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La Taverne des Royaumes Oubliés > Quête : Les Noces Calishites [Calimshan] > Rencontre Brumeuse


écrit par: Ithek le Gris Mardi 12 Juin 2012 à 11h02
--Resize_Images_Alt_Text--rologue

La musique basse et monotone se mêlait aux fumées d’encens pour former un cocktail entêtant, qui enivrait l’esprit des fidèles et emportait même les plus rétifs dans une transe communautaire à laquelle ils ne pouvaient échapper. Lentement, ils tournèrent autour de la pierre noire, si noire qu’elle semblait aspirer la lumière et la faire disparaître dans le néant. Ils psalmodiaient les vers qu’on leur avait appris, des paroles qui résonnaient en eux comme s’ils les avaient toujours connues, des mots qui leur semblaient évidents, et qui leur apparaissaient alors comme la seule vérité, les seuls mots dignes d’exister et pour lesquels il valait la peine d’exister. Bientôt, toute rémission serait exclue car ils feraient partie du groupe, et les méfaits qu’ils accompliraient les excluront du monde extérieur, les condamnant à cette existence pour laquelle ils penseront avoir été élus, tels de rares privilégiés.

Le cercle de fidèles tournait de plus en plus vite, au rythme des tambours toujours plus soutenu, leurs voix étaient plus fortes et plus graves, et leurs pieds nus frappaient le sol avec une énergie telle qu’ils saignaient, mais leur esprit était si confus, si entièrement tourné vers l’adoration de la Déesse qu’ils ignoraient la douleur, qu’ils ne la ressentaient même pas. La tension atteignait son comble, les fidèles ne savaient plus où ils étaient, chacun suivait la silhouette qui dansait devant lui, et répétait les paroles sans même s'en rendre compte. Ils sentaient cette tension puissante dans leur poitrine, les battements de leur cœur jusque dans leurs jambes, à leurs tempes, le sol qui vibrait sous leurs pieds ensanglantés. Toute cette tension se transformait en un désir de violence, l’envie de faire couler le sang sur le pavé noir, de frapper encore et encore jusqu’à ce que toute vie soit éteinte dans le corps de ceux qu’ils haïssaient, de frapper si fort et avec toute leur haine, pour que même leur âme n’y survive pas. Ils désiraient se frapper, se meurtrir jusqu’à ce que le néant s’empare de leurs âmes perdues et les libère du fardeau insupportable de la vie.

Lorsque la tension fut insupportable, avant que chacun ne se jette sur le plus proche pour le déchirer de ses ongles et de ses dents, les tambours cessèrent et la voix grave et autoritaire du grand prêtre immobilisa la scène. Les fidèles écoutaient ses paroles qui venaient de la Déesse, Ses mots qui leur parvenaient à travers lui. Obéissants, ils se rangèrent par deux et marchèrent silencieusement vers la salle suivante, prenant chacun la dague à lame sinueuse qu’un serviteur leur tendait. Sur l’autel au milieu de la salle, éclairée par une unique flamme violette qui flottait au-dessus, une femme était étendue, vêtue d’une simple robe blanche qui laissait voir son corps. Ils ne l’avaient jamais vue, sauf un des fidèles, qui la connaissait car il s’agissait de la sœur d’un de ses amis, à son village. Elle adorait en secret une déesse étrangère, Séluné, lui avait dit son frère. Il fit semblant ne pas la reconnaître, car elle avait suivi la mauvaise voie, et son destin était mérité.

Sur les ordres du grand prêtre, le cercle de fidèles se ressera autour de l'autel jusqu’à ce que leurs coudes se touchent, jusqu'à ce que leurs corps forment une barrière autour de la jeune femme offerte en sacrifice, qui regardait terrorisée autour d’elle, la bouche serrée par un bâillon. Le grand prêtre s’approcha et deux fidèles s’écartèrent pour le laisser se pencher sur elle et défaire son bâillon. Un cri perçant retentit, et les fidèles abattirent leur dague et frappèrent encore et encore, jusqu’à la vider de son sang, jusqu’à tailler son corps en morceau et livrer son âme perdue à la Maîtresse de la nuit. Le grand prêtre prononça un mot, et les fidèles levèrent leur dague et s’éloignèrent. Il s’approcha et se pencha sur les entrailles du corps en lambeaux, pour y lire les instructions de la Déesse sombre jusqu’à la prochaine ascension des ténèbres.



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--Resize_Images_Alt_Text--a journée était fraîche aux sources chaudes de Balagos, et la vapeur si épaisse que l'on n'y voyait pas le bout de son nez. Même en connaissant bien les lieux, ou pouvait douter que le profond lac Esmel s'étendait à un jet de pierres de là, en contrebas de la pente abrupte où jaillissait l'onde bienfaisante venue des profondeurs de la terre. L'endroit était nommé d'après la dracosire rouge Balagos Flammevolante, et la légende disait que l'eau se réchauffait au contact de son antre, quelque part sous le lac, et remontait jusqu'ici. Le site thermal était bien peuplé, et des voix montaient de partout pour s'évanouir aussi vite, comme si l'ambiance cotonneuse réduisait à néant tous les efforts de conversation des baigneurs.

De l'eau jusqu'en dessous du nez, Klael écoutait les voix indistinctes et se laissait aller à la détente tout en gardant un oeil sur ses affaires, posées sur un rocher à portée de main. Elle était dans le bain des femmes, mais personne ne l'aurait remarquée si elle avait été dans celui réservé aux hommes, un peu plus haut. Plus haut encore, il y avait cet autre bassin où seuls les plus riches étaient acceptés. Plus grand, plus calme, les nantis y faisaient et défaisaient le monde à leur envie. Pourtant, ces sources étaient un lieu public, mais toute personne du commun qui s'essayait à faire trempette dans le bain des privilégiés se voyait aussitôt refoulée par leurs gardes du corps.

Que faisait Klael ici ? Elle n'en savait trop rien. Peut-être recherchait-elle un moment de détente et de réflexion, entre deux larcins. Ou bien était-ce là le lieu de son prochain méfait ; après tout, là où il y a des riches, il y a de l'argent. Mais elle n'avait pas de complice pour opérer efficacement. Ou encore attendait-elle une rencontre opportune, source d'une aventure nouvelle. Pour le moment, elle se laissait dorloter par la délicieuse sensation de l'eau chaude sur son corps, et s’enivrait de la douce musique jouée par quelques troubadours. Les quelques femmes présentes, dont elle ne voyait que de pâles bustes à travers la brume, ne la dérangeaient pas.

C'est alors qu'elle se rendit compte qu'elle était observée. A quelques brassées sur sa droite, une femme immobile était tournée vers elle, et si elle ne pouvait distinguer son visage, Klael sentait le poids de son regard. Quelle surprise pour l'halfeline qui se croyait si discrète, presque invisible ainsi immergée. Et surtout, quelque chose chez cette femme avait de quoi la mettre mal à l'aise, comme si... il ne s'agissait pas vraiment d'une femme. Elle avait quelque chose sur sa tête qui ressemblait à des cornes, et si, encore une fois, elle ne pouvait distinguer son visage, Klael aurait juré que dans ses yeux couvait une lueur rougeoyante.

écrit par: Klael Dethyre Mardi 12 Juin 2012 à 23h47
Froid. Chaud. Froid encore et finalement... bien au chaud. Bouger dans les bains laissait sentir les moindres variations de l'air lorsque le corps quittait les bassins tièdes pour aller se frotter à sa fraîche caresse. Mais l'eau restait le meilleur endroit; ce jour là.

Pas de travail en vue, aucun contact aux alentours malgré le franc succès des sources thermales. Il n'y avait que ce mal être naissant que Klael n’identifiait que difficilement. Il lui arrivait parfois de ressentir des besoins dont elle ignorait pourtant l'existence. Le premier symptôme apparaissant était alors cet état: n'avoir envie que de peu de choses, voire de rien, et tâtonner à la recherche d'un divertissement.

Sans grande conviction elle s'était dirigée vers les sources de Balagos où la vapeur qui en émanait était si dense qu'elle avait le don de vous créer comme une coquille dans un monde frétillant comme une fourmilière. Elle n'en perdait pas son sens de l'orientation pour autant, imaginant aisément les bains des niveaux supérieurs.

De ci l'on devait discuter grassement, comme l'indécence masculine l'imposait. Touchant des mots quelque bordel, au sujet d'une nuit de folie en compagnie douteuse. De là l'on était sans doute tenté de participer à un concours de verge, exposant à qui mieux-mieux avait les plus belles soieries et les plus excentriques; telles que l'imposait cette coutume amnienne de l'extravagance. Des choses auxquelles l'halfeline était étrangère. Encore qu'elle eut elle aussi fréquenté les maisons closes car elles regorgeaient de contrats en tout genre.

