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La Taverne des Royaumes Oubliés > Terres alentours > Ophiuchus - Chapitre IV


écrit par: Oknar Barbesh Lundi 12 Août 2013 à 14h33
--Resize_Images_Alt_Text--
--Resize_Images_Alt_Text--uatrième jour de la première chevauchée du Coeur d'hiver
--Resize_Images_Alt_Text--Année des Dragons Renégats.

4 Martel 1373
Mi-jour
Arrabar, Saphir Noir
Temps pluvieux, tiède


~ Aventures précédentes de Kilidryc, Horthaïr, Jon, Moira et Zelkior ~

Jon

--Resize_Images_Alt_Text--e tieffelin traina les pieds jusqu'au repaire des mercenaires. Moira avait eu le temps auparavant de faire un rapide rapport à la psionne, qui décida de repousser à l'après-midi une audition en privée avec le rouquin.


Zelkior

--Resize_Images_Alt_Text-- peine arrivé au Saphir Noir, Zelkior mangea rapidement à l'auberge avant de s'entretenir rapidement avec Miriel. A peine finit qu'il disparut sans remous dans les arrières couloirs du Saphir Noir.


Moira, Kilidryc, Horthaïr

--Resize_Images_Alt_Text--iriel laissa la matinée libre aux trois aventuriers et mis un lit à disposition de Kilidryc, si jamais il désirait y rester une ou deux nuits avant de reprendre la route.

L'heure de rendez-vous pour le rapport détaillé de mission avait été fixé au repas de mi-jour, et Miriel fit monter à l'étage une demie-douzaine de plats, et les boissons adéquates, afin de jouir de tranquillité, confort et discrétion.
Miriel avait entre-temps appris de Gramloth la réelle teneur de la mission qui avait été mise dans les mains de ses mercenaires. Même Miriel avait été dupée par Gramloth : il avait été évasif sur le détail du travail des mercenaires, prétextant ne pouvoir faire confiance à personne à Hlondeth, pas même aux porteurs de correspondance. Miriel s'était laissée convaincre : Ragnu et Gramloth étaient d'ancien amis et Gramloth s'était voulu rassurant ; la récompense promise avait aussi aidé, à vrai dire.

Cependant, la psionne maintenant au courant de tout les secrets de la mission semblait à peine satisfaite de la récompense, quatre mille brillantes, devant les risques qu'avaient encourus ses hommes. Après s'être platement excusé de ces rebondissement, elle annonça avoir prévu d'aller à la rencontre de Gramloth elle-même dès le lendemain, malgré les affaires qui attendaient probablement le marchand à l'heure qu'il était : s'il devait jamais y avoir d'autres contrats entre eux, ce serait d'une tout autre façon et elle comptait bien le lui faire comprendre.

Le lynchage de Gramloth étant fait, elle laissa la parole aux trois aventuriers pour la fin du rapport de mission. En particulier, elle voulait aborder ce que Gramloth avait commencer à découvrir, mais cela se ferai un peu plus tard, lorsque Kilidryc aurait rejoint sa chambre temporaire.

écrit par: Moira Mercredi 14 Août 2013 à 16h45
Les derniers jours s'étaient étaient passés comme dans du velours. Après que Gramloth aie enfin craché le morceau, et les dieux savaient qu'il avait fallu insister lourdement, leur objectif était devenu clair et simple. Est-ce que le plan du marchand et de ses alliés allait donner le résultat attendu? Dans le fond, Moira en doutait. En moins de quarante-huit heure, deux étrangers comme elle et Horthaïr avaient découvert les failles de la version de Gramloth, alors les agents yuan-ti qui quadrillaient la ville a longueur d'année n'auront probablement aucun mal. Mais ce n'était plus son problème. Hlondeth, ce fruit suintant de poison, était derrière elle. La ville pourrait être avalée par les enfers en ce moment même, ça ne lui arracherait tout au plus qu'un haussement d'épaules.

