¤

Il avait alors fait part de ses conclusions à ses compagnons :

- Je tiendrai l'extrémité de la corde, Hermine. Sois prudente, je m'en voudrais s'il t'arrivait quelque chose...

Le Maquar ne mentait pas : malgré tout son raisonnement, il n'en restait pas moins qu'Hermine ne les avait rejoints que la veille et que c'était elle qui prenait le maximum de risques. Son courage forçait l'admiration du guerrier. Il se tourna vers son autre compagnon :

- Vieltal, pourrais-tu surveiller les environs pendant ce temps et nous signaler toute chose suspecte, même la plus infime? Et te tenir prêt à décocher quelques flèches sur la menace?

Hermine avait alors plongé, tandis que le Maquar agrippait la corde des deux mains, prêt à la tirer de toutes ses forces en cas de danger. Il avait ouvert son carquois et posé son arc à terre, à portée de main s'il se penchait.

¤ Mieux vaut parer à toute éventualité... ¤

C'était alors qu'Hermine leur avait crié quelque chose... d'incompréhensible. Il n'entendit qu'un gargouillis sans aucun sens et la guerrière sembla bien pressée de replonger sous l'eau, non sans dessiner de ses mains de bien étranges signes.

Le Maquar était confus. Que tentait-elle de dire?


¤ A-t-elle un problème? Le froid? Un ennemi? Ou pire... ¤

Sahadeva se remémora le corps atrocement mutilé de l'homme-lézard.

¤ Par l'Adama, pourvu que... ¤

Quelle était la meilleure solution? Chose inhabituelle, le Maquar sentit la panique l'envahir, malgré tout son entraînement. Il dit à Vieltal, en criant plus qu'en parlant tant il était nerveux :

- Il se passe quelque chose d'anormal! Je... je vais tenter de la rapprocher de nous, je... je ne vois pas de meilleure solution pour le moment.

Le guerrier d'Estagund espérait un accord plus ou moins tacite de son compagnon. Il se mit à tirer doucement sur la corde, observant attentivement tout signe que pourrait adresser Hermine... ou toute résistance anormale s'opposant à sa traction.

écrit par: Atlas Mardi 05 Juin 2018 à 12h52
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Hermine se sentait mourir, vaincue par un ennemi qu’elle n’avait même pas vu.
Une étincelle de conscience avant de sombrer, l’utilisation d’un sort à la base de son enseignement arcanique et une logique pratique changèrent la donne tandis qu’elle sentait ses poumons bruler de privation d’oxygène, sa trachée se faire douloureuse comme si des mains d’eau enserrait son coup.
Puis elle laissa l'eau s'infiltrer dans sa bouche, sa gorge, son nez . Et découvrit la sensation étrange d’être capable de respirer parfaitement dans l’eau, sans difficulté ni douleur et cette constatation brisa le voile.

Elle baignait dans l’illusion. Les cales n’étaient pas ce qu’elles semblaient être, elle le voyait maintenant clairement et tous ses sens furent soudain confronté à un changement aussi violent que d’ouvrir les yeux.
Les lieux étaient sans dessus-dessous. Des morceaux de caisses et de tonneaux jonchaient le fond, certains morceaux flottaient au-dessus de sa tête. Respirer l’eau de mer lui emplissait la bouche d’un goût de sel et de ... potage au cresson peut-être ? D’autres flagrances s’y ajoutaient, de bois, de mollusques.
Elle vit clairement les ouvertures dans la coque, dont une, étroite, au fond avant, à bâbord, encombré de débris divers, et deux autres, distantes d’un mètre. La coque de ce côté semblait prise dans une sorte de mucus qui lui donna envie de vomir quand elle se rendit compte qu’elle avait dû le traverser. Par chacun des trois percements, passaient régulièrement une tentacule, semblant fouiller tout autour. La créature n’avait pu s’infiltrer par la déchirure de la coque mais elle était bien là, juste derrière.

À l’endroit d’où venait de disparaitre à ces yeux deux caisses de grandes tailles, deux hommes-lézards prostrés, recroquevillés. Leur peau curieusement lisse et laiteuse.

Puis elle sentit la corde se tendre et la tirer vers cet air qui l’étouffait. Sans être brusque, la force des deux hommes était bien suffisante pour la forcer à sortir. Comment auraient-ils pu savoir ?

Une sueur glacée fit frissonner Vieltal quand il découvrait de ses yeux certains fragments de folie des histoires qu’il avait lues.


QUOTE
[...]La chasse se terminait là, dans cette caverne sous-marine. J’avais compris les signes et les risques mais m’étais bien gardé d’en parler aux mercenaires à mon service. L’eau semblait floue, opalescente. Je restai dans ma barge, à une certaine distance de sécurité, mais celle-ci ne pouvait justifier que ce qu’ils voient soit si différent de ce que j’observais. Par le sort qui nous liait, ils me partageaient leurs visions de montagnes d’or et de perles, juste derrière le miasme. Une illusion, j’en avais la certitude. Puis le lien s’est rompu et je les ai vu revenir vers moi. Sauf qu’ils n’étaient plus eux. Sur les six hommes, le premier arriva en nageant comme un forcené. Blessé, son regard fou. Il hurlait sans que son cri ne s’accompagne du  moindre souffle.
L’image de ses compagnons, juste derrière, me marquera à vie. Leur peau était devenu blafarde, flasque, ils en avaient après lui, c’est certain. Autour d’eux, de gigantesques tentacules apparurent, essayant elles aussi de se saisir du malheureux. Je le hissai et, par tous les dieux, compris mon erreur trop tard. A peine eut-il quitté l’eau qu’il se mit à suffoquer.
[...]


¤ Vous partez déjà ? ¤

La voix qui effleura l’esprit des trois aventuriers était ancienne et incroyablement lasse.

hrp.gif Bien vu Hermine wink.gif

écrit par: Hermine Mardi 05 Juin 2018 à 20h52
Tentant de reprendre son souffle, paniquée, Hermine se débattit tant qu'après un spasme plus violent que les autres, elle retomba dans la flaque d'eau qui permettait l'accès à la cale. Tandis qu'elle basculait jambes par dessus tête, elle passa en position fœtale en tentant de reprendre son souffle, et de l'eau rentra par son nez et sa bouche. Cependant, ce réflexe, au lieu de provoquer la noyade comme on aurait pu s'y attendre, offrit à la jeune femme, à son grand étonnement, la sensation tant recherchée : celle de l'air qui circulait à nouveau en elle, oxygénant à nouveau ses muscles, libérant ses pensées.

Elle ouvrit les yeux.


¤ Que ... ? ¤

Avec le soulagement qu'implique le fait de se rendre compte qu'elle ne mourrait pas ici -du moins, pas tout de suite, vint la compréhension de voir les choses telles qu'elles étaient vraiment, devant ses yeux. Toute la cale se dévoilait à elle, comme à travers un voile. Les conteneurs, pour partie éventrés, les objets flottant entre deux eaux, les débris à la surface, tout lui apparaissait comme cela aurait du être, derrière les objets proprets et biens rangés, mais illusoires, translucides et soulignés de lueurs magiques dégoulinant de radiations magiques aisément identifiables comme appartenant à l'école d'illusion.

L'aventurière remercia intérieurement ses heures quotidiennes d'entraînement. Malgré la peur, malgré le manque d'air, malgré l'eau, elle était parvenue à lancer un de ses sorts de détection. Un tour de magie des plus simples, certes, mais dans les situations critiques, seul un exercice constant et assidu de ses capacités permettait au corps de prendre le relais et, faisant appel à l'intuition et à la mémoire du corps, d'avoir les réflexes qui sauvent.
Hermine n'était pas une magicienne de bibliothèque, fragile et comptant sur les autres. C'était une combattante, qui avait appris de son éducation martiale trois des secrets de la survie : l'entraînement, l'entraînement, l'entraînement.

Cependant, percevoir enfin les choses par delà le voile de l'illusion était comme retourner une pierre pour voir la nuée d'insecte grouillants et humides qui se cache dessous. Par chaque trou de la coque, coté bâbord, s'insinuaient des tentacules, palpant, fouillant ... probablement à sa recherche. Et, si les histoires de Vieltal étaient vraies, il ne valait mieux pas qu'elles la touchent.

Quelque chose la tira en arrière. La corde qu'elle avait noué autour de sa taille. Ses compagnons la ramenaient. Il fallait qu'elle les avertisse ! Elle saisit un objet qui flottait près d'elle et, tandis que sa « laisse » lui laissait encore un peu de marge de manœuvre, regagna, en une brasse fluide, l'endroit par là où elle était entrée.

Tandis qu'il tirait la corde, comme on remonte une belle prise à la pêche au gros, Sahadeva vit apparaître une main de femme. À sa peau halée et à l'anneau qu'elle portait au doigt, il l'identifia comme celle de sa compagne. La main fit trois gestes successifs, gardant sa position environ une seconde à chaque fois, marquant bien chaque mouvement.

    Paume grande ouverte.
    Pouce levé.
    Index rageur pointé vers le bâbord du navire.
Enfin, la main empoigna la corde que tenait le Maquar et disparut à nouveau sous l'eau, emportant la corde avec elle.


Sous la surfa ce, la Nordique serra les dents devant le coté imparfait de sa communication. « Arrêtez de tirer / Ne me rejoignez pas », « Je vais bien », « Le monstre est à bâbord » ; elle espérait que ses compagnons saisiraient le message.
Elle-même s'était positionnée au milieu de la cale et, tout en restant à distance des tentacules qui continuaient de la chercher, avait commencé à travailler sa corde, ainsi que toutes celles qu'elle avait pu récupérer dans l'eau.

À ce moment, une voix lente, suintante, et incroyablement étrangère lui parla directement dans son esprit. Ce devait être ce monstre, cet ... aboleth, dont leur avait parlé Vieltal. Étrangement, il semblait plus ennuyé qu’agressif. N'était-il donc pas hostile envers eux ? Ou alors les trois aventuriers était-ils simplement aussi insignifiants que trois insectes, pour lui ?

Tout en espérant qu'il ne puisse pas la localiser grâce à ses pensées, Hermine décida de tenter de répondre, pour gagner du temps :


¤ Heu ... Bonjour ? Mes respects, votre Profondeur ! Si je vous ai dérangé, vous m'en voyez navrée , telle n'était pas mon intention ... Je ne veux pas mettre le désordre dans un navire si bien rangé ... Vous habitez ici ? ¤

Hermine ne savait pas trop quoi dire, ni même si quelqu'un l'entendait.
Elle essayait cependant de se concentrer sur ce dialogue, laissant ses mains travailler seules. Heureusement que ses expériences de survie le lui permettaient : combien de fois, alors qu'elle voyageait seule, avait elle du construire un abri pour s'abriter, poser un piège pour attraper du gibier, le tout sous une pluie battante et/ou en guettant tout signe de danger ? Le travail des cordes était donc devenu quelque chose de relativement automatique pour elle.

Ainsi, devisant mentalement avec un monstre étrange, respirant de l'eau pour la première fois de sa vie, se demandant ce que faisaient ses compagnons d'infortune ou si elle parviendrait à sortir de cette épave vivante, avait-elle bien d'autres choses à l'esprit que de tresser des cordes entre elles et faire autant de nœuds coulants qu'elle le pouvait, chacun séparés d'environ un mètre, et assez large pour laisser passer une tentacule avant de se refermer sur elle, et la retenir ...

Ensuite, elle pourrait peut-être se glisser près de chacun des orifices et, au bon moment, faire prisonnier deux ou trois tentacules avec autant de ses « menottes de corde » que possible, afin que même la force monstrueuse d'une créature marine ait des difficultés à les briser, et que les nœuds serrent suffisamment pour ne pas trop glisser ...

Peut-être même qu'elle pourrait faire tout cela sans toucher aucune des tentacules du monstre, et respirer un jour à nouveau l'air libre ... ?

Tout ce qu'il lui fallait, c'était un bon timing ... et beaucoup de chance.

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Mercredi 06 Juin 2018 à 02h25
- Relâche la corde! Elle doit rester sous l'eau !! - Lâcha-t-il. Un ordre sans équivoque.

Tout se bousculait dans sa tête. Les pages du livre d'épouvantes défilaient à toute allure. Empoignant son arc, le barde se précipita à bâbord, la direction ou la main d'Hermine venait de pointer avant de regagner l'eau. Il ne prit pas le temps d'expliquer au Maquar son ton si soudainement impératif.

- Il est là! L'a...l'aboleth! Dès maintenant, la réalité peut tourner à tout moment. Il faut trouver le moyen de rester connecter au réel.

Il parlait sans avoir vraiment d'idée... Le barde pouvait encaisser des coups d'épées, de massue, de pique, de poings sans paniquer. Par contre, une attaque psychique, intangible... Quelques tentacules sombres qui se glissent dans les recoins de son esprit le terrorisait au plus haut point. Il n'avait jamais eu à affronter ce genre de créature avant.

Puis il l'entendit... Résonnant dans son crâne, une voix vieille et fatiguée.


- Laissez-nous partir, qu'est-ce que vous voulez ici ?!

Il avait parlé à voix haute, sans trop savoir si la créature pouvait l'entendre ou non... Sans se soucier que Sahadeva l'entendait, ou non. Les coffrets avaient-ils pu attirés ce genre de créature abominable aux plans machiavélique?

Il regarda par la balustrade en pointant son arc, tentant de discerner un mouvement, quelque chose le rattachant au réel, un point sur lequel jeter son dévolu. Puis il parla, plus pour occuper son esprit qu'autre chose.


- Il faut ramener Hermine et partir le plus vite possible d'ici ! Laissons les coffrets pourrir, on ne peut pas rivaliser contre une créature de ce genre.

Puis, il observa autour, cherchant une baliste, quelque chose pouvant faire des dégâts considérable ou de créer une diversion.

écrit par: Sahadeva Jeudi 07 Juin 2018 à 14h03
Sahadeva avait sursauté en entendant les injonctions de Vieltal : il n'était pas dans les habitudes du barde de se montrer si impératif. Mais sa voix traduisait une inquiétude réelle qui indiquait au Maquar qu'il avait eu la même intuition que lui : il était probable qu'Hermine ait été transformée en servante d'un aboleth...

Il avait immédiatement cessé sa traction mais n'avait pas totalement relâché sa prise. Il put néanmoins constater qu'il n'avait pas à lutter contre une force opposée, ce qui tendait à indiquer qu'Hermine n'était pas la victime d'une créature marine tentant de l'emporter avec elle dans les abysses. Le pouce levé d'Hermine surgissant des flots et son indication du côté gauche du navire venaient confirmer l'hypothèse d'une transformation en créature aquatique. Sahadeva avait alors définitivement relâché son emprise, conservant la corde en mains mais laissant un maximum de liberté à sa compagne.

C'était alors que la voix s'était faite entendre dans sa tête. Sahadeva fut pris d'un intense sentiment de peur : il détestait avoir à affronter cette magie dont les pouvoirs dépassaient souvent son entendement. C'était par ailleurs la deuxième fois en quelques jours que son esprit avait fait l'objet de contacts télépathiques : le guerrier d'Estagund n'avait pas oublié son expérience dans l'auberge d'Eauprofonde. La sensation lui était plus désagréable encore, il avait l'impression que ses défenses mentales avaient été abattues et que son esprit était violé.

Sahadeva entendit Vieltal, plus rapide que lui à reprendre ses esprits, répondre à la créature à la voix lasse et ancienne. La prise de parole de son compagnon et son pragmatisme le sortirent de sa torpeur et, machinalement, il porta l'une de ses mains au pommeau de Nakula. Le contact avec l'arme ancestrale de sa famille le rasséréna définitivement. Dirigeant comme il le pouvait son attention vers la voix, il concentra toutes ses pensées vers cette phrase qu'il souhaitait adresser à la créature qui l'avait interpellé :


¤ Le moment de partir n'est pas encore venu. Qui êtes-vous et que voulez-vous ? ¤

Le Maquar ne voulait pas se désencorder car il ne voulait certainement pas laisser Hermine à son sort. A vrai dire, la situation lui semblait quelque peu désespérée : ils n'étaient que trois, trop peu pour affronter un aboleth d'après ce que Vieltal lui avait en dit. Fuir n'était pas non plus une possibilité car Hermine ne pouvait pas les suivre.

¤ Par les Neuf Enfers, pourquoi Celestia, Azura'el et Bistan nous ont-ils laissés ? Leur aide aurait pu être décisive aujourd'hui! ¤ songea-t-il amèrement.

Pour l'heure, Sahadeva jaugeait la situation, espérant qu'une heureuse fin soit encore possible. Mais une option plus désespérée commençait à faire irruption dans son esprit : s'il n'était pas possible de sauver Hermine, il était décidé à mourir à ses côtés pour tenter de créer une diversion permettant à Vieltal de rejoindre Florian et d'alerter les autorités aquafondiennes et le culte d'Umberlie de la menace qui pesait sur la région : il était hors de question que d'autres aventuriers soient jetés en pâture à la créature, sans savoir ce qui les attendait!

écrit par: Atlas Lundi 11 Juin 2018 à 09h31
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Vieltal

¤ Ecoute donc tes amis, il est hors de question que je vous laisse partir sans que vous m’ayez aidé. Volontairement ou pas. ¤

La voix qui s’infiltra dans l’esprit de Vieltal avait changé, la lassitude avait laissé place à quelque chose de beaucoup moins plaisant répondant parfaitement à la terreur du barde. L’ignorance avait du bon, elle laissait plus de place à l’espoir car pour lui, il n’y en avait pas beaucoup à affronter pareille créature de légende. Il l’a sentait, fouillant son esprit de ses tentacules immondes, essayant de s’y infiltrer.

L’Aboleth utilise un Pouvoir
Jet de volonté de Vieltal DD19 (+2) : réussite


Lui arrachant un cri intérieur tandis qu’il les repoussait.
¤ Hum. J’ai l’immortalité pour atteindre mon objectif petit barde. Penses-tu en avoir autant ? ¤

Jet de volonté de Vieltal DD18 (+2) : échec
Il eut beau se pencher au-dessus du bastingage pour essayer de repérer la créature, il ne vit rien. A l’exception de la coque brisée en deux, il n’y avait absolument rien à voir, que le fond de la mer. Aucune cible à atteindre pour l’instant, la créature pouvait être cachée, sensiblement plus loin et les contacter télépathiquement malgé tout. Le reflet du ciel sur la mer créait un voile difficile à percer qui pouvait expliquer qu’il ne la voit pas, oui, il devait être loin. Il n’eut pas la chance de trouver une baliste mais plusieurs grappins qui constitueraient des armes efficaces lancées du dessus. Pour peu qu’ils aient une cible en vue.

Sahadeva

¤ Je n’ai pas l’habitude de partager mon nom aux humains. Sais-tu que certains sorciers n’ont besoin que de ça pour asservir les créatures les plus puissantes de Toril ? Non, pas mes semblables, aucunement. J’ai juste besoin d’un service et je pense que vous feriez l’affaire. C’est tragique, tout avait pourtant tellement bien commencé ... Il y a quelque chose dans la cale que je souhaite récupérer et cette coquille de noix est trop lourde, même pour moi. ¤

Le Maquar voyait d’une part Vieltal, cherchant à rassembler des projectiles, de l’autre, au travers de l’eau, Hermine, ramasser ce qu’elle pouvait de filins dans une cale incroyablement rangée pour ce que le navire avait rencontré comme dégâts vu de l’extérieur. Sa conscience du danger que pouvait représenter ce monstre pour la Côte des Epées était parfaitement lucide, même le culte de la Reine Garce devrait être prévenu.

L’aboleth leur demandait ... leur aide ? Pour retrouver les coffrets aux pièces maudites ?


Hermine

¤ Hum ... Voici un esprit comme on en rencontre trop peu ... Flatterie, comme si j’étais un dragon, tromperie comme si j’étais un enfant. C’est plaisant. Tu aimes jouer ? Jouons. Oui, je trouve cette côte attrayante. Les hommes-lézards sont superstitieux, ils ont vite fait de faire de vous un dieu ou un démon. Bizarrement, ils m’ont pris pour le second, de vieilles légendes de leur peuple sans doute lié à une précédente rencontre avec un de mes semblables. ¤

Des dragons, il partageait un complexe de supériorité évident, la guerrière savait ce trait de caractère partagé par la grande majorité des races pensantes à l’espérance de vie importante.

¤ Briser les premiers venus me fut utile mais seulement pour protéger mon bien et voir par leurs yeux. Avec eux, la cargaison ne serait jamais arrivée à destination. Tu aimes donc les noeuds ? ¤

Briser, le terme était parfaitement choisi. S’ils étaient prostrés, c’était parce que leurs membres inférieurs avaient dû être brisés à plusieurs reprises. Leurs corps ressemblaient plus à des coquilles vides qu’aux guerriers qu’ils étaient certainement avant leur malheureuse rencontre. Leurs têtes s’étaient redressées, ils la regardaient de leurs yeux vitreux, et dans le miroir de leurs pupilles sans âme, elle vit une mise en garde effroyable d’un futur possible si l’affrontement tournait à son désavantage.

Son espoir d’immobiliser les tentacules s’amenuisait.


¤ Il devrait y avoir quelque part dans les débris, des cassettes. Douze. Elles étaient destinées à Eauprofonde mais ce navire a été attaqué comme vous le voyez et je n’ai pas retrouvé mon trésor. Et aucun navire ne passe assez près. Comment êtes-vous donc arrivés jusqu’ici ? Vous ne vivez certainement pas dans le marais. ¤

Plusieurs informations d’importance filtrait dans le discours de l’Aboleth. Le monstre parlait des coffrets comme les siens et en connaissait la destination. Il espérait que la cargaison y arrive. Si lui ne savait pas précisément où ils se trouvaient, de son expérience de marin, à bien considérer les lieux et les informations de l’équipage, Hermine était convaincue qu'ils avaient dû être cachés dans la structure même de la coque.

Tous

La situation semblait s’enliser. Sahadeva avait raison, des aventuriers aussi expérimentés que Célestia et Azura’el ou aussi savants que Bistan auraient pu les aider. La présence du bras armé d’Illmater aurait simplifié l’équation, le combat aurait déjà été engagé. Mais ils n’étaient que trois, à jauger la situation et à essayer d’arriver au bout de leur mission –ou pas- leur amie, maudite, incapable de respirer à l’air libre et de fuir ce monstre plus puissant qu’eux.

L'aboleth n’avait pas croisé l’équipage, il en savait moins qu’eux, c'était un avantage non négligeable quoi qu'ils décident de faire. Avec un peu de temps et de chance, s’il restait des coffrets, Hermine finirait par les trouver. Qu’en feraient-ils après ?


écrit par: Sahadeva Mardi 12 Juin 2018 à 16h33
Les efforts de Sahadeva avaient payé et la voix de l'aboleth avait apporté des réponses à ses questions... réponses bien étonnantes en vérité. La créature réclamait de l'aide et céder à sa proposition semblait fort tentante: c'était sans nul doute le meilleur moyen de sauver Hermine de son destin aquatique et d'éviter leur mort à tous. A condition toutefois que l'aboleth tienne sa parole, ce dont le Maquar doutait.

¤ Rien ne garantit qu'il honorera sa part du marché... Peut-être que Vieltal en sait plus sur leur fiabilité et leur loyauté... ¤

Mais, ce qui gênait le plus le guerrier d'Estagund, c'était d'aider une créature aux dessins visiblement maléfiques et qui pourrait répandre le chaos autour d'elle. Il était hors de question de l'aider, du moins sans disposer de davantage d'éléments quant à ce qu'elle désirait et ce que cela impliquerait.

Sahadeva leva la main en direction de Vieltal, fit quelques pas en sa direction et murmura :


- L'aboleth semble prêt à négocier. Je doute que nous puissions parvenir à un accord mais laissons une chance au dialogue et gagnons un peu de temps, pas d'acte inconsidéré jusque-là. Dans le pire des cas, fuis vers la barge et regagne Eauprofonde avec Florian pour prévenir les autorités du danger qui règne ici, inutile de faire d'autres victimes. Je couvrirai ta fuite.

Il leva à nouveau la main et ferma les yeux, montrant par là qu'il ne voulait pas être dérangé tandis qu'il communiquait mentalement avec l'aboleth. A nouveau, il focalisa de son mieux son attention vers la voix ancienne qui s'insinuait dans son esprit.

¤ Qu'attendez-vous de nous? Et que nous offrez-vous en échange de notre aide? ¤

écrit par: Hermine Mardi 19 Juin 2018 à 17h14
Ce monstre marin la menait-il ... en bateau ?
Ces coffres au trésor qu'ils étaient venus chercher ici ... Comment auraient-ils pu lui appartenir ? Non, il s'agissait simplement d'un monstre opportuniste voulant récupérer ce qui n'était pas à lui. Hermine voulut un instant réfuter les propos de l'abomination ... mais ... à la réflexion ...

Le monstre ne pouvait pas voir les coffrets. Il devait donc savoir exactement ce qu'était l'Opale, et ce qu'elle transportait. Donc, d'une manière ou d'une autre, il était lié au haut prêtre d'Umberlie, à Eauprofonde. Celui-ci lui avait-il donc fait parvenir les coffrets en paiement d'une tâche accomplie, ou à accomplir ? Il semblait peu probable qu'un être aussi ancien puisse être intéressé par de l'argent ; ces coffrets devaient donc représenter autre chose. À moins qu'il s'agisse d'un paiement à transmettre à d'autres monstres de plus bas étage ; auquel cas l'aboleth servait de général aux nombreuses créatures marines qui terrorisaient la région et qui, elles, étaient peut-être intéressées par l'argent ...
Non, cela ne tenait pas. Comment un « Mal Ancien » pouvait-il se mettre au service d'un simple humain ? Restaient les hypothèses que le haut prêtre soit autre chose qu'un humain, ou que lui et le monstre partagent les mêmes valeurs et buts, ou peut-être les deux ...

Ou alors ... en prenant les choses dans le sens inverse ...
Et si l'aboleth ne
recevait pas un paiement de quelqu'un à Eauprofonde, mais lui en envoyait un ? Cette hypothèse présentait des avantages pour Vieltal, Sahadeva et elle ; aussi valait-il le coup de la creuser en premier lieu ...

D'après son discours, où plutôt d'après cette voix étrange et dérangeante qu'elle entendait dans sa tête, cette abomination tentaculaire semblait être capable, sinon de lire dans les pensées, du moins de voir par ses yeux et ceux de ses compagnons. Difficile de prendre par surprise quelque chose qui sait où vous regardez et ce que vous prévoyez de faire ... Surtout en ayant autant de conjectures, et en étant ignorante de ce que lui disent ou font ses compagnons ... La Nordique détestait cette situation.
Ce monstre voulait jouer ? Elle allait devoir jouer ... serré.


¤ Qui je suis et d'où je viens ? Je suis une « aventurière », comme on nous appelle. J'ai coutume d'explorer nombreux endroits ... Des montagnes, des déserts, des villes, des marais ... On me nomme Sirène. Et vous, comment dois-je vous nommer ? « Sire » ou « Reine » ? ¤

Tant qu'elle ignorait ce que voulait le monstre et l'étendue de ses pouvoirs, Hermine n'avait aucune raison de lui donner trop de détails ou de lui raconter sa vie. Vie qu'elle espérait bien prolonger en se montrant au minimum un peu intéressante pour un être qui semblait vivre depuis des siècles ... ou davantage.

¤ Douze coffrets ? Au trésor ? Cela semble intéressant ... Si vous me permettez : vouliez-vous les empêcher d'arriver à Eauprofonde, ou bien ... avez-vous besoin de quelqu'un pour leur permettre de finir un voyage retardé par ce naufrage ?
Dans le second cas, peut-être que quelqu'un pourvu de jambes et capable d'évoluer sans problème à Eauprofonde pourrait vous rendre service ... Pour celà, j'aurais simplement besoin de rester en vie, de redevenir capable de respirer de l'air, d'une garantie que vous n'allez pas me « briser » dès que je serai à votre portée, et peut-être, disons ... d'une compensation financière ? ¤

La jeune femme tentait de faire preuve de toute l'assurance et de tout le bagout qu'elle pouvait rassembler dans sa situation. Elle tentait aussi de laisser transpirer une certaine ... « flexibilité morale », pour autant qu'il était possible de moduler le ton de sa voix et ses maniérismes alors qu'on parlait à une voix dans sa tête !
Quand à cette compensation financière, hormis l'opportunité de pouvoir acquérir au moins un coffret pour pouvoir l'examiner, elle s'en fichait comme de l'an treize cents quarante. C'était simplement là une opportunité pour le monstre d'affirmer sa supériorité, probablement de s'énerver un peu, afin qu'elle puisse courber l'échine et, elle l'espérait, passer pour une personne compétente (en tout cas, davantage qu'un homme-lézard), mais servile, assez utile pour ne pas la tuer tout de suite, et assez lâche pour accomplir sa mission en entier par peur des représailles ...


¤ Par contre ... vous me parlez de douze coffrets. Je n'en vois aucune trace dans cette cale. Qui vous dit qu'ils ne se sont pas fait ... « la malle » lors du naufrage, par exemple par un de ces trous par lesquels vos tentacules ont à l'instant tenté de faire je-ne-sais quoi à une femme nue sans défense ? ¤

Paraître écervelée et tendancieuse n'était pas la meilleure idée, mais c'était toujours une manière de tenter de troubler son interlocuteur. De toutes façons, il n'ignorait pas qu'elle avait percé son illusion ... Et puis, c'était lui qui avait affirmer vouloir « jouer » ; et Hermine les connaissait, les rumeurs sur les monstres à tentacules !
Quoi qu'il en soit, même si son expérience de marin lui permettait de se douter de l'endroit où pouvaient se trouver les coffrets, si le monstre la dirigeait lui-même vers cette cachette, cela lui confirmerait l'hypothèse qu'il savait bien plus de choses qu'eux sur cette cargaison ...

écrit par: Atlas Mercredi 20 Juin 2018 à 10h02
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Les réponses arrivent rarement de la manière dont on les attend. Les aventuriers en eurent pour leur argent ...
Les trois aventurières sentirent leur esprit un grondement semblable à un râle de mécontentement et une seconde plus tard, ils sentirent le navire vibrer.

Eclaboussé, Vieltal vit enfin ce qu’il cherchait. Il vit, comme s’il l’avait toujours vu mais que son esprit s’y refusait : un tentacule jaillir de l’eau et claquer dans l’air, tout près de lui, comme le fouet d’un dresseur. De sa position proche du bastingage, il vit la créature elle-même, dans une posture qui l’éclaira aussitôt sur l’ensemble et apporta toute la cohérence qu’il leur manquait pour comprendre ce qu’il se passait.

L’aboleth était partiellement coincé sous la coque. Pour cacher sa position de faiblesse, il avait créé un terrain illusoire, illusion bien plus complexe que les sorts dont il était, ou serait un jour capable. Il avait le temps, et finirait par réussir à s’en extraire, mais aucune envie d’être blessé par des aventuriers en mal de pillage d’épave. Etait-ce là l’aide dont la créature avait besoin ?
Il lui manquait les échanges mentaux de ses compagnons pour comprendre. Lui n’avait pas ce pouvoir de télépathie et n’avait lancé aucun sort lui permettant de communiquer par la pensée avec ses compagnons sans que le monstre ne l’entende.

Il savait ce monstre de légende en position de faiblesse, assez que pour en venir à bout ?


Hermine, attentive aux mouvements du tentacule qui apparaissaient régulièrement par l’un ou l’autre des trois percements, finit par apercevoir l’oeil monstrueux qui l’épiait. Un oeil rouge, malveillant, brillant de colère.
Pour rassurée sur ses moyens, il lui manquait un élément pour comprendre le monstre, comme une pièce maitresse d’un assemblage complexe.


¤ Les coffrets sont là ! Je les sens ! Si j’avais tenté quoi que ce soit contre toi tu serais morte, j’aurais pu te forcer à enfoncer ta lame dans ton propre coeur pour avoir essayé de me tromper. Sans défense ? Une sirène sans défense ? Tu me prends pour un enfant à nouveau, c’est terriblement déplaisant ! ¤

Sahadeva, les yeux clos de concentration, les rouvrit par réflexe quand il sentit le navire bouger et vit aussi clairement le tentacule jaillir. La bête, d’un force qu’il imaginait prodigieuse, avait fait bouger la moitié de navire sur laquelle ils se trouvaient.
Chacun entendit cette fois le message de la créature :


¤ Je pourrais me montrer généreux, je sais que les pilleurs sont sensibles à la générosité. Des douze coffrets, vous pourriez en garder un chacun tant que vous les gardez clos jusqu’à avoir livré les autres à destination, ils valent tant de fois plus que le cuivre qu’ils contiennent que vous devriez y trouver votre compte. S’il vous venait l’envie de tricher, vous mourriez. S’il vous venait l’envie de me tromper et d’en faire autre chose, vous mourriez. Si vous continuez à vous jouer de ma patience, je vous tue. ¤

Les réponses étaient là, disséminées dans son message. L’aboleth voulait que les coffrets arrivent à destination, qu’importe si certains d’entre eux se perdaient en route pour peu que neuf y parviennent. Il était prêt à les laisser en vie contre l’assurance qu’ils mènent leur mission à bien. Le tout enrobé de menaces explicites auxquelles elle pouvait s’attendre.

¤ Tu vivras, Sirène, si tu respectes cet accord. Pour le reste, ton état est temporaire et nécessaire pour ta recherche, tu en conviendras. ¤



écrit par: Vieltal 'Vuurdan Mercredi 27 Juin 2018 à 04h03
- je ne quitterai pas fut la réponse froide auquel le Maquar eu droit.

Vieltal avait repris de ses sens, au contact de Sahadeva, il avait secoué la tête et entendu le marché de l'aboleth. Il sentit le bateau se mouvoir, le tentacule du monstre se hisser par-dessus le bastingage. Vieltal recula d'instinct, pour éviter d'être à porter de cet immonde appendice qui fouettait le ciel. C'est alors qu'il s'arrêta net.

L'aboleth : une créature mythique d'une extrême intelligence, un être amassant les connaissances, les secrets et les histoires de plusieurs centaines d'années… Le rêve pour un barde. Une source intarissable de savoir. Une chance peut être inouïe pour lui d'acquérir un pouvoir que peu de gens peuvent se vanter de posséder.


¤ Je ne veux pas richesse matériel. Ce qui m'intéresse, c'est la connaissance. Les coffrets se rendront à destination, en échange d'un peu de tes connaissances. Je convaincrai mes compagnons. ¤

Aucune idée si les aboleths étaient digne de confiance…Aucune idée non plus si c'était possible pour la créature de lui céder des connaissances outre que par la pensée… Que lui restait-il à perdre? D'un côté, ils pouvaient tenter de le vaincre, sachant pertinemment que leur chance étaient bien maigres. D'un autre côté, la créature leur offrait un marché… Elle voulait que ces coffrets se rendent à destination. Du même coup, les aventuriers étaient payés pour les ramener également.

Mais qui a bien pu déjouer les plans d'une créature doté d'un tel intellect et qui peut mijoter ses plans sans se soucier du facteur temps…

¤ Mais dis-moi d'abord, ne sais-tu pas qui a fait échouer ce navire? ¤

écrit par: Atlas Mercredi 27 Juin 2018 à 16h01
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Vieltal

¤ Le Savoir ? Bien plus puissant que la richesse, je ne vais pas te contredire. Pour ce qui est de savoir qui l’a fait échouer, il nous arrive d’être surpris. C’est rare et très désagréable la plupart du temps parce que nous avons la perspective et une compréhension des conséquences à très long terme –en vies humaines bien sûr- mais ça arrive. ¤

Les mouvements du bateau étaient moins francs mais continus, et bien plus inquiétants. Petit à petit, à force de persévérance, le monstre finirait par s’extraire.

¤ Par où commencer ? La Reine des Glaces, Iyraclea, est morte, loin au Nord, dans un affrontement avec un dracoliche. Et le grand glacier fond, provoquant les inondations et la transformation des côtes. Nous avions imaginé que ça puisse arriver, certainement avec le retour des Shadovars, mais nous ne voyons pas tous les pions et Sammaster est ... surprenant. Tout ce qui a pu mener à cet événement a participé au naufrage. Mais ce n’est pas ta question, j’en conviens, et ma réponse juste une démonstration que je sais. Qu’espères-tu savoir en quelques instants ? Tu en as pour plusieurs vies avant d’obtenir le début d’une vision de la toile d’événements liés. ¤

Vaniteux et supérieur, il appréciait visiblement étaler ses connaissances des implications des plus Puissants des Royaumes. Vieltal avait entendu parler d’Iyraclea, élue d’Aurile, connaissait Sammaster comme l’archimage fondateur du Culte du Dragon, savait ce qu’était un dracoliche et avait même entendu parler des Shadovars mais en comparaison, il se sentait aussi insignifiant qu’une fourmi sur un champ de bataille.

¤ Plus proche et plus directement impactant ? La quasi disparition de la Fraternité de la Côte et la fin de leur régulation des activités de piraterie sur la Côte des Epées. Un navire de pirates rats-garous qui partagent leur affliction secrète comme une maladie. Pour le reste, en jouant de déduction, Ils avaient une voie d’eau importante, trop que pour rejoindre un port. Ils ont été trompés par les changements de la côte et se sont échoués sur un banc de sable, ici dans le delta. La coque était lourdement fragilisée, le navire s’est brisé. Maintenant que tu sais, j’attends que tu appliques ta part du marché. Si par contre tu veux en savoir plus, reste ici près de moi et laisse tes compagnons mener leur mission sans toi. ¤


écrit par: Vieltal 'Vuurdan Jeudi 28 Juin 2018 à 16h08
Le barde connaissait tous les acteurs nommés par la créature légendaire individuellement. Ce qui lui manquait, c'était la trame narrative qui les reliait ensemble. L'aboleth se doutait certainement que le pauvre humain n'avait aucune idée de ce qu'il racontait... Il aurait bien pu lui mentir qu'il n'aurait pas fait la différence. Toutefois, les acteurs existaient vraiment, Vieltal le savait, il ne doutait donc pas des dires de la créature.

La question de temps demeurait. Voudrait-il vraiment rester ici seul avec l'aboleth pour s'abreuver à ses histoires? Et si il y avait un autre moyen?

Une fois libéré, l'aboleth pourrait tout aussi bien partir ou décider de les tuer sur le champ, il devait conclure un marché, rapidement, puis convaincre ses compagnons de partir.

¤ Je connais bien tous ces acteurs mais malheureusement, le lien qui les unis m'échappe. N'existe-il pas un moyen de rester en communication même si je repars? Je ne pourrai pas rentrer seul et sans barge si je reste ici. Je préfère m'acquitter de la tâche de ramener les coffrets mais j'ai besoin de plus de renseignements, ou d'au moins une ressource vers qui me tourner si je me questionne sur quelque chose qui me dépasse, c'est bien peu demander pour un être qui sait autant de chose. ¤

La Compagnie des Marches et probablement n'importe qui de sensé s'objecterait formellement à une telle alliance. Le barde y voyait ici une source d'information intarissable. Dans le cadre de ces fonctions dans la Compagnie, il pourrait investiguer et recueillir de l'information capital avec la collaboration de l'aboleth. Il n'était en aucun cas obliger de divulguer ces sources... Tout le monde y gagnerait.

Le barde lâchait la prise qu'il avait sur son pommeau. Ses jointures blanches lui picotaient alors que le sang recommençait à y circuler.

écrit par: Hermine Vendredi 29 Juin 2018 à 17h26
Intérieurement, Sirène sourit.
Certes, elle ne ressentait pas une franche joie, ni même un vrai soulagement. Mais pour tout ancien, puissant, savant et prétendument sage qu'il fût, ce monstre commençait à réagir d'une manière qu'Hermine commençait ... peut-être ... à comprendre, et donc ... éventuellement, prudemment ... à anticiper. Cela était encore loin d'assurer sa survie, ou sûrement pas de lui faire baisser sa garde. Cependant, c'était une petite, toute petite lueur d'espoir, la première qu'elle ressentait depuis que les aventuriers avaient pénétré dans l'épave, et il fallait qu'elle s'accroche de toutes ses forces à cette mince promesse, pour ne pas sombrer dans l'abîme du désespoir et de la folie.

Comme elle l'avait prévu, elle se confondit donc en excuses et en balbutiements :


¤ Mille pardons, votre Profondeur ! Et merci, mille mercis pour votre don et votre ... heu ... largesse ! Conserver trois coffrets précieux et nos humbles existences, cela me suffira pour vous rendre service ! ¤

Sous le regard haineux de l'œil rougeoyant, la Nordique tentait d'afficher un visage emprunt de frayeur, de regrets et de reconnaissance. Même si elle rêvait plutôt de planter de toutes ses forces sa lame en plein milieu de cette pupille, et de trancher ces tentacules baladeuses avant qu'elles ne l'attrapent !

Néanmoins, pour le moment et pour autant qu'elle le pouvait, elle adopta une nage toute en courbettes et recommença à fouiller la cale, pour finir par s'approcher, comme par un heureux hasard, de la brèche localisée coté bâbord avant. Il était vrai que le « don » de l'aboleth était malgré tout plutôt utile, en la circonstance ; cela lui permettait de fouiller à loisir les lieux sans craindre de se noyer, et donc de prendre son temps ; si elle remarquait au passage un objet utile, elle n'allait pas se priver.

Cependant, plus elle prenait de temps, plus l'ennemi risquait de parvenir à se libérer -ce qu'il tentait certainement de faire, étant donné le changement de rythme qu'elle sentait dans les balancement qui secouaient la coque. Il fallait qu'elle joue, elle aussi, la montre. Elle tenta télépathiquement d'envoyer des pensées nauséeuses :


¤ Patience, puissant Sire-Reine, votre agitation fait bouger tout le contenu de la cale et complique mes recherches ! De plus, vous créez tourbillons et courants, et ... heurk ! ¤

Au bout d'un moment, en saisissant un instant ou le monstre semblait relâcher son attention sur elle (peut-être se lassait-il de la voir tâtonner apparemment maladroitement, et préférait-il s'entretenir avec Vieltal ou Sahadeva ?), elle fouilla l'intérieur de la coque, et son visage s'éclaira : à tâtons, dissimulé, elle sentait sous ses doigts un des coffrets tant recherchés !
Avant que l'aboleth s'en aperçoive, elle tenta de sortir autant de coffrets qu'elle le pouvait de leur cachette. En effet, elle ne voulait pas que celui-ci ne profite du fait qu'elle était toute à sa porter pour lui porter une attaque mortelle, maintenant qu'il savait où se trouvait ce qu'il cherchait !

Lorsqu'elle fut à peu près sûre d'avoir regagné une relative sécurité avec les coffrets en bois ouvragé rehaussés de métal, elle commença à les hisser, un à un ou deux par deux, vers le trou par lequel elle était arrivée ...

écrit par: Sahadeva Lundi 02 Juillet 2018 à 12h05
Aux yeux de Sahadeva, les propositions de l'aboleth étaient tout aussi inacceptables que son orgueil était démesuré.

¤ Négocier n'est pas imposer. Surtout lorsque l'on traite avec un Maquar servant l'Adama... ¤ estima intérieurement le guerrier d'Estagund.

L'affrontement lui semblait être l'unique issue de cette rencontre inattendue : il était incertain que l'aboleth tienne sa parole, lui qui semblait si sûr de pouvoir les mettre à mort où qu'ils se trouvent et quand bien même... le Maquar ne voulait pas aider une créature maléfique à accomplir ses sombres desseins : ceux-ci ne convergeaient certainement pas avec ses propres idéaux de société ordonnée et pacifiée. Il se se serait senti déshonoré et honteux d'accepter un tel marché uniquement pour avoir une chance de survivre.

Par un heureux hasard, la créature semblait être entravée par l'épave, ce qui permettrait de la vaincre. Sahadeva avait fait son choix et espéra ne pas avoir à le regretter. Il regarda ses compagnons et se demanda comment leur faire par de ses choix : Vieltal semblait avoir changé d'attitude, communiquant visiblement activement avec l'aboleht ; quant à Hermine, il n'avait aucune idée de sort et aucun moyen d'entrer en communication avec elle. Difficile de coordonner une attaque dans ces conditions.

Le guerrier d'Estagund tira deux coups secs sur la corde qui le reliait à Hermine, sans toutefois tirer assez fort pour la tracter : il voulait lui signifier que quelque chose se produisait ou allait se produire en surface. Il se défit ensuite complètement de la corde pour que chacun dispose au mieux de ses mouvements. Ce faisant, il concentrait toutes ses pensées à faire de son esprit une forteresse impénétrable pour l'aboleth. Il ne savait pas si celui-ci était capable de lire ouvertement dans ses pensées et espérait bien pouvoir conserver un effet de surprise avant de lancer son attaque.

Se penchant, il ramassa son arc et se saisit d'une flèche qu'il encocha. Prêt à bander son arc, il toussota pour attirer l'attention de Vieltal, si elle ne l'avait déjà pas été par son étrange manège.