Des contrats, elle en manquait cruellement. Plus d'objet à retrouver, plus d'informations à capturer. Et avoir abandonné la dernière bande organisée à laquelle elle appartenait l'avait laissée avec de quoi survivre uniquement. Il faudrait bientôt trouver quelque chose à se mettre sous la dent. Peut-être passerait-elle voir Nori ou Keylian, des fois qu'ils aient du nouveau.

Mais plus tard...

L'arrêt soudain de la musique la fit quitter ses pensées. Bien que le silencieux intermède n'eût duré qu'un court instant, il généra chez elle un large manque d'une ambiance agréable. Il eût cependant le don de ranimer ses sens alertes. Cet instinct qui, si rarement se fût-il manifesté, ne trompait jamais. La jeune fille tourna son regard sur sa droite où la silhouette floue et immobile d'une femme au regard pesant et rougeoyant se tenait partiellement immergée.

D'abord confuse, Klael jeta un oeil circonspect sur la zone qui confirma rapidement qu'elle était la cible de ces yeux indiscrets. Elle fit mine de fouiller dans ses affaires avant de s'approcher un peu plus de cette étrange créature, dague en main et main sous l'eau.


"Si vous arrivez à charmer un homme avec ces yeux là, je veux bien parier tout mon argent sur un coup de tête... lança-t-elle à l'attention de cette importune. Que me vaut cet intérêt?"

écrit par: Ithek le Gris Jeudi 14 Juin 2012 à 17h46
user posted imageuser posted imagea baigneuse cornue ne goûta guère à l’humour de Klael, en tout cas elle n’en montra rien. En même temps, l’halfeline réalisa qu’elle avait peut-être fait une gaffe : le visage de cette créature était bien pire que ce qu’elle avait vu au premier abord, si bien que sa remarque pouvait être perçue comme insultante. C’étaient bien des cornes que cette singulière naïade avait sur la tête, et de remarquable spécimens : émergeant du haut de son front, elles s’enroulaient sur elles-mêmes comme celles des béliers. Et ses yeux, qui dès la première seconde avaient attiré l’attention de Klael, étaient plus effrayants encore vus de près. Leur pourtour, des arcades sourcilières jusqu’aux pommettes, semblait brûlé comme à l’acide. La cornée de l’œil gauche était laiteuse, le globe bizarrement orienté vers l’extérieur, et l’iris de l’œil droit était d’un bleu-gris glacé – pourtant, cette lueur rouge derrière ses pupilles prouvait que ses yeux n’étaient pas des organes morts.

Ce que Klael avait d’abord pris pour quelque bijou ornant son front, était en fait des pierres précieuses rouge sang enchâssées à même sa peau et probablement sur son crâne, et qui remontaient en formant un V depuis ses sourcils jusqu’à la base de ses cornes. Ses cheveux, longs et lisses, présentaient des mèches blanches et pourtant, sa peau semblait douce comme celle d’une jeune fille, son nez était fin et longiligne, sa bouche pulpeuse et sensuelle –l’anneau qui ornait sa lèvre inférieure en son milieu passait pour une élégante coquetterie, en comparaison aux autres originalités de son visage. Pour résumer, elle présentait à la fois des attributs d’une grande beauté, et des étrangetés qui avaient de quoi faire fuir le plus brave des prétendants. Par ailleurs, elle restait immergée jusqu’aux épaules et cachait peut-être certains atouts. Klael la devinait grande et athlétique.


- J’ai l’impression que vous n’êtes pas habituée à attirer l’attention, répondit-elle d’une voix suave et sans animosité. « C’est cela que je recherche. Pas une simple voleuse, non. Vous, vous êtes différente, je le sens. Le Mal ne vous attire pas, je sais que votre véritable nature est le Bien. J’aime ce que vous avez fait de cette bâtisse à Esmeltaran. Quant à vos larcins, ce sont… un moyen de subsistance, n’est-ce pas ? »

écrit par: Klael Dethyre Vendredi 15 Juin 2012 à 00h02
Les volutes de vapeur s'écrasaient sur le visage de Klael tandis que la distance s'amenuisait à vue d’œil entre les deux baigneuses. Lorsque ces émanations se firent moins opaques elle manqua de hoqueter de surprise. Une désagréable surprise, pour ainsi dire. Belle erreur que ce trait d'humour dont l'halfeline avait fait preuve.

Il y avait beaucoup d'originalité sur cette tête, sur ce visage; autant d'originalité que de caractère mystique. La jeune femme fronça légèrement les sourcils alors qu'elle détaillait ce visage dont les ornements étaient d'un goût discutable. La brûlure laissait la hin perplexe tout autant que cet œil rebel et ces cornes. Tout chez cette femme était paradoxal et les conflits nés de ces caractères de beauté, de laideur, de marginalité laissaient en la jeune roublarde un malaise prenant.

Klael passa plus de temps qu'elle ne l'aurait voulu à scruter ainsi son interlocutrice. Finalement elle laissa son regard courir sur le haut de sa gorge plongeant dans le bain pour y deviner le corps élancé et ferme typique d'une guerrière.

Plus troublante encore la voix de la femme, vide d'animosité et d'agressivité, prononçait ses paroles avec un ton roulant quasi envoûtant. Un discours qui ne manqua pas de frapper la voleuse dont le regard se durcit très nettement. Ses yeux bleu-gris firent écho à la pigmentation glaciale de celui qui la dévisageait tandis qu'elle conservait un bref silence.


"Qui se permet de venir me parler ainsi de ma propre personne? Je n'ai rien à voir avec une quelconque bâtisse, ici." Annonça-t-elle, sèche et piquante comme une flèche."Et non. Que l'on me remarque ne me sied que moyennement. En revanche que l'on parle de moi..." Un haussement d'épaule ponctua son intervention.

écrit par: Ithek le Gris Vendredi 15 Juin 2012 à 14h34
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user posted imagea femme cornue laissa couler un temps de silence, fixant Klael de son œil droit tandis que l’autre était dirigé quelque part vers la brume. Déceler la moindre expression sur son visage était impossible, de par ses yeux meurtri et son air impassible. Ni l’une ni l’autre ne dit un mot, car l’halfeline s’attendait à ce que la créature prenne la parole d’un instant à l’autre, et son interlocutrice en attendait peut-être autant. Au moment où elle allait dire quelque chose pour briser ce silence pesant, Klael vit sans l’ombre d’un doute une larme couler doucement le long de la joue douce et lisse de la femme cornue.

- Je m’appelle Lystraë, mais… cela n’a plus d’importance. Je pense… Je me suis trompé de personne. Pardonnez-moi, Klael Dethyre.

Sans hâte ni hésitation, elle se retourna et sortit de l’eau. Jamais Klael n’avait vu une telle sensualité dans un corps féminin, une telle perfection dans le galbe des hanches et des cuisses, dans la texture de la peau, dans ses cheveux longs et lisses, et dans sa démarche naturelle et aisée. Elle semblait faite des mains d’un artiste inspiré par les dieux, et animée par la grâce des elfes. Sa grande silhouette disparut dans le nuage de vapeur qui enveloppait tout, et la musique lointaine combla le vide créé. Klael remarqua qu’elle était seule, à ce moment, dans cette partie du bassin des femmes.

Des bruits retinrent alors son attention, provenant du rocher où elle avait posé ses affaires. Quelqu’un était en train de les déplacer, de les fouiller, ou même de s’en emparer. Au même moment, Klael perçut des bruits de pieds nus qui se voulaient discret, sur la roche juste derrière elle. Un rapide coup d’œil lui suffit à voir qu’une silhouette masculine se tenait juste au-dessus d’elle. Voyant qu’il avait été repéré, l’homme cacha sa main droite dans son dos, mais Klael avait eu le temps de voir qu’il tenait une dague. Il était nu, ce qui était l’usage ; en revanche, il était tout à fait inconvenant pour un homme de s’aventurer vers le bain des femmes.

Ils se reconnurent au même moment : c’était Darvin, le frère autrefois inséparable de Florn, qui faisaient partie d’une bande de brigands avec laquelle elle avait travaillé. Le courant n’était pas très bien passé entre eux, et Klael les avait laissés juste avant un coup qu’elle sentait mal. Nul doute qu’ils la tenaient pour coupable de l’échec cuisant qui avait suivi pour les frères et leurs complices. Pour eux, c’était clair, elle les avait vendus. Malheureusement, si Florn avait péri, Darvin avait survécu. Ses yeux bleus reflétaient toute la haine qu’il avait pour l’halfeline.


- Tiens, qui voilà… Sans armes, et nue comme un ver siffla t-il avec délectation, prêt à la transpercer de sa dague.

