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La Taverne des Royaumes Oubliés > Quête : ۝ Le sourire du Kraken ۝ > Chapitre IV : Faits comme des rats


écrit par: Atlas Lundi 25 Mars 2019 à 17h11
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Le Sourire du Kraken, Chapitre IV : Faits comme des rats
13ème jour de Chess, 1373


Quatre aventuriers d’une troupe beaucoup plus conséquente avait repris le chemin d’Eauprofonde.
Les arrivées et les départs avaient été nombreux et au moins aussi enrichissants depuis qu’ils s’étaient mis en tête de résoudre le mystère de la cargaison de l’Opale –ou d’aider un autre à y parvenir.

Deux cents kilomètres les attendaient en retour, d’une route qu’ils étaient en droit d’espérer plus clémente au niveau du climat au moins, chanceux qu’ils avaient été par le peu de mauvaises rencontres auxquelles ils avaient dû faire face.
Très vite, ils repassèrent par la bâtisse qui les avait accueilli avant de rejoindre le Fort et y prirent un repas frugale.
Les marchands étaient repartis -sans leur chariot- à la chasse aux Orcs sous l’impulsion de la moniale, depuis rien de notable ne s’était passé. La pluie s’était calmée de manière durable et si le froid était toujours bien mordant, les caravaniers de passage étaient plus détendus –et beaucoup plus nombreux à vouloir rejoindre les festivités qui drainaient bien plus de commerce qu’à l’habitude. Chacun était d’accord de souligner l’événement comme une opportunité attendue de ‘sortir la tête de l’eau’, c’était l’occasion de le dire.

Ce trafic à sens unique les accompagna tout du long. Ils étaient plus rapides mais par deux fois, ils n’eurent plus aucune place dans les auberges et furent bien contents d’avoir l’équipement nécessaire à passer ces nuits à la belle étoile aux abords immédiats.

A l’approche de la cité, ils furent survolés par trois créatures craintes comme s’il s’agissait de dragons par les voyageurs qu’ils accompagnaient sur quelques lieues. Très vite, les mercenaires en charge de leur protection les rassurèrent en riant. Ce qu’ils prenaient pour des dragons étaient des Griffons. Ils avaient la chance de voir survoler la route par trois cavaliers griffons, l’élite parmi l’élite de la Garde, en charge du contrôle des airs. Les rumeurs de Grands Verres aperçus dans tous les Royaumes douchèrent en quelques heures les moqueries des guerriers, après tout, ils ne contrôlaient pas les airs pour rien...

Alors que la cité apparaissait loin à l’horizon, Aimeric demanda aux aventuriers de faire une pause, se justifiant par une crampe soudaine dont personne ne fut dupe mais qui les isola de la caravane qui poursuivait sa route.


- Nous aurons atteint Eauprofonde avant la nuit, il est temps de vous décider.

Plusieurs options leurs étaient ouvertes, tenter leur chance par les égouts dont Aimeric connaissait un accès à l’extérieur des murailles, rencontrer les Tritons, Sirènes ou Elfes des Mers –la différence restait difficile à faire entre les races aquatiques en se dirigeant directement vers la plage ou espérer trouver le Chevalier Chuchoteur au Danseur de Jade.

Pour Vieltal, une autre envie se faisait pressante. Sa quête de Savoir Occulte l’invitait à se rendre à la Nouvelle Olamn, présentée par l’autre Barde comme le meilleur endroit de la Côte pour s’informer sur absolument tout. S’il s’était abstenu de se perdre à nouveau dans son livre, il ne tiendrait plus longtemps, sa curiosité frisait l’insupportable.


écrit par: Hermine Mercredi 27 Mars 2019 à 16h08
En fin de compte, Hermine était ravie de continuer l'aventure avec ses compagnons. Elle qui n'était à priori que pour une expédition dans les marais, avait découvert par delà le bayou un noirceur terrible : un aboleth, un monstre des profondeurs. Au fond de son cœur, elle n'avait pas été surprise par ce défi : après tout, il lui avait été anoncé il y a des mois de cela, au cours d'une mystérieuse rencontre au creux d'une vallée de l'Épine dorsale du monde. Une fois cette menace éliminée, elle avait un moment caressé l'idée de reprendre une vie paisible au Gué de la Dague. Mais elle avait abandonné cette option pour plusieurs raisons, la principale étant ce doute qui lui étreignait le cœur, ce pressentiment que des événements encore pires pouvaient, non allaient arriver. Et que ceux-ci menaçaient directement Vieltal et Sahadeva. Sa meute.

Malgré son pressentiment funeste, elle se montrait intéressée et curieuse de reparcourir en sens inverse ce chemin que les trois hommes qui l'accompagnaient avaient arpenté quelques jours plus tôt. Ils lui avaient conté leur périple, aussi découvrit-elle cette cabane qui avait marqué leur première rencontre avec Braz’ah As’Hyars, ou cette portion de route anonyme sur laquelle ils faillirent affronter une escouade d'orcs adorateurs d'Ilneval. Le souvenir de ces événements était rendu encore plus vivants par le fait d'être dépeints par la langue d'argent des deux bardes qui l'entouraient, Vieltal et Aimeric.

En chemin, elle-même profita de chaque halte pour partir explorer les alentours de leur campement, à la recherche de certaines ressources qui pouvaient les aider dans un proche avenir. Au bout d'un moment, son entêtement porta ses fruits, et elle parvint à mettre la main sur une petite brassée de fleurs d'aconit. Assise sur une souche, elle mit à profit ses connaissances de guérisseuse et d'alchimiste pour en préserver soigneusement les feuilles. Elle espérait ainsi réduire la toxicité de la plante, tout en préservant sa fraîcheur. Ainsi, peut-être pourrait-elle aider ses compagnons à mieux combattre l'infection maudite que représentait la lycanthropie, si d'aventure le pire devait leur arriver. En effet, dans leur quête de dénouer les fils de la conspiration qui mettait en danger toute la Côte des Épées, ils devaient entre autres remonter la piste de rats-garous aquafondais, et un combat contre ces êtres n'était pas à exclure ...

À la question d'Aimeric, il fut aisé pour elle de prendre une décision : à court terme, leur pire ennemi était l'inconnu dans lequel ils évoluaient. En effet, dans leur quête, les aventuriers ne savaient même pas qui étaient leur vrais ennemis : Meritid Archneie, le haut prêtre d'Umberlie ? Les Rats ou les égoutiers d'Eauprofonde ? Quoi qu'il en fut, cette conspiration semblait être en lien avec ceux qui avaient agité la ville quelques années auparavant. Or, elle estimait que si quelqu'un disposait de renseignements de première mains sur cette guerre de Serôs et Iakhovas, le requin garou géant qui avait mené cette offensive, c'étaient les peuples aquatiques. Et, coïncidence, un groupe de sirènes semblait résider près d'une plage, non loin de là. Pour l'aventurière, il était donc temps de combler certaines de leurs lacunes ...


¤ ... Car l'ignorance nous tuera bien plus vite qu'un carreau d'arbalète ... ¤

Une fois sur la plage, elle scruta les lieux et les vagues pour trouver une trace de celles qu'elle cherchait. Se mordillant la lèvre, elle se demandait : peut-être devait-elle s'emparer d'un gros coquillage, et souffler dedans ? Peut-être que cela ferait émerger une belle chevelure de l'écume, à qui elle pourrait adresser un signe amical ... ?

écrit par: Sahadeva Vendredi 29 Mars 2019 à 17h37
Comme il l'avait indiqué à ses compagnons, Sahadeva ne s'intéressait pas particulièrement à la prime : c'était la menace qui pesait sur la région qui le préoccupait, ainsi que le fait de ne pas pouvoir placer de visage sur leur ennemi. Il aurait aimé aller voir rapidement le chevalier chuchoteur pour en apprendre davantage sur les factions présentes à Eauprofonde et sur les implications des informations qu'ils avaient glanées dans les marécages. Néanmoins, les sirènes se trouvaient sur leur route et il aurait été idiot de devoir rebrousser chemin après avoir gagné la métropole aquafondaise, aussi Sahadedeva se laissa-t-il convaincre d'aller les trouver en premier lieu.

¤ A ce stade, toute information est bonne à prendre...¤

Le Maquar connaissait mal le monde la mer et jugeait que ses compagnons étaient plus aptes que lui pour établir une communication avec des interlocuteurs dont il ignorait presque tout. Il se contenta de faire montre d'une attitude pacifique, en conservant ses armes au fourreau, et d'observer les alentours, en quête de tout signe de danger.

écrit par: Hermine Mercredi 03 Avril 2019 à 16h03
Lorsqu'Hermine aperçut une sirène, elle tenta d'attirer son attention avec force appels et signes de la main souriants. Si c'était nécessaire, elle se montra capable de souffler dans une conque pour attirer l'attention de la mystérieuse humanoïde aquatique. Elle déposa ses sacs au sol, ôta ses bottes en fourrure ainsi que ses bas de laine, et releva sa jupe de fourrure aussi haut que la décence lui permettait, pour s'enfoncer dans la mer jusqu'à mi-cuisse.

L'eau était très froide et l'humaine se mit très vite à claquer des dents, mais elle se frotta les bras pour se réchauffer et se donner du courage, et continua à progresser en serrant les dents. Une rencontre unique et la possibilité de récolter de précieuses informations étaient à ce prix. De plus, elle voulait vraiment montrer sa bonne volonté : attendre sur une plage ou une jetée aurait impliqué une relation de supériorité ou de mépris de la part de l'humain qui reste tranquillement dans son milieu et attend d'autrui qu'il se déplace vers lui. Mais la rencontre avec les hommes-lézards des Griffes Blanches avaient contribué à relativiser la place des humains au centre de ceux qu'ils appelaient "humanoïdes" ou "monstres" aux yeux d'Hermine, et la jeune femme
tenait presque aujourd'hui à souffrir froid et inconfort pour tendre la main vers la sirène.

- Heuяeuse яencontяe, noble dame ! Je me nomme Heяmine. Navяée de vous déяangeя, mais mes amis et moi (avec un sourire frigorifié, elle désigna du bras Vieltal et Sahadeva) sommes aventuяieяs et nous essayons de voiя ce que nous pouvons faiяe, à notяe niveau, contяe les attaques de monstяes maяins, et aussi la яécente vague de suicides en ville.

Ses paroles étaient hachées et sa voix tremblottante. La Nordique marqua une pause pour reprendre son souffle, cesser ses dents de claquer et contenir les tremblements de son corps. Elle n'y parvint que partiellement. Heureusement, le froid l'incitait à faire preuve concision, et elle réussit à faire brièvement mais sincèrement part de son empathie envers le peuple de son interlocuteur, qui était très probablement touché plus que d'autres par tous les événements funestes qui secouaient la Côte des Épées : en effet, attaques de monstres marins et raz-de-marée altéraient grandement la géographie et provoquaient des déplacement de populations, provoquant parfois un effet domino, comme ils avaient pu le constater lors de leur récente aventure dans le marais des lézards.

- De quelle manièяe tout cela vous affecte-t'il ?, demanda Hermine à brûle pourpoint, inquiète. « Et pensez vous que ça soit lié à Celui qui nage avec Sekolah, ou aux Gueяяes de Séяos ? »

Tout en écoutant la sirène, elle se dandinait les bras croisés d'une jambe sur l'autre, pour se réchauffer. De temps en temps, le vent la forçait à replacer une de ses mèches de cheveux derrière son oreille, et elle gardait la tête penchée, attentive. À l'écoute.

Quoique distraite, peut-être la guerrière penserait-elle à demander aussi si son interlocutrice avait une hypothèse sur ce qu'il advenait des pièces maudites, qu'avait laissé échapper la
Conque d'Opale avant de s'échouer, une fois offertes -avec leur propriétaire- en offrande à Umberlie. Peut-être étaient-elles récupérées par quelqu'un, ou toutes emportées par les courants vers le même endroit ? Elle désirait aussi savoir s'il était possible d'entrer subrepticement par les égoûts via le front de mer, car cela servirait plus tard. Mais la politesse, le froid et l'excitation lui feraient peut-être oublier de tout aborder ...

écrit par: Atlas Vendredi 05 Avril 2019 à 15h30
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S’agissait-il d’une Sirène, d’une Elfe des Mers ou d’une autre créature marine, Hermine fut bien inspirée de ne parler que de ‘dame’ parce qu’elle aurait été bien à mal de faire la différence. Même les Aquafondais qui, tous, avaient déjà pu voir l’un et l’autre dans les eaux d’Eauprofonde pouvait fort bien se tromper –si tant fut qu’ils s’en soient souciés vraiment. Les peuples de la mer et ceux de la terre vivaient dans des mondes différents. Les jonctions, de service ou commerciales, ne se faisaient que par l’intermédiaire d’une poignée d’individus.

La créature qui répondit à la demande d’Hermine, était couverte, pour ce qui dépassait de la surface de la mer, d’une épaisse chevelure bleue. Elle portait une tiare de perles et de coquillage par coquetterie plutôt que comme signe de richesse qui brillait de carmin et de nacre. A la suspicion succéda la curiosité et même si elle gardait une distance de circonstance –la guerrière ne pourrait jamais la rattraper à la nage, c’était une évidence- elle était assez proche pour que chacun puisse la voir et entendre ses réponses. Elle plissait les yeux, essayant de comprendre ce qui pouvait motivé une humaine à choisir le froid et l’eau.


Elfe des Mers
- Heureuse rencontre ‘Aventuriers’. Si vous pouvez remonter le temps ou combattre dans les profondeurs, vous pouvez nous aider, il y aura toujours trop de Sahuaguins, plus d’aide de la surface aurait sauvé la vie de nombre des miens... as-tu une idée du nombre des miens tombés pour que les monstres n’envahissent pas ta ville ?

Elle plongea en arrière, projetant des éclats d’écume et agrandissant les remous autour des cuisses de la guerrière.

- Ce ne sont pas des suicides, ce sont des meurtres, la magie les pousse à se jeter à l’eau, il n’y a rien de volontaire là-dedans. Je ne crois pas qu’il y ait un lien avec nos guerres et nos batailles, elles sont finies depuis longtemps même s’il faudra dix fois avant que les traces n’en disparaissent. Mais que connais-tu de Iakhovas ? Le borgne a mené l’attaque et autour de lui même les Sahuagins se faisaient courageux. C’était il y a quatre de vos années mais ses morts sont bien plus anciennes ... des milliers d’oeufs de Shalarin n’ont jamais éclos, brisés par ses armées immondes, il a rasé Akhanmyr alors que les pères des pères de tes pères étaient loin d’être nés, il y a autant de récit de ses batailles que les requins ont de dents. Mais c’est un des tiens, un homme, qui la tué et pour ça, nous restons reconnaissants : Jherek, fils de Falkane, fut-il aidé de son dieu de l’astre du jour.


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Au large d'Eauprofonde, perçant l'onde...


Aimeric hocha la tête :
Aimeric Huecòr
- « J’ai entendu parlé de ce Jherek, un jeune paladin de Lathandre de dix-neuf ans seulement, il l’aurait vaincu au plus fort de la bataille, ça a marqué le tournant qui a permis à Eauprofonde de survivre à l’assaut. »


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Elfe des Mers
- Mais je ne comprends rien aux autres liens que tu dessines, ta peau bleuit, tu ressembleras bientôt à une des nôtres ! La montée des eaux est surtout pour nous son refroidissement. La glace fond loin au Nord, des courants glacés sillonnent nos eaux, chassent les poissons et tuent les algues. Quel rapport pourrait-il y avoir avec une magie forçant les hommes à la noyade ? Une vengeance pour s’être défendu ou avoir tué le Requin ? Tout ça n’a aucun sens. Aussi peu que la présence de cette douzaine d’Aboleths lors de la dernière bataille quand on sait que Sekolah les exècre. Quand l’élève ne suit pas le maitre ...


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Au large d'Eauprofonde, perçant l'onde...


L’Elfe des mers était prolixe, la curiosité l’emportant pour de bon. Elle voulait comprendre les aventuriers et leurs motivations, Sahadeva comprit que d’une certaine manière, sa curiosité protégeait autant les siens, par son analyse et des formulations adéquates, elle prenait la mesure de la menace qu’ils représentaient pour elle et les siens.

Elfe des Mers
- Les dons à la Reine Garce disparaissent dans la Faille, nous grandissons avec la peur qu’un jour les Esprits ne s’échappent du phare sous-marin qui la tient close. Et pour répondre à ta dernière question, oui, il existe plusieurs accès à la ville par les égouts. Mais les rats y sont nombreux, je vous le déconseille. Eauprofonde laisse tout le monde franchir ses portes pour l’instant, vous ne devriez pas prendre ces risques.


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Au large d'Eauprofonde, perçant l'onde...


écrit par: Hermine Dimanche 07 Avril 2019 à 06h22
Alors qu'elle écoutait attentivement ce que dévoilait la sirène, Hermine tentait d'ignorer l'eau glacée qui s'agitait entre ses jambes et menaçait de les engourdir totalement. Son interlocutrice leur décrivait tout un monde aquatique inconnu et, même si les événements dépeints étaient d'une violence tragique, une partie de l'humaine ne pouvait s'empêcher de rêver à ce monde merveilleux, ou les arbres sont de corail, le ciel d'onde et les nuages d'écume ...

Les aboleths ... Si une race était capable de plans se déroulant sur des siècles, et pouvait tirer parti d'une augmentation généralisée du niveau des eaux ainsi que du refroidissement de leur température, c'étaient eux. Ils avaient aidé le suppôt d'un dieu qui ne les aimait pas, peut-être simplement parce que celui-ci avait à cœur la suprématie du monde aquatique sur celui de la surface. Plus proche d'ici, au moins l'un d'entre eux semblait avoir provoqué le naufrage de
La Conque d'Opale. Le nombre de signes qui pointaient du doigt leur implication dans la conspiration commençait à se multiplier !

L'aventurière se prit à frissonner. De froid ? De peur à l'idée de rencontrer un autre de ces monstres dans les égoûts d'Eauprofonde ? Ou d'excitation à l'idée que les pièces de puzzle commençaient à s'assembler, tout en laissant entrevoir le motif d'un monde aquatique aux merveilles insoupçonnées ?


- Noble dame, je vous яemeяcie. Tentant de maîtriser les tremblements de son corps, Hermine fit une révérence en signe de gratitude. « Votяe aide est pяécieuse et contяibue à nous éclaiяeя dans notяe quête d'amélioяeя, je l'espèяe, l'existence de nos deux peuples. Et, bien que le bleu vous aille à яaviя, je vais pouя ma paяt écouteя votяe aveяtissement et яegagneя la teяяe feяme ... »

Elle se détourna et fit deux pas maladroits dans l'écume pour prendre congé, mais se stoppa soudain, comme si elle avait finalement trouvé en elle le courage de dire ce qu'elle avait sur le cœur :

- ... du moins, pouя l'instant. Je ne peux яemonteя le temps. Mais je peux combattяe. Quand notяe quête actuelle seяa achevée, si je tяouve un moyen de pouvoiя à nouveau яespiяeя sous l'eau et de suppoяteя sa tempéяatuяe glaciale, vous dites que je pouяяais vous aideя ? Elle se retourna vers la sirène, et plongea ses yeux dans les siens. On pouvait y lire un timide espoir habitué à être déçu, mais malgré tout empreint d'une naïveté résolue : « Pouяяais-je aloяs espéяeя vous яevoiя, belle dame ? Et peut-êtяe découvяiя votяe pays sous les vagues, en votяe compagnie ? »

écrit par: Sahadeva Mercredi 10 Avril 2019 à 13h38
Sahadeva avait suivi du regard Hermine alors qu'elle s'enfonçait dans les flots afin d'y rencontrer la créature marine. Lui-même avait fait le choix de rester en arrière, sur la plage, de manière à couvrir leurs arrières en cas de pépins : après tout, tout pouvait arriver et se rapprocher d'Eauprofonde signifiait aussi se rapprocher de leurs ennemis.

Tout en scrutant l'horizon à la recherche de la moindre menace, le Maquar entendit, au milieu du bruit des vagues, quelques bribes de la conversation qui se tenait un peu plus loin. Un mot capta son attention : "aboleth".

Le guerrier d'Estagund avait bien envie de questionner la créature aquatique à ce sujet mais il craignait que sa conversation ne soit interceptée. Il scruta à nouveau les alentours et, n'y apercevant rien de suspect, il se risqua à crier en direction de leur interlocutrice :


- Merci pour votre aide! Pourriez-vous nous en dire plus sur les aboleths? Notre route vient juste de croiser l'un d'entre eux et nous aimerions en savoir davantage à leur sujet. Sont-ils répandus dans la région? Avez-vous entendu quelque chose à propos de ce qu'ils peuvent actuellement préparer?

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Mercredi 10 Avril 2019 à 20h38
Le barde suivit le groupe, l'air frais lui faisait du bien. Son désir de rejoindre le collège des bardes était tenace. Toutefois, la quête prendrait tout son sens à Eauprofonde et ils devaient élucider le mystère avant que ''le temple ne s'effondre''. Le chaos dans la Cité des Splendeurs ne lui donnerait plus le loisir de se renseigner à sa guise sur sa nouvelle lubie.

Hermine avait insisté pour rencontrer les Sirènes. Bien que Sahadeva et lui préférerait rendre visite au Chevalier Chuchoteur, un détour de plus ou de moins par la mer ne les retarderait pas beaucoup.

Écoutant d'une oreille distante la créature confuse quant aux liens que les aventuriers faisaient sur deux événements distants, le barde traçait des formes dans le sable avec ses pieds jusqu'à ce qu'un mot retienne son attention...

Sur les talons de Sahadeva, le barde hochait vigoureusement la tête alors que celui-ci faisait mention des aboleths. Il était bien content que ce soit lui qui pose la question... Ses compagnons avaient surement remarquer sa fascination pour le sujet et d'en rajouter ici les auraient surement fait froncer les sourcils

. La créature avait parlé d'une douzaine de spécimens présent lors de la dernière bataille... Est-ce que celui qu'ils avaient terrassé était un de ceux-là? Ils ne pouvaient être là en vain. Tout le monde l'avait bien compris, d'ou la question du Maquar. Si la créature marine ne faisait pas de liens avec les événements, la présence d'aboleth dans les deux circonstances sonnait la puce à l'oreille des aventuriers.

Toujours sur le rivage, le barde s'approcha des flots pour entendre la réponse de la 'dame' bleue. Elle qui vivait beaucoup plus près des abysses ou se terrent les abominations.

écrit par: Atlas Vendredi 12 Avril 2019 à 13h33
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Les trois comparses avaient saisi l’essentiel de la discussion d’Hermine... et ces informations qu’ils auraient pu obtenir nombre de jours au pare avant s’ils avaient poussé plus avant leurs investigations au cœur de l’intrigue. N’était-il question d’eau ? De navire échoué, de noyades, d’inondations et d’Umberlee ? Qui mieux que les peuples sous-marins auraient pu les aider à cerner le contexte dans lequel ils évoluaient ?
Elfe des Mers
- Bien sûr Humaine aux reflets bleus ! Nous nous reverrons si tes dieux le veulent !
Elle rit et dans un plongeon gracieux, disparut dans les vagues pour réapparaitre cinq mètres plus loin vers la Cité.


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Au large d'Eauprofonde, perçant l'onde...


Bien sûr, ils avaient été poussés dans le dos par une maladroite tentative de meurtre et par une récompense conséquente s’ils respectaient des délais. La récompense avait-elle guidé les aventuriers dans leur précipitation ? A leur perte ? Remettant les événements dans l’ordre, ils avaient, depuis, rencontré l’Aboleth et pris la mesure du genre de puissance qu’ils risquaient d’affronter s’ils creusaient plus profond. Les dix morts n’avaient aucun rapport avec ce que ces créatures étaient capables de faire si on les laissait faire –et Eauprofonde n’avait pas l’habitude de se laisser faire, en terme de Puissances, ils y trouveraient du répondant.

Alors que ses compagnons étaient simplement satisfaits d’en apprendre plus et qu’Hermine se promettait de retrouver l’Elfe des Mers quand leur propre quête serait terminée, Vieltal avala de travers. Un vœux aussi honteux que secret venait peut-être de prendre corps dans les dernières paroles de l’échange. Une douzaine d’Aboleths. Une douzaine de monstruosités venues d’ailleurs, ourdissant un plan machiavélique, certainement, mais détentrices du Savoir de tous ceux de leur race, un puit sans fond de connaissances sans aucune barrière du raisonnable ou sain.

Il était parvenu à cadenasser sa curiosité aux lectures impies, conscient que sa mission était d’une importance vitale, mais elle venait de lui offrir la perspective de répondre différemment à une telle créature. Peut-être avait-elle raison et n’y avait-il aucun lien entre un événement d’il y avait quatre longues années ? Ou au contraire existait-il un lien direct et la nécessité absolue de suivre cette piste avant tout autre ?

L’intervention de Sahadeva était providentielle pour le barde et força l’Elfe à revenir vers eux.

Elfe des Mers
- Je ne sais pas grand-chose de ces créatures venues d’ailleurs, je n’en ai moi-même jamais rencontré. Je sais qu’elles sont très puissantes, qu’elles peuvent suggérer des illusions incroyablement réalistes et qu’elles font de leurs victimes des esclaves dociles plutôt que de les tuer.
[i]Elle secoua ses cheveux bleus, projetant des éclaboussures à la ronde, soulignant par la grâce de son mouvement, une beauté qui n’avait rien d’humain. Ce n’était pas une sirène, elle n’en était pas moins terriblement attirante.
- Je pense qu’elles ont profité de l’attaque, ce serait plus logique. Pourquoi attaqueraient-elles Eauprofonde ? Quelles seraient leur motivation ? Je préfère ne pas penser qu’elles pourraient être toujours là. Et non, je n’ai pas la moindre idée de ce qu’elles pourraient préparer.


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Au large d'Eauprofonde, perçant l'onde...


Cette dernière question restait ouverte. Dérangeante pour ceux qui étaient parvenus à se débarrasser d’une seule, immobilisée, écrasée par un navire brisé. Et si, cette fois, tout ceci les dépassait de tant qu’il était inconcevable de poursuivre ? Ils n’avaient aucune certitude, les douzes créatures auraient pu être détruite pendant la bataille et celle qu’ils avaient achevé être la dernière. Chaque réponse laissait place à une nouvelle question...

Au nombre de leurs découvertes il fallait ajouter que la montée des eaux avait été provoquée par la fonte d’un glacier loin au Nord, c’était parfaitement cohérent. Aucun n’avait l’idée de qui aurait pu l’entreprendre ni dans quel but mais il était logique cette fois de garder cette information de côté puisque le seul lien qu’ils auraient pu tracer était que la montée des eaux avaient précipité la perte de la Conque d’Opale par une transformation des côtes. Cet événement ne pouvait trouver de place logique dans la volonté que les pièces enchantées arrivent à bon port.

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Laissant finalement l’Elfe s’écarter, ils poursuivirent leur route. De la plage, ils purent voir clairement les accès par les égouts de la ville mais se dirigèrent par la porte pour ne pas se laisser surprendre par la nuit. Personne ne les questionna sur leur raison d’entrer dans la cité, la nuit était presque là, les portes ne tarderaient pas à fermer.

Rapidement, Aimeric s’occupa de leur mule, la laissant aux bons soins du Voyageur Fatigué d’où elle venait. Comme à leur départ de la cité, le personnel se montra bienveillant et prévenant et proposa volontiers de garder en sécurité tout ce que l’animal portait de leur équipement qu’ils ne souhaitaient avoir à transporter.

Quand vint enfin le choix du meilleur endroit ou passer la nuit, la Sirène Bleue fut assez rapidement mise de côté, la taverne du quartier des Docks n’offrait pas de chambres et les compagnons avaient besoin d’une nuit calme et reposante plutôt que d’un coin de table dans la salle commune –pour peu qu’on leur offre d’y dormir. Aimeric leur proposa le « Danseur de Jade », lieu prisé par tous les bardes où il était possible de se reposer dans un confort enviable. A défaut d’autre idée précise et éreintés par la dernière partie de leur voyage, les aventuriers retrouvèrent rapidement l’établissement. Un groupe de musiciens était sur scène, et offrait aux visiteurs une ambiance calme et détendue.
Dès leur arrivée, un homme et une femme habillés de blanc les invitèrent à l’écart, leur proposant, pour leur confort évidemment, de faire un brin de toilette afin de profiter au mieux des lieux.

écrit par: Hermine Vendredi 12 Avril 2019 à 16h54
L'Illuskane quitta la plage lentement derrière ses compagnons, se retournant plusieurs fois pour aperçevoir vers les vagues dans lesquels leur interlocutrice avait disparu. À travers les rues d'Eauprofonde, elle resta derrière ses amis, vaguement maussade et, alors qu'elle avait depuis quelques jours hâte d'arriver en ville et de redécouvrir ses merveilles, elle se contenta de cheminer en trainant les pieds, lâchant de temps à autre, un soupir mélancolique. Son esprit était en partie ailleurs, lui aussi empoisonné par des visions d'abysses, de tentacules, d'obscurité, de corruption. Mais là où, peut-être, celui de Vieltal éprouvait une certaine fascination pour l'inconnu, celui d'Hermine n'était qu'angoissé à l'idée de ce qu'ils allaient devoir affronter, et qui risquait de l'empêcher de mener à bien les projets qu'elle avait encore, comme par exemple celui de simplement profiter de la vie ...

Heureusement, ce passage à vide n'était que passager et, arrivé à la Sirène Dansante, la jeune femme avait un peu repris du poil de la bête. Peut-être étaient-ce les lumières et la musique de l'établissement qui la requinquèrent, mais après avoir fait quelques pas à l'intérieur, elle avait repris son flegme habituel. Après tout, c'était son lot d'aventurière -ou tout simplement de mortelle- que de pouvoir mourrir à n'importe quel moment ; mais pour l'instant, elle était encore en vie, réfléchie et alerte, et elle se devait d'en profiter. Elle ne pouvait pas non plus abandonner Vieltal et Sahadeva à leur sort en s'abandonnant à son inquiétude : après tout, ils étaient sa meute. Elle le leur devait aussi.

La proposition du personnel de faire un brin de toilette et de profiter d'une chambre confortable l'interessaient. Outre son propre confort, elle pensait que ses compagnons et elle-même détonneraient moins dans cette assemblée après s'être débarbouillés -ce dont elle fit part à voix basse à ses deux amis. Puis à voix tout aussi basse :


- Et sinon les gaяs, vous le voyez, votяe chevalieя maяmonneuя ?

En posant sa question, elle scrutait l'assemblée des clients et des convives à la recherche d'un homme en armure avec une guitare, avant de s'apercevoir qu'elle n'avait aucune idée précise de ce à quoi ressemblait le contact dont lui avaient parlé ses compagnons.

- Bah, on finiяa bien paя le tяouveя, lâcha-t'elle en haussant les épaules. « En attendant, je vais nous яéseяveя des chambяes voisines, et sécuяiseя un peu le péяimètяe pouя la nuit ... »

Les mains dans les poches, mais attentive à son environnement, elle se laissa guider apparemment placidement par un des membres du personnel vêtus de blanc. Ses demandes, sans être mirobolantes, seraient néanmoins un luxe pour le trio après leur quête dans les marais : un bain chaud, un lit moelleux, un bon repas ... Ne sachant ni leur goûts ni leur emploi du temps pour la soirée, elle ne commanda pas davantage, mais mit tout cela sur leur note. Après tout, ils auraient bientôt une rentrée d'argent conséquente, s'ils ne l'avaient pas déjà récupérée au Voyageur Fatigué.

- Et toi, mon amie, demanda-t'elle tendrement à Biscotte, qui se tenait discrètement dans son giron, alors qu'elle montait l'escalier vers les chambres, « de quoi as-tu envie ? »

Une fois dans sa chambre, et en attendant que son bain soit préparé, elle prit quelques minutes pour mettre en place sa routine de sécurisation des chambres : examen des endroits ou un aggresseur pourrait se cacher (rideaux, armoires, coffres, lit, ...), estimation de la solidité des issues, évaluation de la difficulté d'entrer par la porte, les fenêtres ou le toit, analyse des itinéraires de fuite, et ainsi de suite ...
Ensuite, elle redescendrait pour avoir une meilleure idée du personnel et des clients eux-mêmes, et estimer le niveau de menace de chacun.


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Hermine papote avec la personne qui s'occupe d'elle pour apprendre mine de rien toute information intéressante sur le Danseur de Jade, son personnel ou ses mesures de sécurité.
Une fois les chambres louées, Hermine utilise Détection et Recherche des pièges.
Mince, je ne connais pas alarme, ç'aurait été bien utile ... rolleyes.gif

écrit par: Sahadeva Lundi 15 Avril 2019 à 15h39
Le chemin du retour s'était déroulé sans encombres mais Sahadeva était resté silencieux pendant la majeure partie de celui-ci. Les créatures aquatiques n'avaient pas pu lui fournir davantage d'informations sur l'aboleth ou plus exactement sur les aboleths qui fréquentaient la région. Tout cela le troublait et il n'arrivait pas à déterminer si ses craintes étaient fondées ou pas. Etaient-ce eux qui tiraient les ficelles de tout ceci et quels étaient leurs alliés éventuels? Autant de questions qui demeuraient sans réponse.

La vue du "Danseur de Jade" le rasséréna quelque peu. Il se souvint avec émotion de sa venue, quelques jours plus tôt, dans l'établissement et de la magnifique performance que Celestia et Azur'ael y avaient réalisée, suscitant son émerveillement ainsi que celui de Vieltal. C'était la première fois depuis qu'il avait quitté l'Estagund qu'il avait vécu une expérience d'une telle beauté.

Le Maquar avait accepté avec plaisir de faire un brin de toilette : la route avait été longue et il ne lui semblait pas superflu de se rafraîchir et de lisser sa barbe et sa moustache qui en avaient bien besoin. Il remit ensuite en place tout son équipement. Le temps était venu d'essayer d'entrer en contact avec le chevalier-chuchoteur, comme Hermine le fit alors remarquer à juste titre. Il murmura à son tour :


- Je pense que le plus simple est qu'il vienne à nous. Il était plutôt du genre discret lors de notre première rencontre et c'est avec Azur'ael qu'il semblait avoir noué des contacts solides... Je vais tenter quelque chose...