écrit par: Atlas Mardi 17 Juillet 2018 à 10h32
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Vieltal

¤ Je pense que tu me plais petit homme. Quand tu seras de retour à Eauprofonde, fais le nécessaire pour rejoindre les Celliers et Plombiers. Quand les événements commenceront à prendre place, attends que le Temple ne s’effondre, tu comprendras. ¤

Hermine

¤ Ma patience a des limites ... Votre association est véritablement surprenante, vous êtes si ... différents tous les trois ... et seulement trois, c’est ... oui ... surprenant. ¤

En réponse à sa supplique, les soubresauts perdirent en fréquence, permettant à Hermine de se saisir d’un coffret sous chaque bras et de les déposer à la surface. Sortant la tête de l’eau à la recherche de ses compagnons, elle les vit comme si le temps était ralenti, effet bénéfique de l’adrénaline dans un état de surconscience. Fort heureusement le sort qu’elle souhaitait lancer était simple, et sa constitution bien suffisante à lui faire garder sa ‘respiration’ assez longtemps. Dans un curieux gargouillis d’eau, ouvrant la bouche comme une carpe, elle ‘chuchota’ avant de replonger dans la cale.

¤ Bien ! Continue comme ça Sirène ! ¤

Presqu’aussitôt elle sentit deux légères tractions sur la corde qui la retenait au Maquar.

Sahadeva et Vieltal

Le lien fut le déclencheur, la réponse qu’il manquait à Sahadeva pour retrouver un semblant de confiance en leurs chances. Vieltal sentit le contact de ce sort si basique dans son apprentissage bardique qu’il pouvait regretter ne pas avoir pensé le lancer avant que leur compagne d’infortune ne replonge puis il entendit le toussotement du guerrier d’Estagund et le vit saisir son arc, pointant juste à côté de lui –ou visant très mal.





écrit par: Hermine Mardi 07 Août 2018 à 10h54
Sirène avait hissé plusieurs coffrets à la surface, sous les encouragements à la fois rassurants et inquiétants de l'aboleth. Rassurants car il ne l'attaquait pas en traître, et inquiétants car rien ne garantissait leur sécurité en ces lieux, loin de là.
Même si Vieltal, Sahadeva et elle parvenaient à quitter la Conque d'Opale sains et saufs, ce qui était encore loin d'être sûr, plus inquiétante encore était la suite des événements : ce monstre était-il vraiment aussi puissant qu'il le prétendait ? Était-il vraiment capable, s'ils désobéissaient à ses ordres, de les tuer, ou de les faire tuer, malgré la distance entre ces marais et Eauprofonde ?
De plus, une fois qu'il se serait libéré de son carcan, quel serait son comportement vis-à-vis de la région ? Il la terroriserait sûrement, compromettant la stabilité des relations déjà bien fragiles entre humains et hommes-lézards. Peut-être qu'il se contenterait de manœuver dans l'ombre, ourdissant des plans maléfiques s'étendant sur des siècles ... Mais Hermine ne pouvait décemment pas laisser faire cela non plus.

Malheureusement, elle avait une conscience.
Heureusement, ses amis en avaient une aussi.

Elle sentit Sahadeva signifier son intention de lancer les hostilités en tirant sur sa corde.

L'idée de combattre un être aussi énorme et puissant la terrifiait, évidemment. Une part de son être ne désirait que faire ce qu'il ordonnait, et s'enfuir de ces lieux maudits. Mais elle s'était préparée à la confrontation. Nue dans une cave inondée, elle était parvenue à concevoir de quoi, peut-être, entraver le monstre quelques instants. Même si cela ne fonctionnait pas, il lui restait ses meilleures armes : un esprit combatif, deux amis vaillants, et trois bons kilos de cerveau.

En son for intérieur, Hermine sourit. Finie la peur, finies les tergiversations. Maintenant, seuls le combat et la survie comptaient.
Elle était prête.
Malgré l'eau, elle chuchota du mieux qu'elle le put son assentiment à ses compagnons.


- D'accolld, addaggons-lle sull deux goddés à la vvois ! Llestez à ddistance, uddilisez les ggllabbins ! Che le disddrait !!

S'approcher de la faille dans la coque pour prendre un coffret de plus, la guerrière vit l'opportunité qu'elle attendait : tout près d'elle apparut à nouveau cet œil rouge, cet œil immense, cet œil haineux, qui la surveillait comme à son habitude. Depuis qu'elle était dans cette cale, elle avait pu observer en partie son adversaire, jauger de ses défenses et, des éventuels défauts dans sa cuirasse. Un de ces défauts, en toute logique, était cet œil.

S'approchant tout près, son attitude toujours faussement servile, elle fit mine de se camper sur ses jambes afin de réunir ses forces pour se saisir d'un coffret de plus. Cependant, au dernier moment, la position de sa main et de son corps changeant subtilement. En un instant elle se gaina, raidissant sa paume et ses doigts et, le plus rapidement qu'elle put, plongea sa main en un coup d'estoc dans cet œil grand ouvert qui ne cillait pas.

Tandis que son coup filait vers son objectif, une nouvelle lumière apparut dans la cale. Opposée au rouge maléfique, il s'agissait d'une lueur blanche et bleue, froide, électrique ; une lueur d'espoir et de justice.


hrp.gif Hermine lance Décharge électrique sur l'aboleth : attaque +6, 5d6(électricité) dégâts.
• si la CA semble difficile : attaque de contact au corps à corps.
• si ça semble faisable : attaque à mains nues ; les dégâts sont alors de 5d6(électricité)+1d6+4.

écrit par: Sahadeva Mardi 07 Août 2018 à 21h50
Sahadeva avait croisé le regard de Vieltal. Il n'était pas parvenu à déchiffrer son expression mais il était désormais certain que son compagnon savait ce qui allait se produire et ne s'y opposait pas.

Quant à lui, sa décision était prise : il ne pouvait laisser une telle créature déstabiliser une région entière pour satisfaire ses ambitions personnelles. Il y avait de grandes chances qu'il meure dans cet affrontement mais, en tant que Maquar, il savait que cette éventualité pouvait se produire à chaque coin de rue. Son sens du devoir et ses valeurs primaient sur toute autre considération. Il espérait par ailleurs toujours que, si les choses tournaient mal, Vieltal prendrait la bonne décision : celle de fuir pour alerter les autorités aquafondiennes.


¤ Eh bien, montrons à cet aboleth comment se battent les Maquars d'Estagund! Quoi qu'il en soit, nous marquerons sa chair de blessures dont il se souviendra longtemps! Pour l'Adama! ¤

Le guerrier prit une inspiration puis il banda son arc en cherchant une partie immergée, ou à tout le moins assez visible, de son adversaire. Il pointa sa flèche dans cette direction et fit chanter la corde de son arc, lançant ainsi les hostilités.

Sahadeva tire sur l'aboleth.

Arc long composite: 3 BBA +3 (modif.DEX)= 1d20+6
Dégâts : 1d8, critique x3, portée= 33 m

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Mercredi 15 Août 2018 à 22h54
L'information qu'il venait de soutirer à la créature était potentiellement cruciale. Il avait suffisamment gagner la confiance de l'aboleth pour qu'il lui divulgue ce qui lui semblait une pièce maîtresse du puzzle dans lequel Vieltal et ses compagnons s'étaient embarqués. Peut-être aussi que la créature le montait en bateau? Pourtant, il croyait résolument que cette information était une clé.

Le barde se surprit à se plaire à discuter avec l'entité malveillante. Le bien, le mal, tout ceci lui paraissait bien futile lorsqu'il se retrouvait devant un puits de connaissance sans fond, un être dont le savoir se partageait depuis des centaines d'années.

On l'effleura, Sahadeva passa près de lui alors que le barde ouvrait les yeux. Retour au monde réel, il comprit que c'était la fin de la discussion. Que ce petit jeu ne pouvait plus durer. Arc bandé, le Maquar s’apprêtait à tirer sur la bête abyssale. Vieltal devait se résoudre à s'accrocher à la parcelle d'information qu'il avait pu glaner. Ils devraient tuer l'aboleth ou mourir sous ses coups.

Sondant le navire du regard, le barde se souvenu des grappins fixer au bateau. Il pourrait peut-être entraver les immondes appendices de la créature...

écrit par: Atlas Mercredi 22 Août 2018 à 14h29
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PARCHEMIN

Hermine combat sous l’eau :
• Les attaques subissent un malus de -2 pour les armes tranchantes et contendantes (pas de malus pour les attaques perforantes si test de Natation réussi)
• Les dégâts sont divisés par 2 pour les armes tranchantes et contendantes (pas de malus pour les attaques perforantes si test de Natation réussi)
• Si échec du test de Natation : "déséquilibre", perte du bonus de Dex à la CA, les adversaires ont un +2 à l'attaque
• Vitesse de déplacement divisé par 4.
• A moins de pouvoir respirer sous l'eau, il faut réussir un test de Concentration (DD15) pour pouvoir lancer un sort sous l'eau.

Tour de surprise
Vieltal laisse l’avantage à Sahadeva
Attaque de Sahadeva : +6 (DD15) ; Dégâts : 1d8, critique x3, portée= 33 m : réussite ; 7pts
Vieltal se saisit d’un grappin, test de force : +1 : échec

Tour 1
Attaque de Sahadeva : +6 (DD15) ; Dégâts : 1d8, critique x3, portée= 33 m : réussite ; 5pts
Vieltal se saisit d’un grappin, test de force : +1 : réussite
Test de Natation d’Hermine : +6 = 18
Attaque d’Hermine : +6 -2 (sous l’eau) : réussite ; 5d6 +1d6 +4 = 18 dégâts électriques +6 = 24pts
Attaques de l’Aboleth sur Hermine : tentacule contre CA14 +4(couverture) = 19, réussite
: 10pts ; VIG+8 : Echec (4)
Attaque de l’Aboleth sur Vieltal : tentacule contre CA15 = 26, réussite : 9pts ; VIG+1 : Echec (5)
(Les autres tentacules sont immobilisés)


La créature, aussi ancienne fut-elle, avait été surprise, une fois de plus par le trio d’aventuriers qui répondaient aussi peu à sa logique qu’à la simple suite de leurs propres actions. Comment pouvait-elle penser qu’un humain aspirant profiter de son savoir et qu’une humaine, nue, serviable, ne se ligue soudain contre elle avec l’aide d’un archer qui négociait ? Quel événement avait donc pu décider ce dernier ? Comment en était-il arrivé là, lui l’être sur lequel le temps n’avait pas de prise, capable de plier la réalité à son désir et attendre cent vies humaines si nécessaire ?

Non, pas cette fois, elle était tenue par des événements extérieurs et devait s’y inscrire. C’était dangereux, elle le savait, elle ne s’était pas débarrassée pour rien des Hommes-Lézards.

Cette fois ce n’était plus un râle mais un cri de colère –pour peu qu’un message télépathique puisse être crié- qui fit frissonner les humains malgré eux, rappelant à eux des souvenirs de cauchemars d’enfant, de cette peur primale qui ne s’embarrasse pas de raisons bien qu’ils en avaient bien assez. Comment osaient-ils s’en prendre à une telle créature ?

Vieltal fut le plus vif mais attendait la réaction de Sahadeva qui ne se fit pas prier et profita de l’instant de surprise pour tirer coups sur coups, deux traits puissants, se fichant profondément dans le tentacule qui avait claqué juste à côté de l’endroit que le barde quittait déjà pour se saisir d’un grappin. La prise était forte, suffisamment pour leur avoir permis d’escalader sans risque et il dut s’y reprendre à plusieurs fois avant de pouvoir l’en extraire. Tel un gladiateur il se tenait prêt à frapper à son tour, cherchant une fenêtre sure pour que son effort ne soit pas réduit à rien par précipitation.

Sous l’eau, la Sirène faisait sa part. L’oeil rouge avait cligné sous l’impact de la première flèche, elle profita de l’impact de la seconde pour se fendre et frapper à son tour par la brèche qui permettait à l’Aboleth de la voir. Collée à la coque, il était difficile pour le monstre de l’atteindre aussi choisit-elle de jouer le tout pour le tout en libérant la foudre dans son coup. En plein centre de l’orifice.

La réponse ne se fit pas attendre, presque aussitôt et comme mus chacun par une volonté propre, les deux tentacules frappèrent, un dans l’eau l’autre dans l’air, touchant aussi lourdement que précisément. La frappe aurait pu les broyer, ils en furent quitte pour un véritable coup de masse ... mais déjà se rendaient-il compte qu’autre chose était en oeuvre et qu’il avait suffi qu’ils soient touchés. Une substance collante, même dans l’eau, marquait l’impact douloureux.

Le bateau fut à nouveau pris de tremblements, comme les chocs d’une créature cherchant à se libérer sans se soucier de s’y blesser.


écrit par: Sahadeva Jeudi 23 Août 2018 à 21h31
Sahadeva ne se réjouissait pas de faire souffrir autrui mais il était plus que jamais persuadé qu'il fallait, d'une manière ou d'une autre, mettre hors d'état de nuire une terrible menace qui pesait sur la région : l'aboleth, fier et méprisant, n'aurait jamais accepté ses conditions, ce qui rendait toute discussion inutile.

Il esquissa donc un sourire de satisfaction en constatant que ses traits empennés avaient atteint leur cible.


¤ Ainsi se battent les Maquars d'Estagund! ¤

Le reste du champ de bataille était pour le moins confus mais il se passait visiblement quelque chose sous l'eau: à voir frémir son ennemi, le guerrier comprit qu'Hermine était passée, elle aussi, à l'action, sans bien comprendre ce qui pouvait se passer. Mais, de son côté, l'aboleth ésemblait bien décidé à riposter et Sahadeva aperçut des tentacules tourbillonner pour essayer de les mettre hors d'état de nuire.

Le Maquar ne s'attarda cependant guère à réfléchir à ce qui se passait autour de lui : tout se passait trop vite et le temps n'était pas aux réflexions. A peine son second trait décoché, il avait mécaniquement saisi une autre flèche dans son carquois et s'apprêtait à faire une nouvelle fois usage de son arc.




Sahadeva tire encore sur l'aboleth.

Arc long composite: 3 BBA +3 (modif.DEX)= 1d20+6
Dégâts : 1d8, critique x3, portée= 33 m

écrit par: Hermine Lundi 27 Août 2018 à 18h14
La guerrière eut un instant le souffle coupé lorsque l'énorme tentacule s’abattit sur elle, lui brisant presque les côtes. La douleur lui fit serrer les dents -la douleur, mais pas la peur. Les représailles du monstres étaient certes terribles, mais aussi la preuve que son coup de poing chargé aux hormones avait peut-être ébranlé le monstre plus qu'il ne s'y attendait -et davantage qu'il ne l'admettait, à en juger de le cri de rage qu'il poussa. Étrangement, ce cri télépathique qu'elle sentit lui vriller l'intérieur du crâne plus qu'elle ne l'entendit, lui fit un certain bien : il était la preuve que le monstre souffrait, qu'elle l'avait fait souffrir, et qu'il n'était pas à l'abri de mourir. Du moins, si elle et ses amis se débrouillaient correctement ...

Prenant appui des pieds contre la coque, elle culbuta et s'élança avec force à travers la cale. Passant brièvement ses mains sur sa poitrine pour tenter d'enlever le mucus qui s'y étalait, elle refermant sa main droite contre son poing gauche, dont un des doigts arborait une bague en bois qui figurait la reproduction miniature d'une cible d'archer ...


- ¤ Alors, gяozna gяda pošast ? Ma patience est à bout ! Tu abdiques, ou je t'écrase d'un sort encore plus puissant ? ¤

Elle avait franchi plusieurs mètres avec aisance, tout en tentant d'intimider le monstre par la pensée, sachant très bien qu'elle brûlait la chandelle par les deux bouts, qu'elle avait utilisé son sort d'attaque le plus puissant, et qu'elle s'écroulerait probablement si elle recevait d'autres coups aussi puissants. Mais le monstre, lui, l'ignorait ... Peut-être qu'assez d'assurance de sa part le ferait hésiter. C'est tout ce dont elle avait besoin pour le moment.

En effet, elle était maintenant toute proche de l'issue par lequel le tentacule s'était introduit à l'intérieur du navire. Profitant du peu de maniabilité de cette partie de l'appendice, elle resserra les menottes de corde ou de chaîne qu'elle avait eu le temps de préparer, dans l'espoir d'entraver autant que possible la créature.

Ce faisant, elle se rendait bien compte que, plus probablement, son outrecuidance ferait enrager le monstre, ce qui pouvait lui faire prendre des mauvaises décisions ou le faire concentrer ses attaques sur elle, épargnant ainsi ses amis. Dans ce cas aussi, elle y gagnait ...


hrp.gif • Hermine lance Coup au but
• Hermine tente de se débarrasser du mucus laissé par la tentacule
• Hermine tente d'entraver le tentacule pour gêner ses attaques
• Hermine utilise Intimidation (+2)

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Lundi 03 Septembre 2018 à 13h27
Vieltal vola quelques mètres plus loin sur le pont, ses os craquèrent sous l'impact. Le souffle court, le barde tenta de se relever tant bien que mal. En s'appuyant sur une caisse, il remarqua alors l'oeuvre de la créature. La même substance qui avait recouvert et tuer les hommes-lézards se retrouvait sur son torse. Tirant l'air dans ses poumons en feu, le skald prit soin de ne pas exposer le mucus à sa peau, peut-être que ses vêtements le sauverait du poison insidieux. Parant ses membres à découvert de sa cape, Vieltal tituba, la main crispé sur le harpon. Il devait le lancer et se mettre à l'abris de la terrible tentacule qui avait passé bien prêt de le broyer.

Ne voulant pas alarmer son compagnon sur sa situation critique, le barde s'avança sans dire un mot et s'arrêta lorsqu'il jugea la distance suffisante pour lancer le harpon. Avec un peu de chance, celui-ci se logerait fermement quelque part et les tentacules battantes s'enchevêtreraient assez pour les coincer lorsqu'il tirerait la corde.


Vieltal lance le harpon comme une lance sur la créature puis se met à couvert de la tentacule, corde en main.

écrit par: Atlas Jeudi 06 Septembre 2018 à 12h20
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PARCHEMIN
Tour 2
Attaque de Sahadeva : +6 (DD13) : 10, échec
Attaque de Vieltal au grappin +2 (DD13) : 11, échec
Test de Natation d’Hermine +6 = 24
Hermine lance un sort (coup au but) : réussite, prochaine attaque à +20
Attaque de l’Aboleth sur Hermine (50% d’échec : 85, réussite) : tentacule contre CA14 +4(couverture) = 16, échec
Attaque de l’Aboleth sur Vieltal (50% d’échec : 37, échec)
(Les autres tentacules sont immobilisés)

Tour 3
Attaque de Sahadeva : +6 (DD13) : 13, réussite – dégâts : 1d8 = 2
Attaque de Vieltal à l’épée longue : +3 (DD13) : 22, réussite
Confirmation de critique : 8 (critique non confirmé) – dégâts : 1d8+1 = 6
Attaque d’Hermine : 1 (échec critique annulé par coup au but) = 25 – dégâts : 3 + ?
L’Aboleth ne bouge plus.


Le combat se faisait frénétique. Les aventuriers comme le monstre étaient cruellement blessés.
Dans cet affrontement épique, les trois courageux auraient dû périr brisés, ou à la merci de la créature et c’est ce qui leur serait arrivé si elle n’était presque broyée elle-même par un navire, si des hommes lézards n’avaient pas croisé sa route plus tôt, si les traits du Maquar n’avaient pas pu profiter de la parfaite diversion du Barde, dont le grappin, si durement arraché, avait tristement raté sa cible, si la Sirène n’avait pas pris tant de risques à lancer un sort plutôt que de chercher à pousser son avantage ...

Ils eurent à peine le temps de se rendre compte que le monstre avait perdu en précision et vélocité, comme un contrecoup de la terrible frappe électrique, déstabilisé qu’ils furent eux aussi par la créature frappant –littéralement- à l’aveugle, seulement désireuse de détruire les inopportuns, plus capable de réfléchir assez que pour se protéger plus efficacement tant la blessure lui avait fait mal.

Et, après un premier échec, une flèche de plus toucha sa cible, couvrant le tentacule de la surface d’un liquide noirâtre.
Dans un mouvement de réflexe de survie plus qu’une action volontaire, Vieltal brandit son épée de sa main droite tandis que la gauche tenait la corde au bout de laquelle pendait encore le grapin. Il la trancha d’un coup, par sa force et celle de la créature incapable de se rendre compte qu’elle se frappait elle-même contre l’acier.
Sous l’eau, la Sirène frappa elle aussi, assurée par l’arcane que son coup frappe juste et bien, dans la prolongation de sa première attaque pour toucher le monstre directement au cerveau, dans l’espoir qu’il s’y trouve.

Elle dérapa, manquant détruire en cet instant leur meilleure chance de vaincre plus fort qu’eux, son esprit hurlant contre son propre échec avant de se rendre compte que la magie forçait son bras et tout son corps dans un mouvement guidé. Droit sur sa cible.

Le bras s’enfonça tout entier au travers du percement de la coque, la dague prêtée par Vieltal s’enfonçant dans le crane comme dans un fruit mûr.
Après une ultime vibration, l’être s’immobilisa et tandis que ses muscles ne lui répondaient plus, la coque se mit à grincer.

A trois, ils venaient de vaincre un Aboleth.
Une fois encore, une dague écrivait la légende de la région et, si Vieltal le souhaitait, pourrait-il raconter comment il avait lui-même prêté sa dague à une Sirène pour qu'elle pourfende un Aboleth.


écrit par: Sahadeva Lundi 10 Septembre 2018 à 09h32
L'affrontement n'avait duré, tout au plus, que quelques minutes, le temps de décocher quatre trait, mais Sahadeva avait l'impression d'avoir combattu pendant bien plus longtemps : lorsque l'aboleth s'effondra enfin, il sentit une énorme pression s'envoler de ses épaules et se permit de pousser un bref soupir de satisfaction et de soulagement.

¤ Contre toute attente, nous avons réussi... Une menace de moins plane sur la région. Reste à savoir comment vont mes compagnons... ¤

Le Maquar jeta un coup d’œil vers Vieltal qui, bien que blessé, semblait être capable de se mouvoir sans problème : il avait d'ailleurs asséné un magnifique coup d'épée à leur adversaire, un coup qui forçait l'admiration du Maquar.

La situation était moins évidente concernant Hermine qui n'avait pas encore montré le moindre signe de vie. Le fait que le sortilège de message qui le reliait à elle ne se soit pas brisé était plutôt rassurant mais le guerrier d'Estagund ne serait pleinement rassuré que lorsqu'il apercevrait sa compagne. Il était bien conscient qu'elle avait probablement fait le gros du travail : tant le coup d'épée de Vieltal que ses flèches avaient contribué à affaiblir l'aboleth mais une victoire aussi rapide n'avait été rendue possible que grâce au redoutable affrontement qui s'était déroulé sous l'eau.


¤ Par tous les dieux, faites que l'aboleth n'ait pas brisé les os d'Hermine dans un dernier coup de tentacule ou en s'effondrant sur elle! ¤

Inquiet, Sahadeva s'approcha du bord de l'eau et se mit à crier :

- Hermine!? Hermine?! Tout va bien bien?

Restait à savoir également, si Hermine avait survécu, si elle avait récupéré sa faculté à vivre sur terre...

écrit par: Hermine Mardi 11 Septembre 2018 à 05h51
Prenant appui de la main droite sur la coque, la guerrière tira sur son autre bras, qui se retira du cadavre avec un bruit de succion. Elle considéra un instant la lame qu'elle tenait, sur laquelle était encore accrochée un peu de matière grise.

¤ Ce qui compte, ce n'est pas l'arme, mais la volonté de celle qui la manie. Et la force de ses amis ... ¤

Bien que toujours immergée, elle soupira.
Plus tard, elle se souviendrait probablement avec fierté de ce combat. Peut-être même le raconterait-elle, comme une légende, une leçon, une inspiration pour redonner courage, aux autres ou à elle-même.
Mais pour l'instant, elle était simplement soulagée. Juste soulagée d'avoir gagné, d'avoir survécu, d'avoir la chance de vivre une journée de plus. La vie n'est jamais aussi belle ni aussi précieuse que quand la lame de la Faucheuse vous manque d'un doigt ...


- Oui, chuchota t'elle, ... Oui, je vais bien, Saha. Mais notяe ami m'a laissé une malédiction qui lui suяvivяa. J'ignore ce que c'est ... Et vous ? Et Vieltal ?

Dans ces questions résidaient tout à la fois l'inquiétude concernant les blessures qui affectaient ses amis, et le souvenir que le barde était un puits de connaissances qui pouvait paraître sans fond. Peut-être avait-il une idée sur la nature de ce mal qui l'affectait ...

Alors qu'elle considérait l'endroit ou le tentacule l'avait blessé, qui semblait laisser paraître une partie de ses organes intérieurs, et qu'elle voyait quelques restes de la substance écœurante flotter de ci de là dans la cale, son regard tomba sur les restes du monstre. Chair, pores, cerveau, .. celui-ci lui offrait une vue inédite de l'intérieur de son anatomie étrangère.

Sirène croisa les bras, concentrée.
Puisque l'aboleth était lui-même immunisé à son mucus, peut-être qu'elle pourrait se servir des propres organes de l'être pour fabriquer une substance pouvant soulager cette affliction ?


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Hermine fait appel à ses connaissances :
• Métier(alchimiste): +7
• Premiers secours: +6 (+8 si la trousse de premiers secours est applicable)

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Samedi 15 Septembre 2018 à 19h12
Le fluide noir de la créature se répandit sur Vieltal comme si l'on venait de lui verser un seau sur la tête. Le tentacule sectionné s'agita en tout sens à ses pieds. Crachant un mélange de son propre sang et de celui de l'aberration, le barde éloigna l'appendice d'un bon coup de pied avant de s'effondrer lui même au sol dans la flaque visqueuse. Puis tout arrêta, le bateau ne berçait plus, la créature avait rendu l'âme, ou du moins le croyait-il et ses propres forces le lâchait.

Chutant au sol le barde haletait, peinant à retrouver son souffle. Le coup qui l'avait percuté avait laissé plus qu'il ne laissait paraitre. La substance collante transperçait les vêtements jusqu'à sa peau, il pouvait le sentir.

C'est alors que, comme dans un cauchemar éveillé, il revit un passage du livre qui l'avait troublé. La créature l'avait teinté d'une maladie que seul un mage puissant pouvait guérir. Il pourrait contenir la propagation, mais ils étaient à des jours de la ville et d'un individu possédant les compétences nécessaire pour le guérir.

Vieltal songea, espérant qu'il était le seul à être atteint par ce terrible mal.

- L'eau dit-il tout haut, pour lui même plus que pour interlocuteur Je suis touché, le mal, les hommes-lézards...l'eau...

Le barde parlait faiblement et la phrase qu'il tenta de former était sans queue ni tête. Rampant vers le trou par lequel Hermine était passé

Il se laissa complètement choir près de l'ouverture et trempa ses mains dans l'eau pour s'asperger le visage. Il voulu glisser dans l'eau mais se doutait bien qu'il serait incapable d'en ressortir, il regarda le ciel en tentant de reprendre ses esprits.

écrit par: Sahadeva Lundi 17 Septembre 2018 à 17h20
Si Sahadeva était rassuré de constater qu'Hermine avait bel et bien survécu à son combat face à l'aboleth, il était par contre devenu très inquiet quant à l'état de santé de Vieltal : celui-ci s'était effondré et réclamait faiblement de l'eau.

Le Maquar n'était pas l'un de ces sages errants d'Estagund, non-violents et capables de prodiguer des soins à leurs semblables : on lui avait appris à se battre et non à soigner. Il était donc perdu et quelque peu paniqué, ne sachant pas très bien que faire...


¤ Mourir comme cela, après avoir accompli un tel exploit... Ce serait tellement cruel! Prions les dieux pour que sa mort ne soit pas inscrite dans les lignes directrices de l'Adama... ¤

Le guerrier d'Estagund s'approcha de son compagnon et tenta de l'approcher de son mieux de l'eau et de l'installer aussi confortablement que possible :

- Tiens bon Vieltal... Je vais retourner à la barge prévenir Florian de la situation et ramener mon outre d'eau fraiche!

Il pressa l'épaule de son compagnon en signe d'encouragement et se hâta de prendre la direction de la barge où stationnait leur guide. Dès que celui-ci fut à portée de voix, il commença à lui exposer la situation tout en poursuivant son chemin :

- Oh, Florian! Il y avait là une terrible créature, un aboleth. Nous l'avons vaincu mais mes deux compagnons sont blessés, malades ou empoisonnés. Où pourrions-nous trouver quelqu'un capable de leur prodiguer des soins?

C'était peu discret mais le combat qui avait rage quelques instants auparavant devait de toute manière avoir aiguisé les sens des créatures qui vivaient dans les alentours. Le Maquar comptait bien, après avoir écouté la réponse du guide et récupéré son outre, regagner l'épave pour y porter secours à Hermine et Vieltal.


écrit par: Hermine Mardi 18 Septembre 2018 à 05h54
Agitée, elle marcha de long en large, avant de se hisser sur le bord pour regarder le navire, inquiète.
Cela commençait à bien faire. D'abord ce silence pesant, le temps qui passe, sans nouvelles, puis cette peur panique qui la mortifie, avant d'entendre ce hurlement, de voir l'épave s'agiter en tout sens, puis s'immobiliser dans un silence de mort. Et maintenant, aucune nouvelle, malgré un sentiment complexe mêlé tout à la fois de soulagement, de dégoût, d'espoir et d'urgence.

Elle s'était immobilisé, le museau frétillant.
Que se passait-il ? Était-ce un mouvement, une odeur différente, qu'elle avait perçu ?
Elle avait manifesté son agitation, tourné et dansé autour de lui, mais le géant n'avait rien remarqué. Était-il donc aveugle ?

Elle perçut soudain du nouveau. Oui, c'était cet autre géant brun, avec du poil sous le museau ! Alors qu'il grimpait sur la barge, elle reconnut son odeur si particulière qui lui piquait le museau.

Tandis que le deux géants commençaient à se parler tellement lentement, Biscotte s'élança sur celui habillé de rouge et de brain. En un éclair, elle lui tourna plusieurs fois autour, grimpant sur ses jambes, lui mordillant une botte. Puis, aussi rapidement qu'elle était venue, elle fila se percher sur le bord de la barge. Une fois là-bas, elle tourna et dansa plusieurs fois sur elle même, avant de s'immobiliser, regardant tour à tour le Maquar et une direction bien précise, un peu plus loin.

Quelqu'un allait-il enfin la comprendre ?


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De la cale inondée devant laquelle s'était écroulé le barde, jaillit Hermine. Prenant appui sur deux seaux en bois qu'elle posa sur le sol avec un bruit humaine, elle fit une traction de ses bras qui la propulsa sur le sol, où elle se réceptionna souplement. Alors qu'elle mettait un genou à terre pour récupérer un troisième seau dans l'eau avant que celui-ci ne coule, elle remarqua l'état de détresse de Vieltal.

- « ... Vi ! Яeste avec moi ! »

Repoussant un instant ses affaires, elle força son compagnon à se redresser et à s’agenouiller devant elle. Doucement, tendrement, elle lui prit son visage dans ses mains, et pressa son front contre le sien avant de chuchoter d'un ton empressé :

- Vieltal ... tiens bon ... N'abandonne pas, pas maintenant ! La guerrière était essouflée. Bien qu'elle plongeât ses yeux d'émeraude dans ceux, saphir, du scalde, celui-ci pouvait remarquar les blessures sur son corps nu et, au milieu de sa poitrine de plus en plus transparente, il pouvait distinguer le cœur de l'Illuskane. Celui-ci, rouge et chaud, battait vaillamment. « On en a vécu des choses ensemble. On a déjà fяôlé la moяt ensemble, яappelle-toi. Les elfes noiяs. Les moяts qui maяchent. Et on a toujouяs suяvécu. » Le prenant dans ses bras, Hermine le serra très fort contre elle. Tandis qu'il pouvait sentir une douce chaleur l'envahir, elle lui chuchotait maintenant dans l'oreille : « Tu mouяяas un jouя. Mais pas ici, pas maintenant. Tu яeveяяas ton foyeя. Ta femme. Tes enfants. Яelève-toi, et bats-toi contяe la Moяt. Avec moi. S'il te plait ... Mon ami. »

Avec un dernier regard profond empreint de gravité, mais aussi du vert de l'Espoir, la jeune femme se releva. Elle ramassa deux des seaux, qui étaient remplis de chair et d'organes indéfinissables et écœurants. Puis elle se releva, appuyant son regard décidé sur Vieltal, sur le seau restant, rempli d'eau claire, puis à nouveau sur son compagnon.

- Ce n'est pas fini. Si tu veux continueя à vivяe, suis-moi. Le temps pяesse.

Enfin, elle tourna les talons en direction de la cabine du capitaine.

Devant le barde, gisait sa propre dague, dont la lame était encore maculée du sang de l'aboleth et de fluides divers.
Celle-ci semblait l'instrument du Destin, ... de son Destin. Malgré le désespoir, malgré le dégoût, malgré le danger ... Allait-il à nouveau le saisir ?


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Vieltal récupère 1d8+1 PV. ᕦ(ò_óˇ)ᕤ

écrit par: Atlas Mardi 18 Septembre 2018 à 10h35
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SAHADEVA

Pressé par l’urgence de la situation, Sahadeva se laissa glisser le long de la dernière corde présente pour retomber dans l’eau devant l’épave. Projetant d’énormes vagues d’écume, il courait à en avoir les tibias douloureux. Quand leur guide le vit accourir, avant qu’il ne soit à portée de voix et que Sahadeva l’appelle à l’aide, il se redressa. Comprenant l’urgence, il rama avec force dans sa direction tandis que la belette d’Hermine poussait des petits cris.

Il ‘entendit’ dans son esprit la mise en garde d’Hermine et perçut un mouvement furtif, comme en réponse, beaucoup plus loin, de quelqu’un qui approchait.


- Par tous les dieux Sahadeva ! Un aboleth ?! Ces créatures sont les légendes que les marins utilisent pour expliquer que certains ne reviennent pas ! Je t’ai vu gesticuler de loin et le navire bouger mais ... c’est tout !

Le Maquar se souvenait très bien de l’illusion que lui et ses amis avaient découverte. Florian n’avait sans doute rien vu du tentacule qui avait si lourdement frappé Vieltal.

- Tu te souviens surement de la Griffe Blanche que nous avons contourné, les hommes-lézards qui nous ont attaqué en venaient. Un groupe de leur importance a toujours un Shaman, les poisons et les maladies sont monnaie courante dans les marais, il n’est pas rare qu’ils portent sur eux de quoi s’en protéger ... malheureusement ce n’était pas le cas de ceux qu’on a affronté.

L’image des deux Hommes-lézards qu’il avait rapidement aperçue en s’inquiétant du sort d’Hermine lui revint. Deux créatures prostrées, la peau blafarde. Portaient-ils quoi que ce soit qui aurait pu les aider ?

- Mais si c’est plus grave, il vous faut des soins, et vite ! Et plus que de l’eau !

Florian était surpris de voir le Maquar se concentrer sur la recherche de son outre. Puis il se raidit. Sans un mot, et intimant au guerrier de faire de même, il se saisit de son arc et pointa discrètement en direction de la masse.

Sahadeva finit par le reconnaitre, cet humanoïde, vouté, d’un vert profond lui offrant un camouflage presque parfait. Braz’ah As’Hyars. Sa démarche et sa posture ne laissaient aucun doute pour le Maquar. Leur guide n'avait pas assisté à la rencontre et déjà encochait une flèche.


VIELTAL

Le réconfort d’Hermine et ses soins magiques apportèrent l’espoir nécessaire au barde pour ne pas s’enfoncer dans des profondeurs bien plus sombres que ce qu’elle pouvait imaginer. Le contact prolongé avec l’entité avait rouvert des portes qui auraient dû rester fermées pour toujours. Le barde avait manqué s’opposer à ses compagnons pour prolonger le contact, même en parfaite connaissance des risques de côtoyer l’innommable et les aberrations, par une curiosité qui le dévorait de l’intérieur. Bien sûr il fallait qu’il survive pour en savoir plus, retourner à Eauprofonde aussi. Ils avaient mis un terme à la menace, ce qu’il faisait des informations gagnées ne concernait que lui n’est-ce pas ?

Voyant son amie se démener dans tous les sens et ses seaux remplis de morceaux d’aboleths, il comprit ce qu’elle tentait de faire. L’alchimie n’était pas de ses compétences mais il savait de façon très théorique qu’on pouvait extraire des glandes, de la peau, des organes de certaines créatures, des substances parfaites pour faire des antidotes efficaces ou d’autres préparations.

Se raclant la gorge, il laissa la magie du son le traverser et, dans un chant moins rauque qu’il ne le craignait, insuffla l’Inspiration talentueuse qui pouvait rendre l’inconcevable possible.

De temps à autre il reprenait avec plus de conviction quand il voyait celle d’Hermine décroitre, de temps à autres il regardait en direction de la barque de Florian puis dû se résoudre à se concentrer sur la préparation de son amie.


Vieltal récupère 7PV

HERMINE

Hermine courrait en tous sens, son esprit sautait tour à tour de son ami blessé, à leur mission, à la maladie et un moyen d’au moins de la ralentir, à retenir son souffle, à l’intrus qui approchait ... Elle rassembla aussi vite que possible un laboratoire alchimique de fortune, profitant de bouteilles brisées ou pas, d’une chope, de pots, de tissus, d’une lampe tempête et de son huile... puis, au bout de quelques minutes, elle sentit, comme si elle s’approchait d’un brasier, sa blessure commencer à chauffer ? Elle sentait sa peau et sa chaire en dessous se dessécher. Ce n’était pas encore douloureux, mais ça le deviendrait vite, elle le sentait...

Par empressement ou peut-être, finalement, de ne pas savoir exactement ce qu’elle faisait, la première dose était un échec total. Il fallut tout le courage de l’Inspiration de Vieltal pour la pousser à retenter, même si ça n’effacerait pas le mal, si ça pouvait au moins le ralentir ou le rendre supportable. En appliquant quelques gouttes de l’huile obtenue sur la peau perdant en consistance, elle sentit la chaleur diminuer, la tension de sa peau se réduire. Elle n’était pas guérie mais ça leur offrirait peut-être le répit dont ils avaient besoin.

Et pendant tout ce temps, elle ne vit rien de ce que faisait Sahadeva.

écrit par: Sahadeva Vendredi 21 Septembre 2018 à 21h32
Tout en empoignant son outre, Sahadeva avait écouté avec attention les propos de Florian.

¤ Oui, les hommes-lézards, morts ou bien vivants, pourraient être la solution à nos problèmes. En tout cas, la solution la plus proche... S'il faut compter sur ceux qui vivent dans la région, il faudra faire preuve d'éloquence car les humains de la région ne les ont pas épargné : pourquoi nous aideraient-ils? Quant à l'espoir de trouver un antidote sur l'un des cadavres, il est bien mince... Mais qui sait ? Toute piste doit être creusée et il serait stupide de perdre Vieltal à cause d'un état d'esprit défaitiste... ¤

Le Maquar n'avait pas fait part de ses réflexions au guide mais il avait hoché la tête d'un air grave, signe du fait qu'il accordait une grande considération aux suggestions qui venaient d'être émises.

Il allait reprendre le chemin de l'épave, bien conscient que le temps pressait, lorsqu'il distingua une silhouette bien connue : celle de Braz’ah As’Hyars, l'homme-lézard avec lequel ils avaient passé une nuit mémorable sous la pluie, quelques jours auparavant. Constatant que Florian s'apprêtait à bander son arc, le guerrier d'Estagund leva sa main et déclara doucement :


- Du calme, Florian! Vieltal et moi connaissons celui-ci et il ne nous voulait aucun mal lors de notre première rencontre.

Il s'exclama ensuite d'une voix forte en direction de la silhouette :

- Eh bien, Braz’ah As’Hyars, que nous vaut le plaisir de croiser à nouveau ta route?

écrit par: Atlas Lundi 24 Septembre 2018 à 14h05
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SAHADEVA

- Il n’y a aucun plaisir dans cette rencontre Sahadeva, fils de Bûna. J’étais sur de vous trouver ici, même si j’espérais me tromper. Vous avez tué deux de nos Griffes.

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Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.


Le Maquar pouvait se souvenir que s’il avait confirmé appartenir à un clan, il n’avait pas précisé duquel. Fallait-il qu’il soit de celui des individus qui les avaient attaqué la nuit précédente. Le temps s’étira, transformant une seconde de silence en infiniment plus. Le guetteur s’était redressé cette fois, et de toute sa taille il était encore plusieurs impressionnant de stature et de force. Confiant en sa force de connaitre son interlocuteur ou se sentant en totale sécurité, il ne cherchait ni à se cacher, ni à conserver un chemin de fuite si nécessaire. Après tout il était chez lui et ne s’était pas caché non plus la première fois.

- En mon absence, il y a quelques jours, les miens avaient déjà été attaqués par des créatures de la Lune. Je n’étais pas là, je guettais quand ils sont arrivés. De la mer disaient-ils. Je guettais ... pour éviter les étrangers comme vous ... Quatre autres ont cherché la provenance des rats et ne sont jamais revenus.


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Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.

Il n’y avait aucune émotion perceptible par Sahadeva dans les mots de Braz’ah As’Hyars mais même sans que le ton ne l’indique, les mots étaient lourds de reproches contre lui-même et contre les aventuriers qui, au même titre que les autres sinistres événements, avaient frappés durement son clan.

- Mais vous avez laissé la vie au troisième, mon frère. Et je sais que vous vous êtes défendus. Ce n’était pas un raid ou vous seriez tous morts. Explique-toi Sahadeva, fils de Bûna, avez-vous trouvez ce que vous cherchiez ? Où sont donc l’Elfe, la Moine et le musicien ? Et toi, l’archer, qui es-tu ?

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Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.

écrit par: Hermine Mercredi 26 Septembre 2018 à 06h03
Elle avait cassé de la verrerie, tordu de nombreux couteaux et cuillers divers trouvés dans la cabine du capitaine, gâché bêtement la moitié de ses ingrédients, et avait les mains couvertes de la suie du feu qu'elle avait allumé, et maculées de petits morceaux de tissus et de fluide peu ragoûtants. Mais, après de nombreux essais, et sous l'impulsion du chant d'encouragement de Vieltal qui, -coïncidence ?-, avait gagné en rythme et en majesté pile au moment où les choses avaient commencé à donner des résultats, ses errements et tripatouillages maladroits avaient finalement abouti à quelque chose d'utilisable.
L'huile apaisante appliquée sur sa poitrine fit, lentement, au rythme de ses battements, disparaître son cœur et réapparaître son grain de peau habituel. Le produit semblait avoir un effet similaire sur le barde.

Constatant cela, les deux amis se regardèrent, interdits. Enfin, Hermine lâcha immense soupir de soulagement -qui se mua rapidement en sourire d'excuse :


- Ça n'est qu'une solution tempoяaiяe. Meяci de m'avoiя donné l'inspiяation, mon ami ...

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Sirène entassa le onzième coffret sur les dix autres.
Enfin, elle avait pu terminer sa tâche, interrompue par le combat contre ce terrible monstre. Ces mystérieux coffrets, apparemment source ou catalyseur de bien des maux qui agitaient actuellement la Côte des Épées, étaient maintenant sagement rangés au sec, posés dans un solide filet trouvé dans l'épave, prêts à être chargés sur la barge. Pour quelle destination ? La jeune femme n'en savait rien.

Encore aux trois quarts immergée, elle resta quelques instants accoudée aux plancher détruit qui lui avait servi de plongeoir, songeuse. Ressentait-elle encore de la gêne pour respirer à l'air libre ? Elle ignorait combien de temps la malédiction de respiration aquatique de l'aboleth -qui, pour le coup, s'était avérée plutôt une bénédiction durant son dernier combat- durerait. Peut-être était-elle permanente ? L'idée de replonger, de se comporter en accord avec son second surnom pour quitter ses amis, sortir de l'Opale et aller explorer les fonds marins, pour peut-être y trouver un moyen de rentrer chez elle, l'effleura.

Comme cédant à une idée qui lui trottait dans la tête, elle disparut à nouveau dans l'écume.

Les deux hommes-lézards flottaient encore entre deux eaux, au milieu des débris de la cale, témoins muets du naufrage du navire et des divers combats qui y avaient fait rage depuis. Comme ceux de leur compagnon mort sur le pont supérieur, leur peau était translucide. Comme la leur il y a seulement quelques minutes. Comme eux il y a seulement quelques minutes, ils avaient combattu le monstre marin. Mais contrairement à eux, ils avaient eu moins de chance.

Maintenant que la guerrière y pensait, la créature des abysses avait offert étonnamment peu de résistance. Elle était restée terrible, certes, et la propre attaque surchargée de la Nordique avait probablement contribué de manière non négligeable à son trépas, mais ... Avant les aventuriers, les hommes-lézards avaient eux aussi combattu le monstre. Pour quelle raison ? Acculés dans l'épave, ils avaient peut-être été obligés de livrer un combat désespéré. Après tout, ils n'étaient que trois -s'ils avaient su ce qui les attendait, ils auraient gagné à venir plus nombreux. Mais peut-être avaient-ils au contraire entrepris ce combat en pleine connaissance de cause, chargés des espoirs de ceux qu'ils devaient protéger, décidés à ne pas laisser cette engeance terrifiante ravager la contrée.
Leur contrée. Tels ... tels ... des aventuriers.