PARCHEMIN
Initiative :
Klael 23
Darvin 14

écrit par: Klael Dethyre Lundi 18 Juin 2012 à 06h27
Silence. Un long silence pesant pendant lequel les deux se dévisagèrent. Klael ne se démonta pas durant ces instants qu'elle trouva longs. Quant à l'impassibilité de son interlocutrice, elle ne fit que renforcer le poids de ce moment. Une impassibilité qui ne demeura pas totale cependant.

Le visage sévère de la jeune halfeline perdit sa dureté au moment même où elle vit perler une larme cristalline sur la joue de Lystraë. Une fraction de seconde, son esprit se fendit pour déverser maintes pensées qu'elle n'arriva pas à trier. D'un effort surhalfelin elle balaya le tout pour se concentrer sur cette larme, sur ce visage et ce corps où ces cicatrices ne semblaient pas que physiques.

Son nom - celui de la roublarde - raisonna dans les paroles de la mystérieuse dame et dans les oreilles de sa possesseur. Son regard toucha presque la surface de l'eau sous le poids d'une culpabilité saisissante. Et, une fraction de seconde, le visage meurtri et larmoyant de Céléna prit place juste devant elle. Sa poitrine se gonfla, sa main libre se leva subitement et ses doigt se tendirent loin devant elle, aussi loin que ses membres pouvaient les envoyer.


"- Attendez! s'écria-t-elle. Pourquoi me parler du... Mais l'assurance du mouvement de Lystraë était aussi évidente que la grâce qui animait son corps et déjà, dans la brume dense des bains, sa silhouette s'évanouissait tel un mirage. Mais Klael n'avait pas rêvé. Royaume... C'était chez moi."

Sa main retomba dans l'eau sans un bruit. Un son lointain lui parvint finalement aux oreilles. Étant seule baigneuse, elle n'en demeurait pas solitaire pour autant. Puis un autre son. Finalement une foule de bruit; et surtout un bruit de fouille.

Son esprit retrouva instantanément sa vivacité et son visage sa sévérité. Elle voulut se retourner mais ses yeux se posèrent sur une nouvelle silhouette. Klael jeta un regard noir à cet homme qui se tenait là, dague et un air menaçant sur le visage. Pis encore le sort voulut qu'elle se retrouvât face à à un homme qu'elle n'avait jamais appréciée; et qui ne l'avait jamais apprécié en retour.


¤Crève en silence...¤

Pas de place pour la plaisanterie, pas de temps pour Darvin. Il n'était qu'un rien parmi d'autres mais un rien qui tombait bien mal. La pensait-il désarmée? Bien, elle en ferait un avantage... Si la chance décidait de lui sourire.

¤Je dois retrouver Lystraë!¤

écrit par: Ithek le Gris Lundi 18 Juin 2012 à 15h00
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PARCHEMIN
Klael attaque sournoisement Darvin au corps à corps avec dague, 19(Dé)+3 = 22 >< CA 10 (pris au dépourvu) : Touché, critique possible
Confirmation de coup critique 18(Dé)+3 = 21 >< CA 10 : Confirmé
Darvin subit 12 (2d4+2 +1d6) points de dégâts. Darvin est mourant.


user posted imagevant même que Darvin ne réalise que Klael était armée, il était condamné. Rapide et souple comme un chat, elle bondit hors de l’eau en faisant décrire à sa main un large arc de cercle, pour frapper un endroit à la fois accessible et sensible : le bas du ventre. La lame pénétra la chaire et les viscères et ressortit aussi vite, sans grande giclée de sang. Les yeux écarquillés sous la douleur, Darvin lâcha son arme et tomba la tête la première dans l’eau, là où se trouvait Klael une seconde auparavant. Mais l’halfeline s’était déjà reculée vers le centre du bassin.

Darvin hors de combat, elle tenta de voir qui s’intéressait à ses affaires. Elle ne voyait que la masse sombre des rochers où elle les avait posés, mais la brume était trop épaisse pour voir des détails, ou si le voleur se trouvait derrière. Elle traversa le bassin à la nage jusqu’aux rochers ; il n’y avait plus personne. Ses habits étaient bien là, son sac aussi. Sa bourse, elle était avec ses armes, dague exclue, dans une cachette à l’extérieur des sources, car les armes étaient interdites et Klael savait que les bains publics étaient pleins de voleurs. Elle n’avait donc rien perdu. Il lui restait à retrouver Lystraë…

Un cri strident retentit de l’autre côté du bassin. Une femme venait de découvrir le pauvre Darvin. Heureusement, Klael était hors de vue.


- A l’assassin ! Au tueur ! s’époumona la femme, complètement paniquée.

écrit par: Klael Dethyre Mardi 19 Juin 2012 à 03h43
Tout était allé si vite et si lentement à la fois. Klael voyait sa main émerger et balayer sa vue; elle sentit la faible résistance de la peau, des organes et des muqueuses; perçut l'odeur acre et métallique du sang avant de voir son adversaire d'une seconde tomber à la place qu'elle occupait un instant auparavant.

Elle n'avait pas le temps d'apprécier sa victoire sur ce misérable. À dire vrai, elle n'en avait pas même envie de la goûter avec plaisir: il n'en valait pas la peine et elle détestait ces choses là. Tuer n'était qu'une nécessité, pas un loisir.

La voleuse s'extirpa de l'eau pour vérifier que la masse sombre faisant office de voleur n'avait rien trouvé à son goût. Elle en profita au passage pour tremper une dernière fois sa lame afin d'en effacer les principales traces de sang.


¤Filée par deux personnes sans même m'en rendre compte. C'est trop pour aujourd'hui. Trop tout court...¤

Contrariée, en colère contre elle-même elle s'employa à remettre sa dague là où elle l'avait initialement dissimulée en s'efforçant de laisser ses affaires telles quelles, la disculpant ainsi en cas d'accusation. Ce fait, elle pourrait revenir sur ses pas pour se concentrer sur Lystraë et sa disparition.

¤J'ai peu de temps avant qu'on ne fouille les lieux et sa grâce ne rattrape pas sa monstruosité... elle ne devrait pas quitter les bains ouvertement.¤

Convaincue que la personne qu'elle cherchait ne sortirait pas à la vue du public elle emprunta la direction qu'avait suivie la créature qui l'avait abordée un peu plus tôt. Elle prit néanmoins la peine de ne pas trop s'approcher du cadavre et de ses spectateurs; maintenant ses sens aux aguets afin de percevoir le moindre indice qui la guiderait.

écrit par: Ithek le Gris Mercredi 20 Juin 2012 à 17h46
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user posted imagene grande confusion régnait autour du bassin des femmes. Des femmes fuyaient, des hommes accouraient, et les femmes fuyaient les hommes qui accouraient car elles couraient le risque d’être vues nues. L’une d’elles heurta même Klael, qui avait trop bien réussi à se faire discrète. Elle poursuivit sa course folle sans vraiment comprendre ce sur quoi elle avait trébuché. Comme elle n’avait pas d’autre piste, l’halfeline se contenta de suivre la direction qu’avait prise Lystraë. Assez vite, elle se rendit compte que c’était à quelque chose près la direction de l’escalier escarpé qu’elle avait emprunté pour venir se baigner. Trop étroit et pentu, il avait été abandonné depuis longtemps pour un autre escalier plus sûr, construit à grand frais, en même temps qu’un petit bâtiment qui servait de vestiaire, et où l’on pouvait aussi s’asseoir et acheter un rafraîchissement en profitant de la vue sur le lac. Mais Klael évitait toujours cette entrée principale, préférant son escalier dérobé, plus discret.

Elle trouva rapidement les premières marches taillées à même la pierre, qui menaient vers le lac en pente raide. La vapeur se dissipait peu à peu, mais l’escalier était tortueux et bordé de part et d’autres sur deux mètres de hauteur par la roche volcanique, si bien qu’elle ne voyait pas plus loin qu’avant. Il n’y avait que la pierre noire et le ciel ombrageux. Mais si Lystraë avait bien emprunté ce passage pour éviter la foule, elle devait forcément se trouver plus loin. Une centaine de mètres plus bas, le passage traversait un ruisseau provenant des sources. L’eau jaillissait en cascade de la paroi de gauche et s’engouffrait dans une crevasse sur la droite. Il y avait aussi de grosses cavités naturelles, certaines suffisamment grosses pour que Klael puisse s’y glisser. C’est dans un de ces trous qu’elle avait caché ses armes et son or. Elle pouvait les récupérer si elle le voulait, mais cela donnerait à Lystraë plus d’avance encore.

Juste après le ruisseau, le passage se séparait en deux ; l’un partait vers la droite et rejoignait la route d’Esmeltaran, à l’Est. L’autre descendait directement vers le Lac Esmel. Mais comment savoir lequel des deux avait emprunté la baigneuse cornue ?