Miriel se tenait devant elle. Miriel la fille à papa, la Rose de Fer, qui expliquait platement qu'elle n'avait rien vu venir. Une honnêteté étonnante. Un peu trop? Elle ne revint tout de même pas sur Khemed, ou quelque soit son vrai nom, ni pourquoi elle le leur avait collé dans les pattes sous un faux prétexte.


-Parfois, je me demande si vous contrôlez vraiment quelque chose, ici, lâcha vertement Moira. Toutes les éléments réellement importants dans cette mission, j'ai dû l'apprendre de la bouche de quelqu'un d'autre. Au final, Gramloth en savait plus sur vous que vous n'en saviez sur lui. C'est plutôt inquiétant, et cela ne donne guère envie de continuer à travailler pour vous...

La franchise de la grande guerrière était souvent un peu brutale, mais Moira était typiquement le genre de personne à assumer le fond de sa pensée. Le ton n'était pas vraiment accusateur, car ce n'était pas des excuses qu'elle voulait entendre, mais une plutôt une garantie que ce genre de situation foireuse ne se reproduise plus à l'avenir.

écrit par: Horthaïr Mercredi 28 Août 2013 à 00h09
Horthaïr restait silencieux tandis que les deux femmes s'entretenaient, mais il n'en pensait pas moins que sa désormais collègue Damarienne. Comment la personne a la tête d'une opération pouvait se faire doubler de la sorte? Cette humaine était jeune, certes, mais quel que soit son âge, le chef d'une organisation se doit d'avoir plusieurs coups d'avance sur les gens avec qui il fait des affaires. Même les garnements des bas fonds connaissent cette règles.

Quoiqu'il en soit, le nain se réjouissait d'avoir quitté Hlondeth; les tortueuses ruelles de cette cité semblaient toujours vouloir vous étouffer dans ses anneaux tel un serpent, à l'instar des créatures qui côtoyaient discrètement les habitants de cette ville, les yuan-ti. Bien qu'il ne les craignait pas, Horthaïr se félicitait de ne pas avoir engager le combat avec ces hommes - serpents dépeints par les habitants de Hlondeth comme vicieux et sournois.

Il allumait sa pipe tandis que Moira faisait par de ses remontrances envers Miriel et en savoura quelques bouffées avant de reprendre à la suite de La Damarienne :


- L'humaine a raison. Un tel bémol ne serai sans doute pas arrivé si vous aviez fait preuve d'un peu plus de rigueur concernant le suivi de cette mission. Non seulement le commanditaire ne vous dit pas tout mais en outre il se permet de recruter des personnes extérieures au Saphir Noir. Le nain lança un regard mauvais vers Kilidryc. - Je serai vous, je réfléchirais à deux fois et me renseignerais un peu plus avant de traiter avec des étrangers. Vous autres n'hésitez pas à accuser mon peuple de paranoïa, mais sachez que jamais ce genre de problème ne serai arrivé au sein d'une communauté naine.

écrit par: Kilidryc Daël Dimanche 01 Septembre 2013 à 12h33
Kilidryc se tenait là comme un extravagant, buvant quelques gorgées de vin d'Arrabar au beau milieu des mercenaires et de leur patronne, bien accueilli, mais complètement invisible dans cette taverne aux airs de planque de voyous.

L'histoire s'était bouclée soudainement, en un clin d'oeil, sans qu'il n'ait même le temps de comprendre le fond de l'affaire ni les intentions de l'un ou de l'autre. Les mercenaires qui l'accompagnaient avaient pris soin de laisser quelques trous dans leurs explications, tout s'était déroulé sans qu'aucune des mécaniques ne lui fassent sens. Au final, il ne savait même pas comment il avait atterri dans cet endroit...