Hermine resta un instant immobile.
Son regard devint différent ...
Leur propre victoire s'était appuyée sur la défaite des humanoïdes. De ces humanoïdes aux motivations si semblables au leurs ...

Elle ne pouvait pas les laisser là.
Il fallait au moins leur rendre un dernier hommage.

Hermine commença à les fouiller, avec la vague intention de dénicher quelque viatique ou colfichet qu'elle pourrait ramener à leur tribu -une espèce de témoignage des morts à leur famille, afin que celle-ci puisse en faire le deuil ...

Après un instant cependant, elle se ravisa. C'était peut-être la première fois qu'elle y songeait, et elle s’apercevait qu'elle ne connaissait pour ainsi dire rien des coutumes funéraires des hommes lézards. Suivaient-ils une religion particulière -celle de l'odieux Wasri, peut-être ? Avaient-il l'habitude d'enterrer ou de brûler, ou ... de manger ... leurs disparus ? Leurs possessions étaient-elles récupérés pour être réutilisées, ou destinées à les accompagner dans l'eau delà ? La jeune femme n'en savait vraiment rien.
Quelques bulles jaillirent de sa bouche, alors qu'elle laissait échapper un juron incompréhensible témoignant de son impuissance.

Mais elle se reprit bien vite. Quand on ne savait pas ce qu'on devait faire, il fallait au moins faire ce qu'on
pouvait. Aussi, Hermine empoigna les deux corps l'un après l'autre, et les tira derrière elle. Une fois parvenue à l'issue par laquelle elle pouvait regagner l'air libre, elle hissa de toutes ses forces chacun des hommes-lézards à la surface.
En agissant ainsi, empoignant aussi bien physiquement que métaphoriquement ses doutes, sa gratitude et ses espoirs à bras le corps, elle n'anticipait pas vraiment ce qu'elle faisait. Une fois les trois combattants rassemblés, peut-être allait-elle leur bâtir un tumulus, ou un radeau qu'elle incendierait en le poussant vers le large, de manière semblable aux us de sa propre tribu ... Elle déciderait plus tard. Mais une chose dont elle était sûre était qu'elle ne voulait pas laisser ces trois êtres se décomposer sans égards dans cette cave sombre et anonyme ...

écrit par: Sahadeva Mercredi 26 Septembre 2018 à 08h46
Sahadeva avait affiché une légère moue de contrariété lorsque Braz’ah As’Hyars lui avait annoncé que les hommes-lézards qui les avaient attaqués appartenaient à sa tribu. Par chance, comme lors de leur première rencontre, son interlocuteur semblait faire preuve de bon sens et reconnaître les responsabilités des siens dans cette triste mésaventure.

¤ Il faut absolument éviter un bain de sang, ce ne serait bon pour personne... Par l'Adama, quelle chance que ce soit Braz’ah As’Hyars qui me serve d'interlocuteur : la diplomatie conserve toutes ses chances...¤

Le Maquar se lança dans de longues explications :

- Je te confirme que nous avons malheureusement occis deux guerriers, même si nous ignorions qu'ils faisaient partie de ton clan. Ils se sont approchés silencieusement de notre camp, visiblement mus par des intentions hostiles. Mais nous les avons repérés : j'ai bondi soudainement de ma couche, armé et hurlant de toutes mes forces, en espérant qu'ils prennent la fuite face à une résistance aussi inattendue. Malheureusement, ils ont fait face et ont lutté courageusement : nous n'avons pu rien faire pour sauver deux d'entre eux mais nous avons libéré celui qui pouvait l'être. Nous ne voulons aucun mal aux hommes-lézards et je considère toujours le fait de mettre à mort quelqu'un comme une faute morale.

Cette partie de son récit étant achevée, il poursuivit :

- La vaillante Célestia et l'enchanteresse Azur'ael nous ont malheureusement quitté au Fort. Par chance, Vieltal et moi avons croisé la route d'une de ses amies qui nous a accompagnée jusqu'ici, ainsi que celle de Florian, que voici, qui nous a guidé à travers le marécage. Je me porte garant d'eux, ils ne vous veulent aucun mal. Vieltal et Hermine sont sur l'épave, c'est elle que nous cherchions...

Mentir n'étant pas dans ses habitudes, le guerrier d'Estagund poursuivit avec franchise :

- Les créatures de la lune provenaient bien de cette épave, d'après ce que nous avons appris il s'agissait de son équipage. Mais un plus grand danger encore était présent dans la région : sous la carcasse du vaisseau se trouvait une redoutable créature aquatique que nous appelons "aboleth", une créature maléfique capable de contrôler les esprits et de transformer ceux qu'elle croise en créatures aquatiques asservies. Je crains que tes guerriers n'aient croisé sa route, nous avons trouvé plusieurs corps d'hommes-lézards victimes de blessures assez caractéristiques...

Sans cesser de parler, il ajouta :

- Nous avons combattu cette terrible créature et nous venons tout juste de la vaincre. Elle faisait peser une terrible menace sur la région et nous ne voulions pas laisser un tel ennemi peser sur les existences des humains et des hommes-lézards. Mais, toute victoire a un prix et mes compagnons, Hermine et Vieltal, ont été empoisonnés par la créature. Nous faisons l'impossible pour fabriquer un remède mais il est possible qu'ils meurent sans soins...

Sahadeva conclut son long monologue :

- Si tu veux vérifier mes dires, je t'invite à m'accompagner dans l'épave.

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Jeudi 27 Septembre 2018 à 00h05
La voix du barde avait retentit, aussi surprenant que cela puisse paraitre, l'acoustique sur le pont du navire était particulièrement intéressant. Même la brise de la mer ne pu couvrir les derniers vers d'un chant sans réel parole. Une succession précise de notes en variant l'intensité et le tempo selon les faits et gestes d'Hermine. Le chant magique mourut dans la bouche du barde alors que la Sirène appliquait l'onguent sur sa peau. Incrédule, ils se regardèrent alors que l'insidieuse maladie semblait s'estomper légèrement.

Hermine :
Ça n'est qu'une solution tempoяaiяe. Meяci de m'avoiя donné l'inspiяation, mon ami ...

Vieltal lanca avec un clin d'oeil : Je te dirais bien que tu me dois une dague, mais ce serait déplacé dans les circonstances.

Le barde étouffa un petit rire alors qu'il touchait sa propre blessure. Sitôt, Hermine retournait à l'eau... Décidément, elle s'y plaisait. Vieltal observa ses mouvements dans l'eau puis compris sa motivation, il l'aida à repêcher les corps des deux hommes-lézards en les trainant au centre du pont avec leur troisième compagnon.

Enfin, il se retourna pour aider Hermine à sortir de l'eau mais elle était déjà debout.

Le scald jeta un coup d'oeil dans la direction de la barque puis aperçu l'imposante silhouette d'un homme-lézard. Il ne faisait aucun doute, il s'agissait bien de Braz'ah As'Hyars.


Ne quittant pas la scène des yeux, il pointa du menton pour Hermine - Tu devrais peut-être te vêtir, nous avons de la visite...

Puis, pour une raison qu'il s'expliquait mal, le barde chercha une bâche pour cacher les coffrets de la vue. L'homme-lézard viendrait surement constater la mort de ses compères.

- Ne melons pas leur pertes avec ces coffrets. Restons discret, les relations avec les hommes-lézards sont assez tendus, sans doute seront-ils heureux que nous ayons vengés les siens... mais je préfère laisser les coffrets en dehors de l'histoire.

écrit par: Hermine Vendredi 28 Septembre 2018 à 05h51
Après s'être levée pour se réchauffer et étirer ses muscles, Hermine s'était ragenouillée, en position d'attente. Près d'elle semblait réuni en tas tout ce qui restait de quelque intérêt dans ce navire maudit. Son équipement tout d'abord : deux gros sacs, une sacoche à composantes, son armure, ses armes, et enfin la corde qui l'avait reliée à ses amis pour explorer la cale inondée. Tout à coté, les onze petits coffrets magiques, but de leur quête en ces lieux, proprement empilés dans un filet de marin, prêts à être ouverts pour être examinés -ou ramenés vers la civilisation pour examen dans un endroit sûr.

Un peu plus loin gisaient les cadavres des trois hommes lézards. Celui d'entre eux qui avait expiré sur le pont présentait un état de dessèchement avancé. Les deux autres, bien que maudits eux aussi, étaient mieux conservés, étant donné qu'ils étaient restés totalement immergés depuis leur trépas. Cependant, s'ils restaient exposés à l'air libre, ils se momifieraient probablement très rapidement eux aussi. Hermine et Vieltal étaient temporairement parvenus à repousser cette fin misérable mais, s'ils ne trouvaient pas de meilleure solution, le même sort les attendait ...
Près des hommes lézards était empilé leurs maigres possessions qu'Hermine avait pu rassembler, notamment plusieurs javelots, carquois, au moins une targe et divers colifichets primitifs, en os et en bois.
Il y avait trois cadavres. Où était donc le quatrième membre du groupe ?

La jeune femme ne se rhabilla pas à la suggestion de son compagnon. Au lieu de ça, elle sortit de son havresac sa couverture épaisse dans laquelle elle s'enveloppa, comme elle le faisait tous les soirs, protégeant ainsi sa pudeur et sa chaleur. En voyage, l'aventurière la transportait toujours car elle était assez grande pour accueillir confortablement deux personnes, tout en étant faite d'une matière relativement légère et absorbante. En l'état, bien qu'Hermine ne se frottât pas activement pour ne pas favoriser la progression de la maladie, elle faisait une serviette plutôt honorable, qui cachait aussi sa nudité aux étrangers.

Si son ami ne trouvait pas de bâche, elle-même transportait une seconde couverture similaire. Mais elle préférait éviter de s'en servir pour l'instant, car elle enveloppait les différentes pièces de sa seconde armure, lui permettant de la transporter sans trop faire de bruits métalliques. Et remettre tout en ordre lui prendrait un temps considérable.


- Je ne peux pas encoяe me яééquipeя, Vieltal, répondit-elle au scalde en rapprochant néanmoins ses armes et son écu. « Même si notяe peau va mieux, je suffoque toujouяs si je passe trop longtemps hors de l'eau. Si je dois яentяeя à la nage, il vaut mieux que je ne poяte pas mon aяmuяe. Je n'ai pas vяaiment d'idée pour m'en soяtiя. Je ne sais pas si cela tiendяa tout le voyage ... »

Joignant le geste à la parole, Hermine désigna un seau rempli d'eau qu'elle gardait près d'elle. L'eau qu'il contenait était à peu près propre, et le seau lui-même assez grand pour que la jeune femme y passât entièrement sa tête pour respirer si le besoin s'en faisait sentir.

Elle regarda à son tour au loin, en direction de la barge.


- Pouя ce nouvel aяяivant, ... je l'ai senti. J'ai laissé une paяt de moi suя la baяge. Il est énoяme. Il n'est pas hostile, mais je me sens ... cuяieuse de le яencontяeя.

Voilà que la guerrière adoptait le ton mystérieux des magiciens ou des oracles. Ses dires pouvaient faire penser à l'Illuskan qu'elle avait lancé un puissant sort de divination. Mais il s'agissait simplement là d'un témoignage du lien qui unissait l'humaine et son familier. Un lien qui leur permettait de partager leurs impressions, si profondément qu'il leur arriver de ne plus faire la différence entre leurs sentiments et ceux de l'autre.

Après un instant de flottement, et puisqu'il leur fallait attendre la venue de leur barge, Hermine changea de sujet :


- Dis-moi, Vieltal ! Dans le Noяd, on incendie les défunts suя un bûcheя funéяaiяe. Ces funéяailles conviennent aux gueяяieяs. En яepaяtant, que dirais-tu de ... mettяe le feu à l'Opale ? Cela seяait une manièяe de яendяe hommage à ces combattants, dont la moяt a ouveяt la voie à notяe pяopяe victoiяe contяe ce monstяe ...
Et puis ...

Elle croisa les bras, hésitante avant de continuer. Elle n'était pas très sûre de ce qu'elle allait avancer.

- J'ai lu que, paяfois, assez яaяement en fait, la moяt de monstяes teяяibles a une influence sur le lieu de leuя tяépas. Paя exemple, si tu tues un vénéяable dяagon de foudяe en haut d'une montagne, apяès un temps, un oяage éteяnel яisque de se déclaяeя suя la cîme ... Comme si le monstяe continuait à infecteя la planète, même apяès sa moяt ... La jeune femme soupira : « Tu compяends, les actions de ce monstяe ont empoisonné la Côte des Épées. Cяameя cette épave suя son cadavяe peяmettяait peut-êtяe de le puяifieя ... de consumeя son cadavяe ... afin que son influence néfaste cesse ... à jamais ?
Et que les habitants de ce maяais puissent commenceя à яeconstruiяe leuя existence ... tяanquilles, enfin ? »

écrit par: Atlas Mardi 02 Octobre 2018 à 11h51
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SAHADEVA

- Sahadeva, fils de Bûna, ta sincérité fait de toi une exception dans l’ensemble des humains que j’ai observé jusqu’au aujourd’hui. Baisse donc ton arc, Florian. Ton nom ne m’est pas inconnu même si nos routes ne se sont jamais croisées. C’est étonnant pour quelqu’un qui traverse notre aire.

Braz’ah As’Hyars plissa les yeux à les faire disparaitre entre ses écailles. Une fine bruine tombait à nouveau, plaçant la créature à sang froid dans une presque léthargie.

- Si mes frères sont dans l’épave et que vous avez vengé leur mort, vous gardez une chance que notre Sage regarde tes amis sans chercher la Vérité dans leurs entrailles. Lui parlent aux esprits. Personne d’autre ne pourra vous aider avant votre retour au Fort et si les miens sont morts, les tiens le seront aussi. Bien avant.

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Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.


L’homme-lézard se tendit, coup dressé vers l’épave dont s’échappait la chanson inspirante du barde, puis vers un léger remous que les aventuriers avaient préféré éviter. Sa musculature était encore plus impressionnante de jour que lors de leur rencontre initiale dans son abri. En quelques pas, ne portant plus d’intérêt à la menace de la flèche de Florian, il le rejoint. Florian se relâcha.

- Je ne m’attendais pas à ce que vous soyez capables de tant de diplomatie, vous êtes ... incroyablement chanceux ou bénis des dieux Sahadeva. Je ne connaissais pas sa tribu, elle ne devait pas se trouver sur cette voie avant les inondations.

Braz’ plongea un instant seulement, remontant avec, dans ses bras, un congénère plus petit que lui, la peau blanchâtre presque transparente, probablement retenu par des algues. Il venait de trouver la quatrième corps des courageux partis à la recherche de la source de leur malheur. Tête basse, il revint vers la barge. Sahadeva se rendit compte que de leur position, l’aboleth était totalement cachée par l’épave dont elle n’avait pas réussi à s’extraire.

- Les corps sont encore dans l’épave ?

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Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.



HERMINE & VIELTAL

Le guetteur posa sont fardeau sur un affleurement de sable recouvert de graminées et, à la validation de Sahadeva, rejoint en quelques pas et trois tractions, Hermine et Vieltal sur le pont. Les coffrets étaient cachés, dans leur filet, dans le chaos du pont. Insignifiants à côté des cadavres. Le barde reconnut aussitôt celui avec lequel ils avaient discuté quelques jours plus tôt. Ils se saluèrent. L’odeur et la vue des morceaux de monstre, du laboratoire improvisé, avaient de quoi surprendre.

- Je ne connais pas le mal dont vous souffrez mais ... merci d’avoir pris soin des miens. Ne restez pas là plus longtemps, Vieltal m’a dit que vous aviez besoin de soins et nous avons du chemin à faire.

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Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.

écrit par: Sahadeva Vendredi 05 Octobre 2018 à 16h26
Sahadeva avait accompagné Braz’ah As’Hyars à bord de l'épave de l'Opale. En s'approchant de ses compagnons, il put constater avec soulagement qu'ils semblaient aller beaucoup mieux, en particulier Vieltal qu'il avait laissé presque mort sur le pont. Il répondit à l'homme-lézard :

- Merci pour ton aide. Nous allons suivre ton conseil et partir sans tarder.

Il s'approcha encore un peu d'Hermine et Vieltal et déclara à leur intention :

- Hermine, voici Braz’ah As’Hyars dont nous avons croisé la route peu avant notre arrivée au Fort. En tout cas, je suis heureux de voir que vous avez retrouvé quelques couleurs. Vous avez réussi à concocter un remède? Ma pauvre outre remplie d'eau fraîche ne servira plus à grand chose...

Le Maquar avait prononcé cette dernière phrase à la manière d'une boutade, pour détendre l'atmosphère, avant d'ajouter :

- Mais je suppose que les soins d'un spécialiste ne seront pas inutiles...

Avant de reprendre la route, il restait à s'assurer d'une chose : la récupération des coffrets qu'ils étaient venus chercher dans ce marécage hostile. Sahadeva ne les avait pas ouvertement évoqués lors de sa discussion avec Braz’ah As’Hyars. Connaissant mal la culture des hommes-lézards, il décida de ne pas aborder directement le sujet et d'user du sort qui lui permettait d'entrer mentalement en communication avec Hermine.

¤ Les coffres sont-ils toujours dans l'épave ou as-tu eu le temps de les récupérer ? ¤

écrit par: Hermine Vendredi 05 Octobre 2018 à 17h30
En réponse à la question du Maquar, la guerrière profita du fait que l'attention de l'homme lézard était brièvement détournée par les cadavres de ses compagnons pour, sans un mot, pointer du doigt le filet de corde qui contenait les fameux coffrets. Ceux-ci étaient plus ou moins dissimulés dans les débris qui constellaient le pont de l'Opale, ce qui semblait avoir suffi pour que le nouvel arrivant ne les remarque pas.

- Hermine, répondit simplement l'intéressée aux présentations de son ami S'avançant drapée dans sa lourde couverture de fourrure, elle tendit la main vers Braz’ah As’Hyars en signe de paix. « J'ai яetaяdé la pяogяession du Mal ; pouя combien de temps, je ne sais pas. Mais je n'ai яien pu faiяe pour les vôtяes ... »

Le ton de la jeune femme était sincèrement désolée. Ayant pris conscience du rôle des hommes-lézard dans leur propre victoire, elle était plus attristée par leur trépas qu'elle ne l'aurait cru il y a quelques heures.
Après quelques instants, alors que l'humanoïde restait silencieux, elle clopina en protégeant sa pudeur vers son équipement. Sa nudité la préoccupait, certes, mais elle préférait surtout pour l'instant cacher l'étendue de ses blessures à en ennemi potentiel.


- Par chez moi, nous honoяons les gueяяieяs tombés paя un bûcheя funéяaiяe., reprit-elle, comme pour elle-même, mais suffisamment fort pour que tous l'entendent. Tout en parlant, elle fouillait son paquetage pour y récupérer une torche et son briquer à amadou. « Cela les pяotège des chaяognaяds, de la magie mauvaise, et les salue d'une fin à la hauteuя de leurs combats. »

La torche était maintenant allumée. Hermine la tenait d'une main à la hauteur de son visage, tandis que l'autre main retenait sa couverture qui retombait sur elle comme une toge. Cela pouvait la faire ressembler à une oracle ou une prêtresse des temps anciens. Tandis que son ton s'était fait chuchotement, elle baissa les yeux vers le fond du navire, ou gisait l'aboleth.

- Et ça puяifieяa aussi ces teяяes du poison de cette abomination ...

écrit par: Atlas Lundi 08 Octobre 2018 à 15h02
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- Hermine. Braz’ salua l’humaine avec une surprise non feinte. Il faisait froid, d’un froid plus mordant encore pour les créatures à sang-froid dont il faisait partie. Qu’une humaine se déplace presque nue était un mystère en lui-même. Nous sommes plus ... pragmatiques. Participer à la survie du clan est un plus grand honneur que de mourir brulé. Je les emmènerai chez eux, nous pourrions en avoir besoin pour vous soigner, vous et tous ceux qui pourraient contracter la même maladie. Après, libre à toi de bruler ce que tu veux. Je récupère leur équipement

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Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.


La torche brillait dans les yeux reptiliens. La chaleur lui faisait du bien, il en plissait les yeux.
Sahadeva repéra le geste discret d’Hermine, et le désintérêt manifeste de l’Homme-Lézard pour ce qui ne le concernait pas.


- S’il n’y avait pas nos morts, ce serait une chance que vous soyez venus chercher ces pièces qui portent le malheur aux vôtres. D’ailleurs, si c’est le cas, à votre place je les laisserais là. Une chance ou pas. Ce n’est peut-être pas un hasard.

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Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.


Etait-ce un rire, comme s’il était ravi de son jeu d’esprit et de la peur qu’il pourrait faire naitre dans l’esprit des aventuriers ? Vieltal les imaginait manger les plus faibles, ‘pour la survie du clan’ et faire vivre leurs congénères à travers eux. Il ne put réprimer un frisson que le froid camouflait admirablement.

L’instant ne dura cependant pas, la vue d’Hermine se brouillait, si elle sentait moins le froid, c’est parce que son rythme cardiaque s’accélérait, que son sang affluait dans son visage. Sa gorge se serrait à en être douloureux et sans lui permettre de crier un mal qui devenait douloureux comme une suffocation. Des étoiles lui couvraient la vue et avant qu’elle ait pu faire quoi que ce soit, elle tomba à genou, la torche récupérée par Braz’ dans un mouvement rapide.
Sahadeva et son eau étaient salutaires au moins pour signifier ce dont elle avait besoin et tandis qu’il posait la torche de manière à ne pas la perdre, le guetteur demanda à Sahadeva de l’aider à débarrasser Hermine de sa couverture pour la plonger dans l’eau.

Son corps ne lui répondait plus, elle se laissa faire comme un corps passé par-dessus bord... Et aussitôt immergée, elle reprit conscience et un certain contrôle de son corps. Comme un poisson retrouvant l’eau et se débattant pour reprendre la vie qui la quittait à toute vitesse. Elle était restée à l’air libre quelques trop longues minutes, la malédiction de l’aboleth ne concernait pas que le terrible coups qu’ils avaient reçus Vieltal et elle... Elle avait traversé le mucus et ‘respirait’ l’eau. Au moins savait-elle maintenant ce qui l’attendait et la manière d’en réchapper.

Ils l’aidèrent à ressortir presqu’aussitôt.


- Nous allons vous soigner. Vous vivrez.

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Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.


Toutes les affaires furent évacuée du navire et transférées dans la barge, sceaux remplis de morceaux du monstre compris, sans savoir ce qui était nécessaire ou utile pour confectionner d’autres ralentisseurs de la maladie. Profitant que l’Homme-Lézard s’occupait d’Hermine, Sahadeva put se charger des affaires de l’aventurière –filet de coffrets y compris et les positionner de manière à n’attirer aucun soupçon visible. A sa demande Vieltal emporta les possessions des défunts et les échangea avec le corps de son amie quand ils eurent rejoint la barge.

- Suivez-moi, mais pensez à la plonger dans l’eau régulièrement. Florian, tu connais notre marais mais pas aussi bien que moi.

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Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.


A l’arrière-plan, la conque d’Opale brulait

écrit par: Hermine Vendredi 12 Octobre 2018 à 12h44
Assise en tailleur à l'arrière de la barge, Hermine essuyait et séchait son épée et ses autres affaires, afin de les empêcher de se dégrader à cause de l'eau salée. Elle restait à l'écart des autres, autant pour se consacrer à cette tâche plutôt rébarbative que pour dissimuler son trouble. De temps à autre, elle regardait sombrement le brasier qui consummait la Conque d'Opale s'éloigner au loin. Le reflet des flammes se reflétait dans son regard, lui rappelant le danger des événements qui s'y étaient déroulés, le dégoût de l'aboleth dont le cadavre grillait avec l'épave, la fureur du combat, la douleur des blessures reçues, ... mais aussi l'espoir que les terres environnantes retournent à leur état premier, naturel. Ce brasier qu'elle avait allumé était visible de loin, comme un avertissement addressé à ses ennemis. Qui qu'ils soient. Où qu'ils se cachent.

Elle mit la main sur ses cheveux pour les retenir, plongea la tête dans l'eau, prit une grande inspiration, puis la ressortit en s'ébrouant. Pour se donner une contenance, elle rajusta sa cape sur ses épaules et se recroquevilla dans sa tunique de mailles. Elle s'en voulait de son inattention. Cela ne se reproduirait plus.

Lorsque son esprit était redevenu clair, elle se trouvait soutenue par les aisselles par ses compagnons qui l'aidaient à ressortir de l'eau après qu'elle ait manqué s'évanouir par manque d'air. Pour reprendre son équilibre, elle s'était appuyée sur le torse musclé de Braz’ah As’Hyars. Lorsque ses yeux verts avaient plongé dans son regard inhumain, un peu plus longtemps que nécessaire, elle avait senti sous sa paume la froideur et la puissance de ses muscles. Il avait semblé si sûr de lui, si assuré que Vieltal et elle seraient bientôt soignés, qu'elle avait un instant, un instant seulement, oublié sa méfiance naturelle et l'avait cru sur parole. Légèrement bredouillante, en signe de gratitude, elle l'avait invité à conserver la torche près de lui pour se réchauffer, s'il le désirait.

La lame noire de son épée était maintenant sèche. Elle passa son chiffon sur son front pour réveiller son esprit distrait, et regarda ses compagnons du coin de l'œil. Vieltal, Sahadeva. Elle les avait aidé à retrouver le trésor -ou la malédiction- qu'ils recherchaient, mais son destin semblait encore lié à eux. Quel secret renfermaient ces coffrets ? Jusqu'où les mènerait-il ?


- Ces coffяets ..., commença-t'elle après avoir pris une nouvelle goulée d'eau et s'être éclairci la gorge pour attirer l'attention de ses compagnons, « ... nous ne pouvions pas les laisseя là-bas. Qui sait qui auяait pu s'en empaяeя, et déchaîneя un nouveau désastre sur cette ... Côte des Épées, sur ces maяais ... sur les tiens ? »

Son regard se perdit un instant sur l'incendie de l'Opale, avant de glisser sur ses compagnons et l'homme-lézard.

- Nous voulons ... je veux simplement que tous puissent vivяe tяanquilles, sans faiяe chieя leurs voisins. À une époque, humains et ... (?) "hommes-lézaяds", je crois, vivaient en paix, et tous en pяofitaient. La jeune femme avait marqué un temps d'arrêt : bien qu'avec les années elle avait gagné en aisance, elle butait encore sur certaines particularités de la langue commune, et n'était pas sûre si les termes d'"homme-lézards" ou d'"humanoïdes" était insultant pour les premiers concernés. Ayant échoué à trouver un terme approprié, elle décida de jouer la franchise : « Est-ce que ta tяibu désiяe яetяouveя cet équilibяe ? Comment pouvons-nous vous y aideя ? »

écrit par: Sahadeva Samedi 13 Octobre 2018 à 21h28
Sahadeva contemplait l'Opale qui se consumait au loin. Maintenant que l'excitation du combat était retombée, que Vieltal et Hermine paraissaient hors de danger et que leurs relations avec Braz’ah As’Hyars avaient pris une excellente tournure, le Maquar prit le temps de réfléchir sur les derniers événements et sur ce que leur réservait la suite de leur voyage.

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il était perplexe. D'abord, quant à l'aboleth et à sa mise à mort. Il avait conscience d'avoir mis un terme à une terrible menace, à une source de chaos considérable pour la région mais le fait de l'avoir mis à mort le mettait mal à l'aise car cela allait à l'encontre des principes fondamentaux de l'Adama. Bien sûr, il n'avait probablement pas porté le coup fatal ; bien sûr, il n'y avait probablement aucune autre manière de régler leur problème, au vu de leurs compétences respectives... Mais, malgré tout, c'était lui qui avait lancé les hostilités et, quelque part, il était responsable du décès d'un être vivant. Quelques rides de crispation se formèrent sur son front tandis que ces sombres pensées tourmentaient son esprit.

Le guerrier d'Estagund entendit ensuite Hermine évoquer les coffret qu'ils venaient de récupérer. C'était là un autre sujet d'inquiétude, suscitant en lui un dilemme insoluble.


¤ Faut-il ouvrir ces maudits coffres? On s'est engagé à les ramener indemnes et les ouvrir serait trahir un engagement... mais, d'un autre côté, qu'est-ce qu'ils peuvent bien contenir? Les remettre au clergé d'un culte dédié au Chaos n'est-il pas un grand risque? S'assurer de leur contenu permettrait sans doute de prendre la meilleure décision... mais ne pas les remettre à leur destinataire équivaudrait à ne pas respecter le contrat que j'ai signé. Par tous les dieux, qu'en aurait pensé Yudhisthira? ¤

Le souvenir de l'un de ces maîtres en Estagund éveilla en lui un léger sentiment de nostalgie et de mal du pays. Tandis qu'Hermine entamait une conversation avec Braz’ah As’Hyars, le Maquar restait silencieux, observant aussi silencieusement que pensivement le paysage qui défilait devant ses yeux.

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Mercredi 17 Octobre 2018 à 02h36
L'attitude du barde avait changé. Renfrogner sur le même, il n'avait pratiquement pas dit un mot depuis les retrouvailles avec Braz’ah As’Hyars Il s'était contenté de le présenter à Hermine et de lui offrir ses condoléances pour ses confrères décédés. Il avait ensuite travaillé à sortir les coffres du navire et transporté Hermine jusqu'à ce qu'elle reprenne conscience.

Ils suivaient désormais Braz’ah As’Hyars à travers les marais. Dans un long silence ou tous semblaient se demander qui allait briser le voile, Vieltal parla d'une voix plus grave qu'à l'habitude.


- Il m'a dit quelque chose...

En sueur, le barde essuya son front du revers de la main. Il ne se soucia même pas de replacer une mèche de ses cheveux qui lui barrait le visage. Il avait l'air dans un sale état. Et pourtant, il se jouait en lui bien plus qu'il n'y paraissait encore. Constatant qu'ils étaient tous tournés vers lui et qu'il ne pouvait plus reculer, le barde poursuivit lentement :

- L'aboleth, j'ai tenté de lui soutirer de l'information... C'est d'ailleurs pourquoi je n'ai pas déclenché les hostilités...

Il trouva le regarde de Sahadeva pour se déculpabiliser de son inertie alors que le Maquar s'apprêtait à tirer. Soupirant, le skald reprit :

- Il m'a dit de rejoindre ce que je crois être une organisation... Les Celliers et Plombiers. Il m'a aussi parlé de l'effondrement du temple, quand les évènements commenceront. Parlait-il du temple d'Umberlee à Eauprofonde? J'aurais surement pu lui en soutirer davantage... Il en savait tellement...

Dans cette dernière phrase se mêlait des émotions contradictoires. La peur, le dédain et l'admiration vibrait dans la voix du barde alors qu'il parlait de la créature mythique qu'ils avaient occis plutôt. Il avait livré sa carte cachée, c'était la bonne chose à faire dans les circonstances. Ces compagnons étaient d'honnête gens qui se battaient pour le bien. Il leur devait bien cette franchise, qu'aurait-il eu à gagner à le leur cacher? Et pourtant, il y avait songé... La connaissance est une ressource certes inestimable mais également dangereuse. Elle peut se révéler salvatrice tout comme elle peut se retourner contre nous. Tout est une question de dosage et surtout, de savoir dans quelles oreilles la susurrer. Pourtant, dans le silence, elle reste la perle cachée dans l’huître, sans valeur apparente.

écrit par: Atlas Mercredi 17 Octobre 2018 à 09h00
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- Hermine, les miens veulent d’abord survivre. Il faut plus d’efforts des humains pour que la confiance revienne, une reconnaissance que ce marais est le nôtre par exemple et la fin de la chasse. J’ai surveillé longtemps un homme du Fort et son loup. Chacun de nous le tuera à sa prochaine incursion, il se serait emparé d’oeufs. En absence de preuves nous n’attaquerons pas le Fort, nous ne sommes pas des ‘aventuriers’, mais nous le remettre serait déjà un bon signe. La sorcellerie de ces coffrets ne nous intéresse pas.

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Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.


Le mépris pour le terme ‘aventuriers’, en parfait écho de l’acte irréfléchi qui avait mis fin à la paix dans le marais, était perceptible par tous. Il suivait un logique tribale évidente, relayant les richesses à l’accessoire, considérant la survie comme un but en lui-même.
Pour Vieltal et Sahadeva, l’identité de l’homme au loup ne faisait aucun doute, il devait s’agir d’Erik, le second homme capable de les mener au travers du marais. Tous deux pouvaient se faire une idée de la manière dont se serait passé leur entreprise s’ils l’avaient préféré à Florian dans la Taverne de Dame Chance. Hermine l’avait rencontré plusieurs fois et savait qu’il organisait des chasses –sans en préciser la nature- dans les marais. C’était un homme foncièrement mauvais, le paladin qui les avait accompagné un court moment aurait pu le leur dire mais il avait préféré risquer les fers en s’attaquant à un marchand esclavagiste.

Etait-il acceptable de leur remettre cet homme quand sa mise à mort faisait si peu de doute ? Ne la méritait-il pas s’il avait pris possession d’oeufs hommes-lézards ? Sahadeva se trouvait confronté à des questions morales complexes sous l’éclairage de l’Adama puisque même la mort d’une créature aussi terrifiante et potentiellement destructrice d’un aboleth lui posait question.

Vieltal choisit ce moment pour partager le sombre secret qu’il avait obtenu du monstre et qui plaçait l’ensemble de leur quête dans un éclairage nouveau, soulignant ce qui pourrait passer alors pour des évidences. L’aboleth connaissait les coffrets, souhaitait par-dessus tout qu’ils arrivent à destination, qu’un temple s’effondre sur des actions liées à une organisation obscure –probablement dans les profondeurs d’Eauprofonde selon leur nom.
Les évidences s’arrêtaient là mais constituaient un pas en avant prodigieux dans leur compréhension de la situation. Etait-ce suffisant pour camoufler le trouble du barde ?

Florian fut surpris à plus d’une reprise quand Braz’ah As’Hyars le fit passer par des passages qui lui semblaient impraticables pour sa barge. S’il connaissait remarquablement le marais, il était encore bien loin du talent de l’Homme-Lézard auquel il faisait montre d’une confiance aveugle.


- Nous y sommes presque. Ne tenez aucune arme en main. Je traduirai quand ils parleront. Certains vous comprendront soyez prudents.

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Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.


Et heureusement pour Vieltal et Hermine qui voyait leur peau pâlir à vue d’oeil et les veines se dessiner de plus en plus.

écrit par: Hermine Jeudi 18 Octobre 2018 à 10h34
Horrifiée, Hermine regarda Braz’ah As’Hyars qui avait terminé de parler. Elle n'avait pas tout de suite saisi la portée de ses dires ; maintenant, elle imaginait ce qui s'était passé quasiment sous ses yeux depuis qu'elle résidait au Fort : Érik, se glissant subrepticement dans une couveuse du village d'hommes-lézards avec un sourire mauvais. Un club d'horribles « gourmets », le visage dans l'ombre, la bouche bien trop grande et la bave aux lèvres, déguster des plats impies. Des parents éplorés, pleurant la disparition de leurs enfants ...
L'esprit de la jeune femme en imaginait peut-être trop ; néanmoins, son cœur se serra et elle eut le souffle court. Rapidement, elle dut s'agenouiller sur le bord de la barge et, de ses mains, aspergea son visage d'eau, tandis que Biscotte, perchée dans sa capuche, poussait de petits cris inquiets. Cela allégea quelque peu sa nausée, mais le mal qui lui empoisonnait les veines n'arrangeait rien.

Lorsque Vieltal s'exprima, elle se tourna vers lui pour l'écouter, l'eau ruisselant sur ses joues. Il parlait d'une voix qu'elle ne lui connaissait pas, emprunte de regrets et de sentiments ... plus étranges, qu'elle ne sut interpréter sur le moment. Le souffle difficile, elle ne put que s'assoir tout à coté du barde, sa main serrant le bras de son ami, afin de lui manifester de manière muette, son soutien. C'était là, pour l'instant, tout ce qu'elle pouvait faire ...

Après un moment, Hermine reprit ses esprits. Lentement, elle sortit une plume et un parchemin de son étui, qu'elle déploya sur ses genoux avant de se mettre à griffonner lentement, faisant des pauses régulières, visiblement en proie à d'intenses réflexions. Au fur et à mesure qu'elle posait les mots sur le papier, Biscotte blottie dans son giron, elle devenait visiblement plus calme. Qui l'observait pouvait constater un mélange étrange : tandis que son corps s'affaiblissait, son esprit se concentrait. Sa volonté semblait progressivement devenir plus forte, comme si elle la matérialisait par écrit. Cela lui prit de longues minutes, pendant lesquelles la barge progressait avec aisance à travers les méandres du marais.

Lorsqu'elle eut terminé, elle leva les yeux vers ses compagnons de voyage, mais il était cependant trop tard : ils arrivaient au village des hommes-lézards.
Avec un regard amical envers Vieltal qui avait éventuellement pu l'observer par dessus son épaule, Hermine se releva péniblement et rangea son matériel d'écriture. Suivant le conseil de leur guide, elle resta ainsi : vêtue de sa tunique de mailles, mais conservant son bouclier dans le dos et, surtout, son épée dans son fourreau.

Le parchemin, lui, était enroulé dans son étui, marqué de larmes et de quelques ratures. Il devrait encore attendre avant de dévoiler ses idées ...


PARCHEMIN

Braz'ah As'Hyars n'est pas 100% sûr que l'homme au loup a volé des œufs.
Il apparait donc nécessaire de :
Җ 0) Vérifier que c'est bien d'Erik dont on parle
Җ 1) Vérifier qu'il vole bien des œufs

Ensuite, même si je me suis enflammée à l'idée que des humains mangent ces œufs, pour l'instant, on n'en sait rien. Il faudrait donc enquêter sur le destin de ces œufs.
J'entrevois trois hypothèses principales ; de mon point de vue, toutes nécessitent de mettre un terme à cette activité :
Җ 2.a) Ils sont destinées à être mangés, ou collectionnés en tant qu'œufs. Je n'entrerai pas dans le débat « est-ce qu'un œuf d'homme-lézard est déjà vivant ? » : ce qui compte sur ce coup-là, c'est la perception qu'on ont les hommes-lézards ; et pour eux, leurs œufs ont clairement une importance vitale.
Җ 2.b) Les œufs dérobés sont destinés à éclore, et l'avenir des bébés n'est pas heureux. Les possibilités qui entrent dans cette catégorie sont nombreuses : les enfants peuvent être destinés à l'esclavage, la prostitution, à des arènes de gladiateurs, ... Qui sait ce qu'un esprit malade peut inventer ?
Җ 2.c) Le voleur, bien que maléfique lui-même, peut agir pour le compte de quelqu'un de « bien » intentionné (notez les guillemets). Par exemple, ce client peut essayer d'améliorer la vie et de « civiliser » un groupe d'enfants-lézards, peut-être dans l'espoir que la prochaine génération s'entende mieux avec les humains. On entre là dans une zone très floue et grise niveau moralité. On va être bien emmerdé si c'est cette hypothèse qui se vérifie ; aussi, personnellement, je me raccrocherais à ces faits basiques : un enfant devrait être éduqué par ses parents, et personne n'est vraiment dans son droit lorsqu'il essaye d'influencer le destin d'êtres intelligents sans que ceux-ci ne puissent décider par eux-mêmes (les enfants rentrent dans cette catégorie, de même que les êtres charmés, alcoolisés, etc).

Bref.
Cette dernière hypothèse introduit le prochain point que je voulais aborder : le voleur d'œufs n'agit certainement pas pour son propre compte. Même si on le met hors d'état de nuire, la personne ou l'organisation qui « paye » les œufs restera capable d'agir, ne serait-ce qu'en embauchant quelqu'un d'autre.
Җ 3) Avant de nous occuper du voleur, il faut donc enquêter sur le réseau qui se cache derrière lui, dans l'ombre. Cerner les êtres qui le composent ainsi que les motivations qui les animent.

Alors seulement nous pourrons élaborer un vrai plan d'action.
En ce qui me concerne, j'estime qu'agir est absolument nécessaire, car je ne peux pas rester inactive devant cette situation écœurante. La question est : jusqu'où voudrez-vous vous salir les mains ?
Trois options :
Җ 4.a) On « livre les coupables à la justice » de Fort la Dague. Je suis dubitative devant cette hypothèse : il nous faudra récolter des preuves, ce sera long et difficile, et nous manquons de temps. Et pour quel résultat au final ? Vous avez déjà été témoins que l'autorité du coin n'était pas à fond préoccupée par le Bien, puisqu'elle laisse agir un esclavagiste notoire en toute impunité. De plus, depuis des années, les humains ne semblent pas avoir vraiment essayé d'améliorer leurs relations avec les hommes-lézards. Enfin, même si la justice humaine punissait les voleurs d'œufs, ça se terminerait probablement en exécution capitale. À vérifier.
Җ 4.b) On « livre les coupables à la justice » des Hommes-Lézards. Personnellement, hormis le fait que montrer aux hommes-lézards que les humains peuvent punir les leurs pour protéger les intérêts des hommes-lézards, je ne vois aucune vraie différence avec l'hypothèse précédente (4.a). Cependant, au moins, premièrement, les hommes-lézards risquent de faire preuve de davantage de bon sens concernant les éléments de preuve ; deuxièmement, cela nous permettra une action plus rapide ; et troisièmement, les victimes pourront rendre leur justice eux-mêmes si elles le désirent. Quelle que soit cette justice. Là aussi, il m'apparait nécessaire de nous assurer de leur ... « système légal ».
Җ 4.c) On rend justice nous-mêmes. Cette idée ne me séduit que peu, mais de la même manière que si je n'avais pas porté le coup fatal à ce monstre aquatique, il aurait fait encore plus de mal à la région, avoir recours à la violence risque d'être un mal nécessaire. Si, à ce stade, je suis convaincue de la malignité des coupables, je suis prête à faire ... ce qui est nécessaire. Pas pour la Justice, pas pour un concept abstrait, mais pour protéger des innocents incapables de se défendre seuls.

Un guerrier doit savoir retenir son bras, mais s'il ne frappe pas quand cela est nécessaire, qui le fera ?


écrit par: Sahadeva Vendredi 19 Octobre 2018 à 21h15
Les propos de Vieltal puis ceux de Braz’ah As’Hyars tirèrent le Maquar de son introspection.

Les révélations du barde avaient quelque chose d'inquiétant : si l'aboleth disposait de soutiens, ses alliés tenteraient probablement de récupérer les coffrets transportés dans la cale de l'Opale... à moins que leur organisation ne se disloque suite à l'élimination de la créature. Tout était possible et Sahadeva regrettait de ne pas en savoir plus sur la région et les différentes factions qui y étaient actives. Quelle ironie qu'un étranger à peine débarqué d'un navire tout droit venu de Portcalim ait été embarqué dans une telle intrigue! Le guerrier d'Estagund hocha légèrement la tête, l'air grave, signifiant par là qu'il avait pris bonne note des informations que Vieltal leur avait fournies.

Les déclaration de l'homme-lézard avaient suscité une certaine répulsion en lui, un dégoût pour sa propre espèce. Cet Erik ne lui avait pas inspiré confiance et on leur avait immédiatement conseillé de suivre Florian plutôt que lui mais le Maquar n'imaginait pas qu'il trempe dans une affaire aussi sinistre : voler les petits d'autres personnes, voilà un crime contraire à la morale la plus élémentaire, voilà qui pouvait compromettre la paix et la stabilité dans une région pourtant déjà peu avenante.


¤ Quelle cruauté et quelle insolence! ¤

Sahadeva savait toutefois que les hommes-lézards exécuteraient probablement Erik s'ils parvenaient à le leur remettre, ce qui contrevenait à ses valeurs morales. Les autorités du Fort, si elles étaient prévenues, ne prendraient sans doute aucune mesure contre ce sinistre personnage : même si elles faisaient preuve de compassion pour les hommes-lézards, ce qui était loin d'être certain, il faudrait encore prouver le vol et la culpabilité de l'accusé... Le guerrier imaginait mal les hommes-lézards venir témoigner dans un tribunal. Restait enfin la possibilité de faire justice soi-même mais cette solution n'était pas sans risque et pourrait mécontenter tout le monde. Sahadeva décida de prendre le temps de réfléchir à tout cela et répondit simplement :

- Ce criminel doit être puni. Si nous en avons l'occasion, nous veillerons à ce que justice soit faite.

Ils arrivèrent ensuite au terme de leur voyage. Vieltal et Hermine semblaient à nouveau très faibles et le temps pressait. Sahadeva écouta attentivement les prescriptions de leur guide et se contenta de déclarer :

- Nous suivrons tes instructions. Merci encore pour ton aide.