écrit par: Klael Dethyre Jeudi 21 Juin 2012 à 05h21
Au nez et à la barbe des badauds Klael se faufilait, une seule image en tête: cette silhouette qui s'évanouissait dans les brumes des bains. Revoir la scène si distinctement que devant ses yeux lui donnait la qualité de ne se concentrer que sur la direction que Lystraë avait prise. Sans doute un peu trop.

Dans l'agitation générale, elle ne put réagir suffisamment rapidement pour éviter cette fuyarde qui la percuta de plein fouet avant de poursuivre dans sa course sans même se questionner sur ce qu'elle avait cogné. De son côté, la voleuse se contenta de maintenir son rythme sur les trace de la mystérieuse cornue.

Un chemin qu'elle ne connaissait que trop bien pour l'avoir emprunté bien des fois la guida parmi ruisseaux et roche noire comme de l'obsidienne. Elle passa devant la cachette qui recelait encore ses armes. Son regard se posa sur la cavité, déclenchant automatiquement un pas d'hésitation. Elle secoua négativement la tête avant de poursuivre d'un pas encore plus déterminé.


¤Dieux de dieux! Que mes ancêtres pardonnent mon impudeur! Lystraë, je te traquerai comme un limier cherche ses proies, pour m'avoir faite prendre tant de risques!¤

Une patte d'oie. Gauche ou droite? À suivre sa logique première, le lac était la meilleure route à suivre. Dans une exclamation rageuse, elle décida de poursuivre sur cette voie mettant son sort et sa chance entre les mains des dieux. Elle savait cependant qu'elle ne pourrait pas courir indéfiniment, non habillée de la sorte.

Elle pressa donc le pas afin d'atteindre plus vite sa cible, si cible il y avait sur cette route-ci.


"Lystraë! lança-t-elle, haut et clair."

écrit par: Ithek le Gris Jeudi 21 Juin 2012 à 12h04
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user posted imageeul l'écho répondit à la voix de Klael, et elle poursuivit sa route toujours plus bas vers le lac. Elle finit par déboucher sur un plage de sable gris, qui s'étendait sur des kilomètres. Sa folle descente avait maintenu ses muscles chauds, et son désir de retrouver Lystraë lui faisait oublier ses pieds douloureux. Sur le lac, il y avait deux pêcheurs sur une barque, mais assez éloignés.

Sur sa gauche, au loin, elle vit alors une forme humaine, et reconnut Lystraë à ses cornes. Klael courrut vers elle en l'appelant, et la créature se retourna, l'air surpris. Elle était maintenant vêtue de cuir noir, brun et rouge foncé, une tenue faite sur mesure qui se mariait à merveille à ses traits étranges. La lueur rouge dans ses yeux semblait avoir disparu, et à présent, celui de droite semblait simplement d'un bleu très clair.


- Vous m'avez suivie jusqu'ici..? Et nue ? Alors peut-être que la fierté mal placée dans vos propos n'était qu'un épisode, et peut-être que vous êtes disposée à cesser de me mentir...

écrit par: Klael Dethyre Jeudi 21 Juin 2012 à 15h23
Rien. Jamais rien d'autre devant elle que la marche qui succédait à celle qu'elle foulait. Toujours plus loin avec cette même question: s'arrêter? Et Klael poursuivait, poussée par cette curiosité et cette frustration qui ne la quittaient pas.

Elle toucha cependant au but, récompensée pour ses efforts et certainement pour ses stupidités. La plage était grande, immense même. Les deux pêcheurs ne semblaient rien sur cette étendue de sable couleur marne. Lystraë, elle, s'éloignait sans prêter attention à l’entour. Elle répondit finalement à l'appel de la jeune hin, non sans un brin de surprise et, bien sûr, un ton qui agaçait déjà la voleuse. Il y avait, là, la pic des gens frustrés. Un peu comme... elle quelques minutes auparavant.

Elle cessa sa folle course, reprit son souffle alors qu'elle abattait ses mains sur ses genoux en signe de répit. Elle se redressa peu après, fin prête à parler.


"Qu'importe ma fierté. C'était il y a plus d'une décennie et je ne doute pas que ceux qui ont vu le Royaume ne soient plus; tout voleur doué qu'ils fussent, dit-elle, ses yeux balayant la silhouette de la femme, un point jalouse de tels atouts. Il n'y a plus personne pour en parler alors comment savez vous?"

Bien qu'elle eût entendu Lystraë prononcer le mot "nue", elle n'en pris réellement conscience une nouvelle fois qu'à cet instant. L'émotion de la course retombée, elle fut submergée d'un malaise qui ne cessait de grandir.

¤Mes affaires... Il faut que je récupère mes affaires.¤

écrit par: Ithek le Gris Jeudi 28 Juin 2012 à 23h38
user posted image
user posted imageystraë porta la main à sa ceinture, que Klael n'avait jusque là pas remarqué. C'était une simple ceinture de cuir, avec sur son long une dizaine de petite poches à boutons. Elle en ouvrit une, et en extirpa une cape de laine, par ailleurs bien trop grosse pour pouvoir normalement rentrer dans un si petit espace.

- Tenez Klael, mettez cela. Vous attirez un peu trop l'attention de ces braves pêcheurs...

Lorsque Klael eût mis la cape sur ses épaules, revenant ainsi à une certaine décence, Lystraë l'invita à la suivre en rebroussant chemin, vers les marches. Elle ne répondit pas tout de suite à l'halfeline, préférant attendre d'arriver à l'abri des rochers.

- Vous avez tort, le Royaume a laissé quelques souvenirs... et vous aussi. Ce n'est pas un mal ; on m'a plutôt parlé de vous en bien, et c'est pour cela que je suis venue à vous. Je m'attendais à rencontrer une personne différente. Comme souvent, mon imagination l'emporte sur la réalité. Mais qu'importe ; vous êtes là, et j'ai besoin de vous.

" Vous n'avez probablement jamais entendu parler de l'Assemblée. C'est une guilde de magie relativement discrète, mais très influente, et dont j'ai l'honneur de faire partie. Mais cette organisation est menacée, et elle cherche à quitter sa base actuelle pour une autre, lointaine et plus sûre. Son dirigeant ma confié une mission d'importance : trouver l'endroit parfait pour sa prochaine base. C'est une mission complexe et de longue haleine, mais je pense approcher du but.

" Un noble du Calimshan possède de nombreuses terres, dont des montagnes qui pourraient bien accueillir la guilde. J'ai appris que ce noble allait bientôt marier son fils, et c'est l'occasion de lui apporter les sincères félicitations de l'Assemblée. Votre première mission, si vous l'acceptez, serait d'ailleurs d'apporter une missive à ce noble.

" J'aimerais vous parler du second objectif, mais peut-être que tout cela ne vous intéresse pas... "

écrit par: Klael Dethyre Vendredi 29 Juin 2012 à 10h08
Surprise naquit de ce fait que l'on ne mentionnait généralement que dans les contes pour enfants. Klael, qui venait de remarquer la simple ceinture qui ornait les habits de Lystraë, manqua de réprimer un bref éclat de stupeur lorsqu'elle vit une cape en laine s'extirper d'une simple petite pochette à bouton. L'oeil brillant de convoitise elle passa cette cape d'aspect ordinaire sur ses épaules, cessant ainsi de choquer la maigre assistance.

¤Évidemment, tout laisse un souvenir quelque part. Important ou non... Mais ressurgir ainsi, aujourd'hui. Pourquoi?¤

Alors qu'elle ajustait l'habit au poil tout en marchant, Lystraë lui faisait part de la situation. Klael étouffa un grincement de dents à l'entente du mot "magie". Néanmoins la situation avait de quoi intéresser. Une guilde était synonyme d'économie, ou micro économie. Et ces termes, eux mêmes, rimaient bien avec "profit"; du moins dans les faits plus que dans la littérature.

Un haussement de sourcil marqua le visage de la halfeline dès lors que Lystraë mentionna le Calimshan.


"Admettons que cela m'intéresse suffisamment pour que je me joigne à l'entreprise. Qu'ai-je à y gagner? Matériellement, j'entends."

Ce disant, elle ne manqua pas de baisser son regard sur la ceinture de Lystraë, un brin de malice dans les yeux.

"Le Calimshan, hein? annonça-t-elle pensive. C'est pas à un jour de marche tout ça... J'en croirais presque que vous venez de là bas juste pour me voir. Elle arbora un sourire qui ne cachait que mal la satisfaction d'une réputation naissante.

écrit par: Ithek le Gris Vendredi 29 Juin 2012 à 23h39
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user posted imageystraë reçut le coup d'oeil envieux de la roublarde d'un regard sévère.