Il remplit son verre vide avec un sourire sincère, voire quelque peu ivre de joie, car rien de tout cela ne l'empêchait d'être satisfait du tour qu'avait pris les choses. Le moins il eut dû s'impliquer dans la résolution du problème, au plus il en eut retiré : on lui avait tout de même réglé une petite récompense, sa bourse pesait à sa ceinture, et il pouvait désormais tourner le dos à Suzail et à son patron opportuniste et vilain. Plus jamais, se disait-il, entrer dans les affaires d'un marchand. Il pouvait vivre quelque temps de sa petite fortune, et pourquoi pas passer quelques jours à arpenter les tavernes du coin à la recherche de bons joueurs de fléchettes et à lire l'avenir dans les cartes pour de belles serveuses (s'il y en a). L'idée, sur le moment, lui plaisait bien, il se frotta les mains et en profita pour déguster le reste d'un plat qui traînait là.

Kilidryc écoutait les rapports et autres complaintes de ses compagnons d'aventures, sans vraiment se sentir concerné ni même prétendre avoir son mot à dire, bien qu'avant de prendre congé de cette drôle de réunion, après avoir pris soin de demander si rien d'autre ne le retenait ici, il fît un bref discours :


- Quant à moi, je vous remercie pour votre accueil, il leva son verre à Miriel, et je suis ravi que certains d'entre nous, il regarda le nain en insistant bien sur ce dernier mot, peuvent encore déléguer leur confiance à des "étrangers". Du moment que les problèmes des autres se mêlent aux miens, je préfère les voir tous résolus, d'un pierre deux coups, c'est ce que j'appelle du commerce ! Je vous remercie encore.

écrit par: Oknar Barbesh Jeudi 05 Septembre 2013 à 21h42
Moira, Kilidryc, Horthaïr

user posted imagee roublard avait fait son discours de départ ou il évoquait à demi-mot le pactole qu'il rapportait à la maison. Point besoin de préciser que Gramloth le lui avait fourni. Le rythme de ripaille avait décrût, les plats progressivement vidés jusqu'au niveau de satiété général.
La psionne se leva pour raccompagner Kilidryc jusqu'à la porte donnant sur la balustrade.


- Tout le plaisir est pour moi, Kilidryc. Vous avez été chaudement recommandé par Gramloth dans sa lettre de fin de mission, et je suis sûre que vous avez joué un rôle non négligeable dans le bon accomplissement de cette mission. Où que vous alliez, je vous souhaite bonne route. Vous serez le bienvenu si vos pas devaient vous mener une fois encore dans ces mûrs.

Le ton était cordial et sincère, et la voix cristalline résonna un moment dans le tympan du roublard avant qu'il ne disparaisse de la vue de tous.


Miriel revint s'assoir à la table où elle se resservit un verre d'eau fraiche avant de continuer pour ses mercenaires.


- Je comprends votre déception et sachez qu'elle n'arrive pas à la cheville de la mienne. J'ai volontairement pris un risque en acceptant cette mission de la part de Gramloth, qui se voulait confiant et rassurant sans pour autant donner tous les détails de la mission. Il est par ailleurs un ancien ami de Père, et c'est ceci qui a fini par faire pencher la balance, je me suis laissée convaincre. Même si la mission est un succès de notre côté avec une récompense qui permettra de développer de belles choses localement, elle laisse un goût amer et je peux vous garantir que c'est la première et dernière fois que les termes ne sont pas clairs à la signature du contrat. Je veillerai personnellement à rajouter cette clause aux principes des mercenaires. La colère était petit à petit monté dans le ton de la psionne, signe probable qu'elle avait dû en découdre déjà avec Gramloth, voire avec son père. Elle fit une pause avant d'agiter quelques instants une serviette non loin de son visage pour en faire descendre la chaleur. "Malgré tout, les risques et incertitudes auxquelles vous avez su faire face ont prouvé votre valeur. Vous avez entendu de la bouche de ce maudit Gramloth que le Saphir Noir était plus qu'il n'en a l'air, n'est-ce pas ? Que vous a-t-il dit précisément à ce sujet ?"