écrit par: Atlas Lundi 22 Octobre 2018 à 14h17
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Braz’ah As’Hyars hocha la tête, faisant signe à Florian de suivre un chemin d’eau plus claire au milieu de la végétation. Parler de village aurait été une erreur, il n’en était absolument pas question. Sans doute disposaient-ils de constructions, de limites clairement définies que ce soit pour l’intérêt tactique de la défense, de la protection de leurs enfants ou le dessin d’un territoire indiscutable mais c’était avant que les inondations ne transforment tout.

De l’ouest, la voie d’eau tourna droit vers le Nord, dans la direction générale du Fort, s’élargissant en un petit lac sombre. A leur droite, quelques arbres malades se dressaient, tortueux, devant une série de troncs couchés abattus par le temps ou les occupants des lieux. Après un rétrécissement, le lac reprenait forme et, au bout de celui-ci une petite plage surmontée fermée par une tanière de branches, d’algues et de végétation diverses l’intégrant si bien dans le paysage qu’il était totalement impossible d’en estimer le volume intérieur –ni même de le voir en l’approchant par un autre côté. D’après leurs souvenirs de navigation de la veille, et les informations sur le campement de la Griffe Blanche, ils avaient été plus de deux fois plus vite.


- Nous y sommes.

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Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.


Dans l’entrée, difficile à percevoir, mais certainement d’un bon vingt mètres de large, se dressait un Homme-lézard moins musculeux que leur guide mais à l’apparence autrement plus féroce et belliqueuse. Sahadeva reconnut sans peine le guerrier qu’il avait affronté et gardé en vie envers et contre tout ... avant de l’avoir convaincu de parler. Il leur fallut s’approcher encore pour en être surs mais ils repérèrent chacun à leur tour qu’il était accompagné d’un crocodile au moins aussi puissant que lui.
Un corbeau croassa bruyamment, attirant l’attention des aventuriers une fraction de seconde suffisante pour qu’ils se retrouvent entourés de neuf humanoïdes menaçant équipés de javelots.




Hermine reconnut le mot « manger » pour peu que la ressemblance entre leur langue et le draconique permette de faire un tel lien ici encore. Trois corbeaux de plus apparurent, tournoyant autour de la barque en criant, comme s’ils se félicitaient déjà du goût des intrus.



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Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.


Une créature plus petite que Throzok se glissa de derrière son dos. Tout son corps, de sa tête à sa queue, était plus allongé et mince. Sur la tête, il portait une parure de plumes noires et grises, ses yeux brillant d’une lueur de cuivre. Il tenait à la main un bâton tortueux terminé par un nouvel ensemble de plumes de la même couleur et, autour de la taille, un pagne. Rien de plus.

- Voici donc les assassins des Griffes Blanches ? –leur lança-t-il dans un Commun parfait.

écrit par: Hermine Lundi 22 Octobre 2018 à 18h13
Bouche bée de découvrir le spectacle qui s'offrait à elle, Hermine prit du retard pour sauter de la barge. Au delà de la nouveauté que présentait le cœur du territoire des Griffes Blanches, plusieurs détails de cet habitat primitif lui firent revenir l'espace d'un instant, tels des déclencheurs d'une mémoire oubliée, le souvenir de sa propre jeunesse au sein de sa propre tribu "barbare", les Nomades du Loup. Mais elle n'était pas chez elle, et la jeune femme se ressaisit bien vite, et sauta souplement sur la terre ferme.

Alors qu'ils étaient accueillis plus ou moins manu-militari par les humanoïdes, la guerrière ne fit montre d'aucune agressivité mais resta néanmoins ferme, campée sur ses pieds, scrutant gens et lieux. Elle savait que la tribu comptait une trentaine d'adultes, plus les jeunes, mais seule une douzaine les entourait ... même en déduisant les quatre cadavres de l'épave, et un certain nombre sûrement restés garder les jeunes à l'intérieur d'une des huttes, le compte n'y était pas. Soit la tribu avait récemment subi de lourdes pertes, soit une partie était en expédition à l'extérieur, soit d'autres devaient encore se cacher, les épiant, prêts à surgir en renfort. Ce n'était vraiment pas le moment de déclencher des hostilités ... ce qui n'était, de toute manière, pas l'intention des aventuriers. Du moins, si on leur en laissait le temps.

Hermine avait tant à dire à ces gens ! La peine qu'elle ressentait à la pensée de tout ce qu'ils avaient du traverser, son respect pour les quatre guerriers dont le trépas leur avait en partie permis de sortir victorieux de leur dernier et terrible combat, son admiration envers ceux qui avaient été capables de mettre en fuite les rats-garous, sa gratitude envers le fait qu'ils avaient évité de s'en prendre dans la foulée à un Fort pourtant affaibli, ... Mais il y avait un temps pour tout. Vieltal, Sahadeva et elle n'étaient pas entouré d'amis ici : ils devaient faire attention aux mots qu'ils allaient employer.

Lorsque Chirnikki, le chef des hommes-lézards, ou plus probablement leur chaman, s'adressa à eux en langue commune, Hermine ne put cependant s'empêcher de répondre. En guerrière aguerrie, elle devait malheureusement s'attendre à devoir gérer les suites de la mort qu'elle devait parfois dispenser. Le mieux était de rester fidèle à ses principes :


- Nous nous sommes défendus. En en épaяgnant autant que nous avons pu ... De son interlocuteur, son regard passa temporairement au guerrier féroce. Elle le salua en hochant brièvement la tête : « ... »

Lorsqu'elle-même avait écouté l'échange entre Braz’ah et Throzok, Hermine avait rapidement évalué les risques et bénéfices de s'exprimer en commun ou en draconien. Chirnikki lui avait évité d'avoir à choisir, lui permettant de ne pas avoir à dévoiler tout de suite qu'elle comprenait plutôt bien leur langue, sans passer pour autant pour une dissimulatrice. Cependant, elle avait tenu à prononcer correctement le nom de son interlocuteur, en signe de respect. Il semblait que lui-même ne ressentit pas de gratitude particulière envers les aventuriers qui avaient épargné sa vie -mais ça n'était pas pour autant une raison pour brûler les ponts et perdre une occasion de tendre la main à qui elle pouvait ...

- Depuis un ceяtain temps, de nombяeux toяts s'abattent suя votяe tяibu. Son ton restait grave et conçis, mais franc et sans aggressivité. « Nous sommes de passage, mais ... si nous le pouvons, nous vous aideяons à les яedresseя. »

À ces mots, la jeune femme s'écarta de devant leur embarcation, afin de dévoiler aux hommes-lézards assemblés ce qu'elle contenait : les quatres membres de leur tribu, tombés au combat contre le monstre aquatique, et reposant maintenant côte à côte.
Il y avait beaucoup à dire, mais elle-même s'abstint de continuer. Le spectacle parlait pour elle : ils avaient assez de respect pour avoir ramené leurs morts pour leur permettre de les manger, comme leurs coutumes semblaient le demander. L'état de maladie avancé des hommes-lézards ne laissait aucun doute sur le fait qu'ils n'avaient pas été tués par les quatre humains. Mais de même, ils n'auraient pas pu récupérer les dépouilles si ils n'avaient pas débarrassé la région de leur véritable assassin ...

Hermine ne voulait pas commettre de maladresse, en ayant l'air par exemple de faire l'importante et d'amenuiser la valeur de ceux qui étaient tombés. Et puis, même si elle n'avait pour l'instant pas l'intention de pleurnicher en demandant de l'aide, parler lui était de plus en plus difficile ...

De sa main libre, elle se massa péniblement la gorge. Son cou portait, bien visibles, les marques de la malédiction laissée par l'aboleth ...

écrit par: Sahadeva Mardi 23 Octobre 2018 à 21h33
Le Maquar avait docilement suivi Braz’ah As’Hyars, se conformant en tous points aux recommandations de leur guide. Il savait que le moment était important : si la tribu refusait de les aider, ils risquaient la mort qu'elle leur soit infligée par les hommes-lézards ou par leur incapacité à guérir les blessures d'Hermine et de Vieltal.

L'homme-lézard au bâton et à la parure de plumes semblait être le chef de la tribu, peut-être aussi le chamane capable de prodiguer les soins dont ses compagnons avaient tant besoin. Son accueil fut loin d'être chaleureux. Hermine prit la parole en première, son discours était courtois et conciliant mais fort bref, son état ne lui permettait pas d'en dire beaucoup plus.

Sahadeva n'était pas un grand orateur. A son arrivée à Eauprofonde, il avait systématiquement laissé Celestia et surtout son ancienne employeuse, Azru'ael, prendre la parole à sa place, estimant qu'elles avaient plus d'éloquence que lui et une meilleure connaissance de la situation. Mais, à présent, il sentait qu'il était de son devoir de parler avec son cœur, en tant que membre le plus ancien et le plus valide de l'expédition.


¤ Espérons que ma franchise ait les mêmes résultats sur lui que sur Braz'ah. ¤

Il s'inclina légèrement devant l'homme-lézard au bâton. Puis, improvisant en grande partie tout en mobilisant quelques techniques oratoires que lui avait enseignées Yudhishthira, il prit à son tour la parole :

- Merci de nous avoir accueillis parmi vous, c'est un geste sage et bon. Comme ma compagne vous l'a dit, nous ne sommes pas des assassins. Nous avons croisé Braz’ah As’Hyars, il y a quelques jours, et nous lui avions expliqué que nous cherchions l'épave du navire qui s'est échoué près d'ici. Nous ne voulons aucun mal aux hommes-lézards, ni à personne d'autre d'ailleurs : mes croyances religieuses m'incitent à épargner les vies, à tout prix.

Il marqua une courte pause et poursuivit :

- Les guerriers de votre tribu se sont approchés furtivement, de manière menaçante, de notre campement, armes à la main, croyant sans doute nous surprendre pendant notre sommeil. J'ai cru bien faire en bondissant de ma couche en criant pour les effrayer. J'ai espéré qu'ils fuient, face à une résistance inattendue, mais ces guerriers étaient braves et ont lutté. Nous avons sauvé celui qui pouvait l'être et l'avons libéré mais il était trop tard pour les autres. Nous nous sommes défendus et je suis sincèrement désolé que ces guerriers soient morts, il n'était pas dans notre intention de tuer qui que ce soit.

Le guerrier d'Estagund marqua une nouvelle pause avant d'ajouter :

- Comme ma compagne vous l'a dit, nous ne voulons préserver un certain équilibre dans la région, c'est ce qui nous a amené près de l'épave et c'est ce qui nous a incité à éliminer la créature malfaisante qui s'y trouvait... et qui avait tué bien d'autres de vos guerriers. Elle ne menacera votre territoire...

Il s'arrêta là, n'osant pas aller plus loin pour le moment.

écrit par: Atlas Mercredi 24 Octobre 2018 à 11h00
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Le guerrier survivant grognait, sa respiration se faisait plus rapide et ses muscles se contractaient de rage tandis qu’Hermine avait répondu à la provocation du Shaman. L’enchainement de Sahadeva, décrivant l’attaque dont il avait été l’instigateur, ne fit que renforcer sa rage. S’il n’avait été si proche du vieil homme-lézard, il aurait bondi sur l’un ou l’autre, ça ne faisait aucun doute. Braz’ le comprit bien avant les aventuriers, reconnaissant les signes de son peuple avant qu’ils soient visibles par des étrangers.
Une analyse objective des explications aurait pu conclure que le vrai responsable de la mort de l’attaque nocturne était Throzok, aucunement ces humains qui avaient pris des risques inconsidérés menant à l’affrontement contre une créature beaucoup plus puissante qu’eux. Il le savait, et Chirnikki le comprit aussitôt que le Maquar expliqua la raison de leur présence.

Le crocodile ouvrit grand la gueule, en réponse à la rage à peine contenu de son maître et grogna à son tour. Sur les neuf guerriers présents, quatre assurèrent leur prise sur leur javelot, prêts à les lancer si la situation dégénérait.
Le souvenir d’Hermine de la composition de la tribu était juste. Même en considérant d’autres guetteurs, la moitié des adultes se cachaient encore, susceptibles d’apporter un renfort pour peu qu’il soit nécessaire. Sans compter la participation des enfants qui, dans de nombreuses tribus, n’attendaient pas que l’âge permette à leur bras de porter une épée pour défendre les leurs...
La tension montait au point que pendant une fraction de seconde, ils auraient tous pu penser que la présence du Shaman ne suffirait pas à les contenir.

Et le temps se figea.

Les yeux du Shaman étaient devenus blancs, laiteux comme ceux d’un aveugle -ou d’un mort- et la brume froide qui les entourait dans ce marais presque gelé s’épaissit au point que les aventuriers ne furent plus capable de voir les guerriers, il ne voyaient plus que la créature au bâton de plumes.


- Vos gestes, étrangers, ont fait de vous des assassins. Qu’importe que ce fut la peur de mourir à leur place, la volonté de vous défendre, une noble quête, l’espoir ou le désespoir. Vous avez tué et vivrez avec cette noirceur sur votre conscience. Vous vous êtes défendus ? Nos guerriers défendaient notre territoire dans lequel vous avez mangé notre poisson trop rare pour nourrir nos enfants.

Curieusement, le discours accusateur du Shaman n’en avait pas l’intonation. Ils les replaçaient dans la vision de la situation par les Hommes-Lézards. Pas pour les accabler ou les juger mais pour leur permettre de ... comprendre.

- L’équilibre de la région n’existe plus, ou le monstre qui a tué nos guerriers a participé à son retour, d’une certaine manière, en régulant notre nombre. S’il était proche de l’épave comme vous dites, il nous protégeait d’une nouvelle attaque des Rats de la mer. Les enfants s’adaptent plus vite, les guerriers ont plus de mal à s’adapter aux changements.

Le temps reprenait son cours, lentement, la brume perdait en intensité et les guerriers menaçant leur place. Le Shaman leva son bâton au ciel et les corbeaux s’envolèrent en croassant, couvrant la rage et les forçant à détourner leur regard des aventuriers.

- Vous n’aurez aucun merci pour vos actions, étrangers, nous ne vous avions rien demandé et le prix qu’il nous en a couté est trop lourd -de sa main libre, il toucha le bras de Throzok dont la colère fondit, reconnaissant de n’être ni accusé, ni diminué. Les meurtres de ses propres compagnons étaient considérés à leur juste valeur- mais il est hors de question que vous emportiez une maladie au travers de nos terres et que vous risquiez de contaminer le fruit de nos chasses.

Sans qu’ils en parlent, il l’avait compris, peut-être à l’attitude d’Hermine ou peut-être parce que peu de choses dans le marais lui était inconnues, les aventuriers ne pouvaient le savoir.

Vieltal se mit à hurler de douleur, tout son corps le brulant soudain comme s’il venait d’être plongé dans la lave, il perdit connaissance, son esprit incapable de supporter une brulure si intense, et dans un état comateux, il ne voyait que les ténèbres, et le regard rouge, encadré de tentacules d’un Aboleth.


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Florian dut rester dans la barge, et Braz’ à son côté –tant pour lui interdire d’entrer dans l’abri des hommes-lézards que pour qu’il ne soit pris pour cible. Sahadeva dut aider Hermine à se déplacer tandis qu’elle sentait le mal qui avait terrassé Vieltal s’en prendre à elle également. La maladie reprenait le dessus.

Le ‘seuil’ franchit, les aventuriers encore en état découvrirent un dôme de bois et de plantes percé çà et là pour offrir la lumière nécessaire et récupérer, par un astucieux système de gouttières végétales, l’eau qui aurait vite fait de noyer l’ensemble. Ils découvrirent les familles de la Griffe Blanche, trois anciens probablement aussi âgés que le Shaman, des femmes, des hommes et des enfants se partageant sans distinction des préparations de repas, de tapis de roseaux, d’affûtage de javelot, d’entretien de feux ne dégageant pratiquement aucune fumée, de salage de poissons. C’était une seule pièce immense, sans installation plus importante que des couchettes installées au fond.

Sur la gauche, trois crocodiles paressaient, un jeune enfant escaladant le dos du plus gros.
Sur la droite, un homme-lézard se faisait soigner une large griffure sur la cuisse, rappelant aux aventuriers la chance qu’ils avaient eu de ne croiser aucun prédateur sur leur traversée des marais. Ils y furent installés sur une natte tressée, à côté du seul cadavre retrouvé en dehors de l’épave.
De temps en temps, Vieltal ouvrait un œil, incapable de discerner ses instants de veille et de délire. Il vit, comme Hermine et Sahadeva, qu’on vidait l’Homme-Lézard de son sang et que celui-ci était mélangé à quantité d’autres liquides impossibles à identifier. Le shaman buvait chacun pour les recracher dans un large bol, psalmodiant tout du long.
Hermine s’effondra avant qu’il eut terminé. Le Maquar dut les aider à déshabiller ses amis pour que d’un kriss noir charbon, il puisse entailler le centre de la blessure des deux aventuriers et y verser précautionneusement le mélange qui remplaça le sang noir qui sortait de la plaie.

La seule vieille femme-lézard expliqua à grand renfort de gestes, que les corps des morts vidés de leur sang ne serait pas mangés comme ils l’avaient cru mais seraient placés en procession, à une lieue de là, au cœur de leur territoire de chasse. Les corps attiraient les prédateurs que les chasseurs tuaient avant qu’ils aient pu toucher leurs compagnons tombés. En ces temps de disette, les carnivores des marais se faisaient charognards.

Une heure était passée quand Vieltal et Hermine se réveillèrent, torses nus, guéris.


écrit par: Hermine Jeudi 25 Octobre 2018 à 07h09
Lentement, précautionneusement, elle ouvrit les paupières. Elle resta ainsi quelques instants, immobile, regardant ce plafond qui laissait filtrer une lumière verte -peu à peu, elle reconnut un tressage de branches, de roseaux et d'ajoncs. Pendant ce temps, elle écoutait ces bruits étranges ; d'abord à la lisière de sa conscience, elle les entendait maintenant clairement, même si elle n'en comprenait pas exactement la provenance : bruits de travaux domestiques, paroles dont elle ne comprenait le sens que par bribes et, de temps en temps, ce raclement sourd ...

Elle se redressa, échevelée. Après avoir considéré l'intérieur de la hutte brièvement, et presque passivement (
¤ Ah, le raclement était produit par la queue de ce ... crocodile !? D'accooord ... ¤), s'être assurée que Vieltal, allongé non loin d'elle, était sain et sauf, et avoir caressé gentiment Biscotte, rassurée de savoir son amie vivante, elle prit quelques instants pour s'examiner elle-même. Une incision avait été pratiquée sous son sein gauche, près de son cœur, au milieu de la contusion provoquée par le coup de tentacule qu'elle avait reçu. Cautérisée avec des herbes médicinales, cette chirurgie artisanale laisserait peut-être une cicatrice. Peu lui importait : dans sa culture, les cicatrices étaient autant une marque d'honneur qu'un souvenir ou une leçon ; les circonstances actuelles étaient dignes de laisser leur marque sur son corps.

Elle laissa échapper un croassement : sa gorge était sèche. Pour une fois, elle se ferait bien un petit casse-croûte. Elle avisa son havresac, parvenu non loin de sa paillasse on ne savait trop comment (peut-être une attention de Sahadeva ?), et en sortit une bouteille de vin qu'elle avait acheté au Gué de la Dague avant d'en partir. En faisant sauter le bouchon, elle en but quelques gorgées au goulot, avant de se rendre compte que certaines vieilles humanoïdes la regardaient avec un intérêt teinté de méfiance. Par gestes, elle leur proposa la bouteille.

Toujours avec des gestes lents et précautionneux, car elle était encore un peu comateuse, elle se remit à fouiller dans son sac pour en tirer quelques graines et morceaux de lard. Sans conviction, elle engloutit une poignée d'amandes, davantage pour réveiller ses muscles que pour satisfaire une fringale, tout en regardant le crocodile -qui la regardait aussi.


hrp.gif Hermine lance Communication avec les animaux.

- [crocodile] 'Lut, machonna-t'elle à l'adresse du saurien. « Cha va, la vie ? »

Vaguement surpris, l'intéressé lui répondit par l'affirmative, avec la lenteur, la concision et la puissance contenue qui caractérisait son espèce, tout en l'avertissant de ne pas faire de mal aux enfants, qui étaient sous sa protection.

- [crocodile] 'T'inquiète, ch'est pas mon intention ... Elle déglutit, avant de lancer un morceau de lard dans la gueule de l'animal.

Les enfants ... Les mots de Braz’ah As’Hyars sur les vols d'œufs d'hommes-lézards lui revinrent en mémoire.
Pour la troisième fois, la jeune femme fouilla dans son sac, pour en sortir son vieux jeu de Talis. Se redressant, elle proposa une seconde fois aux humanoïdes présents dans la hutte de partager ce qu'elle avait, en poussant doucement vers eux ses rations de voyage. Il y avait de quoi nourrir une personne pendant deux jours, ce n'était donc pas suffisant pour leur faire un vrai repas, mais peut-être un goûter d'une saveur dont ils n'avaient pas l'habitude ...


- , demanda-t'elle aux petits, assise en tailleur sur sa paillasse. Elle leur proposa un jeu simple dont elle expliqua les règles en trois phrases, avec l'aide de Biscotte. Peut-être que les cartes d'atout colorées et les tours de la belette les amuseraient ? Ces enfants avaient certainement besoin de se changer les idées ... Et elle aussi.

Attendre un peu avant de quitter la hutte lui permettrait aussi de reprendre pied avec la réalité, tout en veillant sur Vieltal jusqu'à son réveil, et en étant prête à rassurer Sahadeva.


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Vieltal réveillé, les trois amis avaient eu un peu de temps pour se retrouver et décider de la prochaine action qu'ils allaient entreprendre. Leurs options étaient nombreuses, à commencer par examiner les coffrets maudits qu'ils avaient récupérés dans La Conque d'Opale. Convaincue que les petits actes d'altruisme avaient autant de valeur que les grands hauts faits héroïques, et que les troubles qui agitaient la région ne pouvaient se régler d'un seul coup, Hermine était d'avis que leur prochaine destination devait être le Gué de la Dague. En effet, le vol de leurs œufs attisait les tensions entre la tribu des Griffes Blanches et le village fortifié. Malgré la pondération dont semblaient faire preuve Chirnikki et Braz’ah As’Hyars, ce chaudron risquait bien de bouillir et la situation de dégénérer si les personne n'agissait. Peut-être même que les actes présumés d'Erik n'étaient qu'une énième facette de la machination visant à déstabiliser la Côte des Épées ?

Aussi, l'aventurière alla trouver le chaman et le guetteur. Si ceux-ci étaient accompagnés d'autres membres de leur tribu, même d'éléments inamicaux comme Throzok, Hermine ferait avec. Ce qu'elle allait dire serait probablement aussi soutenu par ses compagnons.

Devant les deux hommes-lézards, elle garda la tête haute et le regard franc ... mais posa quelques instant son genou à terre. Elle s'exprima en commun ou dans la langue de leurs hôtes ou encore dans les deux dialectes à la fois, suivant ce qui était le plus approprié à son auditoire :


- Chirnikki. Toi et les tiens m'avez encoяe sauvée. Meяci. Je ne l'oublieяai pas. Elle se releva, se campant sur ses pieds et, fermant le poing, pointa fermement son pouce vers sa poitrine. « Je vis. Je combats. Il m'aяяive de tueя. Je ne suis qu'une femme, je ne changeяai pas le passé, je n'effaceяai pas les douleuяs. Mais tant que je яespiяeяai, j'essaieяai d'amélioяeя la situation. »

Un bref instant, Hermine détourna les yeux. À ses pieds, dans la boue, puis vers la hutte dans laquelle elle avait côtoyé les petits hommes lézards et une partie de leur famille. Rapidement cependant, elle replongea le regard dans celui de ses interlocuteurs. Dans ses yeux, ils pouvaient lire la force de sa volonté.

- Braz’ah As’Hyars nous a paяlé de ce qui aяяive à vos enfants. Je l'ignoяais, mais je ne le tolèяeяai pas. Je feяai ce qui est nécessaiяe.
Яetяouvez-moi au pяemieя quaяtieя, dans la claiяièяe à l'Ouest du Gué de la Dague. C'est un teяяitoiяe neutяe. J'y amèneяai le coupable, et des humains de bonne foi. Elle se tourna vers le guetteur : « Peux-tu nous guideя, pouя nous peяmettяe d'atteindяe le Foяt au plus vite ? Et tu pouяяas aussi jugeя de nos actes. »

La date, le jour de la demie-lune montante, laissait à Hermine juste le temps de retourner au Gué de la Dague et de tenter de démêler cette affaire. Le délai était tendu, cependant : elle n'ignorait pas que ses deux amis étaient pressés par le temps, et elle ne voulait pas leur en faire perdre trop. Si nécessaire, elle était prête à se séparer d'eux temporairement, pour les retrouver plus tard, à Eauprofonde, une fois les tensions entre humains et hommes-lézards apaisées ... temporairement.

écrit par: Sahadeva Vendredi 26 Octobre 2018 à 15h17
Pendant l'heure qui s'était écoulée, Sahadeva avait beaucoup repensé aux récents événements et en avait conclu que les hommes-lézards avaient une vision totalement différente de la sienne : lorsqu'il avait été qualifié à nouveau d'assassin, sa longue plaidoirie n'ayant eu aucun effet sur l'homme-lézard au bâton, le Maquar s'était senti insulté et incompris. Il avait été tenté de poursuivre le débat, expliquant qu'un assassin préméditait un homicide, ce qui n'était aucunement leur cas mais aurait pu s'appliquer aux guerriers de sa tribu, attaquant en pleine nuit des voyageurs endormis. Mais l'heure n'était pas aux débats de casuistiques comme le lui avait bientôt rappelé l'état de santé inquiétant de Veiltal et le guerrier avait gardé le silence.

¤ Les voies de l'Adama sont si complexes... Tant de peuples, tant de croyance, tant de perturbations possibles pour l’Équilibre de l'univers...¤

Il avait ensuite attendu, angoissé, le réveil de ses compagnons, espérant que les soins quelques peu étranges prodigués par les hommes-lézards aient les effets escomptés. Les voyant à l'oeuvre, il se réjouit de ne pas avoir été blessé lors de leur affrontement avec l'aboleth.

Finalement, Hermine et Vieltal avaient repris connaissance et semblaient aller beaucoup mieux. La première avait entamé une conversation avec des enfants hommes-lézards et paraissaient avoir pleinement récupéré. Le Maquar s'enquit donc de la santé du barde :


- Est-ce que ça va mieux? Penses-tu être en état de reprendre la route?


écrit par: Vieltal 'Vuurdan Dimanche 28 Octobre 2018 à 23h46
Le barde se releva sur ses coude rapidement, ne sachant trop ou il était. Puis, aussitôt il sentit un tiraillement sur sa poitrine, en y mettant sa main, il constata l'œuvre d'une médecine indigène particulière mais qui semblait efficace... Sa peau, bien que rougit ne semblait plus laisser transparaître ses organes. Était-il guérit? Et Hermine?

Il se retourna pour prendre état des lieux... Des enfants l'épiaient, assit sur un crocodile tout près de lui. Hermine était assise sur un second lit de fortune et prenait une lampée de ce qui semblait être du vin. La gorge sèche, le barde oublia les politesses et tendu la main pour qu'elle lui passe la bouteille après s'être elle même mouillé le gosier.

Sahadeva entra au même moment pour s'enquérir de leur état. Après avoir bu, le barde s'essuya la bouche du revers de la main.


- Je vais bien merci, que s'est-il passé? Tout était si tendu... Pourquoi nous ont-ils guérit alors? Que leur as-tu dit? Combien de temps avons-nous perdu?

Le nordique avisa son équipement, un peu confus, il regarda rapidement que tout était en ordre. Il ne se sentait pas tout à fait en état mais c'était beaucoup mieux que lorsqu'il avait rejoint le camp des Hommes-Lézard, si faible, il n'avait pas dit un mot avant de s'évanouir. Sa mémoire de la situation était pourtant juste, bien que les aventuriers croyaient avoir fait amende honorable en nettoyant la plage d'une créature millénaire au dessein malfaisant, les Hommes-Lézard n'avaient pas oublié qu'ils avaient tués...


¤ Je savais bien qu'on aurait du les tuer tous... Personne aurait pu nous le remettre sur le dos... La situation ici ne peut s'améliorer si nous en sommes les acteurs. Trop s'est joué depuis la mort de Shukak, les relations entre les Hommes-Lézard et les humains ne se rétabliront pas avec de belles paroles... Je n'y peux rien moi-même ¤

Ils avaient agit selon ce qu'ils croyaient être juste en épargnant l'un des leurs qui vivait désormais dans une rage de vengeance constante, envenimant ainsi toute tentative de rapprochement avec la tribu. Le groupe ne devait pas trainer ici, qui sait si le chef pourrait retenir longtemps les ardeurs des guerriers. Le barde reprit tout bas :

- Nous devons quitter rapidement... J'ai l'impression qu'on voudra venger la mort des leurs... Ils ont été contenu pour le moment mais ne leur donnons pas davantage d'opportunité.

Hermine avait quitté la hutte, le barde s'habilla et prit son matériel avec l'intention de la rejoindre.

écrit par: Sahadeva Mardi 30 Octobre 2018 à 17h12
Sahadeva avait rapidement constaté que son interlocuteur avait recouvré ses esprits et sa vigueur habituelle : en un mot, Vieltal semblait tout aussi guéri qu'Hermine. Le Maquar avait répondu à son interrogation :

- L'accueil qui nous était réservé ne fut pas très chaleureux mais ils semblaient craindre que votre mal ne contamine leur territoire de chasse. Toujours est-il que vous semblez guéris...

Il avait tu l'étrange rituel des hommes-lézards, ce n'était ni le moment ni le lieu d'en parler. Le barde s'était alors relevé. Le Maquar avait esquissé un geste pour l'aider mais il s'était ravisé en constant que Vieltal se débrouillait désormais parfaitement tout seul. Commentant son désir de départ, le guerrier d'Estagund ajouta :

- Oui, tu as raison : partons aussi vite que possible. Nous n'avons que trop tardé dans ce marécage et Florian nous attend déjà depuis un bon moment.

Ce disant, il l'accompagna hors de la hutte, en quête d'Hermine et de leur guide.

écrit par: Atlas Vendredi 02 Novembre 2018 à 17h25
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La compréhension par la guerrière de la situation était assez juste. L’explication de la vision des Hommes-Lézards par le Shaman avait posé les jalons nécessaires à mieux les comprendre et même si d’aucun ne prendrait de risque pour venir en aide aux aventuriers, la plupart avait compris qu’ils faisaient pour un mieux et qu’ils étaient désolé de la situation. Que ce soit partagé ou pas. Le partage de ses rations, le don de son jeu de cartes aux enfants étaient de bonnes idées en soit.
Un des enfants ouvrit des yeux ronds quand il la vit jeter son morceau de lard, il l’aurait visiblement apprécié également.

Ses deux compagnons étaient plus prudents, plus distants avec ce peuple en souffrance qui n’était probablement pas prêt à les accueillir vraiment. Les soins qu’ils avaient reçu étaient une chance énorme, il valait mieux ne pas tirer plus sur la corde et en rester là. Vieltal se sentait impuissant, Sahadeva insulté et incompris, il était temps pour eux de quitter les lieux.

Le résumé du Maquar n’avait d’ailleurs rien de rassurant : ils avaient été soignés pour éviter qu’ils ne soient un foyer de contamination, pas par altruisme ou bonté d’âme.

Chirnikki émit un sifflement étrange quand Hermine le rejoint pour lui expliquer sa volonté de poursuivre celui qui avait peut-être volé leurs oeufs. Ses yeux s’agrandirent, comme soucieux que quelqu’un d’autre ait entendu. Il n’était pas sorti de l’abri mais se tenait dans un coin, à côté de la sortie.


- Braz’ah As’Hyars parle trop, et accorde trop de confiance aux humains. La moitié de la tribu tuerait tous les humains à vue s’ils avaient le moindre doute qu’un des tiens est coupable de la disparition de nos œufs. Sa tâche est de guetter, pas de colporter le malheur. Rejoins l’autre humain et quittez les lieux au plus vite !

Quand ils se retrouvèrent tous dehors, un nuage se leva du visage de Florian qui les avait attendu sous la surveillance de guerrier peu amènes. Eux n’avaient rien vu de ce qui s’était passé à l’intérieur, leur réserve vis-à-vis des humains n’avait pas changé d’un pas. Le guetteur n’était pas fier non plus, tous n’appréciaient pas que des étrangers aient été conduits jusqu’au cœur de leur village –quand bien même ils seraient bien incapables de le retrouver sans l’aide d’un d’eux. Il acquiesça à la requête d’Hermine, Florian leur montra, d’un sourire timide, qu’il était heureux de les revoir vivants, et sans un mot de plus, ils quittèrent les lieux, retournant dans le dédale marécageux.

écrit par: Sahadeva Mercredi 07 Novembre 2018 à 09h49
Sahadeva avait salué Florian en remontant sur la barge : il lui avait ensuite signifié que tout était rentré dans l’ordre et que l’expédition pouvait regagner le Fort de la Dague. Tandis que la barge prenait le chemin du retour, le Maquar avait pris la parole d’un ton calme mais grave:

- Pendant que vous récupériez du traitement qu’ils vous ont administré, j’ai eu le temps de réfléchir sur notre expédition, sur l’aboleth et sur ces maudits coffres. Vieltal et moi avons été chargés de les ramener au clergé d’Umberlie, c’était aussi ce que voulait l’aboleth et je ne vous cache pas que cela m’inquiète beaucoup…

Un instant pensif, le natif d'Estagund prit le temps de choisir ses mots :

- Je suis assez mal à l'aise car j'ai signé un contrat, m'engageant à les ramener aux dévots de la Reine Garce. Je me suis lié par un contrat. Cependant, mon objectif était surtout d'éviter un grand chaos dans la région car les coffres semblaient liés d'une manière ou d'une autre à ces pièces maudites poussant les gens à se noyer... J'ai l'impression qu'en remettant tels quels les coffres au clergé d'Umberlie nous contribuerons aux plans de l'aboleth, ce qui ne pourrait être bon pour la stabilité d'Eauprofonde.

Il marqua une nouvelle pause avant de conclure :

- Je ne dis pas qu'il ne faut pas les leur remettre mais je pense qu'il faudrait s'assurer de leur contenu. Je n'ai aucune connaissance en matière de magie, c'est plutôt votre domaine... Pensez-vous pouvoir les ouvrir sans danger? Ou devrions-nous chercher un spécialiste plus expérimenté ?

écrit par: Hermine Lundi 12 Novembre 2018 à 14h37
Une fois le campement des humanoïdes derrière eux, Hermine était restée assise de longs moments à l'arrière de la barge. Elle inspirait, expirait, inspirait, expirait ... En cet instant, même l'air marécageux, empreint de vase, d'odeurs de décomposition et autres relents nausébabonds, lui semblait un délice qu'elle prit le temps de savourer dans ses poumons. On ne sait jamais le bonheur qu'on a jusqu'à ce qu'on l'ait perdu. Et, même si c'est difficile au début, quel plaisir de retrouver ce qu'on croyait devenu impossible à atteindre !

Les mots du Durpari la ramenèrent au présent.


- Pauvяe de toi, Sahadeva ! Tu m'as l'aiя de яegяetteя d'avoiя signé ce contяat ... , répondit-elle en le regardant, l'œil pétillant, mais pas moqueur. « Peut-êtяe auяais-tu pu laisseя quelqu'un avec moins de scяupules que toi signeя à ta place, ou te яendяe compte que l'écяit des mauvais hommes n'a aucune valeuя devant la moяale des hommes de bien, ou encoяe que le meilleuя moyen de ne pas яompяe une pяomesse, c'est de ne pas en faiяe ... » La guerrière ouvrit les paumes, impuissante. Ça n'était pas elle qui avait signé ce contrat, et elle n'était pas le Maquar. Elle espérait que celui-ci ne prendrait pas mal son résumé, car celui-ci n'était en rien une aggression. « Cependant, яefaiяe le passé ne seяt à яien. Essayons de dénoueя cette affaiяe -caя oui, je peux t'aideя. Ou du moins, essayeя ... »

Avec un soupir, la jeune femme se pencha et tendit sa main gantée vers le coffret le plus accessible du tas qu'elle avait assemblé à l'arrière de la barge. Elle joua un instant avec le contenant, le soupesant sur sa main, faisant entendre le bruit de quincaillerie des pièces qu'il contenait. Puis elle ferma les yeux et, tandis que Biscotte prenait naturellement position sur son épaule gauche avant de se raidir, fit quelques passes de sa main libre au dessus du coffret.

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Hermine lance Détection de la magie.
Hermine utilise ses compétences.


- Ces coffяets ..., commença-t'elle d'une voix devenue légèrement éthérée, ... sont enchantés. Les manipuleя ne semble pas dangeяeux. Leuя magie semble agir suя leuя contenu, pas suя eux mêmes ou suя un éventuel voleuя. Et en paяlant du contenu ...

Du pouce, Sirène fit sauter le couvercle, qui n'était pas verrouillé. Puis, sortant un jambe se sa jupe fendue, elle tira de sa botte la dague de Vieltal, qu'elle avait récupérée dans l'Opale dans l'intention de lui rendre. Celle-ci avait déjà tué un aboleth ; son rôle dans cette quête n'était pas fini. Après avoir quelques instants étudié le reflet des pièces d'argent dans la lame d'acier, elle entreprit de fouiller et de brasser les pièces, écoutant leur tintement, étudiant leur poids. Elle s'arrêtait de temps à autre pour, de la lame, faire jaillir l'une ou l'autre pièce hors du coffret, étudier leur réaction, leur porter quelque coups de la dague, observer les égratignures qu'elle causait, avant de refaire sauter l'objet dans le coffret d'un coup de levier bien placé.

- Ces pièces ont elles-mêmes été altéяées par magie. Pouя êtяe plus pяécis, paя un pяatiquant de l'école d'enchantement, яelativement puissant -plus puissant que moi, en tout cas. Sirène fit une moue de dégoût. Elle n'aimait visiblement pas ce qu'elle voyait. « Le but de cette soяcelleяie est assez complexe : tout d'aboяd, la pièce veut vous chaяmeя, vous faiяe la possédeя. Puis, elle souffle le chaud et le fяoid, et vous coerce pouя que vous la jetiez à l'eau, comme une paяodie d'offяande. Enfin, apяès quelques temps, elle fait en soяte que vous la яejoigniez dans les flots -pouя toujouяs.
Sale petite gaяce manipulatяice ! »,conclut-elle entre ses dents, en crachant sur sa droite.

Bien qu'Umberlie n'était pas la déesse la plus attentionnée envers ses ouailles, il était étonnant qu'une offrande lui censée lui être dédiée entraîne aussi directement ses croyants vers la mort. Il était encore plus étonant que Meritid Archneie, le haut Prêtre de la Reine Garce, ait commandé une pleine cargaison de ces pièces, étant donné la prévisible perte de confiance envers son culte que leurs effets entraineraient inévitablement de la part de ses fidèles. Archneie avait-il vraiment commandé ces coffrets, ou était-ce une tentative de coup monté menée par un concurrent -ou un disciple- jaloux ? Archneie cherchait-il simplement à les récupérer pour éviter, ou repousser à plus tard, une vague de suicides qui lui serait imputés ? Si oui, comment en avait-il connaissance ? L'aboleth lui avait-il servi d'informateur ? En échange de quoi ?
Comment cet apparent coup monté s'inscrivait-il dans les drames de plus grande ampleur qui agitaient la Côte des Épées, tels que les inondations et la recrudescence de monstres marins qui affectaient, entre autres, la tribu des Griffes Blanches ?
Peut-être le haut prêtre était-il lui-même un transfuge d'une autre religion, se servant d'Umberlie comme d'une couverture pour des méfaits encore moins avouables ? Et puis ce patronyme, "Archnei" ... il faisait décidément écho en la jeune femme, qui l'associait à toute une imagerie de profondeurs souterraines, d'elfes noirs et de déesse ... arachnéenne.

Mais tout cela n'étaient que des supputations. Il restait encore dix coffrets à analyser. Posant le premier à coté d'elle, afin qu'il ne menace aucun de ses quatre compagnons, elle s'empara d'un second à qui elle infligea le même traitement.


- Voyons si le contenu des autяes coffяets est semblable. Peut-êtяe que l'un d'eux contient une lettяe ou un autяe indice nous donnant plus d'infoяmations. Яecheяchons aussi un double fond, desfois que ...
Quand on auяa teяminé, si vous voulez, je me saisiяai l'une ou l'autяe de ces pièces. On est en plein milieu du maяais, яelativement loin de la meя, avec une hauteuя d'eau me яendant difficile de me noyeя ... Et puis, je sais un peu nageя, et je яésiste bien au fяoid ... On n'auяa qu'à testeя, cela peяmettяa d'étudieя la duяée et l'intensité de cette malédiction. Et aussi, si elle dispaяait des pièces après qu'elle se soit déclenchée ... C'est яisqué, mais au bout d'un moment, si vous voulez avanceя ...

Sirène marqua soudain un temps d'arrêt. Comme en proie à ses réflexion, elle considéra ses compagnons en pointant la dague qu'elle tenait vers eux, en roulant des yeux, un vague sourire aux lèvres :

- Vu qu'on passe par le Foяt, si vous voulez, je peux aussi vous fondяe tout ça en lingots. Sahadeva, est-ce que les teяmes de ton contяat t'y autoяisent ? Officiellement, tu яamènes les coffяets, et la même valeuя monétaiяe qu'elle contiennent -tu ne déяobes яien, je te fais même l'aяtisanat gяatos. Et puis, vous n'auяez qu'à diяe que c'était juste plus facile pouя vous, яappoяt au tяanspoяt à tяaveяs les maяais, 'voyez ? Avec ces coffяets même pas veяяouillés qui n'aяяêtaient pas de s'ouvяiя ...
Officieusement, ça pouяяait яendяe cette mauvaise magie ineяte et nous épaяgneя tout un tas de cas de conscience ...

Alternativement, la jeune femme se dit que, plutôt que des lingots, elle pourrait aussi bien refondre ces pièces ... en d'autres pièces identiques ! Encore lui faudrait-il trouver le matériel nécessaire à les frapper du sceau d'Umberlie -connaissait-elle au Gué de la Dague un marchand, ou peut-être un receleur, capable de lui fournir cela ? Légalement, ça ne devrait pas poser de problèmes, puisqu'il ne s'agissait pas de faire de la fausse monnaie, mais simplement de l'artisanat religieux ...
Et la magie des pièces ne résisterait probablement pas à une destruction suivie d'une reconstruction dans la chaleur de la forge d'une artisane doublement qualifiée en travail du métal et en magie !

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Mardi 13 Novembre 2018 à 01h42
Le barde observait Hermine manipuler les pièces. Elle leur confirma presque exactement ce qu'ils savaient à propos du contenu des coffrets. Hochant gravement la tête, le nordique entreprit de manger un peu. Fouillant dans son sac, il en sorti des noix et des fruits séchés. Mâcher activerait peut-être son cerveau, toujours engourdit des derniers événements.

- J'aime l'idée de refrapper les pièces mais même si je ne doute pas de ton talent, à la quantité, ça risque d'être long non? En plus, il faudra les réenchanter, ou au moins laisser paraître qu'ils le sont toujours... J'ai l'impression qu'on nous attendra à Eauprofonde et que les montagnes d'or prévu dans notre contrat seront remplacés par des dagues dans le dos.

Avalant une autre poignée de noix, le barde lissa sa petite barbe hirsute, il ne l'avait pas rasé depuis le début de l'aventure.

- Je pourrai peut-être leur raconter des trucs pour que ça passe mais au final il faut que notre plan soit solide quand on entre en ville. Ce qui se trame là-bas est beaucoup plus gros qu'on ne le croyait. Si les pièces jouent un rôle essentiel, on les attendra de pied ferme et on hésitera pas à nous liquider pour les récupérer.

Vieltal grouilla, tenta de trouver une position plus confortable et engouffra d'autres noix.

- L'idée me plait de les refondre... Il faut faire un test avec une pièce et voir le résultat, si ce n'est pas trop chronophage et qu'on y voit que du feu sur une vraie, on aura une longueur d'avance si quelqu'un s'avise de nous les ravir.

Ils avaient déjà réfléchis à savoir pourquoi les pièces existaient pour quelles étranges machinations avaient-elles été crées? S'ils ne pouvaient répondre à cette question avant de revenir à Eauprofonde, ils se doutaient tous que ces pièces cachaient un sombre dessein. S'en débarrasser pour les remplacer par une contrefaçon ne le choquait pas du tout.


écrit par: Atlas Mercredi 14 Novembre 2018 à 15h51
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Sahadeva avait toutes les raisons du monde de douter du bienfondé de leur entreprise.
Il lui manquait une perspective, la certitude qu’avoir croisé la route de l’Aboleth et avoir mis un terme à une véritable menace sur la région contrebalançait l’accord sur ce contrat plus que discutable. Ou que ça l’a rendait acceptable. Les concepts de l’Adama étaient décidément bien plus complexes que leur apparente simplicité.

Son résumé par contre était clair et limpide : remettre les coffrets au clergé d’Umberlie serait jouer le jeu du monstre qu’ils avaient occis, réduisant d’autant l’intérêt de l’avoir détruit. S’ils contenaient bien les pièces poussant les Aquafondais à la noyade, il ne fallait surtout pas qu’ils les apportent au Grand Prêtre –ou à leur intermédiaire.