Le guerrier d'Estagund se concentra et essaya de se remémorer une autre expérience troublante qu'il avait vécue dans cet établissement : sa rencontre avec Selcharoon Nrim. Il se concentra sur ce nom et essaya de transmettre un message mental au "sorteur" du Danseur de Jade.

¤ La bonne rencontre, Selcharoon Nrim. M'entends-tu? Si c'est le cas, pourrais-tu m'indiquer où trouver le chevalier chuchoteur, nous devons entrer assez rapidement en contact avec lui...¤

Sahadeva n'était pas sûr que cela fonctionnerait et que son message parviendrait jusqu'à son destinataire mais cela lui semblait la voie la plus rapide et la plus sûre pour parvenir à ses fins.

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Jeudi 18 Avril 2019 à 03h06
Le barde profita également des soins, il se lava et rasa sa barbe bien fournie après plusieurs jours sans attention. Alors qu'il prenait ses effets pour monter à la chambre, il en profita pour glisser à Hermine l'armure et l'épée d'Erik

- Je ne sais pas si tu peux y déceler quelconque magie... Ils me paraissent de très bonne facture, je n'ai pu m'empêcher de les lui prendre en quittant sa maison... Un peu mal à l'aise, le barde se massa le cou ...mais j'ai laissé tout son or, quand même. Puis il lança avec son plus beau sourire et un clin d’œil. Bref, il aura de quoi s'en remettre et ça nous fera un souvenir

Après la toilette, il rejoignit ses compagnons dans la grande salle. Les tavernes l'avaient toujours fascinés par ce pouvoir qu'elles avaient sur lui... Tout son corps le poussait vers la scène, comme une force invisible. C'était, l'un des endroits ou il se sentait le plus à l'aise. Un coup d’œil à Aimeric et les deux bardes se levèrent pour rejoindre la scène.

Le nordique avait pensé à quelques vers lors de l'entrainement d'Hermine et Sahadeva. Il avait travaillé leur propre histoire, romancer ce qui était déjà surréel!

Une fois sur scène, il se racla la gorge puis sorti une dague de sa botte. La tension monta d'un cran, les cottes et armures en tout genre cliquetèrent alors que les mains lâchaient lentement les choppes. Vieltal n'attendit pas plus longtemps pour commencer son récit.


- Et si je vous disais qu'avec cette simple dague, Sirène terrassa une créature d'un immense pouvoir en l'éborgnant! Une créature millénaire aux milles appendices et encore bien plus de sombres desseins... Et si je vous parlais de cette Sirène aux milles talents, se mouvant sur un champs de bataille aussi facilement que je respire, resplendissante et dangereuse. Et si je vous parlais d'un homme si droit et vertueux, façonné à même le sable des dunes chaudes...

D'une voix fatiguée, Vieltal narra son histoire plus qu'il ne chanta, serein, il était satisfait. Aimeric, à ses côtés, offra quant à lui une splendide performance. L'illuskien se contenta de raconter une bonne histoire, plus sombre qu'il ne l'avait imaginé au départ. Il fit allusion notamment à la Reine Garce, aux malédictions, aux complot, sans jamais trop en dire. L'histoire était toutefois teintée d'une lueur d'espoir et surtout de protagoniste plus grand que nature. Il dépeignait ses acolytes comme il les percevait maintenant après plusieurs épreuves à leur côté. Comme de solide aventuriers sur qui il pouvait conter. C'était ainsi sa façon de les honorer.

La foule applaudit chaudement la performance des deux artistes, Vieltal remercia Aimeric avant de lui laisser la scène pour une prestation solo qui requinquerait la foule et électriserait l'atmosphère.

Le barde se commanda une bière et alla rejoindre ses compagnons et leur chuchota


- Maintenant, on attend...

écrit par: Atlas Jeudi 25 Avril 2019 à 08h58
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Pour Hermine qui découvrait les lieux, les chambres étaient en tout surprenantes. On était bien loin des chambres classiques, fonctionnelles, convenant à n’importe quel aventurier éreinté rêvant seulement de s’allonger en attendant que le temps passe. Ici, les chambres accueillaient d’ordinaire plus ... d’action que de repos, le lit était plus moelleux qu’elle eut pu l’espérer, couvert de coussins, le tout baignant dans une fragrance fraiche de fleurs. Où elle aurait pu espérer une bassine d’eau claire, on lui proposait des huiles parfumées, des poudres et des onguents. L’endroit n’était pas une maison de passe mais il n’était ni idiot ni déplacé de penser que certains membres du personnel à la plastique particulièrement engageante, vendait une compagnie agréable pour l’ensemble des sens. Sécuriser les lieux prendrait dès lors des allures de chambre d’enfants. Camoufler l’équipement d’Erik dans l’attente de les analyser plus en profondeur ne lui prit qu’une minute.
Une dame vêtue d’une simple tunique blanche ceinte d’un cordage à boucle dorée, se présenta à elle dans une courbette tandis qu’Hermine observait les moindres recoins de la pièce :


- Madame n’a pas à s’en faire pour sa sécurité, je suppose que vous êtes de passage à Eauprofonde et que votre venue tient de la chance ou du hasard ? Notre Mage, Maître Nrim , assure votre sécurité autant que la discrétion de ce qui pourrait se passer ici, Cathalishaera ne supporterait pas que quoi que ce soit de fâcheux ne compromette la quiétude des lieux.

Vieltal et Sahadeva avait déjà eu la chance de parcourir les lieux, si bien qu’ils pouvaient y passer pour des habitués en saluant comme il se devait la matrone qui partageait les cancans que tout un chacun souhaitait disperser dans la cité, avec malice mais bienveillance, n’hésitant pas à refuser gentiment mais fermement, quoi que ce soit de diffamant qui ne puisse être tourné en dérision. Pour autant, la méconnaissance de la magie par le Maquar ne lui avait pas permis de comprendre comment le ‘sorteur’ avait pu communiquer avec eux et son message mental resta sans réponse.

Les trois hommes s’étaient retrouvés pendant qu’Hermine fouillait sa chambre.
Après avoir confirmé leur souhait d’y manger, les deux bardes obtinrent facilement le droit de commencer leur représentation.
Vieltal était inspiré, leur dernière aventure commune lui donnant bien assez de matière à partager un récit riche mais il perdait son souffle à chaque fois que l’image d’une aberration se glissait dans l’interstice de ses clignements d’yeux si bien que malgré un thème passionnant, il ne brilla pas face à un public qui cherchait plus le plaisir et la légèreté que la menace de créature de cauchemar. Par bonheur, la performance d’Aimeric y répondait bien mieux. Il avait emprunté un luth a l’un des précédents musiciens et en tirait une mélodie absolument parfaite, leur faisant écarquiller les yeux devant une telle maitrise avec l’instrument d’un autre, faisant presque oublier le thème conté qu’il accompagnait. Quand il salua et rendit l’instrument, son propriétaire le salua, encore ébahi, lui proposant de passer le voir à la Nouvel Olamn si le coeur lui en disait.

La réponse ne se fit plus attendre, Vieltal avait parfaitement saisi le fonctionnement de l’établissement. Alors que la plupart des spectateurs était retournée à ses occupations et qu’une danseuse prenait place pour succéder au duo, ils virent descendre de l’escalier celui qu’ils attendaient, accompagné d’un Gnome dont le visage fermé détonait avec le cadre festif. Le second n’avait rien d’un enfant avec lesquels les humains les confondaient souvent, ses traits et sa posture l’indiquait d’âge mur. Alors que le ‘Chevalier Chuchoteur’ venait vers eux, l’autre avait disparu.


- Belle rencontre mes amis, bonsoir à vous aussi que je n’ai pas le plaisir de connaitre et félicitations pour ce morceau de luth. Je ... vous me voyez surpris, ce qui m’arrive peu souvent ... de ne pas voir la noble Teu’tel’atria qui vous accompagnait. Lui serait-il arrivé quoi que ce soit de fâcheux qui justifie qu’elle fut autant absente de votre récit mon cher Vieltal ? Vous avez offert à Khalou Mazestar de quoi alimenter bien des discussions.

Ils ne s’étaient rencontrés qu’une fois, plusieurs jours plus tôt, et c’est comme s’il ne s’était passé qu’une nuit. Sur cette dernière phrase, Hermine avait rejoint ses compagnons d’aventure, découvrant à leurs côtés un homme de la prestance des artistes de talent, dans un costume bleu roi d’excellente facture sans être inutilement tape à l’œil. Il était impossible de rester de marbre face à quelqu'un d'aussi avenant, elle comprit immédiatement et sans l'ombre d'un doute le Chevalier Chuchoteur dont les autres lui avait parlé.

écrit par: Hermine Samedi 27 Avril 2019 à 06h39
Après avoir sécurisé les chambres de son mieux et envisagé au moins trois itinéraires de fuite, Hermine considéra un instant le mobilier de la chambre proprement dite. C'est vrai que tout ceci avait l'air affreusement propre et confortable. Un lit si grand qu'il était presque dommage d'y dormir seule ... Elle se frotta le front du poing.

¤ Allez, focus, ma fille. ¤, pensa-t-elle en secouant la tête, tandis que ses courbatures se rappelaient à elle. Elle avait quatre jours de marche dans les pattes, sans même compter les épreuves que ses amis et elle avaient affronté avant ça. Et puis, le hasard n'avait rien à voir dans sa venue à Eauprofonde : elle avait des choses à faire, et puis, elle n'était pas vraiment d'humeur, donc la bagatelle attendrait.

En parlant de travail, Hermine demanda à la servante, fort charmante au demeurant, une entrevue avec Selcharoon Nrim, « pour parler de sécurité ». Lorsque le magicien des lieux aurait le temps, elle aimerait en effet avoir certains détails sur la nature des défenses du
Danseur de Jade. Elle était en particulier curieuse de savoir si celles-ci pourraient théoriquement résister aux avances d'un prêtre de la fureur de haut niveau, si jamais l'aventurière venait à s'en faire un ennemi -simple hypothèse de travail, bien sûr. Après, s'il s'avèrait que Nrim partageait quelque inimitié envers -là encore, simple supposition- Umberlie, la jeune femme aurait certainement quelque proposition à lui faire, à base peut-être de terrassement magique pour ménager une nouvelle digue dans la baie, par exemple.
Quelle que soit la réponse de son interlocutrice, la guerrière ne la laissa cependant pas repartir sans lui glisser en la regardant dans les yeux d'un air mortellement sérieux, et en baissant le ton en un murmure : était-elle ici de son plein gré ? Cette « Cathalishaera » la traitait-elle bien, elle et ses collègues ? La forçait-on à faire des choses contre sa volonté ? Avait-elle besoin d'une aide extérieure pour s'en sortir ?

Lorsqu'elle redescendit, l'aventurière avait pris le temps de s'apprêter un peu : elle avait enfilé sa plus jolie tenue et, à l'aide des produits de beauté mis à disposition dans sa chambre, s'était coiffée, et même subtilement maquillée et parfumée. Après tout, l'établissement était un lieu de rencontres et, disons, d'« ingénierie sociale », dont la mécanique requérait une tenue appropriée. De plus, malgré son métier de combattante, Hermine n'en restait pas moins femme. Une femme aux tendances paranoïaques, disposée et parfaitement capable d'en venir aux mains en tenue de soirée séduisante, certes ... mais une femme malgré tout, qui aimait aussi se faire belle simplement pour elle-même.
En dépit de cela, après avoir félicité sincèrement Vieltal et Aimeric pour leur performance dont elle n'avait malheureusement pu apprécier que la fin, et échangé son nom avec celui de ce « Chevalier Chuchoteur » (enfin, si celui-ci en avait effectivement un), elle se contenta de s'assoir à table avec les quatre autres hommes, prêtant une oreille attentive à la conversation, mais sans vraiment y prendre part pour l'instant, regardant de temps en temps l'artiste qui se produisait sur scène d'un air mi-absent, mi-admiratif. Après tout, c'étaient Sahadeva et Vieltal qui désiraient voir ce chevalier. Autant les laisser mener la conversation tous seuls. Pour Hermine, cet homme restait un inconnu, à qui elle ne désirait pour l'instant pas trop se dévoiler. Comme on dit, une femme doit toujours conserver une part de secrets ... Même si le scalde en avait d'ores et déjà dévoilé une bonne partie.
Mais, pour une fois, ça n'était pas pour lui déplaire : c'était la première fois qu'elle était l'héroïne d'une histoire ! Quand elle y pensait, la chaleur lui montait aux joues et elle redevenait une petite fille ...

écrit par: Sahadeva Dimanche 28 Avril 2019 à 22h12
Sahadeva avait été déçu de constater que sa tentative pour contacter le "sorteur" de l'établissement avait échoué et il se disait intérieurement qu'il ne comprenait décidément rien à la magie...

Il restait néanmoins l'autre option, celle qu'il avait évoquée devant Hermine, à savoir attirer l'attention du chevalier chuchoteur comme Celestia et Azur'ael l'avaient fait lors de leur premier passage dans l'établissement. Vieltal et Aimeric se chargèrent à merveille de mettre ce projet à exécution un produisant un spectacle du meilleur effet, bien que le Maquar ait regretté que son compagnon ait évoqué aussi franchement leurs mésaventures : il aurait préféré opérer dans la discrétion jusqu'au dernier moment. Mais il ne pouvait rien y faire et la performance eut les résultats escomptés puisque celui qu'ils souhaitaient contacter s'était finalement présenté à eux.

Contrairement à ses habitudes, Hermine, qui avait particulièrement pris soin de son apparence, se tenait relativement en retrait. Elle ne semblait pas particulièrement à l'aise en ces lieux et Sahadeva lui jeta un bref regard.


¤ Crainte envers ce que nous allons affronter? Ou bien n'aime-t-elle tout simplement pas les villes grouillantes d'activités, leur préférant la nature sauvage et les petites communautés ? ¤

Le guerrier d'Estagund n'avait pas de réponse à ce sujet mais, lui, se sentait en confiance en cet endroit hors du commun. Le Maquar prit donc les choses en mains et s'inclina poliment pour saluer son interlocuteur :

- Belle rencontre, en effet! Nous espérions justement vous rencontrer en ces lieux, je suis heureux de constater que la performance de mes compagnons vous a plu! La gracieuse Azur'ael et la vaillante Celestia ont malheureusement été appelées vers d'autres responsabilités mais elles se portaient bien lorsque nous les avons quittées. Vieltal et moi avons poursuivi, seuls, notre périple dans les marais, jusqu'à ce que nous croisions la route d'Hermine et d'Aimeric qui nous furent d'un grand secours.

Les présentations étaient faites et les formules de politesse avaient été prononcées. Sahadeva en vint aux faits... enfin presque :

- Comme vous l'aurez sans doute compris en écoutant mon ami narrer certains passages, nous avons découvert des choses bien étranges au cours de notre périple... et nous souhaiterions bénéficier de votre éclairage sur toute cette affaire. Nous ne connaissons pas bien la ville et votre aide nous serait très profitable, comme elle le fut il y a quelques jours de cela. Pourrions-nous nous entretenir dans un endroit plus... discret?

Il s'était exprimé d'un ton calme et déférent en espérant pouvoir bénéficier des lumières de son interlocuteur.

écrit par: Atlas Mardi 30 Avril 2019 à 10h16
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HERMINE

La servante sourit largement aux demandes d’Hermine, son visage n’avait rien de la victime docile de quoi que ce soit. Si elle ne rit pas face à des questions auxquelles elle ne s’attendait pas, c’était par correction.

- La Dame de Jade est, je pense, la personne la plus aimable de la cité, c’est un plaisir et un honneur de travailler dans cet établissement, nous ne sommes les esclaves de personne et choisissons nous-même le niveau d’escorte qui nous sied. Nous sommes bien plus en sécurité ici que dans les rues de la ville, profitant d’une meilleure protection que ce que la Garde pourra toujours nous donner. Par contre, ça n’offre guère le loisir à Maitre Nrim de s’entretenir avec nos clients, il n’est en tous cas pas en mon pouvoir de lui demander audience.

TOUS

Quand Hermine se présenta au ‘Chevalier Chuchoteur’, il gloussa de plaisir.
- Vous êtes donc l’héroïne dont parlait notre ami ! Excusez ma surprise mais je m’attendais à trouver dans ce rôle une dame n’ayant ni votre grâce, ni votre bon goût, une guerrière éclipsant par ses prouesses martiales l’avantage de la moindre mise en valeur. N’ayant aucun doute pour l’identité de l’Homme Vertueux, je ne peux me tromper !
L’homme ne se présenta pas plus, comme s’il n’avait pas entendu la question.
- Je suis rassuré pour vos amies, et ne peux que vous féliciter d’avoir pu vous passer d’elles. Non que je doute de vos capacités, n’en prenez aucun ombrage ! Mais vous avez raison, nous serons plus à l’aise à l’étage.

Le Chevalier les emmena dans ce qui devait être sa propre chambre attitrée puisqu’il s’agissait de la même qu’à leur dernière rencontre et qu’il leur avait avoué ... travailler sur place. Un parfum aux notes de cannelle que l’odorat aiguisé d’Hermine –alchimie oblige- reconnut comme celui de l’homme mystérieux, effaçaient les derniers doutes possibles.
La chambre était spacieuse. Au fond de celle-ci, derrière un espace agréable rempli de coussins qui incitaient à s’y prélasser, se trouvait ce lit trop large pour y dormir seul. Leur hôte tira le lourd rideau rouge vermeil qui tenait lieu de porte pour aussitôt les couper des sons du reste de l’établissement. Il indiqua à ses invités les chaises encadrant la table en verre et y prit place à son tour.


- Ainsi donc vous avez combattu –et vaincu- un aboleth ? Sur ces créatures je ne pourrai vous dire que très peu, toute personne sensée devrait s’en garder aussi éloigné que possible. Je ne me doutais pas que de telles puissances étaient en jeu, même si j’aurais sans doute pu le deviner après avoir observé votre pièce ... voilà qui explique la complexité des enchantements ... non, je vous aurais supplié de vous en détourner. Je vous avais déjà parlé des attaques d’il y a quatre ans, les Aberrations étaient nombreuses de ce que l’on en a dit. Ont-elles toutes été vaincues, appartenaient-elles au même groupe ou avaient-elles les mêmes desseins ? Je ne pourrais le dire et je ne pense pas que vous soyez là pour recevoir plus de questions mais je ne crois pas au hasard.

Le Chevalier se redressa, il voulait être certain que tous l’entendent bien et puissent réagir instinctivement et lui, en retour, analyser leurs réactions.

- Que voulez-vous donc savoir que le Grand-Prêtre n’a pas pu vous apprendre ? Vous lui avez rendu la cargaison n’est-ce pas ?.. Je lis sur votre visage que ce n’est pas le cas. Avez-vous pris une décision à ce sujet ? L’offre d’emploi pour la cargaison de l’Opale a été enlevée à votre départ, Meritid sait qu’un groupe d’aventuriers a répondu à son appel. Quoi que vous fassiez, il faudra que vous en répondiez auprès de son clergé. Ils l’ont d’ailleurs joué fine. Nos amis des profondeurs ont redoublé de vigilance pendant votre absence, à la demande du Grand Prêtre lui-même, ils ont évité la noyade à six personnes de plus. Leur nombre aurait été porté à onze. A vous de choisir si cette action le disculpe ou pas, la population a choisi la confiance et l’a remercié quand il a annoncé que ce n’était pas la volonté de sa déesse –ouvertement, au moins autant sont incrédules.

Pour poursuivre dans sa réponse, il creusa, comme les aventuriers avaient pu le faire, la piste de l’approche sous-terraine.

- Eauprofonde est unique en son genre, elle est construite sur plusieurs niveaux de galeries dont un réseau d’égouts extrêmement développé. C’est une véritable ville sous la ville, habitée elle aussi, avec ses propres dangers même sans descendre dans Montprofond –ce que je vous invite vivement à éviter si vous ne souhaitez pas vous retrouver perdus dans Port-Crâne et découvrir que les Aboleths ne sont pas les seules aberrations qui parcourent les Royaumes. Si vous choisissez d’y descendre, vous devriez approcher la Guilde des Plombiers et Celleriers –ou égoutiers. Ils sont vêtus d’une casquette et d’un manteau orange vif. La Plomberie de Tournepierre, rue de Belnimbra dans le quartier des Docks y est affiliée et assez fière que pour vous informer. Malheureusement, ils ne sont pas les seuls à les parcourir, les créatures y sont nombreuses ... Prenez garde aux Rats ... un groupe important serait arrivé dans la Cité il y a quelques jours.

écrit par: Sahadeva Jeudi 02 Mai 2019 à 13h49
Sahadeva avait suivi le Chevalier chuchoteur jusque dans ses appartements et avait été impressionné par ses facultés de déduction. Certes, Vieltal lui avait conté une partie de leurs aventures par le biais de sa performance scénique mais il n'en restait pas moins que leur interlocuteur était doté de remarquables capacités d'analyse. Sahadeva avait écouté avec intérêt ses déclarations qui rejoignaient en grande partie leurs propres raisonnements. Il prit finalement la parole :

- Merci d'avoir partagé avec nous le fruit de vos réflexions. A vrai dire, il y a une chose qui me taraude et sur laquelle j'ai beaucoup réfléchi ces derniers temps : le rôle du Grand-Prêtre d'Umberlie dans toute cette histoire. L'aboleth a voulu nous forcer à lui apporter les pièces. Je n'arrive pas à comprendre si c'était pour le piéger, en provoquant des noyades directement reliées à son clergé, ou si c'était pour l'aider dans un sombre dessein. Sont-ils ennemis ou alliés? Telle est la question que je me pose...

Le Maquar avait parlé à cœur ouvert et conclut :

- Nous connaissons mal Eauprofonde et ses rouages. Sauriez-vous quelque chose d'utile à propos de cet individu et de ses intentions?

écrit par: Hermine Jeudi 02 Mai 2019 à 20h59
Légerement honteuse, mais néanmoins soulagée et ne regrettant absolument pas sa question qu'elle estimait devoir poser à la servante, Hermine la prendre congé. Oui, certaines fois, elle était capable de se ridiculiser. Mais, pour elle, cela vaut mieux que de détourner les yeux et de laisser faire le mal par inaction car on préfère épargner son propre orgueil ...

Leur contact laissait, lui, la jeune femme dubitative. Avec lui, cela la laissait apparemment entourée de pas moins de trois bardes. Trois beaux parleurs, trois langues dorées capable de la manipuler pour des motifs qui leur étaient propres. Des trois, elle ne connaissait vraiment que Vieltal, qu'elle avait perdu de vue pendant un bon moment, et qui, parfois, elle devait bien l'avouer, l'inquiétait un peu. Un instant, elle réfréna l'envie de montrer un signe d'affection à Sahadeva, ce guerrier sur qui elle commençait à sentir pouvoir se reposer ...
Pour en revenir à ce « Chevalier Chuchoteur », sa réserve pouvait cacher aussi bien une traîtrise potentielle que la simple attitude d'un professionnel avisé. Dans l'ignorance, elle décida de lui laisser le bénéfice du doute -sans toutefois se résoudre à baisser sa garde. Après tout, elle était avant tout venus au
Danseur de Jade pour trouver des informations, pas des amis. Aussi se contenta t'elle de répondre à ses compliments par un simple sourire, et de suivre les quatre hommes dans la garçonnière, un verre de rouge de Lathandre à la main, en ne pipant mot et en croisant les doigts pour que la situation reste professionnelle.

Heureusement, le chevalier était aussi peu avare d'informations qu'il était taiseux de son nom. Et il semblait, jusqu'à preuve du contraire, pacifique et presque bienveillant. Sans lui faire baisser sa garde, cela dérida la guerrière, qui décida de se montrer plus coopérative.


- Onze moяts ..., commença t'elle en s'accoudant sur la table, laissant ce chiffre et sa signification flotter dans l'air, avant de se mettre elle-même à compter sur les doigts de sa main posée sur la table : « Douze coffяets, contenant douze sacяifices chacun. Le coffяet qui a touché Eaupяofonde est donc "vide", caя je sais où se tяouve sa douzième pièce, et les autяes sont ceяtainement englouties dans la Faille. Quand aux onze autяes coffяets, ils ne sont plus un dangeя, je m'en suis assuяée. »

Songeuse, elle se radossa à sa chaise, les bras croisés. Elle ne détailla pas de quelle manière elle avait détruit l'enchantement des pièces d'Umberlie ; si leur interlocuteur devait la prendre pour une puissante mage, qu'il en soit ainsi : bien que l'aventurière préférât en général être sous-estimée, être surestimée avait aussi ses bénéfices ...

- Sahadeva, Vieltal. Vous auяez la pяime maximale pouя douze coffяets, et non pas pouя leuя contenu. La question est donc : où est le deяnieя ? Chez ce pêcheuя qui l'a яécupéяé le pяemieя, non ? Pouяquoi ne pas essayeя chez lui ? Ensuite, diяection le Voyageuя Fatigué, votяe paye, et une audience avec votяe commanditaiяe. Si c'est Aяchnei, qu'il en soit ainsi : j'auяais quelques questions à poseя au monsieuя. Elle surprit le haussement de sourcil railleur de Vieltal, qui connaissait son tempérament, marqua un temps d'arrêt, avant de se défendre en lui chuchotant : « Oui, oui ! Des vяaies questions ! Je ne compte pas lui mettяe des mandales dès que je le veяяai, яassuяe-toi ! »

La conversation s'attarda encore quelques instants sur Méritid Archnei, avant de dévier vers le sujet des égouts. Aux derniers mots du chevalier, et en particulier à la mention du groupe mené par Opale, Hermine se leva à son tour, et mit ses deux mains sur la table, manquant de renverser son verre vide.

- Blin ! Comment savez-vous qu'ils sont des яats ? Ils ont attaqué quelqu'un ? Bien que la jeune femme serrât les dents, son ton n'était pas aggressif ; au contraire, il s'était fait suppliant, et elle semblait prête à s'élancer au dehors : « Où sont-ils maintenant ? Où est le repaiяe des Яats ? Dites-le moi, je vous en pяie ! Je dois les яetrouveя ! »

Depuis que Sahadeva et Vieltal leur avait conté leur rencontre avec l'ancienne capitaine de La Conque d'Opale et ses marins transformés en rats-garous, et surtout du fait que leur ami paladin les avait détournés de leur destination première, Lunargent, pour les envoyer à Eauprofonde, Hermine avait senti grandir en elle un mauvais pressentiment. Les Rats-garous devaient se rendre au Luruar par la volonté de Séluné elle-même, et il avait suffi d'une remarque d'un homme peut-être bien intentionné mais surtout bien mal informé et au sang bien trop chaud pour les détourner de leur dessein divin !
Hermine n'avait pas eu la chance d'une inspiration divine. Pour tout dire, depuis qu'elle arpentait ce monde, elle n'avait pas eu beaucoup de témoignages de l'existence de ces dieux en qui les Féeruniens engageaient leur foi. Mais elle avait choisi de se lier à cet idéal attirant qu'ils nommaient Séluné, et elle avait décidé de faire ce qu'elle pouvait pour rétablir la situation ...

écrit par: Atlas Vendredi 03 Mai 2019 à 14h13
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Le Chevalier Chuchoteur ... chuchota. Et Hermine eut une démonstration que sa voix n’était pas de pyrite mais bien d’or, voire de platine.

- Pour le plaisir de votre si charmand accent, je suis ravi d’avoir évoqué leur présence charmante Hermine. Les coups de sang sont bons dans la frénésie du combat, quel qu’il soit –sans rien en dire, le sous-entendu qu’il aurait pris plaisir à ‘combattre’ avec elle sembla limpide à la Guerrière- nous discutons là, ne laissez pas le sang qui bat dans vos tempes vous perturber.

Il se tourna alors vers Sahadeva, laissant ses avances discrètes faire leur effet sur l’aventurière, pour se concentrer sur lui et lui distiller l’information la plus construite possible.

- Le Grand-Prêtre est aussi puissant que dangereux. Il passe pour être Favori d’Umberlee, il est aussi riche que le plus aisé des marchands si bien qu’il ne craint rien, ni personne à l’exception sans doute de Khelben et de sa Dame parce qu’il est loin d’être idiot. C’est un personnage charismatique aussi, ses dicours sonnent toujours juste. Beaucoup pensent, et je suis de ceux-là, qu’il doit avoir d’autres cordent à son arc que son rôle de Grand-Prêtre même si celui-ci lui suffirait largement. Il n’a aucun allié connu et jamais il ne s’associerait à un groupuscule qui souhaiterait réduire des humains à l’esclavage. Non, il a besoin de la ville, de cette ville qui attend ces festivités plus qu’elle ne pleure les cinq malheureux qui ont rejoint leurs dieux.
- Les ‘incidents’ ont cessé depuis que vous avez pris action, il faut bien le reconnaitre. Chaque jour ou presque quelqu’un disparait en Eauprofonde, c’est le lot de toutes les grandes cités, les femmes de marin pleurent si souvent leurs disparus que certaines ont les yeux secs. Dans quelques jours, plus personne ne parlera de ce qui s’est passé à part quelques bardes de la Nouvelle Olamn –il lança un clin d’oeil à Aimeric qui lui répondit d’un sourire. Ceci pour dire que si vous êtes véritablement parvenus à ôter l’enchantement des pièces, vous êtes venus à bout de la menace et que, d’une certaine façon, vous avez d’ores et déjà empêché que le Temple d’Umberlee ne s’effondre. Un grain de sable peut enrouer une création de Gond lui-même, vous semblez l’avoir été si vous ne vous en étiez pas encore rendu compte. Vous et ceux qui ont empêché cette cargaison d’arriver à bon port.

La correspondance des termes utilisés par le Chevalier et l’Aboleth arracha une sueur froide à Vieltal. Pendant une fraction de seconde, son esprit le trompa et le visage charmant de l’homme prit pour lui une apparence toute autre, l’ombre de tentacules encadrant son visage, trois yeux rouges s’ouvrant sur son front. Un autre aurait hurlé, mais pas le barde qui avait passé tant de temps à éplucher les récits sur les abberrations qu’il savait que d’un clignement d’yeux, il pouvait faire disparaitre cette illusion, pur fruit de son esprit.

- Tout va bien Vieltal ?

Il avait eu conscience que quelque chose avait perturbé le scalde mais sans comprendre quoi. Il poursuivit, sa posture se voulant rassurante.

- Evidemment la situation aurait été tout autre si le Grand-Prêtre avait lancé la distribution des pièces en plein coeur des festivités, probablement à quelques personnes de grande influence. Imaginez les conséquences si vous les lui aviez donné sans précaution. Qu’auraient penser les Seigneurs Masqués de votre participation à ... tout ça ? Vous n’avez sans doute pas encore pu vous en rendre compte mais plus de deux fois autant de navires sont à quai que lors de votre départ et ce nombre va encore doubler dans la quinzaine.

Enfin il revint à Hermine et à sa question sur les Rats

- Ceux que nous appeloLes Rats sont des voleurs et des assassins, une guilde de trop dans notre glorieuse cité. Ils ont la main mise sur le dépot d’immondices où ils ont dressés un temple à Talona, juste à l’embouchure du Dessarim. Mais nous savons qu’ils empruntent régulièrement les égouts et que s’ils n’en ont pas encore pris le contrôle c’est parce que Xanathar tient à conserver sa suprématie. C’est un jeu d’équilibre complexe, je suis sur que vous n’auriez jamais pensé qu’un Vampire vit ici, sans lui, qui sait quelles autres créatures auraient osé tenté s’y établir ? Les égouts donc, un groupe de rats garoux a été vu sans que leur présence ne soit associée à aucun meurtre, ce qui est plutôt exeptionnel et justifie une attention soutenue. Ils ont été aperçus la dernière fois par les égoutiers, tout près du Cabaret des Trois Perles. Mais par pitié, n’y descendez pas sans une carte.

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Vendredi 03 Mai 2019 à 19h02
Vieltal se sentait bien, il accueilli avec un grand sourire Hermine qu'il n'avait encore jamais aussi charmante. Bien sur, il avait pu constaté de son corps athlétique dénudé lors du combat contre l'aboleth mais les tentacules vrombissantes au dessus de leur tête à ce moment là teintait le souvenir qu'il en avait et c'était parfait ainsi. Les histoires d'amourettes entre aventurier finissaient toujours mal. S'amouracher d'un compagnon d'armes c'était se lester d'un fardeau qui pouvait être rapidement fatal. Le Chevalier Chuchoter quant à lui, pouvait faire les allusions qu'il voulait. Avait-il non seulement déjà combattu autrement que dans une chambre à coucher? Vieltal retint son rire en imaginant leur interlocuteur dans des poses de combats peu avantageuses. Puis, une autre vision vint le troubler.

****

Le barde prit une bouffée d'air. Ses jointures blanchies à force de serrer les accoudoirs reprenaient de leur couleur en picotant, le sang circulant à nouveau dans les veines. La vision se dissipa, il gérait de mieux en mieux les illusions et s'en félicita en s'épongeant le front avant de répondre. On l'avait interpellé.


- Oui, oui... Tout va bien, du moins, vous nous rassurer un peu sur tout ce manège. Si nous avons pu éviter l'hécatombe général, que les festivités du culte d'Umberlie se passe à merveille, ce n'est qu'un moindre mal... Ce qui me tracasse, c'est ce qui se joue derrière. Nous avons stoppé cette machination mais pas ceux qui veulent semer le chaos.

Le chaos, la confusion, tout revenait toujours à cela. Les maîtres qui fomentent dans l'ombre, qui tissent comme une araignée sa toile invisible qui risque à tout moment d'engluer la Cité pour mieux la dévorer. Les aventuriers avaient autant de ficelles sur lesquelles tirer sans savoir laquelle mènerait au cerveau de l'opération. C'était là, le plan machiavélique d’aberration, il ne faisait aucun doute pour le scalde. Mu par une révélation jusqu'ici latente, il se leva d'un bond.

- Le Grand-Prêtre, c'est à lui qu'il faut poser les questions. Comme pour conforter Hermine dans sa réaction, il opina du chef en sa direction. Si quelqu'un connait bien ses ennemis, ce doit être lui. Après tout, nous avons pratiquement sauvé son temple, il devrait se montrer assez coopérant.