Sa colère étant retombée, et la conversation qu'elle débutait semblait s'engager sur un chemin qui l'intéressait beaucoup plus.

écrit par: Moira Vendredi 06 Septembre 2013 à 14h32
Moira s'était renfoncée dans le fauteuil, les mains croisées et pensive. Kilydric avait fini de se goinfrer (bien qu'il aurait eût tort de ne pas en profiter) et Miriel le mis gentiment à la porte. La Rose de Fer revint vers eux, sans qu'il ne soit possible de dire si elle était inquiète ou non des révélations que Gramloth avait pu faire sur ses affaires. Moira échangea un regard avec Horthaïr, puis finit par laisser tomber un seul mot :

-Oblivion.

La face cachée en plein jour du Saphir Noir. Le secret pas si secret, surtout après que Gramloth ait dû baver devant tout ses amis de la sédition. Mais après tout, y avait-il besoin de se cacher, dans un pays où les marchands avaient régulièrement recours à des assassins pour régler leurs problèmes d'impayés? Il était vrai que la réalité devait être un peu plus complexe. A quel point, c'était à Miriel de le dire, bien qu'au final, ces détails importaient peu pour Moira. Faire le sale boulot des autres, c'était son pain. La Fossoyeuse, celle pour qui fréquenter les cadavres est un travail comme un autre. Mais elle était aussi une honnête femme, et curieusement elle ne considérait pas cela incompatible.

La guerrière ne développa pas. Cette réponse laconique se suffisait en elle-même, elle disait : on sait ce qu'il y a savoir, maintenant donnez-nous le reste, donnez-nous les détails qui importent vraiment.

écrit par: Horthaïr Samedi 07 Septembre 2013 à 02h18
Horthaïr cessa de tirer des bouffées de sa pipe lorsque le mot fut prononcé. Il commençait a connaître la Damarienne pour son franc parler, mais force était de constater que cette fois - ci Moira allait encore plus au but qu'à l'accoutumée. Le regard consensuel qu'ils avaient échangé il y a de cela quelques instants avait bien été compris par le nain, mais ce dernier ne doutait à aucun moment que l' Oblivion serait posé sur la table de but en blanc.

L' humaine témoignait d'une plus grande ancienneté que Horthaïr que cela soit au sein du Saphir Noir comme de son implication dans la mission en Hlondeth. Sa patience avait du être mise à plus rude épreuve que celle du Parricide , ce qui expliquerait son ton si direct, bien que paradoxalement froid.

Horthaïr cessa donc de regarder dans le vide et leva les yeux lentement vers la psionne à mesure qu'il éteignait sa pipe. Aucun mot ne sortait de sa bouche, seuls ses yeux argentés faisaient désormais pesé sur Miriel un regard lourd de questionnements. Moira avait tout dit, il était temps pour la Rose de fer de laisser s'épanouir la vérité de ses lèvres.

écrit par: Oknar Barbesh Lundi 23 Septembre 2013 à 12h19
Moira, (Horthaïr)

--Resize_Images_Alt_Text--a psionne hocha de la tête. Ainsi donc la balle était dans son camp. Elle prit sa respiration.

- Bien, je vois que Monsieur a été loquace non sans une pointe d'ironie "Le Saphir Noir, et les mercenaires qui le composent, est le théâtre de deux organisations parallèles et entre-mêlées. La compagnie de mercenaires en elle-même est tout ce qu'il y a de plus officiel et commun dans Arrabar, assurant contrats publics et affaires habituelles." Dit-elle dans un ton banal, à moitié en faisant la mou. "Mais elle est aussi la couverture d'une organisation, Oblivion, qui ne tirerait pas grand bénéfice à exposer en plein jour ses activités, par soucis de concurrence, ou dirons-nous plus globalement... de tranquillité." Ajouta-t-elle avec une certaine longueur sur le dernier mot." "Rien de bien méchant en général, rassurez-vous. Mais tout-un-chacun remarquera que vivre caché permet de vivre heureux, et vieux, accessoirement."