- Non, elle n'est pas pour vous. Figurez-vous qu'il m'a fallu des années avant qu'un mage de l'Assemblée ne la fabrique pour moi. Je recherchait quelque chose qui me permette d'emporter tout ce dont j'ai besoin sans m'encombrer de besaces disgrâcieuses, et si possible, en l'allégeant un peu... J'ai été plus que satisfaite. Peut-être qu'un jour, l'Assemblée vous en frabriquera une pour vos bons et loyaux services. En attendant, si vous acceptez, je suis prêt à vous remettre cent pièces d'or afin que vous ayez les ressources nécessaires à votre mission. Par la suite, une somme plus importante vous sera remise, ou un objet conçu par l'Assemblée qui ne pourra qu'améliorer vos talents... pernicieux.

" Et tant pis pour votre ego, mais je ne suis pas venue spécialement pour vous. En fait, l'Amn était sur mon chemin, et c'est ici que m'est venue l'idée de faire appel aux talents d'un voleur. Et après quelques recherches, l'endroit que vous appelez le Royaume a retenu mon attention, car bien qu'il n'existe plus, il a laissé des traces. Et vous étiez celle qui m'intriguait le plus, car la plus insaisissable. Mais pas assez pour m'échapper.

" Alors..? Dites-moi que je n'ai pas fait tous ces efforts pour rien...

Elles remontaient toutes deux l'escalier pentu, et étaient presque arrivées à la cascade.

écrit par: Klael Dethyre Samedi 30 Juin 2012 à 14h12
"Allons! Je ne me serais pas permise de vous demander la vôtre. Mais si des années il faut, je vais devoir me raviser."

Un grand sourire orna son visage affable tandis que ses yeux se fermaient comme pour illustrer une sorte de joie infantile. Bien que refroidie elle ne fut pas déçue de la réponse de Lystraë; après tout, une haute réputation était un frein à la discrétion. Néanmoins, elle s'enorgueillissait tout de même d'avoir été référencée comme la plus insaisissable. C'était là l'essentielle qualité de son travail et un brin de fanfaronnade ne tuait pas la bonne ambiance, bien au contraire.

Sur ce, la rémunération vint sur le tapis. Sujet plus sérieux qui ramena immédiatement la gravité sur le visage de Klael, laissant entendre qu'elle savait se concentrer aussi sur le travail.


"Soit. Qu'entendons-nous par ressources pour cette mission? annonça-t-elle. Loin de moi l'envie d'être désagréable, mais je doute maintenant de retrouver mes affaires précipitamment abandonnées dans les bains. Une moue légère tordit sa bouche tandis que ses pensées dessinaient son havresac et ses vêtements. Si jamais, serait-il possible d'une avance retranchée dès lors sur le butin final? Un sourire gêné ponctua sa requête non peu naïve et sans doute mal placée."

Ces choses confirmées, il semblait couru d'avance qu'elle accepterait cette mission d'allure palpitante dont le profil semblait combler ses instincts de pied léger.

écrit par: Ithek le Gris Dimanche 01 Juillet 2012 à 14h48
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user posted image'un air désabusé, Lystraë répondit à l'halfeline.

- Ne me faites pas croire que vous ne pouvez pas retrouver vos affaires aux thermes...

Elles arrivèrent enfin à la cascade. Les armes et l'or de Klael étaient bien là, dissimulés dans leur trou. Sauf sa dague, dont elle avait seulement laissé le fourreau et le ceinturon.

"Ma cape ne vous va pas si mal, commenta Lystraë, mais vous serez tout de même mieux avec des vêtements à votre taille. Et inutile de prendre quelque chose de trop chaud, le temps est plus que clément au Calimshan.

La femme cornue sortit une première grosse bourse d'une de ses poches de ceintures, qu'elle tendit à Klael, puis elle en sortit une autre et l'ouvrit.

"Dites-moi combien il vous faut pour vos affaires. Sachez que je ne manquerai pas de déduire cela de votre récompense !"

écrit par: Klael Dethyre Dimanche 01 Juillet 2012 à 17h44
À la cascade, Klael fourra son bras dans le trou qui dissimulait ses affaires. Elle vérifia au toucher que tout ce qu'elle y avait laissé y fut puis se tourna vers Lystraë.

"Retrouver celles-là oui... En revanche celles que j'ai laissées au bord du bassin n'y sont sans doute plus. Elle fronça les sourcils avant de se retourner vers le chemin qui menait aux bains. Attendez-moi ici s'il vous plait. Je reviens rapidement. Elle mit de côté la bourse que lui tendait la grande cornue. Je ne saurai qu'après si j'ai besoin d'une petite allonge."

La voleuse avança d'un pas avant de s'immobiliser à nouveau et de faire volte-face, un grand sourire sur le visage.

"Nullement nécessaire de vous défier de moi, je suis désormais votre exécutante. Une expression amicale ornait son visage et le ton de sa voix ne faisait que soutenir cette amabilité certaine. J'entendais évidemment que cette éventuelle avance soit déduite de mon salaire."

Sur ce elle se précipita vers les bains, rebroussant chemin jusqu'à retrouver la sortie empruntée dans la poursuite de Lystraë. Il ne restait qu'à s'engager dans les brumes qui dominaient les bassins restés le théâtre d'un meurtre qu'elle n'oubliait pas. Aussi s'emploierait-elle à demeurer discrète et à filer une fois ses affaires retrouvées.

écrit par: Ithek le Gris Dimanche 01 Juillet 2012 à 19h02
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PARCHEMIN
Discrétion Klael : 4(Dé) +10 = 14
Déplacement silencieux Klael : 1(Dé) +8 = 9
Détection Klael : 14(Dé) +5 = 19
Perception auditive Klael 9(Dé) +7 = 16

user posted imagene fois arrivée aux thermes, Klael s'approcha subrepticement du bassin des femmes. Près du lieu du crime, un homme de grande carrure et portant une épée regardait de tous les côtés, visiblement peu rassuré. L'halfeline faillit se faire repérer, en s'emmêlant les pieds dans les plis de sa cape, ce qui manqua de la faire tomber aux pieds mêmes du garde. Le coeur battant, elle fit le tour du bassin jusqu'à l'amas de rochers.

Son sac et ses vêtements avaient tous deux disparu. En revanche, sa dague, qu'elle avait cachée dans un interstice, était toujours là. Heureusement, car c'était la création d'un maître artisan, et elle aurait dû extorquer une belle somme à Lystraë pour s'en procurer une de la même qualité.

Adieu ses affaires, Klael n'avait plus qu'à en trouver de nouvelles. Elle redescendit sans perdre une seconde jusqu'à Lystraë, qui avait déjà l'air de s'impatienter.


- Bon, ça y est ? Vous n'avez retrouvé que votre dague... Dites-moi de combien d'or vous avez besoin, qu'on en finisse. Et si vous voulez me demander quoi que ce soit d'autre, c'est le moment. Nous partons tout de suite, et le voyage risque d'être un peu tourmenté.

Il n'y avait pas d'agressivité dans sa voix, mais elle avait l'air impatiente et focalisée sur sa mission. Cette créature cornue avait bien changé depuis leurs premiers instants de conversation. Elle semblait à présent sûre d'elle et déterminée.

écrit par: Klael Dethyre Dimanche 01 Juillet 2012 à 20h22
Un peu plus à gauche, puis sur la droite, enfin le bassin se trouvait à proximité. Et là, juste devant elle, ce garde brillamment posté luttant contre les vapeur afin d'y trouver un coupable.

La présence de l'intrus ne manqua pas de lui arracher un froncement de sourcil rageur qui fut presque ponctué d'un grognement de colère. Néanmoins elle se ravisa, se rappelant qu'elle était l'auteur de tout ce tumulte. Décidant de changer de cap, elle manqua de tomber face contre terre la faute à cette ample cape qu'elle portait: trop ample pour elle.

Se chargeant de frustration pas après pas, elle contourna le bassin et sa sentinelle avant d'arriver sur un emplacement vide. Vide de ses affaires. Sa mâchoire se serra et ses dents grincèrent tandis que la pression entre leurs deux rangs s'accentuait. Elle ramassa ce qu'il lui restait - heureusement la partie la plus importante et la plus chère - avant de prendre la direction de la sortie. Une fois hors de portée du remue ménage, elle ne put se retenir de pester à chaque nouveau pas. Elle leva des yeux meurtris par la colère sur Lystraë avant de souffler plus largement pour ne pas être désagréable.


"Près de soixante dix pièces d'or. Cela devrait suffire. Elle détourna son regard, pensive. Qui plus est, comme je ne sais à quoi m'en tenir durant notre voyage, m'accorderiez vous le temps de me trouver une protection de cuir? Je sais l'existence d'une petite échoppe en bordure d'Esmeltaran qui me procurera le vêtement. De nouveau elle fronça les sourcils. Pour ce qui est de mon sac et de son contenu, je connais suffisamment les ruelles de la ville pour savoir à qui m'adresser."

Elle se saisit des affaires restées dans le trou, remonta la cape de laine qui la couvrait et amorça la marche qui les mènerait à la ville, répondant ainsi - elle le savait - à l'impatience de Lystraë.