Les pensées de Sirène se perdaient dans la recherche d’une explication logique et se trouvait face à un mur : pourquoi la Reine Garce, ou son Grand-Prêtre pousserait-elle ses ouailles à se tuer ? Ou bien n’était-il pas ce qu’il prétendait être ?
Le paiement était loin d’être négligeable, leurs intermédiaires l’avait justifié par le fait que peu étaient d’accord de répondre à une requête du porte-parole de la Reine Garce. Couplé à l’obligation morale de Sahadeva de mener son contrat à bien, le subterfuge d’Hermine se présentait comme une aubaine, Vieltal l’avait bien compris, mais il soulignait aussi que certains détails méritaient d’être discutés pour être sûr de faire illusion.

Pour le reste, ils nageaient dans un océan de suppositions à leur faire tourner la tête.

Les manipulations d’Hermine firent apparaitre les pièces de cuivre, douze pièce si larges qu’elles valaient certainement, en métal, dix fois leur prix. La qualité des pièces était exceptionnelle, elles brillaient comme si elles venaient d’être coulées, les coffrets les avaient parfaitement protégées de l’oxydation verdâtre habituelle à laquelle on aurait pu s’attendre. De chaque côté, on retrouvait les deux vagues du symbole sacré d’Umberlee stylisée d’une symétrie presque dérangeante. L’expérience d’Hermine à la forge lui permettait de se rendre compte que les pièces n’était pas seulement belles, elles étaient parfaites ! L’original pour peu que les autres en soient la copie était une véritable oeuvre d’orfèvre. Et de magie. Mais le cuivre restait du cuivre et de la dague de Vieltal, elle parvint à créer une griffe infime, son idée de les faire fondre pour en détruire la magie était probablement bonne et trop basique pour être crainte par celui qui les avait conçue dans un tout autre but.

Chaque coffret était parfaitement identique. Douze pièces, d’une facture parfaite, brillantes.

En voyant les pièces, Sahadeva et Vieltal se souvinrent de leur précédente vision d’une pièce semblable, quand Azur’ael l’avait montrée au « Chevalier Chuchoteur » et qu’il leur avait partagé toute sa compréhension de la situation.


« A qui profite la situation ? De nombreux conflits ne peuvent être compris par ce biais mais je pense qu’il s’agit ici d’une approche sensée, considérant le contexte actuel. Les fêtes de la fin de mois sont une occasion trop belle pour le grand prêtre pour mettre son culte en avant, pas l’inverse, pas après avoir investi dans la création de la Queenspire. S’il est prêt à payer pour récupérer cette cargaison qui lui cause préjudice, c’est peut-être pour mettre un terme au risque d’être montré du doigt. »

Il laissait sous-entendre qu’associer tous les éléments étaient peut-être une erreur. Le Grand-Prêtre pourrait payer cher pour obtenir la cargaison en prenant conscience de ce qu’elle représentait comme risque pour son culte, pour éviter qu’elle ne lui nuise. C’était un homme puissant, qui avait misé beaucoup en se lançant dans la création du plus grand temple jamais construit à sa déesse. Cette interprétation était très cohérente avec les réflexions des uns et des autres qu’il n’y avait aucun sens de mener des suivants au suicide. Quant à savoir à qui profitait la situation, la liste était plus longue que le bras :

« - Quant à savoir qui pourrait souhaiter du mal à ce culte tant décrié, vous trouveriez autant de détracteurs d’un côté que de l’autre de l’axe de l’ordre, du chaos, du bien ou du mal. Si la mort de cinq pauvres erres permet d’éviter une situation qui pourrait en tuer cent, est-ce un mal ? Combien voient d’un mauvais œil qu’une organisation prenne l’ampleur qu’à atteint le culte avec la construction du plus grand temple de la cité ? Le discrédit d’un homme fort permettrait-il à un autre de prendre sa place et de monter, sans scrupule, dans la hiérarchie par l’élimination d’un homme trop puissant pour lui ? La liste est longue … tout le monde pourrait être coupable des Seigneurs Masqués à l’une des guildes de la cité en passant par les Ménestrels. Je pense que vous ne pourrez en savoir plus sans trouver cette cargaison –si les deux éléments sont bel et bien liés. »

Quand Hermine se saisit de la pièce enchantée à main nue, elle ne sentit absolument rien de particulier, aucune répulsion ou impression d'être manipulée. Elle ne se rendit compte de la puissance de son enchantement qu'alors qu'une idée se formait dans son esprit, comme une graine qui germe, assez lentement que pour que personne ne la voit.

Elle se dit qu'avec tout ce qu'ils avaient traversé comme chance et malchance, il était légitime de remercier la Reine Garce de lui avoir permis de respirer sous l'eau, de ne pas s'y noyer, d'avoir survécu à l'Aboleth. Avec tout ce qui les attendait encore, s'attirer ses bonnes grâces ne serait pas un luxe dont on se défait volontairement.
Au moment de formuler cette idée à ses compagnons, elle prit conscience qu'elle n'avait aucun sens et re-déposa la pièce dans sa boite en pleine connaissance de sa première approche.


Concentré sur la navigation, Florian avait porté peu d’intérêt à cette histoire de coffrets qui ne le concernait en rien. Les dernières révélations de Braz’, par contre, lui trottaient dans la tête. Il connaissait très bien le suspect.

- Dites, je connais assez bien Erik, je ne serais pas objectif en vous en parlant, la plupart de nos missions se ressemblent très fort si bien que j'ai tout intérêt à ce que ça marche moins pour lui. Pour ce qui est du vol des oeufs ... vous savez, il connait les lieux aussi bien que moi, avec moins de scrupule, mais il est loin d’être stupide et personne ne le laisserait faire quelque chose de semblable dans la ville. Par contre, il se rend régulièrement dans le hameau voisin, la Colline de Gillian. Si vous voulez, je rentre au fort mener l'enquête de mon côté et vous allez au hameau voisin faire pareil.

écrit par: Sahadeva Jeudi 15 Novembre 2018 à 22h50
Assis dans la barge, Sahadeva était resté silencieux un long moment. A ses propres doutes vinrent s'ajouter les craintes de Vieltal, l'audacieuse proposition d'Hermine et les commentaires de Florian concernant l'affaire du vol d’œufs, sans même parler de souvenirs de conversations passées avec Azur'ael et Celestia. La situation était complexe, trop complexe pour un simple Maquar, qui plus est isolé dans une région qu'il découvrait jour après jour.

¤ Regretter? Oui, Hermine, peut-être qu'une partie de moi regrette d'avoir signer ce contrat qui me lie à des individus dont les intentions semblent contraires à mes valeurs. Mais sans ce contrat, l'expédition n'aurait pu être montée, l'aboleth et les pièces maudites menaceraient toujours la région d'Eauprofonde. Tout choix peut avoir à la fois de bonnes et de mauvaises conséquences... ¤

Sur cette pensée philosophique (ou fataliste), le natif d'Estagund entreprit de mettre un peu d'ordre dans ses idées. Ses compagnons de route faisaient preuve d'initiative et de plus d'imagination que lui, ce n'était pas pour lui déplaire. Il commença par répondre à leur guide :

- Merci de ta proposition, Florian. Cela nous sera d'une aide précieuse, tu connais mieux que nous la région et la sensibilité de chacun de ses habitants. Mieux vaut mettre fin à des agissements qui menacent l'équilibre et la stabilité des communautés et toute aide sera la bienvenue, si les actes d'Erik sont avérés...

Son regard se porta sur les flots et il prit un nouveau moment de réflexion avant de déclarer à ses deux compagnons :

- Ta solution me semble juste, Hermine. Rendons les pièces, nous ne volerons ni la cargaison du navire, ni l'argent qu'on nous a prêté pour mener à bien la mission. Mais détruisons la menace qu'elles pourraient engendrer, ce serait folie que de servir les desseins de l'aboleth et de laisser ces pièces faire de nouvelles victimes...

Sahadeva fixa Vieltal, puis Hermine, puis il ajouta :

- Nous ne respecterons sans doute pas au pied de la lettre tous les termes du contrat, fort vague, et cela me dérange quelque peu mais moins que de laisser ces pièces circuler dans une grande ville et faire mourir des innocents. Je me suis avant tout engagé dans cette mission pour protéger Azur'ael, qui n'en a plus besoin, et pour empêcher le chaos de se répandre. Serons-nous trahis à notre retour à Eauprofonde? Je n'en sais rien. Vous connaissez mieux que moi les pratiques des gens de la région mais la perfidie existe aussi en Estagund et rien n'est impossible... Il est même probable que nos "employeurs" aient su beaucoup plus de choses sur cette cargaison qu'ils n'ont bien voulu nous le dire.

D'un ton résolu, il déclara finalement en caressant le pommeau de Nakula :

- Mais s'ils veulent nous éliminer, ils trouveront à qui parler. Nous ne sommes plus les mêmes que lorsque nous sommes partis d'Eauprofonde. J'ai beaucoup appris au cours de ces derniers jours, beaucoup réfléchi aussi, et je sens mon corps et mon esprit plus aiguisés que jamais...

Le Maquar inclina légèrement sa tête pour marquer la fin de son discours. Décidément, mis en confiance, le guerrier taciturne commençait à devenir bavard...

écrit par: Hermine Dimanche 25 Novembre 2018 à 16h45
Confiance. Quel beau mot ... Confiance en soi, confiance en ses amis, confiance que les torts seront redressés, confiance en l'avenir.

Tout comme le Durpari, Hermine avait été endurcie par les récentes épreuves que le trio avait traversées. Même si elle l'avait exprimée avec maladresse, sa reconnaissance envers les Hommes-Lézards était réelle, et elle leur avait donné sa parole qu'elle ferait son possible pour les aider. Contrairement au Maquar peut-être, ça n'était pas son honneur qui la liait, mais la sensation de vouloir faire quelque chose de bien. Et c'est cette volonté qui l'avait fait se séparer temporairement de Sahadeva et de Vieltal pour raccompagner Florian au Gué de la Dague.

En chemin, elle avait tenté d'en apprendre davantage de la part de leur guide sur celui qui, apparemment, était leur ennemi : Érik. Elle-même avait déjà croisé cet homme charismatique, aux yeux bleu azur, aux aux cheveux courts et à la barbe parfaitement taillée. Elle se souvenait de son aura menaçante, encore renforcée par le chien-loup au pelage noir et argent qui l'accompagnait en toute circonstance. Mais il lui fallait en apprendre le plus possible, le plus discrètement possible, sur les habitudes de l'homme : son emploi du temps, ses techniques de combat, ses amis, son passé ... autant qu'elle le pouvait, car Hermine n'était pas femme à se battre dans le brouillard.

De retour au Fort, elle tâta de l'ambiance : les lieux étaient-ils tels qu'elle les avait laissé ? Sa première préoccupation fut pour ses deux amis : ceux-ci étaient-ils, comme ils avaient pu le craindre, recherchés pour association de malfaiteurs ? Leur ancien compagnon, Tùrambar, avait en effet commis une aggression. Celle-ci avait pu faire tache d'huile, et Sirène devait s'assurer que cette affaire ne les gênerait pas.

Ensuite, le visage dissimulé sous le capuchon de sa cape, elle alla se réchauffer à la taverne de Dame Chance. Tout en tentant de se faire discrète, elle ne put résister à l'attrait de poser ses fesses quelques minutes sur un vrai siège, en dégustant un verre de lait de chèvre bien chaud. Assise le plus loin possible de l'aile noire accrochée au mur pour rester le plus à l'écart possible des regards, elle prit quelques instants pour parcourir les clients. D'Érik, nulle trace. Après avoir vidé son verre tranquillement, elle avisa celle qu'elle cherchait : Alice, la jeune mère célibataire, qui était une des serveuses de la taverne. Voici quelques jours, elle avait confectionné un jouet en forme de cheval pour sa petite fille, Dayn ...
À l'heure de sa pause, la saluant aimablement, et s'étant enquis de sa santé et de celle de Dayn, l'aventurière prit des nouvelles des habitants du village. Petit à petit, elle fit dévier la conversation sur les habitants, puis sur Érik. Que savait-elle de lui ? Était-il présent en ville, en ce moment ? À la fin de leur conversation, elle lui laissa un bon pourboire, «pour Dayn» ... et pour sa discrétion.
Elle préférait opérer ainsi. Tout d'abord, car elle appréciait réellement Alice, et qu'elle était heureuse d'avoir une conversation avec la jeune maman et de prendre de ses nouvelles. Ensuite, elle n'ignorait pas que beaucoup de monde, dont Érik, passait à la taverne de Dame Chance, et qu'Alice avait bonne mémoire. Enfin, là où la plupart des aventuriers se seraient entretenus avec le tenancier pour obtenir les mêmes informations, Hermine préférait de son coté recourir aux personnes moins évidentes. Serveuses, palefreniers, garçons des rues ... La plupart des puissants négligeaient les petites gens, qui bien souvent en savaient autant, voire plus, sur les événements qui agitaient les lieux où ils vivaient.

Après avoir pris congé de la jeune femme, Sirène s'en fut trouver un autre des anciens compagnons de Vieltal et Sahadeva : Bistan, le prêtre d'Illmater. Ce fut relativement aisé, le vieil homme semblait déjà intégré à la communauté, car le Dieu Martyr était très en vue, par ici.
Après s'être présentée et lui avoir donné des nouvelles du scalde et du maquar en lui narrant dans les grandes lignes leurs récentes aventures, elle lui confia, à mots couverts, ce qui l'amenait ici : cette sombre affaire d'œufs d'hommes lézards dérobés. Elle n'eut pas besoin d'expliquer au vieil homme les fâcheuses conséquences pour le Gué de la Dague et les régions alentour, si personne ne mettait fin à ces exactions. Tandis qu'elle même ne pouvait rester très longtemps au Fort, Bistan pouvait mener l'enquête de son coté. L'influence de son dieu pourrait, ils l'espéraient, contrer la corruption d'une partie du système politique et judiciaire du village, et qui permettait notamment à des esclavagistes de sévir sans vergogne.
Au delà de cette affaire, Hermine essaya de dresser avec Bistan le portrait d'un futur meilleur pour la région : qui dans la ville avait un intérêt à la reprise du commerce avec les hommes-lézards et, plus globalement, à des relations apaisées avec les créatures du marais ? C'est de ceux-ci dont il était nécessaire de se faire des alliés, afin de présenter une main tendue et de bonne volonté à Chirnikki et aux siens. Tout cela ne se ferait évidemment pas en un jour, mais Bistan pouvait y apporter sa pierre -du moins, c'est ce qu'Hermine espérait.

Sa conversation avec Bistan terminée, la Nordique rendit enfin visite à son vieil ami : Tholvar, le maître de la forge Cromach. Blessé il y a longtemps à la machoir, le nain avait un comportement taciturne ; cependant, la jeune femme avait été sa collègue durant de longs mois et, ayant elle-même déjà longuement frayé avec les nains dans le passé, et aidée par sa réserve naturelle, était plus ou moins parvenu à faire céder les barrières du vieil artisan.
À l'heure où les derniers clients repartaient de la forge, elle retrouva donc Tholvar. Attablés autour d'une bière naine, reste de la fête d'anniversaire du nain qui avait eu lieu la veille avec quelques uns de ses amis, les deux artisans restèrent attablés en silence, dégustant le breuvage, échangeant quelques rares phrases concises et chargées de sens sur l'artisanat, le temps qui passe, les combats que chacun avaient à mener et, le reste du temps appréciant simplement en silence le plaisir d'être simplement ensemble.

Lorsque Tholvar alla se coucher, Hermine avait sa permission de faire chauffer sa forge encore une fois.

écrit par: Hermine Dimanche 25 Novembre 2018 à 17h36
    Au plus profond de la nuit, elle était aux aguets.
    Perchée sur le toit, abritée derrière un chevron, elle guettait.
    L'oreille aux aguets, à l'écoute de tout bruit inhabituelle, elle écoutait.

    Biscotte était chargée de la surveillance de la forge. Même si elle n'avait majoritairement été que le témoin muet des récents événements, elle comprenait mieux qu'on pouvait le croire les enjeux de cette nuit. Bien qu'étant à l'origine un animal, l'hermine était aujourd'hui une créature magique, une extension de sa maîtresse. Elle comprenait parfaitement le langage des humains, et avait l'intelligence pour saisir la plupart de ce qui se tramait. Pourtant, la plupart des gens ne pensaient pas à elle, elle passait inaperçue, on l'oubliait. Ce qui, ce soit, l'arrangeait parfaitement.

    Elle changeait régulièrement de position, voyait tout ce qui se passait dans les rues autour de la forge Cromach, et était prête à avertir son amie si le moindre intrus approchait.
    Détournant quelques secondes son attention de la rue, elle observa l'humaine par un jour entre deux planches. À l'intérieur, le feu brûlait ...


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    Au plus profond de la nuit, elle travaillait.
    Penchée au dessus du feu, passant d'un poste à l'autre, elle fondait.
    Travaillant le métal, redirigeant les énergies magiques, elle dissipait la malédiction.

    Maniant les pièces de cuivre avec précaution, Hermine avait commencé par fabriquer les empreintes, puis un moule reproduisant à la perfection la symétrie du symbole d'Umberlie que portaient les pièces maudites. Elle se félicitait d'avoir retrouvé dans un recoin de l'atelier, l'outil qu'ils avaient décidé, avec Tholvar, de fabriquer, il y a des mois de cela : une paire de pinces en fer froid, utiles pour mettre à la terre et limiter l'influence des enchantements mauvais. S'en servant pour se protéger de la malédiction qui exerçait son emprise sur les pièces, elle les déversait, coffret par coffret, dans le bain qu'elle avait confectionné. La magie en renforçant la solidité, le cuivre mettait bien plus longtemps à fondre qu'un forgeron amateur aurait pu s'y attendre. De plus, elle devait s'y prendre progressivement : fondre toutes les pièces à la fois aurait rassemblé trop de mauvaise magie brute au même endroit, et aurait certainement déclenché des effets indésirables : explosion, malédiction, ... Hermine préférait ne pas tenter sa chance : il ne fallait pas prendre ces choses-là à la légère.

    Cette attente forcée lui laissait le temps de penser. Avait-elle raison de faire ce qu'elle faisait ? Elle en était convaincue : ces pièces maudites pouvaient forcer celui ou celle qui entrait en leur possession à se suicider par noyade, et le simple fait de détruire la menace qu'elles faisaient peser sur la Côte des Épées lui suffisait.
    Cependant, en même temps, ces pièces avaient visiblement été conçues pour faire peser la responsabilité des suicide sur le culte d'Umberlie, la reine garce, déesse des Océans, Furie qui était elle-même responsable d'innombrables morts, de familles brisées, de drames maritimes et ce, depuis des siècles et des siècles. Tandis qu'elle imaginait l'influence de la déesse, son esprit dériva un instant ...

    Refroidissant une des dernières fournée de pièces, le choc des températures fit qu'Hermine fut un instant engloutie par la fumée. Au sein du nuage sombre, elle aperçut la déesse au milieu d'une mer inconnue, immense, belle et terrible. Elle commettait quelques atrocité de plus, déclenchant orages et tempêtes, vagues scélérates sur raz de marée. Entre ses mains, elle broyait un navire comme s'il s'agissait d'un jouet. Les marins, aussi insignifiants que des fourmis dans un baquet d'eau, n'avaient plus qu'à mourir, engloutis par les eaux sombres ...

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    Suspendant son geste, la déesse croisa le regard de l'humaine, et ses yeux brillants comme deux éclairs semblaient capables de la foudroyer sur place. En cet instant, Hermine ne put que déglutir, admirant l'effrayante beauté, consciente qu'à tous les niveaux, elle aidait la déesse à répandre davantage de carnages, à briser toujours plus de vies. Et elle ne put que ... témoigner son respect envers la puissance d'Umberlie.
    Tandis qu'elle baissait les yeux, vaincue, le visage parfait de la Reine Garce lui adressa un sourire victorieux, sans chaleur, comme une évidence, avant de broyer sans effort le navire entre ses doigts et de disparaître alors que la fumée se dissipait.

écrit par: Atlas Mercredi 28 Novembre 2018 à 16h24
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Le Sourire du Kraken, Chapitre III : La quête de l’Opale
13ème jour de Chess, 1373


hrp.gif 3 jours pour rejoindre l’Opale, 2 jours pour en revenir avec l’aide de Braz’ah As’Hyars rp.gif

Ainsi fut-il convenu que Sahadeva et Vieltal se rendraient au hameau voisin du fort, la Colline de Gillian tandis qu’Hermine débarrasserait les pièces de leur magie impie. Ils s’étaient quittés avant de rejoindre la route pour partir chacun de leur côté, fourbus par ce voyage qui n’avait pas été de tout repos, de tension constante, de froid s’infiltrant jusqu’aux os dans une brume qui ne se levait qu’au profit d’un vent glacial.


HERMINE

Sur la fin de son trajet, Hermine s’était intéressée à Erik auprès de son rival –d’affaires au moins. Le Fort de la Dague était un lieu de passage pour le commerce comme pour les aventuriers, qu’ils rejoignent le Nord ou le Sud en fonction de l’endroit d’où ils venaient. Beaucoup d’entre eux ne comprenaient pas l’avantage d’avoir un guide de la Région de ne faire que passer –ou de peur de partager le fruit de leurs chasses aux trésors, activité qui semblaient, d’après Florian, la plus importante pour la majorité des aventuriers. A bien y réfléchir, leur groupe faisait-il vraiment exception avec la recherche des coffrets ? Oui, leur quête dépassait la recherche du stricte profit mais il restait déterminant.

Erik avait toujours vécu au Fort de ce que Florian en savait, ils avaient tous les deux grandis ensemble, joué ensemble, chassé ensemble, bu des verres ensemble, et le temps avait fini par les mettre sur des voies différentes. Florian était fils de menuisier, décédé il y a quelques années, Erik fils d’un riche marchand, toujours vivant, dont il hériterait de la richesse.
Quand le premier avait découvert la nature par la reconnaissance des meilleurs essences de bois dans les environs, Erik apprenait par la chasse pour le plaisir du trophée et le prestige qui l’accompagne.

Il n’y avait pas tant à dire que l’un et l’autre avait reçu une éducation très différente. Le second n’avait jamais connu la valeur de quoi que ce soit, la vie lui avait été trop simple ? Son père était un homme droit, fier et loin d’être mauvais mais qui avait, quand les ventes étaient moins bonnes, accepté de transiger sa bonne conscience en acceptant des échanges qui devraient rester secrets. Dans l’idée de rendre son père fier d’abord, finissant par trouver la chose normale, Erik avait fait une croix sur sa bonne conscience. Il était bon combattant, bras puissant à l’épée, précis à l’arc, et chasseur talentueux avec ou sans l’aide de son chien-loup capable de traquer une proie sur bien des lieues.

Pendant la période froide, il n’était pas rare qu’il se rende à la Colline de Gillian. La rumeur disait que bien plus que le Fort, symbole d’ordre et de droiture, le village était le lieu de rencontre de ce que Toril avait de moins avouable. Zhentarim et leurs chariots noirs comme la nuit, Sorciers Rouges de Thay, Culte du Dragon, les rumeurs pouvaient parfois prendre une couleur fantasque. Sauf que jamais les chariots Zhent ne s’arrêtaient au Fort.


- Ils furent salué à leur approche de l’accotement, balayant les craintes d’Hermine d’être attendus par les gardes, et ils se quittèrent là, pour un temps, se promettant de le payer justement avant de quitter la cité. Elle fut saluée de même quand elle franchit la porte du Port par le garde qui la salua par son nom.

Hermine retrouva Alice à la Taverne de Dame Chance. Erik n’était pas encore venu aujourd’hui mais ses passages étaient très irréguliers tant que personne ne lui donnait rendez-vous auquel cas il était d’une précision parfaite, toujours à l’avance pour que ses employeurs potentiels n’aient pas à l’attendre. Elle le connaissait bien, c’était un fils de la ville lui aussi, ils avaient pratiquement grandi ensemble eux aussi, comme Florian d’ailleurs. Avec elle, il s’était toujours montré parfaitement correcte, elle n’avait rien de mal à dire à son sujet d’autre qu’il était taciturne quand il n’était question de conclure une affaire ou d’organiser une chasse.

Elle retrouva ensuite, Bistan, proche de l’âtre. Le vieil homme était en bien meilleur état que quand ils l’avaient quitté. Il portait un manteau neuf, arborant le symbole des Illmates, sa barbe était parfaitement taillée et il avait repris les kilos perdus lors de ses derniers voyages.

Il lui apprit que Tùrambar avait poursuivi son esclandre auprès des gardes, et qu’il avait été condamné comme fauteur de troubles tandis que le marchand avait été sermonné pour qu’il limite l’exhibition de ses ‘hommes de main’ qui ne participait ni à sa propre renommée ni à celle de la Cité. Sa loyauté -que seul un paladin pouvait comprendre- lui fit accepté de les suivre et d’accepter sa ‘juste’ punition puisqu’elle émanait de l’autorité en place. Il avait été mis ‘à l’écart’, au temple d’Illmater, au service de qui en aurait besoin avec l’interdiction formelle d’en sortir pour une lune complète. Et il s’y tenait. Bistan lui avait rendu visite le matin même. Les avoirs de l’équipe étaient toujours sous bonne garde dans un coffre à la Taverne de Dame Chance, ils étaient arrivés juste après leur départ.


- Tholvar accueillit Hermine comme si elle ne s’était partie qu’une journée, sans effusion mais avec dans le regard, l’air content, rassuré qu’elle soit revenue et qu’elle n’ait pas définitivement quitté la Forge.

Pour commencer son ouvrage, la forgeronne s’était munie des gants renforcés permettant habituellement de supporter les chocs de l’impact du marteau sur l’enclume et la chaleur de la fournaise. La création du moule lui en fut plus longue mais plus sure, tant la magie qui habitait les pièces était complexe et différente de ce qu’elle en connaissait. La fonte fut elle plus aussi longue, lui demandant d’incanter comme l’aurait fait pour enchanter la matière brute à son souhait, le cuivre s’entourant de volutes noires, ocres, pourpres tandis qu’il mollissait et perdait, un à un, les enchantements tissés.
Dans la fumée de la forge, elle prit la terrible conscience que leurs recherches du vrai responsable risquait fort de disculper la Reine Garce et ses suivants. Un mal pour un bien.



SAHADEVA & VIELTAL

Hermine et Florian laissèrent leurs deux compagnons sur la route de commerce, à quelques lieues seulement de leur destination. Après la traversée du marais, la route leur semblait presque confortable et la perspective de l’emprunter pour quelques kilomètres était moins éreintant, malgré le froid.

La « colline de Gillian » était autrefois une colline boisée au sommet de laquelle vivait le demi-elfe qui lui a donné son nom, Gillian Cantilar. Aujourd’hui c’était une colline herbeuse, surmontée d’un cairn de feu couvert servant de feu de détresse pour avertir le Fort de la Dague d’éventuelles approches d’armées ennemies. Identique d’apparence à la centaine de colonies agricoles de la région, Vieltal en avait pourtant entendu parler pour deux éléments d’exception réunis dans un même village.

Un antique tombeau humain, au moins aussi ancien que Netheril, d’un homme exceptionnel dont l’identité a été perdue avec le temps, et une échoppe improbable dans laquelle on pourrait tout acquérir.
Le premier était riche d’autant de légendes qu’une grande cité : portail vers l’Outreterre, repère d’Illithids, percé d’innombrables portes invisibles, inviolable sous peine d’être instantanément foudroyé par des sorts d’une puissance incroyable, un Ménestrel –rien de moins- aurait même laissé une mise en garde contre les Phaerims, ces créatures légendaires ou inconnues du commun qui auraient transformé des terres fertiles en l’actuel Anauroch.

Le second, « les Trésors de Torleth », était un lieu où tout un chacun pouvait vendre ses trouvailles et en acheter d’autres. Une légende laissait entendre que Torleth, derrière son apparence de vieux marchand sénile, cachait un agent de l’une ou l’autre organisation de Toril, peut-être même de plusieurs en même temps, et que son échoppe ouvrait sur Suzail, Mirabar ou même sur Eauprofonde. Contre paiement, il offrait à qui le souhaitait un transport rapide et sur vers lui seul savait quelles destinations éloignées.

Impossible de ne pas voir cette imposante grange délabrée aux extensions chaotiques dans toutes les directions, éclairée de l'intérieur dans cette nuit tombante.
Il faisait toujours aussi froid alors que la marche aurait dû leur réchauffer au moins les jambes, la route était glissante et la fatigue s'installait. Ca et là, les deux hommes voyaient, parsemées dans le sombre paysage, les fermes qui constituaient le village et la colline comme point de repère. Pas une taverne ni autre batiment de plus grande taille pour les accueillir à coup sur.


écrit par: Sahadeva Vendredi 30 Novembre 2018 à 13h42
Grâce à Florian et Braz’ah As’Hyars, le trajet du retour s'était déroulé sans encombre et les aventuriers en avaient profité pour mettre au point leur plan d'action : Hermine sonderait la situation au Fort et y fondrait les pièces afin de les désenchanter tandis que Vieltal et Sahadeva se rendraient à la colline de Gillian pour y enquêter sur les activités éventuellement frauduleuses d'Erik.

Tout en cheminant, le Maquar avait écouté avec beaucoup d'intérêt tout ce que le barde avait pu lui apprendre sur le village qu'ils allaient atteindre sous peu : une fois de plus, les connaissances de Vieltal s'avéraient aussi impressionnantes qu'utiles. Sahadeva prit le temps d'y réfléchir.


¤ Dans ce pays, la moindre épave abrite un aboleth et le moindre village des sites franchement mystérieux! Mmmh, des liens pourraient bien exister entre tous ces éléments... Le convoi que nous avons aperçu provenait-il de la colline? Et ce Torleth est-il lié d'une manière ou d'une autre aux événements qui frappent la région? S'il est réellement au service de puissantes organisations, tout est possible car elles ont peut-être un intérêt à déstabiliser Eauprofonde. ¤

Des suppositions et des hypothèses, comme toujours... Le Maquar trouvait épuisant de ne pas être capable de mettre un nom sur ceux dont ils étaient occupés à contrer les plans. La menace pouvait venir de partout, peut-être même de directions opposées. Il avait quitté l'Estagund très jeune et n'avait pas eu l'occasion d'être véritablement formé aux intrigues politiques, si tant est qu'un Maquar ait dû l'être. En un mot, il était content de pouvoir compter sur les connaissances de Vieltal et d'Hermine, seuls éléments de lumière dans ces ténèbres de suppositions.

Sahadeva finit par s'ouvrir à son compagnon de route :


- Laissons de côté le tombeau pour le moment, il n'a à première vue aucun lien avec cette affaire et évitons de nous attirer des ennuis inutilement. Ce Torleth m'intrigue beaucoup plus, il ne serait pas étonnant qu'Erik lui fournisse les œufs ou qu'il soit lié d'une manière ou d'une autre au convoi que nous avons aperçu l'autre jour... On pourrait lui rendre une visite tout de suite... ou prendre le temps de récolter quelques informations sur lui avant de le faire... Qu'en penses-tu ? Tu es sans doute plus à même que moi de le faire, car plus rompu à l'éloquence et surtout plus discret.

Même si les villageois pouvaient être habitués au passage de personnages étranges, Sahadeva ne doutait pas que son turban et son chakram attireraient l'attention. Il avait néanmoins décidé de jouer, dans un premier temps, la carte de la discrétion, en ne fournissant aucune information sur leurs intentions aux villageois. En cas d'interrogatoire, il avait décidé de rester vague, en indiquant qu'un ami lui avait recommandé la visite de la localité.

- Ah, et l'étape suivante pourrait être de trouver un endroit où loger et un bon feu. J'ai l'impression que des stalactites sont sur le point d'apparaître sur le fourreau de Nakula!

Il frotta ses mains l'une contre l'autre pour appuyer ses dires.

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Jeudi 06 Décembre 2018 à 01h58
Le barde avait profité de la route pour entretenir Sahadeva sur la Colline de Gillian. Les rumeurs foisonnantes de cette petite bourgade ravivaient la flamme du skald à raconter des histoires. Pour la première fois depuis la rencontre avec la créature abyssale, les yeux du nordique scintillaient à nouveau. Sahadeva l'écoutait sans broncher, hochant la tête et classant l'information pertinente et nécessaire pour leur quête.

D'ailleurs, alors qu'ils arrivaient aux abords du hameau, le Maquar résuma assez bien la situation. Vieltal sourit à son compagnon pragmatique.

Alors même qu'il se dirigeait vers l'étrange bâtiment, le barde acquiesça :
Je suis d'accord, si quelqu'un sait quelque chose à propos d'un trafic d’œuf, c'est ce fameux Torleth. Laisse moi lui parler, je connais ce genre de marchand qui trempe dans toutes sortes d'activités illicites et je sais précisément comment les déstabiliser.

Le barde poussa la porte de la grange et s'engagea, confiant à l'intérieur en avisant le comptoir et la personne qui s'y trouvait en se disant qu'il s'agissait probablement de Torleth lui-même.

- La bonne rencontre! - Il s'inclina légèrement pour saluer son interlocuteur, puis scruta la pièce de gauche à droite avec une certaine admiration. Tous ces objets qui avaient tous une histoire à raconter...Chassant ses pensées, le barde fixa le marchand, il avait un travail important à accomplir.

- Erik m'a parlé de votre établissement, visiblement, il ne rigolait pas! C'est très impressionnant.

Vieltal prit une pause, rabattant sa cape dans son dos, il poursuivit.

- Il m'a dit que je trouverais ici tout ce que je désirerais...et même plus! Voyons voir ou vous cacher les pégases! - Envoyant un clin d’œil à Torleth, le barde enchaîna en s'approchant pour que seulement Torleth puisse l'entendre: Plus sérieusement, je suis un voyageur épicurien, j'ai un palais particulièrement développé et mon bon ami Erik m'a parlé que vous avez souvent ici des en-cas disons...singulier! Le barde se lécha les lèvres à ses mots en se frottant le ventre. J'ai de quoi payer, ne vous inquiétez pas pour ça.

Il avait joué gros, très gros...Tellement gros que n'importe quel marchand assez intelligent ne se douterait pas une seconde du pot au rose. Aucune personne mal intentionné envers son business de trafic d’œuf ne viendrait aussi grossièrement se présenter devant lui.

Vieltal utilise tromperie 1d20+10

écrit par: Atlas Jeudi 06 Décembre 2018 à 17h01
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VIELTAL & SAHADEVA

- Bienvenue aux Trésors de Torleth ami d’Erik !

Face à n’importe qui, le tenancier du capharnaüm aurait gardé cette proximité toute marchande qui ne mêlait rien des affaires de l’un à un autre. Par pur professionnalisme qui ne faisait aucun doute, Torleth n’aurait simplement rien répondu à quelqu’un s’annonçant venir de la part d’un autre, juste pour défendre le secret de son passage –ou pas- dans l’échoppe. Et puis, eut-il fallut que l’autre se présente par son nom et fasse fi de prudence face à quelqu’un qui était capable de vendre n’importe quoi, nom et histoire de son porteur autant que de clous. Il fallait compter sur la chance et sur la suffisance d’un rôdeur habitué des lieux.

- Notre ami commun a tendance à ne jamais faire grand bruit de ses découvertes, je suis surpris qu’il vous ait parlé de mes merveilleuses plumes de pégases ! Les ingrédients de sort aussi rares sont difficiles à trouver, vous comprendrez que je ne vous dévoilerai pas l’identité de celui qui est parvenu à dérober de si nobles plumes sur une si belle créature.

Elles tronaient là, sur un étagère à deux pas d’eux. Des plumes si blanches et si parfaites qu’elles ne pouvaient venir que d’une créature magique.

- Pour ce qui est de manger, je vous partagerais bien une quiche de pain et un pichet de vin, j’ai peut-être même un peu de poissons séchés et de fromage mais si vous vous annoncez d’Erik, je doute qu’il s’agisse de cela n’est-ce pas ? Votre ami gèle sur place ! Une pierre de lave, voilà ce qu’il vous fait ! Du Mont Padhiver, figée par un mage frileux qui ne jurait que par la cité réchauffée par la rivière chauffée elle-même par un volcan. Les mages ont indubitablement une imagination proche de celle des bardes !

Les yeux du vieux marchand roulèrent dans leurs orbites comme mus par une volonté propre avant de s’arrêter sur Sahadeva.

- Puisque c’est Erik qui vous envoie donc, vous pourrez lui dire que les œufs ont trouvé acquéreur. Je doute que ceux qui les ont racheté souhaitent en faire une omelette, ou quoi que ce soit vu leur prix. Les chariots noirs sont toujours discrets vous savez –l’homme partageait l’information sur le ton de la confidence, une confidence feinte de n’avoir trahi aucun secret. C’est plutôt rare qu’une acquisition trouve si vite repreneur mais il est comme ça notre Erik n’est-ce pas ? Toute la lucidité de son père sur l’offre et la demande !

Le vieil homme se tourna vers une autre étagère avant de revenir aussi prestement vers ses deux visiteurs.

- Après, ça pose question ... des oeufs non fécondés, ce ne sont pas des créatures vivantes n’est-ce pas ? Il vous arrive surement d’en manger d’une volaille ou l’autre ? Il m’a juré qu’ils étaient abandonnés là, je ne suis pas rentré dans les détails mais ce n’est pas un si mauvais bougre, même si leur mère doit avoir une autre idée sur la question et même s’il est dérangeant, par principe, de commercer ce genre de choses.
Mais vous me disiez avoir faim ! J’ai quelque chose qui devrait vous plaire ! Ce chaudron appartenait à un haut commandant d’une armée Naine, il supportait mal les conditions de siège et la qualité décroissante de la nourriture, prétextant qu’un bon chef avait besoin de manger assez et bien pour pouvoir donner les bons ordres, pourrions-nous lui donner tort ? Cette besace se remplit sur un mot de commande, trois fois par jour, d’un délicieux repas prêt à être mangé ! Son créateur était un Hin, cuisinier talentueux de ce que j’ai pu en entendre. Il en a fait faire une seconde, les trois repas étaient trop peu nombreux pour son appétit de Vigoureux. Bien sûr, pour les accompagner, je peux vous proposer cette magnifique chope, une adaptation d’un objet bien connu qui ne fournit que de la bière naine, pour accompagner ses trois repas principaux.

Le marchand était tout sourire, certain d’avoir trouvé des bons clients pour des objets magiques couteux. Il conclut, comme s’il se souvenait soudain avoir oublié quelque chose de très important : – « Mais d’ailleurs, il dort au village cette nuit il me semble ? Chez son cousin Dan je pense, le tanneur.»

hrp.gif Everfull Mug : 200PO ; Everlasting Rations : 350PO/pièce rp.gif


écrit par: Vieltal 'Vuurdan Vendredi 07 Décembre 2018 à 22h22
Le barde marchait sur des oeufs, c'était le moins que l'on puisse dire! Son plan avait fonctionné en parti. Il avait réussi à soutirer de l'information au marchand, sans divulguer la moindre chose véridique à son sujet.

À la vue des plumes de pégases, Vieltal cligna des yeux...décidément, ce Torleth vendait des articles extrêmement rare. Alors qu'il s'aventurait sur le sujet qui les préoccupait, le barde se détendit. Il avait fait mouche plutôt en parlant d'Erik qu'en mentionnant son appétit pour des trucs particuliers... Visiblement, les oeufs n'étaient pas destinés à être mangé, il était donc peu probable qu'ils ne soient pas fécondés... Pourtant, si ils ne sont pas au chaud, le foetus ne pourra se développer. À moins bien sur que la magie entre en ligne de compte.


Peu importe, ils avaient maintenant la confirmation qu'Erik avait amené les oeufs ici dans un but précis qui plus est. Les acheteurs avaient manifestement fait la demande au préalable et sentant la bonne affaire, Erik avait acquiescé.

Vieltal écouta la tirade du marchand avec attention. Les objets qu'ils proposaient était d'une utilité incroyable. Malheureusement, il avait également menti lorsqu'il avait mentionné avoir de quoi payer! Lorsque Torleth eut fini de vendre sa salade, le barde posa les mains sur le comptoir et ria un bon coup, puis, tout sourire il répondit :


- Ahhhh les hins savent nous prendre par le ventre! J'en ai connu un tellement gourmand que son ventre traînait par terre! Hahaha

Puis, plus sérieusement il reprit : Erik sait vraiment s'y prendre y'a pas de doute. Parfois on se demande qui à le plus de flair entre son loup et lui! Je ne savais pas qu'il était ici ce soir, je pourrais faire d'une pierre deux coups. J'irai lui annoncer la bonne nouvelle et lui refiler sa part du gâteau!

Le skald cligna en direction de Torleth avant de poursuivre: Par contre, je ne connais pas son cousin Dan, si vous pouvez me guider en sortant, ce serait très apprécié! Mais d'abord, je dois vous remercier de m'avoir présenter de si beaux et pratiques objets. Comme je vous l'ai dis, je suis un épicurien, je me lasserais surement de manger la même chose même si ce ragoût est délicieux j'en suis sur!

- Nous dormons ici cette nuit, je réfléchirai pour cet achat. La nuit porte conseil!

Alors qu'il allait se retourner, une éclair traversa les yeux du nordique, il dût s’agripper au comptoir pour ne pas flancher. Une vision d'horreur, la créature qui sonde son esprit... Chassant la pensée d'un sourire remplit de dents le barda s'exclama : Mais j'y pense! Auriez-vous des bouquins? Je cherche quelque chose de vraiment spécifique... Des livres sur des créatures particulière, psioniques et autres aberrations. Ce sujet me fascine et m'effraie à la fois! Hahaha!

écrit par: Sahadeva Lundi 10 Décembre 2018 à 11h25
La démarche de Vieltal n'avait pas manqué de surprendre Sahadeva qui le savait être bon musicien et conteur mais qui ignorait tout de ses talents de comédien. Son numéro avait été parfait et Torleth était tombé dans le panneau, leur livrant au passage de nombreuses informations précieuses.

¤ Ainsi donc ce convoi était bien lié à ce magasin : de bien étranges fréquentations... Mais surtout Erik est ici! Voilà qui constitue une opportunité intéressante, tout en compliquant nos plans... ¤

Tandis qu'il jetait un regard distrait vers les objets que lui présentait le marchand, le Maquar, perplexe, réfléchissait. La présence d'Erik était une bénédiction car devoir traquer cet individu dans un marais qu'il connaissait comme sa poche aurait été une tâche très compliquée, sinon impossible, même avec l'aide de Florian. Mais ils n'avaient pas anticipé sa présence à la Colline de Gillian et Hermine était loin : ils n'étaient que deux, face à un Erik qui connaissait le village, sens environs et ses habitants. Il recevrait très probablement de l'aide de son cousin Dan en cas de problème et peut-être d'autres membres de sa famille, sans même parler de son loup.

La situation était délicate et exigeait un plan finement élaboré. Le guerrier d'Estagund laissa Vieltal continuer à discourir, il le faisait parfaitement et toute intervention de sa part risquait d'affaiblir la qualité de sa prestation. Il n'approuvait qu'à moitié le fait de mentir mais c'était probablement la solution qui permettait d'éviter au mieux toute forme de violence. Après tout, les mages de son pays n'usaient-ils pas abondamment d'illusions pour mettre leurs ennemis hors d'état de nuire?


¤ Bien, il nous faudra aller repérer la maison de ce Dan pour voir ce qu'il est possible de faire. Et contacter Hermine, s'il est possible qu'elle nous rejoigne rapidement... ¤

écrit par: Hermine Lundi 10 Décembre 2018 à 18h52
Le feu était apaisé. Le travail, terminé. Proprement empilés les uns sur les autres, dissimulés derrière des débris de métal, les coffrets reposaient dans un coin. La magie des pièces était dissipée : celles-ci ne représentaient plus aucun danger pour les innocents. La nuit n'était pas terminée, mais la malédiction était brisée.

Assise sur une caisse retournée, Hermine restait songeuse. Réelle ou due à la fatigue, sa vision l'avait affectée. Ses yeux vides regardant le feu, elle tirait sur une des pipes qu'elle avait empruntée à Tholvar. Bouffée après bouffée, elle marmonnait de temps à autre des imprécations incompréhensibles, les yeux perdus dans les flammes, comme un vieux magicien l'aurait fait à propos d'un anneau maudit ...

Après un long moment, Biscotte, inquiète, vint la mordiller gentiment pour la tirer de sa rêverie. Hermine la caressa d'un air absent, avant de revenir à la réalité et de lui adresser un faible sourire. Son amie avait raison : elle ne pouvait se permettre de se laisser aller. Le jour se lèverait dans une heure, mais elle avait encore à faire.
Elle se leva, rangea la pipe et se prépara à sortir.

D'après le message qu'elle avait reçu d'un pigeon voyageur en toute fin de journée précédente, Vieltal et Sahadeva étaient bien arrivés à la Colline de Gillian. Le message était succinct : « Le coucou est bien dans le coup ; il s'est perché sur la colline ». Il n'en fallait pas plus pour associer le coucou, célèbre oiseau voleur d'œufs et de nids, à Érik, et que celui-ci était actuellement au hameau de la Colline de Gillian. Une occasion inespérée d'en savoir un peu plus sur le rôdeur, avant de rejoindre ses amis. Il aurait été trop bête de repartir du Fort sans pousser un peu l'enquête, simplement au cas où.
Le jour se lèverait dans un heure. Cependant ...