Elle se racla la gorge.


- Oblivion permet principalement de toucher un champ plus large de contrats, en évitant soigneusement certaines règles qui peuvent rapidement se révéler lourdes, administrativement et diplomatiquement parlant. Ce qui n'est pas pour me déplaire, très personnellement. Elle regarda les deux mercenaires droit dans les yeux "C'est l'organisation dans laquelle vous êtes aujourd'hui invités, après que vous ayez fait vos preuves sur cette mission pour le moins ardues, sur de nombreux points. Peu de choses changeront, très concrètement, si ce n'est que vous serez au courant de plus de choses, beaucoup plus. Je vous passe aussi les détails concernant les primes de risques, l’accès à de nouvelles ressources ou l'augmentation de salaire, qui vont de soi. Néanmoins, sachez que les risques seront plus grands, et que tous les mercenaires du Saphir Noir n'ont pas rejoint Oblivion. Aussi, la discrétion est de mise."

Elle fit une pause.

- Avant d'aller plus loin dans les détails, avez-vous des questions, et souhaitez-vous rejoindre Oblivion ?

La question était directe, mais signifiait bien que le retour en arrière était possible, bien que cela engendrerait une situation pour le moins inhabituelle et suspicieuse. Il fallait aussi comprendre que la seconde moitié des explications était conditionnée à l'appartenance à Oblivion.

hrp.gif Moira, juste pour info, Horthair a quitté la taverne pour faute de temps disponible. Donc nous sommes libres de la suite

écrit par: Moira Lundi 23 Septembre 2013 à 16h41
Beau discours de vente, mais qui n'en restait pas moins évasif et peu coûteux, même si Miriel essayait de faire croire le contraire. Grâce à des gens comme Gramloth, le secret de son organisation est déjà bien mal gardé. Mais elle continuait néanmoins à faire semblant de marcher sur des oeufs, comme par une sorte de seconde nature. Secrètement, la guerrière la plaignit d'avoir l'esprit à ce point déformé par la constante exposition au monde des intrigues et des magouilles.

Moira se pencha un peu en avant, comme à chaque fois qu'elle comptait bien faire entendre son point de vue, appuyant ses grandes mains blanches et musculeuses sur le bureau. Même débarrassée de son armure, la grande impilturienne restait impressionnante.


-Pour le moment vous m'intéressez. Mais je vous préviens, Miriel : je suis une guerrière et une honnête femme. Je ne m'intéresse pas à la politique ou aux intrigues ; je tue, j'enterre, et j'accepte si nécessaire de ne pas poser de questions. Mais vous savez aussi désormais que je ne suis pas non plus une idiote qui se laisse manipuler sans mot dire.

Gramloth l'avait appris à ses dépends, Miriel était sûrement assez finaude pour l'avoir remarqué. La Rose de Fer avait des abords suffisamment sympathique pour avoir envie de lui donner une deuxième chance, mais Moira se promit également de ne pas être aussi patiente si elle commettait encore des erreurs aussi grossières.

écrit par: Oknar Barbesh Lundi 21 Octobre 2013 à 01h57
Moira

--Resize_Images_Alt_Text--a réponse de Moira parut satisfaire la psionne, et endormir le nain. Horthaïr avait beau eu faire tous les efforts du monde, éteindre sa pipe de manière prématurée après un aussi copieux repas avait eu un effet désastreux. Ses yeux papillonnaient déjà lorsque Miriel avait fait sa réponse et il était évident que le nain entamait un combat qu'il ne pouvait gagner par la force. Même si Moira ne l'avait pas remarqué dans un premier temps, un ronflement à faire rompre un tonneau de bière ne laissa aucun doute possible quant au bien-être présent du nain.
Les nains n'étaient pas connus pour leur subtilité, mais c'était là un cran de trop pour Miriel.