¤Soit heureux, toi le malandrin qui se fait fort de m'avoir détroussée. J'espère que tu crèveras en tentant de crocheter un coffre avec mes outils!¤

écrit par: Ithek le Gris Lundi 02 Juillet 2012 à 17h32
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user posted imageystraë tendit l'or à Klael et lui emboita le pas. Le ciel était de plus en plus chargé, et bientôt, une pluie fine se mit à tomber. Ce n'est qu'en fin d'après-midi qu'ils arrivèrent aux environs d'Esmeltaran, dans un hameau où se trouvait une tannerie réputée dans la région. La plupart des clients ne s'y approvisionnaient pas à cause des odeurs pestilentielles dégagées par le tannage, et pourtant, on y fabriquait sur place des vêtements et des armures.

Klael, habituée de l'établissement, entra directement par la porte latérale qui menait à l'atelier d'Aseir, un maître dans la confection d'articles en cuir. Lystraë resta à l'extérieur, jouant avec le chien qui, bizarrement, ne lui avait pas grogné dessus. Asair était assis à son établi, travaillant une pièce qui semblait suffisamment grande pour un orque.


- [commun] Tiens, qui voilà par ce temps magnifique ! s'exclama-t-il en posant ses lunettes. Avec sa barbe bien taillée, ses traits fins et ses beaux yeux sombres, c'était un calishite fort charmant, encore assez jeune pour ne pas être complètement usé par son travail. "Je ne pensais pas te revoir aussi tôt, Klael. Comment vas-tu ? Ton dernier achat m'a inspiré une nouvelle création, figure toi."

Il embrassa chaleureusement l'halfeline sur la joue, et l'entraîna dans une arrière salle. En fait, Klael le connaissait à peine, elle ne l'avait vu qu'une ou deux fois pour lui acheter sa tenue, et pourtant, il la traitait comme une amie de toujours qu'il n'avait pas revue depuis longtemps.
L'arrière salle était des plus fournies : s'y côtoyaient des ouvrages de toutes tailles, allant des vêtements élégants aux armures de cuir clouté. L'artisan fouilla une bonne minute dans ce bazar avant d'en extraire deux tenues, à la taille de l'halfeline.


"Celle-là, je l'ai conçue pour être à la fois pratique, discrète et élégante. Regarde comme le cuir est souple, et comme les nuances de brun se marient bien. Elle couvre tout le corps, mais il y a des ouvertures aux jambes et aux avant-bras pour y cacher ce que tu veux. Elle est douce à l'intérieur, c'est à peine si tu as besoin de porter quelque chose en dessous, héhé... Et regarde ces petites poches, il y en a une dizaine pour y mettre tes petites affaires. Pratique, non ? Par contre, elle est trop fine pour te protéger."

"Par contre, la cuirasse de celle-là est plus rigide, et les épaules sont renforcées, mais elle reste pratique confortable si tu mets des vêtements fins en dessous. J'ai ajouté des lanières aux endroits les plus exposés, et tu seras protégée des coups. J'y ai mis tes teintes préférées, bleu nuit, et cuir naturel. Je pensais bien que tu reviendrais un jour."

C'était à se demander ce que l'halfeline avait fait pour qu'il se souvienne si bien d'elle.

écrit par: Klael Dethyre Lundi 02 Juillet 2012 à 18h27
La hin accueillit l'argent avec un sourire puis elle le rangea avec celui qu'elle possédait déjà. À mesure qu'elle marchait se couvrait ciel et terre, qui de nuages lourd, qui d'une pluie fine dardant les plantes et les plaines alentours. Esmeltaran n'était pas bien loin aussi trouveraient-elles rapidement l'endroit qu'elles cherchaient.

Sans mot dire Klael allait par delà sentiers, allées et finalement ruelles laissant à l'occasion son visage jouir des embruns tombés du ciel; d'abord guidée par les bâtiments rapidement ensuite relayés par une odeur forte qui prenait directement au coeur et qu'elle reconnaissait entre mille. L'atelier d'Aseir était modeste en raison de cet effluve dont la puissance nauséabonde suffisait à éloigner la clientèle. C'était un mal pour lui et pour son travail qui méritait respect et reconnaissance; c'était un bien pour elle qui ne s'était jamais que vêtue en cet endroit.

Remerciant Lystraë de perdre ce temps là pour l'halfeline, elle s'engagea par une porte auxiliaire dont l'accès menait directement dans les quartier de l'artisan. En plein travail ce dernier ne manqua cependant pas de la reconnaître au premier coup d'oeil. La sympathie que lui exprimait la hin était tout bonnement réciproque bien que leurs échanges ne fussent pas si nombreux et pas si fréquent. Elle fut, en ce sens, accueillie comme une amie dans l'échoppe qui ne cessait de la séduire tant par sa diversité que par la qualité des vêtements qui y étaient disposés.

Laissant courir ses yeux sur les marchandises elle ne masqua pas son agréable surprise quant à la présentation des nouveaux produits spécifiquement conçus pour des usagers de sa taille.


"Je pars, Aseir. Elle afficha une moue presque mélancolique. J'ai besoin de quelque chose qui me protègera un peu plus que la précédente tunique que tu m'as faite. Elle s'approcha du second produit et le tâta en quelques endroits stratégiques. Quelque chose comme cela ira bien, même si plus lourd à porter. Elle évalua la rigidité du cuir avant de poursuivre. Tu fais toujours de l'excellent travail, je vais la passer pour être sûre de mon choix. Dans le pire des cas je me rabattrai sur une armure de cuire classique. Quoi qu'il en soit, je dois faire vite: je suis attendue."

Elle se tourna vers une autre partie de l'échoppe cherchant certains articles du regard.

"Tu fais des sacs? Il m'en faut un suffisamment grand pour le voyage."

écrit par: Ithek le Gris Mardi 03 Juillet 2012 à 18h17
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user posted imageseir mit la cuirie dans les bras de l'halfeline, la gratifiant d'un grand sourire montrant ses dents quelque peu gâtées.

- Je savais qu'elle te plairait ! Essaye-la ici, je reviens avec un sac.

Il sortit de la pièce pour aller farfouiller ailleurs. Klael enfila la tenue, ce qui lui prit deux bonnes minutes car elle n'y était pas habituée. Les chausses étaient assez classiques, mais la cuirasse était vraiment plus épaisse que ce à quoi elle était habitué, et les épaulières bleu nuit lui donnaient un petit air martial. Les bras étaient couverts jusqu'au poignet de cuir souple. Une sorte de plaque de cuir teintée de la même couleur que les épaulières protégeait les hanches et le haut des cuisses.

Aseir revint à ce moment là, et l'aida à faire quelques ajustements, en resserrant certaines lanières au niveau des hanches en particulier. Cela fait, Klael était tout à fait satisfaite du résultat. La rigidité au niveau du buste était assez déstabilisante, mais aussi rassurante, car elle se sentait protégée contre les coups. En revanche, il lui fallait vite trouver quelques vêtements à mettre en dessous, car le cuir dur sur sa peau n'était pas des plus agréables à porter.


- Parfait ! On dirait que je l'ai faite sur ton modèle, lui dit-il avec un clin d’œil. "Dommage que tu t'en ailles maintenant, tu aurais pu me ramener quelques clients en te pavanant avec ça en ville. Vraiment, elle te va bien tu sais !

" Et voilà le sac à dos. Cuir de première qualité, lanières larges et confortables, pas encombrant mais assez volumineux pour y mettre toutes tes affaires, deux petites poches avec fermeture sur le devant ; en matière de sac, le plus simple est le mieux. Ça fera douze couronnes, mon bouton d'or. "

écrit par: Klael Dethyre Mercredi 04 Juillet 2012 à 15h33
"Des clients hein? dit-elle en se regardant dans un miroir. Elle bougea un peu, tendit les bras, pivota sur son bassin. Tu en auras jusque dans le Calimshan avec un produit pareil."

Un sourire barra son visage tandis qu'elle tirait une ultime fois sur une lanière de l'armure. Elle se tourna ensuite vers le sac qui n'attira son attention que quelques instants. Elle en vérifia les sangle et la solidité des poches puis le jeta sur ses épaule pour y ajuster l'amplitude des bretelles. Dès lors, sa main se plongea au fond de la cape de laine d'emprunt qu'elle portait. Une seconde plus tard en sortirent ses doigts fermés sur une poignée de pièces comptées à la volée.

"Voici de quoi honorer tes services. Elle délaissa les pièces qui tintèrent les unes contre les autres en tombant dans les mains de l'artisan. Puissent les dieux m'accorder de revenir m'équiper, un jour, ici. Cela voudra dire que je vis une vie longue, bercée d'aventures; et que tes créations m'auront maintenue vivante."