¤ On peut en faire des choses, en une heure ... ¤

Biscotte précédait sa maîtresse. Des deux, c'était elle la plus discrète : elle pouvait facilement remonter le chemin des Tanneurs en passant par les toits, ou en se faufilant dans l'ombre projetée par le mur d'enceinte que longeait la ruelle. Le Gué de la Dague était un fort, dont les remparts étaient surveillés. Certes, les gardes se méfiaient plutôt des marais que des habitants, mais l'aventurière préférait éviter d'être vue.
Au signal mental de son familier, la magicienne ferma les portes de l'atelier derrière elle et, rapide et silencieuse, remonta à son tour le chemin, avant de tourner à droite à la première ruelle.

Telles des ombres dans la nuit mourante, les deux hermines se faufilèrent dans les ruelles désertes. Elles arrivèrent bientôt à leur cible : la maison d'Érik, attenante au Hall des Maîtres de Guilde.

L'aventurière dissimula son visage de son écharpe juste avant d'atteindre la fenêtre du rôdeur. Puis, elle en brisa le carreau, aussi silencieusement que possible, avant de faire jouer le loquet. Pénétrant à pas de louve dans le logement, elle entreprit de le fouiller à la lueur de la lune, en s'aidant au besoin du sort de lumière lancé sur son vieux pendentif de l'Arpenteur de l'Horizon en bois flotté, à la recherche d'abord d'un éventuel gardien ou piège (magique ou non, elle ne sous-estimait pas la magie naturelle et les talents de braconnier des rôdeurs), puis d'un quelconque élément de preuve : correspondance, quantité anormale d'argent, voire carrément des œufs qu'Érik n'aurait pas encore pu revendre -ou consommer ...


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• Hermine utilise son don Rapide et silencieuse.
• Hermine, sans armure : Agilité +10, Athlétisme +6, Furtivité +7, Perception +6|+8, Sabotage +9.
• Biscotte, Agilité +16, Athlétisme +10, Furtivité +19, Perception +5.
• Hermine lance Détection de la magie, et éventuellement Lumière (gardant le pendentif caché par un pan de son gilet).
• Hermine utilise Recherche des pièges.
• Hermine dérange/déplace le moins de choses possibles et ne s'attarde pas.
• Hermine n'emporte rien, sauf ce qui constitue une preuve irréfutable.
• Avant de partir, Hermine nettoie et emporte les bris de verre (elle porte des gants de cuir, elle ne laisse pas de trace de sang en se coupant bêtement) avant de sortir, de refermer le loquet depuis l'extérieur et de lancer Réparation sur le carreau brisé.
• Au retour, même schéma qu'à l'aller : Biscotte en éclaireur, Hermine suit lorsque la voie est libre.
• Si le chien loup d'Érik est à la maison, ELLE N'ENTRE PAS, et se carapate vite fait s'il se met à aboyer !

écrit par: Atlas Jeudi 13 Décembre 2018 à 16h24
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HERMINE

Hermine se faufila comme une ombre dans les ruelles désertes du Fort. Seule la ronde était encore en veille mais la brume froide les incitait à épier le danger de l’extérieur –pas de l’intérieur et aucun des gardes en faction ne décela l’ombre qui se faufilait jusqu’à la maison d’Erik. La maison était tout ce qu’on pouvait attendre de l’habitation d’un riche marchand de sa situation à sa qualité en passant ... par le soupçon de magie qui faisait toute la différence.

La prudence de la guerrière fut récompensée tandis qu’elle cherchait les tissages de la Toile sur la façade avant, signe d’un piège magique. La porte et la fenêtre du rez-de-chaussée étaient toutes deux auréolées de l’aura qu’elle supposait. La pratique était courante, le sort nécessaire à portée d’un homme comme Erik. Tenter d’ouvrir l’un ou l’autre sans prononcer le bon mot de commande déclenchait une alarme à même de réveiller le Duc et prévenait sans doute son propriétaire par la même occasion. L’étroite fenêtre de l’étage n’en était pas munie, c’était sa voie d’entrée.

L’escalade était si simple que son sixième sens la poussa à la prudence et à découvrir un piège aussi simple qu’efficace sur la fenêtre en question : la prise la plus évidente se décrochait de la façade, déstabilisant assez celui ou celle qui essayerait de l’emprunter pour le voir chuter trois mètres plus bas et marquant la tentative pour de bon.

Fracasser une fenêtre discrètement, en escaladant une façade tout en prenant garde de ne déclencher aucun piège n’était pas facile mais la monte-en-l’air avait bien assez de ressources et au troisième coup bien placé, un carreau juste suffisant pour lui permettre de passer le bras et forcer l’ouverture, céda. En une acrobatie de plus, les deux hermines étaient à l’intérieur.


Biscotte reniflait en tous sens, à la recherche du loup qui les aurait fait quitter les lieux aussi vite et pour elle non plus la tâche n’était pas aisée, l’animal habitant également les lieux ayant marqué les lieux de son odeur de canidé dans les tapis épais de chacune des pièces mais fort heureusement pour le succès de leur exploration, le loup avait dû accompagner son maitre.

La chambre faisait tout l’étage. Riche, confortable, comme l’ensemble de la maison. Le mobilier était de belle facture –probablement le travail du père de Florian-, les draps portaient la marque des artisans du Sud, le lit était large et moelleux et invitait à s’y reposer. Il s’y trouvait d’ailleurs un enchantement, certainement pour offrir un repos plus efficace et un endormissement paisible malgré des activités moralement discutables. Un bureau parfaitement rangé avec un tiroir fermé à clef, des fioles d’encre et des plumes, une garde-robe pleine de chausses, manteaux, capes, chemises et bottes, un coffre verrouillé, un râtelier d’armes comprenant un carquois plein, deux épées longues et une épée courte.

Parlant d’enchantement, la maison était parfaitement propre, un ‘serviteur invisible’ devait se charger de garder les lieux en tous temps présentables.

Au rez-de-chaussée, un petit hall accueillant, un salon avec quatre fauteuils recouverts de fourrures, une cuisine fonctionnelle avec son feu ouvert au fond duquel quelques braises gardaient la température intérieure agréable en comparaison du froid de la nuit, une pièce d’eau au dos de la cheminée avec un système ingénieux permettant de profiter de la chaleur du foyer pour chauffer l’eau d’une grand bassin et une salle à manger avec une table assez grande pour six.

Comme la perle dans l’huile, les trésors sont gardés, enfermés et nécessitent d’y mettre l’énergie nécessaire. Elle comprit vite que le coffre était totalement inviolable avec le matériel à sa disposition et ses compétences de crochetage. S’y reprenant à trois fois, elle dut se maudire de laisser d’infimes griffures sur la serrure du tiroir du bureau mais dans un dernier ‘clic’, il s’ouvrit enfin. Trois carnets à la couverture de cuir noir s’y trouvaient, le relevé de l’ensemble des commandes et sa comptabilité.



SAHADEVA & VIELTAL

- Mon bon ami, vous vous méprenez sur le fonctionnement de mon office, notre ami commun a reçu sa part quand il m’a remis les œufs. Je ne suis pas qu’un intermédiaire, c’est même toute la beauté de l’œuvre puisqu’il n’est pas seulement question d’acheter quelque chose d’attendu mais de posséder toujours plus et créer l’envie à défaut de la demande ! Les rachats si rapides sont véritablement des exceptions, j’ai gardé certains objets vingt ans avant de les vendre. Il n’y a donc pas de part de gâteau en jeu. Alors oui, c’est vrai, j’achète à risque, mais j’ai souvent la bonne surprise de faire affaire avec des aventuriers sans connaissance de ce qu’ils vendent. Rien à voir avec vous mes bons seigneurs, les amis d’Erik sont toujours très bien informés.

Torleth remettait les objets présentés à leur place alors que le barde l’interrompait à nouveau. A l’énoncé de sa demande, il blémit, baissant d’un ton comme s’il craignait que les ombres puissent l’entendre.

- Hum... des Aberrations, voyageurs des Royaumes Lointains ... Je ne les consulte pas, c’est dangereux mon ami, très dangereux ... Oui, j’ai un livre qui parle de Xaxox ... Du reste je ne sais rien, et préfère ne rien en savoir. Je vous le laisse pour cinquante pièces d’or.

Le regard du vendeur se faisait fuyant, le sujet était dérangeant, même pour quelqu’un capable de vendre des plumes de pégases. Il secoua la tête pour en chasser les images les plus sombres et retrouva son visage de vendeur.

- Mais nous disions donc, manger et dormir et vous aider à trouver la maison de Dan. Pour dormir et vous restaurer, vous trouverez une auberge plus loin sur la route, à une centaine de mètres, juste après le second virage, quand la route tourne vers le Sud. Elle n’offre pas les services d’une auberge des grandes cités mais pour notre village c’est un véritable palace ! La maison de Dan est juste avant la tour que vous verrez de l’auberge.

Prenant congé, les deux compagnons d’infortune purent profiter d’un singulier service de leur nouvel ami. Pour une pièce d’argent, un pigeon voyageur informerait leur amie de tout ce qui pouvait tenir sur le morceau de parchemin qu’il était capable de porter. C’était l’histoire de quelques heures qu’elle le reçoive, la Forge était très connue à cette distance, elle se chargeait de la réparation de la majorité des outils agricoles.

L’auberge ressemblait plus à une ferme qu’à un véritable établissement mais pour y passer une nuit, ils seraient sensiblement mieux que dans le marais. Ils y reçurent un mélange de légumes et de céréales en une sorte de soupe épaisse qui comblèrent parfaitement les grognements de leurs estomacs.



écrit par: Sahadeva Samedi 15 Décembre 2018 à 16h45
Sahadeva s'efforçait d'endurcir son corps et son esprit en n'accordant pas trop d'importance à la nourriture mais, devant affronter un froid auquel il n'était pas habitué, il fut bien heureux de pouvoir compter sur la soupe épaisse qu'on leur avait servi à l'auberge. Il était resté relativement silencieux pendant le repas, réfléchissant aux nombreuses informations que Torleth leur avait fourni et à la suite des événements.

Après avoir achevé le contenu de son bol et essuyé un petit excédent de soupe ayant souillé sa moustache, il s'adressa à son compagnon à voix basse, de crainte que les propriétaires n'interceptent leur conversation et ne se mêlent de ce qui ne les regardait pas :


- Sa présence ici est une bénédiction mais il ne sera pas facile de traquer le tigre dans sa tanière. Si nous n'agissons pas vite et discrètement, il est fort probable que nous ayons la moitié de ses connaissances sur le dos...

Il marqua une courte pause, pris par ses pensées, puis ajouta :

- Je pense qu'il faut observer discrètement les lieux, ses habitudes... et attendre Hermine, si possible... L'improvisation n'est pas possible...

Le regard du Maquar se fit particulièrement sérieux :

- Il faut aussi que nous nous accordions sur ce que nous ferons de lui. J'entends ne pas le tuer, cela entrerait en contradiction avec mes valeurs. Mais que penses-tu que nous devions faire de lui? Le livrer à la justice des hommes, ici ou au Fort? L'emmener dans les marais et le confier à Braz’ah As’Hyars? Ou encore appliquer nous-même notre justice?

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Mercredi 19 Décembre 2018 à 02h13
Il négocierait le livre à 25 pièces, prétextant justement qu'il faisait une faveur au marchand en le débarrassant d'un tel ouvrage. Il irait jusqu'à 30 maximum mais laisserait le livre si il n'arrivait pas à atteindre ce prix. Il reviendrait plus tard, si disait-il...

En quittant, ils furent guider par Torleth à la fois vers un lieu ou manger et vers la maison de Dan. Vieltal sourit tout sourire, balançant une claque dans le dos du Maquar - Et puis, pas mal enh? Et j'étais rouillé!

Il ajouta un clin d’œil et suggéra à Sahadeva d'aller casser la croûte. Ils avaient avertis Hermine qu'Erik était à la Colline, ils l'attendraient certainement avant de faire quoique ce soit contre le gaillard. Ils auraient le temps de se restaurer et de convenir d'un plan.

Alors qu'il fourrait sa cuillère dans la soupe réconfortante, le barde écoutait Sahadeva avec la mine grave. Après un moment euphorisant ou il s'était joué du marchand, le barde saisissait toute la gravité de la situation.


Il se pencha par dessus la table pour parler à voix basse

- Hors de question de le tuer évidemment... Après, moi je suggérai qu'on le prenne comme guide et qu'on le livre au clan. Ils feront bien ce qu'ils voudront avec lui et on aura la paix sur la conscience de notre côté non? Faudrait quand même lui reprendre l'argent avant par contre... Ça semblait une bonne somme! Pourquoi donc le Zenth ou on ne sait quel entité serait prêt à payer le gros prix pour des œufs ? Ça me chicote.

Mais encore, les compagnons ne pouvaient se permettre de mener l'enquête plus loin avant de terminer leur quête actuel. Ils avaient déjà sur les bras un lot de pièce qui devait appartenir au grand prêtre d'Umberlee!


- Je me demande si Hermine a pu fondre les pièces... Je ne doute pas de ses capacités au marteau et à l'enclume, je m'inquiète surtout sur la magie qu'elles contenaient...

Sautant du coq à l'âne, le barde ne savait pas vraiment ou donner de la tête. Ses pensées se heurtaient entre elles dans sa tête. Puis il y avait la lancinante présence qui le hantait encore. Il avait beau avoir plus d'un chat à fouetter, cette vision ne le quittait plus.

écrit par: Hermine Mercredi 19 Décembre 2018 à 13h34
S'humectant le doigt de sa langue pour tourner chaque page, Hermine feuilletait rapidement les relevés comptables à la lumière de son pendentif de bois flotté. Elle trouva rapidement ce qu'elle cherchait ... ou plutôt, quelque chose qui ressemblait à ce qu'elles cherchait : quand on savait ce qu'il fallait en comprendre, les cahiers relataient le braconnage de plusieurs ressources rares des marais telles qu'entre autres les œufs d'homme-lézard, peut-être l'une ou l'autre manœuvre d'intimidation ou autre acte peu recommandable ... cependant tout cela était obfusqué par des termes vagues -les œufs étaient notamment référencés comme des œufs de crocodile- et, évidemment, les noms des clients n'étaient pas couchés sur papier. Bien que, pour l'aventurière, cela contribuait à confirmer qu'Érik était loin de dédaigner d'arrondir ses fins de moins de diverses activités illicites, ces livres de comptes ne constituaient pas une preuve tangible, et seraient insuffisants à convaincre des officiels.
Outre ce semi échec, la révélation de la duplicité de l'homme mit la jeune femme mal à l'aise : elle aussi avait été élevée dans la nature et avait durant sa jeunesse développé des compétences de survie apparemment similaires à celles du rôdeur ; cependant, elle-même avait chevillé au corps la croyance en un ordre plus grand qu'elle, et le respect des incarnations de la Nature, ses habitants et ses esprits, respect qu'Érik semblait avoir perdu depuis des années.

Refermant le carnet, elle en effleura la couverture de cuir, et plus précisément les armoiries et le sceau de la famille de l'homme, songeuse. Il semblait aussi que les actes du malfrat avaient une motivation qu'on pouvait qualifier d'ordinaire : l'appât du gain. Il n'y avait pas là non plus confirmation de l'existence d'une organisation criminelle complexe derrière ceci, nulle conspiration régionale dont cet homme n'aurait été qu'un maillon, ... La paranoïa naturelle de la Nordique ne lui avait-elle pas, une fois de plus, fait faire d'une anguille un serpent de mer ? Elle laissa échapper un soupir. Aucune confirmation n'équivalait pas à une infirmation.

Poursuivant sa quête de preuve, Hermine fit sauter la serrure d'un gros coffre suspect. Celle-ci était d'une qualité à l'épreuve de ses tentatives de crochetage ... mais sa solidité ne pouvait rien contre sa lame d'adamantium, dont le métal embrasé avait traversé des millions de lieues, avait été forgé dans la fournaise par des milliers de coups de marteau, et se faisait aujourd'hui incarnation de la volonté de la guerrière.
Lorsqu'elle ouvrit le couvercle, ses yeux s'ouvrir grands, et une clarté dorée inonda son visage. Que d'or ! Le coffre était plein de bourses pleines de monnaies de diverses origines. Apparemment, s'aperçut-elle en fouillant lentement, certaines provenaient même de ... Chateau Zhentil. Cela constituait un élément de preuve de plus mais pas une preuve en soi.
Tentée, Hermine considéra un instant toute cette richesse. Un instant, son esprit vagabonda. En était-il vraiment ainsi ? Mettez de coté votre conscience, et vous vivrez dans le luxe et le confort. Essayez de faire le bien, et vous gagnerez juste de crapahuter des jours durant dans un marais, avec au bout la promesse d'une mort violente ou une vie d'esclavage. Ainsi, comme on dit, le Mal ... paye ? Et après tout, qu'était le Mal ? N'en faisait-elle pas déjà partie, cambriolant la maison d'un notable en pleine nuit, déteriorant et volant ses biens ?
Elle cligna des yeux plusieurs fois, et ses lèvres esquissèrent un sourire mauvais.


¤ Allez ma fille, ressaisis-toi ! Ce n'est pas le moment de philosopher ... ¤

Après avoir pris quelques instants pour dissimuler les traces de son passage (replacer les objets déplacés dans leur position initiale, frotter les quelques rayures qu'elle avait créées, réparer ce qui était brisé, emporter les éclats de verre, s'assurer qu'elle n'avait rien oublié d'autre, ...), l'aventurière s'approcha de la fenêtre. Enjambant le rebord, elle joua une dernière fois les équilibristes. S'accrochant au linteau, elle referma la fenêtre depuis l'extérieur, la verrouillant en passant son poignet par le carreau brisé. Puis, une fois la vitre réparée comme par ... heu, "par" magie, elle bondit silencieusement et se réceptionna souplement dans la rue, en évitant la zone d'activité de l'alarme. Enfin, Biscotte toujours en éclaireur et en restant hors de vue des gardes, les deux hermines disparurent dans la nuit à travers le dédale de ruelles ...

écrit par: Atlas Vendredi 28 Décembre 2018 à 17h04
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HERMINE

Le coffre ne résista pas longtemps à l’épée d’Hermine. Il ne faisait aucun doute qu’il rencontrait l’adamantium pour la première fois et qu’il devait partager la surprise de la voleuse.

Les richesses étaient aussi diverses que l’on pouvait s’y attendre en ce lieu de transit d’assez de marchands, aventuriers, caravaniers de passage ou simples voyageurs que pour assurer au rôdeur une vie luxueuse en exerçant son activité professionnelle officielle. Sa comptabilité allait dans le même sens, le travail ne manquait pas pour quelqu’un capable de parcourir de grandes distances pendant que ses employeurs profitaient d’une halte dans une ville fortifiée. Que dire de pouvoir profiter des services d’un homme qui ne s’embarrassait pas de considération philosophique et qui était prêt à vous ramener des oeufs de crocodiles si vous en aviez envie ?

Les barres de commerce étaient anciennes, elles devaient être des cadeaux de papa pour s’assurer que le fils puisse s’en sortir toujours sans avoir jamais besoin de lui demander l’aumône. Erik était riche, très riche, probablement autant que les plus notables de la ville. Hermine remarqua très vite le sac de vélin bleu profond dans lequel se trouvaient les perles les plus grandes et belles qu’elle ait jamais vu. A elles seules, elles devaient valoir une véritable fortune.



Au petit matin, elle retrouva Bistan au temple d’Illmater, en grande discussion avec un homme qui se révéla être le paladin de l’Ordre dont les derniers faits d’armes avait poussé les aventuriers à quitter le Fort précipitamment. Lui cédant le livre de compte –la libérant d’une preuve manifeste de son larcin- et lui expliquant toutes les précautions à prendre à son sujet, elle reçut en retour ce dont elle se doutait aussi : pire que l’absence de preuve d’activités illicites, il était la preuve d’une tenue rigoureuse de sa trésorerie, opposable à quiconque pourrait discuter de l’origine de ses richesses. Ils ne prirent pas le temps de s’appesantir sur leur combat dans le marais. La rumeur –puisqu’elle avait finalement accepté que Florian en parle- aurait vite fait le tour de la cité et d’attirer l’attention sur les aventuriers. Ce qu’elle ne souhaitait pas dans l’immédiat.


SAHADEVA & VIELTAL

Le marchand avait ri de bon coeur à la proposition du barde, le livre valant sans doute vingt fois le prix de ce qu’il proposait, même pour lui qui lui était si sympatique. Il mit la proposition sur le ton de l’humour. A contre coeur par contre, une curieuse gène dans le lobe frontal, il dut se résoudre à le lui laisser et lui faire promettre de le lui garder quelques temps. La demande était maigre pour ce genre d’ouvrage mais il était inconcevable pour le marchand qu’il était de céder quoi que ce soit pour un montant si loin de sa valeur.

Ragaillardis par la soupe, les compères se justifièrent vouloir prendre l’air avant de profiter de leurs chambres. Ils apprirent par la même occasion qu’ils étaient pour l’heure les seuls étrangers dans la ville –à cause du froid et de la proximité du Fort, plus accueillant pour les marchands empruntant la route de commerce.


Prenant congé, et garde de ne pas se faire repérer, ils avaient prendre un premier aperçu de la maison du cousin. Une belle masure de pierre de la région au toit de chaume. Plusieurs peaux de bovidés étaient tendues à l’extérieur et un mince filet de fumée blanche s’élevait de la cheminée. Tout contre la façade, dans un abris bas en bois, sans doute pensé pour stocker un supplément de bois, le loup d’Erik était allongé le museau entre les pattes avant, profitant d’un fond de foin et d’un abri au vent. La maison profitait de plusieurs portes et de peu de fenêtres, il était totalement impossible de voir à l’intérieur sans s’en approcher dangereusement –pour peu que réveiller un loup puisse-t-être dangereux.

De retour à l’auberge, il ne leur fallut que quelques instants pour s’endormir.
Au milieu de la matinée, Hermine les avait rejoint.

écrit par: Hermine Lundi 31 Décembre 2018 à 12h15
Accroupie sous un buisson, les oreilles bouchées par du coton maintenu en place par son bandeau, Hermine tira précautionneusement les feuilles de mandragore. Peu à peu, la terre en libéra le fruit. De forme curieusement humanoïde, celui-ci semblait pousser un cri muet. Avec une moue légèrement dégoûtée, la jeune femme nettoya le petit être, lui coupa les feuilles et le rangea, enveloppé d'un chiffon, dans sa trousse d'herboriste.
Alors qu'elle ôtait son bandeau en soupirant de soulagement, elle aperçut Biscotte qui courait vers elle pour la rejoindre. Dans sa bouche, quelques plumes de hibou ; un ingrédient très utile pour le sort de sagesse qu'elle étudiait en ce moment. Lorsque son familier lui tendit son butin qu'elle rangea dans un compartiment dédié de sa sacoche à composantes, elle remarqua son museau blanc maculé de jaune d'œuf : apparemment, le petit rongeur, visiblement repu, n'avait pas hésité à piller le nid qui leur avait semblé vide. C'était bien normal : après tout, bien que rendu intrinsèquement intelligent par le rituel magique qui l'avait créée, Biscotte n'en restait pas moins un animal, guidé par ses instincts. Manger ou être mangé. Des œufs sans défense. Voilà qui faisait étrangement écho à l'affaire qui les occupait en ce moment ...

Se redressant en faisant craquer son dos, la Nordique se remit en route.
Elle était plus lourdement chargée qu'à son habitude. Comme pour se consoler de rentrer pour ainsi dire bredouille de son enquête au Gué de la Dague, elle n'avait pu résister à emporter ce qui serait certainement utile à Sahadeva et Vieltal. Et puis, si les aventuriers atteignaient leur objectif, leur ancien propriétaire n'en aurait certainement plus l'usage ; alors, autant éviter un affreux gâchis. Du moins, c'est ainsi qu'elle justifiait ses actes. Chacun s'arrange comme il le peut avec sa propre moralité et, contrairement au prêtre ou au paladin qu'elle venait de quitter, la jeune femme ne prétendait aucunement être un parangon de vertu, une championne du « Bien » ou de la « Loi ». Même Sahadeva, le Maquar, la faisait se sentir un peu perplexe et vaguement inférieure. Elle n'avait jamais profité (ou subi) d'enseignement formel, et encore moins pour lui enseigner de grands principes de vie. Elle faisait simplement ce qu'elle pouvait, ce qu'elle ressentait au fond de ses tripes, et ce en quoi elle croyait n'étaient en grande partie que de vagues principes généraux, à adapter au cas par cas : fais aux autres ce que tu voudrais qu'on te fasse, fais preuve de loyauté envers ceux qui te confient leur vie plutôt qu'en des gouvernements sans visages, aide de ton mieux ceux qui ne peuvent pas s'aider sois même, et ainsi de suite ...

Tout en marchant sur le sentier, elle remit la lanière de son sac en place d'un coup d'épaule, et celui-ci émit un tintement métallique. Outre le poids, ce bruit la dérangeait : la guerrière savait se déplacer vite et sans bruit, et ce qu'elle portait actuellement était un frein à ces deux niveaux.
Elle songea à ces contenants magiques dont elle avait entendu parler. À la réflexion, un tel espace de stockage extra-dimensionnel lui serait bien utile. Elle n'avait pas forcément l'habitude d'avoir recours à l'école d'invocation, mais quand elle aurait le temps, elle commencerait à plancher sur la mise au point la formule d'un enchantement stable.
Fidèle à elle-même, elle imaginait déjà les nombreuses applications pratique d'un tel sac. Avec une si grande capacité de stockage, elle pourrait transporter suffisamment d'armes et d'armures pour équiper une petite armée. Ou même
l'armée elle-même, si un jour elle se décidait à étudier et à utiliser vraiment les pouvoirs de l'école de la nécromancie, de laquelle elle s'était pour l'instant toujours tenue à l'écart. Sans aller jusqu'à user de magie noire, elle pourrait aussi remplir un tel contenant de lourdes pierres, le suspendre en hauteur, lui adjoindre une ficelle permettant de l'ouvrir à distance, et ainsi déclencher une avalanche potentiellement mortelle sur ses ennemis. Les possibilités étaient nombreuses, mais elle n'était pas sûre que toutes soient une bonne idée, désirables, ou mêmes possibles dans cet univers. Surtout si, en considérant qu'un tel sac pouvait contenir une réserve d'air, même finie, et du moment que l'ouverture du sac était assez large, elle pourrait y mettre des personnes. Tout d'un coup, les idées affluaient : par exemple, elle ne craindrait plus des chuter de grandes hauteurs, et pourrait aussi disposer d'un abri, d'une cachette ou même d'une prison de fortune lui permettant de littéralement « livrer » les méchants à la justice ... Ce qui lui serait bien utile dans le cas présent.

Tiens, justement, elle arrivait à la Colline de Gillian. Il ne lui restait plus qu'à retrouver Vieltal et Sahadeva, et à leur faire part de ce qu'elle avait réussi à accomplir -ou pas. Ensuite, il leur faudrait agir. Elle leur avait fait perdre suffisamment de temps comme ça.

écrit par: Sahadeva Vendredi 04 Janvier 2019 à 17h24
Si Sahadeva se réjouissait du retour d'Hermine qui leur permettrait de passer enfin à l'action, les nouvelles qu'elle apportait n'étaient pas totalement satisfaisantes. Les preuves qu'ils auraient pu espérer collecter chez Erik étaient relativement peu probantes. Que fallait-il faire à présent? La configuration de la maison du cousin du voleur d'oeufs n'était pas non plus très engageante.

Sahadeva était perplexe mais savait que le temps jouait probablement contre eux. Le Maquar laissa échapper un soupir avant de déclarer :


- Bon, il ne faut pas trop tarder à agir contre Erik, sinon l'oiseau se méfiera ou s'envolera du nid... Attaquer frontalement est une mauvaise idée, beaucoup de risques pour nous et beaucoup de risques de faire des victimes collatérales : la maison où il se terre semble facile à défendre et, si nous attaquons, il y a fort à parier que les villageois porteront secours aux leurs, agressés par des étrangers.

Le guerrier d'Estagund repensa aux techniques mises en oeuvre pour chasser les tigres qui importunaient les communautés villageoises de son pays.

- Nous avons deux possibilités : attendre qu'il sorte spontanément de sa cache ou inventer une ruse pour l'inciter à la quitter. Une fois dehors, il faudra être prêts à frapper pour le neutraliser rapidement, ainsi que son loup.

Il poussa un nouveau soupir avant d'ajouter :

- Reste aussi à décider ce que nous ferons de lui si nous le capturons. J'ai réfléchi à la question et je me refuse à le livrer sans condition aux hommes-lézards : ce serait le condamner à une mort certaine, probablement atroce. Il l'a sans doute méritée mais cela va à l'encontre de mes convictions : tout homme à le droit de pouvoir essayer de réparer sa faute et toute vie est, a priori, sacrée.

Il poursuivit :

- Le livrer à la justice du Fort semble la meilleure solution mais nos preuves sont faibles. Je doute que les hommes-lézards soient entendus comme témoins ou que Torleth témoigne contre son fournisseur. L'essentiel reposera sur notre propre témoignage, indirect, et il nous faudra compter sur un orateur particulièrement doué pour nous faire entendre.

Sahadeva marqua un moment d'hésitation puis déclara :

- L'ultime solution serait de faire justice nous-mêmes pour l'empêcher de nuire à nouveau sans le tuer. Mais cette idée me déplaît, j'aurais l'impression d'agir comme l'acteur d'une vendetta et non comme un représentant de l'ordre et de la justice.

écrit par: Hermine Dimanche 06 Janvier 2019 à 16h51
La Nordique partageait l'opinion du Maquar sur bien des points. Elle aussi était déçue de ne pas avoir réussi à trouver plus de preuves à charge au Gué de la Dague. Elle aussi préférait éviter d'assassiner Érik, pour une raison évidente : elle n'était pas une meurtrière de sang froid. Elle était donc aussi d'avis de le livrer à la justice du Gué, en particulier celle d'Illmater, qui lui semblait particulièrement juste et compréhensive. Enfin, elle aussi désirait aller vite : non seulement le rôdeur ne devait pas pouvoir leur échapper, mais ils devaient en plus garder en tête la menace de grande ampleur qui planait sur la Côte des Épées, et qui les occupait depuis quelques jours : les trois aventuriers ne devaient pas se laisser distraire trop longtemps.

Mais lorsque ses compagnons eurent tous les deux donné leur opinion, il restait un point sur lequel elle-même n'était pas de leur avis. Apparemment vexée, elle se leva de table. Elle fit craquer ses phalanges mais, notamment pour Vieltal qui connaissait son amie depuis longtemps, un pétillement dans son œil trahissait le fait que son irritation n'était que feinte.


- Valeuяeux Durpari, teяgiveяseя tout en voulant alleя vite te laisseяa dans une impasse, tant que tu peяdяas de vue quelque chose d'essentiel : lui, il est seul, nous, on est tяois, et dans les tяois, il y a moi. Joignant le geste à la parole, la jeune femme pointa sa poitrine du pouce, avec une moue mi-décidée, mi-orgeuil blessé. Adoptant un ton de conspiratrice, elle continua à voix basse, les dents serrées en un sourire carnassier : « On va lui claqueя le beignet, le captuяeя, l'emmeneя à Illmateur pieds et poings liés, et pяeuves à l'appui. Яestez deяяièяe moi, "petits" hommes, et vous veяяez la foяce d'une meute soudée ! »

Avec un petit rire, Hermine tourna les talons, avant de se raviser et de revenir auprès de Sahadeva et Vieltal. Se penchant auprès d'eux, elle leur glissa à chacun un sac lourd environ d'un kilo et demie, avant de leur confier à voix basse :

- J'oubliais : voilà un cadeau que je voulais vous faiяe. Considéяez ça comme votяe paяt de ce que nous avons fait jusqu'ici.

Avec un petit clin d'œil, elle sortit de l'auberge avant de se rendre aux Trésors de Torleth. Là, évoquant le besoin tout naturel pour une aventurière de se détendre entre deux quêtes périlleuses, elle acheta à l'avide marchand une paire de menottes, une corde en soie (« ouais, le chanvяe a tendance à me donneя de l'eczema ») ainsi qu'un dose de cheval de préparation somnifère (« juste au cas où, je suis pas une machine non plus »). Prétendant avoir le nécessaire, elle refusa poliment une potion de vigueur animale avant de ressortir de l'échoppe et de se diriger vers la maison du cousin.

Après s'être assurée que le chien loup était toujours dans sa niche d'élection, elle s'accroupit derrière un gros rocher et arrosa généreusement de la préparation somnifère quelques boulettes de viandes qu'elle avait mis de coté dans un papier à la fin de son repas.


- Bon aloяs, voilà le plan, chuchota-t-elle à ses deux compagnons. « Je lance les boulettes au chien -même si ça n'est pas tout à fait un loup, il évoque tяop mon totem pouя que je puisse lui faiяe du mal, ce seяait tabou. Espéяons que ça l'endoяme ... » Elle regarda d'un air inquiet le chien, qui se reposait toujours, bien éveillé, avant de continuer : « Quand c'est fait Vieltal, tu fяappes à la poяte, tu mitonnes un tяuc à Érik pour l'éloigneя de la maison -tu veux un autogяaphe, tu as яemaяqué que son chien est malade, tu veux acheteя la baяяaque, impяovise-, et diяect apяès je l'attaque, je le maîtяise, l'un de vous fait le guet pendant que l'autяe le ligote, et on se caяapate veяs le Gué.
Éventuellement, si besoin Vieltal peut aussi яesteя яéconfoяteя le cousin et fouilleя sa baяяaque, peut-êtяe que des tяucs y sont planqués ...
Bon, vous êtes pяêts ? On y va ? »

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Mercredi 16 Janvier 2019 à 23h42
Le barde soupesa la bourse que lui tendait Hermine. Il la remercia pour ce généreux don et il lui prit l'envi de courir acheter le fameux livre dont il avait discuté avec Torleth quelques heures avant. Lorsqu'Hermine proposa d'acheter de l'équipement pour leur prochain 'projet' il en profita pour aller chercher le bouquin qu'il fourra dans son sac un peu à l'insu de ses compagnons. Comme un gamin qui ne veut pas se faire prendre à manger des bonbons...

Désormais, il pouvait se concentrer sur ce qu'ils avaient à faire. Acquiesçant à son rôle, le barde suggéra de simplement demander les services du guide... Il le convaincrait de sortir pour parler en tête à tête concernant une quête un peu particulière et ne voulant pas s'exposer... Il aurait eu l'information d'ou il était par Torleth lui même, ce qui était la seule vérité dans toute cette mise en scène.


- Ça fait longtemps que je n'ai menti autant en une journée! Il ajouta un clin d'oeil à son rire. Je dois dire que ça me manquait un peu de jouer..! Je vous avertis, si ça vire mal, je reste du côté d'Erik enh!

L'excitation et la nervosité transpirait dans chacune des phrases du jeune barde mais il était prêt.

- Je vais tenter de contenir le cousin dans la maison en lui disant que j'irais moi même chercher de l'aide, j'ai la chance d'être armer et de pouvoir jouer l'aventurier aguerri un peu. Je lui ferai peur pour ne pas qu'il quitte sa demeure et sonner l'alerte. Ça nous donnera le temps de se rejoindre et d'interroger notre ami Erik. Allons y... endormons ce toutou. Déjà si je cogne à la porte et que le loup ne réagit pas, Erik voudra voir par lui même ce qui ne va pas je présume...On verra, je m'ajusterai à sa réaction.

écrit par: Atlas Jeudi 17 Janvier 2019 à 16h22
L’aventure est pleine de miel et de cailloux, couverte de l’un, parsemée de l’autre. Avec un peu de chance, on profite du miel, avec moins, on se casse une dent sur un caillou bien recouvert. Dans un cas comme dans l’autre, les aventuriers oublient trop souvent les abeilles ... mais Hermine n’était pas de ceux-là.

Torleth avait été surpris des demandes de Sirène mais tellement content de se débarrasser du livre -pour cinquante pièces d’or- qu’il en oublia ces demandes si tristement banales, remisées dans un coin d’une des annexes du complexe labyrinthique. Le poison titilla sa curiosité par contre, elle le vit à l’étoile de malice qui s’était allumée dans son vieux regard.

- « On voit trop souvent que les somnifères comme un poison, c’est un tort ! Je partage votre point de vue ! Pour autant, il est thérapeutique et devenir le meilleur soin ! le manque de sommeil peut tuer aussi bien qu’une épée ! J’ai une préparation particulièrement efficace à vous proposer, elle nous viendrait tout droit du grand désert de l’Anauroch préparée par un alchimiste qui dort depuis dix ans, quand sa préparation a mal tourné et qu’elle lui explosé au visage. A la base, il devait s’agir d’une poudre de sommeil mais pour pouvoir la transporter, elle a été stabilisée en une forme de gelée. »

PARCHEMIN
Sable du sommeil (Vigueur, DD15 ou sommeil pour 1 minute) : 50PO la dose, stabilisée(ingestion) ou volatile(respiration)

Prenant congé du fournisseur de merveilles, les conspirateurs prirent la direction de la maison du tanneur. Il faisait plus doux que la veille, quelques villageois les saluèrent sans s’attarder tandis qu’ils repassaient devant l’auberge et s’approchaient de la tour de guet, par pure politesse et sans s’attarder sur l’exotisme de Sahadeva. La Colline offrait une toute autre vue de jour que lorsqu’ils étaient arrivés, le village était bien loin d’être désert.

Trouvant un endroit d’où voir sans être vu, contre le vent pour éviter que l’odeur de viande ne les trahisse trop vite, Hermine & Sahadeva. Manipulant une petite cible entre ses doigts et prononçant un mot de pouvoir, Hermine vit soudain sa cible avec une précision que seul l’Art pouvait rendre possible. Le temps sembla ralentir, elle percevait parfaitement l’influence du vent contraire et pouvait presque voir se dessiner la trajectoire de ses projectiles improvisés vers la gueule du loup. Alors qu’elle n’aurait dû avoir aucune chance, profitant d’un bâillement qui se fit attendre, elle parvint à lui envoyer le premier, manquant l’étouffer de surprise tandis que la nourriture glissait sur sa langue pendue, directement avalé.

Eveillant son attention, le canidé se redressa, les oreilles hautes et la truffe au vent, cherchant de ses yeux perçants l’origine de cette nourriture providentielle. Il en avala une seconde, puis une troisième –lancées au mieux, au plus près de lui, et à la troisième, se frotta la truffe d’une patte et se laissa choir calmement, mâchouillant la préparation avec plaisir.

Vieltal rentra en scène, s’approchant seul de la porte principale. L’animal fit mine de tourner la tête dans sa direction mais dans un jappement étouffé se reprit et s’allongea sur le dos. A peine le barde avait-il frappé à la porte que leur cible lui ouvrit, dans l’attitude parfaitement sereine de celui qui n’a rien à se reprocher.

- Vous devez chercher Dan, je dois vous informer qu’il n’est pas là pour deux jours. Il m’a par contre chargé de prendre note des commandes en son absence... mais je vous reconnais ! Vous étiez dans la groupe qui cherchait un guide pour traverser les marais ! Votre ami est toujours au service du Temple pour trouble de l’ordre d’ailleurs.

Même s’ils ne s’étaient pas présenté, ils ne s’en étaient pas cachés non plus et l’esclandre avait fait assez de bruit que pour attirer l’attention de l’ensemble des présents à cet instant dans la Taverne. Erik était du nombre.

- Alors ? Vous avez trouvé ce que vous cherchiez ? Même si nos approches diffèrent, Florian est presque aussi bon que moi, je dois le reconnaitre, mais je suppose que si vous venez me trouver, c’est que vous avez échoué.

Erik menait la discussion, assez habilement, et restait dans l’entrebâillement de la porte. Passant la tête vers l’extérieur, il se tourna ... vers la masse endormie de son loup. C’était-il rendu compte que quelque chose n’allait pas ? S’il n’en montrait aucun signe, il gardait sa position, évitant de s’exposer.

- Vous n’êtes plus avec vos compagnons ? Plus avec votre guide non plus. Tout va bien pour mon vieil ami ? Mais entrez donc, il fait chaud à l’intérieur et, comme je vous l’ai dit, mon cousin n’est pas là, nous serons plus tranquille pour me parler de ce qui vous amène ici plutôt que d’attendre mon retour au Fort. Ça doit être urgent -ou demander une discussion que la Dague n’apprécierait pas.

La suite du plan d’Hermine s’enchaina à une vitesse surprenante. Deux Zhents dont un géant chargèrent le groupe, un rayon quittant la main tendue d’Hermine-Zhent pour frapper le front d’Erik. La protection presque complète que lui offrait Vieltal et sur laquelle il avait dû compter, aurait fonctionné à merveille contre un tir, elle fut sans effet sur le rayon qui manqua le barde d’un cheveu...

Diminué, et plus petit qu’elle, même sans être surpris le rôdeur n’eut aucune chance et fut proprement ceinturé, Sahadeva se chargeant de refermer la porte sur eux quatre pour se cacher de la vue des villageois.


écrit par: Hermine Vendredi 18 Janvier 2019 à 12h17
Comme à son habitude, Hermine avait tenté d'envisager tous les cas de figure -ou, du moins, suffisamment de cas de figure pour ne pas risquer de perdre un compagnon, et d'avoir une chance d'atteindre leur objectif. Évidemment, avec plus de temps à sa disposition, elle aurait pu faire quelque chose de mieux, en recrutant des complices ou en trouvant suffisamment d'argent pour se procurer un parchemin de sort adapté, par exemple. Mais les aventuriers en manquaient. Le temps ... c'était peut-être la plus grande richesse au monde.
Cependant, pour hâté qu'il fut, le plan des trois compère avait fonctionné étonnamment bien : Sahadeva et elle même, déguisés en hommes de main maléfiques, vêtements noirs et armures cloutées à l'avenant, le tout frappé d'un Z qui voulait dire ... Zhent ? Ils avaient chargé en toute hâte à l'intérieur de la maisonnette et, bien que Vieltal ait lui-même senti le souffle de son rayon magique chatouiller son oreille, et qu'elle-même s'était peut-être un peu trop enthousiasmée par sa puissance nouvelle, et par le fait de voir ainsi le monde de plus haut, Tymora était ce jour-là de leur coté -et, comme toujours, elle était la bienvenue.

Après qu'Érik, menotté, se fut évanoui sous la pression de son propre bras sur sa jugulaire -bras qui était, il est vrai, maintenu en place par Hermine, ses genoux faisant de leur coté pression sur la fémorale du rôdeur, la jeune femme ligota leur ennemi grâce à la corde en soie achetée à Torleth, sans oublier de le priver de son équipement et de le baillonner avec son écharpe pour faire bonne mesure, car on ne savait pas combien de temps l'homme mettrait avant de reprendre ses esprits. Se redressant tout en restant accroupie -par Berronar, que cet intérieur lui paraissait exigu!-, elle parcourut des yeux le mignon petit foyer, et son regard tomba sur ... Vieltal. Un sourire désabusé ourla ses lèvres.


¤ Espérons qu'aucun témoin ne nous a vus, sinon notre Vivi va développer la réputation de s'acoquiner avec les Zhents ! ¤

écrit par: Sahadeva Jeudi 24 Janvier 2019 à 17h33
Bien qu'il eut pu tourner au cauchemar, le plan suggéré par Hermine s'était finalement parfaitement déroulé : Erik avait été facilement maîtrisé et son loup s'était paisiblement endormi, leur laissant les mains libres.

Le Maquar rengaina sa lame et observa la scène. Hermine terminait de ligoter Erik et Vieltal s'apprêtait probablement à fouiller la maison, en quête de nouvelles preuves de culpabilités et, sans doute aussi, de richesses à s’approprier. La prochaine épreuve à surmonter était d'exfiltrer aussi discrètement que possible Erik du village, avant leur déguisement ne s'estompe et que quiconque ne puisse s'alarmer à propos de la disparition du guide.

Une discussion s'ensuivit durant laquelle Sahadeva suggéra finalement d'envelopper Erik dans des couverture pour le soustraire à la vue des sentinelles et des passants. Hermine améliora le plan en proposant de le transporter dans une petite charrette, dissimulé sous des peaux qu'ils auraient pu se procurer chez lui. Un plan simple qui avait toute les chances de fonctionner.


- L'un d'entre vous se sent-il l'âme d'un marchand capable de négocier au mieux l'acquisition d'une charrette-à-bras ou d'une brouette ?

Le guerrier d'Estagund préférait laisser ce soin à ses compagnons, plus à l'aise que lui dans l'art de la parole et de la dissimulation. Pour sa part, il se mit à fouiller la maison du cousin d'Erik et à entasser auprès de lui tout ce qui s'apparentait à des peaux. Il entrouvrit également légèrement la fenêtre qui s'ouvrait non loin du loup endormi. Il murmura à ses deux compagnons :

- Bon, on peut essayer de rentrer le loup à l'intérieur de la maison afin qu'il ne nous suive pas. Il a l'air bien endormi et pas trop lourd : je peux le faire passer par la fenêtre, si vous le réceptionnez.