- Bien, je vois que nos affaires n'arrivent point à garder l'attention de notre ami nain. Laissons-le cuver le vin et le repas seul. Il est un bon mercenaire qui restera cependant mercenaire un peu plus longtemps : Oblivion ne restera pour lui qu'un rêve lointain.

Elle invita alors Moira à la suivre à l'extérieur. Marchant sur la balustrade surplombant la cour, elles y voyaient deux mercenaires s'y entrainer, Ethan et Perbert le nain, bien trop occupés pour prêter la moindre attention aux mouvement des deux femmes. Miril continua d'une voix plus faible.


- Toute l'histoire du Saphir Noir ne commence pas au moment où Ragnu et moi l'avons reconstruit. Depuis plusieurs mois avant déjà, nous cherchions un endroit stable, une opportunité pour nous baser et enfin développer notre projet. Vous savez, les Ilastul, dans le passé était une famille riche et renommée dans Arrabar. Mais plusieurs complots et manigances nous ont relégué à l'état de gueux à peine assez fortunés pour mettre du lard dans leur ragoût. Toutes ces intrigues remontent à mon enfance, et je n'ai que peu de souvenirs de cette époque, sinon que mon père, Ragnu, fut traîné dans la boue par des anciens amis et opposants, régulièrement. Après une dure période, la famille put se reconstituer et vivre dans une situation respectable. Mais le mal était fait et père avait gagné à jamais ce sentiment de vengeance envers ces personnes. Il a la force des contacts et des manigances de haut niveau, mais sans aide militaire c'est souvent sans effet, car dans ces milieux, vous le savez, tout est influence et intimidation. Elle poussa la porte qui menait aux escaliers pour descendre au rez-de-chaussée. "C'est là que je fais mon entrée en jeu. Les affaires familiales ne m'intéresse que moyennement, malgré tout le respect que je dois à mes ancêtres. Une belle compagnie de mercenaires, puissante et influente, est mon premier but, que je peux maintenant espérer effleurer. Mais l'un comme l'autre, les ressources tout comme la structure pour nous accueillir nous manquaient. Et ce n'est pas les coffres vides de la famille qui allaient nous les offrir. La rentre en scène une troisième personne, que ni toi ni Horthaïr n'avez vu.

Au lieu de s'arrêter au rez-de-chaussée, elle continua jusqu'au sous-sols, et sortit une clé pour ouvrir la grille qui fermait l'accès à la réserve.

- D'ailleurs peu de personnes ne le voient. Il est l'un de ces mages excentriques et reclus qui ne sortent que lorsqu'ils ont besoin de plus de composantes ou ingrédients pour leurs expériences. Je ne l'aime pas, mais il a su ouvrir ses coffres en échange de quelques services. Il s'est aussi chargé de nettoyer définitivement le Manoir des Ombres qui était ici-même, avant le Saphir Noir. Il est aussi à l'origine de la graine des ténèbres et de quelques autres broutilles bien utiles. Elle fit une pause comme pour laisser le temps à la guerrière de digérer l'information. "Oblivion est cette sorte de triple organisation ou Ragnu apporte le pouvoir politique, moi-même le pouvoir militaire et Oknar le pouvoir financier."

écrit par: Moira Lundi 21 Octobre 2013 à 15h55
Comment Horthaïr avait pu s'endormir dans un moment pareil? Cela ne lui ressemblait pas. Le regard de Moira alla du nain ronflant à Miriel, le sourcil légèrement arqué. Et puis la guerrière haussa les épaules en désintérêt. Un somnifère dans le vin, n'est-ce pas? Il savait pour Oblivion mais n'aurait pas accepté de sortir de la pièce par ce que la suite ne lui était pas destiné. Soit. Moira nota bien de faire personnellement attention à son verre, désormais.