Avec ces informations et celles que pourraient fournir les bardes à la Nouvelle Olamn, ils auraient sans doute une piste pouvant les diriger vers une bonne ficelle... Ils déjoueraient les plans des aberrations!

Puis il y avait la bande de l'Opale... Hermine semblait déterminer
à retrouver les Rats Garous et les sommer de reprendre la route. Les deux hommes avaient un certain rôle à jouer dans leur arrivée soudaine à Eauprofonde. Personne ne s'était opposé au paladin qui avait convaincu le groupe de bifurquer vers la Cité. Était-ce le bon choix? Selon ce qu'avance le Chevalier, non... Ce groupe n'avait rien de truands meurtriers à l'instar de la guilde qui rodait dans les Égouts.


Vieltal lacha donc dans un souffle - Après quoi, nous devrions rectifier la situation avec les Rats Garous...

écrit par: Sahadeva Lundi 06 Mai 2019 à 16h44
Sahadeva essaya emmagasiner toutes les informations qu'il venait de recevoir. La situation politico-religieuse d'Eauprofonde était particulièrement complexe, bien plus complexe encore que celle de Chavyondat et tout cela le laissait perplexe : les propos du chevalier chuchoteur leur apportaient bien quelques éléments de réponse mais ils suscitaient surtout davantage de questions. Tout ceci commençait à ressembler à un imbroglio extrêmement complexe.

Il approuva finalement les propos d'Hermine et de Vieltal :


- Oui, effectivement, notre prochaine étape nous mènera certainement auprès du Grand-Prêtre. Si la situation est telle que vous l'interprétez, il nous sera en effet reconnaissant et nous constituerions à ses yeux de bien utiles témoins, si de nouveaux problèmes venaient à survenir. Cela dit, il pourrait bien décider de garder ses secrets pour lui... et il n'est pas sûr que j'aie envie de lui venir encore en aide...

Il scruta le chevalier chuchoteur et lui posa une dernière question :

- Je me sais bien que cette question est délicate mais avez-vous une idée de qui pourrait s'être allié à cet aboleth que nous avons vaincu en vue de nuire au culte d'Umberlie? Je suppose qu'il a beaucoup d'ennemis en ville mais je doute que la plupart d'entre eux puissent être liés à une telle abomination... Et auriez-vous entendu parler de relations entre le culte et les Rats?

Le Maquar attendit avec impatience les réponses de son interlocuteur, tout en se tenant prêt à partir. Il avait décidé de se conformer au plan de ses compagnons et d'aller chercher sa prime avant d'essayer de remettre sur le bon chemin les rats-garous dont ils avaient croisé la route.

¤ Encore une décision catastrophique de ce stupide paladin... ¤

écrit par: Hermine Vendredi 10 Mai 2019 à 14h40
En prenant connaissance des informations du Chuchoteur, la jeune femme hocha la tête, attentive, enregistrant chacun des sujets, et les relations qui les liaient entre eux. L'embouchure du Dessarim, un temple de Talona. Les égouts, un panier de crabes. Certains des êtres les plus dangereux de la région. Port-Crâne. Le Cabaret des Trois Perles. Bien : elle avait tout ce qu'il lui fallait pour retrouver Opale et ses marins. Avant que le pire n'arrive. L'appel de la Bête, l'appel du Sang, étaient si difficiles à ignorer ...

À la suggestion de ses compagnons d'aller voir Archnei le lendemain, Hermine haussa les épaules en signe d'assentiment. Cela était peu probable que celui-ci ne leur offre une récompense pour accomplir ce pour quoi Sahadeva et Vieltal aurait déjà été payés. Elle-même avait fait ce qu'elle devait, sans que le culte maléfique ne lui demande rien. Aussi n'attendait-elle pas grand chose de cette rencontre. Cependant, elle avait quand même rendu un service à la déesse, et peut-être que celle-ci s'en souviendrait par le biais de son Haut Prêtre. Dans ce cas, elle préférait largement que celui-ci soit son obligé que son débiteur ... les informations et les services avaient en effet bien plus de valeur que les deniers.

Elle ignora superbement la proposition de Sans-Nom. Elle appréciait le compliment, mais ce qu'il pouvait lui offrir ne l'intéressait pas le moins du monde en ce moment. Aussi prit-elle congé des quatre hommes, leur donnant rendez-vous au matin pour la suite des événements.

La guerrière elle-même dormait très peu ; aussi, sa nuit serait-elle courte. Cela lui laisserait le temps de faire un tour en ville avant-même le lever du jour -et cela tombait bien, car la personne qu'elle désirait voir se levait aussi très tôt. Ses amis lui avaient conté que les pièces maudites avaient été trouvées et vendues par un pêcheur : elle pouvait donc mettre à profit les quelques heures dont elle disposait pour retrouver la trace du coffret. Elle arpentrait le quartier des docks à l'heure ou les marins commencent leur journée à la recherche de l'homme qu'ils lui avaient décrit, et remonterait la piste à partir de là. Si elle retrouvait le coffret lui-même, elle tenterait de l'acheter pour de l'or. Si elle ne trouvait pas, elle glanerait toujours l'information de qui s'y était intéressée avant elle.
Et puis, marcher un peu seule, voir la nuit mourir et le jour naître, prendre l'air marin dans une ville qui s'éveille lui ferait le plus grand bien. Autant ne pas manquer le début de ce qui serait peut-être sa dernière journée ...

écrit par: Atlas Lundi 20 Mai 2019 à 12h34
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Le Chevalier acquiesça aux propositions des uns et des autres, surpris par la formulation de Vieltal quand il parle des Rats mais sans creuser la question, comptant sur le malaise dont il avait été victime pour la justifier.
- Non, je ne sais pas qui souhaiterait s’associer au Temple, ni à cet Aboleth et je crains qu’il soit difficile de le faire parler maintenant si j’ai bien compris. Pour le Temple, toujours dans ce jeu d’équilibre, j’espère que personne n’a eu cette mauvaise idée. Les Rats de la Cité, par exemple, vénèrent Talona plutôt que Malar et c’est une chance parce que le Seigneur des Bêtes est lié à la Reine Garce par la Fureur, leur alliance serait désastreuse pour la ville.
Ils prirent alors congé et un repos plus que mérité


HERMINE

L’aube n’était pas encore levée que la Guerrière avait quitté la douceur de la soie et le moelleux des coussins.
Certains convives terminaient leur nuit dans une ambiance plus feutrée que celle qu’elle avait découverte la veille, plus intime pour ceux qui n’avaient succombé ni à la perspective d’une alcôve, ni au sommeil.
Le froid était aussi mordant que chacun des autres matins depuis le début de leur aventure. Elle sentit la peau de ses joues se tendre et vit un petit nuage se développer quand elle souffla sur ses doigts, surpris par la différence de température.

Social :
Il ne lui fallut pas longtemps pour apprendre que la trouvaille et la vente des pièces avait été rapide et qu’on n’avait plus jamais revu le vendeur depuis. Un certain Jürgen. Un groupe qui le connaissait comme un pêcheur qui n’hésitait pas à s’approcher des récifs pour y récolter des fruits de mer hésitait sur la raison de sa disparition entre un accident lors d’une de ses pêches ... ou d’une noyade semblable aux précédentes. L’homme ne se serait pas senti responsable, de ça ils étaient pratiquement certains.



TOUS

Dans le déroulé des actions qu’ils avaient programmé, ils déjeunèrent rapidement avant de quitter l’établissement. Sans qu’ils s’en rendent compte, leurs vêtements de la veille avaient été nettoyés –sans que rien n’y manque, chacun avait eu le temps de s’en assurer. A la différence qu’à leur départ, le seul mot qu’ils reçurent fut pour Aimeric, du propriétaire du Luth de la veille. Le Chevalier n’était probablement pas encore levé et ni Cathalishaera ni Selcharoon ne les saluèrent cette fois.

Ils accueillirent le froid extérieur sans broncher. Dormir au sec et dans le confort leur permettait d’y faire face beaucoup plus facilement que pendant leur voyage. Très vite, ils arrivèrent à leur première étape.
Le « Voyageur Fatigué » ne fermait jamais, ils y furent accueillis par un autre marchand que celui qui leur avait détaillé leur mission.


- Belle rencontre ! En quoi pouvons-nous vous être utiles ? Ah ! Excusez-moi mon bon seigneur, je ne vous avais pas reconnu. C’est vous qui nous avez déposé la mule hier soir ? Fort bien, vous me voyez ravi de vous voir reposé.

La remarque avait de quoi faire sourire mais elle était parfaitement pertinente. Aucun des aventuriers n’avait l’apparence de la veille. La qualité de repos et la qualité du « Danseur de Jade » avaient fait des merveilles. Ils étaient frais, étaient coiffés et sentaient bons, souvenir de l’atmosphère de leurs chambres.

- Vous veniez donc nous apporter les coffrets ? Félicitations ! Selon les termes du contrat, la récompense pouvait être différente en fonction de votre réussite. Les cinq cents pièces d’or d’avance vous sont acquises et déduite. Vous nous parliez de onze coffrets n’est-ce pas ? Comme vous êtes dans les temps, votre gain s’élève à quelques cinq milles pièces d’or supplémentaire. Avez-vous des préférences sur la forme de celles-ci ou le souhait de les investir déjà dans un achat ou l’autre ?

La requête de rencontrer le Grand Prêtre surprit le marchand : - « Je ... Nous ... Il ne serait pas convenable de demander au seigneur Archnei de vous rejoindre ici mais je suppose qu’il acceptera de vous recevoir en qualité d’exécutant de son offre. L’approche des festivités pourrait le contrarier mais vu le montant qu’il vous a offert, je dois supposer qu’il vous considèrera d’assez d’importance. Je peux vous proposer d’accompagner la cargaison jusqu’au temple et de demander ensuite par vous-mêmes cette entrevue. Gardez à l’esprit que vous avez déjà été payé et qu’il ne vous doit rien et ... gardez à l’esprit le fait que l’homme est puissant. »

écrit par: Sahadeva Mardi 21 Mai 2019 à 22h01
Sahadeva avait remercié le chevalier chuchoteur pour son aide et ses renseignements, même s'ils n'avaient finalement appris que peu de choses qu'ils ne savaient ou ne soupçonnaient déjà. Leur halte au Danseur de Jade leur avait néanmoins permis de reprendre des forces et de se détendre quelque peu, ce qui pourrait s'avérer décisif tant la suite des événements s'annonçait ardue.

¤ Malar, Talona, Umberlie... Tous les dieux dont je combattrais sans hésiter les adeptes! Dans quelle histoire suis-je donc tombé ? ¤

Le Maquar abordait cependant la situation avec sérénité : l'affaire dans laquelle il s'était engagée se révélait être plus importante qu'il ne l'avait pensé et lui permettait de mettre en pratique ses capacités tout en essayant de défendre ses idéaux.

Le petit groupe était finalement arrivé au "Voyageur Fatigué" où il fut assez bien accueilli. La récompense fournie avait de quoi donner le vertige : cinq mille pièces d'or, plus que Sahadeva et sa famille, ruinée par les excès de son père, avaient jamais possédé. Même en divisant la somme par quatre, le montant restait considérable.

Il répondit à leur interlocuteur :


- Pour ma part, je suis disposé à lui remettre les coffres au temple et à lui demander une entrevue à cette occasion. Cela permettrait à chacun de gagner du temps... Pour ce qui est de la récompense, nous allons immédiatement en discuter...

Le guerrier d'Estagund se tourna vers Vieltal et Hermine, avant d'ajouter à voix légèrement plus basse :

- Je vais tout d'abord te rembourser l'enchantement de Nakula sur ma part de la récompense, Hermine. Pour le reste, je serais d'avis d'en dépenser une partie pour nous équiper en armements et en potions de soins et de garder le reste en réserve.

Il avait bien quelques idées d'achat : un arc plus performant, des potions permettant de panser des blessures ou encore une monture qui lui permettrait de parcourir plus rapidement les environs d'Eauprofonde. Ce dernier investissement devrait cependant attendre : au vu de la suite de leur programme, un cheval s'avérerait plus encombrant qu'autre chose...

écrit par: Hermine Vendredi 24 Mai 2019 à 14h32
Il ne fallut pas longtemps à Hermine pour apprendre que la piste du douzième coffret était froide ... aussi froide que le corps de Jürgen, le pauvre pêcheur qui avait eu l'infortune d'introduire les pièces maudite dans la ville. Avait-il été lui-même la vitime de sa malheureuse trouvaille, ou quelqu'un avait-il pris le soin de le « suicider » pour étouffer l'affaire ? L'aventurière penchait pour la seconde hypothèse, mais sans preuve pour la confirmer, n'était pas plus avancée ...

Ne voyant pour l'instant ni le moyen ni la nécessité de suivre cette piste plus avant, elle décida de profiter du temps qu'il lui restait pour se procurer, à ses compagnons et elle, des armes qui risquaient fort de leur être plus immédiatement utiles. En effet, bien qu'elle ne comptait que prendre contact pacifiquement avec Opale et les siens afin de les aider à gagner Lunargent, il était fort probable que le groupe était en contact avec d'autres personnes, potentiellement moins bien intentionnés que les aventuriers. Elle devait donc être prête à toute éventualité -et, si Vieltal et Sahadeva l'accompagnaient dans les égouts, elle voulait s'assurer qu'ils disposaient des moyens d'assurer leur sécurité.
Hermine connaissait deux forges aquafondiennes : la
Forge de la Garde et la Forge de Brian. La seconde étant plus proche du Danseur de Jade, elle s'y dirigea, afin d'avoir le temps de rejoindre ses amis avant qu'ils n'aient fini leur petit déjeuner. L'heure était encore matinale ; heureusement que les armuriers, à l'instar de nombreux artisans, avaient pour habitude de se lever tôt.

Une fois dans la boutique, elle émit sa demande sans ambages : elle recherchait trois armes légères en argent. Elle tenta de ne pas perdre de temps à expliquer ses raisons : si le marchand était intelligent, il s'en doutait ; sinon, il était inutile de perdre du temps à lui expliquer.
Elle recherchait des armes légères, car celles-ci étaient plus facilement dissimulables et ne feraient pas passer leurs intentions pour plus belliqueuses qu'elles ne l'étaient. Et aussi car ses finances étaient limitées : elle pouvait se permettre de dépenser une centaine de pièces d'or pour les trois armes, mais en prendre des plus lourdes lui aurait coûté au moins le triple ; quand à trois doses de lustrargent, cela lui était innaccessible -surtout alors qu'elle n'était pas sûre de devoir s'en servir.
Par chance, la forge était excellente, et son inventaire bien fourni. Elle repéra rapidement trois lames courtes : une épée courte bien équilibrée, un khukuri à lame courte qui, ayant des points communs avec son cimeterre, semblait un choix intéressant pour Sahadeva, et une de ces étranges serpes appelées kama, qui pourrait diversifier leurs options tactiques.
Elle fit rapidement son choix, et eut même le temps d'échanger un brin entre professionnels au sujet des techniques de forge de l'argent. En payant les deux armes, la jeune femme se promit de repasser à l'occasion -s'il lui en était laissé le temps.


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Hermine: -50po.
    ArmeDégâtsCritiqueTypePoidsPrix
    Kukri en argent1d418-20/×2Tranchant1kg28po
    Kama en argent1d6×2Tranchant1kg22po

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Au voyageur fatigué, Hermine se fit discrète : après tout, elle-même n'avait rien signé, l'employeur de ses amis ne la connaissait pas, et elle n'avait rien à gagner à trop se mettre en avant pour l'instant.

Quand le maquar leur parla en privé, au scalde et à elle, elle haussa les épaules :


- Assuяe d'aboяd ta suяvie, tovaяich. Vous en vie à mes cotés, je suis plus яiche qu'avec ma bouяse pleine. Tu me яembouяseяas quand tu pouяяas. Avec un clin d'œil, elle souleva sa cape. Caché en dessous, le Durpari et l'Illuskan purent voir qu'elle tenait contre elle trois armes enveloppées dans un tissu. Tentant de les garder hors de vue du marchand qui était affairé ailleurs, elle les leur montra, en chuchotant : « Honoяable maquaя, choisis la lame qui te paяle le plus. Si on en aяяive à ces extяémités, je pense qu'elles seяont toutes également efficaces contre les Яats ... »

Ensuite, elle tendit la plus longue des trois lame à Vieltal. Celui-ci la reconnut immédiatement : il s'agissait de l'épée longue d'Érik.

- Je l'ai étudiée cette nuit : c'est une tяès belle épée longue de maîtяe en aяgent. Elle n'a pas de pouvoiя magique, mais si tu te bats contяe des changeuяs de peau, utilise-la. Si tu la fais tienne et accomplis un haut fait avec elle, et que la vie nous en laisse le temps, je pouяяais ainsi яéveleя son âme. D'un geste agile, elle fit un moulinet avec la lame avant de la tendre au barde, poignée vers lui. Puis, elle continua : « L'aяmuяe, paя contяe, est déjà enchantée. Je l'ai dans mon sac, tu peux la яevêtiя quand tu veux. Elle te peяmettяa de ... »

En deux mots, elle expliqua les pouvoirs de l'armure à son ami :
PARCHEMIN
Armure de cuir d'Érik. Si le porteur de cette armure de cuir clouté +1 de voyage aisé [Magic item compendium,p10] porte une charge intermédiaire, il est considéré comme portant une charge légère. De plus, il peut marcher 10 heures par jour avant d'avoir à faire des tests de Constitution en cas de marche forcée (Manuel des joueurs, p164).
TypeBonus d'armure à la CABonus de Dextérité maximalMalus d'armure aux testsRisque d'échec des sorts profanesPoids
Légère+4+5±015%10kg

Transmutation faible ; NLS 5 ; Création d'armes et armures magiques, endurance de l'ours ; Prix 2675po; Coût: 1425po, 100px.

écrit par: Atlas Lundi 27 Mai 2019 à 13h53
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Le marchand leur expliqua qu’il n’avait aucune raison de les empêcher d’accompagner la cargaison même si pour des considérations contractuelles, un employé de l’échoppe serait l’interlocuteur du temple et dès qu’ils eurent fini de profiter de leur récompense dans leurs achats divers et qu’ils eurent enfermé les coffrets dans un coffre de bois noir, placé sur une charrette à bras, ils prirent la direction du temple d’Umberlee. Juste en dehors de l’enceinte de la ville mais largement visible par-dessus les remparts, la construction était pour le moins singulière : Une haute tour hexagonale de couleur azur, construite au sommet d’un grand affleurement rocheux au bout du banc de sable auquel on accédait par une route créée à ce seul but. Quelques traces des travaux de construction étaient encore visibles, quelques rondins, quelques rochers brisés écartés de la chaussée mais pour l’ensemble, l’édifice était terminé.

Arrivant au pied de la construction, ils furent interpelés par deux hommes armés, équipés d’une armure de cuir reconnaissable à son aspect pour quiconque en avait déjà vu une. Le cuir de requin, rehaussé de dents du même squale, était une ignominie pour la grande majorité des peuples de la mer. Les armures étaient ici de très belle facture, rehaussées d’arabesques rappelant les vagues du symbole sacré de la Reine Garce.

Quand le marchand expliqua aux hommes d’arme la raison de leur venue et qu’il n’était pas question de faire offrande, ils se raidirent, contrariés d’avoir à gérer quelque chose de singulier. Ils savaient parfaitement quoi répondre aux capitaines désireux rendre hommage à la Reine des Mers mais pour le reste, le clergé semblait ne pas avoir l’habitude de partager quoi que ce soit avec ses hommes armés. Après un temps d’hésitation, un des deux hommes leur demanda d’attendre, s’engouffra dans le bâtiment froid et humide, et laissa son collègue en proie à quelques longues minutes de solitude.

C’est le Grand Prêtre lui-même qui leur fit l’honneur de sa présence. Froid, calculateur, puissant et doté d’un magnétisme indéniable. Il avait dans le regard une lueur d’intelligence dangereuse, de celles qui réveillent le cerveau reptilien et tente d’hurler de fuir mais qui n’y parvient pas, par attirance pour son charisme évident.

Une fois encore, Vieltal manqua défaillir ... la silhouette du grand prêtre s’auréolait d’une ombre d’une noirceur dévorante. Son esprit avait-il sombré dans la folie ou dans un nouveau niveau de perceptions ? Etait-il seulement victime de tout l’apriori possible en fonction du personnage ?


- Voici donc les aventuriers à qui je dois la restitution de mon dû ? Je pensais vous avoir suffisamment remercié. Mais je suppose que si vous êtes là c’est que vous espérez ... autre chose ? A moins que vous souhaitiez vous mettre à mon service pour m’aider à découvrir qui est responsable ? C’est une part de la prime qui n’a pas encore été donnée il me semble. N’est-ce pas, marchand ? Beaucoup auraient vendu leur mère ou leur sœur pour cinq cents pièces d’or et bien que je vous remercie au nom de la Reine des Mers, quelque chose me dit que vous n’êtes pas de ses adeptes et que l’appât du gain a dû participer à votre motivation.

Le regard du Grand Prêtre semblait sonder les âmes des aventuriers, perçant, inquisiteur et implacable. Il avait de quoi mettre mal à l’aise le plus aguerri des aventuriers. Il transpirait le Pouvoir.

- Je vous vois et je comprends que vous avez dû mener une enquête pointilleuse pour parvenir à me rendre ces coffrets et en revenir vivants. Vous avez dû en apprendre plus et ce ... plus ... pourrait m’être utile autant qu’il vous sera profitable. Tu peux nous laisser, marchand, je pense que ces trois personnes et moi allons encore discuter un petit peu.

écrit par: Hermine Mercredi 29 Mai 2019 à 12h32
¤ Le monstre tapi sous la Conque d'Opale avait conseillé à un Vieltal intéressé par une alliance de prendre contact avec la guilde des Plombiers et Celliers. Étant donné qu'il était peu probable que ladite guilde compte parmi ses employés des aberration immortelles, elle devait leur être assujetie par l'intimidation ou la magie -la simple loyauté était peu probable. Et, vu qu'il n'avait été précisé à Vieltal aucun nom en particulier, cette sujétion devait s'appliquer à tous, ou quasiment tous, les employés de la guilde.
Terrifiant.
Appelons cette organisation, à qui les égoutiers servent d'écran, le groupe A -A, comme Aboleths. Aboleths au pluriel, avec un S, comme « sinon, ce serait trop facile ».
À priori, c'est le groupe A qui a maudit les pièces : la magie en était bien trop complexe, subtile, étrangère et thématiquement appropriée, et le monstre qu'elle-même avait tué bien trop au courant de leur origine, leur dessein et leur destination, pour qu'il en fut autrement. Ce monstre lui-même n'avait-il pas quitté son repaire pour fouiller l'épave, scellant ainsi heureusement son desin en se retrouvant coincé en dessous, soit suite à un coup de tentacule malheureux, soit grâce aux efforts des guerriers hommes-lézards ?

Opale et ses marins avaient été attaqués par des rats-garous près du delta de la rivière Delimbiyr. Comme par hasard, c'était là que se trouvait le temple de Talona qui servait de base d'opération aux Rats d'Eauprofonde. Ces rats pirates avaient-il attaqué la
Conque d'Opale simplement par opportunisme, ou pour y récupérer précisément les coffrets ? Toute la cargaison avait été pillée, ce qui semblait confirmer la première hypothèse. Mais l'une n'empêchait pas l'autre. De plus, à Eauprofonde, les Rats semblaient être une guilde des voleurs. Or, fournir des muscles à louer pour le compte de clients qui payent bien et ne veulent pas se salir les mains est une des prérogatives de toute guilde des voleurs. Les Rats pouvaient donc bien servir d'écran pour une autre organisation.
Appelons cette organisation le groupe B. B, comme "bon sang ! des rongeurs de taille inhabituelle !", ou comme "ben, ce serait quand même pas de chance qu'il y ait une autre organisation". Ouais, je sais, je n'ai pas de moyen mnémotechnique convaincant avec cette lettre B. Mais j'aimerais garder un semblant d'ordre dans tout ça, et puis après tout ce sont mes hypothèses, vous êtes dans mon cerveau, alors merci de ne pas m'interrompre.

Meritid Archneie était le destinataire des coffrets. À un moment, je pensais que c'était lui qui avait payé les Rats pour contrer le plan du groupe A (les aboleths, vous suivez ?), histoire de ne pas risquer de mettre en danger sa position juste avant le festival. Mais dans ce cas, pourquoi avoir engagé des aventuriers pour les retrouver, juste après ? Ça ne tient pas. À moins que d'autres personnes soient au courant de l'arrivée des pièces, et que le Grand Prêtre se devait de brouiller les pises. Ça voudrait dire qu'on aurait des alliés dans cette histoire, mais honnêtement, qui compterait là-dessus ? Pas moi, en tout cas. Surtout que si ces alliés hypothétiques se font blouser par un ruse aussi simple, ils sont peut-être déjà aux fraises.
Bref.
Un homme de la puissance d'Archneie ne mène certainement pas ses affaires tout seul. Il a forcément de l'aide autour de lui, sous lui ou au dessus de lui. Appellons-les le groupe C. C, comme Conspiration, comme Culte d'Umberlie, comme Craquant, Croquant ou tout terme à la sonorité approchante.

Pour ceux qui, dans le fond (.. de mon cerveau ? qu'est-ce que vous faites ici ? bah, on verra plus tard -les habitués, faites-leur de la place), suivent encore, il reste une question en suspens : B est ennemi avec C, B est aussi ennemi avec A, mais ... C et A sont-ils habillés pour sortir ensemble ? En d'autres termes, les groupes A et C sont-ils alliés, voire un seul et unique groupe ?

Mon intuition me dit que non : le culte d'Umberlie aurait constitué un coupable idéal si les pièces avaient atteint leur but, et le Grand Prêtre est trop intelligent pour voir à aussi court terme. De plus, d'après ce que Vieltal m'a raconté (il m'inquiète, celui-là ; ça aussi on verra plus tard), les aboleths détestent les dieux. Comment imaginer qu'Umberlie se fasse carotte comme ça ? Surtout que le culte d'Umberlie a besoin des humains sur le long terme, ce qui n'est pas le cas des aboleths.
Mais en même temps, il est peu probable qu'un magicien aussi puissant qu'Archneie ne voie pas la magie qui impreignait ces pièces dès qu'on les lui aurait livré, et si tout ce petit monde est acoquiné ensemble (peut-être avec chacun la même idée derrière la tête : trahir les autres imbéciles au moment opportun), avouer à ce cher Meritid qu'on cherche qui lui a envoyé les pièces nous mettra en haut (ou presque en haut, ne soyons pas trop orgueilleux) de sa liste des gens-qui-en-savent-trop-merci-de-faire-le-nécessaire-veuillez-agréer-et-cetera.
Et même s'il a un intérêt à ce qu'on poursuive l'enquête, si ce grand prêtre a le même tempérament que sa déesse, si on lui parle mal ou qu'il s'impatiente, ça va
aussi mal tourner pour nous.

D'où : attention à ce que vous allez dire, les copains ... ¤


Quand Meritid Archneie les convia à un entretien en tête à tête, Hermine, Sahadeva et Vieltal échangèrent un regard. Et voilà tout ce que la guerrière, de son coté, tenta de mettre dans ce regard. Dommage que les hommes échouent depuis des millénaires à lire les pensées des femmes. Ça n'était pourtant pas si compliqué !


- Je ne suis pas, commença Hermine après s'être éclairci la gorge, « du genre à vendяe ce qui a encoяe une utilité pouя moi. Vous ne m'avez pas engagée, ni payée -et c'est tяès bien. Je ne suis qu'une jeune femme qui se nouяяit de l'aiя du temps. Entяe gens de bonne compagnie, plutôt que vous soyez mon débiteur, j'auяais pяéféяé que vous soyez mon obligé.
Comme toutes les jeunes femmes, j'aime m'amuseя. Oя, ces pièces яisquaient de ... comment dites-vous ? "Gâcher l'ambiance" des festivités à veniя. Elle poяtent le symbole de la Яeine des meяs, sont pяoduites et distяibuées paя son culte ... Ç'aurait été évident. Ç'aurait été dommage. D'où viennent-elles, au fait ? L'aяtisan a fait du tяès bon tяavail ... »

Pesant ses mots comme on marchait sur des œufs, Hermine essayait à nouveau de noyer sa morale sous une apparente sympathie, afin d'en apprendre le plus possible tout en évitant un courroux terrible. L'espace d'un instant, elle se sentit de retour dans la cale de l'Opale ...

écrit par: Atlas Vendredi 31 Mai 2019 à 15h53
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Hermine pensait marcher sur des oeufs, prenant une position légère et désinvolte pour répondre au Grand Prêtre.

Meritid n’avait que faire de la sympathie d’une aventurière qui lui semblait se plaindre de ne pas avoir payé. Il plissa les yeux, son regard gagnant encore en intensité si c’était possible. Il en était presque effrayant, un aventurier moins aguerri aurait certainement baissé la tête.


- Je n’ai pas l’habitude de devoir quoi que ce soit à qui que ce soit, ma fonction ne me donne pas ce luxe, je n’offre pas de telles récompenses pour être redevable ensuite. Vous en savez plus ? Il reste quelques centaines de pièces d’or à votre portée. Vous souhaitez garder d’hypothétiques informations utiles pour vous et trouvez la situation ... amusante ? Je pense que vous m’avez mal cerné.

La menace était cette fois sans la moindre ambiguïté. D’un claquement de doigt, il aurait pu la tuer. Là, sur l’instant, ou s’amuser à la voir se noyer elle-même, voire pire, il devait avoir au moins autant d’imagination que Vieltal en la matière.

- Vous savez comme moi qu’elles n’ont pas été produites par le culte, nous nous en sommes rendus compte il y a bien longtemps, et qu’elles ont été vendues et non distribuées. Votre jeu ne m’amuse pas, vous commettez une grossière erreur de venir tester de la sorte ma patience dans une affaire qui a bien risqué salir notre culte. Si vous êtes en vie, là, maintenant, c’est parce que votre connaissance peut encore m’être utile. Quoi qu’un Saumure peut se montrer bavard quand on connait son langage.

Tous les sens d’Hermine lui hurlait de fuir maintenant un danger bien trop grand. Les bardes savaient ce qu’il appelait un Saumur, un zombie éveillée d’un corps noyé ... Aimeric blêmit.

- Pour votre gouverne, c’est un Barboteur –un novice Umberlien- auquel ces coffrets étaient destinées, un présent à l’occasion des festivités de la part d’un riche marchand qui s’est avéré ne pas exister. Ce complot a été éventé dès le début. Vous pensez bien que sans cela, nous aurions dû en répondre aux Seigneurs Masqués ... Pour leur origine, encore aurait-il fallu pouvoir les étudier mais nous allons pouvoir combler ce manque maintenant et découvrir le fin mot de l’histoire. Les enchantements des coffrets sont tenus mais lisibles, il n’y a aucune aura qui rayonne de l’intérieur. Auriez-vous ... ?

écrit par: Sahadeva Vendredi 31 Mai 2019 à 17h43
Sahadeva avait profité de sa prime pour renouveler considérablement son équipement de guerre, se procurant au "Voyageur" un arc et un bouclier de nettement meilleure qualité que ceux qu'ils possédait. Il avait abandonné, non sans une certaine nostalgie, les pièces remplacées : elles lui avaient rendu plus d'un service tout au long de ses aventures depuis l'Estagund jusqu'aux portes du temple d'Umberlie.

Le lieu n'avait rien d'accueillant à ses yeux et son principal occupant faisait froid dans le dos. Le Maquar le trouvait franchement inquiétant et ne cessait de se demander comment il en était en arrivé à traiter avec un tel individu. Il s'était contenté d'un salut poli mais froid lorsqu'il était entré dans la salle, laissant Hermine prendre la parole en première.

La réponse de Meritid avait fusé, hostile et menaçante...


¤ Au moins, il semble sincère et il a anticipé la plupart de mes questions... Cela nous fera gagner un temps précieux... ¤

Le guerrier d'Estagund jugea opportun de jouer cartes sur table : mentir n'était pas son fort et semblait peu utile face un interlocuteur aussi perspicace. D'une voix calme, il confirma les soupçons du grand-prêtre :

- Nous avons en effet retiré les enchantements des pièces. Ils présentaient trop de danger lors de leur transport. Mais nous avons gardé une intacte, elle devrait vous permettre de mener à bien votre enquête.

Il poursuivit sans attendre :

- Comment pourrions-nous vous fournir des informations utiles si nous ne savons pas ce que vous voulez savoir? Nous avons accepté l'offre qui nous était faite mais nous étions loin de nous imaginer que nous aurions à affronter un aboleth... Étiez-vous au courant de son implication dans cette affaire?

Sahadeva se força à observer le visage de Meritid Archneie, en espérant déceler sa réaction : colère, surprise ou satisfaction?

Au besoin, test de psychologie (+3)

écrit par: Hermine Lundi 03 Juin 2019 à 07h04
Ainsi, Meritid Archneie était un de ces hommes si impatients qu'ils en viennent à se méprendre sur les messages qu'on leur envoie. En même temps, Hermine pouvait s'en douter : elle-même, pensant être subtile, semblait avoir manqué son but. Après tout, discourir et manœuvrer subtilement dans une discussion n'était pas vraiment sa spécialité ; dans le domaine, mieux valait peut-être laisser parler des gens comme Vieltal ...

Mais après tout, puisque le grand prêtre n'avait pas de temps à perdre et requerrait de la concision, autant lui donner ce qu'il voulait. Être concise et factuelle, Hermine savait faire. Elle renchérit sur les dires de Sahadeva :


- Oui, j'"ai"., répondit-elle plus simplement, en haussant les épaules. « Pouя pяotégeя la яéputation d'Umbeяlie. Et paяce qu'il y a encoяe au moins un aboleth à Eaupяofonde qui vous en veut. »

Elle avait pris sur elle la responsabilité d'avoir brisé la malédiction des pièces. Ne sachant pas comment leur interlocuteur réagirait, elle avait parlé instinctivement, préférant que celui-ci concentre son ire sur elle-même que sur Sahadeva et Vieltal.
Malgré son attitude résignée, la guerrière était sur le qui-vive. Comme à son habitude, avant que cette discussion ne commence, elle avait tenté de repérer un maximum d'itinéraires de fuite. Si Archneie s'énervait, elle tenterait tout ce qu'elle pourrait pour faire gagner à ses compagnons ..., non, à ses
amis le temps qu'il leur faudrait pour fuir ...