Elle vérifia que ses armes se trouvassent correctement agencées sur sa tunique puis se dirigea vers la sortie. Ouvrant la porte, elle se tourna une dernière fois, la terne lueur de l'extérieur découpant sa silhouette.

"Tu n'as pas intérêt à plier boutique... conclut-elle, un sourire affable sur les lèvres."

Elle rejoignit Lystraë sur le pas du bâtiment et adressa une caresse au chien avant de lever ses yeux vers la femme.

"Bien, j'ai de quoi me protéger et un sac. Trouvons des habits qui lèveront l'inconfort du cuir à même la peau et un ou deux bouiboui qui me rendront mes vivres, torches, miroir, outils, gourde et autres articles qui emplissaient si bien mon ancien contenant."

Ce disant, elle reprit l'initiative de rythmer la marche au travers des rues d'Esmeltaran.

"Je sais que vous êtes pressée, annonça-t-elle en scrutant les allées et directions à prendre, mais mes derniers effets avaient été amassés en bien des mois et constituaient le strict nécessaire et surtout le plus utile à mon travail. J'aimerais autant mener votre projet à bien, ajouta la voleuse tandis que ses lèvres s'étiraient à nouveau, cette fois à l'attention de la dame cornue."

hrp.gif Nous en sommes à 170 - 12 = 158po, si mes comptes sont bons.

écrit par: Ithek le Gris Mercredi 04 Juillet 2012 à 23h28
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user posted imagelles s'aventuraient toutes deux depuis quelques minutes dans les rues d'Esmeltaran, lorsque Lystraë s'exclama, d'un ton exaspéré, au milieu des badauds qui la regardaient d'un air mi-curieux, mi-craintif.

- Par tous les dieux, jeune halfeline, puisque je vous dit que nous n'avons pas le temps ! Je dois retrouver votre future associée à Almraiven d'ici la fin de la journée. Oui, Almraiven, au Calimshan ! Et vous m'embêtez avec vos trois babioles, que vous pourrez aussi bien trouver sur place, car c'est le Calimshan, où tout s'achète, après tout ! Je sais que vous êtes pressée de dépenser tout l'or que je vous ai grâcieusement offert en babioles inutiles, mais maintenant, ça suffit.

Elle saisit la hin par le bras, comme un gamin pris sur le fait, et regarda autour d'elle comme pour retrouver son chemin vers le Calimshan.

" Mince, je suis perdue... L'auberge de l'ambroisie, vous savez où elle se trouve ? s'enquit-elle en essayant de conserver un air aussi digne que possible.

Klael, qui connaissant la ville comme sa poche, savait parfaitement où se trouvait l'Ambroisie, un lieu de repas et de repos pour une clientèle plutôt aisée, avec vue sur le lac : dans une rue parallèle à la leur, à quelques minutes de marche. D'ailleurs, ce n'était pas très loin des échoppes où elle comptait se rendre, à quelques pâtés de maisons près...

écrit par: Klael Dethyre Jeudi 05 Juillet 2012 à 14h19
- Très bien, trésor. Allons donc où vous le souhaitez, annonça-t-elle en espérant n'avoir nécessité de recourir à ce matériel perdu. Elle dégagea sa main de la prise de Lystraë et s'écarta d'un pas pour en éviter une seconde. L'Ambroisie est juste derrière ce bloc. Son doigt pointa un groupe de bâtiments proches.

Dès lors elle se mit en marche, faisant signe à la jeune cornue de la suivre. Klael ruminait l'inconfort de sa tunique à chaque pas effectué, ne se souciant même plus des regards curieux ou méfiants que la foule accordait à sa compagnie.

¤Quelle idiote. Dire que l'argent me fait supporter ses airs capricieux... Oui restons concentré sur le salaire, cela vaut mieux.¤

L'halfeline soupira avant de s'immobiliser devant un porche, réalisant soudain ce qu'avait dit la jeune femme.

- Le Calimshan avant la fin de la journée? dit-elle en fronçant les sourcils. Comment vous comptez faire ça?

écrit par: Ithek le Gris Vendredi 06 Juillet 2012 à 13h06
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user posted imageour la première fois, Klael vit Lystraë sourire.

- Je viens d'une guilde de magie, je vous rappelle. Pensiez-vous vraiment que nous irions jusqu'au Calimshan à pied ou à cheval ?

Comme cette énigmatique réponse n'était guère satisfaisante pour l'halfeline, la femme cornue se sentit obligée d'en dire un peu plus.

- Soit... la curiosité est un vilain défaut, mais dans votre cas, je ne peux la blâmer. En bien des lieux de Faerûn, se trouvent des portails anciens et insoupçonnés, connus seulement de quelques privilégiés. Aussi incroyable que cela puisse paraître, en franchissant ces portails magiques, vous vous retrouvez en un lieu différent, et parfois très éloigné, voire dans un autre monde. Il y en a de forts dangereux, et d'autres forts utiles que nous utilisons pour nous déplacer sur de longues distances. Et il y en a un ici même, sous le Lac Esmel...

écrit par: Klael Dethyre Samedi 07 Juillet 2012 à 08h17
Un seul de ses deux sourcils se haussa. Bien qu'énigmatique, le transport qu'entrevoyait Klael admettait une once de particularité. Malgré ce elle doutât de son existence si proche de chez elle. Alors qu'elle cherchait, profondément dans sa mémoire, une façon de se rendre sous le dit lac, ses yeux se plissèrent pour dévisager le sourire dessiné sur le visage de Lystraë.

Elle sourit à son tour.

Que d'ignorance malgré une vie entière à fouiller chaque recoin de la ville et de ses environs. Et si son travail l'avait menée dans des endroits sans doute inconnus du grand public, elle n'en demeurait pas moins mal renseignée sur les aspects cachés d'Esmeltaran et son entour. La hin termina de faire l'angle de la rue puis s'arrêta net. Elle leva un doigt qu'elle pointa vers le côté opposé de l'allée, quelques bâtiments plus loin.


- C'est là-bas, annonça-t-elle sourire aux lèvres. Avant que nous nous y rendions, vous m'assurez que je trouverai, chez vous, outils de... crochetage chuchota-t-elle avant d'ajouter tout aussi bas: et des diamants coupe-verre? Ses yeux parcoururent l'entour avec circonspection puis elle reprit un volume normal en touchant l'étoffe de laine avec ses doigts: Quelle est la mode par chez vous? Vous savez, ici les gens ont une tendance excentrique...

Son haussement d'épaule indiqua qu'elle n'y adhérait guère: chacun sa profession, chacun son style.

écrit par: Ithek le Gris Dimanche 08 Juillet 2012 à 13h50
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user posted imageeconnaissant l'établissement, Lystraë traversa la rue dans sa direction sans la moindre hésitation.

- Mais oui, vous y trouverez tous les outils que vous voudrez, et même bien plus. Que voulez-vous dire en parlant de chez moi ? Je ne suis pas du Calimshan, vous savez. Chez moi, au Nord, la mode est plutôt au cuir ou à la fourrure, mais aussi aux étoffes plus colorées venues de l'étranger. Au Calimshan, ils aiment les vêtements amples faits de tissus légers. Le blanc est une couleur appréciée chez les hommes, tandis que les femmes s'habillent soit de couleurs vives, soit de bleu foncé ou de noir. Certaines s'habillent de la tête au pied pour qu'on ne voit pas leur peau ni leurs cheveux, et d'autres de manière plus légère. Le rang social se voit avant tout dans les bijoux, autant pour les hommes que pour les femmes.

"Pour vous... Je vous suggère d'en rester à vos goûts personnels. Dans tous les cas, en tant qu'halfeline, vous vous ferez forcément remarquer, et votre accent vous trahira. Les calishites sont parfois un peu méprisants avec les étrangers, sauf si vous les convainquez qu'ils peuvent faire de bonnes affaires avec vous..."

Elle n'entra pas dans l'auberge, mais s'engagea dans une ruelle attenante, qui se termina en cul de sac. Une petite porte hors de ses gonds se trouvait au bas d'une volée de marches, sous l'établissement. Lystraë prit une expression soucieuse en voyant l'état de la porte.

- La dernière fois, elle était fermée à clef... Je n'aime pas ça.

écrit par: Klael Dethyre Mardi 17 Juillet 2012 à 12h40
S'immobilisant en haut des marches, Klael scruta l'espace libéré par la porte dégondée. Un bref coup d'oeil à Lystraë tandis que cette dernière prenait la parole puis elle reporta son attention sur l'accès.

"Une simple porte pour protéger ce genre d'artefact? dit-elle en faisant volte-face, vérifiant ainsi une éventuelle présence suspecte. Qui est au courant de votre entreprise?"

Au moment même où la question se formait sur ses lèvres, l'halfeline se rendait compte que son attrait pour le gain lui avait fait oublier de poser quelques questions. Dégainant sa dague elle se tourna de nouveau vers les marches regardant au plus loin, autant que sa vue le lui accordait.