Elle suivit Miriel dans sa visite guidée, restant silencieuse tout le long. Oblivion et le Saphir Noir étaient donc de création récente, outil initial d'une vengeance lentement mûrie, que Ragnu lui avait déjà laissé entendre lors de leur première rencontre. Cet outil avait ensuite rapidement évolué pour servir des intérêts multiples. Miriel la fille, Ragnu le père, et Oknar, car il faut toujours un magicien louche qui trempe dans ce genre d'histoire. Au final, une hydre à trois têtes qui devait sûrement regarder dans trois directions différentes de temps à autres, avec tout les désagréments que cela pouvait causer. Mais néanmoins, Miriel pouvait être fière du chemin parcouru en si peu de temps.

Miriel avait également mentionné le "Manoir des Ombres", sur les décombres duquel avait été construit l'actuel Saphir Noir. Ce n'était pas la première fois que Moira entendait ce nom aux consonances sinistres, mais peu de gens furent capable de dire de quoi il en retournait. Un culte secret pour les uns, une guilde d'assassins pour les autres, sûrement les deux à la fois en vérité. Et la cave devant laquelle elles se tenaient à présent menait probablement vers ce qu'il restait de l'ancienne propriété.


-J'imagine que votre réussite doit attiser les jalousies dans le milieu... vous avez beaucoup de concurrence?

écrit par: Oknar Barbesh Dimanche 27 Octobre 2013 à 15h01
Moira

--Resize_Images_Alt_Text--a psionne apprécia la question de la guerrière, qui confirmait non seulement une bonne connaissance de la région, de la logique un bon sens critique, mais aussi et surtout : Miriel ne s'était pas trompée sur Moira : elle ferait un membre d'Oblivion de qualité. Elle s'était arrêtée à la grille pour répondre à cette question.

- Il y a de la concurrence, c'est certain. Arrabar est bien connue pour ses mercenaires et son commerce, qui sont d'ailleurs liés la plupart du temps. Elle sembla réfléchir un instant à la formulation de la suite. "Il y a de la concurrence, mais rien de dirigé spécifiquement contre nous si c'est ce que tu veux savoir, en tout cas pour le moment. Je te tente de garder nos activités souterraines - si j'ose dire - en dehors des intérêts de concurrents potentiels, même si cela n'est parfois pas pour plaire à Ragnu."

- Il y a certes quelques rumeurs qui courent sur le sort du Manoir des Ombres et sur le financement de la construction du Saphir Noir. Ragnu a su contrôler la situation auprès des autorités, et comme Oknar ne se montre jamais en ville, la justification d'un riche mécène voulant rester anonyme était plausible. Ce qui n'est, en vrai, pas si loin de la vérité. Une fois cette première période passée, les choses ont suivi leur cours dans cette jungle de mercenariat. Un peu de chance, beaucoup de travail et surtout une base solide. Le maintien du secret d'Oblivion y est aussi pour quelque chose. Tu apprécieras d'ailleurs d'apprendre que Sarbas, Swif, Kolac, Perbert, Fanelia et Mostang sont tous aussi dans le secret.

- Restent que certaines rumeurs ont la vie dure, et ce qu'il va suivre en est la source principale. Elle avait dit cela d'une façon mystérieuse en ouvrant la grille fermant le dépôt.

Une odeur caractéristique d'humidité mal aérée était clairement perceptible dans ce sous-sol. Alors qu'elles avançaient, de part et d'autre se trouvaient cordes, grappins, échelles s'entassant dans des caisses, à côté de planches ou autre matériel de bricolage trop volumineux à stocker dans les quartiers des mercenaires.

Derrière les étagères se fit entendre un bruit de ferraille : une porte se refermant et le cliquetis d'un cadenas. Une haute silhouette fine s'approcha des deux femmes dans la faible lumière environnante ; Sarbas apparu. Il regarda d'abord Moira puis Miriel, laissant d'abord apparaître une pointe de surprise à la présence de la guerrière en ces lieux, un sourire carnassier et un signe de tête signifièrent qu'il avait compris. Sans mot dire, il continua et remonta au rez-de-chaussée.