¤ Un coup rapide à la gorge pour l'empêcher de prier, une clé de bras contre les composantes somatiques ... Le maintenir au sol pour briser son champ de vision ... ¤

écrit par: Atlas Mercredi 05 Juin 2019 à 10h26
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A la recherche des émotions du Grand Prêtre, Sahadeva en reçut plus qu’espéré. A la surprise de découvrir que les enchantements avaient disparu, suivirent la déception, la colère et la résignation dans un clignement d’yeux. L’annonce qu’une pièce portait encore les enchantements provoquèrent la joie et de sombres pensées, sans doute de ce qu’il pourrait faire après analyse des sortilèges. Quand le Maquar enchaina ses dernières questions, il avait retrouvé le masque qui sied à son rang, toisant avec mépris la phrase qu’il ne pouvait croire, non Hermine ne pouvait avoir enlevé des enchantements pour la réputation de sa déesse, ça ne pouvait être qu’un mensonge. L’ignorant superbement, il reprit pour Sahadeva.

- Voilà qui est rusé ... Jeter la responsabilité sur un Aboleth et justifier de la sorte l’incapacité totale de prouver vos dires je suppose ? Ces créatures sont bien trop puissantes pour un groupe d’aventuriers comme vous. Vous auriez perdu un bon nombre de compagnons et votre attitude serait ... différente.

Puis le doute fissura le masque tandis qu’Archnei prenait conscience, dans ce même jeu d’analyse des réactions de l’autre, que le Maquar ne mentait pas. Son attitude changea alors. Personne ne lui avait encore parlé d’Aboleth

- Cela dit, je vais faire l’effort de faire semblant de vous croire et voir où nous mène cette discussion –sauf pour votre intérêt pour notre culte, je n’en crois rien. Ainsi donc il y aurait un nouveau pion sur l’échiquier. Il doit y avoir plus qu’un Aboleth dans ce cas. Vous n’étiez certainement pas ici quand Iakhovas a frappé nos docks n’est-ce pas ? Ne croyez pas ce qu’en racontent les bardes ... c’est pratique d’avoir un organe de propagande au service des Seigneurs par l’intermédiaire d’un neveu ... C’est une hérésie d’offrir à Lathandre et à son jeune paladin la victoire mais les Seigneurs étaient là, au moins Khelben, et notre ... participation à la défense de la cité nous aura été profitable.

Pour Archnei, l’appartenance du Haut-Mage au Seigneurs Masqués ne semblait faire aucun doute. Pour les aventuriers, l’autorisation de construire le temple trouvait enfin une raison : tous se tairaient sur la participation des Prêtres d’Umberlee à la lutte contre l’envahisseur s’ils pouvaient construire un nouveau temple. Les termes précis étaient sans doute plus compliqués mais de l’avis des trois présents, c’était censé dans un sens comme dans l’autre, remercier plus le clergé de la Reine Garce n’aurait pas été bien accepté, quelle que fut sa participation à la bataille.

- Les aboleths étaient nombreux, et leurs pouvoirs sont ... non négligeables, vous en conviendrez, mais beaucoup moins quand leurs illusions sont brisées les unes après les autres et que la Bénédiction de la Reine des Mers joue contre eux. En admettant que certaines de ces aberrations aient survécu, ce qui est probable, elles pourraient avoir quelques ressentiments contre notre clergé.

Pour tous, l’explication se tenait et pouvait clore ici leur quête de la recherche du coupable et de leur mobile. Le temple créé grâce à la participation des prêtres d’Umberlee devait être une injure aux Aboleths visiblement majoritairement brisées par ceux-ci, la vengeance par le discrédit du culte était sournoise et précise. Possible. Idéale.

Sauf pour Vieltal. Pour lui, cette explication était trop simple. Ces monstres élaboraient des plans sur des années, parfois des siècles, bien plus que ces quatre dernières malheureuses qui avait vu leur défaite –pour peu qu’ils y aient vraiment été vaincus, ce dont personne n’avait la preuve non plus. Il sentait qu’il y avait quelque chose de plus, il le savait. La chute du temple n’était qu’une étape, les plombiers étaient impliqués d’une manière ou d’une autre.

... Mais avait-il vraiment envie de partager ses certitudes avec le Favori d’Umberlee ?


- Et donc, si je vous crois, les Aboleths sont les responsables et vous en êtes venus à bout. Présentez-moi une preuve et vous recevrez votre du. Je suppose que nous nous reverrons lors des Festivités?

écrit par: Sahadeva Vendredi 07 Juin 2019 à 15h09
Aux yeux de Sahadeva, tout devenait désormais clair : les aboleths avaient donc agi par vengeance, décidés à jouer un très mauvais tour à ceux qui avaient contrecarré leurs plans. Le récit d'Archnei semblait très cohérent vis-à-vis des éléments qu'ils avaient en leur possession et il lui sembla parfaitement crédible.

Le Maquar estima qu'il avait appris tout ce qu'il souhaitait pour le moment. Ne désirant pas être redevable du clergé d'Umberlie, il répondit poliment :


- Merci pour vos réponses. Mes compagnons ne partageront peut-être pas mon point de vue... mais je ne souhaite pas particulièrement de récompense. Il nous serait de toute manière compliqué d'apporter des preuves corroborant notre récit : nous avons brûlé la carcasse de l'aboleth qui gisait sous le navire sous lequel il était bloqué. Ses blessures et son immobilité forcée nous ont permis d'en venir à bout.

Finalement, peu lui importait qu'Archnei le croie ou non. Le guerrier d'Estagund lui livrait la vérité nue, au grand-prêtre d'en faire ce que bon lui semblait.

- J'étais venu chercher des réponses et je les ai obtenues. J'étais aussi venu vous mettre en garde contre ce qui vous menaçait... Gardez à l'esprit les informations que nous sommes venus vous apporter et gardez à l’œil les membres de votre clergé : je ne vois pas comment un tel plan aurait pu être élaboré et mis en oeuvre sans des complicités au sein même de votre ordre. Il ne serait dans l'intérêt de personne que d'autres cargaisons piégées arrivent à Eauprofonde, provoquant de nouvelles victimes et une instabilité certaine. C'est pour préserver la stabilité et l'ordre d'Eauporfonde que je me suis battu et que je vous donne aujourd'hui ce conseil.

Le Maquar en avait fini. Il jeta un regard à Hermine et Vieltal pour voir s'ils souhaitaient ajouter quelque chose. Ils auraient bien entendu pu évoquer avec Archnei le cas des rats-garous mais Sahadeva se méfiait toujours de cet homme qui l'effrayait et préférait chercher un autre soutien dans cette affaire. Il n'avait pas non plus l'intention de participer aux festivités prévues, à moins que ses compagnons ne l'estiment nécessaire.

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Samedi 08 Juin 2019 à 17h48
Vieltal n'avait jamais eu autant d'argent et ne savait vraiment pas sur quoi le dépenser. Au creux de son esprit cependant, il se disait qu'une somme considérable pourrait lui ouvrir des voies vers des savoirs que l'on préférait taire. Les bourses faisaient délier les langues depuis longtemps. De plus, il avait constaté que l'équipement d'Erik était supérieure à la sienne et avait donc une nouvelle armure et une nouvelle épée, sans avoir eu à dépenser un rond.

Les compagnons rejoignirent le temple et l'audience avec le Grand Prêtre du culte leur fut accordé. À la vue de Meritid Archneie, Vieltal se glaça. Autant c'était lui qui avait incité le groupe à aller à sa rencontre, autant il aurait déguerpit sur le champ...s'il en eut été capable

Mais le barde était figé, le Grand Prêtre les accueillit et tour à tour, Hermine et Sahadeva s'exprimèrent. Le Grand Prêtre prit la parole également, tantôt froid, tantôt compréhensif... Ce personnage était d'une complexité déroutante...une complexité ou un chaos?

Puis la conversation s'arrêta sur l'aboleth. Bien sur, il était difficile de croire que trois aventuriers soient venus à bout d'une créature mythique, aussi, Sahadeva prit soin de mentionner les circonstances qui permirent au groupe un tel exploit. Le fait étant, un aboleth avait péri sous leur coup.

Triturant sa ceinture du bout des doigts, le barde écoutait le Grand Prêtre émettre son verdict et son collègue acquiescer. Mais non, ça ne collait pas. Est-ce que Sahadeva le savait et voulait simplement se soustraire à la vue du puissant prêtre? Ils n'avaient pas fait toutes ces démarches pour en arriver là.


- Permettez moi d'émettre une autre conclusion, sans vouloir être alarmiste. Je ne vous apprendrai rien en vous disant que ces créatures abyssales sont maitres dans l'art de prévoir. Celui que nous avons vaincus m'a personnellement transmis un message concernant la chute du temple. Parlait-il de ce temple-ci, je ne saurais le dire mais tout porte à croire que, comme mon ami ici vous l'a fait remarqué, il se trame à Eauprofonde même, une guerre contre votre culte, voir même contre tous les cultes...

Le barde s'avança, comme pour mettre ses compagnons en dehors des propos qu'il allait tenir. Il s'engageait lui mais ne voulait pas obliger ni Hermine, ni Sahadeva à quoi que ce soit devant le Grand Prêtre.

- Ce même aboleth m'a parlé d'une organisation œuvrant ici même, dans les égouts de la cité. Les Celliers et Plombiers pour être plus précis. Est-ce que ce nom résonne pour vous? Je crois que l'aboleth ne jouait qu'un rôle dans le grand échiquier. Sa mort nous soulage tous mais à mon sens, cela ne résout rien.

Prenant une pause, le barde regarda tour à tour ses compagnons et le Grand Prêtre.

La pièce que nous avons conservé intacte. Pensez-vous être en mesure de percer le mystère de cet enchantement ? Peut-être cela nous rapprochera des coupables?

écrit par: Hermine Dimanche 09 Juin 2019 à 21h16
Hermine aussi en avait fini avec cet entretien. Ou du moins, elle espérait pouvoir se retirer : même si sa fierté en prenait un coup, elle devait bien admettre que Vieltal, Sahadeva et elle-même tenaient le rôle des trois petits chatons devant la bulette dans cette comptine enfantine qu'on lui avait contée : s'ils avaient de la chance, c'était bel et bien Meritid Archneie qui les congédierait lorsqu'il en aurait fini avec eux, et pas l'inverse.

Néanmoins, la Nordique tenta quand même le coup, juste pour voir. Elle se leva lentement de sa chaise, les mains bien en évidence sur la table :


- Il n'y a яien eu de plus à tiяeя de cette pièce que ce que nous savons déjà. Et que nous vous en avons tout dévoilé, Gяand Tяident. Elle haussa les épaules, tentant de cacher son trouble : leur interlocuteur leur avait donné la confirmation que la menace d'aboleths dans les égouts Eauprofonde était tout à fait possible, car ces monstres en avaient les capacités et le mobile. Leur propre aventure leur donnait, sinon des preuves, du moins un faisceau de convictions qu'il ne s'agissait pas de simples hypothèses, mais de la réalité. Qu'Archneie les croie ou pas était son affaire.
Peut-être était-ce du du à la magie impie qui suintait du prêtre, ou de parler de ces abominations, mais la jeune femme commençait à se sentir nauséeuse.


- Suя ce, je vous pяésente mes excuses si nous vous avons fait peяdяe votяe temps. Amaяast, Gяand Tяident.

Lorsque cette entrevue prit enfin fin, Hermine parvint tout juste à surveiller que Meritid Archneie ne leur lançait aucun sort à la dérobée avant de tituber vers l'extérieur. Sur le chemin de la sortie du temple néanmoins, elle ne put s'empêcher d'être vaguement subjuguée par une grande statue de la Reine Garce. Dans le temple sombre encore en construction, la statue ne déployait pas encore sa pleine majestée. Cependant, en la voyant, l'aventurière déglutit en ralentissant le pas : exhudant à la fois furie et sensualité, la représentation d'Umberlie était en tout point similaire à cette vision qu'elle avait eu, quelques jours auparavant, au milieu des exhalaisons de sa forge ...
Après un instant, elle s'arracha à sa contemplation et s'aperçut qu'elle avait pris une trentaine de mètres de retard. Immédiatement, elle trottina pour rattraper ses deux amis -sans pouvoir s'empêcher néanmoins de jeter un regard en arrière ...

Ensuite, si Vieltal tenait à rejoindre le collège de bardes de la Nouvelle Olamn, Hermine se ferait une joie de l'accompagner. Sinon, elle-même espérait pouvoir visiter le temple aquafondais dédié à Séluné ; là-bas, elle espérait y trouver aide et conseils pour retrouver Opale et ses marins.

écrit par: Atlas Mercredi 12 Juin 2019 à 15h00
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A la Flèche de la Reine

Le Grand Trident leva la main, signifiant à Hermine de se taire, que l’intervention de Vieltal l’intéressait et qu’il souhaitait y répondre

- Ce que tu dis n’a pas de sens, aventurier. Les aboleths ne font pas de guerre. Elles profitent des charniers qui en découlent, elles poussent d’autres à s’entretuer pour leur laisser le champ libre, certainement. Si un monstre quel qu’il soit, même un aboleth, venait à s’attaquer ouvertement à notre temple –ou à n’importe quel autre- les Seigneurs Masqués seraient contraints d’agir et aussi puissants soient-ils, ils seraient détruits.

Archnei était à nouveau aussi contrarié qu’on put l’être. D’être encore dérangé ou que le barde ait souligné un élément qu’il aurait dû considérer s’il avait fait preuve d’assez de lucidité, c’était difficile à dire. Mais il grognait autant qu’il parlait.

- Mais pourquoi viens-tu à parler des Plombiers ? Qu’a t’il dit d’autre que tu caches ... encore ? Si des créatures sont effectivement passé par les égouts, ils avaient de grandes chances de les rencontrer, de là à penser qu’ils aient pu ... Bien sûr qu’il parlait de nous ! De qui d’autre ? Pour s’en prendre à n’importe quel autre temple ils devraient s’infiltrer trop profondément et qu’importe que ce soit une métaphore !

Chacun pouvait voir à présent sur le front du grand prêtre se dessiner des rides profondes de réflexion et de déductions de plus en plus sombres. Un instant, Hermine crut voir se dessiner sur son visage les mêmes traits que ceux qui prenaient place sur celui du barde quand il devenait absent, perdu dans la calligraphie de ses ouvrages maudits. Il changea soudain d’attitude, singeant l’énervement pour cacher la crainte.

- Partez maintenant ! J’ai d’autres choses à faire que d’écouter les divagations d’aventuriers !

Sur le haussement de ton, les deux gardes firent un pas en avant, couvrant la retraite de l’homme en colère.

- Vous avez entendu ? Circulez si vous ne voulez pas finir en offrande à la Reine des Mers !

Quittant les lieux, ses compagnons virent le malaise d’Hermine à la vue de la statue d’Umberlee. Malgré leur aide, la situation était telle qu’ils ne devraient attendre aucune aide du clergé de la Reine Garce, ils ne pouvaient que suivre ‘l’aimable suggestion’ des gardes et retourner dans l’enceinte de la cité pendant qu’Arachnei se fatiguerait un peu plus encore à la recherche des meilleures défenses pour son temple.



A la Maison de la Lune

Il n’était pas difficile de trouver le Temple dédié à Séluné dans la Cité. C’est à Eauprofonde que s’en dresse le plus majestueux, le plus riche, le plus puissant, dirigé avec poigne par la prêtresse la plus mondaine des Royaumes : Naneatha Suaril, Prêtresse du Clair de Lune, plus fière que la plus noble Aquafondienne, en croisade contre les partisans de la Dame Sombre, Shar, de ne s’être jamais pardonné avoir été dupée pendant le temps des Troubles. Même les marins de passage la connaissait de nom et pour la légende de ses tenues d’un raffinement et d’une richesse à faire pâlir d’envie une princesse.

Ils auraient pu se rendre simplement à l’Ordre de l’Esprit Solaire –qui bénissait Séluné au même titre que Lathandre et Sunnie- mais l’émotion comme l’impression d’être insignifiants au pied d’une montagne les incitait à trouver mieux. Plus grand. Plus prestigieux. Plus puissant.

Dans le quartier Nord de la ville, aux antipodes de celui de la Reine Garce, se dresse entre autres merveilles, La Maison de la Lune. Flanqué de hautes tours couvertes de dômes doré, se dresse le corps du temple, un bâtiment hexagonal de quatre étages. Un escalier monumental mène à la double porte d’accès sous une arche gravée de symboles lunaires. La porte elle-même représente le combat épique qui vit la déesse combattre –et vaincre- l’avatar de sa sœur honnie dans les rues de la citée. Les nombreux balcons, les flèches élancées surmontant chaque dôme, les gravures sur les arches secondaires, tout est parfait de minutie pour souligner comme il se doit la puissance de notre Dame d’Argent.

Les portes franchies mènent au Hall principal. Les murs de pierre blanc crème sont percés de portes cintrées. La salle est décorées richement, de tapisseries roses et bleues accrochées aux murs et de tapis confortables. De grandes urnes disposées de-ci de-là participent à la décoration intérieure et partout, des symboles lunaires tantôt peints, tantôt gravés.

A défaut de pouvoir s’entretenir avec Naneatha elle-même, un chevalier de l’Ordre de la Lune Bleue en faction les reçut avec bienveillance et écouta l’histoire qui avait mené l’équipage de la Conque d’Opale à devenir de maléfiques Rats-Garous qui sévirent dans la région du Fort de la Dague avant de rencontrer l’avatar de la Déesse elle-même qui les invitait à traverser le Nord pour rejoindre Lunargent. Il prit le temps d’expliquer à Sahadeva que Séluné était reconnue même dans le Sud lointain dont il venait, Celle qui Guide, Lucha, part intégrante de l’Adama et qu’il ne pouvait s’agir d’un hasard qu’il se retrouve Champion dans cette quête.

Il leur parla de la Magie Lunaire, cadeau de la Dame d’Argent, et après avoir reçu un rafraichissement qui lui sembla lever le voile gris qui couvrait le regard de Vieltal, une prêtresse vêtue d’argent des sandales à la tiare les bénit. A défaut de pouvoir les suivre dans les profondeurs, la bénédiction, de cette même magie lunaire, les aiderait à lutter contre une contamination de lycanthropie s’ils venaient à être blessés par les Rats-Garous.


hrp.gif Pendant 24h, bonus divin +5 aux JS pour éviter de contracter la lycanthropie.

écrit par: Hermine Jeudi 13 Juin 2019 à 05h25
En sortant de la Flèche de la Reine d'un pas pressé, Hermine respira un grand coup l'air marin. Décidément, Archneie était un homme terrible. Cet entretien avec lui lui avait donné l'impression d'être une souris face à un lion. Elle en avait été grandement intimidée, et le comportement qu'elle avait eu ne lui ressemblait pas. L'aventurière se devait de s'améliorer, et renforcer autant son mental, pour résister à ce genre de charisme, que ses capacités, pour avoir moins de raisons d'avoir peur ...


Tout en cheminant à travers les rues d'Eauprofonde vers leur prochaine destination, la jeune femme tenta de se reprendre et d'oublier ce moment. Ses compagnons purent la voir à plusieurs reprises ébouriffer ses cheveux pour se donner une contenance, et aussi maugréer quelque peu, probablement alors qu'elle se rejouait la scène en essayant après coup de trouver des choses à dire mieux senties ... ce qui ne servait pas à grand chose d'autre qu'à l'aider à digérer cette épreuve.

En cette matinée, Eauprofonde était bien réveillée, et les rues très animées. À un moment, alors qu'ils arpentaient une avenue marchande, Hermine tint à s'arrêter dans une boutique de textiles. Même si elle n'y était rentrée initialement que dans le but inconscient de prouver qu'elle avait totalement oublié l'entrevue avec le Grand Trident -ce qui n'était pas le cas, le fait de tâter des étoffes légères ou douces lui fit un certain bien. Au bout de quelques minutes, elle décida d'acheter quelque chose : après avoir hésité entre une écharpe bleue ressemblant à la sienne et une autre, rouge vif, elle se décida finalement pour un cache-nez noir avec un joli motif de flocon de neige.
Pour que ses amis la pardonnent de les avoir fait attendre, elle leur paya un peu plus loin des beignets sucrés, afin que les pâtisseries aident aussi à les requinquer. Ce faisant, ses yeux taquins plissés en un sourire, elle se fendit d'un petit coup de coude à Vieltal :


- Hé ! Finalement, tu l'as bien mouché ce cul-béni, hein ?, lui dit-elle en parlant la bouche pleine. « Grâce à toi, lui aussi il a bien flippé je cяois ... Il va avoir de quoi occuper ses soiяées les pяochains temps ! Ha ! »

Certes, il était bien plus facile de tourner l'homme en ridicule alors qu'il y avait la moitié d'une ville entre eux, et Hermine ne ferait certainement plus la fière si Meritid Archneie déboulait au coin de la rue. Mais peut-être qu'elle avait aussi besoin de ça pour passer outre : de plaisanter un peu, de s'associer à ses amis pour se sentir plus forte ...


Une fois à l'intérieur de la Maison de la Lune cependant, la jeune femme redevint calme et posée. Récemment « convertie » (s'il était possible de parler ainsi) au culte de la Vierge Lunaire, elle n'était pas encore réellement pénétrée par ses principes. Elle avait fait ses recherches, évidemment, à l'époque où elle s'était plus ou moins résignée à ne jamais revoir son pays et avait décidé qu'après tout, adopter une divinité tutélaire de cet étrange pays, à défaut de lui faire du bien, ne pourrait guère lui faire de mal. Après une longue période d'errance, elle avait finalement été séduite par Séluné : la déesse semblait être très ancienne sans être détachée du monde, très puissante mais pas orgueilleuse, féminine sans être aguicheuse, inattendue sans être folle, réservée sans être inatteignable ... Quelque part, c'était là tout ce qu'Hermine aspirait à être. Le fait qu'elle protège les
vargynjur, les wulver ainsi que les vironsusi lui rappelait avec nostalgie son propre clan d'origine, les Nomades du Loup. Et, comme l'humaine, les origines de la déesse la différenciaient fondamentalement du reste du panthéon, et elle semblait toujours regarder avec nostalgie les étoiles ...
Pour toutes ces raisons, Hermine ne s'aventurait dans ce temple ni comme une fervente, ni comme une athée, mais comme une jeune fille perdue, humble mais curieuse d'en savoir plus sur quelqu'un afin, à défaut de pouvoir devenir son amie, de si possible ne pas la gêner et lui faire honneur en sa maison.

Elle fut surprise d'apprendre l'existence de Chevaliers de la Lune Bleue. Ainsi, ceux-ci servaient à la fois la Dame d'Argent, mais aussi cette autre déesse de la magie, qui semblait, sous certains aspects, être sa « petite fille » ? Une fusion intéressante, et la guerrière se demanda un instant si elle avait ce qu'il fallait pour, peut-être, rejoindre un jour cet ordre ...
Elle en parla au Maquar, tout en lui faisant part de son étonnement renouvellé pour ce qui concernait l'Adama. Elle avait compris que c'était une espèce de grand principe ordonnée de l'Univers ... Ce concept laissait donc une place pour l'imprévisible, le féminin, le caché ? La jeune femme avait du mal à comprendre.
Elle fut néanmoins heureuse de voir le regard de Vieltal devenir plus clair, et de rencontrer ensuite la prêtresse aux atours presque moirés.


Quand elle quitta la Maison de la Lune, non sans oublier de faire quelque donation appropriée, le terrible entretien au temple d'Umberlie n'était plus qu'un souvenir beaucoup moins douloureux. Tout ce qu'elle venait de vivre suffisait à lui réchauffer le cœur et lui redonner courage -même si le fait que ses amis et elle se trouvent apparemment protégés contre la malédiction des Rats était évidemment très appréciable.
C'est avec un sourire que la jeune femme demanda à ses compagnons :


- Aloяs, quelle est notяe pяochaine étape ? La Nouvelle Olamn ou le Cabaяet des Tяois Peяles ? Je pяéféяeяais essayeя de яetяouveя nos amis en jouяnée, avant que la lune n'éveille leuя sauvageяie ... Avec un peu de chance, on auяa le temps de voiя un conceяt en soiяée !

hrp.gif Hermine: -5po.

écrit par: Sahadeva Vendredi 14 Juin 2019 à 08h56
Les déclarations d'Hermine et Vieltal avaient eu un effet désastreux sur l'humeur d'Archnei mais elles avaient eu le mérite de lui donner la pleine mesure des menaces qui pesaient sur son clergé. Nul doute qu'il vérifierait point par point leurs déclarations et qu'il mettrait tout en oeuvre pour déjouer les complots qui se tramaient contre son culte. Malgré les invectives du grand-prêtre, Sahadeva sortit le cœur léger du temple, sa mission accomplie : il avait obtenu des réponses à ses questions et mis en garde les sectateurs d'Umberlie. Il n'en attendait pas plus des membres d'un culte à ce point opposés à ses propres convictions.

Le petit trajet effectué jusqu'au temple de Séluné avait permis de détendre l'atmosphère, Hermine se montrant enjouée et leur offrant quelques gourmandises au détour d'une ruelle. L'attention fit sourire le Maquar qui accepta le cadeau, tout en s'efforçant de rester vigilant face aux menaces qui les entouraient peut-être.


¤ Ne jamais baisser la garde! ¤

Le petit groupe avait ensuite gagné le sanctuaire de Séluné et rencontré un chevalier de l’Ordre de la Lune Bleue qui les accueillit avec bienveillance. Sahadeva fut ravi et surpris de constater qu'il avait entendu parler de Lucha et de l'Adama. Grâce à son long périple, il avait fini par comprendre que de nombreux dieux d'Estagund étaient honorés sous d'autres noms dans ces régions et que Lucha en faisait partie, au même titre que Curna ou Zionil pour ne citer qu'eux. Il se sentait assez bien dans le sanctuaire de la divinité, nettement mieux que dans celui d'Umberlie, même s'il trouvait les adeptes de Séluné souvent trop imprévisibles, idéalistes et chaotiques à son goût. Le chevalier avait pointé un élément intéressant en soulignant que Sahadeva pouvait bien être un instrument de la divinité et, au-delà un serviteur de l'Adama, dans cette affaire. Cela lui donna du cœur à l'ouvrage.

Le guerrier d'Estagund avait pris bonne note des recommandations du chevalier et avait remercié la prêtresse pour sa bénédiction. Il avait également essayé de fournir un complément d'information à Hermine sur l'Adama mais il trouvait cela malaisé, n'étant pas un théologien et devant exprimer des concepts complexes en commun et non en Durpari. Il lui expliqua que le féminin était partie intégrante de l'univers et donc de l'Adama qui n'était ni féminin ni masculin. Il en allait de même l'imprévisible et le caché.


- Peut-on imaginer un monde sans femmes? Un tigre prévisible, docile, incapable de se dissimuler avant de bondir sur sa proie?

Tout cela faisait partie de la nature, de l'ordre complexe du monde régi par l'Adama. Ce que ses serviteurs combattaient, c'étaient les agissements contraires à ses principes de base ou menaçant son équilibre : l'éléphant ne peut se transformer en macaque et inversement ; il en va de même pour l'humain qui n'est pas fait pour briser l'harmonie d'une société en pratiquant le meurtre, le manque de respect à l'égard de ses aînés ou de son rang social. Tout comme il n'est pas fait pour jouer avec la mort en ressuscitant des cadavres.

Fatigué par toutes ses explications, il avait ensuite répondu aux propositions de sa compagne :


- Tu as raison, allons-les trouver en journée, c'est plus sûr. Battons le fer tant qu'il est chaud...

écrit par: Hermine Mardi 18 Juin 2019 à 20h51
Avant de se rendre dans le quartier du Cabaret des Trois Perles, étant donné que la matinée n'était pas encore terminée, les aventuriers décidèrent de suivre le conseil que leur avait prodigué leur contact au Danseur de Jade, et de se procurer une carte des égouts plutôt que d'y descendre à l'aveuglette. Demandant au hasard des rues du quartier des docks à quelques boutiquiers ou passants, ceux-ci les dirigèrent majoritairement vers la Guilde des Plombiers et des Celliers, ou vers le Voyageur Fatigué. Or, il s'agissait de deux endroits qu'Hermine préférait éviter : le premier car il semblait lié de trop près à l'aboleth qui avait recommandé à Vieltal de s'y rendre, et le second dont elle craignait que le propriétaire ne vende leurs faits et gestes à Meritid Archneie pour quelques piècettes supplémentaires.
Par chance, Sahadeva et Vieltal eurent une meilleure idée : les
Livres et Ouvrages Serpentil, tenus par un certain Jannaxil. D'un commun accord, c'est là que les trois amis se rendirent.
Bien qu'il fut probablement plus vieux qu'elle, intérieurement, la guerrière en elle était saluait l'attitude du Maquar. En effet, celui-ci semblait sur le qui-vive, même au sein de cette agglomération apparemment sûre. Sans qu'il ne s'en rende compte, jour après jour, ses talents de combattant progressaient. Et peut-être y était-elle elle-même pour quelque chose ...


- Non, murmura-t'elle pour elle-même. « Tout existe. Mais tout est à l'intéяieuя. »

Quand l'aventurière pénétra dans la librairie poussiéreuse, mal entretenue et sombre, elle se demanda s'ils étaient au bon endroit. Il était curieux qu'un passioné de littérature laisse ainsi tomber tant d'ouvrage en décrépitude. Outre le risque pour les recueils, cela n'était pas une attitude très commerciale. Et que dire du risque d'incendie ? Les seules explications étaient soit que la clientèle était rare et/ou que la poussière faisait partie de ses attentes, soit que le propriétaire se désintéressait de ce qu'il avait déjà lu lui-même ...

En attendant que le gérant se manifeste, Hermine se mit machinalement à feuilleter quelques volumes au hasard. Elle en parcourut deux, puis trois ... Au troisième, elle ouvrit grand les yeux, parut prendre conscience que ce qu'elle regardait oscillait entre l'esthétique et le médical et, pour cacher son trouble, referma soudain vivement le livre avant de le reposer à sa place en toussottant.

Une partie de la jeune femme avait hâte de sortir d'ici après avoir acheté une carte, et de filer retrouver Opale et ses marins -après tout, le temps pressait, qui sait s'ils n'avaient pas déjà succombé à la Bête ? L'autre n'était pas dénuée d'une certaine curiosité ...

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Mercredi 19 Juin 2019 à 01h25
Le groupe quittèrent le temple d'Umberlie. Sur le coup, Vieltal avait vraiment cru choqué le Grand Prêtre, puis, en déambulant dans la ville, à force de réfléchir, le barde se convainc que Meritid Archneie était au courant. Il savait pour les aboleths... Ceux qui savent ne veulent pas partager. La puissance, c'est de savoir alors que les autres ignorent.

¤Je me suis peut-être trop exposé... J'ai été dupe de penser qu'il aurait pu partager avec moi ce qu'il savait.¤

Le comportement d'Hermine changea à mesure qu'ils s'éloignaient du temple. Alors que Sahadeva avait conservé son calme et sa convenance, Hermine avait laissé transparaître une faible qui lui était inconnu jusqu'alors. Le barde fixait la guerrière qui marchait devant lui. Jamais encore il n'avait vu de faiblesses chez cette femme, pourtant, devant le Grand Trident, elle semblait désemparée et ses paroles n’aidèrent pas la cause des compagnons. Il savait aussi que celle qui l'accompagnait n'aimait pas particulièrement le culte de la Reine Garce. Pour sa part, le barde était ni chaud ni froid.

Hermine brisa le silence et le barde lui répondit, il partagea à moitié ses inquiétudes.


- Je ne crois pas qu'il ignorait ce que je lui ai dis... Cet homme est puissant et je pense qu'il s'est joué de nous. Ce n'était peut-être pas une si bonne idée que de le rencontrer en fin de compte...

Puis il se tut pour le reste de la marche, souriant cordialement à la guerrière qui lui tendait un beignet, qu'il mâcha sans vraiment le savourer.

Il se prit même à frissonner alors qu'ils pénétraient dans l'enceinte du temple de Selune. Les statues semblaient le dévisager. Leur ombres plus longues s'étiraient et semblaient se mouver...

Le breuvage qu'on leur servi le rasséréna. Il but également les paroles de la prêtresse alors qu'elle expliquait les liens entre Selune et l'Adama. Chose que le barde ignorait. Il fut content pour son ami, d'entendre parler de ses préceptes par quelqu'un d'autre, si loin de chez lui, devait le réconforter un peu.

Le groupe se retrouva dehors une fois de plus. Ils échangèrent quant à l'endroit à visiter pour acheter une carte des sous-sol puis alors que Sahadeva mentionnait un nom, le voile d'obscurité qui couvraient les pensées du barde s'éclaira un instant.


¤Peut-être y trouverais-je quelques livres intéressants...¤

Ils entrèrent dans la boutique et rapidement, Hermine feuilleta quelques livres. Jetant un oeil par dessus son épaule, le barde ricana alors qu'Hermine fermait l'ouvrage. Le barde le prit de ses mains avant qu'elle puisse le déposer.

- Qu'avons nous là! Ahh oui, je reprendrai les mots de mon ami ici: Que serait le monde sans femmes!!

écrit par: Atlas Vendredi 21 Juin 2019 à 08h45
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Aux Livres et Ouvrages Serpentil

Le Serpentil n’avait pas l’habitude de rester porte close pour rien, les acheteurs n’étaient pas censés s’y promener au gré de leurs envies ni consulter ce qu’ils n’achetaient pas en connaissance de cause, ils n’étaient définitivement pas entrés dans une bibliothèque et Hermine en fut très vite remise à sa place.

- Laissez donc ça tranquille ! On ne touche que ce qu’on achète et on n’achète que ce qu’on me demande d’abord ! Vous vous croyez dans un temple de l’Archiviste ?! –puis se tournant vers Sahadeva, seul à ne pas avoir manipulé d’ouvrage,- Ce n’est pas vous qui feriez quelque chose comme ça, on vous a appris le respect du Savoir, Curna laisse moins de place à la fouille sauvage !