Ce plan exigerait une grande discrétion, car il faudrait déjouer la surveillance des guetteurs installés non loin de là, mais c'était sans doute mieux que d'avoir à craindre que le loup ne les prenne en chasse dès son réveil. Le Maquar saisit quelques assiettes découvertes dans la maison et les remplit d'eau à l'attention du compagnon d'Erik : il ne souhaitait pas tuer inutilement le moindre être vivant. Il s'approcha ensuite prudemment de la porte, en attendant les réactions de ses compagnons.

écrit par: Atlas Vendredi 01 Février 2019 à 11h00
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L’habitation était remplie d’assez de peaux et de couvertures que pour les cacher tous s’ils le souhaitaient. Non seulement pour l’usage propre du cousin Dan, mais sans doute pour une commande de l’un ou l’autre des villageois. Soucieux de ne pas voler l’artisan qui n’était probablement pas complice des actions d’Erik, Vieltal insista pour n’en prendre que le nécessaire et de ne pas déforcer ce qui était clairement préparé à la vente.

Tandis qu’Hermine profitait de sa force pour emballer le rôdeur, Vieltal et Sahadeva avaient commencé la fouille des lieux, méthodique. La maison était exactement ce qu’elle semblait être, rien de plus ni de moins.

Un escalier menait aux combles, seulement rempli de peaux diverses, profitant de la chaleur de l’habitation et l’isolant en partie. Au rez-de-chaussée, un sellier contenait assez de vivres pour tenir ces jours froids sans avoir besoin de se ravitailler. Il y avait des poissons et des lanières de viandes séchés, un gros sac de farine, et une belle collection d’aliments divers preuve d’un commerce florissant –ou de l’aide d’un cousin fortuné. Tandis que le Maquar se chargeait du loup, le barde, cherchant mieux, découvrit la trappe dissimulée au pied de l’escalier pour y trouver une petite pièce normalement éclairée par une lampe à huile évidemment éteinte. Deux tonneaux de bière, un autre d’huile, un dernier d’eau, un petit bureau et une chaise et, dans un tiroir, une cassette remplie des richesses du marchand. Hermine aurait pu reconnaitre une barre de commerce en tout point semblable à celles trouvées chez Erik, sans doute l’aide financière à laquelle il pensait.

Sahadeva, conscient des capacités du loup et peut-être du lien qui le reliait à son maître, se chargea sans tarder de l’animal. Le recouvrant d’une couverture, il le porta à l’intérieur comme s’il rentrait une cargaison, en parfaite discrétion pour un éventuel guetteur. Peu de gens étaient vraiment curieux des activités des Zhents et sans la corpulence d’Hermine géante, il n’attira aucun regard appuyé –de ce qu’il put en voir. Avec précaution et sans aucune envie de lui porter le moindre préjudice, il l’attacha à une laisse de fortune à l’aide d’une corde de chanvre roulée dans un coin.

La question de la charrette à bras fut vite résolue, le tanneur disposait de la sienne, à côté de la maison, bien suffisante pour charger et camoufler leur prise sans être trop lourde que pour être manipulée seule même si la qualité des routes rendait la manipulation de l’engin plus aisé à deux.

Reprenant leur apparence normale, les aventuriers laissèrent Vieltal terminer ses recherches, lui proposant de les rejoindre en lisière de forêt quand il aurait terminé.

Vieltal trouva encore les affaires de leurs cibles, séparées de celles du propriétaire, dans un grand sac de voyage pratique et de bonne facture. Son épée ouvragée, son armure de cuir cloutée posée sur un tabouret, son lourd manteau attaché à un crochet dans le mur. De ce qu’il put en voir, Eric profitait du matériel à sa disposition pour se construire un nouveau sac quand il l’avait interrompu.

A un moment, sans se l'expliquer, le livre nouvellement acquis par le barde et posé sur le dessus de son sac glissa de côté, et s'ouvrit sur le plancher. La page de droite était couverte d'une écriture torturée, pleine de ratures et de tâches d'encre, celle de gauche du dessin d'une araignée monstrueuse.

Pendant ce temps, ses compagnons remontaient le sentier vers la forêt au Nord, saluant un bucheron, un fagot de brindilles énorme sur les épaules. Ils arrivèrent tous deux à couvert des premiers arbres les séparant des Collines des Géants.
L’exercice physique leur fit oublier un temps le froid pourtant mordant, ils trouvèrent sans trop de difficultés un endroit à l’abri du vent et de la vue des éventuels autres villageois.

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Samedi 09 Février 2019 à 17h42
Alors qu'il créait soigneusement un chaos dans la maison du cousin, le barde recherchait des indices potentiellement compromettant. Il ne trouva rien qui puisse impliquer directement le cousin d'Erik à ses activités illicites... Il remontant de la cave et observa le loup, langue pendante qui dormait toujours, c'était une belle bête! Vieltal songea qu'il était content d'avoir des compagnons consciencieux et pas des brutes qui auraient tuer la créature sans vergogne. Ils le regretteraient peut-être lorsqu'elle se réveillerait mais pour l'instant, il était convaincu qu'ils avaient posé la meilleure action.

S'affairant à fouiller les biens d'Erik, un bruit sourd fit sursauter le barde. Il se retourna la main sur la garde de son épée, les sens en alerte. Posant son regard au sol, il vit le livre qu'il venait d'acquérir, ouvert.

Alors qu'il se penchait pour le ramasser, il fut happé par ce qu'il y vu. L'hideuse araignée d'un côté et un texte de l'autre. S'agenouillant lentement, il entreprit de lire cette page... Seulement celle-ci.

Alors qu'il lisait, une araignée surgit d'entre les lattes du plancher puis grimpa sur le livre. Vieltal émit un petit cri puis referma l'ouvrage sur l'insecte d'un coup.


¤Woa... Quel aventurier je fais, m'effrayer d'une simple araignée!¤

Saisissant le ridicule de la situation, le skald ricana puis ouvrit le livre à plat sur le sol, à la page ou il était.

¤Un sorcier fou, la tête remplit d'araignées... Le désir d'étendre la folie de Xaxox sur le monde... Les portails¤

Un frisson parcouru le nordique alors qu'une seconde araignée, (ou la même?) apparu sur la tranche du livre. Le barde l'envoya valser d'une chiquenaude. Une autre araignée grimpa sur son doigt.. Puis une autre, comme s'il avait donné un coup de pied dans un nid de guêpe, les araignées surgissaient de partout autour du livre finissant même par le recouvrir entièrement. Le barde poussa l'ouvrage et tomba à la renverse, se poussant sur ses coudes pour s'éloigner de la nuée d'araignée qui déferlait vers lui comme une vague toujours plus grosse! L'une par dessus les autres, les araignées affluaient de partout, convergeant vers la nuée lui donnant une forme solide d'une proportion gigantesque de plus de deux fois la taille du barde!

En se cognant la tête contre le mur de la maison en reculant frénétiquement, il perdit la vue une seconde puis ouvrit finalement les yeux sur un sol de bois tout ce qu'il y a de plus normal. Aucune trace de la moindre araignée. Le livre clos, plus loin, semblait le narguer.

Ouvrant son sac, le barde se saisit de l'ouvrage maudit et l'enfouit sans même le regarder, puis il sortit de la maison pour rejoindre ses compagnons... L'air lui ferait du bien...

écrit par: Hermine Dimanche 10 Février 2019 à 12h04
Portant sa part du fardeau, Hermine cheminait avec Sahadeva le long du chemin. Elle ruminait : ils avaient capturé Érik et fouillé deux de ses «repaires», sans rien trouver de vraiment probant. L'homme était intelligent, et savait mener ses affaires dans le feutré. Ne couche rien sur papier, brûle les preuves et balance les cendres aux latrines : si la guerrière avait été à la place du rôdeur, c'est ce qu'elle aurait fait, au minimum. Malheureusement, il semblait qu'elle soit tombé sur quelqu'un de quasiment aussi paranoïaque qu'elle-même. Réajustant sa charge sur son épaule, l'aventurière serra les dents.
Elle n'était pas mécontente d'avoir assommé Érik suffisamment fort pour que celui-ci ne se soit pas encore réveillé. Elle n'avait aucune envie que leur prisonnier se mette à geindre, à les insulter, leur tirer les vers du nez ou les menacer. Elle n'avait aucune envie de discussions stériles en ce moment -ni avec lui, ni avec personne. D'autant que, si l'homme, apparemment charismatique et habitué à manipuler son prochain, se réveillait, il risquait de se rendre compte de la faiblesse de la position des aventuriers.
Mais après tout ... Avait-ils vraiment besoin d'autres preuves qu'un témoignage direct ? Même si celui-ci provenait de «monstres» ? Peu portée sur la lettre des lois, la jeune femme voulait croire en leur esprit : protéger ceux qui en avaient besoin. Et qui avait besoin de davantage de protection et d'empathie que des enfants, quelle que soit leur race ?
Prise d'une inspiration subite, et parce que c'était après tout la bonne chose à faire, de prévenir un compagnon de l'avancement de leur affaire -pour tout étranger qu'était en fait ce compagnon-, Hermine fouilla dans une poche de son gilet de fourrure, et en sortit le curieux appeau qu'elle avait confectionné l'avant veille, et dont le compagnon en question, Braz’ah As’Hyars avait normalement un jumeau. Elle souffla dans l'instrument. Celui-ci produit un son étrange, nasal, dont peu d'animaux du coin auraient été capables de produire un équivalent. Prenant garde à chaque fois à un éventuel réveil d'Érik, elle renouvela l'appel à plusieurs reprises, espacées de quelques minutes.

Hermine répéta dans sa tête le discours qu'elle tiendrait à l'homme-lézard, si celui-ci entendait ce signal convenu entre eux et les rejoignait.


¤ Braz’ah As’Hyars. Je me suis engagée sur mon honneur à ramener le coupable. Le voici. Tu m'as, vous m'avez sauvé. J'ai une dette de vie envers vous. Ton peuple pourrait donc exercer sa vengeance sur lui, je n'aurais rien à y redire.
Cependant, je pense que la meilleure chose à long terme pour les Griffes Blanches serait de voir que, malgré que certains humains sont des fauteurs de troubles, d'autres essayent sincèrement de réparer les torts qui ont été commis.
Si les membres de ton clan me laissent le remettre à la justice humaine, je ferai tout mon possible que cette justice soit rendue. Très bientôt. Au premier quartier, demain soir. Dans la clairière que je vous ai indiquée, qui constitue un territoire neutre.
Si vous tuez cet homme, les gens risquent d'y voir un simple meurtre. Si Chirnikki, toi, et les membres de ta tribu qui veulent donner une chance la paix, vous rendez à la clairière et laissez aux chefs humains une chance de prononcer un jugement exemplaires eux-mêmes, vous prouverez à tous que vous n'êtes pas les brutes sanguinaires pour lesquelles on vous prend. Et les humains auront une chance de vous prouver qu'ils peuvent, eux aussi, réparer leurs erreurs. Et cela augurera, je l'espère, de meilleurs lendemains pour tous.
Moi, Hermine, j'y crois.
Penses-tu que cela a une chance de fonctionner ? ¤

Si les hommes-lézards, par la voix de Braz’ah As’Hyars, étaient prêts à tenter le coup, les choses pourraient aller vite. Braz’ se chargerait de ramener les siens à la clairière, et les aventuriers ramèneraient, Bistan en tête, une délégation humaine suffisante pour soutirer une confession france d'Érik, et rendre une justice exemplaire et satisfaisante. Quelle qu'en fut la nature exacte.
Une rencontre à haut risques s'annonçait. Avec Sahadeva et Vieltal, les trois aventuriers ne seraient pas de trop pour servir de médiateur. Et -bien qu'Hermine espérait qu'on en arriverait pas là- de service de sécurité.

écrit par: Atlas Lundi 11 Février 2019 à 14h44
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VIELTAL

A chaque rencontre, chaque lecture, le barde s’enfonçait un petit peu plus dans l’innommable. Le sorcier dément avait inspiré en rêve l’écriture de l’ouvrage qu’il avait découvert et la conscience qu’il puisse avoir un impact sur leur plan au travers de l’onirisme était proprement terrifiant ! Une seule page de lecture l’avait plongé dans une illusion d’un réalisme stupéfiant, il sentait presque les pattes velues des arachnides lui courir sur les mains ... les bras ... le visage et les facettes de leurs trop nombreux yeux l’observer de derrière un voile invisible, le voile tenu et étiolé de son esprit. Dans le sous-bois, à chaque pas et où que son regard se porte, il lui semblait voir une araignée le narguer.

TOUS

Tandis qu’ils s’écartaient de la ville et qu’Hermine ruminait sur l’absence de preuves tangibles et véritablement incriminantes, l’image de l’âtre s’imposait à elle. L’homme avait-il pu faire disparaitre les preuves dans le foyer de la maison du cousin ? Le cousin lui-même participait-il aux opérations et avait-il été chargé de faire disparaitre des éléments gênants ? Leur opposant était-il si doué qu’il fut impossible de trouver quoi que ce soit contre lui ?
Vieltal avait rejoint ses amis quand leur prise maugréa pour la première fois. Emballé comme il l’était, il ne risquait pas de pouvoir fuir de la charrette qui devenait difficile à manœuvrer en dehors d’un véritable chemin, mais bien de la renverser s’il commençait à se secouer avec plus de conviction.

Après d’interminables minutes, Hermine entendit enfin la réponse à son happeau, leur redonnant la vigueur nécessaire à franchir les dernières centaines de mètres les séparant de l’Homme-Lézard.


- Je suis loin de mon ère de surveillance, humains. J’espère que votre appel vaut la peine

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Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.


Braz’ah As’Hyars était tendu et pour chacun il était facile de comprendre pourquoi : la majorité des siens ne le suivaient pas dans ses démarches. Ils ne l’avaient pas soutenu quand il avait amené les aventuriers dans leur antre, et le seul, leur shaman, ayant fait preuve d’un peu plus d’empathie à leur égard, leur avait expliqué que souligner qu’un humain identifié était responsable du vol de leurs œufs était plus qu’il n’en fallait pour pousser certains des siens à lancer une juste vengeance, dans le sang, contre des humains quels qu’ils soient.
Leur geste n’en était pas moins juste et le Guetteur restait sur ses positions par rapport à Erik, heureusement pour les aventuriers. Difficile à interpréter les pensées de l’humanoïde mais pas celles du rôdeur quand ils le sortirent, saucissonné, de sa couverture et les confrontèrent.


- Son regard parle pour lui. Je peux ... sentir sa peur ... mais de quoi ? De notre juste colère ? Braz’ s’approcha dangereusement, coup tendu, reniflant celui qu’il pensait responsable du vol odieux de leurs oeufs. Que vas-tu faire de lui jusque demain ? S’il n’est plus là quand les miens se seront approchés de votre Fort, il y aura une bataille, et je ne serai pas de votre côté quand vos gardes essayeront de nous tuer. C’est ce qu’ils font, même quand les nôtres essayent de vous défendre. Ceux qui ont tenté de prendre les Grands Rats à revers quand ils vous ont attaqué s’en souviennent et en parlent encore. Ils ne pensent pas. Ils ont peur et se laissent dominer par elle.

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Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.


Etait-ce l’explication manquante sur l’épisode de l’attaque des Rats-Garous et des Hommes-Lézards dont ils avaient entendu parler à leur arrivée au Fort ? Au terme de cette première discussion, ils se quittèrent, entendus sur la marche à suivre avant le rendez-vous du lendemain. Hermine et Vieltal surveillant Erik pendant que Sahadeva irait prévenir Bistan de la suite des opérations.

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Bistan avait beau avoir été reconnu serviteur du Dieu Brisé, Erik profitait de la notoriété de son père et peu de notables étaient prêts à se fâcher avec un homme aussi influent en prenant, ouvertement ou pas, position contre lui.
Tùrambar, leur compagnon paladin, toujours au service du temple du Fort, aurait fait une attaque si le vieux prêtre lui avait appris le nom du seul qui s’était exprimé totalement disposé à représenter les Guildes de la cité : Dorkim Laughingash, le marchand aux esclaves sous collier d’entrave. Il appréciait visiblement le caractère cocasse de la situation et s’en félicitait en se triturant les mains et faisant danser ses gros sourcils. C’est Aimeric qui, à la demande de Bistan, avait laissé entendre l’histoire des oeufs et tentait de trouver des partisans à leur cause. Il n’était pas homme de scrupule et s’il était certainement incapable de faire du mal par lui-même, il prendrait du plaisir et trouverait un intérêt à diminuer le crédit d’un rival.

Pendant ces négociations, attendant l’heure du rendez-vous, l’Homme-Lézard avait fait courir le bruit de l’enlèvement d’Erik pour que d’autres de son clan ou d’un autre, assiste à son jugement. Le Maquar et la Guerrière avaient gardé Erik dans un abri de berger proche de la clairière en question, le nourrissant et l’abreuvant du stricte nécessaire.


Social

Quand il eut repris pleinement ses esprits, le rôdeur fit preuve d’un incroyable stoïcisme, prenant sa position avec recul et philosophie. A aucun moment, il ne fit montre de vouloir fuir ni ne se mit à vociférer sur ses ravisseurs, ni même les menacer de représailles. Rien de ce à quoi ils pouvaient s’attendre. Il répondait à leur question à coups de « oui » et de « non », « en aucun cas » ou « à ce que je sache ». Au fil des heures, le personnage était tellement collaboratif que Vieltal le prit presque d’affection et en vint à se demander pourquoi il ne le libèrerait pas simplement de ses entraves.

Par rapport à ce qui lui était reproché, il réaffirma la version officielle : il avait trouvé les oeufs dans un nid de crocodiles et les avait vendu au marchand de la Colline comme il le faisait à chaque fois pour tout ce qu’il trouvait de singulier dans les marais ou ailleurs. Après tout, était-il possible qu’il fut sincère et que l’homme les eut réellement pris pour des oeufs de crocodiliens ? Il leur dit comprendre l’action des aventuriers, la mort d’enfants à naitre méritait d’être vengée, mais qu’ils faisaient erreur sur son compte et qu’ils pourraient être sereins quand la lumière sur cette erreur serait faite, tout disposé à les aider en la matière, s’il le pouvait d’une quelconque manière.

Son attitude changea du tout au tout le lendemain en milieu d’après-midi, quand Braz’ réapparut à portée de la clairière, avec à ses côtés et un de ses semblables encore plus imposant que lui, coiffé d’un bandeau aux plumes bleues roi qui ne laissait aucun doute sur son clan d’appartenance et sur un autre, plus mince et plus petit, mais d’une vivacité stupéfiante. Chacune de ses épaules était couverte d’une patte de dragonnet noir. Il plongea alors dans un mutisme à la hauteur des regards de haine que les trois représentants des clans lui lançaient en permanence, se parlant entre eux dans une langue pleine de sifflements.

A la tombée de la nuit, Bistan, Aimeric, Sahadeva, Dorkim ainsi qu’un garde du Fort les rejoignirent sur un chariot tiré par deux chevaux à la robe noir pangaré.

En maitre de cérémonie improvisé, le prêtre resta sur le chariot, face aux autres.
: - « Chers amis, nous sommes ici pour juger les actes du sieur Erik, accusé est-il d’actes odieux contre le peuple homme-lézard et, à travers eux, contre la paix entre leurs terres et le Fort. »

écrit par: Sahadeva Lundi 11 Février 2019 à 16h36
Tout en voyant les différents participants au procès s'avancer, Sahadeva sentit que le rythme des battements de son cœur s'accélérait. Contrairement à ses craintes, la mise en place du tribunal n'avait pas posé de problèmes excessifs et ils avaient trouvé de part et d'autres des interlocuteurs ouverts d'esprit et disposés à rendre objectivement la justice.

Le moment pour lequel ils avaient pris de tant de risques à la Colline de Gillian était enfin arrivé mais le plus difficile restait à faire : juger Erik. L'homme était habile et plaidait sa bonne foi. Pouvait-on le croire? Condamner un innocent n'était-il pas pire que condamner un coupable? Et, dans un cas comme dans l'autre, quel serait le juste châtiment pour les crimes commis, volontairement ou non, par le rôdeur.


¤ Par tous les dieux, que c'est compliqué! Comment être sûrs? Peut-être la magie pourrait-elle nous aider? ¤

Il regardait la magie avec le regard d'un enfant, ignorant presque tout de sa nature et de ses potentialités, laissant bien volontiers de telles connaissances aux spécialistes. Il fut le premier à prendre la parole :

- Je suis Sahadeva, fils de Bûna, Maquar d'Estagund. Je jure sur mon honneur, sur les dieux et sur l'Adama que je n'ai d'autre intérêt dans cette affaire que la volonté que justice soit rendue : un procès équitable doit être tenu et je jure de n'y dire que la vérité.

Il posa sa main sur son cœur pour appuyer son serment :

- Erik est accusé d'avoir volé, contre rémunération, des oeufs d'hommes-lézards et de les avoir commercialisés à la Colline de Gilian. Ce faisant, il a brisé la descendance potentielle des hommes-lézards et les a volés. Je l'accuse en outre de mettre en danger la paix entre hommes-lézards et habitants du Fort, soit l'intérêt général, pour servir ses intérêts personnels. En ces temps de troubles, toute notre énergie devrait être tournée vers l'amélioration de notre condition et la résolution de nos problème plutôt qu'à des conflits provoqués par l'appât du gain de quelques-uns!

Il rappela les faits et les positions des acteurs en présence :

- Les hommes-lézards, représentés par Braz’ah As’Hyars ici présent, affirment qu'Erik a sciemment volé leurs œufs et qu'il mérite pour cela la mort. Je propose d'écouter en premier lieu leur témoignage.

Le guerrier d'Estagund se tourna ensuite vers Erik et se posa à son côté, main sur le cimeterre, prêt à intervenir en cas de tentative de fuite.

- Erik, ici présent, ne nie pas avoir vendu d’œufs mais déclare l'avoir fait de bonne foi en pensant qu'il s'agissait d’œufs de crocodile. Je vous propose d'écouter en second lieu, ce qu'il a à nous dire. Dans un troisième, temps, nous pourrons écouter les témoignages de tous ceux qui souhaiteront apporter leur point de vue sur ce dossier ou interroger l'une ou l'autre partie.

Il conclut :

- Je serais d'avis que Bistan et Aimeric fassent office de juges. Ils n'ont d'intérêt ni auprès du Fort, ni auprès de la Colline, ni auprès des hommes-lézards. Ils n'ont pas participé à la capture d'Erik. Si vous n'y voyez pas d'inconvénients, je souhaiterais que ce soit eux qui déterminent si Erik a agi sciemment ou non et, en fonction de cela, quel châtiment serait le châtiment adéquat.

écrit par: Hermine Mardi 12 Février 2019 à 10h36
Tandis que le rôdeur leur répondait par monosyllabes, en tournant autour du pot ou autre réponses fuyantes, la jeune femme soupirait discrètement.
Évidemment.
Le Bien, le Mal. La Vérité, le Mensonge. Beaucoup de gens ici semblaient croire en leur nature immuable et objective. Or, pour un menteur patenté, napper ses paroles d'une apparence de véracité, sembler dire à ses auditeurs ce qu'ils voulaient entendre, tout en tournant ses phrases de manière à ne jamais proférer aucun mensonge, mais sans jamais avoir dit l'exacte vérité, était quelque chose de possible, voire de facile. Les politiciens, les commercants, étaient des habitués de cette manière de s'exprimer. Et Érik avait profité d'une éducation mêlant les deux.

Par bien des cotés, de sa langue d'argent à son indéniable charisme, l'homme rappelait à Hermine son amour de jeunesse, qu'elle avait été assez naïve de croire au dessus de tout soupçon et de tout défaut. Bien mal lui en avait pris. Bien longtemps après, alors qu'elle avait muri -ou espéré l'avoir fait-, elle s'était jurée de ne plus se laisser avoir par de belles paroles. Pour elle, seuls les actes comptaient vraiment. Cela avait peut-être contribué à faire d'elle, au début de sa carrière d'aventurier, une combattante réservée, plutôt avare de paroles.
Cela aussi, elle l'avait, dans une certaine mesure, dépassé. La véritable sagesse, estimait-elle, n'était pas de cultiver le secret ou de donner son opinion à tout prix, mais de savoir quand se taire ... et quand l'ouvrir. Elle l'avait d'ailleurs appris relativement récemment : engageant sa parole devant les lézards de la Griffe Blanche, elle parvenait pour l'instant à s'y tenir. Et en retour, Braz’ah As’Hyars semblait laisser filtrer quelques informations nouvelles, et précieuses, sur les récents événements, ce dont Hermine le remercia intérieurement.
Elle ne pouvait attendre que le monde entier pensât comme elle, partageant ses espoirs et sa manière de fonctionner. Cependant, elle continuait à caresser l'espoir que, malgré tout, les intérêts des uns et des autres pouvaient se rejoindre suffisamment pour parvenir à la paix. Le soutien inattendu de Dorkim Laughingash en était un exemple : l'avantage avec les égoïstes, avait-elle pensé, c'est qu'ils avaient tendance à se tirer dans les pattes les uns des autres. Aussi avait-elle acueilli la nouvelle avec joie -tout en ajoutant de rendre une petite visite à l'esclavagiste à sa liste mentale de choses à faire lors de sa prochaine villégiature au Gué de la Dague, si la vie lui en laissait le temps. Le temps ... elle en avait peur.

La Peur ... Érik semblait la ressentir. Mais il était quelqu'un d'intelligent ... Oui, c'était évident. Voilà ce qu'elle pouvait faire.
Le procès allait bientôt commencer. S'approchant du rôdeur à un moment où ils pouvaient être en tête à tête, elle lui tint ce petit discours :


- Avec les humains, tu joues. Tu maquilles la véяité à ton pяofit. Foяt bien. Mais laisse-moi te яaconteя ce qui va se passeя. S'accroupissant face au rôdeur dans l'abri de berger, elle plongea ses yeux dans les siens. Son ton était calme ; elle avait pensé l'intimider brutalement mais, lucide sur ses capacités, préférait faire appel à son intelligence. « Dans quelques minutes, va se teniя ton pяocès. Seяont pяésents des humains du Gué, mais aussi des Hommes-lézaяds des maяais. Oui, ceux à qui tu as volé leuяs enfants -ne te fatigue pas à nieя, je ne te cяois pas, seul un incompétent pouяяait avoiя confondu ces œufs avec des œufs de cяocodile. D'autяes lézaяds seяont pяésents aussi, pяobablement en suяnombяe -pouя un que tu veяяas, combien d'autяes se tiendяont cachés hoяs de ta vue ?-, tous unis paя leuя haine de nous ... non, de toi. Tu cяistalises leuя haine. Cяois-tu que l'opinion des juges humains auяa de l'impoяtance, quand la sentence seяa pяononcée ?
Si cette sentence ne leuя plaît pas, les lézaяds nous attaqueяont, et nous tueяont. Enfin, en ce qui me conceяne, ils essaieяont. Mais toi, tu seяas attaché, à genoux, et menotté. Cяois-tu pouvoiя êtяe en mesuяe de te défendяe ? Que je te défendяai contяe ces semi-humains ? Si tu m'éneяves, que tu continues à joueя au plus malin, ceяtainement pas. J'y яeviendяai. Pouя l'instant, яepaяlons de la sentence.
Actuellement, tu essayes de minimiseя tes toяts, d'échappeя à toute punition. Mais, comme tu commences ceяtainement à le compяendяe, si tu es яelaxé ... Tu mouяяas. Dans la minute. Aux mains d'hommes-lézaяds tяès éneяvés. Sans peяsonne pouя te défendяe. Piètяe consolation d'avoiя eu gain de cause en manipulant des naïfs, hein ?
À l'inveяse, si tu es jugé coupable, les humains appliqueяont la sentence. Quelques semaines ou quelques mois de pяison, ceяtainement. Péяiode ou ton papa et tes amis pouяяont te яappoяteя des oяanges, et d'où tu яessoяtiяas entieя. Tu pouяяas même pяétendяe avoiя changé pouя endoяmiя la méfiance des gens ou, à l'inveяse, te donneя un lustяe de dangeя pouя séduiяe qui tu voudяas. C'est toi qui vois. »

Hermine changea de position sur ses jambes et roula un peu des épaules pour détendre ses muscles.

- « Peut-êtяe que tu es en tяain d'imagineя quelles seяont tes options dans l'aveniя. Si tu puяges ta peine, tu évolueяas, libяe, dans une яégion où les яelations humains-lézaяds яisquent de se détendяe, facilitant d'autant ta ciяculation et ton tяavail. Paя contяe, si tu es innocenté, tu devяas suяvivяe aloяs que les яelations entяe humains et lézaяds se dégяadent. Tяavailleя te seяa plus difficile. Peut-êtяe même devяas-tu déménageя loin de l'influence de papa, loin de tes amis, loin de tes contacts. Tout яeconstяuiяe de zéяo -si tu suяvis à un voyage dans la яégion, s'entend.
Mais au bout du compte, ces яéflexions sont bien inutiles. Car si tu es innocenté, la pяemièяe peяsonne dont tu devяas t'occupeя ... C'est moi. Paяce que j'auяai les boules que tu t'en tiяes avec le souяiяe, te foutant de destabiliser toute la яégion. Que je suis mauvaise peяdante. Et que, sous couveяt d'assuяeя ta sécuяité pendant le pяocès, je me tiendяai, à chaque instant, juste deяяièяe toi. Pendant que tu яépondяas aux juges, demande-toi : cela vaut-il vяaiment le coup de paяveniя à suяvivяe à la fois à ce pяocès et aux flèches des hommes-lézaяds, tout cela pouя finiя avec la lame de mon épée en plein milieu de ton joli visage ? Il y a quelques heuяes, je t'ai facilement captuяé vivant. Se contenteя de tueя quelqu'un sans lui laisseя aucune chance, c'est tellement plus facile. Pense-y quand tu sentiяas mon souffle chaud suя ta nuque. »

Soupirant, la guerrière se releva. Campée sur ses pieds, elle sortit un objet de sa sacoche : un morceau de carapace de tortue. Fermement, elle empoigna l'épaule d'Érik, prononçant quelques paroles mystiques. Elle ferma les yeux, puis les rouvrit.

- « Яéfléchis à tout ça. Jauge la valeuя de mon ... "amitié", dans la situation où tu te tяouves. En tant qu'amie, je viens de te pяotégeя des flèches empoisonnées d'éventuels lézaяds tяop impatients pouя attendяe la fin du pяocès pouя tenteя de t'assassineя. Ma pяotection, je te l'accordeяai jusqu'à la fin du pяocès. Au delà, hé bien ... Ça dépendяa de toi. Une femme doit conseяveя une paяt de mystèяes, non ?
En tant qu'amie, je vais aussi te donneя un conseil : compяends où se situe яéellement ton intéяêt à moyen teяme. Plaide coupable. Excuse-toi aupяès des hommes-lézaяds. Juяe que tu ne le яefeяas plus jamais. Et donne-leuя, donne-moi, des gaяanties.
Fais tout ça, et peut-êtяe que tu veяяas encoяe le soleil se leveя demain ... »

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Lors du procès, Sahadeva prit la parole. Cette situation semblait lui convenir très bien. Aussi, après avoir adressé un signe de tête de gratitude envers les hommes-lézards présents, et peut-être même avoir tenté de discuter avec eux durant l'après-midi, Hermine laissa parler le Maquar et se contenta de se tenir, comme elle l'avait déclaré, près d'Érik, la main sur la garde de son épée. Dans le seul but d'assurer sa sécurité pendant le procès, évidemment ...

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• Hermine lance protection contre les projectiles (NLS7) sur Érik.
• Hermine tente de comprendre [Perception: +8, Psychologie: +6, langage:Draconien] la teneur des discussions entre les trois hommes lézards.
• Hermine tente de détecter [Perception: +8] d'autres individus cachés au delà de la lisière de la clairière.
• Au besoin, Hermine soutient [Social: +8] tout argumentaire allant dans le sens d'infliger à Érik une peine "constructive", pour lui comme pour les deux communautés : par exemple, peine de prison avec confession journalière de prêtres pour le faire rentrer dans le droit chemin, travaux d'intérêt général, confession de ce qu'il sait sur les agissements de Zhents, informations pour retrouver les œufs ou amenuiser les conséquences d'autres méfaits qu'il aurait commis, etc.

écrit par: Atlas Vendredi 22 Février 2019 à 11h33
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  • Braz’ Griffe Blanche
  • Plumes Bleues
  • Souffle Noir
  • Bistan
  • Aimeric
  • Sahadeva
  • Dorkim Laughingash
  • Garde
  • Erik
  • Hermine
  • Vieltal


Sous l’impulsion de Sahadeva commença le jugement du Rôdeur. Par calcul d’intelligence pure, peur ou un savant mélange des sentiments qui le traversaient, Erik se montrait repentissent, en parfaite adéquation avec le discours tenu aux aventuriers avant que la confrontation n’ait lieu.

Bistan apaisait les discours, reprenait le fond des interventions des uns et des autres en les dégageant de leur cosse émotionnelle. Ainsi, lorsqu’Aimeric évoqua sa vision de la part d’ombre que le Dieu Brisé lui permettait de voir et qu’il fut contré par l’accusé qui regrettait que l’assemblée ne puisse partager cette vision et qu’il serait reconnaissant de connaître la clarté des uns et des autres présents, il évita un nouveau coup de sang du paladin en lui faisant remarquer qu’ils pourraient tous avoir à répondre d’actes dommageables mais que pour l’heure, il s’agissait des siens.

Dorkim était trop heureux de salir le père qui tenait tant lieu de faire valoir au fils, mais il y mit tant d’emphase que chacun put comprendre –et regretter- la manœuvre, en aucun défendable même si tous apprirent assez de malversations et d’arnaques pour n’avoir jamais aucune envie de commercer avec lui. Bistan de se permettre en réponse qu’un fils n’avait pas à payer les erreurs de son père et de rappeler que ce qui les occupait était autre que ces considérations mercantiles.

Le garde apporta un élément d’une neutralité absolue : jamais personne au Fort, avant l’arrivée des aventuriers, ne s’était plaint de l’attitude du Rôdeur. Aussi souvent que possible, celui-ci avait offert son bras puissant pour défendre la ville et ses alentours et tuer bien plus que son quota de monstres.

L’Homme-Lézard aux griffes de dragon cracha à ses mots mais sur un signe d’apaisement du Plume Bleue, il se retint de bondir à la gorge du garde. L’ambiance était électrique, il suffirait d’un rien pour qu’Erik parvienne à monter assez fort les différents intervenants pour qu’ils en viennent aux mains et qu’il puisse profiter de l’occasion pour fuir ou se défendre habilement.

Erik eut droit à la parole et replaça l’événement dans un contexte crédible. La configuration du marais avait changé, il était perdu et s’il savait que les campements des Hommes-lézards étaient proches, il savait également qu’ils s’étaient tous déplacés depuis les inondations au point de perdre la majorité de ses repères. Il reconnut la possibilité de s’être trompé et démontrait des regrets sincères si c’était effectivement le cas.

Malgré toute l’attention sur les échanges possibles entre les Hommes-Lézards, Hermine ne put rien comprendre de ce qu’ils se disaient entre eux ... parce qu’aucun n’ouvrit la bouche avant que l’ensemble de la plaidoirie ne soit terminée. Comme elle le craignait, en plissant les yeux elle se rendit vite compte que la délégation était beaucoup plus importante que les trois émissaires et qu’au moins deux fois autant attendaient à distance le signe de la mise à mort.

Les discussions durèrent plus de deux heures ou chacun exprima ses certitudes, ses doutes, ses craintes et ses espoirs d’une résolution et, au final, Braz’ah As’Hyars conclut :


- Les tribus luttent pour leur survie, beaucoup de nos nids ont été détruits, nos ressources s’amenuisent. Détruire notre espoir est inacceptable, que ce soit volontaire ou pas. Voici la justice que nous attendons des hommes. L’humain sera mis à mort sans sommation s’il pénètre dans notre marais. Vous ne pourrez pas nous le reprocher comme une agression contre votre race. Nous ne tolèrerons plus jamais sa présence. Jusqu’à la fin des jours froids, le Fort et la Colline nous fourniront des vivres selon les accords signés avant le meurtre de notre roi contre notre défense de vos ‘monstres’ et en dédommagement de la perte dont nous avons à souffrir. Vos terres sont restées fertiles et vos greniers sont pleins, nous le savons. Dans trois lunes, nous nous retrouverons ici pour adapter nos accords.

--------------------
Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.


A l’exception d’Erik qui manqua tourner de l’oeil, chacun trouva l’accord profitable et raisonnable. Le Garde confirma qu’un tel accord était acceptable pour le Fort mais ne put s’engager pour la Colline. Pour celle-ci, Dorkim eut l’idée, validée immédiatement, qu’il reviendrait à la famille de l’accusé d’obtenir leur accord ou, à défaut, de compenser avec leurs propres avoirs pour les trois lunes à venir.

Un élément relevé par Hermine récolta des réactions très variées : les Zhents.
Les Hommes-Lézards balayèrent d’un revers l’information de l’acheteur de leurs oeufs. Ils étaient perdus, se lancer dans une course-poursuite contre qui que ce soit sur une piste froide, n’apporterait rien. Le garde réaffirma que les membres du Réseau Noir n’étaient pas les bienvenus au Fort et qu’ils ne tentaient même plus d’en passer les portes et Dorkim fit mine de trop de retenue que pour que ça passe parfaitement inaperçu. Nul doute qu’il connaisse l’organisation et c’était bien suffisant pour justifier son attitude.

Sans être parvenu à obtenir un jugement exemplaire sur Erik, l’énergie déployée pour tenter de l’obtenir relançait l’espoir des échanges perdus dans la région. S’il n’était que ‘normal’ que des aventuriers réparent les erreurs d’autres, Vieltal, Sahadeva et Hermine pouvaient s’enorgueillir d’y avoir joué un rôle majeur.

Bistan aurait pu conclure en se congratulant de cet accord mais dû se résoudre à la sagesse de son âge, signifiant aux présents qu’aucun n’avait le pouvoir de l’exiger du Duc, modérant son propos avec optimisme en soulignant qu’il serait certainement ouvert à une telle ouverture, surtout après l’attaque des Rats Garous dont ils avaient été victimes et à la rumeur de la présence de l’Aboleth qui s’était déjà répandue en ville.

Ainsi se conclut le procès d’Erik, convié à se présenter au Duc pour entendre l’accord sur la peine auquel il pouvait s’attendre le lendemain à l'aube. Il restait libre, considérant qu’il aurait bien besoin de ses ressources pour subvenir à la charge imposée.
La nuit tomba sur l’assemblée, les torches allumées soulignant les traits marqués du Rôdeur qui avait perdu et camouflant le départ des Hommes-Lézards.


écrit par: Sahadeva Lundi 25 Février 2019 à 22h51
Le verdict était tombé et autant dire qu'il ne satisfit pas tout à fait Sahadeva : il considérait que le guide s'en tirait vraiment à bon compte. Les hommes-lézards n'étaient pas dédommagés pour leur perte et Erik ne travaillerait pas à sa rédemption : l'accord lui semblait déséquilibré. En Estagund, un tel crime aurait entraîné la déchéance du criminel et une lourde peine.

Cependant, ils ne se trouvaient pas en Estagund et le Maquar le savait très bien. Il poussa un petit soupir fataliste et se dit qu'ils avaient évité le pire : la mise à mort d'Erik, une humiliation des hommes-lézards confrontés à des humains complices des crimes du guide ou encore un pugilat généralisé. A bien y réfléchir, le verdict était imparfait mais il était finalement relativement équilibré et il avait permis d'assurer un ordre relatif.

Tandis que l'assemblée commençait à se dissoudre, le guerrier s'approcha de Bistan et d'Aimeric et les remercia :


- Merci à vous pour votre intervention dans cette sombre histoire, particulièrement à toi Bistan pour la sagesse de ta décision qui permettra, je l'espère, à chacun de panser ses blessures.

Changeant de sujet, il ajouta :

- Quant à nous, nous avons trouvé ce que nous étions venus chercher dans le marais et nous rentrerons dès que possible à Eauprofonde. Dès que nous serons arrivés au Fort, j'irai rechercher notre mule et l'équipement que nous avions laissé aux écuries. Il va sans dire que je préférerais faire le chemin du retour en votre compagnie, ce serait plus agréable et plus sûr mais le choix vous appartient et il est relativement probable que nous ayons à nous battre en cours de route. Pour votre sécurité, je n'en dirai pas plus sur cette affaire, à moins que vous ne décidiez de vous joindre à nous...

Sahadeva s'inclina poliment pour prendre congé de ses anciens compagnons et se dirigea vers Hermine et Vieltal :

- Eh bien, voilà une affaire résolue... sans doute aussi bien que possible, même si rien n'est jamais parfait... Nous pouvons désormais nous consacrer à notre "autre affaire". Une fois de retour, j'irai chercher notre mule et le reste de notre équipement. Mais il serait probablement plus sage de loger au Fort et de ne prendre la route que demain à l'aube...

Il murmura :

- Et il nous faudra décider de la marche à suivre... Irons-nous voir ceux qui nous ont embauché pour leur remettre les pièces désenchantées ou cherchons-nous un autre interlocuteur? Un membre des autorités ou du clergé d'Umberlie? Cette histoire est bien sombre et ne me dit rien qui vaille... J'ai l'impression d'être une poussière tombée par hasard entre de puissants engrenages, une poussière qui risque bien de se faire broyer si elle ne fait pas attention ou si elle bloque les rouages du mécanisme...

Le visage du Maquar afficha une moue en partie contrariée :

- Quoi qu'il en soit, il faudra sans doute nous débrouiller par nous-mêmes. Apparemment, il n'y toujours aucune trace au Fort d'Azur'ael qui m'avait initialement engagé pour l'accompagner dans cette mission. C'est l'ironie de notre sort, aucun d'entre nous n'est à l'origine de cette affaire et nous en sommes tous des acteurs accidentels...


hrp.gif A priori, Sahadeva compte :

- prévenir à l'écurie de leur départ imminent et s'assurer que tout est prêt ;
- passer une nuit au Fort dans l'auberge principale ;
- adopter une attitude vigilante pendant la nuit (tour de garde, etc.) ;
- se lever dès l'aube, aller chercher la mule et le reste des provisions puis prendre le chemin du retour.
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écrit par: Hermine Mardi 26 Février 2019 à 16h09
Par la voix de Braz’ah As’Hyars, les hommes-lézards avaient prouvé qu'ils n'étaient pas des monstres sanguinaires. Les humains, eux, avaient une occasion de prouver sur le long terme qu'ils pouvaient aider les hommes lézards, afin que ceux-ci aient plus à gagner à négocier à nouveau avec eux qu'a simplement les chasser pour les manger. Au final, les communautés du Gué, de la Colline et d'au moins trois tribus allaient être obligées de se parler. Et c'était déjà un début. L'espoir, précieux à tous, d'un futur meilleur.
Évidemment, tout pouvait toujours être gâché. Cet arrangement restait fragile, à la merci d'un être idiot, revenchard ou malfaisant qui pouvait tout remettre en question.
Mais, après tout, les aventuriers avaient fait ce qu'ils avaient pu. Vieltal, Sahadeva et Hermine. Trois simples humains ne pouvaient pas décider du destin de communautés entières, à la place des gens qui les constituaient. Mais ils avaient contribué, à leur niveau, à raviver la flamme de l'espoir, et c'était déjà ... quelque chose.


¤ Trois lunes ... Une autre rencontre, dans trois lunes. Si je le peux, je serai là. ¤, se promit Hermine, sans être exactement sûre de savoir pourquoi. Peut-être avait-elle était emue de la détresse des jeunes enfants rencontrés au camp de la Griffe Blanche ? Peut-être s'était-elle prise d'affection pour Braz’ah As’Hyars qui, a sa manière, surmontait ce qu'il voulait faire au profit de ce qu'il devait faire ? Peut-être se sentait-elle toujours redevable d'avoir tué ses frères de clan, ou de l'aide posthume que lui avait apporté d'autres guerriers en affaiblissant le terrible aboleth ? Peut-être, aussi, que la raison exacte n'avait pas grande importance ...

D'ici-là, qu'allait-elle bien pouvoir faire ? Quelles autres quêtes entreprendre ? De ce qu'elle avait vu ces derniers jours, ou tiré des aventures que le maquar et le scalde lui avaient conté, les possibilités étaient nombreuses. Enquêter sur les attaques de marchands, apparement perpétrées par des orcs de mieux en mieux organisés, peut-être adeptes d'Ilneval ? Suivre la piste, certes froides, mais néanmoins réelle, de ces mystérieuses caravanes Zhents, qui emportaient avec elles, entre autres, les œufs d'enfants à naître ? Plus près d'eux, il pouvait être aussi bénéfique de s'occuper du cas de Dorkim Laughingash : bien que celui-ci les ai un peu aidés cette fois-ci, l'homme n'en restait pas moins un esclavagiste notoire, peut-être lui-même de mèche avec Château-Zhentil ...