Sarbas était un humain de haute taille et dont la stature paraît frêle sans vraiment l'être : une musculature fine et nerveuse propre à inspirer la crainte de gestes trop vifs, trop brusquement imprévisibles. Son visage taillé à coups de serpe, est mangé par une barbe de jais aussi sombre et épaisse que sa chevelure hirsute. Il a un regard qui inspire la crainte, un de ces regards qui vous font vous sentir insignifiants. Il n'est pas friand des soirées endiablées au sein de la taverne et préfère entretenir son aura sombre et son air supérieur auprès des autres membres.

Les deux humaines franchirent à leur tour la grille de sortie du dépôt bordant l'éboulement et descendirent un escalier étroit, Miriel en guide. Les parois étaient rocheuses, ce qui signifiait que cet escalier avait été taillé dans la masse pierreuse du sol. La température était environ la même qu'à l'extérieur, et pour sûr ce lieu serait agréable en été, gardant une température fraiche alors que les masses d'air chaud se livreraient des combats sans fin au dehors. Une chapelle taillée elle aussi dans la masse granitique de la région apparut après une vingtaine de marches parcourues dans la quasi-obscurité. La chapelle - ou plutôt crypte -, d'une petite dizaine de mètres de longueur et moitié moins de largeur, était encadrée de colonnes massives se rejoignant en ogives et gardait un tombeau aujourd'hui vide. Un brasero brûlait au milieu de la pièce, certainement alimenté par un sort magique de permanence, donnant ainsi un aspect surnaturel au lieu.


- Rien contre un petit voyage ?

écrit par: Moira Dimanche 27 Octobre 2013 à 18h25
Moira commençait à trouver le temps long. Tout ce mystère... et le déplaisir de croiser Sarbas, cet homme au regard de vautour qu'elle n'avait jamais apprécié. Il y avait bien une crypte sous le Saphir Noir, dont les murs anciens ne laissaient pas la grande guerrière indifférente. Une sensation de familiarité qui revenait encore. Touchant son médaillon, elle marmonna :

-Edun na noc dara.

Où est-ce que Miriel voulait en venir? Il y avait probablement une sorte de passage secret, un reste du Manoir des Ombres, pas la peine d'en faire toute une histoire. Moira contempla le braséro incongru dans la tombe vide : l'objet devait sûrement faire partie du mécanisme. Elle fit quelques pas en avant, effleurant le mur du bout des doigts. Elle avait déjà vu ça auparavant, à Port au Crâne : cela n'avait rien d'un passage ordinaire, non, c'était de la magie à l'oeuvre, et les derniers mots d'Ilastul confirmaient son intuition.

La guerrière se tourna vers Miriel, ses yeux glacés cillant à peine.


-Laissez-moi deviner, un portail, n'est-ce pas?

La dernière fois que Moira avait emprunté un portail, elle avait traversé la moitié du continent. Un "petit voyage", en effet, qui ne lui avait pas laissé que des bons souvenirs, et grâce auquel elle s'était retrouvée naufragée dans ce pays de sybarites complaisants.

écrit par: Oknar Barbesh Vendredi 10 Janvier 2014 à 19h50
Moira

--Resize_Images_Alt_Text--insi donc la guerrière connaissait déjà les portails. Miriel laissa échapper un léger son montrant son étonnement et acquiesça de la tête. Elle se dirigea alors vers la troisième arche à droite où le mûr grisâtre normalement taillé à même la roche avait disparu derrière une surface mat noire. Il n’y avait eu aucune activation visible, pourtant le portail était bien actif. La psionne traversa la paroi après avoir lâché un « suivez-moi » à la fossoyeuse.

~ Suite de l'aventure ~