L’homme qui les avait précédé et pour lequel la porte de l’échoppe avait été ouverte s’éclipsait le plus discrètement et le plus rapidement possible, un lourd volume dans les mains, emballé en un large paquet de cuir.

Outre les étagères croulant sous les livres et parchemins, un petit bureau et trois chaises d’un bois noir constituait le seul mobilier. Le vendeur prit place dans la pénombre permanente de sa boutique et invita les aventuriers à s’assoir sans leur offrir ni sourire ni la plus petite once d’esprit commerçant. Usé par la vision que le commun avait de lui ou foncièrement antipathique, il ne donnait aucune envie de s’attarder. Les volets clos, la quantité de papiers, dont beaucoup étaient certainement plus vieux que l’échoppe, les parchemins et les quelques rares chiches lueurs magiques donnaient à l’ensemble un aspect lugubre. Il n’était pas question de partager le savoir accumulé librement, que du contraire.


- Vous avez de la chance que ce livre ne soit pas encore enchanté ou vous seriez tombée en poussière, là, comme ça, comme les autres.

L’homme mentait sans doute en prétextant que la poussière était en fait de précédents aventuriers trop curieux mais tous pouvaient sentir le crépitement de la magie et Vieltal n’avait aucun doute que ce qu’il avait entendu des protections magiques du vieil homme était vrai. Sur lui comme sur ses ouvrages, où il n’aurait pas survécu à sa rencontre avec cet Elfe … Un serpent au Serpentil, il y avait de quoi faire une chanson de plus.

Vieltal voyait les reliures de cuir sombre trop craquelées, les tomes anciens. Il avait là certitude qu’il trouverait ici plus d’écrits impies que ce que son esprit pourrait supporter. Alors que pour les deux autres, l’obscurité était dérangeante, le barde avait l’impression d’y voir étonnamment clair.


- Alors ? Qu’est-ce que vous êtes venus chercher ? Certainement pas ce genre de livres.

écrit par: Hermine Dimanche 23 Juin 2019 à 17h51
¤ Ch'est pas oune bibliothèque ichi ! ¤

En dépit de ses humbles talents que d'aucuns qualifiaient de "magiques", et qu'elle avais acquis, non pas grâce à un talent inné, mais à force d'entraînement et d'étude, Hermine n'était pas exactement coutumière des bibliothèques. Mais ces mots, habituels, elle les avait déjà entendus. La connaissance représente une forme de pouvoir, et il semblait normal que ceux qui la possédaient la protègent comme un dragon amasse ses pièces d'or. Pourtant, la jeune femme se prit à regretter cet état de fait.
À ses moments perdus, elle avait étudié l'histoire de ce continent appelé Féerune. Et quand on y réfléchissait : malgré toutes les guerres, tous les conflits, tous les hauts faits que ses habitants avaient réalisé ... Où étaient le progrès ? Où étaient les avancées de la civilisation ? Peu nombreux étaient ceux qui tiraient profit de leurs prédécesseurs. Mais était-ce de leur faute ? Si la connaissance était régulée, interdite, jugée apocryphe, ou simplement réservée aux rares nantis qu'elle intéressait ... Comment les gens du commun pouvaient-ils espérer s'élever au dessus de leur lot quotidien ?
Un fugitif instant, comme elle l'avait fait à la Colline, Hermine s'imagina à nouveau dans une maisonnée, aux cotés de sa future âme sœur hypothétique aussi jolie qu'aux traits indistincts. Elle apprenait les techniques de forge, mais aussi la lecture et l'histoire à des enfants ou à des adultes, et à la mi-journée, tous goûteraient et débattraient autour de délicieuses brioches ...

Mais cette image ne verrait peut-être jamais le jour. Et, même alors, on n'en était pas encore là. Aussi, Hermine fit la seule chose normale : elle demanda sobrement pardon au marchand.

Évidemment, Vieltal était très intéressé par toutes les connaissances que reflétait les Livres et Ouvrages Serpentil. Ses préoccupations à elle, pour l'instant, étaient plus terre-à-terre. Voire souterraines : ses compagnons et elle cherchaient en premier lieu une carte des égouts, si possible précise et récente.


- En paiement ... Je vous pяopose un échange contяe ça. Elle sortit de son havresac un tome ancien, mais bien entretenu, intitulé Contes de Catastrophes et Cataclysmes. L'ouvrage amnien lui avait bien servi, mais elle-même n'en avait plus l'usage. Lorsqu'elle le tendit au marchand, celui-ci put voir que son bras, qu'elle venait de dégager de sous sa cape, était protégé par des plaques d'un métal noir qui semblait absorber le peu de lumière de la pièce. Le regard d'émeraude de l'aventurière voyagea du livre à son bras, puis accrocha celui du marchand : « En lisant entяe les lignes, on peut y découvяiя des véяités ... intéяessantes. Cela vaut bien une caяte, et peut-êtяe un bonus pouя mon ami, hmm ? »

Jannaxil semblait davantage intéressé par la connaissance que par la négociation. En conséquence, Hermine s'attendait à se faire rembarrer. Mais après tout, cela ne coûtait rien d'essayer ...

écrit par: Sahadeva Lundi 24 Juin 2019 à 09h47
Avant de se lancer tête baissée dans les égouts, il semblait prudent d'en acquérir un plan. Sahadeva avait pu glaner quelques informations sur la boutique de Serpentil qui semblait être réputée pour la richesse de ses collections et le groupe s'était rendu sans attendre dans sa boutique.

Tandis qu'Hermine et Vieltal s'étaient jetés sur les ouvrages qui s'offraient à leur vue, le Maquar était resté en retrait, attendant l'arrivée du propriétaire des lieux. Il n'était que trop conscient de sa nature de Maquar et laissait à d'autres le soin d'entretenir, de classer, de compiler les livres.

Le guerrier d'Estagund avait légèrement opiné du chef lorsque le vendeur avait évoqué la figure de Curna. Il était exact que la divinité était particulièrement révérée dans son Estagund natal.

Sahadeva laissa à Hermine et Vieltal le soin de négocier l'acquisition d'une carte des égouts. Son esprit était d'ores et déjà concentré sur les rats-garous et la mission que Luchâ lui avait plus que probablement confiée.

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Mardi 25 Juin 2019 à 23h53
Vieltal avait remis l'ouvrage en place en prenant soin de ne pas l'abimer. Aux remontrances de Jannaxil, le barde ne trouva rien à redire pour une rare fois. Il s'était laissé emporté et comprenait bien que tout ce qui se trouvait ici avait un prix, même ce genre de livre. N'avait-il pas lui aussi une fascination inquiétante pour un tout autre type d'ouvrage?

Prenant place sur un des tabourets, le regard du barde se portait sur les différentes reliures alignées. De couleur et de formes variés, les livres paraissaient comme des dents alignées sur l'étagère. Une bouche prête à engouffrer celui qui cherche à trop savoir... À moins que ce soit une ruse pour rebouter les moins téméraires sur les trésors que contiennent ces ouvrages.

Hermine proposa une échange pour une carte. Lui même avait un livre plutôt intéressant comme monnaie d'échange. Il l'avait lu, s'en était imprégné, les images et les mots étaient encore collés à son esprit. Pourtant, l'idée de l'échanger contre un nouveau bouquin ne le réjouissait guère. Avare de la connaissance et de l'horreur qu'il contenait, le barde se targuait intérieurement plutôt de sauver un faible d'esprit qui tomberait par mégarde sur ce livre mais était-ce véritablement la raison qui l'empêchait de sortir le livre de son sac ?


- Effectivement, j'avais entendu parlé de vos livres mais je n'avais jamais pu observer de mes yeux. Pardonnez moi pour tout à l'heure... Je.. Recherche un type d'ouvrage particulier. Qu'avez vous sur les créatures abyssales, abominations en tout genre, aboleths de ce monde...

Il avait parlé légèrement, comme si il s'agissait de livres de recettes. Cachant par le fait même une certaine excitation, une anticipation. Il ne regarda pas ses compagnons non plus, par orgueil ou par honte.

écrit par: Atlas Lundi 01 Juillet 2019 à 11h07
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Le regard mauvais du vendeur se mit à briller de convoitise et il se mit à se frotter les mains l’une contre l’autre involontairement quand Hermine sortit le tome. Un livre dont il ne connaissait rien, lui, avide de tout savoir. D’une certaine manière il partageait certainement les idées d’Hermine sur la puissance de la Connaissance, en y ajoutant une épaisseur très différence : connaitre une vision d’un événement –le plus souvent du vainqueur- n’était pas un Savoir Vrai. Les ombres disparaissaient ou prenaient soudain plus d’importance, les coups d’éclats avaient soudain une valeur critique alors qu’ils avaient pu être anecdotiques sur la durée d’un conflit. Comment dès lors en apprendre vraiment quelque chose ? Le Savoir était un Pouvoir sans égale, c’était certainement exact. Qu’en était-il du Pouvoir de rédiger le Savoir ?

- Très bien, oublions ça … Quelle carte cherchez-vous donc ? Mes cartes marines sont les plus précises et les plus justes qu’il soit possible de trouver. J’en ai bien d’autres, aussi anciennes que Néthéril, et d’autres dont l’encre est juste sèche.

Jannaxil fit jouer ses doigts en un tour simple et un rouleau de cuir voleta entre les rayonnages pour rejoindre sa main tendue.

- Voici donc votre carte des Egouts, elles sont souvent demandées par les … Aventuriers de passage. Comme vous voyez, elle est estampillée des Plombiers et Celliers. Elle ne reprend que les axes principaux, les autres ne sont absolument pas entretenus et il vaut mieux éviter se retrouver dans un cul de sac de l’effondrement d’un de ces tunnels. Je décline d’ailleurs toute responsabilité à son égard, je ne suis pas responsable de ce que vous en ferez n’est-ce pas ?

Il tendit le parchemin à Sahadeva puis se saisit, avec une précaution extrême, du tome proposé par Hermine dont il apprécia la tranche, la couverture puis les quelques premières pages. Un semblant de sourire se dessina sur ses traits gris puis disparut aussi vite quand il le referma et le posa sur le bureau. Se concentrant alors sur Vieltal, il lui dit d’un ton grave :

- Il y a certains écrits qui devraient être conservés cachés. Ou ne jamais voir le jour. Ou ne jamais être distribués. Les Abysses sont une chose, les aberrations en sont une autre parce qu’elles sont là, on élève les enfants aquafondais dans la crainte de les offrir à Xanathar dans les égouts ! Mais tu parles d’Aboleth … Les Aboleths sont les créatures les plus puissantes et les plus immondes que le multivers ait connu. Elles étaient là au commencement des temps, elles ont vu les dieux naitre et s’en souviennent, toutes, partageant les souvenirs de chacun de leurs ancêtres. Il n’existe aucun livre sur ces monstres qui ne soient pas noyés de la folie de ceux qui les ont écrit … et c’est ce qui attend ceux qui les lisent.

L’homme essayait de décourager son visiteur mais très vite, il secoua la tête, comprenant dans le visage du barde qu’il était trop tard et que son client avait déjà ouvert la porte sur l’innommable.

- J’ai ce livre, si tu insistes. Les illustrations en sont aussi effrayantes que le texte. Et un autre sur le Kraken si tu parlais de ces abysses-là.

L’échange fut conclus pour quatre pièces d’or en plus du livre d’Hermine. La carte était de bonne qualité, tracée à l’encre de seiche sur une sorte de cuir pour ne pas risquer s’endommager dans l’humidité des égouts. Le livre sur le Kraken disparut très vite dans le sac du Barde qui ne put s’empêcher de feuilleter l’autre … et le regretter aussitôt tant son texte était nourri de la folie de son auteur.

PARCHEMIN
Dans les profondeurs du monde souterrain, sous les mers et les Etoiles, les Souverains attendent leur heure. Ils fomentent en secret et rêvent et leurs rêves prennent corps emportant la raison des rêveurs de l’Obélisque volante. Des Royaumes Lointains ils susurrent et suggèrent et rien d’autre n’existe que la lueur de leurs yeux rouges. Ils dévorent le temps et le vide, ils cherchent la clé pour nous plonger tous dans leur réalité et ouvrir nos yeux clos sur leur domination inéluctable, totale, absolue. Ils vont le libérer, ce n’est qu’une question de temps et d’où ils viennent le temps ne veut rien dire […]

[…]Au cœur d’une infinie tempête, des Etoiles Tombées, Il s’élèvera et autour de lui le vrai langage prendront forme les millions de glyphes de son pouvoir. La mélodie envahit tout. […]

[…] L’œil de Xxiphu scrute dans l’ombre et rit tant de moi que sa mâchoire en tombe et me dévore de ses milliers de dents d’éclats de cristal d’étincelante noirceur, le Plus Ancien s’élève et sa vue fait s’effondrer nos chaires, racle nos os et arrache des lambeaux de conscience dans une douleur qui dépasse tant la raison que même la conscience oublie de nous en protéger. Et je ne meure pas. Et c’est pire encore.

écrit par: Sahadeva Mercredi 03 Juillet 2019 à 12h52
Sahadeva s'était incliné et avait remercié Jannaxil, tout en prenant possession de la carte des égouts. Il y avait jeté un rapide coup d’œil et opéré deux constats : d'une part, la carte était de bonne qualité et constituerait une aide appréciable ; d'autre part, ces égouts semblaient constituer un véritable dédale et, même avec un bon plan, il n'était pas sûr qu'ils parviendraient à retrouver les rats-garous.

Le Maquar rangea prudemment la carte dans son sac, tandis que le maître des lieux discutait avec Vieltal et Hermine, visiblement très intéressés par ses ouvrages, notamment ceux qui portaient sur les aboleths et autres aberrations. Sahadeva pouvait comprendre leur intérêt, au vu de l'aventure dans laquelle ils s'étaient tous trois embarqués, mais ne le partageait : il leur laissait bien volontiers les connaissances et les choses de l'esprit, préférant rester concentré sur sa science du combat et sur leur objectif à plus court terme.


¤ Reste fidèle à toi-même et ne perds pas ton objectif de vue... ¤ pensa-t-il en se remémorant l'enseignement de ses maîtres en Estagund.

Le Maquar sortit de sa bourse la somme destinée à sceller la transaction. Il se tint prêt pour la suite, bien décidé à se rendre au collecteur situé à proximité du Cabaret des 3 Perles. Si les garous étaient passés par là, ils avaient probablement laissé des traces de leur passage et Sahadeva était bien décidé à suivre leur piste...

écrit par: Atlas Vendredi 05 Juillet 2019 à 14h52
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En étudiant la carte d’un peu plus près, les aventuriers comprirent rapidement que la troupe d’Opale s’était infiltrée par l’un des conduits les plus larges des égouts, soit à la nage, soit en barque, profitant du port pour tromper la vigilance des Tritons, Sirènes et Elfes des Mers –ou avec leur accord, allez savoir.

A deux pas de la rue de l’Escargot, dans l’étroite allée des Perles, juste au Nord de l’établissement des Trois Perles –fermé jusqu’à la tombée du jour- ils n’eurent aucune difficulté à trouver le puit recouvert d’une plaque de fer menant aux égouts. Le quartier des Docks était toujours aussi actif mais l’attention se focalisait sur le port en lui-même et les préparatifs, visibles partout, apportait un semblant de chaleur. Sahadeva et Aimeric ouvrir l’accès sans difficulté. Les Egoutiers devaient l’utiliser souvent pour que la plaque n’adhère pas à son contour et c’était d’une logique appréciable. A l’écart des grands axes de la ville, il pouvait être utilisé sans gêner les citadins, marchands et autres visiteurs. La grande voie souterraine ne suivait pas le tracé de celles de la surface.

A la surprise générale, le second barde de leur équipe leur annonça qu’il ne les suivrait pas dans les entrailles de la ville.

Aimeric Huecòr
- J’y pense depuis la rencontre avec le Grand Prêtre … et sa menace du Saumur. Les dangers auxquels nous nous exposons tous sont tels qu’il est exclu de prendre le risque de disparaitre tous sans laisser de trace et avec nous, ces informations cruciales pour la ville dans son ensemble. Si vous n’en ressortez avant demain soir, je prendrai contact avec la Nouvel Olamn, je demanderai l’assistance de l’Ordre Solaire, du Chevalier Chuchoteur et même des Seigneurs Masqués s’il le faut.

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Son choix était fait, par peur ou par juste conscience, il n’y reviendrait pas, et les Compagnons n’étaient plus que trois.
Par une échelle en barreaux de métal, ils s’enfonçaient dans l’odeur âcre et la noirceur des égouts. Quand ils y apportèrent un peu de lumière, ils découvrirent la jonction entre une voie secondaire, vers le Nord-Ouest, et la voie principale allant des Docks au centre de la Cité. Des planches d’un pied de large traversaient la voie principale de-ci de-là pour permettre de traverser la rivière souterraine.

Ces conduits principaux étaient aussi larges que des routes, six mètres de large et un de plus de chaque côté de rebord. Dans ceux-ci se jetaient des conduits secondaires, à peine moins large mais ne disposant d’un rebord que d’un côté –généralement celui le plus au Sud et à l’Est. Tout du long, des tuyaux déversaient leurs eaux grises malodorantes de la ville tandis que d’autres tunnels, plus étroits et sans rebord, naissaient au petit bonheur la chance. Sans la carte pour leur donner une vision globale de la situation, ils n’auraient eu aucune chance de pouvoir s’y repérer.

Il y avait des bruits de rats, des bruissements étouffés, des flaques visqueuses, des conduits murés.


hrp.gif Rencontres aléatoires (traversée prudente) :
10% pour le conduit principal : 20-pas de rencontre
8% pour le conduit secondaire : 89-pas de rencontre
rp.gif

Biscotte s’affairait, refusant de courir sur le sol glissant et couvert de débris. Elle tendait la tête dans un sens ou l’autre, essayant de trouver la piste pour sa maîtresse avec toute la difficulté de sentir autre chose dans cette puanteur. Après quelques secondes à tourner tout autour d’Hermine, elle couina de désapprobation en indiquant le Nord-Est de son museau dressé, remontant le courant des déchets. Trois cents mètres plus loin, si leur carte était correcte, ils arriveraient à une salle plus grande de jonction entre deux canaux sans ouverture vers la surface. Mais avant ça, à mi-chemin, ils pouvaient deviner un nouveau croisement avec un conduit secondaire. Et aucune planche placée pour le traverser.

écrit par: Hermine Samedi 06 Juillet 2019 à 17h16
Voilà pourquoi la guerrière n'avait qu'une confiance limitée en les cartes : non seulement il était trop facile de faire disparaître un passage secret, un repaire ou d'y mettre en évidence le lieu d'un guet-apens ; mais en plus, elles omettaient souvent les informations les plus évidentes, comme le fait que

¤ Ces égouts sont aussi larges que des avenues ... On aurait mieux fait de descendre avec un canoë ! ¤

Comme elle en avait l'habitude lorsqu'elle rencontrait un obstacle nécessitant réflexion, Hermine arbora une moue songeuse.
Il ne servait à rien de déjà s'énerver, ou de faire des reproches au destin. Leur groupe n'était pas constitué d'explorateurs de donjon aguerris, et ils étaient certainement descendus en ces lieux un peu les mains dans les poches. Elle-même la première : elle avait de quoi pallier à quelques blessures ou empoisonnement, mais si l'un d'eux tombait blessé dans cette fange, il risquait fort de tomber malade. Tout juste avait-elle pensé à s'assurer auprès de l'employée du
Danseur de Jade qui s'était occupé de sa chambre que la porte arrière de l'auberge leur resterait ouverte ... malgré un état de propreté qu'elle présumait plus que douteux à leur retour.
Elle avait aussi pensé à les équiper d'armes en argent, certes. Mais la confrontation n'était pas leur plan A : ils étaient là pour aider Opale et ses rats-garous, pas pour les occire.

Sans trop y croire, la guerrière s'accroupit sur un rebord et se servit de son bâton de marche pour éprouver la profondeur de l'eau malodorante. Peut-être pourrait-elle s'en servir comme d'une perche pour sauter ? À plus de quatre ou cinq paumes de profondeur, cela allait commencer à être compliqué ...
Ce faisant, Hermine avisa Biscotte qui semblait avoir décelé un début de piste. En réponse à son regard désapprobateur, elle roula des yeux, écartant les bras en signe d'impuissance :


¤ Ouais, ça pue ... Qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ? ¤

D'un air goguenard, elle considéra son familier avec gratitude. Avec le départ d'Aimeric Huecòr, dont Hermine partageait tout à fait l'analyse -quoiqu'elle même espérait bien revoir encore la lumière du jour-, ils n'était plus que quatre. Biscotte était en effet le quatrième membre du groupe, même si on avait tendance à l'oublier, ce qui était indispensable à son rôle. L'animal avait néanmoins son petit caractère, et la Nordique n'ignorait pas qu'elle n'appréciait pas vraiment cette expédition sous terre. Heureusement que, comme sa « maîtresse », Biscotte savait prendre sur elle pour essayer de se rendre utile ... pour un temps, du moins.
Avec un sourire affectueux, la jeune femme tapota du poing la protection d'épaule de son armure, attirant le rongeur sur elle. Il y avait dans ce pays de gros rats, « sanguinaires ». Si Biscotte se retrouvait face à un tel spécimen, elle pourrait certes le vaincre, mais contre un groupe de tels bêtes ... Et puis, pour l'instant Hermine avait besoin de ses yeux.


- Les gaяs, murmura-t-elle tout en scannant l'obscurité à la lumière de sa torche, « Avant de s'enfonceя dans ce labyrinthe, je vous pяopose d'éclaiяeя le Sud Ouest. Le gяoupe d'Opale est constitué de maяins : ils auяont peut-êtяe voulu яesteя pяès de la Meя et s'épaяneя cette puanteuя ? » Continuant à scruter les ténèbres, elle marqua une courte pause. Elle même croyait peu à cette hypothèse. Cependant : « À défaut, on s'assuяeяa un itinéяaiяe de fuite. Et puis, en chemin, on mettяa peut-êtяe la main suя quelque chose qui nous peяmette de tяaveяseя cette яivièяe ... »

En effet, il était difficile de croire que, lorsqu'ils avaient quelque tâche à accomplir ici, les membres de la guilde des égoutiers emportent tout leur équipement encombrant avec eux. Soit ils évoluaient en barque, auquel cas un endroit logique où la stocker était à l'entrée, soit ils entreposaient le moyen de traverser (échelle de corde, pont de singe, planches, perches, ...) quelque part dans ces travées. À défaut, c'est qu'ils trouveraient probablement un pont ou autre moyen de traverser un peu plus loin ...

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Hermine utilise Perception ( +8 ) pour trouver de quoi traverser, et aussi au moins un rat.

écrit par: Sahadeva Mardi 09 Juillet 2019 à 12h54
La puanteur était infecte et l'obscurité aussi dérangeante qu'inquiétante. Sahadeva dut faire appel à tout son courage et à toute son abnégation pour s'enfoncer dans ces profondeurs nauséabondes. Le Maquar pouvait heureusement compter sur l'aide de Biscotte, qui semblait avoir flairé une piste, et d'Hermine, qui avait eu la bonne idée d'acheter des lanternes, pour éviter de se perdre dans ce dédale. Il s'était lui-même emparé de l'un luminaire, ce qui l'avait conduit à rengainer temporairement Nakula, afin de pouvoir porter au bras son nouvel écu.

Les lieux n'avaient rien d'engageant et Sahadeva s'efforçait de rester attentif à chaque pas, prêt à parer à toute menace. Confronté à ces multiples dangers, le Maquar se rejouit qu'Aimeric ait décidé de ne pas les accompagné. Si certains auraient pu accuser le barde de lâcheté, il avait, quant à lui, positivement accueilli la démarche de son compagnon : c'était un choix plein de sagesse qui permettrait de parer à toute éventualité.

Mais voilà qu'à présent un obstacle infranchissable se présentait sur leur route : dans un tel endroit, il suffisait en effet d'emporter quelques planches pour couper la route à d'éventuels poursuivants. Hermine suggéra de se diriger vers le sud-ouest et son idée séduisit Sahadeva qui l'approuva :


- Fort bien, dirigeons-nous vers le sud-ouest, dans ce cas. Si nous ne repérons pas de passage, nous pouvons toujours essayer de récupérer l'une ou l'autre planche que nous avons trouvée en chemin... tout en sachant que cela pourrait couper notre retraite...

Le guerrier laissa ces mots en suspens. Ils n'avaient pas encore croise âme qui vive mais il n'était pas à douter que des créatures, pas toujours bienveillantes, devaient avoir élu domicile dans les entrailles de la ville.

écrit par: Hermine Mardi 09 Juillet 2019 à 14h25
Pas âme qui vive ... Était-ce vraiment le cas ? Difficile de répondre.
Certes, alors qu'elles étaient aux aguets, Hermine et Biscotte, qui était perchée sur l'épaule de sa « maîtresse », ne voyaient pas d'homme ou de monstre. Cependant, affirmer que les lieux étaient dénués de vie était aller vite en besogne. Les animaux étaient-ils pourvus d'une âme ? La guerrière ne voyait guère d'intérêt à ce débat. Mais de vie, cet égoût en était bel et bien pourvu.

... Les rats.

S'accroupissant à nouveau, Hermine avisa l'un des rongeurs qu'elle voyait de temps en temps détaler en periphérie de leur champ de vision. Prenant soin qu'aucun faisceau de lumière ne soit braqué directement sur lui afin de ne pas l'effrayer, elle fit signe au ratidé ...

Hermine
- Squeek ! (frottement de mains) ... Couic ! Couic ! ...
[Rongeur] (Pardon de te déranger petit gars, mais je me demandais si tu pouvais me donner un renseignement ...)


--------------------
Métis humaine de taille légèrement supérieure à la moyenne, Hermine a la peau sombre et des yeux d'un vert profond.
Mais ... Qu'est-elle donc en train de fabriquer ?

Le rat, méfiant, s'approchait prudemment. Il se dressa sur ses pattes arrières :
Rat d'égout
- Kik kik kik ! (frémissement de moustaches, position dressée, reniflements insistants)
[Rongeur] (Un renseignement, grand truc ? Je t'arrête tout de suite : 'faut voir ce que j'y gagne ...
... Ça serait-y pas du fromage que je sens dans ton sac ?)


--------------------
Un simple rat d'égout.
Vous vous attendiez à quoi ?

Prise de court, l'humaine fronça les sourcils et avisa sa besace. Effectivement, celle-ci contenait le reste de ses rations de voyage : noisettes, gâteaux secs, lard, et fromage. Toutes ces choses avaient aiguisé l'intérêt de l'animal, dont on ne trompait pas l'odorat.
Sur son épaulière, Biscotte s'agita :

Biscotte
- Grr ! Frrrrt ! (griffement de pattes avant, mordillement du lobe de l'oreille d'un air désapprobateur)
[Rongeur] (Héé !! Pas touche ! Tu te rends pas compte l'enfer que c'est de chasser depuis que vous êtes dans cette ville ? Depuis hier soir, c'est ma réserve en cas de coup dur !)


--------------------
L’hermine (Mustela erminea) est un animal de la famille des mustélidés, son nom vernaculaire étant armenius mus.
Celle-ci est plus intelligente qu'elle n'en a l'air, et possède un caractère bien trempé !

Lorsque son familier lui mordit l'oreille, l'aventurière sursauta avec un petit « Aïe-euh ! ».
Prise entre deux feux, sa position était difficile. Comment satisfaire les deux animaux, qui se disputaient la nourriture ? Elle ne voulait pas décevoir son amie, mais il lui fallait obtenir des informations de son indic au faciès de rat.
Elle tenta de caresser la joue de Biscotte en signe d'apaisement, tout en ménageant le rat :

Hermine
- Crr, kik kik ! (remuement du nez et des oreilles, mouvement des doigts de la main, mordillement de la lèvre inférieure) ... Couic ! Frt frt ... Couic couiiic couiiiic ! Ik ik ! ...
[Rongeur] (Doucement, doucement !
Rat, je te propose cette nourriture tout de suite, et son équivalent sur autant de jours que j'ai de doigts à cette main, que je t'amènerai ici-même. Je respecterai ma parole si tu me guides vers un groupe d'humains grands comme moi, mais qui te ressemblent aussi, arrivés il y a quelques jours, et dont le chef est une femelle ?)

Hermine avanca devant elle un morceau de fromage, et relança d'un bout de lard en guise d'accompte.
Elle plongea ensuite tendrement son regard dans celui de son familier :


- (frottement de la joue sur la joue, sourire d'excuse)
[Rongeur] (Et toi, ce soir, je t'offre un festin. Pardon si je t'ai délaissée ces derniers temps ...)


--------------------
Métis humaine de taille légèrement supérieure à la moyenne, Hermine a la peau sombre et des yeux d'un vert profond.
Oui, on dirait bien qu'elle parle à un rat.


Pendant ce temps, Vieltal et Sahadeva étaient en droit de se demander ce que pouvait bien trafiquer leur amie, à pousser de petit couinements, accroupie par terre de la sorte ...

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Hermine utilise communication avec les animaux (durée: 1 min, 3 lancers maximum, Social +8, Dressage +6).

écrit par: Atlas Mercredi 07 Août 2019 à 14h12
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Le Sourire du Kraken, Chapitre IV : Faits comme des rats
13ème jour de Chess, 1373 - Dans les égouts d’Eauprofonde


Le canal au centre des voies primaires était profond, opaque, d’une puanteur telle qu’Hermine regretta aussitôt de l’avoir remué en plaçant un obstacle dans l’écoulement lent des fluides. Une bulle se forma, des bruits écœurants se mêlant aux gouttelettes, aux sceaux d’eau sale versés à la surface, aux couinement des rats et au brouhaha de la vie du dessus. Les températures étaient loin d’être clémentes mais l’absence de vent, la saturation d’humidité et les matières en décomposition leur donnait l’impression d’être en fin d’Uktar. Au beau milieu d’un marais fétide.

Les bâtons de lumières éclairaient bien, mieux que ce que des torches ou lanternes auraient pu leur apporter et sans ajouter d’odeur qui aurait pu leur faire remettre ce qu’ils avaient encore dans l’estomac. D’en porter plus d’une, le groupe se dispensait d’ombres fantasmagoriques, les véritables présences étaient déjà bien assez nombreuses.


Rat d'égout
- Kik kiik kik krr (position basse, mouvement rapide des pattes avant)
[Rongeur] (Oui, beaucoup. Ils sont venus de là et partis par là. Comme nous et grands comme toi. Rien à manger. Une femelle, oui. Par là.)


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Un simple rat d'égout.


Il ne leur fallut pas longtemps, pendant cet intermède avec le rongeur, pour trouver une, puis plusieurs planches, de longues perches aussi, pour assurer leur équilibre lors d’une traversée éventuelle puis cette confirmation aux propos de Sahadeva comme une évidence, vu leur fréquence, que la route vers le Nord avait été volontairement ralentie. Oui, ils pouvaient déplacer les lourdes planches pour déplacer leurs passerelles, et effectivement ils se couperaient autant de voies de repli.

Vieltal et Sahadeva n’eurent aucune idée que quelque chose venait de se passer et bien qu’elle soit en conversation avec le rat, Hermine n’aurait rien parié mais l’attitude de l’animal changea … subitement. Il se redressa trop vite pour que ce fut voulu ou naturel et tandis qu’il s’apprêtait à guider les aventuriers, bondit dans la destination qu’il leur avait indiqué comme celle prise par Opale et sa troupe, au Nord.

Moins d’une poignée de secondes plus tard, les couinements s’intensifièrent. Ce n’était plus un rat, mais dix, vingt ou peut-être cent ou plus qui remontaient leur « avenue ».

Le barde fut le seul à entendre ce qu’il craignait parce qu’il connaissait un objet capable de déplacer une nuée de rats, de nom à défaut d’avoir jamais pu s’en servir. Quelque part à une centaine de mètres, quelqu’un jouait une mélodie, certainement au travers d'une Flute des égouts...

écrit par: Hermine Mercredi 07 Août 2019 à 22h06
- Monsieuя Quenotte ! Яeviens ...

La jeune femme tenta d'appeler, mais termina en un murmure sans grande conviction, tant la fuite du rongeur avait été soudaine et rapide. Déçue, elle regretta un instant ce qui aurait pu être une amitié naissante. Mais l'instant d'après, le son du galop et des couinements de la marée qui se dirigeait vers eux la fit se redresser en sautant sur ses jambes, prête à l'action, son esprit tournant à plein régime.

Le fait que son « indic » rongeur ait détalé aussi soudainement vers ce qui semblait être le refuge de la dénommée Opale, et des siens, n'était pas naturel. Le comportement de ces autres rats qui se ruaient à leur rencontre ne l'était pas davantage. Était-il possible que ceux-ci ne veulent pas directement du mal aux aventuriers, qui pourraient s'en sortir s'ils ne leur faisaient pas obstacle ?
D'un autre coté, il était possible qu'une entité maligne ait joué sur la faim due au manque de nourriture, pour pousser les rats à dévorer vivants les trois aventuriers.
Que la personne ou la Bête qui manipulait ces rats leur veuille du mal ou pas, cela ne coûtait rien de se signaler à elle. Ainsi, calmement et clairement, tentant de se faire entendre par dessus le brouhaha ambiant et l'éventuel rugissement de la Bête qui hurlait peut-être déjà sa soif de sang aux oreilles de l'intéressée, Hermine poussa-t-elle ce simple cri :


- Opale !!

Elle n'avait guère le temps d'attendre de réponse. Tandis que Biscotte disparaissait dans son col, la guerrière exécuta rapidement mais consciencieusement une série de signes de la main en chuchotant les noms de ce que Sahadeva appelerait des mudrā pour canaliser son énergie. Ce faisant, elle se dirigea d'un pas vif vers le Maquar et le Scalde. Même si son sens tactique lui suggérait que contre autant d'adversaires il valait mieux se disperser afin de ne pas être tous submergés en même temps, Loup n'abandonnait pas ses compagnons.
Avec la force nouvelle qui coulait en elle, elle songea un instant à les aider à porter les planches qu'ils avaient trouvé, afin de fuir ensemble vers le Nord. Mais elle se ravisa : même si, en tant normal, les humains pouvaient courir plus vite que des rats, ils étaient encombrés par leur charge, et leur pas était rendu mal assuré par le parapet glissant d'immondices sur lequel ils évoluaient. Courir là dessus risquait de les faire tomber dans le bouillon de miasmes infectieux qui s'écoulait ici. Mauvaise idée.
Une alternative se fit jour dans son esprit.