"Votre guilde est menacée, n'est-ce pas? demanda-t-elle d'un ton grave. Je vais avoir besoin de savoir par qui, par quoi et comment. Klael leva brièvement les yeux vers la cornue. A partir de là, il y aura sûrement des pièges... Si la magie s'en mêle, ça risque de compliquer la tâche."

Nul besoin de préciser qu'elle s'y confronterait coûte que coûte. Néanmoins, la perspective d'être d'ores et déjà une proie ne l'enchantait pas. À pas de loup, elle s'engagea dans l'escalier tous sens aux aguets, profitant au passage pour s'assurer de la non présence d'un guet-apens, ou même d'un intrus.

écrit par: Ithek le Gris Vendredi 27 Juillet 2012 à 15h04
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«user posted imagee vous raconterai les problèmes de la guilde plus tard. Pour l'instant, occupons-nous du portail. Cette porte n'était pas la seule protection, il y a un passage secret dans le coin au fond à gauche de la cave.»

L'escalier menait à une cave spacieuse mais basse de plafond, soutenue par quatre gros piliers carrés et encombrée d'un bric-à-brac de caisses, de vieux tonneaux et de mobilier cassé. La seule lumière provenant de la porte et de deux soupiraux, les coins les plus reculés étaient plongés dans la pénombre. L'halfeline progressa vers le centre de la cave, entre les piles d'objets encombrants qui formaient de véritables allées.

Un bruit attira son attention sur sa droite, près d'un mur. La faible luminosité lui permit seulement de voir une silhouette de taille humaine qui lui tournait le dos, penchée sur une caisse dont elle fouillait le contenu. Elle grommelait des paroles incompréhensibles, et sentait fort l'alcool et l'urine, malgré les cinq ou six mètres qui la séparaient de Klael. C'était, de toute évidence, un mendiant qui avait établi ici ses quartiers, à en juger par la paillasse et les bouteilles vides étalés au sol. En tout cas, il n'avait pas remarqué l'halfeline.

écrit par: Klael Dethyre Jeudi 09 Août 2012 à 11h25
Belle cave que voilà. Si Klael savait que les recoins pullulaient dans Esmeltaran elle n'en était pas moins mal renseignée sur leur multitude et cette cave en était le témoin, encore une fois.

Elle s'immobilisa pour observer ce mendiant plus en détail, sourcils froncés et moue crispée. L'halfeline prit quelques seconde pour repérer plus nettement les lieux puis elle se dirigea entre deux caisses où elle fit fort de se dissimuler. Ce fait, elle inspira profondément et changeant sa voix claire pour quelque chose d'un peu plus masculin, fit raisonner son nouveau timbre entre les murs et bibelots.


"Halte-là! Qui rôde chez moi?!"

Dague en main, elle s'efforça de rester camouflée tout en observant les faits et gestes de ce clochard.


¤La dernière chose dont on ait besoin c'est qu'un pouilleux sache ce qui gît dans la salle du fond.. Allez, ne m'oblige pas à te faire de mal.¤

La respiration lente elle força son coeur à se calmer, se tenant prête à bondir si besoin était. Était-ce cependant le meilleur choix...?



écrit par: Ithek le Gris Dimanche 12 Août 2012 à 16h28
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PARCHEMIN
Test de Discrétion de Klael : 11(dé) +10 = 21
Test de Détection du mendiant : 3(dé) +0 = 3 >< DD 21
Le mendiant ne repère pas Klael

Renversement
Test de For du mendiant 13(dé)+1 = 14 >< 17 (15[dé] +2) (test de Dex de Listraë
Listraë n'est pas renversée
Test de For de Listraë 10(dé)+1 = 11 >< Échec critique (1[dé]) du mendiant
Le mendiant recule de 1,50m et tombe à la renverse

Listraë lance Apaisement des émotions

Listraë lance Lumière

Listraë lance Don des langues


user posted image'homme se retourna d'un coup et cessa de grommeler, plissant les paupières pour tenter, sans succès, de voir qui l'avait ainsi interpellé. Il avait une barbe immonde pleine de trous, sa bouche grande ouverte laissait voir ses dents gâtées, et quelque maladie lui avait ravagé le visage.

Ne voyant personne, le mendiant commença à paniquer, et se mit à s'enfuir vers la porte, passant devant l'halfeline qui dut se plaquer contre un tonneau pour ne pas se le prendre de plein fouet. Évidemment, il se trouva nez à nez avec Listraë, qui, sans bien savoir ce qui se passait, n'avait pas l'intention de le laisser fuir, et fit barrière de son corps. Le mendiant tenta de forcer le passage, mais Listraë le réceptionna d'un bon coup d'épaule, et le pauvre hère fit un véritable vol en arrière, et atterrit lourdement sur le sol dans un grand nuage de poussière.

Stoïque, la femme prit à la main un collier qu'elle avait au cou, caché sous ses vêtements. Au bout de la chaîne d'argent se trouvait un cercle rouge doté de sept étoiles étincelantes en pierres précieuses. Elle brandit le bijou à bout de bras, et prononça des mots assez incompréhensibles pour l'halfeline, une sorte d'imprécation divine. Immédiatement, Klael sentit son cœur se calmer, et un sentiment de paix la combler.

Le mendiant semblait lui aussi s'être calmé. Il se releva, Listraë fit un pas de côté et un signe rassurant vers la porte, et il sortit paisiblement, sans un mot.


- Par la Dame... Il a bien failli me faire peur, celui-ci. Je pense que la voie est libre à présent, avançons.

Elle referma tant bien que mal ce qui restait de la porte, et incanta à nouveau, décrivant un large cercle avec ses deux bras, avant de joindre les mains. Le bijou de son collier se mit alors à briller, éclairant la cave comme l'aurait fait une torche, mais d'une lumière plus froide.

- Au fait, je ne vous l'ai pas dit, mais... je suis une élue de Mystra, la Mère de Toute Magie. Mais surtout, ne prononcez pas son nom au Calimshan, cela pourrait vous poser des problèmes.

Elles progressèrent prudemment vers le fond de la cave, dans le coin gauche. Là, la femme cornue débarrassa quelques caisses vides et chaises qui trainaient, recouvertes d'une bonne dizaine de grosses toiles d'araignée. Elle gratta un peu le mur fait de grosses pierres taillées, recouvertes de moisissures. Klael remarqua que la moisissure avait déjà été enlevée en certains endroits, mais il y avait probablement quelques temps déjà, car une nouvelle couche commençait à se former.

Des inscriptions gravées à même la pierre se découvrirent alors. Elles formaient une sorte de courbe, qui devait se prolonger pour former une arche sur le mur, mais Listraë peinait à tout enlever.

- Aidez-moi, il faut que je puisse lire l'inscription entière, [i]demanda t-elle à l'halfeline qui se mit à gratter elle aussi la couche de moisissure. Après quelques minutes, la forme d'une porte se dessinait nettement sur la paroi.

Satisfaite, Listraë se recula d'un pas, et se mit à invoquer à nouveau les pouvoirs de sa déesse. Elle étudia les inscriptions quelques secondes, puis prononça des paroles qui différaient sensiblement de ses imprécations précédentes : avant, Klael parvenait à comprendre quelques mots, mais cette fois, sons prononcés par la femme cornue semblaient sortir de la bouche de quelque monstre reptilien.

Les pierres à l'intérieur de l'arche se mirent alors à briller d'une lumière éblouissante, puis disparurent en quelques secondes. Un passage s'était libéré vers un tunnel qui descendait en pente abrupte. Il était parfaitement lisse et circulaire, si l'on exceptait les fissures dans la roche, l'escalier taillé à sa base. Les pierres se reformèrent lorsque Klael et Listraë franchir le mur.


- C'est le portail le plus horrible que je connaisse. Ce tunnel va sous le lac Esmel, là où se trouve le portail magique. Mais l'air manque terriblement, et il ne faut pas paniquer. Je ne sais pas pourquoi son créateur l'a fait de cette manière ; sans doute pour éviter les intrus. Marchez devant moi. Si vous vous sentez mal, continuez d'avancer. De toute manière, il sera trop tard pour faire demi-tour, et le portail magique sera la plus sûre issue.

La descente parut interminable. Au bout d'un moment, elles arrivèrent sur du plat. L'absence de tout point de repère, et l’exiguïté du tunnel rendait l'atmosphère angoissante. Mais le pire, ce fut quand l'air vint à manquer. Klael se sentait peu à peu étouffer, et elle devait faire un effort considérable, simplement pour faire entrer assez d'oxygène dans son organisme. Sa tête se mettait à tourner, ses jambes à trembler... Et ce fut bientôt le noir complet, car elle s'était évanouie.

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