Comme à son habitude, la guerrière chercha dans ses poches de quoi fumer pour se détendre. En vain : cela faisait quelques temps qu'elle avait, disons ... « épuisé ses réserves ». Par dépit, elle ramassa par terre un gros brin d'herbe, qu'elle humecta et commença à mâchonner entre ses lèvres comme un pis-aller. Rapidement cependant, le léger effet cathartique produit par cet acte lui permit de voir la solution apparaître clairement.


Ta meute. Reste avec ta meute.

Que pourrait-elle faire à Eauprofonde ?

Meritid Archneie, le haut prêtre d'Umberlie, detenait une des clefs de l'énigme. En savoir plus sur son compte, enquêter directement sur lui serait certainement instructif. Le voir face à face, sans en savoir davantage, n'était peut-être pas une bonne idée : Hermine se souvenait très bien que l'homme était capable d'aspirer l'énergie d'autrui !
Après ... D'une certaine manière, il semblait, à son niveau, victime de la conspiration. Et, si c'était effectivement le cas, quelque part, le fait de dissiper l'enchantement des pièces rendait le culte de la reine garce libre d'agir sans craindre pour leur réputation ; donc, Hermine avait peut-être d'ores et déjà rendu un grand service à Umberlie et son temple. Peut-être qu'elle pourrait rentrer dans les petits papiers d'Archneie ... Peut-être qu'elle pourrait ... l'évincer ... se rapprocher de la déesse, attirer son attention ... Peut-être ...
Hermine se tapa trois fois le haut du crâne de son poing pour dissiper les visions de fumée qu'elle avait eu la nuit dernière dans la forge Cromach ainsi que les pulsations dans sa poitrine.

La guilde des égoutiers était une nouvelle piste prometteuse qui était apparue grâce, ou à cause, de la conversation entre Vieltal et l'infâme aboleth. Cette organisation était-elle liée aux Rats d'Eauprofonde, vers lesquels Tùrambar avait envoyé les anciens marins de l'Opale, devenus rats-garous en quête de rédemption, les détournant ainsi de Lunargent, où ils devaient se rendre d'après ce qui semblait être une vision de Séluné ? La jeune femme avait un terrible pressentiment concernant le bien-fondé de cette décision ...

Restait la recherche d'alliés, comme le temple de la Conscience Solaire. Ou ces hommes-poisson apparement si ... intéressants. Ou l'organisation qui se servait de l'établissement ou avaient séjourné les aventuriers durant leur passage en ville. La dénommée Cathalishaera et le « chevalier chuchoteur » en tête ... Qui étaient-ils exactement ? Étaient-ils vraiment les alliés des deux hommes, ou poursuivaient-ils un double jeu plus sombre ? Peut-être pourrait-elle en avoir une idée en analysant les enchantements des broches et des capes reçus par ses compagnons, et que les deux hommes portaient sans méfiance depuis leur départ de la cité des splendeurs. Cela valait la peine qu'elle leur emprunte ces objets cette nuit. Juste par précaution.


- Couяage, fier Maquaя, lança-t'elle à Sahadeva avec une petite tape sur l'épaule et un sourire rassurant. « En plus de tous tes soucis, 'va falloiя que tu me suppoяtes encoяe un peu : je vous accompagne à Eaupяofonde. » Se massant le menton d'un air faussement songeur, elle fit mine de l'évaluer de la tête au pieds, avant de s'expliquer : « Apяès tout, tu m'as dit avoiя besoins de leçons de combat au coяps-à-coяps ... Je peux pas t'abandonneя dans cet état ! Ni Nakula ... »

Hermine se tourna ensuite vers Vieltal, qu'elle considéra attentivement :

- Et puis, toi non plus, mon copain. Tu m'inquiètes un peu. Tu es sûя que tu vas bien ?

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Jeudi 07 Mars 2019 à 01h25
- Tout à fait!

Heureusement que le bluff faisait parti courante des armes d'un barde. Cependant cette fois, ce n'était pas pour dérober quelques informations ou pour amadouer un malandrin. Le mensonge était à la fois pour épargner ces compagnons déjà lourdement préoccupé et aussi parce qu'au fond, il n'allait pas si mal. Il était davantage curieux de ce qu'il avait découvert, de ce qu'il découvrirait encore. Dans cet ouvrage et probablement à Eauprofonde aussi... Un univers, un puits sans fond de connaissance, ça pouvait donner le vertige à n'importe qui.

Le barde sourit en observant tour à tour Hermine et Sahadeva


- Je crois que la bonne décision a été prise ce soir... Je n'ai pas voulu interférer davantage, forcer les choses n'auraient pas donner de meilleurs résultats... Le comportement d'Erik était tout simplement irréprochable... Nous l'avons tabassé un peu pour l'amener de force au procès, c'était assez. Je suis satisfait, espérons maintenant que tout le monde mettra de l'eau dans son vin .... Quoi que de l'eau, la région en a bien assez eu...

Vieltal enfila ses pouces entre les courroies du sac qui serraient ses épaules.

- Je suis aussi un peu claqué, j'imagine que Bistan et Aimeric doivent rentrer aussi... Allons donc prendre un bon repas. Du sommeil ne ferait pas de tord non plus, nous devons repartir demain je suis du même avis que Sahadeva. Nous pouvons aller porter les pièces et réclamer notre due et ensuite contacter les égoutiers, cette piste me semble la plus claire.

Hermine, après tout ce que tu as fait pour nous, je ne peux qu'espérer que tu te joignes à nous pour le retour vers la Cité des Splendeurs. Hélas, cette histoire n'est pas terminée et j'aimerais bien ajouter quelques strophes décrivant les hauts-faits de la Sirène dans ma prochaine balade.


écrit par: Atlas Mercredi 13 Mars 2019 à 09h49
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Quand ils poussèrent la porte de la Taverne de Dame Chance, quelque chose avait changé. Comme si l’aile du dragon noir était soudain moins imposante, les trophées devenaient presque poussiéreux, les inconnus moins impressionnants ou inquiétants, les chuchotements à leur égare étaient un mélange de doute et de respect. De voyageurs inconnus, ils avaient acquis le statut controversé d’Aventuriers. Une place laissée vacante en attirait d’autant plus l’attention : celle à laquelle se tenait Erik quelques jours seulement plus tôt. Ils s’attendaient presque à voir le chien-loup dresser l’oreille et la truffe à leur arrivée, personne ne s’était permis de lui prendre _sa_ place.

L’esclandre de Tùrambar et la confrontation avec Dorkim se rappelait au bon souvenir de Sahadeva et de Vieltal, les deux hommes se tournant ensemble pour voir Florian qui lui aussi avait retrouvé son habitude et leur souriait du coin des lèvres. Lui avait eu le temps de se reposer et de se laver, il terminait une cuisse de pintade en s’en léchant les doigts.
Aimeric leur commanda à manger au bar tandis que Bistan prenait le temps dû à l’âge de prendre ses aises.


- Mes amis, je ne rentrerai pas avec vous à Eauprofonde. Je pense que la route a été assez longue pour moi et cet endroit ... vaut plus qu’un autre. Je crois que le Duc ... il sait pour les chariots noirs, le garde n’a sans doute pas tout dit à leur sujet, c’est quelque chose que je voudrais vérifier. Et puis, il faut que quelqu’un soit là pour inciter chacun à respecter son engagement, Erik en premier, Tùrambar aussi.

A l’inverse, Aimeric les assura qu’il serait ravi d’accompagner un groupe aussi doué pour se mettre dans des situations assez colorées que pour en faire une ode, autant que pour rattraper l’erreur de son compagnon de route d’avoir envoyé les rats-garous vers Eauprofonde plutôt que Lunargent, il s’en sentait le devoir et rien n’aurait plus pu le faire changer d’avis.

La nuit fut calme et paisible, impossible à dire si la vigilance de Sahadeva y était pour quelque chose mais sans doute participa-t-elle à rassurer Vieltal qui épiait la moindre toile d’araignée. Avant la longue route de retour qui les attendait, ils purent à loisir se laver, se nourrir et profiter de vrais lits et aucun n’avait à s’en plaindre, le souvenir des bivouacs étaient bien trop frais dans leur mémoire, au propre comme au figuré. Grace aux précautions du Maquar, à coup sur cette fois, ils étaient prêts à partir avant que le soleil ne colore le Delimbiyr. Leur mule était fraiche et dispo, harnachée avec soin pour lui rendre la charge la moins gênante possible.

Salués par le garde, ils reprirent alors la route de commerce, dans l'autre sens.
Il faisait froid et humide, une brume dense camouflait les cahots de la route, il leur faudrait sans doute un peu plus longtemps qu’à l’aller, et faire preuve d’encore plus de prudence sans le regard perçant d’Azur’aël et l’expérience de Célestia. La forêt d’Arprofond leur semblait plus sombre encore maintenant qu’aucun Elfe ne les accompagnait.

- - - -

Quelques heures plus tard, après une relecture des faits reprochés et de la sanction validée par le Duc, Erik rentra chez lui. L’homme ruminait sur ce coup du sort pour quelques misérables oeufs. Cherchant combien il lui manquait pour le premier paiement aux Hommes-Lézards, il découvrit qu’il avait été volé ... sans qu’aucun de ses pièges n’ait été déclenché. Dans un cri de colère, il jura la perte des aventuriers.

écrit par: Hermine Jeudi 14 Mars 2019 à 10h23
¤ Gloups ! ¤

Recroquevillée la tête sous l'eau, Sirène laissait ses pensées vagabonder. Quoi qu'elle put s'en douter, elle était ignorante du point auquel Érik leur en voulait. Que celui-ci n'eut aucune preuve pour étayer ses soupçons que c'était bien elle qui l'avait en grande partie dépouillé n'avait pas grande importance : si le rôdeur était forcé à refaire sa vie quasiment depuis rien, c'était par les actions du maquar, du scalde et de la guerrière, qui avait servi de déclencheur. À partir d'aujourd'hui, il ressasserait probablement ce coup du sort, maugréant et agitant le poing à la seule évocation du trio, les maudissant sur des générations.
Bien qu'en raison des récents événements, et à son corps défendant entre autres en raison des dangers auxquels elle s'exposait, cette pensée eut traversé l'esprit de la jeune femme plusieurs fois ces derniers jours, elle-même pour sa part, n'avait pour l'instant pas de temps à consacrer à la fondation d'une famille qui pourrait donner prise aux malédictions d'Érik. Mais là, tranquillement lovée dans une eau chaude dont elle se languissait depuis des jours, son esprit était quand même occupée par une certaine bagatelle ...


¤ Gloup ... Gloup ? ¤

Eauprofonde ...
Sirène avait déjà visité la ville, une fois. Elle y avait vécu une amourette, qui s'était très mal terminé lorsque, le lendemain du jour d'Ahgairon, elle avait confié son errance, son incapacité à reconnaître les noms et les gens de ce pays nommé Féerune, ... et qu'elle avait en conséquence était prise pour un être extraplanaire, un rejeton vomi des Enfers, déclenchant par la même un scandale et son emprisonnement ! Une fois libérée, fidèle à sa nature réfléchie, elle avait néanmoins pris soin de vérifier cette hypothèse au temple de Haume local. Les prêtres l'avaient déclarée une humaine tout à fait normale.

Qu'était devenu la ville depuis lors ? Qui allait-elle y rencontrer ? Comment la culture, la musique, la mode avaient évolué ? La jeune femme n'allait-elle pas « faire tache » dans cet environnement si moderne ? Après tout, cela faisait des mois qu'elle vivait ici, dans les marais, jusqu'à avoir l'impression que l'odeur de vase et de décomposition lui impregnaient la peau et les vêtements. Jusqu'à avoir ...


¤ Gloups !! ... glbllbll !! gkk-- ¤

Vivement, Hermine se redressa, fit jaillir sa tête hors de la baignoire, et recracha un jet d'eau par sa bouche avant de respirer l'air à grandes goulées. Perdue dans ses pensées, elle s'était laissé surprendre et avait oublié que, non, elle n'était plus capable de respirer sous l'eau. Malgré qu'elle ait été affectée pour quelques heures seulement, cette expérience semblait avoir laissé sa marque sur elle à plus long terme. Essouflée, l'idée lui traversa l'esprit que, toute chose par ailleurs égales, cette partie de la malédiction de l'aboleth dont elle avait souffert était quand même bien pratique. Peut-être lui était-il possible d'en reproduire les effets ? Elle se nota d'étudier la question dans son grimoire quand elle en aurait le temps.

Après avoir repris son souffle et terminé de se laver, Hermine sortit de la baignoire et s'ébroua avant de se saisir de sa serviette. Tout en se séchant tranquillement, elle se dirigea vers la pile de ses habits. Elle considéra ses vieilles tuniques, sa jupe composée d'un patchwork de fourrures, ses bottes en peau retournée qui avaient marché plus de lieues qu'elle ne put en compter. Elle avait toujours été très conservatrice avec son équipement, et le tout avait été lavé, mais on ne pouvait nier que ses vêtements commencaient à accuser le poids des années. Il pouvait être le temps d'en changer ... Après tout, elle avait récemment mis la dernière main à son armure ; c'était donc peut-être le bon moment pour revêtir des vêtements plus en adéquation avec sa nouvelle panoplie d'équipement et de talents ... Et Eauprofonde semblait le lieu idéal pour ce genre d'emplettes.
À nouveau chapitre de l'histoire, nouvelle garde robe ?

écrit par: Sahadeva Samedi 16 Mars 2019 à 22h20
Cela avait été la première soirée que Sahadeva avait passée l'esprit relativement apaisé depuis leur départ d'Eauprofonde : ses compagnons et lui bénéficiaient d'un bon lit et de la relative sécurité que leur offrait l'auberge qui les accueillait. Hermine avait profité d'un bain bien mérité, un souhait que le Maquar avait accueilli avec un peu d'étonnement et un sourire amusé : il était heureusement surpris de constater qu'elle n'avait pas été dégoûtée par le fait de plonger son corps dans l'eau après avoir été pour un temps transformée en créature aquatique.

Il s'était contenté d'une toilette plus sommaire et avait consacré l'essentiel de son maigre temps libre à entretenir son équipement : graisser Nakula, retendre la corde de son arc et veiller au bon état de son armure et de son bouclier, autant d'activités qui l'avaient occupé un bon moment. Le guerrier d'Estagund s'était également assuré que leur mule serait prête pour le départ le lendemain et que son paquetage pourrait être chargé sans perdre trop de temps.

Tout en mangeant un frugal repas avant d'aller se coucher, il avait réfléchi une fois de plus à la suite des événements. Il se réjouissait de pouvoir compter sur l'aide d'Aimeric et surtout d'Hermine, ils ne seraient pas trop de quatre pour affronter le chemin du retour... Il s'était ensuite couché et, même s'il n'avait dormi qu'un d'un œil par crainte d'un mauvais coup d'Erik ou des complices de l'assassin qui s'en était pris à Celestia, il avait passé de loin sa meilleure nuit depuis celle passée au Danseur de Jade.



-------------



L'aube s'était levée et Sahadeva était debout bien avant elle. Ses compagnons étaient prêts, eux aussi, et ils étaient partis après avoir réglé les formalités d'usage. Le Maquar eut un sentiment étrange en prenant le chemin du retour, son passage à Eauprofonde ne remontait qu'à quelques jours mais il sentait que son aventure dans le Marais du Lézard l'avait profondément changé : il se sentait plus fort, plus habile, plus confiant... mais aussi peut-être moins sûr de la conduite à adopter et des principes qui devraient le guider.

Après avoir laissé le Fort de la Dague loin derrière eux, ainsi que toutes les oreilles potentiellement indiscrètes, il prit la parole pour exposer son point de vue à ses compagnons :


- Bien, voilà, ce que je ferai à notre retour : je me rendrai immédiatement au Danseur de Jade pour y entrer en contact avec le Chevalier Chuchoteur qui nous y avait fait bon accueil et fourni équipement et conseils précieux. Je pense qu'il pourra nous aider à y voir plus clair. Bien sûr, on ne peut être sûr de personne mais Celestia et Azur'ael lui accordaient leur confiance et cela me suffit : c'étaient deux personnes très droites, chacune à leur manière...

Il songea un instant à ses deux compagnes de route qui l'avaient abandonné en chemin.

¤ Assurément deux femmes d'exception : la force, le courage et le sens du devoir de Celestia étaient sans pareils. Quel dommage de ne pas avoir pu profiter plus longtemps de sa compagnie! Quant à Azur'ael, que ne donnerais-je pas pour la voir à nouveau danser avec sa grâce naturelle et user de ses puissants enchantements pour nous aider? Et maintenant, Hermine chemine à nos côtés... Que de femmes exceptionnelles abrite cette partie du monde! ¤

Sahadeva jeta un regard en direction de Vieltal, un discret sourire aux lèvres. Sa présence était moins imposante que celle de toutes ces femmes mais il était le seul à avoir traversé à ses côtés toutes les épreuves qu'ils avaient endurées. Rien que pour cela, le Maquar lui vouait un grand respect et le considérait désormais comme un ami.

Il poursuivit :


- Après l'avoir rencontré, je suggère d'aller trouver les égoutiers et les rats qui ont joué un rôle dans toute cette affaire. Et, enfin, d'aller à la rencontre de nos employeurs avec toutes les cartes en main pour savoir ce que nous devons faire des pièces et ce que nous devons leur annoncer lors de leur remise, si remise il y a...

Observant pensivement le paysage environnant, le guerrier déclara :

- Mais, avant cela, ouvrez bien l’œil. Notre trajet aller nous a appris que cette route était loin d'être sûre... et cette fois, nous ne pourrons plus bénéficier de la protection d'Azur'ael, de Celestia, de Bistan et de Turumbar...

Ce disant, il redoubla de vigilance en scrutant les alentours.

écrit par: Hermine Dimanche 17 Mars 2019 à 16h22
- Bistan ..., répondit Hermine à Sahadeva, « Je suis allée le voiя avant de partiя. J'espèяe qu'Éяik ne l'associeяa pas à nous et à son яeveяs, et que votяe ami le pяêtяe sauяa le convaincяe de s'investiя plus honnêtement dans sa communauté ... »

Elle-même connaissait peu le vieux prêtre d'Illmater. Il semblait sage et plein de qualités humaine. Une fois le procès terminé, elle lui avait elle-même confié quelques clefs pour mieux comprendre le caractère du rôdeur, et pourquoi sa vie en était arrivée là. Elle même tenait ses renseignements de Florian ; aussi avait-elle conseillé au prêtre de se référer à son entourage pour en apprendre davantage, et peut-être, permettre à Érik d'atteindre une certaine forme de rédemption. Espérons que cela suffirait ...

- À moins que vous ne soyiez coutumieяs des bas-fonds d'Eaupяofonde, enquêteя suя les égoutieяs et les яats яisque de pяendяe du temps. Ça seяait dommage de devoiя faiяe une cяoix suя votяe bonus en pяenant tяop de temps pouя яendяe ces pièces ... Elle haussa les épaules. Elle même n'avait rien à dire concernant ce contrat qui ne l'engageait en rien. « Quoiqu'il en soit, les pièces sont aujouяd'hui innoffensives, je m'en suis assuяée. Et je suis cuяieuse de savoiя qui se cache deяяière votяe employeuя. Meяitid Aяchneie ? Quelqu'un d'autяe ? »

L'aventurière resta un moment silencieuse, songeuse. Puis :

- Conçeяnant ce "Chevalieя chuchoteuя" ... Je n'ai confiance ni en la noblesse, ni en les gens qui se cachent deяяièяe un pяête-nom ... Un instant, elle se rendit compte qu'elle-même n'avait jamais donné son vrai nom aux aventuriers. Elle haussa les épaules, vaguement gênée : « Heu, oubliez ce que j'ai dit suя le suяnom. Si vous lui faites confiance, je feяai, moi aussi, confiance à votяe jugement.
Pouя ma paяt, j'aimeяais paяleя aux siяènes, pouя mieux connaîtяe leurs légendes. Et paяce qu'apяès tout, les monstяes maяins les concernent autant, voiяe plus, que nous : elles devяaient éclaiяeя notяe lanteяne. Comme pяéliminaiяe, j'iяais aussi et avant tout paяleя à la gaяde de la ville. Ils connaissent sûяement les égoutieяs, et ont pяobablement déjà eu maille à paяtiя avec les яats. Ils nous pointeяont dans la bonne diяection. »

Se souvenant soudain de ses enseignements en herboristerie, Hermine marqua un pas d'arrêt, avant de se remettre à marcher.

- C'est sûяement solide, un mannяåtta, un яat-gaяou. Je ne suis pas une vaяgynjuя, mais je sauяai vous aideя. Avez-vous de l'aяgent ? À défaut, quand nous feяons halte ce soiя, je tâcheяai de nous tяouveя cette plante que vous nommez belladone, ou mieux, de l'aconit. Ça n'est pas vяaiment la яégion, mais bon ... Si nous affяontons des mannяåttoя, le яisque d'êtяe maudits à notяe touя est bien яéel ...

Après un moment de silence, pour bien laisser à ses compagnons le temps de peser les risques qu'ils risquaient encore d'affronter dans un futur proche, Hermine reprit :

- Sahadeva. Il y a peu, tu m'avais suggéяé de nous entяaineя ensemble. Depuis, tu as affiné ta technique. Tant au niveau de ta foяce masculine que de ta pяécision, je pense que tu n'as plus яien à m'envieя. Son ton n'était pas celui de la fausse modestie, mais plutôt celui de la résignation, et aussi d'une certaine fierté dont le Maquar ignorait la source. « Néanmoins il me яeste quelques touяs en poche. Je me disais que je pouяяais te montяeя, quand le moment seяait venu.
Qu'en dis-tu, Homme ? Tu te sens pяêt ? »

La proposition s'appliquait, bien évidemment, aussi à Vieltal. Hermine n'avait même pas jugé utile de lui proposer : ils était tous deux de vieux amis, et elle le connaissait -ou du moins, croyait le connaitre.
Mais Sahadeva avait fait montre, au cours de leur aventure, de nombreux doutes flagrants. Cela était bien, et la preuve d'un esprit intelligent. Cependant, en combat et en dehors, hésiter au mauvais moment pouvait signifier la mort. Consciente que chacun devait trouver sa propre voie, elle avait commencé à forger Nakula pour l'aider à dissiper lui-même ses doutes -cependant, un arme, quelle qu'elle soit, n'est rien sans un bras solide et assuré pour la manier. La guerrière voulait tester la force de ce bras, la force des convictions du Durpari. Si celui-ci se montrait malheureusement hésitant envers elle, elle tiendrait probablement déjà sa réponse, sans qu'il n'eut même besoin d'ouvrir la bouche ...

écrit par: Sahadeva Mercredi 20 Mars 2019 à 10h10
Le Maquar avait écouté avec attention les suggestions d'Hermine dont il respectait la force et la sagesse. Concernant la suite des opérations, il se montra réservé mais accommodant :

- L'argent n'est que peu de choses à mes yeux : je préférerais savoir où je mets les pieds et à qui je m'adresse avant de recontacter nos "employeurs", quitte à perdre notre prime. Néanmoins, je sais que tu as engagé des frais pour travailler dans ta forge... et que l'argent est nécessaire est à la vie quotidienne de chacun. Je ne m'opposerai pas à ce qu'on commence par aller trouver nos employeurs si vous l'estimez nécessaire, mais tenons-nous près à nous défendre car je ne suis pas sûr qu'ils apprécient le désenchantement des pièces. Qu'en penses-tu, Vieltal?

Sahadeva avait décidé de se rallier à l'avis de la majorité. Il avait par ailleurs approuvé la suggestion d'Hermine d'aller quérir la garde pour recueillir des informations sur les égoutiers. N'ayant même pas passé deux jours à Eauprofonde, il ignorait pratiquement tout de la métropole et toute aide serait la bienvenue.

Le guerrier d'Estagund accueillit avec enthousiasme la dernière proposition de sa compagne :


- Je serais très honoré que tu acceptes de partager avec moi une partie de ton savoir-faire. J'ai été impressionné par la manière dont tu as maîtrisé Erik... sans parler, bien évidemment de notre combat contre l'aboleth. Nous pourrons nous entraîner lors de nos haltes, si le terrain et le temps nous le permettent.

Le Maquar flatta délicatement la mule qui portait l'essentiel de leur chargement. Malgré son endurance, il ne faisait nul doute qu'elle devrait tôt ou tard prendre un peu de repos.

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Vendredi 22 Mars 2019 à 02h56
Le repos était plus que mérité, songea le barde en s'affaissant sur le lit. Il prit quelques minutes pour regarder le plafond. Il crut voir bouger un petit point noir en périphérie et sa vision se brouilla un instant, mue par un coup d'adrénaline le barde se retrouva debout sur le lit en un instant, scrutant les lattes du plafond à la recherche d'un insecte qui n'avait probablement jamais été que dans sa tête.

¤Une poussière dans l’œil...Du calme mon gars¤

S'asseyant, il enleva ses bottes pour masser ses pieds. Puis, le skald se souvint soudain qu'il avait amené avec lui l'équipement d'Erik. Il sortit l'arme et l'armure qu'il avait dérobé pour les inspecter de plus près. C'était de l'équipement de qualité il n'en faisait aucun doute. S'il ne l'utilisait pas lui même, il trouverait surement preneur à bon prix dans la Cité des Splendeurs. Dépouiller le rôdeur de son arme et de son armure ne choquait pas vraiment le barde qui s'était pourtant entiché d'Erik quelques heures après le larcin. Vieltal avait même oublié qu'il avait prit l'équipement d'Erik là-bas, dans la maison de son cousin. Un seul événement prenait toute la place dans son esprit. Les compagnons avaient pourtant mener un procès et conclu un marché honorable pour les Hommes-Lézard et les humains du Fort et de la Colline.

Pourtant, tout ceci semblait futile devant l'immensité des secrets que recelait l'ouvrage sur Xaxoth. Encore, celui là n'était qu'une infime partie de savoir coulé sur le papier. L'aboleth qu'ils avaient rencontré, lui, savait beaucoup plus. Quelle autre créature se cachait dans les profondeurs du monde en jalousant la connaissance de millier d'année?

Le livre sur les genoux, le barde prit une grande respiration et s'y plongea à nouveau. Tout devient noir autour de lui, la lueur de la chandelle semblait crée un faisceau lumineux concentré directement sur les pages jaunies.


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Vieltal se réveilla au matin, ne se rappelant absolument rien de s'être dévêtit pour s'endormir et pourtant, ses habits étaient posés sur une petite commode près du lit. On lui aurait demander de plier ses vêtements qu'il n'aurait jamais fait mieux... La sensation était étrange et il fut prit de nausée. Attrapant le pot de chambre il régurgita une partie du souper de la veille. S'essuyant du revers de la main. Il constata alors le livre au pied du lit. Se maudissant d'avoir replonger dans ce bouquin, il se leva et s'aspergea le visage d'eau à deux mains. Comment pourrait-il acquérir ce savoir s'il n'arrivait même pas à se souvenir de sa lecture de la veille? Par quelles mécanismes de défenses son cerveau le protégeait-il de lui même?!

- Je ne veux pas être protéger, je veux savoir! - s'écria-t-il en se tapant la tête de la paume de sa main

La nuit aurait pu être davantage réparatrice, toutefois le barde se sentait d'attaque et reprenait rapidement des couleurs alors qu'il s'habillait et faisait l'état de son matériel. Il rejoint d'abord la mule pour y harnacher l'épée et l'armure d'Erik en prenant soin de bien les dissimuler. Les gens ici reconnaîtraient certainement les possessions du rôdeur. Il s'empressa ensuite de rejoindre ses compagnons puis ils reprirent la route.


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Le barde demeurait calme et gardait son énergie, il écouta ses compagnons et fronça les sourcils lorsque Sahadeva balaya du revers de la main l'idée de la prime en argent. Heureusement, celui-ci reprit plus raisonnablement et ne trouva pas d'inconvénient à se départir des pièces dès leur arrivée. Ce semblait être la meilleure solution. Ils encaisseraient l'or et se délesterait du fardeau que représente les coffres pour se trimbaler dans la ville. Aussi, le barde appuya la mention de trouver rapidement les Égoutiers, ils trouveraient surement sans problème sur place quelqu'un pour les guider dans cette direction...

- Je ne sais pas si les gardes seront nos meilleurs guides pour cette tâche. Les Égoutiers sont une organisation certes connue mais pas recommandable. Nous attirerons les soupçons à demander à quiconque... Le Chevalier Chuchoteur pourra peut-être nous être utile avec cela. Sinon, nous trouverons bien quelques âmes mal intentionnés pour nous pointer dans la bonne direction.

Puis il sourit quand les deux guerriers s'échangèrent des promesses de s’entraîner ensemble. Le barde ne jugea pas bon de répondre, il déclinerait l'offre si elle lui était faite directement. Il profiterait du temps de repos pour écrire quelques vers, cela faisait longtemps qu'il avait crée... Ça lui ferait du bien.

écrit par: Hermine Dimanche 24 Mars 2019 à 05h52
Quelques temps après, au coin du feu, alors que c'était le tour de Vieltal de faire la popotte, Hermine se campa face à Sahadeva pour la séance d'entrainement qu'elle lui avait promis.

- Allez, fieя maquaя !, s'exclama la jeune femme, piaffant d'impatience. « Le combat peut nous tombeя dessus n'impoяte quand ! Donc "l'entяainement, c'est maintenant !"
Attaque-moi de ton mieux, aяmé ou non, c'est comme tu l'entends ! »

Elle avait délaissé ses vêtements d'aventurière habituels et était juste vêtue d'une tunique confortable, simplement retenue par un cordon de tissu qui soulignait sa taille athlétique. Plus étrange, ses formes féminines étaient ornées de divers bijoux et colifichets que le Durpari ne lui connaissait pas : outre un torque de cuivre au poignet et un autre, semblable, à la cheville, il y avait surtout un assortiment varié de bracelets et d'amulettes de cuir et de plumes qu'elle portait autour du cou, des bras et des jambes. Son amie avait-elle exprès mis en avant ses charmes féminins pour troubler le guerrier d'Estagund, qu'elle devinait peu habitué aux femmes occidentales ?

Quoi qu'il en fut, Hermine se tenait pieds joints, inclinée vers le Maquar en un étrange salut, mains écartées. Un mystérieux sourire flottait sur ses lèvres, et elle fit un clin d'œil à Sahadeva :


- Aloяs, qu'attends-tu ? Je suis une faible femme désaяmée ...


hrp.gif Hermine retarde son action.

écrit par: Sahadeva Mercredi 27 Mars 2019 à 11h28
Sahadeva avait souri à l'invitation d'Hermine : cela faisait longtemps qu'ils en parlaient et voilà que l'occasion se présentait enfin. La maîtrise des techniques de combat et la protection des autres étaient les principes fondamentaux qui guidaient son quotidien : il était donc impatient de perfectionner son art auprès d'une combattante aussi valeureuse.

- Allons-y!s'était- il exclamé avec enthousiasme. Il s'était tu, avait salué Hermine en joignant les main et en inclinant son buste, puis il avait fini par dégainer Nakula et s'était saisi de son bouclier. Un cours de lutte à mains nues l'aurait également intéressé mais, pour l'heure, il souhaitait encore se perfectionner dans le maniement de son équipement usuel.

L'apparence et la posture d'Hermine le troublèrent quelque peu, peu habitué qu'il était de la voir parée de la sorte.


¤ Simple tentative de me troubler? Ou une tenue légère pour lui permettre une mobilité maximale et des objets qui se révéleront utiles en combat? ¤

Le Maquar adopta une posture de combat et resta silencieux pendant un moment, scrutant Hermine. Voyant qu'elle ne semblait pas décidée à passer à l'action, il prit l'initiative et chargea sa compagne de route.

hrp.gif Sahadeva charge Hermine et tente de lui porter des dégâts non-létaux (sans malus grâce au don frappe assujettissante).

Toucher : +9 (BBA+FOR+don+arme de maître) +2 (charge) = + 11.
Dégâts non-létaux : 1d6 +3.

Dis-moi ce dont tu as besoin de ma fiche, je te le transmettrai avec plaisir!
hrp.gif

écrit par: Hermine Mercredi 27 Mars 2019 à 14h41
En réponse à la charge de Sahadeva, Hermine fit un petit saut de jambes vers le coté et écarta largement les bras, paumes en avant en direction de son assaillant :

- STOOOP !!, hurla-t'elle. « STOP, bon sang de kiiяe ! »

Lorsque son ami eut stoppé sa charge, elle se redressa avant de croiser les bras en soupirant, l'air faussement furibond. Contrairement à dans le passé, le Maquar n'avait fait montre d'aucune hésitation, et cela était louable -mais dans le cas présent, espérant une prise de conscience de ce genre de la part de son compagnon, elle lui avait tendu un piège ... et celui-ci s'était rué en plein dedans. Cela était prévisible, mais néanmoins dommage -même si, au fond, trouver ce genre d'axe d'amélioration était le but de ce genre d'entrainement. Et après tout, mieux valait regler les problèmes maintenant qu'au fond d'un égout aquafondais.

- Homme, reprit-elle calmement. « Tu m'affяontes, moi. Ma postuяe te montяe que je n'attaqueяai pas la pяemièяe. Donc, tant que je ne bouge pas, tu as le temps. En plus, tu as maintenant entяe tes mains Nakula, et ses nouveaux pouvoiяs. Son acieя paяle à ta main, à ton espяit, à tes yeux : il veut t'aideя. Et malgяé cela, tu me chaяges tout dяoit, sans l'écouteя ni cheяcheя du tout à savoiя quelle mauvaise suяpяise je te pяépaяe. »

La jeune femme replaça une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. Elle le fit d'un geste inutilement lent, comme si elle désirait que son interlocuteur la détaille, et voie au delà des apparences. Puis, toujours les bras croisés, elle agita un doigt en l'air en une pose vaguement docte, avant de plonger son regard dans le sien :

- Souviens-toi : je suis une gueяяièяe, doublée d'une soяcièяe. En généяal, on n'a pas de deuxième chance contяe un tel adveяsaiяe. Aloяs gaяde les yeux gяands ouveяts. Écoute le chant de l'acieя. Ce n'est qu'un entяaînement : tant que je n'attaque pas, tu as le temps ... Vas-y.


hrp.gif Hermine se remet en attente.

écrit par: Sahadeva Vendredi 29 Mars 2019 à 17h30
Sahadeva avait brusquement stoppé sa progression. Il était un peu déçu ne de pas avoir mené sa charge jusqu'au bout pour voir s'il parviendrait à toucher Hermine ou si celle-ci réussirait à esquiver ses coups, mais il fit preuve d'humilité : il voulait apprendre. Alors sans un mot, il hocha la tête et se repositionna.

Il scruta Hermine, tentant de déjouer tout mauvais tour qu'elle aurait eu le loisir de lui préparer, puis il se mit sur la défensive en attendant de voir ce qui se produirait s'il ne bougeait pas de son côté. Le guerrier d'Estagund savait faire preuve de patience et de retenue lorsque cela s'imposait.


hrp.gif Sahadeva utilise "détection" pour repérer un éventuel coup fourré. Il se met en défense totale. hrp.gif

écrit par: Hermine Samedi 30 Mars 2019 à 10h08
Lorsqu'il prit le temps de la prudence, Sahadeva se prit à remarquer quelques détails qui lui avaient échappé. Tout d'abord, au milieu des nouveaux colifichets qu'arborait sa compagne d'aventure, était glissée dans son dos, maintenue par sa ceinture, une dague effilée peu visible. Alors qu'elle avait de prime abord l'air complètement désarmée, la guerrière semblait effectivement préparer un coup en traître !

De plus, tentant de détacher son regard de son adversaire direct pour observer les alentours, l'œil du maquar fut attiré par un reflet de métal. Dissimulée au pied d'un fourré, et braquée sur la zone juste devant Hermine, se trouvait une arbalète. Juché sur l'arme, se trouvait le rongeur blanc qui les avait accompagnés discrètement tout au long de leur voyage dans les marais. L'animal d'Hermine pouvait-il réellement manier une arbalète ? Cela était peu probable ; cependant, celle-ci ayant été préalablement pointée vers le bon endroit, il pouvait peut-être en provoquer le déclenchement ... Était-ce pour cette raison que la jeune femme ne bougeait pas ? Elle attendait certainement qu'il se mette tout seul sur le trajet du carreau ...
Son plan reposant entièrement sur l'effet de surprise, lorsque Biscotte s'aperçut que Sahadeva l'avait percée à jour, elle fit un curieux mouvement ondulatoire qui ressemblait étrangement à un haussement d'épaules et sauta au bas de l'arme pour rejoindre le campement et le doux fumet du repas que préparait Vieltal derrière lui.

Le Durpari n'en resta pas là : grâce à son arme de famille, Nakula, maintenant enchantée, il était capable de percevoir les auras magiques. Lorsqu'il activa son pouvoir, l'homme fut, pour ainsi dire, ébloui par l'intensité des auras qui ceignaient son adversaire. De nombreux bijoux qu'elle arborait étaient magiques, et à en juger par l'intensité de leur aura, d'une puissance considérable ! Depuis quand l'aventurière était-elle équipée ainsi ?
De plus, au dessus de son doigt resté levé, flottait un cercle magique au centre duquel se trouvaient deux points au dessus d'un arc de cercle, comme un visage souriant ...


- Tяès bien, mon ami. Je cяois que tu as pяis conscience que de nombяeux pièges t'attendent, si tu te яues vers eux sans pяudence, sourit modestement Hermine en voyant la réaction de son ami. Elle ferma son poing, et le visage illusoire disparut en faisant un clin d'œil. « Conçeяnant ces objets, ne t'inquiète pas : ces auяas ne sont qu'illusion. Aucune d'entre eux n'est magique -mais ils auяaient pu. Tu ne m'auяais ceяtainement pas attaqué de la même manièяe sachant que j'étais équipée d'objets puissants, si ? Gaяde ça en tête à l'aveniя et, quand tu as le temps, essaye de яegaяdeя avant d'agiя. Une bonne stяatégie se nouяяit d'infoяmations fiables.
En passant, si tu veux mieux difféяencieя les auяas magiques, quand tu auяas le temps, je peux t'appяendяe à en яeconnaîtяe les écoles. Mais on n'en est pas encoяe là et, malheuяeusement pouя toi, pouя l'instant tu ne sais pas ce qu'est ... ceci.
hrp.gif Hermine lance un sort sur elle-même.
... Pяêt ? J'attaque ! »

Son explication terminée, la guerrière changea de position, pour adopter une posture clairement offensive. Après un hochement de tête pour s'assurer que Sahadeva était paré, elle s'élança. Cependant, elle essaya de le contourner tout en maintenant le contact. Essayait-elle de passer dans son dos ? Toujours est-il que, ce faisant, elle laissait sa garde grande ouverte.
De quelle manière Sahadeva allait-il en profiter ?


hrp.gif Hermine se déplace dans l'espace contrôlé de Sahadeva.

écrit par: Sahadeva Mercredi 03 Avril 2019 à 12h31
Sahadeva jeta un regard nouveau sur Nakula et sur l'oeil rouge qui ornait désormais sa garde : les nouvelles aptitudes de son arme s'avéraient fort utiles pour anticiper des effets magiques qui pourraient déséquilibrer un combat. Le Maquar sourit, satisfait du travail d'Hermine.

Celle-ci passa finalement à l'attaque en optant pour une posture offensive et en se dirigeant résolument vers lui. Le guerrier d'Estagund la vit essayer de le contourner, probablement pour le prendre à revers, tout en ouvrant sa garde. Concentré, il évalua la situation en une fraction de seconde.


¤ Imprudence ou piège? Impossible de le savoir... Que m'aurait conseillé maître Arjuna? Mmh, méfiance, elle a utilisé d'un sort! ¤

Prudent face à toute forme de magie, il décida finalement de ne pas porter d'attaque. Tout en essayant de suivre le mouvement de son adversaire afin d'éviter qu'elle ne le contourne, il maintint sa position défensive.

¤ Voyons ce qu'elle mijote! ¤

Sahadeva reste en défense totale et essaye d'éviter la manœuvre de contournement d'Hermine.

écrit par: Hermine Mercredi 24 Avril 2019 à 14h23
« Ça n'est pas au chat échaudé qu'on apprend à faire la grimace qui ne repasse jamais deux fois. » : telle aurait pu être la maxime que Sahadeva avait faite sienne.
Hermine avait focalisé son esprit sur le fait de désarmer le Durpari ; cependant, pour ce faire, elle devait dangereusement s'exposer, et risquer d'échouer dans sa manœuvre. Aussi avait-elle décidé, comme on dit, de sacrifier le bras pour avoir la tête, et d'attirer une frappe prévisible de son ami afin de pouvoir à son tour, le prendre en traître, au seul moment où elle aurait anticipé son action.

Cependant, Sahadeva ne se laissa pas prendre à ce piège grossier : en décidant de rester sur la défensive alors même qu'il lui était facile de prendre l'initiative sur Hermine, il conservait son équilibre et restait capable de se défendre au mieux alors même qu'Hermine tentait ... un désarmement.


hrp.gif
Hermine se déplace dans l'espace contrôlé de Sahadeva.
Sahadeva ne prend pas l'attaque d'opportunité.
Hermine tente un désarmement à mains nues.
Sahadeva, attaque d'opportunité : Réussite.
Hermine, désarmement : Échec automatique.
Sahadeva, frappe assujetissante : Réussite.


Après avoir souffert deux coups sévères de Nakula l'ayant frappée dans sa garde ouverte, la guerrière ne put que reculer avec une roulade qui lui permit de prendre du champ. Lorsqu'elle se redressa, elle tâta l'ecchymose que son ami lui avait laissé en souvenir sur sa joue, avant de sourire d'un air appréciateur.

- Aïe ... Bien, tяès bien, ça !, déclara-elle, visiblement contente de la tournure des événements. « Je savais bien que, si tu te donnais la peine d'ouvяiя ton espяit, tu pouяяais te яéveleя un gueяяieя яedoutable, Sahadeva. Suя ce coup-là, tu t'es bien débяouillé.
Mais attention à ne pas tombeя dans l'excès inveяse, hein ? Savoiя quand donneя du champ, mais aussi quand pяendяe l'initiative ... C'est le яythme du combat. Celui qui saisit ce яythme яempoяte la victoiяe. »

La jeune femme s'approcha à nouveau, détendue. Le pouce levé vers le Durpari, elle n'était plus en garde.
Derrière lui, crépitait leur feu de camp, où Vieltal s'affairait certainement à cuire leur pitance.


- On a encoяe un peu de temps, avant d'alleя mangeя, jugea Hermine après un coup d'œil vers Vieltal. « Il y a quelques temps, tu avais émis le souhait de t'entяaîneя à la lutte à mains nues. Tu veux qu'on en pяofite ?
Je cяois que tu as encoяe au moins une chose à appяendяe ... » , confia-t-elle au Maquar, un sourire énigmatique flottant sur ses lèvres.

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Mercredi 24 Avril 2019 à 23h50
- On a encoяe un peu de temps, avant d'alleя mangeя.

Le code était lancé, il n'en fallu pas plus au barde pour comprendre qu'il devait entrer en jeu. Le maquar lui faisant dos, il s'approcha lentement de ce dernier et lui flanqua une bonne claque entre les deux omoplates avant de sauter un pas derrière pour éviter tout geste de réflexe involontaire. Pour le surprendre, le duo avait préparé ce petit coup.

- Toujours surveiller ses arrières!

Les deux mains dans les airs, Vieltal pointa Hermine du doigt pour se disculper de cette mise en scène

- Vous êtes deux guerriers hors pairs les copains. Ça donne des couleurs au visage d'Hermine enh. Le repas est servi si vous voulez manger un peu avant de reprendre la route. On aura tôt fait de croiser le fer avec l'ennemi si vous voulez mon avis... La Cité des Splendeurs cache de sombres personnages.

Vieltal se déporta vers la gauche en invitant ses compagnons à rejoindre les places autour du feu.

écrit par: Sahadeva Jeudi 25 Avril 2019 à 18h01
Le triomphe de Sahadeva n'avait été que de courte durée : s'il avait constaté avec satisfaction, dans un premier temps, que sa prudence avait payé et prouvé par là qu'un Maquar était capable d'apprendre de ses erreurs, il avait ensuite été attaqué par surprise. Le coup, totalement inattendu, l'avait pris en traître et lui avait arraché une grimace de douleur. Il s'était retourné par réflexe pour se venger de l'opportun mais il avait découvert Vieltal et vite compris à son attitude que ses deux compagnons avaient voulu lui donner une leçon supplémentaire : il avait trop tendance à combattre à la loyale.

Le guerrier d'Estagund ne leur voulut pas et le caractère cocasse du plan lui arracha même un sourire.


- Merci à tous les deux pour cette leçon très... instructive!

Un doux fumet se dégageait du feu qu'ils avaient sommairement établi à côté. L'heure n'était désormais plus aux efforts physiques mais au repos. Fatigué mais satisfait, Sahadeva s'en alla rejoindre ses compagnons, bien décidé à reprendre des forces tout en méditant sur les bénéfices de ce cours improvisé.