¤ Quand ton compagnon et toi êtes poursuivis par un ours, tu n'as pas besoin de courir plus vite que l'ours. Il te suffit de courir plus vite que ton compagnon ... ¤

Cela faisait maintenant quelques temps qu'ils voyageaient ensemble. Hermine n'ignorait pas qu'elle pouvait courir plus vite, et peut-être plus longtemps, que les deux hommes. Oui ... cela pouvait marcher. Sans leur demander leur avis ni leur laisser le temps de réagir, elle s'élança aussi vite qu'elle pouvait le risquer.

Elle s'éloigna de quelques rapides foulées avant de s'arrêter en une glissade visqueuse au devant de la centaine de rats. Immédiatement, elle se mit à battre l'air devant elle de sa torche, faisant des moulinets au plus près des murs et du sol, pour tenter d'effrayer la masse de rongeurs et les forcer à faire un détour.
S'ils étaient hostiles, elle espérait ainsi les retarder, et ainsi donner à Vieltal et Sahadeva le temps d'avancer vers le Nord. Mais si, comme elle pouvait le déduire du comportement de « Monsieur Quenotte », les rongeurs ne changeaient pas d'attitude et l'ignoraient, cela leur confirmerait que les animaux n'en avaient pas après eux ...



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Hermine lance force du taureau (NLS6, risque d'échec: 10%)
Hermine se déplace (VD 12m, Agilité +9, Athlétisme +5)

écrit par: Sahadeva Jeudi 15 Août 2019 à 15h12
Sahadeva avait haussé ses sourcils en entendant Hermine pousser d'étranges couinements. Plus étonnant encore, un rat semblait lui répondre. Le Maquar avait souri, amusé.

¤ Voilà qui confirme qu'elle n'est pas folle! Et qu'elle a encore bien des talents cachés! ¤

Mais son amusement fut de courte durée car bientôt le couinement sympathique de l'interlocuteur d'Hermine fut couvert par le bruit d'une dizaine ou d'une centaine d'autres cris de rongeurs qui s'approchaient, visiblement à toute vitesse.

Le guerrier d'Estagund était perplexe. Il n'avait jamais eu à affronter de tels adversaires, si petits et si nombreux, et ne savait quelle stratégie adopter. Plus surprenant encore, il pensait que les rats étaient plutôt de nature craintive et il ne les redoutait pas particulièrement. Il se serait plutôt attendu à affronter des fugitifs se terrant dans les entrailles de la ville ou peut-être des vers charognards.


¤ Se pourrait-il qu'ils fuient quelque chose? ¤

Hermine s'était mise à courir et à crier. Visiblement, elle cherchait à effrayer la horde ou à la détourner. Il la contempla, admiratif.

¤ Quel courage et quelle audace! ¤

Sahadeva décida de respecter son plan et de ne pas se jeter à sa poursuite. Il serra fortement son bouclier et fit face à la horde, une lanterne dans son autre main. Si le plan d'Hermine fonctionnait, ils poursuivraient leur route ensemble. Si les choses tournaient mal, il tenterait de lui venir en aide de son mieux, repoussant tant bien que mal les rats à l'aide de son écu et de sa lanterne.

écrit par: Atlas Lundi 19 Août 2019 à 12h52
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Dans le dédale sans fin des profondeurs, il courrait. Depuis longtemps la crainte de glisser et de tomber dans un chenal avait disparu, même les rats enviaient sa célérité et son équilibre. D’avenue en fissure, de passage à poutre de bois, il remontait lentement vers le Nord. L’égoutier guidait sa suite, la flute au bord des lèvres, les notes résonnant dans des couloirs qui depuis longtemps n’avaient plus vu la moindre lumière. Trésors, cadavres, secrets oubliés et créatures en colères vibraient, chacun à leur manière.

Vieltal l’imaginait difforme d’avoir trop longtemps couru la tête basse, la peau blafarde couverte de verrues, de croutes et de vermine. Un monstre d’enfant qui craint qu’il ne l’emporte dans son domaine de crasse et de désespoir. Dans le noir et la folie.
S’il l’avait vu, ce Hin au visage d’enfant, souriant, espiègle même, il n’aurait jamais cru qu’il tenait devant lui le joueur de flute, leur involontaire bourreau.

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Hermine connaissait la meute, son fonctionnement, son unité, son corps. Mais pas l’essaim ni la nuée… Les rats n’étaient plus. Les individus avaient totalement disparu au profit de quelque chose de plus grand, plus fort, plus implacable, ils étaient une masse, vivante, ondulante, plongé en leur cœur c’était comme bondir au milieu de centaines de griffes et de crocs mus par la réalité et la volonté de l’ensemble : avancer.
Aucun n’était belliqueux et l’instinct primal de la crainte du feu lui donna l’espoir d’avoir réussi, mais celui-ci fut de courte durée car aussitôt son bras levé, la vague de rongeurs était sur elle, la prenant pour un obstacle à franchir. Et après elle, Sahadeva et Vieltal n’étaient rien de plus.

A chaque mouvement de la torche, les rats hurlaient leur douleur, brulés, agonisant presque immédiatement, écrasés par leurs semblables à l’instant ou la mort leur rendait leur identité et leurs cris emplirent tout l’espace. Les rongeurs furent presque aussitôt sur le Maquar qui a son tour expérimenta la rencontre de cette entité multiple. Il comprit trop tard que face à un tel ennemi la meilleure position défensive ne servait à rien, c’était comme se protéger d’une rivière en tenant un bouclier devant soi. Les rats le blessèrent à son tour, évitant la torche tendue, sans tenter de le renverser mais se frayant un passage -à travers lui. Il frappa à son tour, découvrant toute la difficulté de frapper un tel ennemi …


PARCHEMIN
Attaque d’opportunité d’Hermine : 1d3 feu (automatique) = 2
Attaque de la nuée sur Hermine : 1d6 (automatique) = 6
Jet de Vigueur d’Hermine : réussite
Attaque d’Hermine : 1d3 feu (automatique) = 1
Attaque de la nuée sur Hermine : 1d6 (automatique) = 2
Jet de Vigueur d’Hermine : réussite
Attaque de la nuée sur Sahadeva : 1d6 (automatique) = 6
Jet de Vigueur de Sahadeva : réussite
Attaque de Sahadeva : réussite
Dégâts : 4


… puis, au moment où ils arrivaient au contact du barde qui, sans s’en rendre compte, s’était approché de la source de la musique, il y eut un flottement. Un instant en expansion qui voit une seconde s’étendre sur bien plus.
Le barde chantait dans sa langue du Nord et à l’entendre, les rats semblaient déboussolés et soudain se rendre compte que leur quête d’avancer ensemble avait beaucoup moins d’intérêt que de chercher de la nourriture. Comme ils s’étaient rassemblés, ils s’égayèrent en tous sens et, aux cris, succéda un silence presqu'aussi oppressant.

Quand ils eurent repris leur souffle, Hermine et Sahadeva se rendirent compte de la gravité de leurs innombrables blessures, il tiendrait du miracle qu'aucune ne s'infecte. Au loin, il leur semblait entendre une mélodie.

écrit par: Hermine Mercredi 21 Août 2019 à 12h55
Durant quelques secondes, Hermine ressentit encore la sensation éminemment désagréable de centaines de pattes qui courraient sur elle, sur ses bras, sur ses jambes. Lorsque la nuée de rongeurs se dispersa, elle considéra Vieltal avec un regain de curiosité. Il était rare que le scalde fasse démonstration de sa magie, mais le talent avec lequel il avait rendu aux rats leur comportement naturel forçait le respect de la Nordique. L'Art de son ami était décidément d'une grande beauté, et d'une grande pureté ...

À ses pieds, gisaient plusieurs cadavres des animaux qui avaient eu le malheur de se trouver sous le feu, la botte ou la lame. La guerrière, qui n'avait aucun dégoût pour ces bètes, eut un petit pincement au cœur. Mais, elle n'y pouvait rien. La question était
qui avait ainsi manipulé ces rats ? Elle n'avait pas entendu l'étrange musique ; aussi, conclut-elle qu'il s'agissait certainement d'un magicien. Ou peut-être cette agitation soudaine était-elle la preuve qu'Opale et ses marins s'abandonnaient peu à peu à la nature de la Bête qui les menaçait ? Peut-être avaient-ils même déjà sombré ... L'idée la fit frémir.

Plutôt que de s'élancer tête baissée vers le Nord, Hermine produit une outre en peau de son havresac. Elle n'avait guère de temps pour se soigner pleinement, mais nettoyer ses plaies à l'eau pure était déjà un bon moyen de ralentir une infection. Tandis qu'elle faisait goutter l'eau de son outre sur son mollet et son cou, elle remarqua qu'aucun animal n'avait pu s'introduire sous son armure, et que celle-ci ne portait absolument aucune égratignure de l'incident. Elle ne put retenir une moue et un hochement de tête approbateurs envers son propre travail. Certes, des rats n'étaient en rien comparables à un aboleth, mais c'était un signe encourageant.

Avant de continuer vers le Nord et l'endroit où se ruaient les rongeurs, elle tendit à Sahadeva son outre encore aux trois quarts pleine. D'après ce qu'elle avait compris, dans la culture Durpari, hommes et femmes ne se mélangeaient pas, et le Maquar semblait en nourrir une vague gêne envers l'humaine pour tout ce qui avait trait à l'intime. Pour respecter son tabou, sans mot dire, elle se contenta donc de lui addresser un regard appuyé, fronçant les sourcils, gourde tendue vers lui, lui signifiant clairement qu'elle l'invitait à lui aussi laver ses plaies pour son propre bien, avant de détourner le regard et faire quelque pas vers Vieltal, à qui elle adressa un sourire vaguement interrogateur, mais clairement reconnaissant ...


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Hermine perd 4pv.
(si faisable en 2 min) Premiers secours +8 pour éviter d'attraper une saleté.

écrit par: Sahadeva Mercredi 21 Août 2019 à 15h00
Sahadeva n'avait pu que constater l'inefficacité de la défense qu'il avait tenté de mettre en place : Hermine n'ayant pu contenir le flot de rats, son bouclier et sa lanterne n'avaient pas permis non plus de l'endiguer. Le Maquar, d'habitude si calme, n'avait pu réprimer des cris de colère, de douleur et de frustration tandis que les rongeurs le submergeaient tout en le griffant et en le mordant. Il s'était défendu comme le pouvait et certains de ses adversaires avaient péri sous ses coups, ce dont il s'en voulait.

¤ Par tous les dieux, j'ai encore failli aux préceptes de l'Adama... Il faudra me purifier lorsque je rentrerai au pays... ¤

Le guerrier observait les cadavres d'un regard triste, avant de se tourner vers Vieltal qui avait miraculeusement réussi à obliger les rongeurs à se disperser.

- Incroyable! Comment ta voix a-t-elle suffi à les calmer? As-tu deviné ce qu'ils fuyaient?

C'était alors qu'Hermine était arrivée en lui tendant son outre. Toujours pragmatique, la jeune femme avait nettoyé ses plaies à l'eau, le risque d'infection étant réel. Sahadeva apprécia son geste et le fait qu'elle respecte sa pudeur. Se saisissant de l'outre, il prit le temps d'ôter son armure et d'appliquer de l'eau pure sur les nombreuses plaies qui parsemaient son corps.

Le guerrier sortit ensuite de son sac les onguents de soin qu'il venait de s'acheter. Il en appliqua deux sur ses plaies les plus importantes puis, s'étant partiellement rhabillé, il se tourna vers Hermine :


- Je ne sais pas si cela pourra nous éviter les maladies que véhiculent ces rongeurs mais ça aidera au moins les plaies à cicatriser... En veux-tu?

Il lui restait deux onguents et il était prêt à les offrir de bon cœur à sa compagne de route. Si elle déclinait son offre et que cela s'avérait nécessaire, il en ferait usage pour lui-même.

Sahadeva nettoie ses plaies et utilise 2 à 4 onguents de soins (achetés ici)

écrit par: Hermine Mercredi 21 Août 2019 à 20h42
Tout comme le Maquar, Hermine aurait elle aussi pu céder sous l'assaut de la nuée. Mais, juste avant de s'élancer inutilement pour protéger ses compagnons, elle s'était souvenue du dernier combat qu'ils avaient mené, contre une horreur tentaculaire millénaire. Comparé à cela, ces rats étaient tous petits, et de plus n'en avaient pas après elle. Pourquoi en avoir peur ? Dans la plupart des combats, le premier ennemi à vaincre, c'était soi-même. Peur. Doute. Hâte. Aveuglement. Depuis quelques jours, la guerrière voyait le combattant d'Estagund progresser à chaque combat. Elle espérait qu'il se rendrait compte de cette grande vérité bientôt. Elle-même avait renoncé à lui donner ce genre de leçons : l'entraînement était pour l'instant terminé. Certaines vérités devaient être atteintes par soi-même. La transmission orale avait ses limites ; jusqu'à la prochaine révélation, le corps devait apprendre seul.
La Nordique avait cependant foi en son homologue du Sud. Au niveau de la technique de combat pure, elle avait déjà de moins en moins de choses à lui apprendre, et s'en rendait compte. Or, depuis leur rencontre, elle-même l'étudiait à son insu en retour. Après tout, cela ne faisait que quelques jours qu'elle le connaissait. Qui sait quelles seraient leurs relations le lendemain, ou l'année d'après ? Louve enseigne, Louve nourrit. Mais lorsque le Louveteau s'émancipe, Elle peut être contrainte de défendre son territoire ...


- Pas encoяe, Sahadeva, fit-elle, tendant la paume de la main en signe de refus poli de l'onguent de soin qu'il lui tendait. Hermine eut pour le Durpari un aimable sourire aux lèvres, qui comme souvent avec la jeune femme, dissimulait autant qu'il en disait : « Le temps n'est pas encoяe venu pouя moi de penseя à moi. »

... Et cela était vrai. Les blessures de l'aventurière n'étaient pas si graves. Pas assez sévères en tout cas pour cesser d'avoir confiance en ses propres capacités de récupération. Elle se soignerait, ainsi que ses amis si besoin, une fois de retour à la surface ; elle n'avait aucune envie de moisir ici, de toute manière. Ça n'était pas parce qu'elle en avait encore sous la pédale qu'elle voulait camper dans cet égout.
Mais puisqu'elle n'avait pas répondu à son appel, Opale ne semblait malheureusement pas dans les environs. Il leur fallait donc continuer dans la direction indiquée par Monsieur Quenotte. Aussi, après avoir récupéré son outre en peau et écouté attentivement si ses amis avaient encore quelque chose à dire, elle se remit en marche. Aux aguets, elle en profitait pour essayer de retrouver son précieux « indic' » : grâce au talent de Vieltal, lui aussi devait avoir recouvré ses esprits.

écrit par: Atlas Vendredi 23 Août 2019 à 12h05
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Concentré sur son œuvre, le musicien tira une dernière longue note de sa flute, un ré, tandis qu’il leur intimait d’arrêter et de reprendre leur vie, les remerciant d’avoir participé à leur manière à l’accomplissement de sa tâche.

Sur la totalité du chemin parcouru par la nuée, les déchets quels qu’ils furent avaient totalement disparu. Emportés, dévorés, écartés en dehors des voies de circulation, ils laissaient place à des allées moins dangereuses pour ses collègues égoutiers qui le suivraient bientôt pour toutes les réparations nécessaires à une telle structure. La morale du Hin qui avait appris à aimer ces animaux ne prenait pas ombrage à cette utilisation forcée : ce faisant il ne se limitait pas à nettoyer –à sa place- les égouts, il redistribuait les cartes, offrait des opportunités de nouveaux nids, écartait les malades ou plus fragiles qui ne survivaient pas au reste de la nuée. Il favorisait et renforçait ses amis.

Quand les cris des rats s’estompèrent en se diffusant dans les couloirs annexes, il se souvint seulement avoir entendu un cri étouffé –sans doute de quelqu’un dans un tunnel parallèle- tandis qu’il jouait. « Opale ». Faisait-elle partie de ce groupe qui lui avait semblé perdu mais dont il avait préféré rester à l’écart ? Nul n’est jamais trop prudent avec les lycanthropes, et même s’ils étaient rares dans ce coin du territoire de Xanathar, il savait que l’appel de la Bête était parfois si puissant qu’ils en perdaient tout repère –et la connaissance des quartiers à éviter. Il y avait quelque chose de spécial dans ce groupe, une bestialité mieux contrôlée, une forme hybride maitrisée et une cohésion rare pour des Rats-Garous. Assez pour titiller sa curiosité.


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Les aventuriers pensaient leurs plaies avec soin et à raison. La maladie des égouts prenait son temps, et avec ce temps, la difficulté d’en associer la cause. Bien sûr l’infection resterait visible mais comment imaginer qu’elle puisse être la source d’un tel affaiblissement et même d’une perte d’adresse et d’équilibre ? Les égouts constituaient un environnement hostile. Toujours et pour chacun, les trois humains le découvraient bien malgré eux.

Même s’il avait eu la clarté d’esprit d’utiliser ses talents pour les sortir d’une situation critique, Vieltal semblait ailleurs comme s’il réagissait à d’autre stimuli que ses compagnons. Comme eux, il aurait dû être gorgé d’adrénaline face à la nuée de rats mais il n’en était rien, il avait trouvé un échappatoire et plutôt que de chercher à se protéger ou à se défendre, il chantait. Les mots de l’Aboleth lui semblaient résonner dans le dédale, comme s’il sentait l’accomplissement proche d’une prophétie et qu’il s’y préparait, déjà un pas dans le futur et étranger de la situation présente.
¤ Je pense que tu me plais petit homme. Quand tu seras de retour à Eauprofonde, fais le nécessaire pour rejoindre les Celliers et Plombiers. Quand les événements commenceront à prendre place, attends que le Temple ne s’effondre, tu comprendras. ¤
Il entendait les mots dans son esprit aussi clairement qu’à leur rencontre dans le marais.

Après s’être rhabillés, ils se rendirent compte que le passage de la nuée n’avait pas fait que les blesser. Les égouts étaient à présent … propres … la moindre trace, la moindre odeur, avaient été proprement effacés par des centaines d’autres. Ils auraient pu poursuivre jusqu’à la bouche d’égout du Sud-Ouest, y trouver une barque et, à cet endroit, les traces du passage de la troupe d’Opale qu’ils n’auraient pas été plus avancés : il était totalement impossible, même pour Biscotte, de retrouver leur trace. A défaut, il ne leur restait qu’une direction qui correspondait assez bien avec l’impression de Vieltal de l’origine de la musique.

Ils avançaient précautionneusement, guettant le moindre son dans un environnement qui était tout sauf silencieux, priant chacun leur dieu qu’aucune autre rencontre ne les ralentissent et essayant de garder les repères de leur carte.

PARCHEMIN
Jet de furtivité VS Jets de perception

Leurs réflexions sur la présence –ou plutôt l’absence- de poutres pour les aider à traverser, leur donnait finalement une indication aussi claire que si le trajet était fléché mais les ralentissaient terriblement. A un moment, Sahadeva eut le sentiment d’un mouvement, juste en dehors de son champ de vision conscient mais dû se résoudre à un jeu d’ombres mettant ses sens à rudes épreuves…

Finalement, au bout d’un trajet qui leur sembla durer des heures, ils atteignirent un couloir sans canal, permettant sans doute d’en rejoindre un autre, et au milieu de celui-ci, une ouverture vers un espace moins obscur qu’il aurait dû l’être si aucune ouverture vers l’extérieur n’était présente.



écrit par: Hermine Samedi 24 Août 2019 à 21h22
Faisant légèrement la moue comme à son habitude, Hermine progressait dans les égouts avec ses deux amis. Elle était une femme d'extérieur, et ce dédale mettait sa patience à l'épreuve. Elle se répétait de rester détendue, qu'Opale et les siens n'était certainement pas loin, que cette errance valait mieux que de croiser un otyugh au détour d'un couloir, que Lunargent et sa dirigeante étaient certainement très belles à cette époque de l'année, qu'elle devait rester aussi calme que cet mer d'huile qui l'avait un jour entourée au large de la péninsule de Chult ...

Se raidissant, elle raffermit sa prise sur son bâton de marche. Elle tenait sa torche dans une main, et lui dans l'autre, s'en servant pour tester le sol devant elle, tout en se suivant leur progression sur la carte des égouts qu'ils avaient acheté. Elle se souvenait que le Chevalier Chuchoteur avait sous-entendu que ces égouts étaient un véritable panier de crabes, et ses habitants pouvaient avoir piégé leur territoire. Et la voilà qui laissait son esprit divaguer au lieu de rester attentive. Même Sahadeva avait cru avoir vu quelque chose. Elle devait rester en éveil.


- Les gaяs, murmura-t'elle pour se redonner une contenance. « J'espèяe qu'on tяouveяa яapidement Opale -et que peяsonne ne l'auяa ... "tяouvée" avant nous. Ses amis et elle seяont bien mieux à Lunaяgent qu'au fond de ce cloaque. Question nouяяituяe, confoяt et ... meяde, question odeuя aussi ! »

Ralentissant le pas, elle se demanda ou avait bien pu passer "Monsieur Quenotte". Bien qu'elle ait suivi de son mieux les indications qu'il lui avait donné, elle avait malheureusement échoué à le retrouver. Son offre de nourriture n'avait pas du l'intéresser : les rats ne souffraient apparemment d'aucune disette dans ces égouts pleins à ras bord. Mais si elle avait bien compris, les ex-marins, eux, n'avaient pas cette chance. Or, la faim rendait la Bête plus forte, plus séduisante ... et parvenait à rendre envisageables certaines extrémités auparavant impensables.

- Paя chez moi, ils poяtent de nombяeux noms ... , continua-t'elle tout en regardant un peu partout, se demandant vaguement si elle ne devait pas demander son chemin à un second rongeur, « La plupaяt se changent en loups. Dans ma famille, même ... Mais en яats, je ne connais pas. Vous les avez cяoisés il y a combien de temps, déjà ? »

L'aventurière ne les citait pas directement, mais Sahadeva et Vieltal n'ignorait pas de qui elle voulait parler : les garous. Les métamorphes. Les changeurs de peau. Elle-même semblait en savoir beaucoup à leur sujet -et, élément nouveau dont elle n'avait jamais parlé, mais qu'elle avait laissé échapper sans le vouloir, elle les connaissait peut-être même de première main. Dans ce cas, quels rapports avait-elle bien pu avoir avec de tels créatures ? Hostiles, ou amicaux ? En tant que chasseur, ou bien que proie ? Quelle serait la réaction de la Nordique en rencontrant l'ancien équipage de la Conque d'Opale ? Et était-ce bien le moment de parler de cela ?
La guerrière, elle, avait choisi de discuter. Le volume de sa voix était faible, mais pas tant que cela. L'air de rien, armes au fourreau mais aux aguets, elle se dirigeait vers cet endroit à l'écart du flot d'immondices, plus lumineux et moins humide que le reste des couloirs. En effet, si elle avait été sans domicile fixe en ces lieux, elle aurait probablement choisi de s'établir à l'endroit le plus tranquille, le plus clair et le moins puant.
Or, si Opale et ses marins se terraient effectivement par ici, elle voulait éviter de les prendre par surprise et que, acculés sans possibilité de retraite, l'instinct bestial prenne le dessus ...


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À quel endroit de notre carte sommes-nous ?
Si nous nous sommes trop écartés, Hermine use une seconde fois de communication avec les animaux pour tenter de connaître les dangers du coin et nous remettre dans la bonne direction.

écrit par: Sahadeva Mercredi 28 Août 2019 à 15h23
Tout en progressant dans les égouts, Sahadeva se montrait particulièrement taciturne. Leur altercation avec les rats l'avait ébranlé : premièrement, il n'avait pas été capable de se défendre convenablement ; deuxièmement, ses plaies risquaient de s'infecter malgré les efforts entrepris pour les nettoyer et les faire cicatriser ; troisièmement, Vieltal n'avait pas répondu à ses questions et semblait tout simplement "ailleurs".

Cette expédition dans les entrailles de la ville ne lui disait rien de bon mais il poursuivait, conscient des devoirs que lui imposaient son rôle et son destin de Maquar. Malgré son trouble, il s'efforçait de rester vigilant, prêt à réagir à toute éventualité. L'espace d'un instant, il crut percevoir un mouvement dans les ombres.


¤ Jeu d'ombres... ou observateur indiscret? ¤

Sahadeva ne dit rien à ses compagnons au sujet de cette présence qu'il avait cru, l'espace d'un instant, déceler à proximité. Il n'était pas assez sûr de son fait : si ce n'était rien, autant ne pas faire sombrer Hermine et Vieltal dans la paranoïa ; si quelqu'un était là, toute allusion à lui pourrait le faire fuir, ce qui n'était pas forcément souhaitable. Il redoubla de vigilance et, tout en cheminant, il maniait sa lanterne afin d'éclairer au mieux les zones suspectes.

Laconique, il répondit à Hermine :


- Cela fait quelques jours à présent... Juste avant d'arriver au Fort et de te rencontrer... J'ai laissé faire cet idiot de Turumbar et je m'en veux encore. J'aurai dû m'opposer beaucoup plus tôt à ses folies...

écrit par: Hermine Vendredi 30 Août 2019 à 20h19
La sympathie de la jeune femme pour le Maquar grandissait. Ce qui n'était peut-être que l'envie d'un monde ordonné et hierarchisait, elle l'interprétait comme une envie de faire le bien autour de lui. Après tout, tous deux semblaient avoir à cœur de corriger les « mauvaises » actions qu'ils rencontraient ; alors, pourquoi tergiverser sur le fait que leurs motivations soient exactement identiques ? Les résultats qu'ils recherchaient étaient probablement compatibles.
Et puis, à mesure qu'elle voyageait en compagnie des deux hommes, l'aventurière se disait qu'il était bien agréable d'avoir à nouveau quelqu'un de fiable pour surveiller ses propres arrières. Et d'assez solide pour qu'elle n'ait pas à surveiller d'autre « avant » que le sien propre. Avait-elle réellement trouvé une meute ? L'avenir le lui dirait.

En attendant, cela lui faisait mal que la culpabilité semble ronger le Durpari. Même si leurs racines n'étaient pas les mêmes, elle-même n'était pas étrangère à ce sentiment. Aussi décida-t-elle de tenter alléger l'emprise du regret sur le son cœur. S'arrêtant soudain, elle se retourna et posa sa main sur l'épaule de l'homme. Sa poigne était ferme, mais amicale.


- Écoute-moi, mon ami. Dans la vie, il y a les événements que tu peux changeя, et ceux suя lesquels tu n'as aucune pяise. Elle le regarda dans les yeux, son regard sérieux brillant à la lueur de sa torche. « Au lieu de t'en laveя les mains et de te cheяcheя des justifications, tu fais face à la яéalité et es ici pouя ce en quoi tu cяois. Plutôt que ce qui est facile, tu choisis ce qui est juste. Je ne vois aucune honte à cela. »

Elle serra un peu plus sa main sur l'épaule du guerrier d'Estagund, avant de le relâcher et de se redresser, un faible sourire aux lèvres. Elle haussa les épaules :

- « Et puis, яien ne va jamais exactement comme on voudяait. Si vяaiment Opale et ses amis ne veulent pas -ou ne peuvent plus- nous entendяe, c'est peut-êtяe qu'Eaupяofonde était finalement leuя destin. C'est à eux que Sé..Lucha paяle, pas à nous ... Et la Déesse яespecte la libeяté individuelle. On ne peut pas les forceя. »

¤ En plus ils sont vingt, et nous, trois ¤, acheva une petite voix cynique dans sa tête. Elle sentit à ce moment la lame d'argent qu'elle avait acheté battre sous son aisselle. Si ceux qu'ils cherchaient s'était abandonnés à la Bête, elle ne pourrait pourtant pas rester inactive -et ce, quel que soit leur nombre. Elle-même n'avait jamais rencontré l'ancien équipage de la Conque d'Opale. Même si cela était paradoxal, elle pouvait simplement espérer que ceux-ci soient des esprits forts. Les faibles sombraient vite, submergés par l'appel du sang, et devenaient un danger pour tous ...

écrit par: Vieltal 'Vuurdan Lundi 02 Septembre 2019 à 14h28
- Turambar était un imbécile. On a été berné par ses convictions et sa foi douteuse. Le zèle ne rend pas souvent de fier service. C'est derrière nous maintenant, je n'ai pas agit non plus. Par contre, si on est dans ce trou présentement, c'est qu'on veut bien faire les choses.

¤Ou élucider ce satané mystère... Le début des événements, ça ne devrait pas tarder.¤

- Je ne sais pas si c'était volontairement dirigé contre nous, mais les rats n'étaient pas en fuite. Ils étaient contrôlés. Mus par une force magique, un instrument de musique qui les enchante et les force à se mouvoir ensemble en quelque sorte. J'ai pu changé leur comportement en utilisant un chant dissonant. Je suis désolé de ne pas agit avant qu'ils soient sur vous.

Le barde ne les regardait pas en parlant. Il regardait au loin, il touchait les murs suintant avec ses doigts.

- Si on nous avait attaquer volontairement, quelqu'un serait déjà venu piller nos cadavres. Hors il n'y a personne, et la voie est plus dégagée que jamais. Et si c'était un outil? Quelqu'un aurait libérer la voie pour quelque chose de plus gros... de plus grand.

Un frisson parcourut l'échine du skald. Dans le noir il crut apercevoir des tentacules tater les murs et le sol.


écrit par: Atlas Mardi 03 Septembre 2019 à 08h36
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Les aventuriers parlaient librement au milieu du dédale qui regorgeait de plus de dangers qu’ils n’en rencontreraient de toute leur vie –à moins peut-être d’être un Drow, ami d’un Nain et de sa fille adoptive humaine.

Chacun cristallisait ses craintes sur autre chose, que ce soit celle de succomber à la lycanthropie, de perdre son âme, contraint de ne pas suivre strictement les lois de l’Adama, ou de se perdre dans les méandres tortueux d’abominations sans nom.
L’explication du barde était pertinente, les rats comme un outil pour nettoyer les égouts. Sans avoir pu mettre les mots sur cette idée, c’était ‘logique’ en considérant que ceux-ci étaient entretenus et gérés par une Guilde reconnue.

Aux milieux de toutes leurs craintes, une lueur parmi les ténèbres se mit à poindre plus fort, dans cette ouverture trop claire si aucune ouverture vers l’extérieur ne la justifiait. Une voix, suivie d’une tête de rat énorme placée sur le corps d’un humanoïde.


- Il est étrange d’entendre mon nom de la bouche d’une inconnue. Qu’est-ce qui vous amène ici, Sahadeva fils de Bûna et toi Vieltal ? Je n’ai pas le plaisir de connaitre votre amie –ou le déplaisir, aller savoir, c’est plutôt difficile à savoir … ici … dans ce maudit labyrinthe. Maudit soit-il ! Nous ne sommes pas des rongeurs, ni aucune de ces créatures qui rampent pour crever dans la fange et la merde des hommes de la surface !

Une créature mi-rat, mi-femme était sortie de l’anfractuosité. Ses yeux brillaient comme de l’argent, signe qu’elle devait y voir dans l’obscurité. Opale.

- Je vous confirme votre avis sur votre ami … Personne ici-bas ne croit à la Dame. Ils vénèrent un Œil … ou du moins en parlent quand ils trépassent. Ce n’était pas notre voie, nous n’avons rien à faire ici ! Nous n’avons croisé aucun de nos semblables ici, à moins qu’ils se soient fait tuer et qu'ils aient repris leur apparence première. Nous n'aurons pas cette … chance.

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Victime comme tout son équipage de la malédiction d'une morsure de rat-garou, elle a tout oublié des quelques jours qui ont précédé la bénédiction de Séluné.


Elle cracha par terre, dans une colère noire. Il s’était passé quelque chose et ce quelque chose avait dû être particulièrement déplaisant au regard du piteux état de ses griffes et de sa veste de Capitaine. Vieltal connaissait l’Œil dont elle parlait, ils avaient dû rencontrer et affronter un homme de main de Xanathar et, sans le savoir ni le vouloir, opposer un peu plus, dans le sang, les Rats-Garoux et les Agents de l’Œil qui chercheraient certainement une vengeance rapide. Pour leur sécurité, il fallait aider l’équipage à fuir ces égouts au plus vite.
Reprenant son calme, elle fit un pas de côté pour proposer aux aventuriers d’entrer dans la salle sur laquelle ouvrait l’anfractuosité, vérifiant que rien ni personne d’autre ne les suivait.

écrit par: Hermine Mardi 03 Septembre 2019 à 15h42
Surprise, gêne et soulagement se mêlèrent en le cœur d'Hermine quand la dénommée Opale apparut. L'apparence de la ... créature la surprit moins que son apparition soudaine : même si la Nordique n'avait jamais vu de "rats"-garous, ce qu'elle avait devant elle était relativement conforme à ce qu'elle imaginait en se basant de ce qu'elle avait vécu quand elle était petite.

Passant outre le voile d'aggressivité qui l'animait, l'aventurière écouta attentivement la férale s'exprimer, et l'étudia en plissant les yeux. Phrasé cohérent. Réflexion avancée. Souvenirs du passé. Perspectives d'avenir -même sombre. Quand à son apparence déguenillée, on pouvait l'attribuer aux difficultés d'une vie frappée d'errances et d'ostracisme, en particulier en un endroit dangereux et hostile comme les égoûts de la mal nommée Cité des Splendeurs -« Cité des Splendeurs ... mais pas que » ayant peut-être été plus exact.

Quand Opale eut fini de parler, Hermine se détendit un peu. Leur interlocutrice ne lui avait guère montré d'égards, mais c'était totalement compréhensible -c'était justement pour ça qu'elle-même avait été soulagée que Sahadeva et Vieltal l'accompagnent ici, aujourd'hui. Les deux hommes étaient présents lorsque l'ancien équipage de la Conque d'Opale avait dévié de sa route, et donc risquaient de se voir reprocher leurs revers de fortune. Cependant, la jeune femme avait prévu que ses amis faciliteraient néanmoins leur prise de contact, car elle-même leur était inconnue. Il semblait qu'elle ne s'était pas trompée.
Mais ce qui la rassurait vraiment était le simple fait qu'Opale au moins semblait être un esprit fort, du genre capable à ne pas céder à l'appel du sang. Elle se permit un soupir de soulagement. En ce jour de nouvelle lune, la Bête semblait assoupie. Relâchant sa prise sur la poignée de son arme qui s'était crispée sous son aisselle, elle avança vers la métamorphosée, la main gauche bien en évidence, la droite tendue en signe de paix :


- Mon nom est Heяmine, Capitaine. Si vous me toléяez, je vous soяtiяai d'ici et vous guideяai.

Évidemment, Opale n'était plus « capitaine ». Peut-être même que cette allusion à sa vie d'Avant était mal venue. Mais pour Hermine, sa métamorphose n'offrait aucune différence, car l'humaine qui avait navigué sur la Conque d'Opale semblait toujours exister sous le masque de Rat. Or, pour l'ancienne navigatrice qu'on avait jadis nommé Sirène, un capitaine qui n'avait pas commis d'erreur le restait toute sa vie, et méritait le respect. Ça n'était pas le bateau qui faisait l'équipage ...

Sans rien ajouter pour l'instant, elle lui serra la main en soutenant son regard, avant de s'engager prudemment dans l'anfractuosité. Il y en avait probablement d'autres à l'intérieur, et tous seraient probablement mieux disposés à entendre le récit de leur aventure de la bouche de Sahadeva ou de Vieltal.

écrit par: Sahadeva Mercredi 04 Septembre 2019 à 15h09
Sahadeva avait approuvé la suggestion de Vieltal : il n'était pas impossible que les rats aient été chassés par ou pour quelque chose de plus imposant. La perspective n'avait rien de réjouissant et il devenait urgent de retrouver la trace de l'équipage contaminé.

Par chance, Opale était apparue quelques instants plus tard et Hermine s'était rapidement présentée. La ratte-garou semblait désabusée et affaiblie par son expérience dans les égouts mais elle n'avait heureusement pas sombré dans la folie frénétique que pouvait entraîner son état.

Le Maquar décida de parler avec franchise, allant droit au but :


- Salutations, capitaine. Je suis désolé d'apprendre ce qui vous est arrivé. Vieltal et moi sommes étrangers à cette région, nous ne savions pas à quoi ressemblait cet endroit et nous avons, à tort, laissé parler nos compagnons qui manquaient visiblement de jugeote. Ayant appris ce qu'il en était, nous avons décidé de venir réparer notre erreur, dans la mesure du possible, avec notre amie Hermine.

Le guerrier d'Estagund avait parlé avec son cœur : il ne mentait pas en disant tout ignorer de la région, lui qui avait peine entendu parler de Lunargent et n'avait alors passé qu'une petite journée à Eauprofonde. Il se félicita par ailleurs qu'Aimeric ait quitté le groupe : cela facilitait grandement les choses. Pragmatique, il poursuivit :

- Mais pour vous aider, il nous faut savoir combien vous êtes, si vous êtes tous en mesure de voyager et si tous...

Il chercha ses mots avant de déclarer:

- ... vous avez gardé votre lucidité.

Le Maquar ne se rappelait que trop bien ce bain de sang que la capitaine avait évoqué lors de leur première rencontre. Se tournant également vers ses compagnons, il conclut :

- Il me semble que la priorité est de sortir d'ici, le plus rapidement possible mais assez discrètement. Pourquoi pas hors de la ville? Ensuite, il faudra réfléchir au moyen de gagner Lunargent. Je pense que nous devrions sans tarder aller quérir l'aide du clergé de Séluné. Son soutien logistique et financier me semble indispensable...

écrit par: Hermine Jeudi 05 Septembre 2019 à 06h50
En écoutant Sahadeva s'exprimer, Hermine avait gardé les bras croisés, attentive. Ce qu'il disait était tout à fait exact, et elle-même ne l'aurait probablement pas mieux formulé. Malgré ses propres réticences à trop avoir recours à l'aide de gens qu'elle ne connaissait pas bien, l'idée de solliciter la Maison de la Lune faisait sens elle aussi.
Cependant, son ami semblait dans le flou, et l'humaine ne voulait pas donner l'impression à leurs interlocuteurs qu'ils avancaient à tâtons. Cela risquait de faire passer le trio pour des traitres en puissance ; de plus, fidèle à son habitude de toujours garder un temps d'avance, elle-même avait mis à profit sa courte nuit précédente. Elle s'éclaircit la gorge :


- ... En fait, j'y ai déjà яéfléchi. Prudemment, attendant d'être sûre de pouvoir s'exprimer, la jeune femme s'avança. « Plusieuяs яoutes s'offяent à nous. Une pяemièяe étape seяait d'atteindяe la яégion de Yaяtaя, au Noяd. Soit en maяchant en maяge de la Longue Яoute, soit en яemontant la Dessaяin. Si nous paяvenons à nous faiяe embaucheя comme équipage d'un naviяe maяchand en paяtance d'Eaupяofonde, et si vous paяvenez à maîtяiseя votяe foяme ... huamine, cette seconde solution me semble pяéféяable : ce seяa plus яapide, caя nous ne pouяяions utiliseя la Longue Яoute diяectement, et devяions tяaveяseя landes, collines et foяêts pouя ne pas attiяeя l'attention. De plus, la majoяité d'entяe nous sauяait mettяe son expéяience de maяin à pяofit pouя constitueя un membяe d'équipage honoяable, donc nous seяions, disons ... plus nombяeux si quelque chose devait mal touяneя. »

Hermine fronça les sourcils à cette hyphothèse. La nouvelle lune les protégeait pour l'instant, mais au cours du voyage elle grandirait, et les esprits risquaient de s'échauffer au fur et à mesure que les jours s'écouleraient. C'était aussi pour cette raison que faire revivre aux métamorphosés leur passé de marin la séduisait : peut-être que cela les aiderait à se concentrer sur leur coté humain, et leur ferait prendre conscience que celui-ci pouvait parfaitement continuer à vivre normalement, moyennant quelques ajustements.
Elle ne voulait pas d'un bain de sang, et comptait protéger les humains avec qui ils voyageraient de la Rage, mais ... en cas de besoin, elle se sentait davantage capable d'évacuer un canot rempli de marchands sur la rivière que de calmer ou de vaincre une ou deux dizaines de rats-garous sans dommage collatéral.
Ne s'attardant pas sur cette hypothèse, elle continua. Son ton était calme, posé, et elle appuyait ses dires en faisant courir ses doigts sur une carte succincte * qu'elle avait dessiné sur un parchemin, quelques heures plus tôt.


- À hauteuя de Yaяtaя, si la "cяoisièяe" se passe bien, nous pouяяions яejoindяe la Яauvin via la Suяbяin, en contouяnant les Landes Éteяnelles paя le Noяd. Sinon, si nous sommes de toute manièяe à pieds ou si nous devons bяouilleя les pistes -apяès une attaque, paя exemple-, nous pouяяions passeя paя le Sud et яejoindяe Lunaяgent via Eveяlund, en longeant la Haute Foяêt. Si Яudd.. -pяàstytiè!- si la chance est de notяe coté, nous pouяяions êtяe là-bas en deux chevauchées. Gardant les yeux rivés sur la carte, Hermine se tut quelques instants, les bras croisés. Elle-même avait déjà arpenté le Luruar à maintes reprises, et connaissait plutôt bien des cités comme Everlund, Sundabar ou Lunargent. Elle avait aussi voyagé jusqu'à la source de la Rauvin, et croisé dans le secteur à d'autres occasions. Elle se sentait capable de guider d'autres voyageurs à travers cette contrée. Cependant ... « Tout cela, c'est si vous voulez яejoindяe Lunaяgent. Nous ne vous foяceяons pas. Pouя Séluné, je vous tends la main -libяe à vous de la saisiя ou non. »

Joignant le geste à la parole, elle décroisa un bras, et le tendit vers les rats-garous en signe de conciliation.

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* Ladite carte était évidemment bien moins détaillée et étendue que celle-ci.

écrit par: Atlas Mardi 10 Septembre 2019 à 15h22
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Le musicien entrouvrit la bouche un instant pour la refermer aussi vite. Il s’était laissé surprendre et le regrettait déjà … Son odorat pratiquement détruit par la puanteur permanente de son environnement de travail, ses papilles lui transmettaient plus d’informations qu’il n’en aurait souhaité, pour compenser. Acidité, amertume, maladie. Les yeux clos pour laisser son ouïe prendre le dessus, il tissait des liens entre les fragments de phrases qu’il percevait et ses dernières observations. Une fois encore, il se mordit la lèvre, s’en voulant d’avoir blessé ces aventuriers qui semblaient … être des bons gars et connaitre ces singuliers garous.

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Pénétrant dans la cache de laquelle Opale était sortie, les aventuriers découvrirent un aspect des égouts qu’ils ne connaissaient pas encore. Des humanoïdes y vivaient. Pas seulement quelques rongeurs, insectes ou monstres guidés par un mage dément, mais à voir l’installation, devaient y passer le plus clair de leur temps au point de trouver nécessaire d’y apporter un minimum de confort.
La cache était de ces endroits.

Opale et les siens avaient dû se résoudre à jouer les coucous et à prendre possession d’une cache mis en place par quelqu’un d’autre, peut-être celui qui avait invoqué l’Oeil de Xanathar…
La dizaine d’Homme-rats semblaient avoir rencontré bien des déboires dans le dédale -depuis combien de temps le parcouraient-ils ? Leurs tenues étaient crasseuses, comme leur pelage, ils semblaient tous fatigués et usés par leur quête.

Sahadeva ne retrouva pas dans la foule le jeune Edward qui avait permis leur rencontre par son manque de talent à se cacher. Il comprit très vite que ce devait être son corps, empaqueté dans un coin dégagé de la pièce là où le reste était rempli de nattes de couchage, de tonneaux, de caisses et de draps fixés çà et là pour cloisonner plus ou moins leur dortoir de fortune.

Opale n’avait pas répondu à Hermine, tout juste avait-elle hoché la tête. Elle lutait pour ne pas laisser sa flamme s’éteindre. Elle avait acquiescé ensuite à Sahadeva avant de revenir à la voyageuse … et de lui tendre la main en retour.


- Je vois que vous ne manquez pas de ressources et dans notre grand malheur, l’idée de traverser la cité par les égouts n’aurait pas si mauvaise s’ils n’étaient pas ‘habités’. Je sais ce qu’on fait des enfants de Malar sur toute la Côte des Epées, on les saigne et on brule leurs corps de peur qu’ils ne se soignent et se relèvent. Nous en avons vu succomber à la rage du sang, mais par le don de la déesse, ça ne nous arrivera pas. La contre-partie est que cette … apparence … est absolument permanente. Même à la mort.

Elle se pencha ensuite sur la carte d’Hermine et de la griffe de son index, longea la rivière.

- C’est notre seule voie, ou nous serions chassés comme des … bêtes ? –elle sourit malgré elle

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Victime comme tout son équipage de la malédiction d'une morsure de rat-garou, elle a tout oublié des quelques jours qui ont précédé la bénédiction de Séluné.


Une petite voix se fit entendre, des museaux se dressèrent, des poils se hérissèrent. Les mains se saisirent naturellement des armes les plus proches.

- Je peux peut-être vous aider ? Les égouts sont partout mais certains tunnels doivent vraiment être évités. Je peux vous amener juste à côté du Temple de la Lune si vous le souhaitez ?

Vieltal, le dernier à entrer dans la cache, se retourna d’un bon pour découvrir, à l’autre bout du tunnel, un humanoïde de la taille d’un enfant, vêtu d’orange de la casquette aux bottes, une flute dans la main et de curieuses lunettes sur le nez. Par son costume, il appartenait certainement à la guilde des Plombiers et Celliers, les Egoutiers d’Eauprofonde.






écrit par: Hermine Vendredi 13 Septembre 2019 à 06h46
Hermine fronça les sourcils. Elle-même avait été élevée dans une culture animiste, ou les animaux, à travers les Totems, étaient perçus comme des entités ayant chacune des attributs et un caractère différent. Cependant, aucun n'était vu comme entièrement mauvais -ni entièrement bon. Même les humains avaient leurs forces et leurs faiblesses : c'était en partie pour les compenser qu'ils se rassemblaient en tribus.
Elle n'avait jamais eu la chance de vivre dans une dimension peuplée uniquement d'humains, où la seule différence serait une insignifiante couleur de peau, qui serait certainement un détail pour tous, membres d'un seul et même peuple. Son monde à elle était peuplé de nombreuses races au faciès et au comportement inhumains. Quelle différence y avait-il entre un être à tête de rat, et un orque, ou un elfe ? La jeune femme se sentait paradoxalement plus proche d'Opale et les siens, car ils ne faisaient pas montre d'une férocité sans borne ou d'un nombrilisme indécrottable. Ils avaient été des humains et pouvaient choisir de l'être encore.
Elle considéra les métamorphosés tour à tour, avant de regarder Opale dans les yeux, tout en parlant assez fort pour être entendue des autres :


- Si je peux me peяmettяe, c'est à vous de décideя qui vous êtes, et à peяsonne d'autяe. Enfants de Malaя. Enfants de Séluné. Enfants de vos paяents, comme vous l'avez toujouяs été. Ou enfants de peяsonne, et tяaceя votяe pяopяe chemin. Ne laissez pas les autяes diяigeя votяe vie ; vous n'en avez qu'une : il n'y a ni seconde chance, ni lot de consolation.

Sentant qu'elle était peut-être allée trop loin -qui était-elle pour donner pareilles leçons ?-, la guerrière se reconcentra sur le trajet à venir :

- Je pяoposais la яivièяe pouя яejoindяe Lunaяgent au plus vite, et paяce que nous sommes maяins. Mais cela nécessite de tяouveя, ou de "tяouveя", un bateau. Elle haussa les épaules. Jusqu'à récemment, s'approprier les biens d'autrui n'était pas dans ses habitudes, mais elle préférait cela au fait d'être témoin de la mort d'une vingtaine d'innoncents -ou de la sienne. Elle considéra le groupe de rats-garous dans son ensemble : « La voie de teяяe est plus lente, mais tяès envisageable. Fouяches, toяches et pяéjudices ne sont pas paяtout : les gяands espaces sont vôtяes. Avec vos nouvelles capacités, une bonne hygiène de vie et de l'entяaînement, vous pouяяiez deveniя un gяoupe avec lequel il faudяait compteя.
C'est peut-êtяe ce potentiel que Séluné a vu en vous ? »

Elle eut un faible sourire d'encouragement. L'équipage semblait presque à bout nerveusement et risquait de n'arriver à rien s'il continuait à perdre espoir. Par les sous-entendus et des paroles qu'elle pensait motivantes, elle espérait contrebalancer leur désespoir, et leur permettre de reprendre la main sur leur existence. Mais eux seuls en avaient vraiment le pouvoir.

Soudain, un petit-être pénétra dans l'enfractuosité, surprenant tout le monde. Comme d'autres, Hermine porta la main à son épée, en scrutant le nouvel arrivant.
Mais qui était-il ?

écrit par: Sahadeva Vendredi 13 Septembre 2019 à 12h25
La situation était compliquée, c'était indéniable. Retrouver l'équipage avait été loin d'être une sinécure mais l'évacuer vers Lunargent s'avérait plus compliqué encore... surtout si traverser les égouts n'était pas une option. Cela dit, le Maquar ne l'avait pas totalement écartée : si les rats-garous avaient pu gagner les égouts, ils avaient bien dû emprunter un chemin discret. Il fallait sans doute l'utiliser à nouveau, si c'était possible. La bonne nouvelle, car il y en avait tout de même une, c'était que l'équipage était en mesure de contrôler sa forme et ses pulsions.

Tandis que Sahadeva réfléchissait, Hermine formulait à voix haute ses réflexions sur la suite du voyage : voie de terre ou voie de mer? Le guerrier opina du chef, les deux options étaient envisageables, chacune avec ses atouts et ses désagréments. Il était plus convaincu que jamais qu'ils avaient besoin d'aide, qu'il leur faudrait rapidement contacter le clergé de Séluné afin d'établir la meilleure option.

C'était alors qu'était apparu un invité surprise, un petit humanoïde venu leur proposer spontanément son aide. Par un curieux et heureux hasard, sa proposition rejoignait justement les conclusions auxquelles Sahadeva venait de parvenir : l'occasion était belle.

Il détailla le nouveau venu qui semblait particulièrement à l'aise dans le milieu hostile dans lequel ils évoluaient. Il y avait cependant une ombre au tableau... et pas des moindres...


¤ Cette tenue évoque les Plombiers et Celliers... Cette fameuse association dont l'aboleth avait parlé à Vieltal. Par l'Adama, comment savoir ce que cache ce sac de nœuds? Est-ce un piège ou une offre d'aide sincère? Et quoi qu'il en soit, quelles sont ses motivations? ¤

Le Maquar était troublé. Il ne voulait pas brusquer un allié potentiel, peut-être indispensable à la bonne réussite de leur opération de sauvetage. Mais il n'accordait que peu de confiance à l'uniforme de l'individu ainsi qu'aux offres d'aide sans contrepartie. Il était décidé à en apprendre davantage avant d'agir.

S'efforçant de dissimuler son trouble, il brisa le silence qui s'était établi :


- Toute aide est toujours la bienvenue, surtout dans un endroit comme celui-ci... Mais peut-être devrions-nous d'abord effectuer les présentations : je suis Sahadeva, fils de Bûna.

Après avoir incliné légèrement son buste en guise de salut, il poursuivit :

- Excusez-moi d'être aussi direct mais qu'attendez-vous de nous en échange de votre aide?

Le guerrier d'Estagund scruta le visage de son interlocuteur, tentant de déceler ses réactions et la sincérité de sa réponse.

écrit par: Atlas Vendredi 13 Septembre 2019 à 16h00
Sahadeva avait pris la pleine mesure de la criticité du moment. De cet échange dépendrait sans doute leur réussite ou leur échec. Il scrutait, avec une attention soutenue, les réactions du jeune homme.

Il lui sembla d’abord ravi, et fier de pouvoir accorder son aide. Une lueur brilla dans ses yeux, sans doute en pensant à l’or qu’il pourrait demander en contrepartie de son aide, mais une seconde seulement, ce sentiment très vite remplacé par la gêne à la vue des traces que les rats –ses rats- avaient laissé sur les aventuriers.


- Euh … euh … pardon … Je m’appelle Grazen Mecisel de la Guilde des Plombiers et Celliers. Je … n’ai pas la chance de connaitre le nom de mon géniteur. Je suis en charge du nettoyage du tronçon du réseau d’égouttage dans lequel nous nous trouvons.

Le Hin était presque au garde-à-vous.

- Non … euh … non, je crois qu’on devrait tous s’aider dans la difficulté, vous ne trouvez pas ?

L’attitude était parfaitement cohérente mais Sahadeva voulait voir ‘plus loin’ et n’avait pas oublié ce que leur ami leur avait dit par rapport aux demandes de l’Aboleth de rejoindre précisément cette guilde à laquelle il disait appartenir. Sur ce point au moins, il n’avait pas vraiment de doute.
Et en creusant au fond du regard du petit homme, il vit une étincelle infime qui n’aurait pas dû s’y trouver. Sans aucune idée d’où lui venait ce sentiment, il sentait comme une certitude que quelque chose n’allait pas. Plus encore, que ce n’était pas du fait de Grazen même si le sentiment l’accompagnait.
C’était possible : sans le savoir le petit égoutier était peut-être le jouet de quelqu’un d’autre, comme une présence latente qui n’attendait que l’instant opportun pour se révéler.

écrit par: Hermine Dimanche 15 Septembre 2019 à 12h16
Lorsque le nouveau venu mentionna la Guilde des Plombiers et Celliers, Hermine, déjà sur la défensive, fit preuve d'une méfiance encore plus grande. Il y a quelques jours, juste avant que le trio d'aventuriers porte un coup fatal à l'odieux aboleth coincé sous la Conque d'Opale, celui-ci avait confié à Vieltal de se rapprocher de la Guilde et d'attendre de "voir le temple tomber". Lorsque le scalde leur avait en retour confié cette information, la guerrière avait immédiatement pensé que la guilde en question devait être alliée, de son plein gré ou non, aux machinations d'au moins une abomination qui s'était introduits dans les égoûts d'Eauprofonde en profitant de l'agitation provoquée par l'attaque du dieu Iakhovas et son armée dans le port de la ville.
Cette corruption était-elle généralisée, ou ne touchait-elle que certains de ses membres clefs ? Le plombier qu'elle avait en face d'elle était-il dominé, manipulé ou contraint par un de ces mêmes aboleths ? Lui (ou leur) vouait-il un culte ? Le monstre retenait-il un de ses proches en otage ?

Hermine poussa un soupir, tâchant de remettre la bride sur sa paranoïa galopante. Se calmant, elle repensa aux halfelins qu'elle avait connu. Aucun d'entre eux n'avait jamais fait preuve de tendances maléfiques. Suite à la mort tragique de deux d'entre eux, Emilia l'archéologue et Zlik le futé, aux mains d'une cabale d'elfes noirs, elle s'était elle-même jurée de tout faire pour protéger les faibles à qui semblaient vouloir s'en prendre tous les mégalomanes de ce monde. Et voilà qu'elle-même entretenait l'idée de planter une dague dans le dos d'un petit homme qui ne faisait que leur proposer son aide ! Elle devait se reprendre.


¤ De toute manière, s'il est avec "Eux", ça n'est pas en le cisaillant maintenant que j'apprendrais quelque chose ... ¤

Et puis, l'un dans l'autre, l'abomination tentaculaire était morte rapidement, et jusqu'à ses deniers moments, elle avait été convaincue de sa propre supériorité sur le trio. Comment les aboleths d'Eauprofonde auraient-ils pu être au courant de l'identité de ses meurtriers ?
Se passant une main dans ses longs cheveux noirs pour se rassurer, Hermine se dirigea vers le hin qui dévoilait les raisons de sa proposition d'aide à Sahadeva :


- Je suis bien d'accoяd avec vous, monsieuя Mecisel !, approuva l'aventurière avec un sourire presque non feint. Elle continua à s'approcher : « Si une fois là-bas vous avez besoin qu'on vous яamène quelque chose de la suяface, dites-le nous ! »

Une fois arrivée auprès du petit homme en costume orange, Hermine mit un genou à terre afin de mettre son visage à la hauteur du sien. Tandis qu'elle lui posait une main amicale sur l'épaule, son sourire s'effaça quelque peu, et elle le regarda sans ciller :

- De toute manièяe, vous ne nous cachez яien, n'est-ce pas ? Caя nous aussi, nous pouvons peut-êtяe vous aideя ...

écrit par: Sahadeva Lundi 16 Septembre 2019 à 16h05
L'étincelle que Sahadeva pensait avoir aperçue dans le regard de Grazen le perturba fortement. Il n'avait débarqué à Eauprofonde qu'une dizaine de jours auparavant et savait bien que la culture pouvait influencer la manière de réagir en société : rire, sourire, pleurer, autant d'attitudes influencées par la société dans laquelle un individu avait été éduqué. C'était là, pensait-il, la principale difficulté à laquelle il serait confronté en observant le visage de son interlocuteur. Il n'en fut rien : cette étincelle étrange et indéfinissable n'avait rien à voir avec une quelconque différence culturelle. C'était comme si cela venait... d'ailleurs.

Par chance, Hermine avait pris le relais, fournissant au Maquar l'occasion de reprendre ses esprits. Il ne comprenait pas quelle était l'intention de Grazen : avait-il vraiment besoin de gagner leur confiance pour les faire tomber dans un piège? Un égoutier tel que lui aurait très bien pu y parvenir en déplaçant habilement les pontons qui permettaient de franchir les torrents d'eau sale... ou en usant de l'un ou l'autre subterfuge, en profitant de la couverture que lui offraient les ombres environnantes. Le Maquar était convaincu que l'égoutier était cette présence qu'il avait cru percevoir lors de leur long cheminement...


¤ Que faire? Le capturer? Le chasser? Feindre de lui accorder notre confiance? Le confronter à ce que nous savons? ¤

Autant d'options... et aucune ne semblait pleinement satisfaisante. Sahadeva prit une inspiration : il avait finalement fait son choix.

Il avait coutume de laisser les autres prendre l'initiative, surtout s'il s'agissait d'aventurières expérimentées telles que Celestia, Azur'ael et Hermine. Mais il avait pris aussi, pour le meilleur et pour le pire, des décisions dans les moments critiques : empêcher Turambar d'assassiner un marchand, tenter sans succès de faire fuir des maraudeurs hommes-lézards ou encore passer à l'offensive face à un aboleth. Certaines de ces décisions étaient contestables et avaient pu avoir des effets négatifs sur leurs projets. Mais, tant bien que mal, il les assumait, tout comme il assumait les paroles qu'il s'apprêtait à prononcer. Il n'avait pas d'autre choix.


- Vous avez raison, toute aide devrait être désintéressée : excusez notre méfiance... Mais il se trouve que nous avons récemment rencontré l'un des amis de votre guilde, le genre d'ami dont le pouvoir dépasse l'entendement et dont l'ancienneté ferait pâlir les plus vieux elfes d'Eauprofonde. Il nous a conseillé d'entrer en contact avec les membres de votre association... mais il n'était pas du genre à offrir son aide sans contrepartie.

A nouveau, le guerrier scruta le visage de Grazen Mecisel. Sa réaction pourrait leur apprendre beaucoup sur ses intentions et sur cette "présence" qui se manifestait au travers d'une inquiétante étincelle dans son regard.

écrit par: Atlas Mercredi 18 Septembre 2019 à 08h58
[Psychologie d’Hermine +6]
[Social d’Hermine +8]

- Vous cacher quelque chose Madame ? Vous savez que … c’est moi qui jouais de la flute n’est-ce pas ? Les rats et tout ça …

Nous on te connait Grazen Mecisel. Si nous sommes moins doués que toi pour nous cacher, nous voyons et entendons très bien. Notre … constitution … ne nous fait pas craindre tes amis, un avantage non négligeable vu le zèle que tu emploies à nettoyer les lieux.

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Victime comme tout son équipage de la malédiction d'une morsure de rat-garou, elle a tout oublié des quelques jours qui ont précédé la bénédiction de Séluné.


L’égoutier déglutit et hocha la tête avec un petit sourire timide. Sans doute prenait-il la remarque pour un compliment, peut-être l’apparence d’Opale, si proche de celle de « ses amis » le mettait-il plus en confiance. Il revint à Sahadeva et son regard s’éclaira comme s’il venait de déchiffrer une énigme. Ravi, il exposa sa solution : - « Si vieux et si puissant ? Vous parlez d’Elminster ? C’est un ami de notre Guilde ? Vous l’avez rencontré ? Je n’ai jamais entendu qu’il demande une contrepartie, c’est plutôt le contraire même à c’qu’on raconte ! Mais c’est peut-être pour ça qu’ils étaient si bizarres, ils ont peut-être … une mission ? Mais … oh. Excusez-moi … vous ne parliez pas de lui. »

Sans doute avait-il vu dans l’attitude du Maquar que ce n’était pas la solution à laquelle il s’attendait. Et qu’il s’était emballé. Un morceau de sa réponse réveilla néanmoins le cerveau reptilien des trois aventuriers qui surent, avant de le comprendre, qu’elle était d’importance : ‘si bizarres’, ‘une mission’.

- Alors je ne sais pas … les puissants ne sont pas nos amis. Vous devez parler de l’Oeil, ou du Vampire, Brandobaris m’en préserve, ils n’ont rien à voir avec notre Guilde, soyez-en surs ! Si vous voulez en savoir plus, vous devriez demander à un de nos patrons, je ne suis qu’un nettoyeur vous savez …

Le Skald observait la scène, plissant les yeux pour se convaincre que son esprit lui jouait des tours et que les ombres ne cachait rien. Quelque chose le démangeait, il se surprit à se gratter le crane par automatisme et comprendre que ça venait de l'intérieur de sa tête et pas d'un parasite quelconque.

Il cligna des yeux en regardant l'égoutier et là ou ses amis avaient vu guère plus d'une étincelle , il vit le reflet d'un des yeux rouges de l'Aboleth et son ombre grandir, mouvante, se gonfler de tentacules qui s'étendaient pour agripper les ombres des aventuriers autour, puis son ombre, et il crut l'entendre, l'Aboleth vaincue -à moins qu'il ne s'agisse d'une autre- lui souhaiter la bienvenue et lui demander de se presser, qu'il y était presque et qu'une fois arrivé, il comprendrait tout. Il cligna des yeux, et tout disparu.

écrit par: Hermine Vendredi 20 Septembre 2019 à 07h15
D'un hochement de tête, Hermine apprécia la subtilité de Sahadeva. Le Maquar avait posé sa question avec juste ce qu'il fallait d'ambiguité pour qu'elle en devienne incompréhensible, mais claire comme de l'eau de roche pour qui savait de quoi il était question ... Ce qui ne semblait pas être le cas du halfelin.

Indécise, la guerrière croisa les bras. Grazen Mecisel semblait bien cacher son jeu, à un point que lui-même en ignorait la nature. Il semblait de bonne foi, et sa proposition d'aide en ce lieu sombre et hostile réchauffait le cœur. Certes, il avait avoué avoir lancé sur les trois aventuriers des nuées de rats à peine quelques minutes plus tôt, et peut-être que son envie de les guider tenait davantage à un vœu de voir Opale et les siens libérer "ses" égouts de leur présence. Cependant ... La jeune femme avait du mal à ne pas accorder sa confiance au petit homme. Après tout, elle-même avait commis plusieurs meurtres -dernièrement, des hommes-lézards cherchant simplement de quoi nourrir leur tribu. Aurait-elle accepté que personne ne lui fasse confiance ? Était-il juste de monter en épingle les erreurs d'un autre et de se croire supérieure à lui, tout en fermant les yeux sur ses propres manquements ?


- "Ils" ?, tiqua Hermine. Encore à moitié perdue dans ses pensées, son visage était sans expression. Mais cette information était d'importance : « De quels êtяes bizaяяes paяlez-vous, monsieuя Mecisel ? »

Après la réponse du halfelin, l'aventurière se tourna vers Opale. Elle lui confia ses doutes sur leur propre capacité à traverser la ville en surface : apparemment, les Rats de Talona avaient causé beaucoup de dommages par ici, et la ville, bien que cosmopolité, risquait de leur causer bien des problèmes. Évidemment, la capitaine était bien consciente de cela. Mais en même temps, elle avoua ses scrupules à leur faire traverser les égouts, à elle et à son équipage, surtout dans leur état, vu les dangers mortels que ceux-ci renfermaient. Bien que la Nordique ait foi en la capacité du groupe de métamorphoser de vaincre une opposition d'importance, une créature comme l'Orbe était hors de leur portée à tous : la rencontrer signifiait signer leur arrêt de mort.

- Aussi, j'aimeяais savoiя : paя où êtes vous яentяés ? Pouvez-vous encoяe empяunteя cette issue, et soяtiя de la ville ?

Si la réponse était affirmative, elle-même pouvait parfaitement acheter vêtements et vivres pour leur compte, éventuellement aller demander le support du clergé de Séluné, avant leur faire rejoindre à tous une cité comme Yartar à pieds, et aviser là bas -trouver une embarcation, ou pousser jusqu'à Lunargent par leurs propres moyens.

- ... Mais je n'ai aucun dяoit suя votяe existence. Il s'agit de vos vies, c'est votяe vision, je ne suis qu'une aide. Aloяs, que pяéféяez vous ?

Oui, découvrir ce que cachait Grazen Mecisel, consciemment ou non, était tentant, et ... étrangement attirant. À n'en pas douter, Vieltal était certainement lui-même déjà tiraillé. Mais l'aventurière espérait faire preuve d'assez de sagesse pour ne pas rechercher toutes les connaissances -surtout si elle devait pour ce faire mettre l'existence d'autres qu'elle-même.

écrit par: Sahadeva Vendredi 20 Septembre 2019 à 09h43
Jetant un regard en biais vers Vieltal, Sahadeva constata qu'il semblait mal à l'aise. Avait-il, lui aussi, perçu la lueur malsaine dans le regard de Grazen Mecisel ? Impossible de le savoir avec certitude, le Maquar regrettait d'ailleurs qu'ils ne puissent communiquer mentalement ensemble à l'instar de Selcharoon Nrim, mais cela confortait ses propres doutes.

Les réponses de l'égoutier étaient pour le moins évasives et elles auraient peut-être fait sourire le Maquar en d'autres circonstances. Il était possible que le petit être ne sache rien consciemment ou qu'il dissimule la vérité, il lui était impossible de le déterminer mais il était persuadé que quelque chose d'anormal était en train de se passer.

Sahadeva approuva la proposition d'Hermine : il avait lui-même pensé à l'éventualité d'emprunter à nouveau la voie que les rats garous avaient suivie pour atteindre leur "refuge". Il se risqua à inviter Grazen Mecisel au conciliabule :


- Et si nous regardions tous ensemble la carte, Hermine? La Capitaine nous montrerait l'itinéraire suivi à l'aller, si elle s'en souvient... et notre ami Grazen pourrait nous indiquer celui qu'il préconise pour rejoindre le temple. Nous aurions toutes les options en main...

Le guerrier avait prononcé le terme "ami" avec une légère emphase. Il souhaitait examiner toutes les possibilités... et réfléchissait à un moyen de se débarrasser d'un guide auquel il n'accordait aucune confiance.

écrit par: Hermine Dimanche 22 Septembre 2019 à 10h47
A la demande du Durpari, Hermine acquiesça avant de dérouler à nouveau la carte des égouts qu'elle avait rangée en hâte au moment où Grazen Mecisel les avait tous pris par surprise. Elle-même n'avait guère envie de laisser sa méfiance envers le halfelin dégénérer en hostilité : à tout le moins, l'égoutier semblait être davantage une victime manipulée par magie qu'un traître conscient de sa duplicité. Quelques jours auparavant, les trois aventuriers eux-mêmes avait bien failli tomber sous la coupe d'une odieuse aberration. Sans l'intervention des Griffes Blanches, elle-même aurait pu finir ses jours asphyxiée, ou recluse dans quelque étang saumâtre. Elle avait vraiment envie d'aider le hin -seulement, pour le moment, elle ignorait tout simplement quoi faire.

- Voilà ou nous sommes, répondit-elle en pointant la carte d'un doigt de sa main gantée. Puis, désignant un autre endroit : « Monsieuя Mecisel, vous dites que pouя atteindяe la Maison de la Lune, nous devяions soяtiя paя là, coяяect ? Quelles zones sont à éviteя suя notяe chemin, et pouяquoi ? » Puis, après la réponse du halfelin, se tournant vers Opale : « ... Dans ce cas, la soяtie la plus pяoche et la moins dangeяeuse semble êtяe celle-ci. Mais il vous faudяa peut-êtяe nageя. Vous en sentez-vous capable, dans votяe état ? Paя quelle issue êtes vous entяés ? »

Pendant que tous discutaient et tentaient de trouver une sortie de ce panier de crabes qu'étaient les égouts de la Cité des Voiles, la Nordique glissa à Sahadeva :

- Passeя une nuit dans les égouts seяait tяop dangeяeux. En ville, c'est exclu. On est en C.A., il faut qu'on les mette au veяt. Et le soiя appяoche. Regardant son ami en face, elle croisa les bras, semblant prendre une décision. « L'un de nous devяait les faiяe soяtiя de la ville. L'autяe alleя acheteя vêtements et nouяяituяe, pouя leuя peяmettяe de teniя au moins jusqu'à Yaяtaя. Que pяéfèяes-tu, l'ami ? L'escoяte, la nage et la suяvie ? Ou la logistique, la négociation et le tяanspoяt discяet ? »

De son coté, Hermine se sentait capable de tout faire. Mais elle n'en aurait pas le temps, et ne pouvait pas se dédoubler. Le mieux qu'elle pouvait faire, c'est confier Sahadeva aux bons soins de Biscotte, afin qu'ils puissent tous garder un semblant de contact durant les quelques heures où ils seraient séparés.
Comme point de rendez-vous, plus tôt dans la journée, juste avant qu'ils se dirigent vers la plage et ne parviennent à s'entretenir avec une sirène, elle avait repéré un petit bois en retrait dans la route. À peine plus loin, leur chemin avait traversé un petit ruisseau -pas grand chose, mais celui-ci pourrait permettre aux métamorphosés de se laver et de s'abreuver d'eau pure, avant de revêtir des habits propres et de prendre un bon repas.
Pour les habits, une cité qui était capable de vêtir des personnes dont la carrure allait du gnome au demi-orque devait bien pouvoir lui permettre de trouver au moins de grande capes chaudes et couvrantes, ainsi que gilets et pantalons. Pour la nourriture, le
Danseur de Jade devrait être capable de leur fournir un pique-nique chaud ce soir et, pour les rations de voyages, il y avait le Voyageur fatigué. Rester à transporter tout cela, et discrètement.
Passer encore par le temple de Séluné risqué de ne pas être possible, mais Hermine était prête à avancer ces frais, et avait sa petite idée sur la manière de gérer le reste de la logistique en peut-être trois heures de temps tout en restant dans le quartier où les aventuriers avaient leurs habitudes. Cependant, il semblait que le Maquar était réticent à se baigner dans l'eau salée. Or, elle ne voulait pas le forcer à escorter les rats-garous, et ce faisant enfreindre un de ses tabous. Elle s'adapterait donc à lui ...

écrit par: Sahadeva Mardi 24 Septembre 2019 à 16h51
Le Maquar étudia le plan d'Hermine qui avait ses chances de réussir, à condition que Grazen Mecisel ne leur mette pas trop de bâtons dans les roues. A ce propos, Sahadeva était impatient d'observer sa réaction : l'égoutier allait-il leur conseiller une autre voie? Tenter de les dissuader de se séparer?

Dans un murmure, il répondit à Hermine :


- Je préfère éviter la natation : je ne suis pas un très bon nageur, a fortiori avec mon armure, mes armes et mon écu... Mais peut-être Vieltal pourrait-il se charger de les guider...

La suite du plan ne dépendait pas de lui, mais des réponses de Grazen et des rats-garous.

écrit par: Atlas Mercredi 25 Septembre 2019 à 15h34
- ‘Ils’, ce sont certains de nos gars, pas des ‘êtres’ comme vous dites, pas plus étranges que vous ou moi, c’est plutôt dans leurs attitudes qu’ils m’ont semblé étrange. Un peu comme s’ils étaient absents ou … je ne sais pas. Nos chefs aussi. Ils ont adapté nos procédures de travail et décalé des équipes. La rotation est pratique, ça nous permet de connaitre l’ensemble du réseau et de ne pas risquer tomber dans l’habitude, l’habitude tue chez nous comme ailleurs vous savez, on finit par être moins prudents. Au final c’est difficile à dire. On apprend vite à repérer les caches à éviter à tout prix –comme celle-ci d’ailleurs, et de descendre dans les niveaux inférieurs.

Le Halfelin essayait-il de se rassurer lui-même ou tentait-il de justifier ces attitudes étranges qu’il avait évoqué ? Son discours se tenait, soit il était excellent acteur, soit il était exactement ce qu’il semblait être : un membre actif d’une guilde qui accomplit sa tâche sans discuter dans le respect d’une hiérarchie établie qui avait certainement des raisons qui le dépassaient.

- Hum… Vous avez raison, voyons cette carte ensemble. Elle nous aurait été bien utile pour nous repérer.

De son long index griffu, Opale désigna l’entrée au Sud-Ouest à laquelle les aventuriers avaient pensé.

- On est rentré par-là, par la mer, à la nage jusqu’à la grille à travers laquelle il est facile de passer mais pas de faire passer une barque. Je ne sais pas si nous avons été particulièrement discrets ou si les elfes des mers et les sirènes ont juste préféré ne pas prendre le risque de nous affronter, c’est difficile à dire. On a perdu beaucoup de temps par ici -il lui semblait qu’ils étaient partis trop à l’Est par rapport à la traversée de la ville- rien n’est pareil ici, sans lune ni étoile, c’est difficile de se repérer. On voulait surtout éviter les grands axes, les plus fréquentés. On a vu de nos semblables mais ils n’avaient rien de bienveillant … On a fini par trouver cette cache, assoiffés et affamés de ne manger que du rat depuis … aucune idée … mais ses habitants n’ont pas voulu partager et Edward s’est pris un carreau en pleine tête. De l’argent. On ne guérit pas quand l’argent nous blesse.

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Victime comme tout son équipage de la malédiction d'une morsure de rat-garou, elle a tout oublié des quelques jours qui ont précédé la bénédiction de Séluné.


Elle indiqua alors une zone dans laquelle elle pensait qu’ils se trouvaient et Grazen la zone du temple. Ce dernier s’expliqua : – Le temple est là au-dessus. Je vous le montre parce que vous parliez de vouloir les y amener, je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure idée mais je ne suis pas bien placé pour juger, je n’ai jamais eu la prétention d’entrer au palais. L’idée de ressortir de la ville et compter sur l’aide dont vous pourriez profiter pour embarquer sur un bateau est sans doute moins risquée..

écrit par: Hermine Vendredi 27 Septembre 2019 à 13h05
Les révélations de Grazen Mecisel faisaient grandir dans l'esprit d'Hermine une noirceur qui se nourrissait de sa méfiance et de sa stratégie naturelles. Des gens qui changent de comportement du jour au lendemain ... Des collègues qui ne se reconnaissent plus ... Des parcours de ronde qui permettent de tenir tout le monde éloigné d'un certain endroit ... Ou d'au contraire s'assurer que chacun passe au moins une fois à un certain endroit, par exemple un puits ténébreux et humide ou tâtonnent des tentacules, prêtes à sceller le destin du nouvel arrivant ...
L'aventurière frissona. Vieltal avait émis la veille l'idée de s'infiltrer dans la guilde. La suggestion semblait avoir de plus en plus de sens. Mais pouvait-elle risquer la vie des rats-garous ? Non, il ne fallait pas qu'une telle puissance et une telle sauvagerie devienne l'esclave d'une sombre volonté. Elle ne put s'empêcher de considérer quelques instant le halfelin avec un mélange d'appréhension, de défiance et de pitié. Aujourd'hui, elle devait quitter Eauprofonde, pour un motif aussi fragile qu'une divinité qu'elle n'avait jamais vu. Si celle-ci s'en montrait indigne, la guerrière reviendrait dans la Cité des Voiles. Oui, elle reviendrait et, s'il le fallait, dénouerait elle-même l'emprise des aboleths sur ces souterrains.


- Intéяяessant. Mais dites-moi ..., répondit-elle, en se raclant la gorge, « Depuis combien de temps enviяon avez vous noté chez vos collègues ces ... compoяtements bizarres ? »

Si ces événements, en particulier la nouvelle organisation des équipes, coïncidaient avec la récente Guerre de Serôs, elles confirmeraient probablement la mainmise d'une ou plusieurs aberrations sur la Guilde des Celliers et Plombiers. Un retard éventuel de quelques semaines ou mois serait même déterminant : ces monstres millénaires ne manquaient pas de patience, et il était évident qu'en arrivant dans une nouvelle région, il valait mieux prendre le temps d'observer avant d'agir ...

Revenant à Opale et à ses indications, Hermine prit sa décision. Ils avaient assez tergiversé. Le groupe de métamorphosés ne pouvait ni se promener en ville, ni cheminer à travers les égoûts, ni même rester trop longtemps dans cette cache, maintenant connue des voleurs. Leur sécurité n'était assurée dans aucun de ces cas : il leur fallait donc ressortir. L'issue logique était par là où ils étaient venus. Hermine déclara qu'elle les accompagnerait, même à la nage, qu'elle leur trouverait un endroit sauf près de la ville, et resterait avec eux tant qu'ils en auraient besoin.


- Pendant ce temps, un ou plusieuяs de mes compagnons effectueяont les pяépaяatifs. Elle plongea tour à tour son regard d'émeraude dans les yeux bleu glacé de Vieltal, puis dans le regard d'or de Sahadeva. « Des capes. De la nouяяituяe. Encoяe mieux, un bateau pяêt à nous embaяqueя tous dans les meilleuяs délais. Peut-êtяe avec l'aide de Séluné. Яassemblement au plus taяd demain à l'aube au point de яendez-vous, ça iяa ? »

écrit par: Sahadeva Vendredi 27 Septembre 2019 à 21h52
Sahadeva prit une inspiration. Les choses s'accéléraient... et ce n'était pas un mal, le temps jouait probablement contre eux. Hermine avait finalement choisi d'accompagner les rats-garous hors de la ville, ce qui constituait probablement la mission la plus périlleuse ; s'occuper des emplettes s'annonçait plus aisé même si la tâche requérait une bonne organisation.

Il approuva le plan d'Hermine :


- Très bien, nous nous essaierons de reprendre la voie que vous avez empruntée pour entrer dans les égouts. Dès qu'un accès aux rues de la ville se présentera, Vieltal et moi remonterons à la surface afin d'assurer les préparatifs nécessaires... dont je souhaiterais discuter avec Hermine et lui...

Le Maquar enjoignit ses deux compagnons à le suivre un peu à l'écart. Feignant de trébucher et de se rattraper à l'épaule d'Hermine, il lui murmura subrepticement :

- Vieltal n'a pas l'air à l'aise ici, mieux vaut qu'il remonte... et méfie-toi de notre guide, quelque chose... cloche...

Faisant mine de reprendre son équilibre, il leur exposa une ébauche de plan :

- Je pense que Vieltal et moi devrions commencer par aller nous toiletter au Danseur de Jade et reprendre contact avec Aimeric pour l'informer de notre situation. J'irai ensuite au Temple de Séluné, demander leur avis sur le moyen le plus sûr de rejoindre Lunargent, par voie de mer ou de terre, et leur aide matérielle et en matière de contacts. L'entreprise semble vouée à l'échec sans l'aide de personnes sur l'itinéraire entre Eauprofonde et Lunargent...

Le guerrier poursuivit :


- Pendant ce temps, Vieltal et Aimeric pourraient commander des vivres au Danseur de Jade, des tenues de voyage chez un tailleur et le reste du nécessaire, en ce compris une charrette, au Voyageur Fatigué. Ensuite, on avisera en fonction des informations récoltées mais nous nous rendrons au point de contact à l'heure voulue.

Il conclut :

- Nous prendrons un risque en nous séparant mais cela semble être la seule manière d'agir vite... et il nous faudra être rapide...

écrit par: Hermine Samedi 28 Septembre 2019 à 15h44
- Ça me va, répondit la guerrière au maquar. « Le plus uяgent est de яedonneя espoiя et chaleuя à ces pauvяes gens, et ça passe paя un bon яepas ce soiя. En passant au Danseuя, pensez aussi à яécupéяeя mes affaiяes. Spassiba ! »

À part cela, Hermine partageait l'analyse de Sahadeva. En particulier, leur inquiétude pour Vieltal était la même. Le mystère qui imprégnait le regard du scalde n'était pas dénué de charme ; cependant, celui-ci menaçait dernièrement de devenir quelque chose de plus ... malsain. Elle espérait aussi qu'éloigner leur ami de ces souterrains, dangereux à plus d'un titre, lui serait bénéfique. Le Durpari semblait savoir se montrer vraiment un fin psychologue.

Il coûtait à la jeune femme de se séparer de ses deux amis. Mais elle redoutait encore plus, s'ils s'occupaient ensemble des préparatifs, qu'elle ne parvienne plus jamais à retrouver l'équipage de métamorphosés. Cela avait été difficile de traverser une partie de la Côte des Épées pour leur remettre la main dessus et, maintenant qu'elle était consciente de tous les dangers de la région, elle ne voulait pas tenter le diable. Et, si elle devait à nouveau braver l'eau glacée, elle y était préparée.
En parlant de ça ...


- Dites-moi, Monsieuя Mecisel, s'enquit-elle auprès du halfelin, « En nous яaccompagnant veяs le fяont de meя, pensez-vous que nous puissions яécupéяeя quelques planches ou débяis pouя confectionneя un яadeau de foяtune ? Ça aideяait nos amis, dont ceяtains sont ceяtainement déjà affaiblis ... »

Tout en écoutant la réponse de l'égoutier -qu'elle espérait positive, le regard de la jeune femme s'attarda sur celui qui était au delà de la fatigue ... le dénommé Edward. Pendant que tous les membres d'équipage s'affairaient avant de partir, peinée, elle glissa à leur capitaine :

- Opale. Paяdonnez-moi, je ne sais ni d'où vous venez, ni quelles sont vos coutumes, mais ... Elle hésita, semblant chercher ses mots ... « ... Voulez-vous que nous tentions au moins de le soяtiя de cet endяoit puant ? ... » Encore une autre pause, lourde de sens. « ... Sans alleя jusqu'à Lunaяgent, peut-êtяe pouяяions nous peяmettяe à ce maяin de voiя la Meя une deяnièяe fois ? »

Ne sachant trop comment présenter la chose, Hermine se disait qu'ils pourraient peut-être lui creuser une dernière demeure quelque part sur la côte ... Ou lui permettre de s'unir une dernière fois à l'océan ?

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user posted imagees deux amis l'avaient quitté pour rejoindre la surface. Grazen Mecisel semblait souhaiter rester dans les égouts.
Hermine, quand à elle, se retrouvait seule, entourée de sauvage créatures métamorphes, qu'elle espérait de tout son cœur être encore humaines. Après qu'ils soient repassé en dessous de la grille par laquelle ils avaient pénétré en ces lieux, et qui menait au
Cabaret des Trois Perles [SF54], ils avaient continué vers le Sud Est. Près du front de mer, ils avaient retrouvé un semblant d'air pur. Certes, le canal d'eau viciée empestait encore, mais cet odeur nauséabonde était quelque peu atténuée par l'iode marin. Après la promiscuité et la puanteur, la jeune femme accueillerait presque une baignade dans l'eau glacée avec bonheur. Évidemment, si elle pouvait l'éviter ...

Elle laissé le reste de ses affaires à Sahadeva : si elle devait nager, il était inutile, et dangereux, qu'elle se charge trop. Revêtue de ses habits qui la gêneraient le moins une fois dans l'eau, elle n'avait conservé que son épée passée dans son dos, son armure soigneusement glissée dans son sac à dos goudronné et accroché à ses outres d'eau gonflées d'air telles des bouées de fortune, et enfin la dague qui avait pourfendu l'aboleth, qu'elle s'était appropriée, et qui semblait pouvoir continuer à changer le destin de la Côte des Épées.

Un dernier objet qu'elle avait conservé, était cette conque qu'elle avait ramassé la veille, sur la plage. Juste avant de se déséquiper de son armure, elle souffla longuement dans le coquillage. Celui-ci lui avait déjà permis de rencontrer une magnifique sirène. Si celle-ci croisait par hasard dans les parages, peut-être reconnaîtrait-elle la longue note d'appel ?
Si personne ne répondait, tant pis, Hermine nagerait, dague entre les dents pour être prête à se défendre et pour s'empêcher de hurler à cause du froid. Mais cela valait le coup de tenter le coup, n'est-ce pas ?

Avant de plonger, elle regarda tour à tour ses camarades d'infortune, tentant un timide sourire, pour leur souhaiter bon courage, et bonne chance. Le plan était simple : nager vers le Sud, et atteindre au plus court la plage proche de la ville que les trois aventuriers avait arpenté la veille.
De là, direction le point de rendez-vous, qu'elle avait elle-même repéré à environ une demie-heure en amont d'Eauprofonde. Le lieu, constitué d'un petit bois et proche d'un ruisseau qui leur permettrait tant bien que mal de s'abreuver et se laver, était relativement abrité. Il devrait leur offrir un abri pour la nuit ...

écrit par: Atlas Jeudi 17 Octobre 2019 à 12h53
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Le Sourire du Kraken, Chapitre IV : Faits comme des rats
14ème jour de Chess, 1373


Grazen fut marri de répondre à Hermine par la négative. Non, les égouts n’étaient pas navigables. Les déchets flottant, des fluides trop épais et d’autres dangers s’y cachaient, beaucoup plus dangereux que de parcourir les allées glissantes. Les aventuriers n’eurent pas besoin de beaucoup d’imagination pour visualiser les créatures amphibies qui pouvaient s’y cacher, l’environnement était assez oppressant...

L’équipage d’Opale avait construit un brancard de fortune pour y poser la dépouille d’Edward, ils l’utiliseraient pour le porter jusqu’à la mer, c’était le seul endroit qui convenait pour offrir au jeune marin de rejoindre Valkur –ou Séluné, il leur faudrait encore un peu de temps pour en être sûr- loin de ce miasme immonde.

L’entreprise de Sahadeva et du barde fut relativement simple, la parfaite connaissance des souterrains de leur guide les y aidant grandement par l’emprunt de voies plus étroites, dont certaines n’apparaissaient même pas sur leur carte et leur assurait de ne croiser aucune des factions qu’ils craignaient à juste titre. Ils évitèrent ainsi leur lieu de rencontre avec la nuée de rats, évitant au Hin de voir ses ‘amis’ défaits et de réveiller les blessures en soulignant leur responsable involontaire. A aucun moment, ils n’eurent la moindre raison de craindre de suivre leur guide. La dangerosité des lieux leur était de moins en moins évidente, certains purent même se surprendre de trouver la construction des tunnels astucieuse, d’y reconnaitre un certain talent et esprit pratique sur un ouvrage qui couvrait une superficie gigantesque, même sans parler des étages inférieurs. Ils marquaient des poses, pour s’assurer que le groupe suive ou éviter le passage d’autre chose, comme ils l’auraient fait en visitant un palais ou une cité. L’égoutier était fier de son travail, sa vision des lieux était complètement différente et contagieuse.

Quand ils furent revenus à leur point d’entrée dans les égouts, il y eut un flottement, comme si la séparation inévitable pour la réussite de leur plan leur coutait plus que ce qu’ils avaient imaginé. L’état de Vieltal était inquiétant, certes, mais ils avaient surtout appris à pouvoir compter les uns sur les autres. Dans cette cité aux milles dangers, ils se quittaient peut-être pour toujours …


VIELTAL & SAHADEVA

Devant le Danseur de Jade, Aimeric les rejoint. Il avait compris que ce serait le point de chute idéal pour les retrouver au besoin et avait complété parfaitement les demandes d’Hermine en la matière. Les aventuriers empestaient tant qu’ils s’en dégoutaient eux-mêmes.

¤ Mes respects Sahadeva. Vous m’excuserez, mais notre établissement ne pourrait accueillir les hôtes que vous êtes dans ces conditions. ¤

Sahadeva reconnut immédiatement Selcharoon Nrim, à la … voix ? qui raisonnait directement dans son esprit. Bienveillant et accueillant, le guerrier pouvait facilement imaginer que le Chuchoteur, Cathalishaera ou qui que ce soit des précieux alliés qu’ils avaient trouvé sur place avaient pu l’informer des tenants et aboutissants de leur quête. Sans qu’ils se rendirent compte d’être la cible d’un sortilège, leurs tenues ne portaient plus aucune trace de l’attaque des rats, leur peau et cheveux étaient aussi frais que s’ils sortaient d’un bain parfumé. En un instant, leur fatigue s’envola leur offrant la conscience des bienfaits d’être propres.

Rapidement, le Maquar reprit le chemin du temple de Séluné et de l’aide dont ils avaient plus que jamais besoin tandis que les bardes se lançaient dans leur liste de courses.



SAHADEVA
A la Maison de la Lune

L’accueil qu’il reçut à la Maison de la Lune était très différent de celui reçu à leur première arrivée. Le Chevalier l’accueillit comme un vieil ami, l’invitant à le rejoindre tandis qu’il discutait avec quelqu’un qu’il avait déjà aperçu avant de partir vers le Fort de la Dague : le scribe de l’Ordre de la Conscience Solaire.

Sahadeva comprit vite, il savait que Séluné était une des divinités adorées par l’Ordre Solaire, que les deux hommes se connaissaient et qu’ils avaient pris soin de s’informer l’un l’autre des connaissances qu’ils avaient pu obtenir.


- Il est navrant que vous n’ayez pas pris le temps de nous informer de tout ça à votre retour ! Nous aurions trouvé un moyen de vous aider à apporter la Lumière d’Amaunathor dans les entrailles de la Cité, mais je vous félicite pour vos découvertes, même sans celle-ci. Nous aimerions vous aider, nous aussi, dans l’entreprise d’amener à la déesse ses enfants perdus.

Le réseau du temple et du monastère conjoint offrait des perspectives inédites, il eut été inconcevable qu’ils ne puissent trouver une réponse à leur requête. Le Chevalier poursuivit à la suite du scribe.

- Aucun capitaine ne fera l’impasse sur les festivités mais dès celles-ci terminées, nous en connaissons fort bien un qui serait ravi d’accueillir un équipage compétent et qui ne se souciera pas du tout de leur apparence. Avoir lui-même une apparence simiesque pousse à laisser les préjugés physiques sur le côté. Il se nomme Bansh Cuivrefeuille, vous ne pourrez pas vous tromper.

Un rendez-vous fut fixé, le lendemain du jour des festivités, dans le hameau - T’Quession- qui servait d’intermédiaire commercial pour la vente de perles récoltées par les Sirènes dans lequel ils pourraient se cacher en attendant la chaloupe de pèche qui les mènerait au navire en lui-même. Ils devraient se présenter avant, sans que les créatures garous ne soient visibles pour qu’ils ne craignent pas être confrontés à une attaque des Rats d’Eauprofonde, mais c’était jouable, un d’eux –et tous dans le hameau le savaient- était frappé du même mal et se trouvait enchainé à chaque pleine lune pour laisser passer l’appel de la Bête.

HERMINE

La suite du parcours fut sans encombre pour la guerrière et sa suite bestiale. Un tel nombre constituait certainement une protection contre les plus téméraires s’ils prenaient soin d’éviter les points critiques de chacun des groupuscules. Les accès vers Port-au-Crâne devaient être éviter à tout prix si bien qu’ils ne prirent pas exactement le même chemin.
Ils arrivèrent cependant à la grille par laquelle Opale et les siens avaient pénétré dans les égouts et chacun apprécia le sentiment de se nettoyer des égouts malgré le froid mordant.

Grazen les laissa-là, leur souhaitant bonne chance pour leur entreprise à venir et Hermine s’en vient à penser qu’elle avait peut-être rêvé trouver dans le regard du Hin la moindre malice ou trace d’un danger latent.

L’équipage semblait ne pas souffrir de cette eau qui se révéla moins froide que l’eau de mer grâce aux matières en décomposition. Ils nageaient avec toute la facilité de l’animal dont ils avaient reçu les traits.

Quand ils eurent atteint la plage, sans éveiller la moindre réaction d’un garde marin ou de la surface et qu’Hermine ne reçut aucune réponse à son appel, ils entonnèrent un chant aussi profond que triste, pendant que deux d’entre eux menait le brancard dans l’eau plus profonde, jusqu’à ce qu’Hermine les perde de vue.

Ils installèrent alors le campement qui leur permettrait de passer cette première nuit hors des égouts -depuis combien de temps déjà ?- et la guerrière put se réchauffer au petit feu qu’ils allumèrent très vite.


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TOUS

Une bonne heure plus tard, les aventuriers se retrouvèrent. La mule qui leur avait déjà tant servi tirait la charrette du matériel rassemblé.
L’aube succéda à la nuit, la curieuse troupe avait déjà repris la route vers le hameau.


15ème jour de Chess, 1373

La rencontre des marchands humains de T’Quession passa très vite de la suspicion à une volonté franche de soutient des pauvres hères. En dehors des échanges commerciaux, les visiteurs du hameau étaient extrêmement rares, plus personne ne vint interrompre leur quiétude après la visite de courtoisie du Moine qui avait proposé ce lieu de retraite dans l’attente de remonter la Dessarin à bord du Feuille-et-Cuivre.

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Ici se termine la campagne du Sourire du Kraken.
Les aventuriers peuvent à loisir occuper les quinze jours qui les séparent des festivités de fin de Ches ou quitter les lieux plus tôt s’ils le souhaitent.

écrit par: Hermine Vendredi 18 Octobre 2019 à 14h00
Tandis que navire Feuille De Cuivre s'éloigne vers l'horizon ...
... Le soleil se couche doucement, et la lune monte lentement au firmament ...

... ... Fondu au noir ...

... Mais parce que ce serait trop dommage de se quitter comme ça, ...
Lançons une dernière fois la musique, et allons-y pour un bon vieux ...


▂▃▅▇█▓▒░ Générique de fin ░▒▓█▇▅▃▂
QUOTE
Le Sourire du Kraken vous a été concocté et amoureusement présenté par le grand, que dis-je ? Le géant Atlas.
Avec, par ordre d'apparition :
..........
Azur’Ael OmbreluneTeu’tel’atria
Meritid ArchneieGrand Trident
¯\_(ツ)_/¯Le Chevalier-Chuchoteur
CélestiaCélestia
MarionMarion
Cameron Johnson-BrownLa vieille veuve
Selcharoon NrimL'homme invisible, nettoyage à sec 24/24
Khalou MazestarLe moulin à rumeurs
Stran DucribHabitant d'Eauprofonde n°3638
Menzac GrezGarde d'Eauprofonde n°27
SahadevaSahadeva, fils de Bûna
NakulaNakula, cimeterre de Sahadeva
StevianLe tenancier de la «Sirène Bleue»
VieltalVieltal 'Vuurdan
Gren KalenLe patron du «Voyageur Fatigué»
Charles-Henri-Gilles Poitou de la Salle, de la Comédie FrançaiseAssassin silencieux
Scribus ScribouillardScribe de la Conscience Solaire
Hanor KichavoHaut prêtre de la Conscience Solaire
Braz’ah As’HyarsL'homme-lézard le plus classe du monde
Shurkul, Supgugh, Urbul, Zornaraugh, Podagog et HagobOrcs d'Ilneval
Eth'tonok, baron infernal du Sixième (en congé sabbatique dans le plan matériel)Le patron du relais
Ingrid TablïevskiSa femme en tablier
NaïrodTùrambar
EnwelAimeric Huecòr
BistanBistan
EdwardLe rat-garou peu discret (RIP)
OpaleCapitaine férale
GerominotGarde du Gué n°3
Jacquot Le FrenierPalefrenier
FlorianL'indispensable guide
Dorkim LaughingashMarchand d'esclaves retors
WondeEsclave n°1
R'braEsclave n°2
TholvarMaître de la Forge Cromach
MurielHermine
AliceMère de Dayn
GustafMaître des docks
BiscotteMustélidé de combat
Luna, Bella, Oliver, Leo, Lola, Lily, Charlie, Cléo, Milo, Max, Jax, Loki, Simba, Nala et KaliLes greffiers
ThrozokGuerrier Griffes Blanches
QroaclCadavre n°1
Crixo'aCadavre n°2
Chax'lCadavre n°3
La Conque d'OpaleLe navire échoué
O̝̪̹̲͝ọ͑ͫ̒͊̋ç͙̙̺͎͙̲̑h̩̳̰͗͠i̦͔̭̣͍ͭͦ̚e̺̣̳̖̳̾ ̈̆ͣ̔̚͜P̟͖͎̄̾o̱͈̳̺̻̥̮ͪͩ̒̊ͬ͢o̷̬̖̍̄ͫ̄c̼̘̲̿ͬ͛̽́͗̊h̸̺̗͐ͤ̊͐̽̓̾i̛̲ë̗̣͕Terreur aboleth
Madame PointueLa Dague du destin
ChirnikkiChamane Griffes Blanches
Mickael J. Dundee (voix)Crocodile nounou
La marmailleEnfants-lézards crômeugnons
UmberlieDans son propre rôle
TorlethPatron des «Trésors de Torleth»
WolfieCompagnon animal un peu trop gourmand
ÉrikEnnemi récurrent
Plumes BleuesJuré homme-lézard n°1
Souffle NoirJuré homme-lézard n°2
Pwyll CripuissantDuc du Gué de la Dague
Une belle inconnue trempéeSirèlfne des Mers
Jannaxil SerpentilGérant des «Livres et Ouvrages Serpentil»
Monsieur QuenotteIndic' rat d'égout
Mimi, Minnie, Choco, Noisette, Mickey, Yuki, Fromage, Grisouille, Remi, Speedy, Caline, Canelle, ... et les 288 autresLa nuée de rats
Grazen MeciselJoueur de flûte de Hamelin
Damon Albarn (voix)Bansh Cuivrefeuille


Hermine est habillée par Yeth Saint Gob'Lent
Sahadeva est habillé par Francisco Labanane
Vieltal est habillé par Guccxxiphu

Aucun animal ou presque n'a été blessé pendant le tournage de cette chronique.
Toute ressemblance avec des faits réels ne serait que pure coincidence -quoique.

Dépôt légal n°713705, OIMJA (Organisation Internationale des MJ Associés), 42 rue de la Vierge, Eauprofonde, Féerune

Merci, merci, merci ! wavey.gif


écrit par: Sahadeva Dimanche 20 Octobre 2019 à 21h39
Sahadeva observa, fier et songeur, les rats rejoindre Bansh Cuivrefeuille à bord de son navire. Il avait le sentiment du devoir accompli : avec l'aide de ses compagnons, il avait partiellement déjoué les projets de maléfiques aboleths, apaisé pour un temps les tensions entre hommes-lézards et humains du Fort, secouru et redonné espoir à un équipage contaminé par une horrible affliction. Autant de hauts faits qui étaient en plein accord avec les préceptes de l'Adama.

Le Maquar songea aux paroles du prêtre de Séluné qui avait suggéré qu'en servant sa déesse, il servait Lucha et l'Adama. C'était là une profonde vérité. Mais restait à savoir s'il servait la divinité ou si c'était elle qui s'était servie de lui, comme d'un pion qu'elle avait déplacé à sa guise, depuis Chavyondath jusqu'à Eauprofonde pour contrer les plans de ces abominations et venir en aide à de malheureux rats-garous. Après tout les hommes n'étaient que de simples pions et, les dieux, des rouages permettant à l'Adama de régler le fonctionnement de l'univers. Quel avait été l'impact de ses choix, qu'est-ce qui était écrit à l'avance? Autant de questions qui lui traversèrent l'esprit alors que ses protégés s'embarquaient. Il n'était théologien mais le fait de savoir qu'il servait une cause plus grande donnait du sens à ses actes et sa vie.

Il repensa aux enseignements de Yudhisthira : "celui qui croit ce qu'on lui dit sans se poser de questions vivra heureux mais agira, au mieux, comme un imbécile ; au pire, comme un fanatique". Ces paroles avaient impressionné le jeune adolescent qu'il était mais les récents événements lui avaient permis de mieux comprendre cet enseignement quelque peu subversif.

Le souvenir de son vieux maître l'amena à réfléchir à la suite des événements. Rentrerait-il en Estagund? Sahadeva se sentait désormais plus sûr de lui. Son long périple l'avait fait mûrir et son aventure à Eauprofonde lui avait donné plus d'assurance et de confiance en lui. Il n'était plus le jeune Maquar qui avait fui son pays et il se sentait prêt à répondre de ses actes et à défendre sa cause. Il était sûr de pouvoir se faire entendre, de réparer ses erreurs et d'être capable de se rendre utile.

Mais était-ce le moment? Son regard se posa sur Hermine, puis sur Vieltal. Le guerrier d'Estagund avait trouvé là des compagnons fidèles, capables des plus grandes prouesses... des individus comme il en existait peu. A leurs côtés, il pouvait réaliser de grandes choses au service de l'Adama, de plus grandes choses sans doute que s'il regagnait, seul, sa terre natale.

Le Maquar se promit de réfléchir à la question. Pour l'heure, il regagnerait le Danseur de jade. Il y passerait certainement quelques jours, le temps de s'équiper plus complètement et de reprendre des forces : dormir et traiter sérieusement les blessures subies au cours des dernières semaines ne serait certainement pas inutile. Poursuivre son entraînement avec Hermine non plus, d'ailleurs...

Cette pause bienvenue lui permettrait aussi de finaliser le courrier qu'il destinait aux autorités aquafondiennes. Le Seigneurs Masqués pourraient être intéressés par les rapports entre aboleths, culte d'Umberlie et égoutiers. C'était là un problème à leur mesure... et cela permettrait de mettre un terme, au moins provisoire, à toute cette histoire.

Une fois ces quelques jours écoulés, il déciderait de la suite... qui restait à écrire...


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